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(Dix heures douze minutes)
Le Président (M. Richard): Mesdames, messieurs, je
déclare la séance de la commission de l'agriculture, des
pêcheries et de l'alimentation ouverte. Je vous rappelle le mandat, pour
cette séance, qui est de poursuivre l'étude
détaillée du projet de loi 120, loi modifiant la loi sur les
produits marins et les aliments... Attendez un instant. Il y a un petit
correctif, là. C'est la Loi modifiant la Loi sur les produits agricoles,
les produits marins et les aliments.
Étude détaillée Dispositions
pénales
Nous en étions à l'article 3; 3 à 6 relèvent
de M. le ministre en titre, M. le ministre Yvon Picotte, ministre de
l'Agriculture, et il y a aussi l'article 9 qui est la mise en application.
Alors, si vous n'avez pas d'objection, ce serait peut-être une
bonne idée de commencer par l'article 3.
Remarques générales M. Yvon
Picotte
M. Picotte: M. le Président, pour se retrouver un petit
peu plus dans le bain, se remettre un petit peu plus dans l'esprit, je pourrais
faire des commentaires d'ordre général rapidement, uniquement
pour se replacer un peu, replacer le contexte.
Les articles 3 à 6 de ce projet de loi visent à
réaménager le régime des sanctions pénales
prévues aux articles 42 à 49 de la Loi sur les produits
agricoles, les produits marins et les aliments en fonction de la gravité
des infractions, des risques pour la santé des consommateurs et de
l'aspect opérationnel des sanctions, soit la capacité de payer
des contrevenants.
L'infraction quotidienne d'exploitation sans permis avec l'amende
additionnelle et le triage des produits de la pêche étant
abrogés, le nouveau régime maintient les mêmes infractions
que le régime actuel, mais élimine la distinction entre un
individu et une corporation quant à l'amende et actualise, en
conséquence, l'ajustement du montant des amendes.
Il importe de souligner que l'effet dissuasif d'un régime
pénal est atteint non seulement par le niveau des amendes fixé
à la loi, mais surtout par la possibilité effective d'obtenir des
sanctions judiciaires. Cela signifie que les bornes minimales et maximales de
la peine doivent tenir aussi compte de la capacité de payer des
justiciables et du seuil critique où ils contestent l'accusation non
parce qu'ils ne sont pas coupables de l'infraction, mais simplement parce
qu'ils ne sont pas capables d'en assumer les conséquences
financières. C'est faire preuve de réalisme. L'État ne
gagne pas, d'ailleurs, à imposer des amendes trop élevées,
car il augmente en même temps et plus rapidement encore ses coûts
de poursuite, alors que, si la peine était proportionnelle à
l'infraction et à la capacité de payer des justiciables, ceux-ci
seraient davantage portés à admettre leur culpabilité, si
tel était le cas, et à payer leur dette envers la
société.
Alors, en fait, la justification des articles 3 à 16, c'est que
les amendes ont été ajustées en tenant des comptes des
éléments suivants: la gravité de l'offense, le risque pour
la santé et l'opérationalité, la capacité de payer
des contrevenants. Par ailleurs, comme 80 % des contrevenants sont des
corporations, il n'est pas nécessaire de faire de distinction entre un
individu et une corporation.
C'est l'exposé global que je voulais faire au tout début.
Je suis disposé, M. le Président, à aborder l'article 3,
si tel est le désir des membres de la commission.
Le Président (M. Richard): Merci, M. le ministre. Est-ce
que, M. le député d'Arthabaska, vous avez des commentaires avant
de vous lancer là-dedans?
M. Jacques Baril
M. Baril: Oui, M. le Président, juste faire quelques
commentaires et on pourra aller plus en profondeur article par article. Quand
j'ai lu ou pris connaissance du projet de loi, j'ai été un peu
étonné, justement, parce que, entre autres, le projet de loi ne
fait plus de différence entre un individu et une corporation; ça
va être les mêmes amendes pour tout le monde. Quand on regarde le
projet de loi d'aujourd'hui, les amendes pour un individu étaient
inférieures ou moindres que les amendes d'une corporation. Dans le
projet de loi qui nous est présenté, puisqu'on ne fait plus de
distinction entre les deux, les amendes seront plus élevées pour
les individus qu'elles ne le seront pour les corporations. Ça
m'étonne un peu. Si on ne fait plus de distinction entre les deux,
pourquoi on garde les amendes plus élevées pour un individu que
pour une corporation?
J'ai entendu les explications du ministre, mais il ne m'a pas convaincu
à l'effet de dire: Si on baisse les amendes, les gens vont être
plus portés à payer que d'aller en cour et de traîner
ça; on va sauver des frais judiciaires. Remarquez bien que vous
n'êtes pas devant la personne qui défend les gens ou les causes
qui se
ramassent toujours devant les tribunaux. Je dis souvent que la plus
grande injustice, c'est la justice, des fois. Donc, tout de même, si on
regarde la coutume aujourd'hui, je crains qu'on pourra avoir peut-être un
laisser-aller de la part de certaines corporations, et ce n'est pas le temps.
Ce n'est pas le temps, puisque la qualité et la salubrité de nos
aliments pourront être mises en cause.
Depuis un certain nombre d'années, il y a eu des efforts
considérables au Québec pour justement redorer l'image de
l'estampille «Québec approved» ou «Approuvé
Québeo. Avec ces modifications, je crains qu'on puisse ouvrir la porte
à un laisser-aller au niveau de l'inspection des aliments, qui pourrait
détériorer le travail qui a été fait depuis un
certain nombre d'années. On se souvient, dans les années
soixante-dix, comment l'estampille «Approuvé Québec»
avait été décriée, avait perdu pratiquement toute
notoriété. Et on commence à peine à redonner les
notes de noblesse à l'estampille «Approuvé
Québec». Il me semble que ce n'est pas le temps de lâcher
les cordeaux pour que les gens puissent davantage se dire: Bien, là, on
est moins pénalisés. Malgré que les sommes sont quand
même assez importantes. Une entreprise, des fois il faudrait faire
attention ça fait plus d'argent en contrevenant à la loi
que de payer l'amende. Souvent, les entreprises contreviennent à la loi
et payent les amendes; pour elles, c'est plus profitable, c'est plus rentable
de cette façon-là.
On va passer à l'article 3, M. le Président.
M. Yvon Picotte M. Picotte: M. le Président... Le
Président (M. Richard): M. le ministre.
M. Picotte: ...une couple de réactions. D'abord, je pense
que les amendes ont été fixées en fonction de trois points
que je tiens à répéter, parce que c'est important,
d'après ce qu'a dit le député d'Arthabaska. On a
parlé de la gravité de l'offense; on a parlé de
l'opératio-nalité et de la capacité de payer des
contrevenants. Mais il ne faut jamais oublier qu'il y a un item important que
j'ai souligné aussi, c'est le risque pour la santé. Et le risque
pour la santé, ça, c'est l'item important quand on parle de
santé publique et qu'on parle d'être, là-dessus,
intolérant.
Deuxième point, M. le Président, on vient de parler de
l'estampille. Quand on regarde l'article 45.2, la plus grave des offenses qu'il
y a, c'est l'estampille. On ne peut pas ramener ça comme
prétexte, parce qu'il y a une gradation dans les offenses et les
amendes, et cette gradation-là fait en sorte que, sur l'estampille, eh
bien, c'est encore plus fort et c'est encore plus corsé. Alors, je pense
que ça vient dissiper le doute qu'a soumis le député
d'Arthabaska. (10 h 20)
Et, enfin, M. le Président, ce que je voudrais dire, c'est que,
si on parle de corporations, il faut savoir que, dans notre domaine à
nous autres, 85 % de notre clientèle, ce n'est pas des individus, c'est
des corporations: petites et moyennes entreprises qui se sont
incorporées pour être en mesure d'évaluer leurs risques,
etc. On sait très bien qu'aujourd'hui les gens s'incorporent et 85 % de
notre clientèle, ce sont des corporations, petites et moyennes
entreprises, etc. Donc, c'est pour ça que vous avez pu constater que
l'amende a diminué au niveau des corporations pour s'ajuster davantage.
en ce qui concerne les individus, c'est quantité négligeable,
évidemment, à cause des 15 % qui demeurent. et, dans la plupart
des cas, d'ailleurs, on le sait très bien, les gens qui se partent un
commerce maintenant, dans le but de se protéger, automatiquement s'en
vont vers l'incorporation. donc, je pense qu'il faut vivre avec cette
réalité-là d'aujourd'hui. je ne sais pas ce qu'elle sera
dans 10 ans, je ne tire pas aux cartes, mais ce que je sais, c'est
qu'aujourd'hui c'est la réalité du moment. alors, voilà,
m. le président.
Infractions à la loi ou à ses
règlements
Article 3. L'article 42 de cette loi est modifié par le
remplacement des paragraphes a et b par ce qui suit c'est des
drôles de guillemets, mais en tout cas: «d'une amende de 250 $
à 750 $ et, en cas de récidive, d'une amende de 750 $ à
2250 $».
La modification à l'article 42 vise les amendes prévues
généralement pour les infractions à la loi ou à ses
règlements. Je donne des exemples: un local de préparation
d'aliments dont les planchers seraient fissurés et sales, entre autres;
la quantité nette ne figure pas sur un sac de biscuits ou sur une
boîte de conserve de petits pois; dans une aire de préparation
d'aliments, un manipulateur d'aliments qui ne porterait pas de bonnet ou de
résille recouvrant entièrement les cheveux. D'autres exemples: la
tenue vestimentaire du personnel; les règles de construction,
d'équipement et d'aménagement des établissements ou des
véhicules; l'étiquetage des produits; la tenue des registres, de
factures ou de pièces justificatives.
Dans tous ces cas que je viens de vous énumérer, les
amendes actuelles sont, pour une première infraction, de 175 $ à
1400 $ pour un individu; de 325 $ à 2800 $ pour une corporation. Pour
une récidive, 4250 $ pour un individu et 8550 $ pour une corporation.
Maintenant, dans ce que nous proposons, pour faire la distinction, pour une
première infraction, c'est de 250 $ à 750 $, alors que
c'était avant de 175 $ à 1400 $ pour un individu. Et là,
c'est sans distinction, évidemment, individu et corporation, dans le cas
d'aujourd'hui. Pour une récidive, autrefois, pour un individu,
c'était de 4250 $ et de 8500 $ pour une corporation. Aujourd'hui, autant
pour les individus que pour une corporation, pour une récidive, c'est
750 $ à 2250 $. Donc, on voit que c'est diminué du double,
même pour les individus, dans la «bracket»,
évidemment, entre 750 $ et 2250 $. Moi, je prends le maximum, mais
ça pourrait être le minimum qui est de 750 $. Donc, si un juge
condamnait à 750 $ pour une récidive un individu, lui, avant,
payait 4250 $;
là, il va payer 750 $. Alors, sept fois six, 42, ça fait
six fois moins.
M. Baril: Ce que je disais, M. le Président, tout à
l'heure, c'est parce que, moi, j'avais des chiffres ici. C'est votre
collègue qui nous avait remis des commentaires sur le projet de loi 120
et il y en avait aussi sur... Ils étaient au complet. On dit ici,
à l'article 3, qui est l'article 42 actuel: «Sauf les cas
où une autre peine est prévue, quiconque enfreint la
présente loi ou les règlements est passible, «a) pour une
première infraction, d'une amende d'au moins 125 $ et d'au plus 1150 $,
dans le cas d'un individu, et d'au moins 250 $ et d'au plus 2300 $, dans le cas
d'une corporation; «b) pour une récidive, d'une amende de 3500 $
dans le cas d'un individu et 7000 $ dans le cas d'une corporation.»
Où est la différence entre ce que le ministre m'a dit et
ce qui est écrit ici?
M. Picotte: Ah, mais ça, c'est une clause omnibus. C'est
l'amende... Tout ce dont vous parlez, c'est les détaillants et
restaurateurs, par exemple, sur le permis. Ça, c'est une autre
affaire.
M. Baril: Maintenant, avec ce que vous nous avez dit, la loi 120,
elle va considérer tout le monde sur le même pied
d'égalité. Qu'ils soient restaurateurs, détaillants,
grossistes, abattoirs, etc., ça va tout être la même
chose?
M. Picotte: Je vais demander à Me Louis-Gérard
Cantin de vous donner les explications, là, de décortiquer
l'ensemble, pour être bien sûr qu'on parle exactement, tout le
monde, du même domaine en même temps.
Le Président (M. Richard): Maître, vous avez la
parole.
M. Cantin (Louis-Gérard): Merci. M. le
député, ici, nous sommes à l'article 42. Tout notre
régime pénal reposait, premièrement, sur une clause
omnibus pénale qui couvrait tous les cas d'infraction à la loi et
aux règlements, sauf ce qui était spécifiquement
prévu dans les articles suivants où, par exemple, on accentuait
le montant des amendes. C'est la même orientation qui a été
maintenue. Comme l'a indiqué le ministre, ici, ce sont des infractions,
par exemple, qui ne couvrent pas le cas des permis; ce sont des infractions sur
les normes d'équipement, peut-être des infractions sur certaines
dispositions vestimentaires qui touchent le personnel. Mais les infractions,
par exemple, des permis sont divisées en trois blocs. On les voit dans
trois articles différents. Quand on arrivera aux détaillants et
restaurateurs, toujours en tenant compte des principes qu'a établis le
ministre, c'est-à-dire la gravité de l'offense, la protection de
la santé et aussi le caractère opérationnel, la
capacité pour le contrevenant de payer, parce que c'est sûr qu'on
fait face à un fardeau de preuve très lourd, hors de tout doute
raisonnable... Lorsque, par exemple, ici, dans 42, on avait une récidive
de 4250 $ pour une personne physique et de 8500 $..., bien, on n'allait pas en
récidive et c'est extrêmement important qu'on y aille.
Mais ce que vous souleviez, les cas, par exemple, de permis de
détaillants et restaurateurs, qu'on va aborder plus loin dans d'autres
articles, qui généralement sont incorporés, avec un
actionnaire ou une famille, l'époux, l'épouse qui forment une
corporation, dans le cas de contravention au permis de détaillant ou de
restaurateur, ils étaient assujettis à un minimum de 7000 $. Et,
dans d'autres articles que l'on va voir plus loin, l'article 44, c'est ce qui
est abaissé. Au fur et à mesure qu'on passe à
différents types d'infractions, vous allez voir: vente de produits
impropres, fermeture d'établissement et, comme vous l'avez
souligné, l'estampille, c'est extrêmement important, les
infractions sont gradées partant de 42 et là on introduit les
nouveaux 43, 44, 45 et ainsi de suite. On les a regradées. C'est
sûr qu'au niveau des détaillants et restaurateurs il y a une
modification, mais qui n'est pas incluse dans cet article; par exemple, les
permis de détaillant et restaurateur ne sont pas inclus dans 42.
(Consultation)
M. Baril: Est-ce que vous avez des chiffres, à savoir si,
quand les juges rendaient des décisions, ils donnaient le maximum de
l'amende ou bien si c'était la moitié, les trois quarts ou le
minimum?
M. Cantin (Louis-Gérard): Vous savez qu'en
général ce qui se passe, c'est l'amende minimum qui est
accordée, parce qu'elle est demandée, sauf certains cas
d'exception. Par exemple, ici, on est en matière d'infractions
générales; on ne parle pas de permis à l'article 42.
M. Baril: Non, non.
M. Cantin (Louis-Gérard): Si vous avez une infraction
d'étiquetage qui est mineure, généralement, c'est le
minimum qui est accordé, sauf certains cas où on peut demander
plus. Mais c'est assez rare qu'ils vont, dans certains cas, donner le maximum.
Ça dépend de la gravité de l'infraction.
M. Baril: Ça dépend de la cause.
M. Cantin (Louis-Gérard): Si elle est
légère, c'est le minimum. Ils ont une tendance à aller au
minimum.
(Consultation)
M. Baril: Sur division, M. le Président. (10 h 30)
Le Président (M. Richard): Adopté, l'article 3, sur
division. J'appelle donc l'article 4.
M. Picotte: Bon. L'article 4, d'abord, il y a deux papillons.
Le Président (M. Richard): Excusez. Juste un instant, si
vous le permettez, M. le ministre, parce que, là, on a un petit
problème technique. Mais on va régler ça. Ça ne
sera pas dramatique. On va juste voir...
M. Picotte: Parfait. On compte sur vous.
Le Président (M. Richard): Si vous me permettez, on
suspend les travaux pour quelques instants.
M. Picotte: C'est une bonne idée! (Suspension de la
séance à 10 h 31)
(Reprise à 10 h 35)
Le Président (M. Richard): Mesdames, messieurs,
maintenant, à l'article 4. Vous avez, M. le député de
Champlain, une modification à l'article 4, qui est la suivante.
M. Brouillette: Oui, M. le Président. Modifier l'article 4
du projet. À l'article 44, insérer, à la sixième
ligne et après le mot «récidive», les mots
«d'une amende».
Le Président (M. Richard): Bon. M. le
député, merci. M. le ministre, est-ce que vous avez des
commentaires sur cette modification-là? Vous en aviez pris
connaissance?
M. Picotte: Oui. En fait, M. le Président, c'est tout
simplement la correction d'une erreur d'impression, dans le fond. C'est une
erreur d'impression qui a eu lieu et c'est la correction par le fait
même.
Le Président (M. Richard): Alors, ça va pour
l'article 44 de l'article 4? Est-ce que ça va, M. le
député d'Arthabaska?
M. Baril: On va regarder ça. Oui, oui. O.K.
Ça va.
Le Président (M. Richard): Ça va? C'est
adopté, la modification?
M. Baril: L'amendement.
Le Président (M. Richard): L'amendement est
adopté?
M. Picotte: Oui.
Le Président (M. Richard): II y en a un deuxième,
toujours à l'article 4, M. le député de Champlain, si
ça vous tente de faire encore un amendement.
M. Brouillette: Oui, M. le Président. C'est pour modifier
l'article 4 du projet. À l'article 45.1, insérer, à la
neuvième ligne et après le mot «récidive», les
mots «d'une amende».
Le Président (M. Richard): Merci, M. le
député. M. le ministre.
M. Picotte: C'est toujours, M. le Président, la correction
d'une erreur d'impression, qui est le libellé de 45.1 qu'il faut qu'on
retrouve à l'autre paragraphe suivant.
M. Baril: L'amendement est adopté.
Le Président (M. Richard): L'amendement est adopté.
Maintenant, nous discutons sur l'ensemble de l'article 4, avec les deux
amendements du député de Champlain.
M. Picotte: Bon. Ça va, là.
M. Baril: On va les prendre un par un, je suppose?
M. Picotte: Oui, oui, ça va être pas mal moins
compliqué.
Le Président (M. Richard): Bon. Alors, allons-y pour le
premier.
M. Picotte: D'abord, les articles 43 à 44.1 et l'article
45 de cette loi, modifié par l'article 452 du chapitre 61 des Lois de
1992, sont remplacés par les suivants. Prenons, d'abord, l'article 43,
M. le Président: «Quiconque enfreint une disposition d'un
règlement adoptée en vertu des paragraphes a, a.l et d de
l'article 40 et relative à la température des produits, aux
insectes, aux rongeurs ou à leurs excréments oui, on est
mieux d'étudier ça tout de suite qu'à midi moins quart
...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Picotte: ...est passible d'une amende de 250 $ à 1500 $
et, en cas de récidive, d'une amende de 1500 $ à 4500
$.»
En fait, M. le Président, pour se limiter à cet article 43
si on veut les prendre un par un, on va moins se compliquer l'existence
le nouvel article 43 vise les amendes pour les infractions
spécifiques à des dispositions réglementaires fixant des
normes de température pour la conservation des produits
réfrigérés, congelés ou en semi-conserve et
prohibant la présence d'insectes, de rongeurs ou de leurs
excréments dans les établissements de la chaîne
alimentaire. Présentement,
ces infractions sont englobées dans les amendes
générales de l'actuel article 42. On veut sortir ça de
là pour en faire un point particulier, et je pense que ce n'est pas sans
besoin. Aussi curieux que ça puisse paraître, il m'arrive assez
fréquemment d'être obligé d'examiner tout ça pour
fermer un établissement et, généralement, ça arrive
toujours sur l'heure du lunch.
M. Baril: Dans le cas d'une récidive, on baisse le
minimum. C'était avant 4250 $ et là il est à 1500 $. C'est
ça?
M. Picotte: Oui. Me Cantin pourrait peut-être donner des
explications, si vous le souhaitez.
Le Président (M. Richard): Me Cantin, s'il y a lieu.
M. Cantin (Louis-Gérard): Oui, m. le député,
exactement. mais ce qui se produit, c'est que toutes ces infractions
étaient auparavant dans la clause omnibus à 42 et cette
clause-là avait une faille majeure. le problème qu'on a
rencontré depuis des années, c'est qu'on ne pouvait pas aller en
récidive. vous aviez une amende de 4250 $ et l'autre de 8500 $ pour une
corporation. et on a toujours en tête: 80 % de notre clientèle,
corporations et pme. à ce moment-là, se présenter pour une
récidive, premièrement, on risquait, si on passait à
travers et obtenait condamnation, que ce soit une problématique pour
l'entreprise. supposons une corporation pme, c'est 8500 $ pour ce type
d'infraction, parce qu'il n'y avait pas de jeu, il n'y avait pas de marge de
manoeuvre. deuxièmement, l'entreprise, placée face à un
tel niveau d'amende, pouvait enclencher un processus de défense
systématique pour tenter de trouver le moindre détail et faire
rejeter l'accusation.
Ce qui se produit, c'est qu'avec les échelles qu'on introduit il
va être beaucoup plus facile non seulement d'avoir la première
condamnation, mais, effectivement, de pouvoir aller en récidive. Et,
actuellement, pour ce type d'infraction qui était dans 42, avec le
montant qu'on avait à 4250 $ et 8500 $, ça bloquait les
récidives. Et c'est extrêmement important, pour avoir un effet
dissuasif, de pouvoir retourner dans les deux ans, si on a une récidive.
Et, nécessairement, ça va faciliter les procédures. (10 h
40)
M. Baril: Est-ce que vous vous êtes permis de rencontrer
les juristes ou les légalistes du ministère du Revenu? Vous
devriez les convaincre de faire la même chose.
M. Cantin (Louis-Gérard): Non, M. le député.
On a consulté ceux de la Justice, mais pas ceux qui se
spécialisent, au Revenu, dans le domaine du tabac.
M. Baril: Le domaine du tabac, oui, je comprends. Mais il y a
aussi toutes sortes de règlements du ministère du Revenu. Quand
le ministère du Revenu fait une erreur, ça, ce n'est pas un
problème: le petit commerçant, lui, est obligé d'attendre
six, sept, huit mois. Tandis que, quand c'est le commerçant qui fait
l'erreur, là, on «charge» des intérêts et des
pénalités, et il y a bien des fois que non seulement ça
l'a menacé, mais le petit commerçant a été
obligé de fermer ses portes pour des choses tout à fait
aberrantes. Le Revenu, lui, il dit: Ah, prouve-moi que j'ai tort. Mais il faut
qu'il paie avant, par exemple. Et, en attendant qu'il paie, lui, il a eu le
temps de fermer ses portes. C'est dans ce sens-là que je disais: Vous
devriez essayer d'aller convaincre les...
M. Picotte: On se fie sur vous, mon cher collègue, parce
que vous allez pouvoir aller à une future commission du ministère
du Revenu leur dire: Vous devriez prendre l'exemple sur votre collègue
de l'Agriculture.
M. Baril: Oui, mais, entre ministères, on est
supposé se parler et entre ministres aussi. Vous devriez montrer
l'exemple vous-même, M. le ministre.
M. Picotte: Je vais lui envoyer le Journal des débats
sur lequel vous plaidez la cause habilement, d'ailleurs.
M. Baril: Avec la hausse des taxes faramineuse qu'on a connue
depuis quelques années, on peut vivre dans les tous les secteurs en
général la même situation que, vous autres, vous vivez
actuellement. C'est pour ça que je dis que vous devriez... En tout cas,
si vous avez besoin d'aide, pas pour les convaincre, mais pour plaider devant
les avocats au Revenu, je me rends disponible.
M. Picotte: Je prends acte que vous nous félicitez,
autrement dit.
M. Baril: Ah, là, il faut faire attention, M. le
Président.
M. Picotte: On vous en remercie.
Le Président (M. Richard): Là, vous sortez du texte
pour vrai. Si vous commencez à vous féliciter, ça
m'inquiète.
M. Baril: On est rendus loin, là.
M. Picotte: Mais ce n'est pas un papillon qu'on a
présenté.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Richard): Vous y aviez droit, M. le
ministre. Ha, ha, ha!
M. Picotte: Je n'ai plus droit de proposer de papillons. Si les
autres veulent en proposer...
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): Donc, ça va pour
l'article 43 de l'article 4. Passons à l'article 44, toujours à
l'intérieur de l'article 4.
M. Picotte: Oui, puis je vais vous le lire tel qu'amendé,
M. le Président, par la motion, le papillon du député de
Champlain.
Le Président (M. Richard): Par l'un de nos
collègues de la commission.
M. Picotte: «Quiconque enfreint une disposition de
l'article 4, l'un ou l'autre des paragraphes i, j, 1.1 ou m à o du
premier alinéa de l'article 9 ou une disposition d'un règlement
adoptée en vertu du paragraphe h de l'article 40 et relative à
toute indication fausse ou trompeuse ou à toute falsification concernant
un produit est passible d'une amende de 500 $ à 1500 $ et, en cas de
récidive d'une amende ce que nous avons adopté
tantôt de 1500 $ à 4500 $.»
Dans le fond, M. le Président, ça vise des amendes pour
infractions spécifiques d'exploitation sans permis, par exemple, dans
les cas suivants: les lieux ou véhicules où se préparent
des aliments en vue de leur vente au détail ou pour la fourniture de
services rémunérés relatifs à des aliments (article
9, paragraphe m en vigueur). Ça concerne aussi les lieux ou
véhicules où s'exerce l'activité de restaurateur (article
9, paragraphe n en vigueur). Il vise aussi les amendes pour les infractions
spécifiques suivantes: la publicité ou indication sur un produit
portant à confusion (article 4) et toute indication fausse ou trompeuse,
ou toute falsification concernant un produit. Ça a trait aux
prohibitions réglementaires, M. le Président. Voilà les
explications de l'article 44 amendé.
M. Baril: Dans la loi actuelle, est-ce que c'est couvert par 44
ou par 42, les descriptions que le ministre vient de nous
énumérer?
M. Picotte: Me Cantin.
M. Cantin (Louis-Gérard): Dans ce type d'article, tout ce
qui touche les permis était couvert dans la loi actuelle par 44 et 45,
et on revient à la question que vous aviez posée au début:
les permis de détaillant et restaurateur étaient couverts par 44
pour les individus et par 45. Si on prend un cas de permis de restaurateur, on
a actuellement dans la loi, à 45, une amende qui était, dans le
cas d'une corporation, de 7000 $ à 13 000 $, pour un détaillant
ou restaurateur. Ça se trouvait à 44, 45. L'article actuel
d'infraction sur les permis était 44; pour une corporation,
c'était à 45.
D'autres dispositions: confusion, tromperie, falsification, se
retrouvaient dans la clause omnibus de 42. D'ailleurs, on a sorti de cette
clause omnibus des amendes spécifiques comme la température des
produits, les insectes, rongeurs et excréments et les questions de
confusion ou falsification qu'on retrouve souvent au niveau des plaintes
pénales. Comme, par exemple, on entre dans un établissement
où ils vont vendre des emballages de viande. On est aujourd'hui le 24,
ils vont nous indiquer le 25. On retrouve souvent ça, des indications
fausses. Mais ce qui est majeur, c'est effectivement les permis de
détaillant et restaurateur qui sont à 9 m et n et qui
étaient visés par les articles 44 et 45 actuels, qui donnaient
des amendes extrêmement élevées, et ça reposait
toujours le même problème.
Le problème de principe, c'est qu'actuellement c'est entré
en vigueur depuis 1992 et les gens se sont soumis à la
réglementation, à la législation sur les permis de
détaillant et restaurateur. Il y a un potentiel de plaintes
peut-être de 150 à 200, mais on hésite à introduire
des procédures, surtout vis-à-vis des corporations PME, parce que
l'amende minimale est de 7000 $. Alors, ici, elle est portée à un
niveau plus pondéré et ça permet, s'il y a une sanction,
qu'elle soit raisonnable, et ça permet d'assurer une conformité,
parce que ceux qui ont obtenu leur permis, effectivement, ont payé les
droits exigibles et fonctionnent. Alors, c'est une pondération majeure
à ce niveau-là.
M. Baril: C'est pour le permis de 215 $, 275 $? M. Cantin
(Louis-Gérard): De 175 $.
M. Baril: Parce que ça a changé en cours de route.
C'est pour ça.
M. Picotte: II a baissé.
M. Cantin (Louis-Gérard): Oui.
M. Baril: II a baissé, mais il est à 215 $ ou 275
$?
M. Picotte: II était à 215 $, il est maintenant
à 175$.
M. Baril: Ah! 175 $. M. Picotte: Oui, oui.
M. Baril: O.K. C'est défendable. Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Richard): L'article 44, tel
qu'amendé, est adopté, toujours à l'intérieur de
l'article 4.
Maintenant, toujours à l'intérieur de l'article 4, nous
passons à la partie de l'article 45.
M. Picotte: L'article 45, M. le Président:
«Quiconque enfreint les conditions ou restrictions indiquées
à son permis conformément aux articles 10 ou 11 ou l'un ou
l'autre des articles 33.2, 36 ou 37 est passible
d'une amende de 1000 $ à 3000 $ et, en cas de récidive,
d'une amende de 3000 $ à 9000 $.» (10 h 50)
Le nouvel article 45 vise les amendes pour les infractions
spécifiques suivantes: le manquement aux conditions ou restrictions
indiquées au permis on retrouve ça dans les articles 10 et
11 la disposition de biens devant être gardés sous saisie
l'article 33.2 l'entrave au travail de l'inspecteur
ça arrive de temps en temps; article 36 et...
M. Baril: II y en a qui le méritent quasiment.
M. Picotte: ...la vente ou l'enlèvement de produits saisis
ou confisqués, à l'article 37. Ça touche ça,
finalement, M. le Président.
M. Baril: J'ai eu des témoignages et j'ai trouvé
que certains propriétaires étaient d'une patience exemplaire
pour, justement, ne pas entraver le travail de l'inspecteur qui arrive chez eux
en roi et maître et qui écoeure tout le monde. Dans des
restaurants, entre autres, il arrive sur l'heure des repas et crie à
pleine tête, il se présente là même tout sale et la
barbe longue. Je vous dis que ce n'est pas un exemple bien, bien. Pour les
propriétaires, je louange leur patience et leur courage de
tolérer je ne veux pas généraliser certains
individus qui se présentent en roi et maître, sans aucune notion
de relations humaines quelconques ou autres.
M. Picotte: Je suis content, M. le Président, de la nuance
que vient de faire le député d'Arthabaska en disant
«certains», parce que...
M. Baril: Oui, oui, je ne veux pas généraliser.
M. Picotte: ...c'est évident que, dans un groupe, il peut
y avoir des gens qui se comportent différemment de l'éthique
qu'on leur enseigne. C'est peut-être pour ça que, depuis le mois
d'août, on a modifié pas uniquement pour ça
notre façon de procéder. On sait très bien que
l'inspection... On en a parlé, d'ailleurs, hier, à l'étude
des engagements financiers. Nos gens suivent des cours présentement. On
essaie de toujours garder à date nos gens en leur disant que c'est un
service, finalement, que le gouvernement donne à la population et aussi
à ces gens-là, puis d'aller là avec tout ce que ça
comporte en termes de politesse et de bienséance. Évidemment, on
en échappe un de temps en temps. Mais, ça, c'est comme dans la
société. S'il n'y en avait rien qu'un ici aussi, dans toute cette
sainte bâtisse, peut-être que ce serait moins pire.
M. Baril: C'est parce que, même si tu n'en as rien qu'un,
à un moment donné, tu as l'impression que tu le retrouves
partout!
Le Président (M. Richard): Souvent, il est visible.
M. Baril: Oh! Adopté.
Le Président (M. Richard): L'article 45 de l'article 4 est
adopté.
J'appelle l'article 45.1, toujours à l'intérieur de
l'article 4.
M. Picotte: Oui, et je vais vous le lire avec l'amendement qu'on
a adopté dans le papillon de tantôt: «45.1 Quiconque
enfreint une disposition de l'article 3 relativement à un produit
impropre à la consommation ou altéré de manière
à le rendre impropre, l'un ou l'autre des articles 3.1 ou 5, l'un ou
l'autre des paragraphes b à h, k, 1 ou p du premier alinéa de
l'article 9, les horaires d'exploitation fixés conformément
à l'article 34, une disposition d'un règlement adoptée en
vertu du paragraphe k de l'article 40 et relative à l'obligation
d'enregistrer le temps d'inspection permanente ou un arrêté
adopté en vertu de l'article 40.2 est passible d'une amende de 2000 $
à 6000 $ et, en cas de récidive d'une amende, de 6000 $ à
18 000 $.»
À 45.1, M. le Président, on parle de détention
commerciale, de la mise en marché, de la fourniture de services
moyennant rémunération ou de transport de produits impropres
à la consommation humaine ou altérés de manière
à les rendre impropres à cette consommation. Comme on le voit,
c'est assez lourd, ça, quand même. La gradation à laquelle
je faisais référence tantôt, on la retrouve ici. On est
rendus dans des cas passablement plus lourds. C'est à l'article 3. La
malpropreté des locaux et du matériel ou l'inobservance des
règles sanitaires générales dans tout lieu ou
véhicule utilisé pour l'exécution d'opérations dans
la chaîne alimentaire commerciale (l'article 3.1); le défaut
d'éliminer des produits impropres ou altérés, ainsi que le
matériel malpropre ou insalubre (article 5); l'exploitation sans permis,
par exemple, dans les cas suivants: un atelier de préparation, de
conditionnement ou de transformation, pour fins de vente en gros, de viandes ou
d'aliments carnés (article 9, paragraphe b); l'atelier
d'équarrissage d'animaux (article 9, paragraphe c); la
récupération de viandes impropres à la consommation
humaine (article 9, paragraphe d); les établissements de
préparation ou conserveries de produits marins pour fins de ventes en
gros (article 9, paragraphe e); l'inobservance des horaires d'exploitation
fixés par le ministre aux fins d'inspection permanente dans les
abattoirs, les ateliers de charcuterie pour fins de ventes en gros, les
ateliers d'équarrissage exploités sous permis (article 34);
l'inobservance des dispositions relatives aux modalités de remboursement
prescrites par le règlement sur le remboursement des coûts
d'inspection permanente (article 40k); l'inobservance des règlements
d'utilisation d'un sceau de qualité des produits marins ou d'eau douce
à fixer par arrêté ministériel (article 40.2).
Alors, vous voyez, M. le Président, que, quand on parle de
gradation dans les amendes, quand on parle de manquements lourds à la
procédure mettant et pouvant mettre en danger, quand on parle d'aliments
impropres à
la santé des humains, à la santé de ceux et celles
qui les consomment, eh bien, c'est pour ça que dans ce 45.1 on est
rendus à des amendes pouvant aller, dans le cas de récidive, de
6000 $ à 18 000 $, et je pense que ce n'est pas inopportun de le faire
de cette façon-là, M. le Président.
M. Baril: Est-ce que cet article-là touche les abattoirs,
quand on parle d'usines d'équarrissage?
M. Picotte: Non, ça ne touche pas les abattoirs. C'est
l'autre article après, je pense. L'équarrissage, on sait à
quoi on fait référence: les animaux qu'on tient à
récupérer dans les ateliers d'équarrissage, tout
simplement.
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): Donc, 45.1, tel
qu'amendé, est adopté.
J'appelle 45.2. M. le ministre.
M. Picotte: oui, 45.2, m. le président. «quiconque
enfreint le paragraphe a du premier alinéa de l'article 9, une
ordonnance prise en vertu de l'un ou l'autre des articles 33.10 ou 33.11 ou une
disposition d'un règlement adoptée en vertu des articles 6 et 7
ou des paragraphes a.l, c, cl, f, g et j de l'article 40 et relative à
l'estampille ou à la provenance de produits, à l'inscription d'un
numéro de lot de production sur les emballages, aux viandes impropres
à la consommation humaine ou aux produits de la pêche impropres
à la consommation humaine est passible d'une amende de 5000 $ à
15 000 $ et, en cas de récidive, d'une amende de 15 000 $ à 45
000 $.»
M. le Président, le nouvel article 45.2 parle de l'exploitation
sans permis d'un abattoir, par exemple, à l'article 9, au paragraphe a.
C'est là qu'on retrouve les abattoirs que vous m'avez mentionnés
tantôt: exploitation sans permis d'un abattoir. Le manquement à
une ordonnance ministérielle de cessation d'exploitation d'un
établissement insalubre. Alors, vous savez que celui qui vous parle a un
pouvoir d'ordonnance de fermeture d'ateliers ou d'endroits où c'est
impropre à la consommation ou que nous jugeons mal tenus, d'une mauvaise
qualité. Alors, quelqu'un qui dirait: On défie... Parce que
ça va jusque-là dans certains cas. On a vu des gens qui sont
tellement réticents que même nos inspecteurs qui entrent
là... Parfois, on trouve que nos inspecteurs sont malpolis dans certains
cas, mais il y a des inspecteurs qui se font recevoir pas toujours avec le
sourire et parfois ils se font menacer. Il faut le dire carrément: II y
a des gens qui se font menacer dans certains cas. Puis ils disent: Ton
ordonnance, on ne veut rien savoir, puis on va continuer. Alors, il faut
évidemment y aller encore de façon plus forte.
Le refus d'obtempérer à une ordonnance
ministérielle de rappel de produits dangereux pour la santé.
L'exemple qu'on pourrait donner, c'est, quand il arrive un problème dans
les produits marins, comme on en a connu, pour ne pas nommer d'espèces
ou pour ne pas nommer de produits, car c'est toujours odieux de faire ça
et ça risque d'être mal interprété, le rappel, par
exemple, d'une quantité d'un produit qui est sur le marché et
dont on prétend qu'il peut être nocif à la santé ou
s'il y a eu empoisonnement ou des choses semblables à ça. Bien,
évidemment, il faut avoir la possibilité de rappeler ces produits
dangereux là pour la santé.
Et l'inobservance, évidemment, des normes réglementaires
concernant l'estampillage et la provenance des produits, notamment des viandes
ou aliments carnés, l'inscription du numéro de lot, sa production
sur ies emballages des viandes ou des produits de la pêche impropres
à la consommation. Comme vous le voyez, M. le Président, je pense
que, de ce côté-là aussi, c'est assez lourd, mais c'est
lourd de conséquences aussi si on n'a pas ce qu'il faut pour être
en mesure de sécuriser, puis de faire en sorte que la santé
publique soit inattaquable.
M. Baril: Depuis la réorganisation de la direction de
l'inspection chez vous, où vous avez tout...
M. Picotte: Produits carnés, produits laitiers,
produits...
M. Baril: Oui. Vous avez regroupé tout ça
ensemble.
M. Picotte: C'est ça.
M. Baril: Au niveau des abattoirs comme tels, est-ce que
ça a changé des choses ou si ce sont les mêmes inspecteurs
vétérinaires qui sont là? La loi dit, je pense, au niveau
des abattoirs, qu'il faut que ce soit des vétérinaires qui soient
là, hein?
M. Picotte: C'est ça. Du côté des abattoirs,
c'est la même façon de procéder parce qu'il y a des
vétérinaires sur place lorsque arrive le temps de l'abattage, et
ils vérifient tout ça. C'est à part de ce qu'on est en
train de faire. Ce qu'on est en train de faire, nous autres, c'est que, quand
quelqu'un se présente dans un supermarché, par exemple, il s'en
va au comptoir des produits laitiers, puis il dit: Moi, je suis l'inspecteur du
gouvernement, je m'en viens voir comment sont vos produits laitiers. Il fait un
rapport, puis il s'en va. Peut-être deux jours, trois jours, une semaine
après, il arrive un inspecteur de produits carnés, puis il dit:
Moi, je m'en viens voir votre comptoir des viandes. Puis il fait un autre
rapport. Puis, trois ou quatre jours après, une semaine après, il
en arrive un autre qui dit: Je m'en viens voir les produits
végétaux, fruits et légumes, et je m'en viens faire un
rapport. Nous autres, on a dit: Eliminons cette tracasserie administrative. (11
heures)
Puis il y a plus que ça aussi, il y a même des inspecteurs
qui arrivaient pour voir si, évidemment, le menu qui était
affiché à la porte du restaurant correspondait bien à ce
qu'il y a à l'intérieur et s'il était bien affiché,
le
menu, pour sécuriser le consommateur. On dit: Nous, on est
capables de former nos gens pour qu'ils fassent cette
opération-là. Le gars qui s'en vient ou la madame qui s'en vient
est capable d'inspecter le comptoir de viandes, le comptoir de fruits et
légumes, le comptoir de produits laitiers. Elle est capable, si elle
entre dans un restaurant, en plus d'aller inspecter à l'arrière
si c'est propre dans la cuisine, de regarder si le menu correspond, qu'il est
bien affiché et que les gens sont protégés. Donc, c'est
juste ça, dans le fond.
Quand on tombe au niveau d'un abattoir, il y a un inspecteur qui est
là, sur place, et qui fait en sorte que l'abattoir est capable
d'opérer et d'être inspecté. Alors, tout ce que ça
fait, dans le fond, notre affaire, c'est qu'il y a une économie de
coûts et un petit peu moins de dérangement pour tout le monde qui
finit par être tanné de voir toujours arriver des inspecteurs,
changer de frigidaire et, parfois peut-être, ils pouvaient même se
tromper de frigidaire.
M. Baril: Au niveau des abattoirs, pouvez-vous me dire combien
vous avez d'inspecteurs vétérinaires?
(Consultation)
M. Picotte: C'est une inspection permanente. Donc, il y a autant
de vétérinaires dans les abattoirs qu'il y a d'abattoirs parce
que c'est une inspection permanente qui fonctionne. Parfois, il peut y en avoir
plus qu'un, dans certains cas.
M. Baril: Vous n'avez pas le nombre? M. Picotte: On parle
de 25 à peu près, environ. M. Baril: Est-ce que vous
pouvez me fournir ça? M. Picotte: Oui, oui.
M. Baril: Exactement, pas le nombre d'abattoirs...
M. Picotte: Le nombre d'inspecteurs.
M. Baril: ...mais le nombre d'inspecteurs, le nombre de
vétérinaires. Parce que tu peux avoir un inspecteur technicien et
tu peux avoir un inspecteur vétérinaire. J'aimerais ça
avoir le...
M. Picotte: On va trouver, M. le Président, la
réponse à ça et on pourra, à l'étude du
projet de loi en troisième lecture, le mentionner, de toute
façon, publiquement et vous acheminer aussi l'information.
M. Baril: Adopté..
Le Président (M. Richard): Donc, l'article 45.2 est
adopté. Est-ce que l'ensemble de l'article 4, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle donc l'article 5.
(Consultation)
M. Picotte: Bon. C'est un article très simple à
défendre, M. le Président, pour un ministre en titre. L'article
46 de cette loi est modifié par le remplacement, dans les
treizième et quatorzième lignes, de «44 et 47» par
«44, 45, 45.1 ou 45.2». Dans le fond, c'est uniquement de la
concordance avec ce qu'on vient d'adopter, M. le Président. Si on ne le
fait pas, le secrétaire va vous rappeler à l'ordre et va
suspendre les travaux de la commission.
Le Président (M. Richard): Ce qu'on n'apprécie
jamais.
M. Picotte: On n'apprécie jamais ça, mais c'est nos
petits génies, ça!
Le Président (M. Richard): Ça en prend pour
compenser.
M. Baril: On ne peut s'en passer. Adopté.
M. Picotte: Ça finit par faire une bonne moyenne.
Le Président (M. Richard): L'article 5 est adopté.
L'article 6.
M. Picotte: L'article 6: Les articles 47 à 49... Parce
qu'on a tout couvert avec les amendements qu'on a apportés et avec
chacun des articles vus précédemment, les articles 47 à 49
de cette loi sont abrogés, M. le Président; ils n'existent plus.
Donc, ça ne sert à rien de les garder.
M. Baril: Parce qu'ils sont inclus dans les nouveaux articles
qu'on a discutés.
M. Picotte: Oui. Et le 49 n'est plus nécessaire,
finalement. Les autres sont inclus, 47, 48, et 49 n'est plus
nécessaire.
M. Baril: Adopté.
Le Président (M. Richard): Maintenant, nous passons au
dernier article, qui est l'article 9, la mise en vigueur.
Entrée en vigueur
M. Picotte: Apparemment que, pour ça, M. le
Président, il faut que le ministre délégué
redescende.
Le Président (M. Richard): Non, non. Ça a l'air que
non. On a vérifié ça dans un grand dictionnaire et
ça a l'air que non.
M. Picotte: Ah! Eh bien, merci, M. le secrétaire. Merci,
M. le génie.
Le Président (M. Richard): Ça a l'air que non.
Ça a l'air que, comme ministre en titre, vous pouvez aller
jusque-là...
M. Picotte: Je peux aller jusque-là. Bon, eh bien,
merci.
Le Président (M. Richard): ...suggérer l'article 9.
Est-ce que l'article 9 est adopté?
M. Baril: Oui.
Le Président (M. Richard): Oui. Est-ce que l'ensemble du
projet de loi est adopté?
M. Baril: Sur division.
Le Président (M. Richard): Sur division, tel
qu'amendé. Est-ce que le titre est adopté?
M. Baril: C'est difficile d'adopter ça sur division.
M. Picotte: Oui, hein! Il n'y a pas de division apparemment
là-dedans.
Le Président (M. Richard): Donc, l'ensemble du projet de
loi, tel qu'amendé, est adopté.
M. Picotte: M. le Président, merci beaucoup de cette
collaboration, encore une fois, en ce qui concerne celui qui vous parle et sans
doute le ministre délégué qui s'est senti en très
agréable compagnie avec vous, à ce qu'il m'a dit ce matin au
COMPADRE. Alors, je vous amène ses meilleures salutations et je remercie
les gens qui nous ont assistés...
Le Président (M. Richard): Vous n'avez pas de document qui
confirme ça, M. le ministre?
M. Picotte: ...et qui nous aident à être plus
performants et plus intéressants.
M. Baril: Est-ce qu'il y a un texte?
Le Président (M. Richard): M. le député
d'Arthabaska demande s'il y a un texte qui confirme ça pour le ministre
délégué. Ha, ha, ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Baril: Ça peut toujours être utile, on est
voisins de comtés, vous savez.
Le Président (M. Richard): M. le député
d'Arthabaska, vous avez un commentaire avant que nous ajournions?
M. Baril: Je veux simplement vous remercier pour les informations
qu'on nous a fournies et qu'on nous fournira dans le futur.
Le Président (M. Richard): Merci, mesdames, messieurs.
Ça termine le mandat de la commission sur le projet de loi 120, et nous
ajournons sine die. Bonne fin de journée, mesdames et messieurs!
(Fin de la séance à 11 h 7)