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Point de presse de Mme Marie-Claude Nichols, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’habitation

Version finale

Le vendredi 8 avril 2022, 9 h 20

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Neuf heures dix-neuf minutes)

Mme Nichols : Donc, on est ici, évidemment, là, pour l'interpellation qui aura lieu à 10 heures. Vous comprendrez qu'on n'a rien dans le budget, dans le dernier budget, avec des mesures structurantes en lien avec l'habitation, avec le logement, rien par rapport à la construction de nouveaux logements sociaux, de nouveaux logements communautaires, mais rien non plus pour l'accès à la propriété pour les jeunes familles du Québec. On est dans une crise du logement sans précédent, pour une deuxième année consécutive, crise que le gouvernement de la CAQ ne reconnaît toujours pas. C'est peut-être pour ça, d'ailleurs, qu'il n'y a pas de mesure dans le dernier budget. Mais c'est une crise du logement sans précédent, puis il faut définitivement mettre en place des actions pour aider les citoyens québécois.

Le logement et l'habitation, c'est un sujet où on sent beaucoup, beaucoup de détresse humaine. On sent... Puis je dirais que la majorité, ou, en fait, je suis pas mal certaine que les 125 députés à l'Assemblée nationale reçoivent quotidiennement des appels de détresse de leurs citoyens qui ne se trouvent pas de logements, pas de logements convenables, qui doivent dépenser plus que 30 % du budget familial pour pouvoir se loger. Je trouve ça vraiment dommage que des familles, des ménages aient à faire des choix entre se loger, se nourrir, se vêtir, puis on peut parler du transport aussi, puis on est aussi dans le cadre de l'inflation où le panier d'épicerie coûte plus cher, l'électricité coûte plus cher, l'essence coûte plus cher.

Donc, bien sûr, on posera les questions au gouvernement, à la ministre des Affaires municipales et Habitation, à savoir quelles sont les mesures structurantes qu'elle va mettre en place, là. Parce que, un, le 1er juillet arrive bientôt. Je ne pense pas que la campagne de sensibilisation avec la chasse au logement soit la bonne solution. Bon, on pourra amplement voir comment ça fonctionne puis qu'est ce que ça donne comme rendement, mais il n'y en a pas, il n'y en a pas, de logements. Donc, il faut mettre en place des programmes pour aider l'ensemble des citoyens.

Puis ce n'est pas juste dans les grandes métropoles, hein, il faut le dire, c'est dans l'ensemble du Québec, dans les régions aussi. Les municipalités ont levé la main puis les municipalités ont fait un excellent travail en 2021. Ils ont créé des cellules de crise, ils ont pris en charge les familles. Est-ce que c'est vraiment d'un champ de compétence municipale? À mon avis, comme ancienne mairesse, ancienne préfète, je pense que non, mais je les félicite, les maires et les mairesses, là, qui ont pris leurs citoyens en charge, qui leur ont offert un toit. Puis, je pense... j'ai Sherbrooke en tête, là, mais il n'y avait pas loin de 100 ménages, là, 100 familles à Sherbrooke qui se sont retrouvées à la rue. Juillet approche, juillet 2022, qu'est-ce qu'on va faire pour ces familles-là? Est-ce qu'on a pensé à ces familles-là qui, déjà, vivent de l'angoisse incroyable? Ça fait que c'est sûr qu'il y a cet aspect-là, mais il y a aussi l'aspect accès à la propriété, les jeunes familles qui veulent acheter, qui veulent acheter une maison, qui ne sont pas capables de mettre de mise de fonds. Il n'y a absolument rien dans le budget pour les aider.

Journaliste : Mme Nichols, si je peux me permettre, il y a des choses dans le budget fédéral. Mme Laforest pourrait vous répondre : Bien, écoutez, je n'ai pas besoin vraiment d'ajouter des choses, il y a un paquet de trucs qui ont été annoncés par Ottawa, hier.

Mme Nichols : Bien, je trouve ça superintéressant, le budget fédéral, du moins, la partie habitation. Et ça démontre que tout le monde est sensible à la crise. Puis il y a d'autres provinces aussi, hein, qui ont pris des mesures, justement, pour l'habitation, le logement, pour aider leurs citoyens. Le fédéral est bien conscient et le fédéral met des mesures en place.

Pourquoi ici, au Québec, on ne fait rien? Pourquoi, tu sais, on n'en propose pas, nous, des mesures, là, pour agir directement, rapidement? Ça presse, là, il y a ce sentiment d'urgence là. Comme je dis, il y a une très grande détresse, là, dans la population. Puis les mesures que le fédéral met en place, là, bonnes, pas bonnes, là, ce n'est pas moi qui vais les interpréter, là, mais il y a quand même... On prend quand même la peine de mettre des mesures en place pour aider les citoyens, ceux qui pourront en bénéficier, tant mieux. Tu sais, l'objectif, c'est d'aider le plus de gens possible.

Journaliste : Est-ce que vous trouvez quand même que le fédéral en fait suffisamment? Dans le fond, ce que je comprends de vos propos, c'est que vous trouvez ça très bien, ce que le fédéral fait, versus Québec qui ne fait rien. C'est ça?

Mme Nichols : Bien, je n'ai pas analysé en détail, là, toutes les mesures que fait le fédéral. Bien sûr, là, j'ai vu les montants puis j'ai vu qu'est-ce qui est promis. Mon souhait, là, c'est que le gouvernement n'attende pas deux ans et demi encore pour signer une entente fédérale-provinciale, comme la dernière fois, parce que, pendant ce temps là, il n'y a eu aucune mesure ici, au Québec, pour aider nos citoyens. Mais relativement… Tu sais, je ne peux pas dire si c'est des bonnes ou des pas bonnes mesures. Moi, ce que je dis, c'est que...

Puis je pense à Terre-Neuve-et-Labrador, là, qui va suspendre, pendant un an, là, la taxe, la taxe sur les maisons, tu sais, la taxe de vente, quand on achète une maison. Bien, ils mettent une mesure en place. Tu sais, ici, on ne fait rien, on n'aide pas nos citoyens, on regarde ça aller. Le gouvernement de la CAQ reste passif, puis il se dit : Bien, c'est l'offre, la demande, c'est un cercle, ça va se régler tout seul. Bien, non, ça ne se réglera pas tout seul. On est en train de vivre, pour une deuxième année consécutive, la pire crise du logement.

Journaliste : Mais est-ce qu'il ne faut pas faire attention, non plus? Tu sais, parce que l'argument du ministre Girard, c'est souvent de dire : Il ne faut pas non plus stimuler trop la demande parce qu'on va embarquer encore plus dans le cercle vicieux. Dans le fond, vous n'adhérez pas à cet argument-là, là?

Mme Nichols : Bien, c'est sûr, là, on comprend, là, l'offre et la demande, là, c'est sûr qu'il faut en bâtir plus, de logements. Puis justement, si on regarde dans le dernier budget, là, il n'y a pas grand-chose, là, qui a été annoncé, là, pour augmenter l'offre. Puis on a été à presque deux ans et demi... quand il n'a pas eu l'entente fédérale-provinciale de signée, là, on a été un deux ans et demi où il n'y en a pas eu, de construction, là.

Et on parle aux organismes, là, les organismes sur le terrain, ils nous le disent, là. On regarde les résultats de la SHQ, la Société habitation Québec, on le voit, là, il n'y a rien qui est fait, il n'y a rien qui débloque, là, justement, pour augmenter l'offre, pour pouvoir venir aider nos organismes. Il y en a plein, de projets, là, il y a une pile de projets qui attendent juste une autorisation, un go. Au lieu de ça, bien, on abolit AccèsLogis ou, du moins, on met AccèsLogis de côté puis on crée un nouveau programme. Tu sais, ce nouveau programme là, le PHAQ, là, habitation abordable Québec, ce nouveau programme là, bien, je ne pense pas qu'il donne des résultats avant un an ou deux. Puis c'est là, là, qu'on en a besoin, c'est là que nos citoyens sont en détresse.

Journaliste : Bien, justement, si je peux aller dans le même sens que ma collègue, elles vont construire... annoncer des nouveaux logements sociaux, en ce moment, ça ne réglera pas le problème du prochain... du 1er juillet qui s'en vient. Donc, à court terme, qu'est-ce que vous préconisez, qu'on donne des sous aux locataires? Tu sais, qu'est-ce qui serait la mesure la plus efficace? Parce qu'effectivement, si on donne des sous aux locataires, bien, ça peut avoir pour impact que les loyers augmentent en réaction à ça. Ce n'est quand même pas si simple.

Mme Nichols : Bien, tu sais, le gouvernement n'a pas aidé dans cette crise-là, là. Il est un peu responsable de cette propre crise parce que l'offre aurait dû être augmentée, bien avant, là. Là, on est pris pour prendre des mesures d'urgence, augmenter des programmes supplément au loyer, alors que les critères non plus ne sont pas... Il y a plein de familles qui ne sont même pas admissibles au supplément de loyer, soit d'urgence ou au supplément de loyer tout court. Donc, oui, c'est un cercle vicieux, mais c'est parce qu'il y a eu une inaction caquiste pendant deux ans.

Journaliste : Moi, j'aimerais ça peut-être aussi vous faire réagir, en terminant, sur le départ de Danielle McCann et Marguerite Blais. Est-ce que vous trouvez que ça survient à un moment particulier? Est-ce que vous pensez que c'est une bonne chose que les deux ne se représentent pas?

Mme Nichols : Bien, j'ai trouvé ça drôle, là, cette nouvelle-là, ce matin. Je pense que c'est une annonce, là, juste pour essayer de faire de l'ombrage à ce qu'on vit présentement dans les CHSLD, là. Qu'elles restent ou qu'elles s'en aillent, là, ça ne change absolument rien, c'est un scandale, là, ce qui s'est passé dans les CHSLD. Puis cette nouvelle-là, c'est juste pour faire de l'ombre ou essayer de...

Journaliste : De faire diversion?

Mme Nichols : De faire diversion.

 (Fin à 9 h 27)

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