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Point de presse de M. Alexandre Leduc, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de justice, et Mme Émilise Lessard-Therrien, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’environnement et de lutte contre les changements climatiques

Version finale

Le jeudi 9 juin 2022, 8 h 20

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures trente-cinq minutes)

M. Leduc : Bonjour, tout le monde. Content de vous voir pour ce dernier point de presse régulier de la législature. Ce matin, deux sujets, en ce qui me concerne.

On apprend, donc, que 550 employés du milieu de la justice ont démissionné cette année, plus de 1 100 en trois ans. Comme on en a parlé récemment, la justice s'effondre, le système de justice s'effondre au Québec. C'est Simon Jolin-Barrette qui en est le responsable. Ce gars-là, il a assez de ministères pour partir un gouvernement à lui tout seul, et, visiblement, la Justice, ça ne fait pas partie de ses priorités. Ça fait trois ans que tout le milieu sonne l'alarme et qu'il ne se passe rien. Là, on arrive à la fin de la législature, puis ça m'inquiète parce que je me demande quel va être l'état du système de justice quand nous allons tous et toutes revenir ici en novembre prochain. C'est un échec pour Simon Jolin-Barrette.

Sur un autre sujet, la solution de la crise du logement, ce n'est certainement pas de donner 300 millions de dollars… 30 millions de dollars, pardon, à un multimillionnaire roi du Airbnb. Le gouvernement doit cesser son financement immédiatement. Puis je vous annonce qu'on va déposer ce matin une motion en ce sens pour suspendre le financement non encore versé. Merci.

Mme Lessard-Therrien : Bonjour. Donc, à mon tour de vous parler, peut-être, du bilan de la CAQ en matière d'environnement. C'est la fin de la session, évidemment, on est en mode bilan, et le bilan de la CAQ en environnement, c'est un échec. Le gouvernement aura beau créer toutes les diversions du monde, les gens ne sont pas dupes, les gens savent que ça n'a jamais été une priorité pour ce gouvernement-là.

J'ai vraiment hâte de voir François Legault défendre son bilan en environnement en campagne électorale, comment il va venir justifier à Rouyn-Noranda, où on a la pire qualité de l'air au Québec, où les gens meurent cinq fois plus vite que le reste du Québec, justifier sa hausse sur le nickel, comment il va expliquer ça aux gens de Limoilou qui mènent une lutte depuis une décennie sur la qualité de l'air en basse-ville de Québec, comment François Legault va justifier son obsession pour son troisième lien à 7 milliards de dollars, alors qu'il abandonne carrément les régions avec un transport collectif structurant. Je pourrais vous parler du caribou, des aires protégées, des chantiers carboneutres, de la redevance sur l'eau, mais ça serait un peu long.

On est devant la plus grosse crise à laquelle fait face notre humanité. On va… on risque de rater notre objectif du 1,5°. On risque de rater notre objectif du 2°. On se dirige vers une augmentation du réchauffement de la planète à 2,7°. Je ne sais pas si vous savez, quand on fait de la fièvre, là, puis que notre corps, il passe de 37° à 39°, là, comment on se sent, on est cloué au lit. Imaginez, à l'échelle de la planète, ce que ça peut représenter, une hausse de la température de 2,7°, qui va se traduire, dans certaines régions du monde, à des hausses à 3°, 4°. On se dirige dans le mur, et la CAQ pèse sur l'accélérateur.

Je comprends donc pourquoi François Legault a peur d'aller débattre de l'environnement avec Gabriel Nadeau-Dubois. Il a peur. Son bilan, c'est un échec. Il a peur de venir le défendre. L'environnement, il ne connaît pas ça, ça ne l'intéresse pas, il est incapable d'en parler pendant plus de cinq minutes. Puis avoir peur de parler d'environnement, en 2022, c'est totalement irresponsable et c'est surtout indigne d'un leader politique. Merci.

Mme Plante (Caroline) : Il va y avoir une conférence de presse du ministre des Finances tantôt, et le thème, c'est les ajustements au régime fiscal québécois au bénéfice des citoyens et des entreprises. Qu'est-ce que vous pensez que ça va être? Est-ce que vous voyez ça comme, peut-être, un cadeau de fin de session? En avez-vous entendu parler?

M. Leduc : Je n'ai aucune idée. On va regarder ça en même temps que vous. On pourra vous en reparler quand on aura les détails.

M. Duval (Alexandre) : Deux sujets en immigration. D'abord, les profs de francisation, là, qui sont au bout du rouleau. Climat de travail, précarité… Je ne pense pas qu'on soupçonnait l'ampleur du problème, là, actuellement. Qu'est-ce qui doit être fait par le ministre pour régler la situation?

M. Leduc : C'est un autre exemple de la mauvaise gestion de la relation entre le gouvernement et ses employés. On en a eu plusieurs exemples dans tout le long de ce mandat-là. Récemment, on a eu, devant le parlement, les avocats, avocates en aide juridique. Il y a les ingénieurs également qui sont sans convention collective. Si j'ai bien compris, les gens en francisation, ça fait aussi environ deux ans, là, qu'ils attendent le renouvellement de leur convention collective. Visiblement, du côté du Conseil du trésor, là, on s'est... on a mal planifié ce travail-là, ça n'a pas été bien fait.

Et il y a un paradoxe, là. Il y a M. Legault qui nous dit qu'on est au bord de la louisianisation et, de l'autre côté, il ne s'intéresse pas trop, ou plus ou moins, à comment sont payés et rémunérés les employés qui sont au front de la question de la francisation. Donc, c'est un drôle de paradoxe de ce côté-là.

M. Duval (Alexandre) : Puis, sur la question de la capacité d'accueil, on voit que le ministère est incapable de fournir quelque analyse ou étude que ce soit pour soutenir le discours du gouvernement qui fixe à 50 000 la capacité d'accueil du Québec. Qu'est-ce que ça dit sur le degré de sérieux de l'argumentaire du gouvernement?

Mme Lessard-Therrien : En fait, je ne sais pas si vous vous souvenez, au début de la législature, le gouvernement n'arrêtait pas de nous dire : Il faut en prendre moins puis il faut en prendre soin. Mais il serait peut-être temps qu'il commence à réfléchir davantage au bout «en prendre soin».

On le dit, là, les enjeux en immigration, ce n'est pas le nombre, c'est le modèle. Il faut arrêter de précariser ces immigrants-là qui viennent s'installer chez nous de manière temporaire. On a des enjeux importants au Québec, de pénurie de main-d'oeuvre, notamment. On va avoir besoin de ces gens-là pour relever nos services publics qui sont en train de s'effondrer. On a besoin de miser sur l'établissement durable de ces gens-là puis arrêter de faire des guéguerres sur les chiffres de combien ça nous en prend. Ce qu'il faut, c'est régulariser leur statut, miser sur de l'immigration permanente et prendre soin de ces gens-là pour qu'ils s'établissent durablement chez nous.

M. Duval (Alexandre) : Mais c'est sûr que le Québec doit avoir une capacité d'accueil, à un moment donné. Est-ce qu'il faudrait la mesurer concrètement, cette capacité-là?

Mme Lessard-Therrien : Moi, ce qui me préoccupe, à l'heure actuelle, là, c'est nos urgences qui ferment, c'est nos services de garde qui ne sont pas capables d'embaucher des éducatrices, c'est nos routes qui ne sont pas capables d'être entretenues suffisamment parce qu'on n'a pas assez de monde pour s'occuper de nos services publics. Donc, je pense qu'avant de commencer à se poser la question sur combien on doit avoir de gens, là, on a besoin de ce monde-là pour venir travailler avec nous, pour venir contribuer au développement de notre société, pour venir enrichir notre société. On a besoin de ces gens-là, il faut miser là-dessus, puis de miser sur l'établissement durable de ces personnes-là.

M. Laberge (Thomas) : Oui, mais ce n'est pas si simple que ça. Vous dites, par exemple, que ces gens-là pourraient aller travailler dans les services de garde, mais ces gens-là ont aussi besoin de services de garde. Donc, si vous avez plus de monde, ça prend plus de services de garde. Donc, ce n'est pas aussi simple que ça.

Mme Lessard-Therrien : Ça fait qu'on va se priver de l'apport de ces gens-là au nom du fait de notre capacité? Moi, je ne suis pas si sûre que c'est si simple que ça. On va avoir besoin de gens pour venir travailler dans nos urgences, pour venir travailler dans nos départements d'obstétrique, pour venir travailler, oui, dans nos services de garde. Puis, vous savez, une éducatrice, là, ça permet d'avoir six à huit enfants, là. Je veux dire, ce n'est pas ça qui va freiner notre capacité d'accueil, je pense.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Mais c'était ça un peu, la question de mon collègue, c'est-à-dire que c'est quand même un fait, là, que chaque personne qu'on ajoute a aussi besoin de services et que donc d'ajouter des immigrants n'est pas une solution miracle à nos problèmes, y compris la pénurie de main-d'oeuvre en région ou en ville.

La question, c'est : À quelque part, il faudrait-u, un jour, qu'on s'assoit tous ensemble et qu'on la calcule, cette capacité d'accueil là réelle, avec des faits objectifs? Est-ce que, vous, c'est une demande que vous faites?

Mme Lessard-Therrien : Moi, ce que je vois en ce moment, là, c'est des services qui ne sont pas capables d'être donnés à l'heure actuelle. Dans ma région, c'est plus de 5 000 postes qui sont à pourvoir. Juste dans mon réseau de la santé, il manque 20 % de nos effectifs. Moi, c'est ça qui me préoccupe. Puis on a des gens qui seraient prêts à venir travailler. On a des gens qui parlent français, qui sont déjà intégrés, qui travaillent des fois comme préposés aux bénéficiaires, puis on les renvoie chez eux parce qu'ils sont sur des permis de travail qui sont temporaires. Ça, c'est problématique.

Mme Côté (Claudie) : Mais qu'est-ce qu'on fait? On hausse les seuils sans limite? Elle est où, la limite d'accueil? Parce qu'à un moment donné il y en a une, forcément.

Mme Lessard-Therrien : Écoutez, en ce moment, là, on fait venir… il y a 170 000 travailleurs étrangers temporaires. Il y en a 170 000. Ces gens-là aussi, ils peuvent consommer, ils peuvent consommer des services au Québec. Ça, là, c'est «open bar», on peut les laisser rentrer, tant qu'ils sont temporaires, on dirait que ça ne nous dérange pas. Nous, on a un malaise avec ça. C'est ce modèle-là qu'il faut revoir pour que ces gens-là soient permanents aussi puis qu'ils contribuent au développement de notre société.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Est-ce que vous êtes instrumentalisés par le gouvernement, qui appelle votre projet de loi sur Sa Majesté?

M. Leduc : Bien non, parce que nous, on le réclame, ce projet de loi, depuis longtemps. On l'a tous fait avec des malaises à niveaux différents, le fameux serment d'allégeance à la reine. Mais c'est désuet, c'est complètement désuet, ce processus-là. C'est bizarre, ça n'a pas de bon sens. Qu'il l'appelle en fin de législature, c'est dommage, on aurait aimé mieux qu'il le fasse avant. Mais c'est un projet de loi d'une simplicité extrême, un article qui dit que ça devient facultatif. On ne l'abolit pas, là, on le rend facultatif. Alors, quand...

M. Pilon-Larose (Hugo) : Est-ce que, constitutionnellement, c'est possible de le faire?

M. Leduc : Bien oui, bien oui, bien oui. J'ai entendu, là, M. Marc Tanguay, là, faire ses effets de toge puis : Ce n'est pas constitutionnel. Bien humblement, là, je pense qu'il se couvre de ridicule, M. Tanguay, en ce moment, sur ce dossier-là. Il dit qu'il ne veut pas jouer dans ce film-là, mais c'est lui, le réalisateur du mauvais film qu'il nous présente. C'est un article d'une simplicité. On a travaillé avec des constitutionnalistes pour nous proposer la façon de l'écrire que ça passerait bien. L'ordre constitutionnel n'est pas remis en question par ce serment à la reine là qu'on veut rendre facultatif, hein, important de le préciser.

Donc, j'en appelle au gros bon sens du Parti libéral du Québec. J'en appelle au gros bon sens de Marc Tanguay. La législature se termine demain. On a le temps de le mettre derrière nous, ce débat-là. La prochaine élection, la prochaine campagne, il y a un nombre record de candidats et de candidates autochtones. On espère en faire élire le plus possible, bien sûr. On veut vraiment imposer ça à nos collègues, à nos futurs collègues autochtones, de faire le serment de la reine? Je pense que, là, il y a un immense malaise qui se rajoute au malaise que nous avons nous-mêmes vécu en 2018. Donc, réglons ça au plus vite.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Que va-t-il se passer si un futur député autochtone refusait de faire le serment?

M. Leduc : On s'en reparlera quand ça arrivera.

Mme Lessard-Therrien : Mais ce qu'il est important de noter là-dessus, c'est que, là, on a l'opportunité de prévenir ce moment-là en vue de la prochaine législature. Si on a un minimum de collaboration avec le Parti libéral du Québec… Puis on ne leur demande pas de voter pour, là, ils voteront contre en fin de parcours. Mais on a besoin de leur consentement pour pouvoir l'adopter rapidement. Puis, à l'heure actuelle, ce consentement-là, il bloque. Et moi, je trouve ça gênant de la part des libéraux du Québec de mettre nos compatriotes autochtones dans une position aussi difficile en vue de la prochaine législature, là. On demande un minimum de collaboration.

Mme Côté (Claudie) : Mais pourquoi ils le bloquent? Ça les sert bien de ramener ce débat-là sur la table?

Mme Lessard-Therrien : Le Parti libéral est aux crochets de la monarchie… Voilà. On n'a pas plus d'explications. C'est du délire. Ce que Marc Tanguay est en train de faire, c'est du délire.

M. Lachance (Nicolas) : Bien, il estime que c'est une rupture souverainiste, là. Il ramène le discours que c'est pour les souverainistes de vouloir faire ça. Comme ma collègue dit, est-ce que ça leur sert de ramener toujours cette espèce d'argument là de la souveraineté ou de votre objectif d'indépendance?

M. Leduc : La CAQ n'est pas un parti souverainiste puis la CAQ s'enligne pour voter pour ce projet de loi là. Alors, à un moment donné, là, c'est beau. Je comprends, là, leur petite game, là, du Parti libéral, d'essayer de dépeindre la CAQ comme un parti souverainiste. Ils ne sont pas un parti souverainiste. Donc, ça joue peut-être dans leur tentative, là, de dépeindre un adversaire. Moi, je trouve qu'il se couvre de ridicule et qu'on est en train de passer à côté d'un sujet qui devrait être consensuel, là. Tu sais, je veux dire, je fais partie des nombreux Québécois et Québécoises qui ont écouté la série The Crown puis qui ont trouvé ça bon, là, mais un serment d'allégeance à la reine, c'est un peu bizarre, là, en 2022.

M. Laberge (Thomas) : ...actuellement, avec l'aide médicale à mourir, qui n'est même pas certain d'être adopté d'ici la fin?

M. Leduc : Je n'ai pas compris le début.

M. Laberge (Thomas) : Est-ce que c'est vraiment la priorité actuellement, alors que l'aide médicale à mourir...

M. Leduc : Ah! on peut très bien faire les deux.

M. Lachance (Nicolas) : ...l'article 128 de la Constitution canadienne, Marc Tanguay semble lui tenir énormément, là. Selon lui, c'est assuré, c'est un état de fait, là, que les juristes vont se jeter là-dessus puis que ça va se rendre jusqu'en Cour suprême, puis que ça va enrichir les avocats, c'est la seule chose qui va arriver avec ce projet de loi là. Est-ce que cet argument-là tient?

M. Leduc : On a aboli le Sénat québécois dans les années 60. Ça s'est très bien passé, dans le calme et la bonne humeur. On est capables de faire la même chose avec le serment de la reine.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Dans votre caucus, par rapport à l'aide médicale à mourir, est-ce que vous en discutez? Est-ce que vous trouvez que ça va trop vite, ce débat-là, en ce moment, qu'on escamote certains faits ou, selon vous, c'est possible, d'ici demain, d'adopter la loi?

M. Leduc : On en a discuté, bien sûr. Notre collègue, Vincent Marissal, nous a résumé, là, le contenu, les propos, où est-ce que ça se situait par rapport au rapport, puis ça procède plutôt bien, à ce que j'en ai compris, là.

M. Lachance (Nicolas) : Les maternelles quatre ans, 1,2 million par classe, on apprend que le gouvernement ne semble plus vraiment calculer ou trouver ça important de savoir c'est quoi, le prix exact pour les classes de maternelle quatre ans. Est-ce qu'on met l'argent à la bonne place dans ce dossier-là?

M. Leduc : La réponse, c'est non. Puis c'est drôle qu'un gouvernement qui nous accuse toujours de trouver de l'argent dans les arbres, là... L'argent ne pousse pas dans les arbres, c'est la petite ligne de M. Legault à chaque fois qu'on parle d'argent, à Québec solidaire. C'est quand même hypocrite un peu de voir cette situation-là se dérouler devant nos yeux, de leur côté.

Nous, ça fait longtemps qu'on le dit, que les maternelles quatre ans, c'est une mauvaise solution à un vrai enjeu. On a déjà un superréseau des CPE qui sont bien équipés pour faire le travail de dépistage auprès des jeunes, de les aider à se développer. C'est le réseau des CPE qu'on devrait renforcer plutôt que de se lancer dans un puits sans fond, là, des maternelles quatre ans.

M. Lachance (Nicolas) : Qu'est-ce que QS ferait, une fois au pouvoir, avec les maternelles quatre ans déjà existantes?

M. Leduc : Bien, je pense qu'on les conserverait, celles qui existent déjà, mais, le reste, on va prioriser le réseau des CPE.

Mme Plante (Caroline) : Je reviens au ministre des Finances une seconde. Je comprends qu'on ne sait pas ça va être quoi, le contenu de son annonce. Mais est-ce qu'une sortie du ministre des Finances à ce moment-ci… est-ce que vous pensez que ça constitue une réponse à Québec solidaire, aux critiques? Hier encore, M. Nadeau-Dubois parlait du coût de la vie, mettait M. Legault au défi de faire quelque chose avant la campagne électorale. Est-ce que vous pensez qu'une sortie du ministre des Finances à ce moment-ci, c'est comme une réponse aux critiques avant la campagne?

M. Leduc : Je me sens mal de vous répondre encore la même chose, mais, n'ayant pas vu le contenu, je n'oserais pas me prononcer sur même la stratégie, parce qu'il faudrait que je sache de quoi il va parler exactement pour comprendre si ça s'inscrit dans une stratégie ou non. Mais je vous garantis qu'on va vous revenir avec quelqu'un.

Mme Plante (Caroline) : ...quand même, là, des ajustements au régime fiscal québécois.

M. Leduc : Bien, ça reste quand même très vague, là, mais on peut certainement vous revoir, là, quand ça va être sorti, avec une réaction plus détaillée.

M. Duval (Alexandre) : Les relations intergouvernementales par textos, est-ce que c'est un manque de jugement d'avoir effacé certaines communications ou ça peut se justifier dans certains contextes? Je parle ici de Sonia LeBel, évidemment.

M. Leduc : Bien, nous, on communique souvent avec nos vis-à-vis ici, à l'Assemblée nationale, mais on n'est pas des ministres, bien sûr, mais, quand même, on a un rôle important, puis, oui, ça existe des textos, oui, ça existe des appels, oui, ça existe des conversations informelles dans le salon bleu. Mais aussi on envoie des lettres. Quand c'est quelque chose d'important, quand c'est quelque chose de plus solide, on communique par lettres pour laisser des traces. Alors, nous, on se surprend, là, que la ministre LeBel n'ait pas visiblement communiqué par lettres trop souvent pour laisser des traces, là. Quand on négocie des nouveaux pouvoirs pour le Québec puis que ça se fait uniquement par textos, là, c'est un peu étonnant.

M. Duval (Alexandre) : Puis qu'on supprime les textos, est-ce que c'est parce qu'on a quelque chose à cacher?

M. Leduc : Bien là, je ne veux pas présupposer des motifs derrière sa suppression de ces textos, mais c'est sûr que ça pose des questions.

Mme Senay (Cathy) : Do you think I can jump in in English? We don't know what Mr. Girard will talk about, but I would like to hear you about, as an MNA, do you receive phone calls from… having problems to pay their bills? Do they panic when they go and buy gas or when they come back from the grocery store? Because the same amount that they had in the previous months, now they use the same amount, and it doesn't add up? So, what do you see on the ground?

M. Leduc : We do receive phone calls. I'm being talked to at the park with my daughter, for example, by other parents who have it tough right now, who have it tough with the cost of living, the inflation. And mostly in my case, in Hochelaga-Maisonneuve, at the riding office, we have a lot of phone calls about the housing crisis. It's big. It has been big since two or three years, but it's not smaller this year, it's at the same level. People…

Mme Senay (Cathy) : How big it is?

M. Leduc : It is big. People having very, very difficult… a lot of difficulty to find a housing at the same price that they had, for example. People being torn out of their housing for renoviction. It's a big, big issue. I don't understand why CAQ hasn't done more thing about it in the last year. We're suffering because of that lack of judgment from the CAQ.

Mme Greig (Kelly) : On the cost of living though, how much of a role does the Government have? The solution, in the budget, was the $500 check and now the promise of the other $500 check. What mechanisms can they actually use to keep the cost of living down, in your opinion?

M. Leduc : We have proposed, for example, to freeze housing fees. It has been refused. We have proposed other fiscal measures. I don't know the…

Mme Lessard-Therrien : La hausse du salaire minimum.

M. Leduc : Yes, some fiscal measures. We have proposed to raise the minimum wage. A lot of things can be done, and in the power of the Government, they have decided to refuse those solutions.

Mme Senay (Cathy) : On the violence in Montréal, I mean, what should be done? People are waking up, and there is always, always an incident, not necessarily every single day, but it happens a few times now, like, every week. So, what should be done, since you are the critic for justice and you are in Montréal as an MNA?

M. Leduc : The federal Government have finally decided to move about the small arms on a Canada-wide perspective, finally. That's good news. Now, they need to step forward more quickly with this bill, to be passed more efficient way possible.

One thing we haven't discussed enough is the prevention of those crimes. It's now some kind of a culture, in some youth groups, to be in possession of small arms, to be shown, to do videoclips with small arms, and this won't be resolved by a single simple measure of the Government or a press conference. It's a culture we need to change, and the most efficient way to do it is to work with community groups.

Community groups in Québec have been asking, for decades now, to have better funding, to have regular funding, to have mission funding, not funding on one small project a year, that you need to file 30 pages to explain what have you done and another 30 pages to say what you will be doing with another project. It's hell for community groups, this way of working with funding from the Government. So, something needs to be done to clearly stabilize the funding, raise the funding, of course, but stabilize it as well, so community groups can be more efficient on the ground and quickly, the more quickly possible, change this culture in Montréal youth.

Mme Greig (Kelly) : On the issue of immigration… this number of 50,000 has come out as the limit, but it seems like no one knows where it came from. What's your vision for what could be Québec immigration? Because it seems like… Well, it's obvious, Québec wants more powers from Ottawa to manage it, but what should be the… here? Because we have this cap where we don't know where it came from.

Mme Lessard-Therrien : Well, we need to change the model. Now, we put a lot of energy within the «temporaires»…

Mme Greig (Kelly) : Temporary workers.

Mme Lessard-Therrien : …temporary workers, but we need to have them permanently here, in Québec. You know, when those workers, they come, they work for six, eight, 10 months, and then they go back to their country. So, it's a lot of money that goes out of our country, but we need those people, we need those people here to build a better society with us. Our public services are going… «s'écroulent», are going down, and we need them to rebuild it with us. We need them. So, it's not that the number than the model we need to change.

Mme O'Malley (Olivia) : Montréal's public health director wants drugs… small amounts of drugs to be decriminalized. If she went… along with mayor Valérie Plante, if they went to the federal Government, would Québec solidaire support that?

M. Leduc : Of course, of course. And it's a shame that the CAQ Government refused even to discuss it. I understand that it's not a simple issue, it's not something that everyone is aware of or comfortable with, but we need to discuss it, we need to start this national discussion in Québec about the decriminalization of small possession of drugs. All the other parties are in the bus for that. PLQ, PQ, us, we're OK to discuss it. We're in favor of the measure, for sure. The other colleagues from the opposition are OK to discuss it, as the minimum. So, why, why Simon Jolin-Barrette and the CAQ Government even refused to discuss it? We've done motions.

Yesterday, I've brought a letter I wrote asking Mr. Jolin-Barrette to stand by his promise that he's made, a few weeks from now, in the «étude des crédits» about justice, to meet Québec groups, Québec based groups that are proposing this measure. I said : Are you open, at least, to meet them and listen to them? He said yes. I understand, we are at the end of the legislature. There're still a few weeks before the campaign, in June, in July, in August, he has time. He has to make time to listen to them. I showed him four groups, mainly in Montréal, that are open to discuss it with… I've called them before, to be sure that they would be open to do it, they said yes.

I sent him this letter Tuesday, I haven't heard a response since, but I urge him : Listen to the arguments. You're not obliged to be OK tomorrow with this position, I understand, it might take a while. But, at least, start the reflection, start the discussion, listen to the arguments, they're good arguments. People who have a small possession of drugs, who have a dependency… Having a dependency is not a crime. That's the basic argument here. I think Simon Jolin-Barrette will eventually understand that. He needs to start listen to the arguments.

Merci, tout le monde. Ça a été un plaisir.

(Fin à 8 h 58)

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