(Treize
heures quarante-six minutes)
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, chers collègues, je vous souhaite une très belle journée.
Veuillez vous asseoir.
Affaires courantes
Déclarations de députés
Nous
en sommes à la rubrique Déclarations
de députés, et je cède maintenant la parole à M. le député de Pontiac.
Rendre hommage aux organismes de l'Outaouais
pour leurs actions en marge de la
tragédie du 22 octobre 2014
M. André Fortin
M.
Fortin (Pontiac) : M. le Président, en marge de la tragédie de la
semaine dernière à Ottawa, nos pensées sont encore avec le caporal Cirillo, sa famille et ses proches, mais ce que
nous retenons de cette journée, c'est toute la force de la communauté de l'Outaouais. Rarement a-t-on
vu une telle entraide. Alors que de nombreux parents étaient coincés à
l'intérieur du périmètre de sécurité, tous, voisins, familles et amis, ont mis
l'épaule à la roue pour encadrer nos enfants.
Les commissions scolaires ont coordonné les efforts, les enseignants ont
réconforté les enfants quant à la sécurité de leurs parents. Les garderies de la région sont restées ouvertes
jusqu'à très tard le soir, certaines éducatrices ont même dû coucher les plus petits. Et tous l'ont fait dans
la bonne humeur, si importante pour les enfants en cette journée difficile.
Jusqu'à la semaine
dernière, M. le Président, nous savions que les gens de l'Outaouais étaient
chaleureux, généreux et attentionnés, mais
maintenant nous savons à quel point ils sont dévoués les uns envers les autres,
à quel point nous formons réellement une communauté. Merci, M. le
Président.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le député
de Pontiac. M. le député de Matane-Matapédia.
Appuyer les demandes des
élus régionaux concernant
l'organisation et la gouvernance du réseau
de la santé et des services sociaux
M. Pascal Bérubé
M.
Bérubé :
M. le Président, le projet de loi n° 10 déposé par le ministre de la
Santé et des Services sociaux aura des
impacts négatifs sur la représentativité de nos milieux au sein des instances
décisionnelles du système de santé. La
centralisation des pouvoirs aux mains du ministre ne répond pas à un besoin
réel mais à une volonté de ce dernier de contrôler sans contrainte. Ce
mode de fonctionnement est une menace pour la vitalité de nos régions.
Je tiens à joindre ma
voix à celles des élus municipaux de ma circonscription et des membres des
conseils d'administration des CSSS de Matane, de La Matapédia et de
La Mitis. Tout comme eux, je suis très inquiet des conséquences négatives du projet de loi n° 10 sur la
représentativité de nos territoires dans le processus décisionnel des établissements de santé. J'invite donc le ministre
de la Santé et des Services sociaux à faire preuve d'ouverture et à être
plus attentif aux propositions issues de nos
milieux. Il est illusoire de croire que le ministre pourra améliorer les
services aux citoyens en s'attribuant tous les pouvoirs décisionnels. La
connaissance du territoire et des enjeux populationnels spécifiques à nos
secteurs est essentielle à la saine gestion du réseau de la santé en région.
Merci, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le député. Mme la députée
de Bourassa-Sauvé.
Rendre hommage à Mme Yvette Desautels, aînée active
de la circonscription de Bourassa-Sauvé
Mme Rita de Santis
Mme
de Santis : Merci, M. le Président. La jeunesse n'a pas d'âge. Nous en avons la
preuve à Montréal-Nord avec
Mme Yvette Desautels. Cette jeune centenaire a publié, l'an dernier, son
premier roman, intitulé Deux enfants aux petites valises. Quand Mme Desautels parle à des jeunes, elle leur dit : Ne
laissez personne briser vos rêves, il n'est jamais trop tard pour
réaliser son rêve. C'est vrai, car elle a commencé à rédiger son roman à
75 ans.
Dans
une forme remarquable pour son âge, pas plus tard que dimanche, après la messe,
Mme Desautels a apporté à la
directrice de la chorale de la Résidence Angelica une recette de mayonnaise
sucrée qui lui vient de sa mère, qu'elle prépare et mange à chaque jour.
Qui sait, c'est peut-être le secret de sa longévité.
Au nom de l'Assemblée
nationale, je vous félicite, chère Mme Desautels! Je vous souhaite santé,
bonheur et longue vie auprès de tous ceux qui vous aiment. Merci, M. le
Président.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Merci à vous, Mme la députée. Mme la
députée de Repentigny, pour votre déclaration.
Souligner le 20e
anniversaire de
l'organisme Fin à la faim…
Mme Lise Lavallée
Mme Lavallée : Merci, M. le
Président. Je profite de cette tribune pour souligner le 20e anniversaire
d'un organisme de ma circonscription, Fin à la faim…, qui, avec le grand coeur
de Mme Colette Thibault et son équipe, répond
aux besoins toujours grandissants des moins nantis de notre
collectivité. C'est avec beaucoup d'amour et avec l'appui d'une cinquantaine de bénévoles dévoués que, chaque année, Mme Thibault
vient en aide aux familles qui peinent à joindre les deux bouts en leur
offrant des denrées alimentaires avec une touche de réconfort.
La mission de
Fin à la faim… va au-delà du soutien
alimentaire, mais accompagne également toutes ces familles dans la voie
de l'autonomie.
Enfin, cet
organisme contribue activement à briser les préjugés à l'endroit de la pauvreté
par ses actions de sensibilisation auprès de l'ensemble de la
population.
Merci à
Colette et à toute son équipe pour le dévouement envers la communauté du sud de
Lanaudière et merci de faire une différence dans la vie de nos familles.
Merci, M. le Président.
• (13 h 50) •
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Merci à vous, Mme la députée. M. le député de Fabre.
Féliciter Mme Rita Provencher-Roussel,
lauréate du
Prix du bénévolat en loisir et en sport Dollard-Morin
M. Gilles Ouimet
M.
Ouimet
(Fabre) : Merci, M. le Président. Je tiens à féliciter
aujourd'hui Mme Rita Roussel, qui s'est mérité le Prix du bénévolat en loisir et en sport
Dollard-Morin, qui lui a été décerné vendredi dernier lors d'une cérémonie
tenue à la salle du Conseil législatif.
Au chapitre
des nombreuses réalisations et implications de notre récipiendaire, je retiens
son apport exceptionnel au
développement de son quartier de Laval-Ouest, notamment par son implication au
sein du 181e groupe scout de Saint-Théophile
depuis plus de 30 ans, dans l'organisation de la guignolée de la même
paroisse, en plus de participer aux activités de son comité de justice
sociale.
Ses collègues
disent d'elle que son sens du devoir et de la responsabilité font de
Mme Roussel un exemple à suivre pour
les jeunes et les adultes qui la croisent. Bénévole impliquée et reconnue par
les siens, elle sait transmettre les valeurs de partage et d'humanisme afin d'assurer le plein potentiel de chacun
des membres des organismes auxquels elle participe activement. Bref, un
modèle inspirant pour nous tous! Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Alors, merci à vous, M. le député. Mme la députée de Joliette.
Féliciter M. Pierre
Heynemand Jr, vice-champion
du monde au Ironman d'Hawaii
Mme Véronique Hivon
Mme
Hivon :
Je suis fière de souligner l'exploit sportif exceptionnel d'un citoyen de la
circonscription de Joliette, M. Pierre
Heynemand Jr, devenu, le 11 octobre dernier, le vice-champion du
monde au Ironman d'Hawaii dans sa catégorie d'âge et 104e sur 2 100
participants, toutes catégories confondues.
Ce directeur
de l'école secondaire Thérèse-Martin a fait preuve d'un dépassement et d'une
persévérance hors du commun en
relevant cet impressionnant défi exigeant de fortes capacités physiques et
mentales, un entraînement constant et
bien sûr des sacrifices énormes. M. Heynemand est non seulement un exemple
pour les jeunes fréquentant son école, mais pour tous les jeunes et
moins jeunes du Québec.
Je salue donc cet exploit de M. Heynemand, je
l'en félicite et je tiens à témoigner de toute l'inspiration qu'il procure à
l'ensemble des citoyens de Joliette et de Lanaudière ainsi qu'à sa fière
députée. Bravo, M. Heynemand!
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Merci à vous, Mme la députée. M. le député de Chomedey.
Rendre hommage à Mme
Pierrette Patenaude, récipiendaire
de la Médaille de l'Assemblée nationale
M. Guy Ouellette
M.
Ouellette : Merci,
M. le Président. J'ai été ravi de
souligner l'implication sociale de Mme Pierrette Patenaude en lui octroyant la Médaille de l'Assemblée
nationale le 14 octobre dernier, jour de célébration du 20e anniversaire de la Place des aînés de Laval. En 1989, le comité consultatif des
aînés de Laval, présidé par Mme Patenaude, en collaboration avec le Partage
humanitaire, se penchait sur les questions concernant la qualité de vie et la place
occupée au sein de notre collectivité des personnes lavalloises âgées de
50 ans et plus. Après diverses consultations, ils conviennent du besoin lavallois d'avoir un lieu où la croissance, la
visibilité des personnes de 50 ans et plus et l'attribution de services
assurant le maintien de leur
autonomie seraient primordiales. En avril 1994, le choix du site se concrétise
au 435 boulevard Curé-Labelle, et,
quelques mois plus tard, débute la rénovation du bâtiment. Aujourd'hui,
c'est 6 316 personnes qui se côtoient quotidiennement, concrétisant ainsi le rêve de Mme Patenaude. Je tiens à
féliciter cette dame de coeur qui a su innover à Laval. Bravo, Mme Patenaude!
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le
député. M. le député de Borduas, pour votre déclaration.
Souligner le 40e
anniversaire du Club
de l'âge d'or de Ste-Madeleine inc.
M. Simon Jolin-Barrette
M. Jolin-Barrette : M. le Président,
j'aimerais profiter de cette tribune pour souligner le 40e anniversaire du Club de l'âge d'or de Sainte-Madeleine. Depuis
1974, le Club de l'âge d'or de Sainte-Madeleine organise une multitude d'activités
pour les personnes de 50 ans et plus de la municipalité et des environs.
Présidé par Mme Micheline Leduc, ce
club membre du réseau de la FADOQ aide les aînés à rester socialement actifs et
physiquement actifs. Ainsi, tous les matins,
les membres du club sont invités à se réunir pour jouer au billard. Un bingo
est également organisé tous les mardis après-midi, de même qu'une soirée de danse tous les premiers samedis du mois. Le
Club de l'âge d'or de Sainte-Madeleine compte près de 300 membres. Afin
de célébrer leur 40e anniversaire le dimanche 26 octobre dernier, un dîner
spécial suivi d'une danse a été organisé à
la salle des Chevaliers de Colomb. Les membres de plusieurs
autres clubs FADOQ de la région se
sont d'ailleurs déplacés pour l'occasion. Au total, plus d'une
centaine de personnes ont participé à l'événement. En terminant, je tiens à saluer tous les membres du
Club de l'âge d'or de Sainte-Madeleine et à remercier tous les bénévoles qui
ont rendu cet événement possible. Félicitations pour ces 40 belles années! Merci,
M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le
député. M. le député de Mont-Royal, pour votre déclaration.
Rendre hommage à M. François
Charbonneau pour sa
carrière exceptionnelle dans le milieu de l'éducation
M. Pierre Arcand
M.
Arcand : M. le
Président, comme ministre
responsable de la région de Lanaudière, je tiens à rendre hommage à M.
François Charbonneau, ici présent, un homme remarquable qui a dédié plus de 50
ans de sa vie au monde de l'éducation. Que ce soit à titre de professeur, de
gestionnaire, de commissaire ou bien de président du conseil des commissaires des Samares dans Lanaudière, son
implication et son dévouement ont marqué les institutions et les gens
qu'il a servis tout au long de sa fructueuse carrière. Reconnu par ses
collègues pour son éloquence exceptionnelle, M.
Charbonneau est un homme qui a su diriger le changement de la gouvernance
scolaire en revendiquant une place pour les élus scolaires aux instances régionales décisionnelles. Pendant
toutes ces décennies, ce pédagogue aura été un exemple à suivre pour les futures générations
d'enseignants qui désirent prendre la relève et devenir à leur tour des modèles
qui participeront à la construction et à l'émancipation de l'identité de
leurs élèves. C'est donc avec une grande fierté que je me joins à la commission scolaire pour saluer
l'importante contribution de M. Charbonneau dans la vie de milliers de jeunes.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Alors, merci à vous, M. le député de Mont-Royal. Enfin, je cède la parole à M.
le député de Terrebonne.
Féliciter la ville de
Terrebonne pour
sa programmation culturelle
M. Mathieu Traversy
M. Traversy :
Merci, M. le Président. Le 4 juin dernier, la ville de Terrebonne lançait sa
toute première programmation
culturelle en proposant musique, cinéma, animation aux quatre coins du
territoire. Et, chaque semaine, on peut
dire que les Terrebonniens en ont eu pour leur plaisir et que la culture
devient la signature de la ville de Terrebonne. Cette programmation, on
n'a qu'à penser, M. le Président, à la fête nationale avec Paul Daraîche,
Laurence Jalbert, Maxime Landry, Mario Pelchat et bien d'autres qui sont venus
nous saluer. L'Orchestre symphonique de Montréal également, à l'Île-des-Moulins
cet été, est venu faire un tour. On n'a qu'à penser à la pièce de théâtre d'été
du Théâtre du Vieux-Terrebonne qui ne
cesse d'accumuler les prix et les reconnaissances au cours des dernières années et des derniers
mois. Marie-Mai est venue nous voir dans le cadre des fêtes du clair de lune organisées par le Groupe Plein air Terrebonne.
Nous avons eu également la chance d'avoir Nadja, Sylvain Cossette, France
D'Amour, The Lost Fingers et bien d'autres tout à travers les fêtes familiales que la ville de Terrebonne
a pu offrir donc à ses citoyens. Assurément, M. le Président, qu'il y en a eu pour tous les goûts.
Encore une fois, je tiens à féliciter la ville pour cette initiative ainsi que tous ses
partenaires. C'est un rendez-vous
l'année prochaine.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le
député de Terrebonne.
Vous aviez une déclaration, M. le
député de Rivière-du-Loup? Vous n'êtes pas inscrit au
feuilleton, mais, s'il y a consentement, on pourrait permettre au député
de faire sa déclaration. Consentement? Allez-y, M. le député.
Souligner la Journée
maritime québécoise
M. Jean D'Amour
M.
D'Amour : Alors, merci. Merci beaucoup, M. le Président. Alors, je
tiens à souligner aujourd'hui la tenue de
la 14e Journée maritime québécoise. Cette journée thématique annuelle
permet de mettre en lumière l'énorme contribution
de l'industrie maritime dans le développement socioéconomique du Québec. Nous
le savons, cette contribution est amplement conditionnée par la présence
du fleuve Saint-Laurent. Ce dernier représente une voie stratégique de déplacement dans le continent nord-américain et
constitue l'un de nos plus grands atouts. Il soutient ainsi une activité
économique intense et recèle encore le potentiel de développements
inestimables, particulièrement dans le contexte mondial actuel.
L'industrie québécoise du transport maritime
permet de mettre en valeur cet atout. Tous les jours, des navires sillonnent le Saint-Laurent et fréquentent nos
ports, jouant ainsi un rôle vital dans notre vie de tous les jours et dans
notre économie. Le fleuve
Saint-Laurent, M. le Président, et notre secteur maritime représentent une
industrie formée de quelque 300 entreprises
qui soutiennent 27 000 emplois sur terre et sur mer à la fois. Ils
contribuent pour 2,3 milliards de dollars au PIB québécois et à la
vitalité économique de nombreuses communautés riveraines et bien au-delà.
Et je tiens à souligner la présence de
représentants du monde maritime dans nos tribunes aujourd'hui. Je leur souhaite
la bienvenue. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le député
de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
Cela met un terme à la rubrique Déclarations de députés.
Et je suspends les travaux de l'Assemblée
quelques instants.
(Suspension de la séance à 13 h 58)
(Reprise à 14 h 16)
Le Président : Bon début de
semaine, chers collègues. Nous allons nous recueillir quelques instants.
Merci. Veuillez vous asseoir.
Présence du président et du
secrétaire général du
Parlement wallon, MM. André Antoine
et Frédéric Janssens
J'ai le
plaisir de souligner la présence, dans nos tribunes, du président du Parlement
wallon, M. André Antoine, qui est
accompagné du secrétaire général, Frédéric Janssens. Alors, comme ils
reviennent des Parlements de Toronto et d'Ottawa, j'espère que vous vous montrerez à la hauteur du climat de
cette Assemblée, de façon à ce qu'ils puissent... rendez-vous, quand ils rentreront en Belgique,
dire comment, au Québec, c'était une Assemblée calme et respectueuse.
Présence d'un groupe de
citoyens issus de l'immigration
établis dans la région du Centre-du-Québec
J'ai également
l'occasion de souligner la journée de familiarisation à l'Assemblée nationale
et j'ai le plaisir de
souligner la présence d'un groupe de Québécoises et de Québécois issus de
l'immigration établis dans la région du Centre-du-Québec.
Dépôt d'une lettre de la DGE
accompagnée d'un avis
proclamant M. François Paradis candidat élu dans
Lévis à l'élection partielle du 20 octobre 2014
Je vous avise que
la Directrice générale des élections a fait parvenir une lettre au secrétaire
général en date du
27 octobre 2014, dont je vous lis l'extrait suivant : «Conformément à
l'article 380 de la Loi électorale[...], nous vous transmettons le nom du candidat proclamé élu dans la circonscription
électorale de Lévis à la suite de l'élection partielle du 20 octobre 2014. Cette élection a été
tenue en vertu du décret du gouvernement pris en date du 17 septembre 2014.» Et c'est signé Lucie Fiset, Directrice générale des
élections. Je dépose cette lettre accompagnée d'un avis proclamant M. François
Paradis candidat élu dans la circonscription électorale de Lévis.
• (14 h 20) •
J'invite maintenant
M. le chef et M. le whip du deuxième groupe d'opposition à se lever et à
accueillir le nouveau
député de Lévis.
(Applaudissements)
Accueil du nouveau député de
Lévis, M. François Paradis
Le
Président : Nous
procéderons maintenant aux allocutions pour l'accueil du nouveau député de
Lévis, et je vais demander à M. le chef du deuxième groupe
d'opposition de commencer ces allocutions.
M. François Legault
M. Legault : Merci,
M. le Président. C'est avec beaucoup
de plaisir que j'accueille donc le nouveau député de Lévis. Le 20 octobre dernier, les citoyens de Lévis
l'ont choisi, et évidemment je veux le féliciter pour cette victoire. C'est
quelqu'un qui a habité Lévis pendant 25 ans, donc il connaît bien la place,
comme on dit. Les gens lui ont fait confiance, et je suis certain qu'il
va défendre les préoccupations des gens de Lévis.
Lorsque j'ai
essayé de convaincre François d'embarquer en politique, comme j'ai essayé
de le faire avec un certain nombre de
personnes au Québec, pas toujours avec le même succès, j'ai essayé de lui expliquer
qu'il fallait mettre de côté le
cynisme et que, oui, c'était possible en politique de changer les
choses. Et François a accepté, accepté avec courage, parce que
ça prend un certain courage pour se lancer en politique, on est tous d'accord
de tous les côtés de la Chambre, et
donc il n'a pas choisi la voie facile, d'embarquer avec un nouveau parti. Donc,
ce n'est pas le chemin le plus facile, mais c'est le chemin qu'il a
choisi pour vraiment changer les choses au Québec.
Il a fait
campagne pendant 30 jours. Je pense que, même ses adversaires vont en convenir,
on l'a vu de tôt le matin jusqu'à tard le soir rencontrer les citoyens, être à
l'écoute des citoyens, être connecté. On dirait qu'il avait fait ça toute
sa vie. Je veux remercier aussi sa
conjointe, son fils et toute l'équipe qui a travaillé avec lui pendant ces 30
jours. Il l'a fait avec beaucoup
de rigueur. J'ai rarement vu un candidat aussi bien connaître le programme du
parti et même, déjà, vouloir ajouter
des pages au programme. Donc, ça va être quelqu'un qui va être très impliqué, quelqu'un
qui a déjà vu qu'il y a un message
qui est de plus en plus fort de la part des contribuables qui se sentent
étouffés par les hausses de taxes et de tarifs.
Évidemment,
un appui comme certains collègues voudraient sûrement en avoir un, 47 % d'appui, je pense que personne ne va remettre en cause sa légitimité. Il
succède à un député qui était apprécié, Christian Dubé, et je pense que la circonscription de Lévis est chanceuse dans sa malchance. Je
pense qu'on se retrouve avec un député... Oui, on avait un député de
valeur, mais on en a un aussi qui est aussi exceptionnel. Donc, je pense que
les gens de Lévis continueront d'être bien servis.
François
Paradis, c'est une belle acquisition, évidemment, pour la Coalition
avenir Québec, mais, je pense, c'est
une belle acquisition aussi pour toute la
classe politique. Moi, je ne le
connaissais pas beaucoup. J'ai eu, évidemment, plus l'occasion de le côtoyer. C'est quelqu'un qui non seulement a des
belles qualités professionnelles, mais aussi des qualités humaines. Il est très préoccupé des gens, il les a écoutés
pendant 30 ans. Vous savez, il y a beaucoup de journalistes qui font du commentaire dans les médias. François était réputé pour être quelqu'un
qui écoutait, donc quelqu'un qui va pouvoir, justement, défendre
les personnes qui ont besoin d'aide dans notre
société, et j'ai décidé de lui confier, comme porte-parole, les dossiers des
services sociaux et des aînés. Donc, je
pense,
ces personnes vont être bien représentées. Et, comme député, bien, il a prêté
serment ce matin pour la défense des intérêts des citoyens de Lévis, je ne doute pas une seconde qu'il sera à la
hauteur. Merci, M. le Président.
Le
Président : Merci, M. le chef
du deuxième groupe d'opposition. J'inviterais maintenant Mme la vice-première
ministre.
Mme Lise Thériault
Mme
Thériault : Merci, M. le
Président. Permettez-moi, au nom du premier ministre du Québec ainsi qu'au nom
de tous mes collègues de l'aile libérale
parlementaire, de souhaiter la bienvenue au nouveau député de Lévis. Je profite
également de cette occasion pour saluer les
11 candidats à l'élection partielle du 20 octobre
dernier, et plus particulièrement notre candidate,
Mme Janet Jones, qui a
mené une très belle campagne. Au nom de ma formation politique, je la remercie
du fond du coeur.
Nous sommes tous conscients du travail qu'exige
une campagne électorale. Il est également important de reconnaître le temps et l'énergie déployés par les bénévoles qui
s'investissent dans nos formations politiques. Leur engagement et leur
dévouement témoignent de la vivacité de notre démocratie, et je tiens à les
remercier, eux aussi.
M. le Président, vous me permettrez de saluer la
contribution et le travail accompli par l'ancien
député de Lévis, M. Christian Dubé. Nous tenons à lui souhaiter la
meilleure des chances dans l'exercice de ses nouvelles fonctions.
Avec l'arrivée du nouveau député de
Lévis, je me souviens, M. le Président, avec beaucoup d'émotion, ma propre
entrée parlementaire le 23 avril 2002, également à la suite d'une
élection partielle, vous vous en souvenez sûrement. J'imagine donc aisément la
multitude de sentiments qui habitent présentement notre nouveau collègue de
Lévis. Les émotions se bousculent entre la fierté d'occuper l'un des 125 sièges
de cette Assemblée et toute l'importance des responsabilités
qui nous incombent dans notre nouveau rôle de député.
Votre entrée, M. le député, nous rappelle à tous le grand privilège que nous font nos concitoyens et nos concitoyennes,
soit de les représenter ici, dans cette Assemblée.
Les
citoyens de Lévis vous ont choisi pour faire entendre
leur voix et défendre leurs intérêts. Vous avez fait votre marque à la barre de plusieurs émissions d'affaires
publiques. Votre longue feuille de route dans le monde des communications, votre dynamisme et votre
détermination vous ont sûrement permis de vous tailler une place de choix
dans le coeur des Lévisiens. Votre
connaissance du monde des médias et la proximité que vous avez développée avec
vos auditeurs seront sans aucun doute un
atout important dans l'exercice de vos nouvelles fonctions, et je suis
convaincue que vous les utiliserez à bon escient.
Vous
allez connaître ici de grands moments et vous
allez pouvoir contribuer au changement ainsi qu'à l'évolution du Québec. Si votre rôle de député de l'opposition
vous amènera à critiquer et à questionner, plus
souvent qu'autrement vous
serez invité à collaborer à l'élaboration de lois et de projets au bénéfice de
tous les Québécois et Québécoises. M. le député de Lévis, soyez rassuré, vous trouverez au sein de notre
formation politique des collègues et des collaborateurs qui sont animés
par la même passion que vous.
En
terminant, M. le Président, je souhaite un bon mandat à notre nouveau collègue
de Lévis et la plus cordiale des bienvenues dans la grande famille de
parlementaires. Bienvenue.
Le
Président : Merci, Mme la vice-première ministre. J'inviterais
maintenant M. le chef de l'opposition officielle.
M.
Stéphane Bédard
M.
Bédard : Merci, M. le Président. Donc, à mon tour, au nom de
ma formation politique et de tous ceux et celles qui sont ici, de souhaiter la bienvenue à un nouveau député, à lui
personnellement, mais évidemment à sa famille, à ses amis qui sont ici. Parce que la vie politique, en
campagne, c'est nous sur les pancartes, mais, dans les faits, c'est nous avec
les gens. Et, pour la suite des choses,
parce que notre famille nous voit moins pendant ces 30 jours là, c'est
nous avec notre famille dans les
années qui vont suivre. Donc, ce que je lui souhaite, c'est de travailler aussi
fort à l'Assemblée qu'auprès des
siens pour les garder près de lui, parce qu'il en aura besoin pour, parfois, le
ramener à l'ordre, avoir un bon conseil ou avoir une vue qui est différente de la politique. Et c'est toujours bien
de voir des gens qui ont travaillé à l'élection, mais aussi qui côtoient
le député pendant toutes ces années où il le sera.
D'ailleurs,
c'est formidable, il y a un côté très positif d'être un député dans une
élection partielle. Vous avez droit, d'ailleurs,
à cette cérémonie seulement pour vous. Et je remercie le premier ministre
d'avoir tenu, d'ailleurs, une élection partielle
aussi rapidement pour qu'on ait la chance de vous avoir ici. Souhaitons qu'il
aura la même, d'ailleurs, célérité pour notre comté de Richelieu.
Pour
la suite des choses, j'aimerais aussi, évidemment, féliciter les différents
candidats à l'élection : M. Viger, pour Québec solidaire, qui a fait une très belle campagne, une campagne
positive; Mme Jones aussi, la candidate libérale, qui est conseillère municipale et qui, je pense, a
fait aussi une belle campagne au nom des Lévisiens. Et vous me permettrez
d'avoir un mot tout particulier pour notre
candidat, Alexandre Bégin, un homme d'une qualité exceptionnelle, un jeune,
mais rempli de ferveur pour Lévis, mais pour
le Québec, qui a fait un travail formidable. Il est ici, d'ailleurs. Il a tenu
à venir participer à ce moment. Alexandre...
• (14 h 30) •
Évidemment,
ces félicitations vont aux candidats et au député élu, mais elles vont aussi à
toutes les organisations qui ont
travaillé d'arrache-pied pendant une campagne où… Ce n'est pas idéal de tenir,
évidemment, des partielles dans un délai
si court des élections générales. Mais je tiens à souligner le travail et la
participation des gens de Lévis. Ils ont participé en grand nombre à cette élection partielle. Ils auraient pu
décider de bouder les urnes, littéralement, mais il y a eu tout près de 46 % des gens qui ont voté.
Donc, ça démontre effectivement un intérêt de la population de Lévis sur le
choix de leur député.
Cette
démocratie, elle nous appartient. Donc, c'est à nous, maintenant, à être à la
hauteur. Être ici, dans l'Assemblée,
c'est un privilège que seulement 125 de nos concitoyens ont la chance
d'avoir par législature. On représente quand même plus de
8 millions de personnes, donc il faut bien se répartir le travail, faire
preuve de grandeur, oui, de critiques
parfois, et c'est normal, qu'on soit dans l'opposition ou au gouvernement, à
l'interne, on sait qu'il peut y avoir aussi
des critiques. Mais effectivement, en général, ce qu'on voit, c'est beaucoup de
consensus qui se dégagent. Et j'invite le député, le nouveau député, à
faire partie de ces grands consensus qui font la grandeur du peuple québécois.
Qu'on
soit ici, d'ailleurs, depuis quelques heures, quelques minutes ou qu'on y soit
depuis plus de 38 ans, comme notre
vénérable doyen, c'est toujours avec la même émotion qu'on entre dans ce
Parlement et qu'on y est investi d'une des tâches les plus importantes qu'il peut y avoir dans une
démocratie : évidemment, c'est de représenter les gens de l'ensemble
du Québec.
Il
est aussi intéressant de voir que c'est une autre personne du domaine des
médias qui vient nous retrouver. Nous, on en avait quelques-uns. C'est
bien de voir qu'on répartit maintenant cette tâche à d'autres formations politiques.
Et il va voir l'autre côté de la médaille.
Il était dans les médias, il voyait les résultats, parfois même la
simplification de nos travaux, et il
aura maintenant la chance d'y participer d'une façon plus active.
Donc, je pense que c'est bien. D'ailleurs, ça serait… on pourrait peut-être
en faire une proposition, un stage de nos journalistes pour venir voir comment
ça se passe sur le terrain à tous les jours.
Je lui souhaite, M. le Président, le plus grand des succès. Comme député de Lévis, il
a une tâche énorme. C'est un comté
qui a des besoins, qui a des attentes envers ses élus mais envers le Parlement
et envers le gouvernement, donc, de
bien les représenter. Il les a côtoyés activement pendant les 30 derniers
jours. Je l'invite à continuer à le faire — je pense que c'est quelqu'un de terrain — donc
pour bien représenter cette voix importante.
Donc,
c'est une nouvelle étape de sa vie professionnelle qui commence. Je lui
souhaite beaucoup de l'énergie, de la sérénité, car de
nombreux défis auxquels il ne s'attend même pas d'ailleurs se trouveront sur sa
route et dans sa nouvelle vie. Donc, en mon
nom personnel, au nom de ma formation politique, je lui souhaite la meilleure
des chances dans ce beau mandat qui commence pour lui.
Le
Président : Je vous
remercie, M. le chef de l'opposition
officielle. J'inviterais maintenant
Mme la députée de Gouin.
Mme Françoise David
Mme
David (Gouin) : Oui, merci, M. le Président. Bon, écoutez, moi, je veux faire un petit peu de taquinerie
ici quand même, là. Je vais oser dire ce que personne d'autre n'a dit :
C'est sûr que j'aurais préféré que mon candidat l'emporte. Mais sincèrement, M.
le Président, je souhaite la plus
chaleureuse des bienvenues au nouveau député. Ça nous fait une personne de plus qui arrive du
merveilleux monde des médias. Vous êtes en train de supplanter sérieusement les
médecins, là.
Des voix :
Ha, ha, ha!
Mme
David (Gouin) : M. le Président, d'autres l'ont dit, être en politique, c'est plus qu'un métier; être
en politique, c'est une passion. Je
pense que nous l'exerçons avec intégrité, avec dévouement. Enfin, je suis
certaine que c'est le cas de la
plupart d'entre nous, sinon la totalité. Nous voulons travailler pour le bien
commun, je suis certaine que c'est ce que notre nouveau collègue veut
faire.
Comme
député dans une circonscription, ce que nous savons aussi, c'est que nous
devons nous occuper des gens. Les gens viennent nous voir, ils ont
confiance. On les sort parfois de situations absolument inextricables, mais
c'est heureux qu'il en soit ainsi. Et je
suis certaine que votre bureau sera ouvert tout simplement aux gens que vous
aimez et que vous voulez servir.
C'est donc un très beau métier que celui qu'on
exerce, mais c'est aussi une immense responsabilité, la responsabilité de travailler pour que tout le monde au Québec, toutes les Québécoises, tous les Québécois puissent jouir des
mêmes droits, puissent s'épanouir
personnellement et collectivement dans le respect de la justice et de
l'égalité. Merci. Et encore une fois plus chaleureuse bienvenue!
Le
Président : Merci, Mme la députée de Gouin. Et maintenant, comme le veut notre tradition, je vais inviter
M. le député de Lévis à faire son premier discours en Chambre. M. le député de Lévis,
c'est à vous la parole.
M. François Paradis
M. Paradis (Lévis) : Merci. Merci beaucoup, M. le
Président. M. le secrétaire général.
Salutations à mes nouveaux collègues de toutes les formations
politiques. C'est un honneur évidemment pour moi de me retrouver parmi vous aujourd'hui,
avec beaucoup de fébrilité et d'enthousiasme.
Mes
premiers mots seront d'abord et avant tout pour les gens de Lévis qui m'ont témoigné leur confiance lors
de l'élection partielle du 20 octobre
dernier. À nouveau à vous, gens de Lévis, madame, monsieur, un merci
chaleureux.
C'est
avec honnêteté, passion et rigueur que je répondrai à leurs attentes et à leurs
aspirations. D'ailleurs, mon bureau
de comté devrait ouvrir dans les prochains jours et deviendra, d'une certaine façon,
vous le comprendrez, mon espèce de ligne ouverte pour entendre les
revendications des citoyens.
C'est également avec
beaucoup d'émotion que je m'inscris dans cette lignée de députés d'exception de
la circonscription de Lévis. Et là je pense
à M. Jean Garon, élu à de nombreuses reprises, avec qui j'ai fait beaucoup de
radio et j'en garde un excellent souvenir; Mme Linda Goupil, qui fut la
première femme ministre de la Justice au Québec; Mme Carole Théberge, ministre de 2003 à 2007; M. Gilles Lehouillier, qui
est aujourd'hui maire de la ville de Lévis, avec qui j'aurai un plaisir
sincère à travailler; et bien sûr M. Christian Dubé, on en a parlé,
vice-président aujourd'hui… vice-président,
à Québec, à la Caisse de dépôt et de placement du Québec, un homme dont les
gens de Lévis me témoignent et m'ont témoigné toujours beaucoup de
respect et d'affection.
Lévis,
M. le Président, c'est plus que la rive sud de Québec, c'est, pour plusieurs,
la porte d'entrée de la grande région
Chaudière-Appalaches. Elle fait partie des principales villes d'importance au
Québec, une ville composée de toutes les
générations. D'ailleurs, c'est en équipe avec mon collègue le député des
Chutes-de-la-Chaudière que nous allons porter encore plus fort leurs demandes, qui sont légitimes. Je pense ici à la
congestion routière qui freine notre développement économique, je pense
également au fardeau fiscal pour nos jeunes familles et nos aînés, je pense à
l'appui pour nos entrepreneurs qui souhaitent se propulser toujours plus loin.
M.
le Président, les prochaines années seront également une occasion pour moi de
défendre ce que j'ai entendu au cours
des 30 dernières années, de porter des messages, de défendre des principes et
des valeurs et surtout d'obtenir des
résultats. Notre chef m'a transmis les responsabilités de porte-parole du
deuxième groupe d'opposition en matière d'aînés et de services sociaux,
un dossier que je vais porter avec coeur et détermination.
Il
ne faut jamais sous-estimer la force de la parole. Il faut tendre l'oreille,
revenir sur une décision déjà entamée, mais
surtout offrir ce que nous pouvons donner de mieux au Québec. Je l'ai dit tout
à l'heure et j'ai la chance de le
redire maintenant, c'est un grand privilège de me joindre au caucus de la
Coalition avenir Québec, une formation politique
dirigée par un grand chef qui porte le contribuable au centre de son action, le
contribuable que nous devons tous et toutes défendre. Merci, M. le
Président.
• (14 h 40) •
Le
Président : Merci, M. le député de Lévis. Je voudrais aussi, de
mon côté, de ma part, vous transmettre d'abord la bienvenue de la présidence à l'Assemblée, mais aussi en même temps
vous souhaiter non seulement cette bienvenue, mais vous dire que vous aurez le soutien et le support de tous les
membres de l'équipe de la présidence, d'une part, mais aussi de toutes les personnes qui travaillent dans
cette Assemblée puis qui travaillent pour faire en sorte que les députés
aient de plus grandes possibilités de
services, plus grandes possibilités de moyens à offrir à leurs concitoyens et
aussi à offrir à cette Assemblée.
Alors, bienvenue encore une fois, M. le député de Lévis, en fait, l'homonyme,
l'homonyme du héros de Louis Hémon dans Maria Chapdelaine. Encore
une fois, mes plus sincères bienvenues.
Nous
poursuivons les affaires courantes. Aujourd'hui, il n'y a pas de déclarations
ministérielles ni présentation de projets de loi.
Dépôt de documents
À la rubrique Dépôt
de documents, Mme la ministre de la Culture.
Rapport annuel et états
financiers
des Musées de la civilisation
Mme
David (Outremont) : Alors, M.
le Président, conformément à la Loi sur les musées nationaux — merci — j'ai l'honneur de vous présenter le
rapport annuel 2013‑2014 des Musées de la civilisation, incluant les états financiers se terminant le 31 mars 2014.
Le Président : Alors, ce document est déposé. M. le
leader du gouvernement.
Réponses à des pétitions
et à une
question inscrite au feuilleton
M.
Fournier : Oui, M. le
Président. Je dépose aujourd'hui, avec votre permission, les réponses du
gouvernement aux pétitions déposées
par les députés de Vanier-Les Rivières et de Chapleau
les 18 et 24 septembre 2014, de même qu'à la question inscrite au feuilleton le 1er octobre 2014 par la députée de Taillon et adressée
au ministre de la Santé et des Services sociaux.
Le Président : Alors, ces documents sont déposés.
Nouveau diagramme de
l'Assemblée
Pour ma part, je
dépose le nouveau diagramme de l'Assemblée nationale en date d'aujourd'hui.
Préavis d'une motion des députés de l'opposition
Et
j'ai également reçu le préavis d'une motion qui sera inscrite dans le
feuilleton de demain aux affaires inscrites par les députés de
l'opposition, conformément à l'article 97.1
du règlement. Je dépose copie du texte de ce préavis.
Il n'y a pas de dépôt
de rapports de commissions.
Dépôt de pétitions
Donc,
nous en sommes rendus à la rubrique Dépôt de pétitions, et j'ai une pétition de
M. le député de Saint-Jean.
Exiger du CSSS Haut-Richelieu—Rouville de revoir son
plan de compressions et d'annuler les coupes de
postes d'infirmières et d'infirmières auxiliaires
M.
Turcotte : Merci, M. le Président. Je dépose une
pétition qui... Avant de la déposer, j'aimerais
saluer Mme Line Larocque, première vice-présidente de la
Fédération interprofessionnelle de la santé du
Québec, et Mme Sylvie Jovin,
présidente du Syndicat des professionnelles de la santé Haut-Richelieu—Rouville, qui sont avec nous.
Je
dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée par
497 pétitionnaires, qui totalisera 8 000 pétitionnaires avec la
deuxième qui suit. Désignation : citoyens
et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués sont les suivants :
«Considérant que
la direction du CSSS […] Haut-Richelieu—Rouville a pris la décision de supprimer environ
80 postes de professionnelles en soins
directement liés aux services à la population, dont des postes d'infirmières
et d'infirmières auxiliaires;
«Considérant
que ces coupes constituent une perte d'expertise et d'expérience dramatique
pour la région;
«Considérant
que ces coupes occasionneront la fermeture de 27 lits de l'unité de pédiatrie,
de 10 lits de l'unité de médecine et de deux lits des soins intensifs;
«Considérant que ces
coupes affecteront directement les services à la population, la qualité et la
sécurité des soins dispensés;
«Considérant que la
volonté exprimée par le ministre de la Santé et des Services sociaux est à
l'effet que les compressions imposées par
son gouvernement au réseau de la santé soient effectuées dans l'administration et les cadres et non dans le personnel
soignant;
«Considérant
que la situation financière du CSSS […] Haut-Richelieu—Rouville est due principalement à de la
mauvaise gestion;
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous,
soussignés, réclamons du gouvernement et du ministre de la Santé et des
Services sociaux qu'ils exigent [de] la direction du CSSS Haut-Richelieu—Rouville revoie le plan de compressions et annule les coupes des 80 postes d'infirmières et d'infirmières auxiliaires pour
que les citoyens de la région puissent continuer à recevoir des soins
sécuritaires et de qualité.»
Je certifie que cet
extrait est conforme à l'original de la pétition.
Le
Président : Vous nous en avez
annoncé une autre, M. le député de Saint-Jean, mais je ne peux présumer de rien, puisqu'elle est non conforme. Alors, est-ce que
j'ai un consentement pour le dépôt de l'autre pétition de M. le député de
Saint-Jean? Consentement. M. le député de Saint-Jean.
M.
Turcotte : Merci beaucoup,
M. le Président. Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée
par 7 400 pétitionnaires. Désignation :
citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués
sont les suivants :
«Considérant
que la direction du CSSS [...] Haut-Richelieu—Rouville a pris la décision de supprimer environ
80 postes de professionnelles en soins
directement liés aux services à la population, dont des postes d'infirmières et
d'infirmières auxiliaires;
«Considérant que ces
coupes constituent une perte d'expertise et d'expérience dramatique pour la
région;
«Considérant
que ces coupes occasionneront la fermeture de 27 lits de l'unité de pédiatrie,
de 10 lits de l'unité de médecine et de deux lits des soins intensifs;
«Considérant
que ces coupes affecteront directement les services à la population, la qualité
et la sécurité des soins dispensés;
«Considérant que la
volonté exprimée par le ministre de la Santé et des Services sociaux est à
l'effet que les compressions imposées par
son gouvernement au réseau de la santé soient effectuées dans l'administration et les cadres et non dans le personnel
soignant;
«Considérant
que la situation financière du CSSS [...] Haut-Richelieu—Rouville est due principalement à de la
mauvaise gestion;
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Par
conséquent, les soussignés réclament du gouvernement et du ministre de la Santé
et des Services sociaux qu'ils
obligent la direction du CSSS Haut-Richelieu—Rouville de revoir le plan de compressions et d'annuler les coupes des 80 postes d'infirmières et d'infirmières
auxiliaires pour que les citoyens de la région puissent continuer à recevoir
des soins sécuritaires et de qualité.»
Je certifie que cet
extrait est conforme à l'original de la pétition. Merci, M. le Président.
Le Président :
L'extrait de cette pétition est déposé.
Il n'y a
pas de réponses orales aux pétitions ni d'interventions
portant sur une question de droit ou de privilège.
Questions et réponses orales
Nous en sommes donc
rendus au début de la période de questions et de réponses orales. Et je cède la
parole à M. le chef de l'opposition officielle.
Sécurité du transport d'hydrocarbures
par bateau et par rail
M. Stéphane Bédard
M.
Bédard :
M. le Président, en fin de semaine, 2 500 personnes ont participé à une manifestation
contre l'exportation du pétrole bitumineux à partir de Sorel-Tracy. Les gens, comme
nous, ne comprennent pas pourquoi ce qui a été rejeté par la Colombie-Britannique, par les Américains serait
maintenant imposé aux Québécois, de surcroît quand il n'y a aucune
retombée économique pour le Québec.
De
la même façon, il y a énormément d'inquiétude en Gaspésie et dans le
Bas-du-Fleuve concernant le projet de Chaleur Terminals, qui consiste,
lui aussi, à exporter du pétrole bitumineux en transitant par le Québec. On
parle de 220 à 240 wagons de pétrole
par jour qui passeraient entre Mont-Joli et Matapédia. Très peu d'information,
M. le Président, a été transmise aux
citoyens et aux élus, alors qu'on parle d'un chemin de fer qui traverse de
nombreux villages et passe à proximité de cours d'eau,
dont peut-être les plus belles rivières à saumon du Québec, vous en connaissez
sûrement. Déjà, le maire d'Amqui, la mairesse de Mont-Joli et le maire
de Saint-Alexis s'opposent au projet, et des dizaines d'autres s'inquiètent du
manque de transparence et le peu d'information qu'ils ont.
Comme
on n'a pas entendu le ministre des Ressources naturelles sur cette question,
j'aimerais savoir quelle est la position du gouvernement sur ce projet
risqué pour les Québécois, ces citoyens et notre environnement?
Le Président :
M. le ministre des Ressources naturelles.
M. Pierre Arcand
M.
Arcand :
M. le Président… Premièrement, M. le Président, il existe des navires qui
transportent du pétrole sur le fleuve Saint-Laurent depuis plusieurs
années. Des navires de toutes les dimensions actuellement naviguent en fonction
des normes requises en matière de transport maritime au Canada, qui sont parmi
les plus élevées au monde, M. le Président.
Ceci
étant dit, nous avons annoncé, le 30 mai dernier, M. le Président, que
nous aurions une évaluation environnementale stratégique globale sur toute la question, M. le Président, des
hydrocarbures, y incluant, bien sûr, la question du transport. Elle va
porter sur le transport ainsi que sur la mise en place d'une unité de vigilance
permanente, M. le Président.
Quant
au projet d'Énergie Est auquel fait allusion le chef de l'opposition, ce
projet-là n'a même pas, dans sa forme définitive, été déposé à l'Office
national de l'énergie. Nous prendrons acte de ce dépôt et nous ferons connaître
notre position à l'Office national de l'énergie à l'automne 2015, M. le Président.
Le Président :
Première complémentaire, M. le chef de l'opposition.
M. Stéphane Bédard
M.
Bédard : Je suis plutôt inquiet. On dirait que le ministre
des Ressources naturelles ne sait pas, tout d'abord, un, que le pétrole albertain maintenant va
transiter ici à cause du choix des États-Unis sur les gaz de schiste. Et là il
ne semble pas au courant de ce projet-là où c'est le CN qui se promène
auprès des municipalités pour les entendre, pour entendre les maires. On parle ici, là, de… On parle, au Québec, M. le
Président… Au Québec, c'est 4 500 wagons par inspecteur… de wagons de pétrole qui transitent
ici, au Québec. Et ça, c'est un projet qui concerne la population. Il y a des
rivières qui sont…
Le Président :
En terminant.
M.
Bédard :
…qui peuvent être touchées. J'aimerais…
Le Président :
M. le ministre des Ressources naturelles.
M. Pierre Arcand
M.
Arcand :
M. le Président, notre ministère travaille sur la question du transport, que ce
soit par rail ou sur la question du
transport par bateau. Nous travaillons avec les autorités municipales, nous
travaillons, M. le Président, avec les différentes instances pour
s'assurer, M. le Président, qu'il faut que ce transport-là soit le plus
sécuritaire possible.
M.
le Président, nous surveillons la situation de près, et je peux assurer la
population que nous allons continuer à
travailler en ce sens-là. Et, s'il y a des abus de la part de certains
transporteurs, il est clair, M. le Président, que nous allons intervenir
sur cette question.
Le Président :
Complémentaire, M. le député de Matane-Matapédia.
M. Pascal Bérubé
M.
Bérubé : M. le Président, ça va se passer dans mon comté, je
suis préoccupé comme député. Ce n'est pas normal que la seule source d'information de la population et des élus soit le
CN, qui est le promoteur du projet puis une partie intéressée financièrement. Ce n'est pas un
transporteur ferroviaire qui va décider comment on va protéger la population
de chez nous, qui va décider ce qui est acceptable et ce qui ne l'est pas.
Le
gouvernement du Québec doit prendre ses responsabilités, et le ministre doit
pouvoir nous dire aujourd'hui qu'est-ce
qu'il entend faire pour répondre aux inquiétudes de la population de
La Mitis et de La Matapédia dans une des plus belles régions
du Québec, M. le Président.
• (14 h 50) •
Le Président :
M. le ministre des Ressources naturelles.
M. Pierre Arcand
M.
Arcand : Le député
sait très bien qu'une grande partie de ces responsabilités en matière de
transport par rail relève du gouvernement fédéral. Et, suite à la décision qui
a eu lieu après l'incident dramatique de Lac-Mégantic, il
y a eu des mesures extrêmement importantes qui ont été prises. Et il est clair également
que les deux paliers de gouvernement doivent s'assurer et faire en sorte que
cette sécurité-là soit la plus présente possible dans les circonstances. M. le
Président, je le dis et je le répète, nous surveillons la situation de près et,
si, encore une fois, les transporteurs n'agissent pas conformément à nos lois
et à nos règlements, nous allons intervenir pour protéger...
Le Président : En terminant.
M.
Arcand : ...la
sécurité des citoyens, M. le Président.
Le Président :
Complémentaire, M. le chef de l'opposition.
M. Stéphane Bédard
M.
Bédard :
Je comprends… M. le Président, c'est 220 wagons par jour. Et là je comprends,
c'est que le Parti libéral a accepté
qu'on allait devenir l'autoroute pas seulement par le fleuve, mais par rail
aussi. Donc, c'est une acceptation totale que le gouvernement a faite.
Puis tout ce qu'ils font? Il dit : On va être vigilants.
J'aimerais savoir : Sur ce projet, comment
se fait-il que le ministre n'est pas plus au courant? Comment se fait-il que le CN n'a pas demandé au moins sa
collaboration? Comment se fait-il qu'il n'est pas lui-même intervenu auprès
des maires, des élus et des citoyens de la Gaspésie et du Bas-Saint-Laurent?
Le Président : M. le ministre
des Ressources naturelles.
M. Pierre Arcand
M.
Arcand : M. le Président, sur
cette question-là, encore une fois, j'aimerais savoir ce que le Parti québécois
propose. Parce qu'actuellement le Parti
québécois, sur la question du transport par rail, semble être totalement
contre. Sur la question du transport
par bateau, il est contre. Est-ce qu'il est en faveur d'un projet de pipeline
au Québec, M. le Président?
De quelle
façon nous allons, M. le Président, avoir du pétrole au Québec? Et là je pense
que c'est l'élément le plus important. Ils sont contre à peu près tout
ce qui se fait. Et, M. le Président, la position du Parti québécois, c'est
toujours la même, c'est un moratoire permanent, M. le Président.
Le Président : Principale, M.
le député de Rousseau.
Orientations en matière de finances publiques
M. Nicolas Marceau
M. Marceau :
M. le Président, les premiers mois du ministre des Finances ont été marqués par
des incohérences et des déclarations incongrues. Il a comparé le Québec
à la Grèce avant de se raviser...
Des voix : ...
Le Président : Ça va? Il n'y
a qu'une personne, ici, qui a le droit de parole, c'est celui qui pose la
question, et j'aimerais très bien l'entendre,
comme j'aimerais entendre très bien le ministre des Finances plus tard.
J'imagine que c'est à lui que la question est adressée. M. le député de
Rousseau.
M. Marceau :
Bien. Merci. Alors, le ministre a comparé le Québec à la Grèce avant de se raviser.
Il a nié l'existence d'un
déséquilibre fiscal avant de se rendre compte que c'était écrit dans ses
propres documents budgétaires. Il a évoqué des hausses d'impôt avant de
se faire rabrouer par le premier ministre.
Hier, il a
improvisé une privatisation du système de santé en suggérant que le
gouvernement pourrait sous-traiter des
services de santé au milieu communautaire. Alors, nous voilà donc avec une
autre improvisation sur un sujet grave alors que le ministre ne semble
pas comprendre les conséquences concrètes de ce qu'il suggère.
Alors, M. le
Président, le ministre des Finances peut-il nous dire quels services de santé
il veut privatiser et avec quelles conséquences financières? Et, s'il ne
répond pas, M. le Président, on devra comprendre qu'hier il a encore improvisé.
Le Président : M. le ministre
des Finances.
M. Carlos J Leitão
M.
Leitão : M. le Président, je pense que ça serait toujours utile, quand
on lit l'article dans le journal, de ne pas s'arrêter à la manchette et
de continuer à lire l'article au complet. Ce qui avait été rapporté hier, c'est
que nous ne sommes pas dogmatiques en ce qui concerne la livraison des
services. Nous ne sommes pas attachés nécessairement aux structures. D'ailleurs, ça n'a jamais été
question, dans les propos d'hier, du secteur de santé ou autre secteur que ce
soit, on parle de la livraison des services
publics en général et que, donc, nous ne sommes pas dogmatiques en termes de
structures de livraison.
Ce
que nous voulons, c'est que les citoyens aient accès à ces services publics là.
Et, si ça doit être fait par l'État, tant mieux; si ça peut être fait
par des organismes à but non lucratif, tant mieux aussi. Ce sont des choses
qu'on va examiner. Et, au moment où on se
parle, il n'y a absolument, absolument aucun plan concret de privatiser quoi
que ce soit. Le mot n'a même pas été utilisé hier, M. le Président.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Rousseau.
M. Nicolas Marceau
M. Marceau :
Alors, vous confirmez.
M.
le Président, dans la série des improvisations, le ministre des Finances a
admis hier que sa prévision économique du budget ne tenait plus la
route. On va devoir réviser cela à la baisse, a-t-il dit.
Alors,
M. le Président, si la croissance de 1,8 % ne tient plus, tel que ça a été
confirmé, d'ailleurs, par Desjardins et
par la Banque Nationale, à combien le ministre des Finances fixe-t-il la
nouvelle prévision de croissance pour 2014?
Le Président :
M. le ministre des Finances.
M. Carlos J Leitão
M.
Leitão : Très bonne question, M. le Président. Je demande un petit peu
de patience. Il va y avoir une mise à jour
économique et financière quelque part à la fin novembre, au début décembre.
Dans cette mise à jour, comme le nom le dit, il y aura une mise à jour,
on va revoir nos prévisions économiques et financières.
Pour
ce qui est des prévisions économiques, je vous souligne tout simplement que ce
qui nous provoque, ce qui nous force probablement
à les revoir, c'est que, pour le premier trimestre, les prévisions ont été… les
estimations ont été revues fortement à la baisse après qu'on ait déposé
notre budget. Donc, le premier trimestre de 2014 a été fortement révisé, de
2,4 % à 1,3 %, et ça nous force mathématiquement à revoir la moyenne
pour l'année. C'est inévitable.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de Rousseau.
M. Nicolas Marceau
M.
Marceau : Alors, M. le Président, je comprends qu'il confirme.
M. le Président, le ministre, donc, confirme, et il va devoir ajuster à
la baisse ses prévisions budgétaires.
Cela
pose évidemment la question du déficit pour l'année 2014‑2015, le déficit
budgétaire. Peut-il nous dire s'il va réviser également le déficit?
Le Président :
M. le ministre des Finances.
M. Carlos J Leitão
M.
Leitão : Merci de la question. En effet, ça me permet de dire… en fin
de compte, de réaffirmer que non. Nos cibles
budgétaires tiennent la route. Il n'y a aucune question qu'on ne soit pas
capables d'atteindre ces cibles-là. D'ailleurs, vendredi aussi, nous avions publié notre rapport mensuel, qui maintenant
est vraiment mensuel, à date fixe, chose qui n'était pas le cas auparavant, et, pour les quatre
premiers mois de l'année, les quatre premiers mois de l'année fiscale — avril, mai, juin, juillet — les revenus sont au rendez-vous, même légèrement plus élevés que
ce qui était prévu dans le budget, à 4 %.
Donc, si l'économie
allait si mal que ça, si c'était un désastre tellement monstre, qu'on veut nous
faire dire, comment se fait-il que les revenus soient au rendez-vous dans notre
plan fiscal, M. le Président?
Le Président :
Principale, Mme la députée de Taschereau.
Lutte contre l'intégrisme religieux
Mme Agnès Maltais
Mme
Maltais : Merci, M. le Président. Moins d'une semaine après
les attentats qui ont secoué le Québec et le Canada, suite à des questions de journalistes, on a appris que le
gouvernement libéral se traîne les pieds dans le dossier de la lutte à l'intégrisme. Pourtant, en campagne
électorale, le premier ministre avait promis d'agir rapidement. Sa ministre
de la Justice a ajouté, en juin, qu'un
projet de loi serait déposé — et je la cite — «assez rapidement après la reprise des
travaux parlementaires» de cet automne.
Hier, le premier ministre semblait beaucoup, beaucoup moins pressé. Il a
dit : «On va le faire. Le moment approprié sera décidé, mais ce
sera fait.» Bref, il tente de gagner du temps.
Est-ce que la ministre de
la Justice confirme que son gouvernement brise sa promesse électorale et qu'il
ne déposera pas de projet de loi pour lutter contre l'intégrisme cet automne?
Et quand déposeront-ils un projet de loi?
Le Président : Mme la
ministre de la Justice.
Mme Stéphanie Vallée
Mme Vallée :
M. le Président, nous avons été élus il y a de cela six mois. Nous avons un
mandat de quatre ans. Nous entendons déposer un projet de loi sur la
neutralité, travaillons sur ce projet de loi, évaluons certaines solutions.
Mais chose
certaine, M. le Président, chose qui est importante, c'est de ne pas faire les
choses à la va-vite, de prendre le
temps de bien faire les choses. C'est ça qui est important, M. le Président, et
c'est ça qu'on entend faire. On n'entend pas instrumentaliser des situations. Nous allons continuer le travail
que nous avons amorcé et, je vous donne la parole, M. le Président, nous
apporterons une solution.
Le Président : Première
complémentaire, Mme la députée de Taschereau.
Mme Agnès Maltais
Mme
Maltais :
C'est drôle, M. le Président, il y avait urgence en campagne électorale et,
tout à coup, il n'y a plus urgence.
Mais la question qui se pose est de savoir si le gouvernement a l'intention de
mettre en place un organisme pour mesurer et lutter contre l'intégrisme
religieux dans notre société. C'est une idée qui a été promue à l'origine par
une ex-collègue de La Pinière, Fatima Houda-Pepin, qui a été chassée du
caucus libéral par le premier ministre.
Est-ce que
les événements tragiques qui se sont produits la semaine dernière ont convaincu
le gouvernement de la nécessité d'un organisme pour détecter et mesurer
l'intégrisme religieux au Québec?
• (15 heures) •
Le Président : Mme la
ministre de la Justice.
Mme Stéphanie Vallée
Mme Vallée :
M. le Président, nous sommes à analyser diverses possibilités, diverses pistes
de solution. Ceci étant dit,
dans l'intervalle le premier ministre a rapidement confié un mandat à mes
collègues de la Sécurité publique, à ma collègue responsable des Services
sociaux et à ma collègue de l'Immigration et de l'Inclusion afin, entre autres,
de consulter les communautés musulmanes. Et
ça, c'est important parce que cette consultation-là permettra — nous en sommes certains — de
trouver aussi d'autres pistes de solution, et c'est essentiel dans toute cette
démarche qui vise notamment à
lutter contre l'intégrisme.
Le Président : Deuxième
complémentaire, Mme la députée de Taschereau.
Mme Agnès Maltais
Mme
Maltais : M. le
Président, ça date depuis 2007, le
rapport Bouchard-Taylor, les discussions là-dessus au Québec.
Le premier ministre a dit, même, qu'il juge que les attentats de la semaine dernière sont inquiétants, et pourtant la ministre n'a l'air d'avoir rien
actuellement. Sur quoi ils consultent?
Le Parti libéral va-t-il avouer que l'idée de celle qu'ils ont chassée de leur formation politique était la bonne et qu'il faut un organisme pour détecter et
mesurer l'intégrisme religieux au Québec?
Le Président : Mme la ministre
de la Justice.
Mme Stéphanie Vallée
Mme Vallée :
M. le Président, une chose est certaine, dans un dossier comme celui-là, il
faut éviter de diviser davantage les Québécois. Ça,
c'est certain. Et, M. le Président, nous allons prendre le temps de bien faire les
choses, et c'est ça qui compte. Mais il ne faut certainement pas instrumentaliser des tragédies comme celle de la semaine dernière.
Le Président : Principale, M.
le chef du deuxième groupe d'opposition.
Croissance du revenu disponible des ménages
M. François Legault
M. Legault : M. le
Président, il y a
quelques semaines, le ministre des
Finances a avoué s'être trompé sur le
nombre d'emplois pour l'année 2014.
Hier, devant des économistes, il a avoué s'être trompé sur la croissance
économique, donc le PIB réel, là. Il
sait très bien la différence entre le PIB réel puis nominal.
Donc, il s'est aussi trompé sur la croissance économique. Or, M. le
Président, jamais deux sans trois. Quand on regarde les comptes économiques du
deuxième trimestre, ce qui est le plus inquiétant, c'est
le revenu disponible des ménages. Je suis certain qu'il a analysé comme il faut
les comptes économiques. On voit
qu'après six mois la croissance du revenu disponible des ménages a été de
seulement 0,9 %, moins de 1 %, deux fois moins que dans le
reste du Canada.
Donc,
ma question est simple : Est-ce
que le ministre des Finances
reconnaît qu'on a un problème avec la croissance du revenu disponible des ménages et que cette croissance, pour
l'instant, depuis le début de l'année, est à moins de 1 %?
Le Président :
M. le ministre des Finances.
M. Carlos J Leitão
M.
Leitão : M. le Président, bien sûr que nous reconnaissons — et c'est l'évidence même — que la croissance économique au Québec est lente. Elle est un peu
plus forte que l'année précédente, il y a une légère accélération, mais elle
demeure très légère. Et donc c'est quelque chose à laquelle nous voulons nous
attarder, et nous voulons essayer d'accélérer
le pas. Cependant, cependant, cette accélération de la croissance viendra
nécessairement de l'exportation et de l'investissement privé.
Pour
ce qui est de l'autre moteur de croissance, les dépenses de consommation, en
effet elles dépendent en partie du
revenu disponible, et le revenu disponible est relativement faible pour toutes
sortes de raisons. Une de ces raisons, c'est le poids élevé de la
fiscalité. Nous sommes tous d'accord que le fardeau fiscal est très élevé au
Québec. C'est un des facteurs qui expliquent
la lenteur de... C'est d'ailleurs pour cette raison-là que nous avons créé une
commission de révision de la
fiscalité, pour aller trouver des moyens, des suggestions très concrètes pour
alléger le fardeau fiscal, pour qu'on puisse améliorer le revenu
disponible des Québécois, M. le Président.
Le Président :
Première complémentaire, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
M. François Legault
M.
Legault : Est-ce que le ministre des Finances, qui vient de
reconnaître que la croissance du revenu disponible des ménages est très faible, en bas de 1 %...
Est-ce qu'il continue de penser que c'est une bonne idée d'augmenter les tarifs
d'électricité de 4,3 % au mois d'avril dernier, de 3,9 % l'année
prochaine? Est-ce qu'il reconnaît que ça va nuire à l'économie, oui ou non?
Le Président :
M. le ministre des Finances.
M. Carlos J Leitão
M.
Leitão : On revient sur la question des tarifs d'hydroélectricité.
Comme ça a déjà été expliqué, mon Dieu! tellement de fois ici, les tarifs hydroélectriques sont établis par une
agence, une régie indépendante du gouvernement. Nous ne voulons surtout pas
politiser le processus d'établissement de prix de l'énergie. Le prix de
l'énergie doit refléter en partie aussi, évidemment, les coûts de la
production de cette énergie. Et il y a aussi un concept qui est très utile en économie, qui est le coût d'opportunité. Donc, si
le prix de l'énergie ailleurs est très élevé, il faut que le coût reflète cela
aussi. Donc, c'est une formule complexe, une formule qui doit nécessairement…
Le Président :
En terminant.
M. Leitão :
…demeurer à l'extérieur du milieu politique pour que cette décision d'établir…
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
M. François Legault
M.
Legault : M. le Président, quand le ministre des Finances va-t-il comprendre qu'il n'est plus un
observateur, là, dans sa tour d'ivoire à la banque, il est maintenant
un acteur puis il a tous les pouvoirs pour empêcher les tarifs d'électricité
d'augmenter de plus que l'inflation? Quand va-t-il enfin prendre ses
responsabilités puis aider les contribuables québécois?
Le Président :
M. le ministre des Finances.
M. Carlos J Leitão
M.
Leitão : Encore une fois, M. le Président, l'établissement des tarifs d'hydroélectricité ne doit pas être régi
par des considérations politiques, ça doit être régi par des
considérations purement techniques, économiques. D'ailleurs, d'ailleurs, l'inflation, l'IPC n'est pas un
élément qui soit déclencheur d'augmentation de prix d'électricité, c'est le
coût de production qui est l'élément le plus important.
Alors, nous
ne voulons pas nous mettre dans cette situation-là. Pour améliorer le revenu
disponible des contribuables québécois, il faut accélérer la croissance
économique et il faut réviser, revoir le fardeau fiscal. Nous sommes tous
d'accord qu'il y a un fardeau fiscal qui est beaucoup trop élevé, M. le
Président.
Le Président :
Principale, M. le député de Chambly.
Épreuve uniforme de français au cégep
M. Jean-François
Roberge
M.
Roberge : M. le Président, depuis une semaine, à la Coalition
avenir Québec, on talonne le gouvernement à propos du maintien de l'épreuve uniforme de français
au cégep pour tous. La langue française, c'est au coeur de notre identité. Il faut amener les jeunes à la défendre,
à la promouvoir puis à la maîtriser. De la même façon, la qualité de nos
institutions scolaires, la valeur de nos diplômes devraient être inattaquables.
Comme l'a
écrit Antoine Robitaille dans Le Devoir, en ouvrant la porte à une
baisse des exigences au cégep, le ministre
de l'Éducation est en train de nous
faire passer d'une logique du droit à l'éducation à celle, viciée, du droit au
diplôme. Mais, pour obtenir un diplôme, bien, il faut acquérir des compétences.
Le droit au diplôme, ça n'existe pas.
Le ministre
peut-il en prendre acte, et décider, et s'engager à maintenir la réussite de
l'épreuve de français comme condition d'obtention d'un diplôme
collégial pour tous les élèves?
Le Président : M. le ministre
de l'Éducation.
M. Yves Bolduc
M.
Bolduc
(Jean-Talon) : M. le Président, il n'a jamais été question de baisser les critères pour avoir
un diplôme au cégep. Le cours au
cégep est d'excellente qualité. On est reconnus au niveau mondial pour la
qualité de notre formation et de notre éducation au Québec, il n'a jamais
été question de baisser la qualité.
M. le Président, je l'ai dit la semaine dernière, nous maintenons l'épreuve uniforme de
français au cégep. Il est important que tous la réussissent. Également, on doit mettre en place
des mesures pour ceux qui ont échoué, leur permettre de réussir soit
après une, deux, ou trois, ou quatre fois. C'est très, très important pour
nous, M. le Président.
Une exception — et je pense que tous les gens
sont en mesure de le comprendre — s'il est démontré, s'il est démontré
qu'un étudiant a une problématique très particulière, le cas exceptionnel, un
exemple, une dyslexie sévère, est-ce qu'on
pourrait accepter, comme société, qu'il
y ait une façon d'évaluer
différemment, de permettre à cette personne d'avoir un métier ou une
profession qui permette de gagner dignement sa vie? J'appelle à votre sens
humain. C'est l'exception de l'exception, mais on doit en tenir compte, M. le
Président.
Le Président : Première
complémentaire, M. le député de Chambly.
M. Jean-François Roberge
M.
Roberge : M. le Président, on est dans le flou, là. On est en train d'ouvrir la porte à une
diplomation à la carte. On nous dit
qu'on pourrait donner un diplôme à un étudiant qui échoue son test de français.
Mais qu'est-ce que le ministre va
répondre à un étudiant du secondaire qui, lui, a des difficultés en
mathématiques? Est-ce qu'on va faire une exception pour lui aussi?
Est-ce que, finalement,
les exceptions, ce n'est pas la solution libérale pour augmenter le taux de
réussite et lutter contre le décrochage?
• (15 h 10) •
Le Président : M. le ministre
de l'Éducation.
M. Yves Bolduc
M.
Bolduc
(Jean-Talon) : M. le Président, je suis très, très déçu de la question du député. Il a été un enseignant,
et on doit comprendre que, dans la vie, il faut accepter qu'il y a l'exception de
l'exception. Il n'a jamais été question de baisser les critères pour la réussite de l'examen de français. Il n'a
jamais été question également de ne pas s'occuper de ces gens-là. M. le
Président, c'est de la compassion qu'on a besoin. Quand on dit : Ce n'est
pas les 1 000 étudiants qui ne passent
pas, c'est pour l'exception de l'exception. Et, à ce moment-là, il pourrait y
avoir une mesure spéciale telle qu'une évaluation par un comité
d'experts. M. le Président, j'appelle à la compassion ici, à l'Assemblée
nationale.
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le député de Chambly.
M. Jean-François Roberge
M. Roberge : Effectivement, j'ai été
enseignant et je sais qu'il y a des mesures d'aide pour aider des élèves à réussir. Mais il y a toute une nuance entre aider
des élèves à réussir puis les soustraire à un examen, et, depuis le début,
ce n'est jamais clair si, vraiment, tout le
monde va être amené à réussir les examens avec des mesures d'aide ou s'il y en
a certains qui vont avoir le droit d'échouer et d'être diplômés. Moi,
j'ai l'impression qu'avec la méthode Bolduc c'est passer go, réclamer un
diplôme.
Le ministre va-t-il maintenir les exigences?
Le Président : M.
le député, vous avez quand même assez d'expérience parmi nous pour savoir qu'on
ne nomme pas personne ici autrement que par son titre. Je vous le
rappelle, je vous le rappelle...
Des voix :
…
Le Président :
S'il vous plaît! S'il vous plaît!
Une voix :
…
Le
Président : Oui, il ne faudrait pas donner le mauvais exemple
au député de Lévis, comme on me dit. Alors, ça va? M. le ministre de
l'Éducation.
M. Yves Bolduc
M.
Bolduc
(Jean-Talon) : M. le Président, je tiens à le
répéter, le français est d'une extrême importance. On en fait la
promotion, et ici, au Québec, pour nous, le français doit être bien parlé, doit
être bien écrit.
Une
fois qu'on a dit ça, M. le Président, au cégep on confirme aujourd'hui que le
test continue d'être obligatoire, sans
compromis au niveau de la qualité, sans compromis également au niveau de la
correction. Une seule exception : un enfant avec de grandes
difficultés, à la limite, je vous dirais, évalué par des experts. On doit lui
permettre de gagner dignement sa vie, M. le
Président, c'est un appel à la compassion. C'est peut-être mon côté médecin. La
méthode Bolduc, c'est peut-être ça, c'est une méthode humaine de traiter
les gens.
Le Président :
Je vous rappelle à tous qu'on ne peut pas faire indirectement ce qu'il est
défendu qu'on fasse directement. M. le député de Berthier, en principale.
Appui financier aux
producteurs
de vin québécois
M. André Villeneuve
M.
Villeneuve : M. le Président, en novembre dernier, le
gouvernement du Parti québécois annonçait, en partenariat avec la SAQ, une bonification importante de
l'appui aux producteurs de vin québécois de pair avec l'ajout de l'espace
Origine Québec pour mettre en valeur les
produits québécois au sein des succursales de la Société des alcools du Québec.
Les résultats de ces mesures sont éclatants,
une augmentation des ventes de plus de 60 %. Aujourd'hui, cette
progression fulgurante est mise à
mal. Pire encore, les producteurs seraient en grandes difficultés financières.
Pourquoi? Parce que le gouvernement
n'honore pas ses engagements, alors que les producteurs, eux, ont réalisé
d'importants investissements en comptant sur cet appui.
M. le Président,
est-ce que le ministre de l'Agriculture va respecter cet engagement et verser
la totalité des sommes aux producteurs?
Le Président :
M. le ministre des Finances.
M. Carlos J Leitão
M.
Leitão : M. le Président, en effet, le gouvernement précédent avait
annoncé en novembre 2013 une série de mesures pour aider, stimuler les
producteurs québécois de vin en accord avec la Société des alcools du Québec.
Malheureusement, cette annonce n'avait pas été bien ficelée. Les montants
n'étaient pas là, le programme... En fin de compte, le programme en tant que
tel n'était pas là.
Alors,
nous allons… et je m'engage ici, à l'Assemblée, à remettre ce programme en
marche… enfin, à créer le programme, parce qu'il n'existe pas, et
s'assurer qu'en effet les producteurs québécois qui comptent sur cet argent-là puissent le recevoir. Nous nous engageons à le
faire. Nous allons respecter l'engagement qui n'avait pas été bien finalisé
auparavant, M. le Président.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Berthier.
M. André Villeneuve
M.
Villeneuve : M. le Président, les viticulteurs du Québec ont
fait de gros investissements. Ils sont présentement dans... Certains
sont présentement en difficulté. Le gouvernement a le devoir d'honorer ses
engagements.
Le
ministre me dit qu'il va les honorer, M. le Président. Quand? Et est-ce qu'il
va les honorer au complet, à savoir les sommes totales à verser, les
sommes dues totales à verser aux viticulteurs?
Le Président :
M. le ministre des Finances.
M.
Carlos J Leitão
M.
Leitão : M. le Président, je viens de le dire, nous allons respecter
notre engagement. Ça va prendre un peu de
temps pour finaliser le programme, mais nous allons le faire. Quand? Je ne peux
pas vous donner l'heure exacte, ni la minute, ni la seconde, mais ça va
être fait aussi rapidement que ce soit possible qu'on le fasse, M. le
Président.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de Berthier.
M. André Villeneuve
M.
Villeneuve : M. le Président, le ministre sait comme moi que les banques, présentement, avec les viticulteurs, regardent
la situation de très près. Les gens sont, sur le terrain, extrêmement nerveux. Il y a des entreprises qui sont en jeu présentement.
Sur un engagement du gouvernement, le ministre m'a dit qu'il ne peut pas me dire l'heure, mais
peut-il au moins me dire le mois, à savoir au moins cet automne, le
montant total promis et est-ce qu'il va le verser cet automne?
Le Président :
M. le ministre des Finances.
M. Carlos J Leitão
M. Leitão :
Cela aurait déjà été fait si le programme avait été bien ficelé depuis le
début. Mais nous nous engageons, cet automne...
Des voix :
...
M.
Leitão : Cet automne, oui,
nous nous engageons à verser les sommes auxquelles les viticulteurs québécois s'attendent. Nous allons le faire
cet automne, M. le Président.
Le Président :
Principale, M. le député de...
Une voix :
...
Le Président :
Bien, oui, il faut se lever.
Une voix :
...
Le Président :
Lac-Saint-Jean.
Processus de nomination des
juges à la Cour du Québec
M. Alexandre Cloutier
M.
Cloutier : Merci, M. le Président. Alors, on a appris en fin de
semaine que la ministre de la Justice avait bloqué la nomination de
l'ex-procureur en chef aux poursuites criminelles et pénales, Me Steve Magnan,
à un poste de juge à la Cour du Québec. La candidature de Me Magnan a été
recommandée par le comité indépendant de sélection, mais la ministre a utilisé
son droit de veto, invoquant l'intérêt de la justice.
Alors, est-ce que la
ministre peut nous expliquer les raisons qui l'ont poussée à écarter la
candidature d'un procureur qui, pourtant, a une solide réputation et qui a
dûment été recommandé par un comité indépendant?
Le Président :
Mme la ministre de la Justice.
Mme Stéphanie Vallée
Mme
Vallée : M. le Président, je pense que c'est une question qui
est soulevée par mon collègue et qui comporte une certaine préoccupation. Dans un premier temps, M. le Président, je
pense qu'il est important de rappeler aux parlementaires dans cette Assemblée que le législatif et le judiciaire
doivent être scindés. Le processus de nomination des juges, M. le Président, est un processus qui doit
être empreint de neutralité, de rigueur et surtout, et surtout, de
confidentialité.
Je
suis étonnée que mon collègue, qui connaît très bien le contenu du Règlement
sur la procédure de sélection des candidats
à la fonction de juge à la Cour du Québec, me demande de commenter un processus
de nomination, alors que l'article
34, M. le Président, stipule de façon très claire que le nom des candidats à un
poste de juge, le rapport du comité de
sélection, la liste des candidats proposés ainsi que les documents se
rattachant à une candidature sont confidentiels. Vous comprendrez que je
ne commenterai pas les spéculations qui ont circulé dans...
Le Président : Première
complémentaire, M. le député de Lac-Saint-Jean.
M.
Alexandre Cloutier
M.
Cloutier : M. le Président, un des principaux problèmes,
justement, dans ce dossier-là, s'il y a un processus au Québec qui doit absolument être confidentiel,
c'est certainement le processus de nomination des juges. Or, M. le Président,
on lisait en pleine page en fin de semaine
que tout le processus avait été vicié et que c'était rendu sur la place
publique.
Alors,
comment la ministre explique-t-elle qu'on a violé, justement, ce processus de
confidentialité et qu'on se retrouve aujourd'hui à être obligé de
recommencer à zéro parce que c'est, justement, sur la place publique?
Le Président :
Mme la ministre de la Justice.
Mme Stéphanie Vallée
Mme
Vallée : M. le Président, je rappelle à mon collègue que je ne
peux commenter cet incident particulier en raison de la confidentialité du contenu des recommandations. Et, à
partir du moment où on me demande de commenter sur des spéculations qui
se retrouvaient dans les journaux, on me demande de briser cette
confidentialité-là. Vous comprendrez, M. le Président, que je ne commenterai
pas davantage.
Chose
certaine, le processus de sélection... un nouvel appel de candidatures a été
publié dans le Le Journal du Barreau le 2 septembre
dernier...
Le Président :
En terminant.
Mme Vallée :
...et la suite...
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le chef de l'opposition.
M. Stéphane Bédard
M.
Bédard : …cette question, M. le Président, est très grave.
Maintenant, le processus, il est terminé parce que ce qu'on a compris,
c'est que la ministre a demandé de refaire le processus. Donc là, maintenant,
on parle de l'ancien processus.
Ce
qu'on veut savoir, est-ce que la ministre, elle confirme qu'elle a demandé de
refaire une nouvelle liste et que les
candidats qui étaient choisis ne trouvaient pas auprès d'elle matière à
nomination par le Conseil des ministres? Est-ce qu'elle confirme qu'elle
a demandé de refaire le processus de recommandation du comité?
• (15 h 20) •
Le Président :
Mme la ministre de la Justice.
Mme Stéphanie Vallée
Mme Vallée :
M. le Président, je peux, tout simplement, lire les dispositions de l'article
33 du règlement, qui prévoit, qui prévoit, M. le Président… Puis je pense que c'est important parce
qu'on sous-entend des choses cet
après-midi...
Une voix :
…
Le Président :
Mme la leader de l'opposition.
Mme
Maltais : On ne
sous-entend rien, il y a un historique de post-it là-bas. On est méfiants et on
a raison de l'être.
Le Président :
Mme la ministre de la Justice, veuillez continuer.
Mme Vallée :
M. le Président, la confidentialité du processus est un enjeu qui est extrêmement
important. Je tiens à porter à l'attention
de nos collègues de cette Assemblée que l'article 33 du règlement prévoit que
«si le ministre estime, après
avoir reçu le rapport du comité et compte tenu de la liste des candidats
proposés qu'il ne peut, dans le meilleur intérêt de la justice, choisir à
l'égard d'un poste un candidat en vue d'une recommandation...
Le Président :
En terminant.
Mme Vallée :
...au Conseil des ministres[...], il peut demander au comité de proposer
[d'autres] nom»…
Le
Président : Est-ce que
j'ai un consentement? Est-ce
que j'ai un consentement pour modifier notre grille de période de questions pour
permettre à la députée de Gouin de poser sa question?
Une voix :
Consentement.
Le Président : Consentement.
Mme la députée.
Une voix :
...
Le Président : Oui.
Mme
Maltais :
...quel va être l'impact sur la suite? Parce qu'on a laissé le temps à la
députée de Gouin de se lever, elle ne s'est pas levée. Je veux juste
comprendre. Est-ce qu'on perd une question? Comment ça marche? Qui...
Le
Président : Alors, je vais vous dire ça vite. Ça va être à la
députée de Gouin à poser sa question. Ensuite, la CAQ va poser sa
question. Alors, Mme la députée de Gouin.
Des voix : …
Le Président : M. le leader
du deuxième groupe d'opposition.
M.
Bonnardel :
Le processus qui était entendu par toutes les formations politiques, la
huitième question aujourd'hui, c'est notre formation politique. Alors,
pourquoi vous...
Le
Président : Pour une
raison bien simple, c'est parce que la sixième... il y a eu décalage sur la
sixième, c'est tout. C'est simplement
ceci. Si Mme la députée de Gouin prend son temps pour poser sa question, on va
pouvoir, tout de suite, procéder à la vôtre. Est-ce qu'il y a
consentement ou pas?
Une voix : …
Le Président : O.K. Alors, M.
le député de Groulx. M. le député de Groulx. Je n'ai pas eu de consentement. M.
le député de Groulx.
Nomination de M. Jean-Guy Lemieux à titre de
président-directeur général du Centre de
services partagés du Québec
M. Claude Surprenant
M.
Surprenant : M. le Président, nous savons que Jean-Guy Lemieux, le
nouveau P.D.G. du Centre de services partagés,
est aussi le frère d'un vice-président de la firme informatique CGI. Oui, le
risque de conflit d'intérêts est énorme, il ne date pas d'hier. Avant d'être nommé au CSPQ, Jean-Guy Lemieux a
été vice-président de la Régie de l'assurance maladie de 2011 à 2014. Il était même vice-président à l'administration
et à la gestion de l'information. Or, durant ses trois années de mandat, la régie a donné pour 17 millions de
dollars en contrats à CGI, même si le frère de M. Lemieux était
vice-président de la compagnie.
L'ancien ministre de la Santé, aujourd'hui à
l'Éducation, qui a nommé M. Lemieux à la Régie de l'assurance maladie, peut-il nous dire quelles mesures étaient
en place pour éviter les conflits d'intérêts? Peut-il nous garantir que
M. Lemieux est sorti de la salle chaque fois qu'il était question des contrats
de CGI?
Le Président : M. le ministre
de l'Éducation.
M. Yves Bolduc
M.
Bolduc
(Jean-Talon) : M. le Président, je vais répondre parce que
j'étais le ministre pour cette période-là, entre autres de 2011 à 2012. Je tiens à dire que M. Lemieux avait les
compétences. Je n'ai jamais assisté à des réunions avec M. Lemieux, donc je ne peux commenter à
savoir s'il était sorti ou pas. Habituellement, lorsque quelqu'un pourrait
être en conflit d'intérêts, il doit se
retirer. Dans ce cas-ci, je ne sais pas s'il y a des mesures qui ont été mises
en place, mais je n'ai jamais assisté à des réunions concernant
l'informatique avec M. Lemieux tout simplement parce que la Régie de
l'assurance maladie du Québec est un organisme qui est autonome.
Le Président : Première
complémentaire, M. le député de Groulx.
M. Claude Surprenant
M.
Surprenant : M. le Président, je répète que M. Lemieux a été
vice-président à l'administration et à la gestion de l'information à la Régie de l'assurance maladie
du Québec pendant trois ans. Il a donné pour 17 millions en contrats
à CGI où travaille son frère.
Alors, je
répète ma question, l'ancien ministre de la Santé doit nous répondre
clairement : M. Lemieux est-il sorti de la salle chaque fois qu'il
a été question des contrats de CGI, oui ou non?
Le Président : M. le
président du Conseil du trésor.
M.
Martin Coiteux
M.
Coiteux : Bien, M. le Président, je pense que le ministre de la Santé
a déjà répondu à la question qui lui a été posée par le député de
Groulx. J'aimerais quand même ajouter une chose. J'aimerais quand même ajouter
une chose, il y a des éléments d'information qui ont été portés à mon attention ce matin, et j'ai demandé dès lors
que des vérifications soient
faites. Alors, M. le Président, si jamais il devait s'avérer, si jamais il
devait s'avérer que des faits nouveaux pourraient
laisser entendre que le DPI pourrait être mis dans une situation de conflit ou
d'apparence de conflit d'intérêts, eh bien, M. le Président, alors
j'agirai.
Le Président :
Deuxième complémentaire… Non? Deuxième complémentaire, M. le député de Groulx.
M. Claude Surprenant
M.
Surprenant : M. le Président, je vais demander au président du Conseil
du trésor que… S'il y a un rapport, on aimerait ça que ce soit déposé,
en obtenir copie.
Alors,
par ailleurs, depuis le début de l'année 2014, le Centre de services partagés a
donné pour 23 millions de dollars
de contrats à la firme CGI. Le président du Conseil du trésor essaie de nous
faire croire que M. Lemieux ne s'occupera de tous ces millions qui
concernent pourtant des projets importants, ce n'est pas sérieux.
Qu'attend le ministre
pour revoir cette mauvaise nomination, M. le Président?
Le Président :
M. le président du Conseil du trésor.
M. Martin Coiteux
M.
Coiteux : M. le Président, mon intérêt principal, mon seul souci dans
toute cette question-là, c'est l'intérêt des contribuables québécois. Et ce qu'on veut réaliser en informatique,
ce qu'on veut réaliser au CSPQ, c'est justement que les Québécois en
aient pour leur argent.
Je
répéterai, il y a des faits nouveaux qui ont été portés à mon attention ce
matin, j'ai demandé que des vérifications soient faites. Si jamais il y avait un problème qui empêchait le DPI
d'exercer sans qu'il y ait conflit ou apparence de conflit d'intérêts,
je le répète, j'agirai et pour le bien-être des Québécois dans leur ensemble.
Le Président :
Principale, M. le député de Verchères.
Financement d'Action scolaire
de Laval
M. Stéphane Bergeron
M.
Bergeron : M. le Président, des allégations sérieuses ont
fait surface hier au sujet du financement de l'Action scolaire de Laval, l'équipe que dirigeait
l'actuelle ministre de la Famille lors des élections à la commission scolaire
de Laval en 2003 et 2007. L'équipe de la ministre aurait eu recours au
financement sectoriel et à des prête-noms qui auraient
été remboursés avec des enveloppes d'argent comptant. Le reportage de
Radio-Canada faisait état d'architectes, d'ingénieurs et de fournisseurs
qui auraient participé à ce stratagème de financement de l'équipe, alors
dirigée par la ministre de la Famille. Elle
a fait élire plusieurs commissaires, et, de fait, plusieurs fournisseurs ont
d'ailleurs obtenu de nombreux contrats de la commission scolaire.
La
ministre peut-elle immédiatement rendre publique la liste de ses donateurs aux
élections scolaires de 2003 et 2007?
Le Président :
Mme la ministre de la Famille.
Mme Francine Charbonneau
Mme
Charbonneau : Merci, M. le Président. Je l'ai fait
auparavant, la semaine passée, je vous dirais, je l'ai fait encore aujourd'hui, je vais le refaire en cette
Chambre… à aucun moment, M. le Président, je n'ai participé à un principe
qui mettait… quelque chose d'illégal par
rapport à une élection. J'ai suivi les règles à chaque fois et j'ai demandé aux
gens qui étaient dans mon équipe de les
suivre aussi. À aucun moment je n'ai participé à un principe de prête-noms ou
encouragé ce fait.
Nous
avons déposé nos rapports d'élection. Si le député en veut une copie, ils sont
sûrement accessibles au DGE.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Verchères.
M. Stéphane Bergeron
M.
Bergeron : M. le Président, je pense qu'il est important de
rappeler que la ministre dirigeait l'Action scolaire de Laval. Elle
devait nécessairement savoir ce qui se passait dans son organisation.
Répondant au souci de transparence maintes fois
énoncé par le premier ministre, peut-elle rendre publique la liste de ses
donateurs pour les élections de 2003 et 2007?
Le
Président : Mme la ministre de la Famille.
Mme Francine Charbonneau
Mme
Charbonneau : M. le Président, je suis étonnée, puisque le
député qui me pose la question connaît très bien les règles, les
rapports sont déposés au DGE. S'il en a besoin d'une copie, il n'a juste qu'à
les demander.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de Verchères.
M. Stéphane Bergeron
M.
Bergeron : M. le Président, la commission scolaire de Laval
octroie à chaque année plusieurs millions de dollars en contrats,
notamment à ces fournisseurs qui auraient financé l'équipe de la ministre de la
Famille.
En apprenant ces
graves allégations, le ministre de l'Éducation a-t-il déclenché une enquête, de
un, pour s'assurer que l'octroi des contrats
à la commission scolaire s'est fait dans les règles et, de deux, qu'aucune
somme n'a été dépensée en trop aux frais des contribuables?
Le Président :
M. le ministre de l'Éducation.
M. Yves Bolduc
M.
Bolduc
(Jean-Talon) : M. le Président, dans ce type de situation que le député décrit, habituellement c'est les enquêteurs qui font leur enquête, puis on va
laisser la police faire son travail si nécessaire. Mais je dois vous avouer
que, dans ce cas-ci, M. le Président, ma
collègue a très bien répondu, et je pense que la réponse est très, très
valable. On n'a pas rien à se reprocher. Merci, M. le Président.
• (15 h 30) •
Le Président :
Principale, M. le député de Borduas.
Mesures de francisation et
d'intégration
destinées aux immigrants
M. Simon Jolin-Barrette
M.
Jolin-Barrette : Merci, M. le Président. Chaque année, des milliers
d'immigrants ne connaissant pas le français arrivent au Québec. Les données les
plus récentes démontrent que la proportion d'immigrants qui parlent français
en arrivant ici est en chute libre depuis quelques années. En 2010, 65 % des immigrants connaissaient le français.
En 2013, le taux est tombé à 57 %. Et
le ministère prévoit terminer l'année 2014 à 53 personnes. Bref, en 2014, le
Québec pourra accueillir un nombre record de 24 000 immigrants qui
ne parlent pas le français en arrivant au Québec. C'est l'équivalent de la
ville de Thetford Mines. De son côté, il est évident que les besoins en
francisation augmentent. Et, pendant ce
temps-là, la ministre ferme les bureaux régionaux du ministère qui jouent un
rôle important dans la francisation et l'intégration des immigrants en
région.
Dans ce contexte,
comment la ministre peut-elle garantir que la francisation des immigrants sera
un succès? Est-ce que la ministre a
l'intention d'affecter les sommes qui vont être récupérées par la coupe des
bureaux régionaux à hauteur de
4,6 millions dans le service de francisation aux immigrants et au niveau
de l'intégration? Est-ce qu'elle va donner des…
Le Président :
Mme la ministre de l'Immigration. Et, en passant, je vous souhaite un joyeux
anniversaire.
Mme Kathleen Weil
Mme Weil :
Bien, merci beaucoup, M. le Président. Alors, je pense qu'il y a deux points à
clarifier, puis je voudrais rassurer le
député de Borduas, c'est que tous les services en francisation, en intégration,
en accueil sont fournis par 250
organismes et partenaires du réseau, partenaires du ministère de l'Immigration
partout sur le territoire. Donc, les services,
depuis longtemps, sont fournis par ces organismes et financés par le ministère
de l'Immigration parmi les ministères qui
financent ces organismes et la régionalisation de l'immigration. Donc, nous
allons continuer à investir dans l'immigration
en région, parce que nous sommes persuadés, de ce côté de la Chambre, que
l'immigration contribue à la vitalité
des régions. Et nous allons continuer à investir des sommes importantes, je
pense que c'est important de le clarifier, pour les régions, et dans les
régions, et par les régions. Alors, on a des organismes qui sont très
dynamiques. Il y a le programme
Mobilisation-Diversité qui donne des résultats intéressants. Je veux rassurer
le député de Borduas que nous allons continuer à investir.
Par ailleurs, sur la
question de la francisation, je pense qu'il faut faire la part des choses. Il y
a des réfugiés, évidemment, qui, certains,
beaucoup d'entre eux ne parlent pas français et leur regroupement familial non
plus, mais, par rapport aux travailleurs qualifiés sélectionnés,
65 %...
Le Président : Alors, cela
met fin à la période de questions et de réponses orales.
Avis touchant les travaux des
commissions
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors, nous en sommes à la rubrique des motions
sans préavis. Et je crois comprendre qu'il y
aurait possiblement un consentement pour permettre de donner un avis concernant
les travaux de la Commission de la
santé et des services sociaux. Y a-t-il consentement, Mme la leader de
l'opposition officielle? Mme la leader
de l'opposition officielle, y a-t-il consentement pour permettre au leader de
donner un avis concernant les travaux des commissions?
Mme
Maltais :
Consentement.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Consentement.
Une voix :
…
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Oui. Juste un instant. M. le député de Mercier.
M.
Khadir : Consentement pour les deux premières commissions, mais
pas pour la commission agriculture et… la CAPERN.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Je crois comprendre qu'il y a
juste un consentement pour la Commission de la santé et des services
sociaux. Veuillez poursuivre, M. le leader adjoint.
M.
Sklavounos :
Effectivement. Merci, M. le Président. C'est pour la Commission de la santé et
des services sociaux. J'avise cette Assemblée que la Commission de la santé et
des services sociaux poursuivra les consultations particulières à l'égard du projet de loi n° 10, Loi modifiant
l'organisation et la gouvernance du réseau de la santé et des services
sociaux notamment par l'abolition des agences régionales, dès maintenant pour
une durée de trois heures et de 19 h 30 à 21 h 30, à la
salle du Conseil législatif. Merci, M. le Président.
Motions sans préavis
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci, M. le leader adjoint
du gouvernement. Donc, toujours aux motions sans préavis, alors, je suis
prêt à reconnaître M. le ministre délégué aux Transports pour une motion
d'avis.
Souligner la Journée maritime
québécoise
M.
D'Amour : Alors, merci, M. le Président. Merci beaucoup. Je sollicite
le consentement de cette Assemblée afin
de présenter la motion suivante conjointement avec la députée de Vachon, le
député de Gaspé, le leader du deuxième groupe d'opposition et la députée
de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
La motion se lit comme suit :
«Que
l'Assemblée nationale souligne la Journée maritime québécoise 2014 et
reconnaisse l'importance stratégique de l'industrie maritime comme
[acteur] de développement économique et social pour le Québec.»
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci, M. le ministre. Y
a-t-il consentement pour débattre de cette motion? M. le leader adjoint
du gouvernement.
M.
Sklavounos : Oui, M. le Président. Il y a consentement pour
un débat, des interventions de deux minutes dans l'ordre suivant : le ministre délégué aux Transports et à l'Implantation
de la stratégie maritime suivi du député de Gaspé, le leader du deuxième groupe d'opposition et,
finalement, la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Très bien. Alors, M. le ministre
délégué aux Transports, je vous cède la parole.
M. Jean D'Amour
M. D'Amour :
Alors, M. le Président, depuis 2002, le gouvernement du Québec reconnaît
officiellement la Journée maritime québécoise. Elle se tient le quatrième mardi
d'octobre de chaque année. Plusieurs rencontres sont organisées dans son sillon par la Société de développement économique du
Saint-Laurent, la SODES, en collaboration avec les Armateurs du
Saint-Laurent.
Cette
journée thématique permet également aux représentants de l'industrie maritime
du Québec de rencontrer les élus de l'Assemblée nationale afin d'échanger sur les dossiers d'actualité et
d'avenir. En 2014, cette année, le thème de la Journée maritime québécoise est Stratégiquement maritime.
Il va de soi que ce thème n'est pas le fruit du hasard. Nous savons que le gouvernement du Québec a fait
de la stratégie maritime présentement en élaboration un des piliers de la relance économique du Québec. Nous
reconnaissons ainsi l'immense potentiel de cette industrie, notamment
en matière de création d'emplois.
Nous
avons au Québec un atout inestimable. En effet, le fleuve Saint-Laurent est une
véritable autoroute bleue, qui
constitue une voie d'accès unique au coeur du continent, ainsi qu'une immense
richesse sur les plans touristique, des pêches et de l'aquaculture.
Par
son projet de stratégie maritime, notre gouvernement entend mettre en
valeur et développer le plein potentiel du fleuve et de l'estuaire du Saint-Laurent. Il entend le faire en
étroite collaboration avec les représentants de l'industrie québécoise, dont plusieurs sont parmi nous aujourd'hui. Je tiens à les saluer à mon tour et à les remercier pour leur intérêt
envers ce grand projet d'avenir et pour leur
participation des plus appréciées à l'étape des consultations que nous avons
eu l'occasion de mener au cours des derniers mois auprès de 170 partenaires et
plus de 80 mémoires reçus.
Globalement, la stratégie maritime sera
grandement bénéfique à toutes les régions côtières de même qu'à l'ensemble de la collectivité québécoise
puisqu'elle vise avant tout à stimuler le développement économique et la
création d'emplois en mettant en
valeur nos plus grands avantages économiques et humains, et cela, bien sûr,
dans le respect des communautés et de notre environnement.
Je suis donc
persuadé, M. le Président, que les membres de l'industrie maritime
québécoise seront à la hauteur de
l'immense défi que représente ce grand projet rassembleur, et c'est avec un
grand plaisir, un très grand plaisir que nous les recevons aujourd'hui à
notre Assemblée nationale. Merci beaucoup.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le
ministre. M. le député de Gaspé, je vous cède la
parole.
M. Gaétan Lelièvre
M.
Lelièvre : Merci, M. le Président. Écoutez, c'est un immense
privilège de pouvoir prendre la parole aujourd'hui pour souligner la participation très importante
des intervenants du milieu du transport maritime sur le développement du
Québec. Ce matin, on a eu l'occasion, avec
un groupe de parlementaires, de rencontrer des intervenants de premier plan,
puis je peux vous dire que c'est des gens
qui sont déterminés, engagés et qui croient vraiment dans leur secteur
d'activité.
Vous savez,
le Québec a été bâti à partir de notre fleuve, hein? On a découvert le Québec à
partir du fleuve, on l'a occupé à
partir du fleuve et on le développe aujourd'hui à partir du fleuve également.
Donc, les joueurs du maritime sont des éléments extrêmement importants,
de premier plan pour notre développement. Mais aussi on voit le fleuve souvent comme un corridor de transport, mais le
fleuve Saint-Laurent est aussi une source importante au niveau de l'activité
touristique, au niveau des croisières internationales. Même au niveau
récréation, de plus en plus, on utilise notre plan d'eau pour différentes
activités. Et surtout ne pas oublier que le fleuve Saint-Laurent et ses
nombreux tributaires sont également une source d'approvisionnement en eau
potable très importante pour notre population.
Donc, je
crois que la population et l'ensemble des intervenants, incluant les
intervenants du milieu maritime, sont de plus en plus sensibles à
l'importance, je dirais, de prendre soin, hein, de ce plan d'eau là, qui, pour
des raisons économiques, est extrêmement
stratégique pour le Québec, et même au-delà des frontières du Québec, mais
également d'en prendre soin pour
s'assurer que l'ensemble des usagers, hein, qu'il y ait une cohabitation
harmonieuse, respectueuse de l'environnement et des populations qui
vivent à ses pourtours.
Donc,
l'industrie maritime, c'est plus de 2 milliards de retombées économiques
au Québec, donc c'est quand même majeur.
C'est un dossier qui est porteur, un dossier qui sert vraiment de tremplin pour
propulser notre économie. Et je tiens à remercier l'ensemble des
intervenants qui agissent quotidiennement dans le domaine du transport maritime
au Québec pour permettre de faire mieux rayonner notre Québec à
l'international. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le député
de Gaspé. M. le député de Granby et leader de la deuxième opposition.
M. François Bonnardel
M.
Bonnardel :
Merci, M. le Président. Je suis très heureux d'intervenir au nom de ma
formation politique sur la journée…
Une voix : …
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Alors, M. le député de Granby, veuillez poursuivre.
• (15 h 40) •
M.
Bonnardel :
…2014. Oui. Comme certains de mes collègues, j'ai rencontré les armateurs du
Québec ce matin. J'étais très heureux d'être avec eux.
L'industrie
maritime, c'est un vecteur économique important pour le Québec, et, comme le
mentionnaient mes collègues, vous
pouvez être certain, quand je parle d'industrie maritime, je pourrais lire le
livre Projet Saint-Laurent à mon collègue ministre délégué au
secteur maritime, mais je vais prendre 60 secondes pour lui lire, quand
même, quelques points importants de notre
stratégie maritime. Il me l'a demandé par l'entremise d'une lettre, voilà
quelques semaines déjà. Alors, M. le
ministre : doter le Québec d'un réseau stratégique complet de pôles
intermodaux fonctionnels et compétitifs,
ça, c'est un point important; implanter des projets intermodaux avec l'aide du
programme Radisson; développer les infrastructures routières et ferroviaires
près des ports pour améliorer le transport des marchandises et réduire la congestion routière en milieu urbain; négocier
directement avec le gouvernement fédéral pour qu'il investisse davantage
dans les infrastructures intermodales au
Québec; implanter le projet de pôles ajustés de transport dans la région de
Montréal — je
lui ai même posé une question — entre Vaudreuil et Contrecoeur; assurer
et appuyer donc le projet d'expansion du port de Québec; financer le projet de desserte maritime de la Côte-Nord; et j'en
passe. Alors, je dis : Salut à l'industrie maritime du Québec.
Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le leader
de la deuxième opposition. Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme Manon Massé
Mme
Massé : Merci, M. le Président, Depuis que QS est à l'Assemblée
nationale, nous avons toujours joint notre voix pour cette motion, qui revient d'année en année. Nous y sommes
encore aujourd'hui, mais il ne faudrait pas oublier de nommer l'éléphant qui est dans la pièce. Québec
solidaire appuie le développement de l'industrie maritime de tous ses voeux.
Mais, comme pour le Plan Nord, comme pour le développement minier, comme pour
l'avenir énergétique du Québec, le parti
actuellement au pouvoir, avec sa stratégie maritime, cède dans le gigantisme et
cède face aux industries au détriment des droits des communautés et de
l'environnement.
Au cours de
la dernière année, les projets acrimonieux se sont multipliés sur le fleuve. La
fin de semaine dernière, j'étais à
Sorel, Sorel-Tracy, pour marcher avec une population très inquiète. Pas des
manifestants professionnels, des gens qui
résident à Sorel, Tracy, Sainte-Angèle-de-Laval, qui voient des mégaprétroliers
venir faire le plein de pétrole sale issu des sables bitumineux et repartir pour zigzaguer en raclant le fond, en
passant par la réserve mondiale de la biosphère du Lac-Saint-Pierre. À Cacouna, le même genre de projet menace les
bélugas. À Québec, un projet gigantesque d'agrandissement du port fait
craindre le pire pour la population des quartiers centraux qui ont goûté aux pratiques
d'Arrimage Québec.
Ce n'est pas
le type de développement maritime que l'on veut. Pour Québec solidaire, le
fleuve et ses affluents sont des
joyaux à protéger et des outils d'un développement économique qui doit être
celui du XXIe siècle. Le Québec doit
faire le choix d'un développement maritime intelligent, intelligent pour mieux
relier les régions entre elles en rénovant des ports que le gouvernement
d'Ottawa préfère abandonner à leur sort, pour appuyer l'industrie
écotouristique, les pêcheries, pour protéger
les aires marines, un développement intelligent pour s'assurer que notre fleuve
demeure notre fleuron national et non pas notre honte internationale.
Merci, M. le Président.
Mise aux voix
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, Mme la
députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Cette motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Alors, maintenant, je cède la parole à M. le député de Terrebonne pour la
présentation d'une autre motion sans préavis. M. le député.
Assurer la pérennité du Programme de soutien
financier des haltes-garderies communautaires
M.
Traversy : Merci, M. le Président. Tout d'abord, j'aimerais
saluer la présence, dans les tribunes, M. le Président, de Mme Sandrine Tarjon, directrice générale de
l'association des haltes-garderies du Québec, qui est accompagnée de ses collègues et qui nous font le plaisir d'être
avec nous, dans cette enceinte de l'Assemblée nationale. Merci beaucoup
de votre présence, de votre présence et de votre patience, en cette journée
largement chargée.
Donc, je
sollicite, M. le Président, le consentement des membres de cette Assemblée afin
de présenter, conjointement avec la députée de Repentigny, avec la
députée de Gouin, la motion suivante :
«Que
l'Assemblée nationale reconnaisse le travail important des haltes-garderies
communautaires, qui répondent à un large éventail de réalités familiales
et sociales et qui visent à accompagner les familles québécoises;
«Qu'elle s'engage à maintenir le Programme de
soutien financier des haltes-garderies communautaires et à assurer la pérennité
des fonds qui lui sont consacrés.»
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci, M. le député de
Terrebonne. Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion? M. le
leader adjoint du gouvernement.
M.
Sklavounos :
Effectivement, M. le Président, il y a consentement pour débattre deux minutes.
On va proposer l'ordre suivant :
le député de Terrebonne, suivi de la députée de Repentigny, la députée de Gouin
et finalement la ministre de la Famille et des Aînés, M. le Président,
deux minutes.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, je crois comprendre qu'il y
a consentement. Quatre intervenants, d'une durée de deux minutes? Alors,
consentement. M. le député de Terrebonne, veuillez procéder.
M.
Mathieu Traversy
M.
Traversy : Merci beaucoup, M. le Président. Alors, comme vous
le savez, dans le cadre de la révision des programmes gouvernementaux et des compressions budgétaires annoncées par
le gouvernement libéral, l'Association des
haltes-garderies communautaires du Québec se questionne avec raison sur les
intentions du gouvernement concernant les mois à venir et concernant l'avenir du
financement associé aux organismes communautaires qui opèrent un service
de haltes-garderies.
Vous
n'êtes pas sans savoir que ce gouvernement, M. le Président, sème l'inquiétude.
Ils sont nombreux, ces temps-ci, à se
poser des questions : CLD, CJE, haltes-garderies et bien d'autres. Les CRE aussi sont inquiètes, M. le Président, par rapport
à leur avenir, et c'est donc tout à
fait légitime que de savoir dans
quelle direction la ministre pense se diriger au cours de la prochaine
année et c'est normal que ces gens soient inquiets.
M. le Président, il faut aussi se mettre dans un contexte où, au niveau de la famille particulièrement, on passe à la tronçonneuse
les différents pans de la politique familiale. Rappelez-vous le recul concernant le développement des places en garderie, qui
sont reportées, M. le Président, de 2016 à 2021. Rappelez-vous également
l'abolition, là, des subventions pour
les enfants en milieu défavorisé. On parle aussi d'une remise en question du Régime québécois d'assurance parentale, où on n'a toujours pas d'assurance de la part du gouvernement qu'elle sera conservée. On a également, M. le
Président, là, donc une menace
potentielle qui plane dans le milieu des familles, et cet organisme veut avoir
des réponses.
Je vous
rappelle que c'est 281 organismes qui seront touchés par une décision du gouvernement si celui-ci décide d'aller de
l'avant dans des coupures concernant les haltes-garderies communautaires. Ce
n'est pas des gros montants non plus,
M. le Président. On parle d'entre 6 000 $ à 32 000 $. Mais c'est des subventions qui
font la différence et qui viennent aider près de 45 000
enfants chaque année qui utilisent ces services, des enfants qui, des fois, M.
le Président, proviennent des
clientèles les plus vulnérables, les
plus défavorisées de notre société. C'est l'investissement, je pense, que nous devons conserver au Québec au cours des prochaines années. Gardez toujours
l'optique qu'investir au niveau de
nos enfants, c'est un investissement plutôt qu'une dépense. Et nous aimerions
connaître les intentions de la ministre
à ce sujet.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le
député de Terrebonne.
Mme la députée de Repentigny.
Mme
Lise Lavallée
Mme
Lavallée : Merci, M. le Président. Au nom de ma formation politique, il me
fait plaisir d'appuyer cette motion qui place les besoins de nombreuses
familles au centre de nos préoccupations.
Nous savons que la conciliation travail-famille
est un défi important pour de nombreux parents dans nos différentes circonscriptions au Québec. À travers les obligations professionnelles
et familiales auxquelles sont confrontés les parents au quotidien, il est essentiel de maintenir un équilibre et
de pouvoir compter sur l'appui de nos organismes
communautaires. Le réseau des haltes-garderies est un atout incontestable pour
répondre à des besoins ponctuels et nécessaires
de plusieurs familles en leur offrant entre autres du répit,
dépannage d'urgence ou leur permettant de consacrer du temps à la
formation professionnelle ou à la recherche d'emploi.
Grâce au programme de soutien aux
haltes-garderies, le ministère de la Famille permet d'offrir un service essentiel dispensé par nos organismes communautaires qui fait une grande différence dans la vie des
parents du Québec. Dans
le cadre de la révision des programmes et de notre réflexion sur l'avenir du
réseau des services de garde au Québec, je
crois que le gouvernement doit considérer l'importance d'assurer la
pérennité de ce service qui répond à des besoins bien particuliers de la
population. Merci.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, Mme la
députée de Repentigny.
Mme la députée de Gouin, je vous cède la parole.
Mme
Françoise David
Mme David
(Gouin) : Merci, M. le Président. Ça ne me rajeunira pas exactement,
mais en 1975 je travaillais dans une
halte-garderie dans l'un des quartiers défavorisés de Montréal.
C'était le tout début des haltes-garderies, et j'ai vraiment
été à même de constater combien c'étaient des organismes essentiels à la fois
pour les enfants, mais pour leur mère aussi.
Ça donnait à des mères monoparentales — c'était
le cas à l'époque, c'est probablement encore le cas aujourd'hui — un petit
peu de temps pour souffler, juste du temps pour se reprendre en main, pour se
développer des projets de vie. Et ce que ça donnait aux enfants, c'était
toute la stimulation dont ils avaient besoin et qui les préparait adéquatement
à la maternelle et à l'école. Donc, déjà à
ce moment-là, on disait : C'est tellement important, les haltes-garderies!
Elles se sont beaucoup développées,
et aujourd'hui je sais, pour être entourée de jeunes familles, combien elles
sont nécessaires : des jeunes
parents, par exemple, surtout des femmes, mais aussi des hommes, qui sont à la
maison avec de très jeunes enfants, des
bébés, qui participent à des activités avec d'autres parents, pendant ce
temps-là, les bébés, les jeunes enfants sont gardés; la même chose pour la pratique d'un sport; la même
chose dans des centres de femmes, des organismes d'alphabétisation, des groupes communautaires où des gens, des
adultes, des parents peuvent suivre toutes sortes d'activités qui les ramènent
à l'emploi, qui vont les ramener à l'étude,
qui vont donner un sens à leur vie, et pendant ce temps-là leurs enfants sont
en sécurité.
Donc, je
pense qu'il faut plaider avec vigueur pour que non seulement le réseau des
haltes-garderies communautaires soit
maintenu, mais qu'il se développe, parce que c'est pour le meilleur bien-être
de nos enfants, de leurs mères et de leurs pères. Merci.
• (15 h 50) •
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors,
merci, Mme la députée de Gouin. Et enfin Mme la ministre de la Famille,
responsable des Aînés et de la Lutte contre l'intimidation. Mme la ministre.
Mme Francine Charbonneau
Mme
Charbonneau : Merci, M. le Président. Tout d'abord, j'aimerais
saluer les deux dames qui sont tout en haut, que je ne vois point, mais
probablement que je peux voir à travers la télévision. Donc, bonjour, mesdames.
Le
12 septembre dernier, je rencontrais Mme Nancy Couture, la présidente, et Mme
Sandrine Tarjon, la directrice générale,
avec qui j'ai eu le plaisir de partager de l'importance des haltes-garderies.
Donc, pour rassurer, M. le Président, je m'y mettrai à temps plein. Je
rassure les parents du Québec : le ministère de la Famille travaille pour
les enfants de zéro à cinq ans pour leur assurer non seulement une place, mais
un service adéquat et de sécurité. Je pense que c'est important de se le
rappeler.
Qu'est-ce que les
haltes-garderies pour nous? Bien, c'est suffisamment important pour qu'en 2006,
M. le Président, un gouvernement libéral
finance pour la première fois les haltes et ces services. Et, depuis ce
temps-là, bien ça a augmenté de 28 % dans le budget du Québec.
Donc,
quand mes collègues me demandent : Est-ce que
c'est important? La réponse, c'est oui. Quand ma collègue de
Gouin dit qu'elle y a travaillé il
y a longtemps, sachez que c'était
un service qui se donnait de façon presque bénévole par des gens dans des milieux communautaires, et
je reconnais là l'engagement de ma collègue de Gouin dans le milieu communautaire.
Mais,
vous savez, M. le Président, revoir un programme, ce n'est pas que faire peur à
la population, ce n'est pas de sortir
des épouvantails pour dire : Nous voici, nous voilà, le gouvernement
libéral, il est méchant puis il va poser des mauvais gestes. C'est aussi essayer de voir comment on peut faire mieux,
et c'est à quoi je me suis engagée auprès des parents du Québec.
Comment
on peut faire mieux? Bien, c'est l'engagement qu'on a et c'est l'engagement qu'on
a pris. Pourquoi? Parce qu'il y a des
enfants qui n'ont pas de services, M. le Président, il y a des enfants qui sont
encore sur des listes, et il y a des
parents à qui on a raconté des... différentes choses pour leur dire qu'il y
avait des places qui étaient pour se créer. Malheureusement, quand on a annoncé ces très jolies places très
intéressantes, il n'y avait pas de financement. Donc, il a fallu revoir
et refaire...
Et
j'ai eu quand même le privilège, parce que je ne crois pas avoir beaucoup de
privilèges pour raconter des choses, mais
j'ai eu le privilège de dire : 6 300 places cette année en système de
garde. Donc, je pense qu'on a démontré l'importance. Et, quand on
avance, on avance dans la bonne direction. Merci, M. le Président.
Mise aux voix
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors, merci à vous, Mme la ministre. Cette
motion est-elle adoptée?
Des voix :
Adopté.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Je cède maintenant la parole à un
représentant du deuxième groupe d'opposition. Alors, M. le député de
Lévis, vous présentez votre toute première motion. Alors, je vous cède la
parole.
Assurer le maintien de soins et de services de santé de
qualité
aux personnes aînées à domicile et dans les CHSLD
M. Paradis
(Lévis) : Merci. M. le Président, je demande le consentement pour
déposer la motion suivante conjointement avec la députée de Duplessis et le
député de Mercier :
«Que
l'Assemblée nationale affirme qu'il est inacceptable de réduire le nombre de
bains donnés aux personnes aînées par le soutien à domicile;
«Qu'elle
réitère la nécessité d'offrir des soins adéquats à tous les aînés qui en ont
besoin, autant dans les CHSLD que dans les CSSS, et ce dans le respect
de la dignité à laquelle ils ont droit;
«Qu'elle
exige du gouvernement d'assurer le maintien des services de haut niveau dans le
soutien à domicile.» Merci.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le député
de Lévis. Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion? M. le
leader adjoint du gouvernement.
M.
Sklavounos :
Nous proposons l'adoption sans débat, M. le Président.
Mise aux voix
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Très bien. Alors, cette motion est-elle adoptée?
Des voix :
Adopté.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Adopté. Mme la députée de
Sainte-Marie—Saint-Jacques
pour une nouvelle motion sans préavis.
Reconnaître l'importance du
fleuve Saint-Laurent
et la préoccupation suscitée par la circulation
de mégapétroliers notamment à
proximité du Lac-Saint-Pierre
Mme Massé :
Merci, M. le Président. Je demande le consentement de la Chambre pour débattre
de la motion suivante :
«Qu'à l'occasion de
la Journée maritime 2014, l'Assemblée nationale reconnaisse l'importance vitale
de l'ensemble du fleuve Saint-Laurent pour la
protection de la biodiversité, pour l'approvisionnement en eau potable de près de 4 millions de Québécois et
Québécoises, pour le tourisme et pour l'ensemble de ses vocations économiques;
«Qu'elle
prenne acte de la grande préoccupation que suscite le passage de mégapétroliers
sur le fleuve et qu'elle réaffirme son
attachement profond à la Réserve mondiale de la biosphère du Lac-Saint-Pierre
reconnue par l'UNESCO.»
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, Mme la
députée. Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion? M. le
leader adjoint du gouvernement.
M.
Sklavounos :
Nous proposons l'adoption sans débat, M. le Président.
Mise aux voix
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Très bien. Alors cette motion est-elle adoptée?
Des voix :
Adopté.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Adopté. Alors, s'il n'y a pas
d'autre motion sans préavis, nous en sommes à la rubrique des avis touchant les travaux des commissions. Alors, M. le
leader adjoint du gouvernement, je vous cède la parole à nouveau.
Avis touchant les travaux des commissions
M.
Sklavounos :
Merci, M. le Président. J'avise cette Assemblée que la Commission de
l'aménagement du territoire poursuivra
l'étude détaillée du projet de loi n° 3, Loi favorisant la santé
financière et la pérennité des régimes de
retraite à prestations déterminées du secteur municipal aujourd'hui, après les
affaires courantes jusqu'à 18 heures et de 19 h 30 à
21 h 30, à la salle Louis-Joseph-Papineau.
La
Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources
naturelles, quant à elle, poursuivra et complétera les consultations particulières à l'égard du projet de loi
n° 11, Loi sur la Société du Plan Nord, aujourd'hui, après les affaires courantes pour une durée de trois
heures et de 19 h 30 à 21 heures, à la salle
Louis-Hippolyte-La Fontaine. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le leader adjoint du
gouvernement.
Renseignements sur les travaux de l'Assemblée
Ces avis étant
donnés, nous en sommes à la rubrique des renseignements sur les travaux de
l'Assemblée.
Alors,
je vous informe que demain, lors de la période des affaires inscrites par les
députés de l'opposition, sera débattue la motion inscrite par M. le
député de Mercier. Cette motion se lit comme suit :
«Que
l'Assemblée nationale presse le ministre des Finances de modifier la Loi sur
l'équilibre budgétaire afin de repousser
à 2016‑2017 l'échéance du retour à l'équilibre budgétaire tel que défini par
cette loi et que le versement prévu de 2 254 milliards $ au
Fonds des générations ne soit pas fait au détriment des programmes sociaux.»
Par
ailleurs, j'ai été informé que l'interpellation prévue le vendredi
31 octobre 2014 entre M. le député de Chauveau et M. le ministre de l'Énergie et des Ressources
naturelles serait reportée au lundi 10 novembre, de 16 heures à 18
heures. Alors, est-ce qu'il y a
consentement pour déroger à l'article 298 du règlement relativement à
l'horaire habituel des interpellations? Consentement.
Affaires du jour
Alors,
la période des affaires courantes étant maintenant terminée, nous en sommes à
la période des affaires du jour. M. le leader adjoint du gouvernement,
pour la suite des choses.
M.
Sklavounos : Merci. M. le Président, auriez-vous l'amabilité
d'appeler l'article 1 de notre feuilleton, s'il vous plaît?
Débats sur les rapports de commissions
Prise
en considération du rapport de la commission qui a
procédé à des consultations particulières sur l'étude du
rapport sur le suivi de la Loi modifiant le Code de la
sécurité routière et le Code de procédure pénale
concernant la perception des amendes
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : À l'article 1 du feuilleton,
l'Assemblée prend en considération le rapport de la Commission des
institutions qui, les 9 et 11 septembre 2014, a procédé à des auditions
publiques dans le cadre de consultations particulières sur l'étude du rapport
sur le suivi de la Loi modifiant le Code de la sécurité routière et le Code de procédure pénale concernant la perception
des amendes. Ce rapport, qui a été déposé le 23 octobre 2014,
contient quatre recommandations.
Je vous
rappelle que, conformément aux dispositions de l'article 95 du règlement, la
prise en considération du rapport
donne lieu à un débat restreint d'au plus deux heures et qu'aucun amendement
n'est recevable. Je vous rappelle également qu'en vertu du deuxième
alinéa de l'article 95 ce débat n'entraîne aucune décision de l'Assemblée.
Alors, compte
tenu de la modification récente de la composition de l'Assemblée et
conformément à la directive rendue
par la présidence le 26 mai dernier, je vous avise que la répartition des temps
de parole dans le cadre de ce débat s'effectuera
comme suit : 57 minutes sont allouées au groupe parlementaire formant le
gouvernement; 32 min 26 s sont allouées au deuxième
groupe parlementaire formant l'opposition officielle;
24 min 35 s sont allouées au deuxième groupe d'opposition; six
minutes sont allouées aux députés indépendants. Dans ce cadre, le temps non utilisé
par les députés indépendants ou par l'un des
groupes parlementaires sera redistribué entre les groupes parlementaires selon
les proportions établies précédemment. Enfin, les interventions ne
seront soumises à aucune limite de temps.
Alors, je
suis prêt à céder la parole au prochain intervenant et je reconnais Mme la
députée d'Hochelaga-Maisonneuve, à qui je cède la parole.
Mme
Carole Poirier
Mme
Poirier : Alors, merci, M. le Président. Alors, il me fait
plaisir d'intervenir suite à l'audition en lien avec la loi sur le Code
de sécurité routière et le Code de procédure pénale.
Alors, dans
le cadre des travaux de la Commission des institutions, nous avons entendu
particulièrement M. Yves Briand, du
Service des affaires juridiques de la ville de Montréal, qui nous a entretenus
sur plusieurs modalités d'application. On
se rappellera que cette loi-là a été adoptée en 2003 et venait régler, je
dirais, d'une certaine façon, l'application au niveau des infractions de
stationnement et au niveau des contraventions en lien avec la circulation afin
que celui qui souhaite… ou ne paie pas sa
contravention puisse tout simplement soit faire des travaux compensatoires ou,
dans le défaut de paiement, bien, qu'on y voit là à suspendre son permis
de conduire.
• (16 heures) •
Alors, les
recommandations qui nous étaient faites dans le cadre de cette audition,
particulièrement par la ville de
Montréal. Il y avait trois objets en tant que tels. La première était d'étendre la portée de la loi, dans le fond, à… faire en sorte qu'on
puisse étendre ça à toutes les infractions criminelles et l'étendre aussi à
tout ce qui était en matière de sécurité routière. Alors, la recommandation
de la commission fait en sorte de demander à la ministre de la Justice
d'étendre la possibilité d'élargir.
Mais je nous
mets en garde, puisque je l'ai fait durant la commission, et je vois le
président qui sourit, à l'autre bout, alors il me permettra de répéter
mes propos. Nous avons vécu des événements particuliers, au Québec, lors du printemps érable. On se rappellera les
contraventions nombreuses reliées au P-6 tel qu'appliqué. Et, si effectivement les mesures telles que
demandées par la ville de Montréal avaient été en vigueur, imaginez le nombre de
permis de conduire qu'on aurait
suspendus. Et on voit aujourd'hui que bien de ces P-6 là sont annulés par la ville de Montréal. Alors, je nous mets en garde
dans la demande qui est faite d'élargir à toute mesure en lien avec soit des
infractions reliées au règlement municipal,
à la loi québécoise, au Code
criminel, mais de limiter cela vraiment à tout qu'est-ce qui est infraction en
matière de sécurité routière. Et c'est vraiment la recommandation du
comité.
Deuxièmement, la ville de Montréal nous a fait
une recommandation en lien avec les infractions commises à l'extérieur du territoire du Québec. Alors, c'est
des chiffres assez importants, M. le Président. Alors, on nous dit que, par
exemple, pour les défendeurs provenant de
l'Ontario, pour l'année 2010, il s'agissait de 11 301 constats, toujours
impayés, ce qui représente une somme
de 740 000 $; pour 2011, 10 000, plus de 10 000 constats,
pour 74 000 $; et, pour l'année 2012, 11 000 constats, pour le solde de 813 000 $. Alors, on
voit là que c'est des sommes importantes, importantes, qui n'ont pas été récupérées parce qu'il n'y a pas
d'application transfrontière entre le Québec et l'Ontario, ce qui fait qu'on
n'est pas capable d'aller percevoir
les sommes en tant que telles. Alors, on voudrait que la mesure... alors,
quelqu'un qui ne paie pas ses amendes
se voit aussi suspendre son permis, même s'il est à l'extérieur du Québec.
Alors, la recommandation qui est
faite, c'est que le ministre des Transports considère la conclusion d'ententes
de réciprocité avec ses partenaires des autres provinces mais aussi des États américains limitrophes afin d'étendre aux
non-résidents du Québec les mesures prévues à l'article 364 du Code de
procédure pénale.
Et, en
troisième lieu, M. le Président, une des recommandations qui était faite était,
entre autres, pour modifier une règle qui fait que la personne qui fait
des travaux compensatoires au lieu de payer son amende, eh bien…
Particulièrement, à Montréal, ça représente
une facture d'environ 500 000 $, parce qu'il s'agit environ de
24 000 dossiers. Alors, on est content de
voir que des gens font des travaux compensatoires en échange de paiement. Mais
ce que ça donne comme conséquence, c'est
qu'il y a un frais à payer à la Société de l'assurance automobile du Québec
parce qu'il y a une ouverture de
dossier, et, à partir du moment où il y a une ouverture de dossier et que la
personne fait ses travaux compensatoires, que la ville de Montréal confirme que les travaux ont été faits par un
de ses organismes, eh bien, la ville doit quand même payer un montant. Et malheureusement cette
recommandation-là n'a pas été retenue dans notre commission. Et, quand on voit ce que nos municipalités ont comme frais à
avoir, je pense que ça aurait été effectivement une bonne recommandation,
mais elle n'a pas été retenue.
Et
en dernier lieu, M. le Président, ce que nous avons retenu, c'est à l'effet que
la ministre de la Justice considère la
possibilité de modifier l'article 366 du Code de procédure pénale afin d'exiger
que le jugement imposant une peine d'emprisonnement
soit motivé par écrit. Alors, il y avait là, semble-t-il, des modalités en lien
avec l'application de la loi qui ne compensaient pas les motifs.
Alors,
je pense qu'il est très important de
considérer les recommandations. Ce furent des auditions, je dirais, qui se sont faites dans la cordialité. Et il y a,
là aussi, beaucoup de statistiques qui nous ont été données, M. le Président, sur la valeur, justement,
des travaux compensatoires. C'est une modalité importante. C'est aussi un
bénévolat qui est aussi très précieux
pour nos organismes communautaires, que les travaux compensatoires qui sont faits par
les personnes qui, en échange du paiement de leur contravention, vont
donner du temps, vont, finalement, payer de leur temps pour une infraction commise. Et l'application de la loi a
donné lieu à vraiment une… je dirais, une disponibilité carcérale. Parce que c'était un des objectifs, de faire
en sorte qu'au niveau carcéral on puisse, justement, avoir un peu plus
d'espace, justement, pour faire en sorte que la capacité soit améliorée.
Alors,
la loi n'avait que trois objectifs à l'époque : assurer une meilleure
récupération des amendes par la mise en
place de mesures relatives au permis de conduire et à l'immatriculation — parce que ce n'est pas juste le permis de conduire, c'est aussi l'immatriculation du véhicule; responsabiliser les
défendeurs; et améliorer l'utilisation de la capacité carcérale en abolissant l'emprisonnement pour le
non-paiement d'amende. Alors, ces objectifs-là, on a considéré, à la commission, qu'ils étaient atteints. Mais, pour poursuivre et peut-être
aussi assujettir d'autres infractions en lien avec le Code de la sécurité routière, nous recommandons à la ministre
de regarder à l'intérieur des autres contraventions ou, je dirais, infractions
en tant que telles, de regarder cela.
Vous
savez, M. le Président, il ne faut pas, aussi, partir à tout vent là-dedans.
D'ailleurs, on nous disait : Il n'est pas question
d'assujettir les gens qui ont une contravention, par exemple, pour avoir retourné
des livres en retard à la bibliothèque — et on pourrait, dans un
enthousiasme, faire cela — ou
quelqu'un qui n'a pas payé la licence pour son chien. Alors, je nous mets en garde sur l'enthousiasme qu'on pourrait
avoir autour de cela et faire en sorte que ce
soit pour les bons motifs que l'on applique et qu'on étende
la portée de la loi pour justement que ce
soient les personnes qui ont fait des infractions soit qu'elles décident de les
payer par les travaux compensatoires, mais, à défaut de paiement et lorsqu'il y
a mauvaise volonté, eh bien, oui, il peut y avoir suspension du permis de
conduire. Mais la suspension du permis de conduire ne vient pas régler la dette, c'est bien important. Alors, la
suspension du permis de conduire est un moyen pour en arriver à régler
la dette.
Et finalement, bien, M.
le Président, je pense que la présentation qui nous a été faite a été
concluante. Et les recommandations faites à notre commission sont unanimes par
l'ensemble des membres. Alors, je vous en remercie.
• (16 h 10) •
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, Mme la
députée d'Hochelaga-Maisonneuve. Avant de vous céder la parole, Mme la
députée de Montarville, je tiens à informer les parlementaires qu'un débat
de fin de séance se tiendra aujourd'hui. Le débat sur une question adressée par M. le député de Berthier
à M. le ministre de l'Agriculture,
des Pêcheries et de l'Alimentation concerne le non-paiement du gouvernement au programme
québécois d'aide aux vignerons. Alors, Mme la députée de Montarville, nous vous
écoutons.
Mme Nathalie Roy
Mme
Roy
(Montarville) : Merci beaucoup, M. le
Président. Alors, un peu d'histoire
et replaçons les faits. Le projet de
loi n° 6, la Loi modifiant le Code de la sécurité routière et
le Code de procédure pénale concernant la perception des amendes, adopté le 12 novembre 2003 et entré
en vigueur le 16 mai 2004, visait à : un, améliorer l'utilisation de la
capacité carcérale en abolissant l'emprisonnement pour le non-paiement des
amendes; deux, à assurer une meilleure récupération
des amendes par la mise en place de mesures relatives au permis de conduire et
à l'immatriculation; et, trois, cette
loi visait à responsabiliser la personne à l'égard de ses dettes en n'annulant
plus par l'emprisonnement les sommes dues
et en créant une nouvelle infraction passible d'emprisonnement pour les
personnes récalcitrantes à acquitter leur dette.
Donc,
selon cette loi, un rapport devait être produit après cinq ans de son entrée en
vigueur. Un rapport préparé par les
ministères de la Justice, de la Sécurité publique et des Affaires municipales,
en collaboration avec la Société de l'assurance
automobile du Québec, a effectivement été déposé ici même, à l'Assemblée
nationale, en 2011. Et, seulement en septembre dernier, nous avons pu
procéder à son audition. Alors, il y a tout un délai, là, derrière ces
auditions.
Certaines
informations ont été mises à jour lors de la commission par les différents
contributeurs au rapport concerné relativement aux trois objectifs poursuivis
par le projet de loi n° 6. Quant au premier objectif, les données fournies
par le ministère de la Sécurité publique indiquent que le nombre d'infractions
relatives au non-paiement des amendes liées
au Code de la sécurité routière et au stationnement a diminué, passant de
14 512 en 2003‑2004, à seulement 128
en 2013‑2014. De plus, pour ce qui est du recours à l'incarcération pour le
non-paiement des amendes, eh bien, celle-ci a diminué de près de
99 % entre 2003 et 2014. Alors, on voit ici l'efficacité de la mesure.
En
effet, l'utilisation journalière des places utilisées dans les établissements
de détention pour le non-paiement des amendes a donc baissé
considérablement, en passant d'une moyenne de 151 places en 2003‑2004, à 2,6
places en 2003‑2014. Il est donc clair que
l'entrée en vigueur du projet de loi n° 6 a permis d'améliorer
l'utilisation de la capacité carcérale,
d'autant plus que moins on envoie de gens en prison, eh bien, ça permet des
économies, des économies d'environ 10,5 millions de dollars par
année au système carcéral du Québec.
Quant au
deuxième objectif de la loi n° 6, le Bureau des infractions et des amendes
du ministère de la Justice nous a
assuré que le nombre d'amendes acquittées en espèces a presque doublé entre
2004 et 2014. Leur valeur a d'ailleurs connu
une croissance importante pendant la même période, passant de
12,3 millions de dollars à 22,2 millions de dollars. Il convient toutefois de souligner que, malgré
tous les moyens d'exécution prévus au Code de procédure pénale, un nombre
important de jugements émis à la suite des
nouvelles dispositions en vigueur demeurent en défaut de paiement puisqu'aucun
moyen d'exécution n'est en cours pour ces
jugements ou, par exemple, lorsque les individus sont introuvables. Toutefois,
tout compte fait, force est de constater que le deuxième objectif de la loi de
2004 a été atteint.
Quant au
troisième objectif de cette loi, la loi entrée en vigueur en 2004 a créé
l'article 366 du Code de procédure pénale
pour responsabiliser la personne à l'égard de ses dettes. Depuis lors,
celles-ci ne s'accumulent plus du seul fait d'un emprisonnement. L'infraction visée à l'article 366 est donc
passible d'emprisonnement pour les personnes récalcitrantes à acquitter leur dette. C'est la nouvelle mesure qui
a été créée. Mais, en vertu de cette disposition, le Directeur des procédures
criminelles et pénales doit démontrer que la
personne qui commet l'infraction se soustrait délibérément du paiement de ses
amendes, donc c'est-à-dire qu'il avait
l'intention de ne pas payer ses amendes. C'est la démonstration qu'il faut
faire, c'est ce qu'on appelle dans le jargon juridique la mens rea qu'il
faut démontrer.
Alors, les
représentants du DPCP nous ont expliqué devant cette commission que des
pratiques propices à étayer la preuve
ont été adoptées dans les années suivant l'entrée en vigueur de cette
disposition, ce qui a grandement facilité leur travail, même si prouver l'intention du contrevenant de ne pas
acquitter les sommes dues demeure à ce jour un travail plutôt difficile. Malgré cela, le bilan de cette
mesure est somme toute positif. Outre la diminution importante du nombre
d'incarcérations, le nombre accru de dettes
acquittées, l'entrée en vigueur de la loi a eu pour effet de faire augmenter
aussi le paiement des amendes mais en travaux compensatoires.
On en
conclut donc que les dispositions du Code de procédure pénale sont
effectivement propices à la responsabilisation des contrevenants. Enfin, même si
les trois objectifs du projet
de loi n° 6 de 2004 sur la perception des amendes ont été atteints,
nous nous attendons à ce que les résultats continuent à s'améliorer. Et c'est
pourquoi le deuxième groupe d'opposition,
comme le gouvernement, nous l'espérons, fera les vérifications annuelles
nécessaires pour s'en assurer. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, Mme la
députée de Montarville, pour cette intervention. M. le député de
La Prairie. Alors, je vous cède la parole.
M. Richard Merlini
M.
Merlini : Merci, M. le Président. Vous savez qu'un de nos trois
mandats est un mandat de législateurs,
et, en tant que tels, comme nous
sommes des législateurs, nous étudions en commission parlementaire des projets de loi article par article et
nous faisons suite à ces projets de loi lorsque nous les adoptons.
La Loi modifiant le Code de la sécurité routière
et le Code de procédure pénale concernant la perception des amendes a été effectivement adoptée le 12
novembre 2003 et a été mise en vigueur le 16 mai 2004. Dans la loi, il y avait un article, l'article 30, qui demandait au ministre de la Sécurité publique, suivant l'entrée en vigueur de l'ensemble des
dispositions de cette loi, cinq ans plus
tard, de faire au gouvernement un rapport sur la mise en oeuvre de cette loi de
même que sur l'opportunité, le cas
échéant, de proposer les modifications qu'il juge utiles. Alors, c'est ce que
la Commission des institutions
a décidé de faire en juin dernier, de se donner un mandat d'étudier ce rapport.
Alors, ce que
nous faisons ici aujourd'hui, c'est de discuter des recommandations de la Commission des institutions concernant le
rapport sur le suivi de la Loi modifiant le Code de la sécurité routière et le
Code de procédure pénale concernant la perception des amendes. C'est donc
presque 10 ans plus tard que la Commission des institutions a eu l'occasion de se réunir et d'entendre les acteurs
concernés, en septembre dernier, afin de faire un bilan de la mise en oeuvre
de cette loi.
Je crois, M. le Président, qu'il y a eu unanimité : la loi a sans contredit
atteint les objectifs visés par le législateur. En effet, l'objectif premier de la loi était de réduire au maximum les
gens qui se retrouveront en établissement de détention pour non-paiement d'amende. On parle ici d'amendes
eût égard à des infractions au Code de la sécurité routière ou amendes
de stationnement.
Antérieurement
à l'entrée en vigueur de cette loi, si, par exemple, un citoyen
brûlait un feu rouge et ne payait pas
son amende, il pouvait voir sa dette annulée s'il purgeait une peine
d'emprisonnement. Cette façon de faire, M. le Président, engorgeait non seulement la capacité carcérale,
entraînant ainsi des coûts importants pour les contribuables, mais aussi
déresponsabilisait les fautifs, qui voyaient leur dette éteinte après leur séjour
en prison, et empêchait les municipalités de
recouvrer les montants relatifs aux amendes impayées. En ce sens, et je le
réitère, nous pouvons dire que les
objectifs sont remplis. Ce que l'on fait maintenant, c'est qu'on va
retirer les permis de conduire de ces gens qui auront commis ces
infractions et qui n'auront pas payé les amendes ou encore on saisira leur
véhicule.
En écoutant
les participants aux consultations
particulières de la Commission des institutions, force est de constater que les mesures ajoutées sont efficaces, tellement
que le nombre d'amendes acquittées a presque doublé entre 2004‑2005 et 2013‑2014. Pour plusieurs, le fait de se voir
retirer leur permis de conduire est suffisamment convaincant pour procéder au paiement de la dette.
Cela les amène, M. le Président, à se responsabiliser, assumer leur dette sans
possibilité d'y échapper par un séjour en établissement de détention.
L'incarcération
d'une personne pour défaut de paiement d'amende est devenue une mesure
exceptionnelle pour ceux qui
continuent à défier la loi, mais ces gens à qui s'applique cette mesure
exceptionnelle prévue à la loi ne verront pas pour autant leur dette s'éteindre, ils doivent tout de même
l'acquitter. Non seulement cela libère des places en milieu carcéral et responsabilise les individus, mais
également ceci permet de récupérer des sommes importantes découlant des amendes imposées en matière de sécurité routière.
Entre 2004‑2005 et 2013‑2014, les sommes récupérées sont passées de 12,3
à 22,2 millions de dollars.
• (16 h 20) •
Mais, comme
toute bonne chose, M. le Président, il y a toujours place à amélioration. Nous
avons pris le temps d'écouter attentivement les groupes qui se sont
présentés devant nous : les représentants du ministère de la Sécurité publique, du Bureau des infractions et amendes, du
Directeur des poursuites criminelles et pénales et du monde municipal.
Ceux-ci étaient unanimes sur l'efficacité des nouvelles mesures prévues par la
loi, mais ont tout de même soulevé quelques
points devant la commission quant à des modifications qui pourraient être
apportées. Après discussion et analyse par
les membres de la commission, nous avons donc émis des recommandations aux
ministres concernés, lesquelles sont dans la même lignée que les
objectifs ayant conduit à l'adoption de la loi dont il est question.
Dans un
premier temps, il est recommandé à la ministre de la Justice d'élargir la
portée de l'article 363 du Code de procédure
pénale afin que les mesures prévues à l'article 364, soient les sanctions
applicables par la SAAQ, s'appliquent également
au recouvrement des sommes dues à la suite d'infractions à un règlement
municipal, à une loi québécoise ou au Code criminel si ces infractions
sont liées à la sécurité routière.
En effet, la
loi, telle qu'elle est au moment où on se parle, permet de suspendre le permis
de conduire pour les infractions
prévues au Code de la sécurité routière ou à un règlement municipal relatif à
la circulation et au stationnement. Or, force est de constater que cette
sanction est extrêmement efficace pour le recouvrement des amendes impayées et qu'elle devrait donc être étendue aux infractions
commises en vertu de d'autres lois ou règlements, en autant que celles-ci
soient liées à la sécurité routière. On peut donner comme exemple la Loi sur
les véhicules hors route ou la loi sur les services
de transport par taxi. Bref, dans le même esprit de la loi, la Commission des
institutions suggère à la ministre de
la Justice d'étendre les sanctions imposées par la SAAQ pour les amendes
impayées relatives à d'autres infractions liées à la sécurité routière.
Le monde
municipal a aussi fait valoir, auprès des membres de la Commission des
institutions, de la pertinence d'apporter
des modifications à la loi afin de permettre aux procureurs des cours
municipales eux-mêmes d'entreprendre des poursuites en vertu de
l'article 366 du Code de procédure pénale. Comme je le disais précédemment, la
peine d'emprisonnement pour un conducteur en défaut de paiement d'amende est
maintenant une mesure exceptionnelle prévue
par l'article 366. Cet article prévoit que de telles procédures puissent être
intentées uniquement par le Procureur général, et ce, même s'il s'agit
d'infractions émises par un corps de police municipal.
La loi
prévoit également que la poursuite, une fois autorisée, puisse être entendue
devant la cour municipale ou la Cour
du Québec. Dans les faits, M. le Président, il semble que les poursuites sont
systématiquement portées devant la Cour
du Québec, cela entraînant des délais plus longs et des procédures plus lourdes
et plus coûteuses. Puisque la loi permet déjà que les poursuites pour emprisonnement puissent être portées devant
les municipalités après l'autorisation du Procureur général, je crois, M. le Président, que, dans un
souci d'efficacité, d'accessibilité et dans l'esprit de la loi, il pourrait
être envisagé par la ministre de la
Justice de permettre aux procureurs de la municipalité d'intenter eux-mêmes les
poursuites prises en vertu de l'article 366 du Code de procédure pénale.
Dans un autre
ordre d'idées, une autre recommandation se retrouve au rapport de la Commission
des institutions, voulant que la
ministre de la Justice considère la possibilité de modifier l'article 366 du
Code de procédure pénale afin d'exiger
que le jugement qui impose une peine d'emprisonnement soit motivé par écrit. En
effet, avant d'en arriver à un jugement
imposant une peine d'emprisonnement, il faut démontrer l'intention coupable du
fautif, prouver que celui-ci refuse
délibérément de payer son amende, afin d'éviter d'imposer l'incarcération d'un
citoyen ayant négligé de prendre connaissance
d'un avis préalable, par exemple. Bien que le Directeur des poursuites
criminelles et pénales ait développé des
pratiques efficaces en matière de preuve, il demeure que l'absence de motif par
écrit rend la tâche plus difficile, pour les procureurs en charge des
dossiers, de faire leur preuve vu l'absence de jurisprudence en la matière. De
plus, cette recommandation vise également à
assurer une cohérence avec l'article 347 du Code de procédure pénale, lequel
exige un jugement motivé par écrit
avant d'imposer une peine d'emprisonnement
suite au non-paiement d'une amende imposée par le Code de procédure
pénale.
Enfin, les
participants aux travaux de la commission ont également fait valoir à ses membres qu'il serait pertinent
de convenir d'ententes de réciprocité avec les autres provinces et les États
américains limitrophes afin d'étendre aux non-résidents
du Québec les mesures prévues à l'article 364 du Code de procédure pénale. En effet, cette
recommandation suit le même principe
des ententes actuellement en vigueur voulant qu'un défendeur hors Québec puisse
se voir imposer des points
d'inaptitude sur le permis de sa province de résidence s'il commet une infraction
au Code de la sécurité routière sur
le territoire du Québec. Ainsi, il serait cohérent d'étendre ce principe et de
convenir d'ententes similaires afin que la suspension des permis de conduire, par exemple, puisse être imposée aux
défendeurs hors Québec si ceux-ci négligent de payer leurs amendes.
En
conclusion, M. le Président, l'exercice effectué par la Commission des
institutions a démontré que la loi entrée en vigueur en 2004 a porté fruit. Les fautifs sont dorénavant plus
responsables vis-à-vis le paiement de leurs amendes, les sommes recouvrées sont en hausse et des places
dans les établissements de détention sont libérées. Les constats ne sont
donc que positifs. Quant aux recommandations contenues au rapport de la
Commission des institutions, celles-ci respectent entièrement l'esprit de la loi, et je
dirais même qu'elles visent à mieux remplir les objectifs visés initialement
par le législateur. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le député
de La Prairie. Je cède maintenant la parole à M. le député de
Matane-Matapédia.
M. Pascal Bérubé
M.
Bérubé :
Merci, M. le Président. Il me fait plaisir à mon tour d'intervenir sur la Loi
modifiant le Code de la sécurité
routière et le Code de la procédure pénale. D'abord rappeler que je suis
heureux d'être membre de la Commission des
institutions, qui est une grande commission parlementaire de l'Assemblée
nationale et qui est, il faut le dire, très bien présidée par le député de Fabre, qui est un juriste aguerri, et qui, sur
ces questions, nous amène ses éclairages, et qui le fait d'une façon consciencieuse et sans
flagornerie. Je lui indique le plaisir qu'on a de travailler avec lui. Il fait
un travail exceptionnel. Alors, il me fait plaisir de travailler avec
lui, avec l'ensemble des membres de la commission.
Et de
rappeler qu'une commission parlementaire, ça fait un travail respectueux, très
souvent consensuel. C'est un travail
qui est méconnu de la population mais qui est essentiel pour aller en profondeur,
pour s'intéresser à des questions importantes
qui, comme celle-ci, ont un impact dans la vie des gens. Dieu sait que de
recevoir une amende, ça a un impact dans la vie des gens. Ça a un impact
immédiat. Il y a une réaction qui s'ensuit. On connaît tous des gens qui se
sont empressés de nous rapporter qu'ils ont
eu une amende et nous faire part de leurs émotions, qui vont à peu près
toujours dans le même sens. Alors, le législateur a une responsabilité de voir
si c'est juste, de voir si ça se fait correctement. Et là j'ai l'assurance, lorsque je vais communiquer à
mes commettants que je me suis intéressé au dossier des amendes, que je vais les intéresser, qu'ils ont des histoires à
me raconter et qu'ils ont certainement une volonté de nous voir intervenir
d'une façon juste.
Alors, le
rapport sur le suivi de la Loi modifiant le Code de la sécurité routière et le
Code de la procédure pénale, ça concerne la perception des amendes, et
les témoignages qu'on a entendus nous amènent, comme parlementaires, à conclure que la loi a atteint ses trois objectifs.
Ce n'est pas beau, ça? Alors, on demeure vigilant, on analyse tout ça, mais
la loi atteint ses objectifs. Et, en matière de sécurité publique, parce que je
suis porte-parole en sécurité publique, ça touche à la sécurité publique, c'est
les policiers qui l'appliquent, ça touche la justice, sur l'application, ça
touche les transports aussi, alors j'y trouve un intérêt certain.
• (16 h 30) •
Alors, les
objectifs, c'étaient lesquels? On les rappelle : diminuer la pression
additionnelle sur l'utilisation de la capacité
carcérale que causait l'emprisonnement des personnes contrevenantes n'ayant pas
payé leur amende. Il y a peut-être des
gens qui apprennent qu'il y a des personnes qui se rendaient en prison purger
une peine pour des amendes ou des tickets impayés. Il me semble que ça n'a aucun sens, surtout lorsqu'on sait, au
Québec, qu'on a une surpopulation carcérale, ce qui m'amène à vous rappeler, M. le Président, ma proposition, qui est
celle de tenir éventuellement un grand débat sur le système carcéral québécois. Et, dans les aspects que je souhaitais aborder,
de ce grand débat, il y a la question de la surpopulation carcérale. Et ce n'est pas pour rien que le gouvernement
auquel j'appartenais puis le gouvernement actuel ont convenu qu'il était important d'ajouter un certain nombre de prisons
au Québec : trois, puis là on pourrait rajouter le Leclerc, à Laval. Je m'éloigne un peu de la
question, mais ça n'aidait certainement pas que des gens soient obligés d'aller
purger une peine en prison pour quelque
chose que je ne vais pas banaliser mais qui pourrait se faire autrement,
notamment par des actes communautaires dans la communauté, pour aider.
Le deuxième
élément, c'est : récupérer les sommes dues aux municipalités, aux
communautés autochtones et au gouvernement.
Mais là il ne suffit pas de donner une amende ou donner un ticket, il faut être
capable de percevoir l'argent qui est dû.
Puis le
troisième, c'est : responsabiliser les citoyens quant à leur comportement
sur la route et à l'égard des dettes qu'ils
accumulaient. Ça, c'est évident. Il y a des gens qui pensent que suffit de
payer pour être exempts de tout questionnement sur sa conduite automobile. C'est faux. Il y a également des
récidivistes, des gens qui n'ont pas compris. Pourtant, depuis des années, la table de concertation sur la
sécurité routière avec M. De Koninck, les différents ministres des
Transports, de la Justice qui se sont
succédé, les différentes publicités dans les médias rappellent d'avoir de bons
comportements. Et, si les gens ont des amendes, c'est parce qu'ils n'ont
pas adopté les bons comportements.
Nul ne peut
ignorer la loi. C'est le rôle des parlementaires de le rappeler à l'occasion et
c'est le rôle de plusieurs officiers
d'appliquer ces règlements. Alors, le comportement souhaité des citoyens, ce
n'est pas seulement de payer son... En
fait, il y en a qui ne paient pas leurs amendes, il y en a qui paient leurs
amendes puis ils s'imaginent que c'est suffisant. Il faut payer l'amende et s'assurer que ça ne se
reproduise plus. Ça, c'est le message qu'on peut envoyer à nos commettants,
comme parlementaires, c'est de respecter la loi.
Et la loi
n'est pas là... On peut la questionner, mais celle-ci, elle n'est pas là sans
raison, c'est parce qu'elle atteint des
objectifs, qui sont celles d'une civilité sur la route, civilité qui doit
animer l'ensemble des citoyens sur la route puis aussi en Chambre, hein? Parfois, on a l'occasion de se rappeler qu'on a
des règles qui nous gouvernent, qui nous permettent d'avoir des échanges plus civilisés. Alors, les
règles s'appliquent à tout le monde, y compris aux parlementaires. Moi, je
ne connais aucun parlementaire qui a déjà
été quelqu'un qui ne respectait pas le Code de la sécurité routière puis qui a
été exempt des pénalités qui vont avec. Et c'est tant mieux, parce qu'on
n'est pas au-dessus des lois.
Des
observations de la commission. Il y a des intervenants qui ont souligné la
nécessité d'une modification de l'article 363
du Code de procédure pénale afin que la suspension de permis de conduire
s'applique également au recouvrement des
sommes dues à la suite d'infractions au règlement municipal, à une loi
québécoise ou au Code criminel. Et la commission, elle est sensible à cette volonté du milieu
municipal. Les gouvernements du Québec successifs sont toujours sensibles
à des demandes qui proviennent d'autres élus, ceux du monde municipal, qui sont
très près de la population. Alors, la commission
ne fait pas exception, elle écoute le monde municipal, et c'est tant mieux,
parce qu'on représente les mêmes personnes — moi, dans ma circonscription, je représente
45 municipalités, donc 45 maires, et 45 maires et six
conseillers par municipalité, alors ça fait beaucoup d'élus, qui sont
aussi légitimes que moi pour représenter la population. La commission, elle
croit judicieux de limiter une éventuelle modification aux infractions liées à
la sécurité routière.
Il y a aussi des intervenants qui ont souligné
la nécessité de conclure des ententes de réciprocité — j'en suis — entre le Québec et les autres provinces et
les États américains limitrophes afin d'étendre aux non-résidents du Québec
les mesures prévues à l'article 364 du
Code de procédure pénale, suspension des permis de conduire. Évidemment, il y a
de la mobilité. Il y a de nombreux Québécois
qui se rendent chaque année, et certains, presque chaque week-end, dans
des États limitrophes, que ça soit l'État de New York, que ça soit le Vermont,
que ça soit les provinces du Nouveau-Brunswick ou de l'Ontario. Et c'est
correct. Et il y a l'inverse aussi. On est heureux — là, c'est l'ancien
ministre du Tourisme qui parle — d'accueillir des gens qui viennent nous visiter,
qui proviennent d'États ou de provinces limitrophes. Alors, les infractions peuvent être commises sur
notre territoire, et c'est des gens qui proviennent d'autres États, il faut
être capable de leur envoyer l'amende, que
ça soit appliqué, avec des ententes avec nos collègues des autres provinces,
des autres États, puis l'inverse aussi, il
se peut que des Québécois décident de ne pas respecter la loi à Burlington, ou
à Plattsburgh, ou à New York, ou en Ontario. Bien, c'est la même chose
aussi.
Alors, on a
intérêt à se parler, hein? Depuis des années — je vois le député de Chomedey qui est
là — ça se
fait dans le domaine des corps de police, d'avoir des échanges sur ces
questions. L'information, c'est important. Alors, figurez-vous, M. le Président, quand… que, pour la perception des
amendes, c'est perfectible encore, puis tout le monde perd de l'argent avec ça, puis tout le monde
manque des occasions de faire appliquer la loi. Si la loi n'est pas appliquée,
bien, ça va encourager les gens à l'enfreindre,
puis ce n'est pas souhaitable. Alors, il existe différents forums, par exemple
la conférence des gouverneurs et des
premiers ministres de l'Est des États-Unis et du Canada, qui échangent sur un
certain nombre de sujets. Ce n'est
pas un sujet qui est toujours sur le dessus de la pile, mais c'est important,
puis la commission fait un travail, en ce sens-là, pour souligner cette
nécessité.
D'ailleurs,
ça s'est fait dans d'autres domaines. Je me souviens, c'est avec le
gouvernement actuel qu'on a changé la
loi pour permettre à des gens d'acheter de l'alcool dans les autres provinces
canadiennes, ce qui n'était pas permis depuis la prohibition. Imaginez! Alors, c'est des ententes de mobilité, ça peut
inspirer aussi ce qu'on fait en matière de perception des amendes. Alors, les ententes basées sur le
même principe existent dans le domaine de la sécurité routière, puis on ne
voit pas pourquoi le non-paiement d'amendes ne pourrait pas faire partie de
l'objet de l'une d'entre elles. Alors, c'est peut-être le début d'une
commission qui fait oeuvre utile, de nouvelles ententes avec nos voisins.
Les montants
en jeu s'avèrent relativement importants. Certains ont été surpris, en
commission, de voir qu'il y a beaucoup
d'argent en jeu non perçu. Puis, en ce qui a trait aux frais que les
municipalités doivent rembourser à la SAAQ, dans le cas des dossiers réglés par les travaux compensatoires, la
commission retient que les municipalités doivent absorber la facture.
Alors, les
recommandations de la commission, et c'est ce qui est important, au bout de
l'exercice… Parce qu'on veut sentir
que les discussions qu'on a eues font l'objet de propositions, de
recommandations, que les ministres concernés… la ministre concernée les suivra, puis je suis convaincu que ce sera le
cas. C'est un dossier très concret. Et ça s'est bien fait, je suis assez
fier, là, de la tenue de la commission, comme bien d'autres.
Alors, les
recommandations, c'est : Que le ministre de la Justice… la ministre de la
Justice — il faut
féminiser — étudie — puis je vois, là, qu'elle porte beaucoup
d'attention à ce débat — la possibilité d'élargir la portée de
l'article 363 du Code de procédure pénale afin que les mesures prévues à
l'article 364 de ce code s'appliquent au recouvrement
des sommes dues à la suite d'infractions au règlement municipal, à une loi
québécoise ou au Code criminel si,
seulement si ces infractions sont liées à la sécurité routière — on balise. Ensuite, que la ministre de la
Justice considère la possibilité de
modifier l'article 366 du Code de la procédure pénale pour permettre aux
procureurs des municipalités aptes à
le faire — ce qui
n'est pas le cas partout — d'intenter les poursuites prises en vertu de cet article. Que la
ministre de la Justice considère la
possibilité de modifier l'article 366 du Code de procédure pénale afin
d'exiger que le jugement imposant une
peine d'emprisonnement soit motivé par écrit. Et enfin que le ministre des
Transports considère la conclusion d'ententes de réciprocité avec ses
partenaires des autres provinces et États américains limitrophes afin d'étendre
aux non-résidents du Québec les mesures prévues à l'article 364 du Code de
procédure pénale.
Donc, en
résumé — je ne
prendrai pas trop de temps — la loi répond aux objectifs initiaux. Ça,
c'est un bon signe. Le gouvernement fait un exercice de révision des
programmes, mais on fait, nous, un exercice de révision des lois ponctuellement, lors des commissions
parlementaires, puis, dans le cas de celle-ci, c'est une bonne loi, les
parlementaires l'ont reconnue, mais
on peut… elle était perfectible. Alors, c'est pour ça les recommandations.
J'espère que ce sera suivi, j'en ai la conviction, puis un bon travail
de parlementaire.
L'objectif
premier pour l'État puis pour les municipalités, il faut le rappeler, ce n'est
pas de faire de l'argent avec ça, c'est de faire respecter les lois,
d'assurer la sécurité routière. C'est ça, le message qu'il faut envoyer.
Parfois, nos concitoyens ont l'impression
que des règlements comme ceux-ci ont... le seul objectif, c'est de percevoir de
l'argent. C'est faux, il faut le dire. On se rendrait plus populaire en
prenant le côté de nos citoyens, en disant : Bien, oui, c'est le gouvernement qui perçoit. Non. Moi, j'ai une
responsabilité, comme député de l'opposition, à inviter mes commettants à respecter toutes les lois, y compris celles qui
impliquent de payer de l'argent à l'État. Alors, c'est le message responsable
que je veux passer aujourd'hui.
Je veux
remercier les membres de la commission, remercier à nouveau le président, qui
suit ça avec tellement d'intérêt, et avec raison, parce qu'on fait ça
pour les bonnes raisons. C'est un bel exercice, puis je suis fier d'y avoir participé, bien
humblement, bien humblement. Alors, Merci, M. le Président. Merci aux membres
de l'Assemblée pour leur attention.
• (16 h 40) •
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le député
de Matane-Matapédia. Je cède maintenant la parole à M. le député de
Chomedey.
M. Guy Ouellette
M.
Ouellette :
Merci, M. le Président. J'aimerais d'abord vous dire, M. le Président, et au
risque de répéter un peu ce que mes
collègues, depuis déjà une heure, vous mentionnent
relativement à ce rapport : On est très fiers, M. le Président, comme membres de la Commission des institutions, aujourd'hui de prendre la parole sur ce rapport. Et ce
rapport, bien, c'est le suivi de la
Loi modifiant le Code de la sécurité
routière. Puis on se rappellera que
c'est une loi de 2003 qui est tombée en vigueur
en… qui a été mise en vigueur — pas
tombée, mais mise en vigueur — en
2004. Et, même si le rapport a été
déposé en 2011, il y a des changements, dans les structures, qui nous
amènent, M. le Président, à étudier ce rapport. Et pourquoi changer
des choses quand elles vont bien?
Ce rapport, M. le Président, avait trois objectifs de départ, qui étaient d'assurer une meilleure
récupération des amendes par la mise
en place de mesures relatives au permis de conduire et à l'immatriculation.
J'ai beaucoup de souvenirs qui me reviennent à l'esprit
de gens, dans une vie antérieure, qu'on arrêtait sur la route, qui étaient
voulus sur mandat d'emprisonnement et qu'on
devait, peu importent leurs conditions, amener à l'établissement de détention
le plus près et sans même avoir le
choix de le faire, M. le Président. Donc, ce qui a amené des changements au Code de sécurité routière avec une mise en vigueur en 2004 et qui
est tout à l'avantage de la société québécoise.
Le deuxième objectif
des changements législatifs, M. le
Président, c'était de responsabiliser la personne à l'égard de ses dettes en n'annulant plus par
l'emprisonnement les sommes dues à l'État, aux communautés autochtones ou aux
municipalités puis en créant une nouvelle
infraction pour les personnes récalcitrantes à acquitter leurs dettes. Je pense
que, là aussi, M. le Président, cela va de
soi, la responsabilisation. Il y avait beaucoup de personnes qui aimaient mieux
se faire loger aux frais de l'État
plutôt que de payer les sommes dues. Il y en a qui les accumulaient. Et il y a
toujours les récidivistes, les
journaux sont pleins d'histoires de récidivistes, dans tous les domaines. C'est
l'exception qui confirme la règle, mais c'est ces cas-là qu'on voit dans
les journaux, M. le Président.
Le troisième
objectif de la loi, c'était d'améliorer l'utilisation de la capacité carcérale
en abolissant l'emprisonnement pour le non-paiement des amendes. Je vous
ferai grâce, M. le Président, de toutes les statistiques. Effectivement, depuis 10 ans de mise en
vigueur de ces dispositions, il y a eu une très grosse amélioration. Il y a eu
une grosse amélioration pour… Il y a
beaucoup moins de personnes incarcérées. Il y a beaucoup plus de personnes en
réinsertion sociale. Il y a beaucoup
plus de personnes qui font des travaux compensatoires. Les termes des changements
législatifs, M. le Président, on fait
en sorte que les gens sont de plus en plus responsables de leurs actions et
qu'on applique au cas par cas. Par
rapport à la situation des gens, ce n'est pas appliqué aveuglément, mais,
effectivement, les gens qui démontrent un
intérêt de payer les argents dus pour des infractions au Code de sécurité
routière, bien, à ce moment-là, c'est adapté à leur situation. Et ce qui a amené, je pense, à ce qu'on puisse étudier
ce rapport-là et faire en sorte qu'on est en mesure de vous dire, M. le
Président, que ça fonctionne.
Ça fonctionne
tellement que le programme de travaux compensatoires, ça a généré, au cours des
cinq dernières années, M. le
Président, plus de 2,4 millions d'heures de travaux communautaires dans
différents organismes du Québec. Ça
représente plus de 22 millions en investissement. Parce que du temps que
tu n'es pas obligé de rémunérer, qui est fait à titre de travaux compensatoires, c'est du temps qui est très important
pour les organismes communautaires et c'est du temps de qualité au niveau de la société. L'autre chose, c'est que ça
permet aussi, en faisant des travaux compensatoires, de ne pas… Déjà que la population carcérale a
tendance à de la surpopulation, ça permet
une meilleure utilisation journalière des places en détention, et particulièrement
pour les contrevenants plus dangereux.
C'est sûr
qu'au cours des deux journées d'audition, suite à ce rapport et les nombreux
intervenants qui sont venus, on
pourrait penser à optimiser cette loi. Ce qui nous a emmenés, d'ailleurs… Et
quatre recommandations, c'est beaucoup
pour l'étude d'un rapport. Dans une vie
antérieure, M. le Président, vous avez été président de commission,
et vous avez eu… que ça soit de
mandats d'initiative ou de regarder certains rapports annuels de gestion, quand
on avait une ou deux recommandations,
déjà on avait fait le tour de plusieurs choses. Qu'on se permette, dans ce
cas-ci, M. le Président, d'avoir quatre recommandations, je pense que ça
témoigne du sérieux des travaux de la commission. Mon collègue de Matane en a parlé, je pense que, le président de la commission
étant très dynamique, ça ne peut pas faire autrement, c'est mon collègue de comté, à Laval, et qui apporte une
complémentarité intéressante aux travaux de la commission, parce que, provenant de milieux différents et
complémentaires, je pense qu'on est en mesure de toucher à tous les aspects de
certaines dispositions des rapports qui sont devant nous autres.
Donc, je
mentionnais, M. le Président, qu'il
y a quatre recommandations qui ont
été faites, et je veux attirer votre attention
sur une en particulier. Je pense qu'il serait pertinent que le ministère de la Justice étudie la possibilité d'élargir la portée de l'article 363 du Code de
procédure pénale afin que les dispositions de l'article suivant, 364… Pour
les gens qui nous écoutent, ça peut
paraître très abstrait. 363, c'est le recouvrement des sommes dues à la suite
d'infractions au Code de sécurité
routière ou un règlement relatif à la circulation ou au stationnement adopté
par une municipalité. 364, c'est, si
la personne ne paie pas, qu'on suspende son permis de conduire et
l'immatriculation de sa voiture. Donc, ce qu'on mentionnait, M. le Président, c'est qu'on voudrait qu'il y ait des changements pour que cet article de loi s'applique autant au niveau municipal, à une loi québécoise ou au
Code criminel, mais on veut, dans les recommandations de la commission,
que ça soit absolument relié à des questions de sécurité routière.
Les
participants étaient pas mal tous unanimes que 364 est un facteur déterminant, c'est-à-dire la suspension du permis de
conduire et du droit à l'immatriculation, et je pense que les participants voulaient
qu'on élargisse complètement à une
loi municipale, loi québécoise ou au Code criminel ces dispositions-là. Mais je
pense que la sagesse de nos travaux nous amène à restreindre cette
suggestion-là aux infractions touchant la sécurité routière.
J'ajouterais
aussi, M. le Président, que, depuis l'entrée en vigueur de la loi, c'est
10 à 12 millions par année qui
ont été récupérés et qui n'ont pas besoin
d'être déboursés pour envoyer des gens en prison parce qu'ils n'ont pas payé
leurs amendes. Je pense que c'est une autre
mesure intéressante, et, annuellement, 10 à 12 millions, dans le contexte
de redressement des finances publiques, c'est quelque chose qu'il faut
effectivement tenir compte.
• (16 h 50) •
Une autre recommandation, on a entendu certaines
villes qui sont venues nous déposer… L'article 366, M. le Président, fait état que les poursuites pour les
récidives ne peuvent être intentées
que par le Procureur général ou par le Directeur des poursuites criminelles et pénales devant la Cour du Québec ou une cour
municipale. On a entendu un vibrant plaidoyer
de la ville de Montréal, qui est venue défendre un point, qu'elle
souhaitait conclure une entente avec le directeur des poursuites civiles et
pénales, ayant un contentieux pour le faire, et les membres de la commission
ont été réceptifs à cette suggestion,
pas dans toutes les municipalités, mais particulièrement dans les municipalités qui sont équipées, M. le Président, pour s'occuper des cas de récidive et pouvoir
porter devant leurs cours municipales certaines accusations pour des
manquements à cette loi.
La dernière recommandation, et mon collègue de Matane en a parlé, c'est les ententes de réciprocité. Je
pense qu'on parle... Je réfère encore
au mémoire de la ville de Montréal, qui nous mentionnait que, l'an dernier, M. le Président, c'est plus de 11 000 constats d'infraction qui ont été
signifiés à des gens à l'extérieur du Québec, qui ont été... et qui sont
toujours impayés. On parle de plus de
800 000 $ qui ne sont pas dans les coffres de la ville. Il y a déjà
des ententes de réciprocité relativement… les points d'inaptitude, avec
certaines provinces canadiennes. Je pense qu'on devrait se pencher… et c'est dans les recommandations de la
commission, pour qu'il puisse y avoir des ententes de réciprocité pour
pouvoir récupérer et appliquer les mesures du programme et des dispositions du
Code de sécurité routière au niveau interprovincial.
En
conclusion, M. le Président, je m'en voudrais, moi aussi, et je l'ai mentionné…
souligner le travail des membres de la
commission, de son président, le député de Fabre, et vous dire que tout le
monde s'entend que cette loi et ces changements
au Code de sécurité routière, c'est pertinent, et que ça répond pleinement aux
objectifs de départ, et que, même
si... En tenant compte des quatre recommandations qui ont été faites dans le
rapport, je pense que ça pourrait... les dispositions de cette loi-là pourraient être encore beaucoup plus
complètes et adaptées à la situation qu'on vit en 2014, M. le Président.
Merci beaucoup.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le
député de Chomedey.
Y a-t-il d'autres intervenants? M. le député de Fabre,
je vous cède la parole.
M. Gilles Ouimet
M.
Ouimet (Fabre) : Merci,
M. le Président. Est-ce que vous pouvez m'indiquer le temps dont je dispose?
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Il reste environ, je vous dirais, une trentaine de minutes à votre formation politique, peut-être même plus.
34 minutes, bien exactement.
M.
Ouimet (Fabre) : 34
minutes?
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Oui.
M.
Ouimet
(Fabre) : Bon. Je
vais être obligé de couper des aspects de mon... pour le bénéfice des
collègues. Mais tout de même je vais... Je suis heureux, M. le Président, de participer à ce débat. C'est la première fois depuis mon
arrivée à l'Assemblée que je participe à un débat suite à un rapport d'une commission qui
fait des recommandations, et donc je suis particulièrement heureux de participer à ce débat, puisque,
comme l'ont souligné à quelques
reprises des collègues, j'ai le privilège de présider, du moins pour les
débuts de cette 41e législature, les travaux de la Commission des institutions, qui
est une grande commission. Je reprends les paroles du député de
Matane-Matapédia et je suis d'accord avec lui, je suis d'accord
avec pratiquement tout ce qu'il a dit.
Évidemment,
vous me... je veux éviter de revenir sur les bons mots qu'il a eus à mon égard.
En fait, quand j'écoutais, je
venais... Le député de Chomedey, tout juste avant moi, mentionnait, soulignait,
faisait référence aux dynamiques... à mon dynamisme comme président.
Vous savez, M. le Président, il faut se méfier de ces compliments, qui cachent généralement un... C'est une critique déguisée de... C'est une façon polie de me
reprocher ma tendance à l'hyperactivité. Mais, bon, je vais prendre, pour les fins de l'enregistrement, le commentaire... Je sais que le député de Chomedey,
qui est mon voisin de circonscription… Nous travaillons très bien ensemble, et je l'apprécie aussi, même si c'est
un ancien policier, et je suis un
avocat, j'ai été avocat de la défense, nous étions dans des rôles distincts du système
de justice. Mais tout de même, comme député, j'ai le plaisir de
travailler avec lui régulièrement et je lui retourne le compliment.
Ceci dit,
comme président de la commission, il est important pour moi de prendre la
parole sur ce rapport parce que…
D'autres l'ont fait avant moi, mais je pense qu'il me revient de le faire, de
remercier les membres de la commission, tous les membres de la commission qui
ont participé à ce mandat. Je reviendrai, là, sur comment on a décidé
d'entreprendre ce
mandat-là, en fait, qui est imposé… qui était prévu par la loi, mais nous
l'avons fait en période estivale ou à la fin de la période estivale. Donc, avant la reprise des
travaux, les membres avaient accepté de travailler pour réaliser ce mandat.
Et je pense qu'il est important de souligner
ceux qui y ont participé : évidemment, à la vice-présidence de la Commission
des institutions, le député de Rosemont, et
également ceux qui ont participé plus activement à ce mandat, M. le Président :
il y a le député de Matane-Matapédia — j'y vais dans l'ordre alphabétique des
collègues — le
député d'Ungava, le député de Sherbrooke
a participé — il est
parti, au travail — le
député de Maskinongé, le député, évidemment, de La Prairie, le député de Masson, le député de Chomedey — ça va de soi — la députée d'Hochelaga-Maisonneuve, le
député de Vimont, le député de Bonaventure, la députée de Montarville,
et de LaFontaine, parmi les membres de l'Assemblée.
On a, M. le
Président, à la Commission des institutions, le privilège de travailler avec
une secrétaire de commission qui est
extraordinaire et qui fait un travail remarquable, et je tiens à la remercier à
l'occasion de ce premier débat auquel je peux participer. Alors, Mme
Laplante, merci pour vos bons services auprès de la Commission des
institutions.
Également,
dans le cadre de ces mandats d'initiative ou ces mandats particuliers que les
commissions font, nous disposons, M.
le Président, d'agents de recherche qui font un travail extraordinaire. Lors de
nos auditions, tous les membres de la
commission l'ont souligné. Je pense qu'il est important et qu'il est de mise de
souligner ici, à l'Assemblée… de les remercier,
de réitérer ces remerciements pour le travail exceptionnel qu'ils font, la
qualité des documents, la préparation de
ces documents qui permettent à tous les parlementaires de mieux remplir leur
rôle, de mieux faire leur travail, et je pense qu'il est important de le souligner. Je suis convaincu que mes
collègues partagent ces remerciements et se joignent à moi pour les
remercier ici.
Il y a
également des personnes qui travaillent dans l'ombre : à la révision
linguistique, madame… — j'ai oublié de
mentionner le nom de David Boucher, au service de recherche — Mme Simard, à la révision linguistique,
ainsi que Mme Boucher, Vicky Boucher, adjointe à l'agente de
secrétariat, qui ont participé à ce rapport.
Alors, mes collègues l'ont souligné également,
qu'on a eu le… Nous avons tenu des auditions. Comme c'est toujours le cas à la Commission des institutions,
ces auditions se font presque toujours, pour ne pas dire toujours, de façon
particulièrement non partisane. Tous les
parlementaires, tous les membres de la Commission des institutions ont à coeur
de remplir leur rôle de parlementaires et
font cet effort de laisser le débat partisan à l'extérieur de la salle. En tout
cas, c'est l'expérience que j'ai
vécue, M. le Président, à la Commission des institutions depuis mon élection en
septembre 2012, et ce rapport… ces auditions que nous avons menées
dans le cadre de l'examen de cette loi ne font pas exception.
Il y a lieu,
M. le Président, de remercier les organismes, les ministères qui ont participé
à la confection, initialement, du
rapport qui était exigé par la loi, mais qui ont également… qui se sont
présentés en commission parlementaire. Alors, il y a évidemment le ministère de la Sécurité publique, le Directeur des
poursuites criminelles et pénales, les représentants du Bureau des infractions et amendes, la ville de
Montréal de même que la ville de Québec, et l'Union des municipalités du Québec, qui ont transmis des observations, des
représentations écrites qui ont éclairé les membres et qui ont aidé les
membres dans la réalisation de leur mandat.
• (17 heures) •
Le député de
Matane-Matapédia a, M. le Président, souligné à juste titre qu'au-delà du fait
que nous avons réalisé un mandat qui
était prévu par la loi, c'est une question qui est importante et qui touche nos
concitoyens. La question de la perception
des amendes, du respect des lois, des sujets qui ont été abordés par le député
de Matane-Matapédia, touche nos
concitoyens. Et ce sont des questions très, très importantes, j'oserais même
dire «fondamentales», dans une société de droit comme la nôtre.
Je pense que
d'autres l'ont fait, mais il est important de rappeler que ces auditions… ce
rapport se rattache au projet de loi
n° 6 de la première session de la 37e législature qui avait été déposé en juin 2003 par le député
de Westmount, notre président actuel, alors qu'il était ministre de la
Sécurité publique. C'est lui qui était le parrain de ce projet de loi, qui est
devenu la loi… le chapitre 5 de la loi de 2003, qui a été adopté. Mais à
l'époque c'était le projet de loi n° 6.
Et il n'est
pas, je pense, inutile de rappeler ce que les notes du projet de loi
précisaient quant à l'objet de ce projet de loi. Ce qu'on y lit, c'était : «…le projet de loi modifie le
Code de procédure pénale afin qu'une personne qui n'a pas payé les sommes dues à la suite d'infractions au
Code de la sécurité routière ou à un règlement relatif à la circulation ou au
stationnement adopté par une municipalité ne puisse être emprisonnée pour
défaut [du] paiement de ces sommes. Le projet
de loi crée cependant une infraction pour la personne de 18 ans ou plus qui
tente de se soustraire de façon délibérée au paiement de ces sommes. Cette personne sera passible d'un
emprisonnement ne pouvant excéder deux ans moins un jour et cette peine ne [le] libérera pas du
paiement des sommes dues.» On note également aux notes explicatives que le but,
l'objet de ce projet de loi, c'est d'ajouter aux infractions pour lesquelles un
percepteur peut demander à la Société de l'assurance
automobile du Québec la suspension du permis toutes celles relatives au
stationnement. On prévoyait également le
refus de procéder à certaines transactions relativement à des véhicules
automobiles et, enfin, on prévoyait, dans ce projet de loi, un mécanisme pour recouvrer les frais, que
ces démarches étaient engendrées par la Société de l'assurance automobile
du Québec. Alors, c'était le projet de loi n° 6 qui avait été proposé à
l'époque.
Un point
important, M. le Président, et que je tiens à souligner d'entrée de jeu, cette
loi prévoyait, à son article 30, et
vous me permettrez de le lire : «Le ministre de la Sécurité publique doit,
dans les cinq ans qui suivent l'entrée en vigueur de l'ensemble des dispositions de la présente loi,
faire au gouvernement un rapport sur la mise en oeuvre de la présente loi de même que sur l'opportunité, le cas échéant,
de proposer les modifications qu'il juge utiles. Ce rapport est déposé par le ministre, dans les 15 jours qui suivent, devant
l'Assemblée nationale ou, si elle ne siège pas, dans les 15 jours de la reprise de ses travaux. La commission compétente
de l'Assemblée étudie le rapport.» Et c'est ça, M. le Président, qui est à
l'origine du mandat des travaux de la Commission des institutions.
Vous me
permettrez un aparté, M. le Président, sur le fait que nous nous retrouvons, en 2014, c'est-à-dire plus de 10 ans après la mise
en vigueur de la loi, à débattre du rapport qui a été produit, conformément à la loi. Je reviens à ce que disait le député de Matane-Matapédia parce qu'il a dit : Nul
n'est censé ignorer la loi. Dans une société de droit comme la nôtre, M. le Président, il y a une règle
absolument fondamentale qui est celle… on parle d'une société de droit, une
société basée sur la primauté du
droit. Et la règle cardinale à ce chapitre, M. le Président, et je sais que
vous la connaissez bien, c'est que
personne n'est au-dessus des lois, personne, même pas l'État, et ça inclut, M.
le Président, l'Assemblée nationale.
Et je prends la peine de faire cette entrée en
la matière, M. le Président, parce que, lorsque je suis arrivé à l'Assemblée nationale, lorsque je suis devenu
membre de la Commission des institutions, j'ai constaté que, notre règlement
qui fait partie des lois qui s'appliquent à
l'Assemblée, en fait, quotidiennement, les membres de l'Assemblée y réfèrent
pour rappeler des rappels au règlement ou
souligner des manquements. Donc, tout le monde connaît l'importance de ce règlement.
J'ai été
étonné, M. le Président, de constater que, malgré le fait que la loi ou
le règlement prescrivent certaines obligations, certains travaux à la Commission des institutions, la Commission
des institutions n'est tout simplement pas en mesure de réaliser ces
mandats compte tenu de la charge de travail. À ce moment-là, M. le Président, il y a deux options qui s'offrent à nous :
ou nous changeons la loi ou le règlement ou nous prenons les mesures pour nous
assurer que la commission va remplir les mandats qui lui sont confiés par
la loi ou par le règlement. Et c'est très important. Je pense que le rapport dont nous discutons depuis quelques
minutes illustre l'utilité de ces débats en commission parlementaire, ces
auditions en commission parlementaire et du débat que nous tenons et je pense que nous
devrions avoir la sagesse de
respecter les obligations que les membres de cette Assemblée, lors de la
37e législature, avaient cru bon inscrire dans le projet de loi, ce qui est devenu la loi... le chapitre 5 des lois de 2003, pour
prévoir qu'il y ait ce rapport qui a été produit par le ministre de la
Sécurité publique… mais que, malheureusement, il n'y a pas eu d'auditions avant
aujourd'hui.
Évidemment,
le passage du temps n'a pas été inutile, puisque nous avons été en mesure de
bonifier les statistiques qui
apparaissaient au rapport qui a été produit en 2011 conformément à l'obligation qui était faite à l'article 30, mais tout de
même, M. le Président, je pense que
collectivement nous avons failli à respecter l'obligation qui était claire,
que la commission puisse se pencher sur l'examen de cette loi qui
s'avère, au bout du compte, une excellente loi. Tous les parlementaires avant moi l'ont souligné, ce qui ressort clairement de ces auditions,
c'est que cette loi déposée à l'époque par
le ministre de la Sécurité publique et député de Westmount est une excellente loi.
C'est une loi qui a atteint ses objectifs, qui est efficace, qui a permis d'augmenter la récupération des amendes
qui étaient imposées mais également qui a diminué de façon remarquable l'incarcération pour des personnes qui purgeaient
des peines d'incarcération plutôt que de payer des amendes, ce qui était les trois objectifs que mes collègues ont
soulignés à plusieurs reprises avant moi, qui étaient des objectifs
poursuivis par la loi.
Je
soulignerai simplement, et évidemment j'aurais dû le faire d'entrée de jeu, M. le Président : je recommande à tout le monde la lecture de ce
rapport qui est quand même relativement court, il a 11 pages, mais c'est instructif et
c'est un «success story». C'est une
loi qui a atteint les objectifs qu'on s'était fixés, qui a permis d'économiser
de l'argent; qui a permis d'augmenter
la responsabilisation des
contrevenants; qui a permis de diminuer l'incarcération. Quand on parle de coûts et d'efficacité, là, je pense que ça vaut
la peine de le souligner, M. le Président, j'ai noté au rapport, et vous le
retrouverez à la page 3, on mentionne... on
estime que l'économie est de 10 millions de dollars en termes d'économies,
qui aura été nécessaire pour l'incarcération
de ces personnes-là. Alors, on a économisé 10 millions de dollars. On a
souvent des débats au sein de
l'Assemblée sur des choses qui ne vont pas bien puis des mesures qui sont mal
appliquées, mais là, M. le Président,
là, on a une bonne loi. Et je ne sais pas si c'était l'objectif des
parlementaires il y a 10 ans, d'exiger ce rapport et cette étude en commission parlementaire. Peut-être qu'ils
avaient des doutes sur l'efficacité de la mesure, mais, M. le Président,
la preuve a été faite de façon… et pour utiliser une expression qui m'est
chère, hors de tout doute raisonnable… de l'efficacité de cette loi.
• (17 h 10) •
D'autres
avant moi ont souligné les recommandations, les trois recommandations, qui sont
plutôt dirigées vers le ministère de
la Justice, et on profite... Je suis convaincu que, même si la ministre de la
Justice a beaucoup, et c'est un euphémisme,
beaucoup de travail à accomplir, on la sait particulièrement occupée, mais il y
a trois de ces recommandations qui seront dirigées au ministère, et je
suis convaincu que le ministère va trouver le temps de se pencher sur ces recommandations parce que, si la loi de 2003 est
une bonne loi, les recommandations visent à l'améliorer, et je pense que
ce sont des recommandations utiles. Je ferai
quelques brefs commentaires, là, je ne veux pas prendre plus de temps qu'il
n'est nécessaire.
Ceci dit,
au-delà des recommandations qui sont faites et sur lesquelles mes collègues ont
parlé, il y a une chose qui est… J'aimerais revenir sur un commentaire de
la députée d'Hochelaga-Maisonneuve qui mentionnait que la commission n'avait pas retenu une des
recommandations qui avaient été discutées, c'est-à-dire de prévoir la
possibilité pour les municipalités de
récupérer le montant qu'elles doivent payer à la Société de l'assurance
automobile du Québec lorsque le
contrevenant effectue des travaux compensatoires pour le paiement de son
amende. Et là je n'entrerai pas dans la
mécanique de pourquoi ce montant-là est dû. Mais les municipalités ont fait
cet… en tout cas, la ville de Montréal a fait le commentaire, et, je pense, également, la ville de Québec l'a fait.
Ceci dit, M. le Président, pour être plus précis, ce n'est pas que les
membres de la commission étaient contre cette recommandation-là. C'est que tout
le monde sait qu'il y a présentement des
discussions entre le gouvernement du Québec et les villes, les municipalités
pour établir un partenariat, un pacte
fiscal. Et cette question-là est très d'actualité, et, je pense, il est à peu
près évident pour tout le monde que c'est le forum approprié pour les municipalités pour apporter cet élément-là dans
les nombreux sujets de discussion qui seront abordés à cette table.
Ceci dit,
j'aurais dû peut-être parler plus spécifiquement de l'article 366 du Code de
procédure pénale parce que c'est le
coeur de cette loi, M. le Président. L'article 366, c'est ce qui crée
l'infraction pour le défaut délibéré de payer une amende. C'était la nouveauté qui était introduite
dans cette loi. Une fois qu'on enlevait l'incarcération pour se libérer du
paiement de l'amende,
on a prévu… et le législateur en 2003 a prévu qu'on pourrait sanctionner le
défaut délibéré de la personne de ne pas acquitter son amende. Et vous
me permettrez de lire le texte de l'article 366 :
«Quiconque tente de façon délibérée de se
soustraire au paiement des sommes qu'il doit, notamment, en refusant les
diverses modalités de paiement qui lui sont offertes pour s'acquitter des
sommes dues, en ne respectant pas les
engagements qu'il prend de se présenter devant le percepteur, en refusant ou en
négligeant d'exécuter des travaux compensatoires
ou en se rendant insolvable, commet une infraction et est passible d'un
emprisonnement n'excédant pas deux ans moins un jour.
«Une poursuite prise en vertu du présent article
ne peut être intentée que par le Procureur général ou par le Directeur des
poursuites criminelles et pénales devant la Cour du Québec ou une cour
municipale.
«Cette
poursuite se prescrit par un an depuis la date de la connaissance par le
poursuivant de la perpétration de l'infraction.
Toutefois, aucune poursuite ne peut être intentée s'il s'est écoulé plus de
cinq ans depuis la date de la perpétration de l'infraction.
«[Enfin,] La peine imposée pour la sanction de
la présente infraction ne libère pas le défendeur du paiement des sommes dues. Le paiement des sommes dues ne
libère pas le défendeur de l'obligation de purger sa peine
d'emprisonnement — qui
lui est imposée pour la contravention à l'article 366.»
Quelques brefs commentaires. La députée de
Montarville y a fait référence lorsqu'elle a parlé de la mens rea. L'article 366, M. le Président, se distingue des
infractions que l'on qualifie d'infractions de responsabilité stricte dans
notre système de droit parce qu'elles
exigent la preuve d'une intention coupable. C'est ce que la députée de
Montarville qualifiait, c'est la mens
rea, pour utiliser le terme latin. C'est ce qui fait… C'est le défi également.
C'est que, lorsqu'on décide de
poursuivre quelqu'un, le poursuivant, le Directeur des poursuites criminelles
et pénales, a l'obligation d'établir que
c'est de façon délibérée que la
personne a refusé de payer. Ce n'est donc pas une simple situation
d'indigence, de pauvreté qui peut amener un contrevenant à être
incarcéré en vertu de la l'infraction prévue à 366.
Et je souligne ce point-là, M. le Président, parce
que, quand la députée d'Hochelaga-Maisonneuve a fait son commentaire incident pour nous parler de P-6, le
règlement de la ville de Montréal qui vise à encadrer l'exercice du droit de manifester, elle a souligné sa réticence quant
au possible élargissement, à la possible application de cette loi,
incluant l'article 366, aux personnes
visées par P-6. Mais, M. le Président, j'avoue que, et c'est ce que j'avais tenté d'expliquer à la députée d'Hochelaga-Maisonneuve lors de nos
discussions de corridor, qu'à mon point de vue, au contraire, la mesure
prévue par la loi de 2003 dont nous discutons présentement est une mesure qui
est favorable aux contrevenants parce qu'elle
élimine l'emprisonnement comme méthode de se libérer du paiement. Et ce n'est
que lorsqu'on aurait fait la preuve qu'une
personne délibérément se soustrait au paiement de l'amende qu'un juge pourrait
envoyer cette personne-là en prison. Il
me semble, M. le Président, qu'au contraire le fait... lorsqu'on a fait la
preuve, hors de tout doute raisonnable, devant un juge qu'une personne a de façon délibérée pris des
moyens pour se soustraire à son obligation de payer une amende, il me semble, M. le Président, qu'il est tout à fait
approprié dans une société de droit comme la nôtre que cette personne-là puisse
être condamnée à une peine d'emprisonnement
pour cette infraction qui est le défaut délibéré de payer son amende, alors,
ce qui est différent de dire qu'on va
incarcérer quelqu'un qui ne paie pas son amende, tout simplement. Alors, je
pense que, cette nuance étant faite,
moi, je n'ai, au contraire, aucune réserve à entériner la recommandation qui
est faite d'élargir la portée de la loi pour l'ensemble des infractions
dans la mesure où il y a un lien avec la sécurité routière.
Un autre point qui a fait l'objet d'une des
recommandations, et le député de La Prairie y a fait référence plus spécifiquement, c'était la question de la possible
modification à l'article 366 pour exiger que la décision du tribunal, qui
impose une peine d'incarcération pour le contrevenant à l'article 366… que
cette décision soit motivée par écrit. Le député
de La Prairie a souligné à juste titre l'absence de cohérence qu'il semble
y avoir entre l'article 366, tel qu'il est rédigé, et l'article 347 du Code de procédure pénale. Alors,
simplement pour votre bénéfice, M. le Président, parce que je sais que vous connaissez le Code de procédure
pénale mais que ça fait peut-être quelques semaines, voire quelques mois que
vous ne l'avez pas parcouru et que
l'article 347, là, comme ça, rapidement... Vous ne l'avez pas en tête,
alors je vais vous aider :
«Le juge peut
imposer une peine d'emprisonnement et délivrer un mandat d'emprisonnement s'il
est convaincu que les mesures prévues
dans le présent chapitre pour le recouvrement des sommes dues sont
insuffisantes, en l'espèce, pour permettre de les recouvrer entièrement.
«L'imposition de cette peine doit être motivée
par écrit.»
Alors, on a
prévu spécifiquement l'obligation, à l'article 347, de motiver
l'emprisonnement, d'exiger une motivation par écrit, et il me semble, M. le Président, que, par mesure de
cohérence, comme le soulignait à juste titre le député de La Prairie, on devrait imposer la même
obligation à l'article 366, ce qui nous permettrait, M. le Président,
d'atteindre un autre... ou de
corriger une lacune qui a été soulignée par le Directeur des poursuites
criminelles et pénales. C'est-à-dire que,
dans leurs recherches pour préparer le rapport et préparer leurs
représentations, ils ont constaté et nous rapportent qu'il y a très peu de jurisprudence rapportée,
puisque les juges n'ont pas l'obligation de motiver les décisions qu'ils
rendent en vertu de 366.
• (17 h 20) •
Alors, les parlementaires ont cru utile de
suggérer au ministère de la Justice d'examiner cette possibilité d'imposer l'obligation de rendre une décision
motivée par écrit lorsque le tribunal en vient à la conclusion… lorsqu'il
se prononce sur la culpabilité à l'article 366 et qu'il veut incarcérer le
contrevenant.
Dans ses commentaires, la députée
d'Hochelaga-Maisonneuve a également fait une mise en garde, ce qu'elle a
appelé… et là j'ai essayé de le noter, elle
parlait de notre enthousiasme… une mise en garde à l'égard de notre
enthousiasme de vouloir élargir la
portée de la mesure, l'article 366, ou la loi de façon générale. Je pense qu'il
est important de souligner ceci :
ce que la loi vise, dans le fond, M. le Président, c'est la perte de privilèges
à l'égard de la Société de l'assurance automobile.
On impose des restrictions soit au permis de conduire, aux transactions qui
peuvent être effectuées par le contrevenant
qui est visé auprès de la Société de l'assurance automobile du Québec. Ce sont
des privilèges. Un point qui ressort
très clairement de la jurisprudence, des décisions des tribunaux :
lorsqu'il est question de permis de conduire et des règles applicables au permis de conduire, les tribunaux soulignent à
chaque fois qu'il s'agit d'un privilège, ce n'est pas un droit. Même si, dans une société comme la
nôtre, une société nord-américaine, l'utilisation de l'automobile… le permis de conduire est presque perçu… est souvent
perçu comme un droit, les tribunaux ne partagent pas ce point de vue. Et les tribunaux ont souligné et, je pense, à
juste titre que ce sont des privilèges qui nous sont accordés par la Société de
l'assurance automobile du Québec dans le cas de l'État québécois et qu'à ce
moment-là, face à un contrevenant qui néglige…
qui refuse de payer une dette qu'il a envers la société… Je m'interroge à
savoir s'il n'est pas… il me semble que
ce n'est pas déraisonnable de dire à cette personne que les privilèges qu'elle
se réclame au niveau de son permis de conduire
ou des transactions qu'elle veut faire pour son véhicule automobile
immatriculé… M. le Président, je pense que ce n'est pas déraisonnable d'exiger de cette personne qu'elle paie sa dette
avant de réclamer ces privilèges. Il me semble qu'il y a un équilibre. Et les membres de la commission ont eu la
sagesse de limiter l'enthousiasme des villes qui était d'élargir la portée de la loi à toute infraction,
incluant les infractions criminelles. Les membres de la commission ont jugé
nécessaire de limiter ces dispositions aux infractions qui ont un lien en
matière de sécurité routière.
Alors, je
pense que, dans ce contexte-là, compte tenu qu'il s'agirait d'infractions ayant
un lien avec la sécurité routière, il
me semble, M. le Président, que nous ne devrions pas limiter notre enthousiasme,
pour reprendre les paroles de la
députée d'Hochelaga-Maisonneuve, et je pense qu'au contraire la recommandation
devrait être suivie parce qu'au bout
du compte cette loi a démontré son efficacité, qu'elle permet d'atteindre
l'objectif ultime qui est celui d'augmenter le respect de la loi, ce qui devrait, M. le Président, être notre
préoccupation à tous, la préoccupation que nous poursuivons
quotidiennement.
Et, sur ce, je tiens encore une fois à remercier
les membres de la commission qui ont participé aux travaux, le personnel de la commission. Et je suis fier du
travail que nous avons accompli parce que je pense que nous avons bien
fait notre travail, et la Commission des
institutions sera enthousiaste à entreprendre un prochain mandat. Merci, M. le
Président.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le député
de Fabre. Y a-t-il d'autres intervenants sur le rapport de cette commission? Alors, s'il n'y en a pas, cela met fin
au débat sur les rapports de la Commission des institutions.
Donc, Mme la leader adjointe du gouvernement,
pour la suite des choses.
Mme Vallée : Alors, M. le
Président, nous vous demandons de bien vouloir suspendre nos travaux jusqu'à 18
heures pour la tenue du débat de fin de séance.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Très bien. Alors, les débats sont suspendus jusqu'à 18 heures.
(Suspension de la séance à 17 h 25)
(Reprise à 17 h 59)
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Alors, veuillez vous asseoir.
Débats de fin de séance
Tel qu'annoncé précédemment, nous allons
maintenant procéder au débat de fin de séance. Le débat, qui se fera entre M. le député de Berthier et M. le ministre
des Finances, en remplacement du ministre de l'Agriculture, des Pêcheries
et de l'Alimentation, concerne le non-paiement du gouvernement au programme
d'aide aux vignerons.
Je vous
rappelle que, conformément à l'article 310 du règlement, le député
qui a soulevé le débat et le ministre qui
lui répond ont chacun un temps de parole de cinq minutes, et le député a
ensuite un droit de réplique de deux minutes.
• (18 heures) •
Alors, M. le député de Berthier, je vous cède la
parole.
Appui financier aux producteurs
de vin québécois
M. André Villeneuve
M.
Villeneuve : Merci, M. le Président, et bonjour. Je veux
remercier aussi le ministre d'être présent à ce débat de fin de séance,
M. le Président.
M. le
Président, par votre entremise, bien sûr, toujours, je vais m'adresser au
ministre et vous dire que... c'est le ministre des Finances, alors je ne
crois pas rien lui apprendre en lui disant que la première chose qu'on apprend
en économie... en fait, on l'apprend très,
très, très tôt, je vous dirais, pas nécessairement à l'université, mais plus
même au secondaire, au cégep et à
l'université, c'est sur quoi est basée l'économie. Et l'économie est basée
principalement sur la confiance.
C'est un thème qui m'est très cher, et j'y reviens souvent, et je pense que
c'est important, là, de ne jamais perdre de vue cet élément, là, fondamental de l'économie qui est la confiance,
la confiance des investisseurs, la confiance de la population, et bien sûr aussi se rappeler que le
poste qu'occupe le ministre, c'est un poste extrêmement important, c'est
un poste d'où on doit voir émaner une
certaine assurance et aussi une certaine vision des choses, une certaine vision
de l'économie.
Je
vous parle de ça. Bien sûr, je sais que la question est surtout sur le
programme viticole, mais je vous parle de ça, je pense que c'est
important, parce que, M. le Président, lorsqu'on regarde la longue liste de
l'incertitude dans laquelle plonge le Québec
le gouvernement par rapport à des ballons d'essai, c'en est inquiétant. C'en
est très inquiétant. Je vais vous en faire une petite liste d'une longue
liste, parce que je n'aurais pas assez de cinq minutes, M. le Président.
D'abord,
on sait qu'il y a eu des ballons d'essai qui ont été envoyés, entre autres la
réduction de financement à la DPJ,
des coupes dans l'IVAC, la fin du tarif unique en CPE, diminution du programme
de fécondation assistée, les coupes dans
l'aide aux devoirs — il faut
le faire, hein? — le
sabrage dans l'aide alimentaire à l'école, diminution des budgets pour les bibliothèques scolaires — c'est toujours des ballons d'essai, hein, M.
le Président, je vous ferai remarquer, là, pour la plupart — transfert du transport scolaire aux municipalités. Évidemment, il
y a le ballon d'essai sur les diminutions des congés parentaux, hein, 1 milliard de coupes aussi en
éducation, le projet de loi n° 3 sur les régimes de rentes du Québec,
sans parler du 172 millions demandé aux universités en termes d'effort,
compressions dans l'aide sociale.
M.
le Président, si la confiance est le pilier de l'économie, le doute est son
pire ennemi. Et, quand on lance des ballons
d'essai comme ça constamment, ce qu'on sème, c'est le doute. Et qu'est-ce qui
arrive, quand on sème le doute, M. le
Président? Le doute paralyse. Le doute paralyse, et je pense que le ministre le
sait très bien. Et, lorsqu'on regarde la croissance, hein, mois de
juillet, là, la croissance de l'économie québécoise, là, 0 %.
Alors,
à force de lancer des ballons d'essai comme ça, M. le Président, puis à semer
le doute, ce qu'on va faire, c'est
qu'on va exacerber cette anémie-là dans laquelle le Québec semble plonger.
C'est ça, l'effet libéral, M. le Président.
Je
vous parle de ça, c'est important, parce que je demande au ministre aujourd'hui
de lancer un message clair aux agriculteurs
du Québec. Parce que, vous savez, dans le discours du budget, même pas une fois
le ministre a cru bon de prononcer le
mot «agriculture». C'est quand même assez, je vous dirais, inquiétant. J'ai
ménagé mon mot, là. C'est très inquiétant.
Très inquiétant, parce que les agriculteurs ont besoin d'une vision, ont besoin
que l'État dégage une vision d'avenir pour leur permettre, justement, de
continuer à investir.
J'arrive donc à la
question principale, M. le Président, qui est, effectivement, les vignerons du
Québec, qui, comme on le sait, ont investi
temps, argent, énergie pour, justement, pouvoir continuer cette belle lancée de
la culture du raisin et donc du vin au Québec. Vous savez, M. le
Président, qui eut cru, un jour, qu'une terre où le climat est relativement difficile, qu'est le Québec, que, sur
cette terre, sur ce sol, on puisse tirer des vins de calibre internationaux?
Et je crois que le ministre est très
conscient, je pense qu'il sait de quoi je parle, je pense que lui-même est dans
le domaine, je pense bien. Alors, on
voit donc qu'il a émergé du Québec un produit extraordinaire, et on peut en
être fiers. Et moi, je veux en remercier les agriculteurs, M. le
Président, d'avoir fait ce travail-là extraordinaire.
Alors, le ministre,
aujourd'hui, nous a dit, en toute partisanerie, hein, que c'était de la faute
du gouvernement précédent — alors qu'il a adopté le budget en juin — il n'a pas eu le courage de dire aux
agriculteurs, aux viticulteurs : L'argent
n'est pas là. Aujourd'hui, il nous annonce que, finalement, il recule, il va
mettre l'argent, il va permettre aux viticulteurs
de pouvoir continuer leur bel élan, hein, dans lequel ils sont présentement
pour produire les vins du Québec, M. le Président, des vins tout à fait
extraordinaires.
Maintenant,
ceci étant dit, la question qui est sur toutes les lèvres : Qu'est-ce
qu'on fait pour la suite des choses, M. le Président? C'est quoi,
l'avenir, c'est quoi, la vision que le ministre veut envoyer? C'est quoi, le
message que le ministre veut envoyer aux
agriculteurs, aux viticulteurs particulièrement, pour le sujet dont on traite
présentement? C'est quoi, cette
vision? C'est quoi, cet avenir-là qu'il leur promet, M. le Président? J'aurai
l'occasion d'y revenir un petit peu plus tantôt. Merci.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le député
de Berthier. M. le ministre des Finances, vous disposez également de
cinq minutes.
M. Carlos J Leitão
M.
Leitão : Merci beaucoup, M. le Président. En effet, c'était un long
préambule. Juste... qu'on soit clairs : non, ce n'est pas moi qui suis dans le domaine des
vignobles, c'est un autre de mes collègues, mais ce n'est pas là le problème.
Écoutez,
en effet, la confiance, la confiance est essentielle, la confiance de tout le
monde, des investisseurs, de la population,
des entreprises, etc. Ça, c'est exactement ce que nous faisons, nous devons
restaurer la confiance parce qu'en arrivant
nous avons un déficit de 3 milliards de dollars quand on devrait être à
zéro. L'engagement du gouvernement du Québec
avait été qu'en 2013‑2014 on serait à zéro, et là on se rend compte que non, ce
n'est pas à zéro, c'est 3 milliards de dollars. Et, non seulement ça, que ça a été confirmé par le
Vérificateur général, pour l'année courante, l'année 2014‑2015, on s'en allait vers un déficit de presque 6 milliards,
5,8 si on n'avait pas pris les mesures que nous sommes en train de
prendre pour restreindre la croissance des dépenses publiques.
Ce que nous faisons,
M. le Président, c'est de restreindre la croissance des dépenses publiques.
Cette année, 2014‑2015, les dépenses de
programmes, donc si on exclut le service de la dette, vont être encore plus
élevées d'à peu près 1,8 % que
c'était le cas l'année passée. Donc, il n'y a pas de coupures tous azimuts, il
n'y a pas d'austérité excessive. Il y
a une longue liste, en effet, de choses qui circulent à gauche et à droite, et,
à cet égard-là, je dois dire que le doute provient en grande partie de l'alarmisme qui est créé surtout par
l'opposition en disant que, justement, on est en train de couper ici et couper là, quand les dépenses de
programme, cette année, en 2014‑2015, vont être plus élevées de 1,8 %
de ce que c'était le
cas l'année passée. Donc, ça, ça va pour ce qui est de la confiance et pour ce
qui est des dépenses de programmes.
Maintenant, pour ce qui est de la question, en
particulier, du soutien à l'industrie viticole au Québec, nous réaffirmons notre soutien à cette industrie-là,
nous sommes d'ailleurs très contents de constater que les ventes de produits
du terroir, de produits du Québec, au sein du réseau de la SAQ, ces ventes-là
sont en très forte croissance, avec des augmentations
de près de 60 %. Donc, c'est un signal qu'au Québec on a un produit de
qualité, un produit de qualité que les
consommateurs apprécient, et donc nous sommes tout à fait prêts à continuer le
support à cette industrie-là. Ça reflète aussi, cette augmentation des ventes, les efforts continus, et il faut
les saluer, de la SAQ dans la promotion des produits du terroir.
Alors, pour continuer à soutenir cette
industrie, qui est très importante, nous nous engageons, nous avons pris deux engagements : d'abord, de verser très
rapidement les sommes qui sont dues pour la période de septembre 2013 à mars 2014, ça, nous allons le faire le plus
rapidement possible, c'est une question de jours, pas de mois. Deuxièmement,
nous allons remettre sur pied le programme
de soutien au développement de l'industrie pour l'année fiscale 2014‑2015
avec les montants nécessaires pour effectuer
ces paiements-là. Et c'était là que le bât blesse parce que, dans
l'administration précédente, il y a
eu des annonces, mais les crédits qui allaient avec n'avaient pas été
identifiés. Donc, nous nous engageons d'abord,
je répète, à très rapidement verser les sommes qui sont dues de septembre 2013
à mars 2014 et, deuxièmement, de
remettre sur pied le programme de soutien au développement de l'industrie pour
l'année fiscale 2014‑2015 avec les montants
nécessaires. En effet, le programme qui avait été annoncé avant prévoyait une
remise de 18 % sur les volumes de
ventes de ces produits à la SAQ. Le gouvernement précédent a aussi annoncé, en
novembre 2013, une bonification de 2 $ par bouteille, mais, encore
une fois, aucune somme n'était attachée à ces engagements-là. Alors, nous avons
donc pris les dispositions maintenant pour
honorer ces engagements auprès des vignerons et nous prenons les mesures
nécessaires pour que ces sommes soient
versées rapidement, incluant la bonification pour la période de septembre 2013
à mars 2014.
Nous allons
aussi également mettre en place, pour 2014‑2015, un programme pour apporter le
soutien au développement de cette industrie, sur le même base du programme
qui avait été annoncé auparavant pour 2013‑2014. Donc,
dans les prochaines semaines, nous allons annoncer ce programme pour 2014‑2015
et, dans les prochains jours, nous allons verser les sommes qui sont…
• (18 h 10) •
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Très bien. Alors, merci à vous, M. le ministre des Finances. M. le député de
Berthier, droit de réplique de deux minutes.
M. André Villeneuve
(réplique)
M.
Villeneuve : Merci, M. le Président. Effectivement, je me suis
trompé et je m'en excuse auprès du ministre, mais je présume qu'il est sûrement un amateur de bon vin. Alors, il a la
chance, nous avons tous la chance de goûter ce bon vin fait par des
Québécois et des Québécoises, M. le Président.
Lorsque le ministre, M. le Président, dit que
nous sommes responsables de ce climat de méfiance, de ballon d'essai, juste vous dire… Et là c'est le 28
octobre 2014, 15 h 30, ça ne fait bien longtemps, là, il est
16 h 5, 16 h 10, là. Alors : «Le Syndicat de professionnelles et professionnels
du gouvernement du Québec, à l'instar de l'économiste Pierre Fortin, nommé meilleur économiste québécois par
l'Association des économistes du Québec, ne partage pas les mêmes constats
économiques que le gouvernement, qui prêche
par une austérité excessive et qui sème [l'alarmiste] sur son passage.» Ce
n'est pas moi qui dis ça, là. Alors, quand
je vous dis que le gouvernement crée un climat de méfiance, de doute, qui sème
et qui, en fait, exacerbe une anémie de
l'économie québécoise, je pense que là on en a une preuve assez flagrante avec
ce que vient de nous dire et de nous
confirmer la SPGQ. Il continue, en disant : «Certes, comme l'indique Pierre
Fortin, il convient de rééquilibrer les finances publiques du Québec, mais
encore plus d'examiner les façons de gérer l'État avec intelligence et
sans fracas inutile.»
Alors, M. le
Président, j'entends les paroles du ministre concernant sa vision pour
l'agriculture, j'espère que les sommes
nécessaires seront davantage… que l'indicateur sera plus précis que seulement
les sommes nécessaires, qu'on puisse
permettre à nos viticulteurs de continuer sur cette belle lancée qu'ils sont
présentement et… Ils sont une fierté pour tout le Québec, M. le Président, c'est un domaine, vous le savez comme
moi, qui, à l'extérieur, que ce soit en Europe ou dans les autres provinces, est subventionné à
hauteur… jusqu'à 70 %, dans certains cas, alors qu'au Québec finalement
l'appui qu'on leur donne n'est pas
nécessairement à la hauteur des appuis que d'autres vignerons, d'autres
viticulteurs à l'extérieur du Québec
reçoivent de l'État. Et le ministre le sait très bien, tout comme moi, c'est
une industrie qui rapporte à l'État québécois et qui rapporte à tous les
Québécois. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Alors, merci à vous, M. le député de Berthier. Voilà qui met un terme à la rubrique Débat de fin de séance. Peut-être nous
éclairer pour la suite des choses, M. le leader adjoint du gouvernement.
Ajournement
M.
Sklavounos :
Je vous demande, vu la fin de ce débat de fin de séance, M. le Président, en
vertu de l'article 105, d'ajourner nos travaux jusqu'à demain, à
9 h 45, s'il vous plaît.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Très bien. Alors, les travaux de
l'Assemblée sont… Cette motion est-elle adoptée?
Des voix :
Adopté.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Adopté.
Alors, les
travaux de l'Assemblée sont ajournés à demain, à 9 h 45.
Merci. Bonne fin de soirée.
(Fin de la séance à 18 h 13)