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Point de presse de Mme Manon Massé, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de condition féminine, et M. Alexandre Leduc, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’affaires municipales

Version finale

Le mardi 3 mai 2022, 10 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Dix heures trente-quatre minutes)

Mme Massé : Oui, bonjour, tout le monde. Aujourd'hui, c'est la Semaine de la santé mentale. Vous savez, à Québec solidaire, c'est un sujet qu'on porte toujours, qu'on met toujours de l'avant depuis plusieurs années. Mais là, après deux ans de pandémie, plus que jamais, c'est important qu'on en parle, plus que jamais, c'est important que M. Carmant amène de réelles solutions pour soutenir nos concitoyens et concitoyennes.

Moi, je suis particulièrement préoccupée par nos jeunes, nos jeunes qui l'ont eu dur durant ces deux années-là, nos jeunes qui, on l'apprenait dernièrement dans une étude, pour la moitié, vivent, expriment des symptômes d'anxiété, des symptômes de dépression, utilisent des antidépresseurs comme jamais. Moi, là, je trouve ça inquiétant. Mais je trouve ça d'autant plus inquiétant qu'on a aussi appris, dans cette étude, que le quart des jeunes de 16 ans et plus, 16-25 ans, ont considéré, dans la dernière année, qu'ils se voyaient mieux morts que de passer au travers ce qui était devant eux.

Alors, la santé mentale, ce n'est pas un petit sujet, et vous allez nous entendre en parler toute la semaine, comme vous nous avez en entendu parler depuis quatre ans. M. Carmant va devoir répondre présent. Et je vous dirais qu'il y a une dimension que les gens de la CAQ semblent ne pas saisir, c'est l'écoanxiété.

L'écoanxiété, là, c'est une des formes d'anxiété que les jeunes vivent le plus. Et, pour ça, moi, sur le terrain, je l'entends de toutes les façons, les réseaux sociaux aussi, les jeunes me le disent, comment les non-choix ou le «je fais une chose et son contraire» du gouvernement de la CAQ, par exemple, dans son plan de mise en oeuvre qu'il nous a déposé la semaine dernière sur la lutte aux changements climatiques, où il nous dit : Voyez, voyez, nous allons atteindre 51 % de notre cible de réduction de gaz à effet de serre… Mais, là-dedans, zéro mot sur l'élargissement des autoroutes, sur le troisième lien, élargissement d'autoroutes.

Je trouve que la CAQ, parfois, prend les jeunes pour des dupes, pour des gens qui ne comprennent pas. Parce que, les jeunes, ce qu'ils me disent, ce qu'ils nous disent, à nous, comme décideurs, c'est de dire : Écoutez, l'anxiété que, moi, me fait vivre le fait des dérèglements climatiques m'amène dans ma vie des enjeux de santé mentale importants. Et là-dessus je trouve que la CAQ n'est pas sérieuse. M. Carmant va devoir être au rendez-vous, M. Carmant va devoir s'assurer que les services de soins en santé mentale soient au rendez-vous. Et, encore une fois, ce n'est pas par le privé qu'on voit que ça va arriver.

Un autre sujet qui m'inquiète beaucoup, j'y passe rapidement, c'est ce qui est en train de se passer aux États-Unis, à tout le moins, ce que cette fuite de la Cour suprême nous laisse présager. C'est épeurant. Comme féministe, là, c'est vraiment, vraiment épeurant. Depuis les années 70, on a acquis, les femmes… les femmes aux États-Unis ont acquis des droits...

M. Robitaille (Antoine) : Vous parlez des États-Unis?

Mme Massé : Des États-Unis, oui, aux États-Unis.

M. Robitaille (Antoine) : O.K. C'est parce que vous avez dit «Cour suprême», là.

Mme Massé : Ah! pardon. Bien, alors, je...

M. Robitaille (Antoine) : Je m'attendais à ce qu'on me parle de notre dominion.

Mme Massé : Oui, c'est vrai qu'il y en a plus qu'une, cour. En fait, tous les États ont leur Cour suprême. Je veux être très, très au clair, ce que… la fuite qu'il y a eu, de la Cour suprême, aux États-Unis, concernant l'avortement, c'est extrêmement inquiétant. Extrêmement inquiétant, d'une part, pour les femmes des États-Unis. Vont-elles voir leurs droits durement acquis reculer? Et pas seulement elles, parce que, si, effectivement, le Roe and Wade Act est remis en cause, c'est aussi le mariage gai, c'est aussi les droits humains. Alors, c'est inquiétant.

Mais je veux aussi rappeler à la population québécoise que, lorsque les ultraconservateurs, lorsque les conservateurs qui, dans le fond, se disent provie, mais qui, dans les faits, sont plutôt procontrôle du corps des femmes prennent des décisions, mettent de l'avant leur vision du monde, bien, ça a des impacts sur nous, les femmes. Et un des impacts qu'il va falloir que le gouvernement du Québec tienne en compte, si, toutefois, ça allait dans ce sens-là, c'est que plusieurs des femmes ici, au Québec, qui sont dans une grossesse et qui veulent avoir une interruption d'une grossesse... une interruption tardive de la grossesse, bien, ils vont aux États-Unis parce que l'expertise est là. Alors, si, toutefois, les États-Unis changent leur fusil d'épaule, bien, il va falloir que le Québec puisse offrir ces soins-là aux femmes et, qui plus est... de s'assurer, peut-être, que les femmes des États-Unis qui vont vouloir, au nom de leur santé, au nom de leur droit à leur corps, peut-être, venir au Canada et au Québec utiliser des services, bien, que ça ne vienne pas appauvrir encore plus les services qu'on offre aux femmes québécoises, qui ont déjà, parfois, de la difficulté à avoir les soins nécessaires pour avoir leur interruption de grossesse.

Je laisse mon collègue vous parler d'un autre sujet.

M. Leduc : Merci, Manon. Bonjour, tout le monde. Grosse nouvelle sur le REM de l'Est hier. La réaction que j'ai eue, c'est : Quelle immense perte de temps, quel gâchis, quel cafouillage d'avoir passé ce mandat complet, donc un quatre ans du mandat de la CAQ, à ne pas être capables d'avancer et de livrer un projet efficace. On voulait, bien sûr, que la caisse se retire. C'est chose faite, tant mieux. Mais il y a plein de questions qui viennent avec l'annonce d'hier.

D'abord, pour les gens de Bourget, là, dans Mercier-Est, ils avaient un problème avec le tracé aérien qui était sur Sherbrooke. La caisse l'avait descendu un peu plus au sud, sur Souligny, mais ça demeurait un problème aérien. Ont-ils encore un problème aérien sous le nouveau modèle présidé par M. Legault et Mme Rouleau?

Qu'est-ce qui va se passer aussi avec Notre-Dame? Vous savez qu'il y a le SRB Pie-IX qui va aller se connecter à Notre-Dame. C'est un gain que j'étais content d'avoir fait dans Hochelaga-Maisonneuve, mais le but, c'était de le connecter à quelque chose. Là, il n'y a plus de REM, plus de transport collectif sur Notre-Dame, mais est-ce qu'il y a un plan B, au gouvernement, pour faire quelque chose sur Notre-Dame? Pour l'instant, c'est le silence radio.

Autre question : Qu'est-ce qui va se passer avec les réserves foncières qui avaient été réservées par la Caisse de dépôt et de placement, notamment celle à Ray-Mont Logistiques, qui gobait presque 35 %, 40 % de son terrain? Est-ce qu'il n'y a pas moins d'aller faire quelque chose avec ça, de la garder dans le giron public?

Qu'est-ce qui va se passer avec la caisse à Longueuil? Parce qu'il y a un paradoxe très fort ici. Le gouvernement dit : La Caisse de dépôt, ce n'est plus l'acteur intéressant pour l'est de Montréal, ce n'est plus l'acteur non plus pour Laval, ce n'est plus l'acteur pour Lanaudière, mais on lui laisse encore le prolongement du REM de l'Ouest à Longueuil. Il y a quelque chose d'étonnant là-dedans. C'est un bon joueur ou ce n'est pas un bon joueur?

Alors, c'est plusieurs questions qu'on a en tête, qu'on veut poser. Ça tombe bien, cette semaine, c'est encore l'étude des crédits. Alors, ça va me faire plaisir d'aller questionner Mme Rouleau sur le sujet. Merci.

Mme Prince (Véronique) : Mme Massé, est-ce que vous craignez que ce courant de droite américain, courant conservateur, fasse des petits ici aussi? Est-ce que vous pensez qu'on pourrait subir ce genre de choses là éventuellement au Québec?

Mme Massé : Bien, lorsque vous voyez des candidats et des candidates... des candidats, à tout le moins, ouvertement contre l'avortement qui se présentent pour un parti politique, le Parti conservateur du Québec, pour l'automne 2022, ça nous laisse entendre que, quand les conservateurs ouvrent ces portes-là, bien, les droits des femmes sont en danger. Et donc c'est pourquoi je pense qu'il est fondamental qu'on en parle.

On doit parler de ces choses-là. On doit se rappeler que les femmes ont le droit de choisir ce qu'elles font avec leur corps. Et ça, c'est ça que ça fragilise des... Bien, pas la fuite. La fuite, ça crée... qui se passe actuellement, crée de l'insécurité. Mais, si, toutefois, il y a un changement au niveau de la Cour suprême des États-Unis, ça va... inévitablement, pardon, avoir un effet ici, au Québec, j'en suis convaincue, dont les impacts très concrets dont je vous parlais tantôt.

M. Robitaille (Antoine) : Quelle proportion de femmes vont se faire... faire une interruption de grossesse aux États-Unis? Vous avez dit : L'expertise est là. Est-ce que c'est un mouvement de masse? C'est quoi, c'est...

Mme Massé : Non, non, non, ce n'est pas un mouvement de masse. C'est-à-dire que... Puis là il faudrait que je revienne pour avoir le... Vous me demandez la proportion, je ne le sais pas. Mais c'est vraiment ce qu'on appelle les interruptions tardives. Le Québec a l'expertise pour l'ensemble des interruptions, sauf que, les interruptions tardives, après 20 semaines, de mémoire, là, on va chercher une expertise qui existe présentement aux États-Unis. Mais je pourrai vous revenir avec... si vous vous intéressez à la question, là, je peux vous revenir avec quelque chose de plus précis.

M. Bossé (Olivier) : Donc, vous dites que ça devrait être... il va falloir que ça soit développé, les avortements tardifs, au Québec?

Mme Massé : Bien, absolument. C'est-à-dire que, là, on s'est aménagés avec les services qui existent, et non pas qui existaient, qui existent aux États-Unis. Mais, si, toutefois, ces services-là ne sont plus disponibles, ça fait partie de la responsabilité du gouvernement du Québec de développer cette expertise-là.

M. Bossé (Olivier) : La position du Parti conservateur, la position officielle qui reste prochoix, vous ne la croyez pas? Vous dites : S'il laisse entrer des candidats provie — drôle d'expression, ça, «provie», mais… — donc, une fois que la porte est ouverte, elle ne se referme plus. C'est ça que vous dites?

Mme Massé : Bien, je ne suis pas en train de dire ça. Ce que je dis : C'est extrêmement inquiétant. Et ce qu'on voit, au niveau de ce qui se passe actuellement aux États-Unis, c'est que, lorsque les conservateurs se mettent à remettre en question le droit des femmes, ça a des effets partout. C'est comme un peu partout sur la planète. Je fais un tout petit détour, mais ça fait longtemps que les femmes, on a compris que nos droits, même quand ils sont gagnés, sont toujours fragiles.

M. Robitaille (Antoine) : Là-dessus, est-ce que vous préférez une victoire de Jean Charest à la tête du Parti conservateur canadien ou est-ce qu'une éventuelle victoire de Poilievre, Pierre Poilievre, vous inquiéterait?

Mme Massé : Bien, écoutez, les membres conservateurs… qui n'est pas du tout ma posture dans la vie, choisiront bien le chef qu'ils veulent. Moi, ce que je souhaite, c'est que le Québec soit indépendant le plus rapidement possible pour faire l'ensemble de nos choix.

Mme Plante (Caroline) : En fait, est-ce que vous accusez la CAQ de créer de l'écoanxiété chez les jeunes?

Mme Massé : Ce que les jeunes me disent, quand ils me parlent, quand je vais sur le terrain ou à travers mes réseaux sociaux, d'ailleurs, vous pouvez les consulter, c'est qu'ils ont compris que les défis qu'exige la lutte aux changements climatiques ne sont pas répondus par un gouvernement comme celui de la CAQ parce qu'il fait une chose et son contraire. Et c'est ça que les jeunes comprennent. C'est qu'ils sont capables de voir le beau show de boucane derrière les paroles. Il manque de gestes structurants importants, et ça, là, si la CAQ était consciente de ça...

Par exemple, vous étiez là, ils nous ont déposé leur plan de mise en œuvre de lutte aux changements climatiques, vous avez vu les actions qu'ils souhaitent poser pour diminuer les gaz à effet de serre. À nul endroit vous ne lisez quelle va être l'augmentation des gaz à effet de serre, par exemple, par la création d'un troisième ou quatrième lien ici, à Québec, ou par l'élargissement des autoroutes. Ça, on n'en parle pas. Et c'est là que les jeunes... Puis là je vous parle de gaz à effet de serre, je pourrais vous parler de biodiversité. Le gouvernement de la CAQ dit que la biodiversité, c'est important, d'une main, puis, de l'autre main : Écoutez, les caribous, il ne faut pas que ça nous fasse perdre de jobs.

Mme Plante (Caroline) : Donc, avec un autre gouvernement, il y aurait moins d'écoanxiété?

Mme Massé : C'est-à-dire que l'écoanxiété, c'est un état de fait vécu par les jeunes face à la lutte... face au résultat mondial des changements climatiques. Mais leur attente, surtout d'un gouvernement qui se dit être un leader et un champion, leurs attentes, c'est qu'ils posent des gestes beaucoup plus structurants que ça.

M. Robitaille (Antoine) : Votre cible à vous, là, qui est fixée à 55 %, comment vous allez l'atteindre? Ça, est-ce que ça ne crée pas de l'écoanxiété, de se mettre des cibles, puis, finalement, on ne sait pas encore comment on va les atteindre? Le gouvernement vous dit : Nous, au moins, on suit l'atteinte de la cible progressivement.

Mme Massé : Oui. Je vous rappellerai, hein, que la cible d'au moins 55 % c'est la science qui exige ça. Donc, c'est les retards successifs des gens qui avancent à petits pas ou qui n'avancent pas pantoute, des gouvernements qui avancent à petits pas ou qui n'avancent pas pantoute depuis des décennies. Québec solidaire a déjà une multitude de propositions qu'on fait, et ce qu'on vous dit, hein, que… Puis, allons-y. Juste la question du transport collectif, c'est frappant. Dans le dernier plan de mise en œuvre, on apprend que le gouvernement va, comme ça, changer la destination de 40 % de la bourse carbone, avant, qui était dédié au transport collectif, mais là qui ne le sera plus. Moi, ça m'inquiète.

M. Robitaille (Antoine) : …votre plan, là, quand est-ce que vous allez le déposer pour dire précisément... 

Mme Massé : Ça s'en vient.

M. Robitaille (Antoine) : ...comment vous allez vous rendre à 55 %?

Mme Massé : Soyez assuré, M. Robitaille. Un, on est les seuls qui l'ont fait, en 2018, hein, rappelez-vous-en. Et, deux, déjà en 2018, on parlait de 48 % d'atteinte.

M. Robitaille (Antoine) : Quels sacrifices ça va imposer aux gens dans leur mode de vie?

Mme Massé : Les Québécois et Québécoises sont conscients que le dérèglement climatique cause des inconvénients déjà dans leur vie. Oui, d'aller vers l'efficacité énergétique, on peut se dire : Oh! mais ça va déranger. Non, mais attendez, ça va améliorer. Dans la mesure où, par exemple, votre maison, votre appartement est plus écoénergétiquement efficace, bien, vous allez vous en retrouver gagnant. Puis je pourrais faire la liste. Quand, par exemple, les grandes sécheresses arrivent, quand les grandes chaleurs arrivent, le fait de verdir… Hein, on a déjà proposé 1 % du programme québécois d'infrastructures qui soit dédié au verdissement des grands centres, parce que ça a un impact. La nature, en soi, nous offre de capter les GES et/ou de filtrer les eaux pluviales comme aucune autre infrastructure qu'on peut mettre sur pied. Alors, des solutions, on en a. Notre plan global, je sens que c'est ça qui vous intéresse, l'élection est encore en avant de nous, et...

M. Robitaille (Antoine) : …c'est le transport qui est déterminant, là, puis qui peut avoir des effets, là.

Mme Massé : Absolument, bien...

M. Robitaille (Antoine) : Le chef du Parti conservateur a dit que vous voulez enlever les skidoos aux gens, là, tu sais? Non, mais c'est le genre de choses que vous allez vous faire dire, c'est ça que je veux...

Mme Massé : Bien, écoutez, je ne suis pas inquiète parce que les Québécois et Québécoises savent très bien que Québec solidaire, quand il parle de transport collectif, transport actif, un, il sait de quoi il parle. Et, quand la CAQ vous parle de 57 milliards, elle vous parle sur un plan de 10 ans, alors que c'est ici et maintenant qu'il faut investir dans le transport collectif. Quand on le voit backer sur le... Pardon. Désolée pour le «backer». Je me suis reprise, je me suis reprise, je me suis dit : M. Robitaille va me noter.

M. Robitaille (Antoine) : C'est noté, madame.

Mme Massé : Ah, c'est déjà noté. Bon, eh voilà. Ça fait que je peux le répéter? Non. Les reculs sur le tramway, par exemple, tu sais, le retardement de ce projet-là pendant trois ans, deux ans et demi, c'est toutes des attitudes qu'on ne peut plus avoir en 2022. C'est malheureusement l'attitude de la CAQ et ce n'est pas l'attitude que va avoir Québec solidaire s'il prend le pouvoir le 3 octobre prochain.

M. Lachance (Nicolas) : Mme Massé, des travailleurs de la santé qui ont été invités sans le savoir à un concert à saveur libérale, puis c'est des fonds de circonscription qui ont été utilisés pour faire ça, qu'est-ce que vous pensez de tout ça, dans Verdun?

Mme Massé : Écoutez, quand j'ai lu la nouvelle, ce matin, j'étais un peu surprise parce que le CIUSSS—Centre-Sud, c'est mon CIUSSS aussi, je n'ai pas été invitée. Et, moi, tu sais, la Commissaire à l'éthique, tout ça, c'est à eux et à elles de voir, j'en suis. Mais personnellement je pense que d'avoir remercié les travailleurs, travailleuses du système de santé, on l'a fait de toutes sortes de façons dans les deux dernières années. Et, si je n'ai pas été invitée, bien, j'imagine que c'est parce que je n'étais pas bienvenue.

M. Lachance (Nicolas) : Mais utiliser des fonds de circonscription, par exemple, pour faire un événement partisan ou, comme par exemple, dans Taschereau, faire un film, est-ce que, vous, c'est une bonne utilisation des fonds qui sont mis à la disposition des députés?

Mme Massé : Oui, moi, ce que je vous dis, c'est que c'est la Commissaire à l'éthique qui doit trancher sur cette question-là. Moi, je ne sais pas, tout l'événement qui a été fait dans Verdun, comment ça a été financé, et tout ça, là, je n'en suis pas là. La Commissaire à l'éthique, elle est là, elle sert à ça, hein, mais...

M. Robitaille (Antoine) : Allez-vous déposer une plainte?

Mme Massé : Non, pas du tout. Mais, moi, remercier et féliciter les travailleurs, travailleuses de la santé de mon CIUSSS à moi, bien, j'aurais aimé ça être invitée.

M. Lachance (Nicolas) : Mais l'utilisation des fonds publics, des fonds de circonscription, est-ce que c'est une bonne façon de faire, un spectacle de Gregory Charles, par exemple, ou un film dans Taschereau?

Mme Massé : Écoutez, les fonds discrétionnaires des députés sont utilisés à toutes sortes de choses. Moi, ce qui est important pour moi, c'est que la Commissaire à l'éthique et l'agence de contrôle de l'Assemblée nationale, parce qu'on est contrôlés dans nos dépenses, là, on ne peut pas dépenser ce qu'on veut… Si ces instances-là ont porté leur regard et ont dit : C'est correct, moi, je n'ai pas d'enjeu avec ça. Là où j'ai une tristesse, c'est que moi aussi, je trouve ça important de dire aux travailleurs, travailleuses du Centre-Sud et de partout à travers le Québec qu'ils ont fait une job extraordinaire dans les deux dernières années.

M. Bossé (Olivier) : Est-ce que Mme Guilbault est la pire ministre de la Capitale-Nationale depuis 20 ans?

Mme Massé : C'est sûr qu'en matière de transport collectif, transport actif, on a longtemps eu cette fâcheuse impression que Mme Guilbault mettait le pied sur le frein. Et donc, par conséquent, je ne sais pas si ça en fait la pire, mais il y a une chose qui est sûre, c'est que sa note n'est pas bien bonne.

M. Lacroix (Louis) : J'aimerais avoir votre réaction à ce que vient de dire Charles Emond, là, il y a une demi-heure, devant la Commission sur les finances publiques, Charles Emond, le président de la Caisse de dépôt et placement. Sur le REM de l'Est, un, il dit que les études qu'ils ont faites, qui vont être remises au gouvernement, ça va coûter 100 millions de dollars au gouvernement. C'est énormément d'argent. Par ailleurs, il dit aussi que le projet qui a été présenté par la Caisse de dépôt jouissait d'une acceptabilité sociale à hauteur de 70 % par les usagers, à ce qu'il a dit. Comment vous réagissez à ces propos-là?

M. Leduc : Bien là, le 70 %, est-ce qu'il a dit d'où ça venait?

M. Lacroix (Louis) : Bien, tu sais, c'est des sondages qu'ils ont faits, là, auprès des usagers potentiels, de ce que je comprends.

M. Leduc : Ah bon! Bien, on aimerait ça les voir. Moi, les gens qui appelaient à ma circonscription, à mon bureau, je ne sais pas s'ils faisaient partie du 30 % en particulier, mais il y avait beaucoup de grogne, là, les gens qui habitaient au centre-ville, à côté du quartier chinois notamment, à côté de René-Lévesque, les gens qui habitaient proche de la bande verte de Notre-Dame, les gens qui étaient des usagers du parc Morgan, en particulier les gens de Bourget qui voyaient dans leur cour, là... C'est un quartier purement résidentiel alentour de Souligny, là. Il n'y a pas de commerce vraiment, là, c'est vraiment des maisons, puis il allait y avoir un train qui allait passer.       D'ailleurs, c'est encore un truc qui est en conflit. Vous n'étiez peut-être pas là tantôt, mais je le soulignais, on ne le sait pas encore, là, si c'est encore aérien dans Souligny puis Dubuisson, là, c'est encore en réflexion. Donc, c'est inquiétant. Il fallait sortir la caisse de ça, c'était sûr et certain. C'était notre revendication d'à peu près tous les acteurs, là, du dossier depuis plusieurs mois. Comment ça se fait que ça a été aussi long?

Maintenant, sur la question des millions… C'est 100 millions, le chiffre qu'il vient de sortir?

M. Lacroix (Louis) : 100 millions.

M. Leduc : Bon...

M. Lacroix (Louis) : M. Emond a dit, tout à l'heure, que les études qu'ils ont faites et qu'ils vont remettre au gouvernement, ça va coûter grosso modo 100 millions de dollars.

M. Leduc : Écoutez, sur le chiffre exact, on va regarder, là, la référence. Mais ce qui est étrange, c'est qu'hier je l'ai écoutée, la conférence de presse du premier ministre, puis il a dit que ça ne coûterait rien, là, qu'il n'y aurait pas d'argent qui serait envoyé à la caisse, puis là, à matin, on apprend qu'il va y avoir une facture. Donc là, c'est un peu contradictoire, là. Encore une fois, M. Legault, visiblement, ne connaît pas les transports collectifs.

Mme Senay (Cathy) : Can I jump in on this topic, in English? Is the caisse playing with its own credibility on transit transport projects with the REM de l'Est? Is the caisse losing credibility and has to build up its credibility to Quebeckers, because they've been put away from a $10 billion project?

M. Leduc : The rumor I heard, from a long time now, is that caisse itself wanted to get out, and it's the Government that wanted to not let them go, being in position of having no alternative to propose to the east of Montréal, so having lost four years among a complete mandate.

Mme Senay (Cathy) : Why did you want the caisse to be out?

M. Leduc : Because of the notion of profit. By definition, public transit is not profitable, by definition. There is almost no example, in Québec, where public transit is supposed to be in itself a profitable enterprise, profitable business. It needs to be to the public sector, this is why. And Caisse de dépôt, of course, is own by the Quebeckers, but is a private actor, is not a public… as the Government is. And, because they wanted this profit, this 8% margin of profit, they wanted to do some choices, for example the aerial mode, which is quicker, no conductor at the front of the train, etc., cheaper than to go subterranean. So, those choices were made because of this 8% of profit they wanted to make, because they exist to make profit, the Caisse de dépôt et placement. So, all this logic is wrong, in public transportation, it makes you do wrong decisions. And the project of REM de l'Est was clearly not a good project of public transportation. …maybe a good project of investment, for the caisse, but, from a public transit perspective, it was not a good project.

Mme Senay (Cathy) : And, if Premier Legault said : We have… We don't own… We don't need to pay the caisse since they are out of the project… And now, 24 hours, they are saying : No, no, they have to pay for the studies, and it will cost this amount, and we're talking about million of dollars. What's the problem with the discrepancy of the caisse asking for money and Premier Legault saying : Well, no money?

M. Leduc : Well, you need to ask Premier Legault…

Mme Senay (Cathy) : But for the citizens, for taxpayers.

M. Leduc : Did he lie yesterday? Did he lack an information? I'm not… I don't have more information than Premier Legault on this topic, that's for sure.

Mme Senay (Cathy) : Do you want the Premier or the Government of Québec to pay for those studies? Is it normal?

M. Leduc : I want him to clarify what studies exactly he's paying for. Are those studies not already in the public domain? In other words, REM de l'Est has been nationalized, kind of, yesterday. By nationalizing it, is those studies not nationalized as well? He needs to clarify this because there is a lot of grey areas and a lot of other grey areas, as I mentioned earlier. This is why you exist, this is why we exist, to ask those questions and have more information. Thanks.

Mme Henriquez (Gloria) : Are you concern that the REM de l'Est will be the new blue line, that we will see it God knows when?

M. Leduc : In the sense that it's going to be taking too much time to be implemented, of course, I have this concern in the back of my head, though I am convinced that we need to go forward with public transit projects in the east of Montréal. And the STM has not been a bad promotor of public transportation. They realized the «métro de Laval» in a decent amount of years. SRB Pie-IX is being completed in the months to come.

The problem with the blue line is the expropriation law, which is old and needs to be revisited very soon. And this has been asked by l'Union des municipalités du Québec and by a lot of actors. This expropriation law, which is actually the only tool the STM and public actors have, is not good enough. This is why they wanted to give it to the caisse, they... in free pass on… They were able to use their own kind of expropriation laws to go faster. So, why don't revisit this expropriation law to give public actors good tools to move forward more quickly?   

Mme Henriquez (Gloria) : MmeMassé, I wanted to hear your thoughts on Roe v. Wade, on what happened in the States, the leak, and what does that mean for Quebeckers.

Mme Massé : Yes. You know, when I discovered, this morning, this news about the Roe and Wade, it's very scareful, «hein» — to be scared…      

Mme Henriquez (Gloria) : Scary.

Mme Massé : … — scary, yes, it's very scary. Scareful... Very scary because the Conservatives say that they are prolife and, for me, they are against women... I mean, they are procontrol of women. And the impact, if it happens… I hope it won't happen for United States' women, I really hope that that won't happen, but, if it happens, it's necessary that Québec studies the impact. Because a couple of women have to go in United States to… «IVG»… to stop their… to have an abortion after a certain number of weeks, and, this expertise, we don't have it in Québec. So, that's why it's very important that, if the Supreme Court do that, we have to act in Québec to have this expertise in the health care system.

Mme Henriquez (Gloria) : Perfect. And, speaking of the health care system, I wanted to ask you about your thoughts on, like, the deal that they have struck with… that M. Dubé struck with family doctors.

Mme Massé : I'm not sure I understand.

Mme Henriquez (Gloria) : So, you know, M. Dubé and family doctors have a deal in principle, when it comes to access to medical care, yes? I want to hear your thoughts on…

Mme Massé :You know, at Québec solidaire, we say, for a long time now, that, if we want to reform the public health system, we have to change the way that the doctors are paid, we have to use different way to pay them, and we have to open more the first line to other… «orthophonistes», other…

Mme Henriquez (Gloria) : Specialists.

Mme Massé : …specialists, to be able to give to the Quebeckers good services. So, what the Government did, it's still keeping the doctor in the middle of this kind of offer, and, for us, it's time, real time, to get other specialists in the first line services.

Mme Henriquez (Gloria) : Thank you very much.

Mme Massé : You're welcome.

M. Leduc : Merci. Bonne journée.

(Fin à 11 h 4)

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