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(Quinze heures vingt-cinq minutes)
Le Président (M. Lemieux): La commission du budget et de
l'administration est réunie afin de procéder à
l'étude détaillée du projet de loi 83, Loi modifiant de
nouveau la Loi sur les impôts et d'autres dispositions
législatives d'ordre fiscal.
Mme la secrétaire, il n'y a pas de remplacements?
La Secrétaire: Non, M. le Président
Le Président (M. Lemieux): Merci, Mme la
secrétaire. Je demanderais maintenant à M. le ministre de bien
vouloir nous faire des remarques préliminaires, de même qu'au
représentant de l'Opposition, avant d'en arriver à l'étude
comme telle du projet de loi.
Remarques préliminaires M. Raymond
Savoie
M. Savoie: Merci beaucoup, M. le Président. Vous me
permettrez, tout d'abord, de présenter les gens qui m'accompagnent pour
la présente séance. À ma gauche, il y a Yves-Thomas Dorval
qui est mon conseiller spécial au niveau des opérations du
ministère du Revenu; à ma droite, Me Brochu, qui est le directeur
de la Direction générale de la législation. Et je suis
accompagné, derrière moi, par une imposante batterie de
spécialistes de tout acabit; tout d'abord, Me Hubert Gaudry, Me
François T. Tremblay, M. Réal Tremblay, M. Léonide
Cloutier, Me Josée Morin, Me Guy DesRochers et M. Jacques
Désilets.
M. le Président, simplement quelques commentaires avant de
débuter les travaux de cette commission. Je voudrais tout simplement
souligner, tout d'abord, que le projet de loi 83 porte sur la réforme
fiscale annoncée par le ministre des Finances, principalement dans la
déclaration ministérielle du 18 décembre 1987. Donc, il y
a déjà plus de quasiment trois ans. Ceci faisait suite à
l'avis de motion des voies et moyens présenté à la Chambre
des communes par le ministre des Finances du Canada le 16 décembre 1987.
Comme vous savez, en matière de fiscalité et de revenu, il y a
évidemment une tendance vers l'harmonisation, d'une façon
constante.
Le projet de loi 83 est le projet de loi fiscal le plus volumineux qui
ait été présenté par le ministre du Revenu, au
souvenir des fonctionnaires du ministère. Il s'agit, comme vous pouvez
le constater, M. le Président, de quatre volumes très imposants
qui sont soumis avec les notes explicatives pour la présente
séance et dont le projet de loi lui-même constitue quelque 300
pages. Alors, c'est un projet de loi des plus considérables.
Il contient effectivement l'équivalent d'environ trois projets de
loi d'harmonisation normaux. Le projet de loi 83 présente, comme en
conviendra certainement le député de Labelle, une très
grande complexité et comporte une importante transformation du
régime fiscal ayant des répercussions dans toutes les parties de
la Loi sur les Impôts, laquelle compte déjà au-delà
de 2200 articles. Le projet de loi fédéral qui a donné
suite à l'avis de motion des voies et moyens, le projet de loi C-139,
sanctionné le 13 septembre 1988. Les travaux de rédaction ont
débuté en décembre 1988, soit trois mois seulement
après la sanction du projet de loi. Les travaux ont dû être
interrompus en mai 1989, M. le Président, afin de se consacrer à
la rédaction du projet de loi 33 qui donnait suite au discours sur le
budget du ministre des Finances du Québec du 16 mai 1989, projet de loi
qui donne suite à des mesures spécifiquement
québécoises annoncées dans le discours sur le budget et
reçoivent, en effet, toujours priorité.
Les travaux ont repris à l'automne pour se poursuivre sans
interruption jusqu'au mois de septembre 1990. Dans sa déclaration
ministérielle du 18 décembre 1987, le ministre des Finances
précisait à la page 9 que les mesures d'harmonisation
annoncées ne seront adoptées qu'après sanction de toute
loi ou réglementation fédérale nécessaire à
l'entrée en vigueur des mesures fédérales et elles seront
applicables aux mêmes dates qu'elles le seront aux fins de l'impôt
sur le revenu fédéral.
Donc, la Loi sur les impôts du Québec est harmonisée
régulièrement aux modifications apportées à la loi
de l'impôt sur le revenu fédérale depuis 1972. Auparavant,
la loi québécoise, comme vous le savez, M. le Président,
se référait tout simplement à la loi
fédérale pour une grande partie du texte. Le principe de
l'harmonisation consiste à intégrer dans le texte de la loi
québécoise les dispositions semblables à celles qu'on
retrouve dans la loi fédérale et qui sont identifiées par
le ministre des Finances. L'harmonisation présente un
intérêt important pour les contribuables qui doivent payer des
Impôts aux deux niveaux de gouvernement dans la mesure où
l'harmonisation leur évite de connaître deux systèmes
fiscaux entièrement différents. Et on sait que les coûts
sont substantiels en épargne pour l'ensemble des contribuables,
particulièrement pour les corporations qu'il y a sur le territoire du
Québec. M. le Président,
je pourrais, évidemment, continuer à donner des exemples
additionnels. Il suffit de dire que les vérifications les plus
serrées se sont imposées, que ça a suivi son cours
à travers l'ensemble de la machine législative, qu'il faut,
évidemment, que ça passe par le comité de
législation et, auparavant, par les systèmes au niveau du
ministère de la Justice, au niveau de la rédaction des lois. Les
vérifications ont été effectuées et, comme c'est
souvent le cas dans ces questions d'impôt et de modification à la
Loi sur les impôts, les modifications qui peuvent arriver en cours de
route sont souvent introduites à ce moment-là et ne sont pas
nombreuses puisque, effectivement, il y a véritablement plusieurs
centaines d'intervenants qui ont l'occasion de se pencher sur la loi et
puisqu'il y a déjà eu deux ou trois ans d'application de la loi
en question. C'est tout, sauf, peut-être, qu'il faut convenir d'un plan
d'approche pour l'ensemble du projet de loi pour que ça puisse
être traité, j'imagine, de la façon la plus convenable
possible, peut-être bloc par bloc.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le ministre. M. le
député de Labelle.
M. Jacques Léonard
M. Léonard: Oui, M. le Président. Nous avons devant
nous un projet de loi qui est très volumineux, qui comporte 379 articles
et 285 pages de texte. Je veux simplement vous dire que c'est un projet de loi
important dans sa rédaction et qu'il a été
déposé en Chambre le 8 novembre. Il faut voir que c'est
très tard par rapport au délai qui nous est imparti parce qu'il y
a ce projet de loi et il y en a d'autres aussi. C'est depuis le 18
décembre 1987 qu'il est en gestation. Il nous arrive maintenant et il a
incorporé en cours de route, je pense bien, toutes les modifications qui
sont survenues dans les lois sur l'impôt, fédérale et
québécoise. Vous conviendrez que le gouvernement garde une grande
part de sa responsabilité quant à la bonne facture de ce projet
de loi, compte tenu de la Loi sur l'impôt.
Je voudrais simplement dire quelques mots sur la question
d'harmonisation. Évidemment, l'objectif du gouvernement du
Québec, depuis un certain nombre d'années, c'est d'harmoniser ses
lois à la loi fédérale sur l'impôt. Tout le monde
conviendra que, finalement, en termes d'administration, il faut en arriver
là parce qu'un contribuable qui aurait à traiter ou a administrer
ses affaires avec deux lois sur l'impôt complètement
différentes, ça poserait des problèmes majeurs et, donc,
on en est toujours à cette question de l'unité du système
de taxation. Il y a deux gouvernements dans le domaine. Il y en a un de trop,
nous le disons depuis longtemps. Le ministre, je pense, va convenir que
ça pose des problèmes majeurs et, ça, je pense que nous le
voyons dans les faits, ce que ça introduit. Notre projet de loi, nous,
simplement pour suivre le fédéral, est déposé trois
ans après le fait. Alors, on est finalement dans l'obligation, à
toutes fins pratiques, d'appliquer actuellement la loi fédérale
sur l'impôt. Ça, je pense qu'il faut revenir sur cette question,
majeure, à mon sens. Même si l'harmonisation, ça peut avoir
des avantages, il reste quand même que nous perdons à peu
près toute initiative en ce qui concerne les sources de revenu pour
l'impôt sur le revenu des particuliers que nous avons devant nous, ici...
des particu liers, des compagnies, l'impôt sur le revenu.
Alors, c'est donc un projet de loi considérable qui signifie
simplement qu'on s'aligne sur le gouvernement fédéral. Je vais
donc concourir à son adoption. Nous allons prendre en compte les
remarques du ministre, la présentation du ministre. Je pense qu'il va la
faire lui-même. Tout le monde va convenir qu'il s'agit d'une loi
extrêmement technique, qu'on ne peut pas aller dans le détail,
sauf exception. Mais il s'agit d'une loi technique qui fait appel à des
spécialistes qui s'écrivent des lois entre eux, si je comprends
bien, et les parlementaires mettent des sceaux sur ces projets de loi. C'est
à peu près à ça que se résume, notre
travail, actuellement. Je le déplore, mais, enfin, c'est là
où nous en sommes et je conçois qu'il faut l'adopter
présentement, avant Noël, ou le plus tôt possible. Je vous
remercie, M. le Président. Je vais vous offrir et offrir au gouvernement
ma collaboration dans l'étude de ce projet de loi.
Étude détaillée
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le
député de Labelle Alors, comme il n'y a pas de motion
préliminaire, nous allons immédiatement appeler l'article 1 du
projet de loi 83, Loi modifiant de nouveau la Loi sur les impôts et
d'autres dispositions législatives d'ordre fiscal. Je crois qu'il y a un
papillon?
M. Savoie: Oui, il y a effectivement...
Le Président (M. Lemieux): Oui, monsieur.
M. Léonard: Excusez-moi! Juste avant de procéder,
il y a eu des déclarations ministérielles dont nous n'avons pas
encore copie. Nous l'avons réclamée dans le discours de
deuxième lecture, peut-être que ça a été un
oubli. Est-ce qu'on pourrait nous en faire tenir une copie le plus tôt
possible?
M. Savoie: D'accord Oui, je pourrais vous en transmettre une
copie
M. Léonard: Parce qu'il y en a quatre. Il y en a qui ont
été faites... il y en a deux, je crois, qui ont été
faites en dehors des périodes de session.
M. Savoie: Oui, je pourrais en faire lecture pour les fins du
dossier et ensuite vous transmettre une copie de ce que j'ai eu. Le ministre
des Finances a annoncé, à l'Assemblée nationale, des
mesures d'harmonisation en date du 18 décembre 1987 et du 22
décembre 1988. Ces mesures d'harmonisation ont été
reprises respectivement dans les bulletins d'information de 87-8 et 88-8 du
ministère des Finances. Quant aux mesures annoncées en date du 17
octobre 1988, le bulletin 88-6 ne mentionne pas la façon dont elles ont
été annoncées. Enfin, pour ce qui a trait aux mesures
d'harmonisation annoncées le 10 février 1989, le bulletin
d'information 89-1 précise que le ministre des Finances a émis un
communiqué. Une erreur a pu se glisser dans les notes explicatives
figurant au début du projet de loi puisque le texte des
déclarations ministérielles est habituellement reproduit dans les
bulletins d'information. Les erreurs qui ont pu être commises pourront
être corrigées lors de l'impression de la version
sanctionnée du projet de loi 83.
M. Léonard: C'étaient des communiqués, non
pas des déclarations ministérielles. C'étaient des
communiqués du ministère des Finances.
M. Savoie: II y avait deux déclarations
ministérielles...
M. Léonard: Deux déclarations ministérielles
et deux communiqués.
M. Savoie:... et deux communiqués, oui. Les
communiqués vous seront transmis.
M. Léonard: O. K. Merci.
Le Président (M. Lemieux): Auriez vous une objection, M.
le député de Labelle, à ce qu'on ait un peu plus
d'éclairage?
M. Léonard: Moi, je trouve que nous procédons dans
la pénombre pour examiner des lois...
Le Président (M. Lemieux): Je ne sais pas si on veut nous
garder dans la grande noirceur.
M. Léonard:... qui touchent les deniers des contribuables.
J'ai l'impression que le ministre du Revenu a l'air de tenir à une
espèce de caverne.
Le Président (M. Lemieux): Ah non! Je pense que c'est
indépendant du ministre du Revenu. Non seulement je le pense, mais.. Est
ce que c'est possible de faire en sorte qu'on ait un petit peu plus
d'éclairage, s'il vous plaît? Alors, j'appelle l'article 1.
L'article 1 était appelé. Je crois que M. le ministre faisait
état qu'il y avait un papillon à l'article 1.
M. Savoie: Oui, effectivement. L'article 1 du projet de loi 83
est modifié par le remplacement de la partie du paragraphe 1 qui
précède le paragraphe af de l'article 17 de la loi concernant
l'impôt sur la vente en détail par la suivante: "L'article 17 de
la loi concernant l'impôt sur la vente en détail, modifié
par l'article 3 du chapitre 7 des lois de 1990, est de nouveau modifié
par le remplacement du paragraphe af par le suivant, " au lieu d'avoir le texte
qui existait tel qu'on le voit actuellement avec l'élément entre
parenthèses. Alors, ce qui est entre parenthèses, finalement,
c'est un peu ça. C'est ça, puisqu'on pensait, effectivement,
qu'il aurait pu y avoir une modification et ce ne sera pas le cas. On le laisse
tomber tout simplement au niveau de l'article 1.
Le Président (M. Lemieux): Ça va?
M. Léonard: Oui. Je suppose que ça touche la
loi.
M. Savoie: Oui. C'est-à-dire qu'au niveau du texte que
vous avez...
M. Léonard: L'impôt sur la vente en
détail.
M. Savoie: Est-ce qu'on vous a remis une copie de la
modification?
M. Léonard: Oui.
M. Savoie: Oui. Alors, si vous regardez le texte que vous avez,
à l'article 1, on fait sauter à compter de 1990..
M. Léonard: Oui.
M. Savoie:... et ça va jusqu'au projet de loi,
jusqu'à 1990. Alors, à partir de 1990, à la
troisième ligne...
M. Léonard: Oui.
M. Savoie:... on fait sauter "et par l'article 14 du chapitre
(indiquer ici le numéro de chapitre du projet de loi 89) des lois de
1990", jusqu'à la virgule, on fait tout sauter.
M. Léonard: O. K.
Le Président (M. Lemieux): On fait sauter ce qui est en
haut, ce qui est dans le paragraphe. Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Léonard: Oui.
M. Savoie: De 1990 à 1990.
Le Président (M. Lemieux): C'est ça.
M. Léonard: Oui, adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté.
M. Léonard: Maintenant est-ce que le projet de loi qui
concerne la T. P. S. québécoise qui vient la semaine prochaine va
se trouver à modifier la Loi sur l'impôt sur la vente en
détail? Est-ce que, à ce moment-là, ça va
remodifier ce projet de loi là?
M. Savoie: Oui. Ils sont obligés de le modifier.
M. Léonard: Le projet de loi 89 qui a été
modifié la semaine dernière, il n'est pas intégré
là-dedans encore?
M. Savoie: II y a en effet de quoi faire un projet de loi
spécial, oui.
Le Président (M. Lemieux): Alors l'article 1 est-il
adopté tel qu'amendé?
M. Léonard: Oui.
Une voix: On va le modifier dans une semaine et on va
l'adopter.
Le Président (M. Lemieux): L'article 1 est donc
adopté tel qu'amendé et nous passons maintenant à
l'article 2.
M. Savoie: Est-ce que l'on va faire ça article par
article?
Le Président (M. Lemieux): Habituellement, c'est la
façon dont on fonctionne. J'ai demandé tout à l'heure
à vos fonctionnaires s'il y avait lieu d'avoir des blocs d'articles et
ils m'ont dit que...
M. Savoie: II est impossible d'avoir des blocs d'articles
là-dedans?
Le Président (M. Lemieux): Bien, c'est ce que vos
fonctionnaires m'ont dit tout à l'heure.
M. Léonard: Je pense que, légalement, il faut
passer les articles un par un.
Le Président (M. Lemieux): On pourrait à la
limite... et le député de Lévis l'a déjà
fait, vos fonctionnaires vont vous le dire. On a même passé
paragraphe par paragraphe sur un projet de loi de 200 articles.
M. Léonard: II me donne de mauvaises idées.
Le Président (M. Lemieux): Mais s'il n'y a pas de
questions, ça va aller assez vite.
M. Savoie: II y a des projets de loi qui sont
intéressants...
Le Président (M. Lemieux): Ce n'est pas de mon ressort, M.
le ministre. Vous comprendrez que je dois me plier à la volonté
du député de Labelle. Si M. le député de Labelle
décidait de me demander dappeler chacun des paragraphes de chacun des
articles, je n'aurais pas le choix. Sauf que s'il y a des blocs...
M. Léonard: D'un point de vue légal ou
législatif, il faut passer les articles un par un.
M. Savoie: On va y aller avec l'article 2.
Une voix: II faut les énumérer un par un
cependant.
M. Léonard: II faut les énumérer un par un.
C'est au ministre à indiquer les blocs sur lesquels il veut donner des
notes explicatives.
M. Savoie: On va s'organiser comme ça. On va faire
l'article 2 et, après ça, on tombe sur un bloc des articles 3
à 4.
Le Président (M. Lemieux): D'accord. Alors j'appelle
l'article 2.
M. Savoie: Oui. On modifie l'article 20. 25 paragraphe n en
laissant tomber les mots "ou en vertu de la loi nationale de 1987 sur les
transports" de même que les mots "ou une licence". Alors, c'est la
modification que l'on introduit. C'est ça; II y a l'ajout des mots "ou
une licence" et l'ajout de "ou en vertu de la loi nationale de 1987 sur les
transports". Alors la modification au paragraphe n de l'article 20. 25 permet
de se référer à la nouvelle loi nationale de 1987 sur les
transports.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. M.
Léonard: Adopté.
M. Savoie: On arrive donc à l'article 3. Et les articles 3
à 25 modifient les actions privilégiées à terme
pour tenir compte des différentes modifications.
Une voix: À terme.
M. Savoie: Allez-y, Me Tremblay.
M. Tremblay (François T. ): Vous voulez dire
achetables.
Le Président (M. Lemieux): Me Tremblay, voulez-vous vous
identifier pour les fins de l'enregistrement du Journal des débats?
(15 h 45)
M. Tremblay (François T. ): Oui, M. le Président.
François T. Tremblay, directeur des Impôts, ministère du
Revenu. Les actions privilégiées à terme, c'est un
ensemble de dispositions
qui existent dans la loi, qui visent à faire en sorte que ceux
qui obtiennent le rendement - c'est-à-dire les acquéreurs de
telles actions qui sont, notamment, des institutions financières ou des
compagnies prêteuses - sur les dividendes qu'ils reçoivent de
telles actions, n'ont pas le traitement fiscal qui est habituellement
réservé aux dividendes pour les corporations, mais un traitement
fiscal qui est assimilé au traitement pour les intérêts. Si
bien que, pour les corporations qui prêtent ou qui achètent des
actions privilégiées de telles corporations qui ont besoin de
fonds et qui vont obtenir un rendement, ce sera, pour elles - ces corporations
prêteuses -un revenu d'intérêts, mais un revenu de
dividendes.
M. Léonard: Est-ce qu'on peut assimiler... Par exemple,
dans l'opération de rachat ou de privatisation d'Air Canada, il y avait
des actions perpétuelles portant des dividendes à 10 %. Donc,
c'est ça, des actions privilégiées à terme.
M. Tremblay (François T. ): Je ne connais pas les
modalités de la transaction d'Air Canada et, si je les connaissais,
ça voudrait dire qu'elles seraient, quant à moi, confidentielles
et je ne pourrais pas vous en parler. Mais je dois vous avouer que je ne les
connais pas.
M. Léonard: O. K. Ça va
M. Tremblay (François T. ): Si je les connaissais, je les
aurais connues dans le cadre de mes fonctions, mais je n'ai pas
participé à ce dossier.
M. Léonard: Ça va.
Le Président (M. Lemieux): Les articles 3 à 25?
M. Savoie: C'est ce qu'on a annoncé, 3 à 25.
M. Léonard: Le bloc 3 à 25 touche... M. Tremblay
(François T. ): C'est ça.
M. Léonard:... ces actions privilégiées
à terme.
M. Savoie: Ces éléments-là, oui.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que les articles 3
à 25 inclusivement sont adoptés? Adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Alors, j'appelle l'article
26.
M. Savoie: Là, il faut trouver la page de l'article
26.
Le Président (M. Lemieux): C'est à la page 37 du
projet de loi.
M. Savoie: Oui. Ça, ça va, la page 37. Mais dans
nos notes, M. le Président, c'est que... On est rendus à
l'article 25.
Le Président (M. Lemieux): Nous sommes rendus à
l'article 26. Nous avons adopté les articles 3 à 25
inclusivement. Nous en sommes à l'article 26.
M. Savoie: Bon. Là, on va de l'article 26 à
l'article 32 et, ça, ça porte effectivement sur le contrôle
des corporations qui, évidemment, est lié aux articles 3 à
25, me dit-on, puisque ça concernait aussi, avec les actions à
terme, les contrôles des corporations. Alors, on a donc, les articles 26
à 32, un ensemble de modifications qui portent sur le contrôle des
corporations.
M. Léonard: Je vais revenir à une chose alors, sur
les actions privilégiées à terme. C'est comme ça
que vous avez libellé vos actions. Est-ce que ces actions ont des droits
de vote? Elles ont des droits de vote limités en certaines
circonstances, je suppose; parce que, pour mériter l'appellation
"actions privilégiées", ça veut dire que c'est un droit de
vote restreint.
M. Tremblay (François T. ): Ce qui les caractérise
et ce qui fait en sorte qu'elles ont cette définition-là dans la
Loi sur les impôts, c'est plutôt les circonstances dans lesquelles
elles sont émises et le type de rendement que la corporation en obtient
et non pas tellement le fait qu'il y ait ou non des droits de vote, bien que,
généralement, il n'y a pas de droit de vote qui y soit
attaché. Mais ce n'est pas, disons, l'essentiel qui les
caractérise. Au fond, l'intérêt de ces actions, c'est
qu'une corporation qui obtient un revenu de dividendes, normalement, selon les
règles générales qui s'appliquent au revenu de dividendes
des corporations, ce dividende s'inclut dans le revenu de la corporation, dans
un premier temps, mais s'en déduit également dans un
deuxième temps. Autrement dit, le revenu de dividendes que fait une
corporation n'est pas imposable.
M. Léonard: Oui.
M. Tremblay (François T. ): C'est la règle
générale...
M. Léonard: Oui.
M. Tremblay (François T. ):... de façon à
éviter qu'il soit imposable de corporation à corporation, parce
que la loi veut qu'il ne soit
finalement imposable qu'une fois dans la corporation opérante et
qu'une autre fois auprès de l'actionnaire qui est un particulier. Donc,
ces articles 738, 739 et 740 dans la loi font en sorte que les dividendes qui
cheminent d'une corporation à l'autre ne sont, finalement, pas
imposables. Alors, il se produisait que des corporations prêteuses qui -
par exemple, des banques ou des institutions financières ou quoi que ce
soit -auraient normalement prêté de l'argent à des
corporations, auraient fait un revenu d'intéiêt et, parce que
c'est de l'intérêt, auraient payé des impôts. Au lieu
de ce faire, elles faisaient donc en sorte d'investir dans la corporation sous
forme d'actions privilégiées portant un rendement fixe et
garanti, bien souvent rachetables à l'option de l'investisseur. Donc,
c'est un peu comme un billet sur demande. Elles obtenaient donc, comme
rendement, un dividende. Et, en conséquence, elles ne payaient pas
d'impôt là dessus. C'est en fonction de cela qu'ont
été introduites un ensemble de dispositions qui ont
qualifié ces actions d'actions privilégiées imposables ou
d'actions privilégiées à terme. Il y a diverses
catégories dans ce titre-là, qui sont les actions
privilégiées à court terme, les actions
privilégiées imposables, les actions privilégiées
imposables d'institutions financières, etc. Il y a cinq ou six
catégories; mais, essentiellement, ce qui les caractérise et leur
objet, c'est ce que je viens de vous expliquer.
M. Léonard: Quand vous parlez pour les articles 25 et
suivants, quand vous dites: Le contrôle. S'agit-il du contrôle du
ministère ou du contrôle en termes de vote à
l'intérieur? C'est à l'intérieur même des
entreprises?
M. Tremblay (François T.): C'est le contrôle qu'une
corporation ou qu'un groupe de corporations ou d'actionnaires à
l'égard d'une corporation exercent sur cette corporation, soit en raison
du nombre de droits de vote qu'ils détiennent, soit en raison d'autres
facteurs factuels qui font qu'ils ont un droit, en quelque sorte, de vie ou de
mort sur les corporations en question.
M. Léonard: Donc, vous êtes obligés de
considérer...
M. Tremblay (François T.): C'est les définitions
pour savoir si oui ou non une corporation est contrôlée. Selon
qu'elle l'est ou non, bien, il y a diverses choses dans la loi qui vont
fonctionner d'une façon ou d'une autre.
M. Léonard: J'ai l'impression d'assister à la
création d'un chapitre complet dans la fiscalité avec
ça.
M. Tremblay (François T.): C'est-à-dire que
c'était là.
M. Léonard: C'était déjà
là.
M. Tremblay (François T.): L'objet des dispositions et des
amendements, ici, c'est d'introduire un aspect additionnel. C'est qu'on
intègre, maintenant, le contrôle de fait. Avant, n'était
considérée comme une corporation contrôlée que celle
qui était contrôlée en raison d'un contrôle de droit,
c'est-à-dire en fonction des droits de vote
M. Léonard: Oui
M. Tremblay (François T.): Maintenant, il y a des facteurs
de contrôle de fait qui sont introduits dans cette
législation.
M. Léonard: En tout cas, je trouve que c'est une grosse
affaire, là. Évaluer un contrôle de fait par rapport
à un contrôle de droit, il me semble qu'il doit y avoir des...
À un moment donné, vous devez porter un jugement sur une
situation
Le Président (M. Lemieux): Avez-vous des exemples
concrets, M Tremblay?
M. Tremblay (François T.): De contrôles de fait.
Le Président (M. Lemieux): Des contrôles de fait,
oui, par rapport aux contrôles de droit.
M. Tremblay (François T.): Il pourrait y avoir, par
exemple, des situations où il y a une convention entre actionnaires
M. Léonard: Oui
M. Tremblay (François T.): Alors, ça pourrait
être un contrôle faisant en sorte, au fond, qu'un actionnaire
puisse avoir, éventuellement, un contrôle sur la corporation. Ils
vont contrôler ensemble le groupe, les corporations. Il peut y avoir
certaines garanties qui ont été données à
l'égard des actions en question, faisant en sorte qu'une personne
quelconque va pouvoir exercer un contrôle sur la corporation en raison
des garanties qui ont été données en fonction de ces
actions.
M. Léonard: Généralement, une entreprise qui
investît comme celle-là n'exerce son contrôle de fait que
si, par exemple, le rendement prévu ou le dividende n'est pas
payé selon les modalités prévues. Donc, c'est un
contrôle in absentia. C'est un contrôle qui s'exerce de
façon hypothétique, éventuellement. Je trouve que
c'est...
M. Tremblay (François T.): Il y a des contrôles qui
sont moins hypothétiques Par exemple, lorsqu'il y a une série de
corporations les unes au-dessous des autres, la première,
même si elle ne contrôle pas la troisième
sous-filiale, elle la contrôle tout de même parce qu'elle a le
contrôle des intermédiaires. C'est un autre exemple.
M. Léonard: Là, c'est un contrôle juridique,
finalement.
M. Tremblay (François T. ): Ce n'était pas un
contrôle de droit faisant en sorte qu'une corporation avait 50 % des
actions dans l'autre corporation puisqu'elle n'en avait aucune de fait.
M. Léonard: Mais, quant au contrôle de fait, est-ce
que, pour vous, le critère des 20 % est important? Par exemple, dans les
mécanismes de consolidation des entreprises, 20 % n'est pas une
règle absolue, mais c'est une règle quand même assez
importante. Quand vous détenez 20 % dos actions, vous pouvez consolider
et ça implique un minimum de contrôle. Est-ce que votre
contrôle de fait, vous l'évaluez autour de 50 % ou sur une limite
plus basse, à 20 %?
M. Tremblay (François T. ): Il y a des facteurs
d'évaluation en termes de pourcentage, mais il y a des facteurs
d'évaluation en termes de valeur marchande des actifs, sur la valeur
totale.
M. Léonard: À quelle page êtes-vous, s'il
vous plaît?
M. Tremblay (François T. ): J'en suis à l'article
20, par exemple, à l'article 21. 20. 2 de la loi.
Le Président (M. Lemieux): Le problème, M.
Tremblay, justifie l'introduction de cette notion de contrôle de
fait.
M. Savoie: C'est des décisions qui proviennent des
tribunaux. On dit qu'il y a "contrôle juridique", et qu'il y a
"contrôle de fait". Ce qui se produit, c'est qu'au niveau du ministre du
Revenu, on reconnaît le contrôle de fait. Et c'est en marche depuis
déjà une bonne secousse. Je me rappelle quand, moi, j'ai fait mon
cours de droit, lorsque j'ai fait mes cours fiscaux, on parlait d'un
contrôle de fait qui avait déjà une reconnaissance à
ce moment-là.
Le Président (M. Lemieux): Mais, est-ce que c'est nouveau,
actuellement? C'est une des premières fois qu'on introduit une nouvelle
législation fiscale?
M. Savoie: Non, ce n'est pas nouveau, on parle de 1988.
M. Léonard: C'est-à-dire, vous le mettez dans un
texte de loi, vous officialisez en quelque sorte, de façon juridique,
des décisions qui ont été prises par la Cour.
M. Savoie: Une situation de fait. Alors, on parle de...
M. Léonard: Non, mais si je comprends, dans ce cas, les
tribunaux ont précédé le législateur?
M. Savoie: Oui. Vous savez, je ne sais pas si vous vous rappelez
un petit peu, lorsqu'il y avait, par exemple, une compagnie dont le
siège social... il y avait toute la discussion sur le siège
social; c'était devenu une question de fait. Et à ce
moment-là, le ministère du Revenu tant du Canada que du
Québec a dit: Bon, le lieu du siège social est une question de
fait.
Le Président (M. Lemieux):... résidence
principale...
M. Savoie: C'est ça, c'est toujours une question de fait.
Et là, on confirme l'orientation qui a déjà
été donnée au niveau du contrôle de la compagnie,
c'est une question de fait. Ce n'est pas une question d'à peu
près, et ce n'est pas une question purement de forme, mais plutôt
la réalité ou le fait.
M. Léonard:... juridique
Le Président (M. Lemieux): Alors, les articles 26 à
32 sont adoptés inclusivement.
M. Léonard: Vous voyez que ce n'est pas facile!
Le Président (M. Lemieux): Profession de foi!
M. Léonard:... on a déjà 200 pages de texte
là-dessus...
M. Savoie: Oui, et c'est déjà en marche, ça
fait trois ans que c'est en marche. Je sais. Si je comprends bien, c'est
qu'à la commission, lorsqu'on vient et qu'on traite des lois fiscales,
lorsque c'est volumineux comme ceci, ou lorsque cela l'est moins... parce que
j'ai vérifié ce qui se faisait auparavant, la culture, si vous
voulez, de la commission vis-à-vis le traitement des lois sur le
ministère du Revenu. Et de constater qu'effectivement ça respecte
la forme et que, finalement, la pratique généralement est
confirmée, mais compte tenu de la précision, c'est souvent
appuyé par les spécialistes du ministère du Revenu. On
parle d'une connaissance qui est assez hermétique et pour ne pas
dire...
M. Léonard: M. le Président, on peut
considérer quand même que la moitié des opérations
du gouvernement consiste à aller chercher des revenus, et l'autre
moitié à les dépenser.
Alors, là, on passe vite sur l'opération qui consiste
à aller chercher des revenus... Ha, ha, ha! Parce qu'on vient piger dans
nos portefeuilles par gros...
Bon, ceci étant dit, je comprends que cette
législation-là, elle est une législation d'harmonisation
avec la législation fédérale.
M. Savoie: C'est ça. Et avec des déclarations qui
ont déjà été faites à l'Assemblée
nationale, qui ont été approuvées, donc qui ont suivi leur
cours tel que proposé par la loi qui nous dirige à
l'Assemblée nationale. Le ministre des Finances, tout à l'heure,
a fait sa déclaration en Chambre que ces mesures-là seront par la
suite intégrées dans ses opérations budgétaires,
dans ses opérations de politique fiscale, au niveau du ministère
des Finances. C'est donc une ratification constante...
M. Léonard: Est-ce que c'est une législation qui a
cours aussi aux États-Unis?
M. Savoie: Aux États-Unis, c'est très
différent. Le mécanisme américain... enfin, je ne suis pas
un spécialiste, mais je le connais un petit peu, et la structure
américaine diffère considérablement puisque,
effectivement, le pouvoir est divisé. Il n'y a pas la même
approche du tout au niveau des lois qui apportent des modifications.
M. Léonard: En termes concurrentiels, dans le contexte du
libre-échange, les corporations américaines qui...
M. Savoie: Ah, vous parlez des...
M. Léonard:... ne seraient pas assujetties à des
dispositions comme celles-là, alors que les entreprises canadiennes ou
québécoises le seraient... Est-ce qu'on est en perte de
vitesse?
M. Savoie: Au niveau de la politique fiscale, d'une façon
globale?
M. Léonard: Oui, est ce que ça concerte
contrôle de fait et...
M. Savoie: Je ne croirais pas parce que vous pouvez être
certain que si on l'était, on serait au courant. Ha, ha, ha! Les
corporations sont très jalouses de leurs prérogatives et...
M. Léonard: Vous êtes bardé de
spécialistes de toutes sortes; peut-être pouvez-vous consulter
à côté...
M. Savoie: Bien, on pourrait peut-être leur demander...
C'est ça. Évidemment, c'est une question où, normalement,
l'écho provient du secteur étudié et non pas de chez nous.
Maintenant, est-ce qu'il y a quelqu'un qui veut répondre
là-dessus? N'importe qui?
M. Tremblay (François T. ): Aux États-Unis, on a ce
contrôle de fait là... On ne voyage pas beaucoup au
ministère du Revenu...
M. Léonard: M. le ministre, faites voyager votre
jeunesse!
Le Président (M. Lemieux): Ça leur permet... Est-ce
ça vous permet, M. Tremblay, d'aller chercher un peu plus d'argent?
Ça vous avantage en quoi, ce contrôle de fait là? (16
heures)
M. Savoie: C'est tout simplement de mettre à jour, nos
politiques vis-à-vis des politiques qui sont établies au niveau
d'Ottawa. C'est des mesures d'harmonisation.
Le Président (M. Lemieux): Mais ces mesures
d'harmonisation, est-ce qu'elles nous permettent d'aller chercher, je ne sais
pas, moi... Quel est l'avantage positif d'y instaurer, d'y introduire ce
contrôle de fait? Il doit sûrement y en avoir un.
M. Tremblay (François T. ): Ça sert effectivement
à plusieurs fins dans la loi. Généralement, il va
être considéré, si on parle globalement, par exemple...
M. Savoie: Ce n'est pas pour aller chercher de l'argent,
là, c'est pour définir...
Le Président (M. Lemieux): Mais je veux savoir, au niveau
de son utilisation. Allez-y donc, M. Tremblay, j'aimerais ça vous
écouter.
M. Tremblay (François T. ): Le ministre a raison, c'est
fonction d'une définition.
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Tremblay (François T. ): Ce n'est pas pour aller
chercher ou pour aller donner. Il y a des articles qui existent dans la loi,
par exemple, qui vont permettre à des corporations qui font partie d'un
même groupe, parce qu'elles sont contrôlées, au fond, par
les mêmes intérêts, de bouger les actifs et les
intérêts là-dedans...
Le Président (M. Lemieux): Je comprends, ça va.
M. Tremblay (François T. ):... sans qu'il n'y ait d'impact
fiscal parce qu'au fond, ça appartient aux mêmes personnes...
Le Président (M. Lemieux): Je comprends.
M. Tremblay (François T. ):... et c'est prendre de
l'argent de leur poche gauche et le mettre dans leur poche droite de telle
sorte que, pour leur permettre de structurer leurs affaires de la façon
dont elles le souhaitent, on va dire:
Oui, c'est permis que vous bougiez sans qu'il y ait de gains de capital.
Même si vous vendez, il n'y aura pas un gain de capital parce que, bon...
Alors, c'est des exemples comme celui-là où une notion de
contrôle va servir.
Le Président (M. Lemieux): Je comprends bien, ça
va. Merci.
M. Tremblay (François T. ): Il y a d'autres...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Labelle, je ne sais pas si vous êtes d'accord?
M. Léonard: Oui, je comprends. On est toujours sous
l'empire de la volonté de s'harmoniser...
Le Président (M. Lemieux): Sauf que, quand...
M. Léonard:.. c'est-à-dire que c'est comme les
moutons de Panurge, quand il y en a un qui saute à l'eau, tous les
autres plongent.
Le Président (M. Lemieux): Sauf que quand je comprends,
ça me fait plaisir de voter sur ça. Les articles 26 à
32?
M. Léonard: Adopté.
M. Savoie: C'est un mécanisme qui dure depuis 100 ans.
Le Président (M. Lemieux): C'est parce que c'est une des
premières fois, depuis que je suis président de cette commission,
que j'entends cette notion-là de contrôle de fait, la notion comme
telle, peut-être que, au niveau des lois fiscales... En tout cas,
à ma connaissance...
M. Léonard: C'est parce que, surtout en juridique, je
pense que le ministre a dit que ça n'existait pas jusqu'ici. Il y avait
des décisions des tribunaux qui avaient interprété qu'il y
avait des contrôles de fait, mais il n'y avait pas de législation,
là.
Le Président (M. Lemieux): Alors les articles 26 à
32 sont-ils adoptés? Adopté.
M. Savoie: C'est le mécanisme qu'on a introduit au niveau
du ministère du Revenu.
Le Président (M. Lemieux): J'appelle maintenant l'article
33 que l'on retrouvera à la page 48 du projet de loi 83. Nous en sommes
maintenant à l'article 33.
M. Léonard: À la page 48? M. Savoie: M. le
Président...
Le Président (M. Lemieux): Page 48, M. le
député de Labelle. M. le ministre.
M. Savoie: II s'agit de traiter en bloc les articles 33 à
45, qui traitent de dispositions relatives au calcul du revenu d'emploi des
particuliers lorsqu'on parle des dépenses de voyage et lorsqu'on parle
spécifiquement des dépenses d'instruments de musique
autorisées.
M. Léonard: Lorsqu'on parle de dépenses de voyage
et d'instruments de musique, les deux ensemble ou les deux
séparément?
M. Savoie: Des dépenses de voyage limitées et,
d'autre part, on parle également des dépenses d'instruments de
musique autorisées, par exemple...
M. Léonard: Disons les dépenses de voyage: en gros,
c'est quoi la mesure d'harmonisation qui est apportée?
M. Savoie: Loin de moi de vouloir... Tâcher de
résumer ça. J'ai une bonne idée de ce que c'est.
M. Tremblay (François T. ): Ce sont les dépenses
d'automobiles, les dépenses de repas, les dépenses de cette
nature-là.
M. Léonard: II y avait eu des limites qui avaient
été apportées il y a quelques années.
M. Savoie: C'est ça. C'est exactement ça.
M. Léonard: II me semble que ça date d'avant
ça quand même.
M. Tremblay (François T. ): Oui, sauf qu'avec la
réforme fiscale, elles ont change.
M. Léonard: En 1987, ils ont dit, par exemple, si je ne me
trompe pas, qu'auparavant, par exemple pour des repas, on avait droit à
100 % de la dépense. Depuis 1987, on a réduit ça à
80 %.
M. Savoie: À 80 %, c'est ça. M. Léonard:
À 80 %, c'est ça?
M. Savoie: À 80 % du repas. Au niveau de l'utilisation
d'une voiture, ça aussi, il y a eu des interventions à ce
niveau-là, depuis 1987.
M. Léonard: La valeur d'une voiture, c'est 20 000
$ou...
M. Tremblay (François T. ): C'est une des limites
effectivement. En 1987, effectivement, pour éviter que des entreprises
acquièrent des automobiles au-delà de ce que le gouvernement
voulait subir fiscalement, une limite a été introduite,
qui était de 20 000 $. Donc, les frais de location, à concurrence
de ce que coûte la location d'une automobile de 20 000 $, c'en est une,
limite. L'amortissement en fonction du coût d'achat d'une automobile dont
le coût est de 20 000 $, c'en est une autre.
M. Léonard: Mon Dieu Seigneur! Il me semble que ça
fait longtemps que ç'a été annoncé, ça. La
loi n'était-elle pas passée encore?
M. Tremblay (François T. ): C'était le 18
décembre 1987.
M. Léonard: Et puis les musiciens, c'est pareil.
M. Brochu (André): L'amortissement sur les instruments de
musique, auquel les musiciens n'avait pas droit auparavant, au chapitre des
dépenses, maintenant ils peuvent amortir leurs instruments de
musique.
M. Léonard: O. K.
Le Président (M. Lemieux): Ça va. Alors, est-ce que
les articles 33 à 45 sont adoptés, inclusivement? Adopté.
Nous passons maintenant à la page 54 du projet de loi, M. le ministre,
à l'article 46. Alors les articles 33 à 45 sont donc
adoptés inclusivement. J'appelle maintenant l'article 46.
M. Savoie: On attend, là, les blocs. Le
Président (M. Lemieux): Ça va
M. Savoie: Est-ce que je pourrais demander...
Le Président (M. Lemieux): Oui. Je peux suspendre...
M. Savoie:... de suspendre deux minutes, là? J'ai
un...
Le Président (M. Lemieux):... deux minutes, M. le
ministre. Oui, je peux suspendre.
(Suspension de la séance à 16 h 6)
(Reprise à 16 h 13)
Le Président (M. Lemieux): À l'ordre, s'il vous
plaît. La commission du budget et de l'administration reprend ses travaux
relativement à l'étude du projet de loi 83. Nous en étions
à l'article 46. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Savoie: Oui, on parle, M. le Président, d'un bloc
d'articles qui va de 46 à 69 inclusive- ment.
Le Président (M. Lemieux): Alors, j'appelle les articles
46 à 69 inclusivement. Nous vous écoutons, M. le ministre.
M. Savoie: On parle des montants, M. le Président, qui
devaient être inclus dans le calcul du revenu d'une entreprise ou d'un
bien.
Une voix: C'est dans "Revenu d'entreprise".
M. Savoie: Oui, c'est ça. Un montant qui doit être
compris dans le calcul du revenu d'une entreprise ou d'un bien On parle de
l'amortissement, par exemple, des voitures de tourisme et choses semblables
L'amortissement des voitures de tourisme ot de choses semblables, exclu?
Une voix: Oui. C'est l'exception. On commence à
l'exception, là.
M. Savoie: C'est ça. Alors, à l'article 46
donc.
Le Président (M. Lemieux): À la page 227 du
cahier?
Une voix: 225.
Le Président (M. Lemieux): 225? C'est la même...
Moi, je n'ai peut-être pas le même cahier que vous.
M. Savoie: Non. C'est celui que j'ai.
M. Léonard: Juste une liste des principales exclusions que
vous faites. Est-ce que vous avez ça, rapidement?
M. Savoie: Me Tremblay pourrait vous fournir les principales
exclusions.
M. Tremblay (François T. ): Oui, dans les principales
inclusions... parce que... dans le "Revenu et entreprises., de biens"
là... Il y a le fait que les récupérations d'amortissement
pour les automobiles de tourisme sont limitées à 20 000 $. Parce
qu'elles sont limitées à 20 000 $, il n'y aura pas de
récupération d'amortissement lors d'une disposition
au-delà du coût.
M. Léonard: O. K. Donc, c'est la concordance.
M. Tremblay (François T. ): Ensuite de ça, vous
avez l'interdiction, dorénavant, pour les propriétaires de
terrains qui possèdent ces terrains-là non pas comme des biens de
nature capitale mais comme des biens d'inventaire -c'est-à-dire qu'ils
sont dans le domaine du commerce de terrains - de déduire les frais
d'intérêts sur emprunts qu'ils ont., sur les frais
qu'ils ont empruntés pour acquérir ces
terrains-là...
M. Léonard: Ils ne peuvent pas déduire les
intérêts?
M. Tremblay (François T.): ..non plus que les taxes
municipales.
M. Léonard: Ils ne peuvent pas déduire les
intérêts ni les taxes.
M. Tremblay (François T.): C'est à dire que pour
des terrains qui sont en inventaire... sur des terrains vacants, effectivement,
ça va s'ajouter au coût.
M. Léonard: Ah oui!
M. Tremblay (François T.): Et lorsqu'il y aura une
disposition...
M. Léonard: Donc, vous capitalisez.
M. Tremblay (François T.): On capitalise ces
choses-là, dorénavant.
M. Léonard: O.K.
M. Tremblay (François T.): L'autre aspect concerne les
biens en immobilisation admissibles. Les biens en immobilisation admissibles,
ce sont en quelque sorte les biens intangibles qu'une entreprise peut
posséder. On parle de "know-how", de choses comme celles-là, qui
sont quand même des actifs, qui bénéficient d'une
déduction. Alors, le mécanisme de cette
déduction-là est modifié par la réforme en faisant
en sorte que, et on va retrouver ça à d'autres endroits dans la
loi, c'est la partie du coût qui peut être déduite et
augmentée mais que le taux de déduction se trouve réduit.
Avant, c'est 50 % du coût qui pouvait faire l'objet d'une
déduction éventuelle, à raison de 10 % l'an.
M. Léonard: Régressif?
M. Tremblay (François T.): C'était sur le solde,
oui. Sur le solde régressif et, maintenant, c'est 75 % des coûts
d'intangibles qui vont pouvoir éventuellement être déduits
à raison d'un taux de 7 %. La raison pour laquelle ces
règles-là sont changées, c'est que ça a une
certaine connexité avec les dispositions du gain en capital et que le
gain en capital, dont l'inclusion elle-même était de 50 %, a
augmenté à 75 %.
M. Léonard: Ah oui, O.K.
M. Tremblay (François T.): C'est en quelque sorte relatif
à...
M. Léonard: Les principales inclusions du...
M. Tremblay (François T.): Oui.
Le Président (M. Després): M. le
député de Labelle, est-ce qu'il y a d'autres questions sur le
bloc 46?
M. Léonard: Bien, si je comprends, ça dispose de 46
à 69, ce dont vous venez de me parler?
M. Tremblay (François T.): Oui, monsieur.
M. Léonard: II y en a, des articles, pour régler
ça.
Le Président (M. Després): Donc, le bloc 46
à 69 est adopté?
M. Léonard: II n'y a pas d'autres commentaires de la part
du ministre?
Le Président (M. Després): M. le ministre, est-ce
qu'il y a... Aucun autre commentaire. Donc...
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Després): ...je prends pour
acquis, M. le député de Labelle, qu'effectivement les articles 46
à 69 inclusivement sont adoptés. Maintenant, à l'article
70, page 74 dans le projet de loi, M. le ministre.
M. Savoie: Merci M. le Président. Alors, maintenant on
appelle un bloc qui va de l'article 70 à l'article 106 inclusivement,
où on parle spécifiquement, M. le Président, de
l'amortissement des automobiles qui sont des voitures de tourisme, voitures de
déplacement.
M. Léonard: C'est ce dont vient de nous parler M.
Tremblay.
M. Savoie: Oui. Mais là on... C'est-à-dire que
non... On parlait d'un autre élément, là on parle d'une
limite, la limite du coût en capital, le fait que le coût en
capital est limite à 20 000 $. L'exemple qui est utilisé, que
même si une compagnie achète une BMW, c'est que l'amortissement
commence à 20 000 $, à partir de 20 000 $.
M. Léonard: Et moins.
M. Savoie: Et moins, oui. Alors, on parle également des
déductions des frais de conseillers en placements et autres frais qui
sont limités à 20 % par année et ça, la
déduction peut s'échelonner sur cinq ans et on parle des
restrictions quant à la déduction des intérêts
limités au montant qui est gagné, c'est-à-dire qu'on ne
peut pas dépasser en déduction le montant maximum qu'on a
gagné dans l'année. Les déductions ne
peuvent pas dépasser le montant gagné dans une même
année.
M. Léonard: Ça veut dire que si quelqu'un a une
perte sur placements, finalement, il ne peut pas réclamer ses frais de
conseillers en placements, sauf le cinquième.
M. Savoie: C'est ça. C'est-à-dire qu'à ce
moment-là, vous parlez des restrictions quant aux pertes, qui ne peuvent
pas dépasser...
M. Léonard: Vous dites que les déductions pour les
frais d'un conseiller en placements ne peuvent pas dépasser les
profits...
M. Savoie: 20 % par année.
M. Léonard:... de placements ou 20 %, le maximum des
deux.
M. Savoie: Non, non, c'est 20 % par année, c'est tel qu'il
est là.
M. Léonard: C'est 20 %?
M. Brochu: Jusqu'à concurrence de 20 % par année.
Donc, ça veut dire que le total de vos frais de conseillers, ça
va vous prendre cinq ans pour les déduire.
M. Léonard: Mais ça, qu'est-ce que vous
considérez comme des frais de conseillers en placements? Ce n'est pas la
commission du courtier?
M. Tremblay (Réal): Ça peut être ça,
oui.
M. Léonard: Ça peut être ça aussi.
Mais quelqu'un fait une transaction rapide, là, il l'achète - je
ne sais pas, moi - de la Banque nationale, il la revend, mais, c'est
déductible directement sur l'opération?
M. Tremblay (Réal):... tous les frais qui sont
engagés pour faire des placements quand vous voulez faire des
placements...
Une voix: Oui, on pourrait peut-être vous demander de vous
présenter, hein?
Le Président (M. Després): Oui. Excusez, est-ce
que... Je demanderai peut-être de s'identifier avant de pouvoir prendre
la parole, s'il vous plaît.
M. Tremblay (Réal): Réal Tremblay, du
ministère du Revenu. Ces frais-là, ce sont les frais de
conseillers en placements. Ce sont les frais qu'on engage lorsqu'on consulte
des conseillers pour taire dos placements, ça peut être des frais
de courtiers, ça peut être des frais d'honoraires de
placements, des choses comme ça.
M. Léonard: Ah, ce n'est pas les frais des commissions de
courtiers, là?
M. Tremblay (Réal): Non, non, non M. Léonard:
Ce n'est pas du tout ça.
M. Tremblay (Réal): Ce n'est pas dans les commissions
payées, là. Ce sont des frais engagés..
M. Léonard: Est-ce qu'il s'agit de montants importants?
Des conseillers en placements, disons pour le contribuable ordinaire, il va
dépenser 200 $ par année, on va mettre ça à raison
de 40 $ par année durant cinq ans?
M. Tremblay (Réal): Ça peut dépendre de la
grosseur des placements que le contribuable fait. Normalement...
M. Léonard: Oui, je comprends. Il y en a qui peuvent
mettre 2000 $ là-dessus, d'autres même plus..
M. Tremblay (Réal): Je ne peux pas vous donner de
chiffres, là, des frais que ces gens-là peuvent engager.
M. Léonard: Mais le contribuable a.
M. Tremblay (Réal): C'est rarement des gros montants,
là, mais ça peut dépendre. Ça peut
dépendre.
M. Léonard: Et le ministre des Finances trouve qu'il y a
vraiment, là, puis au fédéral aussi, ils trouvent qu'ils
peuvent aller chercher beaucoup d'argent là dedans?
M. Tremblay (Réal): Ah, il y avait abus.. Oui, il devait y
avoir abus dans ce domaine là.
M. Léonard: Ah, mais ça, ça a
été jugé en 1987, là. Aujourd'hui, il y a pas mal
moins de transactions sur la bourse de Montréal, entre autres. Je ne
sais pas si ça vaut la peine? Ce n'est pas du...
M. Tremblay (Réal): Mais il faut voir que la mesure n'est
pas limitée uniquement aux particuliers Cette mesure-là
s'applique aussi aux corporations qui, elles... Il peut y avoir des individus
qui ont des corporations de placements qui engagent des frais, des frais
de...
M. Savoie: II y avait moins d'abus aujourd'hui, il faudrait quand
même l'adopter telle quelle aujourd'hui, pour dire qu'elle va avoir
effet dès 1987, puis qu'aujourd'hui... et là introduire
une nouvelle modification encore, c'est un non-sens.
M. Léonard: C'est... On n'est pas loin de la
législation rétroactive, hein?
M. Savoie: C'est-à-dire que ce n'est pas de la
législation rétroactive en tant que telle parce qu'elle est
déjà annoncée et on dit que ça, ça rentre en
vigueur, alors tout le monde l'applique, après une annonce publique.
Alors, finalement, c'est... on n'est pas loin peut-être, là, mais
c'est surtout...
M. Léonard: Bien, je n'ai pas dit que ç'en
était, j'ai dit qu'on n'était pas loin, hein?
M. Savoie: Oui, oui. C'est de la législation qui
finalement a ratifié une déclaration qui a été
faite et une pratique qui est en cours actuellement, là, sur la base
d'une déclaration, sur la base d'un principe de tradition
parlementaire.
M. Léonard:... juste poser une question sur les frais de
conseillers en placements. Est-ce qu'une corporation de placements qui,
à toutes fins pratiques, constitue des frais de conseillers de
placements, dans l'ensemble est-ce que ça, c'est visé par les
articles du projet de loi? Vous avez, par exemple, une entreprise, puis il y a
une corporation de placements: est-ce que les frais de cette corporation de
placements là, pour l'ensemble, pour un groupe, qu'on voudrait
consolider, constituent des frais visés par ce projet de loi?
M. Tremblay (Réal): Non, non, non. Ce sont uniquement les
frais que cette corporation de placements là pourrait encourir si elle
voulait placer des fonds à quelque part...
M. Léonard: Mais si vous êtes une bonne corporation
de placements, vous allez engager du monde pour faire ça. Donc, vous
échappez à tout ça. C'est là où c'est le
principal.
M. Tremblay (Réal): Bien, je veux dire, les gestionnaires
de la corporation sont sûrement rémunérés pour faire
les placements. Maintenant, ces gens-là, s'ils ont des employés
directs, à ce moment-là, ils pourront déduire ces
frais-là comme salaires, mais des honoraires de conseillers en
placements, c'est une autre chose.
M. Léonard: Et vous trouviez qu'il y avait là des
échappatoires assez important?
M. Tremblay (Réal): Bien, moi, là,
personnellement... C'est une mesure... J'imagine qu'on pourrait avoir le
coût de cette mesure-là... Je pense que si on avait quelques... On
pourrait, j'imagine, avoir le coût de cette mesure-là.
M. Léonard: Bon. J'imagine que, comme on remonte à
1987, il y avait beaucoup d'opérations boursières à
l'époque et ça avait peut-être beaucoup de sens.
Aujourd'hui, je comprends qu'il faut harmoniser maintenant, mais je ne suis pas
sûr que ça...
M. Savoie: Oui, on harmonise maintenant, mais il faut dire aussi
que les gens...
M. Léonard: J'ai l'impression que tout ce monde-là
s'est un peu écroulé, là...
M. Savoie: Oui, bien, écroulé... Ce n'est pas
ça qu'on... Mol, je vois difficilement la notion d'activité,
l'intensification de l'activité, vis-à-vis le fait de 20 %, je
pense qu'on dit tout simplement: Pour l'avenir, là, le montant maximum
que tu peux réclamer, c'est 20 %. Alors, si ton courtier te charge 15
000 $ ou si une corporation de placements que toi-même tu as
créée pour gérer ton fonds de placements... tu ne peux
jamais aller chercher plus que 20 % des dépenses. Et en plus de
ça...
Une voix: Tu es limité par le Revenu.
M. Savoie:... une fois que ça, c'est viré, il y a
une restriction quant aux déductions vis-à-vis tes pertes pour
faire suite à l'arrêt Bronfman, me dit-on, parce que je n'ai pas
lu l'arrêt Bronfman.
Le Président (M. Després): M. le
député de Labelle, ça va? Donc, on peut considérer
que les articles 70 à 106 sont adoptés?
M. Léonard: Je vais les adopter avec un acte de foi.
M. Savoie: On fonctionne tous sur des actes de foi ici.
Le Président (M. Després): Nous sommes maintenant
rendus à l'article 107 à la page 102. M. le ministre, est-ce que
vous avez des explications?
M. Savoie: Bien, on est rendus à l'article 106, on est
rendus à l'article 107.
Le Président (M. Després): L'article 106 a
été adopté inclusivement.
M. Savoie: Oui. Alors, on est rendus à l'article 107.
Le Président (M. Després): Vous avez dit l'article
108. Excusez-moi, non, j'ai dit l'article 107 à la page 102, M. le
ministre.
M. Savoie: Excusez-moi. Alors, c'est particulièrement
intéressant l'article 194 parce que comme comptable, je crois, ça
va certainement sonner des vieilles cloches.
M. Léonard: Oui.
M. Savoie: L'article 194, vous allez voir, permet à un
contribuable de calculer son revenu provenant d'une entreprise agricole ou de
pêche pour une année d'imposition selon la méthode de
comptabilité de caisse et prévoit les modalités
d'application de cette méthode aux fins du calcul du revenu du
contribuable provenant de ces entreprises.
Le Président (M. Després): Peut-être, M. le
ministre, que vous pourriez nous déterminer quel est le bloc des
articles que nous étudions présentement?
M. Savoie: Les articles 107 à 111.
Le Président (M. Després): Les articles 107
à 111. O.K. Vous pouvez continuer, M. le ministre.
M. Léonard: Donc, c'est une modification assez
substantielle pour l'agriculture et tes pêches.
M. Savoie: Pour l'agriculture et les pêches, oui.
M. Léonard: Une comptabilité de caisse, qu'est-ce
qui arrive des immobilisations dans ce cas-là? Est-ce qu'elles sont
comptées comme dépenses dans le revenu?
M. Savoie: C'est drôle, je pense que je sais la
réponse mais j'oserais pas me tenter, là...
Le Président (M. Després): M. Tremblay
M. Tremblay (Réal): Ce qu'ils font, c'est qu'ils
permettent à l'agriculteur de prendre une partie de la valeur de son
inventaire et de l'ajouter au calcul de son revenu d'une année pour lui
permettre de déduire ses pertes cette année-là, parce que
les cultivateurs fonctionnent souvent pendant plusieurs années à
perte et, étant donné qu'ils fonctionnent sur une
comptabilité de caisse, souvent ils ne peuvent pas déduire leurs
pertes.
M. Léonard: Donc, c'est l'inverse de ce que j'avais
pensé. Les inventaires ne sont pas comptés pour établir le
revenu. Les immobilisations...
M. Tremblay (Réal): Toutes leurs immobilisations font
partie de l'inventaire des cultivateurs et ils fonctionnent sur une
comptabilité de caisse. Donc, à chaque fois qu'ils
achètent une immobilisation qui est un bien en inventaire, ils le
passent à la dépense. Alors, ils peuvent faire beaucoup de pertes
dans certaines années en fonctionnant de cette façon-là et
ils finissent par ne plus être en mesure de les déduire. Alors,
ils vont pouvoir dorénavant choisir qu'une partie de cet
inventaire-là soit ajoutée à leur revenu de l'année
suivante pour faire en sorte de pouvoir réclamer les pertes qu'ils
auront subies dans une année précédente.
M. Léonard: En réalité, ça revient
à dire...
M. Tremblay (Réal): Ça revient à niveler un
peu.
M. Léonard: À niveler, mais ils vont payer leur
impôt quand ils vont vendre l'entreprise agricole en bonne partie.
M. Tremblay (Réal): Non, c'est plutôt pour qu'ils ne
perdent pas leurs pertes qu'ils perdraient parce que les pertes, c'est
reportable sur un nombre limité d'années.
M. Léonard: Oui. Cinq ans.
M. Tremblay (Réal): Je pense que c'est sept ans dans le
cas des agriculteurs... Sept ans en avant, trois ans en arrière. De
sorte qu'ils ont 10 années, mais j'imagine qu'H y en a qui peuvent
fonctionner encore pendant plusieurs années sans faire de revenu. Alors
c'est une disposition qui permet de faire une espèce de revenu moyen en
prenant une période au lieu de prendre une seule année;
disposition avantageuse pour les agriculteurs.
M. Léonard: Ils peuvent le faire, ils ne sont pas
obligés de faire ça.
M. Tremblay (Réal): Ils peuvent choisir de faire
ça.
M. Léonard: O.K.
Le Président (M. Després): Les articles 107
à 111 sont adoptés?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Després): J'appelle maintenant
l'article 112 de la page 108 du projet de loi. M. le ministre.
M. Savoie: Alors, vous vous rappelez, en 1987, la portion du gain
en capital qui était imposable est passée de la moitié aux
trois quarts. Alors, on y fait face, là. Alors, ça va de
l'article 112 à l'article 126 inclusivement. Est-ce que c'est dans ces
articles-là qu'on a limité aussi les gains en capital à
100 000 $ plutôt que 500 000 $?
M. Brochu: C'avait été fait
précédemment. Ce n'est pas dans ce projet de loi là.
M. Savoie: Ça existait en 1986 parce qu'à ce
moment-là, je suis entré en politique et je sais que j'ai vendu
ce que j'avais comme actions pour me nettoyer.
Le Président (M. Després): II n'y a pas d'autre
explication. Donc, les articles 112 à 126 sont adoptés.
M. Savoie: Adopté.
Le Président (M. Després): J'appelle maintenant
l'article 127 à la page 119 du projet de loi. M. le ministre.
M. Savoie: Oui, il faudrait nous accorder quelques minutes
additionnelles, M. le Président, compte tenu du fait qu'on
dépasse avec nos interventions la capacité de nous fournir en
blocs.
Le Président (M. Després): Oui, on va suspendre
deux minutes, M. le ministre. M. le député de Labelle.
(Suspension de la séance à 16 h 31)
(Reprise 16 h 41)
Le Président (M. Després): M. le ministre. Nous
disions que nous étions rendus à l'article 127 de la page 119.
Peut-être que vous pourriez préciser...
M. Savoie: C'est exact.
Le Président (M. Després):... avant de donner les
informations, quel est le bloc que nous étudions.
M. Savoie: Finalement, M. le Président, ce que j'ai
à vous annoncer n'est pas très, très édifiant mais,
effectivement, on avait arrêté à l'article 126 parce que
ça concernait le gain en capital. Là, de l'article 127 à
l'article 140, ça continue toujours sur le gain en capital, le fait
qu'il est rendu aux trois quarts du gain du revenu. On parle également
d'une déduction accélérée des mauvaises
créances. Alors, on traite, à l'article 127, toujours du gain en
capital et le fait que c'est rendu aux trois quarts. À l'article 127, si
vous regardez, vous allez voir les trois quarts... Ensuite, on décolle,
à partir de l'article 128 à l'article 140, au niveau des
déductions accélérées des mauvaises
créances.
Le Président (M. Després): M. le
député de Labelle, est-ce que vous avez des Interrogations?
M. Léonard: Quand vous dites
"accélérées", la modalité, c'est quoi?
M. Savoie: C'est-à-dire qu'on n'a pas besoin d'attendre
que la compagnie soit déclarée morte.
M. Léonard: En faillite ou...
M. Savoie: Oui, c'est ça.
M. Léonard:... qu'on soit en liquidation.
M. Savoie: C'est ça. On n'est pas obligés
d'attendre.
M. Léonard: Mais c'était ça
déjà? Une mauvaise créance, du point de vue de
l'impôt... à la minute où il y avait bon jugement que la
créance ne pourrait pas être recouvrée, l'impôt
l'acceptait, je pense. Il me semble que ce n'était pas...
M. Savoie: On me dit ici qu'on vient de l'officialiser ici;
avant, il y avait peut-être une pratique, mais on n'est pas obligé
d'attendre que la compagnie soit déclarée cliniquement morte pour
qu'on puisse aller chercher la dépense de façon officielle.
M. Léonard: Ça veut dire que... C'est parce que je
trouve que c'était déjà comme ça que ça se
faisait.
M. Savoie: Oui, c'est ça. Ça l'était
déjà un peu, sauf qu'on vient de l'officialiser.
C'est-à-dire qu'on n'a pas besoin de faillite.
M. Léonard: Si vous l'officialisez, vous avez passé
une espèce de ligne quelque part qui fait que certaines créances,
elles, ne sont pas admissibles et d'autres vont l'être.
M. Savoie: Oui. Peut-être demander à Me Brochu
de...
M. Brochu: C'est parce qu'il y avait une interprétation.
Le ministère exigeait, pour que la mauvaise créance puisse
être déductible, que le débiteur soit en faillite, par
exemple.
M. Léonard: Cl iniquement mort.
M. Brochu: C'est la nuance, là, ou on est soit en
faillite, soit qu'elle n'ait plus aucun bien et, à ce moment-là,
il y avait absolument assurance que la mauvaise créance n'était
pas récupérable. C'était l'interprétation du
ministère. Confronté à différentes cours, il a
modifié son interprétation parce que les tribunaux sont
arrivés avec cette expression-là. Écoutez, nous sommes en
face d'un débiteur qui, peut-être, n'est pas en faillite. Il lui
reste peut-être quelques biens en inventaire, mais il est cliniquement
mort, financièrement parlant. Alors, à ce moment-là, face
à cette interprétation des tribunaux, on a tout simplement
réécrit le texte
de loi pour bien le refléter.
M. Léonard: Ça n'interfère pas dans les
conflits juridiques où quelqu'un conteste.
M. Brochu: Non.
M. Léonard: Ça, c'est autre chose
complètement.
M. Brochu: C'est autre chose complètement.
M. Léonard: C'est parce que c'est dans le cas de faillite
ou de... la route vers la faillite.
M. Brochu: Voilà. M. Léonard: O.K.
M. Brochu: C'est parce que certains créanciers disaient:
Écoute, je veux passer cette mauvaise créance-là. Le
ministère disait: Non, garde-la dans tes livres parce que ton
débiteur peut toujours te payer. Voyons, ça n'a pas d'allure: il
ne peut plus me payer pour telle ou telle raison. C'a fait quelques conflits
devant les tribunaux et lorsque la lumière s'est faite, on s'est
accolé à la sagesse des tribunaux.
Le Président (M. Des prés): Merci, M. Brochu. Donc,
les articles 127 à 140 sont-ils adoptés?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Després): Nous allons maintenant
à l'article 141 du projet de loi, à la page 126. Peut-être
que M. le ministre peut nous identifier maintenant le bloc d'articles que nous
étudions. (16 h 45)
M. Savoie: Oui. Alors, on parle des articles 141 à 167. On
parle de deux choses, finalement, qui sont assez distinctes, mais qu'on
pourrait peut-être traiter dans un bloc, si vous voulez bien, M. le
Président. D'abord, on va parier de la pension alimentaire. On va
chercher à définir le sens de l'expression "allocation". Pour
tenir compte de l'arrêt Gagnon... Est-ce que vous vous rappelez de
l'arrêt Gagnon qui disait que... Non? En tout cas, l'arrêt Gagnon,
moi. je m'en rappelle. Je m'en suis servi à une couple de reprises dans
la préparation de documents de séparation. Alors, les montants
qui doivent être à la discrétion du ministère et
comment ça doit être traité au point de vue fiscal. On
parle, par exemple, à l'article 141, des conjoints de fait et de
l'allocation qui doit être payée pour les enfants naturels, le
contexte des conjoints de fait.
Ensuite, pour les articles... A partir de l'article... Un peu plus loin.
Je vais vous donner ça. Ça concerne l'industrie minière.
Ça n'a rien à faire avec les allocations. On pourrait
peut-être... C'est ça, l'article 148. J'ai 147 et c'est bien beau.
Alors, finalement, de 141 à 147 - c'est ça? - on parle de
l'allocation.
M. Léonard: L'allocation pour pension alimentaire.
M. Savoie: Oui, l'allocation pour pension alimentaire.
M. Léonard: On appelle toujours ça comme ça?
Pension alimentaire ou allocation de séparation?
M. Savoie: Oui, pension alimentaire. M. Léonard:
Pension alimentaire. M. Savoie: Oui Une voix: Oui.
M. Savoie: Oui, c'est une pension alimentaire.
M. Léonard: Vous faisiez référence à
l'arrêt Gagnon.
M. Savoie: C'est ça.
M. Léonard: Je ne sais pas si quelqu'un a une
explication.
M. Savoie: Bien, l'arrêt Gagnon, c'était bien
maudit. C'a pogné bien du monde par surprise, si ma mémoire est
fidèle. Dans l'arrêt Gagnon.. On pourrait peut-être laisser
parler le spécialiste, mais c'est parce que j'adore ça, que je
n'ai pas vu ça depuis 1985. Alors, c'est un jeu de mémoire pour
moi, si vous voulez. Si ma mémoire est fidèle, ce qui est
arrivé dans l'arrêt Gagnon, il y a une décision de la Cour
suprême qui disait que lorsque quelqu'un s'engage, signe une entente avec
son conjoint et qu'il stipule qu'il va verser le montant sur une base mensuelle
à son conjoint, mais, par contre, il ne stipule pas que c'est à
frais alimentaires, il ne peut pas le déduire. Lorsqu'il mentionne que
c'est a frais alimentaires, là, il peut le déduire. "C'est-u"
ça?
M. Tremblay (François T.): Dans l'arrêt Gagnon, il
disait que l'argent devrait servir, par exemple, à payer
l'hypothèque ou à payer HydroQuébec II ne laissait pas
l'argent à la discrétion de son conjoint. C'est qu'il disait:
O.K., je suis bien prêt à te donner une pension alimentaire, mais
l'argent que je vais te donner va servir à payer l'hypothèque,
par exemple, ou à payer les taxes municipales ou des choses comme
ça, et la personne qui recevait l'argent - le conjoint - ne pouvait pas,
à sa discrétion, en disposer librement à d'autres fins.
Alors, la Cour avait décidé
que c'était quand môme des pensions alimentaires
déductibles et ça n'entrait pas, cette chose-là, dans la
politique du gouvernement qui, lui, a ramené le droit tel qu'il aurait
voulu qu'il soit. Alors, dorénavant, ils disent que pour que la pension
puisse être déductible, elle devra être à
l'entière discrétion de la personne qui la reçoit.
M. Léonard: Ça, c'est ça la loi, l'effet de
la loi actuellement.
M. Tremblay (Réal): C'est ça. M. Léonard:
L'entière discrétion.
M. Tremblay (Réal): C'est ça. Alors, si la femme
reçoit une pension ou l'homme reçoit une pension alimentaire, il
devra pouvoir s'en servir. S'ils veulent s'en servir pour habiller les enfants
ou des choses comme ça, ils pourront le faire. Ils devront pouvoir le
faire pour que la pension puisse être déductible.
M. Léonard: Ça peut avoir des conséquences
sociales, ça, un tel arrêt.
M. Savoie: C'est-à-dire que ce que c'a eu comme pratique
de modifier les contrats et les ententes qui se signaient entre conjoints
justement pour protéger davantage le conjoint qui recevait les montants.
Alors, quand on faisait des contrats de séparation, on tenait compte
spécifiquement de l'arrêt Gagnon. Je me rappelle quand c'est
sorti, c'avait fait l'effet d'une bombe.
M. Léonard: Mais dans le cas où il y a un conjoint,
par exemple, qui serait déclaré incapable, du point de vue de la
loi, du Code civil - pas incapable de... oui, incapable -qu'est-ce qui arrive
dans ce cas-là?
M. Savoie: Je n'ai pas compris votre question.
M. Léonard: Lorsque la pension est payée à
quelqu'un qui serait déclaré... Il me semble que ce n'est pas
incapable.
M. Savoie: Inapte au travail?
M. Léonard: Non, mais inapte à prendre des
décisions.
Une voix: Interdit?
M. Léonard: Interdit. Qu'est-ce qui arrive, dans ce
cas-là? C'est plutôt le tuteur qui se trouve à être
le bénéficiaire?
M. Savoie: Oui. C'est ça. C'est cette personne...
M. Léonard: Donc, ça ne change rien du point de
vue légal.
M. Savoie: C'est le représentant légal.
M. Brochu: Non. Les règles ne sont pas changées.
À ce moment-là, on fait... elles s'appliquent par rapport au
tuteur ou curateur, si c'est un curateur.
M. Léonard: Parce que je suppose que le conjoint qui
mettait... celui qui payait, qui mettait de telles clauses, c'était dans
le but de protéger les enfants au cas où l'autre conjoint avait
les enfants à charge. C'est ça?
M. Tremblay (François T.): C'est-à-dire que la
problématique qu'H y avait au niveau de la fiscalité,
c'était que les ministères et aussi une bonne partie de la
jurisprudence considéraient - comme le dit mon collègue - que
pour qu'il y ait une allocation, ce doit être à la
discrétion de celui qui l'obtient. Or, la loi est en partie double
là-dedans. Si c'est une allocation, c'est déductible par celui
qui la verse et ça doit être inclus par celui qui la
reçoit.
M. Léonard: Oui, c'est ça.
M. Tremblay (François T.): Ce qui se produisait en termes
de fiscalité, c'est que pour celui qui la versait, il était
toujours d'accord pour dire que c'est une allocation, mais celui qui la
recevait disait que ce n'en était pas une. Alors... Et là, ta
jurisprudence a commencé à tourner en essayant de dégager
des critères. Et la politique constante des ministères et d'une
certaine jurisprudence, c'était de dire: C'est déductible parce
que c'est une allocation et c'est une allocation uniquement parce que c'est
à l'entière discrétion.
M. Léonard: O.K.
M. Tremblay (François T.): Et lorsqu'une personne pouvait
ainsi avoir la déduction, nécessairement, son ex-conjoint devait
faire l'inclusion.
M. Léonard: L'inclure.
M. Tremblay (François T.): Et cet ex-conjoint-là,
bien lui, disait: Non, ce n'est pas une allocation parce que je ne l'ai pas
à mon entière discrétion. Si bien que d'une façon
globale, le jeu se jouait de façon à ce que les gens
déduisaient, et il n'y avait plus personne qui incluait. Alors, il y a
une partie des revenus qui n'étaient plus imposés nulle part. Ce
qu'a voulu faire la loi, c'est de dire: On va s'entendre sur une
définition de ce que c'est que l'allocation, qui va être claire
pour tout le monde. Et c'est la notion, comme on l'expliquait tout à
l'heure, que ça va être à la libre disposition du
récipiendaire. Et si c'est ça, ça va être
déductible pour celui qui la pale et ça devra être inclus
pour celui qui la reçoit.
M. Léonard: O. K. Ça va.
Le Président (M. Després): Merci, M. le
député de Labelle. Donc, ça, c'était pour les
articles...
M. Léonard: À 148, c'était une autre. C'est
les...
Le Président (M. Després): 141 à 147
inclusivement.
M. Léonard: O. K. L'industrie minière,
maintenant.
Le Président (M. Després): Sauf que maintenant, on
avait parlé d'une autre section qui était l'article 148.
M. Savoie: De 148 à 167, on trouve des stipulations en ce
qui concerne l'allocation pour épuisement, au niveau de l'industrie
minière, qui passe de 33, à 16 et à 0. Mais II y a
également aussi des continuations des dispositions en ce qui concerne
l'arrêt Gagnon, là, et son application. Je ne sais pas pourquoi,
mais je pensais que c'était clairement divisé, mais ça ne
l'est pas. Finalement, iIs ont bien fait de comprendre que, entre 141 à
167, on parle de la définition du mot allocation et l'implication de
l'arrêt Gagnon et son introduction au niveau de la loi. Et en même
temps, à travers cela, particulièrement aux articles 148 et 149,
on parle de... 148 tout au moins... je suis en train de vérifier 149.
Oui. On parie évidemment de l'allocation d'épuisement, de
réduction pour l'Industrie minière, qui passe de 33 1/3 à
16 2/3 et à 0.
M. Léonard: À 0. Et là, vous l'avez
remontée un peu...
M. Savoie: Oui. C'est ça. C'est-à-dire qu'elle
était à 66 2/3 pour l'exploration de surface...
M. Léonard: Oui. Alors, c'est tout l'ajustement, y compris
la déclaration ministérielle du mois d'octobre dernier? Pas la
déclaration, mais le communiqué?
M. Savoie: C'est ça. M. Léonard: Oui.
M. Savoie: Ça, c'est pour les entreprises en
production.
Le Président (M. Després): Donc, les articles 141
à 167 inclusivement sont adoptés?
Une voix: C'est ça.
Le Président (M. Després): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 168, à la page 144. M. le ministre.
M. Savoie: Oui. Alors, ici encore, un autre bloc. Et cette
fois-ci, on est prêts, M. le Président. On parle de la
déduction pour frais de repas limitée à 80 % de ce qu'on
avait parlé tout à l'heure, et les mécanismes qui
s'appliquent, et la déduction limitée des frais de location d'une
voiture de tourisme, qui avait aussi été modifiée. Alors,
ce qui nous amène aux articles 168 à 175.
M. Léonard: Oui, je vois.
Le Président (M. Després): M. le
député de Labelle a des commentaires.
M. Léonard: Je pense que les explications
générales ont été données tout à
l'heure...
Le Président (M. Després): O. K.
M. Léonard:... sur le plan technique...
Le Président (M. Després): Donc, l'article...
M. Léonard: Je déclare forfait, puis je vais dire
adopté.
Le Président (M. Després): Adopté, pour les
articles 168 à 175. Donc, j'appelle maintenant l'article 176, à
la page 152 du projet de loi. M. le ministre.
M. Savoie: On est rendus à l'article 176, et pour
préparer l'autre bloc, on demande encore quelques secondes, M. le
Président.
Le Président (M. Després): O. K. On va suspendre
pour une petite minute.
M. Savoie: Évidemment, c'est un exercice. C'est la
première fois, me dit-on, qu'on fonctionne comme ça,
véritablement, au niveau d'une loi au ministère du Revenu. On me
dit qu'on n'en avait pas l'habitude. Est-ce exact? Alors, on va tâcher,
à l'avenir, que ce soit présenté dans ce format et
ça va être bien mieux au point de vue échange au niveau de
la commission.
M. Léonard: Sur le plan technique, à moins
d'être vraiment des spécialistes, on ne peut pas gratter des
articles comme ça. Je sais que sur le plan juridique, il faut que ce
soit attaché de façon serrée. Je pense que c'est plus les
orientations qu'on peut discuter.
M. Savoie: Je peux vous dire que, par exemple, au niveau du
comité de législation, lorsque ça a été
présenté, ça avait déjà
été
tellement ficelé... Me François Gendron, qui est le
fonctionnaire, avocat, qui est responsable au niveau du comité de
législation pour ce projet de loi, l'avait examiné et
s'était déclaré satisfait des travaux. Alors, il y avait
déjà eu plusieurs rencontres, me dit-on, pour vérifier non
seulement le vocabulaire dans la structure...
M. Léonard: Alors, à partir de maintenant, quand le
projet de loi est adopté, les fiscalistes trouvent les trous...
M. Savoie: C'est ça. C'est exactement ça.
M. Léonard:... et essayent d'aller chercher des
échappatoires et de faire...
M. Savoie: Des passe-passe.
M. Léonard:... des causes rétroactives.
Le Président (M. Després): M. le ministre, on est
toujours à l'article 176, à la page 152.
M. Savoie: Oui.
Le Président (M. Oesprés): Est-ce que vous avez des
explications à nous donner?
M. Savoie: Aux articles 176 à 185, on parie de dividendes
imposables, principalement. Ils prévoient, notamment, la nature du
changement du taux de majoration automatique qui était de 33, 3 %.
Là, ça tombe à 25 %.
M. Léonard: Là, vous allez imposer; vous allez
augmenter les impôts.
M. Savoie: Oui, c'est ça. M. Léonard:
Oui.
M. Savoie: Le changement du taux de majoration est rendu à
25 %. On parle aussi, évidemment, des règles
d'anti-évitement au niveau des déclarations des dividendes.
M. Léonard: Des règles..
M. Savoie: D'anti évitement
M. Léonard: Une définition, s'il vous
plaît.
M. Savoie: Anti-évitement?
M. Tremblay (François T. ): Ce qu'on appelle
généralement une règle...
Le Président (M. Després): Pourriez-vous vous
identifier? Il serait préférable qu'à chaque fois que vous
intervenez que vous vous identifiiez au départ. Étant
donné que vous êtes plusieurs intervenants, il devient difficile
de savoir qui est intervenu.
M. Tremblay (François T. ): C'est bien, M. le
Président. Alors, François Tremblay, Direction des impôts
au ministère du Revenu. Une règle anti-évitement, c'est un
terme qui est utilisé dans le domaine de la fiscalité pour parler
d'une règle à caractère général ou
spécifique et qui est introduite dans la loi, justement, pour
éviter que les fiscalistes auxquels vous vous référiez
tout à l'heure puissent trop facilement trouver les
échappatoires. Alors, c'est fait pour prévenir les
échappatoires qui semblent les plus apparents, du moins, ou qui ont
été décelés à force de temps.
M. Léonard: Dans le cas des dividendes, c'est vrai... Je
suppose que vous ne donnerez pas les trucs qui étaient
utilisés.
M. Tremblay (François T. ): On a des spécialistes
qui pourraient vous les donner. Étant donné que la règle
anti-évitement est là, c'est justement lorsqu'elle va être
adoptée de façon rétroactive que ça ne pourra plus
se produire. Ce sont des dividendes en capital, ce sont des dividendes qui
étaient libres d'impôt parce qu'ils sont réalisés ou
accumulés à même des appréciations de capital, des
biens en capital, etc. Or, il y avait des corporations qui
bénéficiaient, qui avaient des comptes de dividendes en capital,
et parce qu'elles étaient inopérantes ou quoi que ce soit,
n'avaient plus d'actif, n'avaient plus d'intérêt dans ces comptes,
et d'autres corporations pouvaient ainsi les acheter.
M. Léonard: O. K.
M. Tremblay (François T. ): En achetant ces
comptes-là, elles pouvaient, au bénéfice de leurs
actionnaires, déclarer des dividendes libres d'impôt. Les objets
des règles en cause sont d'éviter que ces choses-là se
poursuivent.
M. Léonard: Je peux vous dire que j'ai
étudié la Loi sur les impôts en 1960-1962 et ça a
l'air pas mal plus compliqué que dans le temps. Je peux vous dire
ça.
M. Tremblay (François T. ): C'est très
compliqué.
M. Léonard: Pardon?
M. Tremblay (François T. ): C'est très complexe, ce
dossier-là. C'est pour ça que si vous voulez un exemple, c'est
possible mais...
Le Président (M. Després): Ça va, M.
député de Labelle? Donc, les articles 176 à 185 sont
adoptés. J'appelle maintenant l'article 186, à la page 158 du
projet de loi. M. le ministre.
M. Savoie: Vous vous rappelez qu'on avait parlé du 20 000
$ pour le véhicule de tourisme. On avait parlé également
de l'histoire du gain en capital. Alors, des articles 186 à 211, il y
avait toute une mesure de concordance. Et concordance, là, en ce qui
concerne les roulements, fusions ou autres réorganisations, concernant
ces biens-là qu'on vient juste de traiter. Alors, on parle de
l'augmentation du taux d'inclusion du gain de capital, de celui des
immobilisations intangibles, celui des règles du 20 000 $ pour les
automobiles de tourisme. Alors, il y a un bloc qu'il s'agit tout simplement de
traduire en termes précis dans l'ensemble des autres dispositions de la
loi: les modifications nécessaires a rendre le tout en application parce
qu'il y a des règles particulières en ce qui concerne les fusions
et des règles particulières en ce qui concerne les ventes, des
choses comme ça. Les roulements.
M. Léonard: Je vois à la page 167, par exemple, en
feuilletant le projet de loi, vous nous parlez des corporations d'assurances
lorsque la filiale est une corporation d'assurances, etc. Est-ce qu'il y a des
dispositions particulières adoptées dans ce projet de loi sur les
compagnies d'assurances?
M. Tremblay (François T.): Il y a un certain nombre
d'articles qui concernent les corporations d'assurances et de prêts pour
régir la déduction qu'elles pourront faire dans le calcul des
pertes sur mauvais prêts qui ont pu être consentis.
Le Président (M. Després): Ça va? Donc, les
articles 186 à 211 sont adoptés. J'appelle maintenant l'article
212 à la page...
M. Léonard: Est-ce que je pourrais avoir une seconde?
Le Président (M. Després): Oui. On va suspendre une
minute.
(Suspension de la séance à 17 h 3)
(Reprise à 17 h 5)
Le Président (M. Després): Nous continuons
maintenant... Nous étions rendus à l'article 212 de la page 170
de ce projet de loi. M. le ministre, est-ce que vous avez des explications?
M. Savoie: Oui, on est rendus à un petit bloc de cinq
articles, les articles 212 à 217. Il s'agit, là aussi, d'articles
de concordance qui concernent les sociétés et découlent,
évidemment, là encore, du principe du gain en capital, la
position en trois-quarts. Il s'agit, me dit-on, purement d'articles de
concordance sur le principe du trois-quarts.
Le Président (M. Després): M le
député de Labelle.
M. Léonard: Quand H s'agit de concordance, on volt
très bien qu'on a juste à lire les articles du projet de loi.
Le Président (M. Després): O.K. Donc, les articles
212 à 217 sont adoptés. Nous appelons maintenant les...
M. Léonard: La technicité est impressionnante.
Le Président (M. Després): Nous appelons maintenant
l'article 218, à la page 175 du projet de loi.
M. Savoie: Les articles 218 à 248, M. le
Président... H s'agit d'un élément un petit peu plus
complexe. Vous vous rappelez sans doute de vos notions de fiducie
testamentaire, de gérance et d'administration d'une fiducie
testamentaire. Alors, en vertu des dispositions convenues des articles 218
à 248, ce que ça fait, c'est que ça aurait pour effet,
principalement, de permettre à la fiducie de payer de l'impôt pour
et au bénéfice du bénéficiaire de la fiducie
testamentaire.
M. Léonard: Au bénéficiaire?
M. Savoie: Oui, de la fiducie testamentaire, de façon
à ce que lorsque le
M. Léonard: C'est-à-dire au bénéfice
ou au détriment du bénéficiaire de la fiducie?
M. Savoie: Oui, au détriment, si vous voulez. De
façon à ce que lorsque le bénéficiaire
reçoit l'argent, les impôts sont déjà payés
dessus.
M. Léonard: O.K.
M. Savoie: On parle évidemment aussi...
M. Léonard: En fait, ça veut dire que le
ministère se protège en déduisant les montants à la
source?
M. Savoie: Je pense que ça permet...
M. Léonard: C'est ça que ça veut dire. Avant
que les montants soient versés au fiduciaire.
M. Savoie: Oui, je pense que ça permet... La fiducie n'est
pas obligée de le faire.
M. Léonard: Vous le présentez de façon
élégante, mais c'est ça que ça veut dire.
M. Savoie: Oui, c'est ça. On donne un
choix. Et on parle évidemment, aussi, en ce qui concerne les
fiducies, le traitement du gain en capital, le fait que ça passe
à trols-quarts, donc, des éléments de concordance,
aussi.
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Després): Donc, les articles 218
à 248 sont adoptés? Nous allons maintenant...
M. Léonard: Ça touche... tous ces articles touchent
les fiducies, me dit-on.
Le Président (M. Després): Donc, les articles 218
à 248 sont adoptés?
M. Léonard: M. le ministre, je suppose que vous avez lu
votre projet de loi?
M. Savoie: Non, monsieur. Je n'ai pas lu ce projet de loi
là. Je ne voudrais pas vous donner l'impression que je l'ai lu, non
plus.
Le Président (M. Després): Nous appelons maintenant
l'article 249, à la page 197 de ce projet de loi. M. le ministre.
M. Savoie: Les articles 249 à 254, un petit bloc, donc, de
cinq articles où on parle des avantages... qui concerne notamment les
avantages reliés à l'octroi, par un employeur, d'options d'achat,
très à la mode aujourd'hui, de son capital-actions, et
découlent de l'augmentation du taux d'inclusion du gain en capital.
Trois-quarts...
Le Président (M. Després): Donc, les articles 249 et 254
sont adoptés. Nous allons maintenant à l'article 255 de la page
200 du projet de loi. M. le ministre.
M. Savoie: Avec votre tolérance encore, on est rendus
à l'article 255 et on est en train de préparer, pour la
convenance de la commission, un autre bloc.
Le Président (M. Després): On peut peut-être
suspendre une petite minute, si...
M. Savoie: Ah! on l'a.
Le Président (M. Després): Non, il me semble qu'on
va pouvoir continuer, M. le ministre.
M. Savoie: Les articles 255 à 287. On parle
évidemment, encore, des exemptions de gain en capital, des rapports de
perte et des dividendes inter...
Une voix: ...inter alia? Une voix: Intercompagnies.
Une voix: Des actions privilégiées à terme,
c'est ça?
Une voix: Intercompagnies, inter...
intéressées?
M. Désilets (Jacques): ...des actions
privilégiées à terme d'intercompagnies qui ne sont pas
taxables quand elles ne sont pas versées d'une compagnie à
l'autre et ne sont pas imposables pour la compagnie qui les reçoit. Il y
a des règles qui prévoient que cette règle-là ne
s'applique pas...
Le Président (M. Després): Je m'excuse, monsieur.
Si vous voulez, premièrement, vous identifier, deuxièmement, vous
adresser à la présidence. Nous n'avons pas compris...
Une voix: Et amener un traducteur... Une voix: Non, c'est
français, O.K. M. Désilets: Jacques Désilets. Le
Président (M. Després): Oui.
M. Désilets: Ce que je mentionnais, c'est que M. Savoie
demandait, au niveau des articles... des dividendes d'intercompagnies, les
modifications qu'on mentionnait, c'est que ces articles-là, c'est ce
qu'on mentionnait plus tôt - les dividendes versés intercompagnies
ne sont normalement pas imposables, mais il y a des règles
spéciales qui s'appliquent lorsque c'est des actions
privilégiées à terme, ce qu'on mentionnait tout à
l'heure. C'est des modifications dans ces articles-là, finalement, qui
concernent ce qu'on a déjà vu. C'est pour ça qu'on se
promène dans la loi, c'est parce que ça touche à plusieurs
endroits, des fois, ces dispositions-là. Une même mesure peut
modifier trois articles, au début, au milieu et à la fin du
projet de loi.
M. Léonard: Ce n'était pas possible de regrouper
tous les articles qui concernaient, par exemple, des actions
privilégiées à terme, dans un bloc du projet de loi?
M. Désilets: C'est parce que les numéros d'articles
ne se suivent pas. Dans un bloc, c'est parce que ça va mal dans le
projet de loi. Vous allez faire l'article 1, supposons, l'article 252 et 300 et
quelque. À un moment donné, c'est de savoir lesquels sont faits
comme tels.
M. Léonard: On revient sur des questions qu'on a
déjà soulevées depuis le début.
M. Tremblay (François T.): Au début, M. le
député, c'était essentiellement les
définitions...
M. Léonard: Oui.
M. Tremblay (François T.): ...qui étaient
là. Ensuite de ça, H y a eu le calcul du revenu; après
ça, le calcul du revenu imposable et le calcul de l'impôt.
Là, on est dans le revenu imposable des corporations, notamment. On dit
que les dividendes ne seront pas ou seront déductibles, selon la
qualité qu'ils ont.
M. Léonard: O.K. Donc, on procède par blocs.
Le Président (M. Després): Les articles 255
à 287 sont adoptés?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Després): J'appelle maintenant
l'article 288, à la page 227 de ce projet de loi. M. le ministre du
Revenu, la parole est à vous.
M. Savoie: Comme on l'a mentionné, on est rendus au niveau
du calcul de l'Impôt, comment calculer son impôt.
M. Léonard: Imposable. Le revenu imposable.
M. Savoie: Oui, le montant imposable pour son rapport
d'impôt.
Le Président (M. Després): C'est très
important.
M. Savoie: Le montant imposable... Ici, on parle des frais
médicaux, les crédits pour frais médicaux qui
étaient compris au niveau de la réglementation et maintenant, ils
sont Introduits dans la loi. On vous parle également ici,
évidemment, du crédit d'impôt pour les étrangers qui
viennent travailler au Québec, de quelle façon ça peut
être traité. On parle des organisations internationales comme
l'ONU, des choses comme ça, les casques bleus nécessaires pour
nous séparer des autochtones.
Le Président (M. Després): L'article 288, quel
article...
M. Léonard: Les casques bleus là-dedans! Une
voix: Les article 288 à 300.
M. Léonard: Ça, vous pourrez nous parier des
casques bleus quand nous aurons intégré ici le ministère
de la Défense fédéral, la partie Québec; ça
fera partie des dépenses d'opération des budgets ordinaires du
gouvernement. Ça s'en vient, remarquez, c'est une question de temps.
Vous pouvez commencer à y penser d'ailleurs. Ce ne sera pas bien
long.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Després): Donc, les articles 288
à 300 sont adoptés?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Després): J'appelle maintenant
l'article 301, à la page 238 de ce projet de loi. M. le ministre.
M. Savoie: On est rendu à l'article 301, comme vous l'avez
souligné, M. le Président. De l'article 301 à l'article
325, on parle évidemment d'une caisse, une corporation
d'assurance-dépôt et d'une corporation d'assurances. Les
règles concernant pour eux...
M. Léonard: Une caisse, est-ce une caisse populaire?
M. Savoie: Une caisse populaire, oui. Caisse populaire,
corporation d'assurance-dépôt et corporation d'assurances, les
règlements concernant le calcul du revenu pour ces corporations,
particulièrement les réserves et les provisions qu'elles font.
Peut-être avoir des...
M. Léonard: Des provisions de mauvaise créance,
c'est ça?
M. Savoie: Je ne sais pas, là. Je ne penserais pas.
M. Léonard: Pas juste ça, toutes espèces de
provisions?
M. Tremblay (François T.): Toutes sortes de provisions,
mais notamment, principalement sur les prêts, les mauvais
prêts.
M. Léonard: II n'y a pas de modification dans la loi sur
la façon de calculer les mauvaises créances ou les mauvais
prêts des caisses ou II y en a?
M. Désilets: Jacques Désilets. Je pense que cette
modification-là, c'est qu'auparavant, il y avait un calcul
spécial, je pense, au niveau des caisses, qui préfèrent
ça. Maintenant, H faut qu'elles calculent, je pense, de la même
méthode que les autres. Je pense que c'est la modification.
Le Président (M. Després): M. le
député de Labelle, ça va? Donc, les articles 301 à
325 sont adoptés. J'appelle maintenant l'article 326, à la page
258 de ce projet de loi. M. le ministre.
M. Savoie: Un petit bloc ici, M. le Président, les
articles 325 à...
Le Président (M. Després): L'article 326. Mol, j'ai
adopté l'article 325 Inclusivement.
M. Savoie: Oui. L'article 326. Excusez-moi. L'article 338
concerne principalement les personnes exonérées d'impôt et
plus particulièrement les assureurs des biens agricoles ou de
pêche.
M. Léonard: Les personnes exonérées
d'impôt. Est-ce que ça touche, par exemple, les membres de
corporations religieuses? Pas du tout?
M. Savoie: Non. Je pense qu'ici, tout ce que l'on fait, c'est
plus particulièrement les assureurs de biens agricoles ou de
pêche.
M. Désilets: La modification, c'est ça. C'est des
personnes qui sont exonérées d'impôt dans les corporations
d'assurances, les mutuelles d'assurances qui, principalement, s'occupent
d'assurance de biens qui servent à la pêche ou des biens ou des
résidences d'agriculteurs. Alors ça, c'est sous la réforme
fiscale du fédéral finalement. Les critères sont
modifiés concernant l'exonération de ces corporations-là.
C'est qu'auparavant, il fallait qu'il y ait au moins... je pense que
c'était 50 % de leur revenu qui provenait des primes de ça;
maintenant, ça a été modifié et c'est 25 %. Mais on
doit tenir compte de la corporation et de toutes les corporations liées.
Alors, c'est techniquement, à ce moment-là...
M. Léonard: Ça touche toutes les mutuelles ou
pas?
M. Désilets: Ça touche celles qui sont
exonérées d'impôt parce qu'elles, ce qu'elles font
principalement, c'est de l'assurance pour des biens qui servent à
l'agriculture et à la pêche.
M. Léonard: Donc, exonérées d'impôt
par une autre disposition de la loi.
M. Désilets: L'article 998, c'est dans ces
coins-là.
M. Léonard: Mais là, l'objectif de nos articles
ici, c'est d'ajuster...
M. Désilets: Les modifications qui ont été
faites finalement pour ces corporations-là, c'est qu'à un moment
donné, on fonctionnait par corporation au niveau de la plus grande
partie des primes. O. K. ? Alors à ce moment-là, il y avait des
gens qui se faisaient une filiale et, toutes les corporations des primes
d'assurance, ils les mettaient dans la filiale. Alors la filiale était
une corporation à entités différentes, avait, disons, 100
% des primes qui provenaient des assurances et ils s'organisaient pour en avoir
51 %. À ce moment-là, ces primes-là étaient
exonérées. Alors, pour ça maintenant, il y a les
critères qui ont été modifiés. C'est que l'on tient
compte de la corporation et de celles qui sont liées pour établir
le critère.
Le Président (M. Després): Donc, les articles 326
à 338 sont adoptés. Maintenant, nous allons à l'article
339 de la page 263. M. le ministre.
M. Savoie: On demande encore quelques secondes de grâce, M.
le Président.
Le Président (M. Oesprés): Le ministre nous dit
qu'il attend quelque information... l'information de regroupement des articles
de loi. On pourrait peut-être suspendre une petite minute.
(Suspension de la séance à 17 h 19)
(Reprise à 17 h 21)
Le Président (M. Després): Nous reprenons nos
travaux, à l'article 339 de la page 263. M. le ministre, la parole est
à vous.
M. Savoie: Merci, M. le Président. Alors les articles 339
à 353 portent sur les déclarations, cotisations et paiements de
l'impôt. On est rendu dans l'autre chapitre de la loi sur l'impôt.
On parle des remises trimestrielles des particuliers, dorénavant
payables le 15 du mois plutôt que le 30 ou le 31. Ç'a
été modifié en 1988. Je ne sais pas si ça vous dit
quelque chose.
M. Léonard: Aux 15 jours ou aux 30 jours?
M. Savoie: Aux 30 jours, mais le 15 du mois au lieu du 30.
M. Léonard: Ç'a été devancé de
quinze |ours?
M. Savoie: Non. Ce sont les remises trimestrielles qui sont
payables tous les trois mois. Trimestrielles, payables le 15 au lieu du...
M. Léonard: Oui, je comprends bien mais vous avez
devancé les paiements de 15 jours?
M. Savoie: Oui.
M. Léonard: Pénalité pour le... Qui avait
besoin de fonds comme ça?
M. Savoie: Pardon?
M. Léonard: C'est votre collègue, le ministre des
Finances, qui a besoin de fonds comme ça?
M. Savoie: Bien, je pense que c'est au niveau du
fédéral. On s'aligne pour que ce soit le 15 du mois au
lieu...
M. Léonard: Vous êtes vraiment à la remorque,
hein! Vous êtes une copie conforme.
M. Savoie: Oui, bien c'est-à-dire que c'est beaucoup plus
simple pour le contribuable. Ces mesures sauvent de l'argent aux contribuables.
Ensuite, la pénalité qui passe de 25 % à 50 %, ce qui ne
me plaît guère. Et évidemment, pour ceux qui vendent des
abris fiscaux, il faut avoir un numéro d'inscription pour l'avenir,
à compter de 1988
M. Léonard: Ah, oui. Ils parlent de mesures de
contrôle.
M. Savoie: Et ensuite de ça, des articles 351 à 353
inclusivement, ce sont des règles anti-évitement encore. Au cas
où les articles de la loi ne seraient pas étanches, II faut
mettre des règles anti-évttement.
M. Léonard: C'est la bonne définition?
M. Savoie: C'est ça. C'est parce que vous avez
manqué le projet de loi sur le 21 jours; lui, était là par
exemple. Avec Trudel. Je te dis que ça ne volait pas haut!
Le Président (M. Després): Donc, les articles 339
à 353 sont adoptés. J'appelle maintenant l'article 354 à
la page 273 de ce projet de loi. M. le ministre.
M. Savoie: L'article 354 constitue un bloc en soi. L'article 1083
de la loi est une mesure anti-évitement qui vise les opérations
dont le but est d'opérer un dépouillement des dividendes. Los
articles 1083 à 1085 de la loi sont conséquem-ment abrogés
par l'inscription dans la loi d'une règle générale
anti-évitement. C'est l'article 1083 qu'on vient modifier par l'article
354.
Le Président (M. Després): Alors, l'article 354 est
adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Després): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 355. M. le ministre.
M. Savoie: Là, je crois qu'on va faire affaire...
M. Léonard: II manque des blocs. Mais moi, j'aurais une
question à vous poser étant donné que nous attendons. Une
question de type général: C'est quoi les coûts ou les
avantages pour le gouvernement du Québec ou pour le contribuable de
faire une telle... Ce projet de loi, dans l'ensemble, il nous apporte quoi
comme avantage?
M. Savoie: Comme avantage?
M. Léonard: C'est vraiment l'harmonisation...
ordinaire.
M. Savoie: C'est tout simplement de l'harmonisation
bébête.
M. Léonard: On s'harmonise... La Loi sur les impôts,
par exemple, s'harmonise depuis 1972.
M. Savoie: Oui. Alors, depuis qu'elle existe... Parce que, si on
devait avoir deux règles, il faudrait avoir deux comptables. Un pour la
loi fédérale et un pour la loi provinciale. Donc,
générer deux fois la dépense, deux fois l'administration,
deux fois la structure. Alors, on dit: On va faire notre propre cueillette mais
par contre, on facilite les choses le plus possible. C'est tout le débat
de la TPS qui s'en vient, et la TVQ
M. Léonard: Oui. Au fond, vous pourriez faire comme la
TPS: le Québec pourrait percevoir tous les impôts et envoyer un
chèque par mois au fédéral.
M. Savoie: Ça a déjà été
discuté. Mais vous l'avez rejeté.
M. Léonard: Ça va être un objectif de votre
nouveau mandat comme ministre du Revenu.
M. Savoie: Bien, ça pourrait donner... Justement, la
Commission Bélanger-Campeau pourrait donner naissance à ce genre
de phénomène. Toutefois, je me rappelle que, lorsque
j'étais intéressé dans la chose politique en 1977-1978,
vous avez examiné et vous avez fait ce débat là Et vous
avez conclu de ne pas le faire.
M. Léonard: C'est-à-dire que le
fédéral n'était pas très ouvert à
l'époque. Je ne sais pas s'il va l'être plus maintenant.
M. Savoie: Non, non, mais de votre propre chef, là, Ipso
facto.
M. Léonard: Ah! Nous...
M. Savoie: Oui.
M. Léonard: ...d'aller prendre la...
M. Savoie: C'est ça.
M. Léonard: Ah non! Mais c'est l'inverse. Vous êtes
en train de mêler les choses.
M. Savoie: Oui, oui. Nous autres, on...
M. Léonard: C'est l'inverse. C'est-à-dire qu'on
aurait aboli le ministère du Revenu puis... prendre les...
M. Savoie: Non, non, non. Finalement, ce que vous feriez, comme
gouvernement, ce serait de collecter la taxe... l'ensemble des taxes qui
seraient versées à Ottawa, quitte à les verser, par
après, en "bulk" à Ottawa. Je me rappelle que ça a fait un
débat dans le temps où j'étais intéressé et
un peu naïf sur la chose politique.
M. Léonard: Ouais! On se comprend!
M. Savoie: Lorsque ça manquait un petit peu plus de
vision.
Le Président (M. Després): Ce bloc-là, M. le
ministre, c'est de 355... Est-ce qu'il fait un bloc à lui tout seul
ou... On n'a pas identifié nécessairement... 355 à
quoi?
M. Savoie: On attend, là, quelques articles
ensemble...
Une voix:...
M. Savoie: II s'agit d'une modification d'ordre technique rendue
nécessaire par l'entrée en vigueur des articles 54 et 55 de la
Loi sur le ministère du Revenu, lesquels font suite au budget du 16 mai
1989.
Alors, on arrive à la fin des dispositions en ce qui concerne la
Loi de l'impôt sur le revenu et on s'embarque maintenant dans des lois
interprétatives comme la Loi concernant l'application de la Loi sur les
impôts, la Loi sur le ministère du Revenu, la Loi d'application de
la Loi sur l'impôt, la Loi modifiant la Loi sur les impôts et
d'autres dispositions législatives, qui date de 1987; la Loi modifiant
de nouveau la Loi sur l'impôt et d'autres dispositions
législatives d'ordre fiscal; et finalement, le dernier article qui est
une disposition qui vise l'entrée en vigueur de la présente
loi.
Le Président (M. Després): Est-ce que nous devons
adopter tout d'abord, M. le ministre, l'article 355, qui est un article...
M. Savoie: Oui, bien je l'ai lu, là. Oui.
Le Président (M. Després): Oui. O. K. Donc, nous
pourrions adopter l'article 355 et, après ça, continuer à
l'article 356? Est-ce que l'article 355 est adopté?
M. Léonard: Oui. Ça va.
Le Président (M. Després): Oui? Ça va?
L'article 356, est-ce qu'on le regroupe avec d'autres ou...
M. Savoie: Oui, bien tu vois... L'article 356 à l'article
366...
Le Président (M. Després): Oui
M. Savoie: On parle, là encore, des modifications,
là...
Le Président (M. Després): O. K.
M. Savoie:... générales qui visent encore des
mesures de concordance; le placement des trols-quarts, par exemple, à
l'article 358; l'article 359 qui vise évidemment, là encore, des
dispositions sur les trois-quarts.
Le Président (M. Després): Donc, à ce
moment-là, est-ce que... Excusez. Est-ce que les articles 356 à
366 sont adoptés?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Després): Adopté. Nous
appelons maintenant l'article 367, à la page 280 de ce projet de loi. M.
le ministre.
M. Savoie: Alors, il s'agit ici des modifications
apportées à la Loi sur le ministère du Revenu... où
on apporte des modifications qui obligent toute personne à communiquer
son numéro d'identification... visé à l'article 58. 1. On
vise les numéros d'assurance sociale lorsqu'ils...
M. Léonard: Est-ce que ces articles ont été
vérifiés par le... pas le Protecteur du citoyen mais... Je sais
qu'il y avait des objections à ce qu'on oblige à fournir des
renseignements de type personnel mais... Là, je ne veux pas... Ça
se peut que... Le ministère du Revenu est autorisé à le
faire parce que, dans les formulaires actuels, on dort mettre ces...
M. Savoie: On est obligés. Oui, justement. Lorsqu'il y
a...
M. Léonard: Pourquoi remettez-vous ça en plus?
M. Savoie: Lorsqu'il y a des transactions au porteur, par
exemple, pour que la banque puisse identifier qui encaisse, par exemple, un
certificat de dépôt, on demande le numéro d'assurance
sociale. Lorsque vous ouvrez maintenant...
M. Léonard: Alors là, ça oblige les gens qui
négocient des titres au porteur à demander des numéros
d'assurance sociale. (17 h 30)
M. Savoie: Effectivement.
M. Léonard: Alors, la signification de "titre au porteur"
n'existe plus?
M. Savoie: C'est-à-dire que non, vous avez raison. Pour
l'encaissement, vous avez raison. Le titre au porteur, finalement, lorsque vous
l'encaissez, vous allez être obligé de déposer votre
SIN ou votre NAS.
M. Léonard: Pourquoi faites-vous ça? Quel est
l'objectif?
M. Savoie: C'est pour savoir avec qui on traite. D'ailleurs,
aujourd'hui, lorsque vous ouvrez un compte dans une caisse populaire, vous avez
besoin de votre numéro d'assurance sociale; sans ça, pas de
compte.
M. Léonard: Oui, je le sais, mais lorsque vous...
Ça veut dire que la notion de titre au porteur devient très
restreinte.
M. Savoie: Ça veut dire qu'on est en train de fermer des
portes à des fraudeurs et à des gens qui veulent éviter de
l'Impôt. Ce sont surtout des mesures d'anti-évitement, j'imagine.
Et j'imagine que le tout a été vérifié au niveau
des dispositions de la Charte.
M. Martineau (Serge): Ça a été
vérifié dans le sens qu'au niveau de la communication des
renseignements, c'est le contribuable qui communique lui-même le
renseignement et non un échange de renseignements entre des tiers. Dans
ce sens-là, c'est le contribuable, au même titre que lorsqu'il
ouvre un compte de banque, qui va communiquer son adresse et va donner, en
plus, son numéro d'assurance sociale. Cette mesure-là est
nécessaire pour des fins de contrôle au niveau de l'institution
financière qui, elle, a l'obligation d'inscrire ce numéro
lorsqu'elle communique les relevés qu'elle est obligée de
transmettre au ministère par la suite. C'est toujours une relation
directe entre personnes.
M. Léonard: Est-ce que ces renseignements seraient
éventuellement communiqués à d'autres que le
ministère du Revenu?
M. Martineau: Non.
M. Léonard: Est-ce que ça reste vraiment au
ministère du Revenu?
M. Martineau: Ces renseignements-là, ça reste au
ministère du Revenu, dans le cadre de l'application des lois fiscales
uniquement, et sont, en plus, je dirais, confidentiels, comme tout
renseignement que détient le ministère.
M. Savoie: Sujet à l'article 69 du ministère. M.
Martineau: C'est ça.
M. Léonard: Mais, vous dites que vous voulez
éliminer des fraudes. Vous auriez quelqu'un qui vient vendre ou
déposer un titre au porteur au comptoir d'une caisse. Vous lui demandez
son numéro d'assurance sociale. Comment pouvez-vous retracer par quelles
mains c'est passé antérieurement?
M. Savoie: La caisse doit faire un rapport. Ça nous permet
de faire des vérifications.
M. Léonard: Est-ce que ça, c'est communi-quabie
à la police en cas d'enquête?
M. Savoie: La culture du ministère n'est pas... Le
ministère n'est pas très coopératif.
M. Léonard: Je ne parle pas du ministère. Mais,
vous allez dans une banque...
M. Savoie: Oui.
M. Léonard: ...et la banque, supposons, encaisse un
titre...
M. Savoie: Ah! à ce moment-là...
M. Léonard: ...qui a été
déclaré volé. La personne qui le dépose doit
déclarer son numéro d'assurance sociale.
M. Savoie: Mais, à ce moment-là, on tombe...
M. Léonard: Alors, est-ce que la police, avec un mandat,
peut demander de telles informations?
M. Savoie: La caisse, lorsqu'elle demande ça, demande
ça sur un formulaire du ministère. SI elle demande ça sur
un formulaire du ministère du Revenu, à ce moment-là, elle
devient en quelque sorte le mandataire, donc, est sujette à l'article
69.
M. Léonard: Oui. Ça va permettre tout simplement de
savoir qui a encaissé le titre.
M. Savoie: C'est ça. M. Léonard: Pas
plus.
M. Savoie: Bien, c'est déjà beaucoup. Actuellement,
disons que ça marche depuis 1987... À peu près, c'est
ça, 1987?
Une voix: Oui.
M. Savoie: 1987. Une restriction des règles concernant la
déclaration obligatoire de certains renseignements.
Une voix: C'est la mesure numéro 67? M. Savoie:
O.K. Parfait! De 1987.
M. Léonard: Les courtiers se sont mis à
réclamer les numéros d'assurance sociale à
l'époque. C'est déjà fait.
M. Savoie: C'est ça. Puis, finalement, on est loin quand
même de la photo sur le permis de conduire ou on est loin encore de vos
papiers. Ça, c'est quelqu'un qui négocie au niveau...
M. Léonard: Oui.
M. Savoie: Finalement, c'est une transaction d'ordre fiscal.
M. Léonard: On peut le voir comme ça. M. Savoie:
Oui.
M. Léonard: Ça a des implications fiscales. C'est
une transaction régie par le Code civil, mais ça a des
implications fiscales. Pas nécessairement, mais disons que ça se
peut. Big Brother!
Le Président (M. Després): Les articles 367
à 371 sont donc adoptés. J'appelle maintenant l'article 372,
à la page 282 de ce projet de loi. M. le ministre du Revenu.
M. Savoie: II s'agit des modifications concernant l'application
de la Loi sur les impôts. Finalement, c'est l'article 19 du chapitre 24
des lois.
Une voix: C'était une disposition qui était
venue...
M. Savoie: C'est ça, et qui est... finalement, c'est
l'article 19 du chapitre 24 des lois qui est devenu désuet. C'est
exactement ça. L'article 19 était une mesure transitoire que
l'écoulement du temps a rendu inutile, me dit-on.
M. Léonard: De la simplification par vieil lesse.
M. Savoie: C'est ça. C'est Tanthropomor-phisation" des
articles de la Loi sur les Impôts.
Le Président (M. Després): Donc, l'article qui nous
concerne, qui est l'article 372, est adopté. J'appelle maintenant
l'article 373. M. le ministre.
M. Savoie: Alors, il s'agit ici de l'article 103 de la Loi
modifiant la Loi sur les impôts et d'autres dispositions
législatives d'ordre fiscal de 1987, chapitre 67. On dit, effectivement,
que l'article 444.1 de la Loi sur les impôts accordait une exemption
jusqu'à concurrence de 200 000 $ à l'égard du gain en
capital réalisé par un particulier qui transférait
à son enfant, à son décès, des actions d'une
corporation qui exploite une petite entreprise. En raison de la mise en
application plus rapide de l'exemption de gains en capital à
l'égard de telles actions, l'article 444.1 de cette loi a
été abrogé dans le cas d'un transfert ou d'une
aliénation effectuée après le 31 décembre 1987.
M. Léonard: Des dispositions successorales.
Adopté.
M. Savoie: Ça comprend également les articles...
Attendez une seconde. Est-ce la même chose? Le décès du
conjoint d'un particulier, à l'article 374, le décès d'un
particulier, qui survient après le 31 décembre et le
décès d'un particulier, qui survient après le 31
décembre 1987 encore. Donc, on se rend avec ce bloc-là
jusqu'à l'article 377.
M. Léonard: Donc, c'est de la concordance.
Le Président (M. Després): Inclusivement. Non,
Jusqu'à l'article 376.
M. Savoie: L'article 376 inclusivement.
Le Président (M. Després): Donc, les articles 373
à 376 sont-Ils adoptés?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Després): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 377 à la page 283. M. le ministre.
M. Savoie: À l'article 377, l'article 52 de la Loi
modifiant de nouveau la Loi sur les impôts et d'autres dispositions
législatives d'ordre fiscal de 1988, chapitre 18, est modifié par
le remplacement de ce qui suit le sous-paragraphe c du paragraphe 2 par les
paragraphes suivants. Là, on donne une longue... C'est un article qui
est assez long, qui, d'ailleurs, traite de la façon de tenir compte des
changements qui ont été apportés au taux d'incorporation
des gains en capital lorsqu'on trouve en application le deuxième
alinéa de l'article 623 de la Loi sur les impôts, sur la
version... Ça doit être les trois-quarts, ça. C'est
ça? L'article 53 à l'article 378 qui suit, un petit peu dans la
même veine avec... C'est tout. Il y a deux articles, là.
Le Président (M. Després): M. le ministre, est-ce
qu'on va adopter l'article 377? L'article 377 est-il adopté?
M. Léonard: Oui, adopté.
Le Président (M. Després): O.K. L'article 378. M.
le ministre.
M. Savoie: À l'article 378, c'est la même chose
qu'à l'article 377. Ça entre dans la même veiné.
Ça porté toujours sur la même chose. Le paragraphe, au
niveau de l'article 378, tient compte des changements qui ont été
apportés au taux d'incorporation. Les gains de capital se
trouvent en application dans le paragraphe 2. C'est la même chose
que pour l'article 377.
Le Président (M. Després): Est-ce que l'article 378
est adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Després): Adopté. L'article
379.
M. Savoie: C'est l'entrée en vigueur statutaire du projet
de loi.
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Després): L'article 379 est-il
adopté? Adopté.
M. Savoie: Ce n'est pas facile.
Le Président (M. Després): J'aimerais souligner
qu'aucun article...
M. Léonard: On n'a pas adopté le titre.
Le Président (M. Després):.. n'a été
laissé en suspens dans ce projet de loi. Le titre du projet de loi
est-il adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Després): Adopté.
L'adoption de l'ensemble du projet de loi, tel qu'amendé, est-il
adopté?
M. Léonard: II n'a pas été amendé.
Adopté.
Le Président (M. Després): II y a eu un amendement,
M. le député de Labelle.
M. Léonard: Ah oui! C'est vrai. Effectivement, vous avez
raison. Je me rappelle, à l'article 1.
M. Savoie: A l'article 1.
Le Président (M. Després): O. K. Est-ce qu'on peut
proclamer l'adoption du projet de loi? Le projet de loi 83, Loi modifiant de
nouveau la Loi sur les impôts et d'autres dispositions
législatives d'ordre fiscal est donc adopté, tel
qu'amendé.
M. Léonard: Adopté, tel qu'amendé.
Maintenant, on va souhaiter au ministre bonne lecture, étant
donné qu'il ne l'avait pas lu. Il va sûrement le lire maintenant.
Ça va être sa responsabilité de l'appliquer.
M. Savoie: Je pense qu'en tant que responsable de la question au
niveau de l'Opposition, la lecture sera obligatoire des deux
côtés.
M. Léonard: C'est ce que j'ai compris.
M. Savoie: Je pense que... On parle évidemment de
simplification fiscale. Ça peut paraître compliqué pour les
membres de la commission, comme ça l'est pour moi-même.
Évidemment, lorsqu'on parle de simplification fiscale, c'est toujours
le... On maintient toujours l'orientation de simplification de nos efforts au
niveau de la simplification, mais de temps à autre, c'est
nécessaire de, finalement, modifier. Et lorsqu'on modifie, on constate
la grande complexité des textes, évidemment, qui sont d'une
grande complexité, mais, par contre, exigent... On est dans un domaine
où on exige une grande précision et le vocabulaire, et la
culture, et la facture, comme on l'a souligné tout à l'heure, de
la Loi sur les impôts sont maintenus. J'avais demandé
spécifiquement au niveau du Comité de législation de
s'assurer que la simplification, dans la mesure du possible, une fois qu'on a
vérifié la loi au niveau de son traitement technique., de
respecter le discours sur le budget qui est prononcé par le ministre des
Finances, do vérifier aussi, de s'assurer qu'on ne fonctionne pas, par
exemple, avec des doubles négatifs, des éléments comme
ça; qu'on cherche toujours la plus grande simplicité possible
pour s'assurer que le texte de loi traduit le plus fidèlement possible
la notion de., les orientations que nous donnons au niveau de la
simplification.
Le Président (M. Després): Merci, M. le ministre.
Oui, M. le député de Labelle.
M. Léonard: M. le Président, juste quelques mots.
Je comprends le ministre, mais quand on fait un grand discours sur la
simplification des lois fiscales, je peux simplement vous dire que, quand j'ai
fait mon cours, déjà on en parlait. Depuis ce temps, non
seulement le nombre d'articles s'est multiplié par à peu
près 10 mais les articles eux-mêmes sont devenus d'une lecture
impossible tant ils sont techniques. Alors, J'enregistre le discours; mais la
réalité, c'est que ça se complique de plus en plus.
À tel point que maintenant, on dit que la TPS est plus facile à
percevoir que l'impôt et que c'est pour ça qu'on s'oriente
davantage vers la TPS.
Le Président (M. Després): II faut croire,
messieurs, que le mot simplification est rendu le mot magique.
M. Léonard: Bonne chance au ministre.
Le Président (M. Després): Merci, M. le
député de Labelle.
M. Savoie: Alors ça veut dire que vous allez nous appuyer
dans nos démarches avec la TVQ et
la TPS, si je comprends bien. Une voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Després): Messieurs les
membres...
M. Léonard:... quelques propositions que vous devriez
prendre en bonne considération.
Le Président (M. Després): Chers membres de la
commission, nous ajournons les travaux sine die en spécifiant que la
commission a accompli son mandat.
(Fin de la séance à 17 h 43)