(Huit heures vingt-cinq minutes)
La Modératrice
:
Bonjour. Bienvenue à ce point de presse du Parti québécois. Ce matin, M. Pascal
Bérubé, notre porte-parole en matière de français, sera suivi du chef du Parti
québécois, M. Paul St-Pierre Plamondon. La parole est à vous.
M.
Bérubé
: Ce qu'on
a entendu hier du P.D.G. d'Air Canada, c'est un triste rappel de l'histoire du Québec,
une histoire qui se poursuit où on peut sans problème vivre à Montréal sans
parler français, sans s'intéresser à la culture québécoise. Pour un gars comme
Mike Rousseau, c'est comme ça qu'on vit au Québec. Depuis 14 ans, il n'a pas
senti le besoin de s'intéresser au peuple qui vit sur ce territoire. Un siège
social à Montréal, une entreprise financée par l'État canadien, assujettie à la
Loi sur les langues officielles, et voici la réponse qu'on nous donne. Une entreprise
qui va aller siphonner encore 6 milliards de dollars de fonds publics.
Mais un gars comme Mike Rousseau… Ça doit être ça, le privilège anglophone au Québec.
Depuis M. Gordon, avec le CN, il y a des décennies, où il n'y avait pas un francophone
qui pouvait faire la job pour diriger une entreprise comme celle-là, ce triste
rappel nous indique qu'il y a encore des combats à faire.
Des gars comme Mike Rousseau, il y en a
plein à Montréal, et le message qu'il envoie hier est épouvantable. Ça envoie
le message aux nouveaux arrivants que c'est possible de faire sa vie en anglais
à Montréal. Ça envoie le message aux jeunes anglophones que c'est possible de
faire sa vie en anglais seulement. Ça envoie un message à tous les échelons de
son entreprise que cette entreprise, Air Canada, qui est un des pires citoyens
corporatistes au Canada, qui bafoue la loi sur les langues officielles, qui ne
respecte pas ses travailleurs, qui ne respecte pas les destinations dans les
régions du Québec, nous dit : Non seulement ça ne m'intéresse pas, ça fait
14 ans que je vis comme ça, et je remercie Montréal pour ça.
Je ne peux pas vous dire comment ça m'a pris
au coeur hier. La réaction devait être forte. J'ai vu le ministre y aller d'un
courriel. J'ai fait une heure là-dessus, sans notes, pour vous dire, hier,
comment ça me touchait, pourquoi c'est important qu'il y ait encore des députés
courageux comme ceux du Parti québécois qui, 50 ans après l'arrivée de la
première cohorte à l'Assemblée nationale, plaident encore pour le respect de
notre peuple. Le respect de notre peuple de travailler en français, de vivre en
français, et particulièrement à Montréal. C'est comme ça qu'on vit au Québec
pour Mike Rousseau et combien d'autres, un peu
nostalgique du Golden Square Mile où on pouvait à loisir diriger à partir de Montréal,
comme si on était à Toronto ou à Baltimore aux États-Unis.
Le Parti québécois a fondé son existence et
son engagement sur l'émancipation du peuple québécois et le respect de la
langue française. Aucune formation politique, dans l'histoire du Québec, n'a eu
autant de courage pour y affirmer notre langue. Et ça a été au prix de mépris.
Et le vent soufflait fort, mais on n'a jamais failli. Et hier, ce qui s'est
passé nous a réconfortés à l'effet que notre combat était le bon. Et ce n'est
pas la loi n° 96 actuelle qui fait peur à ces gens-là, ce n'est pas le
statut constitutionnel actuel du gouvernement qui s'accommode bien de la
fédération canadienne, qui leur fait peur, ils n'ont pas peur, et non seulement
ils n'ont pas peur, ils le disent maintenant avec une grande candeur.
Je m'adresse à mes concitoyens du Québec
et je leur dis que ce qui s'est passé, hier, au Québec, n'est pas banal, et ça
existe. Le seul problème, c'est qu'il n'y a pas un micro à chaque fois. Si le
Québec ne prend pas des mesures pour réaffirmer qu'on est Maîtres chez nous
et que le Québec, son coeur bat en français dans toutes les dimensions dans
notre vie collective, on perd la bataille.
Soit qu'on accepte ce genre de chose et
puis qu'on essaie d'aménager notre statut minoritaire dans le Canada, et de
plus en plus à l'intérieur du Québec, soit qu'on se bat, mais c'est la posture
qu'on a choisie. Et les fiers députés du Parti québécois et les courageux
députés du Parti québécois vont continuer cette bataille. Ça m'a touché droit
au coeur. C'est l'histoire un peu de ma famille, des combattants de
l'indépendance du Québec et de la langue sur trois générations. C'est l'histoire
de plein de gens au Québec qui réalisent que les progrès qu'on a faits au
Québec sont faits dans plein de domaines.
Mais pour que l'essentiel, pour les boss,
pour ceux qui décident, pour ceux qui habitent à Westmount, il existe un
privilège anglophone au Québec. On va le nommer. Il existe à travers Mike
Rousseau puis il existe à travers un tas de mépris affirmés au quotidien. Ce n'est
pas un combat folklorique, c'est le combat d'un peuple comme partout dans le
monde pour se faire respecter, et comptez sur nous. Le chef du Parti québécois,
Paul St-Pierre Plamondon.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Merci, Pascal. À mon tour de prendre la parole sur ce sujet-là. On vous dira
que c'est une anecdote, un événement isolé, ce qui s'est passé hier. Moi, je
vous répondrai que j'ai été agent de bord pour Air Canada puis que c'était le
quotidien des francophones, dans Air Canada, puis le quotidien des usagers, qui
se plaignent depuis des décennies de l'absence de service en français dans Air Canada.
Et ça non plus, ce n'est pas le fruit du hasard, c'est la résultante du Canada
et de ses lois, faites notamment par Pierre Trudeau, qui prônent un bilinguisme
institutionnel, mais qui, dans les faits, dans toutes les institutions
canadiennes, ce que c'est, en fait, c'est des francophones qui parlent anglais
puis des anglophones qui n'en ont rien à cirer du fait qu'il y a des francophones
qui veulent une vie en français, qui veulent une pérennité à leur langue et
leur culture.
Moi, je l'ai vécu, dans Air Canada, comme
agent de bord. Puis demandez à n'importe quel membre de la fonction publique
canadienne c'est quoi, le bilinguisme canadien, ils vont répondre : C'est
de dire «good morning, everyone», bonjour, tout le monde, puis après tout se
passe en anglais.
Donc, si, comme vous le suggère la CAQ, il
y a des Québécois qui croient qu'on a un quelconque avenir linguistique,
culturel et économique dans le Canada, bien, je regrette, on se ment à
nous-mêmes. Le Canada nous réserve un déclin linguistique et culturel comme il
a réservé un déclin aux francophones de toutes les autres provinces
canadiennes. Et c'est pour ça qu'à l'Assemblée nationale il y a des Pascal
Bérubé depuis des années, pour dire la vérité, pour avoir le courage de donner
l'heure juste aux Québécois en disant : On peut accepter les bras tombés
notre déclin, on peut accepter qu'on a perdu. Puis comme disait Pierre
Falardeau, un peuple qui se meurt, ça meurt longtemps et c'est pénible.
Ou on peut se dire oui. On peut se dire,
oui, à une représentation à l'international, oui, à décider de comment on gère
nos finances pour ne pas les envoyer dans le pétrole albertain, oui, à
l'application de la loi 101 à toutes les entreprises sur le territoire
québécois, y compris les entreprises à charte fédérale, un autre refus de la
CAQ dans le cadre de son fédéralisme de gains dans le Canada. On peut avoir
tout ça.
On peut décider qu'on valorise la culture
québécoise et qu'on valorise la diversité culturelle qu'elle représente dans le
monde au lieu de consentir à son déclin. On peut se dire, oui, puis donner
d'autres choses à nos enfants que ce que les Canadiens français vivent depuis
les Patriotes, c'est-à-dire du mépris puis un statut minoritaire qui est
toujours traité comme une anomalie dans un Canada issu d'une longue tradition
de colonialisme britannique. C'est pour ça qu'on est en politique, nous.
Puis quand on voit les réactions timorées
d'un gouvernement de la CAQ, là, qui accumule tous les échecs puis n'est même
pas capable d'égaler Robert Bourassa dans l'évocation du mot «indépendance», du
mot «liberté», moi, j'ai honte. J'ai honte d'où on est rendu.
Des voix
:...
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Je n'ai pas fini. Un gouvernement du Québec qui n'est pas capable d'évoquer
notre indépendance, c'est un Québec qui est faible à tous les égards, faible
dans nos demandes vis-à-vis le fédéral parce qu'on est zéro crédible en termes
de c'est quoi nos alternatives, mais faible aussi dans des moments comme le
débat fédéral en anglais, où est-ce qu'on s'est fait insulter. On n'a jamais eu
d'excuses. D'ailleurs, vous vous souviendrez que si ne n'était pas du Parti
québécois, il n'y aurait pas eu de demande d'excuses. Puis on ne l'a pas eue,
l'excuse.
Puis Mike Rousseau, là, hier, c'est un
parmi tant d'autres. C'est l'image du Canada, de ce que le Canada pense de
nous. Allez voir The Social, j'ai fait une vidéo là-dessus, allez
voir ce qui se passe dans les médias anglophones du Canada. Il n'y en a pas de
respect puis il n'y en aura pas tant qu'on ne le gagne pas. Et pour gagner ce
respect-là, mais surtout pour donner aux prochaines générations mieux que le
mépris et le déclin, regardons-nous dans le miroir, il y a une seule option, c'est
de continuer le combat de René Lévesque, de Jacques Parizeau, je ne nommerai
pas tous mes prédécesseurs, et de donner une fin juste et équitable à la longue
démarche des Patriotes, nous donner un pays normal dans le cadre duquel ce sera
normal de parler en français à Montréal comme partout ailleurs au Québec.
Sur ce, je vais prendre vos questions.
La Modératrice
: Une
question et une sous-question, s'il vous plaît.
Mme Prince (Véronique) :
...
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Je demande vraiment une réaction plus forte du gouvernement du Québec, je
demande une réaction beaucoup plus forte d'Air Canada, comme institution, je
demande l'application, et ça, c'est ma demande principale, là, parce que c'est
une demande qu'on va refaire, qui a été faite déjà par l'Assemblée nationale,
l'application de la loi 101 aux entreprises à charte fédérale.
Mme Sioui
(Marie-Michèle) : ...Air Canada, par exemple, pourrait obliger son patron
à suivre des cours de français. Est-ce que, je ne sais pas, là, on lui donne un
délai puis... il perd son poste, tu sais, avez-vous des...
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Je ne veux pas de mesures cosmétiques. Non, non. Le problème... Le problème est
beaucoup plus profond que ça. Mike Rousseau parle seulement anglais parce
qu'Air Canada fonctionne en anglais. Point barre. Il n'y a pas de bilinguisme
dans les institutions canadiennes. C'est de la foutaise inventée par Pierre
Trudeau. Ce que je demande, c'est que, quand une entreprise est sur le
territoire québécois, que ce soit l'aéroport, Air Canada, le port de Montréal,
la loi 101 s'applique à ces entreprises-là. Et c'est le gouvernement
Trudeau fils qui a refusé cette demande-là de l'Assemblée nationale. Mike
Rousseau va parler français quand la loi 101 va s'appliquer à Air Canada.
M. Laforest (Alain) : Ça
fait que, d'ici là, tout va très bien, Mme la marquise. M. Rousseau,
continuez à siéger, ne vous excusez pas?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Excuses, engagement à apprendre le français mais je ne veux pas qu'on s'enfarge
dans des trucs de surface, là. Application de la loi 101 à Air Canada. C'est
ça, notre demande. Vas-y, Pascal.
M.
Bérubé
:
J'aimerais compléter sur un élément. Air Canada est en demande de
6 milliards de dollars de fonds publics. Si on appliquait une règle
élémentaire, quand vous serez respectueux du bilinguisme, du fait français au
Québec, vous aurez l'argent. Tant que vous serez un mauvais citoyen corporatiste
qui n'en a rien à cirer des francophones dans ce pays, oubliez l'argent, il y
aura des alternatives. Merci.
M. Bossé (Olivier) : ...deux
fois les Patriotes, vous trouvez qu'on est à la même place qu'il y a 180 ans?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
En quoi ça a bougé tant que ça lorsqu'un décideur corporatif venu du reste du
Canada nous parle seulement en anglais puis répond qu'il est très content puis
il est fier que Montréal, ça soit un endroit qui fonctionne seulement en
anglais, que lui ne voit aucun intérêt à apprendre le français? Qu'est-ce qui a
changé à travers le temps?
Et moi, il y a une corrélation tellement
forte entre notre capacité d'énoncer la quête légitime de notre indépendance et
le respect que nous accorde... ou en fait l'absence de respect que nous réserve
le Canada. C'est criant parce que ce n'est pas un événement isolé, c'est
régulier. Et on est en voie de devenir une tribu folklorisée dans le cadre d'un
Canada multiculturel où il y a plein de communautés, dont les Québécois
francophones, qui vont être sur le déclin comme dans d'autres provinces
canadiennes. Moi, ce n'est pas ça que je veux pour mes enfants, puis c'est pour
ça que je suis en politique.
La Modératrice
:
Dernière question en français.
Journaliste
: J'ai une
question sur un autre sujet, je ne sais pas si... J'ai une question, en fait,
sur...
M. Laforest (Alain) : Sur la
vaccination. Vous pensez quoi du recul? Puis est-ce que vous, vous accepteriez,
ou si quelqu'un de votre famille était malade, de vous faire traiter par des
employés non vaccinés?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Non. Puis ça fait des mois maintenant qu'on demande au gouvernement un plan
pour garantir la sécurité des usagers puis garantir la sécurité du système.
Malheureusement, le gouvernement avait le devoir de planifier, on a même pris
30 jours de plus pour planifier. Il a préféré bluffer, il a préféré faire
des communications. Ce n'est pas honnête, là, comme démarche.
Soit, ce qui me semble très
invraisemblable, le ministre Dubé n'a pas consulté les chiffres à savoir que
des dizaines de milliers d'employés seraient manquants, ce qui nous inquiétait
énormément parce qu'on ne voulait pas voir le système s'effondrer, ou soit il a
choisi de bluffer au lieu de travailler sur une planification qui garantisse,
justement, qu'un usager puisse rentrer dans le système de santé en toute
sécurité. C'est ça, la vérité.
Mme Lajoie (Geneviève) :
Est-ce que, selon vous, les Québécois doivent refuser de se faire soigner si
une personne n'est pas vaccinée?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Ah! ils ont totalement le droit de refuser de se faire soigner. C'est inscrit
dans le Code civil, c'est le principe fondamental du consentement au soin, ils
ont parfaitement le droit.
Mme Lajoie (Geneviève) : Oui,
ils ont le droit, mais ce que je veux dire, est-ce que vous dites aux
Québécois, bien : Refusez de vous faire soigner si la personne qui va vous
soigner est non vaccinée?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Je rappelle que c'est leur droit puis c'est inscrit dans le Code civil.
La Modératrice
: Une dernière
en français.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Est-ce que... la décision du CHUM sur les
greffes de poumons des personnes non vaccinées ne sont pas éligibles, le CHUM
est le seul établissement à faire des greffes pulmonaires, ne vaccinera pas les
personnes qui sont non vaccinées. Est-ce que c'est une bonne décision, à votre
avis?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bon. Je ne suis pas médecin, je ne suis pas éthicien non plus dans le domaine
de la médecine, mais, a priori, j'ai beaucoup de difficultés à comprendre, dans
le cadre d'un système public qui se doit de soigner tout le monde, quelle est
la corrélation médicale entre un vaccin puis la greffe de poumon. Je ne suis
pas un expert, par contre, je suis en droit de demander que des experts… c'est-à-dire
des éthiciens, nous arrivent avec un avis éthique qui nous expliqueraient ce
qui semble difficile à expliquer, là, c'est-à-dire le lien entre un vaccin pour
la COVID puis la greffe de poumon qui est un organe vital. Je rappelle qu'on
est dans un système public dans le cadre duquel tout le monde a le droit d'être
soigné, mais je lirai cet avis scientifique là avec beaucoup d'intérêt.
La Modératrice
: Une
dernière, dernière en français.
Mme Lévesque (Fanny) : …à Montréal,
on apprend, ce matin, que l'ARTM, bon, Québec lui a demandé de refaire un peu
un tri dans ses demandes. Est-ce qu'il y a véritablement un pilote, là, dans
l'avion, quelqu'un qui supervise ou qui a l'autorité nécessaire pour un peu
gérer le transport collectif à Montréal?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Il n'y a aucun pilote dans l'avion depuis qu'on a décidé de privatiser les
décisions en matière de transport collectif. Le jour où les libéraux, puis
c'est une décision qui est cautionnée par la CAQ, là, le jour que les libéraux
ont décidé que notre planification des transports collectifs était en fonction
des profits de la caisse et non pas des citoyens puis de leurs besoins, c'est
ingérable. Puis là on voit le dédale des instances qui ne se comprennent plus.
Nous, on veut remettre en question le modèle au complet, à savoir que les
transports collectifs, ça doit être fait en fonction de la fluidité des
transports et le besoin de nos citoyens et non pas des profits de la caisse,
c'est indéfendable comme modèle.
La Modératrice
: On va
passer en anglais.
Mme Senay (Cathy) : You talked about the fact that you want companies of federal
jurisdiction to be included in the charter, the French charter, but Mélanie
Joly had this bill tabled in June and she included this. So, what are you
asking Ottawa to do?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Indeed, the Trudeau Government refused to apply Bill 101 to federal charter companies
and the impact is that there is no such thing as bilingualism in those
compagnies. They run in English; they say few words in French. And that's why
Mike Rousseau didn't care to learn the French language through 14 years in
Montréal.
And so, we need to get
back to the federal Government and ask again to get Bill 101 to all federal
companies. And if we don't get it, we need a government that has balls enough
to say the truth. We need our independence, because within Canada, things that
are very legitimate will never happen, such as protecting the language, the
culture and making choices from an environmental standpoint, that are
responsible for future generations. I'm tired to pay $2 billion or more per
year through Québec taxes to an industry that pollutes shamingly, that is a
shame to the climate efforts that goes on right now
throughout the world.
Mme Senay (Cathy) : …you talked about the Westmount privilege.
M.
Bérubé
: …damned right…
Mme Senay (Cathy) : And if Mr. Rousseau decides finally to learn French, can he
stay on, on the job? Or the Westmount privilege is too strong?
M. Bérubé : The anglophone privilege, if you ask me, some people are nostalgic
of an era when all the big bosses were Anglophones and were only talk English
to anyone and they were pretty happy to live in a city where it's not that
different to New York city, or Boston,
or Toronto, or elsewhere. And what happened yesterday
it's a resume of the history of Québec.
The problem is we are
2021 and those kinds of people can live in Montréal for 14 years and be
grateful about the great city of Montréal that gives them the opportunity to
live as they want to live. We can't take this anymore. It's burning me inside.
You cannot believe how I was shocked yesterday, in an hour, yesterday, without
any notes. I talked to my colleague of the National Assembly, to the CAQ
members, Liberal members, QS members as well, and tell them that this is not a
game, this is not about Bill 96, this is about the existence of the Québec
nation. And if we decide to not fight anymore, it's over, and I don't want this
to be over.
And you have some courageous
members of Parliament which is the deputies of Parti québécois who will never
give up, never give up. And it's a red sign, it's a warning that history is not
over yet about why we have to fight for our language, for this respect not only
in Canada, but in Québec as well, and Montréal as well.
So, we have a motion
today blaming this guy. But all those other guys discreetly work in English in
big offices in Montréal, and telling their employees, telling their family that
we can live in Montréal within no problem, only speak English. Well, all that
we want… on the best treatment of minority in Canada, this is an anglophone
privilege to me. And blame me on this if you think it's not acceptable, but I
am saying this loud and clear. So, the history of Québec is made of all those
things.
When Mr. Gordon,
back in decades, tells to Quebeckers that the only people who can run a railway company are anglophones, it's not quite different of
right now, who the only guy who can make the job at Air Canada, hired by a board, is this guy,
Michael Rousseau, who doesn't give whatever you want, say it, about francophones. This is upsetting.
And, as a francophone, as a member of the National Assembly, those kinds of sentences is killing me, and it
makes me ten times stronger to fight for my nation. It is why we are here,
still standing here, 50 years after the first member of Parliament of the Parti
québécois. And this is why we're still relevant in the history of Québec, and
watch us, we won't give up. We won't give up this fight, we want to make sure
that all Quebeckers who have a strong concern about our culture, our language
come with us and fight for the respect we deserve in this nation.
La Modératrice
:
Dernière question en anglais, s'il vous plaît.
Mme Senay (Cathy) : …how it's not… Air Canada is asking $ 6 billion from the
federal.
M.
Bérubé
:
He can kiss this money goodbye, OK? If you don't respect French, if you don't
respect Quebeckers who are going to pay for Air Canada — by the way,
bad results for Air Canada for years, if you see the action — you're
going to pay for this anymore? When you're going to prove that Air Canada, as Paul
say it, respect their employees, respect their customers, respect the
Quebeckers, we're going to think about giving you money. If you ask me… we
didn't talk about this, but if you want the money, you have to prove that you
respect people. If you don't, you can kiss this money goodbye.
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : They won't do it. How many times have
we been in front of an Air Canada that doesn't respect the official language law? They never gave a
damn, they don't care. And it's not only Air Canada, it's the whole public service in Ottawa and every single federal company. And that's why they don't want
the Bill 101 to apply. Enough with this crap. We want Bill 101 on our
territory, because we are a nation, in Québec, and we deserve that our laws are applicable everywhere in Québec. Enough with the… It's so recurring,
it's so recurring, it's always the same debates, for how many decades, now?
La Modératrice
: Je vais devoir terminer le point de presse, c'était…
M. Wood (Ian) : …
La Modératrice
: Dernière.
M. Wood (Ian) : …the English-speaking…
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : J'ai de la misère à comprendre.
M. Wood (Ian) : Do you think the federal Government needs to look at the English-speaking provinces in this Canada and reinforce bilinguism laws there,
so that when you have anglophones that come to Québec, they already speak French, maybe?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Yes. So, that was Pierre Trudeau's
project, that every Canadian would be bilingual. The data shows that the only
province where you have a substantial number of bilingual citizens is Québec. And otherwise, the proportion of
people that are fluent in French in the rest of Canada and the institutions,
the federal institutions that
really work in French are inexistent. It was a «lubie», it was not even a
dream, it was a utopia.
M. Wood (Ian) : ...
La Modératrice
: Je vais être obligée...
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : It's going to fail...
M. Wood (Ian) : ...
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Never will you see English-speaking
provinces in Canada start
working in bilingual. The mere idea, the single idea that we could talk
bilingual and that makes sense is in itself failed, a failed idea.
La Modératrice
: Je vais terminer le point de presse.
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : ...I'm going
to finish on this. You need one official language in
the context where there is only 2% of Francophones in North America. And that's the principal of Bill 101, and
that's why Bill 101 needs to apply to federal charters' company. Thank
you.
La Modératrice
:
Je vais terminer le point de presse. Merci beaucoup.
(Fin à 8 h 49)