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Point de presse de M. Amir Khadir, député de Mercier

Version finale

Le mardi 17 avril 2012, 13 h 45

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Treize heures quarante-huit minutes)

M. Khadir: Alors, bon après-midi. Québec solidaire est bien sûr positivement surpris et satisfait des arrestations qui ont eu lieu, aujourd'hui, menées par l'UPAC et l'escouade Marteau. Nous accueillons ça avec un certain soulagement. C'est une très grosse prise. Il était important, devant l'indignation de la population, que M. Accurso soit au moins traduit devant la justice.
Mais, aussi grand et aussi impressionnant que soit l'arbre, il ne faut pas que l'arbre, quand même, cache la forêt. Je m'explique: c'est qu'actuellement l'opération semble se concentrer sur la controverse entourant le contrat avec la ville de Mascouche, et des malversations, et des irrégularités qui se sont passées avec le maire de cette municipalité. Nous appelons à une prudence. Il ne faut pas que cette situation nous détourne de l'essentiel de la situation de la corruption, qui touche l'ensemble des contrats publics et surtout sur la scène du Québec, au niveau du gouvernement du Québec.
Je rappelle, pour les besoins de la cause, que plusieurs de ceux qui ont été épinglés, c'est-à-dire M. Accurso et ses associés, ont contribué, au cours des dernières années, plusieurs dizaines de milliers de dollars aux caisses électorales du Parti libéral du Québec et du Parti québécois. Plusieurs des autres, que ça soit Normand Trudel, que ça soit Rosaire Fontaine, également les entreprises associées à ces gens-là qui ont eu des contrats municipaux avec la ville de Mascouche et qui sont dans le pétrin pour ça, ont quand même surtout des activités à l'échelle de l'ensemble de la province.
Je vais vous donner quelques exemples. Les administrateurs des entreprises liées à M. Accurso ont contribué, entre 2003 et 2008, dans la compilation que nous avons - mais on pourrait le compléter avec d'autres: 2009, 2010 et 2011, ça va dans le même sens - pour 50 000 $ environ au Parti libéral du Québec et 30 000 $ au PQ dans ces années.
Pour ce qui est de Normand Trudel, un autre de ceux qui ont été interpellés, 19 000 $ au Parti libéral du Québec, 19 425 $ au PQ au cours à peu près des mêmes années. Pour ce qui est de M. Normand Trudel, le pattern est assez spécial, c'est-à-dire M. Trudel donne principalement au PQ jusqu'à ce qu'il y ait des élections en 2003. En 2003, il commence à donner au Parti libéral, et là les contributions au Parti libéral augmentent tout le long. Je vous rappelle que Normand Trudel est le même qui a organisé la soirée de financement en 2008 en cours d'élection, qui a réuni beaucoup d'hommes d'affaires et de notables, et auquel a participé aussi M. Charest. J'imagine que M. Normand Trudel n'organisait pas une soirée électorale au bénéfice du Parti libéral du Québec pour obtenir des contrats dans une municipalité.
Donc, il ne faut pas que l'arbre cache la forêt. Nous en appelons aux autorités policières. Ce que le Québec a besoin, au moment où on s'apprête à aller en élection, c'est d'avoir aussi des personnes responsables dans le financement des partis, des vieux partis traditionnels, du Parti québécois et du Parti libéral, traduits devant la justice puisque c'est important dans le choix que vont faire bientôt les Québécois. Il faut qu'on puisse clairement établir les relations d'influence qui ont été établies avec le financement sectoriel, notamment, qui est en provenance du milieu de la construction, pour que les gens puissent clairement voir que, dans le dossier du scandale de la construction, il n'y a pas que des constructeurs et des corrupteurs, il y a aussi des corrompus, il y a des gens qui, dans la mécanique de perception de ces contributions, agissent pour le Parti québécois, pour le Parti libéral et, dans une moindre mesure, pour l'Action démocratique du Québec. Et ça serait malheureusement une grave diversion que... si on concentrait toute la guerre à la corruption sur quelques municipalités, que ça soit Boisbriand ou Mascouche.

M. Laforest (Alain): Ce n'est pas illégal, cependant, M. Khadir, le financement des partis politiques, là. Vous semblez dire... C'est dans la loi, les gens ont le droit de donner du financement aux partis.

M. Khadir: Les gens, oui, ont le droit de donner mais, quand...

M. Laforest (Alain): Il est où, le problème, à ce niveau-là?

M. Khadir: Bien, le problème, c'est qu'à chaque fois qu'il y a eu une enquête plus poussée, des entreprises ont fini par reconnaître qu'ils l'ont fait de manière à obtenir des retours, des avantages en retour. On l'a vu dans le cas de la firme Axor, il y a des entrepreneurs, comme M. Zampino, qui l'ont admis publiquement, il y a des ingénieurs de la firme de génie-conseil Roche qui non seulement ont déjà été, donc, traduits en justice, mais d'autres qui, comme vous l'avez vu à l'émission Enquête, ont clairement admis qu'ils organisaient des prête-noms pour influencer, en fait, pour financer des partis en vertu des intérêts de Roche et non pas pour appuyer des partis politiques sur le plan de leurs idées.
En plus, quand on voit que des entreprises - on va vous le démontrer au cours des jours qui s'en viennent - ...que, dans une même entreprise, il y a plus de contributions à des partis, aux deux partis, en fait, au Parti québécois et au Parti libéral, que d'associés de ces firmes-là, il y a tout lieu de se questionner, là.

M. Laforest (Alain): Est-ce qu'on doit éliminer le financement populaire, à ce moment-là?

M. Khadir: Non, ce n'est pas ce qu'on dit. En fait, pour nous, c'est comme un ménage. Ça ne veut pas dire que la corruption... Regardez n'importe quel système, il n'y a pas de système parfait. Que vous installiez n'importe quel système, les corrupteurs vont toujours tenter de corrompre. C'est sûr que, quand il y a deux partis politiques, deux appareils... on a eu la même discussion il y a an. Leur réalité, le problème, c'est qu'il y a des appareils qui ont été maintenus au pouvoir trop longtemps, ces appareils sont corrompus, c'est les appareils politiques au pouvoir qui sont corrompus qui admettent ce genre de pratique.
C'est pour ça qu'il faut établir ces liens entre maintenant l'UPAC et différentes... en fait, la DGEQ également, ont déjà sévi contre des entreprises de génie-conseil, ont épinglé des membres de la direction de Roche, viennent maintenant de frapper très dur. Mais là, ce qu'on veut, c'est que... Qui agissait dans les partis et quelles sont les chaînes de commandement dans les partis? Qui était au courant pendant toutes les années où le Parti québécois a bénéficié de ce genre de financement sectoriel admis par tout un chacun? Qui sont les responsables? Qui était au courant? Est-ce que c'est Mme Marois? Est-ce que c'est M. Boisclair? Est-ce que... Quand M. François Legault était le ministre chouchou de l'équipe Bouchard, c'est pendant ces années-là qu'oeuvrait M. Marcel Melançon, qui a été critiqué dans le rapport Moisan. Quelle a été la chaîne de commandes? Quelle a été la responsabilité de ces hommes et des ces femmes politiques? Parce que, bientôt en élection, les Québécois devront choisir. Et il se trouve que plusieurs des personnes, que ça soit M. Charest, que ça soit Mme Marois, que ça soit M. François Legault, ont déjà agi au sein de gouvernements qui ont bénéficié de ce financement sectoriel. Alors, les gens ont le droit de savoir quelle est la part de responsabilité de ces hommes et de ces femmes politiques.

M. Duboyce (Tim): So, if I hear what you are saying correctly, the news of today is not a bad thing, but it's sort of... it's not really... We haven't got into the heart of the matter.

M. Khadir: You know, we have now a very important judicial action taken against Mr. Accurso. He is going to be confronting justice. But Mr. Accurso is not only active in some small cities around Montréal, Mr. Accurso has hundreds of million of dollars of contract with the «ministère des Transports du Québec», with Hydro-Québec, constructing the McGill Health Center, the CUSUM... comment on dit ça?

Une voix: MUHC.

M. Khadir: MUHC, the McGill University super hospital. It's a consortium formed by SNC-Lavalin whose commercial activities abroad in... now in Canada is under, also, investigation, in consortium with Mr. Accurso's companies. They are benefiting from governmental contracts, so we want to know the extend of it and, for that, we need to have more «energic» action from UPAC and from Marteau.

M. Duboyce (Tim): Like what?

M. Khadir: Like, for example, the first thing, we want to know these people who have financed, you know, the sectorial «financement» of the Liberal Party and the Parti québécois. Who are the responsibles in charge within the parties? You know, Mme Marois, Mr. Charest and Mr. François Legault also, the three of them, are going to go in front of the public in a few weeks or a few months for election, but these people were in charge, as ministers, were in high-ranking position in their parties, while this corruption was being carried out.
We want to know: what did they know? We need to know before going to election. The people has the right to know what is the level of their involvement, of their knowledge of this scheme of corruption within their parties. Because, clearly, the corruption within these parties was in place in a time where Mme Marois was in charge, Mr. François Legault was in charge and now Mr. Charest is in charge. Actually, we have asked the question to Mr. Charest. We said to him: Why is he continuing to give such big contracts to Mr. Accurso's companies in the La Romaine, you know, project, $8 billion contracts coming in with the MUHC, with other contracts all over the province in road contracts.

Mme Plante (Caroline): Mr. Khadir, are you concerned that we... that the Charbonneau commission will never get to hear some testimonies from these people if they're ever found guilty because...

M. Khadir: If they...

Mme Plante (Caroline): ...they won't be forced to testify...

M. Khadir: Yes, because now they are... there are processes, judiciary processes, and they might come in front of the commission and say... Well, I know that there is a provision in the commission now that has been stated that they might do it behind closed doors to protect the judicial process, but doing all that will not benefit the public in the choices, political choices they have to make. You know, a lot of English-speaking Quebeckers, OK, from the English community, are voting for the Liberals since, you know, years and years, but they ought to know now. They have to know before making another choice.
Is that the right choice to make when you are in the face of a corrupted political apparatus, a corrupted political formation? And it's the case, as we see, as we have demonstrated on and on. These people who have been now charged and arrested are involved in the «financement» of the Liberal Party, in the presence of Mr. Charest in some of these instances. Mr. Normand Trudel, for instance, organized a cocktail in 2008 gathering more than $100,000 of benefits for the Liberal Party in the presence of Mr. Charest. We need to know if... did Mr. Charest know about this guy's activities and his fraudulent «financement» of political parties?

Une voix: Thank you.

M. Khadir: Thank you very much.

(Fin à 13 h 59

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