(Huit heures cinquante-et-une minutes)
M. Fortin :
Bonjour, tout le monde. Merci d'être là comme à l'habitude. D'abord, j'aimerais
d'entrée de jeu aborder la question de la langue française puisqu'elle est sur
toutes les lèvres au Québec, aujourd'hui, ensuite ma collègue voudra vous
parler du dossier très important de l'éducation.
Pour revenir sur les propos du P.D.G.
d'Air Canada, hier, quand il a dit... En fait, quand il a dit : Je suis
P.D.G., je n'ai pas le temps d'apprendre le français, quand il s'est vanté de
pouvoir vivre au Québec sans apprendre le français, quand il a fait une
allocution complète à la Chambre de commerce du Montréal métropolitain sans
s'exprimer en français, il s'est montré indigne de sa fonction. Il a démontré
un mépris pour tous ceux, au Québec, qui prennent le temps d'apprendre le
français à leur arrivée, qui prennent des cours de français aujourd'hui, qui
s'investissent dans le Québec qu'ils habitent.
Je ne crois pas que M. Rousseau
connaît, comprend son rôle en tant que P.D.G. d'une entreprise qui est
assujettie à la Loi sur les langues officielles et qui est basée au Québec.
Quand on sait que les francophones ont une longue histoire de services
inacceptables de la part d'Air Canada, on se doit de faire un effort pour
démontrer que non seulement on veut être un citoyen corporatif impeccable, qu'on
veut être pleinement part... qu'on veut pleinement faire part de la société
québécoise, mais qu'également on a cette préoccupation-là par rapport à nos
clients, à nos usagers.
Air Canada a une responsabilité, a un
devoir envers les francophones du Canada, les Québécois, les Montréalais, et
hier ils ont échoué lamentablement. Et en disant qu'il n'a pas à parler
français pour son travail, M. Rousseau a démontré qu'il a besoin de
connaître le français pour son travail.
Alors, ce qu'on demande aujourd'hui, d'une
part, c'est que M. Rousseau s'excuse pour ses propos envers les
francophones, envers les Québécois, qu'il démissionne de son poste et que les
entreprises à juridiction fédérale soient assujetties à la Charte de la langue
française. Je vais passer la parole à ma collègue.
Mme Rizqy : Merci.
Aujourd'hui, évidemment, je vais vous parler d'un autre sujet, malgré que... je
vais vous parler de plomb dans l'eau dans nos écoles.
À titre de porte-parole en matière
d'éducation, je reçois beaucoup de communications des parents, mais aussi des
enseignants et du personnel scolaire. Une chose est sûre, aujourd'hui, c'est
que, dans le réseau scolaire, les parents ne savent pas quelle est la qualité
de l'air que leurs enfants respirent et ne savent pas non plus quelle est la
qualité de l'eau que leurs enfants boivent. Et il y a une seule personne qui
est responsable de cela, c'est M. Jean-François Roberge, ministre de
l'Éducation.
C'est pour ça qu'on demande aujourd'hui au
ministre de la Santé d'exiger de l'INSPQ et de la Santé publique de refaire les
devoirs et de s'assurer que tous les points d'eau qui ont été testés de façon
négative... de refaire les tests pour s'assurer qu'il s'agit de vrais négatifs
et non pas de faux négatifs. Il en découle de la santé et sécurité des jeunes,
des enfants, et du développement de leur quotient intellectuel. Et je rappelle
que chaque fois qu'un enfant est exposé sur une longue période de temps à
consommer de l'eau comportant du plomb, que ça peut affecter le développement
du quotient intellectuel et de... une perte moyenne d'un à trois points. Merci
beaucoup.
Et je recède la parole à mon collègue parce
que je crois que l'affaire du jour, c'est l'affaire Air Canada.
M. Laforest (Alain) :
M. Fortin, vous réclamez des excuses et la démission du P.D.G. Si vous
aviez un conseil à donner à M. Trudeau, qu'est-ce qu'on fait à partir de
maintenant? Le Parti québécois dit de suspendre la subvention de
6 milliards. Comment on fait, là, pour qu'Air Canada devienne un bon citoyen
corporatif?
M. Fortin :
Bien, effectivement, la demande de suspension de ces subventions-là jusqu'à ce
qu'Air Canada envoie un signal très clair aux Québécois par la présence
d'un P.D.G. qui parle français, par une amélioration des services auprès de la population
francophone. C'est quelque chose qui est indispensable à ce moment-ci.
Une entreprise comme Air Canada a des
devoirs, a des responsabilités envers la population qu'elle dessert, la
population francophone du Canada et les gens qui veulent, qui doivent se faire
desservir en français. Et en ce moment... depuis longtemps, Air Canada
échoue à la tâche. Hier, c'était une démonstration encore plus visible. Alors,
cette demande-là, là, elle est incontournable.
Mme Lajoie (Geneviève) :
Est-ce que vous pensez suggérer éventuellement à M. Trudeau, justement, de
l'aider... Excusez-moi. Si vous l'aidez à préparer le prochain débat, est-ce
que vous allez lui suggérer que la loi 101 s'applique aux entreprises de
la charte fédérale au Québec?
M. Fortin :
Moi, je veux que ça soit réglé plus rapidement que ça. La question de
l'application de la charte... l'application de la loi 101 aux entreprises
de juridiction fédérale, c'est quelque chose qu'on a demandé lors de nos
nombreuses demandes, au niveau de la langue française, quelque chose qui a été
proposé par notre porte-parole, Hélène David, il y a déjà un certain temps. Et,
pour nous, c'est un enjeu qui doit se régler rapidement. Je veux que ce soit
fait plus tôt que tard, là, plus tôt que la prochaine campagne fédérale, très
certainement.
Mme Plante (Caroline) : ...au
mois de février, si je ne m'abuse. Alors, on savait, à cette époque-là, qu'il
était unilingue anglophone. Les actions n'auraient pas dû être prises au mois
de février?
M. Fortin :
Bien, peut-être. Le processus d'embauche de M. Rousseau, là, je ne le
connais pas dans le détail. Cependant, quelqu'un qui a pratiqué ou quelqu'un
qui a travaillé pendant 14 ans au Québec, qui a habité pendant 14 ans au
Québec, qui a travaillé pour une société qui a des obligations en matière de
Loi sur les langues officielles et qui ne prend pas le temps d'apprendre le
français, ne prend pas le temps, lors d'une allocution, de dire quelques mots,
de s'exprimer le moindrement en français, ça démontre une indifférence, ça
démontre le fait qu'il n'est pas intéressé à apprendre le français. J'aurais
espéré qu'un candidat, de un, bilingue, de deux, qui aurait démontré au fil des
ans un intérêt pour le fait français soit priorisé.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : J'aurais une question en santé, mais je ne
veux pas créer…
M. Fortin :
Ça va, ça va, vous…
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Celui de vous deux qui osera se risquer... Le
CHUM a pris la décision d'interdire les greffes pour les personnes qui sont non
vaccinées. Est-ce que c'est une bonne décision, à votre avis, puis est-ce
qu'elle est justifiée suffisamment?
M. Fortin :Les discussions que les médecins ont avec leurs patients, tout
d'abord, là, c'est des discussions qui sont extrêmement importantes. J'espère
que, dans des situations comme celles-là, les médecins prennent tout le temps nécessaire
pour informer leurs patients des impacts que ça peut avoir sur leur greffe, de
ne pas être vaccinés, qu'il y a des discussions avec des professionnels de la
santé sur l'importance de se faire vacciner, qu'on prend toutes les étapes nécessaires
pour bien avoir cette information-là pour le patient, qu'elle lui soit disponible.
Mais, pour les questions de vie ou de mort, là, les gens ont droit d'avoir un
accès aux soins de santé qu'ils ont besoin, ça, c'est primordial dans notre système,
dans notre société.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : J'ai une autre question. L'ancien chef de votre
parti double le montant de sa poursuite contre Québec depuis que la ministre Geneviève
Guilbault a brandi le livre PLQ inc. en Chambre. Est-ce que c'est une
bonne décision de sa part? Puis qu'est-ce qu'on fait, est-ce qu'on peut interdire
à un élu de… un livre?
M. Fortin :
Bien, d'abord, pour la question de M. Charest, là, il y a une poursuite qui est
en cours, donc je ne discuterai pas de ses décisions, je ne veux pas m'immiscer
dans le processus, dans ce processus-là qui est en cours. Mais pour la façon
que l'on se comporte en Chambre, moi, quand j'ai commencé ici, là, Jean-Marc
Fournier nous a assis, tout le caucus de nouveaux députés, puis il nous a dit :
Vous avez un choix, vous avez un choix sur la façon que vous vous comportez en
Chambre, vous avez un choix sur le personnage… ou sur la personnalité, plutôt,
que vous prenez en Chambre, et c'est à vous de regarder autour, de choisir ce
que vous voulez être, qui vous voulez être puis comment vous voulez faire de la
politique. Moi, j'ai fait mon choix, et Geneviève Guilbault aussi a clairement
fait son choix.
Mme Prince (Véronique) : …question
technique. Il n'y a pas une immunité parlementaire… Bien, je sais qu'il y en a
une sur les propos, mais, sur un geste, est-ce qu'il y a aussi une immunité parlementaire?
M. Fortin :
Bien, c'est une bonne question. Il faudrait vérifier avec la présidence, sur
les gestes, puis je ne suis pas certain.
M. Laforest (Alain) : ...revenir
sur la vaccination. Si vous ou quelqu'un de votre famille est hospitalisé,
est-ce que vous accepteriez de vous faire traiter par des employés non
vaccinés?
M. Fortin :
Bien, l'enjeu, c'est qu'on ne saura pas qui est vacciné. Si on se présente dans
un hôpital, si on se présente dans un CLSC, dans un établissement de soins de
santé, le patient ne saura pas ça. Alors, moi, je pense que... Comme Québécois,
si, moi ou quelqu'un de ma famille, comme vous le dites, là, on se présente
dans le réseau de la santé, je pense que c'est important de le faire, quand on
a des enjeux de santé, il ne faut pas s'arrêter d'aller dans le réseau de la
santé parce qu'il y a des gens qui ne sont pas vaccinés.
Cependant, c'est certain qu'il y a beaucoup
de gens qui ont adhéré à ce que M. Legault a dit quand il a dit que lui ne
ferait pas… ne voudrait pas que ses proches soient soignés par quelqu'un qui
n'est pas vacciné. Il y a beaucoup de gens qui ont compris pourquoi. Puis,
quand on voit qu'il y a encore des éclosions, comme celle de la semaine
dernière, à l'Hôpital de Verdun, bien, c'est certain que ça amène des préoccupations.
Et c'est là que le gouvernement est
difficile à suivre. Comment il pouvait nous dire, il n'y a pas très longtemps,
là : Nous, on peut aller de l'avant, on va aller de l'avant, on est prêts,
puis aujourd'hui nous dire qu'il y aurait 500 bris de services... — d'ailleurs,
je suis content qu'il utilise les mots «bris de service», là — il y
aurait 500 bris de service si on procède? Comment on peut passer d'une situation
où il n'y a pas de problème, on peut aller de l'avant, à : il y aurait 500
bris de service? C'est là que le gouvernement est vraiment difficile à suivre
dans cette histoire-là.
Mme Lévesque (Fanny) : ...M.
Fortin, on apprenait ce matin, là, que Québec a demandé à l'ARTM, là, de faire
le tri dans ses projets. Est-ce qu'il y a véritablement, là, quelqu'un, un
pilote dans l'avion, là, du transport collectif à Montréal?
M. Fortin :
Bien, c'est ça, le travail de l'ARTM, c'est de faire une priorisation, alors,
que le gouvernement demande à l'ARTM de faire une priorisation des projets. C'est
ça, son travail. C'est une demande légitime. Mais, là où le travail de l'ARTM
se complique, c'est quand le gouvernement vient jouer dans sa priorisation. Et
le gouvernement ne s'est pas gêné, là, au fil des dernières années, pour dire
qu'il avait des projets chouchous, qu'il avait des projets préférés, qu'il y
avait des projets qui devaient passer en haut de la liste. Alors, moi,
j'aimerais juste que l'ARTM puis le gouvernement se parlent franchement,
décident ensemble des priorités. L'ARTM est là pour ça.
L'autre enjeu qu'on a vu aujourd'hui, au
niveau de l'ARTM, c'est celui du financement, les sociétés de transport qui
demandent à l'ARTM d'en faire davantage au niveau du financement. Mais cet
argent-là, à la fin de la journée, il vient de Québec. Alors, est-ce que l'ARTM
va en faire plus pour demander à Québec des sommes supplémentaires pour éviter
des bris de service? On sait qu'il y a toutes sortes de situations en ce
moment, avec le financement, parce qu'il y a moins d'usagers dans le réseau de
transport en commun, les gens se déplacent un peu moins à cause du télétravail,
les gens sont encore, jusqu'à un certain point, hésitants à prendre le
transport en commun, quoique ça semble changer, mais... Il y a un impact sur le
financement. Mais ce travail-là, il doit être fait par le gouvernement du
Québec. C'est lui qui doit réaliser qu'il y a un enjeu au niveau des sociétés
de transport. Et, s'il ne règle pas l'enjeu du financement, il va y avoir des
bris de service. Alors, oui, l'ARTM peut s'impliquer, mais, au bout de la
ligne, c'est le gouvernement qui doit prendre cet engagement-là envers les
sociétés de transport.
Mme Lajoie (Geneviève) : …à
tout le moins, est-ce que le gouvernement ne devrait pas faire payer les travailleurs
de la santé pour leurs tests qu'ils devront passer, ceux qui ne sont pas
vaccinés?
M. Fortin :Absolument. Ça, c'est le bout qui est incompréhensible, là,
dans l'annonce d'hier, que le gouvernement décide de payer pour tout ça.
Honnêtement, les gens qui ont fait le choix de ne pas se faire vacciner, là,
c'est le choix qu'ils ont pris, c'est le choix qu'ils ont pris malgré la
promesse du gouvernement qu'ils ne pourraient pas travailler dans le réseau de
la santé, malgré le bluff lamentable du gouvernement. Alors, au minimum, ces
gens-là devraient payer pour ces tests-là.
Mme Lajoie (Geneviève) : Le
fait qu'aussi ce soient des tests rapides, là, qui vont tester, finalement, les
gens, par exemple, qui travaillent dans les RPA, est-ce que... Les tests
rapides, on sait que c'est efficace, lorsqu'on est symptomatique, donc là est-ce
qu'il n'y a pas aussi une incohérence?
M. Fortin :
Le gouvernement est incohérent sur la question des tests rapides. Depuis le
début, là, c'est une demi-solution. Quand le gouvernement nous dit : Aujourd'hui,
on passe de la vaccination obligatoire au test obligatoire... Honnêtement,
cette obligation-là, elle est déjà en place pour des gens qui ne sont pas
vaccinés. Moi, dans mon réseau de la santé, en Outaouais, il y a cinq personnes
qui viennent d'être suspendues parce qu'ils ne sont pas vaccinés. Alors, l'obligation,
elle était déjà là. Pour la question à savoir si les tests rapides, c'est le
meilleur mécanisme, non. Le meilleur mécanisme, c'était la vaccination obligatoire.
Le gouvernement met ça de côté et il se rabat sur des tests rapides. C'est son
choix.
M. Bossé (Olivier) : Juste
une petite dernière. Dans le Pontiac, là, des gens qui n'ont jamais parlé
français, il doit y en avoir. Évidemment, ils ne sont pas P.D.G. d'Air Canada,
je comprends ça, là. Mais est-ce que c'est un problème?
M. Fortin :
Bien, dans le Pontiac, il y a des gens qui font l'effort d'apprendre le
français. Dans le Pontiac, il y a une association d'anglophones, la Regional
Association of West Quebecers, qui offre... bien, jusqu'à tant que leur
financement gouvernemental soit coupé, là, qui offrait des cours de français à
la population anglophone qui désire faire cette démarche-là. Moi, ce que je
ressens de la population, chez nous, c'est qu'ils veulent apprendre le
français, ils veulent que leurs enfants apprennent le français parce que ça
peut leur donner un accès à la culture québécoise, ça peut leur donner accès
aux milliers de concitoyens à côté de qui ils vivent, ça peut leur donner un
accès à des bons emplois. Puis l'emploi qu'occupe le P.D.G. d'Air Canada fait
partie de ceux-là, des bons emplois qui ne devraient être accessibles qu'aux
gens qui parlent français.
M. Laforest (Alain) : Qui a
coupé le financement?
M. Fortin :
Qui a…
M. Laforest (Alain) : Coupé
le financement.
M. Fortin :
De...
M. Laforest (Alain) : De
l'organisme que vous parlez. Vous dites …
M. Fortin :
Le ministère des Affaires municipales a coupé le financement de ce programme-là
de la Regional Association of West Quebecers pour offrir des cours de français.
Ça fait partie des priorités régionales, fait partie du Programme de fonds d'appui
au rayonnement des régions, c'est un financement qui avait été mis en place en
2017, qui a été coupé en 2020 par le ministère.
La Modératrice
: On va
passer en anglais.
Journaliste
: Ça aide
beaucoup l'intégration, ça.
M. Fortin :
Ça n'aide pas pantoute l'intégration.
La Modératrice
: En
anglais, s'il vous plaît.
Mme Senay
(Cathy) : Mr. Fortin, about the fact that
Mr. Rousseau, for 14 year, didn't have time to learn French in
Montréal, he even said it was OK, like, to be an Anglophone in Montréal, it's
totally fine, what should be next? What should be done to stop this?
M. Fortin :
The words that were said by Mr. Rousseau yesterday, to any level-headed
Quebecker, are absolutely incomprehensible. They were
not worthy of his job, of his function. They were an insult to all Quebeckers who come to this province, who
take the time to learn the language, who make the effort. And there are people
today who are following, who are taking French classes.
And, really, I think
Mr. Rousseau proved that he was not worthy of his… of working for a
company that is subject to the Official Languages Act. He proved that Air Canada, altogether, needed to do a better
job of the way they think of Francophones, the way they think of Quebeckers, the service that they offer to the population. To us, that business should be under the Charte
de la langue française. They should have those
requirements applied to them like every other business under federal
jurisdiction. And the money that they do receive from Government should be halted for a time, until they show a better
understanding, a better appreciation, a better service and a better recognition
that their CEO does need to speak French.
Mme Senay (Cathy) : So, Mr. Rousseau needs to apologize, leave? What should he do?
M. Fortin : He needs to, first of all… First of all, I hope Mr. Rousseau
took the night to reflect on what he said, to reflect on how his neighbours,
how his employees, how his clients felt about his statement, and that he will
apologize. But, even if he does, I think his time at Air Canada has to be up. He's been a member...
or he's been an employee of that company for 14 years, he's been the CEO
for many months, now, and he's been a Montréal resident for 14 years, and he has not demonstrated any
interest in taking classes, in learning the language. Furthermore, his
statement that, because he's CEO, he doesn't have time to learn French is
frankly an insult to anybody who does take the time to learn French. So, he
does need to apologize. Even so, I think he needs to go.
M. Wood (Ian) : Do you think… the board should oust him then?
M. Fortin : He needs to go, one way or the other. And the board also should
have a reflexion on his place and ask him to go.
M. Wood (Ian) : ...do you think Air Canada's current financial state, granted that the pandemic impacted the
airline industry... do you think that this is now the time for a board shuffle,
that it's that important?
M. Fortin : I think there's a number of people that can occupy those functions
and that can show a better respect to Quebeckers and Francophones
across Canada.
Mme Fletcher
(Raquel) : Can you explain just a little bit…
M. Fortin :
I'll leave those details to the federal Government to sort out. But, to us, a
company that falls under the jurisdiction of the Official Languages Act, that
has an obligation to offer services, that is a corporate citizen in Montréal
and that fails at not just having a French CEO, but that fails at… repeatedly
fails at offering quality services to Francophones does not deserve that level
of federal money.
Mme Senay (Cathy) : Marwah, can I ask you about how you felt about those words from
Mr. Rousseau, regarding the fact that your family, your mother struggled
to learn French?
Mme Rizqy :
I'm not buying his excuse, like : I'm a CEO multimillionaire and I don't
have time to learn French. He's been living here for 14 years. And I remember,
when I was a young... not even a teenager, I was, like, at the elementary
school, and my mom, with four kids, with my sister with mental disability, my
mom struggled, with no money, and she learned French. She used to work during
the day and did the night shift at school to learn French. And her classes were
from 7:00 to 10:00 p.m., she was coming back with the buses back home. And
every night she was, like, trying to learn the French language. I understand
it's very hard. But, if my mother, with no money, with four kids, can do it, a
multimillionaire CEO would never make me cry saying that he doesn't have time.
M. Wood (Ian) :
Is the issue that he doesn't speaking French or that he was just...
Mme Rizqy :
He was bragging.
M. Wood (Ian) :
...an effort.
Mme Rizqy :
No. He was bragging by the fact that he wasn't speaking French. Yesterday, he
was actually making a point that : Hey! guys, I can live here, in
Montréal, for 14 years, and look at me, I don't speak French and I'm a CEO of
Air Canada. The fact that he was bragging about that and, after that
saying that : I don't have time for that, was very insulting. In French,
we say it was a «doigt d'honneur». I don't know how to say it in English, but I
know how to do it. But I won't do it. Thank you.
Mme Senay (Cathy) : One last question to Mr. Fortin. Unvaccinated health care
workers must pay for their restraining tests. Because it's three times a week,
so, like, you don't... It's a mistake from the Government to pay for this, for
these tests?
M. Fortin :
Why would the Government pay for that? It's their decision not to subscribe to
the vaccination process. It puts people at risk, it's disrespectful to their
fellow employees, it worries citizens who are turning to our hospital system.
And, frankly, it's their decision. They should be the one to pay for it.
La Modératrice
:
Merci. Bonne journée.
(Fin à 9 h 11)