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(Quatorze heures treize minutes)
Le Président (M. Garon): À l'ordre, s'il vous
plaît! Je vais demander au secrétaire, M. Mathieu, auquel nous
souhaitons la bienvenue comme nouveau secrétaire de notre commission...
M. Mathieu était à la commission de l'éducation et de la
culture. Maintenant, il va être avec nous. Il y a eu un échange de
secrétaires. Alors, je vais demander à M. Mathieu s'il y a des
remplacements qui ont été annoncés.
Le Secrétaire: II y a un remplacement, M. le
Président. M. Bergeron (Deux-Montagnes) par M. Lafrance (Iberville).
Le Président (M. Garon): Je suppose que le
député de Deux-Montagnes est allé faire sa provision de
café pour l'année.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Garon): Je déclare la
séance de la commission ouverte, et rappelons le mandat de la
commission, qui est de procéder à la vérification des
engagements financiers du ministère de l'Environnement pour les mois de
janvier à octobre 1991.
Réponses déposées
Alors, il y a des documents à déposer, vous m'avez dit, M.
le secrétaire. Nous déposons des réponses aux questions
laissées en suspens lors de la séance de vérification des
engagements financiers du 28 mars 1991. Ces documents sont déjà
parvenus, je pense bien, au bureau des députés.
Est-ce qu'il y a des questions supplémentaires sur les
engagements financiers vérifiés à une séance
antérieure? M. le député de La Prairie.
M. Lazure: Non. Ça va, M. le Président.
Le Président (M. Garon): O.K. Alors, nous allons commencer
les engagements financiers aujourd'hui.
M. Lazure:... remarques préliminaires.
Le Président (M. Garon): O.K. Il n'y a pas de remarques
préliminaires de prévues.
M. Lazure: Si le ministre a des remarques
préliminaires.
Le Président (M. Garon): II n'y a pas de remarques
préliminaires de prévues aux engagements financiers. Notre
mandat, c'est d'étudier les engagements à partir du mois de
janvier. Alors, je vais demander immédiatement parce que vous avez
l'occasion de dire pas mal ce que vous voulez à l'audition des
engagements financiers. Alors...
M. Lazure: Oui, M. le Président...
Le Président (M. Garon): ...nous allons procéder
immédiatement aux engagements financiers à partir du mois de
janvier 1991.
M. Lazure: Avec votre permission, M. le Président, je
plaiderais pour qu'on maintienne une tradition qui s'est établie au sein
de cette commission. À chaque fois que nous avons étudié
les engagements financiers, le ministre a bien voulu permettre qu'il
s'établisse un climat pas trop officiel, pas trop rigide,
c'est-à-dire, et que nous fassions des remarques préliminaires de
part et d'autre. J'ai quelques remarques à faire avant de commencer les
engagements un par un.
Le Président (M. Garon): Est-ce qu'il y a consentement
pour qu'il y ait des remarques préliminaires?
Des voix: Ha, ha, ha! Une voix: Oui, oui.
Le Président (M. Garon): Alors, M. le député
de La Prairie.
M. Lazure: Merci, M. le Président, merci à mes
collègues du parti ministériel.
Le Président (M. Garon): Pardon?
Une voix: II vaut mieux partir sur une bonne note.
Le Président (M. Garon): Mais je sais que, souvent, on
ouvre des portes et on ne sait pas quand est-ce qu'elles se referment.
M. Lazure: Le président sera là pour la fermer.
Le Président (M. Garon): Ah!
Remarques préliminaires
M. Denis Lazure M. Lazure: M. le Président, je vais
quand
même tenir compte de l'actualité en ce qui touche le
ministère de l'Environnement. D'une part, le ministre a
déposé un projet de loi important juste avant l'ajournement des
fêtes; nous aurons l'occasion d'en discuter en long et en large
bientôt. D'autre part, il y a aussi, dans l'actualité, plusieurs
commentaires qui se sont faits sur l'état actuel des choses au sein du
ministère. J'en veux pour exemple l'article tout récent,
février 1992, dans L'actualité où on fait
état d'un climat qui n'est pas tout à fait sain chez les
fonctionnaires du ministère. Moi, je voudrais profiter de l'occasion,
aujourd'hui, pour avoir peut-être un état de la question par le
ministre.
On ne peut pas s'empêcher, non plus, de penser au départ
d'un des sous-ministres adjoints, M. Mead, qui a dit des choses quand
même assez lourdes de conséquence, dans une entrevue qu'il donnait
à un journal de Montréal, récemment, le journal Voir.
M. Mead prétend que le ministre est absent de son ministère,
prétend que le développement durable n'est pas pris au
sérieux, autant par le ministre que par le gouvernement en place. Je ne
veux pas utiliser le mot «accusations», mais ce sont des remarques
fort sévères, et ça vient de quelqu'un qui a passé
presque deux ans comme sous-ministre adjoint. M. Mead dit qu'il a
été embauché par M. le ministre actuel de l'Environnement
pour qu'il devienne la locomotive du ministère, surtout en ce qui touche
le développement durable. M. Mead se plaint que, durant tout ce
temps-là... Je le cite, c'est peut-être ce qu'il y a de plus
simple: «S'il voulait vraiment que je sois la locomotive, il aurait fallu
que j'aie une bonne idée de l'énergie qu'il voulait mettre
dedans. Mais il n'y avait aucun contact entre le ministre et ses hauts
fonctionnaires, aucune complicité, aucun esprit d'équipe.»
Je trouve ça grave, M. le Président, un sous-ministre adjoint
qui, au bout de deux ans, quitte le ministère et dit: II n'y a pas
d'esprit d'équipe dans ce ministère-là, et c'est la faute
du ministre.
M. Mead avait aussi la responsabilité du dossier
«récupération-recyclage». On aura des questions
à poser aujourd'hui en ce qui concerne RECYC-Québec. Je vais
peut-être tout de suite aller à RECYC-Québec. Il y a un an
et demi et plus, le ministre a piloté un projet de loi. Nous avons
voté pour ce projet de loi, à l'époque; ça nous
paraissait utile de créer cette société, RECYC, qui avait
plusieurs mandats importants. M. Mead en parie justement dans son entrevue. Il
dit: «On a mis six mois à créer la Société
québécoise de récupération et de recyclage, mais il
a fallu six autres mois pour lui nommer un président qui a
été démis de ses fonctions six mois plus tard, et il n'a
été remplacé que quelques mois après.» On
sait qu'il a été remplacé par un dénommé
Louis Lord, je crois, avocat qui, je pense, était l'associé du
ministre dans son étude de Bedford, dans le comté de Brome-
Missisquoi, si mes informations sont bonnes. Mais cette
société RECYC ne semble pas fonctionner. Le ministre lui a
donné deux mandats particuliers: la consigne des bouteilles de vin et la
consigne des pneus. Ce n'est pas énorme comme mandat, et ce n'est pas
tellement imaginatif. La consigne des pneus est déjà
installée en Ontario depuis un an et demi. La consigne des bouteilles de
vin, c'est installée dans plusieurs pays. Les techniques pour ça
sont bien connues. Comment se fait-il qu'après tout ce temps-là,
les deux grandes priorités du ministre ne sont même pas encore
réalisées et, à ce qu'on sache, il n'y a pas un
début de réalisation de ces deux priorités-là? Et
M. le sous-ministre Mead était associé à ce dossier et,
là-dessus aussi, il a des remarques assez sévères.
Un troisième sujet - j'en ai juste quatre ou cinq, M. le
Président - les subventions aux organismes. Nous avons critiqué,
il y a quelques mois, justement lors de la commission parlementaire qui
remplissait son mandat d'initiative et analysait la procédure
d'évaluation des impacts environnementaux, plusieurs groupements se sont
plaints de nouvelles procédures pour le financement des groupes
environnementaux, et l'Opposition a appuyé ces critiques-là.
Nous continuons de les appuyer. Nous continuons de penser que le
ministre a fait une erreur en exigeant que les groupes environnementaux soient
obligés de présenter des projets et qu'ils devraient laisser une
subvention statutaire de trois ans à ces organismes-là, au lieu
de les obliger à travailler sur des projets un peu à la
fédérale. Mais on a vu, dans les médias aussi, il y a
quelque temps, que le ministre a accordé une subvention de 14 000 $
à la Chambre de commerce de Saint-Jean-de-Matha, dans le cadre de ces
subventions-là. Et il a été critiqué vertement, et
je pense qu'on doit répéter cette critique.
Il me semble qu'il y a tellement peu d'argent consacré aux
organismes bénévoles qui s'occupent d'environnement que ça
ne devrait pas être attribué à des chambres de commerce
dont la mission, aussi noble soit-elle, n'est pas une mission
spécifiquement environnementale. Alors, j'aimerais bien que le ministre
nous explique un peu pourquoi il a donné ces 14 000 $ à la
Chambre de commerce de Saint-Jean-de-Matha, qui, semble-t-il, ne fait que
couvrir les promoteurs du lieu d'enfouissement de Saint-Jean-de-Matha.
Un autre thème, M. le Président. Le programme
d'assainissement des eaux. L'annonce du ministre, la semaine passée,
c'avait l'air de 400 000 000 $ d'argent du gouvernement du Québec alors
qu'en réalité c'est 260 000 000 $, le reste venant des
municipalités. C'avait l'air d'argent nouveau, mais c'a plutôt
l'air que c'est de l'argent qui n'a pas été utilisé pour
les fins pour lesquelles c'avait été destiné, à
savoir les systèmes d'assainissement des eaux dans les
municipalités parce qu'on sait qu'en 1989, le gouvernement avait
décidé de dépenser 1 500 000 000 $ sur trois ans pour les
projets d'assainissement des eaux, avec un maximum de 555 000 000 $ par
année.
Or, quand on regarde les chiffres venant du ministère, on se rend
compte que les trois dernières années, ça n'a pas
été dépensé, qu'il reste une somme importante non
dépensée, tout près de 400 000 000 $. Et il y a une
curieuse de coïncidence. Est-ce que les 400 000 000 $ ou 260 000 000 $
annoncés par le ministre pour améliorer la disposition des boues,
des usines d'épuration, les débordements de pluie, etc., est-ce
que cette somme-là n'est pas, finalement, la somme qui aurait dû
être dépensée pour des projets d'assainissement des
eaux?
Carrière Miron, on en parie beaucoup dans la région de
Montréal de ce temps-ci. Les biogaz continuent de s'infiltrer de
façon inquiétante pour les résidents du coin. Nous avons
déjà demandé au ministre de faire enquête dans cette
situation-là parce que les rapports que la ville de Montréal ou
la Communauté urbaine ont publiés à cet égard ne
sont pas concluants. Il y a des groupes environnementaux qui disputent la
validité de ces analyses, de ces rapports. Nous nous adressons au
ministre aujourd'hui et nous lui demandons: Est-ce que, une fois pour toutes,
il va prendre la responsabilité d'éclairer la population en
demandant à ses fonctionnaires de faire une enquête objective sur
l'état de la situation concernant les biogaz dans le voisinage de la
carrière Miron? Les gens de Montréal, dans ce quartier, attendent
une réponse du ministre aujourd'hui. Les gens sont inquiets, ils sont
inquiets des dangers d'explosion dans ce coin-là, ils sont inquiets pour
la santé, pour leur propre santé.
Finalement, il y a aussi un dossier, la Balmet, qui revient dans
L'actualité, dans la région de Saint-Jean. Il y a eu de la
décontamination à Saint-Jean-sur-Richelieu, sur les terrains des
résidences privées, mais on sait que le terrain de l'entreprise,
qui a été goudronné, asphalté, n'a pas
été décontaminé. On sait aussi que les
opérations ont cessé et que le ministère répond:
Oui, c'est à la compagnie - selon le principe du pollueur-payeur - de
décontaminer son terrain, mais ils sont disparus. Pour l'information du
ministre, il semble qu'ils sont réapparus en Floride. On a même
leur adresse; si le ministre ne l'a pas, on pourra la lui fournir.
M. Paradis (Brome-Missisquoi):...
M. Lazure: II l'a? Alors, ces gens-là, l'an passé,
ont fait des affaires en Floride. Ça fait déjà un bout de
temps qu'ils opèrent en Floride. J'aimerais ça que le ministre
nous fasse l'état de la question, où en sont les démarches
pour que les propriétaires de Balmet assument leurs
responsabilités.
Une dernière, une toute dernière remarque, un tout dernier
thème, celui-là aussi dans L'actualité - il est
traité d'ailleurs dans l'article de L'actualité - il
s'agit des résidus des entreprises qui font le déchiquetage des
carcasses de véhicules; il y en a cinq ou six au Québec, dont
deux dans le comté de La Prairie. C'est important, c'est 500 000 tonnes
d'acier qui est recyclé par année. En matière de
recyclage, c'est peut-être ce qu'il y a de plus imposant au
Québec, actuellement, le recyclage de l'acier des vieilles
voitures...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Des minou-nes.
M. Lazure: Des minounes. ...350 000 voitures qui ne sont pas
éparpillées dans le décor du Québec à cause,
justement, de ce recyclage. Mais il y a un problème particulier que le
ministre connaît, je pense. Les règlements du ministère,
depuis deux ans, sont appliqués de façon tellement rigide que les
résidus, qu'il s'agisse de sièges de voitures, de plastique ou de
n'importe quoi, tous ces résidus qui ne sont pas de l'acier et qu'on
appelle le «fluff», c'est maintenant considéré
résidus dangereux par le ministère de l'Environnement. Le
résultat, c'est que ça coûterait une fortune pour les
entreprises d'envoyer en lieu sûr ces résidus dangereux, notamment
à Sarnia, en Ontario; ça coûterait des millions de dollars,
chaque année. Alors, ils accumulent ce «fluff», ces
déchets dans leurs cours, et c'est rendu à un point tel que
ça nuit à leurs opérations normales. Le sous-ministre
adjoint André Marsan, sous-ministre adjoint à l'Environnement,
dans cet article de L'actualité, disait tout récemment -
je le cite: «On ne va tout de même pas fermer des entreprises qui
font du recyclage, s'indigne le sous-ministre.» Le sous-ministre est
indigné. Est-ce que le ministre est indigné aussi et, si oui,
qu'est-ce qu'il a l'intention de faire pour régler ce
problème-là?
M. le Président, je m'arrête ici. Si le ministre peut avoir
l'obligeance de réagir à ces cinq ou six thèmes que je lui
ai présentés avant que nous abordions les engagements.
M. Pierre Paradis
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Merci, M. le Président. Je
profite de l'occasion pour mentionner que les engagements financiers portent
à peu près sur l'ensemble de l'année 1991,
c'est-à-dire une dizaine de mois. Il faut peut-être se replacer
dans le contexte où nous en étions à ce moment-là,
en janvier 1991, et faire le tour rapidement de ce que nous avons fait
ensemble, les mêmes critiques, la même commission parlementaire en
1990. (14 h 30)
Sur le plan législatif en 1990, c'est le député de
La Prairie qui le rappelait, il y a eu
deux législations. Essentiellement, la loi créant la
société d'État RECYC, et également la loi 65, la
loi du pollueur-payeur. Un gouvernement qui est passé finalement du
discours politique au discours législatif pour appliquer au
Québec cette loi. Sur le plan de la réglementation,
l'année a été assez mince en 1990, il y a deux ans, mais
un règlement quand même important qui a affecté les pluies
acides lorsqu'on a décidé que le contenu en soufre dans le mazout
ne devrait pas dépasser des nonnes très directement prescrites.
Nous avons ajouté au combat que le Québec mène sur le pian
des pluies acides, si bien qu'aujourd'hui, on a des résultats même
supérieurs à ceux qu'on s'était fixés comme
société.
Parmi les autres interventions en 1990, il y a eu la
réorganisation administrative du ministère de l'Environnement.
Responsabiliser les différents sous-ministériats responsables de
la pollution industrielle, responsables de la pollution municipale,
responsables de la pollution agricole, de façon à ce que les
entreprises n'aient pas 70 portes d'entrée au ministère, ce qui
indiquait également 70 portes de sortie par lesquelles elles pouvaient
se faufiler.
Il y a eu également, vous vous en souviendrez, M. le
Président, l'ajout dans les crédits du ministère de 15 000
000 $ d'argent frais, nouveau, et additionnel de façon à nous
donner des outils essentiels dont on avait besoin. C'était
également la création de 200 nouveaux postes au ministère
de l'Environnement du Québec. Il y a eu également - et ça,
le député de La Prairie a omis de le souligner - l'importante
entente fédérale-provinciale sur les sites orphelins qui a
été signée avec le gouvernement fédéral. Il
y a eu également, en 1990, la restauration des sites de la Balmet dont
vous avez parlé - mais vous avez raison de le souligner - à
l'extérieur des terrains mêmes, on est allés au plus
pressé, là où les enfants jouaient dans la terre, dans des
quartiers résidentiels, nous avons enlevé la terre et nous
l'avons expédiée à Sarnia, en Ontario, comme tel.
Oui, nous sommes au courant des activités de la famille Singerman
en Floride, et j'ai même correspondu avec le ministère de
l'Environnement de cet État pour faire valoir le dossier ou les
antécédents de ces gens au Québec. Donc, nous avons fait
ce que nous devions faire. Du côte fédéral, il y a
également le député de Chambly qui a également
posé des gestes dans ce dossier. Nous avons également, au cours
de l'année 1990, signé une importante entente de fonctionnement
avec le ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche de
façon à ce que les 400 agents de la faune qui se retrouvent sur
le terrain deviennent des agents du ministère de l'Environnement du
Québec et appliquent notre réglementation. Je pense qu'il
s'agissait là d'un geste administratif auquel nous nous étions
engagés en campagne électorale, qui a des suites concrètes
sur le terrain.
Nous avons, sur le plan de la conservation, créé en 1990
quatre nouvelles réserves écologiques dans la province de
Québec, et je suis surpris là que le député de La
Prairie ne m'ait pas parlé du dossier du Pinacle, aujourd'hui...
M. Lazure: On va en parler tantôt.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...qui faisait l'objet de
reportages dans les médias ce matin. Il y a eu également, au
cours de l'année 1990, au moment où on a eu certaines
difficultés avec le monde municipal, un rapprochement entre
l'environnement et les municipalités, et nous avons mis sur pied un
comité de travail conjoint. Ministère des Affaires municipales,
Union des municipalités régionales de comté, Union des
municipalités de comté et ministère de l'Environnement du
Québec, et ce comité a travaillé de façon continue
depuis 1990.
En 1991, nous avons accéléré le rythme
législatif, le rythme réglementaire et l'ensemble de la
programmation du ministère de l'Environnement du Québec.
Essentiellement, trois lois en 1991. La loi permettant la continuation
d'existence de la Société québécoise
d'assainissement des eaux, parce qu'elle avait été
créée pour 10 ans. Il fallait permettre à cette
société québécoise de continuer à oeuvrer de
façon à réparer des erreurs du passé et continuer
d'assainir un pourcentage plus important des eaux usées au
Québec.
En juin 1991, la loi portant sur les attestations d'assainissement. Les
progrès dans le monde municipal ont été impressionnants au
cours des dernières années, mais un retard était en train
de s'opérer face au milieu industriel et agricole. Nous avons donc
adopté une loi en juin 1991, sur les attestations d'assainissement, loi
qui nous permettra d'intervenir auprès du monde industriel, et, en
décembre, la Loi sur les matières dangereuses, de façon
à donner suite au rapport de la commission Charbonneau. Nous avons
extenslonné, grâce à l'appui de l'Assemblée
nationale, les pouvoirs du ministère de l'Environnement qui
étaient limités aux déchets dangereux comme tels. Nous
avons extensionné ces pouvoirs à l'ensemble des matières
dangereuses, ce qui donne au ministère de l'Environnement du
Québec une juridiction qui était indispensable et qui est accrue
considérablement.
Sur le plan de la réglementation, en 1991, nous avons
adopté un règlement sur les carrières et sablières,
de façon à intervenir de façon plus vigoureuse dans ces
domaines. Nous avons également adopté un règlement sur les
neiges usées et un règlement sur les déchets solides, qui
est entré en vigueur le 1er janvier dernier. Nous avons également
prépublié des règlements qui sont présentement en
période de consultation: le règlement sur l'entreposage des pneus
hors d'usage qui a été approuvé par le Conseil des
ministres, à sa séance de la semaine dernière,
qui sera en vigueur, conformément à cette publication ou
à cet endossement du Conseil des ministres, le 13 février
prochain; le règlement sur les pâtes et papiers, également,
qui fait en sorte que, sur le plan réglementaire, nous réparons
des rapports importants qui sont responsables en grande partie des mises
à pied, aujourd'hui, dans l'industrie des pâtes et papiers. Alors
que les autres sociétés réglementaient, sur le plan
environnemental, dans le domaine des pâtes et papiers, le gouvernement du
Québec s'est traîné les pieds, n'a pas
réglementé, de sorte que les multinationales sont allées
investir leur argent en modernisation dans d'autres provinces, dans d'autres
pays. Aujourd'hui, plus de la moitié de nos machines à papier
datent des années 1920, 1930. Et c'est au Québec que les pertes
d'emplois se produisent parce qu'en matière environnementale les
gouvernements précédents n'ont pas pris leurs
responsabilités. Nous avons également, M. le Président, et
ça, je sais que ça fait particulièrement plaisir au
député de La Prairie qui nous a talonnés à juste
titre dans ce dossier, nous avons également publié le
règlement sur la gestion des déchets biomédicaux. C'est un
dossier qui vous tenait à coeur. Nous avons tenu parole; nous avions des
engagements. À compter du 1er avril prochain, cette
réglementation sera également en vigueur.
En ce qui concerne la politique de protection des rives, du littoral et
des plaines inondables, nous avons modifié la réglementation qui
ne s'appliquait qu'aux cours d'eau qui étaient directement tributaires
du fleuve Saint-Laurent pour l'étendre à l'ensemble des cours
d'eau de la province de Québec. Nous avons pris une politique qui
n'avait pas d'application réelle sur plus de 80 % du territoire
québécois pour l'appliquer à l'ensemble du territoire
québécois.
Parmi les autres actions entreprises en 1991, il y a eu la
réorganisation du ministère de l'Environnement en fonction de
l'implantation dans les régions du ministère comme tel. On sait,
et tout le monde l'a dénoncé, que le ministère
était bâti à l'envers, un peu comme une pyramide
inversée, alors que plus des deux tiers des effectifs se retrouvaient
à Québec, dans les bureaux de ce qu'on appelle la tour
dorée et, en région, on manquait d'effectifs là où
l'action environnementale se passe. Tous les postes nouveaux qui ont
été ajoutés, essentiellement, la très grande
majorité, ont été ajoutés dans les régions
comme telles, de façon à corriger ces erreurs du
passé.
Nous avons également, en 1991, obtenu des crédits
additionnels de 10 000 000 $ qui se sont ajoutés aux 15 000 000 $ de la
première année, pour un total de 25 000 000 $ en deux ans. Nous
avons également signé avec le gouvernement fédéral
une entente fédérale-provinciale sur les techniques
d'assainissement des lieux contaminés. En 1990, c'était la
décontamination comme telle; en 1991, l'entente portait sur les
techniques de décontamination et les montants d'argent garantis pour le
Québec. Il est important de le mentionner, c'est la première
fois, dans le cadre de la recherche et du développement, que l'on
obtient des garanties d'argent basées sur le nombre de personnes dans la
province. Il y aura donc 12 700 000 $ qui seront garantis au Québec en
matière de recherche et développement en décontamination
des sites.
En 1991, également, nous avons travaillé avec
assiduité sur le dossier Grande-Baleine. On sait que ce dossier, au
début, était un dossier qui se présentait mal, sur le plan
environnemental. Nous avons convaincu le gouvernement, la société
d'État, de faire en sorte que ce qu'on voulait présenter de
façon divisée, les infrastructures d'un côté, les
routes de l'autre, les barrages de l'autre, soit présenté de
façon globale. Le gouvernement s'est rendu à cette insistance du
ministère de l'Environnement du Québec, si bien qu'aujourd'hui,
sur le plan environnemental, le dossier se présente de façon
globale et, de plus, nous avons réussi, suite à une action
gouvernementale concertée, à signer avec l'ensemble de nos
partenaires autochtones, gouvernement fédéral, gouvernement
provincial, la semaine dernière, une entente de collaboration pour
l'évaluation et l'examen environnemental du projet Grande-Baleine. Il
s'est agi là d'un dossier majeur qui pave la voie pour d'autres dossiers
environnementaux au Québec.
Sur le plan de l'important dossier des pluies acides, c'est en 1991 que
nous avons été à même d'apprécier que lorsque
tout le monde se donne la main, lorsque tout le monde entreprend une cause
commune en matière environnementale, on peut obtenir des
résultats significatifs. Le dossier est celui des pluies acides. Vous
vous souviendrez des objectifs qui avaient été fixés. Pour
1991, on visait à réduire de quelque 45 % les pluies acides
comparé à 1980 au Québec. Les résultats obtenus,
parce que tout le monde a mis la main à la pâte à partir
des enseignants dans les écoles jusqu'aux étudiants et
étudiantes qui ont écrit au ministre de l'Environnement,
jusqu'à l'ensemble des parlementaires qui nous ont appuyés,
jusqu'au gouvernement qui a passé - je l'ai mentionné
tantôt - des normes plus sévères en ce qui a trait aux
émissions, le résultat obtenu n'est pas de 45 %, mais des
diminutions de plus de 64 %, et je pense qu'il faut continuer dans cette
même veine.
Le député de La Prairie a parlé tantôt du
programme Action Environnement, les subventions aux organismes
environnementaux. C'est en 1991 que nous avons doublé les budgets. Les
budgets étaient de 500 000 $ jusqu'en 1991. Ils ont été
doublés à 1 000 000 $. Et là je sais qu'on diffère
d'opinion sur la façon de mettre ces sommes à la disposition des
groupes écologiques. Le gouvernement actuel a demandé aux groupes
écologiques - parce qu'ils sont plus de 800 officiellement
répertoriés au Québec - à soumettre des
projets de façon à ce que nous financions de l'action
environnementale, de façon à ce que nous subventionnions des
projets environnementaux.
L'appoche du Parti québécois est légèrement
différente. Il nous recommande d'octroyer des subventions de
fonctionnement aux groupes environnementaux. Je vous demande de faire un petit
calcul mental rapide: 1 000 000 $ pour 800 groupes. On donne combien à
chacun des groupes environnementaux pour leur permettre de fonctionner? C'est
nettement insuffisant. Dans le contexte budgétaire actuel, la seule
approche qui peut fonctionner est celle de subventionner ceux qui ont des
projets concrets à mettre sur la table. En ce qui concerne le cas de
Saint-Jean-de-Matha, qui a fait l'objet d'écrits dans les journaux,
d'une plainte au bureau du ministre d'un groupe écologique que j'ai
reçu il y a quelque deux semaines, j'ai demandé au jury qui a
octroyé les subventions comme telles de réviser, compte tenu des
renseignements contenus au dossier, leur décision. Le jury, qui est
composé de hauts fonctionnaires du ministère de l'Environnement
de même que d'écologistes de réputation inattaquable, a
décidé de maintenir la subvention en posant des conditions plus
strictes quant aux personnes qui devaient assurer le suivi du dossier et quant
au fonctionnement de l'organisme. Il a quand même recommandé au
ministre de maintenir la subvention. J'en ai informé les gens de la
région de même que le journaliste Louis-Gilles Francoeur qui avait
écrit beaucoup d'articles sur le sujet.
En 1991, nous avons également publié un plan triennal de
création de réserves écologiques au Québec. Nous
avons indiqué aux autres ministères du gouvernement du
Québec quelles étaient les intentions du ministère de
l'Environnement pour les trois prochaines années quant à la
création de réserves écologiques, et nous avons
prévu créer au Québec 36 nouvelles réserves
écologiques au cours des trois prochaines années.
Maintenant, au cours de l'année 1991, comme telle, nous avons
créé dans à peu près toutes les régions du
Québec six nouvelles réserves écologiques. En ce qui
concerne le dossier des BPC, habituellement le député de La
Prairie ne l'oublie pas, celui-là. Je tiens à l'informer que le
dossier continue d'évoluer suivant le scénario qui nous est
prescrit par le rapport Charbonneau. Encore une fois, et j'en profite pour le
souligner, c'est dans le comté de Saguenay, dans la municipalité
de Baie-Comeau, où les comités de citoyens ont été
les plus actifs et où le dossier est le plus avancé. (14 h
45)
En ce qui concerne Shawinigan-Sud, le dossier se situe au
deuxième rang et là où c'est un petit peu plus lent
qu'ailleurs, parce que c'a pris un petit peu plus de temps à la
communauté à se prendre en main, c'est au niveau de Saint-
Basile-le-Grand. Je demeure confiant que les technologies qui seront
choisies par les comités de citoyens, que les lieux de destruction qui
seront choisis par les comités de citoyens pourront donner une
réponse positive et satisfaisante aux personnes qui ont
hébergé ces BPC depuis plus de trois ans maintenant.
Sur le plan de l'action du ministère de l'Environnement devant
les tribunaux, l'action s'est également intensifiée en 1991. Au
1er novembre, 382 plaintes totalisant quelque 800 chefs d'accusation
étaient déposées, et nous obtenons encore davantage de
condamnations. Encore hier, le ministère de l'Environnement a obtenu une
injonction contre un dépotoir qui opérait
illégalement.
En ce qui concerne les évaluations environnementales, la
commission parlementaire qui s'était donnée un mandat
d'initiative a siégé. Je vous dirai que, comme ministre de
l'Environnement, j'attends impatiemment le rapport de ladite commission et
qu'au ministère nous n'avons pas l'intention de tabletter le dossier. Le
travail qui a été fait par l'ensemble des parlementaires a
été un travail sérieux. Les gens qui y sont comparus
s'attendent à des modifications. Et comme ministre de l'Environnement,
j'attends impatiemment le dépôt de votre rapport qui, m'a-t-on
dit, devrait être déposé à l'Assemblée
nationale au tout début de la reprise des travaux, suivant les
dernières informations recueillies.
Au cours de 1991, nous sommes également intervenus pour rendre
plus sécuritaires les sept plus importants sites d'entreposage de pneus
dans la province de Québec. En collaboration avec le ministère de
la Sécurité publique, nous avons consacré plus de 3 000
000 $ à rendre ces sites davantage sécuritaires. Au niveau de la
décontamination, après les terrains autour de la Balmet, dans la
Montérégie, nous avons également décontaminé
les terrains qui étaient contaminés suite à l'incendie de
pneus à Saint-Amable.
Au niveau du programme d'assainissement des eaux, nous avons
effectivement débloqué ou redémarré le programme,
en 1991, en inscrivant 50 nouvelles petites municipalités à ce
programme d'assainissement des eaux, ce qui était une annonce
complètement différente de l'annonce que j'ai faite la semaine
dernière, où nous avons annoncé des investissements, pour
une période de cinq ans, de quelque 400 000 000 $, pour régler
essentiellement trois problèmes: le phénomène de
débordement qui se produit dans les usines d'épuration
déjà construites, la saine disposition des boues des usines
d'épuration comme telles et également la saine disposition des
boues des fosses septiques qui servent les résidences isolées, on
en compte plus de 1 300 000. Ces 400 000 000 $, ce n'est pas de l'argent
économisé, c'est l'argent des contribuables que le gouvernement
du Québec a décidé, en période de
ralentissement économique, de consacrer à la fois à
la protection de l'environnement et au développement économique.
Ces 400 000 000 $ vont créer plus de 5000 emplois dans les secteurs
directement et indirectement reliés à la construction, au cours
des cinq prochaines années. Moi, je ne peux que remercier l'ensemble de
mes collègues du Conseil des ministres d'avoir choisi comme une des
priorités de relance de l'industrie de la construction le secteur de
l'environnement; c'est un choix de développement durable. Et lorsque le
gouvernement fait de tels choix, l'Opposition devrait au moins le
souligner.
M. Tremblay (Rimouski): Applaudir.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pas nécessairement.
J'indiquerai au député de La Prairie que les progrès en
matière d'assainissement, au cours des deux dernières
années, ont quand même été remarquables. Alors qu'en
1989 à peine 20 % de la population du Québec avait ses eaux
usées qui étaient traitées par des usines
d'épuration, en 1991, c'est tout près de 35 % dont les eaux sont
traitées par les usines d'épuration. Donc, il n'y a pas eu
d'épargne; au contraire, il y a eu accélération comme
telle du programme d'assainissement des eaux.
Du côté de la pollution agricole, nous avons
également accéléré le programme de gestion des
fumiers, pour les cultivateurs du Québec. Depuis 1989, c'est plus de
2000 cultivateurs. Oui, M. le député de Lotbinière, votre
correspondance est constante et assidue dans ce domaine. Plus de 40 000 000 $
ont été affectés à cette fin. le
député de la prairie a oublié de mentionner
également les efforts de l'organisme communément appelé
collecte sélective québec qui, avec le monde municipal, a fait en
sorte que, de 17 % de la population qui étaient desservis par collecte
sélective, il y a deux ans, plus de 35 % de la population est
aujourd'hui desservi par collecte sélective. je rends hommage à
ces gens, à ce regroupement de l'entreprise privée, du monde
municipal et, il faut le souligner, du ministère de l'environnement du
québec qui nous ont permis d'atteindre de tels résultats. ce
n'est pas le temps de se reposer, c'est encore le temps
d'accélérer le tempo, mais là aussi on a doublé en
l'espace de deux ans la population qui est desservie.
En ce qui concerne le Bureau d'audiences publiques en matière
environnementale, le député de La Prairie se souviendra que sous
le gouvernement du Parti québécois, le Bureau d'audiences
publiques en matière gouvernementale était saisi d'à peu
près deux audiences par année, avait juridiction sur les bouts de
routes et les marinas de plus de 100 bateaux: une marina et un bout de route.
Les choses ont changé. En 1991, c'est 34 audiences publiques que le
Bureau d'audiences publiques en matière d'environnement a tenues
à partir des audiences aussi importantes que celles qui ont
touché toute la question de la foresterie jusqu'à des audiences
sur des éléments moins importants. Mais, en tout, le travail n'a
pas simplement doublé, on est passé d'un rythme de deux par
année sous l'ancien gouvernement à un rythme actuel de plus de 30
audiences publiques par année.
Le député de La Prairie a fait référence
tantôt à l'article dans L'actualité. Je sais qu'il
l'a sans doute lu jusqu'au bout. J'ai eu l'opportunité de m'entretenir
avec la journaliste qui a rédigé l'article. Oui, son article est
relativement exact. Je n'ai pas de critique journalistique à adresser
à cette journaliste. Les faits rapportés sont relativement exacts
également et le climat est relativement exact. Nous sommes partis d'un
taux d'insatisfaction de la population du Québec envers le
ministère de l'Environnement qui était de 70 % au printemps 1990:
30 % de satisfaits, 70 % d'insatisfaits. Les derniers sondages d'opinion
publique dont j'ai pris connaissance indiquent qu'en décembre 1991, 52 %
de la population étaient satisfaits, 48 % demeuraient insatisfaits. Nous
avons donc en l'espace de deux ans accompli des progrès importants, mais
des progrès qui ne sont pas encore suffisamment importants pour que nous
diminuions le rythme d'intervention en matière environnementale, et ce
n'est pas parce que nous nous retrouvons dans une période de
ralentissement économique qu'il faut ralentir sur le plan de
l'application de la législation, de la réglementation et de
l'élaboration de politiques environnementales. Je l'ai souligné
tantôt, l'absence d'actions en matière environnementale peut
coûter au Québec des milliers d'emplois. L'industrie des
pâtes et papiers en est peut-être l'exemple le plus
éloquent. Nous avons donc des défis importants à relever
pour l'année qui s'en vient.
Le député de La Prairie a parlé tantôt de
l'importante législation qui vise à créer au Québec
un office de protection de l'environnement. C'est une législation qui va
susciter le concours, la participation de l'ensemble des membres de
l'Assemblée nationale, et je sais que, comme à l'habitude, vous
saurez nous offrir cette participation et ce concours.
Je prenais récemment connaissance du contenu de la tournée
qu'effectue le député de La Prairie à travers la province.
Il propose pour le Québec une charte des droits en environnement. Je
pense qu'il reprend là une idée que le député de
Saguenay avait lancée l'an passé et sur laquelle nous travaillons
sérieusement au ministère de l'Environnement du Québec.
C'est une idée qui mérite, M. le député de La
Prairie, d'être mise en application. Le député de La
Prairie a également mentionné la création d'un tribunal en
matière d'environnement. Le gouvernement du Québec travaille
également à la création d'un tribunal en matière
d'environnement, mais il faut également, lorsque vous avez des outils
à votre disposition, vous assurer que
vous prenez des poursuites. Je prends le bilan des poursuites
environnementales sous l'ancien gouvernement du Parti québécois,
et je vous dis que le tribunal n'aurait pas été bien, bien
occupé. Puis je prends le bilan des poursuites du Parti libéral,
et je me rends compte que, là, il y a un besoin de créer un
tribunal parce que le nombre de poursuites augmentant chaque année, le
tribunal va être occupé, il va avoir quelque chose à
travailler.
Au cours de la prochaine année, nous aurons donc à
légiférer ensemble, nous aurons donc à réglementer
ensemble. Si nous voulons continuer à accélérer le rythme
sur le plan environnemental, à obtenir des gains et à obtenir un
petit peu plus la confiance de nos concitoyens, nous aurons besoin autour de
cette table, dans le forum de l'Assemblée nationale et nous aurons
besoin dans toutes les régions du Québec de personnes
engagées qui continueront à travailler dans le sens ou dans la
direction dans laquelle nous avons tous travaillé ensemble au cours de
l'année 1991.
Sur ce, je suis ouvert à toutes vos questions sur les engagements
financiers du ministère de l'Environnement du Québec pour
l'année 1991.
Le Président (M. Garon): Alors, sommes-nous prêts
à procéder aux engagements du mois de janvier?
Des voix: Oui.
Le Président (M. Garon): Oui.
Discussion générale
M. Lazure: Oui, après une couple de petites questions,
parce que le ministre nous a dit plusieurs choses intéressantes. Il a
oublié de répondre à quelques questions précises.
Je reviens sur la Balmet. Il nous a dit qu'il était en correspondance
avec les propriétaires de Balmet, la famille Singerman.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II y a deux actions
différentes, si vous me permettez, vous avez raison de le souligner, je
n'ai pas répondu assez directement à vos questions.
M. Lazure: Alors, la question, je la répète. Si
vous avez rejoint ces gens-là, leur avez-vous demandé, par
écrit, de décontaminer leur terrain et de payer pour? Si vous
l'avez demandé par écrit, pourriez-vous déposer cette
correspondance-là? Si vous ne l'avez pas fait, pourquoi vous ne l'avez
pas fait?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Moi, ça ne me fait rien de
le déposer, mais, si ma mémoire me sert fidèlement, non
seulement nous avons écrit, mais nous avons émis une ordonnance
de décontamination, ordonnance qui a été publiée
dans les plus grands quotidiens de la province de québec. si c'est
passé sans que vous ne le voyez, moi, je vais vous découper une
page de journal et vous la poster.
M. Lazure: Quelle a été la réaction des
propriétaires?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Contestation devant la Commission
municipale du Québec.
M. Lazure: C'en est où?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Contester l'ordonnance du
ministre. Le ministre a ordonné aux propriétaires de la Balmet de
décontaminer.
M. Lazure: C'est débattu à la Commission,
actuellement?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est présentement pendant
devant la Commission municipale du Québec.
M. Lazure: Sur la carrière Miron, aussi de façon
plus précise, il y a des gaz qui ne sont pas captés actuellement.
On nous dit que vous avez, M. le ministre, un rapport sur votre bureau depuis
quelque temps qui fait état d'une situation grave, inquiétante.
À ma connaissance, vous n'avez pas réagi à ce
rapport-là. Je repose ma question. Pourquoi est-ce que vous ne demandez
pas à votre ministère d'instituer une enquête en bonne et
due forme sur cette situation-là? Parce que la population vous regarde,
le ministère de l'Environnement, à bon droit, comme le
responsable de la santé publique, de la sécurité publique
en matière d'environnement. La CUM et la ville de Montréal, je
sais qu'ils ont des responsabilités déléguées par
le gouvernement du Québec, mais le gouvernement du Québec garde
quand même sa responsabilité ultime en matière
environnementale. Est-ce que vous avez l'intention, oui ou non, de poser un
geste à cet égard?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Écoutez, le site de la
carrière Miron inquiète le ministre de l'Environnement au
même titre que vous vous en inquiétez. Il s'agit d'un
dépotoir qui est municipal, donc pas par responsabilité
déléguée, mais de responsabilité comme telle, c'est
dévolu au monde municipal, ce qui n'empêche pas le
ministère de l'Environnement du Québec d'avoir une certaine
responsabilité. Quand on touche des cas aussi importants et aussi
difficiles à solutionner sur le plan technique, vous avez le choix de
deux ou trois méthodes lorsque vous êtes ministre de
l'Environnement. La méthode que nous avons choisie dans un premier
temps, compte tenu des relations que nous entretenons avec la ville de
Montréal, a été une méthode de collaboration. Nous
nous sommes associés avec la ville de Montréal et, entre autres,
l'École
polytechnique de Montréal, dans un programme de recherche et
développement, parce que ce n'est pas évident que les solutions
sont connues d'avance. Parce que si les solutions étaient connues
d'avance, ça serait appliqué et ça réglerait le
problème, dans le but de trouver les meilleures solutions pour capter
ces gaz et, si possible, les transformer en source d'énergie comme
telle. La ville de Montréal nous a offert sa collaboration dans ce
domaine.
Dans un autre domaine, nous avons utilisé la méthode, pas
de la carotte, cette fois-là, mais du bâton parce qu'on acceptait,
au site d'enfouissement sanitaire, des déchets qui provenaient de
l'extérieur de la province de Québec. Nous avons donc pris des
poursuites devant les tribunaux contre le gestionnaire de ce site, qui est la
ville de Montréal. Au moment où nous nous parlons, la
collaboration qui nous est offerte par la ville de Montréal dans ce
dossier ne me permet pas, à moins que vous ayez des informations
additionnelles à me communiquer, d'instituer une enquête. J'ai
écrit, il y a deux semaines, au maire Doré pour lui faire part de
la position du ministère de l'Environnement dans le dossier, lui
demandant un petit peu plus de collaboration et lui demandant certains
renseignements additionnels. Si nous avons une collaboration de la ville de
Montréal, nous ne sommes pas pour déclencher une enquête,
ce n'est pas ça qui va régler les fuites de gaz dans les parois
de roc. Si, maintenant, on s'apercevait, en cours de route, que le
gestionnaire, le responsable, qui est la ville de Montréal, était
de mauvaise foi, jouait à la cachette et tentait d'empoisonner le
dossier, je pense que votre recommandation, dans des circonstances semblables,
pourrait recevoir l'aval du ministère de l'Environnement du
Québec. (15 heures)
M. Lazure: Est-ce que le ministère de l'Environnement juge
que la situation est dangereuse, oui ou non, pour la population du quartier
actuellement?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La situation est
inquiétante actuellement.
M. Lazure: Elle est inquiétante?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Elle est inquiétante.
M. Lazure: Elle est inquiétante.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, parce que lorsque vous parlez
de gaz, vous parlez de matières qui sont volatiles. Et, comme ministre
de l'Environnement, je tente de m'imaginer dans la situation des gens qui
demeurent à proximité du site, qui ont des odeurs de gaz qui sont
perceptibles à l'intérieur de leur habitation et, bien que les
rapports que j'ai reçus à date m'indiquent qu'il n'y a pas de
danger réel, lorsque vous sentez le gaz chez vous, c'est
inquiétant.
M. Lazure: Mais, M. le Président, est-ce que le ministre
pourrait se rendre compte qu'actuellement la population se tourne vers lui,
vers son ministère, comme étant l'organisme qui aurait le plus de
crédibilité pour éclairer la population? Malheureusement,
la population ne semble pas croire les dires, et de la municipalité et
de la CUM, à cet égard. Et ce que la population demande, par les
groupes - et le ministre le sait fort bien - c'est une prise de position et un
éclairage venant du ministère ou du ministre...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, mais comme...
M. Lazure: ...de ses experts. Il en a, des experts, au
ministère.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, mais on n'a pas la solution.
Si on avait la solution...
M. Lazure: On ne vous demande pas de donner la solution...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, non. Si on avait la solution,
M. le député de La Prairie, on n'investirait pas conjointement
avec la ville de Montréal, l'École polytechnique de
Montréal, dans la recherche de la solution. Si on avait la solution, on
appliquerait la solution ou on demanderait à la ville de Montréal
de l'appliquer, la solution. Maintenant, si vous l'avez la solution,
évitez-nous ces dépenses, donnez-nous-la et nous allons
l'appliquer.
M. Lazure: Ce n'est pas l'objet de ma question et ce n'est pas
l'objet non plus de ce que la population demande. La population demande
à avoir, de la part du ministère, une transparence. La
première condition pour avoir la collaboration des citoyens et des
citoyennes en matière environnementale, c'est de les renseigner au
maximum. La population ne se juge pas bien renseignée par la ville
actuellement et elle demande au ministère de la renseigner. Est-ce que
vous pourriez, oui ou non, les renseigner?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Moi, comme ministre de
l'Environnement, je m'engage à mettre à la disposition de tout
intéressé l'ensemble de la documentation relative au dossier que
la Loi sur l'accès à l'information me permet de rendre
public.
M. Lazure: Juste une dernière sur un autre sujet que le
ministre a évoqué, M. le Président: les amendes. C'est
vrai qu'il y a plus d'amendes depuis quelques années. C'est vrai qu'il y
en a plus que dans le temps où la loi commençait à
s'appliquer. C'est normal que ça aille en croissant. Mais je
demanderais au ministre de nous dire ce qu'il pense de la déclaration Je
M. Léonce Guérard, le directeur du Service des enquêtes, la
police verte, dans son ministère, qui dit qu'en 1990-1991, la grande
majorité des pollueurs condamnés à des amendes
étaient des individus, des fermes et des petites entreprises. Sans la
pression des médias, les enquêtes contre les gros se termineraient
rarement par des poursuites. C'est assez sérieux ça comme
affirmation.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mais je pense qu'il a dit la
vérité. Parce que si vous prenez les condamnations obtenues en
1990 et en 1991, il s'agissait, pour l'essentiel, de poursuites qui avaient
été prises plusieurs années auparavant, avant d'arriver
à un jugement final, à une condamnation finale. Et oui, à
l'époque, on poursuivait le citoyen isolé, oui, à
l'époque, on poursuivait celui qui n'avait pas les moyens de se
défendre. Je peux vous dire que ça a changé, que depuis
deux ans, on poursuit autant la grosse compagnie que le citoyen isolé,
que tout le monde est égal devant la loi, mais qu'en pratique, les
comdamnations obtenues... Lorsque vous obtenez la condamnation, parce que votre
dossier a suivi le cours de l'enquête, du dépôt des
procédures par le Procureur général, qu'il est allé
en première instance, deuxième instance ou s'il y a appel, etc.,
et là vous obtenez la condamnation, un dossier qui peut dater de cinq,
six ans, c'est possible.
M. Lazure: Mais je cite dans le texte: «Sans la pression
des médias, les enquêtes contre les gros se termineraient rarement
par des poursuites.» Je ne parle pas de condamnation, des poursuites.
Alors, M. Léonce Guérard dit, si je comprends bien sa
pensée, que s'il n'y avait pas les pressions des médias, on
n'aurait pas de poursuites vis-à-vis les gros.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Moi, comme ministre de
l'Environnement, je vous dirai que j'ai toujours agi de façon non
discriminatoire. D'ailleurs, si vous regardez le bilan des poursuites
intentées depuis que je suis arrivé comme ministre, vous allez
les retrouver, autant les cas qui ont fait l'objet de reportage par les
médias que les cas qui n'ont pas fait l'objet de reportage par les
médias, parce que la politique du ministre de l'Environnement est
d'appliquer la loi de façon égale à tout le monde. Ou bien
vous êtes coupable ou bien vous n'êtes pas coupable. Mais je pense
que le bilan des poursuites entreprises au cours des deux dernières
années nous indique que c'est comme ça que ça s'est
passé de façon équitable et de façon égale,
et j'en ai à témoin les actes d'accusation qui sont devant les
tribunaux et les condamnations que nous obtenons.
M. Lazure: M. le Président. Le Président (M.
Garon): Oui.
M. Lazure: Nous sommes prêts à commencer...
Le Président (M. Garon): Bon.
M. Lazure: ...l'étude des engagements financiers.
Engagements financiers Janvier
Le Président (M. Garon): Alors, j'appelle les engagements
du mois de janvier 1991. Engagement 1.
M. Lazure: Est-ce que le ministre pourrait nous dire exactement
quelles sont les sommes qui ont été dépensées dans
la dernière année fiscale, c'est-à-dire 1990-1991, et
l'autre avant, en 1989-1990, les deux dernières années fiscales?
Les montants exacts dépensés.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je peux vous le donner avant qu'on
le donne exactement en ordre de grandeur. Habituellement, le rythme de
croisière du ministère de l'Environnement au cours des
dernières années en matière d'assainissement des eaux est
d'investir à peu près 400 000 000 $ par année. Au cours de
la présente année, il y a eu non pas 400 000 000 $ mais quelque
325 000 000 $ de dépensés. Si vous me demandez la cause, je vous
la donne tel qu'on me l'a donnée, c'est dû au ralentissement de
travail effectué par les ingénieurs du ministère de
l'Environnement du Québec dans le cadre de la négociation de leur
convention collective.
M. Lazure: Quelle année fiscale?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cette année, je pense.
M. Lazure: Pour 1991...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...pour 1991-1992.
M. Lazure: .1992.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): 1991-1992.
M. Lazure: Mais prenons 1990-1991.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Lazure: Les chiffres que j'ai devant moi venant des comptes
publics, en 1990-1991: l'estimation était de 460 000 000 $, les
dépenses
réelles, 320 000 000 $.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Travaux exécutés en
1990-1991, selon les chiffres que j'ai devant moi: 470 000 000 $.
M. Lazure: Ça, ça vient des comptes publics.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Moi aussi. M. Lazure: Bon.
Alors, on va...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Moi, je n'ai pas d'objection
à ce qu'on tente une conciliation.
M. Lazure: C'est ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Comme je l'ai indiqué, la
vitesse de croisière habituelle est de 400 000 000 $; 470 000 000 $ en
1990-1991, 320 000 000 $ - ce n'est pas 325 000 000 $, j'ai le chiffre exact -
en 1991-1992, et le ralentissement des ingénieurs en est la cause.
M. Lazure: le ministre a l'air de nous dire que la cause
principale de la non-dépense des sommes, c'était le
ralentissement de travail des ingénieurs.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est-à-dire,
non-dépense là... Il y avait 400 000 000 $ de
prévus...
M. Lazure: Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...nous en avons
dépensé 320 000 000 $. La raison est que les ingénieurs
n'approuvaient pas les plans et devis. Alors, c'est impossible de passer
à l'exécution des travaux lorsque vous n'avez pas l'approbation
des plans et devis.
M. Lazure: Vous me permettrez de mettre ça en doute, M. le
Président. J'aimerais bien qu'on ait le...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je suis prêt à poser
des questions additionnelles à la machine gouvernementale, c'est ce
qu'on m'a donné.
M. Lazure: Le président du Syndicat des ingénieurs
qui prétend au contraire que les techniques de pression, si vous voulez,
dans le cadre des négociations n'ont pas eu pour effet de ralentir les
investissements.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je m'excuse. Comme ministre de
l'Environnement...
M. Lazure: Alors, on pourra avoir une séance de...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...j'ai eu à intervenir
dans plusieurs dossiers non pas simplement dans le secteur public mais
également dans le secteur privé, où les techniques de
pression avaient pour objet de mettre de la pression, et ça
réussissait.
M. Lazure: Sur la récente annonce des 320 000 000 $
d'argent gouvernemental plus 140 000 000 $ ou 160 000 000 $ des
municipalités, il y a trois volets, si je comprends bien. J'aimerais que
le ministre nous donne plus de détails sur le volet concernant la
disposition des boues venant des usines d'épuration. Qu'est-ce qu'il
entend faire avec les sommes d'argent qu'il va consacrer pour
améliorer... Le problème est bien connu, les usines
d'épuration sont obligées d'expédier à grands
frais, dans des lieux d'enfouissement, des boues de leurs usines
d'épuration. Dans mon comté, l'usine d'épuration
dépense un tiers de son budget annuel pour payer cette
dépense-là, envoyer leurs boues d'épuration dans la
région de Joliette. Mais les sommes d'argent qu'il veut consacrer
à ça, comment il va les utiliser, ces sommes-là?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pratiquement parlant, le niveau de
financement du gouvernement du Québec, parce que le député
de La Prairie l'a mentionné, il ne s'agit pas strictement d'un programme
uniquement provincial, il s'agit d'un programme provincial-municipal; on fait
appel à la collaboration financière des municipalités ou
des régies intermunicipales dans une proportion qui varie de 50 %
à 10 %. Si vous êtes dans le cas d'équipement que vous
ajoutez directement à l'usine d'épuration... À titre
d'exemple, de l'équipement pour déshydrater ou assécher
les boues des usines d'épuration comme telles, le financement provincial
est à 90 % comme tel. Si comme municipalité vous optez pour la
valorisation agricole de vos boues et que vous avez besoin d'équipement
d'épandage ou même d'entreposage dans les champs, dans une
région agricole, de boues dont les contenus ne sont pas
contaminés par des contenus en métaux qui dépassent les
normes du ministère de l'Environnement, vu que ce n'est pas à
l'usine, là le financement est de l'ordre de 50 % avec le monde
municipal. Essentiellement, nous ne visons pas à réinventer la
roue. Nous visons un maximum en collaboration avec le monde municipal de
valorisation agricole des boues des usines d'épuration. Pour ce faire,
il faut s'assurer que les boues soient non contaminées.
M. Lazure: Mais ces 10 % ou ces 50 % peu importe là, ils
vont aller à qui? Aux municipalités?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Aux municipalités. C'est la
même chose que le programme d'assainissement des eaux. L'argent est
octroyé à
la municipalité qui paie sa quote-part et administre son
programme, parce que les usines sont gérées comme telles par les
municipalités et actuellement ce sont les municipalités, dans le
cas que vous mentionnez, qui assument 100 % de l'ensemble de ces
coûts.
M. Lazure: Comment le ministre va-t-il s'assurer que les
municipalités ne vont pas utiliser cet argent-là pour payer,
justement, le transport des boues vers un lieu d'enfouissement?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Comment le ministre s'assure-t-il
que lorsque vous construisez une usine d'épuration elle ne sera pas
juste construite mais qu'elle va fonctionner, qu'une municipalité n'aura
pas la négligence de ne pas la faire fonctionner? Par mode contractuel.
On signe des contrats avec le monde municipal et on signe, le ministre de
l'Environnement, le maire de la municipalité, le président de la
Société québécoise d'assainissement des eaux, et on
informe la population.
M. Lazure: Quand est-ce que ça va commencer?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le programme est effectif.
M. Lazure: Est-ce que vous pouvez nous donner des exemples de
municipalités - peu importe les noms, ce n'est pas ça qui est
important - de projets précis, concrets?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): je pourrais vous donner des
projets précis, concrets dans les phénomènes de
débordement parce que nous avons limité...
M. Lazure: Non, non dans les boues.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...le programme à cinq
municipalités ou communautés urbaines au Québec. En ce qui
concerne les autres, toutes les municipalités qui sont dotées
d'usine d'épuration sont exigibles au programme. Nous allons voir qui va
soumettre des demandes. Il y a des municipalités qui vont être
intéressées, d'autres ne le seront pas.
M. Lazure: Si une municipalité s'adresse au
ministère de l'Environnement et dit: Nous, on est
intéressés à ce programme-là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Lazure: On a un problème, pouvez-vous nous guider,
pouvez-vous nous éclairer, vous, ministère qui avez des experts?
Qu'est-ce qu'on doit faire avec nos boues dorénavant? Qu'est-ce que vous
leur répondrez?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On leur répond que la
première chose qu'il faut faire, c'est de caractériser comme
telles les boues. Est-ce que les boues sont contaminées ou non? Un
deuxième élément, avant de transporter de l'eau, c'est de
les assécher comme telles les boues, d'enlever le contenu d'eau au
maximum. Un troisième élément, c'est de les utiliser pour
de la valorisation agricole.
M. Lazure: Ces techniques-là, est-ce qu'elles ont
été développées au ministère?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, elles ont été
développées non seulement en laboratoire mais elles ont
été également expérimentées. En ce qui
concerne la valorisation comme telle, c'est dans la Communauté urbaine
de l'Outaouais où nous avons effectué des expériences, en
collaboration avec la communauté urbaine, de valorisation agricole des
boues. Il y a également des entreprises privées dans la
région Mauricie-Bois-Francs qui ont effectué des
expériences fort concluantes de fertilisation par les boues d'usine
d'épuration.
M. Lazure: Est-ce qu'il y a un rapport écrit
là-dessus?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): sur le cas de l'outaouais parce
que le ministère de l'environnement était un partenaire, oui, il
y a un rapport écrit.
M. Lazure: Est-ce que vous pourriez les déposer à
la commission?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, oui. C'est d'ailleurs
quelqu'un qui nous a quittés qui était responsable du secteur
agronomique au ministère qui est bien connu, Angèle Saint-Yves,
qui était un peu la bougie d'allumage de cette programmation.
M. Lazure: Est-ce que le ministre a une idée du
pourcentage des municipalités dont les boues ne sont pas
contaminées et qui seront éligibles à ces
programmes-là? (15 h 15)
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...de la caractérisatlon de
boues qui s'effectue de plus en plus régulièrement. Lorsque vos
boues sont contaminées, elles le sont parce que vous avez sur votre
réseau d'égout des industries qui déversent
illégalement, soit dit en passant, des métaux lourds dans votre
système d'égout. Actuellement, nous avons des méthodes de
dépistage qui nous permettent d'identifier comme tel le contaminateur et
ça diminue considérablement. Un cas qui a fait l'objet de
reportages dans les médias, l'usine d'épuration de Granby, entre
autres, où on avait tenté d'utiliser des boues mais le contenu en
métaux lourds était
trop important. Ils ont retracé les responsables, diminué
comme tel le contenu et, maintenant, les boues seraient
améliorées.
M. Lazure: Qu'est-ce qui va arriver des boues qui sont
contaminées?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Les boues qui sont
contaminées, je pense que la municipalité, à partir du
moment où elle en prend connaissance, que ces boues ne sont pas
utilisables pour des fins de valorisation agricole parce que trop
contaminées, se doit de remonter le tuyau à la recherche du
coupable et d'améliorer la qualité de ces boues. Les boues ne
doivent pas pratiquement être contaminées. Si elles sont
contaminées, c'est qu'il y a des déversements
illégaux.
M. Lazure: Oui. Mais où vont-elles aller, ces
boues-là?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous l'avez mentionné
vous-même tantôt. Présentement, les municipalités
gèrent leurs boues de différentes façons. Certaines
procèdent déjà à de la valorisation agricole,
d'autres s'en départissent dans des sites d'enfouissement sanitaire ou,
après un étage de déchets en voie de décomposition,
on ajoute finalement un étage de boues d'usine d'épuration, etc.
On «bulldoze» le tout.
M. Lazure: Mais est-ce que le ministère est d'accord pour
que les municipalités envoient leurs boues contaminées dans les
lieux d'enfouissement?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): En autant qu'il ne s'agisse pas de
matières dangereuses, c'est conforme à la réglementation,
et il y a un pourcentage qui est également prescrit dans notre
réglementation.
M. Lazure: Et c'est surveillé quant aux métaux
lourds.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est surveillé quant au
contenu en métaux lourds.
M. Lazure: Est-ce que le ministre a une idée du
pourcentage des usines d'épuration où c'est contaminé et
où ça ne l'est pas? En gros, un ordre de grandeur.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): En ordre de grandeur, je pense
que, majoritairement, elles ne sont pas contaminées.
M. Lazure: Majoritairement?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Elles ne sont pas
contaminées.
M. Lazure: Donc, majoritairement...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Parce que vous reprenez l'exemple,
la Communauté urbaine de Montréal a un excellent système
de monitoring. Ils ont ce que l'on appelle maintenant «la police des
égouts» comme telle pour détecter lorsqu'il y a rejet par
une industrie. Donc, les industriels le savent, ils sont plus prudents. Les
petites municipalités ont moins d'industries qui sont potentiellement
polluantes. Au total, la majorité des boues sont des boues qui n'ont pas
un contenu en métaux qui est supérieur aux normes de bonne
pratique agricole.
M. Lazure: Mais est-ce que la plupart des usines
d'épuration ont caractérisé leurs boues?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Celles qui les dirigent à
l'enfouissement, habituellement, n'effectuent pas une caractérisation
exhaustive. Celles qui s'adonnent ou ont voulu s'adonner à
l'épandage agricole se sont retrouvées dans l'obligation de
caractériser de façon exhaustive. Maintenant, il n'est pas
nécessaire qu'une boue n'ait aucun contenu en métaux. Contenir
des métaux dans des proportions acceptables environ-nementalement, c'est
sain, c'est équilibré. C'est qu'il ne faut pas que ça
dépasse certaines normes.
M. Lazure: Est-ce que, au ministère, on a ces fiches de
caractérisation?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Là où on a voulu
faire de la valorisation agricole parce qu'on a demandé, ça prend
un certificat d'autorisation du ministère de l'Environnement. On a le
contenu technique au dossier des municipalités.
M. Lazure: C'est disponible.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Lazure: Bon. Une question d'ordre général.
Depuis que le gel a été enlevé sur l'approbation de
nouveaux projets d'usine d'épuration, il y a sept ou huit mois, x mois
en tout cas...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Février, mars 1991.
M. Lazure: ...combien de projets ont été
approuvés?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): De mémoire, une
cinquantaine.
M. Lazure: Une cinquantaine de projets approuvés.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Une
convention signée avec la municipalité.
M. Lazure: Convention signée avec les
municipalités.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Lazure: Deuxième question, combien de
municipalités se sont inscrites? Les nouvelles inscriptions.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est ça. On parie de la
cinquantaine qui... Parce que, maintenant, l'approbation découle...
Autrefois, le programme n'avait qu'un critère d'acceptabilité. Le
critère était le coût économique per capita et,
lorsque vous étiez dans des grands centres urbains, et c'est par ces
centres qu'on a commencé, le coût per capita devait
s'établir à moins de 2750 $ si ma mémoire est
fidèle. À partir du moment où le programme a
été achevé dans les plus importantes municipalités,
il fallait prévoir les plus petites municipalités qui
dépassaient souvent le coût per capita. Ce que j'ai fait, c'est
que j'ai proposé, à ce moment-là, au Conseil du
trésor et au gouvernement du Québec de tenir compte, oui, des
aspects économiques, le coût per capita, mais de tenir compte
également de facteurs environnementaux. Est-ce que l'assainissement des
eaux permettait de récupérer une source d'approvisionnement en
eau potable différente? Est-ce que ça permettait
d'améliorer la flore et la faune? Est-ce qu'on pouvait
récupérer nos plans d'eau pour des usages
récréatifs? Et ça ajoutait, dans une grille de pointage,
des points environnementaux qui nous permettaient d'obtenir un résultat
qualifiant nos petites municipalités au Programme d'assainissement des
eaux.
M. Lazure: Quand vous dites une cinquantaine d'inscrites, une
cinquantaine de municipalités nouvellement inscrites... et au moment
où on se parle, ces municipalités-là peuvent être
à différents stades, est-ce que vous pourriez
énumérer les stades successifs où elles peuvent être
dans le moment?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La première convention que
vous signez avec une municipalité est une convention de principe, comme
quoi vous acceptez le principe de l'assainissement des eaux dans votre
municipalité, parce que, plus tard, ça va occasionner à la
municipalité des frais de fonctionnement et, à partir du moment
où la convention de principe est signée, la municipalité
engage une firme d'ingénieurs qui procède à la
préparation des plans et devis. Ces plans et devis sont
vérifiés par les ingénieurs du ministère de
l'Environnement du Québec. Il y a négociation. On diminue,
grossit, ajuste le projet. Lorsque toutes les approbations techniques ont
été convenues, il peut y avoir signature d'une convention de
réalisation entre la Société québécoise
d'assainissement des eaux, la municipalité et le ministère de
l'Environnement du Québec. Et, à compter de ce moment-là,
les travaux peuvent débuter.
M. Lazure: si le ministre peut avoir le renseignement quant
à la municipalité saint- philippe-de-la prairie après le
souper, saint-mathieu-de-la prairie...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Quel long détour!
M. Lazure: Saint-Philippe-de-La Prairie après le souper
ou, en tout cas, en fin d'après-midi ou demain...
M. Maltais: ...tout de suite, parce qu'après souper, on ne
siégera pas.
M. Lazure: Question d'ordre général. Le rapport
Dagenais prévoyait que c'est en 1994 que l'ensemble des
municipalités auraient été couvertes par des programmes
d'assainissement des eaux. Est-ce que, selon le rythme actuel, ça va se
réaliser comme ça?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Au tout début, on avait
prévu que le Programme d'assainissement des eaux devait normalement
durer 10 ans. D'ailleurs, on ne l'avait pas simplement mentionné dans le
discours politique. On l'avait inscrit dans la loi qui a créé la
Société québécoise d'assainissement des eaux et il
nous a fallu, comme parlementaires, l'an passé, tous ensemble,
unanimement, admettre que le gouvernement du Parti québécois
avait fait des erreurs de prévision il y a 10 ans, que ce n'était
pas 10 ans que ça prenait pour procéder à l'assainissement
des eaux, que le démarrage avait été très lent.
Dans les circonstances actuelles, j'ai obtenu de l'actuel gouvernement une
accélération des travaux d'assainissement.
Nous avons élargi le programme. Peut-être que si nous ne
nous occupions pas des phénomènes de débordement, des
boues d'usines d'épuration et des boues des fosses septiques, on
pourrait peut-être finir dans deux ans. Mais on a élargi le
programme pour faire réparer les erreurs passées, faire le
travail comme il faut. Moi, tout ce que je souhaite, c'est que l'élan
qui a été donné en 1991, qui a été suivi
d'une annonce la semaine dernière en 1992, continue Et, à ce
rythme-là, on a raison d'être optimistes.
M. Lazure: M. le Président, je ne peux pas laisser passer
une telle sortie injuste, inéquitable, parce que le ministre
lui-même vient d'avouer que, pendant plusieurs mois, le gouvernement a
gelé l'approbation de nouveaux projets dans les municipalités
pendant plus d'un an, un an et demi pratiquement. Alors, pour respecter la
vérité, M. le Président, il faut que le Journal
des débats contienne cette mise au point, c'est primordial.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président,
statistiquement parlant, je vais vous donner les chiffres, et le Journal des
débats sera à même d'éclairer le lecteur. De
1979 à 1985, il y a une immobilisation de 1 200 000 000 $ d'investis et
la population desservie par les usines d'assainissement à
l'époque, 269 300 personnes voyaient leurs eaux usées
traitées. De 1985 à 1991, ce n'est pas 1 200 000 $, c'est 3 100
000 000 $ sous le gouvernement du parti libéral. la population
desservie, 2 190 700 $. aujourd'hui, à date, à la fin de 1991,
c'est 4 300 000 000 $, 263 usines ont été livrées aux
municipalités, 2 460 000 personnes sont desservies. si on parle de
chiffres, on compare des choses qui sont comparables, des périodes de
temps qui sont comparables.
M. Maltais: M. le Président, je...
M. Lazure: Ça trompera personne qui va s'y arrêter
deux minutes pour bien réfléchir. Premièrement, je vais
rappeler au ministre que de 1970 à 1976, il existait un programme
fédéral-provincial de subvention pour l'assainissement des eaux
et que le gouvernement - il n'en faisait pas partie, mais c'était son
parti politique qui était au gouvernement, son premier ministre actuel
-n'a pas utilisé ce programme fédéral-provincial et il a
été utilisé par l'Ontario.
À tel point que lorsque nous sommes arrivés au pouvoir en
1976, il y avait à peine 4 % à 5 % de la population du
Québec qui voyait ses eaux usées traitées alors qu'en
Ontario, c'était 55 %, 60 % avec l'argent du fédéral
à 50 %, dont notre argent aussi; on contribuait pour 25 % de ça.
Et ça, c'est le Parti libéral qui a été
négligeant pendant toutes ces années-là. Lorsque nous
sommes arrivés au pouvoir, nous avons mis en marche ce
programme-là. C'est bien évident que puisque c'était un
nouveau programme, les sommes d'argent dépensées durant les
premières années, 1 200 000 000 $, ça paraît
modeste, mais les autres milliards qui ont déboulé par la suite
résultaient d'une préparation entre 1976 et 1985. Ça ne
trompera personne, ça. Alors, M. le Président, moi, je suis
prêt à passer à un autre...
M. Maltais: Eh bien, juste avant de passer, on va...
Le Président (M. Garon): M. le député de
Saguenay.
M. Maltais: ...mettre de l'ordre un peu dans l'assainissement des
eaux. Peu importe les gouvernements qui ont passé, on ne tirera pas la
pierre à Jean et Jacques. On va simplement se dire qu'on est rendus
à près de 8 000 000 000 $ d'investissements dans l'assainissement
des eaux. Je vais vous dire une chose, c'est encore aussi pollué que
c'était à quelque part. Il va peut-être falloir, à
un moment donné, faire le point là-dessus. Comme parlementaires,
je pense qu'un jour ou l'autre il va falloir faire le point pour savoir quelle
est l'efficacité de tout ça. De tout ce beau monde-là. Les
mâts du Stade, on en a assez d'un à Montréal, on n'est pas
pour en avoir un dans chacune de nos municipalités.
Je pense qu'un jour ou l'autre, il va falloir faire le point avant
d'investir encore des milliards et des milliards pour savoir comment ça
fonctionne, et ça donne quoi comme résultat au bout de la ligne.
Comment se comporte le consommateur d'eau après le poisson. Là,
à l'heure actuelle il y a deux sortes de poissons: il y a celui qui paie
et il y a celui qui reçoit la merde. Ce n'est pas compliqué, il
va falloir, à un moment donné, demander aux deux comment ils se
comportent - un, celui qui paie, deux, celui qui vit dans l'eau. Il va falloir
faire le point là-dessus.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous avez raison de le souligner,
M. le député. On oublie souvent que l'usine d'épuration,
pour ne mentionner qu'une seule usine de la Communauté urbaine de
Montréal, a coûté plus cher en coûts de construction,
1 300 000 000 $, que le Stade olympique comme tel. Ça fait qu'on parie
d'investissement de fonds publics, d'argent des contribuables, qui est majeur.
Il est important que le contribuable sache quel rendement il obtient pour ses
dollars qui sont investis.
M. Lazure: À cet égard, est-ce que le ministre peut
nous dire s'il y aura une usine d'épuration à Laval, oui ou
non?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le ministre peut vous dire que les
eaux usées de la population de Laval sont et vont être
épurées. Il y a présentement une usine d'épuration
à Laval déjà construite, il y en a déjà une
en voie de construction et il y en est une autre sur laquelle la
décision n'est pas prise. Est-ce qu'il est environ-nementalement et
économiquement plus sage de construire une troisième usine
à Laval ou de relier cette section de la ville de Laval par tuyaux
à l'usine d'épuration de la Communauté urbaine de
Montréal? Et là-dessus, ce sont des études de
faisabilité coûts-bénéfices tant sur le plan
économique que sur le plan environnemental qui feront en sorte que le
ministre de l'Environnement prendra la décision la plus
éclairée possible dans le dossier.
M. Lazure: Les études sont faites depuis un bon
moment.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous avez des études
contradictoires dans le dossier, si
vous avez pris connaissance complètement du dossier.
M. Lazure: Donc, ça va rester une décision
politique.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, ça va demeurer comme
c'est toujours le cas lorsqu'une décision est prise au ministère
de l'Environnement du Québec, une décision qui est à la
fois économique et environnementale, et une décision de
développement durable.
M. Lazure: Mais, M. le Président, puisque 75 % de la
population de Laval n'a pas encore ses eaux épurées - le ministre
est d'accord là-dessus - 70 %, 75 %, c'est un problème urgent.
Quand est-ce que ça sera décidé à savoir s'il y
aura raccordement avec l'usine de Montréal ou s'il y aura une nouvelle
usine, comme Mme la ministre de l'Énergie le demande?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Écoutez, si c'avait
été un problème facile à décider, Mme la
ministre de l'Énergie l'aurait décidé au moment où
elle était ministre de l'Environnement.
M. Lazure: Elle n'a pas eu le temps.
Des voix: Ha, ha, ha!
Une voix: Un autre gouvernement.
M. Lazure: Elle n'a pas eu le temps. Bon. M. le Président,
on est prêt à passer à un autre sujet.
Le Président (M. Garon): Où est-on rendu dans les
engagements?
M. Lazure: À l'engagement 14.
Le Président (M. Garon): Alors, les engagements de 1
à 14 sont vérifiés? (15 h 30)
M. Lazure: Oui.
Le Président (M. Garon): Vérifié. J'appelle
l'engagement...
M. Lazure: II s'agit de l'installation de clôtures
métalliques...
Le Président (M. Garon): Ah! Vous êtes rendus
à... 1 à 13 sont vérifiés. L'engagement 14
maintenant.
M. Lazure: Alors, 14, c'est l'installation de clôtures
métalliques sur le site d'entreposage de pneus à Franklin. Je
voudrais qu'on en profite, M. le Président, pour que le ministre nous
fasse le point sur le fonctionnement ou le manque de fonctionnement de la
société RECYC-Québec.
Dans mes remarques préliminaires, j'ai fait allusion au fait que
la société RECYC-Québec, quand même, existe depuis
un an et demi. Le président, si je comprends bien, avait
été nommé pour une période de trois ans, cinq
ans?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Deux ans.
M. Lazure: II avait été nommé pour une
période de deux ans?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Deux ans seulement, oui.
M. Lazure: Mais il n'a pas fait son mandat au complet.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, il n'a pas fait
ça.
M. Lazure: Pourquoi est-ce qu'il...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ii a relevé un autre
défi. c'est un fiscaliste de formation et il est actuellement à
l'emploi d'une des firmes de droit fiscal les plus réputées
à montréal.
M. Lazure: Qui est le président actuellement?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Louis Lord.
M. Lazure: Louis Lord. C'est bien M. Louis Lord qui était
votre associé?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): J'ai déjà
été, lorsque j'ai pratiqué le droit, associé dans
une firme d'avocats où il oeuvrait.
M. Lazure: Jusqu'à quand, ça?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Jusqu'à il y a six ou sept
ans.
M. Lazure: Êtes-vous statisfait des services de M.
Lord?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): À date, les mandats que le
ministre a demandé à la société RECYC
d'exécuter, soit particulièrement la consigne sur les bouteilles
de la SAQ et la consigne sur les pneus, la société d'État
RECYC s'est acquittée des mandats. Elle a préparé les
mémoires pour signature du ministre, et le ministre a acheminé
les mémoires à l'Exécutif. Je pense qu'il s'agit donc,
pour la société RECYC, d'une exécution de ses mandats. La
décision appartient maintenant aux autorités gouvernementales. En
ce qui concerne les mandats à venir, j'ai rencontré le
président de RECYC il y a une semaine, et je dois rencontrer et le
président et le président du conseil d'administration et qui est
M. Rouillard, l'ancien président
de l'Union des municipalités du Québec, au cours des 15
prochains jours. Ils m'ont souligné un plan d'action pour l'année
à venir et, dès que j'aurai fini de l'évaluer, je le
commenterai.
Le Président (M. Garon): L'engagement 14 est-il
vérifié?
M. Lazure: Non, M. le Président. Je n'ai pas tout à
fait terminé là-dessus. Le ministre nous dit qu'il est satisfait
de son président. Bon. Bravo!
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Bien non. Non seulement du
président, de l'ensemble du conseil d'administration parce que...
M. Lazure: De l'ensemble du fonctionnement, oui. Tout va
très bien, Mme la marquise...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...ce n'est jamais...
M. Lazure: ...sauf que ça fait au-delà d'un an
qu'il a donné ce mandat prioritaire: consigne des pneus, consigne des
bouteilles de vin. Ce n'est pas malin pourtant, ce n'est pas sorcier. C'est
déjà en marche ailleurs. Mais comment le ministre peut nous
expliquer que ce n'est toujours pas fait?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Tut, tut, tut! Ce n'est pas malin
et ce n'est pas sorcier. C'est déjà en marche ailleurs. J'ai
surpris...
M. Lazure: La consigne des pneus est en marche en Ontario...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le député de La
Prairie répète la même erreur. S'il fallait
répéter l'erreur de l'Ontario, nous serions dans la même
situation où le gouvernement de l'Ontario était la journée
où le feu a pris à Hagers-ville. Il y a effectivement, pas une
consigne, une taxe de 5 $ du pneu en Ontario, taxe qui est
récupérée par le fonds consolidé de la province et
il n'est pas certain que c'est retourné pour la gestion des pneus. Il
est d'ailleurs certain que ce n'est pas retourné pour la gestion des
pneus en Ontario. Moi, je refuse de m'inspirer d'un tel processus et si RECYC
s'était inspirée d'un tel processus, j'aurais indiqué au
président de RECYC, à son conseil d'administration et à
ses employés qu'ils n'avaient pas compris la volonté du
gouvernement du Québec, au moins du ministre de l'Environnement du
Québec.
M. Lazure: Qu'est-ce que RECYC-Québec a
réalisé depuis un an et demi?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Depuis que RECYC-Québec est
entré en fonction, RECYC-Québec gère, administre la
consigne sur les contenants de boissons gazeuses et sur les bouteilles de
bière. En ce sens, elle a repris à sa charge le travail qui
était autrefois effectué par récupération et
recyclage... Le Fonds québécois de récupération et
de recyclage qui n'était pas un organisme gouvernemental ou
paragouver-nemental, qui gérait l'argent du public sans que le
Vérificateur général du Québec ait un droit de
regard sur cet argent. Depuis ce temps, RECYC-Québec a produit, à
la demande du ministre de l'Environnement, un mémoire, une
stratégie de disposition de consigne sur les pneus de voitures
usagées et la même chose pour les bouteilles de la
Société des alcools du Québec.
M. Lazure: mais qu'est-ce qui va arriver pour les pneus? m. le
président, ce que l'ontario a fait, je pense que ça peut
être discutable, mais au moins...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'était non
seulement...
M. Lazure: ...il y a eu une action de prise. Mais ici, depuis la
création de RECYC-Québec, le ministre nous répète
à tout bout de champ: Les deux mandats prioritaires de
RECYC-Québec, c'est les pneus et les bouteilles de vin.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Lazure: Mais on est devant quoi? Qu'est-ce qui va arriver aux
pneus, au Québec?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Moi, j'ai reçu...
M. Lazure: La consigne des pneus?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): J'ai fait une proposition au
Conseil des ministres. La proposition est actuellement discutée dans les
comités interministériels. Et comme c'est mon habitude, mon bon
ami, le député de La Prairie, va être un des premiers
informés, dès que la décision du Conseil des ministres
sera rendue.
M. Lazure: Et les bouteilles de vin?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Même chose, sauf que le
mémoire est plus récent. J'ai soumis le mémoire au Conseil
des ministres. On n'inclut pas simplement les bouteilles de vin, les spiritueux
également.
M. Lazure: Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): J'ai soumis le mémoire
à l'Exécutif, je pense que c'était le 23 ou le 24
décembre dernier.
M. Lazure: Mais comment le ministre peut-il
nous expliquer pourquoi tout le monde est contre, semble être
contre la consigne des bouteilles de vin? La SAQ, la Société des
alcools, est carrément contre, l'Association des détaillants est
contre. Qui sont les personnes qui sont pour, à part le ministre?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ça me fera plaisir de
communiquer les résultats des sondages d'opinion publique. L'ensemble
des consommateurs est d'accord. Lorsque vous parlez de la consigne, vous prenez
à titre d'exemple celle sur les canettes de boissons gazeuses, qui a un
rôle à la fois économique, environnemental et
éducatif. Lorsque vous prendrez votre canette, lorsque vous prendrez
votre bouteille de vin, votre bouteille de «fort», que vous la
ramènerez et que vous aurez, en échange, de l'argent... Les gens
comprennent, premièrement, que lorsqu'ils consomment il y a un produit
dont on doit s'occuper à la toute fin du cycle. Et sur le plan
environnemental, ça nous empêche d'envoyer tout ça
strictement et bêtement à l'enfouissement.
M. Lazure: M. le Président...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pourquoi la Société
des alcools a manifesté qu'elle était contre? C'est parce que
ça va lui occasionner un travail, un surcroît si elle choisit de
reprendre ces bouteilles. Si elle choisit de ne pas les reprendre, il y a
peut-être quelqu'un d'autre qui pourrait s'en occuper.
M. Lazure: Pour résumer...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pourquoi l'ADA, l'Association des
détaillants en alimentation, est contre?
M. Lazure: Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Parce qu'elle ne veut, pas plus
pour les bouteilles de vin ou de spiritueux qu'elle ne voulait pour les
canettes de boissons gazeuses ou pour les bouteilles de bière, reprendre
à l'épicerie ces éléments-là, parce qu'elle
se dit que l'épicerie ce n'est pas un dépotoir, etc. J'inciterais
ces gens-là... Je ne sais pas si vous en avez pris connaissance ce
matin, dans un des grands quotidiens, vous aviez un article très
intéressant sur la nouvelle réglementation en Allemagne qui
oblige les producteurs et les fournisseurs à reprendre, à
être responsables de tout ce qu'ils produisent et de tout ce qu'ils
vendent. Nous sommes loin de là au Québec, mais nous devons,
ensemble, nous unir pour passer à travers ces lobbies de personnes qui
se disent totalement irresponsables, dans le cycle de production, et leur dire
de s'habituer tranquillement, mais quand même assez rapidement, à
prendre des responsabilités sur ce qu'elles vendent aux
consommateurs.
M. Lazure: Pourquoi la personne qui est surnommée
«Monsieur Récupération», au Québec, M. Normand
Maurice, pourquoi cette personne-là, qui a beaucoup de la
crédibilité... Pourquoi est-il contre ça, lui aussi?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II n'est pas contre. M. Maurice a
soumis...
M. Lazure: Oui, il est contre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, non, non. Il a soumis un
projet alternatif.
M. Lazure: Bien...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, non, ce n'est pas être
contre la consigne que de soumettre un projet alternatif.
M. Lazure: il n'est pas contre, il est pour autre chose.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. Normand Maurice a soumis un
projet alternatif qui est intéressant. Ce sont des modalités
d'application qui sont différentes. Et sur les modalités
d'application - vous connaissez le ministre pour avoir siégé avec
lui suffisamment longtemps -lorsqu'il y a des propositions qui sont plus
intéressantes qui sont mises de l'avant sur le plan pratique, nous,
ça ne nous fait rien de changer les modalités d'application des
programmes.
M. Lazure: Vous trouvez le projet de M. Maurice
intéressant?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, le projet de M. Maurice est
intéressant. D'ailleurs, le ministère de l'Environnement est en
contact régulier avec M. Maurice pour tenter de voir comment on peut
arrimer ce qui a été pondu...
M. Lazure: Mais le projet de M. Maurice, il est très
clair, je l'ai lu. Il s'oppose à ce que la consigne soit faite par la
SAQ. D'accord?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La consigne... Comment je pourrais
vous dire? Si je vous en dis plus long, je vais vous donner le contenu du
mémoire que j'ai déposé au Conseil des ministres. Comme il
est de tradition de ne pas vous en révéler le contenu avant la
décision du Conseil des ministres, ce que je vous dis, c'est qu'il n'y a
pas des choses irréfutables entre la position de M. Normand Maurice et
la position du ministère de l'Environnement.
M. Lazure: est-ce qu'il est exact que ce qui est en cause ici,
consigne des bouteilles de vin et des spiritueux, ça représente
environ 1 % du poids des déchets domestiques?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Les approximations sont...
M. Lazure: À peu près.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...assez exactes. Parce que si on
prend l'ensemble des contenants de boisson gazeuse, on parle d'à peu
près 2 % de l'ensemble des déchets produits au Québec.
Mais est-ce que c'est parce que c'est 2 % qu'on n'aurait pas dû le faire?
Quand on ne fait rien, on est certain de ne rien obtenir comme résultat.
Quand on parle de 1 %, ça peut sembler marginal, mais ceux qui essaient
de régler 100 % à la fois ne règlent jamais rien. Mais
ceux qui, à chaque jour, s'attaquent à régler un
pourcentage, si minime soit-il, font des progrès, de jour en jour, et
c'est comme ça qu'aujourd'hui on a un des systèmes de
récupération de canettes qui fonctionne le mieux sur la
planète. On a le système de récupération des
bouteilles de bière qui fonctionne le mieux sur la planète et
c'est pour ça qu'on est capables, également, de mettre sur pied,
si on s'entend au Québec, un système de
récupération des bouteilles de vin et spiritueux qui fonctionnera
également, à l'image des deux autres, de façon très
convenable.
M. Lazure: Ces deux systèmes qui sont les meilleurs de la
planète ont été mis sur pied par le gouvernement du Parti
québécois.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non. M. Lazure: Le ministre
doit en convenir. M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non. M. Lazure:
Oui. M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non.
M. Lazure: Bien oui, bien oui. Les canettes...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pas la bière.
M. Lazure: ...les canettes. Les canettes.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Un des deux. Ha, ha, ha!
M. Lazure: Un des deux. Les deux ont été
pensés par ce gouvernement-là. Un a été mis en
place par le gouvernement du Parti québécois et l'autre par le
gouvernement libéral. Mais...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pour rendre à César
ce qui appartient à César, ce sont les brasseurs privés
qui ont mis sur pied leur programme de consignation.
M. Lazure: Mais juste une dernière question
là-dessus, Mme la Présidente - 1 % ou 2 %, peu importe, on ne se
chicane pas, on a la même approximation - 1 % ou 2 % du poids total des
déchets domestiques, et ça fait un an et demi que le ministre
plaide auprès de la société d'État
RECYC-Québec pour que soient mis en branle ces deux programmes
prioritaires: consigne des pneus, consigne des bouteilles; il n'a pas
réussi encore. Finalement, RECYC-Québec a continué le
travail qui avait été fait par le Fonds de
récupération pendant sept, huit ans. Et on se demande: Comment se
fait-il que le ministre met sa priorité sur 2 % du poids du sac de
vidanges et le reste, les 98 %, il y a quoi? Il a quoi comme projet
vis-à-vis les 98 %?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Bon. On va tenter de reprendre. Il
me semblait avoir fait tout le tour, mais parfois avec le député
de La Prairie il faut recommencer. tantôt, lorsque je vous ai
parlé du fonctionnement de collecte sélective, qui est
complémentaire au système de consigne, je vous ai indiqué
qu'en 1989, 17 % de la population du québec était desservie par
collecte sélective québec. donc, il y a du tri de déchets
qui se fait à la source. je vous ai indiqué qu'entre 1989 et 1991
nous avions doublé le pourcentage de la population du québec qui
était desservie par collecte sélective québec. de 17 %
nous sommes passés - un petit peu plus que doublé - à 35 %
de la population. nous avons donc continué dans ce secteur à
mettre les énergies et les efforts en collaboration avec les
indispensables intervenants municipaux et les groupes écologiques qui
oeuvrent un peu partout sur le territoire du québec. donc, nous nous
occupons, oui des 2 %, oui du 1 % et oui des 100 %. et ce sont tous ces
pourcentages additionnés qui nous permettent, aujourd'hui, de nous
retrouver dans une situation qui n'est pas encore satisfaisante mais qui est
beaucoup plus satisfaisante qu'au moment où nous avons pris le pouvoir
en 1985 et au moment où le parti québécois, oui,
s'occupait d'à peu près 2 % des déchets.
M. Lazure: Sur la réduction des papiers d'emballage, les
ministres de l'Environnement des provinces ont conclu une espèce de
pacte, se sont donné un objectif de réduire de 50 %, sur une
période de quoi? 10 ans ou... 10 ans. Est-ce que le ministre peut nous
expliquer un peu comment ça fonctionne? (15 h 45)
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le Conseil canadien des ministres
de l'Environnement, qui n'est pas une conférence
fédérale-provinciale, chacun conserve son autonomie et son
autorité dans ses domaines de juridiction, s'est entendu il y a à
peu près 18 mois sur un protocole d'entente national sur l'emballage.
L'objectif: diminuer de 50 % sur une période de 10 ans, à
partir
des données - parce qu'il faut compiler des données au
départ, des données de 1988 - les emballages, comme tels,
à travers le pays. L'industrie de l'emballage a accepté de
collaborer à ce programme et ce dont les ministres de l'Environnement
ont convenu ensemble, c'était que sur une base volontaire, pour les
trois premières années, on devrait diminuer de 20 %. Si la
diminution effective est de 20 % au bout de trois ans, le programme continuera
de s'appliquer sur une base volontaire. Si la diminution effective n'est pas de
20 %, qu'on constate que l'industrie n'a pas livré la marchandise,
chacune des autorités gouvernementales s'est engagée à
légiférer et à réglementer dans son domaine de
juridiction. Et ça, c'était important parce que, entre autres,
dans le domaine de l'emballage, c'est l'Ontario qui est le principal
fournisseur des emballages à travers le pays.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lotbinière.
M. Camden: Merci, Mme la Présidente. Mme la
Présidente, je voudrais peut-être porter à l'attention du
ministre une préoccupation. Tout à l'heure, on a soulevé
et porté à l'attention des membres de la commission plus
particulièrement la récupération qui se faisait à
l'égard des canettes et des bouteilles. Les bouteilles de verre, j'en
conviens avec le ministre, ça fait déjà belle lurette - je
ne suis pas très avancé en âge - mais ça fait
déjà un bon bout de temps que je vois passer ces
bouteilles-là et, comme bien des enfants, on les échangeait
contre de la gomme balloune.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Et le Parti
québécois n'était pas au pouvoir.
M. Camden: II était loin d'être au pouvoir, il
n'était pas venu au monde encore. Alors, le pire n'était pas
arrivé. Mais, Mme la Présidente... Il y en a qui sourcillent de
l'autre côté.
Mme la Présidente, je voudrais tout simplement porter à
l'attention du ministre et je voudrais savoir comment se fait-il que certains
produits de bière, particulièrement sans alcool, qui proviennent
des États-Unis ne font pas l'objet de cueillette, de
récupération de la part des détaillants? Il y a
particulièrement un dépanneur qui a communiqué avec moi
qui était disposé à se livrer à cet exercice,
cependant i! semblerait qu'on les refuse.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ça fait partie de ce qu'on
appelle les produits non alcoolisés. Ils ne sont pas couverts par la
convention signée entre les embouteilleurs, les brasseurs, etc. C'est
assimilable, si vous le voulez, au jus de légumes, au jus de fruits, aux
désaltérants que vous pouvez vous procurer, et ces
bouteilles-là non plus ne sont pas comme telles consignées, le
protocole d'entente ne les couvre pas.
Il faut garder un équilibre qui est difficile à atteindre,
mais qui se conserve à la suite de prise de décisions sages entre
collecte sélective et la consigne. Vous devez garder dans votre poubelle
suffisamment de produits, suffisamment lucratifs pour intéresser les
gens à la collecte sélective et vous devez, d'un autre
côté, consigner certains contenants de façon à les
retirer du marché et à conserver de façon très
certaine la matière première, mais en même temps
également, financer la collecte sélective par le biais de la
consigne.
À titre d'exemple, c'est peut-être un grand détour
pour répondre à votre question, mais si quelqu'un au lieu de
rapporter sa canette de Pepsi, sans faire d'annonce pour personne, la met dans
la poubelle et que vous avez de la collecte sélective dans votre
quartier, il est beaucoup plus avantageux pour l'organisme de prendre la
canette et de la rapporter au fonds de récupération où il
reçoit le plein montant que la vendre pour le prix de l'aluminium. C'est
l'équilibre qu'il nous faut garder.
M. Camden: mme la présidente. je ne vous suis pas
toujours, m. le ministre, dans votre dernier énoncé. je comprends
mal, vous savez qu'on...
Une voix: Le pire n'est pas arrivé. M. Camden:
...va arriver. M. Lazure: Le pire s'en vient.
M. Camden: Le pire s'en vient, c'est ce que les sondages nous
indiquent. Mme la Présidente, sincèrement, je ne comprends pas
comment il se fait que ces produits qui connaissent évidemment une
certaine popularité dans la population...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le volume augmente.
M. Camden: II y a un certain volume, oui, qui augmente; ce sont
des produits qui, en plus, sont généralement américains.
Il y a pourtant d'autres produits qui sont non alcoolises, qui font l'objet de
l'entente, des canettes d'eau gazeuse qui, elles, je pense, sont
visées... Elles ne sont aucunement visées? Il n'y a que les
canettes de bière. Alors, il faudrait peut-être élargir, ce
serait particulièrement intéressant.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est ce que nous tentons de faire
lorsque nous parlons d'élargir la consigne aux bouteilles de vin et aux
contenants de spiritueux. Nous continuons de le faire dans un domaine qui est
considéré comme,
avec raison, une certaine boisson de luxe, quand vous parlez de vin et
de «fort», etc.
M. Lazure: Oui. Mme la Présidente, je pense qu'il faut
faire une mise au point. Les canettes de liqueur sont soumises à la
consigne.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ah! Les... boissons gazeuses.
M. Lazure: Bien oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mais les jus de pommes ne le sont
pas.
M. Camden: Je comprends, mais j'ai de la difficulté
à concevoir.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): D'ailleurs, j'ai toujours eu de la
difficulté à comprendre, moi, au début...
M. Camden: Oui, moi, je vais vous dire...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...et on vit avec le
système tel qu'il existe, M. le député. Pourquoi a-t-on
consigné le contenu plutôt que de consigner le contenant?
M. Lazure: Mme la Présidente, le ministre est ministre de
l'Environnement depuis deux ans et demi, deux ans, deux ans et quart peu
importe, il pourrait peut-être intervenir là-dessus.
M. Camden: Mme la Présidente, j'aimerais peut-être
rappeler que je n'avais pas terminé, là.
La Présidente (Mme Bélanger): Bon! C'était
le député de Lotbinière qui avait la parole.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mme la Présidente, le
député de La Prairie a raison; on vient d'annoncer qu'on va
corriger les erreurs de planification des usines d'épuration faites sous
l'ancien gouvernement.
M. Lazure: Ça prend du temps. Depuis 1985 que vous
êtes là!
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II y a tellement eu d'erreurs de
commises dans le passé par l'ancien gouvernement, Mme la
Présidente, qu'il faudrait consacrer quasiment tout notre temps à
corriger ces erreurs. Il nous faut également planifier l'avenir, la voie
du développement ...
Une voix: On a besoin d'un autre mandat en plus.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On a besoin d'un autre mandat.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
député de Lotbinière.
M. Camden: Mme la Présidente, est-ce que le ministre
entend intervenir de quelque façon pour que ce mode-là soit
changé considérant que c'est un produit qui connaît une
popularité grandissante? Evidemment, ça horripile certains
propriétaires de dépanneurs ou certains épiciers à
vouloir les récupérer, mais si ça les horripile à
ce point-là de les manipuler une fois qu'elles sont vides, on constate
que ça les dérange moins de les manipuler une fois qu'elles sont
pleines, où il y a possibilité de faire des profits
évidemment. D'autant que c'est généralement un produit qui
vient de l'extérieur du Québec ou du Canada, il faudrait
peut-être le viser de la même réglementation pour le
bénéfice, je pense, de l'environnement mais également de
l'ensemble des consommateurs. Je ne vois pas les raisons pour lesquelles il ne
devrait pas être visé comme n'importe quel autre produit qu'on
peut parfois classifier comme étant peut-être plus alimentaire que
la bière elle-même ou les boissons gazeuses ou les bières
à faible teneur en alcool.
Vous savez il y a une espèce de petite caution morale dans
laquelle on a couvert les canettes de jus ou les canettes de jus de tomate si
l'on veut pour être bien précis. Je ne vois pourquoi qu'on ne
devrait pas viser ces produits au même rang que tous les autres et
considérant l'ampleur qu'ils prennent dans le marché?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le député, je
vais faire part de vos commentaires à ceux et à celles qui sont
chargés de négocier les ententes avec les associations de
distributeurs et de producteurs concernés. Je pense qu'il s'agit d'un
point intéressant.
M. Camden: Mme la Présidente, je porte à
l'attention du ministre que ça m'apparait d'autant plus aberrant que
généralement, sur ces petites canettes, on remarque qu'il y a
évidemment la consigne de cinq cents américains. Vous savez, pour
le consommateur qui lui regarde la canette, il se dit: Bien voici, là,
on lui a donné cet élan, il est maintenant de plus en plus admis
qu'on retourne ses canettes par souci de précaution à
l'égard de l'environnement et aussi par souci économique. Que cet
aluminium qui généralement a été bien souvent
produit ici se retrouve à fabriquer les canettes aux États-Unis,
on la retrouve sur notre marché. Je pense qu'on devrait manifestement
les viser. Ce serait, je pense, un geste tout à fait écologique
et envi-ronnementaliste à faire porter aux gens qui les vendent ces
produits. En tout cas...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...une suggestion
là-dessus, M. le député de Lotbinière.
M. Maltais: Moi, ça ne me fart rien qu'on parie de la
température, de la pluie et du beau temps, mais j'aimerais bien
ça revenir à l'engagement 14. Là, on a traité les
engagements d'octobre, de novembre et de décembre 1991 parce qu'on
parlait spécifiquement de ces cas. J'imagine qu'on pourra les adopter en
vrac aussi.
Clôture métallique à Franklin. Mme la
Présidente, je voudrais m'adresser à vous, là, la
première chose de toutes, vous avez envoyé une lettre au Conseil
du trésor qui spécifie quelle municipalité. Moi, j'ai une
municipalité de Franklin dans mon comté. Là, on ne dit pas
que c'est elle. Quand je vais conter ça aux gens de Franklin, ils vont
partir à rire. Le Conseil du trésor pourrait-il marquer le
comté, l'endroit à quelque part? Ils doivent être assez de
monde. Sinon, il en engagera, il passe son temps à couper là,
lui. Alors, j'aimerais que vous envoyiez une lettre au président du
Conseil du trésor et qu'il spécifie les municipalités dans
les engagements financiers.
Une voix: Les comtés.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Les comtés.
M. Maltais: Qu'il spécifie dans quel comté que
ça appartient.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est la
municipalité de Franklin, là.
M. Maltais: Oui, oui, moi aussi j'en ai une et il n'y a pas de
vieux pneus chez nous, c'est une très belle municipalité.
D'ailleurs, c'est une des plus belles de la province de Québec, je
pourrais vous la décrire. C'est un ancien petit port de pêche.
D'ailleurs, il y a une usine de pêche. C'est une municipalité de
754 habitants. Il y a une rivière aux saumons, dans laquelle mon ancien
collègue avait péché avec autre chose qu'une perche. Tout
ça pour vous dire qu'il faudrait que ce soit spécifié.
Maintenant, je reviens à l'objet de l'engagement de la
clôture.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est Beauharnois-Huntingdon, le
comté, si ma mémoire est...
M. Maltais: II faudrait le spécifier. Je reviens à
la clôture qui est l'objet de l'engagement de 75 000 $, elle est combien
longue et combien haute?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est la moins chère,
compte tenu des spécifications. C'est le plus bas soumissionnaire.
Maintenant, quant aux spécifications, je ne les ai pas sous la main
présentement. Je vais vous les fournir.
M. Maltais: Bon, informez votre secrétaire au
côté. Ça coûte 1,25 $ du pied, cinq pieds
montés sur structure métallique incluant les poteaux, la chose.
Alors, j'en conclus que c'est un grand site d'entreposage?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ah oui! C'est un grand site.
C'était un des plus importants sites d'entreposage. Il était, si
je peux utiliser l'expression, «préîloté» sur
le plan de sa gestion. C'était un site qui était quand même
«Doté» avant qu'on arrive avec la réglementation pour
forcer à «Doter», mais c'est très grand.
M. Maltais: Ça va. Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'engagement
14 est adopté.
M. Lazure: Oui. Adopté, Mme la Présidente. J'avais
posé une question sur le sujet de la réduction des emballages. Le
ministre avait commencé à m'expliquer quelle était la
participation du Québec dans cet effort collectif. Deuxièmement,
c'est quoi les résultats, à date? Est-ce que,
véritablement, on peut dire qu'aujourd'hui - ça fait un an ou un
an et demi que ce programme-là est en marche - il y a eu
réduction?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, je peux répondre qu'il
y a eu réduction, mais est-ce que ça atteint...
M. Lazure: Sur quoi vous vous basez pour dire ça?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous vous basez strictement sur
les changements d'habitudes des emballeurs. Je vais vous donner des exemples
bien pratiques, là. En matière de certaines produits de
lessivage, vous avez ce qu'on appelle des Enviro-Pak. Pourquoi les compagnies
ont décidé de passer de la grosse boite de carton, qui prenait de
la place sur la tablette, à l'Enviro-Pak qui vous permet de
réutiliser votre contenant principal et de jeter juste le petit
plastique? C'est parce que vous avez ce programme de réduction des
emballages comme tel. Si vous regardez dans le domaine des pâtes à
dents, maintenant, vous avez plusieurs compagnies qui n'ont plus de
boîte. Elles vendent le tube de pâte à dents sans vendre la
boite qu'elles vendaient autrefois. C'est dans le cadre de ce programme que ces
mesures sont appliquées. Maintenant, de manière à le
mesurer de façon certaine, le mandat, auquel participe encore la
province de Québec, a été donné au CCME, qu'on
appelle, au Conseil canadien des ministres de l'Environnement. Au bout de deux
ans, le monitoring est supposé d'être fait. Le Québec s'est
déjà donné la réglementation nécessaire au
cas où il en aurait besoin. Si l'industrie a atteint, sur une base
volontaire, son 20 % de diminution, à ce moment-là, la
réglementation n'aura pas besoin d'être adoptée. Si
l'industrie n'a pas atteint 20 %, nous tiendrons les engagements que nous avons
pris envers les autres juridictions envers lesquelles nous avons pris ces
engagements.
M. Lazure: Est-ce que le ministère a des chiffres,
actuellement, qui le démontrent?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce n'est pas le ministère
qui compile les chiffres. Le mandat a été donné au
secrétariat du Conseil canadien des...
M. Lazure: Oui. Est-ce que le secrétariat a fourni, au
ministère, des chiffres?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. À une reprise, il y a
eu des chiffres de fournis, si ma mémoire me sert.
M. Lazure: Est-ce qu'on pourrait les avoir? M. Paradis
(Brome-Missisquoi): Oui.
M. Lazure: Oui. Je reviens aux bouteilles. Est-ce qu'il est exact
que la seule usine qui fabrique, au Québec, des bouteilles de verre de
couleur, c'est l'usine Consumers Glass à Candiac?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): À ma connaissance, oui.
M. Lazure: Ça, c'est exact. Ça semble bien le cas.
On sait que cette usine doit fermer au mois de mars.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Lazure: Qu'est-ce que le ministre de l'Environnement entend
faire pour s'assurer que, au Québec, on va continuer à fabriquer
du verre de couleur en bouteille, à partir de bouteilles cassées
autrement dit?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Votre question est
d'actualité. Elle est pertinente dans le contexte où nous
discutons d'une consigne sur les contenants de vin et de spiritueux de la
Société des alcools du Québec. Elle est d'actualité
dans le contexte où les brasseurs parlent de modifier le format des
bouteilles de bière qui varie pour n'adopter qu'une seule bouteille de
bière comme telle. J'ai discuté de la situation de cette usine et
de l'ensemble du dossier avec mon collègue, le ministre de l'Industrie
et du Commerce, qui, présentement, avec le syndicat des travailleurs de
l'usine - je pense que c'est la FTQ, si la mémoire m'est fidèle -
sont à évaluer les possibilités d'une relance, compte tenu
de l'ensemble de ces éléments. Je suis inquiet de la fermeture de
la seule... Ce n'est pas parce que c'est dans votre comté,
particulièrement, mais que ce soit dans n'importe quel comté, au
Québec, lorsqu'on a une usine qui recycle et qu'on a des produits dont
on peut s'approvisionner, qu'on peut utiliser l'appareil gouvernemental comme
étant un levier, on se doit de le faire dans de telles
circonstances.
M. Lazure: Si l'usine ferme, comme c'est prévu, et le
ministre nous a laissé entendre, tout récemment, qu'il y avait
très peu de chances de relance, l'usine va fermer, est-ce qu'il y a un
plan alternatif pour que le verre qui s'accumule actuellement dans les
dépotoirs, le verre de couleur, puisse être repris par un
manufacturier qui en ferait des bouteilles de couleur? (16 heures)
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Écoutez,
présentement, c'est toujours l'histoire du chien qui court après
sa queue. Ou bien vous n'avez pas suffisamment de matières
premières de qualité suffisante pour qu'une industrie
s'établisse, vous ne voulez pas consigner le verre parce que vous n'avez
pas de manufacturier, etc. Je pense que la meilleure façon de garantir
ou une des meilleures façons de garantir la survie de l'usine qui se
situe dans votre comté, c'est de discuter avec les brasseurs qui
réutilisent déjà les bouteilles de verre et qui sont sur
le point d'aller s'approvisionner complètement en dehors de la province
de Québec et de discuter avec la Société des alcools du
Québec, qui peut constituer un levier très important dans ce
dossier, pour qu'ils tentent de profiter des installations qui sont
déjà en place plutôt que de mettre à pied des gens
ou d'assister à une fermeture d'usine. Mise à pied de gens et
tenter de recréer le tout, c'est encore plus de travail.
M. Lazure: Est-ce que RECYC-Québec a fait des
études de marché sur...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): J'ai offert... M.
Lazure:... le verre?
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... la collaboration de
RECYC-Québec au ministre de l'Industrie et du Commerce pour qu'il
s'adjoigne au comité, ministère de l'Industrie et du Commerce,
FTQ. Et j'ai offert la collaboration de RECYC-Québec.
M. Lazure: Mais, à date, est-ce que RECYC-Québec en
a fait, des études de marché, que ce soit pour le verre, que ce
soit pour le papier?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): À ma connaissance, ils ont
évalué la situation là où il y a de la consigne,
entre autres, dans l'État du Maine, si ma mémoire est
fidèle, et ils ont vérifié le système de consigne
dans le Maine de même que les utilisations faites du verre dans cet
État.
M. Lazure: Est-ce qu'on peut avoir les rapports de ces
études de RECYC-Québec?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je n'ai pas de... Vous pouvez les
avoir. C'est une question de «timing». Présentement, je suis
en négociation serrée avec la Société des alcools
du Québec et je veux m'assurer que si la Société des
alcools met tous ses dossiers sur la table, le ministère de
l'Environnement fera de même. Mais techniquement ce sont des dossiers qui
sont disponibles. C'est une question quand les rendre publics. Il n'y a pas de
secret. Mais il faut quand même suivre une stratégie de...
M. Lazure: Mais la Société des alcools du
Québec, est-ce que ça va lui imposer des immobilisations, des
frais d'immobilisations?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si la Société des
alcools du Québec décidait de reprendre les bouteilles sans les
concasser, et des volumes importants, oui, ça peut nécessiter.
Mais le ministère de l'Environnement ne veut pas créer
d'obligation à la Société des alcools du Québec. La
Société pourrait décider de concasser les bouteilles
dès la reprise, donc les espaces additionnels requis seraient minimes ou
la Société des alcools peut décider de ne pas reprendre,
tout simplement, ces bouteilles. À ce moment-là, les
épiceries peuvent les reprendre. Vous pouvez assister à la
création de comptoirs de retour comme vous avez dans certaines provinces
canadiennes, dans chacun des quartiers. Il y a des gens qui reprennent les
éléments consignâmes. Donc, techniquement, si votre
question: Est-ce que le projet déposé par le ministre de
l'Environnement occasionne des coûts additionnels ou oblige la SAQ
à des coûts additionnels? La réponse est
négative.
La Présidente (Mme Bélanger): Là, on est
rendus où?
M. Lazure: Là, on est rendus...
La Présidente (Mme Bélanger): L'engagement 14 est
vérifié, alors...
M. Lazure: ...14 vérifié...
La Présidente (Mme Bélanger):
Vérifié.
M. Lazure: ...15...
La Présidente (Mme Bélanger): L'engagement
15...
M. Maltais: Moi, 15, j'ai une question.
M. Lazure: Oui, allez-y, M. le député de
Saguenay.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Saguenay.
M. Maltais: M. le ministre, votre ministère a
acheté cet appareil-là pour le contrôle de la
qualité des eaux. En fait, on sait que c'est des résidus. L'an
passé, à pareille date, je vous avais fait une demande.
Spécifiquement, ça s'applique à un groupe de
municipalités qui sont sur la même usine d'épuration.
J'avais demandé que, dans le cadre du Programme d'assainissement des
eaux, soit inclus un mécanisme avertisseur lorsqu'il y a une
municipalité qui est en trouble. Je vais vous rappeler le cas. C'est
particulièrement la ville de Sorel, qui capte les eaux de deux trois
autres municipalités, et ils ont une très belle usine
d'épuration par système de bactéries, sauf que quand tu as
de l'huile dans Tracy et l'autre de l'autre bord, les bactéries meurent
toutes et on est obligés de recommencer. Alors, moi, j'avais fait une
demande - je vous donne ce cas-là -pour qu'on ait un mécanisme de
sécurité qui déclenche l'interrupteur, que les eaux
arrêtent d'être captées, pour qu'on sache
immédiatement dans quel secteur qu'il y a un déversement d'huile
ou de matière toxique.
Je reviens à la charge parce qu'on me dit que c'est un
coût, pour quatre, cinq municipalités, qui pourrait coûter
peut-être 100 000 $. Et je pense que ça devrait être inclus
dans le Programme d'assainissement des eaux, ce genre de truc-là, qui
existe d'ailleurs, qui est efficace. Ça devrait être inclus dans
le coût d'assainissement des eaux. En fait, c'est un système
d'alarme, ni plus ni moins. Parce que ça coûte beaucoup plus cher
pour remettre les bassins d'épuration en marche avec les
bactéries que ce système-là. Alors, je ne sais pas si
à la SQAE on a pensé à ça. Il y a des grands
penseurs, mais, là, on a de plus en plus de demandes de
municipalités qui se regroupent et qui s'inquiètent
drôlement de ce problème-là. En fait, c'est un
système qui se déclenche à l'ordinateur, parce que c'est
tout contrôlé par ordinateur, et qui dévie les eaux
contaminées par le fuel ou par l'huile ou d'autres matières
toxiques du système d'épuration, c'est-à-dire c'est des
bassins d'urgence de rétention qui seront traités ou
déménagés ailleurs par après, mais le
problème, c'est que ce n'est pas installé dans nos usines. On est
rendus à 8 000 000 000 $ de dépenses ou à 4 000 000 000
$... Non mais depuis le temps, là, en tout cas ça fait un gros
tas d'argent. Ce n'est pas pour quelques cent mille piastres de plus qu'on ne
pourrait pas rendre nos usines efficaces.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Lorsque nous avons proposé,
la semaine dernière, trois volets additionnels au Programme
d'assainissement des eaux, nous avons choisi, d'après les experts du
ministère, les trois volets qui donnaient le plus haut rendement
environnemental possible.
M. Maltais: Je vous arrête, M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le phénomène de
débordement comme tel...
M. Maltais: Je vous arrête. Les experts du
ministère, mon oeil! Écoutez, il y a 80 % des usines au
Québec qui sont inopérantes ou qui opèrent mal et c'est
eux autres qui les ont conçues. Fiez-vous à du monde ordinaire.
Moi, j'ai bien plus confiance à un maire qui est dans le jus jusqu'aux
oreilles qu'à un expert du ministère. Les experts, on les a eus
pendant un mois de temps en commission parlementaire et ils ont tous dit qu'ils
se gardaient toujours le choix de changer d'idée. Moi, je veux savoir
s'il y a une possibilité qu'on puisse inclure un système
d'alarme. Ils sont tellement... Regardez bien. On a prévu des bassins
d'urgence dans le système d'assainissement des eaux, mais on n'a pas
prévu comment on va envoyer ça là, l'urgence. Ça,
c'est des experts, mais un petit gars ordinaire de la rue vous dit que
ça prend un système d'alarme et les municipalités ont
découvert ça. Les maires et les échevins ne sont pas des
experts, mais ils ont découvert ça eux autres. Qu'ils s'en paient
un, oui. Mais par après, quand tu viens de faire tes règlements
d'emprunt et que tu viens de constater tout ça, tu es obligé de
remettre 100 000 $, 200 000 $, Jos-le-citoyen n'est pas si de bonne humeur que
ça.
Moi, je dis que ça ne serait pas pire d'inclure ces
coûts-là. On ferait rien qu'une «shot» d'emprunt et on
aurait des usines opérantes 12 mois par année. À l'heure
actuelle, il y en a beaucoup qui ne sont pas opérantes à cause de
ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Moi, je ne nie pas que le
problème est réel, mais lorsque nous avons fait les annonces la
semaine dernière, strictement en ce qui concerne les
phénomènes de débordement, nous n'avons pas ouvert le
programme à l'ensemble des municipalités du Québec, comme
vous l'avez remarqué, question de coût. Nous consacrons 200 000
000 $ d'investissements. Nous avons retenu cinq municipalités ou
communautés urbaines: la Communauté urbaine de Québec, la
Communauté urbaine de Montréal, certaines municipalités
comme Laval et Chicou-timi et Sherbrooke.
M. Dufour: II n'y a pas de système à
Chicoutimi.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): À Chicoutimi, nous l'avons
eu, mais c'est un des plus...
M. Dufour: II n'y en a pas d'usine d'assainissement de l'eau
à Chicoutimi, elle n'est pas faite encore.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, non, non, mais c'est parce
qu'il faut l'inclure dans le plan. Ça coûte moins cher de la faire
en même temps, à Chicoutimi. Si on ajoutait d'autres
éléments, il faudrait les ajouter de façon universelle, et
les disponibilités financières n'étaient pas là.
Moi, la semaine passée, quand j'ai fait l'annonce de 400 000 000 $ au
total, j'ai eu l'impression de tordre, sur le plan financier, et le
gouvernement du Québec et les municipalités, comme l'a
mentionné le député de La Prairie, qui sont
invitées à collaborer pour à peu près un tiers du
coût total du projet annoncé. Si vous avez des sommes d'argent
additionnelles qui sont disponibles au gouvernement du Québec,
indiquez-moi où et vous avez raison, c'est un problème qui
mérite d'être corrigé également, sinon dans
l'intervalle, la responsabilité incombe à la municipalité
comme telle et il n'y a pas d'argent disponible au ministère de
l'Environnement pour le moment.
M. Maltais: M. le ministre, permettez-moi d'insister, ce n'est
pas une question d'argent. C'est faux, c'est faux quand vos experts vous disent
ça. J'ai eu l'occasion au mois de décembre d'aller visiter trois
usines d'épuration aux États-Unis dans le Rhode Island, à
Providence qui est quand même un petit village important, à
New-port qui est situé en plein dans l'eau, Narragan-sett qui est
situé dans une baie. Ils ont prévu ce petit
mécanisme-là. Je suis allé voir ça parce qu'ils en
ont des petits mécanismes là-dedans. Savez-vous combien ça
coûte quand il est universel, c'est-à-dire que tout le monde peut
en acheter s'il y a un fournisseur? Ça coûte 32 000 $. Si on
obligeait les 1600 municipalités à en avoir, multipliez-le par 32
000 $, ça ne fait pas une fortune, ça. Pourquoi ne pas l'inclure
dans le coût de l'assainissement des eaux? Il y a quelqu'un qui a de
l'entêtement chez vous, il y a une tête de cochon quelque part qui
ne veut pas comprendre qu'on tue toutes les bactéries. C'est bien beau
des usines par bactéries, mais un gallon de fuel les tue toutes. On va
être obligés de recommencer. Pendant ce temps-là, tu
envoies ça où? Dans l'eau encore. Alors que là, on s'en
vient avec des bassins d'urgence et une petite installation d'alarme de
même coûterait à peine rien.
Moi, il me semble que si vous vous fâchiez un bon matin et que
vous arriviez à la SQAE, là, tu vas dire: Aie là,
sacrement! tu vas tout nous inclure ça dedans! «C'est-u»
réglé le cas, là? Et les municipalités en paieront
40 % ou 20 % dépendamment du montant. Là, les fournisseurs, on va
avoir ça pour un prix bien ordinaire. Ça, c'est quelqu'un de bon
sens qui vous parle. Les fonctionnaires et les hauts gradés vont tous
vous dire que ça n'a pas de bon sens, mais ce n'est pas eux autres qui
ont les pieds dans la merde, c'est les élus municipaux.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je retiens
votre suggestion, M. le député de Saguenay, mais ce n'est
pas la Société québécoise d'assainissement des eaux
dont il faut que je parle plus particulièrement de la
problématique, parce que je sais déjà qu'elle va
être d'accord. C'est au niveau des acceptations des designs au sein du
ministère de l'Environnement du Québec. Je vais adresser votre
recommandation, avec les exemples que vous avez mentionnés, qui ne sont
pas si lointains, au sous-ministre responsable de l'assainissement au
ministère.
M. Maltais: Le temps, ça peut durer ça 12 heures, 8
heures. Il y a des bassins de prévus pour ça. Les eaux
usées sont envoyées là pendant ce temps-là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Les bactéries sont
détruites.
M. Maltais: Et quand c'est fini, ils recollectent ça
là-dedans. C'est rien qu'une question de valve. Après ça,
ils vont traiter ce qu'il y a de ramassé dans le bassin d'urgence. Je ne
comprends pas qu'au Québec on n'ait pas compris ça encore.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous avez raison. La question des
bactéries est une question sensible. Lorsque vos bactéries sont
détruites, vous devez recommencer votre élevage.
M. Maltais: Et vous savez combien ça prend de temps?
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'engagement
15 est vérifié?
M. Maltais: Vérifié.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle
l'engagement 16.
M. Lazure: À l'engagement 16, Mme la Présidente, il
s'agit de micro-ordinateurs en rapport avec la valorisation des déchets
domestiques. Je voudrais qu'on s'arrête quelques minutes sur un
problème bien particulier, c'est celui de la disposition des
déchets domestiques dans les lieux d'enfouissement. Le problème
de sites d'enfou's sèment qui, pour la majorité, sont
propriétés municipales, à 70 % ou 75 %, et l'autre
pourcentage propriétés privées. Dans le cas de sites
d'enfouissement, propriétés privées, le ministre est bien
au courant qu'un certain nombre de ces sites d'enfouissement privés
signent des contrats avec des communautés urbaines, des
agglomérations importantes. Exemple: Saint-Jean-de-Matha avec
l'Outaouais; exemple Sainte-Anne-de-la-Rochelle avec ville de Laval. Les
groupes de citoyens aussi bien que les petites municipalités en question
devant cette situation se sentent tellement dépassés,
démunis qu'ils sont obligés d'aller devant les tribunaux
dépenser des sommes énormes. La question que je pose au ministre:
Qu'est-ce qu'il attend pour intervenir dans ce domaine? C'est un système
où il y a deux poids, deux mesures. S'il s'agit de sites d'enfouissement
possédés par une municipalité, elle peut circonscrire le
territoire d'où viennent les déchets. Autrement dit, elle peut
interdire que les déchets viennent de telle ou telle région.
Tandis que si c'est un site privé, ils peuvent importer des
déchets de n'importe où au Québec, ce qui est aberrant et
ce qui constitue de plus en plus un problème social important. Qu'est-ce
que le ministre entend faire pour solutionner ce problème-là?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, Mme la Présidente,
dans un premier temps, je pense que je n'ai pas besoin de rappeler au
député de La Prairie que toute la question de la gestion des
déchets domestiques est une responsabilité municipale. Nous
venons d'ailleurs de déterminer le départage des
responsabilités entre le monde municipal et le ministère de
l'Environnement du Québec et tout le monde s'entend, il n'y a pas
personne qui critique cette approche. La gestion comme telle des déchets
domestiques est une responsabilité municipale. (16 h 15)
Deuxième élément: l'aménagement du
territoire au Québec. Tout le monde s'entend également que sous
l'ancien gouvernement, celui qui nous a précédés au
début des années mille neuf cent quatre-vingt, nous avons, comme
législateur, donné aux élus municipaux, aux
municipalités régionales de comté comme premier rôle
le rôle de dresser des schémas d'aménagement à
l'intérieur de chacune des régions au Québec. Ce que
certaines MRC ont fait, c'est que dans leur plan d'aménagement, qu'elles
ont adopté et qu'elles ont fait approuver par le ministère des
Affaires municipales, elles ont réglementé ou elles ont
prévu l'établissement ou non dé* sites d'enfouissement
sanitaires. Certaines autres municipalités régionales de
comté n'ont pas jugé approprié de réglementer ou de
planifier la venue ou la non-venue de sites d'enfouissement sanitaires. Au
niveau des municipalités, certaines ont adopté ou pas
adopté de réglementation dans le domaine. De façon
pratique, ce qui se produit lorsqu'un entrepreneur privé se
présente dans une municipalité pour obtenir un certificat
d'autorisation, il va voir le secrétaire trésorier et il demande
au secrétaire trésorier de lui émettre un certificat
attestant qu'il ne contrevient pas à la législation ou à
la réglementation municipale. Et là où on a
légiféré ou réglementé, si ça
contrevient, on ne l'émet pas, mais là où on ne l'a pas
fait, on se retrouve devant une situation où on doit l'émettre
sinon
on est poursuivis devant les tribunaux, et les tribunaux émettent
des mandamus au secrétaire-trésorier lui demandant de le faire.
Certaines régions ont été plus prévoyantes que
d'autres. Certaines ont été moins prévoyantes.
Dans le but de faciliter la tâche aux intervenants municipaux, le
ministère de l'Environnement a modifié la réglementation
au cours de l'année passée de façon à permettre
à l'exploitant d'un site d'enfouissement de refuser les déchets
qui proviennent de l'extérieur de sa MRC. Ce que ça fait, en
pratique, vous l'avez souligné, 80 % des sites d'enfouissement sont de
propriété publique, municipale ou régie intermunicipale,
20 % de propriété privée. Cette disposition ajoute une
pression additionnelle au monde municipal pour qu'il devienne gestionnaire du
site d'enfouissement dans leur région et puisse le gérer à
leur façon. Je pense qu'il s'agit là d'un pas dans la bonne
direction. Le règlement vient d'entrer en vigueur le 1er janvier. Est-ce
que c'est suffisant? La réponse est non. Sur le plan de la saine gestion
des sites d'enfouissement, nous continuons à être vigilants. J'ai
indiqué tantôt que le ministère de l'Environnement avait
obtenu une injonction contre un site privé hier ou avant-hier, à
Saint-Valérien. Et ndus continerons à nous montrer très
vigilants et, s'il le faut, nous apporterons des modifications
réglementaires.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va?
Ça va pour l'engagement 16?
M. Lazure: Bien, à cet égard, Mme la
Présidente, juste une question d'information. Il y avait un cas
particulier qui a été soulevé vers la fin de la session
dans l'Outaouais. C'était un projet de site d'enfouissement...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Notre-Dame-de-Bon-Secours...
M. Lazure: Notre-Dame-de-Bon-Secours...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Dans Gati-neau...
M. Lazure: C'est ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...tout près...
M. Lazure: Et c'était proche...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...du Château
Montebelio.
M. Lazure: ...de la source d'approvisionnement d'eau potable pour
les gens de Montebelio. Qu'est-ce qui est arrivé?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): De mémoire, il y avait deux
procédures en cours à l'époque.
Une demande d'injonction d'un côté et une demande de
mandamus contre le ministre de l'Environnement de l'autre côté,
pour le forcer à émettre le certificat. En ce qui concerne
l'injonction, la cause a procédé devant les tribunaux pendant la
période des fêtes. L'injonction provisoire n'a pas
été émise par le juge Orvile Frenette, qui était le
juge de la Cour supérieure qui siégeait, il a refusé
d'émettre l'injonction. En ce qui concerne le mandamus contre le
ministre de l'Environnement, la cause n'a pas encore procédé.
M. Lazure: Le certificat d'autorisation, est-ce qu'il a
été émis?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non. M. Lazure: Non.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, le mandamus est d'obtenir un
ordre de la cour exigeant du ministre de l'Environnement qu'il s'acquitte de
son devoir public d'émettre le certificat d'autorisation.
M. Lazure: Et c'est ça qui est contesté
actuellement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Et c'est ça que le
ministère de l'Environnement conteste...
M. Lazure: Conteste.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...présentement devant les
tribunaux.
M. Lazure: Donc, c'est pendant devant les tribunaux.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est encore, pour le moment,
pendant devant les tribunaux. Maintenant, le ministère du Loisir, de la
Chasse et de la Pêche est intervenu au dossier pendant la période
des fêtes parce qu'il y avait possibilité de vie de poisson dans
ce petit cours d'eau. Et en vertu de l'application de la loi
fédérale sur les poissons, c'est le ministère du Loisir,
de la Chasse et de la Pêche qui a juridiction et, dans certains cas, plus
de pouvoirs même que le ministère de l'Environnement du
Québec.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va? M.
Lazure: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): L'engagement 16 est
vérifié.
M. Lazure: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): L'engagement 17.
M. Lazure: 17.
La Présidente (Mme Bélanger):
Vérifié. L'engagement 18.
M. Lazure: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): L'engagement 19.
M. Lazure: 19, déchets dangereux.
M. Dufour: C'est le même rapport, multiplié par
1800.
M. Lazure: Mme la Présidente, je voudrais demander au
ministre si les règlements qui devaient accompagner le projet de loi
405, débattu et adopté avant les fêtes, si les
règlements en question sont prêts. Et si oui, est-ce qu'ils vont
être rendus publics bientôt? Le projet de règlement?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): c'est-à-dire que oui, parce
que nous avons déjà distribué, au moment de l'adoption du
projet du...
M. Lazure: Vous avez soumis un document de travail, un brouillon
de travail. Ce n'est pas un projet de règlement que vous avez
distribué, Mme la Présidente. Soyons sérieux. Est-ce que
le...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Nous avons distribué aux
parlementaires, au moment de la prise en considération du projet de loi,
les orientations réglementaires, un avant-projet de règlement, et
nous sommes encore à peaufiner le texte final.
M. Lazure: Quand est-ce que les orientations vont être
traduites en un projet de règlement?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Lorsque les légistes du
ministère auront arrimé le langage juridique avec les
données techniques dans le sens des orientations politiques.
M. Lazure: Mme la Présidente, moi, je pense qu'il y a
vraiment, là, des limites à éprouver la patience non
seulement des parlementaires mais du public parce que le ministre a
prétendu à l'époque - là on retourne au 10, 15
décembre - que ses règlements étaient prêts. Il nous
a distribué ce qu'il appelle aujourd'hui des orientations, ce qui a
été appelé un document de travail il y a un mois et demi,
c'est toujours pas prêt. Moi, je suis obligé de constater encore
une fois que le ministre ne prend pas au sérieux son rôle de
législateur et, quand il promet quelque chose, il devrait livrer la
marchandise. Il nous avait promis des règlements en même temps que
le projet de loi, il ne l'a pas fait et ce n'est même pas prêt un
mois et demi après avoir déposé le projet de loi.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mme la Présidente, moi, je
serais prêt à reprendre, pour le bénéfice du
député de La Prairie, toute la série de
législations et de réglementations qu'ensemble nous avons
adoptée au cours des deux dernières années pour le
convaincre qu'au contraire, le ministre prend très au sérieux son
rôle de législateur et son rôle de membre de
l'Exécutif quant à la réglementation. Il ne peut quand
même pas, dans ces circonstances, reprocher au ministre de rechercher une
qualité totale dans la réglementation du ministère de
l'Environnement de façon à ce que, lorsque nous arrivons devant
les tribunaux, il ne nous arrive pas la même chose qu'il arrivait au
Parti québécois, de perdre leur cause parce que le
règlement a été mal rédigé.
M. Lazure: Ce n'est pas seulement le cas du projet de loi 405,
Mme la Présidente, c'est le cas aussi du PRRI.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Les règlements sur le PRRI
sont déposés à l'Exécutif pour fins
d'approbation.
M. Lazure: Depuis quand?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): De mémoire, fin octobre,
début de novembre.
M. Lazure: En tout cas, c'est probablement la deuxième,
troisième au quatrième version, on ne le sait plus, là.
Mais le ministre va admettre que ça traîne depuis longtemps,
ça, le projet de règlement de PRRI, au moins deux ans sinon trois
ans.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Nous avons pris la peine de
remodifier le projet de loi de façon à ce que notre approche soit
plus moderne et soit plus hermétique sur le plan juridique, ce qui
commande une réglementation ajustée maintenant. Au niveau du
ministère, le travail est complété, et nous
espérons être capables, dans le bilan que nous nous dresserons de
1992, d'inclure cette réalisation grâce à la collaboration
de l'ensemble des parlementaires.
La Présidente (Mme Bélanger): L'engagement 19
est-il vérifié?
M. Lazure: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): L'engagement 20?
M. Lazure: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): L'engagement 21?
M. Lazure: J'ai quelques questions concernant la gestion des
fumiers. J'ai assisté à un atelier lors du congrès de
l'Union des producteurs agricoles ici à Québec il y a quelques
mois, et on a beaucoup parlé du Programme de gestion des fumiers. Ils
ont adopté des résolutions qui portaient, entre autres, sur la
réduction des délais administratifs. Il y avait beaucoup de
mécontentement de la part des producteurs agricoles, comme d'habitude,
vis-à-vis le ministère de l'Environnement. La réduction
des délais administratifs, le démarrage du programme le 1er avril
de l'année courante dans le cas des constructions de structure
d'entreposage, l'indexation des montants d'aide, accentuer la recherche dans le
domaine du contrôle des odeurs et mettre en marche le volet de la
promotion et démonstration à la ferme. Où en est-on
actuellement dans l'évaluation qui devait être faite au Conseil du
trésor de ce Programme de gestion des fumiers? Je pense que la
dernière fois qu'on en a discuté en commission parlementaire, le
ministre nous avait dit que ça allait être évalué
bientôt au Conseil du trésor, c'est ma première
question.
Deuxième question: Son opinion concernant les résolutions
adoptées que je viens d'énumérer tantôt? Et,
finalement, est-ce qu'il peut nous faire le bilan des investissements
réalisés jusqu'à maintenant dans ce secteur de la gestion
des fumiers?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): En 1989, c'est tout près de
2000 producteurs agricoles, plus précisément 1956, qui se sont
prévalus du programme communément appelé PAAGF, Programme
d'aide à l'amélioration de la gestion des fumiers. C'est plus de
40 000 000 $ plus spécifiquement, 42 060 000 $ qui ont été
consacrés à ces fins. Le secteur agricole est quand même,
si on compare nos trois secteurs de pollution pour parler de pollution - le
municipal, l'industriel et agricole - c'est le secteur où on a le plus
de retard à combler. Le municipal étant celui où nous
avons fait le plus au cours des 10 dernières années, l'industriel
le deuxième et l'agricole le troisième. Nous aurons besoin de la
collaboration de l'ensemble des producteurs et productrices agricoles pour
rattraper un petit peu le temps perdu des dernières années et
pour ne pas que les cultivateurs, une fois qu'on aura progressé
suffisamment dans le monde municipal et industriel, deviennent ceux qui, dans
la société, sont pointés du doigt comme étant les
pollueurs. Nous aurons besoin de leur collaboration pour que la
réglementation que nous nous apprêtons à mettre de l'avant
au cours de l'année présente, je le souhaite, soit accueillie
favorablement par tous ces intervenants.
M. Lazure: Oui, le ministre fait bien de sourire. Heureusement
que le Journal des débats n'inscrit pas les sourires parce qu'il
en aurait un gros, là!
La Présidente (Mme Bélanger): ...sourire.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je retournais le charmant sourire
à votre attachée politique.
M. Lazure: mme la présidente, le ministre sait fort bien
que l'upa est très mécontente actuellement du projet de
règlement soumis par le ministère, très mécontente.
s'il ne le sait pas, il est déconnecté de la
réalité.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): J'ai effectivement reçu de
la Fédération de l'UPA et de certaines fédérations
spécialisées des lettres de mécontentement. Je ne m'en
surprends pas comme ministre de l'Environnement parce que lorsqu'on vient pour
réglementer un secteur d'activité, généralement,
ça occasionne des changements. J'ai reçu la même chose dans
le cas des pâtes et papiers. Le secteur n'était pas content
d'être réglementé. Chaque secteur que vous
réglementez, il y a une réticence. Ce que j'ai demandé
à l'UPA ce n'est pas simplement d'indiquer une réticence mais
d'indiquer, a partir d'un projet de réglementation que nous avons
librement laissé circuler, les modifications qu'elle souhaitait
apporter, l'approche, etc. Au moment où on se parle, j'ai reçu de
certains producteurs des critiques positives du projet de règlement:
Voici les points positifs et les points négatifs. Mais je n'ai pas
encore reçu de l'Union des producteurs agricoles ce type de critique.
L'attitude de l'Union au moment où on se parle c'est: Non à toute
réglementation, et ça, ça peut devenir dangereux pour le
secteur agricole sur le plan de la perception de l'ensemble de la population.
Ce que je souhaiterais comme réaction de l'UPA, c'est de dire: Ce n'est
pas parfait ce que vous avez fait. Voici ce qu'il y a de bon dans le
règlement, voici ce qu'on souhaiterait voir ajouter. Lorsque nous aurons
ce type de réaction, nous pourrons faire des pas de l'avant. Sinon, nous
devrons réglementer sans cet apport, qui nous est indispensable, d'un
milieu qui a des besoins particuliers.
M. Lazure: Quand le ministre laisse entendre que les producteurs
agricoles sont opposés à toute réglementation...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, pas les producteurs, la
centrale de l'UPA j'ai dit. Je peux vous déposer la correspondance.
M. Lazure: Mais même la centrale de l'UPA, ce n'est pas
exact de dire... Ils sont opposés à ce projet-ci, oui, mais il
existe déjà un règlement et ils ne le contestent pas. Ce
qu'ils contestent, ce sont vos propositions de modifica-
tions au règlement actuel.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): En matière agricole, vous
n'avez pas présentement de réglementation digne de ce nom. Vous
avez une approche...
M. Lazure: II y en a une.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...qui est sectorialisée,
qui n'est absolument pas globale, qui ne tient pas compte d'eau-air-sol. Vous
avez une approche au ministère qui est basée beaucoup plus sur
des normes, des directives que sur de la réglementation comme telle et
qui n'est pas contraignante pour le producteur agricole. La position de l'Union
des producteurs agricoles est: Demeurer dans une situation non contraignante,
nous préférons ça à une situation contraignante.
C'est également, et ça je le comprends, la même
réaction que le monde industriel. Le secteur des pâtes et papiers,
les alumineries, les mines et métaux, tout le monde dit:
Réglemente les autres, mais pas moi parce que ce n'est pas moi le
pollueur.
Ce que nous tentons de faire au ministère de l'Environnement,
c'est de maintenir un équilibre dans notre luttre contre la pollution:
le monde municipal, le monde industriel et le monde agricole. Le message du
ministre de l'Environnement aux agriculteurs et aux agricultrices est bien
simple: Si le monde municipal continue à progresser, si le monde
industriel continue à progresser et que le monde agricole ne veut pas
progresser au même rythme, tantôt, sur le plan social, il va y
avoir des difficultés qui vont se développer dans nos
régions au Québec et, pour éviter le développement
de telles difficultés, je pense qu'il faut progressivement
réglementer ce secteur-là comme les autres.
M. Lazure: Est-ce que le ministre a pris ou va prendre
l'initiative de former une table de concertation des intéressés,
à savoir son ministère, celui de l'Agriculture et l'UPA?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Nous avons déjà
passé à travers ce processus. Le règlement a
été distribué comme je l'ai indiqué tantôt.
S'ils ont été à même de le critiquer, ce n'est pas
parce qu'il a été gardé secret; il a été
envoyé à l'Union des producteurs agricoles avec demande de
commentaires, la même chose auprès du ministère de
l'Agriculture, la même chose...
M. Lazure: non, mais est-ce qu'il y a une table de concertation,
de discussion ou de négociation si on veut, des trois parties, pour
essayer d'arriver à un texte qui soit acceptable?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II y a eu au cours des deux
dernières années, à ma connaissance, une table de
concertation MAPAQ,
MENVIQ, UPA sur cette réglementation, qui a siégé
à maintes reprises.
M. Lazure: Mais si on revient à la gestion des fumiers,
là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Comme dans le cas des pâtes
et papiers, même chose.
M. Lazure: Qu'est-ce que le ministre répond à ces
critiques qui viennent de l'UPA, à savoir que les délais sont
trop longs, la suggestion que le démarrage du programme se fasse le 1er
avril et l'indexation des montants d'aide ou la recherche?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Sur le plan de la gestion comme
telle de l'efficacité administrative, je pense que nous avons quand
même accompli des progrès cette année. Il y a deux ans, les
normes d'application du programme ont été modifiées et,
quand les normes d'application du programme sont modifiées, sur le plan
administratif, ça prend beaucoup plus de temps pour l'argent comme tel
d'atteindre le destinataire, qui est le producteur agricole. Cette année
comparativement à l'an passé, il y a eu amélioration, et
nous visons, comme je l'ai indiqué tantôt, encore à une
meilleure gestion de ce programme. Et il y a place à amélioration
non seulement dans la gestion des fumiers, mais...
M. Lazure: Ça va, Mme la Présidente.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...mais dans la gestion du
programme.
La Présidente (Mme Bélanger): Les engagements de
janvier 1991.
M. Dufour: J'aurais une question sur la gestion des fumiers, Mme
la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): Excusez-moi.
M. Dufour: Est-ce que vous accordez une attention spéciale
aux endroits où ils font l'assainissement de l'eau et où elle est
faite? S'il n'y a aucune concertation ou il y a une espèce de
forçage de mains, qu'est-ce qu'on fait avec ça? Une
municipalité, par exemple, si son assainissement est complètement
réglé, il reste les fumiers des cultivateurs, des agriculteurs.
On fait quoi avec ça? C'est laissé libre, ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non seulement nous prêtons
une attention. Je vais vous donner un exemple qui parle par lui-même, le
cas de la rivière Yamaska. Le ministère de l'Environnement en
assainissement des eaux avec le monde municipal sur la Yamaska a investi au
cours des dix dernières années à peu près 125 000
000 $. Le niveau de pollution de la rivière après tout
cet investissement public et cet assainissement municipal est
demeuré le même, après 125 000 000 $... parce qu'il y a eu
augmentation de la pollution dite agricole. Maintenant, dans la pollution dite
agricole, il faut faire attention, les fumiers ne sont pas
nécessairement votre polluant le plus important. Vous avez l'utilisation
de pesticides en agriculture et d'engrais chimiques auxquels on devrait
substituer des fumiers, soit dit en passant, plutôt que de les avoir tous
les deux dans la rivière, on aurait peut-être un retour à
la terre de matières fertilisantes de valeur et ça, oui, nous y
prêtons une attention particulière.
D'ailleurs, la réglementation dont parlait votre collègue
tantôt vise exactement à diminuer cette pollution agricole en
travaillant en collaboration avec chacun des propriétaires de terrains
pour faire ce qu'on appelle, dans un premier temps, son échantillon de
terre pour savoir quels sont les ingrédients nutritifs qui sont contenus
et quels sont ceux qui ont besoin et, dans un deuxième temps, faire
l'échantillon du contenu en fertilisant du fumier de façon
à pouvoir marier les deux, de façon à utiliser notre
fumier au maximum sur les terres et sa valeur fertilisante.
Maintenant, je ne pense pas que cette approche-là soit
négative. Est-ce que tout le monde est prêt? Je pense que non,
mais il faut commencer si on veut en arriver à des résultats. On
tente d'arrimer notre assainissement des eaux avec nos investissements en
matière agricole. Les fosses comme telles - nous sommes allés
dans les régions, là où on a fait de l'assainissement
municipal - nous avons arrimé avec ce qu'on fait en agriculture. Mais
comme je vous l'ai indiqué, nous sommes beaucoup trop en retard en
agriculture et ça annihile à certains endroits - et la Yamaska
est l'exemple le plus parfait - tout le travail qu'on a fait au niveau
municipal.
La Présidente (Mme Bélanger): Une petite question,
M. le député de Lotbinière.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Est-ce qu'on pourrait avoir une
suspension de deux minutes?
Une voix: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Une suspension pour
deux minutes.
M. Camden: Oui. Peut-être juste avant, là, pour
compléter - considérant... pour rester dans le sujet - les
informations que le ministre a fournies. Le programme que vous avez, je pense,
est très intéressant aussi dans le sens que non seulement
l'entreposage contribue-t-il à freiner ces écoulements sur le
sol, mais à accélérer une décomposition
bactérienne qui fait en sorte d'augmenter la valeur des fumiers...
M. Lazure: ...fertilisants...
M. Camden: ...oui, comme fertilisants. C'est probablement l'un
des éléments du programme qu'on sous-estime et qui a une grande
valeur au niveau de la modification des comportements chez les
agriculteurs.
La Présidente (Mme Bélanger): Les engagements de
janvier 1991 sont vérifiés. Suspension pour quelques minutes.
(Suspension de la séance à 16 h 35)
(Reprise à 16 h 42)
Février
La Présidente (Mme Bélanger): Nous en étions
aux engagements de février 1991, l'engagement 1, M. le
député de La Prairie.
M. Lazure: C'est bien.
La Présidente (Mme Bélanger): L'engagement 1,
vérifié.
M. Lazure: Attendez, non, un petit moment, là. Je veux
juste être sûr qu'on est sur la même longueur d'onde. Il
s'agit de l'engagement: Détermination de critères
environnementaux sur le choix de sites d'implantation de parcs industriels.
Non?
La Présidente (Mme Bélanger): Non, non, non, c'est
février, là.
M. Lazure: Ah oui, 1 à 40, ça va.
M. Dufour: 1 à 40.
La Présidente (Mme Bélanger): 1 à 40,
vérifié.
M. Lazure: Oui, oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ah, O.K. Là on va...
M. Lazure: Je suis rendu à 41.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous êtes rendu à
41.
La Présidente (Mme Bélanger): L'engagement 41.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ça va.
Contrat, soumission sur invitation, ça va?
M. Lazure: C'était quoi le but de cette
étude-là? C'est un peu particulier. Détermination
de critères environnementaux sur le choix de sites d'implantation
de parcs industriels. Je' ne pense pas qu'on voit ça très
souvent, là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Au cours des deux dernières
années, 25 municipalités du Québec ont implanté de
nouveaux parcs industriels municipaux. En plus, 55 autres municipalités
ont agrandi un parc existant. Généralement, les critères
de sélection de sites portent davantage sur l'accessibilité que
sur d'autres considérations. Par la Loi sur les immeubles industriels
municipaux, les municipalités peuvent créer des parcs
industriels. Ainsi, elles peuvent faire l'acquisition de terrains pour usage
industriel, de gré à gré ou par expropriation. Le
règlement d'acquisition doit, pour entrer en vigueur, recevoir
l'approbation des ministres du ministère de l'Industrie, du Commerce et
de la Technologie et du ministère des Affaires municipales.
Actuellement, les municipalités ne sont pas obligées de tenir
compte de critères environnementaux dans le choix de la localisation
d'un parc industriel. Et là vous comprenez le but de l'étude,
c'est d'insérer les critères environnementaux dans le choix de
ces localisations.
M. Lazure: M. le Président, si on... Par extension, on
parle de projets majeurs, d'évaluation, le député de
Jonquière aurait une question à poser au ministre.
M. Dufour: Sur une route, Jonquière-La Baie,
c'est-à-dire Jonquière-Alma, il y avait un certificat
d'autorisation qui devait être donné, ça fait au moins six
mois que tout est réglé. Il n'y a rien là-dessus qui
l'empêche. Est-ce qu'il y a eu un décret? Est-ce qu'il y a eu un
certificat d'émis depuis ce temps-là?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Jonquière-Alma, il y avait
une...
M. Dufour: Jonquière-Saint-Bruno...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, oui.
M. Dufour: II y avait un problème de...
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... cultivateur...
M. Dufour: C'est réglé.
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... qui traversait le chemin
et...
M. Dufour: Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... finalement, suite à de
la médiation environnementale effectuée par le Bureau d'audiences
publiques...
M. Dufour: Oui, c'est ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... en matière
environnementale, le cultivateur a réglé...
M. Dufour:... accepté...
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... avec des mesures de
compensation pour qu'on tienne compte de ses activités à lui.
M. Dufour: C'est ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Maintenant, est-ce que le
certificat a été émis? J'ai reçu du Bureau
d'audiences publiques le rapport de médiation. Je ne peux pas vous
répondre affirmativement ou négativement. Je peux vérifier
parce qu'il y en a plus d'un certificat, si vous m'avez donné un petit
préavis sur la route. Je sais que vous m'en avez déjà
parlé à l'Assemblée nationale, qu'on a nommé le
médiateur suite à vos interventions, maintenant vous voulez
savoir si le certificat d'autorisation comme tel a été
émis.
M. Dufour: C'est parce que c'est inexplicable que ça
prenne autant de temps que ça pour émettre un certificat
d'autorisation quand il n'y a plus personne qui s'oppose. Là, on dit,
c'est...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce que je peux faire, je peux
faire vérifier immédiatement.
M. Dufour: Jonquière-Saint-Bruno.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Jonquière-Saint-Bruno.
Est-ce que le certificat... On va faire vérifier et on va...
M. Dufour: L'engagement 41, ça va.
Le Président (M. Garon): L'engagement 41 est
vérifié. J'appelle l'engagement 42.
M. Lazure: L'engagement 42, M. le Président, d'abord une
question qui s'applique aux engagements 41 et 42. On ne voit pas les montants
des autres soumissions. Je crois que je dois adresser la question au
président, là, oui, ou au ministre. On voit le montant de la
soumission qui a été accordée, là. Mettons à
l'engagement 42, c'est 41 224 $. Le Groupe Dryade. Les autres soumissions
reçues, il y en a eu trois autres. D'habitude, on voyait les montants
des autres soumissions. Pourquoi on ne les voit plus?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Moi, je les ai dans les
renseignements additionnels qu'on m'a donnés. Les autres soumissions, il
y a: Lavalin Environnement Inc., soumission acceptable sur le plan de la
qualité, 42 378 $; et il y a le groupe Roche, soumission acceptable
également, 44 000 $.
M. Lazure: M. le Président, est-ce que ça ne doit
pas être dans nos cahiers aussi, ces montants-là?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Alors, ça là!
M. Lazure: Ça avait l'habitude de l'être. Oui?
Le Président (M. Garon): Ça ne l'est pas.
M. Lazure: Pourquoi est-ce que ça ne l'est pas?
Mme Bélanger: Posez la question au Conseil du
trésor.
M. Maltais: Économie!
M. Lazure: Bon, la présidence va poser la question?
Le Président (M. Garon): Normalement, ça devrait y
être là.
M. Lazure: Bien oui.
Le Président (M. Garon): Alors, on peut demander au
secrétaire de préparer un document pour qu'on s'informe au
Conseil du trésor pourquoi, là...
M. Lazure: Une correspondance avec le Conseil du
trésor.
Le Président (M. Garon): Parce que ça évite
des questions quand on l'a.
M. Lazure: Bon!
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Peut-être un
complément de réponse, M. le Président. L'assainissement
des eaux, Saint-Philippe-de-La Prairie. Au début, là, on
m'indique que la convention de principe est dans le cahier de signatures du
ministre de l'Environnement. Le cahier de signatures est au bureau du leader.
Si on finit à une heure raisonnable, ce soir, je devrais avoir le temps
de passer à travers mon cahier de signatures.
M. Lazure: Ah, c'est un chantage gentil que j'accepte dans les
circonstances.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le député de La
Prairie sait que quelle que soit l'heure, je passerai à travers le
cahier de signatures.
M. Lazure: merci, merci pour les gens de saint-philippe. à
l'engagement 42, dans quel but on a fait cette étude-là, la revue
de littérature, etc.?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La Direction des
évaluations environnementales se voit confier de nombreux dossiers
impliquant diverses substances dont il est souvent nécessaire de
modéliser le comportement dans l'environnement. Ces
«modélisations» requièrent une connaissance des
valeurs spécifiques de plusieurs paramètres relatifs aux
subtances en cause. Il est aussi nécessaire dans beaucoup de cas de
connaître les concentrations de l'exposition, c'est-à-dire le
bruit de fond pour les substances à évaluer. Pour de nombreuses
susbtances, ces informations ne sont pas colligées sous forme rapidement
accessibles, ce qui implique de rechercher ces informations de façon ad
hoc lorsqu'un mandat est donné. Le présent mandat vise à
réaliser une revue exhaustive de la littérature pertinente de 55
substances les plus souvent impliquées dans les dossiers
environnementaux et colliger l'information ainsi recueillie sous une forme
rapidement accessible.
M. Lazure: Bon, ça va, M. le Président.
Le Président (M. Garon): L'engagement 42 est
vérifié. J'appelle l'engagement 43.
M. Lazure: À l'engagement 43, est-ce qu'on peut avoir un
peu de renseignements, les résultats de cette étude?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Elle est sur mon bureau, au
Conseil des ministres la semaine prochaine.
M. Lazure: Les montants de l'autre soumission?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le certificat est sur mon bureau
pour signature. non, il ne sera pas signé aujourd'hui parce que ce qui
va être signé aujourd'hui va être ce qui est dans ma valise
présentement. normalement, je devrais le signer demain pour le conseil
des ministres de la semaine prochaine.
M. Lazure: Merci. Une chance qu'on a des engagements financiers
de temps en temps!
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, ça fait partie...
Le Président (M. Garon): L'engagement 43 est-il
vérifié?
M. Lazure: L'engagement 43.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II y en a à toutes les
semaines.
M. Lazure: Les résultats de cette étude, de cette
vérification à l'engagement 43, est-ce qu'on peut avoir des
renseignements?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le résultat! Oui, moi, je
n'ai pas d'objection...
M. Lazure: En attendant...
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... c'est payé à
même les frais publics. Il n'y a pas de... Nous pouvons déposer
à la commission les résultats de ces vérifications.
Ça fait partie du programme normal de vérification du
ministère de l'Environnement. Nous les déposerons pour ces
municipalités.
M. Lazure: La vérification extérieure, externe?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est ça.
M. Lazure: Bon. Là aussi, les montants des autres
soumissions, 43 et 44, est-ce qu'on les a?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce que j'ai comme... Je n'ai qu'un
montant de la firme qui s'est vu décerner le contrat. Les autres firmes
qui sont les suivantes: Bernard Morin C. A., la proposition est insuffisante
sur le plan de la qualité. Le montant n'est pas indiqué. Caron,
Bélanger, Ernst & Young, n'ont pas proposé; Coplanam n'a pas
fait de proposition et Duguay, Leblanc n'a pas fait de proposition.
M. Lazure: Bon, ça va.
Le Président (M. Garon): L'engagement 43 a
été vérifié. L'engagement 44.
M. Lazure: Vérifié aussi.
Le Président (M. Garon): L'engagement 44 étant
vérifié. L'engagement 45.
M. Lazure: L'engagement 45. Qui est propriétaire de ce
lieu d'entreposage à Mas-couche?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Roger Brocard.
M. Lazure: II ne s'agit pas de déchets dangereux.
L'industrie...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Des réservoirs d'essence,
d'huile et de BPC provenant de raffineries.
M. Lazure: Et le ministère paie pour cette surveillance?
Je ne comprends pas, là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Il s'agit d'un site orphelin.
Le propriétaire est, suivant ce qui apparaît à mes
dossiers, dans une situation financière de déconfiture.
M. Lazure: Depuis quand?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II en a hérité par
succession de son père, et il n'avait pas le sou lorsqu'il en a
hérité.
M. Lazure: Mais quels sont les plans du ministère à
cet égard? Est-ce qu'on va payer 54 000 $ par année,
indéfiniment, pour cette surveillance-là?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le ministère l'a inscrit
dans l'entente fédérale-provinciale pour fins de
décontamination.
M. Lazure: Bon. Parlons donc un peu de l'entente
fédérale-provinciale pour fins de décontamination, puisque
vous ouvrez la porte, M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je réponds aux
questions.
M. Lazure: II y a combien d'argent que le Québec a
touché à date - je dis bien «touché» -de ce
fonds fédéral-provincial pour décontamination de sites
orphelins et à quelles fins ça a été
utilisé?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): 7500 000 $.
M. Lazure: Combien?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): 7 500 000 $.
M. Lazure: Et c'était pour Saint-Amable et Saint-Jean?
C'était pour quels sites?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je me souviens, effectivement:
Saint-Jean-sur-Richelieu, 3 800 000 $; 864 000 $ pour ville Mercier; environ 4
000 000 $ pour Saint-Amable.
M. Lazure: C'est... Ça, c'est à l'intérieur
du montant de 50 000 000 $? C'était combien déjà le
montant total de l'entente pour le Québec? Mettons 25 % du grand
total.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): 25 500 000 $.
M. Lazure: 25 500 000 $ sur cinq ans? M. Paradis
(Brome-Missisquoi): Oui.
M. Lazure: Sur cinq ans. Donc, environ 5 000 000 $ par
année.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, si on le prend comme
ça.
M. Lazure: En tout cas, 25 000 000 $ qui seront disponibles d'ici
trois ans encore, trois, quatre ans.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. L'entente a été
officialisée cette année, le dernier document.
M. Lazure: 7 000 000 $. Dans vos plans, quelles seront les autres
utilisations, les prochaines utilisations?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Celui dont on vient de parler
figure dans nos plans.
M. Lazure: Mercier?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, Le Vidangeur, là.
M. Lazure: Oui, oui, O.K.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est l'engagement
financier...
M. Lazure: Mascouche.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La mine Weedon à
Fontainebleau, ville Mercier.
M. Lazure: Les parcs de résidus miniers en
Abitibi-Témiscamingue?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Les parcs de résidus
miniers dans la plupart des cas ne peuvent être considérés
comme des orphelins.
M. Lazure: II y en a qui le sont.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pas beaucoup. Vous vous retrouvez
dans des situations, généralement, avec les parcs de
résidus miniers, des terrains qui appartiennent à la couronne. Le
propriétaire, à ce moment-là, est la couronne, ce n'est
pas orphelin.
M. Lazure: Ah la couronne et puis l'orphelinat, c'est pas mal la
même chose pour les besoins de la cause.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oh non, oh non! Pas au sens de
l'entente fédérale-provinciale sur la décontamination des
sites orphelins.
M. Lazure: Vous autres, gouvernement que vous appelez
provincial...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Lazure: ...qu'est-ce que vous allez faire sur les terres de la
couronne où il y a des parcs de résidus miniers?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Là où il y a des
parcs de résidus miniers sur les terres de la couronne, il faut
établir la responsabilité et la propriété. Nous
avons, et je pourrai vous fournir l'évolution des dossiers. Dans un
premier temps, il faut caractériser ce qui s'y trouve. Dans un
deuxième temps, il faut établir les liens de
responsabilité juridique. Dans un troisième temps, il faut
procéder aux programmes de restauration. Chacun des parcs de
résidus miniers est à une étape différente dans ce
processus.
M. Lazure: Si je reviens au fonds
fédéral-provincial, pour les vrais sites orphelins, est-ce que
vous avez l'intention de rendre publique la liste des sites prochains qui vont
être éligibles pour toucher des subventions de
décontamination?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Nous les rendons publiques
à partir de chacune des décisions qui sont prises parce que, dans
chacun des cas, nous vérifions l'applicabilité de l'entente. Dans
certains cas, les gens viennent nous voir et prétendent qu'il s'agit
d'un site orphelin. Avant d'accepter la prétention, il faut
procéder à des vérifications. Il s'agit de l'argent des
contribuables. Nous ne voulons pas payer là où ce n'est pas le
cas, à la place de celui qui a abandonné et qui est responsable
de la pollution. Dans certains cas, nous décidons d'y aller et de
récupérer parce qu'il y a des questions de santé et de
sécurité pour la population. Nous nous conformons à
l'entente. Nous décontaminons et nous nous retournons juridiquement vers
celui ou celle que nous pensons être l'auteur de la contamination.
M. Lazure: Ça va, M. le Président. L'engagement 45
ou l'engagement 46?
Le Président (M. Garon): L'engagement 45 est
vérifié. J'appelle l'engagement 46.
M. Lazure: Oui. À l'engagement 46, est-ce qu'on a des
résultats de l'étude sur les coûts de gestion de fumier sur
les fermes porcines au Québec? Ça a commencé en 1990-1991.
Ce sont des subventions sur trois années, ça? L'Université
Laval?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je sais qu'au ministère de
l'Agriculture, entre autres, au niveau de l'Office de stabilisation, ils ont
certaines données qu'ils incluent dans le calcul du coût de
production. Maintenant, à l'Environnement, nous tentons d'en avoir le
plus précis possible.
M. Lazure: Vous n'êtes pas en mesure de nous faire part de
résultats?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...réparti sur trois ans et
nous n'avons pas encore les données parce que nous nous retrouvons en
1991-1992, 100 000 $. Il reste 100 000 $ à investir en 1992-1993.
M. Lazure: II n'y a pas de rapport d'étape de
rentré encore, si je comprends bien? Ça va.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, c'est un contrat de trois
ans.
M. Lazure: L'engagement 47, ça va.
Le Président (M. Garon): Les engagements 46 et 47 sont
vérifiés. J'appelle l'engagement 48.
M. Lazure: Un commissaire ad hoc. De quelle commission il
s'agissait dans ce cas-ci?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Février 1991, probablement
Soligaz. Oui, Soligaz.
M. Lazure: Ça va.
Le Président (M. Garon): L'engagement 48,
vérifié. J'appelle l'engagement 49. (17 heures)
M. Lazure: Ça va.
Le Président (M. Garon): L'engagement 49,
vérifié. L'engagement 50.
M. Lazure: Vous avez le rapport de cette recherche sur les
contaminants?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, parce que la recherche se
termine en 1992.
M. Lazure: Ça va.
Le Président (M. Garon): Vérifié.
L'engagement 51.
M. Lazure: Explications, puis les montants des autres
soumissions...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Sur? M. Lazure: Sur 51, le
déchiquetage.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Caoutech inc. Il y a eu une
évaluation de la qualité. Elle est conforme, la soumission. Le
prix était de 410 000 $. L'autre soumissionnaire, Les Services
Sanitaires Richer Itée, la soumission était non conforme, le prix
était de 402 500 $. Elle n'était pas conforme parce que la
proposition de recyclage des pneus proposée par cette firme est
techniquement inacceptable pour le ministère. Ils le mettaient dans un
lieu d'enfouissement sanitaire.
M. Lazure: Et c'est Caoutech qui a eu le contrat?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est ça. M. Lazure:
Puis ça va où? Ça va à...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ça va normalement dans des
tapis pour animaux...
M. Lazure: À Saint-Élie?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): À
Saint-Élie-d'Orford, oui.
M. Lazure: Oui? Ça va.
Le Président (M. Garon): L'engagement 51,
vérifié. L'engagement 52.
M. Lazure: est-ce qu'on pourra avoir une explication: pourquoi le
gouvernement paie les honoraires impliquant le gouvernement et les citoyens de
baie-comeau, manic?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, il s'agit du paiement
d'honoraires dans la cause impliquant le gouvernement et les citoyens de
Baie-Comeau concernant l'aménagement du site de Manic II en vue d'y
entreposer des BPC. En juillet 1989, le ministère de l'Environnement a
été autorisé par le CT-171503 à octroyer un contrat
à la firme Dynamis Envirotech inc., afin qu'elle procède à
l'emballage, le transport et à l'élimination des déchets
contaminés aux BPC entreposés dans le conteneur de location de
Saint-Basile-le-Grand. L'entreposage des conteneurs au centre de transfert de
Manic II a, là aussi, suscité une vive réaction de la part
des citoyens de cette région.
Les procédures judiciaires alors intentées par la
Coalition Solidarité Environnement Mani-couagan se sont soldées
par un règlement hors cour. L'une des conditions au règlement
comportait l'obligation pour le gouvernement de contribuer au paiement des
frais générés par la contestation judiciaire et encourus
par le demandeur, jusqu'à concurrence d'un montant de 25 000 $.
Le Président (M. Garon): L'engagement 52,
vérifié?
M. Lazure: Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je tiens à remercier le
député de Saguenay pour son implication dans le dossier.
Le Président (M. Garon): L'engagement 53. M. Lazure:
Oui, ça va.
Le Président (M. Garon): L'engagement 53,
vérifié. L'engagement 54.
M. Lazure: L'engagement 54, la gestion des fumiers, ça va
aussi. On en a discuté tantôt.
Le Président (M. Garon): Oui.
M. Lazure: Alors, ça nous met...
Le Président
(M. Garon): ceci met fin à la
liste du mois de février 1991. alors, est-ce que les engagements 1
à 54 du mois de février 1991 sont vérifiés?
M. Lazure: Oui, vérifié.
Mars
Le Président (M. Garon): Vérifié. Alors,
nous passons au mois de mars. Le mois de mars. L'engagement 1. Bonaventure.
M. Lazure: Ça va. Le Président (M. Garon):
Vérifié. M. Lazure: De 1 jusqu'à... Une
voix: 1 jusqu'à 7.
M. Lazure: 7, Côte-Nord... 1 à 7 inclusivement.
Alors, vérifié jusqu'à 7 inclusivement, M. le
Président.
Le Président (M. Garon): Vérifié. M.
Lazure: Alors, numéro 8.
Le Président (M. Garon): Nous passons à
l'engagement 8.
M. Lazure: Est-ce que c'était une soumission publique,
ça?
Le Président (M. Garon): Contrat négocié, il
n'y a pas de soumission. Contrat négocié, ce n'est pas un appel
d'offres, ça.
M. Lazure: Ah, contrat négocié. Pardon, oui. Bien
oui, c'est marqué en haut. Ça va. 9.
Le Président (M. Garon): L'engagement 8,
vérifié. L'engagement 9. Vérifié?
M. Lazure: Un instant. Est-ce que c'est dans le cadre de la
Convention de la Baie James, ça, numéro 9?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Ça découle des
termes de la Convention de la Baie James et du Nord québécois
à la section «Services de santé et services sociaux»,
chapitre XV.
M. Lazure: D'accord. Ça va.
Le Président (M. Garon): L'engagement 9,
vérifié. J'appelle l'engagement 10.
M. Lazure: Explications à l'engagement 10.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Il s'agit d'un prêt de
services pour personnes-ressources à la Commission d'enquête sur
les déchets dangereux par la Confédération des syndicats
nationaux. M. Qussaï Samak, analyste, a été nommé
membre du Bureau d'audiences publiques sur l'environnement pour les fins de la
Commission d'enquête sur les déchets dangereux. Cette nomination
fait suite à la démission de deux professionnels de la Commission
d'enquête sur les déchets dangereux. Considérant
l'échéancier très serré auquel devait faire face la
Commission ainsi que l'ampleur et la complexité de son mandat, celle-ci
a dû faire immédiatement appel à des ressources
extérieures possédant l'expertise nécessaire pour mener
à terme les travaux en cours et ce, afin de minimiser l'impact
lié à ces départs. Les frais remboursés à la
Confédération des syndicats nationaux pour les services de M.
Samak, analyste, s'élèvent à quelque 25 956,11 $ pour la
période du 1er au 17 mars 1990 et du 22 avril au 30 août 1990, en
sus des 8023,64 $ qui ont été payés pour l'exercice
1989-1990. Ce remboursement totalisant 33 979,75 $...
M. Lazure: Ça va.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...représente
l'équivalent du salaire et des bénéfices marginaux
versés à M. Samak par la CSN durant cette période.
Le Président (M. Garon): Alors, l'engagement 10,
vérifié. L'engagement 11.
M. Lazure: Oui, ça va.
Le Président (M. Garon): Vérifié.
L'engagement 12.
M. Lazure: Justement, les carcasses d'automobiles. À
l'engagement 12, on s'arrête là un peu.
Une voix: Ah!
M. Lazure: J'avais soulevé, dans mes remarques
préliminaires, le problème de ce qui s'appelle communément
le «fluff», f-l-u-f-f.
Une voix: Le «fluff».
M. Lazure: Le «fluff», les déchets qui
résultent du déchiquetage des carcasses d'automobiles,
déchets qui sont constitués par du plastique et
différentes choses. Le problème actuel, c'est que les
règlements du ministère de l'Environnement sont appliqués
de façon telle que ces déchets sont considérés
maintenant comme des déchets dangereux et ne peuvent plus être
envoyés dans des sites d'enfouissement, comme c'était le cas
à venir jusqu'à il y a deux ans. Les entreprises sont
obligées d'accumuler des
montagnes de ce «fluff» sur leur terrain, et ça
devient un problème majeur. Alors, je l'ai soulevé tantôt,
mais le ministre n'a pas répondu. Son sous-ministre adjoint, M. Marsan,
dans une entrevue à L'actualité du mois de février,
dit, effectivement, que ça l'indigne, que ça le choque, et je
demande au ministre ce qu'il va faire pour régler ce
problème-là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le problème est
d'actualité. Il se pose dans votre comté. Il se pose
également au niveau de l'ensemble des membres de l'Association des
déchiqueteurs. Que nous soyons, présentement, en rédaction
finale d'un règlement sur les matières dangereuses donne
ouverture ou nous permet d'aborder cette problématique avec un regard
plus contemporain.
M. Lazure: En français, en langage ordinaire...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Lazure: ...en langage candide, ordinaire, transparent, M. le
Président, qu'est-ce que le ministre va faire pour régler ce
problème-là?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Actuellement, en fonction de la
définition de notre règlement sur les déchets dangereux,
la norme de zinc contenue dans le «fluff» contrevient à la
réglementation comme telle, et le ministre a l'intention d'appliquer le
règlement tant que le règlement s'applique. Maintenant, nous
sommes en révision de notre réglementation dans le cadre de la
nouvelle législation adoptée au mois de décembre dernier
à l'Assemblée nationale du Québec et, dans le cadre de
cette réglementation, nous avons associé le sous-ministre au
développement industriel, M. Marsan, à la mise en place de cette
nouvelle réglementation.
M. Lazure: M. le Président, je ne suis pas sûr que
le ministre saisisse bien le problème, et je l'ai saisi parce qu'on m'en
a saisi. Les normes sont équivalentes, Québec et Ontario. La
différence, c'est dans les calibrations des tests. Les tests
utilisés pour identifier le contenu, dans le cas du Québec, sont
beaucoup plus sensibles que dans le cas de l'Ontario; mais le même
matériau, le même «fluff», ça a
été fait, soumis aux deux protocoles d'analyse. Un, dans le cas
de l'Ontario, ce n'est pas jugé dangereux; dans le cas du Québec,
à cause du protocole différent, c'est jugé dangereux.
C'est ça qui est le problème.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On me dit, là, sous
réserve de vérifications ultérieures, que nos normes de
contenu en zinc sont plus sévères que celles de l'Ontario.
M. Lazure: En tout cas, j'ai écrit au ministre
là-dessus il y a quelques jours.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous avez raison de souligner la
problématique. L'ensemble des intervenants de cette industrie font face
aux mêmes problèmes, et à viser trop la perfection parfois,
on s'empêche d'accomplir des petits gestes quotidiens qui nous
amènent vers un meilleur environnement.
M. Lazure: C'est ça, on considère alors comme
déchets dangereux des restants de sièges d'automobiles, et on
pénalise les gens qui font du recyclage de carcasses d'automobiles
à cause de cela. Pendant ce temps-là, des vrais déchets
dangereux se déchargent dans le fleuve Saint-Laurent à la tonne
tous les jours devant Québec, devant Sorel, devant Valleyfield.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): J'aviserai le député
de La Prairie que c'est un député ministériel qui m'a,
dans un premier temps, saisi de ce dossier auquel nous tentons d'apporter une
réponse satisfaisante, de la région de Laval.
M. Lazure: Qu'il soit ministériel ou pas
ministériel, ce n'est pas ça qui est le problème,
là.
M. Tremblay (Rimouski): C'est important. Ça me
préoccupe moi aussi, l'environnement. Ça peut
démontrer...
M. Dufour: La qualité de l'intervention. Des voix:
Ha, ha, ha!
Une voix: Ça ne veut pas dire qu'il va devenir ministre un
jour.
M. Lazure: Ça a l'air tellement inusité qu'un
député ministériel soulève un problème comme
ça que le ministre se sent obligé de le mentionner. Bon, bien,
bravo!
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est pour ça que je le
souligne.
M. Lazure: Bravo. Ça va, M. le Président.
Le Président (M. Garon): M. le député
d'Iberville a demandé la parole.
M. Lafrance: Moi, j'ai effectivement des problèmes
similaires dans mon comté parce qu'il y a plusieurs cimetières
d'autos, et les gens, lorsqu'ils défont ces voitures-là, il
semblerait qu'il n'y a pas de normes, puisque les huiles et même les
vieux réservoirs d'essence sont complètement vidés par
terre, les vieilles batteries, les vieux pneus. Ce qu'ils faisaient avant,
c'est que les vieux sièges et les fils électriques, ils
brûlaient ça. Eh bien! Là ils n'ont plus le droit de
brûler ça. Alors, nul doute qu'il y a un besoin pour le futur
d'essayer de réglementer cet
aspect-là parce que de plus en plus dans nos régions, il y
a des gens qui, du jour au lendemain, créent des endroits où on
décortique des autos comme ça, puis le sol devient très
rapidement contaminé. J'ai déjà appelé
d'ailleurs.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pour répondre à
votre intervention et à celle d'autres députés
également, et l'intervention également du député de
La Prairie, nous regardons une harmonisation possible avec l'Ontario
présentement parce que ce sont finalement les mêmes types
d'automobiles, avec le même type de sièges, etc.
M. Lazure: Ça va, M. le Président. Le
Président (M. Garon): Vérifié? M. Lazure:
Oui.
Le Président (M. Garon): L'engagement 12 est
vérifié. J'appelle l'engagement 13.
M. Lazure: Contrat de services pour Mme Lynda Ghanimé, 200
000 $. Est-ce que vous pourriez décomposer ce 200 000 $?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. 1991-1992, 100 000 $;
1992-1993, 85 000 $.
M. Lazure: II s'agit d'honoraires versés à Mme
Ghanimé.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Elle travaille à contrat
pour le ministère de l'Environnement du Québec.
M. Lazure: 100 000 $ par année?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): elle était à
l'emploi de la firme lavalin auparavant, et elle s'occupe du dossier des bpc.
elle est la responsable de l'élimination des bpc au québec.
M. Lazure: M. le Président, c'est difficile de croire
qu'à l'intérieur du ministère de l'Environnement, il n'y
avait pas au moins une personne assez compétente pour faire ce
travail-là, et qu'on soit obligé d'aller en dehors du
ministère chercher une personne. J'espère qu'elle est
compétente. Là, je le crois sur parole, mais je me demande
pourquoi on n'a pas pris un ou une fonctionnaire à l'intérieur du
ministère.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La rémunération,
pour ajouter, est basée sur un tarif horaire de 50 $ l'heure, et ce, sur
présentation mensuelle des comptes d'honoraires détaillant les
heures travaillées. La contractante ne pourra être
rémunérée pour plus de 3600 heures. Pourquoi on est
allés à l'extérieur? Parce que les effectifs à
l'intérieur, nous le déplorons souvent, sont
débordés de travail, et qu'il s'agit d'un dossier prioritaire
pour le ministère de l'Environnement du Québec. Je pense que la
façon de répondre à votre question, c'est de vous
communiquer le curriculum vitae de Mme Ghanimé.
M. Lazure: Non, ça, je l'ai déjà vu,
merci.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ça peut vous permettre de
comprendre que nous avons tenté de mettre toutes les chances de notre
côté en ne surchargeant pas l'appareil à l'interne et en
donnant à quelqu'un de l'externe la marge de manoeuvre nécessaire
pour effectuer le travail qu'on se doit d'effectuer dans de telles
circonstances.
M. Lazure: Le ministre conviendra qu'il aurait été
possible aussi de prendre quelqu'un du ministère, et puis de le
remplacer pendant un an ou deux ans par un occasionnel à des coûts
moindres. (17 h 15)
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si nous avions eu la personne
à l'intérieur du ministère, si nous l'avions
identifiée, nous aurions pu procéder comme cela, mais il
s'adonnait que la personne la plus compétente et disponible pour
accomplir le travail se trouvait à ce moment-là chez la firme
Lavalin, et à ce moment-là les difficultés
financières de Lavalin n'étaient pas connues, tout allait bien.
Nous avons dû l'arracher à Lavalin à l'époque.
M. Lazure: Le ministre nous dit que dans son ministère il
n'y avait pas une personne aussi compétente que Mme Ghanimé.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II n'y avait pas une personne qui
avait les mêmes compétences que Mme Ghanimé.
M. Lazure: Difficile à croire, M. le Président.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est difficile de trouver deux
personnes avec les mêmes compétences.
M. Lazure: On ne parle pas de mêmes compétences, on
parle de compétences équivalentes. Ça va.
Le Président (M. Garon): L'engagement 13,
vérifié. J'appelle 14.
M. Lazure: Oui, alors, on pourra avoir des explications sur ce
programme-là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Lequel? 14?
M. Lazure: Ça c'est dans le cadre du
programme de 50 000 000 $ sur cinq ans? Je pose la question.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, c'est exact.
M. Lazure: Bon. Procédons d'une manière plus
générale, d'abord. Le programme, il est en marche depuis quoi? Un
an?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ii a été
annoncé dans le discours du budget par le ministre des finances,
à l'occasion du discours du budget de 1990, si ma mémoire est
fidèle.
M. Lazure: C'était 50 000 000 $ sur cinq ans.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): 50 000 000 $ sur cinq ans.
M. Lazure: Donc, ça fait presque deux ans que c'a
été annoncé.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est-à-dire que le
ministre a demandé, si vous vous référez à
l'annonce ou au texte du discours du budget. Il a annoncé qu'il
demandait au ministre de l'Environnement, au ministère de
l'Environnement de mettre sur pied ou d'élaborer un programme de
recherche et de développement. C'est ce que nous avons fait au cours de
l'année 1990. Essentiellement, nous sommes associés au
ministère de la Science et de la Technologie, de l'Industrie et du
Commerce, les ministères qui, traditionnellement, étaient
associés au Fonds de développement technologique de 300 000 000 $
du gouvernement du Québec, pour la moitié de la somme en
question.
Quant à l'autre moitié de la somme, qui s'adresse à
des projets moins importants sur le plan financier, nous avons conservé
au sein du ministère de l'Environnement le contrôle dudit
programme comme tel. De mémoire, le Conseil du trésor a
approuvé lesdits programmes au cours de l'année 1991.
M. Lazure: Environ 10 000 000 $ par année de disponibles
sur cinq ans.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Environ 10 000 000 $ par
année.
M. Lazure: Et à date, après un an, un an et demi,
il y en a combien de dépensés ou d'engagés?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, ce que je mentionnais, c'est
que le...
M. Lazure: 1 000 000 $.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...programme a été
autorisé en fin 1990, début 1991, donc, un an.
M. Lazure: Un an?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On peut parler d'un an de
fonctionnement.
M. Lazure: Après un an, il y a 1 200 000 $
d'engagés, à peu près? J'ai un document devant moi en date
du 10 décembre 1991 - ce n'est pas vieux...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): 1 500 000 $ sur les deux
années.
M. Lazure: 1 500 000 $ pour une année. Si ça suit
ce rythme-là, on va être loin des 50 000 000 $ dans cinq ans.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je ne suis pas tellement inquiet.
Lorsque vous lancez un programme, je me souviens de quelqu'un qui me
mentionnait cela tantôt, il faut que la personne, le client...
M. Lazure: Je n'ai pas cru cette personne-là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...reçoive le programme,
décide de s'associer avec quelqu'un du monde universitaire, monte son
dossier et l'envoie au gouvernement pour fins d'analyse, et là vous les
approuvez. On commence à recevoir un volume intéressant de
demandes, mais nous n'avions pas, jusqu'au moment où on se parle,
reçu de volume important parce que les promoteurs prennent le temps de
bien monter leurs dossiers.
M. Lazure: Est-ce que le ministère a indiqué un peu
les secteurs où il priorise la recherche?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Dans les documents
d'information...
M. Lazure: Et c'est quoi les secteurs prioritaires du
ministère? De mémoire, là. Le ministre est au courant de
ça?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La contamination des sols,
assainissement de l'eau, matières dangereuses, gestion des
déchets.
M. Lazure: Est-ce qu'il y a beaucoup de demandes qui entrent?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ça commence à
entrer. Le temps que le programme soit connu dans les milieux des chercheurs,
qui étaient habitués à des budgets très
réduits au ministère de l'Environnement, les chercheurs n'avaient
pas
l'habitude de venir au ministère de l'Environnement pour des
budgets importants. Ils étaient habitués sous d'anciens
gouvernements à des sommes minimes, lorsqu'il y en avait, en
matière de recherche et développement. Il faut créer ce
réflexe.
M. Lazure: Sous l'ancien gouvernement de 1985 à 1989, vous
voulez dire.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, non. C'est plus ancien que
ça.
M. Lazure: Oui. 1985-1989. On va régler pour 1985-1989.
Ça va, M. le Président.
Le Président (M. Garon): L'engagement 14,
vérifié. J'appelle l'engagement 15.
M. Lazure: Ça va.
Le Président (M. Garon): L'engagement 15,
vérifié. J'appelle l'engagement 16?
M. Lazure: Ça va.
Le Président (M. Garon): L'engagement 16
vérifié. Les engagements du mois de mars, de 1 à 16,
sont-ils vérifiés? Mars 1991? Alors, les engagements du mois de
mars 1991, de 1 à 16, sont vérifiés. J'appelle le mois
d'avril.
Avril
M. Lazure: On y arrive, là. Alors, à l'engagement
15, M. le Président...
Le Président (M. Garon): Pardon? M. Lazure:
Ça va, de 1 à 14.
Le Président (M. Garon): Les engagements 1 à 14 du
mois...
M. Lazure: Vérifié.
Le Président (M. Garon):... d'avril sont
vérifiés.
M. Lazure: Oui.
Le Président (M. Garon): J'appelle l'engagement 15.
M. Lazure: Ça va. L'engagement 15, ça va,
l'engagement 16, ça va.
Le Président (M. Garon): L'engagement 15 est
vérifié. L'engagement 16 est vérifié.
M. Lazure: À l'engagement 16, c'est quoi le réseau
de distribution de ces brochures-là? 45 000 brochures, ça s'en va
où, ça?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Essentiellement, dans le monde
agricole...
M. Lazure: L'UPA?
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... les producteurs agricoles, sur
la liste d'envoi du ministère de l'Agriculture.
M. Lazure: Vous travaillez avec le ministère de
l'Agriculture.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): oui. et l'union des producteurs
agricoles, ils ont la même liste. et 45 000, ça correspond
à un chiffre que l'ancien ministre de l'agriculture va vous confirmer,
du nombre...
M. Lazure: Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... d'agriculteurs.
M. Lazure: Environ 40 000. Ça va. Vérifié,
les engagements 16 et 17.
Le Président (M. Garon): Les engagements 16 et 17,
vérifié.
M. Lazure: Oui.
Le Président (M. Garon): J'appelle l'engagement financier
18.
M. Lazure: Un instant. Transport de l'eau potable. C'est dans le
cadre de quel programme?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est un programme particulier
pour...
M. Lazure: Ville de Mercier.
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... ville de Mercier, la nappe
d'eau de ville de Mercier.
M. Lazure: Oui. Ça va.
Le Président (M. Garon): Vérifié,
l'engagement 19. J'appelle l'engagement 20.
M. Lazure: Double filtration... C'est un programme de recherche.
Pouvez-vous nous parler un peu de ça?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Lequel? L'engagement 20?
M. Lazure: Le 20... Non, 19, la double filtration pour la
production d'eau potable.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Essais-pilotes de traitement des
eaux de surface par double filtration. Au Québec, plusieurs petites
municipa-
lités s'approvisionnent en eau potable à partir de lacs ou
de cours d'eau. Ces municipalités ne font souvent qu'une
désinfection au chlore. Des éléments indésirables
demeurent dans l'eau et deviennent une source de désagrément au
niveau esthétique, couleur, turbidité et de pathogénique
micro-organisme trithalométhane. Les chaînes traditionnelles de
traitement des eaux municipales sont très dispendieuses et,
généralement, peu efficaces pour éliminer la couleur et la
matière organique précurseur du trithalométhane. Un
nouveau concept de filtration, la double filtration ou filtration en deux
étapes, semble être mieux adapté à
l'enlèvement de ces éléments de l'eau potable, tout en
étant plus économique. Des essais-pilotes proposés ont
pour but de déterminer les rendements de la double filtration dans des
conditions québécoises et d'évaluer la complexité
du contrôle et de l'opération de ce système.
À cause de la grande variabilité annuelle des
caractéristiques physiques et chimiques de l'eau au Québec, les
performances de la double filtration seront évaluées pendant
environ 24 semaines, échelonnées sur une année. Trois
types d'eau serviront de base d'évaluation, l'eau d'approvisionnement de
la ville de Montmagny et deux eaux synthétiques contenant des
concentrations différentes de précurseurs de
trithalométhane. Les résultats obtenus seront comparés aux
performances du système de filtration traditionnel à
Montmagny.
M. Lazure: Et les résultats seront rendus publics
dans...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est réparti sur trois
ans, ça finit en 1992-1993.
M. Lazure: Mais, éventuellement, ça deviendra
public, cette information.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, oui. C'est payé avec
l'argent des contribuables.
M. Dufour: Pas juste pour Montmagny, ça peut s'appliquer
ailleurs aussi.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est ça. À
Jonquière...
M. Dufour: les caractéristiques de l'eau peuvent
être différentes d'une place à l'autre. ce qui peut se
faire là, ça pourrait peut-être ne pas se faire
ailleurs.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est les mêmes
ingrédients.
M. Dufour: C'est ça. C'est toujours une question...
Le Président (M. Garon): ...il n'y en a pas ailleurs.
M. Dufour: Ça va.
Le Président (M. Garon): Ça va. Les engagements
financiers 17, 18 et 19, vérifié. J'appelle l'engagement
financier 20.
M. Lazure: C'est de la recherche, ça?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, un fonds de recherche et de
développement.
M. Lazure: Ça va.
Le Président (M. Garon): L'engagement 20,
vérifié. J'appelle l'engagement 21.
M. Lazure: Oui.
Le Président (M. Garon): L'engagement 21,
vérifié. L'engagement 22.
M. Lazure: Ça ressemble à ce que vous venez de
dire, ça, 22, faisabilité de l'utilisation de... Non, c'est
différent.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est différent.
M. Lazure: C'est différent, oui. Ça va.
Le Président (M. Garon): L'engagement 22,
vérifié. J'appelle l'engagement 23.
M. Lazure: Mais ça, est-ce que ça a affaire avec le
Programme de gestion des fumiers? Non.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. C'est financé dans le
cadre du programme PAGF, volet recherche.
M. Lazure: O.K.
Le Président (M. Garon): Alors, l'engagement 23 est
vérifié. J'appelle l'engagement 24.
M. Lazure: Ça aussi, je suppose... Oui, ça va.
Ça va, M. le Président, 24, 25.
Le Président (M. Garon): L'engagement 24 est
vérifié.
M. Lazure: 25.
Le Président (M. Garon): L'engagement 25. La Tannerie des
Ruisseaux.
M. Lazure: 25, ça va, M. le Président.
Le Président (M. Garon): L'engagement 25,
vérifié. L'engagement 26. L'engagement 26...
M. Lazure: Est-ce qu'on pourrait avoir des explications un peu
sur l'état actuel du programme?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Tout a été
dépensé.
M. Lazure: Combien de demandes avez-vous reçues cette
année? Combien ont été acceptées?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): nous en avons accepté 27
sur 27, pour une somme de 825 000 $. le nombre de demandes reçues... on
peut fournir l'information plus tard, je ne l'ai pas présentement.
M. Lazure: Oui. On pourra l'avoir plus tard...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Lazure: ...le nombre de demandes et l'argent que ça
représentait...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. L'argent que ces
demandes-là...
M. Lazure: ...que ça aurait représenté. 825
000 $, c'est par rapport à combien, l'année fiscale
précédente? Je ne me souviens plus, là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'était à peu
près la même chose, de mémoire.
M. Lazure: Même chose. C'est gelé ça aussi
à toutes fins pratiques, le montant total.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Compte... M. Lazure:
Ça a l'air gelé, M. le Président.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Compte tenu que le
ministère n'opère pas en vase clos, qu'il y a quand même
des vases communicants, il y a des possibilités, dans les programmes de
recherche et développement, d'accomplir certaines des activités
qui étaient accomplies. Il y a une complémentarité,
finalement, entre les programmes. Et, compte tenu des disponibilités
financières en recherche et développement, on peut parler d'un
programme qui est complètement dégelé.
M. Lazure: Vérifié, M. le Président.
Le Président (M. Garon): L'engagement 26,
vérifié.
M. Lazure: 27 aussi.
Le Président (M. Garon): L'engagement 27,
vérifié. L'engagement 28.
M. Lazure: Ça va.
Le Président (M. Garon): Vérifié.
L'engagement 29.
M. Lazure: Qu'est-ce que c'est que ça, l'inventaire
géocode? 29.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est le développement d'un
logiciel de géomatique utilisable en situation d'urgence
environnementale pour la région de Québec. L'efficacité
d'intervention des équipes d'urgence lors d'une catastrophe naturelle ou
technologique de même que la planification de ces mesures d'urgence
repose, d'une part, en grande partie, sur la disponibilité de
l'information concernant l'identification et la caractérisation des
risques et des lieux à risques et, d'autre part, sur la rapidité
d'accès à cette information. Il s'agit de développer un
logiciel de géomatique répondant aux besoins des intervenants en
situation d'urgence environnementale et réaliser un projet-pilote pour
la région de Québec, en montant un inventaire informatisé,
géocodé sur les risques majeurs de catastrophe sur ce
territoire.
M. Lazure: Ça va.
Le Président (M. Garon): L'engagement 29,
vérifié. L'engagement 30. Récupération d'huile
à Saint-Victor.
M. Lazure: Oui. Ça va.
Le Président (M. Garon): L'engagement 30,
vérifié. L'engagement 31. On revient au fumier. (17 h 30)
M. Lazure: Bien oui, ça va, jusqu'à...
Vérifié jusqu'à l'engagement 31 inclusivement. On arrive
à l'engagement 32.
Le Président (M. Garon): L'engagement 31 est
vérifié.
M. Lazure: Oui.
Le Président (M. Garon): L'engagement 32.
M. Lazure: Corporation À court d'eau. Il existe un groupe
environnemental qui s'appelle À court d'eau? C'est le même?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est le même. Au meilleur
de ma connaissance, il s'agit du même.
Le Président (M. Garon): C'est pas dans L'Assomption?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, L'Assomption, Joliette.
M. Lazure: Bon. C'est dans le cadre de quel programme,
ça?
Le Président (M. Garon): M. Allard, ce n'est pas M.
Allard?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Dans le cadre du Sommet
socio-économique de Lanaudière tenu à Joliette, les 6 et 7
avril 1990.
Le Président (M. Garon): Ah! Joliette.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Une demande reliée à
la réalisation d'une étude de préfaisabilité sur la
gestion intégrée des déchets domestiques et résidus
organiques, domestiques et industriels a été
présentée par la Corporation À court d'eau. Cette
étude concerne les MRC de L'Assomption, de Matawinie, de Montcalm, de
Joliette, des Moulins et de D'Autray. Ayant reçu un avis favorable du
gouvernement et un appui de la part des municipalités régionales
de comté concernées, le ministère de l'Environnement a
été désigné pour assumer la maîtrise d'oeuvre
gouvernementale de ce projet, tout en comptant sur l'appui financier de
l'Office de planification et de développement du Québec pour un
montant de 37 500 $ pour l'exercice financier 1990-1991 et de 30 000 $ pour
l'exercice 1991-1992. Donc, on ne paie rien.
M. Lazure: C'est ça. C'est l'OPDQ.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): c'est l'opdq. nous avons
réussi à convaincre un autre ministère sectoriel
d'investir en environnement.
M. Lazure: Dans les 30 000 $ à peu près par
année. Il n'y a pas de quoi se "péter" trop, trop les
bretelles!
Le Président (M. Garon): L'engagement 32 est-il
vérifié?
M. Lazure: Vérifié, oui.
Le Président (M. Garon): L'engagement 33.
M. Lazure: Oui, ça, c'est l'obole que le ministère
paie au fédéralisme.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II ne s'agit pas d'une obole. Nous
avons, à travers ce Conseil canadien, des banques de données, un
réseau qui vaut le coût. Il s'agit d'un conseil canadien où
la juridiction du Québec n'est nullement remise en question en
matière environnementale. Nous siégeons là comme un
partenaire égal des autres gouvernements et, sur le plan financier,
notre contribution est jugée essentielle. Nous en retirons des
répercussions qui sont bénéfiques, nous en avons pour
notre argent.
M. Lazure: M. le Président, il y a environ un an, le
ministre de l'Environnement a réclamé publiquement que son
ministère fasse une étude des coûts de la
souveraineté. Plus particulièrement - et je le vois opiner du
bonnet - de ce que ça coûterait au ministère de
l'Environnement en plus ou en moins si le Québec était souverain.
Est-ce qu'il pourrait nous faire part un peu des résultats des
études finies ou de celles qui sont en cours? D'abord, est-ce que ces
études-là existent?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Premièrement,
replaçons le tout dans le contexte...
M. Lazure: Oui, oui, oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...c'est le Conseil
exécutif qui a demandé à différents
ministères, entre autres au ministère de l'Environnement, de
faire une évaluation de la situation environnementale dans le cas d'un
exercice complet des pouvoirs environnementaux, dans le cas d'un partage de
compétences. C'était dans le cadre des travaux de la commission
Bélanger-Campeau. À ma connaissance, je ne pense pas qu'ils aient
chiffré... Je n'ai pas vu de document où les coûts comme
tels étaient chiffrés. J'ai vu des documents où on
discutait des avantages et des inconvénients comme tels du partage des
pouvoirs en matière environnementale dans le sens d'une
fédération ou dans le sens d'entente de gré à
gré avec d'autres États.
M. Lazure: M. le Président, le ministre dit qu'il n'a pas
vu les chiffres. Il y a un proverbe qui dit qu'il n'y a pas de plus aveugle que
quiconque ne veut pas voir. Mais si...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, moi, je maintiens que je n'ai
pas vu de chiffres me disant: C'est meilleur marché? Ça
coûte plus cher, etc.? Je n'ai pas eu de document qui m'ont
été acheminés à cet effet. Donc, je n'ai pas pu les
voir.
M. Lazure: Mais pourquoi est-ce que le ministre n'a pas vu les
chiffres? Parce que ses fonctionnaires n'ont pas chiffré ces
options-là?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Les documents qui m'ont
été remis n'étaient pas chiffrés.
M. Lazure: Mais est-ce qu'il va demander à ses
fonctionnaires de les chiffrer?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Comme telle, la commande venait de
l'Exécutif. Moi, je n'ai pas passé d'ordre et je ne sais pas si
la commande de l'Exécutif demandait de chiffrer ou non.
M. Lazure: Ah, je me rappelle très bien
d'avoir lu dans les journaux, il y a environ un an, une
déclaration du ministre de l'Environnement qui disait: II faut
connaître les chiffres, il faut connaître les... C'est vrai, le
ministre a dit ça, oui...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce que le ministre...
M. Lazure: De tous les coûts, y compris son
ministère. C'est ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce que le ministre...
M. Lazure: II y a des ministères où on les a vus,
les coûts. Il y a certains ministères où on les a vus. Mais
pourquoi on ne peut pas les avoir au ministère de l'Environnement?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Moi, s'ils sont disponibles, je
n'ai pas d'objection. Tout ce que je vous dis, c'est que le ministre de
l'Environnement n'a pas eu de coûts.
M. Lazure: mais, moi, ce que je demande au ministre de
l'environnement: est-ce qu'il va demander à ses fonctionnaires de
produire les coûts des deux options?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si la commande a été
passée par l'Exécutif, ça ne donne rien de
dédoubler la commande. Je sais que des travaux s'effectuent
constamment...
M. Lazure: Le ministre refuse de répondre à ma
question simple par une réponse simple. Que la commande soit venue de
l'Exécutif ou pas, on sait que la commande est venue de
l'Exécutif.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ah bon!
M. Lazure: mais le ministre de l'environnement aura-t-il la
curiosité de demander à ses fonctionnaires de chiffrer ces
coûts-là, les deux options?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si les documents qui arrivent sur
mon bureau, dans l'avenir, sont chiffrés, je n'aurai pas besoin de le
demander. S'ils ne sont pas chiffrés, je pense que oui, il est important
de connaître les coûts et je les demanderai.
M. Lazure: Bien oui, avec ou sans chiffres, est-ce qu'on pourrait
connaître les conclusions ou les grandes lignes des deux options que les
fonctionnaires vous ont présentées, M. le ministre? Est-ce qu'il
y avait une option qui était plus intéressante que l'autre?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): En matière
environnementale, si vous vous en remettez aux déclarations de Lucien
Bouchard, entre autres, sur le sujet, je pense que les études ne
contredisaient pas les déclarations de Lucien Bouchard qui, comme je
vous le rappelle, souhaitait qu'il s'agisse, en matière
environnementale, de pouvoirs partagés entre Ottawa et
Québec.
M. Lazure: Je vois, M. le Président, que le ministre n'est
pas très intéressé à connaître les
coûts réels...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je m'excuse de citer M.
Bouchard.
M. Lazure: ...de l'option de la souveraineté quand
ça concerne son ministère. Et, dans ce domaine-là comme
dans bien d'autres, il se laisse un peu ballotté par les
événements. Alors, on peut considérer 32 comme
vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 32,
vérifié.
M. Lazure: 33 aussi.
Le Président (M. Garon): L'engagement 33,
vérifié. Nous appelons l'engagement 34.
M. Lazure: Ça va.
Le Président (M. Garon): L'engagement 34,
vérifié. J'appelle l'engagement 35.
M. Lazure: Centre de recherche UQAM. Ce n'est pas la
première année. Est-ce que c'est la première
année?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui et il s'agit, encore une fois,
d'une autre contribution de l'Office de planification et de
développement du Québec.
M. Lazure: Un autre sommet régional, non?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La conférence biennale; il
s'agissait d'une biennale cette fois-ci.
M. Lazure: L'OPDQ?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Lazure: Ça va.
Le Président (M. Garon): L'engagement 35,
vérifié. J'appelle l'engagement 36.
M. Lazure: Oui, ça va.
Le Président (M. Garon): L'engagement 36,
vérifié. J'appelle l'engagement 37.
M. Lazure: 37, c'est dans le cadre de quel
programme?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Sommet
socio-économique.
M. Lazure: Encore l'OPDQ?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La moitié par le promoteur
et l'autre moitié par le ministère de l'Environnement.
M. Lazure: Le promoteur étant...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ADS Associés,
groupe-conseil.
M. Lazure: Ah oui, pour les MRC. Ça va.
Le Président (M. Garon): L'engagement 37,
vérifié. J'appelle l'engagement 38.
M. Lazure: Ça va.
Le Président (M. Garon): Alors, les engagements du mois
d'avril 1991, de 1 à 38, étant vérifiés, nous
allons passer au mois de mai. Il y a 30 engagements.
Mai
M. Lazure: Alors, puisque les engagements 1 à 10 touchent
le Programme d'assainissement des eaux, on en a parlé longuement, on
peut les considérer comme vérifiés.
Le Président (M. Garon): Alors, les engagements 1 à
10 sont vérifiés. L'engagement 11.
M. Lazure: Quelle sorte de travaux communautaires à
l'engagement 11?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Opération Protection...
C'est dans le cadre du programme EXTRA, qui est administré par le
ministère de la Main-d'oeuvre et de la Sécurité du revenu.
Lorsque le projet présenté était d'aspect environnemental,
c'est le ministère de l'Environnement qui était mis à
contribution. Je n'ai pas le détail comme tel.
M. Lazure: Par la direction régionale.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, par les directions
régionales.
M. Lazure: Est-ce que ça se fait assez souvent?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. J'en signe, moi, de
mémoire, à tous les mois.
M. Lazure: Non, non. Moi, c'est le première fois, je
pense, que je vois ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est parce que les montants sont
généralement inférieurs à 25 000 $ que vous ne les
voyez pas.
M. Lazure: Ah!
M. Paradis (Brome-Missisquoi): c'est parce qu'il s'agit d'un
montant supérieur à 25 000 $. mais j'en signe, mensuellement, une
dizaine, je dirais, de mémoire.
M. Lazure: Quelle sorte de travaux, habituellement?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II peut s'agir de mise sur pied
d'une collecte sélective par des bénéficiaires d'aide
sociale, d'aménager des sentiers pédestres...
M. Lazure: Des berges, genre programme Berges neuves que vous
avez aboli en 1985.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, possiblement. C'est une
façon de marier l'environnement et ceux qui ont besoin. Ça va
encore plus loin que Berges neuves. Ça accomplit l'objectif de Berges
neuves tout en donnant du travail, des revenus à ceux qui n'en ont pas.
Ça devient un programme bonifié.
M. Lazure: Ah oui! Ça va, M. le Président.
Le Président (M. Garon): Alors, l'engagement 11,
vérifié. J'appelle l'engagement 12.
M. Lazure: Ça, c'est dans le programme où il y
avait des engagements tantôt. Ça va.
Le Président (M. Garon): L'engagement 12,
vérifié.
M. Lazure: Ça fait partie des 800 000 $.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, oui. Si on va en surplus, je
vous aviserai.
Le Président (M. Garon): Alors, l'engagement 12 est
vérifié.
M. Lazure: Oui.
Le Président (M. Garon): J'appelle l'engagement 13.
M. Lazure: L'engagement 13, ça va, oui.
Le Président (M. Garon): L'engagement 13,
vérifié. J'appelle l'engagement 14.
M. Lazure: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 14,
vérifié. J'appelle l'engagement 15.
M. Lazure: Les embâcles, ça va.
Le Président (M. Garon): L'engagement 15,
vérifié. J'appelle l'engagement 16.
M. Lazure: C'est beau.
Le Président (M. Garon): L'engagement 16,
vérifié. J'appelle l'engagement 17.
M. Lazure: Le nolisement, là, c'est pour la surveillance
de quoi? C'est à l'usage de fonctionnaires du ministère?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, pour la collecte des
données. On a beaucoup de stations, de collectes de données
météorologiques dans ces régions, et nous devons cueillir
nos données.
M. Lazure: Ça va, les engagements 17 et 18.
Le Président (M. Garon): L'engagement 17,
vérifié. L'engagement 18, vérifié. L'engagement
19.
M. Lazure: Ça, c'est payé par le ministère
de l'Environnement au ministère de l'Énergie, à
l'engagement 19?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, c'est exact, pour entretenir
de bonnes relations. Les bons comptes font les bons amis.
M. Lazure: Ce sont des bonnes relations, d'ailleurs, qui sont
légendaires...
Des voix: Ha,ha, ha!
M. Lazure:... qui ont frappé l'imagination populaire
depuis deux ans. L'engagement 20. Bon, ça va, l'engagement 20.
Le Président (M. Garon): L'engagement 19,
vérifié. L'engagement 20. L'engagement 20, vérifié.
L'engagement 21.
M. Lazure: L'engagement 20, excusez-moi. Le pourquoi des
honoraires, là, les avocats de Québec, du chemin Saint-Louis. (17
h 45)
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Cet engagement vise à
couvrir les honoraires professionnels et déboursés relatifs
à des services juridiques. Suite au mandat confié par le ministre
de l'Environnement au Bureau d'audiences publiques sur l'environnement de
procéder à une enquête sur les problèmes et
solutions relativement à l'élimination des déchets
dangereux, il était requis de retenir les services de la
société d'avocats Grondin, Poudrier, Bernier, afin de conseiller
le BAPE et la Commission sur les déchets dangereux sur tous les aspects
légaux liés à l'exercice de ce mandat.
M. Lazure: Est-ce qu'il y en a encore beaucoup des vieux comptes
comme ça? Ça c'est la commission Charbonneau?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On parle de mai 1991. Ce sont les
engagements...
M. Lazure: Les dépenses de la commission Charbonneau vont
jusqu'à quand?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le rapport a été
remis à l'automne 1990. Mais c'est quand même imputé au
mandat de la commission Charbonneau.
M. Lazure: Bon. Ça c'est du travail que le contentieux de
votre ministère ne pouvait pas faire.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Absolument pas. Non. Le
contentieux était déjà débordé.
Le Président (M. Garon): II va falloir faire une
étude d'impacts.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Et le ministère
était également partie à l'enquête. Donc, il se
serait retrouvé dans une situation conflictuelle.
M. Lazure: L'engagement 20, ça va, M. le
Président.
Le Président (M. Garon): Engagement 20
vérifié. Engagement 21.
M. Lazure: Çava.
Le Président (M. Garon): Engagement 21
vérifié. Engagement 22.
M. Lazure: Ça va.
Le Président (M. Garon): Engagement 22
vérifié. Engagement 23.
M. Lazure: Çava.
Le Président (M. Garon): Engagement 23
vérifié. Engagement 24.
M. Lazure: Bon. 25?
Le Président (M. Garon): Engagement 24
vérifié. Engagement 25.
M. Lazure: Bon. Ça, est-ce qu'il s'agissait de la
restauration, de l'enlèvement des barils à ville Mercier, sur le
site de Tricil Laidlaw. De quoi il s'agit?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Onest à25?
M. Lazure: Engagement 25.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Bon, 25. Le ministère de
l'Environnement, dans le cadre du programme d'amélioration de la
sécurité environnementale, a octroyé un contrat de
gardiennage de la propriété sise au 1381 boulevard de la
Cité des jeunes à Saint-Lazare...
M. Lazure: Un instant, un instant. On n'a pas la même
page.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): O.K. M. Lazure: On n'a pas
le même 25.
Le Président (M. Garon): Engagement 25, c'est vraiment le
gardiennage de la propriété sise au 1381...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Moi, j'ai 2, 5, ou 25.
M. Lazure: Ah, ce n'est pas ça que j'ai, moi.
Le Président (M. Garon): Êtes-vous dans le bon
mois?
M. Lazure: Attendez un peu. On ne l'a pas? Bon. Il y a eu erreur
quelque part.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Gardiennage pour les BPC de Mark
Lévy à Saint-Lazare, Lubrimax.
M. Lazure: Bon, ça va.
Le Président (M. Garon): Alors, engagement 25
vérifié?
M. Lazure: Oui.
Le Président (M. Garon): Engagement 26.
M. Lazure: Gardiennage...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...à
Saint-Basile-le-Grand.
Le Président (M. Garon): Engagement 26
vérifié. Engagement 27.
M. Lazure: Oui.
Le Président (M. Garon): Engagement 27
vérifié. Engagement 28.
M. Lazure: On retombe là à 28. C'est restauration
du site minier Weedon?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Lazure: C'est ça?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Fontainebleau.
M. Lazure: O.K. Ça va ça. On en a parlé
tantôt.
Le Président (M. Garon): Engagement 28
vérifié. Engagement 29.
M. Lazure: Ça va.
Le Président (M. Garon): Engagement 29
vérifié. Engagement 30.
M. Lazure: Vérifié.
Le Président (M. Garon): Engagement 30
vérifié. Alors, ceci épuise la liste pour le mois de mai
1991. Les engagements 1 à 30 du mois de mai 1991 sont
vérifiés. Nous passons au mois de juin. Mois de juin.
Juin
M. Lazure: Ça va. 1 à 25, M. le Président,
assainissement des eaux. On peut les considérer
vérifiés.
Le Président (M. Garon): Juin...
M. Lazure: Engagements 1 à 25?
Le Président (M. Garon): Engagements 1 à 25, les
engagements sont vérifiés. Engagement 26.
M. Lazure: Ça va.
Le Président (M. Garon): Engagement 26
vérifié. Engagement 27.
M. Lazure: Oui.
Le Président (M. Garon): Engagement 27
vérifié. Engagement 28.
M. Lazure: Oui.
Le Président (M. Garon): Engagement 28
vérifié. Engagement 29.
M. Lazure: Oui.
Le Président (M. Garon): Engagement 29
vérifié. Engagement 30.
M. Lazure: Oui.
Le Président (M. Garon): Engagement 30
vérifié. Engagement 31.
M. Lazure: Oui.
Le Président (M. Garon): Engagement 31
vérifié. Engagement 32.
M. Lazure: Oui.
Le Président (M. Garon): Engagement 32
vérifié. Engagement 33.
M. Lazure: Oui.
Le Président (M. Garon): Engagement 33
vérifié. Engagement 34.
M. Lazure: Oui.
Le Président (M. Garon): Engagement 34
vérifié. Engagement 35.
M. Lazure: Aide financière versée à qui?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'administration à
Kativik.
M. Lazure: Ça va.
Le Président (M. Garon): L'engagement 35 est
vérifié. J'appelle l'engagement 36.
M. Lazure: Ça va.
Le Président (M. Garon): L'engagement 36 est
vérifié. Les engagements du mois de juin 1991, 1 à 36,
étant vérifiés, nous passons au mois de juillet.
Juillet
M. Lazure: 1 à 30, assainissement des eaux,
vérifiés, M. le Président. Non, ce n'est pas 1 à
30. Un instant. 1 à 22 inclusivement.
Le Président (M. Garon): Les engagements 1 à 22
sont vérifiés. J'appelle l'engagement 23.
M. Lazure: Achat de chlore pour qui, pour quoi?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ville Mercier, l'opération
de l'usine.
M. Lazure: Ça va.
Le Président (M. Garon): L'engagement 23 est
vérifié. J'appelle l'engagement 24. Le peroxyde.
M. Lazure: Même chose?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Même chose.
M. Lazure: Ça va.
Le Président (M. Garon): L'engagement 24 est
vérifié. J'appelle l'engagement 25. M. Lazure: Même
chose, ça va.
Le Président (M. Garon): L'engagement 25 est
vérifié. L'engagement 26.
M. Lazure: Saint-Amable, est-ce qu'on peut en profiter pour nous
faire expliquer l'état actuel de la situation?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Les travaux sont terminés
depuis le 14 décembre dernier. Il demeure sur le site 16 000
mètres cubes de sol contaminé à plus du critère C
qui sont entreposés et qui seront traités à
l'été 1992.
M. Lazure: Je n'ai pas compris, je m'excuse, la dernière
phrase.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Qui sont entreposés
présentement sur le site et qui seront traités à
l'été 1992. Finalement, on a fait le ménage de tout. On a
pris le sol contaminé au critère C et plus, on l'a mis dans un
tas et, à l'été 1992, on va en disposer.
M. Lazure: De quelle façon?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Différents scénarios
sont envisagés.
M. Lazure: Chaque jour suffit sa peine.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, non. Saint-Basile... pas
Saint-Basile. Dans le cas de la Balmet, la terre a été
acheminée à Sarnia en Ontario, à un coût quand
même assez dispendieux. Dans le cas de ces terrains, il y a plus qu'une
possibilité qui s'offre. Est-ce qu'on peut la traiter par
procédé thermique? Est-ce qu'il y a d'autres cellules
d'enfouissement sécuritaire que celle de Sarnia qui s'offre au
ministère de l'Environnement du Québec à meilleur prix,
avec autant de sécurité environnementale? Nous devons faire appel
encore une fois au marché et, lorsque nous avons à faire appel au
marché, le ministre est peu loquace tant que les contrats ne sont pas
accordés, de façon a obtenir les meilleurs avantages possible
pour l'ensemble de la population du Québec.
M. Lazure: Est-ce qu'on a idée du montant d'argent
dépensé par le Québec, que ce soit le privé ou le
public, mais le Québec, pour le transport vers Sarnia, chaque
année, de matières dangereuses?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, parce qu'il est possible que
des entreprises privées disposent de...
M. Lazure: C'est ça, c'est dans ma question.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mais il n'y a pas de
contrôle de frontière entre le Québec et l'Ontario.
M. Lazure: Non, il ne s'agit pas d'un contrôle de
frontière, il s'agit d'un contrôle de la disposition, par le
Québec, de ces déchets dans un trou qui est à des milles
et des milles d'ici. Sarnia c'est quelle distance? 700-800 milles.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous avez une cellule à
Montréal... pas à Montréal.
M. Lazure: À ville de LaSalle, je sais ça, mais ma
question...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): À ville de LaSalle, qui est
opérée par Syntex pour les sols contaminés du territoire
de la Communauté urbaine de Montréal.
M. Lazure: Oui, oui, c'est ça. Ce n'est pas ma question.
Ma question est: Le ministre sait fort bien qu'on dépense au
Québec, dans le privé comme dans le public, des sommes
importantes pour expédier très loin en Ontario, à Sarnia,
des matières qui sont jugées dangereuses. Alors, ce serait
intéressant à un moment donné que le ministère de
l'Environnement s'arrête et essaie d'évaluer quelles sont ces
sommes annuellement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le plus important projet
présentement qui va démarrer au Québec consiste à
la décontamination de terrains dans l'est de Montréal par Esso.
Le projet est évalué à plus de 40 000 000 $. Il s'agit
d'une technologie importée de Hollande. Nous surveillons de très
près l'application de cette technologie parce que nous n'insistons pas
pour exporter, à grand prix, les terres contaminées. Dans le cas
de la Balmet à Saint-Jean, c'est la meilleure des propositions qui ont
été soumises au ministère de l'Environnement et qui a fait
en sorte que ces terres se sont retrouvées là. Il s'agit d'un
marché qui est compétitif. Mais quant à savoir combien
l'entreprise privée a dépensé, ces
renseignements-là ne nous sont pas accessibles.
M. Lazure: Bon, écouter. Moi, je peux simplement exprimer
un souhait. Je pense que l'Opposition trouvera cela intéressant que le
ministre demande à son ministère d'essayer d'évaluer
ça. Ça s'évalue, ça. Sarnia, je ne vois pas
pourquoi ils refuseraient de donner des chiffres, combien de camions venant du
Québec entrent là chaque semaine, chaque mois. Ça serait
intéressant de voir pour combien de milliers de dollars on exporte
chaque année à Sarnia. Bon, en tout cas, je ne veux pas insister
plus que ça, là. Mais, moi si j'étais ministre de
l'Environnement, ça m'intéresserait de le savoir.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce qui intéresse le
ministre de l'Environnement, c'est que l'on procède à la
décontamination...
M. Lazure: Oui, les deux, les deux.
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... au meilleur coût possible
et par différentes...
M. Lazure: Le ministre de l'Environnement peut
s'Intéresser à plus qu'une chose à la fois.
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... technologies.
M. Lazure: Bon, ça va, M. le Président.
Le Président (M. Garon): L'engagement 26,
vérifié.
M. Lazure: Oui.
Le Président (M. Garon): L'engagement 27.
M. Lazure: Ça va.
Le Président (M. Garon): L'engagement 27,
vérifié.
M. Lazure: Oui. 28.
Le Président (M. Garon): L'engagement 28.
M. Lazure: Ça va.
Le Président (M. Garon): L'engagement 28,
vérifié. L'engagement 29.
M. Lazure: Ça va.
Le Président (M. Garon): L'engagement 29,
vérifié. L'engagement 30.
M. Lazure: 30. Il y a un 30? Il n'y a pas de 30.
Le Président (M. Garon): Oui, il y a un 30, achat de huit
micro-ordinateurs Olivetti.
M. Lazure: Ça va.
Le Président (M. Garon): Alors, l'engagement 30
étant vérifié, les engagements du mois de juillet 1991, de
1 à 30, sont vérifiés. Nous passons au mois d'août
1991. Il y a 36 engagements financiers.
Août
M. Lazure: On a encore un petit problème de pagination,
là. Mais ceux qui touchent l'assainissement, c'est
vérifié, M. le Président. Je ne sais pas quels sont les
numéros, là.
Une voix: 1 à 22.
M. Lazure: 1 à 22.
Le Président (M. Garon): Alors, les engagements de 1
à 22 sont vérifiés. L'engagement 23.
M. Lazure: La surveillance, ça va.
Le Président (M. Garon): L'engagement 23 est
vérifié. L'engagement 24.
M. Lazure: Ça va, Mercier.
Le Président (M. Garon): L'engagement 24,
vérifié. L'engagement 25.
M. Lazure: C'est beau.
Le Président (M. Garon): L'engagement 25,
vérifié. L'engagement 26.
M. Lazure: De quoi s'agit-il là?
Le Président (M. Garon): La classification des
installations septiques.
M. Lazure: Est-ce qu'on a retrouvé ça dans
l'année précédente aussi?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Lazure: Est-ce que ces classifications-là se faisaient
par le Programme des lacs, FAPEL dans le passé?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non.
M. Lazure: Non.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ça a toujours
fonctionné de la même façon.
M. Lazure: Par soumission?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Lazure: Ça va.
Le Président (M. Garon): Alors, l'engagement 26,
vérifié. L'engagement 27.
M. Lazure: Oui.
Le Président (M. Garon): L'engagement 27,
vérifié. L'engagement 28.
M. Lazure: Oui.
Le Président (M. Garon): L'engagement 28,
vérifié. L'engagement 29.
M. Lazure: Qu'est-ce que c'est ça? Explica- tion sur la
fournaise à double combustion de pneus hors d'usage à des fins
énergétiques.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): recherche et développement.
il s'agit de la firme yamagata qui était à
saint-marc-sur-richelieu, si ma mémoire est fidèle?
M. Lazure: Oui. Oui, c'était. Je me rappelle de ça,
c'était l'été passé ou l'autre été
avant. C'est ça, c'est l'été passé, oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La compagnie met à peu
près 400 000 $ et le ministère de l'Environnement met 100 000
$.
M. Lazure: Est-ce qu'on peut avoir les résultats de cette
expérience-là? (18 heures)
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, en autant que ce n'est pas un
secret industriel. Je ne sais pas quelle est la nature ...Tous les
renseignements qui sont de nature publique.
M. Lazure: est-ce qu'il y a eu des suites à cette
expérience de l'été passé? est-ce qu'il va y avoir
d'autres expériences? est-ce que c'est concluant?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'expérience n'est pas
complétée. Vous avez une répartition des sommes sur
l'année 1991-1992 et, à ma connaissance, ce n'est pas
complété. C'est un contrat de neuf mois qui a été
octroyé en août 1991.
M. Lazure: Au moment où on se parle, est-ce que ça
se continue?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. M. Lazure:
Où?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): À
Saint-Marc-sur-Richelieu.
M. Lazure: À Saint-Marc toujours. Bon, ça va.
Le Président (M. Garon): L'engagement 29,
vérifié. J'appelle l'engagement 30.
M. Lazure: Ça va.
Le Président (M. Garon): L'engagement 30 est
vérifié. J'appelle l'engagement 31.
M. Lazure: C'était dans lequel?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Protection des forêts.
M. Lazure: O.K. Ça va.
Le Président (M. Garon): L'engagement 31,
vérifié. J'appelle l'engagement 32.
M. Lazure: La même chose, ça va.
Le Président (M. Garon): L'engagement 32,
vérifié. J'appelle l'engagement 33.
M. Lazure: Bon, on peut s'arrêter un peu ici, là.
Est-ce que c'était la première dépense importante pour
l'évaluation du Programme des lacs? Est-ce qu'il y avait eu quelque
chose l'année précédente?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non. M. Lazure: C'est la
première?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est la première.
M. Lazure: Est-ce qu'on peut avoir les résultats de cette
évaluation?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce n'est pas
complété, mais lorsque ce sera complété, oui.
M. Lazure: Quand est-ce que ça va l'être?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): D'ici à peu près 45
jours.
M. Lazure: Pourquoi c'a été fait par quelqu'un de
l'extérieur?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le Programme des lacs accomplit
des actions visant la sensibilisation et la participation des
villégiateurs à la restauration de la qualité des lacs
dégradés par des apports exogènes consécutifs
à l'érosion des berges sans couvert végétal et des
terres en amont des installations septiques déficientes et des
empiétements dans le lit du lac. Il s'agit donc, par la présente
évaluation, d'examiner ces activités de façon à
déterminer la pertinence du programme, sa nature, son impact, son
degré d'atteinte des objectifs, son rendement et sa valeur. Il s'agit
également d'examiner s'il existe des solutions alternatives ou des
correctifs éventuels à apporter au programme afin, entre autres,
d'élargir son mandat d'application en concordance avec d'autres
programmes du ministère de l'Environnement - exemple, protection des
cours d'eau en milieu agricole - ou d'autres ministères.
La firme devra donner lieu à des recommandations sur l'ensemble
des moyens à prendre pour améliorer le programme en fonction
d'éléments suivants, la pertinence du programme, la nature du
programme, l'Impact du programme, l'atteinte des objectifs, le rendement du
programme et la valeur du programme. Comme il s'agit d'un programme du
ministère de l'Environnement comme tel, lorsque vous évaluez vos
programmes, vous tentez de les faire évaluer à l'externe; pas
vous autoévaluer parce que vous allez nécessairement avoir un
certain biais.
M. Lazure: Oui, M. le Président, ce n'est pas convaincant.
À l'intérieur de l'appareil gouvernemental, il y a beacoup de
fonctionnaires très compétents qui, justement font ça,
vont dans d'autres ministères évaluer certains programmes.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le Vérificateur
général peut le faire.
M. Lazure: L'argument du ministre n'est pas très
convaincant. Ce qui est convaincant cependant, c'est la
détérioration du Programme des lacs. Ce qui est convaincant,
c'est la baisse du moral de l'équipe des dizaines de fonctionnaires qui
travaillaient au Programme des lacs depuis des années en collaboration
avec des centaines et des milliers de villégiateurs qui agissaient comme
bénévoles. Ça, c'est convaincant parce que c'est de
l'information publique. Les fonctionnaires qui étaient là depuis
des années, dans quelques cas, en particulier dans le cas de deux
personnes dont le prénom est le même «Monique», ont
été déplacés du Programme des lacs sans raison
valable. Il y a eu de la part du ministre de l'Environnement des rencontres
avec M. Tony LeSauteur dont j'ai été informé qui, lui, M.
LeSauteur était à l'origine du Programme des lacs. Le ministre a
tenté d'endormir littéralement M. LeSauteur. Ce sont les termes
employés par M. LeSauteur. Mais le résultat net, c'est que pour
une fois qu'on avait un programme où les bénévoles, des
centaines, des milliers de bénévoles chaque année
travaillaient conjointement avec des fonctionnaires, lesquels fonctionnaires
donnaient du surtemps en fin de semaine pour s'occuper de l'amélioration
des berges, pour une fois qu'on avait un programme qui marchait bien, pour des
raisons obscures, le ministre a mis le sabre dans ce programme-là, a
démoli, à toutes fins pratiques, détruit le Programme des
lacs, dans son volet fonctionnaires aussi bien que dans son volet
bénévoles. Je pèse mes mots parce que ces mots-là
ont été utilisés par la présidente de FAPEL, Mme
Brien, dans de la correspondance dont le ministre est très au courant.
Je pense que ces gens-là ont placé, sur la place publique, des
accusations graves à l'endroit du ministre, à l'endroit de son
chef de cabinet, à l'endroit de son sous-ministre en titre, qui ont fait
des pieds et des mains - encore une fois, pour des raisons inconnues - pour
démolir un programme qui marchait très bien.
Alors, j'aimerais bien, M. le Président, que le ministre nous
explique pourquoi il a été de connivence avec cette
opération qui visait à détruire un programme qui allait
bien.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, ça
me fait plaisir de répondre à certaines interrogations du
député de La Prairie et de resituer le Programme des lacs dans
son contexte. Ça fait deux ans que je suis ministre de l'Environnement;
ça fait au moins 10 fois que j'entends l'accusation, quand ce n'est pas
dans la bouche du député de La Prairie, c'est dans la bouche de
quelqu'un d'autre, d'avoir détruit le Programme des lacs.
Le Programme des lacs, comme j'ai eu l'occasion de l'indiquer, a les
mêmes ressources financières qu'il avait lorsque je suis
arrivé, même il y en a davantage. Quant à la gestion des
ressources humaines au sein du Programme des lacs, oui, il y a eu des
problèmes. Vous avez raison de mentionner le cas de celles qu'on appelle
communément «les deux Monique»; il s'agissait, pour ce que
j'en sais, parce que je ne m'occupe pas de la gestion du personnel sur une base
quotidienne, de fonctionnaires exemplaires qui travaillaient bien à leur
travail et qui, en plus, comme vous l'avez souligné, donnaient des
heures de bénévolat en dehors des heures normales de travail, le
samedi et le dimanche, avec des associations de lacs.
La Direction du personnel a décidé de les affecter
à d'autres tâches. J'ai fait ce que je ne fais pas
généralement, je suis intervenu, oui, en recevant dans mon bureau
M. LeSauteur, oui, également, en faisant des offres aux deux Monique
concernées parce qu'elles étaient appréciées dans
le travail qu'elles faisaient. Les offres que j'ai faites sont publiques, je
les répète devant cette commission parlementaire. Ces deux
personnes, qui sont des fonctionnaires du gouvernement du Québec, ont
été réaffectées à d'autres occupations. Je
suis même intervenu personnellement parce que l'une, sur le plan
humanitaire, avait été déplacée un peu loin de son
domicile et elle vivait une situation familiale un peu difficile. J'ai offert
à la FAPEL de libérer ces deux fonctionnaires, d'assumer le
salaire de ces gens-là, de leur enlever l'encadrement trop rigide de la
fonction publique et de les prêter à un organisme qu'on appelle
FAPEL. Cette offre a été faite par écrit. Cette offre a
été communiquée à FAPEL
Pour le moment, FAPEL n'a pas relevé cette offre pour des raisons
que j'ignore. Les deux Monique comme telles ne travaillent pas là
où elles sont le plus compétentes, dans le domaine de la
protection des lacs. Je répète cette offre, je suis prêt
à communiquer - et je vais le faire - à cette commission
parlementaire l'offre écrite qui a été faite à la
FAPEL S'il y a de petits problèmes en disant: «C'est tout ce que
j'ai entendu dire, oui, mais vous payez les salaires, est-ce que vous allez
payer les frais de dépenses, etc.»? Je pense que si on en est
rendu là, moi, ça ne me fait rien de négocier ça
sur la place publique, il s'agit de l'argent des contribuables. Si ces
femmes-là continuent à se dépenser comme elles l'ont fait,
non seulement leur salaire va être payé, mais également
leurs dépenses, compte tenu des dispositions et des directives du
Conseil du trésor.
Moi, je suis obligé de déplorer l'attitude - et je vous le
dis, M. le député de La Prairie -et je vais vous expédier
le discours prononcé par l'ancien président de FAPEL à
l'occasion d'une assemblée générale annuelle de la FAPEL,
où il a dénoncé chacun des ministres de l'Environnement,
en passant par Marcel Léger, qu'il a traité de tous les noms,
d'Adrien Ouellet, de Clifford Lincoln, de Lise Bacon et de Pierre Paradis. Il y
a un problème évident quelque part. Je ne peux pas concevoir que
toutes ces personnes-là avaient tous les défauts relatés
dans le discours du président de la FAPEL que je vais vous
communiquer.
Maintenant, ça, c'est le passé. Moi, le passé ne
m'intéresse pas, c'est l'avenir. Si la FAPEL est vraiment
intéressée à protéger les lacs et à
continuer son travail, si elle est intéressée par les ressources
humaines, inestimables à ce qu'on me dit, que constituent les deux
Monique, comme ministre de l'Environnement, je refais l'offre, publiquement, de
les libérer en fonction de l'organisme qui s'appelle FAPEL, d'assumer
leurs honoraires, de conserver tous leurs droits de fonctionnaires, parce que
je ne veux pas qu'elles perdent quelque droit que ce sort dans cet
échange, et elles pourront travailler, dans un cadre beaucoup plus
libre, à la protection des lacs au Québec tout en étant
rémunérées par le ministère de l'Environnement du
Québec. Et si vous pouvez servir d'amicus curiae dans ce dossier, parce
que n'ayant jamais été ministre de l'Environnement, vous n'avez
pas fait partie de la liste de ceux qui ont reçu les invectives de la
FAPEL, je vous invite à la faire; moi, je cherche une solution positive
au problème.
M. Lazure: M. le Président, est-ce que le ministre peut
nous expliquer pourquoi, si ces deux personnes-là faisaient si bien leur
travail à l'intérieur du ministère, dans le petit service
du Programme des lacs, pourquoi elles ont été
déplacées?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Parce qu'il y a eu des changements
au niveau du Programme des lacs? Le premier changement qui est survenu, c'est
que M. LeSauteur, qui était fonctionnaire en titre, d'après ma
compréhension, de ce programme, a pris sa retraite. Il était
à l'âge de la retraite.
M. Lazure: Mais la retraite de M. LeSauteur n'amenait pas
nécessairement...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, mais ça amenait un
autre directeur et, quand est arrivé un autre directeur, suivant ce
qu'on m'a dit, il y a eu des accrochages dans le personnel, des
conflits de personnalité et ça, ça peut arriver
dans un ministère comme dans une entreprise privée, mais moi,
comme ministre de l'Environnement je n'interviens pas dans les conflits de
personnalité à l'intérieur de chacun des secteurs à
chaque jour, mais quand on me donne un cas comme celui des deux Monique, je
sors de la gestion traditionnelle, je reçois à mes bureaux les
gens...
M. Lazure: Ces deux Monique...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...qui ont des plaintes. Parce que
les deux Monique sont appréciées du milieu, je fais une offre
à un organisme, une offre qu'on ne fait pas en circonstances normales,
et je tente que tout aille pour le mieux pour l'environnement et pour la
protection des lacs en mettant les deux Monique au service des lacs et la
FAPEL, pour des raisons qui m'apparaissent obscures, je ne sais pas pourquoi,
refuse ce prêt de personnel. Si vous pouvez m'éclairer, je vous
invite à le faire. Moi, je suis prêt à discuter de
ça en long, en large, sur la place publique, je me sens très
à l'aise dans ce dossier-là.
M. Lazure: M. le Président, le ministre a convenu
tantôt que c'est un programme qui marchait très bien. Le ministre
reconnaît que c'est un programme qui marchait bien, qu'il y avait une
bonne collaboration entre la FAPEL et l'équipe de 10 ou 12
fonctionnaires.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'était un programme
gouvernemental qui fonctionnait très bien entre la FAPEL et
l'équipe de fonctionnaires mais... Il n'y a pas un programme où
il n'a pas certains accrochages; il y avait peut-être 10 % d'accrochage
avec certaines municipalités, à certains endroits, etc. Il y a eu
des articles dans les journaux dont vous avez pris connaissance
également, mais globalement, c'est un programme qui, à ma
perception, fonctionnait relativement bien. Mais le départ de M.
LeSauteur, lorsque quelqu'un arrive à sa retraite, j'imagine qu'un jour,
lorsque ça sera votre tour ou mon tour, on prendra notre retraite et
quelqu'un d'autre nous remplacera.
M. Lazure: M. le Président, je pense que le ministre a
l'air de vouloir traiter de façon la plus équitable possible ces
deux personnes-là, ça je le reconnais. Déjà, il y a
eu des mesures de prises suite à certaines interventions. Ça
s'est déjà amélioré dans le cas de l'une des deux
personnes. Mais au-delà des personnes impliquées, encore une
fois, ce que j'en sais, il y a eu autant, que ce soit de la part de l'entourage
du ministre, de son cabinet politique ou certains hauts fonctionnaires, mais il
semble y avoir eu une espèce d'attitude délibérée
pour que les bénévoles et villégiateurs à
l'intérieur de la
FAPEL soient mis de côté dans une large mesure avec
l'arrivée du nouveau directeur du Programme des lacs.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si c'est le cas, M. le
député de La Prairie - moi, je ne suis pas psychiatre de
formation - mais si c'est le cas, si ces intentions-là sont
véridiques, la porte de sortie que je voyais était de prendre les
deux Monique et de les prêter à FAPEL, où elles auraient pu
évoluer dans un cadre où ces tiraillements de personnalité
là ne se seraient pas produits et qu'elles auraient pu être 200 %
efficaces pour le Programme des lacs et, là, je n'ai pas de
réponse positive de l'organisme qui s'appelle FAPEL
Moi, je ne demanderais pas mieux aujourd'hui que d'avoir une
confirmation de la FAPEL que les deux Monique peuvent aller travailler dans les
bureaux de la FAPEL Je garantis tous leurs droits de fonctionnaire, leur
salaire, les dépenses prévues par le Conseil du trésor, la
perte d'aucun droit, et elles vont être efficaces dans le cadre du
Programme des lacs dans un environnement qui va être encore plus facile
que la fonction publique, qui leur donne plus de marge de manoeuvre que la
fonction publique. Cette offre-là a été adressée
privément à la FAPEL je l'adresse publiquement à la FAPEL
je demande qu'on dépose à cette commission l'offre écrite
du ministre de l'Environnement à la FAPEL et je demande à la
FAPEL de reconsidérer le dossier ou de m'indiquer les raisons du refus.
(18 h 15)
M. Lazure: Pour conclure, M. le Président, est-ce que le
ministre veut nous dire de façon claire qu'il trouve cette collaboration
intéressante qui datait depuis plusieurs années entre une
équipe de son ministère et un grand nombre de
bénévoles à travers tout le Québec? Est-ce qu'il
trouve cette notion-là intéressante et qu'il veut faire tous les
efforts pour que ce soit maintenu?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Lorsque je vous parle de
prêter les deux Monique comme telles à la FAPEL je pense qu'il
s'agit d'un effort extraordinaire qui, dans des circonstances habituelles, si
l'évaluation du ministre était négative, le ministre ne
ferait pas ces efforts-là. Il faut aller au Conseil du trésor,
obtenir des dérogations, se battre pour obtenir des conditions comme
ça. Et ce que je vous dis, c'est que oui; je suis prêt à me
battre, parce que quand vous avez des fonctionnaires qui, en plus de faire leur
travail, font du bénévolat, vous n'êtes pas pour
décourager ce genre de monde.
M. Lazure: M. le Président, 34, 35, 36,
vérifiés.
Le Président (M. Garon): L'engagement 33,
vérifié?
M. Lazure: Oui.
Le Président (M. Garon): Les engagements 34, 35...
M. Lazure: 36.
Le Président (M. Garon): ...36, vérifiés.
Alors, les engagements 1 à 36 du mois d'août étant
vérifiés, nous passons au mois de septembre où il y en a
55.
Septembre M. Lazure: 1, ça va.
Le Président (M. Garon): Alors, voyez-vous? Il y en a 56
répartis sur deux mois, 10 d'abord qui sont le résidu du mois
d'août qui apparaît en septembre.
M. Lazure: Oui.
Le Président (M. Garon): Alors, l'engagement 1.
Vérifié?
M. Lazure: Oui.
Le Président (M. Garon): O.K. L'engagement 2.
M. Lazure: C'est ça. Ces analyses-là, le
ministère n'est pas en mesure de les faire? Pourquoi c'est fait par un
laboratoire privé?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Les laboratoires du
ministère, à ma connaissance, sont déjà
surchargés. Les délais d'attente sont déjà assez
longs, puis il s'agit de plus de 1700 échantillons. Donc, il faut avoir
recours aux ressources externes.
M. Lazure: II y a embauche d'étudiants dans votre
ministère l'été, je suppose?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, sur ce programme. Ça
fait partie de ce programme. Et il nous faut obtenir les résultats
rapidement parce qu'il est question de laisser ouverte ou fermée une
plage.
M. Lazure: Ça va.
Le Président (M. Garon): Alors, les engagements 1 et 2.
L'engagement 2, vérifié. L'engagement 3.
M. Lazure: Oui.
Le Président (M. Garon): Vérifié.
L'engagement 4.
M. Lazure: Oui.
Le Président (M. Garon): L'engagement 4. L'engagement
5.
M. Lazure: Oui.
Le Président (M. Garon): L'engagement 5,
vérifié. L'engagement 6.
M. Lazure: Oui.
Le Président (M. Garon): L'engagement 6,
vérifié. L'engagement 7.
M. Lazure: Parlons donc un peu des inspecteurs municipaux. Parce
que le ministère de l'Environnement, ex-ministre des Affaires
municipales, nous dit à chaque année: Oui, ça s'en vient,
l'entente entre Environnement et Affaires municipales pour faire en sorte que
les inspecteurs municipaux agissent, au fond, en collaboration et de
façon plus active avec leurs collègues du ministère de
l'Environnement et, de cette façon, renforcer l'équipe
environnementale. Où est-ce que ça en est, les pourparlers entre
les inspecteurs municipaux, le ministère des Affaires municipales et
l'Environnement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vendredi il y a 10 jours, pas
vendredi dernier, vendredi il y a deux semaines, je me suis retrouvé
à la table Québec-municipalités en présence des
représentants des deux unions municipales, de mon collègue, le
ministre des Affaires municipales et de son dévoué adjoint
parlementaire et - je le prends à témoin - le dossier a
été rediscuté entre les élus municipaux et le
ministre de l'Environnement. Il y a des progrès qui ont
été accomplis sur le plan de l'évolution du dossier au
cours de la dernière année. Maintenant, ce n'est pas encore
suffisamment concluant pour que je puisse profiter de l'occasion que vous me
fournissez si gentiment de faire une annonce officielle.
M. Lazure: Ah, vous avez progressé à petits pas
dans votre plan quinquennal d'entente avec les Affaires municipales. Bravo!
Une voix:...
M. Lazure: Oui, les petits pas. Un petit pas en avant, deux
petits pas en arrière! Ça va, M. le Président.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Garon): L'engagement 7 est
vérifié?
M. Lazure: Oui. L'engagement 8.
Le Préskient (M. Garon): Un petit pas de plus!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Lazure: Ça va, 8; ça va, 9.
Le Président (M. Garon): L'engagement 8,
vérifié. L'engagement 9.
M. Lazure: Explication sur 10, s'H vous plaît.
Le Président (M. Garon): L'engagement 9,
vérifié?
M. Lazure: Oui.
Le Président (M. Garon): L'engagement 10.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): En août 1987, le MENVIQ
intentait une poursuite, au pénal, contre la compagnie Minéraux
Noranda Inc. L'objet de ces poursuites se réfèrent à des
Infractions au règlement sur la qualité de l'atmosphère et
à la Loi sur la qualité de l'environnement. C'est en raison de
circonstances particulières générées, en août
1987, par des relations de travail tendues entre le gouvernement du
Québec et son personnel avocat, accompagnées d'un ralentissement
des activités du contentieux, le tout additionné à une
volonté politique et ministérielle d'agir rapidement dans ce cas
d'infraction que le MENVIQ confiait le mandat de poursuite au Procureur
général. Le Procureur général, par
l'intermédiaire de son représentant officiel, le ministère
de la Justice, procédait à la sélection du cabinet
d'avocats privé devant représenter le MENVIQ dans cette cause. La
firme alors retenue fut Shadley, Mélancon, Boro et Muskatel.
M. Lazure: Ça va, M. le Président.
Le Président (M. Garon): L'engagement 10,
vérifié. Alors, la première partie des engagements de
septembre, de 1 à 10, est vérifiée. Nous passons à
la deuxième partie qui va de 1 à 45.
M. Lazure: Alors, les engagements 1 à 28 sont
vérifiée, M. le Président.
Le Président (M. Garon): Les engagements 1 à 28,
vérifiés. L'engagement 29.
M. Lazure: Ça va, l'engagement 29.
Le Président (M. Garon): L'engagement 29,
vérifié. L'engagement 30.
M. Lazure: Oui, ça va.
Le Président (M. Garon): L'engagement 30,
vérifié. L'engagement 31. M. Lazure: Ça va.
Le Président (M. Garon): L'engagement 31,
vérifié. L'engagement 32.
M. Lazure: Ça va.
Le Président (M. Garon): L'engagement 32.
vérifié. L'engagement 33.
M. Lazure: ça, c'est de la recherche, des projets-pilotes.
ça fait un certain nombre d'années qu'il est en marche, ce
projet-phote, à l'engagement 33, non?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non. M. Lazure: Pas
celui-là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On en a discuté longtemps,
mais il est en marche depuis cette année. Il est prévu sur trois
ans, 1991-1992, 1992-1993 et 1993-1994.
M. Lazure: Ça va.
Le Président (M. Garon): L'engagement 33,
vérifié. L'engagement 34.
M. Lazure: C'est le même genre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Des boues d'abattoirs.
Le Président (M. Garon): Des boues d'abattoirs. Il y a de
la boue dans les abattoirs.
M. Lazure: Mutatis mutandis. Le Président (M. Garon):
Oui. M. Lazure: Ça va.
Le Président (M. Garon): II n'y a pas de boues dans les
abattoirs. C'est quoi, ces boues-là?
M. Lazure: Des boues d'abattoirs? M. le Président, comme
ancien ministre de l'Agriculture, vous savez ce que c'est.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Les abattoirs font de
l'épuration et l'usine d'épuration de l'abattoir
génère des boues au même titre qu'une usine
d'épuration municipale. Ce ne sont pas les animaux qui entrent là
avec les pieds sales qui font de la boue.
Des voix: Ha, ha, ha! M. Lazure:
Vérifié.
Le Président (M. Garon): si ce ne sont pas les animaux,
voulez-vous dire que c'est le monde? l'engagement 34, vérifié.
j'appelle l'engagement 35.
M. Lazure: L'engagement 35.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): À retirer. Il n'a pas
encore été autorisé.
Le Président (M. Garon): L'engagement 35 est
retiré.
M. Lazure: L'engagement 36.
Le Président (M. Garon): L'engagement 36.
M. Lazure: Ça va.
Le Président (M. Garon): L'engagement 36,
vérifié. L'engagement 37.
M. Lazure: C'est beau.
Le Président (M. Garon): L'engagement 37,
vérifié. L'engagement 38.
M. Lazure: Location de certains barrages. Quelle sorte de
barrages?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Des barrages sur les
rivières pour contrôler les niveaux d'eau.
M. Lazure: Oui, mais les coûts de location. Ça,
c'est la définition d'un barrage. Merci pour la définition d'un
barrage.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Lazure: Mais de quels barrages s'agit-il? Location de certains
barrages.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Plusieurs barrages, dont la
gestion est sous la responsabilité du MENVIQ, ont atteint un état
de dégradation avancé. Afin de prolonger la vie utile de ces
ouvrages et assurer ainsi le maintien des avantages qu'ils procurent, il fut
annoncé, lors du discours sur le budget 1989-1990, qu'une somme de 37
000 000 $ serait consacrée à leur réfection au cours des
10 prochaines années. Ce discours précisait également que
la Société immobilière du Québec serait
chargée de la mise en oeuvre de ces travaux et de leur financement,
alors que les coûts qui y seraient associés seraient
assumés par le ministère de l'Environnement. Par le décret
351-90 du 21 mars 1990, le gouvernement concrétisait son intention
annoncée lors du précédent discours sur le budget.
Conformément aux autorisations reçues, la responsabilité
de la réalisation des travaux de réfection de ces barrages a
été confiée à la SIQ selon les termes du protocole
d'entente conclu entre les parties le 23 août 1991.
M. Lazure: ça va, m. le président, mais ça
ne dit pas «coûts de réfection», ça dit
«coûts de location de barrages». on loue des barrages ou
c'est une erreur?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est une appellation
technocratique que comprennent très bien les gestionnaires du MENVIQ et
de la SIQ.
M. Lazure: Alors, location... Nous autres, le monde ordinaire, on
n'a pas besoin de comprendre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est comme un service de dette
amorti sur quelques années.
Le Président (M. Garon): Un genre d'appellation
contrôlée.
M. Lazure: Vérifié, M. le Président.
Le Président (M. Garon): Pardon? Êtes-vous
sûr?
M. Lazure: Saint-Amable, ça va, oui. Engagement 39.
Le Président (M. Garon): Engagement 38
vérifié. Engagement 39. Vérifié. Engagement 40.
M. Lazure: Engagement 40. Contrat de services professionnels pour
l'élaboration de l'organisme du BAPE en vue... Oh, oh! Un instant,
là, M. le Président. Si je comprends bien l'engagement, 30 000 $
à une firme privée pour la préparation d'un mémoire
que le BAPE devait présenter à la commission qui a
étudié la révision de la procédure
d'évaluation. Premièrement, le mémoire n'a jamais
été présenté. Deuxièmement, pourquoi le
BAPE, le ministère aurait-il besoin d'aller payer une firme externe pour
faire préparer un mémoire pour le BAPE?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La commission de
l'aménagement et des équipements a décidé de
procéder par voie de consultation générale dans le cadre
de l'étude de procédure...
M. Lazure: Oui, mais M. le Président, je dispense le
ministre de la lecture de ses notes. Je pose deux questions bien simples.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): J'imagine que la réponse se
trouve dans les notes. À ce sujet, le Bureau d'audiences publiques
souhaite faire appel aux services d'un expert pour l'élaboration de la
position de l'organisme face à l'évaluation environnementale et
à l'examen public.
M. Lazure: Aïe, ça c'est grave!
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Les règlements sur lesquels
portent la commission sont...
M. Lazure: Ça n'a pas d'allure!
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...très complexes, et par
ce fait, l'expert doit...
M. Lazure: Vous devriez protester vous autres aussi.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...faire l'interface entre
différents intervenants. Me Diane Morneau fut mandatée pour la
rédaction de ce mandat.
En effet, Me Morneau, détentrice d'un doctorat en droit de
l'environnement, possède une expertise unique en rapport avec la
participation du public ainsi qu'une excellente connaissance du
ministère de l'Environnement, du Bureau d'audiences publiques sur
l'environnement et du processus d'évaluation environnemental. Sa
rémunération fut fixée selon un taux horaire de 80 $. Ses
frais de séjour et de déplacement sont remboursés suivant
les normes de la directive 774 du Conseil du trésor concernant les frais
de voyages des personnes engagées par le gouvernement en horaire.
Durée du contrat: 13 juin au 15 août 1991.
M. Lazure: M. le Président, je trouve que c'est odieux,
c'est scandaleux que le ministre ait autorisé une dépense de 30
000 $ de façon tout à fait inutile. D'abord, le BAPE a du
personnel stable qui est parfaitement en mesure de préparer sa propre
présentation, dans une commission parlementaire. Deuxièmement, le
BAPE, est-ce que c'est suite à des pressions du ministre ou pas, je ne
le sais pas, mais le BAPE n'a pas présenté de mémoire
à la commission parlementaire.
M. le Président, c'est un gaspillage de fonds publics,
scandaleux, et moi, j'aimerais bien entendre une explication valable de la part
du ministre. Ce qu'il nous a dit à date ce n'est pas valable comme
explication.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je suis certain que ie BAPE s'est
servi de ces travaux pour sa connaissance interne. Maintenant, je ns sais pas
si un rapport final ? été rédigé. Si le rapport
final a été rédigé, moi, je ne pourrais pas voir
pourquoi faire on en priverait les membres de la commission. Et lorsque vous
aurez pris connaissance du rapport, vous serez en mesure de faire des
commentaires et peut-être que vous direz qu'il s'agit d'un excellent
rapport et que les fonds publics ont été utilisés à
bon escient.
M. Lazure: Bon. Je vois la tentative du ministre de minimiser un
peu l'affaire et d'adoucir la pilule...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Absolument pas.
M. Lazure: ...en nous disant...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): En étant transparent comme
d'habitude.
M. Lazure: ...je vous donne la permission de lire le travail
présenté par Mme Morneau, mais encore une fois, il n'y a vraiment
pas de raison d'aller piger dans les fonds publics pour engager une personne
hors de l'appareil gouvernemental pour venir présenter le point de vue
du Bureau d'audiences publiques. C'est tout à fait inacceptable. Bon, en
tout cas, ceci étant dit...
Mme Pelchat:...
M. Lazure: La députée de Vachon est d'accord avec
moi?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Lazure: Avec mes remarques? Mais sérieusement, je
prends note que le ministre va nous fournir le rapport.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. M. Lazure: Oui?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ah oui. Comme d'habitude, le
ministre est transparent.
M. Lazure: Alors, c'est vérifié avec protestations
assez véhémentes de la part de l'Opposition. Et est-ce que le
ministre peut nous dire dans combien de jours à peu près on va
avoir le rapport?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Demain matin je signe la lettre
pour...
M. Lazure: Demain matin?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Une chose à la fois. Dans
les meilleurs délais.
Le Président (M. Garon): Alors, 40 étant
vérifié, 41.
M. Lazure: Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je le retire, il n'est pas
autorisé.
M. Lazure: Retiré 41?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
Le Président (M. Garon): L'engagement 41 n'étant
pas autorisé, il est retiré par le ministre.
M. Lazure: Engagement 42.
Le Président (M. Garon): Engagement 42.
M. Lazure: Ça va.
Le Président (M. Garon): Engagement 42
vérifié. Engagement 43?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Engagement 43, pas
autorisé.
Le Président (M. Garon): l'engagement 43 n'étant
pas encore autorisé par le conseil du trésor, il n'y a pas lieu
de le vérifier et il est retiré par le ministre. alors,
l'engagement 44.
M. Lazure: Ça va.
Le Président (M. Garon): L'engagement 44 est
vérifié. L'engagement 45.
M. Lazure: Ça va.
Le Président (M. Garon): L'engagement 45 est
vérifié. La deuxième partie des engagements du mois de
septembre 1 à 45 étant vérifiée, à
l'exception de ceux qui ont été retirés pour cause de
non-autorisation par le Conseil du trésor, les engagements financiers de
septembre 1991 sont vérifiés.
Octobre
Comme le mois d'octobre ne comporte pas d'engagement, on peut dire que
la liste ne comporte aucun engagement, alors le mois d'octobre n'a pas à
être fait puisqu'il est fait automatiquement. comme ceci complète
nos travaux pour la journée,...
M. Lazure: M. le Président. M. Dufour: ...M. le
Président.
Le Président (M. Garon): ...le mandat que nous nous
étions donné étant réalisé... Je vois que le
député de Jonquière demande la parole.
M. Dufour: Lorsqu'on parle de vérifier des
engagements...
Le Président (M. Garon): Là, il faut demander le
consentement, parce qu'on est rendus à 18 h 31.
M. Dufour: On va revenir à 20 heures si vous n'avez pas le
consentement.
Le Président (M. Garon): Consentement pour continuer
pendant quelques instants.
Une voix: Consentement pour 30 secondes.
M. Dufour: Je voulais juste vous demander, M. le
Président, dans un cas d'engagement comme celui qu'on vient de voir, on
a des grandes réticences et même on est en opposé, est-ce
qu'on peut être contre cet engagement-là? Puis c'est
vérifié.
M. Lazure: On peut faire enregistrer notre opposition.
M. Dufour: À cet engagement-là?
M. Lazure: Oui. Alors, M. le Président,...
M. Dufour: On l'a déjà fait. Je ne sais pas si
c'est...
M. Lazure: Oui, oui, faire inscrire... Oui, c'est
vérifié.
M. Dufour: C'est vérifié, mais on n'est pas
d'accord.
M. Lazure: Mais nous voulons faire enregistrer notre
désaccord profond.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce qui indique que vous êtes
d'accord avec tout le reste.
M. Lazure: non, juste avec le numéro 40. l'engagement
d'une personne à l'extérieur pour rédiger le
mémoire du bape qui n'a jamais été présenté
par le bape.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mais sur le plan de la
procédure, M. le député de La Prairie, moi je n'ai pas
d'objection à ce que vous enregistriez votre opposition, mais ce qui
veut dire que lorsque ce n'est pas fait, c'est que vous êtes d'accord.
C'est l'inverse, et je le dis sur le plan de la procédure parlementaire,
qui peut m'apparaître risqué. Parfois on endosse un engagement
financier, ce qui ne veut pas dire qu'on est 100 % d'accord avec...
M. Lazure: C'est ça, quand ce n'est pas fait, c'est
neutre, puis quand on est vraiment de façon quasiment enragés
contre une telle dépense, à ce moment-là il faut
l'inscrire.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est moins neutre.
M. Lazure: II faut l'inscrire.
M. Dufour: Ça fait qu'on l'inscrit.
Le Président (M. Garon): M. le député de
Rimouski.
M. Tremblay (Rimouski): M. le Président, je vous
demanderais de conclure.
Le Président (M. Garon): Est-ce qu'il y a d'autres membres
de la commission qui veulent parler? M. le ministre, est-ce que vous voulez
dire le mot de la fin?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Strictement pour remercier les
parlementaires de s'être acquittés de cette tâche
administrative qui nous permet d'apporter chaque fois un éclairage
additionnel sur l'action du ministère de l'Environnement et vous
remercier, M. le Président, de la façon avec laquelle vous avez
présidé nos travaux.
M. Lazure: Moi, M. le Président, je veux juste ajouter que
je remercie le ministre pour sa souplesse, mais non pas pour sa
clarté.
Le Président (M. Garon): La vérification des
engagements financiers du ministère de l'Environnement étant
terminée, selon le mandat que nous nous étions donné,
j'ajourne les travaux de la commission sine die, en rappelant aux membres de la
commission que nous nous réunissons demain à 9 h 30 pour une
séance de travail.
(Fin de la séance à 18 h 34)