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Point de presse de Mme Noëlla Champagne, porte-parole de l'opposition officielle en matière de ruralité, et de M. Sylvain Gaudreault, porte-parole de l'opposition officielle en matière d'éducation primaire et secondaire

Version finale

Le mardi 14 février 2012, 13 h 50

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Treize heures cinquante-deux minutes)

Mme Champagne: Alors, bonjour, tout le monde. Bienvenue. Merci d'être là. Aujourd'hui, j'ai l'honneur, je dis bien l'honneur, de déposer deux pétitions, une papier, une électronique, qui regroupent un peu plus de 3 000 signataires qui demandent à l'Assemblée nationale de mettre plus de moyens, plus de ressources afin d'aider à contrer l'intimidation à l'école. Alors, c'est évident que ça prend des moyens, à la fois des ressources humaines, à la fois des ressources financières, pour aider à contrer ce fléau-là qui existe, oui, depuis de nombreuses années, on s'entend, mais il faut se donner la peine de le rappeler si on veut que les gestes soient posés, des gestes concrets.
Et la présence d'Émanuelle aujourd'hui, cette belle grande jeune fille de 13 ans accompagnée de son papa Robert, vient clore, disons, vient attacher, si on veut, la partie terrain. Maintenant, la balle est dans le camp du gouvernement et des parlementaires qui vont devoir se pencher sur une façon de faire pour accompagner les écoles et la société, si on veut, par des mesures que la ministre, probablement, annoncera en temps et lieu.
Alors, on est là aujourd'hui, oui, pour le dépôt de la pétition. Émanuelle est ici afin de se rendre compte que quand, dans la vie, on dénonce une situation, on a des chances de faire avancer les choses. Je n'aurais gagné que cela... Émanuelle, tu n'aurais gagné que cela que tu aurais déjà gagné beaucoup. On ne laisse pas faire les choses quand on sent que ça n'a pas de bons sens, que ça n'a pas d'allure. Alors, bravo, Émanuelle. Bravo également à ta famille qui t'a accompagnée dans ça. Bravo aux gens de la Mauricie qui ont suivi Émanuelle. Il y a des journalistes ici de la Mauricie qui savent que, si on accompagne Émanuelle dans son débat, dans sa démarche, on a des chances de faire avancer les choses. La preuve, la ministre a déjà, hier, ouvert la porte, là. Alors, merci de votre attention, merci de porter avec nous ce dossier-là comme journalistes. Il s'agit de ne pas lâcher parce que, quand on lâche, ça tombe dans un vide, et, dans le vide, bien, on ne réalise pas grand-chose. Alors, merci infiniment.

M. Gaudreault: Oui. Alors, quelques mots, simplement, supplémentaires, pour dire que je suis très, très heureux d'être ici aujourd'hui, avec Émanuelle. Je trouve que c'est très inspirant pour la vie politique que nous menons, d'être poussés, si on veut, dans nos actions, par des jeunes comme Émanuelle et comme sa famille qui nous ramènent les deux pieds sur terre. Ça, nous ramener les deux pieds sur terre, ça veut dire que de l'intimidation, il y en a dans les écoles. On parle de 10 % à 12 %, 15 % même des jeunes qui vivent des problèmes d'intimidation. Et ce qu'Émanuelle vient nous rappeler ici aujourd'hui, avec une pétition de 3 000 signatures, c'est que, oui, ça prend de la sensibilisation, mais ça prend beaucoup plus que ça. Ça prend des fonds puis ça prend des ressources.
Alors, c'est là-dessus qu'on va insister à partir d'aujourd'hui avec Émanuelle, avec les 3 000 signatures qu'elle est allée chercher pas rien qu'en Mauricie, mais à travers le Québec, pour dire à la ministre: On peut faire des campagnes de publicité, on peut faire de la sensibilisation, on peut faire un site Web mais, dans les écoles, ça prend des professionnels qui vont s'assurer que dès qu'il y a un cas d'intimidation qui est soulevé, dès qu'il y en a un, puis la littérature est très claire là-dessus, dès qu'il y en a un, le jeune est suivi, qu'il soit victime d'intimidation ou qu'il soit intimidateur. Il faut absolument qu'aucun jeune ne tombe entre les craques du plancher. Il me semble que c'est clair. Mais, pour ça, ça prend, comme l'a dit Émanuelle dans sa pétition, des fonds et une ressource dans chaque école. Alors, c'est le message qu'on va livrer à partir d'aujourd'hui, en soutien à cette belle pétition faite par Émanuelle. Merci.

Mme Champagne: Alors, je vais inviter Émanuelle. As-tu le goût de dire un petit mot ou que tu aimes mieux répondre aux questions? Sois à l'aise.

Mme Després (Émanuelle): J'aime mieux répondre aux questions.

Mme Champagne: Elle aime mieux... Elle semble timide, mais si vous l'aviez sur le... je dirais sur le parvis de mon... de la galerie de mon bureau, elle était à l'aise comme si elle avait fait ça toute sa vie. Elle a passé un magnifique message, Émanuelle. Te rappelles-tu ce que tu as dis aux jeunes avec ta grande banderole, cette journée-là?

Mme Després (Émanuelle): L'intimidation, c'est assez, il faut dénoncer.

Mme Champagne: Bon, bien, répètes-le encore: l'intimidation, c'est assez, il faut le dénoncer. Alors, je vous laisse lui poser des questions, parce que je pense qu'elle va être tout à fait à même de vous répondre, puis la famille...

M. Gaudreault: Si j'étais toi, je surveillerais mon siège de député.

Mme Champagne: Ce que je fais à tous les jours d'ailleurs, là, surtout présentement. Alors, Sylvain et moi, également, on est prêts à répondre à vos questions, s'il y a des questions, bien évidemment. Allez-y.

Mme Ruel-Manseau (Audrey): Vous y avez un peu répondu indirectement, là, mais M. Gaudreault ou Mme Champagne, en fait, on a appris, là, dimanche, les intentions de la ministre Line Beauchamp. Où est la pertinence de déposer quand même la pétition?

Mme Champagne: La pertinence, c'est que faire signer une pétition, c'est un engagement que tu prends face à des citoyens qui t'accompagnent dans ton dossier, qui t'accompagnent dans ton projet. Alors, si tu ne déposes pas la pétition, tu viens de manquer ton coup. Alors, déposer la pétition aujourd'hui, ça fait tout autant symbolique et tout autant important parce que ça dit à la ministre, d'abord - et d'ailleurs, il y a un projet de loi qui s'en vient - puis ça dit à la ministre: Regarde, il y a 3 000 personnes qui vous posent deux questions. Est-ce qu'il va y avoir les moyens, les ressources pour aider à contrer l'intimidation à l'école?
Alors, il y a une suite à ça, et Sylvain pourrait peut-être rajouter sur les... ce qui a été dit dimanche, qui correspond à peu près à ce qui se fait déjà. Alors, je ne pense pas que ce soit une fin. Alors, rappelez-vous, une pétition, quand on s'engage auprès des gens à déposer une pétition, on la dépose.

M. Gaudreault: Oui. Puis ce que je comprends c'est qu'également la pétition avait été lancée...

Mme Champagne: Avant les fêtes.

M. Gaudreault: ...à l'automne... oui, c'est ça.

Mme Champagne: Oui. Bien, de façon bien particulière, je dirais, au mois de décembre.

M. Gaudreault: Au mois de décembre, dans le contexte du suicide de la jeune du côté de Sainte-Anne-des-Monts. Alors, moi, je pense que c'est important également et j'ai été prof dans une ancienne vie, quand il y a des étudiants qui commencent quelque chose, il faut les terminer également. Alors, Émanuelle a fait une pétition, et on va jusqu'au bout parce que parler de l'intimidation, c'est très important encore aujourd'hui. Et, effectivement, l'annonce qui a été faite dimanche par la ministre, vous savez que, dans le fond, c'est une reconduction du plan d'action 2008-2011 en ajoutant des obligations, des devoirs aux écoles mais sans fonds supplémentaires. Alors, nous, on dit: Il faut avoir les ressources et les fonds supplémentaires pour avoir des professionnels dans chaque école.

M. Journet (Paul): Et donc, ce que vous demandez de plus, M. Gaudreault - j'essaie de comprendre, c'est quoi la demande particulière par rapport à ce qui a été annoncé en fin de semaine - c'est tout simplement plus d'argent? C'est juste ça? Est-ce qu'il y a d'autres choses que vous voulez?

M. Gaudreault: Bien, ça prend de l'argent pour avoir des ressources professionnelles dans les écoles. Et présentement, la ministre a annoncé 1 million supplémentaire pour faire une campagne de publicité et un site Web et la reconduction des montants pour le plan actuel qui est en vigueur depuis trois ans, le plan d'action et qui est décrié de toutes parts par tous les intervenants, comme vous le savez, et qui est nettement insuffisant pour contrer l'intimidation.
Alors, on dit: Il y a un pas de plus qui a été fait en faisant une loi, mais là on verra la loi. De toute façon, elle n'est pas encore déposée, je ne peux pas en parler tant qu'elle n'est pas déposée, mais on verra les moyens qui accompagneront la loi, là. Il va falloir qu'on juge l'arbre à ses fruits.

M. Journet (Paul): La demande, c'est l'argent, là, en ce moment.

M. Gaudreault: Bien, de l'argent, mais pas de l'argent pour de l'argent. Je veux... Ça nous prend des ressources dans les écoles, puis, je vous l'ai dit tout à l'heure, dès qu'il y a un problème d'intimidation qui est soulevé, il faut que les jeunes soient suivis pas à pas. Puis ça, pour ça, ça ne prend pas un travailleur social qui va couvrir trois polyvalentes. Ça prend des psychologues, des travailleurs sociaux dans chacune des écoles.

Mme Champagne: Et c'est une prise en charge également par les professeurs. Il faut que, dans un plan d'action, moi, qui enseignais également, tu réunis tes profs, c'est peut-être déjà fait dans plusieurs écoles, et tu dis: Maintenant, on fait quoi, nous? Ça, ce n'est pas une question juste d'argent, c'est une question de prise en charge. Il ne faut pas qu'un professeur sente qu'on lui demande une tâche de plus de surveillance entre les cours, ça ne fonctionnera pas. Il faut, puis il faut des professeurs régulièrement, dont les professeurs de l'académie Les Estacades où tu vas présentement, ils sont prêts à poser une action. Ça prend un chef d'orchestre, et le chef d'orchestre, c'est peut-être la direction d'école, je ne le sais pas.
Alors, d'abord une prise en charge de gestes qu'on va poser quotidiennement peut-être, hebdomadairement peut-être, mais ça va être peut-être plus simple qu'on le pense. Alors, ce n'est pas tout. Moi, la publicité et des actions publiques, je suis d'accord avec ça, mais ça va tomber, à un moment donné, deux, trois mois après dans le vide. Alors, c'est le... il faut faire plus que ça, une prise en charge par chacune des écoles. Puis on sait que la société aussi est sollicitée, les parents. Alors, actions concrètes.
Est-ce que le projet de loi va nous permettre d'avoir quelque chose? Je ne sais pas, mais je sais que ça va prendre plus qu'uniquement des moyens financiers mais ça va en prendre également. Alors, c'est de faire un état de situation intéressant, intelligent et mettre dans le coup les étudiants puis les étudiantes. Quand tu es rendu en troisième secondaire comme toi l'an prochain, troisième secondaire, Émanuelle va avoir 14 ans bientôt, à la fin mars, si je ne me trompe, à ce moment-là, elle va devoir s'impliquer dans son école. J'espère qu'on va référer à elle, entre autres, pour pouvoir s'annoncer. Et, moi, si j'étais la ministre, là, je vais lui donner un conseil, j'exigerais que chaque école me dise c'est quoi son plan d'action. Ils peuvent être différents, ce n'est pas du mur-à-mur, cette affaire-là. Moi, j'exigerais ça.

M. Caron (Régys): Est-ce que mademoiselle a fait l'objet d'intimidation et, si oui, quels services a-t-elle eus, si elle en a eus, de son école?

Mme Després (Émanuelle): Bien, oui, ça fait six ans que je me faisais intimider. Puis, bien, il y a des personnes, admettons, mes professeurs, tu sais, ils allaient voir la personne qui m'intimidait puis ils leur disaient: Pourquoi tu fais ça? C'est ça, là.

M. Séguin (Rhéal): Émanuelle, est-ce qu'il y a un incident en particulier qui vous a marquée, qui vous a incitée à lancer cette pétition?

Mme Després (Émanuelle): Bien, oui. Je ne sais pas, là.

Une voix: ...le décès de Marjorie

Mme Després (Émanuelle): Oui, c'est ça, le décès de Marjorie, bien, tu sais, ça m'a touchée, puis c'est ça, là. Mon père, tu sais, il ne voulait pas que ça m'arrive, là, puis c'est ça.

M. Després (Robert): Tu sais, l'intimidation, c'est beau, mais nous, en tant que parents aussi, c'est comment qu'on... il faut qu'on réagisse dans ce cas-là. Je le savais qu'Émanuelle, elle se faisait intimider à l'école, mais Émanuelle, elle ne voulait pas que j'intervienne. Tu sais, elle ne voulait pas que j'aille à l'école parce qu'elle avait peur que ça empire. Mais, tu sais, quand on dit des ressources... puis c'est des ressources aussi pour les parents. Puis Émanuelle, elle disait que les professeurs aussi intervenaient, mais, des fois, les professeurs, ils ne savent... ils n'ont pas... ils ne savent pas la manière d'intervenir, tu sais. Ils ne sont pas spécialisés dans des cas d'intimidation.

M. Séguin (Rhéal): Mais comment vous avez vécu ça pendant six ans de temps? C'est long, six ans.

M. Després (Robert): Laissez-moi... Pendant six ans de temps, là, c'était douloureux. Pas douloureux physiquement, mais c'était douloureux pour...

Mme Champagne: Psychologiquement.

M. Després (Robert): ...psychologiquement.

Une voix: Approchez-vous.

M. Després (Robert): Tu sais, c'était dur... tu sais, j'étais là, je veux dire, ma fille, tu sais, elle aimait plus ou moins aller à l'école, l'avenir de ma fille... Ça fait que, tu sais, l'intimidation, moi, personnellement, je trouve que c'est un problème de société. Puis les jeunes, là, c'est les jeunes qui vont aller prendre votre place peut-être tantôt. Ça fait que ceux qui se font intimider à l'école, puis qui n'osent pas dénoncer, puis qui subissent, ils sont moins intéressés à aller à l'école, ils ont des moins bonnes notes, puis ça les pousse peut-être à aller moins loin dans la vie. Puis...

M. Séguin (Rhéal): Avez-vous des outils ou des conseils pour savoir quoi faire? Aller voir l'école, les parents de l'intimidateur ou...

M. Després (Robert): Bien, franchement, non, là, ce n'est pas... on n'a pas d'outil. Mais, tu sais, on a suivi des cours qui se donnaient plus pour parents et complices pour arranger les choses. C'est des ressources mais c'est des ressources que, moi, j'ai payées moi-même, de ma poche, pour essayer de comprendre...

M. Séguin (Rhéal): Donc, ce que vous dites, c'est que les parents ne savent pas où tourner, où aller.

M. Després (Robert): Non, non. Puis, tu sais, quand que... le décès de Marjorie, là, quand que j'ai appris ça aux nouvelles, là, moi, je me suis dit, là: Il ne faut pas que ça arrive à ma fille, parce que ma fille... Tu sais, ceux qui se font intimider, ils n'osent pas parler parce qu'ils ont peur d'être encore plus intimidés, ils ont peur d'intervenir, puis, moi, en tant que parent, en tant que... je vis dans une société. Je me suis dit: Ce n'est pas possible qu'une fille de 13 ans se suicide parce qu'il y a une autre personne qui se fait intimider.
Tu sais, c'est autant pour la personne qui intimide aussi. Des fois, elle intimide puis elle ne sait pas comment ses paroles peuvent blesser quelqu'un. Ça fait que, tu sais, quand on dit des ressources... celui qui intimide, mais pour lui aussi, il fait qu'il y ait des ressources, pour dire: Regarde, qu'est-ce que tu as fait, ce n'est pas correct, ça blesse une personne, tu sais, lui faire prendre conscience. Puis je pense qu'en tant que parlementaires, etc., tu sais, c'est important qu'il y ait un genre de fonds, des ressources pour aider...

M. Caron (Régys): Donc, pendant six ans, la même personne qui a intimidé Émanuelle...

M. Després (Robert): Non, non, non, c'est des personnes.

M. Caron (Régys): ...ou plusieurs personnes...

M. Després (Robert): C'est plusieurs personnes. Vous avez une enfant ici qui n'a pas de malice, qui est quand même grande par rapport à tout le monde, tu sais, et qui a des différences, tu sais. Ça fait qu'en n'ayant pas de malice, c'est sûr que les gens, des fois, ils peuvent plus...

M. Caron (Régys): Les gens ambitionnaient.

M. Després (Robert): ...ambitionnaient, oui.

M. Caron (Régys): O.K. Donc, je comprends, de ce que vous dites, que l'école s'est montrée à peu près impuissante ou sans outils pour aider votre fille, vous aider puis pour arrêter cet espèce de phénomène-là.

M. Després (Robert): Je ne peux pas dire que l'école, elle s'est montrée sans outil, tu sais, comme à l'académie Les Estacades ils ont pris le dossier au sérieux, tu sais. À l'école primaire aussi, ils ont pris certains dossiers au sérieux. Mais c'est que, tu sais, c'est les enfants aussi, il faut qu'ils dénoncent aussi là-dedans, là. Puis, moi, j'ai déjà intervenu à l'école cette année, quand Émanuelle était victime d'intimidation, elle m'a dit: N'interviens pas, papa, ça...

Mme Champagne: Ça va être pire.

M. Després (Robert): ...ça va être pire puis ça ne donne rien. Ça fait que, là, je me suis dit: Regarde, c'est impossible que ça ne donne rien, là, ça donne de quoi. On est là, ici aujourd'hui puis on est ici parce qu'on a su que ça donnait de quoi. La pétition qu'elle va déposer, ça donne de quoi, ça fait réfléchir une société. Puis la société, bien, c'est tout le monde, tu sais.

M. Caron (Régys): Mais l'école, elle, est-ce qu'elle va réagir, pensez-vous?

M. Després (Robert): Je penserais bien qu'elle va réagir, mais il faut qu'on leur donne des ressources aussi.

M. Caron (Régys): Parce que c'est là que ça se passe.

M. Després (Robert): C'est ça. C'est à l'école que ça se passe. Mais ce n'est pas juste à l'école, c'est... les parents dans toute la vie, là, tu sais, entendent ça, là, tout le monde, tu sais. Tu sais, autant que, des fois, nos parlementaires, tu sais, des fois, ils disent des affaires puis c'est... j'écoute ça des fois à la télé puis... Ouf! C'est une société.

Mme Champagne: C'est un beau débat social, hein?

M. Després (Robert): C'est un débat social aussi.

Mme Champagne: Oui. Il faut le faire.

Mme Ruel-Manseau (Audrey): Émanuelle, depuis l'initiative que tu as prise, tu avais fait une marche aussi qui a rassemblé les gens de ton école, est-ce que l'attitude de tes camarades de classe a changé à ton égard depuis ce temps-là?

Mme Després (Émanuelle): Oui. Bien, tout le monde est gentil avec moi, puis il n'y a plus personne qui m'intimide. C'est ça, là.

Mme Ruel-Manseau (Audrey): Et, autour de toi, le comportement général des jeunes de l'académie Les Estacades?

Mme Després (Émanuelle): Bien, je ne vois plus vraiment de gens qui se font écoeurer, tu sais, à mon école, là. Je ne sais pas comment ça se passe dans les autres écoles, mais, dans mon école, on dirait qu'il n'y en a plus, là, ou bien, tu sais, il y en a peut-être encore, mais ça paraît moins, là.

M. Després (Robert): Puis, tu sais, le message, ça a passé parce qu'il y a déjà du monde qui intimidait Émanuelle, puis ils se sont excusés puis ils ont pris conscience de ça.

Une voix: On vous remercie.

Mme Champagne: Merci beaucoup.

Une voix: ...vos noms, on peut savoir comment...

Mme Champagne: Oui, oui.

M. Gaudreault: Sylvain Gaudreault.

Des voix: ...

Mme Champagne: Émanuelle Després.

Journaliste: (Question inaudible)

Journaliste: Després: D-e-s-p-r-e...

M. Després (Robert): É-s.

Mme Champagne: Puis, Émanuelle, c'est É-m-a-n-u-l-l-e. Ce n'est pas Emmanuelle, mais bien Émanuelle. C'est sa petite différence, mais elle est importante. Hein, Émanuelle? Bravo, Émanuelle.

Des voix: Bravo.

Mme Champagne: Je te le dis, là, tu as fait bouger des choses, ma belle. Nous autres, on est juste des instruments.

(Fin à 14 h 8)

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