Journal des débats de la Commission de l'aménagement du territoire
Version préliminaire
42e législature, 1re session
(27 novembre 2018 au 13 octobre 2021)
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Le
mardi 20 avril 2021
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Vol. 45 N° 86
Consultations particulières et auditions publiques sur le projet de loi n°49, Loi modifiant la Loi sur les élections et les référendums dans les municipalités, la Loi sur l’éthique et la déontologie en matière municipale et diverses dispositions législatives
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Intervenants par tranches d'heure
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Boutin, Joëlle
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Laforest, Andrée
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Lessard-Therrien, Émilise
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Nichols, Marie-Claude
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Nichols, Marie-Claude
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Boutin, Joëlle
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Lessard-Therrien, Émilise
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Laforest, Andrée
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Jacques, François
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Girard, Éric
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Nichols, Marie-Claude
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Boutin, Joëlle
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Lessard-Therrien, Émilise
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Bérubé, Pascal
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Ouellette, Guy
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Boutin, Joëlle
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Laforest, Andrée
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Tardif, Marie-Louise
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Girard, Éric
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Provençal, Luc
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Nichols, Marie-Claude
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Lessard-Therrien, Émilise
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Lessard-Therrien, Émilise
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Boutin, Joëlle
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Bérubé, Pascal
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Ouellette, Guy
9 h 30 (version révisée)
(Neuf heures cinquante-et-une minutes)
(Visioconférence)
La Présidente (Mme Boutin) :
À l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de
la Commission de l'aménagement du territoire ouverte.
La commission est réunie afin de procéder
à des auditions publiques dans le cadre des consultations particulières sur le projet
de loi n° 49, Loi modifiant la Loi sur les élections et les référendums
dans les municipalités, la Loi sur l'éthique et la déontologie en matière
municipale et diverses dispositions législatives.
M. le secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
Le Secrétaire
: (panne
de son)
La Présidente (Mme Boutin) :
Merci. Alors, ce matin, nous allons débuter par les remarques préliminaires,
puis nous entendrons l'Union des municipalités du Québec et la Fédération
québécoise des municipalités. Alors, je vais avoir besoin de votre consentement
pour poursuivre les travaux au-delà de l'heure prévue, étant donné notre
retard. Est-ce qu'on a le consentement?
Mme Laforest :
Consentement.
La Présidente (Mme Boutin) :
Parfait. Consentement des autres groupes également?
Mme Lessard-Therrien :
Oui, consentement.
La Présidente (Mme Boutin) :
Parfait. Merci beaucoup. Alors, sans plus attendre, je cède la parole à Mme la ministre
des Affaires municipales et de l'Habitation pour ses remarques préliminaires. Mme
la ministre, vous disposez de six minutes. À vous la parole.
Mme Laforest : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Je suis très heureuse d'être avec vous pour cette
nouvelle commission, évidemment. C'est la première fois que vous allez être la
présidente de notre commission ou vice-présidente, mais en tout cas, je suis
très heureuse de vous accueillir. Je salue également la présidente de l'UMQ,
Mme Roy. Bonjour, encore une fois, Suzanne, pour un beau projet de loi.
Bonjour, chers collègues. On est tous
ensemble encore pour un nouveau projet de loi, comme vous le savez. On a quand
même travaillé très, très fort sur d'autres projets de loi, le projet de loi
n° 47, le projet de loi n° 16, le projet de loi n° 67, 85 pour
les élections. Alors, je salue tout le travail qu'on a fait avec les
municipalités dans tous les domaines qu'on a travaillés, évidemment. Nos projets
de loi vont quand même très, très bien. Il y a des bons amendements. Alors, on
travaille très fort.
Et moi, ce que je peux dire, c'est que,
là, c'est un nouveau projet de loi, un nouveau projet de loi qui était très,
très attendu depuis le début, mais évidemment, avec la situation de la
pandémie, il y a des projets de loi qui ont dû être déposés en urgence, si je
peux dire. Alors, on a eu des mesures obligatoires à prendre, donc le projet de
loi n° 67 a passé avant le projet de loi n° 49.
Maintenant, je salue évidemment, avec tous
ces projets de loi là, tous les collègues, comme je le disais auparavant. Je
salue aussi l'équipe ministérielle. Je salue également les gens de la fonction
publique et je salue chaleureusement mon chef de cabinet, Francis Côté, Nicolas
Paradis, avec qui on travaille. Me Paradis, très heureuse d'être avec vous
pour un nouveau projet de loi.
Alors, un projet de loi très important
avec les élus municipaux, un projet de loi qui sera très, très sensible, évidemment.
Mais moi, ce que je peux dire, c'est que tout de suite en entrant en poste, je
constatais, un, le travail des élus, un travail assez important, essentiel dans
une municipalité, dans la communauté, mais en même temps, moi, je disais tout
de suite qu'on devrait peut-être mieux former les élus <parce que...
Mme Laforest : ...sensible,
évidemment. Mais moi, ce que je peux dire, c'est que,
tout de
suite en entrant en poste, je constatais, un, le travail des élus, un travail
assez important, essentiel dans une municipalité, dans la communauté, mais
en
même temps, moi, je disais
tout de suite qu'on devrait
peut-être
mieux former les élus >parce que, oui, les élus touchent tous les enjeux
régionaux, municipaux, mais en même temps, il faut leur donner une meilleure
formation, il faut bien les encadrer, et on a vécu aussi certaines situations
avec les médias sociaux.
Alors, depuis le début, moi, je trouve que
la fonction d'élu municipal, je le disais même, devrait être même une formation
qu'on devrait donner, à la blague, je le disais, là, il y a deux ans, soit une
attestation ou une formation collégiale. Mais tout ça pour dire, c'est que le projet
de loi va nous amener à aller plus loin avec les élus municipaux pour mieux
travailler ensemble et que les citoyens aient encore plus confiance avec les
élus municipaux. Alors, on veut vraiment valoriser le rôle de l'élu municipal.
Avec le projet de loi n° 49, on va sûrement y arriver.
On va travailler aussi pour mieux outiller
la Commission municipale du Québec parce que, vous le savez, depuis deux ans et
demi, on... Parfois, on essaie d'agir très, très rapidement dans une
municipalité, mais encore faut-il que la Commission municipale ait plus de
pouvoirs, soit mieux outillée. Donc, on va travailler aussi avec <les
outils pour... >de meilleurs outils pour la Commission municipale.
On va aussi resserrer les règles d'éthique
et de déontologie, c'est important de le mentionner, pour avoir... Comment je
pourrais dire? On va toucher les aspects de la dignité de la fonction, la
civilité. Donc, c'est des aspects qu'on va travailler ensemble également, on va
pouvoir en discuter, puis <au niveau de... >on va pouvoir aussi
définir de meilleurs principes pour qu'il y ait une meilleure participation
avec les conseils municipaux. On le disait, est-ce que les élus municipaux se
présentent à tous les conseils municipaux? Comment on peut faire pour que les
citoyens soient intéressés à venir au conseil municipal? C'est tellement
important.
On va parler aussi de la diffusion des
conseils municipaux. Ça, ça va être important aussi pour avoir une meilleure
transparence. Transparence et honnêteté, c'est vraiment deux mots que j'adore.
Ça fait qu'on va beaucoup en parler dans le projet de loi.
Puis je crois qu'avec... Je vais y aller
rapidement, je sais qu'on a manqué de temps, déjà, Mme la Présidente. Alors,
moi, je peux vous dire une chose, c'est qu'on a lancé les séances d'information
pour la campagne Je me présente dans toutes les municipalités, dans
toutes les régions du Québec. Et je peux vous dire, je suis impressionnée de
voir le nombre de participants aux séances d'information. On va toucher le
700 personnes qui ont assisté aux séances d'information très, très
bientôt. Alors, avoir 700 personnes, partout au Québec, qui sont
intéressées à la fonction d'élu municipal, alors, c'est vraiment une très bonne
campagne qu'on a lancée, je vous remercie.
Maintenant, je sais que le temps est
précieux, je sais que votre fonction est précieuse, Mme Roy. Alors, je
sais qu'on va travailler toujours ensemble en collaboration. Merci à mes
collègues de tout parti confondu parce que je pense que c'est un projet de loi
qu'on va travailler vraiment, vraiment ensemble. Ce n'est pas un enjeu
politique, si je peux dire, c'est un enjeu de collaboration pour nos élus
municipaux parce que, vous le voyez, depuis la pandémie, nos <élus
municipaux...
Mme Laforest : ...
Mme Roy.
Alors, je sais qu'on va travailler toujours ensemble en collaboration. Merci à
mes collègues de tout parti confondu, parce que je pense que c'est un projet de
loi qu'on va travailler vraiment, vraiment ensemble. Ce n'est pas un enjeu
politique, si je peux dire, c'est un enjeu de collaboration pour nos élus
municipaux parce que, vous le voyez, depuis la pandémie, nos >élus
municipaux ont été très, très précieux, mais encore faut-il bien les outiller
puis mieux les former. Un code d'éthique, c'est important comment le code
d'éthique doit être conçu, on va en parler aussi, quel est un bon code
d'éthique. On va parler de tous ces aspects-là.
Mais on a la chance, quand même — je
suis très heureuse, avec notre gouvernement — de déposer le projet de
loi n° 49. Ça faisait une quinzaine d'années qu'on
demandait un projet de loi pour outiller les municipalités au niveau de
l'éthique et de la déontologie. Alors, on le fait, mais on va le faire tous ensemble.
Alors, merci à vous tous. Et sur ce, bonne commission, bonne consultation. Je
vous laisse la parole. Merci à vous tous.
La Présidente (Mme Boutin) :
Merci beaucoup, Mme la ministre. J'invite maintenant la porte-parole de
l'opposition officielle en matière d'affaires municipales et députée de
Vaudreuil à faire ses remarques préliminaires. Mme la députée de Vaudreuil,
vous disposez de quatre minutes.
Mme Nichols : Merci, Mme
la Présidente. Merci à tous les collègues, là, qui participent évidemment à la
commission. Les consultations, les consultations particulières, sont toujours,
selon moi, très importantes parce que ça nous permet de prendre le pouls...
mais le pouls dans le... le pouls directement avec le sujet du projet de loi. Ici,
on est dans un projet de loi, le projet de loi n° 49.
On le sait, on reconnaît, tout le monde, toute l'importance, entre autres, de
l'éthique et de la déontologie, particulièrement en 2021. Bien sûr, ici, on va
s'adresser au monde municipal, mais on sait que <c'est... >ça
devrait aussi, évidemment, préoccuper nous, les élus au provincial. Donc, je
pense qu'il va falloir légiférer avec beaucoup d'importance, beaucoup
d'attention. Et évidemment nous serons ceux qui devront donner l'exemple, avant
que Mme Roy nous le dise, là, mais on devra, évidemment, au provincial,
donner l'exemple aux élus municipaux.
On le sait, hein, si on regarde les
sondages, là, la politique, on est loin d'être les plus populaires. Je pense
qu'on est dans le bas des sondages. Donc, il est grand temps de redorer, évidemment,
la fonction d'élu municipal et de lui retourner ses lettres de noblesse. On ne
le dira jamais assez, là, mais ce n'est pas facile, être un élu municipal.
C'est des gens qui sont au niveau du terrain. C'est des gens qui se font
critiquer facilement. Puis il y a aussi entre eux, entre les élus municipaux,
il y a aussi un certain code, une certaine civilité qu'on devrait appliquer, et
j'espère sincèrement qu'on aura l'occasion, évidemment, de l'aborder et d'en
parler. La notion de respect, la notion de bonne conduite, de civilité envers
et entre les élus, c'est tellement d'actualité.
• (10 heures) •
Puis je me permets de faire une grande
parenthèse. On a eu cinq groupes qui se sont désistés des présentes auditions
pour des raisons qui leur appartiennent. C'est souvent, évidemment, le manque
de temps de produire un mémoire. Je suis bien contente que nos deux unions
soient présentes, mais il y a d'autres personnes qui ont fait des demandes pour
être entendues, et je trouve déplorable qu'on n'accepte pas de les entendre.
Puis je vais faire référence, entre autres, à deux conseillères municipales qui
ont déposé un code de civilité, à titre de mémoire...
10 h (version révisée)
Mme Nichols : ...évidemment, le
manque de temps de produire un mémoire. Je suis bien contente que nos deux
unions soient présentes, mais il y a d'autres personnes qui ont fait des
demandes pour être entendues, et je trouve déplorable qu'on n'accepte pas de
les entendre.
Puis je vais faire référence, entre autres,
à deux conseillères municipales qui ont déposé un code de civilité à titre de
mémoire. Ils ont déposé une lettre, ils ont déposé un code de civilité, puis on
n'est pas même pas capables de leur dire : Oui, on va vous entendre présentement
en commission parlementaire, parce qu'on traite de ce sujet-là. Puis ce sont
des gens du terrain, ce sont deux conseillères municipales du canton de Bedford
et de Saint-Jérôme qui veulent nous parler de comment ça se passe dans le
milieu, et elles sont probablement les meilleures personnes placées pour venir
nous en parler. Puis je vous le dis, elles arrivent avec des idées novatrices,
novatrices, entre autres, avec le code de civilité. Donc, je vais demander une
certaine ouverture, je vais demander à Mme la ministre et à son équipe la
possibilité de les entendre. Cette demande, elle est déjà faite, elle est
déposée à la commission. Donc, j'espère que ça sera vu de façon positive. Eh
voilà.
Il y a plusieurs enjeux, vous le savez, Mme
la ministre, vous en avez fait référence, entre autres, la formation, mais
c'est beaucoup plus large que ça. Et, bien, nous traiterons, évidemment, là, article
par article, mais commençons par écouter les groupes, qui, selon moi, est d'une
importance primordiale, puisqu'ils reflètent, entre autres, le pouls du terrain
mais le pouls entre élus. Et je le réitère, moi, je dis toujours : Mon coeur
est au municipal. Donc, c'est avec beaucoup d'amour et d'attention que je vais
écouter les audiences et les différents groupes qui vont venir nous faire des
présentations. Merci.
La Présidente (Mme Boutin) : Merci,
Mme la députée. J'invite maintenant la porte-parole du deuxième groupe
d'opposition en matière d'affaires municipales et députée de
Rouyn-Noranda—Témiscamingue à faire ses remarques préliminaires. Vous disposez
d'une minute. À vous la parole.
Mme Lessard-Therrien : Merci, Mme
la Présidente. Un simple mot, là, pour saluer les collègues. Bien heureuse de
vous retrouver pour discuter de ce nouveau projet de loi qui est d'une
importance capitale. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Boutin) :
Merci, Mme la députée. Alors, le député de Matane-Matapédia m'a déjà signalé
qu'il ne désirait pas s'exprimer.
Alors, je voudrais souhaiter la bienvenue
aux représentants de l'Union des municipalités du Québec, Mme Roy ainsi
que M. Létourneau. Je vous rappelle que vous disposez de 10 minutes
pour votre exposé, ensuite nous allons procéder à une période d'échange avec
les membres de la commission. Je vous invite donc à vous présenter et à
procéder à votre exposé. La parole est à vous.
Mme Roy (Suzanne) : Alors, merci
beaucoup, Mme la Présidente de la Commission de l'aménagement du territoire. Mme
la ministre, distingués membres de la commission, bonjour à tous.
D'abord, au bénéfice des parlementaires,
j'aimerais vous rappeler que, depuis maintenant plus de 100 ans, l'UMQ rassemble
les gouvernements de proximité de toutes les régions du Québec afin de
mobiliser l'expertise municipale, accompagner ses membres dans l'exercice de
leurs compétences et valoriser la démocratie municipale. Nos membres, qui
représentent plus de 85 % de la population et du territoire du Québec,
sont regroupés en caucus d'affinité, soit les municipalités <locales...
Mme Roy (Suzanne) :
...l'expertise municipale, accompagner ses membres dans l'exercice de leurs
compétences et valoriser la démocratie municipale. Nos membres, qui
représentent plus de 85
% de la population et du territoire du
Québec, sont regroupés en caucus d'affinité, soit les municipalités >locales,
les municipalités de centralité, les cités régionales, les grandes villes et
les municipalités de la métropole.
C'est en ma qualité de présidente de l'Union
des municipalités du Québec que je prends la parole aujourd'hui. Et je suis
très bien accompagnée par M. Yves Létourneau, qui est conseiller aux
politiques de l'UMQ.
Je remercie la commission de recevoir les
commentaires de l'Union des municipalités du Québec sur le projet de loi n° 49, loi modifiant la Loi sur les élections et les
référendums dans les municipalités, la Loi sur l'éthique et la déontologie en
matière municipale et diverses autres dispositions législatives. Nous croyons
qu'un débat sur le projet de loi traitant de l'éthique et de la déontologie est
une occasion toute désignée pour vous parler de la campagne ayant pour thème La
démocratie dans le respect, par respect pour la démocratie lancée en
janvier dernier par l'Union des municipalités du Québec.
Pourquoi avons-nous lancé cette campagne?
Notre campagne a pour objectif premier de favoriser l'engagement en politique
municipale. Puisqu'en ce moment la situation est assez préoccupante, on doit le
dire, en effet, il est de plus en plus difficile d'attirer de nouveaux
candidats ou de garder ceux et celles qui sont déjà en poste. On a vu plusieurs
exemples au cours des dernières semaines et des derniers mois, c'est pourquoi
il faut favoriser l'engagement et non pas le décourager. Il faut consolider le
lien de confiance qui unit les citoyens à leurs institutions démocratiques. Et,
pour nous, on y arrive de deux façons : d'abord, en valorisant la
démocratie municipale et la gouvernance municipale, aussi en établissant et en
expliquant les conditions d'exercice des élus municipaux.
Aujourd'hui, les commentaires de l'UMQ
sont basés sur la pièce législative telle qu'elle a été déposée le
13 novembre 2019. Nous sommes conscients qu'après 17 mois l'esprit de
la loi a peut-être évolué et aussi que certains enjeux abordés ont été traités
dans d'autres projets de loi, par exemple. Ainsi, dans le contexte où des
amendements seraient déposés dans les prochaines semaines et qu'ils occasionneraient
des changements majeurs sur la gestion et sur la gouvernance municipale, l'UMQ
demande aux membres de la commission de convoquer à nouveau le milieu municipal
dans le cadre d'une consultation particulière. L'UMQ sera au rendez-vous et
déposera un nouveau mémoire car on souhaite être en phase avec les objectifs de
notre campagne. Il faut éviter le fait accompli, et ce, <particulièrement...
Mme Roy (Suzanne) :
...de
convoquer à nouveau le milieu municipal dans le cadre d'une
consultation particulière. L'UMQ sera au rendez-vous et déposera un nouveau
mémoire car on souhaite être en phase avec les objectifs de notre campagne. Il
faut éviter le fait accompli, et ce, >particulièrement lorsque les
mesures nous touchent directement. Donc, pour que le projet de loi atterrisse
de la bonne façon, il me semble qu'il serait nécessaire de nous entendre et
d'avoir notre point de vue.
Maintenant, voici les commentaires
spécifiques au projet de loi n° 49 dans sa présente
mouture. L'UMQ est consciente de l'importance de l'éthique en gestion
municipale et est sensible aussi à la mise en place d'actions concrètes. Le
débat sur l'éthique est une occasion pour l'UMQ de réaffirmer les valeurs
d'intégrité qui animent les élus municipaux et aussi d'appuyer les règles
d'éthique qui donneront une valeur ajoutée à notre système démocratique. Ainsi,
l'UMQ est favorable avec l'ensemble des mesures proposées dans le projet de loi
n° 49. Nous apporterons toutefois quelques recommandations
supplémentaires pour bonifier la pièce législative.
Dans un premier temps, je souhaite vous
parler de la formation des élus en matière d'éthique et de déontologie. La Loi
sur l'éthique et la déontologie en matière municipale prévoit que tout membre
d'un conseil d'une municipalité qui n'a pas déjà participé à une formation sur
l'éthique et la déontologie en matière municipale doit, dans les six premiers
mois de son mandat, participer à une telle formation.
La formation des membres des conseils
municipaux est une priorité pour l'UMQ. Depuis plusieurs années déjà
d'ailleurs, l'union offre des formations sur plusieurs sujets d'intérêt
municipal. La formation offerte aux élus à la suite des élections inclut, bien
évidemment, le contenu obligatoire en éthique et en déontologie mais aussi le
contenu essentiel au développement des compétences identifiées dans le profil
des compétences des élus municipaux de l'UMQ. Notre programme de formation sera
certifié par l'Université du Québec à Trois-Rivières. Ainsi, pour assurer la
qualité et l'uniformité de la formation en éthique et déontologie, l'UMQ
demande d'en confier l'exclusivité aux deux unions municipales, soit la
Fédération québécoise des municipalités et l'Union des municipalités du Québec.
On connaît les besoins, les attentes du milieu municipal, nous avons les
compétences, l'expertise, les équipes nécessaires pour remplir cet important
mandat.
Dans un second temps, je souhaite vous
parler de la confidentialité des informations personnelles des candidates et
des candidats municipaux. L'UMQ souhaite que la Loi sur les élections et les
référendums dans les <municipalités...
Mme Roy (Suzanne) :
...pour
remplir cet important mandat.
Dans un second temps, je souhaite vous
parler de la confidentialité des informations personnelles des candidates et
des candidats municipaux. L'UMQ souhaite que la Loi sur les élections et les
référendums dans les >municipalités soit modifiée afin de retirer
l'obligation de publier l'adresse personnelle des candidates et des candidats
dans l'avis public du scrutin. Les candidats aux élections municipales sont les
seuls à être soumis à cette obligation, cela n'existe pas au fédéral et ça
n'existe pas non plus à Québec.
Il est nécessaire de vérifier, bien sûr,
l'adresse des candidats municipaux, c'est une question d'éligibilité, mais ce
n'est pas nécessaire de le publier dans les journaux. Dans la majorité des cas,
cela ne cause aucun problème, mais dans d'autres cas il peut y avoir des
risques, surtout dans un contexte où la polarisation des opinions publiques
fait en sorte que les propos sont de plus en plus agressifs, intimidants envers
la classe politique. Le ton monte rapidement, et il est impossible de prévoir jusqu'où
une crise peut aller. Pour l'UMQ, il est primordial de protéger la vie privée
des élus municipaux. C'est une question de sécurité mais aussi une question de
respect pour l'élu, pour sa conjointe, son conjoint, pour ses enfants et aussi
pour le voisinage.
• (10 h 10) •
Dans un troisième temps, j'aimerais vous
parler du délai de remboursement du Directeur général des élections du Québec.
Lors des élections municipales en 2017, certains candidats ont reçu leur
remboursement plus d'un an et demi après la date des élections. Ça ne
fonctionne pas, c'est incompréhensible. Je suis certaine qu'on peut faire mieux
et surtout qu'on peut faire plus vite. Soyons agiles, soyons efficaces, surtout
dans un contexte où le Directeur général des élections gère en moyenne deux
élections générales aux quatre ans. C'est pourquoi l'UMQ recommande que le
projet de loi n° 49 oblige le Directeur général des élections à respecter
un délai précis pour rembourser les dépenses électorales des candidats et des
candidates.
Enfin l'UMQ souhaite profiter de l'occasion
aujourd'hui pour vous parler des prochaines élections municipales. Dernièrement,
l'UMQ vous a fait part de ses préoccupations concernant les coûts associés au
processus électoral qui sera mis en place pour les élections municipales de
novembre prochain, on le sait, dans un contexte particulier. Ce processus aura
un impact financier important pour les municipalités. Je pense ici notamment
aux mesures sanitaires nécessaires, aux jours de vote supplémentaires et au
processus de vote par correspondance. Ainsi, l'UMQ demande au gouvernement du
Québec de prévoir des sommes supplémentaires pour financer les mesures mises en
place dans les municipalités dans le cadre des prochaines élections.
<Alors...
Mme Roy (Suzanne) :
...aux
jours de vote supplémentaires et au processus de vote par
correspondance. Ainsi, l'UMQ demande au gouvernement du Québec de prévoir des
sommes supplémentaires pour financer les mesures mises en place dans les
municipalités dans le cadre des prochaines élections.
>Alors, Mme la ministre, Mmes, MM.
les parlementaires, c'étaient les commentaires de l'UMQ concernant le projet de
loi n° 49. Nous sommes maintenant disponibles pour répondre à vos
questions.
La Présidente (Mme Boutin) :
Merci beaucoup, Mme Roy. Je vois que ce n'est pas la première commission à
laquelle vous participez, vous êtes très disciplinée dans le temps. Alors, je
vous remercie pour votre exposé.
Nous allons pouvoir maintenant débuter la
période d'échange. Mme la ministre, nous allons débuter avec vous. Vous
disposez de 15 min 15 s.
Mme Laforest : Oui, alors
merci, Mme Roy. Je voulais vous poser la question, parce que vous parlez
de la formation pour les élus, qu'elle soit donnée en exclusivité par l'UMQ et
pour la Fédération québécoise des municipalités.
Est-ce que vous... J'aimerais ça que vous me parliez des autres formations,
pourquoi on devrait être exclusifs aux unions pour la formation, s'il vous
plaît.
Mme Roy (Suzanne) : Bien,
d'abord, ce qui nous préoccupe dans le sujet de la formation, c'est aussi la
qualité de la formation qui est faite en termes d'éthique et de déontologie.
Comme c'est un élément extrêmement important, obligatoire, donc, pour nous, il
est essentiel que, cette qualité-là, on en soit assuré. Donc, bien sûr, il y a déjà
l'obligation, pour les élus, de participer à cette formation-là, mais, si on
s'assure, justement, que le contenu qui est travaillé tant par la Fédération
québécoise des municipalités que l'Union des municipalités...
Et, comme je vous l'ai mentionné aussi,
dans le cadre des formations de l'Union des municipalités, on travaille avec
l'Université du Québec à Trois-Rivières, donc, pour être certains, justement,
de la qualité de l'ensemble de la formation qui est transmise aux élus. Et
déjà, dans les deux cas, tant à la fédération qu'à l'union, nous avons des gens
expérimentés qui connaissent très bien cela et qui sont habilités à donner des
formations de qualité aux élus. Donc, ça nous assure une uniformité au niveau
des formations qui vont être données. Alors, que ça soit dans n'importe quelle
ville au Québec, on est certains du contenu qui a été transmis.
Mme Laforest : O.K. J'ai une
autre question, parce que j'entends, là, certains groupes qui se présentent
actuellement, là, pour les plénières. Ça, j'aimerais ça vous entendre là-dessus,
parce qu'il y en a qui disent que les plénières devraient être faites soit en
présence du public ou encore... Puis ça, j'aimerais vraiment vous entendre,
parce que c'est certain que moi, je crois sincèrement que, si toutes les
plénières étaient en présence de tous les élus et de tous les conseillers, j'ai
vraiment la crainte qu'on retarde les travaux. Alors, moi, j'aimerais ça savoir...
vous entendre avec la transparence avec les plénières. Je suis totalement en
accord pour la <transparence...
Mme Laforest : ...je
crois
sincèrement que, si toutes les plénières étaient en présence de tous les élus
et de tous les conseillers, j'ai vraiment la crainte qu'on retarde les travaux.
Alors, moi, j'aimerais ça savoir... vous entendre avec la transparence avec les
plénières. Je suis totalement en accord pour la >transparence et que les
décisions se prennent au conseil municipal. Maintenant, votre position par
rapport aux plénières, c'est vraiment important pour moi.
Mme Roy (Suzanne) : Bien, la transparence
fait partie de nos préoccupations continuellement. Puis évidemment, d'abord, je
veux dire que l'ensemble des élus travaillent très bien à ce niveau-là.
Alors, en ce qui concerne la transparence,
évidemment, les séances publiques des conseils municipaux sont des séances
publiques. Donc, là où se prennent des décisions, ce sont des séances
publiques. Bien sûr, ça prend des comités de travail. Puis je dirais, là, si je
voulais faire une comparaison, c'est un peu comme les caucus des députés où on
prend le temps de travailler ensemble, de se poser des questions, de faire
évoluer notre pensée, d'aller un peu plus loin dans l'expertise. Et ça, à mon
sens, les élus municipaux comme les élus du Québec, comme les élus fédéraux ont
besoin de ces comités de travail, des comités de travail où, tous ensemble, on
peut justement travailler, prendre position. Et là où il y a des partis, il est
normal qu'entre partis on discute, et même, quelquefois, ça nous permet d'avoir
certaines discussions un peu plus fortes pour faire évoluer la pensée.
Mais on vit, depuis une année, avec la
pandémie, une expérience qui, somme toute, à mon sens, finit par être
concluante, c'est-à-dire qu'on enregistre les séances publiques parce que, bon,
la pandémie ne nous permettait pas le présentiel. Alors, il serait peut-être
possible d'envisager cet élément-là que les conseils municipaux, bien sûr, au
moment où ils se tiendront en présentiel, pourront se tenir en présentiel mais
qu'on puisse aussi les enregistrer et les mettre disponibles par la suite, par
exemple, sur le site Web.
Et ça, ça peut se faire à moindre coût. Il
y a des cas où ça peut se faire en direct, mais là c'est beaucoup plus
dispendieux, ça demande une technologie différente, mais je pense, dans un
souci de continuer, cette transparence-là et cet accès... Ça a facilité l'accès
à de nombreux citoyens à voir la séance publique mais de chez eux, alors
confortablement, et d'avoir, à ce moment-là, toutes les informations
nécessaires. Donc, pour ceux qui ne souhaitent pas lire le procès-verbal, ça
permet d'assister aux débats, de voir quelles questions sont posées et d'être
accessible facilement.
Alors, je pense que ça, ça nous
permettrait à la fois de bonifier encore cette transparence que l'on souhaite
au niveau des conseils municipaux, mais sincèrement, quand on parle des
comités, des pléniers, des comités de travail, je pense qu'on doit donner
l'espace aux élus municipaux, comme c'est le cas dans les autres législations
au Québec ou au fédéral, cet espace de travail où on a besoin, justement, de
poser des questions, où on a besoin d'aller approfondir certains éléments. Et
ça, c'est essentiel qu'on le fasse.
Ce qu'on ne veut surtout <pas...
Mme Roy (Suzanne) :
...donner
l'espace aux élus municipaux, comme c'est le cas dans les
autres législations au Québec ou au fédéral, cet espace de travail où on a
besoin, justement, de poser des questions, où on a besoin d'aller approfondir
certains éléments. Et ça, c'est essentiel qu'on le fasse.
Ce qu'on ne veut surtout >pas et
ce qui n'aiderait pas à la démocratie... Puis je pense que je l'ai dit
d'emblée, notre souci de créer ce lien de respect avec la démocratie. Ce qui
n'aiderait sûrement pas, c'est de transformer nos séances de conseil municipal
en cirque parce que, justement, on n'aurait pas pris le temps de bien
travailler les dossiers. Et ça, à mon sens, c'est essentiel.
Mme Laforest : D'accord. O.K.,
mais... O.K. Puis j'ai quand même une question à vous poser. Parce qu'on disait
que le projet de loi n° 49 allait peut-être dissuader certaines personnes,
des futurs élus, à se présenter considérant qu'on resserrait le cadre
éthique... (panne de son) ...Alors, avez-vous entendu parler que le projet de
loi n° 49 serait trop sévère, ferait peur à certains élus?
Mme Roy (Suzanne) : Non,
je ne crois pas, je ne crois pas. D'avoir des bonnes...
Mme Laforest : ...dans
le...
Mme Roy (Suzanne) : Je
n'entends pas tout. Je perds un petit peu le son, Mme la ministre.
Mme Laforest : J'ai dit :
C'est quoi, la réaction, dans le milieu, du projet de loi n° 49? Est-ce qu'il
est perçu comme étant trop sévère parce qu'on parle de resserrer l'éthique et
la déontologie, donner plus de pouvoirs à la CMQ, au niveau des sanctions
prévues, par exemple, pour certains élus? Est-ce que vous avez déjà des
réactions positives ou négatives? Bien, j'aimerais les entendre.
• (10 h 20) •
Mme Roy (Suzanne) :
Bien, je vous dirais que, d'emblée, le projet de loi me semble bien accueilli.
Ce sont des notions, je le disais, hein, qui nous amènent à s'assurer,
justement, une plus grande confiance du public. Et ce qu'on souhaite, c'est
vraiment ce lien-là au niveau de la démocratie. Il va falloir bien faire
connaître le rôle des élus. Et l'éthique et la déontologie ne nous font pas
peur. Au contraire, on pense que ça fait partie et ça continuera de faire
partie de notre quotidien. Et d'ailleurs, comme je l'ai mentionné tout à
l'heure, la très, très, très grande majorité... (panne de son) ...élus au
Québec sont très, très confortables avec cela.
Mme Laforest : O.K.,
merci. J'aimerais vous entendre, Mme Roy, ça, c'est important, vraiment,
pour moi, quand on disait... la diffusion du conseil municipal en présence de
journalistes ou encore... Bien, c'est certain qu'il faut être prudent parce
qu'on ne veut pas que les citoyens, peu importe au niveau de quel sujet,
filment un élu et reproduisent d'une autre manière plus ou moins, en tout cas,
positive sur les réseaux sociaux. Comment vous voyez ça?
Parce que, nous, c'est important quand
même,< que...> au niveau de la transparence, que, oui, un
journaliste pourrait filmer ou prendre des moments du conseil municipal. J'aimerais
vous entendre là-dessus, parce qu'on sait très bien que même moi, comme élue,
je pourrais être <prise...
Mme Laforest : ...positive
sur
les réseaux sociaux. Comment vous voyez ça?
Parce que, nous, c'est important quand
même, que... au niveau de la transparence, que, oui, un journaliste pourrait
filmer ou prendre des moments du conseil municipal. J'aimerais vous entendre
là-dessus, parce qu'on sait très bien que même moi, comme élue, je pourrais
être >prise à partie, et on pourrait me filmer et changer complètement
le discours que j'aurais eu dans un conseil municipal. Ça, c'est important pour
moi de vous entendre, s'il vous plaît.
Mme Roy (Suzanne) : Alors,
merci. Oui, tantôt, je parlais, justement on le pratique depuis un an avec la pandémie,
donc, d'enregistrer les séances publiques et la période de questions et de le
mettre disponible sur le Web. Alors, ça, je pense que la pandémie aura amené
cet élément-là. C'est possible de le faire, c'est possible de le faire sans
trop de coûts. Bien sûr, la présence des journalistes dans les séances
publiques, ça le dit, c'est des séances publiques.
Là où, par contre, nous serions en très,
très grand désaccord, c'est de dire qu'un citoyen pourrait lui-même venir
filmer des parties de séance et en faire ce qu'il voudrait. À partir du moment
où une municipalité transmet la diffusion des séances, qu'il y a des
journalistes qui sont présents, assistent aux séances, les rapportent, les procès-verbaux
sont disponibles sur les sites Internet, les ordres du jour sont disponibles
sur le site Internet, je peux vous dire que je pense qu'il ne doit pas y avoir
d'autorisation aux citoyens d'aller filmer des parties de séances publiques ou
même de périodes de questions pour en faire je ne sais quoi.
Les journalistes sont régis par un code
d'éthique. Alors, ils sont là pour informer, il y a des règles qui sont bien définies.
Alors, pour les journalistes, c'est une chose, mais M. puis Mme Tout-le-monde,
de venir filmer et de faire quoi que ce soit après, je pense qu'il n'y a rien
qui les régit. Et je pense, ça ne serait pas souhaitable par respect de... par
décorum de l'institution démocratique que sont les municipalités. Il m'est
impossible d'aller vous filmer au salon bleu et après de mettre sur Facebook
des extraits que j'aurais filmé des délibérations à l'Assemblée nationale, et c'est
normal. Alors, ça, pour moi, c'est très important.
Et d'ailleurs je vais vous dire, on l'a
vécu dans notre municipalité où un citoyen voulait venir filmer, et les
citoyens qui venaient poser des questions, on était à l'époque du présentiel,
refusaient d'intervenir parce qu'ils refusaient d'être filmés par n'importe qui
qui n'est pas régi par un code d'éthique et qui peut faire n'importe quoi. Alors,
ça, pour moi, là, quand on parle de respect de la démocratie, ça fait aussi
partie du respect du décorum des conseils municipaux.
Mme Laforest : O.K. Bon, bien,
merci, vous avez précisé. Je vais peut-être laisser tout de suite la chance à
mes collègues de poser des questions. Je vois qu'il y a des mains levées.
Merci, Mme Roy, vraiment intéressant.
Mme Roy (Suzanne) : Bien,
merci beaucoup.
La Présidente (Mme Boutin) :
Oui, M. le député de Mégantic.
M. Jacques : Oui, merci, Mme
la Présidente. Écoutez, Mme Roy, je veux revenir sur les formations. Je
sais que la ministre en a parlé un peu plus tôt. Par contre, il y a plusieurs
formations qui sont données par l'UMQ, et <on...
Mme Roy (Suzanne) :
...
merci beaucoup.
La Présidente (Mme Boutin) :
Oui, M. le député de Mégantic.
M. Jacques : Oui, merci,
Mme la Présidente. Écoutez, Mme Roy, je veux revenir sur les formations.
Je sais que la ministre en a parlé un peu plus tôt. Par contre, il y a
plusieurs formations qui sont données par l'UMQ, et >on parle, oui,
d'éthique et de déontologie, mais il y a d'autres formations qui sont
disponibles, là, pour les conseillers municipaux et les maires de toutes les municipalités.
Est-ce que vous pouvez me parler de certaines formations qui seraient peut-être
très, très, très envisageables et très, très profitables, là, pour les
conseillers et les maires et mairesses?
Mme Roy (Suzanne) : Alors, on
a une multitude, évidemment, de formations, que ce soit les villes
intelligentes, que ça soit les nouvelles législations, justement, pour se tenir
à jour. Alors, on va régulièrement faire des webinaires pour expliquer les
nouvelles lois qui nous régissent, pour expliquer, par exemple, le fonctionnement
pour des nouveaux élus d'un conseil municipal au-delà de l'éthique et la
déontologie, la structure telle quelle d'un conseil municipal, des règlements
municipaux, que ce soit au niveau des règles en urbanisme, en sécurité
publique, les obligations d'un conseiller ou d'un conseil. Et on va avoir aussi
des formations souvent plus pointues, donc, sur des aspects spécifiques. Je
parlais de sécurité publique, donc je pense évidemment aux mesures d'urgence.
Alors, ça, c'est le type de formations.
Et on l'a élaboré, à l'UMQ, dans un
ensemble des compétences à acquérir comme élus municipaux. Alors, évidemment,
le lendemain de l'élection, on ne devient pas ingénieur, comptable, architecte,
là, c'est clair. On a des professionnels qui travaillent avec nous, mais je
pense que c'est essentiel, la formation des élus, pour qu'on puisse, justement,
avoir une vue d'ensemble de tout ce qui se passe dans une municipalité, parce
qu'on est souvent sur plusieurs fronts différents, là, alors qu'on pense environnement,
urbanisme, sécurité publique, communautaire. Alors, c'est d'autant plus
important.
C'est pour ça que, dans le cadre de la
mise en place de toute la formation qu'offre l'Union des municipalités, on a
voulu être vraiment... travailler avec l'Université du Québec à Trois-Rivières
pour s'assurer des assises solides et qu'on puisse vraiment reconnaître cette
formation-là, qui est une formation professionnelle. Je vous dirais, c'est le
même cas du côté de la Fédération québécoise des municipalités.
M. Jacques : Donc, s'il y
avait une formation, là, mis à part l'éthique et déontologie, là, qui serait
effectivement très nécessaire aux élus, est-ce que ce seraient les rôles et
responsabilités ou ce serait une autre formation, là, pour vous, qui serait
importante?
Mme Roy (Suzanne) : Bien, en
début de mandat, c'est clair que les rôles et responsabilités pour un nouvel
élu, c'est quelque chose d'essentiel. Quel est le rôle du directeur général versus
un conseil municipal? Quel est le rôle des conseillers versus le maire? Quels
sont les pouvoirs de l'un, les pouvoirs de l'autre? Quels sont les interactions
avec les différents directeurs de service, par exemple? Comment on intervient
au niveau d'un comité consultatif dans une municipalité? Alors, dès le début,
au moment de l'élection, définitivement, ce sont des formations qui ne sont pas
utiles, elles sont extrêmement nécessaires. Et je pense qu'au-delà de l'éthique
et de la déontologie, comme vous l'avez si bien dit, il <faut...
Mme Roy (Suzanne) :
...comment
on intervient au niveau d'un comité consultatif dans une municipalité?
Alors, dès le début, au moment de l'élection, définitivement, ce sont des
formations qui ne sont pas utiles, elles sont extrêmement nécessaires. Et je
pense qu'au-delà de l'éthique et de la déontologie, comme vous l'avez si bien
dit, il >faut bien apprendre à connaître l'appareil municipal.
M. Jacques : Bien, merci.
La Présidente (Mme Boutin) : Il
reste 30 secondes. Est-ce que M. le député de Lac-Saint-Jean souhaitait
encore intervenir? Il reste 30 secondes.
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Non, plus de temps. Alors, bonjour, ça fait plaisir de vous entendre.
Mme Roy (Suzanne) : Bonjour.
La Présidente (Mme Boutin) :
Alors, il reste 15 secondes, on aura la chance de se reprendre, là, plus
tard dans la journée. Alors, je vous remercie pour Mme la ministre. Je cède
maintenant la parole à la députée de Vaudreuil. Vous disposez de
10 min 10 s pour continuer la conversation.
Mme Nichols : Oui, merci, Mme
la Présidente. J'avais levé ma main, avant l'intervention de Mme la ministre, relativement
à la répartition du temps non utilisé lors des échanges. Donc, si vous pouvez
en prendre note, là, s'il y a du temps qui est justement non utilisé, qu'on
puisse le répartir. On a quand même un député indépendant, je suis certaine que
ça ferait son affaire, d'avoir un peu plus de temps. Alors, voilà.
Bonjour, bonjour. Merci, Mme Roy,
d'être présente. Merci, M. Létourneau. C'est évidemment, là, fort
pertinent de vous entendre et de prendre connaissance aussi de votre mémoire, mémoire
qui a, entre autres, là, sept recommandations. Je vais y aller peut-être un peu
dans le désordre, là, suite à certaines de vos interventions, donc ça risque
d'être un peu décoordonné mais très pertinent, là, pour la suite, évidemment,<...
la suite> de nos travaux.
Alors, je voulais commencer peut-être avec
la formation des élus. La formation des élus, on le sait, là, présentement, c'est
obligatoire, là. La Loi sur l'éthique et la déontologie en matière municipale
prévoit qu'il faut, dans les six mois du début de son mandat, participer à une
telle formation. Vous, à l'UMQ, est-ce que vous avez des statistiques ou des
données à l'effet qu'il y a un certain nombre de vos membres qui ne participent
pas?
Mme Roy (Suzanne) : Nous
n'avons pas de donnée précise, mais nous savons que la très, très, très grande
majorité, ils participent. Pourquoi on n'a pas de données précises? Tout
simplement parce qu'actuellement on n'a pas l'exclusivité avec la Fédération
québécoise des municipalités, donc la formation peut être donnée, par exemple,
par quelqu'un localement, et on ne le saura pas nécessairement. Donc, c'est
plus complexe, à ce moment-là, pour nous, de tenter de savoir si tout le monde
a été formé, mais on a donné un grand, grand nombre de formations, mais on sait
aussi que d'autres formations ont été données localement.
Mme Nichols : Merci.
Présentement, la formation que vous donnez, dans le fond, ce que je comprends,
c'est qu'une municipalité peut suivre... peut décider de la formation qu'elle
va donner à ses élus, elle peut la prendre, là, un peu partout. Vous, la
formation que vous donnez, l'UMQ, est-ce que ça se trouve à être une formation
complémentaire ou c'est la formation de base vers qui une municipalité pourrait
se retourner?
• (10 h 30) •
Mme Roy (Suzanne) : C'est la
formation de base, celle qui est obligatoire en matière d'éthique et de
déontologique. Évidemment, c'est...
10 h 30 (version révisée)
Mme Nichols : ...peut décider
de la formation qu'elle va donner à ses élus, elle peut la prendre, là, un peu
partout. Vous, la formation que vous donnez, l'UMQ, est-ce que ça se trouve à
être une formation complémentaire ou c'est la formation de base vers qui une municipalité
pourrait se retourner?
Mme Roy (Suzanne) : C'est la
formation de base, celle qui est obligatoire en matière d'éthique et de
déontologie. Évidemment, c'est encore plus complet que ça. Il y a cette
section-là, qui est la section obligatoire, mais il y a aussi tout l'appareil,
toute l'organisation municipale, comme je le mentionnais tout à l'heure
Donc, cette formation-là, elle est donnée
par l'UMQ, donc, et par la Fédération québécoise des municipalités, mais une
municipalité, actuellement, dans l'état des choses actuel, pourrait, par
exemple, décider d'engager son avocat, localement, et lui demander de donner
cette formation-là à ses élus en particulier. Donc, ils n'iraient pas suivre la
formation ni à l'UMQ ni à la Fédération québécoise des municipalités, ce qui
est le cas, là, depuis la dernière élection.
Donc, c'est pour ça que, pour nous, c'est
un peu plus difficile d'avoir exactement le portrait. Ce qu'on en comprend,
c'est que la très, très, très grande majorité des gens ont été formés. Est-ce
que c'est 100 %? Possiblement que non, alors… Mais ce qui est souhaitable,
c'est qu'effectivement on s'assure de la qualité et que 100 % de nos élus
puissent être formés.
Mme Nichols : Je comprends,
là, que c'est difficile, là, d'avoir le portrait. Évidemment, c'est plus
difficile à répertorier, là. Il y a l'UMQ, mais il y a aussi, là, la FQM, puis
il y a les municipalités qui le font parfois de façon autonome. Mais vous êtes
sûrement en mesure tout de même de nous donner un peu, là, puis je vais
utiliser, là… le feed-back, là, ou du moins le commentaire des élus en lien
avec la présente formation puis certainement les points à améliorer de la
présente formation.
Puis je vais aller un petit peu plus loin,
je vais vous demander, dans votre réponse, peut-être même, là, d'aller un petit
peu plus loin. Parce qu'on dit que, vous, votre proposition, c'est de donner
une formation uniformisée. L'UMQ, on le sait, représente souvent les plus
grandes villes. La FQM représente les plus petites municipalités en région. Il
y a peut-être des municipalités au Québec qui ne sont ni dans la FQM ni dans
l'UMQ.
Un, allez-vous être disposés à donner les
formations même s'ils ne sont pas membres d'une des deux unions? Puis,
j'imagine, ça sera des frais particuliers pour les non-membres.
Puis, deux, relativement à la formation
qui sera donnée... Parce que moi, je ne suis pas l'adepte du mur-à-mur, là,
puis je pense qu'il y a des formations qui doivent être adaptées pour des plus
petites municipalités, je donne des exemples, des municipalités où il y a du
90 % agricole puis, sur le conseil municipal, bien, il y a deux
agriculteurs. Ça fait que, tu sais, il y a des réalités aussi, là, différentes.
Ça fait que j'aimerais vous entendre, là, relativement sur la formation qui
devrait être privilégiée relativement au contenu.
Mme Roy (Suzanne) : Alors,
oui, merci beaucoup. Effectivement, je pense qu'il serait essentiel qu'à tous
les niveaux, que ce soit la fédération ou l'Union des municipalités, les
non-membres puissent avoir accès à cette formation-là. C'est essentiel, hein,
on veut que les élus aient accès partout au Québec à
cette formation-là. Alors, c'est d'autant plus important que, membre ou
non-membre, ce soit accessible.
Et, en ce qui concerne la réalité
différente, vous avez tout à fait raison. Et, dans le cadre de nos formations,
on tient compte aussi <de ça. Parce qu'on...
Mme Roy (Suzanne) :
…
à cette formation-là. Alors, c'est d'autant plus important que, membre
ou non-membre, ce soit accessible.
Et, en ce qui concerne la réalité
différente, vous avez tout à fait raison. Et, dans le cadre de nos formations,
on tient compte aussi >de ça. Parce qu'on dit qu'à l'UMQ on a des
municipalités plus grandes, c'est vrai, mais on a aussi beaucoup de
municipalités locales<, donc…> et de MRC, donc on représente aussi
des municipalités qui peuvent se ramasser dans des milieux… ou issues de
milieux plus ruraux ou des plus petites communautés et on adapte aussi,
justement, à la réalité des formations. Et il est possible, justement, par
exemple, de donner plusieurs formations qui toucheraient des plus petites
municipalités et axées de façon plus spécifique sur leur réalité, et, en
contrepartie, la même chose au niveau de d'autres municipalités, on pense aux
cités régionales, on pense aux grandes villes, où là aussi ce sont des
particularités qui existent dans la structure même des différentes
municipalités ou MRC. Alors, il est possible d'adapter.
Notre souci, en fait, ce n'était pas
d'obtenir une exclusivité pour tasser d'autres formations possibles, mais c'est
de s'assurer d'une qualité au niveau du contenu, s'assurer que chaque élu au
Québec reçoive une formation où ils vont retrouver les mêmes types
d'informations, les mêmes règles, les mêmes façons de faire.
Mme Nichols : Ça, je le
comprends, Mme Roy, mais il y a des élus, là, qui sont là depuis trois
puis quatre mandats. Vous pensez quoi de ça, les anciens élus? On devrait leur
donner la même formation de base que les… ou on devrait faire des formations
adaptées pour soit les nouveaux élus ou soit les élus reportés ou reconduits? On
leur trouvera un nom, là. Mais avez-vous une suggestion à cet effet-là?
Mme Roy (Suzanne) : Bien, je
pense que ça peut être possible. La suggestion est intéressante, effectivement.
C'est sûr que ça reste nécessaire, même pour un élu qui est déjà en place,
parce qu'on regarde simplement les modifications législatives qui touchent les
conseils, les municipalités. On le voit, là, avec le projet de loi. Donc, oui,
je pense que c'est peut-être même une suggestion qui pourrait être plus
intéressante pour les participants, d'avoir quelque chose qui est plus adapté
si vous avez déjà suivi une première fois, par exemple, cette formation-là et
que c'est la deuxième ou la troisième fois que vous la suivez, par rapport à
des nouveaux élus, qui, eux, on a besoin d'aller beaucoup plus en profondeur,
entre autres, sur tout le fonctionnement municipal, que quelqu'un qui est là
depuis 10 ou 15 ans. Alors, oui, je pense que c'est une suggestion qui
pourrait même être intéressante au niveau des contenus des formations.
Mme Nichols : Oui. Puis un
contenu important : les conflits d'intérêts. Les conflits d'intérêts, là,
quand on arrive comme élu municipal ou même comme élu provincial, ce n'est pas
une notion qui est nécessairement facile à définir, donc… Puis on le voit, là,
dans le monde municipal, là, on voit aussi cette problématique-là.
J'ai <un autre… parce qu'évidemment…
Mme Nichols : …
important :
les conflits d'intérêts. Les conflits d'intérêts, là, quand on arrive comme élu
municipal ou même comme élu provincial, ce n'est pas une notion qui est
nécessairement facile à définir, donc… Puis on le voit, là, dans le monde
municipal, là, on voit aussi cette problématique-là.
J'ai >un autre… parce
qu'évidemment on est serrés dans le temps. On a parlé tantôt… Mme la ministre
vous demandait est-ce que le projet de loi n° 49 était… Elle avait
entendu dire que c'était pour dissuader des élus à se présenter. Moi, je suis
d'avis que non. Au contraire, on vient… Moi, je n'ai jamais entendu ça, en tout
cas, dans le milieu. Au contraire, je comprenais que les élus étaient plutôt
contents qu'on vienne légiférer en éthique et déontologie, puis il y a même des
élus qui nous disaient qu'on devrait aller plus loin avec un code de civilité
entre les élus.
Moi, je veux vous entendre sur le… Puis là
j'utilise «code de civilité», là, je ne suis pas l'auteure de ce terme-là puis
je n'ai pas non plus rédigé de code de civilité. Mais est-ce que c'est une
problématique, les relations entre élus, soit au conseil ou soit dans des
séances? Puis je ne veux pas faire référence à… On voit des extraits, des fois,
là, entre autres à Infoman, là, qui sont loin d'être très élogieux pour
le monde municipal, là… Non, tout à fait, là. Donc, <qu'est-ce que… >est-ce
que vous voyez l'utilité de ce genre de code de civilité entre élus qui devrait
être intégré dans ce projet de loi?
Mme Roy (Suzanne) : Bien,
d'abord vous dire que la très, très grande majorité des conseils municipaux se
passent totalement correctement. Il y a 1 100 municipalités au Québec, qui
se réunissent un minimum de 12 fois par année. Alors, je peux vous dire que je
n'apprécie pas beaucoup l'émission Infoman sur le monde municipal. Je
trouve qu'on ridiculise la démocratie municipale, puis, à mon sens, ce n'est
pas…
Mme Nichols : Mais ça arrive
quand même, là, c'est des choses…
Mme Roy (Suzanne) : Oui. Ce
n'est pas la bonne façon de faire, et, oui, il arrive… comme il arrive de temps
en temps à l'Assemblée nationale qu'on entend des mots qui ne doivent pas être
utilisés, comme il arrive dans les conseils municipaux des mots qu'ils ne
doivent pas utiliser. De là l'importance d'avoir une bonne formation en éthique
et en déontologie, pour s'assurer, justement, que le respect devienne la règle
de base.
Je vous parlais tout à l'heure…
Mme Nichols : …l'UMQ, vous
n'avez pas nécessairement le pouvoir d'intervenir sur les relations entre élus.
La Présidente (Mme Boutin) :
Merci beaucoup. Excusez-moi, je dois malheureusement interrompre votre échange.
J'en suis vraiment désolée, mais c'est tout le temps qu'on avait, Mme la
députée. Je vais devoir céder la parole à Mme la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue,
qui dispose de 2 min 50 s. À vous la parole.
Mme Lessard-Therrien : Oui,
bien, je ne peux pas m'empêcher, là, peut-être, de faire du pouce sur les
derniers propos qu'a tenus ma collègue sur ce code de civilité là. Bon, je
comprends que ce n'est pas dans la majorité des conseils municipaux que ça se
passe comme ce qu'on peut voir à Infoman, là, on est bien conscients de
ça. En même temps, ça existe, et il y a d'autres… il y a des élus qui sont
passés par d'autres canaux qu'Infoman pour parler de ces enjeux-là, qui
sont des fois difficiles, entre les élus et qui a un impact sur le <recrutement,
en fait, de candidatures…
Mme Lessard-Therrien : …en même
temps, ça existe, et il y a d'autres… il y a des élus qui sont passés par
d'autres canaux qu'Infoman pour parler de ces enjeux-là, qui sont des
fois difficiles, entre les élus et qui a un impact sur le >recrutement, en
fait, de candidatures pour les prochaines élections. Ça fait que l'idée… C'est
sûr qu'on ne veut pas faire mauvaise presse, nécessairement, à tous les
conseils municipaux. En même temps, la problématique, elle existe.
Donc, comment est-ce qu'on fait pour
encadrer ça puis s'assurer que les élus qui vont vouloir… je veux dire, que les
citoyens qui aimeraient s'impliquer en politique municipale, bien, se sentent
protégés de ce genre de commentaires là, qui… de ce genre de comportements là à
leur égard quand ils sont rendus en politique municipale?
• (10 h 40) •
Mme Roy (Suzanne) : Oui, puis
c'est important parce que ce qu'on veut, c'est le respect. On veut le respect
citoyens-élus, on l'a bien mentionné, mais on veut <le respect… >que
le respect se conjugue à tous les temps, administrations-élus, entre élus, élus-citoyens.
Pour nous, c'est essentiel que cette notion de respect là, elle soit bien
comprise, bien expliquée puis qu'on le dise haut et fort. Puis on veut inciter
les gens, tous ceux qui ont envie, justement, de faire vivre la démocratie
municipale dans le respect, à venir se présenter. Parce que c'est comme ça que
ça doit se vivre. On a le droit d'avoir des opinions divergentes, au Québec, et
c'est sain d'en avoir, je pense que ça fait évoluer les discussions, mais tout
ça doit se faire dans le respect. Et c'est dans les notions qui sont apportées
dans tout ce qui est la déontologie. L'éthique, bien sûr, on parlait des
conflits d'intérêts, ça fait partie de la donne, mais le respect entre confrères,
entre consoeurs, dans un même conseil municipal, est aussi important que le
respect et le décorum, par exemple, avec les citoyens, et ça, que ce soit en
présence, que ça soit sur les médias sociaux.
Alors, ce sont des notions sur lesquelles
on doit insister, ce sont des notions sur lesquelles… elles doivent faire
partie, justement, de ces formations-là. Et, oui, il y a des mots qu'on ne doit
pas utiliser, il y a des façons d'intervenir qui doivent être inscrites dans
notre façon… Quand on parle d'éthique, là, c'est aussi… L'éthique, c'est de
savoir comment on parle, même à quelqu'un qui a une opinion divergente, dans le
conseil, en dehors du conseil et dans la vie courante.
La Présidente (Mme Boutin) : Merci
infiniment, Mme Roy. Je suis désolée encore de mettre fin à cette
conversation très intéressante. Je cède la parole au député de Matane-Matapédia.
Vous disposez également de 2 min 50 s. Votre micro, M. le
député.
M. Bérubé : Oui. Comme je
n'étais pas là, je viens d'arriver de la conférence de la ministre, j'offre mon
deux minutes à Mme la mairesse pour qu'elle puisse continuer sur sa
lancée.
Mme Roy (Suzanne) : Bien,
merci beaucoup. Merci beaucoup, c'est généreux. Parce que c'est tellement
important, cette période-ci, en année électorale, où on a vécu, bon, l'année
particulière, puis on voit, dans les médias sociaux, ça sort n'importe quoi. On
a vu des événements disgracieux, on peut le dire, hein, des événements
disgracieux dans certains conseils. On ne veut plus voir ça.
On veut, <au contraire…
Mme Roy (Suzanne) :
…parce que c'est tellement important, cette période-ci, en année électorale, où
on a vécu, bon, l'année particulière, puis on voit, dans les médias sociaux, ça
sort n'importe quoi. On a vu des événements disgracieux, on peut le dire, hein,
des événements disgracieux dans certains conseils. On ne veut plus voir ça.
On veut, >au contraire… Puis je
pense que les règles de déontologie, d'éthique, la campagne sur le respect… On
veut, au contraire, dire : Non, maintenant, même au niveau municipal, ce n'est
pas des combats de coqs, c'est des débats respectueux, avec des opinions qui
peuvent être divergentes et qui doivent se faire dans le respect. Alors, je
pense… Puis, je vous dirais, c'est drôle parce qu'on constate même un début de
changement dans les médias sociaux, où des gens interviennent pour dire :
Non, on arrête les attaques personnelles, on ne va pas dans l'intimidation.
Exprime ton opinion en tout respect.
Alors, je pense qu'on chemine. Je pense
que le type de formations dont on parle, le suivi, de pouvoir développer nos
compétences comme élus municipaux… mais ça ne sera qu'un plus pour l'ensemble
de la population et surtout pour la démocratie municipale.
La Présidente (Mme Boutin) :
M. le député, avez-vous une autre question? Votre micro, M. le député.
M. Bérubé : …dans les caucus.
Qu'est-ce qu'il manque comme leviers pour améliorer le contexte de travail des
élus?
Mme Roy (Suzanne) : Bien, je
pense, la culture de la formation. On en a beaucoup parlé aujourd'hui. Souvent,
là, malheureusement, on voit que les gens ne comprennent pas pourquoi on
donnerait de la formation aux élus municipaux. Et, à mon sens, on doit pouvoir
accompagner nos élus municipaux. Étant donné, justement, cette multitude de
champs dans lesquels interviennent nos élus, il faut pouvoir les outiller et
dire que c'est positif. Ça ne répond pas juste à des lacunes, ça nous outille
pour l'avenir.
M. Bérubé : …
La Présidente (Mme Boutin) :
Merci infiniment. C'est tout le temps dont nous disposions. Je vais maintenant
céder la parole au député de Chomedey. Vous disposez de deux minutes.
M. Ouellette : Merci, Mme la
Présidente. J'aurai trois petites questions rapides pour Mme Roy. La première :
Vous dites que votre programme de formation sera certifié par l'Université du
Québec à Trois-Rivières. Pourquoi pas l'ENAP ou le HEC? Est-ce qu'il y avait
une raison?
Ma deuxième question… Parce que je vais
vous les poser en rafale pour vous donner l'opportunité de répondre. Ma
deuxième question : Votre délai de remboursement pour les dépenses. Vous
nous avez parlé que le délai extrême, c'était un an et demi. La suggestion de
l'UMQ, ça serait quoi? Six mois, trois mois, quatre mois?
Et ma dernière question : Vous
sembliez avoir une crainte puisque le projet de loi n° 49 a été déposé en
novembre 2019 et que ça a beaucoup évolué. D'ailleurs, le projet de loi de
notre collègue Catherine Fournier, sur la transparence des conseils municipaux,
a été déposé au mois d'avril, récemment. Est-ce que vous en avez pris
connaissance et est-ce qu'il y aurait lieu d'imbriquer <certaines choses?
Mme Roy (Suzanne) :
Alors, pourquoi…
M. Ouellette :
…beaucoup
évolué. D'ailleurs, le projet de loi de notre collègue Catherine Fournier, sur
la transparence des conseils municipaux, a été déposé au mois d'avril,
récemment. Est-ce que vous en avez pris connaissance et est-ce qu'il y aurait
lieu d'imbriquer >certaines choses?
Mme Roy (Suzanne) : Alors,
pourquoi l'Université du Québec à Trois-Rivières? Parce qu'on a travaillé avec
eux pour monter l'ensemble de la formation des élus. Alors, c'est ma consoeur
Chantal Deschamps qui est responsable de la formation. Alors, je sais que ça
s'est fait dans le cadre d'un cheminement, là, pour, justement, la disponibilité
et mettre ça en place. Alors, voilà pourquoi c'est avec l'Université du Québec
à Trois-Rivières. Ma réponse n'est pas tellement complète, là, ma consoeur
pourrait probablement mieux y répondre parce qu'elle a travaillé au
cheminement.
Et, concernant votre deuxième question, je
pense qu'il est essentiel que ça se fasse dans les six mois, hein, parce que,
souvent, il y a des emprunts, et sérieusement ça mettait des situations
difficiles pour certains candidats, là, qui… élus ou pas, la question n'était
pas là, là, mais ça a vraiment amené des problématiques, ce délai-là. Et on
n'avait jamais vécu un délai aussi long que celui qu'on a vécu lors de la dernière
élection. Alors, je tiens à le mentionner.
Et, concernant le projet de loi qui est
déposé par la députée Mme Fournier, bien, d'abord vous dire, puis je l'ai
clairement exprimé, qu'on ne peut pas penser sérieusement qu'on va être capables
de bien servir la démocratie municipale si on ne peut pas avoir des comités de
travail pour faire évoluer notre pensée, pour poser des questions plus
pointues, pour discuter avec nos confrères et nos consoeurs des différents
points de vue.
La Présidente (Mme Boutin) :
Merci beaucoup, Mme Roy. Je suis vraiment désolée.
Mme Roy (Suzanne) : Pas de
problème.
La Présidente (Mme Boutin) :
Je vous ai laissée aller même 30 secondes parce que la réponse est
effectivement très intéressante, là. Alors, c'est tout le temps que nous avions
pour cet échange. Je vous remercie infiniment pour l'apport que vous apportez,
là, justement, pour cette conversation-là autour du projet de loi n° 49. <Nous
allons… >Merci également à M. Létourneau.
Nous allons suspendre les travaux quelques
instants afin de permettre au prochain groupe de s'installer. Alors, merci
infiniment.
(Suspension de la séance à 10 h 47)
(Reprise à 10 h 50)
La Présidente (Mme Boutin) :
Si tout le monde est présent, on va reprendre rapidement. Alors, c'est bon? On
est en ligne?
Une voix
: …
La Présidente (Mme Boutin) :
Oui, on est prêts. Alors, j'aimerais souhaiter la bienvenue aux représentants
de la Fédération québécoise des municipalités, M. Demers et
M. Lepage. Je vous rappelle que vous disposez de 10 minutes pour
votre exposé. Ensuite, nous allons procéder à une période d'échange avec les
membres de la commission. Je vous invite donc à vous présenter et à procéder à
votre exposé. Alors, la parole est à vous.
(Visioconférence)
M. Demers (Jacques) :
Merci. Bonjour. Bonjour, M. le Président. Bonjour, Mme la ministre des Affaires
municipales et de l'Habitation, Mmes et MM. les députés. Je me présente.
Jacques Demers, maire de Sainte-Catherine-de-Hatley, préfet de la MRC
Memphrémagog et président de la Fédération québécoise des municipalités. Bien,
vraiment fier d'être parmi vous ce matin. Je vous remercie, l'ensemble des
membres de la commission, d'accueillir aujourd'hui la FQM à titre de porte-parole
des régions. On représente <plus de 1 000 municipalités...
M. Demers (Jacques) :
…maire de Sainte-Catherine-de-Hatley, préfet de la MRC Memphrémagog et président
de la
Fédération québécoise des municipalités. Bien, vraiment fier
d'être parmi vous ce matin.
Je vous remercie, l'ensemble des membres de
la
commission, d'accueillir
aujourd'hui la FQM à titre de
porte-parole
des régions. On
représente >plus de 1 000 municipalités
et MRC au Québec. Un projet de loi qui nous intéresse beaucoup, projet de loi
n° 49.
Je vais vous présenter la personne qui est
avec moi aujourd'hui, c'est Me Sylvain Lepage, directeur général de la
FQM. M. Lepage, je vous laisserais compléter notre résumé de mémoire, s'il
vous plaît.
M. Lepage (Sylvain) : Merci
beaucoup, M. Demers. Alors, tout le monde m'entend bien? Oui? Alors,
d'abord, merci à Mme la ministre, merci à Mme la Présidente. Bonjour, MM., Mmes
les députés. Ça me fait bien plaisir de vous rencontrer ce matin.
Alors, allons directement sur le sujet.
Dans un premier temps, je pense que la fédération salue les principes et les
objectifs qui sous-tendent le projet de loi. Cependant, malgré cela, la FQMest
préoccupée par certaines des mesures qui ont été privilégiées par le
législateur pour l'atteinte des objectifs, avec laquelle… lesquels, pardon,
nous sommes tout à fait d'accord.
D'abord, et c'est important de le noter,
la loi prévoit l'ajout de règles de déontologie qui seront obligatoires au code
d'éthique, notamment l'interdiction à tout membre d'un conseil municipal, et là
je mets des guillemets parce que c'est le mot à mot de la loi, «de se comporter
de façon irrespectueuse envers les autres membres du conseil municipal, les
employés municipaux ou les citoyens par l'emploi, notamment, de paroles,
d'écrits, de gestes vexatoires, dénigrants ou intimidants» et également
l'interdiction «d'avoir une conduite portant atteinte à l'honneur et à la
dignité de la fonction d'élu».
Alors, je pense qu'on est tous d'accord
sur les grands principes qui sont énoncés dans les mots que je viens de prononcer.
Toutefois, il y a plusieurs de ces termes-là qui peuvent porter à
interprétation. Pour bien connaître le milieu, récemment une juge
administrative de la Commission municipale du Québec rappelait qu'en matière de
démocratie et également de démocratie municipale ça implique nécessairement une
confrontation des points de vue et des débats qui peuvent être «vigoureux et
passionnés». Et, encore une fois, mettez entre guillemets les mots «vigoureux
et passionnés». Je pense, c'est important de savoir que ce que la Commission
municipale a dit là-dedans, c'est ce que la Cour suprême du Canada avait déjà
dit également en matière de débats entre élus, là, dans d'autres circonstances.
La commission a aussi dit ou a aussi
rappelé que, si les règles entourant le déroulement des débats sont appliquées
de façon à craindre que ceux qui participent à ces débats-là puissent être
facilement traînés devant les tribunaux au moindre écart ou à la moindre
divergence sur le sens des mots, le sens des paroles, le ton des paroles, la
probabilité que ces gens-là choisissent de ne pas se présenter ou de se retirer
de la chose publique augmente.
Alors, pour la FQM, il est donc essentiel que la loi précise que, pour les fins d'application, ce
qu'on vient d'exposer, ce que la loi prévoit, <que >la notion doit
s'interpréter dans le contexte de la politique municipale. Je ne parle pas des
relations employeurs-employés, mais dans le contexte de la politique
municipale, <en considérant, justement, ce…
M. Lepage (Sylvain) : ...
que
la loi précise que, pour les fins d'application, ce qu'on vient d'exposer, ce
que la loi prévoit, que la notion doit s'interpréter dans le contexte de la
politique municipale. Je ne parle pas des relations employeurs-employés, mais
dans le contexte de la politique municipale, >en considérant, justement,
ce contexte-là. Et également non seulement les gestes ou les paroles de l'élu
visé, mais également les gestes des autres interlocuteurs, le niveau de leur
rapport, le ton employé, le lieu et leur échange, le climat et l'ambiance qui
entourent la discussion.
Vous êtes tous députés, essentiellement,
vous siégez tous à l'Assemblée nationale, vous pouvez parfaitement comprendre
que, sur l'émotion du moment, certaines choses peuvent être dites, le ton peut
être différent en réponse à certaines affirmations. Alors, il est extrêmement important
que la loi, si elle encadre bien, justement, ce qui peut être fait et ce qui
doit être fait en termes de civisme, ne soit pas non plus un empêchement, justement,
au débat démocratique vigoureux.
Alors, à ce sujet-là, la FQM demande que
la compétence de la Commission municipale soit clairement définie et qu'elle
soit limitée <aux interventions… >toujours en matière de démocratie
municipale, aux interventions relatives aux comportements qui dépassent le
cadre d'un débat vigoureux et passionné dans le contexte de la démocratie
municipale.
Alors, c'est important pour la FQM, la Commission
municipale ne doit pas devenir l'employeur des élus municipaux. Il faut
comprendre que les élus municipaux siègent normalement, comme l'Assemblée
nationale, en collégialité. Ils sont appelés à discuter et à échanger de façon
vigoureuse dans certaines circonstances. On doit surveiller leur éthique et la
façon dont ils se comportent lorsque certains comportements débordent, excusez
l'expression, certaines normes, mais la commission, je le répète, ne doit pas venir…
ne doit pas intervenir comme un patron peut le faire, par exemple, avec ses
employés.
Le projet de loi propose également l'ajout
de nouvelles sanctions à la loi, notamment la possibilité pour la Commission
municipale d'imposer une pénalité financière à un élu, l'obliger également à
suivre une formation en éthique et en déontologie à ses
frais — encore là, le volet «à ses frais» impose nécessairement une
pénalité dans un délai prescrit — et la possibilité de prolonger la
subvention d'un élu au-delà de l'élargissement de son mandat... pardon, au-delà
de son mandat et l'élargissement de la portée de la suspension d'un élu à
l'ensemble des fonctions exercées.
Alors, sur le plan des derniers items dont
je viens d'aborder, la FQM est d'accord avec cette orientation-là. Toutefois,
nous sommes très préoccupés par l'imposition d'une pénalité financière de
4 000 $ aux élus. Il existe un écart, je pense que vous êtes au
courant, important de rémunération d'une municipalité à l'autre, et il y a un
écart important entre la rémunération des élus municipaux des grands centres et
ceux des municipalités de petite taille. Et, par petite taille, je parle aussi
des municipalités de 10 000 habitants, 5 000 habitants, 2 000
habitants, 3 000 habitants. Il y a des gens qui touchent annuellement
10 000 $ par année, 8 000 $ par année, 9 000 $
par année. Si automatiquement <la commission doit...
M. Lepage (Sylvain) :
...
rémunération des élus municipaux des grands centres et ceux des
municipalités de petite taille. Et, par petite taille, je parle aussi des
municipalités de 10 000 habitants, 5 000 habitants, 2 000
habitants, 3 000 habitants. Il y a des gens qui touchent annuellement
10 000 $ par année, 8 000 $ par année, 9 000 $
par année. Si automatiquement >la commission doit imposer une pénalité
minimale de 4 000 $, parfois vous allez... la pénalité va être égale
à 50 % du salaire, ce qui, je pense qu'on va tous l'admettre, n'est pas
très, très logique et va au-delà de ce qui est souhaité, c'est-à-dire envoyer
un signal à la personne qu'elle doit corriger son comportement.
Alors, afin d'éviter, justement, une iniquité
entre les élus, nous recommandons que la pénalité soit modulée, hein, au
prorata de la rémunération de l'élu. De cette façon-là, on ne se retrouvera pas
dans une situation où les gens seraient pénalisés de façon aussi forte que
celle dont je vous ai parlé précédemment.
Sur la notion de respect maintenant,
évidemment, la FQM est d'accord pour que cette notion-là soit introduite.
Toutefois, je pense que vous savez comme moi que le problème de l'heure est
celui du respect envers les élus municipaux et pas nécessairement l'inverse.
Alors, de la même façon qu'il est
important que les élus municipaux fassent preuve de respect envers les
collègues, il est aussi important que les citoyens, que les médias sociaux, parce
que vous connaissez, comme élus, le contexte dans lequel nous vivons
actuellement, soient également... fassent également... les citoyens qui
s'adressent à leurs élus par le biais de ces différentes tribunes là ou dans le
cadre des réunions du conseil fassent également preuve de respect.
Alors, que ce soit à l'occasion des
assemblées publiques ou sur les réseaux sociaux, les élus municipaux sont
souvent confrontés à de l'intimidation, carrément à du harcèlement ou à des
citoyens quérulents. Alors, nous croyons qu'il est important et nous insistons
pour que… la notion de respect, pardon, soit élargie également aux citoyens,
qu'elle soit prévue à la loi. Même si, évidemment, la Commission municipale ne
saurait avoir compétence sur les citoyens, ce serait un message clair aux
citoyens du Québec à l'effet qu'ils méritent du respect, les élus méritent du
respect. Autrement dit, nos débats doivent, de façon générale, toujours être
empreints de respect mutuel.
C'est important de noter que, face à ces
situations-là, au moment où on se parle, les élus municipaux sont largement
démunis pour faire face à ce genre d'attaques là, si je peux m'exprimer ainsi.
Et donc, pour cette raison-là, nous recommandons, dans un premier temps, puis
on verra au fil des années le résultat, que le gouvernement ou que l'Assemblée
nationale mise sur la formation et la sensibilisation pour... promouvoir,
pardon, de meilleurs comportements civiques, et ce, tant par la bonification
des cours d'éducation à la citoyenneté que par une campagne médiatique qui
s'adresserait aux citoyens pour leur rappeler que leurs élus, bien, c'est
justement leurs élus et qu'ils ont la chance, justement, de bénéficier d'élus
qui, de façon générale, leur sont dévoués.
• (11 heures) •
Le projet de loi propose aussi l'ajout de
prescriptions de la Loi sur les élections et référendums en matière de conflit
d'intérêts comme étant désormais obligatoires afin qu'elles puissent être
maintenant sanctionnées par la Commission...
11 h (version révisée)
M. Lepage (Sylvain) :
...ils ont la chance justement de bénéficier des lieux qui, de façon générale,
leur sont dévoués.
Le projet de loi propose aussi l'ajout de
prescription de la Loi sur les élections et les référendums en matière de conflit
d'intérêts comme étant désormais obligatoire afin qu'elle puisse être maintenant
sanctionnée par la Commission municipale du Québec sur le plan de la
déontologie. La FQM souscrit aux mesures proposées pour limiter les conflits
d'intérêts. Bien qu'il ne fasse aucun doute qu'un encadrement en la matière
soit essentiel, on doit cependant trouver un juste équilibre entre
l'encadrement qui sera maintenant la loi et l'effet dissuasif des règles
déontologiques trop contraignantes.
Au moment où on se parle, il y a beaucoup
de petites municipalités, et encore là les gens, souvent, vont penser qu'on
parle de municipalités de 800 habitants, mais d'expérience nous pouvons
vous parler de municipalités de 1 000 habitants, 2 000 habitants,
3 000 habitants et 5 000 habitants où des citoyens qui
seraient intéressés par la chose publique ne se présentent pas parce que les
règles de conflit d'intérêts sont tellement rigides pour ces petites communautés
là qu'à toutes fins utiles, si vous êtes propriétaire d'un commerce, ça exclut
automatiquement la possibilité que la municipalité fasse l'achat d'un bien ou
d'un service chez vous, ne serait-ce que pour une somme modique.
Alors, la FQM recommande donc...
La Présidente (Mme Boutin) :
M. Lepage.
M. Lepage (Sylvain) :
Oui?
La Présidente (Mme Boutin) :
Excusez-moi de vous interrompre, là, c'est tout le temps qu'on avait.
M. Lepage (Sylvain) : Ah!
Pardon. Je m'excuse.
La Présidente (Mme Boutin) :
Je dois malheureusement faire la discipline, mais je pense que vous allez
pouvoir avoir le loisir de poursuivre votre discussion, là, lors des échanges. Nous
allons donc commencer avec le premier bloc d'échange avec Mme la ministre. Là,
on a eu des petits enjeux tout à l'heure. Je veux juste simplement vérifier
qu'elle est bien avec nous.
Mme Laforest : Oui, oui,
oui.
La Présidente (Mme Boutin) :
Alors, vous disposez de 15 min 15 s pour votre échange.
M. Lepage (Sylvain) :
Merci.
Mme Laforest : Oui. Bien,
en fait, M. Lepage, bonjour. Je vais vous laisser terminer. Je vais quand
même vous laisser terminer, c'est important...
M. Lepage (Sylvain) :
Parfait. Bien, je vais terminer rapidement. Merci beaucoup, Mme la ministre.
Alors, ce que j'étais pour vous dire, c'est que nous demandions que, justement,
l'article 305 de la Loi sur les élections et les référendums soit modulé
de façon à permettre de ne pas rendre inhabile un élu qui est propriétaire
d'une petite entreprise de services jugés essentiels. Puis vous savez... Vous
savez bien que, dans le contexte actuel, on comprend c'est quoi des services
essentiels. Je vais vous donner l'exemple d'une quincaillerie. Alors, dans les
petites municipalités, bien, légalement, la municipalité ne peut pas faire
affaire sans rendre inhabile le propriétaire d'une quincaillerie qui serait également
conseiller municipal.
Alors, évidemment, ça ne devrait pas être
pour des montants considérables. Mais ce que nous proposons, c'est que, par
exemple, si la municipalité achète une caisse de clous ou achète trois deux-par-quatre,
là, je rends ça très simple, la personne ne soit pas déclarée inhabile du
simple fait, justement, qu'on a fait somme toute des transactions relativement
modestes. Évidemment, il faut encadrer. Dans la mesure où ce serait permis, ça
devrait être divulgué clairement et de façon à ce que les citoyens puissent
être au courant justement de ces achats modestes là. Mais, au moment où on se
parle, c'est totalement interdit par la loi. Et la commission deviendrait, à
toutes fins utiles, la personne <chargée de veiller...
M. Lepage (Sylvain)T :
...
Évidemment, il faut encadrer. Dans la mesure où ce serait permis, ça
devrait être divulgué
clairement et de façon à ce que les
citoyens
puissent être au courant
justement de ces achats modestes là. Mais, au
moment où on se parle, c'est
totalement interdit par la loi. Et la
commission
deviendrait,
à toutes fins utiles, la
personne >chargée de
veiller à l'application de cette règle-là.
Alors, un dernier mot sur le nouveau motif
d'inhabilité, là, pour conduite qui porte sérieusement atteinte à l'honneur et
la dignité de l'élu. Simplement pour vous dire qu'on est d'accord sur le
principe, mais il n'en demeure pas moins que c'est assez vague. Et par
ailleurs, mon patron, M. Demers pourra vous en parler, nous souhaitons que
les mêmes règles s'appliquent également aux députés puisque que toutes ces
personnes-là, les élus municipaux comme les élus provinciaux, sont
essentiellement des représentants de la population. Alors, là-dessus, je vous
remercie et je suis prêt à répondre à vos questions, même chose de
M. Demers, là, qui veut sûrement s'exprimer lui aussi sur les questions en
cause.
(panne de son)
La Présidente (Mme Boutin) :
...petits problèmes techniques. On semble perdre Mme la ministre. On va
suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 11 h 4)
(Reprise à 11 h 5)
La Présidente (Mme Boutin) :
Alors, c'est reparti pour la commission. À vous la parole, Mme la ministre.
Mme Laforest : Oui.
Alors, merci, M. Lepage. Bonjour, M. Demers. Je vais y aller
rapidement, je vois qu'il y a plusieurs questions de mes collègues. On parle de
la Commission municipale, de donner plus de pouvoirs à la Commission
municipale. J'aimerais vous entendre sur ce point-là parce que vous aviez quelques
recommandations, quelques commentaires par rapport au travail qui serait
octroyé à la Commission municipale. Alors, M. Lepage, je voudrais avoir
des détails.
Puis quand vous dites, mon autre question,
la notion d'irrespectueux, avec l'interprétation de la notion d'irrespectueux
en politique municipale, vous voyez ça comment, vous? Alors, c'est mes deux questions,
puis après, je vais laisser mes collègues parce que je pense qu'il y a
plusieurs questions. Merci, M. Lepage.
M. Lepage (Sylvain) :
Merci. Je vais répondre, si vous me permettez, à la première question, puis je
vais laisser, à moins d'indication contraire, la réponse à la deuxième question
à M. Demers.
Concernant la question de la compétence de
la commission, bon, vous le savez, je suis avocat de formation, j'ai plaidé
devant les tribunaux pendant plusieurs années, et la FQM a défendu, lorsqu'il a
été question d'abolir la Commission municipale, a plaidé fortement pour son
maintien, et on ne le regrette pas. Ceci dit, un tribunal demeure un tribunal,
et, pour nous, il est extrêmement important que la Commission municipale ne <devienne
pas le grand...
M. Lepage (Sylvain)T : ...je
suis avocat de formation, j'ai plaidé devant les tribunaux pendant plusieurs années,
et la FQMV a défendu, lorsqu'il a été question d'abolir la Commission
municipale, a plaidé fortement pour son maintien, et on ne le regrette pas.
Ceci dit, un tribunal demeure un tribunal, et, pour nous, il est extrêmement
important que la Commission municipale ne >devienne pas le grand censeur
des élus du Québec, qui peut intervenir parce que, vous savez, sur plusieurs
questions, c'est une question d'opinion. Le ton que j'adopte actuellement
pourrait vous paraître agressifé Pour d'autres personnes, ils vont le trouver
sympathique.
Alors, c'est important que ce soit clair
dans la loi que la commission ne peut pas intervenir du simple fait que le
commissaire n'aime pas un ton ou est en désaccord avec certains propos. Je le
répète, la loi doit prévoir clairement qu'entre élus il peut y avoir des
débats, justement, pour reprendre les mots de la commission, là, vigoureux et
passionnés sans que ce soit une infraction à la loi. C'est lorsque, par exemple,
on utilise un langage discriminatoire, qu'on intimide les gens, que la commission
devrait pouvoir intervenir. Et c'est important que le message donné à la commission
pour nous soit à cet effet-là. Là, commission, donne-nous pas ton opinion à
chaque fois que quelqu'un... Parce que, vous savez, ça peut devenir une arme
facile pour des opposants politiques ou encore pour des citoyens quérulents, par
exemple, de déposer des plaintes à répétition. Puis, à toutes fins utiles, les
élus vont dire : Bon, bien, regarde, si c'est ça, je ferme les livres puis
je m'en vais chez nous parce que ça ne donne rien, puis je suis traîné à tout
bout de champ à la commission.
Mme Laforest : Oui, je
comprends. O.K. Merci. Puis là...
M. Lepage (Sylvain) :
Deuxième volet, je laisse la parole à M. Demers, là.
M. Demers (Jacques) :
Si j'ai bien compris, la deuxième question, c'est un peu au niveau des propos
qui peuvent se tenir ou le genre d'échange qu'il peut y avoir. De ce côté-là,
pour nous, ce qui est important, c'est de regarder le ton qui se passe, oui,
lors d'un échange entre élus, mais entre citoyens aussi. Il faut absolument
inclure l'ensemble. Il ne faut pas... Parce que, veut, veut pas, il y a des
propos parfois, si on n'englobe pas tout le monde, ce qui se passe dans une
salle de conseil, des fois, si on ne prend que les propos des élus, ils sont en
train de répondre à un niveau correct rapport au ton qui se tient présentement
dans la salle. Moi, je pense que c'est cet élément-là qu'il faut faire
attention aussi parce que, présentement, notre difficulté, c'est de garder nos
élus en place. On s'aperçoit déjà que l'annonce est faite par plusieurs, de ne
pas revenir lors des prochaines élections. Il faut mettre une ambiance plus
agréable. On veut avoir des gens de tous les âges. Oui...
Mme Laforest : O.K.
Merci. Et juste une petite question comme ça. Je laisse la parole tout de suite
à mes collègues. Est-ce que... Parce que ça nous est arrivé quand même
fréquemment, là, la demande qu'un élu puisse... qu'on puisse fréquenter le
dépanneur ou la station-service d'un élu, c'est arrivé quand même régulièrement
durant la pandémie. Maintenant, avant la pandémie, c'était aussi demandé? Juste
oui ou non.
M. Lepage (Sylvain) :
Oui, oui. La réponse, c'est oui.
Mme Laforest : O.K.
Merci. Ça fait que je laisse la parole à mes collègues. Merci.
La Présidente (Mme Boutin) :
Alors, nous avions... Mme la députée de Laviolette—Saint-Maurice, vous aviez
une question. À vous la parole.
Mme Tardif : Ah! merci,
merci. <Bonjour, M. Lepage...
Mme Laforest : ...avant
la pandémie, c'était aussi demandé? Juste oui ou non.
M. Lepage (Sylvain)T :
Oui, oui. La réponse, c'est oui.
Mme Laforest : O.K.
Merci. Ça fait que je laisse la parole à mes
collègues. Merci.
La Présidente (Mme Boutin) :
Alors, nous avions...
Mme la députée de
Laviolette—Saint-Maurice,
vous aviez une question. À vous la parole.
Mme Tardif : Ah!
merci, merci. >Bonjour, M. Lepage. Bonjour, M. Demers. En
fait, je reviendrais un peu sur le point de la ministre. J'avais levé ma main
parce que tout de suite au début vous avez commencé avec ça, là, par rapport aux
règles de déontologie. Et un des fondements de ce projet de loi là c'est
vraiment, justement, pour corriger des problèmes de code d'éthique et de
déontologie.
• (11 h 40) •
Alors, là, je me demande comment on va
faire pour régler ce problème-là. Ce que j'entends de vous c'est est-ce que
parce qu'un citoyen parle fort ou qu'un conseiller parle fort au maire ou à un
autre conseiller, l'autre conseiller a le droit de lui répondre sur le même ton
parce que ça fait partie de l'enflammement de la discussion? Par contre, je
suis plutôt d'avis qu'il y a une façon respectueuse et qu'il doit y avoir, tel
qu'il est écrit, tel qu'il est proposé dans le projet de loi, un code d'éthique
qui devrait interdire tout simplement de répondre sur ce ton-là ou de se parler
sur ce ton-là, et ça, ça vaudrait aussi pour les gens qui sont dans la salle.
C'est certain que chaque mot est interprétable. Et la définition des mots,
peut-être que c'est vers là qu'il faudrait aller, mais d'enlever cette
partie-là du projet de loi ça vous...
Regardez, aidez-nous parce que c'est un
problème. On a beau dire que ça n'existe pas, vous le savez, ça existe, là, et
ça existe beaucoup. Et nous, en tant qu'élus, on a des citoyens, mais on a
aussi des conseillers municipaux qui nous appellent, des employés de la ville
qui nous appellent, de municipalités, pour dire : Ça n'a pas de bon sens.
Et quand les employés municipaux, eux, démissionnent parce qu'un maire ou un
conseiller leur parle de façon agressive, il faut que ça arrête, il faut que ça
arrête. Donc, aidez-nous, peut-être en nous disant comment vous voudriez que
cette règle-là soit modulée. Mais c'est le fondement, c'est un des fondements
principaux du projet de loi, et c'est essentiel quant à moi.
M. Demers (Jacques) :
Différentes choses dans votre questionnement. Dans le fond, premièrement, on
sait que, quand on parle entre un employé, un employeur, il y a déjà toute une
notion qui est connue. Si là on parle de harcèlement ou quoi que ce soit c'est
de plus en plus clair dans la loi. Ça, c'est assez facile de régler, selon moi,
cette partie-là. Un élu n'a pas le droit d'interpeler de façon... comme
n'importe quel employeur n'a pas le droit non plus envers ses employés. Je
pense que c'est assez clair de ce côté-là, sauf quand que, là, vous dites :
À partir de tel ton. C'est ce qui est indéfinissable. C'est que d'un jugement à
l'autre on va dans une variété, <puis si chacun des...
M. Demers (Jacques) : ...
Un élu n'a pas le droit d'interpeller de façon... comme n'importe quel
employeur n'a pas le droit non plus envers ses employés. Je pense que c'est
assez clair de ce côté-là, sauf quand que, là, vous dites : À partir de
tel ton. C'est ce qui est indéfinissable. C'est que d'un jugement à l'autre on
va dans une variété, >puis si chacun des
mots, on commence à dire : Est-ce que c'est un mot qui peut se dire, pas
se dire? Certains, rapidement, on va dire : Bien oui, c'est une évidence,
on ne peut pas insulter une personne, on ne peut pas être agressif envers la
personne, il faut rester sur le sujet. Il y a des choses qu'on est capables de
déterminer, mais faisons attention. Quand on parle d'un ton, il va y avoir de
l'interprétation énorme de ce côté-là aussi, il faut savoir lequel. Puis si on
ne veut pas passer notre temps à être en cour ou devant la commission à se dire :
Woups! Ça, ce n'est pas correct, bien, il faut être capable de bien définir.
Puis n'oublions pas, non plus, que le
monde municipal est un gouvernement de proximité. Ces éléments-là, j'espère
qu'au provincial, vous allez en faire un droit, aussi, un exemple. C'est
souvent plus de ce côté-là, qu'on voit à la télé, on voit les échanges, on voit
ce qui se passe. Puis plusieurs se basent sur ce qui se passe à l'Assemblée
nationale. Bien, je pense qu'on devrait d'abord, avant d'imposer ça aux
municipalités, d'être sûr qu'à ce niveau-là, on a un exemple qui est très
facile à vérifier parce qu'on le voit de façon quotidienne, ce qui se passe. Ça
fait que d'imposer...
Mme Tardif : ...
M. Demers (Jacques) :
Pardon?
Mme Tardif : Qui
deviendrait, à ce moment-là, le gardien de la... de la... puis de la
déontologie... ça sera la CMQ.
M. Demers (Jacques) : Je
ne vous entends vraiment pas bien, excusez, mais...
M. Lepage (Sylvain) : Si
je peux me permettre, Mme Tardif, on n'est pas contre que ce soit la Commission
municipale. Ce qu'on dit, c'est que sa compétence doit être bien encadrée dans
la loi pour éviter, justement, que l'on mette fin à des débats qui sont
normalement permis dans une société libre et démocratique. Ce qui est interdit,
c'est d'insulter les gens, c'est d'utiliser des propos discriminatoires, c'est
de les intimider. Ça rejoint un peu la notion de harcèlement dont
M. Demers parlait, là.
La Présidente (Mme Boutin) :
...on a deux autres députés qui ont des questions, j'aimerais pouvoir leur
laisser l'opportunité de s'exprimer. M. le député de Lac-Saint-Jean, j'aimerais
vous laisser la parole.
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Il reste combien de temps, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme Boutin) :
4 min 40 s.
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Parfait. M. Demers, bonjour, M. Lepage, bonjour. La FQM,
M. Demers, offre une formation aux nouveaux élus?
M. Demers (Jacques) :
Oui, exact.
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Parfait. Qui peut dispenser de cette formation-là, M. Demers?
M. Demers (Jacques) :
Bien, Me Lepage, vous pourriez y répondre mieux que moi, là. Mais c'est
souvent des avocats qu'on engage dans ces dossiers-là.
M. Lepage (Sylvain) :
C'est des avocats qui oeuvrent dans le domaine du monde municipal, du droit
municipal et, justement, des normes d'éthique, généralement, depuis de
nombreuses années, là. Il nous est arrivé, même, que certains avocats, on les...
Parce qu'on vérifie la qualité de ces gens-là. On vérifie par des sondages,
aussi, le caractère pédagogique, là. Parce que vous avez beau avoir le meilleur...
Vous avez tous été à l'université ou au collège, là. Des fois, le meilleur prof
n'a pas le meilleur contenu, mais des fois, le meilleur contenu n'a pas le
meilleur contenant. Excusez l'expression, là. Alors, on vérifie les deux items
de <façon systématique...
M. Lepage (Sylvain) : ...par
des sondages, aussi, le caractère pédagogique, là. Parce que vous avez beau
avoir le meilleur... Vous avez tous été à l'université ou au collège, là, des
fois, le meilleur prof n'a pas le meilleur contenu, mais des fois, le meilleur
contenu n'a pas le meilleur contenant, excusez l'expression, là. Alors, on
vérifie les deux items de >façon systématique puis on définit également
le cursus, là, de façon à s'assurer que soit bel et bien enseigné l'ensemble
des règles de déontologie qui s'appliquent aux élus, là.
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Bon. Et est-ce que les directeurs généraux des municipalités peuvent aussi
donner la formation aux élus?
M. Lepage (Sylvain) :
Non, absolument pas. Les directeurs généraux sont les employés des élus. C'est
comme si je formais mon patron. Je ne pense pas, avec tout le respect que j'ai
pour lui, que c'est à moi à le former. Il peut me poser des questions. Bon, je
suis avocat. Si c'est une question juridique, je vais répondre, mais, à la
base, on souhaite que ce ne soit pas des directeurs généraux de municipalité
qui forment leurs conseils municipaux. Premièrement, si jamais il est formé
mal, on aura un gros problème, là. Comprenez-vous?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Donc, la majorité de vos municipalités, en grande partie, la formation est
dispensée par les gens de la FQM?
M. Lepage (Sylvain) :
Oui, et des bureaux d'avocat associés, là.
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Exact.
M. Lepage (Sylvain) :
Parce qu'il faut comprendre qu'on en donne beaucoup, là. On parle de centaines
de personnes qui suivent cette formation-là, puis on l'a aussi en Web. Avec
l'aide du ministère des Affaires municipales, on a mis en place, là, tout un système.
On est rendus habitués avec ça, mais déjà, il y a quatre ans, on était très
avant-gardistes là-dessus, là, pour ceux qui ne peuvent pas se déplacer.
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Merci beaucoup.
La Présidente (Mme Boutin) :
Merci. Alors, M. le député de Beauce-Nord, vous aviez également une question.
Est-ce que vous êtes avec nous? Est-ce que M. le député de Beauce-Nord est là?
Sinon, on va passer...
M. Provençal :
Oui, oui. Je suis là.
La Présidente (Mme Boutin) :
Ah! Allez-y, allez-y, on vous écoute. On aimerait vous voir également si
possible.
M. Provençal :
Ma caméra est ouverte.
La Présidente (Mme Boutin) :
Ah! d'accord. Parfait.
M. Provençal :
Alors, salutations à M. Demers et à son directeur général. Écoutez, vous
avez quand même plusieurs recommandations et, à un moment donné, vous faites
référence à un écart entre les élus de l'Assemblée nationale et les élus
municipaux. Est-ce que vous pourriez clarifier sur ça, s'il vous plaît?
M. Demers (Jacques) :
Je cherche le... Oui, bien, vas-y, Sylvain.
M. Lepage (Sylvain) : ...je
m'excuse, j'étais pour vous laisser la parole. Bien, essentiellement, dans une
des dernières propositions dans la loi, là, c'est la conduite portant
sérieusement atteinte à l'honneur et la dignité de la fonction d'élu. Alors, ce
que, nous, on dit, c'est que, dans la mesure où on parle de dignité et
d'atteinte à l'honneur et la dignité d'un élu, bien, tous les élus devraient
être assujettis à la même obligation et aux mêmes règles à cet égard-là. Et je
pense que ceux qui donnent l'exemple, d'abord, comme M. Demers le disait,
c'est les élus de l'Assemblée nationale. Je pense que vous êtes bien placé,
M. Provençal, pour nous en parler. Vous avez occupé les deux fonctions,
vous êtes probablement une des personnes qu'on pourrait consulter sur la
différence entre être un élu au niveau provincial et être un élu au niveau
municipal. Mais, du côté des élus municipaux, <en tout cas, ce que...
M. Lepage (Sylvain) :
...
de l'Assemblée nationale. Je pense que vous êtes bien placé,
M. Provençal, pour nous en parler. Vous avez occupé les deux fonctions,
vous êtes probablement une des personnes qu'on pourrait consulter sur la
différence entre être un élu au niveau provincial et être un élu au niveau
municipal. Mais, du côté des élus municipaux, >en tout cas, ce que nos
membres nous disent, c'est qu'ils sont prêts généralement à suivre les mêmes
règles que les règles que les députés sont prêts à s'imposer eux-mêmes, mais il
y a toujours une grande réticence, je pense, vous le savez, quand ils ont la
perception, à tort ou à raison, qu'il y a deux poids deux mesures dans les
règles qui leur sont imposées.
Et, à ma connaissance, il n'y a pas, dans
les élus de l'Assemblée nationale, là, le genre de tribunal, là, du bon goût,
là, parce que, comme Mme Tardif l'a dit, il est clair qu'il y a certains
problèmes à cet égard-là, puis que ça mérite une intervention. Mais il faut quand
même être prudents. C'est le coeur de nos démocraties, ce dont on parle aussi,
là.
M. Provençal :
O.K. Dans l'écriture ou le rafraichissement d'un code d'éthique et de déontologie,
vous parlez, là, FQM et commission municipale, mais est-ce qu'il ne serait pas...
La Présidente (Mme Boutin) :
Désolée, M. le député, je vais devoir vous interrompre. Je déteste faire ça, je
vous le dis d'emblée, là, je n'aime pas interrompre les conversations comme ça
dans la vie, mais, bon, nous sommes en commission et c'est tout le temps qu'on
avait pour la partie gouvernementale. Alors, je remercie Mme la ministre ainsi
que les collègues de la partie gouvernementale.
J'aimerais céder la parole à Mme la
députée de Vaudreuil. Vous disposez de 10 min 10 s pour la
conversation.
• (11 h 20) •
Mme Nichols : Oui,
bonjour. Bonjour, M. Demers. Bonjour, M. Lepage. Merci d'être parmi
nous. Vous savez, là, toute l'importance, là, qu'on accorde, à nos deux unions,
l'UMQ et la FQM, là, relativement aux propos dirigés particulièrement sur le projet
de loi n° 49, éthique et déontologie. On sait que vous êtes des gens de
terrain, que vous représentez aussi des gens de terrain. Donc, c'est pour nous,
là, important de prendre le pouls, pour pouvoir, évidemment, là, l'intégrer
dans le projet de loi.
Plusieurs questions. Permettez-moi, là,
d'y aller un peu en rafale, puis peut-être un peu éparpillée. D'abord, je vais
continuer sur les formations. Relativement aux formations, on comprend, là,
qu'il y a des formations pour les nouveaux élus. On comprend que les
formations... Est-ce que vous souhaiteriez que ça soit des formations uniformes
ou vous souhaitez que ça soit des formations adaptées? Puis je vous donne
deux... Ce n'est pas des éléments de réponse, mais sur quoi j'aimerais vous
entendre.
En fait, quand je dis adapté, parce qu'on le
sait, là, la FQM, puis je l'ai dit aussi à l'UMQ, là, mais vous représentez
plus des régions, des plus petites municipalités, alors que l'UMQ représente
souvent des plus grandes municipalités. Selon moi, il y a une différence au
niveau du fonctionnement du conseil municipal, particulièrement en lien avec la
déclaration des conflits d'intérêts. En tout cas, je pourrais vous donner
plusieurs exemples. Puis la deuxième chose pour quoi je veux vous entendre
aussi au niveau des formations, c'est la formation pour le nouvel élu, mais la
formation pour l'élu qui est en place puis qui est là depuis deux, trois,
quatre, cinq mandats puis qui est drôlement confortable avec ces notions.
M. Demers (Jacques) :
<Bonne question...
Mme Nichols : ...dans
le
projet de loi.
Plusieurs questions. Permettez-moi, là,
d'y aller un peu en rafale, puis peut-être un peu éparpillée. D'abord, je vais
continuer sur les formations. Relativement aux formations, on comprend, là,
qu'il y a des formations pour les nouveaux élus. On comprend que les
formations... Est-ce que vous souhaiteriez que ça soit des formations uniformes
ou vous souhaitez que ça soit des formations adaptées? Puis je vous donne
deux... Ce n'est pas des éléments de réponse, mais sur quoi j'aimerais vous
entendre.
En fait, quand je dis adapté, parce
qu'on le sait, là, la FQM, puis je l'ai dit aussi à l'UMQ, là, mais vous
représentez plus des régions, des plus petites municipalités, alors que l'UMQ
représente souvent des plus grandes municipalités. Selon moi, il y a une
différence au niveau du fonctionnement du conseil municipal, particulièrement
en lien avec la déclaration des conflits d'intérêts, en tout cas, je pourrais
vous donner plusieurs exemples. Puis la deuxième chose pour quoi je veux vous
entendre aussi au niveau des formations, c'est la formation pour le nouvel élu,
mais la formation pour l'élu qui est en place puis qui est là depuis deux,
trois, quatre, cinq mandats puis qui est drôlement confortable avec ces
notions.
M. Demers (Jacques)T :
>Bonne question. De ce côté-là, bien, évidemment,
on le sent puis, dans nos propos tantôt, on en parlait, même au niveau des
amendes ou des coûts. Un 4 000 $ pour quelqu'un qui fait
150 000 $ ou quelqu'un qui fait 10 000 $, on ne parle pas
de la même chose. Pourtant, si on regarde ce qui est présenté, il y aurait des
chances que c'est le même propos qui s'est tenu dans la même circonstance. Pourtant
un impact bien différent. Tout en disant ça, du respect, ça n'a pas de prix. Je
pense que, si on veut continuer à garder le respect, de mettre des choses en
place, je suis totalement d'accord avec ça. Mais, oui, il faudrait l'adapter
puis, selon la municipalité, selon... on n'est pas toujours à la même place.
Si vous verriez comment, dans des petites
municipalités, souvent, le conseiller municipal ou le maire se retrouve souvent
sur le terrain. Dans le verglas ou tout ça, je suis avec la chain-saw à couper
des branches puis à faire des choses quand on a à ouvrir des chemins. D'autres
diraient : Wo! Ce n'est vraiment pas tes tâches. Est-ce que c'est
conforme? Est-ce qu'on se retrouve à la Commission municipale parce qu'on est
en train de faire dans l'urgence des travaux qui, non, ne seraient peut-être
pas dédiés directement à l'élu? En même temps, je me dis, puis je n'ai aucune
crainte d'arriver devant mes citoyens en disant : Regardez ce que j'ai
fait. Ce n'est peut-être pas ce qui était écrit, mais des fois le terrain nous
amène ailleurs, selon la municipalité. Puis quand tu as moins de deux personnes
au niveau de la voirie, bien, tu dois parfois t'impliquer aussi.
Nouveaux élus, quand vous parlez au niveau
des formations, bien, il faudrait peut-être regarder ce côté-là. De former les
gens à chaque fois, je ne suis pas sûr. Mais, quand il y a des modifications
aussi importantes qu'on est en train d'apporter présentement, oui, je pense
qu'à ce moment-là ça appelle une formation qui est peut-être nécessaire, mais
il faudrait être sûr qu'on ne se répète pas puis qu'on n'oblige pas des
formations à des gens qui les ont déjà suivies sans qu'il y ait eu de
modifications importantes dans ce qu'ils auront à apprendre, là. C'est dans ce
sens-là, de dire «à chaque fois», je ne suis pas sûr, à moins qu'il y ait des
modifications importantes.
Mme Nichols : Bien, reste
que, tu sais, les projets de loi, les règles évoluent. Puis, des fois, en tant
qu'ancien élu, on n'est pas nécessairement au courant des nouvelles règles en
éthique et déontologie. Donc, ça peut toujours être nécessaire de les
rafraîchir. Même, ça pourrait être deux formations, une pour les nouveaux élus
puis une pour les mises à jour, disons. Je ne sais pas comment l'appeler, là,
mais ça pourrait être quelque chose qui est regardé.
M. Lepage (Sylvain) : Au
Barreau, on appelle ça développements récents. Développements récents en droit,
mettons, municipal, en droit du travail. On a ça régulièrement, là.
Mme Nichols : Oui. Bien,
ça pourrait être à propos pour ici aussi.
Relativement... Vous avez mentionné tantôt
la difficulté... Vous avez dit, tu sais, la difficulté, c'est souvent de garder
les élus en place. Puis là, on est à l'approche d'une élection municipale, <le
7 novembre...
M. Lepage (Sylvain) :
...
On a ça régulièrement, là.
Mme Nichols : Oui.
Bien, ça pourrait être à propos pour ici aussi.
Relativement... Vous avez mentionné
tantôt la difficulté... Vous avez dit, tu sais, la difficulté, c'est souvent de
garder les élus en place. Puis là, on est à l'approche d'une élection
municipale, >le 7 novembre prochain. Vous le savez, on a légiféré puis
on s'est parlé pour le projet de loi n° 85. Est-ce
que, un, vous voyez une difficulté à recruter des élus? Puis ça, c'est plus le
pouls terrain puis votre opinion à cet effet-là. Moi, j'ai parlé à beaucoup
d'élus qui sont déjà en place puis qui me disent : Moi, je remets les clés
de la ville à tous. Les gens sont de plus en plus exigeants, les gens sont
irrespectueux. Est-ce que, selon vous, la difficulté de garder les élus en
place, dont vous avez fait mention tantôt, est particulièrement reliée à
l'ambiance? Bien, l'ambiance par rapport aux citoyens ou l'ambiance entre élus?
M. Demers (Jacques) :
Bien, je pense que c'est l'ambiance générale. Puis je ne sais pas s'il y a un
bout qu'il faudrait mettre au niveau de la COVID, là-dessus, mais présentement,
puis c'est vraiment juste un feeling personnel, mais je ne me souviens pas — ça
fait quand même plus de 20 ans que je suis dans le monde municipal — et
je ne me souviens pas d'avoir vécu une élection où est-ce que j'entends autant
de gens dire qu'ils quittent déjà. Puis parfois on disait : Bon, bien,
dans les petites municipalités, le salaire n'est pas vraiment là, il y a peut-être
des raisons. Mais je lisais une conseillère de la ville de Montréal, qui n'a
pas fait le dernier mandat, mais c'était celui d'avant, qui écrivait très bien
dans les réseaux sociaux à quel point elle avait fait son analyse et voir...
Puis c'est une des personnes qui avait fait évoluer beaucoup les bébés au
conseil de ville, dans les commissions puis ces choses-là, mais que, là, elle
n'est pas prête à revenir puis à redire... Non, l'ambiance qui est là, ce n'est
pas tant pour elle, mais pour ses enfants, pour sa famille, des fois, pour nos
parents. Tu sais, l'élu, là, on prend une décision, mais avec ce qui est en
train de se passer, si on ne réussit pas à ramener ça puis expliquer à quel
point valoriser l'élu puis dire : Là, là, il ne faut pas que l'élu
devienne seulement qu'un «punching bag». On fait un choix de s'impliquer pour
notre communauté. Bien, il faudrait aussi essayer de bien le faire comprendre.
Puis on a une occasion extraordinaire, on a une élection partout au Québec dans
le monde municipal cette année. C'est le temps de l'avancer plus que jamais.
Mme Nichols : Oui. Je
vous partage cette inquiétude-là, là, relativement à la... relativement. Hein,
quand on devient un élu, on dirait qu'on a le rideau de la vie privée ou la vie...
Hein, on est des personnalités publiques puis on fait face à plusieurs
préjugés, là, d'emblée, là, hein? Des élus, on a déjà des préjugés collés à
nous, tant provincial que municipal. Puis vous avez raison, aussi, quand vous
dites que le provincial, on doit définitivement être l'exemple du municipal. Je
vous suis là-dessus à 120 %.
Il y a deux conseillères municipales qui
ont déposé un code de civilité, je ne sais pas si vous avez eu l'opportunité
d'en prendre connaissance, députées de... deux femmes, d'ailleurs, deux femmes
députées de... une de Saint-Jérôme, une du comté de Bedford. Peut-être que vous
êtes au courant de ce code de civilité. Puis j'aimerais savoir qu'est-ce que
vous en pensez, <si on venait...
Mme Nichols : ...un
code de civilité, je ne sais pas si vous avez eu l'opportunité d'en prendre
connaissance, députées de... deux femmes, d'ailleurs, deux femmes députées
de... une de
Saint-Jérôme, une du comté de Bedford.
Peut-être que
vous êtes au courant de ce code de civilité. Puis j'aimerais savoir qu'est-ce
que vous en pensez, >si on venait mettre un code sur comment
s'interpeler entre élus.
M. Demers (Jacques) :
Bien, j'espère... Tu sais, on parle de civisme. Ça fait qu'un code, tout le
monde pourrait en écrire un, mais je pense que c'est au-delà de ça, parce
qu'une fois qu'on met un code, ce qui me fait toujours peur, c'est que
quelqu'un va dire : Ah! j'ai respecté le code. Parce que les gens, à
chaque fois qu'on met une règle, on dirait que les gens veulent s'accoter sur
la règle. Il faut aller au-delà de ça. Je pense que tout le civisme, là, qu'on
a de besoin présentement, c'est d'expliquer aux gens qu'est-ce qui est notre
rôle. Puis c'est peut-être l'occasion d'amener des gens qui s'impliquent avec
des bonnes, j'ose dire des bonnes valeurs, ou avec des...
Tu sais, le rôle municipal, c'est
tellement plaisant, c'est un rôle directement terrain. Puis là on est en train
de le mettre avec des cadres tellement compliqués, à choisir des mots, des gens
qui vont dire : Je ne le sais plus. Puis, on est rendus qu'on est
enregistrés dans la plupart de nos conseils municipaux. Bien, ce n'est pas tout
le monde qui est à l'aise d'être devant une caméra puis de dire tous les mots,
puis si je m'enfarge dans une virgule, je serai jugé sur ces éléments-là où,
souvent, c'est pris hors contexte, on ne passe qu'une petite séquence. C'est ça
qu'il ne faut pas rendre si compliqué. Dans le fond, là, tout ce qu'on fait,
là, c'est de s'occuper de nos citoyens pour des besoins qui sont au quotidien,
sur le terrain. On devrait être capables de ramener ça à la hauteur que c'est,
et ne pas toujours ramener ça sur des lois, des cadres trop complexes.
Mme Nichols : Oui, vous avez
raison, la base, ça devrait être ça, là, mais on le sait que c'est beaucoup
plus large que ça, puis c'est difficile à ramener, puis c'est peut-être en
signant un code de civilité ou en signant un engagement. Souvent, quand on
signe en bas, bien, ça fait qu'on en prend connaissance. Bien sûr, ça pourrait
être aussi intégré dans la formation, mais moi, je pense qu'au niveau de la
civilité, là, je pense que ça doit... Entre collègues, là, tu sais, ce n'est
pas toujours évident non plus, ici, à l'Assemblée nationale, bien que la
période de questions est souvent une pièce de théâtre, mais... Je fais une
farce, mais si... Puis on se parle. Tout le monde, on échange, on a nos
cellulaires, on s'échange des textos, puis il y a quand même une certaine
collégialité, là, qui s'applique entre nous, là. Mais moi, là, le code de
civilité, c'est demandé par des élus en plus. Là, ça vient... Puis comme on
dit, il y a des municipalités qui sont... Peut-être que c'est plus difficile
que d'autres endroits, là, il y a des partis politiques, il y a des...
La Présidente (Mme Boutin) :
Merci. Malheureusement, c'est tout le temps qu'on avait pour le bloc
d'échanges. Peut-être que, bon, on va voir dans le prochain. Je vais céder la
parole à Mme la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue pour 2 min 50 s
• (11 h 30) •
Mme Lessard-Therrien :
Merci, Mme la Présidente. J'aimerais vous entendre, là, sur un élément qu'on
n'a pas abordé beaucoup encore, là, la question des comités pléniers, comités
de travail, là, les huis clos. C'était... C'est une des... Il y a différents
groupes, en fait, qui avancent, là, l'idée d'encadrer davantage ces moments de
discussion là pour...
11 h 30 (version révisée)
Mme Lessard-Therrien : ...là, sur
un élément qu'on n'a pas abordé beaucoup encore, là, la question des comités
pléniers, comités de travail, là, les huis clos, c'était... c'est une des... Il
y a différents groupes, en fait, qui avancent, là, l'idée d'encadrer davantage
ces moments de discussion là pour vraiment s'assurer de la transparence des
processus qui mènent aux décisions puis de faire exister, en fait, le débat
politique, là, pour que les gens puissent vraiment comprendre pourquoi on en
est arrivés à cette décision-là.
Puis on le sait, bon, souvent, moi, j'ai
été conseillère municipale aussi, qu'il y a beaucoup de discussions, de
décisions qui sont prises dans les huis clos, puis ensuite elles sont nommées
au moment du conseil municipal. Donc, comment s'assurer que les citoyens ont
tous les outils pour vraiment comprendre tous les processus qui mènent aux
décisions? Ça fait que, bref, savoir qu'est-ce que vous pensez de l'encadrement
de ces comités pléniers là.
M. Demers (Jacques) :...ce qu'on nous parle comme encadrement, parce qu'on a entendu
un peu toutes sortes de choses, des personnes qui auraient même souhaité que ça
soit en direct, que ça soit enregistré ou directement qu'on puisse... Il faut
faire attention, je pense que c'est... Parce que nous, de façon générale, on
parle, on appelle, de tables de travail. Lors d'une table de travail, ça nous
permet d'avoir plein d'éléments puis de se faire une idée.
Le risque de mettre ça trop ouvert, c'est
que les gens arrivent avec leurs arguments, particulièrement des endroits où
est-ce que c'est des oppositions officielles alentour de la table... Bien, une
fois qu'ils s'assoient, puis surtout si on le met public, je suis convaincu que
ces gens-là vont rapidement cristalliser leurs opinions et plutôt chercher
juste à défendre leurs opinions, plutôt qu'une table de travail nous permet de
faire du gauche-droite un peu pour trouver la meilleure solution.
Puis, lors de la table de travail, il y a
beaucoup de sujets qui sont confidentiels. On ne doit pas nommer plein de
choses qui se passent à l'intérieur de ces tables-là, ça fait qu'il faut... il
y a une limite à dire que ça soit ouvert, mais c'est un endroit de travail essentiel.
Puis déjà nos réunions de conseil, parfois, sont très longues. S'il faudrait
rajouter le quatre ou cinq heures de table de travail, bien là, c'est... on
passe à un autre niveau.
La place où est-ce que le citoyen a une
belle chance, c'est qu'à tous les mois, nous, minimalement une fois par mois,
certaines municipalités plus... ont la chance d'avoir des périodes de
questions. Si quelqu'un a une question parce qu'un dossier n'est pas clair, normalement,
moi, je considère que c'est le rôle, entre autres, du maire, quand qu'on prend
une décision, expliquer pourquoi qu'on la prend puis de quelle façon qu'on l'a
prise. Ça, il faut expliquer aux citoyens, parce qu'il n'y a pas de décisions
qui sont noires ou blanches, il y a beaucoup de zones grises. Il faut expliquer
notre cheminement, pourquoi qu'on arrive à ça, puis, quand qu'il y a des gens
qui sont contre, leur donner une chance d'expliquer pourquoi qu'ils sont
contre. Ça, ça permet de répondre aux citoyens, puis, si ce n'est encore là pas
assez clair pour lui, bien, il y a une période de questions où est-ce qu'il
peut les poser et qu'il devrait avoir toutes ses réponses.
La Présidente (Mme Boutin) :
Merci, M. Demers. Malheureusement, c'est tout le temps qu'on avait pour ce
bloc-là. Je vais céder la parole au député de Matane-Matapédia pour
2 min 50 s également. M. le député, ouvrez votre micro, s'il
vous <plaît...
La Présidente (Mme Boutin) :
...merci, M. Demers. Malheureusement, c'est tout le temps qu'on avait pour
ce bloc-là. Je vais céder la parole au député de Matane-Matapédia pour
2 min 50 s également. M. le député, ouvrez votre micro, s'il
vous >plaît.
M. Bérubé : Comment vous
percevez l'article 105 en lien avec la Commission municipale? Est-ce que
le projet de loi devrait préciser les circonstances qui devraient pousser le ministre
à faire intervenir la CMQ?
M. Demers (Jacques) :
Sylvain, je te laisserais répondre, s'il te plaît.
M. Lepage (Sylvain) : Pardon.
Pouvez-vous juste... J'ai mal compris la question, M. Bérubé, je m'excuse.
M.
Bérubé
: ...105,
avec la Commission municipale, est-ce que le projet de loi devrait préciser les
circonstances qui devraient pousser le ministre ou la ministre à faire
intervenir la CMQ?
M. Lepage (Sylvain) : Oui,
bien, tout à fait. Ça rejoint expressément ce que nous avons dit avant. Pour
nous, il est extrêmement important que l'intervention de la commission, si elle
est précieuse et, sans aucun doute, nécessaire en certaines circonstances, ne
devienne pas justement, là, un outil de contestation à répétition où, encore là
j'ai plaidé pendant de nombreuses années devant les tribunaux, en fonction du
juge sur lequel tu tombes, tu peux avoir une petite idée de vers où ça va
aller. Alors, on parle de... Je pense que la démocratie, malheureusement ou
heureusement, ça s'exprime justement par des débats vigoureux.
Et c'est un peu comme... J'écoutais Mme Nichols
tantôt. Moi, j'ai été avocat pendant des années, j'ai plaidé contre des
confrères, souvent les mêmes pendant des années. Et souvent mes clients étaient
surpris quand, en sortant, on se donnait la main puis on partait à rire ou on
allait prendre une bière ensemble. Lui t'a payé pendant une journée pour te
chicaner, tu t'es chicané toute la journée, tu sors de la salle. Alors, c'est
important que les gens... Puis ça, il y a peut-être de l'éducation citoyenne à
faire encore là. C'est la même chose à l'Assemblée nationale, vous pouvez
interpeler le premier ministre, vous pouvez poser des questions, puis, quand
vous sortez de la salle, ça n'a pas fait que le débat a dérapé ou est devenu
impoli, désagréable, ou vexatoire, ou discriminatoire.
Alors, on pense, oui, M. Bérubé, que
ça devrait... toutes ces questions-là devraient être bien encadrées pour que ça
soit plutôt l'exception, l'intervention, que la règle.
M. Bérubé : D'accord. J'ai un
petit peu de temps encore. Est-ce que... Évidemment, vous nous demandez, à
l'Assemblée nationale, de faire preuve d'exemplarité, parce que non seulement
on est des législateurs, mais on peut être des modèles à certains égards, donc
j'imagine que vous avez un message aussi qui s'adresse aux élus de l'Assemblée
nationale.
M. Demers (Jacques) :
Oui, absolument, parce que je ne sais pas si les gens se sont rendu compte,
mais on vous voit beaucoup plus souvent à la télé que le conseil de
Sainte-Catherine-de-Hatley, là. Ça fait que, pour moi, c'est important que ceux
qu'on voit le plus, qu'ils nous donnent l'exemple, qui sont nos élus
provinciaux. Bien, quand qu'on parle d'éthique, si on se fait imposer par l'Assemblée
nationale des choses au monde municipal, j'espère qu'on va voir au moins la
même chose, qui est un exemple tellement important. Il n'y a pas de décision...
Au niveau de la ligue nationale, au niveau du hockey, quand qu'on fait un
changement, on le fait dans nos ligues mineures aussi ou à d'autres niveaux. Alors,
si un <sport...
M. Demers (Jacques) :
...nationale des choses au monde
municipal, j'espère qu'on va voir au
moins
la même chose, qui est un exemple
tellement
important.
Il n'y a pas de décision... Au niveau de la ligue nationale, au niveau
du hockey, quand qu'on fait un changement, on le fait dans nos ligues mineures
aussi ou à d'autres niveaux. Alors, si un >sport se joue d'une façon,
bien, la politique devrait aussi se jouer d'une même façon partout.
La Présidente (Mme Boutin) :
Merci infiniment. Malheureusement, c'est tout le temps qu'il vous restait. Je
vous ai même laissé un quelques secondes de plus étant donné que votre micro
était fermé au début. Alors, je vais maintenant laisser la parole pour deux
minutes au député de Chomedey.
M. Ouellette : Merci, Mme la
Présidente. Bonjour à vous deux. Deux petites questions. Je reviens sur la
formation. Vous avez l'opportunité de desservir, en formation, on va faire un
beau chiffre rond, là, 1 000 municipalités. Je suis préoccupé par
l'uniformisation de la formation que vous dispensez. Je regardais Mme Roy
nous parler que son programme était balisé, si on veut, ou... pas autorisé mais
certifié par l'Université du Québec à Trois-Rivières. Comment ça fonctionne
chez vous? Est-ce qu'il y a beaucoup d'équipes de formateurs différents au
niveau de la province?
M. Lepage (Sylvain) : La
réponse à la question, c'est oui. On a une directrice qui est spécifiquement en
charge de la formation. Le contenu des formations est, oui, uniformisé et
revérifié pour s'assurer qu'il correspond aux dernières... à l'évolution de la
jurisprudence, hein? Parce que vous savez qu'il y a des règles, mais il y a
aussi l'application des règles, qui interprète ces règles-là. Donc, à chaque
année, il y a une révision, justement, pour s'assurer que les contenus soient
conformes.
Et les contenus sont dispensés par des
gens... On couvre l'ensemble du territoire du Québec. Alors, si quelqu'un ne
participe pas à une formation en webconférence, là, ou... parce qu'on a même un
logiciel encore plus spécialisé que ça, qui permet des interrelations, bien, on
s'assure qu'il y a dans... Bien, par exemple, en Abitibi-Témiscamingue, il y a
une équipe d'avocats de la région qui dispense la formation, qui ne sera
normalement pas la même équipe que celle de la Gaspésie.
Mais, malgré tout, il y a une vérification
du contenu du cursus, un peu comme à l'école primaire, à l'école secondaire,
puis au collège, là, puis même à l'université, où on s'assure que ce qui est
dispensé, c'est l'ABC ou les règles de base qui sont nécessaires à un élu pour
faire face à la réalité dans laquelle, au lendemain de son élection, là, il va
avoir à travailler, là.
M. Demers (Jacques) :
Et je pense que...
La Présidente (Mme Boutin) :
Merci infiniment. Je suis désolée, M. le député, de devoir vous interrompre
encore une fois de cette manière. J'aimerais remercier M. Lepage et M. Demers,
de la Fédération québécoise des municipalités, là, pour votre contribution.
Désolée, encore une fois, du retard qui a été causé par le contretemps
technique. Je remercie tous les membres, d'ailleurs, pour votre patience et
votre collaboration.
La commission ayant accompli ce mandat,
nous allons ajourner nos travaux au mercredi 21 avril, après les
affaires courantes, où elle poursuivra son mandat. Alors, merci infiniment, et
je vous souhaite une très belle journée.
(Fin de la séance à 11 h 39)
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La
Présidente (Mme Boutin) :
...nous
allons ajourner
nos travaux au mercredi 21 avril, après les affaires courantes, où
elle poursuivra son mandat. Alors, merci infiniment, et je vous souhaite une
très belle journée.
(Fin de la séance à 11 h 39)
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