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Point de presse de M. Amir Khadir, député de Mercier

Version finale

Le mardi 1 mai 2012, 11 h 15

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Onze heures seize minutes)

M. Khadir: Alors, bonjour à tous ceux qui sont présents. Je suis heureux d'accueillir à l'Assemblée nationale l'Association québécoise des retraité-e-s des secteurs public et parapublic qui, pour enrichir le débat sur la gestion des caisses de retraite, sur l'avenir de nos retraites, présente un projet de loi à l'intention de tous les membres de l'Assemblée nationale, des quatre partis présents, un projet de loi qui vise à assurer une meilleure représentation des retraités du secteur public et parapublic lorsqu'il y a négociation sur les régimes de retraite qui leur sont applicables, ce qui nous paraît une demande juste et légitime.
J'accueille donc Mme Madelaine Michaud, sa présidente; M. Luc Vallerand, le directeur général, qui est avec nous également; M. Claude Lainesse, qui est le premier vice-président de l'association; ainsi que M. Marcel Ledoux, directeur, et Normand Bérubé de l'AQRP du Bas-Saint-Laurent. Madame Michaud.

Mme Michaud (Madelaine): Merci. Alors, bonjour. Je suis Madelaine Michaud, présidente de l'AQRP. D'abord, permettez-moi de remercier M. Khadir, député de Mercier, de nous avoir donné la chance de venir vous présenter notre modification législative à l'intérieur des murs du Parlement. Son invitation découle d'une rencontre, tenue il y a quelques mois, au cours de laquelle il nous avait offert son aide... son aide, pardon, pour défendre les droits de nos retraités.
Aujourd'hui, nous vous présentons une proposition qui est très, très, très importante pour les 274 000 retraités de l'État. L'AQRP étant la principale association indépendante des retraités de l'État au Québec, en ce sens, nous avons comme vocation de représenter les retraités de l'État et de défendre leurs droits.
Depuis des décennies, au Québec on négocie les modifications aux régimes de retraite des employés de l'État sans même consulter les bénéficiaires de ces régimes, c'est-à-dire les retraités. Même dans le secteur privé, ce n'est pas comme ça. L'actuelle présidente du Conseil du trésor elle-même, Mme Courchesne, a déjà octroyé une plus grande marge de manoeuvre aux retraités du secteur privé dans le projet de loi n° 30 en 2006.
Alors, on présente aujourd'hui une proposition de modification législative pour intégrer les personnes représentant les retraités des secteurs public et parapublic lors des négociations des régimes de retraite qui leur sont applicables. Il s'agit de cinq régimes de retraite différents. Le projet de loi prévoit la participation aux négociations d'une personne qui a l'obligation de veiller à la protection des intérêts des retraités dans une perspective d'équité. Ce représentant doit également faire rapport à toutes les associations de retraités qu'il représente sur les activités auxquelles il a participé. Ce représentant doit être indépendant des deux autres parties qui négocient, à savoir le gouvernement et les syndicats.
Actuellement, aucun représentant des retraités ne participe à la négociation entre le gouvernement et les syndicats sur les modifications envisagées aux régimes de retraite des employés de l'État. Plusieurs aspects des négociations entre le gouvernement et ses employés concernent les régimes de retraite, comme leur financement, la modification des prestations et l'indexation des rentes pour les années 1982 à 1999. Prenons l'exemple de nombreux congés de cotisation qui créent un manque à gagner dans la caisse et dont les retraités ne bénéficient jamais. Et ils n'ont pas eu leur mot à dire non plus.
Depuis trop longtemps, les négociations sur les régimes de retraite des employés de l'État se déroulent en l'absence de représentants des retraités. Il est temps de prendre notre juste place lorsqu'on touche à nos régimes. Nous invitons donc les parlementaires à se saisir du projet de loi que nous dévoilons aujourd'hui. Les retraités de l'État ne devraient pas avoir moins de droits que les retraités du secteur privé.
Par ailleurs, en plus de viser essentiellement l'équité à l'endroit des retraités de l'État, la proposition que nous faisons aujourd'hui n'a aucune incidence financière. Le gouvernement du Québec n'a donc aucune bonne raison de refuser d'accorder une meilleure représentation à ses anciens employés.
Alors, comme c'est aujourd'hui la Journée internationale des travailleurs, nous appelons également les syndicats et les associations de cadres à faire un geste de solidarité à l'endroit de leurs anciens collègues et à appuyer ce projet de loi. Nous vous remercions.

M. Khadir: Alors, s'il y a des questions, nous sommes...

M. Dutrisac (Robert): ...ça m'apparaît très clair et limpide comme démarche. J'aurais peut-être une question sur un autre sujet.

M. Khadir: Très bien. D'abord...

Mme Michaud (Madelaine): Concernant M. Khadir ou me concernant?

M. Dutrisac (Robert): ...

M. Khadir: Oui. M. Dutrisac est du Devoir. Mais, j'aimerais quand même apporter une précision.

M. Dutrisac (Robert): Oui, allez-y.

M. Khadir: Mon équipe, avant d'accueillir cette démarche et de l'accompagner, c'est-à-dire le dépôt d'un projet de loi qui n'est même pas au feuilleton - c'est symbolique - pour attirer l'attention sur cette possibilité d'impliquer les retraités sur les tables de négociation.
Nous étions conscients de la tension qui existe entre les associations de retraités et le mouvement syndical. Malheureusement, cette tension est grandement due à l'incapacité du gouvernement d'avoir une vision à long terme, protectrice du bien commun, qui fasse en sorte que les droits et les justes, je dirais, retraites qu'on doit accorder à nos citoyens, à nos travailleurs qui ont cessé de travailler, ne doivent pas être garantis sur le dos des travailleurs et vice versa : des augmentations qu'on doit accorder à nos travailleurs, l'amélioration de leurs conditions de travail et de rémunération ne doivent pas être consenties sur le dos des retraités.
Nous sommes conscients qu'il y a un débat public et un sain, je dirais, partage des responsabilités auxquels nous convions tous les acteurs politiques, et j'espère que le gouvernement sera attentif, donc, à la demande très légitime des retraités.

Journaliste: Avez-vous cherché, dans ce sens-là... Avez-vous cherché à établir un rapprochement entre les retraités et les centrales syndicales sur cette question?

M. Khadir: Évidemment, si notre intervention est souhaitée, nous sommes tout à fait disposés. Nous n'avons pas été sollicités, ni par les syndicats, ni par les retraités. Maintenant, si le dépôt de ce projet de loi ou sa présentation, disons, entraîne ce souci ou cette nécessité, nous sommes tout à fait disposés à agir en ce sens.

Journaliste: Maintenant, M. Khadir, il y a, au feuilleton, une motion de censure de la part de l'opposition officielle. Est-ce que, comme dans le passé, vous allez appuyer cette motion de censure là?

M. Khadir: Oui, d'autant plus que cette motion de censure, bien sûr, s'impose d'elle-même. On est dans un contexte d'un conflit social extrêmement grave que le gouvernement ne réussit pas à maîtriser parce que le gouvernement agit de mauvaise foi. Le gouvernement est tout à fait fermé à une quelconque forme de conciliation, de négociation, d'ouverture. Malheureusement, tout attelé et tout attentif aux conseils et aux demandes du milieu patronal, des chambres de commerce, occupé entièrement à servir l'industrie minière, M. Charest est incapable d'avoir une vue un peu distanciée de l'intérêt des élites économiques pour aussi tenir compte du bien commun, de l'éducation au centre des préoccupations de la population.
En plus, je le répète, cette situation pourrit parce que le gouvernement montre un entêtement qui est une constante du gouvernement actuel. On l'a vu dans le dossier de la demande d'enquête sur la corruption, on l'a vu dans plusieurs autres dossiers, par exemple, dans le secteur minier. Ça fait trois ans que tout un chacun, y compris du milieu patronal, réalise qu'il y a un problème, il y a un problème au Québec en matière de droits miniers qui ne concilient pas les droits.
Donc, dans ce contexte-là, la demande de la chef de l'opposition officielle, sa motion de censure est tout à fait justifiée. Nous allons l'appuyer.

M. Dutrisac (Robert): Maintenant, il y a le député libéral, Gerry Sklavounos qui, lui, estime que ce serait irresponsable pour Jean Charest de déclencher des élections au printemps, dans le contexte actuel. Je pense qu'il y a eu une déclaration de Québec solidaire où on semblait dire... on était d'accord avec M. Sklavounos? Ou... Je ne le sais pas, je l'ai... Non?

M. Khadir: Qui a dit ça?

M. Dutrisac (Robert): Bien, j'ai vu...

M. Khadir: C'est une grossière erreur si une telle chose a pu vous être parvenue, M. Dutrisac. Je ne vois pas... Peut-être, avant de passer à ça, comme Mme Michaud est avec nous, les retraitées de l'Association québécoise de retraité-e-s du secteur public et parapublic sont avec nous, et, comme il y a d'autres journalistes qui viennent d'arriver, je leur permettrai...

M. Dutrisac (Robert): ...sur une autre question...

M. Khadir: C'est sur une autre question également...

M. Dutrisac (Robert): Alors, là-dessus, sur, monsieur... la déclaration de M. Gerry Sklavounos, qui dit que c'est irresponsable, pour Jean Charest, de déclencher des élections. Vous, essentiellement, si vous appuyez cette motion-là...

M. Khadir: Bien, on a tenu les mêmes propos, hein, on a tenu les mêmes propos. Maintenant, M. Sklavounos, peut-être, est inquiet pour son siège. Ça, je le comprends, comme d'autres députés libéraux. Je trouve un peu malheureux que la question de la responsabilité du gouvernement libéral soit venue à l'esprit de Sklavounos seulement devant la possibilité de perdre son siège. J'aurais souhaité que ce sens de la responsabilité de l'État soit plutôt motivé par le fait que 170 000 étudiants, au Québec, risquent de perdre une session. C'est ça qui doit motiver les députés libéraux, c'est ça qui doit motiver tous les députés à l'Assemblée nationale pour forcer le gouvernement à négocier plus rapidement, et non pas la perspective d'avoir des manifestants à leurs trousses.

Journaliste: Mr. Khadir, I have a question in English.

M. Khadir: In English.

Journaliste: ...

M. Khadir: Je suis désolé de vous impliquer dans ce débat.

Mme Michaud (Madelaine): Il n'y a pas de problème.

Journaliste: M. Khadir, what do you make of the Quebec government repeatedly bringing Ottawa to court over several things that... there has been Aveos, security's commission, and... what is the other example? I'm drawing a blank, here, but the Quebec government is now opposing the C-7 Bill on the Senate reform. So, what do you make of Quebec repeatedly having to bring Ottawa to court to solve these issues?

M. Khadir: Well, the contradictions of our constitutional system, the arrogance of the political elite in Ottawa, the federalist political elite in Ottawa, particularly exacerbated by the Harper Government's attitude of... «mépris», of... content toward Quebec during the last years, is now... «ça rattrape le gouvernement québécois»... is now heading, you know, clashing with the Liberal Government in power.
Even a federalist, the most federalist government we have had over the three last decades, the Government of Mr Charest, conservative, is unable to have an appropriate leverage and respect in communication, respect in negotiation in Ottawa to make our points and to ensure that the Federal Government respects Québec's decisions, Québec's orientations. So this has to be sorted out by people.
Evidently, our institution, our constitution allows this clash between Québec and the federal Government, a clash which is even not a clash with the rest of Canada. People in Canada, in majority, for example, even two thirds of conservative voters are more incline to pay higher taxes and preserve their public services than having their money spent on big war machines, but the Harper Government is going the other side. So, in that respect, we have a problem of Québec people in front of the political and economical elite ruling Ottawa.

Journaliste: Should court proceedings be measures of last resort? Is it justified that, at this point, to bring these files to court?

M. Khadir: Well, we have no choice because, for example, on the Registry on arms of... that the Government wants to... the Harper Government wants to abolish and destroy, there is such indecency in the attitude of the Government, and arrogance. They just want, you know, to spoil the billion of dollars of our money which was spent on that, they don't even allow appropriate time for discussion to repatriate part of that information.
So in the front of that situation, I understand that the Government has no other resort. But this incapacity of the Québec Government comes from the fact that it's a federalist government, a conservative federalist government, which has done so little in defending Québec that today the Harper Government believes it has all rights to decide whatever and not to take into account Québec in its political strategy.

Journaliste: Thanks very much.

M. Khadir: Thank you very much.

 

Une voix:

Merci.

M. Khadir:

Merci de votre attention.

(Fin à 11 h 30)

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