(Neuf
heures quarante minutes)
Le Président :
Mmes et MM. les députés, bon mercredi. Veuillez vous asseoir.
Affaires courantes
Déclarations de députés
Nous sommes à la
rubrique, évidemment, de déclarations de députés, et je vais immédiatement
céder la parole à Mme la députée de Chicoutimi.
Mme la députée.
Rendre hommage au pédiatre Jean
Larochelle
Mme Andrée Laforest
Mme Laforest :
Oui. Merci, M. le Président. Alors, aujourd'hui, je veux rendre hommage à un
grand homme, le Dr Jean Larochelle.
Le
19 avril dernier, un grand homme s'est éteint. J'aimerais, en mon nom, au
nom de mes collègues députés du Saguenay—Lac-Saint-Jean et au nom de toute notre
population, souligner l'immense carrière du pédiatre Jean Larochelle,
qui a travaillé de longues années à l'Hôpital de Chicoutimi.
Le
Dr Jean Larochelle n'était pas un pédiatre ordinaire. Sa réputation a
largement dépassé les frontières de notre belle région. Il est reconnu
mondialement comme un expert de la tyrosinémie, une maladie orpheline qu'il a
contribué à identifier et à traiter, grâce à
ses travaux, depuis 1965. Les collègues qui l'ont côtoyé vous diront qu'il
avait un flair clinique hors du
commun. Les patients et les familles vous diront qu'il était attentionné,
généreux et persévérant. C'est sans relâche qu'il a prodigué soins et
conseils afin de soutenir les familles et les enfants atteints de la
tyrosinémie.
Le
Dr Larochelle laisse dans le deuil sa femme, ses enfants et ses
petits-enfants, qu'il aimait bien, ainsi que toute la communauté de
patients atteints de tyrosinémie, autant au Québec qu'ailleurs dans le monde.
Alors,
Dr Larochelle, merci pour vos bons travaux. Vous avez sauvé un nombre
incalculable de vies. Bon repos. Merci pour tout. Merci.
Le
Président : Nos sympathies, bien sûr, à sa famille et ses
proches. Merci, Mme la députée. Mme la députée de Bourassa-Sauvé, à vous
la parole.
Rendre hommage à M. Claude
Taillefer pour son
engagement bénévole et communautaire
Mme Paule Robitaille
Mme Robitaille :
Deux minutes, j'ai un petit accroc, une petite... technique. On va mettre ça
comme ça.
M. le Président, je
rends hommage, aujourd'hui, à M. Claude Taillefer, un géant du monde
communautaire de Montréal, qui s'est éteint le mois dernier à l'âge de
87 ans.
L'histoire
de Claude Taillefer, c'est celle d'un petit gars de l'est de Montréal,
fils du fondateur des viandes Taillefer, très connues à une époque, qui a décidé de redonner à la société québécoise
au centuple. Claude Taillefer, c'est l'histoire d'un superbénévole comme il ne s'en fait plus. Son implication s'est
étirée sur plus de quatre décennies : club Optimiste, Fondation Beaulieu-Blondin, club Richelieu, Maison
Saint-Laurent. Ce qui le motivait,
c'était d'aider nos plus démunis, nos jeunes, faire une différence.
Jusqu'à
la toute fin, M. Taillefer a incarné l'implication citoyenne comme
personne à Montréal-Nord. Homme engagé, qui aimait la vie, généreux,
surtout, son départ sera une grande perte pour notre communauté. Merci, M. le
Président.
Le Président :
Merci, Mme la députée. M. le député de Saint-Jean.
Féliciter M. Antoine Paquin
pour la réalisation d'une
oeuvre d'art visant la sensibilisation à l'autisme
M. Louis Lemieux
M. Lemieux :
Oui. Merci beaucoup, M. le Président. Le mois d'avril qui se termine était le
Mois de l'autisme. Le TSA, pour les intimes,
trouble du spectre de l'autisme, est une réalité pour presque
20 000 jeunes au Québec, ce qui fait de ce trouble envahissant du
développement la condition la plus recensée en milieu scolaire chez nous.
C'est
le cas d'Antoine Paquin, 15 ans, de la polyvalente Marcel-Landry. Je
vous parle d'Antoine en particulier parce
qu'il m'a longuement et précisément expliqué, dimanche, à l'inauguration de son
installation artistique surdimensionnée dans le parc Honoré-Mercier, l'importance des symboles avec lesquels il
a travaillé pour traduire et exprimer sa réalité dans l'oeuvre qu'il a
créée pour nous sensibiliser à l'autisme.
Le grand Patrick Monast, pour qui
les coups d'éclat d'art populaire et éphémère n'ont plus de secret chez nous,
m'a avoué ne pas avoir pu résister à
l'appel d'Antoine pour l'assister dans la réalisation de son projet, qui lui a
tellement appris à lui aussi.
Merci,
Partick, d'avoir propulsé Antoine et l'autisme si bellement dans notre regard
collectif. Et bravo, Antoine, d'avoir osé et réussi!
Le Président :
Alors, bravo à Antoine, bien sûr. M. le député de Robert-Baldwin.
Souligner l'anniversaire de la
révolution des Oeillets
M. Carlos J. Leitão
M. Leitão :
Merci, M. le Président. Alors, dimanche dernier, c'était le 25 avril. Pour
un Portugais, où qu'il soit sur la
planète, le 25 avril est une date très spéciale. On célèbre la révolution
des Oeillets du 25 avril 1974, le jour où une nation entière s'est soulevée pacifiquement et a
mis fin au régime rétrograde
ultranationaliste et dictatorial qui avait contrôlé le pays pendant 50 ans.
Pour
l'avoir vécu, M. le Président, je peux vous dire que c'était un moment magique,
inoubliable. C'était il y a 47 ans,
mais, pour moi, c'était comme si c'était encore hier. Ce soulèvement a mené
rapidement à la fin de la guerre coloniale et à la démocratisation et à la modernisation du pays. C'était un peu
naïf, M. le Président, un peu idéaliste, mais ça a marché.
Alors,
c'est avec une grande fierté que je dis ici, dans cette Assemblée : «25 de
abril sempre!» 25 avril toujours. Merci.
Le Président :
Merci pour ce rappel historique important. Mme la députée d'Argenteuil.
Inviter les femmes et les jeunes
à s'engager en politique municipale
Mme Agnès Grondin
Mme Grondin : Merci,
M. le Président. J'ai envie de parler
aux femmes et aux jeunes de mon comté. Je veux leur dire que nous avons besoin collectivement
d'entendre leurs idées, d'être contaminés par leur fougue et de partager leur
regard sur les enjeux de nos communautés.
Une
multitude de femmes changent le monde jour après jour dans leur travail, leur
famille, leur communauté. Elles sont bienveillantes, efficaces,
rassembleuses.
Des tas de jeunes
sont allumés, curieux, fonceurs. Ils ont des rêves, des arguments, des
solutions.
Dans
nos conseils municipaux, les femmes et les jeunes sont sous-représentés.
Pourtant, à mes yeux, ils, elles décident l'avenir de nos collectivités. Je les encourage à faire le saut pour
défendre leurs idéaux et apporter des changements concrets dans leur
milieu de vie.
Femmes et jeunes du
comté d'Argenteuil, osez vous impliquer en politique municipale. Merci, M. le
Président.
Le Président :
Et leurs idées sont les bienvenues. Merci, Mme la députée. Mme la députée Gaspé.
Souligner la tenue de la grande
assemblée de la Démarche intégrée
en développement social de la Haute‑Gaspésie
Mme Méganne Perry Mélançon
Mme Perry
Mélançon : M. le Président, en 2012 naissait la Démarche intégrée en développement social de la
Haute-Gaspésie, un espace de concertation
visant à mieux agir sur la pauvreté et l'exclusion sociale sur le territoire.
Près de 10 ans plus tard, une
soixantaine d'organisations institutionnelles, communautaires, économiques et
municipales collaborent à cette démarche, qui s'est dotée d'un plan de
communauté répondant aux besoins de l'ensemble du territoire. Enfants, jeunes,
adultes, aînés et familles, nul n'est laissé de côté.
Aujourd'hui, c'est jour de grande assemblée pour la démarche, et des dizaines
d'organisations de La Haute‑Gaspésie sont réunies virtuellement pour faire le point et planifier la prochaine
année. Je profite donc de cette tribune pour les saluer et souligner aux
yeux de tous leur engagement indéfectible, leur résilience et celle de leurs
équipes d'employés et de bénévoles,
particulièrement depuis le début de la pandémie. Vous avez su cerner rapidement
les besoins urgents au sein de la communauté, vous adapter et faire
preuve d'une créativité accrue.
Je
vous remercie et vous encourage à poursuivre les efforts que vous déployez au
quotidien. Sachez que je serai toujours présente pour vous appuyer.
Merci, M. le Président.
Le Président :
Et nous leur souhaitons de bons travaux, bien sûr. M. le député de Bourget.
Souligner le 30e anniversaire
de l'organisme L'Antre Jeunes de Mercier-Est
M. Richard Campeau
M. Campeau : Merci, M. le
Président. Depuis 30 ans, L'Antre Jeunes de Mercier-Est agit comme un
véritable refuge pour les jeunes de 13 à
17 ans du quartier. Depuis 91, cet organisme offre une multitude de
services pour les adolescents : bénévolat, création artistique, ateliers variés. Tout
est mis en oeuvre pour aider les jeunes à développer leurs forces. Depuis 97, L'Antre Jeunes offre également un service de proximité avec les jeunes résidents dans
les habitations à loyer modique de l'est du comté, en partenariat avec
d'autres organismes.
La
pandémie a vraiment dynamisé l'équipe de L'Antre Jeunes. Elle a
obligé les responsables à adapter leur service d'aide alimentaire à
l'ensemble de la population locale, permettant de rejoindre une centaine de
personnes par semaine.
Au nom de tous les
jeunes passés par vos locaux dans ces 30 années de service, je veux
remercier l'équipe de L'Antre Jeunes de
Mercier-Est pour votre dévouement
envers la jeunesse. Après 30 années, on a toujours plus besoin de vous.
Joyeux 30e anniversaire! Merci, M. le Président.
• (9 h 50) •
Le Président :
Bon anniversaire à cet organisme! Mme la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
Féliciter M. Alexandre
Castonguay, lauréat du Prix du CALQ — Artiste
de l'année en Abitibi‑Témiscamingue
Mme Émilise Lessard-Therrien
Mme Lessard-Therrien :
Merci, M. le Président. Aujourd'hui, j'aimerais donner la parole à
Alexandre Castonguay, un artiste
de chez nous qui vient de recevoir le prix de l'artiste de l'année en Abitibi‑Témiscamingue décerné par le CALQ.
Alexandre, c'est un
artiste boqué, déterminé à vivre, à être comédien en région. Dans son dernier
livre, il raconte : «Il faut désengorger Montréal puis inciter les
artistes à aller travailler en région. C'est bien beau que la culture soit diffusée aux quatre coins de la province,
mais ça prend des artistes qui vivent partout sur le territoire, qui pratiquent
leur art puis qui participent
activement à la vie de leurs communautés. Une politique d'occupation artistique
du territoire, c'est ça que ça prend.»
Ça, Alexandre le fait
à merveille dans ma région, mais, des comme lui, ça en prend des milliers.
Justement, il propose de donner l'accès au
crédit d'impôt pour les jeunes diplômés de retour en région aussi bien qu'aux
artistes travailleurs autonomes. Ça aiderait. Enfin, c'est dit en
Chambre.
Alexandre,
ton dernier livre s'est frayé un chemin direct dans mon coeur, puis je te jure
qu'il ne restera pas sur une tablette. Merci.
Le Président :
Bravo pour ce prix! Mme la députée de Soulanges, à vous la parole.
Souligner l'initiative de Mme Suzanne
Bolam et de M. Rob Delorme
dans le cadre du Jour de la Terre
Mme Marilyne Picard
Mme Picard :
Merci, M. le Président. Je tiens à partager avec vous, aujourd'hui, une
initiative citoyenne qui a eu lieu dans ma circonscription pour souligner la journée de la terre du 22 avril
dernier.
Two Hudson citizens,
Mr. Rob Delorme and Mrs. Suzanne Bolam, had the wonderful
idea to organize, on a volunteer basis, not a day, but
a full week of cleaning chores from the 17th to the
25th of April.
Ils ont créé une page Facebook incitant les membres de la communauté à
faire au moins une heure de nettoyage un peu partout dans la ville et de partager leurs photos sur les réseaux
sociaux pour donner le goût à d'autres de participer à cette belle activité pour l'environnement. J'ai pu y constater l'enthousiasme des participants et voir
l'engouement pour le projet. J'ai moi-même
pris part à cette initiative avec ma famille, et c'est assurément un événement
qui gagne à être reconduit d'année en année.
I would like to recognize, today, the
fine collective effort to the citizens of Hudson. You have a very clean city
now. Thank you, everyone, for participating.
Le Président : Bravo pour la belle initiative! Merci, Mme la députée. Mmes les députées, MM. les députés, cela
met fin à la rubrique Déclarations de députés.
Et je suspends les
travaux pour quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à
9 h 52)
(Reprise à 10 h 2)
Le
Président : Mmes, MM. les députés, d'abord, bonne journée, bon
mercredi. Prenons quelques secondes pour nous recueillir.
Je vous remercie.
Veuillez vous asseoir.
Alors, nous
poursuivons les affaires courantes.
Aujourd'hui, il n'y a
pas de déclarations ministérielles ni présentation de projets de loi.
Dépôt
de documents
Lettre du consul général de la
République de Turquie à Montréal en réponse à la
motion concernant la commémoration du génocide du peuple arménien
À
la rubrique Dépôt de documents, je dépose la lettre que m'a adressée le consul
général de la République de Turquie à
Montréal, M. Sencer Yöndem, en
réponse à la motion adoptée par l'Assemblée
nationale le 22 avril 2021
concernant la commémoration du génocide du peuple arménien.
Il n'y a pas de dépôt
de rapports de commissions.
Il n'y a pas de dépôt
de pétitions.
Il n'y a pas de
réponses orales aux pétitions ni d'interventions portant sur une violation de
droit ou de privilège.
Questions et réponses orales
Nous
en sommes donc à la période de questions et de réponses orales, et je cède la
parole à la cheffe de l'opposition officielle.
Accès au logement
Mme Dominique Anglade
Mme Anglade :
Merci, M. le Président. La ministre de l'Habitation a rassuré les Québécois,
les médias, les journaux, les radios,
les organismes en habitation, les partis de l'opposition, qui sont inquiets par
rapport à la situation du logement. Pour
se faire une idée des enjeux de la surchauffe immobilière et de la surenchère,
la ministre de l'Habitation nous a expliqué à trois reprises qu'elle se basait sur l'OACIQ, ses amis courtiers, ses
expériences personnelles : «...j'ai des amis courtiers et des amis inspecteurs
en bâtiments, alors je suis un petit peu bien placée, si je peux dire,
heureusement.» Heureusement, M. le Président, tous ceux qui sont inquiets
peuvent dormir tranquilles, le gouvernement de la CAQ le sait, il n'y a pas de
crise du logement, il n'y aura pas d'enjeu le 1er juillet.
M.
le Président, il faut quand même être déconnecté de ce qui se passe sur le
terrain pour tenir de tels propos. On a des députés ici de toutes les régions
du Québec, et ça m'étonnerait beaucoup qu'ils n'aient pas reçu d'appels de gens
qui sont particulièrement inquiets par rapport à ce qui se passe en
matière de logement.
J'ai
une question : Est-ce qu'il y a quelqu'un au gouvernement de la CAQ qui va
se lever et reconnaître qu'il y a véritablement une crise du logement?
Le Président :
Mme la ministre des Affaires municipales et de l'Habitation.
Mme Andrée Laforest
Mme Laforest :
Oui, merci, M. le Président. Je suis quand même très heureuse de pouvoir
répondre à la question, parce qu'on a eu des questions, et évidemment je
n'étais pas au salon bleu.
Maintenant,
je suis très heureuse, mais en même temps je me questionne vraiment pourquoi on
s'inquiète, quand l'ancien gouvernement, en arrivant en poste, m'a
laissé 15 000 logements annoncés, non construits, M. le Président.
Alors, vous savez
très bien que, l'habitation, je suis très sensible. On a essayé de dire que je
n'étais pas trop sensible à l'habitation.
Autant pour la surchauffe immobilière et pour la rareté de logements, on a posé
des mesures. On s'occupe des
évictions. On a travaillé avec le Tribunal administratif du logement. On a
donné 24 millions pour mettre plus de préposés et pour répondre en
48 heures aux gens qui ont été évincés.
Je
travaille en collaboration avec le ministre des Finances, oui, parce que, oui,
on travaille en équipe. Il y a un comité que j'ai demandé, avec la Société d'habitation du Québec et avec le
ministre des Finances, pour étudier la situation, également, de la surchauffe immobilière. Et, je peux
dire, M. le Président, oui, j'ai des connaissances pas juste des courtiers
immobiliers, des économistes, des
inspecteurs en bâtiment, des fiscalistes. On a nommé les courtiers immobiliers,
mais je m'entoure très, très bien, parce que moi, je travaille en
équipe...
Le Président :
En terminant.
Mme Laforest :
...et je travaille avec les compétences des gens en habitation.
Le Président :
Première complémentaire, Mme la cheffe de l'opposition officielle.
Mme Dominique Anglade
Mme Anglade : M. le
Président, la question, c'était de
savoir si quelqu'un au gouvernement de la CAQ reconnaissait qu'il y avait une crise du logement. Est-ce que
la ministre peut nous dire s'il y a une crise du logement?
Par la suite, ce qu'on aimerait
savoir, c'est qu'est-ce qu'elle
compte faire par rapport à la crise du logement. Parce que j'ai entendu dire
dans sa réponse qu'elle
était bien entourée. C'est très bien qu'elle soit bien entourée. Mais,
concrètement parlant, qu'est-ce que ça veut dire pour les gens qui
n'auront pas de toit le 1er juillet?
Le Président : Mme la
ministre des Affaires municipales et de l'Habitation.
Mme Andrée Laforest
Mme Laforest :
Oui, encore une fois, merci pour la question, parce que, même si on disait
qu'il y avait une crise du logement,
est-ce que ça pousserait plus rapidement? Est-ce que ça lèverait de terre les
15 000 logements qui ont été annoncés et non construits? Non. Nous, on construit. Et, M. le Président,
qu'est-ce qu'on fait? On a annoncé encore 410 millions dans le dernier
budget. On a annoncé, dans le récent budget, 250 millions pour encore des
nouveaux projets qu'on va faire lever de terre.
Également, on
travaille avec des HLM qui n'avaient pas été rénovés, à Montréal, depuis des
années, depuis des années. On est
arrivés avec des HLM barricadés, M. le Président. Nous, qu'est-ce qu'on va
faire? Cette semaine, surveillez, c'est travaillé depuis très, très
longtemps...
Le Président : En terminant.
Mme Laforest : ...on va les
rénover.
Le Président : Deuxième
complémentaire, Mme la cheffe de l'opposition officielle.
Mme Dominique Anglade
Mme Anglade :
Je n'ai toujours pas entendu la ministre nous dire qu'il y avait effectivement
une crise du logement au Québec. Mon
collègue de Robert-Baldwin a proposé une mesure pour que les propriétés
inoccupées qui appartiennent à des étrangers puissent revenir sur le
marché et faire en sorte qu'on puisse baisser les loyers.
Est-ce que, oui ou non, la ministre est en
faveur avec une telle mesure?
Le Président : Mme la
ministre des Affaires municipales et de l'Habitation.
Mme Andrée Laforest
Mme Laforest :
M. le Président, évidemment, le 1er juillet est vraiment important, comme
les autres 1er juillet, puis il n'y a personne qui est resté à la
rue le 1er juillet. Toutes les mesures sont travaillées. On a mis en place,
dans le dernier budget, des PSL, des
programmes Supplément au loyer, déjà, à l'avance, pour aider les gens à faibles
revenus à se trouver un logement.
Cette semaine encore, vendredi, j'ai une rencontre avec tous les offices
d'habitation et aussi les comités, les
collègues à l'opposition, pour travailler sur les évictions, parce qu'on
travaille pour renverser le fardeau de la preuve.
Alors, on a
notre plan en habitation. On avait du retard dans le passé. Mais dites-vous
que, le 1er juillet, on va tout faire pour que personne ne se
ramasse à la rue.
Le Président : Troisième
complémentaire, Mme la cheffe de l'opposition officielle.
Mme Dominique Anglade
Mme Anglade : M. le
Président, la ministre
n'a toujours pas dit s'il y avait, oui ou non, une crise du
logement au Québec. Tout
le monde le reconnaît, mais personne
encore du gouvernement de la CAQ ne s'est levé pour le dire. Mais
heureusement la ministre de l'Habitation nous dit, comme le dit souvent la CAQ : Ce
que les Québécois verront bientôt, c'est la lumière au bout
du tunnel.
Question simple : Quand?
Le Président : Mme la ministre
des Affaires municipales et de l'Habitation.
Mme Andrée Laforest
Mme Laforest : M. le
Président, honnêtement, là, dire qu'il y a une crise de logement, qu'est-ce que ça va faire? Ça va faire plus plaisir aux propriétaires, ces
temps-ci. C'est ça que vous voulez qu'on fasse?
Des voix : ...
Le Président : S'il vous
plaît!
Mme Laforest : Honnêtement,
l'important, c'est de construire. Comme je le disais, les HLM barricadés depuis
des années, des années, moi, là, honnêtement, je vais le rénover, vous allez le voir, dans quelques
jours on va s'en occuper. Mais où était l'ancien gouvernement en habitation, honnêtement? Non, mais, sincèrement, on investit... Si on avait investi
dans le logement abordable, on ne serait pas ici, peut-être, aujourd'hui. Mais,
autant dans le marché immobilier qu'en logement social, on travaille
ensemble. Puis l'important, c'est de travailler en équipe. Je le fais. Puis je
prends des conseils aussi...
Le Président :
En terminant.
Mme Laforest :
...de tous les acteurs en habitation.
• (10 h 10) •
Le Président :
Question principale, Mme la députée de Vaudreuil.
Accès à des logements de qualité à un prix abordable
Mme Marie-Claude Nichols
Mme Nichols :
La crise du logement est réelle, bien réelle partout au Québec, à plusieurs
niveaux, que ce soit l'accès à la
propriété, l'accès au logement abordable, l'accès au logement social. Il faut
être vraiment déconnecté pour ne pas voir la réalité terrain et ne pas
entendre la détresse des familles du Québec.
La
ministre de l'Habitation se fie sur ses amis courtiers, ses amis inspecteurs en
bâtiment alors qu'elle a plusieurs centaines de fonctionnaires, dans son
ministère, qu'il existe des analyses, des rapports convaincants. La ministre
nous dit que c'est une question d'éducation.
La ministre nous dit que la crise va se régler par elle-même. La ministre nous
dit que chaque transaction doit rester confidentielle, alors qu'il existe un
registre foncier pour 1 $. La ministre nous dit qu'elle ferait la
même chose que l'année passée, en vous rappelant qu'il y avait 350 ménages
dans la rue l'année dernière.
À
la lumière des faits qu'on lui rapporte, est-ce que la ministre de l'Habitation
a eu le temps de réfléchir à une approche plus constructive pour venir en aide à cette crise du logement ou est-ce
que la ministre de l'Habitation est toujours d'accord avec elle-même?
Le Président :
Mme la ministre de l'Habitation et des Affaires municipales.
Mme Andrée Laforest
Mme Laforest :
Merci, M. le Président. Honnêtement, là, le mot «déconnecté», là, c'est
incroyable. Moi, je n'embarquerai pas là-dedans, parce que je pourrais
dire : Où était l'ancien gouvernement pour nous laisser 15 000,
15 000 logements, 15 000 logements annoncés, non
construits?
Alors,
on a notre plan d'habitation. On a même eu une demande de la Vérificatrice
générale de revoir le programme AccèsLogis. Qu'est-ce qu'on a fait? On l'a
revu, le programme AccèsLogis. On a revu aussi la manière d'octroyer des
PSL. Ça, vous l'aviez demandé aussi. Au
niveau des évictions, on met une ligne d'urgence en place. Dites-vous que je suis
très sensible à toutes les demandes qu'on a dans le secteur de
l'habitation. Et également on travaille avec les municipalités.
On parle d'évictions.
Les municipalités peuvent déjà empêcher l'émission de permis pour faire des
rénovations d'agrandissement, subdivision.
Alors, les municipalités peuvent déjà, s'il y a un cas de taux d'inoccupation
plus bas dans leur municipalité, réfléchir à moins donner de permis de
rénovation, d'agrandissement, de subdivision.
Alors,
honnêtement, il faudrait quand même être poli. S'il y en a une qui est
connectée à l'habitation... Bien oui, j'ai
des connaissances, inspecteurs, fiscalistes, économistes, courtiers immobiliers
aussi. Ça dérange, le mot «amis»? Alors... Mais, pour moi, M. le
Président...
Le Président :
En terminant.
Mme Laforest :
...c'est des connaissances, d'abord.
Le Président :
Première complémentaire, Mme la députée de Vaudreuil.
Mme Marie-Claude Nichols
Mme Nichols : Il y a un nombre reconnu qui indique qu'on devrait
consacrer 30 % de son budget
pour se loger. Il s'agit d'un indice
budgétaire qui permet aux ménages d'être en mesure d'assurer les autres besoins
pour leur famille, comme se nourrir,
se vêtir. La crise du logement, parce qu'elle existe, c'est des hausses de prix
démesurées. Des familles doivent consacrer
55 % de leurs revenus pour se loger. Payer pour avoir un toit pour sa
famille, ce n'est pas un choix émotif, c'est un besoin essentiel.
Est-ce que la ministre
est au courant de cette surenchère qui affecte les familles du Québec?
Le Président :
Mme la ministre des Affaires municipales et de l'Habitation.
Mme Andrée Laforest
Mme Laforest :
Oui, merci, M. le Président. Alors, comme tout le monde le sait, on vit quand
même des répercussions dans le marché
immobilier, présentement, tout le monde est conscient. On a vécu une pandémie,
alors les gens ont investi dans leur habitation. Il y a eu le télétravail. Il y a eu les taux
d'intérêt qui sont très, très bas. Évidemment, les gens voulaient plus
d'espace. C'est une situation, comment je pourrais dire... il y a un boom en
habitation, c'est cyclique.
Alors,
on va travailler pour protéger les acheteurs. Qu'est-ce qu'on fait? On l'a déjà
fait même dans le passé dans mon
projet de loi n° 16, on a obligé la formation des inspecteurs, et vous
l'avez adoptée avec moi, cette obligation‑là pour mieux former les inspecteurs. Alors, les
inspecteurs, vous allez voir, on travaille maintenant pour obliger les
inspections...
Le Président :
En terminant.
Mme Laforest :
...sur des maisons d'une certaine année. Alors, tous les plans sont là. On est
vraiment en action.
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la députée de Vaudreuil. Vous êtes la seule à
avoir la parole.
Mme Marie-Claude Nichols
Mme Nichols :
Il y a une surchauffe immobilière partout au Québec. À Gatineau, la surenchère
est de l'ordre de 18 %. On
apprend même qu'une mère monoparentale de la région fait du porte-à-porte, elle
a envoyé des centaines de lettres pour tenter de trouver un logement
pour élever ses enfants. C'est là que nous en sommes rendus, M. le Président?
C'est inacceptable. C'est complètement déplorable.
Nous
avons une ministre de l'Habitation qui parle à ses amis courtiers et plus, qui,
en passant, font de bonnes affaires, et,
pendant ce temps-là, des milliers de ménages québécois tentent de se loger. Ça
prend maintenant des actions concrètes.
Le Président :
Mme la ministre des Affaires municipales et de l'Habitation.
Mme Andrée Laforest
Mme Laforest :
Oui. Alors, on va laisser les termes, là, quand même, on va s'élever, M. le
Président, au‑dessus du débat, parce que c'est un débat important,
l'habitation. Puis, comme je le disais, je reprends du passé, les HLM, vous regarderez, cette semaine, des HLM qui étaient
barricadés depuis six, sept à 10 ans. Alors, c'est important. Je travaille
même avec ma collègue à la Métropole pour essayer de corriger cette...
Une voix :
...
Le Président :
...du gouvernement, allez-y.
M. Caire :
Tout le monde doit participer au décorum. Ça fait plusieurs fois que je vois le
leader de l'opposition officielle lever la main pour faire un décompte, M. le
Président. Je ne pense pas que ça participe au décorum.
Le
Président : Je vais tout simplement vous rappeler ce que l'on
sait déjà, puis on s'en est parlé depuis quelques jours, je ne ferai pas beaucoup de temps
là-dessus, mais vous connaissez notre façon de faire. Je vous demande encore,
dans l'attitude, dans
l'interpellation, dans la façon d'agir... Une seule personne a la parole, celle
qui répond et celle qui pose la question. On va bien comprendre la
façon... et vous la connaissez, de toute façon. Poursuivez, Mme la ministre.
Mme Laforest :
Je vais rester connectée, M. le Président, parce que c'est important pour moi,
l'habitation. Je travaille, pour la
situation actuelle, avec le ministre des Finances, qui est tout à fait sensible
aussi à la situation. Je le redis, si on avait construit dans le passé, aujourd'hui on ne serait pas dans une situation
comme ça. Mais on est déjà rendus à 6 000 logements
construits, qu'on va terminer les constructions bientôt...
Le Président :
En terminant.
Mme Laforest :
...et plus 5 500 qu'on va annoncer en projets. Merci, M. le
Président.
Le Président :
Question principale, Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Accès au logement à Montréal
Mme Paule Robitaille
Mme Robitaille :
M. le Président, il y a deux semaines,
le gouvernement a refusé d'adopter
une motion qui reconnaissait la crise du logement. Assez
incroyable parce qu'on a des dizaines d'histoires, toutes plus
émouvantes les unes que les autres, qui s'accumulent dans les journaux.
La
dernière en date : celle d'une femme de 68 ans jetée à la rue après
40 ans dans une coopérative.
Elle est maintenant dans un refuge en
attendant de trouver quelque chose pour se loger. Un problème, c'est que les
organismes communautaires n'ont pas
toutes les ressources pour soutenir les gens qui sont sur le point de perdre
leur appartement, peu importe la raison.
Avant que d'autres
personnes se retrouvent à la rue et viennent ajouter aux itinérants, la
ministre va-t-elle agir? Ce gouvernement peut-il finalement dire qu'il y en a
une, crise du logement?
Le Président : Mme la
ministre des Affaires municipales et de l'Habitation.
Mme Andrée Laforest
Mme Laforest :
L'année passée, on a vérifié avec le taux d'inoccupation. Il faut comprendre,
M. le Président, que le taux
d'inoccupation démontre vraiment si on est en crise ou non du logement. On ne
se chicanera pas sur... Parce que, là,
on joue sur la sémantique, M. le Président. Et à ce moment-ci on donnerait
raison aux propriétaires. Moi, je prends autant pour les propriétaires que les locataires. Alors, dire qu'il y a une
crise du logement, il faut quand même être prudent, parce que, le taux d'inoccupation, dû aux étudiants qui
sont revenus dans les régions, dû également à certaines personnes âgées qui ont laissé leur logement pour habiter avec les
familles, on a des logements plus libres à Montréal. On a régi, avec notre
projet de loi n° 67, également
l'hébergement touristique. Ça n'avait jamais été encadré, on l'a fait aussi
dans le projet de loi n° 67.
Alors, M. le
Président, tout ce qui touche l'habitation, on est très sensibles. Et, oui, je
vais continuer de travailler. D'ailleurs,
on va annoncer, en habitation, une manière innovante de construire, et ça va se
construire dans les prochaines semaines.
Merci, M. le Président, de me donner la chance de m'expliquer parce que depuis
deux ans on travaille très fort. Merci.
Le Président : Première
complémentaire, Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Paule Robitaille
Mme Robitaille : En parlant de déconnexion,
M. le Président, il y a des campements à Montréal en ce moment. Les tentes sont
de retour à Montréal, là, c'est un fait, c'est là. On est en train de revivre
la même chose que l'été dernier parce que la
ministre de l'Habitation n'a pas de solution concrète, rapide à mettre en
place. C'est une hémorragie, M. le Président, l'hémorragie des
évictions, des gens qui se retrouvent à la rue.
Est-ce que la
ministre de l'Habitation s'engage à donner tous les outils aux gens vulnérables
pour qu'ils puissent garder leurs...
Le Président : Mme la
ministre des Affaires municipales et de l'Habitation.
Mme Andrée Laforest
Mme Laforest :
Bien, la question est excellente, M. le Président, parce qu'il faut comprendre
que les campements, à Montréal... Ça fait deux ans que je suis en poste.
Imaginez. Des logements sociaux, on aurait pu en construire avant. Mon collègue ici, à la Santé, travaille très, très
fort et est très sensible pour l'itinérance à Montréal. Ma collègue à la
Métropole, on travaille ensemble
également. Pour l'itinérance, vous le savez, on a logé des gens dans les
hôtels. Qu'est-ce qu'on fait
présentement? Je le dis, les HLM qui sont barricadés depuis des années, là, on
s'en est occupés, pas comme ça, ça fait un
an et demi qu'on essaie de travailler... Je me suis même fait dire par la
directrice d'une certaine office d'habitation qu'ils n'avaient jamais
été aussi bien entendus, en habitation, M. le Président.
Le Président : En terminant.
Mme Laforest : Alors, moi, M.
le Président... On travaille en équipe pour l'itinérance.
Le
Président : Deuxième
complémentaire. Évidemment, on est attentifs aux questions comme aux réponses, s'il vous plaît. Mme la députée de Jeanne-Mance—Viger.
Mme Filomena Rotiroti
Mme Rotiroti : Merci, M.
le Président. Tout le monde reconnaît qu'il y a une crise du logement à Montréal,
sauf la ministre. Je parle au nom des
centaines de familles qui cherchent un logement. Personne n'est épargné, personnes
âgées, jeunes familles, familles nombreuses, tout le monde y passe.
Les familles
de Montréal ont besoin d'être rassurées. Le 1er juillet
arrive à vitesse grand V. Que fera la ministre pour les aider?
Le Président : Mme la ministre
des Affaires municipales et de l'Habitation.
Mme Andrée Laforest
Mme Laforest : Bien, je suis toujours en collaboration, M. le Président... Puis d'ailleurs j'ai eu... La semaine passée, tout le monde a vu la résolution de la CMM, en habitation, avec le comité exécutif de
la CMM. Puis je peux vous dire une chose, qu'ils ont demandé une rencontre, on va se
rencontrer, parce que, dans leur demande... D'ailleurs, je regardais,
dans la demande on demande d'avoir
plus de pouvoirs pour travailler en habitation et plus de pouvoirs aux
municipalités avec la CMM. On demande
également, dans la résolution de la CMM, des mesures que la CMM voudrait
pouvoir avoir en habitation. Dans les mesures qu'on demande, là, il y en a déjà
six qu'on a déjà travaillées soit avec les municipalités, soit revoir
les PSL...
Le Président :
En terminant.
Mme Laforest :
...soit réhabiliter les HLM barricadés. Je vais continuer après, M. le
Président.
• (10 h 20) •
Le Président :
Question principale, M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
Prolongement du Réseau express
métropolitain
M. Joël Arseneau
M. Arseneau : M. le
Président, les citoyens de l'est de Montréal
sont les grands négligés du transport collectif dans la métropole depuis des dizaines d'années. Les
besoins sont criants. Il faut agir, agir rapidement mais avec transparence.
Hier, on apprenait
que le ministre des Transports et la ministre déléguée aux Transports ont
ignoré pendant trois semaines une
lettre signée par 25 organisations, experts et groupes citoyens qui
dénoncent l'opacité de la CDPQ Infra dans le dossier du REM de l'est. Toutes ces personnes réclament de la
transparence par rapport au tracé, à la technologie retenue et aux prévisions d'achalandage du REM. Il
est impératif que le gouvernement agisse pour rétablir la confiance du public. On souhaite tous voir un projet de
transport collectif structurant se réaliser rapidement, bien sûr,
mais un projet d'une telle ampleur demande plus de transparence et une
plus grande acceptabilité sociale.
Est-ce que
la ministre déléguée aux Transports accepte notre proposition de demander à la
CDPQ Infra de venir s'expliquer en commission parlementaire et
faire toute la lumière sur le dossier?
Le Président :
Mme la ministre déléguée aux Transports.
Mme Chantal Rouleau
Mme Rouleau :
Merci beaucoup, M. le Président. C'est le projet sans doute le plus structurant
de l'est de Montréal, que le REM de
l'est, plus le prolongement de la ligne bleue vers Anjou, plus le SRB Pie-IX.
Ça va permettre, évidemment,
de désenclaver et d'offrir un mode de transport extraordinaire pour cette
population.
Pour
ce qui du REM de l'est et de la Caisse de dépôt, la Caisse de dépôt a bien
appris de sa première expérience du REM
de l'ouest, appelons-le comme ça, avec l'ancien gouvernement, et aujourd'hui
des consultations se font, des consultations citoyennes, citoyennes, en
mai et juin. Déjà, des consultations ont démarré, au mois de février dernier, une
quarantaine d'organismes... je nommais une
quarantaine d'organismes, la semaine dernière — il y en a déjà plus aujourd'hui — qui ont été rencontrés par la CDPQ Infra
pour répondre aux questions, répondre et entendre les préoccupations. Il y a un
BAPE qui s'en vient, qui aura lieu à la fin de l'année, avec toutes les
consultations liées légalement au BAPE...
Le Président :
En terminant.
Mme Rouleau :
...plus le comité aviseur qui sera mis en place.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Joël Arseneau
M. Arseneau :
M. le Président, la ministre parle de rencontres, mais pourtant toutes les
préoccupations relatives au projet du
REM de l'est sont balayées du revers de la main par la CDPQ Infra. On a
l'impression que les dés sont pipés, que
tout est décidé d'avance. Le gouvernement s'apprête à signer un contrat avec la
CDPQ pour 200 ans. L'infrastructure aérienne en béton prévue risque de défigurer la ville, scinder des
quartiers, des milieux de vie, le tout en n'ayant aucune écoute pour les
demandes des citoyens qui sont les premiers concernés.
Est-ce
que la ministre peut s'engager à ce que les préoccupations des citoyens soient
non seulement entendues, mais qu'elles soient prises...
Le Président :
Mme la ministre déléguée aux Transports, à vous la réponse.
Mme Chantal Rouleau
Mme Rouleau : Merci,
M. le Président. Les préoccupations
des citoyens, des organismes qui sont rencontrés sont prises en compte, on les entend, la CDPQ entend
bien, et des décisions seront prises plus tard, lorsque toutes les
consultations seront faites. Il y a un comité aviseur qui sera mis en
place, qui va permettre d'avoir un réel projet signature.
On veut faire peur aux
gens en parlant d'une métropolitaine qui va longer la rue Notre-Dame. Il n'en
est pas question, M. le Président. C'est un projet signature qui va offrir un mode de transport comme
jamais pour la population de l'est de Montréal et pour l'ensemble de l'île
de Montréal, qui vient s'ajouter à une infrastructure de transport souterrain,
aérien et qui va...
Le Président : En terminant.
Mme Rouleau : ...c'est
170 kilomètres, M. le Président...
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Joël Arseneau
M. Arseneau : Bien, parlons-en, justement, du comité aviseur
dont on annonce la formation depuis des semaines. La ministre
déléguée aux Transports a clairement
indiqué vendredi dernier, en interpellation, que le comité serait nommé par le gouvernement. Hier, son collègue le ministre des Transports a plutôt affirmé que c'était la CDPQ Infra qui
annoncerait bientôt la formation de son comité aviseur. Sur la page
Facebook de la CDPQ Infra, on affirme que c'est effectivement le gouvernement
qui va former le comité. Encore une fois, on assiste à une confusion. Qui dit
vrai, M. le Président?
Le
Président : On est toujours
prudent dans ce qu'on dit et les termes qu'on emploie. Mme la ministre déléguée aux Transports.
Mme Chantal Rouleau
Mme Rouleau : Merci, M. le
Président. Il y a effectivement un comité. Dans les discussions avec la ville
de Montréal, avec nous, avec CDPQ Infra, lorsqu'il y a eu des discussions
préalables, avant la présentation du projet, nous avons dit : Nous
voulons un comité aviseur. La Caisse de dépôt, évidemment, est impliquée dans
ce comité aviseur, mais c'est le gouvernement, M. le Président, qui nomme les membres de ce comité aviseur, qui
sera indépendant. Et je pense que vous serez heureux de savoir que vous
pourrez rencontrer la Caisse de dépôt lors de l'étude des crédits.
Le Président : Question
principale, M. le député de Jean-Lesage.
Santé mentale des étudiants collégiaux et universitaires
M. Sol Zanetti
M. Zanetti :
Merci, M. le Président. Le Québec
traverse une crise de la santé
mentale sans précédent, et les
étudiants, étudiantes sont frappés de
plein fouet. C'est 80 % des
étudiantes et étudiants universitaires qui montrent des symptômes, la
détresse psychologique est devenue la norme.
Hier, la ministre
a annoncé qu'elle aurait bientôt un plan. Bon, on est rendus dans la troisième
vague; vaut mieux tard que jamais, j'imagine. Mais permettez-moi de
douter que les moyens seront au rendez-vous. Le gouvernement dit qu'il va mettre 15 millions de dollars par
année pour la santé mentale de la communauté étudiante. Faisons le calcul.
Mettons qu'ils offrent cinq séances
de psychothérapie par personne, ce qui est souvent insuffisant, avec
15 millions de dollars par année
ils vont aider le quart des étudiantes et étudiants qui avaient besoin d'aide
selon les statistiques d'avant la pandémie.
Pourquoi
laisser sombrer la majorité de la population étudiante dans la détresse
psychologique? Le faites-vous pour sauver de l'argent?
Le Président : Mme la ministre
de l'Enseignement supérieur.
Mme Danielle McCann
Mme McCann :
Bien, M. le Président, je remercie mon collègue de poser cette question parce
que ça me permet d'ajouter à ce que
j'apportais hier lors de mon point de presse. Effectivement, la santé mentale,
c'est une grande priorité, puis notre
gouvernement, on s'est mis en marche très rapidement, on a investi
14 millions l'an passé et on investit... le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux a
annoncé un 10 millions à la mise à jour économique, dont 3 millions
cette année. M. le Président, c'est
vraiment un bilan positif qu'on fait. C'est 15 000 étudiants de plus
qui ont eu des services en santé mentale avec les budgets, là, qu'on
vient d'investir dans les derniers trois mois.
Alors, il y a peut-être des calculs à refaire,
là, du côté de mon collègue, là, parce que je pense qu'avec le plan d'action que nous avons mentionné hier... Parce
qu'en fait on va déposer des recommandations avant l'été, et ce sera un plan d'action costaud, de 60 millions pour
les cinq prochaines années. On veut changer la culture sur les campus. La santé
mentale doit devenir concrètement une
priorité, enchâssée dans des stratégies concrètes. Et c'est ce qu'on va faire
pour les cinq prochaines années...
Le Président : En terminant.
Mme McCann :
...et on va débuter cette année, M. le Président.
Le Président : Première
complémentaire, M. le député de Jean-Lesage.
M. Sol Zanetti
M. Zanetti :
Bon. Alors, la ministre remet en doute mes calculs. Je vais lui poser une
question de type «vrai ou faux» :
Est-il vrai ou faux que moins de cinq
séances de psychothérapie par personne pourront être données au quart de la population
étudiante qui en avait besoin avant la pandémie?
Le Président : Mme la ministre
de l'Enseignement supérieur.
Mme Danielle McCann
Mme McCann : Bien, M.
le Président, je pense
qu'il faut laisser de la latitude aux établissements, il faut
laisser de la latitude en regard des
besoins que peuvent avoir les étudiants. Ce qu'on peut dire aujourd'hui, c'est que la liste d'attente a
diminué, au niveau des cégeps, de 27 %, ce qui est vraiment intéressant parce que, là, on va investir
davantage, alors on va continuer de
diminuer cette liste d'attente. On va aussi intensifier le maillage avec la
Santé et Services sociaux pour donner davantage
de services, mais aussi, ce qui est très important, on va faire de la
prévention et du dépistage. C'est un changement de culture complet en
santé mentale qu'on veut faire pour les cinq prochaines années...
Le Président : En terminant.
Mme McCann : ...et je pense que
ces mesures vont faire un impact important.
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le député de Jean-Lesage.
M. Sol Zanetti
M. Zanetti :
Alors, je comprends que la ministre ne peut pas garantir même pas cinq séances
de psychothérapie même pas au quart des étudiants et étudiantes qui en
avaient besoin avant la pandémie, alors que les besoins ont explosé. Comment peut-on à la fois ne pas pouvoir garantir
ça et, en même temps, dire : Il s'agit d'une grande priorité? Il y a un
problème. Et, quand on parle du logement,
plus du tiers des étudiants qui sont locataires ne savent pas comment ils vont
arriver.
Qu'est-ce que la ministre va faire pour ça? Il y
a une détresse immense. Ils survivent.
Le Président : Mme la
ministre de l'Enseignement supérieur.
Mme Danielle McCann
Mme McCann :
M. le Président, d'abord, il y a, on va le dire et on va parler de chiffres,
là, 69 000 heures de services additionnels d'évaluation et de psychothérapie qui ont été offertes
depuis le début de l'année, là, c'est énorme. On a aussi beaucoup aidé... Parce qu'il y a des déterminants
sociaux de la santé mentale de nos étudiants. On a offert beaucoup d'aide
financière à nos étudiants. On a annoncé
300 millions l'année dernière pour... ou cette année, au début de l'année
scolaire, pour nos étudiants,
300 millions, M. le Président, ça a beaucoup aidé, ça a augmenté les prêts
et bourses de façon très, très importante.
Alors, M. le Président, je pense qu'on est au
rendez-vous.
Le Président : En terminant.
Mme McCann : Et on va s'occuper
de la santé mentale de nos étudiants.
• (10 h 30) •
Le Président : Question
principale, Mme la députée de Verdun.
Position du gouvernement sur l'utilisation du gaz naturel
Mme Isabelle Melançon
Mme Melançon :
Merci, M. le Président. Alors, questionné hier par la cheffe de l'opposition
officielle, le premier ministre répondait qu'il était à l'aise avec le projet
de GNL Québec, qu'il était ouvert au projet de Goldboro, qui transformera
le gaz naturel albertain dans une usine de
liquéfaction en Nouvelle-Écosse. Mais, pour ce faire, on doit construire un
gazoduc pas n'importe où, M. le
Président, ici, au Québec, plus précisément dans l'est de Montréal, qu'on dit
vouloir revitaliser, dans le comté de
Verchères, de Granby, de Brome-Missisquoi, d'Orford — des endroits de villégiature — et de Saint-François. Tout le Québec, au premier chef les comtés que je
viens d'énumérer, se met à risque pour des gazières albertaines, en plus
de ne recevoir aucune retombée économique.
Le
premier ministre du Québec est donc prêt à sacrifier notre environnement, notre
territoire pour les gazières albertaines. Ça, c'est du nationalisme!
Qu'en pense le ministre
de l'Environnement du Québec?
Le Président :
M. le ministre de l'Environnement.
M. Benoit Charette
M. Charette :
Merci, M. le Président. Merci à la collègue pour la question. C'est un projet
qui est purement hypothétique à ce moment-ci, qui demeure très théorique. Mais,
dans l'éventualité où ce projet-là devait se confirmer, qu'il devait nous être
présenté, la collègue, compte tenu des fonctions qu'elle a occupées par le
passé, sait fort bien qu'il y a une
procédure d'évaluation extrêmement stricte pour ce type de projets là. Elle
sait que, lorsqu'il est question de gazoduc, il y a une procédure
d'évaluation fédérale également.
Donc,
il n'y a rien sur la table avant certainement quelques années de façon
concrète. Et, si, dans quelques années, ce projet-là devait nous être présenté et devait être sur le point,
selon les promoteurs, de se concrétiser, on s'assurera des règles environnementales les plus strictes. Mais
c'est très, très difficile, à ce moment-ci, de commenter un projet pour lequel
très peu d'informations sont disponibles.
Le Président :
Première complémentaire, Mme la députée de Verdun.
Mme Isabelle Melançon
Mme Melançon : Bien, toujours selon le premier ministre du
Québec, le gaz naturel de l'Alberta, c'est une énergie de transition. Ouf! Le projet dont le premier
ministre faisait la promotion hier, bien, ce sont des projets albertains
provenant de la fracturation
hydraulique, ces projets pour lesquels nous, là, on a décidé, au Québec, de
mettre un moratoire parce qu'on ne voulait pas... on voulait les
empêcher au Québec.
Selon
le ministre de l'Environnement, le gaz naturel albertain, est-ce que c'est de
l'énergie de transition, oui ou non?
Le Président :
M. le ministre de l'Environnement.
M. Benoit Charette
M. Charette : Merci, M. le Président. Ma réponse va ressembler
étrangement à celle que je mentionnais. On ne commentera pas les
ressources énergétiques qui sont utilisées dans les autres provinces. On parle
d'un projet qui, actuellement, a été à peine
évoqué, pour lequel aucune demande d'évaluation environnementale n'a été
soumise, un projet pour lequel très
peu de détails existent. Donc, avant d'alerter la population, avant de vouloir
inquiéter la population, on va devoir patienter, que les suites à ce projet-là
se concrétisent. Et, si jamais un promoteur devait nous en présenter un, avec
la plus grande rigueur, d'ailleurs, on a le système d'évaluation
environnementale le plus strict en Amérique du Nord...
Le Président :
En terminant.
M. Charette :
...ce sera considéré avec la rigueur, là, que l'on reconnaît au Québec.
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la députée de Verdun.
Mme Isabelle Melançon
Mme Melançon : Bien, le gaz naturel et les énergies fossiles
font consensus contre elles en matière d'énergies de transition. C'était ça, la réponse que
j'attendais. Les pays se dissocient de ces énergies. Même les États-Unis, donc,
amorcent la transition pour se libérer de ces énergies.
Les projets appuyés
par la CAQ ne sont plus d'actualité. La CAQ comme le gaz albertain sont du
siècle passé.
Le Président :
M. le ministre de l'Environnement.
M. Benoit Charette
M. Charette : La formule peut faire sourire. Dans les faits, ce
n'est pas ce que les gens pensent du gouvernement
de la Coalition avenir Québec en
matière, notamment, d'environnement. On souligne encore cette semaine, dans la
foulée du Jour de la Terre, tous les événements qui ont été rendus possibles
grâce à ce nouveau leadership du gouvernement
du Québec, leadership qui n'a pas intéressé les gouvernements passés, qu'il
soit question d'aires protégées, qu'il soit question de gestion des matières résiduelles, qu'il soit
question de lutte aux changements climatiques avec des moyens qui sont ni
plus ni moins le double que les moyens réservés par l'ancien gouvernement.
Donc, l'analogie...
Le Président :
En terminant.
M. Charette :
...elle est boiteuse, elle peut faire sourire, mais elle a un public très
restreint à ce niveau-là.
Le Président : Question
principale, M. le député de Bonaventure.
Survie des programmes
techniques offerts
dans les cégeps en région
M. Sylvain
Roy
M. Roy : M. le Président, hier, aux crédits, quand j'ai questionné la ministre de l'Enseignement supérieur sur la possibilité que des programmes
d'études collégiales soient abolis dans les cégeps en région, elle m'a assuré
qu'il n'en était pas question. Pourtant, en creusant un peu plus, elle a admis
que des discussions s'amorçaient en vue de fusionner trois programmes techniques en un. Pire, elle a avoué être en lien avec
l'Ordre des infirmiers et infirmières, qui demande l'abolition du D.E.C. en
soins infirmiers pour l'envoyer à l'université.
Ce sont donc trois programmes offerts dans la
grande majorité des cégeps des régions qui sont au ballottage. Une quarantaine
de cégeps des régions sont ainsi menacés par des discussions derrière des
portes closes. Des milliers d'étudiants vont
peut-être devoir migrer vers les grands centres au lieu
d'être formés chez eux, et ce, au détriment de la vitalité des régions.
M. le Président, on veut que la ministre
s'engage à n'éliminer aucun programme collégial dans les régions ni à court
terme ni dans les prochaines années. Va-t-elle le faire?
Le Président : Mme la ministre
de l'Enseignement supérieur.
Mme Danielle
McCann
Mme McCann : Bon, M.
le Président, là, c'est important de
rectifier les faits, là. Les cégeps dans les régions, c'est une force sociale, c'est une force académique,
c'est une force économique, alors il n'est pas question de diminuer le rôle
des cégeps dans toutes les régions du Québec.
Au contraire, il est question de renforcer le rôle des cégeps dans toutes les
régions du Québec.
Et je veux apporter des précisions
particulièrement par rapport au programme des sciences infirmières. Il est question, du côté de l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec, de demander le rehaussement au baccalauréat pour
obtenir sa participation, devenir membre de l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec. C'est cet état de fait qui court actuellement dans notre environnement et qui crée
des inquiétudes du côté des cégeps. Mais, M. le Président, il y a, sur
48 cégeps, 46 cégeps qui donnent le cours en sciences infirmières.
M. le
Président, on connaît la pénurie de main-d'oeuvre, actuellement, en sciences infirmières, on connaît également le rôle très important des
cégeps.
Le Président : En terminant.
Mme McCann : Alors, M. le
Président, il n'est pas question d'affaiblir ce rôle des cégeps.
Le Président : Première
complémentaire, M. le député de Bonaventure.
M. Sylvain
Roy
M. Roy : M. le
Président, à plusieurs reprises la ministre a affirmé qu'elle veillait au développement des cégeps de région et à la primauté de l'enseignement en français.
Preuves à l'appui, elle nous a expliqué que 41 millions de dollars avaient été prévus, sur cinq ans, pour soutenir
18 cégeps de région. Mais, quand je lui ai demandé combien d'argent public serait consacré au projet
pharaonique de Dawson et McGill, elle n'a pas voulu me répondre. Est-ce que
c'est gênant?
La question
est simple : Combien de sous le gouvernement de la CAQ va-t-il investir
dans les projets de Dawson et McGill?
Le Président : Mme la
ministre de l'Enseignement supérieur.
Mme Danielle
McCann
Mme McCann :
Bien, M. le Président, il faut réaffirmer haut et fort que nous allons soutenir
de façon importante le français en
enseignement supérieur. C'est la langue de prédilection en enseignement
supérieur. Il y a un projet de loi, là, qui va être déposé bientôt par
mon collègue le ministre de la Justice et responsable de la Langue française.
Mais, M. le Président, il y a beaucoup
d'investissements qui vont se faire dans les cégeps francophones de la grande
région de Montréal et dans les cégeps des régions également, qu'on veut
soutenir. Mais, dans la grande région de
Montréal, il y a énormément d'investissements qui vont se faire dans les
prochaines années pour nos cégeps francophones.
Le Président : En terminant.
Mme McCann :
Alors, on veut soutenir la francophonie, le français dans nos cégeps.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de Bonaventure.
M. Sylvain Roy
M. Roy :
M. le Président, la réponse, c'est que la ministre a prévu des centaines de
millions pour l'agrandissement des
cégeps de Montréal, dont 100 millions pour Dawson, et seulement
41 millions pour 18 cégeps des régions. Où est l'équité? Pour
soutenir les cégeps en région, ça prend des investissements mais surtout des
programmes exclusifs.
La
ministre peut-elle s'engager à garantir des programmes exclusifs aux cégeps des
régions afin d'emplir les salles de classe dans les régions, au lieu
d'ajouter des campus à Montréal pour vider les régions du Québec?
Le Président :
Mme la ministre de l'Enseignement supérieur.
Mme Danielle McCann
Mme McCann :
Bien, M. le Président, ça, c'est une des choses que j'ai demandées au ministère,
parce que j'ai rencontré
12 cégeps, là, qui représentent des cégeps dans des régions plus
éloignées, et ce qu'on veut faire, c'est augmenter ce qu'on appelle le programme de mobilité, qu'il y
ait des étudiants, là, qui viennent des grands centres qui aillent étudier
dans les cégeps des régions, qui ont
d'excellents programmes, M. le Président. Alors, de toutes sortes de façons, on
veut les supporter.
On va se pencher
aussi sur la question de l'exclusivité des programmes. C'est une question qui
n'est pas résolue à ce moment-ci, ça
demanderait probablement un changement à la loi, mais on va probablement faire
des travaux sur ce dossier.
Mais je veux réaffirmer
encore une fois haut et fort...
Le Président :
En terminant.
Mme McCann :
...que, les cégeps des régions, on veut les supporter et on veut qu'ils jouent
de plus en plus un rôle important.
Le Président :
Question principale, Mme la députée de Mercier.
Investissement
du gouvernement dans Gaspé Énergies inc.
Mme Ruba Ghazal
Mme Ghazal :
M. le Président, le gouvernement du Québec se fait traîner devant les tribunaux
par la pétrolière Gaspé Énergies. Elle n'a
pas digéré de se faire dire non au forage à Galt 6 près de Gaspé. Elle veut gagner le
droit de pomper du pétrole, même si ça menace nos cours d'eau.
Tenez-vous bien, M.
le Président. Qui fait partie des investisseurs de cette pétrolière qui nous
poursuit? Le gouvernement du Québec lui-même. C'est incroyable!
Dans leur sagesse
infinie, les libéraux ont investi 8,4 millions dans ce projet en 2017.
Quatre ans plus tard, la pétrolière se retourne contre nous pour nous forcer à
accepter un projet risqué pour l'environnement, et c'est nous qui payons leurs avocats. Vous connaissez l'expression
«mordre la main qui nourrit»? Bien là, cette compagnie-là, elle nous
mord les deux mains, elle nous les mord. La CAQ n'a pas de choix de mettre fin
à cette pièce de théâtre.
Est-ce que
le ministre de l'Économie s'engage à retirer le mauvais investissement des
libéraux de Galt, M. le Président?
• (10 h 40) •
Le Président :
M. le ministre de l'Économie.
M. Pierre Fitzgibbon
M. Fitzgibbon :
Écoutez, M. le Président, merci pour la question. On l'a dit précédemment, il
n'y a eu aucun investissement qui a été fait
par Investissement Québec dans de tels projets. Nous avons hérité de la
situation, et nous ne voulons pas
encourager la continuation du programme, c'est clair, et on va minimiser les
impacts négatifs pour les Québécois.
Le Président :
Première complémentaire, Mme la députée de Mercier.
Mme Ruba Ghazal
Mme Ghazal :
M. le Président, il faut retirer l'argent, il y a un investissement, il y a une
quote-part, et en ce moment cette compagnie
nous poursuit, et cet argent-là sert donc à nous poursuivre. Ça n'a pas de bon
sens. Là, on finance un procès
intenté contre nous-mêmes. On est en train de salir de l'argent public. Et là
je ne comprends pas la réponse du ministre. Les Québécois,
sondage après sondage, nous le disent, ils ne veulent pas de cette industrie
sale. L'environnement fait aussi partie des valeurs québécoises.
Est-ce que le ministre
peut reconnaître qu'en gardant notre argent dans Gaspé Énergies il poursuit...
il finance cette poursuite?
Le Président : M. le ministre
de l'Économie et de l'Innovation.
M. Pierre
Fitzgibbon
M. Fitzgibbon :
M. le Président, si vous pouvez trouver un acheteur de l'investissement, je
vais être heureux de travailler avec
vous. Il n'y a pas preneur pour notre investissement. Investissement Québec est
actionnaire, historiquement. Il y a
une poursuite légale présentement, on doit défendre les intérêts du Québec. Alors,
c'est sûr qu'on ne mettra pas d'argent additionnel.
C'est sûr que, s'il y avait un acheteur pour l'intérêt dans cette opération-là,
nous le vendrions, mais il n'y a personne qui se présente.
Le Président : Deuxième
complémentaire, Mme la députée de Mercier.
Mme Ruba
Ghazal
Mme Ghazal : De ce que je comprends, il y a encore de
l'argent. Ce que je demande au ministre, c'est de dire qu'il va retirer ses billes, de
s'engager pour ne pas qu'il y ait du forage cet été. C'est vraiment un épisode
lamentable où les pétrolières nous poursuivent les unes après les autres, elles
se foutent de l'acceptabilité sociale. Et là il y a de l'argent. J'aimerais que
le ministre soit clair et dise : Non, on va enlever cet
argent-là, on ne va pas investir, et aussi le confirme pour le futur.
Le Président : M. le ministre
de l'Économie.
M. Pierre
Fitzgibbon
M. Fitzgibbon : M. le
Président, j'aimerais beaucoup retirer nos billes, mais ce n'est pas un compte
de banque, c'est un investissement qui est
fait dans une entreprise. Je suis d'accord avec vous, on est tous d'accord ici,
dans la salle, ça ne se représentera
pas. Maintenant, on est dans une situation défensive. L'argent est là. Si on
peut trouver un acheteur, on va être les plus heureux de le faire. Ça
n'existe pas.
Maintenant, il y a des poursuites, il y a des
enjeux légaux. Il faut protéger les intérêts du Québec. Mais on est d'accord,
on est tous d'accord, il n'y aura pas de nouvel argent. Si c'était un compte de
banque, j'irais chercher l'argent.
Le Président : Question
principale, M. le député de Nelligan.
Effets de la réforme de
l'immigration sur la pénurie de main-d'oeuvre
M. Monsef
Derraji
M. Derraji :
Merci, M. le Président. Hier, sur le journal le National Post, on
apprend que le ministre de l'Économie était dans une rencontre extrêmement
importante en pleine crise sur le PEQ. Souvenez-vous, pendant la crise du
Programme de l'expérience québécoise,
le premier ministre avance en reculant chaque jour. Pendant ce temps, le
ministre de l'Économie était entouré
par 20 entrepreneurs, la crème de la crème, M. le Président. On parlait de
quoi? On parlait de «cleantech», on parlait
de... «cleantech», donc, plusieurs secteurs d'activité où la demande est forte.
Et vous savez quoi? On parlait de quoi? Ces entrepreneurs parlaient
d'emplois payants, la phrase chérie par le premier ministre du Québec.
M. le
Président, pendant cette rencontre, le ministre de l'Économie déclarait, à la
fin, après avoir été pendant toute la
réunion en mode silence : «Yes, we messed that one up.» Vous savez à
propos de quoi? C'est à propos de l'immigration. Donc, pendant que son
gouvernement reculait, lui, il pensait autre chose.
Est-ce qu'il pense la même chose aujourd'hui?
Le Président : M. le ministre
de l'Économie.
M. Pierre
Fitzgibbon
M. Fitzgibbon :
Bien, premièrement, c'est rare que je ne parle pas dans une réunion. Mais
disons que, si on fait la genèse de
tout ça, aujourd'hui, ce qui est important, c'est que je travaille étroitement
avec M. le ministre du Travail, le ministre
de l'Immigration, parce que la requalification de la main-d'oeuvre est
cruciale. Par exemple, aujourd'hui, il y a 148 000 postes non comblés, au Québec, duquel il y a
20 000 qui requièrent un diplôme universitaire. Donc, il y a 128 000 qu'on peut combler relativement
rapidement. De là, on a un chômage à 200 000, puis on a à peu près
130 000 jeunes entre 15 et 35 ans qui ne sont pas dans
les chiffres.
Donc, aujourd'hui, ce qui est impératif pour le
gouvernement du Québec, c'est de requalifier la main-d'oeuvre et le plus
rapidement combler les 128 000 postes qui ne requièrent pas un
diplôme universitaire. C'est ce sur quoi on travaille aujourd'hui.
Le Président : Première
complémentaire, M. le député de Nelligan.
M. Monsef Derraji
M. Derraji :
M. le Président, en communiquant avec le journaliste, le ministre, sur
LinkedIn, il a dit... il est toujours pour l'augmentation du nombre
d'immigrants économiques pour la province. M. le Président, est-ce qu'il y a
quelqu'un dans ce gouvernement qui partage
les propos justes du ministre de l'Économie, qui, en pleine crise du PEQ, a
bien vu que son gouvernement frappait
le mur? Parce que les entrepreneurs avec qui il parlait, ils demandaient une
chose. Ils ont des emplois payants, mais ils ne trouvaient pas de
main-d'oeuvre.
C'est quoi, la
solution du ministre de l'Économie, aujourd'hui, pour répondre à ces entrepreneurs?
Le Président :
M. le ministre de l'Économie.
M. Pierre Fitzgibbon
M. Fitzgibbon :
Je vais répéter ce que je leur ai dit. Ma collègue à l'Enseignement supérieur
travaille fortement, présentement, pour qualifier plus de jeunes en
informatique, en TI, et on y arrive progressivement.
Deuxièmement, comme j'ai dit tantôt, il y a quand même
un bassin, au Québec, de plus de 300 000 personnes qui ne
travaillent pas, avec 120 000 emplois qui ne requièrent pas de
diplôme universitaire. On commence là, on s'occupe de nos citoyens québécois pour qu'ils se
repositionnent, le ministre du Travail... et on est au travail. La ministre de
l'Enseignement supérieur regarde les
cursus universitaires. L'immigration, oui, économique temporaire, on peut les
augmenter, mais la solution va venir du Québec.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de Nelligan.
M. Monsef Derraji
M. Derraji : M. le
Président, je n'apprends rien au ministre
qu'il y a un principe qui s'appelle le principe de
solidarité ministérielle, M. le Président. Pendant que ses collègues déchiraient leurs chemises sur le PEQ, le ministre de l'Économie, en pleine rencontre avec des entrepreneurs, qui
demandaient une seule chose, avoir des travailleurs pour répondre à
leur plan d'affaires, il disait clairement
que les actions de son gouvernement affectaient leur économie et affaiblissaient
leur présence.
M. le Président,
est-ce que le ministre va agir, aujourd'hui, pour ces entrepreneurs?
Le Président :
M. le ministre de l'Économie.
M. Pierre Fitzgibbon
M. Fitzgibbon : Si on parle d'harmonie ministérielle, je pense
que le Parti libéral pourrait regarder ce qui se passe ici puis
il pourrait apprendre des choses.
Deuxièmement, les
entrepreneurs, on leur parle régulièrement...
Des voix :
...
Le Président :
Allez-y, M. le ministre.
M. Fitzgibbon : Les entrepreneurs, on leur parle régulièrement. Nous sommes à l'écoute, nous sommes connectés. Et comme... je me répète, l'important, c'est
d'avoir la ministre de l'Enseignement
supérieur, le ministre
au Travail, le ministre de l'Immigration. Le premier ministre s'intéresse à ça aussi. Nous avons un plan pour
que les 148 000 emplois non
comblés soient comblés avec en majorité des gens du Québec. C'est tout.
Le Président :
Question principale, M. le leader de l'opposition officielle.
Contrat
attribué sans concurrence à l'entreprise PetalMD
M. André Fortin
M. Fortin :
Oui, merci, M. le Président. Dans le dossier de PetalMD, je vous rappelle les
faits : un contrat de 36 millions
d'une durée de 12 ans offert de gré à gré, sans appel d'offres, à PetalMD,
une entreprise détenue en partie par Charles
Sirois, cofondateur de la Coalition avenir Québec, pour instaurer, M. le
Président, un système de prise de rendez-vous médical, alors qu'il y
avait déjà un système en place.
Le gouvernement nous
dit : On n'avait pas le choix, c'était urgent de donner le contrat. M. le
Président, il y a 1 300 cliniques médicales au Québec; il y en a 38
qui utilisent leur système.
Le
gouvernement nous dit : Bien, on a demandé à la Commissaire à l'éthique de
se pencher là-dessus, mais ils l'ont fait en omettant la participation
de Charles Sirois et en omettant que la valeur du contrat, c'était
36 millions de dollars.
Il n'y a pas eu
d'appel d'offres. Il n'y a pas de besoin pressant. Il n'y a pas de bonne
raison, sauf Charles Sirois.
Le Président : M. le ministre
délégué à la Santé et aux Services sociaux.
M. Lionel Carmant
M. Carmant : Merci,
M. le Président. Je remercie le député
de Pontiac de me poser une question, ça va me permettre
de clarifier la situation.
Donc, clairement, dès qu'on a su que
M. Sirois était impliqué dans PetalMD, j'ai fait, avant que l'annonce soit
publique, la demande à la Commissaire à l'éthique, qui a fait ses enquêtes et qui a dit que tout
était en ordre, premièrement.
Deuxièmement,
on ne comprend pas très bien comment ça fonctionne, le hub. Alors, quand on est
arrivés, on avait un système qui
s'appelait RVSQ, qui donne des rendez-vous, que personne n'utilisait, et tout ce que les
médecins me disaient, c'est qu'ils
voulaient garder leur système de rendez-vous. Donc, ce qu'on fait, on ne donne pas le... on ne
transfère pas le monopole à une autre
compagnie, on permet à tous les systèmes du Québec de se brancher dans un
hub. Et PetalMD était la seule compagnie qui avait cette technologie-là.
Donc, ce n'est pas vraiment un monopole, c'est
vraiment une collaboration de toutes les disciplines au Québec, incluant les médecins, les fournisseurs de rendez‑vous et les dossiers médicaux électroniques, M. le Président. C'est une
grande avancée pour le Québec.
Peu de cliniques sont encore branchées, mais il y a plus de 300 000 rendez‑vous qui ont transité par le hub depuis son implantation. Et, les
médecins, on les invite à tous se brancher sur le hub...
Le Président : En terminant.
M. Carmant : ...
parce qu'enfin les Québécois
vont pouvoir avoir un rendez-vous en 36 heures, ce qu'on leur a promis,
M. le Président.
Le Président : Cela met fin à
la période de questions et de réponses orales.
Motions
sans préavis
Nous passons maintenant à la rubrique des
motions sans préavis, et je reconnais d'emblée Mme la ministre de
l'Enseignement supérieur.
Souligner la résilience
et les capacités d'adaptation dont ont fait preuve les étudiants,
les professeurs et le personnel des établissements d'enseignement supérieur au
cours
de la dernière année et appuyer les mesures mises en oeuvre afin de leur venir
aide
Mme McCann : Alors, merci, M. le Président. Je sollicite
le consentement de cette Assemblée afin de présenter la motion suivante
conjointement avec la députée de Marguerite-Bourgeoys, le député de Bonaventure, le député
de Chomedey, le député de Rimouski, la députée de Marie-Victorin, le député de Rousseau :
«Que les
membres de l'Assemblée nationale reconnaissent les temps difficiles que
traversent les étudiantes et les étudiants, notamment et surtout, en
regard de la santé mentale;
«Qu'ils
soulignent la grande résilience et les capacités d'adaptation dont les
étudiantes et étudiants ont fait preuve au cours de la dernière année;
«Qu'ils
appuient les différentes mesures mises en oeuvre afin d'aider les étudiantes et
étudiants et demandent au gouvernement de poursuivre ses efforts en ce
sens;
«Finalement,
qu'ils expriment leur soutien aux professeurs et aux autres membres du
personnel des établissements d'enseignement supérieur et qu'ils saluent
leur résilience et leur flexibilité.»
Merci, M. le Président.
• (10 h 50) •
Le Président : Y a-t-il
consentement pour débattre de cette motion?
M.
Caire : Il y a
consentement pour que nous l'adoptions sans débat, M. le Président.
Mise
aux voix
Le Président : Alors, je vous
demande vos votes respectifs. M. le leader adjoint du gouvernement?
M.
Caire : Pour.
Le Président : M. le leader
de l'opposition officielle?
M. Fortin :
Pour.
Le Président : M. le leader
du deuxième groupe d'opposition?
M. Nadeau-Dubois : Pour.
Le Président : M. le leader
du troisième groupe d'opposition?
M. Ouellet :
Pour.
Le Président : Cette motion
est donc adoptée.
Des voix : ...
Le Président : Bien. Mme la députée
de Verdun.
Mme Melançon : Merci beaucoup, M. le Président. Alors, je
sollicite le consentement de cette Assemblée afin de présenter la motion suivante conjointement avec la
députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue, le député de Bonaventure, le député de Chomedey, la députée de Marie-Victorin
et le député de Rimouski :
«Que l'Assemblée nationale prenne acte de la décision de Santé Canada de maintenir l'homologation
des pesticides de types néonicotinoïdes;
«Qu'elle
rappelle l'effet néfaste que ces pesticides ont sur les pollinisateurs, sur la
flore et [sur] la faune environnante de même que sur les cours d'eau à
proximité d'épandages;
«Qu'elle rappelle que le déclin dans les
populations d'abeilles du Québec se traduit par un impact écologique et [un
impact] négatif important notamment pour les producteurs de fruits;
«Qu'elle
rappelle que la France, l'Italie et l'Allemagne ont prohibé l'utilisation de
ces pesticides sur leur territoire en raison notamment de leur effet
néfaste sur l'environnement et sur la santé humaine;
«Qu'elle
rappelle que le Québec s'est doté en février 2018 d'une réglementation
obligeant une justification agronomique pour l'utilisation de ses
pesticides, dans une perspective d'en réduire grandement l'utilisation;
«Qu'afin de
développer des techniques de lutte aux parasites plus efficaces et
respectueuses de l'environnement, elle
demande au gouvernement du Québec d'augmenter de façon substantielle les
investissements en recherche et
développement;
«Qu'en
application du principe de précaution, elle demande au gouvernement du Québec
de mettre en place des mesures
financières importantes pour accompagner nos producteurs et [nos] productrices
agricoles dans la transition vers l'usage
de produits qui ne sont pas nocifs pour la faune et l'environnement afin d'en
arriver rapidement à une élimination complète de l'utilisation de ces
pesticides dans les champs du Québec;
«Qu'enfin,
elle exige du gouvernement du Québec qu'il fasse pression sur le gouvernement
fédéral ainsi que Santé Canada afin que soit retirée l'homologation de
ces pesticides.»
Merci, M. le Président.
Le Président : Y a-t-il
consentement pour débattre de cette motion?
M.
Caire : Pas de
consentement, M. le Président.
Le
Président : Pas de
consentement. Je reconnais à ce moment-ci Mme la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
Mme Lessard-Therrien : Merci, M. le Président. Je demande le consentement de cette Assemblée pour
débattre de la motion suivante
conjointement avec le député de Vimont, le député de Jonquière,
le député de Chomedey et la députée de Marie-Victorin :
«Que
l'Assemblée nationale prenne acte du témoignage troublant de l'agronome Louis
Robert, dont les grandes lignes ont été rendues publiques ce matin, qui fait à
nouveau état de l'influence importante de l'industrie des pesticides au
sein du ministère de l'Agriculture;
«Qu'elle rappelle le rôle fondamental des lanceurs
et lanceuses d'alerte pour la démocratie québécoise et reconnaisse que,
dans plusieurs cas, leurs prises de parole publiques servent l'intérêt public;
«Qu'elle
souligne le courage de M. Robert qui, à plusieurs reprises, a dénoncé des
situations inquiétantes du point de vue de la santé publique et de
l'environnement;
«Qu'elle
rappelle que le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation
lui a offert des excuses pour son congédiement au nom de l'État
québécois en juin 2019;
«Que
l'Assemblée nationale exprime ses plus sincères remerciements à Louis Robert,
pour sa contribution positive au débat sur l'avenir de l'agriculture au
Québec.» Merci.
Le Président : Y a-t-il
consentement pour débattre de cette motion?
M. Caire : Pas de
consentement, M. le Président.
Le Président : Pas de
consentement. Je reconnais maintenant M. le leader du troisième groupe
d'opposition.
M. Ouellet : M. le Président, je
sollicite le consentement des membres de cette Assemblée afin de présenter, conjointement avec la députée de Bourassa-Sauvé,
le député d'Hochelaga-Maisonneuve, le député de Chomedey, la députée de
Marie-Victorin et le député de Rimouski, la motion suivante :
«Que
l'Assemblée nationale reconnaisse que les personnes qui font appel aux
différents programmes d'assistance sociale vivent en temps normal dans
une situation financière précaire, que la pandémie vient aggraver;
«Qu'elle
reconnaisse que l'État québécois cause une injustice en imposant une pénalité
financière aux personnes en couple ayant recours à l'assistance sociale,
si celles-ci décident de vivre sous le même toit;
«Qu'elle
souligne que cette pénalité financière rend insuffisante la prestation
d'assistance sociale offerte pour faire vivre deux personnes en couple pendant un mois, particulièrement dans un
contexte d'augmentation des coûts des logements et du panier d'épicerie;
«Qu'elle
demande au gouvernement du Québec d'étudier dès maintenant des scénarios pour
instaurer une politique d'individualisation
des prestations d'assistance sociale, afin de permettre aux prestataires en
couple de bénéficier chacun d'une prestation complète, même s'ils vivent
au même endroit;
«Enfin,
qu'elle demande au gouvernement de s'engager à régler rapidement cette
injustice et [de] financer le droit de cohabiter.»
Le Président : Y a-t-il
consentement pour débattre de cette motion?
M.
Caire : Pas de
consentement, M. le Président.
Le Président : Pas de
consentement.
Avis
touchant les travaux des commissions
Nous passons à la rubrique Avis touchant les
travaux des commissions. M. le leader adjoint du gouvernement.
M.
Caire : Merci, M.
le Président. J'avise cette Assemblée que la Commission des relations avec les
citoyens procédera à l'étude des crédits
budgétaires 2021‑2022 du volet Lutte contre le racisme du portefeuille
Environnement et Lutte contre les changements climatiques aujourd'hui,
de midi à 13 heures, à la salle Marie-Claire-Kirkland;
La Commission des institutions procédera à
l'étude des crédits budgétaires 2021‑2022 du volet Réforme des institutions
démocratiques du portefeuille Conseil exécutif aujourd'hui, de
11 h 45 à 12 h 15, à la salle Pauline-Marois;
La Commission
de l'économie et du travail procédera à l'étude des crédits budgétaires 2021‑2022
du volet Travail du portefeuille Travail, Emploi et Solidarité sociale
aujourd'hui, de 11 h 30 à 13 heures, à la salle du Conseil
législatif;
La Commission de la santé et des services
sociaux procédera à l'étude des crédits budgétaires 2021‑2022 du volet Santé, accessibilité aux soins et santé
publique du portefeuille Santé et Services sociaux aujourd'hui, de
11 h 30 à 13 heures et de 14 h 30 à
18 h 15, incluant une suspension de 15 minutes, à la salle de
l'Assemblée nationale;
La Commission
de l'économie et du travail procédera à l'étude des crédits budgétaires 2021‑2022
du volet PME et innovation du
portefeuille Économie et Innovation aujourd'hui, de 15 h 30 à
18 heures, à la salle Marie-Claire-Kirkland;
La Commission
des transports et de l'environnement procédera à l'étude des crédits
budgétaires 2021‑2022 du volet Environnement
et Lutte contre les changements climatiques du portefeuille Environnement et
Lutte contre les changements climatiques aujourd'hui, de
14 h 30 à 18 h 30, à la salle Pauline-Marois;
La Commission
des institutions procédera à l'étude des crédits budgétaires 2021‑2022 du
volet Conseil exécutif du portefeuille Conseil exécutif aujourd'hui, de
14 h 30 à 17 h 15, à la salle du Conseil législatif.
Le Président : Merci. Nous en
sommes à la rubrique Renseignements sur les travaux de l'Assemblée.
Ajournement
Puisque nous sommes à la période de l'étude des
crédits budgétaires et que, conformément aux dispositions de l'article 282
du règlement, l'Assemblée ne procède qu'aux affaires courantes, je lève donc la
séance.
Les travaux de l'Assemblée sont ajournés au
jeudi 29 avril 2021, à 9 h 40. Merci à toutes et à tous.
(Fin de la séance à 10 h 58)