(Huit heures deux minutes)
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M. Nadeau-Dubois : Bonjour,
tout le monde. Content d'être parmi vous ce matin. On apprend donc, ce matin,
que Bernard Drainville va faire le saut en politique avec la Coalition avenir
Québec. Pour moi, ça vient confirmer ce que François Legault nous a annoncé en
fin de semaine, c'est-à-dire que François Legault a l'intention de faire une
campagne électorale sur les thèmes des signes religieux et de l'immigration.
François Legault veut que les signes religieux et l'immigration, ce soient les
questions de l'urne à la prochaine élection québécoise, c'est plus clair que
jamais.
Pendant ce temps-là, qu'est-ce qui se
passe au Québec? Bien, faire l'épicerie, ça coûte 700 $ de plus par année,
le prix des maisons augmente deux fois plus vite que les salaires, et il y a 5 000 bâtiments
qui sont menacés par les changements climatiques au Québec. Ça, c'est ce qui se
passe dans le vrai monde. Et moi, je pense que ce sont ça, les priorités des
Québécois et des Québécoises : la crise du coût de la vie, la crise du
logement puis la crise environnementale.
Donc, pendant que François Legault ferme
les yeux et s'imagine en Louisiane, nous, à Québec solidaire, c'est sur ces
thèmes-là qu'on va faire campagne, puis on va avoir des solutions pour les
vraies crises auxquelles font face les Québécois et les Québécoises.
Une voix : ...
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M. Leduc : Si
vous permettez, merci. On voit, cette semaine, une statistique alarmante, qui
est le bond de 36 % des accidents du travail chez les moins de 16 ans,
les adolescents, les enfants. C'est une situation alarmante et c'est vraiment
regrettable. C'est hallucinant que le ministre du Travail ne s'en préoccupe pas
davantage.
Le travail des enfants, ce n'est pas la
solution à la pénurie de main-d'oeuvre. Les histoires d'Oliver Twist, on les
aime dans les livres, pas dans la réalité. Les jeunes de 11, 12, 13 ans, ils
ne sont pas équipés intellectuellement pour confronter un patron qui voudrait
leur faire faire des tâches dangereuses et qui voudrait carrément,
potentiellement, les exploiter. D'autres provinces ont récemment modifié l'âge
légal à 16 ans, par exemple, comme en Colombie-Britannique. Nous, on pense
qu'il faut réfléchir très sérieusement à cette possibilité-là, avoir une CNESST
beaucoup plus présente sur le terrain. Parce que, si cette tendance-là se
solidifie, ce qui était, à la limite, un phénomène marginal à l'époque va
générer encore plus d'accidents de travail. On ne peut pas se permettre ça au
Québec. Le travail des enfants n'est pas la solution à la pénurie de main-d'oeuvre.
Merci.
M. Bergeron (Patrice) : M. Nadeau-Dubois,
êtes-vous étonné de la décision de M. Drainville, annoncée aujourd'hui ou,
du moins, à confirmer, là, mais...
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M. Nadeau-Dubois : Bien,
moi, ce qui ne me surprend pas, c'est que, quelques jours après avoir annoncé
ses couleurs, quelques jours après avoir annoncé qu'il veut faire campagne sur
la laïcité et l'immigration, M. Legault va recruter le père de la charte
des valeurs. C'est tout à fait cohérent avec la stratégie électorale que
François Legault a annoncée en grande pompe en fin de semaine. Il veut que les
questions de l'urne, ce soit la laïcité et l'immigration. Donc, le recrutement
du père de la charte des valeurs, c'est tout à fait cohérent avec cette
stratégie-là. Donc, en ce sens-là, non, ça ne me surprend pas.
Mme Lévesque (Fanny) : Est-ce
que ça vient aussi envoyer un signal... Cette semaine, on en a entendu beaucoup
parler. Est-ce que M. Legault a, en quelque sorte, un agenda caché, veut
faire la souveraineté? Est-ce qu'aller chercher un ancien ministre péquiste ça
vient ranimer cette hypothèse-là, à votre avis?
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M. Nadeau-Dubois : Moi,
les... comment dire? Le commentaire politique hypothétique sur les
hypothétiques agendas peut-être cachés ou à moitié cachés, ça m'intéresse assez
peu. Ce que je constate, là, c'est que François Legault a abandonné le rêve de
l'indépendance. Il a abandonné ce projet de société là. Tout ce qui lui reste,
c'est la survivance. C'est des luttes éternellement recommencées et
éternellement défensives avec Ottawa. Ça le mène systématiquement dans des culs-de-sac.
Nous, ce n'est pas ça, notre projet pour le Québec. Nous, on a un plus grand
projet que ça pour le Québec. C'est bien sûr l'indépendance, mais aussi la
transition écologique, la réconciliation avec les Premières Nations.
Mme Lévesque (Fanny) : Mais
est-ce que ça ne vient pas, justement, aussi démontrer que peut-être la
souveraineté n'est pas une priorité? Parce que, là, on a des souverainistes qui
changent de parti, qui choisissent un parti qui est nationaliste et pas
souverainiste. Vous le voyez comment?
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M. Nadeau-Dubois : Il
y a aussi des indépendantistes qui se joignent à Québec solidaire. On a
recruté, par exemple, Philippe Pagé dans Richmond, qui a longtemps travaillé
avec le ministre Réjean Hébert en Estrie, qui était du Parti québécois. On a
recruté Shophika Vaithyanathasarma dans Marie-Victorin, on a recruté
Marc-Olivier Neveu, un jeune indépendantiste des Laurentides, dans
Saint-Jérôme, on a recruté Mélissa Généreux, elle-même une grande
indépendantiste. Donc, il faut, je pense, arriver en 2022, puis, en 2022, le
constat, c'est que le mouvement indépendantiste, il est pluriel.
Mme Lévesque (Fanny) : ...dans
ce cas-ci, il quitte... dans ce cas-ci... Vous, vous allez chercher des
indépendantistes, vous êtes un parti indépendantiste. Mais, dans ce cas-ci, il
quitte, si on veut, pour un mouvement nationaliste.
M. Nadeau-Dubois : Ce
sont leurs choix. Ils décident d'abandonner ce projet de société là, c'est
leurs choix. Moi, je... Les gens doivent se présenter en politique pour qui ils
veulent puis ils ont le droit de biffer certains projets de société, certains
rêves qu'ils ont déjà eus. C'est leurs choix. Je n'ai pas grand-chose d'autre à
dire que le fait que les gens font les choix politiques selon leurs
convictions.
Nous, on a un projet qui est ambitieux
pour le Québec, on a un projet de transformation du système politique
québécois, un projet de transformation de la société québécoise. Et tous les
gens qui veulent accomplir ce projet-là, bien, ils sont les bienvenus à Québec
solidaire.
M. Poinlane (Pascal) : Est-ce
que M. Drainville renie ses convictions, d'abord, si vous dites qu'on va
en politique pour ses convictions?
M. Nadeau-Dubois : Oui,
ça sera à lui de le dire. On va le laisser faire son annonce. Quelles sont les
convictions de Bernard Drainville en 2022? À lui d'y répondre. Moi, ce qui
m'intéresse, là, c'est que ça confirme, ça confirme la stratégie électorale
annoncée par François Legault la fin de semaine dernière. François Legault a
dit : Je veux un mandat fort pour les signes religieux et l'immigration.
Moi, ce que je dis aux Québécois, Québécoises, c'est : Je veux un mandat
fort pour le coût de la vie, la crise du logement et l'environnement.
M. Bossé (Olivier) : Il
y a sûrement un moyen de faire les deux, parler immigration puis coût de la
vie?
M. Nadeau-Dubois : Quand
on met autant de poids, comme premier ministre du Québec... quand on dit :
Je veux un mandat fort pour ces deux enjeux, on annonce ses couleurs, on envoie
un signal. M. Legault a annoncé clairement son plan de match électoral. Ce
que je vous dis, ce matin, c'est que nous aussi, on a un plan de match
électoral, et il très différent.
M. Gagnon (Marc-André) : Dans
le même discours, François Legault, la fin de semaine dernière, a aussi parlé
de venir en aide à nouveau aux Québécois pour faire face à l'inflation. Donc,
comme mon collègue le souligne, il y a moyen de faire les deux aussi.
M. Nadeau-Dubois : François
Legault a dit bien des choses sur bien des sujets, mais il m'apparaît incontestable,
après la semaine qu'on vient de vivre et après l'instance, et le thème de
l'instance, le thème de l'instance de la CAQ, qui était la fierté, que le plan
de match de François Legault, c'est de faire de l'immigration et de la laïcité
les questions de l'urne. Nous, on va se battre pour que les questions de
l'urne, ce soient le coût de la vie, la crise du logement puis l'environnement.
M. Gagnon (Marc-André) : ...sur
le cas de Bernard Drainville, là, il y a des analystes qui le voient peut-être
comme ministre responsable de la Capitale-Nationale. Est-ce que c'est une
mauvaise nouvelle pour Geneviève Guilbault? Ça vous fait sourire, en tout cas.
M. Nadeau-Dubois : Bien
là... Non, mais je comprends, là, il faut... Et je comprends les analystes de
faire leur travail, mais il n'a même pas encore fait sa conférence de presse,
et là nos amis analystes sont déjà en train d'attribuer les postes du Conseil
des ministres. Ça fait qu'on va attendre qu'il fasse son annonce, on va voir
dans quelle circonscription il se présente. À ma connaissance, ça n'a toujours
pas été annoncé. Moi, je n'ai pas d'information sur le sujet.
Mais j'ai hâte de le voir, M. Drainville,
s'il se présente pour la CAQ, défendre le projet de troisième lien. J'ai très
hâte de le voir dire à quel point ce projet-là est un projet vert qui nous fait
avancer dans la lutte aux changements climatiques. J'ai hâte de voir la
grosseur de la tasse de Kool-Aid qu'il va boire pour vendre l'aspect écologique
du troisième lien de François Legault.
Mme Côté (Claudie) : Mais, en
même temps, vous, vous dites que M. Drainville revient pour parler de
signes religieux. Or, on ne le sait pas. Vous faites la supposition, vous
aussi?
M. Nadeau-Dubois : Un
des gestes politiques les plus connus de Bernard Drainville, c'est la rédaction
de la charte des valeurs. Ça, ça m'apparaît difficile à contester. Et François
Legault, il y a quelques jours, a dit : Je demande un mandat fort pour les
signes religieux et l'immigration. Donc, l'annonce de ce matin, ça m'apparaît
être la confirmation que c'est ça, le plan de match de François Legault. Ça
m'apparaît confirmé, la tendance qui se dessine depuis plusieurs jours, puis
c'est une tendance lourde. François Legault veut faire une campagne sur ces
sujets-là. Nous, on va travailler très fort pour imposer d'autres sujets :
la crise du logement, la crise du coût de la vie puis l'environnement.
M. Bergeron (Patrice) : Vous,
quand vous dites que vous voulez un mandat fort pour la crise du logement, la
crise du coût de la... la crise climatique, mais vous voulez aussi un mandat
fort pour l'indépendance. Vous faites les deux en même temps, non?
M. Nadeau-Dubois : Ça
fait partie de notre projet de société, mais nous, défendre le français puis
faire l'indépendance, on veut faire ça en unissant les Québécois et les
Québécoises, pas en pointant du doigt les immigrants, pas en racontant des
histoires de peur puis en disant que 7 000 immigrants qui arrivent
par le regroupement familial vont nous amener à la Louisiane. Ça, ce n'est pas
sérieux puis c'est le signe d'un premier ministre qui n'a pas réellement de
projet de société, là, à proposer aux Québécois, Québécoises. Donc, il se
replie sur une politique du pointage de doigt, où il dit : Attention, la
nation est menacée par 7 000 personnes qui arrivent par le
regroupement familial.
Mme Côté (Claudie) : Peut-être
un mot pour François Paradis, qui ne se représente pas. Vous l'avez quand même
côtoyé plusieurs années.
M. Nadeau-Dubois : À ma
connaissance, son annonce officielle n'a pas été...
Mme Côté (Claudie) : Oui...
je l'ai ici.
M. Nadeau-Dubois : Oui.
Vous êtes tellement plus... mieux informés que moi, encore une fois...
Une voix : ...
M. Nadeau-Dubois : Moi,
j'ai eu le plaisir de travailler étroitement avec François Paradis dans le
cadre de mes fonctions de leader parlementaire. Puis l'Assemblée nationale,
c'est une grosse machine, c'est une institution qui est parfois lente à
évoluer. Et moi, je veux saluer le fait que M. Paradis a travaillé, malgré
les contraintes, à faire évoluer l'institution, pas... Ça n'évolue jamais assez
vite au goût de Québec solidaire, mais il a essayé, il a mis son épaule à la
roue pour faire évoluer notre Parlement, avec sincérité, puis je veux le
remercier pour ça.
M. Gagnon (Marc-André) : Mais
vous lui avez donné de la misère, quand même, Québec solidaire, notamment avec
le débat sur l'habillement de votre députée Catherine Dorion.
M. Nadeau-Dubois : Moi,
je pense que ce sont... Moi, j'ai toujours eu des relations... À l'époque,
j'étais leader parlementaire, j'étais au coeur de ces débats-là...
M. Gagnon (Marc-André) : Votre
habillement, il le trouvait correct, vous, c'est ça?
M. Nadeau-Dubois : Non,
moi, il m'a toujours dit que j'étais bien, bien correct. Non, mais j'allais
dire... Nous, on a toujours eu, lui et moi, de très belles relations. Et
surtout moi, j'ai toujours senti que François Paradis cherchait à trouver
l'équilibre entre, oui, un respect nécessaire des règles qui sont celles du
Parlement mais aussi une protection des individus. Et moi, j'ai vu François
Paradis, par moments, aussi, rappeler aux autres partis que l'acharnement
envers Catherine à l'époque n'était pas souhaitable. Donc, moi, j'ai trouvé
qu'il s'est bien comporté à cette époque-là. Je trouve qu'il a fait preuve de
nuance et d'équilibre. Puis son travail à moderniser le Parlement, malgré des
contraintes énormes, énormes, c'est un travail que je veux saluer ce matin.
Mme Senay
(Cathy) :
Mr.
Nadeau-Dubois, the fact that the CAQ is recruiting... Êtes-vous corrects
ou...
M. Gagnon (Marc-André) : Oui,
j'aurais peut-être une autre question.
Mme Senay (Cathy) : O.K.
Bien, vas-y.
M. Gagnon (Marc-André) : Le
sondage, ce matin, Léger, sur la langue française, là, de voir qu'il y a
seulement 22 % des gens qui pensent que c'est suffisant, donc, le projet
de loi n° 96, est-ce que ça ne vous fait pas
regretter, en voyant ça, d'avoir appuyé l'adoption de ce projet de loi là?
M. Nadeau-Dubois : Oui,
c'est un projet de loi qui, sur certains aspects, ne va pas assez loin.
Notamment, nous, on aurait souhaité que la loi 101 s'applique aux
entreprises de 10 employés et plus, pas seulement 25 employés et
plus. Donc, il y a certains éléments sur lesquels nous, on serait allés plus
loin. Il y a d'autres éléments qui sont injustes et qui sont inacceptables, de
l'autre bord. Par exemple, la fameuse clause du six mois, on s'est engagés à la
renverser, on s'est engagés à la rendre inopérante parce qu'elle est à la fois
inapplicable et parce qu'elle manque de compassion envers les nouveaux
arrivants. Donc, je mentirais si je disais que je suis surpris que les
Québécois soient timorés quant à leur enthousiasme sur ce projet de loi là.
Mme Lévesque (Fanny) : Juste
une dernière, sur la voie de passage que Mme McCann a trouvé, là, pour le
projet de loi sur la liberté académique, ça vous convient, vous allez voter en
faveur?
M. Leduc : On va faire
un vote d'abstention, principalement sur l'article 6, qui est un
précédent, à notre avis, pas du tout adéquat, qui permet à la ministre de
prendre le crayon puis aller rédiger, à la place des universités, les
politiques, là, internes qu'elles doivent adopter en fonction de la loi. On
avait fait cette exception-là lors de la loi sur les violences à caractère
sexuel en se disant que c'était une exception en raison de la gravité du sujet.
Là, sur la liberté académique, c'est comme si on rajoutait ça dans la catégorie
des violences à caractère sexuel. Pour nous, ça ne nous semble pas un précédent
adéquat, puis on voulait s'assurer que ça ne soit pas l'unanimité à l'Assemblée
nationale qui donnait le feu vert à ce précédent-là, qui vient, dans le fond,
jouer dans l'autonomie universitaire, ce qui est un principe assez fort, là,
bien sûr, dans le réseau au Québec.
M. Bossé (Olivier) : Moi
aussi, j'en aurais une, peut-être, une autre dernière. Sur la possible
illégalité du projet de tramway, vous pensez quoi de ça?
M. Nadeau-Dubois : Bien,
moi, je constate qu'il y a des adversaires acharnés au projet de tramway. Mais
moi, je fais confiance au maire de Québec pour mener à bien ce projet-là puis
je veux assurer tous les gens de la région de Québec qui voient en ce moment
monter la droite dans leur région et qui ont peur que le projet de tramway en
écope qu'il y a, à Québec, une force politique, en politique québécoise, qui
est là pour défendre le transport en commun, c'est Québec solidaire. Sol
Zanetti va faire campagne en défendant le projet de tramway. Notre futur
candidat ou candidate dans Taschereau va défendre le projet de tramway. On sera
là, nous, dans la région de Québec, pour être l'opposition à la fois à la CAQ
mais aussi l'alternative au Parti conservateur du Québec, qui, on le voit tous,
là, monte dans la région.
M. Gagnon (Marc-André) : À
vos yeux, est-ce que Me Bertrand, c'est quelqu'un qui est encore crédible?
M. Nadeau-Dubois : Ah!
je n'ai pas de commentaire à faire sur la crédibilité individuelle de Me
Bertrand.
Mme Morin-Martel (Florence) :
Vous avez parlé plus tôt, là, de la réconciliation avec les Premières
Nations. J'aimerais vous entendre, là. On a appris un accord historique entre
Ottawa et les Premières Nations au sujet de l'éducation, ce matin, mais il y a
plusieurs communautés qui demandent encore plus d'autodétermination, donc, par
exemple, une période scolaire différente. Qu'est-ce que vous répondez?
M. Nadeau-Dubois : Bien,
notre projet, à Québec solidaire, c'est de cheminer sur le chemin de la
réconciliation, c'est de donner de l'autodétermination, toute leur
autodétermination aux peuples autochtones du Québec. C'est pour ça qu'on
présente, dans Ungava, la candidature de Maïtée Labrecque-Saganash, qui, on va
travailler très fort pour que ça arrive, pourrait être la première femme
autochtone de l'histoire du Québec à être élue à l'Assemblée nationale. C'est
un plafond de verre qu'on veut défoncer, on est très fiers de cette
candidature-là. Et ça vient montrer que, malgré les obstacles qui se dressent
sur le chemin de la réconciliation entre le Québec et les Premières Nations, il
y a un véhicule politique, il y a un parti au Québec qui essaie de nous faire
progresser. Je suis très fier de faire partie de ce véhicule-là.
Mme Senay
(Cathy) : Good morning again. I'll jump in in
English. Regarding the CAQ recruiting Bernard Drainville, a former PQ minister,
a sovereigntist and the father of the Québec secular values charter, that's a statement, for you?
M. Nadeau-Dubois : For me, the recruitment of Mr. Drainville is just a
confirmation of what Mr. Legault announced a few days ago, which is that
he wants to do a campaign on religious symbols and immigration. Québec solidaire will be there to impose other
questions, other issues. We will campaign on the housing crisis, on the cost of
living crisis and on the environmental crisis. I think those are the real
priorities of Quebeckers, and
we are going to have solutions
for those everyday problems of Quebeckers.
Mme Senay (Cathy) : Do you understand what the CAQ's nationalism is?
M. Nadeau-Dubois : No.
Mme Senay (Cathy) : When Mr. Legault said yesterday: I'm a nationalist within Canada and...
M. Nadeau-Dubois : Honestly, I think no one really understands what the Coalition avenir Québec really is on that
matter. Some of those ministers say they are proud Canadians. On the other
hand, we all know there are also people that say that they want to do
independence, but they say they want to do independence, but they are in a
party that doesn't want to do it. I mean, it's very complicated, I don't
understand.
Mme Senay (Cathy) : And the fact that Bernard Drainville will try to be re-elected, does
that give you another clue of what nationalism... If he is, like, a strong sovereigntist...
M. Nadeau-Dubois : I hope… I strongly invite journalists to ask him the question. He, once upon a time, was someone
who thought independence was a good thing for Québec. Now, he's joining a party that says they don't want to do it,
sometimes. So, I hope that he's going to be asked the question.
M. Grillo (Matthew) : There is a second school board that is going
to be challenging Bill 96. What do you think of
that? Do you think that's right, school boards challenging the law? I mean,
what are your thoughts on...
M. Nadeau-Dubois : In a democratic society, it's a right that citizens have to challenge the law in front of
the courts. It's their decision. And I have honestly not a lot more comments on
that matter.
Mme Senay (Cathy) : Bill 96, you know that the CAQ published a full-page ad in
different newspapers, for example, the Montreal Gazette, a few days ago, and yesterday or two days ago, The Globe and Mail. We have experts
at CBC that went through all the five points of the ad, and what they say is
that it's not... it's misleading, what the CAQ is saying to, basically, calm
down the fears and concerns of English-speaking Quebeckers.
If you have experts going through your ad and saying : It's false or it's
misleading, it's not exactly what's happening for health, for the OQLF, I mean,
it becomes... it's a delicate... like, it's very delicate to go in that
direction.
M. Nadeau-Dubois :
Yes, and I understand your question, but I haven't seen the ad in question and
I haven't seen the analysis you're referring to, so I will take this question in
deliberate.
Mme Senay (Cathy) : Mr. Leduc, can you explain us why QS will abstain on
Bill 32 on academic university freedom?
M. Leduc :
There's a strong principle in the university world, which is the autonomy of
universities. And this principle is rarely attacked, or changed, or... How do
you say «contourné»?
Une voix : Bypassed?
M. Leduc :
Bypassed, «merci». We've done it once with the sexual violences on campus law,
and it was supposed to be an exception. And now what we see with article 6,
more precisely, on Bill 32, is that they would want to do it again with
the academic liberty bill. We do not agree that it's normal that the Minister
can take the pen and rewrite complete sections of policies that university will
need to write and adopt on academic liberty. We don't want to set a precedent.
We don't want the National Assembly to be unanimous doing this precedent. So,
in the future, we might contact... contest those other
tentatives, by any other government, to go against the autonomy of university.
Mme O'Malley
(Olivia) :
The
provincial election yesterday in Ontario had a very low voter turnout. As we
head into our own election, in the fall, in Québec, what type of message do you
think that sends and how can Québec not replicate those... the turnout?
M. Nadeau-Dubois : Well, one of the reasons of that low turnout, I think, it's the
fact that our electoral system is broken. So, when people read the polls, they
think... they tend to think that their vote doesn't matter. The solution would
have been to reform that electoral system. Unfortunately, François Legault
broke his word. He went back on his formal engagement to reform our electoral
system.
What is the solution,
now? Well, the solution is to work harder, and we are going to be working very
hard to make sure that most people go and vote, we are going to work hard for
young people to go vote, because we all know it's one of the categories of the
electorate which tends to vote less than others. We are going to be on the
ground, working with all our efforts and all our energies to make sure that
most Quebeckers as possible go
and vote on October 3rd.
M. Bergeron (Patrice) : ...savoir
si c'est un risque, pour les prochaines élections québécoises, que le taux de
participation soit très bas puis ce qui s'est passé en Ontario?
M. Nadeau-Dubois : Bien,
le taux de participation faible en Ontario, une des raisons qui l'expliquent, c'est
le fait que notre mode de scrutin, il est brisé et que, quand les gens voient
les sondages, ils peuvent avoir tendance à penser, parce que le système
fonctionne tellement mal, que leur vote ne vaut pas vraiment la peine. C'est
pour ça qu'il fallait changer le mode de scrutin au Québec. Malheureusement,
François Legault a brisé sa promesse, a brisé son engagement formel écrit, ce n'est
quand même pas rien, de réformer le mode de scrutin.
La solution, c'est quoi? Bien, c'est de...
Nous, ce qu'on va faire, ce qu'on contrôle... On va travailler tellement fort,
tellement fort pour mobiliser les Québécois et les Québécoises puis surtout
mobiliser les catégories de Québécois, Québécoises qui ont tendance à aller
moins voter, surtout les jeunes. On va être sur les campus, notamment, pour
encourager les jeunes à aller voter parce que c'est important et parce qu'il ne
faut pas se laisser désespérer. Il ne faut pas se laisser désespérer par un
système électoral qui fonctionne mal.
M. Bergeron (Patrice) : ...ce
qui arrive, ça pourrait arriver au Québec, donc, ce même taux de participation
très bas?
M. Nadeau-Dubois : Bien,
il faut quand même le rappeler, là, il y a une tendance à la baisse des taux de
participation, pas mal dans l'ensemble des élections, pas mal dans l'ensemble
des démocraties, là. Il y a des exceptions, mais la tendance lourde, c'est à
une baisse de la participation électorale. Il y a plusieurs raisons qui
expliquent ça. Je ne veux pas dire que c'est seulement le mode de scrutin. Il y
a plusieurs raisons qui expliquent ça. Mais une des raisons au Québec, je
crois, c'est un mode de scrutin qui est brisé puis qui fait en sorte que chaque
vote ne compte pas. Chaque vote ne compte pas également dans un système où il n'y
a aucune représentation proportionnelle. C'est pour ça qu'il fallait changer le
mode de scrutin. Nous, on va le faire si on est élus, changer le mode de
scrutin. Puis, d'ici là, on va travailler de toutes nos forces pour que le plus
de gens aillent voter possible. C'est important pour notre démocratie. Merci
beaucoup.
M. Leduc : Bonne
journée.
(Fin à 8 h 25)