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Point de presse de Mme Dominique Anglade, cheffe de l’opposition officielle, et M. Carlos J. Leitão, porte-parole de l’opposition officielle en matière de finances publiques

Version finale

Le mercredi 25 mai 2022, 8 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures trois minutes)

Mme Anglade : Alors, bonjour. Bonjour à tous. Je suis accompagnée, ce matin, de M. Carlos Leitão. Peut-être, avant de parler de l'actualité québécoise, vous allez me permettre de parler de ce qui s'est passé au sud de la frontière. Hier, il y a eu 19 enfants qui ont été tués, 19 enfants, plusieurs blessés. Et, hier, je vais vous dire franchement, je pensais... c'est des enfants qui ont l'âge de ma petite dernière, de ma fille de 10 ans, puis je n'étais pas à la maison pour la prendre dans mes bras, mais c'est certainement ce que j'aurais aimé faire.

J'écrivais, hier, que j'étais sans mot par rapport à ça. Mais mon sentiment, le sentiment qui m'habite aujourd'hui, là, c'est que je suis vraiment tannée d'être sans mot. Chaque fois qu'il y a des tueries, on dit : On est sans mot, on voit la désolation pour les parents, on voit la désolation de ce qui se passe, puis on se dit : Mais comment ça se fait que ça se reproduit? Puis ça continue de se reproduire. Moi, je suis tannée d'être sans mot, là, je pense qu'on doit être des porte-voix pour faire en sorte qu'une fois pour toutes ce qui se passe avec toutes les questions d'arme, là, on soit capable de régler ça aux États-Unis. Puis visiblement on n'a pas été capable de le régler.

Puis je ne veux pas faire de mauvaise comparaison, ce n'est pas du tout mon objectif, mais il faut aussi qu'on regarde, nous autres, chez nous. On voit qu'il y a des fusillades qui augmentent, on le voit. Hier, c'est dans une garderie qu'il y a eu des projectiles. On ne peut pas faire la comparaison de ce qui s'est passé, puis loin de moi l'idée de vouloir le faire, mais il faut quand même qu'on fasse tout notre possible pour faire en sorte qu'on investisse dans la prévention, pour faire en sorte qu'on ait un meilleur contrôle du trafic d'armes illégales. Ça, ça doit se faire aussi chez nous. Si je reviens... Je vous regarde vos mines, là, puis vos mines, elles sont un peu basses, vous tous, les journalistes, elles sont un peu basses, parce que je suis sûre que ça vous touche autant que ça vous touche, tout le monde.

On va revenir un peu à l'actualité au Québec. Je lisais, aujourd'hui, dans le journal, la stratégie du gouvernement qui va sortir sur l'hydrogène. Alors, une stratégie qui... utilisez le mot que vous voulez, là, timide, sans ambition, plate, prudente. Mais l'heure n'est pas à ce genre de mots pour définir une stratégie économique. On a un gouvernement qui n'a pas de stratégie économique, qui n'a pas de vision économique qui soit porteuse puis qui va nous amener ailleurs.

Nous, ce qu'on propose, c'est, véritablement, un plan, d'ici 2050, de 100 milliards de dollars d'investissements, une véritable lutte aux changements climatiques. Une lutte aux changements climatiques qui est incarnée par la première ministre, au premier chef, parce qu'elle porte cette lutte de changements climatiques sur ses épaules. Puis c'est ça qu'on a besoin de voir, là, le temps n'est plus du tout à la timidité. Puis on est face à un gouvernement qui ne développe aucune vision, alors qu'on a un projet de développement économique qui est énorme, qui nous attend et qui viendrait répondre à un enjeu mondial mais avec une réponse québécoise. C'est ça, l'avenir du Québec. Puis c'est frustrant de regarder ça puis de dire : On est en train de manquer le bateau.

M. Bellerose (Patrick) : Sur la culture des armes qui est en train de s'installer ici, au Québec, pas comparable, j'imagine, à celle des États-Unis, là, mais quand même. Est-ce que vous voyez, depuis quelques années, une espèce de culture différente des armes?

Mme Anglade : Bien, c'est sûr qu'on voit une évolution, on voit une évolution. Maintenant, ma fille de 13 ans, l'autre jour, elle m'a dit : Tu sais, maman, je vais au centre-ville, je vais aller me promener avec des amis. Tu sais, je n'avais pas pensé avant, j'ai dit : Ah! où est-ce que tu vas exactement? Tu sais, tu te poses ces questions-là, tu... Ça fait que, forcément, tu dis qu'il y a quelque chose qui se passe, tu le vois. Ce n'est pas normal qu'il y ait des projectiles dans une garderie.

M. Lacroix (Louis) : Mais est-ce que, compte tenu de ce qui se passe aux États-Unis... On comprend que ce n'est pas du tout la même ampleur que chez nous, les lois sont extrêmement différentes, etc. Est-ce qu'il faut, avant que ça devienne grave, beaucoup plus grave que ça l'est déjà... Il y a des coups de feu à tous les jours dans la région de Montréal, que ce soit à Laval, que ce soit...

Mme Anglade : Dans mon comté.

M. Lacroix (Louis) : Alors, est-ce qu'il faut sévir légalement? Est-ce qu'il faut pousser plus loin la loi sur le contrôle des armes à feu qui a été adoptée à l'Assemblée nationale il y a, quoi, il y a cinq ou six ans, là? Est-ce qu'il faut donner un tour de vis un petit peu plus serré sur cette loi-là pour essayer d'éviter ce qui se passe aux États-Unis?

Mme Anglade : Bien, je vous dirais deux choses. Il faut en faire pour le contrôle des armes, c'est certain. Mais la prévention, bien, la prévention est essentielle. On n'investit pas assez en prévention aujourd'hui. Moi, je les vois, les jeunes de mon comté, là. Après tout ce qu'on a vécu en matière de COVID, là, cette notion de prévention, on doit investir de manière plus importante, elle est fondamentale. Puis je vous dirais que je suis surprise...

M. Lacroix (Louis) : Mais ça veut dire quoi, ça, Mme Anglade, en faire plus pour le contrôle des armes? Je comprends la prévention, tout ça. Puis, tu sais...

Mme Anglade : Bien, l'élimination des armes de poing, je veux dire, il y a des choses qu'il faut... puis le trafic illégal, renforcer tout ce qui s'appelle le trafic...

M. Lacroix (Louis) : Mais le trafic illégal, il est déjà illégal, ça, on s'entend.

Mme Anglade : Je suis d'accord. Mais renforcer la lutte par rapport aux armes qui sont illégales.

M. Lacroix (Louis) : Mais, sur le contrôle des armes par des individus, est-ce qu'il faut en faire encore plus que le registre des armes à feu qu'on a créé au Québec?

Mme Anglade : Je pense qu'il faut toujours essayer de voir ce qu'on est capable de faire de plus, mais j'insiste sur la prévention. J'insiste là-dessus parce que je pense que c'est le nerf de la guerre. Puis, si vous me permettez, je pense qu'on a énormément de... il y a énormément de tensions sociales, on a une crise du logement aujourd'hui, on a une crise au niveau de la main-d'oeuvre, on a plusieurs crises. Puis là je regarde le congrès de la CAQ qui s'en vient, puis aucun de ces sujets-là ne vont être abordés. Moi, ça... pour moi, là, je trouve ça aberrant qu'aucun de ces sujets-là ne soit abordé. Ça fait partie des enjeux que l'on a d'un point de vue social.

M. Bellerose (Patrick) : ...c'est quoi, concrètement? Est-ce que c'est être dans les écoles, faire l'éducation?

Mme Anglade : Oui, absolument, dans les écoles, dans les groupes communautaires. Quand vous êtes... Moi, j'ai fait des rencontres dans mon comté, j'ai été m'asseoir avec des gens de tous les milieux, l'éducation, le communautaire, les gens qui sont dans le domaine de la santé, puis tous ont dit, là : On a tous un rôle à jouer, on n'a pas suffisamment de moyens pour contrer ça. Puis l'éducation joue un rôle important là-dedans, il faut donner de l'espoir à nos jeunes de leur dire : Vous allez à l'école, il y a des choses que vous allez pouvoir accomplir. Il faut que l'alternative de ne pas s'impliquer dans des gangs, l'alternative de ne pas faire ça, qu'elle existe réellement. Puis ça, ça s'appelle de l'espoir, ça s'appelle donner de l'espoir à nos jeunes. Et là, aujourd'hui, il y en manque dans notre société.

Une voix : ...

M. Laforest (Alain) : Si je peux m'en permettre une, Louis, s'il vous plaît. CENTAURE, est-ce que ça fonctionne, selon vous? Parce que c'est ça, le nerf de la guerre du gouvernement puis des corps de police, ils ont investi énormément dans ce projet-là. Et là on voit encore, juste hier soir, trois personnes qui ont été piquées à l'arme blanche.

Mme Anglade : Pas suffisant, ce n'est pas suffisant, ça ne va pas suffisamment loin. Quand c'est arrivé, on l'a encore mentionné, c'est une étape, mais ça ne va pas suffisamment loin. Puis c'est un ensemble de choses qu'il faut faire. Tout à l'heure, on me parlait de... je parlais de mon comté, mais c'est aussi des organismes communautaires qui sont capables de vraiment accompagner nos jeunes systématiquement.

Puis là, aujourd'hui... En passant, je vais faire un lien avec la pénurie de main-d'oeuvre. Ce qui se produit, aujourd'hui, dans la question de la pénurie de main-d'oeuvre — qu'on refuse de reconnaître au gouvernement, puis on pense que ce n'est pas un problème qu'il faut régler à court terme, là, puis on pense que c'est une bonne nouvelle — bien, moi, j'ai des petites nouvelles pour vous : les organismes communautaires qui s'occupent de nos jeunes, là, toutes les personnes partent puis s'en vont dans des endroits qui sont plus payants, dans des endroits où ils vont faire de meilleurs salaires, mais ça fait en sorte que nos organismes communautaires qui s'occupent de nos jeunes, là, bien, ils n'ont pas les moyens nécessaires. Alors, tout ça, ça crée aussi une tension. C'est pour ça que la crise de la main-d'oeuvre, elle est aussi importante d'un point de vue social.

M. Lacroix (Louis) : Je m'excuse d'insister sur... vous allez peut-être me trouver tannant, là, mais je veux juste être sûr de bien comprendre votre position. Si vous étiez au pouvoir ou même sans être au pouvoir, est-ce que votre parti va faire une réflexion sur la loi sur les armes à feu au Québec, sur les armes d'épaule? Je comprends, là, les armes à feu illégales qui entrent, puis les gangs de rue qui se tirent dessus, tout ça. Eux autres, ils le font, ils savent que ça existe, cette loi-là, que c'est illégal, tout ça, puis ils le font pareil. Mais ce qu'on a vu, hier, à Uvalde, là, ça semble être un loustic, là, qui a eu accès à des armes à feu puis qui s'en est servi, malheureusement, pour commettre des gestes épouvantables. Est-ce que vous allez avoir une réflexion sur la loi sur les armes d'épaule?

Mme Anglade : Bien, on peut avoir, certainement, une réflexion. Je pense que la réflexion s'impose d'elle-même, je pense que la réflexion s'impose d'elle-même. Mais je reviens aux fondamentaux, puis vous allez me trouver fatigante, M. Lacroix, sur ce que je vais revenir là-dessus, mais je reviens là-dessus parce que, la question de la prévention, la question de la main-d'oeuvre, la question de l'accompagnement de nos jeunes, présentement, dans la rue, ça, là, ça ne nécessite pas des réflexions, ça nécessite de l'action concrète, aujourd'hui, pour aider nos organismes. Parce qu'il est là, le nerf de la guerre, aussi.

M. Laforest (Alain) : Sur un autre sujet qui n'est pas très loin, juste hier. Est-ce que vous encouragez, entre autres, Julius Grey ou le Québec Community Groups à contester la loi n° 96?

Mme Anglade : Je n'aurai même pas besoin de les encourager, M. Laforest, parce qu'ils vont le faire d'office, eux-mêmes. Puis ils vont le faire parce que le projet de loi n° 96 divise. Ce que François Legault a réussi à faire avec ce projet-là, c'est à diviser tout le monde, à faire en sorte que tous les partis ont voté contre. Il y en a un qui est contre, apparemment, mais qui a voté pour. Mais, la réalité, là, c'est que ça divise puis ça crée plusieurs problèmes en matière de justice, en matière de question sur la santé pour plusieurs personnes, en matière d'immigration, plein de problèmes qui ont été suscités. Et, au lieu qu'on soit, aujourd'hui, en train de s'unir autour de la question de la langue française, là, on a réussi à diviser partout. Je ne pense pas que ce soit la bonne chose pour le Québec.

M. Bellerose (Patrick) : Est-ce que le Parti libéral pourrait participer à cette contestation?

Mme Anglade : Les gens vont faire leurs propres contestations. Nous, on a dit ce qu'on avait à dire, là, ce n'est pas une histoire de participer à ça. Nous, on a dit, ce qu'on avait à dire par rapport à ça, on a voté contre.

Et on a été clairs aussi, hier, sur les positions qu'on va prendre. Il y a des élections qui s'en viennent le 3 octobre. Si les gens veulent voir des changements à ce qui a été fait, là, la position du Parti libéral est claire. Nous, là, pas de clause dérogatoire pour que les gens puissent décider de contester, s'ils veulent, une loi, ça fait partie des droits de chacun. On veut faire en sorte qu'il n'y ait pas de limite pour les cégeps. On veut faire en sorte que les immigrants qui viennent ici, là, ils ne soient pas pris dans un carcan, comme la famille de Carlos, dont il parlait hier, puis qu'on soit obligés d'imposer des règles après six mois. Ce n'est pas comme ça qu'on va régler la protection puis la promotion du français.

M. Laforest (Alain) : M. Legault a participé à un lancement de livre, hier, couleur CAQ. Et, entre autres, en parlant de votre parti, il a dit qu'il n'y avait plus de nationalisme chez les libéraux.

Mme Anglade : Le nationalisme replié sur lui-même de François Legault, ce ne sera jamais notre définition du nationalisme. Puis là j'aurais aimé citer Lucien Bouchard, parce que, lui, c'est le maître à penser de François Legault. Bien, il devrait s'en inspirer parce que Lucien Bouchard disait lui-même que, lui, jamais il n'utiliserait la clause dérogatoire parce qu'il ne serait pas capable de se regarder dans le miroir. Bien, je pense que François Legault devrait s'inspirer de ça, parce que tout ce qu'il a réussi à faire avec le projet de loi, là, c'est à diviser le monde puis à faire en sorte que, dans une période qui est difficile, vous voyez, avec des enjeux sociaux qui sont complexes, on est en train de diviser davantage la population. Ce n'est pas le Québec que je veux voir pour mes enfants.

M. Robillard (Alexandre) : Mme Anglade, l'automne dernier, M. Legault demandait au fédéral d'être plus actif dans le contrôle du trafic des armes à feu. Bon. Est-ce que vous êtes satisfaite de ce qu'Ottawa fait en termes de contrôle des armes à feu aux frontières?

Mme Anglade : On peut en faire plus, on peut en faire plus sur... Pourquoi? Parce qu'on en voit les résultats, tous les jours, chez nous, on en voit des résultats dans mon comté, on voit des gens qui utilisent des armes qui sont prohibées. Je veux dire, c'est ça, la réalité. Donc, oui, il faut en faire plus. Puis j'avais moi-même interpellé le fédéral aussi sur cet enjeu-là. Tout le monde doit en faire davantage. Puis, au Québec, au-delà du fédéral, au Québec, nous aussi, on a un rôle d'en faire davantage. Puis je reviens sur la question de la prévention, je reviens sur la question de nos organismes communautaires, je reviens sur la question de la main-d'oeuvre parce que ce sont des enjeux qui touchent les gens dans leur quotidien, puis ignorer ces enjeux-là, là, ça fait en sorte qu'on accumule. On veut tout sauf se retrouver dans la situation de ce qui se passe au sud de la frontière. On en est encore loin, mais on veut en rester loin.

M. Robillard (Alexandre) : Puis qu'est-ce que c'est, les moyens qui peuvent être mis en oeuvre, depuis le Québec, pour faire pression soit sur Ottawa ou pour...

Mme Anglade : Bien, continuer à faire pression sur Ottawa, continuer à maintenir les besoins... d'envoyer ce message-là à Ottawa, constamment, entre les ministres, entre les premiers ministres.

M. Duval (Alexandre) : On devrait avoir un élargissement de l'aide médicale à mourir aujourd'hui, chose qui était réclamée depuis plusieurs mois. Quelle collaboration allez-vous offrir? Et par quel chemin on doit passer pour l'adopter avant la fin des travaux?

Mme Anglade : C'est un sujet qui est important. C'est un sujet moral, je veux dire, important, social, qui est important. Puis je pense qu'il faut le faire... il faut lui donner le temps nécessaire. Alors, aujourd'hui, je sais qu'il y a une rencontre, je pense qu'il y a un briefing technique qui va être donné, donc on va voir tout ce que contient ce briefing technique là. Nous, évidemment, tu sais, on veut faire avancer ce débat-là. Mais vous allez me permettre de dire la chose suivante : Il nous reste trois semaines à la faire avant la fin de la session parlementaire. Puis on dirait que le gouvernement garroche toutes sortes de choses à la fin de la session parce qu'ils veulent cocher des cases. On ne peut pas juste cocher des cases avec un sujet comme celui-là, il faut juste avoir le temps de bien faire les discussions. On verra ce qui sera présenté plus tard.

M. Bellerose (Patrick) : Le journal avait une série d'articles, dans les derniers jours, sur la vie en CHSLD. On a vu le nombre de chutes très important. Ce matin, on apprend qu'il y a des suicides aussi qui eu ont lieu. Est-ce qu'on a confiné trop longtemps et trop durement?

Mme Anglade : Bien, clairement, sur les enjeux de nos personnes aînées, là, on a manqué le bateau, là, je veux dire, avec tout ce qui s'est passé puis avec tous les rapports aussi, la manière dont ils ont été traités. Mais, au-delà de ça, je pense que ce qui est fondamental, c'est de se dire, avec nos aînés : Ce n'est pas une histoire de maison pour les aînés qui va régler ça. Hier, j'entendais le premier ministre nous dire : La maison pour les aînés, vous allez voir. Tu sais, il n'y a pas une maison pour les aînés qui est ouverte avec du monde à l'intérieur.

Ce dont nos aînés ont besoin, c'est de ressources, c'est de soutien. Les gens qui tombent, des gens qui puissent aller les aider, c'est de ça dont on a besoin. Puis, quand on parle de main-d'oeuvre, quand on parle de personnes qui sont capables de les aider... Moi, j'ai parlé avec combien d'aînés qui m'ont dit, là : Moi, ce n'est pas la couleur de mur qui m'intéresse, c'est de savoir s'il y a quelqu'un qui va pouvoir s'occuper de moi. C'est ça, les priorités qu'on devrait avoir au lieu de se dire qu'on va bâtir des maisons pour les aînés avec personne à l'intérieur parce qu'on n'a pas de main-d'oeuvre pour le faire. La meilleure maison pour les aînés, là, c'est celle dans laquelle vous habitez. Puis les aînés vont être d'accord avec ça.

Ça, ça veut dire donner les moyens à nos aînés de rester chez eux. Ça, ça veut dire, entre autres, 2 000 $ par aîné de plus qui ont 70 ans et plus pour leur permettre de passer à travers les années. Quand on est un aîné, là, chaque année qui passe est plus difficile que la précédente, parce que ton conjoint tombe malade, parce que tu vieillis, parce que tu es moins capable de faire certaines choses. Ça, là, il faut en prendre conscience puis miser sur ces enjeux-là plutôt que miser sur les maisons pour les aînés.

Le Modérateur : On passe en anglais.

Mme Senay (Cathy) : Regarding gun violence, what's happening in the U.S. now and what we've seen in the last few hours in Montréal, do you have the impression that the Legault Government is not having the right strategy, like, a strong enough strategy to, basically, reduce gun violence in Montréal?

Mme Anglade : Well, for sure, we need to do more and we need to focus on prevention. But before that, I'd like to say a few words, because there were 19 kids that were killed yesterday, the age of my child, the age of my baby. And it... me that we can't... we don't seem to be able... Every time we say : Ah! we're at a loss for words. But there is no action in United States, there is no clear action. There is a mass shooting, and then there's another one, and there is another one, and we don't seem to learn from that in the United States.

I don't want to see this happening in Québec. And, in Québec, we see signs of violence constantly going up and up. And what we have to do in terms of responsibility is really to involve the prevention and make sure that we focus on prevention. I don't know, Carlos, if you want to say a few words about that as well...

M. Leitão : Yes. Yes, well, again, the same as Dominique mentioned, the total sadness of what we saw. Many mass shootings have taken place, but, you know, in an elementary school, it boggles the mind.

In Québec, it's completely different, we're not there at all. But we need to do more in terms of prevention. And we need to do more in terms of gun control, gun control, in terms of making sure that the flow of illegal weapons into Québec, into Montréal... that that flow stops or is reduced as much as we can. There are still way too many guns, too many weapons that find their way into the hands of people in Montréal. It's illegal, so we don't need new laws, we need to make sure that we enforce the existing laws and find a way to prevent those guns from being brought across the border.

Mme Senay (Cathy) : But they put millions on the table with CENTAURE, for example.

M. Leitão : Yes, they did.

Mme Senay (Cathy) : You still have weapons coming in, you still have weapons from the Net, it's still going on.

M. Leitão : Clearly, clearly. Two things about that. First, CENTAURE... and, yes, it should have been done earlier. Because the police forces, in the Montréal, area were working on those kinds of issues and gang intelligence, and they were doing that. And then, all that was changed, and they lost... the authorities lost the little bit of the information they were getting from the field. So, now, they have to rebuild that, and they have to invest. And that's fine, but then, they have to go beyond that in terms of prevention.

I was in a meeting with a community group in my riding on the weekend, it was about elderly people, but there were a few young people that were there, they came with their grandparents. And there were many questions about many issues. And then, one young woman talked to us, asked a question, because I was there with the police officers to explain what kind of services are available. Anyways. And this young woman, young girl, high school student, asked a question. And she was really worried and at a loss for solutions, because, you may recall, there was a very sad case in Pointe-Claire, St. Thomas High School, where one adolescent was stabbed. And she said : But is this going to happen all the time?

And so the issue... and that's when prevention comes in, the issue is that, these days, a lot of younger people have disagreements, but they resort to violence, to armed violence, the escalation is very quick. And we haven't seen this before in Québec or in Canada. So, I think we have to address that. And to address that, we need community groups involved, we need more funding for those groups and we need to make sure that we find a way to de-escalate, because now the escalation is too quick.

M. Grillo (Matthew) : Where does your party go now that Bill 96 is passed?

Mme Anglade : There's an election coming up. There's an election coming up and a clear opposition on the Liberal Party regarding Bill 96. Bill 96 is dividing Quebeckers, is an attack on freedom. And we're very clear as to what we're going to be proposing : no notwithstanding clause with the Liberal Party, that we're going to make sure that immigrants don't have to be confined within six months to learn the language, although the French language is important. So, eliminate those elements. Making sure that there is a dialog with the aboriginal people, making sure as well that there's no limit in terms of enrollment, the way it is with CEGEPs. So, we have a number of proposals, and that's what we're going to be presenting for October 3rd.

M. Grillo (Matthew) : If you're voted into power, would you come in, and try, and change Bill 96 immediately?

Mme Anglade : Yes, yes.

M. Authier (Philip) : So, how would you proceed? What changes would you make?

Mme Anglade : Well, the first change, notwithstanding clause. The whole question around immigration and the six months. The whole question around justice, this is also something that is fundamental. We see that the courts are being slowed down for many reasons, especially because the Minister is not acting and is not naming the people that he needs to name. But, at the end of the day, it's becoming increasingly difficult to have access to justice. So, we would modify this. So, there's a number of changes that we would make, yes, at the beginning of our mandate.

M. Authier (Philip) : You mentioned Lucien Bouchard and the famous quote where he said : I couldn't look at myself in the mirror if I used the notwithstanding clause. As a matter of fact, I was there, and I wrote that story, I'm that old. Do you think that there's a need, for this government, to do sort of a Centaur Theater's speech or some sort of outreach to minorities after all this whole year devoted to Bill 96? And what do you think of... Mr. Leitão was laughing. But what do you think of their relationship with minorities at this stage? Yesterday, Mr. Legault was talking unity.

Mme Anglade : He can't talk about unity. It's nonsense. It's nonsense to hear François Legault mention the word «unity» when he's done exactly the opposite. And he's done exactly the opposite during the last four years on all fronts. Whether it's on immigration, whether it's on Bill 40 around the school boards, whether it's on Bill 21, whether it's on Bill 96, he's been dividing Quebeckers. And now he has the... «le culot» — c'est ça que j'ai envie de dire, là — he has the nerve to come here and say he wants to talk about unity. What unity? He's done exactly the opposite. So, he can't come up here and talk about unity. It has no meaning, no signification. And again, what has he done last week? He said he was not even going to talk to the English-speaking community in a debate. Seriously! The Centaur speech was made by Lucien Bouchard. There's no such speech that can make François Legault after the four years that he's been in power. I don't see any opportunity for that. He's been dividing Quebeckers constantly. Merci.

(Fin à 8 h 27)

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