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(Vingt heures dix minutes)
Le Président (M. Lemieux): La commission du budget et de
l'administration est réunie afin de procéder à
l'étude détaillée du projet de loi 149, Loi sur le
plafonnement provisoire de la rémunération dans le secteur
public. M. le secrétaire, est-ce que nous avons des remplacements?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Houde
(Berthier) remplacera M. Chagnon (Saint-Louis).
Le Président (M. Lemieux): Je vous remercie, Mme la
secrétaire. Je vais permettre à M. le ministre et au porte-parole
de l'Opposition d'y aller de remarques préliminaires aux
déclarations d'ouverture d'une durée maximale, s'il vous
plaît, de 20 minutes. Est-ce qu'il y a des déclarations
d'ouverture, M. le ministre, relativement au projet de loi 149?
Remarques préliminaires
M. Johnson: Non. M. le Président, je considère que
je ne pourrai pas ajouter à ce que j'ai dit hier, à plus d'une
reprise.
Le Président (M. Lemieux): Merci. M. le
député de Labelle.
M. Jacques Léonard
M. Léonard: Oui, M. le Président. Je pense qu'il
est bon de rappeler un certain nombre de choses qui ont été dites
hier, des événements aussi qui se sont passés, qui se sont
terminés à 2 heures moins le quart, ce matin.
Le Président (M. Lemieux): À peu près.
M. Léonard: À peu près? Ha, ha, ha! Nous
avons indiqué toutes les réticences que nous avions sur ce projet
de loi; il a comme objectif de geler la rémunération des
employés du secteur public pour les premiers six mois de 1992, en gros;
il y a des modalités, il y a quelques changements. Mais enfin,
ça, c'est l'élément majeur. Ça touche en fait les
employés du secteur public, même si l'on dit que ceux qui ont
signé une entente, ça ne les touche pas. En
réalité, si jamais ils avaient dérogé d'un poil de
la conception du ministre, de la conception qu'il se faisait, ils tombaient
sous le coup de la loi et donc, ils étaient touchés. En quelque
sorte, ça les encercle complètement.
Alors, disons que le principe de la loi, c'est que les conventions
collectives qui se terminent le 31 décembre sont prolongées de
six mois. Et ça touche aussi les groupes qui n'ont pas de conventions
collectives, comme les ingénieurs du gouvernement du Québec.
Juste pour rappeler les choses, ces choses-là, j'ai souligné que
nous étions placés, quant à nous - parce que nous sommes
dans un autre groupe - dans une position qui pouvait être
délicate, mais, à mon sens, qui ne fait pas
d'ambiguïté en ce qui nous concerne. En ce qui nous concerne,
étant donné ce qui s'est passé avec les employés du
secteur public qui ont accepté, dans le contexte budgétaire
actuel... À mon sens, je comprends très bien que les cadres
doivent être affectés, les sous-ministres et gens d'organismes,
les juges le sont, les députés le sont; je suis d'accord, il n'y
a pas de problème. On voit aussi que les professionnels de la
santé, les médecins sont aussi touchés dans la
sous-section 3 du projet de loi.
Mais M. le Président, la nuit dernière, nous avons
proposé une motion de scission parce qu'il y avait des cas
différents. Et l'un de ces cas, et le cas le plus important, c'est celui
de l'Association professionnelle des ingénieurs du gouvernement du
Québec, parce que, eux, négocient depuis fort longtemps une
convention collective, leur première convention collective. Ils ne sont
pas parvenus à se faire entendre du gouvernement ou à
régler et, à l'occasion d'un projet de loi qui a pour objectif de
geler la rémunération pour six mois, eux, on va les chercher et
on leur impose une convention collective d'un bout à l'autre,
pratiquement. C'est ça que l'on fait et ça a été
mis en preuve d'ailleurs, cette nuit. Quand on regarde l'épaisseur du
dossier, c'est tout cela, le document sessionnel 1080 est une convention
collective, à toutes fins pratiques, qui touche les ingénieurs et
qui règle leur cas pour 36 mois, en quelque sorte. Ils ont presque 30
mois de faits; jusqu'au 31 décembre, ce sera 36 mois, et là, on
leur impose 6 mois additionnels.
En fait, le projet de loi, ici, devrait seulement toucher les 6 mois
entre 36 et 42. Là, je comprendrais. Mais, en quelque sorte, on
introduit un projet de loi spécial pour imposer un convention collective
aux professionnels par l'intermédiaire du projet de loi 149. Nous avons
plaidé que le projet de loi devrait être scindé pour
régler la convention collective des ingénieurs et, après,
au bout de ça, évidemment, je suppose qu'ils pourraient
être affectés pour les 6 mois, que leur première convention
collective soit prolongée de 6 mois, c'est-à-dire de 36 à
42, comme les autres employés du secteur public. Mais le
problème, c'est qu'ils n'ont pas les premiers 36 mois. Ce n'est pas
réglé et il faut
que ça, ce soit réglé. On le règle de
façon autoritaire actuellement, par le biais de la loi 149.
Je pense que c'était l'objectif de notre proposition, notre
motion de scission cette nuit. Et le ministre ne le fait pas. Je pense que
là-dessus... Pardon? Vous pourrez y revenir tout à l'heure.
Une voix: Je ne veux pas vous interrompre.
M. Léonard: Je pense que sur le fond de la question de
leur convention collective, ils devraient être entendus, par ailleurs.
Nous allons faire une proposition ultérieurement, en temps et lieu, pour
entendre l'Association professionnelle des ingénieurs du gouvernement
Québec. Je sais qu'ils sont là, ici. Ça serait très
facile de les entendre, de prendre un temps limité. Je ne veux pas
faire... Je voudrais que le ministre comprenne que je ne veux pas étirer
la chose durant des jours et des jours. Je pense que nous pourrions les
entendre. C'est le groupe le plus affecté par ce projet de loi, ou
affecté différemment des autres. Nous pourrions les entendre
là-dessus. Ils ont un cas particulier, je pense qu'il faudrait le
reconnaître.
C'étaient les remarques que je voulais faire sur ce projet de
loi. Nous avons voté contre, justement à cause de cette
disposition, à cause du fait que les ingénieurs se voient imposer
une convention collective de 36 mois. Pour le reste, nous l'avons
accepté; nous avons indiqué, dans les discours de deuxième
lecture, que nous étions d'accord avec les dispositions du projet de loi
en ce qui concerne le gel de la rémunération; mais pas pour les
ingénieurs. Donc, ça nous a amenés à voter contre
ce projet de loi. Voilà, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le
député de Labelle. Nous allons maintenant...
M. Léonard: ...motion particulière.
Le Président (M. Lemieux): Oui. Ça va. Alors,
j'avais cru entendre qu'il y aurait effectivement une motion
particulière.
M. Léonard: J'avais annoncé que je voulais le
faire.
Le Président (M. Lemieux): Oui, c'est vrai, vous l'aviez
annoncé.
M. Léonard: Est-ce que c'est à ce moment-ci que je
le fais?
Le Président (M. Lemieux): Oui, c'est à ce
moment-ci. Il n'y a plus de déclaration d'ouverture?
M. Léonard: Oui, il y a...
Le Président (M. Lemieux): C'est à ce moment-ci,
ça va.
Motion proposant d'entendre l'Association
professionnelle des ingénieurs du gouvernement du Québec
M. Léonard: La motion que je ferais, M. le
Président, c'est la suivante. Il est proposé qu'en vertu de
l'article 244 de nos règles de procédure, la commission
permanente du budget et de l'administration tienne, avant d'entreprendre
l'étude détaillée du projet de loi 149, Loi sur le
plafonnement provisoire de la rémunération dans le secteur
public, des consultations particulières quant à tous les articles
dudit projet de loi et qu'à cette fin elle entende l'Association
professionnelle des ingénieurs du gouvernement du Québec.
Le Président (M. Lemieux): La motion, s'il vous
plaît, M. le député de Labelle.
M. Léonard: Oui. Est-ce qu'on en relit...
Le Président (M. Lemieux): Une copie pour M. le
président du Conseil du trésor?
M. Léonard: Je dois dire...
Le Président (M. Lemieux): Oui, allez-y. Vous avez un
autre commentaire, M. le député de Labelle?
M. Léonard: L'autre commentaire, cela fait suite à
une demande qui a été adressée au président du
Conseil du trésor à l'effet d'être entendu à la
commission parlementaire qui vous a été adressée - j'ai
une copie ici - le 22 mai 1991, il y a à peu près une
semaine.
Le Président (M. Lemieux): Elle est rece-vable en vertu de
l'article 244, effectivement, M. le député de Labelle. Donc, je
suis prêt à entendre les parties relativement...
M. Léonard: Bien, M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): Pour une période...
M. Léonard: Je pense... Dans les remarques que j'ai faites
tout à l'heure, je pense que c'était un des points principaux que
j'ai soulevé. Les ingénieurs pourraient être entendus. Si
le ministre l'accepte, nous pourrions nous entendre sur un temps limité
pour entendre ce groupe-Le Président (M. Lemieux): Je vais vous
faire remarquer que... Vous êtes au courant; il s'agit d'une motion de
forme et, en vertu du règlement, vous avez un temps de parole de 30
minutes pour débattre de cette motion.
M. Léonard: Je ne sais pas. Je ne veux pas prendre de
temps...
Le Président (M. Lemieux): Non? Alors je vous
écoute sur cette motion.
M. Léonard: Je veux simplement expliquer que, à mon
sens, si ces 30 minutes ou... On peut prendre une heure pour entendre les
ingénieurs, ce serait ma proposition, si le ministre l'accepte, pour au
moins les entendre quant au projet de loi.
Le Président (M. Lemieux): M. le président du
Conseil du trésor, est-ce que vous avez des commentaires relativement
à la motion?
M. Johnson: Oui, sur la motion, M. le Président. Je dis
ici et je répète qu'il y a eu une cinquantaine de séances
de négociation avec les représentants de l'Association
professionnelle des ingénieurs du gouvernement du Québec sur une
période de près de deux ans, que j'ai été saisi,
absolument alors, constamment, des revendications de l'Association comme
représentant ses membres, des membres, sur un plan individuel, qui m'ont
soit écrit, soit téléphoné, auxquels j'ai
écrit, auxquels j'ai retourné leurs appels, que j'ai
rencontrés personnellement, soit sur les lieux de mon travail, soit sur
le lieu des leurs, selon les événements dans mon comté,
dans la région de Québec ou de Montréal. J'ai
rencontré le président et les vice-présidents de
l'Association à mon bureau il y a quelques semaines, et il y a un
profond malentendu qui, à mon sens - c'est l'évaluation que j'en
fais encore aujourd'hui après en avoir conclu dans ce sens-là, il
y a quelques semaines, quand même - il y a un profond malentendu qui
subsiste. L'Association et les ingénieurs du gouvernement du
Québec fondent leurs revendications, je dirais, sur deux assises.
La première, c'est que dans un contexte où nous nous
sommes engagés à l'endroit de tous nos employés à
évaluer leurs emplois avec un instrument unique afin de les bien ranger
les uns par rapport aux autres, les ingénieurs refusent l'utilisation de
cette méthode d'évaluation, purement et simplement. Ils me l'ont
dit en autant de mots. Je ne vois pas l'intérêt. J'annonce tout de
suite mes couleurs. Je ne vois pas l'intérêt qu'ils reviennent
nous dire ici ce qu'ils ont dit à tout le monde, ce qu'ils disent dans
les journaux, ce qu'ils disent à la télévision, ce qu'ils
disent à la radio, ce qu'ils nous disent en personne, ce qu'ils nous
disent par écrit, ce qu'ils nous disent au téléphone. Ils
vont juste venir le redire en personne. Il y a tout le monde qui le sait
déjà, puis à qui ils l'ont dit. Ils ne croient pas - et
ça m'étonne toujours, je le répète, pour des gens
qui ont une formation dite scientifique - qu'on doive utiliser pour eux un
gabarit qui est le même qu'on utilise pour mesurer les autres corps
d'emploi. Le tout pour faire une comparaison.
Je n'ai jamais saisi, de la part des membres de l'Association, comment
ils peuvent penser qu'on peut comparer des tâches en utilisant des
instruments de mesure différents d'une tâche à l'autre,
pour fins de comparaison de tâches. Je n'ai jamais compris ça. Je
l'ai demandé, jamais d'explication, sinon que les ingénieurs, ce
n'est pas pareil. Donc, on ne prend pas le même instrument de mesure, ce
qui, évidemment, renverse, défait et bat en brèche de
façon complète tout effort rationnel de ranger les emplois les
uns par rapport aux autres. Alors, premier obstacle qui m'est apparu
insurmontable et qu'on m'a affirmé être insurmontable.
Deuxième obstacle, un acharnement à vouloir utiliser comme
mesure de la valeur des emplois des ingénieurs qui travaillent pour le
gouvernement du Québec une étude de l'Ordre des ingénieurs
du Québec qui range les ingénieurs au titre de leur
rémunération, à travers le Québec, où qu'ils
se trouvent, en 1988; de mémoire, c'est le dernier chiffre disponible.
En mettant en regard de la même étude de l'Ordre des
ingénieurs, il y a un peu plus d'une dizaine d'années - 1977 ou
à peu près, on ne me tiendra pas rigueur des détails de
dates en cause, mais l'ordre de grandeur est rigoureusement exact -que les
ingénieurs du gouvernement du Québec, avant 1982, date
importante, s'il en est une, en matière de relations de travail au
Québec, se classaient dans la médiane de la
rémunération de l'ensemble de l'échantillon
retrouvé de l'Ordre des ingénieurs du Québec à
l'époque.
Aujourd'hui, plus ou moins, ils se retrouvent dans le dernier
décile, le dernier 10 % au titre de la rémunération de
l'échantillonnage de l'Ordre des ingénieurs du Québec.
Ergo, disent-ils, nous sommes sous-payés. Sans vouloir sursimplifier, ce
que je dis, c'est que ces chiffres n'ont aucun rapport avec un effort rationnel
d'aller mesurer la valeur des emplois qu'on prétend recenser. Et ce
n'est pas un envoi postal de l'Ordre des ingénieurs du Québec qui
revient ou qui ne revient pas... enfin, ils nous en envoient des milliers; il y
en a quelques centaines qui reviennent et là, on dit: Bon, c'est
ça notre échantillonnage, puis on classe ces gens-là. En
gros, c'est ce qui s'est passé.
Nous, ce n'est pas ça qu'on fait. Nous, on interviewe les gens
sur les lieux de travail, on regarde les tâches, on les analyse. J'ai vu
ça en personne pendant 48 heures, comment se passe l'évaluation
de l'emploi avec des gens qui connaissent ça, en présence des
employés visés, des supérieurs, lesquels sont
interviewés sur cette matière-là, et on fait ça
pour des centaines de corps d'emploi. On attribue des points aux constatations
et aux validations qui s'ensuivent et là, on peut ranger les gens, puis
on dit: Un point, ça vaut 1 $ de l'heure ou je ne sais quoi, peu
importe. Et là, on peut ranger les gens et on a
une idée de la pyramide des rémunérations telle
qu'elle se pratique à l'intérieur du secteur public.
Ceci me permettrait d'enchaîner sur un troisième volet, que
je n'ai pas annoncé. Ce qui est fondamental dans le rangement des
emplois dans le secteur public, c'est que nous avons notre mode de
rémunération, notre pyramide des emplois, notre ensemble de
tâches qu'on ne retrouve nulle part ailleurs et nous classons les gens
dans cette pyramide, selon notre classement. Nous sommes la plus grosse
entreprise - 400 000 personnes - au Québec, plus de 10 % de la
main-d'oeuvre active, et encore, 17 %, quelque chose comme ça. Ça
commence à être du monde à la messe, comme on dit. Et on a
une structure parce que c'est des services publics, parce qu'il y a des
façons de faire, parce qu'il y a des conditions de travail, parce qu'il
y a des heures de travail, il y a des vacances, des régimes de retraite.
Toutes ces choses-là, tous ces éléments-là
s'additionnent les uns aux autres pour donner une image globale au titre de
chaque emploi, de sa valeur relative, parce qu'on a toujours le même
instrument de mesure par rapport aux autres emplois.
Alors, moi, je dirais... Je sursimplifie, je caricature; ce n'est pas
parce que Bernard Lamarre fait 300 000 $ par année ou 600 000 $ ou 200
000 $, alors qu'il ne faisait que 80 000 $ il y a 10 ans, qu'il faut conclure
qu'il faut quadrupler le salaire des ingénieurs du gouvernement du
Québec. Entre nous, il faut aller voir ce qu'il y a derrière ces
chiffres-là. Et nous, on a dit aux ingénieurs depuis le
début, comme à 400 000 autres personnes... Il y en a 1200 qui
résistent dans leur redoute, assiégées qu'elles se disent
par un patron qui ne comprend rien. Ils ont le droit de dire ça. Mais le
patron, là, en attendant, il a un instrument de mesure qui a
été accepté par 400 000 personnes. Il y en a 1200 qui n'en
veulent pas. Nous avons toujours dit et je m'engage encore une fois, devant eux
cette fois-là, de plus - l'ayant fait déjà dans un endroit
plus intime - je m'engage d'avance devant les ingénieurs et à
leur endroit à redresser leur niveau de rémunération si
les études paritaires de relativité salariale que nous pouvons
entreprendre séance tenante nous amenaient, comme c'est arrivé
dans le cas d'à peu près 140 000 employés sur 400 000, sur
300 quelques milles, à redresser leur échelle salariale
au-delà des paramètres du secteur public pour 1989, 1990 et 1991.
Bon. Alors, je ne peux pas aller plus loin que ça. Et j'ai dit tout
ça, j'ai fait tout ça et ils ont constamment pris le contrepied.
Enfin, je ne veux pas présumer de ce que les ingénieurs
viendraient nous dire ici, pendant une heure ou une demi-heure, ou peu importe,
mais je fais une prédiction quand même. Je vais le faire quand
même. Je n'apprendrai rien. Le député de Labelle
n'apprendra rien. Personne n'apprendra rien. Les lecteurs de nos débats
n'apprendront rien parce qu'on ne m'aura rien signifié de nouveau
à cet égard-là.
Alors, M. le Président, pour ces raisons...
Une voix: M. le député de Labelle.
M. Léonard: Est-ce que je peux faire une...
M. Johnson: ...je ne crois pas qu'on soit éclairé
davantage à écouter l'Association professionnelle des
ingénieurs du gouvernement du Québec.
M. Léonard: Bien, M. le Président, je voudrais
m'adresser quand même au ministre. Il les a rencontrés
peut-être souvent. Si ce n'est pas lui-même, c'est ses
fonctionnaires, ses négociateurs. Je comprends bien. Mais nous sommes
ici, en commission parlementaire...
M. Johnson: Hum, hum.
(20 h 30)
M. Léonard: ...c'est une instance très
différente. Il y a une occasion que nous pourrions leur offrir de les
entendre ici. Je ne pense pas que ce soit une perte de temps. Actuellement,
vous donnez votre version des faits et je n'ai pas de raison de la mettre en
doute, mais peut-être qu'on pourrait entendre la leur durant une
demi-heure, durant une heure. C'est simplement ça, ma requête
présentoment. Et nous sommes ici, entre parlementaires, et non pas entre
négociateurs. Je pense qu'il faut bien faire la distinction entre les
deux. Il ne s'agit pas de faire des négociations en public, mais
peut-être, pas juste peut-être mais sûrement qu'ici les
parlementaires pourraient être éclairés. C'est une chose
très simple, qui se fait souvent.
Après-midi, j'étais à la commission des affaires
sociales. On entendait des élus municipaux. Le vote de deuxième
lecture a eu lieu, mais le ministre des Affaires municipales entendait la ville
de Montréal, la Communauté urbaine de Montréal, le Conseil
du patronat qui sont venus dire ce qu'ils en pensaient. Eux, ils sont
affectés par le projet de loi de façon très, très
différente des autres. Le ministre n'a pas accepté de scinder le
projet de loi mais, à mon sens, il y a un dernier recours qui est qu'on
les entende ici, en commission parlementaire, durant une certaine
période de temps. Je ne voudrais pas étirer les choses
indûment, mais après qu'il ait donné sa version, on
pourrait les entendre. Il pourra poser des questions, on pourra les contredire.
C'est la version de l'autre partie. Audi alteram partem, ça existe un
peu, même en parlementarisme, peut-être pas sur le plan des
tribunaux, mais... C'est sur le plan des tribunaux qu'on applique cela, mais on
pourrait les entendre aussi ici. Moi, c'est un simple plaidoyer que je fais
à leur endroit. Peut-être que le ministre peut prendre cinq
minutes pour y réfléchir et
nous revenir. C'est une offre de bons services que je fais, tout
simplement.
Le Président (M. Lemieux): En terminant, M. le ministre,
si vous avez d'autres commentaires. Vous avez terminé. M. le
député de Hull aimerait prendre la parole.
M. Johnson: Je vais laisser le député de Hull.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Hull.
M. LeSage: Merci, M. le Président. Tout simplement pour
indiquer aux membres de cette commission que j'ai eu, comme la plupart des
députés de l'Assemblée nationale dans nos bureaux de
comté, la visite des ingénieurs pour faire valoir leur point de
vue sur leurs demandes salariales. Je ne discute pas des demandes qu'ils ont
faites, leurs demandes salariales, leurs conditions de travail, mais, comme le
député de Labelle le mentionne, on n'est pas ici en
négociations. Je ne vois pas non plus ce que ces gens pourraient
m'apprendre de plus que les gens de Hull les ingénieurs de. Hull, m'ont
appris dans leurs revendications. Et dans ce sens-là, les gens du
Conseil du trésor ont mentionné tantôt qu'ils
étaient prêts à regarder encore les demandes salariales. Je
suis convaincu qu'à un moment donné, il y a de la bonne foi qui
va se faire des deux côtés et on laisse la porte ouverte. Le
président du Conseil du trésor a été très
clair là-dessus. Moi, je ne vois pas ce que ça m'apporterait de
plus, M. le Président, que ce que j'ai appris de mes ingénieurs
dans ma région de l'Outaouais. Alors, dans ce sens-là, moi, je
vais voter contre la motion présentée par le député
de Labelle. le président (m. lemieux): est-ce qu'il y a d'autres
interventions? il n'y a pas d'autre intervention. alors, nous allons appeler le
vote.
M. Léonard: Est-ce que le président du...
Le Président (M. Lemieux): M. le président du
Conseil du trésor, est-ce que vous avez d'autres commentaires?
M. Johnson: Oui, M. le Président. J'écoutais le
député de Hull qui disait de laisser la porte ouverte. J'ai
trouvé ça bon. Il a conclu, comme je le faisais tout à
l'heure, qu'on n'entendrait peut-être rien de nouveau. C'est ce que j'ai
dit. Je le crois encore. Le député de Hull, de toute
évidence, le croit également, mais il a eu une expression
heureuse de laisser la porte ouverte. On pourrait peut-être leur laisser
la porte ouverte une demi-heure ici, à la rigueur, pour que les gens
fassent valoir peut-être devant cette instance... On ne négociera
pas, je le dis tout de suite. L'idée est de les entendre une fois pour
toutes et ça va être la dernière fois, à mon sens,
parce qu'on continue à avancer, sauf s'il y a entente évidemment
et qu'on sente...
Le Président (M. Lemieux): Je comprends que la motion
serait donc adoptée, M. le président du Conseil du trésor,
dans le sens de vos propos?
M. Johnson: Oui, mais je présume, M. le Président,
qu'il faudrait quand même déterminer une longueur de temps, comme
on dit.
Motion d'amendement du ministre
Le Président (M. Lemieux): Alors, on peut l'amender.
J'aimerais que la motion soit amendée.
M. Johnson: Une demi-heure?
Une voix: Une demi-heure, ça a du bon sens? Une
demi-heure?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Mais je
préfère...
M. Johnson: C'est une bonne suggestion qu'il a eue.
M. Léonard: Une période raisonnable.
Une voix: On s'était consulté un peu avant.
D'accord.
Le Président (M. Lemieux): Je préfère, M. le
président du Conseil du trésor, que M. le député de
Labelle amende sa motion pour faire état...
M. Léonard: Pour combien on s'entend? Une demi-heure,
trois quarts d'heure?
Le Président (M. Lemieux): Une demi-heure?
M. Johnson: On peut les écouter une demi-heure.
Le Président (M. Lemieux): Une demi-heure, ça va.
On vous donne deux minutes pour vous préparer.
M. Johnson: Ils sont prêts, je pense.
Le Président (M. Lemieux): Vous êtes prêts.
Alors, l'amendement, "et qu'à cette fin elle entende
immédiatement, durant une demi-heure, l'Association professionnelle des
ingénieurs du gouvernement du Québec. " C'est adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Tel qu'amendée, la
motion. Ça va. Alors, la motion est donc adoptée telle
qu'amendée. Nous sommes prêts à vous entendre.
Voulez-vous, s'il vous plaît, pour fins de l'enregistrement du
Journal des débats, bien vouloir vous identifier: fonction, ainsi
que nom et prénom, s'il vous plaît. Vous pouvez aussi
présenter les personnes qui vous accompagnent et, si elles veulent bien,
avec vous, prendre place à la table des témoins, nous n'avons
aucune objection.
Auditions
Association professionnelle des ingénieurs du
gouvernement du Québec
M. Dugré (Jean): Je vous remercie, M. le Président.
Je me...
Le Président (M. Lemieux): Vous pouvez prendre place
à la table des témoins. Vous êtes chez vous ici, vous
savez. Il n'y a pas de gêne.
M. Dugré: Bonsoir, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Nous sommes prêts
à vous entendre.
M. Dugré: ...M. le ministre, mesdames et messieurs.
J'aimerais vous présenter le comité de négociation: M.
Marian Riverin, ingénieur, M. Robert Cloutier, M. Denis Ouellet,
secrétaire-trésorier de l'Association, M. Jean Lavergne et M.
Jean-Pierre Thiboutot. Moi-même, mon nom est Jean Dugré, je suis
président de l'Association des ingénieurs du gouvernement du
Québec.
Nous vous remercions beaucoup d'avoir l'occasion de vous parler une
dernière fois, comme M. le ministre le disait, de notre façon de
voir les choses dans ce dossier-ci. Je pourrais peut-être aborder le laps
de temps qui nous est accordé en reprenant les items que... Vous avez de
la difficulté à comprendre?
Le Président (M. Lemieux): Oui. Une voix: ...les
haut-parleurs?
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que le haut-parleur de
monsieur fonctionne?
Une voix: Oui, ça fonctionne.
Le Président (M. Lemieux): Ça fonctionne pour vous,
oui? Allez-y. Peut-être, essayez de vous approcher un peu plus, s'il vous
plaît.
M. Dugré: Oui, c'est ça. Comme ça, ça
va mieux?
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Dugré: Pas beaucoup mieux. Je vais parler plus fort. Je
vais reprendre les thèmes de M. le ministre, tels qu'ils les a
présentés, et je vais présenter ma version des faits.
Ensuite, si vous le désirez, je pourrai répondre à
différentes questions...
Le Président (M. Lemieux): Un instant, s'il vous
plaît. Voulez-vous vérifier si ça fonctionne?
Une voix: Oui, je vais appeler en haut.
Le Président (M. Lemieux): Voulez-vous essayer... Ah,
là, ça va maintenant.
M. Dugré: Alors, ça va?
Le Président (M. Lemieux): voulez-vous vérifier en
bas si les propos sont effectivement enregistrés, s'il vous plaît?
alors, voulez-vous attendre? nous allons suspendre une minute pour que madame
puisse vérifier ceci.
Une voix: Ça va bien.
Le Président (M. Lemieux): Ça va bien? Ça
va. Alors, on y va.
M. Dugré: Je vais y aller un plus fort pour vous. Je vais
reprendre les propos, tels que M. le ministre nous les a
présentés tantôt, et je vais vous donner ma version des
faits. M. le ministre déplore qu'on n'ait pas voulu entrer dans une
évaluation des emplois. Pourtant, nous avons proposé, lorsque
nous avons rencontré M. le ministre, trois propositions
d'évaluation des emplois. Une première évaluation qui
pourrait être faite par rapport aux autres ingénieurs, aux 32 000
autres ingénieurs du gouvernement du Québec. C'est une
évaluation qui pourrait être intéressante, savoir ce que
valent ces ingénieurs par rapport aux autres 32 000
ingénieurs.
Une deuxième proposition qu'on a faite, c'est une proposition de
"position plan". On vous dit, M. le ministre, pourquoi est-ce que vous
n'étudieriez pas chaque poste dans la fonction publique, où il y
a un ingénieur, pour déterminer la compétence requise pour
chacun de ces postes-là et pour rémunérer les
ingénieurs en fonction de leur compétence?
Un troisième point qui a été amené et qui
est le plus important dans l'évaluation qui se fait au gouvernement
actuellement, c'est une évaluation complète, c'est-à-dire
qu'on est d'accord pour embarquer dans une évaluation de la
relativité salariale au gouvernement, mais pas de la façon dont
elle se fait actuellement.
On est d'accord pour que tous les professionnels de la fonction publique
puissent participer à une telle étude, c'est-à-dire que
les médecins, dentistes, agents de personnel ou autres, tous les
professionnels au gouvernement devraient participer à une telle
étude, tous les
professionnels. Ensuite de ça, c'est que nous devons aussi
absolument participer à l'élaboration de cette étude.
L'étude a été faite pour revaloriser des corps
discriminés. Cette étude a été
préparée par le Conseil du trésor avec la Commission des
droits la personne et le Syndicat des professionnels du gouvernement du
Québec. Bien entendu, nous n'avons pas participé à
l'élaboration de l'étude.
Donc, les questions qui sont posées avaient été
créées dans le but de revaloriser des corps discriminés.
Lorsqu'on a étudié le contenu de ces questions-là, on
s'est aperçu que les questions ne pouvaient pas rencontrer, bien ou
totalement, les caractéristiques des ingénieurs. Ce qu'on a
proposé au ministre, c'est de mettre sur la table toutes les
caractéristiques de toutes les professions qui existent au gouvernement
du Québec, de déterminer de quelle façon on pourrait
mesurer ces caractéristiques et, ensuite, de pondérer ensemble la
valeur de chacune de ces caractéristiques et de déterminer la
priorité des caractéristiques pour ensuite faire une étude
de relativité salariale pour tous les employés professionnels du
secteur public et, enfin, d'avoir une numérotation qui pourrait
être bonne, à tout le moins, équitable.
On s'est aperçu aussi - parce qu'on a refusé
l'étude de relativité salariale, non sans raison - qu'il y avait
eu des études qui avaient été faites au SPGQ et dont a
découlé un certain pointage pour différents corps de
professionnels. Ce pointage part de 391 à 689 pour différents
corps de professionnels et on s'est aperçu aussi que le paiement de ces
professionnels ne correspond pas du tout, mais alors, là, pas du tout au
pointage qui a été déterminé par l'étude de
relativité salariale. Donc, la crédibilité de
l'étude, vous savez qu'on l'a questionnée
considérablement.
Deuxièmement, M. le ministre dit qu'on utilise une mesure qui
n'est pas bonne pour lui, celle de l'étude SECOR utilisée par
l'Ordre des ingénieurs du Québec depuis des années.
Pourtant, cette étude-là fait l'affaire des 33 000
ingénieurs du Québec. Pourquoi est-ce qu'elle ne ferait pas
l'affaire du gouvernement du Québec? J'ai beaucoup de difficulté
à comprendre ça. Tous les employeurs d'ingénieurs
utilisent cette étude-là, sauf le gouvernement du
Québec.
On a dit qu'on était dans la médiane il y a quelques
années et qu'on est rendus au décile inférieur. Moi, je
peux vous dire qu'on était dans le quartile supérieur et qu'on en
est rendus en-dessous du décile inférieur. On a pris une
méchante débarque depuis de nombreuses années. Pourtant,
nos emplois n'ont pas changé. Quand je regarde les emplois des
ingénieurs d'HydroQuébec, les emplois des
ingénieurs-conseils ou d'autres ingénieurs qui peuvent travailler
pour le gouvernement du Québec, leur emploi, leur charge de travail n'a
pas changé non plus, mais, eux, ils ont gardé quand même
une paie raison- nable.
En 1977, les ingénieurs-conseils avaient le même salaire
que le nôtre, plus, bien entendu, les frais marginaux rehaussés.
Aujourd'hui, leur salaire est considérablement différent du
nôtre. Quand je regarde les ingénieurs d'Hydro-Québec, leur
tâche n'a pas changé, mais leur salaire a suivi un peu plus, quand
même, le marché des ingénieurs. Alors, je me demande
réllement, quand on parle d'équité à l'externe,
s'il y en a réellement au gouvernement; mais, d'après moi, il
faut la chercher. Quand on dit que l'ensemble du public est comparable au
privé, peut-être, mais quand on regarde le groupe
d'ingénieurs par rapport aux 32 000 autres ingénieurs, non, on
est loin d'être dans notre marché.
La pyramide d'emplois que M. le ministre voudrait avoir, je comprends
que, pour lui, ce serait intéressant et ce serait intéressant
pour tous les autres partis qui suivraient, certainement. C'est une pyramide
salariale qui sert à donner des salaires et qui diminuerait les
problèmes de négociations. D'un autre côté, quand je
regarde le problème de la négociation, on lui a proposé,
à M. le ministre, différents modes d'arbitrage. On lui a
proposé deux fois l'arbitrage; il a refusé. Une autre fois, un
mode d'arbitrage selon l'offre finale qui aurait pu révolutionner
l'arbitrage ou le règlement des négociations collectives dans le
secteur public; on a eu encore un autre refus. On a demandé un conseil
de médiation, un conseil, donc trois médiateurs: un nommé
par le gouvernement, un nommé par l'Association et un autre par les deux
parties. On a refusé. Donc, où est-elle, la
négociation?
La valeur relative des emplois pour une pyramide à long terme, je
suis d'accord si l'étude est bien faite, mais l'étude, telle
qu'elle est actuellement, il n'en est pas question. Ce n'est pas une
étude où on a participé à l'élaboration. Ce
n'est pas une étude qui prend en compte tous les professionnels, c'est
une étude qui a été faite pour six corps d'emplois
discriminés qu'on veut étendre à tout le monde. Que le
SPGQ veuille accepter ça, ça ne me surprend pas, il y a 30 % des
gens au SPGQ qui n'ont pas de diplôme. Eux autres, ils n'ont pas d'autre
choix que d'accepter ça, ils sont heureux d'accepter ça. Que (es
fonctionnaires, le SFPQ accepte ça, ça ne me surprend pas non
plus. Il y en a tellement qui ont des hausses, qui n'ont pas besoin de
diplôme ou de quoi que ce soit. Ça ne dérange rien, mais je
comprends que ces gens-là aient accepté. Mais qu'on nous fasse
une étude selon ce qu'on est, selon des comparaisons réelles et
selon des caractéristiques où on peut au moins dire notre mot,
là, je serai d'accord. (20 h 45)
On a fait même une dernière proposition, à un moment
donné, à M. Crête, puisque le Conseil du trésor
avait fait une petite avance, une toute petite avance, une avance qu'on
avait
demandée, qui était de nous offrir la
transférabilité des fonds de pension vers les employeurs qui
n'avaient pas de fonds de pension, et tout ça s'en irait dans un
système géré par l'Ordre des ingénieurs du
Québec. Et avec ce dossier-là, il voulait absolument que tout
soit réglé. On a amené comme réponse - parce qu'il
y en a plusieurs qui disent qu'on ne veut pas négocier - avec une lettre
que j'ai même ici, à M. Crête: Certainement qu'on est
prêts à accepter ça, et tout notre dossier concernant les
fonds de pension serait réglé.
En plus de ça, au lieu de demander 19 %, on fait notre part.
Comme je l'ai dit à M. Johnson à plusieurs reprises: M. Johnson,
je vais faire un bout de chemin aussi grand que celui que vous allez faire,
mais le bout de chemin que M. Johnson a fait, c'est zéro. Donc, on a
quand même été beaucoup plus loin: au lieu de 19 %, on a
fait une contre-offre à 11 %, puis on a dit: M. le ministre, venez nous
voir, on va continuer à jaser. Aucune réponse, encore une fois.
Qu'est-ce que c'est, la négociation dans le secteur public? Ce que j'ai
compris de la négociation dans le secteur public, c'est qu'à
l'intérieur de ce que M. Johnson avait décidé,
c'est-à-dire 4 %, 5 %, 5 %, vous pouvez faire ce que vous voulez, mais
pas une cent de plus.
Dans la masse salariale, ce n'est pas une cent de plus. Bon. Est-ce que
c'est ça une négociation? Je ne suis pas sûr. En plus,
c'est qu'on disait que le rattrapage salarial était, en 1989...
Là, on demandait des sommes faramineuses. On s'est même ouvert
devant M. Johnson à dire que tout ça était très
flexible. Une partie aurait pu être donnée en 1989, une partie en
1990 et une partie en 1991. Encore là, ça a été le
mur.
Devant un mur comme celui-là... Et puis, en plus, M. Johnson a
dit hier que tout le normatif avait été accepté, ce qui
est faux; je dois dire que plusieurs propositions étaient sur la table
et qu'on les a enlevées carrément. Les propositions qui n'avaient
pas encore été paraphées, où il y avait entente
verbale entre les deux parties, ont été enlevées
carrément et rapidement. En plus, il y a certaines de ces
propositions-là qui auraient été réellement utiles
au gouvernement. Je vais vous en nommer une. Par exemple, on voulait avoir un
comité sur l'engagement des services externes: la
préqualification des consultants et la préqualification des
entrepreneurs. Tout ça pour assurer d'avoir des bons services au
gouvernement.
Nous, en tant qu'ingénieurs, on peut quand même agir dans
un comité de ce genre-là; on a une compétence pour
vérifier la compétence de ces gens-là. Un avocat n'a pas
cette compétence-là parce qu'il n'a pas une connaissance en
génie, mais on nous l'a refusé. Pourtant, ça aurait
été bon pour la partie patronale, ça. On a d'autres items
sur le normatif. Tout ce qui n'était pas paraphé a
été enlevé du revers de la main. Là, on nous a
amené la loi, on nous a dit: C'est fini, aucune négociation et
bonjour. Les 50 quelques ou les 30 quelques rencontres qu'on a eues, ça
a été de la frime. On a été assis les uns en face
des autres, on nous a écoutés, mais ça n'a rien
donné au bout. J'appelle ça de l'écoute passive, mais
qu'est-ce que ça donne au bout? Absolument rien.
Donc, je crois qu'on n'a pas un règlement juste et
équitable, surtout pas en équité externe. Et en
équité interne, si on recommence l'étude de
relativité salariale sur de bonnes bases, certainement que nous allons
embarquer, ça va nous faire plaisir et je suis certain que tous les
professionnels de la fonction publique vont vouloir embarquer, même ceux
qui ne sont pas embarqués actuellement. Alors, je suis disponible pour
vos questions, s'il y en a.
M. Johnson: M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Oui, M.le
président du Conseil du trésor.
M. Johnson: Je remercie M. Dugré. Toutes les fois que nous
avons échangé, il affichait la même vigueur, la même
clarté dans ses opinions, la même clarté dans les objectifs
que vous recherchez. Je vais tout de suite faire amende honorable. J'ai appris
une chose. J'ai appris qu'au titre des dispositions normatives autres que
salariales, effectivement, il n'y avait pas eu entente sur tous les points
comme je pouvais le prétendre hier et que j'ai pu le
répéter aujourd'hui, mais pour une bonne et simple raison que
j'aurais dû ajouter: c'est que, dans un modèle où on a
recours en bout de ligne à une loi pour décréter les
conditions de travail, on va toujours décréter - demandez
à Hydro pour la loi 58, demandez à d'autres gens avec qui c'est
déjà arrivé - finalement, on légifère en
deçà de la dernière offre. Autrement, ça ne
donnerait rien comme arme ultime - et on va se parler franchement - au
législateur de dire: Bon, on négocie, on négocie et on
négocie et, finalement, voici les échanges patronaux, voici vos
dernières demandes, voici nos dernières offres. Ça ne vous
intéresse pas, les dernières offres? On va
légiférer les dernières offres. Ça ne donne rien.
Les gens n'arrivent pas à négocier comme ça. Il faut
nécessairement que l'alternative soit... C'est vrai, dans la loi 58, on
a dénoncé ça à tour de bras. C'est toujours comme
ça. On légifère quelque peu en deçà de la
dernière offre qu'on avait faite. Alors, c'est toujours plus
intéressant de s'entendre, autrement dit, que de se faire
décréter des conditions de travail. Autrement, le système
ne signifie plus rien. Il perd tous ses fondements, en tout cas, pour le
législateur qui a la responsabilité ultime de prendre ces
décisions-là.
Ayant appris ça, quant au reste, je n'ai rien appris et je vais
les reprendre, dans l'ordre:
le Syndicat des professionnels du gouvernement du Québec, ce ne
serait pas un bon exemple d'étude de relativité salariale,
l'échantillon est trop étroit, etc. Ce que je veux dire, c'est
que c'est un échantillon extrêmement large, ça a
été fait sous l'égide de la Commission des droits de la
personne, ça s'applique à l'ensemble des professionnels du
gouvernement du Québec, les études sont terminées et
essentiellement, les éléments du système proposé
par l'Association professionnelle des ingénieurs se retrouvent dans les
modèles qu'on a utilisés, à cette différence
près que les ingénieurs disent qu'il faut faire attention
lorsqu'on utilise ces instruments de mesure là parce que leur cas est
particulier.
Ils évoquaient en ma présence le fait qu'ils ont le droit
de pratique exclusif, par exemple. Ils peuvent évoquer les années
à l'université, qui ne se retrouvent au titre d'autres... Ils ont
au moins une année de plus, on pourrait dire, que les professionnels au
sens large du gouvernement du Québec. Là, on tombe dans une
confusion assez remarquable et là, on perd pied à ce
moment-là, compte tenu de ce qu'on cherche à faire lorsqu'on
rémunère les gens dans le secteur public ou n'importe où.
Si le secrétaire de la commission a un secondaire V fort ou qu'il a un
doctorat en sciences politiques et en droit, ça n'a aucun rapport. On
regarde ce qu'il fait, on analyse sa tâche et on le
rémunère compte tenu de ce qu'il fait, pas compte tenu de ses
études. Ça, c'est une des choses qu'il faut avoir à
l'esprit. On rémunère les gens selon le travail qu'ils effectuent
et non pas compte tenu de leur expérience, quoiqu'on le fait pour les
avancements d'échelons. Étrangement, c'est le plan de
carrière; le passage des ans signifie une rémunération
accrue dans les échelles salariales, alors qu'en réalité,
si on veut être objectifs, on devrait rémunérer les gens
carrément pour ce qu'ils font.
Ceci étant dit, on a des plans d'évolution de la
rémunération en secteur public qui tiennent compte des
années passées à l'intérieur d'une classe d'emploi
et d'une échelle et il y a progression d'échelons par le simple
passage des ans. Et dans le cas des ingénieurs, lorsqu'on regarde leur
situation particulière, ceux-ci évoquent que les
ingénieurs du secteur privé, les ingénieurs
d'Hydro-Québec, enfin les 32 000 autres ingénieurs ont
essentiellement vu leur rémunération évoluer plus
rapidement que la leur. Bien, je veux dire trois choses, là-dessus. La
première, c'est que l'Institut de recherche et d'information sur la
rémunération a dit encore récemment: Messieurs, vous
êtes en avance sur les échantillons comparables, notamment, en
raison de la semaine de travail et des autres conditions de travail.
Deuxièmement, à l'égard du secteur privé, je
vous réitère qu'on n'est pas parfaitement comparables. Dans le
secteur privé, vous me provoquez à le dire, il y a, au moment
où on se parie, des mises à pied, du chômage chez vos
collègues du secteur privé. il n'y a pas, il n'y aura jamais,
compte tenu de la loi sur la fonction publique, parmi les rangs des
ingénieurs du gouvernement du québec... à moins, vous le
savez, de circonstances absolument exceptionnelles, vous êtes des
employés du gouvernement du québec à vie, à tout le
moins jusqu'à la retraite. alors là, il faut faire attention
quand on compare avec les 32 000 autres, et on dit: bon.
Mais troisièmement, de façon plus importante, parce qu'on
se réfère à ceux qui sont en dehors du secteur public
comme étant le marché de référence, là, on
dit: L'équité externe, selon le Conseil du trésor, en
prend pour son rhume, parce que regardez comment la rémunération
évolue a l'extérieur versus l'évolution à
l'intérieur de la fonction publique, pour les ingénieurs. Bien
là, c'est là que la confusion prend tout son sens.
L'équité externe, ce concept d'équité externe dans
le secteur public, compte tenu de la nature et de la diversité des
tâches qu'on ne retrouve incidemment qu'à l'intérieur du
secteur public, nous amène à ranger les gens à
l'intérieur d'une masse salariale qui est comparable à la masse
salariale qu'on devrait débourser pour les mêmes emplois s'ils
étaient dans le secteur privé, pris globalement et dans leur
entièreté, des centaines de milliers d'emplois. Autrement dit, en
réalité, au bas de l'échelle, c'est connu, dans certains
emplois, les classes d'entrée, on sait pertinemment que le salaire
minimum dans le secteur public, actuellement, est de 10,92 $; le salaire
minimum est de 5,30 $ dans le secteur privé. 10,92 $ dans le secteur
public. Alors, en partant, les emplois les moins bien
rémunérés sont rémunérés deux fois
mieux et plus que dans le secteur privé.
La pyramide, on le reconnaît, en haut de l'échelle, est
passablement aplatie. On n'a personne qui gagne 700 000 $ comme au Bell ou
à l'Alcan, personne. Ça en prend sept, sous-ministres, pour faire
le salaire d'un vice-président de Bell ou de l'Alcan. Elle est comme
ça, notre pyramide, et vous avez choisi librement d'oeuvrer dans cette
pyramide-là, qui est une masse salariale d'à peu près 14
000 000 000 $. Si on prenait tous les gens individuellement, les uns
après les autres, on s'apercevrait que des gens à 10,92 $
devraient peut-être être à 5,30 $, puis des gens à
100 000 $ devraient peut-être être à 200 000 $ ou 300 000 $,
on n'en sait rien; entre les deux, ça évoluerait comme ça,
puis, au total, ça coûterait 14 000 000 000 $ si on allait
repiquer les emplois à l'extérieur plutôt que de continuer
à les rémunérer selon la pyramide qu'on connaît
à l'intérieur du secteur public. C'est ça,
l'équité externe; c'est ça, le concept
d'équité externe, alors ne venez pas vous comparer à l'un
quelconque des 32 000, ou à l'ensemble des 32 000, ce n'est pas
ça, l'idée. Il faut que vous compariez à
l'intérieur de la pyramide des emplois du gouvernement du Québec
et que
vous vous rangiez relativement aux autres emplois qu'on y retrouve.
L'arbitrage, je regrette, il y a un endroit où on est
obligé de vivre avec des arbitres, dans notre société, et
c'est dans les municipalités, à l'égard des pompiers et
des policiers, avec les difficultés que ça représente.
Est-ce que c'est une bonne idée? Est-ce que ça n'en est pas une?
C'est une autre question, mais ce n'est pas vrai qu'on va s'encarcaner dans un
système où on va livrer à un tiers, deux tiers ou trois
tiers des décisions qui touchent la moitié du budget du
gouvernement du Québec, la moitié des impôts que les
Québécois paient à leur gouvernement. Ça va
être notre responsabilité comme élus et comme gouvernement
de le faire.
Le régime de retraite, les ingénieurs veulent se
marginaliser. Ils veulent se marginaliser avec le régime de retraite.
Comme ils l'ont expliqué, un régime de retraite à eux,
géré par l'Ordre des ingénieurs du Québec, aucune
classe d'emploi ne demande que ce soit qui que ce soit à
l'extérieur qui gère le régime de retraite,
marginalisé avec les méthodes de mesure du salaire,
marginalisé à l'égard du marché de
référence, un concept marginal et différent
d'équité externe. Le régime de retraite, ça vient
juste mettre la cerise sur le gâteau. Toujours expliquer qu'il y a des
douzaines et des douzaines d'employeurs... Si vous, personnellement, vous
voulez travailler dans une entreprise québécoise, je dirais
canadienne, où on retrouve un régime de retraite, il y a une
entente qui est possible entre le gouvernement du Québec et cette
entreprise pour vous permettre d'y amener votre fonds de retraite. Parfaite
transférabilité, parfaite transférabilité. On a,
quci, 125, je ne sais pas combien, une centaine d'ententes, des douzaines,
à tout le moins. Et c'est vrai pour tous les employeurs, pour tous les
employés qui sont dans le RREGOP, essentiellement, et dans les autres
régimes de retraite du secteur public. Alors, il n'y a pas de raison de
traiter 1100 personnes différemment des 400 000 autres.
Je me serais contenté, dernier point, de n'offrir que 4 %, 5 %, 5
%, puis arrangez-vous à l'intérieur des 4 %, 5 %, 5 %, mais on
oublie, encore une fois, que ce sont les paramètres du secteur public, 4
%, 5 %, 5 %, plus relativité salariale et redressement des
échelles suite à des études conjointes avec un instrument
dont on conviendra. Alors, c'est un petit peu un dialogue de sourds. À
part le dernier point, qui a été mentionné par M.
Dugré, j'avais tout entendu ça, et il pourrait vous confirmer
qu'il a tout entendu ce que je viens de dire...
Le Président (M. Lemieux): L'enveloppe de temps
fixée est d'une demi-heure. M. le député de Labelle.
M. Léonard: C'est parce que le ministre a pris quand
même...
M. Johnson: On a échangé, alors, réponse,
réplique, etc.
Le Président (M. Lemieux): Oui, allez-y, il n'y a pas de
problème, allez-y. Ça va, consentement, allez-y.
M. Johnson: On peut filer encore une dizaine de minutes. Je vais
laisser le temps au député de Labelle de s'exprimer aussi.
Le Président (M. Lemieux): Pas de problème,
allez-y, M. le député de Labelle.
M. Johnson: Au moins aussi longtemps que moi.
M. Léonard: Je pense qu'il y a un certain nombre de points
qui ont été soulevés. Si je comprends, c'est 4 %, 5 %, 5
%, plus relativité salariale. Mais, justement, c'est cette étude
qui est contestée, à l'heure actuelle, et on peut se demander
où cela va aboutir. Maintenant...
M. Johnson: elle n'a pas eu lieu, ils refusent d'embarquer dans
une étude paritaire avec nous.
M. Léonard: O.K. Mais est-ce que là-dessus...
M. Johnson: On ne veut pas leur appliquer le modèle de
quelqu'un d'autre, on veut leur appliquer leur modèle à eux,
ensemble, leur relativité, leur redressement, mais ils ne veulent pas
nous en parler.
M. Léonard: Si je comprends bien, c'est le fond du litige,
à l'heure actuelle, finalement.
M. Johnson: C'est ça qui permettrait de débloquer.
(21 heures)
M. Léonard: C'est ça, parce que... Mais il y a
peut-être des modus vivendi. Je suppose qu'à un moment
donné il va y en avoir un qui va surgir Je voudrais... Là-dessus,
les ingénieurs ont fait une proposition le 7 mai; est-ce qu'il y a eu
une réponse? J'ai une série de questions, peut-être. Est-ce
qu'il s'agissait - puis je vais leur poser la question - d'une proposition
finale ou négociable, celle du 7 mai, que vous avez faite par lettre? Si
je me souviens bien, il me semble que j'en ai une copie, de cette
lettre-là. Est-ce que, par ailleurs, le Conseil du trésor s'en
est tenu strictement à son analyse? Il a fait une offre. Est-ce qu'il a
évolué au cours des négociations, depuis 30 mois - enfin,
je ne sais plus, autour de ça - que vous discutez?
L'autre point que je voudrais soulever: Vous avez souligné qu'il
y avait des ententes verbales qui n'apparaissaient pas dans le document 1080.
Est-ce qu'on pourrait être plus explicite là-
dessus? Il y en a beaucoup? Quelles sont-elles?
M. Dugré: Premièrement, nous n'avons jamais eu de
réponse à l'offre qu'on a faite, et ce n'était pas une
offre finale. L'offre qu'on a faite, c'était une offre d'avancement dans
la négociation. On nous avait avancé une possibilité du
transfert de fonds de pension, parce que ça n'existe pas partout, comme
M. le ministre l'a dit. C'est pour ça qu'on voulait avoir une
transférabilité. On ne voulait pas faire gérer nos fonds
par l'Ordre des ingénieurs, loin de là. On veut rester dans le
RREGOP. Mais on voulait pouvoir partir du gouvernement et pouvoir amener notre
fonds de pension avec nous. On nous a fait une avance là-dessus, qu'on
s'est dépêché à enlever, bien entendu. On nous a
fait une avance, mais, nous, on a fait une contrepro-position écrite. On
n'a jamais eu de réponse à cette contreproposition-là. Ce
n'était pas une offre finale, c'était un document d'avancement de
la négociation.
Au point de vue de l'évolution des offres gouvernementales
à partir du début jusqu'à la fin, il n'y a pas eu de
changement d'un iota, du début à la fin. Au début,
c'étaient les paramètres généraux et, à la
fin, c'étaient les paramètres généraux. Et
même qu'à la fin on nous paie moins que d'autres ingénieurs
de la fonction publique. Tu sais: Quant à les matraquer, matraquons un
petit peu plus. Aucune évolution.
La partie, maintenant, au point de vue du normatif, qui nous a
été enlevée, ce ne sont pas nécessairement des
points très importants, mais ce sont quand même des points pour
nous, au point de vue technique, qui sont importants. Par exemple, on demandait
qu'un ingénieur puisse être évalué par un autre
ingénieur, dans son corps d'emploi, et je pense que c'est normal. Moi,
je ne vois pas comment j'irais évaluer un médecin ou un avocat.
On voulait se faire évaluer par un ingénieur. Je ne vois pas
comment un ARP - agent de recherche et de planification - ou autre chose de ce
genre-là pourrait nous évaluer. Il faut connaître un
métier pour pouvoir évaluer le métier.
Maintenant, il y avait un texte qui disait que l'employeur assumerait le
coût de la taxe provinciale sur sa contribution au régime
d'assurance collective; ce texte-là a été enlevé.
On avait demandé et reçu verbalement un comité pour
étudier les procédures de dotation des postes d'ingénieurs
concernant le champ exclusif; ça nous a été enlevé.
La mobilité des ingénieurs vers l'entreprise privée...
Le Président (M. Lemieux): Je ne sais pas, M. le
député de Labelle, si vous allez avoir d'autres questions. C'est
que l'enveloppe de temps du président du Conseil du trésor est de
10 minutes, alors les réponses, je les calcule sur votre enveloppe de
temps.
M. Léonard: Oui, je le sais. Ça va.
Le Président (M. Lemieux): Ça va? O.K. Vous pouvez
continuer.
M. Dugré: En fait, il était question aussi de
rembourser le paiement de l'Ordre des ingénieurs qu'on doit faire chaque
année, étant donné qu'on a un champ de pratique exclusif
et qu'on doit absolument payer notre ordre. Je voudrais aussi prendre quelques
minutes, juste deux minutes, pour parler de l'IRIR. M. le ministre se base sur
l'IRIR, mais, malheureusement, l'IRIR ne nous compare pas comme il le faut.
J'en ai parlé et j'ai écrit de nombreuses fois à Mme
Poupart, la directrice, et elle fait la sourde oreille. On nous évalue,
on nous compare à des ingénieurs de trois à huit ans
d'expérience dans le privé. Et on dit que tous les
ingénieurs du gouvernement sont surpayés à cause de
ça. On prend les ingénieurs de 0 à 42 ans et on prend leur
salaire pour le comparer à 0 à 8 ans dans le privé;
ça n'a pas de sens! Donc, certainement qu'on semble surpayés,
mais si on faisait réellement une comparaison selon le nombre
d'années d'expérience, c'est-à-dire de 0 à 3 ans,
de 3 à 8 ans et de 8 ans à 15 ans et plus, là, par
exemple, ce serait différent. Je trouve ça bizarre. On demande
à Mme Poupart de nous évaluer selon nos années
d'expérience, selon la charge de travail qu'on a. Les autres
ingénieurs qui viennent travailler pour le gouvernement font la
même chose que nous autres; plus que ça, il faut quand même
les corriger. On n'est pas plus fous que les autres. On fait la même
chose. Eux autres, ils ont un salaire différent. On veut être
comparés par l'IRIR selon nos années d'expérience et selon
les tâches qu'on fait. Mais non, le Conseil du trésor a
limité nos années d'expérience à huit ans. Alors,
là, on se sent doublement pénalisés. L'IRIR procède
d'une façon qui, d'après moi, manque de probité. C'est un
manque de probité certain, s'ils ne veulent pas nous comparer à
des gens qui ont la même expérience que nous. Ça nous
désavantage d'une façon épouvantable. Ensuite de
ça, le gouvernement, le Conseil du trésor se sert de ça
pour dire: Vous êtes trop payés. Est-ce que ça repond
à votre question, M. Léonard?
M. Léonard: Oui. Il y en a beaucoup, mais effectivement.
Moi, si je reprends la question, finalement, c'est l'évaluation de la
tâche qui accroche le plus. C'est un point fondamental.
M. Johnson: On le voit avec l'insistance sur le facteur
expérience, alors que... Je ne dis pas que c'est le cas des
ingénieurs, mais enseigner ou faire le même travail pendant 30
ans, ce n'est pas la même chose que faire 30 fois plus au bout de 30 ans
que la première année. Je ne dis pas que c'est ça, mais
c'est là les pièges qu'il faut éviter.
M. Léonard: Oui. Disons...
M. Johnson: On voit qu'on invoque les comparaisons avec des gens
du secteur privé qui n'ont pas du tout les mêmes tâches. Ce
n'est pas vrai qu'à l'intérieur de chez Lavalin, de haut en bas,
on retrouve la même distribution de tâches, de
responsabilités et de risques qu'on retrouve dans notre pyramide,
même à l'intérieur du corps des ingénieurs. C'est
ça qui est en cause. À sa face même, M. Dugré nie
ça. Il dit que s'il a 35 ans d'expérience, il faut qu'il se
compare avec un autre de 35 ans d'expérience dans le privé. Or,
ça cache... Derrière tout ça, il y a la tâche,
l'emploi lui-même, son contenu, ses risques, ses responsabilités.
C'est ça qu'on mesure. On mesure les risques et les
responsabilités, l'étendue de la tâche. Nos amis les
ingénieurs refusent de convenir de ça.
M. Léonard: Quand même, pour reposer la
question...
M. Johnson: Toujours.
M. Léonard: ...est-ce que vous-même, à
l'intérieur du Conseil du trésor ou à l'IRIR, vous avez
déjà fait une première évaluation de ce
qu'était la tâche d'ingénieur?
M. Johnson: Je pense qu'il faut le faire avec eux. Le principe
même, c'est qu'il faut le faire avec les employés visés. Je
vais donner un exemple récent. Littéralement, on a des gens du
Conseil du trésor, de la Direction de la classification des emplois, qui
sont sur le siège du passager avant des voitures ministérielles,
ces jours-ci; ils sont en train d'évaluer les gardes du
corps-chauffeurs.
M. Léonard: Mais, là...
M. Johnson: Pendant trois jours, j'ai eu droit à un
fonctionnaire du Trésor dans ma voiture, la fin de semaine
dernière, dans mon comté, etc. /Mors, enfin, il voit qu'on fait
des grosses journées, incidemment, M. le député.
M. Léonard: Quand vous dites "avec eux", c'est avec eux,
l'Association professionnelles des ingénieurs ou avec le SPGQ?
M. Johnson: Non, non, c'est avec les ingénieurs qu'on est
disposés...
M. Léonard: Avec les ingénieurs.
M. Johnson: ...à le faire; absolument, absolument. C'est
un corps, c'est un syndicat, alors c'est des gens avec lesquels on est
disposés, depuis le début, à faire l'exercice et, comme
avec tout le monde, ce n'est pas vrai qu'on va ouvrir la mise avec 4 %, 5 %, 5
% plus 11 % et qu'ensuite on va parler de redressement. On va parler de 4 %, 5
%, 5 % et de redressement après ça. Parce que les 11 %, on dirait
que c'est un redressement à l'avance; ça me fait penser à
la demande des techniciens de la santé; Mme Genest, longtemps,
longtemps, longtemps, a demandé, comme les infirmières,
d'être redressée de 9,8 % et elle dit: Après ça, on
va s'asseoir et on va parler de relativité salariale. Ça ne
marche pas.
M. Léonard: II y a quand même une difficulté
là, parce que...
M. Johnson: Ça ne marche pas.
M. Léonard: ...vous dites que vous feriez
l'évaluation avec l'APIQ?
M. Johnson: Ah oui! C'est ça qu'on leur a offert, depuis
le début.
M. Léonard: Vous ne vouiez pas? M. Dugré:
Nous? L'évaluation...
M. Léonard: Avec l'APIQ et non pas avec l'IRIR. C'est
ça qui est dit.
M. Dugré: C'est la première fois que j'entends
parler de ça. L'évaluation des emplois, vous voulez parler?
M. Johnson: De vos emplois.
M. Dugré: L'évaluation de nos emplois?
M. Johnson: L'évaluation d'un emploi d'ingénieur,
l'arrangement, le pointage avec le gabarit.
M. Léonard: Avec l'APIQ.
M. Johnson: Absolument, absolument. C'est ça qu'on a fait
avec les techniciens de la santé; c'est ça qu'on a fait avec la
FIIQ, les...
M. Léonard: II y a peut-être un malentendu qu'on
découvre, peut-être.
M. Johnson: Ah! Ça, c'est depuis le début,
ça. Écoutez, ça fait deux ans qu'on en parle. S'ils n'ont
pas compris... Heureusement, s'ils le comprennent ce soir, bien, tant mieux.
N'est-ce pas? Bonjour madame, bonjour monsieur.
M. Dugré: Écoutez, j'aimerais savoir, pour les
avocats, de quelle façon est-ce qu'on a pu les évaluer,
étant donné qu'ils ne sont pas rentrés dans le même
moule.
M. Johnson: Avec eux, de la même façon, le
même instrument.
M. Dugré: Oui, avec eux.
M. Johnson: même instrument. écoutez, je ne pensais
pas qu'on se lancerait là-dedans ce soir. ça me fera plaisir de
revenir une autre fois...
M. Léonard: Tout à coup qu'on aurait à
retirer trois articles...
M. Johnson: ...avec des documents.
M. Léonard: ...du projet de loi, M. le ministre.
M. Johnson: Non, ça me surprendrait. Ah bien, on verra! Je
le souhaite, évidemment. Il reste quelques heures pour signer. On peut
revenir avec les questionnaires qui sont divisés en sections: sur
l'habileté manuelle, sur l'expérience, je dirais sur le domaine
de la responsabilité, sur les rapports avec subalternes, avec
supérieurs, avec les collègues, avec le travail en équipe.
C'était passablement complexe. On passe à travers ça avec
l'employé visé. On passe à travers ça. Après
ça, on voit les supérieurs, on voit les collègues, on voit
les subalternes. On ajuste tout ça, de concert avec les gens
visés. À la limite, quand ça brasse dans le dernier mille,
il y a des ajustements qui tiennent plus de la négociation que de la
science pure. Ça, je l'ai vu. En gros, ça donne une
répartition, une courbe de répartition des emplois qui, ma foi,
est passablement, algébriquement, correcte, avec quelques petites coches
à droite et à gauche, mais pas des coches de 19 % ni de 11 %, ce
n'est pas vrai. Alors...
M. Léonard: Je ne sais pas, là, mais est-ce qu'il y
a un élément nouveau, s'il y en a un?
M. Johnson: Bien, pas à mon sens. J'ai l'impression...
M. Léonard: Vous pourriez peut-être vous rencontrer,
moi, je ne suis pas...
Le Président (M. Lemieux): Pour terminer, s'il...
M. Johnson: ...de dire la même chose depuis des mois, moi,
aux mêmes personnes.
Le Président (M. Lemieux): Ça va. Vous voulez... Un
dernier petit commentaire?
M. Johnson: Mais si on se comprend plus ce soir, tant mieux.
M. Dugré: m. le ministre, s'il est ouvert à faire
une étude de relativité salariale en tenant compte de nos
caractéristiques et si on peut participer...
M. Johnson: Ah! C'est le mot clé. J'ai le mot clé.
Je vous arrête tout de suite.
M. Dugré: C'est ça, vous nous arrêtez parce
qu'il faut embarquer dans quelque chose...
M. Johnson: Non, non. C'est le mot clé: en tenant compte
de nos caractéristiques. Le premier... Enfin, j'ai dit qu'on ne
négocierait pas ici. On n'est pas pour commencer à faire
ça.
M. Dugré: Vous engagez des ingénieurs. On a un
champ de pratique exclusif, on doit faire partie de l'Ordre. On a des
tâches de génie à faire qui sont limitées par un
champ de pratique, une loi qui s'appelle la Loi sur les ingénieurs. Je
ne sais pas ce que vous voulez évaluer là-dedans.
M. Johnson: Ce que je disais tout à l'heure...
M. Dugré: Nos tâches, ce sont des tâches de
génie, comme un avocat fait des tâches d'avocat, et il a son
propre champ de pratique. Comme le médecin aussi, qui fait ses
tâches de médecine et il a son propre champ de pratique. Les
médecins n'ont pas eu à embarquer là-dedans. On a aussi
nos tâches d'ingénieurs. Les autres ingénieurs qui viennent
travailler pour vous, au gouvernement, qui font les mêmes choses que
nous, n'ont pas le même salaire. Comprenez-vous?
M. Johnson: Ça, c'est un autre litige. M. Dugré:
C'est bizarre, le litige.
M. Johnson: Non, non. Non, non, mais c'est un autre
problème, ça. Je ne veux pas mêler les choses.
M. Dugré: Quand on s'est comparé, dans notre
étude, on ne s'est pas comparé à Bernard Lamarre.
Premièrement, il coûte cher à la province, Bernard Lamarre.
Heureusement qu'on ne s'est pas comparé à lui.
Le Président (M. Lemieux): S'il vous plaît! S'il
vous plaît!
M. Johnson: II est peut-être dans l'échantillonnage,
il n'y est peut-être pas. On ne le sait pas.
M. Dugré: On s'est comparé à une courbe
d'ingénieurs qui représentaient des ingénieurs au
Québec qui travaillaient dans le domaine du génie. On ne s'est
pas comparé à des cadres ni à des propriétaires
d'entreprise; on a été assez sage pour se comparer à des
ingénieurs qui travaillent dans le domaine du génie. On n'a fait
aucune exagération dans nos demandes. On est des ingénieurs, on a
des tâches de génie à faire.
Je ne vois pas pourquoi vous voulez nous évaluer par rapport
à un agent d'information, par exemple. Qu'est-ce que ça va vous
donner de plus?
M. Johnson: On évalue tous les emplois, les 400 000, les
uns par rapport aux autres. Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise? On vous
évalue par rapport à l'ouvrier, au constable spécial,
à l'avocat, au cadre supérieur, enfin, à tout le monde.
Tout le monde est évalué par rapport à tout le monde.
C'est comme ça qu'on dresse une pyramide des emplois. Alors, le mot
clé, je le disais tout à l'heure, je l'ai entendu chaque fois que
j'ai parlé à M. Dugré ou à ses collègues, il
dit: On est disposé à voir nos emplois analysés, compte
tenu de nos caractéristiques propres. Puis là, on voit tout de
suite, on évoque la Loi sur les ingénieurs puis ces
histoires-là. Je le répète et je redonne l'exemple: M.
Major, n'est-ce pas, est un secrétaire de la commission
extrêmement compétent. S'il avait un secondaire V ou un doctorat
honoris causa ou...
Le Président (M. Lemieux): Pour votre information, il a
une maîtrise en administration publique et un bac en sciences
politique.
M. Johnson: Imaginez-vous, c'est extraordinaire. Mais, dans le
fond, il est rémunéré, pas parce qu'il est allé
à l'école mais parce qu'il fait ce travail-là, qui appelle
certaines compétences, certains talents, certains... Il a un champ de
pratique lui aussi, qui est le sien, qui est délimité par sa
tâche, un niveau de responsabilités. Il se rapporte à
quelqu'un, des gens se rapportent peut-être à lui. Il travaille en
équipe et il fait preuve d'initiative à certains égards;
dans d'autres cas, il suit les instructions qu'on doit lui donner, etc.
Le Président (M. Lemieux): Continuez, M. le
président du Conseil du trésor, vous allez avoir sur les bras une
augmentation de salaire.
M. Johnson: C'est encore drôle! C'est encore drôle!
Et c'est ce qu'on ferait pour les ingénieurs. C'est ce qu'on a fait pour
les avocats, les notaires, etc. Alors, on regarde quelle est la tâche. On
ne se demande pas à quelle université il est allé, lui, on
ne demande pas ça. On dit: Qu'est-ce que c'est, le travail?
On achève, je présume, M. le Président?
Le Président (M. Lemieux): C'est parce que je me...
M. Johnson: En conclusion de mon côté...
Le Président (M. Lemieux): O.K. Vous devez... O.K.
M. Johnson: Je dirais, en 60 secondes, de mon
côté...
Le Président (M. Lemieux): Oui. En 60 secondes, et je vais
faire de même pour le député de Labelle.
M. Johnson: Je ne reviendrai pas après ça, de toute
façon.
Le Président (M. Lemieux): Ça va.
(21 h 15)
M. Johnson: J'ai dit à M. Dugré que je comprenais
ce que ça peut signifier pour l'ensemble des ingénieurs du
gouvernement du Québec que de se voir logés, dans l'étude
de l'Ordre des ingénieurs du Québec, à un point dit x, qui
est dans le premier quartile, il y a quelques années, dans la
rémunération relative de l'ensemble des ingénieurs au
Québec, selon l'OIQ, avec sa méthodologie - on pourrait reparler
de ça très, très longuement - et de voir, quelques
années plus tard, où ils sont logés, de façon
relative. Ça cache des phénomènes, ça, qu'on peut
aller valider ensemble. Mais, à l'oeil, déjà, il y a le
phénomène de l'évolution de la pratique des
ingénieurs dans le secteur privé, au Québec, ce que les
grands projets ont emmené. Il y a le fait que nous ne sommes plus en
développement, mais en consolidation et en rationalisation du
côté du secteur public, contrairement à ce qui était
le cas lorsque, à l'intérieur du secteur public
québécois, on développait et construisait. On ne le fait
plus, ça. Il y a d'autres tâches tout aussi importantes qui
amènent une recherche de productivité, d'efficacité, une
meilleure utilisation des ressources. Les ingénieurs sont des chevilles
ouvrières de ces aspects-là de la gestion des fonds publics.
Ça a une valeur, ça aussi, mais ça n'a pas... Ce n'est
plus la même tâche relative que c'était autrefois. Ce n'est
certainement pas la même tâche relative que la façon dont on
le découvre dans le secteur privé. Et c'est là,
évidemment, que je peux comprendre le degré de frustration de
gens qui disent: Moi, je suis allé à l'université en
même temps que mes collègues, j'ai eu telle promotion,
j'étais logé là dans l'échelle des emplois
d'ingénieurs au Québec, puis là, je suis logé
à un endroit différent.
Il y a des risques à choisir une carrière; il y a des
avantages à choisir une carrière. Les carrières
évoluent différemment, le milieu de travail évolue
différemment, les risques et responsabilités varient. Ce que je
suis disposé à faire - et je le redis - c'est d'aller mesurer si,
au-delà des paramètres du secteur public, il y a un redressement
compte tenu des nouveaux défis que les ingénieurs peuvent avoir
à affronter, un redressement salarial qui pourrait leur être
consenti, mais nécessairement avec un instrument paritaire qui est le
même qu'on a utilisé pour tous les autres.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le président
du Conseil du trésor. M. le député de Labelle.
M. Léonard: Merci, M. le Président. Je voudrais
remercier l'Association professionnelle des ingénieurs d'être
venue ici nous expliquer ce qui en était. Nous allons relire le
Journal des débats, les galées, pour voir un peu ce qu'ils
ont dit parce que, à mon sens, il y a eu un échange ici. Je ne
sais pas si les derniers mots du ministre infirment ce qu'il y a eu, mais j'ai
l'impression qu'il y a quand même des discussions qui devraient se
poursuivre parce que de toute façon, il va falloir arriver à un
règlement un de ces jours. Donc, moi, je souhaite que ce dossier se
règle.
Ce que je déplore actuellement, c'est qu'on le règle manu
militari, par l'intermédiaire d'un projet de loi qui touche toute autre
chose, et qu'on impose une convention collective. En quelque sorte, on fait une
loi spéciale à l'intérieur d'une loi qui gèle les
salaires et qui est odieuse pour les ingénieurs. Moi, je pense que c'est
ça, l'élément le plus regrettable de cette affaire
actuellement. Je ne connais pas personnellement la tâche
d'ingénieurs; c'est bien sûr que ce n'est pas moi qui peux faire
l'évaluation de ça, ni même négocier, ce n'est pas
mon domaine. Tout ce que je souhaite, c'est que les ingénieurs aient
rapidement justice dans leur dossier, dans l'évaluation de leurs
tâches. C'est vraiment ce que l'on souhaite.
Le Président (M. Lemieux): Merci M. le
député Labelle. Trois petites questions que j'aurais pour
terminer, bien rapides. C'est une question de chiffres: Combien y a-t-il
d'ingénieurs de nature professionnelle? Je ne parle pas des cadres, s'il
y en a, et oubliez les cadres intermédiaires. Je pense que vous avez
contesté ça au Tribunal du travail pour certains, oubliez
ça. Je voudrais savoir combien il y a d'ingénieurs au
gouvernement du Québec, que vous représentez. Combien?
M. Dugré: 1000 ingénieurs.
Le Président (M. Lemieux): La moyenne d'âge?
M. Dugré: 37 ans environ, 40 ans.
Le Président (M. Lemieux): La moyenne dans les...
M. Dugré: 37 à 40 ans.
Le Président (M. Lemieux): 37 à 40 ans. La moyenne
d'années d'expérience?
M. Dugré: 13 à 15 ans d'expérience
environ.
Le Président (M. Lemieux): O.K. Ça va. Alors, je
vous remercie pour votre participation à cette commission parlementaire
et votre collaboration.
M. Dugré: Merci, M. le Président.
Étude détaillée
Interprétation
Le Président (M. Lemieux): Merci. Nous allons maintenant
reprendre l'étude du projet de loi 149. Nous allons maintenant appeler
l'article 1 du projet de loi. J'appelle l'article 1 du projet de loi 149, Loi
sur le plafonnement provisoire de la rémunération dans le secteur
public. Est-ce qu'il y a des commentaires relativement à l'article
1?
M. Léonard: Je pense qu'on va le...
Le Président (M. Lemieux): Je peux vous laisser le temps
de le lire, M. le député de Labelle.
M. Léonard: Dans le premier paragraphe, je ne sais pas si
on le lit comme ça: Le gouvernement, ses ministères et les
organismes, donc c'est tout le personnel qui est visé par la Loi sur la
fonction publique.
M. Johnson: Oui.
M. Léonard: O.K. Adopté. Je ne sais pas ce qu'on
dit. Ou bien vous les appelez paragraphe par paragraphe.
Le Président (M. Lemieux): je vais appeler... oui. alors
j'appelte le paragraphe 1 de l'article 1 et nous allons adopter /'article dans
son ensemble à la toute fin. ça vous va?
M. Léonard: Ça va.
Le Président (M. Lemieux): O.K. Alors j'appelle le
paragraphe 2 de l'article 1.
M. Johnson: Les réseaux. Il est convenu d'appeler les
réseaux...
M. Léonard: On dit juste les conseils régionaux des
CSS, Conseil scolaire de...
M. Johnson: Oui, les CRSSS. M. Léonard:
...visés par le... Ça va.
Le Président (M. Lemieux): Le paragraphe 3 de l'article
1.
M. Léonard: Tout autre organisme dont le personnel est
rémunéré.
M. Johnson: Oui, qu'on retrouve...
M. Léonard: Par exemple l'INRS. Non? Ça fait partie
de l'Université du Québec.
M. Johnson: Comme la SAAQ.
M. Léonard: Loto-Québec. Loto-Québec fait
partie de ces organismes.
M. Johnson: Loto-Québec, la Société des
loteries et courses, d'une part. Loto-Québec...
M. Léonard: Sociétés d'État.
Sociétés d'État? Non.
M. Johnson: Oui, c'est ça.
M. Léonard: Ça ne comprend pas les
sociétés d'État comme la SGF? Sûrement pas.
M. Johnson: Non. C'est l'annexe 1 qu'on retrouve dans la loi 37,
ça.
M. Léonard: Annexe 1 de la loi 37. M. Johnson: Mais
augmentée...
M. Léonard: À moins qu'on dépose la liste en
commission.
M. Johnson: Oui. C'est l'annexe enrichie de la loi 37. On peut
déposer la liste. On peut la transmettre aux députés
à tout le moins, là. Je ne sais pas si on va faire un
dépôt, mais on va la transmettre.
Le Président (M. Lemieux): Oui, j'accepte le
dépôt.
M. Johnson: Oui.
M. Léonard: Ça va. Adopté.
Le Président (M. Lemieux): J'appelle le paragraphe 4.
M. Léonard: Toutes les universités, l'INRS,
l'ENAP.
M. Johnson: Je vais les nommer. L'Université Laval,
l'Institution royale pour l'avancement des sciences, vous connaissez?
M. Léonard: Non.
M. Johnson: McGill. C'est le vrai nom.
M. Léonard: C'est le vrai nom de McGill?
M. Johnson: L'Institution royale pour l'avancement des
sciences.
M. Léonard: Ah! Ça leur ressemble.
M. Johnson: C'est l'Université McGill. Elle est là
depuis longtemps. Bishop's, l'Université de Montréal, vous
connaissez, la Polytechnique, les HEC, Concordia, Sherbrooke,
l'Université du Québec et ses constituantes, les facultés,
écoles ou instituts de l'un des établissements visés aux
paragraphes 1 à 9 que je viens de nommer, donc qui sont
gérés par une corporation distincte de celle qui administre ces
établissements. Tout établissement d'enseignement
supérieur affilié, agrégé ou annexé à
l'un des établissements que j'ai nommés dans les neuf premiers
cas. C'est ça.
M. Léonard: O. K. Je vois. C'est le réseau
universitaire.
M. Johnson: Oui, en tout cas, on retrouve la liste à
l'article 1 de la Loi sur les établissements d'enseignement de niveau
universitaire.
Le Président (M. Lemieux): Y compris l'Université
du Québec, nécessairement. O. K.
M. Johnson: Ça comprend l'UQ et toutes ses
constituantes.
Le Président (M. Lemieux): O. K. M. Léonard:
Alors, tous...
M. Johnson: Et les instituts de recherche qui se rattacheraient,
qui seraient annexés, etc.
M. Léonard: Alors, le 4, ça va.
Le Président (M. Lemieux): Paragraphe 4, ça va.
Nous appelons maintenant le paragraphe 5 de l'article 1.
M. Johnson: Les cégeps privés, les secondaires
privés, les académies, les instituts, enfin tout ce que... On n'a
pas la liste; elle est considérable, sans doute.
M. Léonard: Çava.
Le Président (M. Lemieux): Ça va. Alors, est-ce que
l'article 1 est adopté dans son ensemble? Adopté?
M. Léonard: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Alors l'article 1 est donc
adopté.
Nous passons maintenant à l'article 2.
M. Johnson: II s'agit ici, M. le Président, lorsqu'on
parle des personnes désignées par l'Assemblée nationale,
entre autres, du Protecteur du citoyen, du Vérificateur
général, du directeur
de la Commission d'accès à l'information, du Directeur
général des élections, du Vérificateur
général...
M. Léonard: Ça va. La Commission des droits de la
personne?
M. Johnson: CDP. Il est peut-être couvert ailleurs,
lui.
M. Léonard: le protecteur du citoyen, lui? M. Johnson:
oui.
Le Président (M. Lemieux): Alors adopté? M.
Léonard: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous appelons
l'article 3.
M. Johnson: Le Curateur public, incidemment. Je l'ajoute,
là. L'article 3, vous dites?
Le Président (M. Lemieux): Oui. M. Léonard:
Ça va.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous passons
à l'article 4.
Salariés compris dans une unité de
négociation
M. Johnson: nous sommes au coeur même de la loi. c'est la
prorogation de six mois des conventions collectives en vigueur ou des dates
d'expiration.
M. Léonard: Toute convention collective en vigueur.
Supposons qu'il y en a une qui vient d'être signée...
M. Johnson: Oui.
M. Léonard: ...alors avec effet, disons... qui a
été signée le 31 mai, alors qui court pour trois ans.
Donc, au bout de trois ans - on est en 1991-1994. Il y a un gel seulement au
bout de trois ans?
M. Johnson: Oui.
M. Léonard: seulement au bout de trois ans? donc, c'est
ça. l'économie générale, c'est qu'au bout d'une
convention collective, il y a six mois de gel.
Le Président (M. Lemieux): Adopté?
M. Léonard: Le premier paragraphe, oui.
Le Président (M. Lemieux): Le premier paragraphe,
adopté. Deuxième paragraphe de l'article 4. Alinéa 2, ou,
si vous préférez, deuxième alinéa.
M. Johnson: On peut concevoir que des conventions sont en cours
de négociation et ne pourraient être conclues qu'après
l'adoption de la loi.
M. Léonard: Ça couvre des conventions entre les
deux en période de transition?
M. Johnson: Au même titre. C'est ça.
M. Léonard: Est-ce que la dernière phrase vise, par
exemple, l'association des ingénieurs? Il en est de même d'une
première convention collective pour un groupe visé par une
accréditation si elle prend effet avant la fin de l'année
1992.
M. Johnson: On m'indique qu'étant agrafée ou
greffée à la convention des professionnels autrefois, on ne
pourrait pas parler d'une première convention collective pour ce groupe
d'employés là. Ils en avait déjà une. Ils ont juste
changé l'accréditation.
M. Léonard: Disons que, pour une autre hypothèse,
il en est de même d'une première convention collective pour un
groupe visé par une accréditation si elle prend effet avant la
fin de l'année 1992. Si cette première convention collective est
en négociations, qu'elle ne prenait pas effet avant le 1er janvier,
avant la fin de 1992...
M. Johnson: La fin, oui. C'est loin pas mal.
M. Léonard: Oui, oui. Il y a un an, un an et demi. O.K. Il
n'y a pas de gel de ce qui va être fait avant.
M. Johnson: Non, pas pour...
Le Président (M. Lemieux): Ne vous en faites pas, ne vous
en faites pas.
M. Johnson: On n'en a pas échappé, je pense.
M. Léonard: Vous en avez, vous? Vous en avez, des comme
ça actuellement?
M. Johnson: On a des gens des réseaux là-bas
qui...
Une voix: Est-ce que vous avez des premières
conventions...
Le Président (M. Lemieux): S'il vous plaît. Alors,
M. le président du Conseil du trésor,
peut-être...
M. Johnson: Peut-être quelque part dans les réseaux
universitaires...
Le Président (M. Lemieux): Mais vous ne les avez pas
oubliés.
M. Johnson: ...les réseaux de l'enseignement
supérieur. Peut-être.
Le Président (M. Lemieux): O.K. Ça va.
M. Léonard: là, c'est un gros marteau qui dure
un... le marteau est en l'air jusqu'à la fin de 1992, donc durant un an
et demi. adopté. ça va.
Le Président (M. Lemieux): Adopté l'article 4. Nous
appelons l'article 5.
M. Johnson: Alors, ça, c'est le principe... Alors,
l'article 4 prolonge la convention de six mois, proroge donc la date
d'expiration et l'article 5 dit: Pendant cette période-là il n'y
a pas d'augmentation. Les primes en vigueur à la date d'expiration
originale sont maintenues pendant la période.
M. Léonard: Alors, aucune modulation à
l'intérieur de ce système.
M. Johnson: Avancement d'échelon automatique cependant,
selon la date d'ancienneté des gens, la date anniversaire, etc. C'est
sur la tête des individus.
Le Président (M. Lemieux): Les échelons
accélérés demeurent aussi?
M. Johnson: Oui. Tout ça, oui.
Le Président (M. Lemieux): Tout ça demeure. O.K.
L'article 5 est-il adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous passons
à l'article 6, paragraphe 1.
M. Johnson: Ici, c'est la reconnaissance du fait que s'il y a une
convention qui est négociée et qui prévoit une telle
prorogation, un tel plafonnement ou le maintien ou le gel salarial, bien, que
la loi ne s'applique pas.
Le Président (M. Lemieux): Vous avez un amendement, je
pense, au premier paragraphe de l'article 6.
M. Johnson: Un papillon à l'article 6. Un ajout.
Le Président (M. Lemieux): Voulez-vous m'en donner un,
s'il vous plaît, une copie? O.K. Ça va.
L'amendement est après le paragraphe 2. Nous en sommes au
paragraphe 1 de l'article 6.
M. Léonard: Je voudrais obtenir des explications
sur...
M. Johnson: Une chose à la fois.
M. Léonard: ...le paragraphe 1.
M. Johnson: Le paragraphe 1 d'abord?
Le Président (M. Lemieux): Oui. Oui, s'il vous
plaît.
M. Johnson: D'accord. Très bien.
Le Président (M. Lemieux): Parce que... (21 h 30)
M. Léonard: La date d'expiration originaire d'une
convention collective en vigueur - disons le 1er juillet 1991 - est
prorogée par les parties d'au moins six mois, donc reportée. Il
est stipulé que les taux, échelles et primes en vigueur le jour
précédant la date d'expiration originaire demeurent
jusqu'à l'expiration de la convention collective.
M. Johnson: Pendant six mois. M. Léonard: Pendant
six mois? M. Johnson: Oui.
M. Léonard: Et les articles 4 et 5 ne s'appliquent pas
durant ce temps-là.
M. Johnson: Non, c'est-à-dire que la loi... ce n'est pas
l'effet de la loi, autrement dit, dans ces cas-là, qui impose
littéralement le gel salarial, c'est l'année de
négociation. C'est que les gens, en vertu de l'article 6,
échappent à l'épée, comme vous l'appelez, ou au
marteau...
M. Léonard: S'il y a une entente.
M. Johnson: S'ils en ont convenu, comme d'ailleurs nous en avons
convenu avec environ 300 000 personnes.
M. Léonard: Une entente qui respecte la loi.
M. Johnson: Absolument, c'est le cas des 300 000 personnes avec
lesquelles nous nous sommes entendus le 19 avril. La loi ne s'applique pas
à elles.
Le Président (M. Lemieux): Ça va pour le paragraphe
1?
M. Léonard: Oui, là je comprends...
M. Johnson: C'est d'une élégance
consommée.
M. Léonard: Oui c'est...
M. Johnson: Mais c'est la réalité.
M. Léonard: Vous les avez juste encerclées comme
ça. Le cercle est parfait. Elles sont là. C'est-à-dire,
hier, dans le discours de deuxième lecture, le ministre a dit qu'elles
n'étaient pas touchées par la loi.
M. Johnson: Absolument. Elles sont touchées dans le sens
qu'il y a une disposition qui les exclut.
M. Léonard: C'est parce qu'elles se conforment à la
loi qu'elles ne sont pas touchées par la loi.
M. Johnson: Elles sont nommément exclues de la loi.
M. Léonard: Oui, mais parce qu'elles se conforment
à la loi.
M. Johnson: La loi prévoit qu'elles sont exclues.
Le Président (M. Lemieux): Alors, ça va pour le
paragraphe 1? Paragraphe 2.
M. Léonard: Oui, M. le Président. M. Johnson:
Paragraphe 2.
M. Léonard: C'est ce qu'on appelle le tordage. Paragraphe
2, alors il y a un amendement? Non?
M. Johnson: Non, pas tout de suite.
Le Président (M. Lemieux): Non, l'amendement est au
paragraphe 3. C'est un nouveau paragraphe qui s'ajoute après le
paragraphe 2.
M. Léonard: C'est un nouveau paragraphe.
M. Johnson: C'est le deuxième cas où, à
l'intérieur d'une convention qui existe, si on retrouve un gel de six
mois... Mais là aussi, évidemment, les gens s'en trouvent
soustraits.
M. Léonard: II y en a combien? Est-ce qu'il y en a
beaucoup en 1992-1993?
M. Johnson: 1992. Il n'y en a pas énormément. Dans
le secteur universitaire, les dates ne sont pas les mêmes, mais
autrement, la plupart de nos conventions prennent effet le 31 décem- bre
cette année, 1991. Dans certains organismes, le secteur universitaire,
la SAAQ, je sais qu'il y a une convention qui déborde en 1992. Place des
Arts, il y en a d'autres.
Le Président (M. Lemieux): Ça va?
M. Léonard: Ça va.
Le Président (M. Lemieux): Paragraphe 3.
M. Johnson: L'amendement, oui, M. le Président. Ajouter,
après le paragraphe 2, ce qui suit: "3° la convention collective lie
un organisme public visé aux paragraphes 4° et 5° de l'article 1
et une association de salariés et prévoit la révision des
taux et échelles de salaires ainsi que des primes à une date
différente de la date d'anniversaire de son entrée en
vigueur."
Le Président (M. Lemieux): Vous en aviez
échappé une?
M. Johnson: Ça vise ici, encore une fois dans le secteur
universitaire, me dit-on, les conventions collectives qui prévoient des
dates différentes d'ajustements salariaux dans le corps même de la
convention collective et qui ne prévoient pas d'augmentation à
l'entrée en vigueur, donc au tout début. Automatiquement, il y a
une prorogation de cette période-là; si on dit que ça
commence telle date, il n'y a pas d'augmentation pour les premiers six mois et
ensuite, ça augmente, etc. On doit connaître ces
conventions-là et ne pas prétendre viser ce qui l'est
déjà.
M. Léonard: Est-ce que ça peut viser, par exemple,
une convention collective où il y a deux dates d'ajustement pour
l'inflation? Par exemple, il y a un premier versement, supposons, de 3 % le
premier juin et un autre pour la différence sur l'inflation le 1er
décembre. Est-ce que c'est ça que ça vise? Parce que je
sais que c'est ça qui se passe à l'Université de
Montréal, en particulier. Il y a deux dates.
M. Johnson: On me signale - évidemment on a quelques
amendements - que tout va s'éclairer davantage lorsqu'on parlera d'un
autre ajout.
Le Président (M. Lemieux): Ah, bon! Immédiatement
après.
M. Johnson: Immédiatement après, à 6.1 qu'on
introduira ici, qui vise à préciser davantage le contenu de ces
conventions-là.
M. Léonard: Peut-être que vous pourriez
déposer l'autre tout de suite?
Le Président (M. Lemieux): Oui. C'est à
quel article, cet amendement-là?
M. Léonard: 6.1, tout de suite après. C'est un
nouvel article qu'ils veulent introduire.
Le Président (M. Lemieux): O.K.
M. Johnson: Je donnerai un exemple tout de suite quant au
troisième membre.
Le Président (M. Lemieux): D'accord. Vous donnez
l'exemple, puis après nous allons prendre un autre amendement.
M. Johnson: La convention collective des professeurs de
l'Université de Montréal...
M. Léonard: Ah! C'est ça.
M. Johnson: ...connaît sa fin le 31 mai 1991. Si on annonce
que c'est prorogé de six mois puis qu'il n'y a pas d'augmentation de
salaire, etc., c'est un coup d'épée dans l'eau parce que, de
toute façon, les ajustements au 1er décembre comme le
député le soupçonnait...
M. Léonard: Oui, oui.
M. Johnson: Étant un ancien de l'institution.
Le Président (M. Lemieux): Alors, nous allons passer... M.
le député de Labelle, est-ce que vous voulez adopter l'amendement
tout de suite?
M. Léonard: Oui, je comprends ce que vous voulez dire.
Le Président (M. Lemieux): Adopté? Vous comprenez
très bien. Alors le paragraphe 3 est adopté tel
qu'amendé?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 6 tel
qu'amendé est adopté?
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Nous allons passer à un
nouvel article. Je crois qu'il y a un autre papillon. Il s'agit de l'article
6.1.
M. Johnson: 6.1, M. le Président, dont je donne lecture:
Insérer, après l'article 6, le suivant: "6.1 Dans une convention
collective qui renouvelle ou remplace une convention collective visée au
paragraphe 3° de l'article 6, en vigueur ou expirée à la date
d'entrée en vigueur de la présente loi, les parties ne peuvent
stipuler, comme première date de révision, une date distante de
moins de 12 mois de celle de la dernière révision". Je vois le
député de Labelle qui pige tout de suite. "Les taux et
échelles de salaires ainsi que les primes fixées à la
première date de révision stipulée conformément au
premier alinéa demeurent en vigueur, sans majoration, pendant une
période de six mois. 'Toutefois, les premier et deuxième
alinéas ne s'appliquent pas si la convention collective comporte une
stipulation ayant pour effet de rendre applicable aux salariés
concernés, pour une période d'au moins six mois à compter
de l'année 1991, 1992 ou 1993, un plafonnement des taux, échelles
et primes comparable à celui qui résulterait de leur
application."
M. Léonard: Moi, je reste avec une interrogation. Vous
dites que vous gelez pour une période de six mois, mais les taux
d'inflation, par exemple, sont calculés sur une base annuelle. Supposons
que cette année l'ajustement était de 5 %, comment calculez-vous
pour six mois?
M. Johnson: La moitié.
M. Léonard: C'est la moitié, 2,5 %.
M. Johnson: Du taux annuel.
M. Léonard: Dans le cas des salariés avec qui vous
vous êtes entendus, ils ont dit: II n'y aura aucune augmentation. C'est
l'ancienne convention collective qui est reportée. Il n'y a aucune
augmentation, puis le dernier jour, il y a 3 %. Bon, je pense qu'il y a
matière à négociations, mais effectivement, il y a un gel
complet. Mais prenons le cas de l'Université de Montréal. Il y a
un premier versement sur l'inflation, un acompte, disons, sur l'inflation de 3
% le 1er juin. Et le reliquat, le 1er décembre. Supposons que
l'inflation est de 6,3 %, alors ce serait un autre 3,3 % qui serait
accordé le 1er décembre, 3 %. Alors, comment calculez-vous ici,
quand vous dites un plafonnement des taux, échelles et primes comparable
à celui qui résulterait de leur application? Comment allez-vous
statuer là-dessus? Ou bien, si tout est décalé de six
mois, vous obligez...
M. Johnson: On n'indexe pas d'un taux annuel si on prétend
plafonner la rémunération. Pourquoi indexer du taux annuel de
l'année précédente? Allez-y, Me Brière, si vous
voulez, peut-être...
M. Brière (Jules): Si j'ai bien compris, dans votre
exemple, la dernière date de révision, à cause de
l'inflation ou autrement, mais...
Le Président (M. Lemieux): Je vous demanderais de bien
vouloir vous identifier.
M. Brière: Oui. Jules Brière. Si j'ai bien
compris l'exemple, ce que ce texte ici dit, c'est que la dernière
révision, c'est-à-dire le 1er décembre d'après ce
que vous avez dit, où il y a eu une majoration de 3, 3 % à cause
de l'inflation - mais ça pourrait être à cause du
mérite ou autrement - c'est cette dernière date-là qui
compte comme étant la dernière date de révision. alors, ce
que ça exige ici, c'est qu'il y ait un plafonnement - pour que le
troisième alinéa s'applique - de six mois à compter de
cette date-là, c'est-à-dire qu'il n'y a aucune majoration pour
quelque considération que ce soit pendant les six mois qui suivent. si
la convention le stipule ainsi, il n'y aura pas d'application des articles...
ils vont continuer de stipuler une date de révision.
M. Léonard: Mais, ç'a pour effet, Me Jules
Brière, finalement, de reporter les dates des conventions de six mois.
Donc, leur processus va être décalé de six mois dans le
temps.
M. Brière: Dans la plupart des cas, j'imagine que oui.
M. Léonard: à moins qu'ils s'entendent
après pour revenir au processus antérieur, aux périodes
antérieures, mais c'est ça que ça veut dire.
M. Johnson: Hum, hum. C'est ça, l'idée. M.
Léonard: C'est ça, l'idée.
M. Brière: Parce que, autrement, le gel ne signifierait
rien.
M. Léonard: Est-ce que c'est la même technique qui a
été utilisée par l'Ontario en 1983? D'où vient
l'idée?
Le Président (M. Lemieux): De Me Brière.
M. Léonard: De Me Brière.
M. Johnson: Non, mais...
M. Brière: Non. Quand même!
M. Johnson:... d'où vient l'idée de geler?
M. Brière: J'aimerais bien qu'on ne laisse pas le
Journal des débats sur cette impression.
M. Johnson: Non, non. Absolument pas. M. Léonard:
Un gel de six mois comme ça.
M. Johnson: Non, l'idée de gel salarial, si vous cherchez
quelqu'un...
M. Léonard: Non. Je pense que le fédéral, le
gouvernement fédéral avait fait un gel, je crois, en 1983.
L'Ontario avait fait de même en 1983 aussi, un gel d'une année.
Dans le cas d'une année, ça va toujours. On reporte ça
d'une année. Mais là, c'est six mois seulement. C'était
votre première proposition, une année, mais vous avez
réglé pour six mois.
M. Johnson: Oui, mais vous vous souvenez de ce qui circulait,
c'était 12 mois de gel salarial suivi d'une négociation ou alors
six mois suivi de 3 %. Vous vous souvenez?
M. Léonard: Là, vous avez gagné parce que le
taux d'inflation est de 8 % actuellement.
Le Président (M. Lemieux): Alors, l'article 6. 1
adopté? Adopté?
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous passons
à l'article 7.
M. Johnson: Petit papillon, M. le Président.
Précision de vocabulaire. "Remplacer, dans les sixième et
septième lignes, les mots "le montant forfaitaire" par les mots "un
montant forfaitaire calculé selon ce pourcentage".
M. Léonard: Est-ce que je peux poser une question? Il me
semble que forfaitaire, ça s'écrit "f-a-i".
Le Président (M. Lemieux): "F-a-i".
M. Johnson: Un sous-amendement alors.
Le Président (M. Lemieux): Oui. Oui. Forfaitaire,
ça ne prend pas... Ce n'est pas "f-é". Alors, c'est une question
d'écriture. C'est au niveau de l'amendement. Si vous regardez au niveau
du texte de la loi, il est bien écrit. C'est une simple erreur
d'écriture.
M. Johnson: Transcription, c'est ça. Cléricale.
Le Président (M. Lemieux): Alors, on n'en fera pas un
amendement, là. Est-ce que l'amendement est adopté à
l'article 7?
M. Léonard: Calculé selon ce pourcentage. Pourquoi
c'est ajouté? Parce que ce n'était pas clair avant?
Le Président (M. Lemieux): Ça va, M. le
président du Conseil du trésor?
M. Johnson: Bien, le forfaitaire en cause est exprimé en
pourcentage de la masse salariale et non en forfait.
M. Léonard: Oui. O. K.
Le Président (M. Lemieux): Alors, l'amendement est
adopté?
M. Johnson: Numéraire.
M. Léonard: Est-ce que... Juste comme question...
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Léonard: ...ça vise les constables
spéciaux?
M. Johnson: Excusez-moi.
M. Léonard: Ça vise les constables
spéciaux?
M. Johnson: Dans leur cas, ont-ils une convention collective
visant... qui prévoit... Moi, je n'ai pas de mémoire.
M. Léonard: Mais c'est parce qu'on m'a dit qu'il y avait
eu une entente de principe actuellement.
M. Johnson: Oui; je n'ai pas de mémoire, je ne me... Ce
qui est en cause ici, c'est qu'on continuera à verser, à compter
du 1er juillet 1992, le forfait qui est prévu à partir du 1er
juillet 1991 et qui n'était prévu que pour un an, comme vous
savez.
Le Président (M. Lemieux): Alors, l'amendement est...
M. Johnson: Ce n'est pas toutes les conventions collectives qui
le comprennent. Par exemple, les professionnels de la santé n'en ont
pas. Hydro n'en a pas. Enfin, il y en a d'autres q'_.i n'en ont pas. Ils ont
autre chose.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement est
adopté?
M. Léonard: O.K. Oui.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 7 tel
qu'amendé est adopté?
M. Léonard: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Passons à
l'article 8.
M. Johnson: Est-ce qu'il y a un papillon à l'article
8?
M. Léonard: Dans le premier paragraphe, vous dites: La
date d'expiration du 30 septembre 1991 est prorogée jusqu'au 30 juin
1992. Pourquoi c'est neuf mois dans leur cas?
M. Johnson: Excusez-moi? Excusez-moi, M. le député,
j'ai passé... Je m'excuse.
M. Léonard: L'économie générale de la
loi, c'est six mois.
M. Johnson: Oui. Prorogation de six mois. Oui. (21 h 45)
M. Léonard: Dans le cas de la corporation
d'Urgences-santé et du Rassemblement des employés et techniciens
ambulanciers du Québec, RETAQ, c'est neuf mois, c'est-à-dire du
30 septembre 1991 au 30 juin 1992.
M. Johnson: II s'agit de... La date d'expiration est du 30
septembre 1992. Non, ça c'est en 1991,pardon.
M. Léonard: C'est prorogé jusqu'au 30 juin...
M. Johnson: Ça les met sur le même pied que tout le
monde. Il y avait une date d'expiration, effectivement, de septembre 1991,
comme vous le voyez au premier paragraphe. Mais j'indique qu'il y avait une
clause de réouverture qui permettait d'ajuster les salaires en janvier
dernier, au 1er janvier, comme tout le monde, de 5 %, ce qui a
été fait. Et c'est ce niveau de salaire qui sera en vigueur
jusqu'au 31 décembre, après quoi il y a gel salarial jusqu'au 30
juin. Donc, il y a 5 % pendant toute l'année 1991, et c'est maintenu six
mois de plus, jusqu'au 30 juin 1992. ça les traite de la même
façon - on en traite séparément à cause de la date
d'expiration qui est distincte, ici - que les autres cas.
M. Léonard: En réalité, leurs
salaires...
M. Johnson: Les 5 % valent pour les 12 mois, en fait pour 18
mois, en réalité, jusqu'au 30 juin 1992. Et on introduit dans
leur cas le 1 % de forfait, n'est-ce pas, en juillet.
M. Léonard: Mais, à ce moment-là, la
question revient: Entre le 30 septembre et le 31 décembre 1990, quel a
été l'ajustement salarial?
M. Johnson: 1990, il n'y en avait pas. C'est en janvier que
l'ajustement...
M. Léonard: c'est le 1er janvier 1991 que vous donnez 5
%?
M. Johnson: C'est ça.
M. Léonard: Mais leur convention, si je comprends, venait
à échéance...
M. Johnson: Le 30 septembre 1991.
M. Léonard: ...à une date qui était le 30
septembre, un 30 septembre, leur date anniver-
saire de convention collective.
M. Johnson: La date d'expiration, du moins. M. Léonard:
Oui, mais...
M. Johnson: Oui, là, on n'est pas dans un mode où
on compare... On n'est pas en train de regarder ce qui arrive dans les
périodes de gel, on est en train de regarder l'année 1991, en
réalité, dans leur cas, si on avait donné 5 % pour neuf
mois et un gel de six mois, donc jusqu'au 31 mars, et ajustement au 31 mars
1992; là, ils se trouvent à avoir eu plus que 5 %, plus que les
autres. Au 30 juin 1992, ils se seraient trouvés à avoir pris une
avance. Entre nous, c'est la même chose, ça revient au même.
Ça revient parfaitement au même de dire qu'une convention qui se
terminait le 31 décembre à 5 % est ajustée le 1er janvier,
prolongation de six mois, ou alors ajustement le 1er janvier, fin le 30
septembre et prolongation de neuf mois. Ça revient au même.
M. Léonard: Je trouve que ce n'est pas très clair.
Il y a un montant forfaitaire de 1 % qui est attribué
ultérieurement.
M. Johnson: Oui, ils font partie du groupe qui, à compter
du 1er juillet...
M. Léonard: Ils font partie du groupe qui a 1 %. donc,
ça c'est le traitement général?
M. Johnson: C'est un maximum de 1 %.
M. Léonard: Mais c'est qu'il y a trois mois qu'on
s'explique mal, dont on s'explique mal le traitement. Le 30 septembre,
mettez-le en 1990 ou en 1991...
M. Johnson: la date d'ajustement salarial n'est pas un 30
septembre.
M. Léonard: Mais...
M. Johnson: C'est le 1er janvier.
M. Léonard: C'était le 1er janvier?
M. Johnson: Oui, oui.
M. Léonard: Ah!
M. Johnson: C'est ça qui n'apparaît pas ici.
Ça n'apparaît pas, mais on réitère. Le paragraphe 2
dit: pour la période du 1er janvier au 31 décembre, la majoration
sera de 5 %. c'est ce qui était prévu dans la convention
collective; c'est la date, c'était janvier, justement.
M. Léonard: Si on revient à cela, dans le premier
paragraphe, vous avez neuf mois. Le deuxième, ça touche les
mêmes personnes?
M. Johnson: Oui.
M. Léonard: Pourquoi fait-on référence
à l'article 12? Ce sont les ingénieurs du Québec.
L'article 12, ce sont les ingénieurs.
M. Johnson: En appliquant ce qui est prévu en la
matière...
M. Brière: C'est une technique de renvoi pure et simple,
pour éviter de répéter la formule du forfaitaire qui est
explicite dans le document sessionnel. Autrement, on devrait reprendre ici,
dans la loi, la formule du calcul du maximum de 1 % du montant forfaitaire qui
peut être versé si l'indice des prix à la consommation
dépasse un montant.
M. Léonard: Me Brière, dans le document sessionnel,
ça ne touche que les ingénieurs.
M. Johnson: II y a une référence explicite au
calcul du forfaitaire qui est dû le 1er juillet prochain.
M. Léonard: Et qui s'applique à tous les
autres.
M. Johnson: Au lieu de répéter tout ça,
heureusement, dirais-je, on a le document sessionnel 1080 qui le contient.
Alors, on peut s'y référer. C'est une technique de renvoi,
simplement.
M. Brière: Pour des raisons de commodité. M.
Johnson: Oui, de légèreté du texte.
Le Président (M. Lemieux): Alors, il y a un papillon, je
crois, au paragraphe 2 de l'article 8. Je vais en faire lecture. Il s'agit, "de
supprimer dans la deuxième ligne du deuxième alinéa, les
mots "ainsi que les primes de responsabilité". Alors, vous avez le
deuxième alinéa, il s'agit de supprimer "ainsi que les primes de
responsabilité", ceci pour la période du 1er janvier au 31
décembre 1991. Les taux et échelles de salaires applicables en
vertu de cette convention le 31 décembre 1990 sont majorés de 5
%.
M. Johnson: c'est ça. c'est comme ça que ça
devrait se lire. il n'y a pas, dans cette convention collective, de prime de
responsabilité. alors, ça a été...
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Johnson: Un ajout utile.
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Adopté.
L'alinéa
2 de l'article 8 tel qu'amendé... M. Johnson: Oui.
Le Président (M. Lemieux): ...est-il adopté? M.
Johnson: Oui, adopté. M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Alors, l'article 8 tel
qu'amendé est-il adopté dans son ensemble?
M. Léonard: Un instant.
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Léonard: On n'a pas adopté le premier paragraphe
encore.
Le Président (M. Lemieux): J'essayais d'adopter l'article
8 dans son ensemble, tel qu'amendé. Alors, nous allons revenir au
premier alinéa de l'article 8.
M. Johnson: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Alors, l'article
8...
M. Léonard: Létaux est...
Le Président (M. Lemieux): Ah! O.K. Troisième
alinéa. Ce pourquoi, M. le député de Léonard, j'ai
laissé tomber le troisième alinéa, c'est que je croyais
les explications suffisantes du président du Conseil du
trésor.
M. Léonard: M. le député de Labelle. Le
Président (M. Lemieux): Ça va.
M. Léonard: C'est rendu le député Labelle de
Léonard.
M. Johnson: Ha, ha, ha!
M. Léonard: O.K. Ça va. Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Alors, l'article...
M. Léonard: Dernier paragraphe, adopté.
Le Président (M. Lemieux): ...8 tel qu'amendé, M.
le député de Labelle, est adopté.
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Nous passons maintenant
à l'article 9. Adopté? Nous passons à l'article 10. Est-ce
qu'il y a des commentaires, M. le président du Conseil du trésor,
relativement à l'article 10?
M. Johnson: L'article 10 vise... C'est par
référence, évidemment, au Code du travail en ce qui
concerne les périodes dites de maraudage. Alors, la prorogation de six
mois vise... L'article 10, compte tenu de la prorogation de six mois, vise
à éviter une période de maraudage qui referait surface en
raison de la nouvelle date d'expiration de la convention collective. On ferait
le décompte; 270 jours, ça nous mènerait quelque part en
septembre, alors qu'on vient de finir - septembre, octobre.
Le Président (M. Lemieux): L'article 10 est-il
adopté?
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Passons à
l'article 11. Est-ce que vous avez des commentaires relativement à
l'article 11? Ça va, M. le député de Labelle?
M. Léonard: Que dit l'article 61 du Code du travail?
M. Johnson: L'article 61 du Code du travail se lit ainsi: "Une
association accréditée est subrogée de plein droit dans
tous les droits et obligations résultant d'une convention collective en
vigueur conclue par une autre association. Cependant, elle peut y mettre fin ou
la déclarer non avenue par avis écrit transmis à
l'employeur ou au Commissaire général du travail."
Il s'agit ici d'une association...
M. Léonard: Changement de syndicat.
M. Johnson: ...qui serait nouvellement accréditée
par voie de maraudage. Elle succède à tous droits et obligations
et peut le dénoncer. Or, on veut éviter que ce soit
dénoncé dans la convention collective, dans la mesure où
elle comprend le gel. On ne veut pas que les gens y échappent de cette
façon-là.
M. Léonard: Alors, c'est la signification de l'article: ni
la déclarer non avenue avant son expiration à la date
prorogée.
M. Johnson: C'est ça.
M. Léonard: O.K. Donc, six mois plus tard.
M. Johnson: C'est ça.
M. Léonard: Ça va.
Le Président (M. Lemieux): L'article 11 est adopté.
Passons à l'article 12.
M. Léonard: Ah mon Dieu! Les articles 12, 13 et 14 sont
suspendus parce que, là, si j'ai compris, le président du Conseil
du trésor
pourrait régler cette négociation d'ici quelques
heures.
M. Johnson: Bien, on le souhaite tous, M. le Président.
S'il y avait, de toute façon, convention collective, est-ce qu'on
pourrait dire que l'article 6 s'appliquerait? Il s'applique, évidemment,
à l'égard des articles 4 et 5, et à ('égard de 12,
13 et 14. Si ceux-ci signaient une convention collective... si les
ingénieurs et le gouvernement signaient une convention collective; 12,
13 et 14 seraient caducs, évidemment, mais, en attendant, ils sont
nécessaires. Le document sessionnel, par son dépôt au
greffe du bureau du Commissaire général du travail, devient une
convention collective sur laquelle les parties peuvent transiger et, enfin, la
modifier, par exemple. Alors, on peut s'entendre dans un mois aussi, et ce sera
cette convention négociée qui sera applicable.
M. Léonard: Vous ne voulez pas vous donner un peu de marge
et donner, par exemple, le 1er septembre au lieu de dire "la date de la
présentation du présent projet de loi"?
M. Johnson: Non.
Le Président (M. Lemieux): Ça va?
M. Léonard: M. le Président...
M. Johnson: Sur division, je présume.
M. Léonard: ...je dois dire que nous sommes...
Le Président (M. Lemieux): Surdivision.
M. Léonard: ...férocement contre l'article 12.
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Léonard: Parce que, sous couvert de les mettre dans le
rang, en réalité, ces articles 12, 13 et 14 imposent une
convention collective aux ingénieurs du gouvernement du Québec.
On est complètement en dehors de l'économie
générale du projet de loi. Nous avons fait déposer
à l'Assemblée nationale une motion de scission parce qu'il
s'agissait, à notre avis, de deux projets de loi très
distincts.
Le Président (M. Lemieux): Alors, est-ce que vous...
M. Léonard: Alors, là-dessus, M. le
Président, nous sommes contre cet article, complètement.
Le Président (M. Lemieux): Alors, est-ce que les articles
12, 13 et 14 sont adoptés sur division?
M. Léonard: Nous allons prendre l'article 12, d'abord, M.
le Président.
Le Président (M. Lemieux): Alors, l'article 12est
adopté sur division.
M. Léonard: Sur division.
Le Président (M. Lemieux): L'article 13, maintenant.
M. Johnson: Adopté.
M. Léonard: Pourquoi faut-il faire un article
spécial là-dessus? En tout cas, sur division.
Le Président (M. Lemieux): Sur division. L'article 14.
L'article 13 est adopté sur division.
M. Johnson: On me signale que c'est évidemment une
décision de la Cour suprême qui touchait aux lois 70 et 105. Le
député de Labelle se souvient sans doute.
Le Président (M. Lemieux): S'il se souvient.
M. Johnson: L'arrêt de la Cour suprême assimilait ces
documents sessionnels, qui avaient valeur de convention collective
éventuelle, à un élément de législation; il
doit donc faire l'objet de traduction, notamment, et de publication...
M. Léonard: Le...
M. Johnson: ...de distribution, enfin, etc.
M. Léonard: ...rédacteur de ces lois, ainsi que les
législateurs, avaient oublié cette considération, si je
comprends.
Le Président (M. Lemieux): Et ont appris de par
l'expérience.
M. Johnson: Eh voilà! D'où l'article 13. M.
Léonard: Je n'ose pas demander... Le Président (M.
Lemieux): D'où l'article 13. M. Léonard: ...qui
l'avait rédigée, cette loi.
Le Président (M. Lemieux): Alors, l'article 13est donc
adopté sur division?
M. Léonard: Sur division.
Le Président (M. Lemieux): Passons maintenant à
l'article 14. (22 heures)
M. Léonard: Je ne peux pas m'empêcher de souligner
ce qui est écrit ici, dans l'article 14:
"Les dispositions de ce document constituent une convention collective."
C'est ce qu'on appelle le poing sur la table ou le revolver sur la tempe. Le
dépôt par le président du Conseil du trésor d'une
copie du document au greffe du bureau du Commissaire général du
travail a l'effet d'un dépôt en vertu de l'article 72 du Code du
travail.
Le Président (M. Lemieux): Alors, l'article 14
adopté sur division?
M. Léonard: Sur double division.
Le Président (M. Lemieux): Sur double division. Alors,
adopté sur division.
M. Léonard: Division au carré.
Le Président (M. Lemieux): Passons à l'article
15.
Personnes non comprises dans une unité de
négociation
M. Johnson: Alors, évidemment, là, on a affaire
à du personnel non syndicable, dans la section III, M. le
Président. La première sous-section nous entretient des membres
et personnes à l'emploi des organismes publics. Et l'article 15,
spécifiquement, touche les administrateurs d'État, dirigeants et
membres d'organismes publics qui sont rémunérés, pour la
période, etc., selon les taux et échelles pour les premiers six
mois de 1992... que ceux en vigueur au 31 décembre 1991.
M. Léonard: Est-ce que, dans ces cas, il y aura la
même clause sur laquelle vous vous êtes entendus avec les
syndicats, à l'effet qu'à minuit moins une, le 30 juin 1992, il y
a une augmentation de 3 %?
M. Johnson: Ça n'est ni dans la loi ni dans une convention
parce qu'on parle de gens qui ne sont pas compris dans une unité de
négociation. Alors, de la façon dont on fonctionne avec les
cadres et les administrateurs... De la façon dont le gouvernement
fonctionne avec les administrateurs d'État, c'est évidemment par
voie de consultation et de discussion. Éventuellement,
évidemment, le gouvernement prend sa décision...
M. Léonard: II y aurait un traitement analogue.
M. Johnson: ...édicté, décide des conditions
de travail. Et par analogie, c'est, évidemment, le même traitement
qu'on leur réservera, soit les 3 %.
Le Président (M. Lemieux): L'article 15 est
adopté?
M. Léonard: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous passons
à l'article 16.
M. Léonard: Les deux paragraphes de l'article 15 sont
adoptés, et l'article dans son ensemble.
Le Président (M. Lemieux): J'ai demandé: Est-ce que
l'article 15 est adopté? Ça va.
M. Léonard: Ça va.
Le Président (M. Lemieux): J'y ai inclus de facto
l'alinéa 2 de l'article 15. L'article 16, maintenant, premier
alinéa.
M. Léonard: Pourquoi fait-on trois dates: 1991,1992, 1993?
Est-ce que...
M. Johnson: On a retrouvé ça ailleurs, dans
d'autres dispositions précédentes.
M. Léonard: Oui, mais là, il n'y a pas de
convention.
M. Johnson: Me Brière va nous éclairer
davantage.
M. Brière: Les trois dates sont mentionnées ici par
symétrie avec les cas où des conventions collectives viendraient
à échéance à des dates différentes. C'est
pour permettre à un organisme de vraiment faire parité de
traitement à son personnel non syndiqué par rapport à ce
qui était imposé comme gel, par la loi ou dans sa convention
collective.
M. Léonard: Est-ce que ça vise les gens
engagés à contrat? Par exemple, vous avez quelqu'un qui est
engagé sur une période de deux ans, à salaire de,
supposons, 45 000 $. Par hypothèse, est-ce que cela veut dire que, quand
vous le réengagez, c'est 45 000 $, ou il y a un gel de six mois ou pas
du tout. Réengagé ou... pas réengagé, mais vous
renouvelez son...
M. Johnson: Non, mais sur un contrat de deux ans, je verrais
difficilement qu'on puisse jouer dans un contrat de services individuel qu'on a
conclu avec quelqu'un. On parle d'ouvrir des conventions collectives, des
choses comme ça.
M. Léonard: Là, on n'est pas en convention
collective, on est hors convention.
M. Johnson: Oui. On est hors convention. Il n'y a même pas
de contrat. Il n'y a rien.
M. Léonard: C'est ça.
M. Johnson: C'est une décision du gouvernement.
M. Brière: II faut qu'il s'agisse d'un membre du
personnel, je dois dire.
M. Léonard: C'est un membre du personnel et non pas un
contractuel.
M. Brière: Un contractuel externe, il ne serait pas
couvert.
M. Léonard: Ils ne sont pas couverts par les mesures,
ici?
M. Brière: Non.
M. Léonard: Je souligne que les dépenses autres que
les salaires augmentent beaucoup au gouvernement. Le président du
Conseil du trésor ne m'a pas entendu.
M. Johnson: Comment dites-vous? Non, je n'ai pas entendu.
M. Léonard: Je souligne que les dépenses autres que
les salaires augmentent beaucoup plus vite que les salaires au
gouvernement.
M. Johnson: À cause de la santé.
M. Léonard: Oh! Non. Celle-là, c'est pour 20 %.
M. Johnson: ...le service de dette, cher ami, le régime de
retraite.
M. Léonard: Bon. Au fond, c'est pour faire un
traitement... Le même traitement similaire pour le personnel.
M. Johnson: C'est ça.
M. Léonard: Ça va pour le premier paragraphe, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): Oui. Le premier paragraphe est
adopté.
M. Léonard: ii en est de même... le paragraphe
suivant, c'est "ii en est de même pour quiconque est habilité
à fixer la rémunération des membres du personnel d'un
cabinet ministériel, d'un cabinet visé par l'article 124.1 de la
loi sur l'assemblée nationale - ça, c'est le personnel de
l'assemblée nationale lui-même - et du personnel d'un
député." c'est pour trois dates aussi? quand vous dites "ii en
est de même" c'est implicite que c'est à compter de 1991, 1992,
1993.
M. Johnson: Ou qu'il y a six mois quelque part, six mois de
plafonnement quelque part.
M. Léonard: C'est assez clair dans la loi?
Le Président (M. Lemieux): Adopté? L'article 16 est
adopté.
Nous passons à l'article 17.
M. Johnson: Moi, je trouve que...
M. Léonard: Me Brière dit ça; je ne sais pas
si un juge va dire la même chose si jamais ça va là.
M. Brière: II ne faut pas être
présomptueux.
M. Johnson: Juges et députés. Alors l'ajustement
habituel pour les juges, c'est le 1er juillet. On leur consentira la même
chose qu'aux cadres, 2,5 %.
M. Léonard: 2,5 %
M. Johnson: au lieu de 5 % là, dans un sens. alors, c'est
le même traitement que les cadres. ils ont été
ajustés il y a un an, alors ils sont ajustés de 2,5 %
plutôt que de 5 %.
M. Léonard: Et l'année suivante, au 1er juillet
1992, là, vous ne savez pas. La décision n'est pas prise, vous
allez me dire.
M. Johnson: Après le 30 juin 1992.
M. Léonard: Alors, il n'y a pas de décision de
prise?
M. Johnson: Oui, l'article 27. On y arrive. Je le cherchais,
là, à ce moment-ci, mais il est un peu plus loin.
M. Léonard: L'article 27.
M. Johnson: Alors, je vais vous dire tout de suite qu'on
attachera à ce moment-là l'évolution des salaires des
juges à celle des députés. C'est ça que l'article
27 prévoit, par un amendement à la Loi sur les tribunaux
judiciaires.
Le Président (M. Lemieux): Vous attachez...
M. Johnson: En attendant que le comité prévu par la
Loi sur les tribunaux judiciaires resiège. Sa date d'activité
étant elle aussi déportée d'un an, par le fait de fa loi.
Parce qu'on sait que le comité devrait être formé à
ce temps-ci, au 1er juillet, faire rapport, ajustement de la
rémunération des juges, etc.
Alors, tout ça a été déporté d'un an
afin de faire vivre à la magistrature le plafonnement salarial
provisoire, comme tout le monde qui fait partie du secteur public.
Le Président (M. Lemieux): L'article 17 est-il
adopté?
M. Léonard: Donc, il y aurait un ajustement
calculé comment... C'est parce que vous devez calculer, vous
devez geler durant six mois. Votre inflation va être calculée je
ne sais pas comment, parce que, généralement, lorsqu'on calcule
l'inflation, ça porte par exemple du 1er janvier 1991 au 31
décembre 1991. Ça donne, par hypothèse, 6,3 %. Bon. Mais
lorsque vous arrivez et puis vous commencez le 1er juillet 1992, quel
pourcentage appliquez-vous? Comment le calculez-vous, votre pourcentage, au 1er
juillet 1992?
M. Johnson: on prendrait normalement les derniers six mois. mais
ce n'est pas ça qui est en cause ici. c'est juillet sur juillet... 30
juin pour le forfaitaire... mais là, dans le fond, vous essayez de
relier les 2,5 % aux 5 %. vous demandez si les 2,5 %...
M. Léonard: Pour les juges, ils vont avoir sur leur base
une augmentation de 2,5 %.
M. Johnson: Oui.
M. Léonard: Ah, bon! Après un gel. Quand ils
recommencent...
M. Johnson: Ah! Non, non. Pas après un gel. Suivi d'un
gel.
M. Léonard: Après, ils ont... Suivi d'un gel. M.
Johnson: Oui, c'est correct.
M. Léonard: Suivi d'un gel. Bon. Après le 1er
juillet 1992, c'est quoi leur pourcentage? Il est calculé comment? 30
juin sur 30 juin.
M. Johnson: Mais il n'y en a pas. Comme je le dis, l'article 27
prévoit qu'ils seront majores du même pourcentage que celui auquel
correspond la majoration de l'indemnité des membres de
l'Assemblée nationale. Alors, le 1er juillet 1992, ils seront
ajustés du même pourcentage que les députés,
c'est-à-dire l'an prochain, 2,5 %, parce que nous sommes
déportés à l'an prochain, en janvier. Ensuite, le
comité fera rapport. Là, on verra ce que ça va donner. Ils
ont eu comme un acompte, les 2,5 %.
Une voix: C'est ça.
M. Farrah: C'est le gouvernement qui décrète
l'augmentation des juges? C'est ça? Eux font rapport au
gouvernement...
M. Johnson: Oui, ultimement, c'est le gouvernement qui
décide.
M. Farrah: Comme pour les députés. M. Johnson:
Comme pour les?
M. Farrah: Les députés, les membres de
l'Assemblée nationale.
M. Johnson: Non, nous, c'est en vertu de la loi.
M. Farrah: Nous, c'est...
M. Johnson: Mais on est au point milieu de l'échelle des
cadres supérieurs.
Une voix: Administrateur 4. CS 4.
M. Johnson: Alors, nous, c'est automatique. Les juges seront
raccrochés à cet automatisme en 1992 de façon provisoire
en attendant que le rapport du comité amène le gouvernement
à statuer.
Le Président (M. Lemieux): Et peut-être les juges
à... V.
M. Léonard: En tout cas, sur l'article 17, pour les juges,
ça va, adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 17 est adopté.
Alors, l'article 18.
M. Léonard: Le premier paragraphe, ça va.
Le Président (M. Lemieux): Deuxième paragraphe.
M. Léonard: Ça va.
Le Président (M. Lemieux): Adopté, l'article 18.
Nous passons à l'article 19.
M. Johnson: Alors, vous voyez, le fait qu'on se comprenne, c'est
qu'au 1er janvier, il n'y aura pas d'ajustement.
M. Léonard: Non. Il va y en avoir un au 1 er juillet 1992.
C'est ça que ça veut dire.
Le Président (M. Lemieux): Effectivement. L'article
19.
M. Léonard: Au fond, tout est décalé de six
mois, partout.
M. Johnson: Oui. Professionnels de la santé. On
rémunère les professionnels de la santé selon un objectif
tarifaire, une masse globale de 1 000 000 000 $ et quelques 100 000 000 $. Et,
à l'intérieur de ça, on partage cette masse entre les
différents professionnels de la santé, selon le profil de
pratique. Alors, ça nous ramène à des tarifs à
l'acte, etc. Là, on va maintenir l'objectif tarifaire et les tarifs
pendant quelques mois, en gros. Pendant six mois.
M. Léonard: sur laquelle vous vous êtes
entendus, du 1er juin 1991 au 31 mai 1992, donc ça, c'est un
an.
M. Johnson: On vient de signer, là.
M. Léonard: Donc, pour eux, ça va s'appliquer entre
le 1er juin 1992 et le 30 novembre 1992, c'est-à-dire six mois au
bout.
M. Johnson: C'est ça.
M. Léonard: Ça va. En vertu de l'article 19 de la
loi, (L.R.Q., chapitre A-29), c'est ça?
M. Johnson: C'est ça. M. Léonard: O.K.
Le Président (M. Lemieux): m. le ministre, moi, je ne
comprends pas. ça veut dire qu'il n'y aura pas d'augmentation de la
masse globale? c'est ça que vous voulez dire?
M. Johnson: Du... Oui, c'est ça.
Le Président (M. Lemieux): C'est ça?
M. Léonard: Oui, si on résume ça, oui.
M. Johnson: ça va être la moitié, enfin, la
masse du 1er juin 1992 au 30 novembre 1992 devrait être la moitié
de la masse des 12 mois précédents.
Le Président (M. Lemieux): O.K. Je comprends.
M. Léonard: Est-ce que c'est calculé
individuellement ou pour l'ensemble?
M. Johnson: C'est l'ensemble.
Le Président (M. Lemieux): C'est l'ensemble.
M. Johnson: Oui, oui.
M. Léonard: Donc, c'est la masse budgétaire pour
l'ensemble.
M. Johnson: Et ensuite, c'est réparti. C'est l'objectif
tarifaire qui est pertinent. À l'intérieur, on négocie
avec les fédérations la répartition selon les actes, etc.,
les maxima.
Le Président (M. Lemieux): J'ai tout compris ça.
Moi, j'ai compris.
M. Johnson: Ce qu'on contrôle, c'est la masse globale.
Le Président (M. Lemieux): Oui. O.K. L'article 19 est
adopté?
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Nous passons à l'article
20.
M. Johnson: Même principe à l'égard des
spécialistes en chirurgie buccale et maxillofa-ciale, chirurgiens
dentistes, pharmaciens propriétaires. C'est toutes des ententes
distinctes ici, mais il demeure...
Le Président (M. Lemieux): Même principe. Ça
va, M. le député de Labelle?
M. Léonard: Ça va.
Le Président (M. Lemieux): Nous passons à l'article
21.
M. Johnson: Ça, c'est le pendant de l'article 6, à
l'égard des professionnels de la santé cette fois-ci. Autrement
dit, si on s'entend avec eux, bien, évidemment, 19 et 20 ne s'appliquent
pas à eux.
M. Léonard: Les ententes ayant été
signées par tordage, voilà où ça nous
mène.
Le Président (M. Lemieux): L'article 21,
adopté?
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Nous passons à l'article
22. C'est a force de discussions qu'ils sont arrivés à
ça.
M. Johnson: ii s'agit ici de nos médecins salariés.
on parle de taux et échelles de traitement pour les médecins,
etc., plutôt que de l'objectif tarifaire et des tarifs. il s'agit de
médecins à salaire dans les clsc. ils sont payés par la
ramq quand même.
M. Léonard: O.K. C'est les professionnels de la
santé à salaire.
M. Johnson: Bien, je ne sais pas. Les CLSC, je ne suis pas
sûr. il faudrait aller voir s'ils sont payés par
l'établissement...
M. Léonard: Ça doit dépendre des ententes
avec les CLSC.
M. Johnson: ...ou par la RAMQ. Ils sont tous payés par la
RAMQ, les médecins. Un médecin, c'est payé par la
RAMQ.
Le Président (M. Lemieux): Adopté, M. le
député de Labelle?
M. Léonard: Oui.
(22 h 15)
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous passons
à l'article 23, l'article 22 ayant été adopté.
M. Johnson: Ça couvre nos clientèles, soit
les...
M. Léonard: Premier paragraphe, ça va.
M. Johnson: ...pharmaciens salariés dans un centre
hospitalier.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 23 est
adopté, M. le député de Labelle?
M. Léonard: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Nous passons à l'article
24.
Dispositions diverses et finales
M. Léonard: Alors là, vous intégrez cette
loi aux conventions collectives, à chacune des conventions
collectives.
M. Johnson: C'est ça. Oui, oui. Comme on le disait tout
à l'heure, ça a toujours valeur de convention collective, ce qui
est, enfin, édicté dans les différents articles du projet
de loi. On vient ici réaffirmer qu'il s'agit bien de dispositions qui
forment dans leur ensemble une convention collective et donc, ils peuvent le
négocier.
M. Léonard: C'est la loi qui devient la convention
collective.
M. Johnson: Et donc, c'est matière à
négociations.
M. Léonard: Ça devient négocié.
Le Président (M. Lemieux): Adopté, l'article
24?
M. Johnson: Ça peut être modifié par les
parties, etc.
Le Président (M. Lemieux): Adopté, M. le
député de Labelle?
M. Léonard: Oui, oui.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous passons
à l'article 25.
M. Léonard: Je vois.
M. Johnson: À l'intérieur de... Adopté.
Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 24 est
adopté.
M. Johnson: Absolument.
Le Président (M. Lemieux): Nous passons à l'article
25.
M. Johnson: Subventions qu'on peut verser, par exemple, c'est ce
que ça veut couvrir là, à une université. Dans la
mesure où elles doivent tenir compte, ces subventions, du plafonnement
salarial, elles seront d'un montant x plutôt que y. Mais il y a un tas de
règles budgétaires, comme le député le
soupçonne et même le sait, compte tenu de ses activités
professionnelles avant qu'il ne revienne ici, à l'Assemblée. Il y
a un tas de règles budgétaires avec des dates, des
échéances, etc., qui prévoient ias modes de versement, les
moments, les montants, mais il ne faut pas s'enfarger là-dedans. Il faut
refléter, lorsqu'on verse les subventions aux universités, la
réalité qui est recouverte par exemple par la façon dont
le plafonnement salarial a été négocié. Ça
varie d'une université à l'autre, alors ce n'est pas un cadre
unique pour tout le monde. On a vu tout à l'heure que ce qui
était pertinent, c'est qu'il y ait une période de gel de six
mois, un plafonnement salarial de six mois à l'intérieur des
conventions collectives des universités, par exemple. Alors, chacun
choisira. Il est plausible que les universités choisiront un
modèle plutôt qu'un autre, un échéancier
plutôt qu'un autre, tout en respectant le cadre général. Et
là, il faudrait que les subventions suivent. Alors qu'aujourd'hui, ces
subventions sont encarcanées par des règles budgétaires.
On compte les têtes de pipe, etc., et les taux de salaire versés.
Mais là, il peut y avoir des variations d'un syndicat à
l'autre.
M. Léonard: Est-ce que je peux souligner au ministre que
ça va très loin, que la disposition qu'on est en train d'adopter
vient toucher dans beaucoup d'autres lois du gouvernement? Et s'il y avait des
représentations à faire ou si quelqu'un venait en appel de la
décision que vous prenez lorsque vous appliquez une telle loi, quels
sont ses recours? Parce que, écoutez ce qui est dit: "Malgré
toute disposition inconciliable d'une loi, d'un règlement, d'un
décret, d'un arrêté, d'une règle budgétaire,
d'une directive ou d'une instruction..." Qu'est-ce qui reste au
gouvernement?
M. Johnson: Oui, mais c'est à l'égard d'une
matière précise qui est de fixer ou modifier le montant ou la
date de versement d'une subvention qui est versée à un organisme
public où on doit refléter le plafonnement de la
rémunération. On ne se soustrait pas à l'ensemble des lois
du Québec.
M. Léonard: Non. Je comprends ça. Mais,
quand il y a matière à interprétation, qu'est-ce
qui arrive?
M. Johnson: C'est balisé. La soustraction, la loi
vise...
M. Léonard: Oui, j'aimerais comprendre les
implications.
M. Johnson: de façon plus précise, le recours
serait disponible si le gouvernement ou le ministre, évidemment, avait
interprété le fait qu'il n'était pas sujet à une
loi ou à un règlement pour se comporter à l'endroit d'un
organisme public d'une façon qui n'a rien à voir avec le
plafonnement de la rémunération dans une matière autre que
ça.
Le Président (M. Lemieux): C'est assez large.
M. Johnson: Oui, dans une matière autre. Je trouve que
c'est balisé, je dirais. Malgré toute disposition inconciliable
d'une loi, le gouvernement peut fixer une date de versement de subvention
à un organisme pour tenir compte du plafonnement de la
rémunération. On le lit simplement et on élague.
Le Président (M. Lemieux): Ce que je voulais vous
souligner, M. le président du Conseil du trésor, c'est que les
deux dernières lignes du premier alinéa de l'article 25 nous
laissent entrevoir que les balises que vous fixez sont là, j'en suis
conscient, mais elles sont très larges. On a regardé le "afin de
tenir compte du plafonnement de la rémunération qui est
applicable selon la présente loi... " À moins que Me
Brière aille en sens contraire, je crois que ce sont les balises
principales, dans ce sens-là. C'est bien ça?
M. Johnson: Oui.
Le Président (M. Lemieux): O. K. C'est large.
M. Léonard: C'est très large. C'est mon point.
C'est exactement mon point. Le gouvernement peut, sans autre formalité -
j'aurais presque le goût de dire sans autre forme de procès, comme
dit la fable - fixer ou modifier le montant ou la date de versement, etc.
Le Président (M. Lemieux): Ça n'exclut pas les
recours, Me Brière, on s'entend bien là-dessus?
M. Johnson: non, mais dans quel cas... c'est chiffrable
ça, à la cent, littéralement, la subvention qui est
versée à l'organisme et qui doit tenir compte du fait qu'il y a
eu un plafonnement ou qu'il devrait y en avoir un. c'est chiffrable, à
la cent. le recours, c'est dire: oh, le gouvernement ne va pas verser la
subvention, va verser moins. C'est trop gros. M. Léonard:
Supposons... M. Johnson: À trop moins verser...
M. Léonard:... un cas: Vous jugez, vous, qu'il s'agit
d'une rémunération puis une institution qui est visée
trouve qu'il s'agit d'un contrat et puis là, il y a matière
à interprétation. Dans le cas d'un contrat, vous n'intervenez
pas, mais vous pouvez juger sans autre formalité qu'il s'agit d'un
emploi quelconque.
M. Johnson: Parce que, tout d'un coup, il y a 1700 professeurs
à contrat au lieu d'être des employés.
M. Léonard: Mais, je vais vous donner le cas, à la
faculté d'éducation permanente où j'étais...
M. Johnson: Chargé de cours, tout ça. Oui.
M. Léonard:... nous faisions des contrats à chaque
professeur à temps partiel. Est-ce que c'est un contrat, est-ce que
c'est une forme d'engagement? Il y avait un syndicat, mais nous faisions un
contrat...
M. Johnson: Oui, je sais.
M. Léonard: Les deux, là, c'est quoi, ici? Comment
appliquez-vous? Que décidez-vous?
M. Johnson: Oui, c'est intéressant:... le plafonnement de
la rémunération qui est applicable selon la présente loi
et...
M. Léonard: Qui décide?
M. Johnson: Me Brière. Pardon. La ministre responsable
aura à prendre la décision dans le contexte, à
savoir...
Le Président (M. Lemieux): Dans le contexte du
plafonnement.
M. Johnson: Bien oui. Si subvention...
M. Léonard: Non, mais il peut y avoir beaucoup d'autres
cas comme ça. Je parle...
M. Johnson: Oui, d'où la flexibilité qui est
introduite à l'article 25.
M. Léonard: D'où la discrétion donnée
au ministre.
Le Président (M. Lemieux): Bien, d'où la balise qui
est toujours là, le plafonnement.
M. Johnson: Oui, mais...
M. Léonard: C'est ça qui est le...
Le Président (M. Lemieux): L'article 25 est
adopté?
M. Johnson: Papier tournesol, ne pas dire le professeur
Tournesol.
M. Léonard: Sur division. Adopté sur division.
C'est des choses que je n'aime jamais voir écrites...
Le Président (M. Lemieux): Alors l'article 25...
M. Léonard: Surtout de cette façon.
Le Président (M. Lemieux):... adopté sur division.
Nous appelons l'article 26.
M. Léonard: Un instant, là... Le
Président (M. Lemieux): Oui.
M. Léonard: C'est le premier paragraphe dont on
parlait.
Le Président (M. Lemieux): Ah, bon, O. K.
M. Léonard: Oui, j'avais une question à poser sur
le deuxième.
Le Président (M. Lemieux): Alors, deuxième
paragraphe...
M. Léonard: De l'article 25.
Le Président (M. Lemieux): De l'article 25, oui.
M. Léonard: Un décret pris par le gouvernement
prend effet à la date à laquelle il est pris. Ça, il n'y a
pas grand délai. Un instant, là. "Un décret pris par le
gouvernement en vertu du présent article prend effet à la date
à laquelle il est pris ou à toute autre date antérieure ou
postérieure qui y est fixée. " Antérieure?
M. Johnson: C'est rétroactif. Parce que c'est par
décret qu'on verse les subventions à certaines institutions et,
souvent, on fait ça en retard, l'année est commencée, on
doit valider, vous savez comment c'est?
M. Léonard: Ça ne vous crochit pas un peu, M. le
ministre?
M. Johnson: C'est des choses qui arrivent.
M. Léonard: "Le cas échéant, la Loi sur les
règlements ne s'applique pas à son égard. " Qu'est-ce que
c'est?
M. Johnson: Ça, c'est de la rédaction prudente. On
n'est pas sûr si ça s'applique, la Loi sur les règlements,
à des décrets pris ici. Alors, le cas échéant, la
Loi sur les règlements ne s'applique pas.
M. Léonard: On ne prend pas de chance.
M. Johnson: Appelons les choses par leur nom. C'est pour
éliminer toute possibilité de contestation si le texte a
été publié ou pas, dans les délais ou pas. On est
en train de verser des subventions aux universités, alors.
M. Léonard: M. le Président de la commission, vous
allez voir que ici, ça nous reporte à des pratiques
antérieures dénoncées très vertement depuis 30 ans,
pour le passé d'avant 30 ans, n'est-ce pas, pour être bien clair.
C'est ce que vous faites? De la législation rétroactive.
Là, on légifère au cas où il y aurait quelque chose
qui aurait...
M. Johnson: C'est pour l'avenir. On légifère pour
l'avenir.
M. Léonard: Non, non. M. Johnson: Je regrette.
M. Léonard: Oui, mais votre décret, il est pris
à une...
M. Johnson: II n'est pas encore pris...
M. Léonard: II n'est pas encore pris, mais vous pourriez
prendre...
M. Johnson: Ce n'est pas à l'égard d'un
décret déjà pris, là.
M. Léonard: Écoutez, on va discuter
là-dessus parce que, à mon sens, ça va loin.
Le Président (M. Lemieux): C'est qu'il pourrait. Lui, dans
son optique, c'est qu'il pourrait être pris.
M. Léonard: Première des choses, de la façon
dont c'est écrit, ça peut s'appliquer à 1987...
M. Johnson: Non. Comment voulez-vous, en 1987, prendre un
décret en vertu du présent article qui n'est pas encore
adopté aujourd'hui, en 1991?
Le Président (M. Lemieux): C'est ça. M. Johnson:
Non. Mais on peut...
M. Léonard: Ici: "Un décret pris par le
gouvernement en vertu du présent article prend effet à la date
à laquelle il est pris ou à toute
d'autre date antérieure ou postérieure qui y est
fixée. " Si vous prenez un décret,...
M. Johnson: À l'adoption.
M. Léonard:... après la promulgation de la
loi...
M. Johnson: Oui.
M. Léonard: Supposons au 1er août, vous pourriez
prendre un décret à une date antérieure,
c'est-à-dire remonter à trois ans avant.
M. Johnson: Mais, il n'y a pas de plafonnement dans le secteur de
la rémunération.
M. Léonard: II n'y a rien, il n'y a aucune balise de
fixée, ici.
M. Johnson: Bien, oui. Le premier paragraphe de l'article 25,
voyons. À l'égard de cette matière-là, c'est
ça. (22 h 30)
Le Président (M. Lemieux): Si je comprends bien, quand
l'article 25 va être adopté - si vous me permettez, M. le
député de Labelle - il pourrait y avoir une disposition qui
pourrait avoir un effet antérieur, qui pourrait être prise...
M. Johnson: Oui.
Le Président (M. Lemieux):... à partir de
l'adoption de l'article 25.
M. Johnson: Oui.
Le Président (M. Lemieux): C'est bien ça qu'on
comprend.
M. Léonard: Oui. Tel qu'on le lit...
M. Johnson: Oui.
M. Léonard:... c'est exactement mon point.
M. Johnson: Oui.
Le Président (M. Lemieux): C'est ça?
M. Johnson: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Bon, moi, correct.
M. Léonard: Moi... M. le Président...
M. Johnson: Dans une matière, mais dans une seule
matière...
Le Président (M. Lemieux): Mais en vertu de l'article
25.
M. Johnson: Premier paragraphe... M. Léonard: M. le
Président...
M. Johnson:... en matière de plafonnement de la
rémunération, mais...
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Johnson:... il n'y en a pas en 1987.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Labelle.
M. Léonard: M. le Président, moi, je souligne qu'il
faudrait au moins mettre une date qui ne soit pas antérieure à la
date où la loi prend effet. La...
M. Johnson: Quant à...
M. Léonard: Antérieure, il y a...
M. Johnson:... la date à laquelle le décret
pourrait être pris ou la date à laquelle...
M. Léonard: Oui. Par exemple, votre décret ne
pourrait pas prendre effet avant... La date antérieure, là...
M. Johnson: Oui.
M. Léonard:... ne devrait pas être avant la
promulgation de la loi. Vous comprenez?
M. Johnson: Non; de toute façon...
M. Léonard: Parce que là, vous pourriez...
M. Farrah: Ça pourrait être une date
antérieure, mais pas antérieure à la promulgation de la
loi.
M. Léonard: C'est ce que je veux dire.
M. Johnson: II n'y a aucun plafonnement court, là?
M. Léonard: Je pense que ça, ça
mérite d'être précisé.
M. Johnson: On me donne un bon exemple ici que... On me donne un
bon exemple, ici. Les règles budgétaires qui doivent être
arrêtées pour déterminer le montant des subventions
à des institutions privées ou à l'université ont
déjà été édictées, établies.
Alors... Pour l'année qui vient, incidemment. Alors, s'il y a du
plafonnement dans l'année qui vient, lorsqu'on prendra le décret,
on devra prendre un décret amendant les règles
budgétaires. On n'a pas le choix. Et c'est toujours à
l'intérieur de la matière qui est visée par le projet de
loi, soit le plafonnement de la
rémunération qui est en cause. Et on ne gèlera pas
ou on ne diminuera pas les subventions pour 1987 à cause de ça.
Ce n'est pas ça qui est visé. La période visée ne
commence pas avant aujourd'hui en matière de plafonnement de
rémunération.
Le Président (M. Lemieux): Et elles sont
déjà fixées.
M. Johnson: II n'y a personne qui, au moment où on se
parle, est à un niveau qu'il occupera pendant un an. Tout le monde va
avoir quelque chose peut-être en juillet, d'autres en janvier et d'autres
au 30 juin prochain.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que ça va, M. le
député de Labelle? Adopté sur...
M. Léonard: Moi, là, c'est ça, je trouve que
la date antérieure, je trouve que ça n'est pas du tout
balisé et je trouve ça dangereux.
Le Président (M. Lemieux): Alors, l'article 25...
M. Johnson: Moi, je trouve qu'il est très
balisé...
Le Président (M. Lemieux): Alors, l'article...
M. Johnson: ...alors, de toute évidence, ça va
être sur division, cette histoire-là.
Le Président (M. Lemieux): L'article 25 est-il
adopté?
M. Johnson: Oui, oui, adopté. M. Léonard:
Sur division.
Le Président (M. Lemieux): Sur division. Nous
passons...
M. Léonard: Le deuxième paragraphe sur division, le
premier sur division, tout l'article sur division.
Le Président (M. Lemieux): Alors, l'article 25 est donc
adopté sur division. Nous passons maintenant à l'article...
M. Léonard: Au carré.
Le Président (M. Lemieux): ...26.
M. Johnson: Division au carré. C'est comme une
multiplication, ça. Quand on divise par une division, c'est une
multiplication. Multiplication de fractions. Alors, l'article 26, ici, a trait
à la façon dont nous avons traité ce dossier avec les
membres de la Sûreté du Québec, avec lesquels nous nous
sommes entendus le 13 mai. Alors, la date d'expiration du contrat qui nous lie
à l'association des policiers provinciaux du québec, cette date
d'expiration est le 31 décembre 1992. elle est maintenue, car c'est
à l'intérieur de la convention collective que nous diminuons la
responsabilité financière du gouvernement à l'endroit des
policiers de la sûreté du québec, de 5,4 % pour l'an
prochain, car nous avons négocié la désindexation des
années de services, au-delà de la vingtième année
de service, à ipc moins 3 plutôt que la pleine indexation.
ça, ça représente 5,4 % de la masse salariale, ce qui est
essentiellement l'équivalent de - peut-être même plus -c'est
4 %. en 1992, le redressement salarial était de 4 % et, au titre des
régimes de retraite... alors, ils auront une hausse d'échelle
salariale de 4 % tel que prévu et, tel que moins prévu, mais tel
que négocié, il y aura une baisse de 5,4 % de la contribution
gouvernementale...
M. Léonard: Un instant.
M. Johnson: ...au régime de retraite des policiers de la
Sûreté.
M. Léonard: Est-ce que cette entente ou une proposition
comme celle-là a été offerte aux autres syndicats?
M. Johnson: La Sûreté du Québec, c'est
différent. Premièrement, la date de convention...
M. Léonard: Je le sais. Justement, je vois ici qu'il y a
un article spécial...
M. Johnson: Premièrement...
M. Léonard: ...en ce qui les concerne.
M. Johnson: Premièrement.
M. Léonard: Je veux juste comprendre la portée.
M. Johnson: Premièrement, c'est la seule convention
collective d'importance dont la date d'expiration est le 31 décembre
1992, un an plus tard, correct? Alors, de deux choses l'une; on rouvre tout
ça et on ramène d'un an la date d'expiration, on les gèle
au 1er janvier, etc., puis on les embarque dans ce modèle-là.
M. Léonard: Oui, mais vous pourriez...
M. Johnson: Un peu compliqué, mais faisable, faisable, si
on voulait s'amuser...
M. Léonard: Mais vous auriez pu aussi dire que du 1er
janvier 1993... Prolonger de six mois, du 31 décembre au 30 juin
1992.
M. Johnson: Oui, j'y arrive. On aurait pu faire ça...
M. Léonard: 1993.
M. Johnson: On aurait pu suivre le modèle que je viens de
décrire, un peu complexe, parce que la convention collective est en
cours. À cet égard, ce n'est pas exactement le même
modèle qu'on négocie avec 300 000 ou 400 000 personnes dont la
convention collective prend fin le 31 décembre 1991. On est en train de
traiter de 1992 un peu pour tout le monde, et à l'égard des
équilibres financiers, c'est 1992 qui est pertinent. On ne sait pas ce
qui va arriver en 1993 puis en 1994, pour l'instant. Alors ce qu'on a
plutôt fait avec les membres de la Sûreté du Québec,
c'est de négocier des conditions qui ont un rendement dès 1992,
comme c'est le cas pour les autres.
M. Léonard: Dès le 1er janvier 1992?
M. Johnson: Oui, absolument. Absolument, dans la base, si on
veut. Alors 5,4 % que j'évoquais tout à l'heure, si, du point de
vue du coût du régime de retraite, il y a désindexation,
donc à I PC moins 3, pour fins de retraite, les années de service
au-delà de la vingtième, c'est l'employeur qui vient
d'économiser. Parce que, un peu comme dans les autres régimes,
les policiers paient tant pour cent; c'est 9?
Une voix: 7.
M. Johnson: 7 %, et on ramasse le solde, compte tenu du
coût du régime de retraite. Alors, si le régime de retraite
est remis sur une base plus basse...
M. Léonard: IPC moins 3.
M. Johnson: À IPC moins 3 plutôt qu'à IPC
pour toutes les années de service; on parle d'IPC moins 3...
M. Léonard: Pour les années dépassant 20
ans.
M. Johnson: ...pour la 21e, etc., sauf que c'est nous qui
économisons. C'est la même chose, il y a un effet financier
réel, déboursés, etc., en dépenses. Bon.
La raison pour laquelle on a fait ça avec les policiers c'est
que, comme le député, enfin tout le monde le sait, il y a une
espèce de jeu de saute-mouton entre les différents corps
policiers qui s'observent et se regardent, et vont en arbitrage, et Oh!
Miracle! Tout le monde avance à peu près au même rythme; et
tout le monde vise la CUM, la SPCUM et la Sûreté du Québec.
Ça devient la norme, puis tout le monde court après ça.
Mais les dates des conventions collectives varient beaucoup, alors il y a
toujours des corps en rattrapage. Je veux juste qu'on se mette dans le contexte
où les municipalités qui sont actuellement en négociations
sont en train de régler, certaines, pour 1991, d'autres sont à la
veille de régler pour 1992, alors que nos policiers ont
réglé jusqu'en 1993 et vont, d'ici le 31 décembre 1992,
prendre peut-être... risquent de prendre dans certains cas, a cause du
mécanisme d'arbitrage, une avance considérable sur les membres de
la Sûreté du Québec.
Alors là, on est en train de parler de geler au 1er janvier 1993
la Sûreté du Québec pendant que tout le monde les a
dépassés alors que, eux, évidemment, étaient
conventionnés. À la fin de la convention, on dit: Bon, vous
pensiez rattraper tout le monde qui est parti à toute vitesse avec les
arbitrages - peut-être, hypothétique - bien on vous gèle,
vous autres. Fini, l'espèce de rattrapage; ce n'est pas vrai que la
Sûreté va ratta-per la police de Drummondville. On voit tout de
suite le non-sens, alors on cherchait à maintenir la position relative
des membres de la Sûreté du Québec au point de vue
salarial. Ils ont consenti, ils ont plutôt choisi le modèle. On a
proposé de modifier notre responsabilité financière, nous,
du gouvernement, à l'égard de leur régime de retraite. Et
je n'en suis pas peu fier.
M. Léonard: L'effet. Oui, vous pouvez dire ça,
là, mais l'effet, finalement, c'est de laisser le même salaire
nominal aux policiers de la Sûreté du Québec actuellement.
C'est bien ça, M. le Président? Le même salaire nominal aux
policiers.
M. Johnson: Oui.
M. Léonard: Eux, ils ne sont pas gelés.
M. Johnson: Taux et échelle de salaire,
évidemment.
M. Léonard: Oui. Alors, eux, ils n'ont pas un blocage de
2,5 %.
M. Johnson: ils sont conventionnés. Ah non, non, ils sont
conventionnés; ils ont eu un ajustement en janvier...
M. Léonard: De six mois...
M. Johnson: Ils en ont un autre en janvier prochain.
Le Président (M. Lemieux): Comme si rien ne s'était
passé.
M. Léonard: II ne s'est rien passé pour eux. Donc,
ils gardent leur échelle de salaire.
M. Johnson: Pour les taux et échelle de salaire. Mais il
se passe quelque chose, quelque chose pour vrai, pour les régimes de
retraite.
M. Léonard: Sur le régime de retraite. M.
Johnson: Absolument.
M. Léonard: Mais IPC moins 3, ça, c'était
déjà acquis pour tous les autres membres de la fonction
publique.
M. Johnson: Oui, oui, mais pas pour les policiers, sauf ceux qui
sont entres depuis 1987. C'est seulement depuis 1987 que les policiers sont IPC
moins 3 et avec conservation des droits acquis.
M. Léonard: Votre 5,4...
M. Johnson: Oui et non, parce qu'il n'y a plus de droits acquis
à partir de la vingtième année conventionnée.
M. Léonard: Votre 5,4 %, il est valable cette
année, mais pas pour l'an prochain.
M. Johnson: II est récurrent, il est récurrent.
M. Léonard: II est récurrent sur la... M.
Johnson: À partir de janvier 1992. M. Léonard: ...sur
les fonds de retraite?
M. Johnson: Oui, c'est notre participation, c'est le coût
du régime de retraite.
M. Léonard: Le 5,4 % là, c'est le coût...
c'est applicable sur le salaire, c'est calculé sur le salaire?
M. Johnson: Oui, c'est un pourcentage de la masse salariale. Le
policier verse 7 % et nous versons 31 %. Nous versions 31 %... 24 %. 7 % plus
24 % égalent 31 %. Le coût du régime de retraite, c'est 31
% de la masse salariale. La participation du policier est de 7 %, la
nôtre est de 24 %, et la nôtre sera dorénavant de 18,6 %.
D'où l'économie de 5,4 % de la masse salariale. Je vous parle de
beaucoup de sous, hein. C'est une douzaine de millions cette année, 12
000 000 $ à 15 000 000 $ cette année, en 1992,5,4 %.
M. Léonard: L'effet... M. Johnson: Oui.
M. Léonard: ...en ce qui concerne les arbitrages
applicables aux municipalités va être que les taux de salaire des
policiers municipaux vont être maintenus à leur valeur nominale de
maintenant. Il n'y a aucun gel là. C'est ça que ça veut
dire?
M. Johnson: Non, non, je ne veux pas présumer...
M. Léonard: Parce que les juges... mais les juges, m. le
président, les juges ou la cour, ou la commission de police ont comme
coutume d'établir des parités. effectivement, c'est pour
ça que vous ne vouliez pas intervenir là-dedans.
M. Johnson: Non, ce sont des arbitres qui font ça. Ce sont
des arbitres qui font ça.
M. Léonard: Oui, des arbitres.
M. Johnson: Non, ce sont des arbitres de la liste d'arbitres. Et
puis, ils vont en arbitrage.
M. Léonard: Je comprends, sauf que ça pose un
problème considérable...
M. Johnson: Ce n'est pas la Commission de police,
M. Léonard: ...aux municipalités dans le
Québec.
M. Johnson: C'est ce qu'elles disent, oui.
M. Léonard: Pas juste ce qu'elles disent, c'est la
réalité.
M. Johnson: Oui, oui, absolument.
M. Léonard: Ça fait longtemps que ça
existe.
M. Johnson: Oui, c'est ce qu'elles disent.
M. Léonard: Et donc, vous ne les aidez pas, là.
M. Johnson: Bien, je ne veux pas présumer de l'état
des négociations. Nous, on a négocié avec nos policiers,
et plutôt que de toucher les taux et l'échelle de salaire, on a
conventionné l'équivalent d'un plafonnement salarial pour 1992 et
les années suivantes, enfin, de façon récurrente à
partir du 1er janvier 1992. En rémunération globale, il y a eu un
changement. Je ne veux pas présumer que Montréal, Québec
et puis tout le monde - trente et quelques autres corps de police, ou quarante
et quelques autres - vont tout bonnement tout donner. On ne peut pas
présumer ça à ce moment-ci.
Je pense que c'est présumer des responsabilités, et des
municipalités et des corps de police municipaux. Alors, je ne veux pas
présumer de ça aujourd'hui.
M. Léonard: C'est la pratique de plusieurs années
antérieures qui me fait conclure cela. Je ne veux pas... je n'accuse
personne ce soir. Je dis que c'est ça qui se passe. Tout le monde est
bien au courant, tout le monde fait comme si ça n'existait pas, mais la
réalité, c'est ça et c'est très grave.
M. Johnson: Mais pour les...
M. Léonard: Ça a été
dénoncé. À chaque fois que les municipalités ont
l'occasion d'en parler, elles dénoncent la situation...
M. Johnson: Oui, oui, absolument.
M. Léonard:... avec virulence, puis il n'y a rien qui se
passe, nulle part. On peut toujours se demander pourquoi. Moi, ce que je
trouve, c'est qu'il y a un traitement très particulier d'offert à
la Sûreté du Québec là-dedans. Pourquoi ça
n'a pas été offert à d'autres? Pourquoi ça n'a pas
été offert aussi ailleurs dans la fonction publique? Parce que
c'est la police?
M. Johnson: Bien non. Ça n'est pas ça, là.
Ils sont différents ici en raison du fait qu'ils sont au 31
décembre 1992, là, dans leur cas, une grosse convention
collective. Alors, il fallait voir comment on voit ça. Il faut tenir
compte du contexte, de l'espèce de concurrence avec les autres corps de
police, où on est en remorque, incidemment. On n'est pas la locomotive
après qui tout le monde court.
M. Léonard: Qui est la locomotive?
M. Johnson: La locomotive, ça a déjà
été Joliette, apparemment.
M. Léonard: La police de la CUM, non? M. Johnson:
Sorel, pardon. M. Léonard: Sorel. M. Johnson:
Sorel.
M. Houde: Berthier aussi. (22 h 45)
M. Johnson: Berthier aussi, selon le député. Laval
actuellement. Enfin, ça varie, c'est une concurrence
effrénée. Ceci étant dit, une des raisons pour lesquelles
on n'a pas parlé de ces choses-là aux autres centrales
syndicales, c'est que personne n'a demandé ça. Personne n'a
parlé de plafonnement et de rémunération globale sur
laquelle on pouvait agir, comme les policiers en ont parlé, eux, avec
nous. Alors, écoutez, c'était de la négociation. C'est une
grosse valeur, c'est un gros morceau dans la rémunération globale
des policiers que la valeur de leur régime de retraite. On choisit de
faire ça plutôt que les taux et échelle de salaire. Pour
nous, ça revient au même, carrément. Pour le contribuable,
ça revient au même, l'économie de...
M. Léonard: non. je pense, m. le président, qu'il y
a une différence de traitement considérable. effectivement, le
gouvernement touche un point sur lequel on peut considérer qu'il y avait
des avantages indus accordés aux corps policiers, qu'on essaie de
corriger jusqu'à un certain point ici, en termes de fonds de
pension.
M. Johnson: Bien, voyons...
M. Léonard: "Indus", je vais retirer ce mot pour dire des
avantages...
M. Johnson: Vous pouvez le laisser. M. Léonard:...
majeurs.
M. Johnson: Vous savez d'où il vient? La loi 68...
M. Léonard: Majeurs.
M. Johnson:... que le gouvernement du Parti
québécois a édictée a spécifiquement
exempté les policiers de IPC moins 3. C'est là qu'on a mis moins
3 à tout le monde, sauf à la SQ.
M. Léonard: Non. Les 31 %...
M. Johnson: Compliments du député de Labelle -
alors, écoutez - et de ses collègues.
M. Léonard:... sont considérables. Mais ce qui
arrive avec ce que vous dites ici, c'est que le salaire nominal ne changera
pas. Donc, le décalage - au moins, l'effet dans les
municipalités, va être celui-là - va s'accentuer. C'est
ça, parce que...
M. Johnson: Pas nécessairement.
M. Léonard:... les autres vont être
gelés.
M. Johnson: Pas nécessairement. Tout le monde, enfin, les
gens avec lesquels on transige, on se renseigne - on discute de ces
choses-là, comme employeur du secteur public - parlent toujours d'un
concept de rémunération globale. Vous le savez, c'est du salaire
contre des journées de vacances, contre des journées de maladie,
contre un régime de retraite. Tout ça s'additionne. Ça a
une valeur, ces choses-là. Ici, en l'occurrence, on joue sur la notion
de régime de retraite. C'est toujours ces
éléments-là qui sont mis en regard les uns des autres. Il
est possible que les taux et l'échelle salariale dans les
municipalités suivent la même évolution que si on n'avait
rien fait au titre des taux et échelles de salaires, mais dire ça
pour la rémunération globale, là, c'est un peu
téméraire, à ce moment-ci.
M. Léonard: En réalité, vous avez fait une
certaine récupération sur les fonds de régime de retraite.
Mais vous n'avez pas appliqué la loi et le régime
général aux policiers. C'est ça que ça veut
dire.
M. Johnson: La loi ne s'applique à personne, dans la
mesure où on a une entente avec ces groupes-là.
M. Léonard: Ça, c'est un refrain.
M. Johnson: Oui, mais c'est comme ça que ça marche
pareil. Il y a de la place pour tout ça. Il y a de la place. On a
approché les gens. Écoutez, je n'ai jamais caché, quand
j'ai rencontré les centrales syndicales le 19 mars, que j'avais un
projet de loi qui était presque prêt. Je n'ai jamais caché,
le 27 mars, à l'Assemblée nationale, avant qu'on les revoie
à deux reprises, y compris le 19 avril, que je déposerais un
projet de loi. Jamais, jamais, jamais, comme législateur, je n'ai fait
semblant que je ne légiférerais pas. Ça, c'est clair, net
et précis. Ça a eu une valeur pédagogique certaine.
Ça aide évidemment à concentrer l'attention des
interlocuteurs. Mais en bout de ligne, on s'est entendu. Il y a quelques
groupes. Je pariais de 7000, 8000 personnes, la CSD, la FISA - j'oublie ce que
ce sigle-là signifie, je m'en excuse auprès des membres de la
FISA qui nous écoutent - il y a quelques centaines de membres ici et
là, de différentes associations de syndiqués qui ont
refusé l'échelle salariale, qui ont trouvé que ce
n'était pas une bonne idée. Alors, là, ça va
s'appliquer à eux autres: pas d'entente. Mais pour la vaste
majorité, 90 % au moins de nos travailleurs, la loi ne s'applique pas
à eux. Ce qu'on est en train de faire ici, c'est d'extensionner ceux
avec lesquels on ne s'est pas entendu, tes conditions de travail qu'on a
négociées avec les nombreux "ceux" avec lesquels on s'est
entendu. J'ai toujours dit que c'est ça qu'on ferait, que la loi
viserait à étendre à ceux avec lesquels on ne pouvait pas
s'entendre le contenu des conventions collectives qu'on conclurait. C'est juste
ça.
M. Léonard: Dans quelle liste, à l'article 1...
M. Johnson: Oui.
M. Léonard:... la Sûreté du Québec
serait-elle incluse, s'il y avait lieu?
M. Johnson: Sûreté du Québec, organisme, oui,
annexe 1. C'est ça, oui. Troisièmement, section... Le premier
article, troisièmement.
M. Léonard: C'est ça, 1, 3. M. Johnson:
Oui.
Le Président (M. Lemieux): Ça va, M. le
député de Labelle?
M. Léonard: Ça va.
Le Président (M. Lemieux): Peut-être quelques
commentaires sur l'article 26, M. le prési- dent du Conseil du
trésor.
M. Johnson: J'ai hâte que vous...
Le Président (M. Lemieux): Moi aussi, j'ai de la
misère à vivre avec ça.
M. Johnson: Ah!
Le Président (M. Lemieux): Les policiers de la
Sûreté du Québec, ils ont quand même un fonds de
retraite qui est assez généreux. Je suis peut-être
naïf, peut-être très naïf, mais vous savez, vous comme
moi, que le rapport de force est quand même très différent.
Même sous le Parti québécois, en 1982, ils ont
été exclus, je pense; ils ont été exclus aussi des
coupures sous un autre gouvernement.
Vous, qui êtes le président du Conseil du trésor,
vous nous dites souvent qu'on a un problème de société. Je
pense qu'on devrait peut-être commencer par là, vous savez. Je
pourrais vous donner de multiples exemples qui n'ont peut-être pas une
similitude exacte avec l'article 26, mais quand on regarde l'évolution
du retrait préventif, au niveau des coûts, quand on regarde
l'évolution des médicaments au niveau des personnes
âgées, où il y a une progression à peu près
de 20 %, je pourrais vous donner d'autres exemples de cette nature-là et
vous les chiffrer, M. le président du Conseil du trésor.
Ce que je trouve malheureux dans tout ça, c'est qu'on constate
qu'on assiste peut-être à une société distincte dans
une société distincte, ou une secte distincte dans une
société distincte. C'est d'autant plus inquiétant, je vous
en fais la remarque, surtout lorsque la police contrôle, d'une certaine
façon, la police. Je trouve qu'on a un problème aigu de
société. C'est strictement un commentaire de cette
nature-là. Vous me dites que c'est chiffrable, pour eux, dans l'avenir.
Je dirais qu'à court terme, ils sont quand même gagnants. C'est un
commentaire qui est purement personnel. Mais, à court terme, en tout
cas, j'ai des réserves.
M. Johnson: Oui, oui, mais eux, ils ne trouvent pas
ça.
Le Président (M. Lemieux): J'imagine. M. Johnson:
Eux ne trouvent pas ça.
Le Président (M. Lemieux): Je comprends. Je suis certain
qu'ils ne trouvent pas ça aussi.
M. Johnson: Non, non, mais ça fait partie de la
rémunération globale.
Le Président (M. Lemieux): Je vous dis que je suis
peut-être bien naïï...
M. Johnson: Par exemple...
Le Président (M. Lemieux): ...de penser peut-être
qu'ils ont un rapport différent des autres.
M. Johnson: Pas du tout, pas du tout, M. le
député.
Le Président (M. Lemieux): Je comprends ça, je suis
sans doute très naïf.
M. Johnson: Les policiers ne sont pas différents des
autres groupes où, en raison des risques du métier, etc., ou des
aléas de la carrière, la retraite prend un sens
particulièrement aigu. Peut-être que les députés...
Par exemple, c'est comme si tes députés parlaient de retraite
souvent. Bon! On sait que ce n'est pas le cas, mais on sait que ça fait
partie de nos conditions de travail, de ne pas nous soucier de notre
régime de retraite. Mais les policiers, eux, s'en soucient parce que
c'est, compte tenu du genre de carrière qu'ils ont choisie, un
élément important de leur rémunération. Quand vous
leur annoncez, comme si on annonçait aux députés qu'on les
désindexe ou que les années de service qu'ils vont contribuer,
tout en continuant à verser 7 % ou 9 % de leur salaire, bien que
l'employeur, lui, va en verser moins, que la pension, dans 7, 8, 12, 14, 17
ans, elle va être moins élevée qu'on pensait...
Le Président (M. Lemieux): Si j'étais assuré
que la carrière d'un député peut être aussi longue
que celle d'un agent de la Sûreté du Québec, je vous
suivrais peut-être sur cette tangente-là. Mais c'était
simplement un commentaire que j'avais le goût de faire. Vous nous parlez
souvent, M. le président du Conseil du trésor, de
problèmes dé société...
M. Johnson: Oui.
Le Président (M. Lemieux): ...de choix de
société...
M. Johnson: C'est ça.
Le Président (M. Lemieux): ...de choix budgétaires
à faire. Je pense qu'il faut que les gens aussi puissent le
comprendre.
L'article 26, est-il adopté, M. le député de
Labelle?
M. Léonard: Je partage vos remarques. Je dois dire que
vis-à-vis un article comme ça, comme d'ailleurs sur la loi dans
l'ensemble, nous avons émis des réserves majeures sur la
façon d'obtenir le gel. Le président du Conseil du trésor
peut s'en vanter s'il le veut, je ne trouve pas que c'est une chose dont on '
peut se vanter tant que ça. Mais dans le cas des policiers, ce que je
trouve, effectivement, c'est que leur salaire nominal n'est pas modifié.
Donc, leur salaire, ça va se répercuter d'année en
année. Donc, le taux des échelles reste très
élevé. Alors, ça a un effet... Pour eux, à court
terme, ils ne sont pas affectés, vraiment pas. C'est exactement
ça. Mais ce que je déplore le plus, c'est que ça va avoir
un effet d'entraînement sur les policiers municipaux. Et ça, c'est
considérable. Et quand les municipalités viennent s'en plaindre,
elles disent - et elles ont raison - que les taux de salaire de tous leurs
autres employés sont affectés par le taux de salaire de leurs
corps policiers. Donc, il y a une conséquence majeure. On n'aide
vraiment pas les municipalités en faisant ça.
Écoutez...
Le Président (M. Lemieux): Adopté sur division?
M. Johnson: Un instant.
Le Président (M. Lemieux): Oui. Je m'excuse. M. le
président du Conseil du trésor.
M. Johnson: Après que je me... J'en ai ajouté.
M. Léonard: Moi, je dis: Ici, il y a une entente, fort
bien, mais je trouve que tout le monde se plie. Tout le monde se plie au
régime général. Dans le cas, ici, on exempte les
policiers. Moi, j'y vais sur division. Oui.
M. Johnson: Le régime général, c'est un gel
salarial avec effet en 1992. Ça, c'était l'effet
recherché.
M. Léonard: Pardon?
M. Johnson: C'est un gel salarial avec un effet financier en
1992. C'est ça qu'on recherchait, l'objectif, je dirais, financier.
L'objectif de fond, c'était... Enfin, une des règles qu'on devait
suivre, c'est de ne pas remettre en cause les conventions collectives en cours.
Or, celle-ci est en cours. Le régime de retraite des membres de la
Sûreté du Québec n'est pas un régime légal
comme les autres, c'est un régime conventionné, dont la date
d'expiration, par entente, était le 31 décembre 1991. C'est dans
ce morceau - 31 % de la masse salariale - assez important de leur
rémunération globale qu'on pouvait se parler, avec effet dans
l'année de calendrier 1992. On en a parlé, de telle sorte... Avec
également notre capacité de pouvoir légiférer. Je
n'ai jamais caché ça. Je le répète, mais, en
l'occurrence, on s'est entendu pour avoir un effet récurrent, sur la
base de la rémunération globale des policiers de la
Sûreté du Québec, de 5,4 %. Vous me permettrez de croire
que ce n'est pas négligeable.
Le Président (M. Lemieux): L'article 26 est-il
adopté?
M. Léonard: Sur division. M. Johnson:
Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Alors, j'appelle l'article
27.
M. Johnson: L'article 27, on en a parlé un peu plus
tôt lorsqu'on regardait l'article 17, de mémoire, oui.
C'est-à-dire qu'ici on amenderait, on modifierait: L'article 115 de la
Loi sur les tribunaux judiciaires - qui, incidemment, précise que c'est
le gouvernement qui fixerait, par décret, le traitement des juges ainsi
que la rémunération additionnelle des juges, etc. - donc, cet
article est modifié en ajoutant, à la fin, une disposition qui se
lit ainsi: "À compter d'une année après la dernière
modification de traitement prévue par décret et jusqu'à
l'entrée en vigueur d'un nouveau décret, le traitement est
majoré annuellement du même pourcentage que celui auquel
correspond la majorité de l'indemnité des membres de
l'Assemblée nationale pour l'année courante. Toutefois, au 1er
juillet 1992, la date de la dernière modification de traitement à
considérer est celle du 1er juillet 1991."
Alors ça, ça veut dire, en 1992, au 1er juillet 1992 pour
les juges, on regarde quelle est la dernière modification de traitement
à considérer, qui était le 1er juillet 1991. C'est donc
2,5 % dont on parlait tout à l'heure. En attendant que, en vertu de la
Loi sur les tribunaux judiciaires, les travaux du comité nous
amènent... En arrivent à faire des recommandations, etc., qui
amèneraient l'État, évidemment, à prendre une
décision un peu plus tard.
M. Léonard: Moi, j'ai une question à poser. La
rémunération, l'indemnité des membres de
l'Assemblée nationale est majorée de l'inflation, mais c'est
lié et majoré de...
M. Johnson: Nous, c'est lié à l'évolution
des...
M. Léonard: À l'évolution des CS4. M.
Johnson: Des CS4. C'est ça.
M. Léonard: Pourquoi on n'arrime pas la
rémunération des juges directement aux CS4?
M. Johnson: Parce qu'il n'est pas...
M. Léonard: Parce qu'au fond vous faites un
détour.
M. Johnson: Oui. Il n'est pas évident que les membres de
la magistrature devraient voir leur rémunération liée
à celle de fonctionnaires, mais bien plutôt - question
d'appréciation et de jugement, question d'institution aussi - de voir
l'évolution de leur rémunération liée à
celle des membres de l'Assemblée nationale. On participe plutôt
à ça.
M. Léonard: C'est lié indirectement. Voyons! C'est
lié indirectement. (23 heures)
M. Johnson: Indirectement, mais là, on parte de le lier
directement. On lie directement aux membres de l'Assemblée nationale
qui, eux, sont liés ailleurs.
M. Léonard: Moi, j'ai quand même une remarque
à faire par rapport à ce projet de loi. Je l'ai faite hier en
Chambre. Je trouve que c'est mettre les députés dans une mauvaise
position que de traiter de leur salaire en même temps que de corps ou
d'ensembles ou d'unités syndicales qu'ils peuvent être
amenés à défendre à l'intérieur du
même projet de lof, et ils sont juges et parties. Je trouve
ça.
M. Johnson: À défendre?
M. Léonard: Oui. Supposons qu'on n'est pas d'accord avec
un article...
M. Johnson: Ah oui!
M. Léonnrd: ...c'est tout un pan d'une législation,
alors que, comme Opposition, on va être amené à
défendre ces gens.
M. Johnson: Et ça se répercute.
M. Léonard: Et là, des gens peuvent nous dire: Ce
que vous voulez, c'est que vous voulez, vous, vous protéger. Ça,
je ne trouve pas ça sain d'un point de vue démocratique, tout
simplement. J'espère que les prochaines législations ne seront
pas comme celle-là. J'aimerais mieux avoir un traitement
complètement à part, avec un projet de loi qui nous traite comme
les autres. Je n'ai aucune objection, mais ne pas mêler les deux dans un
même projet de loi; on devient juge et partie ou on risque d'être
perçu comme étant juge et partie et en mauvaise situation. Je
regrette beaucoup, je ne peux pas accepter ça. Il faut quand même
conserver une certaine distance par rapport à ça. Mais je...
M. Johnson: Quoique, en réalité...
M. Léonard: Une certaine indépendance de
traitement. Je comprends l'esprit... Je vais admettre que l'esprit dans lequel
ou au terme duquel on est traité comme les autres, je suis d'accord,
mais pas dans le même projet de loi parce que ça nous met dans une
mauvaise situation comme députés, comme législateurs.
M. Johnson: Que ce soit dans cette loi-là ou dans une
autre, chaque fois qu'on traite de
nos salaires par voie législative, on est juge et partie. Bon.
Alors, ça... Deuxièmement, pour le "look".
M. Léonard: Oui, mais dans... Non, non. Pas juste pour le
"look".
M. Johnson: Dans le même projet de loi. J'ai compris le
point du député. Je dirai ici que ce qu'il néglige
peut-être dans sa présentation, c'est le fait que, alors que les
syndiqués du secteur public ont eu un ajustement de 5 % au 1er janvier
1991, les cadres, eux, ont 2,5 % au 1er juillet 1991 - ils se seraient attendus
à 5 %, incidemment, je l'ai dit, pour toutes sortes de bonnes raisons
qu'ils ont répétées à de nombreuses reprises - et
que les députés, eux, devraient donc s'attendre à 2,5 % et
non pas à 5 % non plus, au 1er janvier 1992. Or, nous aurons 0 % le 1er
janvier 1992. On se décroche, là, et on retrouve le 2,5 % en
juillet 1992, dans notre cas, alors que les autres auront 3 %, si je ne me
trompe pas.
Une voix: C'est ça.
M. Johnson: On s'est décroché pas mal. Je ne trouve
pas qu'on s'aide et qu'on s'encense beaucoup.
M. Léonard: Ce n'est pas mon point.
M. Johnson: Et c'est... Mais je comprends le principe. Je
comprends ce que le député dit...
M. Léonard: Ce n'est pas mon point. Je m'en fous, de
l'augmentation qu'on n'aura pas. Ce n'est pas ça. Ça ne me
dérange pas du tout.
M. Johnson: Ce que je dis, c'est que vous pouvez défendre
tous ceux que vous voulez et penser qu'il y a des gens qui devraient avoir 11
%, le fait est que, nous autres, on a 0 %, peu importe ce que vous...
M. Léonard: Oui, mais on peut être accusé
d'autre chose pareil.
M. Johnson: Je ne peux pas voir.
M. Léonard: De se protéger pareil, puis ça,
je trouve...
M. Johnson: II faut être un esprit un peu tordu,
là.
M. Léonard: Dans le même projet de loi, c'est
mauvais, comme principe, c'est très mauvais.
Le Président (M. Lemieux): L'article 27 est-il
adopté?
M. Johnson: Adopté.
M. Léonard: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous passons
à l'article 28.
M. Johnson: L'article 28 est la façon mécanique de
déporter d'un an la date à laquelle le comité
d'étude formé en vertu de la Loi sur les tribunaux judiciaires
pour examiner la rémunération des juges sera formé. La
première date qui apparaissait, en fait la date qui apparaissait
à l'époque était 1988 et là, c'était le
comité triennal, donc ça mettait le comité suivant en
1991, donc cette année. Là, ce qu'on fait, on le déporte
d'un an, en 1992 et, pour l'avenir, c'est toujours un comité triennal,
mais là qui va siéger en 1995, en 1998, etc. Alors, c'est ce
qu'on fait.
Le Président (M. Lemieux): L'article 28 est adopté.
J'appelle l'article 29.
M. Johnson: L'article 29. Ah! Voyez-vous!
M. Léonard: Oui.
M. Johnson: J'en ai parlé hier...
M. Léonard: C'est une autre raison de scinder le
projet?
M. Johnson: ...en aparté avec mes collègues de
l'Opposition.
M. Léonard: Quelle est cette petite vite?
M. Johnson: En aparté avec mes collègues de
l'Opposition, alors que la présidence se faisait attendre pour rendre sa
décision sur la motion de scission, j'ai dit au leader de l'Opposition
et au député de Labelle, en fait, sur un ton anec-dotique et
humoristique: Avez-vous vu l'article 29? Ça, vraiment, ce n'est pas
évident que c'est un principe de plafonnement, etc. On corrige une
coquille. Alors, sur un ton tout aussi "anecdotal", anecdotique, je ne sais
trop, on a échangé, on a devisé allègrement
là-dessus entre 11 heures et minuit et, dans le fond, pas à ma
surprise - j'aurais dû le savoir, depuis 10 ans que je suis ici - la
première chose que le leader de l'Opposition a dite quand il a pris la
parole, c'est de nous varioper sur l'article 29. Il ne l'avait jamais vu. Moi,
je lui ai rappelé sur un ton un petit peu badin et lui, faisant
flèche de tout bois comme on le connaît, même de bois pourri
à l'occasion, il a fait un tour de piste sur l'article 29.
Bon, ceci étant dit, ce que ça vise à corriger dans
la loi 58, c'est une coquille qui semait la confusion la plus intense sur le
fait que c'est des taux de salaire et non pas des
niveaux de salaire qui sont en cause dans la loi 58, alors qu'on devrait
plutôt parler de niveau de salaire. C'est ça?
M. Léonard: ...simplement rectifier une chose. Le leader
de l'Opposition a mentionné qu'on lui avait dit et que, malgré
tout cela, il ne ferait pas une autre motion d'opposition. Alors, il
faut...
M. Johnson: II n'a pas le droit. En vertu du règlement, il
n'avait pas le droit, de toute façon.
M. Léonard: Non, non. Mais... Je comprends, sauf qu'il
faut être de bon compte quand même. Il avait mentionné qu'on
lui avait dit, qu'il ne l'avait pas découvert par lui-même. On
nous a mentionné. Alors, le président du Conseil du trésor
ne devrait pas s'offusquer. Il devrait avoir le sens de l'humour et...
M. Johnson: Personne ne m'a accusé de ne pas en avoir.
M. Léonard: ...autant le sens de l'humour que le leader de
l'Opposition qui l'a mentionné comme ça à
l'Assemblée nationale.
M. Johnson: J'espère que je n'aurai jamais le sens de
l'humour du leader de l'Opposition.
Le Président (M. Lemieux): L'article 29 est-il
adopté?
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous passons
à l'article 30. L'article 30 est-il adopté?
M. Léonard: Adopté. Alors, je voudrais fai-d une
considération générale avant de terminer l'étude du
projet de loi, M. le Président de la commission. C'est évident
que la façon de...
Le Président (M. Lemieux): J'aimerais vous faire remarquer
qu'à la fin vous avez une remarque finale. Alors, je vais me permettre
de...
M. Léonard: Ah! O.K. Ça va.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'intitulé
des sections du projet de loi 149 est adopté?
M. Johnson: Adopté. M. Léonard:
Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que le titre du projet
de loi 149, Loi sur le plafonnement provisoire de la rémunération
dans le secteur public est adopté?
M. Johnson: Adopté. M. Léonard:
Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Alors, M. le ministre, est-ce
que vous pourriez nous faire une motion de renumérotation?
M. Johnson: J'allais le faire, M. le Président. Et je la
fais séance tenante, comme un seul homme.
Le Président (M. Lemieux): Alors, elle est adoptée.
M. le député de Labelle?
M. Léonard: Adopté. M. Johnson: Oui.
Le Président (M. Lemieux): est-ce que le projet de loi
dans son ensemble, projet de loi 149, loi sur le plafonnement provisoire de la
rémunération dans le secteur public, est adopté tel
qu'amendé?
M. Johnson: Adopté. M. Léonard: Sur
division.
Le Président (M. Lemieux): Adopté sur division.
Alors, pour les remarques finales, M. le député de Labelle et
après, M. le président du Conseil du trésor.
Remarques finales
M. Léonard: M. le Président, les remarques ou les
discours de deuxième lecture sur le principe du projet de loi tiennent
toujours; nous avons des objections à ce projet de loi, à la
façon dont il a été amené ou ce qu'il a
impliqué avant d'être amené. Nous maintenons ces
objections. Le président du Conseil du trésor a mis tous les
syndiqués de la fonction publique et parapublique avec un revolver sur
la tempe. Tout le monde a préféré, plutôt que de
faire des batailles comme cela, finalement, se ranger. Mais je mentionne
finalement de façon, à mon sens... Un point significatif sur
lequel je voudrais épiloguer, le contrôle des dépenses au
gouvernement fait défaut. Le président du Conseil du
trésor s'en prend aux syndiqués, s'en prend aux salariés,
s'en prend aux dépenses salariales alors que là où
l'explosion des dépenses se fait sentir, c'est des dépenses
autres que les salaires. Il tire dans la mauvaise direction. Maintenant, il a
fa majorité, il fait adopter son projet de loi. Voilà où
nous en sommes. C'est sur division.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le
député de Labelle. M. le président du Conseil du
trésor.
M. Johnson: M. le Président, je voudrais remercier tous
nos collaborateurs qui nous ont assistés dans cette marche qui s'est
déroulée sur un bon rythme, finalement. J'en sais gré au
député de Labelle. Ses commentaires tout au long de l'exercice
que nous venons de vivre ont été en général fort
constructifs. Son insistance à écouter les ingénieurs,
à titre d'exemple, n'est pas passée inaperçue. Nous nous
sommes rangés à sa suggestion. Le député de Hull,
je le répète, a eu une formule heureuse de laisser la porte
ouverte, ce qui m'a amené, je le reconnais, à trouver quelques
moments tous ensemble pour écouter les ingénieurs.
Nous sommes particulièrement fiers, de toute façon, quoi
qu'en dise le député de Labelle, d'avoir réussi, dans des
circonstances difficiles, à négocier sans heurt des conventions
collectives de six mois, avec plafonnement salarial, en prévoyant pour
l'an prochain une offre gouvernementale au 30 juin, qui devrait nous amener
à retrouver un sain réalisme dans les relations de travail du
secteur public. Moi, je trouve que tout le monde a fait beaucoup de
progrès - beaucoup de compréhension mutuelle - additionnel dans
tous nos rapports. J'espère simplement ne pas être amené a
légiférer auprès des groupes avec lesquels nous ne nous
sommes pas encore entendus. Je souhaite ardemment que l'article 6 trouve sa
pleine application à l'ensemble de nos salariés du secteur
public.
Le Président (M. Lemieux): Je remercie les membres de
cette commission parlementaire, les fonctionnaires qui accompagnent M. le
président du Conseil du trésor...
M. Léonard: Je m'associe à vos remerciements aux
fonctionnaires et à ceux qui nous ont accompagnés.
Le Président (M. Lemieux):... et nous ajournons nos
travaux sine die, la commission ayant accompli son mandat.
(Fin de la séance à 23 h 12)