(Treize heures trois minutes)
M. Legault : Bonjour, tout le
monde. Bien, je veux d'abord parler de la situation dans les hôpitaux. On est
passés, si on regarde, il y a une semaine, on était à 3 278 personnes
hospitalisées COVID, on a aujourd'hui 2 852 personnes hospitalisées
COVID. Ça veut dire qu'en une semaine on a diminué de 426 le nombre de
personnes hospitalisées. Par contre, on voit que, dans les derniers jours, la
réduction est moins grande que les jours précédents, et évidemment, 2 852,
c'est encore beaucoup de monde dans nos hôpitaux. Heureusement, les employés
commencent à revenir, ceux qui étaient absents. On était à 12 000 la
semaine passée, on est rendu à 10 600. Mais il ne faut jamais oublier qu'on
a tout le rattrapage des chirurgies, aussi, à faire. Donc, ce n'est pas simple.
On a eu, hier soir, une bonne et longue
discussion avec la Santé publique. On a essayé de peser les pour, les contre,
essayé de faire la balance des inconvénients. C'est sûr que, d'un côté, on veut
protéger nos hôpitaux, c'est encore beaucoup de patients, 2 852. De
l'autre côté, bien, on voit qu'il y a de l'impatience des Québécois qui sont
tannés, et, je dirais même, il y a une question, là, de santé mentale puis même
de paix sociale. On voit, là, la grogne grandir de jour en jour.
Donc, bien, je le rappelle, la semaine
passée, on avait dit, puis c'est, en pratique, fait depuis hier, les
restaurants ont recommencé à ouvrir leurs salles à manger. Les activités
sportives parascolaires dans les écoles, les cégeps, les universités ont recommencé.
Puis je veux apporter une précision, là, ça a été fait durant la semaine, ça
concerne aussi les activités artistiques. Donc, les jeunes qui font de
l'improvisation, de la danse, toutes les activités artistiques, c'est au même
titre que les sports. Donc, ça, c'est déjà permis. Lundi prochain, comme on l'a
annoncé, les salles de spectacles puis les lieux de culte vont, à certaines
conditions, pouvoir commencer à rouvrir.
Et, bien, la question qui revient beaucoup
puis qu'on a beaucoup discutée, c'est que dans un contexte où une bonne partie
de la population est stressée, je pense que les activités sportives et
artistiques pour les adultes, on doit faire un pas de ce côté-là. Donc, ça me
fait plaisir d'annoncer qu'à compter du 14 février, donc pas lundi qui
vient, l'autre lundi, les activités sportives et artistiques vont être permises
pour les adultes jusqu'à un maximum de 25 personnes. Ça veut dire aussi
que les gyms puis les spas vont pouvoir aussi rouvrir, donc, le
14 février.
Je pense, ça va faire du bien, mais on va
s'arrêter là. Malheureusement, on ne peut pas annoncer d'autres
assouplissements pour l'instant. On espère être capables de le faire dans les
prochaines semaines, mais c'est important, je le dis encore, d'être prudents,
entre autres à cause de la situation dans nos hôpitaux, là, ne serait-ce que
pour venir appuyer les employés qui sont au front depuis deux ans.
Ce qui pourrait nous aider à accélérer le
déconfinement, c'est la vaccination. Bon, si on prend la vaccination pour les adultes,
pour les 18 ans et plus, ça a bien été : première dose, 92 %,
deuxième dose, 90 %. Troisième dose pour les adultes, on est rendus à 61 %.
Ce n'est pas assez. Il faut trouver le moyen, puis il y a de la place, il y a
des vaccinateurs de disponibles, il y a des doses de disponibles, il faut
absolument, pour assurer une meilleure couverture vaccinale, augmenter ce
61 %.
Bon, maintenant, je veux m'adresser aux
personnes qui n'ont pas été chercher leur première dose. Je veux d'abord vous
dire que je comprends que certaines personnes ne voient pas ça d'un bon oeil,
de se faire vacciner, d'avoir un produit dans leur corps, même si les experts
sont à peu près unanimes, là, il n'y a à peu près pas d'effets secondaires. Il
y a des centaines de millions de doses qui sont données dans le monde, donc ça
a été testé. Et, bien, les chiffres aussi sont très, très clairs, là, si vous
n'êtes pas vacciné, vous avez beaucoup plus de chance de vous retrouver à
l'hôpital, puis même beaucoup plus de chances de mourir de la COVID. Donc,
c'est sérieux.
Et je comprends que dans une société comme
la nôtre, la liberté, c'est un élément fondamental de notre société, mais il
faut comprendre que la liberté des uns s'arrête là où commence la liberté des
autres. Et quand une personne se retrouve à l'hôpital avec la COVID, bien, elle
prend la place d'un autre patient qui attend pour une chirurgie. Donc, il y a
une question de solidarité. Ce n'est pas juste une décision qui est
personnelle, qui est individuelle, et je veux, aujourd'hui, là, vraiment tendre
la main aux non-vaccinés.
Bon, d'abord, Lionel Carmant a mis en
place une équipe, une belle équipe, qui est en train d'identifier les quartiers
dans les différentes régions du Québec où il y a des taux de vaccination plus
bas. Il va y avoir des équipes, là, qui vont être composées de vaccinateurs, de
personnes qui travaillent dans les CLSC, dans les GMF, d'étudiants en médecine,
d'organismes communautaires, donc des brigades qui vont aller au-devant de la
population. Ceux qui ont de la difficulté à se déplacer, on va même offrir de
vacciner à la maison.
C'est déjà commencé, là. En une semaine,
ce travail-là a permis de rejoindre à peu près 20 000 personnes, donc
11 000 qui se sont fait vacciner, puis 9 000 qui ont pris un rendez-vous.
Donc, ça veut dire qu'on est passés de 547 000 à 527 000, puis on
espère, dans les prochains jours, les prochaines semaines, voir ce chiffre-là
être réduit. Puis, aussi, je veux dire à toutes les personnes qui ont des
inquiétudes, qui ont des questions : Vous pouvez en tout temps appeler le
8-1-1, puis il va y avoir quelqu'un qui va répondre à vos inquiétudes, à vos
questions.
Maintenant, quand on voit ce qui se passe
dans notre société, quand on voit ce qui se passe sur nos médias sociaux, bien,
moi, j'ai une certaine inquiétude de voir les Québécois divisés. Le peuple
québécois a toujours été un peuple qui est tissé serré, qui est solidaire, qui
aime ça s'entraider, puis c'est important de protéger ces valeurs-là. Puis mon
rôle comme premier ministre, oui, c'est d'assurer la sécurité des Québécois,
mais c'est aussi d'assurer une certaine paix sociale, une certaine cohésion
sociale. Donc, mon rôle, comme premier ministre, c'est de rassembler les
Québécois.
Et, il y a quelques semaines, j'avais
annoncé qu'on allait déposer un projet de loi pour mettre en place une
contribution santé pour les personnes qui, sans bonne raison, refusaient de se
faire vacciner. Bon, l'idée, c'était de mettre en place un incitatif, et le
projet de loi est prêt, notre ministre des Finances l'a préparé. On a eu le
temps d'en discuter, mais je comprends que cette annonce-là est venue diviser
les Québécois. Puis j'ai bien entendu aussi les partis d'opposition être contre
cette contribution santé. Donc, pour faire avancer le Québec dans un climat
social serein, je vous annonce que le gouvernement ne va pas déposer ce projet
de loi sur la contribution santé.
Je pense qu'au Québec c'est le temps de
rebâtir des ponts entre les Québécois, c'est le temps de se tendre la main.
Depuis deux ans, on a vécu une crise qui est historique, puis dans toutes les
crises comme ça, bien, il y a des marques, il y a des cicatrices. Et maintenant
c'est le temps de travailler ensemble, c'est le temps de se rassembler pour que
le Québec reste un endroit où il fait bon vivre, pour que le Québec reste un
peuple qui est uni. Donc, je fais un appel à tous : Mettons un petit peu
d'eau dans notre vin, essayons de se parler et essayons de rassembler les
Québécois pour être capables, là, éventuellement, de tourner la page sur cette
crise historique.
Good afternoon everyone.
Hospitalizations continue to decrease, but there are still a lot of people in
hospitals with COVID. The good news is that more and more health workers are
coming back. So, the situation is improving in our hospitals, but we can't
forget that we still have a long way to go to restart surgeries that have been
delayed. We have to remain careful, but we also have to balance that with our
mental health and with our social cohesion.
So, I'm pleased to
announce that on February 14th, sports and artistic activities will reopen for
adults, for groups of up to 25 people. Gyms and spas will also reopen at 50%
capacity. Vaccination is key to lifting more restrictions. Only 61% of adults
have received their third dose. We have to increase this ratio; the third dose
is very important to protect ourselves against Omicron.
I also have a message for
people who haven't received their first dose yet. Experts tell us very clearly
that you are more likely to go to the hospital if you don't have the vaccine.
We want to help you and to explain the risk. We'll continue to try to reach
those who refuse to receive their first dose, but I'm also worried about the
division we see in Québec. My role is to try to bring Quebeckers together to
stay united as a people. This is why we won't go ahead with the health
contribution. I understand that this divides Quebeckers, and right now we need
to build bridges to listen to each other. Quebeckers must remain united.
Thank you.
Le Modérateur : Merci. Nous
en sommes maintenant à la période des questions. Il nous très exactement
40 minutes. Donc, une question, une sous question. Je vous rappelle qu'on
a un enjeu de temps. Je cède la parole à Marie-Michelle Sioui.
Mme Sioui
(Marie-Michèle) : Bonjour à tous les trois. M. Legault, avez-vous
manqué de jugement quand vous avez évoqué la contribution santé il y a quelques
semaines?
M. Legault : Bien,
l'idée, c'est de trouver toutes sortes d'incitatifs pour que les gens qui ne se
sont pas fait vacciner se fassent vacciner. Donc, le passeport vaccinal, c'est
un moyen. La contribution santé, ça aurait pu être un moyen, mais je pense que,
dans la balance, aujourd'hui, je pense, c'est important de protéger la paix
sociale, de protéger la cohésion sociale, de rassembler les Québécois. Donc, je
pense que la contribution santé aurait pu aider à être un incitatif pour
certaines personnes. Ça aurait amené un débat pas nécessairement constructif à
l'Assemblée nationale quand on voit que les partis d'opposition étaient contre.
Donc, je pense qu'actuellement on doit se concentrer à convaincre plus de
Québécois de se faire vacciner, puis on doit se concentrer aussi à continuer
d'améliorer notre réseau de la santé.
Mme Sioui
(Marie-Michèle) : Vous parlez de l'importance de la paix sociale puis
de la grogne. Ça existait, là, il y a trois semaines et demie, la grogne, là.
Qu'est-ce qui a changé depuis ce temps-là? Est-ce que le convoi de la liberté a
influencé votre décision?
M. Legault : Bien,
écoutez, là, il y a eu effectivement des manifestations à Ottawa. Il y en a qui
veulent venir en faire dans les prochains jours ici, à Québec. On voit une
grogne grandir. J'ai vu, évidemment, la réaction des partis d'opposition. Donc,
je pense que j'ai aussi une responsabilité. Au-delà de protéger la sécurité des
Québécois en incitant les Québécois à se faire vacciner, j'ai aussi une
responsabilité que tout ce monde-là réapprenne à vivre ensemble. On ne veut pas
un Québec qui est divisé, d'un côté avec 90 % des Québécois, puis l'autre
côté un 10 % des Québécois.
Le Modérateur : Simon
Bourassa, Noovo.
M. Bourassa (Simon) : Oui.
Bonjour, messieurs. Peut-être une question pour M. Boileau, là. Il y a
plusieurs parents qui dénoncent la consigne du masque en tout temps pour les
jeunes hockeyeurs, là, tu sais, lorsqu'ils sont à l'effort, lors des pratiques.
Est-ce qu'on peut nous expliquer qu'est-ce qui justifie ça scientifiquement,
là, devoir garder le masque en tout temps?
M. Boileau (Luc) : L'Omicron
actuellement est beaucoup plus transmissible que les virus SRAS COVID qu'on a
eus avant, particulièrement le Delta, là, qui était fréquent. Mais vraiment
plus transmissible. Alors, lorsqu'on est à proximité, qu'on respire fort, tout
ça, il y a plus de risque de transmission. On invite, bien sûr, les jeunes et
même les adultes, là, éventuellement, à porter un masque, idéalement un masque
de procédure comme celui-ci, qui est très efficace et qui réduit les risques de
transmission. Alors, bien sûr, s'il y a des activités très intenses qui sont
faites, bien, on comprend qu'on pourrait ne pas le porter, mais pour la
protection des enfants et des jeunes, et des adultes aussi, entre eux, c'est
important de porter le masque.
M. Bourassa (Simon) : Merci.
M. le premier ministre, comment vous entrevoyez la venue potentielle, là, de ce
convoi, entre autres, là, les camionneurs d'Ottawa? Il y a des gens de la
Côte-Nord aussi qui pourraient venir. Est-ce qu'on pourrait vous voir, par
exemple, essayer d'entrer en dialogue avec ces gens-là pour apaiser la grogne?
M. Legault : Bien,
écoutez, je pense que dans notre société, le droit de manifester, c'est un
droit important. Les Québécois, les citoyens, ils ont le droit de s'exprimer.
Évidemment, ça doit être fait dans le respect puis pas avec des symboles
haineux, là. Donc, évidemment, on espère que ça va se faire dans le respect.
Maintenant, pour ce qui est de rencontrer
des gens, moi, je suis toujours disponible pour rencontrer des gens qui sont de
bonne foi pour essayer de voir comment on peut les aider à répondre à leurs
questions, leurs inquiétudes.
Le Modérateur : Alain
Laforest, TVA.
M. Laforest (Alain) : Bonjour
à tous. M. le premier ministre, les sondages démontrent actuellement, là, qu'il
y a un décrochage au niveau des mesures sanitaires. Vous reculez sur la taxe
santé. Est-ce que vous croyez que ça va être suffisant pour apaiser cette
grogne-là qui est de plus en plus ambiante et de plus en plus forte?
M. Legault : Bien,
l'équilibre est de plus en plus difficile à trouver. C'est sûr qu'après deux
ans c'est plus difficile que dans le mois de mars 2020 quand on commençait à
faire face à cette pandémie. Il y a des gens qui sont tannés, puis c'est normal
après deux ans.
C'est un peu pour ça qu'on dit
aujourd'hui : Bien, on ne déposera pas le projet de loi sur la
contribution santé. Ce qu'on espère, c'est d'être capable d'annoncer d'autres
assouplissements dans les prochaines semaines, mais en même temps on ne peut
pas faire de miracles. Vous voyez comme moi la situation dans nos hôpitaux, on
ne peut pas prendre trop de risques. Il faut penser aux employés, il faut
penser à tous les Québécois qui attendent pour une chirurgie qui a été
reportée. Donc, les solutions miracles n'existent pas, là.
M. Laforest (Alain) : La
deuxième question va être pour le Dr Boileau, là. On sait qu'il y a
beaucoup d'immunité collective qui est en train de s'atteindre,
particulièrement à Montréal. Une des grandes préoccupations des employeurs, là,
concernant les dernières règles, c'est : Lorsque quelqu'un a été atteint
de la COVID, qu'il se retrouve encore en contact avec quelqu'un de la COVID, il
s'isole ou il ne s'isole pas?
M. Boileau (Luc) : Je
m'excuse...
M. Laforest (Alain) : Quelqu'un
qui a été atteint de la COVID et qui se retrouve en contact, dans une période
x, y, z, encore avec quelqu'un qui teste positif, est-ce que ces gens-là
doivent reprendre le processus d'isolement ou non?
M. Boileau (Luc) : Bien,
regardez, ce qu'on sait, c'est que lorsque quelqu'un fait la COVID, il va
développer une capacité immunitaire. Évidemment s'il s'en sort, là, il va
ressortir de ça avec une capacité immunitaire forte pour les autres expositions
qu'il aura au même virus, l'Omicron, pendant un certain nombre de semaines. Ce
n'est pas infini, ça, ça va durer un certain nombre de semaines. Donc, c'est
sûr que si on vient juste de faire la COVID, depuis quelques semaines à peine,
et qu'on en est appelé à être isolé, on peut ne pas être isolé. Donc, les
personnes qui ont été en contact — je m'excuse de la réponse, là — mais
quelqu'un qui aurait été en contact avec quelqu'un qui est en train de faire la
COVID et qui lui-même a eu la COVID il y a peu de temps, son besoin d'être
isolé est plutôt faible.
Le Modérateur : Hugo
Lavallée, Radio-Canada.
M. Lavallée (Hugo) : Oui.
Bonjour à tous. M. le premier ministre, j'aimerais revenir à la question qui
vous était posée tout à l'heure. On vous demandait si vous aviez manqué de
jugement. Est-ce que vous reconnaissez que c'était une erreur de votre part
d'évoquer ça?
M. Legault : Je pense
qu'à l'époque, il y a trois ou quatre semaines, on voulait évidemment mettre
des incitatifs pour que plus de gens se fassent vacciner. Depuis trois
semaines, bien, la grogne est montée au Québec, et donc il faut tenir compte de
ça. Puis c'est toujours un équilibre qui est fragile, ce n'est jamais noir ou
blanc. Les discussions qu'on a avec la Santé publique, qui est aussi préoccupée
de la santé mentale, bien, ça évolue. Puis l'équilibre, bien, il faut essayer
de le garder. Puis, bien, moi, ce que je souhaite aussi, c'est que dans les
prochaines semaines, on mette la cinquième vague derrière nous. Puis là il faut
penser à l'avenir, puis il faut penser à rassembler les Québécois, puis que le
10 % vivent avec le 90 %.
M. Lavallée (Hugo) : Vous
avez parlé de la vaccination tout à l'heure, puis vous avez tendu la main à
ceux qui n'ont toujours reçu aucune des doses de vaccin. Mais par contre
lorsqu'on regarde le nombre total de doses injectées, je pense qu'on était à
52 000 hier, on est loin de la capacité potentielle. Chez les
5-11 ans, ça stagne à 62 % pour une première dose, chez la population
générale, pour la troisième dose, ce n'est pas encore la moitié de l'ensemble
de la population. Est-ce qu'il y a des mesures précises pour les jeunes, les
5-11 ans, augmenter le taux de 62 %, augmenter la troisième dose de
façon générale?
M. Dubé : Peut-être,
Dr Boileau, voulez-vous commencer là-dessus? Puis je compléterai au
besoin.
M. Boileau (Luc) : C'est
clair que si la population bénéficie de la dose de rappel, on va être dans une
disposition bien meilleure, tout le monde, pour se confronter à l'Omicron qui
est là, et à l'Omicron qui peut changer aussi. Il y a le BA.2 qui est en
progression dans le monde. Alors, c'est certain qu'il va arriver au Québec et
qu'il va connaître aussi son expansion, et qu'il va juste être plus contagieux.
Donc, allons chercher la dose de rappel.
Il reste 2 millions de personnes,
d'adultes, comme ça a été mentionné, qui n'ont pas bénéficié de la dose de
rappel. C'est important, ça améliore leur propre situation, la situation des
autres, bien sûr, mais pour leur propre situation, ça change énormément la
capacité d'être confronté à ce virus-là. Et donc c'est important, vraiment
important, d'aller la chercher le plus vite possible, et pour ceux qui auront
fait la COVID récemment, on en parlait il y a quelques instants, de bien
vouloir déjà prendre leur rendez-vous pour le mois de février ou le mois de
mars, ou le mois d'avril. D'attendre huit semaines après leur infection,
c'est tout à fait correct, huit à 12 semaines, mais ils ont besoin de cette
dose de rappel là, donc les inviter à tout de suite prendre leur rendez-vous
pour bien inscrire ça dans leur cheminement, pour assurer que leur immunité va
être solide et capable d'être confrontée à l'Omicron ou son cousin, le BA.2.
Le Modérateur : Olivier
Bossé, Le Soleil.
M. Bossé (Olivier) :
Bonjour, M. Legault. Le convoi qui pourrait venir à Québec, est-ce que ça
vous inquiète? Puis est-ce que vous avez discuté avec la sécurité de
l'Assemblée nationale pour, par exemple, augmenter la sécurité?
M. Legault : Je pense
qu'il y a eu des discussions de mon cabinet avec les gens qui s'occupent de la
sécurité. Donc, de ce côté-là, c'est couvert.
Maintenant, est-ce que je suis inquiet?
Bien, écoutez, moi, j'espère que ça va se faire dans le respect. Oui, les gens,
au Québec, ont le droit de manifester, mais ça doit être fait dans le respect.
Puis je pense que les Québécois s'attendent à ce que ça soit fait dans le
respect.
M. Bossé (Olivier) :
M. Boileau, est-ce que le premier ministre, le ministre ou quelqu'un... du
gouvernement, pardon, a demandé votre opinion sur la contribution santé? Est-ce
que ça vous a été demandé?
M. Boileau (Luc) : Non.
D'abord, je ne suis pas sourd, là, j'en entends parler, mais personne ne m'a
demandé mon opinion sur cela ni pour l'arrivée ni pour ce qui vient d'être
annoncé.
Le Modérateur : Louis
Lacroix, Cogeco.
M. Lacroix (Louis) :
Bonjour, M. le premier ministre, M. le ministre Dubé, Dr Boileau. Vous
avez dit, M. Legault, à plusieurs reprises... En fait, on sent qu'il y a
un changement de ton, là, dans votre approche face aux non-vaccinés. Vous
dites : J'espère que la manifestation de ce... bien, en fait, qui s'en
vient, ça va se faire dans le respect. Moi, j'ai écouté... Vous avez peut-être
entendu Rambo Gauthier, aujourd'hui, là, qui va faire partie de cette
manifestation-là, c'est un des organisateurs, il s'en vient ici.
D'abord, est-ce que vous pensez qu'avec le
ton que lui utilise ça peut se faire dans le respect? Et est-ce que vous avez
reculé face à la menace de Rambo Gauthier et de sa gang?
M. Legault : Non, non,
pas du tout, là. Il n'y a aucun lien entre Rambo Gauthier puis ce que je vous
annonce aujourd'hui. Évidemment, quand une manifestation dégénère, c'est
plusieurs personnes, là, ce n'est pas juste une personne. Moi, je fais
confiance aux Québécois. Je pense que c'est important de garder ce droit de
manifester, mais c'est important de le faire dans le respect, et je m'attends à
ce que ça se fasse dans le respect.
M. Lacroix (Louis) :
Hier, le chef du Parti conservateur, M. Duhaime, a dit en conférence de
presse, et ça a été repris à peu près dans les mêmes termes, aujourd'hui, par
Paul St-Pierre Plamondon, qu'on ne peut pas faire payer un peuple en entier... (interruption)
...excusez-moi, pour 223 personnes qui sont aux soins intensifs. C'est ce
qu'a dit M. Duhaime, hier. M. St-Pierre Plamondon, ce matin, a dit que
ce n'était pas normal qu'on fasse payer l'ensemble d'un peuple parce qu'on a
trop de monde à l'hôpital. Comment vous réagissez quand vous entendez des
propos comme ceux-là?
M. Legault : Bien, dans
le cas du Parti conservateur du Québec, je ne suis pas surpris. Dans le cas du
Parti québécois, je suis surpris. De dire qu'on n'a pas le droit de mettre des
incitatifs pour que les gens se fassent vacciner puis éviter d'engorger nos
hôpitaux, ça me surprend, ce n'est pas le Parti québécois que je connais. Puis,
quand j'entends le Parti québécois puis même Québec solidaire dirent, tantôt,
que, selon eux, il y a trop de restrictions, bien, je trouve ça irresponsable.
Le Modérateur : Marc-André
Gagnon, Journal de Québec.
M. Gagnon (Marc-André) :
Bonjour. Bien, pour justement apaiser la grogne qui se fait de plus en plus
sentir, est-ce que les assouplissements, là, qui sont promis pour le
14 février... Est-ce qu'ils pourraient être devancés, je ne sais pas, moi,
par exemple, au 11 février? Parce que, là, on n'a toujours pas l'heure
juste, de nouvelles de possibles assouplissements pour ce qui est des
rassemblements privés, où on est limité, quand même, à quatre personnes, deux
bulles. La veille du 14, il y a un événement important, vous le savez, c'est le
Super Bowl, on voit les stades qui sont pleins à craquer. Donc est-ce qu'il y a
d'autres assouplissements qui pourraient venir plus tôt?
M. Legault : Bien,
écoutez, il n'y a rien d'exclu. Ce qu'on a fait, hier soir, c'est qu'on a
regardé, avec la Santé publique puis avec les experts des deux instituts, c'est
quoi, les projections qu'on a pour les deux prochaines semaines, puis on a
choisi d'être prudents. Bon. Est-ce que, la semaine prochaine, on pourra vous
dire qu'on pourrait aller un petit peu plus loin pour la journée du Super Bowl?
Ça a fait partie des discussions. M. Boileau est un amateur de football.
Mais, au-delà de ça, pour l'instant, c'est non. Mais on va reconsidérer tout ça
la semaine prochaine.
M. Gagnon (Marc-André) :
Dr Boileau, peut-être, là-dessus.
M. Boileau (Luc) : Pour
savoir pour quelle équipe je prends ou...
M. Gagnon (Marc-André) : Non,
non, non, ça, c'est... Non, mais sur les raisons qui motivent, là, pourquoi...
M. Boileau (Luc) : Bien,
en fait, on est toujours dans la même logique, c'est que l'Omicron est très
contagieux, on l'a dit plusieurs fois. Et éviter de progresser trop rapidement
va nous permettre, justement, de nous assurer de la solidification du système
de santé, qui est un bien-être collectif et que tout le monde est appelé à
l'utiliser une journée ou l'autre, ou leurs proches. Donc, il faut vraiment
protéger ça.
Puis, en ce moment, même si ça va mieux,
ça ne va pas encore bien. Alors, pour le Super Bowl, ou des activités qui
pourraient être annoncées, ou des mesures qui pourraient être prises avant, on
va continuer à regarder l'évolution du système de santé et aussi l'évolution de
la troisième dose. Si les gens vont la chercher, ça fait en sorte qu'on va
pouvoir aller juste plus vite et plus solidement vers une relâche complète des
mesures.
M. Gagnon (Marc-André) : ...pour
vous, Dr Boileau, là, concernant les sports. Ce que vous avez dit tout à
l'heure, ce n'est pas tout à fait clair pour moi, là. Donc, c'est possible
d'enlever son masque lorsqu'on fait un effort un peu plus intense. Qu'est-ce
que ça veut dire? Parlons de football, ou de hockey, ou de basketball, là,
c'est où qu'on trace la ligne? Soyez plus précis, s'il vous plaît.
M. Boileau (Luc) : Regardez,
il y a une question de jugement à l'intérieur de ça. Je pense que les gens
peuvent porter un masque, mais peuvent porter aussi leur jugement, et les
coachs, et les parents aussi. C'est certain qu'on recommande le port du masque
en tout temps à l'école, incluant aux activités parascolaires, et même au
niveau du secondaire, bien sûr, et aux activités civiles aussi qui se
produiront. Mais il est évident que, si on a très chaud, qu'on fait un sport
intense, qu'on est sur la glace, par exemple, on pourrait retirer le masque si
on se sent plus confortable à retirer le masque. Mais, quand on se retrouve sur
le banc, là, même si on est essoufflé, et puis qu'on est à côté des collègues
ou des amis, bien, ce serait mieux de pouvoir... ce ne serait pas juste mieux,
ce serait vraiment... Ce qu'il faut faire, c'est de continuer à porter son
masque le plus possible.
Le Modérateur : Tommy
Chouinard, LaPresse.
M. Chouinard (Tommy) : Oui,
bonjour. Tout d'abord, M. Dubé, vous avez déclaré, en janvier, là, le 6 au
le 7 janvier, que c'est clair, pour vous, que le passeport vaccinal va
passer à trois doses. Est-ce qu'on reporte cette décision, la mise en
application de cette mesure?
M. Dubé : M. Chouinard,
j'ai toujours dit, puis vous vous en rappellerez, qu'on ne pouvait pas mettre
de date, premièrement, parce qu'on ne sait pas quand est-ce que les gens vont
avoir eu l'occasion d'obtenir cette troisième dose-là. Alors donc, je pense
qu'il est vraiment trop tôt parce qu'il y a des limitations, les gens le
savent, le Dr Boileau en a parlé, il y a le fameux délai de huit semaines.
Alors donc, moi, pour le moment, je pense qu'il est encore trop tôt pour
regarder quelles seraient les nouvelles conditions du passeport vaccinal. Pour
le moment, c'est deux doses. Et, quand on aura eu toute l'information et que
les gens auront pu prendre leur troisième dose, bon, on pourra y revenir. Mais,
pour le moment, il n'y a pas de changement.
M. Chouinard (Tommy) : Bon,
vous dites que la population doit prendre les informations à ce sujet-là. Je
pense qu'il y en a plusieurs qui sont mêlés au sujet de ça, parce que les
personnes qui ont été infectées au cours des dernières semaines, donc qui ont
fait la maladie à cause du variant Omicron, les experts, là, ils ne s'entendent
pas du tout, là.
M. Dubé : Bien,
écoutez...
M. Chouinard (Tommy) : Là,
vous aviez... Je fais juste la genèse un instant, parce que vous avez dit, au
départ, début janvier : Dès la fin des symptômes, dès que possible, allez
vous faire vacciner. Ensuite, on revient, dans un communiqué émis le vendredi
après-midi, en disant : Pas dès que possible, finalement, respectez donc
le délai minimal que l'on dit, donc, de huit semaines. Et là, quand on...
De huit semaines, le délai idéal, mais le délai idéal réel, c'est trois mois.
Et, d'un autre côté, quand on regarde l'avis du CIQ, le CIQ qui est supposément
celui qui est chargé de vous conseiller dans le cadre de la campagne de
vaccination, dit : C'est mieux d'attendre le nouveau vaccin. Là, il faut
croire en qui exactement?
M. Dubé : Bien,
M. Chouinard, je suis vraiment content que vous laissiez cette question-là
parce que... Puis je vais passer la parole au Dr Boileau, mais, avant, je
vais vous dire pourquoi c'est important que ça soit lui qui réponde. Moi, il y
a une personne en qui on reçoit une opinion puis qui va impacter notre
jugement, c'est le directeur de la santé publique, qui, lui, le reçoit de
différents organismes. Ça, j'ai dit ça bien des fois, puis on va redire
toujours la même chose. Il y a un groupe qu'on écoute, c'est le
Dr Boileau. Mais, pour ça, je vais vous le laisser expliquer.
M. Boileau (Luc) : Bon,
bien, merci beaucoup de la confiance. Mais vous le savez bien, je ne peux pas
posséder toute la science, donc on va la chercher partout où il faut et en
particulier au CIQ, de sorte qu'on dit exactement la même chose. S'il y a
confusion dans le message, c'est bien involontaire, parce que le signal, c'est
le même : il faut profiter de la troisième dose et aller la chercher en
grand nombre le plus rapidement possible.
Bien sûr, pour les personnes qui ont eu un
épisode de COVID documenté, là, avec un test PCR dans les centres de dépistage
PCR, où est ce qu'on a des tests PCR, et qui l'ont fait, peuvent patienter un
huit à 12 semaines pour aller chercher leur dose, mais ils devraient
s'inscrire tout de suite pour pouvoir bien s'assurer qu'ils ont le rendez-vous
pour en bénéficier. Les autres qui ont eu une maladie apparentée à la COVID,
qui ont eu un test positif, qui ont vraiment eu un syndrome viral, là, qui est
apparenté à la COVID, peuvent attendre, eux aussi, huit à 12 semaines.
Mais dans le cas de doute, il ne faut pas hésiter d'aller chercher cette
troisième dose-là, d'abord parce qu'elle ne fait aucun effet secondaire ou de
risque pour les personnes qui auraient été infectées récemment sans qu'elles ne
le sachent. Parce qu'il y a, en passant, des gens qui l'ont fait et qui sont
asymptomatiques. Donc, allez chercher aussi la troisième dose de ce côté, et
c'est surtout pour s'assurer que notre immunité est à plein régime si on est
appelés à être confrontés au virus ou réappelés à être confrontés au virus.
M. Chouinard (Tommy) :
Le CIQ dit que c'est peu utile et, lui, suggère d'attendre le nouveau vaccin
étant celui pouvant protéger contre des variants comme Omicron.
M. Boileau (Luc) : La
présidente du CIQ, c'est la Dre Caroline Quach, qui est une experte de
très haute réputation, comme les membres aussi du CIQ. Et je lui ai parlé
plusieurs fois, on se parle régulièrement, et on est conscient
qu'éventuellement, il y aura un autre vaccin qui va arriver. Et on pensait
qu'il arriverait plus tôt, mais en toute vraisemblance, il n'arrivera pas.
Donc, entre un tien et deux tu l'auras, surtout si c'est : tu ne l'auras
pas, on est mieux d'y aller avec le un tien, qui est d'avoir la troisième dose,
actuellement. Et Dre Quach est tout à fait à l'aise avec l'idée qu'on
encourage la troisième dose pour tout le monde. Ceux qui ont fait la COVID et
que c'est documenté peuvent attendre huit à 12 semaines, mais s'inscrire
pour le bénéfice de cette dose de rappel, c'est le geste à poser actuellement.
M. Bergeron (Patrice) :
Maintenant, si vous me permettez, je vais poser ma question. LaPresse
canadienne, Patrice Bergeron. M. Dubé, vous, personnellement, avant même
qu'il y ait discussion là-dessus, est-ce que vous étiez favorable à la question
d'une contribution santé?
M. Dubé : Écoutez, je
pense que ça, c'est des discussions qu'on fait à l'interne dans nos groupes,
puis j'ai toujours, comme tous mes collègues, supporté les décisions qu'on a
prises. Alors, moi, je suis très à l'aise avec la décision qui a été annoncée
par le premier ministre aujourd'hui.
M. Bergeron (Patrice) :
Par ailleurs, il est souvent question de la capacité hospitalière du Québec.
Donc, dans votre futur plan santé, donc, il y aura vraisemblablement
l'augmentation, donc, de la capacité hospitalière. Ça devrait se chiffrer à
combien, selon vous, la capacité optimale hospitalière du Québec, là?
M. Legault ou M. Dubé, là.
M. Dubé : Bien, écoutez,
je suis très content que vous vous intéressiez au plan qu'on va déposer dans
quelques semaines. Je vous demanderais d'être patient puis on donnera toute
l'information sur ces questions-là lorsqu'on déposera le plan.
M. Bergeron (Patrice) :
Si on est moins patient, vous n'avez pas une idée de chiffre?
M. Dubé : Bien, écoutez,
je vous dirais que ça s'en vient, on travaille là-dessus. Je pense qu'on a
beaucoup appris de la pandémie, et je pense que les recommandations qu'on va
mettre dans le plan vont être très claires pour que plus jamais on ne se
retrouve dans la position qu'on est aujourd'hui.
Le Modérateur : Nous en
sommes maintenant à la période des questions en anglais. Nous allons commencer
avec M. Phil Authier, The Gazette
M. Authier (Philip)
:
Good day. Premier Legault, you have said a number of times
that you supported the expansion of Dawson College. I looked up the record, I
found three or four different statements where you said that : I support
the expansion of Dawson College. Can you tell us why today your government is
flipflopping on this?
M. Legault : Because we have too many projects. So, right now, there is a
limited capacity to build new infrastructures. We have many projects in other
colleges. We have to remember that only 50% of students at Dawson are
Anglophones. So, I think that if we have to choose a priority, it's better to
expand French colleges before adding capacity to Dawson.
M. Authier (Philip)
: Some people are saying that that amounts to changing your mind and
breaking your word. Last Wednesday, the Cabinet named a new assistant deputy
minister for the English education system, and the person that was chosen has
no experience, Mme Blais has no experience in the education field. And the
English community felt that it was not consulted about the choice of this
person who replaces the Anglophone deputy minister that was there before. What
is the message that you are sending to the English-speaking community with all
of these moves?
M. Legault : First, I want to say very clearly, that nomination of this Minister
has nothing to do with the decision of the expansion of Dawson. You have to
remember, it was a close to $200 million project, so it was a very huge
project. And the decision was taken by the Minister and myself, that's it.
M.
Lavallée (Hugo) : Pouvez-vous répéter en français...
M. Legault : Oui. Bien,
écoutez, la raison pourquoi on a choisi de retarder le projet d'agrandissement
de Dawson, c'est parce qu'il y a beaucoup de projets dans des cégeps
francophones. D'abord, c'est important de rappeler qu'à Dawson il y a seulement
50 % des étudiants qui sont des anglophones. Et on pense qu'actuellement,
quand on choisit les priorités, c'est préférable de, d'abord, procéder à
l'expansion des cégeps francophones.
Le Modérateur
: Raquel
Fletcher, Global.
Mme Fletcher (Raquel) : Good afternoon, Premier, Minister, Doctor. Today is the first day
of the winter session, it's the first day of the hearings for Bill 11.
Obviously, we all agreed that the top priority is rebuilding the health care
system. And yet, the family doctors, on their very first day... You have this
mandate to rebuild this health system that has been devastated. On the very
first day of the session, the family doctors rip into you. And I'm not
exaggerating, what the president of the federation said was tough, and we can
see you gritting your teeth when you said : I'm not going to respond to
some of these things because I want to have a cooperative tone. But how can we
interpret what's going on? They said your bill was no good, and you should
throw it away and start over.
M. Dubé : First, I'm not... What is the expression : grinching my teeth?
What's the...
Mme Fletcher (Raquel) : Gritting.
M. Dubé : OK. Thank you, I'm learning that. No, don't worry for my teeth. I
think that the changes that we want to do to the health system, for sure, are
huge. And each participant in the health system will need to take a part on
themselves to make those changes. And the reason, I think, it's important to
have a collaborative view is that the importance of those changes will not
happen without that collaboration.
And I said clearly to the
doctors... And I think, just this morning, we had the chance to hear about the
perception of p.l. 11, and I've been reassuring the four groups that came
this morning to say : Yes, there is perception, but there is reality. What
are we trying to do? We are trying to provide each Quebeckers with a doctor, either through the GMF system or either through an
appointment system.
So, I think that the
resistance to change, as we describe it, is normal because of the importance of
those changes. And I would suggest that Quebeckers will follow the next three days, because, yes, we have probably
most of the arguments against the... Which is normal, at the beginning, and
that's the reason we go about it. But I think, you'll see, in the coming days,
people, as for the group in Rimouski, in Rivière-du-Loup,
that have proven that there is another way of looking at it, and it's working.
So, I think that it's a
bit premature to have the score on the bulletin. I think we'll do the process.
I think it's important to hear both sides of the stories, to hear the doctors,
but also to hear the patients of what they expect with this new thing... the
new measures that we want to do in the health system. And I think that I'm
willing to protect my teeth.
Mme Fletcher
(Raquel) :Great, good
to know. Did you want to add anything, Premier? No. OK.
My second question is
about... Your government has been accused of modifying or making decisions as
to what industry or what businesses are allowed to reopen, based on public
polls or based on what we are seeing in the media. You have obviously denied
this and said you're not governing based on public polls. But if that's the
case, how do we interpret which things you're allowing to reopen when you
refuse to give us your criteria? Do you understand?
M. Legault : I have one criterion : I follow the recommendation of Dr.
Boileau. So, we may discuss the recommendation, like we did last night, but at
the end of the day, and I was clear with Dr. Boileau right at the beginning of
the discussion : Whatever I'm asking for, at the end of the day, I will
follow your recommendation. So, this is my criteria since 23 months.
Mme Fletcher
(Raquel) : Yes, I understand. So, Dr. Boileau,
can you just, maybe, give us some context? Bar owners, for instance, really
want to reopen. Why are they not being allowed to reopen?
M. Boileau
(Luc) : The way we look at this is to make
sure that… First of all, we're obviously considering that the Omicron is really
contagious as much more than Delta was. So, right now, we're looking at phases — I'm sorry — of releasing the measures of
deconfinement — I
don't know if I'm saying that the right way in English — but it's to make sure that it will not induce automatically a really
high rate of contacts and at-risk contacts. So, this is why those measures that
have been taken so far are in relation with kind of a possibility of keeping
those contacts lower than they were before, and with less severe risk of being
contagious.
So, in bars, we have a
lot of experience with those places, and unfortunately they have been seen as…
and obviously it has been
studied a lot, and research clearly said that those are places where the risks
of transmission of the virus are very high. So, that's why it's not right now,
but it will certainly happen in a near future. Let's hope that everyone will
take benefit of the third doses, and then we can really… those measures more
rapidly.
Le Modérateur
: Cathy Senay.
Mme Senay
(Cathy) : Good afternoon. Mr. Legault, you
announced the health tax for the unvaccinated hours after the resignation of
Dr. Arruda, and now you're backtracking. A few hours, the Angus Reid poll comes
with results that Quebeckers are
fed up with public health measures, and we have convoys of truck drivers
coming. And you're asking Quebeckers to trust your judgement today, and trust you?
M. Legault : «Bon». First, the decision regarding the health care contribution
has nothing to do with Dr. Arruda. That's the first point. Second point, I
started discussion with different people last week about the health
contribution, about the possibility of not tabling the bill, because we see,
since few days, maybe even few weeks, that the situation, first, mental health,
second, some people are very nervous, stressed about the situation, and I think
it's about time that we put all Quebeckers together. I don't like to see, like we saw last weekend and last
week, some people against other people. I don't like that. I think, yes, I have
to make sure that I protect the health of Quebeckers, but I have also to protect the peace in our society.
Mme Senay
(Cathy) : So, you're backtracking with the
health tax because you fear losing control?
M. Legault : That's not what I would say.
Mme Senay
(Cathy) : The climate, the social climate?
M. Legault : What I would like to see is, you know, when you look at the history
of the Québec people, and we
saw that even at the start of the pandemic, we were the place in the world
where people follow the most the rules. In Québec. When came their time, our people was one of the places in the
world where they accepted the most the vaccination. Why is that? Because
solidarity is part of our values in Québec, and I want to protect that. And I was seeing, since few days,
maybe a week, that… I don't like to see the Quebeckers divided like we're seeing since about a week.
Le Modérateur
:
Andrew Brennan, CTV.
M. Brennan
(Andrew) : Well, just following on that, Mr.
Premier, we've had that same level or apparent level of disconnect,
unhappiness, mental health challenges, anger, anguish from a lot of people,
whether the amount of the population has grown or not. It was there on January 10th,
when you first announced the tax on the unvaccinated as a potential. It was
there when we started talking, going back in December, about how many people we
could have for Christmas or not. And it was there a year ago, it was there
23 months ago. When we first started, it was two weeks, and then not two
weeks. Flattening the curve became something different.
So, what really has
changed if it's not a question of it being more unpopular now and therefore a
question of creating bridges, as you say? What actually is driving the change
in tone today?
M. Legault : There are many things. First, we have to balance physic health and
mental health, alright? It's a very fragile balance between the two objectives.
Since January the 10, there was a decrease in the number of hospitalisations,
there was an increase in the vaccination. And I saw, and it's tough to prove
that, but I saw that, in the last week or so, there's an increase in the
reaction of people. They are angry more than ever. So, what I'm trying to do is
to balance between physic health and mental health. And it's not easy, and
there's an evolution.
M. Brennan
(Andrew) : Just as a second response to how
we're seeing «les assouplissements», the relaxing of measures now, and just in
follow-up to what all three of you have actually sort of mentioned already, why
are we seeing things relaxing as they are? If it's a question of science...
Some studies do suggest, whether you're eating or drinking inside, if you're
inside and your mask is off, that is a lot more dangerous than being outside
doing sport. So, why have we been doing things, in this current context, in
this order?
M. Boileau
(Luc) : Well, the measures that we've been
taking were based on different measures that were taken inside our own context
and on an international basis.
When you say sports
outside, I don't think that we object to any sport outside so far, because it's
outside. Of course, with this virus, it will be better for anyone to wear a
mask even tough they are outside, and particularly if they are close to another
person, because it still can be contagious.
But the way we progress
is related to the psychological well-being of the population and of many
groups, but also the risk of contagiosity in different contexts. So, this is
why some of the measures were more likely to be released before others, because
of those situations of contact that were more, I would say, at risk to be
involved, like in a bar compare to being at home with a friend or family.
Le
Modérateur : C'est ce qui met fin à cette conférence de presse. Et je
tiens à vous remercier pour votre collaboration et votre concision.
(Fin de la séance à 13 h 53)