(Huit heures une minute)
La Modératrice
:
Bonjour. Bienvenue à ce point de presse du Parti québécois. Ce matin, M. Pascal
Bérubé, notre porte-parole en matière de français. M. Joël Arseneau, notre chef
parlementaire, est aussi là pour prendre les questions. La parole est à vous.
M. Bérubé : Bonjour, tout le
monde. On a entendu, la semaine dernière, le premier ministre et le ministre responsable
de la Langue critiquer Michael Rousseau pour ne pas parler en français. Mais là
il faut qu'il soit conséquent. Il faut que la loi n° 96
soit plus forte. Et on apprend ce matin… En fait, plusieurs apprendront, ce n'est
pas une surprise pour nous, qu'on a maintenant des cégeps allophones,
c'est-à-dire qu'une majorité d'allophones fréquentent un cégep en anglais.
Le problème, c'est que la loi 101 les
échappe. Au plan collégial, le gouvernement finance les études collégiales dans
la langue de leur choix. Alors, le transfert se fait essentiellement vers
l'anglais, et il y a des majorités… Le cégep Vanier, c'est 52 % de la
clientèle qui est allophone, Marianopolis, 53 %, Dawson, 41,6 %. Et
cette proportion, au Québec, elle est passée, en 2000, de 30 % à
38 %.
C'est quoi, le problème avec ça? Là je ne
vous parle pas des francophones qui vont dans les cégeps anglophones. Je vous
parle des allophones, des enfants de la loi 101, qui, une fois qu'ils ont
terminé leurs études secondaires, se rendent dans des cégeps anglophones, ce
qui fait en sorte que leur socialisation de jeune adulte se fait en anglais. Si
on connaît ces données, pour le gouvernement du Québec, c'est troublant, parce
qu'on ne peut pas uniquement intervenir par l'indignation.
La semaine dernière, j'ai entendu des
choses assez particulières. Le premier ministre, il dit : Ça justifie la
loi n° 96. Non, parce que des Michael Rousseau de ce
monde, il y en a plusieurs, là. Il y a SNC-Lavalin qui se rajoute. Puis je vous
annonce qu'il y en aura d'autres, dans les prochains jours, qu'on va découvrir,
d'accord?
Après ça, le ministre responsable de la Langue, il dit : Bien, l'assujettissement des entreprises de
charte fédérale va se faire avec le projet de loi n° 96, ce qui est
faux, parce que c'est le gouvernement libéral fédéral qui va décider. Donc, le
Québec n'a pas le pouvoir d'assujettir, donc, illimité. Mais ce que le Québec
peut faire dans la loi n° 96, c'est d'acquiescer à une demande qui a été faite
par le Parti québécois, par Guy Rocher, par Christian Dufour, par un grand
nombre d'intervenants, qui nous disent : Écoutez, avec les chiffres qu'on
a, c'est problématique non seulement pour les francophones qui s'y rendent,
mais pour les allophones.
Alors, quand on nous répond : Bien, les
francophones du Québec, on ne peut pas les empêcher d'y aller, on peut faire ce
débat-là, puis on le fera, en commission surtout. Mais, pour les allophones, si
on choisit de les laisser aller, là on a un problème. On a un problème
important, parce que c'est financé par l'État. Alors, on apprend qu'il y a des
échanges qui ont repris dans le caucus de la CAQ. Moi, je pense que le
problème, ce n'est pas le ministre.
Alors, ce que je suggère au gouvernement,
c'est de m'indiquer qui il faut convaincre, et je vais les rencontrer en petits
groupes. On connaît ça puis on va les convaincre avec les arguments qu'on a.
Alors, j'aimerais qu'on identifie c'est qui qui est contre à la CAQ, et puis je
me rends disponible avec mes documents. Ça se fait très discrètement, dans mon
bureau ou ailleurs, et puis on va y arriver. Mais il y a manifestement des gens
qui sont contre, parce que je ne sens pas que le ministre, lui, est contre.
Alors, aujourd'hui, on a une donnée
probante. C'est l'Institut national de la recherche scientifique qui nous
indique que les cégeps… Ce n'est pas les cégeps anglophones… Oui, ils sont
anglophones par la langue. La langue commune de ces cégeps, c'est l'anglais. Mais
c'est des cégeps essentiellement constitués d'allophones qui, une fois qu'ils
ont terminé leur cursus scolaire jusqu'au secondaire, après, massivement, se
rendent dans des collèges anglophones, et là il y a un problème, manifestement.
Donc, voilà pour la langue. Et mon
collègue chef parlementaire Joël va vous parler de bien d'autres choses.
La Modératrice
: On va
prendre les questions.
M. Bérubé : Ah oui…
M. Lavallée (Hugo) : …durcir
la loi n° 96, mais uniquement pour les allophones. Donc, il faudrait créer
une espèce de…
M. Bérubé : Non, bien… parce
que ça va être plus technique, mais, pour les francophones, on s'est exprimés
là-dessus, le gouvernement propose qu'il y en ait seulement une partie, moins
de 20 %, qui puisse y aller. Nous, on propose aucun. Et ce n'est pas le
rôle de l'État de financer son assimilation puis l'anglicisation, notamment, de
Montréal.
Donc, la loi, elle s'applique à tout le
monde. Le cégep, c'est en français, à moins que vous soyez un ayant droit, mais,
pour un allophone, ça n'a aucun sens. Je pense qu'il y a unanimité à
l'Assemblée nationale pour dire que la loi 101, c'est une grande loi. Elle fait
quoi? Elle fait en sorte que vous fréquentez, bien, l'école primaire et l'école
secondaire en français. Mais là, au cégep, on dirait qu'on essaie d'oublier ça,
ce bout-là. Bien là, ce matin, ça nous revient au visage.
M. Laforest (Alain) : Qu'est-ce
que vous pensez de l'attitude et du ministre de la Santé et du premier ministre
concernant les négociations, entre autres, dans le secteur de la santé, là, et
avec les infirmières et avec les médecins?
M. Arseneau : Bien, écoutez,
on voit que c'est un gouvernement qui est incapable de négocier, un gouvernement
qui a pris le goût au pouvoir sans partage, sans contre-pouvoirs et sans opposition,
et qui veut imposer sont point de vue. Il ne connaît pas la définition du terme
«négociation». En fait, je pense que c'est le mode de gouvernance qu'on doit
questionner à l'heure actuelle.
Visiblement, depuis près de deux ans,
de façon plus formelle encore, je pense que le gouvernement est habitué de
prendre des décisions seul. Et ce qu'on voit, ce qui se passe, là, c'est une
série d'affrontements que le gouvernement lance en cherchant des boucs
émissaires. C'est la méthode qu'on pourrait appeler le «Legaultarisme». C'est-à-dire
que le gouvernement Legault impose ses décisions d'autorité et, dès qu'il y a
la moindre résistance, la moindre réserve, bien, évidemment, il part en guerre
contre l'adversaire identifié. Il l'a fait avec les médecins de famille, il le
fait maintenant avec les infirmières, et c'est très, très, très
contre-productif.
M. Laforest (Alain) : Mais
est-ce que vous êtes d'accord avec le fait que les délégués syndicaux puissent
toucher la prime COVID et que les médecins, actuellement, ne remplissent pas
leurs quotas de patients, certains des médecins?
M. Arseneau : Bien, écoutez,
pour ce qui est du milliard de dollars que le gouvernement a décidé d'investir
dans la rétention puis l'attraction de la main-d'oeuvre, on a compris que
c'était pour avoir du personnel plancher. Alors, si cet argent-là est distribué
à des représentants syndicaux, bien, on pense que ce n'est pas un bon
investissement de la part du gouvernement.
Maintenant, ce qu'on conteste, c'est la
méthode. Pourquoi, ça, est-ce que ça n'a pas été présenté au syndicat, et
négocié, et entendu en amont? Pourquoi est-ce qu'en plein milieu d'une campagne
de recrutement des infirmières on se retrouve avec un débat sur la place
publique, à savoir qui a droit à ces primes-là? Encore une fois, le
gouvernement, là, s'est lancé dans une opération improvisée, avec les résultats
qu'on connaît aujourd'hui.
Pour ce qui est des médecins, on est tous
favorables à la prise en charge des patients par les médecins, et le plus grand
nombre de patients possible, à l'intérieur des limites, je dirais, qui sont
imposées par le système, instaurées par Legault à l'époque où il était ministre
de la Santé, qui exigent des actes médicaux prioritaires à hauteur de
40 %, d'ailleurs.
M. Lacroix (Louis) : Sur
l'attitude des syndicats, des délégués syndicaux qui font une espèce de cabale,
là, auprès des infirmières en disant : Ne signez pas ça, parce qu'eux
autres veulent aussi avoir une part du gâteau, qu'est-ce que ça vous dit sur
l'attitude des syndicats?
M. Arseneau : Moi, j'ai
beaucoup de problèmes avec l'attitude du gouvernement et je suis le vis-à-vis
du gouvernement. Pour ce qui est de l'attitude…
M. Lacroix (Louis) : …
M. Arseneau : Oui, j'ai bien
compris votre question.
M. Lacroix (Louis) : Bien,
répondez à la question, pas à l'autre d'avant.
M. Arseneau : Mais moi, je ne
suis pas au courant du fait que les représentants syndicaux sont en cabale
auprès de leurs membres, comme vous le mentionnez. Moi, ce que je comprends,
c'est que le gouvernement a imposé des règles sur l'attribution de primes de
rétention et d'attraction, et que, maintenant, bien, il y a une réaction de la
part des syndicats, qui n'ont pas été mis dans le coup et qui trouvent non
seulement, là, qu'il y a la question de la prime qui pourrait être attribuée ou
non aux représentants syndicaux, mais il y a également la question de
l'ancienneté.
Il y a toute une série de conditions sur,
par exemple, le droit ou non d'avoir un congé de maternité ou un congé sans
solde. Il y a toute une série d'éléments qui font problème, et le gouvernement,
plutôt que de tenter de régler ces problèmes-là, bien, évidemment, il part en
guerre contre les représentants syndicaux. Alors, moi, c'est l'attitude du
gouvernement que je réprouve à l'heure actuelle.
M. Bellerose (Patrick) :
Est-ce qu'on devrait respecter l'ancienneté des gens qui reviennent?
M. Arseneau : Bien, écoutez,
la question de l'ancienneté, on comprend… Encore une fois, vous nous demandez
de se prononcer sur une question qui relève pratiquement de la négociation du
contrat de travail. On dit toujours : Nous, si on n'est pas à la table… Jouer,
là, les commentateurs puis, tu sais, les gérants d'estrade, c'est un peu
compliqué, là.
Alors, est-ce qu'on peut comprendre que
les gens qui ont tenu le phare pendant deux ans, en pleine pandémie, veulent
conserver leur ancienneté et ne pas se faire supplanter par ceux qui ont quitté
le navire et qui voudraient revenir? D'un autre côté, on comprend également que
ceux qui veulent revenir, s'ils ont déjà 20, 25 ans d'expérience, bien, ils ne
veulent pas recommencer à zéro.
Alors, est-ce que le gouvernement peut
négocier de bonne foi pour trouver un arrangement? Moi, je pense que c'est la
voie de la solution, mais moi, je ne veux pas trancher pour eux. Et je pense
qu'il y a un espace de négociation que le gouvernement doit dégager. Ça nous
fait un peu penser aux CPE aussi, où, en pleine négociation, le gouvernement a
annoncé des augmentations salariales aux éducatrices. Là encore, le
gouvernement ne respecte pas les règles puis, après ça, il se plaint que, de
l'autre côté, bien, on soit déçu.
M. Laforest (Alain) : …pour
lui, l'affrontement, actuellement? Parce que, dans les… on ne commente pas les sondages,
on les analyse. Il est tellement puissant que, même s'il sort fort contre les
infirmières, contre les médecins, contre les CPE, c'est téflon et ça ne bouge
pas. Donc, il parle à sa base.
M. Arseneau : Bien, en fait, si
c'est une tactique politique qu'il juge payante politiquement, je pense que,
sur le plan social puis sur le plan de l'administration et de la prestation des
services, c'est définitivement dommageable pour les Québécois. Et l'idée
d'avoir des décisions, là, autoritaires, populistes, qui pourraient plaire à
une certaine base, si c'est le mode de gouvernance que le gouvernement veut mettre
en oeuvre pour la prochaine année, là, je pense qu'il va finir par affronter un
mur.
Puis je ne pense pas que les Québécois,
dans leur approche, là, vont, de façon générale, approuver un gouvernement qui
divise plutôt que de rassembler, alors qu'il a eu un point de vue, là, depuis
le début de la campagne, qui était l'idée de se rassembler derrière le gouvernement
puis de célébrer le travail de ceux qui sont au front, nos anges gardiens, puis
aujourd'hui il part en guerre contre eux. Alors, trouvez l'erreur.
M. Lavallée (Hugo) : …c'est
clair que les syndicats n'ont absolument rien à se reprocher puis c'est la
faute du gouvernement.
M. Arseneau : Je dis que le gouvernement
n'a pas la bonne attitude pour dénouer l'impasse. C'est lui, le gouvernement,
qui a semé la zizanie, là. Soyons clairs, le gouvernement propose… en fait impose
la solution aux syndicats sans aucune négociation, et ensuite il se demande pourquoi
les syndicats réagissent lorsqu'on voit qu'il y a une multitude de problèmes
qui découlent de l'application des règles qu'il a adoptées par décret.
Alors, moi, je dis, dans ce dossier-là,
que les syndicats réagissent parce qu'ils n'ont pas voix au chapitre et qu'ils
sont les mieux placés pour trouver les réponses à des problèmes qu'ils vivent
sur le terrain. Mais il faut les comprendre. Est-ce qu'ils n'ont rien à se
reprocher? Ce n'est pas ce que je dis. Je dis que le gouvernement a la
responsabilité de gouverner de façon à trouver des solutions aux problèmes
plutôt que de trouver des coupables, des boucs émissaires, et puis semer le
chaos dans le système de la santé.
M. Robillard (Alexandre) :
Sur l'ancienneté, je veux juste être bien sûr de comprendre ce que vous avez
dit à ce sujet-là, vous voulez dire, au fond, que, pour le Parti québécois,
l'ancienneté, ce n'est pas une valeur absolue, là, quand il est temps…
M. Arseneau : Ce n'est pas ça
que j'ai dit. J'ai dit qu'on comprend les deux côtés de cette problématique-là,
où ceux qui sont restés ne veulent pas se voir supplantés par des gens qui ont
quitté le navire et qui reviendraient. Donc, ils veulent maintenir leur
ancienneté, mais ceux qui veulent revenir disent : Moi, je ne vais revenir
en commençant au plancher.
M. Robillard (Alexandre) : …
M. Arseneau : Exactement. Donc,
on comprend le point de vue des uns et des autres, mais comment est-ce qu'on
dénoue une impasse comme celle-là? Par l'autorité, en imposant des règles?
M. Robitaille (Antoine) : La
notion de respect de l'ancienneté dans les négociations de conventions
collectives…
M. Arseneau : Ah! le respect
de l'ancienneté, on a toujours reconnu, dans toutes les négociations que le
Parti québécois a faites, que c'était une notion qui était totalement valide. Et
je pense qu'elle est généralement admise dans la société québécoise… que
l'ancienneté devait être reconnue, les années de travail et d'engagement pour
un employeur, fut-il privé ou public.
La Modératrice
: Ça va
être la dernière question en français.
M. Laforest (Alain) : …
M. Arseneau : Bien, la
question du départ, c'est ça, là, le gouvernement veut attirer des infirmières.
Est-ce qu'il doit faire une concession sur l'ancienneté, parce que la règle…
M. Laforest (Alain) : C'est
ça, la question qu'on vous pose. Est-ce qu'on reconnaît l'ancienneté de ceux et
celles qui ont quitté?
M. Arseneau : Bien, à l'heure
actuelle, moi, je pense que le gouvernement doit encore une fois négocier une
entente pour favoriser le retour du plus grand nombre et…
M. Laforest (Alain) : …
M. Arseneau : Non, mais en
fait c'est que le… Moi, je ne veux pas me mettre à la place du gouvernement qui
refuse de négocier. Ce que je demande au gouvernement, c'est de négocier une
entente pour qu'on ait des résultats. Donc, à partir de ce moment-là, s'il
voit, dans la balance des inconvénients, que de reconnaître... Pardon?
M. Robillard (Alexandre) :
On ne sent pas que vous appuyez les syndicats dans cette demande-là.
M. Arseneau : Dans la
demande de…
M. Robillard (Alexandre) :
Du respect de l'ancienneté.
M. Arseneau : Bien, dans
la demande du respect... Nous, en fait, on respecte le principe de
l'ancienneté. Le gouvernement, on se demande où il loge, parce que c'est lui
qui devrait être à la table de négociation avec les syndicats. Mais allez plus
loin que ça. On dit toujours, le gouvernement, quand on lui pose la question :
On ne négociera pas sur la place publique. Et là vous nous demandez, comme
parti d'opposition, d'aller trancher la discussion, la négociation qui n'a pas
encore, visiblement, commencé avec le gouvernement. Sur le principe de
l'ancienneté, on le reconnaît.
M. Laforest (Alain) : …quelqu'un
qui part puis qui revient, est-ce qu'il a droit à son ancienneté, oui ou non?
M. Arseneau : En fait, en
principe...
M. Laforest (Alain) : Ce
n'est pas une négociation…
M. Arseneau : Non, mais,
en principe, à ce que je sache, la personne qui a quitté son emploi, lorsqu'elle...
enfin, et c'est assez peu courant, surtout si on quitte pour la retraite, de
regagner l'ancienneté, je ne pense pas que ça fasse partie des pratiques
habituelles. On est dans un contexte exceptionnel où le gouvernement met
beaucoup d'argent sur la table et beaucoup d'efforts pour rapatrier les
infirmières. Est-ce que la négociation peut mener à une certaine reconnaissance
de l'ancienneté? C'est au gouvernement de le voir avec le vis-à-vis syndical
et, à ce moment-là, de trouver la solution. Mais ce n'est pas par
l'affrontement qu'on va le faire.
La Modératrice
: On va
passer aux questions en anglais.
Mme Senay
(Cathy) : Mr. Arseneau, after years of vicious
circles in the health care system, don't you think that confrontation is the
way to go to get results maybe?
M. Arseneau :
That reminds me a bit of the previous Government. Where did it lead, you know,
the approach of the reform by the former Minister of Health? I don't think we
got the results that we were expecting, that, you know, the laws that were
adopted did change the system. It imposed a new way of, you know, managing the
system.
Mme Senay (Cathy) : But, if Joël Arseneau is the next Minister of Health, would he use
the approach of confrontation?
M. Arseneau :
Definitely not. Why? But where does it lead us to? Every time the Government
has confronted, you know, the adversary they identified, he backed off. Just
look at the mandatory vaccination. What did the Government say? You know :
We're going to beat them and we're going to force them to get vaccination. And
then they backtracked the first time and then the second time : Well,
we're no longer into it. When he came to confront the doctors, you know, the
general practicians, you know, they went at war against them, with the result
that, you know, a week later, Dubé said : Well, no, no, we're negotiating,
we're confident that we're going to find an agreement.
And today we have this information, a front page in Le Devoir, that the result of the
confrontation is that the general practicians are looking to go elsewhere and
to take less patients, not more. What is the positive result of the Government's way of confronting every single
person that they should negociate with? There are no results in confrontation. We opt for a negociation. And, obviously, the
Government wants, you know, to go faster, but, you know, I think taking some
more time and respecting, you know, the person you're faced with would be a
better way.
Mme Senay (Cathy) : I mean, if Mr. Dubé said union representatives are basically
blocking the selling of the emergency plan for nurses, to retain and recruit
nurses, what should be the union representatives' rule?
M. Arseneau :
It's public relations. By the way, you know, it's very easy for the Government
to say : Well, my plan isn't working, who is the guilty here? Ah! OK, it's
a convenient one, here, you know, the union. You know, if the Government wants
to find an enemy or find a scapegoat, you know, it's convenient to identify the
union representatives.
But the bottom line is
what did the Government do to find solutions? Why isn't it working? Why are the
unions, you know, resisting to the offer? Because the Government didn't get
them involved in the solution and didn't, you know, negotiate a way to
collaborate and work together. And we ask the Government to work together with
the people on the floor and find solutions, not to go at war with them. It's
not productive, it's counterproductive, that's for sure.
Mme Senay (Cathy) : Ça va. Je
vous remercie beaucoup. Merci.
M. Arseneau : Merci beaucoup.
La Modératrice
: Bonne
journée.
(Fin à 8 h 20)