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Point de presse de M. Martin Ouellet, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de finances

Version finale

Le mercredi 23 mars 2022, 8 h 20

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Huit heures vingt-huit minutes)

La Modératrice : Bonjour. Bienvenue à ce point de presse du Parti québécois. Ce matin, M. Martin Ouellet, notre porte-parole en matière de finances et leader parlementaire, sera suivi du chef du Parti québécois, M. Paul St-Pierre Plamondon. La parole est à vous.

M. Ouellet : Merci beaucoup. Bon matin à tous. Donc, lendemain de veille du budget. Donc, dure réalité pour les Québécois, Québécoises, ce matin, à savoir qu'avec le budget de la CAQ, avec ses politiques publiques on va rater deux virages importants. Le premier virage qu'on va rater, c'est le virage pour les soins à domicile. On le voit dans le budget, le gouvernement préfère faire des chèques dans le béton, de continuer de construire des maisons des aînés. On voit que les sommes sont deux fois plus élevées que les sommes consacrées en soins à domicile. Et, pour nous, pour le Parti québécois, c'est inacceptable. Les aînés, ce qu'ils veulent, c'est vieillir à la maison, obtenir des soins et non pas être exclusivement parqués dans la maison des aînés. Donc, pour nous, c'est un des virages manqués.

Le deuxième virage, là, c'est la lutte aux changements climatiques. Malheureusement, le gouvernement est pris dans sa propre turpitude. Et la présidente du Conseil du trésor l'a avoué bien candidement, hier, que, pour la deuxième fois, bien, dans le PQI, lorsqu'on fait la proportion des travaux routiers versus les travaux pour du transport collectif, bien, encore une fois, ce sont les routes, là, qui prennent le dessus sur le transport collectif.

Deuxième aberration, alors que les prix de l'essence explosent, et les gens pourraient être amenés à faire un virage vers l'électrification des transports, ce que le gouvernement fait pour encourager cette électrification, bien, c'est de couper la subvention pour les véhicules électriques. Alors, ce virage-là aussi, de la lutte aux changements climatiques, sera raté.

Donc, ce que le gouvernement nous offre comme politique publique, c'est de frapper un mur pour les soins à domicile et de frapper un mur pour le virage écologique vers la transition et la lutte aux changements climatiques.

Sans plus tarder, je vous laisse la parole avec mon chef, M. Paul St-Pierre Plamondon.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Merci beaucoup, Martin. Bonjour, tout le monde. Donc, ce matin, je veux revenir, évidemment, sur le budget d'hier, parce que c'est très révélateur sur les priorités de la CAQ et comment la CAQ voit le rôle du gouvernement. Évidemment que, devant une inflation qui a appauvri certaines familles à la hauteur de 3 000 $ par année, on pensait, au Parti québécois également, que les familles qui sont dans le besoin ont besoin... méritent un soutien financier pour les aider à joindre les deux bouts. Mais là ce n'est pas ça qu'on a fait hier. On a donné 500 $ à des familles qui ne sont pas dans le besoin, et, simultanément, on n'a pas investi pour la crise du logement, on n'a pas investi en logement social, on n'a pas investi en soins à domicile pour les aînés, on n'a pas mis le budget qu'on aurait pu mettre pour s'assurer que nos tout-petits, également, ont des places en CPE, des places de qualité. Donc, il y a de drôles de priorités.

Évidemment, ça a un lien avec le fait que ça permet de rejoindre 6,4 millions d'électeurs, mais c'est surtout frappant quand on voit comment la CAQ présente son budget le lendemain. Une vidéo qui commence avec 500 $, et on parle que du 500 $. C'est ça, la CAQ. On est dans une époque de turbulence réelle, où il y a des choix difficiles à faire par rapport à la crise climatique, par rapport à une crise du logement, pour des enfants qui n'ont pas de place en garderie, puis des aînés qui n'ont pas de soins. Et le budget, en principe, c'est le moment où le gouvernement dit : Voici mes orientations, voici ma réponse aux grands défis de notre époque. Qu'est-ce que la CAQ fait? 500 $. C'est typique d'un gouvernement qui n'a pas de vision, qui gouverne à la pièce, à la petite semaine et dont la mission est de se maintenir au pouvoir, indépendamment de notre société puis de son avenir.

Et c'est là que le Parti québécois se distingue, à mon avis, c'est que le Parti québécois, c'est un parti de projet de société. C'est un parti qui dit, par rapport à des pétrolières, qui, littéralement, nous volent à la pompe : On devrait quitter le pétrole, et voici comment on va y arriver. C'est un parti qui, devant une bulle immobilière, depuis des années, dit : Il faudrait peut-être agir en taxant les spéculateurs étrangers pour calmer la surchauffe immobilière. Ça n'a pas été fait. On est un parti qui a parlé du PQI en disant : Si on met trop d'argent dans le PQI puis on n'arrête pas d'imprimer des chèques, ça crée le problème de l'inflation.

Mais le gouvernement n'entend rien de ça. Il n'y a rien de structurant, il n'y a pas de vision à long terme. Tout ce qu'il y a, c'est des communications, en disant à tout le monde : 500 $, c'est le fun, ça, 500 $. Nous, ce n'est pas comme ça qu'on voit le gouvernement. On ne pense pas que c'est ça qui prépare un meilleur avenir aux prochaines générations. On veut être le parti qui est à la fois responsable, pragmatique, mais également porteur d'une vision de société, dans le but d'améliorer notre société.

Et, sur ce, je vais prendre vos questions.

La Modératrice : Une question, une sous-question...

M. Laforest (Alain) : Une question rapide pour vous, M. Ouellette : Le 500 $, est-ce que vous allez le toucher, et, si vous le touchez, vous faites quoi avec?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Non, moi, je ne suis pas éligible. Toi, t'es-tu éligible?

M. Ouellet : Non, moi, je ne suis pas éligible. Comme leader parlementaire, j'ai une compensation qui nous amène à être plus élevés que 100 000 $.

M. Laforest (Alain) : Êtes-vous déçu?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Non. C'est malaisant, honnêtement, dans le sens où...

M. Ouellet : Non, je l'aurais remis. Honnêtement, là, je l'aurais remis.

M. Laforest (Alain) : Bien, pouvez-vous le dire là, parce que c'est...

M. Ouellet : Oui. Honnêtement, je l'aurais remis. Puis on a fait le calcul, parce que les compensations... Parce que ce n'est pas un salaire qui est versé aux députés, ils sont en deçà de 100 000 $, mais là-dessus, il faut ajouter les différentes fonctions. Donc, les adjoints parlementaires ont une augmentation, aussi, substantielle. Mais il y a aussi tous nos frais de déplacement qui sont inclus aussi comme revenu, donc. Mais si on prend le calcul à 96 000 $, si on n'avait pas eu de compensation, on aurait été éligibles. Alors, moi, j'aurais fait un chèque. Je n'en ai pas besoin, de cet argent-là.

M. Laforest (Alain) : Ma deuxième question est sur la flambée des cas, là, qu'on voit actuellement en Europe. La Santé publique songe à retirer le masque. On voit que le taux de positivité a atteint le 11 %. Est-ce qu'il y a une inquiétude, là? Est-ce que vous craignez qu'on va trop vite, et qu'on va trop vite actuellement parce qu'on arrive à l'élection puis qu'on ne veut pas se faire taxer d'avoir tenu des mesures rigides?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Ça fait maintenant deux ans qu'on dit que les décisions devraient être prises par la Santé publique, qu'il faut éviter de politiser ces questions-là. On a demandé également à la Santé publique d'inclure des critères comme la santé mentale et la santé physique des gens. Parce que, si l'objectif, c'est de vivre avec un virus qui, de toute évidence, ne disparaît pas, il va falloir tenir compte du fait qu'on est rendus à plusieurs vagues successives. On a également demandé à ce que toute mesure qui porte atteinte substantiellement aux droits de la population soit désormais débattue à l'Assemblée nationale. Donc, ce sera notre position pour la suite des choses.

M. Lacroix (Louis) : Bonjour. Est-ce qu'il est trop tôt pour enlever le masque?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : C'est une question de santé publique.

M. Lacroix (Louis) : Je comprends, mais ça a beau être une question de santé publique, ce qu'on nous dit à la Santé publique, c'est que, même si on devait prendre la décision de l'enlever, ça va demeurer un choix personnel. Alors, votre choix personnel à vous, est-ce que ça va être de conserver le masque ou de l'enlever?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Ce n'est pas un choix personnel. Il faut arrêter de demander à des politiciens qui n'ont pas l'information sur l'épidémiologie et qui ne sont pas qualifiés en santé publique de faire du commentariat sur si, moi, je garderais un deux semaines de plus le masque. C'est une question d'épidémiologie. La réponse doit venir de la Santé publique, en fonction de la protection de l'intérêt des gens.

M. Lacroix (Louis) : Mais c'est exactement ce que dit la Santé publique. Moi, je vous pose une question personnelle. La Santé publique dit : Nous autres, on va prendre une décision en fonction de la pandémie.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Exact.

M. Lacroix (Louis) : Une fois qu'on va avoir pris la décision ou non, mettons, où on va avoir décidé que c'est libre aux gens d'enlever le masque, ça revient une question personnelle, ça devient une question personnelle.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Ça, c'est si la Santé publique, à la lumière des cas qu'on voit ce matin...

M. Lacroix (Louis) : Exact.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : ...prend cette décision-là, ce qui n'est pas confirmé, là, dans le sens... On va... On a un point de presse aujourd'hui.

M. Lacroix (Louis) : Mais ma question ne concerne pas la Santé publique, ma question concerne vous : Est-ce que vous êtes à l'aise d'enlever votre masque, en ce moment, quand vous regardez la situation? Est-ce que, personnellement, vous êtes à l'aise d'enlever votre masque? C'est ça, ma question.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : La question, c'est... Ma réponse, c'est : Je vais suivre les recommandations de la Santé publique. Et, à la lumière de...

M. Lacroix (Louis) : ...jeter en bas du pont, vous allez le faire?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : ...à la lumière de nouvelles données, la Santé publique va nous donner une opinion aujourd'hui, puis on évaluera. Mais je... c'est une question de santé publique. Il va falloir arrêter de faire du commentariat sur des questions qui découlent normalement de la science. Donc, donnez-nous, à la Santé publique, une opinion claire, à la lumière de nouvelles données, là, parce que clairement, c'est en train de rebondir. Ce qu'on dit, par contre, nous, c'est que les critères de santé mentale devraient être inclus dans le calcul, puis on dit également que, quand il y a de grandes décisions, comme des couvre-feux, ça devrait être débattu ici à l'Assemblée nationale. Mais le reste, moi, je vais me conformer à la Santé publique.

M. Poinlane (Pascal) : Oui, bonjour. Votre analyse à vous, là, un chèque de 500 $, est-ce que vous faites l'analyse que ça va rapporter beaucoup de votes à la Coalition avenir Québec?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Je pense que les gens font le bilan de leur budget personnel depuis deux ans, en viennent à la conclusion qu'ils se sont appauvris, en moyenne, par 3 000 $, notamment parce que les pétrolières s'en mettent plein les poches, 0,40 $ de plus le litre. Là-dessus, il y a 0,34 $ qui va en profits aux pétrolières. Puis la CAQ n'agit pas, même, elle nuit, en rendant les voitures électriques moins accessibles pour qu'on puisse se débarrasser du pétrole. Ils vont regarder leur panier d'épicerie, ils vont regarder les hausses de tarifs, comme Hydro-Québec, ils vont regarder la bulle immobilière qui continue à s'emballer, puis ils vont faire le bilan, là, puis ils vont trouver à peu près 3 000 $ de moins dans leurs poches, puis ensuite ils vont recevoir le chèque de 500 $. Donc, les gens ne sont pas dupes non plus.

Mais c'est surtout que le gouvernement n'agit pas pour s'attaquer aux causes de cet appauvrissement-là. Puis c'est là que le Parti québécois a des propositions. Mais envoyer un chèque pour renflouer les profits des pétrolières, ce n'est pas intelligent à long terme. On ne pourra pas réimprimer, à chaque année, des chèques, alors qu'on n'a pas agi sur les causes de l'appauvrissement des Québécois.

M. Poinlane (Pascal) : Donc, ce n'est pas électoraliste, si ça ne rapporte pas de votes?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Non, non, c'est... Dans la mesure où est ce qu'on écrit un chèque pour 6,4 millions d'électeurs, il y a peut-être des chances que ça a un lien avec l'élection.

M. Lacroix (Louis) : ...c'est 34 % de chaque litre.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : C'était... Nous autres, on avait calculé 0,34 $ sur 0,40 $ d'augmentation depuis un an. On a regardé le prix il un an, puis on a regardé le prix aujourd'hui, on a découvert 0,40 $ d'augmentation. Sur ce 0,40 $ là, 0,34 $ sont attribuables aux raffineries, en profits. Donc, ce n'est pas des pourcentages, là, c'est vraiment des cents. On pourra regarder les calculs ensemble, mais la vaste, la plus grande proportion de l'augmentation du prix à la pompe n'est pas reliée à l'Ukraine. Elle est reliée à des raffineries puis à des détaillants, qui en profitent pour augmenter leur marge de profit.

M. Laforest (Alain) : Le détaillant, c'est 0,06 $ à 0,07 $ de profits.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : C'est ça. Mais si tu calcules...

M. Laforest (Alain) : ...ça ne bouge pas.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien, raffinerie plus détaillant, là, la part du lion, elle est en profits. Elle n'est pas liée au prix du pétrole ou à l'Ukraine.

La Modératrice : On va continuer au micro, s'il vous plaît. M. Gagnon.

M. Gagnon (Marc-André) : Oui, j'ai une autre question à 500 $, peut-être pour M. Ouellette. Quand vous dites : Moi, je n'en ai pas de besoin, le 500 $, si je l'avais, je l'aurais remis, je comprends donc que vous auriez fait un don. Est-ce que vous invitez, donc, les gens qui font 100 000 $ ou 200 000 $ de revenu familial, s'ils n'ont pas besoin de ce 500 $ là, à faire un don à une oeuvre de charité?

M. Ouellet : Absolument. C'est le geste de solidarité qu'on devrait faire. Puis, tu sais, quand on commence à regarder les détails, là... Tu sais, je suis un entrepreneur, je me verse 99 000 $ en salaire, le reste en bénéfices, de par ma compagnie... on a vu ça circuler sur les réseaux sociaux... je serais admissible au 500 $. Donc, honnêtement, là, les gens qui n'en ont pas besoin, là, parce que ça va être automatique, là, j'invite les gens à donner à des œuvres de charité près de chez eux, aux banques alimentaires, à nos groupes communautaires. Les groupes communautaires demandaient 460 millions. Le gouvernement a fait un bout de chemin pour les aider. Ce ne sera pas suffisant. Alors, ceux et celles qui pensent que ce 500 $ là ne sera pas utile, rendez-le utile à la société, donnez ça aux groupes communautaires.

M. Gagnon (Marc-André) : Votre chef, sur la même question?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Même réponse. Moi, je trouve indécent que, devant des besoins si importants, notamment pour nos aînés et nos tout-petits, puis une crise du logement qui est béante, on ait choisi de dépenser plus de 1 milliard, là, auprès de groupes qui n'ont pas de difficulté à boucler leur budget, alors que d'autres ont de la misère à trouver un toit. Tu sais, c'est juste une question d'intelligence de nos politiques publiques. Mais clairement, quand la vidéo commence avec 500 $ puis François Legault qui te répète : 500 $, 500 $, 500 $, comme on disait tantôt, il faut faire le lien avec une élection qui a lieu en octobre.

M. Gagnon (Marc-André) : Bon, parlant d'élection à venir en octobre, il semble qu'il y ait des gens, dans les coulisses de la CAQ, qui veulent faire du projet de tramway de Québec un enjeu électoral. Avez-vous l'impression qu'ils essaient de saborder le projet, que la lune de miel avec le maire Marchand est terminée?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien, clairement, ils essaient de retarder le projet par toutes sortes de moyens. Et ça a un lien, à mon avis, avec le troisième lien, parce que, souvenez-vous, certains députés de la région de Québec, à la CAQ, ont remis leur siège en jeu s'il n'y avait pas une première pelletée de terre avant l'élection. Donc, j'ai l'impression que la CAQ ne voudrait pas un projet de tramway qui aboutit pendant que le troisième lien, lui, ne s'en va nulle part. Et les députés qui ont mis leur siège en jeu en disant «Moi, je ne serai même pas candidat s'il n'y a pas une pelletée de terre pour le troisième lien» doivent mettre de la pression pour faire dérailler, et c'est le cas de le dire, un projet de tramway qui est nécessaire et très utile pour la Ville de Québec. Et ça fait penser à d'autres épisodes, là, où la CAQ a politisé à outrance des travaux qui relèvent d'une expertise puis d'une utilité sociale qui est établie, là.

La Modératrice : M. Carabin.

M. Carabin (François) : Bonjour. Vous semblez dire que le 500 $, le seuil qu'on a choisi, à 100 000 $ de revenus, est trop élevé. Est-ce qu'il y a un salaire qui est plus approprié, selon vous?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien, nous, on avait calculé 70 000 $ parce qu'on avait évalué dans quel budget type les gens avaient de la difficulté à rejoindre les deux bouts. Puis nous, évidemment, on veut éviter des faillites, on veut éviter des problèmes financiers, mais familiaux. Donc, on avait ciblé ce groupe-là, ce qui fait que notre mesure était beaucoup moins coûteuse.

Mais quand on veut vraiment écrire un chèque à presque tout le monde, bien, il y a un coût à ça, là, puis le coût, c'est 3,4 milliards, pendant que d'autres besoins sont criants en termes de services à la population, et pendant qu'on ne règle rien à long terme, malheureusement, c'est-à-dire que les causes de l'appauvrissement demeurent. Donc, on va avoir le même problème l'an prochain si on n'agit pas sur des pétrolières abusives, dont on est dépendants, sur un PQI où est-ce qu'on a accéléré les dépenses, et donc créé de l'inflation, également sur une bulle immobilière, pour laquelle, littéralement, la CAQ nie la crise du logement.

M. Carabin (François) : Donc, vous placiez à 70 000 $. Je sortirais bien ma calculatrice, je ne pense pas qu'on ait le temps. Ça permettrait au gouvernement de se...

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : On aurait eu 1,4 milliard de dollars de plus à dépenser, en services sociaux, dans notre politique à nous. Parce que nous, on...

M. Carabin (François) : Oui, mais il vient d'où, ce 1,4 milliard de dollars?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : En soins à domicile, en places pour nos tout-petits en CPE, en crise du logement, parce que le budget est muet et complètement inefficace sur le plan de la construction du logement social. Bref, s'assurer que notre société fonctionne bien, plutôt que d'envoyer des chèques pour faire plaisir. Évidemment qu'on n'est pas insensibles à la détresse financière dans certaines familles, mais il y a des manières plus intelligentes de dépenser l'argent lorsque les besoins sont urgents.

M. Bergeron (Patrice) : Une question, pour revenir sur le 500 $. Je voulais savoir, par exemple... Vous dites que les gens ne sont pas dupes, et là vous mettez en évidence la publicité qu'a sortie la CAQ ce matin. Est-ce que, par exemple, il n'y a pas à reconnaître que ça a un effet quand même séduisant pour beaucoup d'électeurs? Ça ne pourrait pas les tenter de voter pour la CAQ avec ça, non?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Si les électeurs s'enrichissaient, au final, sous la CAQ, peut-être que ça... on pourrait avoir un impact électoral, mais je pense que chaque famille va faire son budget, depuis deux ans, va réaliser qu'ils se sont appauvris d'environ 3 000 $, en raison des pétrolières, de la bulle immobilière, des paniers d'épicerie, puis là ils vont se retrouver avec le 500 $ puis ils vont faire le calcul. C'est pour ça que ça prend des partis qui proposent des solutions à moyen et long terme pour s'attaquer aux sources d'appauvrissement des Québécois, pour vraiment trouver des solutions durables. Mais écrire un chèque... Les Québécois vont faire le bilan financier depuis quelques années puis ils vont se rendre compte qu'ils se sont appauvris.

M. Bergeron (Patrice) : Donc, aux élections d'octobre, ça ne devrait pas avoir d'effet, cet envoi de chèque là, selon vous?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien, je ne suis pas devin en politique, mais je trouve la manoeuvre assez grossière, là, quand je... Je ne veux pas vous remontrer l'image du 500 $, là, il est ici, là. C'est assez grossier puis ce n'est pas une amélioration de la politique au Québec, ça, là.

La Modératrice : Dernière question en français, M. Bossé.

M. Bossé (Olivier) : Sur le tramway, M. St-Pierre Plamondon, si je comprends bien, vous dites que tout ça remonte au bureau et à la chaise d'Éric Caire, si je comprends bien?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Oui, mais je pense que... pas celui... pas juste le sien, mais on sent qu'il y a toujours eu une politisation des projets à Québec. Même quand on critiquait le gouvernement, il y a quelques mois, on nous répondait : Regardez vos sondages à Québec, puis regardez nos sondages à Québec. C'est une logique de politisation à outrance, dans le cadre duquel la seule mission du gouvernement, c'est de se maintenir au pouvoir, peu importe c'est quoi, l'intérêt public. Donc là, on a des députés qui ont dit : Troisième lien, je veux une pelletée de terre, sinon, je ne représente pas, mon siège est en jeu. Et, pendant... Puis on sait très bien que ça n'arrivera pas, là, moi, je ne le vois pas venir. Puis, pendant ce temps-là, on a un projet de tramway qui a été bien fait. Donc, on ne veut pas mal paraître, et donc on trouve des manières de nuire au projet de tramway.

La Modératrice : On va passer aux questions en anglais.

Mme Senay (Cathy) : Good morning. Mr. St-Pierre Plamondon, the sixth wave in Europe has officially started on March 14th. How will you guide your constituents with this sixth wave obviously coming in North America, in Québec, hitting soon, as an MNA?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Yes. So, as we've said on several occasions since the past two years, we want the Public Health to make a decision based on science and not on political interests. And, from now on, we want important decisions that might affect the freedoms of the population to be debated here, at the «Assemblée nationale», so... And we also want the Public Health, as much as possible, to consider not only the number of beds that are available in hospitals, but also to consider mental health, physical health of our population, because it is a possibility that we'll have several waves. So, we need to live in a normal way as much as possible with that situation.

Mme Senay (Cathy) : But just a clarification. You have constituents... Well, you don't have constituents yet, but your MNAs will deal with constituents, and they'll be tired a way more with the sixth wave. So, what's the trick? What will you tell them to do? Or how can you guide citizens that are going soon through a sixth wave?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Well, as I said, if you include the mental health and the physical health of the population, which we obviously didn't do in the previous waves, it was all about how many spaces, how many beds in hospitals, I think we'll have a better management of the situation. And then you need trust, you need confidence into the Public Health, and we've seen, on so many occasions, political decisions that are hidden behind the Public Health. That's a very important problem, and we hope that it will be resolved. I'm not sure, but we hope that all decisions will be based on science.

Mme Senay (Cathy) : And on electric vehicles, what's not working here, the fact that the grant is… the amount of the grant is going down?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) :OK, so, not only the $500 doesn't make sense in terms of good policy making, because you're giving a check to everyone, you get the same amount if you make $199,000 a year than if you make $50,000 as a family, but when you look at why Quebeckers have less money in their pocket, a large chunk of the problem comes from oil and gas companies. We have the technology and the resource to have cars that will cost you, instead of $3,000, $4,000 a year at the pump… you have the technology and the resource so that it costs maybe $500 in electricity. What the Government does is to say: Well, we're not going to help the transition towards electrical cars, no, no, we're not going do to that. So,0 they reduce the incentive to buy an electrical car. So, it's not coherent, there's no vision.

But there's a check, and that's why the video are all about: Here's $500 in your pocket. We haven't solved anything, but here's $500. So, it's really a lowering of the level of politics in Québec.

Mme Greig (Kelly) : On that note, do you expect… Because electric vehicles are still very expensive, do you expect demand to go down because the rebate went down a bit as well? So, that…

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Well, it certainly doesn't help. What we think we should do is make more... put more incentives, so that you allow families who maybe could not afford an electrical car or a FEV model… that they can afford it, so that they become free from the pump, that they're not dependent on oil companies. But the Government is doing the exact opposite. What are we going to do next year? Let's say that the liter goes up to $2.20 next year. Are we going to write another check for $700 because we want to compensate for the abnormal and unconscionable profits by those oil companies? We're basically shoveling public funds into the pockets of those oil companies, that's what we're doing right now. And there's no reason for that, because we have the technology, we have the resource.

Mme Greig (Kelly) : I also wanted to ask you about healthcare because, obviously, this was a major point, in the budget, that there is going to be a revitalization of the healthcare system. We don't know what that looks like yet. What should be priority number one for the healthcare system in this revitalization?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : So, it's one thing to shovel money into the system, but as we've seen with nurses, if you have a model that is not effective, if you have a private agency that makes tons of profit, you might put bonuses, maybe it's not going to work. Putting money is not a guarantee that your system will improve.

What we say is that there are a few measures that will change the way the system is actually working. So, the way you pay your doctors. We've seen, in Ontario, elsewhere in Canada, in Europe, there are better systems, and if you pay your doctors based on the health of the patients, you get better results for the same money. Same thing for the first line, more money in the CLSCs and more participation of all categories of professionals. Same thing with just shutting down private agencies for nurses and shutting down overtime. That's not what the CAQ did. So, you can put a lot of money, if you don't have the courage to change the way… fix the problems in the way the system works, that money will not necessarily produce an improvement in the health system.

Mme Greig (Kelly) : So, for you, it's personnel resources, human resources…

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : We have 12 measures that will change the way the system works, based on the best practices elsewhere in the world. And that's more smart to make those changes than to just shovel money into a system that has serious problems right now.

La Modératrice : Dernière question en anglais, s'il vous plaît.

Journaliste : Good morning. So, based on the budget that was tabled yesterday, how do you see Quebeckers faring in the next year?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : How many what?

Journaliste : How do you see Quebeckers faring in the next year? What kind of year do you think Quebeckers are going to have, based on the budget that was tabled?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Well, what we'll see is Quebeckers that, next year, are still dealing with the same problems. So, they will be dependent on oil companies, and it will cost them thousands of dollars every year. They will have issues with buying a house because we haven't done anything to lower the real estate situation. And they will be dealing with consistent inflation, because the Government still puts a lot of money into infrastructures, and it creates inflation because there's not enough people to do all those contracts at the same time. So, we will be at the exact same point, next year, on many of the problems we're dealing with right now, and the $500 will be gone. So, you'll be back to square one in one year, because we're not dealing with the causes of inflation, we're dealing with a CAQ that is really trying to send money a few months before the election.

Journaliste : So, those $500 are just a Band-Aid, would you say? And what do you think… is there anything salvageable in this budget? Have you seen anything that you think is salvageable?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Well, I think, if it was not for the $500, it's a standard budget with not much vision, but not much to say about it neither. Our points is there is money lacking for the housing crisis, the environment, healthcare at home for elderly and kids. But you see the CAQ has money to spend here and there in the budget, so there are increases in spending in a few places that we think is a good idea. The issue is: Do we really need to spend a $1,000 on a family that earns a $199,000 per year while we have all those crises going on and that we're not investing for those crises? That's the ethical problem there is.

La Modératrice : Merci beaucoup. Bonne journée.

(Fin à 8 h 56)

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