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Point de presse de Mme Dominique Anglade, cheffe de l’opposition officielle, et M. André Fortin, leader parlementaire de l’opposition officielle

Version finale

Le mardi 2 novembre 2021, 15 h 10

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Quinze heures dix minutes)

Le Modérateur : Alors, bonjour et bienvenue au point de presse de la cheffe de l'opposition officielle, Mme Dominique Anglade, qui est accompagnée par le leader de notre formation politique, M. André Fortin. Mme Anglade, à vous la parole.

Mme Anglade : Oui. Alors, merci, et je me joins donc… je suis avec, aujourd'hui, mon leader, André Fortin.

Depuis le mois de mars 2020, on est régis par l'urgence sanitaire, au Québec, ce qui permet au gouvernement d'avoir plein de pouvoirs, en fait, tous les pouvoirs, des pouvoirs extraordinaires parce qu'on était dans une période extraordinaire. Aujourd'hui, ce que l'on constate, c'est qu'il peut y avoir 20 000 personnes à se réunir au Centre Bell, on peut constater qu'on n'a pas besoin du passeport vaccinal pour jouer… à faire des jeux extérieurs, par nos jeunes. On constate que le port du masque, également, n'est plus nécessaire dans nos écoles secondaires.

Le premier ministre lui-même a fait un discours inaugural où il nous a dit : Bien, la crise est derrière nous, maintenant, on doit penser à regarder à l'avant. Mais ce qu'on constate, par contre, c'est qu'on est encore régis par les mêmes règles. Ça veut dire qu'on a des… chaque semaine, le gouvernement adopte des décrets qui font en sorte qu'on n'est pas capable d'être en retour en démocratie, de poser les questions et d'avoir une véritable reddition de compte. Ce que ça amène, ça, ça amène des abus de pouvoir.

Des abus de pouvoir, on peut en donner un certain nombre d'exemples. Lorsque le premier ministre dit qu'il va chercher le nom de personnes ou de médecins, et qu'il a accès à ces informations-là, et qu'il pourrait les utiliser, c'est ça que l'on peut qualifier d'abus de pouvoir. Lorsqu'on constate qu'on n'est pas capable de tenir des informations par rapport à des dépenses qui sont astronomiques, au niveau des communications, ça aussi, c'est un problème. Et on considère que le gouvernement devrait assurer une reddition de compte.

Au bout du compte, là, si on est capable d'avoir un karaoké, au Québec, si les gens peuvent danser, si les gens peuvent aller au Centre Bell, il n'est pas normal qu'à l'Assemblée nationale on n'ait pas un véritable retour à la démocratie. On demande donc au gouvernement de revoir ça et de lever l'urgence sanitaire telle qu'elle a été faite depuis le début de la pandémie.

Vous allez me permettre de passer la parole à mon collègue, André Fortin.

M. Fortin : Merci. Aujourd'hui, à la période des questions, le gouvernement nous a dit : Bien, on va lever l'état d'urgence sanitaire lorsqu'on aura adopté le projet de loi mammouth du ministre de la Santé, qui, essentiellement, va nous permettre de pérenniser certaines actions qu'on a besoin de continuer à prendre. Il y a d'autres avenues que celle-là.

Le projet de loi que le ministre nous propose, là, c'est un projet de loi qui va prendre un certain temps à étudier, qui inclut l'informatisation du réseau de la santé, qui inclut un chantier majeur. Nous, ce qu'on propose au gouvernement, c'est d'aller de l'avant tout de suite, de déposer rapidement un projet de loi pour qu'on puisse adopter ces mesures-là que le gouvernement doit maintenir en place.

Mais est-ce qu'on a besoin de l'entièreté des 167 décrets qui ont été déposés par le gouvernement? Pour nous, à ce moment-ci, avec la levée de plusieurs restrictions, il nous apparaît qu'il y a quelques éléments qu'on peut garder, que le gouvernement et nous, on peut discuter ici, en Chambre, qu'on peut adopter. Par exemple, là, la vaccination obligatoire des travailleurs de la santé, les passeports vaccinaux, le port du masque, ça, c'est des éléments qui sont consensuels. Tout le monde est d'accord là-dessus.

Mais pour le reste... Alors, adoptons ça, et, pour le reste, je pense qu'honnêtement, lorsqu'on a, comme la cheffe le disait, le karaoké, lorsqu'on a la danse, lorsqu'on a 20 000 personnes au Centre Bell, lorsqu'on a une levée de plusieurs, mais plusieurs restrictions, au Québec, il est temps d'avoir une démocratie qui retrouve un état beaucoup plus normal.

Mme Richer (Jocelyne) : Quel est l'intérêt du gouvernement de prolonger indûment, selon vous, l'état d'urgence sanitaire? Est-ce que c'est d'éliminer les contre-pouvoirs? Est-ce que c'est de bâillonner l'opposition? Ou c'est autre chose?

Mme Anglade : Il est très clair, pour moi, que le gouvernement a décidé de continuer cet état d'urgence pas à des fins qui sont… qui servent directement l'intérêt d'un parti. C'est de la partisanerie, aujourd'hui, ce que l'on observe. Pourquoi? Parce qu'il n'y a aucune autre raison qui justifierait la situation actuelle. On n'en voit pas d'autres. Lorsque vous n'êtes pas capable de répondre à des questions par rapport aux communications, aux dépenses gouvernementales, lorsqu'il n'y a pas de reddition de comptes, pourquoi le maintenir?

Alors, on a vu des exemples concrets, lorsque le gouvernement a décidé de prendre… le premier ministre a décidé de prendre des noms puis de dire : On va prendre ces noms-là puis on va pouvoir aller imposer des choses dans le secteur de la santé. Ce n'est pas normal qu'on se retrouve dans cette situation-là. Encore une fois, ce n'est pas normal qu'on soit 20 000 personnes dans le Centre Bell puis qu'encore une fois qu'on soit dans le décret d'urgence, aujourd'hui, partout au Québec.

M. Bovet (Sébastien) : Est-ce que, selon vous, la quatrième vague est terminée?

Mme Anglade : Est-ce que la quatrième vague est terminée? C'est une question que j'adresserais à la Santé publique. Par contre, ce que je peux dire, c'est qu'aujourd'hui regardez ce qui se passe, hein? Regardez ce qui se passe dans nos écoles : nos écoles sont ouvertes. Regardez ce qui se passe dans… nos enseignants : nos universités sont ouvertes. Regardez ce que l'on encourage à faire : on encourage les gens à retourner au travail. Et, si vous lisez la loi de décret sanitaire, vous constatez que toutes les raisons pour lesquelles on est supposé avoir un état d'urgence, bien, ça ne tient plus la route. Ça ne tient plus la route. Alors, on peut poser la question : Pourquoi le gouvernement fait ça? Parce que le gouvernement n'aime pas les contre-pouvoirs, n'aime pas répondre aux questions puis n'aime pas avoir à justifier des dépenses qui, sans doute, ne sont pas justifiables.

M. Wood (Ian) : Do you mind just going over your main points in English, if that's OK?

Mme Anglade : Certainly. So, what we've seen, since March 2020, we've been in a situation where we've been in a sanitary crisis, and the Government has been managing the system with what we call a «décret», so, emergency situation which allows them, really, not to have to answer questions and to give them a lot of power without having to answer a number of questions. We believe that the state, right now, of emergency should be lifted in order for the democracy to be able to operate again and in order for the Government to really answer questions around the situation. Right now, the Government can do whatever they please, whatever they believe in, without having to answer questions, and this has got to stop. You want to add something…

M. Fortin : Yes. Today, for the first time, the Government linked the state of emergency to the bill that the Minister of Health will propose, which is a mammoth bill which includes... «informatisation» of the health care network. So, it's a bill that will take some time in studying. And he says : When I adopt this, when I... I will include in this bill the powers that I need to have for the feasible future.

We agree that there are some things that will stay for a while : wearing the mask, the vaccine passport, and things like that. But at this time, today, there is no reason to keep on with the state of emergency. So, we're ready to adopt the bill, this is what we do, here, we adopt bills, we're ready to do it quickly so that we can have these measures, but so that the Government can stop governing by a decree and have unlimited powers in what it does in a number of different areas.

Une voix : Thank you.

Une voix : Merci beaucoup.

Mme Anglade : Merci, merci, tout le monde.

(Fin à 15 h 18)

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