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Point de presse de M. Sylvain Roy, député de Bonaventure

Version finale

Le jeudi 10 février 2022, 13 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Douze heures cinquante-neuf minutes)

Le Modérateur : Aujourd'hui, le député de Bonaventure, Sylvain Roy, accompagné d'Annie Coulombe, de la fédération des OBNL d'habitation, de Brigitte Fournier, copropriétaire des Résidences Ste-Hénédine, ainsi que de Stéphane Lacroix, directeur des communications et affaires publiques des Teamsters Québec. Le point de presse débutera par une déclaration du député de Bonaventure. Suivront les interventions des invités. Nous prendrons ensuite vos questions. Donc, M. Roy, la parole est à vous.

M. Roy : Merci, Carl. Donc, merci aux invités de s'être déplacés, c'est vraiment apprécié. Bon, on va parler d'un enjeu qui est extrêmement important pour la nation québécoise, c'est celui du sort de nos aînés. En 2050, on prévoit qu'il va y avoir 200 000 personnes en perte d'autonomie, au Québec, qui devront être placées en institution. Et là il faut arrêter de se cacher la tête dans le sable et de n'avoir que des visées électoralistes qui ont une espérance de vie de quatre ans. Actuellement, au Québec, il manque 10 000 places pour les aînés. On parle de 3 828 places en attente pour des CHSLD. On parle d'environ 3 200 personnes en attente d'une place en RI. Et les effets du vieillissement font en sorte qu'il y a 3 000 personnes qui se rajoutent à toutes les années dans le bassin d'individus qui ont besoin de soutien puis d'être hébergées.

Ce que la CAQ nous propose, c'est 2 600 places dans des maisons pour aînés, sur quatre ans, à 1 million la porte. C'est beaucoup d'argent. Et ça veut dire quoi? Ça veut dire 750 places disponibles par année. Si on enlève le déficit d'à peu près 7 000 places, actuellement, au Québec, puis qu'on calcule que nous avons 3 000 nouveaux besoins annuels, on a un déficit constant de 2 250 places. Ce sont des chiffres, mais ça nous donne une idée de la problématique.

Le ministre nous a même dit, tout à l'heure, en période de questions, qu'on a 400 RPA qui ont fermé au Québec dans les dernières années. C'est beaucoup de personnes âgées qui ont été délocalisées, déplacées ailleurs. Donc, moi, en point de presse... pas en point de presse, mais en période de questions, j'ai demandé au ministre : Est-ce que vous allez soutenir les petites RPA pour qu'ils puissent offrir des services de qualité aux citoyens du Québec, aux personnes âgées en perte d'autonomie? Il m'a répondu : Oui, oui, on le fait déjà, on a investi 160 millions. Mais 160 millions, si je regarde ce que ça représente comme dépenses pour des maisons des aînés, c'est 160 portes et c'est insuffisant.

Donc, nous demandons au gouvernement de prendre au sérieux la démographie, au Québec, c'est-à-dire l'augmentation très significative de personnes âgées et les conditions inexistantes de celles qui existent déjà, et de prendre au sérieux aussi toutes les RI et les RPA, au Québec, qui se démènent pour offrir des services de qualité aux personnes âgées. Et ce n'est pas avec 160 millions qu'on va résoudre la problématique. Ce qu'on veut, c'est offrir des soins de qualité et des salaires de qualité.

Donc, je vais maintenant céder la parole à une intervenante, à Mme Brigitte Fournier, qui va venir vous expliquer sa situation. À vous, madame.

Mme Fournier (Brigitte) : Merci, M. le député. Difficile de comprendre le désintérêt de l'État envers les petites RPA issues de nos régions. On n'est pas des bureaucrates, notre mission, c'est de prendre soin de nos résidents. Environ la moitié des petites RPA ont fermé leurs portes, depuis 10 ans, souvent faute de soutien. L'État a choisi de nous ignorer et construit des maisons à 1 million la porte, avec un budget de fonctionnement annuel d'environ 100 000 $ par résident. Si rien n'est fait avec nos taxes et nos impôts, vous allez finir par nous fermer et déraciner nos aînés de leur milieu, et ce, à grands frais. Quand cesserez-vous d'offrir des programmes bureaucratiques plutôt que d'offrir de l'aide directe aux petites RPA? Peut-être que, sans le savoir, vous ne pesez pas l'ampleur de tout ce que vous nous demandez avant de prendre soin des gens que nous aimons.

Le Modérateur : Donc, maintenant, Annie Coulombe, de la fédération des OBNL d'habitation.

Mme Coulombe (Annie) : Merci. Alors, notre fédération regroupe plus de 170 OBNL en habitation, dont environ une cinquantaine de RPA dans les régions de la Capitale-Nationale et de Chaudière-Appalaches. Le sous-financement chronique a pour effet, sur nos membres, de fragiliser l'offre de services dans les régions en mettant en danger leur mission d'accueillir, mais surtout de maintenir les aînés dans un milieu de vie adapté à leurs revenus, mais surtout dans leur communauté. Le manque de main-d'oeuvre et la forte compétition salariale vécue avec, entre autres, le milieu institutionnel, la hausse fulgurante du coût de la vie, la hausse fulgurante des assurances sont des obstacles majeurs à l'épanouissement et la pérennité d'un important parc de logements pour aînés adapté à la réalité des plus petites communautés. Remettons l'humain au centre de nos préoccupations. Merci.

Le Modérateur : Donc, maintenant, la parole à Stéphane Lacroix, directeur des communications et affaires publiques des Teamsters Québec.

M. Lacroix (Stéphane) : M. Legault, l'argent que vous voulez mettre dans les maisons des aînés, c'est de l'argent pitché par les fenêtres. Ce que les aînés ont besoin, au Québec, en 2022 et dans les années subséquentes, c'est de l'argent mis dans les petits établissements et dans les moyens établissements partout à travers le Québec. Pourquoi il faut mettre cet argent-là? Pour plusieurs raisons très simples. Premièrement, rehausser les normes, la qualité des soins. Ça, c'est la première des choses. Deuxième des choses, il faut rendre la profession attrayante, c'est-à-dire tous les corps de métier, dans ce secteur d'activité là, doivent être payés convenablement, au même niveau qu'au public, de sorte que les travailleurs et travailleuses aient envie d'aller travailler dans ce secteur d'activité là. Alors, il faut aider les petits établissements et les moyens établissements partout à travers le Québec. Autrement, ce qui va arriver, c'est que, dans les prochaines décennies, on va se retrouver avec plein de personnes âgées, plein d'aînés qui vont se retrouver sans soin adéquat ou dans des établissements qui ne répondront pas à leurs besoins, avec des travailleurs et des travailleuses de moins en moins nombreux. Alors, c'est le message que le syndicat des Teamsters a à transmettre, aujourd'hui, au gouvernement Legault. Et on estime très important d'aller dans cette direction-là. On appuie le député Roy, de Bonaventure, dans cette initiative-là.

M. Roy : Bon, écoutez, en conclusion, bien, on commence le combat, on commence le débat. Puis j'ose espérer que le gouvernement va comprendre le bon sens et soutenir de manière importante les besoins des petites résidences et moyennes résidences pour aînés au Québec. Voilà, merci beaucoup.

(Fin à 13 h 7)

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