L'utilisation du calendrier requiert que Javascript soit activé dans votre navigateur.
Pour plus de renseignements

Accueil > Actualités et salle de presse > Conférences et points de presse > Point de presse de M. Nicolas Marceau, porte-parole de l'opposition officielle en matière de développement économique

Recherche avancée dans la section Actualités et salle de presse

La date de début doit précéder la date de fin.

Point de presse de M. Nicolas Marceau, porte-parole de l'opposition officielle en matière de développement économique

Version finale

Le jeudi 23 février 2012, 12 h 01

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Douze heures une minute)

M. Marceau: O.K. Alors, bonjour tout le monde. Je suis là pour réagir aux résultats de la Caisse de dépôt et de placement. Première chose, il n'y a pas de quoi fouetter un chat. Ces résultats-là sont légèrement positifs, et, évidemment, c'est plus agréable d'être en territoire positif qu'en territoire négatif. Donc, c'est plus agréable que ça aurait pu être. Par ailleurs, je vous rappelle que nous sommes sous l'indice de référence, et que l'écart représente un manque à gagner de 366 millions de dollars. Et, par ailleurs, je vous invite à vous méfier de ceux qui prétendent que l'actif de la caisse a aujourd'hui retrouvé le niveau auquel il se trouvait en 2008. Lorsque l'on dit cela, on ne tient pas compte du fait que, vous, et moi, et l'ensemble des Québécois, on a déposé beaucoup de dollars depuis 2008 à la Caisse de dépôt et de placement, hein? Il y a des cotisations dans les régimes de retraite, la CSST, la SAAQ, le Régime des rentes du Québec. Alors, tous ces montants-là doivent être pris en compte, les dépôts que nous avons faits doivent être pris en compte, si bien que, lorsque l'on en tient compte, on n'est pas retourné encore au niveau de 2008.
Et se réjouir comme le fait par exemple le ministre des Finances, il nous dit: Je me réjouis que nous soyons retournés au niveau de 2008, bien, ça induit les gens en erreur, parce que, si les cotisations avaient augmenté encore plus que ce qui a été fait, bien, le niveau des actifs serait encore plus élevé et il se serait donc réjoui d'une hausse encore plus forte des cotisations des Québécois. Alors donc, là, je vous invite à vous méfier de ceux qui prétendent que nous sommes retournés à 2008.
Bon, par ailleurs, je veux vous parler du fait que la caisse, quant à ses investissements au Québec, demeure très timide. À mon sens, le fait qu'elle soit à ce point timide, ça reflète un manque de confiance dans les entreprises du Québec. La caisse, lorsqu'elle intervient dans l'économie québécoise, le fait plus souvent qu'autrement de manière indirecte, elle le fait à travers des partenariats avec le Mouvement Desjardins, avec le Fonds de solidarité de la FTQ, Investissement Québec, donc avec d'autres partenaires.
Et il faut quand même rappeler un certain nombre de gestes qui ont été posés au courant de l'année, là, puisque c'est l'occasion de faire le bilan de l'action de la caisse en 2011. Je vous rappelle quelques éléments. Ses investissements fort importants dans les sables bitumineux, fort importants, on parle de plus de 5 milliards de dollars. Et ça, c'est en même temps que la caisse n'investit que 2,9 % de son actif dans des actions québécoises. Les investissements évidemment dans les sables bitumineux, faut-il le dire, c'est en contradiction flagrante avec le discours vert du gouvernement du Québec. Et, par ailleurs, au plan économique, vous le savez, le dollar canadien est désormais un pétrodollar, les sables bitumineux font en sorte que le dollar canadien a augmenté de façon importante, ce qui s'est traduit par des pertes d'emplois au Québec.
Le déclin du secteur manufacturier québécois s'explique en partie par la hausse fulgurante du dollar canadien. Selon des économistes de l'Université d'Ottawa, c'est plus que la moitié des jobs qu'on a perdues au Québec depuis 2002 qui découlent de la hausse du dollar canadien. Ça représente, pour que tout le monde soit clair, il y a eu 175 000 jobs qui ont été perdues au Québec, et, là-dessus, il y en aurait une centaine de mille, quasiment 100 000, qui auraient été perdues à cause du pétrole de l'Ouest. Alors, lorsque la caisse investit dans le pétrole de l'Ouest, dans les sables bitumineux, pas sûr qu'elle le fait dans le meilleur intérêt des Québécois, moi.
Deuxième point quant à l'action de la caisse au Québec, je veux juste vous rappeler le dossier de l'entreprise Unipex. M. Sabia avait rappelé... avait utilisé l'exemple d'Unipex pour montrer son bon travail. Je veux juste que ça soit clair, dans le cas d'Unipex, c'était une entreprise qui avait été achetée par le fonds d'investissement français Axa, et il n'y a pas eu, là, là-dedans, là, d'investissement de la caisse dans une entreprise. C'est Axa qui a mis le grappin sur Unipex. Axa a déplacé le siège social de Québec à Paris, a remplacé le P.D.G. français par un P.D.G.... pardon, a remplacé le P.D.G. Québécois par un P.D.G. Français, puis a remplacé les partenaires financiers québécois par des partenaires financiers français. Ça, c'était un exemple qui avait été utilisé par M. Sabia.

Évidemment, je ne peux pas non plus m'empêcher de rappeler ce que j'ai... ce dont j'ai parlé aujourd'hui à la période des questions, c'est-à-dire le fait que, dans le cas d'investissements importants qui ont fini par aboutir à Memphis, la caisse et Investissement Québec ont agi l'une contre l'autre, et la caisse, en particulier, avait agi dans le sens de faire en sorte que l'investissement se matérialise à Memphis plutôt qu'au Québec.
Et je vais conclure en vous rappelant, puisque je suis en train de faire le bilan de 2011 de la caisse, ses problèmes quant à la langue de certains cadres. Je crois qu'il ne faut pas oublier ça quand on fait le bilan de 2011. Voilà.

M. Laforest (Alain): Donc, dans l'ensemble, vous êtes satisfait ou pas satisfait?

Une voix: Mitigé.

M. Marceau: Oui, je pense que le mot «mitigé» est un bon qualificatif. Je vous répète que je ne suis pas... Je suis content de voir qu'on est en territoire positif, évidemment. J'avais des craintes à cet effet. Maintenant, je pense que, si je fais le bilan complet de l'action de la Caisse, sa faible présence au Québec puis les problèmes que j'ai énoncés, là, en particulier en matière linguistique et puis en matière d'investissements dans les sables bitumineux, je ne peux pas être parfaitement content, loin de là.

M. Journet (Paul): Vous avez parlé de, bon, l'impact des cotisations des Québécois dans le Régime des rentes, CSST, SAAQ, etc. Êtes-vous en mesure de chiffrer ça pour mieux comprendre l'influence...

M. Marceau: On vous transmettra le chiffre plus tard, je n'ai pas... je ne suis pas en mesure de vous chiffrer, de vous donner l'ensemble - ce n'est pas compliqué à faire, là, je ne l'ai juste pas fait, là - la somme des dépôts qui ont été faits par les Québécois à la Caisse de dépôt depuis 2008. Mais je vais vous le donner.

M. Journet (Paul): Un ordre de grandeur? Non?

M. Marceau: On parle de quelques milliards, là, parce que cette année c'était 1,5 milliard. Mais je ne l'ai pas fait pour les... je n'ai pas pris les sommes des... enfin, les montants qui ont été... Je ne l'ai pas avec moi, à ma disposition, là. Je suis sorti de la période de questions puis je suis venu ici devant vous, là.

M. Robitaille (Antoine): Vous avez parlé de l'anglais à la caisse, là. Il y a un V.P. qui avait été ciblé, qui a été finalement muté à Toronto. C'est une bonne chose, selon vous?

M. Marceau: Bien, c'est une bonne chose que les cadres qui oeuvrent au Québec parlent français, là. Ça, c'est la base. C'est tout. Alors, d'avoir des cadres qui ne sont pas capables de faire le boulot en français... Évidemment, il faut leur donner ou bien la chance d'apprendre le français puis de les remettre en poste quand ils sont opérationnels ou bien les muter ailleurs. C'est tout. Oui, absolument.

M. Boivin (Simon): Quand vous parlez des sables bitumineux, vous préféreriez que les Québécois laissent passer des occasions de rendements intéressants avec les sables bitumineux, mais subissent quand même les contrecoups d'un dollar fort?

M. Marceau: Moi, je crois qu'il y a moyen de tirer son épingle du jeu dans les placements sans être dans les sables bitumineux. Je suis conscient que là, présentement, on très, très, très présents, là. On a des investissements importants là-dedans. On a, c'est ça, des placements importants. On ne pourra pas, du jour au lendemain, changer ça, c'est-à-dire qu'on peut se retirer progressivement des entreprises qui sont dans les sables bitumineux, mais ça va prendre un certain temps. On ne peut pas faire ça du jour au lendemain. Maintenant, il existe d'autres possibilités. Il y a des fonds d'investissement socialement responsables qui tirent très bien leur épingle du jeu, et je suis persuadé qu'à la caisse on pourrait faire la même chose.

M. Plouffe (Robert): Sur un autre sujet, si vous permettez...

Le Modérateur: Une question... On va y aller en anglais, puis, après ça, on...

M. Plouffe (Robert): Non, non, non. M. Marceau, donc, sur... On a Mme Lapointe, M. Curzi et finalement M. Aussant qui sont venus nous dire que, oui, il y avait un effort de fait du côté du Parti québécois, et là vous remontez dans les sondages, peut-être au profit même de Québec solidaire. On voit que Québec solidaire baisse, donc peut-être qu'il y a des souverainistes qui sont revenus au bercail. Est-ce que vous diriez qu'il y a d'autres efforts à faire, énormes, du côté du Parti québécois pour - vous avez remonté dans les sondages - pour récupérer les Curzi, Aussant et Lapointe de ce monde?

M. Marceau: Écoutez, je n'ai pas entendu ce qu'ils ont dit, là, mais je vais m'appuyer sur ce que vous venez de me dire. Écoutez, moi, les Curzi, Aussant, enfin, tout le monde, là, tous les souverainistes sont les bienvenus au Parti québécois. Tous les souverainistes sont les bienvenus.
Par ailleurs, je pense que vous voyez très bien le résultat de notre travail, et nous allons continuer à travailler dans la même direction dans les prochaines semaines, dans les prochains mois. Alors, il n'y aura pas de... Il n'y a pas de surprise, là. On va continuer à ramer dans le même sens. Aujourd'hui, l'unité est revenue. On a un parti... On a une chef qui est en contrôle de la situation. On a une équipe qui travaille fort.
Et nous, ce qu'il nous reste à faire, c'est d'expliquer aux Québécois nos positions, par exemple, l'abolition de la cotisation santé, par exemple, le fait qu'on veut que les Québécois arrêtent de se faire flouer avec leur ressources naturelles. On a des choses à dire aux Québécois là-dessus. Et le défi pour nous, moi, il me semble, là, et ce sera avec ou sans M. Curzi, Mme Lapointe, M. Aussant et Mme Beaudoin, mais je... Évidemment, avec, s'ils le désirent, ils sont les bienvenus au Parti québécois. Mais le défi pour nous, c'est d'expliquer aux Québécois nos positions. C'est là qu'on en est.

M. Plouffe (Robert): Et ils vous jugent encore trop flous sur l'orientation quant à votre option souverainiste.

M. Marceau: Je n'ai rien à dire là-dessus.

M. Boivin (Simon): Est-ce que M. Rebello serait aussi bienvenu...

Une voix: En anglais

Journaliste: Mr. Marceau, on the...

Journaliste: Je n'ai pas eu de réponse...

Journaliste: On Rebello, please...

Journaliste: En anglais...

M. Journet (Paul): Vous n'avez pas répondu.

M. Marceau: Oui. Allez-y.

M. Duboyce (Tim):

Well, I need...

Journaliste: About Mr. Rebello...

M. Duboyce (Tim): I need to ask you about the Caisse. Explain your reason and why Quebeckers should not be led to believe that the Caisse de dépôt has recovered from the collapse of 200?

M. Marceau: Yes, no problem. Well, it's very simple, it's because when one says that the assets of «la Caisse» are back to the 2008 level, one has to take into account the fact that Quebeckers, you and me, since 2008, we have made deposits, billions of dollars of deposits at the Caisse de dépôt. So, these have to be factored out when one ask to assess whether we are back or not. And, when you take into account the fact that we have made deposits, we are not back.

M. Duboyce (Tim): Can I ask you about something else? I'm sure that you read about this, the report that Don Drummond handed to Ontario, suggesting some very tough decisions to make corrections in that province's way of managing things. Do you think Québec needs to be paying close attention to that report and maybe take some lessons from it as well?

M. Marceau: Well, I mean, there are lessons to be taken from everyone around us. I think that what is happening to our neighbours is important. Certainly, Ontario has taken a different path from ours, and I think that the question of how they will reestablish their public finances is not resolved there yet.
Here, the Government has taken one path. I think, I've told you on several occasions that we don't agree with the path that was chosen and we have said on several occasions as well what we would do instead...

M. Duboyce (Tim): What is that path?

M. Marceau: Well, I mean, just as an example, the...

M. Duboyce (Tim): ...rising rates and...

M. Marceau: The health tax that the Québec Government has announced and that we are not promising that we will be abolishing, that's a difference from what the current Québec Government is doing. But, in Ontario, I think the problems have been shovelled into the future mostly in the recent years and I think they are facing a huge problem.

M. Duboyce (Tim): Is that worst there than here? Or is it just... I mean, are we going to face the same question in a year, in three years or in five years in Québec?

M. Marceau: I mean... There are... It's a difficult question, and what I can tell you is that there are a number of challenges that Ontario is facing that we are also facing. One of them is the fact that the manufacturing sector is declining. One of them is that the productivity, the growth of productivity is not as high as it should be.
I think the Québec's situation is worst than that of Ontario in terms of investments, for example. I've been saying that for... since I've been here, that we have to do something about investments. The Québec Government does nothing about it, they just sit and look and...
This morning, again, I asked a question about Investissement Québec, which is without a strategic plan, a strategic... yes, a strategic plan. It's amazing that, a year after the creation of Investment Québec, that they still don't know where they are going. I mean, it's amazing, given the amount of problems that we have in terms of investments in Québec. Merci.

(Fin à 12 h 15)

Participants


Document(s) associé(s)