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Point de presse de Mme Ruba Ghazal, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de finances

Version finale

Le lundi 22 novembre 2021, 10 h 30

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Dix heures trente-et-une minutes)

Mme Ghazal : Alors, bonjour, tout le monde. Comme vous le savez, bien, à Québec solidaire, on tenait notre congrès, cette fin de semaine, et on a adopté la plateforme qu'on va présenter lors des élections de 2022, et on a envoyé un message très, très clair aux Québécois et Québécoises.

Une des priorités de Québec solidaire, lors de cette élection, bien, ça va être la qualité de vie des gens : par exemple, la semaine de 35 heures, quatre semaines de vacances par année. Donc, l'objectif, c'est de dire : Il faut que les gens aient plus de temps en famille, il faut que les gens aient plus de temps pour leur vie personnelle, bref, il faut que les gens aient plus de temps pour vivre.

Et une bonne qualité de vie passe aussi par le fait que les gens soient capables de subvenir à leurs besoins de base. On le voit, il y a des gens actuellement qui doivent faire des choix très déchirants entre faire une grosse épicerie pour une semaine ou entre acheter des bottes d'hiver pour le petit dernier. Et c'est vraiment une situation très, très difficile, de plus en plus, pour beaucoup de gens. Parce que le Québec connaît l'inflation la plus haute depuis les 30 dernières années.

Puis ça fait mal, évidemment, aux familles de la classe moyenne, mais aussi beaucoup aux plus vulnérables, particulièrement aux aînés, hein? Les aînés ont été extrêmement éprouvés par la pandémie. Il y a des gens qui en sont morts. Et aujourd'hui, avec cette augmentation du coût de la vie, ils n'ont souvent que leur chèque de vieillesse pour faire face à ça, et ce n'est pas suffisant du tout, du tout, du tout.

Il y a des gens qui vont voir peut-être leur salaire augmenter, ils vont être capables de faire face à cette augmentation de l'inflation. Mais ce n'est pas le cas de tout le monde. Je viens de le dire, pour les aînés, il y a des gens qui ne travaillent pas, il y a des gens qui sont au salaire minimum.

Et Mme Sonia LeBel disait, il y a quelques jours, quelques semaines, qu'il fallait faire des choix budgétaires difficiles. Ce n'est vraiment pas le temps pour la CAQ d'aller vers l'austérité. On a vécu l'austérité libérale, qui a été un cauchemar, ce n'est pas le temps de faire la même chose, même si on l'appelle «l'efficacité caquiste», comme elle l'avait dit. Le 25 novembre, la CAQ va présenter sa mise à jour économique, et c'est vraiment l'occasion, maintenant, d'agir très, très rapidement pour aider les gens les plus vulnérables.

Ce matin, je propose une idée très, très simple qui peut être mise en place très rapidement, et c'est d'augmenter le crédit d'impôt à la solidarité. Vous savez, au Québec, il y a 2,8 millions de ménages qui reçoivent déjà le chèque de crédit d'impôt à la solidarité. C'est un crédit d'impôt remboursable, donc, même les gens qui ne paient pas d'impôt peuvent y avoir accès en reçoivent. Et la situation varie beaucoup, selon la situation familiale, qu'on soit une personne seule, qu'on soit une mère monoparentale, qu'on soit une famille avec deux enfants. Mais ça peut aller en ce moment jusqu'à 1 500 $ par année par ménage. Donc, ce n'est pas rien.

Moi, ce que je propose, aujourd'hui, c'est de doubler, pendant six mois, le crédit d'impôt à la solidarité. Concrètement, ce que ça veut dire : une famille de deux parents et deux enfants vont recevoir jusqu'à 2 340 $. Un aîné qui vit seul peut recevoir jusqu'à 1 917 $ par année. Donc, c'est de l'argent qui est reçu directement par leurs poches. C'est une mesure simple qui peut être faite très rapidement. Et les gens les plus vulnérables, ceux qui en ont réellement besoin aujourd'hui, bien, ils pourraient en bénéficier rapidement. Merci.

La Modératrice : On va prendre les questions.

M. Larin (Vincent) : Juste comprendre. Doubler pour six mois à partir de maintenant?

Mme Ghazal : Oui. En fait, le crédit d'impôt à la solidarité, il fonctionne de juin à juillet ou juillet à juillet, pour une année. Donc, si le gouvernement le propose maintenant, donc, ça va être applicable avant la fin de l'année du crédit d'impôt qui se termine en juillet prochain. Donc, quelqu'un, par exemple, qui reçoit un seul chèque — parce que ça dépend, il y a plusieurs modalités — un seul chèque, dès... en le doublant pour six mois... Donc, son chèque, lui, normalement, il devrait le recevoir au mois de juillet. Ça, il va le recevoir. Mais, avec la mesure que je propose, dès le mois de janvier, il va recevoir un chèque pour ses six mois. Ça, c'est un exemple simple. Après ça, il y a d'autres modalités. Donc, c'est à partir de maintenant, pour qu'avant le mois de juillet 2022 toutes les personnes aient pu bénéficier de cette augmentation de six mois.

M. Larin (Vincent) : Ça, ça serait à tous les ans?

Mme Ghazal : Moi, ce que je propose, c'est une mesure juste temporaire à cause de l'augmentation du coût de la vie de l'inflation. Parce que ce n'est pas facile de prédire quel va être le taux d'inflation, après. Quand on va savoir, plus tard, quel va être le taux d'inflation — est-ce qu'il va y avoir un ralentissement, est-ce qu'il va continuer à augmenter — là, il faudrait revoir la mesure que je propose maintenant. On a un minibudget, il faudrait faire une mesure rapidement maintenant.

M. Larin (Vincent) : Est-ce qu'on a une idée de combien ça pourrait coûter?

Mme Ghazal : Oui. En ce moment, le crédit d'impôt à la solidarité coûte 1,8 milliard de dollars. Donc, si j'augmente de moitié, c'est 900 millions que ça va coûter.

M. Lavallée (Hugo) : Sauf qu'en même temps, ce qu'on constate ces derniers mois, c'est que l'inflation est en hausse, entre autres, parce qu'il y a eu beaucoup d'injections de fonds publics, ces dernières années, entre autres avec la PCU, la PCRE, là. Si on ajoute un nouvel investissement de fonds publics, est-ce que vous ne craignez pas que ça ait un effet de spirale puis que, là, on fait juste contribuer à rehausser encore l'inflation?

Mme Ghazal : Il y a beaucoup de causes qui contribuent à l'inflation. Il y a, par exemple, toute la chaîne d'approvisionnement à l'international qui fait que les matières n'arrivent pas vite, l'augmentation de l'essence. Un des facteurs, oui, a été le fait d'avoir injecté de l'argent. Mais là il y a des gens, puis on l'a vu aujourd'hui dans le Journal de Montréal, 17 % des ménages... ça, c'est depuis le mois d'avril, 17 % des ménages qui vivent une insécurité alimentaire. Ça, ça veut dire, c'est des enfants qui vont à l'école le ventre vide, des familles, pour la première fois, qui vont dans les banques alimentaires. Ce n'est pas le temps de lésiner puis de dire : Oh! on va contrôler l'inflation en donnant moins d'argent aux gens. Ce n'est pas comme ça qu'on va y arriver.

M. Lavallée (Hugo) : Mais, en même temps, comment on explique, alors, que le taux d'épargne a augmenté ces dernières années, là? Depuis le début de la pandémie, on...

Mme Ghazal : Le taux de... Je n'ai pas entendu.

M. Lavallée (Hugo) : Le taux d'épargne. Là, on voyait que les gens mettent plus d'argent de côté, justement, parce que le revenu disponible a augmenté. Si on avait tant besoin de ça de cet argent-là, on n'épargnerait pas plus?

Mme Ghazal : C'est parce que... Vous savez, M. Legault aime beaucoup parler des différences et des inégalités entre le Québec... les écarts entre le Québec et l'Ontario. Mais, au Québec même, il y a beaucoup d'écarts de richesse, il y a des inégalités économiques qui existent. Il y a des gens qui... L'inflation, c'est juste un ajustement, là, dans leur budget, un petit ajustement. Et ils vont voir leur salaire augmenter. Puis il y a des gens qui ont été capables de mettre de l'argent de côté, beaucoup. Donc, de façon macro, c'est beaucoup.

Mais il y a beaucoup, beaucoup de gens qui vivent dans la pauvreté au Québec. Quand on dit que le crédit d'impôt à la solidarité est reçu par 1,8 million de ménages... excusez-moi, j'ai comme un blanc de mémoire, par 2,8 millions de ménages, ça, ça veut dire, c'est beaucoup de gens qui n'ont pas des très hauts salaires. Donc, il y a des gens qui n'ont pas pu mettre de l'argent de côté, et, en ce moment, ils souffrent de cette augmentation du coût de la vie. Ce n'est pas pareil pour tout le monde. Et le crédit d'impôt à la solidarité vient aider, justement, ces personnes-là précisément.

Journaliste : Sur un autre sujet...

M. Larin (Vincent) : Oui, là, mais juste compléter. Parce que, là, on parle quand même… Tu sais, je pense que l'enjeu aussi, avec l'inflation, c'est qu'on ne sait pas non plus qu'est-ce que ça nous réserve pour l'avenir. Avec une mesure comme ça qui est spontanée, temporaire, est-ce que ce n'est pas plutôt pelleter le problème, là, balayer sous le tapis, un peu, le problème, de pelleter... le renvoyer à demain?

Mme Ghazal : C'est vrai, vous avez raison qu'il faut aussi, en plus qu'on fait ça... Puis c'est ce que Québec solidaire, on propose. Là, c'est une mesure, maintenant, temporaire, à cause de l'urgence de la situation. Mais il y a des mesures plus structurelles, comme, par exemple, l'augmentation du salaire minimum. Il y a des gens qui ont le salaire minimum et qui vont dans les banques alimentaires. Il y a, par exemple…

Puis il y a d'autres mesures, aussi, qu'on a proposées. Le gel des loyers, oui, ça aussi, c'est une mesure temporaire à cause de la situation des loyers. Hydro-Québec, à cause d'une décision, je vais la qualifier comme je le pense, stupide du gouvernement de dire qu'on va laisser Hydro-Québec augmenter selon le taux de l'inflation, on voit ce qui va arriver : au mois d'avril, les gens vont voir leur facture augmenter de beaucoup. Il y a des gens qui ne seront pas capables de la payer. C'est nous, dans nos bureaux, qui allons recevoir l'appel de ces gens-là. Donc, il faut décréter un gel et permettre à la Régie de l'énergie de voir quelle est la bonne augmentation d'Hydro-Québec qui doit être permise.

Donc, il y a toutes sortes d'autres mesures qui doivent être mises en place pour réduire la pauvreté, au Québec, pour réduire les inégalités économiques.

Mais là, à cause de la situation d'urgence, en attendant que le gouvernement de la CAQ nous écoute et fasse ces mesures-là, on lui propose, je lui tends la main : voici une mesure, rapidement, pour les plus vulnérables, qui va être envoyée de façon chirurgicale aux gens qui en ont vraiment besoin. Puis ça va vraiment, vraiment faire une différence dans leurs poches d'avoir autant... D'avoir plus de 700 $ dans leurs poches, là, pour une famille avec enfants, c'est beaucoup d'argent pour ces personnes-là. Ça va leur faire du bien. Il faut prendre soin des plus vulnérables, et ça, c'est une mesure pour le faire.

M. Lavallée (Hugo) : Et vous disiez tout à l'heure, donc, que ça allait coûter à peu près 900 millions, cette mesure-là. Sauf qu'il y a déjà un déficit important puis même un déficit structurel, là. On sait que le ministre des Finances a identifié, je pense, un déficit structurel de 6,5 milliards, au cours des prochaines années, à résorber. Qu'est-ce qu'on doit faire, justement, pour résorber ce déficit-là? Est-ce qu'il y a lieu, déjà, d'annoncer des mesures qui vont faire en sorte que ce déficit-là va s'atténuer ou on remet ça à après les prochaines élections? Comment vous voyez ça?

Mme Ghazal : Bien là, en temps de... où il y a beaucoup, beaucoup de pression sur nos services publics, il y a des gens qui souffrent, et tout ça, ce n'est pas le temps de dire : Ah! qu'est-ce qu'on fait? Puis c'est ça qu'on a fait, au début de la pandémie. On n'a pas dit : Oh! on ne veut pas empirer le déficit. On a donné de l'argent parce qu'il y a une situation d'urgence. Et c'est un petit peu la même chose avec l'inflation. Donc là, il ne faut pas lésiner, il faut le faire.

En même temps, le gouvernement a révisé, M. Eric Girard a révisé au moins à deux reprises le déficit. Il le prévoit comme étant beaucoup moins élevé. Au début, il disait 15 milliards. Récemment, c'était beaucoup moins que ça, puis il a prévu qu'il allait être résorbé d'ici 2027-2028. Et je crois qu'on va aussi avoir… il va réviser encore une fois à la baisse le déficit. On va le savoir jeudi, si ça va être le cas. Donc, ce n'est pas ça, le problème. Avec le 900 millions, nous ne sommes pas en train d'empirer le déficit. Il y a une marge de manoeuvre pour le gouvernement, il y a des leviers.

Et j'ajouterais à ça que Québec solidaire a fait aussi des propositions pour augmenter les revenus de l'État. On l'a fait, il y a quelques mois : un bouclier anti-austérité, impôt de pandémie. Il y a des gens, il y a des entreprises qui ont largement profité... Amazon, par exemple, et d'autres, pour ne pas les nommer, qui ont largement profité de la situation de la pandémie. Il faut que ces gens-là paient leur juste part d'impôt. Taxer les plus grands pollueurs. On parle de la lutte aux changements climatiques, la crise climatique. Il faut taxer les plus grands pollueurs. Ça nous permet, puis on a tout chiffré ça, d'avoir de l'argent. Taxer les fortunes, les grandes fortunes. Il y a même des jeunes fortunés, des grands riches héritiers qui ont dit : Il y a une situation terrible, en ce moment, qui se passe; taxez-nous. C'est très peu d'argent dans leurs poches, à ces riches-là.

Donc, il y a d'autres façons d'aller chercher de l'argent que de priver les plus vulnérables d'augmenter leurs crédits d'impôt.

M. Lavallée (Hugo) : Mais ma question, c'était plus philosophique. À long terme, êtes-vous d'accord avec cet objectif-là de rétablir l'équilibre budgétaire d'ici, je pense, 2027-2028, là, qui est l'objectif, puis de prendre les mesures nécessaires?

Mme Ghazal : À Québec solidaire, on est contre la religion qui est autour du déficit zéro. On dit : Bien, ce n'est pas grave, les gens, ils vont se serrer la ceinture parce qu'on veut atteindre le déficit zéro. Nous, à Québec solidaire, on remet en question cette façon de voir.

Quand nos services publics sont mis à mal, quand notre système de santé est mis à mal, quand les gens quittent notre réseau public, quand on n'arrive pas à recruter des enseignants, c'est ça, l'urgence. C'est ça, l'objectif d'un État, d'un gouvernement, c'est de prendre soin du monde, de s'assurer qu'on ait accès à ces services essentiels.

Et, si on veut une illustration, je veux dire, on n'a pas besoin d'aller chercher très loin. La pandémie a été un moment qui nous a montré à quel point il y a des trous dans notre filet social. Et c'est ça qui doit être la priorité d'un État puis, en même temps, d'aller chercher l'argent là où elle se trouve. Et on a des mesures chiffrées très, très concrètes, pour ne pas dire : Ah! l'argent est… Québec solidaire pense que l'argent pousse dans les arbres. Pas du tout. Toutes les mesures qu'on propose pour aller chercher de l'argent, le gouvernement s'en prive. Je ne le sais pas pourquoi. Il faut leur poser la question. Et au final, c'est les services publics, c'est les services aux citoyens, aux citoyennes qui doit être la priorité et non pas uniquement d'atteindre le déficit zéro en empirant la situation des plus vulnérables.

M. Larin (Vincent) : J'aurais une question sur un autre sujet, peut-être, Mme Ghazal, concernant… Bon, on a vu, là, le Parti libéral réitérer ses demandes pour une enquête publique à la suite des révélations qui ont eu cours, là, durant la dernière semaine aux audiences de la coroner Géhane Kamel. Le Parti québécois aussi fait la même demande. Est-ce que vous considérez qu'à la lumière des nouvelles informations qui sont apparues, aussi, il y a lieu de tenir une enquête publique?

Mme Ghazal : Oui, une commission d'enquête publique indépendante. Hier, nos membres, les délégués qui étaient présents au congrès de Québec solidaire, ont voté à l'unanimité la tenue d'une commission d'enquête publique et indépendante. Et, c'est sûr et certain, vous allez entendre mon collègue Vincent Marissal, responsable à la santé, Gabriel, tout le monde pousser pour que cette enquête-là ait lieu. Puis tant mieux si tous les partis poussent dans le même sens pour faire entendre raison au gouvernement de la CAQ et à M. Legault.

M. Larin (Vincent) : Je ne sais pas si vous avez suivi les auditions, un petit peu, de la coroner. Est-ce que vous considérez qu'il y a des informations, peut-être, qui sont sorties qui méritent qu'on s'y penche plus précisément?

Mme Ghazal : Sûrement qu'il y a des choses qui sortent de là qu'il va falloir s'y pencher. Mais je vous inviterais à poser la question à Vincent Marissal qui a suivi le dossier de A à Z puisqu'il est responsable du dossier.

M. Larin (Vincent) : Puis j'aurais juste une dernière question, peut-être, aussi concernant les positions qui ont été adoptées pendant votre congrès, notamment pour l'atteinte, là, de la cible de 55 % de réduction de GES. Je comprends que tout ça va être chiffré, éventuellement, dans votre plateforme électorale?

Mme Ghazal : Exact. En 2018, nous avions une cible et nous avons présenté un plan de transition chiffré, et ça va être exactement la même chose qu'on va faire en 2022. Nous avons une cible, mais l'important, c'est comment est-ce qu'on va l'atteindre. Et nous allons travailler sur des mesures concrètes, chiffrées, sur comment on va l'atteindre.

M. Larin (Vincent) : Certaines personnes vous reprochent de mener le Québec vers la décroissance ou, du moins, une crise économique, là, sans le dire, puisque le projet que vous présentez découlerait... Qu'est-ce que vous avez à répondre à ça?

Mme Ghazal : Les décisions du gouvernement de la CAQ, le plan vert très, très, très pâle du gouvernement de la CAQ, c'est ça qui va nous mener vers la décroissance. Les études, les compagnies d'assurance... c'est démontré, l'inaction va faire en sorte que ça va nous coûter extrêmement plus cher. Il va y avoir des secteurs de l'économie qui vont s'arrêter.

Regardez ce qui se passe en Colombie-Britannique. C'est ça qui va arriver. La pandémie... on a fermé l'économie, face à l'urgence, à cause de la pandémie. C'est ça qui va arriver, lorsqu'on aura plus d'inondations, plus de vagues de chaleur qui vont faire en sorte que les plus vulnérables, toujours les mêmes, les aînés notamment, vont décéder. Ça va avoir un impact sur l'économie tôt ou tard.

On préfère prévenir au lieu d'attendre, d'être dans l'inaction, de construire un tunnel dans notre fleuve, le troisième lien, qui va coûter 10 milliards de dollars qui pourraient aider à d'autres choses beaucoup plus importantes qu'un État devrait faire, un État responsable doit faire. Et donc c'est la CAQ qui va nous mener à la décroissance économique.

M. Lavallée (Hugo) : Le premier ministre, cette fin de semaine, réagissant à vos propositions, disait : Bon, combien de voitures il va falloir éliminer sur les routes du Québec pour atteindre l'objectif de 55 %? Avez-vous une réponse à lui donner?

Mme Ghazal : Bien, nous, on éliminerait toutes les voitures sur le futur troisième lien, pour commencer. Écoutez, comme je le dis, nous allons chiffrer. C'est sûr que, je veux dire, il n'y aura pas des surprises énormes : plus de transport en commun. Ça n'a pas de bon sens qu'on ait un pont, là, qu'on reconstruit, de l'Île-aux-Tourtes, puis aucune voie réservée. Ça, c'est la base. Donc, plus de transport en commun; investissements massifs pour rattraper le retard que le Québec a; une agriculture beaucoup plus proche des gens, une agriculture beaucoup plus humaine. Vous allez voir, il y a beaucoup, beaucoup de propositions — les énergies renouvelables — beaucoup de propositions. On en a. On en parle depuis très, très longtemps et là on va arriver avec des propositions chiffrées pour dire comment est-ce qu'on va atteindre le 55 %. C'est la science qui nous l'impose.

Il y a eu aussi des gens de la société civile, des syndicats, des groupes écologistes qui ont dit : Attention, il y a la COP, le GIEC, voici qu'est-ce qu'il nous demande de faire comme effort. Et au Québec, nous avons une responsabilité historique, surtout par rapport aux autres pays qui n'ont pas, eux, contribué aux émissions de gaz à effet de serre. Nous avons une responsabilité historique de solidarité, aussi, pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre. Il faut qu'on soit parmi les meilleurs et il faut arrêter de faire comme M. Legault l'a fait, nous comparer avec les pires puis dire : Bien, on est les moins pires. Nous, on veut être les meilleurs en matière de lutte aux changements climatiques. Au Québec, on a tout ce qu'il faut pour ça.

M. Lavallée (Hugo) : Merci.

La Modératrice : Dernière question.

M. Larin (Vincent) : Oui, une dernière question là-dessus. Parce que je pense que ce que vous proposez implique quand même des changements dans la vie des gens, là, au quotidien. Vous dites : plus de transport en commun, une agriculture plus humaine. Et ça va impliquer, je pense, l'atteinte de cette cible-là, une réorganisation importante. Est-ce que vous considérez que vous êtes transparents sur les changements que ça va demander pour tout le monde, là, dans la société?

Mme Ghazal : Bien, le plan, on va le publier puis on va le rendre public. C'est ce qu'on a fait, la dernière fois, sur les propositions que Québec solidaire amène. C'est plus de verdissement. C'est sûr qu'on est transparents. Puis, oui, ça va avoir un impact puis des changements.

Je vous donne un exemple. Moi, par exemple, j'habite à côté de deux stations de métro, dans le merveilleux comté de Mercier, sur le Plateau Mont-Royal. Est-ce que j'ai besoin d'une voiture électrique? En fait, je n'en ai pas, parce que ça facilite ça. Mais Émilise, par exemple, Émilise Lessard-Therrien, qui habite Rouyn-Noranda—Témiscamingue, elle, oui, elle en a besoin parce qu'elle habite dans la ruralité. Et là, il y a des mesures comme ça, il va y avoir des changements de cette façon-là. Et, pour que les Québécois suivent, il faut commencer maintenant à les mettre en place pour ne pas que, quand ça va être catastrophique puis qu'on n'a pas le choix, que, là, ça soit imposé aux Québécois.

Donc, nous sommes transparents et nous allons avoir un plan très détaillé, très chiffré, que tous les Québécois vont pouvoir voir et savoir à quoi s'en tenir. Parce que la planète, la science l'exigent. Nous n'avons pas le choix. Ça, M. Legault ne le comprend pas encore, et un jour ça va nous péter en pleine face. Et à Québec solidaire, bien, on dit que c'est maintenant qu'il faut agir, pas quand il va être trop tard.

La Modératrice : Merci.

Mme Ghazal : Merci.

(Fin à 10 h 51)

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