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(Neuf heures quarante minutes)
Le Président (M. Joly): Nous ouvrons cette séance.
La commission des affaires sociales se réunit afin de procéder
à l'étude détaillée du projet de loi 120, Loi sur
les services de santé et les services sociaux et modifiant diverses
dispositions législatives. Est-ce que nous avons des remplacements, Mme
la secrétaire?
La Secrétaire: Non, M. le Président.
Le Président (M. Joly): Merci, Mme la secrétaire.
Nous en étions, au moment d'ajourner nos travaux, à l'article 33.
Donc, je rappelle l'article 33.
Plaintes des usagers Examen par l'établissement
(suite)
M. Trudel: Je veux demander ce matin des précisions quant
à... On a eu une conversation avec madame, sur 22...
M. Côté (Charlesbourg): Oui. On reviendra avec
l'amendement qui semble faire l'affaire de tout le monde, à la reprise,
au mois de mai, parce qu'il faut quand même le rédiger.
M. Trudel: O. K.
M. Côté (Charlesbourg): Je pense que les
légistes ont trouvé le moyen qui va satisfaire à peu
près tout le monde.
M. Trudel: Puis l'article 12...
M. Côté (Charlesbourg): D'ailleurs, ce n'est pas sur
l'esprit qu'on avait des problèmes, c'était sur le
libellé.
M. Trudel: Non, non, c'était sur le libellé. Et
à l'article 12 aussi on avait... Même chose, on reviendra à
ce moment-là?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. M. Trudel:
Alors, l'article 33.
M. Côté (Charlesbourg): À l'article 33, il y
avait...
Le Président (M. Joly): Nous avions suspendu...
M. Côté (Charlesbourg): Oui. C'était sur le
délai, M. le Président, dans le cas de...
M. Trudel: Oui. La fatigue étant un peu
éliminée, on a pu récupérer un peu, je voudrais
soumettre quelques arguments supplémentaires sur le délai
d'examen. Évidemment, on ne présume pas que ça va toujours
être à 60 jours. Ça, c'est le délai maximum...
M. Côté (Charlesbourg): C'est le maximum.
M. Trudel:... et on souhaite que ce soit avant cela, sauf que le
législateur, ici, prévoit donc un délai. C'est parce qu'on
veut s'assurer que ça va se faire et qu'il y a peut-être eu des
abus aussi. On le sait, quand il n'y avait pas de balises, ça permettait
d'étirer. Le ministre disait hier aussi, si ma mémoire est
fidèle: Écoutez, il n'y a pas de ciment là-dedans, parce
qu'on a essayé d'évaluer une période raisonnable de
travail, y compris, par exemple - c'était à titre d'exemple, je
pense bien - supposons qu'une plainte arrive au mois de juillet et que le cadre
supérieur concerné ou les personnes concernées par la
plainte sont en période de vacances, ça permet au moins de
recouper.
Ce que je soumettais hier, mais sans beaucoup d'argumentation, c'est de
dire: C'est le premier niveau qui est le plus important pour la réponse
qu'on veut obtenir, en termes de service qui aurait dû être rendu
ou qui a été rendu, et c'est à ce niveau-là qu'il
faut se préoccuper le plus, moi, je pense, de l'efficacité de la
plainte ou de la réponse, surtout, à la plainte. C'est
peut-être au deuxième niveau, au niveau de la régie
régionale que, là, on aura plus à jouer dans la
procédure ou l'examen plus fin des plaintes parce que, là, il y a
un appel qui est logé avec ce qu'on... On reviendra sur la formulation
de l'article 31. Je me demande si, pour essayer de recouper ces
éléments-là, on n'irait pas sur... Parce que la
prétention des intervenants dans le réseau qui ont
été entendus en commission des institutions, c'est d'inverser.
C'est de donner 30 jours au premier niveau et de prévoir 60 jours au
deuxième niveau parce qu'on serait en matière, encore une fois,
de plus grand examen, un examen fin de la procédure qui aurait
été employée. Alors, est-ce que ça apparaît
absolument impensable qu'on puisse inverser la proposition, qu'on soit 30 jours
au niveau de l'établissement puis 60 jours au niveau de la régie
régionale?
M. Côté (Charlesbourg): Ça ne paraît
pas réaliste, malgré l'objectif poursuivi, compte tenu de ce
qu'on s'est dit tantôt. D'abord, une première chose, c'est que le
60 jours, c'est vraiment un maximum. L'esprit qu'on poursuivait avec cela,
c'était de dire: Le maximum, c'est 60
jours. Donc, vous devez régler à l'intérieur et,
autant que possible, celui qui veut bien gérer sa boîte va
régler les cas de manière expéditive. Certaines raisons
militent à ce niveau-là. On a parlé hier de quelqu'un qui
était en vacances pour 30 jours. Si on met un délai de 30 jours,
il n'est pas revenu de vacances, vous n'êtes pas éclairé,
vous n'avez pas réglé grand-chose. D'autre part, ça peut
signifier aussi, dans certains cas, la collaboration du corps médical
puis, pour toutes sortes de raisons, y compris les vacances,
non-disponibilité ou obligation de faire des expertises plus importantes
pour donner justification ou non à la plainte, il faut prendre le temps
de le faire. Donc, il faut davantage voir le délai de 60 jours comme un
maximum, avec une préoccupation que ces plaintes-là soient
réglées. Je dirais même que 30 jours c'est bien trop long.
Quant à ça, pourquoi 30? Si c'est 30, pourquoi pas 10? Alors je
dois aller dans le sens du comité provincial des malades: Le plus vite
possible la plainte est réglée, mieux c'est. Mais il faut tenir
compte de certaines particularités, puis de certains accidents de
parcours qui peuvent arriver, puis au moins donner ça de façon
qu'à ce niveau-là, on soit... Les gens vont être
responsables. On a voulu mettre un délai qui n'existe pas actuellement,
mais c'est déjà un pas assez important.
M. Trudel: Le ministre a persiflé: peut-être 45
jours hier. Oui, il a persiflé ça. Il a persiflé, parce
que... L'argument de vacances, c'est un exemple qui existe, oui, en
réalité.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais.
M. Trudel: Votre objectif c'est nettement, et je pense qu'on le
partage, une réponse le plus rapidement possible et là, je pense
qu'on recoupe nos préoccupations, on est en matière de 90 jours
au niveau local et régional. Alors, quant à parler de l'autre
également, on pourrait mettre 45 jours-45 jours et je pense que
ça, ce serait un délai acceptable qui donne une période
raisonnable de travail et je ne pense pas que ça entache l'objectif, que
ça bureaucratise et que ça enferme l'établissement dans un
délai déraisonnable. Je ne pense pas. Toujours en pensant
à notre usager.
M. Côté (Charlesbourg): Je rappelle que le corps
médical, quant à lui, souhaitait 90 jours. Je vous rappelle
ça et même s'il y a toute une série de plaintes qui vont
être traitées par la corporation ou par le CMDP sur les champs de
juridiction qui leur incombent par rapport au Code de déontologie, il
reste qu'il va y en avoir un certain nombre qui vont interpeller les
médecins. À partir de ça, 45 jours, pourquoi pas 30,
pourquoi pas 35 plutôt que 40? Je ne veux pas faire des amendements pour
faire des amendements; 60 jours ça me paraît être un
délai normal dans les circonstances pour tenter d'avoir une
période qui va couvrir une série de choses. Il faut être
raisonnable aussi vis-à-vis des établissements pour qu'ils
puissent le faire. Ça ne donne rien de tenter de les encarcaner dans une
période beaucoup trop courte où, tantôt ça va
être: On n'a pas répondu parce qu'Untel était en vacances,
parce qu'un autre est en congé de maladie On n'en sortira pas.
Comme je ne suis pas médecin, vous le savez très bien, je
ne sais pas comment ça fonctionne, mais on vient de me dire...
M. Trudel: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): D'ailleurs, Augustin l'a dit
encore il n'y a pas longtemps.
M. Trudel: Je ne sais pas lequel est le plus heureux que vous ne
soyez pas médecin. C'est eux autres qui sont contents que vous ne soyez
pas médecin!
M. Côté (Charlesbourg): Je suis convaincu que si
j'étais médecin, ils seraient très heureux de m'avoir dans
leur gang.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): La procédure de
traitement de plaintes au niveau des CMDP est assez importante, parce qu'on ne
peut pas présumer que ça va être des cas très
légers. Il peut y avoir des plaintes assez importantes qui vont
être soumises et qu'il va falloir traiter. Il y a d'abord la formation
d'un comité de discipline. D'abord, il faut aussi les réunir et
entendre la cause, le médecin plaignant, un rapport à
l'exécutif, rapport au D.G., rapport au conseil d'administration. Il y a
quand même des étapes qui doivent se faire. C'est clair que si tu
veux être expéditif, tu vas te donner 30 jours, 45 jours. Tu peux
passer au travers, mais, évidemment, je ne souhaite pas encarcaner les
établissements non plus dans quelque chose qui est rigide, oui, par
rapport aux délais. D'ailleurs, c'est clair que si dans 60 jours vous
n'avez pas répondu, c'est réputé être négatif
et ça peut être référé à la
régie régionale automatiquement C'est déjà un pas
très très important. Alors, moi, je préférerais
qu'on commence par expérimenter le 60 jours, ce qui est 30 jours de
moins que ce que les médecins nous demandaient et qui ont quand
même l'expérience du traitement, à l'intérieur des
CMDP, du temps que ça prend et d'une procédure qui est là.
Donc, c'est une bonne référence et je ne suis pas convaincu
que... Je suis même certain que les CMDP ne se traînent pas les
pieds dans le cas du règlement de ce genre de dossiers là. Donc,
ils n'ont pas... C'est une culture qui va s'implanter dans le réseau; 60
jours, ça me paraît raisonnable
Le Président (M. Joly): M. le député.
M. Trudel: Je reçois bien vos arguments. Je ne comprends
pas votre analogie avec le CMDP. Ça, ça ne reçoit pas les
plaintes de nature des fautes professionnelles.
M. Côté (Charlesbourg): Je vous donne-Le
Président (M. Joly): Un exemple.
M. Côté (Charlesbourg): ...un exemple de
procédure actuelle pour le traitement des plaintes dans le cas de ce qui
relève du CMDP. O.K? Ça, c'est l'exemple que je vous donnais. Il
faut quand même avoir une référence quelque part dans la
pratique de ce qui se passe. Il y a une place où il y a des plaintes qui
sont traitées, c'est au CMDP.
M. Trudel: Oui, sauf que, M. le ministre, je ne veux pas... Je
comprends ce que vous dites, mais...
M. Côté (Charlesbourg): Mais là, ce n'est pas
les patates. Ce n'est pas les patates. Je comprends que ce n'est pas la
procédure pour les pommes de terre dont on parlait hier, ça.
M. Trudel: Oui, c'est ça, là.
M. Côté (Charlesbourg): Non, c'est clair, mais
j'ose...
M. Trudel: II n'y a pas de comité disciplinaire, il n'y a
pas de...
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais j'ose
espérer que notre cadre supérieur ne réglera pas
uniquement les problèmes de patates.
M. Trudel: Non.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Il peut peut-être
avoir d'autre chose à régler. Je ne souhaite pas qu'il y ait ce
genre de plaintes là, parce que s'il n'y a pas de plaintes, il n'y a
peut-être pas de problèmes. Mais à partir de ça, il
peut y avoir des cas, des plaintes assez graves qui vont nécessiter ce
genre de... Et c'est ça qu'il faut prévoir parce que, là,
on est dans le délai maximum. On n'est pas dans le minimum, là.
C'est le délai maximum.
M. Trudel: II peut avoir une période de négociation
avec son D.G. à faire pour régler la plainte.
M. Côté (Charlesbourg): ça, c'est
présumer qu'il y aura une complicité malveillante entre le cadre
supérieur et le d.g., alors que, moi, je pense que ça va
être une complicité au profit de l'usager.
M. Trudel: M. ie ministre, l'objectif c'est de faire ça
dans une période raisonnable et qu'il y ait un délai. Je
souhaiterais présenter un amendement qui dirait: L'établissement
doit examiner avec célérité - on fait confiance - une
plainte et donner sa réponse dans les 60 jours de la réception.
C'est une indication, là, parce que vous prenez le biais de l'usager, le
biais du consommateur. On fait juste dire à l'établissement et
aux personnes dans cet établissement que le législateur,
nommément, il souhaite que ça se fasse avec
célérité et... Parce qu'il peut y avoir un effet pervers
là-dessus. Diligence, là. Diligence,
célérité.
M. Côté (Charlesbourg): Diligence. M. Trudel:
Diligence.
M. Côté (Charlesbourg): Pour être concordant
avec ce qu'on a mis dans la régie régionale. Avec diligence
à l'intérieur du 60 jours.
M. Trudel: Voilà!
M. Côté (Charlesbourg): Où est-ce qu'on le
met, là?
M. Trudel: Alors, je veux faire la proposition de l'amendement
d'ajouter, après les mots... "examiner avec diligence une plainte dans
les 60 jours de sa réception".
M. Côté (Charlesbourg): Je vais juste faire voir par
nos légistes si ça... Je comprends que votre esprit est correct,
mais vos termes sur le plan de la rédaction... On s'est aperçu,
hier, qu'on faisait des bonnes choses mais, sur le plan légal, ça
n'avait pas grande valeur. On embrouillait au lieu de débrouiller.
M. Trudel: C'est parce que notre équipe de légistes
est réduite à son strict minimum.
Le Président (M. Joly): J'imagine que c'est parce que vous
n'en sentez pas le besoin.
M. Trudel: Oh non! On en sent très nettement le
besoin.
M. Côté (Charlesbourg): O.K. On va juste le
suspendre - on va revenir - le temps que le...
M. Trudel: Oui.
Le Président (M. Joly): Vous aimeriez suspendre l'article
33.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Cinq minutes, le temps
que...
Le Président (M. Joly): Parfait! Donc, j'appelle l'article
34.
M. Côté (Charlesbourg): "L'établissement qui
fait défaut de communiquer par écrit ses conclusions à
l'usager dans le délai qui lui est imparti à l'article 32, est
réputé lui avoir transmis des conclusions négatives le
jour de l'expiration de ce délai." Donc, c'est ce que je disais. C'est
ce que je viens tout juste de dire. Il y a un papillon, M. le Président:
Remplacer, dans la troisième ligne, le chiffre 32 par le chiffre 33.
M. Gautrin: Est-ce que ça veut dire que si
l'établissement ne répond pas, ça veut dire qu'il refuse
la demande?
M. Côté (Charlesbourg): Pour être capable
d'enclencher le processus en appel au niveau de la régie
régionale, parce que sinon...
M. Gautrin: Autrement dit, si l'établissement ne
répond pas, c'est qu'il refuse le membre, mais le gars peut aller en
appel.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. M.
Gautrin: C'est correct. Ça marche.
Le Président (M. Joly): M. le député,
l'article 34.
M. Trudel: C'est préjugé favorable au
bénéficiaire, à l'usager.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, et non pas l'inverse.
Adopté.
Le Président (M. Joly): L'amendement à l'article
34...
M. Trudel: vous avez reçu aussi des représentations
sur l'effet de certains effets pervers là-dessus, mais c'est votre
billet et on a une partie de ce billet-là aussi.
Le Président (M. Joly): L'amendement à l'article 34
est-il adopté?
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 34 est adopté,
tel qu'amendé. J'appelle l'article 35.
M. Côté (Charlesbourg): "L'établissement peut
rejeter, sur examen sommaire, toute plainte qu'il juge frivole, vexatoire ou
faite de mauvaise foi" II y a un amendement: Ajouter, à la fin, les mots
"et en informer par écrit l'usager". Donc, ça se lirait comme
suit maintenant: "L'établissement peut rejeter, sur examen sommaire,
toute plainte qu'il juge frivole, vexatoire ou faite de mauvaise foi et en
informer par écrit l'usager."
M. Trudel: C'est la poursuite de l'esprit de l'article 34. Oui,
il peut arriver dans le système, mais il ne faut pas provoquer une pluie
de plaintes qui engorgeraient l'administration ou le traitement de ce qu'on
pourrait appeler, entre guillemets, de véritables plaintes quant aux
services à être rendus.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. On retrouve
ça ailleurs. Par exemple, au BAPE, pour cause frivole, vous pouvez
rejeter une demande d'audition. Alors, c'est des choses qui peuvent
exister.
M. Trudel: Oui, je vous le dis, là, je suis satisfait
qu'on ajoute "et d'en informer par écrit l'usager".
M. Côté (Charlesbourg): Par écrit, c'est
ça C'est normal L'interprétation de "frivole" peut aussi
prêtera...
M. Trudel: À frivolité.
M. Côté (Charlesbourg): ...à frivolité
C'est ça.
M. Trudel: Tout à fait, et il faut l'exposer et permettre
d'aller au deuxième...
Le Président (M. Joly): L'amendement à l'article
35...
M. Trudel: Une seconde!
Le Président (M. Joly): Excusez, M. le
député.
M. Trudel: Là, je comprends qu'il rejette la plainte, mais
est-ce que ça permet d'aller au deuxième niveau?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, l'appelant peut y
aller.
M. Trudel: Elle est considérée comme une plainte
traitée et rejetée.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: C'est une plainte, donc, qui peut franchir le
deuxième niveau là-dessus.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Ça va.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Joly): L'amendement à l'article 35
est adopté. L'article 35, tel qu'amendé, est adopté.
J'appelle l'article 36.
M. Côté (Charlesbourg): M le Président
comme on change l'article 36 au complet, est-ce que je pourrais me
permettre de faire lecture de l'amendement tel quel, qui devient l'article,
finalement, avec les commentaires qui accompagnent pour donner une explication
ou si on doit lire l'article et faire l'amendement par la suite? Indiquez-moi,
là... Je ne sais pas.
Le Président (M. Joly): Si on suit la procédure
normale, normalement...
M. Côté (Charlesbourg): C'est l'article. (10
heures)
Le Président (M. Joly): ...on lit l'article comme tel,
après ça, on le lit tel qu'amendé.
M. Côté (Charlesbourg): O.K., M. le
Président. Alors, l'article 36. "Lorsque la plainte porte sur un acte
professionnel sur lequel une corporation professionnelle a compétence,
l'établissement doit acheminer la plainte de l'usager vers la
corporation professionnelle concernée. S'il y a dans
rétablissement un conseil des médecins, dentistes et pharmaciens
ou un conseil des infirmières et infirmiers, la plainte doit
également être acheminée vers le conseil
concerné.
L'établissement doit en informer l'usager."
Il y a donc un papillon: Remplacer l'article 36 par le suivant: "Lorsque
la plainte de l'usager porte sur la pertinence, la qualité ou
l'efficacité d'un acte médical, dentaire ou pharmaceutique ou
celle des actes infirmiers et si un conseil des médecins, dentistes et
pharmaciens ou un conseil des infirmiers et infirmières est
institué par rétablissement, ce dernier doit acheminer la plainte
vers le conseil concerné et en informer par écrit l'usager. En
l'absence d'un tel conseil, rétablissement doit acheminer la plainte
vers la corporation professionnelle concernée et en informer par
écrit l'usager. Il en est de même lorsque la plainte de l'usager
porte sur la pertinence, la qualité ou l'efficacité d'un acte
professionnel posé par un membre de toute autre corporation
professionnelle." "36.1 Le conseil des médecins, dentistes et
pharmaciens ou le conseil des infirmières et infirmiers à qui est
acheminé une plainte doit l'examiner et faire rapport au directeur
général qui en saisit le conseil d'administration. Si le conseil
juge que la gravité de la plainte le justifie, il doit la transmettre
à la corporation professionnelle concernée. Le conseil doit
informer par écrit l'usager des suites qu'il a données à
sa plainte. "36.2 Chaque conseil des médecins, dentistes et pharmaciens
et chaque conseil des infirmières et infirmiers doivent transmettre
à leur corporation professionnelle respective une fois par année
et chaque fois qu'elle le requiert un rapport qui décrit les motifs des
plaintes reçues et qui indique, pour chaque type de plainte: "1° le
nombre de plaintes reçues, examinées, refusées ou
abandonnées depuis le dernier rapport; "2° les suites qui ont
été données après leur examen."
Ces modifications, M. le Président - comme commentaire - visent
à préciser ce qu'il advient du traitement d'une plainte
acheminée au CMDP ou au CM. Par l'article 36.2, l'information se rend
quand même aux corporations concernées.
Le Président (M. Joly): M. le député.
M. Trudel: II s'agit d'une modification qui n'est quand
même pas légère par rapport à l'ancien article 36.
Est-ce que vous pourriez être un peu plus explicite...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...sur les motifs qui ont amené une plus grande
précision...
M. Côté (Charlesbourg): C'est substantiel. C'est la
Corporation professionnelle des médecins qui nous a signalé tout
cela parce que le risque était qu'effectivement la Corporation
professionnelle soit inondée de plaintes qui, autrement, peuvent
être traitées et bien traitées par le CMDP qui a une
responsabilité à ce niveau-là, ce qui faisait que, si ma
mémoire est fidèle, on passait directement du CMDP à une
plainte qui allait à la corporation, alors que, dans ce cas-ci, il y a:
CMDP, conseil d'administration et référence à la
corporation par la suite. Évidemment, le CMDP fait partie d'un
établissement qui a des responsabilités quant à la
dispensation des soins et, à ce moment-là, il y a donc une
séquence plus normale, même si elle doit aboutir,
éventuellement, à la corporation professionnelle.
M. Trudel: Alors, la mécanique, c'est que la plainte est
formulée...
M. Côté (Charlesbourg): Ce que M. Lamar-che me
signale, c'est qu'il y avait dans la loi, tel que formulé à
l'article 36, une possibilité que la plainte aille à deux
endroits en même temps: à la corporation et...
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): ...au CMDP et que,
finalement... Je ne suis pas sûr que c'est souhaitable, je pense qu'il y
a un cheminement, une gradation quant à l'intervention qui est
souhaitable dans ce cas-là.
M. Trudel: Alors, la mécanique, ce serait que,
dorénavant, la plainte soit portée à l'attention du CMDP
qui, lui, en informe le conseil d'administration au niveau du traitement. C'est
le conseil d'administration, sur recommandation du CMDP, qui décide s'il
en saisit la corporation ou pas.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Pour donner la chance,
exactement comme pour les plaintes, au premier niveau, de régler ces
plaintes-là, sans pour autant négliger la possibilité
d'aller à la corporation. Une fois par année, il a l'obligation
de transfert à la corporation de son rapport global.
M. Trudel: Est-ce que le libellé de l'article
empêche formellement une plainte d'être adressée directement
à une corporation professionnelle?
M. Côté (Charlesbourg): Non. La Loi médicale
régit ça, la Loi médicale n'empêche personne. La Loi
médicale permet à quelqu'un d'aller directement à la
corporation.
M. Trudel: Sur le simple plan de l'écriture... M.
Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...à l'article 36.1, donc le Conseil des
médecins, dentistes et pharmaciens ou le Conseil des infirmières
et infirmiers à qui est acheminée une plainte doit l'examiner et
faire rapport au directeur général qui en saisit le conseil
d'administration. Si le conseil juge que la gravité... Lequel conseil,
là? L'esprit, je le sais, mais sur le plan de l'écriture...
M. Côté (Charlesbourg): Le conseil
d'administration.
M. Trudel: Vous voyez, vous venez d'avoir deux réponses.
Il faudrait dire lequel parce que ça fait appel à trois conseils
différents.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui. La logique est
là. Il y a une logique. On dit: On saisit le conseil d'administration
à 36.1, à la fin.
M. Trudel: On saisit d'abord le CMDP ou le CM.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Le conseil des
médecins, dentistes et pharmaciens ou le conseil des infirmières
et infirmiers à qui est acheminé une plainte doit l'examiner et
faire rapport au directeur général qui en saisit le conseil
d'administration.
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Si le conseil
d'administration...
M. Trudel: D'administration.
M. Côté (Charlesbourg): ...juge que la
gravité de la plainte le justifie, il doit la transmettre à la
corporation professionnelle concernée. Le conseil donc, le même
conseil d'administration - doit informer par écrit l'usa- ger des suites
qu'il a données à sa plainte II me semble que.
M. Trudel: Oui, mais vous venez juste de dire...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...si le conseil d'administration C'est juste,
là... Je comprends bien la démarche La démarche est bien
logique, mais vous avez trois conseils qui sont concernés par
l'article.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Pour fin de clarté, si le conseil
d'administration juge ou si ce dernier, parce que c'est le paragraphe avant, si
le conseil d'administration juge... Quand un plaignant adresse une plainte en
relation avec un acte professionnel ou je prends l'expression ici que
"ça porte sur la pertinence, la qualité ou l'efficacité
d'un acte médical, dentaire et pharmaceutique", donc on a un acte
professionnel, le plaignant est dessaisi de sa plainte, elle ne lui appartient
plus.
Une voix: Quand c'est la corporation. M. Trudel: Hein?
Une voix: ...à la corporation, quand c'est la
corporation.
M. Trudel: En tout cas, quand il va à la corporation, le
minimum. Je ne peux peut-être pas l'affirmer pour la même chose.
L'esprit de ce que vous avez prévu au niveau des plaintes
générales... À 32 par exemple, vous avez prévu une
mécanique de traitement qui fait en sorte que le plaignant n'est pas
dessaisi de sa plainte pour être traité par d'autres. Il est
toujours là. le plaignant. Ça, on ne retrouve pas ça en ce
qui regarde les actes de nature professionnelle et c'est un caveat que
beaucoup...
M. Côté (Charlesbourg): Un quoi? M. Trudel:
...un caveat. Oh! un trou. M. Côté (Charlesbourg): Une
caverne. M. Trudel: Ha, ha, ha! Ah! M. Côté
(Charlesbourg): Un gros trou. Le Président (M. Joly): M. le
ministre.
M. Côté (Charlesbourg): On va suspendre l'article 36
et on reviendra au mois de mai.
Le Président (M. Joly): Alors, nous suspen dons l'article
36 J'appelle l'amendement...
M. Trudel: Est-ce que je peux poser juste une question? Je ne
veux pas la réponse, je vais poser la question, puisqu'on est suspendu,
pour que les gens puissent s'y Intéresser là.
Le Président (M. Joly): Allez, M. le
député.
M. Trudel: Donc, la procédure et la mécanique du
traitement des plaintes autres que, en ce qui regarde un acte professionnel
pour un certain nombre de catégories de personnel, c'est bien
prévu. Quand il s'agit d'actes professionnels, ce n'est pas prévu
ou est-ce que c'est prévu ailleurs, et est-ce qu'on peut y faire
référence dans notre loi ici, s'il y a lieu? Je fais juste
laisser ça comme question.
M. Côté (Charlesbourg): Moi, je ne pense pas, mais
on va le vérifier. On reviendra avec la réponse à
l'article 36 quand on reviendra avec l'article 36 au mois de mai.
Le Président (M. Joly): J'appelle l'article 37.
M. Côté (Charlesbourg): "Lorsque
l'établissement achemine une plainte conformément à
l'article 36 ou la rejette conformément à l'article 35, il doit
informer par écrit l'usager des motifs de sa décision."
M. Trudel:...Supprimer?
M. Côté (Charlesbourg): II y a un amendement.
Supprimer l'article 37. Bon! Concordance avec les amendements proposés
aux articles 36 et 36,1. À partir de ça, M. le Président,
suspendez l'article 37, ça me paraît être logique parce que
s'il y a une concordance avec les articles 36 et 36,1, on ne l'adoptera pas
tout de suite, on ne... pas tout de suite sans savoir ce qu'on fait avec les
articles 36 et 36,1.
Le Président (M. Joly): De toute logique.
M. Côté (Charlesbourg): Ça vous
apparaît logique? Bon!
Le Président (M. Joly): Je me rallie à vous.
M. Côté (Charlesbourg): Ah! Ça va vite, ce
matin, M. le Président.
Le Président (M. Joly): J'appelle l'article 38. Examen
par la régie régionale
M. Côté (Charlesbourg): "L'usager qui a
formulé une plainte auprès d'un établissement peut
adresser sa plainte à la régie régionale instituée
par l'article 259 s'il est en désaccord avec les conclusions qui lui ont
été transmises par rétablissement ou qui sont
réputées lui avoir été transmises en vertu de
l'article 34 ou si rétablissement a refusé ou a cessé
d'examiner la plainte."
Alors, il y a un amendement: Supprimer, dans les deuxième et
troisième lignes, ce qui suit: "instituée par l'article 259."
Donc, à ce moment-là, l'article se lirait comme suit, pour
bien se comprendre: "L'usager qui a formulé une plainte auprès
d'un établissement peut adresser sa plainte à la régie
régionale s'il est en désaccord avec les conclusions qui lui ont
été transmises par l'établissement ou qui sont
réputées lui avoir été transmises en vertu de
l'article 34 ou si l'établissement a refusé ou a cessé
d'examiner la plainte".
M. Trudel: Bon, l'amendement, c'est juste de supprimer la
régie créée en vertu de l'article 259?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Là, je cherche l'article. Hier, vous avez fait
un amendement pour l'ajouter quelque part.
Mme Demers (Laurence): Oui, c'est ça. C'est parce que
c'était la première fois qu'on parlait de la régie
régionale et il fallait mentionner l'article qui l'instituait. Dans la
loi telle que déposée, c'était la première fois
qu'on parlait de la régie régionale, mais, avec les amendements,
on en a parlé avant. Donc, ce n'est plus nécessaire.
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est plus
nécessaire.
M. Trudel: L'acte de naissance est fait une fois.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: Bon. Même si on a suspendu les articles 36 et 37
pour la rédaction, est-ce que ça veut dire que la régie
régionale pourrait être saisie d'une plainte rejetée par un
CMDP ou un conseil d'administration?
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président.
Le Président (M. Gautrin): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): On se comprend bien, les
plaintes qui relèvent de l'établissement sont des plaintes dont
on peut faire appel au niveau de la régie régionale. Les plaintes
qui sont traitées par le CMDP au niveau de l'établissement, mais
qui relèvent de la profession médicale, elles, on se le
rappelle, seront acheminées éventuellement à la
corporation professionnelle qui, elle, devra traiter ces plaintes. (10 h
15)
M. Trudel: Sauf que ce n'est pas ça qui est écrit,
là.
M. Côté (Charlesbourg): L'usager...
M. Trudel: Toute plainte d'un usager, n'est-ce pas, est faite
à un établissement.
M. Côté (Charlesbourg): II peut arriver qu'il y ait
une plainte qui, effectivement, ait été acheminée à
l'établissement qui relevait du CMDP et dont l'usager fait appel au
niveau de la régie régionale, mais, si jamais elle fait ce
constat-là, elle va la transférer automatiquement à la
corporation professionnelle, parce que c'est son aboutissement ultime de par la
Loi médicale.
M. Trudel: Oui. Le législateur ne sent pas le besoin
d'écrire que si ce n'est pas de ses affaires, à la régie
régionale, elle doit l'acheminer à la corporation
concernée. C'est de facto.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Mais, par contre, vous
pouvez vous retrouver dans une situation où l'individu est en
désaccord avec la conclusion de l'établissement.
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Où, à un
moment donné, l'établissement pourrait dire: Ça
relève de la corporation, on l'envoie à la corporation.
M. Trudel: Puis le plaignant ne serait pas d'accord.
M. Côté (Charlesbourg): Le plaignant dit: Non, je
conteste cette décision-là.
M. Trudel: Ah! Là, il pourrait aller à la
régie régionale...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Trudel: ...pour contester l'interprétation.
M. Côté (Charlesbourg): S'il est en désaccord
et que l'inverse est vrai. Donc, c'est pour ça que c'est là.
M. Trudel: À ce moment-là, ce ne serait pas sur la
plainte, mais ce serait sur le cheminement de la plainte ou à peu
près. O.K. Ça va.
Le Président (M. Gautrin): Ça va pour vous? M.
Trudel: Non. Attendez un petit peu.
Le Président (M. Gautrin): Non. Bon. Alors, on est
toujours sur le cheminement.
M. Trudel: II y a des services dans le réseau qui seront
rendus par d'autres unités que des établissements. Je pense aux
familles d'accueil.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Est-ce que la régie régionale peut
être saisie d'une plainte en ce qui concerne les familles d'accueil? La
question, j'aurais peut-tre dû l'adresser au premier niveau, là,
les familles d'accueil, par exemple, la ressource intermédiaire,
ça serait quoi le premier niveau? Et est-ce qu'on pourrait se rendre au
deuxième niveau?
M. Côté (Charlesbourg): II est évident que
les familles d'accueil vont dorénavant relever de la CPJ, au niveau de
l'enfance, alors que les familles d'accueil, au niveau des personnes
âgées, vont relever de nos nouveaux centres hospitaliers de soins
de longue durée. Parce que c'est le deuxième niveau. On a donc
tranché, on a dit, c'est deuxième niveau de services. Donc,
à partir de ce moment-là, ils sont soumis à la même
règle. C'est des établissements du réseau, même si
c'est des ressources intermédiaires dans l'éventail des services
offerts de légers à plus lourds.
M. Trudel: Ils sont considérés à ces
fins-là comme partie de l'établissement.
M. Côté (Charlesbourg): Ils sont soumis de toute
manière. Votre question était: Est-ce que les ressources
intermédiaires sont soumises ou non? C'est oui, elles sont soumises au
processus de plaintes. Maintenant, pour l'individu qui serait victime ou pense
être victime de n'importe quoi, qui a une plainte à formuler,
c'est le CSS qui en a la responsabilité ultime au niveau de la jeunesse,
alors que dans le cas des familles d'accueil aux personnes âgées,
c'est...
M. Trudel: c'est la régie régionale qui va les
accréditer à titre de familles d'accueil, qui va les
reconnaître comme existant, qui serait jusqu'à maintenant la
responsable de leur sélection.
M. Côté (Charlesbourg): L'accréditation, la
reconnaissance de...
M. Trudel: II n'y a pas d'article spécifique qui nous dit
que les familles d'accueil sont considérées comme partie de
l'établissement. Il n'y a pas d'article spécifique
là-dessus.
M. Côté (Charlesbourg): Non, il n'y a pas d'article
spécifique.
Mme Demers: C'est parce qu'un usager qui est dans une famille
d'accueil, c'est le CSS qui a placé l'individu, l'usager dans la famille
d'accueil...
M. Côté (Charlesbourg): Actuellement.
Mme Demers: Cette personne est un usager du CSS. Alors si
l'usager a à se plaindre, il va se plaindre au CSS, qui est un
établissement. Et là, vous avez tout le mécanisme des
plaintes qui s'applique.
M. Côté (Charlesbourg): Mais les familles d'accueil
s'appliquent, sont soumises au mécanisme qui est là sur les
plaintes. Donc, un individu... Ce qu'on recherche, c'est qu'un individu qui est
en famille d'accueil, qui aurait une plainte, qu'elle soit traitée de la
même manière que si c'était dans l'établissement
centre hospitalier ou autres. Donc...
Le Président (M. Gautrin): Ça vous satisfait?
M. Côté (Charlesbourg): On ne peut pas instituer un
comité de plaintes de la famille d'accueil, aller dire à
l'individu: Regarde, tu m'as battu, je me plains, tu m'as battu. En veux-tu une
autre? Il faut que ce soit...
M. Trudel: J'irais voir mon D. G. tout de suite.
M. Côté (Charlesbourg): Le cadre supérieur.
Le cadre supérieur.
Le Président (M. Gautrin): Ça vous satisfait ou
pas? Pas encore.
M. Trudel: S'il y a de la contestation juridique quelque part, il
faudra que les juges prennent en considération les discussions -
ça existe en droit, ça - les échanges qui ont lieu,
l'intention du législateur. L'intention, c'est: la famille d'accueil,
comme ressource intermédiaire, fait partie de l'établissement de
qui elle reçoit - je vais m'exprimer comme ça - la commande de
service à donner.
Mme Demers: La personne qui est dans la famille d'accueil est un
usager du CPEJ.
M. Trudel: Oui, mais c'est parce que ce n'est pas le CPEJ qui
fournit la prestation de service, c'est la famille d'accueil. Le CPEJ ne fait
pas de prestation de service, c'est la famille d'accueil qui fait la prestation
de service.
M. Côté (Charlesbourg): Non, mais que le CPEJ ait la
responsabilité ultime de la qualité du service est une affaire
intéressante parce que c'est lui qui place. Donc, il fait
l'évaluation de la famille et il place après avoir fait
l'évaluation de celui qu'il place. De toute façon, c'est toujours
bien mieux que ce qu'on a là.
Le Président (M. Gautrin): Ça va pour vous
maintenant?
M. Côté (Charlesbourg): le régime
idéal, c'est probablement pour demain, quand vous serez là, mais
c'est un demain qui est lointain un petit peu.
Le Président (M. Gautrin): Souhaitons-le!
Souhaitons-le!
M. Trudel: Ça va. C'était juste pour s'assurer
qu'il y avait un lien de droit comme il faut et que ce soit bien
éclairé là-dessus.
Le Président (M. Gautrin): Bon! Alors, c'est
adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Ne vous inquiétez
pas, là. Même si on avait une loi parfaite, il se trouverait des
avocats quelque part pour être capables de trouver un trou.
Le Président (M. Gautrin): II faut bien qu'ils gagnent
leur vie.
M. Côté (Charlesbourg): Ne vous inquiétez
pas.
M. Trudel: C'est sûr que l'industrie va continuer.
Le Président (M. Gautrin): Merci. Bon! Alors, est-ce que
l'amendement est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Gautrin): Adopté? Merci. Est-ce
que l'article 38 est adopté?
M. Trudel: M. le Président, on avait adopté un ton
plus bas jusqu'à maintenant.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gautrin): Non, non. Un instant! Est-ce
que l'article 38 est adopté tel qu'amendé?
M. Trudel: Oui...
Le Président (M. Gautrin): Merci.
M. Trudel:... M. le Président.
Le Président (M. Gautrin): L'article 39.
M. Côté (Charlesbourg): La régie
régionale doit établir...
Le Président (M. Gautrin): Je vous réveille,
tôt le matin.
M. Trudel: Non. Vous nous troublez. Des voix: Ha, ha,ha!
M. Côté (Charlesbourg): Pour changer le rythme un
peu. Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gautrin): II y a un papillon à
l'article 39.
M. Côté (Charlesbourg): Avec votre permission, M. le
Président...
Le Président (M. Gautrin): Bien sûr! Bien sûr!
Allons-y!
M. Côté (Charlesbourg): "La régie
régionale doit établir une procédure d'examen des plaintes
formulées par les usagers et nommer un cadre supérieur pour
l'appliquer."
Il y a un papillon: Remplacer, dans la deuxième ligne, les mots
"nommer un cadre supérieur pour l'appliquer" par les mots "en confier
l'application a un cadre supérieur". C'est exactement le même
principe que ce qu'on a fait au niveau de l'établissement.
Le Président (M. Gautrin): Même débat?
M. Côté (Charlesbourg): Même débat.
Même vote.
Le Président (M. Gautrin): Même vote? Des voix:
Ha, ha, ha!
M. Trudel: Non. C'est parce que là, je pense qu'on peut
rajouter, au minimum, comme argumentation, qu'on est à un niveau
supérieur, on est en appel...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...en appel d'une décision. Je pense que les
arguments que je pouvais invoquer, qui sont toujours bons pour le premier
niveau, là se renforcent du fait qu'on est au deuxième niveau.
Là, on est en matière d'arbitrage d'un établissement qui
n'a pas fait droit à la réclamation ou à la plainte de
l'usager et qui, là, s'en va au deuxième niveau. Alors, je pense
que la garantie d'indépendance et d'impartialité est
drôlement renforcée.
J'ai, par ailleurs, bien senti, hier, que ce n'est pas en odeur de
sainteté avec le Protecteur du citoyen - l'institution, je veux dire...
(10 h 30)
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, ce n'est pas
l'institution. L'institution, j'ai beaucoup de respect.
M. Trudel: Devant la commission des institutions, le
témoignage de Mme Lynch, ombudsman au niveau du centre hospitalier de
Lanaudière, moi, je pense que c'est un témoignage clé. Il
y a des gens dans ce réseau qui, formellement, réalisaient ce
travail-là. Mme
Lynch a été explicite, très explicite sur une autre
dimension qui est de nature à augmenter le degré
d'équité dans le traitement de la plainte, c'est-à-dire
que le Protecteur du citoyen, depuis bon nombre d'années, favorise une
autre formule qui est en particulier appliquée au ministère du
Revenu, qui est celle de faire des ententes Le ministre faisait remarquer,
hier, qu'au niveau de l'institution, son recours au Protecteur du citoyen avait
été rejeté par le Conseil des ministres avec, comme raison
fondamentale, qu'il y a deux ans, on avait refusé le même droit au
niveau de l'éducation. Je ne sais pas si ça nous ramène
à la nature des ministres qui occupent les responsabilités. Ce
n'est pas surprenant qu'en éducation, on ait rejeté le recours au
Protecteur du citoyen puisque le titulaire actuel a toujours dit que
c'était lui qui était le protecteur des gens dans son
ministère. Ça ne surprend pas à cet
égard-là.
Mais ce qui est très utile, c'est que le Protecteur du citoyen,
dans ses deux derniers rapports annuels, invite d'abord très fermement
chacun des ministères à se doter d'un mécanisme de
traitement des plaintes et d'attribuer, de faire une entente au niveau de la
procédure avec le Protecteur du citoyen La régie régionale
doit établir une procédure d'examen des plaintes
formulées, c'est une démonstration qui a été faite,
par le Protecteur du citoyen, de l'utilité de cela. Écoutez, je
pense qu'il faut reconnaître... Le Protecteur qui disait: II risque d'y
avoir 17 justices dans 17 régies, parce qu'il y aura 17 régies
régionales, je sais très bien qu'on peut argumenter
là-dessus, mais il y a une démonstration d'efficacité, je
pense, qui a été faite, que le mécanisme ou la
procédure d'examen des plaintes pourrait faire l'objet, pas de rattacher
au Protecteur du citoyen tout de suite à ce niveau-là, mais faire
l'objet d'une entente, d'un protocole avec le Protecteur du citoyen, exactement
au niveau de l'idée de ce qui se passe avec le ministère du
Revenu. Le ministère du Revenu a son mécanisme de
réception et de traitement des plaintes, mais tout ça est fait
par entente avec le Protecteur du citoyen qui, dans le fond, n'a pas
délégué son autorité au niveau du ministère
du Revenu, mais s'organise pour que, dans sa fonction que lui a
consacrée ou que lui a donnée l'Assemblée nationale, il
est formellement responsable de traiter les plaintes des usagers, des citoyens
et des citoyennes qui sont en rapport avec toute la machine
gouvernementale.
Ici, on sait qu'on va refaire le débat sur le niveau ultime de
traitement. Alors, je pense qu'il serait éminemment utile, toujours dans
notre souci d'augmenter le degré d'impartialité, et là, on
n'entache pas, on ne bureaucratise pas et on n'augmente pas, mais cette
procédure d'examen devrait faire l'objet d'une entente avec le
Protecteur du citoyen ou, à tout le moins, recevoir une recommandation
favorable du Protecteur du citoyen. L'argument de base là-
dessus, c'est de dire: Le Protecteur du citoyen, quand même, c'est
une institution qui existe depuis 10 ou 20 ans, je ne me souviens plus, enfin,
ça fait un bon nombre d'années que c'a été
créé au Québec. Il y a de l'expertise qui s'est
développée là-dedans. Le taux de satisfaction, dans la
dernière enquête qui a été faite sur le Protecteur
du citoyen, est très élevé au Québec. Alors,
pourquoi ne pas se servir de l'expertise, de l'expérience et de la
connaissance qui ont été acquises en matière de traitement
des plaintes? Mme Lynch nous le rappelait, ça permet également
d'établir un lien avec l'institution du Protecteur du citoyen au niveau
de l'esprit dans le traitement des plaintes parce que l'institution en a vu de
toutes les couleurs, évidemment, et a développé, donc -
c'est la nature même, c'est par définition - une expérience
assez considérable. Et si on peut mettre cette
expérience-là au service des usagers dans le réseau de la
santé et des services sociaux, il me semble que ça serait de bon
aloi pour augmenter le degré de crédibilité,
d'impartialité ou d'équité dans les décisions. En
tout cas, je pense qu'il faut être sensible au fait que non seulement
tous sont égaux devant la justice ou le traitement des plaintes, mais
faire en sorte que la mécanique nous permette également
d'atteindre cet objectif-là d'égalité dans le traitement
des plaintes également.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, j'ai
de la misère à suivre un peu le député de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue, sur deux volets.
Une voix: Seulement?
M. Côté (Charlesbourg): Pour cet article-là.
Premièrement, le Protecteur du citoyen, avec ce qu'il a dit à la
commission des institutions, dans un premier temps, par rapport à ce
qu'il nous avait dit quand il est venu en commission parlementaire, de un. On
va faire la distinction entre les deux, j'ai déjà eu, d'ailleurs,
l'occasion de le faire au mois de décembre. Il vous a probablement
appelés, comme il nous a appelés sur ma lettre.
Deuxièmement, sur la décentralisation. Lorsqu'on a entendu en
commission parlementaire, à pareille date, l'an dernier, le Protecteur
du citoyen, l'institution, l'institution est venue nous dire, par la bouche de
M. Jacoby, que c'était une bonne affaire qu'il y ait 17 régies
régionales, qu'il y aurait 17 jurisprudences qui pourraient
s'établir. Je ne l'ai pas inventé, je l'ai pris dans le texte que
lui-même nous a livré et les commentaires qu'il nous a
donnés.
M. Trudel:...
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Trudel: Je cherchais votre lettre de réponse à
ça.
M. Côté (Charlesbourg): Et je lui ai répondu.
Oui, je lui ai répondu point par point sur sa lettre, à l'effet
qu'il était venu nous dire ça et que, subitement, à un
moment donné, c'a changé de cap. C'a changé de cap et on
pourrait avoir maintenant 17 justices. Elle est où, la
vérité, là? Elle est où est-ce qu'il pensait,
là. Je pense, moi aussi, que s'il y a 17 régies régionales
et que ces 17 régies régionales travaillent, on les laisse
travailler sur le plan du traitement des plaintes, il y a de bonnes chances
qu'effectivement, dans certains cas, il y ait des jurisprudences
intéressantes qui peuvent se développer tel qu'il nous l'avait
dit en commission parlementaire. Mais avoir 17 justices, c'est un jugement pour
le moins très hâtif et très hasardeux. C'est le minimum
qu'on peut dire.
Et, quant à moi, le deuxième volet est celui de la
décentralisation. Vous êtes l'un des premiers à dire: C'est
un projet de loi qui n'est pas encore assez décentralisé. On ne
donne pas assez de pouvoirs aux régions. Et là, vous êtes
après nous dire: II faudrait l'encarcaner bien comme il faut et encore
davantage qu'on le fait maintenant dans la mécanique de façon
à ce qu'il soit suffisamment bien encarcané pour qu'il soit
uniforme pour la gang, toute la gang au bout de la ligne. Alors que moi, je
dis: les régies régionales, il faut admettre que le monde qui est
là c'est du monde mature qui va avoir à répondre des faits
et gestes qu'il pose sur le plan de l'imputabilité. Pas autant qu'on le
souhaiterait tous par le suffrage universel ou... Le gouvernement n'est pas
allé là.
Et je vous rappelle en terminant, là-dessus, qu'il y a une
décision qui a été prise par le Conseil des ministres, que
je partage, que le Protecteur du citoyen, le recours externe au Protecteur du
citoyen, c'est non. De la même manière que vous l'avez
évoqué tantôt où ça avait été
le cas dans l'éducation, où c'a été non. Ce n'est
pas la commission parlementaire qui va me faire changer d'avis et qui va faire
changer l'avis du Conseil des ministres. C'est là que la décision
a été prise et ici, on doit l'appliquer. Dans ce sens-là,
que de tenter de faire un détour pour dire: II doit... C'est une
tutelle. Dites-le donc carrément. Que tous les protocoles des 17
régies régionales puissent être soumis pour approbation du
Protecteur du citoyen, voyons donc! Voyons donc! Dans ces conditions-là,
oublions ce que vous êtes après faire à la commission des
institutions pour tenter de nous proposer un mécanisme autre. Ne
travaillez pas, ne vous réunissez pas le 9 pour rien, vous allez faire
ça pour rien. Quand à moi, je suis porté à faire
confiance aux régies régionales, de la manière dont elles
vont être instituées. Et, si ça ne donne pas les
résultats escomptés, on pourra les questionner, elles vont venir
à la commission de l'Assemblée nationale et on les questionnera
sur ce qui se passe.
M. Trudel: Les autres remarques, ça appartient au ministre
dans ses relations avec le Protecteur du citoyen. Ce que je dis uniquement, ce
n'est pas une question de confiance aux régies régionales. Si on
confie à un organisme qui est responsable de la prestation d'un certain
nombre de services, en matière de fiscalité du revenu comme au
ministère du Revenu et ici en matière de santé et de
services sociaux, par ailleurs, il existe au Québec une banque
d'expériences - je pense qu'on ne peut pas nier ça - au
Protecteur du citoyen. C'est l'Assemblée nationale qui s'en est
dotée, il y a l'évaluation annuelle du travail, il y a une
nomination par la majorité de l'Assemblée nationale du
responsable de cette institution; très nettement, il s'est
développé une expérience là qui est
appréciable.
Tout ce que je dis, et je dis ça avec l'Office des personnes
handicapées du Québec, je dis ça avec le Curateur public
du Québec, je dis ça avec l'Association des centres d'accueil du
Québec et je dis ça avec Mme Micheline Lynch, ombudsman et
déléguée du Protecteur du citoyen au Centre hospitalier
régional de Lanaudière qui dit qu'on devrait s'assurer de la
conformité des établissements avec le protocole ou, s'il n'y a
pas de protocole, avec les normes minimales de traitement des plaintes qui
pourraient être fixées et, au besoin, faire des recommandations.
Tout ce que je dis, c'est: Assurons-nous que la responsabilité, au
niveau régional, du mécanisme de traitement des plaintes, non
seulement ça puisse avoir recours à l'expérience de
l'institution qu'on s'est donnée au Québec pour l'ensemble des
ministères et des salariés dépendant directement de
l'État et qu'on s'assure que le mécanisme de traitement des
plaintes au niveau régional soit fait en respectant les normes minimales
de traitement des plaintes.
Ces gens-là, les associations que j'ai nommées, vont
beaucoup plus loin que cela, elles demandent même de faire évaluer
l'efficacité des systèmes de traitement des plaintes dans les
établissements et les régions par le Protecteur du citoyen, parce
qu'on peut instituer un mécanisme, mais il faut l'évaluer aussi
périodiquement. Mais ça, je vous donne les arguments qui nous ont
été donnés, c'est des usagers très largement de ce
système ou des producteurs encore, dans le cas du Curateur...
M. Côté (Charlesbourg): Des représentants des
producteurs.
M. Trudel: Non, non. L'Office des personnes
handicapées...
M. Côté (Charlesbourg): O.K.
M. Trudel: Oui. L'Association des centres d'accueil, Mme Lynch
qui fait affaire avec les représentants...
M. Côté (Charlesbourg): Ah oui!
M. Trudel: ...des usagers. Voyez, le souci qu'il y a, c'est de
s'assurer de l'efficacité du mécanisme. Ce n'est pas une question
de con fiance ou pas envers les régies régionales. Oui c'est
à eux autres à occuper lours responsahili tés. Mais
assurons nous que In mécanisme qui doit être plus raffiné,
je pense bien, au deuxième niveau, se fasse en collaboration avec
l'institu tion qui a de l'expérience là-dedans au
Québec.
M. Côté (Charlesbourg): Je n'ai jamais dit et je ne
dirai jamais qu'il n'y a pas une expertise chez le Protecteur du citoyen,
l'institution Oui, il y a une expertise. S'il s'agit de l'avoir comme conseil
dans l'élaboration de ce qu'on a besoin, je n'ai pas de problème
là; s'il s'agit d'une tutelle, il n'en est pas question. C'est...
M. Trudel: Non.
M. Côté (Charlesbourg): S'il s'agit de conseils, on
n'a pas besoin de mettre ça dans la loi.
Le Président (M. Gautrin): Ça va? M. Trudel:
Une seconde.
Le Président (M. Gautrin): Oui. Est-ce qu'on peut
considérer l'article 39 comme adopté? 40, il y a un amendement.
Vous avez parfaitement raison. L'amendement à l'article 39 est-il
adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Gautrin): Pas encore? Sur division?
M. Trudel: Non, non.
Le Président (M. Gautrin): Non, mais je veux bien... Vous
voulez qu'on suspende ou quoi? (10 h 45)
M. Trudel: M. le Président, je m'excuse, mais c'est une
attitude que je n'accepte pas. On a pris une attitude lorsqu'on a besoin
de..
Le Président (M. Gautrin): Je m'excuse, mais vous n'avez
pas à contester la présidence sur ça, M. le
député de Rouyn-Noranda-Témis camingue.
M. Trudel: Je la conteste.
Le Président (M. Gautrin): Je m'excuse là-dessus.
Dans quel sens?
M. Trudel: Écoutez...
Le Président (M. Gautrin): Allons-y!
M. Trudel: Je pense que de ce côté-ci on a fait en
sorte que l'esprit d'amélioration de la discussion...
Le Président (M. Gautrin): Tout à fait d'accord
avec vous!
M. Trudel: Bien là, donnez votre argumentation, je
répondrai après.
Le Président (M. Gautrin): Alors, c'est vous qui
contestez. Vous contestez quoi?
M. Trudel: Très bien.
Le Président (M. Gautrin): Merci.
M. Trudel: Je veux juste répéter la question et je
ne pense pas que le ministre m'ait fourni d'argumentation là-dessus
à ce deuxième niveau de l'augmentation de la pertinence, que
celui ou celle qui traitera les plaintes doit avoir un niveau
d'indépendance supérieure, parce que là, vraiment, on va
être en matière de litige. Est-ce que dans ce cas-là, vos
arguments sont les mêmes pour en arriver uniquement à ce que ce
soit un cadre supérieur?
M. Côté (Charlesbourg): Sans étirer la
conversation, juste prendre l'exemple que vous nous avez donné
tantôt du ministère du Revenu. Le ministère du Revenu c'est
un ministère qui a des services qui font directement affaire avec la
population. Il y a un mécanisme qui est prévu. Un citoyen qui a
à se plaindre du ministère du Revenu, qui n'a pas
été traité selon toutes sortes de lois ou de droits qu'il
a et qui se plaint, il n'y a pas de citoyen qui représente les citoyens
sur le conseil d'administration du ministère du Revenu. Alors,
actuellement, on est dans un système où il y a un conseil
d'administration, où les citoyens sont sur le conseil d'administration.
Donc, pas en conflit d'intérêts; j'imagine, à tout le
moins. Les citoyens qui sont sur le conseil d'administration en
établissement ne sont pas en conflit d'intérêts, je
l'espère et je le souhaite ardemment.
Quand vous montez au niveau de la régie régionale, on dit:
Régie régionale n'est pas un producteur, ne donnera plus aucun
service. Sur le conseil d'administration de la régie régionale il
n'y a pas de travailleurs du réseau. C'est uniquement des gens qui n'ont
aucune espèce d'affiliation de travail avec la régie
régionale, sauf quelques amendements qu'on apportera au niveau de la
cooptation. Donc, c'est un niveau qui est très indépendant des
services donnés et très indépendant sur le plan des
individus pour être capables effectivement de juger du mécanisme
dont ils vont se doter sur le plan... Ils sont quand même très
indépendants; ils sont très, très indépendants et
encore davantage probablement qu'ils ne le sont au niveau des
établissements parce que, indirectement, un établissement donne
toujours des services et celui qui est sur le conseil d'administration peut
toujours se sentir lié par les services, j'imagine, donnés par
l'établissement. Donc, à partir de ce moment-là, l'article
39, tel qu'il est, continue dans la logique qu'on a voulu se donner de
l'établissement, du lien direct qu'on s'est expliqué, je ne me
souviens plus à quel article, l'article 28.
M. Trudel: Dans ce sens-là je continue à avoir la
même logique du désir d'une plus grande indépendance et
des...
M. Côté (Charlesbourg): C'est pour ça que
tantôt, en commençant l'article, j'avais dit: Même vote.
Le Président (M. Gautrin): Même vote, c'était
évident au départ.
M. Trudel: Je veux juste rappeler au ministre donc que ce sera
sur division, avec le commentaire suivant: Je dis tout de suite au ministre,
oui, ça, ça va être un élément aussi
important au niveau de la décision qu'on aura à prendre lors de
la dernière lecture et lors de l'acceptation. C'est parmi les principes
qui sont très importants parce que regardez, ce n'est pas seulement
l'Opposition qui dit cela, il y a une commission parlementaire et de nombreux
intervenants qui vont dans ce sens-là.
M. Côté (Charlesbourg): Je vais vous régler
ça assez vite, là. Vous allez être bien confortable avec
ça, là. À partir du moment où on vote contre en
deuxième lecture parce que la principale objection que vous avez, c'est
l'impôt-services, ne vous faites pas d'illusion, vous allez voter contre
parce que l'impôt-services va rester là. Ça fait que
n'essayez pas de me dire en cours de route, parce que, s'il y avait un
adoucissement là, on pourrait peut-être voter pour en
troisième lecture; je ne me fais pas d'illusion, voyons donc!
Le Président (M. Gautrin): C'est bien ce qu'on pensait.
Alors est-ce que vous êtes prêts à passer au vote...
M. Côté (Charlesbourg): Que ce soit bien clair pour
toute la discussion!
Le Président (M. Gautrin):... sur l'amendement? C'est
adopté sur division? Sur division?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Gautrin): Merci. Sur division?
M. Trudel: Votre commentaire faisait partie de la
neutralité de la présidence, là?
Le Président (M. Gautrin): Sur division? Je vous pose la
question.
M. Trudel: Sur division.
Le Président (M. Gautrin): Merci. Est-ce que l'article tel
qu'amendé est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Gautrin): Merci.
M. Trudel: Sur division.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gautrin): Vous changez votre vote?
M. Trudel: Sur division.
Le Président (M. Gautrin): Sur division. Parfait!
J'appelle maintenant l'article 41.
M. Côté (Charlesbourg): 40, M. le Président.
Le Président (M. Gautrin): 40. Excusez-moi.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. "La plainte doit
être formulée par écrit et accompagnée, le cas
échéant, des conclusions transmises par rétablissement.
L'usager peut se faire assister pour la formulation de la plainte et pour toute
démarche relative à cette plainte. " Il n'y a pas d'amendement,
M. le Président.
Le Président (M. Gautrin): Merci, M. le ministre.
M. Trudel: "C'est-u" "moute-moute" avec... Est-ce que ça
va être "moute-moute" avec la...
M. Côté (Charlesbourg): Bon. Évidemment, on
s'est dit hier, dans la discussion au niveau de la première instance...
Première instance, on se racontait... nos personnes âgées
dans les centres d'accueil. Évidemment, lorsqu'on est rendu au
deuxième nh/eau, ça commence à être un petit peu
plus sérieux, le niveau d'appel, et je pense qu'à ce moment-ci,
il faut que ce soit formulé par écrit. Au moins, qu'il y ait
quelque chose d'écrit quelque part parce qu'on n'en sortirait pas,
là. D'ailleurs, ça commence à être un niveau
d'appel, comme vous l'avez dit tantôt.
M. Trudel: Oui. Bon. Est-ce que la plainte doit être
formulée par écrit par l'usager?
M. Côté (Charlesbourg): Les gens chez nous ont
travaillé cette nuit. C'est 24 heures sur 24...
M. Trudel: Comme ça, on est..
M. Côté (Charlesbourg):... pour tenter le plus
possible de satisfaire...
M. Trudel: Comme ça, on est deux gangs à travailler
la nuit.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui. Je con viens que
ma gang est plus nombreuse que la vôtre. Je conviens de ça.
À l'article 44 de la loi sur l'accès aux documents et
organismes publics, il est dit: Le responsable doit prêter assistance
pour la formulation d'une demande à toute personne qui le requiert. Je
pense que c'est un article généreux qui va dans le sens de
supporter le plaignant et ça pourrait probablement rejoindre les
objectifs qu'on cherche depuis un certain temps, là.
M. Trudel: C'est la loi de... Mme Demers: La loi sur
l'accès. M. Côté (Charlesbourg): L'accès.
Mme Demers: Une plainte peut être écrite ou verbale
et celui qui reçoit la plainte doit prêter assistance et il y a
une révision seulement si la plainte est écrite.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, c'est un
mécanisme qui est intéressant et, donc, la première
instance, c'est verbal ou écrit. On doit prêter assistance
à la personne qui fait la plainte et, en deuxième instance, c'est
par écrit. Donc, comme il y a assistance au-delà de nos
comités de bénéficiaires parce que ça, c'est une
assistance qui s'adresse à la personne auprès de qui la plainte
est faite, donc, ça me paraît un mécanisme plus favorable
à l'individu.
M. Trudel: Comme on le disait hier. M. Côté
(Charlesbourg): Comment? M. Trudel: Comme nous le disions hier.
M. Côté (Charlesbourg): Oh! Je suis bien prêt
à vous donner ça, sauf que...
M. Trudel: Là-dessus... Non, mais ce que je veux juste
mentionner au niveau de la...
M. Côté (Charlesbourg):...
M. Trudel: C'a été... La mécanique de
premier niveau est réglée, là.
M. Côté (Charlesbourg): Je veux juste vous dire que
je ne suis pas dans le "mood" de tenter absolument de vous faire la
démonstration que
j'ai raison. J'ai passé ce stade-là.
M. Trudel: La plainte a été traitée au
premier niveau et a donné lieu, donc - on va l'appeler, un certain
signalement, parce qu'on n'a pas réglé la mécanique du
premier niveau encore - à un certain signalement, où il va y
avoir de l'écrit quelque part. O.K.? Bon. Est-ce que
rétablissement, dans le cas de rejet de la plainte et sur demande de
l'usager, pourrait être celui, l'établissement, qui transmet la
plainte en appel à la régie régionale? Ça pourrait
être ça.
Vous savez, disons qu'il y a une plainte au premier niveau. Ça a
fait l'objet d'un écrit. Je vous dis ça en général.
Ça a fait l'objet du rejet de la plainte et, donc, d'une communication
écrite disant que la plainte est rejetée. L'usager dit: Je ne
suis pas satisfait, je veux aller au niveau régional. Est-ce qu'il est
strictement obligé de rédiger une nouvelle plainte en rapport
avec la réponse qu'il a reçue ou s'il pourrait tout simplement
demander à l'établissement qui a rejeté la plainte de
transmettre son dossier, de porter sa plainte en appel au niveau
régional?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais il faut au moins
qu'il donne des motifs d'appel. Si, dans un cas, elle est rejetée pour
frivolité, comme on s'en est parlé tantôt, il faut au moins
qu'il dise: Je conteste la frivolité parce que ce n'est pas frivole.
Voici pourquoi ce n'est pas frivole. Il faut au moins qu'il y ait des motifs
parce que quand tu vas en appel, il faut que tu aies des motifs d'aller en
appel, sans vouloir délimiter.
En incorporant comme mécanisme ce qui existe dans la commission
d'accès...
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): ...ça aussi, c'est
une institution.
M. Trudel: Respectable.
M. Côté (Charlesbourg): Respectable.
M. Trudel: Et dirigée par quelqu'un d'éminemment
respectable comme organisme.
M. Côté (Charlesbourg): Et qui a probablement moins
de visibilité comme personnage sur la place publique, mais l'institution
est tout aussi noble.
M. Trudel: Sauf que la Loi sur le Protecteur du citoyen lui fait
la permission d'intervenir à travers les médias pour exercer son
travail.
M. Côté (Charlesbourg): vous interprétez mes
propos. je n'ai jamais parlé du protecteur du citoyen. comme vous voyez,
c'est rendu à un tel point que...
M. Trudel: L'incorporation dont vous parlez à la loi, vous
allez la proposer...
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Au premier niveau.
M. Trudel: ...au premier niveau.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. Ce qu'on a
suspendu hier pour examen, avec ça, lorsqu'on reviendra au mois de mai,
on fera des ajustements sur le plan légal avec les papillons qu'il faut.
On attend après qui, là?
M. Trudel: C'est vous qui avez l'air à avoir des
consultations.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. Je vous attends.
 l'occasion, je fais deux choses en même temps. Je vous
écoute et je consulte.
M. Trudel: Je ne parlais pas.
Le Président (M. Joly): Donc, est-ce que l'article
40...
M. Trudel: Alors, 39... 40. pardon. M. Côté
(Charlesbourg): Adopté. M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté. J'appelle l'article
41. (11 heures)
M. Côté (Charlesbourg): La régie
régionale doit permettre à l'usager de présenter ses
observations. On a un papillon pour remplacer, dans la première ligne,
les mots "régie régionale" par les mots "procédure
d'examen". Parce qu'on est déjà au niveau de la régie
régionale. Donc, ça se lirait comme suit: La procédure
d'examen doit permettre à l'usager de présenter ses observations.
Concordance avec 30 parce qu'à 30, c'est ça.
M. Trudel: Comme on était en matière de quasi-appel
ou en quasi matière d'appel, l'établissement, lui, a-t-il le
droit de se faire entendre?
M. Côté (Charlesbourg): Pas sûr. Pas
sûr. Je pense que c'est normal.
M. Trudel: Tout à fait.
M. Côté (Charlesbourg): Bien oui.
M. Trudel: En conséquence, comme dirait l'autre, on le
"dis-tu"?
Une voix: Le dit-on?
M. Trudel: Le dit-on? Parce que l'établisse-
ment quand il a rejeté, évidemment, il a de bonnes
raisons, ça va de soi. Ils sont, du point de vue de
l'établissement, bonnes, c'est sûr et certain, ça.
M. Côté (Charlesbourg): Je pense qu'à 42 on
parle de la transmission du dossier. On dit: La régie régionale
transmet copie de la plainte qui lui est formulée à
l'établissement... Donc, on l'informe qu'il y a un appel. Ce dernier
doit lui transmettre le dossier complet de la plainte qu'il a examinée.
Ça ne veut pas nécessairement dire qu'on l'entend, là.
M. Trudel: Ça ne veut pas dire qu'on l'entend.
M. Côté (Charlesbourg): 43 répond à
ça, d'après moi. 'Tout usager ou tout établissement doit
fournir à la régie régionale les renseignements qu'elle
requiert pour l'examen de la plainte et il doit, sauf excuse valable, assister
à toute rencontre à laquelle la régie le convoque." Donc,
ça ne doit pas être du cinéma muet, j'imagine.
Le Président (M. Joly): M. le député de
Verdun, vous voulez poser une question?
M. Gautrin: M. le Président, j'aurais une question sur le
mot "présenter". Ça veut dire quoi? Est-ce que ça,
ça implique implicitement des audiences publiques ou la
présentation...
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Gautrin: ...peut-être seulement la transmission
écrite, etc. Ça, c'est laissé à la régie de
choisir?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Gautrin: Ça va.
Le Président (M. Joly): M. le député.
M. Trudel: Mais c'est uniquement lorsque la régie
décide de convoquer l'établissement. L'établissement ne
peut pas exercer, lui, son droit de dire: Bon, écoutez, moi, là,
je veux être entendu.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais je n'ai pas... En
tout cas, je n'ai pas d'objection à ce que la procédure d'examen
permette à l'usager et à rétablissement de
présenter leurs observations.
M. Trudel: Bon, est-ce qu'on pourrait le dire? Non, c'est parce
que le principe de justice naturelle, les deux parties... On est en appel,
là. Alors, l'usager et l'établissement concerné.
M. Côté (Charlesbourg): Oui
M. Trudel: L'amendement. . Oui, oui, c'est correct ici. Et
l'établissement concerné
M. Lamarche (Paul): C'est juste d'ajouter: Et
l'établissement, après usager.
M. Trudel: C'est ça
M. Côté (Charlesbourg): m le président,
l'article 41 se lirait comme suit: "la procédure d'examen doit permettre
à l'usager et à rétablissement de présenter ses
observa tions."
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'amen dément
à l'article 41 est adopté?
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 41 adopté tel
qu'amendé? Adopté. J'appelle l'article 42.
M. Trudel: Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté, 42?
M. Trudel: 41.
M. Côté (Charlesbourg): Ah! excusez-moi.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: M. le professeur, les étudiants sont encore
réveillés ce matin.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, on
me fait observer qu'à 41, lorsqu'on parle de "ses", ça devrait
être "leurs" observations.
M. Trudel: Ah oui! bien sûr.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, vous reculez le
"tape", M. le Président.
Le Président (M. Joly): oui. on recule la bobine, et nous
modifions pour lire: "...de présenter leurs observations." je pense que
le papillon est déjà écrit.
M. Trudel: "...et l'établissement, de présenter
leurs observations."
Le Président (M. Joly): "Leurs observations.' Donc,
adopté tel qu'amendé. L'article 42.
M. Côté (Charlesbourg): "La régie
régionale transmet copie de la plainte qui lui est formulée
à rétablissement et, dans les 30 jours de la réception de
cette copie, ce dernier doit lui transmettre lo dossier complet de la plainte
qu'il a examinée "
M. Gautrin: M. le Président, est-ce que ça...
Le Président (M. Joly): Je m'excuse. Oui, M. le
député de Verdun.
M. Gautrin: là, on vient d'accepter un amendement dans
lequel la régie régionale doit permettre à
l'établissement de présenter ses observations. est-ce que le 42
n'était pas un mécanisme pour l'établissement de
présenter ses observations?
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire que
c'est de transmettre le dossier. Ça n'inclut pas nécessairement
que l'établissement pourrait transmettre ses observations.
M. Gautrin: Ses observations, oui, oui. Alors, quand il renvoie
ça, il renvoie avec ses observations.
M. Côté (Charlesbourg): C'est uniquement une
question du dossier qui peut être...
M. Gautrin: D'accord.
Le Président (M. Joly): M. le député.
M. Trudel: Bonne nouvelle, M. le ministre, je ne me battrai pas
pour 60 jours, ici.
M. Côté (Charlesbourg): Alors, adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Joly): L'article 42 est adopté.
J'appelle l'article 43.
M. Côté (Charlesbourg): Tout usager ou tout
établissement doit fournir à la régie régionale les
renseignements qu'elle requiert pour l'examen de la plainte et il doit, sauf
excuse valable, assister à toute rencontre à laquelle la
régie le convoque. " Alors, adopté?
M. Trudel: Sur l'article lui-même, je pense que c'est assez
clair, s'il y a une obligation de... Mais ça me permet de poser une
question à ce niveau-là. Là, on est au deuxième
niveau et on va traiter des plaintes, évidemment, individuelles. Le
cadre supérieur, au niveau de la régie régionale,
pourrait-il entreprendre une étude systémi-que sur un
problème qu'il décèle ou une situation qu'il
décèle, suite à plusieurs plaintes dans plusieurs
établissements, au lieu de se limiter toujours à la pièce
en disant: Écoutez, moi, je reçois des plaintes de
différentes natures, là, je décide que j'en ai assez parce
que ce n'est plus un problème d'individu, c'est vraiment un
problème d'organisation de système. Alors, le cadre
supérieur responsable pourrait-il...
M. Côté (Charlesbourg): De son propre chef.
M. Trudel:... de son propre chef, dire: J'entreprends maintenant
une étude systémique quant à...
M. Côté (Charlesbourg): Je pense qu'il va falloir
qu'il en parle au D. G.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Je n'osais pas vous le dire. Sans qu'il puisse en
parler au D. G., pourrait-il?
M. Côté (Charlesbourg): II m'apparaît
très clair qu'au rapport annuel... Parce que pour avoir une vision
d'ensemble, pas sur une simple impression, je pense que ça va quand
même devoir se baser sur un certain nombre de choses. Oui, effectivement,
par un mandat que le conseil d'administration pourrait lui donner, il pourrait
entreprendre une étude plus systémique au niveau de sa
région.
M. Trudel: D'une part, peut-être par mandat du conseil
d'administration.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Mais est-ce qu'il pourrait, de sa propre initiative,
l'initier, à votre avis?
M. Côté (Charlesbourg): Je ne pense pas. Je ne le
pense pas parce que la responsabilité incombe au conseil
d'administration.
M. Trudel: Bon, alors...
M. Côté (Charlesbourg): Mais en faisant rapport au
conseil d'administration. C'est quand même quelqu'un qui demeure soumis
à l'autorité du directeur général et
à...
M. Trudel: Et comment donc!
M. Côté (Charlesbourg): Non, sans... Je n'aime pas
cette...
M. Trudel: Allusion?
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Trudel: C'est parce que je vous répète
là-dessus, M. le ministre, que vraiment, j'en ai vu, des situations. Je
pense qu'on néglige toujours le lien de subordination qui unit des
personnes dans une organisation. Ça joue toujours très
très très fort là-dessus et ça va aussi loin que le
degré de confiance qu'on pense souvent devoir avoir de notre
supérieur hiérarchique, en disant: Je ne vous conteste pas, M. le
directeur général, c'est le système; sauf que l'individu
est toujours...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...porté à dire: Écoutez, moi
aussi, j'ai mes affaires.
M. Côté (Charlesbourg): Je vous dis que les
règles administratives gouvernementales sont bonnes, assez
hermétiques. Il y a toujours du monde qui trouve le moyen de passer
à travers pareil. Alors, peu importent les balises que vous mettriez
ici, on a affaire - heureusement, c'est des cas isolés, je le pense et
je l'espère à tout le moins... Quand on parle de 950
établissements, on ne peut pas prétendre et présumer
connaître les faits et moindres gestes de tous les individus qu'il y a
dans le réseau, ça n'a pas de bon sens.
Moi, je fais confiance à ceux qui ont ces
responsabilités-là. Ce n'est pas des petites
responsabilités. On renforce les uns les autres, peut-être pas
toujours au choix de tout ce que le monde veut, mais on va plus avant. Au
besoin, éventuellement, le législateur tirera les conclusions qui
s'imposent. S'il faut qu'il y ait une marche additionnelle, il la fera, mais au
moins donnons la chance au système de fonctionner. Ce n'est pas parce
qu'on mettrait la balise du conseil d'administration, comme je vous l'ai dit
hier, votre cadre supérieur va toujours être soumis à son
contrat de quatre ans. S'il peut être soumis aux pressions de son
directeur général dans la dernière année pour son
renouvellement, il va l'être aussi au niveau du conseil d'administration.
Alors, que ce soit 1 ou 21 personnes au conseil d'administration, on va
être soumis à la même pression pareil. Donc...
M. Trudel: le cadre supérieur à la régie
régionale fait son rapport sur l'administration et le traitement des
plaintes au conseil d'administration.
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire au D.G.,
qui le transmet au conseil d'administration Le même principe qu'à
l'établissement, on garde toujours le même modèle. Et fait
l'objet d'un rapport qui est déposé...
M. Trudel: À l'assemblée.
M. Côté (Charlesbourg): ...à
l'assemblée régionale et à l'Assemblée nationale.
Ça commence à être transparent un peu.
M. Trudel: C'est à quel article qu'on retrouve le devoir
de faire rapport au conseil d'administration. (11 h 15)
Mme Demers: C'est la régie régionale qui doit
transmettre au ministre, chaque année... Alors, la régie
régionale, c'est le conseil d'administration. C'est les articles 49 et
50 pour l'Assemblée nationale.
M. Trudel: M. le ministre, sur le plan clair, juridique, quand on
va arriver à la section IV, sur les rapports, alors chaque
établissement doit transmettre à la régie
régionale, une fois par année...
M. Côté (Charlesbourg): À 49: Chaque
régie régionale doit transmettre au ministre..
M. Trudel: ...et chaque régie régionale doit...
M. Côté (Charlesbourg): Et le ministre dépose
les rapports des régies à l'Assemblée nationale.
M. Trudel: Alors, supposons un processus. Le cadre
supérieur fait son rapport et, probable ment, le directeur
général inclut son rapport, la partie du rapport du cadre
supérieur sur le traitement des plaintes, à son rapport annuel,
du directeur général, et l'expédie au ministre. N'est-ce
pas?
M. Côté (Charlesbourg): II faut juste...
M. Trudel: Parce qu'il y a une différence. C'est que,
transmet à la régie régionale et l'obligation du
dépôt au conseil d'administration Ce n'est pas une question de
manque de confiance, mais c'est parce que j'y tiens beaucoup à cet
aspect que le cadre supérieur, à tout le moins, se sente
cautionné et puisse aller chercher - ça, je trouve ça
normal - un mandat, par exemple, d'examen systémique ou que le conseil
d'administration puisse dire: Bon, là, écoutez, vous nous
déposez aujourd'hui le rapport sur le traitement de 56 plaintes en
rapport avec telle nature de problème. Alors là, à
l'occasion de l'examen annuel, on peut se dire, monsieur ou madame, responsable
au niveau des cadres supérieurs, vous allez entreprendre une
étude.. On vous donne un mandat de faire une étude
systémique au niveau du traitement de la situation qui se
répète maintes fois.
M. Côté (Charlesbourg): Je veux juste vous rappeler,
hier, quand on en a .discuté au premier niveau, on s'était dit:
On va, par certains amendements, créer l'obligation au D.G., de faire
rapport et de déposer au conseil d'administration les décisions
du CMDP. On a discuté de ça hier...
M. Trudel: Oui, oui.
M. Côté (Charlesbourg): quand on a fait les
articles. Et le cadre supérieur qui va être responsable des
plaintes va avoir le même traitement dans la loi. C'est pour ça
qu'on fait les aménagements sur le plan législatif de
façon à ce que le rapport ne soit d'aucune manière
altéré, avant son arrivée au conseil d'administration, par
le directeur général.
M. Trudel: Câline, le ministre évolue!
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, je l'ai dit
hier.
M. Trudel: non, non, je veux dire par rapport au cmdp.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non
M. Trudel: Ça, ça va. Mais là, vous dites
que vous allez nous présenter des aménagements...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, j'ai dit ça
hier.
M. Trudel: ...qui vont faire en sorte que le rapport du cadre
supérieur...
M. Côté (Charlesbourg): ...sur les plaintes...
M. Trudel: ...ira directement et, je dis obligatoirement, sera
déposé au conseil d'administration et discuté à
cette fin.
M. Côté (Charlesbourg): Par le D.G., mais rapport in
extenso sans qu'il soit altéré au conseil d'administration pour
maintenir la ligne d'autorité mais que, aussi, ce dont les
médecins avaient peur, au niveau des CMDP, c'est d'être
inféodés par le directeur général. Bon, je pense
qu'il y a des matières qui relèvent du corps médical qui
doivent être protégées par rapport à
l'administration. Ça me paraît... De la même manière
au niveau du traitement des plaintes. C'est ce que j'ai dit hier quand on a
fait la discussion à l'article 28. Donc, j'ai dit qu'on ferait le
même traitement pour le cadre supérieur qui a ia
responsabilité du traitement des plaintes qu'on fait pour le CMDP en
termes de cheminement pour aller au conseil d'administration. Donc, à ce
moment-là, ça élimine certaines craintes que vous pouvez
avoir. Je ne me rends pas à ce que vous souhaitez, mais ça me
paraît être un canal qui est, dans les circonstances, normal, qui
donne une certaine autorité, à tout le moins une certaine
indépendance et autorité morale au cadre supérieur qui
aura la responsabilité.
M. Trudel: Ça, on retrouvera ça dans la partie de
la loi qui parle des pouvoirs des officiers, j'imagine.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Tous ces...
M. Trudel: Les responsabilités surtout des officiers.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est ça.
M. Trudel: Ils ont du pouvoir... Les CMDP ont du pouvoir
auprès du ministre, eux autres ont réussi à
démontrer que l'inféodation, là...
Moi, je n'en ai pas autant au niveau de la justice pour les
usagers...
M. Côté (Charlesbourg): Ah! bien en tout cas, je
suis bien heureux...
M. Trudel: ...mais presque. Alors, je suis content,
là.
M. Côté (Charlesbourg): ...de compter parmi mes amis
maintenant, le député de Rouyn-Noran-da-Témiscamingue qui
va pouvoir dire aux médecins qu'ils ont de l'influence sur le ministre.
Je suis convaincu qu'ils vont...
M. Trudel: Je vais même être obligé de leur
dire qu'ils en ont plus que moi.
M. Côté (Charlesbourg): Je suis convaincu qu'ils
vont prendre ça comme ça, ils vont prendre ça pour du cash
et...
M. Trudel: Je vais être obligé de leur dire qu'ils
en ont plus que moi, parce que je n'ai pas réussi à les... Moi,
qu'ils m'ont aide...
M. Côté (Charlesbourg): Ça, ça serait
normal, oui.
Des voix: Ha, ha, ha!
Une voix: L'envie ne mène nulle part.
Une voix: II a au moins un but dans la vie...
M. Trudel: Très bien. Je prends note, donc, de cette
préoccupation que nous allons retrouver...
M. Côté (Charlesbourg): Elle est trop bonne, il faut
qu'elle soit enregistrée celle-là. Vous avez un but...
M. Trudel: Commencez par donner les crédits...
M. Côté (Charlesbourg): II dit: Vous avez un but
dans la vie, c'est d'avoir autant d'influence que les médecins.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Pour les fins de l'enregistrement "de distribuer les
crédits." Elle est de votre sous-ministre, celle-là, M. Lamarche.
Très bien. Prenons note que nous allons retrouver cette
préoccupation pour que ce soit transmis au conseil d'administration et
on y retrouvera, à cette occasion-là, la possibilité
d'entreprendre ou de donner des mandats au niveau d'études
systémiques par rapport au traitement des plaintes. Alors, on est
toujours à 43.
Le Président (M. Joly): 43.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté, M. le
Président.
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): J'appelle l'article 44
M. Côté (Charlesbourg): "La régie
régionale informe avec diligence l'usager de sa recommandation et la
communique sans retard à l'établissement." On aurait un
amendement à l'article 44 qui vise à remplacer, dans les
première et deuxième lignes, les mots "informe avec diligence
l'usager de la recommandation" par les mots "transmet avec diligence sa
recommandation motivée à l'usager". C'est un peu de concordance
avec ce qu'on a changé tantôt déjà.
Le Président (M. Joly): M. le député.
M. Trudel: Pas de délai? Il n'y a pas de délai,
là?
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire qu'il va
y avoir un délai éventuellement lorsqu'on aura statué
sur... Ça ne donne rien de donner un délai si on n'a pas
statué sur...
M. Trudel: ...le troisième niveau.
M. Côté (Charlesbourg): ...le troisième
niveau. Alors, lorsqu'on inclura le troisième niveau, on statuera sur le
délai.
M. Trudel: Alors, suspendu.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Je pense qu'on peut
l'adopter tel qu'il est, mais on reviendra avec la note, pas dans le but de
faire une passe, on reviendra; d'abord, c'est très clair
là-dessus. Adopté.
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'amendement...
M. Trudel: Oui, ça va. Alors...
Le Président (M. Joly): ...à l'article 44 est
adopté?
M. Trudel: ...la note, c'est entendu, on va y revenir parce
qu'on...
Le Président (M. Joly): Oui.
M. Trudel: ...va revenir au niveau du troisième niveau
dans la discussion.
Le Président (M. Joly): Donc, l'amendement à
l'article 44 est adopté?
M. Trudel: Oui, adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 44, tel
qu'amendé, est adopté.
M. Trudel: Oui, oui.
Le Président (M. Joly): J'appelle l'article 45.
M. Trudel: Oui, M. le Président.
M. Côté (Charlesbourg): "La régie
régionale doit refuser ou cesser d'examiner une plainte lorsqu'un
recours judiciaire fondé sur les mêmes faits, intenté par
l'usager contre l'établissement, est en instance ou fait l'objet d'une
décision finale." Il y a un papillon qui vise à remplacer, dans
la première ligne du deuxième alinéa, les mots et
chiffres: "Les articles 35 et 37 s'appliquent en les adoptant" par les mots et
chiffres: "l'article 35 s'applique en l'adoptant". L'article 37 a fait l'objet
d'un papillon pour supprimer 37: donc, il n'existerait plus.
Le Président (M. Joly): M. le député.
M. Trudel: II peut se poser un problème parce que la
matière de l'appel devant un tribunal de droit commun, en matière
civile ou en matière criminelle, pourrait faire en sorte que la
décision finale d'un tribunal rejette, par exemple, une poursuite au
criminel, mais ce qui n'empêcherait pas qu'il puisse y avoir eu, de
l'avis du plaignant, par exemple, une faute professionnelle ou une faute au
niveau du code de déontologie par rapport au service qui a
été ou aurait dû être rendu à cette
personne-là. Alors, à toutes fins utiles, une décision qui
est en rapport avec la plainte de l'usager fait extinction de son droit en
rapport avec d'autres objets.
M. Côté (Charlesbourg): On dit: La régie
régionale doit refuser ou cesser d'examiner une plainte lorsqu'un
recours judiciaire fondé sur les mêmes faits, intenté par
l'usager contre l'établissement... Les mêmes faits.
Le Président (M. Joly): M. le député de
Verdun.
M. Gautrin: M. le Président, moi, j'ai une question sur
ça. Je pense que je comprends l'argumentation du député de
Rouyn-Noran-da-Témiscamingue. La loi de la preuve, par exemple sur un
procès au criminel, n'est pas nécessairement la même loi de
la preuve qu'utiliserait la régie ou le mécanisme d'appel. Donc,
on peut parfaitement perdre sur un procès au criminel d'une plainte ou
même au civil. Mais prenons le cas du criminel, parce que le code
criminel est un peu plus clair, parce qu'il y a un
bénéfice de doute qui serait donné, disons,
à l'établissement ou à quelqu'un de
l'établissement, ce qui ne justifierait pas qu'à
l'intérieur même de la régie, le tribunal de la
régie pourrait donner raison au plaignant sur la base d'une plainte de
bonne foi, d'une analyse de bonne foi ou de la probabilité des faits ou
de la crédibilité de chacun. Dans ce sens-là, M. le
Président, peut-être qu'il faut tenir compte de l'argument du
député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue, compte tenu des
différentes lois de la preuve qu'on peut avoir sous les
différents tribunaux.
M. Trudel: Le degré de la preuve n'est pas tout à
fait le même à établir devant une cour criminelle, devant
un tribunal à recours en matière criminelle... (11 h 30)
M. Gautrin: Absolument.
M. Trudel: ...que devant... Ici, c'est un examen sommaire. La
poursuite au criminel intentée contre... et le jugement rendu n'a pas
suspendu ses droits au niveau des relations de travail. Il a pu se
représenter par ailleurs devant un arbitre et ils l'ont
réintégré. Ça n'avait pas éteint ses droits.
Ça n'avait pas pour effet d'avoir une extinction des droits de
l'individu. On peut parler de ça, deux minutes?
M. Côté (Charlesbourg): Devant cet exemple, nous
allons prendre en délibéré et suspendre.
Évidemment, d'un côté comme de l'autre, c'est assez
"touchy", alors je sens le besoin que mes gens regardent ça de
très près. On y reviendra.
Le Président (M. Joly): Nous suspendons l'étude de
l'amendement et de l'article 45. J'appelle l'article 46.
M. Côté (Charlesbourg): "La régie
régionale doit confier à un organisme communautaire qu'elle
désigne après consultation notamment des comités des
usagers et des associations intéressées, le mandat d'assister et
d'accompagner, sur demande, les usagers qui désirent porter plainte
auprès d'elle ou de l'établissement."
Il y a un papillon qui est de pure forme. 1° Insérer, dans la
troisième ligne, après le mot "usagers", les mots "des
établissements de sa région". Et, 2° Remplacer, dans la
cinquième ligne, les mots "de l'établissement" par les mots "d'un
établissement de sa région".
M. Trudel: Alors, la régie régionale va
désigner, après consultation, notamment, des comités des
usagers des établissements, un organisme pour l'accompagnement des
usagers. Alors, au Centre de santé Témiscaming, il y a un usager
là qui veut faire appel au niveau régional et qui désire
assistance; l'organisme qui a été reconnu est un organisme de
Rouyn-Noranda, à 210 milles.
M. Côté (Charlesbourg): Ça en...
M. Trudel: II y a le comité de
bénéficiaires, vous allez me dire, là.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Non, non, d'accord.
Mais ça n'empêche pas l'organisme communautaire qui est
désigné de s'associer des gens sur le territoire pour être
capable de le supporter. Il n'y a pas... Ou un autre organisme communautaire.
Mais il faut qu'il y ait un organisme communautaire désigné;
évidemment, lorsqu'on est dans la région de Québec, vous
êtes à une demi-heure de tous les déplacements. Si vous
êtes à 200 milles, évidemment, ce n'est pas la même
chose. L'idée, c'est qu'il y ait une porte; il faut qu'il y ait une
porte. S'il y a plusieurs portes, ils ne sauront pas où aller. Sauf que
la porte peut, elle, déterminer qu'elle a une autre porte ailleurs, mais
selon un modèle défini au niveau régional. Prenons
l'exemple des CLSC.
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): II y a un CLSC, mais avec
des points de service.
M. Trudel: C'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): Bon. Ça
n'empêcherait pas l'organisme communautaire, évidemment,
d'être centralisé à Rouyn-Noranda-Témiscamingue,
mais, éventuellement, d'avoir un service de soins et services
itinérants ou des choses comme celles-là au niveau des
communautés plus éloignées. Il ne serait pas obligé
de se rendre. Tu prends le téléphone et tu appelles pour porter
plainte.
M. Trudel: Ce n'est pas nécessaire que ce soit
écrit?
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. Oui. Non, mais,
évidemment, sur le plan de l'information ou par le comité de
bénéficiaires, il y a donc une série de choses qui vont
être faites et...
M. Trudel: Est-ce que, dans le mandat des comités de
bénéficiaires, enfin les comités d'usagers, il y a
nommément une responsabilité d'accompagnement de traitement des
plaintes?
M. Côté (Charlesbourg): Regardez 152, 4°
"accompagner et assister, sur demande, un usager dans toute démarche
qu'il entreprend, y compris lorsqu'il désire porter une plainte
conformément aux articles 30 à 49."
M. Trudel: 30 à...
M. Côté (Charlesbourg): À 49.
M. Lamarche: À 47.
M. Côté (Charlesbourg): Attendez un peu.
M. Lamarche: Non, non. Le papillon, c'est 30 à 47.
M. Côté (Charlesbourg): Ah! O. K.
M. Lamarche: C'est parce qu'il y a un papillon.
M. Trudel: Un papillon qui dit de 30 à... M.
Côté (Charlesbourg): 30 à 47.
M. Lamarche: À 47.
M. Côté (Charlesbourg): Ça inclut ce qu'on
fait.
M. Trudel: Bien non. C'était 46.
M. Côté (Charlesbourg): Bien oui. 30 à 47,
ça doit l'inclure.
M. Trudel: Ah! 47. J'ai compris 45. Parce qu'il nous faut aborder
ça, ces mécanismes d'aide, est-ce que le ministre a une
idée ou le ministère a une idée de ce que ça va
vouloir dire comme ampleur de financement de ce service-là, au niveau de
la régie régionale... Mais je ne vous demande pas le chiffre
très précis. Est-ce qu'il y a un ordre de grandeur?
M. Côté (Charlesbourg): On a fait un certain nombre
de chiffres au moment de la réforme. Évidemment, comme il y a 17
régies, il y en aura 17... Je ne me souviens pas. Je reviendrai avec
ça.
M. Trudel: Est-ce que...
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, il y a un
financement qui va aller avec, qu'on va considérer adéquat. Mais
adéquat, c'est quoi? 500 000 $? 600 000 $? 1 000 000 $ ou 150 000 $?
C'est une autre affaire.
M. Trudel: Puis là, c'est la régie régionale
qui va financer ça.
M. Côté (Charlesbourg): C'est un budget qui va
être spécial, que le ministère va affecter à ce
niveau-là. Ce qu'on a voulu, c'est créer des comités
indépendants. Donc, l'argent va provenir du ministère pour ces
comités-là, pour les maintenir indépendants de la
régie régionale.
M. Trudel: Ça veut dire que...
M. Côté (Charlesbourg): L'idée étant
d'accompagner, défense des droits des usagers...
Une voix: Oui, oui. Ça va.
M. Trudel: Non. Ce que vous dites, c'est que la régie va
confier ça à un organisme communautaire dans sa région,
qu'elle va désigner après consultation, etc., en vertu de
l'article 46, ici. Au niveau du financement de cet organisme-là,
excusez-moi, mais il va "dealer" avec le ministère directement.
M. Côté (Charlesbourg): C'est le ministère,
oui.
M. Trudel: Donc, les autres engagements en pareille
matière du ministre, en matière d'organismes communautaires - le
ministre me corrigera si ce n'est pas ça qu'il a dit - de maintenir le
niveau et d'en faire une enveloppe fermée au niveau des organismes
communautaires dans la régie régionale pour une certaine
période de temps, ça ne sera pas affecté par cela?
M. Côté (Charlesbourg): Non
M. Trudel: Ce sera comme de l'argent neuf dans le
système.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça M.
Trudel: Quand je dis "argent neuf'...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui. D'abord, ce n'est
pas pris à même le 8 000 000 $ de développement, à
partir d'avril 1992, additionnel aux organismes communautaires. Ce n'est pas de
ça dont il est question. On s'est dit, à l'époque: II faut
les rendre autonomes, donc des régies régionales parce que c'est
un mécanisme d'accompagnement au niveau régional et, à
partir de ce moment-là, elles vont être financées par le
ministère au niveau de chacune des régions avec les objectifs
qu'on leur donne à ce moment-ci.
M. Trudel: Et la préoccupation du ministre, maintes fois
exprimée au cours de la consultation à partir de l'avant-projet
Lavoie-Roux en disant oui à la régionalisation, mais je suis
aussi inquiet des sous-régions. Et c'est ça mon souci très
grand à ce niveau-là ici aussi. On peut avoir un organisme
communautaire qui accompagne le niveau de par le mandat donné par la
régie régionale. C'est évident que ça ne
l'empêche pas de faire des ententes ou, enfin, faire des collaborations
avec un quelconque organisme au niveau local. Mais sous-régional, vous
savez, on a toujours le même problème. Les régions se
plaignent souvent que le pouvoir central...
M. Côté (Charlesbourg): Est très fort.
M. Trudel: Là, on a le même problème avec les
sous-régions et ça augmente de degré de
difficultés, d'être dans le système et de faire valoir
leurs revendications. Parce que vous connaissez bien ce dont on parle. Plus on
est on
sous-région, plus on est démuni, moins on manque de
ressources, moins on manque d'arguments. Vous savez, c'est un...
M. Côté (Charlesbourg): Pas "moins", plus on
manque.
M. Trudel: Plus on manque... M. Côté
(Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...de personnes et de moyens pour faire... Plus on
manque de moyens pour faire valoir l'argumentation.
M. Côté (Charlesbourg): Déjà que de
créer un niveau régional, un organisme communautaire dont la
fonction est celle-là, financé par le pouvoir central, c'est
déjà un pas absolument énorme parce qu'il n'y en a
pas.
M. Trudel: Oui; oui. Je ne nie pas ça.
M. Côté (Charlesbourg): Alors, je comprends qu'il y
ait le phénomène au-delà de tout ça des
régions éloignées, des immenses territoires où,
forcément, à l'intérieur, il y a des sous-territoires.
Quand on parle de Selbaie, par rapport à
Rouyn-Noranda-Témiscamingue, si on prend votre exemple chez vous, il y a
de la distance un peu, là.
M. Trudel: Mettons.
M. Côté (Charlesbourg): Bon. Je comprends ça,
mais évidemment...
M. Trudel: Ce n'est pas dans le même territoire du
CLSC.
M. Côté (Charlesbourg): Non, ce n'est pas le
même territoire du CLSC, bien sûr. Je savais ça. Ça,
c'est un détail mineur, surtout quand on parle de Selbaie.
M. Trudel: II faut creuser pour être capable de trouver
vraiment.
M. Côté (Charlesbourg): Pour trouver la mine d'or.
Il faut être capable de combler tous les besoins.
M. Trudel: Une vraie petite mine. Vous comprenez la
préoccupation, et je n'insiste pas, même si j'aurais
souhaité que ce choix-là on puisse l'inclure dans la description
ici. Mais votre préoccupation était aussi très très
grande à ce niveau-là, et nous la partagions, de la
sous-région. Et ça me permet même de...
M. Côté (Charlesbourg): Mais si l'organisme
régional qui est voué à la défense et à
l'accompagnement des droits des individus n'a pas de sensibilité
lui-même vis-à-vis des sous-territoires, on a un maudit bout de
chemin à faire et on est aussi bien de le faire à pied avec tout
le temps que ça va prendre.
M. Trudel: M. le ministre, là-dessus, c'est parce qu'on a
vu beaucoup de situations où ce n'est pas parce qu'on a la
sensibilité régionale qu'on va supposer que tout le monde dans ce
beau monde...
M. Côté (Charlesbourg): Dans la
régionale.
M. Trudel: ...a la préoccupation de la sous-région.
Vous savez, chacun a ses intérêts au bon sens du terme. Je vais
vous donner un exemple que vous connaissez bien. Les sommets
socio-économiques. On ne parle pas de la même région
administrative, mais ça ne fait rien. Je pense qu'il y a un
parallèle. Vous savez que les sous-régions, je pense qu'on peut
dire ça, n'avaient pas la même force d'arguments et le ministre,
par ailleurs, qui était au bout de la table n'avait pas de pouvoirs,
rendu au bout, parce qu'il traitait les projets qui lui arrivaient. Et
là, vous savez ce qui arrivait. Ce qui arrivait, c'est que ça
revenait par en arrière à votre ministère en disant: Bien
oui, mais nous autres on avait un bon petit projet à Sainte-Blandine,
mais voyez-vous, à Sainte-Blandine, il y a 300 personnes et
généralement c'est notre bon ami le curé - comment
s'appelle-t-il - Mgr Parent qui nous aide et il n'a pas été assez
disponible et il n'a pas pu assister à tout. Pascal n'a pas pu mener
à bien notre projet jusqu'à la bonne table et il avait
été victime, en quelque sorte, de toute la procédure.
Ça aussi, pas que j'ai extrêmement peur, je dis: II faut
s'assurer que ça se rend bien jusqu'au bout, le mécanisme qu'on
veut instituer.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. Mais moi,
j'ai toujours dit qu'il y avait plus de chance que ça se rende, si
ça se rendait d'abord au niveau de la région, que ça reste
à Québec. Donc, il y a un pas très important en faisant
appel à la maturité des régions et des capitales
régionales parce que les plus grands ennemis des sous-régions,
c'est les capitales régionales.
M. Trudel: Tout à fait.
M. Côté (Charlesbourg): Et de ceux qui tournent
autour. Mais vous allez vouloir, demain matin, déménager
quelqu'un dans la capitale régionale, vous allez avoir des
problèmes. Mais il va finir par y aller si vous dites que vous allez
dans la sous-sous-capitale. Ça va être plus dur un peu. Juste
l'exemple des pêcheries à Gaspé, c'est un exemple...
M. Trudel: Oui, oui.
M. Côté (Charlesbourg): ...assez important.
M. Trudel: C'est plus facile de faire monter les poissons
à Québec que de descendre les fonctionnaires à
Gaspé.
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha!
M. Trudel: Ça se vérifie...
M. Côté (Charlesbourg): Ça se vérifie
encore dans d'autres... (11 h 45)
M. Trudel: ...systématiquement et pas prendre tout sur
l'instrument central, la responsabilité, mais ça se produit
également, effectivement, au niveau régional. J'oserais dire...
Est-ce qu'on pourrait... Juste une seconde, si vous permettez.
M. Côté (Charlesbourg): Temps mort. Le
Président (M. Joly): M. le député.
M. Trudel: Est-ce que nommément - malheureusement, je
pensais m'en souvenir, mais je ne m'en souviens pas - dans le mandat de la
régie régionale, il y a référence ou il y a
indication qu'elle doit tenir compte de la sous-région? Avez-vous
souvenir de cela? C'est ça. Je sais que c'est difficile à saisir,
sur le plan...
M. Côté (Charlesbourg): ii y a, me dit-on, des
références à une répartition territoriale. mais,
évidemment, sous-territoriale, qu'est-ce que c'est? dans notre esprit,
c'est la mrc. c'est peut-être l'unité de référence
la plus facile.
M. Trudel: C'est parce que c'est la plus petite entité
régionale...
M. Côté (Charlesbourg): La plus petite entité
régionale.
M. Trudel: ...administrativement reconnue.
M. Côté (Charlesbourg): On va le voir lorsqu'on
passera les régies. C'est une préoccupation qui est là et
qui doit transparaître. On doit mettre à l'intérieur de la
loi certaines préoccupations à ce niveau-là. Et moi, je
suis ouvert à ça, en autant qu'on réussisse à bien
le cerner pour ne pas que ça veuille dire n'importe quoi, tout ou
rien.
M. Trudel: Oui. Je conviens que ce serait difficile, sur le plan
juridique. Ma préoccupation serait de l'inscrire ici - mais si on peut
le faire ailleurs, tant mieux - que la régie doit s'assurer que, peu
importe où on est sur le territoire couvert par la régie, les
usagers, les citoyens pourront être accompagnés par l'organisme
qui sera sélectionné. En quoi? En fait, ce serait de dire, dans
la loi, de donner un critère à la régie régionale.
Mais si on revient, par ailleurs, au niveau de la mission territoriale -
prenons ce mot-là pour l'instant, retenons-le comme...
M. Côté (Charlesbourg): Je dois vous dire que,
lorsque je regarde le libellé de l'article 46...
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): ...ma préoccupation
d'indépendance de ce comité me fait sérieusement
réfléchir dans les échanges qu'on a sur "la régie
régionale doit confier..." Je pense que ce serait davantage au ministre
de confier à un organisme communautaire qu'il désigne ces
responsabilités là, dans le sens que...
M. Trudel: ...poigne.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non
M. Trudel: On va être tous les deux a contrario dans
ça.
M. Côté (Charlesbourg): Non, pas uniquement... Non
pas parce que le ministre veut absolument les nommer...
M. Trudel: Non, non, non.
M. Côté (Charlesbourg): ...mais c'est pour donner
à ce comité, à ce groupe ou organisme communautaire toute
l'autonomie dont il a besoin par rapport à la régie
régionale. Ce n'est pas un employé de la régie
régionale. Je pense que ce serait davantage au ministre, dans ces
conditions-là, de le nommer. Je pense que, demain matin, si, par
exemple, on disait que l'organisme communautaire, c'est le Comité
provincial des malades...
M. Trudel: Comment vous dites ça, vous, là?
M. Côté (Charlesbourg): Si on disait que c'est le
Comité provincial des malades, parce que le comité provincial est
davantage reconnu pour la défense...
M. Trudel: Oui, oui, tout à fait.
M. Côté (Charlesbourg): ..et qu'il fait un
très très bon travail, mais il n'a pas beaucoup de moyens, on
pourrait imaginer, demain matin, que, sur le plan des organismes
communautaires, ça puisse être un genre de comité
provincial ou régional, pas nécessairement des malades, mais
ça peut être...
M. Trudel: Oui, oui.
M. Côté (Charlesbourg): En termes de modèle,
là.
M. Trudel: Est-ce que vous voulez suspendre pour changer
l'article?
M. Côté (Charlesbourg): Bien,
c'est-à-dire...
M. Trudel: Parce que je vais vous avouer que votre raisonnement
est soutenable.
M. Côté (Charlesbourg): Moi, j'apporterais
l'amendement immédiatement et faire la modification qui s'impose
à ce moment-là, sur le plan financier, sur le plan... Parce que
le financement va être provincial. On doit les rendre les plus
indépendants possible de là où ils oeuvrent pour qu'ils
puissent faire leur travail et, à ce moment-là, la nomination
pourrait être...
M. Trudel: Est-ce qu'on peut suspendre deux minutes?
M. Côté (Charlesbourg): On peut même prendre,
si vous le souhaitez, une dizaine de minutes. J'ai un petit
téléphone à faire et ça me permettrait de le
faire.
M. Trudel: O.K., M. le ministre. Parfait, très bien.
Le Président (M. Joly): Alors, nous suspendons nos travaux
pour 10 minutes.
(Suspension de la séance à 11 h 53)
(Reprise à 12 h 21)
Le Président (M. Joly): Nous allons reprendre nos travaux.
Nous en étions à l'article 46.
M. Côté (Charlesbourg): Nous avons, dans notre
pause, M. le Président, rédigé un papillon qui deviendrait
celui-ci. "Remplacer l'article 46 par ce qui suit: "Section ll.l - parce qu'il
faut créer une section à ce moment-ci... "Assistance par un
organisme communautaire. "46. Le ministre doit, après consultation de la
régie régionale, des comités des usagers des
établissements de la région et des associations
intéressées, confier à un organisme communautaire de la
région le mandat d'assister et d'accompagner, sur demande, des usagers
qui désirent porter plainte auprès de la régie
régionale ou d'un établissement de la région."
Le Président (M. Joly): Merci.
M. Trudel: Et la préoccupation sous-région?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est parce qu'elle
n'est pas définie. Et on verra, au moment de la régie
régionale, ce que ça peut signifier dans la mesure où, la
sous-région, si elle n'est pas définie, on a des
problèmes. Évidemment, cette préoccupation est là.
Et on verra, c'est le sous-territoire qui est...
M. Trudel: oui, oui, je comprends la difficulté de saisir
quelque chose qui n'est pas déjà saisi en termes de
réalité quant aux services.
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas une notion
retenue dans la loi.
M. Trudel: Non. Alors donc, c'est quand on abordera les
responsabilités de la régie régionale qu'on tentera de
trouver quelque chose...
M. Côté (Charlesbourg): La préoccupation...
Oui, oui.
M. Trudel: ...la préoccupation, si je comprends, toute la
préoccupation territoriale.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M. Trudel:
Adopté.
Le Président (M. Joly): L'amendement à l'article
46, adopté? L'article... Oui...
M. Trudel: L'amendement c'est de biffer et de le remplacer par
ça.
Le Président (M. Joly): C'est ça, oui. Et donc,
l'article 46 tel qu'amendé, adopté.
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté. J'appelle l'article
47.
M. Côté (Charlesbourg): "Les dispositions des
articles 17 à 27 s'appliquent à tout dossier maintenu par un
établissement ou par la régie régionale dans l'exercice
des fonctions qui leur sont confiées respectivement par les articles 30
et 38." Et on a un papillon. 1° Remplacer, dans la première ligne,
le chiffre "27" par le chiffre "27.1". Concordance rendue nécessaire par
rapport à l'article 27.1 qu'on a ajouté. Et, 2°, Remplacer,
dans la dernière ligne, les mots et chiffres "articles 30 et 38" par les
mots et chiffres "sections I et II".
Le Président (M. Joly): M. le député, des
commentaires?
M. Trudel: Je fais juste voir la référence, section
I et II. Alors là, on traite du dossier de l'usager.
M. Côté (Charlesbourg): Finalement, le biais de
l'usager est toujours présent.
M. Trudel: Oui. Appelons ça comme ça, pour les fins
de la discussion, est-ce que le dossier de plainte d'un usager est
intégré à son dossier général dans
l'établissement concerné?
M. Côté (Charlesbourg): C'est deux dossiers
différents.
M. Trudel: Ce n'est pas très clairement établi.
C'est parce que je voyais... Savez-vous la préoccupation que j'ai?
Là, je le dis comme je le pense. On a tous vécu à peu
près cette situation-là. Il y a peut-être des gens qui sont
plus plaintifs que d'autres. On s'entend, là? Si c'est
intégré effectivement au dossier médical, ce n'est pas le
cas, au dossier de l'usager, j'imagine le professionnel qui, lui, a
accès, on l'a vu aux autres articles, peut en arriver à avoir le
réflexe de dire: Oh! Là, là, les actes défensrfs et
tout ce que tu veux. C'est parce que là, celui-là, c'est un
plaignard.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, il fait.. C'est
ça.
M. Trudel: Voyez-vous ce que je veux dire?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: II faudrait être très "précieux"
sur le fait que c'est deux dossiers distincts. Ce n'est pas dit explicitement,
n'est-ce pas? Les articles 17 à 21.
Une voix: La confidentialité ou non-confidentialité
de l'information.
Mme Demers: En plus, on dit que les articles 17 à 27 qui
sont des dossiers du dossier médical, s'appliquent; le dossier du
bénéficiaire, son dossier médical de services sociaux
s'applique. Alors, si ça faisait partie de son dossier, on n'aurait pas
besoin de mettre ça.
M. Trudel: Est-ce que le ministre juge la précaution
superfétatoire d'inscrire ici, là...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, compte tenu des
informations qu'on me donne, oui.
M. Trudel: Si le ministre a ce jugement-là, je me rallie.
Oui, très bien parce que, là, compte tenu des explications, si on
fait un chapitre particulier, c'est que ça fasse l'objet... les
interprétants prendront compte des discussions qu'on a eues ici et des
échanges.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Joly): L'amendement à l'article
47, adopté. L'article 47 tel qu'amendé?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M. Trudel:
Adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté. J'appelle l'article
48.
Rapport des établissements à la
régie régionale
M. Côté (Charlesbourg): "Chaque établissement
doit transmettre à la régie régionale, une fois par
année et chaque fois qu'elle le requiert, un rapport sur l'application
de la procédure d'examen des plaintes. "Ce rapport décrit les
motifs des plaintes reçues et indique pour chaque type de plaintes:
"1° le nombre de plaintes reçues, rejetées sur examen
sommaire, examinées, refusées ou abandonnées depuis le
dernier rapport; "2° les délais d'examen des plaintes; "3° les
suites qui ont été données après leur examen.
"L'établissement doit présenter ce rapport à la population
lors de la séance publique d'information prévue à
l'article 134. "
Il y a un amendement qui vise à supprimer le dernier
alinéa. On dit que cet alinéa a été
déplacé à l'article 134. Ce n'est pas une disparition, il
est repositionné à l'intérieur du projet de loi. L'article
134 traite de l'assemblée publique.
M. Trudel: L'assemblée publique, oui, de
l'établissement. Ça va. Dans votre esprit, l'évaluation du
mécanisme de traitement... Bien sûr qu'on a le diagnostic, en
quelque sorte, par le rapport, mais l'évaluation du service, est-ce que
vous laissez ça dans l'oxygène de la régie
régionale et de l'assemblée publique, de l'assemblée
régionale?
M. Côté (Charlesbourg): L'évaluation du
mécanisme du traitement?
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Ça va.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Joly): L'amendement à l'article 48
est adopté. L'article 48, tel qu'amendé, est adopté.
J'appelle l'article 49.
M. Côté (Charlesbourg): "Chaque régie
régionale doit transmettre au ministre, une fois par année et
chaque fois qu'il le requiert, un rapport faisant état de l'ensemble des
rapports qu'elle a reçus de chaque établissement. "Ce rapport
décrit les types de plaintes.
reçues et indique pour chaque type de plaintes: "1° le nombre
de plaintes reçues, rejetées sur examen sommaire,
examinées, refusées ou abandonnées depuis le dernier
rapport; "2° les suites qui ont été données
après leur examen; "3° le nom de chaque établissement
concerné. "Ce rapport doit également décrire les types de
plainte qu'elle a reçues et indiquer pour chaque type de plaintes:
"1° le nombre de plaintes qu'elle a reçues, rejetées sur
examen sommaire, examinées, refusées ou abandonnées depuis
le dernier rapport; "2° les suites qu'elle a données après
leur examen."
Il y a un papillon qui vise, premièrement, à
insérer, dans la deuxième ligne de ce qui précède
le paragraphe 1° du troisième alinéa, après le mot
"a", les mots "elle-même"; deuxièmement, remplacer, dans la
deuxième ligne du paragraphe 1° du troisième alinéa,
le signe et les mots, "refusées ou abandonnées" par les mots "ou
qu'elle a refusées ou cessé d'examiner"; et troisièmement,
insérer, dans le paragraphe 2° du troisième alinéa,
après les mots "qu'elle", le mot "leur".
M. Trudel: M. le ministre.
Le Président (M. Joly): M. le député.
M. Trudel: M. le ministre, ce n'est pas ça qu'on doit
suspendre dans l'attente d'un mécanisme de troisième niveau,
autre?
M. Côté (Charlesbourg): Non. Il faut quand
même que ça se fasse pareil. Le troisième niveau vient
après.
M. Trudel: Et à l'article 50, vous allez le maintenir
aussi?
M. Côté (Charlesbourg): Ça va toujours
demeurer la responsabilité du ministre de déposer des rapports.
Le troisième niveau qu'on pourrait éventuellement introduire si,
par exemple... Pure hypothèse, je ne sais pas ce que vous avez en
tête comme proposition et je veux davantage vous laisser l'initiative, au
niveau de la commission, de le faire. Si vous arriviez avec le modèle
d'un ombudsman d'Hydro-Québec ou si c'est autre chose, on fera les
ajustements qui s'imposent. Mais à ce moment-ci, ça
complète le processus au niveau régional qui est de
deuxième niveau, alors que l'autre serait de troisième
niveau.
M. Trudel: Oui, évidemment, on ne peut pas être
contre que le ministre soit informé de ce qui se passe dans son
réseau, mettons.
M. Côté (Charlesbourg): En plus de la transparence
de le rendre public. Ça me paraît important que ce qui se passe au
niveau des régies soit déposé à l'Assemblée,
de telle sorte que, lorsque les régies viendront en commission
parlementaire, on puisse interroger sur telle ou telle chose.
Le Président (M. Joly): Compte tenu de l'heure, je demande
aux membres de cette commission la permission de déborder.
M. Côté (Charlesbourg): Le débordement est
permis.
Le Président (M. Joly): Merci.
M. Côté (Charlesbourg): Jusqu'à ce qu'une
conclusion autre en soit tirée par la commission.
Le Président (M. Joly): Nous procédons.
M. Trudel: Je fais juste informer le ministre que j'aurais pu le
faire ici, mais le débat que j'ai l'intention de faire sur la discussion
avec la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale quant
aux rapports et aux activités des régies régionales qui
seront transmis... Bon! Ça ne veut pas dire que je les laisse passer
ici, mais je reviendrai là-dessus.
M. Côté (Charlesbourg): De toute façon, dans
le bloc "régie régionale", et c'est une responsabilité, on
aura l'occasion de faire la discussion.
M. Trudel: Très bien. Adopté. M.
Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Joly): L'amendement à l'article
49, adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 49 tel qu'amendé
est adopté. J'appelle l'article 50.
M. Côté (Charlesbourg): "Le ministre dépose
les rapports des régies régionales à l'Assemblée
nationale dans les 30 jours de leur réception ou, si elle ne
siège pas, dans les 30 jours de la reprise des travaux."
Il n'y a pas d'amendement.
M. Trudel: ...la discussion qu'on aura parce que justement
ça va être l'inverse. Supposons qu'on en arrive à une
entente quelque part, faire siéger à la commission des affaires
sociales pour entendre un certain nombre ou les régies en commission,
mais, là, il serait malhabile de dire: Le rapport sur le traitement des
plaintes va venir après. On va faire ça, j'imagine, le plus
souvent en intersession. Alors, ce serait... Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 50, adopté.
J'appelle l'article 51.
M. Côté (Charlesbourg): On me signale, M. le
Président, qu'à l'article 33...
Le Président (M. Joly): Oui, M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg):... le papillon vous a
été présenté, c'est peut-être une chose qu'on
pourrait...
Le Président (M. Joly): Disposer.
M. Côté (Charlesbourg): Ce qui a été
entendu, de ce que j'ai compris, on pourrait en disposer maintenant. Et vous
l'avez, là, le papillon. C'est la diligence pour faire la concordance
avec le régional et dans les 60 jours.
Le Président (M. Joly): Alors, nous revenons à
l'article 33 qui avait été suspendu. M. le ministre, est-ce que
vous aimeriez faire la lecture de l'article?
M. Côté (Charlesbourg): Vous avez des lunettes,
vous, M. le Président. Pourriez-vous venir à mon secours?
Le Président (M. Joly): Sûrement. Peut-être
que je pourrais vous donner la copie originale, monsieur.
M. Trudel: Bien, là, vous avez deux choix, ou c'est vos
lunettes ou c'est l'original.
M. Côté (Charlesbourg): "1° Supprimer le premier
alinéa; "2° Remplacer la première phrase du deuxième
alinéa par la suivante: "L'établissement doit examiner une
plainte avec diligence et doit, au plus tard dans les 60 jours de la
réception de cette plainte, informer par écrit l'usager des
conclusions motivées auxquelles il en est arrivé; " "3°
Ajouter, à la fin du deuxième alinéa, ce qui suit:
"instituée par l'article 259". "
Alors, ça, c'est conforme à l'esprit qu'on a
discuté.
Le Président (M. Joly): Si on comprend bien, M. le
ministre, vous retirez...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Joly):... l'amendement qui avait
déjà été...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est ça.
Le Président (M. Joly):... proposé pour l'article
33...
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça
Le Président (M. Joly): et vous nous en soumettez un
nouveau, celui dont vous venez de faire la lecture.
M. Côté (Charlesbourg): Pour être
fidèle aux échanges qu'on a eus autour de cette table.
M. Trudel: Ça va, adopté.
Le Président (M. Joly): L'amendement à l'article
33, adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 33, tel
qu'amendé, adopté?
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): Nous revenons à l'article
51.
M. Côté (Charlesbourg): "La présente loi ne
peut être interprétée comme limitant les pouvoirs des
comités de révision institués par l'article 41 de la Loi
sur l'assurance-maladie ou des corporations professionnelles visées au
Code des professions. "Les représentants des corporations
professionnelles visées au Code des professions ont accès
à tout centre ou installation maintenu par un établissement pour
l'accomplissement des fonctions que les corporations professionnelles doivent
remplir pour assurer la protection du public. "
Il y a un papillon.
Le Président (M. Joly): II y a un papillon.
M. Côté (Charlesbourg): "Remplacer, dans la
deuxième ligne du deuxième alinéa, les mots "ou
installation maintenu" par "exploité ou toute installation maintenue".
C'est la fusion de deux dispositions qu'il y a dans la loi actuelle, qui
étaient les articles 133 et 107.
M. Trudel: 133 et 107. Ah! dans l'actuelle...
M. Côté (Charlesbourg): Dans l'actuelle, oui. Pas
dans la loi 120, dans l'actuelle.
M. Trudel: Ce que le ministre entend, c'est probablement ici
qu'il faut y toucher. Dans votre projet de réforme, donc
conformément à la loi, vous dites: Le ministre responsable de
l'application des lois professionnelles, on lui demande de réviser le
mécanisme de traitement...
M. Côté (Charlesbourg):... des plaintes.
M. Trudel: en matière de fautes professionnelles
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Est-ce que le ministre a l'intention, lui, de faire
ses propres recommandations, remarques, soit au ministre responsable ou encore
à l'Office des professions, parce que celui qui est responsable des
services qui sont dispensés et qui appelle forcément les actes
qui sont, par ailleurs, couverts par une autre loi, il me semblerait d'une
particulière utilité... Vous savez à quoi on se
réfère, c'est toujours à la madame qui s'est
trouvée dans un imbroglio juridique et dans une situation intenable. Le
ministre qui est responsable de ce secteur d'activité au gouvernement
a-t-il l'intention, lui, de dire au ministre responsable: Moi, comme ministre
responsable des services, vous voyez à quoi j'ai affaire et je vous fais
les recommandations suivantes là-dessus. Là, je le dis un peu
à la blague, est-ce que le biais du ministre pour le citoyen, pour
l'usager, ne pourrait pas aussi s'exercer là en termes de
recommandations au niveau du ministre responsable et de toute modification
éventuelle? Je sais bien que ce n'est pas une obligation, au sens de
dire: Vous allez...
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, mais...
M. Trudel: ...changer mais je veux faire un avis.
M. Côté (Charlesbourg): Je comprends le sens et mon
collègue, le ministre responsable était au Conseil des ministres
et dans les comités ministériels qui ont approuvé la
réforme et qui ont aussi approuvé le projet de loi 120. Donc,
à partir de ce moment-là, il est déjà
sensibilisé à la position que je défends;
déjà, il y a des échanges avec lui et avec l'Office des
professions à ce niveau-là.
M. Trudel: Oui. Alors, donc...
M. Côté (Charlesbourg): En termes clairs... (12 h
45)
M. Trudel: ...il est allé au Conseil des ministres et vous
allez lui faire parvenir quand même vos... Ce que je veux dire, c'est que
le ministre peut être sensibilisé qu'il y a un problème et
vous, comme représentant des usagers, quand vous êtes autour du
Conseil des ministres, je souhaiterais vivement que vous preniez l'engagement
de dire: Oui, je vais lui faire parvenir des recommandations écrites et
vous allez voir.
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas le fait qu'il y
a des recommandations écrites qui va régler le problème.
C'est de mettre l'insistance pour que l'écoute du
bénéficiaire, le biais que nous avons dans notre loi puisse
transpirer ailleurs aussi, dans une juridiction qui est la sienne. Et
ça, je n'aurai pas une logique ici, quant à moi, et une logique
ailleurs. je vais avoir la même logique. mais déjà le
travail est commencé.
M. Trudel: Très bien. C'est bien noté au Journal
des débats. On ressortira l'extrait lorsqu'on arrivera à la
présentation à l'Assemblée nationale, j'imagine, de la
modification aux lois concernées en ce qui regarde les lois
professionnelles applicables aux professionnels des intervenants dans le
secteur de la santé et des services sociaux.
M. Côté (Charlesbourg): Vous savez, je n'ai jamais
eu peur de défendre mes idées. Je vais continuer de le faire. Il
y a une chose à laquelle n'a pas encore goûté le
député de Rouyn-Noran-da-Témiscamingue, c'est celle de la
solidarité ministérielle.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Ça, c'est un autre
élément dont il faut tenir compte et à partir de
ça, ça fait partie aussi du décor.
M. Trudel: Je remercie le ministre de déjà me
préparer à ces responsabilités, éventuellement, qui
pourront s'accomplir rapidement. Je le remercie de sa contribution et,
moi...
M. Côté (Charlesbourg): Ce que je dois vous
dire...
M. Trudel: ...à l'inverse, je voulais tout simplement dire
au ministre que je voulais le conforter et lui dire qu'on va participer avec
lui au renforcement de la position du bénéficiaire dans le
mécanisme de traitement des plaintes aux corporations
professionnelles.
M. Côté (Charlesbourg): Je veux dire au
député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue que dans son cas
particulier il est clair que quelqu'un qui est au pouvoir à mi-mandat se
retrouve toujours dans l'Opposition à terme.
M. Trudel: II ne faut pas que je la manque, vous avez l'air
à avoir tellement de délices à vouloir le dire.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Répétez-le.
M. Côté (Charlesbourg): J'ai dit: Quelqu'un qui est
au pouvoir à mi-mandat de l'Opposition, parce que c'est un peu le
comportement que vous avez de ce temps-là comme Opposition, de
déjà vous sentir sur le vent qui vous mène
littéralement, triomphalement au pouvoir, quand il reste deux ans, trois
ans, quand l'élection arrive, risque de se retrouver à la
même place qu'il...
M. Trudel: Si c'est le conseil d'un organisateur qui a...
Le Président (M. Joly): Si je comprends bien ce que vous
avez...
M. Trudel: ...fait ses preuves et que je reçois
aussi...
Le Président (M. Joly): Ah! Est-ce que...
M. Trudel: ...en disant: N'oubliez pas de le renforcer sur la
base.
Le Président (M. Joly): J'essaie de résumer
ça, M. le ministre.
M. Trudel: Je reçois ça et dès la fin de
semaine je vais m'appliquer à renforcer la base.
Le Président (M. Joly): Sans me faire le juge, j'essaie
d'interpréter ce que vous dites. Quand vous dites...
M. Trudel: M. le Président, présidez, vous.
M. Côté (Charlesbourg): Surtout en vertu de
l'article 51.
Le Président (M. Joly): Oui. Quand vous dites...
M. Trudel: En vertu de l'article 51, parce que si vous avez
quelque chose, M. le Président, dites-le...
Le Président (M. Joly): ...avoir ie vent dans les voiles,
ne veut pas nécessairement dire avoir du gouvernail. Alors, l'amendement
à l'article 51, adopté. L'article, tel qu'amendé,
adopté.
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): J'appelle l'article 52.
M. Côté (Charlesbourg): "Le gouvernement du
Québec est de plein droit subrogé au recours de tout usager
contre un tiers jusqu'à concurrence du coût des services
assumé par lui à la suite d'un dommage causé par la faute
de ce tiers. "La faute commune entraîne la réduction du montant de
cette subrogation dans la même proportion que le recours de l'usager. "Le
ministre a le pouvoir de transiger sur toute réclamation
découlant du présent article et il peut déléguer ce
pouvoir. "L'assureur de la responsabilité d'un tiers ne peut se
libérer de son obligation de l'indemniser de sa responsabilité
découlant du présent article autrement que par paiement. "Un
engagement par une personne de libérer un tiers ou son assureur de leur
responsabilité découlant du présent article ou de les en
indemniser est nul et doit être considéré comme non
écrit dans toute convention, transaction ou quittance. "Les droits
acquis par suite de la subrogation prévue au présent article font
partie du domaine public du Québec à compter de leur naissance et
sont soumis aux règles applicables aux droits qui en font partie;
toutefois, le droit d'action qui en résulte se prescrit par trois
ans."
Le Président (M. Joly): II y a un papillon.
M. Côté (Charlesbourg): Le papillon, M. le
Président. "Remplacer, dans la troisième ligne du
cinquième alinéa, les mots "nul et doit être
considéré comme" par les mots "sans effet et
réputé"." Le papillon, c'est, semble-t-il, une nouvelle
terminologie adaptée à la réforme du Code civil et c'est,
me dit-on, la reconduction de l'article 151 de la loi actuelle.
M. Trudel: Oui, c'est 151. Ça doit être... Invalide,
ça ne marche plus, ça. On emploie des nouveaux mots. C'est
l'invalidité de tout geste.
Le Président (M. Joly): C'est ça
M. Trudel: C'est ça?
Le Président (M. Joly): La nullité de..
M. Trudel: oui, ça doit être très bon. les
juristes se sont entendus; ça doit être très très
bon. je suis assuré de ça. j'y concours avec tout l'empressement
que je peux avoir.
M. Côté (Charlesbourg): Si on disait le contraire,
on pourrait être nul et invalide.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: On pourrait être accusé d'être nul
et invalide. Ce n'est pas sûr que nous aurions les armes pour nous
défendre.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M. Trudel:
Adopté.
Le Président (M. Joly): L'amendement à l'article
52, adopté. L'article 52, tel qu'amendé, adopté. J'appelle
l'article 53.
Prestation des services de santé et des
services sociaux
Les établissements
M. Côté (Charlesbourg): "Les services de
santé et les services sociaux sont fournis par un établissement
dans les centres suivants:
"1° un centre local de services communautaires; "2° un centre
hospitalier; "3° un centre de protection de l'enfance et de la jeunesse;
"4° un centre d'hébergement et de soins de longue durée;
"5° un centre de réadaptation. "
M. le Président, il y a un papillon: Remplacer dans la
deuxième ligne de ce qui précède le paragraphe 1°, les
mots "un établissement" par les mots "les établissements".
Le Président (M. Joly): Merci, M. le ministre. M. le
député.
M. Trudel: C'est l'explication. Il n'y a rien de
supplémentaire?
M. Côté (Charlesbourg): Non, ça me
paraît assez clair. Ça me paraît assez clair, c'est les
établissements qui vont nous permettre d'avoir des conseils
d'administration.
M. Trudel: Ce n'est pas la remarque la plus lourde, mais il y a
un certain nombre de représentations qui ont été faites,
en autant que faire se peut, pour simplifier le langage. Les centres de
protection de l'enfance et de la jeunesse, il y a une différence entre
"enfance" et "jeunesse". Je sais bien que dans le vocabulaire, dans le langage
populaire, on est capable de dire qu'il y a une différence entre
"enfance" et "jeunesse", mais entre vous et moi, légalement, on change
de catégorie à 18 ans, n'est-ce pas? Alors, ça peut
être des centres de protection de l'enfance. D'ailleurs, l'Ontario, sauf
erreur, a ce vocabulaire-là. C'est des centres de protection de
l'enfance en Ontario.
M. Côté (Charlesbourg): Moi, je vais vous dire que
je me souviens de certaines conversations parce que, évidemment,
ça fait un bout de temps qu'on est là-dedans et on en oublie des
bouts. Enfance et jeunesse, on a une problématique dans notre
société. On peut toujours dire que moins de 18 ans, c'est les
mineurs et on va se conforter là-dedans, mais on a de plus en plus de
problèmes de jeunes qui relèvent de l'enfance. Quand tu te
promènes ou que tu te fais inviter par un organisme communautaire
à visiter Montréal, et qu'il vient te convaincre que, de plus en
plus, les problèmes ne sont pas à 12 ans et 18 ans, mais qu'ils
sont à 9 ans, 10 ans et 11 ans, dans la cours d'école, dans la
rue avec la clé dans le cou et que les phénomènes sont
rendus là, il y a un principe, là, une situation qui est
vécue, tristement vécue. C'est un peu cette distinction et cette
variante qu'on a voulu introduire quand on parle d'enfance et jeunesse, nous.
Parce qu'il y a vraiment là... On a établi des organismes
communautaires un peu partout pour les 12-18 ans au niveau de nos organismes
communautaires et on a voulu nous sensibiliser à tout ce
phénomène de ceux qui vont être en contact avec le mauvais
dans les cours d'école et dans les rues. Finalement, c'est probablement
un peu inspiré par tout ça qu'on a décidé d'en
arriver avec "enfance" et "jeunesse". Parce que la problématique de
cette enfance-là était, il y a quelques années, celle des
12, 13, 14, 15 ans, mais on est rendu à des beaucoup plus jeunes
maintenant.
M. Trudel: Parce qu'il existe aussi une autre école de
pensée complémentaire, maintenant, qui parle de la petite
enfance. Vous savez que, parfois, on se moque du langage, mais ça
révèle une problématique exacte.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, mais ils vont
être très heureux...
M. Trudel: Les bébés de petit poids et la petite
enfance.
M. Côté (Charlesbourg):... parce qu'ils vont pouvoir
se servir du même sigle en parlant de centres de petite enfance et
jeunesse.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): Un argument de poids.
M. Trudel: Exactement la même préoccupation a
été véhiculée par l'Association des centres
d'accueil sur la catégorie pour nous permettre de nous comprendre dans
le système. Un centre d'hébergement et de soins de longue
durée, le CHSLD. C'est bien, ça ajoute au dictionnaire parce que
dans les ordinateurs maintenant tu as toujours le dictionnaire personnel.
Alors, on va ploguer sur le dictionnaire personnel ces sigles-là. Et on
suggère, pour fins d'uniformisation, que l'on prenne la
dénomination simple d'un centre d'hébergement. Pour la
définition, on verra plus tard, mais c'est un centre
d'hébergement.
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment on est
confronté à un réseau qu'on a laissé aller, dans le
sens qu'il s'est développé de nos centres d'accueil et
d'hébergement qui étaient des centres d'accueil et
d'hébergement, par rapport à nos centres hospitaliers de soins de
longue durée qui étaient davantage rattachés aux
hôpitaux... Et on a une égalité, aujourd'hui, où les
clientèles nécessitent un minimum de 2, 4 heures de soins par
jour pour être capables d'accéder à l'un ou l'autre. On est
davantage rendu maintenant dans des centres hospitaliers de soins de longue
durée. Si on veut se le dire d'une façon très claire,
c'est ça, la vérité.
Donc, de dire que des gens n'ont pas de soins, de ne pas le
reconnaître, je ne suis pas sûr de ça. Que c'est un centre
d'hébergement,
oui. Quant à ça, on va prendre une notion qui est plus
large: centre de qualité de la vie, parce que, finalement... On va
prendre une notion qui est plus large que j'ai entendue quand je suis
allé rencontrer les centres d'accueil. Ce qu'il faut développer,
c'est la qualité de la vie. C'est un centre de qualité de vie
où il y a toutes sortes de gens qui s'évertuent sur le terrain
à tenter de trouver des formules tout à fait extraordinaires,
novatrices, où on parle davantage d'environnement, de qualité de
vie, de complexe global au lieu de... Alors, moi, je pense que ça
correspond à la réalité d'aujourd'hui, aux deux volets
qu'il faut tenter de regrouper, de resserrer, qu'un centre d'hébergement
et de soins de longue durée, parce qu'effectivement c'est ça. La
réalité est là. Même si on disait: Un centre
hospitalier de soins de longue durée qui est rattaché à
l'hôpital de l'Enfant-Jésus, ou rattaché à
l'hôpital du Saint-Sacrement, prenez tous ceux que vous connaissez, on va
lui dire: Tu es devenu un centre d'hébergement, mon pot, comment
aimes-tu ça? On va dire: Est-ce qu'il pourrait y avoir des soins un peu?
Effectivement, c'est ça. Il y a des soins de longue durée.
M. Trudel: c'est parce que vous ne prenez pas le bon pot,
là. vous avez perdu votre biais de l'usager. vous avez perdu un peu
votre biais de l'usager.
M. Côté (Charlesbourg): Non, parce que l'usager, au
contraire, si on prend le biais de l'usager avec l'évolution qu'on a, on
va appeler ça un centre de soins de longue durée, parce que c'est
ça aussi. À 2,4 heures de soins par jour minimum, ce n'est pas
l'hébergement, c'est soins par jour. À ce
moment-là,...
M. Trudel: J'espère que je ne me suis pas trompé,
votre préoccupation c'est dans cette catégorie-là.
Quelqu'un s'en va dans un autre milieu de vie. Point, "period", à la
ligne. Dans ce nouveau milieu de vie, par ailleurs, on va lui dispenser un
certain nombre d'heures de soins. Ça va de soi. Mais c'est un nouveau
milieu de vie, compte tenu de... Puis, entre vous et moi, les usagers de cette
catégorie-là, le moins ils s'en vont, au niveau du langage, dans
une institution de soins, le mieux ils sont au niveau de la perception. Je vais
vous dire bien franchement que je ne suis pas non plus fou fou fou d'un centre
d'hébergement. Tu sais, tu t'en vas... Il faut bien nommer la
bébite quelque part, je comprends, il faut bien qu'elle s'appelle par un
nom, cette bébite-là, mais comprenez-vous la
préoccupation? (13 heures)
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui.
M. Trudel: ...c'est parce que le plus qu'on peut simplifier puis
que nous autres, administra-tivement...
Dans le fond, on est peu de personnes concernées, relativement,
en proportion des utilisateurs et de la vie quotidienne. On est peu de monde.
Nous autres, rendu qu'au niveau du système le ministre et le
ministère puissent dire: Bien, écoutez, là, un centre
d'hébergement, c'est ça, la définition, là, c'est
la définition qui est importante pour les fins d'administration... Mais
il ne faut jamais oublier que, du bord de l'usager - et je ne veux pas que
ça paraisse secondaire - du point de vue de l'usager, tu sais, il s'en
va vivre ailleurs. Il s'en "va-t-y" vivre à l'hôpital?
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. Mais une
chose qui est certaine, c'est que tous ceux qui sont là et qui pour les
prochaines années vont y aller vont toujours appeler ça un centre
d'accueil, dans leur esprit à eux, parce que c'est ça. Vous et
moi, quand on sera rendus là, on va probablement appeler ça un
centre d'hébergement de soins de longue durée.
M. Trudel: Ah non. Là...
M. Côté (Charlesbourg): On va dire: Te rappelles-tu,
Rémy, quand on a décidé ça, hein?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): On se parlait de la
qualité de vie, hein! On ne savait pas de quoi on parlait, hein!
M. Trudel: Là, je vous le dirai: On aurait bien dû
au moins changer le nom de ça, hein!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Bien, une autre petite remarque qualitative
d'administration. Le nom des CLSC, vous savez combien ça nous a pris du
temps, hein? À preuve, le ministre veut même mettre un ticket pour
que ça rentre plus profondément dans l'esprit des gens. Mais je
peux vous dire qu'on fait toujours des expériences personnelles, la. Il
y a quatre ou cinq ans, ma propre mère parlait du CLSC: Ah! ça,
c'est une bébite. Pour moi, c'est une affaire à Québec ou
ailleurs. Maintenant, le CLSC, c'est vraiment le centre local de services
communautaires.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, dans le langage
courant.
M. Trudel: C'est dans le langage courant. Bien, c'est
évident que, comme dirait Chomsky, pour que ça devienne dans le
langage populaire, il faut que quelqu'un commence à quelque part par la
dénomination, et je vous l'accorde ici, qu'au plan descriptif ça
décrit bien les services qui sont donnés dedans. Dans le fond,
centre d'hébergement et de soins de longue durée, ça
dit les deux affaires qu'on va faire là-dedans, les deux objets
qui vont être là-dedans. Mais, quand je reçois ça de
la part des gens de l'ACAQ, de l'Association des centres d'accueil, je dois
vous dire que je suis assez sensible à ça parce qu'eux autres
vivent ça quotidiennement avec leur monde, et je pense qu'on peut dire
que l'ACAQ est en relation assez étroite avec son monde, dans son
réseau.
M. Côté (Charlesbourg): Je "pourrais-tu" vous dire
le vrai motif, pour ne pas qu'on se conte de blague?
M. Trudel: Bon, bien, envoyez donc! Faites donc parler le
sous-ministre! Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Ah! non, non, non! M.
Trudel: Ha, ha, ha! Non, Non. Allez-y.
M. Côté (Charlesbourg): Le vrai motif de l'ACAQ pour
qu'on l'appelle centre d'hébergement...
M. Trudel: Ah! Non, non, ça...
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, mais c'est
important. On est aussi bien de se le dire tout de suite. Il ne faut pas se
conter de blague non plus. Le soin de longue durée, c'est plus
apparenté à l'hospitalier.
M. Trudel: Ah! Tout à fait!
M. Côté (Charlesbourg): Bon. Alors, c'est un peu
ça, le débat. Vous pouvez bien le prendre du prisme ou du biais
de l'usager au nom de l'ACAQ et au nom de l'AHQ aussi, là. Les deux vont
le prendre sur le biais de l'usager puis du bénéficiaire. Mais,
évidemment, la catégorie qu'il y a là, ce qu'on a dit,
c'est une catégorie qui est très claire; la majeure va être
centre d'hébergement. C'est clair. Il faut que ce soit clair. Il faut
faire attention à ce qu'on emploie quand on dit que c'est clair.
Une voix: Ha, ha, ha! Il faut mettre ça de
côté.
M. Côté (Charlesbourg): On a quand même
décidé, dans la réforme, que tout ce qui est famille
d'accueil, pavillon, dorénavant allait dépendre de cette
catégorie-là. Donc, quand on parle de cheminement, comme vous le
disiez tantôt, il y a une ligne. Mais moi je suis confortable,
malgré le fait que ce n'est pas l'appellation idéale.
Probablement qu'on était capables d'arriver avec une autre appellation
qui est plus globalisante sur le plan de la qualité de la vie, mais
c'est une catégorie.
M. Trudel: Si vous me permettez encore un commentaire, je pense
qu'il faut le retenir. Il y a plusieurs intervenants qui nous ont encore - je
dis bien "nous" - condamnés en disant: Hé! que vous
médicalisez encore, puis vous hospitalisez! Puis là, ce n'est pas
un reproche qu'il faut faire au centre hospalier, d'être médical
et hospitalier, hein! Ce n'est pas ça. Non, ce n'est pas en
matière juridique, ici, c'est en matière de symbole. Quand tu
donnes - excusez-moi l'expression - le "tag", tu viens aussi d'imprimer une
direction aux choses. Et puis, écoutez, ça n'empêchera pas
ces centres-là de chercher la qualité totale des services.
Ça, c'est clair. Mais si on peut donner, nous, au niveau du mot, dans la
désignation de la catégorie d'établissements, une
orientation et dire: Bon, bien, oui, oui, on est sensibles à ça,
ça requiert des services, des soins médicaux, mais pour nous
autres c'est d'abord de l'accueil et de l'hébergement...
M. Côté (Charlesbourg): Regardez, il faut bien se
comprendre. Je vais essayer de vous l'illustrer. Il y a entre ce mur et
celui-ci un fil sur lequel le ministre doit marcher sans tomber. Ça
s'appelle entre l'AHQ et l'ACAQ. On a tenté de maintenir un
équilibre, puisqu'il y a des bénéficiaires, dans l'un et
dans l'autre, qui, dans un cas comme dans l'autre, reçoivent les
mêmes soins et, on l'espère, la même qualité de
vie.
Donc, ce n'est pas du fait qu'on porte une étiquette que
ça garantit ce qu'il y a en dedans, donc au bénéficiaire,
et dans ce sens-là c'est un, disons-le, équilibre. Je comprends
tout le monde qui est intervenu pour essayer de... Puis des fois c'est bien
fondé. Je ne veux prêter d'intention malveillante à
personne, mais c'est une question d'équilibre, à ce moment-ci. Je
vais vivre en équilibre.
M. Trudel: Et ça va nous permettre, cet
équilibre...
M. Côté (Charlesbourg): Je vais finir par le nommer,
votre souffleur, à vous aussi.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Oui. Ça va permettre également de
retrouver ailleurs les deux dimensions du bâton qui permettent de se
maintenir en équilibre partout. C'est ça?
M. Côté (Charlesbourg): La vie est une question
d'équilibre.
M. Trudel: Ah! Tout est une question de poids et de
contrepoids.
M. Côté (Charlesbourg): Imaginez-vous le fil qui me
supporte.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gautrin): À l'article 53, vous
êtes... L'amendement sur l'article 53, est-ce qu'il est
adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. Le
Président (M. Gautrin): Adopté? M. Trudel:
Adopté.
Le Président (M. Gautrin): Merci. L'article 53, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. Le
Président (M. Gautrin): Adopté? M. Trudel: Oui.
Le Président (M. Gautrin): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 54.
M. Côté (Charlesbourg): "La mission dans un centre
local de services communautaires est d'offrir à la population du
territoire qu'il dessert des services de santé et des services sociaux
courants, de nature préventive, curative, de réadaptation ou de
réinsertion. "À cette fin, l'établissement qui exploite un
tel centre s'assure que les personnes qui requièrent de tels services
pour elles-mêmes ou pour leurs familles soient rejointes, que leurs
besoins soient évalués et que les services requis leur soient
offerts à l'intérieur de ses installations, à
l'école ou à domicile ou, si nécessaire, s'assure qu'elles
soient dirigées vers les centres, les organismes ou les personnes les
plus aptes à leur venir en aide."
Il y a un papillon qui vise premièrement à remplacer, dans
la troisième ligne du premier alinéa, le mot "préventive,"
par le mot "ou"; deuxièmement, à insérer, à la fin
de la quatrième ligne du deuxième alinéa, après le
mot "installations", les mots "ou dans leur milieu de vie"; et,
troisièmement, à insérer, dans la cinquième ligne
du deuxième alinéa, après le mot "école", le signe
et les mots ", au travail".
Finalement, les amendements 2 et 3, ce que ça vise, c'est qu'on
dit que les CLSC peuvent et doivent agir non seulement dans leurs installations
puis à l'école, mais aussi dans le milieu de vie et de travail,
parce qu'ils ont une mission de santé au travail.
Le Président (M. Gautrin): Des commentaires?
M. Trudel: Oui. C'est quoi, à défaut du
dictionnaire? C'est quoi la définition de santé et de services
sociaux courants?
M. Côté (Charlesbourg): Posez-moi votre question.
Arrivez au but directement.
M. Trudel: Bien, qu'est-ce que ça veut dire? Des voix:
Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Si c'est pour en arriver
à la vraie question qui est services médicaux courants...
M. Trudel: De première ligne.
M. Côté (Charlesbourg): ...oui, de première
ligne, c'est inclus. Et là, je regarde à gauche puis à
droite, dans les services...
M. Trudel: Ha, ha, ha! Oui, oui!
Une voix: Pouvez-vous regarder au centre?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Ça joue dans les ordinateurs.
M. Côté (Charlesbourg): Je cherche mon
équilibre.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Dans un ordinateur, vous avez le dictionnaire
principal et le dictionnaire personnel.
Le Président (M. Gautrin): Le mot "courants" couvre
services de santé et services sociaux.
M. Trudel: Non, non, c'est les services de santé et
sociaux, là. C'est "courants".
Le Président (M. Gautrin): Oui, d'accord, mais est-ce que
l'adjectif "courants" couvre services de santé et services sociaux -
c'est ça, la question - ou les services sociaux courants, simplement, et
services de santé?
M. Trudel: Ah! Je ne le sais pas.
Le Président (M. Gautrin): Est-ce que le "courants" couvre
les deux termes ou un? C'est ça, la question.
M. Côté (Charlesbourg): M le Président, M
Lamarche va répondre de manière exhaustive, dans la mesure du
possible.
Le Président (M. Gautrin): Le mot "courants" s'appliquait
à services de santé et services sociaux, hein?
M. Lamarche: C'est exact.
Le Président (M. Gautrin): O.K.
M. Lamarche: Je pense qu'il y aurait
effectivement de la difficulté à être capable de
baliser ça de façon excessivement précise. La notion de
courants, services sociaux courants, voulait dire des services de santé
et des services sociaux généralement requis pour être
capable de répondre à l'ensemble des besoins d'une population
donnée. Ça fait davantage référence à un
deuxième niveau qui serait plus spécialisé. Je sais que la
Fédération des CLSC suggère soit d'utiliser "de
première ligne" ou d'utiliser "de base" comme tel. "Première
ligne" fait plus référence aux services à qui tu
t'adresses en première instance.
Dans notre système, on s'adresse aussi en première
instance à des notions plus spécialisées; que ce soit un
obstétricien, que ce soit un psychiatre, que ce soient ces
éléments-là, on s'y adresse comme étant au niveau
d'une première ligne.
Ce qu'on voulait refléter ici, c'est les services de base requis
pour satisfaire un peu l'ensemble des besoins d'une population donnée.
Mais je ne suis pas capable, honnêtement, de le définir ou de le
baliser de façon très, très précise. C'était
la notion au "courants". C'était ça qui voulait être
décrit par cet élément-là, mais je ne peux
honnêtement pas vous donner une définition excessivement
précise là-dessus.
M. Trudel: Oui. Bon, alors, la première remarque, c'est...
J'y reviendrai probablement. Moi, je peux réclamer avec plus de force
une partie annexe ou une partie première qui me donnerait une
définition des termes. On serait pris avec le même
problème. C'est comme nos territoires tantôt, notre
sous-région. Ça, je suis capable de comprendre ça. Mais ce
à quoi je veux m'attacher plus, le ministre dans sa réforme, ses
différents énoncés, a dit: Là, je veux mettre une
affiche très claire. Je veux donner un signal extrêmement clair.
Il y a une première ligne, à quelque part, puis c'est les CLSC.
Là, je les mets en première ligne.
Et malgré ce que je dirais, ce que le sous-ministre vient de
faire comme observation, qui est vrai, effectivement, tu peux être en
première ligne dans un cabinet privé aussi, sauf que dans nos
établissements publics le souci du ministre est... Je pense que je ne
forcerai pas en disant. Si le ministre avait été capable de se
rendre comme dans les systèmes finlandais, sauf erreur, à ce que
tu entres dans des établissements de deuxième niveau uniquement
sur référence, dans le contexte, le ministre se serait
peut-être rendu à cela, mais on est obligés de constater
qu'il faut que le système... et qu'on mette les morceaux en place pour
arriver à ça, et le système étant, bon... Pourquoi?
C'est un petit peu plus qu'au niveau du langage.
Parce que là je proposerais un amendement formel et je vous
avertis que, si j'étais de votre bord, je vous dirais: Bon, bien,
définis ça, "première ligne", Trudel, là, hein!
Puis là je vais avoir probablement la même difficulté,
quoiqu'il y aurait des correspondances historiques.
Moi, tout ce que je veux dire au ministre là-dessus, c'est: Le
signal qu'on veut donner, que la porte de première ligne, et puis c'est
un langage qu'on veut renforcer partout, puis qu'on ne parvient pas à
atteindre non plus parfaitement dans la deuxième ligne et dans l'ultra,
au troisième, si nous disions "des services médicaux et des
services sociaux de première ligne", je ne pense pas, à moins que
le sous-ministre... (13 h 15)
Moi, je ne veux pas arriver ici à causer des embêtements,
des préjudices administratifs graves en disant: Ah! ça, ça
rouvre la porte à telle affaire. Ça rouvre la porte, tout un pan,
et voyez-vous, là, vous venez de m'embarquer dans une dépense de
145 000 000 $ de plus. Je n'ai aucun objectif là-dessus. C'est vraiment
l'harmonisation avec l'esprit de la réforme présentée.
C'est la première ligne.
Le ministre nous avait dit, aux audiences publiques du printemps
passé: Oui, j'ai fait du cheminement; j'ai fait du cheminement et j'aime
autant vous le dire, quand je suis rentré en commission parlementaire,
ce n'est pas ça, l'opinion que j'avais de vous autres, les CLSC. J'ai
fait un maudit bout de chemin. On est très heureux de ça.
M. Côté (Charlesbourg): Que les CLSC aient fait un
bout de chemin?
M. Trudel: Non, le ministre. Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: que le ministre ait fait ce grand bout de chemin
là-dessus. si on était capables de le traduire ici, je pense
qu'il y aurait un degré de cohérence utile et nécessaire.
je pense qu'il y aurait un degré de cohérence qui serait utile,
sinon nécessaire, dans l'objectif général poursuivi
à long terme.
M. Côté (Charlesbourg): Je pense que l'objectif est
clair. Moi, je ne renie pas du tout ce que j'ai dit. Quand on parle de
première ligne, de mettre cette emphase-là au niveau des CLSC et
qu'il y ait un signal, que ce soit un signal très clair, puis
très évident, bon, je n'ai pas de... Évidemment, lorsqu'on
vient le camper sur une manière législative, c'est un petit peu
plus difficile. On s'aperçoit qu'on dit bien des choses et qu'on ne sait
pas ce que ça veut dire.
M. Trudel: Y compris "services sociaux courants", y compris le
"courants" qu'on vient de dire.
M. Côté (Charlesbourg): Bien, oui. En tout cas.
Alors, évidemment, la Fédération des CLSC, qu'on a
entendue la semaine dernière, a admis
que dans les services de santé il y avait les services
médicaux courants. Mais elle aussi...
M. Trudel: Oui, oui, oui.
M. Côté (Charlesbourg): ...disait que c'était
un signal. Je ne sais pas, moi, si c'est dans la loi... La loi, "c'est-y" pour
un signal? Comment le juge va interpréter ça quand il va voir
ça? Il va dire: C'est un signal qu'ils voulaient donner? Je l'ai
manqué.
Quand vous regardez l'article 55, on dit à 55: La mission d'un
centre hospitalier est d'offrir des services diagnostiques et des soins
médicaux généraux et spécialisés. À
cette fin, l'établissement qui exploite un tel centre reçoit,
principalement sur référence...
M. Trudel: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): C'est un signal,
là.
M. Trudel: Oui, oui.
M. Côté (Charlesbourg): Et l'autre ne l'a pas. Donc,
il y a là un signal assez important. C'est vrai pour d'autres types
d'établissements.
M. Trudel: Oui, oui, je vous l'ai faite, la remarque
tantôt, en disant...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui, d'accord.
M. Trudel: ... Je suis à peu près sûr que, si
l'évolution du système avait permis qu'on dise "uniquement par
étage, sur référence" et que tu ne rentres que sur
référence... C'est vous qui avez fait le voyage, pas moi.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui.
M. Trudel: Je pense que le système finlandais, c'est
uniquement sur référence...
M. Côté (Charlesbourg): Mais ça pose un
certain nombre de problèmes, parce que dans les discussions avec le
corps médical on s'en rend compte, si on en arrivait là...
M. Trudel: Ah oui, oui! Non, mais...
M. Côté (Charlesbourg): ...dans l'application,
ça poserait des problèmes. Par exemple, un pédiatre...
M. Trudel: Oui
M. Côté (Charlesbourg): Vous avez besoin d'aller
voir un pédiatre pour votre enfant; est-ce que vous avez
nécessairement l'obligation de passer par un omnipraticien qui va vous
référer? Ainsi cil; suite, là.
M. Trudel: Ainsi de suite.
M. Côté (Charlesbourg): Bon. C'est un exemple qui a
été donné et qui est patent, alors que dans d'autres cas
ce n'est plus clair. Mais je ne le sais pas, ce qu'on peut ajouter pour
être capables de donner un signai. Si vous avez une recette qui est
intéressante, mettez-la sur la table, on va la regarder.
M. Trudel: Par rapport à "principalement sur
référence"?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Non, non, je n'en ai pas.
M. Côté (Charlesbourg): O.K.
M. Trudel: Je n'en ai pas. Je faisais juste vous signaler qu'il
faut comprendre...
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui.
M. Trudel: ...qu'il y a une évolution dans le
système et que dans cet état d'esprit il faut qu'on en arrive un
jour à être uniquement sur référence, si on est
capables de traverser toutes ces difficultés-là, parce que notre
première ligne serait...
M. Côté (Charlesbourg): D'une efficacité.
M. Trudel: ...d'une définition et d'une
étanchéité qui permettraient d'être sûrs qu'on
a tous les services, bon, O.K., bien sûr. Ce n'est pas
là-dessus... On ne peut pas en arriver avec d'autres suggestions.
Moi, c'est en complémentarité avec ça. C'est qu'il
ne semble pas qu'il y ait de difficultés juridiques majeures,
significatives à ce qu'on dise, quand on définit le CLSC...
Là, c'est le coeur...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...ça, c'est vraiment six ans de travail et
qu'on veut dire, en signal au public: La première ligne, ça
commence là dans les établissements publics, c'est le CLSC. Qu'on
n'inclut pas ça dans notre définition, H me semble qu'on ne se
rend pas tout à fait au bout du chemin. C'est un signal qu'on veut
donner, hein? Il y a différentes façons de donner le signal, vous
venez d'en donner un exemple, par référence à 5f>. Vous
dites: Bien, le sous-signal constitue un renforcement du signal principal
Alors...
Le Président (M. Gautrin): Vous voulez faire un sous
amendement? Pas de sous-amendement? Pas d'intervention? Vous ôtos
prêts à votor?
M. Trudel: Le souci que nous avons, c'est moins la qualification
sur les services sociaux et médicaux, courants ou de première
ligne...
M. Côté (Charlesbourg): De première
porte?
M. Trudel: ...que le signal sur l'établissement, que c'est
la première porte. Dans ce sens-là, on pourrait dire aussi: La
mission d'un centre local de services communautaires est d'offrir à la
population du territoire qu'il dessert, comme établissement de
première ligne, des services de santé.
M. Côté (Charlesbourg): En tout cas, c'est moins
large.
M. Trudel: II faut reconnaître qu'il n'est pas le seul, le
CLSC, en première ligne. Le cabinet privé est de la
première ligne.
M. Côté (Charlesbourg): Le cabinet privé,
oui, c'est vrai.
M. Trudel: Le cabinet privé est de la première
ligne.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Gautrin): Est-ce que vous en faites un
sous-amendement sur...
M. Trudel: Bien, attendez un petit peu pour...
M. Côté (Charlesbourg): Peut-être juste
essayer de vérifier avec les légistes chez nous si...
Le Président (M. Gautrin): Bon! Alors, vous faites une
petite vérification juridique? Alors, on suspend pendant cinq minutes?
Vous êtes prêts?
M. Côté (Charlesbourg): Non, on vérifie.
Le Président (M. Gautrin): Bon, alors on suspend cinq
minutes pour vérifier.
M. Côté (Charlesbourg): Mais vous barrez les portes
pour que personne ne sorte, hein!
Le Président (M. Gautrin): Non, non, moi je ne peux pas
sortir.
Bon! Petite suspension. Cinq minutes de suspension.
(Suspension de la séance à 13 h 23)
(Reprise à 13 h 26)
Le Président (M. Joly): Nous avons repris nos travaux.
M. Trudel: M. le ministre, voulez-vous le répéter?
Parce que ce n'était pas ouvert.
M. Côté (Charlesbourg): Ah! Ce n'était pas
ouvert?
Une voix: Non.
M. Côté (Charlesbourg): O.K.
Le Président (M. Joly): II n'y avait pas de mise au
jeu.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, ça se lirait,
M. le Président, comme suit.
M. Gautrin: M. le Président, est-ce que vous pouvez faire
vérifier que les gens ne fument pas au cours de la commission, s'il vous
plaît?
Une voix: C'est fait. C'est éteint partout.
Le Président (M. Joly): Oui. D'ailleurs, je pense que
c'est...
Une voix: Les gens ont éteint.
M. Trudel: Sitôt que le bouton est allumé, il y en a
un autre qui s'allume. C'est comme les vases communicants: stoups!
Le Président (M. Joly): C'est parce qu'on n'avait pas
ouvert encore.
Mme Demers: Un qui s'éteint puis l'autre qui s'allume.
M. Trudel: Ça "exteint" l'autre. C'est comme un
ordinateur, cette affaire-là.
Une voix: Les ex-fumeurs, là, c'est comme ça!
M. Côté (Charlesbourg): Vous voulez dire, M. le
Président, que, quand vous avez dit que vous n'avez pas ouvert, c'est
parce qu'on n'avait pas allumé les lumières et les gens fumaient
à la noirceur?
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): C'est une façon de
s'identifier. Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Alors, ça se lirait
comme suit: La mission d'un centre local de services communautaires est
d'offrir en première ligne, à la population du territoire... ta,
ta, ta, ta, ta. Évidemment, ce qu'on dit, c'est que ce n'est pas
exclusif, parce qu'il y a des services de première ligne qui sont
donnés dans les cabinets privés, à l'urgence dans un
centre hospitalier, en
clinique externe dans un centre hospitalier, et qu'à l'inverse
aussi, par exemple, un centre hospitalier pourrait référer
à un CLSC quelqu'un pour les services de maintien à domicile.
M. Trudel: Même sans amende, il peut faire ça!
Très bien!
M. Côté (Charlesbourg): Comment? Même
sans...
M. Trudel: Même sans amende, il peut faire ça!
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui, mais ça va
être la responsabilité du directeur général.
M. Trudel: Ça va être le "green hornet" du
système?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Ça va, là-dessus.
M. Côté (Charlesbourg): Ça va.
Le Président (M. Joly): II s'agirait de revoir
l'amendement.
M. Trudel: Bon. L'autre morceau, évidemment, M. le
ministre, c'est donc un centre local de services communautaires. Mais, dans sa
définition, point d'allusion et point de description sur sa mission
quant au communautaire.
M. Côté (Charlesbourg): Ou dans leur milieu de vie.
C'est ça qui est ajouté comme amendement et qu'on a dit à
la Fédération des CLSC, la semaine dernière, quand elle a
posé la question, qu'il y avait un amendement qui était dans ce
sens-là et qui le dit bien. Lorsque vous regardez, "à cette fin,
l'établissement qui exploite un tel centre s'assure que les personnes
qui requièrent de tels services pour elles-mêmes ou pour leurs
familles soient rejointes, que leurs besoins soient évalués et
que les services requis leur soient offerts à l'intérieur de ses
installations ou dans leur milieu de vie, à l'école, au travail
ou à domicile ou, si nécessaire, s'assure qu'elles soient
dirigées vers les centres, les organismes ou les personnes les plus
aptes à leur venir en aide", rappelez-vous la question que j'ai
posée: Le communautaire, si pour eux ça voulait dire s'occuper de
l'assurance-chômage, comme on l'a déjà vu dans certains
cas, et je ne pense pas que ce soit la vocation des CLSC, là, avec ce
qu'on leur donne actuellement au niveau de la jeunesse et des personnes
âgées, c'est déjà une charge assez importante. Mais
on a accepté d'apporter l'amendement pour qu'il y ait une signification,
"ou dans leur milieu de vie". C'est ça, le volet communautaire.
M. Trudel: Mais est-ce que je pourrais poser la question à
l'inverse? Il semble y avoir une raison fondamentale de ne pas l'inscrire, le
mot "communautaire". C'est quoi, la motivation, là-dessus? Bien,
là-dessus, c'est quoi, la motivation de vouloir l'inscrire?
M. Côté (Charlesbourg): C'est simple: l'action
communautaire. On l'a vu. Je pense qu'il ne faut pas se fermer les yeux.
M. Trudel: Non, non!
M. Côté (Charlesbourg): On l'a vu dans le
passé où effectivement... D'ailleurs, des CLSC ont senti le
besoin, eux aussi, de resserrer l'exercice de la mission. Le rapport Brunet a
aussi fait un travail à ce niveau-là. C'est pour ça que,
quand on disait tantôt que j'ai fait beaucoup de chemin, ils en ont fait
passablement aussi. À ce niveau-là, je pense que l'action
communautaire, c'est beaucoup trop large pour ce qu'on veut donner comme
mission aux CLSC.
On me signale, d'autre part aussi, que - ça ne m'avait pas
frappé, c'est pour ça qu'une commission parlementaire, c'est
toujours formateur. Évidemment, c'est toujours personnel; on en retire
ce qu'on peut.
M. Trudel: Ça, M. le ministre, est-ce que cette remarque
pourrait être expédiée au Devoir,
particulièrement à M. Jean Francoeur?
M. Côté (Charlesbourg): Au journal Le
Devoir.
M. Trudel: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Lorsqu'on lit à
l'article 54 maintenant: La mission d'un centre local de services
communautaires est d'offrir -puisqu'on a l'amendement d'adopté
maintenant - en première ligne à la population du territoire,
c'est le seul de tous les établissements auquel on fait
référence à une notion de population. Donc, ça,
c'est déjà communautaire.
M. Trudel: Oui, oui. Oui, oui, ça, là-dessus, c'est
une...
M. Côté (Charlesbourg): Mais c'est le seul qui..
M. Trudel: Vous marquez un bon point. Est-ce que vous m'avez dit
il y a quelques secondes qu'il y a eu d'autres discussions avec la
Fédération des CLSC et qu'ils sont d'accord? Je vous le dis bien
candidement: Est-ce qu'ils sont d'accord à ce que, dans leur milieu de
vie, ça comble la volonté des CLSC actuellement en place de
continuer leur action communautaire et, par
ailleurs, sur le fil du ministre, de maintenir la vocation auprès
de la population en général? C'est parce que le sens du
communautaire, effectivement, c'est une notion sur laquelle il n'y a pas une
seule et même définition. Je vous le demande bien candidement.
M. Côté (Charlesbourg): Je pense qu'ils
reconnaissent qu'il y a un progrès de fait par rapport au projet de loi
120, quant aux amendements qu'on apporte. Évidemment, ce qu'ils
souhaitaient, c'est qu'on apporte certaines précisions sur le
communautaire, mais sur certains services, de reconnaître la dimension
communautaire de certains services, et je pense qu'à partir de ce qu'on
à l'intérieur il y en a un bon bout de fait. Je ne peux pas vous
dire aujourd'hui s'ils sont pleinement satisfaits ou satisfaits moyennement,
mais il y a au moins un progrès à ce niveau-là par rapport
à ce qu'on avait à l'origine. Mais, déjà, la
semaine dernière, par la question que j'avais posée, c'est Mme
Vaillant qui a répondu, il y avait déjà pour eux une
volonté aussi de restreindre la portée du communautaire. On me
dit qu'après une consultation sommaire...
Une voix: Comme si ça avait été fait...
M. Côté (Charlesbourg): Non, non. Aujourd'hui.
Une voix: Aujourd'hui.
M. Côté (Charlesbourg): Cet après-midi.
M. Trudel: Moi, je n'ai pas vu à gauche. Je vous
regardais, M. le ministre.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Ha, ha, ha! On me dit
que...
M. Trudel: Moi aussi, j'ai mon fil.
M. Côté (Charlesbourg): On me dit que ce serait
satisfaisant.
M. Trudel: II y a toujours moyen sur un fil. M. le ministre, une
question. Un exemple, pour être sûr, seulement, que l'on s'entend,
un exemple très très près de moi dans le vécu d'un
député. Est-ce que, pour vous, de ressaisir, de resserrer un peu
la mission des CLSC, dans l'esprit de Brunet et dans l'esprit de la
Fédération des CLSC, des CLSC eux-mêmes - il y a eu du
cheminement là-dedans, en rapport avec ou dans leur milieu de vie...
Est-ce que, par exemple, un accidenté du travail qui a des
difficultés avec son dossier à la CSST et qui ne sait plus
où se réfugier pour avoir de l'assistance et qui aboutit, qui se
réveille à son CLSC, c'est de l'action communautaire, pas de
l'action communautaire, c'est du service de première ligne, ça
pourrait être du service de première ligne qui fasse en sorte
qu'on l'aide dans ses conditions de vie au niveau du service social
courant?
M. Côté (Charlesbourg): Bon! Il y a une philosophie
quant à la définition des missions: un noyau dur et de la
périphérie qui peut s'ajouter, mais de concertation. Donc, entre
nous autres, ça ne fera certainement pas partie du noyau dur du
CLSC.
M. Trudel: Non, non. On s'entend.
M. Côté (Charlesbourg): non, non. quand vous
soulevez un cas comme celui-là, je trouve que le protecteur du citoyen
fait tellement son ouvrage que, normalement, il devrait être
réglé ou accessible. ha, ha, ha!
M. Trudel: Non, il n'a pas le droit de s'occuper de ça.
Ha, ha, ha! C'est bon.
M. Côté (Charlesbourg): Le noyau dur étant le
noyau dur, il peut y avoir une certaine périphérie autour. Mais
la réponse qu'on a eue sur l'assurance-chômage, dans mon esprit
à moi, vaudrait aussi pour un cas comme celui-là parce que c'est
exactement le même genre de démarche qui a été fait.
Maintenant, ce ne sera certainement pas le dossier majeur du CLSC. Mais,
évidemment, devant un individu qui, à un point de service, dans
une partie de votre comté, et c'est la seule ressource gouvernementale
qu'il y a là, à qui il peut parler pour tenter d'avoir du
support... Si c'était à Rouyn-Noranda-Témis-camingue, je
serais inquiet, je vous le dis tout de suite.
Une voix: Qu'est-ce que vous avez dit?
M. Côté (Charlesbourg): Si c'était à
Rouyn-Noranda, dans la ville de Rouyn-Noranda, je serais très inquiet.
Cependant, si c'est un point de service qui est dans une sous-région
où c'est le seul bureau gouvernemental, si on peut s'exprimer ainsi,
où il peut avoir un accès pour tenter de se démerder, je
pense qu'il faut donner une certaine souplesse, à ce moment-là,
pour intervenir sur des choses. Mais moi, je vous dis qu'à un moment
donné j'ai reçu, vous avez dû le recevoir aussi... J'ai
vécu comme expérience les familles monoparentales qui me
demandent un rendez-vous au bureau de comté, qui viennent me voir et qui
sollicitent mon support pour fonder une coopérative pour avoir des
logements pour des familles monoparentales. La cause est extraordinaire, la
cause est bonne, je n'ai pas de problème avec ça. Il y avait une
quatrième personne qui était avec eux, qui était plus
articulée. Quand je lui ai demandé ce qu'elle
faisait, elle m'a dit qu'elle travaillait au CLSC; donc, j'étais
un petit peu plus mal à l'aise, un petit peu plus mal à l'aise.
Et je ne suis pas sûr que c'est ça qu'on recherche dans les CLSC,
très honnêtement. Donc, à partir de ça, il y a des
circonstances particulières où l'individu est un peu pris avec un
cas. Si c'est un cas qui vise à aller en centre hospitalier, qui est
avec la mission du ministère d'une manière très claire,
ça me paraît plus évident que la SAAQ, la
Société de l'assurance automobile, malgré le fait que ce
n'est pas un guichet unique; ce n'est pas un guichet unique pour tous les
problèmes du gouvernement qui devraient se ramasser là.
Tantôt, tu pourras te retrouver avec un problème de transport, il
y a un trou dans la route et tu veux le faire boucher, alors...
M. Trudel: Les rapports d'impôt.
M. Côté (Charlesbourg): Je pense qu'il y a des
limites. Il faut laisser - les rapports d'impôt, oui - une certaine marge
de manoeuvre parce qu'il y a des cas qui peuvent être, à
l'occasion, pathétiques.
M. Trudel: C'est que ça fait partie de la
difficulté - oui, effectivement - que nous avons de saisir le
début et la fin de la définition...
M. Côté (Charlesbourg): Du communautaire...
M. Trudel: ...d'action et de service communautaire et ce qui est
individuel et ce qui est vraiment communautaire - pas sur votre exemple en soi.
Vous étiez pas mal plus mal à l'aise de dire: Le quatrième
qui avait organisé tout ça - organisé tout ça, en
tout cas - qui était dans le groupe, ça ne reflétait pas
tout à fait votre idée du communautaire. Sauf que, d'un autre
bout, vous vous disiez certainement: Si, pour les monoparentales, j'aide et un
organisme aide à solutionner un problème, une situation qui, on
le sait - et là, c'est peut-être un volet de la lutte à la
pauvreté - fait que ces gens-là seront, par exemple, dans une
coopérative de logements sans but lucratif, le CLSC va avoir aidé
à régler un certain nombre de problèmes - je suis toujours
mêlé, je ne suis pas du Bas-du-Fleuve, moi non plus, je suis comme
Mme Denis, en aval - avant, pour nous permettre d'avoir moins de
problèmes après. Je ne vous demande pas une définition et
je n'ai pas à vous en donner non plus. Tout ce que je veux comprendre,
c'est, pour les fins...
M. Côté (Charlesbourg): Juste pour.. M. Trudel:
Oui.
M. Côté (Charlesbourg): ...tenter de pousser un
petit peu plus loin cet exemple-là et vous donner mon opinion, plus
loin. D'abord, mes familles monoparentales n'avaient pas besoin du CLSC pour
venir me voir, elles étaient capables de me voir sans le CLSC. Et le
dossier aurait cheminé de bonne manière, de la même
manière. Quand on prend une personne, qu'elle soit à quart de
temps, à demi-temps ou à plein temps, sur ce genre de
dossier-là, sur le plan fondamental de la mission, le noyau dur du CLSC,
c'est le maintien à domicile, c'est la jeunesse et l'enfance, l'enfance
et la jeunesse. Quant à moi, j'aurais choisi de donner ça au
noyau dur, comme ressource, parce qu'il ne manque pas de cas à aider
là. C'est dans ce sens là que je veux dire ça.
Effectivement, dans le passé, on a galvaudé la recherche
communautaire; on s'en est servi pour à peu près toutes sortes de
choses, et tout le monde a compris maintenant qu'il fallait la resserrer, mieux
l'encadrer. Je pense que ce travail-là s'est fait, je ne dirais pas dans
tous les CLSC au Québec, il en reste encore quelques-uns, mais il s'est
fait un travail extraordinaire avec M. Payette et Mme Vaillant, pour resserrer
ces choses-là suite au rapport Brunet, et ainsi de suite, une bonne
collaboration avec le ministère aussi. Ça s'est resserré
passablement. Mais il ne faudrait pas retomber, non plus, par une
définition qui serait plus large qui prêterait à
interprétation où on dit: On rouvre le bar et on se sert, il n'y
a pas de problème.
Donc, le noyau dur est clair. Il y a de la périphérie
forcément qui va aller autour compte tenu de toutes sortes de
circonstances. Ça peut être un isolement, sur le plan
géographique, d'un point de service qui fait que la communauté va
se référer. Ça serait plus inquiétant si
c'était le cas dans des milieux très urbanisés où
il y a une panoplie de services qui sont à la disposition des gens.
M. Trudel: Ce que j'avais en tête aussi comme
élément de réflexion et de référence - je le
dis un peu à la blague, probablement que j'ai commis un crime de
lèse-majesté, non un crime de "lèse-Côté" -
c'est lorsque, dans une situation similaire, des usagers, la population, sont
venus au bureau du député pour un problème de transport en
commun à Rouyn-Noranda, de suppression du transport en commun, et
là, ça touchait très directement, évidemment, les
classes les plus démunies, et qu'après en avoir discuté et
échangé sur le moyen pour en arriver à défendre
leurs intérêts, moi, je les ai référés au
CLSC, à l'organisation communautaire qui, elle, en a pris charge avec
les usagers et qui, d'ailleurs, a réussi avec l'organisme officiellement
responsable, qui s'appelle la municipalité, à trouver une
solution, mais parfaite là-dessus, dans votre contexte à vous,
est-ce que c'est un crime de lèse-mission?
M. Côté (Charlesbourg): À l'organisme
communautaire, non, parce qu'il faut se dire aussi qu'il y a un ensemble
d'organismes corn-
munautaires qui sont effectivement subventionnés, aidés,
qui sont là aussi pour, finalement, remplir une partie...
M. Trudel: Non, non, je veux dire, c'est un groupe de personnes
que j'ai référées au CLSC qui n'étaient pas un
organisme communautaire.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, c'est parce que
vous avez dit: Au CLSC et organisme communautaire. Alors, c'est davantage, je
pense, le travail de l'organisme communautaire. Évidemment, il n'y
aurait pas une sanction du ministre qui serait bien choqué et qui
dirait: On va te couper le budget au CLSC parce que tu t'en es occupé.
Il faut laisser là-dessus une certaine souplesse, mais il ne faut pas
que ce soit une souplesse où les gens vont en profiter pour faire
n'importe quoi avec ça. Quand on parle de noyau dur et de
périphérie possible en concertation avec le milieu,
évidemment ça va faire appel au jugement des gestionnaires
à ce niveau-là, mais, connaissant déjà que le noyau
est dur, puis qu'il est majeur, ça va être le maintien à
domicile et ça va être la jeunesse.
M. Trudel: Je le note, ça. La loi se fait toujours sous
l'empire de la philosophie qu'un ministre véhicule quant aux
dispositions législatives réglementaires. Vous, vous croyez
à ça, l'action communautaire, mais pas débridée,
c'est ce que vous dites. Pas débridée, mais vous croyez à
ça, l'action communautaire. Je ne répète pas ça
pour vous tirer les vers du nez ou essayer de vous faire dire ce que vous ne
voulez pas dire. Si vous le voulez, vous le dites. (13 h 45)
M. Côté (Charlesbourg): Vous allez en tirer
longtemps avec le nez que j'ai là.
M. Trudel: C'est que j'ai d'autres choses de latent, je vous le
dis. Évidemment, ça se reflète tantôt; là,
ça va être maintenant aux régies régionales au
niveau des moyens parce que ce que je note, c'est votre mot "souplesse" au
niveau de l'application de la définition et de l'oxygène que vous
voulez donner aux régies régionales, mais dans un cadre, avec un
noyau dur, puis il y a de la périphérie alentour. Je veux que ce
soit bien compris que la périphérie alentour, tantôt
ça va faire appel à une question de jugement, je dirais, des
pairs à la régie régionale et je ne veux pas que personne
en arrive... je ne veux pas qu'on en arrive généralement à
dire: Ah! Vous savez, à l'époque, lorsqu'on a défini la
mission des CLSC, l'action, comme si le mot "communautaire" n'apparaît
pas là, c'est parce que l'intention du législateur, donc du
ministre responsable, à l'époque, c'était de dire: Non,
l'action communautaire, ça va faire; il faut mettre la pédale
très très très douce là-dessus. Ce n'est pas
ça que j'ai entendu et je suis content de ne pas entendre ça.
M. Côté (Charlesbourg): Ce qu'on comprend sur le
plan de l'organisation, c'est que vous allez avoir un territoire ou des
sphères qui vont être occupés par le communautaire. Un
communautaire subventionné, qui va, lui, occuper une certaine partie du
champ. On ne doit pas se retrouver dans une situation où un CLSC va
occuper, par du personnel, une partie du terrain qui est occupée par le
communautaire. On s'est retrouvé dans ces situations-là,
où il y avait une compétition du communautaire par rapport au
communautaire du CLSC. Les CLSC qui ont évolué en
délaissant la partie communautaire ont créé des organismes
communautaires. Des CLSC ont créé des organismes communautaires
pour s'occuper d'un certain nombre de choses qu'eux-mêmes ne pouvaient
pas s'occuper et qui sont allés chercher des subventions au SOC. Mon
CLSC a créé, moi, une popote...
M. Trudel: Volante.
M. Côté (Charlesbourg): ...une popote roulante.
M. Trudel: Volante, roulante. M. Côté
(Charlesbourg): Bon.
M. Trudel: En Abitibi, c'est plus grand. On dit: La popote
volante.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Donc, à partir de
ça, ce sont des initiatives qui sont bonnes et qu'il faut continuer, je
pense, d'encourager. En contrepartie, lorsqu'on faisait du maintien à
domicile et que la tonte de la pelouse faisait partie du maintien à
domicile, c'est une notion qui est un peu large à mon goût,
là. Tout ça doit se resserrer à un moment donné
parce que, évidemment, c'est - on l'a dit - des soins cliniques à
la personne dans le maintien à domicile, faits par les CLSC;
deuxièmement, par des organismes communautaires, un support qu'on peut
appeler plus domestique. Il faut être capable de bien départager
les choses, le mieux possible, tout en laissant effectivement aux régies
ce qu'on s'est toujours dit, et depuis le début, ça ne se
dément pas encore, que les régies régionales sont encore
mieux placées, malgré le pouvoir central d'une capitale avec tous
les problèmes que ça va supposer aussi, les régies
régionales sont encore les mieux placées pour mieux adapter leurs
plans régionaux d'organisation de services à la
réalité de chacun des milieux et des sous-territoires. Donc,
effectivement, il faut laisser à ce niveau-là de la
souplesse.
M. Trudel: Oui, parce qu'il ne faudrait pas non plus en arriver,
ce n'est pas ce que j'ai
entendu, mais il ne faudrait pas non plus en arriver à ce qu'on
se dise, au CLSC, quand il y a une situation de nature communautaire: Ah! moi,
je ne m'occupe pas de ça; je ne m'occupe pas de ça, il y a un
groupe communautaire. Ça peut se faire également sur
références. Le CLSC dit: Bien oui, on a aidé à
créer un groupe communautaire qui s'occupe de tels problèmes, qui
est subventionné dans le système et qui a les instruments pour
t'aider là-dessus. Je pense que ça va de soi. Ça va sur
cette dimension.
L'autre dimension de la mission des CLSC en ce qui concerne le fait
d'offrir à la population du territoire des services de santé et
des services sociaux courants, c'est la notion de la promotion, promotion de la
santé et des services sociaux; promotion de la santé et du
bien-être. Il y a toute une école de pensée aussi qui va
au-delà de la prévention, il y a tout un champ d'activité
qui s'appelle donc la promotion de la santé et du bien-être. La
population que j'ai à desservir, il faut aussi que la notion de base,
ça ne soit pas de réduire uniquement la prévalence et
l'incidence des problèmes qui affectent la personne et, je ne parle pas
ultimement, mais la communauté et l'incidence sur la personne. Il y a
aussi une responsabilité au niveau de la promotion, promotion de la
santé et des services sociaux. Vous le dites, ça va être,
dans la mission, le seul organisme, pour lequel on fera
référence, pour offrir des services à la population du
territoire.
En termes de promotion de la santé, on a eu des discussions avec
différents groupes là-dessus. Il y a une école de
pensée. Il y a une responsabilité, pas une responsabilité,
il y a une façon autre de voir les choses aussi aujourd'hui qui dit que
c'est aussi une dimension importante qu'on fasse la promotion de la
santé et du mieux-être. Ne serait-ce que pour rejoindre la
responsabilité individuelle aussi, individuelle et collective que vous
mentionniez lorsqu'on a discuté les éléments de principe
aux premiers articles de la loi, est-ce qu'il y a eu une longue
réflexion et pourquoi la dimension de promotion de la santé
n'est-elle pas incluse à ce moment-ci dans la mission des CLSC?
M. Côté (Charlesbourg): Elle n'est pas exclue, mais
dans la réorganisation de nos départements de santé
communautaire, par région, avec une nouvelle structure,
chapeautés de manière plus ferme sur le plan provincial et avec
les régions, le noyau dur va davantage être sous la férule
de la région qui, elle, agira en concertation ou désignera,
peut-être, tantôt un CLSC, tantôt quelqu'un d'autre ou les
deux, donc complémentaires, sur le plan de la promotion et de la
prévention. Mais cette organisation-là va relever, donc, du
niveau régional. On a toujours dit que la régie ne dispenserait
pas de services dans ce domaine-là aussi, mais c'est sujet à un
chapeau unique, donc une direction régionale qui est extrêmement
importante à ce niveau-là pour être capable de coordonner
pour que ce ne soit pas tout le monde n'importe quand, n'importe où qui
va se charger de faire la promotion et la prévention. Donc, à ce
niveau-là, le message est assez clair sur le plan de l'articulation et
on a eu de très très longs débats avec, en particulier,
les départements de santé communautaire, plusieurs rencontres, et
ça...
M. Trudel: En avez-vous eu 32 ou 16?
M. Côté (Charlesbourg): On a commencé
à 32.
M. Trudel: Rencontres. "C'est-u" 32 ou 34? M.
Côté (Charlesbourg): 32
M. Trudel: 32.
M. Côté (Charlesbourg): On a commencé
à 32, on a eu de très très bonnes discussions et chacun
s'est retroussé les manches, et je pense qu'on en arrive à une
solution qui est maintenant pas si mal. D'ailleurs, ils ont hâte qu'on
adopte le projet de loi 120 pour avoir un signal public sur la volonté
gouvernementale, ministérielle...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): ...et qu'on volt des gestes
quelque part. Alors, je leur dis: dans quelques semaines...
Le Président (M. Joly): ...le danger...
M. Trudel: Vous, M. le Président, présidez,
là.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Mais, là, les fruits des discussions ont
été déposés où dans le panier?
M. Côté (Charlesbourg): On doit les retrouver,
j'imagine, dans les articles... As-tu les articles?
M. Lamarche: Oui, c'est plus à santé publique, dans
le bout de l'article 283.
M. Côté (Charlesbourg): Si on crée une
direction de la santé publique - et je pense que c'est effectivement une
très bonne chose - et qu'on confie des responsabilités à
la régie régionale, il y a donc une obligation de coordination,
ce qui n'est pas nécessairement le cas au moment où on se parle.
Donc, ça n'exclut pas les CLSC. Ça ne veut pas dire que tous les
CLSC seraient impliqués. Il y a une obligation de coordination et
ça peut tomber dans la mission d'un CLSC, dépendamment de
l'organisation qu'on
fera sur le plan régional. Mais ça n'exclut pas d'autres,
non plus. Ça n'exclut pas les centres hospitaliers, ça n'exclut
pas les autres, parce que c'est... Ce n'est pas une affaire... Le danger qu'on
a expliqué en cours de route, c'est que, si ça devient l'affaire
de un, ça peut être l'affaire de un, mais pas des autres du tout,
et que, finalement, l'objectif poursuivi ne soit pas atteint. Alors, il faut
que ce soit véritablement la responsabilité de tous, mais sous la
responsabilité d'une organisation bien structurée.
Le Président (M. Joly): Mme la députée de
Bourget.
Mme Boucher Bacon: Oui. Lorsque la Fédération des
CLSC est venue, elle nous avait dit de bien définir la mission des
services des CLSC. Et moi, j'ai reçu, à mon bureau, certaines
recommandations de mon CLSC à l'effet que eux aussi voulaient bien
définir la mission du CLSC. Est-ce qu'il va y avoir d'autres places
explicatives, à part l'article 54, où on va définir ce
qu'est les services de santé? Est-ce qu'il va avoir le droit de donner -
je ne sais pas, moi - les vaccins à un épileptique? Est-ce qu'en
cas d'épidémie ça va être eux? Différentes
missions? Est-ce qu'il y a d'autres endroits qu'à l'article 54 où
on va bien définir ce que va être les services de santé?
Et, relativement au communautaire, est-ce qu'il y a une identification plus
spécifique qu'on va pouvoir leur dire?
M. Côté (Charlesbourg): Ça va venir davantage
par des programmes-cadres qui vont mieux définir, évidemment, les
limites. Parce que, demain matin, dans les services médicaux courants,
on pourrait offrir n'importe quoi, n'importe quand, et je pense que c'est par
les définitions de programmes-cadres que ça va venir
ultérieurement.
Mme Boucher Bacon: Par les programmes-cadres.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Mme Boucher Bacon: Et les 24 heures ou, enfin, si c'est moins de
24 heures, est-ce que c'est par les programmes-cadres aussi?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. C'est par une
organisation de services qui n'est pas dans la loi. C'est sur le plan
administratif.
Mme Boucher Bacon: Parce que j'avais peur, quand j'ai vu la
définition de l'article 54, que plus on laisse place à une
ouverture, plus il y a de l'abus. Si on restreint pour le
législateur...
M. Côté (Charlesbourg): C'est les programmes-cadres
qui vont venir baliser avec les mesures administratives qui suivent.
Mme Boucher Bacon: Je vous remercie.
Le Président (M. Joly): Est-ce que l'amendement à
l'article 54 est adopté?
M. Trudel: Quoi? Le...
Le Président (M. Joly): L'amendement.
M. Trudel: On ne peut pas adopter l'amendement, on n'a pas fini
avec l'article.
Le Président (M. Joly): Bon. Allez, M. le
député.
M. Trudel: Ce ne sera pas long.
Le Président (M. Joly): C'est parce que je vous voyais,
vous...
M. Trudel: Voulez-vous qu'on adopte tout de suite
l'amendement?
M. Côté (Charlesbourg): L'amendement est
adopté, M. le Président.
M. Trudel: Adopté. Bon. Ça fait un petitbout de réglé.
Le Président (M. Joly): L'amendement est adopté.
Parfait. Merci.
M. Trudel: À l'article 57, vous allez apporter un
papillon.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: De bien méchantes langues...
M. Côté (Charlesbourg): Comment?
M. Trudel: De bien méchantes langues au ministère
ont prétendu que l'Opposition serait prise entre Michel et Jeanne d'Arc
- ce qui est absolument faux - au niveau des centres de jour. Est-ce que
là, parce qu'il faut le traiter en même temps ici...
M. Côté (Charlesbourg): Parce que vous
considérez que l'histoire a déjà réglé le
cas de Jeanne d'Arc.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Joly): Elle, c'est qu'il n'aimait pas la
façon d'en finir.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Je peux aimer la méthode.
Le Président (M. Joly): Sujet brûlant, quoi.
M. Trudel: Je vais demander l'explication tout de suite au
ministre sur l'article 57 parce que ça va peut-être couper court
à mon argumentation quant aux centres de jour.
M. Côté (Charlesbourg): La décision que nous
avons prise, c'est que les centres de jour vont être rattachés aux
centres d'hébergement et de soins de longue durée. D'abord, parce
qu'il y en a, quoi? 92 actuellement qui sont...
Une voix: Au-delà même.
M. Côté (Charlesbourg): Au-delà d'une
centaine, je pense, qui sont déjà rattachés aux centres
d'hébergement et il y en a, si ma mémoire est fidèle,
peut-être sept ou huit de complétés au niveau des CLSC.
Donc, les centres de jour vont être rattachés aux centres
d'hébergement et de soins de longue durée. Si c'est la
réponse précise que vous vouliez, bien, c'est
celle-là.
M. Trudel: Là, il y en a 92 qui sont rattachés
à des centres d'hébergement.
M. Côté (Charlesbourg): Une centaine actuellement,
contre sept ou huit...
M. Trudel: Combien sont rattachés à des CLSC? Le
savez-vous?
M. Côté (Charlesbourg): Sept ou huit, je pense. Sept
ou huit.
M. Trudel: Et là, on va les...
M. Côté (Charlesbourg): Écoutez, là Je
pense que...
M. Trudel: Je peux compléter ma question. Ça va
permettre de...
M. Côté (Charlesbourg): Oui. M. Trudel:
Allez-y
M. Côté (Charlesbourg): La question qui vient
après ça, c'est: Est-ce que vous allez prendre des centres de
jour qui sont dans les CLSC actuellement pour les envoyer aux centres...
M. Trudel: C'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): Je pense qu'il faut que
ça se fasse avec intelligence. On dit, dans le développement:
Ça ne sera plus dans les CLSC, ça va être dans les centres
d'accueil d'hébergement. S'il y a des places où ça peut se
faire en toute harmonie, ça va se faire. Si ça ne peut pas se
faire, ça ne se fera pas, ça va rester comme c'est là.
Évidemment, il faut partir de quelque chose et à quelque part.
Même si, demain matin, on décidait que tous les centres
d'hébergement et de soins de longue durée ne dépendent
plus des centres hospitaliers, on n'est toujours bien pas pour partir avec un
étage de l'hôpital, avec les lits...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): et dire: On va aller
rattacher ça à un centre d'accueil à quelque part. Il faut
avoir un sens pratique et il faut avoir aussi une souplesse à ce
niveau-là sur le plan du principe. Si on était dans du neuf, on
n'aurait pas de problème, mais comme c'est déjà en place,
je pense qu'il faut avoir une certaine souplesse sur le plan de l'analyse pour
voir ce qu'on fait avec.
M. Trudel: Qu'est-ce que le ministre...
Le Président (M. Joly): Est-ce que vous permettez une
question? Je vous laisse aller.
M. Trudel: Non, allez-y.
Le Président (M. Joly): Juste une brève question,
M. le ministre. Est-ce qu'il se pourrait qu'un jour on puisse voir un centre de
jour rattaché à un centre privé conventionné? (14
heures)
M. Trudel: C'est une question que j'avais...
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, si on
était dans une situation où, sur un territoire donné, il
n'y a qu'un centre privé conventionné, un territoire de MRC, et
qu'il n'y a pas d'autres centres d'accueil publics et qu'il n'y en a pas de
prévu...
Le Président (M. Joly): II n'y a pas d'alternative.
M. Côté (Charlesbourg): ...pas d'alternative, je ne
pense pas qu'on puisse priver la population d'un centre de jour où elle
en a besoin, mais, dans mon idée, il me semble que ça va
être l'exception plutôt que la règle.
Le Président (M. Joly): Parfait. Merci.
M. Côté (Charlesbourg): Toujours sous l'optique que
ce n'est pas pour donner du bénéfice aux centres d'accueil
privés, mais davantage à la population qui en a besoin.
Le Président (M. Joly): Oui, définitivement.
M. Trudel: Vous répondez à ma première
question. Évidemment, dans ce qui est en place, on va agir avec
discernement et intelligence et on va adopter la meilleure solution, compte
tenu de la situation concrète dans laquelle se situe tel
ou tel autre centre, tel ou tel centre de jour. est-ce que ça
veut dire que dorénavant, avec la définition que vous avez faite
que lorsque vous sera expédié un pros de la région de
l'outaouais, un plan régional d'organisation de services...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...et que la régie régionale vous
expédie un PROS dans lequel elle dit: Bon, je ne sais pas,
àAylmer...
M. Côté (Charlesbourg): on vous recommande de le
bâtir en clsc au lieu du centre d'accueil d'hébergement, au lieu
du centre d'hébergement.
M. Trudel: Non, non, non: II y aura un centre de jour; nous, on
pense que, compte tenu de telle ou telle dimension, un centre de jour pourrait
être administré sous la responsabilité d'un CLSC, et avec
les explications et les motivations.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: Ce serait quoi votre réaction?
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas exclu. Ce n'est
pas exclu automatiquement pour la simple et bonne raison qu'on a, à
l'intérieur, une prérogative où il faut examiner la
situation.
M. Trudel: C'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): Peut-être que c'est
plus pratique et que c'est plus intelligent de le faire comme ça.
M. Trudel: C'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, c'est pour ça,
quand on dit que c'est la règle générale, que ce n'est pas
la règle absolue. Elle n'est pas absolue la règle. Et si on prend
soin de demander aux régies régionales de nous faire des plans
régionaux d'organisation de services...
M. Trudel: Bien, c'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): ...s'il y a 10 centres de
jour implantés au niveau de la région et qu'elles m'arrivent avec
7 dans les CLSC et 3 dans les centres d'hébergement, là, je pense
que ça va contre l'esprit général. Mais s'il y en a un sur
les 10, ça peut être explicable et acceptable. L'amendement le
dit. L'amendement à l'article 57 qui va être introduit dit: La
mission d'un tel centre peut comprendre l'exploitation d'un centre de jour.
Elle dit "peut".
Une voix: Elle ne dit pas: Pour tout centre de jour...
M. Trudel: Peut.
M. Côté (Charlesbourg): Peut.
Une voix: Elle dit: "Peut", et c'est dans le noyau dur, par
exemple. Donc, la "majeure", ça a cet avantage-là, mais il y a
une flexibilité.
M. Trudel: C'est très important. Je sais bien que
ça, ça traduit concrètement ce que vous avez dit
tantôt par rapport à "noyau dur" ou "périphérique",
mais, là, je ne sais pas si c'est bien bon pour les fins
d'enregistrement. C'est très important ce que le sous-ministre dit et ce
que vous dites. Donc, l'amendement à l'article 57 dit "peut comprendre
l'exploitation d'un centre de jour et d'un hôpital de jour" et ça,
c'est la volonté du noyau dur... ministérielle, claire. Par
ailleurs, l'esprit du législateur ici, c'est de dire: Ça n'exclut
pas toute autre approbation de demande d'organisation de responsabilités
d'un centre de jour par un CLSC qui parviendrait au ministre via le plan
régional d'organisation de services, motivée et
démontrée au ministre. Le ministre dit: Actuellement, non
seulement pour les cas existants, il va falloir agir avec discernement et
intelligence, mais pour l'avenir aussi et pour ce qui peut se présenter,
l'important, toujours, étant le service à l'usager.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. Oui.
M. Trudel: Très bien. Il faut bien qu'on parle de fric un
peu, M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Où ça? M.
Trudel: Ici.
M. Côté (Charlesbourg): II n'y a pas de signe de
piastre, là.
M. Trudel: Pas de signe de piastre, c'est vrai. Il n'y a pas de
signe de piastre, là. Bon! M. le ministre, si on fait la comparaison
avec le CLSC qui existe à cette heure-ci et le CLSC qui existera dans sa
mission dans quelques minutes, dans quelques heures, dans quelques semaines ou
dans quelques mois...
M. Côté (Charlesbourg): Quelques heures?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: II a vu remonter l'adrénaline quelque part au
niveau de la volonté du législateur.
M. Côté (Charlesbourg): Vous n'allez pas nous
signifier, à partir du moment où l'article 54 est adopté,
que, pour vous, c'est l'essence de la
réforme.
M. Trudel: Tout le restant... Ha, ha, ha! Une voix: La
balance, c'est fait.
M. Trudel: Une perception sélective. Est-ce que vous
estimez actuellement que le niveau de financement, pas demandé, mais
requis pour le fonctionnement des CLSC, avant d'affronter ou d'être la
mission d'un véritable établissement de première ligne au
niveau public... Dans quel délai et à l'intérieur de quel
ordre de grandeur d'enveloppe le ministre pense qu'il va y parvenir?
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, j'ai
l'impression qu'on aura l'occasion les 15, 16, le 17, je ne sais plus trop
quelle date... Je suis un des choyés du système, le maximum c'est
20 heures, donc, avec Santé et Services sociaux; on les prend toujours
évidemment, compte tenu de l'importance budgétaire. On aura
l'occasion de discuter, j'imagine, des crédits de manière plus
détaillée. Il est clair qu'il y a des CLSC actuellement qui sont,
sur la base budgétaire, sous-financés par rapport à
d'autres. Il y en a qui sont de récente génération et la
question que l'on doit se poser, c'est: Est-ce que tous les CLSC doivent avoir
la même base budgétaire? C'est non, parce qu'il faut tenir compte
d'un certain phénomène. Est-ce qu'un CLSC au centre-ville de
Québec - on va me dire que j'en vise un en particulier, j'inclus le mien
a Charlesbourg - dans la grande région de Québec dort être
financé de la même manière que le CLSC de
Grande-Vallée? Non. C'est clair pour moi, très très clair.
Donc, à partir de ça, dès le moment où on aura
terminé l'adoption de la loi, on va tomber sur des choses - ce n'est pas
parce que ce n'est pas pratique, la loi, c'est quand même un excellent
guide - on va tomber dans le pratique, dans la mise en oeuvre de la
réforme qui inclut des mesures pour les CLSC. On a déjà
dit: II y aura 40 000 000 $ par année, additifs pendant cinq ans, pour
le maintien à domicile, au-delà des 160 000 000 $ qui sont mis
actuellement. Donc, ça, c'est clair; c'est déjà des choses
qui sont à déterminer par le gouvernement.
On dit: Mission: personnes âgées, jeunesse. On dit: On va
ajouter des travailleurs sociaux dans les écoles, au fur et à
mesure des cinq années, ça va être tant par année
qui vont être sur le territoire, donc pour des missions. Ce qu'il va
falloir faire, c'est de dire: Voici le noyau dur, voici ce que ça prend
pour le faire et voici sur quelle période on va être capables de
vous pourvoir sur le plan financier; voici la périphérie qui peut
être acceptable dans certains cas, dans d'autres qui ne le sera pas, et
voici de quelle manière elle va se pourvoir sur le plan financier.
Ça suppose, parce que moi, tout ce que j'entends, et je l'ai dit pour
les hôpitaux hier: C'est du monde qui n'en a jamais assez. Du monde qui
en a de trop...
M. Trudel: C'est rare.
M. Côté (Charlesbourg): ...c'est rare, mais, dans ce
domaine-là comme dans d'autres, il y en a qui se dépêche,
dans les heures qu'on passe, pour bien s'assurer qu'il n'en reste pas dans la
cagnotte. Ça arrive encore, ça.
Donc, à partir de ça, il y a de ces
phénomènes-là. Et je regardais des éléments
hier soir et il y a des gens qui ont une allocation de 117 $ par rapport
à d'autres qui en ont 12 $ per capita. C'est tout un monde entre les
deux. Tu dis: 105 $ per capita, ça n'a pas de maudit bon sens. À
12 $, ils doivent avoir un local, du monde dedans, puis...
M. Trudel: Un D.G.
M. Côté (Charlesbourg): Je n'ose pas
répéter ce...
M. Trudel: Un D.G. Pour ne pas le répéter, un
D.G.
M. Côté (Charlesbourg): Un D.G. Donc, à
partir de ça, à 117 $, j'imagine qu'il doit y avoir un
éventail de services assez extraordinaire, merci. Bon. Est-ce que
ça veut dire pour autant qu'on ne doit pas investir des sommes d'argent
additionnelles pour rehausser la base à partir des priorités
qu'on se donne? Oui. Combien? Il y a toutes sortes de chiffres qui ont
circulé. Je pense que, la semaine dernière, Mme Vaillant et M.
Payette ont été prudents sur le plan du questionnement, parce
qu'ils pariaient d'à peu près 500 000 000 $ additionnels pour
être capables de remplir les missions confiées, en vitesse de
croisière évidemment. Quand on faisait un certain nombre de
calculs, on voyait qu'il y a déjà des sommes d'argent de
prévues en additionnel. Est-ce que ça veut dire que ça
atteindra 500 000 000 $? Je ne le pense pas. Je ne suis pas prêt à
dire ça à ce moment-ci, parce que, dépendamment si on
compte dans les services médicaux courants... Si le médecin est
rémunéré à l'acte, c'est la RAMQ qui paie;
s'il est à salaire, c'est le ministère qui paie,
c'est-à-dire que c'est la RAMQ, mais... De toute manière, quand
on parie des services médicaux courants dans les CLSC, c'est une facture
qui va devoir être payée quelque part par la RAMQ, mais qu'on
n'impute pas au budget du ministère, mais davantage à la
RAMQ.
Et sur le plan des besoins d'équipements, par exemple, pour les
services médicaux courants, je voyais - je ne sais pas si je me suis
trompé - il me semble que j'ai vu 18 000 000 $ que les CLSC estimaient
que ça pouvait représenter, alors que nous, on pense davantage
à 8 000 000 $, 10 000 000 $. Donc, il y a un écart
entre ce qu'eux évaluent et ce que nous, on évalue. Est-ce
qu'on le fait à la même place qu'eux autres? Evidemment, c'est des
explorations qu'on a faites jusqu'à maintenant de notre
côté, eux les ont faites de leur côté aussi. Est-ce
que ça veut dire que, dans le plan régional d'organisation de
services, ça signifie qu'eux les mettront aux mêmes places que
nous, aux mêmes places que les CLSC?
Il y a des évaluations à faire à ce
niveau-là et ça dépendra des plans régionaux qui
nous seront proposés. Inévitablement, il y a des sommes d'argent
assez importantes qui seront dirigées vers les CLSC, mais dans des
programmes très spécifiques, y compris un réajustement de
base, y compris cette année, pour un certain nombre de CLSC, mais
après une analyse assez exhaustive de la situation de chacun. Parce que
j'ai rencontré des CLSC qui m'ont dit: Oui, c'est bien beau, on a 90 $
per capita et on n'est pas dans la liste des 42 que vous aviez
identifiés, mais notre situation fait qu'on a une charge plus importante
que celui qui en a 25. Donc, ce n'est pas rien qu'une question de per capita,
à ce moment-ci. Il faut analyser un certain nombre de choses si on veut
en arriver à cette équité-là.
M. Trudel: Une remarque rapide là-dessus. C'est bien
sûr qu'on cherche toujours l'élément le plus objectif pour
en arriver à la méthode, et tout est dans la méthode, sauf
qu'en matière de santé et de services sociaux c'est probablement,
en tout cas à mon humble avis, le plus mauvais indicateur parce que le
per capita, c'est la qualité du per capita.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Ça prend autre
chose.
M. Trudel: Je veux dire, le résident de Limoilou, puis
celui d'Outremont, ce n'est pas tout à fait pareil. C'est un, toujours
dans le système, mais ce n'est pas tout à fait le même
besoin qu'il a, compte tenu de notre structure sociale. Là, ce que vous
dites, c'est que, déjà, cette année...
M. Côté (Charlesbourg): II y aura des sommes
additionnelles sur la base budgétaire des CLSC.
M. Trudel: Dans l'objectif de réalignement... M.
Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Trudel: ...tout en s'entendant très bien,
évidemment.
M. Côté (Charlesbourg): Avant la réforme.
M. Trudel: Avant la réforme.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Ce n'est pas de
l'argent de la réforme, c'est de l'argent sur la base budgétaire
des clsc, avant même que des mesures de la réforme s'ajoutent en
avril 1992.
M. Trudel: Très bien. Maintenant, sur cette notion d'en
faire de véritables établissements de première ligne et de
services médicaux courants, est-ce que tout cela, c'est
accompagné d'un scénario où on a vu ou identifié
assez clairement que nos 158 CLSC, à cet égard, seraient tous
dotés d'un espèce de noyau dur, et ça ne
réfère pas à ce que vous disiez tantôt, mais d'un
noyau dur en matière d'équipement de base? On dit: II y a un CLSC
qui, maintenant, va être... Est-ce que c'est...
M. Côté (Charlesbourg): C'est non. Dans mon esprit
à moi, ce n'est pas les 158 CLSC qui vont offrir des services
médicaux courants. Il faut être clair. Pour qu'il n'y ait pas
d'équivoque, ce n'est pas le mur-à-mur. Il faut tenir compte des
cabinets privés qui sont sur le territoire et il faut tenir compte aussi
de ce qui existe déjà comme autres établissements qui
dispensent des services médicaux courants, et il y a des
priorités. Il y a des priorités, sinon on va verser purement et
carrément dans le fast-food médical à quelque part.
M. Trudel: Je veux qu'ils soient identifiés très
très carrément parce que, écoutez, à la limite,
j'oserais dire comme ça, c'est vous qui introduisez la notion,
c'est-à-dire le reflet de... C'est rare les institutions et les
établissements qui viennent dire: J'en ai trop, pouvez-vous redistribuer
ça, s'il vous plaît, sur mon territoire? Ça ne vous est pas
encore arrivé comme ministre. Je ne pense pas, ou très rarement,
mettons.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est arrivé
à une place.
M. Trudel: Ah oui!
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui. C'est
arrivé depuis que Louis-H. est en tutelle.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Trudel: Alors, si je comprends bien, ce n'est pas venu de
l'établissement. C'est le responsable légal qui accomplit la
tutelle qui s'est écrit un mémo, qui a envoyé un
mémo au ministre pour redistribuer de l'argent.
M. Côté (Charlesbourg): Puis,
évidemment...
M. Trudel: C'est le ministre qui s'est envoyé un
mémo.
M. Côté (Charlesbourg): ...ça ne lui a
pas
pris de temps à le découvrir parce que, finalement, il a
pu faire des économies alors que, dans le passé, on
dépensait pour refaire des bureaux administratifs de Louis-H. alors que
des bénéficiaires étaient à 40 ou 60 dans des
grandes pièces. Et 3 000 000 $ par année pour des immobilisations
qui n'avaient jamais été autorisées par le
ministère. Donc, évidemment, ça fait partie de
l'héritage. Dans ce sens-là, oui, effectivement, à
Louis-H., c'est arrivé. J'ai peut-être à la mémoire
quelques cas aussi où il y a des gens qui ont montré une bonne
volonté quant à une répartition. Ah oui! C'était
Domrémy à Québec, pour supporter l'ouverture de lits de
psychiatrie dans la région de Québec, ailleurs. Ce n'est pas si
mal.
M. Trudel: Ce n'est pas si mal certain.
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas si mal.
M. Trudel: non, je pense qu'honnêtement si on creusait
là-dessus, ce n'est pas l'objet de la discussion ici, il y a plusieurs
transferts qui sont faits au niveau régional.
M. Côté (Charlesbourg): Disons que ce n'est pas
très fréquent. Disons que ce n'est pas le noyau dur. C'est la
périphérie.
M. Trudel: C'est ça. Mais, par ailleurs, c'est qu'il ne
faut pas, non plus, faire en sorte que le systèmo provoque une telle
pression sur la demande et là, ce serait du dédoublement de
services; le produit final, ce serait une baisse de services à la
population des usagers, parce qu'on serait dans la multiplication et
peut-être pas toujours aux bons endroits et là, j'ai toujours la
préoccupation, et je suis certain que le ministre l'a aussi, de la
sous-région, des communautés rurales, même de certains
quartiers dans les milieux urbains qui sont coincés avec nous autres
dans la problématique budgétaire.
M. Côté (Charlesbourg): Je pense qu'on est
exactement sur la même longueur d'onde. Ce n'est pas du mur-à-mur.
Il va falloir que ça réponde à un besoin parce que notre
objectif n'est pas d'augmenter la présence et la visibilité du
CLSC. C'est de s'assurer qu'il y ait des services accessibles aux citoyens
qu'on veut servir. Dans ce cas-là, il y a des cabinets privés qui
sont présents en grand nombre sur le territoire, il y a des CLSC, il y a
des centres hospitaliers qui sont là. On ne fermera pas demain matin les
centres hospitaliers parce qu'on dit que la première ligne, ça
doit aller aux CLSC. C'est une coordination d'ensemble. Et quand on parle des
plans régionaux d'organisation de services, on doit tenir compte de tout
ça. Après une analyse, on va dire: Parfait, il y a un secteur de
la ville qui est mal servi, il n'y a pas d'accessibilité. Et, à
ce moment-là, oui. Vous allez arriver dans un territoire rural, on va
dire: Bon, parfait. À Gaspé, il y a des services, aucun
problème: cabinet privé, centre hospitalier. Vous arrivez
à Grande-Vallée qui est à 90 milles de là ou 70
mHles de là, il y a un CLSC qui a un rayonnement, mais, par contre, vous
allez vous retrouver à Rh/ière-au-Renard où il n'y en a
pas. S'il n'y a pas de cabinet privé qui est à mi-chemin entre
les deux, c'est peut-être là qu'il faut faire un effort pour avoir
des services médicaux courants. Ça, je pense que c'est une
logique qui est défendable. Adopté, M. le Président.
M. Trudel: C'est défendable, oui. Tout à fait.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Joly): L'article 54, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. Joly): Adopté. J'appelle...
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, je
pense que si on abordait l'article 55...
Le Préskient (M. Joly): Ce serait long.
M. Côté (Charlesbourg): On a quand même des
discussions qui sont assez longues. On reprendrait, à ce
moment-là, au mois de mai.
Le Président (M. Joly): Alors, il me fait plaisir de
souhaiter à tous et à toutes de joyeuses Pâques. Et nous
ajournons nos travaux sine die.
(Fin de la séance à 14 h 21 )