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Point de presse de M. Gabriel Nadeau-Dubois, chef du deuxième groupe d’opposition, et M. Sol Zanetti, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de services sociaux

Version finale

Le mardi 2 novembre 2021, 11 h 15

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Onze heures quinze minutes)

La Modératrice : Bonjour. Bienvenue à ce point de presse de Québec solidaire. Prendra la parole tout d'abord Gabriel Nadeau-Dubois, porte-parole de Québec solidaire, suivi de Sol Zanetti, député de Jean-Lesage. Vous pourrez poser vos questions par la suite.

M. Nadeau-Dubois : Merci beaucoup. Bonjour, tout le monde. Ce matin, je veux d'abord… bien, en fait, je veux vous parler de la COP26. François Legault vient de s'envoler pour la COP26, et c'est dommage parce qu'il va se présenter à la COP26 avec deux énormes boulets climatiques accrochés à ses pieds. Le premier boulet, tout le monde le connaît, c'est le projet de troisième lien qui va coûter 10 milliards de dollars aux Québécois puis qui ne réglera pas le problème de congestion dans la région de Québec. Le deuxième boulet, bien, c'est l'intention de François Legault de verser des millions de dollars en compensation aux entreprises pétrolières et gazières alors que ça ne sert à rien, alors que ce n'est pas nécessaire.

Le projet de troisième lien, d'ailleurs, a du plomb dans l'aile plus que jamais. C'est un projet plus chambranlant que jamais. Ça a commencé il y a à peu près une semaine avec un recul du gouvernement, qui a annoncé que la sortie dans Saint-Roch ne serait pas construite. Ça s'est poursuivi la semaine dernière alors que, quand je lui ai posé la question, le premier ministre a fait un aveu spectaculaire : il a reconnu, ce n'est pas rien, que le troisième lien n'était pas en ligne, ce sont ses mots, avec les objectifs écologiques du Québec. C'est un aveu spectaculaire qui démontre que François Legault sait depuis le début que ce projet-là est mauvais pour l'environnement. Pourtant, il continue à le défendre.

Et la troisième tuile à s'abattre sur le projet de troisième lien, bien, c'est en fin de semaine. On apprenait qu'une experte qui conseille le ministère des Transports sur les enjeux de mobilité a claqué la porte du comité dont elle faisait partie. Pourquoi? Parce qu'elle était indignée des propos antiscientifiques tenus par les ministres de la CAQ.

En parlant d'experts, ce n'est pas terminé, la révolte des scientifiques contre le projet de troisième lien. Ce matin, dans Le Journal de Montréal, Le Journal de Québec, une lettre, un brûlot littéralement signé par plusieurs experts crédibles qui vient répéter ce que tellement de gens ont dit dans les derniers mois. C'est une nouvelle volée de bois vert pour le gouvernement Legault dans le dossier du troisième lien. Ce texte-là, publié ce matin, ce n'est pas rien, accuse les ministres caquistes de dire des faussetés aux Québécois et aux Québécoises. Le troisième lien, là, dans ce dossier-là, la science et le gros bon sens nous disent la même chose : C'est un projet toxique, il ne faut pas le réaliser.

C'est triste, c'est triste, tout ça. C'est triste parce que le Québec aurait tout pour être un leader dans le cadre de la COP26. Le Québec aurait tout pour montrer l'exemple au monde entier. Le Québec aurait tout pour être le champion du monde de la transition écologique. Malheureusement, l'obsession de François Legault pour le troisième lien nous en empêche. Malheureusement, l'image écologiste du Québec va être ternie cette semaine par l'acharnement de François Legault à réaliser son autoroute à six voies sous le fleuve Saint-Laurent.

M. Zanetti : J'ai été catastrophé et touché de lire, ce matin, les articles qui continuent de suivre l'enquête qui se poursuit par rapport à ce qui s'est passé au CHSLD Herron, et qui nous rappelle la crise qu'on a vécue, et les experts qui viennent dire, les médecins : Ce qu'on faisait, c'était de l'euthanasie. On a euthanasié plutôt que soigné des gens qui pourraient être encore en vie aujourd'hui faute de ressources, faute d'équipement, faute de personnel. C'est une hécatombe qui a eu lieu, et il y a même un ancien ministre de la Santé qui vient nous dire carrément, là : Il y a de l'âgisme systémique dans notre société.

Ce que ça signifie, ça, là, c'est qu'il faut qu'on ait des mesures d'exception énormes pour rompre avec cette situation-là. On ne peut pas juste dire : Il y a eu une pandémie, c'est passé, on a été très touchés, puis ensuite c'est redevenu comme avant. Il faut qu'il y ait des gestes historiques qui soient faits pour que plus jamais, au Québec, on n'ait des hécatombes dans les CHSLD, qu'il y ait des aînés qui soient euthanasiés plutôt que soignés puis qu'on les laisse dans des conditions qui sont inhumaines et indignes.

Et ce changement-là, important, il est possible de le faire. Il y a, en ce moment, à l'étude un projet de loi sur la maltraitance des aînés. Ce qui est problématique avec ce projet de loi, c'est que… Et ça, la majorité, l'immense majorité des experts qui sont venus en parler ont dit : Il faut qu'on reconnaisse la maltraitance organisationnelle. Ce qui s'est passé, là, l'hécatombe, les euthanasies, l'âgisme systémique, c'est dû au fait qu'il y avait, et plusieurs personnes l'ont reconnu, de la maltraitance organisationnelle. Ce n'était pas de la simple maltraitance des aînés, d'une personne qui l'extorque ou qui en abuse, c'était le fait qu'un système était organisé, dans lequel il n'y avait pas assez de ressources pour prendre soin des gens. Et ça, ça ne changera pas si on n'y met pas les grands moyens.

Moi, j'ai une demande très claire au gouvernement Legault, s'il est sérieux, pour vraiment tourner la page sur cet âgisme systémique au Québec, c'est de reconnaître explicitement et d'inscrire explicitement la maltraitance organisationnelle dans son projet de loi n° 101 sur la maltraitance des aînés. C'est ce que les groupes ont demandé. C'est ce qu'il est important de faire. C'est le minimum qu'on peut faire pour vraiment tourner la page sur cette sombre page de notre histoire. Et, en ce moment, ça n'y est pas. On voit qu'il y a des hésitations. Le gouvernement ne veut pas le faire. Mais, si le gouvernement ne le fait pas, clairement, c'est qu'il n'est pas sérieux envers les aînés du Québec et qu'il n'a pas l'intention de mettre les moyens et les ressources disponibles pour que plus jamais on ne vive les mêmes situations.

Alors, c'est un appel que je lance aujourd'hui, puis j'ai d'ailleurs aussi déposé une motion aujourd'hui pour demander au gouvernement de la CAQ de prendre position là-dessus, pour faire en sorte qu'on en ait le coeur net. Vont-ils ou pas reconnaître explicitement la maltraitance organisationnelle dans ce projet de loi? Merci beaucoup.

M. Laforest (Alain) : …Gabriel Nadeau-Dubois. Il va y avoir, cet après-midi, annonce d'assouplissements, là, de la part du gouvernement puis il y a de la tergiversation au niveau de la troisième dose. Est-ce qu'on doit être plus clairs dans les messages ou on y va un peu à tâtons comme c'est actuellement?

M. Nadeau-Dubois : Moi, je m'attends à ce que le gouvernement soit clair, plus clair que jamais. La vaccination, elle fonctionne, on le voit au Québec. Et notre meilleur outil de vulgarisation et notre meilleur outil de déconstruction des craintes des gens, c'est la clarté. Quand il y a eu un manque de clarté sur le vaccin AstraZeneca, on a vu ce que ça a donné, ça a créé des inquiétudes. Sur la troisième dose, il faut être plus clair que clair. La clarté de la communication, c'est notre meilleur outil pour lutter contre la désinformation.

M. Lavallée (Hugo) : Concernant ce qui se passe au Parti libéral, on a entendu, tout à l'heure, les explications de Mme Anglade. Est-ce que ça vous convainc, vous satisfait? Parce que c'est une préoccupation de tous les élus à l'Assemblée nationale, j'imagine, de lutter...

M. Nadeau-Dubois : Sur quoi, spécifiquement?

M. Lavallée (Hugo) : La façon dont, comme cheffe, elle agit par rapport aux questions de harcèlement ou d'allégations.

M. Nadeau-Dubois : Il n'y a aucune organisation, ni politique ni privée, qui est à l'abri de dynamiques de travail toxiques. Il n'y a aucun parti politique qui est à l'abri de dynamiques de harcèlement ou d'intimidation, que ces partis-là soient de droite, de centre ou de gauche. Il n'y a aucun milieu de travail qui est à l'abri.

Puis, quand on est en position de leadership dans une organisation, il faut être attentif à ça. Il faut être décisif quand il y a des allégations qui nous parviennent. Et ça, ça vaut pour tous les partis. Donc, c'est ce qu'on essaie de faire à Québec solidaire, puis on s'attend à ce que tous les partis politiques fassent ça.

M. Lavallée (Hugo) : Vous estimez que Mme Anglade le fait?

M. Nadeau-Dubois : Moi, je n'ai pas plus d'informations que celles qui circulent dans les médias. Ce n'est pas mon rôle de dire est-ce que Mme Anglade a bien ou mal agi. Ce que je sais, c'est qu'on a tous des responsabilités, puis il n'y a pas de partisanerie à faire avec ces situations-là parce que ça peut arriver dans n'importe quel milieu de travail. Ça peut arriver dans les médias, ça peut arriver en politique, ça peut arriver dans n'importe quel milieu de travail.

Mme Lajoie (Geneviève) : M. Nadeau-Dubois, vous avez parlé, tout à l'heure, des scientifiques qui sont sortis aujourd'hui. Est-ce que vous estimez, comme un scientifique, que les propos de M. Bonnardel s'en vont... versent dans le trumpisme?

M. Nadeau-Dubois : Je vais faire attention aux comparaisons. Je ne veux pas faire une reductio ad Trump, mais, quand la CAQ dit que plus d'autoroutes, ça diminue le trafic, c'est faux. Il y a un consensus scientifique international qui dit le contraire. Quand la CAQ dit ça, la CAQ manque de respect pour la science, manque de respect pour la vérité scientifique.

Puis moi, je suis content de voir des scientifiques dire : Un instant, on ne vous laissera pas dire n'importe quoi. Puis, dans le cas du troisième lien, là, la science et le gros bon sens pointent dans la même direction. Plus d'autoroutes, ce n'est pas moins de trafic, au contraire.

M. Lavallée (Hugo) : Qu'est-ce que vous pensez du fait que le gouvernement fédéral veuille faire une enquête environnementale sur ce projet-là?

M. Nadeau-Dubois : Moi, je pense qu'au Québec on n'a pas besoin de Justin Trudeau pour gagner nos luttes environnementales. On a gagné Énergie Est grâce à la mobilisation populaire. On a gagné le combat contre GNL grâce à la mobilisation populaire. Nous allons gagner le débat sur le troisième lien grâce à la mobilisation citoyenne et populaire. Encore une fois, j'en suis profondément confiant. Les développements des dernières semaines en sont la démonstration.

Donc, on n'a pas besoin de Justin Trudeau pour ça. Le Québec est capable de mener ses débats, y compris sur la transition écologique.

Mme Lajoie (Geneviève) : Mais dans ce cas-ci, dans ce dossier-là, c'est que ça vous... ce n'est pas pour vous déplaire quand même, là, qu'ils vont faire, eux autres aussi, une évaluation environnementale.

M. Nadeau-Dubois : Si M. Guilbeault veut faire la démonstration que ses convictions écologistes sont toujours solides, malgré qu'il a approuvé l'achat du pipeline Trans Mountain, ce qu'il doit faire, c'est cesser les subventions aux entreprises pétrolières et gazières de l'Alberta dès maintenant.

Pour ce qui est du troisième lien, les Québécois, Québécoises sont en train de se mobiliser contre ce projet-là. Moi, je sens le vent tourner. Je pense que tout le monde sent le vent tourner dans ce débat-là. Le gouvernement Legault est sur la défensive. Donc, on est capables de gagner ce débat-là au Québec.

Mme Lajoie (Geneviève) : Mais avez-vous l'impression quand même que M. Guilbeault, c'est un peu un boomerang? C'est-à-dire, puisque, là, M. Legault était sorti en campagne électorale pour encourager les conservateurs, M. Guilbeault s'est fait un petit peu plaisir, là, en sortant pour dire qu'il y aurait une évaluation environnementale du Canada.

M. Nadeau-Dubois : Bien, ce que la campagne fédérale a démontré, c'est que François Legault, pour obtenir un chèque pour le troisième lien, était prêt à peu près à tout, y compris à appuyer le Parti conservateur du Canada, qui proposait de déchirer le chèque pour les garderies. Ça a été très révélateur de la vision de François Legault pour le Québec. Je constate comme tout le monde que c'est un peu ironique, aujourd'hui, qu'il ait perdu son pari. Mais, sur le fond, ça ne change rien, le débat sur le troisième lien, ce n'est pas un débat Québec-Canada, c'est un débat sur notre vision pour le Québec. Et en ce moment, dans la région de Québec, il y en a deux, visions, parce qu'il y a deux partis de représentés : il y a la Coalition avenir Québec puis il y a Québec solidaire.

M. Lecavalier (Charles) : Est-ce que ça vous sert, le troisième lien, politiquement à Québec solidaire?

M. Nadeau-Dubois : Moi, ce que je crois, là, c'est que le troisième lien, c'est un symbole extrêmement puissant de la vision de François Legault pour le Québec parce que c'est le symbole d'un projet qui relève strictement d'une obsession idéologique et électorale. C'est un projet qui se fait dans le mépris complet de la science et du gros bon sens. Et ça, pour moi, c'est révélateur. Le troisième lien, là, pour moi, c'est un révélateur de la vraie vision de François Legault pour le Québec. Et, en ce sens-là, c'est un symbole de ce qui nous distingue, Québec solidaire et la CAQ, François Legault et moi.

La Modératrice : Dernière question en français.

M. Lecavalier (Charles) : Et justement, dans ce sens-là, est-ce que ça… tu sais, pour vous, est-ce que ça va devenir un… un thème de campagne électorale? Est-ce que c'est un symbole qui est assez puissant qu'on va l'entendre beaucoup en campagne électorale?

M. Nadeau-Dubois : Je pense que le troisième lien sera un enjeu électoral régional et national à la prochaine élection. 10 milliards de dollars, là, c'est trop d'argent public pour qu'on se passe d'un débat national là-dessus. Puis les 10 milliards, ils ne viendront pas juste des impôts des gens de Lévis, les 10 milliards, ils vont venir de tous les Québécois, Québécoises. Ça mérite un vrai débat et ça mérite que les gens de la région de Québec le considèrent dans leur vote l'an prochain.

La Modératrice : Hugo, en finissant.

M. Lavallée (Hugo) : …environnemental de M. Legault, de M. Guilbeault, bon, qui sont à Glasgow, qui, dans cette conférence-là, a le plus de crédibilité pour nous représenter?

M. Nadeau-Dubois : Pour représenter le Québec, entre…

M. Lavallée (Hugo) : Bien, la population en général. Bien, parce que…

M. Nadeau-Dubois : Bien, la meilleure représentante du Québec à la COP, ça sera Émilise Lessard-Therrien, la députée solidaire de Rouyn-Noranda—Témiscamingue, qui va nous représenter fièrement puis qui va parler, je pense, au nom des Québécois, Québécoises, pour qui la transition écologique, ce n'est pas juste un item sur la liste des priorités. Elle va parler au nom des Québécois, Québécoises, pour qui la transition écologique, c'est la priorité de toutes les priorités. C'est une question vraiment facile, par contre.

La Modératrice : Une toute dernière…

M. Larin (Vincent) : ...la campagne que vous avez lancée hier à Québec, je ne sais pas si vous avez vu la réponse du cabinet de M. Bonnardel, à l'effet que c'était un mensonge que vous avanciez que le 50 000 véhicules sur Laurentienne, ça ne prenait pas en compte les véhicules qui seraient enlevés ailleurs sur le réseau. Qu'est-ce que vous répondez à ça?

M. Nadeau-Dubois : Bien, je l'invite à lire la lettre de ce matin où une série de scientifiques indépendants et crédibles disent qu'il a tort et que nous avons raison.

La Modératrice : Merci beaucoup.

(Fin à 11 h 30)

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