(Huit heures trente-trois minutes)
Mme Massé : Alors,
bonjour, tout le monde. J'ai envie de vous parler d'entrée de jeu, ce matin,
comme quoi, hier, on a assisté à quelque chose d'important. Hier, on a assisté
à une victoire de la mobilisation citoyenne sur la question du tramway à
Québec, une victoire des gens qui pensent qu'il est réellement temps que la
ville de Québec rentre dans le XXIe siècle et ait un transport comme le
tramway sur son territoire.
Et ça, bien, on le doit aux gens parce que
les gens ont été au rendez-vous, bien sûr : avec l'arrivée du maire, au
rendez-vous; avec mes deux collègues solidaires qui n'ont pas lâché le morceau,
au rendez-vous. Et donc je pense que le gouvernement de la CAQ n'avait pas le
choix d'arrêter ses interventions qui faisaient en sorte que ce tramway-là n'est
pas sur les rails, alors qu'il devrait l'être. Et d'ailleurs, «by the way», j'espère
que c'était la dernière fois que les députés caquistes mettaient les bâtons
dans les roues de ce projet-là. Il faut qu'il aille de l'avant, c'est
essentiel, les gens de Québec en ont besoin, la planète en a besoin.
Même s'il faut être capables de nous
réjouir de nos victoires, je ne pouvais pas être devant vous, ce matin, sans
vous dire comment, à chaque jour qui passe, ce qui est dévoilé concernant le
CHSLD privé Herron, c'est terrifiant. C'est terrifiant, c'est révoltant. Tu
sais, on est plusieurs comme moi qui, tranquillement, s'en allons vers la
vieillesse. Je pense à mon père qui est encore autonome, mais qui, un jour, peut-être
bientôt, parce qu'il est assez âgé, pourrait avoir besoin d'un soin de CHSLD. Et
je pense que ce qu'on apprend dans l'histoire, qui se modifie régulièrement, du
CHSLD Herron, c'est que c'est un modèle qui ne peut plus subsister au Québec.
Il faut que nos aînés, il faut que nos gens vulnérables soient mis entre les
mains d'un système qui fonctionne. Et je pense que... je nous souhaite
collectivement qu'on passe à cette autre étape. Mais, «anyway», je vais laisser
mon collègue, Vincent, vous en parler.
M. Marissal : Merci. Merci,
Manon. Bonjour. Rapidement, sur Herron, je ne peux que renchérir sur ce que
Manon a dit, c'est devenu le symbole d'une honte nationale, cette affaire-là.
La deuxième honte nationale, c'est la façon dont le gouvernement gère cette
histoire-là, à chercher des boucs émissaires, à se cacher derrière toutes
sortes d'explications plus saugrenues les unes que les autres. En passant, le
principe de responsabilité ministérielle, qui est clairement inscrit dans nos
mœurs politiques, est passé à la trappe là-dedans. C'est comme s'il n'y a
personne de responsable, au politique, on va trouver quelqu'un d'autre. C'est
vraiment honteux.
Puis ça fait la démonstration, comme Manon
l'a dit, qu'on a fauté, on a failli envers nos aînés, on les a sous-traités au
privé sans avoir l'assurance qu'ils seraient bien traités. On s'en est lavé les
mains en se disant : On va les parquer dans des endroits, on va donner des
contrats, des endroits qui ne sont même pas conventionnés en plus. Alors, c'est
la déliquescence prévisible, là, d'un bon système néolibéral où on abandonne le
monde puis on les met des mains du privé en disant : Pas grave, c'est des
vieillards, c'est des aînés. C'est honteux. C'est honteux.
Moi aussi, mes parents vieillissent, là.
Comme je dis souvent, je ne suis pas croyant, mais je remercie je ne sais pas
qui du fait que mes parents ne soient pas en CHSLD puis qu'ils soient encore
assez autonomes pour être chez eux à 88 ans, là, mais il y a combien de
centaines, de milliers de familles au Québec qui n'ont pas cette chance-là? En
tout cas, je vais m'arrêter là parce que je vais devenir très émotif puis très
fâché, mais c'est une situation, moi, qui me fout la honte. Ça me fout la honte,
comme Québécois.
Journaliste : Est-ce que vous
pensez...
M. Marissal : Je vais juste
finir, madame, si vous permettez. J'ai été un peu plus long que prévu, je me
suis un petit peu embarqué. Je veux vous parler du projet de loi n° 28
aussi, évidemment, sur lequel je siège. Quand ce projet de loi là mal foutu,
cet objet purement politique a été déposé, j'ai dit que c'était une
supercherie, je le crois encore. Là, la supercherie tourne au vaudeville en
commission parlementaire. C'est du grand n'importe quoi. Alors, je pense que la
seule chose à faire à ce moment-ci... parce qu'en plus le gouvernement nous
fait perdre notre temps, comme parlementaires, avec ce projet de loi là, ça ne s'en
va nulle part. Le gouvernement est obligé de mobiliser tout son appareil, la
machine gouvernementale, pour venir nous chanter la chanson que c'est donc bien
extraordinaire, y compris Dr Boileau, hier, qui est sorti de son indépendance,
quant à moi, pour appuyer un projet politique hier. Ce n'était pas gracieux. Je
n'ai pas aimé ça, voir ça. Ça ne me rassure pas pour la suite.
Alors, je demande au ministre Dubé de
retirer ce mauvais projet de loi là. Il y a des juristes éminents au Québec,
là. Je vous invite à aller notamment réécouter le témoignage de Me Valois, Mme Valois,
de l'Université de Montréal. Mais avant il y a eu les professeurs Lampron et
Taillon, il y a eu le Barreau, la bâtonnière est venue nous faire un exposé
extraordinairement clair et précis. Je lui demande d'arrêter de nous faire
perdre notre temps. On est en fin de session, il y a d'autres projets de loi
dans le pipeline législatif. Là, ça vire au vaudeville. Qu'il retire ce projet
de loi là, qu'il suive les directives qui sont données et qui sont claires pour
garder les éléments dont il a besoin. Mais, en attendant, ce projet de loi là,
ce n'est qu'un objet politique qui permettrait au gouvernement de se garder
dans la manche des cartes sans qu'il ait à le dire. Et ça permettrait surtout,
et c'est là l'astuce qui est vraiment fallacieuse, ça lui permettrait de
passer, de faire le pont par-dessus les prochaines élections, d'où la date
factice, bien sûr, du 31 décembre 2022. Merci.
Mme Sioui
(Marie-Michèle) : Le vaudeville, c'est dans le choix des intervenants
ou... Pouvez-vous préciser un peu votre pensée?
M. Marissal : Bien, vous
savez, quand vous déposez un projet de loi qui est une supercherie, ça peut
virer en vaudeville. De un, l'objet qu'on étudie n'est pas sérieux. Il n'est
pas sérieux, n'est pas crédible, n'est pas voulu, n'est pas nécessaire. Puis c'est
mal foutu, en plus, en termes de loi puis en termes de parlementarisme, alors
ça vire au vaudeville. Parce que le ministre, hier, a mobilisé des gens comme
des directeurs généraux et des directrices générales de CIUSSS — pour
qui j'ai le plus grand respect, là. Il y avait le directeur général du CIUSSS
de l'Est-de-Montréal, je le connais, là, M. Fortin Verreault, je
travaillais avec, là, c'est sûr. Mais ces gens-là ne peuvent pas critiquer le
gouvernement, ils ont pieds et poings liés, ils ont le devoir absolu de loyauté
envers leur employeur, lequel employeur a droit de vie et de mort
professionnelles sur ces gens-là. Bien évident que ces gens-là vont venir
chanter les louanges du ministre puis dire : C'est un projet de loi
extraordinaire dont on a besoin. Mais ce n'est absolument pas crédible.
M. Bellerose (Patrick) : Maintenant
que M. Dubé a précisé les arrêtés qu'il souhaite garder puis qu'on voit
que ça concerne la vaccination, le dépistage, l'entreposage du matériel déjà
acquis, qu'est-ce qui vous déplaît dans ce projet de loi là, alors que M. Boileau,
M. Paré vous disent : On en a besoin pour poursuivre notre travail?
M. Marissal : Bien,
d'abord, c'est plus large que ça, ça touche aussi les conventions collectives
du personnel soignant. Et là il y a un os, là, il y a un sérieux os. Le
problème fondamental, là, en amont, c'est que le gouvernement n'a ni
l'intention ni le courage de revoir la loi sur la santé pour revoir la façon
dont on déclare l'état d'urgence. Et il est là, le problème de fond, parce
qu'il se donne toujours encore le pouvoir de redéclarer l'état d'urgence selon
la loi qui est actuellement devant nous. Cette loi-là, elle est jeune, c'est la
première fois qu'on l'utilise. Nous devons la revoir.
Et là le ministre Dubé nous dit en privé :
Faites-vous-en pas, on va le faire, on va le faire. Mais moi, là, des «on va le
faire», là, je sais que la CAQ marche à «on verra» depuis des années, là, mais
moi, je ne peux pas étudier un «on va le faire», vous savez? Je travaille avec
ce que j'ai devant moi, puis ce que j'ai devant moi, c'est une affaire mal
faite qui ne rend pas les services nécessaires à la population. Je vous donne
juste un exemple, on nous dit : Il faut être capables de rappeler notre
monde pour la vaccination. C'est-u drôle, aujourd'hui même, le gouvernement... la
Santé publique, je devrais dire, la Santé publique ferme le plus grand centre
de vaccination au Québec. Je le sais, c'est dans mon comté, c'est au Stade
olympique. Alors, c'est contradictoire pour le moins, là.
M. Laforest (Alain) : Quand
le directeur national de la santé publique dit hier que, s'il n'y a pas la loi,
il va y avoir des morts, vous vous sentez comment quand vous dites qu'il faut
l'enlever?
M. Marissal : Je commencerais
par la citation elle-même. Je trouvais que le Dr Boileau en a beurré
épais. Franchement, là, sachant qu'on a déjà levé plusieurs mesures sanitaires,
plusieurs consignes sanitaires, sachant que, pour le moment, il n'y a pas de
plan de vaccination large au Québec, on parle d'un peut-être pour l'automne
prochain, et sachant, comme je vous dis, qu'on ferme aujourd'hui même le centre
de vaccination du Stade olympique, j'ai l'impression que M. Boileau s'est
un petit peu emporté dans le vif des échanges.
Mme Sioui
(Marie-Michèle) : Est-ce que le Dr Boileau peut s'exprimer à titre
personnel, comme il dit, ou est-ce que ses paroles sont indissociables de sa
fonction?
M. Marissal : Bien,
posez la question autrement : Pourquoi est-ce qu'il était là? Il était là
parce que le gouvernement en a fait un argument d'autorité. C'est sûr que le
directeur général de la santé publique, au Québec, c'est un argument d'autorité
en soi. Alors, s'exprimer de façon personnelle, il peut sûrement faire ça le
samedi soir avec ses chums puis avec sa famille, mais pas devant une commission
parlementaire.
M. Laforest (Alain) : Il
est en mission commandée.
M. Bergeron (Patrice) : ...indépendant
quand il se présente comme ça?
M. Marissal : Excusez-moi?
M. Bergeron (Patrice) : Il
est nommé à l'intérim. Est-ce que vous estimez qu'il est totalement indépendant
quand il s'en va s'exprimer comme ça en commission parlementaire?
M. Marissal : Moi, j'ai
soulevé des doutes sur son témoignage hier. J'ai trouvé hier, en particulier,
qu'il avait manqué une occasion de démontrer son indépendance. J'ai trouvé
qu'il faisait le jeu du gouvernement avec son titre puis son argument
d'autorité, alors que depuis qu'il est là, moi, j'étais plutôt satisfait des
distances qu'il prenait du gouvernement. Moi, je trouvais que ça fonctionnait
bien comme ça. Hier, je n'ai pas aimé ça. Hier, je n'ai pas été rassuré de voir
ça.
Mme Prince (Véronique) : Mais
avez-vous encore confiance en lui?
M. Marissal : Oui, oui,
oui. Tu sais, on ne va pas jeter le bébé avec l'eau du bain, là. Je ne suis pas
un impulsif dans la vie. Mais le Dr Boileau, là, il a toutes les possibilités
possibles et imaginables de faire ses représentations auprès du gouvernement,
hein? D'ailleurs, c'est un sous-ministre. Mais de se transformer comme ça en
vendeur, là, du projet de loi hier, en commission parlementaire, il me semble
qu'on est l'autre bord de la ligne, là.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Qu'est-ce
que vous avez pensé de l'échange entre M. Derraji et MM. Boileau,
Dubé, là, toute la saga sur : Est-ce que c'est un rhume ou est-ce que ce n'est
pas un rhume, la COVID-19?
M. Marissal : Bien, vous
savez, les libéraux, ils ont comme 13, 14 minutes pour poser leurs
questions. Moi, j'ai 2 min 38 s, je pense. En tout cas, en bas
de trois minutes, ça, je le sais, ça fait que je me concentre sur ce que je
fais, moi, en commission parlementaire. Je vais laisser mes amis de
l'opposition choisir leurs batailles et leurs thèmes. Moi, en tout cas, j'ai
posé des questions à M. Boileau, au Dr Boileau, notamment sur son
indépendance. Sa question ne m'a pas... sa réponse, pardon, ne m'a pas rassuré,
hier, en tout cas.
M. Laforest (Alain) : Mais
la déclaration du premier ministre qu'il a faite lorsqu'il a présenté Suzanne
Roy comme candidate dans Verchères, est-ce que ça, ça vous a dérangés, vous ou
Mme Massé, là?
M. Marissal : Vous
parlez du rhume, là?
M. Laforest (Alain) : Oui.
M. Marissal : Mais bien
sûr que ça me dérange. C'est complètement contre-productif. Moi, quand j'ai
entendu dire ça, je me suis dit, de un : Le premier ministre... les élus
en général, mais surtout le premier ministre, on ne peut pas dire tout ce qui
nous passe par la tête, là, de un. Puis, de deux, j'ai eu une pensée pour le
personnel soignant. Ces gens-là, là, suent sang et eau depuis deux ans, souvent
dans des conditions pitoyables, avec du temps supplémentaire obligatoire. Il y
en a qui sont tombés malades aussi. Il y en a qui sont morts aussi. Ces gens-là
voient des gens mourir tous les jours dans les unités de soins intensifs. Et là
le premier ministre, après deux ans de combat acharné contre le virus, vient
nous dire, essentiellement, que c'est un rhume. Ce n'était pas sa meilleure.
Mme Prince (Véronique) : En
même temps, il a ajouté : Quand on est vacciné.
M. Marissal : Oui, mais
il y a des gens vaccinés qui se ramassent aux soins intensifs aussi. La bibitte
a muté, là. Ce n'est pas le temps de commencer à dire que c'est fini, puis que
ce n'est pas grave, puis que tout va bien, Madame la Marquise. Le premier
ministre, là, je l'ai dit, je le redis, là, il est passé, là, subitement, d'un
mode pandémique au mode électoral. Mais ce n'est pas parce qu'il contemple son
autobus de campagne électorale, là, que le virus a disparu. Le virus, il est
encore là. Encore aujourd'hui, on apprend qu'on a d'autres collègues, là, qui
ont été touchés par la pandémie.
Journaliste : ...
M. Bergeron (Patrice) : Un
parlementaire à la commission à laquelle vous assistiez hier dit qu'il a été
ciblé pour intimidation. Est-ce que vous estimez que vous avez...
M. Marissal : Je n'ai
pas compris, excusez-moi, parce que vous étiez deux.
M. Bergeron (Patrice) : Il
y a un parlementaire, dans la commission à laquelle vous participiez hier, qui disait
qu'il a été ciblé pour être victime d'intimidation. Est-ce que vous avez vu une
scène d'intimidation hier, dans ce qui s'est déroulé, dans les échanges qui ont
été assez corsés, quand le président, par exemple, a même suspendu la séance?
M. Marissal : En tout
cas, moi, je ne me sens pas intimidé, je me sens niaisé. Je sens qu'on me
niaise puis qu'on me fait perdre mon temps. Et le ministre, c'est vrai qu'il a
la mèche courte ces temps-ci, là. Ça serait à lui à répondre, là, pourquoi puis
comment ils ont géré leur agenda législatif. Puis j'ai vu, là, le personnel du
premier ministre, là, courir, là, comme des poules pas de tête, là, autour de
la commission pour essayer de réparer les pots cassés. Mais, les pots, c'est le
gouvernement qui les a cassés. Moi, je ne me sens pas intimidé, là, pas du
tout, pas une minute, mais je me sens niaisé là-dedans.
M. Bellerose (Patrick) : M. Marissal,
vous dites que, lundi dernier, M. Legault a minimisé l'importance de la
pandémie pour des raisons électoralistes, est-ce que je comprends bien?
M. Marissal : Non, ce
que je dis, c'est qu'il est tellement pressé de passer à autre chose... alors
qu'on ne le dira jamais assez, c'est vrai qu'on est tous écoeurés de la
pandémie, on en a tous plein notre casque, comme dirait l'autre, des mesures
sanitaires. C'est vrai, quand on a appris cette semaine qu'on va garder le
masque encore deux semaines, ce n'est pas une bonne nouvelle, ça ne nous fait
pas plaisir, mais la pandémie n'est pas terminée. Il y a encore combien de
morts, aujourd'hui, une trentaine de morts? On a encore, grosso modo, entre 100
puis 200 morts par semaine. On ne peut pas minimiser cette affaire-là en
disant : C'est un rhume. Moi, je ne connais personne qui est mort d'un
rhume, puis j'ai eu des rhumes dans la vie, je ne me suis jamais ramassé aux
soins intensifs. C'est un jovialisme qui n'est pas à la hauteur de
l'institution du premier ministre, qui doit quand même garder le cap et ne pas
baisser la garde.
M. Rodrigue-Comeau (Philip) :
Mme Massé, sur le tramway, vous avez parlé de victoire pour la ville
de Québec, mais est-ce que ce n'est pas une grosse défaite pour les députés
caquistes de la région de Québec?
Mme Massé : Ces
députés-là, dans les dernières semaines, je dirais, dans les dernières années,
ont constamment fait retarder le tramway, la mise sur les rails du tramway à
Québec, constamment. Voilà deux ans, je me suis présentée devant vous en disant
que ça n'avait pas de bon sens qu'encore une fois ils mettaient des conditions
qui faisaient retarder le projet. Rappelez-vous de la sortie du maire Labeaume
quand il a quitté la vie politique. Les caquistes qui sont à Québec ne veulent
pas, sont contre le transport en commun. Ils l'ont retardé jusqu'à tant que la
pression populaire soit tellement grande... Quand vous avez une élection
municipale qui élu... qui élit, pardon, à plus de 70 %, le maire,
premièrement, mais aussi des conseillers, conseillères, qui se sont fait élire
sur la base de leur adhésion au tramway, comment vous pouvez, comme député,
dire : Ah! bien non, mais il n'y a pas d'acceptabilité sociale? Et ils
nous l'ont joué toute la semaine. Bien, les deux dernières semaines.
Alors donc, je pense que, oui, ils ont
beaucoup de regard sur le troisième lien, troisième lien qui demeure encore
quelque chose d'hypothétique, alors que le tramway, il a malheureusement pris
deux ans de retard. Le décret, on ne l'a pas vu encore, mais j'ai envie de
faire confiance qu'effectivement c'est le feu vert et que, là, les appels vont
pouvoir être lancés.
M. Rodrigue-Comeau (Philip) :
Les dépassements de coûts... Est-ce que vous voulez dire que les dépassements
de coûts, c'est à cause des députés de la CAQ? Parce que les deux ans de
retard, c'est ce qui provoque un peu la hausse des coûts.
Mme Massé : Je n'ai plus
le chiffre exact, mais chaque année de retard, c'est plusieurs dizaines de millions
de dollars en plus. Rajoutez à ça l'augmentation globale du coût de la vie. Tu
sais, si l'appel d'offres avait été fait juste avant la COVID, là, peut-être
que... pas l'appel d'offres, mais l'appel de propositions, on jouerait
peut-être dans un autre film, mais là on joue dans un film qui retarde, qui
retarde, qui retarde. Et j'espère que le décret, réellement, va être un feu
vert, sans condition, pour avancer. Parce que, là, on est stoppés depuis deux
ans sur ce projet-là.
Mme Senay
(Cathy) :
Good morning.
Mr. Marissal, Herron, when you heard this head of nurses of the CIUSSS de
l'Ouest-de-Montréal, her testimony to police, for you... To my knowledge, it's
the first time that we hear that type of emotion of a person that was there,
from the CIUSSS de l'Ouest-de-Montréal. For you, it reached, this morning, the
symbol of a national disgrace?
M. Marissal : Herron was already the symbol of a national disgrace and the symbol
of bad policies, that basically just transferred our social responsibilities
among elders to private sector. That was already a disgrace. Now, to hear
people from the inside coming forward with testimonies like this, I mean, it's
not only heartbreaking, it's sad, and, frankly, I feel ashamed this morning.
Herron makes me feel ashamed since the beginning of the story, and every day it
seems worse and worse, it's getting from bad to worst. And to see the Government trying to find all kinds of
scapegoats makes me feel bad and ashamed as well.
Mme Senay (Cathy) : What's next, now that… This is the third day in a row, this week, that
we have testimony after testimony, evidence after evidence. CIUSSS de
l'Ouest-de-Montréal is saying that they where there to support CHSLD Herron.
The CHSLD Herron was not there to opening the doors. And then you have the Government saying : Well, CIUSSS de
l'Ouest-de-Montréal was taking care of it. So, it's a vicious circle.
M. Marissal : Yes. It's very easy for the Government to just try to hide, and find scapegoats, and saying that,
basically, it's somebody else's fault. How convenient! But the fact and the
matter is that there is a principle, in our parliamentary system, that goes, in
French, as «responsabilité ministérielle» — I would let you translate this — and, basically, where the buck stops. And the Government is saying, basically : No,
no, it's not me, it's not me. The Minister responsible for elders is saying :
It's not me, I did all I could, I was working day and night. If she was working
day and night, basically, she was doing the wrong thing, because she was not
efficient enough to make sure that everybody was in place to assure the
security of these people.
So, now, where do we go
next? Public inquiry. Public independent inquiry. In my heart, I'm sure that we
will get there, eventually. And all we see here is the Government making us losing our time and trying to escape its responsibilities.
Mme Senay (Cathy) :
Does a public inquiry will reduce your
emotions about the fact that you're, basically, relieved that parents were not
there?
M. Marissal :
Yes… I'm not sure I get the question.
Mme Senay (Cathy) : Well, you said, in French, that you have this relief that your
parents were not there.
M. Marissal :
That's right.
Mme Senay (Cathy) :
So, at least, for others, you want a
public inquiry to, basically, reduce this feeling of : At least, my
parents were not there, I want the truth for others?
M. Marissal :
You know, I cannot imagine something
worse that abandoning my parents. I cannot imagine me doing anything worse than
that, and that's exactly what we have done as a society. We have transferred
these elders to private sectors, basically washing our hands, saying :
It's going to be all right. But guess what? It's not alright.
So, yes, my father and my
mother will turn 88 in just a few weeks and, yes, I told in French, I am so grateful
that they are not in CHSLD. But they are 88, so eventually they will maybe get
there, and it breaks my heart to think that we might be in a position to let
our parents in such horrible situations.
Mme Henriquez
(Gloria) : So, are you saying that the fact
that the Government is not agreeing to a public inquiry is essentially stalling
improvement into our health care system for CHSLDs for seniors? Am I
understanding that right?
M. Marissal : Yes. The thing is that every time we had public inquiries, in many
sectors, we were able, with this tool, to make sure that we are able to
understand what happened. And that's the first step. That's the first step, in
order to be able to change, is to understand why are we there now. But the
Government is not interested in this, and they are not taking the
responsibility, and they are trying, basically, to just win some time just
before the next election. They just want to go to the next election and then we'll
see. But, at the end of the day, in my heart, I think that we must have a
public independent inquiry. We owe that to the people who are dead in CHSLDs in
Québec.
Mme Henriquez
(Gloria) : And finally, I just want to get
your take on the Premier's reference to the virus as a flu.
M. Marissal : Well, this was surprising to hear the Premier saying such a thing
when you know that we have been fighting this virus for over the last two
years, that we have many, many more deaths every day in Québec, that we are
still asking people in Québec to wear the mask for, at least, two more weeks.
And then you have the Premier saying, basically… and downsizing the risk of the
virus, saying : Well, you know, it's just a flu. I don't think it is wise to say such. And you
have seen, like me, the reaction on the social networks, the doctors and the
nurses were not very impressed, and I agree with them.
Thank you.
(Fin à 8 h 59)