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Point de presse de Mme Marwah Rizqy, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’éducation

Version finale

Le vendredi 24 septembre 2021, 9 h 20

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Neuf heures vingt-deux minutes)

Mme Rizqy : Merci beaucoup. Bonjour. Merci d'être présents. Aujourd'hui, j'ai l'impression de rejouer exactement dans le même film. Et je sais que, des fois, le président de l'Assemblée nationale doute de la qualité de mes tableaux, et j'ai vérifié. Celui-ci, c'est le tableau... c'est un diagramme circulaire interactif. Et, sincèrement, c'est que ce n'est pas normal que je suis en mesure de poser exactement les mêmes questions que l'année passée au niveau de la rentrée scolaire. Pourquoi qu'on n'était pas prêts pour les tests rapides? Pourquoi qu'on ne savait si, oui ou non, le masque serait obligatoire? Pourquoi qu'on ne savait pas c'était quoi, le protocole en cas d'éclosion? Pourquoi qu'on ne savait pas quand est-ce que le programme de tutorat allait démarrer? Bref, c'est exactement les mêmes questions que l'an dernier. Et ça, ce n'est pas normal. On aurait dû être prêt cette année. On aurait dû avoir quelque chose pour régler la saga de la qualité de l'air. Et, finalement, qu'est-ce qu'on a eu? Ça, c'est juste en une journée, la revue de presse d'une seule journée. Que les directions d'établissement, que les enseignants, que les parents qualifient le retour en classe de chaotique, c'est ça qui est problématique parce que ça fait deux années de suite.

Le ministre de l'Éducation est dans l'incapacité de remplir ses obligations à titre de ministre. Ça fait plusieurs fois qu'on a demandé au premier ministre de le relever de ses fonctions. Le réseau de l'éducation doit être relancé. Et pour relancer le réseau d'éducation, ça prend une personne qui arrête d'être systématiquement en retard.

Alors, aujourd'hui, notre objectif, en parlant avec M. Roberge, c'est peut-être aussi de l'aider, lui, à réaliser qu'il n'est pas l'homme de la situation.

Et maintenant j'ai aussi une demande au gouvernement, que j'ai que j'ai faite hier lors de la période de questions. Il y a des faits allégués vraiment graves. Plusieurs parents m'ont appelée, de l'école Saint-Émile. Les faits allégués sont graves. S'il y a une enseignante qui a volontairement enlevé son masque en présence d'enfants et qui a incité des élèves de sixième année à enlever leurs masques alors qu'on sait très bien que le virus se transmet par aérosol, cette personne-là doit faire l'objet d'une enquête.

Mais, au-delà de l'enseignante, toute la gestion de la situation devrait être enquêtée. J'ai sorti les articles de la Loi sur l'instruction publique au ministre de l'Éducation. Le ministre de l'Éducation a le pouvoir de dépêcher un enquêteur sur le terrain pour interroger, oui, les élèves, les parents, la direction d'école, le centre de services scolaire ainsi que l'enseignante visée par les allégations qui sont excessivement graves et troublantes. Je ne comprends pas pourquoi que M. Roberge ne l'a pas encore fait, de dépêcher un enquêteur spécial.

Maintenant, je suis prête à prendre vos questions.

Mme Richer (Jocelyne) : Le premier ministre a dit et répété depuis des années que sa grande priorité, c'était l'éducation. Les partis d'opposition et vous-même répétez sans cesse, réclamez sans cesse qu'il quitte ses fonctions, qu'il n'est pas à la hauteur de la situation. Comment vous expliquez le fait que le premier ministre le maintient dans ses fonctions?

Mme Rizqy : Premièrement, parce que c'est encore un homme. La vérité, là, si ça avait été une femme, Roberge aurait été dégommé. Si ce n'était pas Jean-François Roberge, mais plutôt Marie-France Roberge, il n'aurait plus occupé ses fonctions. On a vu des femmes ministres perdent leur job pour bien moins que ça, pour des problèmes de communication, pas des problèmes de gestion.

Moi, je suis prête à le dire, Jean-François Roberge, je lui donne A plus en matière de com, ça, je lui donne, A plus. Mais pour tout le reste, c'est un échec lorsqu'il est question de gestion de son réseau, de vraiment prévoir le coût, de s'assurer de répondre aux attentes du réseau.

Mme Richer (Jocelyne) : ...c'est un peu le «boys' club» qui se maintient, là, qui se protège.

Mme Rizqy : Ah! bien, absolument. C'est un ami de longue date du premier ministre. Et, en ce moment, on voit que le premier ministre a un conflit de loyauté entre son ami Jean-François Roberge, un caquiste de longue date, versus sa priorité, l'éducation. Et aujourd'hui il choisit son ami au lieu de choisir le réseau de l'éducation.

Mme Richer (Jocelyne) : Ça fait déjà trois ans... Juste une petite dernière. Ça fait déjà trois ans que M. Roberge est en poste. Selon vous, quels sont les torts qu'il va causer au réseau? Quels sont les dégâts, si je peux dire, au réseau de l'éducation?

Mme Rizqy : Premièrement, en ce moment, on est en gestion encore de pandémie. Si on prend juste le cas de Saint-Émile, un cas récent, la fermeture de cette école aurait pu être évitée. Nous, le 22 août, on a demandé la vaccination obligatoire des enseignants. M. Roberge, hier, à la période de questions, a dit : Oui, j'ai demandé un avis. C'est drôle, j'ai sorti le clip du Dr Arruda avec ma collègue Marie Montpetit, lorsqu'il était venu au mois d'août pour la commission sur la vaccination obligatoire. Il dit clairement : Le seul avis qui a été demandé, c'était pour le réseau de la santé.

Comment un ministre de l'Éducation qui se respecte ne demande pas un avis là-dessus au ministre de la Santé, au Dr Arruda et à l'INSPQ? Pourquoi qu'il ne fait pas de demande? C'est toujours la faute de la Santé publique.

Il est allé jusqu'à aussi loin que mentir sur le dossier de la qualité de l'air. La saga de la qualité de l'air, il a perdu, à ce moment-là, tout mon respect parce que c'est à plusieurs reprises qu'il a dit une fausseté au salon bleu. Il savait qu'il n'a jamais eu l'assentiment de la Santé publique dans ce dossier-là, que ça n'a pas été construit avec l'étroite collaboration, le protocole sur la question de la qualité de l'air. Alors, là-dessus, lui-même aurait dû s'excuser puis regarder les parents québécois, dire : Là-dessus, je m'excuse, je l'ai échappé. Il n'a même pas eu la dignité de le faire.

Mme Côté (Claudie) : Au terme de l'exercice, Mme Rizqy, de ce matin, là, est-ce que vous voulez faire la démonstration une fois de plus que Roberge n'est plus l'homme de la situation? Parce que vous l'essayez depuis plusieurs semaines, puis ça ne fonctionne pas, là.

Mme Rizqy : Eh bien, j'espère que M. Legault nous écoutera et qu'il va voir que... Même cette semaine, à la période de questions, il ne s'est même pas levé, c'est le premier ministre qui s'est levé à sa place. Le premier ministre.

Mme Côté (Claudie) : Est-ce que le gouvernement le cache?

Mme Rizqy : Bien oui, il le cache. Ils savent. Puis la seule fois qu'il s'est levé hier, même moi, là, j'ai fait : O.K., je pense que les carottes sont cuites. C'est triste, là. C'est... On ne l'aide pas.

Mme Côté (Claudie) : ...

Mme Rizqy : Bien, non... pas pitié. Non, parce que c'est un grand homme. Il est... Je ne doute pas que M. Roberge est une bonne personne. Ce n'est pas la question, savoir si c'est une bonne personne. C'est au niveau de la gestion d'un réseau qui est complexe.

On peut avoir été un bon enseignant, mais, quand on chausse des souliers de ministre, c'est un autre niveau, c'est une autre dimension. Et clairement il n'a jamais été une personne qui a géré quoi que ce soit. Il n'a jamais été gestionnaire, il n'a pas occupé de poste de gestion. Il n'est pas devenu, par exemple, un directeur d'école. Il n'a pas eu à gérer des équipes de travail. Et, là-dessus, il est complètement dépassé. Je peux faire l'énumération, là, mais ça me prendrait une journée, de tout ce qu'il a manqué en trois ans.

Mais je vous donne un exemple très concret. Ça, ça ma vraiment déçue et fâchée cet été. La journaliste Daphnée Dion-Viens sort un article, si ma mémoire est bonne, le 27 juin, hyperinquiétant qui dit : J'ai fait le tour, j'ai pris le téléphone, de différents centres de services scolaires pour connaître le taux de décrochage scolaire. Et l'article disait, là, c'était titré, là, c'est le double de décrocheurs.

Jean-François Roberge, quelques semaines plus tard, sort et dit : Regardez, on a des bons résultats, mathématiques, français, ce n'est pas si pire. Il fait complètement abstraction de l'article de Daphnée Dion-Viens qui sonnait l'alarme au mois de juin, qui disait : Attention, on a des décrocheurs scolaires.

Et au mois d'août, finalement, Daphnée Dion-Viens revient à la charge. Elle a un plus grand portrait, puis effectivement on parle du double de décrocheurs scolaires, alors qu'au Québec, pendant 10 ans, ça a été une grande fierté, on a été capables de réduire le nombre de décrocheurs.

Moi, il me semble que, quand tu es ministre de l'Éducation, quand tu vois ça, qu'au Québec on a doublé notre décrochage scolaire, tu dois plus que simplement dire : J'en prends acte. Tu dis : Non, on est capables de faire mieux, on a fait mieux dans le passé. Et ça, lui, il se met la tête dans le sable et refuse de voir ça, et ça, ça me désole.

Mme Côté (Claudie) : Sur le cas de l'école Saint-Émile puis la vaccination obligatoire des enseignants — parce que la vaccination obligatoire, ce n'est pas si facile que ça à implanter, on le voit avec le réseau de la santé — quelle est la part de responsabilité du ministre? Parce qu'il y a quand même des règles qui n'ont pas été appliquées au sein de l'école. Donc, est-ce que ce n'est pas l'école en premier lieu, le centre de services, plutôt que le ministre?

Mme Rizqy : C'est toujours, d'abord et avant tout, la responsabilité ministérielle. Au mois d'août, début du mois d'août, je demandais de connaître le portrait de situation. Je voulais savoir : Avant de prendre une décision, est-ce qu'on peut savoir c'est quoi, le portrait de situation au niveau de la vaccination du personnel scolaire dans son ensemble, directeurs d'écoles, directrices d'école, enseignants, personnel de soutien, professionnels de soutien, là, toute l'équipe-école? La réponse de Jean-François Roberge, il a dit en point de presse, et je cite : Bien, je suis d'avis que ça va bien. Il pensait, là. Finalement, quelques jours plus tard, je crois, vers le 18 août, il a commandé un sondage. Il a sondé 501 enseignants, alors qu'il y a plus de 100 000 enseignants au Québec. Donc, calcul rapide, 0,5 %. C'est ça, l'échantillon qu'il a pris pour dire que, ah! bien, on a 96 % d'entre eux qui sont vaccinés. Il est parti de ça.

Finalement, quelques semaines plus tard, le 14 août, le Dr Arruda comprenait que l'exercice n'était pas sérieux. Il a dit : Bon, on va chercher les chiffres pour connaître l'étendue de vaccination. Mais en aucun cas M. Roberge a pris sa responsabilité de dire : O.K., je crois sincèrement que, pour les enfants, les mineurs, particulièrement les écoles primaires, ils ont 11 ans et moins, qui n'ont pas accès au vaccin, la seule façon de vraiment leur donner une chance de ne pas fermer leur école, le meilleur outil, on n'arrête pas de le dire, le meilleur outil, c'est la vaccination.

Alors, pourquoi il n'a pas demandé d'aller plus loin comme... En santé, ils le font. Bien, pourquoi qu'on ne l'a pas fait en éducation pour protéger les tout-petits?

Et, si je peux me permettre, pour l'école Saint-Émile, pourquoi qu'il ne dépêche pas un enquêteur? C'est ça, la question. Pourquoi que Jean-François Roberge n'utilise pas les articles 478 et suivants, mesures de contrôle? C'est son pouvoir, à titre de ministre, de dépêcher un enquêteur. Qu'il arrête de toujours déléguer ça aux autres, là. Qu'il prenne ses responsabilités ministérielles. Sinon, qu'il laisse la place à un autre ministre.

Le Modérateur : Alors, c'est tout? Merci beaucoup.

Mme Rizqy : Merci.

Des voix :

Mme Rizqy : Il n'y a pas de souci.

Le Modérateur : Bonne journée à tous.

Mme Rizqy : Bonne journée.

(Fin à 9 h 33)

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