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Point de presse de M. Pascal Bérubé, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de langue française

Version finale

Le jeudi 4 novembre 2021, 8 h 20

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Huit heures vingt-cinq minutes)

La Modératrice : Bonjour. Bienvenue à ce point de presse du Parti québécois. Ce matin, M. Pascal Bérubé, notre porte-parole en matière de français, sera suivi du chef du Parti québécois, M. Paul St-Pierre Plamondon. La parole est à vous.

M. Bérubé : Ce qu'on a entendu hier du P.D.G. d'Air Canada, c'est un triste rappel de l'histoire du Québec, une histoire qui se poursuit où on peut sans problème vivre à Montréal sans parler français, sans s'intéresser à la culture québécoise. Pour un gars comme Mike Rousseau, c'est comme ça qu'on vit au Québec. Depuis 14 ans, il n'a pas senti le besoin de s'intéresser au peuple qui vit sur ce territoire. Un siège social à Montréal, une entreprise financée par l'État canadien, assujettie à la Loi sur les langues officielles, et voici la réponse qu'on nous donne. Une entreprise qui va aller siphonner encore 6 milliards de dollars de fonds publics. Mais un gars comme Mike Rousseau… Ça doit être ça, le privilège anglophone au Québec. Depuis M. Gordon, avec le CN, il y a des décennies, où il n'y avait pas un francophone qui pouvait faire la job pour diriger une entreprise comme celle-là, ce triste rappel nous indique qu'il y a encore des combats à faire.

Des gars comme Mike Rousseau, il y en a plein à Montréal, et le message qu'il envoie hier est épouvantable. Ça envoie le message aux nouveaux arrivants que c'est possible de faire sa vie en anglais à Montréal. Ça envoie le message aux jeunes anglophones que c'est possible de faire sa vie en anglais seulement. Ça envoie un message à tous les échelons de son entreprise que cette entreprise, Air Canada, qui est un des pires citoyens corporatistes au Canada, qui bafoue la loi sur les langues officielles, qui ne respecte pas ses travailleurs, qui ne respecte pas les destinations dans les régions du Québec, nous dit : Non seulement ça ne m'intéresse pas, ça fait 14 ans que je vis comme ça, et je remercie Montréal pour ça.

Je ne peux pas vous dire comment ça m'a pris au coeur hier. La réaction devait être forte. J'ai vu le ministre y aller d'un courriel. J'ai fait une heure là-dessus, sans notes, pour vous dire, hier, comment ça me touchait, pourquoi c'est important qu'il y ait encore des députés courageux comme ceux du Parti québécois qui, 50 ans après l'arrivée de la première cohorte à l'Assemblée nationale, plaident encore pour le respect de notre peuple. Le respect de notre peuple de travailler en français, de vivre en français, et particulièrement à Montréal. C'est comme ça qu'on vit au Québec pour Mike Rousseau et combien d'autres, un peu nostalgique du Golden Square Mile où on pouvait à loisir diriger à partir de Montréal, comme si on était à Toronto ou à Baltimore aux États-Unis.

Le Parti québécois a fondé son existence et son engagement sur l'émancipation du peuple québécois et le respect de la langue française. Aucune formation politique, dans l'histoire du Québec, n'a eu autant de courage pour y affirmer notre langue. Et ça a été au prix de mépris. Et le vent soufflait fort, mais on n'a jamais failli. Et hier, ce qui s'est passé nous a réconfortés à l'effet que notre combat était le bon. Et ce n'est pas la loi n° 96 actuelle qui fait peur à ces gens-là, ce n'est pas le statut constitutionnel actuel du gouvernement qui s'accommode bien de la fédération canadienne, qui leur fait peur, ils n'ont pas peur, et non seulement ils n'ont pas peur, ils le disent maintenant avec une grande candeur.

Je m'adresse à mes concitoyens du Québec et je leur dis que ce qui s'est passé, hier, au Québec, n'est pas banal, et ça existe. Le seul problème, c'est qu'il n'y a pas un micro à chaque fois. Si le Québec ne prend pas des mesures pour réaffirmer qu'on est Maîtres chez nous et que le Québec, son coeur bat en français dans toutes les dimensions dans notre vie collective, on perd la bataille.

Soit qu'on accepte ce genre de chose et puis qu'on essaie d'aménager notre statut minoritaire dans le Canada, et de plus en plus à l'intérieur du Québec, soit qu'on se bat, mais c'est la posture qu'on a choisie. Et les fiers députés du Parti québécois et les courageux députés du Parti québécois vont continuer cette bataille. Ça m'a touché droit au coeur. C'est l'histoire un peu de ma famille, des combattants de l'indépendance du Québec et de la langue sur trois générations. C'est l'histoire de plein de gens au Québec qui réalisent que les progrès qu'on a faits au Québec sont faits dans plein de domaines.

Mais pour que l'essentiel, pour les boss, pour ceux qui décident, pour ceux qui habitent à Westmount, il existe un privilège anglophone au Québec. On va le nommer. Il existe à travers Mike Rousseau puis il existe à travers un tas de mépris affirmés au quotidien. Ce n'est pas un combat folklorique, c'est le combat d'un peuple comme partout dans le monde pour se faire respecter, et comptez sur nous. Le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Merci, Pascal. À mon tour de prendre la parole sur ce sujet-là. On vous dira que c'est une anecdote, un événement isolé, ce qui s'est passé hier. Moi, je vous répondrai que j'ai été agent de bord pour Air Canada puis que c'était le quotidien des francophones, dans Air Canada, puis le quotidien des usagers, qui se plaignent depuis des décennies de l'absence de service en français dans Air Canada. Et ça non plus, ce n'est pas le fruit du hasard, c'est la résultante du Canada et de ses lois, faites notamment par Pierre Trudeau, qui prônent un bilinguisme institutionnel, mais qui, dans les faits, dans toutes les institutions canadiennes, ce que c'est, en fait, c'est des francophones qui parlent anglais puis des anglophones qui n'en ont rien à cirer du fait qu'il y a des francophones qui veulent une vie en français, qui veulent une pérennité à leur langue et leur culture.

Moi, je l'ai vécu, dans Air Canada, comme agent de bord. Puis demandez à n'importe quel membre de la fonction publique canadienne c'est quoi, le bilinguisme canadien, ils vont répondre : C'est de dire «good morning, everyone», bonjour, tout le monde, puis après tout se passe en anglais.

Donc, si, comme vous le suggère la CAQ, il y a des Québécois qui croient qu'on a un quelconque avenir linguistique, culturel et économique dans le Canada, bien, je regrette, on se ment à nous-mêmes. Le Canada nous réserve un déclin linguistique et culturel comme il a réservé un déclin aux francophones de toutes les autres provinces canadiennes. Et c'est pour ça qu'à l'Assemblée nationale il y a des Pascal Bérubé depuis des années, pour dire la vérité, pour avoir le courage de donner l'heure juste aux Québécois en disant : On peut accepter les bras tombés notre déclin, on peut accepter qu'on a perdu. Puis comme disait Pierre Falardeau, un peuple qui se meurt, ça meurt longtemps et c'est pénible.

Ou on peut se dire oui. On peut se dire, oui, à une représentation à l'international, oui, à décider de comment on gère nos finances pour ne pas les envoyer dans le pétrole albertain, oui, à l'application de la loi 101 à toutes les entreprises sur le territoire québécois, y compris les entreprises à charte fédérale, un autre refus de la CAQ dans le cadre de son fédéralisme de gains dans le Canada. On peut avoir tout ça.

On peut décider qu'on valorise la culture québécoise et qu'on valorise la diversité culturelle qu'elle représente dans le monde au lieu de consentir à son déclin. On peut se dire, oui, puis donner d'autres choses à nos enfants que ce que les Canadiens français vivent depuis les Patriotes, c'est-à-dire du mépris puis un statut minoritaire qui est toujours traité comme une anomalie dans un Canada issu d'une longue tradition de colonialisme britannique. C'est pour ça qu'on est en politique, nous.

Puis quand on voit les réactions timorées d'un gouvernement de la CAQ, là, qui accumule tous les échecs puis n'est même pas capable d'égaler Robert Bourassa dans l'évocation du mot «indépendance», du mot «liberté», moi, j'ai honte. J'ai honte d'où on est rendu.

Des voix :...

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Je n'ai pas fini. Un gouvernement du Québec qui n'est pas capable d'évoquer notre indépendance, c'est un Québec qui est faible à tous les égards, faible dans nos demandes vis-à-vis le fédéral parce qu'on est zéro crédible en termes de c'est quoi nos alternatives, mais faible aussi dans des moments comme le débat fédéral en anglais, où est-ce qu'on s'est fait insulter. On n'a jamais eu d'excuses. D'ailleurs, vous vous souviendrez que si ne n'était pas du Parti québécois, il n'y aurait pas eu de demande d'excuses. Puis on ne l'a pas eue, l'excuse.

Puis Mike Rousseau, là, hier, c'est un parmi tant d'autres. C'est l'image du Canada, de ce que le Canada pense de nous. Allez voir The Social, j'ai fait une vidéo là-dessus, allez voir ce qui se passe dans les médias anglophones du Canada. Il n'y en a pas de respect puis il n'y en aura pas tant qu'on ne le gagne pas. Et pour gagner ce respect-là, mais surtout pour donner aux prochaines générations mieux que le mépris et le déclin, regardons-nous dans le miroir, il y a une seule option, c'est de continuer le combat de René Lévesque, de Jacques Parizeau, je ne nommerai pas tous mes prédécesseurs, et de donner une fin juste et équitable à la longue démarche des Patriotes, nous donner un pays normal dans le cadre duquel ce sera normal de parler en français à Montréal comme partout ailleurs au Québec.

Sur ce, je vais prendre vos questions.

La Modératrice : Une question et une sous-question, s'il vous plaît.

Mme Prince (Véronique) : ...

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Je demande vraiment une réaction plus forte du gouvernement du Québec, je demande une réaction beaucoup plus forte d'Air Canada, comme institution, je demande l'application, et ça, c'est ma demande principale, là, parce que c'est une demande qu'on va refaire, qui a été faite déjà par l'Assemblée nationale, l'application de la loi 101 aux entreprises à charte fédérale.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : ...Air Canada, par exemple, pourrait obliger son patron à suivre des cours de français. Est-ce que, je ne sais pas, là, on lui donne un délai puis... il perd son poste, tu sais, avez-vous des...

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Je ne veux pas de mesures cosmétiques. Non, non. Le problème... Le problème est beaucoup plus profond que ça. Mike Rousseau parle seulement anglais parce qu'Air Canada fonctionne en anglais. Point barre. Il n'y a pas de bilinguisme dans les institutions canadiennes. C'est de la foutaise inventée par Pierre Trudeau. Ce que je demande, c'est que, quand une entreprise est sur le territoire québécois, que ce soit l'aéroport, Air Canada, le port de Montréal, la loi 101 s'applique à ces entreprises-là. Et c'est le gouvernement Trudeau fils qui a refusé cette demande-là de l'Assemblée nationale. Mike Rousseau va parler français quand la loi 101 va s'appliquer à Air Canada.

M. Laforest (Alain) : Ça fait que, d'ici là, tout va très bien, Mme la marquise. M. Rousseau, continuez à siéger, ne vous excusez pas?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Excuses, engagement à apprendre le français mais je ne veux pas qu'on s'enfarge dans des trucs de surface, là. Application de la loi 101 à Air Canada. C'est ça, notre demande. Vas-y, Pascal.

M. Bérubé : J'aimerais compléter sur un élément. Air Canada est en demande de 6 milliards de dollars de fonds publics. Si on appliquait une règle élémentaire, quand vous serez respectueux du bilinguisme, du fait français au Québec, vous aurez l'argent. Tant que vous serez un mauvais citoyen corporatiste qui n'en a rien à cirer des francophones dans ce pays, oubliez l'argent, il y aura des alternatives. Merci.

M. Bossé (Olivier) : ...deux fois les Patriotes, vous trouvez qu'on est à la même place qu'il y a 180 ans?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : En quoi ça a bougé tant que ça lorsqu'un décideur corporatif venu du reste du Canada nous parle seulement en anglais puis répond qu'il est très content puis il est fier que Montréal, ça soit un endroit qui fonctionne seulement en anglais, que lui ne voit aucun intérêt à apprendre le français? Qu'est-ce qui a changé à travers le temps?

Et moi, il y a une corrélation tellement forte entre notre capacité d'énoncer la quête légitime de notre indépendance et le respect que nous accorde... ou en fait l'absence de respect que nous réserve le Canada. C'est criant parce que ce n'est pas un événement isolé, c'est régulier. Et on est en voie de devenir une tribu folklorisée dans le cadre d'un Canada multiculturel où il y a plein de communautés, dont les Québécois francophones, qui vont être sur le déclin comme dans d'autres provinces canadiennes. Moi, ce n'est pas ça que je veux pour mes enfants, puis c'est pour ça que je suis en politique.

La Modératrice : Dernière question en français.

Journaliste : J'ai une question sur un autre sujet, je ne sais pas si... J'ai une question, en fait, sur...

M. Laforest (Alain) : Sur la vaccination. Vous pensez quoi du recul? Puis est-ce que vous, vous accepteriez, ou si quelqu'un de votre famille était malade, de vous faire traiter par des employés non vaccinés?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Non. Puis ça fait des mois maintenant qu'on demande au gouvernement un plan pour garantir la sécurité des usagers puis garantir la sécurité du système. Malheureusement, le gouvernement avait le devoir de planifier, on a même pris 30 jours de plus pour planifier. Il a préféré bluffer, il a préféré faire des communications. Ce n'est pas honnête, là, comme démarche.

Soit, ce qui me semble très invraisemblable, le ministre Dubé n'a pas consulté les chiffres à savoir que des dizaines de milliers d'employés seraient manquants, ce qui nous inquiétait énormément parce qu'on ne voulait pas voir le système s'effondrer, ou soit il a choisi de bluffer au lieu de travailler sur une planification qui garantisse, justement, qu'un usager puisse rentrer dans le système de santé en toute sécurité. C'est ça, la vérité.

Mme Lajoie (Geneviève) : Est-ce que, selon vous, les Québécois doivent refuser de se faire soigner si une personne n'est pas vaccinée?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Ah! ils ont totalement le droit de refuser de se faire soigner. C'est inscrit dans le Code civil, c'est le principe fondamental du consentement au soin, ils ont parfaitement le droit.

Mme Lajoie (Geneviève) : Oui, ils ont le droit, mais ce que je veux dire, est-ce que vous dites aux Québécois, bien : Refusez de vous faire soigner si la personne qui va vous soigner est non vaccinée?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Je rappelle que c'est leur droit puis c'est inscrit dans le Code civil.

La Modératrice : Une dernière en français.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Est-ce que... la décision du CHUM sur les greffes de poumons des personnes non vaccinées ne sont pas éligibles, le CHUM est le seul établissement à faire des greffes pulmonaires, ne vaccinera pas les personnes qui sont non vaccinées. Est-ce que c'est une bonne décision, à votre avis?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bon. Je ne suis pas médecin, je ne suis pas éthicien non plus dans le domaine de la médecine, mais, a priori, j'ai beaucoup de difficultés à comprendre, dans le cadre d'un système public qui se doit de soigner tout le monde, quelle est la corrélation médicale entre un vaccin puis la greffe de poumon. Je ne suis pas un expert, par contre, je suis en droit de demander que des experts… c'est-à-dire des éthiciens, nous arrivent avec un avis éthique qui nous expliqueraient ce qui semble difficile à expliquer, là, c'est-à-dire le lien entre un vaccin pour la COVID puis la greffe de poumon qui est un organe vital. Je rappelle qu'on est dans un système public dans le cadre duquel tout le monde a le droit d'être soigné, mais je lirai cet avis scientifique là avec beaucoup d'intérêt.

La Modératrice : Une dernière, dernière en français.

Mme Lévesque (Fanny) : …à Montréal, on apprend, ce matin, que l'ARTM, bon, Québec lui a demandé de refaire un peu un tri dans ses demandes. Est-ce qu'il y a véritablement un pilote, là, dans l'avion, quelqu'un qui supervise ou qui a l'autorité nécessaire pour un peu gérer le transport collectif à Montréal?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Il n'y a aucun pilote dans l'avion depuis qu'on a décidé de privatiser les décisions en matière de transport collectif. Le jour où les libéraux, puis c'est une décision qui est cautionnée par la CAQ, là, le jour que les libéraux ont décidé que notre planification des transports collectifs était en fonction des profits de la caisse et non pas des citoyens puis de leurs besoins, c'est ingérable. Puis là on voit le dédale des instances qui ne se comprennent plus. Nous, on veut remettre en question le modèle au complet, à savoir que les transports collectifs, ça doit être fait en fonction de la fluidité des transports et le besoin de nos citoyens et non pas des profits de la caisse, c'est indéfendable comme modèle.

La Modératrice : On va passer en anglais.

Mme Senay (Cathy) : You talked about the fact that you want companies of federal jurisdiction to be included in the charter, the French charter, but Mélanie Joly had this bill tabled in June and she included this. So, what are you asking Ottawa to do?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Indeed, the Trudeau Government refused to apply Bill 101 to federal charter companies and the impact is that there is no such thing as bilingualism in those compagnies. They run in English; they say few words in French. And that's why Mike Rousseau didn't care to learn the French language through 14 years in Montréal.

And so, we need to get back to the federal Government and ask again to get Bill 101 to all federal companies. And if we don't get it, we need a government that has balls enough to say the truth. We need our independence, because within Canada, things that are very legitimate will never happen, such as protecting the language, the culture and making choices from an environmental standpoint, that are responsible for future generations. I'm tired to pay $2 billion or more per year through Québec taxes to an industry that pollutes shamingly, that is a shame to the climate efforts that goes on right now throughout the world.

Mme Senay (Cathy) : …you talked about the Westmount privilege.

M. Bérubé : …damned right…

Mme Senay (Cathy) : And if Mr. Rousseau decides finally to learn French, can he stay on, on the job? Or the Westmount privilege is too strong?

M. Bérubé : The anglophone privilege, if you ask me, some people are nostalgic of an era when all the big bosses were Anglophones and were only talk English to anyone and they were pretty happy to live in a city where it's not that different to New York city, or Boston, or Toronto, or elsewhere. And what happened yesterday it's a resume of the history of Québec.

The problem is we are 2021 and those kinds of people can live in Montréal for 14 years and be grateful about the great city of Montréal that gives them the opportunity to live as they want to live. We can't take this anymore. It's burning me inside. You cannot believe how I was shocked yesterday, in an hour, yesterday, without any notes. I talked to my colleague of the National Assembly, to the CAQ members, Liberal members, QS members as well, and tell them that this is not a game, this is not about Bill 96, this is about the existence of the Québec nation. And if we decide to not fight anymore, it's over, and I don't want this to be over.

And you have some courageous members of Parliament which is the deputies of Parti québécois who will never give up, never give up. And it's a red sign, it's a warning that history is not over yet about why we have to fight for our language, for this respect not only in Canada, but in Québec as well, and Montréal as well.

So, we have a motion today blaming this guy. But all those other guys discreetly work in English in big offices in Montréal, and telling their employees, telling their family that we can live in Montréal within no problem, only speak English. Well, all that we want… on the best treatment of minority in Canada, this is an anglophone privilege to me. And blame me on this if you think it's not acceptable, but I am saying this loud and clear. So, the history of Québec is made of all those things.

When Mr. Gordon, back in decades, tells to Quebeckers that the only people who can run a railway company are anglophones, it's not quite different of right now, who the only guy who can make the job at Air Canada, hired by a board, is this guy, Michael Rousseau, who doesn't give whatever you want, say it, about francophones. This is upsetting.

And, as a francophone, as a member of the National Assembly, those kinds of sentences is killing me, and it makes me ten times stronger to fight for my nation. It is why we are here, still standing here, 50 years after the first member of Parliament of the Parti québécois. And this is why we're still relevant in the history of Québec, and watch us, we won't give up. We won't give up this fight, we want to make sure that all Quebeckers who have a strong concern about our culture, our language come with us and fight for the respect we deserve in this nation.

La Modératrice : Dernière question en anglais, s'il vous plaît.

Mme Senay (Cathy) : …how it's not… Air Canada is asking $ 6 billion from the federal.

M. Bérubé : He can kiss this money goodbye, OK? If you don't respect French, if you don't respect Quebeckers who are going to pay for Air Canada — by the way, bad results for Air Canada for years, if you see the action — you're going to pay for this anymore? When you're going to prove that Air Canada, as Paul say it, respect their employees, respect their customers, respect the Quebeckers, we're going to think about giving you money. If you ask me… we didn't talk about this, but if you want the money, you have to prove that you respect people. If you don't, you can kiss this money goodbye.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : They won't do it. How many times have we been in front of an Air Canada that doesn't respect the official language law? They never gave a damn, they don't care. And it's not only Air Canada, it's the whole public service in Ottawa and every single federal company. And that's why they don't want the Bill 101 to apply. Enough with this crap. We want Bill 101 on our territory, because we are a nation, in Québec, and we deserve that our laws are applicable everywhere in Québec. Enough with the… It's so recurring, it's so recurring, it's always the same debates, for how many decades, now?

La Modératrice : Je vais devoir terminer le point de presse, c'était…

M. Wood (Ian) :

La Modératrice : Dernière.

M. Wood (Ian) : …the English-speaking…

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : J'ai de la misère à comprendre.

M. Wood (Ian) : Do you think the federal Government needs to look at the English-speaking provinces in this Canada and reinforce bilinguism laws there, so that when you have anglophones that come to Québec, they already speak French, maybe?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Yes. So, that was Pierre Trudeau's project, that every Canadian would be bilingual. The data shows that the only province where you have a substantial number of bilingual citizens is Québec. And otherwise, the proportion of people that are fluent in French in the rest of Canada and the institutions, the federal institutions that really work in French are inexistent. It was a «lubie», it was not even a dream, it was a utopia.

M. Wood (Ian) : ...

La Modératrice : Je vais être obligée...

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : It's going to fail...

M. Wood (Ian) : ...

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Never will you see English-speaking provinces in Canada start working in bilingual. The mere idea, the single idea that we could talk bilingual and that makes sense is in itself failed, a failed idea.

La Modératrice : Je vais terminer le point de presse.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : ...I'm going to finish on this. You need one official language in the context where there is only 2% of Francophones in North America. And that's the principal of Bill 101, and that's why Bill 101 needs to apply to federal charters' company. Thank you.

La Modératrice : Je vais terminer le point de presse. Merci beaucoup.

(Fin à 8 h 49)

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