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Accueil > Actualités et salle de presse > Conférences et points de presse > Point de presse de M. Raymond Bachand, ministre des Finances, ministre du Revenu et ministre responsable de la région de Montréal

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Point de presse de M. Raymond Bachand, ministre des Finances, ministre du Revenu et ministre responsable de la région de Montréal

Version finale

Le mardi 6 mars 2012, 14 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Quatorze heures trente deux minutes)

M. Bachand (Outremont): Alors, bonjour. Il me fait plaisir de vous revoir cette semaine. D'ailleurs, Catherine m'avait dit que vous vous ennuyez, alors, que vous ne vouliez pas un simple communiqué. Vous auriez été 22 à appeler pour demander l'entrevue.
Alors, je déposerai le prochain budget du gouvernement du Québec le mardi 20 septembre, à 16 heures.

Des voix: ...

M. Bachand (Outremont): So, the next budget... Mais j'ai dit «septembre», ah, tiens.

Des voix: Ha, ha, ha!

Une voix: On va recommencer.

M. Bachand (Outremont): On recommence, «blooper».

Des voix: ...

M. Bachand (Outremont): Bien oui, mais il est peut-être en direct à RDI. Excusez-moi.
Alors, je déposerai - c'est parce que je pensais à autre chose - le prochain du Québec le mardi 20 mars, à 16 heures. Next budget will be Tuesday, March 20th at 16 o'clock.
Bien sûr, les médias seront invités au huis clos comme d'habitude pour pouvoir en prendre connaissance et analyser en profondeur, le matin jusqu'à 16 heures. Alors, ce prochain...

Journaliste: Le 20 septembre, les élections, M. Bachand?

M. Bachand (Outremont): Oui, ce serait une bonne date, là.
Ce que les gens nous demandent, au fond, c'est à la fois - c'est parce que vous allez me demander ce qu'il y a dans le budget - alors à la fois réduire le déficit mais aussi de bâtir l'avenir. Et, si on veut bâtir l'avenir, il faut miser sur nos forces. D'ailleurs, c'est dans le document de consultation prébudgétaire qui annonce souvent nos intentions, on parlait de ça, Miser sur nos forces.
Il faut deux responsabilités. La première, ça concerne la prospérité, il faut créer les conditions pour créer de la richesse, de la prospérité. Et donc il y aura, dans ce budget, un certain nombre d'actions très ciblées, très, très ciblées pour créer la prospérité. Bien sûr, certaines actions toucheront les ressources naturelles, d'autres toucheront notre défi de main-d'oeuvre et d'autres, bien, vous verrez le 20 mars. Et cette prospérité qu'on crée au Québec nous permet de répondre à nos valeurs de solidarité. Entre autres, il faut mieux s'occuper de nos parents, entre autres, il faut mieux préparer nos retraites collectivement et individuellement. Et, l'ensemble de ces éléments, il faut le faire, et nous allons maintenir nos objectifs de protection de l'environnement.
Tout ça n'est possible que si le cadre financier tient la route, si on contrôle nos finances publiques. Et nous contrôlons nos finances publiques, nous revenons à l'équilibre budgétaire et nous contrôlons la dette du Québec. En tout cas, c'est ce qu'en pensent nos prêteurs et les agences de crédit du Québec. Et nous faisons ça dans un contexte d'instabilité et de turbulence mondiale assez exceptionnel au cours des dernières années. Il y a la grande crise financière, la récession, on est revenu en croissance économique qui, là, maintenant, c'est plus modéré comme croissance économique. Il y a l'instabilité en Europe, il y a l'instabilité importante au Moyen-Orient, ce sont tous des facteurs de risque importants.
J'aimerais terminer en vous soulignant la bonne nouvelle, la bonne nouvelle de la semaine, comme dirait un de vos collègues, vendredi dernier, le 29, Statistique Canada a sorti son enquête annuelle sur les intentions d'investissement dans l'ensemble des provinces canadiennes. Et je pense que Catherine va vous distribuer les tableaux tout à l'heure ou maintenant, mais je soulignerai que le sous-total non résidentiel du Québec à 46 milliards, 7,3 % de croissance, c'est plus que la moyenne canadienne, c'est plus que l'Ontario. Et là-dedans, entre autres, pour les mines, pétrole et gaz à 4,4 milliards de dollars, une augmentation de 62 % sur l'an dernier. Et, pour la première fois, les intentions dans le secteur sont plus fortes au Québec qu'en Ontario.
Et je soulignerai aussi la fabrication, le secteur manufacturier. Pour la deuxième année, les investissements seraient en haut de 5 milliards de dollars, ce qui est un niveau plus élevé que nous avions même avant la crise économique, qui avait des niveaux, là, de 4 milliards de dollars, et, ça aussi, ce sont des niveaux beaucoup plus élevés que nos voisins. En fait, quand on regarde la confiance, au fond, des entreprises et des investisseurs dans l'ensemble des domaines, l'année 2012, sur cet élément-là, s'avère bonne. Et, quand vous comparez le Québec ou l'Ontario avec le Canada, il faut vraiment prendre soin d'enlever le pétrole et gaz qui vient doper toutes les statistiques et toutes les comparaisons.
Alors, voilà des... C'est la bonne nouvelle qui est un peu passée inaperçue. StatCan a publié ça vendredi, mais peut-être que vous et vos collègues voudrez resoulever cette nouvelle. Voilà ce que j'avais à vous dire aujourd'hui. Il y a quelqu'un... Catherine me disait à la blague, parce qu'il y a un des collègues qui a appelé en disant: Pourquoi il vous rencontre? Il a trois mots à dire: le jour et l'heure. J'ai failli dire: Mardi, le 20 mars, bonjour, je m'en vais. Mais peut-être que vous avez quelques questions que vous voudriez poser?

M. Séguin (Rhéal): M. Bachand, qu'est-ce que vous voulez que les Québécois retiennent de ce budget?

M. Bachand (Outremont): Moi, ce que je veux qu'ils retiennent de ce budget-là, c'est qu'ils peuvent... ils ont des finances publiques sous contrôle, ils ont des finances publiques sous contrôle, et que ce gouvernement, non seulement contrôle les finances publiques, mais peut, à travers les marges de manoeuvre qu'il dégage, bâtir l'avenir, bâtir la prospérité économique, ce qu'on fait avec le Plan Nord, ce qu'on a fait l'an dernier avec l'entrepreneurship, ce qu'on a fait sur les exportations.
Il y aura d'autres mesures très ciblées dans le budget cette année, et, parce qu'on bâtit et qu'on répond à nos défis d'avenir sur la croissance économique, on va pouvoir prendre soin de nos aînés, de nos parents. On va pouvoir bâtir nos retraites et on va pouvoir continuer à financer la santé et l'éducation, parce que c'est ça que les gens veulent. À long terme, cette inquiétude qu'on a: Est-ce qu'on va prendre soin de moi si je suis malade? La réponse, c'est oui, et on va continuer à le faire.

M. Lacroix (Louis): Est-ce que les contribuables peuvent s'attendre à...

M. Plouffe (Robert): ...parler de santé...

M. Bachand (Outremont): Pardon, il a commencé une demi-seconde avant vous, oui.

M. Lacroix (Louis): Est-ce que les contribuables peuvent s'attendre à avoir un break, comme disait Voltaire...

M. Plouffe (Robert): Ou le contraire?

M. Bachand (Outremont): Comme je vous le disais récemment dans l'entrevue que vous m'avez accordée, ou que je vous ai accordée, l'un ou l'autre...

Une voix: ...

M. Bachand (Outremont): Oui, mais c'est...

M. Lacroix (Louis): C'est vrai que les questions étaient bonnes, par exemple.

M. Bachand (Outremont): Non, c'est vous qui contrôlez les ondes. Alors, nous avions demandé, pour revenir à l'équilibre budgétaire, un effort aux contribuables. Aux particuliers qui nous écoutent, c'est à peu près 25 % de l'effort. Nous autres, on en fait 62 %, les compagnies en font un bout, les particuliers, 25 %. Nous avons demandé cet effort-là aux contribuables; c'est ça, l'effort qu'on a demandé. On n'a pas changé, on n'a pas augmenté cet effort-là, et on n'a pas l'intention de l'augmenter non plus.
Quant au reste, il y a des imprévus, comme dans votre vie personnelle. Il y a des dépenses qui augmentent, qui arrivent, des choses de régime de retraite comptables, etc. On n'a moins de revenus, on a plus de revenus, on se débrouille pour arriver à l'objectif. Et, les deux dernières années, le déficit était 1 milliard de moins que prévu. Cette année, vous verrez, dans deux semaines.

M. Plouffe (Robert): Deux questions, si vous me permettez. Par rapport à la santé, vous dites: On ne veut pas toucher à la santé. Dans un de vos budgets, vous aviez prévu, on appelle ça un ticket modérateur, mais on a préféré appeler ça une franchise, 500 millions, vous avez décidé de ne pas donner suite. Est-ce que vous avez l'intention de donner suite? Parce que 500 millions dans le système de santé, Mme Denis nous disait aujourd'hui que ça serait important parce que 5 % de croissance, il va falloir arbitrer des choix bientôt.

M. Bachand (Outremont): Non, on n'avait pas décidé, d'ailleurs, je vous reprendrai, on avait décidé de lancer un débat sur le sujet. Le débat s'est bien lancé suite au budget de 2010, si je me souviens bien, et, à la fin de l'été, on avait décidé que le débat avait suffisamment progressé pour conclure qu'il n'y avait aucun consensus sur ce sujet au Québec, et on a mis ça de côté. Je ne reviendrai pas là-dessus.

M. Plouffe (Robert): Alors, le 500 millions, vous allez le trouver où?

M. Bachand (Outremont): Bien, nous avons identifié un certain nombre de sources de revenus. Il y a, d'ici 2013-2014, le financement de la santé est assuré à une croissance de 5 % par année, en moyenne, là, année après année. Par la suite, à chaque année suffit sa peine.

M. Plouffe (Robert): ...d'autre part, le fédéral. Vous présentez votre budget avant le budget de M. Flaherty. Est-ce que, si jamais - ça peut arriver là, une mauvaise surprise que vous n'attendez pas - est-ce que... comment, vous, vous gouvernez après? Vous essayez... vous faites du hockey de rattrapage, si on peut...

M. Bachand (Outremont): Oui, c'est le... Hockey de rattrapage, on dirait le Canadien de Montréal. C'est la deuxième année que je présente mon budget avant celui de M. Flaherty. Moi, ce que je souhaite de M. Flaherty, c'est qu'il fasse un budget qui soutienne la croissance économique malgré l'incertitude, en maintenant, bien sûr, l'ensemble des transferts fédéraux. Il est capable de faire ça.
Par ailleurs, M. Plouffe, même si j'avais mon budget deux jours après M. Flaherty, mais là on serait rendus en avril, mais présumons que c'était ça, pas le temps de s'adapter. S'il y a des surprises incroyables, on va prendre le temps, on réfléchira, et on verra dans les semaines qui suivent. Il y a toujours des éléments de fiscalité aussi sur lesquels le Québec s'harmonisent, mais ça nous prend quelques semaines à s'harmoniser, puis on ne s'harmonise pas sur tous les éléments non plus.

M. Duchesne (Pierre): M. Bachand, vous avez augmenté, vous disiez, les redevances, de façon importante. Bien, on voit, selon les statistiques que vous nous donnez, que les intentions d'investissement dans le domaine minier, ça augmente de façon spectaculaire. Donc, il faut croire que vous n'avez pas encore atteint le plafond des redevances qui pourrait freiner les investissements. Ça a augmenté de 62 %.

M. Bachand (Outremont): Les investissements dans le secteur minier, grâce à l'ensemble de notre action, oui, sont considérables au Québec. On a construit un environnement, entre autres avec le Plan Nord, parce que les entreprises sont confiantes qu'il y a un environnement qui va soutenir le développement sur ce territoire-là. Nous avons augmenté les redevances de façon considérable.
Je pense qu'il faut retenir, pour les Québécois qui se posent encore des questions, même si M. Parizeau a dit: Ce qui a été fait, c'est correct, passons à autre chose, regardons les autres éléments, c'est qu'au Québec, si vous avez une mine, votre profit minier est taxé à 41 %, redevances, impôt sur les compagnies Québec, impôt sur les compagnies Ottawa. En Ontario, c'est 30 %. Je pense qu'on a atteint une limite.

M. Duchesne (Pierre): ...paradis des investissements miniers au Canada, là, selon ce qu'on voit. Vous êtes le paradis des mines, là, non?

M. Bachand (Outremont): Bien, les investissements miniers au Canada, cette année, le Québec, oui, va prendre... aura des intentions d'investissements considérables, mais c'est l'effort. Tant mieux. Tant mieux si on s'enrichit. Tant mieux pour les Québécois si on s'enrichit malgré l'incertitude.

M. Duchesne (Pierre): On ne sait pas qui s'enrichit, là. Les minières s'enrichissent.

M. Bachand (Outremont): Mais, je vous renverrais à vos devoirs. Oui, oui, on s'enrichit et on s'enrichit considérablement. Et il faut arrêter aussi, il faut savoir doser. Vous savez, la fable de La Fontaine, La poule aux oeufs d'or - ça existe, cette fable-là - à quel moment vous allez trop loin. Bon. Il n'y a personne qui a pitié...

M. Duchesne (Pierre): Vous n'êtes pas allé trop loin, M. le ministre, une hausse de 62 %?

M. Bachand (Outremont): Il n'y a personne qui a pitié... Oui, puis c'est pour ça qu'on va toucher...

M. Duchesne (Pierre): C'est-à-dire, vos redevances étaient diablement basses avant. Vous les avez augmentées énormément, et les investissements augmentent de 62 %. C'est le paradis pour les mines?

M. Bachand (Outremont): Les redevances des minières au Québec étaient à un niveau qui était inacceptable. Et, comme ministre des Finances, on a changé ça, on a pris ça, on a un nouveau système. Et, non seulement les redevances, mais l'assiette fiscale a été changée considérablement. Et, aujourd'hui, c'est 41 % de chaque dollar de profit qu'on va chercher au Québec et à Ottawa, puis c'est 30 % si vous êtes en Ontario. Faites attention si vous allez plus loin parce qu'en plus de ça, c'est non seulement 1,8 milliard de redevances, c'est près de 5 milliards de retombées fiscales juste à cause des minières pour nous sur les cinq prochaines années, et ça, il y a toute l'exploration minière aussi à travers le Québec. Ça fait vivre l'Abitibi, ça fait vivre la Côte-Nord, ça fait vivre une partie du Saguenay-Lac-Saint-Jean, Chibougamau. Mais aussi, chaque dollar dans le Nord, il y a un dollar dans le Sud, dans toutes nos entreprises. Oui?

M. Dutrisac (Robert): M. Bachand, vous dites à M. Flaherty finalement de faire un budget qui encourage la croissance économique. Votre budget à vous, ça va être un budget assez... Compte tenu de vos de marges de manoeuvre très restreintes, ça ne pourra pas être budget qui encourage énormément la croissance économique, là.

M. Bachand (Outremont): Mais ça prend de l'imagination, M. Dutrisac, mais ça va être un budget très ciblé. Alors, oui, il y a des actions. Quand, l'an dernier, on a ciblé nos actions pour aider les entrepreneurs, pour soutenir l'exportation parce que c'est là qu'on a gagné... Là, aujourd'hui, le prochain budget - puis j'essaie de répondre sans répondre, bien sûr, vous essayez de voir - va cibler...

M. Dutrisac (Robert): Dans les ressources naturelles?

M. Bachand (Outremont): ...un certain nombre d'actions, de secteurs où, sans que ça coûte une fortune aux contribuables, au contraire... Vous savez, pour soutenir l'économie, il faut soutenir la main-d'oeuvre, il faut soutenir nos entrepreneurs et il faut qu'ils aient des capitaux. Et, ça, c'est la recette où, année après année, on regarde, on tente de s'améliorer et d'augmenter, etc. Et c'est une recette gagnante.

M. Lessard (Denis): Sur le tabac, les groupes antitabagistes nous rappellent souvent que c'est au Québec que les cigarettes sont les moins chères. Est-ce qu'il reste de la marge de manoeuvre pour augmenter les taxes dans ce côté-là? Non?

M. Bachand (Outremont): Ah! C'est un débat complexe sur le tabac. Nous, on a une grande lutte évidemment sur la contrebande de tabac qu'on n'a pas gagnée, mais la contrebande de tabac est à un niveau le plus faible depuis de nombreuses années. On fait 200 millions de plus sur le tabac, cette année, qu'on faisait il y a deux ans au même taux de tabagisme. Le taux de tabagisme a baissé au Québec, il est stable maintenant. Le grand débat, quand vous augmentez trop les taxes sur le tabac, c'est que la contrebande augmente. Alors, quel est le bon dosage? Il n'est jamais parfait. On s'est regardé...

M. Lessard (Denis): Alors, selon vous, il reste de l'espace pour augmenter les taxes ou il ne faut pas toucher à ça parce qu'on va redonner prise à une reprise de la contrebande?

M. Bachand (Outremont): Il n'y a pas d'intention particulière de ce côté-là, à l'heure actuelle.

Mme Brassard (Marie-Andrée): ...des projections concernant des mines, par exemple, si vous augmentiez encore davantage les redevances aux minières? Est-ce que vous avez fait des projections pour constater l'effet, pour découvrir l'effet que ça pourrait avoir sur les investissements?

M. Bachand (Outremont): Bien, vous savez quel est le niveau de taxation dans certains pays, certaines provinces où vous tombez en bas du précipice. Moi, je suis assez aventurier, mais pas avec les finances publiques puis pas avec votre argent. Je suis capable de prendre des risques personnels dans la vie mais, quand je gère vos finances, je veux développer le Québec, je veux aller chercher toute la création de richesse qu'on peut pour nous autres. Mais, pour ça, ça prend un partenaire qui s'appelle une entreprise, qui prend des risques considérables, qui investit des centaines, des centaines de millions. Un peu comme en biotechnologie, hein, ils investissent 500, 700, 800 millions quand le médicament n'est pas approuvé.
Parlez à des minières. Il y a... pour 2 000 entreprises qui explorent, il y a deux mines qui s'ouvrent. Alors, il y a 1 000 entreprises qui explorent à peu près, puis il y a une entreprise qui s'ouvre, historiquement, c'est les chiffres qu'on me donne, là, statistiquement. Par ailleurs, si ça vous coûte 41 % de vos profits ici puis 30 % en Ontario, l'Ontario, c'est notre grand concurrent dans les mines, sauf pour le fer. Dans le reste, l'Ontario est notre grand concurrent. Qu'est-ce que vous prendriez comme décision, si vous étiez au siège social multinational d'une minière?
Alors, il y a assez d'appétit mondial pour les ressources naturelles qu'on va en chercher 41 %. Maintenant, il faut prendre des participations, si on veut devenir... en prendre plus, il faut prendre des participations. Voilà pourquoi on a fait notre fonds de 500 millions. Il faut essayer de tirer une autre partie de profit en participant. Mais Régis Labeaume disait au premier ministre, quand il est allé dans le Nord, il a dit: Faites attention avec les participations, c'est risqué, le secteur minier. Alors, ce n'est pas nécessairement garrocher l'argent pour être automatiquement... parce que là les prix montent. Les prix montent, mais les prix baissent aussi dans les mines.

Mme Brassard (Marie-Andrée): Mais on voit bien que, malgré les augmentations que vous avez imposées en redevances, ça n'a pas freiné l'appétit des minières. Alors, qui vous dit qu'en augmentant encore davantage vous auriez une réaction négative?
M. Bachand (Outremont): Bien, parlez aux gens... regardez, il faut toujours se comparer. On a un régime global maintenant, un des plus exigeants au Canada, alors... Puis on vit en Amérique du Nord, là, on ne vit pas... on n'est pas en Australie. Et d'ailleurs, même quand on regarde l'Australie, l'Australie et le Parlement australien - Mme Marois devrait faire ses recherches - mais la surtaxe, là, la supertaxe, le Parlement australien vient de l'enlever, là, de son projet de loi parce qu'ils se sont rendus compte que ce n'était pas une bonne idée. Le Parlement australien va taxer aussi, fait un projet de loi pour taxer sur le profit minier et non pas sur le chiffre brut. Parce qu'au fond il y a-tu une entreprise qui paie ses impôts sur son chiffre d'affaires? Bien non. Voilà.

M. Caron (Régys): J'allais vous demander, M. Bachand, il y aura des ressources donc d'ajoutées pour les soins aux personnes âgées? Vous avez dit: Il faut prendre soin de nos parents.

M. Bachand (Outremont): Qu'il faut prendre soin de nos parents. Il faut prendre soin de nos parents, il faut préparer nos retraites aussi.

M. Boivin (Simon): M. Flaherty, cette semaine, parlait de signes encourageants dans l'économie américaine, des signes de reprises. Est-ce que, pour le Québec, on entrevoit un impact sur notre croissance?

M. Bachand (Outremont): Il est clair, au point où on avait prévu une croissance du Québec de 1,6 % en 2012, qui était en baisse au 2,2 %. Là, au printemps dernier, là, il y a un an, tous les économistes mettaient ça à 2,2 %. Là, on est rendus à 1,5 %, 1,6 %, 1,7 %. C'est un métier qui demande un peu d'humilité, mais effectivement les États-Unis, depuis quelques mois, montrent des signes de... non seulement ils ont atteint le fond du baril, mais ils remontent de façon assez solide, un petit peu, sur... beaucoup de sceptiques, mois par mois, y compris dans l'habitation où il recommence à y avoir de la construction de maisons neuves. Ça, c'est une bonne nouvelle pour le Québec. Alors, ça, c'est un des morceaux positifs qui existent dans l'environnement effectivement, puis c'est très important pour nous, les États-Unis.
Par ailleurs, l'Europe est en récession. La Commission européenne vient de déclarer que l'Europe est en récession en 2012, l'Europe du Nord ne l'est pas, l'Europe du Sud l'est. Globalement, ils sont en récession. Ça, c'est un mauvais... c'est moins important dans nos exportations mais c'est quand même là. Puis il y a le Moyen Orient où vous entendez les bruits sur l'Iran, mais ce que ça fait sur le prix du pétrole, ça, c'est... Évidemment, ça peut être un choc global. Alors, il y a des risques encore aussi.
Voilà pourquoi il faut revenir à l'équilibre budgétaire parce que, quand on est à l'équilibre budgétaire, avec des provisions pour risque comme je mets dans les budgets, ça donne aux Québécois la possibilité de réintervenir dans l'économie si jamais il y avait une crise. Si on ne le fait pas, au niveau de dette qu'on a, on n'aurait pas cette marge de manoeuvre qu'il faut se donner.

M. Plouffe (Robert): Oui, je ne sais pas ce que vous allez nous dire le 19 mars, la veille, parce que vous venez d'en avoir dit pas mal. Mais, d'autre part, donc je comprends bien qu'il n'y aura pas de mauvaise surprise pour les contribuables. Les mauvaises surprises, ils les ont déjà eues à partir du moment où vous avez évalué, élaboré votre plan du retour à l'équilibre budgétaire. Mais, il n'y a pas... ça va être un... Je n'oserais pas là, mais c'est un budget plate finalement que vous allez...

M. Bachand (Outremont): Ça, vous verrez. Je pense qu'il y a des choses qui vont être très intéressantes pour beaucoup de secteurs ou de contribuables parce que, l'an dernier, on a baissé l'impôt des contribuables, hein? Au-delà du plan qu'on avait fait, on a baissé l'impôt des 65 ans et plus qui sont sur le marché du travail. Est-ce que... D'ailleurs, je voulais... j'avais dit à Catherine: Donne-moi des petites feuilles de papier parce que je vais prendre les journalistes de plus de 65 ans puis je vais leur donner. Je vais dire: Savez-vous que vos impôts ont baissé cette année... vous payez 450 $ de moins cette année puis vous allez payer 1 500 $ de moins. Alors, peut-être qu'il y aura d'autres actions.

M. Plouffe (Robert): On a l'impression...

M. Bachand (Outremont): Ce n'est pas votre cas, M. Plouffe, encore.

M. Plouffe (Robert): Non, pas encore. Mais on a l'impression quand même, M. Bachand, que vous êtes devant nous aujourd'hui parce que vous n'avez pas apprécié vous faire semoncer par le vérificateur qui dit que vous n'avez pas le contrôle de vos dépenses. Là, vous dites: Ça va être un budget de contrôle, etc. Alors, vous voulez juste faire le contrepoids au vérificateur?

M. Bachand (Outremont): Non, M. Plouffe. Je suis devant vous aujourd'hui parce que, quand on envoie par un communiqué plate: Le budget sera mardi le 20 mars, vous êtes 42 à dire: Je peux-tu avoir une entrevue? Il peut-u me parler, etc.? Comme vous étiez là puis que vous vous ennuyez cette semaine, je me suis dit: Tiens, je vais venir vous voir et...

M. Plouffe (Robert): Vous êtes trop bon pour nous.

Mme Plante (Caroline): Mr. Bachand, is the goal of balanced budget in 2013-2014 still achievable, given what the Auditor General said last week, that Québec's debt is rising way faster than it's growing?

M. Bachand (Outremont): We will have a balanced budget in 2013-2014. We're trying to get...

Mme Plante (Caroline): How can that be achieved?

M. Bachand (Outremont): What the Auditor General per interim said last week was basically nothing new, as Gilbert Lavoie showed this morning, nothing. It was all in our financial statements of this fall, it was completely in our financial statements of last spring. And notwithstanding what he says, what we've asked to the taxpayers is stable. We've asked an effort, especially for sales tax. Basically, Quebeckers were coming back to the sales tax level we had before Mr Harper reduced them. And then there is the gasoline tax, but... and that hasn't changed.
What has changed is that we're keeping our eyes on the bottom line and we absorb the turbulences of the economy. And, if we have money to put because of the pension plans, or because of H1N1, or because of «les inundations», of floods that are coming in or other... the economy goes better, we have a bit more money, it goes less, we have less money. That's our job to come back to a balanced budget and control our expenses, which we have been doing.

Mme Plante (Caroline): So, what will be this budget like? How would you qualify the upcoming budget?

M. Bachand (Outremont): I'll qualify the budget basically as a budget that makes sure that we build on our strengths. And what Quebeckers are asking us is to come back to a balanced budget but to sustain the economy and to build prosperity. So, we will be... you will have specific measures that will support this building of prosperity, particularly if we talk about natural resources, if we talk of manpower, which is one of our greatest challenges. And because we're building this prosperity in Québec, then we can take care of our parents, then we can start thinking of our retirement plans, which is two big preoccupations of Quebeckers. And we'll do all of that while protecting the environment. We'll maintain our environmental goals, and you'll have things in the budget on the environment, and all of that while controlling our public finances.

M. Duboyce (Tim): When you think about the way you want Quebeckers to see the budget in the tone that you're establishing around it and you hear the way Jim Flaherty talks about his upcoming budget, I mean, you're both talking about the same objectives. It's in the form that you're different, how to get there. What's the difference between you and him?

M. Bachand (Outremont): There is lot of similarities. I think Jim Flaherty and I agree on how to act according to the economy. We've worked together a few years ago to sustain Canada and Québec, in our case, throughout this crisis. And we see the long-term, economic challenges similar. We both believe we have to come back to balanced budgets. In our case, it's more urgent because we have higher debt and our demographic challenges higher in Québec than in the rest of Canada.
I guess, the difference is we started earlier. We started three years ago and we're going very gradually throughout that objective so that we don't have to do anything brutal, and other provinces have different challenges and the federal Government, so... But the economists are telling Mr. Flaherty: Be careful and the «Fonds monétaire international» is telling all the European countries, you know, you've got to go back to balanced budget, but you can put the economy to down spin if you go too radically, talking about Europe, of course, not talking about Canada. So, challenges are similar; the ways to get at it are different.

M. Duboyce (Tim): How will the March 20th budget serve the Liberal Party of Québec during the next election campaign?

M. Bachand (Outremont): To be very frank, I'm not doing this budget thinking of the elections. This budget - I know, you're smiling - but this is a budget of continuity, and we saw it on this plan. This is my third budget, going back to balanced budget, but sustaining health, and education, and family services, which we've been doing, and making sure we control our debt and gradually then...
Our budget, basically, when you look at the five-year plan, you have... we'll be in surplus by $2 billion in 2015. Il y aura un surplus budgétaire de 2 milliards de dollars en 2015, dans nos plans, which will be totally put to repaying the debt. That's what Quebeckers are expecting of us.

M. Séguin (Rhéal): Do you think the measures that you planned introducing to help the elderly will be costly? Is that something that could jeopardize balanced budget?

M. Bachand (Outremont): It's not going to jeopardize the balanced budget, no. But, yes, the cost of health services, because of the aging population, is increasing year after year, but we have to change the way we serve the elderly. They want... it's not for nothing that Marguerite Blais is saying «vieillir chez soi». You want to get old at home. But so, if you can migrate services to our parents at home gradually over the years, it also benefits their happiness, but it also costs less. It costs much less to bring a service to take care of someone at home then to have someone full time in a hospital bed or in a CHSLD.

M. Séguin (Rhéal): Oui, peut-être... perhaps helping children of those elderly through fiscal measures?

M. Bachand (Outremont): We've started doing that with the «aidants naturels» and with... not necessarily the children but at least the «conjoint», if your wife or husband is... It was in the last budget and there is other things that can be... This can always be improved.

Mme Montgomery (Angelica): What about taxes? I know that you've talked about this already. A lot of people will be wondering whether their taxes will go up with this upcoming budget. What can you tell us about that?

M. Bachand (Outremont): Basically, what I can tell you is, when we made the plans three years ago, we told the taxpayers the part of the effort we're asking everybody to put about 25% of the effort, we're making 62% of the effort. The rest is the surtax on banks and insurance companies and what we were asking to corporations. That share of what we are asking to taxpayers, mainly it's through the sales taxes coming back to the level we had before and the gasoline tax. It's stable, we're not asking more and we... My job is to manage the rest of our challenges within that commitment and taking care of all our other problems and sustaining our services and coming back to a balanced budget without asking them an additional burden.

Mme Montgomery (Angelica): No new taxes?

M. Bachand (Outremont): You'll see on the 30th.

Mme Plante (Caroline): Mr. Bachand, could the impact of not charging the students the extra fees, the extra $325 a year... What would be the impact of not charging them? Would it bring the province deeper in the red?

M. Bachand (Outremont): The impact...

Mme Plante (Caroline): Would it have a big impact?

M. Bachand (Outremont): The impact is on the future of our universities and the impact is fairness to the tax payers. This is a question of fairness. And we've added $800 millions to the universities over the next six years. Students are making part of that effort. But, you, listening, are making 50% of that effort. And, in 2016 or something, the tax payers are going to put more than $3 billions in universities. Now, what's the fair share for a student, when in his or her lifetime is going to make $600,000 more in her career than a high school graduate? What's the fair share that that student should burden? We are asking for 16%, 17% of that, while everybody else is paying the difference. The issue is a question of fairness. So, it would be a tremendous impact on the social contract, I think, we have to have in our society. And it's not because...
And I had fun Saturday morning at Force Jeunesse with the young people and people arguing about the need for strong universities and the benefit for society. I fully agree with them. We need strong universities, we need to put more money in universities, that they're to keep to our economic and creativity development in the future. That's not the question. The tax payers are putting a lot of money, $3 billion that we'll be putting. What's your fair share? What's in it for you? You are not willing to pay something, 16%, 17%.
Now, listening to them, most of them would like free tuition, which is a legitimate debate in the society, and I don't contest that. But we think, and I think that asking students to come back to a level, just an inflationary level since 1968, at 17%, well, Canadians students are putting much more, and that the level to which in 2016-2017 the tuition rates in Québec will be much lower than what they are in 2010 in Canada, that that is fair. Merci beaucoup.

(Fin à 15 h 1)

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