Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
(Quinze heures vingt-six minutes)
Le Président (M. Lemieux): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission du budget et de l'administration est réunie
afin de procéder à l'étude détaillée du
projet de loi 153, Loi sur le courtage immobilier. M. le secrétaire,
est-ce qu'il y a des remplacements?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Houde
(Berthier) remplacera M. Chagnon (Saint-Louis).
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le
secrétaire.
Je permettrai, dans un premier temps, à Mme la ministre de faire
des remarques préliminaires ou déclarations d'ouverture pour une
durée maximale de 20 minutes, de même qu'au porte-parole de
l'Opposition. Mme la ministre, la parole est à vous.
Remarques préliminaires Mme Louise
Robic
Mme Robic: Oui, je vous remercie, M. le Président. J'ai
quelques remarques, mais, suite à ces remarques-là j'aimerais
peut-être, d'ores et déjà, répondre à
certains des commentaires que vous avez faits hier à la deuxième
lecture du projet de loi, vous et votre collègue de Chicou-timi. Je
pourrais peut-être déjà répondre à certaines
de vos questions.
Alors, M. le Président, le projet de loi 153 sur le courtage
immobilier, que les membres de cette commission se préparent à
étudier article par article, propose une réforme en profondeur du
cadre législatif régissant les courtiers et les agents
immobiliers qui exercent au Québec. Le secteur d'activité
visé par cette nouvelle législation représente un grand
nombre d'intervenants. Il compte en effet plus de 1500 entreprises
exerçant à titre de courtiers et quelque 10 850 agents
immobiliers agissant pour le compte de ces courtiers.
Ce projet de loi, M. le Président, fait suite à une longue
réflexion tant de la part des autorités gouvernementales que de
la part du milieu lui-même. L'industrie du courtage immobilier attend
d'ailleurs avec enthousiasme cette révision, et avec raison, puisque le
cadre juridique qui régit ses activités n'a pas connu de
modifications majeures depuis bientôt 30 ans. Cette révision de la
législation arrive donc à point nommé.
M. le Président, bien que le milieu du courtage immobilier se
soit doté au cours des ans de structures de contrôle et de
surveillance par le biais de l'Association de l'immeuble du Québec et
des chambres d'immeuble, il apparaît aujourd'hui que ces
mécanismes sont peu adaptés au contexte des années
quatre-vingt-dix dans lequel évoluent les courtiers et les agents
immobiliers. Une certaine discordance s'est en effet installée dans
l'application des mesures de contrôle régissant les
activités des intervenants du monde immobilier.
Le projet de loi 153 à l'étude aujourd'hui propose donc un
ensemble de mesures ayant pour objet la mise en place d'un nouveau cadre de
contrôle des activités de courtage immobilier au Québec.
Afin d'obtenir à la fois un système souple et efficace, l'avenue
qui paraît la plus adéquate s'avère
l'autoréglementation. Par surcroît, les gens du milieu ont
démontré leur intérêt et leur aptitude à
assumer un degré plus important de responsabilité dans ce
domaine.
En conséquence, M. le Président, le projet de loi propose
la création de l'Association des courtiers et agents immobiliers du
Québec, organisme qui aura pour mission principale la protection du
public, notamment par l'application de règles de déontologie et
l'inspection professionnelle de ses membres. L'instauration de ce nouvel
organisme permettra de corriger les difficultés engendrées par la
duplication actuelle des systèmes de contrôle en confiant au
milieu une large part de responsabilités.
Le gouvernement demeurera cependant bien présent, M. le
Président, et ce, afin d'exercer une surveillance adéquate des
activités de courtage immobilier au Québec. À cette fin,
la réglementation adoptée par l'organisme
d'autoré-glementation sera approuvée par le gouvernement. Ce
dernier conservera en outre certains pouvoirs réglementaires touchant,
à titre d'exemple, les qualifications minimales requises et la
protection des renseignements personnels. De plus, l'Inspecteur
général des institutions financières chargé de
l'administration de la nouvelle loi détiendra les pouvoirs
nécessaires pour surveiller les activités de l'Association.
Bien que la mise en place de ce nouveau cadre de contrôle
apparaisse essentielle pour le développement et le bon fonctionnement de
l'industrie du courtage immobilier, il est surtout primordial que ces
changements se fassent dans un souci premier de protection des
intérêts du public. En effet, M. le Président,
l'activité de courtage immobilier concerne la très grande
majorité des Québécois. Plusieurs d'entre eux ont eu ou
auront au cours de leur vie à transiger par le biais d'un courtier
immobilier pour l'acquisition ou la disposition d'un immeuble. Il devient donc
très important de prévoir les
mécanismes de protection du public appropriés aux
réalités que vivent les consommateurs lorsqu'ils désirent
vendre ou acheter une propriété immobilière.
Les nouvelles mesures prévues au projet de loi, M. le
Président, permettront d'améliorer la qualité des services
professionnels dispensés en imposant tout d'abord des règles de
déontologie obligatoires à tous les courtiers et agents
immobiliers. De plus, ta sollicitation de la clientèle sera soumise au
respect de certaines normes édictées dans la loi visant notamment
à empêcher toute publicité ou toute représentation
trompeuse. Le projet de loi propose aussi des règles prévoyant la
divulgation des conflits d'intérêts. Ainsi, non seulement le
public, mais également les intervenants du marché immobilier ne
pourront que bénéficier des effets positifs que procureront des
normes d'éthique plus élevées.
Encore une fois, M. le Président, en ce domaine comme dans les
autres secteurs de l'activité économique et financière, le
gouvernement libéral réitère son intention de
protéger adéquatement le public tout en octroyant à
l'industrie du courtage immobilier les moyens nécessaires pour se
développer. La nouvelle dynamique du marché financier
québécois créée par le décloisonnement doit
pouvoir impliquer les courtiers et les agents immobiliers. C'est pourquoi les
courtiers pourront dorénavant exercer au sein d'un cabinet
multidisciplinaire et profiter ainsi pleinement des avantages du
décloisonnement et des bénéfices que peut procurer
l'exercice de leurs activités dans un cadre multidisciplinaire.
M. le Président, la modernisation des structures et de ces
nouvelles possibilités entraîne par ailleurs la
nécessité de mettre en place les bases d'un encadrement
professionnel plus rigoureux. Le projet de loi introduit donc la
création au sein de l'Association de différentes instances ayant
pour objet le contrôle et la surveillance des activités du
courtage immobilier. À ce titre, un comité d'inspection
professionnelle et un comité de discipline seront constitués. Le
projet de loi prévoit également que le conseil d'administration
de l'Association nommera un syndic. À l'instar d'autres secteurs
d'activité où l'efficacité et la pertinence de tels
mécanismes sont déjà prouvés, il apparaît
essentiel que le public québécois bénéficie, en ce
qui concerne le courtage immobilier, de la même garantie eu égard
à la qualité des services offerts et à
l'intégrité des intervenants. En somme, M. le Président,
le projet de loi 153 précise le cadre à l'intérieur duquel
s'exerceront les activités de courtier et d'agent immobilier, ainsi que
les conditions d'exercice de ces activités.
Il convient également de souligner, M. le Président, que
ce projet reprend certaines règles contenues dans la législation
actuelle en ce qui a trait plus particulièrement à l'obligation
d'un courtier de tenir un compte en fidéicommis et de souscrire à
une assurance de la responsabilité civile. Il conserve également
les règles relatives à certains contrats de courtage
immobilier.
Le projet de loi continue, par ailleurs, l'existence du fonds
d'indemnisation qui protège le public en cas d'opération
malhonnête ou de fraude relativement aux sommes détenues en
fidéicommis. Ce projet contient en outre des dispositions relatives aux
divulgations que devront faire les courtiers et les agents. Il introduit des
règles concernant la communication des renseignements que ceux-ci
détiendront et prévoit des infractions pénales.
En terminant, M. le Président, le projet de loi
édicté des mesures transitoires aux fins d'assurer la mise en
place des nouvelles structures et les transferts de responsabilités qui
en découleront. Il prévoit au surplus diverses modifications de
concordance.
Voilà essentiellement, M. le Président, en quoi consiste
la réforme entreprise dans le secteur du courtage immobilier. Je ne
saurais trop insister, encore une fois, sur l'importance que revêt cette
révision du cadre juridique régissant le courtage immobilier,
tant pour l'essor de l'industrie que pour la garantie auprès du public
d'un niveau encore plus élevé de professionnalisme de la part des
courtiers et des agents immobiliers. Je vous remercie, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): Merci, Mme la ministre. M. le
député de Gouin.
Mme Robic: M. le Président, on va écouter le
député de Gouin et je reviendrai après.
M. Boisclair: Oui, le député de Gouin sera
très bref si ce n'est pour dire, M. le Président, qu'un certain
nombre d'interrogations ont été soulevées à
l'occasion de l'étude hier à l'Assemblée nationale. Moi,
je préférerais, si c'était possible, me limiter à
quelques commentaires très brefs. Compte tenu des informations
additionnelles qui ont été portées à mon attention
ce matin et que la ministre a eu la gentillesse de me faire parvenir - je
comprends que les délais étaient courts, mais j'ai
apprécié quand même qu'elle ait pu me faire parvenir les
documents que je lui demandais - il y a un certain nombre... Mais, là,
M. le Président, je vous demanderais pratiquement une question de
directive. Mon intention est de commencer l'étude du projet de loi le
plus rapidement possible. Il y a cependant un certain nombre de choses que
j'aimerais régler auparavant avec la ministre, compte tenu des
informations qui m'ont été distribuées cet avant-midi.
J'aimerais aborder la question de la correspondance entre la ministre et
le ministre responsable de l'application du Code des professions, et discuter
aussi des zones grises: la question des courtiers d'affaires et l'opinion
juridique de la Commission des valeurs mobilières
du Québec. Il y a un certain nombre de choses qui ne font pas
nécessairement référence à des articles
précis du projet de loi, mais qui le concernent de façon
générale. Peut-être avoir un échange qui pourrait
tout simplement faciliter les travaux de la commission.
Le Président (M. Lemieux): C'est ce que j'allais dire, M.
le député de Gouin. Si je comprends bien l'objectif que vous
poursuivez, c'est d'en arriver le plus rapidement possible...
M. Boisclair: Oui, oui, oui.
Le Président (M. Lemieux):... à une façon
d'adopter le projet de loi 153, Loi sur le courtage immobilier. Vous souhaitez
qu'on puisse y aller, avant l'étude du projet de loi, d'une discussion
d'ordre général.
M. Boisclair: C'est ça, effectivement.
Le Président (M. Lemieux): C'est dans ce sens-là.
Alors, il n'y a pas de problème. Ça va, Mme la ministre?
Mme Robic: Aucun problème, M. le Président.
Discussion générale
Le Président (M. Lemieux): Alors, avant d'aborder
l'article 1 du projet de loi 153, nous allons vous entendre sur cette
discussion d'ordre général et sur les questions que vous avez
à poser à Mme la ministre.
M. Boisclair: C'est ça.
Le Président (M. Lemieux): Ça va, M.le
député de Gouin.
M. Boisclair: Alors, il y a une première
préoccupation - et Je viens de prendre connaissance de la lettre que M.
Mulcair, président de l'Office des professions, adressait à M.
Savoie. Il est quand même assez intéressant de voir, d'une part,
la préoccupation qu'on retrouve d'ailleurs un peu partout dans le projet
de loi. D'autre part, on ne parle nulle part ou très rarement dans le
projet de loi de profession. À l'époque, je dois comprendre que,
dans les projets de loi qui ont été soumis pour fins de
consultation à différents organismes publics, on ne parlait pas
de créer l'Association mais bien - je ne sais pas comment on l'aurait
appelé, là - l'Ordre des courtiers immobiliers.
Il y a un certain nombre de réflexions qui sont faites par le
président au-delà de la simple appellation nominale et j'aimerais
attirer l'attention des membres de la commission sur ses propos. Une
préoccupation que j'ai reprise... Et j'ai bien dit hier, c'était
très clair, que ça ne m'empêchait pas de dormir - et que ce
n'est pas, pour autant, pour ces raisons, que l'Opposition ne souscrivait pas
au principe de l'autoréglemen-tation de l'industrie. Cependant, je me
questionne encore aujourd'hui sur le véhicule choisi,
c'est-à-dire une loi un peu à l'exemple de celle sur les
intermédiaires de marché.
J'aimerais citer un extrait de la lettre de M. Mulcair: "Nous assistons
donc à la naissance d'un système parallèle copié en
tout point sur un système déjà en place. Hormis le fait
que ce nouveau système nécessitera une nouvelle bureaucratie
gouvernementale et un dédoublement des énergies et des
expertises, il risque de semer une confusion importante dans le public qui ne
fait que commencer à comprendre et donc à profiter pleinement du
système professionnel actuel. Pour ajouter à cette confusion,
soulignons simplement que plusieurs professionnels déjà
régis par une corporation, tels les avocats, les notaires, les
évaluateurs agréés, les comptables, exercent leurs
activités dans ce secteur du courtage immobilier et que ce projet de loi
veut rendre exclusives ces activités aux futurs membres de l'Ordre, "
disait-on, mais c'est maintenant de l'Association. La démonstration
était quand même assez longue et soutenait, en tout cas, de
façon étayée son argumentation. J'aimerais avoir les
commentaires de la ministre sur ces commentaires du président de
l'Office des professions.
Mme Robic: Oui, M. le Président, je voudrais vous rappeler
qu'au moment de notre consultation où on a entendu au-delà d'une
trentaine de groupes nous avions invité l'ordre des professions, le
président de l'Office des professions, je m'excuse, à se
présenter devant nous. Il ne l'a pas fait. Il n'a pas cru bon de se
présenter devant nous. C'est important de se rappeler de ça.
Alors, c'est seulement au moment du dépôt du projet de loi dans
les différents comités que nous avons reçu une demande.
Nous l'avions consulté privément et, au moment de la consultation
publique, il nous a dit que non, il ne se présenterait pas. C'est au
moment où on était dans les différents comités avec
le projet de loi que M. Mulcair s'est prononcé. Vous vous souviendrez
qu'en consultation c'est revenu à plusieurs reprises: Pourquoi ne pas
créer un ordre professionnel? Je vous ai répondu à ce
moment-là que la demande avait déjà été
faite et avait déjà été refusée. M. Mulcair
ne s'étant pas présenté chez nous, ne nous ayant pas fait,
à ce moment-là, de signe, on croyait, qu'encore une fois il
n'était pas intéressé à recevoir ce
groupe-là.
Nous, on crée une loi qui s'harmonise, bien sûr, avec la
loi 134. On ne crée pas une nouvelle structure puisque c'est
l'Inspecteur général, qui est chargé de l'application de
la loi 134, qui sera chargé de l'application de cette loi-là. Il
serait possible, M. le Président, de considérer un jour que
l'Office des professions crée une troisième
voie semblable aux "occupational boards" américains où ces
groupes-là pourraient très bien s'inscrire à ce
moment-là, mais ils sont loin de ça. On ne sait même pas
s'ils veulent en créer un "occupational boards". La discussion n'est pas
faite et je vous dis ça à partir d'informations que je tiens de
personnes qui sont très près de l'Office et qui me disent: Non,
on n'est pas rendus à ce point-là. mais la solution de m.
mulcair, ce serait de retenir mon projet de loi. bien non, on ne peut pas
empêcher de se moderniser, puis de donner les outils nécessaires
à une profession. on a tenté, justement, d'enlever de notre
projet de loi ce qui pouvait porter à confusion. entre autres, on avait
l'ordre; à un moment donné, on nous a suggéré
corporation et, là, on est revenu à association. j'aurais
aimé un nom différent pour démarquer, mais,
malheureusement, on n'a pas pu le faire. alors, je vais vous dire que je suis
un peu surprise des remarques de m. mulcair à ce point-ci dans le projet
de loi.
M. Boisclair: Là, je comprends très bien la
sensibilité de la ministre, mais il y a, cependant, un certain nombre de
consensus qui ont été faits. M. Mulcair le souligne lorsqu'il
parle et je cite: "Qu'il suffise de rappeler qu'à l'issue de la
commission Castonguay-Nepveu il avait été clairement
établi qu'il y aurait un système au Québec qui pourrait
admettre de nouveaux partenaires et qui devrait être le seul lieu de
contrôle d'activités professionnelles pour éviter le
foisonnement qui existait auparavant et nous épargner l'approche
à la pièce que l'on retrouve dans la plupart des autres
provinces". M. Mulcair allait quand même assez loin. "Par le biais de la
présente lettre, nous manifestons... Ainsi, les membres de l'Office,
lors de leur réunion du 28 mars 1991, ont été
sensibilisés à l'ensemble de cette question et ont résolu
d'exprimer par le biais de la présente lettre leur opposition formelle
à l'adoption d'un projet de loi qui constituerait, selon eux, une autre
brèche dans un système professionnel qui se veut
cohérent".
Je comprends que la lettre date du 3 avril 1991 et l'Office, à ce
moment-là, manifestait toute sa collaboration pour participer à
l'adoption du projet de loi. Est-ce qu'il y a des démarches... Je
comprends que la ministre soit restée un peu surprise et, moi, je suis
le premier surpris d'apprendre que l'Office a refusé de se
présenter en commission parlementaire. Mais, II était
inévitable de prévoir un affrontement compte tenu des
sensibilités et compte tenu des efforts qui ont déjà
été faits dans le passé pour faire reconnaître la
profession de courtier et d'agent par l'Office des professions. Donc, est-ce
qu'il y a eu des démarches récentes qui ont été
faites par l'industrie ou par la ministre pour que cette profession - parce
qu'on va utiliser le mot cette profession -- soit reconnue par l'Office?
Où ça bloque? est-ce que ce sont les critères
d'admissibilité à une profession qu'il faudrait modifier? quelle
est l'opinion de la ministre là dessus? je l'ai dit, on crée une
espèce de verrue législative, si ce n'est qu'au niveau de la
cohérence.
Mme Robic: Mais là
M. Boisclair: J'aimerais, M. le Président, juste
rapidement, déposer ce document à l'appui, si j'ai la...
Mme Roblc: Oui, certainement. Mais là, il faut bien
s'entendre: on ne crée pas de précédent, le
précédent est déjà créé. Il faut se
souvenir de ça. Nous, on ne crée pas de précé dent,
ici. Oui, il y a eu plusieurs rencontres, plusieurs conversations
téléphoniques de part et d'autre, et il semblerait que chacun
reste sur ses positions. Le gouvernement a décidé que les
arguments présentés pour faire en sorte que ce projet de loi soit
adopté étaient assez forts pour approuver le projet de loi.
Alors, il a été jugé qu'il était, à ce
moment, opportun d'avoir ce genre de projet de loi, opportun de donner à
l'industrie les outils pour opérer. C'est ce que l'on fait aujourd'hui.
(15 h 45)
Dans un prochain temps, si l'Office des professions décidait de
créer une troisième voie - on semble croire que c'est là
où pourrait s'inscrire un organisme tel qu'on le forme aujourd'hui - la
ministre ici ne présenterait aucune objection à ce que ces
gens-là fassent partie de l'Office. Mais, en ce moment, ils ne sont pas
prêts à les recevoir et je ne pense pas que la solution soit tout
simplement d'arrêter le processus et d'empêcher ces gens-là
de s'organiser adéquatement pour la protection du consommateur,
finalement. Alors, moi, je pense, M. le Président, qu'on ne peut pas
faire plus que ce qu'on a fait, nous, maintenant. Ça demeure au ministre
responsable et à l'Office de faire leur travail.
M. Boisclair. Est-ce qu'il y a un problème, M. le
Président, avec le dépôt du document?
Le Président (M. Lemieux): oui, j'ai un problème,
que je suis en train de regarder, d'ordre juridique, qui m'est venu à
l'esprit. j'en ai fait part au secrétaire de la commission. je vais
regarder ça. je vais vous laisser tergiverser je vais vérifier
juridiquement.
M. Boisclair: Vous me surprenez. C'est bien la première
fois qu'avec un consentement on empêcherait de déposer un
document.
Le Président (M. Lemieux): C'est-à-dire que je n'ai
pas entendu de consentement. Est-ce qu'il...
Mme Robic: Oui, oui, M. le Président. Je consens au
dépôt.
Le Président (M. Lemieux): Oui, sauf que c'est avec la
permission du dépôt du président, Mme la ministre.
Mme Robic: Je m'excuse. Je n'aurais pas voulu jouer votre
rôle pour tout l'or du monde, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Non, non, mais... Mme Robic:
J'ai assez du mien à jouer.
M. Boisclair: Alors, M. le Président, pendant que vous
réfléchissez, moi, j'aimerais peut-être...
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Boisclair: ...clore cet échange en disant qu'il faut
plutôt rappeler dans quelle perspective on a créé l'Office
des professions quand, dans le fond, on a adopté comme Assemblée
nationale le Code des professions. La loi est très claire. Dans la loi
sur le Code des professions, les corporations professionnelles sont là
pour protéger le public. On s'est doté d'un certain nombre de
structures. Chacune des professions doit, bien sûr, être reconnue
et, pour être reconnue, elle doit respecter un certain nombre de
critères. Je trouve qu'on crée des précédents
dangereux. Le précédent a déjà été
créé par la loi 134 et on sait quelles pressions politiques se
sont exercées à l'époque pour obtenir la loi 134. Le
précédent étant créé, il était
d'autant plus facile pour les gens de l'industrie de demander qu'on passe par
une législation pour reconnaître une corporation professionnelle,
si je peux me permettre d'utiliser le terme.
L'Opposition souhaite clairement, s'il y a un problème avec les
critères d'admissibilité à une profession, qu'on le dise
et qu'on les modifie. Le ministre, que je croisais dans le corridor tout
à l'heure, me disait que non, que bientôt ils seront
appelés à reconnaître trois nouvelles professions, les
microbiologistes et d'autres que j'oublie. Mais il va falloir qu'on crée
un précédent et l'Opposition ne souhaite pas qu'on se retrouve
avec d'autres précédents semblables à ceux-là. Si
nous consentons, cependant, à l'adoption du principe de ce projet de
loi, j'émets une réserve certaine quant à cette
façon de faire et à cette procédure. Nous souhaitons - je
tiens à le préciser - que cette procédure ne se reproduise
plus, qu'on suive dorénavant le cheminement approprié et qu'on
passe par l'Office des professions. S'il y a un problème avec le Code
des professions, qu'on le modifie et qu'on modifie les critères
d'admissibilité s'il y a lieu, mais qu'on évite de multiplier ces
exceptions. Dans le fond, on se trouve à discréditer aussi la loi
sur l'Office des professions et on se trouve, dans le fond, à miner son
fonctionnement, à la discréditer puisqu'on ne l'utilise pas. Il y
a donc un problème quelque part et, à cet égard, je tenais
à émettre ces commentaires que, tout simplement, en mettant fin
à cet échange, à moins que la ministre veuille
répliquer...
Mme Robic: Oui.
M. Boisclair: ...c'est à utiliser avec beaucoup de
parcimonie et qu'il va falloir faire attention dans le futur. Je crois que
c'est la responsabilité du gouvernement de réaffirmer sa
volonté et son attachement à la loi sur le Code des professions
qui est là pour qu'on s'en serve et non pas pour qu'on la contourne et
qu'on adopte des législations comme celle que nous allons adopter au
courant de la semaine.
Mme Robic: Ça va.
M. Boisclair: Une deuxième chose, toujours dans le cadre
de ces discussions de portée plus générale, c'est la
question des zones grises, ce que j'ai appelé les zones grises dans le
fond, et qui concerne plus particulièrement les champs d'application de
la loi. Il semble y avoir et vous avez reçu... Je crois que des gens de
votre cabinet, Mme la ministre, ont reçu des courtiers d'affaires qui se
questionnaient sur un certain nombre de dispositions du projet de loi.
Ça va toucher essentiellement l'article 1, et c'est le cas
particulièrement de Loresco.
Mme Robic: Oui.
M. Boisclair: Vous avez reçu les représentations de
M. Loiselle qui me présentait un avis juridique venant de la Commission
des valeurs mobilières. Là, il y a peut-être un
questionnement à savoir l'avis juridique date-t-il d'avant ou
d'après les modifications qui ont été apportées
à la Loi sur les valeurs mobilières? Vous avez sûrement
pris connaissance de l'avis juridique de la Commission où,
essentiellement, on disait qu'il n'était pas soumis à
l'application de la Loi sur les valeurs mobilières. C'est l'avis
juridique émanant de la Commission. Maintenant, cet individu se
questionne à savoir s'il va être soumis à l'application de
la loi 153. L'argumentation, vous la connaissez, elle vous a été
soumise. J'aimerais tout simplement qu'on me rassure à cet égard.
Ça touche directement l'article 1. Peut-être des commentaires de
la ministre là-dessus.
Mme Robic: Oui. Tout simplement, au niveau des valeurs
mobilières, à l'article 19.2°, on reconnaît un permis
restreint au niveau des sociétés en commandite. C'est le seul
domaine où on permet un permis restreint qui se limite aux placements
d'une société en commandite qui exerce des activités
immobilières. C'est le seul
cas où on permet un permis restreint en valeurs
mobilières.
M. Boisclair: moi, si vous me dites qu'il n'y a pas de
problème avec ça, je n'en ferai pas un cas, mais il semblait...
vous avez rencontré, je crois que m. joiicoeur a rencontré m.
loiselle.
Mme Robic: Oui.
M. Boisclair: Vous avez copie de la correspondance.
Mme Robic: M. Joiicoeur, est-ce que...
M. Boisclair: Moi, si vous me dites que vous répondez
à ses interrogations...
Mme Robic: on ne lui permettra pas de vendre des actions dans des
entreprises là. on lui donne un permis restreint pour des
sociétés en commandite, pour vendre les actions d'une
société en commandite.
M. Boisclair: Oui. Mais il y a deux façons de vendre une
compagnie. On peut vendre des parts...
Mme Robic: Oui.
M. Boisclair: ...des actions, ou on peut vendre un fonds de
commerce.
Mme Robic: Au niveau du fonds de commerce, c'est dans mon article
1, si je me souviens bien.
M. Boisclair: Oui, oui, effectivement, c'est à l'article
1.
Mme Robic: Et à l'article, je ne me souviens plus, 19, on
parle d'un permis restreint pour une société en commandite. Donc,
on peut vendre des parties de l'immeuble ou des actions dans une
société en commandite qui touche à l'immobilier.
M. Boisclair: Qui touche à l'immobilier. Mme Robic:
Qui touche à l'immobilier.
M. Boisclair: Si ça ne touche pas à
l'immobilier?
Mme Robic: II ne peut pas en vendre et ça, ce serait la
Commission des valeurs mobilières qui devrait amender sa loi pour le
leur permettre. Là, on ouvrirait un champ énorme et je ne suis
pas prête à l'ouvrir, à faire des courtiers en valeurs
mobilières de mes agents d'immeubles.
M. Boisclair: Vous connaissez la recomman- dation de M. Loiselle
qui demande que la zone grise de la vente d'entreprises incorporées en
vertu de l'article 3.2° de la loi sur la Commission des valeurs
mobilières - il serait intéressant de regarder, M. le
secrétaire, s'il y a moyen d'avoir copie de la Loi sur les valeurs
mobilières - soit spécifiquement couverte par l'article 1 qui est
le champ d'application. J'aimerais bien ça ressortir...
Mme Robic: Non, je
M. Boisclair: J'aimerais bien ça ressortir l'avis
juridique de la Commission. Vous en avez pris connaissance, je présume?
Il dit, finalement, que ce n'est pas de son ressort et que d'aucune
façon ses activités ne sont couvertes par la Loi sur les valeurs
mobilières.
Mme Robic: Ah bien! Là, je ne vous suis pas. Non. Ces
activités-là, la minute où vous vendez des actions,
ça touche aux valeurs mobilières. On ouvrait un champ
énorme, on faisait des agents immobiliers des courtiers en valeurs
mobilières, et ce n'était pas notre intention d'ouvrir la porte
aussi grande que ça. Non.
M. Boisclair: Ce serait vraiment curieux. Après le souper,
peut-être...
Mme Robic: Oui, nous autres aussi là.
M. Boisclair: ...j'irai chercher l'avis juridique - je l'ai
à mon bureau - de la Commission des valeurs mobiières, à
cet égard parce que, lui, il parlait bien, il faisait
référence à l'article 3.2° de la Loi sur les valeurs
mobiières, qui fait référence à des "titres
émis par une société fermée pourvu que leur
émission ne soit pas faite à rencontre des documents
constitutifs, sauf le cas visé à l'article 114 où une
société fermée possède une participation dans une
société dont les titres sont négociés sur un
marché organisé." Donc, lui, il est dispensé de
l'application de la loi par 3.2°. L'article 3.2° fait
référence à une dispense d'application de certains
articles de la loi.
Mme Robic: Je ne peux pas vous répondre. Alors, on va vous
revenir là-dessus. D'accord? On va faire faire une recherche. Est-ce que
vous êtes capables de répondre, vous autres? Bon. Alors, on fait
une recherche là-dessus et on vous revient. D'accord?
M. Boisclair: O.K. Je pourrais, d'ailleurs, soumettre... Il
serait intéressant de regarder aussi son mémoire qu'il a
déposé devant cette commission, quitte à suspendre
l'article 1 tout à l'heure.
Mme Robic: Oui.
M. Boisclafr: Mais qu'on puisse tout simplement me donner les
garanties nécessaires et je pourrai aller chercher l'avis juridique de
la Commission à mon bureau. Une autre question était celle des
gens de Multi-Prêts Deux Mille.
Mme Robic: Oui. Ah bien, eux autres, c'est plus facile. Alors,
eux, je pense que ça arrivait avant qu'on fasse les changements. Ah oui,
ils voulaient qu'on crée une catégorie spéciale pour eux
et qu'on leur évite de passer le cours en immobilier. Nous, on trouvait
que ce n'est pas mauvais pour eux de suivre le cours en immobilier. Ils vont
conseiller des gens pour des prêts hypothécaires, ils font tout le
travail pour eux. Qu'ils suivent un cours en évaluation ou qu'ils
suivent des cours que l'on donne, on ne croyait pas que ça leur causait
un gros problème. On voulait éviter de créer plusieurs
catégories à l'intérieur d'une profession, ceux qui
suivent des cours A et d'autres qui suivent des cours B. On a dit: C'est un
cours qui fait en sorte que tout le monde reçoit un permis, c'est un
cours de base. Pour les courtiers en prêts immobiliers, suivre ce cours
de base là ne pourrait qu'aider leur travail, ne devrait pas leur
créer de problèmes. Alors, je n'ai pas créé une
catégorie spéciale pour ces gens en prêt
hypothécaire.
M. Boisclair: Bon. Parfait. Alors, moi, M. le Président,
je serais prêt à procéder...
Mme Robic: Oui.
M. Boisclair: ...à l'étude de l'article 1.
Étude détaillée
Le Président (M. Lemieux): Alors, j'appelle l'article 1 du
projet de loi 153 sur le courtage immobilier.
Champ d'application M. Boisclair: Bon. L'article 1... Le
Président (M. Lemieux): Mme la ministre.
Mme Robic: Oui. Alors, est-ce qu'on doit le suspendre? Vous
voulez qu'on suspende l'étude de l'article 1?
M. Boisclair: Oui. Je pense que, vu les propos, tout à
l'heure, auxquels je faisais référence, il serait plutôt
pertinent, à ce moment-ci, de suspendre l'article 1.
Le Président (M. Lemieux): Alors, suspendu. J'appelle
l'article 2.1°.
M. Boisclair: Bon. Alors, l'article 2.
Mme Robic: Oui. Alors, M. le Président, nous avons revu
les exceptions et nous avons consulté toutes ces personnes pour
être bien sûrs qu'on représentait bien leurs
intérêts dans cet article 2. Les gens acceptent le libellé
de l'article 2. Hier, dans votre intervention, vous avez parlé qu'on les
soustrayait à certaines dispositions de la loi. Je voudrais vous
rappeler qu'on croyait que ce n'était pas nécessaire, puisque ces
personnes-là sont régies par leur propre corporation et doivent
également répondre à un code de déontologie. Alors,
on croyait que l'on faisait double... (16 heures)
M. Boisclair: Mais est-ce que la ministre conviendrait que, d'une
part, à l'article 5 de l'ancienne loi, "l'interdiction d'accomplir un
acte visé à l'article 4 ne s'applique pas aux avocats et aux
notaires en exercice"? L'article 2, bien sûr, fait
référence aux exclusions: "les avocats et notaires qui, dans
l'exercice de leurs fonctions..." Moi, je proposerais un amendement, M. le
Président; après "de leurs fonctions", je rajouterais
"principale", "...un titre dont la présente loi [...] fonctions
principales se livrent a une opération visée à l'article
1."
Mme Robic: Oui. Pourquoi croyez-vous que c'est important de les
traiter différemment des autres que l'on exempte?
M. Boisclair: Parce que ce sont essentiellement eux qui, dans
l'exercice de leurs fonctions, bien plus que les tuteurs et que d'autres...
Compte tenu des tendances qui, à l'heure actuelle, s'observent et des
contacts et des représentations que j'ai eus d'un certain nombre
d'intervenants, il apparaît clair que ce ne sont pas les tuteurs,
curateurs, exécuteurs testamentaires et tout ça. Je comprends
bien qu'ils n'en feront pas leurs fonctions principales, mais ils doivent, bien
sûr, le faire pour accomplir leur mandat.
On parle de la même chose pour les liquidateurs,
séquestres, syndics, shérifs qui, pour accomplir leur mandat,
devront se livrer à un certain nombre de transactions
immobilières. Cependant, vous savez que les avocats et les notaires, le
font non seulement dans l'accomplissement de leurs fonctions mais, de plus en
plus, le font comme, si vous me passez l'expression, M. le Président,
"sideline". De plus, moi, je crois qu'ils devraient être soumis à
l'application de cette loi.
Mme Robic: Je vous comprends et, pour nous, "dans l'exercice de
leurs fonctions", ça a été négocié avec eux
et on s'entendait très bien, à savoir que leurs fonctions sont
décrites dans leurs codes et que ça les empêche de faire du
courtage immobilier à temps plein ou d'agir comme prête-noms ou
quoi que ce soit. Nous, on veut arriver au même point que vous. Il semble
qu'on se comprend là-dessus. Ça a été
vérifié. M.
Bouchard, que vous aimez toujours nous rappeler quand il n'est pas
là, nous l'a demandé. Il est là aujourd'hui, avec nous.
Quand vous n'êtes pas là, M. Bouchard, ils ne veulent pas
travailler. C'est épouvantable!
M. Boisclair: C'est parce que, des fois, il ne veut pas toujours
être là, lui non plus.
Mme Robic: Non hein? Je ne savais pas ça. Je ne savais pas
ça.
M. Boisclair: Non, non. C'est parce que je faisais
référence à... La ministre me comprend. On me dit qu'il ne
peut être là.
Mme Robic: Oui, oui, oui. Je vous comprends. Mais on croit que le
libellé, tel que présenté, fait en sorte que vos
désirs s'accomplissent. C'est bien entendu qu'on parle de leurs
fonctions principales en tant que notaires et avocats et que leur loi à
eux les empêche d'exercer cette fonction-là d'une
façon...
M. Boisclair: Est-ce que la ministre serait prête à
faire un amendement: les avocats et notaires qui, dans l'exercice de leurs
fonctions principales, pour éviter qu'il y ait toute forme de
confusion?
Mme Robic: M. Bouchard.
M. Bouchard (Jean-Marie): Ces fameux amendements-là ont
été discutés très, très, très
sérieusement avec les deux ordres professionnels, tant l'ordre des
notaires que des avocats. Des objections ont été apportées
dans les deux cas pour les raisons suivantes. On m'a fait valoir qu'il est
extrêmement difficile... D'abord, le fait de rajouter "dans l'exercice de
leurs fonctions", c'est un amendement considérable par rapport à
ce qui existait parce que, dès que tu étais inscrit au tableau de
l'ordre, il y avait une exemption automatique qui était accordée,
de telle sorte qu'un avocat pouvait se livrer à des activités
presque principales, du moment qu'il était... là, en
précisant "dans l'exercice de leurs fonctions", les deux corporations
professionnelles nous ont dit: écoutez, il ne faut pas aller
au-delà de ça parce que, si ça excède une
activité qui qualifie l'acte professionnel de l'avocat ou du notaire,
nous allons le prendre au point de vue déontologie. nous ne permettrons
pas qu'un avocat ou un notaire en fasse une occupation principale. il faut
vraiment que ce soit accessoire à l'activité de l'avocat ou du
notaire comme tel, relié à son acte professionnel. laissez-nous
apprécier par notre champ de discipline si un notaire ou un avocat en
fait une occupation qui n'est pas une occupation accessoire.
M. Boisclair: Je comprends qu'on partage donc le même
objectif et que, dans le fond, nous disons à peu près la
même chose, sauf que ma compréhension des choses, c'est que la
décision que vous avez prise, c'est de dire. Laissons à l'Ordre
des comptables et au Barreau le soin d'évaluer la qualification de
l'exercice de leurs fonctions alors que nous souhaiterions... Bien sûr,
nous ne doutons pas de la compétence de ces corporations
professionnelles dans l'évaluation du respect du code de
déontologie; cependant, je ne crois pas que ça puisse causer un
quelconque préjudice que de spécifier dans cette loi "l'exercice
de leurs fonctions principales". Le code de déontologie, moi, je serais
bien curieux d'en avoir une copie ou qu'on puisse à tout le moins me
dire quelles sont les références au code de déontologie.
Je sais que, dans la correspondance que la ministre m'a envoyée ce
matin, il y a une lettre de Mme Lussier-Price, qui signait au nom de l'Ordre
des comptables agréés, à qui on a fourni le code de
déontologie, mais il serait intéressant de voir exactement ce que
le code de déontologie prescrit à cet égard. Comme je vous
le dis, si c'est tout simplement question de laisser à l'un ou à
l'autre le choix de la qualification, moi, je préférerais qu'on
le retrouve ici dans "leurs fonctions principales" pour être bien
sûr parce que vous comprenez comme mol que ça va être
difficile pour un ordre professionnel, quel qu'il soit... Je ne sais pas quel
est le nombre de membres, par exemple, de l'Ordre des comptables, mais c'est un
nombre assez considérable. Moi, je crois qu'il serait dans notre
Intérêt de permettre non seulement aux ordres professionnels, mais
aussi à la future association, ou à l'Inspecteur
général qui aura la responsabilité de s'assurer du respect
de la loi, de lui permettre, à lui aussi, d'apprécier ce qui,
pour un ordre professionnel, pourrait être parfois difficile.
Alors, moi, je demanderais bien, à moins qu'on me fasse la
démonstration noir sur blanc que dans le code de déontologie il y
a des choses très précises à cet égard... Il y a
même d'ailleurs la Chambre des notaires qu'on porte à mon
attention... Mais j'aimerais peut-être voir...
Mme Robic: Mais, j'aimerais peut-être que M. Bouchard
Intervienne ici, parce que c'est M. Bouchard qui a négocié avec
eux. Pour nous, on était venus à la conclusion que "dans
l'exercice de leurs fonctions", ça répondait à ce que vous
recherchez parce qu'on recherche la même chose que vous.
M. Boisclair: Juste avant que M. Bouchard... On porte à
mon attention une lettre que la Chambre des notaires envoyait à M.
Bouchard. J'aimerais ça la relire pour qu'à la fois je puisse en
prendre connaissance et qu'on puisse la porter à l'attention de
l'Inspecteur général. "Nous avons soumis en réponse au
document de consultation de Mme Robic, tant dans notre mémoire qu'en
commission parlementaire, qu'afin de mieux
protéger le public le courtage immobilier devrait constituer
l'activité principale du détenteur de permis." Ça,
ça va. "Ainsi, pour le notaire, l'exercice du courtage immobilier
devrait demeurer une activité accessoire à son travail afin
d'éviter les situations de conflits d'intérêts et de
préserver son indépendance. La législation actuelle permet
au notaire de faire du courtage immobilier comme activité principale, en
autant qu'il ne détient pas un permis émis par le surintendant du
courtage immobilier. C'est le courtage immobilier organisé,
publicité, sollicitation, etc., disait-il, exercé par le notaire
et seulement cette situation que nous voulons éviter. Dans cette
optique, il y aurait lieu - là, je présume qu'ils ont
été consultés sur l'avant-projet de loi - de retrancher
l'expression "de manière accessoire" du paragraphe 1° - là,
je présume que c'est ce qui a été négocié
avec l'Inspecteur général - et de réglementer l'exercice
du courtage immobilier par le notaire par le biais de notre code de
déontologie ou de vérifier cette expression à
l'intérieur de la loi".
Moi, je ne partage pas nécessairement l'opinion de dire que c'est
par le code de déontologie qu'on devrait le définir. On devrait
plutôt le définir dans la loi comme vous le faites, mais en
précisant un peu plus. Moi, si je fais le raisonnement inverse, je ne
vois pas en quoi l'amendement que je propose pourrait nuire d'une façon
quelconque à la pratique des notaires ou des avocats qui, dans le cadre
de leurs fonctions principales, sont appelés à transiger sur le
marché immobilier. Si je fais le raisonnement inverse, là, si
ça peut tout simplement nous rassurer et que ça ne nuit à
rien, pourquoi pas? À moins que ça nuise à quelque chose
et c'est ça que j'aimerais préciser.
M. Bouchard: C'est une question qui est pertinente et qui est
difficile aussi. Dans les commentaires que vous avez aussi - on a dû vous
les transmettre parce que je crois que le cabinet vous a transmis aussi les
commentaires que j'avais reçus du Barreau - le Barreau se posait
justement la question, il disait: Écoutez, si vous voulez
définir, à partir de quels critères est-ce principal,
est-ce secondaire ou est-ce accessoire? Si vous dites ça, comment
pensez-vous qu'on va être capables d'intervenir? Alors, ils disent:
Écoutez, accessoire par rapport à un dossier ou accessoire aux
fonctions exercées, accessoire en termes de revenus ou accessoire en
termes de passe tant de dossiers?
Alors, une fonction principale ou une fonction accessoire dans une loi,
le Barreau était contre. Ils ont constitué un comité
spécial de spécialistes du droit Immobilier pour étudier
cet aspect-là. Ils ont dit qu'avec la précision de l'exercice de
la fonction ils avaient tout ce dont ils avalent besoin pour pouvoir continuer
de régir l'acte professionnel de l'avocat afin de s'assurer que
ça ne déborde pas, dépendant des circonstances, parce que
ce n'est pas clair, ça ne se coupe pas au couteau, ça, une
activité immobilière; à un moment donné, un avocat
qui est dans un dossier, s'occupe d'une transaction immobilière. Avec la
définition très vaste que vous avez à l'article 1,
à peu près tous les avocats pourraient être atteints
lorsqu'ils font des transactions.
La lettre de la Chambre des notaires vous dit, d'ailleurs, très,
très, très clairement qu'à ce compte-là la
définition de l'article 1 leur est presque totalement applicable parce
que, dans le projet de loi tel que rédigé, l'activité
accessoire du notaire, ça devient presque principal en tant que la loi
est concernée. Le notaire doit pouvoir faire du courtage immobilier.
Alors, tout ce qui concerne, par exemple, le prêt hypothécaire,
ils en font constamment, du prêt hypothécaire, l'acte de
prêt hypothécaire et ainsi de suite.
Alors, pour les fins de ces deux ordres professionnels... Et ça a
été le cas pour toutes les professions. On les a toutes
consultées, vous l'avez vu par le dossier. Elles étaient toutes
très, très, très, je dirais, prudentes. Elles demandaient
que ça ne soit pas par une loi parce qu'une loi ne peut pas
définir un acte humain avec précision, en quoi c'est accessoire
et en quoi c'est principal. En précisant "dans l'exercice de leurs
fonctions", on confère et on laisse à l'ordre en question la
responsabilité de pouvoir déterminer si ça excède
ce qui est considéré comme normal, compte tenu des
circonstances.
M. Boisclair: ça, je le comprends très bien. mais
ma question est: pourquoi ne pas le préciser? je comprends que le choix
qui semble être fait, c'est de laisser justement aux ordres le choix
d'évaluer et de qualifier les fonctions. mais, moi, je ne vois pas en
quoi une précision pour ajouter "dans l'exercice de leurs fonctions
principales" viendrait enlever... je ne vois pas en quoi l'ajout de "fonctions
principales" viendrait enlever la possibilité pour un ordre, que ce soit
l'ordre des comptables ou dans le cas des avocats, de faire cette même
évaluation. dans le mesure, m. l'inspecteur, où...
M. Bouchard: Oui.
M. Boisclair: ...on ajoute dans le cadre "de leurs fonctions
principales", je ne vois pas en quoi l'Ordre ou le Barreau, dans le cas des
avocats, ne pourraient plus évaluer eux-mêmes ce qu'est l'exercice
de leurs fonctions principales. Ce n'est pas la loi qui viendrait plus le
définir. L'appréciation leur sera toujours laissée, mais
elle sera, cependant, plus claire parce que "l'exercice de leurs fonctions",
moi, je crois, laisse une porte grande ouverte. Tout simplement, si on poursuit
les objectifs que la ministre a fait siens, a savoir une protection accrue du
public, si ce n'est qu'à cause de l'interprétation qu'on
pourra donner à cet alinéa de l'article second, je crois
qu'on ouvre une porte et qu'il y a une forte possibilité
d'affaiblissement justement de cette protection.
Mme Robic: Bon, vous me surprenez un peu parce que c'était
justement ce que je voulais empêcher.
M. Boisclair: Oui, mais là, moi, je vous invite juste
à le préciser.
Mme Robic: Mais, comme de raison, autant d'avocats, autant d'avis
juridiques, mais on me garantissait qu'en utilisant "dans l'exercice de leurs
fonctions" on s'assurait bien que c'était à l'intérieur
des attributs de l'avocat et qu'il ne pourrait pas pratiquer, dans les moments
creux, de l'immobilier. Il faudrait que ça soit rattaché à
ses fonctions, à des dossiers quelconques. Il ne pourrait pas, demain
matin, aller mettre une pancarte, montrer des maisons ou vendre des maisons
s'il ne le faisait pas dans l'exercice de ses fonctions avec un client.
M. Boisclair: Mais le problème, Mme la ministre, et vous
le savez, il y en a qui le font. Il y en a qui le font. Alors, il faut savoir
aussi comment ça se passe malgré les dispositions qui sont
déjà dans la présente loi. Alors, écoutez, on
pourrait faire cette discussion longtemps, mais je propose l'amendement en
vertu de nos règlements, qu'on ajoute... Là, je vais le faire par
écrit, M. le Président, mais la substance de l'amendement, ce
serait d'ajouter au premier alinéa de l'article second, après le
mot "fonctions", le mot "principales". (16 h 15)
Mme Robic: Oui, M. le Président, je sais ce que le
député de Gouin tente de faire, et je suis tout à fait
d'accord avec lui sur le principe. On a la même idée, mais je
crois qu'après des semaines de discussions avec mes gens je suis
obligée de vous dire que je me sens confortable avec "dans l'exercice de
leurs fonctions" pour rejoindre nos objectifs.
Donc, je me vois dans l'obligation de vous dire, M. le Président,
que je ne pourrais pas acquiescer, à ce moment-ci, à...
M. Boisclair: Là, je voudrais juste...
Mme Robic: ...l'amendement. Puis, je ne sais pas comment...
M. Boisclair: J'aimerais juste qu'il soit déposé,
qu'on vérifie pour voir s'il est conforme au règlement et
puis...
Le Président (M. LeSage): Alors, nous allons attendre
plutôt que l'amendement soit déposé par écrit et
puis on discutera de l'amendement à ce moment-là.
Mme Robic: D'accord.
Le Président (M. LeSage): Alors, l'amendement se lit comme
suit:
L'article 2 est modifié par l'ajout au paragraphe 1°,
après le mot "fonctions", du mot "principales".
L'amendement est recevable. Est-ce quo vous voulez discuter, Mme la
ministre, de l'amendement?
Mme Robic: C'est son amendement.
Le Président (M. LeSage): Je m'excuse, allez-y, M. le
député de Gouin.
M. Boisclair: Alors, tout simplement, j'aimerais demander
à la ministre, pour ne pas reprendre toute cette discussion-là,
en quoi l'ajout du mot "principales" pourrait nuire, si ça ne fait que
clarifier.
Mme Robic: M. le Président, tout d'abord, je pense que
vous avez mentionné tout à l'heure que vous suggériez cet
amendement-là pour la protection du public. Alors, je dois vous avouer
que j'ai des problèmes à voir où le public se trouverait
mieux protégé par cet amendement là. Si je ne suis pas
prête à l'accepter comme amendement, c'est que l'exercice a
été fait chez nous. Dans le projet de loi initial, on allait
encore plus loin, on parlait d'accessoires également.
M. Boisclair: C'est ça.
Mme Robic: M. le député, j'ai la tête dure
et, malgré tout ça, on m'a convaincue, mes gens m'ont convaincue
qu'il serait difficile de déterminer quelles étaient toutes ces
fonctions qui pourraient déborder du cadre de leurs fonctions, dans
l'exercice de leurs fonctions. Qui irait vérifier chez ces
gens-là quelles étalent les actions qui faisaient qu'ils
débordaient? Premièrement, est-ce qu'on devrait habiliter
l'Association à faire ce genre de travail là? Je crois que non.
Il faut laisser aux ordres professionnels dont ils dépendent le pouvoir
de régir cela. Comme je vous dis, on peut en parler longtemps et on
m'assure.
C'est un des principes que j'émettais; donc, c'est important pour
moi. Je ne veux pas avoir des gens qui sont sur le terrain, qui à un
moment donné, parce qu'ils ont moins de clients ou quelque chose comme
ça, ouvrent des bureaux, puis prêtent leur nom à des
bureaux d'immeuble. Je voulais absolument empêcher cela. On me garantit -
je suis obligée de prendre la parole de mes gens - que "dans l'exercice
de leurs fonctions", ça rencontre mon objectif et que "principales",
ça serait excessif.
Le Président (M. LeSage): M. le député
de
Gouin.
M. Boisclair: De toute façon, peu importe si l'amendement
est rejeté ou pas, il n'en demeure pas moins que ça sera toujours
l'Inspecteur qui sera chargé de l'administration de la loi, même
si l'amendement n'est pas accepté. Dans ce sens-là, il y aura
quand même une évaluation à faire et ça ne sera pas
exclusivement laissé aux ordres professionnels de...
Une voix: À l'Association.
M. Boisclair: À l'Association, bien sûr. Mais
l'Inspecteur général a la responsabilité de
l'administration de la loi.
Mme Robic: II vous voit partout, hein.
M. Boisclair: L'Association aura, bien sûr, sa
responsabilité, elle aussi, d'évaluer, puis de voir à ce
que la loi soit respectée. Donc, l'argument de la ministre à cet
égard ne tient pas. Je crois - j'irais même plus loin - que
ça serait même faciliter le travail de l'Association dans
l'interprétation de la loi. Là, si on a "dans l'exercice de leurs
fonctions", l'Association qui aura à interpréter cet
article-là aura beaucoup plus de difficultés. Imaginez les
conflits qui, rapidement, pourraient surgir entre l'Association et les ordres
professionnels. Là, je ne sais pas si je fabule, mais qu'on me
contredise si c'est le cas. L'Association pourrait rapidement en arriver
à une interprétation plus restrictive puisque ça sera
certainement son intérêt; elle en arrivera sûrement à
une définition plus restrictive qu'un ordre professionnel de
l'interprétation du premier paragraphe de l'article 2. Moi, je dis:
Tranchons immédiatement le débat parce que le problème
d'interprétation va se poser pour l'Association, va se poser aussi pour
les ordres professionnels. C'est sûr que les ordres professionnels vont
vous dire: Laissez-nous ça, on va s'arranger, puis on va s'assurer que
nos membres respectent le code de déontologie. Mais le problème
va se poser pour l'Association.
Vous n'avez pas répondu à mon argumentation. Vous dites
que c'est excessif, là. Je me suis peut-être emporté, mais
je ne vois pas en quoi ça peut être excessif. Sur le fond, ce
n'est pas très fort comme argumentation. Donc, je vous inviterais
à trancher immédiatement ce qui va sûrement devenir un
problème dans l'application de la loi, un problème pour
l'Association. Compte tenu du temps que c'a a pris pour en arriver à une
loi semblable à celle-là, je suis convaincu quo ce n'est pas dans
un an qu'on va apporter dos amendements à celle-là. Alors,
pourquoi ne pas faire un bon travail immédiatement et pourquoi ne pas
trancher immédiatement cette question, Mme la ministre, en acceptant
l'amendement? Là-dessus, je n'insisterai pas plus longtemps, mais je
crois que mes arguments sont de poids et de taille et que ceux que la ministre
aurait, sur le fond... Elle devrait à tout le moins me dire en quoi
"principales" va nuire. Je suis convaincu que la ministre est consciente du
problème que ça va causer au niveau de l'interprétation
entre l'Association et les ordres professionnels. C'est ça, le
problème.
Mme Robic: Alors, M. le Président, on pense toujours qu'on
a les meilleurs arguments au monde de part et d'autre, mais je ne suis pas
avocate, M. le Président, Dieu m'en garde! Je ne suis pas avocate, mais
j'ai des gens qui me conseillent, qui se sont penchés sur..., des
avocats.
M. Boisclair: II ne faut pas toujours les écouter.
Mme Robic: Oui, oui, mais c'est parce que, là, je viens
que je ne sais plus lequel écouter. Oh, M. Bouchard, je vous
écoute. Mais, connaissant M. Bouchard comme vous le connaissez bien et
sachant comme il aime les choses claires et précises, M. Bouchard
m'assure qu'il est satisfait de ce libellé. Alors, vous comprendrez,
loin de moi de vouloir mettre en doute les conseils de M. Bouchard.
M. Boisclair: Avec tout le respect que j'ai pour M. Bouchard, ce
n'est pas la loi de M. Bouchard, c'est la vôtre.
Mme Robic: C'est vrai. Quand il est ici, vous ne voulez pas
l'entendre puis, quand il n'est pas ici, vous le réclamez. Alors, c'est
ma loi, mais j'ai consulté et on m'assure... Alors, pourquoi pas?
M. Boisclair: Alors, j'aimerais ça que M. Bouchard me le
dise. Le problème va sûrement survenir entre
l'interprétation de l'Association un jour et ça, vous en
êtes sûrement conscient. Je me dis: Ce problème-là,
il faut le trancher immédiatement. Sinon, c'est un problème qui
va perdurer.
M. Bouchard: Mais pensez-vous que, indépendamment du
bien-fondé ou pas de l'amendement que vous proposez, même avec le
terme utilisé, même en ajoutant une fonction principale...
Qu'est-ce que c'est qu'une fonction principale? Si on dit "dans l'exercice de
leurs fonctions principales", qu'est-ce que c'est que ça veut dire dans
l'exercice des fonctions principales d'un professionnel? Comment va-t-on
interpréter ça, tant de la part de l'Association qui va
être responsable de l'application de la loi pour la déontologie -
parce que c'est la nouvelle Association des courtiers et agents - que du
Barreau? Qu'est-ce que ça veut dire "de leurs fonctions principales"?
Une fonction principale...
M. Boisclair: Puisqu'il n'y a pas de défini-
tion, on se réfère au sens usuel. Pour le sens usuel
principal, on pourrait regarder le Petit Robert, exactement comme vont
le faire les avocats et les juges. Et "fonctions principales", de sens commun,
au sens usuel, fait référence aux activités d'un
professionnel qui sont définies par sa profession.
M. Bouchard: Je posais la question parce que...
M. Boisclair: Un avocat peut poser un certain nombre de gestes
qui sont définis. Il y en a qu'il peut poser, d'autres qu'il ne peut pas
poser. De la même façon, ils sont définis là,
très clairement.
Mme Robic: Alors, c'est ses fonctions.
M. Boisclair: Oui, mais, cependant, un notaire accomplit aussi
d'autres fonctions dans son travail; au-delà de ça, il
négocie, il conclut, il fait d'autres choses que ce qui est... Par
exemple, un avocat, au-delà de sa profession, peut exercer aussi des
activités qui seraient connexes à sa tâche. Dans le cas
précis qui nous préoccupe, on le sait fort bien, on va se le dire
franchement; il y a des avocats et des notaires qui font du courtage immobilier
comme "sideline".
Mme Robic: Mais on m'assure que, "dans l'exercice de leurs
fonctions", ça ne leur permettra pas de faire cette
activité-là sans avoir une autre relation avec le client. On
m'assure que ça fait ça. Là, j'espère que tous mes
avocats ne se laissent pas de porte ouverte pour faire de l'immobilier. Mais,
c'est ce qu'on m'assure et c'est ce que je voulais. Moi, je suis
obligée...
M. Boisclair: Vous savez que les gens de l'Association se
questionnent, eux aussi. Je ne suis pas le seul à me questionner
là-dessus. Vous ne comprenez pas. Il y a donc des opinions juridiques
différentes à cet égard.
Mme Robic: Les gens de l'Association voudraient sans doute qu'ils
n'aient même pas le droit d'en faire, même dans...
M. Boisclair: Non, ce n'est pas ça.
Mme Robic: ...l'exercice de leurs fonctions.
M. Boisclair: Oui, mais là...
Mme Robic: Alors, il faut que Je tranche dans un juste milieu,
c'est ce que je tente de faire aujourd'hui, et c'est ce qu'on m'assure que je
fais en utilisant le terme "exercice de leurs fonctions". Alors, M. le
Président, je pense que, à moins qu'on veuille continuer...
M. Boisclair: O.K.
Mme Robic: ...on pourrait peut-être passer h autre
chose.
Le Président (M. LeSage): Est ce quo l'amendement est
adopté?
Mme Robic: Rejeté, M. le Président.
Le Président (M. LeSage): L'amendement est donc
rejeté.
M. Boisclair: Rejeté.
Le Président (M. LeSage): Est-ce quo l'article 2 est
accepté?
M. Boisclair: Bien, là, on est au premier
alinéa.
Le Président (M. LeSage): Est-ce que le premier
alinéa de l'article 2 est adopté, M. lo député de
Gouin?
M. Boisclair: Sur division.
Le Président (M. LeSage): Sur division J'appelle le
paragraphe 2° de l'article 2.
M. Boisclair: O.K. Ça, ça va.
Mme Robic: Adopté?
M. Boisclair: Oui, adopté.
Une voix: Sur division.
Le Président (M. LeSage): Adopté.
Mme Robic: Non, non. Le 2°, ce n'est pas sur division.
Le Président (M. LeSage): j'appelle le paragraphe 3" de
l'article 2.
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. LeSage): Le paragraphe 3* est
adopté. J'appelle le paragraphe 4°.
M. Boisclair: 4°, adopté. 5°, adopté, M. le
Président. Ah! 5°, oui. 4°, adopté.
Le Président (M. LeSage): Le paragraphe 4" est
adopté. J'appelle le paragraphe 5°.
M. Boisclair: "Les membres en règle d'une corporation
professionnelle de comptables visée à l'annexe I du Code des
professions à l'égard d'un prêt garanti par
hypothèque ou de la vente en bloc d'un fonds de commerce." Là, on
fait donc référence aux C.A., aux CM.A. et aux C.G.A.
Mme Robic: C.G.A. et C.M.A. Oui, c'est ça.
M. Boisclair: C'est à peu près 20 000
personnes.
Mme Robic: C'est ça.
M. Boisclair: Est-ce que c'est une disposition qu'on retrouvait
dans l'ancienne loi?
Mme Roblc: Non. On pariait des comptables agréés,
des comptables publics. Ah! Bien, là, ça aussi, ça a fait
tout un débat, M. le Président. C'est assez intéressant,
les débats que ça peut faire. On nous a dit, à un moment
donné, que les comptables publics, ça comprenait tout le monde.
Ensuite, on a dit: Ce n'est pas assez clair. Il faudrait trouver... Alors, en
utilisant "comptables visée à l'annexe I du Code des
professions", on couvre tout le monde à ce moment-là et on est
sûr de ne pas se fourvoyer.
Le Président (M. LeSage): Est-ce que le paragraphe 5°
est adopte?
M. Boisclair: Holà, M. le Président! C'était
quel alinéa, Mme la ministre, 5°, dans l'ancienne loi?
Le Président (M. LeSage): C'était g. M.
Boisclair: C'était g. Une voix: Dans l'ancienne loi? M.
Boisclair: O.K. Parfait. Je l'ai là. Mme Robic: O.K.
M. Boisclair: Quelle était l'interprétation qui
était donnée par l'Inspecteur qui, à l'époque,
avait la responsabilité de l'application de la loi?
M. Bouchard: Du courtage?
M. Boisclair: De celle-là, l'ancienne Loi sur le
courtage.
M. Bouchard: Je n'étais pas responsable de l'application
de la loi.
M. Boisclair: Je m'excuse là, juste sur ce détail.
Mais il y a une interprétation, je présume, qui a
été donnée.
M. Bouchard: Oui. Ça, c'est un vieux débat entre
les deux ordres professionnels. La comptabilité publique est reconnue
comme étant un acte réservé à l'Ordre des C.A. Par
ailleurs, la comptabilité publique n'est pas, comme telle,
définie. Ce qui veut dire que c'était la discussion constante
entre les C.A. et les C.G.A.: Est-ce qu'ils peuvent le faire ou pas? de telle
sorte qu'il y a môme eu un Jugement qui a été rendu. Vous
avez pris connaissance de la correspondance qui m'a été
donnée par l'Ordre des C.G.A.? Ils font référence au
jugement de la Cour supérieure qui a été rendu, qui
établit que la définition de "comptable public" est assez vaste
pour comprendre les C.G.A. et que c'est l'acte de vérification qui est
réservé aux C.A. comme tels et non pas le titre de
comptabilité publique. (16 h 30)
Comptabilité publique doit donc référer à
plus que comptable agréé. Comme il y a trois ordres de comptables
et qu'actuellement le ministre responsable du Code des professions est à
régler cette question-là, on a dit: Écoutez, ce n'est pas
le temps de trancher et d'avoir à préciser si l'un ou l'autre
doit être exclu. Ça, c'était la demande de tout le monde
que les trois ordres soient consultés et les trois ordres étaient
d'accord pour une phraséologie comme celle que vous avez.
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Gouin.
M. Boisclair: Si je comprends bien, dans l'avant-projet de loi,
vous faisiez référence uniquement aux comptables
agréés.
M. Bouchard: C'est ça.
M. Boisclair: D'accord. Adopté.
Le Président (M. LeSage): Le paragraphe 5° est
adopté. J'appelle le paragraphe 6°.
M. Boisclair: "Les administrateurs agréés". Qui
sont les administrateurs agréés? Ça aussi, c'est une
nouvelle disposition, si je ne me trompe pas.
Mme Robic: Oui. Allez, M. Bouchard.
M. Bouchard: L'administrateur agréé, c'est une
nouvelle exemption qui est prévue et qui ne l'était pas à
cause de notre définition que nous avons maintenant qui comprend...
Alors, il était visé. C'est une corporation professionnelle
à titre réservé et c'est, justement, plus
particulièrement lorsqu'ils font la location de l'immeuble dont ils ont
la gestion. C'est leur spécialisation.
Alors, après communication avec ces personnes et un
échange avec tout le monde, comme nous l'avons fait pour toutes les
corporations, ça a été strictement limité à
la location, et non pas l'acte de courtage total.
M. Boisclair: Et "à une opération relative à
un prêt garanti par hypothèque".
Mme Robic: Oui.
M. Boisclair: O.K. Ils peuvent en faire le...
Mme Robic: Ils peuvent renégocier un prêt
ou aller chercher un prêt pour un immeuble dont ils ont la
gestion.
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. LeSage): Le paragraphe 6° est
adopté. J'appelle le paragraphe 7°.
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. LeSage): Le paragraphe 7° est
adopté. J'appelle le paragraphe 8°.
M. Boisclair: Ça, c'était dans l'ancienne loi
aussi?
Une voix: Oui.
M. Boisclair: D'accord. Adopté.
Le Président (M. LeSage): Le paragraphe 8° est
adopté. J'appelle le paragraphe 9°.
M. Boisclair: Ça, c'était là aussi?
Adopté.
Le Président (M. LeSage): Le paragraphe 9° est
adopté. J'appelle le paragraphe 10°.
M. Boisclair: "L'employé. " Auparavant, on avait
l'employé régulier, si je ne me trompe pas.
Mme Robic: Oui. Mais ici...
M. Boisclair: Est-ce qu'on peut m'expliquer ce qu'il y a...
Mme Robic: C'est dans l'exercice de sa principale occupation.
M. Boisclair: Parce que, là, on l'a, la principale.
Mme Robic: Oui.
M. Boisclair: Ce n'était pas suffisant?
Mme Robic: Oui.
M. Boisclair: II a fallu le rajouter.
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Robic: Touchée. Non, non, il y a un avocat qui me dit:
Non, non, non.
Une voix: La différence est fondamentale.
Mme Robic: Oui, oui, je sais, mais ça ne fait rien.
M. Boisclair: Qu'on m'explique.
Mme Robic: Oui, MM. les avocats, expliquez à ce
monsieur.
Une voix: Oui, on va lui expliquer certain.
M. Boisclair: L'employé régulier, d'une part.
M. Bouchard: Un employé qui travaille pour quelqu'un peut
faire n'importe quoi.
M. Boisclair: Oui.
M. Bouchard: Bon. Alors, un avocat ne peut pas faire n'importe
quoi.
M. Boisclair: Non.
M. Bouchard: Un notaire ne peut pas faire n'importe quoi. Son
acte est prévu, ce sont des corporations à acte
réservé. Alors, ici, il faut que ce soit évidemment dans
l'exercice de sa principale occupation et c'est juste dans ce cas-là
qu'il est visé, pas quand iI... Il fallait le préciser ici parce
qu'il n'a pas d'acte, lui, qui le régit, nulle part. Il peut faire
n'importe quoi.
M. Boisclair: Là, on va m'expliquer quelque chose. Je
m'excuse. C'est peut-être évident pour vous, ça ne l'est
pas pour moi. Ne sont donc pas soumis à l'application de la loi - on est
toujours dans les exclusions - "l'employé qui, à l'occasion de
l'exercice de sa principale occupation... " Peut on me donner juste un
exemple?
M. Bouchard: Un contracteur général.
Mme Robic: Un employé qui reçoit le mandat de son
employeur de vendre l'édifice dont il est propriétaire. Il ne
veut pas passer par quelqu'un, il veut le faire, et il donne le mandat à
son employé de le faire et de s'en occuper pour lui.
M. Boisclair: Oui, mais qui, dans "l'exercice de sa principale
occupation".
Mme Robic: Pardon?
M. Boisclair: Prenons votre exemple. Quelqu'un qui est
propriétaire d'un immeuble dit à son employé: Occupe-toi
donc de la vente de l'immeuble. "Qui, à l'occasion de l'exercice de sa
principale occupation. " Donc, sa principale occupation, ce serait de vendre
des...
Mme Robic: Oui.
M. Bouchard: Un contracteur général.
Mme Robic: C'est un contracteur général.
M. Bouchard: Un contracteur général qui bâtit
des maisons...
M. Boisclair: Oui.
M. Bouchard:... il est visé par la loi, lui.
M. Boisclair: Oui.
Mme Robic: Mais l'employé aussi.
M. Bouchard: Alors, l'employé qui, dans l'exercice de sa
principale occupation, se livre à une opération visée pour
le compte de son employeur qui, lui, n'est pas un courtier.
Mme Robic: Mais l'employé, également, qui n'est pas
nécessairement l'employé d'un contrac-teur général,
peut vendre l'édifice pour son patron.
M. Bouchard: Je donne l'exemple du con-tracteur
général car c'est évident que lui est dans ce
cas-là, ou toute autre personne qui vend... Moi, Je peux vendre ma
maison et demander à mon employé, mon concierge, de la vendre
pour moi.
M. Boisclair: Oui, mais "qui, à l'occasion de l'exercice
de sa principale occupation", ça veut donc dire, par exemple... Vous
faites donc référence, par exemple, à un contracteur qui a
un projet de développement immobilier - juste pour essayer de
comprendre, par un exemple - qui demande à un de ses employés de
vendre ses condos neufs, ses unités. Il l'installe souvent dans un
démo. Et cette personne-là qui, dans le cadre de sa principale
occupation, se livre, bien sûr, à des opérations de vente,
ne sera pas obligée de détenir sa licence.
M. Bouchard: Bien, prenez l'exemple du concierge d'une grosse
conciergerie.
M. Boisclair: O. K.
M. Bouchard: L'opération immobilière, c'est
très vaste. Ça comprend tout, y compris la location.
M. Boisclair: Hum, hum.
M. Bouchard: Moi, le propriétaire d'une grosse
conciergerie, je donne mandat à mon concierge, dont la fonction
principale consiste, entre autres, à ça, de s'occuper de la
location de ma maison. Si ce n'est pas ça, je n'ai pas le droit de le
faire. Il faut que je donne un mandat à un courtier.
M. Boisclair: Ça veut donc dire que des gens pourraient...
Parce que "employé régulier", je présume que ça
empêchait, à l'époque, un contracteur d'engager de
façon ponctuelle des employés pour faire de la vente
d'immeubles?
M. Bouchard: C'est parce que le mot "régulier", au fond,
n'ajoutait rien. C'est régulier par rapport à occasionnel. Ce
n'est pas important.
M. Boisclair: Par rapport, c'est ça, à
occasionnel.
M. Bouchard: Ce qui est important, c'est: à l'occasion de
sa principale occupation, pour son employeur.
M. Boisclair: O. K. Adopté.
Le Président (M. LeSage): Alors, le paragraphe 10° est
adopté. Est-ce que l'article 2 est adopté?
M. Boisclair: Sur...
Mme Robic: Adopté sur division, puisque...
M. Boisclair: Oui. Il y a juste une question avant. Les
"encanteurs licenciés, dans l'exercice de leurs fonctions. " Les anciens
alinéas d et e sont disparus?
Mme Robic: Oui. D'abord, encanteurs, ça n'existe plus.
Ça a disparu, ça. Et l'autre, c'était quoi?
M. Boisclair: Les agronomes.
Mme Robic: Les agronomes, ils n'en font pas. On a
vérifié. Ça a été vérifié avec
eux et ils ne font pas d'actes de courtage.
M. Boisclair: Mais il y avait quand même les caisses
d'épargne et de crédits; ça, c'est les caisses pop?
Mme Robic: Oui.
M. Boisclair: Elles se retrouvent...
Mme Robic: Elles se retrouvent à 7°, là,
hein?
M. Boisclair: 7°. O. K. Parfait, oui.
Mme Robic: On en a rajouté pour, bien sûr...
M. Boisclair: Parfait. Alors, adopté sur division.
Le Président (M. LeSage): Alors, l'article 2 est
adopté sur division. Avant d'appeler l'article 3, j'avise les membres de
cette commission que j'accepte le dépôt du document
déposé par le député de Gouin.
M. Boisclair: Merci.
Mme Robic: On peut le déposer, M. le...
Le Président (M. LeSage): Oui, Mme la ministre.
Mme Robic: Merci beaucoup.
Le Président (M. LeSage): J'appelle l'article 3.
Exercice de l'activité de courtier Conditions
d'exercice
M. Boisciair: Bon. Attendez un instant, là. L'article 3,
il n'y a pas de problème. Adopté.
Le Président (M. LeSage): L'article 3 est adopté.
J'appelle l'article 4.
M. Boisciair: Qui est adopté.
Le Président (M. LeSage): L'article 4 est adopté.
J'appelle l'article 5.
M. Boisciair: Adopté.
Le Président (M. LeSage): L'article 5 est adopté.
J'appelle l'article 6.
M. Boisciair: L'article 6. Sur la suspension automatique du
certificat de courtier, c'est, bien sûr, l'Association qui a la
responsabilité de suspendre. De quelle façon l'Association va en
être informée? Comment, concrètement, ça va pouvoir
s'appliquer? Comment, concrètement, va-t-on vérifier si quelqu'un
se conforme aux dispositions de l'article 5?
Une voix: La compagnie d'assurances.
M. Boisciair: Je comprends très bien que c'est la
compagnie d'assurances, mais l'Association va être informée...
L'Association va tenir, je présume, un registre. On va voir plus
loin...
Mme Robic: Quand elle suspend, elle doit publier.
M. Boisciair: Oui, mais ce n'est pas ça. Comment elle va
être informée qu'il ne se conforme plus aux dispositions de
l'article 5?
M. Bouchard: II y a une suspension. La loi dit: suspension de
plein droit.
M. Boisciair: Oui.
M. Bouchard: Ça veut dire que l'Association, tout ce
qu'elle fait comme acte administratif, c'est de prendre acte. L'individu, lui,
qui ne se conforme pas à l'article 6, commet un acte dérogatoire
vis-à-vis de son Association. Lorsque l'Association le saura, parce
qu'à un moment donné la compagnie d'assurances va donner un avis,
forcément, ou encore, si l'individu a fourni un cautionnement ou une
garantie auprès de l'Association, la garantie en faveur de qui ou le
cautionnement en faveur de qui ça a été fait, il le sait
que c'est en faveur de l'Association; alors, l'Association, ça va lui
être dénoncé. Lorsque l'Association prendra acte de
l'exlstonco du défaut du courtier...
M. Boisciair: Parfait.
M. Bouchard: ...c'est automatique.
M. Boisciair: Alors, adopté.
Le Président (M. LeSage): L'article 6 est adopté.
J'appelle l'article 7.
M. Boisciair: Sur l'article 7, j'a/merais entendre la
ministre.
Mme Robic: Oui. Là, j'ai un amendement. M. Boisciair:
C'est ça. Mme Robic: Ça adonne bien.
M. Boisciair: C'est ça. Il y a un débat de fond
à faire à l'article 7. C'en est un, en tout cas, où il y a
un débat.
Mme Robic: Oui. Alors...
M. Boisciair: Vous avez un papillon.
Mme Robic: ...c'est une personne physique qui qualifie
l'entreprise, qui détient le permis. C'est bien sûr que la
personne qui qualifie l'entreprise se consacre à plein temps aux
activités de l'entreprise. Donc, elle ne peut pas cumuler des fonctions.
Elle doit s'y consacrer à plein temps. Je m'excuse, mais vous me donnez
un amendement que je ne comprends pas.
M. Boisciair: Alors, écoutez-moi. Tout simplement, un
commentaire qui a été fait.
Mme Robic: Oui.
M. Boisclafr: ...c'est: Pourquoi ne pas exiger de la personne
physique demandant un permis pour une société ou une personne
morale d'être titulaire d'un certificat de courtier immobilier?
Mme Robic: Pourquoi?
M. Boisciair: Pourquoi ne pas exiger de la personne
physique...
Mme Robic: Oui.
M. Boisclair: ...de la personne physique...
Mme Robic: Je sais à qui vous avez parlé,
d'ailleurs.
M. Boisclair: ...demandant...
Mme Robic: non. ma décision là-dessus est que c'est
l'entreprise qui assume toutes les responsabilités, qui doit
détenir le permis. mais il doit certainement y avoir un qualificateur de
cette entreprise-là qui se consacre aux activités et qui a toutes
les qualités pour qualifier cette entreprise-là. mais c'est
l'entreprise, par ce qualificateur-là, qui assume les
responsabilités, donc...
M. Boisclair: Là, il y a un amendement, je
présume.
Mme Robic: Oui. Mais, là, laissez-moi
réfléchir une minute, regarder ça une minute.
M. Boisclair: Alors, on regarde ça.
Mme Robic: On ajoute un 7.1 à 7. Ah oui, là je vous
comprends! Je m'excuse, je n'avais pas vu ça. Pour nous, il faut
éviter toute confusion. Quand quelqu'un se présente, il se
présente comme représentant une entreprise. Donc, il était
important pour moi que ce soit l'entreprise qui ait le permis, bien sûr.
Le permis est fait au nom de l'entreprise, mais l'entreprise doit se qualifier
par un qualificateur qui doit être une personne physique.
M. Boisclair: Est-ce que l'article 7 va empêcher un
courtier de travailler pour un autre courtier? Si on lit... (16 h 45)
Mme Robic: Non, il n'agit pas comme courtier, mais comme agent.
Il n'y a qu'un seul courtier qui qualifie une entreprise, un seul. Il ne peut
pas y avoir 10 courtiers qui qualifient la même entreprise ou qui servent
comme personne représentant cette entreprise-là.
M. Boisclair: Je comprends ça très bien. Mme
Robic: O.K.
M. Boisclair: Mais une personne morale... Mme Robic:
Oui.
M. Boisclair: ...donc, un individu ne pourrait être
titulaire d'un certificat de courtier, parce que, là, II n'y a pas que
le cas des sociétés, il y a les personnes morales: "ne peut
être titulaire d'un certificat de courtier immobilier à moins
qu'elle ne soit représentée pour l'application de la
présente loi par une personne physique...
Mme Robic: Oui.
M. Boisclair: ...qui a les qualifications requises pour
être titulaire d'un certificat de courtier."
Mme Robic: Alors, on me dit qu'il y a une réponse
technique à ça.
M. Bouchard: Oui, une réponse technique. On a
discuté à fond de cette question-là et d'autres,
d'ailleurs, avec le ministère de la Justice. C'est que l'économie
de la loi, comme vous l'avez bien compris, fait que vous avez des courtiers et
des agents.
M. Boisclair: Oui.
M. Bouchard: Un courtier, par son essence même, ne peut pas
travailler pour un autre courtier. Ce n'est pas un courtier, ça
s'appelle un agent. Alors, si le qualificateur, ici, était une personne
qui détenait un permis de courtier...
M. Boisclair: Si le qualificateur...
M. Bouchard: ...on s'est fait dire par le ministère de la
Justice que, comme le permis est déjà émis au nom de la
personne morale, le qualificateur, qui est un courtier, se trouverait
implicitement à travailler pour un autre courtier, ce qui est
antinomique. Donc, il doit avoir les qualifications d'un courtier pour
justifier l'existence d'un permis à une firme de courtage qui est une
société ou une personne morale; ne pas lui-même être
détenteur d'un certificat de courtier, mais avoir la compétence
d'un courtier par un examen qu'il aura passé, mais qui ne sera pas
nécessairement confirmée par un permis ou un certificat de
courtier.
M. Boisclair: Ça, je suis d'accord que le qualificateur
d'un cabinet ou le directeur d'une place d'affaires puisse ou doive même
nécessairement détenir le certificat de courtier. Il n'y a pas
d'objection à ça.
M. Bouchard: les qualifications; pas un certificat, les
qualifications requises. il n'a pas le permis de courtier. c'est ça que
je vous explique, là.
Mme Robic: II n'y a pas deux permis émis pour une personne
physique et une personne morale. Elles joueraient le même rôle dans
le fond.
M. Boisclair: Est-ce qu'il y a des courtiers, à l'heure
actuelle, qui travaillent pour d'autres courtiers?
Mme Robic: Oui. Alors, c'est ça qui porte à
confusion.
M. Boisclair: Oui, mais est-ce que ces gens-là vont
pouvoir continuer à exercer leurs droits? Même les dispositions de
la loi 134, apparemment, permettraient une telle situation puisque plusieurs
courtiers peuvent travailler pour un même cabinet.
Mme Robic: Oui, mais vous êtes dans l'assurance. Ça
s'est toujours fait de cette façon-là et ça continue. Ici,
encore une fois - et c'est dommage que je ne sois pas avocate, j'aurais pu
avoir une autre opinion - on nous a dit que ça créait un
problème de permettre à un courtier de qualifier un autre
courtier. Il faut qu'il y ait une personne qui qualifie l'entreprise et un
courtier ne peut pas qualifier l'entreprise pour qu'elle devienne un
courtier.
M. Boisclair: Mais vous convenez avec moi qu'ils vont pouvoir
facilement le détourner par l'article 24, par le biais du franchisage.
On va avoir le même problème que...
Mme Robic: Non.
M. Boisclair: ...dans le cadre d'un cabinet
muitidisciplinaire.
Mme Robic: Ah bien! Oui, il y a un papillon qui s'en vient
là-dessus. Oui, il y a un papillon qui s'en vient. Je vous avoue
que...
M. Boisclair: II y a un papillon qui s'en vient là-dessus,
là.
Mme Robic: Oui, oui.
M. Boisclair: Vous êtes quand même d'accord avec moi,
Mme la ministre. Je veux juste bien attirer votre attention.
Mme Robic: Oui.
M. Boisclair: Je pense que vous serez d'accord avec moi pour dire
que l'obtention du titre de courtier constitue, bien sûr, pour un nombre
de professions, une motivation pour améliorer leur expertise et, par
conséquent, aussi améliorer la protection du public. À ce
titre, on me dit qu'il y a un papillon qui s'en vient sur la question du
franchisage.
Mme Robic: Mais, vous savez, je suis d'accord avec ça et
vous me voyez un peu malheureuse parce que, s'il y a quelque chose qu'il faut
encourager, c'est une meilleure formation. D'ailleurs, le projet de loi en
tient compte et on croit que les gens qui suivent des cours et qui
s'améliorent, ça va certainement être
bénéfique pour le consommateur.
Mais là, si vous avez des gens qui suivent le cours de courtier,
qui portent tous le titre de courtier et qui travaillent tous pour un autre
courtier, bien, autant j'ai tenté de faire un dernier effort, pas plus
loin que ce midi - donc, quand vous regardez là, je sais pourquoi - mais
le fait est qu'on prétend que je ne serai sans doute pas capable
d'acquiescer à une demande qui nous était faite.
M. Boisclair: Pourquoi?
Mme Robic: On me dit qu'un courtier qui travaille pour un
courtier, même si ça s'est fait jusqu'à aujourd'hui, il
semblerait que...
M. Boisclair: Là, madame, on va s'expliquer.
Mme Robic: Oui. Mais là, je vais passer ça à
nos experts.
M. Boisclair: Oui, mais les experts... Mmo la ministre, c'est
vous qui votez votre loi.
Mme Robic: Non, non. Moi, M. le député de Gouin, je
ne me suis jamais prise pour une autre. Alors, je connais mes
compétences; je vais chercher des conseils et après ça je
tranche.
M. Boisclair: Je ferais la même chose que vous,
d'ailleurs.
M. Bouchard: Toute l'économie générale de la
loi, on va la résumer en deux articles. Vous avez l'article 1: "exerce
l'activité de courtier." Là, vous avez la définition de
l'acte de courtage qui est là. Je ne parle pas d'autre chose que de
courtage. Ensuite, vous avez l'article 14. Je pars de l'article 3 qui dit: Nul
ne peut prendre le titre ni exercer..., bon, prendre le titre ni de l'un ni de
l'autre. L'article 14: "Nul ne peut effectuer pour le compte d'un courtier une
opération visée à l'article 1 ou prendre le titre d'agent
[...] s'il n'est titulaire d'un certificat d'agent..."
M. Boisclair: Mais là, j'ai un amendement, moi aussi,
à vous proposer.
M. Bouchard: Donc, dans les discussions, toute la base de la loi,
c'est le courtage immobilier...
M. Boisclair: Oui.
M. Bouchard: ...composé d'abord de courtiers et d'agents
qui travaillent pour les courtiers.
M. Boisclair: Oui.
M. Bouchard: Alors, dans la réglementation et la
conception de la législation, on s'est fait dire tant par le Bureau des
lois que par le ministère de la Justice qu'il ne faut pas qu'il y ait de
confusion de gens. Il y a un courtier, il y a des agents. Un courtier, c'est un
cour-
tier - vous l'avez défini - c'est lui qui a l'acte de courtage,
et il y a des agents qui travaillent pour des courtiers. donc,
l'économie de la loi a été faite en fonction de ce
raisonnement.
M. Boisclair: Au nom de l'économie do la loi là,
cette situation là prévaut à l'heure actuelle. Il y a des
courtiers qui travaillent pour d'autres courtiers. Je ne vols pas en quoi, au
nom de l'économie de la loi, on ne pourrait pas tolérer ce genre
de situation ou quel genre de confusion on va créer. D'ailleurs, on y
reviendra à l'article 14 tout à l'heure "pour le compte" c'est
quand même assez intéressant parce qu'il y a aussi la question du
statut du travailleur autonome qui pourrait être soulevée. Je ne
vois pas, au nom de l'économie de fa loi, en quoi on viendrait interdire
une situation qui prévaut à l'heure actuelle.
Mme Robic: Oui, je suis obligée d'avouer que ça
peut certainement porter à confusion, un courtier qui travaille pour un
courtier. Mais, j'ai M. Jolicoeur, ici, qui me fait une suggestion parce que
nous l'avons regardé jusqu'à la dernière minute. Nous
l'avons regardé et, dans le fond, on peut peut-être arriver
à nos objectifs avec la possibilité de créer des
spécialités là, à travers le pouvoir
réglementaire.
M. Boisclair: On pourrait peut-être le suspendre
jusqu'à demain?
Mme Robic: Cet article-là? M. Boisclair: Oui.
Mme Robic: En fait, donnez-nous les preuves, M. Bouchard, qu'on
ne peut pas toucher à ça.
M. Bouchard: Écoutez, tout le reste est basé
là-dessus.
Mme Robic: Le député de Gouin et moi, on vous
écoute.
M. Boisclair: Comment ça, tout le reste? Moi, le
reste...
M. Bouchard: Écoutez, vous avez les articles
là...
M. Boisclair: M. le Président, s'il y a des
problèmes avec l'application de la loi, ça, c'est un
problème. On ne viendra pas me donner des réponses et dire: Au
nom de l'économie de la loi. S'il faut modifier la loi, s'il y a des
problèmes dans sa rédaction ou dans sa conception, c'est une
chose. Il y a cependant une réalité qui est vécue à
l'heure actuelle. Il y a des courtiers qui travaillent à l'heure
actuelle pour des courtiers et, là, ce n'est pas au nom de
l'économie de la loi, à moins qu'on m'apporte d'autres arguments
que celui de l'économie de la loi. Moi, cette contrainte-là de
l'économie de la loi, je ne l'ai pas et, comme parlementaires, nous ne
l'avons pas. S'il faut faire des modifications à la loi, on 1rs fera,
mais je ne vois pas... C'est un argument qui ne tient pas. Il y a des courtiers
qui travaillent pour des courtiers à l'heure actuelle. Qu'est-ce qu'on
va dire à ces gens-là, et en quoi ça...
Mme Robic: J'ai un problème, également. Quand une
personne se présente chez un client, cette personne-là qui vient
chercher un mandat représente un courtier. Elle ne prend pas un mandat
en son nom; cette personne-là prend un mandat au nom du courtier pour
lequel elle travaille. Vrai? Alors, là, vous avez une personne qui se
présente comme courtier, mais qui prend des mandats pour un autre
courtier. Il y a un problème d'interprétation, de
compréhension, de confusion, hein?
M. Boisclair: On devrait plutôt être content de voir
qu'il y a plus de gens qui, par conséquent, ont fait les efforts pour
obtenir le titre de courtier, ont suivi les cours, ont donc une meilleure
formation, une meilleure expertise. Le client s'en trouve d'autant mieux servi
puisqu'il fait affaire avec quelqu'un qui a plus de compétence qu'un
simple agent.
Mme Robic: C'est vrai.
M. Boisclair: À cet égard, je crois que c'est comme
un vendeur d'automobiles qui travaille pour un autre vendeur.
Mme Robic: M. Bouchard, s'il vous plaît!
M. Bouchard: D'accord. Peut-être que j'ai été
trop laconique tout à l'heure en disant "l'économie de la loi".
Je vais vous en donner un exemple. Si on accepte l'idée d'un courtier
qui travaille pour un autre courtier, c'est quoi son statut? Contractuel?
Préposé? Qu'est-ce que c'est qu'un courtier qui travaille pour un
autre courtier? deuxièmement, si on l'accepte, ce courtier-là, il
va être courtier. dans ta loi et dans la réglementation de
l'association, il y a des obligations qui sont imposées à un
courtier. est-ce qu'il va être assujetti à
l'assurance-respon-sabilité professionnelle? est-ce qu'on va
l'identifier à un agent? ça va être quoi, son rôle?
quand je vous dis l'économie de la loi, c'est tout ça, là.
qu'est-ce qu'il devient, ce courtier-là pour un autre courtier? comment
on le place au soleil? comment on définit sa responsabilité?
quelle est sa responsabilité vis-à-vis de l'autre courtier pour
qui il travaille? simplement sur une base contractuelle? est-ce qu'il est
soumis aux mêmes obligations que la personne pour qui il travaille, soit
sur une base de contrat ou comme
un employé? Est-ce que c'est pensable qu'un courtier soit
l'employé d'un autre courtier, alors que, par définition, le
courtier a l'acte total de courtage? Il y a des notions qui sont un peu
contradictoires dans les termes mêmes. Un agent qui travaille pour un
courtier, ça se conçoit, mais quand je vous parlais de
l'économie de la loi, ce n'était pas une réponse facile
pour ne pas répondre à votre question; c'était à
toutes ces questions-là que je me référais.
M. Boisclair: Je comprends très bien ce
problème-là et je comprends très bien qu'il y a des
obligations et des responsabilités très claires qu'on fait
à l'égard des courtiers. Cependant, il y aurait peut-être
lieu de préciser que le courtier soumis à ces obligations est le
courtier qui est désigné par place d'affaires. Là, ce
qu'on fait, c'est qu'on empêche un agent qui travaille pour un courtier
de détenir, à moins que je ne me trompe... Je relis l'article:
"...une personne morale ne peut être titulaire d'un certificat de
courtier immobilier." À moins que je ne me trompe, ma conception, c'est
qu'on l'empêche de détenir ce certificat-là. Que des
obligations soient faites au courtier qui est désigné, mais qu'il
travaille quand même à titre d'agent. Par exemple, un avocat
pourrait très bien travailler à titre de conseiller juridique -
comment on les appelle? - technicien légal. On se retrouverait un peu
dans cette même situation où un avocat est membre d'une
corporation professionnelle et engage à ses services un technicien
légal, mais le technicien légal pourrait très bien
être un avocat.
M. Bouchard: Oui, mais, dans la loi du Barreau, je n'ai pas de
définition de deux ordres: je n'ai pas un avocat en exercice et un
avocat moindre en exercice. Ici, on a un courtier, que redéfinit l'acte
de courtage lui-même, et j'ai un agent qui participe à cet
acte-là pour le compte d'un autre. Avec le Barreau, je n'ai pas
ça. Mon médecin qui pratique l'acte n'a pas un
assistant-médecin qui est moins médecin que le médecin;
c'est un autre médecin. Je n'ai pas de distinctions, de gradation
d'actes, de hiérarchie.
Mme Robic: Le premier n'a pas la responsabilité du
deuxième. (17 heures)
M. Bouchard: C'est ça.
M. Boisclair: Les courtiers, on oblige dans d'autres articles...
Chaque place d'affaires doit être dirigée par une personne
physique qui a les qualifications requises pour être titulaire du
certificat de courtier. Alors, dans chaque succursale, dans chaque bureau, il y
a donc une personne qui doit être courtier, du moins qui doit avoir les
qualités...
Mme Robic: Qui a les qualités de courtier...
M. Boisclair: C'est ça.
Mme Robic: ...parce qu'elle opère au nom d'un
courtier.
M. Boisclair: Là-dessus, vous avez tout à fait
raison.
Mme Robic: O.K.
M. Boisclair: Qui a les qualifications de courtier. Mais, si on
limitait les obligations qui sont prescrites aux courtiers tout simplement
à ceux qui sont désignés pour diriger une place
d'affaires...
Mme Robic: Je pense que vous réalisez...
M. Boisclair: ...là, je ne sais pas si le
problème... C'est peut-être une fausse solution que j'apporte,
mais...
M. Bouchard: Oui, c'est ça. M. Boisclair: Mme
Montminy...
Mme Robic: Je pense que vous réalisez le problème
que l'on a à définir deux types de courtiers, un qui assume
toutes les responsabilités et l'autre qui agit comme agent pour un
courtier. C'est ça, là. C'est un courtier qui agit comme agent
pour un courtier. Autant je comprenais le désir de l'Association, autant
j'ai essayé d'y répondre, mais H semblait qu'on se retrouvait
dans une impasse. Mais, ne voulant pas... Et, là, j'ai le
problème d'enlever un incitatif à une formation...
M. Boisclair: Une situation qui prévaut à l'heure
actuelle.
Mme Robic: Oui. Mais est-ce que, justement, tel que
suggéré par Me Jolicoeur, on ne pourrait pas accomplir la
même chose à travers une spécialité?
M. Boisclair: Est-ce qu'on pourrait peut-être convenir de
suspendre cet article jusqu'à demain pour qu'on puisse y repenser? Entre
autres, comment on va faire la vérification de la qualité? On
dit: "les qualifications requises". Mol, j'ai des notes ici que j'aimerais
juste...
Mme Robic: Ah oui! Mais, ils vont passer un examen.
M. Boisclair: La simple obligation de détenir les
qualifications d'un courtier sans toutefois en détenir le certificat a
le même effet que l'on rencontre présentement dans la profession,
c'est à-dire: ces personnes échappent trop facilement aux
mécanismes de surveillance et de contrôle et des personnes qui
n'ont pas le droit de détenir
un certificat en vertu d'autres lois réussissent, par cet
article, à obtenir Indirectement un certificat.
Mme Robic: oui. mais ça, on peut exiger qu'ils aient un
certificat d'agent ou qu'ils se qualifient, avec l'obligation d'appartenir
à l'association. donc, ils ne s'échapperaient pas, il n'y aurait
pas d'échappatoire. mais c'est bien sûr que, pour se qualifier, il
faut qu'ils puissent passer des examens et ce sont des gens qui, d'après
leur expérience, même s'ils n'ont pas suivi tous les cours,
peuvent se qualifier. je pense que le surintendant qualifie des gens facilement
à ce niveau-là, mais il faut les rattraper. il faut que ces
gens-là n'échappent pas à notre loi et n'échappent
pas au code de déontologie de l'association. ça, c'est bien
sûr.
M. Boisclair: Mais est-ce que vous êtes d'accord avec moi
qu'il y a toujours la possibilité que des personnes, qui n'ont pas droit
de détenir le certificat en vertu d'autres lois, réussissent
à le faire par le biais de cet article?
Mme Robic: Que d'autres personnes... Répétez.
M. Boisclair: Des personnes qui n'ont pas droit de détenir
un certificat...
Mme Robic: Oui.
M. Boisclair: ...en vertu d'autres lois réussissent, par
cet article, à obtenir indirectement un certificat,
particulièrement l'article 14. On y reviendra tout à l'heure.
Mme Robic: II faut qu'elles...
M. Boisclair: Ce que j'aimerais plaider, tout simplement, Mme la
ministre, je ne vois pas... À cet article-là, à mon avis,
au-delà de l'économie de la loi, au-delà des
problèmes, on pense qu'on pourrait faire un peu place à
l'imagination. Il y a, à l'heure actuelle, plusieurs courtiers qui
travaillent pour des courtiers et cette loi-là va leur causer un grave
préjudice. Moi, j'aimerais plaider pour qu'on suspende cet article
jusqu'à demain pour qu'on puisse en discuter avec les gens. Il y a des
gens qui sont ici, qui sont prêts à discuter avec nous. De toute
façon, on va continuer. On en a encore pour un bon bout de temps. Moi,
je vous propose de suspendre cet article-là pour qu'on puisse en
discuter avec les gens, pour qu'on puisse être bien sûr que la
solution qu'on apporte sera la bonne.
Mme Robic: Oui. Alors, là, M. le Président, je vous
avise tout de suite que l'on a amplement consulté et que je ne
recommencerai pas de consultations ici, là.
M. Boisclair: Non. Non.
Mme Robic: Entendons-nous là.
M. Boisciair: Je ne peux rien proposer. Là, on est
enclenchés dans le processus, c'est ça.
Mme Robic: O.K. Je vous le dis tout de suite.
M. Boisclair: Mais qu'on puisse un peu réfléchir
à cette question-là, Mme la ministre.
Mme Robic: bon. alors, si ça peut faire avancer les choses
cet après-midi, m. le président, je vais suspendre cet
article-là et on va continuer...
M. Boisclair: O.K. Parfait.
Le Président (M. LeSage): Alors, l'article 7...
Mme Robic: D'accord.
M. Boisclair: Bon. Alors, l'article 8.
Le Président (M. LeSage): L'article 7 est suspendu, oui,
effectivement. Il y a un amendement au projet de loi, M. le
député de Gouin...
M. Boisclair: Oui.
Le Président (M. LeSage): ...à l'effet d'ajouter
l'article 7.1 qui se lit comme suit...
Mme Robic: Non. On va suspendre ça aussi, M. le
Président. Maintenant, on va suspendre l'article 7 et on va retenir
l'amendement pour quand on reviendra sur l'article 7. D'accord?
Le Président (M. LeSage): oui. parfait. l'article 7 est
suspendu. l'amendement est suspendu pour l'article 7 a. j'appelle donc
l'article 8. *
Mme Robic: Alors, apparemment, il faut que qu'on suspende
l'article 8 également, M. le Président, puisqu'il est
relié à l'article 7.
M. Boisclair: Oui.
Le Président (M. LeSage): L'article 8 est suspendu.
J'appelle l'article 9.
M. Boisclair: L'article 9, c'est beau. Adopté.
Le Président (M. LeSage): L'article 9 est adopté.
J'appelle l'article 10.
M. Boisclair: L'article 10. Ça, j'ai eu l'occasion,
à l'article 10, de soulever une préoccupation qui était
celle de la protection de
l'agent.
Mme Robic: Protection? M. Boisclair: De l'agent. Mme
Robic: Oui.
M. Boisclair: Et ma compréhension des choses
m'amène à vouloir suggérer peut-être un amendement.
L'article 10 se lit de la façon suivante: Toute somme reçue par
un courtier pour autrui dans l'exercice de ses fonctions doit être
versée dans un compte en fidéicommis, selon les modalités
prévues par règlement de l'Association. " Est-ce qu'il n'y aurait
pas lieu, pour éviter et pour régler une situation qui a
prévalu dans certains cas, dans le cas, par exemple, où un
courtier fait faillite, de rajouter toute somme reçue par un courtier
incluant, les honoraires?
Mme Robic: Oui. Alors, là, M. le Président...
M. Boisclair: Pour autrui, incluant les honoraires. Donc, "pour
autrui" ferait référence à l'agent.
Mme Robic: Alors...
M. Boisclair: "Dans l'exercice de ses fonctions doit être
versée dans un compte en fidéicommis, selon les modalités
prévues par règlement de l'Association. "
Mme Robic: Alors, là, M. le Président, deux choses.
La première, je sais qu'il y a quelques personnes qui se sont
présentées Ici. Vous avez une lettre d'une personne qui demande
que le gouvernement établisse quelles sont les règles des
conventions qui doivent exister entre l'employé et l'employeur. Je vous
dis tout de suite que mon intention n'est pas d'entrer dans ce
domaine-là. Les conditions sont établies quand l'agent va
chercher à se faire employer par un courtier ou quand un courtier fait
de la sollicitation; les règles sont établies à ce
moment-là. Je ne crois pas que ce soit le rôle du gouvernement de
venir s'immiscer dans des conventions employé-employeur,
premièrement.
Deuxièmement, le compte en fidéicommis ne peut accepter
que l'argent qui est donné en dépôt avec une offre d'achat
et qui fait partie du montant d'achat de cette maison-là. Ce
dépôt-là est pour garantir que l'offre d'achat est une
offre d'achat sérieuse. Il doit être retourné
immédiatement à l'acheteur si l'offre d'achat n'est pas
acceptée ou transféré chez le notaire à la
signature, et tout cet argent-là ne peut pas servir à d'autres
choses que cela. Le courtier ne peut se servir de cet argent-là pour
payer les honoraires ou, si vous voulez, les commissions des agents. Cet
argent-là ne lui appartient pas et la commission de l'agent est
déboursée à la fin du processus, quand la vente est faite
et quand ils font les divisions chez le notaire. À ce moment-là,
la commission est payée au courtier inscripteur qui, lui, refait,
à l'Intérieur, la division de cette commission. Alors, on ne
pourrait certainement pas se servir de ce compte en fidéicommis pour
mettre l'argent parce qu'il n'est pas là, l'argent des agents. La
commission des agents n'est pas là. Ça, c'est réellement
un dépôt qui garantit le sérieux de l'offre et qui fait
partie du prix de vente quand la transaction est terminée.
M. Boisclair: La ministre me dit que ce n'est pas la bonne place
pour discuter de cette question. Est-ce que la ministre convient qu'il y a un
problème de ce côté-là et que, dans le cas de
faillites, il y a des agents qui n'ont jamais reçu les sommes qu'on leur
devait et, à cet égard, à l'intérieur de cette loi,
puisque nous en discutons en détail, est-ce qu'il n'y aurait pas lieu,
peut-être, dans un autre article ou d'une façon, d'essayer de
s'assurer que les honoraires à venir soient protégés pour
l'agent?
Mme Robic: m. le président, c'est vrai qu'il y a des
agents qui travaillent très fort, d'ailleurs, pour gagner leur vie dans
ce métier-là et ils sont toujours accrochés à une
commission qui n'est pas évidente à toutes les semaines. ce n'est
pas comme un salaire, ça ne rentre pas. c'est une profession que je
connais bien. donc, vous comprendrez que j'ai énormément de
sympathie pour ces agents qui, à des moments donnés, ont perdu de
l'argent parce qu'une compagnie a fait faillite.
Mais, vous savez, quand une compagnie fait faillite, les employés
perdent de l'argent, c'est souvent le cas. Ils ne recouvrent pas
nécessairement tout leur salaire. Alors, c'est un peu la même
chose que l'on vit là. Je ne vols réellement pas... Comme je vous
dis, quand les transactions... S'il y a eu utilisation de fonds, normalement,
une fois que la transaction s'est faite chez le notaire, s'est
concrétisée, la distribution des commissions se fait assez
rapidement.
Sans doute qu'il peut y avoir des montants importants parce que c'est
toujours des commissions importantes. Mais je vois mat comment je peux
protéger ces employés-là quand il y a une faillite. Il y a
une loi sur les faillites qui s'applique et il y a des personnes qui passent
avant d'autres, malheureusement ou heureusement, dépendant où on
est dans cette échelle. Nous, on ne voit pas comment on pourrait faire
en sorte de protéger cette commission-là. On me dit encore pire,
on me dit que ce serait illégal.
M. Boisclair: En cas de faillite, c'est sûr qu'il y a tout
le temps une priorité dans les créances; dans l'ordre: les
banques, les gouvernements et, ensuite, les employés viennent au
troisième ou au quatrième rang - j'oublie ou
exactement - et leur salaire est protégé jusqu'à
concurrence d'un certain montant. C'est 100 $, je crois ou...
M. Bouchard: Trois mois.
M. Boisclalr: Trois mois. Est-ce que ces mêmes dispositions
s'appliquent dans le cas d'un agent si un courtier faisait faillite?
M. Bouchard: C'est la même chose. Le principe de base de
votre question sur l'article 10, c'est vraiment les sommes qui appartiennent
à d'autres. Alors, la rémunération qui appartient au
courtier comme tel ou à l'agent, on ne peut pas, par une
législation civile, tenter d'abrier ça ou de camoufler ça
pour la mettre à l'abri de la loi sur les faillites. Ça veut dire
que c'est de l'argent qui fait partie du patrimoine de l'agent ou du courtier
et c'est la loi sur les faillites qui doit déterminer ça et non
pas la loi sur le courtage.
M. Boisclalr: Parfait. Au deuxième alinéa de
l'article 10, on spécifie que les sommes qui ne sont pas
réclamées par le client "doivent être versées au
fonds de financement établi en vertu du deuxième alinéa de
l'article 73, dans les conditions et selon les modalités prévues
par règlement de l'Association". Là, il va falloir me convaincre
que (es Intérêts sur cet argent appartiennent à
l'Association. Je crois qu'il s'agit là d'une mesure de protection du
public qui est quelque peu douteuse.
Mme Robic: Là, je n'aime pas ça quand vous me dites
ça! (17 h 15)
M. Boisclair: Compte tenu aussi que ce sont des sommes qui sont
normalement déposées pour une période de 30 Jours ou plus,
et lorsqu'on pense que ça peut devenir des sommes assez
considérables.
J'ai une note ici, un extrait du mémoire de la Chambre des
notaires. "La propriété des intérêts sur les
dépôts en fidéicommis devrait toujours appartenir au
déposant, à moins d'une convention contraire écrite entre
les parties. La Loi sur le courtage immobilier devrait prévoir
l'obligation pour le courtier de déposer les sommes dans un compte
spécial portant intérêt, lorsqu'il est avantageux pour le
client de le faire, c'est-à-dire lorsque le montant déposé
est substantiel - on en convient très bien - qu'il doit demeurer dans le
compte en fiducie du courtier pour une période de plus de 30 jours et
que le montant total des intérêts à être reçus
par le consommateur est supérieur aux frais exigés - bien
sûr - par le courtier et l'institution financière pour
l'administration du compte. Le courtier et son client pourraient toutefois
convenir d'une entente particulière lorsque le dépôt doit
être conservé pour moins de 30 jours."
Mme Robic: on peut faire ça pour les notaires, pour les
avocats aussi. on pourrait peut-être leur suggérer qu'ils fassent
ça pour eux-mêmes. m. le président, les sommes d'argent
dans les comptes en fidéicommis, présentement, restent chez le
courtier si elles ne sont pas réclamées par les clients. c'est
bien sûr que ces dépôts-là peuvent être
importants, à des moments donnés, ou moins, dépendant,
bien sûr, de la valeur de la maison sur laquelle on fait une offre
d'achat, et ça représente, finalement, des montants qui peuvent
être assez importants. il est bien sûr que le client, quand c'est
un montant important, réclame l'intérêt là-dessus et
l'intérêt est donné sans problème. je n'ai jamais vu
un courtier refuser de payer l'intérêt, bien sûr,
après les frais, c'est entendu. mais il reste tout de même des
montants, des dépôts qui peuvent être de 1000 $ ou de 2000 $
pour une période. souvent, ces gens-là ne réclament pas
leurs intérêts et ces sommes d'argent là. on croyait imiter
les notaires et les avocats qui se servent de ces sommes d'argent dans leur
fonds en fidéicommis pour faire de la recherche.
Nous, on a pensé innover et se servir de ces fonds-là
à d'autres fins que de la recherche. D'ailleurs, on a reçu des
compliments du ministère de la Justice à ce niveau-là.
Donc, oui, ça appartient au client. Si les montants sont importants,
l'offre de payer les intérêts est faite ou, s'ils le demandent, ce
n'est pas refusé. Ce n'est pas chaque montant qui est souvent important,
c'est le cumul de tous ces montants-là qui donne, finalement, un fonds
assez important qu'on croyait pouvoir mettre à bon usage pour la
protection du public.
M. Boisclair: De quelle façon, alors, va-t-on s'assurer
que les gens sont au courant, d'une part? Est-ce qu'on les informe, dans une
quelconque convention, que les intérêts leur appartiennent? S'ils
ne les réclament pas, c'est sans doute qu'ils ne sont pas au courant que
cet argent leur appartient. Est-ce que vous avez une évaluation de ce
que ça représente comme somme sur une base annuelle ou mensuelle?
Je présume que, si on s'en sert pour faire du financement, dans un fonds
de financement, c'est donc qu'on a une évaluation des budgets de ce
fonds de financement à venir. Il serait intéressant de voir ce
que ça peut représenter comme somme et de quelle façon on
va s'assurer, dans l'intérêt de la protection du consommateur,
qu'il soit bien au courant qu'il peut réclamer ces sommes-là.
Mme Robic: D'abord, qu'est-ce que ça représente
comme somme? Je vous dirais: De quelle année on parle? parce qu'il y a
des années où ça doit être des sommes plus
importantes que d'autres. Mais on m'a parlé de sommes assez
substantielles. Sans doute qu'ils vous diraient que, depuis un an, c'est
moins substantiel que ce l'était. Mais, par règlement, nous
allons pouvoir établir les modalités quant à la
façon d'aviser le consommateur qu'il peut les réclamer. Mais
encore là, souvent, c'est des petites sommes pour pas longtemps.
M. Boisclair: Oui, mais, là, il ne faut pas rien que
penser à la personne qui achète une maison ou un condo, il y a
aussi de grosses transactions qui se font. Si vous me dites que ce sont des
sommes substantielles, avez-vous un ordre de grandeur sur, je ne sais pas, les
trois dernières années?
Une voix: II y a toujours, à peu près, entre 30 000
000 $ et 45 000 000 $ par jour dans les comptes "in trust".
Mme Robic: Oui, par jour, mais ça rentre et ça
sort. Non. Ce n'est pas ça.
M. Boisclair: Oui, mais combien ces sommes...
Mme Robic: Mais au niveau des intérêts, ce que
ça peut représenter, c'est très difficile. C'est chez les
courtiers, mais si vous pensez à ces montants-là, entre 30 000
000 $ et 40 000 000 $ par jour dans des comptes en fidéicommis,
ça peut représenter peut-être 1 000 000 $ à la fin
de l'année.
M. Boisclair: Oui, mais je comprends que c'est donc de l'ordre
de...
Mme Robic: Oui, oui.
M. Boisclair:... plusieurs millions, 1 000 000 $ ou 2 000 000
$.
Mme Robic: 1000 000 $ à peu près, je
dirais.
M. Boisclair: dans d'autres lois ou dans d'autres situations
où les gens doivent donner des dépôts, les notaires ont des
comptes "in trust".
Mme Robic: Les notaires, les avocats. M. Boisclair: Les
avocats et tout ça.
Mme Robic: Je ne crois pas qu'ils aient de convention
écrite avec leurs clients.
M. Boisclair: Je suis convaincu que, si les notaires proposent
ça, ils seraient bien mal vus de recommander quelque chose qu'ils ne
pratiquent pas eux-mêmes.
Mme Robic: Je n'ai pas l'impression.
M. Bouchard: II y a une formule. Mme Robic: II y a une
formule?
M. Bouchard: Oui. Le Barreau prévoit une formule dans deux
cas. C'est qu'il est prévu quo les intérêts doivent
être déposés en fidéicommis, comme c'est le cas ici,
à moins d'une disposition formelle que le client signe où iI y a
un compte qui est séparé, qui est distinct en faveur du...
Lorsque ce n'est pas réclamé, iI est prévu par
règlement du Barreau à quoi servent les Intérêts de
ces comptes en fidéicommis.
Ici, la procédure qui a été suivie: votre article
10 est complété par l'article 73, surtout l'article 73 in fine,
qui prévoit d'abord, pour votre dénonciation qui est Importante
pour le public, comment ça doit se faire. Les règlements de
l'Association vont prévoir tout ça, c'est prévu à
l'article 73. 13° et c'est soumis à l'approbation du gouvernement,
d'une part. D'autre part, pour éviter que ces sommes-là servent
à des fins qui, au fond, ne seraient pas des fins de bien commun, comme
c'est des fonds un peu à fonds perdu, il fallait trouver une vocation -
appelons-la sociale - pour retourner ces fonds-là indirectement au
public et non pas que ça serve à d'autres fins.
Une des façons qui a été jugée originale au
Comité de législation, par rapport à tout ce qu'ils
avaient vu jusqu'à date, une des meilleures façons de retourner
cet argent au public indirectement, c'est justement que ça serve d'abord
à l'inspection professionnelle dont le but ost la protection du public.
Alors, un système d'inspection professionnelle pourra être
financé, en d'autres termes, tout d'abord, par ces fonds-là qui
ne seraient pas réclamés et, en second lieu, par la
discipline.
Donc, d'une part, le règlement de l'Association approuvé
par le ministre et le gouvernement va prévoir comment le public va
être informé et à quelles conditions un compte en fiducie
doit être tenu, en prévoyant exactement les modalités et,
deuxièmement, dans les cas où vraiment le client n'a pas
implicitement renoncé à ses intérêts pour
différentes raisons, iI est prévu, à l'article 73,
l'utilisation de ces sommes qui retournent indirectement au public.
M. Boisclair: oui. c'est le conseil d'administration qui
décidera ensuite de ça, sous approbation du gouvernement, de
"déterminer les règles relatives à l'administration du
fonds de financement ainsi que les conditions et modalités de versement
à ce fonds des intérêts générés par
les sommes détenues en fidéicommis. "
Mais, là, on nous dit: II nous apparaît aussi
étonnant que ces Intérêts servent au financement du
comité de discipline et de l'inspection professionnelle, d'autant plus
que la compétence professionnelle est exclue du mandat de surveillance
du Comité d'inspection professionnelle à
l'article 108.
Mme Robic: Oui. Alors...
M. Bouchard: C'est parce que, pour les notaires, comme
conclusion, "inspection professionnelle", dans leur loi à eux, comprend
qualifications professionnelles tandis qu'ici "inspection professionnelle" vise
tout sauf qualifications professionnelles. C'est la différence entre le
Code des professions et cette loi-ci comme pour 134. L'inspection n'aura pas
pour but de tester la qualité ou les qualifications de l'individu.
M. Boisclair: Dans les cas de grosse incompétence, par
exemple.
M. Bouchard: C'est ça.
M. Boisclair: Qu'est-ce qui va arriver dans ces
cas-là?
M. Bouchard: S'il est incompétent, il va commettre un acte
dérogatoire à un moment donné et c'est par la
déontologie qu'on va le prendre. Un avocat qui est incompétent,
il se fait poursuivre comme le courtier qui est incompétent. Il y a une
responsabilité civile. Donc, ici, pour les fins de la loi, on n'avait
pas besoin d'aller jusqu'à vérifier les qualifications
professionnelles.
M. Boisclair: Mais là, ce qui motive le contenu de cet
article-là, c'est essentiellement des conditions d'ordre strictement
pécuniaire. On pourrait très bien reprendre le libellé.
Là, l'objectif, c'est d'aller chercher ce 1 000 000 $ et de s'en servir
à d'autres fins. Mais je ne vois...
Mme Robic: Non. Écoutez une minute. C'est un peu fort.
M. Boisclair: Mais, Mme la ministre, je ne vois pas pourquoi on
ne pourrait pas reprendre un libellé semblable à celui-là:
La propriété des intérêts sur les
dépôts en fidéicommis devrait toujours - bien, ça
ressemblerait plutôt à ça - appartenir au déposant,
à moins d'une convention contraire écrite entre les parties. La
loi devrait prévoir l'obligation pour le courtier de déposer les
sommes dans un compte spécial portant intérêt lorsqu'il est
avantageux pour le client de le faire, c'est-à-dire lorsque le montant
déposé est substantiel, qu'il doit demeurer dans le compte en
fiducie du courtier pour une période de plus de 30 jours et que le
montant total des intérêts à être reçus par le
consommateur est supérieur aux frais exigés par le courtier et
l'institution financière pour l'administration du compte. Le courtier et
son client pourraient toutefois convenir d'une entente particulière
lorsque le dépôt doit être conservé pour moins de 30
jours". Moi, je mettrais "à moins de... " Il y aurait moyen de rajouter
"à moins d'une convention à l'effet contraire" ou il faudrait
à tout le moins s'assurer, d'une façon ou d'une autre, dans
l'intérêt du consommateur, que ces sommes d'argent lui reviennent
et lui faciliter le plus possible l'information à cet égard
pour...
Mme Robic: M. le Président, je comprends la note... C'est
les notaires, ça?
M. Boisclair: Oui.
Mme Robic: La note de la Chambre des notaires. Mais, M. le
Président, d'abord, je crois que ces fonds-là sont toujours dans
un compte en fidéicommis. Ce n'est pas dans un compte
séparé, c'est un compte en fidéicommis qui ne peut
recevoir que ces sommes d'argent en dépôt. On le dit bien, on a
une réglementation qui va s'ajouter à ce projet de loi là.
Puis, cette partie de la réglementation devra être
approuvée par le gouvernement qui va déterminer justement comment
va s'opérer la distribution de ces intérêts-là. Bien
sûr, le premier qui devrait toucher ces intérêts-là,
c'est le consommateur à qui appartient l'argent. C'est bien sûr,
on ne met pas ça en doute. En deuxième lieu, il y a souvent de
petits montants qui finissent par, au bout de la ligne, faire des montants
importants. Si on parle de montants importants, M. le Président, tout de
suite la compagnie offre de payer un intérêt. Ce sont des gens qui
ont les moyens de s'acheter des maisons d'un demi-million; vous comprendrez
que, quand ils font ce genre de dépôt, ils n'attendent pas qu'on
le leur offre, ils demandent l'intérêt. Alors, on parle ici de
petits montants qui, en s'ajoutant les uns aux autres, représentent des
montants importants.
Mais on va prévoir tout ça par règlement. Je ne
vois pas pourquoi on devrait mettre ça dans la loi en ce moment. Ce que
l'on dit par la loi, c'est que les montants qui sont dans ces comptes-là
présentement, qui restent au courtier à la fin de l'exercice,
nous, on croit que, justement, ils ne devraient pas rester au courtier, mais,
s'ils ne sont pas réclamés ou si les gens acceptent qu'ils
restent dans ce compte, devraient servir justement à la protection du
public. Nous, on croyait que ce qu'on avait choisi, c'était directement
relié à la protection du public, et prétendre que, s'il
n'y a pas assez d'argent, on ne protégera plus le public...
M. Boisclair: Non, non.
Mme Robic: Vous comprendrez que ça, c'est du surplus qui
fera peut-être qu'on pourra baisser les coûts pour le public quand
il doit déposer des plaintes. Ça, ça serait important,
hein?
M. Boisclair: Est-ce qu'on va avoir rapport d'une façon ou
d'une autre de l'administration de ces sommes-là et de combien ça
va représenter? Est-ce qu'à l'Assemblée nationale les
membres seront saisis d'une façon ou d'une autre, dans un rapport
quelconque, de l'argent que ces sommes vont représenter, de
l'utilisation qu'on en aura faite?
Mme Robic: Alors, il y a le rapport annuel qui doit être
déposé. C'est l'Inspecteur général des institutions
financières qui, lui, aura à déposer un rapport,
présenter un rapport à la ministre qui le déposera
à l'Assemblée nationale. Je pense qu'on avait prévu
ça comme tous les autres rapports qui émanent de chez
l'Inspecteur général.
M. Boisclair: C'est donc dire que l'Association présentera
un rapport détaillé que l'Inspecteur général vous
présentera et qu'ensuite... Est-ce que ça sera dans le cadre de
votre rapport annuel à vous ou si ça sera vraiment un rapport...
Moi, j'aimerais avoir la garantie, à tout le moins - peut-être que
là, on se préoccupe pour rien - que l'Assemblée nationale
et ses membres seront bien saisis de ce que ça représente comme
somme et de l'utilisation qu'on en a faite. Il y a un principe fondamental: cet
argent-là n'appartient pas aux courtiers.
Mme Robic: C'est juste. Bien, on le leur enlève,
là. (17 h 30)
M. Boisclair: Vous savez, comme moi, toute la sensibilité
qui existe dans des... Vous comprendrez que toute comparaison est boiteuse,
mais il y a quand même des ordres de grandeur qui ne sont pas du tout les
mêmes. Les surplus dans les caisses de retraite, le patrimoine des
mutualistes, ainsi de suite, cet argent-là n'appartient pas aux
courtiers. Et, si nous avons à adopter des dispositions dans une loi,
nous devrions non pas prescrire ce qu'on doit faire en cas de
non-réclamation par le client, mais au contraire, si on a à
introduire des dispositions législatives, s'assurer que cet
argent-là retourne aux consommateurs.
Mme Robic: Alors, si je peux...
M. Boisclair: Si on en est à en introduire une...
Mme Robic: Alors, si je peux vous lire ici les articles 105 et
106, concernant les rapports qu'on doit soumettre à l'Inspecteur
général...
M. Boisclair: Oui, mais ça... Il peut exiger l'Inspecteur
général, mais est-ce que...
Mme Robic: Transmet [... ] dans les quatre mois qui suivent la
fin de son exercice [... ], son rapport annuel vérifié". Alors,
il fait rapport à l'Inspecteur général de l'argent
utilisé et je peux vous assurer, M. le Président, qu'on n'a pas
l'intention de permettre à des gens de se construire des sièges
sociaux avec cet argent-là.
M. Boisclair: "L'Association transmet à l'Inspecteur
général, dans les quatre mois qui suivent la fin de son exercice
financier, son rapport annuel vérifié... ", bon. "Ce rapport
contient tout autre renseignement... " Sa situation financière", donc,
ça comprend ce fonds-là?
Mme Robic: Ça comprend tous...
M. Bouchard: Alors, c'est que, parmi ses activités, lui,
il a la responsabilité de détenir un compte en
fidéicommis. Ça va apparaître dans ses états
financiers. Et, dans le rapport qu'il va soumettre annuellement, il va falloir
qu'il explique l'utilisation qui a été faite de cette
responsabilité qu'il a assumée pour le compte d'autrui. Et, si
son rapport n'est pas suffisamment clair à 105, à 106
l'Inspecteur peut demander à l'Association tous rapports, renseignements
pertinents, etc.
M. Boisclair: Mais, moi, je veux juste plaider une
dernière fois, là. Si on a à introduira une disposition
législative, Mme la ministre, ça ne doit pas être à
l'effet de prévoir ce qu'on va faire en cas de non-réclamation de
ces sommes là. Si on a à introduire une disposition
législative, c'est plutôt pour s'assurer que ces sommes là
retournent aux consommateurs. Sérieusement, ces sommes-là
n'appartiennent pas aux courtiers. Et tant qu'à en Introduire une,
disposition législative, ce n'est pas afin de prévoir ce qu'on va
en faire en cas de surplus, mais pour s'assurer que ça soit
retourné et que ça soit une obligation expresse qui soit faite
aux courtiers de retourner cet argent-là, que ça soit dans le
cadre d'une convention ou dans... Bien, si M. Jolicoeur a quelque chose
à dire, qu'il le dise.
Mme Robic: Mais, M. le Président, c'est ce que je fais.
Vous me dites que cet argent-là n'appartient pas aux courtiers. C'est
pour ça que j'ai cet article-là. Je ne pense pas qu'il appartient
aux courtiers; moi non plus, je ne pense pas qu'il appartienne aux courtiers,
cet argent-là.
M. Boisclair: Le deuxième alinéa.
Mme Robic: Mais je ne suis pas sûre... D'abord, je ne vois
pas pourquoi il faudrait signer ce genre de conventions qui alourdissent le
processus pour souvent de petits montants qui, au bout de la ligne, pour chacun
d'eux, représenteraient...
M. Boisclair: De petits montants...
Mme Robic: ...plus de paperasse que de valeur réelle. Il
faut que l'offre soit faite, je suit tout à fait d'accord avec vous
là, mais, quand ces personnes-là... C'est peut-être le mot
"réclamés" que vous n'aimez pas dans le fond.
M. Boisclair: Non, non. Moi, je veux juste m'assurer qu'à
tout le moins quelque part dans le contrat... Parce que ce n'est pas le
gouvernement qui va définir les contrats d'offres; c'est l'Association
sur approbation du gouvernement.
Mme Robic: Mais sur approbation du gouvernement, toujours.
M. Boisclair: Oui, mais je voudrais m'assurer qu'à tout le
moins il y ait une disposition non pas écrite en petites lettres fines,
mais que, d'une façon ou d'une autre, le consommateur soit avisé
que ces sommes-là lui appartiennent et qu'il a le droit de les
réclamer. Qu'il n'ait pas à se casser la tête et à
faire trois ou quatre téléphones. Il faudrait à tout le
moins qu'il y ait une offre, puis à certaines conditions. Si les frais
de tenue de comptes sont plus élevés que les
intérêts produits, je comprends très bien qu'il...
Mme Robic: On parle souvent là de très
petites...
M. Boisclair: Oui, de très petites sommes, mais qu'on
parle de 10 $, qu'on parle de 50 $, qu'on parle de 100 $, la question n'est pas
l'importance de la somme.
Mme Robic: Oui, mais il ne faut pas faire de la paperasse pour
150 $ pour 50 $ non plus là, hein, comprenons-nous bien.
M. Boisclair: Non, non, mais 50 $, ni pour vous ni pour...
Mme Robic: Pour moi, cet argent-là appartient à la
personne qui l'a donné en dépôt...
M. Boisclair: Bon, bien...
Mme Robic: ...avant tout. Mais ce que je remarque, c'est que ce
qu'on nous offre comme procédure, c'est plus lourd que même la
procédure à laquelle ils se soumettent. Alors, je comprends mal,
premièrement. Et, deuxièmement, je crois que l'on a la
possibilité, par règlement, de s'assurer que le premier à
jouir de ça, ça doit être celui à qui appartient
l'argent et, ensuite, quand il en reste qui n'est pas réclamé et
qui reste dans le compte, on l'enlève au courtier et puis on l'envoie
dans un fonds spécial qui est administré par l'Association. On
décrit les fins pour lesquelles cet argent-là peut servir et
l'Association doit faire rapport à l'Inspecteur général
qui, lui, doit faire rapport à la ministre qui, elle, fait rapport
à l'Assemblée nationale.
M. Boisclair: Mais il n'y aurait pas lieu alors d'introduire une
disposition qui pourrait se lire comme suit...
Mme Robic: On devrait faire ça avec les avocats aussi.
M. Boisclair: Les intérêts produits par les sommes
détenues en fidéicommis, lorsque supérieurs aux frais
d'administration et qui ne sont pas réclamés par le client
après avoir été offerts par l'agent ou le courtier,
doivent être versés au fonds de financement. Non, mais on pourrait
ajouter "après avoir été offerts à celui-ci par
l'agent ou le courtier" et on pourrait mettre "lorsque supérieurs".
Mme Robic: O.K. On va arriver aux mêmes fins, mais en le
faisant d'une autre façon. Si on amenait un amendement qui dirait...
Là, je lis le deuxième alinéa de l'article 10: "Les
intérêts produits par les sommes détenues en
fidéicommis..." On bifferait "qui ne sont pas réclamés par
le client" et on remplacerait cela par "auxquels renonce par écrit le
client doivent être versés".
M. Boisclair: Parfait, par écrit. Ce serait à
quelle occasion qu'il renoncerait par écrit?
Mme Robic: Bien, là!
M. Bouchard: II faudrait que l'offre soit faite...
M. Boisclair: Parfait.
Mme Robic: II renonce par écrit. Ça prend quelque
chose dans le dossier qui dit qu'il ne peut pas les réclamer plus tard
ou qu'il était au courant.
M. Boisclair: C'est déjà mieux.
Mme Robic: Comment est-ce qu'on fait ça, monsieur?
Le Président (M. LeSage): On va le déposer.
Mme Robic: On va l'écrire.
M. Boisclair: D'accord. C'est sûr que...
Le Président (M. LeSage): On va attendre quelques
instants, M. le député de Gouin, pour la rédaction de
l'amendement.
Mme Robic: article 10, aux première et deuxième
lignes du deuxième alinéa, remplacer les mots "qui ne sont pas
réclamés par" par les mots "auxquels renonce par
écrit".
Le Président (M. LeSage): Est-ce que l'amendement est
adopté? J'accepte le dépôt de l'amendement et je demande si
l'amendement est adopté.
M. Boisclair: Oui, adopté.
Le Président (M. LeSage): Est-ce que l'article 10, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. LeSage): J'appelle l'article 11.
M. Boisclair: Article 11.
Mme Robic: C'est ce que je vous disais tout à l'heure.
Aucun montant d'argent dans le compte en fidéicommis ne peut servir
à se payer.
M. Boisclair: Ah bien oui. C'est très clair. Le
Président (M. LeSage): Ça va? Mme Robic:
Adopté? M. Boisclair: Oui.
Le Président (M. LeSage): L'article 11 est adopté.
J'appelle l'article 12.
M. Boisclair: L'article 12. Celui-là, il est un peu plus
compliqué, là. Alors, peut-être que la ministre pourrait
prendre quelques instants pour nous l'expliquer.
Mme Robic: 'Toute place d'affaires doit être dirigée
par une personne physique qui a les qualifications requises pour être
titulaire d'un certificat de courtier."
Encore une fois, M. le Président, on veut éviter, chez les
courtiers qui ont plusieurs succursales ou places d'affaires, qu'elles ne
soient dirigées par un directeur qui n'aurait pas les qualités de
courtier. Mais, comme cette personne-là travaille pour un courtier, on
fait encore face au même problème; elle représente le
courtier qui est le propriétaire de cette place d'affaires. Mais on veut
que les gens soient bien qualifiés, puisqu'ils auront un rôle
important à jouer. Ces personnes-là qui ont la
responsabilité d'une place d'affaires, elles doivent faire de la
formation, elles doivent faire de la vérification, suivre leurs agents,
les conseiller. On croit que cette personne-là doit certainement avoir
les qualifications requises pour être titulaire d'un certificat de
courtier.
Cette personne doit, dans les cas prévus par règlement de
l'Association, se consacrer exclusivement à ses fonctions de direction."
Certaines personnes qui travaillent seules comme courtier ont vu cet
article-là comme les empêchant de faire des actes de courtage;
elles pourraient faire seulement des actes de gestion. Alors, je leur ai fait
relire cet article et c'est "dans les cas prévus par règlement de
l'Association, se consacrer exclusivement à ses fonctions de direction".
C'est bien sûr qu'on va mettre des balises là. Un courtier qui n'a
pas d'agents, il ne fera pas rien que de la gestion, parce que je ne sais pas
comment il va faire pour vivre.
Alors, il me semble que c'est évident. Demain matin, les
courtiers qui sont seuls dans leur bureau ou dans leur sous-sol vont continuer
à pouvoir opérer seuls. Mais, s'ils ont des agents qui
travaillent pour eux, les agents ne travailleront pas chacun dans son sous-sol
avec le courtier dans son sous-sol à lui, ils vont travailler dans une
place d'affaires avec quelqu'un qui est responsable, qui s'occupe de la gestion
et qui s'occupe de la formation de ces personnes-là.
M. le Président, nous avons un papillon au deuxième
alinéa. Vous ne le saviez pas, mon sieur?
M. Boisclair: Non, mais...
Mme Robic: Je réserve des surprises comme ça,
même à mon inspecteur; j'ai le droit.
M. Boisclair: Mais, là, c'est parce qu'il y a la place
d'affaires. D'une part, je pense qu'il y a lieu de revoir la définition
de place d'affaires, parce qu'on peut très bien Imaginer que quelqu'un
pourrait centraliser tout ça, tous ces documents que l'Association
détermine par règlement qu'un courtier doit détenir. Il
peut très bien les centraliser dans le même endroit et, là,
l'effet recherché est complètement... Place d'affaires, on dit:
"Pour l'application de la présente loi, on entend par place d'affaires
l'endroit où le courtier conserve les dossiers, les livres et les
registres." Je vols mal comment cette définition-là va pouvoir
s'appliquer. Disons qu'un courtier décide de tout centraliser au
même endroit, s'il n'a pas les documents, je ne sais pas à quel
genre de documents on fait référence, mais il se pourrait
très bien, par exemple, que dans la mesure où il centralise tout
ça et que ce soit, au sens usuel, une place d'affaires...
Mme Robic: Oui.
M. Boisclair: ...et que ce ne le soit pas au sens de l'article
12. Parce que là, le critère...
Mme Robic: Je ne vois pas...
M. Boisclafr: ...par lequel on va définir la place
d'affaires, c'est: il faut que les documents soient là.
Mme Robic: Oui.
M. Boisclair: Mais c'est quoi, les documents, par exemple? S'il
décide de centraliser tous ses documents ailleurs?
Mme Robic: J'ai de la misère à vous suivre.
M. Bouchard: Pour les fins de la protection du public, ici
là...
M. Boisclair: Oui.
M. Bouchard: Des places d'affaires, vous savez, il peut y en
avoir plusieurs.
M. Boisclair: Oui.
M. Bouchard: Bon! Donc, pour les fins de la protection du public,
comme il y a une réglementation sévère maintenant, qu'il y
a une qualification de base maintenant qui est exigée: une personne doit
être qualifiée pour être responsable de la gestion à
plein temps; deux, il y a un certain nombre d'agents lorsqu'on atteint un
certain quota qui doivent être regroupés, alors l'Association,
pour les fins de l'application de la loi, à l'article 12, va
déterminer par règlement quels sont les documents qui, à
la place d'affaires en question où le courtier fait affaire, que ce soit
dans un centre d'achats ou peu importe, doivent être localisés
là pour les fins du public. Mais elle ne demandera pas, par exemple,
nécessairement que la comptabilité générale du
courtier qui a plusieurs places d'affaires soit répartie dans toutes ses
places d'affaires. Le dossier du client, les mandats, enfin les registres du
compte en fidéicommts, ça peut être des choses qui peuvent
être réparties dans les places d'affaires pour que le public
puisse les connaître à l'endroit où il fait affaire et non
pas aller au siège social de l'entreprise. (17 h 45)
Mme Robic: Non. Merci, M. le Président. Un courtier ne
pourrait pas avoir des succursales qui ne détiendraient pas des
registres, des documents. Il ne pourrait pas tout centraliser ça, par
exemple, si on parle d'un gros courtier, à la maison mère, parce
que les agents ne pourraient pas travailler. Une succursale, une place
d'affaires, c'est un bureau où il y a du personnel de soutien, où
les agents font leurs transactions et où les dossiers de ces
agents-là, du bureau, sont conservés.
M. Boisclair: Sauf que la définition que vous venez de me
donner n'est pas celle qu'on retrouve dans le projet de loi.
Mme Robic: Oui.
M. Boisclair: Non. Vous venez de me donner: là où
il y a le personnel de soutien...
Mme Robic: Oui, lisez 13.
M. Boisclair: Oui, mais je comprends très bien. Il n'y a
pas de problème avec ça. Mais, "pour l'application de la
présente loi, on entend par place d'affaires l'endroit où le
courtier conserve les dossiers, les livres et les registres", ce n'est pas la
définition que vous venez de me donner.
Mme Robic: Oui.
M. Boisclair: Vous venez de me dire: Là où les gens
travaillent, où il y a du personnel de soutien, où il y a tout
ça. Par exemple, quelqu'un...
Mme Robic: Et il y a les dossiers et les registres qui sont
rattachés à ce bureau-là.
M. Boisclair: Mais comment va-t-on s'assurer que ces
dossiers-là ne seront pas centralisés aussi à un
même endroit? Par exemple, ces dossiers-là pourraient tous
être centralisés à Montréal et il pourrait y avoir
un bureau à Laval, il pourrait y avoir...
Mme Robic: Impossible. Impossible de travailler de cette
façon-là. Impossible. Comment est-ce que l'agent va travailler,
s'il n'a pas ses dossiers?
M. Boisclair: Alors, à quel genre de dossiers on va faire
référence, on va parler de quoi? On va parier des offres
d'achat...
Mme Robic: Chaque...
M. Boisclair: À quels documents fait-on
référence?
Mme Robic: Mais chaque bureau garde tous ses registres, toutes
ses offres, ses ventes, pour faire la comptabilité de son bureau.
M. Boisclair: Ils peuvent transiter par le bureau. "Conserve les
dossiers", ils peuvent transiter par le bureau. Moi, si je fais une offre
d'achat, je comprends très bien que le courtier va aller travailler
à son bureau et va amener...
Mme Robic: Si vous parlez de conserver des dossiers qui ne sont
plus actifs, je comprends qu'ils soient au bureau central. Ils seront
probablement détruits après tant d'années.
M. Boisclair: Mais...
Mme Robic: Mais je ne pense pas qu'on parle de ça
là.
M. Boisclair: Le courtier conserve les dossiers.
Mme Robic: On parie des dossiers qui sont
actifs et qui permettent à l'agent de faire son travail, et puis
au bureau d'être... Le directeur de ça est responsable. Il doit
garder des registres, garder une comptabilité. Même si le compte
en fidéicommis n'est pas là, il doit garder une
comptabilité de ce compte en fidéicommis, de l'argent qu'il
envole au bureau central. Mais il y a des activités d'affaires qui se
passent dans cette surccursale-là. On ne peut pas centraliser au point
où vous pouvez mettre des agents dans un bureau, derrière un
pupitre, leur donner un téléphone et dire: Ça, c'est une
succursale. Il y en a peut-être qui vont tenter de le faire, mais je ne
le permettrai pas.
M. Boisclair: Parce que vous savez très bien qu'il y a
bien des consommateurs qui ne passent jamais par le bureau.
Mme Robic: C'est vrai.
M. Boisclair: Vous savez, moi, je ne passe jamais par le
bureau.
Mme Robic: Quoique c'est vrai...
M. Boisclair: lis vont visiter les maisons, ils vont discuter
alentour d'un café, sans jamais passer par le bureau.
Mme Robic: C'est vrai. Peut-être que c'est parce qu'on a
des agents qui n'ont pas de bureau convenable pour amener les clients dans leur
bureau pour préparer les offres d'achat, pour faire les copies, etc. Un
professionnel amène son client à sa place d'affaires,
prépare les offres. Il a tous les papiers qu'il lui faut là. Il
fait les copies. Il fait les signatures. Et c'est ce qu'on essaie
d'éliminer, des gens qui font des travaux sur des coins de table et qui
font ça dans leur sous-sol avec personne qui jamais ne jette un coup
d'oeil sur ces offres d'achat là, M. le Président. Et personne ne
va me faire accroire que même un agent qui fait de l'immobilier depuis 10
ou 15 ans, une fois de temps en temps, n'a pas besoin que quelqu'un regarde
par-dessus son épaule pour bien s'assurer qu'il n'a pas adopté de
mauvaises pratiques et qu'il faudrait peut-être revoir ça. C'est
ça que je veux créer. Et, si on veut responsabiliser l'industrie,
on va commencer par responsabiliser les courtiers. Moi, l'affaire d'avoir un
courtier qui peut opérer dans son sous-sol avec trois agents qui sont
chacun dans leur sous-sol, je n'en veux pas. C'est ça que j'essaie
d'éviter en ce moment. Je veux qu'il y ait quelqu'un de responsable qui
soit sur place et qui peut faire une vérification une fois de temps en
temps.
Le Président (M. Forget): M. le député de
Gouin.
M. Boisclair: La recommandation qui était faite, entre
autres, c'était de remplacer "place d'affaires" par
"établissement" qui, au sens usuel, au sens du dictionnaire, serait
apparemment plus adéquat.
Mme Robic: On avait un problème juridique là. C'est
encore les avocats là. C'est encore les avocats. Alors, on va laisser
parler les avocats.
Mme Montminy (Danièle): Ce n'était pas facile de
définir ce qu'on entendait par place d'affaires. En fait, l'objectif
était d'éviter...
Le Président (M. Forget): Pardon, madame, je voudrais vous
Identifier, s'il vous plaît, pour avoir votre nom au niveau de
l'enregistrement.
Mme Montminy: Oui. Danièle Montminy, de la direction des
affaires juridiques chez l'Inspecteur général. Ce qu'on voulait
éviter, en fait, et c'est pourquoi on le définit, c'est qu'un
kiosque ou un endroit où il y a quand même une certaine
publicité qui se fait, un certain affichage et où un agent peut
se rendre à l'occasion ne soit pas quand même
considéré comme une place d'affaires, parce que ça
devenait à peu près irréaliste d'appliquer cette
disposition-là.
La meilleure façon qu'on a trouvée, c'était
celle-ci, en se disant: De toute façon, pour qu'un courtier puisse
fonctionner, face à la clientèle, il va nécessairement
conserver dans un endroit près de sa clientèle les livres et
registres que l'Association déterminera. On voyait à ce
moment-là comme livres et registres sûrement les offres d'achat,
les mandats conférés, afin que les clients puissent finalement
les consulter. Ça nous apparaissait la façon de retrouver
ça, de circonscrire ce qu'on voulait en éliminant les petits
kiosques et ces choses-là.
M. Boisclair: Je ne suis pas convaincu qu'il s'agisse de la
meilleure définition.
Mme Montminy: Peut-être pas.
M. Boisclair: D'une part, il faudrait vérifier là -
c'est vous qui êtes les experts - mais apparemment
"établissement", au sens usuel et au sens du dictionnaire, serait plus
pertinent que "place d'affaires". Et "conserve les documents", moi, je
maintiens que ça peut... Écoutez, "conserve les dossiers, les
livres et les registres", je serais curieux de voir c'est quoi la
définition qu'on donne à "conserve". Je comprends très
bien les intentions de la ministre et je souscris au plaidoyer qu'elle vient de
faire sur les petits courtiers qui travaillent dans leur sous-sol, qu'elle veut
éliminer. Ça, j'en suis là.
Mais je veux Juste être bien sûr, mol, qu'on va atteindre
l'objectif qui est recherché. Moi, je ne suis pas convaincu.
Écoutez, "conserve" au sens usuel, c'est bien conserver et ce n'est
pas... Qu'est-ce que vous voulez, moi, mon offre
d'achat, il y a un certain nombre de délais et, une fois qu'elle
est faite, ça ne veut pas dire qu'elle va rester au bureau.
Mme Robic: Oui, mais...
M. Boisclair: Mais les registres, les mandats...
Mme Robic: ...vous assumez là... M. Boisclair: Je
veux juste, moi...
Mme Robic: Mais, M. le Président, vous comprendrez qu'on a
consulté. Les mots qui sont choisis ici dans le projet de loi, ça
a passé entre plusieurs mains et, quant aux mots usuels, d'usage, je
vous dirais que je ne pense pas que ça a pu passer à travers tout
le dédale de comités pour en arriver ici pour me faire dire que
"place d'affaires", ce n'est pas un mot dont on peut se servir. Il a
passé tout le système, M. le Président, et vous le
connaissez, le système. C'est passé au peigne fin. Et, si on
utilisait le mot "établissement", ça voulait dire qu'on
forçait un courtier qui a un kiosque dans un centre d'achats avec une ou
deux personnes qui ont leurs livres avec elles ou un appareil de
télévision avec elles et qui gardent des diapositives de
maisons... Pour nous, ce n'était pas... On ne voulait pas que ça
les empêche de faire ça. Et on ne voulait pas les obliger à
tenir là un directeur, par exemple. Alors, il fallait réellement
cibler ce qu'on voulait cibler et ce qu'on nous a dit, c'était de
définir notre place d'affaires, notre établissement, comme une
place d'affaires où les livres nécessaires ou la documentation
nécessaire pour faire le travail se retrouvent. Et ça, c'est tout
ce qu'il faut, ce sont tous les dossiers qu'on peut tenir quand on prend des
inscriptions. Ce sont les offres, ce sont les ventes. C'est la
comptabilité.
M. Boisclair: J'en suis, là. Je veux juste porter à
votre attention la définition de "conserver: maintenir en bon
état, préserver de l'altération, de la destruction."
Ensuite de ça, par extension, "entretenir, garantir, garder, maintenir,
préserver, protéger, sauvegarder, sauver." Je ne veux pas faire
mon difficile, mais vous savez comme moi, Mme la ministre, que, lorsqu'il n'y a
pas de définition, on se réfère au sens usuel et que les
juges se réfèrent au Petit Robert. Et,
"établissement: ensemble des installations établies pour
l'exploitation, le fonctionnement d'une entreprise et, par extension,
l'entreprise elle-même."
Mme Robic: Ah bien, c'était ça. C'était
l'extension de l'entreprise qu'il ne fallait pas obliger à avoir un
directeur, par exemple. Il fallait donner une flexibilité au kiosque.
À un moment donné, le kiosque, c'est le meilleur exemple qui me
vient et je ne voulais pas les obliger, s'ils voulaient avoir un kiosque dans
un centre d'achats, à avoir un directeur à ce kiosque-là.
L'article 13 ne vient-il pas compléter ça? Non seulement c'est
l'endroit où on garde les registres, mais c'est l'endroit où les
agents doivent travailler.
M. Boisclair: Moi, je ne sais pas si... Nos avocats sont en train
de réfléchir.
Mme Robic: Oui, ils complotent là.
M. Boisclair: Mais, au-delà des problèmes de
vocabulaire que, sans doute, Mme la ministre, on pourra régler, il n'en
demeure pas moins qu'il y a une question de fond. Qu'est-ce qui va arriver des
petits courtiers indépendants?
Mme Robic: Je n'empêche pas un courtier seul - je pense
qu'on s'est mal compris tout à l'heure - d'opérer dans son
sous-sol. S'il veut travailler dans son sous-sol, ça ne me fait
rien.
M. Boisclair: Non, non, mais "il doit y avoir, pour chaque groupe
de 25 agents ou fraction de ce groupe..."
Mme Robic: Ah, on est rendu à l'autre paragraphe.
M. Boisclair: C'est ça. Mme Robic: Je m'excuse.
M. Boisclair: Je voulais juste aborder cette question, parce que
le vocabulaire...
Mme Robic: Alors, moi, j'ai un papillon à amener ici, M.
le Président. Cela surprend tout le monde, mais j'aimerais
peut-être faire un amendement qui dirait: "II doit y avoir, pour chaque
groupe de 30" plutôt que "de 25".
M. Boisclair: Est-ce que l'Inspecteur...
Mme Robic: Ah, vous savez, je ne lui crée pas de gros
problèmes. Moi, c'est des petits problèmes, je ne suis pas un
avocat. Il y a toute une logique derrière ça.
Le Président (M. LeSage): Est-ce qu'on peut avoir la
rédaction de l'amendement déposé par la ministre?
M. Boisclair: Vous vous fiez des fois à l'Inspecteur et
des fois... Il va falloir qu'on me...
Mme Robic: Oui. Je vous ai dit que c'est moi qui prends tes
décisions au bout de ta ligne. Mais il y a des choses que je ne peux pas
toujours faire, que ce n'est pas évident que je
peux faire. Même nous, des fois.
M. le Président, on a un amendement, qui nous est
suggéré par nos experts ici, pour répondre à
l'inquiétude du député de Gouin sur le mot "conserve" qui
se retrouve à l'article 12, quatrième alinéa. On dirait:
"Pour l'application de la présente loi, on entend par place d'affaires
l'endroit où le courtier - et là on fait disparaître
"conserve" pour le remplacer par "tient" - tient à la disposition des
clients les dossiers, les livres et les registres..." Je ne suis pas sûre
que ce n'est pas plus que ça. Tout ce qui touche à la
comptabilité, ce n'est pas à la disposition du client. Ce serait
réellement les offres et les banques. Je ne suis pas sûre. Non,
ça ne couvre pas assez, ça.
M. Boisclair: Voulez-vous qu'on suspende jusqu'après
souper?
Mme Robic: Non.
M. Boisclair: Non, non.
Mme Robic: On va s'accrocher là-dedans.
M. Boisclair: Non, mais les spécialistes vont
réfléchir et ils vont revenir avec une solution après
souper.
Mme Robic: Où le courtier... C'est le mot "conserve" ici
qu'on prétend que ça peut être traité comme...
M. Boisclair: Puis il y a la place d'affaires aussi.
Mme Robic: Oui, mais ça, la place d'affaires, je dois vous
avouer que, pour moi, le débat a été fait sur la place
d'affaires. On nous a dit qu'établissement ça ne répondait
pas exactement à ce qu'on voulait décrire. Donc, on a choisi
place d'affaires. On qualifie la place d'affaires. Je comprends que vous avez
un problème avec le mot "conserve", on le concède, on est
prêt à chercher un autre verbe qui pourrait vous rassurer, mais,
moi, je pense que l'article 12 avec l'article 13 déterminent ce qu'on
veut décrire exactement par place d'affaires. C'est là où
les agents travaillent, se rapportent et où on a toute la documentation
et le support nécessaires pour faire le travail. Alors, comment vous
allez traduire ça en loi? (18 heures)
M. Bouchard: Détenir.
Mme Robic: Détenir?
M. Bouchard: La détention. C'est l'idée de
détention qui est importante.
Le Président (M. LeSage): Si je peux ajouter, Mme la
ministre...
Mme Robic: Oui.
Le Président (M. LeSage): ...toutes les
municipalités ou la plupart des grandes municipalités qui ont un
règlement d'imposition pour les taxes d'affaires exigent que les
personnes qui font des affaires dans la ville aient une place d'affaires. Et,
si ce n'est pas le cas, elles sont considérées comme des
commerçants itinérants et la licence est très
dispendieuse. Alors, elles ont toujours avantage à avoir une place
d'affaires et elles doivent compléter une formule à cet
effet-là.
M. Boisclair: Moi, si on me dit que "place d'affaires" est
définie dans d'autres législations, puisque c'est le sens qu'on
donne... Mais les informations qu'on me donnait étalent à l'effet
que "place d'affaires" n'était pas le terme approprié et qu'il
fallait plutôt reprendre "établissement". Si on me dit le
contraire, je lève mon objection avec...
Mme Bégin: Mais l'important, ce n'est pas
l'interprétation qu'on donne dans la loi. C'est bien plus
l'interprétation qu'on donne dans cette loi à "place d'affaires"
que dans d'autres lois, selon moi, parce qu'on va toujours se
référer à la loi telle qu'elle est rédigée
et l'on ne fera pas affaire avec d'autres lois si c'est bien explicite dans la
présente loi. Or, selon moi, "place d'affaires" dans la présente
loi est bien définie et ne devrait pas poser de problème.
Le Président (M. LeSage): Merci, Mme la
députée de Bellechasse.
Mme Robic: est-ce que vous êtes d'accord avec le mot
"conserve" ou si, là aussi, vous avez un problème en utilisant le
verbe "conserve les dossiers"? est-ce que ça peut porter à
confusion ou est-ce que ça dit ce que ça dit?
M. Boisclair: mais l'inspecteur général
semblait...
Mme Robic: Vous êtes confortable avec ça?
M. Boisclair: On s'entend. Si vous voulez, j'aurai plaidé
ma cause, si vous me dites qu'il n'y a pas de problème. Il y a la
question de fond. La, vous me dites que vous allez modifier de 25 à 30.
Alors "il doit y avoir pour chaque groupe de 25..."
Le Président (M. LeSage): SI vous me permettez, M. le
député de Gouin, j'aimerais que l'on dépose l'amendement
avant d'en discuter.
Mme Robic: Oui. M. le Président, si vous voulez que je
vous relise l'amendement. A l'article 12, à la troisième ligne du
deuxième alinéa... Remplacer le chiffre "25" par le chiffre
"30" aux deuxième et troisième lignes... Aux
deuxième et troisième lignes? C'est aux première et
deuxième lignes du deuxième alinéa.
Le Président (M. LeSage): l'amendement se lirait comme
suit: à l'article 12, aux première et deuxième lignes du
deuxième alinéa, remplacer le chiffre "25" par le chiffre "30".
l'amendement est recevable.
M. Boisclair: La ministre pourra peut-être le motiver.
Le Président (M. LeSage): Mme la ministre, si vous voulez
commencer.
Mme Robic: Oui, M. le Président. Ce que l'on veut
éviter par le deuxième paragraphe de cet article 12, c'est
justement qu'on place plusieurs agents dans un bureau, une place d'affaires,
sans supervision. Encore une fois, c'est mon souci de la protection du
consommateur qui m'amène à dire, pour un certain nombre d'agents,
que ça prend une personne responsable, un directeur
d'établissement. C'est ce que l'on établit avec cette loi.
Vous comprendrez que, quand on fait affaire avec des agents d'immeubles,
ce sont des gens qui travaillent sous pression, qui travaillent de longues
heures. Et il y a un roulement auquel on espère s'adresser avec cette
loi, quoiqu'on ne puisse pas tout faire à travers une loi. Je pense que
les courtiers vont être obligés de se responsabiliser. C'est le
message que je tente d'envoyer aux courtiers. Ils ont un rôle à
jouer là-dedans, eux autres aussi.
Mais ce que je veux, c'est peut-être s'il y avait un directeur,
une personne responsable qui était là à plein temps pour
s'occuper des nouveaux agents, pour les diriger, pour continuer leur formation,
pour les suivre dans leurs premières transactions, pour leur enseigner
comment aller chercher un mandat, comment s'assurer qu'il n'y a pas d'oubli
dans une offre d'achat, comment travailler leurs livres pour connaître
leur marchandise et offrir à leurs clients les meilleurs produits en
étant capables d'identifier les moyens du client, ce que le client
recherche. Et ça, M. le Président, si vous avez 30, 40, ou 50
agents dans une place d'affaires, ce n'est pas vrai qu'une seule personne est
capable de faire ça, de bien faire son travail et de s'assurer que les
agents soient bien suivis et continuent à recevoir de la formation.
Donc, je crois qu'une fois qu'une personne a 30 agents sous sa
responsabilité, ça a certainement ses limites et, au-delà
de 30 agents, on lui demandera d'avoir un directeur adjoint. je comprends
cependant qu'il y a un problème pour le courtier qui a un ou deux
agents. alors, je suis allée aux renseignements, m. le président,
et c'est au niveau de la réglementation qu'est probablement le meilleur
endroit pour compléter cet article-là. On me dit, M. le
Président, qu'à partir de 15 agents - c'est pour ça que
j'ai changé pour 30, M. le Président - un courtier a les moyens
de ne faire que de la gestion.
M. Boisclair: Qui vous a dit ça? Moi, je croyais que
c'était plutôt 40.
Mme Robic: Ils exagèrent. 40, c'est beaucoup trop, ce
n'est pas vrai.
M. Boisclair: Mais qui vous a dit 15?
Mme Robic: Vous savez, j'ai des très bonnes sources et, il
n'y a pas si longtemps, je n'étais pas loin de cette
industrie-là. Alors, à partir de 15... Si c'est 15 nouveaux
agents, non, ils ne peuvent pas, mais, franchement...
M. Boisclair: Est-ce qu'il n'y aurait pas lieu, Mme la ministre,
de tout laisser ça par règlement au niveau de l'article 73?
Mme Robic: Non, M. le Président. C'est là,
c'est...
M. Boisclair: De toute façon, ils seront adoptés
par règlement.
Mme Robic: Non...
M. Boisclair: Ils seront adoptés, vous avez...
Mme Robic:... pas les 30, M. le Président. Le restant, je
suis prête à le regarder par règlement, mais ça
c'est fondamental à mon projet de loi, c'est fondamental au niveau de ma
philosophie et je crois qu'il est important que ce soit dans la loi, que je
détermine un nombre dans la loi et qu'après ça il puisse y
avoir des modalités par règlement. Mais, pour moi, il n'est pas
question que ce soit seulement par règlement. C'est important pour moi
d'établir qu'il y a une limite à avoir des agents dans un bureau
sans supervision et ma limite, c'est 30. Ensuite, pour les petits bureaux, pour
les bureaux plus importants, on verra à s'ajuster, je suis prête
à écouter. Mais, quand je dis un courtier pour 30 agents, je ne
me trompe pas beaucoup dans mes calculs.
M. Boisclair: Alors, les ajustements pour les petits...
Mme Robic: Oui, c'est ça, par règlement.
M. Boisclair:... dans quel contexte et en vertu de quel
article?
Mme Robic: Moi, je vous dis que ça sera à discuter.
On me ramène à 12, premier alinéa, qui dit bien: "par
règlement de l'Association se
consacrer exclusivement à ses fonctions". C'est au moment de la
réglementation qu'on pourra établir, justement, ce que je vous
dis: Quand est-ce que ça devient rentable pour un courtier de ne faire
que de la gestion?
M. Boisclair: Donc, ce sera un règlement de
l'Association.
Mme Robic: Ce sera un règlement de l'Association. On va
ajuster ça et, après 30, quand on demandera un adjoint, on pourra
ajuster ça également. L'adjoint pourrait faire de l'immobilier,
mais pourrait consacrer une partie de son temps également comme
directeur adjoint. Mais les 30, M. le Président, pour moi, c'est
essentiel. C'est non négociable, M. le Président.
Le Président (M. LeSage): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Boisclair: II faudrait demander ça à
l'Inspecteur général.
Mme Robic: Non. Là, je dois vous dire, vous le voyez? Il
est tout surpris parce que je ne l'ai pas consulté là-dessus.
M. Boisclair: Ça aussi consacre le fait qu'un courtier ne
pourra pas travailler pour un autre courtier.
Mme Robic: Oui. Là-dedans, ça le dit, mais une fois
qu'on faisait ça...
M. Boisclair: non, c'est parce que 4, 7, 12 et 14, bien
sûr, sont tous reliés à cette même...
Je crois que, peut-être, dans cette logique-là, on devrait
le suspendre.
Une voix: Mais l'amendement?
M. Boisclair: Non, l'amendement est adopté.
Mme Robic: Oui.
Le Président (M. LeSage): Alors, l'amendement est
adopté. Est-ce que l'article...
M. Boisclair: Mais, l'article, moi, puisqu'il s'agit de ce
même tout, je pense qu'on pourrait peut-être le suspendre.
Mme Robic: Oui. Tout ce qui affecterait ce qui est
rattaché à la suspension, il faut également le
suspendre.
M. Boisclair: Parfait.
Le Président (M. LeSage): Alors, l'article 30 tel
qu'amendé est suspendu.
Mme Robic: Non, l'article 12.
Le Président (M. LeSage): L'article 12 tel
qu'amendé est suspendu. J'appelle l'article 13.
Mme Robic: Nous avons, M. le Président, un amendement
à apporter à l'article 13 qui se lit comme suit: Tout courtier
doit affecter à une place d'affaires les agents immobiliers qui sont
à son service. " Alors, on remplacerait les mots "sont à son
service" pour lire "travaillent pour son compte".
M. Boisclair: "Qui travaillent pour son compte".
Mme Robic: "Qui travaillent pour son compte".
Le Président (M. LeSage): Est-ce qu'on pourrait
déposer copie de cet amendement, Mme la ministre?
Mme Robic: Oui.
Le Président (M. LeSage): Alors, l'amendement 13 se lit
comme suit: À l'article 13, à la deuxième ligne, remplacer
les mots "sont à son service" par les mots "travaillent pour son
compte". L'amendement est recevable, Mme la ministre.
Mme Robic: Oui, M. le Président. On nous disait ici que
ça pouvait porter à confusion pour les agents qui sont des
travailleurs autonomes. Alors, c'est ce qu'on veut éviter. Je n'ai pas
voulu changer.
M. Boisclair: Qu'est-ce que vous avez voulu éviter?
Quelqu'un qui travaille...
M. Bouchard: À son compte. M. Boisclair: Ah! O.
K.
Mme Robic: Oui, les agents qui travaillent pour son compte.
M. Boisclair: Oui, mais là, "pour son compte"...
Mme Robic: À son service...
M. Boisclair: Alors, on aborde la question justement du statut
fiscal. On va en discuter tout à l'heure, à 14, "pour le compte
de". Ce qui va donc ouvrir la possibilité, si on le maintient comme
c'est là, d'être reconnu comme travailleur autonome, comme c'est
le cas à l'heure actuelle.
Mme Robic: Oui.
M. Boisclair: Je crois que votre préoccupation, c'est de
le maintenir.
Mme Robic: De le maintenir et, avec cela, on le maintient.
Ensuite, à 14, on me dit, encore une fois, que "pour le compte" fait en
sorte qu'on n'élimine pas le travailleur autonome avec ce
libellé-là.
Le Président (M. LeSage): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Boisclair: Attendez un instant! Pourquoi on ne mettrait pas,
au lieu de "travaillent à son compte"... Moi, "travaillent à son
compte", j'ai...
Mme Robic: Pour son compte. 'Travaillent pour son compte. "
M. Boisclair: Oui, c'est ça, "qui travaillent pour son
compte", mais...
Mme Robic: Pour le compte du courtier, dans le fond.
M. Boisclair: Qui le représentent? Mme Robic: Mmes
et MM. les experts.
M. Boisclair: À moins que vous me convainquiez qu'il n'y a
aucun danger au niveau des articles 13 et 14-14, on y reviendra - que ce soit
Interprété comme une possible... Parce que les avis juridiques,
de l'information que j'en ai, sont assez clairs à l'effet qu'ils
pourraient effectivement perdre, compte tenu de 13 et 14, leur statut de
travailleur autonome. Je mettrais plutôt: Tout courtier doit affecter
à une place d'affaires les agents Immobiliers qui le
représentent".
M. Bouchard: Bon. Travailler pour le compte d'une autre personne
peut se faire de deux façons: sur une base contractuelle ou par un lien
de préposition à un employé. Quand je suis sur une base
contractuelle, je peux être un travailleur autonome et je m'entends avec
un courtier pour être rémunéré d'une certaine
façon, et c'est ce qui existe à l'heure actuelle dans certains
cas. Suivant l'interprétation que nous, nous donnons à
"travailler pour le compte de", cela ne met pas en péril cette
possibilité qui existe à l'heure actuelle et qui serait
maintenue. Alors, "pour le compte d'une autre personne" prévoit ces deux
possibilités.
M. Boisclair: Mais juste le fait qu'il y a des avis juridiques
contraires devrait tout de même peut-être susciter un certain
doute. Je ne veux, en aucune façon, remettre en question le vôtre,
mais je pense que, s'il y a moyen d'éviter toute confusion et
d'éviter toute interprétation, il y aurait lieu de le
préciser immédiatement.
Moi, je penserais peut-être à quelque chose, dans le cas de
13: 'Tout courtier doit affecter à une place d'affaires les agents
immobiliers qui le représentent. " C'est un peu ça, dans le fond,
que fait l'agent. Et, là, on élimine toute possibilité
d'interprétation. À 14 aussi, il y aurait moyen de le modifier.
Vous arriverez peut-être avec un amendement tout à l'heure, mais
à 14 on pourrait mettre: "à titre de représentant ou de
mandataire". Mais, dans le cas de 13, moi, je mettrais "qui le
représentent", parce qu'il y a des avis juridiques contraires qui
existent là.
M. Bouchard: c'est parce que représentation implique
l'idée de mandat. j'essaie de voir si c'est le bon terme juridique,
parce que c'est la loi.
M. Boisclair: Moi, je suis même prêt à
suspendre, si vous voulez réfléchir.
M. Bouchard: Oui.
M. Boisclair: De toute façon, on va sûrement
continuer demain.
Mme Robic: Non, un agent ne peut pas travailler s'il n'est pas
attaché à un courtier, mais c'est parce qu'il y a des
travailleurs autonomes. C'est au niveau fiscal, ça. Ils
représentent un courtier, mais à l'intérieur de la
boîte ils sont considérés comme travailleurs autonomes.
Alors, c'est ça. Je ne veux pas toucher à ça. On nous a
mis en garde, mais, encore une fois, on nous dit: "Pour le compte de",
ça inclut les travailleurs autonomes, parce qu'ils travaillent pour le
compte de, mais ils sont rémunérés
différemment.
M. Boisclair: Alors, si on vous a dit ça, je prendrais
tout simplement la précaution qu'il y ait un avis du gouvernement
à cet effet, qu'on pourrait déposer, à tout le moins qu'on
pourrait rendre accessible, parce que vous savez comment ils sont voraces au
Revenu.
Mme Robic: M. Jolicoeur, exprimez-vous, s'il vous
plaît.
M. Jolicoeur (Paul): C'est le fisc normalement qui
interprète les contrats qui lient les agents à leur courtier; il
interprète le contrat dans son ensemble pour déterminer si,
effectivement, il y a un lien de préposition suffisant pour
déterminer s'il était employé ou pas. Alors, avec le terme
qu'on utilise dans la loi ici, on peut en débattre très
longtemps, mais c'est les contrats dans leur ensemble qui vont être
étudiés par le fisc et c'est le fisc qui décidera. C'est
comme ça que ça se passe en pratique.
Le Président (M. LeSage): Merci, Me Jolicoeur.
M. Boisclair: Oui, je comprends que c'est le fisc qui
décidera. Donc, vous n'avez aucune
garantie à l'effet que...
Mme Robic: Moi, oui, j'ai demandé la garantie, parce que
ce n'était pas mon intention de changer de procédé. Je ne
veux pas causer de problème à des travailleurs autonomes. Donc,
je veux que ce soit assez clair pour qu'on comprenne bien que je ne change pas
ça. Mais en disant "travaillent pour son compte" et en utilisant dans
l'article 14 "pour le compte de", on me dit que j'assure qu'il n'y a pas de
changement. Je ne change pas les règles du jeu.
Le Président (M. LeSage): Ça a passé au
Comité de législation.
Mme Robic: Ah! Ça a passé partout. Oui, parce qu'on
l'a relevé. Ça a été relevé chez nous,
ça; ça a été étudié dans ce
contexte-là.
Le Président (M. LeSage): Est-ce que l'amendement est
adopté, M. le député de Gouin?
M. Boisclair: Pas pour le moment, non. Selon la note, le sens
général de l'expression "pour le compte de" est antonyme de
l'expression "pour son propre compte", ce qui exclut la possibilité
d'être reconnu comme travailleur autonome. Moi, malgré les bonnes
intentions de la ministre, que je ne nie pas, je veux juste faire cette mise en
garde là, quitte à suspendre 13 et 14.
Mme Robic: Voulez-vous relire ce paragraphe que vous venez de
lire, parce que je pense qu'il est important...
M. Boisclair: Le sens général de
l'expression...
Mme Robic: ...pour M. Bouchard?
M. Boisclair: ..."pour le compte de" est antonyme de l'expression
"pour son propre compte", ce qui exclut la possibilité d'être
reconnu comme travailleur autonome. "Pour le compte de" est donc le contraire
de "pour son propre compte" et, à cet égard, les craintes sont
là.
Mme Robic: Oui, mais un agent... M. Boisclair:
Écoutez, je laisse...
Mme Robic: ...ne peut jamais travailler pour son propre compte.
Jamais.
M. Boisclair: Je comprends très bien. Une voix:
Mais non, s'il devient courtier.
M. Boisclair: Mais ça, ça n'a rien à voir.
Moi, je laisse ça...
Mme Robic: Alors, quand il travaille pour le compte d'un autre,
c'est au niveau de la fiscalité...
M. Boisclair: SI vous travaillez pour le compte d'un autre, c'est
que vous ne travaillez pas a votre propre compte, au sens usuel.
Mme Robic: Alors, comment est-ce qu'il peut être un
travailleur autonome?
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Gouin, est-ce qu'on se comprend bien, lorsque l'on dit "travaillent pour son
compte", c'est pour le compte du courtier et non pour l'agent?
M. Bouchard: Par une fiction, vous pouvez le dire, par une
interprétation au point de vue fiscal, mais par définition
l'agent travaille toujours pour le compte d'un courtier. Il est toujours
rattaché à un courtier d'une façon, encore une fois, soit
comme employé, soit par une entente contractuelle quelconque. Mais
ça, cette définition-là, c'est peut-être une
définition de dictionnaire, mais "pour le compte de", il faut faire
attention. Le "compte de" est assez générique pour juridiquement
comprendre deux possibilités de liens.
M. Boisclair: Oui, on peut parler Immédiatement de 14; on
pourrait très bien le remplacer par: "Nul ne peut effectuer à
titre de représentant ou de mandataire d'un courtier une
opération visée". Mais c'est tout simplement l'expression "pour
le compte de". Alors, moi, écoutez, je vous le soumets bien humblement,
mais la crainte est là, les gens l'ont manifestée et il y a des
avis juridiques à cet effet-là. Alors, moi - et on partage les
mêmes intentions - je veux juste être bien sûr, pour
clarifier tout simplement la situation, qu'on puisse suspendre 13 et 14.
Mme Robic: Alors, M. le Président, oui. À part de
ça, il arrive 18 h 20, on a des choses qu'on voudrait également
regarder, on va rajouter ça. Une chance qu'on n'a pas ajourné
à 18 heures, on n'aurait pas eu ça à ajouter à la
liste des choses que l'on va regarder. Mais si vous voulez en ce moment
qu'on...
M. Boisclair: On va peut-être vous dire les autres choses
qu'il faut regarder.
Mme Robic: O.K. Alors, on va continuer jusqu'à 18 h 30, je
n'ai pas de problème.
M. Boisclair: Non, écoutez, moi, si vous proposez de
suspendre, je n'ai pas de problème avec ça.
Le Président (M. LeSage): Alors, on est d'accord pour
suspendre les travaux.
Mme Robic: Oui.
Le Président (M. LeSage): Les travaux de cette commission
sont suspendus jusqu'à 20 heures.
(Suspension de la séance à 18 h 23)
(Reprise à 20 h 22)
Le Président (M. Lemieux): Nous reprenons l'étude
du projet de loi 153, Loi sur le courtage immobilier. Nous étions
à l'article 13 et à l'amendement présenté par Mme
la ministre. Est-ce qu'il y a eu des discussions sur l'amendement?
Mme Robic: Oui. Alors, M. le Président, on va
régler tout de suite ces articles-là et je voudrais revenir sur
l'article 1. Prendre l'air m'a porté fruit, M. le Président, et
j'en suis arrivée à une décision. D'accord? Alors, pour
l'article 13 et ceux qui se rapportent à l'article 13, vous savez
lesquels, nous allons reprendre le texte de l'ancienne loi. Donc, on va
protéger les agents autonomes en utilisant le texte de l'ancienne loi.
Maintenant, ça touche quels articles, s'il vous plaît? Les
articles 13, 14, 16 et 18, sous réserve d'une dernière
vérification.
M. Boisclair: Donc, on les laisse en suspens jusqu'à temps
qu'on soit prêt...
Mme Robic: qu'on vérifie, mais on peut changer
ceux-là tout de suite. puis, s'il y en avait d'autres à amender,
on pourrait les amender après.
Le Président (M. Lemieux): Je voudrais bien comprendre.
L'article 1 demeure suspendu?
Mme Robic: Oui. On va y revenir...
Le Président (M. Lemieux): Alors, maintenant, nous
continuons sur l'amendement à l'article 13, et nous allons continuer
jusqu'à ce que l'article 18 soit adopté et revenir à
l'article 1. Ce serait peut-être plus simple.
Mme Robic: Ah! d'accord, M. le Président. Vous avez bien
raison. O. K. Alors, l'article 13 se lirait comme... Comme quoi?
Le Président (M. Lemieux): Nous avons un amendement
à l'article 13.
Mme Robic: alors, l'article 13, m. le président, se
lirait comme suit: à la deuxième ligne, remplacer les mots
"à son service" par les mots "à son emploi ou autorisés
à agir pour lui". ça va?
Le Président (M. Lemieux): Alors, est-ce qu'on retire
l'amendement qui avait déjà été
présenté?
Mme Robic: Oui, M.le Président.
Le Président (M. Lemieux): Alors, je retire cet
amendement-là, qui se lisait comme suit: À la deuxième
ligne, remplacer les mots "sont à son service" par les mots "travaillent
pour son compte". Cet amendement est retiré.
Nous présentons un autre amendement qui est de la teneur
suivante: À la deuxième ligne, remplacer les mots "à son
service" par les mots "à son emploi...
Une voix: "Qui sont à son emploi".
Le Président (M. Lemieux): Par les mots "qui sont à
son emploi"? Je m'excuse, mais je n'ai pas ça ici. Par les mots "qui
sont à son emploi ou autorisés à agir pour lui". Le "qui"
n'est pas là.
Mme Robic: Mais il est dans le projet.
Le Président (M. Lemieux): Ah! O. K. Ilest ici. O.
K. D'accord.
Mme Robic: On change "sont à son service" pour...
Le Président (M. Lemieux): "Sont à son emploi. "
Ça va.
Mme Robic:... "Sont à son emploi".
M. Boisclair: ça, c'est le libellé, mme la
ministre, de l'ancienne loi, parce qu'on ne le retrouve pas dans le cahier que
vous avez préparé.
M. Bouchard: C'est l'article 1.
Le Président (M. Lemieux): Ça va.
M. Boisclair: Alors, pouvez-vous me le relire?
Le Président (M. Lemieux): oui, je vais vous le relire.
alors, je relis l'amendement proposé: à la deuxième ligne,
remplacer les mots...
M. Boisclair: "Sont à son service".
Le Président (M. Lemieux):... "sont à son service"
et non pas "à son service"; remplacer les mots "sont à son
service" par les mots "sont à son emploi ou autorisés à
agir pour lui". C'est bien ça?
Mme Robic: Oui.
M. Boisclair: Parfait.
Le Président (M. Lemieux): "Sont à son emploi",
c'est bien ça. Le "qui" est déjà inclus dans l'article 13.
Alors, il ne fait pas partie de l'amendement. L'amendement, c'est par les
mots...
Mme Robic: "Sont à son emploi...
M. Boisclair: Adopté.
Mme Robic:... ou autorisés à agir pour lui".
Le Président (M. Lemieux):. "sont à son emploi",
c'est ça, "ou autorisés à agir pour lui". L'amendement est
adopté?
Mme Robic: D'accord.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 13 tel
qu'amendé est adopté?
M. Boisclair: Adopté puisque...
Le Président (M. Lemieux): Adopté.
M. Boisclair:... maintenant on reprend l'ancienne formulation.
Alors, donc, la question du travailleur autonome ne se pose plus.
Mme Robic: C'est juste.
Le Président (M. Lemieux): Alors, nous passons maintenant
à l'article 14.
M. Boisclair: Merci.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce qu'il y a des
commentaires relativement à l'article 14?
M. Boisclair: Maintenant, à l'article 14, le même
problème se pose. Il faut changer l'article 14.
Mme Robic: D'accord. Alors, là, nous allons avoir un
amendement à l'article 14 qui va se lire...
M. Boisclair: Alors, on le suspend.
Le Président (M. Lemieux): Alors, je vais suspendre...
M. Boisclair: Mais, moi, j'en ai...
Le Président (M. Lemieux): Je vais suspendre...
M. Boisclair: Est-ce que je peux vous proposer une
formulation?
Le Président (M. Lemieux):... trois ou quatre minutes pour
vous permettre de cogiter sur cet article 14.
M. Boisclair: Oui. (Suspension de la séance à 20 h
27)
(Reprise à 20 h 28)
Le Président (M. Lemieux): On a suspendu, l'article 14.
J'appelle l'article 15.
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 15, adopté.
J'appelle maintenant l'article 16. L'article 14 a été suspendu.
Ça va.
M. Boisclair: L'article 16.
Mme Robic: Alors, là aussi, on a un problème avec
l'article 16.
Le Président (M. Lemieux): Nous suspendons l'article
16.
M. Boisclair: C'est quoi, le problème avec l'article 16?
Ah! Ça m'avait échappé. L'article 16, suspendu?
Mme Robic: L'article 16, suspendu.
Le Président (M. Lemieux): L'article 16 est suspendu. Il
n'y a pas grand-chose qui échappe à Mme Montminy, d'après
ce que je peux voir. L'article 16, suspendu. Nous passons à l'article
17.
Mme Robic: Alors, vous voyez pourquoi je lui fais confiance, M.
le Président.
Le Président (M. Lemieux): C'est une consoeur de longue
date, Mme la ministre.
Mme Montminy: Oui, monsieur.
Mme Robic: On les formait bien, n'est-ce pas, M. le
Président?
Le Président (M. Lemieux): Oui. J'appelle l'article
17.
M. Boisclair: Un instant, M. le Président. Oui, l'article
17, M. le Président, ce serait adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous passons
à l'article 18 et l'article 17 est adopté.
M. Boisclair: L'article 18, adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 18, vous avez le
même problème aussi.
M. Boisclair: L'article 18, adopté.
Le Président (M. Lemieux): Le même problème,
"au service".
M. Boisclair: Ah, "au service"? Bien oui.
Le Président (M. Lemieux): Oui. L'article 18 est donc
suspendu. Nous passons à l'article 19. Les articles 14, 16 et 18 sont
suspendus. Nous passons à l'article 19.
M. Boisclair: Oui. L'article 19. Là, on voit clair.
À l'article 19, il va falloir en discuter.
Mme Robic: Oui? Alors, M. le Président, cette disposition
interdit aux courtiers et aux agents immobiliers de cumuler des permis, des
certificats délivrés par la Loi sur les intermédiaires de
marché.
M. Boisclair: Oui.
Mme Robic: D'accord. Alors, on interdit ici le cumul des permis,
qui est permis dans la Loi sur les intermédiaires de marché.
M. Boisclair: Oui. Cependant...
Mme Robic: Oui. Ah! Bien, on a des beaux commentaires, ici. Elle
fait cependant une exception en ce qui concerne le certificat requis pour
placer des titres d'une société en commandite qui exerce des
activités immobilières.
M. Boisclair: mais, là, c'est toute la question du double
emploi, mme la ministre. et moi, ma compréhension selon l'analyse de...
la loi actuelle, d'une part, permet le temps partiel.
Mme Robic: La loi actuelle. M. Boisclair: Actuelle.
Mme Robic: Oui. Ça doit. La loi actuelle permet le temps
partiel? Elle ne le défend pas. Il n'y a pas de règlement
là-dessus.
M. Boisclair: Et il y a quand même un certain
intérêt pour contrôler, bien sûr, le niveau
d'entrée dans la profession. Moi, je me demande jusqu'à quel
point cet article ne permettra pas le double emploi des praticiens du courtage
immobilier en ce sens que, puisque c'est limitatif, on empêche... Et
l'article est rédigé à la négative: ne peut exercer
les activités suivantes: l'activité, bien sûr, "d'agent ou
de courtier en assurance de dommages [...] l'activité de courtier ou de
conseiller en valeurs mobilières." Ça, il n'y a aucun
problème avec ça, mais j'aimerais bien vérifier la
portée du deuxième paragraphe du second alinéa: "Le
présent article n'a pas pour effet d'empêcher l'exercice de
l'activité prévue au quatrième alinéa de l'article
14 de la Loi sur les intermédiaires de marché."
M. Bouchard: Ça, c'est le courtier d'assurances
générales qui ne peut pas faire des prêts
hypothécaires.
Mme Robic: II permet...
M. Boisclair: Mais, est-ce que la ministre serait d'accord avec
moi que l'article 19 permet le double emploi?
Mme Robic: Non. Au contraire. On lui interdit le double emploi
par l'article 19. Oui, on interdit le cumul de permis avec l'article 19. Dans
la loi 134, on permet le cumul de permis. Ici, on l'interdit.
M. Boisclair: Là, j'essaie de me retrouver tout simplement
dans mes notes, Mme la ministre.
Mme Robic: D'accord.
M. Boisclair: Je vous demande juste quelques instants, si c'est
possible. Moi, j'aimerais vous lire une copie d'un avis que j'ai eu. Lé
double emploi ne devrait pas être permis. Par ailleurs, s'il n'y a aucune
possibilité d'empêcher le double emploi à cause des chartes
des droits et libertés, les pouvoirs réglementaires quant aux
qualifications requises, quant aux activités qui ne sont pas permises,
doivent être transférés du gouvernement à
l'association à venir. Le double emploi des praticiens du courtage
immobilier n'est pas dans le meilleur intérêt du public et du
client. Le praticien qui doit présentement fidélité
absolue aux intérêts de ses clients se retrouvera devoir
également fidélité à tout autre employeur. Sans
nécessairement entraîner de conflits d'intérêts
directs, cette situation entraînerait certainement des conflits de
priorités.
Mme Robic: M. le Président, je suis tout à fait
contre le double emploi. Je suis tout à fait d'accord avec l'industrie.
Ici, on ne parle pas de double emploi, cependant. On parle de cumul des permis
en relation avec la loi 134 sur les intermédiaires de marché.
D'accord? Ailleurs, on traite du double emploi. Cependant, les chartes des
droits et libertés ne me permettent pas de défendre le double
emploi. On peut tout simplement aller dans la négative en disant qu'on
pourra, par règlement, déterminer ce qui n'est pas compatible
avec l'exercice du courtage immobilier, mais on ne peut pas, à cause des
chartes, aller dans le positif. D'ailleurs, je suis obligée d'amender la
loi 134 dans ce sens. On m'a dit que c'est inconstitutionnel de l'avoir dans la
forme positive, de dire nous allons défendre les activités. On
doit dire qu'on va déterminer quelles sont les activités qui ne
sont
pas...
M. Boisclair: De quelle façon le double emploi,
concrètement, pourrait... Qu'est-ce que ça voudrait dire
concrètement, double emploi?
Mme Robic: J'ai rencontré une jeune femme en fin de
semaine. Elle cumulait trois postes. Elle était vendeuse dans une
boutique spécialisée et elle m'a avoué candidement qu'elle
était agent d'immeubles, puis agent de voyages. Alors, je lui ai dit:
Est-ce que vous avez un emploi, quel est votre emploi à temps plein?
Bien, elle a dit: Ça dépend des marchés. Ça, c'est
un triple emploi. Elle pourrait être chauffeur de taxi et agent
d'immeubles. Et je suis convaincue, comme l'industrie, qu'un agent d'immeubles
doit être au service de ses clients sept jours par semaine et, je dirais,
quinze heures par jour. Alors, je suis tout à fait d'accord avec
l'industrie. Cependant, je ne peux pas régler ça à travers
la loi. Il va falloir que les courtiers, s'ils sont sérieux quand ils me
disent qu'ils croient que les agents doivent être à plein temps,
emploient des gens à plein temps et que ce soit dans les conventions que
les courtiers et les agents signent.
M. Boisclair: Donc, justement pour éviter le double
emploi, il n'y aurait pas lieu de le déterminer peut-être par
règlement?
Mme Robic: Oui. C'est ça. C'est ce qu'on fait plus loin.
Ça, c'est le cumul des permis.
M. Boisclair: Oui.
Mme Robic: Ce n'est pas le double emploi, là. On
traite...
M. Boisclair: Bien, "en outre des activités qui lui sont
interdites... "
M. Bouchard: 153. 2°.
M. Boisclair: C'est ça. C'est justement où j'en
étais, 153. 2°. Parfait.
Le Président (M. Lemieux): Adopté?
M. Boisclair: Un instant. Ce que vous me dites, vous, c'est qu'en
définissant un certain nombre de champs bien particuliers et d'autres
par règlement vous éviterez donc le double emploi.
Mme Robic: C'est ça.
M. Boisclair: O. K. Alors, adopté.
Le Président (M. Lemieux): J'appelle l'article 20.
M. Boisclair: Sur l'article 20, j'ai des choses à dire
aussi. D'une part, j'aimerais demander à la ministre si "une personne ou
un organisme ayant le pouvoir de contraindre à leur communication, les
renseignements personnels" ce n'est pas un peu trop général. Dans
le fond, c'est très vaste, "ayant le pouvoir de contraindre à
leur communication". Qui sont les personnes qui ont "le pouvoir de contraindre
à leur communication"? Est-ce que ça pourrait, par exemple,
être un gérant de district, être un patron, être
un...
Le Président (M. Lemieux): M. l'Inspecteur
général des institutions financières.
M. Bouchard: Bien, on peut penser, tout de suite en
commençant, au tribunal. C'est des choses comme celles-là. C'est
des autorités comme celles-là, celles qui, en vertu de la loi,
ont un pouvoir comme tel et non pas des autorités à
l'interne.
M. Boisclair: Oui. C'est vous qui êtes l'expert. Vous me
dites que d'aucune façon les personnes qui ont le pouvoir de contraindre
à la communication ne peuvent être un employeur ou un
gérant de district. C'est vraiment réservé à des
gens qui auraient un pouvoir en vertu d'une loi quelconque.
M. Bouchard: Le pouvoir de contraindre, c'est...
M. Boisclair: Est-ce qu'on ne pourrait pas dire qu'un patron a le
pouvoir de contraindre? Mais, malgré votre interprétation, moi,
j'ai reçu des représentations à l'effet qu'il y a une
crainte de ce côté-là. Des gens qui, ayant le pouvoir de
contraindre, si ce sont des gens qui ont un pouvoir en fonction d'un certain
nombre de lois ou, disons, des personnes ou organismes ayant été
habilités à le faire par une loi ou par... Parce que, si on le
lit tout simplement au sens très strict, si on en a une
interprétation très stricte, on pourrait faire
référence, par exemple, à un gérant de district, on
pourrait faire référence à un patron, tout simplement.
Mme Robic: On comprend qui, par ça? Dans le fond, on peut
penser... Est-ce qu'on ne parle pas ici du client...
M. Boisclair: Oui.
Mme Robic:... qui donne son autorisation pour que des
renseignements soient transmis à une tierce personne et cette
personne-là le fait? "Cette autorisation indique à qui ces
renseignements sont divulgués et à quelle fin, dans les
conditions prévues par règlement du gouvernement".
M. Boisclair: Est-ce que ça vous donne, Mme la ministre,
le goût d'aller faire, tout
comme moi, votre cours de droit? Mme Robic: Mon quoi? M.
Boisclair: Votre cours de droit.
Mme Robic: Ha, ha, ha! Ah non! Quel article?
Une voix: L'article 25.
Mme Robic: Avez-vous l'article 25 de la Loi sur les
intermédiaires de marché?
M. Boisclair: Peu importe, là. Peu importe ce qu'on a mis
dans la loi 134, je vous pose la question: Qui sont les gens qui ont le pouvoir
de contraindre?
Mme . Robic: Oui. Moi, j'ai l'impression qu'à ce point-ci,
c'est les clients qui ont le pouvoir de contraindre: le client avec qui il
transige a le pouvoir de contraindre et, s'il est pour donner de l'information
à ce niveau-là, le client doit lui donner la permission de passer
cette information-là, sauf si c'est un organisme habilité par la
loi à demander des renseignements au-delà de...
M. Boisclair: Mais ce n'est pas... Mme Robic: O.K.
M. Boisclair: Moi, je suis convaincu que cet article-là
n'est pas limitatif et qu'il peut très bien inclure d'autres personnes
qui ne sont pas celles que vous m'avez mentionnées.
Mme Robic: À chaque cas, avec l'autorisation de la
personne concernée.
M. Boisclair: Qui a le pouvoir? Est-ce qu'un patron a un pouvoir
de contraindre? Est-ce qu'un gérant de district, par exemple, a un
pouvoir de contraindre? Qu'on me dise non, qu'on me le prouve. Je vous pose la
question, là.
Mme Robic: Non, non.
Une voix: C'est un pouvoir prévu par la loi.
M. Boisclair: Pourquoi on ne le dit pas, là? Il semble y
avoir des avis divergents. Moi, si tout le monde me dit qu'il n'y a pas de
problème, là... (20 h 45)
M. Bouchard: II n'y a pas d'avis divergents. Lorsqu'on dit qu'on
a un pouvoir de contraindre, c'est la loi qui dit ça. "Une personne ou
un organisme." Un juge de la Cour supérieure qui émet une
ordonnance, c'est une personne qui le fait. Alors, c'est la personne qui le
fait. Une commission d'enquête a le pouvoir de contraindre. Dans la loi
même, la Loi sur les commissions d'enquête, c'est marqué en
toutes lettres à un moment donné qu'on a le pouvoir de
contraindre toute personne à déposer. C'est comme ça que
la loi parle. On va dire contraindre par qui, par quoi? C'est sûr que
c'est en vertu de la loi, le pouvoir de contraindre.
Le Président (M. Lemieux): À titre d'exemple, si
vous regardez votre règlement, la Loi sur l'Assemblée nationale,
à l'article 51, "l'Assemblée ou une commission peut assigner et
contraindre toute personne à comparaître".
M. Boisclair: Oui, je comprends très bien ça.
Mme Robic: Non, ce n'est pas ça qu'il veut dire, lui.
M. Boisclair: Je comprends très bien ça, là.
Je comprends très bien que les tribunaux, qu'une commission
parlementaire, qu'un juge et ainsi de suite... Mais ce que je vous demande,
c'est le pouvoir de contraindre, est-ce qu'il est limitatif aux gens dont on a
parlé?
Mme Robic: Oui.
M. Boisclair: Est-ce que le pouvoir de contraindre, par exemple,
pourrait-être celui d'un gérant de district ou d'un patron ou d'un
courtier ou...
Mme Robic: Non.
M. Boisclair: Bon, je veux tout simplement avoir cette
assurance-là.
Mme Robic: Non. C'est la personne à qui appartiennent des
renseignements qui pourrait permettre par écrit qu'on passe ces
renseignements-là à une tierce personne, ou des gens qui sont
habilités, et non pas le directeur ou le président de la
compagnie qui voudrait passer des règlements. Non.
M. Boisclair: Alors, si on m'en donne l'assurance et la garantie,
moi, je suis d'accord avec ça.
Mme Robic: On se comprend bien, là, tout le monde? Parce
que je suis en train de faire la loi, là, moi.
M. Boisclair: Alors, on est d'accord pour dire que, d'aucune
façon, il ne peut être un patron et un gérant. Bon, une
deuxième chose sur l'article 20; lorsqu'on parle de renseignements
personnels, on fait, bien sûr, référence à des
renseignements nominatifs au sens de la loi sur l'accès à
l'information, là, le nom, l'adresse, des chose semblables. Est-ce qu'il
ne serait pas pertinent d'ajouter "confidentiels dans le cas
d'une entreprise"?
Mme Robic: D'une entreprise? M. Boisclair: C'est
ça.
Mme Robic: Oui, personnels à l'entreprise? Non, ce n'est
pas...
M. Boisclair: Personnels, mais lorsqu'on parle de
renseignements...
Mme Robic: Non, mais si ce n'est pas sous-entendu que ce sont des
renseignements personnels...
M. Boisclair: Les renseignements personnels, à ma
compréhension...
Mme Robic: Personnels d'une personne ou d'une entreprise,
non?
M. Boisclair:... font référence à des
renseignements nominatifs au sens de la Loi sur l'accès...
M. Bouchard: Alors, pour une compagnie, c'est quoi les
renseignements nominatifs?
Mme Robic: Oui?
M. Boisclair: Les renseignements confidentiels?
M. Bouchard: C'est quoi? Bien non, il n'y en a pas.
L'équivalent de renseignements personnels...
M. Boisclair: Ça peut être la structure de la
propriété. Écoutez, ça peut être bien
d'autres choses, des secrets industriels, ainsi de suite, là.
Une voix: Le chiffre d'affaires.
M. Boisclair: C'est ça, effectivement, un chiffre
d'affaires.
Mme Robic: oui, alors, il faut que ce soit divulgué.
ça, ce n'est pas caché, on le met en vente. alors les
états financiers, si on met un fonds de commerce...
M. Boisclair: Bien oui, c'est ça, mais qu'"un courtier ou
un agent recueille à l'occasion de l'exercice de ses activités...
"
Mme Robic: Oui.
M. Boisclair:... tout à fait d'accord, "ne peuvent
être divulgués".
Mme Robic: C'est les raisons pour lesquelles ils vendent qu'il ne
faut pas divulguer, mais il faut décrire l'entreprise qu'on veut
vendre.
M. Boisclair: Oui.
Mme Robic: Si on veut vendre un fonds de commerce, ses
états financiers, ça ne peut pas être confidentiel.
M. Boisclair: Non. Mais c'est ça. Mme Robic: Mais
s'il vend parce que...
M. Boisclair: Le courtier les tient confidentiels.
Mme Robic: Non, il faut qu'il montre ça à ses
clients.
M. Boisclair: Oui, il les montre à ses clients, c'est
sûr, mais il n'a pas à les montrer aux autres personnes de la
boîte.
Mme Robic: Ah bien non! Bien oui, vous mettez un fonds de
commerce en vente, il faut tout de même que vous partagiez cette
information-là avec d'autres agents de votre boîte ou d'autres
boîtes si vous voulez trouver des clients pour l'acheter. Il faut que
vous mentionniez les revenus, il faut donner les informations requises pour que
quelqu'un puisse porter un jugement sur la pertinence de la transaction.
M. Boisclair: Oui, tout à fait d'accord, sauf que les
personnes à qui elles seront transmises, le client, devra
l'autoriser.
Mme Robic: II l'autorise quand il lui donne le mandat.
M. Boisclair: Oui, mais il y a cependant peut-être
intérêt à ce que ces renseignements-là ne soient pas
divulgués à n'importe qui et peut-être que le client
à intérêt à ce que ses... Je comprends très
bien qu'il le met sur le marché et, bien sûr, qu'il cherche
à trouver preneur, mais peut-être qu'il n'a pas
intérêt à mettre ça dans les mains de n'importe qui.
Le consommateur peut cependant se garder un contrôle à savoir
à qui ces informations-là vont être divulguées.
Mme Robic: Ça, c'est sur un mandat, et il peut ajouter ce
qu'il veut sur son mandat, il peut mettre les conditions qu'il veut sur le
mandat en disant: Bien, je vous donne un mandat exclusif et, s'il y a des
personnes qui pourraient être intéressées, il faudrait que
vous obteniez ma permission pour donner toute cette information à un
acheteur potentiel. Mais ce serait très rare qu'on pourrait faire une
affaire pareille. Il faut tout de même avoir de quoi vendre. On ne peut
pas dire: J'ai quelque chose à vendre, j'ai un
magasin du coin à vendre, mais je ne peux pas vous dire s'il fait
des profits ou s'il fait des pertes. Ça ne peut pas être secret,
ça.
M. Boisclair: L'Inspecteur général a le goût
de parler.
Mme Robic: Oui? Comme vous voulez.
M. Boisclair: Je ne sais pas.
M. Bouchard: Je n'ai jamais dit ça, moi...
M. Boisclair: Non? Je disais tout simplement...
M Bouchard: ...mais je suis prêt à le faire, par
exemple.
M. Boisclair: Allez donc.
Mme Robic: Ne me contredisez pas.
M. Bouchard: C'est que renseignements confidentiels, dans le cas
d'une compagnie, ça ne s'appelle pas comme ça. C'est plus
complique que ça, en vertu de la loi sur l'accès. Je comprends
votre idée, mais il va falloir l'adapter très bien parce que,
pour un organisme ou pour une compagnie ou pour une corporation, ça
s'appelle renseignement industriel, financier, commercial et scientifique de
nature confidentielle fourni par un tiers.
M. Boisclair: Voilà.
M. Bouchard: C'est ça que ça veut dire.
Mme Robic: Non, non. On ne vend pas de compagnies, mesdames et
messieurs, on vend des immeubles, puis des fonds de commerce. On ne vend pas de
compagnies, nous autres. On ne vend pas CIL, nous autres, ou Bell Canada.
M. Bouchard: Non. Ce n'est pas ça. On parle de
renseignements confidentiels pour une compagnie. J'explique ce que c'est en
vertu de la loi sur l'accès.
M. Boisclair: pour ce genre de renseignement, tel que
défini comme vous venez de le faire, dans la loi sur l'accès, la
circulation devrait-elle être contrainte?
M. Bouchard: Ici, dans la Loi sur le courtage immobilier, est-ce
qu'on a besoin de couvrir le renseignement industriel? Non. Ce n'est pas
ça qui fait l'objet de la vente. Je vends des immeubles commerciaux ou
des fonds de commerce. Tout ce qui concerne le fonds de commerce doit
être connu, sinon, on ne pourra pas le vendre. Donc, les renseignements
financiers, le "goodwill", l'achalandage, ainsi de suite, vont faire l'objet
des renseignements qui seront donnés. Donc, ils font l'objet,
nécessairement, de distribution, ils peuvent aller sur la MLS, puis tout
le monde va avoir accès à ça, nécessairement;
sinon, ils ne le vendront pas.
M. Boisclair: Écoutez, vous le savez, puis M. Jolicoeur a
sans doute reçu des représentations quant à cet
article.
Mme Robic: De qui?
M. Boisclair: C'est toujours notre M. Loiselle. Lui, il nous
suggérait de dire: II faudrait spécifier qu'il s'agit d'une
personne ou d'un organisme prévu à la loi sur l'accès
à l'information.
Mme Robic: Oui, mais si M. Loiselle veut avoir des mandats dans
sa poche d'en arrière, c'est justement ce que je ne veux pas.
M. Boisclair: Ah! ça, je le comprends très
bien!
Mme Robic: Je m'excuse, là, mais, si on me donne un fonds
de commerce à vendre, comme agent, je vais dire au vendeur: J'ai besoin
de cette information-là, puis j'ai besoin de la passer à
d'autres, parce que, sans ça, je ne pourrai pas vendre votre fonds de
commerce. Mais la raison pourquoi vous vendez votre fonds de commerce,
ça, c'est personnel, puis ça, je n'ai pas le droit de le dire si
je n'ai pas la permission. Si le vendeur veut vendre parce qu'il a une raison
personnelle qui pourrait endommager la vente ou faire en sorte que le prix
serait moins intéressant parce que c'est une vente rapide, parce qu'il
faut qu'il parte du pays ou d'autres raisons... Ça, ça peut
affecter le prix de vente, puis ça, c'est personnel et ça,
ça ne doit pas être divulgué dans la vente. Mais le
restant, je ne vois pas...
M. Boisclair: II y avait un commentaire aussi, Mme la ministre,
de la Chambre d'im-meub/es: "Nous ne pouvons que nous réjouir du fait
que la loi soumette les courtiers ou agents à la confidentialité
des renseignements personnels recueillis à l'occasion de l'exercice de
leurs activités. Toutefois, nous déplorons l'absence de sanction
lors d'une dérogation à ce principe, rendant ce dernier presque
illusoire."
Mme Robic: Oui, mais ça...
M. Boisclair: Ce qui me semble plutôt surprenant parce que
ma compréhension des choses, c'est qu'il y a des dispositions...
M. Bouchard: II y en a une sanction.
M. Boisclair: C'est ça. Il y a des disposi-
tions prévues à la loi.
M. Bouchard: C'est de la discipline. C'est le comité de
déontologie.
M. Boisclair: Des dispositions pénales qui sont
prévues à la loi.
Mme Robic: Tout est là. Oui, c'est ça.
M. Boisclair: C'est ça que je ne comprenais plus. C'est la
Chambre des notaires qui dit ça, ce n'est pas le député de
Gouin.
Mme Robic: Eux autres aussi font des erreurs.
M. Boisclair: C'est ça. Je voulais juste... Alors, cette
autorisation indique à qui ces renseignements sont divulgués et
à quelle fin. Lorsque vous faites référence aux
"conditions prévues par règlement du gouvernement", vous faites,
bien sûr, référence au...
Mme Robic: On est où, là?
M. Boisclair: Au deuxième alinéa.
Mme Robic: On est à l'article 20, deuxième
alinéa.
M. Boisclair: Oui. "Les conditions prévues par
règlement du gouvernement", vous pensez à quoi, par exemple?
Parce qu'il y a une autorisation signée de la personne pour transmettre
ces renseignements qui seront divulgués.
M. Bouchard: C'est le même principe, M. le
député, qu'on a dans la Loi sur les intermédiaires de
marché, dans la loi sur les caisses d'épargne et dans la loi
sur... Tous ces renseignements-là vont faire l'objet de
règlements. On est en train de concevoir comment ça se fait. Ce
n'est pas facile.
M. Boisclair: C'est sûr.
M. Bouchard: Comment va se faire la distribution, quels sont les
renseignements strictement confidentiels, comment ça doit se faire, tout
ça. Dans toutes ces lois-là, il va falloir le faire. On est en
train de concocter ça.
M. Boisclair: Vous savez qu'H y a un problème. Je vous en
ai déjà parlé, M. Bouchard, il y a un problème de
fond dans toutes ces lois - la loi 134, peut-être moins - concernant les
directives de l'Europe de 1992 où, bien sûr, on va exiger des
législations dites équivalentes ou, à tout le moins, qui
assurent la même protection. Vous savez très bien que par un genre
d'extension les principes de la loi sur l'accès qu'on a
privilégiés en Amérique du Nord pour le secteur
privé font plutôt référence à des pouvoirs
qui sont délégués à des organismes
d'autoréglementation comparativement à ce qui se passe, à
l'heure actuelle, en Europe où il y a des législations
très claires quant aux principes de la protection des renseignements
personnels qui s'appliquent à des organismes privés.
Contrairement au lobby américain qui est très clair à cet
effet, les directives de l'Europe sont plutôt à l'effet que,
justement, pour transmettre ces renseignements personnels, il va falloir
s'assurer d'une protection équivalente, ce qui signifiera donc non
seulement par des organismes d'autoréglementation, mais aussi que le
législateur aura lui-même définie.
M. Bouchard: C'est très vrai. D'ailleurs, c'est la raison
pour laquelle, je crois, c'est au printemps ou à l'été,
à l'automne, au plus tard, que le gouvernement doit...
M. Boisclair: Oui, mais c'est parce que je fais
référence - je vous dis ça, comme ça, au passage -
à la loi 112 qui a été adoptée et tout ça.
Il y a un problème très clair, entre autres pour La Laurentienne,
qui va se poser à cause de ce qu'ils ont... Je dis juste ça.
Mme Robic: Mais on travaille sur l'harmonisation et on est
très conscients de ce qui se passe à travers le monde. On regarde
ça et on tente de s'harmoniser sans s'uniformiser, mais on est
très conscients de ce qui se passe et on essaie justement de s'assurer
qu'on va être compatibles.
M. Boisclair: Je voulais juste faire cette mise en garde parce
que ça s'en vient plus vite qu'on le pense. Alors, adopté,
l'article 20.
Mme Robic: O.K.
M. Boisclair: À moins, là...
Mme Robic: Non, non, c'est parce qu'avant de sauter à
l'autre chapitre, M. le Président, j'aimerais retourner en
arrière, à l'article 1 que nous avons suspendu, et nous allons
pouvoir libérer plusieurs articles.
M. Boisclair: Oui, j'aimerais bien aller chercher mon avis
juridique.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 20 est
adopté?
M. Boisclair: Oui, l'article 20 est adopté.
Le Président (M. Lemieux): J'aurais peut-être une
précision, à l'article 20, à demander à
l'Inspecteur général des institutions financières.
M. Boisclair: Pendant que vous demandez
ça, est-ce que je pourrais aller chercher mon avis juridique?
Le Président (M. Lemieux): Oui. M. l'Inspecteur
général des institutions financières, à l'article
20, est-ce qu'il n'y aurait pas lieu d'ajouter "sauf s'ils sont requis par une
personne ou un organisme ayant le pouvoir de contrainte en vertu d'une
loi"?
M. Bouchard: Bien, c'est ce qu'on pensait, tantôt, en vertu
de la loi.
Le Président (M. Lemieux): C'est ce que vous pensiez, en
vertu de la loi.
M. Bouchard: De façon générale.
Le Président (M. Lemieux): Oui, parce qu'il n'est pas
défini, ce pouvoir de contrainte. Il me semble que ce serait...
M. Bouchard: Le seul problème qu'on a, c'est que, si on
fait ça...
Le Président (M. Lemieux): À moins qu'il soit
défini par la jurisprudence.
M. Bouchard: Non. Le seul problème qu'on a, ce pourquoi je
ne l'ai pas proposé à la ministre, c'est parce que
j'hésite sur un point.
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Bouchard: C'est que, si on le fait, là...
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Bouchard:... on ne l'a pas fait dans la loi 134; la loi 134
est rédigée exactement de la même façon. J'ai un
problème d'interprétation dans deux lois dans l'espace d'un an.
Alors, comment le tribunal va-t-i! interpréter 134? C'est très
grave.
Le Président (M. Lemieux): II ne pourra pas
l'interpréter. Si vous ajoutez ici "en vertu d'une loi", vous ne donnez
pas les indications au tribunal?
M. Bouchard: II va l'interpréter en pire. Ça va
être pire.
Le Président (M. Lemieux): A contrario. M. Bouchard:
Bien oui.
Le Président (M. Lemieux): O. K. Moi, je voulais le
soulever. Si vous y avez déjà pensé aussi à ajouter
cet amendement-là...
M. Bouchard: Si on le faisait, il faudrait que, dans l'amendement
que Mme Robic dépose pour la loi 134, en même temps on remodifie
celui-ci. Enfin, c'est à l'inverse.
Le Président (M. Lemieux): non, je voulais seulement
attirer votre attention là-dessus. o. k. alors, on va considérer
que l'article 20 est adopté.
Mme Robic: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Nous allons suspendre pour
quelques minutes.
Mme Robic: Alors, là, on va suspendre pour quelques
minutes.
(Suspension de la séance à 20 h 59)
(Reprise à 21 h 1)
Mme Robic: M. le Président, avant de suspendre, il y a eu
toute une discussion sur la pertinence de changer la loi pour ne plus permettre
à un courtier de travailler pour un courtier. Aujourd'hui, un courtier
peut travailler pour un courtier. Il y a eu des représentations de
faites pour conserver cette possibilité pour un courtier de travailler
pour un courtier. Je pense qu'il y a plusieurs personnes qui ont parlé
au député de Gouin; elles l'ont même convaincu du
bien-fondé de conserver ce droit-là.
Quand on a préparé ce projet de loi, on ne l'a pas fait
sur le coin d'une table; on l'a fait après de nombreuses consultations,
des réflexions. C'est parti d'un désir de la ministre d'avoir une
loi la plus claire possible - les avocats se sont chargés de
créer des ambiguïtés peut-être, des zones grises comme
le député dit - et d'être très logique dans cette
loi-là. Comment peut-on expliquer qu'il y a des courtiers qui
travaillent pour des courtiers quand l'acte de courtier est très bien
défini dans la loi? Un courtier qui travaille pour un courtier, il ne
peut pas faire d'actes de courtier. Il n'y a qu'un courtier qui qualifie une
entreprise, tout le monde travaille pour ce courtier-là. Les gens qui
travaillent pour ce courtier-là, c'est des agents. Quand vous avez des
courtiers qui travaillent pour des courtiers, on avait déterminé
que ça portait à confusion. Alors, plus j'ai le temps d'y
réfléchir, parce que j'ai cru moi-même qu'on était
peut-être allé trop loin... Les gens m'ont dit: Écoutez,
c'est une façon d'encourager les gens à se former et à
être mieux qualifiés pour servir le consommateur. Mais, d'un autre
côté, il y a d'autres façons de s'assurer de la formation
de nos agents. Pourquoi appeler courtier quelqu'un qui fait des actes
d'agent?
Alors, je conserve ma logique mais je reconnais cependant... Je suis
l'une de celles qui trouvent que des lois rétroactives, ce n'est
certainement pas à désirer, si même c'est
acceptable. Ce n'est même pas acceptable, M. le Président,
dans mon livre à moi. Je ne devrais peut-être pas dire ça,
quand même.
M. Boisclair: II y en a quelques-unes qui vont être
adoptées à cette session-ci.
Mme Robic: Je retire mes paroles, M. le Président.
M. Boisclair: Vous direz ça au ministre de la
Sécurité publique.
Mme Robic: Je vais dire que je n'aime pas ça.
M. Boisclair: La loi 144.
Mme Robic: Je n'aime pas ça. Je suis allée trop
loin, j'ai l'impression que vous allez vous en servir.
M. le Président, voici ce que j'ai décidé. C'est
que, pour les courtiers qui sont courtiers aujourd'hui et qui travaillent pour
des courtiers, à ce qu'on me dit, on a dans la loi des articles qui nous
permettent...
M. Boisclair: 153.
Mme Robic:... de mettre en place une clause grand-père.
Ils pourront continuer de s'appeler des courtiers.
M. Boisclair: 153.
Mme Robic: D'accord? Les courtiers qui, après
l'entrée en vigueur de cette loi... Et, là, pour ceux qui nous
écoutent dans le fond de la salle, c'est important que vous le
compreniez, l'entrée en vigueur de cette loi va se faire en deux
étapes. Il y a des articles qui vont entrer en vigueur à
l'adoption de cette loi-là, entre autres, l'article qui crée le
premier conseil d'administration. Donc, cet article-là entrera en
vigueur à l'adoption du projet de loi. Donc, il n'est pas question que,
pendant un an de temps, on ait la course. Donc, ceux qui sont des courtiers
à l'entrée en vigueur de cet article de la loi conserveront le
droit de porter le titre de courtier. À partir de l'adoption de la loi,
pour tous les courtiers qui travaillent pour eux-mêmes, comme courtiers,
et qui décideraient à un moment donné d'aller travailler
pour un autre courtier, on suspendrait leur permis de courtier pour la
durée de leur emploi par un autre courtier. S'ils voulaient reprendre
leur permis de courtier pour agir comme courtier à l'intérieur
des cinq ans de leur retour, ils pourraient ravoir leur permis de courtier sans
avoir à passer d'examen.
M. Boisclair: C'est bien. Moi, je pense que c'est ce genre
d'amendement... Il reste à voir le libellé et à quel
moment on viendrait le...
M. Bouchard: Ça, c'est l'article 179. 1. M. Boisclair:
179.
M. Bouchard: On va rajouter un article, il faut rajouter un
article.
Mme Robic: Mais, là, on n'ira pas à l'article 179
tout de suite. Je vous ai fait connaître ma...
M. Boisclair: Dans le sens où la ministre me l'explique,
moi, je conviendrais parfaitement de ça.
Mme Robic: Vous êtes d'accord avec ça?
M. Boisclair: Oui.
Mme Robic: O. K. Alors, on peut revenir à l'article 1.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 1 est
adopté?
Articles en suspens
M. Boisclair: L'article 1, c'est dommage. Je me confonds en
excuses, mais j'aurais bien aimé mettre la main sur l'avis juridique de
la Commission des valeurs mobilières. Je monterais rapidement à
mon bureau. Mais il était très clair, dans le cas de M. Loiselle
qui est courtier d'entreprise, dans le fond, il y avait une lettre très
claire du service juridique de la Commission des valeurs mobilières
comme quoi il n'était pas soumis à la réglementation de la
Loi sur les valeurs mobilières.
Mme Robic: Savez-vous de quelle... Une voix: Je ne suis
pas au courant de ça.
M. Boisclair: Et ce qu'il me proposait comme modification,
peut-être que je pourrais vous le rappeler; d'ailleurs, il a dû en
discuter avec M. Jolicoeur. J'ai une copie de la lettre qu'il lui a
adressée où il y a les modifications article par article.
Mme Robic: Ça, c'est Loresco.
M. Boisclair: Oui, c'est ça.
Mme Robic: On parle toujours de Loresco?
M. Boisclair: Oui. Mon mémoire demande que la zone grise
de la vente d'entreprises incorporées en vertu de l'article 3. 2° de
la loi de la Commission des valeurs mobilières soit
spécifiquement couverte par cet article, donc l'article 1. À
l'article 3. 2° de la Loi sur les valeurs
mobilères, on fait référence...
Mme Robic: Alors, M. le Président...
M. Boisclair:... à ceci: "les titres émis par une
société fermée pourvu que leur émission ne soit pas
faite à l'encontre de ses documents constitutifs, sauf le cas
visé à l'article 114 où une société
fermée possède une participation dans une société
dont les titres sont négociés sur un marché
organisé; " Et, il me rajoutait la note: "En Ontario, ils ont la
Securities Commission tout comme nous avons la CVMQ, ce qui. n'empêche
pas leur loi de l'immeuble de s'intituler The Real Estate and Business
Brokerage Act. " Parce que, effectivement, dans le cas de M. Loiselle et de ce
qu'il fait, c'est du "business brokerage".
Mme Robic: Mais écoutez...
M. Boisclair: Si vous me dites qu'il n'y a pas de
problème, moi...
Mme Robic: Non, mais...
Le Président (M. Lemieux): L'article 1 est-il
adopté?
Mme Robic: On a tellement vérifié, là. On
ouvrait plus grand que ça et on s'est fait aviser...
M. Boisclair: Est-ce qu'une..,.
Mme Robic:... on a eu un avis de la Commission disant: Faites
attention parce que vous ouvrez et puis on va pouvoir vendre des mines tout
à l'heure. Bon, ce n'est sûrement pas ça qu'on recherche.
Alors...
M. Boisclair: Une compagnie n'est donc pas un fonds de
commerce.
Mme Robic: Oui. Oui, c'est pour ça qu'on limite,
là. Ah, M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): On me dit qu'il y a un
amendement à l'article 1.
Mme Robic; On a un amendement à l'article 1.
Le Président (M. Lemieux): Nous n'avons reçu aucun
amendement, nous, ici à l'article 1.
Mme Robic: C'est juste, M. le Président. Alors, à
la sixième ligne...
Le Président (M. Lemieux): Non, il n'a pas
été déposé.
Mme Robic: L'avez-vous, là?
Le Président (M. Lemieux): Non, aucun amendement.
L'amendement n'a pas été déposé. On ne l'a pas
entre nos mains.
Mme Robic: C'est parce qu'on a suspendu l'article 1, tout
à l'heure, M. le Président, avant qu'on ait pu apporter
l'amendement.
Le Président (M. Lemieux): Ça va. Alors,
maintenant, l'amendement à l'article 1.
Mme Robic: À la sixième ligne...
Le Président (M. Lemieux): Puis-je avoir une autre copie?
Merci. Alors, on vous écoute, Mme (a ministre, relativement à
l'amendement à l'article 1.
Mme Robic: À la sixième ligne, M. le
Président, remplacer les mots "la vente en bloc d'un fonds de commerce"
par les mos "l'achat ou la vente en bloc d'un fonds de commerce, la promesse
d'achat ou de vente en bloc d'un fonds de commerce ainsi que l'achat ou la
vente d'une telle promesse. " On trouvait qu'on parlait seulement de la vente
et c'était limitatif. Il fallait inclure toutes les possibilités
comme vendeur ayant un mandat d'acheter ou de vendre.
Le Président (M. Lemieux): Alors, est-ce que l'amendement
à l'article 1 est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Est-ce que
l'article 1 tel qu'amendé, est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. M. Boisclair:
M. le Président... Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Boisclair:... j'ai demandé à mon recher-chiste
d'aller voir s'il n'y a pas moyen de trouver l'avis juridique de la Commission;
on peut s'entendre, si jamais il y a quelque chose, pour qu'on puisse y
revenir?
Mme Robic: Oui, oui.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement à l'article
1 est adopté.
M. Boisclair: L'amendement est adopté, pas de
problème.
Le Président (M. Lemieux): Et l'article 1 tel
qu'amendé est-il adopté?
Mme Robic: Vous voulez qu'on suspende?
M. Boisclair: On peut le laisser juste comme ça pour le
moment. Dans la mesure où je trouve mon avis juridique.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement est adopté.
Nous suspendons de nouveau l'article 1.
Mme Robic: Alors, quels autres articles avons-nous suspendus, qui
étaient...
Le Président (M. Lemieux): Nous avons suspendu les
articles 16 et 18, je crois, 7, 8, 12, 14, 16 et 18.
Mme Robic: 12.
Le Président (M. Lemieux): II y a 7 et 8 aussi, Mme la
ministre.
Mme Robic: 7 et 8.
Le Président (M. Lemieux): Qui étaient suspendus.
7, 8, 12...
Mme Robic: Alors, là, on avait un amendement à
l'article 7, M. le Président, mais, là, on n'a plus besoin
d'amender l'article 7 pour les courtiers. Mais on a un amendement, là.
On ajoute un article.
M. Boisclair: L'article 7. 1 que vous voulez ajouter.
Le Président (M. Lemieux): L'article 7. 1. Une autre
copie, s'il vous plaît.
Mme Robic: L'article 7. 1, M. Jolicoeur. Merci. Alors, l'article
7. 1 M. le Président se lirait comme suit. "La faillite de la personne
physique visée à l'article 7 la rend inhabile à
représenter une société ou une personne morale tant
qu'elle n'est pas libérée. "
Le Président (M. Lemieux): Alors, c'est l'introduction
d'un nouvel article après l'article 7. L'article 7. 1 est-il
adopté?
M. Boisclair: Dans le cas d'une faillite d'une personne physique,
il va falloir qu'immédiatement elle soit remplacée par une autre
personne physique qui sera un courtier désigné.
Mme Robic: Ona une...
M. Boisclair: Est-ce qu'il y a une procédure?
Mme Robic: On a un temps...
M. Boisclair: Est-ce qu'il y a un délai?
Mme Robic: On leur donne un délai pour trouver
quelqu'un.
M. Boisclair: C'est ça. Ces délais-là, moi,
j'ai déjà...
Mme Robic: Oui. C'est 60 jours.
Le Président (M. Lemieux): J'aimerais attirer votre
attention; l'article 7 a été suspendu, 7 est suspendu comme
article.
M. Boisclair: Ce délai-là, on le retrouve où
déjà? Ah, c'est l'article 8.
Mme Robic: II faut protéger les agents.
M. Boisclair: non. ça, je le comprends très bien.
bien sûr, parce que c'est clair, s'il fait défaut de se conformer
aux dispositions de l'article 7. o. k.
Le Président (M. Lemieux): Alors, le nouvel article 7. 1
est adopté?
M. Boisclair: Elle n'est plus qualifiable; donc, il y a 60 jours,
parfait.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que le nouvel article 7.
1 est adopté?
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 7 est
adopté?
M. Boisclair: Adopté. (21 h 15)
Le Président (M. Lemieux): Puisque l'article 7 est
adopté, est-ce que l'article 8 est adopté?
M. Boisclair: Oui.
Le Président (M. Lemieux): L'article 8 est adopté.
Alors, les articles 7, 7. 1 et 8 sont adoptés. Nous passons maintenant
à l'article 21.
Mme Robic: Non, à l'article 12, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): II y a toujours les articles
12, 16 et 18. Voulez-vous revenir à l'article 12
immédiatement?
Mme Robic: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): L'article 12.
Mme Robic: À l'article 12, M. le Président, on a
fait un seul amendement au deuxième alinéa, où on a mis
"groupe de 30 agents" plutôt que "groupe de 25 agents". Ça,
ça a été adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement a
été adopté.
Mme Robic: O. K.
Le Président (M. Lemieux): L'article 12, tel
qu'amendé, n'a pas été adopté.
Mme Robic: Non.
M. Boisclair: Sur l'article 12, "travaillant au sein d'une
même place d'affaires", au niveau de l'interprétation, ça
ne pose pas de problème? 'Travaillant au sein d'une même place
d'affaires", là?
Le Président (M. Lemieux): Ça va. L'article 12, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Boisclair: Adopté, sur les conseils de M.
Jolicoeur.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Maintenant nous
passons à l'article 14.
Mme Robic: Alors, l'article 14. L'article 13 est adopté.
On a suspendu l'article 14. Est-ce qu'on est prêts à passer
à l'article 14? On n'est pas prêts, M. le Président, on
l'a...
Le Président (M. Lemieux): Les articles 14 et 16, on n'est
pas prêts?
Mme Robic: Les articles 14 et 16, on n'est pas prêts, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): L'article 18, nous ne sommes
pas prêts?
Mme Robic: L'article 18, on n'est pas prêts.
M. Boisclair: L'article 18 non plus.
Le Président (M. Lemieux): Alors, passons...
Mme Robic: Les articles 16 et 18, on est prêts? On va trop
vite, là.
Le Président (M. Lemieux): On revient. L'article 14, nous
ne sommes pas prêts; les articles 16 et 18, nous sommes prêts.
Mme Robic: Alors, l'article 16. O. K.
Le Président (M. Lemieux): Je n'ai pas les papillons. Je
ne sais pas si c'est filtré.
Mme Robic: Non, non. Ha, ha, ha!
Le Président (M. Lemieux): Bâtêche, qu'on nous
donne les papillons!
Mme Robic: Écoutez, on était comme ça-O. K.
C'est vrai, M. le Président, on a fait du va- et-vient. C'est un peu
difficile.
M. le Président, à l'article 16, nous avons un amendement:
À la première ligne du premier alinéa, remplacer les mots
"au service d'un" par les mots "à l'emploi ou autorisé à
agir pour un".
M. Boisclair: Ça, c'est le libellé de l'ancienne
loi.
Mme Robic: Oui. À la troisième ligne du
deuxième alinéa, remplacer les mots "au service d'un" par les
mots "à l'emploi ou autorisé à agir pour un".
Le Président (M. Lemieux): Voilà le sens de
l'amendement à l'article 16. Alors, il se lit comme suit: À la
première ligne du premier alinéa, remplacer les mots "au service
d'un" par les mots "à l'emploi ou autorisé à agir pour
un". À la troisième ligne du deuxième alinéa,
remplacer les mots "au service d'un" par les mots "à l'emploi ou
autorisé à agir pour un". Est-ce que l'amendement à
l'article 16 est adopté?
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Est-ce que
l'article 16, tel qu'amendé, est adopté?
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. L'article 16
n'est donc plus suspendu, étant adopté tel qu'amendé. Nous
passons maintenant à l'article 18.
Mme Robic: À l'article 18, M. le Président, nous
avons un amendement qui se lit comme suit: À la première ligne et
deuxième ligne, remplacer les mots "au service de plusieurs courtiers"
par les mots "à l'emploi ou autorisé à agir pour plus d'un
courtier".
Le Président (M. Lemieux): O. K. Je répète
le sens de l'amendement de Mme la ministre à l'article 18. À la
première et à la deuxième lignes, remplacer les mots "au
service de plusieurs" par les mots "à l'emploi ou autorisé
à agir pour plus d'un courtier". L'amendement est-il adopté?
M. Boisclair: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): L'article 18, tel
qu'amendé, est-il adopté? Adopté. J'attire l'attention de
ses membres qu'il ne reste que l'article 1 et l'article 14 qui sont suspendus.
Nous passons maintenant à l'article 21.
Obligations de divulgation
M. Boisclair: L'article 21. Mme la ministre, il y a bien des
commentaires sur les articles 21,
22 et 23.
Mme Robic: Vous avez des commentaires?
Le Président (M. Lemieux): Nous vous écoutons, M.
le député de Gouin, sur l'article 21.
M. Boisclair: Je vais dispenser la ministre de la lecture de
l'article.
Mme Robic: Oui, mais allez.
M. Boisclair: Si je comprends bien le libellé de l'article
21, on dit bien: "un intérêt dans un immeuble visé à
l'article 31". L'article 31, à moins que je ne m'abuse, fait
référence à un immeuble de moins de cinq logements et aux
condominiums. Ce que je trouve un peu étrange, c'est qu'on
protège, en vertu des dispositions qui sont dans l'article 21, seulement
ceux qui font de petites affaires, en ce sens qu'il s'agit seulement de
condominiums ou d'immeubles de moins de cinq logements. À cet
égard, je crois qu'il y aurait lieu d'avoir des règles beaucoup
plus strictes en matière de conflit d'intérêts.
Permettez-moi, d'ailleurs, de lire les commentaires de la Chambre
d'immeubles. "Nous aurions souhaité des règles beaucoup plus
strictes en matière de conflits d'intérêts et nous vous
référons ici à notre mémoire de l'automne dernier.
L'obligation de divulguer par écrit, disent-ils, tout
intérêt dans une transaction pour le courtier ou l'agent qui agit
à titre d'intermédiaire ne nous apparaît pas suffisante. Le
but à atteindre est l'élimination complète des situations
de conflits d'intérêts plutôt que de s'en remettre à
la panacée qui constitue la divulgation. Le dévoilement du
conflit d'intérêts risque de se faire dans des circonstances
nébuleuses et avec une rapidité telle que le consommateur sera
dans l'impossibilité d'en évaluer correctement les
conséquences."
Et, la première question que j'aimerais souligner est: Comment se
fait-il que cette restriction s'applique seulement aux immeubles visés
à l'article 31?
Mme Robic: D'abord, M. le Président, je voudrais vous dire
que nous dire que c'est nébuleux...
M. Boisclair: C'est la Chambre d'immeubles, là; ce n'est
pas moi.
Mme Robic: Quand bien même c'est la Chambre d'immeubles,
prétendre que c'est nébuleux quand on demande à quelqu'un
de divulguer par écrit, franchement, je ne sais pas ce qu'on peut faire
de plus clair que ça. Ce n'est pas une phrase dite dans le débat
du mandat ou de l'offre d'achat. C'est par écrit qu'il doit divulguer
ça. Alors, il me semble que, là, ça ne peut pas être
plus clair. Alors, j'ai de la misère à voir que ce soit
nébuleux, premièrement. Et, deuxièmement, nous tentons ici
de protéger le petit investisseur encore, l'acheteur qui est
peut-être moins avisé, tandis que, quand on parle de commercial,
d'industriel, d'industries de transactions importantes, on fait affaire avec
des gens qui sont très bien avisés.
On ne croyait pas qu'on devait soumettre ces gens-là à la
même rigueur, si vous voulez. Vous savez, quand on vend la place
Ville-Marie, ce n'est pas avec une pancarte devant et puis un mandat
signé. Ça, ça fait partie de renseignements que l'on donne
et ça se fait sans écrit pour autant. Mais on ne pense pas qu'on
lèse qui que ce soit. On fait affaire avec... C'est des gens avertis,
ces gens-là, et on ne croyait pas qu'on devait les soumettre aux
mêmes contraintes.
Mais, là, on parle de l'investisseur, de l'acheteur qui va
peut-être faire le seul gros achat de sa vie, puis, là, il fallait
réellement le protéger contre les spéculateurs.
M. Boisclair: C'est très arbitraire, là, vous
comprenez. Permettez-moi de vous lire l'avis juridique du cabinet de
Montréal, Mongeau, Roy. Si vous le permettez - je ne sais pas si vous en
avez pris connaissance - c'est adressé à la Chambre
immobilière du Grand Montréal.
Mme Robic: M. le Président, je peux vous dire qu'il y a
des avocats qui ont fait de l'argent avec notre loi!
M. Boisclair: Ah, mais ça! "L'article 21 du projet de loi
peut facilement être qualifié de révolutionnaire sans
toutefois être déraisonnable. Il faudrait, puisqu'il constitue une
modification catégorique aux principes de notre droit, qu'il soit plus
précis. Nous constatons une lacune quant à cette sanction de
nullité de l'offre d'achat dans l'hypothèse de la constatation
d'un intérêt non divulgué après la signature de
l'acte de vente. Dans ce cas, le législateur n'a prévu aucune
solution et laissera, si l'article n'est pas modifié, totale
liberté d'interprétation aux tribunaux. En cas de constatation
après la signature de l'acte de vente, la sanction sera-t-elle une
demande de modification du prix de vente ou une annulation pure et simple de la
transaction? Le tribunal pourra-t-il ordonner la remise en état des
parties? "Un exemple pourra vous permettre de constater que l'absence de
sanctions prévues à la loi en cas de constatation après la
signature de l'acte de vente peut entraîner des situations
particulières. Ainsi donc, qu'en serait-il du cas d'un agent immobilier
qui vendrait une propriété à son client sans
dévoiler qu'il possède un intérêt dans cet immeuble
à ta juste valeur marchande au moment de l'offre d'achat et de l'acte de
vente? Après plusieurs mois de propriété de l'immeuble,
l'acheteur se retrouve dans une situation économique où la juste
valeur marchan-
de de l'immeuble acquis a été considérablement
réduite. Il découvre ensuite que l'agent avait un
intérêt non divulgué dans cette propriété.
Peut-il, à ce moment, demander l'annulation de l'offre, faisant alors
subir à l'agent les contre-coups de la situation économique
défavorable? "Nous nous permettons humblement de recommander que la loi
prévoie que la sanction de la non-divulgation se limite dans un cas
extrême aux véritables dommages subis par le consommateur au jour
de la signature de l'acte de vente. Cette formulation permettrait de s'assurer,
d'une part, que l'agent respecte les conditions de divulgation de conflits
d'intérêts, mais aussi, d'autre part, que le consommateur n'abuse
pas d'une erreur qui, parfois, peut être faite de bonne foi.
Je ne sais pas si... C'est un avis qui est partagé, d'ailleurs,
par la Chambre des notaires.
Mme Robic: Alors, M. le Président, si vous me
permettez...
Le Président (M. LeSage): Mme la ministre.
Mme Robic: ...on parle de deux temps, ici. Il y a un premier
temps où il y a une offre d'achat acceptée sans
nécessairement avoir notarié cette offre d'achat. On signe une
offre d'achat, l'offre d'achat est acceptée et on fait notarier l'offre
d'achat trois mois plus tard, quand on prend possession trois mois plus tard.
Dans cette période-là, si on découvrait que l'agent n'a
pas divulgué son intérêt, l'offre peut être
cancellée sans pour autant que la personne lésée soit
pénalisée. Ça veut dire qu'elle retrouve son
dépôt, cette personne-là, et l'intérêt qui va
avec son dépôt. Mais l'agent, lui, qui a commis cette infraction
ou le courtier qui a commis cette infraction, lui, on le prend avec notre code
de déontologie.
M. Boisclair: Ça, je comprends bien ça, mais
qu'est-ce qui...
Mme Robic: O.K. Une fois que l'offre est notariée,
là, il faut que la personne lésée s'adresse à la
cour et la cour, elle, détermine... Non, ce n'est pas ça? Je
m'excuse. Alors, je me tais et je donne ça à M. Bouchard.
Le Président (M. LeSage): M. l'Inspecteur
général des institutions financières.
M. Boisclair: La question fondamentale, M. l'Inspecteur, est la
suivante: Qu'est-ce qui arrive si l'acquéreur constate, après la
signature...
M. Bouchard: Exactement.
M. Boisclair: ...de l'acte de vente, le fait que l'agent avait un
intérêt dans l'immeuble? Est-ce que ça sera une annulation
pure et simple de la transaction?
M. Bouchard: Non.
M. Boisclair: Alors, je vous pose la question.
M. Bouchard: La question a été discutée
à fond non seulement au Comité de législation, mais avec
le ministre de la Justice en personne et il faut bien comprendre la
portée de 21. C'est vraiment nouveau parce qu'il fallait en même
temps s'aligner sur le nouveau Code civil. L'article 21 ne constitue qu'une
faculté de dédit tant et aussi longtemps que le contrat
n'intervient pas. Et c'est très clair, et c'est indiqué:
"...peut, tant que le contrat constatant l'opération n'a pas
été signé par les parties". Ça veut dire que je
suis au niveau d'un précontrat, une promesse d'achat ou une promesse de
vente acceptée, qui n'a pas été suivie d'un contrat,
enregistré ou pas. Les premières versions que nous avions de cet
article allaient jusqu'à prévoir l'annulation d'un contrat
enregistré, ce qui créait des problèmes énormes et
c'est la raison pour laquelle ici, l'article 21, il faut le lire comme il faut
dans son contexte. C'est une faculté de dédit qui ne porte que
sur un précontrat, ce qui donne le temps... Ce n'est pas une solution
parfaite, mais qui donne le temps au consommateur, tout simplement, d'annuler
et de faire annuler, de se démettre d'une promesse d'achat tant et aussi
longtemps que la vente n'est pas constatée et n'est pas
enregistrée. Si la vente est enregistrée et consommée, il
n'y a pas de sanction civile, il n'existe qu'une sanction au niveau
déontologique.
M. Boisclair: Parce que l'agent n'aurait pas fait valoir...
M. Bouchard: parce que, ici, on prévoit que la sanction
civile qui est prévue ne porte que tant et aussi longtemps que le
contrat n'a pas été signé.
Le Président (M. LeSage): Ça va, M le
député?
Mme Robic: II y a un recours devant les tribunaux, M.
Bouchard...
M. Boisclair: Non, ça ne va pas. Je comprends très
bien...
Mme Robic: ...certainement.
M. Bouchard: Pas pour l'annulation du contrat.
Mme Robic: Pas pour l'annulation, mais on peut certainement se
présenter devant les tribunaux pour alléguer qu'il y a eu un
manque quelque part et les tribunaux, sans démettre le
contrat, peuvent faire une sanction à l'agent, une amende entre
le prix réel de la vente et... en tout cas, moi, je suis en train de
régler ça, mais je suis sûre...
M. Boisclair: La question fondamentale qui se pose, qui est la
suivante, c'est dans le cas où on n'a pas divulgué
l'intérêt, où on l'apprend une fois que l'acte de vente est
signé. Je comprends très bien que le deuxième paragraphe
de l'article 21 fait explicitement référence à "tant que
le contrat constatant l'opération n'a pas été signé
par les parties," mais dans le cas où il y a défaut et où
l'acheteur s'en aperçoit après avoir signé l'acte de
vente, vous me dites qu'il n'y a aucun recours civil pour faire annuler le
contrat? (21 h 30)
M. Bouchard: On en avait parlé avec le ministre de la
Justice et le ministre de la Justice... Justement, on se demandait si on
pourrait aller jusqu'à faire annuler un contrat. Subséquemment,
quelle serait la sanction civile? Et on l'a dit, la seule sanction civile qui
existe, c'est au niveau du précontrat. Et vous vous rappelez qu'au
Comité de législation il y avait, entre autres, M. Sirros qui
était là et qui avait fait des commentaires. Subséquemment
à la signature d'un contrat où le client apprendrait que
l'article 21 n'a pas été respecté, le problème,
c'est un problème d'éthique, déontologique et le cas est
référé au comité d'éthique de l'Association.
C'est parce que, au point de vue civil, si on va au niveau de l'annulation d'un
contrat, c'était énorme en termes de conséquences.
M. Boisclair: Mais moi, j'aimerais ça qu'on... Mon cours
sur les obligations est rendu loin, mais...
Le Président (M. Lemieux): Vous avez suivi votre cours sur
les obligations?
M. Boisclair: Oui, Obligations 1 et Obligations 2.
Le Président (M. Lemieux): Et vous vous êtes
arrêté là.
M. Boisclair: J'ai fait un an.
Le Président (M. Lemieux): C'est pas pire. Vous auriez
dû prendre Rédaction et interprétation des lois.
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Robic: Ah! S'il vous plaît, M. le Président!
M. Boisclair: J'ai le bouquin, cet excellent bouquin des...
Le Président (M. Lemieux): M. l'Inspecteur
général des institutions financières.
M. Boisclair: Moi, il semble en tout cas qu'il y a... C'est parce
que ce n'est pas clair, ce qu'on donne comme garantie.
Mme Robic: Oui, mais croyez M. Bouchard. Il est bien mieux que
moi à ce niveau là.
M. Boisclair: Oui, mais je...
M. Bouchard: Le problème, c'est qu'il y avait, dans le
premier projet de Code civil, la notion de lésion pour majeur. Ça
a été retiré du Code civil. On ne peut plus l'invoquer. Le
nouveau projet de Code civil, c'est le principe de la base de la faute. Alors,
on ne peut pas ici, indirectement, par cet article - c'est ce qu'on faisait par
notre premier article qui nous a été refusé par le
ministère de la Justice - annuler un contrat pour cette
raison-là. On a dit. C'est trop loin; c'est excessif. On ne fait pas
annuler un contrat pour ce motif-là. Alors, c'est pour ça qu'il a
été éliminé au niveau du précontrat. C'est
déjà un recours qui est donné au consommateur de pouvoir
annuler une promesse de vente tant et aussi longtemps que son contrat n'est pas
dûment signé. Une fois que son contrat est signé - c'est
une situation, évidemment, imparfaite - il reste le recours
pénal, c'est-à-dire le recours au niveau déontologique, le
comité d'éthique.
Le Président (M. Lemieux): L'article 21 est-il
adopté? Non? Allez-y, M. le député de Gouin.
M. Bouchard: la question nous avait été
posée et le ministre de la justice voulait véritablement
connaître la portée. existe-t-il une sanction civile passé
la signature du contrat? la réponse a été non.
M. Boisclair: Est-ce que vous avez des avis juridiques
écrits à cet effet?
M. Bouchard: Par écrit, c'est au Comité de
législation et à la Justice.
M. Boisclair: Qu'est-ce que vous voulez? Moi, je suis pris entre
deux chaises là-dessus. En tout cas, il semble y avoir des
interprétations pour le moins différentes. La question se pose
aussi dans la mesure où l'acte de vente n'a pas été
signé; donc, à l'intérieur de ce délai, quel serait
le recours civil pour l'acquéreur? Il peut faire annuler?
Mme Robic: Non. Il annule tout simplement, sans...
M. Boisclair: Sans pénalité.
Mme Robic: ...pénalité et l'agent, bien sûr,
devra passer devant le comité de déontologie.
M. Bouchard: C'est déjà beaucoup. Une
faculté de dédit.
M. Boisclair: Je comprends. J'en conviens très bien, mais,
écoutez, d'un côté, j'ai des avocats qui me disent
ça. J'ai la Chambre d'immeubles qui me dit à peu près la
même chose. Je comprends que le ministère de la Justice vous ait
dit ça comme ça en discutant au Comité de
législation, mais...
Vous voyez, la question que pose la Chambre d'immeubles... Regardez, M.
l'Inspecteur, la Chambre d'immeubles poursuit..., la Chambre des notaires,
plutôt: "Qu'arrive-t-il si le consommateur est averti de cette situation
dans un délai raisonnable après la signature du contrat? Certes,
il n'y aurait alors pas lieu d'annuler ce dernier, mais de prévoir un
mécanisme de compensation pour le consommateur et une sanction
sévère pour l'agent ou le courtier".
Mme Robic: Bon, eh bien, alors, c'est ce dont je parle.
M. Boisclair: Alors, vous et l'Inspecteur ne dites pas la
même chose.
Mme Robic: Nous, on ne peut pas régler ça ici.
Ça devient un recours aux tribunaux, non pas pour faire annuler la
vente, mais pour...
M. Boisclair: Écoutez...
Mme Robic: ...faire obtenir justice et le tribunal peut
décider que, s'ils ont été lésés pour 50 000
$, l'agent devra payer 50 000 $. C'est à quelle cour, ça,
monsieur? Je suis en train de prendre des décisions pour les juges. Je
comprends, là. Je suis sûre qu'ils peuvent aller là, mais,
nous, on ne peut pas légiférer là-dessus. Nous, on peut
aller jusqu'à la signature du contrat. Après ça, on ne le
peut pas, après la signature du contrat.
Des voix:...
Le Président (M. Lemieux): S'il vous plaît! S'il
vous plaît!
M. Boisciair: C'est très simple: L'offre d'achat est un
contrat en elle-même.
Mme Robic: Oui.
M. Boisclair: Alors, pourquoi la cour pourrait-elle annuler
l'offre d'achat et ne pourrait pas annuler le contrat lui-même?
Mme Robic: La cour ne l'annule pas, c'est notre loi qui annule
l'offre d'achat, parce qu'elle n'est pas enregistrée, cette offre
d'achat là, tandis qu'une fois qu'elle est notariée, c'est
enregistré.
M. Bouchard: non, non, mais écoutez... on sait ça
que c'est un contrat, je vous l'ai dit tantôt, c'est un
précontrat, on appelle ça un précontrat.
M. Boisclair: II ne s'agit pas de s'énerver, personne.
M. Bouchard: Non, mais c'est un précontrat.
M. Boisclair: Moi, je ne suis pas pressé et on peut rester
ici encore plusieurs jours.
M. Bouchard: Non, non, mais c'est un précontrat.
M. Boisclair: Et ça ne sert à rien d'élever
le ton de la voix.
M. Bouchard: Tant que le contrat n'a pas été
signé par les parties, on se réfère...
M. Boisclair: C'est un précontrat, je comprends.
M. Bouchard: ...au contrat qui donne suite à une promesse
dûment acceptée. C'est ça, c'est ce contrat-là qui
est visé.
Mme Robic: Une fois que c'est notarié et que c'est
enregistré, on ne peut pas faire canceller ça comme
ça.
M. Boisclair: Lorsque vous faites référence
à des précontrats, est-ce qu'il y a un article quelconque...
Cette définition du précontrat, vous la trouvez où? Vous
faites juste...
Mme Robic: Non, non, c'est l'offre d'achat acceptée.
M. Boisclair: Mais est-ce qu'il y a un article dans le Code civil
sur les précontrats? C'est quoi, ça, un précontrat?
M. Bouchard: II n'y a pas de notions comme ça, mais quand
vous lisez la doctrine où on parle des promesses d'achat
acceptées, vous avez des auteurs qui se réfèrent à
des notions de précontrat. C'est la même chose, vous rencontrez
ça un peu partout. Ici, moi, j'ai pris cet exemple-là pour vous
indiquer qu'on se référait à une promesse d'achat
dûment acceptée, non accompagnée de possession. Ça
n'équivaut pas à vendre à moins qu'if y ait une
disposition dans le contrat qui dit que ça équivaut à
vendre, et je deviens propriétaire.
M. Boisclair: Ça suffit.
Le Président (M. Lemieux): Je m'excuse, M. le
député de Gouin. Je pense que M. l'Inspecteur
général...
M. Boisclair: Oui, oui, mais ça suffit.
Le Président (M. Lemieux): Non, s'il vous plaît!
M. Boisciair: Ça ne sert à rien d'élever le
ton de la voix.
Le Président (M. Lemieux): Je demande rien qu'un peu de
respect ici envers...
M. Boisclair: Oui, oui, oui.
Le Président (M. Lemieux): Je pense que vous me comprenez.
Allez-y, M. l'Inspecteur général des institutions
financières.
M. Bouchard: La promesse d'achat, à moins que... Vous avez
presque toujours des dispositions qui indiquent que le transfert de
propriété s'effectue lors de la signature de l'acte qui suit.
M. Boisclair: Oui. Il n'y a aucun problème avec
ça.
M. Bouchard: La plupart du temps, c'est comme ça, c'est
presque toujours comme ça. Alors, donc, ici, ce qui est visé,
c'est justement pour accorder au consommateur, la faculté de se
démettre d'une option qui le lie. C'est ça. Et,
évidemment, on ne se réfère pas à... Ce dont la
ministre parle, c'est une autre chose: un courtier qui ferait des fausses
représentations ou qui commettrait des actes fautifs vis-à-vis de
son client, il y a un recours au civil, bien sûr; ça, ça ne
l'empêchera pas, c'est évident, s'il a fait des fausses
représentations à son client.
M. Boisclair: La fraude est donc assez grave pour se
libérer d'un précontrat?
M. Bouchard: La fraude?
M. Boisclair: Dans le défaut de...
Mme Robic: ...de divulgation.
M. Boisclair: ...divulguer un intérêt serait donc
assez grave pour se libérer d'un précontrat?
Mme Robic: Non, non, non, je m'excuse. On ne parle pas de fraude
ici.
M. Boisclair: Non, non.
Mme Robic: On parle de ne pas divulguer l'intérêt
que l'agent ou le courtier pouvait avoir. Peut-être que la transaction a
été faite...
M. Boisclair: Cette faute alors...
Mme Robic: ...au coût du marché, mais qu'il n'y a
pas fraude.
M. Boisclair: non, non. cette faute qui serait donc assez grave
pour se libérer d'un précontrat ne serait pas assez grave pour se
libérer d'un contrat enregistré, d'un acte de vente finale
signé...
Mme Robic: II est opposable au tiers. On ne peut pas ici
dépasser le contrat...
M. Boisclair: Dans ces circonstances, ce n'est pas moi; je me
référais surtout... J'aimerais déposer, M. le
Président, une copie, preuve de mon intervention, de l'avis
adressé à la Chambre d'immeubles du Grand Montréal,
préparé par Mongeau, Roy, avocats, au 31 mai 1991. J'aimerais
déposer ce document qui fait largement état de la situation.
J'aimerais vous donner, bien sûr, une copie si vous en autorisez le
dépôt, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): J'autorise le
dépôt, il n'y a pas de problème avec ça. Je vais
quand même en remettre une copie à Mme la ministre.
M. Boisclair: Ah oui, oui.
Le Président (M. Lemieux): II faudrait une copie pour M.
le secrétaire aussi et faire faire des photocopies pour l'ensemble des
parlementaires de la commission. Un instant, s'il vous plaît. Oui, c'est
bien ça, oui. Vous l'avez déjà entre les mains. Alors, une
copie, s'il vous plaît.
M. Boisclair: Alors, à ce moment-ci, M. le
Président, moi, je ne peux que souligner les commentaires de la Chambre
d'immeubles qui concordaient, là, comme par hasard, et qui
soulèvent un certain nombre d'interrogations qui, à ce moment-ci,
persistent dans mon esprit. La question est la suivante: "Qu'arrive-t-il si le
consommateur est averti de cette situation dans un délai raisonnable
après la signature du contrat? Certes, il n'y aurait pas lieu d'annuler
ce dernier, mais de prévoir un mécanisme de compensation pour le
consommateur et une sanction sévère pour l'agent ou le courtier".
Alors, moi, ce sera sur division, là, qu'on...
Le Président (M. Lemieux): Alors, l'article 21 est... Oui,
Mme la ministre.
Mme Robic: C'est les cours qui décideront de ça, M.
le Président.
M. Boisclair: Oui. Et souligner aussi qu'il n'y a aucune raison
pour laquelle l'article 21 ne s'applique qu'aux immeubles visés à
l'article 31.
Le Président (M. Lemieux): Alors, l'article...
M. Boisclair: Si c'est bon pour une catégorie d'immeubles,
c'est bon pour l'ensemble des autres.
Le Président (M. Lemieux): Alors, l'article 21 est
adopté sur division?
M. Boisclair: Bien, juste... Mais j'aimerais proposer, moi,
l'amendement suivant...
Le Président (M. Lemieux): Alors, il n'est pas
adopté sur division?
M. Boisclair: Alors, j'aimerais proposer un amendement, oui.
Le Président (M. Lemieux): Ça va.
M. Boisclair: Qu'on biffe, après "immeuble", les mots
"visé à l'article 31". Je ne vois pas... Ce qui est bon pour des
condominiums et des logements de moins de cinq appartements devrait être
bon pour d'autres types...
Mme Robic: Mais c'est...
M. Boisclair:... et ça, dans l'intérêt du
consommateur.
Mme Robic:... quasiment une autre culture, ça. C'est des
gens avisés avec qui on fait affaire, là, M. le Président,
et c'est déjà exorbitant, ce que l'on fait ici. Moi,
j'hésiterais à inclure toutes les transactions. Il voudrait qu'on
enlève "visé à l'article 31 "?
Le Président (M. Lemieux): L'amendement se lirait comme
suit...
Mme Robic: Les centres d'achats...
Le Président (M. Lemieux): Biffer à la
quatrième ligne, les mots "visé à l'article 31".
M. Boisclair: Ah, il s'en vient, là, l'amendement.
Le Président (M. Lemieux): II s'en vient, l'amendement?
Troisième: 1, 2, 3...
Mme Robic: II ne faut réellement pas...
Le Président (M. Lemieux): Troisième ligne...
M. Boisclair: Si le principe est bon, c'est bon autant pour des
appartements, des "blocs" de plus de cinq logements.
Mme Robic: Oui...
M. Boisclair: Si on souscrit au principe, là...
Mme Robic: Oui. Et vous savez...
M. Boisclair:... je ne vois pas pourquoi ce serait bon
pour...
Mme Robic: Là, vous pouvez avoir, par exemple, un groupe
de personnes qui seraient propriétaires d'un immense building et, bon,
il y a une personne qui n'a pas été avisée...
Le Président (M. Lemieux): L'amendement se lit comme suit:
L'article 21 est modifié par la suppression, dans la troisième
ligne du premier alinéa, des mots "visé à l'article 31. "
Est-ce qu'il y a des interventions sur l'amendement?
M. Boisclair: Bon. Alors, moi, je comprends que l'article 21 vise
particulièrement les petites affaires. L'article 31 fait
référence, M. le Président, et j'aimerais vous le
rappeler, à "d'une partie ou de l'ensemble d'un immeuble principalement
résidentiel de moins de cinq logements; d'une fraction d'un immeuble
principalement résidentiel qui fait l'objet d'une déclaration de
copropriété visée aux articles 441b à 442p du Code
civil du Bas-Canada. " Donc, essentiellement, les condominiums. Alors, je ne
vois pas, moi, si on souscrit à ce principe pour ce type d'immeubles,
pourquoi on ne souscrirait pas pour un autre type d'immeubles. Ce qui est bon
pour des petits est aussi bon pour des grands, là.
Mme Robic: Mais...
M. Boisclair: La question de fond est de savoir si on souscrit
à ce principe que, lorsqu'un courtier ou un agent, qu'il soit dans
l'exercice ou non de ses fonctions, a un intérêt, il le divulgue
par écrit. Alors, moi, je ne vois pas pourquoi on limiterait ce principe
puisque, vous, vous y souscrivez, Mme la ministre, qu'on y souscrive uniquement
pour des appartements, des "blocs" de moins de cinq logements ou des
condominiums. Je ne vois pas pourquoi, s'il y avait un "bloc" de 13 logements,
le principe ne serait plus bon.
Mme Robic: M. le Président, je comprends très bien
l'intervention du député de Gouin, mais encore une fois je
reviens là-dessus, notre loi est réellement conçue pour
protéger le petit investisseur. Et, donc, cet article-là est
déjà excessivement sévère, si vous voulez,
justement...
Le Président (M. Lemieux): Oui. Oui.
(21 h 45)
Mme Robic:... parce qu'on est conscients que le petit
investisseur est moins averti, moins avisé. Mais, quand on parle
d'investisseurs importants, on ne croit pas qu'on doive les assujettir,
là... C'est presque un monde à part, les gens qui font ce genre
de transactions et on pense que ça serait excessif, M. le
Président.
Donc, je vous avoue que je ne suis pas prête à accepter
l'amendement suggéré.
M. Boisclair: C'est parce que ça fait deux fois que cet
argument vient sur la table, qu'on veut protéger uniquement ceux que,
communément, vous appelez les petits investisseurs ou les petits
épargnants qui achètent une propriété. Moi, je
crois que c'est une évaluation qui est, d'une part, très
subjective; on connaît des gens, vous comme moi, qui, soudainement, pour
une raison ou une autre, héritent d'une somme importante, qui ne sont
pas plus aguerris que n'importe qui d'autre au milieu de l'immobilier, aux
règles afférentes à cette industrie et qui peuvent aussi
bien que n'importe quel petit investisseur se faire prendre dans des situations
qu'ils risquent de regretter dans l'avenir.
Moi, la question est de savoir si on souscrit au principe, oui ou non.
Si on y souscrit, il n'y a rien qui, logiquement, va faire qu'on devrait
restreindre l'application de ce principe à ceux qui font, entre
guillemets, de petites affaires. Si on veut vraiment que ces
intérêts soient dénoncés, il faut que ce soit pour
tout le monde. C'est très subjectif comme décision, comme champ
d'application, finalement. Il y a aussi de petits épargnants, pas
tellement aguerris, qui connaissent peu le marché, qui vont acheter des
"blocs" de plus de cinq logements. Puis, écoutez, cinq logements, ce
n'est pas grand-chose. Moi, je ne vois pas pourquoi on limiterait la
portée de cet article uniquement à la définition
visée à l'article 31 alors que, dans bien des cas, on risque de
retrouver des investisseurs peu aguerris qui vont acheter des
propriétés qui ne sont pas visées à l'article 31.
Ça, c'est une vue de l'esprit de croire que les petits épargnants
achètent seulement des immeubles visés à l'article 31.
Mme Robic: Mais il fallait, M. le Président, le
déterminer et c'est ce qui avait été
déterminé dans la loi qui existe présentement.
M. Boisclair: Ça, c'est un argument d'autorité.
Mme Robic: Encore une fois, M. le Président, c'est
exorbitant, cet article-là, et je verrais mal que... En acceptant cet
amendement-là, on risquerait, dans une transaction commerciale
importante, que les gens puissent se retirer d'un contrat en alléguant
cet article-là. Ça pourrait être utilisé à
plusieurs sauces et ça pourrait être dangereux, ça pourrait
être excessif quand on parle de grosses transactions commerciales et
industrielles. Il faut connaître le domaine pour savoir que... Non. Je
vous comprends...
M. Boisclair: Mais s'il y a un problème...
Mme Robic: Je trouve que je ne peux pas étendre ça
à tout le monde.
M. Boisclair: M. le Président, il y a deux niveaux
d'argumentation. La ministre me dit: C'est ça parce que c'est comme
ça.
Mme Robic: Ce n'est pas ça.
M. Boisclair: Mais ce n'est pas très fort comme
argumentation.
Mme Robic: Je vous dis: C'est ça parce que je connais
ça.
M. Boisclair: Oui mais ça, c'est ce qu'on appelle, M. le
Président, un argument d'autorité, ad hominem, et ce n'est pas
très convaincant. S'il y a un problème avec la définition
et les conditions dans lesquelles cet intérêt doit être
divulgué, particulièrement lorsqu'on dit à l'article 21:
"directement ou indirectement, possède ou se propose d'acquérir
un intérêt dans un immeuble", ça, je comprends que c'est
quand même assez flou et que ça peut prêter à bien
des interprétations. S'il y a un problème avec ça, on va
le régler, puis on va le modifier, mais, d'ici ce temps-là, il
n'y a rien qui justifie logiquement qu'on le limite à ceux visés
à l'article 31. Je comprends très bien que c'est assez flou
lorsqu'on dit: "qu'il soit ou non dans l'exercice de ses fonctions, qui,
directement ou indirectement, possède ou se propose d'acquérir".
Je comprends très bien que la démonstration pourrait être
difficile à faire. Si c'est ça, le problème, qu'on le
modifie, mais que le principe, on l'applique pour tout le monde.
Mme Robic: Mais réellement, dans la logique du projet de
loi, encore une fois, pour moi, M. le Président, je pense qu'on doit le
laisser tel qu'il est.
M. Boisclair: Alors, écoutez, M. le Président -
puis je le dis pour les galées - tout ce que je peux faire, moi, c'est
utiliser ma parole; mais c'est comme ça parce que c'est comme ça
et puis c'est comme ça parce que c'est l'économie de la loi, je
vais vous dire que...
Mme Robic: Non, non, non. Je n'ai pas dit ça, là.
On n'a pas dit ça. On s'est servi d'argumentation que vous n'acceptez
pas. C'est votre droit de ne pas accepter nos conclusions, à nous qui en
avons discuté. Et, cette loi-là est faite pour protéger
une catégorie d'acheteurs, réellement.
M. Boisclair: Mais là...
Mme Robic: Alors, cet article-là est relié à
l'article 31. Il aurait pu être l'article 32, cet article-là.
Peut-être qu'il aurait été plus facile à saisir,
mais c'est l'article 21.
M. Boisclair: Mais, là, M. le Président, vous
comprenez que c'est... Là, je commence pratiquement à regretter
les propos que j'ai tenus à l'occasion de la seconde lecture. Si elle me
dit que c'est le principe même de la loi - qu'on devrait donc retrouver
dans la loi et le retrouver dans son essence même - de protéger
uniquement ceux que la ministre croient être de petits investisseurs, la
ministre, qu'elle aille se promener à Limoilou... Je suis convaincu
qu'elle est familière avec cette région.
Mme Robic: Un petit investisseur.
M. Boisclair: Pensez-vous qu'il n'y a pas de petits investisseurs
qui détiennent des immeubles de plus de cinq logements? C'est un
jugement qui est arbitraire. Puis, me dire que c'est comme ça parce que
c'est l'économie de la loi, ça ne tient d'aucune logique.
Mme Robic: Je m'excuse, là.
M. Boisclair: Et, là, si c'est ça l'argument, si
c'est ça le principe de la loi, de protéger les petits
investisseurs selon une définition législative plus ou moins
claire et très arbitraire, là, je commence à regretter mes
propos à l'occasion du discours en seconde lecture. Je vais me dire que,
dans le fond, peut-être que le principe est vicié à la
base. Ce qui est un petit investisseur pour Mme la ministre n'est
peut-être pas un petit investisseur pour moi.
Mme Robic: Je m'excuse là, mais je pense que ma loi est
très claire à ce niveau-là. Oui, c'est sans doute
arbitraire, vous avez raison. Quand on délimite les cinq logements,
peut-être que vous, vous auriez choisi de le délimiter d'une autre
façon, sans doute. Mais je pense que cette loi-là est claire. Et,
quand on exige certains contrats pour ces personnes-là, quand on exige
un droit de dédit, c'est parce qu'on pense que, rendu à un
certain niveau, ce sont des gens avisés, avertis et qui n'ont pas besoin
de la même protection. Et, donc, on n'exige pas un mandat écrit
à ce moment-là. On n'exige même pas un mandat écrit
parce qu'on pense que c'est excessif, hein.
Quand même vous voudriez me dire que je devrais le changer, moi
que, en écoutant en consultation les personnes, je suis venue à
la conclusion qu'on n'avait pas à assujettir toute vente d'un immeuble
à un contrat écrit, à un mandat écrit, parce que,
à un certain moment, ça n'est pas nécessaire. Alors,
même chose pour cet article-là. Peut-être que le
député de Gouin, lui, aurait fait une loi différente de la
mienne et aurait exigé des mandats pour tout le monde, pour tout
édifice et pour la place Ville-Marie aussi. Mais, moi, M. le
Président, j'ai fait un choix, c'est vrai. Dans le nouveau projet de
Code civil, il y a une possibilité de cancellation d'un contrat dans les
10 jours qui suivent quand on achète une maison neuve d'un constructeur.
Et ça, c'est juste la résidence. Oui. Enfin.
Le Président (M. Lemieux): Mme la ministre...
Mme Robic: Oui.
Le Président (M. Lemieux): ...moi, j'ai aussi la
préoccupation du député de Gouin. Ça me fatigue
depuis tout à l'heure. J'ai aussi cette préoccupation-là
parce que vous savez, lorsqu'on parle de contractant, on parle bien de la
catégorie d'acheteurs que vous voulez bien protéger? Est-ce que
je comprends bien le sens de l'article? Lorsque...
Mme Robic: Oui.
Le Président (M. Lemieux): ...à
l'avant-dernière ligne, on a "au contractant pressenti", il s'agit de
protéger ce contractant-là d'un conflit d'intérêts
possible du courtier ou de l'agent concerné.
Mme Robic: C'est juste.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que c'est le sens de
l'article?
Mme Robic: C'est juste.
Le Président (M. Lemieux): Et le sens de cet
article-là, vous nous dites qu'on aurait intérêt à
protéger ce contractant-là d'achats qu'on retrouve à
l'article 31, parce qu'il y a cinq logements et moins?
Mme Robic: C'est juste.
Le Président (M. Lemieux): Alors, n'avons-nous pas
davantage d'intérêt à protéger ce
contractant-là d'une personne qui a quand même une certaine
expertise du milieu...
Mme Robic: Oui.
Le Président (M. Lemieux): ...et à qui je n'accorde
pas de facto une profession de foi, qui est le courtier ou l'agent, de le
protéger ce contractant-là, d'achat d'immeuble qui risque
d'être plus élevé que cinq logements?
Mme Robic: M. le Président, nous avons eu à prendre
une décision à savoir jusqu'où on devait aller dans la
description de ce qui pouvait être considéré comme des
transactions que font la majorité des individus, des petits
épargnants; donc, nous nous sommes arrêtés aux cinq
logements. Peut-être que vous, M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): Non.
Mme Robic: ...vous vous seriez arrêté à 10
logements ou à 25.
M. Boisclair: C'est à moins de cinq.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que vous avez des
statistiques là-dessus, madame?
Mme Robic: C'est ce qui a toujours été
perçu, M. le Président, par le milieu. La loi actuelle donne
cette même description-là. Au-delà de ça, on n'exige
pas qu'il y ait un mandat signé pour la vente de ces
édifices-là. On ne les soumet pas aux mêmes exigences que
pour ce groupe-là, de maisons unifamiliales et qui va jusqu'aux cinq
logements.
M. Boisclair: C'est une loi qui date de 30 ans, cependant. Et le
marché s'est drôlement modifié en 30 ans.
Mme Robic: Bien, M. le Président, cet article-là
date de 1985. Celui-là ne date pas de 1962.
M. Boisclair: En 1985.
Mme Robic: 1985. Oui. C'est décidé par l'ICI; quand
c'est au-delà de cinq logements, ça devient du commercial et de
l'industriel. Merci bien parce que je l'avais oublié. Oui, c'est...
Le Président (M. Lemieux): Et le petit contractant peut
aller aussi, s'il le décide, dans le commercial et l'industriel.
Mme Robic: II peut acheter n'importe quoi, M. le
Président, mais là...
Le Président (M. Lemieux): Alors, d'autant plus
l'intérêt de le protéger.
Mme Robic: Oui, mais là, M. le Président, vous
parlez de quelqu'un qui a de l'argent. Vous changez de catégorie.
M. Boisclair: Oui, qui a de l'argent, mais qui n'est
peut-être pas plus aguerri sur le marché.
Mme Robic: Oui.
M. Boisclair: Je veux bien croire qu'il a de l'argent, mais il
connaît peut-être autant rien que celui... Aïe, là,
c'est assez grave. Si l'économie de la loi est basée sur le fait
que la personne a de l'argent ou pas et non pas sur la connaissance que cette
personne a du marché...
Mme Robic: Bien, vous savez, il y a une limite. (22 heures)
M. Boisclair: ...là, on va commencer à trouver
ça un peu étrange. Si on va évaluer l'expérience
d'un consommateur sur l'épaisseur de son portefeuille, là, je
serais vraiment surpris...
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'amendement est
adopté?
Mme Robic: Non, M. le Président. Sur division.
M. Boisclair: Alors moi, je demande un vote nominal sur cet
amendement.
Le Président (M. Lemieux): Vote nominal. Le
Secrétaire: M. Boisclair (Gouin)? M. Boisclair: Pour. Le
Secrétaire: Mme Robic (Bourassa)?
Mme Robic: Contre l'amendement, M. le Président.
Le Secrétaire: M. Forget (Prévost)? M. Forget:
Contre l'amendement.
Le Secrétaire: M. Farrah (Îles-de-la-Madeleine)?
M. Farrah: Contre.
Le Secrétaire: M. Lemieux (Vanier)?
Le Président (M. Lemieux): Abstention.
Le Secrétaire: pour: 1 contre: 3 abstentions: 1
Le Président (M. Lemieux): L'amendement est donc
rejeté. J'appelle l'article 21. Est-ce que l'article 21 est
adopté?
M. Boisclair: Sur division.
Le Président (M. Lemieux): Adopté sur division.
Nous appelons l'article 22.
M. Boisclair: L'article 22, c'est le même problème.
"Le courtier ou l'agent doit transmettre à l'Association une copie du
contrat visé à l'article 21 ainsi que de tout contrat qui peut
lui être relié." Moi, je mettrais "dans les 48 heures suivant
l'acceptation de l'offre par le vendeur propriétaire". C'est au moment
de l'offre ou de l'acceptation?
Mme Robic: Dans le fond, que ce soit à un moment ou
à l'autre, c'est tout simplement une protection pour le courtier ou
l'agent qui pourrait se faire accuser par un acheteur ou un
vendeur de ne pas l'avoir divulgué. La preuve est là parce
qu'il en a fait parvenir une copie à l'Association. Que ce soit au
moment où l'offre est acceptée ou au moment où on
négocie l'offre, ça n'a pas de conséquence, ça.
M. Boisclair: Permettez-moi, Mme la ministre et M. le
Président, de vous lire ceci: "L'article 22 du projet de loi nous
apparaît imprécis quant au mot "contrat". Les documents qui
doivent être envoyés à l'Association devraient être
spécifiquement déterminés. S'agit-il, en effet, d'une
offre d'achat, d'un contrat de courtage, d'une entente de divulgation
d'intérêts, d'un addendum, d'un acte de vente, d'une feuille
d'ajustement? Par ailleurs, nous ne voyons humblement pas l'utilité de
l'envoi de tels documents à l'Association. Il est facile d'imaginer la
surcharge administrative que cela entraînerait auprès de
l'Association, considérant surtout que la plupart de ces transactions
seront réalisées en toute bonne foi. "
Moi, ce que j'aimerais quand même préciser, c'est que, si
on est pour le faire et si vous maintenez qu'il y a un intérêt
pour l'Association à obtenir une copie de ce contrat, à tout le
moins, qu'on prescrive que ce soit dans des délais raisonnables
après. Et, là, il faudrait préciser si c'est au moment de
l'offre ou si c'est au moment de l'acceptation par le client.
Mme Robic: Oui. Ça pourrait être au moment de
l'acceptation de l'offre par le client.
M. Boisclair: En tout cas, j'inviterais nos penseurs, nos avocats
à...
Mme Robic: C'est quoi le problème, là?
M. Boisclair: Le problème, c'est celui que je vous ai
soulevé.
Mme Robic: C'est le délai que vous voulez.
M. Boisclair: Bien oui.
Mme Robic: C'est un délai.
M. Boisclair: Moi, écoutez, je...
Mme Robic: Vous ne savez pas ce que...
M. Boisclair:... vous présente des représentations
qui m'ont été faites et qui me semblent...
Mme Robic: Oui.
M. Boisclair:... bien. Par le "contrat visé à
l'article 21", là...
Mme Robic: Oui.
M. Boisclair:... on fait donc référence...
Mme Robic: À des offres d'achat signées. Une
voix: Au contrat de vente.
Mme Robic: Et les modalités de la divulgation...
M. Boisclair: Ça ne serait pas plutôt l'article
31?
Mme Robic: C'est l'article 21. Mais ça, là,
ça ne protège pas l'acheteur ou le vendeur. Ça, ça
protège l'agent ou le courtier, hein?
M. Boisclair: Hum, hum! Une voix: Ça vise.
Mme Robic: Ça vise. Oui, c'est ça. Donc, on peut
s'assurer qu'il ne spécule pas par le nombre qu'on pourrait recevoir,
mais au niveau de la protection du consommateur, l'important, c'est la
divulgation. On prouve qu'il y a eu divulgation quand on reçoit la
copie. C'est la preuve de la divulgation et, si jamais un acheteur ou un
vendeur voulait assumer que l'agent ou le courtier ne l'a pas avisé de
son intérêt, on aurait, à l'Association, la preuve que,
oui, la divulgation s'est faite.
Le Président (M. Forget): Est-ce que l'article 22 est
adopté?
Mme Robic: Alors, quant au contrat visé à l'article
21, c'est l'offre d'achat acceptée. C'est ça dont on parle? On
parle de quoi? De contrats de vente de notaire, notariés? Bon, alors, on
s'entend là-dessus. Vous voulez...
M. Boisclair: On parle donc du contrat...
Mme Robic:... un délai, vous voulez qu'on mette à
l'intérieur de quoi?
M. Boisclair: On parle bien... À l'article 21, c'est bien
le contrat constatant l'opération. Donc, c'est le contrat
notarié, enregistré.
Mme Robic: Non. Ce n'est pas le contrat, c'est la...
M. Boisclair: C'est le contrat constatant... Mme Robic:
Constatant...
M. Boisclair: Donc, c'est le contrat notarié...
Mme Robic: Ah oui.
M. Boisclair:... si c'est bien ce contrat-là.
Mme Robic: Oui, oui.
M. Boisclair: alors, pourquoi il est là, cet article 22,
si le contrat peut être transmis n'importe quand? dans quel
intérêt on met l'article 22?
M. Bouchard: C'est pour que l'Association... Encore pour une
règle de déontologie. Si un courtier est impliqué dans 25
transactions de cette nature-là, même si les clients ne se sont
pas prévalus de la faculté de dédit, l'Association va
peut-être se poser des questions sur ce courtier-là qui est
constamment en situation de conflit d'intérêts. C'est ça,
le but de l'article 22.
M. Boisclair: Mais on pourrait mettre alors dans les plus brefs
délais.
Des voix: Dans les meilleurs délais. Mme Robic:
Dans les meilleurs délais. M. Boisclair: Dans les meilleurs
délais.
Mme Robic: Alors, M. le Président, on a un amendement
à l'article 22 qui...
M. Boisclair: Ou dans les délais prévus par
règlement.
Mme Robic: Qu'est-ce que vous préférez?
M. Boisclair: Moi, dans les délais prévus par
règlement.
Mme Robic: Dans les meilleurs délais, O. K. ? M.
Boisclair: Dans les meilleurs délais.
Mme Robic: Alors, à la fin de la troisième... On
est en train de l'écrire, là, M. le Président.
Le Président (M. Forget): Mme la ministre, vous allez
écrire l'amendement?
Mme Robic: Oui.
Le Président (M. Forget): O. K.
Mme Robic: Ça s'en vient, M. le Président,
ça ne sera pas long.
M. Boisclair: J'en ai un ici: L'article 22 est modifié par
l'ajout dans la première ligne, après le mot "transmettre", des
mots "dans les meilleurs délais". Est-ce que ça vous va?
Mme Robic: Pourquoi pas? Bien oui. Est-ce que vous acceptez
ça, M. le Président?
Le Président (M. Forget): Bon, l'article 22 est
modifié par l'ajout dans la première ligne, après le mot
"transmettre", des mots "dans les meilleurs délais".
Mme Robic: C'est ça.
Le Président (M. Forget): O. K. ? C'est l'amendement?
Mme Robic: Alors, l'article se lirait: "Le courtier ou l'agent
doit transmettre dans les meilleurs délais à l'Association une
copie... "
Le Président (M. Forget): C'est ça? Mme Robic:
O. K. Ça va?
Le Président (M. Forget): Alors, ça
complète.
M. Boisclair: Alors, adopté.
Le Président (M. Forget): Est-ce qu'il est
adopté?
M. Boisclair: L'article 22, adopté.
Le Président (M. Forget): Alors, l'article 22 dans son
ensemble est adopté avec les modifications?
M. Boisclair: Oui.
Le Président (M. Forget): Alors, j'appelle l'article
23.
M. Boisclair: À l'article 23, il y a un autre commentaire.
"Toute entente de rémunération"; moi, j'aimerais bien
vérifier. Il y a d'autres choses que la rémunération,
là. Vous le savez très bien. Moi, je pensais peut-être
à la rétribution. La rémunération fait
référence à de l'argent, mais vous savez très bien
comment ça fonctionne, là: Je te passe mon condo en Floride. Je
propose "toute entente de rétribution".
Le Président (M. Forget): Alors, Mme la ministre.
M. Boisclair: Rétribution fait référence
à ce que l'on gagne par son travail, ce qui est donné en
échange d'un service, d'un travail.
Mme Robic: Non, là.
M. Boisclair: Alors, moi, je propose l'amendement suivant, M. le
Président, à l'article 23 qu'on remplace le mot
"rémunération" par le mot "rétribution".
Le Président (M. Forget): Mme la ministre, est-ce
que...
M. Boisclair: Parce que, si vous acceptez mon amendement, M. le
Président, ce qui peut le placer en conflit d'intérêts, ce
n'est pas uniquement un versement d'argent là. Vous qui con-
naissez bien le milieu, vous savez à quoi je fais
référence. Un conflit d'intérêts, ça peut
être bien d'autres choses que la rémunération qui fait
référence à de l'argent comptant. L'amendement
proposé: L'article 23 est modifié par le remplacement dans la
première ligne du mot "rémunération" par le mot
"rétribution".
Mme Robic: M. le Président, j'ai de la difficulté
avec cet amendement-là. Je comprends l'idée du
député de Gouin, là. Il parle de condo en Floride.
M. Boisclair: Par exemple.
Mme Robic: Mais je trouve que ça va très loin et
comment on définit ça, là, au juste? Moi, je....
M. Boisclair: C'est parce que, M. le Président, les
conflits d'intérêts ont été définis de bien
d'autres façons dans d'autres législations. Et vous savez comme
moi, Mme la ministre, que ce qui peut placer un individu dans un conflit
d'intérêts n'est pas nécessairement et uniquement le
versement d'une somme d'argent. Ça peut être bien d'autres choses
que ça. Moi, si on veut vraiment... (22 h 15)
Mme Robic: Oui. Vous avez feuilleté le dictionnaire?
M. Boisclair: Oui. Je vous en ai même lu un extrait tout
à l'heure.
Mme Robic: Alors, M. le Président, dans le fond,
l'ancienne loi écrivait "rémunération" et incluait des
bénéfices directs et indirects. Alors, on me dit qu'on pourrait
accepter "rétribution" plutôt que "rémunération".
Donc, j'accepte l'amendement, M. le Président.
Le Président (M. Forget): L'amendement étant
accepté, est-ce que l'article 23 dans son ensemble est
adopté?
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Forget): Adopté, tel
qu'amendé. Adopté. Alors, j'appelle l'article 24.
Multidisciplinarité et partage de
rémunération
M. Boisclair: L'article 24.
Le Président (M. Forget): Mme la ministre.
M. Boisclair: C'est le cabinet multidis-ciplinaire.
Mme Robic: C'est juste.
M. Boisclair: Alors, on va discuter encore là...
Mme Robic: On a un papillon à l'article 24, M. le
Président.
Le Président (M. Foget): À 24, on a un
papillon?
Mme Robic: Oui.
Le Président (M. Forget): Alors, on le distribue.
Mme Robic: M. le Président, l'amendement que l'on
apporterait à l'article 24 se lirait comme suit: Remplacer l'article 24
par le suivant: "Malgré les articles 3 et 19, l'activité de
courtier immobilier peut être exercée par un cabinet
multidisciplinaire visé à l'article 42 de la Loi sur les
intermédiaires de marché. "Il exerce cette activité
conformément à un règlement pris par le gouvernement
à cette fin. "
Si vous voulez l'expliquer...
M. Boisclair: J'aimerais ça en avoir une copie.
Le Président (M. Forget): Vous n'avez pas de
photocopie?
Mme Robic: Je m'excuse.
Le Président (M. Forget): Excusez, on va vous en
transmettre.
Mme Robic: Peut-être que Me Montminy pourrait nous
éclairer sur cet amendement-là.
Mme Montminy: En vertu de la Loi sur les intermédiaires de
marché, à l'article 42, c'est là qu'existe le concept de
cabinet multidisciplinaire. D'ailleurs, on a, à la fin de la loi, une
disposition qui vient faire un ajustement de concordance à l'article 42
pour pouvoir effectivement insérer au sein d'un cabinet
multidisciplinaire le courtage immobilier. Donc, ces cabinets sont
prévus là et ces cabinets-là exercent actuellement avec un
seul certificat qui est le certificat délivré par l'Inspecteur
général des institutions financières. Il y a, en vertu de
cette loi-là, des règles applicables au cabinet
multidisciplinaire selon les différents secteurs, courtage de dommages
ou courtage d'assurance de personnes, planification financière, etc. Il
y a des règles qui peuvent lui être applicables. Par ailleurs
aussi, l'ensemble de la Loi sur les intermédiaires de marché
s'applique au cabinet dans la mesure où il exerce des activités
au sens de cette loi-là.
Ici, lorsqu'il y aura du courtage immobilier au sein d'un cabinet, on
veut reproduire la même situation et que ce soit un seul certificat pour
le cabinet, étant entendu, évidemment, que tous les
individus qui vont travailler, donc, que tous nos agents qui vont
travailler au sein de ce cabinet-là, eux, continueront avec l'obligation
d'avoir un certificat de l'Association. alors, on a mis l'article 3 de
côté pour, justement, qu'on n'ait pas un conflit de certificats
à un moment donné. c'est ce qui avait été choisi
comme logique dans la loi sur les intermédiaires. alors, là, on a
le certificat de l'inspecteur général.
Quand on met de côté l'article 19, on l'a vu tantôt,
l'article 19 interdit à un courtier ou à un agent de faire des
activités d'agent en assurance de dommages ou de personnes. Le cabinet
multidisciplinaire, son but est effectivement de pouvoir offrir tous ces
services-là. Alors, il faut donc que je mette 19 de côté
également. Et puis le reste, je pense que ça se lit en soi.
Le deuxième paragraphe vient quand même dire que ce
cabinet-là va exercer ses activités conformément à
tous les articles qu'on vient de voir et ceux qu'on verra un peu plus tard,
sauf que le gouvernement aura quand même à les déterminer.
Il ne dit pas clairement que c'est toutes les dispositions de la loi comme
telles qui s'appliquent parce qu'il y a des adaptations qui doivent être
faites. Il y a des choses qui ne peuvent pas automatiquement être
applicables. Je peux vous donner, par exemple, l'article 12. L'article 12 ne
pourrait pas, tel quel, être transposé à un cabinet
multidisciplinaire. Alors, le gouvernement va venir établir des
règles qui seront, dans la mesure où elles sont transposa-bles
sans difficulté, identiques à celles de la loi, mais s'il y a des
difficultés et comme je vous le disais, il y avait l'article 12 comme
exemple...
M. Boisclair: Bien oui.
Mme Montminy: Alors, pour un cabinet multidisciplinaire, ce
serait difficile de dire qu'une place d'affaires au sein de laquelle je
pourrais avoir, par exemple, des courtiers en assurance de dommages et des
courtiers en immeubles doit être dirigée par quelqu'un qui est
qualifié pour être courtier en immeubles. Je pourrais, par
ailleurs, l'adapter et dire que, lorsqu'un cabinet mutidisciplinaire a une
place d'affaires où s'offrent des services de courtage immobilier et de
courtage en assurance de dommages, il doit y avoir au moins une personne
responsable qui remplit ces conditions-là. Alors, la raison du
deuxième alinéa, c'est justement pour permettre de venir
préciser, au besoin, des règles qui ne s'adapteraient pas
d'elles-mêmes.
M. Boisclair: Deux questions. L'article 42 de la Loi sur les
intermédiaires de marché est-il er vigueur?
Mme Montminy: L'article 42 n'est pas encore en vigueur.
M. Boisclair: Donc, le règlement...
Mme Montminy: Le règlement va être pris en vertu de
cette loi-ci. D'ailleurs, on va avoir plus loin un autre papillon pour
l'article 155...
M. Boisclair: 153.
Mme Montminy:... 153, c'est ça, où on va ajouter le
pouvoir réglementaire du gouvernement.
M. Boisclair: En la matière. Mme Montminy: C'est
ça.
M. Boisclair: Là, la question de fond, c'est: Est-ce qu'on
doit autoriser des cabinets multidis-ciplinaires?
Mme Robic: Vous comprendrez, M. le Président, que nous en
avons discuté longuement et nous croyons que, oui, on doit, le plus
possible, faire en sorte de permettre ce genre de cabinet qui peut être
fort intéressant pas dans les grands centres, mais dans les
régions. Encore là, ça permet un regroupement; il y a une
économie qui est faite là. Il y a la possibilité de faire
une compétition, si vous voulez, à des grosses entreprises qui
offrent tous ces services-là, de grosses compagnies qui peuvent offrir
tous ces services et le petit pourrait être menacé de
disparaître. Si on lui offre la possibilité de se regrouper, il
est mieux préparé à faire une compétition et,
également, à offrir une gamme de services à travers les
autres intermédiaires de marché. Alors, on pense que c'est
intéressant. Ce n'est pas une obligation; c'est tout à fait libre
de leur part de vouloir participer à un cabinet multidisciplinaire,
mais, pour nous, on y voit des avantages. Encore une fois, pour des gens en
région qui, souvent, seuls, trouvent ça difficile de passer
à travers des moments comme on en connaît présentement,
regroupés, peut-être qu'ils pourraient stimuler une
clientèle et tous pourraient possiblement mieux vivre.
Le Président (M. Forget): M. le député de
Gouin, vous avez des commentaires?
M. Boisclair: Oui. Il est très clair que j'émets
des réserves très claires à l'égard des articles 24
à 27. Plusieurs personnes nous ont fait valoir à l'occasion de la
commission parlementaire que la possibilité d'avoir des cabinets
multidisciplinaires, ce serait ouvrir la porte à une série de
conflits d'intérêts qui seraient difficilement évaluables.
je veux me permettre, parce que je pense que ça a été bien
résumé par la Chambre des notaires: "II ne nous semble pas
souhaitable ni avantageux pour le public d'autoriser la présence de
courtiers au sein d'un cabinet multidiscipli-
naire au sens de l'article 42 de la Loi sur les intermédiaires de
marché. Ça ne peut qu'ouvrir toute grande la porte à une
multitude de situations de conflits d'intérêts. De même, le
partage de commissions - on en discutera tout à l'heure - devrait
être limité au détenteur de permis de courtier ou autre
personne habilitée à agir comme courtier sans avoir à
détenir de permis et ce, pour les mêmes raisons."
Je pense qu'au départ le cabinet multidis-ciplinaire avait
été pensé pour que des professionnels puissent, de
façon complémentaire, combiner, dans le fond, leur
expérience. Il n'y a pas grande complémentarité entre un
intermédiaire de marché qui agit entre un fabricant et le public
et qui transige un bien meuble, donc un produit financier, et un courtier ou un
agent d'immeubles qui, lui, agit entre deux membres du public dans le fond, sur
un bien immeuble. À cet égard, il y a une très grande
distinction entre deux personnes qui agissent entre deux membres du public sur
un bien immeuble et un intermédiaire de marché qui, lui, agit
entre un fabricant de produit et, d'un autre côté, un individu sur
un bien meuble ou un produit financier; à cet égard, il n'existe
pas grande complémentarité. L'objectif premier qui avait
motivé les cabinets multidisciplinaires, c'était justement cette
complémentarité pour le public. Mais je crois que, dans le cas
qui nous préoccupe, il n'y a pas grande
complémentarité.
La ministre, comme moi, a pris connaissance des propos qui ont
été tenus en commission parlementaire et, compte tenu de la
préoccupation de protection du public à cet égard, des
réticences très claires qui ont été
formulées. Je me permets de lire un commentaire que j'ai ici: "La loi
134 ne permet qu'aux seules personnes physiques qui ont l'entière
autonomie professionnelle de se regrouper au sein d'un cabinet
multidisciplinaire. Les mêmes principes appliqués à la loi
153 devraient empêcher un courtier, une personne morale et tout agent de
faire partie d'un cabinet multidisciplinaire; agir autrement ne ferait que
créer des inéquités".
Moi, je ne peux à ce moment-ci que manifester clairement mon
opposition à l'égard du principe que sous-tendent les articles
24, 25 et 27; on en discutera plus tard. Mais, moi, je crois qu'il s'agit
là d'ouvrir... Je comprends la préoccupation
particulièrement pour les régions, mais on ne pourra pas
l'empêcher ailleurs non plus, là. L'objectif visé peut
être louable, mais il ne faut pas négliger les "externalities" et
les effets que pourrait entraîner cet article-là.
Mme Robic: Alors, M. le Président, ce que je retiens de la
lettre de la Chambre des notaires, c'est qu'elle voudrait pouvoir partager la
commission avec les agents, mais elle ne voudrait pas que les autres partagent
la commission avec les agents. C'est ça que j'ai vu.
M. Boisclair: Non, non, non.
Mme Robic: Le libellé de la... Je peux comprendre que ce
n'est pas tout à fait le même genre de services que l'on offre.
Cependant, M. le Président, je vois mal les problèmes que
ça suscite. On me parle de conflit d'intérêts. Eh bien, les
problèmes de conflit d'intérêts existent dans un cabinet
multidisciplinaire. C'est pour ça que nous avons un chapitre sur les
conflits d'intérêts qui touche ce domaine d'activité.
Le partage des commissions, M. le Président, c'est quelque chose
qui se passe présentement. Plutôt que ça se fasse sous la
table, je le mets sur la place publique et j'oblige la divulgation. Il y a des
conventions qui existent déjà, qui sont signées et qui
sont connues, entre courtiers de différentes régions, provinces
ou pays, qui font ce qu'on appelle de la référence. Que ça
se fasse à l'intérieur d'un cabinet multidisciplinaire où
ça doit être divulgué, où le partage des commissions
doit être gardé dans des registres, je ne vois pas qu'il y ait un
problème plus criant de conflit d'intérêts, pas plus qu'il
y a un problème de conflit d'intérêts dans un
conglomérat; il y en a certainement, des possibilités de conflit
d'intérêts.
Ce que l'on tente de dire, c'est que la divulgation, l'obligation de
divulguer et de garder des registres fait que, finalement, le public est
informé des liens qui peuvent exister. C'est évident que, dans un
cabinet multidisciplinaire, la personne qui entre là sait qu'il y a des
liens. Alors, si on fait une référence à
l'intérieur du cabinet multidisciplinaire, c'est bien sûr que la
personne doit savoir que le lien existe. Mais, il faut même le divulguer,
si on l'envoie voir notre voisin qui vend de l'assurance maison, alors...
Là, je vous avoue que je ne le vois pas. Mais je vois, par exemple, des
avantages à leur permettre de faire partie d'un cabinet
multidisciplinaire. (22 h 30)
M. Boisclair: là, on le limite donc à
l'activité de courtier uniquement. donc, l'agent ne pourra pas exercer
là. juste pour comprendre, au niveau de l'amendement qui a
été soumis tout à l'heure, "l'activité de courtier
immobilier peut être exercée par un cabinet multidisciplinaire".
on l'a modifié. à l'article 24, on disait: "...peut exercer ses
activités au sein d'un cabinet multidisciplinaire." cette
précision vous apparaissait nécessaire, parce qu'il y a une
différence entre l'exercer, peut-être au-delà d'une
même place d'affaires ou au sein de la même corporation. est-ce que
c'est le cabinet multidisciplinaire qui exerce?
Mme Robic: Alors, M. Bouchard, vous avez peut-être un
éclaircissement, là.
M. Bouchard: C'est le cabinet qui exerce, c'est évident,
comme une société. Le cabinet, au sens de la loi 134, c'est une
société ou une
personne morale composée d'individus qui oeuvrent dans
différentes disciplines. Alors, le même principe, ici,
prévaut. La raison pour laquelle on écarte, comme on vous l'a
expliqué tout à l'heure, 3 et 19, c'est pour faire en sorte que
ce permis-là soit un permis de cabinet multidisciplinaire émis
par l'Inspecteur qui aura ensuite, dépendant des problèmes qui
vont se présenter dans les disciplines en question, à
référer aux corporations professionnelles concernées les
problèmes à l'intérieur du cabinet. Alors, l'acte comme
tel va être commis par le cabinet, bien sûr, la
société ou la personne morale, comme c'est le cas pour l'article
42 de la loi 134.
M. Boisclair: Sur division.
M. Bouchard: C'est ça.
M. Boisclair: L'amendement.
Le Président (M. Forget): Ah oui! L'amendement. Est-ce que
l'amendement est adopté?
M. Boisclair: Sur division.
Le Président (M. Forget): Sur division. Alors, l'article
24 dans son ensemble est adopté, tel qu'amendé.
M. Boisclair: Sur division.
Le Président (M. Forget): Parfait! Alors, j'appelle
l'article 25.
M. Boisclair: À l'article 25, moi, j'aurais un premier
amendement, soit "rémunération" remplacé par
"rétribution".
Mme Robic: Oui, d'accord. On accepte le même amendement, M.
le Président.
Une voix: Là, ça va être difficile à
partager.
Mme Robic: Alors, le voyage en Floride, à l'article 26, je
ne sais pas comment est-ce qu'il va être consigné.
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Robic: On va le mettre dans le registre.
Le Président (M. Forget): M. le député de
Gouin.
M. Boisclair: Alors, l'article 25 est modifié par le
remplacement, dans la première ligne, du mot
"rémunération" par le mot "rétribution".
Le Président (M. Forget): Est-ce que l'amendement est
adopté, Mme la ministre? Est-ce que l'amendement est adopté?
Mme Robic: L'amendement est adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Forget): Est-ce que l'article 25, tel
qu'amendé, est adopté?
Mme Robic: Adopté.
M. Boisclair: Juste 30 secondes, là. C'est parce que
j'avais des notes encore là. Adopté.
Le Président (M. Forget): Adopté. Alors, j'appelle
l'article 26. Mme la ministre, l'article 26.
Mme Robic: Alors, M. le Président, encore là, nous
allons avoir le même amendement qu'à l'article 25, soit changer le
mot "rémunération" pour...
M. Boisclair: Ah! Vous allez nous le présenter,
celui-là. Vous allez nous écrire. Qu'est-ce que vous proposez,
là?
Mme Robic: Alors, on va finir avec l'article 26, M. le
Président.
Le Président (M. Forget): O. K. L'amendement est-il
adopté?
Mme Robic: Adopté.
Le Président (M. Forget): Alors, l'article 26, tel
qu'amendé, est adopté.
M. Boisclair: Oui, juste 30 secondes, là.
Le Président (M. Forget): M. le député de
Gouin, oui.
M. Boisclair: II y a un danger qui m'était souligné
justement quant au partage de la rémunération. on craignait,
finalement, qu'il y ait une espèce d'effet pyramidal qui soit
créé, en ce sens que, puisque le courtier partagerait sa
rémunération, partager, là, ça peut être
aussi en donner 90 %.
Mme Robic: Bien, s'il veut travailler pour rien...
M. Boisclair: Non, mais je comprends.
Mme Robic:... il pourrait, oui. À l'excès, il
pourrait.
M. Boisclair: Oui. Lui-même pourrait la partager avec un
autre. On craignait, en bout de course, qu'il y ait une possibilité
qu'il y ait une pression qui s'exerce sur le montant de ces
commissions et, finalement, que le consommateur soit, par extension, un
peu perdant dans tout ça puisqu'il y aurait un effet que les commissions
se trouvent à augmenter.
Le Président (M. Forget): Mme la ministre.
Mme Robic: M. le Président, ces craintes sont grandement
exagérées. Le consommateur, lui, n'a rien à voir avec la
commission à part la payer, mais la distribution de cette
commission-là se fait entre intermédiaires de marché,
entre agents, entre courtiers et c'est ce montant-là qu'ils se divisent.
Si un courtier en immobilier est prêt à donner 90 % de sa
commission pour une référence, bien ça, c'est son
problème à lui, hein? S'il est assez fou pour travailler pour 10
%, M. le Président, vous comprendrez que...
M. Boisclair: Non, non, mais je vous citais une affaire.
Mme Robic: Non, mais quand on me parle de ça... Je sais,
les exemples qu'on vous a donnés, on me les a servis, M. le
député; alors, vous comprendrez que non, je ne peux pas, je
n'achète pas ça.
Le Président (M. Forget): Est-ce que l'article 26, tel
qu'amendé... Avez-vous quelque chose à ajouter?
M. Boisclair: Oui, oui. Il y a aussi... Dans le fond, ça
va être quoi pour un courtier, l'avantage de partager sa
rémunération avec un intermédiaire de marché? Je
pourrais, à la limite, concevoir qu'il pourrait la partager avec un
autre courtier.
Mme Robic: Oui, certainement. Ça se fait, ça.
M. Boisclair: Oui, ça...
Mme Robic: Ça se fait. C'est courant, ça.
M. Boisclair: Oui, oui, comme je vous dis, avec un autre
courtier, moi, je...
Mme Robic: Ah, d'accord. Oui, oui. M. Boisclair: ...n'y
verrais pas de... Mme Robic: Oui.
M. Boisclair: Mais quel est l'intérêt de partager
une rémunération avec un intermédiaire de
marché?
Mme Robic: Une clientèle. Ils le font, mais ils ne le
disent pas; ils vont être obligés de le dire aujourd'hui. Quand on
vous envoie une clientèle, on demande 10 % de commission, c'est courant
que ça se fait. Bien, aujourd'hui, ils vont le faire, mais ils vont le
divulguer et ils vont garder ça dans des registres.
M. Boisclair: Donc, le partage de la rémunération
va se faire exclusivement à l'intérieur d'un cabinet
multidisciplinaire.
Mme Robic: Non, non. Il peut se faire à l'intérieur
d'un cabinet multidisciplinaire, mais à l'extérieur d'un cabinet
multidisciplinaire. Entre courtiers et intermédiaires de marché,
il peut y avoir partage de commission; quand on fait une
référence, si on demande une commission pour cette
référence, on devra la divulguer encore une fois au client et que
ça soit mis dans un registre.
M. Boisclair: Moi, en tout cas, je vais me permettre encore une
fois juste de souligner une chose. Je comprends qu'à l'heure actuelle
ça se fasse. Il faut avoir tout simplement acheté une maison une
fois dans sa vie pour comprendre comment ça fonctionne, mais souvent les
gens le font dans un intérêt où... Dans le fond, c'est la
compétence professionnelle des gens à qui on se
réfère qui motive la référence, alors que,
là, dans le fond, il va y avoir une motivation autre derrière la
référence, qui sera, bien sûr, essentiellement une
motivation pécuniaire. Moi, je crois que le partage de la
rémunération va, encore là, ouvrir le champ à une
multitude de conflits d'intérêts.
Il ne faut pas oubiler non plus que... Dans le fond, ça va
pratiquement permettre de donner des avantages à des personnes qui ne
peuvent effectuer des opérations immobilières, des gens qui
n'assument pas les obligations qui sont imposées dans la loi. "Le
partage de la rémunération constitue - la note que j'ai - une
façon de tirer d'autrui avantage d'une opération
immobilière, sans avoir à assumer les obligations imposées
par la loi." C'est ça, dans le fond, non, mais pour pousser là le
raisonnement.
Mme Robic: M. le Président, je n'achète pas ce
raisonnement-là. D'abord, ça se fait et ça se fait par
avantage pécuniaire aujourd'hui, ce n'est pas divulgué; donc, on
n'invente rien de nouveau ici. Ce que l'on dit, c'est... Et je vous mets en
garde quand on dit: Ils vont aller n'importe où et ils vont oublier la
compétence d'une personne pour envoyer un client à une personne
qui va leur payer 5 % de plus de référence. Mais il faut penser
que la personne qui fait de la référence, d'abord c'est une rue
dans les deux sens, elle a une réputation aussi à conserver. Ce
n'est pas son gagne-pain, la référence. C'est des gens qui
vendent un autre produit. Ce sont des intermédiaires de marché.
Et ils ont une réputation à conserver pour garder une
clientèle. Alors, de dire qu'ils vont envoyer ces clients-là
à n'importe qui, en oubliant la
qualité du service, eh bien, je pense qu'il va endommager sa
propre réputation en faisant ça. alors, ce n'est pas
évident là que... il va peut-être y en avoir qui vont sans
doute oublier de regarder la qualité du courtier ou de l'agent à
qui ils réfèrent des clients, mais ils vont payer le prix.
ça ne sera pas long qu'ils vont en payer le prix. alors, moi, je crois
que, non, au contraire, il va sans doute y avoir des courtiers en immobilier
qui vont signer des ententes avec des courtiers en assurance et qui vont se
dire: nous, sur une base d'affaires, nous allons nous référer une
clientèle, mais il va falloir que ce soit divulgué et les
commissions payées devront être gardées dans un registre.
je trouve qu'au contraire, m. le président, on s'assure qu'il peut y
avoir une synergie qui s'exerce, mais que ça va être au su et au
vu du consommateur.
M. Boisclair: Est-ce qu'il n'est pas possible... Puisque
l'intermédiaire de marché, au sens de la loi, c'est le
planificateur financier, c'est le courtier en valeurs, c'est le conseiller en
valeurs ou son représentant... Un intermédiaire de marché,
c'est l'intermédiaire de marché en assurance...
Mme Robic: Non, ce n'est pas le courtier en valeurs.
M. Boisclair: ...le planificateur... Écoutez, la
définition d'intermédiaire de marché:
"l'intermédiaire de marché en assurance, le planificateur
financier et, au sens de la Loi sur les valeurs mobilières, le courtier
en valeurs, le conseiller en valeurs ou son représentant." Donc, c'est
à lui qu'on fait référence dans les articles 25, 26 et
27.
Mme Robic: Mais la Loi sur les valeurs mobilières ne
permet pas en ce moment à un courtier en valeurs mobilières de
faire partie d'un cabinet multidisciplinaire. En ce moment, on ne parle pas
d'eux autres.
M. Bouchard: La référence à l'article 42 se
réfère à un cabinet multidisciplinaire. Et n'oubliez pas,
dans la loi 134, l'article 39 qui dit que le pouvoir réglementaire
relatif au cabinet multidisciplinaire, en tant que le courtier en valeurs
mobilières est concerné, s'adopte en vertu de la Loi sur les
valeurs mobilières et ça n'a pas été fait, de telle
sorte que le courtier en valeurs mobilières n'est pas touché par
le cabinet multidisciplinaire au moment où on se parle.
M. Boisclair: Donc, il s'agit uniquement de
l'intermédiaire de marché en assurance et du planificateur
financier. Donc, on pourait très bien concevoir que le planificateur
financier, sans avoir à assumer les obligations prescrites à la
loi 153, fasse du courtage immobilier et prenne entente - le fasse
indirectement, Mme la ministre - en recevant 90 % de la commission, sans
avoir... Il pourrait très bien s'entendre avec un courtier.
Mme Robic: Seul un courtier peut faire un acte de courtage
immobilier.
M. Boisclair: Je comprends très bien que c'est finalement
le courtier qui, en bout de course, aurait la responsabilité. Mais la
crainte m'a pourtant été présentée: s'il y a une
référence... Disons que je suis planificateur financier.
Mme Robic: Oui.
M. Boisclair: Vous êtes courtier, je peux vous
référer un client et je peux très bien vous dire:
Écoutez, et prendre entente avec vous et faire, dans le fond,
indirectement du courtage immobilier en prenant entente qu'on me donne 90 % de
la commission.
Mme Robic: Mais comment est-ce que je fais du courtage
immobilier?
M. Boisclair: Ça ne vous empêche pas à vous
d'avoir votre clientèle.
Mme Robic: Mais je ne peux pas faire de courtage immobilier, la
loi ne l'autorise pas.
M. Boisclair: Je le comprends très bien, mais
indirectement...
Mme Robic: Mais comment est-ce que je peux faire du courtage
immobilier indirectement? Donnez-moi un exemple.
M. Boisclair: Alors, moi, je suis planificateur financier...
Mme Robic: Oui.
M. Boisclair: ...et j'oeuvre au sein d'un cabinet
multidisciplinaire.
Mme Robic: Oui.
M. Boisclair: Je peux très bien, moi, recruter plusieurs
clients, même pratiquement conclure une transaction, sauf que c'est le
courtier qui, en bout de course, va le faire, il va signer les papiers. Il n'a
pas les obligations de le faire.
Mme Robic: Oui.
M. Boisclair: Mais je peux très bien dire en retour: Mon
vieux, donne-moi 90 % de ta commission. (22 h 45)
Mme Robic: Franchement là... !
M. Boisclair: II va le faire indirectement sans avoir à
assumer les obligations de la loi 153.
Mme Robic: Non. Il y a un planificateur financier qui a un client
qui veut vendre sa maison. Il dit au client: Chez nous, on a un courtier en
immobilier. Je peux te le référer. C'est un bon courtier. Je vais
te le référer et moi ça va me donner une commission de
référence. Il faut qu'il le divulgue et la commission de
référence, elle est gardée dans un registre. Donc, je
pense bien que, si j'étais dans un cabinet multidisciplinaire, le patron
du cabinet multidis-ciplinaire, et que je voyais que mon planificateur
financier prend 90 % d'une transaction immobilière quand c'est mon
courtier en immobilier qui fait la transaction, je dirais: II y a quelque chose
qui ne fonctionne pas là, ça ne marche pas. Puis, le courtier qui
accepterait ça, je dirais: Franchement, qu'il se trouve autre chose
à faire. Il est dans le mauvais domaine. S'il travaille à 10 %,
ça ne tient pas debout.
M. Boisclair: O. K.
Le Président (M. Forget): Est-ce que l'article 26, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Boisclair: Là, on a remplacé
"rémunération" par "rétribution".
Le Président (M. Forget): Oui, c'est ça. M.
Boisclair: Alors, sur division.
Le Président (M. Forget): Sur division. J'appelle
l'article 27.
Mme Robic: M. le Président, encore une fois, à
l'article 27, nous allons... Attendez que je le lise pour voir si on est
capable de le faire. Non, il n'y a pas d'amendement ici. Je ne peux pas changer
"rémunération" ici. "Est assimiliée à un partage de
rémunération, la rémunération touchée par un
courtier pour avoir dirigé un client à un intermédiaire de
marché ou à un autre courtier. " Ah bien oui. O. K.
Le Président (M. Forget): Oui? Alors, il y a un
amendement.
Mme Robic: Remplacer les deux "rémunération" par
"rétribution".
Le Président (M. Forget): Oui. Alors, est-ce que l'article
27, tel qu'amendé, est adopté?
M. Boisclair: II y a l'amendement là.
Le Président (M. Forget): Ah oui! Excusez-moi.
M. Boisclair: L'article 27.
Le Président (M. Forget): Est-ce que l'amendement est
adopté? M. le député de Gouin, est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Boisclair: Oui.
Le Président (M. Forget): Oui. Est-ce que l'article 27,
tel qu'amendé, est adopté?
M. Boisclair: Juste un instant.
Le Président (M. Forget): Juste un instant, O. K.
M. Boisclair: Pour être bien sûr, le partage de
rémunération ne pourra pas se faire avec des gens qui sont
visés à l'article 2: les avocats, les notaires, les liquidateurs,
séquestres?
Mme Robic: Non. Et eux, leur Ordre ne leur permet pas de faire
ça.
M. Boisclair: Vous avez pris connaissance de la Chambre des
notaires qui dit: "Le partage de rémunération permis à
l'article 27 devrait être défendu. Ça nous apparaît
être assimilé à une commission de référence
et constitue une pratique à éviter. "
Mme Robic: Ça, c'est la pensée de la Chambre des
notaires.
M. Boisclair: O. K. Sur division.
Mme Robic: m. le président, nous devons revenir en
arrière au titre de ce chapitre qui parle de "multidisciplinarité
et partage de rémunération". alors, nous devrions changer, par un
amendement au titre, le mot "rémunération" pour
"rétribution".
Le Président (M. Forget): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Boisclair: Oui.
Le Président (M. Forget): Est-ce que l'article 27, tel
qu'amendé, est adopté?
Mme Robic: Je m'excuse, je pensais qu'on l'avait
adopté.
Le Président (M. Forget): Non, non, il n'était pas
adopté.
M. Boisclair: Oui, oui.
Le Président (M. Forget): II est adopté? O. K. Il
est adopté. Personne ne l'avait dit encore.
Mme Robic: Sur division, hein?
Le Président (M. Forget): Sur division. O.K. J'appelle
l'article 28.
Mme Robic: "Nounoune" que je suis! Vous voyez mon
honnêteté, hein?
M. Boisclair: Je n'en doute pas.
Le Président (M. Forget): Mme la ministre, sur l'article
28.
Publicité et représentations
Mme Robic: "Publicité et représentations". M. le
Président...
M. Boisclair: Publicité, c'est intéressant,
ça.
Mme Robic: Oui. D'ailleurs, au moment de votre intervention hier,
vous me questionnez justement, à savoir...
M. Boisclair: Elle ne s'applique pas, la loi. J'ai eu ma
réponse.
Mme Robic: Ah, d'accord. Alors, vous êtes satisfait de la
réponse?
M. Boisclair: Non, mais, quand même, la Loi sur la
protection du consommateur ne s'applique pas.
Mme Robic: Non. C'est le Code des professions qui s'applique.
M. Boisclair: Ce n'est pas qu'il s'applique.
Mme Robic: Alors, M. Bouchard, s'il vous plaît.
M. Bouchard: C'est-à-dire qu'ici, pour les fins de la
publicité, nous avons repris... Les dispositions que vous avez, y
compris dans le pouvoir réglementaire, sont les dispositions que le
gouvernement avait adoptées en décembre de l'an dernier pour
l'Office des professions. L'Office de la protection du consommateur, lui, avait
une vision différente. Il trouvait que la publicité et les
représentations mensongères étaient moins
sévères pour les professionnels qu'elles ne l'étaient pour
les commerçants. C'était ça fondamentalement, sa
proposition. Ce qui est adopté ici, c'est les mêmes règles
que pour les professions, en vertu du Code des professions. Alors, la loi de
l'Office des professions ne s'applique pas à ce chapitre-là.
Mme Robic: L'Office...
M. Bouchard: L'Office de la protection du consommateur.
M. Boisclair: Quelles sont les distinctions, finalement? Parce
que la note que M. Moreau, l'ancien président de l'Office, vous envoyait
dit essentiellement: "Si, dans le cadre d'une révision de l'encadrement
juridique de ces activités, on devait confier à un organisme
d'autoréglementation certaines responsabilités en ce qui concerne
la publicité, il nous semble que la répression de la
publicité trompeuse ou dolosive devrait alors se faire comme pour
l'ensemble des autres transactions immobilières impliquant des
consommateurs par le biais de la Loi sur la protection du consommateur, plus
précisément du titre sur les pratiques de commerce." Donc, il y a
des dispositions. Est-ce que, dans les articles 28 à 30, on couvre la
publicité trompeuse ou dolosive?
M. Bouchard: oui. comme je vous le disais, m. le
député, c'est que cette remarque-là est une remarque qui
date de... je ne me rappelle plus trop.
M. Boisclair: Oui, d'avril.
M. Bouchard: C'est ça. C'est une demande que l'Office a
faite, mais qu'il avait faite également l'an dernier. Et le gouvernement
a adopté, en décembre 1990, la loi 100 qui est devenue le
chapitre 76 des Lois de 1990...
M. Boisclair: Oui, effectivement.
M. Bouchard: ...qui amendait le Code des professions et qui
prévoyait les articles 60 et suivants qui portent exactement sur
ça, publicité et représentations. Ce sont ces dispositions
que nous avons reproduites ici qui portent là-desus.
M. Boisclair: Je comprends que vous avez reproduit les
mêmes dispositions qu'on trouve à la loi 100 qui a
été adoptée à la dernière session.
M. Bouchard: C'est ça, exactement. Et qui ne
répondent pas tout à fait à sa demande, parce que, lui, il
avait fait les mêmes représentations dans le temps contre l'Office
des professions parce qu'il trouvait que ce n'était pas assez.
M. Boisclair: II trouvait que ce n'était effectivement pas
assez et c'était essentiellement établir une nouvelle formule en
termes de ce qu'il appelait, lui, une pratique de commerce dans sa loi.
M. Bouchard: C'est ça.
M. Boisclair: Mais la question très claire, donc, la
publicité trompeuse...
M. Bouchard: 29.
M. Boisclair: Oui, 29, représentation, c'est,
bien sûr, la publicité. Ça inclut aussi la
publicité. Alors, écoutez, on va y aller, à 28.
L'interprétation... On m'avait soumis des commentaires sur les termes:
"cette déclaration ou ce message publicitaire lie le courtier ou
l'agent." Il n'y a pas de...
M. Bouchard: C'est le mot à mot du Code des
professions.
M. Boisclair: C'est le mot à mot.
M. Bouchard: Oui. Vous avez, à l'autre page, le pendant
de...
M. Boisclair: D'accord.
Le Président (M. Lemieux): Adopté?
M. Boisclair: Oui, adopté, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): J'appelle l'article 29.
M. Boisclair: De la publicité incomplète, ça
serait quoi? Malgré le fait que ça reprenne...
Mme Robic: Incomplète. On oublierait
délibérément de donner un renseignement qui pourrait
changer la nature...
M. Boisclair: Écoutez, adopté. Moi, je ne me
casserai plus la tête. Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle
l'article 30.
M. Boisclair: Adopté. Juste une question. La
représentation à 29 est définie comment? Est-ce une
affirmation, un comportement ou une omission, comme c'est le cas... Comment
vous la définissez, la représentation, à l'article 29?
Mme Robic: Pardon?
M. Boisclair: La représentation, dans la Loi sur la
protection du consommateur, est définie à l'article 216. Je vous
demandais tout simplement, à l'article 29 que l'on vient d'adopter, si
la représentation était définie d'une façon ou
d'une autre. Les dispositions dans la Loi sur la protection du consommateur
sont drôlement mieux définies que celles dans le Code des
professions, drôlement mieux définies. Moi, si vous voulez, je ne
veux pas, encore là... Mais, s'il faut lire les articles 216 et suivants
de la Loi sur la protection du consommateur pour comprendre... Je pense que
notre objectif de protection du consommateur serait beaucoup mieux atteint si
on reprenait les dispositions de la Loi sur la protection du consommateur.
Je vous pose une question, même si l'article est adopté. Je
demande à la ministre: C'est quoi, la représentation?
Mme Robic: Ça comprend toute... M. Boisclair: II
faut lire l'article 216...
Mme Robic: ...l'information qu'on pourrait... C'est assez long,
la représentation. Ça couvre beaucoup...
M. Boisclair: Écoutez, ça a été
défini dans d'autres lois, la représentation. Laissez-moi vous
lire juste deux articles, 216 et 218. "216. Aux fins du présent titre,
une représentation comprend une affirmation, un comportement ou une
omission." "218. Pour déterminer si une représentation constitue
une pratique interdite, il faut tenir compte de l'impression
générale qu'elle donne et, s'il y a lieu, du sens littéral
des termes qui y sont employés."
Le Président (M. Lemieux): Dans quelle loi?
M. Boisclair: Ça, c'est dans la Loi sur la protection du
consommateur. Il y a, d'ailleurs, un certain nombre de dispositions qui s'y
retrouvent - c'est aux articles 216 et 218.
Le Président (M. Lemieux): II y a des sanctions
pénales à ça?
M. Boisclair: Oui. Il y a même, regardez, tout l'article
221 de la Loi sur la protection du consommateur qui ne se retrouve ni dans le
Code des professions et... Les indications sur le prix de vente. Pratique
interdite sur le prix. Je vais vous dire que c'est bien plus que ce qu'on
retrouve dans le Code des professions. "Pratique interdite sur le prix. Aucun
commerçant, manufacturier ou publicitaire ne peut faussement, par
quelque moyen que ce soit: invoquer une réduction de prix - ce qui
pourrait devenir le cas à un moment donné - indiquer le prix
courant ou un autre prix de référence pour un bien ou service;
laisser croire que le prix d'un bien ou d'un service est avantageux." Ça
pourrait très bien faire pour une maison.
Mme Robic: Je trouve que ça, c'est bien plus large que
tout ça. Vous le définissez; vous le restreignez. C'est large. On
dit toute représentation. Ça comprend tout ça et plus.
Le Président (M. Lemieux): C'est dans quel chapitre,
quelle section? Qui traite de quoi?
M. Boisclair: ça, c'est sur les pratiques de commerce.
c'est le titre ii de la loi sur la protection du consommateur qui contient un,
deux, trois, quatre, cinq...
Le Président (M. Lemieux): Quelles sont les
définitions dans cette loi des pratiques de commerce?
M. Boisclair: Écoutez, il y a les pratiques interdites, il
y a les représentations. M. le Président, je peux vous la... (23
heures)
Le Président (M. Lemieux): Non. J'ai travaillé pas
mal dessus. J'ai une bonne idée de ce qu'il y a dedans.
M. Boisclair: Est-ce que vous partagez mon point de vue, M. le
Président?
Le Président (M. Lemieux): Non.
M. Boisclair: Pourquoi? Alors, écoutez j'arrête
ça là. Mais ma compréhension des choses, c'est que la Loi
sur la protection du consommateur est beaucoup plus claire et beaucoup plus
précise quant aux pratiques de commerce. M. le Président, je ne
vois pas pourquoi...
Le Président (M. Lemieux): Ça va. Non, c'est parce
que...
M. Boisclair: J'ai d'autres choses à faire, moi aussi. Il
est 23 heures. Je ne fais pas ça par plaisir...
Le Président (M. Lemieux): Je n'en doute pas.
M. Boisclair: Sauf que je ne suis pas un partisan de la politique
du pire.
Le Président (M. Lemieux): Je n'en doute pas, mais
ça me semblait clair.
M. Boisclair: Ça vous semblait clair, sauf que c'est
tellement clair dans votre esprit que, dans d'autres lois, le
législateur s'est senti obligé de définir ce
qu'était une représentation. Alors, écoutez là, ce
n'est pas des inquiétudes que je soulève pour mon plaisir de le
faire.
Le Président (M. Lemieux): Je comprends ça
très, très bien.
M. Boisclair: Et il y a bien d'autres éléments qui,
à mon avis, devraient se retrouver dans la loi. Ça, ce n'est pas
ma faute, ce n'est pas moi qui l'ai écrite, la loi. Moi, on me demande
de l'étudier article par article. Si j'avais contribué à
la rédaction de la loi, je ne l'aurais pas faite de cette
façon-là. Il y a un choix qui a été fait. Tout le
monde connaissait la Loi sur la protection du consommateur. Il y a des
représentations qui ont été faites auprès de la
ministre. Il y a une loi qui a prouvé son efficacité et dans
laquelle on a établit, pas pour rien, des pratiques en matière de
commerce et, pour des raisons qui m'échappent, on a tout simplement
décidé d'établir des pratiques de commerce
différentes en adoptant la loi 100 et on a tout simplement
décidé de calquer les dispositions de la loi 100 dans la loi 153
alors que, si on est vraiment soucieux de cet intérêt que la
ministre se plaît à énoncer, on aurait dû reprendre
les mêmes dispositions. Cela étant dit, M. le Président,
tout ce...
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 29...
Oui.
M. Boisclair: ...que je peux faire, c'est parler, puis essayer de
convaincre.
Mme Robic: M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): Mme la ministre.
Mme Robic: ...j'ai autant le souci que le député de
Gouin de protéger le consommateur. Moi, je prétends que le mot
"représentation" ici, même s'il n'est pas décrit comme il
est décrit dans la Loi sur la protection du consommateur, englobe tout
ce qui est inclus dans la Loi sur la protection du consommateur et plus encore.
C'est très large et ça inclut toute représentation. Alors,
moi, M. le Président, je me sens confortable avec le choix que l'on a
fait.
M. Boisclair: Vous êtes consciente aussi des avis
juridiques qui ont été envoyés par l'Office de la
protection du consommateur à l'Inspecteur général, que je
ne retrouve pas ici, entre autres, de Me Morgan qui a des prétentions
quelque peu contraires, qu'il s'agit là d'un affaiblissement par rapport
à la Loi sur la protection du consommateur. Ça, vous êtes
consciente de ça?
M. Bouchard: C'est parce que, tout à l'heure, je vous ai
expliqué que le choix qui avait été fait, c'est qu'on ne
niait pas du tout ça. Et c'est tout à fait vrai...
M. Boisclair: Bon, bien...
M. Bouchard: Non, mais en matière de commerce les
pratiques commerciales et ce qui est prévu dans la loi sur la protection
du consommateur sont beaucoup plus vastes que ce qui est prévu ici. Mais
on a décidé au gouvernement que, pour les professionnels,
c'était excessif d'aller aussi loin que ça, que ce n'est pas un
négoce, ce n'est pas un commerce, une profession comme pour le Code des
professions et comme pour les courtiers, qu'il n'était pas jugé
nécessaire de les assimiler à des commerçants. C'est
ça, le raisonnement qui a été fait. On n'a pas dit que la
loi n'était pas bonne. Elle est très bonne. C'est un choix qui a
été fait par le gouvernement en disant que ce n'était pas
nécessaire d'adapter ces pratiques-là et de les
accoler pour ce qui est considéré ici comme une
profession.
M. Boisclair: Quant à moi, ce n'est pas un bon choix, M.
le Président. Alors, vous pouvez appeler l'article 30.
Le Président (M. Lemieux): Alors, l'article 29 est-il
adopté?
M. Boisclair: Sur division.
Le Président (M. Lemieux): Adopté sur division.
J'appelle l'article 30.
M. Boisclair: Sur division.
Le Président (M. Lemieux): L'article 30 est adopté
sur division. Nous passons à l'article 31.
Règles relatives à certains contrats de
courtage immobilier
M. Boisclair: On a fait sauter les avocats et les notaires. Les
avocats et les notaires se retrouvaient dans l'ancienne loi.
Mme Robic: C'est juste. Il a été
décidé qu'on n'avait pas à les inclure puisqu'ils sont,
eux, couverts par leur propre loi. Comme tous les autres professionnels, ils
ont leur propre...
M. Boisclair: En d'autres mots, si un notaire conclut un contrat
avec un courtier, ce ne sont pas les mêmes règles qui vont
s'appliquer que celles d'un contrat conclu entre une personne physique qui
n'est ni un notaire, ni un avocat avec un courtier. Alors, je vous pose la
question: Est-ce que ce sont les mêmes règles dans le cas des
notaires et des avocats?
Mme Robic: Si vous voulez, c'est...
Mme Montminy: En fait, actuellement, la loi prévoyait que
ces dispositions, effectivement, s'appliquaient aux avocats et notaires, mais
on remarquera que ça ne s'appliquait pas plus à tous les autres
professionnels qui n'étaient pas soumis à la loi. Ça
pouvait peut-être s'expliquer, à l'époque, pour les avocats
et notaires, parce que l'expression... En tout cas, on leur permettait,
finalement, d'agir en vertu de cette loi-là sans permis dans la mesure
où ils étaient en exercice, c'était très large. On
a vu tantôt qu'on a restreint ça, quand même, au niveau des
avocats et notaires. Il apparaît quand même opportun que le
traitement soit équivalent pour tous les professionnels qui profitent de
l'exception de ne pas détenir de certificat. Alors, je veux dire, tous
les professionnels peuvent, à la limite, faire des contrats qui
respecteraient ces règles-là, mais ils n'ont effectivement pas
l'obligation de le faire.
M. Boisclair: Alors, adopté avec la même
restriction, sur division.
Le Président (M. Lemieux): L'article 31 est
adopté?
M. Boisclair: Avec la même restriction, avec les
alinéas 1 ° et 2° qui définissent, bien sûr...
Le Président (M. Lemieux): Je m'excuse, M. le
député de Gouin, est-ce que vous avez bien dit 31, adopté
sur division?
M. Boisclair: Sur division. Oui. Sur division...
Le Président (M. Lemieux): O.K. Alors, l'article 31...
M. Boisclair: Mais compte tenu des alinéas
1°et2°...
Le Président (M. Lemieux): Oui. L'article 31 est
adopté, donc, sur division. Nous appelons l'article 32.
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 32 est adopté.
Nous appelons l'article 33.
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. L'article 33 est
adopté. Nous appelons l'article 34.
M. Boisclair: Ce sont toutes les mêmes dispositions
à peu près.
Le Président (M. Lemieux): L'article 34, adopté.
Nous appelons l'article 35.
M. Boisclair: L'article 34, adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): Ah, je m'excuse.
M. Boisclair: Jusqu'à l'article 42, c'est toute la
même chose. Alors, 36, adopté.
Le Président (M. Lemieux): Pardon? L'article 36?
M. Boisclair: 36, adopté.
Mme Robic: Les articles 34, 35 et 36 sont adoptés.
Le Président (M. Lemieux): L'article 34 est
adopté.
M. Boisclair: Oui. Oui. Oui. L'article 34...
Le Président (M. Lemieux): L'article 35 est
adopté.
M. Boisclair: Oui.
Le Président (M. Lemieux): L'article 36 est
adopté.
M. Boisclair: Oui.
Le Président (M. Lemieux): L'article 37 est-il
adopté?
M. Boisclair: Oui. Adopté.
Le Président (M. Lemieux); L'article 37 est adopté.
L'article 38 est-il adopté?
M. Boisclair: Oui. Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 38 est adopté.
Est-ce que l'article 39 est adopté?
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 39 est adopté.
L'article 40.
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 40 est
adopté.
M. Boisclair: L'article 40...
Le Président (M. Lemieux): Nous revenons maintenant
à l'article 40.
M. Boisclair: O.K. Juste une concordance au niveau des
articles.
Mme Robic: C'est ça.
Le Président (M. Lemieux): L'article 40 est-il
adopté, M. le député de Gouin?
M. Boisclair: II y a la rétribution là. Mme
Robic: Non. Non. Ce n'était pas... M. Boisclair: Pardon?
Mme Robic: Non. Non.
Le Président (M. Lemieux): Non. Non. Il n'y a pas
d'amendement à faire. Non. Non. L'article 40 est adopté.
Mme Robic: II n'y a pas d'amendement là.
M. Boisclair: Non. Non. Mais à 40 là: "Le courtier
ne peut exiger aucune rémunération, à la suite de la
résolution d'un contrat faite conformément à l'article
39..."
Mme Robic: Oui. Mais ce n'est pas pareil là, tu sais.
M. Boisclair: Non. O.K. Parfait. Parfait. Parfait.
Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. M. Boisclair:
41 et 42, adopté.
Le Président (M. Lemieux): Alors, l'article 41 est
adopté. L'article 42 est adopté. Nous passons à l'article
43.
Fonds d'indemnisation du courtage immobilier
M. Boisclair: Oui. 43, le Fonds d'indemnisation. Encore
là, il y aurait des commentaires. Bon. L'article 43, adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 43 est adopté.
Nous appelons l'article 44.
M. Boisclair: Le siège social, où avez-vous
l'intention de l'établir?
Mme Robic: On est établi, le siège social. Une
voix: Présentement, il est à Montréal. Mme Robic:
II est à Montréal.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que vous avez
l'intention de le transférer à Québec?
Mme Robic: Ha, ha, ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Robic: II faudrait le demander au président du Fonds,
qui est... Ha, ha, ha! Quelle est votre adresse, M. le président?
Une voix: Sur la rue Crémazie, à
Montréal.
M. Boisclair: Parfait. Non. C'est parce que j'aurais
été tenté de faire un amendement pour être bien
sûr qu'il reste à Montréal. Ha, ha, ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Robic: Le député de Gouin est très
inquiet de la santé de Montréal, de ce temps-ci.
M. Boisclair: Pas rien que moi. Le Président (M.
Lemieux): Alors...
Mme Robic: Non, non. Moi aussi, monsieur. Malgré que vous
disiez que je ne suis pas. intéressée, moi aussi, je suis
intéressée.
Le Président (M. Lemieux): L'article 44, M. le
député de Gouin...
M. Boisclair: 44, adopté.
Le Président (M. Lemieux): ...est-ce que c'est
adopté? Oui.
M. Boisclair: Oui. 45.
Le Président (M. Lemieux): L'article 45.
M. Boisclair: C'est ça là qui est
intéressant.
Le Président (M. Lemieux): Alors, nous en sommes
maintenant à l'article 45 et la parole est au député de
Gouin.
M. Boisclair: Oui. Alors, au troisième paragraphe, qui
sont ces "personnes susceptibles, en raison de leurs activités"?
Mme Robic: Bien, écoutez, quand on nomme des personnes, on
croit que ce sont des personnes compétentes pour administrer le Fonds;
alors, "susceptibles, en raison de leurs activités, de contribuer d'une
façon particulière à la solution des problèmes dans
le domaine du courtage immobilier". C'est des gens qui sont de près
impliqués dans le courtage immobilier. Ça peut être des
personnes du domaine, mais des personnes ...
Le Président (M. Lemieux): Elles ne sont pas
rémunérées.
Mme Robic: ...tels des avocats ou des notaires, des personnes qui
ont une bonne connaissance du domaine immobilier.
M. Boisclair: Je présume qu'il y a le Code des professions
qui a des dispositions qui sont similaires. Est-ce qu'il y a des dispositions
dans le Code des professions sur les fonds d'indemnisation?
Mme Robic: M. Bouchard.
M. Bouchard: Pas de cette façon-là.
M. Boisclair: C'est ça.
M. Bouchard: Vous avez vu qu'on a reconduit le même
article. Actuellement, ceux qui ont été nommés en vertu de
l'article 9.17° actuel, c'est deux notaires et un comptable, sauf
erreur.
Mme Robic: On a remplacé ici, hein?
M. Boisclair: Est-ce qu'il y a des honoraires et des allocations
pour les gens qui sont sur...
Mme Robic: Oui.
M. Boisclair: Alors, parfait, oui.
Le Président (M. Lemieux): Pas d'honoraires sauf pour le
secrétaire, je pense, qui est nommé selon la Loi sur la fonction
publique.
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 45, M. le
député de Gouin, qui est adopté?
M. Boisclair: Adopté, oui.
Le Président (M. Lemieux): Nous passons à l'article
46.
M. Boisclair: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous passons
à l'article 47, 46 ayant été adopté. Il s'agit de
la rémunération des membres du conseil d'administration du
Fonds.
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous passons
à l'article 48.
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous passons
à l'article 49.
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous passons
à l'article 50.
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous passons
à l'article 51.
M. Boisclair: 51. "En cas de partage des voix." On ne dit pas en
cas d'égalité des voix?
Mme Robic: Oui. Mais...
M. Boisclair: Si vous me dites que c'est déjà dans
la loi.
Mme Robic: Oui.
M. Boisclair: Parfait. Parce qu'il y a des notes à
l'effet... L'expression retenue dans nos règlements et approuvée
par l'Office des professions, apparemment, c'est "égalité des
voix", mais, en tout cas, peu importe. Adopté. On ne se cassera pas la
tête. Je voulais juste vous faire cette remarque-là. 51,
adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté, M. le
député de Gouin? Alors, l'article 52.
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. L'article
53.
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Nous passons maintenant
à l'article 54, 53 ayant été adopté.
M. Boisclair: Bon, 54 là. Je comprends que c'est le
même libellé que celui qui est dans l'actuelle loi: "Le Fonds a
pour objet d'administrer les sommes d'argent qui y sont déposées
pour garantir la responsabilité qu'un courtier ou un agent peut encourir
en raison d'une fraude, d'une opération malhonnête ou d'un
détournement de fonds ou d'autres biens qui, en application de la
présente loi, doivent être déposés dans un compte en
fidéicommis." Dans quels cas le client peut-il être
indemnisé par le Fonds? Est-ce qu'il doit d'abord obtenir un jugement?
Et le fardeau de la preuve est quand même assez lourd pour...
Mme Robic: M. Bouchard. (23 h 15)
Le Président (M. Lemieux): M. Bouchard.
M. Bouchard: Vous avez la même disposition, si vous vous
rappelez, dans la loi 134. C'est que le principe qui est à la base ici,
c'est de permettre une indemnisation rapide dans des cas très
précis de fraude, de malhonnêteté, de détournement
de fonds. Ce qui veut dire que le conseil d'administration a la
responsabilité d'entendre une demande, de la juger et de décider
s'il lui appartient d'indemniser en fonction de la preuve qui est faite devant
lui. Et ça ne nécessite pas de recourir au tribunal pour le faire
déterminer, puis d'attendre deux ans, puis des appels, puis ainsi de
suite. Le but, c'est justement l'accélération de
l'indemnisation.
Le Président (M. Lemieux): II n'y a pas de minimum ou de
maximum de responsabilité; ça me paraît important. O.K.
M. Bouchard: Non.
M. Boisclair: Moi, la remarque, en tout cas que j'aimerais
peut-être faire, peut-être qu'elle n'est pas fondée, mais le
fardeau de la preuve est quand même assez lourd à faire là.
Prouver qu'il y a eu fraude ou qu'il y a eu une opération
malhonnête, un détournement de fonds ou d'autres biens n'est pas
facile à faire non plus. "Ce lourd fardeau imposé au plaignant
réussira probablement à décourager la soumission de
plusieurs plaintes. Il y aurait lieu d'élargir la formulation de cet
article afin de rendre son application moins restrictive."
Mme Robic: Euh...
M. Bouchard: En fait, ce qui arrive dans d'autres cas, dans
d'autres professions - et ceci existe aussi pour la loi 134 et possiblement
qu'ici ça pourrait être prévu la même chose - c'est
que, par le biais d'une décision du comité de discipline
où déjà une preuve a été faite et une
décision a été prise par des gens qui ont eu à se
prononcer sur ce cas, ça permet l'accélération du dossier
au niveau aussi de ce Fonds d'indemnisation là.
M. Boisclair: Ça ne serait pas une mauvaise chose.
M. Bouchard: C'est pour ça que, dans les conditions et
modalités déterminées par règlement du
gouvernement, il n'est pas improbable que, pour faciliter la preuve, on passe
par le comité de discipline qui, lui, va se prononcer et va entendre la
preuve. Et, une fois rendus au niveau du Fonds d'indemnisation, les gens
pourront prendre acte de ce qui est devant eux et, si c'est suffisant pour
indemniser, ils indemniseront.
M. Boisclair: Cette décision sera-t-elle appelable, la
décision des administrateurs du Fonds?
M. Bouchard: Non.
M. Boisclair: Et est-ce que le Fonds doit motiver sa
décision au plaignant?
M. Bouchard: Normalement.
M. Boisclair: Dans quel délai, de quelle façon?
Ça, ce sont toutes des choses qui, à mon avis, devraient se
retrouver dans la loi. motiver une décision par écrit, dans quel
délai et ainsi de suite.
Une voix: II y a un règlement là-dessus, là.
M. Bouchard: Ah bien, c'est le règlement.
Mme Robic: C'est dans le pouvoir réglementaire qu'on
retrouve ça.
M. Bouchard: C'est toujours la même chose, c'est le
règlement. "Le Fonds peut, suivant les conditions, modalités et
règles déterminées par règlement du gouvernement,
décider de l'admissibilité..." Alors, par les règlements
du gouvernement, on va prévoir tous les cas dont vous venez de faire
état: motivation, motif, preuve à l'appui...
M. Boisclair: Mais il n'y a rien qui détermine... On a
"décider de l'admissibilité des réclamations produites
contre un courtier ou un agent". Je comprends très bien, mais quant
à la procédure, moi, je me serais fait un plaisir de
rajouter quelques articles pour dire qu'une décision doit
être motivée par écrit, puis dans des délais qui
sont quand même raisonnables et ainsi de suite.
Mme Robic: On a tout le pouvoir de faire ça par
règlement.
M. Boisclair: Vous avez l'intention de le faire. Je
présume que ces règlements sont en élaboration.
Mme Robic: II y a des règlements qui existent
déjà.
M. Boisclair: Oui. Est-ce qu'ils vont...
Mme Robic: Ils sont en opération. Ce n'est pas un nouveau
fonds, là, ça.
M. Boisclair: Alors, que prévoient les règlements
à cet égard-là?
Mme Robic: Ah bien, là, si vous voulez parler au
président du Fonds, il est ici. Moi, je...
Une voix: Non.
Mme Robic: Non, il dit non. Mais on pourra vous déposer
les règlements, là.
M. Boisclair: Je vous le demande, là.
Mme Robic: Oui. Pardon?
M. Boisclair: Je vous le demande.
Mme Robic: De déposer les règlements tout de suite,
là?
M. Boisclair: Non, non, non, mais de me dire ce que
prévoient les règlements.
Mme Robic: Bon, alors...
M. Boisclair: Compte tenu que vous savez comment c'est un sujet
qui me...
Mme Robic: Non, mais, M. le Président, vous comprendrez
que les règlements du Fonds, je ne les connais pas par coeur et je vais
demander...
M. Boisclair: Non, mais il y a quelqu'un qui lésa.
Mme Robic: ...de les déposer.
M. Boisclair: Je voudrais savoir de quelle façon, avec
quelles modalités, quelles relations le client, pas le client, mais le
consommateur plaignant a avec les représentants du fonds.
Une voix: Vous l'avez.
Mme Robic: Non. Mais, M. le Président, je pense que c'est
une question intéressante. Vous êtes intéressé
à avoir les règlements, nous allons vous déposer les
règlements. Vous pourrez les regarder à loisir, ces
règlements-là. Mais, en ce moment, on est en train
d'étudier un projet de loi.
M. Boisclair: Je comprends très bien. Mais rien ne
m'empêche, si je le veux, de proposer des amendements pour que ce soient
des dispositions qui se retrouvent dans la loi.
Le Président (M. Lemieux): Je dois vous avouer, Mme la
ministre, qu'effectivement c'est très pertinent...
Mme Robic: Oui? Ah bon. Alors, je m'excuse, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): ...ce que demande le
député de Gouin. Je parle au niveau de...
Mme Robic: Je ne pensais pas qu'on était dans les
règlements.
Le Président (M. Lemieux): Ça n'est pas dans les
règlements, là, regardez l'article.
M. Boisclair: Moi, ce que je veux savoir, c'est de quelle
façon...
Le Président (M. Lemieux): Objets, fonctions et pouvoirs,
section II.
M. Boisclair: J'aimerais savoir si le Fonds, par exemple... Je ne
sais pas ce que dit le règlement, mais c'est des choses qui pourraient
très bien se retrouver dans la loi. Moi, j'aimerais bien avoir la
garantie que le Fonds va prendre des décisions dans des délais
qui peuvent être raisonnables, qu'il devra motiver par écrit sa
décision. Si ce n'est que dans l'intérêt du consommateur,
c'est le genre de choses qui devraient se retrouver là. Je ne sais pas,
moi, ce que le règlement dit. Si c'est clair dans le règlement,
tant mieux! Si je peux consulter le règlement, ça va me faire
plaisir. Sinon, je vais proposer des amendements
Le Président (M. Lemieux): Un règlement, c'est
public. Il existe.
M. Boisclair: Je vais le consulter et je vais jeter un coup
d'oeil dessus, mais...
Le Président (M. Lemieux): Si vous voulez le faire tout de
suite, je peux suspendre cinq minutes.
M. Boisclair: À moins qu'on puisse me
donner tout simplement la réponse. S'il y a une démarche,
une procédure qui est déjà claire dans le règlement
et qu'on m'assure qu'effectivement le plaignant sera informé, que les
décisions du Fonds seront motivées par écrit...
M. Bouchard: Je peux vous donner quelques exemples. C'est
très long, M. le député, mais, dans le règlement
qui existe à l'heure actuelle, bon, la réclamation doit exposer
les faits relatifs à chaque opération immobilière faisant
l'objet de cette opération, identifier le courtier, le constructeur
inscrit ou l'agent, indiquer le montant réclamé et être
accompagnée de toute preuve pertinente et être appuyée du
serment du réclamant.
La réclamation doit être reçue au Fonds dans les 12
mois suivant la date d'un jugement final. On demandait un jugement final dans
le règlement actuel. Je vous dis que ce n'est pas nécessaire pour
les fins ici. Leur régie interne le prévoyait, eux autres...
visé à l'article 3 ou la connaissance pour le réclamant du
détournement de fonds. Ensuite, on dit comment. L'indemnisation. Le
conseil décide s'il y a lieu de faire droit en tout ou en partie
à une réclamation. Et, là, il y en a des pages et des
pages.
M. Boisclair: Quelle aventure pour le consommateur qui veut se
retrouver! En tout cas, je ne ferai pas le...
Mme Robic: Mais ce fonds-là, pour le consommateur, c'est
un fonds qui est important. Il n'existait pas il y a un an. Ça veut dire
qu'il est protégé et il est protégé
présentement pour un montant de 10 000 $ qui sera augmenté
à 15 000 $. Nous allons réajuster le montant, mais, pour le
consommateur, c'est important de pouvoir recourir à ce
fonds-là.
M. Boisclair: II faut qu'il soit accessible aussi.
Mme Robic: Bien, accessible. Comment est-ce qu'il ne peut pas
être accessible, ce fonds-là?
M. Boisclair: Facilement accessible plutôt.
Mme Robic: Bien, voyons! C'est pour ça qu'il est
créé.
M. Boisclair: La présidence semble partager la même
opinion que moi.
Le Président (M. Lemieux): c'est ça. c'est un
jugement donc écrit et motivé. o. k. ma crainte était
à l'effet que le jugement qui serait rendu par le fonds ne soit pas
motivé et écrit. on me dit que c'est un jugement... j'imagine
que, dans les règlements, on prévoit que le jugement peut
être un jugement verbal et il semblerait que ce soit un jugement qui ait
des sanctions pénales à part ça. Si vous regardez dans les
articles suivants, il y a des sanctions pénales. Il doit être
motivé et écrit parce que c'est ce que l'Inspecteur
général vient de me dire. J'avoue que vous aviez raison au niveau
de vos préoccupations. En tout cas, moi, c'est ce que je pense.
Mme Robic: Mais comment est-ce qu'on peut passer un jugement s'il
n'est pas motivé?
Le Président (M. Lemieux): Bien, c'est ça. M.
l'Inspecteur me dit qu'il n'y a pas de problème au niveau des
règlements. C'est correct. Au niveau des règlements, il n'y aura
pas de problème. C'est un jugement qui sera écrit,
effectivement.
M. Bouchard: C'est une décision qui est prise.
Le Président (M. Lemieux): Oui. La décision est
prise, oui.
M. Bouchard: C'est un conseil d'administration qui prend une
décision. Donc, il va falloir qu'il motive...
Le Président (M. Lemieux): Parce que c'est important pour
le consommateur.
M. Bouchard: Bien sûr. Bien sûr.
Le Président (M. Lemieux): Sans ça... Alors, est-ce
que l'article 54 est adopté, M. le député de Gouin, ou si
vous vouiez réfléchir?
M. Boisclair: Est-ce que le président et le... En tout
cas, c'est la majorité des gens de l'industrie, hein?
Mme Robic: Oui.
M. Boisclair: Ah! Écoutez, sur division. Moi, je...
Le Président (M. Lemieux): L'article 54 est adopté
sur division.
M. Boisclair: J'aurais bien aimé avoir ça dans le
texte de loi.
Le Président (M. Lemieux): L'article 55.
M. Boisclair: L'article 55. Oui, un instant, là. Les
intérêts du Fonds, qu'est-ce qui va leur arriver?
Mme Robic: Bien, pour le moment, ils servent à augmenter
le Fonds, à capitaliser le Fonds. À un moment donné, il
pourrait être décidé que le Fonds est bien
capitalisé. Donc, on pourrait diminuer les cotisations ou les
éliminer.
Mais ce que génère en intérêts le Fonds
pourrait faire qu'à un moment donné on pourrait utiliser ces
intérêts-là dont on n'a plus besoin pour capitaliser le
Fonds à d'autres fins qui devront être décidées par
le ministre.
M. Boisclair: Je proposerais un amendement qui est de biffer, au
troisième alinéa de l'article 55, les mots "sous réserve
du règlement du gouvernement". Quant à moi, s'il y a des
intérêts accumulés, ils devraient en tout temps être
laissés dans le Fonds, soit pour diminuer les montants de cotisation
requis des membres, soit pour augmenter le plafond maximum d'indemnisation. Je
ne voudrais pas qu'on aille piger là-dedans, moi, pour d'autres fins. Il
m'apparaît pertinent, à ce moment-ci, de biffer "sous
réserve du règlement du gouvernement". Les intérêts
devront rester dans le Fonds. Puis, s'il le faut, on diminuera les cotisations,
on augmentera le maximum, mais il ne faudrait pas que ces sommes d'argent
là servent à d'autres fins. Alors, je propose l'amendement.
Mme Robic: Et vous faites disparaître également le
dernier paragraphe. On pourrait se servir des intérêts du Fonds
pour d'autres fins, des fins qui touchent à l'immobilier. Ça
pourrait être des recherches ou des choses comme ça.
M. Boisclair: Oui.
Mme Robic: Vous faites disparaître ça?
M. Boisclair: Bien, là, écoutez...
Mme Robic: On n'est pas pour laisser grossir un fonds comme
ça, M. le Président...
M. Boisclair. Bien, qu'on diminue les cotisations.
Mme Robic: ...sans qu'on puisse s'en servir, à un moment
donné. Si on pense qu'il est très bien capitalisé, ce
fonds-là, qu'il peut répondre - et on me dit que c'est ce qui
risque d'arriver - aux demandes, on devrait pouvoir, si on calcule qu'il y a
des montants qui dépassent les besoins du fonds, les utiliser à
des fins qui seraient reliées à l'immobilier. Ça, c'est
bien sûr.
M. Boisclair: O.K. Ce serait parfait. Moi, je laisserais ce qui
suit le quatrième alinéa.
Mme Robic: C'est au troisième.
M. Boisclair: C'est au troisième que je le ferais sauter.
On fait référence au même règlement?
M. Bouchard: Vous l'avez à la fin de l'article.
M. Boisclair: Oui. "Le ministre peut, aux conditions
prévues par règlement..."
M. Bouchard: Oui. C'est ça.
M. Boisclair: Alors, si on me dit, moi, qu'on fait
référence au même règlement qui...
Mme Robic: Mais je n'ai jamais pensé, M. le
Président, que les intérêts de ce fonds-là pouvaient
servir à d'autres fins que du domaine immobilier.
M. Boisclair: Vous voyez, M. Garon croyait la même chose au
sujet du fonds de la Société de l'assurance automobile. Et,
aujourd'hui, on se sert des surplus qui sont dans ce fonds pour financer la
construction et l'entretien des routes.
Mme Robic: Ça a affaire avec le transport.
M. Boisclair: Oui, mais, en tout cas, cette question-là
n'est certes pas réglée, mais, moi, je ne vois pas en quoi biffer
le 3°, à l'article 55, empêche l'application du dernier
paragraphe de l'article 55. Alors, moi, je maintiens mon amendement, M. le
Président.
Mme Robic: Oui, mais, là, il est plus précis. Il
est plus confortable avec ça, ici. Alors, M. le Président,
j'accepte l'amendement et, au paragraphe 3°, je ferais disparaître
"sous réserve du règlement du gouvernement".
M. Boisclair: II s'en vient, là, par écrit. (23 h
30)
Mme Robic: M. le Président, avez-vous un problème?
Le Fonds doit servir aux fins du courtage immobilier et si...
M. Boisclair: II y a un autre amendement qui s'en vient.
Mme Robic: Dans cet article-là?
M. Boisclair: Bon, ça va, il y a un "et". Ce n'est pas
disjonctif, c'est...
Le Président (M. Lemieux): Vous êtes en train de le
rédiger, je pense. O.K. Alors, c'est l'amendement du
député de Gouin, pardon.
M. Boisclair: L'article 55 est modifié par la suppression,
dans la deuxième ligne...
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Boisclair: ...du troisième paragraphe du premier
alinéa, des mots "sous réserve du règlement du
gouvernement". C'est bien ça?
Mme Robic: Non.
Le Président (M. Lemieux): Un instant, je vais
vérifier.
Mme Robic: La deuxième ligne...
Le Président (M. Lemieux): La deuxième ligne.
Mme Robic:... du troisième paragraphe.
Le Président (M. Lemieux): Oui, c'est ça. Alors:
L'article 55 est modifié par la suppression, dans la deuxième
ligne du troisième paragraphe, des mots "sous réserve du
règlement du gouvernement". Est-ce que l'amendement est
adopté?
Mme Robic: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Oui, adopté. Est-ce que
l'article 55 tel qu'amendé est adopté?
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. O. K. Ça
va, il n'y a pas de problème. J'appelle l'article 56.
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. L'article
57.
M. Boisclair: Adopté; je présume, pour les
rapports, là... O. K. On l'a à 61. Parfait, adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 57, adopté. Je
m'excuse, l'article 57 est adopté? C'est ça, M. le
député de Gouin?
M. Boisclair: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Alors, l'article 56 a
été adopté. Nous passons à l'article 58.
M. Boisclair: De toute façon, sur le reste, ce sont les
mêmes dispositions qui sont déjà dans la loi. Alors, 58,
adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 58, adopté.
Nous appelons l'article 59.
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 59 est adopté.
Nous appelons l'article 60.
M. Boisclair: Juste la même question, là: C'est bien
sûr que ces rapports-là seront déposés à
l'Assemblée nationale?
Mme Robic: Ils le font. Ils les déposaient? Non?
M. Bouchard: Les rapports à l'Inspecteur
général.
M. Boisclair: Oui, est-ce que ces rapports-là seront
publics et seront déposés à l'Assemblée
nationale?
M. Bouchard: Celui de l'Inspecteur va être public.
M. Boisclair: donc, est-ce que votre rapport, celui de
l'inspecteur, va faire un état détaillé du rendement, de
l'utilisation, des transactions...
M. Bouchard: II va faire état de tout ce qui est
particulièrement... Oui, 152 le prévoit.
M. Boisclair: Oui, il le soumet au ministre, mais pas pour
dépôt à l'Assemblée nationale.
M. Bouchard: Ah, vous parlez de l'Assemblée nationale?
M. Boisclair: Ça, c'est comme l'autre, tout à
l'heure, là. C'est quel autre fonds dont on a discuté tout
à l'heure, là?
Mme Robic: Vous, c'était sur les intérêts du
compte en fidéicommis. Vous vouliez savoir ce qui était fait
avec.
M. Boisclair: Tous ces rapports-là, moi... Tout
simplement, si l'Inspecteur général me donne l'assurance
aujourd'hui que tous ces éléments-là seront bien
détaillés dans le rapport qu'il présentera à
l'Assemblée nationale, moi, je n'ai aucun problème avec
ça. Mais je veux bien que cette information-là puisse être
accessible aux membres de l'Assemblée nationale.
Mme Robic: Je pense bien que les rapports déposés
chez l'Inspecteur, ce genre de rapports, ce n'est pas confidentiel, M.
l'Inspecteur?
M. Bouchard: Non, mais...
Mme Robic: Et vous faites un rapport au ministre?
M. Bouchard: C'est ça.
Mme Robic: et le rapport que le fonds doit vous soumettre n'est
pas... vos rapports ne sont pas confidentiels et les rapports du fonds ne sont
pas confidentiels?
M. Bouchard: Mais ici le rapport dont il est fait mention, c'est
le rapport de l'Inspecteur, c'est le rapport annuel qui est prévu dans
la loi de l'Inspecteur. Mais ça, ce n'est pas la même chose. Tout
le monde sait ça.
Mme Robic: Non, non.
M. Bouchard: Ici, le rapport qui est visé, c'est le
rapport qui est fait au ministre.
M. Boisclair: Moi, j'aimerais bien que le rapport de ce
fonds-là, ça puisse être déposé à
l'Assemblée nationale. Moi, j'inviterais le président de
l'Assemblée nationale qui peut longuement nous entretenir sur
l'imputabilité, mais... Il faut absolument que ces fonds-là se
retrouvent, qu'on puisse en avoir copie à l'Assemblée nationale.
Parce que, là, l'Association ne sera pas couverte, je ne sais pas, par
la loi sur l'accès, mais même, moi, je veux... Il faut absolument
que ça se retrouve à l'Assemblée nationale.
M. Bouchard: Je ne peux pas rendre public un rapport d'inspection
de l'Inspecteur sur l'Association et le rôle assumé par
l'Association. Je ne peux pas les rendre publics, ces rapports-là, pas
plus que je rends publics mes autres rapports d'inspection pour les
institutions financières et les courtiers qui existent.
M. Boisclair: Sur un organisme d'autorégle-mentation, vous
êtes en train de me dire que vous ne rendrez pas publics vos rapports
d'inspection?
Mme Robic: Mais vous parlez de deux choses, là. On ne
parle pas d'un rapport d'inspection. On parle d'un rapport annuel qui est
fourni par un organisme, hein?
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que le débat ne
pourrait pas être fait à l'article 152 de ce projet de loi? Parce
qu'à l'article 152, M. le député de Gouin, vous avez:
"L'Inspecteur général soumet chaque année au ministre un
rapport sur les activités de l'Association et celles du Fonds
d'indemnisation du courtage immobilier".
Mme Robic: C'est juste.
Le Président (M. Lemieux): C'est seulement une remarque,
M. le député de Gouin, et vous avez votre temps de parole.
M. Boisclair: Oui, mais là, je veux juste... Lorsqu'on a
parlé, tout à l'heure, du dépôt à
l'Assemblée nationale, je vous ai posé les mêmes questions.
Je veux juste être bien sûr qu'on se retrouve, là. Ce
n'était pas sur le Fonds d'indemnisation, c'était sur
l'Association.
Mme Robic: Mais vous vouliez savoir si on déposerait
à l'Assemblée nationale le rapport de l'Association qui
détaillerait les...
M. Boisclair: C'était bien le rapport de l'Association,
là?
Mme Robic: De l'Association qui détaillerait ce que l'on
fait avec les intérêts des fonds en fidéicommis.
M. Boisclair: Voilà, oui.
Mme Robic: Vous vous souvenez?
M. Boisclair: Oui, oui.
Mme Robic: C'était ça que vous aviez
demandé. Alors, là-dessus, on vous a dit que l'Association devait
faire un rapport détaillé à l'Inspecteur
général, qui doit comprendre les utilisations de ce fonds
spécial, des intérêts des comptes en fidéicommis.
Vous vouliez savoir si c'était déposé à
l'Assemblée nationale. L'Inspecteur, là-dessus, vous a
répondu que, lui, il fait un rapport et il ne dépose pas le
rapport comme tel à l'Assemblée nationale. Ce rapport-là
n'est cependant pas confidentiel, mais il en fait rapport dans son rapport
à lui qui est déposé à l'Assemblée
nationale. C'est ça?
M. Boisclair: Oui. Est-ce que vous pouvez... Parce qu'il se fait
tard aussi un peu pour tout le monde. Oui, mais, là, c'est ça, la
question. Dans son rapport à... Moi, il faudrait que je ressorte votre
dernier rapport annuel, mais vous n'en faites pas mention.
Le Président (M. Lemieux): Vous m'excuserez.
M. Boisclair: Oui, oui.
Le Président (M. Lemieux): Peut-être que je
comprends mal la procédure parlementaire...
Mme Robic: Oui.
Le Président (M. Lemieux): ...mais il me semble que...
Mme Robic: Moi aussi.
Le Président (M. Lemieux): ...l'Inspecteur
général des institutions financières fait rapport à
la ministre qui, elle, dépose son rapport à l'Assemblée
nationale.
M. Boisclair: C'est ça, elle dépose...
Le Président (M. Lemieux): Écoutez, moi, je n'ai
rien contre...
M. Boisclair: ...au plus tard...
Le Président (M. Lemieux): ...qu'on aille un peu plus loin
là-dessus. Je sais que ça fait sourire l'Inspecteur
général des institutions financières puisque c'est un
débat qui a lieu actuellement à l'intérieur, je dirais, de
la haute
fonction publique ainsi que chez certains ministres bien particuliers,
mais je voudrais que Mme la ministre en soit bien consciente. Je pense que M.
l'Inspecteur général des institutions financières en a
fait état.
M. Boisclair: Est-ce que vous seriez prête... On est rendu
à quel article, là? À 60?
Le Président (M. Lemieux): Nous en sommes à
l'article 60, M. le député de Gouin, et je vous faisais
état...
M. Boisclair: Oui, je comprends.
Le Président (M. Lemieux): ...avec toute
déférence, je vous le dis bien, puisque ça vous
appartient...
M. Boisclair: À 152, là.
Le Président (M. Lemieux): ...que vous pourriez y revenir
à l'article 152.
M. Boisclair: ce n'est pas le fonds en fidéicommis,
là. c'est ça, c'était le fonds de financement,
l'autre.
Mme Robic: Oui.
M. Boisclair: Oui, oui. Il faudrait rajouter à 152, si
vous en convenez avec moi, non seulement le Fonds d'indemnisation, mais aussi
le fonds de financement.
Mme Robic: Quand on arrivera à 152, M. le
Président, on en reparlera.
Le Président (M. Lemieux): L'article 60 est-il
adopté, M. le député de Gouin, ou si vous voulez continuer
le débat?
M. Boisclair: Oui, oui, il est adopté. "Les états
financiers et le rapport d'activités doivent contenir..."
Le Président (M. Lemieux): Je vais vous laisser le temps
de le lire.
M. Boisclair: "Le Fonds doit... "Oui, c'est ça, merci.
Mme Robic: Voulez-vous que je parie, moi?
M. Boisclair: Adopté. On fera le débat demain.
Une voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Lemieux): Adopté.
M. Boisclair: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Adopté, l'article 60.
Nous passons à l'article 61.
M. Boisclair: Oui, adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous appelons
maintenant l'article 62.
M. Boisclair: Est-ce que le Vérificateur va avoir des
ressources supplémentaires pour effectuer ces
tâches-là?
Mme Robic: Oui, si vous regardez à la fin du projet de
loi, M. le Président, on touche aussi à ça dans le projet
de loi.
M. Boisclair: Qu'est-ce qui est arrivé? En passant comme
ça, là, est-ce que l'Inspecteur a eu ses postes? Est-ce que
l'arrêté en conseil est passé? Il y a des postes qui
s'étaient envolés, là-Une voix: Ha, ha, ha! M.
Boisclair: ...dans le cahier des crédits.
Mme Robic: Je suis obligée de vous avouer que je n'ai pas
eu de nouvelles encore. On devrait faire une relance, M. l'Inspecteur.
M. Boisclair: Je vais poser une question au président du
Conseil du trésor.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Lemieux): L'article 62 est-il
adopté, M. le député de Gouin?
M. Boisclair: Oui, oui. "Par le Vérificateur
général." C'est le Vérificateur général.
Le Président (M. Lemieux): C'est le Vérificateur
général, oui.
M. Boisclair: C'est le Vérificateur général,
tiens donc.
Mme Robic: Vous avez un peu plus confiance, là?
M. Boisclair: Non, non, ce n'est pas ça. C'est
juste...
Le Président (M. Lemieux): Êtes-vous de la
même opinion que celle du député de Lévis?
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Bouchard: Parce que c'est prévu dans la Loi sur le
Vérificateur général. C'est parce que les membres sont
nommés par le gouvernement. C'est un organisme qui est
considéré comme public.
M. Boisclair: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Ça va?
Adopté?
M. Boisclair: D'accord, adopté.
Le Président (M. Lemieux): Ça va, adopté.
Est-ce que c'est adopté, M. le député de Gouin? Oui? Nous
passons à l'article 63.
Association des courtiers et agents immobiliers du
Québec
Constitution et pouvoirs
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle
l'article 64.
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): J'appelle l'article 65.
Mme Robic: On a un papillon, M. le Président...
M. Boisclair: À 65, vous avez un papillon.
Mme Robic: ...à l'article 65. M. le Président,
à la première ligne du premier alinéa, Insérer,
après le mot "pour", le mot "principale". Alors, ça se lirait:
"L'Association a pour principale mission..."
M. Boisclair: Alors, vous le rendez moins restrictif. (23 h
45)
Le Président (M. Lemieux): Après le mot "pour", "a
pour principale mission". Je vais vous donner le temps, M. le
député de Gouin de...
M. Boisclair: Oui, c'est ça, là. La
compétence professionnelle, elle est exclue à 108 lorsqu'on parle
du comité d'inspection professionnelle. Est-ce que l'Association va
faire la surveillance de la compétence professionnelle? Moi, j'avais une
note ici: II ne faut pas confondre déontologie, ensemble des
règles et devoirs professionnels, et compétence professionnelle.
On peut poursuivre ses activités conformément à la loi et
être incompétent au niveau purement professionnel.
Mme Robic: Oui, mais là...
M. Boisclair: Est-ce que l'Association va avoir la
responsabilité de surveiller la compétence professionnelle?
Mme Robic: Non, M. le Président. De la même
façon qu'on ne remet jamais en cause la compétence d'un notaire
ou d'un avocat, qu'on n'exige pas d'eux de passer un nouvel examen, la
même chose, une fois que l'agent s'est qualifié, le courtier s'est
qualifié, à moins de preuve contraire où, là, on
pourrait agir sur lui s'il commettait des fautes, on ne pense pas que
l'Association doit être habilitée à faire ce genre
d'inspection, de détermination.
M. Boisclair: Dans la mesure où il y a une grave
incompétence qui serait constatée, ce serait donc...
Mme Robic: Au niveau du code de déontologie...
M. Boisclair: Ou des règles de déontologie. Mme
Robic: Oui, certainement. M. Boisclair: Alors, c'est couvert. Mme
Robic: C'est couvert.
Le Président (M. Lemieux): Ça va, M. le
député de Gouin. L'amendement, est-il adopté?
M. Boisclair: Oui, la règle... En tout cas, il me semblait
qu'il y avait une nuance entre la déontologie et la compétence
professionnelle. Si vous me dites que ce n'est pas le cas...
M. Bouchard: Ce n'est pas le cas. Voici pourquoi la distinction a
été apportée. Si vous vous référez au Code
des professions, le Code des professions prévoit que, sous
prétexte d'inspection professionnelle, les ordres professionnels peuvent
suspendre un individu et le forcer à se recycler, à suivre des
cours. Ils vont très loin; c'est un article qui va très
très loin. Dans l'application de la loi 134 entre autres, on avait eu
des problèmes semblables avec un autre genre d'intermédiaires de
marché. Les intermédiaires de marché n'étaient
absolument pas d'accord pour que leur association ait à se prononcer sur
cet aspect-là, de manière à forcer des gens de 55 ou 60
ans à suivre des cours sous prétexte qu'ils sont
dépassés par les événements. Mais, comme vous
dites, par le biais de la déontologie, on prévoit des
règles qui font que l'individu qui manquerait à ses obligations
graves, entre autres choses par suite d'incompétence, va être
atteint par la déontologie. Mais, au moins, on ne le forcera pas
à suivre des cours et on ne le suspendra pas de cette pratique-là
nécessairement.
Mme Robic: C'est très difficile de juger de
l'incompétence.
M. Boisclair: Si on le fait dans...
Mme Robic: Je pense que le courtier est
capable de juger de l'incompétence d'un de ses agents et de faire
en sorte que cet agent-là doive suivre des cours. Quant au courtier, je
pense que les faiblesses de son administration... l'inspection professionnelle
va permettre justement de le forcer à rectifier certaines choses. On va
même lui offrir des services s'il a besoin d'aide à ce
niveau-là. Pour moi, je verrais mal que l'on puisse juger, faire une
appréciation de la compétence au moment d'une inspection
professionnelle.
Le Président (M. Lemieux): Ce complément
d'information vous va, M. le député de Gouin? Adopté?
M. Boisclair: Mais là, à 65, au deuxième
paragraphe: "Elle peut, en outre, dispenser des cours de formation permanente
auprès de ses membres et décerner les titres visés
à l'article 75", il n'y a pas une clause grand-père
là-dedans? "Elle peut, entre outre, dispenser des cours de formation
permanente auprès de ses membres."
Mme Robic: Non.
M. Boisclair: II n'y a pas de clause grand-père,
là.
Mme Robic: Non, non.
M. Boisclair: Excusez. C'est une note que j'ai.
Mme Robic: Au contraire.
M. Boisclair: Adopté, dans la mesure...
Le Président (M. Lemieux): Alors, l'amendement est
adopté et l'article 65 tel qu'amendé est adopté. Ça
va?
M. Boisclair: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Nous passons maintenant
à l'article 66.
Mme Robic: Alors, M. le Président, nous avons un
amendement à l'article 66. À la troisième ligne,
après le mot "loi", ajouter les mots "ainsi que les personnes physiques
visées à l'article 12." L'article se lirait: "Sont membres de
l'Association, les titulaires de certificats de courtier immobilier et d'agent
immobilier délivrés en vertu de la présente loi ainsi que
les personnes physiques visées à l'article 12." Ça, c'est
pour nous assurer que nos directeurs qui n'ont pas de titre n'échappent
pas à cette loi-là - d'accord? - au niveau de la discipline, de
la déontologie.
Le Président (M. Lemieux): Oui L'amende ment est-il
adopté? L'article 66 tel qu'amendé est-il adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous passons
à l'article 67.
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 67 est adopté.
Nous passons à l'article 68.
M. Boisclair: Ça, c'est à Montréal?
Mme Robic: En ce moment, l'Association est à
Montréal; la nouvelle association n'existe pas, donc, elle n'a pas
pignon sur rue.
M. Boisclair: Elle doit, bien sûr, demeurer à
Montréal.
Le Président (M. Lemieux): Pas nécessairement.
"À l'endroit qu'elle détermine par ses règles de
régie interne."
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous passons
à l'article 69, M. le député de Gouin.
M. Boisclair: Article 69, c'est un délai de convocation et
tout ça. il n'y a pas de...
Mme Robic: Oui. On a tout ça par règlement. C'est
toutes les règles de régie interne.
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 69 est adopté.
Nous appelons l'article 70. Là, on était à l'article 70,
M. le député de Gouin. C'est adopté?
M. Boisclair: Oui
Le Président (M. Lemieux): O.K. Nous passons à
l'article 71. Je m'excuse, M. le député de Gouin. Nous avons
adopté l'article 70, et on doit revenir à l'article 66. Il
semblerait qu'à l'article 66, qui a été adopté et
amendé, il y aurait un autre amendement à ajouter. Voulez-vous
m'en faire état?
Une voix: II faudrait ajouter l'article 7. Les personnes
physiques prévues à l'article 12 et à l'article 7.
Le Président (M. Lemieux): Alors, il faudrait ajouter les
personnes physiques prévues à l'article 12 et à l'article
7.
M. Boisclair: Est ce qu'on pourrait suspendre, M le
Président, et discuter de ça juste
demain?
Le Président (M. Lemieux): Nous allons suspendre...
Mme Robic: M. le Président, ce ne sera pas long,
là. On va juste finir celui-là, s'il vous plaît.
Le Président (M. Lemieux): Oui, on va régler le
problème.
Mme Robic: Régions le problème. M. Boisclair:
O. K.
Le Président (M. Lemieux): Comme nous sommes des gens
efficients et efficaces, nous allons terminer à minuit, à moins
qu'il y ait consentement pour qu'on poursuive. Je n'ai pas d'objection, si on a
consentement, pour poursuivre tard dans la nuit.
M. Boisclair: Non.
Le Président (M. Lemieux): Pas de consentement.
Mme Robic: Alors, là, oui, M. le Président, si vous
voulez revenir à l'article 66, s'il vous plaît, pour rajouter
à l'amendement qu'on vous a soumis, à la fin "ainsi que les
personnes physiques visées à l'article 7 et 12". C'est
ça?
Le Président (M. Lemieux): "Aux articles" Mme Robic:
"Aux articles 7 et 12". M. Boisclair: Ça se lirait comme
ça?
Le Président (M. Lemieux): Alors, nous allons
réécrire l'amendement. Je ne voudrais pas prendre...
Mme Robic: D'accord.
Le Président (M. Lemieux): Alors, voilà, je vais le
relire. Ça se lirait comme suit: À la troisième ligne,
après le mot "loi", ajouter les mots "ainsi que les personnes physiques
visées aux articles 7 et 12". Alors, le premier amendement est donc
retiré à l'article 66 pour adopter ce nouvel amendement qui se
lit comme suit: À la troisième ligne, après le mot "loi",
ajouter les mots "ainsi que les personnes physiques visées aux articles
7 et 12°. L'amendement est-il adopté?
Mme Robic: Adopté.
M. Boisclair: Ça, ce sont les personnes physiques qui ont
la qualité de courtier puis qui ne le sont pas.
Mme Robic: C'est ça.
M. Boisclair: Qui ne sont pas agents non plus.
Mme Robic: Bien, elles pourraient être agents, mais pas
nécessairement.
M. Boisclair: Elles peuvent, oui.
Mme Robic: Elles pourraient être agents, mais pas
nécessairement, d'accord. Parce qu'elles qualifient l'entreprise, elles
peuvent avoir toutes les qualités, mais sans nécessairement
détenir un permis d'agent. Alors, on veut les rattraper par cet
article-là.
Le Président (M. Lemieux): Alors, l'amendement est-il
adopté, M. le député de Gouin?
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement est adopté.
Est-ce que l'article 66, tel qu'amendé, est adopté?
Mme Robic: Adopté.
M. Boisclair: Les cotisations, là, est-ce qu'on va voir
ça plus loin? Les cotisations de l'Association, est-ce dans sa
régie interne ou si c'est plus loin? C'est plus loin.
Mme Robic: C'est plus loin.
Le Président (M. Lemieux): Vous ne m'avez pas fait
état si l'article 66 était adopté, tel qu'amendé,
M. le député de Gouin?
M. Boisclair: Oui, oui.
Le Président (M. Lemieux): O. K. C'est parce que je ne
vous avais pas entendu. Alors, adopté tel qu'amendé. Nous passons
maintenant à l'article 71. Est-ce qu'il est adopté?
M. Boisclair: II va y avoir combien de membres dans cette
association-là?
Mme Robic: Ah, bien là, il va y avoir plusieurs milliers
de membres, 15 000 membres.
M. Boisclair: Ça veut dire qu'un quorum de 50, je vais
vous dire...
Mme Robic: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Je trouvais que c'était
beaucoup tout à l'heure, mais je me rends compte que...
Mme Robic: Non.
M. Boisclair: Un quorum de 50.
Le Président (M. Lemieux): Qu'est-ce qui fait...
Mme Roblc: C'est comme nos réunions.
Le Président (M. Lemieux): ...que vous en êtes
arrivés à déterminer 50? Est-ce que c'est une pratique,
est-ce que c'est eu égard aux autres institutions?
M. Bouchard: La règle des 10 %.
Le Président (M. Lemieux): La règle des 10 %, oui.
Est-ce que c'est purement arbitraire ou...
Mme Robic: M. le surintendant.
Le Président (M. Lemieux): Alors, auriez-vous
l'amabilité de vous Identifier, M. Martel, qui êtes presque une
institution?
Mme Robic: Mais, là, je pense qu'il s'en va
chercher...
M. Boisclair: Oui, mais 50 sur 13 000... Une voix: C'est
50.
Mme Robic: Non, je le sais que c'est 50. Ce n'est pas ça
qu'il demande. C'est pourquoi est-on arrivé à la règle du
50?
Le Président (M. Lemieux): C'est pourquoi le 50?
Mme Robic: On n'a rien changé, mais c'est 50.
Le Président (M. Lemieux): C'est 50.
M. Boisclair: Non, mais ce n'est pas parce que c'est comme
ça à l'heure actuelle que ça devrait être comme
ça.
Mme Robic: Non.
M. Boisclair: ça n'a aucun saint bon sens, un quorum de 50
sur 13 000 membres! le moindrement que quelqu'un est quelque peu soucieux de la
démocratie...
Mme Robic: Non, ce n'est pas fort. M. Boisclair: Sapristi!
50 membres!
Mme Robic: Ce n'est pas fort, mais d'un autre
côté...
M. Boisclair: Je mettrais...
Mme Robic: ...on peut bien être démocratique, puis
penser que tous les membres devraient assister à l'assemblée
générale, mais on sait qu'on ne peut pas forcer les membres
à assister.
M. Boisclair: Bien non, mais...
Mme Robic: On ne peut pas. Et il faut que les membres aient une
certaine responsabilité. On sait que, souvent, c'est toujours les
mêmes qui ont un intérêt; ils ne sont pas nombreux,
malheureusement.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Prévost, vous avez quelque chose à ajouter sur ce sujet?
M. Forget: m. le président, je regarde au niveau des
conseils d'administration, aux assemblées générales des
caisses populaires. j'ai vu - nous, à saint-jérôme - une
caisse populaire de 20 000 membres et une assemblée
générale, 75 personnes. et puis on élisait quand
même un conseil d'administration.
M. Boisclair: Ça, ce n'est pas une excuse.
Mme Roblc: Oui, mais ça, c'est un minimum et c'est
très difficile de monter les minimums pour faire en sorte que les
assemblées générales doivent être cancellées
parce qu'elles n'ont pas quorum.
M. Boisclair: Si elles font un peu de...
Mme Robic: on peut certainement confier à l'association le
mandat de tenter d'intéresser ses membres à assister à des
assemblées générales, mais on sait fort bien que ce n'est
pas facile à faire.
M. Boisclair: L'association des intermédiaires a eu sa
première assemblée générale, récemment. Il y
a eu combien de personnes qui y ont participé?
M. Bouchard: II y avait beaucoup de monde parce qu'il y avait un
intérêt.
M. Boisclair: Oui.
M. Bouchard: Ce n'était pas la même chose. Ce n'est
pas un bon exemple, malheureusement, mais, à la deuxième
assemblée qui a eu lieu il y a à peu près un mois à
Saint-Hyacinthe, ils n'étaient pas nombreux. Je pense qu'ils
étaient une centaine sur 15 000 membres. Ifs n'étaient pas
très nombreux.
Mme Robic: Alors, c'est bien sûr qu'à des moments
donnés, quand sur l'ordre du jour il y aura des...
M. Boisclair: On va dormir là-dessus.
Mme RobiC:... sujets de grand intérêt, il y aura
beaucoup de monde.
Le Président (M. Lemieux): On finit là-dessus, Mme
la ministre. Eu égard à l'ordre de la Chambre, nous devons
ajourner nos travaux sine die. Ils reprendront suite à un nouvel ordre
de la Chambre.
Une voix: Demain, 10 heures.
Le Président (M. Lemieux): Ah! L'ordre de la Chambre,
demain, 10 heures. Alors, je m'excuse. Alors, l'ordre de la Chambre, demain, 10
heures, pour reprendre nos travaux concernant l'étude du projet de loi
153, Loi sur le courtage immobilier. Nous reprendrons à l'article 71 qui
n'a pas été adopté.
(Fin de la séance à 0 h 1)