(Huit heures une minute)
La Modératrice
: Alors,
bonjour et bienvenue à ce point de presse du Parti québécois. S'adressera à
vous aujourd'hui Mme Véronique Hivon, porte-parole en matière de famille. Elle
sera accompagnée de Mme Valérie Grenon, présidente de la FIPEQ-CSQ, et
suivie de notre chef, Paul St-Pierre Plamondon.
Mme
Hivon
: Merci
beaucoup, Anne-Sophie. Alors, oui, je suis accompagnée aujourd'hui de Mme
Valérie Grenon, qui, avec sa fédération, est à l'origine d'une pétition de près
de 5 000 éducatrices, que je vais déposer aujourd'hui, 5 000
éducatrices qui, après, vous le savez, des milliers de parents, se mobilisent à
leur tour pour l'avenir de nos services de garde éducatifs au Québec, pour que
nous ayons des places en nombre suffisant pour ne pas perdre nos acquis pour la
place des femmes sur le marché du travail, pour la conciliation
famille-travail, pour notre développement économique. Et, bien sûr, tout ça
passe, comme c'est bien inscrit dans la pétition, par des conditions de travail
décentes, respectueuses de la complexité et de la lourdeur des tâches qui sont
demandées aux éducatrices au quotidien.
Alors, je suis très fière de porter cette
pétition et de la déposer aujourd'hui. C'est l'occasion de dire au gouvernement
qu'il doit agir de toute urgence, que son laisser-aller, que son manque de
proactivité, alors que nous l'alertons depuis plus de trois ans qu'il est au
pouvoir, sur l'urgence de s'occuper de la rémunération et de la valorisation
des éducatrices, eh bien, aujourd'hui, ça doit prendre fin, cette nonchalance,
et le gouvernement doit enfin être présent pour les éducatrices du Québec parce
que c'est d'être présent pour nos tout-petits et c'est d'être présent pour les
parents du Québec.
Alors, on le sait, on voit, dans le réseau
de la santé, à quel point la pénurie d'infirmières nous amène dans un chaos
avec des ruptures de services qui nous mettent au bord du précipice. Eh bien,
on se dirige tout droit vers la même situation, si des gestes de toute urgence
ne sont pas posés par le gouvernement. Déjà, à chaque semaine, il y a des bris
de service dans nos CPE, dans nos services de garde. Des parents se font
appeler toutes les semaines pour se faire dire qu'ils doivent garder leur
enfant à la maison faute d'éducatrice pour pouvoir l'accueillir le matin dans
leur service de garde éducatif. On a même vu un CPE, en Abitibi, il y a
quelques semaines, carrément fermer ses portes, laissant plus de
80 familles en plan.
Alors, aujourd'hui, nous demandons
formellement au gouvernement de s'engager pour un rattrapage salarial massif
pour les éducatrices et nous demandons formellement au premier ministre et à la
présidente du Conseil du trésor d'aujourd'hui même déclencher un blitz de
négociation de toute urgence, avec le plus grand sérieux, avec les éducatrices
du Québec, qui sont sans convention collective depuis 18 mois. Et
là-dessus je vais céder la parole à Mme Grenon, qui va être suivie de
notre chef, Paul St-Pierre Plamondon.
Mme Grenon (Valérie) :
Bonjour, tout le monde. Merci beaucoup. Merci, Véronique. Merci beaucoup de me
permettre de m'adresser à vous ce matin.
Oui, on avait une pétition, mais, au-delà
de la pétition, depuis des années, les intervenantes en petite enfance tiennent
le réseau à bout de bras. On aime notre métier. C'est le plus beau métier du monde.
On s'occupe du développement du 0-5 ans, on s'occupe de l'avenir du Québec,
on permet à des milliers de femmes, depuis la création des CPE par le Parti
québécois, voilà bientôt 25 ans, de travailler et de s'épanouir professionnellement.
Mais il ne faut pas oublier que nos professionnels à nous ont été oubliés
d'année en année.
Actuellement, le D.E.C. en petite enfance
est le D.E.C. le moins bien payé au Québec. Les bris de service que
Mme Hivon parlait, bien, ça fait des années que les éducatrices les
évitent, ces bris de service là, en doublant leurs heures, en ne comptant pas
leur temps supplémentaire et surtout leur bénévolat qu'elles font dans le CPE
pour soutenir l'équipe de travail. Donc, il est temps d'agir. On ne peut pas
dire qu'au Québec, en ce moment, on n'a pas d'argent pour notre réseau, le
fédéral nous envoie 6 milliards. Si on utilise juste le quart de ça pour
notre réseau, on serait capables de donner le coup de barre nécessaire pour
attirer de la relève, maintenir les intervenantes actuelles en place, favoriser
le développement de tous les enfants du Québec, parce qu'encore aujourd'hui il
y a des enfants qui n'ont pas de place dans notre réseau, et, si on veut créer
des places dans le réseau, bien, ça prend des intervenantes avec de bonnes
conditions de travail. Puis c'est grâce à l'appui de vous tous, de la pétition,
mais de donner un coup de barre, actuellement, à la négociation qu'on va être
capable de régler.
Puis il ne faut pas oublier également tous
nos milieux familiaux régis subventionnés. Actuellement, il y a un comité
rémunération pour augmenter les subventions parce qu'encore aujourd'hui, à tous
les jours, il y a des places qui ferment. Donc, il faut donner le coup de barre
nécessaire. Je vous remercie beaucoup.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Merci beaucoup, Mme Grenon. Merci, Véronique. Bonjour, tout le monde. Donc, ce
matin, je reviens sur la position qui découle de l'élection fédérale parce que
le sujet de notre motion aujourd'hui, c'est la volonté très claire du gouvernement
du Canada d'empiéter sur un des champs de compétence important des provinces,
la santé, cette volonté, donc, de réglementer ce qui se passe dans les CHSLD,
dans les établissements de soins longue durée, donc une intrusion dans le
domaine de santé alors même qu'on nous a refusé les transferts en santé. Là,
est-ce que ce serait en échange d'un transfert partiel ou est-ce qu'on va tout
simplement se mettre à réglementer dans le domaine de la santé? Moi, je pense
que c'est ni plus ni moins que l'effondrement de l'idée fédérale dont il est
question ici. Quand, là, les deux gros champs de compétence du Québec et
des autres provinces, éducation et santé, sont bafoués par le fédéral, qui fait
ce qu'il veut, la seule réponse qui donne un peu de pouvoir de négociation au
gouvernement du Québec, surtout dans le contexte actuel où François Legault
s'est carrément peinturé dans le coin, là, il nous a placés dans un cul-de-sac
en prenant position durant les élections fédérales, le seul levier qu'il nous
reste, c'est de dire au reste du Canada : Si vous trichez à même nos
impôts, si vous trichez les règles, on va quitter, on va fonder notre propre
pays. Si on n'est pas capables de dire ça, quel pouvoir de négociation, quelle
option nous reste-t-il? C'est comme se faire gifler puis dire : On en veut
encore, on va rester, on ne bougera pas. Il faut pouvoir nommer la seule option
pour le Québec devant un gouvernement fédéral qui ne respecte rien, n'écoute
pas nos besoins. Et, dans un contexte d'un Canada qui ne s'est jamais excusé
pour nous avoir insultés pendant ces élections fédérales là, je trouve que
François Legault nous place dans une position de faiblesse vraiment, vraiment
épouvantable en ne nommant pas la seule option qu'il nous reste dans les
circonstances.
Je fais aussi un petit suivi sur le cas de
la petite Madison. Il n'y a toujours pas de résultat. Aujourd'hui, je m'adresse
directement au bureau de M. Dubé pour que ça bouge. Donc, je ferai un suivi,
là, jusqu'à tant qu'on obtienne un résultat dans ce sens-là. Et là-dessus je
vais prendre vos questions.
M. Laforest (Alain) : …sur la
loi spéciale, quelle est la position de votre caucus? Êtes-vous prêts à
travailler avec le gouvernement…
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
On ne peut pas mettre en danger nos enfants, là. Donc, clairement, ça prend un
périmètre de sécurité puis un encadrement. On n'acceptera pas, comme société,
que de manifestants s'en prennent à des enfants, intimident des enfants. Il
n'en est pas question. On va collaborer. On veut un projet de loi, par contre.
On ne veut pas une histoire de décrets, là. Sortons de la gouvernance de
décrets, faisons les choses intelligemment. On veut un projet de loi, mais on
va collaborer sur toute la ligne.
M. Larin (Vincent) : Mais
est-ce que ça devrait concerner les CPE aussi?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, je pense qu'à date, là, il n'y a pas eu de cas devant des CPE.
M. Larin (Vincent) : Non,
mais il pourrait y en avoir, éventuellement. Si on bloque l'accès aux écoles, par
exemple, ça pourrait se déplacer vers les CPE.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Je pense qu'on est plus dans une approche au cas par cas. Si jamais c'était une
situation dans les CPE, nul doute qu'on protégerait les enfants de la même
manière. Là, ce qu'on a de besoin, c'est un projet de loi, qu'on puisse en
discuter, justement, regarder c'est quoi, l'étendue. Mais il faut intervenir,
ça, il n'y a aucun doute.
M. Lacroix (Louis) : Mais
vraisemblablement ce sera un projet de loi. Est-ce que vous êtes prêts à faire
cheminer ce projet de loi très, très, très rapidement?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Oui. Oui, oui. Quand il est question de sécurité des enfants, il n'y a pas de
compromis à faire. Le Parti québécois va donner toute sa collaboration pour être
certain qu'on ne se retrouve pas dans une situation où les enfants ont peur
d'aller à l'école.
M. Lavallée (Hugo) :
Est-ce que ça doit concerner uniquement les manifestations qui sont contre les
mesures sanitaires ou tout type de manifestation?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
C'est-à-dire que, pour certaines situations, je pense que ce que le
gouvernement va proposer, c'est un périmètre de sécurité puis un droit
d'intervention par la police qui doit user de son jugement. Donc, on a le droit
de s'exprimer en société. Mais, si clairement, dans le cadre d'un sujet ou
d'une manifestation, ça pose un problème de sécurité pour les citoyens — là,
dans ce cas-ci, des enfants, c'est encore pire — il y a des leviers,
là. Ça a déjà été fait dans d'autres contextes où est-ce qu'on dit : Bien,
en dedans d'un certain périmètre, on ne vous laissera pas manifester.
M. Lacroix (Louis) :
Est-ce que ça veut dire que, par exemple, des parents qui, dans le cadre de, je
ne sais pas, moi, de négociations pour avoir davantage de services dans une
école, décidaient de faire une chaîne humaine autour de l'école en se tenant la
main, ils ne pourraient pas faire ça?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Non, c'est ça, ce n'est pas la même chose, parce que je pense que le critère,
ça doit être : Est-ce que ça menace la sécurité des gens?
Donc, moi, ce que je vous dis, c'est :
Il faut agir. Ça prend un projet de loi parce que les questions que vous posez,
là, c'est-à-dire... on trace la ligne où, c'est un projet de loi qui permet de
faire ça, puis ça prend des débats entre les partis pour être certains qu'on
vise juste. Mais est-ce qu'on va laisser la situation aller? Absolument pas. Il
faut agir.
M. Lacroix (Louis) :
Alors, O.K. Mais, si je reprends votre logique, ça veut dire que des
manifestants antivax et anti mesures sanitaires auraient le droit d'être dans
ce périmètre de sécurité là tant et aussi longtemps qu'ils ne sont pas
menaçants pour les enfants. C'est ça?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Non. Ce que la loi serait, ce serait un périmètre en dedans duquel on ne peut
pas manifester, avec un pouvoir d'intervention des policiers. Mais, comme je
vous dis, il y a plusieurs façons d'intervenir. Il y a plusieurs manières de
définir. C'est pour ça que je vous parle d'un projet de loi. Là, comme ça, là,
je...
M. Lacroix (Louis) :
Donc, on choisit les gens qui ont le droit de manifester. C'est ça.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Non.
M. Lacroix (Louis) :
Bien oui! Et vous dites qu'il faut protéger si la sécurité des enfants est
menacée. Parfait.
Un antivax qui ne menace pas les enfants,
il aurait-u le droit d'être dans le périmètre de sécurité? Des parents qui se
tiennent par la main parce qu'ils disent que ça prend plus d'intervenants pour
aider les enfants dans les écoles, eux autres, ils auraient le droit.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Non, c'est le critère d'est-ce que la personne en question menace la sécurité
ou pas, puis ça, c'est le jugement du policier. Ça n'a rien à voir avec le
sujet politique, ça a à voir avec le comportement et le risque évalué. Donc...
M. Lacroix (Louis) : C'est exactement
ce que je vous dis. Donc, si un antivax qui est pacifique, qui arrive avec sa
pancarte puis qui dit : Moi, je ne veux pas que les enfants soient
vaccinés, s'il n'est pas menaçant, il a le droit d'être dans le périmètre. C'est
ça?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, c'est ce que le projet de loi doit définir. C'est pour ça que je vous dis :
Faisons-le pas par décret puis évaluons exactement les mots qui seront dans le projet
de loi pour être certains que ce soit applicable, ce soit clair et que ça
atteigne l'objectif, à savoir protéger les enfants.
M. Laforest (Alain) : ...ce
serait une bonne façon de faire. On l'a fait puis il y a eu...
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, c'est un précédent. Est-ce que c'est la même situation? Non. Mais
attendons le projet de loi pour justement faire les parallèles entre ce qui a déjà
été fait. Mais entendons-nous juste sur l'objectif, puis ensuite on travaillera
sur le projet de loi. L'objectif, il est clair, l'enfant veut se rendre à
l'école sans se faire crier des injures.
M. Laforest (Alain) : Pour
vous, c'est juste les écoles ou ça inclut les hôpitaux?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Ça peut inclure le système de santé également, dans la mesure où la sécurité
des usagers devient en péril. Donc, c'est vraiment une question de sécurité, de
s'assurer que des lieux publics comme ceux-là puissent être utilisés par les
usagers en toute sécurité. Et travaillons sur un projet de loi où est-ce qu'on...
M. Larin (Vincent) : ...que
c'est urgent, pourquoi le gouvernement ne devrait pas procéder par décret, dans
ce cas-là, s'il peut le faire tout de suite, maintenant?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, on peut fonctionner très, très rapidement, en termes de projet de loi. Ce
que je veux, c'est que les questions quand même pertinentes, là, qui se posent
ce matin soient débattues intelligemment pour qu'on arrive avec quelque chose
de solide.
Malheureusement, le problème des décrets,
c'est que c'est fait rapidement, sans qu'il y ait de regard externe, puis on se
retrouve, des fois, avec des solutions qui sont bancales.
M. Laforest (Alain) : Mais la
députée du Parti conservateur Québec, elle, elle peut faire en sorte que ça va
être long.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Non.
M. Laforest (Alain) : Ça
prend une personne à l'Assemblée qui s'oppose pour une adoption rapide.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Oui, oui, puis il y a toutes sortes de solutions, à ce moment-là, si vraiment
ça bloque, pour contourner. Mais ce que je veux, finalement, c'est un débat
préalable pour qu'on arrive avec un projet de loi qui est bien ficelé. Mais
faisons-le très rapidement.
M. Laforest (Alain) : ...M. Duhaime
et son parti à se rallier à votre position?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Je demande à tous les partis de se rallier à notre position. L'intimidation n'a
pas sa place dans notre société. Puis ce n'est pas la même chose que la liberté
d'expression. On a tous des opinions, puis c'est important de pouvoir les
exprimer. Mais, lorsqu'on est dans l'intimidation puis le blocage de fonctions
fondamentales comme l'école, ça, ce n'est pas acceptable. Et j'invite tout le
monde.
Mme Lévesque (Fanny) : Vous
semblez moins ouvert aux hôpitaux, à l'interdire aux hôpitaux. Pourquoi? Est-ce
qu'il y a une particularité différente?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Non, non, il n'y a pas de différence. Le critère, c'est celui de la sécurité
des usagers.
M. Lavallée (Hugo) : ...on
devrait recourir à la procédure d'exception?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Je n'ai pas de position là-dessus. Moi, ce que je propose, c'est qu'on y aille
par projet de loi puis qu'on définisse les balises d'intervention de l'État
pour cette situation-là.
M. Lavallée (Hugo) : Mais un
projet de loi doit être adopté de différente façon. On ne peut pas utiliser la
procédure d'exception.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, on ne l'a pas étudié, mais je peux vous revenir sur cette possibilité-là.
M. Bossé (Olivier) : Est-ce
que vous trouvez que François Legault est de la gauche efficace?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Je n'ai pas d'opinion là-dessus. Je vais laisser François Legault
s'autoattribuer ses… les qualificatifs politiques, là, qu'il veut bien
utiliser.
M. Laforest (Alain) : Mais
votre prédécesseur avait écrit dans un livre… François Legault était de la
gauche…
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Oui. François Lisée. Oui, c'est un livre de Jean-François Lisée. Vous
demanderez à Jean-François Lisée s'il pense que François Legault est de la
gauche efficace.
M. Lavallée (Hugo) : Est-ce
que c'est un conservateur de droite, d'abord?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Je ne commenterai pas, là. Je pense que les gens n'ont pas vraiment aimé, là,
la semaine durant laquelle on s'est lancé des épithètes. On peut débattre de
questions comme le conservatisme, le «wokisme», moi, je pense que ce sont des
vraies questions, mais il faut que ce soit débattu de manière intellectuelle.
Ça ne me tente pas, ce matin, de commencer à moi-même lancer des épithètes à
tout le monde. Ça ne me tente pas.
M. Larin (Vincent) : Est-ce
que… s'excuser, M. Legault, M. Nadeau-Dubois, pour le…
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, j'ai entendu, là, la demande de Patrick Huard. Je pense que ça témoigne
d'une réelle irritation, là, d'un agacement senti dans la population pour ce
genre de politique là dans salon bleu. Je pense que les politiciens ont entendu
le message puis je m'attends à un changement de ton cette semaine.
M. Laforest (Alain) : …de
consortium ou M. Legault est M. Legault?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Moi, je… Le consortium, je l'avale… je ne l'ai toujours pas digéré, là. Je ne
comprends pas qu'avec l'unanimité des partis à Québec et à Ottawa ce consortium
qui pose une question en plantant le constat, d'entrée de jeu, que le Québec
est raciste, a des problèmes de racisme, qu'ensuite il n'y ait pas de suivi. Si
vous voulez une preuve éclatante du fait qu'on ne compte pas au Canada et du
fait que le mépris envers les Québécois est une norme acceptée et acceptable au
Canada, il n'y a rien de plus éclatant que ça. Je trouve qu'on manque un peu de
nerf. On devrait être capables de répliquer avec un peu plus…
M. Laforest (Alain) :
…consortium.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Là, vous faites un gâteau ce matin, là. Vous prenez tous les ingrédients puis
vous me mélangez ça.
M. Larin (Vincent) : …vous
avez remarqué une écoeurantite des gens pour ce genre de politique là, les
échanges entre M. Nadeau-Dubois et M. Legault. Qu'est-ce que vous
définissez par ce genre de politique là? C'est de se lancer des noms au salon
bleu?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
C'est ce que Véronique avait identifié très clairement, là, sur Twitter. C'est
les insultes, les attaques personnelles, mais un ton… Parce que ça peut être
des questions... moi, ça m'interpelle beaucoup, une tendance vers le
duplessisme, ce que signifie le «wokisme» en termes de protection de la liberté
d'expression, de capacité de dialoguer démocratiquement sans s'intimider, moi,
c'est des questions qui m'interpellent vraiment. Mais, malheureusement, dans le
ton, on se retrouve qu'on n'a même pas ces débats-là. J'ai écrit une longue
publication, en fin de semaine, de 1 300 mots, là…
Journaliste
: …
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
…mais où est-ce que j'expliquais, sur un plan plus intellectuel, pourquoi il
faut trouver d'autres choses, puis que ce n'est pas vrai qu'on a à choisir
entre le «wokisme» et le duplessisme, pourquoi c'est important que l'héritage
de René Lévesque soit toujours vivant au Québec, une démocratie qui est
constructive puis qui est capable de dialoguer. Pour moi, le climat social, là,
il est important, puis je ne suis pas sûr que le climat social va très bien en
ce moment. Il faut rappeler que la démocratie peut être très constructive si on
incarne ça.
La Modératrice
: On
doit passer en anglais.
Mme Senay
(Cathy) : ...go with English. Mr. St-Pierre Plamondon,
Marwah Rizqy tabled a bill yesterday for antivaccine protestors and she said
there is an emergency, we have to act now. And if there is a protest and we
know about it, around a school, for example, like, the Government should get
right away an injunction to basically prevent it, block it. What's your stand?
She's already tabled a bill. What's the stand of the PQ? I have the impression
that you're late in the debate.
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : No, we're not late, we're just happy to take that bill and to
work with other parties to make sur that we land this as soon as possible. So,
we're very collaborative.
Mme Senay (Cathy) : Why is it so important to act now for you?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Because we will never tolerate that children feel threatened
just because they're going to school. We'll never tolerate intimidation towards
children and towards people that have done nothing. So, it's all right, it's
OK, in a society, to express your disagreement, to express yourself, but now
it's taking another form that is not acceptable, that is not socially
acceptable.
Mme Senay (Cathy) : I feel that you're unsure about how far this bill should go. Is
there a risk for you that the Government acts too quickly and prevents the
people of their right to protest?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : There's always a risk when you act without consulting anyone,
that's my point. So, I want to move quickly, cause that's a real urgent issue,
but I want to make sure that, unlike several occasions lately, where the
Government works by decree and doesn't consult anyone, and then we're stuck
with problems that could have been prevented, I want to make sur that
everybody's going to participate in the debate and that we land this as soon as
possible, but without making any mistakes because there are things to balance,
and there is jurisprudence about how we should do that. Let's do this correctly
and swiftly.
Mme Greig (Kelly) : How will a law like that be enforced… individual… you're protesting
too close, you're too far… you're not too far?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Of course, you need to give the police a certain power to
intervene. If the police cannot do anything, that law has no meaning. So, of
course, you need to give some interpretation, some power to intervene to the
police.
Mme Senay (Cathy) : ...have already. Mrs. Guilbault said last week that they can
intervene.
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : They do. But then, when you define
what the parameter is, in terms of where you should not be and where you're allowed
to be, makes the police intervention much easier, much more clear.
Mme Senay (Cathy) : I have a question for you, Mrs. Hivon. It's regarding… You saw
that three big unions got strike mandates in day-cares. I mean, what's your
reaction regarding this? Because Mrs. LeBel said, a few weeks ago, that she was
ready to negotiate, and now you have strike mandates. So, I mean, parents much
be anxious about this.
Mme
Hivon
:
Well, talk to parents, and what they want is day-cares spots and they want
educators to be properly valued and have a decent salary. They are really
behind the educators.
And really,
Mrs. LeBel is saying many things, but the actions don't follow. Right now,
the negotiations, there is about one session every two to three weeks. Is that
something that is really taken seriously, when the convention is up… has been
up for 18 months and there is still no blitz of negotiation? This is what we
are asking today, an urgent blitz of negotiation so that, for example, of
course, day-care centers don't have to close.
But, right now, day-care
centers close every week, groups close every week because there is a lack of
educators. So, as long as you don't give them proper remuneration, it's going
to be an ongoing problem. And so, they need to take this seriously because they
will face a chaos as big as the one we're facing in the hospitals right now.
La Modératrice
:
Ça va être tout. Merci beaucoup.
(Fin à 8 h 23)