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Point de presse de Mme Dominique Anglade, cheffe de l’opposition officielle

Version finale

Le vendredi 10 juin 2022, 8 h 30

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Huit heures trente-quatre minutes)

Mme Anglade : J'allais commencer en disant que la campagne électorale n'est pas commencée, mais je pense qu'elle est commencée, je pense qu'elle est commencée. Merci à tous d'être présents aujourd'hui. Merci à toute l'équipe qui est en avant de nous. Merci à toute l'équipe des députés qui nous a accompagnés pendant les quatre dernières années. Ça a été quatre années riches en apprentissages, riches en expériences, mais surtout en collégialité. Et merci à tous ceux qui se sont engagés puis impliqués. Merci, la gang, d'être là.

Aujourd'hui marque la fin de la 42e législature. On vient de passer quatre ans, quatre ans qui n'ont pas nécessairement été faciles, collectivement, pour tous les Québécois. Mais ce qu'on a vu comme gouvernement, c'est un gouvernement qui a été marqué par l'arrogance et la division, l'arrogance qui a mis les intérêts partisans devant ceux des Québécois, l'arrogance qui n'a écouté ni les experts, ni l'opposition, ni les gens qui ne pensaient pas comme les caquistes, l'arrogance qui se pense au-dessus des lois, et un gouvernement de la CAQ, encore une fois, qui a voulu diviser les Québécois. On l'a vu dans les différents projets de loi, André va pouvoir en parler un peu plus tard. Mais ce que je retiens beaucoup, ce que je retiens énormément, c'est ce que vivent les Québécois au quotidien.

La pandémie nous a empêchés d'aller à la rencontre de tous les citoyens, mais plus récemment on a sillonné les différentes régions du Québec, on est allés à la rencontre du monde. J'ai parlé avec des mères qui voulaient retourner sur le marché du travail, qui n'étaient pas capables de le faire parce qu'il n'y avait pas de service de garde. J'ai parlé à combien de personnes qui avaient de la misère à joindre les deux bouts parce qu'ils ne sont pas capables de payer l'épicerie ou, pire, qu'ils doivent choisir entre l'épicerie ou le loyer? J'ai parlé à combien de personnes qui m'ont dit à quel point ils avaient des enjeux autour d'eux de personnes qui avaient des problèmes de santé mentale? J'ai parlé à combien d'entrepreneurs qui m'ont dit qu'ils voulaient délocaliser leurs entreprises, ne pas pouvoir répondre à leurs besoins, de chercher de la main-d'oeuvre partout?

Et, pendant ce temps, on a eu un gouvernement de la CAQ qui a systématiquement nié ces enjeux, nié la pénurie de main-d'oeuvre comme crise, nié l'enjeu des changements climatiques, on a encore eu un premier ministre qui nous parlait de bonne nouvelle quand on parlait de la main- d'oeuvre, nié l'enjeu de l'inflation et des mesures vraiment pertinentes qui doivent être faites et mises de l'avant pour tous les Québécois.

De notre côté, on a fait plusieurs propositions. Lorsqu'on parle du coût de la vie, on a dit : Regardez ce qui se passe pour nos aînés. Moi, je pense à Nicoletta qui m'a dit : Écoutez, moi, je ne sais pas comment je vais y arriver. Mon salaire n'augmente plus, tout augmente, comment est-ce que je vais y arriver? On est arrivés avec une proposition : allocation pour les aînés, 2 000 $ par aîné de plus de 70 ans. Est-ce que c'est une bonne proposition? De faire en sorte que le service de garde soit un droit et que les parents n'aient à payer que 8,70 $ par jour, peu importe, est-ce que c'est une bonne proposition? De faire en sorte aussi qu'on réduise le fardeau pour les contribuables et qu'on fasse en sorte qu'on élimine la TVQ sur les produits essentiels, ça aussi, c'est une autre de nos propositions.

Au-delà du coût de la vie, on a voulu aussi parler à toutes les régions du Québec avec la Charte des régions. On a aussi voulu présenter un projet de société qui allait faire en sorte, contrairement à d'autres partis, qu'on allait lutter contre les changements climatiques, mais en même temps qu'on allait s'assurer de faire en sorte d'avoir un véritable projet de développement économique. Ça, ce sont les projets de notre formation politique. Ça, c'est le projet ÉCO.

Évidemment, lorsqu'on parle de tous les projets, je ne peux pas faire... passer sous silence tout ce qui s'est passé en matière de santé, la nécessité d'avoir un médecin de famille par Québécois. On a commencé à avoir une liste d'attente de 400 000 Québécois qui attendaient. Aujourd'hui, on est rendus à 1 million de Québécois qui attendent d'avoir un médecin de famille, des cliniques qui ferment partout. On ne peut pas simplement laisser aller l'idée que les Québécois n'auront pas droit à un médecin de famille pour des objectifs partisans. Il faut absolument qu'on revienne à cet objectif, même s'il va prendre plus de temps, même si, pour la CAQ, ça aurait été de reconnaître qu'ils se sont trompés, qu'ils n'ont pas été capables de livrer la marchandise.

Le 3 octobre prochain, les Québécois vont avoir un choix entre un parti, qui est la CAQ, de l'arrogance, de la division et un parti qui veut rassembler tous les Québécois. Et je vais le répéter encore une fois ici parce que, pour moi, ça vient me chercher profondément dans tout ce que je suis puis dans toutes les valeurs, c'est le fait que, comme première ministre, je vais vouloir représenter pas une portion des Québécois, pas ceux qui ont voté pour nous comme formation politique, je vais vouloir représenter tous les Québécois.

Et vous allez me permettre également de dire que, pour arriver à ça, bien, ça nous prend une équipe. Et, pendant les quatre dernières années, j'ai pu compter sur une équipe qui est magique, qui est en arrière de moi. Certains vont nous quitter. On a souligné leur départ, mais aussi leur implication continue, là, ils restent là, ils restent impliqués à faire leurs propositions. Alors, j'aimerais vraiment souligner l'apport de tous les vétérans qui nous quittent. Merci à vous. Un merci particulier aujourd'hui à Christine St-Pierre, dont c'est l'anniversaire. Merci également à Pierre, à Filo, à André, à Monsef, les quatre... nos officiers, merci du travail que vous avez accompli.

Et, avant de conclure, je vais quand même céder la parole à notre leader, André, qui nous dira quelques mots, avant de prendre les questions des journalistes qui sont en face de moi. Merci beaucoup.

M. Fortin :Merci. Merci, cheffe. Je veux juste dire, et je vais faire ça rapidement, mais les dernières années ont été marquées par un contraste assez évident merci entre le gouvernement de la Coalition avenir Québec et les députés, qui sont derrière moi, du Parti libéral. Dès le début de leur mandat, ça n'a pas été long, dès le début de leur mandat, on s'est rendu compte, à travers les projets de loi qu'ils présentaient, qu'on avait devant nous un gouvernement qui faisait les choses trop vite, qui faisait les choses tout croche, qui faisait preuve d'arrogance, qui présentait des lois qui étaient mal ficelées, qui étaient mal réfléchies, qui étaient souvent mal avisées, et ils tentaient, et je ne… pas mes mots, ils tentaient de les enfoncer, souvent, dans la gorge des parlementaires.

Je vais vous donner quelques exemples de ce type de gouvernance là qu'on a eu de la part de la Coalition avenir Québec et qui, à terme, a été une perte pour les Québécois.

Le projet de loi sur Hydro-Québec, qui a fait en sorte que l'augmentation des tarifs d'Hydro-Québec est incontrôlable en ce moment. C'est un projet de loi qui a été passé par bâillon. C'est un projet de loi qui fait en sorte qu'il n'y a aucune possibilité de réviser les tarifs d'Hydro-Québec pendant cinq ans. C'est un projet de loi pour lequel le député Carlos Leitão a averti le gouvernement qu'il se plaçait dans une situation fâcheuse et qu'il ne pourrait pas, lorsque l'inflation monterait, réviser les tarifs. Le gouvernement a été obligé de reculer, d'admettre son erreur, de dire : On va présenter et adopter un autre projet de loi, chose qu'il n'a toujours pas faite aujourd'hui.

Deuxième exemple, le projet de loi n° 61. Ça pressait et ça pressait beaucoup d'adopter le projet de loi n° 61. Il y avait des ministres régionaux, partout au Québec, qui se promenaient en disant : Ça n'a pas d'allure, les députés des oppositions ne veulent pas passer ce projet de loi là, ça va faire en sorte qu'il y a des projets partout au Québec qui vont être retardés, on ne pourra pas relancer l'économie après la COVID. Ça a pris une deuxième ministre pour se rendre compte, pour admettre, encore une fois, que le projet de loi était tout croche, que c'était mal fait, que ça donnait des pouvoirs abusifs au gouvernement, et ça, même si le député Gaétan Barrette et d'autres avaient averti le gouvernement qu'il faisait fausse route.

Ça, c'est deux exemples. Mais, tout au long du mandat, ça a été du pareil au même, des projets de loi mal écrits, des projets de loi brouillons, qui ont été faits trop vite, par commande politique. Et le contraste avec les députés rigoureux, studieux, à leur affaire, avec une expertise, qui sont ici aujourd'hui, elle était évidente tout au long du mandat. L'opposition du Parti libéral a été une opposition extrêmement efficace, et moi, je suis fier des gens qui sont derrière nous.

Le Modérateur : Donc, on va passer à la période de questions. Ça va être une question, une sous-question par journaliste, s'il vous plaît. Et on demanderait de garder les applaudissements pour vous jusqu'à la fin, s'il vous plaît. Merci beaucoup. Alain Laforest.

M. Laforest (Alain) : Bonjour à vous. Bonjour, Mme Anglade. Au-delà du fait que vous avez remercié vos députés, qui sont loin d'être des plantes vertes, là, ceux qui vont quitter l'Assemblée nationale, qui ont travaillé très fort dans l'opposition, est-ce qu'on vient d'assister à un événement partisan ou à un bilan?

Mme Anglade : C'est un bilan enthousiaste, je dirais. C'est un bilan qui montre qu'on a beaucoup d'énergie, hein, l'équipe a beaucoup d'énergie ici, l'équipe a beaucoup d'énergie en arrière de nous, puis qu'on s'en va vers un marathon électoral. Donc, un bilan enthousiaste, je vous dirais.

M. Laforest (Alain) : Est-ce que votre défi, ce ne sera pas de vous faire dépasser par la gauche et de vous faire déclasser comme opposition officielle?

Mme Anglade : Le défi, pour nous, c'est de gagner la prochaine élection. Le défi, pour nous, c'est réellement d'être l'alternative par rapport à la CAQ. C'est de démontrer que, contrairement à la division, contrairement à l'arrogance du gouvernement de la CAQ, nous, on va offrir l'inclusion. Nous, on va offrir un véritable projet de développement économique qui va allier l'environnement et qui va allier toute la question du développement économique. C'est ça qu'on va proposer à la prochaine élection.

Le Modérateur : Mme Prince.

Mme Prince (Véronique) : Bonjour.

Mme Anglade : Bonjour, Mme Prince.

Mme Prince (Véronique) : Est-ce que votre virage a réussi?

Mme Anglade : Oui, le virage qu'on est en train de faire est important. Tout le renouveau qu'on est en train d'amener au parti est important. C'est le 3 octobre que nous allons pouvoir en parler et en discuter, parce que c'est tout un travail à faire, mais c'est un travail qui porte fruit au terme d'une élection, au terme d'une campagne aussi. On va aller débattre d'idées, et moi, j'ai très hâte de débattre.

Mme Prince (Véronique) : Je vous ai demandé s'il était réussi, mais, de votre réponse, c'est comme si votre virage n'était pas terminé. Est-ce qu'il est réussi, votre virage?

Mme Anglade : Bien, il est réussi jusqu'à présent, mais il faut l'amener à terme, il faut amener tout ça. Un virage, ce n'est pas : Ah! il est fait, puis voilà, c'est réussi, 100 %, «check». Ce n'est pas comme ça que ça se passe. On est en renouveau, il y a des gens qui se joignent à nous.

Hier, j'étais très contente de voir, dans une activité, qu'on avait des gens… ils sont venus me le dire, là, puis je vous le dis comme ça : Moi, j'ai voté CAQ en 2018, mais ce n'est pas vrai que je vais voter CAQ, puis c'est pour ça que je suis venu vous voir, là, je veux voir ce que vous avez à proposer. Il y a des gens qui se sont présentés avec nous, qui nous ont dit : On n'a jamais voté libéral, mais là, cette fois-ci, c'est ça qu'on veut considérer. Puis il y a des gens qui ont toujours voté libéraux, qui veulent s'impliquer avec nous. Donc, c'est ça, ce momentum-là, qu'on est en train de bâtir.

Mme Prince (Véronique) : Pendant la session, vous vouliez aller reconquérir les régions, mais, en même temps, vous vous êtes retrouvée à devoir défendre vos comtés, par exemple, à Montréal. Vous vouliez vous imposer comme la vis-à-vis de François Legault, donc vous vouliez être là pour lui donner la réplique, mais, en même temps, vous vouliez être sur le terrain pour reconnecter, justement, avec les gens. Est-ce que vous êtes une cheffe déchirée?

Mme Anglade : Ah non! Pas du tout. Je pense que c'est, je vous dirais, équilibré, parce que c'est ça qu'il faut trouver, c'est l'équilibre entre la présence sur le terrain, parce que, pendant deux ans, ça a été limité, cette présence sur le terrain... Et, au début, au mois de janvier, ce que je vous ai dit, à tous les journalistes, j'ai dit : Vous allez me voir sur le terrain. Puis ça, ça veut dire que tu dois faire ces choix-là, qui sont nécessaires. Donc, c'est un équilibre qu'on a su mener tout au long.

Journaliste : Bonjour. Quelle place la dualité nationalisme versus fédéralisme va occuper dans la campagne que vous allez mener? Parce que ça a pris beaucoup de place, quand même, dans les dernières semaines.

Mme Anglade : Nous sommes résolument le parti fédéraliste. Ça ne veut pas dire que tu n'es pas capable d'être nationaliste, aimer le Québec, aimer la nation québécoise, là. Tout le monde veut le développement de la nation québécoise, et il va y avoir des demandes qui vont être faites au fédéral. On peut absolument combiner les deux.

Journaliste : Est-ce que l'enjeu de la langue va être également au cœur de vos priorités lors de la prochaine campagne?

Mme Anglade : Je vous dirais que l'enjeu de la division va être au cœur de nos priorités dans la prochaine campagne. Parce qu'on peut parler de langue, on peut parler de langue française, de la défense de la langue française, de la protection de la langue française, et de le faire dans l'inclusion, contrairement à ce qu'a fait la CAQ.

Journaliste : Votre virage, Mme Anglade, vous dites : Il faut l'amener à terme. Qu'est-ce qu'il reste à faire dans votre virage?

Mme Anglade : L'élection le 3 octobre prochain, c'est ça, le... Je veux dire, ce qu'on fait présentement, c'est assurer le renouveau de notre formation politique, assurer les idées qu'on va mettre de l'avant, bâtir sur l'héritage aussi qu'on a reçu, comme formation politique qui a 155 ans d'histoire, et arriver avec des projets concrets qui répondent aux besoins de la population, que ce soit en matière de coût de la vie, mais aussi des projets de société, et arrêter cette arrogance et cette division qu'a fait la CAQ, arrêter de dire : On a la science infuse, là, la CAQ, ils peuvent tout décider puis ils n'ont pas besoin de personne pour gouverner.

Puis vous l'avez vu, à quel point François Legault, hier, ne répondait pas aux questions. Il ne répond pas aux questions. Il refuse de débattre, il refuse deux débats additionnels. Moi, là, s'ils m'en donnaient cinq, je les prendrais, les cinq, parce que je sais pertinemment que, chaque fois que je pose des questions, il ne répond pas et que la population du Québec a besoin de voir comment le premier ministre n'arrive pas à répondre et comment le premier ministre n'a pas de véritables réponses concrètes aux enjeux qui touchent aujourd'hui les Québécois.

Journaliste : Globalement, l'économie du Québec va bien. Il y a la pénurie de main-d'oeuvre...

Mme Anglade : Vous trouvez?

Journaliste : Bien, écoutez, on...

Des voix : C'est Carlos.

Mme Anglade : Vous trouvez que l'économie va bien?

Journaliste : Globalement, les indicateurs ne sont pas si mal quand on se compare aux autres provinces. Le Parti libéral…

Mme Anglade : Bien, O.K.

Des voix : ...

Journaliste : Bien, vous pourrez juger dans votre réponse, là.

Mme Anglade : On va vous laisser terminer.

Journaliste : Merci.

Mme Anglade : On va le laisser terminer.

Journaliste : Vous avez longtemps occupé cette étiquette de parti de l'économie, une étiquette que, clairement, la Coalition avenir Québec ambitionne de vous ravir. C'est dans à peu près tous les discours de M. Legault, quand il parle d'économie, que c'est eux maintenant, le parti de l'économie puis le parti du portefeuille des Québécois. Est-ce que ça vous agace que cette étiquette-là soit peut-être en train de vous glisser des mains?

Mme Anglade : Mais, en fait, je vais regarder les faits. Quand vous me dites que l'économie va bien, en 2022, là, cette année, là, cette année, la croissance économique du Québec va être inférieure à celle de l'Ontario puis du Canada. En 2023, la croissance économique du Québec va être inférieure à celle de l'Ontario et celle du Canada. À cette question-là, François Legault nous dit : Ah! non, mais, si on mélange les années, là, 2021, 2020, etc., ça donne des bons chiffres. Ça, c'est de la comptabilité créative.

La réalité, c'est que la pénurie de main-d'oeuvre nous a frappés de plein fouet, que c'était l'enjeu en termes de développement économique, on n'a pas cessé de le répéter sur toutes les tribunes, qu'on a un premier ministre qui nous a dit : Eh! c'est une mosus de bonne nouvelle, cette pénurie de main-d'oeuvre, alors que nos entreprises se délocalisent.

Quand vous me dites, là : L'économie va bien, là, je réfute ça, je ne suis pas d'accord. Si vous parliez aux entrepreneurs, là, de la Beauce qui vous disent qu'ils sont obligés de délocaliser leurs entreprises, qu'ils sont obligés de fermer leurs contrats… Quand je vois qu'on a des parents qui n'auront pas de camp d'été parce qu'on n'a pas de monde cet été, quand je vois qu'il y a des médecins de famille qui prennent leur retraite puis que ça laisse les gens désemparés par rapport aux services de santé, quand j'entends nos urgentologues nous dire : On s'en va vers un mur pendant cet été, je ne peux pas me réjouir de ça, je ne peux pas dire : Ah! bien, l'économie va bien, ce n'est pas vrai.

Et notre volonté, c'est d'être capables d'anticiper ce qui s'en vient, ce que François Legault n'a pas réussi à faire. Et j'aimerais rappeler que, quand on lui a dit que l'inflation irait à 5 % ou 6 %, il nous a dit : Ah! le Parti libéral vit sur une autre planète. Où est-ce qu'on est rendus aujourd'hui? Alors, le parti de l'économie… Tu ne peux pas te targuer d'être le parti de l'économie quand tu ne comprends pas les fondamentaux de l'économie.

M. Bellerose (Patrick) : Bonjour à tous. Mme Anglade, donc, vous avez fait une démonstration de force, d'enthousiasme, ce matin...

Mme Anglade : Vous y participez.

M. Bellerose (Patrick) : Par mes questions enthousiastes? Donc, je veux savoir, est-ce que vous êtes confiante… En fait, combien de sièges vous pensez faire aux prochaines élections? Vous dites : On est enthousiastes. Là, vous allez dire : On va remporter le gouvernement. Mais un minimum… Vous êtes confiante de faire plus de sièges qu'en 2018? Parce que, pour l'instant, quand même, il faut le dire, les sondages ne sont pas de votre côté.

Mme Anglade : Alors, on a de gros défis en avant de nous. Est-ce que je suis confiante? Oui, je suis confiante, parce que je sais ce qui s'en vient, je sais qu'on a un conseil général qui s'en vient demain, je sais qu'on va avoir des candidats qui vont s'ajouter. Chaque jour qui passe, on a plus de personnes qui veulent participer à ça. Puis, chaque jour qui passe aussi, les gens se rendent compte : O.K., là, mais, la CAQ, qu'est-ce qu'ils ont réglé réellement? Donc, oui, très confiante. Puis, si vous voulez un chiffre exact, je vais vous dire 63.

M. Bellerose (Patrick) : Excellent. Merci. Mme St-Pierre, si vous êtes à l'aise pour parler?

Mme St-Pierre :

M. Bellerose (Patrick) : Bien, juste parce qu'il y a des gens, il y a des députés qui quittent, je trouve ça intéressant d'entendre les députés qui quittent sur le sentiment aujourd'hui, disons, de dernière journée, si vous...

Mme St-Pierre : Oui.

M. Bellerose (Patrick) : Ce n'est pas mon but de vous mettre mal à l'aise du tout, juste savoir comment vous vous sentez aujourd'hui. C'est un long parcours qui se termine aujourd'hui.

Mme St-Pierre : Bien, en fait, oui, j'ai le cœur gros. Je pense que j'ai quand même donné beaucoup. J'ai reçu énormément. J'ai fait mon possible. Je suis une sanguine aussi, j'ai fait des erreurs. Je pense que, ça, vous êtes capable de les soulever assez rapidement. Mais j'ai vraiment donné tout mon cœur, j'ai donné toutes mes énergies. Et, moi, ce que je veux, c'est vraiment ce Québec qui est inclusif, ouvert sur le monde. C'est ça que j'ai... c'est la promotion de ce Québec-là que j'ai faite au cours des 15 dernières années et que je vais continuer à faire.

Puis on est... Quand vous dites, puis je veux juste terminer là-dessus, quand vous dites : Il y en a qui quittent, il y en a qui quittent, il faut, à un moment donné, dire : Bien, j'ai fait ce nombre d'années là, 15 ans, puis il faut un renouvellement, il faut du sang neuf, il faut des nouveaux visages, il faut des nouvelles idées. Mais nous qui quittons, là, on va continuer à militer, nous continuons à être des militants. Et le Québec est prêt pour une première ministre, est prêt pour Dominique Anglade.

Journaliste : Mme Anglade, je continue sur la question du virage. Vous avez dit qu'on va savoir si ce virage-là a fonctionné le 3 octobre prochain. C'est quoi, votre seuil critique? Combien de députés ça vous prend pour montrer que vous avez réussi votre virage? Et donc combien de députés ça vous prend pour rester à la tête du Parti libéral lors des prochaines élections?

Mme Anglade : Un virage, c'est tout un processus. Puis je pense que, oui, on a plus qu'entrepris notre virage, on complète notre virage avec ce qu'on va annoncer encore demain, puis ça va se poursuivre. Mais j'ai donné le chiffre tantôt : 63.

Journaliste : Votre seuil critique, c'est 63 députés pour rester à la tête du Parti libéral du Québec?

Mme Anglade : Non, 63, c'est ce qu'on vise. Nous, on va en campagne électorale...

Journaliste : ...ça vous prend pour rester à la tête du parti?

Mme Anglade : Moi, mon intention, c'est d'aller gagner la prochaine campagne électorale.

Journaliste : 63, c'est le nombre de sièges que ça vous prend pour rester à la tête du parti?

Mme Anglade : Moi, moi, ce qu'on va faire à la prochaine élection, c'est allé gagner la prochaine campagne électorale.

Journaliste : Bonjour. J'aimerais vous entendre, là, davantage sur le départ, là, des 13 membres, là, du caucus libéral. Comment vous allez composer vraiment avec le départ de ces figures importantes?

Mme Anglade : Premièrement, j'aimerais dire que les départs, c'est des personnes qui ont contribué pendant des années et qui nous ont rendus meilleurs, pour les députés qui restons ici, dans notre formation politique. Et, quand on parle de renouveau, on est plus riches de tout ce qui a été apporté, et après ça tu ajoutes des personnes.

Alors, lorsqu'on parle de gens qui sont venus se joindre à notre équipe, on peut penser à André Morin, qui se joint à nous avec une feuille de route exceptionnelle, on peut penser à une Vicki-May Hamm, on peut penser à une Désirée McGraw, une Michelle Setlakwe. On a des noms qu'on nous a présentés qui viennent présentement à se joindre à notre équipe. Christina Eyangos. Je veux dire, il y a plein de personnes qui se joignent à nous.

C'est ça aussi, le renouveau, c'est de se dire : On est plus riches de notre histoire. Les gens vont rester présents, nous influencer, nous rendre meilleurs, mais il va y avoir toute une équipe qui se joint aussi à ça.

Journaliste : Merci.

Mme Anglade : Merci à vous.

Journaliste : Bonjour. Mme Anglade, est-ce que vous êtes... est-ce que vous estimez que vous êtes là où vous aimeriez être, là, à ce moment-ci, à la fin de la session, avec le score qu'on connaît dans les sondages? C'est plus difficile, beaucoup de gens de votre parti quittent. Est-ce que vous êtes où vous voulez être en ce moment ou vous auriez aimé être ailleurs?

Mme Anglade : Bien, je pense qu'on est là où on voudrait être, dans la mesure où je pense que c'est de plus en plus clair, le type de gouvernement qu'on a en face de nous, l'arrogance, la division qui a été créée. Je pense que c'est beaucoup plus perceptible. Alors que nous, dans les propositions qu'on fait, on vise justement à être inclusifs, on vise justement à être modernes dans les propositions qu'on amène et à parler au nom de tous les Québécois.    Maintenant, si vous parlez de sondages, est-ce qu'on a un défi en avant de nous? Bien oui. Moi, je reconnais qu'on a un défi, mais je ne me suis pas embarquée dans tout ça parce qu'on ne pensait pas qu'il y avait un défi, il y a un défi. Mais c'est pour ça qu'on va avoir une équipe, c'est pour ça qu'on est sur le terrain, c'est pour ça que les gens se joignent à nous, pour aller parler au monde, pour aller discuter, pour aller présenter nos idées puis pour aller gagner la prochaine campagne électorale.

Journaliste : Mais vous le voyez quand, le moment où, nécessairement, il faudrait que l'aiguille bouge, là?

Mme Anglade : Ah! mais, vous savez, je pense que la campagne électorale va particulièrement compter. Et une des raisons pour lesquelles on a décidé de dévoiler notre plateforme électorale dès demain, c'est parce que, justement, on sait qu'en campagne électorale, là, on ne pourra pas tout présenter avec cinq partis. C'est un défi aussi, faire une campagne électorale avec plusieurs partis. On ne pourra pas présenter toutes les idées, les unes à la suite des autres, pendant cinq semaines. Donc, ce qu'on veut faire, en toute transparence, la, c'est dévoiler cette plateforme, que les gens sachent exactement à quoi s'attendre. Je parlais hier avec notre candidat ici, dans la région de Québec, François Beaulé, qui disait : Bien, moi, ça me permet vraiment de dire encore plus pourquoi j'adhère au parti puis d'aller présenter ces idées-là. Je pense que c'est un exercice important, puis c'est la raison pour laquelle on fait ça demain, justement.

Journaliste : Est-ce que vous allez rester cheffe du Parti libéral, peu importe le résultat à l'élection le 3 octobre?

Mme Anglade : L'objectif du résultat étant une victoire du Parti libéral… et la réponse est oui à votre question.

Journaliste : Bonjour. Bien, je vais revenir sur ce 63 députés, qui est l'objectif. Si cet objectif n'est pas atteint, quel est l'avenir — je répète un peu la question, mais je la change — quel est l'avenir de Dominique Anglade?

Mme Anglade : Bien, je vais répéter un peu la réponse puis peut-être que je vais la changer un peu. 63, 63. L'objectif, c'est 63. L'objectif, c'est d'aller gagner la prochaine campagne électorale.

Journaliste : Mais l'avenir de Dominique Anglade, au lendemain de... si ce 63 n'est pas atteint?

Mme Anglade : C'est d'être première ministre du Québec.

Journaliste : Durant la dernière session parlementaire, on vous a donné... collé l'étiquette, dans la population ou certains commentateurs, d'être une pâle copie de Québec solidaire. À l'aube des élections, qu'est-ce qui vous différencie maintenant de Québec solidaire?

Mme Anglade : Bien, je pense que je vais faire ça pour l'ensemble des formations politiques, vous allez me permettre, là, pas une en particulier, mais... On est un parti résolument fédéraliste. À l'Assemblée nationale, il y a des partis qui sont souverainistes, d'autres qui sont peut-être souverainistes, peut-être moins, en tout cas, c'est à définir dans leur gouvernance qu'ils font, mais on est le parti fédéraliste.

Deuxièmement, on est le seul parti, et je précise, le seul parti à comprendre qu'il va falloir qu'on allie la lutte aux changements climatiques à l'économie. Il n'y a pas un parti qui fait ça. Puis vous savez pourquoi c'est important? Parce que la lutte aux changements climatiques, ce n'est pas un enjeu qui relève d'un ministre sur 28. C'est un enjeu qui touche la santé, l'éducation, l'économie, les ressources naturelles. Tous les secteurs sont visés par ça. Et moi, comme première ministre, je vais porter le chapeau de la lutte aux changements climatiques et je vais faire en sorte que toute notre économie soit alignée pour atteindre les objectifs de carboneutralité. Il n'y a pas un parti qui offre cette alternative-là aujourd'hui au Québec.

Journaliste : Merci.

Mme Senay (Cathy) : Mrs. Anglade, as an overachiever, how will you deal with the possibility of failure, as you are in the midst of a very tough political fight and this possibility of failure, this feeling will become more intense in the weeks ahead? So, how will you deal with this?

Mme Anglade : I'm happy you talk about overachieving and overachiever, because, when you are an overachiever, and collectively, collectively, here, we are, the Liberal Party of Québec is an overachiever, you go and you go to win. You go and you go for the fight. And you don't shy away from a fight. I don't shy away from any challenge. And, if I could have a debate per day with François Legault, I would. I would. He doesn't want to do it. I think if he could cancel the other two debates, he would, actually. I think… get the election tomorrow, I think he would do that. Unfortunately, legally, I don't think it's possible, but that's what he would do. So, I will be on the ground, I will be fighting every single day in order to win this election.

Mme Senay (Cathy) :Mrs. St-Pierre said : I want to stand by a Québec that is open to the world and inclusive. What will you say and how are you going to say it to Quebeckers, that the CAQ is basically proposing the opposite?

Mme Anglade : But I think it's showing. It's showing, the way…

Mme Senay (Cathy) : …this message yet. They don't get it. How would you make sure that they do understand that what Mr. Legault is proposing, for his words on immigration, it's not a Québec that is inclusive and open to the world?

Mme Anglade : When I see an MNA like Saul Polo talking about his story, when I see the reactions of the people around him, when I see the reactions of the people in Québec, I think people are starting to really get it. I think people are starting to relate to the story of Saul Polo, because it's not one story, it's not one anecdote, it's hundreds of thousands of Quebeckers that are feeling that way.

And, to tell you the truth, I think it's becoming a lot more… you can feel it a lot more in the population everywhere. Everywhere you go, you can feel it. I was in Gaspésie, I was in Estrie, I was, like, in Mauricie, you can feel that sense. And, the level of arrogance of this Government that's creating that division, people are going to feel it again, and we have the responsibility to demonstrate it during the campaign.

Journaliste : Good morning.

Mme Anglade : Good morning.

Journaliste : If I remember, back in 2018, the message from the CAQ was : Free yourselves, for Anglophones, that the Liberals have taken Anglophones for granted and that they should go over to the CAQ. Considering the last four years, what do you think are the messages to the anglophone community this time around?

Mme Anglade : Well, it's certainly not a message of welcoming or anything like that, because the CAQ… François Legault has been dividing Quebeckers, and one of the lines is obviously the Anglophones versus the Francophones. But it's really specific, it's becoming clearer every single day : refusing a debate in English, when he did accept it in 2018, the whole idea of Dawson, the expansion that he was in favor of and decided not to proceed with that, not to mention Bill 96 and the fact they will not listen to at all.

I think there are many examples, and people are extremely frustrated. People are extremely frustrated, but not only the Anglophones, people in general, people that are feeling that we need to unite ourselves, we have to stop dividing ourselves, because what's ahead of us is going to be also a tough period, right, in terms of the economy, in terms of what's coming up. We need to make sure that we're together.

Journaliste : I know there's so many issues that affect an election campaign, but what is, in your opinion, the number one thing that Quebeckers are going to the ballot box with in their heads this election campaign?

Mme Anglade : I think the whole question about the rising costs of living, housing, those questions are going to be really important, but I think also : What type of leadership do you want? Is it a type of leadership that is telling you what to do, that is arrogant, that's taking you for granted, that decides to do whatever they please or you want a leadership that is open, that listens and that's going to bring everybody together? That's also going to be a key question.

M. Authier (Philip) : Good morning.

Mme Anglade : Saving best for last.

M. Authier (Philip) : No, no, I just got here. I was sitting over there. I get a lot of emails regardless of… I know you voted against Bill 96, the Liberals voted against Bill 96, but I still get a lot of emails from English speakers who are very disappointed with the way your party handled 96, the five extra courses in second language, French. How do you respond to that? Many of them feel kind of betrayed by your party.

Mme Anglade : I think the best way to respond to this is to sit down and have the right conversations. That's what we did. And the type of leadership that you should expect, in 2022, is to say : OK, there is some listening that we still need to do. That's what we've done… meeting groups. I was meeting with another group again, two groups, this past week, and… Come and join us, and let's build the future together. Having people like a Désirée McGraw joining the team, saying : You know, I want to contribute, I am part of Québec, yes, I am an Anglophone, but I'm raising my kids in French, and I want them to be part of this society, this also is sending a strong message, in my opinion.

M. Authier (Philip) :Thank you.

Mme Anglade : Bien, merci, tout le monde.

(Fin à 9 h 7)

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