(Onze heures quinze minutes)
La Modératrice : Bonjour et
bienvenue à ce point de presse. Je suis accompagnée, pour l'occasion, de M.
Monsef Derraji, porte-parole de l'opposition officielle en matière de santé. Et,
pour l'occasion, il est accompagné aussi de la directrice générale et du
président d'Ostéopathie Québec. La parole est à vous.
M. Derraji : Merci.
Bonjour, tout le monde. Très heureux aujourd'hui de prendre la parole,
accompagné de M. Bertrand Courtecuisse, président d'ostéopathe Québec, et
Mme Diane Lavergne, la directrice générale d'ostéopathe Québec.
Aujourd'hui, pourquoi nous sommes là? C'est
pour tirer la sonnette d'alarme et sensibiliser le public. Le problème d'ostéopathe
Québec, de l'organisme, avec le gouvernement actuel date depuis leur arrivée au
pouvoir. En fait, il y avait sur la table un rapport et un avis favorable de l'Office
des professions, qui date de l'automne 2019. Malheureusement,
malheureusement, le gouvernement caquiste ne donne pas la suite à ce rapport,
et ce rapport est tabletté encore une fois pour encadrer l'ostéopathie au
Québec.
Je tiens juste à rappeler qu'il y a plus
que 2 millions de séances d'ostéopathie dispensées à chaque année, mais
aucun encadrement juridique. Le gouvernement permet à des ostéopathes formés en
ligne les fins de semaine d'avoir le droit d'exercer sans aucun encadrement et
sans aucun contrôle. Le gouvernement nous parle de la première ligne depuis
plusieurs mois, et je dirais même depuis le début de la pandémie. Les
ostéopathes, ils ont contribué à l'effort de guerre pour contrer la pandémie.
Aujourd'hui, ce que je déplore, c'est le
silence du ministre de la Santé. C'est quoi, le rôle du ministre de la Santé? C'est
protéger le public. Aujourd'hui, le public n'est pas protégé par le ministre de
la Santé. Le ministre de la Santé est incapable de dire aujourd'hui… Qu'il
demande à sa collègue responsable de l'Office des professions d'agir, d'encadrer
la profession. Et, quand on demande ça, pourquoi on demande l'encadrement de la
profession? Parce qu'il s'agit de vous. Il s'agit de nos patients. Et aujourd'hui
on ne veut pas qu'un drame arrive pour que le gouvernement se lève et commence
à penser à agir pour encadrer l'ostéopathie au Québec.
Merci. Je vous laisse avec le président d'ostéopathe
Québec pour ajouter d'autres informations.
M. Courtecuisse (Bertrand) :
Merci, M. Derraji. Effectivement, dans le contexte actuel où l'accès
aux soins de première ligne est plus que jamais déterminant, comme vous l'avez
souligné aujourd'hui, Ostéopathie Québec, qui représente plus de 1 700 ostéopathes,
croit que la ministre Danielle McCann doit agir et annoncer la création d'un
ordre professionnel des ostéopathes.
Actuellement, au Québec, c'est 25 %
de la population québécoise âgée de plus de 18 ans qui a déjà eu recours
aux services d'un ostéopathe. L'ostéopathie est connue et reconnue par la
population. Le gouvernement les a reconnus comme un service essentiel de santé
au plus fort de la pandémie, et ils contribuent à désengorger le réseau.
Mais, sans cadre légal, n'importe qui peut
s'improviser professionnel de l'ostéopathie, alors qu'il faut cinq à six ans
pour former un professionnel adéquatement. La protection des publics est à
risque, mais cela semble insuffisant pour faire bouger la ministre responsable
des lois professionnelles. Ce n'est pas aux Québécoises et aux Québécois de
subir les conséquences de l'inaction du gouvernement.
Ostéopathie Québec réclame la création d'un
ordre professionnel des ostéopathes avant les prochaines élections. Il faut
savoir que la demande des ostéopathes date depuis plus de 30 ans. Des
consultations, il y en a eu plusieurs. L'Office des professions a même déposé
une recommandation favorable à l'automne 2019. Pourtant, une nouvelle
consultation a été lancée à l'automne 2020 par la ministre Danielle
McCann. Nous sommes en mai 2022, plus d'un an après la fin de cette
consultation, et forts de constater que rien ne bouge, rien n'avance. Nous
sommes dans le statu quo.
Pas plus tard que la semaine dernière, le
ministre Christian Dubé reconnaissait la nécessité d'encadrer les ostéopathes.
La ministre McCann, que nous avons rencontrée, reconnaît aussi la nécessité d'encadrer
les ostéopathes et nous dit que nous sommes un dossier prioritaire. L'Office
des professions reconnaît aussi cette nécessité. Mais qu'attendent-ils? Qu'un
drame se produise?
Nous avons vu aujourd'hui la réponse du
ministre Dubé à la question de M. Derraji. En fait, ce n'était pas de
réponse. C'est scandaleux, c'est inacceptable. Le public est à risque. Nous
voulons que le dossier débloque. Les choses doivent avancer. Pourquoi l'Office
des professions du Québec prend autant de temps à conclure le dossier? Il
semble incapable de répondre aux demandes actuelles du système professionnel. La
protection du public est une fois de plus à risque.
Soyons clairs, la lenteur de l'Office des
professions du Québec et le manque de leadership politique présentent un risque
majeur pour la santé et la santé des Québécoises. S'il y a bien une chose que
la pandémie nous a apprise, c'est : quand le gouvernement est au fait d'un
risque pour la santé et la protection du public, il est dans son devoir d'agir.
Le statu quo n'est plus tenable. Il nous faut un ordre rapidement avant les
prochaines élections. Merci.
M. Derraji : Est-ce que
vous voulez ajouter? Alors, merci beaucoup et, pour votre écoute, merci.
(Fin à 11 h 20)