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Point de presse de M. Sylvain Roy, député de Bonaventure

Version finale

Le mercredi 25 mai 2022, 11 h 45

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures cinquante-sept minutes)

M. Roy : Bonjour à tous. D'entrée de jeu, j'aimerais remercier MM. Marc Leblanc et André Audet, qui se sont déplacés de l'Outaouais et de la Gaspésie pour venir participer à ce point de presse avec moi.

Aujourd'hui, on veut dénoncer une iniquité, qui est celle du financement d'équipements pour gérer le diabète de type 1. Donc, on parle de lecteurs de glycémie en continu puis de pompes à insuline. La problématique, c'est que ceux et celles qui ont un diagnostic de diabète de type 1 avant 18 ans vont avoir le financement pour le restant de leur vie de ces équipements-là, qui coûtent entre 7000 $ et 10 000 $ à l'achat et, par la suite, environ 3 000 $ par année pour acheter les équipements et produits qui viennent avec. Donc, on parle d'une forme... je ne dirais pas d'âgisme, mais d'iniquité assez importante en ce qui a trait à l'âge. Donc, les gens qui ont un diagnostic de diabète de type 1 après 18 ans doivent financer eux-mêmes de leur poche l'achat de ces équipements-là et, qui plus est, il faut gérer la maladie. Donc, beaucoup de personnes n'ont pas les moyens d'acheter ces équipements et vont être obligées de réquisitionner des soins de santé qui coûtent beaucoup plus cher que l'achat de l'équipement lui-même. La morale de l'histoire : Nous demandons au gouvernement du Québec, au ministère de la Santé, de financer ces équipements-là sans discrimination par rapport à l'âge et pour permettre à ces gens-là d'avoir une vie normale, de ne pas avoir de conséquences majeures suite à un mauvais diagnostic... le taux de glycémie, etc. Donc, je pense que l'enjeu, il est clair. Et c'est juste au gouvernement de prendre ses responsabilités et d'éliminer cette fâcheuse disposition liée à l'âge pour l'accès aux équipements.

Donc, sans plus tarder, je vais donner la parole à M. André Audet, qui est venu de la Gaspésie, qui a fait quand même pas mal de route pour venir expliquer son cas. Donc, M. Audet, c'est à vous.

M. Audet (André) : Bonjour. Regardez, moi, je suis diabétique, là, depuis 2008 et j'ai une pompe à insuline depuis cinq ans qui régularise quand même assez bien mon diabète. Présentement, moi, la santé ne me permet pas de travailler, ça fait que j'ai deux petites rampes pour subvenir à mes besoins. Si je n'ai pas l'appui du gouvernement, probablement que je vais essayer de continuer un certain temps, mais que je ne pourrai pas bénéficier de cette pompe-là et de ces accessoires. Et nous... Pour M. Tout-le-monde, quand on a besoin, par exemple, là, d'une hanche artificielle, bien, on va à l'hôpital, puis, dans quelque temps, c'est réglé. Si on a besoin d'eux, ils vont nous l'installer, et ça, tout à fait gratuitement. Pour nous, c'est une pompe à insuline que ça nous prend pour nous aider à avoir une santé optimale et de pouvoir fonctionner de façon naturelle. Je vous remercie.

M. Roy : Maintenant, M. Leblanc, allez-y.

M. Leblanc (Marc) : Bonjour, je m'appelle Marc Leblanc. Moi, j'ai été diagnostiqué diabète de type 1 à l'âge de 27 ans. Je suis policier de carrière, ça fait presque 19 ans que je suis policier. Puis je suis instructeur au niveau des arts martiaux, donc, j'enseigne le jiu-jitsu aux enfants à Gatineau. Donc, la pompe, pour moi, m'a permis de m'aider, justement, à ajuster ma glycémie au fil du temps. Au lieu d'avoir de quatre à huit injections par jour que je suis obligé de me faire, j'ai ma pompe, là, qui me permet de gérer ma glycémie. Puis quand c'est le temps de mettre de l'insuline, bien, je n'ai pas à m'injecter de nouveau, je fais juste l'inscrire dans ma pompe, là, puis ça me permet d'ajuster ma glycémie. Mon mode de vie fait que la pompe à insuline, pour moi, ça a été, là, un grand, grand, grand avantage dans ma carrière, là. Quand j'ai à me promener d'une adresse à l'autre, quand je ne suis pas certain à l'heure que je vais manger, qu'est ce que je vais manger, bien, c'est plus facile pour moi de transporter ma pompe que de transporter tout le matériel puis les piqûres, les injections, là, au niveau de l'insuline.

Je suis aussi père de trois enfants. Donc, moi, mon père était diabétique de type 1. Il est décédé à l'âge de 56 ans, là, suite à des complications, là, liées au diabète. Sa fin de vie n'a pas été facile, il faut dire que le diabète a grugé, là, dans son corps toute la vie puis ça a coûté, tu sais, excessivement cher à l'État. Probablement que s'il avait eu une pompe à insuline qui aurait aidé à gérer son diabète, bien, il serait peut-être vivant encore aujourd'hui.

Il y a quelques mois, on m'a informé que j'étais dû pour changer ma pompe à insuline. Donc, ici, c'est ma pompe. Donc, je vais devoir débourser, là, d'un jour à l'autre ou d'une semaine à l'autre environ 10000 $ de mes poches, là, pour pouvoir me payer une nouvelle pompe. Ça, c'est sans compter les frais que je paie déjà de mes poches, là, par mois. On parle de 200 $ à 300 $ par mois. Donc, j'ai beau avoir un métier honorable où est-ce que je fais beaucoup d'argent, mais j'ai des enfants, j'ai des obligations un petit peu comme tout le monde, puis ça sort un petit peu, là, de mon budget, ça.

J'ai fait des vérifications, c'est ça, au fil des derniers mois parce que je me demandais qu'est-ce qui se passe ailleurs au Canada, qu'est-ce qui se passe ailleurs dans le monde. Je sais que l'Ontario puis certaines autres provinces, ils paient la pompe, ils paient la tubulure parce qu'ils ont jugé que c'était important pour la santé de leurs citoyens. Puis il y a même d'autres pays, exemple, la France aussi, qui paient la pompe puis les accessoires. Donc, suite à ça, j'ai envoyé des messages à différents députés par le passé, le ministre de la Santé, puis ce qu'on m'a dit : Ce n'était pas dans leur plan de bonifier le programme, là, à court ou moyen terme. Donc, j'ai fait une pétition. J'ai quand même ramassé, dans ma pétition, au-dessus de 4 000 noms, dont plusieurs centaines de commentaires, là, qui m'appuient dans tout ça. Puis j'ai présenté ça à M. Sylvain Roy ici. Bien, il a accepté, là, après avoir vu ma pétition, là, de nous amener tous aujourd'hui ici, puis merci beaucoup, là, pour ça. Donc, c'est pour ça qu'on demande au gouvernement, là, de payer ça pour nous, pour moi, M. Audet, puis je pense qu'il y a plusieurs personnes, là, de tous les âges, il y a des enfants, il y a des adultes, il y a toutes sortes de personnes qui ont cette maladie-là.

Ce n'est pas une maladie qu'on a choisie, parce que, moi, je suis un gars extrêmement sportif. Donc, mon mode de vie, ce n'est pas à cause de ça que je suis devenu diabétique, c'est que ça a tombé sur nous. On est malchanceux là-dedans, puis là on demande l'aide de notre gouvernement là-dedans, là, pour nous aider à payer ces frais-là.

M. Audet (André) : Vous savez, on est souvent sollicités, d'une part ou d'une autre, pour la recherche, la recherche pour le coeur, la recherche pour le diabète, on contribue. Puis, voyez-vous, dans le diabète, là, il y a de bons avancements. Par contre, lorsque les produits sortent, que les outils sortent, ils ne sont pas accessibles pour M. Tout-le-monde. Ça fait que, s'il vous plaît, aidez-nous et on en a besoin.

M. Roy : Je pense que l'enjeu fondamental dans tout ça, là, bon, c'est la qualité de vie. Mais M. Leblanc en a parlé, là, si tu n'as pas les moyens de te payer la pompe et les équipements, tu vas coûter beaucoup plus cher à la société en réquisitionnant des soins de santé que si tu as un régulateur de la maladie et du diabète. Donc, c'est une question de calcul. Je pense que le ministre de la Santé, il sait compter, donc s'ils veulent épargner des sous en curatif pour soigner les gens qui ont le diabète, bien, qu'ils investissent rapidement via un règlement pour soutenir ces gens-là, pour qu'ils aient accès à l'équipement. Et le hasard fait bien les choses, avant de rentrer ici, le ministre de la Santé sortait de son point de presse. On lui a remis le communiqué et il semblait avoir de l'écoute. Donc, j'ose espérer que cette écoute-là va se matérialiser par de l'action. Voilà. Merci beaucoup, messieurs.

Une voix : Merci.

(Fin à 12 h 6)

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