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Point de presse de Mme Dominique Anglade, cheffe de l’opposition officielle, et Mme Lise Thériault, porte-parole de l’opposition officielle pour la protection des consommateurs

Version finale

Le mercredi 16 février 2022, 8 h 40

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Huit heures cinquante et une minutes)

Mme Anglade : Alors, bonjour. Bonjour à tous. Et merci, Lise, d'être avec moi ce matin. Hier, j'ai mis François Legault au défi de lever l'urgence sanitaire au Québec. Il a présenté des explications qui ne tiennent absolument pas la route. Aujourd'hui, ça va être la 100e fois que le Conseil des ministres va renouveler l'état d'urgence sanitaire. Dans quel but? Dans le but de continuer à gouverner seul, de faire en sorte que François Legault continue de gouverner seul. Ce n'est pas acceptable. Ce n'est pas acceptable. Ce n'est pas ce qui se fait en Ontario, ce n'est pas ce qui se fait en Colombie-Britannique, ce n'est pas ce qu'on voit en France, ce n'est pas ce qu'on voit en Grande-Bretagne. Cette manière de gouverner seul doit cesser parce qu'on doit déconfiner la démocratie.

Sur un autre point, hier, j'ai vu des chefs de formation politique venir ici s'essuyer les pieds sur le Parti libéral du Québec. Je veux être très claire, jamais je ne vais accepter ce genre de comportement de la part de gens qui aspirent à gouverner le Québec. Des premiers ministres, dans l'histoire, nous en avons eu plusieurs, et je pense qu'on est tous capables de reconnaître la contribution de chacun, peu importe leur formation politique, peu importe leur couleur politique. Et je pense que c'est de notre responsabilité à tous de pouvoir le reconnaître.

Merci. Je vais maintenant prendre vos questions.

M. Laforest (Alain) : Mme Anglade, comment vous considérez la montée d'Éric Duhaime, là, qui s'en vient très près de vous, actuellement, hein, qui vous dépasse comme meilleur premier ministre? Comment vous expliquez ça? Est-ce que vous n'êtes pas capable de canaliser la grogne concernant les mesures sanitaires, concernant la pandémie?

Mme Anglade : Bien, je vous dirais, d'abord et avant tout, qu'on constate qu'il y a des tensions, des tensions sociales, aujourd'hui, au Québec, un mécontentement. Ce mécontentement-là est alimenté par le fait que le gouvernement, clairement, fait face à plusieurs contradictions, n'est pas clair, amène de la confusion. Puis c'est cette grogne-là puis ce mécontentement-là que l'on sent. Maintenant, si vous me parlez de sondage en tant que tel, vous savez très bien que le vrai sondage, bien, ce sera le 3 octobre.

Mme Lajoie (Geneviève) : Mais donc le gouvernement, il fait en sorte que, d'une certaine façon, le Parti conservateur a le vent dans les voiles.

Mme Anglade : Bien, je pense que ce que l'on voit s'exprimer de manière générale, puis, comme je vous dis, je le vois dans les rues, je le vois dans les... tu vas à la pharmacie, tu le sens, je le vois, comme mère de famille, avec mes enfants, je sens qu'il y a des tensions qui sont beaucoup plus présentes qu'elles étaient auparavant, puis tout le monde me le dit, vous le vivez, également. Et ça, c'est alimenté, évidemment, par ce que fait le gouvernement, parce que les gens ont de la difficulté à comprendre les décisions du gouvernement. Un exemple de ça : l'état d'urgence sanitaire. Comment se fait-il qu'aujourd'hui, au Québec, on soit encore en état d'urgence sanitaire avec des décrets qui sont renouvelés pour la 100e fois aujourd'hui, déjà?

M. Laforest (Alain) : ...le danger pour la démocratie, pour votre parti politique, cette montée de la droite sur un sujet de tension? Est-ce qu'Éric Duhaime a une équipe assez solide pour venir soit devenir l'opposition officielle, éventuellement, former le gouvernement, là? Il ne peut plus être le négligé, là.

Mme Anglade : Je pense que les tensions sociales qui existent, le danger qui est associé à ça, c'est toute la question de la division. François Legault a joué sur une politique de la division, et, au contraire, ce que l'on doit faire, c'est se rassembler, c'est être à l'écoute des gens, sentir qu'on comprend pourquoi ils sont rendus là et prendre des décisions qui s'imposent. Alors moi, ce qui m'inquiète, c'est cette politique de division là qui alimente ça. Et je vous dirais que la réponse à ça, ça doit être la capacité de se rassembler.

M. Lavallée (Hugo) : Est-ce que le Parti libéral devrait revoir sa stratégie? Parce que, jusqu'ici, vous avez demandé une enquête publique, vous avez réclamé la vaccination obligatoire. Ce genre d'éléments là, ça ne semble pas avoir de prise, dans l'opinion publique, qui semble, au contraire, vouloir moins de mesures sanitaires. Donc, est-ce qu'il n'y a pas lieu pour vous de revoir votre stratégie?

Mme Anglade : Je pense qu'on est à la bonne place lorsqu'on questionne le gouvernement. On est à la bonne place lorsqu'on dit au gouvernement : Si vous déconfinez, vous devez avoir un véritable plan de match. On est à la bonne place lorsqu'on dit au gouvernement : Vous envoyez des messages contradictoires : taxe pour les antivax, finalement, vous l'enlevez; passeport vaccinal, confusion totale, la semaine dernière, vous nous disiez : Il est là pour rester, cette semaine, vous l'enlevez. Donc, tous ces allers-retours, toutes ces contradictions. On a besoin de questionner le gouvernement, puis je pense, au contraire, qu'on est à la bonne place.

M. Laforest (Alain) : Mais, ça ne pogne pas. Ça ne se répercute pas dans vos intentions de vote.

Mme Anglade : Encore une fois, je pense que le véritable sondage, c'est le 3 octobre.

M. Lecavalier (Charles) : Mais, Mme Anglade, il semble que le plan d'électrification des transports du gouvernement Legault, là, il ne livre pas la marchandise pour arriver aux cibles de 2030. Qu'est-ce que le Parti libéral ferait? Est-ce que vous seriez prête à envisager, par exemple, de taxer l'achat de véhicules énergivores? Est-ce que vous seriez prête à aller là?

Mme Anglade : La première chose que je vous dirais, c'est que, clairement, le gouvernement de la CAQ ne va pas atteindre ses objectifs parce qu'ils n'ont pas comme préoccupation l'enjeu de la lutte aux changements climatiques. Au XXIe siècle, quand on parle de progrès, on parle de lutte aux changements climatiques, et c'est exactement ce que l'on a proposé avec le projet ÉCO, où on dit : On veut nationaliser l'hydrogène, on veut s'assurer qu'il y ait des véritables plans d'économie d'énergie pour tous. Ça, c'est un projet de société. La CAQ n'est pas du tout là, puis c'est ce qui fait qu'ils sont incapables d'atteindre les objectifs qu'ils se sont donnés.

M. Lecavalier (Charles) : Mais dans le secteur des transports, particulièrement dans le secteur des véhicules légers, comment on fait pour diminuer les émissions de GES? Est-ce que vous seriez prête à taxer des véhicules plus énergivores?

Mme Anglade : Il y a différentes choses qui vont être considérées, dans la plateforme qu'on va présenter, puis on sera prêts à l'annoncer à ce moment-là, mais c'est clair qu'il faut qu'il y ait des incitatifs. Il faut des incitatifs notamment pour toute la question de l'économie d'énergie, également. Ça, c'est un élément qui va être fondamental. Mais encore une fois, c'est pour ça qu'on a proposé ÉCO, qui vient répondre à ça. L'écologie et l'économie doivent faire un, et cette lutte aux changements climatiques va être fondamentale.

Mme Lajoie (Geneviève) : Le ministère de la Famille tolère un couple de présumés fraudeurs à la tête d'une garderie depuis 10 ans. Je voudrais vous entendre là-dessus, parce qu'avant les caquistes c'étaient les libéraux qui étaient au pouvoir, là.

Mme Anglade : Bien, le ministre de la Famille a vraiment perdu le contrôle par rapport à son ministère. On l'a vu, il y a deux semaines, c'étaient les Hells, aujourd'hui, ce sont des fraudeurs. Il y a vraiment... Il doit vraiment prendre contrôle sur son ministère. C'est la première chose que je vous dirais.     La seconde chose que je vous dirais, par contre, c'est qu'ils ont eu une obsession des maternelles 4 ans. Ils n'ont pas livré la marchandise sur les garderies. Ils n'ont pas réussi à créer un nombre suffisant de garderies, on ne parle même pas de 3 000 pour le mandat au complet de la CAQ. Et il y a énormément de personnes qui sont laissées pour compte. Quand on pense à Ma place au travail, qui sont des milliers de femmes qui veulent retourner sur le marché du travail qui ne sont pas capables de retourner sur le marché du travail parce que le gouvernement n'est pas à l'écoute, ça, ce sont des enjeux essentiels auxquels le gouvernement devrait s'attaquer et auxquels il ne s'attaque pas du tout.

Mme Plante (Caroline) : Est-ce que c'est une bonne chose que Marguerite Blais revienne en poste aujourd'hui?

Mme Anglade : Je pense qu'elle a des réponses à fournir à la population, notamment sur la question des CHSLD. C'est quand même inconcevable, ce qui s'est passé. Qu'on ait privé des personnes en CHSLD de pouvoir voir leurs proches une dernière fois, alors que c'était ce qui avait été mis de l'avant par le ministère de la Santé, moi, je trouve ça épouvantable. Je fais juste penser à une mère qui aurait élevé ses quatre enfants puis qui est décédée seule parce qu'elle n'a pas été capable de voir sa fille ou son fils avant de mourir, je trouve ça épouvantable. Puis, elle a véritablement des comptes à rendre.

Mme Plante (Caroline) : Est-ce que vous pensez que son retour va changer des choses?

Mme Anglade : Non, je ne pense pas que son retour va changer des choses. Par contre, j'aimerais qu'elle réponde aux questions.

Mme Lajoie (Geneviève) : Mme Anglade, sur Jean Charest, je comprends, là, vos critiques vis-à-vis des partis d'opposition, mais n'est-ce pas vous-même qui, voilà 10 ans, disait qu'il y avait des odeurs de corruption au Parti libéral?

Mme Anglade : Moi, j'aimerais rappeler la chose suivante, premièrement, là, je vais vous dire une chose : J'ai une équipe qui se lève le matin, tous les jours, pour soutenir les citoyens qui les ont élus. Et jamais, jamais je ne vois autre chose que de l'intégrité de la part de mon équipe. Ça, c'est le caucus, mais c'est également l'aile parlementaire, ce sont également les militants. Et je vais le réitérer ici, jamais je ne vais accepter qu'un chef de parti vienne s'essuyer les pieds sur l'intégrité de ma formation politique.    Depuis 2012, vous le savez, comme moi, le DGEQ avait demandé des remboursements à toutes les formations politiques, et toutes les formations politiques ont suivi. Ensuite, il y a eu un changement de la loi par rapport au financement des partis politiques. Alors, je pense que, dix ans plus tard, on est ailleurs. Et, encore une fois, je ne tolérerai pas entendre les partis politiques, des chefs de parti qui aspirent à gouverner le Québec, tenir ce genre de propos. Je ne sais pas si...

M. Laforest (Alain) : ...est-ce que vous avez parlé à Jean Charest hier?

Mme Anglade : Non, je n'ai pas parlé avec M. Charest hier.

M. Laforest (Alain) : Est-ce que, Mme Thériault, vous avez parlé à Jean Charest hier?

Mme Thériault : Oui.

M. Laforest (Alain) : Pouvez-vous venir nous le dire? Avez-vous parlé à Jean Charest, hier, Mme Thériault?

Mme Thériault : Oui, j'ai parlé à monsieur...

M. Laforest (Alain) : Quelle était la teneur de la conversation?

Mme Thériault : La teneur de la conversation a été sur le fait que les propos qui sont tenus par les chefs de partis sont totalement inacceptables. Que Paul St-Pierre Plamondon se permette de faire la leçon, alors que, dans sa propre formation politique, là, je vous rappellerai que le député des Îles-de-la-Madeleine, il a été reconnu, par la Commission des affaires municipales, inapte à assumer une charge publique... Pourtant, c'est le chef parlementaire en Chambre aujourd'hui. Lui, il a été reconnu de quelque chose.

Ça fait 10 ans que la commission Charbonneau a fait son travail. Il n'y a aucune accusation qui est sortie. Il y en a eu au niveau du municipal, oui. Le commissaire Lachance, là, il a dit clairement qu'il n'y en avait pas, de lien avec le provincial. Il y en a avec le municipal, oui, mais le provincial, il n'y en a pas.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : ...de se lancer?

Mme Thériault : Pardon?

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Lui avez-vous recommandé de se lancer?

Mme Thériault : M. Charest va faire ce qu'il veut bien faire. Je suis une ancienne ministre de M. Charest. Je ne suis pas corrompue, mes collègues ne sont pas corrompus, et nous n'accepterons pas de se faire traiter de corrompus.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Mais en tant que doyenne, comme vous dites, là, vous avez de l'expérience en politique, est-ce que vous, vous lui avez recommandé de le faire, le saut?

Mme Thériault : Si M. Charest, il a le goût de servir les citoyens, il va y aller.

M. Lecavalier (Charles) : Vous parlez des chefs de partis, là, mais hier le ministre de la Justice, en Chambre, a quand même dit que le Parti libéral a échangé des permis de garderie contre des dons politiques.

Mme Thériault : Le ministre de la Justice, là, il se met les deux mains, lui, dans l'administration de la justice puis il a été reconnu coupable d'un geste illégal dernièrement en cour, ça fait que je pense qu'il est très mal placé pour pouvoir parler du Parti libéral du Québec. Puis honnêtement, là, Éric Caire, là, lui, là, il a embelli son C.V. dans sa course à la chefferie. Il est qui, lui, pour parler? Il devrait regarder ce qui se passe dans son ministère, parce qu'aux articles que j'ai lus la semaine passée, là, ça ne va pas très bien non plus. Puis, avant de parler de nous, il devrait dénoncer ses collègues qui ont eu des gros doutes, des gros manquements au niveau de l'intégrité, dont M. Fitzgibbon. Ça fait qu'honnêtement, là, pour les leçons, là, on repassera, O.K.?

M. Laforest (Alain) : Êtes-vous fâchée, Mme Thériault, là?

Mme Thériault : Ah! M. Laforest, ce qui me désole, là, c'est que 99 % des politiciens sont ici pour la bonne raison, ils sont ici pour servir les Québécois, ils sont ici pour faire des changements. Moi, là, comme ministre, là, quand j'étais responsable de la Régie du bâtiment, tous les reportages qu'il y a eu, souvenez-vous, les locations de permis, les gars qui avaient importé de la drogue, qui avaient des permis de la Régie du bâtiment… On a changé les lois. C'était ma responsabilité, comme ministre, l'abolition du placement syndical aussi. M. Charest m'a appuyée tout au long de son... le ménage, il a voulu le faire. Puis, quand il a eu des recommandations de la commission Charbonneau, on a été la première formation politique, même quand on était dans l'opposition, à appuyer tous les changements pour changer.

Quand tu ne sais pas qu'il y a quelque chose de cassé, là, tu ne peux pas le changer, mais, quand tu sais qu'il y a quelque chose qui ne va pas, comme politicien, comme ministre, c'est notre responsabilité de changer les choses. Et, quand on dit qu'on se drape dans la démocratie puis au sens le plus pur, bien, les chefs de formations politiques puis les politiciens qui passent des commentaires auraient intérêt à se regarder avant de lancer des pierres.

M. Laforest (Alain) : J'aimerais ça vous entendre sur Éric Duhaime, Mme Thériault. Vous en pensez quoi, vous?

Mme Thériault : Honnêtement, j'aurais tendance à vous dire qu'une hirondelle ne fait pas le printemps puis que l'attrait du nouveau, bien, ça peut être intéressant, mais qu'en bout de ligne quand on va arriver pour voter, bien, il va devoir présenter une équipe solide, il va devoir présenter un plan qui a quelque chose. Les gens ne votent pas juste sur l'instant du moment, ils vont voter pour le futur. Ça fait que j'ai bien hâte de voir ce qu'il va nous proposer. Puis, savez-vous quoi? C'est la population qui va juger. Puis moi, je pense qu'on a une excellente cheffe et je pense qu'on aurait également un excellent projet de société, dont ÉCO, à présenter. Puis ça, les gens sauront juger en temps opportun.

Mme Lajoie (Geneviève) : Mais, Mme Thériault, est-ce que… votre conversation avec M. Charest, hier, est-ce que ça explique votre sortie d'aujourd'hui contre les chefs de l'opposition?

Mme Thériault : J'ai fait ma sortie hier. J'étais enragée, quand j'ai pris connaissance des propos, et je trouve ça injuste. Moi, là, j'ai posé des questions très dures à Mme Marois, souvenez-vous, quand Mme Marois, là, était première ministre, j'ai posé des questions très dures au niveau de l'éthique puis de l'intégrité. Mais, savez-vous quoi? Tous les premiers ministres du Québec, tous les premiers ministres du Québec ont fait de grandes choses pour le Québec. Jamais vous ne m'avez entendu parler contre Mme Marois, jamais, jamais. Jamais vous ne m'entendrez parler contre les anciens premiers ministres. Et j'ai eu l'occasion de côtoyer quatre anciens premiers ministres, de travailler de très près avec deux premiers ministres, puis présentement je regarde François Legault aller comme premier ministre.

Ça fait qu'évidemment, oui, moi, j'ai du recul de 20 ans. Moi, je me souviens, voilà 10 ans, la crise étudiante. Savez-vous, Gabriel Nadeau-Dubois qui dit ce qu'il dit hier… Je trouve ça affreux qu'il se serve d'Amir Khadir. La fille d'Amir Khadir a saccagé le bureau de Line Beauchamp. C'est ça qui est arrivé, dans l'histoire, il y a des ministres qui ont eu des bombes fumigènes dans leur bureau, on a évacué mon édifice, je faisais partie de ceux-là, tout comme Jean-Marc...

Une voix :

Mme Thériault : ...Jean-Marc Fournier. C'est ça aussi. Puis là on fait de la diversion. Il n'a jamais voulu dénoncer la violence, lui. Pour qui il se prend?

Honnêtement, là, je pense qu'à un moment donné il y a un point de non-retour. Puis, eux, ils devraient tous se regarder bien comme il faut, faire l'analyse de ce qu'ils ont dedans leurs troupes, puis regarder vers l'avant, puis d'essayer de redonner confiance à la population par rapport aux politiciens et à la politique.

M. Lecavalier (Charles) : ...critiquer les anciens premiers ministres, non? Je veux dire, le Parti libéral l'a fait longtemps, avec les infirmières mises à la retraite, non?

Mme Thériault : O.K., bien oui. Et ils critiquent sur quoi? Je m'excuse, là, mais à ce que je sache, là, l'UPAC, là, a été obligée de s'excuser, pour Guy Ouellette. Bien, peut-être que M. Gaudreault devrait aussi s'excuser pour M. Charest, à un certain moment donné. On ne le sait pas. Mais chose certaine, là, ça fait 10 ans, ça fait 10 ans qu'il y a des allégations. C'est assez. Moi, je... C'est assez. Je n'ai jamais vu ça dans des formations politiques.

François Legault, là, vous voulez qu'on remonte, on va remonter, il était responsable du financement du PQ quand Oxygène 9, c'est arrivé. C'était sous son règne, ça. François Legault, il a fait quoi? C'est la CAQ qui a remboursé les contributions de l'ADQ qu'ils ont reçues. Bien, je m'excuse, là, à un moment donné, on peut bien ressasser le passé, là, mais on va tout le sortir, le passé, pas juste ce qui fait notre affaire.

Ça fait que moi, là, en autant que je suis concernée, ma cheffe est là pour changer les choses, puis les autres chefs devraient avoir la même pensée, être là pour changer les choses puis arrêter de lancer de la boue. Je trouve, ce n'est pas une manière honorable de faire la politique.

Le Modérateur : On va en prendre une dernière en français, s'il vous plaît.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : ...chez les conservateurs, au fédéral, avec M. Charest comme chef, ça ne vous intéresserait pas?

Mme Thériault : Pas du tout. Non, pas du tout. Ça peut vous faire sourire, mais je veux simplement vous dire que j'ai pris la décision de me retirer de la politique. Je vais avoir besoin de me désintoxiquer, parce que, comme vous voyez, je suis encore très engagée, parce que je suis comme ça, je vis, j'écoute beaucoup mes émotions. Mais honnêtement j'ai besoin de me reposer aussi puis j'ai besoin de passer à d'autre chose, et, cette fois-ci, je me suis choisie au lieu de choisir les citoyens.

Mme Plante (Caroline) : Mme Thériault, est-ce que vous aimeriez entendre votre cheffe défendre M. Charest avec plus de fougue et de passion?

Mme Thériault : Elle l'a défendu. Elle défend notre formation politique, elle défend notre équipe aussi. Non, moi, je n'ai aucun problème. Ce qu'elle a fait aujourd'hui, c'était correct. Ce qu'on a fait hier aussi, c'était correct, il n'y a pas de problème. Ma cheffe le défend. Mais ma cheffe, ce qu'elle fait aussi, c'est qu'elle regarde vers l'avant. Elle concentre son énergie sur la plateforme qu'on a pour l'avant, parce qu'elle veut offrir quelque chose aux citoyens, qui mérite la peine d'être écouté. Non.

M. Laberge (Thomas) : ...ça pourrait nuire aux chances du Parti libéral ici, au Québec?

Mme Thériault : Honnêtement, c'est deux choses complètement différentes.

M. Laberge (Thomas) : ...

Mme Thériault : Bien, on fait le lien pourquoi? Parce qu'il y a des politiciens, de l'autre côté, qui ont fait des liens plutôt douteux dans leurs comparaisons.

Le Modérateur : On va passer en anglais, s'il vous plaît.

Mme Senay (Cathy) : Well, can you say that all again in English, please?

Des voix : Ha, ha, ha!

Mme Thériault : I don't think so. It's too much for me.

Mme Senay (Cathy) : Why it took you a few hours, Mrs. Anglade, to protect Mr. Charest and the Liberal Party? Like, Messrs. St-Pierre Plamondon and Nadeau-Dubois spoke, yesterday morning, and it took you until the evening to say : Oh! wait, wait, I'm going to put my foot down. How come it took you so long?

Mme Anglade : Well, first of all, I came here the first one, here, to do my press conference. And I said it, I'm not going to intervene in the leadership… which I think is a normal thing to do. Again, I said : I'm not going to be like François Legault and intervene in any leadership campaign. And after that I heard the comments from the other political leaders, and that's when we reacted, after waiting the afternoon.

But the message here is : I cannot believe that people would make such comments about my party. I think it's really important to say that we're not going to tolerate those comments. We live with people, on a daily basis, that really want to support all Quebeckers, and all the comments that were made were totally unacceptable. And I don't believe that people that aspire to govern Québec should be having those conversations at all.

Mme Senay (Cathy) : Mrs. Thériault talked about Mr. Duhaime. The fact and the matter is there are polls, and this is the most recent one, showing that he's climbing the ladder rapidly. Even though you're here, day after day, questioning the Government, being very close to your constituents and the other Quebeckers, with all the questions they had during the pandemic, your efforts don't show up in those polls. How frustrating it is?

Mme Anglade : I think, honestly, I believe that the actual poll is going to be on October 3rd. What I feel right now is a lot of social tensions, which are very concerning. As a mother of three, what I hear about what's going on for the kids, what I hear, what I see… Whenever you go out to the drugstore, whenever you go out to a shopping center, whatever, you feel that tension in the air, and that is really concerning. And that's directly related to the confusion that has been created by the Government as well. So, I think what we're feeling right now is really those tensions. And again, the poll, the actual poll is going to be on October 3rd, when people will have to decide who is going to replace the CAQ.

Mme Greig (Kelly) : …do you think that it's kind of reaching a peak, now that we see, for instance, things like the protests, or has this been a tension that has been over the last two years? So, do you think the Conservatives might peak too early, so to speak, and then, by the time we get to the elections, things might be smoother?

Mme Anglade : I think the question today is very different than the one that's going to be on October 3rd. On October 3rd, the question is going to be : Who is going to replace the CAQ? And honestly, I believe it's going to be the Liberal Party that can replace the CAQ. Today, the question is… People are unhappy, people are not satisfied with what's going on, they're frustrated, they're mad, a lot of them are suffering, and I think that's what's going on right now, more so than anything else, is what I'm feeling.

Mme Fletcher (Raquel) : …we saw this bet, if you will, from the CAQ, to try and attract anglophone voters and allophone voters. That didn't really work. And many anglophone voters who would have traditionally voted for the Liberal Party actually stayed home. So, there are some voters there who were undecided in 2018. Is there a concern that those voters might go to the Conservative Party and that...

Mme Anglade : I believe the English-speaking community is seeing François Legault for who he is today, somebody that cannot be trusted, made a decision on Dawson, changed his mind because of polls, somebody that really is… The way he governs is really the politics of division, and I think the English-speaking community feels that. Now, the question that they're going to have, on October 3rd, is : Who can replace that Government? And again I think the only alternative is going to be the Liberal Party.

Mme Fletcher (Raquel) : Why?

Mme Anglade : Because it's the party that's uniting Quebeckers, it's the party that's going to be presenting a vision for society. When it comes to the economy and the ecology, we have a plan in place. We're going to come up with some really creative ideas around the health care system. So, again, I think we're going to be the most suited to beat the CAQ in next election.

Mme Fletcher (Raquel) : But you're not concerned that Éric Duhaime and his party will have any impact on…

Mme Anglade : I believe that, today, what you see, again, is a lot of frustration. That is understandable, because of the politics of division from the Coalition avenir Québec, from François Legault.

M. Laforest (Alain) : Juste une petite dernière. Seriez-vous prête à débattre de vos idées avec Éric Duhaime lors d'un débat?

Mme Anglade : Je suis prête à débattre avec Éric Duhaime, comme avec n'importe qui, sur n'importe quel enjeu. Absolument.

Le Modérateur : Merci beaucoup.

(Fin à 9 h 14)

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