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Point de presse de M. Amir Khadir, député de Mercier

Version finale

Le mardi 28 février 2012, 11 h 15

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures dix-neuf minutes)

M. Khadir: Alors, bonjour tout le monde. Aujourd'hui, nous allons présenter une motion de censure contre le gouvernement libéral en raison de l'insistance et l'entêtement de ce gouvernement de pelleter dans la cour des familles, des classes moyennes, des étudiants les responsabilités fiscales qui incombent à l'ensemble de la société, notamment en augmentant les frais de scolarité, en fait, en les doublant au cours des prochaines années.
Nous sommes confiants qu'une majorité de la population québécoise est contre le doublement des frais de scolarité. Beaucoup de gens comprennent qu'il est assez odieux de vouloir faire payer nos jeunes, d'hypothéquer notre avenir au même moment où le gouvernement libéral et le gouvernement péquiste qui l'a précédé au cours des 10 dernières années ont consenti pour plus de 10 milliards de dollars de réduction d'impôts aux entreprises, aux grandes entreprises, aux grandes fortunes, aux citoyens les plus fortunés, les plus riches du Québec. Nous pensons qu'il en va de la qualité de l'éducation également.
Quand nous comparons le Québec et le Canada aux pays anglo-saxons, d'une part, et aux pays scandinaves, de l'autre part, on remarque une chose: c'est que nos décideurs politiques et le grand patronat, qui nous ont convaincus au cours des 20 dernières années de prendre toutes sortes de décisions qui ont été nuisibles à l'économie, notamment la financiarisation de l'économie, c'est ces mêmes cercles-là qui, aujourd'hui, poussent pour que le Québec suive l'exemple des États-Unis ou l'exemple du reste du Canada.
Or, quand on regarde, hormis une dizaine d'universités parmi les meilleures, il est vrai, aux États-Unis, mais réservées juste à une élite et à ceux qui ont les moyens de payer l'inscription à ces universités, la qualité de l'éducation aux États-Unis et dans le reste du Canada n'est pas comparable aux pays scandinaves qui ont, hein, quand on prend les quatre pays scandinaves, où l'éducation est gratuite jusqu'à l'université, qui ont une population comparable à peu près comme le Canada. Et, dans le document qui vous a été donné, vous remarquerez - le document n'est pas là, mais je vais vous le fournir tout à l'heure, nous allons vous le fournir - que sur... dans quatre pays, avec 35 millions d'habitants, à peu près, au total, on a des universités qui se classent parmi les 100 premières au monde avec, à tous les échelons, toutes les classifications des universités - on peut les commenter, elles peuvent être discutables - mais, dans toutes les classifications où les différents pays peuvent varier en rang, les universités des pays scandinaves arrivent toujours dans les 100, dans les 50 premiers. Et, si c'est une mesure qu'on peut mettre de l'avant comme d'autres pour les qualifier, eh bien, ma foi, les pays norvégiens se voient attribuer régulièrement des prix Nobel. En fait, à leur quatre, c'est-à-dire un groupe de... une population d'à peu près 35 millions, ils ont plus de 17 prix Nobel, alors qu'au Canada, pour la même population, on en a six.
Alors, quels que soient les arguments évoqués en termes d'accessibilité, en termes de qualité, en termes surtout de qualité de vie rendue possible grâce à une éducation de ce niveau, les pays scandinaves sont l'exemple à suivre pour le Québec. Alors, nous, on dit: Comme le gouvernement insiste et s'entête à vouloir prendre le chemin contraire, c'est-à-dire à suivre l'exemple des cancres au lieu de prendre l'exemple des meilleurs de la classe, bien, le gouvernement doit tomber en raison de cet endettement, entêtement et l'endettement qu'il induit à nos jeunes et aux familles de la classe moyenne.

M. Séguin (Rhéal): Comment vous répondriez aux gens qui disent que ça prend absolument une augmentation des frais de scolarité pour répondre au sous-financement des universités?

M. Khadir: D'abord, on sait que l'augmentation des frais de scolarité va, en fait, dégager à peu près 200 millions de dollars. Nous, on pense que c'est nettement insuffisant pour financer adéquatement les universités qui ont besoin d'un financement plus approprié dans les services aux étudiants, dans l'enseignement. Ce qui fait mal actuellement dans nos universités, c'est que d'abord la gestion déficiente... des mêmes milieux, d'ailleurs, hein, avec les mêmes mentalités qui nous proposent aujourd'hui de privatiser ou d'augmenter les frais des étudiants, ont fait en sorte qu'on a beaucoup investi, ces dernières années, dans l'immobilisation à cause du financement malheureusement déficient, mal pensé, qui est par tête d'étudiant dans nos universités, au lieu que ça soit en fonction de la mission, de la recherche, des grandes orientations dont la société a besoin, qui ont fait qu'on a déplacé des sous, soit pour la gestionnite à l'intérieur de nos universités, en payant des cadres richement, soit pour faire des investissements en se faisant la concurrence pour attirer des étudiants, soit dans des projets de recherche ciblés pour répondre aux besoins de l'industrie, alors que là où ça fait mal dans les universités actuellement, c'est le sous-financement aux services aux étudiants pour avoir le plus grand nombre possible d'enseignants pour encadrer et donner une formation de qualité à nos étudiants.
En fait, on a un problème de malfinancement, les universités, plutôt que de sous-financement, si on fait la comparaison entre le Québec et le reste du Canada. Par rapport au reste du Canada, le Québec est l'endroit où on consacre le plus, en proportion, notre PIB. Même, en termes absolus, on est deuxième. Donc, c'est un problème d'abord de malfinancement, mais ensuite aussi, il faut améliorer. Et, pour Québec solidaire, c'est sûr que, si on veut améliorer nos universités, il faut améliorer le financement à la recherche et à l'enseignement. Ça, ça passe par l'assiette fiscale de l'État.

M. Plouffe (Robert): Une dernière. Évidemment, vous êtes un, le gouvernement est majoritaire, donc c'est... et la CAQ ne votera pas de votre côté non plus, donc peu probable que vous renversiez le gouvernement aujourd'hui.
Cela dit, par contre, vous êtes vous-même en mode électoral. À votre parti, vous avez présenté des candidats au cours de cette fin de semaine, donc c'est, avant tout, électoraliste votre sortie aujourd'hui afin de vous gagner le vote des étudiants?

M. Khadir: Bien avant qu'il y ait des élections, Québec solidaire a toujours dit où il loge sur cette question. Même, il y a plusieurs années, quand Québec solidaire a débuté sur la scène politique, alors qu'il y avait une espèce de consensus mou parmi l'ensemble de l'élite politique, l'ensemble de l'élite économique et, je dirais même, des commentateurs journalistiques qu'il fallait hausser, hein... Je me rappelle très bien même, disons, des éditoriaux de nos journaux les plus indépendants, que c'était temps d'augmenter les frais de scolarité, nous, on tenait notre bout que non seulement il fallait les geler, mais il fallait assurer la gratuité scolaire.
Alors, pour nous, ce n'est pas électoraliste du tout. On réaffirme, on réaffirme un engagement et on tient à dire haut et fort que c'est excessivement important comme enjeu et comme débat de la société, c'est notre avenir qu'on hypothèque. À chaque fois qu'on réduit l'accessibilité aux plus hautes études, l'accessibilité à l'éducation pour nos jeunes, c'est notre propre avenir qu'on hypothèque, c'est notre propre avenir qu'on bouche.

M. Séguin (Rhéal): Jeudi, une manifestation aura lieu ici, à Québec, on attend plusieurs milliers de personnes. Est-ce que vous pensez que ce qui se passe en ce moment, qui en surprend plusieurs, au niveau de mobilisation à Québec, est-ce que ça, ça peut avoir un impact considérable sur le débat actuel? Est-ce que ça lance le débat?

M. Khadir: C'est ce que nous espérons, d'autant plus que j'entends de plus en plus, en fait... Hier, des amis de ma fille étaient à la maison - ma fille est au cégep - et ce qu'ils trouvaient excessivement intéressant, c'est qu'en assemblée générale plusieurs jeunes plus ou moins politisés par le passé, parce que là ils font des assemblées générales à 1 500, 2 000 personnes, invoquent, dans les débats que: Aïe! On ne devrait pas se contenter du gel des frais de scolarité parce que c'est toujours à recommencer, ça, cette bataille-là. Il faut exiger la gratuité de l'accessibilité à l'université.
Donc, on voit qu'il y a un débat qui s'enracine, et qui avance, et qui s'approfondit. En fait, la qualité du débat s'approfondit, et on sort de ce consensus qui nous a été imposé, je vous le rappelle, par les mêmes milieux qui, il y a 20 ans, nous ont encouragé à adopter la financiarisation de l'économie, par les mêmes milieux qui ont vanté les mérites des libres marchés, par les mêmes milieux qui nous ont imposé la situation économique actuelle que tout le monde déplore par ailleurs.
Alors, je pense qu'il est plus que temps que les étudiants et nous, c'est-à-dire au parlement, on remette en question ceci. Et, pour reprendre ce qui a été dit tout à l'heure, bien sûr, je suis seul à l'Assemblée nationale, mais nous comptons sur le Parti québécois, nous comptons sur les députés indépendants, nous comptons sur quelques voix aussi chez les libéraux pour voter en faveur de notre motion.

M. Robitaille (Antoine): Vous avez parlé de la classe moyenne tout à l'heure. Il y a des gens de la classe moyenne qui ont trouvé révoltant le fait qu'on bloque le pont, par exemple, que les étudiants bloquent le pont. Qu'est-ce que vous avez à dire aux étudiants pour leur prochaine manif? Est-ce que vous trouvez que c'est une bonne manière de faire ou qu'il y aurait d'autres façons de manifester leur opposition?

M. Khadir: Heureusement, dans la société, il y a des variétés d'opinions. Ce n'est pas... Québec solidaire, quand on va faire des manifestations, on va choisir nos méthodes, puis ce n'est sans doute pas de bloquer des ponts.
Maintenant, s'il y a des courants dans les mouvements étudiants qui décident de bloquer un pont, ça appartient à eux à se défendre et à l'expliquer. Mais je dis que c'est bien peu payer, ça, quelques heures même dans un bouchon de circulation pour s'assurer que l'avenir de nos jeunes n'est pas bouché. Boucher un pont pour débloquer l'avenir de nos jeunes et de notre société pour garantir à notre société le meilleur. On n'a pas à se contenter du peu que veulent nous offrir les gouvernements actuels.
Ce qu'on souhaite, c'est un avenir débloqué. Donc, pour ça, si on est perturbés dans nos vies, moi, j'estime que c'est bien peu payer. Maintenant, est-ce que c'est la meilleure méthode? Je ne suis pas sûr. Ce que je pense cependant, c'est que la population en général, quand la population est mise devant les faits, c'est-à-dire ce gouvernement qui veut imposer ça, le doublement des frais de scolarité aux étudiants, là, c'est le même gouvernement qui, par exemple, depuis 10 ans, plus de 10 ans, a accordé 1,2 milliard de réduction, de report d'impôts à Alcan et qui ne l'a toujours pas exigé. C'est le même gouvernement qui a octroyé 10 milliards de baisses d'impôts aux entreprises et aux plus fortunés.
Alors, il faut que quelqu'un nous rappelle, et il se trouve que c'est les étudiants, et il se trouve que quelqu'un d'entre eux bloquent un pont.

M. Ouellet (Martin): Diriez-vous que... parce que quand même vous parliez de diversité d'opinions tout à l'heure. Il y a certains, le cégep de Jonquière par exemple, qui ont rejeté le recours à la grève. Il y a le fameux Mouvement pour les étudiants socialement responsables. Diriez-vous que ce sont les idiots inutiles du gouvernement libéral? Vous qualifiez comment, là, les gens qui s'opposent...

M. Khadir: Ce ne sont certainement pas des idiots. C'est des gens qui prennent la parole et ils participent au débat. Et je suis sûr que, s'ils sont sincères, avec le temps, on va s'entendre. Si c'est des gens qui n'ont pas une commande politique au service des chambres de commerce et des milieux d'affaires, s'ils pensent vraiment à l'avenir de la société québécoise, il y a moyen de discuter. Je leur rappelle, qu'ils regardent la qualité d'enseignement dans les pays qui offrent la gratuité scolaire, qu'ils regardent les avancées, les conquêtes de ces pays en matière scientifique qui ont permis à leurs jeunes d'avoir le plus grand accès possible à une éducation supérieure de qualité, et on va se convaincre très rapidement qu'il n'y a aucune raison pour que, nous, on ne s'attende pas à ça pour le Québec, qu'on ne demande pas le mieux pour le Québec. Et le mieux, c'est une éducation gratuite, de qualité, pour tout le monde.

M. Ouellet (Martin): Oui, je comprends, mais est-ce que ces gens-là, à votre avis, sont justement manipulés par des...

M. Khadir: Non, je ne pense pas. Bien, ils sont... C'est sûr que notre société dans l'ensemble est sous influence. À un moment donné, on s'est laissés tous convaincre par ça. Moi, je me rappelle, je vous le rappelle, la plupart des éditorialistes de tous les spectres politiques, il y a quelques années, célébraient la hausse, en fait, encourageaient le gouvernement à hausser les frais de scolarité. Il y a comme des logiques malheureusement qui s'imposent à cause de la force des milieux d'affaires et du grand patronat. Heureusement aujourd'hui...

M. Ouellet (Martin): Alors, ces gens-là sont dans l'erreur? Ils sont dans l'erreur?

M. Khadir: Bien, ils peuvent se tromper comme nous, comme vous et moi, M. Ouellet, des fois on se trompe. Mais la majorité des étudiants au Québec, heureusement, voient les choses très clairement, la majorité d'entre eux sont contre la hausse des frais de scolarité. La majorité comprennent que la forme la plus aboutie, la plus achevée, la plus démocratique et moderne de la responsabilité sociale, c'est payer ses impôts. Alors, il suffit d'avoir le bon système d'impôt pour que ces gens-là rencontrent leurs responsabilités sociales au moment opportun, quand ils auront complété leurs études.

Mme Lajoie (Geneviève): Qu'est-ce que pensez du fait qu'un des leaders étudiants est allé cinq ans au privé?

M. Khadir: Un des leaders étudiants? Bien, j'imagine que... Je ne sais pas de qui vous parlez, mais...

Mme Lajoie (Geneviève): ...M. Nadeau...

M. Khadir: On est... Bien, on nage tous dans la contradiction, Mme Lajoie. Ce qu'il faut...

Mme Lajoie (Geneviève): ...est allé à l'école privée, à 2 800 $ par année, pendant cinq ans.

M. Khadir: Il a eu une bonne éducation. Et là je...

Une voix: ...au secondaire.

M. Khadir: Voilà, alors c'est soit au secondaire, j'imagine, c'est ça que j'ai pensé. On est dans un pays qui, depuis 20 ans, dont les élites, dont les élites politiques, dont les élites financières ont abandonné l'école publique. Alors, je comprends des parents qui, devant ces dilemmes très déchirants, quelques-uns même qui ont des bonnes valeurs à la bonne place, des valeurs de solidarité, des valeurs d'équité, ont envoyé leurs enfants dans des écoles privées, des écoles privées parmi lesquelles il y en a de très, très bonnes, qui offrent une bonne éducation et de bonnes têtes, comme celui de ce leader étudiant dont vous parlez.
Mais ce leader étudiant est quand même arrivé à la conclusion que la meilleure manière, dans notre société, d'assurer une qualité de l'enseignement, puis une équité, puis une responsabilité sociale, c'est de financer nos universités de manière à ce que ça soit gratuit et accessible à tout le monde. Il n'y a aucune contradiction là-dedans, pour nous. D'ailleurs, c'est le choix de ses parents sans doute.

M. Plouffe (Robert): M. Khadir, vous me permettez d'abord une chose? M. Ouellet ne se trompe pas, jamais, maintenant.
Mais, M. Khadir, vous avez déjà été vous-même étudiant en médecine. Hier, les étudiants de l'Université Laval ont dit: Pas de journée de grève, mais deux jours de suspension, là, pour aller aux manifestations. Encouragez-vous les étudiants à faire la grève, monsieur?

M. Khadir: Absolument. Si c'est nécessaire pour faire plier le gouvernement, absolument. Pour nous, la grève des étudiants... et même des grèves politiques. Il y a des pays où ça existe, où des gens sortent, en solidarité avec d'autres, pour dire: Pour... Quand le gouvernement n'est pas à l'écoute de sa population et répond à des lobbys privés et à des milieux qui oeuvrent contre l'intérêt de la société, les gens sont en droit de manifester et de faire la grève. Et, quand c'est nécessaire, quand c'est le choix des étudiants, je les encourage.

M. Ouellet (Martin): Mais, vous dites, même des grèves politiques. Vous encouragez d'autres travailleurs, par exemple, à quitter les lieux de leur travail pour se joindre au mouvement?

M. Khadir: C'est actuellement en discussion dans nos rangs. En avril prochain... On est en train d'élaborer une plateforme électorale, puis il y a des propositions qui viennent de plusieurs de nos associations pour dire que, dans la société, dans une société réellement démocratique, il faut que la société ait des prises sur les desseins politiques au pouvoir. Et parfois... On le voit en Grèce, il y a des politiciens qui se sont soumis à des acteurs privés qui oeuvrent contre l'intérêt du peuple grec, les armateurs en particulier. Alors, c'est très compréhensible que... Il est absolument nécessaire, dans ces circonstances, que la société se donne tous les droits, quand il s'agit des impératifs supérieurs. Et l'avenir du Québec, l'avenir de l'enseignement supérieur au Québec, l'accessibilité à une éducation de qualité est l'intérêt supérieur du Québec, et le gouvernement actuel est en train de le bloquer.

M. Ouellet (Martin): Ça justifierait, par exemple, que les transports en commun sortent ou...

M. Khadir: Si les milieux concernés, si la population arrive à un tel point, oui. Mais ce n'est pas à moi à décider, c'est à la société à décider, de la même manière que j'aurais très facilement vu, et beaucoup de gens l'ont mentionné... si vous vous rappelez, quand l'ensemble de la société demandait une commission d'enquête sur la corruption, et que le gouvernement s'entêtait à ne pas le faire, beaucoup de gens se disaient: Bien, il est peut-être temps qu'on se mette tous en grève pour le réclamer. Merci. Au revoir.

(Fin à 11 h 35)

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