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(Neuf heures quarante minutes)
Le Président (M. LeSage): à l'ordre, s'il vous
plaît! la commission du budget et de l'administration est réunie
afin de procéder à l'étude détaillée du
projet de loi 114, soit la loi modifiant de nouveau la loi sur les impôts
et d'autres dispositions législatives. est-ce qu'il y a des
remplacements, m. le secrétaire?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Trudel
(Rouyn-Noranda-Témiscamingue) remplacera M. Bourdon
(Pointe-aux-Trembles).
Le Président (M. LeSage): Merci, M. le secrétaire.
M. le ministre, est-ce que vous avez des remarques préliminaires?
Remarques préliminaires M. Raymond
Savoie
M. Savoie: Je pense qu'on a eu l'occasion de faire nos remarques
préliminaires, M. le Président, hier soir, vers 17 heures. Je
voudrais toutefois prendre l'occasion pour vous présenter les gens qui
nous accompagnent ce matin, puisqu'ils auront probablement à intervenir
au niveau de certains articles. Évidemment, à ma gauche, vous
avez mon attaché politique, M. Yves-Thomas Dorval; à ma droite,
Me André Brochu, sous-ministre adjoint à la législation;
il y a également Me Hubert Gaudry, qui est bien connu par les membres de
la commission; M. Réal Tremblay, chef du Service d'impôt des
corporations et entreprises, à la rédaction des lois et
règlements; il y a également M. Jacques Désilets, chef du
Service d'impôt; Me Guy Henri Des-Rochers, qui n'est également pas
un inconnu ici, puisqu'il est légiste à la rédaction des
lois et des règlements; Me François Tremblay; M.
Marc-André Lachance, qui est au fond complètement, et M.
Léonid Cloutier, chef du Service de l'interprétation des
particuliers à la Direction des impôts.
M. le Président, comme j'ai eu l'occasion de le souligner hier,
ceci est finalement la cristallisation législative de l'ensemble des
mesures qui ont été adoptées dans le budget, au printemps
1990. Ça fait suite également à des déclarations
qui ont eu lieu en 1989. Il s'agit essentiellement non pas d'un geste
politique, il s'agit d'un geste technique, c'est-à-dire la
présentation de ce budget qui a été voté et
adopté à l'Assemblée nationale qui ne porte pas sur le
budget de cette année, mais bien sur le budget de l'année
passée, exactement 12 mois.
Comme vous le savez, en matière de fiscalité, de budget de
l'État, il y a des normes qui sont un peu spécifiques,
c'est-à-dire à cause de la nature même de la
préparation d'un budget le ministre des Finances, dans le système
parlementaire, présente son budget au mois de mars, au mois d'avril. Il
doit nécessairement, des fois, auparavant, faire des déclarations
en Chambre pour faire des ajustements dans le but, justement, d'accommoder des
principes vis-à-vis de la pratique, même pour apporter certains
correctifs. Aujourd'hui, ce que nous constatons, c'est que ça prend une
période de 12 mois, finalement, pour tout inscrire, tout rédiger,
faire les échanges avec le ministère des Finances, faire les
échanges avec les gens du milieu, faire les consultations
nécessaires, préparer un projet de loi, la révision, pour
ensuite le présenter ici.
Étant donné que le vote a déjà eu lieu sur
le principe d'un projet de loi, que le budget a été adopté
après plusieurs semaines de débat à l'Assemblée
nationale, il s'agit donc, aujourd'hui, d'un exercice technique où on
vise effectivement à s'assurer que les termes du budget sont
effectivement bien traduits, sont effectivement bien contenus dans les articles
qui sont présentés.
L'ensemble des articles que nous avons modifie plusieurs lois: la Loi
sur les impôts, la Loi sur le ministère du Revenu, la Loi sur la
Régie de l'assurance-maladie du Québec, la Loi sur le
Régime de rentes du Québec, la Loi sur le remboursement
d'impôts fonciers et la Loi modifiant la Loi sur les impôts et
d'autres dispositions législatives d'ordre fiscal.
En gros, donc, je pense que tout cela est aussi complet que possible.
Vous savez que, dans des lois qui, finalement, traduisent le discours sur le
budget, il y a énormément de travail technique. Les termes sont
de grande importance. On se fie énormément à l'appareil
législatif du ministère. Il s'agit d'une question de culture, de
tradition au niveau du ministère et, effectivement, malgré de
nombreux contrôles, il reste quand même qu'il y a toujours un petit
pourcentage d'erreurs qui doivent être corrigées d'année en
année, mais d'une façon globale. Je peux vous dire que
l'expérience que j'ai eue à date, en tant que ministre du Revenu,
me démontre qu'effectivement, en grande partie, les fonctionnaires qui
s'appliquent à la préparation, la rédaction des projets de
loi semblables méritent la confiance de l'Assemblée nationale du
Québec.
Là-dessus, M. le Président, j'espère que nos
délibérations vont être positives. J'espère que
ça sera aussi construct que ça devrait l'être.
Le Président (M. LeSage): Merci, M. le
ministre. M. le porte-parole de l'Opposition, vous avez des commentaires
à faire?
M. Rémy Trudel
M. Trudel: Merci, M. le Président. De façon
très brève, juste dire que, oui, nous comprenons bien qu'il
s'agit d'un projet de loi technique pour donner suite aux intentions et
à ce qui a été déjà annoncé dans le
discours du budget et les autres présentations à
l'Assemblée nationale par le ministre des Finances.
Le ministre faisait remarquer d'entrée de jeu que nous avons eu
l'occasion de faire les remarques préliminaires hier, à
l'occasion de la deuxième lecture. Malheureusement, contrairement au
ministre, on n'a pas eu le temps de faire toutes les remarques
nécessaires au niveau du principe et nous pourrons en aborder, je
l'espère, quelques-unes aujourd'hui, parce que nous sommes d'accord avec
le ministre qu'il s'agit d'une présentation de la version technique de
dispositions législatives pour rendre applicables les intentions du
gouvernement en matière de budget.
Cependant, le ministre affirme que ce n'est qu'une opération
technique, et une opération technique pure, ça n'existe pas.
C'est une traduction d'intentions politiques et je suis parfaitement d'accord
avec le ministère du Revenu que le travail du contentieux des
fonctionnaires, des gens qui accompagnent le ministre et le ministère
dans la rédaction, dans l'écriture ou la traduction des
intentions politiques est remarquablement bien faite. De façon usuelle,
le ministère du Revenu, à cet égard, a, je pense qu'on
peut l'affirmer, une bonne réputation à travers le Québec
et dans les autres provinces quant à la justesse de ses écritures
et à la précision pour les gens qui ont à travailler avec
le ministère du Revenu.
Cependant, je répète que tout ça traduit une
volonté politique des intentions politiques, et c'est le rôle des
membres de l'Assemblée nationale d'interroger les intentions politiques
ou l'application politique des intentions à travers un projet de loi
comme le projet de loi 114 et, à cet égard, j'aurai encore
quelques remarques à faire, tout en saisissant bien, bien sûr, par
ailleurs, qu'à cette étape de l'étude du projet de loi H
nous faut regarder plus précisément récriture, la
traduction juridique législative des intentions du
législateur.
À cet égard, je souhaiterais vivement que le ministre du
Revenu puisse peut-être, pour faciliter le travail, nous
présenter, si possible, les différents articles de son projet de
loi par blocs référant aux intentions du législateur. Je
pense, M. le Président, que cela va être de nature à
faciliter notre travail, puisqu'on peut bien comprendre qu'un article en termes
de présentation, en termes chronologiques, peut se présenter au
début, au milieu et à la fin d'un projet de loi pour s'harmoniser
avec la loi actuelle de l'impôt et qu'il serait beaucoup plus facile, je
pense, en termes de travail, d'en arriver a travailler par blocs. Nous
accepterions, de ce côté-ci, de traiter tous les articles qui
concernent un bloc d'intention du législateur de façon telle
qu'à ce coup-ci, nous pourrions terminer, je l'espère, cette
commission cet avant-midi en adoptant en bloc les articles de façon
à ne pas retarder davantage l'application des intentions politiques sur
lesquelles nous ne sommes pas toujours d'accord, mais qui permettraient au
ministre du Revenu d'appliquer les intentions du législateur. alors,
à cet égard, je souhaite également qu'à l'occasion
des discussions de ces blocs nous puissions élargir un peu le
débat sur le volet, oui, politique intentionnel du gouvernement, tout en
examinant précieusement chacun des articles de ce projet de loi en vue
de son adoption éventuelle à l'assemblée nationale. merci,
m. le président.
Organisation des travaux
Le Président (M. LeSage): Merci, M. le
député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue. Alors...
M. Savoie: Oui, M. le Président...
Le Président (M. LeSage): ...on est d'accord pour
procéder à l'étude par sujets et que, par la suite de
l'étude de ce projet de loi, nous adoptions les articles dans leur
ensemble.
M. Savoie: Oui. Je pourrais peut-être souligner pour les
députés présents que nous avons pris, pour faire suite,
finalement, aux échanges que nous avons eus lors de la dernière
présentation d'un projet de loi technique où on avait
travaillé ça sur des notions de blocs, que cette année, il
me semble que c'est, en tout cas, une première où on va
présenter, pour faciliter justement le travail des
députés, le projet de loi 114 regroupé autour des articles
par sujets. Par exemple, vous avez l'article 1 qui porte sur la hausse de fa
surtaxe des corporations. On ajoute également le fait que bon, bien,
ça concerne les articles 46 à 48, 74, 75, 83, 94 à 97,
103, 105 et 107 et ainsi de suite. Alors, on a à peu près une
trentaine de pages, 25 pages ici. Ça va nous permettre d'étudier
le projet de loi par thèmes, pour faire suite aux annonces du budget, et
ça va grandement faciliter notre travail.
En tout cas, on va voir. Si ça fonctionne bien, on le maintiendra
et, si ça ne fonctionne pas, on le laissera en cours de route pour
l'avenir. Mais je pense qu'effectivement ça risque de répondre
aux attentes de tout le monde, puisqu'à notre dernière
séance que nous avons euo ensomblo, c'est de cette façon
là que nous avons travaillé.
Le Président (M. LeSage): M. le ministre, le commission ne
peut que vous féliciter pour cette initiative.
M. Savoie: Je vous remercie, M. le Président. Alors, j'en
remets copie. Est-ce que vous en avez reçu copie? On va vous en remettre
copie à l'instant même. Est-ce qu'on aurait une copie pour le
président? Oui?
Ça clarifie les choses, là.
Une voix: Est-ce que vous l'avez, une copie pour...
M. Savoie: Oui. Ils en ont eu une copie. Maintenant, est-ce qu'on
pourrait avoir une copie pour le député de...
M. Trudel: Je ne voudrais pas abuser, je voulais en avoir une
copie pour le recherchiste.
M. Savoie: Bien, là, je ne sais pas combien on a de copies
ici. Ils sont en train d'en faire et on va vous revenir avec ça.
Le Président (M. LeSage): Alors, M. le ministre, est-ce
que vous êtes prêt à présenter le premier bloc?
Étude détaillée Hausse de la
surtaxe des corporations
M. Savoie: Oui. Le premier bloc, évidemment, c'est la
hausse de la surtaxe des corporations. Ça concerne évidemment
l'article 1, comme je l'ai mentionné tout à l'heure, je l'ai
cité en exemple, les articles 46 à 48, 74, 75, 83, 94 à
97, 103, 105 et 107. Alors, évidemment, c'est la majoration de trois
points de la surtaxe applicable aux corporations mais qui était
fixée à 12 %. C'est une mesure compensatoire pour les entreprises
qui vise à éviter une détérioration des services
publics québécois par suite du désengagement progressif du
gouvernement fédéral en regard des paiements de transfert
destinés aux provinces. Alors, c'est suite aux...
Je ne sais pas si vous vous rappelez, dans l'annonce au niveau de la
péréquation, on avait subi tout un ensemble de mesures. Alors,
c'est un ajustement, donc une majoration de trois points de pourcentage pour
justement pallier au manque à gagner vis-à-vis du
désengagement du gouvernement fédéral.
Le Président (M. LeSage): M. le porte-parole de
l'Opposition.
M. Trudel: Merci, M. le Président. Alors, on comprend bien
ces articles-là. Donc, il s'agit d'augmenter de 12 % à 15 % la
cotisation d'employeur au Régime d'assurance-maladie du Québec,
compte tenu du désengagement du gouvernement fédéral.
Suite à la publication du dernier budget Wilson, le ministre de la
Santé et des Services sociaux estimait que pour les trois prochaines
années le désengagement du gouvernement fédéral
serait de 272 000 000 $, eu égard au Régime d'assurance-maladie
du Québec ou les paiements, plutôt, quant aux services reconnus
par le gouvernement fédéral de la facture des services
d'assurance-maladie au Québec.
Ce qui est très inquiétant, dans les faits qui nous sont
exposés par le ministre de la Santé et des Services sociaux et
qui nous obligent en partie ici... et ça, c'est avant la publication du
budget Wilson que les intentions d'augmentation des contributions des
employeurs étaient décrétées ici et qu'on trouve au
niveau du projet de loi, c'est qu'en 1977-1978 la part du fédéral
était de 45, 7 % de paiement des services reconnus au terme du
Régime d'assurance-maladie du Québec. En 1994-1995, on sera tout
simplement rendus à 29 % de paiement du gouvernement
fédéral en pareille matière pour les services
d'assurance-maladie du Québec. Quand on sait que les montants d'argent
concernés à la Régie de l'assurance-maladie du
Québec et au ministère de la Santé et des Services sociaux
totalisent tout près de 11 000 000 000 $, on se rend compte, bien
évidemment, de ce que ça veut dire comme drame pour le
Québec.
Est-ce que le ministre pourrait nous préciser si les intentions
du gouvernement fédéral telles que présentées dans
les annexes du budget de 1989, qui prévoyaient qu'en 1998 le
gouvernement fédéral ne contribuerait plus pour aucun sou au
Régime d'assurance-maladie du Québec, enfin, à l'ensemble
du Régime d'assurance-maladie du Québec... Est-ce que le ministre
pourrait nous exposer s'il y a une stratégie qui est prévue par
le gouvernement du Québec pour faire en sorte que nous soyons capables
de contrebalancer? Je pense qu'il faut donner une indication aux entreprises en
particulier, parce que le fonds de cotisation, le fonds de contribution du
régime tel que choisi au tournant des années soixante-dix, c'est
par les employeurs. On a décidé que c'était sur la paie
que l'on irait chercher notre argent.
Est-ce qu'il y a une stratégie gouvernementale pour dire: Bien,
écoutez, là, nous y allons de 12 à 15 % pour
l'année 1990? Sauf que je pense que ce serait de voir ça à
trop court terme que de dire: Bon, on y va à 15 %, parce que sans qu'on
ait les calculs exacts il est fort possible de penser que, la contribution de
50 % du gouvernement fédéral s'éteignant au tournant des
années quatre-vingt dix-huit, au titre des FPE, des programmes de
transfert, nous arriverons à être obligés de doubler ou de
tripler les cotisations pour notre Régime d'assurance-maladie du
Québec. Quelle est la stratégie du gouvernement en pareille
matière, compte tenu de la confirmation du désengagement du
gouvernement fédéral?
M. Savoie: Bien, la confirmation de la part du gouvernement
fédéral de réduire ses apports jusqu'à une
période de 1998 est, au moment où on se parle, encore une
proposition. On ne parle pas d'un plan certain, on parte d'un échange.
La réduction au niveau des transferts des montants se poursuit au niveau
du gouvernement fédéral. Il y a, bien sûr, un
désengagement continuel, mais on ne sent pas, à ce moment-ci, que
la proposition de 1998 est nécessairement applicable in extenso telle
qu'elle avait été proposée en 1989. Alors, dans ce
sens-là, on ne peut pas arriver et faire une proposition ferme à
l'ensemble des intervenants à ce moment-ci.
M. Trudel: M. le Président, est-ce qu'au ministère
du Revenu on a préparé les projections de ce que ça
pourrait vouloir dire pour le Régime d'assurance-maladie du
Québec, l'éventualité de l'application de la proposition
ou de la poursuite du désengagement du gouvernement
fédéral en matière d'assurance-maladie?
M. Savoie: Je ne sais pas si ça s'est fait au
ministère du Revenu. Est-ce que ça s'est fait au ministère
du Revenu?
Une voix:...
M. Savoie: Oui, c'est ça, mais la question était
chez nous, là. Je sais que j'ai vu des projections chez nous sur
l'évolution des revenus de l'État sur des propositions en ce qui
concerne différentes participations gouvernementales, mais je pense que
cette question-là serait beaucoup plus pertinente au niveau du
ministère des Finances. Alors, c'est le ministère des Finances
qui fait ces planifications-là quant aux transferts de fonds. Ce n'est
pas une fonction relevant du ministère du Revenu.
Dans le ministère du Revenu, nous, ce qu'on contrôle
essentiellement, d'abord, c'est l'administration et l'application des lois
fiscales et, ensuite, par exemple, et on me corrigera si j'ai tort, de 1989
à 1990, on va lever à peu près 21 700 000 000 $ en gros.
Là-dessus, il y a des montants provenant des impôts, autant des
particuliers que des sociétés, les taxes, les droits et permis et
les revenus divers. Les deux derniers constituent à peine 4, 5 % du
budget de l'État.
Le gros de notre travail, concerne l'application des mesures au niveau
de recevoir et d'administrer l'ensemble des paiements provenant des
impôts et des taxes au niveau du Québec et des
éléments qu'on pourrait appeler secondaires, mais qui constituent
finalement un bloc d'à peu près 4 % du budget qu'on a à
administrer. (10 heures)
Les planifications à long terme, les grandes orientations, c'est
vraiment quelque chose qui est défini par le ministère des
Finances. Bien sûr, il y a consultation, il y a échange, on
participe à ces choses-là, et à l'intérieur du
ministère, nous avons un groupe, sous la direction de M. Beau-lieu,
où effectivement on cherche à prévoir d'abord les revenus
pour les années à venir, les impacts des différentes
orientations sur notre budget, par exemple le gouvernement
fédéral au niveau de la péréquation, ces
éléments-là que vous mentionnez. Mais la planification en
tant que telle provenant de ces échanges-là entre le
ministère des Finances et le ministère du Revenu relève
spécifiquement du ministère des Finances.
M. Trudel: Est-ce que, M. le ministre, on a calculé
l'impact de cette augmentation-ci qui est inscrite dans les articles 46 et
suivants?
M. Savoie: L'impact est toujours évalué.
M. Trudel: Alors, dans ce cas-ci, quel montant d'argent est
impliqué pour les entreprises québécoises de faire passer
la contribution de 12 % à 15 %?
M. Savoie: Alors, dans le discours du budget, à la page 58
de l'annexe A, vous avez: "Impact sur les équilibres financiers du
gouvernement et sur le fardeau fiscal des entreprises". Alors, je vais vous
lire le texte. "La majoration de la surtaxe se traduira par des revenus
additionnels de 104 000 000 $ et des dépenses additionnelles de 12 000
000 $ pour le gouvernement à l'égard de l'année
financière 1990-1991, soit des revenus nets additionnels de 92 000 000
$. Pour la pleine année d'imposition 1991, les entreprises du secteur
privé verront leur fardeau fiscal augmenter de 86 000 000 $. " Alors,
c'est ça.
À partir de cela, les 86 000 000 $, évidemment, se
répartissent en gros comme suit: l'impact direct de la surtaxe, les
contributions des employeurs. Au fond, on parle de 51 000 000 $. La taxe sur le
capital totalise 24 000 000 $ et l'impôt sur le revenu, 26 000 000 $. Il
y a un impact indirect, donc de moins 15 000 000 $, pour un total de 86 000 000
$. C'est à la page 58. Je ne sais pas si vous avez la bonne page.
M. Trudel: Non, ce n'est pas...
M. Savoie: Oui, oui, c'est ça. C'est le budget 1990-1991,
à la page 58 de l'annexe A.
M. Trudel: O. K. Non, non. C'est parce que nous regardions
l'autre tableau des...
M. Savoie: À quel page?
M. Trudel: À la page 17, pour revenir un peu en
arrière...
M. Savoie: De l'annexe E?
M. Trudel:... de l'annexe E. À la page 17 de l'annexe
E.
M. Savoie: Oui, O. K. L'"impact des coupures
fédérales au FPE".
M. Trudel: L"'impact des coupures fédérales au FPE
sur les transferts financiers, Québec". Je pense que le ministre va
constater avec nous que c'est absolument dramatique comme courbe descendante de
transferts du gouvernement fédéral au gouvernement du
Québec.
M. Savoie: Oui, effectivement.
M. Trudel: À cet égard, je pense, comme je le
disais tantôt, que ce n'est pas uniquement technique. Le ministre est
aussi membre d'un gouvernement et on peut comprendre facilement que le ministre
donne des suites techniques aux intentions politiques manifestées par le
ministre des Finances et le cabinet. Ce qu'on est en droit de constater ici,
c'est que cette chute dramatique des programmes de transfert va nous amener
à remettre en cause carrément l'universalité, la
gratuité, l'accessibilité de notre régime
d'assurance-maladie du Québec. À cet égard, je veux juste
manifester ou donner une remarque sur le portrait qui nous est bien
présenté ici par le ministre des Finances, en souhaitant que le
Québec ne continue pas à surtaxer et ses entreprises, et ses
particuliers, pour maintenir les objectifs du régime en termes de
gratuité, d'accessibilité et d'universalité, mais
plutôt exige du gouvernement fédéral le rapatriement de
points d'impôt qui lui appartiennent, en quelque sorte.
Dans ce sens-là, le ministre va certainement convenir que,
presque 20 ans plus tard, il va falloir au moins reprendre la
réclamation de votre premier ministre à Victoria, en 1971, qui
avait précisément réclamé le rapatriement de ces
points d'impôt pour que nous puissions nous occuper de nos affaires, avec
notre argent.
Ce que le premier ministre de l'époque avait
réclamé, ce n'est pas des paiements au-delà de ce que nous
payions au gouvernement fédéral, mais exactement les points
d'impôt qui concernent la partie des programmes que nous nous sommes
donnés en matière de santé et de services sociaux. La
chute dramatique de ces paiements de transfert, ça signifie, finalement,
que non seulement nous sommes assujettis à des normes nationales sur
lesquelles nous sommes d'accord, et tout le monde est d'accord, je pense, au
Québec sur ces normes nationales là... Sauf que, oui, il est de
la responsabilité du gouvernement fédéral de faire en
sorte que les Québécois et les Québécoises retirent
de ce qu'ils contribuent dans la mise les montants au moins équivalents
pour assurer leur propre régime.
S'il y a des régimes complémentaires, d'autres services
que nous décidons ensemble de nous donner et que nous décidons
d'assumer nous-mêmes, bien sûr, là on regardera les sources
financières, les sources fiscales nécessaires pour pouvoir se les
payer, ces services-là. Dans ce sens-là, rajouter pour l'instant
un fardeau fiscal de 104 000 000 $ au brut pour les entreprises, ce n'est, dans
le fond, qu'un avant-goût de ce qui, dans le même pattern, attend
les entreprises pour les années à venir, compte tenu du
désengagement du gouvernement fédéral.
À cet égard, le ministre précise bien que c'est
plutôt le ministre des Finances qui a à préciser ces
intentions, sauf qu'il est, je pense, de la responsabilité aussi, le
ministre l'a précisé, du ministère du Revenu de donner
l'heure juste, de donner les indications. À ce chapitre je vais pour
l'instant souhaiter que le ministère du Revenu publie ou nous fasse
parvenir effectivement les projections de ce que signifierait, en termes de
collection de fonds, si je peux employer l'expression, pour le ministère
du Revenu ou pour l'État québécois le désengagement
du gouvernement fédéral, si nous voulons uniquement maintenir au
même niveau les services que nous avons actuellement, parce que la
population doit être... la population et particulièrement les
entreprises, parce que nous avons choisi d'aller à fa base même.
On n'a pas un régime contributoire ici, contrairement à la
Colombie-Britannique et à l'Alberta, partiellement par les contribuables
qui paient des primes. C'est à travers les employeurs que nous cotisons,
en termes contributoires, au régime, parce qu'il faut ajouter qu'en
Colombie-Britannique et en Alberta, il y a des primes qui sont exigées
des individus pour le régime d'assurance-maladie de ces deux
provinces.
Nous, on n'a pas choisi ça, au Québec, sauf qu'on l'a
d'une autre façon, on l'appelle ici "contribution employeur", sauf que,
à la limite, on pourrait la décrire aussi comme étant le
bénéfice marginal qui est donné par l'entreprise pour les
travailleurs, à leur lieu de travail, pour la prestation au travail qui
est fournie par les employés.
Alors, ce que je veux juste souligner, c'est souhaiter, au-delà
de ces articles-ci qui nous amènent à une augmentation du fardeau
fiscal des entreprises de 104 000 000 $ sur 12 mois, brut, pour les
entreprises, au titre du Régime d'assurance-maladie, que le
ministère du Revenu puisse nous indiquer dans les meilleurs
délais ce que cela signifie en termes de contribution que nous devrons
exiger des entreprises d'ici 1998, en réalisant un tableau qui nous
indiquerait qu'au fur et à mesure du désengagement progressif du
gouvernement fédéral, dans l'état actuel des choses et tel
qu'exposé à la page 17, tableau E, et le tableau similaire qui
avait été exposé dans le budget 1989-1990, ce que cela
signifie pour les entreprises québécoises, parce que - je termine
là-dessus - c'est un élément important de planification
financière pour les entreprises,
et qu'elles puissent, ces entreprises, nous dire aussi: Écoutez,
en termes de capacité concurrentielle, si le ministère du Revenu
nous indique que nous devrons nous rendre là pour conserver le
même niveau de service, eh bien, nous, il faudra prendre telle ou telle
disposition au niveau de la productivité.
Alors, à cet égard, je souhaiterais que le ministre puisse
nous dire que, oui, le ministère du Revenu s'engage à publier
dans un délai assez rapide, mais avec le temps nécessaire qu'il
faut pour le faire, les tableaux nous indiquant quelle sera la charge que nous
devrons imposer aux entreprises, ou enfin, les sommes supplémentaires
que nous devrons récupérer dans le modèle actuel de
contribution auprès des entreprises au fur et à mesure du
désengagement du gouvernement fédéral.
Le Président (M. LeSage): M. le ministre.
M. Savoie: II faudrait bien comprendre que le gouvernement
fédéral transfère des montants substantiels au
gouvernement du Québec, montants qui se chiffrent, comme je l'ai
mentionné tout à l'heure, à un petit peu plus de
6000000000$, 6 746 000000$ dans le budget 1990-1991, et ce transfert-là
provient essentiellement de trois sources. Il y a le programme de
péréquation qui est finalement le gros du morceau, quasiment 4
000 000 000 $, c'est un transfert global. Il y a les programmes reliés
au FPE et, évidemment, le programme du RAPC.
Tout ça fait en sorte que le gouvernement fédéral
verse 6 000 000 000 $, donc sur les revenus de l'État
québécois. Ça représente à peu près
20 % du budget de l'État. C'est considérable. Vingt pour cent du
budget de l'État, donc, proviennent en contrepartie... C'est souvent,
par exemple, une participation du gouvernement fédéral de 50 %
dans les programmes, comme également des transferts... Ça peut se
faire en argent sonnant comme en arrangement fiscal. C'est des montants
considérables.
Le gouvernement fédéral, évidemment, vit une
situation très difficile. Nous savons que le gouvernement
fédéral, par exemple, va avoir un déficit cumulatif de
l'ordre de 500 000 000 000 $ en 1995, et ça, c'est si le gouvernement
fédéral est en mesure d'exercer un contrôle
sévère au niveau de ses dépenses. C'est énorme
comme montant. Parce que, actuellement, le déficit du gouvernement
fédéral global est de l'ordre de 410 000 000 000 $, le
gouvernement fédéral doit nécessairement appliquer des
ponctions dans son programme de dépenses.
Évidemment, lorsque la coupure de ces dépenses-là
vise nécessairement le Québec, nous sommes des plus
réticents, des plus opposés à ces
réductions-là. Mais il faut bien comprendre qu'il y a deux
discours. Il y a un discours où, nous, les Québécois,
collectivement, disons au gouvernement fédéral: Ramassez-vous.
Cessez de faire en sorte que vos dépenses dépassent massivement
vos revenus. L'effet des 500 000 000 000 $ va être considérable
sur le Canada et sur le Québec, il n'y a aucun doute
là-dessus.
Alors, d'un côté nous leur disons: Réduisez vos
dépenses. C'est substantiel. Il faut que ce soit substantiel, c'est
important. Le gouvernement fédéral intervient donc, entre autres,
dans un ensemble de coupures, mais va chercher également des coupures au
niveau de ses programmes. Par exemple, le programme de
péréquation que nous devons évidemment, à notre
tour, placer auprès de la société québécoise
de la manière que nous pouvons. Je pense à la réforme
Ryan, par exemple, des choses comme ça, là, où on doit
aller chercher de l'argent ici et là.
Au niveau des programmes de santé, il pose aussi des gestes de
coupure. Là où le problème se pose, et c'est l'autre
élément de la réponse, parce que je vous disais: On
donnait deux messages à Ottawa, d'une part ramassez-vous, faites vos
coupures, d'autre part, c'est qu'il faut que vous vous organisiez, lorsque vous
coupez de l'argent au niveau du Québec ou des autres provinces, il ne
faut pas que ça frappe les moins bien nantis, c'est-à-dire les
plus pauvres... Parce que, trompez-vous pas, le Québec est une province
pauvre.
Le Québec, quand je suis né, à la fin des
années quarante, ça ne fait pas si longtemps...
Le Président (M. LeSage): Ça fait longtemps!
M. Savoie:... ça ne fait pas si longtemps que ça,
le Québec était au troisième rang, c'est-à-dire que
le Québec venait juste de passer du deuxième rang au
troisième rang comme province riche du Canada. Quand j'étais
à l'école secondaire, le Québec était au
cinquième rang, c'est-à-dire qu'on s'était fait
dépasser, en termes de richesse per capita, par I'Alberta et la
Saskatchewan. La Saskatchewan, j'imagine, c'est essentiellement grâce au
Crow's Nest. Aujourd'hui, au moment où je vous parle, on est au
huitième rang, c'est-à-dire qu'il n'y a que Terre-Neuve et
l'île-du-Prince-Édouard qui sont plus pauvres que nous autres. On
s'est fait dépasser par la Nouvelle-Écosse, on s'est fait
dépasser par le Nouveau-Brunswick, par le Manitoba! Quand le
gouvernement fédéral intervient, je veux dire, plus pauvre que
Terre-Neuve, ça n'a pas de bon sens en Amérique du Nord. On ne
peut plus se permettre de glisser. (10 h 15)
Au niveau, donc, des programmes de transferts, le gouvernement
fédéral intervient, mais de la façon qu'il intervient,
c'est que, si tu es riche, tu peux avoir des meilleurs programmes, tu peux
avoir des meilleures structures de programmes, donc tu vas
nécessairement recevoir, au niveau de tes programmes de santé, un
petit
peu plus que les provinces pauvres. C'est pour ça qu'on dit que,
finalement, la nouvelle orientation, ce qu'on a vu en 1990 avec le gouvernement
fédéral et encore cette année, en 1991, c'est que le
gouvernement fédéral dit: Moi, je mets de l'argent sur la table
là où il y a de l'argent sur la table. Ça favorise
l'Ontario, ça favorise la Colombie-Britannique. Ça ne favorise
pas nécessairement le Québec, étant donné qu'on est
évidemment moins riches, moins bien nantis.
Tout ça, évidemment, dans un contexte où
l'État québécois vit un peu la même situation que le
Canada, là où nous avons un déficit accumulé, nous
autres, qui dépasse... Ça dépend comment on fait le calcul
mais, si on calcule le tout, ça dépasse facilement 42 000 000 000
$. Si on regarde uniquement les dépenses gouvernementales, c'est de
l'ordre de 35 000 000 000 $, 17 % ou 18 % de notre budget; c'est 17,6 %, c'est
considérable.
Donc, le Québec doit, lui aussi, rentrer un peu dans ses
dépenses parce qu'on peut compter sur moins d'apport des provinces
riches, l'Ontario, la Colombie-Britannique, l'Alberta et évidemment,
dans une certaine mesure, la Saskatchewan, le Manitoba, le Nouveau-Brunswick et
la Nouvelle-Ecosse.
C'est dans ce sens-là que le député de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue cherche à amener la discussion pour
nous faire dire que le retrait de la participation du gouvernement
fédéral défavorise le Québec. Dans un certain sens,
il a raison, mais là, je le ramène dans le sens suivant en lui
disant: II faut bien se rappeler, par contre, qu'on donne deux messages,
à Ottawa: Redressez-vous, balancez vos dépenses et
contrôlez-les et, deuxièmement, dans votre programme de
péréquation, faites des ajustements pour que les plus pauvres ne
subissent pas, par contre, les contrecoups suite au redressement que vous
voulez faire au niveau de la participation du gouvernement
fédéral, par exemple, dans le programme des soins de santé
dans les provinces, dans les programmes d'aide sociale dans les provinces et
aussi dans les montants de péréquation.
Il ne faut pas l'oublier, nous versons des montants substantiels au
gouvernement fédéral comme Québécois, mais, parce
qu'on est un petit peu plus pauvres, les provinces plus riches qui,
évidemment, sont en mesure de mettre plus d'argent dans la
Confédération, font une redistribution. Cette redistribution,
c'est la péréquation. Nous continuons à recevoir des
montants provenant de cette redistribution-là qui, comme je vous l'ai
mentionné, sont considérables: 4 000 000 000 $ au niveau du
programme de péréquation. alors, c'est ça un peu, le
portrait global, et si on revient à l'article 1 que nous sommes en train
de discuter, pour mettre ça dans une perspective, le gouvernement
fédéral dit: je suis là dans la mesure où, vous,
vous allez être présents. Mais avec un retrait progressif
ça nous frappe plus durement, c'est-à-dire que l'oppression qui
se fait auprès des provinces moins riches est plus grande. Ça, je
pense que le tableau que vous avez au niveau de ia page 58, à l'annexe
A, le démontre assez clairement.
Pour ce qui est de la publication des informations, évidemment
les entreprises sont informées et il y a des renseignements qui se
transfèrent, il y a des rencontres sur une base continue. Maintenant,
quant à une politique de publicité à ce moment-ci, je
pense surtout, avec le budget qui doit être déposé dans les
35 ou 40 jours qui vont suivre nos délibérations, que ça
me semble un peu prématuré, quoique, si on avait des demandes de
la majorité des entreprises pour des exercices d'information
additionnelle, on est toujours disponibles pour le faire.
Est-ce que ça va, pour l'explication?
Le Président (M. LeSage): Merci, M. le ministre.
M. Savoie: Je pense que ça met le grand dossier en
place.
Le Président (M. LeSage): Vous voulez commenter, M. le
député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue, sur les propos du
ministre?
M. Trudel: Oui. Bon, là, on ne parle pas de 500 000 000
000 $, M. le ministre du Revenu; 389 000 000 000 $, la dette
fédérale?
M. Savoie: Pardon?
M. Trudel: Vous parlez de 500 000 000 000 $ pour la dette
fédérale.
M. Savoie: non. ce que je disais, c'est qu'en 1995...
actuellement, la dette du gouvernement fédéra/ est de...
M. Trudel: La projection.
M. Savoie: ...408 000 000 000 $...
M. Trudel: 389 000 000 000 $.
M. Savoie: ...et en 1995, avec les déficits, tel que
proposé, là, ils seront rendus à 500 000 000 000 $. C'est
considérable, c'est énorme.
M. Trudel: Le ministre va certainement constater que, vu que son
gouvernement ou les Québécois envoient un double message au
gouvernement fédéral mais que la réponse au double
message, en tout cas sur le premier, en disant: Ramassez-vous, c'a
été traduit par le gouvernement fédéral par: On va
vous ramasser et on vous ramasse, dans ce sens-là, le ministre va
certainement convenir que le Québec joue un jeu
très dangereux dans le sens suivant. a partir du moment, dans le
raisonnement, où on dit au gouvernement fédéral:
ramassez-vous, au niveau des dépenses, et que le gouvernement
fédérât dit: je me ramasse en vous transférant la
facture, eh bien, le plus bête de l'histoire, c'est le gouvernement du
québec qui dit: parce que je me suis fait ramasser dans le budget
fédéral, moi aussi je vais passer la facture aux autres et
à mon tour, pour répondre à l'affirmation de "je me
ramasse", c'est: je passe la facture aux autres et je la refile aux
municipalités, je la refile aux commissions scolaires. ce n'est pas des
programmes de réforme, c'est un programme de transfert de factures.
Dans ce sens-là, pourquoi le gouvernement fédéral
arrêterait, entre vous et moi?
M. Savoie: On ne veut pas que le gouvernement
fédéral arrête. La santé financière du
gouvernement fédéral est essentielle pour la santé
financière du Québec. Elles sont indissociables. Il faut bien
comprendre que le message, ce n'est pas le gouvernement qui l'envoie, c'est la
population du Québec qui l'envoie. Ce n'est pas le gouvernement du Parti
libérai qui dit au gouvernement du Parti conservateur à Ottawa:
Ramassez-vous. C'est la population du Québec qui dit au gouvernement
fédéral: Ramassez-vous. Ça n'a rien à faire.
Ces transferts-là n'affectent pas seulement le Québec,
ça affecte toutes les provinces, sauf que, parce qu'on est tellement
pauvres, particulièrement grâce à 10 années de
règne du Parti québécois, vu qu'on est tellement pauvres,
que les autres provinces sont beaucoup plus riches, bien, là,
évidemment, l'impact de la perte de revenus est moins substantiel, se
chiffre plus difficilement auprès des riches que plus facilement
auprès des provinces les moins bien nanties, dont le Québec.
Le Québec doit effectivement, lui aussi, se redresser. Il doit
contrôler son déficit, il doit nécessairement
réduire ses dépenses et augmenter son produit intérieur
brut.
M. Trudel: M. le Président, je terminerais ce que j'avais
à dire là-dessus, avec la précision du ministre, en
réaffirmant que ce n'est pas en jouant le jeu du gouvernement
fédéral qui nous refile la facture, et là, s'il y a
quelque chose de clair, c'est bien ça, et que le Québec, lui,
à son tour, la refile, la facture, à d'autres instances, et ces
mêmes instances, elles, n'ont pas d'autre choix - il faut bien que
l'argent vienne de quelque part - la refilent finalement aux contribuables.
Vous, M. le Président, dans la région de Hull, vous savez
bien ce que ça veut dire, hein, puisque pour les gens de la
région de l'Outaouais, par exemple, ce jeu de passe-passe, de "vous me
dites de me ramasser, je me ramasse, je me ramasse en vous passant la facture,
je passe la facture au gouvernement du québec, le gouvernement du
québec aux municipalités", bien, ça veut dire entre 270 $
et 425 $ par famille dans la région de l'outaouais, la réforme ou
le transfert fiscal au niveau des municipalités. c'est ça, le jeu
avec lequel je souhaite que l'on en finisse, au québec, et que l'on
puisse en arriver, m. le ministre du revenu, à dire: nous, on veut
juste, ne serait-ce que cela, retirer nos points d'impôt que nous payons
au gouvernement fédéral en matière de services de
santé et de services sociaux.
Écoutez, en 1962, Jean Lesage en a rapatrié un bon nombre,
de ces points d'impôt, c'est calculable. Oui, M. le ministre, on a une
bonne équipe au ministère du Revenu, on est certainement capable
de calculer cela. C'est les points d'impôt qu'il nous faut
récupérer. On vivra avec le régime qu'on est capables de
se donner et le régime qu'on veut se donner, après que les
décisions politiques idoines en pareille matière-Dans ce
sens-là, le premier message - ramassez-vous - il se traduit
concrètement, depuis 1984 en particulier, par: On vous ramasse, et
organisez-vous avec la facture. C'est dans ce sens-là que ma question
était. Moi, je pense que le ministère du Revenu a une
responsabilité d'indiquer ce que ça signifie, pour les
entreprises, le désengagement progressif du gouvernement
fédéral dans un programme qui est abordé ici dans les
articles de modification qui nous amènent aujourd'hui à
l'augmenter à 15 %, la contribution de 12 % à 15 %, pour un
coût de 104 000 000 $.
Essayons d'imaginer, pour les entreprises, ce que cela peut vouloir
dire. D'autant plus que le ministre semble convenir que pour le gouvernement
fédéral, en termes d'équilibre budgétaire,
ça n'a voulu presque rien dire en matière de déficit
budgétaire, c'est-à-dire que le gouvernement
fédéral continue à exercer son pouvoir de dépenser,
je dirais presque, au mépris des provinces comme le Québec en
disant: Encore une fois, je vous coupe des paiements de transfert, mais moi je
continue à m'engager dans d'autres dépenses sur lesquelles vous
n'avez aucun droit de regard, vous n'avez aucun contrôle, vous autres,
les provinces, et le reste du raisonnement, ça signifie ceci, c'est: Je
vais bien finir par vous les refiler, les factures de mes dépense
excessives, si je prends le raisonnement du ministre du Revenu du
Québec; vos dépenses excessives, là, je finirai bien par
vous les passer à quelque part, et ça va faire en sorte que vos
familles, dans l'Outaouais, M. le Président, vont payer cette
année entre 275 $ et 430 $ de plus pour ramasser les dettes des autres
et finir par payer la facture que le gouvernement fédéral nous a
passée et que finalement on refile aux contribuables par d'autres
mécanismes.
Peut-être une dernière question pour terminer ce
bloc-là, M. le ministre. Par ailleurs, plusieurs ministères au
Québec affirment qu'au
total... Pourquoi on en arrive à une coupure de ces paiements de
transfert et pourquoi on en arrive à des augmentations de charges?
Exemple ici, auprès des entreprises, c'est le dédoublement dans
le fonctionnement de notre administration publique pour les
Québécois et les Québécoises. Le ministre des
Forêts indiquait, dans un communiqué - il y a une quinzaine,
là - du 14 février 1991, que dans te domaine des forêts, et
ça, le ministre du Revenu, il y est sensible à double
égard, il est au coeur d'une région forestière, il est
ministre du Revenu du Québec, l'empiétement du gouvernement
fédéral, un, son entêtement à vouloir
dédoubler ou passer à côté des priorités du
Québec - comme le dénonçait d'ailleurs, la semaine
dernière, le ministre de la Santé et des Services sociaux,
Marc-Yvan Côté - en matière de programmes de reboisement
dans l'Est du Québec en disant que le gouvernement fédéral
a complètement outrepassé la responsabilité
québécoise en pareille matière, au niveau des terres
publiques, pour aller sur les boisés privés... Le ministre de la
Santé et des Services sociaux et, semble-t-il, ministre de tutelle de
l'Est du Québec dénonçait aussi le dédoublement du
gouvernement fédéral. Mais le nouveau ministre des Forêts,
lui, a chiffré ce dédoublement à 100 000 000 $ par
année.
Alors, au ministère du Revenu, compte tenu de l'impasse
financière dans laquelle nous sommes situés, non seulement au
niveau uniquement des programmes de santé et de services sociaux, des
coupures des FPE, des programmes établis, est-ce qu'on pourrait nous
indiquer si le ministère du Revenu prévoit, ou le ministre du
Revenu a l'intention de commander les tableaux nécessaires nous
indiquant quels sont les coûts de ces dédoublements, en lui disant
que la première ligne, pour le premier ministère, soit celui des
Forêts, est déjà faite? (10 h 30)
Le ministre, dans la région d'Abitibi-Témis-camingue,
à la parution du rapport Allaire, s'inquiétait en disant: Moi, je
ne me prononcerai sur ce rapport que lorsque j'aurai des impacts sur ce que
ça veut dire pour nos emplois dans le secteur forestier, dans le secteur
minier.
Pour ce qui est du secteur forestier, M. le ministre, vous avez la
réponse, votre propre ministère nous dit que ça nous
coûte 100 000 000 $. 100 000 000 $, ce n'est pas des pinottes! C'est, par
comparaison, exactement l'équivalent de ce que nous allons aller
chercher dans les entreprises en 1990, annualisé 12 mois au titre de la
contribution au régime d'assurance-maladie du Québec, suite au
désengagement du gouvernement fédéral.
Alors, est-ce qu'il y a des prévisions de publication, des
coûts du dédoublement dans les différents
ministères? Je termine là-dessus. Il me semble, M. le
Président, que ce serait de la responsabilité du ministère
du Revenu non pas de prendre la décision, évidemment, mais
d'informer le gouvernement du Québec et l'Assemblée nationale des
impacts des dédoublements, puisque nos sous, oui, ils sont de plus en
plus rares, et il faut que chaque dollar qui sort de notre poche soit
utilisé avec le maximum d'efficience pour les services publics que nous
voulons nous donner ou que nous avons au Québec.
Le Président (M. LeSage): Alors, M. le ministre, si vous
le permettez, j'aimerais commenter ce qu'a dit le député de
Rouyn-Noran-da-Témiscamingue, en ce qui concerne la réforme Ryan
et les effets négatifs qu'elle aura sur l'Outaouais
québécois. Je pense que le député de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue ne s'est pas trop trop documenté,
parce que les études qui sont sorties de la ville de Hull, entre autres,
disent que la réforme Ryan rapportera aux coffres de la ville de Hull un
supplément qui pourrait atteindre 17 000 000 $ par année. Alors,
je ne vois pas dans quel sens ça pourrait affecter d'une façon
négative mes Hullois et mes Hulloises. J'ose espérer que les
gens, les Aylmeriens et les Gatinois, ont profité de cette manne qui
passe pour se fusionner et profiter également de cette réforme
Ryan dans l'Outaouais québécois, qui est quand même une
très grande proportion de la population de l'Outaouais
québécois dans l'urbain québécois.
M. Trudel: bien, m. le président, il va venir d'où,
l'argent, vous pensez? si la ville de hull a des plus hauts revenus, il va
venir d'où, l'argent?
Le Président (M. LeSage): C'est simple, dans la
réforme Ryan, on permet de taxer...
M. Trudel: Ah! Ah! Très bien! Très bien! C'est
ça. Vous l'avez, votre réponse. Si l'augmentation des revenus de
la ville de Hull... le président (M. LeSage): oui, mais la grande
proportion de cet argent-là vient du fédéral. dans
l'ensemble du québec, h y a 80 000 000 $, le gouvernement
fédéral...
M. Trudel: Vous allez taxer vos entreprises.
Le Président (M. LeSage): Si vous le permettez, M. le
député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue, le gouvernement
fédéral, M. Loiselle l'a confirmé, qu'il se ferait un
très bon payeur de taxes et un très bon citoyen au Québec
et qu'il paierait les 80 000 000 $ de plus que représente la
réforme Ryan. Et, de ces 80 000 000 $ qu'il répartirait vers le
Québec, 17 000 000 $ viennent dans l'Outaouais
québécois.
M. Trudel: Ce que je voulais juste souligner, M. le
Président, c'est que, dans les analyses qui ont été faites
en termes de transferts bruts de factures, les analystes nous disent:
Ça
vous coûtera entre 270 $ et 425 $ pour les familles dans le
résidentiel, dans votre région, et non pas uniquement au niveau
de la ville de Hull, hein! S'il y a une augmentation des revenus de la ville,
vous pouvez être sûr qu'elle va venir de quelque part, elle va
venir de la taxation sur la valeur commerciale des entreprises et des
commerces, y compris le gouvernement fédéral, mais y compris
également tous vos petits com-mmerçants et toutes vos
entreprises. Le restant de la facture, pour les municipalités qui n'ont
pas d'Édifice du Portage dans la ville de Hull, pour toutes les
municipalités, ça va vouloir dire des augmentations entre 18 % et
32 % de leur taxation. Et ça, là-dessus, il ne faut pas se
demander pourquoi le Conseil du patronat du Québec s'est prononcé
contre et exige le retrait de cette réforme ou de ce transfert de
factures, au niveau du gouvernement du Québec, aux
municipalités.
Alors, à ma question au ministre du Revenu, quant au
tableau...
Le Président (M. LeSage): M. le ministre.
M. Savoie: Bien, c'est-à-dire que, au niveau du
dédoublement, non, le ministère du Revenu ne produira pas de
rapport en ce qui concerne les coûts effectifs du dédoublement.
Mais, si on peut me permettre d'opiner, c'est ce que je vais faire. Au niveau
du dédoublement, par exemple, au niveau du secteur forêts, on
parle, par exemple, d'un budget d'Énergie, Mines et Ressources à
Ottawa, secteur forêts, dont le coût global est à peu
près de 100 000 000 $.
Au niveau d'Énergie, Mines et Ressources à Ottawa, les
études, évidemment, les travaux qui se font du côté
du gouvernement fédéral ne sont pas des orientations
d'intervention, parce qu'on reconnaît la primauté du Québec
sur son développement forestier. C'est-à-dire que les
forêts sont tout naturellement une zone où Québec a pleine
juridiction.
Le gouvernement fédéral, ce qu'il fait au niveau des
forêts, c'est qu'il nous apporte des études, c'est-à-dire
qu'il regarde la forêt. Vous savez que la forêt, par exemple
particulièrement en Abitibi-Témiscamingue, suit des tendances qui
traversent, oui, aussi incroyable que cela puisse paraître, M. le
Président, de l'autre côté de la rivière des
Outaouais. Imaginez-vous que les problèmes d'essence du
côté de l'Ontario sont semblables aux problèmes d'essence
de l'autre côté de la rivière, c'est-à-dire que ce
que fait Ottawa comme intervention au niveau de la forêt, c'est surtout
des centres de recherche, c'est des études, c'est des études
d'impact sur, par exemple, des types de coupe, des études au niveau de
la reproduction de notre forêt.
Le gouvernement fédéral n'accorde pas de cash, il
n'accorde pas des droits de coupe, il n'intervient pas dans l'affaire. Ce qu'il
fait, c'est que, lorsque nous avons des difficultés au niveau, par
exemple, d'une épidémie de tordeuses, lorsque nous voulons faire
la planification à long terme, nous sommes capables de nous tourner vers
le gouvernement fédéral qui, justement, regarde l'ensemble du
territoire canadien, qui regarde, par exemple, du côté du
Nouveau-Brunswick qui vit au niveau de la foresterie des problèmes qui
sont semblables à ce que nous vivons en Gaspésie, du
côté du Témiscamingue, ce qui se vit du côté
du Nord-Est de l'Ontario, et il est capable, finalement, d'aller chercher des
études, des travaux qui nous intéressent beaucoup.
Je me rappelle fort bien, en 1986-1987, avoir travaillé avec les
frères Perron qui opéraient beaucoup d'entreprises
forestières au niveau du Québec et qui regardaient du
côté du gouvernement fédéral pour avoir de
l'assistance, puisqu'ils avaient des opérations forestières du
côté du Nord-Est de l'Ontario et du Nord-Ouest
québécois.
Le gouvernement fédéral intervient, finalement, d'une
façon positive et constructive. Si on se rappelle, comme il refuse de se
rappeler, finalement, étant donné qu'on est moins bien nantis -
une façon de dire qu'on est plus pauvres, puis c'est plus poli,
là; finalement, ça masque une certaine réalité -
lorsqu'on est moins bien nantis et qu'on veut faire des recherches, une
province qui est deux fois plus riche que nous autres qui participe à la
création du ministère de l'Énergie, des Mines et des
Ressources à Ottawa, où le secteur forêts se trouve, est
capable de nous appuyer collectivement avec les autres provinces pour faire des
études sur le régénérescence des arbres, sur des
programmes de reforestation, nous apporter des appuis et un soutien technique
indispensables.
Je pense, par exemple, au niveau de l'agriculture, et je suis certain...
Et là, finalement, on ne touche plus à notre projet de loi, on
fait ce qu'on pourrait appeler de la petite politique. Mais, effectivement, ce
qui est en train de se poser, c'est la notion fondamentalement fausse qu'a le
Parti québécois et qu'il transmet d'une façon constante
à la population, de façon à finalement, là, faire
une fumée, un nuage, rendre opaque quelque chose qui devrait être
relativement clair. C'est que la Fédération canadienne offre
certains avantages. Un de ces avantages, c'est la mise en commun d'une
connaissance scientifique, des colloques, des congrès, des centres de
recherche, des études qui, finalement, ont un impact sur l'ensemble du
territoire.
Lorsque j'étais ministre délégué aux Mines,
M. le Président, j'ai eu l'occasion d'échanger à quelques
reprises avec le gouvernement fédéral. Avec le gouvernement
fédéral, au niveau des mines, je peux vous dire que l'entente a
toujours été des plus cordiales. Les mines étaient de
juridiction provinciale, point à la ligne. Il n'intervenait pas, sauf
évidemment dans des programmes d'appui. Et, lorsqu'il intervenait dans
les programmes d'appui, je peux vous dire qu'on
était toujours, toujours non seulement consultés, niais
mis en collaboration avec lui, c'est-à-dire qu'on participait, 10 %, 15
%. quand on voyait qu'un programme avait de l'allure pour le territoire
québécois, on participait, 10 %, 15 %.
Lorsque le gouvernement fédéral tenait des colloques,
qu'il payait pour ces colloques et qu'il payait pour faire venir des chercheurs
de tout partout au Canada pour nous parler, par exemple, de problèmes au
niveau de la mécanique des roches, le gouvernement provincial, comme le
ministre des Mines, en tirait toujours profit. Il y avait là une
richesse, une expertise, un travail de coordination qui se faisait.
Donc, l'exemple des forêts n'est pas un bon exemple. L'exemple des
mines non plus n'est pas un bon exemple. Comme je l'ai mentionné
à plusieurs reprises, c'est que, lorsque vient le temps de prendre une
position au niveau constitutionnel, je regarde d'abord et avant tout les
intérêts de l'Abitibi-Témiscamingue, comme devrait
d'ailleurs le faire le député de
Rouyn-Noranda-Té-miscamingue. Lorsqu'on regarde les
intérêts de notre région, lorsqu'on regarde les
possibilités de développement chez nous - l'industrie
forestière, l'industrie minière, l'agriculture qui est
très faible, qui a besoin de beaucoup d'assistance - on doit
nécessairement regarder vers le gouvernement fédéral qui
peut nous offrir une certaine assistance.
De couper cette assistance, si on était la province la plus riche
au Canada, je serais d'accord. Mais ce n'est pas le cas. On doit notre chemise,
après neuf ans de gouvernement du Parti québécois
où le déficit cumulé a passé de 5 000 000 000 $
à plus de 32 000 000 000 $. On doit notre chemise, on a de la
misère à rembourser. On verse 5 500 000 000 $ en
intérêts par année, M. le Président, au service de
la dette.
M. Trudel: À qui?
M. Savoie: Au service de la dette.
M. Trudel: Fédéral?
M. Savoie: Au service de la dette, nous autres. On ne verse pas
ça au gouvernement fédéral. Je comprends que vous trouvez
ça drôle, parce que finalement c'est le résultat...
Savez-vous que les 15 000 000 000 $ qui ont été
dépensés, M. le Président, en 1981, 1982, 1983, en surplus
pour des bebelles pour gagner des élections, ça va prendre 65 ans
à les rembourser? 65 ans, c'est-à-dire, vos enfants et vos
petits-enfants vont verser probablement tout l'impôt qu'ils vont gagner
dans leur vie au service de cette maudite dette-là. il faut absolument
qu'on se redresse. Alors, ce n'est pas le temps, d'après moi, de
commencer à dire: Le gouvernement fédéral verse 100 000
000 $ sur la forêt. Oui, et laisse-les donc faire. Laisse-les donc faire
parce qu'on sort gagnant de cette opération-là. S'il me parle de
quelque chose comme la culture, bien prêt à discuter avec lui.
Mais ne venez pas me parler de notions comme la forêt, la forêt
qui, finalement, déborde largement les territoires du Québec
comme source de revenus économiques.
Les mines. Il n'y a pas un capitaine de l'industrie minière, il
n'y a pas un homme sensé qui va dire: Oui, je suis d'accord. Ottawa n'a
même pas un centre de recherche sur les mines; c'est rien que le
Québec. Il n'y a personne qui va dire ça. Tout le monde va dire:
Les provinces, ceux qui occupent le Nord de l'Amérique du Nord, il
faudrait mettre ensemble puis regrouper un certain nombre de ressources pour
s'assurer, là, que d'abord il y a moins de politique dans la science,
pour dire d'abord qu'on a un autre son de cloche, qu'on ne se ramasse pas
où, finalement, la connaissance va être taxée, va
être orientée vers des politiques gouvernementales. C'est
important d'avoir deux visions.
Actuellement, je peux vous dire qu'au niveau des forêts, au niveau
des mines, je me sens confortable. Je suis certain qu'il n'y a pas un capitaine
de l'industrie en Abitibi-Témis-camingue qui appuie les orientations du
député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue. Il n'y en a pas un.
Je peux vous dire en toute connaissance de cause que je ne connais aucun
capitaine de l'industrie minière qui est prêt à appuyer
ça, que même les plus fervents nationalistes, au niveau de
l'industrie minière québécoise, sont d'accord pour dire:
Bien, vous savez, quand même, avec Ottawa, malgré le retrait au
niveau des actions accréditives, malgré son manque de
présence au niveau des incitatifs... Ils sont d'accord pour dire qu'au
niveau de la connaissance géologique du sous-sol son apport est
considérable, que les congrès qu'il a tenus... Par exemple, en
1990, savez-vous qu'ils ont tenu trois congrès en
Abitibi-Témiscamingue uniquement pour ramasser de l'information et
diffuser de l'information des comparatifs sur, par exemple, le bouclier
canadien qu'on occupe et qui a la même formation tout autour de la baie
d'Hudson, qui est donc un apport pour nous autres, qui est une source
d'enrichissement pour nous autres?
Alors, oui, pour dire qu'il y a peut-être des aménagements
qui peuvent se faire au niveau de certains ministères. Oui,
effectivement, on peut mieux se structurer. Oui à des modifications
substantielles à la Fédération canadienne. Mais qu'on ne
me parle pas des forêts, des mines. Ne venez pas me parler d'un discours
de dédoublement, que le ministre du Revenu va dépenser de
l'argent des contribuables indûment. Ce n'est pas dans nos fonctions, ce
n'est pas dans nos charges, ce n'est pas dans nos reponsabilités. C'est
quelque chose qui relève du ministre des Finances.
Peut-être qu'on devrait retourner au texte, il va avoir plus de
chance.
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue.
M. Trudel: Conclusion sur ce premier chapitre.
Le Président (M. LeSage): Bon! Merci! (10 h 45)
M. Trudel: Le ministre des Forêts du Québec est dans
les patates. Le ministre est en désaccord avec le rapport Allaire qui
dit: Finis ces dédoublements et rapatrions au Québec tout le
secteur des forêts pour nous en occuper. Troisièmement, le
ministre dit: Je me contente bien qu'il se fasse 17 % de la RD
fédérale au Québec par rapport à 49 % du
côté de l'Ontario, je suis satisfait que l'on fasse les
études ailleurs qu'au Québec et que, nous, on veuille bien venir
organiser les congrès au Québec pour nous donner le
résultat du travail scientifique qui a été fait ailleurs,
qui n'est pas fait par nos scientifiques au Québec. Je ne peux pas tirer
d'autre conclusion que cela.
J'aurais bien aimé que le député de Vanier soit en
remplacement de quelqu'un ce matin sur la commission pour étudier ce
projet de loi. On aurait certainement entendu un autre son de cloche, mais je
prends acte qu'il n'y a personne qui serait en accord avec ça dans la
région de l'Abitibi, pas un capitaine de mine qui serait en accord avec
cela. Je comprends que le ministre ait piqué toute une colère le
4 décembre 1990, lorsque la Commission Bélanger-Campeau est venue
dans la région de l'Abitibi-Témiscamingue et que pas un,
effectivement, n'est venu dire ce que le ministre affirme aujourd'hui, et que
c'est tout à fait le contraire que nous avons entendu. Alors, si le
ministre...
M. Savoie: Ah! Ah! Ah! Ils l'ont dit à Québec,
monsieur. Ils ont présenté un mémoire à
Québec. L'Association minière du Québec, M. le
Président, a présenté... et c'était même un
individu du comté du député de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue qui a présenté le
mémoire à la Commission Bélanger-Campeau. Voyons donc!
C'est irresponsable, dire ça!
M. Trudel: Ce que je disais, M. le Président...
Le Président (M. LeSage): Si vous permettez, messieurs, je
pense qu'on s'éloigne du sujet. On était dans les remarques
finales sur le sujet de la hausse de la surtaxe des corporations. Est-ce qu'on
peut conclure que nous avons...
M. Trudel: O.K. Oui. On conclura...
M. Savoie: On pourrait conclure, M. le Président...
M. Trudel: On pourrait conclure par une petite question, M. le
Président.
Le Président (M. LeSage): Allez-y, M. le
député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue.
M. Trudel: Est-ce que le ministre, à cet égard,
suite à son discours sur les forêts, va, lui, appuyer le ministre
des Forêts pour faire en sorte que Forintek Canada, qui a ses
activités de recherche en Ontario, soit rapatriée au
Québec, tel que le préconise le ministre des Forêts
lui-même...
M. Savoie: Oh! On vient de s'embarquer dans quelque chose,
là... Ha, ha, ha!
M. Trudel: ...pour faire en sorte que l'on augmente de 17 %
à 49 % les efforts de recherche et de développement au
Québec? Je n'irai pas jusqu'à lui demander s'il va appuyer le
rapatriement de Forintek Canada, la boîte de recherche que nous payons en
grande partie, parce que c'est 50-50, c'est nos entreprises
québécoises qui le paient aussi, dans le domaine du bois, dans le
domaine de l'industrie forestière. Je ne lui demanderai même pas
si nous devrions prôner le rapatriement dans la région de
l'Abitibi-Témiscamingue, mais au Québec. Alors, c'est la seule
chose.
M. Savoie: O.K. Je vais répondre, la question...
Le Président (M. LeSage): M. le ministre.
M. Savoie: M. le Président, il me fera grand plaisir
d'inviter le député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue
à l'ouverture de Canmet à Val d'Or, dans quelque temps, ici, au
mois d'avril...
M. Trudel: Non. Je parlais forêt, M. le
Président.
M. Savoie: ...pour justement l'ouverture où il y a un
centre...
M. Trudel: Je parlais forêt.
M. Savoie: ...oui, oui! je veux bien, mais où il y a un
centre de recherche du gouvernement fédéral qui s'implante en
région pour aider les entrepreneurs miniers de la région à
mieux exploiter les mines d'or et de cuivre dans la région, un centre de
recherche de 15 000 000 $, M. le Président, une bonne réalisation
de Canmet, alors du gouvernement fédéral.
Au niveau, justement, M. le Président, de la forêt, depuis
1985 le gouvernement fédéral a ouvert deux bureaux de foresterie
ici en région, en Abitibi-Témiscamingue. Je dis ici en
région, je devrais dire en Abitibi-Témiscamingue, puisqu'on ne
parle que de l'Abitibi-Témiscamingue. Je ne sais pas pourquoi on est
axés uniquement là-
dessus aujourd'hui. Mais deux centres; pas un, deux. Deux centres qui,
finalement, nous portent assistance. Là, on nous arrive puis on nous
dit: On veut un centre de recherche au niveau de la foresterie...
M. Trudel: Allez-y, M. le ministre, deux bureaux.
M. Savoie:... en Abitibi-Témiscamingue. M. le
Président... Ha, ha, ha! Il est incapable d'en parier! Regardez-lui le
sourire!
M. Trudel: Deux bureaux, M. le Président!
M. Savoie: II est incapable d'en parler sans se mettre à
rire, parce qu'il sait fort bien qu'on travaille un dossier dans ce
sens-là, il sait fort bien que les dossiers que j'entreprends, je les
réalise, il sait fort bien que ça s'en vient, qu'on va avoir
quelque chose au niveau de la recherche et que, si on est capables d'unir nos
efforts au niveau de l'agriculture...
Il y a un dossier, M. le Président, qui traîne sur la table
depuis 1986-1987 où la région cherche à obtenir un centre
de recherche au niveau de l'agriculture du gouvernement fédéral,
où il y a des fonds disponibles. C'est un dossier, évidemment,
qui se débat entre deux zones agricoles de
l'Abitibi-Témiscamingue; évidemment, on parle de Ville-Marie,
où est le député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue, et
d'Amos, où est son collègue à l'Assemblée
nationale, François Gendron.
Alors, je comprends très bien et on comprend très bien, je
pense, on va convenir ensemble que, oui, effectivement, il y a des
modifications à apporter à la Constitution; on est d'accord
là-dessus, on s'en va avec le rapport Allaire. Mais écoutez, on
va être raisonnables, hein! Finalement, lorsqu'on est capables de
bénéficier, là, de certains apports, surtout au niveau de
la connaissance scientifique... Et là, je suis certain que le ministre
Albert Côté, va être d'accord avec moi là-dessus,
qu'on peut très bien réussir à tirer notre épingle
du jeu en profitant à la fois de la connaissance et du savoir-faire du
Québec sur son territoire, mais également d'une connaissance et
du savoir-faire collectifs au niveau de l'ensemble des occupants du territoire
qui dépasse la frontière artificielle qui nous sépare, par
exemple, avec nos amis du nord-est de l'Ontario et, par exemple, du
Nou-veau-Brunswick également, avec qui nous partageons beaucoup de
problèmes en commun au niveau des opérations forestières.
Évidemment, plus on est nombreux, plus c'est agréable, plus les
discours sont intelligents.
Le Président (M. LeSage): Alors, merci...
M. Trudel: Tout comme il n'y a pas de frontière au niveau
des connaissances scienti- fiques, au niveau de la foresterie entre le
Québec, le Canada et la Finlande, n'est-ce pas?
Le Président (M. LeSage): Merci, M. le
député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue. Alors, je pense que
l'on peut considérer que cette commission a étudié le
premier sujet sur la hausse de la surtaxe des corporations. Je propose que nous
procédions au deuxième sujet que nous avons devant nous, soit
l'acquisition des droits relatifs à la recherche et
développement. M. le ministre.
Acquisition de droits relatifs à la recherche
et au développement
M. Savoie: Alors, il s'agit d'un ajout à l'article,
évidemment, 230. 0. 0. 2 de la loi, l'alinéa... On ajoute un
paragraphe c. Le paragraphe c, qui porte justement au niveau de la recherche et
développement, prévoit qu'un paiement fait par un contribuable
à l'une ou l'autre des entités visées dans une annexe qui
est déterminée ne constitue pas une dépense relative
à des recherches scientifiques et du développement
expérimental, dans la mesure où l'on peut raisonnablement
considérer que le paiement a été fait pour permettre
à l'entité d'acquérir des droits dans une recherche
scientifique et un développement expérimental ou des droits en
découlant. Alors, c'est tout simplement une restriction qui est
apportée au montant qui peut être raisonnablement déduit
comme un montant qui participe à un programme de recherche scientifique
dans le sens qu'on dit que, finalement, ça doit être au niveau de
la recherche.
Le Président (M. LeSage): Merci, M. le ministre. M. le
député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue, vous avez des
commentaires?
M. Trudel: Très technique, mais ça nous permet
d'aborder un autre aspect du fonctionnement du ministère du Revenu.
M. Savoie: Ha, ha, ha!
M. Trudel: M. le ministre, vous avez vous-même, à
l'égard de l'application de ces articles, commandé une
étude des relations du ministère du Revenu avec les
contribuables-entreprises. On l'a comme cela, et la résultante, c'est:
il semble qu'il y ait un assez fort mécontentement au niveau des
entreprises dans leurs relations avec le ministère du Revenu et j'essaie
d'employer, là, les mots que vous avez vous-même employés
pour qualifier le résultat de l'enquête que vous aviez
commandée, au niveau des relations, et c'est assez, en pareille
matière, et c'est pour ça que je le prends comme sujet connexe...
Bon, en soi, l'objectif de déduire certains frais pour les entreprises
pour l'acquisition de droits relatifs à la recherche et
développement, ça ne peut
qu'être stimulant, en particulier pour les universités et
collèges ou l'institut de recherche, sauf que pour
l'applicabilité de ça - je le prends comme exemple, là, je
tire un exemple de ça - le plus grand sujet de mécontentement
pour les PME serait les difficultés de communication des PMEavec
Revenu Québec et les coûts administratifs pour se conformer aux
obligations relatives à l'impôt.
Pour l'ensemble des entreprises québécoises, ces frais se
sont élevés à 1 200 000 000 $ en 1990, un chiffre assez
effarant - et j'aimerais bien que le ministre m'apporte certaines
précisions là-dessus - parce que c'est quand même, en tout
cas j'ose le dire, un peu difficile à croire, prima facie, là.
Pour certaines petites entreprises, ces frais peuvent atteindre jusqu'à
39 % du chiffre d'affaires. À peine 25 % des propriétaires
d'entreprises sont satisfaits du vocabulaire utilisé en ce qui concerne
l'impôt sur le revenu des corporations et 27 % trouvent cohérente
cette information de Revenu Québec.
J'aimerais non seulement avoir les commentaires du ministre
là-dessus, mais savoir quelles sont les actions que le ministre du
Revenu ou que le ministère du Revenu entend prendre pour faire en sorte
que - peut-être qu'on pourra appeler ça comme ça - l'on
réduise l'insatisfaction des entreprises. Écoutez, quand on
reçoit une facture, le premier effet d'insatisfaction, c'est de la
payer. Sauf que je crois bien que le ministre, qui avait commandé cette
enquête à la Fédération...
La Fédération canadienne des entreprises
indépendantes a maintenant les chiffres entre les mains en termes de
résultat et j'imagine qu'il y a un plan d'action ou des intentions, tout
comme je pense que nous pourrions dire que le ministre du Revenu
précédent l'avait, en quelque sorte, fait pour les contribuables
particuliers. Alors, voilà la question que j'avais, incidente à
cette mesure.
M. Savoie: II me fait plaisir de voir le député de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue citer un rapport de la
Fédération canadienne des entreprises indépendantes.
M. Trudel: Je n'imaginais pas que le ministre pourrait la
commander au Conseil du patronat du Québec, mais...
M. Savoie: Alors, la Fédération canadienne des
entreprises indépendantes a effectivement préparé un
rapport qui, finalement, arrive à la conclusion que celles-ci ne sont
pas satisfaites du tout du traitement qu'elles ont avec le ministère du
Revenu. Il faut se rappeler que c'est un rapport qui date déjà de
quelques mois - il ne s'agit pas de quelque chose de récent - et que
ça a été présenté à un colloque dont
le but était justement de chercher à explorer les
problèmes que les entreprises vivaient avec le ministère du
Revenu et de quelle façon on pouvait mieux améliorer nos
relations, et c'était un peu à ma convocation - pas un peu,
c'était à ma convocation - que cette réunion a eu lieu,
suite à une orientation qu'on s'est donnée au ministère du
Revenu.
Les années 1966 à 1989 ont vu un accent très
important auprès du particulier par le ministère du Revenu. On a
développé, par exemple, une attitude proactive pour mieux servir
l'individu. Évidemment, les entreprises se sentent un peu
délaissées et peut-être qu'elles l'ont été,
là, je ne le sais pas. Évidemment, notre attitude
vis-à-vis du rapport, parce que j'en ai pris connaissance, du rapport,
ça m'a été remis, d'ailleurs, par le directeur
général québécois de la Fédération
canadienne... On n'est pas d'accord, finalement, avec la façon dont le
travail a été monté et on ne peut pas dire qu'on en
partage trop, trop les conclusions.
Mais toutefois, il y a un son de cloche là-dedans. Le son de
cloche est qu'on veut, on recherche une meilleure collaboration entre le
ministère et les PME au Québec qui sont au nombre de 165 000.
C'est dans ce sens-là qu'on a décidé de poser un ensemble
de gestes, des gestes très concrets, par exemple. On parle d'un rapport
simplifié au niveau de l'impôt: la formule C17 va être
représentée aux entreprises pour leur permettre de faire un
rapport d'impôt d'une façon beaucoup plus efficace - le moins de
complexité possible - et ça aura le même impact, nous
croyons, que le rapport simplifié pour les particuliers. Un guide va
être mis à la disposition des PME, un guide où, là
également, on va simplifier nos approches vis-à-vis des
informations que nous demandons aux entreprises.
Troisièmement, nous avons mis sur pied une équipe volante
- vous savez qu'en 1991-1992 il y aura des modifications substantielles au
niveau de la TPS et de la TVQ - c'est-à-dire une équipe qui se
déplace, va dans les régions, va dans les grands centres
également, rencontre, soit sur une base sectorielle ou d'une
façon globale, les PME pour justement échanger avec elles et
résoudre leurs problèmes. Souvent, vous savez, dans une
région - par exemple, on peut penser au Lac-Saint-Jean - pour des
raisons ou d'autres, quelques firmes de comptables peuvent convenir: Ah! bien,
oui, telle interprétation, ça veut dire telle chose. Et on se
ramasse dans une région spécifique où on a telle
interprétation donnée à telle orientation. Ça
arrive de moins en moins à cause des grandes boîtes qui existent
maintenant au niveau des C. A., mais c'est un phénomène qui est
encore courant.
Ça va permettre à l'équipe de se rendre
là-bas, de donner des explications à la demande des entreprises
ou de notre propre initiative et, finalement, aider les entreprises à
mieux s'orienter. Troisième élément de la
réponse.
Le quatrième, c'est qu'on va continuer à échangor
d'une façon constante avec les entre
prises. La semaine passée, le 7, d'ailleurs, j'étais
à Montréal, il y a eu une rencontre; une cinquantaine de
représentants des PME au Québec, avec une vingtaine de
fonctionnaires, divisés en ateliers, où on échangeait. Le
truc, c'était d'être à l'écoute des PME:
c'était quoi, les problèmes qu'elles vivaient, de quelle
façon on pouvait mieux les desservir. Ça a été un
grand succès, de l'avis de tous. Sur l'heure du midi - on était
rendus seulement à la mi-journée au niveau des ateliers -
évidemment j'ai eu l'écho de la part de plusieurs
représentants de ces PME-là qui étaient tous d'accord avec
le travail qui était fait, d'accord avec cette orientation-là et
que ça allait certainement aider. (11 heures)
Le rapport de la Fédération, finalement, arrive un petit
peu d'une façon anticlimatique dans l'ensemble du dossier. Finalement,
ils arrivent avec un rapport au moment où on pose plusieurs gestes en
même temps. On croit, de notre part, que, bien que le rapport soit
légèrement agressif vis-à-vis du ministère pour des
raisons que c'est quand même la Fédération canadienne, et
c'est un peu le ton qu'on doit prendre vis-à-vis du ministère du
Revenu, on pense quand même qu'au Québec il existe une bonne
collaboration entre les PME et le ministère du Revenu, qu'il existe
quand même - je pense que ça a été tangible, jeudi
passé - chez les PME une constatation qu'effectivement le
ministère, au cours des 24 prochains mois, va poser les mêmes
efforts, va tenter de poser les mêmes gestes d'amélioration de
rapports auprès des PME - c'est 160 000 ou 170 000 entreprises au
Québec - qui ont été posés auprès des
particuliers pour la période 1987-1988. Alors, je pense que, finalement,
il y a toujours du progrès à faire, il y a toujours des efforts
additionnels à fournir, là, mais vous pouvez constater que pour
1991, par exemple, on commence à avoir des armes pour mieux servir
l'industrie: des rapports, des guides, des équipes volantes, des
échanges.
Je peux vous dire que, par exemple, l'Association des hôteliers du
Québec, on a convenu avec elle que, si elle faisait une demande pour une
visite au ministère, avec une demi-journée d'échanges
seulement avec les membres de l'Association, on était ouverts à
ça. C'est évidemment la même chose avec les restaurateurs.
Ces genres d'échanges là vont aider à faire comprendre
notre position de part et d'autre.
Je peux vous dire que la journée de jeudi a été des
plus agréables, pour ce que j'ai vu, et, pour l'après-midi
où je n'ai pas pu assister, tous les rapports que j'ai eus ont
été favorables. Ça a été une bonne
initiative, je pense.
M. Trudel: M. le ministre, est-ce que vous avez dit que le
formulaire simplifié pour les PME est déjà...
M. Savoie: Non, il est en préparation. Il va être
soumis bientôt. On va le soumettre pour examen. Il y a des tests qui se
font sur ces choses-là, des examens, mais ça va être
prêt pour l'année prochaine.
M. Trudel: Le printemps prochain? M. Savoie: Oui.
M. Trudel: Bon. À cet égard-là, un seul
commentaire. Quand un aussi grand pourcentage de PME manifestent leur
insatisfaction, je pense que, oui, il faut prendre des mesures, et le plus
rapidement possible. Ça ne se fait pas en une nuit, ces
modifications-là, surtout que les entreprises, les PME semblent nous
dire qu'elles s'imposent un fardeau financier supplémentaire parce
qu'elles ne sont plus capables; plusieurs répondants ont affirmé
avoir cessé de produire leur déclaration d'impôt à
l'interne à cause du harcèlement du fisc québécois.
Il n'y a pas de citation ici. Est-ce qu'il s'agit de la parole du journaliste
ou du sentiment? Là-dessus, je ne veux pas insister sur le mot.
M. Savoie: Ce n'était pas dans le rapport, ça.
M. Trudel: O.K. Là-dessus, je veux juste conclure, M. le
Président, en disant...
M. Savoie: J'inviterais le député de
Rouyn-Noranda-Témfscamingue à prendre connaissance du verbatim
d'un échange qui a eu lieu entre celui qui a rédigé le
rapport en question et un journaliste à Radio-Canada, sur les ondes de
Radio-Canada, où il a dit qu'effectivement le rapport sortait tard, que
ce n'était plus sa constatation, qu'il sentait que le ministère
du Revenu posait des gestes concrets pour aider l'entreprise avec la
modification, aussi. Donc, finalement, le rapport de la
Fédération canadienne a été présenté
en mars 1991 mais porte sur la situation de 1989-1990. Il constate aujourd'hui:
Ah oui, c'est vrai, c'est une bonne affaire. Les guides, oui, c'est vrai que
c'est une bonne affaire. L'équipe volante, ça aussi. Alors, en
tout cas, je peux vous dire que ce qui a sorti à Radio-Canada n'est pas
ce qui a sorti dans le texte et, là, c'est lui-même qui parle avec
le journaliste.
Alors, ce qu'on pourrait peut-être faire, c'est transmettre
à la commission le verbatim de cet échange. Peut-être
qu'à ce moment-là on pourrait en transmettre copie au
député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue.
Le Président (M. LeSage): Parfait. Merci, M. le ministre.
Alors, est-ce que l'on peut considérer que le deuxième sujet a
été discuté?
M. Trudel: Oui.
Avantages imposables relatifs à une
SPEQ
Le Président (M. LeSage): Alors, nous procédons au
troisième sujet, soit avantages imposables relatifs à une
Société de placements dans l'entreprise
québécoise-SPEQ. M. le ministre.
M. Savoie: On est rendus à l'article 3, M. le
Président. L'article 3 du projet de loi 114 parle de l'avantage
imposable relatif à une société de placements, une
SPEQ.
Le Président (M. LeSage): Excusez, M. le ministre. Vous
êtes...
M. Trudel: Alors, on est à ce que vous appelez le
cinquième sujet, là.
M. Savoie: Oui, oui. C'est l'article 3. M. Trudel:
Très bien. Ça va. M. Savoie: L'article concerné
est l'article 3. M. Trudel: Ça va.
M. Savoie: Alors, si je peux lire, M. le Président, pour
les fins de ceux qui vont lire ce texte, on dit tout simplement dans le texte
que cette mesure fait en sorte que le montant ou la valeur de tout avantage
conféré à un particulier actionnaire d'une SPEQ par une
partie intéressée à un projet relié à un
placement admissible de la SPEQ soit inclus dans le calcul du revenu du
particulier.
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue, vous avez des commentaires?
M. Trudel: Ce n'était pas le cas jusqu'à
maintenant?
M. Savoie: Non, c'est le cas pour 1990. C'est l'article qui vient
confirmer ça. Si vous avez besoin de plus d'Informations, on pourrait
peut-être... C'est qui... Oui, allez-y. Nommez-vous avant, s'il vous
plaît.
Le Président (M. LeSage): Et vous identifier, s'il vous
plaît.
M. Tremblay (François): Oui, François Tremblay.
M. Savoie: Ça va faire changement de parier de
fiscalité.
M. Tremblay (François): François Tremblay,
Direction générale de la législation. L'article
prévoit effectivement que, lorsqu'il y a un actionnaire d'une SPEQ et
que la SPEQ fait un placement admissible - les SPEQ sont là
effectivement pour faire des placements dans certains secteurs de
l'économie - il arrive cependant que les corporations dans lesquelles
les SPEQ investissent pour favoriser, disons, la participation des actionnaires
des SPEQ à mettre ainsi de l'argent dans les SPEQ qui va leur être
transféré à titre de placement admissible, à elles,
donnent, confèrent certains avantages non pas à leurs
actionnaires, qui sont la SPEQ en l'occurrence, mais aux actionnaires de la
SPEQ.
Or, il existait effectivement dans la loi des articles pour dire que, si
une corporation qui donne un avantage imposable à son actionnaire, cet
avantage doit être inclus dans le calcul du revenu de l'actionnaire ou,
si c'est un employé, dans le calcul du revenu d'un employé. Mais,
lorsqu'on se retrouvait avec une corporation qui donne, au fond, un avantage
à un actionnaire qui n'est pas le sien, ce qui est le cas dans le cadre
de cet article-là, il n'y avait rien pour l'induré. Or, l'article
fait en sorte que cet avantage soit inclus.
M. Trudel: Est-ce que je comprends, en très concret, qu'un
travailleur qui participe à une SPEQ-entreprise - je pense qu'on se
comprend - va devoir, l'année suivante du placement de, appelons-la, sa
SPEQ, ajouter dans son revenu l'action qu'il a achetée de l'entreprise
ou le dividende qu'il a retiré de cette action-là?
NI. Tremblay (François): C'est-à-dire,
peut-être pour vous donner un exemple plus précis qui me vient
à l'esprit et qui peut peut-être illustrer l'objet de la mesure,
c'est qu'il arrivait que des SPEQ qui souhaitaient obtenir ainsi des fonds
d'actionnaires et d'investisseurs, qui souhaitaient s'y joindre,
présentaient les choses de la façon suivante. On disait: Vous
allez, vous, investisseurs particuliers, investir dans la SPEQ. Nous, à
la SPEQ, nous allons investir, par exemple, dans un système
d'hôtellerie et l'hôtellerie, c'est-à-dire la compagnie qui
va maintenir l'hôtel ou des condominiums, etc., va vous donner un
avantage, par exemple deux ou trois semaines de vacances gratuites par
année, ou encore, si c'est un investissement dans un centre de ski, pour
prendre un autre exemple qui me vient à l'esprit, un billet de saison
gratuit, de telle sorte qu'en réalité l'individu qui investissait
n'investissait pas réellement l'ensemble de la somme, en ce sens qu'il
recevait une contrepartie.
Ce que l'on dit donc, c'est: Nous allons reconnaître l'impact
fiscal de l'ensemble de l'argent investi, mais, comme il y a une contrepartie
reçue quand même par l'individu investisseur, cet
avantage-là devra, quant à lui, et c'est normal, être
inclus dans le calcul de son revenu.
M. Trudel: Voir l'exemple dans les Cantons de l'Est.
M. Tremblay (François): Ah! Je n'ai pas de noms
particuliers qui me viennent à l'esprit, même si j'ai quelques
exemples.
M. Trudel: Ha, ha, ha! J'aurais pour le ministre du Revenu, un
cas très intéressant en regard de cette façon de
fonctionner.
C'est la seule question que j'ai, M. le Président.
Déductibilité de certains frais
payés à une coopération professionnelle
Le Président (M. LeSage): Alors, on peut considérer
le troisième sujet comme étudié. Nous procéderons
donc avec le quatrième sujet, soit la déductibilité de
certains frais d'examens payés à une corporation professionnelle.
M. le ministre.
M. Savoie: Oui, M. le Président. Vous vous rappellerez -
c'est très important, parce que je porte également le chapeau du
ministre responsable des corporations professionnelles - qu'actuellement,
lorsqu'un professionnel doit subir un examen, il y a souvent des frais qui,
d'ailleurs, peuvent être assez substantiels. Auparavant, ils
n'étaient pas déductibles. Donc, avec cette
modification-là, ces frais d'examen sont déductibles.
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue.
M. Trudel: Ça se limite aux membres des 42 corporations
reconnues?
M. Savoie: Oui. Bien, il faut que ça soit une corporation
professionnelle reconnue comme telle.
M. Trudel: Très bien.
Le Président (M. LeSage): Alors, ce sujet ayant
été...
M. Trudel: Non. Une seconde.
Je posais la question pour les 42 corporations professionnelles
reconnues au sens du Code des professions, mais il y a un certain nombre
d'autres, entre guillemets, professionnels comme par exemple les agents
d'assurances, les intermédiaires sur le marché financier. Est-ce
que ces gens-là, comme appartenant à un regroupement
professionnel, vont pouvoir jouir également de cette clause qui est
introduite ici?
M. Savoie: II faut que ce soient des corporations
professionnelles mentionnées à l'annexe I du Code des
professions, donc des 42 corporations professionnelles reconnues.
M. Trudel: Uniquement.
M. Savoie: Uniquement. M. Trudel: Merci.
Indexation des besoins essentiels reconnus dans le
régime d'imposition
Le Président (M. LeSage): Merci. Alors, le sujet
numéro 4 ayant été discuté, nous procédons
maintenant à l'étude du sujet numéro 5, soit indexation
des besoins essentiels reconnus dans le régime d'imposition. Je ferai
remarquer aux membres de cette commission qu'à l'un des articles
touchés dans ce bloc, soit l'article 43, il y aura un amendement. M. le
ministre.
M. Savoie: C'est ça. Alors, nous arrivons donc à
l'article 7 du projet de loi, M. le Président, qui porte sur
l'indexation des besoins essentiels reconnus dans les régimes
d'imposition. Pour les fins de l'enregistrement, M. le Président, j'en
fais la lecture afin que ce soit clair pour ceux et celles qui auront à
relire les notes de nos brillantes discussions.
Afin de maintenir l'arrimage entre le régime de transfert et le
régime d'imposition, les montants servant à établir les
crédits d'impôt personnels de base, d'autres personnes à
charge, de famille monoparentale et de personnes vivant seules sont
majorés de 4, 8 % pour l'année d'imposition 1991 - 4, 8 %, la
majoration. Ainsi, les montants se rapportant à la réduction
d'impôt pour les familles sont également majorés.
M. Trudel: Pour les fins d'enregistrement, ce n'était pas
inscrit deux fois sur le papier.
M. Savoie: Non. Mais, je voulais le spécifier pour que le
député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue comprenne bien le
sens. Ce n'est pas une réduction, là, c'est une majoration de 4,
8 %. Donc, c'est un plus pour une bonne partie, finalement, de la population du
Québec.
Par ailleurs, une mesure de contrôle a été
introduite pour s'assurer que le crédit pour personne vivant seule ne
soit accordé qu'aux personnes y ayant droit.
Finalement, le montant maximal de taxe admissible donnant droit au
remboursement d'impôt foncier est augmenté de 100 $ afin de
refléter les changements apportés au financement des commissions
scolaires. C'est important, ça. De plus, ce montant est indexé de
4, 8 % également au même titre que les plafonds applicables
à la discussion pour frais de garde d'enfant - les frais de garde
d'enfant, je le répète - et les montants relatifs aux
crédits d'impôt personnel.
Alors, le sujet ici concerne les articles 7, 42, 43, 45, 51, 52, 53, 54,
111, 112, 113 et, M. le Président, croyez-le, oui, l'article 114.
Le Président (M. LeSage): On vous croit, M. le ministre.
M. le député de Rouyn-Noranda-
Témiscamingue, vous avez des commentaires?
M. Trudel: Oui. J'ai des questions. Pour les catégories de
contribuables qui ont la chance de bénéficier de certains
régimes de remboursement d'Impôt, on se sent l'obligation ici
d'augmenter de 100 $ afin de refléter le changement apporté au
financement des commissions scolaires, c'est-à-dire que l'augmentation
de la taxe scolaire par la facture refilée par le gouvernement du
Québec se reflète par l'augmentation du remboursement chez
certaines catégories comme par exemple les producteurs agricoles, les
producteurs forestiers, etc. Et, pour tout le reste: Payez la facture. C'est
ça qu'N faut comprendre. Pour tous les autres qui n'ont pas ce
régime: Payez la facture qu'on vous a refilée et on fait juste
ajuster. (11 h 15)
Quant à l'indexation des crédits d'impôt et des
montants déductibles à différents titres pour les
particuliers, est-ce que le ministre pourrait nous indiquer, par ailleurs, si
l'indexation de 4, 8 % des tables et déductions, qui fait en sorte qu'il
n'y a pas de réduction d'impôt - on s'entend bien, il n'y a pas de
réduction d'impôt, on ne fait que les maintenir au même
niveau que l'année précédente - si...
M. Savoie: II y a une réduction d'impôt.
M. Trudel:... cela va permettre de couvrir pour les familles
l'augmentation du coût de la vie?
M. Savoie: Oui. C'est ce qui est voulu, hein? Ce qui est voulu,
c'est qu'effectivement cela ait un impact vis-à-vis de l'augmentation du
coût de la vie. C'est pour ça, d'ailleurs, qu'il est à 4, 8
%.
M. Trudel: Est-ce que le ministre peut nous assurer, chiffres
à l'appui, que l'augmentation des prix du vêtement de 12, 9 % au
Québec...
M. Savoie: Ah oui, mais ça n'a pas de bon sens, c'est pour
l'année 1990.
M. Trudel: Est-ce que le ministre peut nous indiquer si...
M. Savoie: Pas pour l'année 1991 !
M. Trudel:... ces augmentations permettent d'affronter les
augmentations qui ont été décrétées par le
gouvernement du Québec au titre de la TVQ et de l'application de la TPS
fédérale qui font que les vêtements pour les familles au
Québec ont augmenté de 12, 9 % depuis le 1er janvier?
M. Savoie: Écoutez bien. Au niveau de l'année 1991,
qui est la date d'introduction de la taxe de vente au Québec sur le
linge et de la
TPS du côté d'Ottawa, donc une hausse commune de 15, 56 %,
il y a une hausse considérable pour le contribuable au niveau de l'achat
du linge. Personne ne peut nier ce fait. D'abord, il faut bien se rappeler
qu'on ne parle ici que de 1990, donc les ajustements devront venir en 1991. On
parle de quelque chose qui a été préparé au mois de
février, au mois de mars 1990, et là lui nous parle de quelque
chose qui est entré en vigueur en 1991.
Deuxièmement, c'est que l'impact prévu au niveau de
l'augmentation du coût de la vie de la réforme globale de la TPS
et de la TVQ varie selon les experts. Mais, d'une façon
générale, on peut dire que l'impact a été
évalué comme étant entre 0, 5 % et 1, 5 % comme
augmentation du coût de la vie. Donc, il n'y a pas vraiment de justesse
dans sa question.
Oui, effectivement, il y a eu une hausse de 15, 56 % au niveau du linge.
Personne ne le conteste. Mais, d'une façon globale, l'impact, parce
qu'il y a eu un ensemble de mesures qui ont été
présentées, il y a eu également, malgré une hausse
du niveau de taxation apparent, en contrepartie une baisse et il est trop
tôt, à ce moment-ci, pour mesurer l'impact réel de la TPS,
qui provient toujours du gouvernement fédéral, sur le coût
de la vie. donc, bien sûr, la question est beaucoup plus pertinente au
niveau du budget de 1991 qu'elle ne l'est au niveau du budget de 1990. il
faudrait attendre de voir les mesures que va nous présenter le ministre
des finances dans son discours pour voir si effectivement ces mesures-là
vont être en mesure de répondre auprès de ces
gens-là en 1991, et non pas le discours de 1990, parce qu'il y a
incohérence.
M. Trudel: Puisque nous sommes sur le sujet des familles...
M. Savoie: Bien, on était sur les personnes vivant
seules.
M. Trudel: Les familles, puisqu'il y a des
déductions...
M. Savoie: Oui.
M. Trudel:... pour les différents crédits
d'impôt. Est-ce que le ministre peut nous confirmer ce matin,
effectivement, donc, la décision du gouvernement du Québec et du
ministère du Revenu, puisque c'est sa responsabilité, d'aller
récupérer 3 000 000 $, par ailleurs, dans l'application du
programme APPORT, dans les familles les plus en difficulté? Je pose
cette question parce que M. le ministre du Revenu m'avait répondu, sur
un autre ajustement à la Loi sur l'impôt, en décembre, que
c'était marginal, que c'était l'équivalent d'une moyenne
de 30 $ à 40 $ par famille et que cela allait toucher très peu de
familles démunies. Alors, au même moment où le
ministre nous dit qu'on va indexer pour l'année d'imposition 1991
les montants se rapportant à la réduction d'impôt pour les
families, je pense qu'il faut toucher les deux aspects de la question. Est-ce
que le ministère, effectivement, a pris la décision d'aller
récupérer 3 000 000 $ dans les familles les plus pauvres du
Québec, dans la situation actuelle?
M. Savoie: Oui. Écoutez, M. le Président, je
pourrais facilement soulever ici la règle de la pertinence parce que,
effectivement, on est loin de la coupe aux lèvres. Le
député le sait fort bien parce que, quand il a
présenté sa question, il a été obligé de se
trouver une ficelle: la famille et le programme APPORT, et il le sait parce que
vous n'avez qu'à constater son sourire pour le voir, ce mercredi matin.
M. le Président, je vais quand même lui répondre puisque,
à date en tout cas, le discours s'est nettement amélioré
sur hier après-midi. Étant donné que je veux m'assurer
qu'on vole le moins près possible du sol...
Le programme APPORT, M. le Président, relève du
ministère de la Main-d'oeuvre et de la Sécurité du revenu
et non pas du ministère du Revenu. J'ai déjà
expliqué d'une façon très concrète au
député de Rouyn-Noranda-Témis-camingue, de même
qu'à l'ensemble des députés à l'Assemblée
nationale, que le programme APPORT relevait du ministre de la Main-d'oeuvre et
de la Sécurité du revenu et non pas du ministre du Revenu;
deuxièmement, je peux affirmer au député de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue que le chiffre de 3 000 000 $ est faux et
que, troisièmement, le programme, je pense, rend un service positif
à l'ensemble des gens qui y participent.
On parle d'un programme où la participation a quand même
été relativement élevée, compte tenu du contexte.
On parle de plusieurs intervenants qui nous ont fait savoir qu'ils
étaient contents du programme, qu'ils souhaitaient sa reconduction, avec
évidemment des améliorations ici et là qu'on va
tâcher d'apporter. Mais le coût n'est pas de 3 000 000 $; bien au
contraire, il est la moitié de ce montant-là au niveau,
évidemment, des remboursements. S'il y a des orientations, des
modifications, des allégements qui doivent être apportés au
programme, il faudrait que le député de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue s'applique à poser la question au
ministre de la Main-d'oeuvre et de la Sécurité du revenu et non
pas au ministre du Revenu.
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue.
M. Trudel: Le ministre du Revenu va convenir que c'est à
lui la responsabilité de consolider les opérations de
l'application des programmes en matière de fiscalité au
Québec et que c'est lui qui aura à récupérer les
sommes des familles les plus pauvres dans l'application de ce
programme-là.
Deuxièmement, est-ce que le ministre peut confirmer, puisqu'il a
la responsabilité de la balance des chiffres, que le grand succès
qu'il décrit du programme APPORT, c'est que, finalement, ça aura
touché 17 000 familles au Québec au lieu des 44 000 qui devaient
jouir de ce programme, tel qu'annoncé par le ministère de la
Main-d'oeuvre et de la Sécurité du revenu, et qu'il aura
été dépensé dans ce programme 36 000 000 $ au lieu
des 65 000 000 $ prévus initialement au budget du ministre des Finances
et aux crédits budgétaires du ministre de la Main-d'oeuvre et de
la Sécurité du revenu?
J'insiste sur la dernière partie, c'est-à-dire que l'on
avait prévu et on avait budgété 65 000 000 $ pour
répondre aux besoins de ce programme. On n'en a dépensé,
pour 1989-1990, que 36 000 000 $. À cet égard, même si on a
dépensé à peine un peu plus de la moitié de
l'argent, on est finalement beaucoup plus ici dans l'industrie du
périmé que dans un véritable programme pour
répondre aux besoins des familles en difficulté au
Québec.
M. Savoie: oui. le député de
rouyn-noranda-témiscamingue a raison quant à dire que,
finalement, pour le programme on avait budgété un montant
beaucoup plus élevé, mais que la réponse de la part de la
population n'a été que pour la moitié des montants qui
avaient été mis à leur disposition. on croyait
effectivement qu'on aurait beaucoup plus que 17 000 familles qui
répondraient à cet appel.
Toutefois, deux choses. Premièrement, c'est que c'est une
première année. Donc, le niveau de connaissance dans le public
n'était pas aussi élevé qu'on le croyait.
Deuxièmement, je suis certain qu'à sa deuxième
année la réponse va être beaucoup plus importante, parce
que en même temps il y a accroissement de l'activité
économique sur le territoire.
Alors, je pense que, pour une première année, là,
on peut toujours dire que la réponse n'a pas été aussi
forte. Je veux bien. C'est vrai qu'elle n'a pas été aussi forte
qu'on aurait voulu. C'est vrai que les montants qui étaient mis à
la disposition de l'ensemble des Québécois n'ont pas
été utilisés au complet - là aussi, pas de
contestation - mais en contrepartie, en défense, et ça vaut ce
que ça vaut, c'est que, effectivement, la participation de 17 000
familles est quand même considérable. On parle de 17 000 familles
qui ont participé à ce programme. Là-dessus il y en a 7 %
ou 8 % qui ont de la difficulté parce que les montants
réclamés ont été beaucoup plus élevés
que prévu et qu'en conséquence les montants qu'elles ont
touchés, elles n'y avaient pas nécessairement droit, là,
mais...
M. Trudel: O.K.
Le Président (M. LeSage): Merci, M. le
ministre. Alors est-ce que l'on peut considérer que le
cinquième sujet a été étudié, M. le
député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue?
M. Trudel: avec une seule remarque terminale, si vous me
permettez, m. le président, en disant qu'au niveau de l'application on
comprendra que, pour les familles, citoyens, particuliers, contribuables,
ça amène un engorgement sérieux au niveau de la production
de leur propre rapport pour les années antérieures, puisqu'on
verra ces gens se faire cotiser pour le remboursement dans les jours ou dans
les semaines qui viennent, si ce n'est déjà fait, puisqu'un bon
nombre de cas se sont déjà présentés dans les
bureaux de députés, par rapport à l'année 1989, et
qu'à cet égard il y a comme une espèce de double
pénalité puisque ces familles, par définition, sont des
familles pauvres et que cet argent a été non seulement
versé, mais effectivement, dans ce cas-là, dépensé,
cela va de soi.
Il n'y a personne qui est allé mettre ça à la
banque en disant: Je vais attendre le résultat à la fin de
l'année pour savoir si le calcul était bon et, là, des
personnes qui avaient même pensé se fier sur des remboursements
d'impôt non seulement ne recevraient pas ce remboursement d'impôt
là suite au réajustement et à la décision de
récupérer chez les familles les plus pauvres, mais vont devoir,
avec intérêt, s'engager dans un programme de remboursement pour de
l'argent dépensé, pour d'autre argent qu'ils ne recevront pas en
vertu d'un certain remboursement qu'ils avaient anticipé au niveau du
ministère du Revenu. Alors c'est factuel, je pense.
M. Savoie: Oui. Regardez, vous avez raison, je vous le
concède, du moins en partie, en autant que vous compreniez bien ce que
je vais vous dire. C'est qu'il y a un programme qui a été
créé. Il y a 17 000 personnes oui ont participé, plus de
17 000 familles. Bon. Ecoutez bien ceci. Là, vous arrivez puis vous
dites: Oui, mais il y a des familles qui en ont trop perçu, trop
reçu d'argent. Et vous me dites: Ce trop-perçu se chiffre
à 1 600 000 $ et ces gens-là sont obligés de rembourser.
On parle de gens...
Écoutez bien. Non, non, écoutez bien, là. On parle
de gens, quand même, dont la majorité gagne 15 000 $ et plus par
année, qui ont reçu plus par le biais du programme que le
programme était censé leur verser.
Donc, d'une main, mettez, quoi, 1600 familles, 1700 familles pour 1 600
000 $. De l'autre main, M. le député, mettez 5 100 000 $ que nous
avons versés en montants supplémentaires qu'ils ont reçus
du programme. Alors, la correction se fait dans les deux sens
nécessairement. Il y a des gens qui en ont reçu trop, et
ça, ça totalise 1 600 000 $, et il y a des gens qui n'en ont pas
reçu assez, c'est-à-dire que leurs prédictions pour les
montants qu'ils allaient gagner étaient trop basses.
Donc, de la main droite on arrive et on leur donne 5 100 000 $ en
montants supplémentaires et, ensuite, on se tourne vers certains groupes
et on dit: Vous autres, dans vos calculs, vous avez trop reçu du
programme APPORT. Et là, il y a 1 600 000 $. Alors, la correction qui
s'applique est quand même raisonnable, c'est quand même...
Maintenant, vous allez m arriver et vous allez me dire: Écoute,
on parle de gens qui sont pauvres. Là, là-dessus, je vais vous
dire que ce n'est pas vrai. Ce n'est pas vrai parce qu'il y a des gens
là-dedans qui sont arrivés et qui nous ont dit, par exemple: J'ai
droit à tel montant parce que je vais gagner tant. À la fin de
l'année, on constate que, par exemple, il y a des gens, et ils sont par
centaines - sans commencer à donner des chiffres parce que je ne veux
pas me tromper - qui ont gagné 22 000 $ et qui ont
bénéficié du programme APPORT, qui ont donc reçu un
montant de 400 $ de trop du programme APPORT. Est-ce qu'on les laisse passer?
Est-ce qu'on dit: Ah non, bien... Non. Ils sont des citoyens et, comme
citoyens, ils ont également des obligations. Ce sont des citoyens
à part entière. Ce n'est pas des quêteux, ce
monde-là, c'est du monde qui se met debout. Ils vont donc recevoir une
facture. On va leur dire: Vous nous devez 400 $; vous pouvez nous rembourser 20
$ par mois, vous pouvez nous rembourser 40 $ par mois, vous pouvez nous
rembourser... Il peut y avoir des ententes de prises. On va être
raisonnables, on va être équitables.
Si, d'un côté, le gouvernement verse 5 100 000 $ à
des gens qui n'ont pas assez reçu, des bénéficiaires d'un
programme, il est normal aussi que... Le monde est fier, hein! Si on arrive
puis qu'on dit: Les gens veulent une certaine justice aussi. Ceux qui en ont
trop reçu, qu'ils remboursent; ceux qui n'ont pas assez reçu, on
va leur en verser. Puis, quand vous comparez les chiffres, 5 100 000 $ en
montants supplémentaires qui sont versés, évidemment c'est
administré par le ministère. C'est intéressant, ça,
comme valeur. C'est intéressant comme valeur sociale, pas comme valeur
monétaire, comme valeur sociale, d'arriver et de dire: On intervient
avec 5 100 000 $ pour ceux qui n'en ont pas assez reçu, et ceux qui en
ont trop reçu, vous nous devez.
Maintenant, on n'entrera pas dans la maison, on ne les mettra pas en
prison, on ne les battra pas. On va échanger avec eux autres et on va
dire: Écoutez, on connaît votre situation, vous faites un effort
pour vous en sortir; on ne veut pas vous étouffer non plus. Mais,
lorsque vous avez rempli votre formulaire, vous vous êtes trompés
et vous avez reçu en trop, de la part du programme, la majoration qui
différenciait ce que vous gagniez sur le bien-être social et ce
que vous devez gagner suite à votre emploi.
Les gens sont fiers, les Québécois et
québécoises comprennent ça, ils vont dire:
effectivement, dans le programme, j'avais droit à tel apport en
assistance financière et, donc, je vous dois 300 $, 400 $;
accepteriez-vous un chèque de 10 $, 20 $, 30 $, selon un arrangement qui
pourrait se faire avec le ministère, échelonner les paiements
hebdomadaires, mensuels? et on va être ouverts. on ne veut cochonner
personne. et savez-vous quoi? c'est valorisant. c'est valorisant pour le
citoyen de dire: effectivement, j'en ai reçu un petit peu trop, on va
faire les correctifs. arriver à une entente, c'est valorisant. ils ne
sont pas toujours en train de dire: vous me devez ceci; ils participent.
Moi, finalement, je suis capable de vivre avec ça. Mais pour
votre question, là, d'une façon plus précise quant aux
programmes et aux normes, allez donc voir le ministère de la
Main-d'oeuvre et de la Sécurité du revenu. (11 h 30)
Le Président (M. LeSage): Merci, M. le ministre. Est-ce
que l'on peut considérer, M. le député de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue...
M. Trudel: En conclusion, je ne suis pas si sûr que
ça que les familles québécoises vont comprendre que dans
la balance, là... D'abord, ce n'est pas les mêmes individus
forcément qui sont concernés sur le plan comptable, puis pour le
ministre du Revenu il y a une balance qui s'établit en disant: On verse
du surplus et, évidemment, on va en chercher chez d'autres.
Moi, ce que je veux comprendre, c'est que la situation des familles par
rapport à celle du gouvernement du Québec n'est pas la
même. Ce que les familles constatent, c'est qu'on avait prévu,
pour réaliser ce programme-là, 65 000 000 $ et, parce que nos
méthodes - je dis nos méthodes - de calcul ont été
déficientes... La preuve, c'est que le ministre de la Main-d'oeuvre et
de la Sécurité du revenu a annoncé un changement dans la
méthode de calcul pour en arriver à éviter ces
trop-perçus de la part du citoyen en vertu des critères du
programme. La situation du gouvernement, c'est qu'il a dépensé 36
000 000 $ sur les 65 000 000 $, et le contribuable n'est pas en train de dire:
Je vais égorger le gouvernement avec cela parce qu'il a eu des
difficultés au niveau de la méthode de calcul.
Alors, je ne veux pas poursuivre au-delà du texte qu'il nous a
proposé, mais je veux soumettre respectueusement, en contrepartie du
raisonnement du ministre, que les familles les plus pauvres comprennent
difficilement que, compte tenu de la méthode de calcul et surtout qu'en
1988 on avait décidé de ne pas récupérer ces
sommes, compte tenu qu'on n'avait pas tout dépensé ce qu'on avait
prévu au programme... Eh bien, ces familles-là comprennent plus
difficilement aujourd'hui. Alors, quant à moi, ce serait adopté,
pour ces articles.
rachat de certaines actions du fonds de
solidarité des travailleurs du québec
Le Président (M. LeSage): alors, fe s^ufet numéro 5
a été étudié, nous passerons donc au sujet
numéro 6 qui concerne (e rachat sans conséquences fiscales de
certaines actions du fonds de solidarité des travailleurs du
québec (ftq). m. le ministre.
M. Savoie: Oui. Bien, évidemment, c'est toute la question
du Fonds de solidarité, là, qui connaît un bon
succès, dont on espère le maintien de son succès dans les
années à venir. Le Fonds, évidemment, est un fonds de
travailleurs du Québec, le Fonds de solidarité des travailleurs
du Québec, et va bénéficier ainsi de certaines mesures
qu'on veut positives. Et ici je vais lire le texte comme je le faisais depuis
toujours. Pardon?
M. Trudel: On va manquer de temps.
M. Savoie: Alors, vous l'adoptez tout de suite comme ça,
l'article 6?
M. Trudel: Oui.
Le Président (M. LeSage): Alors, l'article 6 est
considéré comme étudié. Nous procédons
à l'article 7: modifications techniques découlant pour les deux
premières et l'harmonisation au projet de loi C-139
fédéral (SC 1988, chapitre 55) et, pour les suivants,
d'ajustements divers.
M. Trudel: Adopté.
Réduction de la déduction pour film
québécois
Le Président (M. LeSage): Alors, le 7e sujet est
étudié. Nous passons donc au sujet numéro 8, soit la
réduction graduelle de la déduction pour film certifié
québécois en fonction de la réduction du risque
assumé par l'investisseur.
M. Savoie: oui, m. le président. alors, il s'agit, comme
l'a souligné le ministre des finances dans son discours l'an
passé, au mois d'avril 1990, d'une réduction graduelle de la
déduction pour film certifié québécois en fonction
de la réduction du risque assumé par l'investisseur. alors, le
taux de déduction variera comme suit: 66 2/3 % lorsque l'engagement
financier représente au moins 55 % du coût en capital du film, 33
1/3 % pour 45 %, au plus 55 % du coût en capital et 0 % lorsque
l'engagement financier est inférieur à 45 % du coût en
capital du film pour l'investisseur.
Le Président (M. LeSage): Merci, M. le ministre. Est-ce
que...
M. Trudel: Adopté.
Frais d'exploration minière
Le Président (M. LeSage): Alors, le sujet numéro 8
est étudié et nous passons donc au sujet numéro 9, soit le
prolongement d'une année du délai accordé pour
l'engagement des frais d'exploration minière pouvant donner droit aux
déductions additionnelles québécoises.
M. Savoie: Oui. On se rappellera, M. le Président, qu'en
1981, lorsque le ministre des Finances du Québec, M. Parizeau, avait
introduit les fameuses actions accréditives, il s'agissait uniquement
d'un programme quinquennal, pour cinq ans, et que le programme du Parti
libéral, en 1986, a été modifié pour le reconduire
pour trois années additionnelles, donc jusqu'à la fin de 1990.
Dans son discours sur le budget, le ministre des Finances l'a reconduit pour
l'année entière 1991. Pour vous dire que, M. le Président,
en 1991, le Québec avait le programme d'exploration minière le
plus avantageux dans le monde occidental, ce qui démontre, si vous me le
permettez, les efforts de soutien déployés par le ministre des
Mines d'alors.
Le Président (M. LeSage): Merci, M. le ministre.
Commentaires, M. le député de
Rouyn-Noranda-Témlscamingue?
M. Trudel: Le niveau de déductibilité, au niveau du
gouvernement du Québec, est effectivement un des plus
élevés...
M. Savoie: Au monde.
M. Trudel: ...au monde. Dans ce sens-là, notre entreprise
d'exploration minière québécoise n'en souffre pas moins de
difficultés, mais absolument incomparables, compte tenu, oui - le
ministre va le reconnaître aussi - du désengagement, par ailleurs,
de l'autre niveau de gouvernement. Je veux seulement poser une question au
ministre là-dessus, en disant - et je ne veux pas lui rappeler
inutilement ses propres déclarations - qu'en bas de 250 000 000 $
d'exploration minière au Québec ce serait la faillite du
programme. On a levé, combien, à peu près 50 000 000 $
l'an passé au niveau des actions accréditives, en termes
d'exploration minière. L'Association des prospecteurs du Québec
réclame maintenant que nous portions, pour relancer ce programme, la
déductibilité à 200 %. Écoutez, je me
réfère à la demande de l'Association des prospecteurs du
Québec qui, dans le fond, ne vise qu'à retrouver le niveau de
déductibilité terminal, compte tenu du désengagement du
gouvernement fédéral en pareille matière.
Est-ce que le ministre...
M. Savoie: C'est un discours de pygmée intellectuel de
prétendre que le...
M. Trudel: M. le Président, M. le Président, M. le
Président...
M. Savoie: Non, non! Non, non! Pas vous, pas vous, pas vous, pas
vous!
Le Président (M. LeSage): À l'ordre! À
l'ordre, s'il vous plaît!
M. Savoie: Laissez-moi terminer, là.
M. Trudel: Oui.
M. Savoie: Pas vous.
M. Trudel: J'espère!
M. Savoie: c'est un discours de pygmée intellectuel de
prétendre que de hausser la déduction au niveau des actions
accréditives de 166 2/3 % à 200 % va changer la situation. c'est
loufoque. c'est l'hystérie totale. et vous parlez à celui, je
pense, qui a le plus "championne" la cause des actions accréditives au
canada.
Ce que je suis en train de vous dire, c'est qu'au Québec,
actuellement, avec le 166 2/3 %, avec le 133 %, avec le programme
également que nous avons au niveau du 18 % pour le rabattement fiscal en
vertu de la loi sur les droits sur les mines, nous sommes en mesure d'offrir un
programme complet. Les correctifs, il faut qu'ils soient apportés
ailleurs. Pas en augmentant le 166 2/3 % à 200 %. Ce n'est pas de
ça qu'on a besoin. C'est une mesure pour ramener l'investisseur
relativement dodu sur le marché de l'exploration minière, et
ça, ça demande une autre chose: Je pense que ça demande
des modifications dans un autre secteur.
C'est 45 000 000 $ que nous listons pour cette année. Moi, je
vous dis que ce n'est pas vrai. 45 000 000 $ en 1991, je vous dis que ce n'est
pas vrai. On s'en reparlera à l'automne. Moi, je vous dis que cette
année l'industrie minière va aller chercher au moins 90 000 000
$. Les majeures, cette année, vont certainement dépenser entre
130 000 000 $ et 140 000 000 $. On dépasse les 200 000 000 $. On est
capables de vivre avec ça. On est capables de vivre avec cette
situation-là. Vous le savez aussi bien que moi, qu'en 1987, M. le
Président, le programme a roulé à 500 000 000 $.
Quand il roulait à 500 000 000 $, M. le Président, les
coûts pour un trou de forage étaient trois fois plus
élevés. Aujourd'hui, ça coûte 10 $ pour faire un
trou. Dans ce temps-là, ils chargeaient 30 $ pour faire un trou. La
demande était tellement énorme... Et ça se faisait
uniquement sur trois mois. C'était de la folie furieuse. L'industrie a
chauffé à blanc. Les salaires pour un étudiant en
géologie étaient de 100 $ par jour. Je parle d'un étudiant
de première année, deuxième année. L'industrie a
chauffé. Le surchauffement, évidemment, a appelé un
cor-
rectif. Je pense que tous les hommes de bon sens savent que 500 000 000
$, c'était trop. C'est là qu'on a essayé de ramener
ça.
Lorsque je parlais de 200 000 000 $, 250 000 000 $ par année, M.
le Président, c'était le montant global des investissements au
niveau de l'industrie minière. En 1990, pour l'information du
député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue qu'il pourra
d'ailleurs citer, c'est qu'il y a eu autant de mètres forés en
exploration qu'il y en a eu en 1986. Autant, avec beaucoup moins d'argent.
Ce qui compte, finalement, c'est que l'activité de l'exploration
soit assez intense. Je suis d'accord avec le député de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue pour dire que 45 000 000 $, ce n'est pas
beaucoup. L'année passée, il n'y en a pas eu autant qu'on aurait
voulu. Ça, je veux bien. Je le concède. J'aimerais ça,
personnellement, voir une intensification, mais pas à 200 %. Ce n'est
pas ça, la réponse. Certes, on a eu des comités
d'étude, il y a eu trois comités d'étude; aucun n'est
arrivé à 200 %. On a proposé des modifications au niveau
des actions accréditives. On a proposé des modifications aux
actions accréditives qui disaient: Bon, bien, il faut que ce soit
enligné sur un programme REA. Il faut que ce soit enligné au
niveau du gain en capital en ce qui concerne ces actions-là, il faut
qu'il y ait un intérêt substantiel. Par exemple, on a même
proposé un "buy back".
L'orientation au niveau des actions accréditives se situe,
d'après moi, dans une amélioration du programme quant à
son traitement; pas au niveau de l'augmentation du 166 % à 200 %. C'est
irresponsable. M. le Président, ni son gouvernement ni le mien ne feront
ça. Et ceux qui ont fait la proposition n'ont l'appui de personne, sauf
de quelques démagogues qu'on connaît assez bien tous les deux, qui
existent spécifiquement en Abitibi-Témiscamingue.
Si on arrive et qu'on dit: Un programme intéressant, oui, une
bonification de programme, oui... Est-ce que je suis satisfait, par exemple,
d'un montant éventuel de 90 000 000 $? Parce que je prétends que
ça va être ça cette année. Moi, je prétends
que ça va remonter. Je pense que ça va donner un coup vers le
haut. C'est sûr que j'aimerais bien ça, voir des 130 000 000 $ et
des 140 000 000 $.
M. Trudel: Je peux convenir que les pyg-mées intellectuels
et les irresponsables vont être au moins contents de répartir
leurs dépenses sur 12 mois par année au niveau de
l'exploration.
M. Savoie: Ah oui! Et là-dessus, M. le Président,
je peux vous dire que nous avons fait front commun avec le député
de Rouyn-Noranda-Témiscamingue, le député d'Abitibi-Ouest
et l'industrie pour damander les 12 mois additionnels. Je peux vous dire, M. le
Président, que le ministre des Finances du Québec, par
écrit, s'est engagé à promouvoir ces 12 mois-là,
c'est-à-dire qu'au lieu de faire les dépenses seulement dans les
2 ou 3 mois qui suivaient la levée de fonds on se donnait 12 mois. On
était d'accord avec ça. On a reçu une fin de non-recevoir
de la part du gouvernement fédéral.
Le Président (M. LeSage): Merci, M. le ministre, alors le
neuvième sujet...
M. Trudel: À cet égard, je voudrais juste faire
remarquer...
Le Président (M. LeSage): Oui, M. le député
de Rouyn-Noranda-Témiscamingue.
M. Trudel: ...au ministre, quand même, que l'augmentation
des prix, des coûts de trous de forage...
M. Savoie: Elle est due en partie à ça.
M. Trudel: ...est due en très grande partie au fait que ce
n'est pas parce qu'il y avait uniquement affluence d'argent, c'est qu'il y
avait affluence d'argent dans une période très très
courte, que la compétition, évidemment, se réduisait au
niveau des entreprises et que les soumissions, les appels d'offres ou les
offres de services pour les entreprises de forage ont fait augmenter de
façon substantielle les coûts de forage. Adopté.
Déduction à l'égard d'actions de
SPEQ
Le Président (M. LeSage): Merci. Le 9e sujet étant
étudié, nous procédons donc à l'étude du 10e
sujet concernant la possibilité pour un rentier, en vertu d'un
régime enregistré d'épargne-retraite ou d'un fonds
enregistré de revenu de retraite autogérés, d'obtenir une
déduction à l'égard des actions de SPEQ détenues
par le régime ou le fonds.
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. LeSage): alors, le 10e sujet est
étudié. nous procédons à l'étude du 11e
sujet, soit l'échelonnement de l'imposition de certains paiements
rétroactifs. est-ce que l'on peut considérer le 11e sujet comme
étudié?
M. Trudel: Adopté.
Règles relatives à l'exonération
d'impôt des nouvelles corporations
Le Président (M. LeSage): Nous procédons à
l'étude du 12e sujet, soit l'assouplissement des règles relatives
à l'exonération d'impôt des nouvelles corporations.
M. Savoie: Dans un but de stimuler la
croissance économique.
Le Président (M. LeSage): Merci, M. le ministre. M. le
député de Rouyn-Noranda-Témis-camingue.
M. Trudel: écoutez, je sais qu'on est compressés
dans le temps, mais je comprends bien que l'exonération d'impôt,
quand c'est une corporation liée, n'existera plus.
M. Savoie: C'est ça. Alors, c'était pour favoriser
vraiment les nouvelles corporations, là, et non pas une filiale qu'on
pouvait créer pour justement bénéficier de la
déduction.
M. Trudel: Sur ce sujet, M. le Président, je suis
obligé de dire que c'est beaucoup plus non pas un abri fiscal...
M. Savoie: Non, non.
M. Trudel: Ce n'est pas un abri fiscal qui est
présenté ici, c'est plutôt...
M. Savoie: Un correctif.
M. Trudel: ...un avantage qui est donné aux corporations
et aux grandes corporations puisque, M. le ministre, j'ai l'impression qu'on va
voir réapparaître un nombre incalculable de corporations
subsidiaires liées et qu'on va leur refiler les exonérations
d'impôt là-dedans. Écoutez, prima facie, à la
lecture, je comprends très bien, c'est que le jeu de la corporation
mère, si je peux m'exprimer assez carrément, c'était
toujours de créer une filiale et d'aller chercher l'exonération
d'impôt pour des activités qu'elle faisait déjà
à titre de corporation mère. (11 h 45)
M. Savoie: Oui, c'est associé. Ce qu'on vise à
faire, c'est assurer que, pour une entreprise nouvelle, lier est permis,
associer ne l'est pas. Ce qu'on dit, c'est qu'on veut encourager le
développement des entreprises. Alors, c'est une mesure pour favoriser
certaines entreprises avec lesquelles la corporation déjà
existante n'est pas associée mais peut être liée.
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue, le sujet numéro 12 est
étudié?
M. Trudel: Celui-là serait sur division, M. le
Président.
Le Président (M. LeSage): Alors, on interviendra sur le
vote, probablement, pour l'article 50.
M. Trudel: Oui
Autres mesures
Le Président (M. LeSage): Alors, merci. Nous
procédons donc à l'étude du sujet numéro 13
concernant l'utilisation des sommes accumulées dans un régime
enregistré d'épargne-logement.
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. LeSage): Alors, on considère le
sujet numéro 13 comme étudié. Nous procédons donc
à l'étude du sujet numéro 14 concernant le jumelage des
investisseurs institutionnels et individuels dans les fonds d'investissement
admissibles au régime d'épargne-actions. Est-ce que l'on peut
considérer le sujet numéro 14 comme étudié, M. le
député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue?
M. Trudel: Oui. Adopté.
Le Président (M. LeSage): Nous procéderons donc
à l'étude du sujet numéro 15 concernant
l'amélioration du régime d'épargne parts permanentes des
caisses. Commentaires M. le député de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue? Le sujet numéro 15 est inscrit sur
votre feuille, comme quatrième sujet.
M. Trudel: Quatrième sujet. Adopté.
Le Président (M. LeSage): nous passerons donc à
l'étude du 16e sujet, soit crédit d'impôt remboursable pour
la formation de la main-d'oeuvre.
M. Savoie: Avec amendement, M. le Président.
Le Président (M. LeSage): Vous avez raison, M. le
ministre. À l'article 82 qui est visé par ce sujet, nous aurons
un amendement à proposer.
M. Savoie: C'est ça. Déposé.
Le Président
(M. LeSage): ah, c'est parce qu'on
n'est pas à l'étude détaillée. mais je pense qu'on
pourrait les distribuer, m. le ministre, et puis...
M. Savoie: On peut les déposer. Moi, je suis d'accord pour
les déposer. Je n'ai pas de misère avec ça, moi.
Le Président (M. LeSage): Alors, c'est le deuxième
amendement que l'on rencontre dans l'étude de ce projet de loi, le
premier étant une modification à l'article 43.
M. Savoie: On va intervenir rétroactivement pour 43
également, là, parce que, étant donné qu'on
dépose les amendements à ce moment-ci... C'est uniquement pour
voir si effectivement au
point de vue technique c'est...
M. Trudel: L'amendement, ça regarde une demande de
décision anticipée, un "ruling"?
M. Savoie: L'amendement numéro 2? M. Trudel:
Oui.
Le Président (M. LeSage): II y a une rectification, MM.
les membres de la commission. L'amendement qui est concerné par le 16e
sujet, soit l'article 82, sera le troisième amendement qui sera
déposé...
M. Savoie: O.K. Pas le deuxième.
Le Président (M. LeSage): ...puisqu'il concerne l'article
82. Nous avons préalablement discuté de l'amendement... Nous n'en
avons pas discuté, mais nous avons passé un sujet qui concernait
l'article 43 qui, lui, aura le premier amendement.
Je pense que, lorsqu'on s'est entendus, au début de nos travaux,
pour procéder à l'étude des sujets qui englobaient
différents articles... Je pense que l'on devrait attendre, avec l'accord
des membres de cette commission, d'étudier les amendements lorsque l'on
procédera à l'adoption des articles. Nous pourrons, à ce
moment-là, discuter des amendements, si vous le désirez.
M. Savoie: Ça ne me fait rien de les déposer, M. le
Président.
M. Trudel: O.K. Ça va. Adopté. On le lira
tantôt.
M. Savoie: Ça va nous faire plaisir.
M. LeSage: O.K. Alors, le 16e sujet est étudié?
M. Savoie: C'est beau.
Le Président (M. LeSage): Nous procédons donc
à l'étude du 17e sujet, soit salaire versé à la
suite d'un jugement.
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. LeSage): Le 17e sujet est
étudié, nous passons donc à l'étude du 18e sujet,
soit dépenses non admissibles aux fins de crédit relatif a la
recherche et développement. Il y a une modification également
dans un des articles touchés par ce sujet, qui est le deuxième
amendement, affectant l'article 80 du projet de loi.
M. Trudel: Une seule question là-dessus.
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue.
M. Trudel: Bref, sur ce sujet des dépenses admissibles,
adoption des critères du fédéral pour être
admissible à des crédits d'impôt.
M. Savoie: Oui, c'est ça. Étant donné que
c'est déductible à la fois à Québec et à
Ottawa, si on rend la déduction admissible uniquement au Québec,
elle perd beaucoup de son sex-appeal et ça rend les choses très
complexes. Alors, ce qu'on essaie de faire, c'est de les garder conformes aux
deux.
M. Trudel: Que signifie, là, "sous réserve de
certaines particularités québécoises"?
M. Savoie: Pardon?
M. Trudel: Que signifie, dans la présentation...
M. Savoie: Ah, bien, il y a quand même-Ce n'est pas une
harmonisation aveugle, là. Il y a certains secteurs au
Québec...
C'est un peu comme les actions accréditives, où on
s'arrime d'une façon globale. Mais au Québec, par exemple, on a
maintenu 166 2/3 % et on a introduit les pertes nettes cumulatives sur
placement malgré le refus d'Ottawa. On garde des
particularités.
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. LeSage): Alors, le 18e sujet...
M. Savoie: Société distincte.
Le Président (M. LeSage): ...a été
étudié. Nous procédons donc à l'étude du 19e
sujet.
M. Trudel: On s'aligne sur le fédéral, mais on a
nos affaires.
Le Président (M. LeSage): Nous procédons à
l'étude du 19e sujet, soit l'introduction d'un crédit
d'impôt de 40 % à l'égard des dépenses de recherches
scientifiques et de développement expérimental, la recherche et
le développement effectués dans le cadre d'un projet d'innovation
technologique environnementale.
M. Savoie: Oui. C'est pour maintenir le cap, là, sur la
haute technologie, alliée à l'environnement. Donc, un
crédit d'impôt de 40 %. C'est considérable.
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Rouyn-N oranda-Témiscamingue.
M. Trudel: Quel est l'impact prévu du ministre du Revenu
en termes de dépenses d'impôt? Vous comprenez la question?
M. Savoie: L'impact prévu, c'est dans le discours du
ministre des Finances.
M. Trudel: Qui était de...
M. Savoie: Ah bien, là, je ne le sais pas, on va
être obligés de fouiller pour le trouver.
M. Trudel: Est-ce que ça va équivaloir, M. le
Président, à 1 000 000 000 $...
M. Savoie: Je ne sais pas.
M. Trudel: ...dont on prévoit l'imputation au Programme
d'assainissement des eaux du Québec?
M. Savoie: II faut bien comprendre. Ce n'est pas une coupure sur
le milliard de dollars, c'est tout simplement une remise sur des montants qu'on
n'avait pas encore obtenus. Ça n'empêche pas, par exemple, la
réalisation de plusieurs projets, entre autres en
Abitibi-Témiscamingue, qui sont déjà enclenchés. Le
milliard de dollars fait rien que déplacer des projets futurs. C'est
tout. Il les déplace d'un an.
M. Trudel: II les déplace d'un an, vous dites?
M. Savoie: Oui.
M. Trudel: Est-ce que ça a pour effet, M. le ministre, de
réduire la part fédérale, en matière de
crédit d'impôt, au niveau de la recherche et du
développement? Non pour les secteurs qui sont concernés ici,
puisque le gouvernement fédéral prend la dépense nette
réelle de l'investisseur en matière de recherche et
développement, c'est-à-dire un peu comme dans le cas de la valeur
réelle des coûts des actions accréditives.
Est-ce qu'il y a un effet ici sur le crédit d'impôt que le
gouvernement fédéral va rembourser à ce titre en
matière de recherche et de développement, puisque le
fédérai prend le coût net des investissements en
matière de recherche et développement? Est-ce que ça a une
influence sur le crédit d'impôt fédéral?
M. Savoie: Je ne sais pas, M. le député, je vais
être obligé de vérifier. Ce que je peux faire, c'est que je
peux vous obtenir la réponse à votre question et la transmettre
à la commission par écrit dans les plus brefs délais.
C'est une affaire que je vais être obligé de vérifier.
M. Tremblay (Réal): La réponse, c'est oui.
M. Savoie: La réponse, c'est oui? Bon, il semble que la
réponse, c'est oui.
M. Trudel: Bien, c'est oui, c'est oui...
M. Savoie: C'est oui, oui.
M. Trudel: Ce n'était pas rien que ça, la question,
là.
Le Président (M. LeSage): Est-ce que vous voulez
intervenir, monsieur? Vous pourriez peut-être vous identifier.
M. Savoie: Oui, certainement.
M. Tremblay (Réal): Oui. Réal Tremblay, chef de
service à la rédaction des lois. Je pense que votre question est
de savoir si le gouvernement fédéral, lorsque lui accorde son
crédit d'impôt à l'investissement, il l'accorde sur le
montant réduit du crédit d'impôt québécois
accordé à l'égard du même investissement, et la
réponse est oui.
M. Trudel: Bon. Ma question suivante inévitable: Combien
ça coûte au Québec, ça, et combien on va perdre, au
gouvernement fédéral, de crédit d'impôt? Parce que
le raisonnement inverse, c'est qu'on est en train de payer pour le gouvernement
fédéral.
M. Savoie: Ah! Je ne sais pas. M. Tremblay.
M. Tremblay (Réal): Le crédit varie en fonction de
certains taux, tout dépendant dans quelle région l'investissement
est fait. Ça demanderait une analyse un peu plus complète...
M. Trudel: M. le ministre, je comprends que la question n'est pas
simple et ne se répond pas sur... Mais je demande si vous pouvez...
M. Savoie: C'est ça. On va vous fournir l'information, on
va vous préparer une petite note là-dessus et...
M. Trudel: Sur le coût?
M. Savoie: Oui.
M. Trudel: Sur le coût de ces mesures...
M. Savoie: C'est ça.
M. Trudel: ...et sur l'impact. Parce que ça se fait, en
termes de prévisions, compte tenu des volumes d'activités qu'on a
dans ce secteur-là, de ce qu'on est en train de payer et qu'on ne
retirera pas du gouvernement fédéral.
M. Savoie: Ça va.
Le Président (M. LeSage): alors, m. le
député de rouyn-noranda-témiscamingue, le ministre vous
fera parvenir l'information demandée.
M. Trudel: Rapidement, a-t-il dit, je pense. Le
Président (M. LeSage): C'est ça.
M. Savoie: Oui, oui! On va tenter de vous faire ça le plus
rapidement possible.
Le Président (M. LeSage): Dans les plus brefs
délais, M. le député.
M. Trudel: Merci. Adopté.
Le Président (M. LeSage): Alors le sujet 19 est
étudié?
M. Trudel: Oui. Adopté.
Le Président (M. LeSage): Nous procédons donc
à l'étude du 20e sujet, soit l'établissement de certaines
pénalités relativement aux SPEQ ainsi que l'assouplissement de
telles pénalités dans certains cas. Je ferai remarquer aux
membres de cette commission qu'il y aura une modification apportée
à l'article 88 visé par le 20e sujet et qu'il deviendra le
quatrième amendement déposé.
M. Trudel: Étudié.
Le Président (M. LeSage): Merci. Alors, le 20e sujet est
étudié. Nous procédons à l'étude du 21e
sujet qui concerne la réduction du taux d'intérêt
applicable sur les remboursements aux corporations.
M. Savoie: C'est toujours une bonne nouvelle, ça, pour
l'ensemble des entreprises au Québec, M. le Président. (12
heures)
Le Président (M. LeSage): Merci, M. le ministre. Est-ce
que le sujet 21 est étudié, M. le député de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue?
M. Trudel: Étudié.
Le Président (M. LeSage): Nous procédons donc
à l'étude du 22e sujet, soit la période de calcul des
intérêts sur certains remboursements aux corporations.
M. Savoie: C'est relié à 22, finalement. M.
Trudel: Étudié.
Le Président (M. LeSage): Étudié, donc nous
procédons à l'étude du sujet 23, soit la période de
calcul des intérêts sur les remboursements reliés à
une déclaration fiscale amendée.
M. Trudel: Étudié.
Le Président (M. LeSage): Étudié. Nous
procédons donc à l'étude du sujet numéro 24:
inclusion, aux fins de la taxe sur le capital, des impôts reportés
créditeurs dans le calcul du capital versé.
M. Trudel: Mécanique. Étudié.
Le Président (M. LeSage): Sujet 24, étudié.
Nous procédons donc à l'étude du 25e sujet, soit
attribution, aux fins de la taxe sur le capital, du capital des
sociétés de personnes en fonction de l'intérêt de
chaque corporation membre dans le profit de la société.
M. Trudel: Non seulement étudié, mais d'accord.
Le Président (M. LeSage): Alors, le sujet 25 est
étudié. Nous procédons donc à l'étude du 26e
sujet, soit notion de primes payables des corporations d'assurance automobile
aux fins de la taxe sur le capital des corporations d'assurances.
M. Trudel: Étudié.
Le Président (M. LeSage): Étudié. Nous
procédons donc à l'étude du 27e sujet, soit salaire
versé par un tiers.
M. Savoie: Oui, c'est ça, par une fiducie régissant
un régime de prestations aux employés ou un régime
d'intéressement. Une présomption a été introduite
dans la loi à l'effet que cette fiducie est réputée
être l'employeur de cet employé en plus d'être son
véritable employeur, pour éviter des...
Le Président (M. LeSage): Alors, le sujet 27 est
étudié. Nous procédons à l'étude du 28e
sujet et le dernier, soit la prolongation du délai pour produire une
demande de remboursement d'impôt foncier.
M. Savoie: Je pense que c'est justifié. Ça a
été demandé.
M. Trudel: C'est discrétionnaire? Discrétionnaire
au ministre?
M. Savoie: Oui, mais ça veut dire qu'on va établir
des normes pour répondre à leurs besoins. Ce n'est pas
discrétionnaire sur chaque demande; c'est discrétionnaire dans le
sens qu'on va établir des règlements, des normes.
M. Trudel: C'est important, là, M. le Président.
Des règlements ou des normes?
M. Savoie: Des normes.
M. Trudel: Des normes?
Puisque c'est le 27e sujet et le dernier, M. le Président,
parlant de normes, est-ce que le ministre du Revenu est responsable...
Le Président (M. LeSage): C'est le 28e sujet.
M. Trudel: Le 28e sujet? Puisque le ministre du Revenu est
responsable, il y a une question que je ne peux m'empêcher de lui poser,
à la suite de cet ensemble de modifications. Est-ce que le ministre du
Revenu, responsable de la collection des fonds au Québec, est prêt
à déposer devant cette commission la décision du Conseil
du trésor 175176 du 23 octobre 1990 qui concerne la tarification des
différents services du gouvernement à ses citoyens au
Québec? Le Conseil du trésor a adopté...
M. Savoie: La tarification de notre ministère?
M. Trudel: Non, les tarifications des différents
ministères au Québec. Le Conseil du trésor a émis
une directive, une décision, la décision 175176, en ce qui
concerne la tarification de différents services au Québec, pour
qu'on puisse voir...
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue...
M. Trudel: ...comme le ministère du Revenu...
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue, en quoi est-ce pertinent au projet de loi
que nous avons à étudier ce matin, la question que vous
posez?
M. Trudel: M. le Président, on nous soumet un projet de
loi qui modifie la loi de l'impôt.
Le Président (M. LeSage): Oui.
M. Trudel: Le ministre du Revenu nous a expliqué
d'entrée de jeu qu'il était le responsable de la consolidation
des opérations de perception des taxes et des différents
impôts des Québécois et des Québécoises pour
le gouvernement.
M. Savoie: C'est ça. Oui.
M. Trudel: Une grande partie de ces revenus du gouvernement du
Québec... Il n'est pas le ministre des Finances, il est le ministre du
Revenu.
M. Savoie: Oui.
M. Trudel: Je lui pose une question eu égard à sa
responsabilité de ministre du Revenu et de la modification qu'il
introduit aujourd'hui. Peut-il nous indiquer devant cette commission, eu
égard à son rôle dans le gouvernement du Québec, si,
comme ministre du Revenu, il peut déposer la directive du Conseil du
trésor 175176 du 23 octobre 1990 eu égard aux opérations
de perception des différentes redevances, taxes et impôts, du
gouvernement du Québec?
M. Savoie: Oui. Regardez...
Le Président (M. LeSage): II n'y a rien qui touche
à ça.
M. Savoie: Non, mais je pense qu'il est important que le
député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue saisisse bien que je
suis responsable pour les impôts, dans le sens que ces
impôts-là relèvent de la collection provenant de la Loi sur
les impôts. Je le suis également pour des taxes, mais pas toutes
les taxes, certaines taxes.
Je vais chercher, finalement, sur un budget de 33 000 000 000 $, j'en
suis responsable... Finalement, le ministère va chercher des taxes et
impose pour un montant qui totalise à peu près 22 000 000 000 $
ou 23 000 000 000 $ sur les 33 000 000 000 $. Il y a 10 000 000 000 $, comme je
vous ai mentionné tout à l'heure, par exemple au niveau des
péréquations, au point de vue, par exemple, des revenus des
sociétés d'État, au point de vue de revenus divers
provenant, par exemple des amendes, des cotisations, des recouvrements, des
intérêts, des ventes des biens et services, qui ne me concernent
pas.
La tarification des services, c'est une directive provenant du Conseil
du trésor qui touche l'ensemble des ministères du Québec
en disant: Lorsque vous allez offrir un service, j'imagine que ça veut
dire que bon, bien, vous allez "charger" tant ou vous allez prendre telle
attitude vis-à-vis du coût du service. Malheureusement, ça
ne me touche que très peu.
M. Trudel: Par rapport à la définition de la loi
telle que vous l'interprétez, vous venez, par exemple, de mentionner que
vous êtes responsable de la perception de revenus divers.
M. Savoie: Bon. Dans les droits et revenus divers, c'est les
droits qui sont bien décrits au sein de la loi sur le ministère,
ou en vertu des carburants, ou en vertu des cigarettes, ou en vertu des
boissons alcooliques ou de certaines taxes, droits et permis, provenant, par
exemple, de certaines ressources naturelles. Mais ce sont des droits qui sont
statutaires.
M. Trudel: Très bien, M. le Président. Est-ce que
je peux demander au ministre du Revenu de nous déposer devant cette
commission la directive du Conseil du trésor numéro 175176 du 23
octobre 1990 en ce qui concerne les tarifications du ministère du Revenu
quant aux services et quant aux responsabilités qu'il a?
Le Président (M. LeSage): M. le ministre.
M. Savoie: Je vais examiner cela. Je vais voir exactement. Je ne
sais pas si effectivement je suis en mesure de répondre à
ça. Je vais examiner ça et je vais vous répondre par
écrit.
M. Trudel: Ah! Vous avez bien noté le numéro?
M. Savoie: Oui, 175176.
M. Trudel: C'est 175176 du 23 octobre 1990 du Conseil du
trésor, et certainement qu'à la prochaine lecture à
l'Assemblée nationale le ministre sera en mesure de me déposer
cette directive; je le souhaite.
M. Savoie: D'accord.
Le Président (M. LeSage): Le souhait est noté, M.
le député de Rouyn-Noranda-Témis-camingue.
M. Savoie: On va tâcher de vous répondre dans les
plus brefs délais, M. le député.
M. Trudel: Merci.
Adoption
Le Président (M. LeSage): Alors, le projet de loi 114
ayant été étudié sujet par sujet, nous devons donc
procéder maintenant à l'adoption de ce projet de loi article par
article, et je vous recommande de procéder à l'adoption des
articles 1 à 42, c'est-à-dire que nous procéderons
à l'adoption des articles en bloc, mais nous passerons les articles qui
ont des amendements à part.
Alors, est-ce que les articles 1 à 42 du projet de loi 114 sont
adoptés?
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. LeSage): M. le ministre, vous avez un
amendement à déposer à l'article 43.
M. Savoie: Oui. Je le dépose, M. le Président.
Le Président (M. LeSage): Alors, cet article se lit comme
suit: L'article 43 du projet de loi 114 intitulé Loi modifiant de
nouveau la Loi sur les impôts et d'autres dispositions
législatives est modifié...
M. Trudel: M. le Président, nous en avons pris
connaissance, puisque le ministre l'a déposé il y a quelques
minutes, et ça va pour son adoption.
Le Président (M. LeSage): Alors, l'article 43 tel
qu'amendé est-il adopté?
M. Trudel: Oui.
Le Président (M. LeSage): Adopté. Est-ce que les
articles 44 à 79 sont adoptés?
M. Trudel: Adopté, sauf, M. le Président, l'article
50, sur division.
Le Président (M. LeSage): Alors, les articles 44 à
79 sont adoptés, à l'exception de l'article 50, lequel est
adopté sur division.
Est-ce qu'on a pris connaissance de l'amendement numéro 2 qui
concerne l'article 80?
M. Trudel: Oui, M. le Président. Adopté.
Le Président (M. LeSage): Alors, l'article 80 tel
qu'amendé est adopté. L'article 81 est-il
adopté?
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. LeSage): Adopté. L'article 82 tel
qu'amendé, est-ce qu'il est adopté?
M. Trudel: Adopté.
Le Président (M. LeSage): Adopté. Alors, on
m'indique qu'il y a un sous-amendement à l'article 82.
M. Savoie: oui. il faut ajouter le mot "d'enseignement", "dans
cet établissement". pour précision, on dirait "dans cet
établissement d'enseignement reconnu".
Le Président (M. LeSage): C'est à quel article de
l'amendement, M. le ministre?
M. Brochu (André): Le 5°, le sous-paragraphe d.
Le Président (M. LeSage): Alors, le sous-paragraphe d du
paragraphe 5°, et on doit ajouter...
M. Brochu: Dernière ligne, avant-dernier mot.
"Établissement d'enseignement reconnu".
Le Président (M. LeSage): ...à la dernière
ligne, à l'avant-dernier mot, le mot "d'enseignement".
Des voix: Adopté.
Le Président (M. LeSage): Alors, l'article 82 tel
qu'amendé est adopté. Les articles 83 à 87 sont-ils
adoptés?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. LeSage): Adopté. L'article 88 tel
qu'amendé est-il adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. LeSage): Adopté. Les articles 89
à 118 sont-ils adoptés?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. LeSage): II y a un amendement
général au projet de loi; est-ce qu'il est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. LeSage): Adopté. Est-ce que le
titre du projet de loi tel qu'amendé est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. LeSage): Est-ce que le pro|et de loi dans
son ensemble, tel qu'amendé, est adopté? Adopté?
M. Trudel: Non, sur division, puisque l'article 50...
Le Président (M. LeSage): Sur division, en ce qui concerne
l'article 50. Est-ce que vous avez des remarques finales, M. le ministre et M.
le député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue?
M. Savoie: Oui. Tout simplement, M. le Président, je
voudrais remercier ceux et celles qui nous ont accompagnés aujourd'hui,
les députés également, les hauts fonctionnaires du
ministère du Revenu, de même que les membres de la commission.
Le Président (M. LeSage): Merci, M. le ministre. M. le
député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue, aucun
commentaire?
M. Trudel: Non. Merci, M. le Président.
Le Président (M. LeSage): Alors, la commission, ayant
complété ses travaux, ajourne sine die.
(Fin de la séance à 12 h 12)