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(Neuf heures douze minutes)
Le Président (M. Lemieux): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission du budget et de l'administration débute ses
travaux. Le mandat de colle commission est d'entendre les
intéressés et do procéder à l'étude
détaillée du projet de loi d'intérêt privé
287, Loi concernant Les Coopérants, société mutuelle
d'assurance-vie. Est-ce qu'il y a des remplacements, M. le
secrétaire?
Le Secrétaire: Non, M. le Président, il n'y a pas
de remplacement.
Le Président (M. Lemieux): Permettez-moi do vous rappeler
brièvement les règles concernant l'organisation des travaux
relativement à l'élude des projets de loi d'intérêt
privé. Le député proposeur, dans le cas présent,
Mme la députée de Bellechasse, prendra d'abord la parole afin de
présenter le projet de loi et les personnes qui requièrent
l'adoption du projet de loi. Le requérant exposera ensuite les grandes
lignes du projet de loi en vue d'en faire ressortir le bien-fondé. Les
membres de cette commission pourront ensuite échanger avec nos
invités, puis nous procéderons à l'étude article
par article du projet de loi. J'inviterais les membres à bien vouloir
prendre place, les requérants à la place des témoins -
alors, ça va? - ici en avant, s'il vous plaît.
Alors j'appelle l'étude du projet de loi 287, loi concernant Les
Coopérants, société mutuelle d'assurance vie. Je
demanderais au député proposeur, Mme la députée de
Bellechasse, de nous exposer les grandes lignes du projet de loi puis par la
suite, les requérants eux-mêmes auront à nous
présenter l'objet du projet de loi. Mme la députée de
Bellechasse.
Remarques préliminaires
Mme Bégin: Merci, M. le Président. J'aimerais
expliquer aux membres de cette commission que Les Coopérants, qui est
née de la fusion des sociétés mutuelles d'assurances Les
Artisans, société coopérative d'assurance vie et Les
Coopérants, en date du 31 décembre 1981, que cotte compagnie, qui
est une mutuelle, désire présentement former une compagnie
d'assurances à capital-actions vouée à la poursuite de ses
activités. Le projet de loi, M. le Président, vise surtout
à approuver la transformation et une réorganisation de la
société coopérative qui est Les Coopérants. C'est
à peu près ça, grosso modo, le projet de loi, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): Je vous remer- cie, Mme la
députée de Bellechasse. Je demanderais à un des
représentants au niveau des requérants de bien vouloir nous
présenter l'objet de ce projet de loi et de bien vouloir s'identifier et
identifier les gens qui l'accompagnent, s'il vous plaît.
M. Dolan (Paul): Merci, M. le Président. Mon nom est Paul
Dolan. Je suis président du conseil des Coopérants.
Je voudrais vous remercier, M. le Président, d'avoir
accepté de nous recevoir en fin de session pour vous présenter
notre projet de loi. L'équipe de la haute direction des
Coopérants m'accompagne et montre ainsi tout l'intérêt
qu'elle porte à cette question. Vous me permettrez sans doute de vous
les présenter: M. Paul Berthiaume, à ma gauche, est
président et chef de la direction; M. Richard Bastien est notre
vice-président général; Me Luc Audet, à
l'arrière, est notre chef du contentieux et, enfin, nos conseillers
juridiques de l'étude Martineau, Walker, MM. Daniel Picotte et Paul B.
Singer nous aideront ainsi que M. Marcel Gaudet, qui est un autre
vice-président aux Coopérants.
Les Coopérants, société mutuelle d'assurance-vie,
comme Mme la députée de Bellechasse le disait, a
été fondée en 1864 - c'est-à-dire pas tout à
fait ce que vous avez dit, mais vous allez comprendre pourquoi - par des
menuisiers-charpentiers sous le nom de Société des Artisans
canadiens-français de Montréal, comme société de
secours mutuel en 1874. En 1917, elle recevait une charte de
société fraternelle d'assurance-vie du gouvernement
fédéral et au début des années soixante, elle
pouvait effectuer toutes opérations d'assurance-vie comme
société mutuelle.
En 1981, Les Artisans fusionnait avec Les Coopérants,
société mutuelle d'assurance-vie qui avait été
fondée vers les années 1940 par l'Union catholique des
cultivateurs, devenue, comme vous le savez, l'Union des producteurs agricoles.
Ces deux entreprises, Les Artisans et Les Coopérants, avaient les
mêmes affinités régionales, les mêmes
affinités démocratiques et également les mêmes
affinités coopératives. La nouvelle entité a donc
continué sous ces mêmes principes et c'est ainsi que les 21
administrateurs formant le conseil d'administration de Les Coopérants
continuent d'être élus par les délégués des
90 sections locales.
C'est un fait unique, je pense, dans la vie des entreprises
d'assurances, que tous les administrateurs soient élus par les
délégués des 150 000 assurés. Dans les 90 sections
locales, on retrouve également les 16 fédérations de
l'UPA, qui sont considérées, pour les fins des Coopérants,
comme une section locale. Ces 613 délé-
gués, représentant nos 150 000 assurés
détenteurs de polices d'assurance-vie individuelle, sont
regroupés dans 19 congrès régionaux, dont 3 situés
en Nouvelle-Angleterre. Ils sont très actifs sur leur territoire,
s'impliquent dans différents secteurs d'activité de leur
communauté, surtout dans les domaines de la prévention, de la
santé, de l'éducation et de l'économie. En 1988, nous
obtenions un transfert de juridiction du gouvernement fédéral au
gouvernement provincial, permettant aux Coopérants de devenir une
institution sous la juridiction de votre gouvernement, M. le Président.
Dès l'acceptation de ce transfert, nous formions le groupe
Coopérants, dont l'actif totalise maintenant 2 700 000 000 $, dont
environ 2 400 000 000 $ sont au Québec, qui emploie environ 2000
personnes avec une présence dans toutes les régions du
Québec.
À la fin du mois de janvier 1991, notre conseil d'administration,
formé de 21 administrateurs, dont 9, représentant nos
assurés agricoles, me demandait d'entreprendre une tournée de nos
19 congrès régionaux pour aller chercher leur assentiment
à notre projet de transfert de mutualité. Dans cette
tournée, j'ai rencontré 425 délégués dans
nos 19 congrès régionaux. Tous les congrès ont
accepté unanimement ce projet. Cette tournée a eu lieu entre le
30 janvier et le 16 mars. Enfin, le 6 avril 1991, ce projet était soumis
à l'instance suprême, soit notre assemblée
générale, où les 134 délégués qui
sont élus pour 3 ans par à peu près nos 1000
bénévoles, ont accepté à l'unanimité notre
projet. Nous avons convenu, M. le Président, qu'au cours de cette
commission, notre porte-parole sera M. Paul Berthiaume. Je vous remercie de
m'avoir permis cette présentation que j'ai jugée utile pour une
meilleure compréhension de notre organisme, et merci de votre
tolérance.
Le Président (M. Lemieux): Merci. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions? Comme il n'y a pas d'autres interventions, Mme la
ministre, oui, vous voulez intervenir?
Mme Robic: Oui, merci, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Oui, Mme le ministre.
Discussion générale
Mme Robic: M. le Président, avant même de commencer,
j'aimerais vous présenter les gens qui m'accompagnent ce matin. Alors,
à ma gauche, M. Mario Lebrun, qui est mon directeur de cabinet, à
ma droite, M. Jean-Marie Bouchard, qui est l'Inspecteur général
des institutions financières, qui est accompagné de Me
Hélène Gagnon et de Me Danièle Montminy. Et accompagnent
également l'Inspecteur, Me Richard Boivin, le surintendant des
assurances.
M. le Président, nous sommes ici pour procéder ce matin
à l'étude du projet de loi d'intérêt privé
portant le numéro 287, concernant Les Coopérants,
société mutuelle d'assurance vie. Vous me permettrez à ce
moment ci do souhaiter la bienvenue devant la commission aux dirigeants,
représentants et conseillers du groupe Les Coopérants qui nous
assisteront au cours de l'étude du projet de loi.
M. le Président, Les Coopérants, société
mutuelle d'assurance-vie, est une mutuelle qui, on 1981, a
résulté de la fusion, en vertu do la loi fédérale,
de Les Artisans, coopérative d'assurance-vie et la compagnie mutuelle
d'assurance vie Les Coopérants. C'est en 1988 que Los Coopérants,
société mutuelle d'assurance-vie, a continué son existence
au Québec en vortu de la Loi sur les assurances. Le projet de loi 287 a
essentiellement pour but de transformer cette compagnie mutuelle d'assurances
en une compagnie à capital-actions vouée à la poursuite de
son activité d'assurance et en une corporation mutuelle de gestion
regroupant les propriétaires de contrats d'assurance afin de
contrôler on tout temps la compagnie d'assurances à capital
actions résultant de la transformation.
Ce projet de loi, M. le Président, est largement inspiré
de deux lois privées relatives à La Laurentienne, corporation
mutuelle, et aux deux compagnies d'assurances de personnes qu'elle
contrôle. Tout comme ç'a été le cas pour La
Laurentienne, le présent projet de loi a pour objet d'introduire une
nouvelle structure afin de permettre à la compagnie d'assurances de
promouvoir son développement et de lui conférer une entité
corporative de nature à lui faciliter l'accès aux marchés
financiers et un recours à des instruments financiers diversifiés
et plus flexibles.
Il va sans dire, M. le Président, que cette modification de
structure s'accompagne de dispositions visant à préserver les
droits des assurés. La scission de l'existence de la mutuelle en une
compagnie d'assurances et en une corporation mutuelle de gestion constitue une
première étape qui sera suivie de l'insertion d'une compagnie de
portefeuille entre la corporation mutuelle de gestion et la compagnie d'as
surances. Ceci permettra des apports do capitaux, non seulement au nivoau de la
compagnie d'assurances, mais également au niveau do sa compagnie
mère, ce qui aidera le développement de la compagnie
d'assurances. Éventuellement, des apports de capitaux pourraient
également se faire à d'autres niveaux puisque le projet de loi
prévoit la possibilité d'insérer, avec l'autorisation du
ministre, d'autres personnes morales dans la structure de contrôle de la
compagnie d'assurances. Ces personnes morales devront, en vertu du projet de
loi, être constituées au Québec.
M. le Président, puisque cette nouvelle structure implique un
contrôle indirect de la nouvelle corporation mutuelle de gestion sur la
compagnie d'assurances à capital-actions, des
dispositions particulières ont été prévues
au projet de loi pour que ce contrôle soit effectif. Il importe de bien
indiquer également que le projet renferme des dispositions garantissant
aux assurés un traitement équitable dans le cadre de la
réorganisation et une certaine participation dans l'actif de l'assureur
concerné. Le présent projet de loi - et tel que je l'ai
indiqué précédemment - se veut donc dans la même
ligne innovatrice que celle des projets de loi 206 et 253 adoptés en
1988 et en 1990.
En terminant, M. le Président - et je tiens à le signaler
les mutualistes ont été consultés sur ce projet de
réorganisation et de transformation et c'est à l'unanimité
que les membres de l'assemblée générale de Les
Coopérants, société mutuelle d'assurance-vie, l'ont
approuvé, le 6 avril dernier. C'est pourquoi, M. le Président, il
me fait plaisir d'appuyer la présentation du projet de loi 287
concernant Les Coopérants, société mutuelle
d'assurance-vie. Je vous remercie, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Merci, Mme la ministre. Est-ce
qu'il y a d'autres intervenants?
M. Boisclair: Oui, à ce moment-ci, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Gouin, est-ce que vous désirez intervenir?
M. Boisclair: Oui.
Le Président (M. Lemieux): oui. alors, oui, m. le
député de gouin.
M. Boisclair: M.le Président, d'une part, mes
salutations à MM. Dolan, Berthiaume, Bastien et aux gens qui les
accompagnent. Je veux vous dire que c'est, bien sûr, avec beaucoup
d'intérêt qu'on vous entendra et qu'on étudiera le projet
de loi. Je veux vous dire aussi que l'Opposition a, bien sûr, consenti
à l'adoption de ce projet de loi dans son esprit, compte tenu des
délais un pou particuliers qui nous étaient imposés et
compte tenu que le projet de loi avait été déposé
hors des délais normaux qui, normalement, font que c'est avant le 15 mai
qu'on doit déposer des projets de loi pour être adoptés au
cours de la même session. Mais compte tenu de l'intérêt que
nous portons pour votre entreprise et compte tenu aussi du fait que c'est une
structure qui semble déjà avoir fait ses preuves, faut-il
rappeler que ce que nous vivrons ne sera pas véritablement une
démutualisation. Il s'agira plutôt d'un transfert de
mutualité à l'exemple de ce qui s'est passé, bien
sûr, dans le cas de La Laurentienne. Il faut remarquer que plusieurs des
dispositions du projet de loi que nous étudierons cet avant-midi sont
pratiquement calquées sur le projet de loi de La Laurentienne.
Cela étant dit, je voudrais quand même prendre quelques
instants pour plaider, M. le Président, pour le respect de ces
délais qui nous sont imposés par notre règlement. Le temps
fait bien les choses, M. le Président, et si notre règlement nous
oblige à respecter un certain nombre de délais, nous oblige
à déposer des projets de loi avant le 15 mai, nous oblige
à respecter un certain nombre de délais, particulièrement
lorsqu'il s'agit de projets de loi privés, si jamais des citoyens et des
citoyennes voulaient se manifester, puissent manifester leur appui ou leur
opposition, leurs commentaires.
Je veux tout simplement dire, M. le Président, que ces
délais-là ne sont pas des règles du jeu que les
parlementaires se sont imposés pour se faire plaisir. Ces
règles-là existent pour bien protéger le public, pour que
le débat puisse se faire dans le public et lorsqu'on parle, bien
sûr, des Coopérants, M. le Président, vous conviendrez
comme moi de l'importance qu'une entreprise comme celle-ci reflète pour
l'ensemble des Québécois et des Québécoises. Les
Coopérants sont une entreprise importante pour nous, pour les
Québécois, et, bien sûr, je regrette un peu, sans m'en
faire un cas de conscience, M. le Président, mais je regrette que ce
soit un peu à la fin de la session, à la bousculade que nous
serons pris pour étudier ce projet de loi.
M. le Président, nous avons, à plusieurs reprises,
discuté avec la ministre de la problématique du financement des
mutuelles d'assurances. Faut-il vous rappeler que déjà, à
l'occasion du rapport quinquennal sur l'application des assurances, on faisait
mention dans quelques lignes de cette situation des mutuelles et d'un cadre
possible dans lequel pourrait s'opérer un transfert de mutualité.
Nous avons aussi, lorsque M. Garneau, président de
L'Industrielle-Alliance, a déposé son rapport à la demande
de fa ministre, insisté pour tenir une commission parlementaire pour
discuter justement du financement des mutuelles qui, comme vous le savez, M. le
Président, ne peuvent pas aller chercher le capital en aval, si ce n'est
que compte tenu de leur structure.
Nous avons donc insisté pour que la ministre se compromette sur
la question. À l'heure actuelle, M. le Président, l'Opposition a
l'impression que nous sommes en train d'abattre les arbres les uns après
les autres sans se soucier de la forêt, sans essayer de développer
un certain nombre de cadres, de règles, malgré
l'intérêt maintes fois répété par les
mutualistes, par les grandes corporations mutuelles d'assurances, l'intention
et leur intérêt par rapport à leurs structures
administratives qui, bien sûr, les intéressent, si ce n'est que
parce qu'elles les mettent à l'abri d'un contrôle
étranger.
M. le Président, je crois que, rapidement, nous devrons faire le
débat de façon générale sur la façon dont va
devoir s'opérer ce transfert de mutualité, sur la façon
dont on va protéger le patrimoine des mutualistes. Souvenez-vous des
témoignages dans cette commission, M. le Président, de
gens qui sont venus nous dire qu'il existait des réglementations dans
d'autres États. On prenait l'exemple de la France où, de
façon très claire, dans des dispositions du Code civil, on
protégeait le patrimoine des mutualistes.
Alors, M. le Président, nous venons de réviser notre Loi
sur les assurances, nous venons de la rendre sans doute plus efficace, plus
à jour. Mais il n'en demeure pas moins que l'Opposition souhaite
ardemment que nous cessions de faire du cas par cas et que, de façon
générale, nous puissions définir un certain nombre de
règles, comme votre prédécesseur, M. le Président,
comme le prédécesseur de la ministre s'était engagé
à le faire au moment de l'étude du projet de loi sur La
Laurentienne.
M. Fortier, ex-ministre délégué aux Finances, avait
de façon très claire manifesté sa volonté de
régler cette question une fois pour toutes, pour éviter - je ne
voudrais pas dire qu'on fasse de l'improvisation - mais pour éviter
qu'on fasse, M. le Président, du cas par cas et qu'on puisse
définir un certain nombre de règles claires par le biais d'un
bill public qui serait étudié par l'Assemblée nationale,
par l'ensemble des parlementaires, qui serait étudié avec les
délais nécessaires en commission parlementaire. Nous pourrons,
à ce moment-là, entendre aussi en commission parlementaire un
certain nombre de groupes. Parce que faire des choses un peu à la
dernière minute, à la presse, compte tenu des délais qui
nous sont impartis, je dois vous dire que c'est une situation avec laquelle je
suis plus ou moins confortable.
Mais, en conclusion, M. le Président, l'objectif pour moi
était surtout de faire cette mise en garde parce que je crois que nous
sommes en train de créer des précédents. Nous l'avons fait
avec La Laurentienne, nous continuons ce même modèle avec Les
Coopérants. Mais rapidement, l'Opposition souhaite qu'il y ait un cadre
global dans lequel va pouvoir s'opérer ce transfert de mutualité.
(9 h 30)
Alors, M. le Président, c'est sûr que nous consentirons
avec beaucoup d'intérêt à l'adoption du projet de loi.
Nous aurons un certain nombre de questions aussi adressées
à MM. Dolan, Berthiaume et Bastien pour essayer d'éclaircir un
certain nombre de dispositions du projet de loi, aussi sur le fonctionnement
des Coopérants. Je tiens d'ailleurs à les remercier de m'avoir
fait parvenir leur règlement qui définit l'ensemble des
règles qui s'appliquent aux mutualistes et à l'administration.
Mais souhaitons, M. le Président, qu'on puisse procéder
rapidement à l'étude.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le
député de Gouin.
Mme Robic: Alors, M. le Président, le député
de Gouin a profité de cette commission pour faire des remarques qui sont
très pertinentes. Mais vous comprendrez que je ne peux pas laisser
passer ces remarques-là sans y revenir.
M. le Président, je suis tout à fait d'accord avec le
député de Gouin quand il parle du besoin de respecter les
délais. On ne peut certainement pas m'accuser comme ministre de ne pas
avoir respecté les délais dans mes projets de loi. C'est ce que
tout ministre tente de faire constamment Mais il arrive des circonstances
exceptionnelles où on doit recevoir l'appui de l'Opposition pour passer
des projets de loi excessivement importants et qui donnent la
possibilité à dos entre prises telle Les Coopérants de se
réorganiser pour permettre de mieux fonctionner, de les mettre en
position de se développer.
Quant au problème mentionné du financement des mutuelles,
c'est une priorité pour la ministre de trouver une solution. Mais c'est
plus facile pour l'Opposition de dire: Trouvons la solution, que de trouver une
solution. C'est très complexe. Ça demande réflexion. Eh
oui, si j'avais voulu faire les choses rapidement, M. le Président,
j'aurais pu couler un modèle, le modèle de La Laurentienne dans
ma loi sur les assurances. Je trouvais qu'on avait encore du travail et de la
réflexion à faire avant de couler un modèle et de dire:
C'est celui-là, c'est le meilleur modèle qu'on a pu trouver. Je
pense qu'il y avait encore du travail à faire.
C'est ce que l'on fait, M. le Président, et j'espère...
C'est bien sûr qu'on voudra avoir la coopération de l'Opposition
dans un débat comme celui-là, mais je tiens à vous dire,
M. le Président, que nous travaillons à trouver des solutions aux
besoins de nos mutuelles. Et la protection, M. le Président... c'est
bien sûr que dans tout modèle qu'on pourrait adopter, le souci de
préserver le patrimoine des mutualistes sera toujours une
priorité pour ce gouvernement.
Le Président (M. Lemieux): Oui, M.le
député de Gouin.
M. Boisclair: Faut-il tout simplement rappeler qu'on a des
institutions qui, elles, sont permanentes. Je comprends que la
députée de Henri-Bourassa et ministre depuis peu...
Mme Robic: Bourassa tout seul.
M. Boisclair: Bourassa, tout court, qu'elle est ministre depuis
peu, mais il y a bien des choses qui se sont faites avant nous et il y a des
choses qui se feront après nous aussi.
Mme Robic: Pendant qu'on sera là.
M. Boisciair: Et qu'à cet égard, le ministre
Fortier, à l'époque, s'engageait à déposer un livre
blanc sur cette question là pour susciter un débat public dans la
population. La probléma-
tique n'est pas nouvelle. Finalement, la réponse qu'on nous donne
aujourd'hui est la même qu'on nous a donnée voilà deux ans,
lorsque est venu le temps d'étudier le projet de loi sur La
Laurentienne. Je veux faire juste cette mise en garde-là. Le
débat n'ost pas nouveau, n'est pas soudainement apparu.
Le Président (M. Lemieux): Je vous remer-cie. M. le
député de Gouin. Alors, avant d'entreprendre l'étude de ce
projet de loi, j'aurais peut-être une question à poser à M.
Dolan. Effectivement, lors de l'étude de ce projet de loi en commission
parlementaire - je parle particulièrement du projet de loi de La
Laurentien-ne - il y a eu quand même des débats assez houleux.
L'Opposition se situait davantage du côté ministériel
à cette époque que du côté de l'Opposition comme
telle, tout particulièrement le député de
Mille-Îles.
Vous savez, ce n'est pas les précédents qui
m'inquiètent. Je pense qu'il faut aller de l'avant, mais il faut
légiférer de manière aussi à faire en sorte que les
droits comme tels des assurés soient, je dirais, bien
protégés. Et ma question est dans ce sens là. Quel type de
garantie avons-nous que les droits des assurés sont bien
protégés?
J'aimerais ça globalement de votre part, particulièrement
au niveau de la réorganisation parce qu'il semble que cette
réorganisation, elle est différente du modèle de La
Laurentienne... Vous avez introduit un holding entre les deux. Alors j'aimerais
comprendre un petit peu, si vous ne pouviez pas m'expliquer ça,
simplifier aux membres de la commission.
M. Dolan: merci m. le président. nous avons convenu que m.
berthiaume serait notre porte-parole puis il dirigerait. Alors, avec votre
permission...
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Dolan:... je vais demander à M. Ber-Ihiaume si...
Le Président (M. Lemieux): Vous comprenez bien le sens do
ma question par rapport à La Laurentienne, M. Berthiaume?
M. Berthiaume (Paul): Exactement, oui. Disons, M. le
Président, que je ne suis pas très familier avec la structure
particulière de La Laurentienne et le projet de loi. Je n'ai pas lu le
projet de loi de La Laurentienne, mais c'est généralement connu,
la façon dont ils sont structurés. Je pense que la structure qui
est proposée ici est plus simple. Probablement que nous
bénéficions de l'expérience d'autres qui sont
passés devant nous. Au niveau des principes, c'est excessivement simple,
nous considérons que les mutualistes ont deux droits: des droits comme
assurés et des droits comme propriétaires de l'entreprise. Or, ce
que le projet de loi fait principalement, c'est de séparer ces deux
droits pour les refléter ou les passer dans deux entreprises
différentes, soit une corporation mutuelle à la tête qui
véhiculera les droits de propriétés, et la
société à capital-actions qui reflétera les droits
des mutualistes comme assurés. C'est essentiellement ce que ça
fait. Il y a d'autres dispositions qui sont plus particulières et qui
permettent l'intervention de manière assez souple d'investisseurs
externes de tierce partie.
Le Président (M. Lemieux): Ça va. M. Berthiaume,
merci. M. l'Inspecteur général des institutions
financières, avez-vous quelque chose à préciser
là-dessus dans ce sens-là?
M. Bouchard (Jean-Marie): Oui, dans le sens que,
fondamentalement, ce projet-ci, substantiellement... Pardon?
Le Président (M. Lemieux): Vous étiez
présent au débat de La Laurentienne, vous, M. l'Inspecteur
général. Souvenez-vous des préoccupations des membres de
cette commission...
M. Bouchard: Oui.
Le Président (M. Lemieux):... particulièrement du
député de Mille-Îles...
M. Bouchard: Oui.
Le Président (M. Lemieux):... et le député
de Lévis, oui, oui... le député de Lévis. Je
n'oublierai pas le député de Lévis.
M. Bouchard: Fondamentalement, c'est un projet de transformation.
Vous vous rappelez la distinction et les débats qui avaient eu lieu,
à ce moment-là, pour insister que dans le cas d'une
démutualisation - appelons-la classique - il fallait transférer
non seulement la propriété collective, mais transférer la
propriété, le résultat de la transformation dans le
patrimoine de chacun des membres des mutualistes avec comme conséquence
que cette formule avait pour effet de répandre la
propriété dans le champ avec possibilité d'une prise de
contrôle facile par l'entremise de n'importe qui.
Le Président (M. Lemieux): Effectivement.
M. Bouchard: Donc, la formule qui avait été
retenue, c'était, d'une part, de retenir les principes requis sur le
plan administratif de protection de mutualiste pour une démutualisation,
sans pour autant aller jusqu'au bout de la démutualisation, mais en
conservant la propriété collective. La propriété
collective s'exerce par l'entremise de la corporation mutuelle de gestion qui
fait que la corporation mutuelle de gestion
continue de contrôler en tout temps la nouvelle compagnie. Un
mutualiste dans une compagnie d'assurances a deux droits: II a un droit de
créancier, qui résulte de son détenteur de contrat, en
vertu duquel il demande à sa compagnie d'assurances la prestation
à laquelle il a droit, pour laquelle il a payé, soit une rente,
soit un bénéfice a termes, soit un bénéfice payable
au décès, et le droit de propriété de l'entreprise
qui lui permet de désigner ses représentants, de désigner
le conseil d'administration et, en cas de liquidation - ça, c'est
important - de recevoir le produit de la vente.
Il fallait donc concilier ces deux droits-là et faire en sorte
qu'avec le projet de transformation, les droits ne soient pas atteints.
Évidemment, dans le cas d'une démutualisation claire, la dilution
totale se fait parce que vous distribuez tout le surplus qui est
transformé en capital-actions. Dans le cas, ici, d'une transformation
par l'entremise d'une corporation mutuelle de gestion, vous avez ici une
dilution, dilution résultant du fait que, de la corporation mutuelle de
gestion jusqu'à la compagnie d'assurances, il y a des tiers qui peuvent
s'insérer, bien sûr, jusqu'à concurrence de 49 % et ici,
comme il y a en outre un holding qui s'ajoute entre la corporation mutuelle de
gestion...
Le Président (M. Lemieux): Ce qu'on ne retrouvait pas dans
La Laurentienne...
M. Bouchard: Dans La Laurentienne, version 1.
Le Président (M. Lemieux): Version 2?
M. Bouchard: Dans La Laurentienne, version 2, vous en avez plus
qu'un holding...
Le Président (M. Lemieux): O. K.
M. Bouchard:... il y en a plusieurs, ce qui fait que le seuil est
à 12 %, alors qu'ici, le seuil est à 26 %. Donc, les mutualistes
avaient à décider au point de départ que par ce
projet-là, leur 100 % d'équité qu'ils avaient dans
l'entreprise tombait automatiquement à 26 % dans l'équité
de la compagnie d'assurances comme telle. Mais comme il y avait des
possibilités d'insertion d'autres corporations, comme vous voyez
à l'article 32, qui peuvent s'insérer dans la chaîne
corporative, là, la protection qui est accordée aux mutualistes,
c'est que ce seuil-là de 26 % ne pourra pas être diminué,
c'est-à-dire que la participation dans le patrimoine véritable de
la compagnie d'assurances ne pourra pas être diminuée par des
actes administratifs de création de holdings sans l'autorisation
formelle des mutualistes, au cours d'une assemblée spéciale dans
laquelle, aux deux tiers des voix, ils vont s'exprimer. Et là, pour la
protection, pour bien s'assurer que ça ne serait pas un règlement
ordinaire qui se ferait, sans connaissance de cause, on a exigé...
Le Président (M. Lemieux): Oui Ils vont être
avisés?
M. Bouchard:... qu'un formulaire spécial soil transmis aux
membres...
Le Président (M. Lemieux): O. K. Çava.
M. Bouchard:... et le formulaire approuvé par l'Inspecteur
général.
Le Président (M. Lemieux): Ça va Alors, je vous
remercie, M. l'Inspecteur général des institutions
financières. Avez-vous d'autres commentaires? Ça va? M. le
député de Gouin.
M. Boisclair: Je voudrais profiter de l'oc- casion, si c'est bien
à ce moment-ci, pour adresser quelques questions à nos
invités.
Le Président (M. Lemieux): oui, oui, vous pouvez. je n'ai
pas encore appelé le projet de loi d'intérêt privé,
mais c'est pour déblayer d'une manière
générale.
M. Boisclair: C'est ça. On en est toujours à la
discussion. C'est ça, oui.
Le Président (M. Lemieux): C'est la seule
inquiétude que j'avais, là. L'inspecteur général
des institutions financières y a répondu, de même que M.
Berthiaume. Allez-y, M. le député de Gouin.
M. Boisclair: La ministre, dans sa présontation tout
à l'heure, nous disait que l'ensemble des mutualistes... ou laissait
sous entendre que l'ensemble des mutualistes avaient été
consultés sur ce projet. Si ma compréhension des faits est la
bonne, vous élisez pour une période de trois ans des
délégués. L'assemblée locale élit dos
délégués au niveau régional. Ce môme niveau
régional délègue des délégués
à une assemblée annuelle, un peu sur le modèle, là,
de nos partis politiques. Mais il n'y a pas eu d'assemblée
générale spéciale auprès des mutualistes,
auprès de la base sur ce projet-là. Ce sont les
délégués régionaux qui se sont prononcés sur
le projet, si je ne m'abuse.
M. Dolan: Bon, voici. De fait, ce sont les 16 congrès
régionaux qui sont habilités chez nous par les 90 sections
locales réparties dans ces 16 congrès régionaux. À
chaque trois années, comme là c'était en 1990 - non,
c'était en 1989 - nous avons formé l'assemblée
générale pour les trois années suivantes.
C'est-à-dire que chaque section locale doit nommer cinq
délégués pour los représenter à un
congrès régional. Ils sont situés dans une région,
une périphérie et une
région distincte, et nous avons environ... le maximum de sections
que nous pouvons avoir dans une région, c'est neuf, et le minimum,
ça peut être quatre.
Donc, chacune de ces sections délègue cinq personnes au
congrès régional. Et l'institution - ot c'est reconnu, et on ne
pourrait pas faire quoi que ce soit sans avoir l'aval de ces congrès
régionaux.
Alors, c'est ce que nous sommes allés chercher.
Évidemment, nous ne sommes pas allés visiter chacune des 90
sections. Nous n'avons pas invité nos 90 dirigeants de section. Il y en
a 15, environ 15 par section. Nous ne les avons pas invités en
assemblée. Mais lorsqu'ils ont délégué... lorsque
leurs délégués viennent parler, toutes les sections
étaient déjà au courant de ce projet de loi puisqu'il ne
s'agit pas du projet textuel, mais de l'organisation. A part de la circulaire,
évidemment, qui a été envoyée après
ça à tous nos assurés, entre l'adoption de notre
décision, à l'assemblée générale le 6 avril,
c'est la dernière étape, et la venue du projet.
M. Boisclair: Est-ce que je comprends bien? Vous dites que la
circulaire a été envoyée à l'nnsemblo des
mutualistes?
M. Dolan: Ànos 150 000.
M. Boisclair: Aux 150 000 mutualistes, après la tenue des
congrès régionaux?
M. Dolan: Avant l'assemblée annuelle. Avant notre
assemblée annuelle...
M. Boisclair: Avant l'assemblée annuelle, mais
après les congrès régionaux?
M. Dolan: Ouf! J'ai la date quelque part. Je pense que ça
été envoyé en parallèle. Ils avaient l'information,
parce que, dans mon document de base, que l'on retrouve dans la circulaire, je
donnais toutes les informations que l'on retrouve, et plus encore, que ce que
l'on retrouve dans la circulaire.
M. Berthiaume: Je crois, si on me le permet, M. le
Président, que la circulaire d'information a été
envoyée au moment où il y avait trois ou quatre assemblées
régionales qui avaient été tenues. Le processus de visite
de chacune des régions est un processus assez long, comme vous pouvez
l'imaginer. Un peu partout, ça a commencé au mois de janvier, en
hiver - ce n'est pas particulièrement facile - et la circulaire
d'information est partie après trois ou quatre réunions.
Donc, sur les 19, là, il y en a une quinzaine qui l'ont
reçue avant leur réunion régionale. Tout le monde l'a
reçue évidemment avant l'assemblée annuelle. (9 h 45)
M. Boisclair: Est-ce qu'il y aurait moyen d'avoir une copie de...
On l'avait demandée. On était supposé nous la faire
parvenir.
M. Dolan: De la circulaire?
M. Boisclair: Oui, de la circulaire.
M. Dolan: Oui, je vais vous la trouver. Je vais vous la
remettre.
M. Boisclair: J'apprécierais qu'elle soit
déposée. Mais je ne sais pas si l'Inspecteur en a une copie de la
circulaire.
Une voix: On l'a approuvée.
M. Boisclair: oui, c'est ça. mais, alors je comprends donc
que... est-ce qu'il y aurait moyen de savoir... est-ce que les trois ou quatre
congrès régionaux qui se sont tenus avant l'envoi de la
circulaire, c'était des congrès régionaux qui, en termes
de nombre, réunissaient plusieurs participants? est-ce que ce sont, par
exemple, dans des régions comme montréal ou québec,
où, bien sûr, il y a des bassins plus importants de mutualistes
que d'autres régions? est-ce que... oui, mais...
M. Dolan: Je vais vous donner un petit peu de détails sur
ça, là.
M. Boisclair: Oui.
M. Dolan: Le 30 janvier, par exemple, la première
rencontre régionale, c'était la rencontre pour la région
de Laval. Nous avions à cette rencontre une possibilité de 18
délégués, et il y en avait 16 de présents et un
observateur. La deuxième rencontre, c'était le
Saguenay-Lac-Saint-Jean, qui a eu lieu de 2 février. Nous avions une
possibilité de 46 délégués et nous en avions 39 de
présents et 3 observateurs. La rencontre suivante... Je pourrais vous
laisser la liste de ces....
M. Boisclair: La troisième, parce que c'est...
M. Dolan: La troisième, c'est le 3 février, c'est
Québec-Charlevoix et Québec-Porneuf. Nous avons tenu deux
congrès ensemble, c'est-à-dire que c'est une seule région,
mais qui porte les deux noms. Nous avions une possibilité de 13
délégués, il y en avait 9 présents. Il y a 5
sections dans ce territoire. La suivante, c'était le 6
février...
M. Boisclair: Non mais c'est les trois premières, donc,
avant l'envoi de la circulaire. On m'assure donc que pour les congrès
régionaux qui ont suivi les gens avaient en main la circulaire.
M. Dolan: C'est-à-dire qu'ils ne l'avaient
pas en main parce que la circulaire est datée du 5 mars. Mais la
circulaire est à partir du texte de présentation qui a
été remis à chacun des participants. Je pourrais vous
envoyer aussi une copie de ce texte-là.
M. Boisclair: Oui.
M. Dolan: Parce que ma circulaire est datée du 5 mars, et
puis mes assemblées se sont tenues à partir de janvier à
toutes les fins de semaines.
M. Boisclair: Oui, le 5 mars, avec les délais d'envoi et
tout ça, ce n'est certainement pas avant la mi-mars que les gens ont
reçu la circulaire.
M. Berthiaume: m. le président, je pense que je vous ai
induit en erreur. je regarde la liste et il y en avait plus que trois ou quatre
qui avaient eu lieu au moment de l'envoi.
M. Dolan: La majorité avaient eu lieu avant.
M. Berthiaume: Je vous citais ça de mémoire,
là.
M. Boisclair: Donc, la majorité avait eu lieu avant.
M. Dolan: mais quand même, la circulaire a
été envoyée à tous les assurés avant notre
assemblée générale. c'est ça qui est important pour
nous, la réaction de nos assurés devant se faire avant l'adoption
finale par les 134 délégués dûment nommés par
nos 90 sections locales. je pense que ce délai-là est important
aussi.
M. Boisclair: Un assuré qui aurait donc voulu se faire
entendre aurait contacté... Vous prétendez qu'un assuré
aurait donc dû... que s'il avait eu un certain nombre de questions ou de
remarques à formuler après la lecture de la circulaire, il serait
donc intervenu auprès de son délégué
régional qui est envoyé à l'assemblée annuelle?
M. Dolan: Exactement. Ils ont des réunions mensuelles.
M. Boisclair: Ces gens là ont des réunions...
M. Dolan: Nos structures locales ont des réunions
mensuelles où il est question d'à peu près tout parce
qu'ils font aussi autre chose qu'attendre ce projet de loi,
évidemment.
M. Boisclair: Oui.
M. Dolan: La structure est différente. Maintenant, si vous
voulez, pour clarifier encore davantage, ici, j'ai aussi des
procès-verbaux de toutes ces réunions avec toutes les questions
qui ont été posées et les réponses données.
Ça me fera plaisir de vous en donner une copie.
Le Président (M. Lemieux): Vous voulez qu'ils soient
déposés, M. le député?
M. Boisclair: Oui, j'apprécierais que ces documents soient
déposés, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Alors, est-ce qu'on pourra en
faire faire des photocopies? Je vais en faire la constatation, à savoir
si ça pout être déposé. Alors, relativement à
la circulaire d'information, j'en accepte le dépôt. M. le
secrétaire, voulez-vous en prendre note, s'il vous plaît, et vous
pouvez la faire circuler aux membres de cette commission? Avez vous
ter-miné, M. le député de Gouin?
M. Boisclair: Si ce n'est que je regardais dans les
règlements, j'essayais de rogardor s'il y a des dispositions qui peuvent
prévoir... puisque, d'ailleurs, vous me dites que vos sections locales
se réunissent à tous les mois, il aurait donc été
possible de prévoir que le débat sur le projet puisse se faire
aussi à l'intérieur de chacune des sections locales, par le biais
d'une circulaire semblable à celle ci qui aurait été
envoyée par la haute direction auprès de l'ensemble des.
M. Dolan: Je ne peux pas imaginer, M. le député de
Gouin, que les délégués des sections puissent venir
à leur congrès régional sans avoir discuté du
problème avec la section locale même parce que tous les
administrateurs avaient déjà une copie du document. Dès le
24 juin, nos 21 administrateurs qui sont répartis dans tout notre
réseau avaient déjà le document que j'ai remis, à
l'occasion de ces rencontres régionales, où j'expliquais
exactement le bien-fondé et pourquoi on faisait ça.
M. Boisclair: Alors, vous me dites donc que vos
délégués régionaux, finalement, ont
été mandatés par leur assemblée locale pour
défendre un point de vue et qu'à cet égard, vous croyez
que dans chacune des sections locales, il y a donc une proposition - ou je ne
sais pas comment exactement vous fonctionnez il y aurait donc eu une
proposition...
M. Dolan: Mais là, je ne veux pas m'avancer jusque
là, mais je dis: C'est impossible qu'il n'en ait pas été
question au cours de leur assemblée.
M. Boisclair: mais compte tenu des règles
démocratiques minimales, s'ils en ont discuté, c'est donc qu'ils
se sont fait mandatés et qu'il y a eu...
M. Dolan: J'imagine. Probablement.
M. Boisclair:... une proposition, à moins que vous
fonctionniez par large consensus, mais il y a certainement un véhicule
par lequel ils se sont exprimés. dans un cas normal, ce serait une
proposition en bonne et due forme dans laquelle on aurait mandaté ou on
aurait à tout le moins pris position.
M. Dolan: Surtout, je sais qu'ils sont très chatouilleux
de leur autonomie au niveau des sections locales. Donc, avant que leurs
délégués puissent parler de quelque chose... Vous savez,
c'est une structure qui est vieille chez nous, qui est rodée puis c'est
très difficile... N'entre pas qui veux comme administrateur, en tout
cas, ou pour se faire élire. Donc, ça présume qu'ils ont
dû on prendre connaissance. Maintenant, je ne sais pas vraiment. Je ne
peux pas m'engager à vous dire qu'il y a eu une résolution dans
chaque soction. Je ne le sais pas.
M. Boisclair: Moi, je dois vous dire que je suis un peu compte
tenu de l'importance du projet, compte tenu des débats aussi que des
projets semblables à ceux-là ont suscité dans le
passé. Je prends l'exemple de La Laurentienne; ce n'est pas un simple
petit projet de restructuration. Maintenant, les mutualistes vont côtoyer
des actionnaires. Il y a une possibilité de dilution du patrimoine. On
en a parlé et on connaît bien les effets de cette transformation
où, maintenant, il y aura la corporation mutuelle de gestion, le
holding, la compagnie à actions. Moi, je suis un peu
étonné de voir qu'il n'y a pas eu plus d'insistance pour que
vraiment, chacune des sections locales dans le cas... d'autant plus qu'elles se
réunissent une fois par mois, que cette discussion-là n'ait pas
été apportée de façon formelle auprès des
mutualistes qui, au premier titre, sont...
M. Dolan: Moi, je peux peut-être ajouter quoique chose, M.
le député. C'est le 24 janvier quo la décision a
été prise. Et là, nous avions des délais à
respecter, le principal délai étant l'assemblée
générale du 6 avril où cette décision-là
devait être prise. Entre temps, il était impossible de rencontrer
chaque section locale pour aller expliquer ça, absolument physiquement
impossible de le faire.
M. Boisclair: Oui, mais on sait très bien...
M. Dolan: Nous avons informé et je suis certain que les
informations ont rejoint plus de monde que La Laurentienne en a rejoint et,
à nos assemblées, il y a plus de monde chez nous qu'il y en a eu
à La Laurentienne à cause de cette structure.
M. Boisclair: Ça, je ne veux d'aucune façon
remettre en question l'efficacité de vos structures et je sais
très bien que, comme mutuelle, vous êtes celle qui a la structure
démocratique la mieux organisée, qui a connu aussi
l'épreuve du temps, puisqu'elle est en opération depuis
longtemps, ce qui n'est pas le cas dans d'autres mutuelles. Et ça, je
crois que c'est tout à votre honneur. Cependant, compte tenu de
l'importance du projet, je comprends que vous aviez moins de quatre mois pour
faire face à l'échéance de l'assemblée
générale. Cependant, la haute direction aurait très bien
pu, dès le moment où fa décision a été
prise, envoyer, sous forme de circulaires ou autres à l'ensemble
des...
M. Dolan: Des dirigeants.
M. Boisclair:... mutualistes, l'essence de la proposition
adoptée par les membres du conseil d'administration en les invitant
à débattre. Je comprends très bien que, pour vous, M. le
président, c'était impossible de faire le tour des 90
assemblées locales. Je comprends que, physiquement, en termes de temps,
c'est impossible.
Cependant, vous avez des équipes. Il y a des gens qui sont
à votre emploi, qui auraient très bien pu, de la même
façon que nous, en campagne électorale, on fait le tour de 125
comtés en moins d'un mois... Mais on a des porte-parole et il y a des
gens qui se promènent, qui informent les gens et qui répondent au
nom du président et des membres du conseil d'administration.
Je suis plutôt surpris de voir la façon avec laquelle vous
avez procédé. On aurait très bien pu, dès le moment
où la décision s'est prise, envoyer, sous forme de circulaires...
Là, c'est encore mieux. Elle a été approuvée par
l'Inspecteur général, mais on aurait très bien pu,
dès le départ, informer les mutualistes de la décision du
conseil d'administration en les invitant à se prononcer, en leur faisant
part d'un certain nombre de personnes-ressources qui auraient pu venir les
renseigner sur les détails techniques du projet, sur les effets que le
changement de structures de propriété aura sur le patrimoine des
mutualistes et sur la structure organisation-nelle de l'entreprise. Ça
aurait très bien pu être envisageable dans les délais,
entre le 24 janvier et le 6 avril.
M. Dolan: Ce que je peux vous dire, M. le député,
sur ça, c'est que je m'engage à vérifier. Je suis
assuré que ç'a été fait dans la majeure.. Ça
n'a pas été fait d'une façon systématique, mais on
a ce qu'on appelle des conseillers chez nous qui font, qui assistent à
chaque assemblée dans ces 90 sections-là. Chaque fois qu'il y a
une assemblée, ils assistent à ces assemblées pour les
aider. Ces conseillers-là étaient au courant du projet. Ils ont
dû en discuter. La seule chose que je ne peux pas vous garantir, c'est
que ç'ait été fait d'une façon systématique.
C'est juste là qu'est peut-être la faiblesse, là, que vous
relevez.
Le Président (M. Lemieux): Oui?
M. Boisclair: Vous comprenez que nous, nous avons un certain
nombre de responsabilités à prendre avant d'adopter ce projet de
loi là. Il y a le délai d'opposition de sept jours qu'on nous a
demandé, là. Compte tenu des délais qui nous
étaient impartis et compte tenu de la date du dépôt du
projet de loi, on aurait très bien pu recevoir ici un certain nombre de
personnes, à cette commission, qui auraient manifesté des
réticences à l'égard du contenu du projet de loi Et moi,
si j'avais été à votre place, M. le Président, il
est très clair que, dès le départ, par souci de
transparence, je ne me serais pas fié aux administrateurs, à vos
conseillers spéciaux qui assistent aux réunions. Je leur aurai
donné un mandat très clair de s'assurer qu'il y ait une
proposition qui soit adoptée dans chacune des instances locales. Et
encore là, les instances locales qui se réunissent à tous
les mois, je présume que c'est l'exécutif. Ce n'est pas vrai que
tous les mutualistes sont invités...
M. Dolan: Non, non, évidemment.
M. Boisclair: Mais on aurait très bien pu aussi penser
à convoquer des assemblées générales
extraordinaires dans un délai... Je comprends que les délais, six
mois c'est court, mais d'autant plus que vous avez des conseillers
spéciaux dans chacune des sections locales qui sont là...
M. Dolan: Non, non.
M. Boisclair: Bien, qui, en tout cas...
M. Dolan: II y en a deux.
M. Boisclair: Vous me dites que vous en avez deux qui font le
tour...
M. Dolan: Deux qui partent de Montréal pour aller aux
assemblées
M. Boisclair: Mais pour un projet semblable à
celui-là, d'une aussi grande importance, il y aurait moyen, au niveau
organisationnel, de... C'aurait pu être gérable, là.
M. Dolan: Est-ce que je peux quand même attirer votre
attention, M. le Président...
M. Boisclair: Oui.
M. Dolan:... et M. le député de Gouin, sur deux
lignes que vous retrouvez à la fin de la circulaire? "Je vous invite
à communiquer avec votre congrès régional ou votre section
locale pour tout renseignement supplémentaire concernant le transfert de
mutualité. " On n'a pas voulu cacher quoi que ce soit. Mais chez nous,
on est pris avec une tradition. La tradition, c'est le respect de la
démocratie. Ils ont élu des délégués pour
les représenter puis ce sont eux, et c'est chatouilleux d'aller jouer
dans ce domaine là pour eux Alors, on a suivi la mode habituelle chez
nous.
Le Président (M. Lemieux): Je voudrais faire remarquer au
député de Gouin que nous avons aussi un rapport de la Direction
de la législation, à savoir que les avis de publication ont
été faits...
M. Boisclair: Oui, puis le délai d'opposition?
Le Président (M. Lemieux): et qu'il n'y a pas eu, je
crois, d'opposition. C'est bien ça? Je crois qu'il n'y a pas eu
d'opposition.
M. Boisclair: Un délai d'opposition de sept jours.
Le Président (M. Lemieux): Alors, tout est dans les
règles de l'art au niveau de la publication des avis officiels. Je veux
simplement vous faire remarquer...
M. Boisclair: O. K. Mais non...
Le Président (M. Lemieux):... parce que j'ai
consulté le rapport de la Direction de la léyisla tion.
M. Boisclair: Moi, l'information qu'on m'avait donnée,
c'était que le délai d'opposition de sept jours. À moins
qu'on m'ait induit on erreur, mais...
Le Président (M. Lemieux): Le délai de
convocation.
M. Boisclair: De convocation.
M. Dolan: Et vous allez voir également, M. le
député, que dans tous les cas, on a bien dit que les droits des
mutualistes n'étalent que transférés dans une autre
corporation et ça, on y tenait, nous, à cause de cette tradition
qu'on a chez nous
M. Boisclair: Hum, hum!
M. Dolan: On ne pouvait absolument pas leur dire qu'on faisait
disparaître la mutualité. C'est le contraire. On
transférait, puis ils gardaient exactement les mêmes droits, la
même structure. Il n'y avait rien de changé. Vous allez le voir
dans le document que je vous ai amené.
M. Boisclair: Ça, on comprend très bien ça,
mais on pourrait discuter plus dans les détails tout à l'heure,
lorsque viendra le temps du projet de loi. Mais il y aura quand même des
évaluations à faire. Ces évaluations-là
pourront
être questionnées par un certain nombre de personnes et
compte tenu de l'évaluation à laquelle on arrivera, c'est ce qui
déterminera le montant du capital qui sera émis et versé.
C'est sûr qu'à l'heure actuelle, tant et aussi longtemps qu'il n'y
a pas d'émission d'actions, il n'y a aucun problème.
Effectivement, les droits des mutualistes sont respectés et le
problème vient juste au moment où il y aura une émission
d'actions. C'est là qu'entre en jeu la dynamique. Mais moi, je maintiens
mon point de vue qu'à cet égard, je comprends que c'est
indiqué, M. Dolan, dans les deux dernières lignes: "Je vous
invite à communiquer avec votre congrès régional ou votre
section locale". Faut-il rajouter que déjà, bien des
congrès régionaux avaient été tenus. On dit plus de
la moitié maintenant et non pas deux, trois - plus de la moitié -
et pour des renseignements supplémentaires.
M. Dolan: Mais leurs délégués venaient
à l'assemblée générale de ces congrès
là après...
M. Boisclair: Oui
M. Dolan: II y avait encore à rencontrer la
possibilité parce que c'était le 6 avril qu'ils
étaient...
M. Boisclair: Moi, je me mets à la place du mutualiste qui
ne sait sans doute pas qui sont les délégués
régionaux.
M. Dolan: Mais moi, M. le député, je dois vous dire
que lorsqu'on fait nos assemblées générales, on a à
peu près entre 50 et 150 personnes qui assistent pour élire leurs
dirigeants, leurs 15 dirigeants pour l'année. Donc...
M. Boisclair: Oui, mais...
M. Dolan:.. les gens savent, nos assurés, qu'ils soient
dans quelque paroisse que ce soit, que ce soit à Roberval, à
Montmagny ou n'importe où.
M. Boisclair: Mais ceci étant dit, il faut quand
môme tenir... Je comprends peut-être que la situation des
Coopérants est peut-être différente de celle des autres
mutualistes, mais je me souviendrai toujours de l'étude de M. Denis
Moffet qui, pour le compte de Maheu Noiseux, produisait une étude sur la
démutualisation. Dans un sondage qu'il envoyait à un certain
nombre de mutualistes, plus des trois quarts des mutualistes n'étaient
pas au courant de leurs droits et ne savaient pas du tout qu'ils
étaient, d'une certaine façon, propriétaires de
l'entreprise, au même litre qu'un coopérant est
propriétaire de sa coopérative. Alors...
M. Dolan: Mais on ne fait plus, nous... (10 heures)
M. Boisclair: Mais...
M. Berthiaume: M. le Président, je comprends les
préoccupations du député, mais il s'agit de
débattre à savoir si on parle de démocratie directe ou de
démocratie par délégation. La tradition, chez Les
Coopérants, c'est une démocratie par délégation. Si
on va à la démocratie directe, qui a peut-être ses
avantages, je le reconnais, à ce moment-là, on défait
complètement toutes les traditions des Coopérants. C'était
ça le problème. Même l'envoi de la circulaire d'information
était une question délicate, dans les traditions des
Coopérants. C'est ça que vous êtes en train de
débattre, dans le fond.
M. Boisclair: Est-ce que vous... Ah, ça...
M. Berthiaume: Je veux juste mettre le doigt sur c'est quoi.
C'est quoi notre situation? Notre situation, c'est la démocratie par
délégation; ce n'est pas une démocratie directe. Bon ou
pas bon, c'est ça.
M. Boisclair: Ça, je comprends qu'il y ait une longue
tradition chez vous et je suis convaincu qu'il a dû y avoir de longues
discussions alentour de cette circulaire-là entre vous et l'Inspecteur.
Ça, je n'en doute pas un seul instant. Mais n'empêche... Et c'est
ça que j'essayais de voir tout à l'heure dans vos statuts. Vous
devez prévoir des assemblées extraordinaires, des
assemblées spéciales, parfois des sections locales. Ça
doit être prévu dans le règlement que les assemblées
locales peuvent se réunir en assemblée générale
spéciale.
M. Dolan: Ils convoquent une assemblée, puis ils en font
deux dans le même mois.
M. Boisclair: Bon, alors donc, je comprends qu'on fonctionne par
délégation, mais ça n'aurait pas empêché,
compte tenu de l'importance du projet, la direction au conseil d'administration
d'envoyer une directive invitant l'ensemble des sections locales à se
réunir pour discuter de ce projet de loi et ainsi informer, dès
le départ, et non pas après la tenue de la moitié des
congrès régionaux, les mutualistes du projet proposé par
les membres du conseil d'administration et ensuite en débattre en
assemblée générale. Les délégués
régionaux auraient pris le pouls de leur assemblée locale au
congrès régional pour défendre une position et ensuite de
ça élire, comme le principe de délégation le veut,
des gens à l'assemblée annuelle. Ça aurait très
bien pu être faisable.
M. Dolan: Oui, M. le député, mais entre janvier et
le 6 avril, il y a eu des réunions dans toutes les sections. C'est
impossible qu'il n'ait pas été question de l'assemblée qui
a été tenue
au congrès régional ou à l'autre avec la
documentation remise. C'est impossible, inimaginable. Donc, je suis
assuré que tous nos dirigeants savaient, entre janvier et le 6 avril,
connaissaient le projet dans son entier.
M. Boisclair: Mais ça, c'est une présomption...
M. Dolan: Et ils pouvaient, à ce moment-là, revenir
n'importe quand, puis se présenter à l'assemblée annuelle,
dire à leurs délégués: On te défend de voter
pour ça.
M. Boisclair: Cependant, il s'agit encore là d'une
présomption, avec toute déférence. Ce n'est pas un fait,
là. Moi, je suis convaincu - peut-être un réflexe de
politicien - avant d'aller défendre une position sur un dossier aussi
important que celui-là, je m'assurerais d'avoir un mandat, dans mon cas,
de mon association de comté.
M. Dolan: C'est exactement ça que je suis allé
chercher. M. le député. C'est ça que je suis allé
chercher par la tournée.
M. Boisclair: Auprès des congrès
régionaux.
M. Dolan: Comme vous feriez dans votre comté.
M. Boisclair: Oui, mais vous ne l'avez pas fait auprès des
associations locales. On pourrait on débattre longtemps. Mais je voulais
juste mentionner le point suivant et, la discussion, je vais la clore
là-dessus, mais vous auriez très bien pu, dès le moment
où la décision s'est prise, informer l'ensemble des
mutualistes...
M. Dolan: Ils le savent, mais en tout cas.
M. Boisclair:... Vous auriez très bien pu tenir des
assemblées locales extraordinaires. Vous auriez très bien pu -
à tout le moins, l'exécutif de ces associations locales qui se
réunit tous les mois - aurait très bien pu, dès le
départ, être mis dans le coup. Peut-être que le choix des
délégués dans les congrès régionaux aurait
été différent. Peut-être que, à tout le
moins, les mandats n'auraient pas été les mêmes ou il y
aurait eu peut-être plus de discussions. il faut comprendre que nous
sommes, à l'heure actuelle, dans un processus un peu particulier, qu'il
s'agit d'un bill privé. On le fait un peu rapidement, compte tenu des
délais, compte tenu de la fin de la session, compte tenu aussi de ce que
vous représentez, là, comme institution au Québec. C'est
sûr qu'on ne traitera pas ce bill privé de la même
façon que lorsqu'un autre bill privé vient nous présenter,
par exemple, une reprise d'instance. Mais à tout le moins, moi, je suis
un peu mal à l'aise avec le proces- sus, malgré le fait que je
comprenne très bien qu'il y a une longue tradition qui, depuis plus de
200 ans, je crois... N'est-ce pas près de 300 ans même?
M. Dolan: 1874.
M. Boisclair:.. Oui, 1874, qui fail quo vous fonctionnez par une
délégation. Mais vous pourrez admettre avec moi quand même
quo vous auriez pu, entre le 24 janvier et le 6 avril, consulter, si ce n'est
que par lettre et avec des ressources particulières qui auraient
été affectées à cette tournée, et informer
directement les assemblées locales. Moi, c'est le point que je voulais
faire.
M. Dolan: Écoutez, moi, le conseil m'avait donné le
mandat de rencontrer les congrès régionaux.
M. Boisclair: Oui.
M. Dolan: J'ai reçu le mandat de mon conseil
d'administration et j'ai fait le travail. Je ne m'imagine pas avoir
été capable de faire 90 sections.
M. Boisclair: Je vous comprends très bien. Pas vous...
Le Président (M. Lemieux): J'aimerais.. S'il vous
plaît... Oui, un instant. Mme la ministre. Pardonnez-moi, M. Dolan.
J'aimerais quand même, Mme la ministre, préalablement, faim une
mise au point qui me semble importante.
J'aimerais souligner au député de Gouin que vous avez
droit à votre opinion relativement au processus de consultation...
M. Boisclair: C'est ça.
Le Président (M. Lemieux):... mais ce qui est important
pour le président de cette commission, c'est de constater et de savoir
si, effetctivement, les règles de fonctionnement concernant les projets
de loi d'intérêt privé ont été bel et bien
respectées. et, à la lecture du rapport du directeur de la
législation en date du 11 juin 1991, on respecte à la lettre
l'article 37 du projet de même que l'article 40 auquel vous avez fait
état, parce que vous avez semblé manifester qu'il y aurait eu une
dérogation d'une nature particulière, ce qui n'est pas le cas.
l'article 40 - vous en êtes bien conscient dit que le directeur du
secrétariat des commissions convoque les intéressés au
moins sept jours avant l'étude du projet de loi en commission, mais il
n'y a pas eu de manifestation dans le sens contraire au niveau des personnes
intéressées, et les avis ont été publiés de
manière légale et conformément à la loi, tel qu'en
fait foi le rapport de la législation.
Alors, je ne voudrais pas qu il y ait d ambiguïté
là-dessus Vous avez droit à votre opinion relativement au
processus interne de consultation. Je la respecte, mais je veux que vous
sachiez qu'Ici, devant cette commission, les règles de fonctionnement -
et je le répète encore une fois concernant les projets
d'intérêt privé - ont bel et bien été
respectées et le tout est conforme aux règles de l'art en
semblable matière. Mme la ministre.
M. Boisclair: Mais, M. le Président, sur cette remarque,
je partage votre opinion, M. le Président, mais je voudrais juste vous
rappeler l'étude de M. Moffet qui, dans un sondage qu'il faisait
auprès de mutualistes...
Le Président (M. Lemieux): Oui, oui. Oui. Monsieur, si...
Mais je pense que...
M. Boisclair: ...nous montrait bien que 75 % des gens ne sont pas
au courant des droits qui sont rattachés à l'article sur les
mutualistes.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Gouin, je vous ai fait part que je respectais... Vous avez droit à votre
opinion. Je respecte ces nuances là. Mais je veux que vous sachiez que
moi, j'ai à m'assurer de la légalité de la
conformité et, en ce sens-là, je dois vous dire que le tout est
conforme aux règles de l'art en semblable matière. Mme la
ministre. Et après, on devra procéder au dépôt de
document et procéder à l'étude du bill.
Mme Robic: bon, merci, m. le président. oui. ça
fait longtemps que je vous fais des signes, là, parce que je pense que
j'aurais pu...
Le Président (M. Lemieux): Oui, j'en suis conscient, Mme
la ministre. Mais, Mme la ministre, je me devais d'apporter ce petit obiter
dictum.
Mme Robic: Et vous avez très bien fait, M. le
Président. J'aurais voulu que le député de Gouin me
regarde parce que je pense que je peux répondre à certaines de
ses préoccupations que je partage d'ailleurs. Mais j'ai ici - et je vais
me permettre de déposer, M. le Président, le discours que M.
Dolan tenait dans ses réunions où il a été
présent et qui explique dans ses grandes lignes tes principes de la
rémutualisation. Je vois même dans votre discours, M. Dolan, que
vous aviez là un schéma qui est un peu différent du
schéma actuel. Vous formiez deux boîtes différentes, une
avec la compagnie d'assurance-vie et l'autre qui comprenait vos autres
activités. Alors, je vais en remettre une copie au député
de Gouin, M. le Président, et déposer ces documents-là
pour qu'il puisse en prendre connaissance.
Le Président (M. Lemieux): J'en autorise le
dépôt, considérant que c'est pertinent au projet de loi
d'intérêt privé sous étude actuellement.
Mme Robic: L'autre chose, M. le Président, que je voulais
mentionner, c'est que la circulaire qui est parvenue aux 50 000 membres a
été envoyée en date du 5 mars. L'assemblée
générale des membres a eu lieu un mois plus tard, le 6 avril.
Donc, on peut croire que, même avec un délai de la poste, tous les
membres ont reçu cette circulaire avant l'assemblée
générale tenue le 6 avril. Est-ce que, M. Dolan ou M.
Ber-thiaume, vous avez reçu des commentaires, des appréhensions,
des remarques ou des oppositions à cette réorganisation à
partir du moment... avant la tenue de votre assemblée
générale?
M. Dolan: Mme la ministre, si vous me permettez, je vais juste
vérifier avec le secrétaire, mais je pense qu'on n'a reçu
aucune demande.
Le Secrétaire: Effectivement, M. le Président.
M. Dolan: Aucune demande. Et plus que ça, dans notre
tournée il y a eu un seul congrès régional où il y
a eu deux votes, un vote contre sur trente-huit délégués.
C'est dans la région des Laurentides. Il y avait 48
délégués, 35 présents; sur les 35, il y en a 2, un
qui a voté contre et l'autre qui s'est abstenu.
Mme Robic: m. l'inspecteur, avez-vous, vous, dans ce mois qui
s'est écoulé entre l'envoi de la circulaire et le 6 avril,
reçu des commentaires de membres des coopérants qui pouvaient
s'opposer à ce projet de loi?
M. Bouchard: Moi, je n'ai reçu aucun commentaire de
mutualistes.
Mme Robic: Alors, M. le Président, c'est vrai qu'il faut
trouver dommage que les membres d'une mutuelle, souvent, ne connaissent pas
leurs droits. Mais on ne peut pas nécessairement blâmer les
officiers de ces mutuelles-là. Comme membres, on a des
responsabilités aussi de se renseigner. Il faut trouver des
façons d'éduquer les membres. On est tous d'accord avec
ça.
Mais ce que je voudrais dire, M. le Président, c'est que,
finalement, Les Coopérants, de la façon dont Les
Coopérants tiennent leurs assemblées pour nommer des
délégués, j'aimerais bien que mes autres mutuelles fassent
des réunions, en région, pour faciliter l'intérêt
puis faciliter la présence de leurs membres. Il faut les
féliciter pour ça. Ils sont les seuls qui le font. Ensuite,
ça appartient aux mutuelles, aux mutualistes d'assister ou non à
ces réunions-là. Mais certainement que cette compagnie mutuelle
facilite la possibilité à ses membres d'être
présents à
leur réunion, par région.
Le Président (M. Lemieux): En faites-vous une motion de
félicitations? Est-ce que c'est unanime?
M. Boisclair: J'en conviens. J'en conviens très bien
qu'effectivement, c'est la mutuelle qui a la structure démocratique la
plus organisée. Mais n'empêche que, si je ne me trompe pas, M.
l'Inspecteur, c'est vous qui avez insisté. Est-ce que vous pourriez nous
expliquer les motifs qui vous ont motivé à insister pour qu'une
circulaire soit envoyée à l'ensemble des mutualistes?
Le Président (M. Lemieux): M. l'Inspecteur
général des institutions financières.
M. Bouchard: M. le Président, en raison de l'importance
que représente un projet de loi semblable, il m'apparaissait que
ça ne pouvait pas être considéré comme étant
un simple règlement de régie interne, qui devait être
approuvé par les membres en assemblée extraordinaire. Les gens
étaient bien conscients que ça signifiait des coûts
considérables. J'ai exigé formellement - et je le dis devant
cette assemblée - en dépit des coûts, que la circulaire
soit transmise à tous les détenteurs de police pour qu'ils
puissent faire connaître leur opposition, le cas échéant,
à leurs différentes instances telles qu'elles existent. Je ne
peux pas aller au-delà des instances qui existent comme au point de vue
règlement de régie interne.
Le Président (M. Lemieux): Je vous remercie. J'aurais
aussi un procès-verbal à déposer concernant le
congrès régional spécial de la région de Laval,
tenu à Laval le 30 janvier 1991. Vous allez m'éviter de le faire
photocopier, question d'économie et d'efficience. Le secrétaire
l'aura entre les mains. J'autorise le dépôt de manière
officielle, pour consultation, et vous aurez le loisir, chacun des membres de
cette commission, de vous en faire faire une photocopie.
Une voix: Ce sont plusieurs procès-verbaux.
Le Président (M. Lemieux): Ce sont plusieurs
procès-verbaux. Je m'excuse. J'ai dit le procès-verbal; ce sont
plusieurs procès-verbaux.
Oui, M. Dolan?
M. Dolan:... nous retourner les originaux?
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. Dolan. On va faire en
sorte de vous retourner les originaux. C'est pris en note, M. le
secrétaire? Ça va.
M. Dolan: Ce sont des originaux.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que ça va pour
les commentaires? Nous pouvons com- mencer l'appel du projet de loi? Non...
Mme Robic: M. le Président, vous allez me...
Le Président (M. Lemieux): Oui, Mme la ministre.
Mme Robic: Je me réserve le dernier commentaire.
Le Président (M. Lemieux): Oui, allez-y Allez-y, Mme la
ministre.
Mme Robic: Vous savez comment j'aime ça avoir le dernier
mot. M. le Président, j'aimerais...
Le Président (M. Lemieux): Ne mettez pas de l'huile sur le
feu, Mme la ministre.
Mme Robic: M. le Président, je voudrais vous rappeler que
si vous relisez l'introduction de mon rapport quinquennal sur les assurances,
je fais mention de l'importance que les mutualistes s'impliquent et qu'on
éduque les mutualistes dans leurs droits.
Le Président (M. Lemieux): Vous savez. Mme la ministre,
c'est difficile pour un président lorsque, de part et d'autre, les deux
membres à la fois du parti ministériel et de l'Opposition veulent
avoir le dernier mot. Ce n'est pas facile, vous savez. alors, sur ce, m. le
député de gouin, êtes vous d'accord pour qu'on appelle le
projet de loi?
M. Boisclair: II était temps qu'elle ait le dernier
mot!
Le Président (M. Lemieux): Alors, vous avez le dernier
mot, M. le député de Gouin.
M. Boisclair: Non, non.
Étude détaillée
Le Présidant (M. Lemieux): Alors, j'appelle le projet de
loi 287, Loi concernant Les Coopérants, société mutuelle
d'assurance-vie.
Nous passons au préambule. M. le député de Gouin,
voulez-vous qu'on appelle chacun des paragraphes du préambule?
M. Boisclair: On va...
Le Président (M. Lemieux): Je vais vous donner le temps,
là.
M. Boisclair: Oui, le préambule... Non, écoutez,
pour le préambule, si ce n'est que...
Le Président (M. Lemieux): Je peux vous donner le temps de
lire le préambule et, par
après, si vous voulez qu'on l'appelle de manière globale,
on l'appellera globalement.
M. Boisclair: Vous êtes supposé lire les
articles...
Le Président (M. Lemieux): Non, c'est à votre
convenance. Je n'ai pas l'obligation de lire les articles...
Une voix: Oui, oui ...
Le Président (M. Lemieux): Normalement, je n'ai pas
l'obligation de lire les articles. Oui, oui...
Mme Robic: Si vous voulez, s'il vous plaît, suspendre une
demi-minute, là.
Le Président (M. Lemieux): Oui, oui, je vais suspendre.
Alors, nous allons suspendre pendant trente secondes.
(Suspension de la séance à 10 h 15)
(Reprisée 10 h 16)
Le Président (M. Lemieux): La commission du budget et de
l'administration reprend ses travaux relativement au projet de loi
d'intérêt privé 287. Nous allons suspendre l'étude
du préambule et nous allons revenir à la toute fin pour reprendre
l'étude du préambule. Nous allons immédiatement, lorsque
le député de Gouin voudra bien prendre place, appeler l'article 1
du projet do loi d'intérêt privé 287.
Mme Robic: M. le Président, je m'excuse. Nous serions
prêts avec la modification dans le préambule du projet de loi,
s» vous voulez revenir, M. le Président.
Le Président
(M. Lemieux): c'est que,
habituellement, selon les règles de pratique en vigueur, lorsqu'il y a
des modifications à un préambule, mme la ministre, nous revenons
à la fin de l'étude du...
Mme Robic: Bon, d'accord.
Le Président (M. Lemieux): ...projet de loi pour modifier
ce préambule-là.
Mme Robic: D'accord. Je m'excuse.
Le Président (M. Lemieux): Alors, j'appelle l'article 1 du
projet de loi.
M. Boisclair: ...qu'on suspend...
Le Président (M. Lemieux): Nous suspendons, M. le
député de Gouin, le préambule et nous allons revenir
à la fin avec un amendement relativement au préambule. Est-ce que
vous préférez que je suspende une minute et qu'on regarde le
préambule, quitte à ce qu'il soit... Alors, je vais suspendre
pendant une minute, de manière à permettre à la fois
à l'Opposition et au parti ministériel de lire le
préambule avec le requérant et, par après, nous allons
reprendre l'article 1 et revenir a la toute fin pour proposer les amendements
au préambule. Alors, je suspends une minute pour qu'on puisse s'entendre
et qu'on puisse opérer de manière fonctionnelle.
(Suspension de la séance à 10 h 19)
(Reprise à 10 h 25)
Le Président (M. Lemieux): La commission du budget et de
l'administration reprend ses travaux concernant le projet de loi
d'intérêt privé 287, Loi concernant Les Coopérants,
société mutuelle d'assurance-vie. Je vais permettre à Mme
la ministre un seul commentaire pour, par après, suspendre
l'étude du préambule et procéder à l'article 1. Par
après, à la toute fin, nous allons revenir au préambule et
aux amendements, s'il y a lieu. Alors, Mme la ministre, votre commentaire puis,
par après, on passe à l'article 1.
Mme Robic: M. le Président, vous me voyez tout à
fait surprise qu'à l'étude d'un projet de loi aussi important que
celui qu'on étudie ce matin, il y ait eu une erreur comme
celle-là dans le projet de loi, M. le Président. Je vous dirais
que c'est presque inacceptable que des officiers d'une entreprise, comme Les
Coopérants, aient pu nous présenter un article avec une erreur
comme celle-là, M. le Président. Vous me voyez confuse et je
regrette qu'on n'ait pas vu l'importance, M. le Président, de
préciser qu'il y a une dissidence.
Alors, M. le Président, vous comprendrez que j'espère
qu'il n'y a pas d'autres erreurs, et on va le passer au peigne fin, le projet
de loi.
Alors, M. le Président, je voudrais vous rappeler que l'erreur se
situe au cinquième paragraphe du préambule, où on parle
d'un vote unanime quand c'est un vote à la majorité, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): Alors, je vous remercie, Mme la
ministre. Sur ce, j'appelle immédiatement... Oui, allez-y, M. le
député de Gouin.
M. Boisclair: M. le Président, avec toute la
déférence que je puisse avoir pour les officiers des
Coopérants, je ne peux que souscrire entièrement aux propos de la
ministre. On nous demande, de façon hâtive, de procéder
à l'adoption du projet de loi. La moindre des choses à laquelle
on pourrait s'attendre, c'est qu'on
puisse, à tout le moins, nous transmettre les informations
exactes ou s'assurer que les informations exactes se retrouvent dans le projet
de loi. Il s'agit d'un vote au conseil d'administration. Ce n'est pas un vote
à l'assemblée générale. C'est encore...
Il y a quelqu'un qui, à ma compréhension ou selon les
informations qu'on nous a transmises - tout à l'heure, M. Dolan - au
conseil d'administration, qui a voté contre le projet et, à cet
égard, il y a une modification importante à apporter au projet de
loi. Je comprends qu'on va le faire, mais la moindre des choses, ça
aurait été qu'on s'assure, puis qu'on fasse les
vérifications nécessaires. Si jamais il y a un papillon... On
aurait pu, à tout le moins, informer les membres de la commission,
dès le départ, de cette erreur qui s'y était
glissée. Là, on comptait un peu sur - je ne voudrais pas dire la
bonne foi parce que je ne veux pas la remettre en question - mais il y a
quelqu'un qui n'a pas fait sa job à quelque part.
Le Président (M. Lemieux): M.Dolan, effectivement,
je vais vous donner la parole. Ça me semble tout a fait normal.
M. Dolan: Oui. M. le Président, la seule explication que
nous retrouvons, à ce moment-ci, ici à la table, c'est qu'il y a
eu confusion. Effectivement, au mois de décembre, le 14 décembre,
lorsqu'on a voté sur le principe d'un transfert de mutualité, 18
administrateurs ont voté pour, 1 contre et aucune abstention.
Une voix:...
M. Dolan: Une abstention. C'est ça? En tout cas, lorsqu'on
va dans la copie de notre résolution.
Ce qui a embrouillé les cartes, c'est que le 24 janvier, nous
avons tenu un nouveau conseil d'administration, cette fois-là en
présentant un document pour la tournée à entreprendre. Et
là, ç'a été unanime et c'est là, je pense,
qu'il y a eu une confusion. Par la suite, d'ailleurs, à
l'assemblée générale du 6 avril, le vote a
été unanime et tous les administrateurs qui avaient voté
contre ont voté pour. Mais effectivement, il y a une correction à
faire, là, parce que, le 14 décembre, ça n'a pas
été unanime.
Le Président (M. Lemieux): Alors, je vous remercie.
Maintenant, nous allons passer à l'étude de l'article 1 du projet
de loi d'intérêt privé 287. J'appelle l'article 1.
Compagnie d'assurances à
capital-actions
Mme Bégin: M. le Président, j'aurais un amendement
à y apporter. (10 h 30)
Le Président (M. Lemieux): Oui.
Mme Bégin: Je vais vous faire lecture de l'amendement.
Est-ce que je peux faire lecture de l'amendement? Oui?
Le Président (M. Lemieux): Oui
Mme Bégin: Modifier l'article 1 par la suppression de ce
qui suit: "Financière Coopérants": La Financière
Coopérants inc., compagnie constituée le 31 décembre 1990
en vertu de la partie IA de la Loi sur les compagnies; "Groupe
Coopérants": Groupe Coopérants inc. constituée le 20
janvier 1988 en vertu de la partie IA de la Loi sur les compagnies".
C'est l'amendement, M. le Président, qu'on désire y
apporter.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement est recevable.
Est-ce que l'amendement est adopté? Est-ce qu'il y a des interventions
sur l'amendement, Mme la ministre? Oui, vous pouvez intervenir sur
l'amendement.
Mme Robic: D'accord. Alors, M. le Président, c'est tout
simplement pour... Ça faisait partie... On devait... Il y avait eu
possibilité d'une réorganisation avec le groupe dos
Français. Ça ne s'est pas fait et, à ce moment là,
il fallait mettre ces deux entités-là dans l'article 1.
Maintenant, nous n'avons pas besoin de mettre ces entités-là dans
l'article 1 avec la réorganisation qu'on vous propose aujourd'hui, le
modèle qu'on vous propose aujourd'hui.
Le Président (M. Lemieux): Ça va? Adopté?
M. Boisclair: Oui, adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement est donc
adopté à l'article 1. Est-ce que l'article 1... Oui, M. le
député de Gouin.
M. Boisciair: Non, c'est juste que... Le Président (M.
Lemieux): Oui.
M. Boisciair:... ce n'est pas moi qui ai dit que le "deal" avec
les Français ne marchait plus.
Mme Robic: C'est ça, là, je sais que |e me suis
mise...
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 1 tel
qu'amendé est adopté?
Mme Robic: Oui.
M. Boisciair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 1 tel
qu'amendé est adopté. nous passons maintenant à
l'article 2 du projet de loi. est-ce qu'il y a des interventions relativement
à l'article 2? mme la ministre.
Mme Robic: Non, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): II n'y a pas d'intervention. M.
le député de Gouin, je vais vous laisser le temps de regarder
l'article 2. Il n'y a pas d'amendement, aussi, à l'article 2? Non.
M. Boisclair: la notion de contrôle est la même qu'on
retrouve à la loi sur ies assurances? elle est plus
sévère, hein?
Mme Robic: Oui.
M. Boisclair: La notion de contrôle est-elle la même
qu'on retrouve à la Loi sur ies assurances?
Mme Robic: Oui, oui.
Une voix: C'est la possibilité d'élire...
Mme Robic: La majorité.
Une voix: ...la majorité des administrateurs.
Mme Robic: Oui. C'est toujours comme ça.
Le Président (M. Lemieux): Alors, l'article 2 est-il
adopté?
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): adopté. nous passons
maintenant à l'article 3. j'appelle l'article 3 du projet de loi. est-ce
qu'il y a des interventions relativement à l'article 3?
M. Boisclair: Non, M. ie Président.
Le Président (M. Lemieux): L'article 3 est donc
adopté. Nous appelons l'article 4 du projet de loi.
M. Boisclair: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Adopté, M. le
député de Gouin? Adopté. Nous passons à l'article 5
du projet de loi.
M. Boisclair: Écoutez, si ce n'est qu'il s'agit là
des amendements qui, dans le fond, vont opérer la transformation de la
structure des Coopérants, je comprends, bien sûr, que ces
dispositions reprennent dans leur essence, et même pratiquement dans leur
forme, les dispositions qu'on retrouvait dans le projet de loi sur La
Laurentienne. Il s'agit du noeud, là, de la question. Je voudrais tout
simplement à ce moment-ci, M. le Président, dire jusqu'à
quel point l'amendement que nous apporterons tout à l'heure sera
pertinent, parce qu'il faut bien savoir que le projet de loi n'entrera pas en
vigueur en bloc et ce sont ces articles-là qui, les premiers, vont
entrer en vigueur. C'est bien ça? Ces articles.
Le Président (M. Lemieux): Alors, l'article 5 est
adopté?
M. Boisclair: Oui, adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous passons
maintenant au chapitre ill, Compagnie d'assurances à capital-actions.
Nous appelons l'article 6. J'appelle l'article 6.
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle
l'article 7.
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle
l'article 8.
Mme Bégin: À l'article 8, si vous me permettez, M.
le Président, j'ai un amendement...
Le Président (M. Lemieux): Oui.
Mme Bégin: ...qui se lit comme suit: Modifier l'article 8
par le remplacement, dans la première ligne du paragraphe 1°, des
mots "sur la vie" par les mots "d'assurance sur la vie".
Le Président (M. Lemieux): L'amendement est-il
adopté?
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. L'article 8 tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous appelons
maintenant l'article 9 du projet de loi.
Mme Bégin: J'ai également un autre amendement, M.
le Président, à l'article 9.
Le Président (M. Lemieux): Oui, Mme la
députée de Bellechasse.
Mme Bégin: Cet amendement se lit comme suit: Modifier
l'article 9 par la suppression, dans la première ligne du
deuxième alinéa, des mots "et dirigeants".
Le Président (M. Lemieux): Cet amendement à
l'article 9 est-il adopté? Oui, un instant. Allez-y, M. le
député de Gouin.
M. Boisclair: Non, je veux juste...
Le Président (M. Lemieux): Voulez-vous
répéter le sens de l'amendement, Mme la députée de
Bellechasse?
Mme Bégin: Oui, l'amendement est le suivant: Modifier
l'article 9 par la suppression, dans la première ligne du
deuxième alinéa, des mots "et dirigeants".
Le Président (M. Lemieux): O. K.
M. Boisclair: "Dirigeants" faisant référence aux...
C'est quoi la différence entre un administrateur et un dirigeant?
Mme Gagnon (Hélène): C'est strictement une
disposition de nature transitoire...
M. Boisclair: Oui.
Mme Gagnon:... et on a besoin de parler des administrateurs, que
leur mandat se continue jusqu'à tel moment. Mais pour ce qui est des
dirigeants, ce seraient des personnes rémunérées ou
nommées, et c'est une erreur, on n'a pas à parler des dirigeants
à ce moment-là.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que c'est un vote,
ça?
Une voix: Oui, il y a un vote.
Le Président (M. Lemieux): C'est un vote. Avant, nous
allons quand même... Est-ce que l'amendement est adopté à
l'article 9?
M. Boisclair: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Est-ce que
l'article 9 tel qu'amendé est adopté?
M. Boisclair: Je vais en rediscuter, moi, de ça.
Le Président (M. Lemieux): Nous allons revenir. Alors,
l'amendement à l'article 9 est adopté. Nous allons suspendre
parce qu'on m'informe qu'il y a un vote en Chambre, et nous allons reprendre
les travaux immédiatement après le vote en Chambre. Nous en
sommes à l'article 9, l'amendement ayant été
adopté.
(Suspension de la séance à 10 h 36) (Reprise à 10 h
57)
Le Président (M. Lemieux): La commission du budget et de
l'administration reprend ses travaux relativement au projet de loi 287, Loi
concernant Les Coopérants, société mutuelle
d'assurance-vie. Nous en étions à l'article 9 et, à
l'article 9, l'amendement avait été adopté. Nous passons
maintenant à l'étude de l'article 9 et Je vais laisser le soin
à M. le député de Gouin de bien vouloir en prendre
connaissance.
M. Boisclair: L'article 9 va, bien sûr, faire en sorte que
les administrateurs actuels vont se retrouver aux deux nouvelles instances,
à savoir la corporation mutuelle de gestion et le conseil
d'administration de la corporation à capital-actions. Ce sont donc les
mêmes administrateurs qui auront à déterminer le montant de
l'émission et à autoriser, avec les recommandations, bien
sûr, de l'Inspecteur, compte tenu des dispositions de l'article 14. Et ce
sont donc ces mêmes administrateurs, aussi, qui se retrouvent à la
corporation mutuelle de gestion. Est-ce qu'il n'y a pas le danger que ces
gens-là se retrouvent, d'une façon ou d'une autre, sous une forme
ou une autre, en conflit d'intérêts?
Mme Robic: M. Bouchard.
Le Président (M. Lemieux): M.Bouchard.
M. Bouchard: En conflit d'Intérêts. Bon. J'essaie de
voir. Oui, il y a toujours un problème de conflit
d'intérêts potentiel dans plusieurs actes administratifs. Mais, en
vertu de l'article 14, il y aura transformation et il y aura émission
d'actions et détermination du capital versé seulement lorsque la
valeur aura été agréée. Ce qui veut dire que,
subséquemment, les administrateurs pourront émettre les actions.
Je ne dis pas que ce n'est pas un acte important, mais je dis: Compte tenu du
fait que l'évaluation n'est pas déterminée par eux, mais
supervisée par un tiers qui n'est pas eux, est-ce qu'Us sont en conflit
d'intérêts lorsqu'on leur demande d'émettre un acte
administratif purement et simplement d'émission d'actions?
M. Boisclair: Mais l'article 14 fait référence
à une émission.
M. Bouchard: La première... M. Boisclair: La
première...
M. Bouchard:... qui résulte de la transformation.
M. Boisclair:... qui résulte, bien sûr, de la
transformation.
M. Bouchard: C'est ça.
M. Boisclair: Mais il pourrait très bien y en avoir
d'autres, avant qu'il y ait une assemblée
générale, et d'autant plus, si je ne m'abuse, même
s'ils demeurent en fonction pour la durée de leur mandat.
M. Bouchard: Jusqu'à la prochaine...
M. Boisclair: Ce n'est pas assez sûr. On dit: C'est
à..
Mme Robic: Jusqu'à la prochaine...
M. Bouchard: jusqu'à la prochaine assemblée
annuelle seulement et non pas pour trois ans.
M. Boisclair: Et la prochaine assemblée annuelle aura
lieu?
M. Bouchard: L'an prochain. Une voix: Dans l'année.
M. Boisclair: Dans l'année.
Le Président (M. Lemieux): L'article 9 tel
qu'amendé est-il adopté, M. le député de Gouin?
M. Boisclair: Mais je trouve ça quand même... Je
comprends que ce sera deux entités distinctes, une contrôlera
l'autre, mais il y a non seulement les décisions de l'émission
d'actions, il y a la gestion quotidienne des affaires de la corporation et de
la compagnie par actions. Je sais que c'est la structure qui a
été retenue dans le cas de La Laurentienne, mais je trouve
ça assez bizarre si ce n'est que comme formule. Je comprends qu'il faut
assurer une transition là. Par exemple, si on voyait un conseil
d'administration d'un holding ou d'un groupe, qui serait le même qu'une
filiale, c'est comme si on avait les mêmes administrateurs. La
comparaison est un peu grosse, mais... Moi, je suis surpris de cette
situation-là. On aurait pu très bien... Je comprends qu'il faut
assurer la transition, mais l'assemblée générale
annuelle... Au lieu de mettre "la prochaine assemblée annuelle", on
mettrait "une assemblée qui devrait être convoquée le plus
rapidement possible".
M. Bouchard: Voici. Oui, ça pourrait être ça.
mais en se rappelant du principe que nous ne sommes pas censés modifier
la situation de la compagnie d'assurances, nous ne faisons que la transformer.
Alors, ces administrateurs qui ont été élus et qui
administrent actuellement la compagnie d'assurances, il nous semble qu'ils sont
en mesure de continuer de l'administrer même si la structure juridique de
l'entreprise est devenue à capital-actions entre-temps. C'est la
même compagnie qui se transforme, ce n'est pas une nouvelle compagnie et
c'est ce sur quoi on insiste constamment pour dire que, juridiquement parlant,
les administrateurs, quand ils vont revenir au conseil d'administration
après la transformation, ils seront à capital-actions, mais c'est
tout, c'est une formule juridique qui fait qu'ils continuent l'instance.
Les premières demandes que nous avons eues, M. le
député, c'était de faire comme c'était le cas pour
la corporation mutuelle de gestion qui demeure en fonction jusqu'à
l'expiration de leur mandat.
M. Boisclair: Du mandat.
M. Bouchard: Et je n'étais pas d'accord. Je vous avoue,
humblement parlant, je n'étais pas d'accord, je trouvais que trois ans,
ça n'avait pas de bon sens dans un cas ici, pour différentes
raisons. Nous sommes rendus pratiquement à la fin de l'année pour
l'administration d'une façon provisoire, il m'est apparu,
peut-être à tort, qu'on pouvait admettre, et sans exiger une
convocation d'une assemblée spéciale pour les fins d'élire
probablement les mêmes personnes, ou enfin, peu importe - d'une
façon, on ne sait pas, mais peu importe, je ne veux pas présumer
là... Mais pour réélire le conseil d'administration,
est-ce qu'il y avait des raisons majeures, je dirais d'ordre public, pour
exiger de convoquer une assemblée spéciale pour la balance de
l'année? C'est ça qu'on avait à apprécier.
M. Boisclair: Parce que la situation que vous venez de
décrire serait sans doute la situation idéale, qu'il y ait une
assemblée générale qui soit convoquée pour
élire de nouveaux administrateurs, comprenant bien que dans la mesure
où il y a possiblement des partenaires qui vont prendre une
participation à ce capital-actions qui sera émis, c'est sûr
que ces gens-là vont sûrement exiger une représentation au
conseil d'administration et qu'il y aura sûrement des vacances,
là.
M. Bouchard: Oui, c'est ça.
M. Boisclair: Je suis convaincu qu'il y aura...
Mme Robic: Définitivement. On peut s'attendre à
ça.
M. Boisclair:... des vacances au sein du conseil d'administration
et que peut-être, compte tenu de cette situation, mais dans la...
Oui.
Mme Robic: On ne parle pas nécessairement de 12 mois quand
on parle d'une assemblée générale annuelle.
Déjà, il y a une partie de l'année qui est
écoulée, donc on peut s'attendre à ce que dans moins de 12
mois il y ait une assemblée générale annuelle de
tenue.
Le Président (M. Lemieux): Ça va, M. le
député de Gouin? Est-ce que l'article 9 tel qu'amendé est
adopté?
M. Boisclair: Bien moi, vous me permettrez...
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Boisclair: Je voterai contre cet article.
Le Président (M. Lemieux): C'est-à-dire
adopté sur division?
M. Boisclair: Sur division, compte tenu des...
Le Président (M. Lemieux): Alors, adopté sur
division, l'article 9. J'appelle l'article 10. Est-ce qu'il y a des
commentaires sur l'article 10?
M. Boisclair: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Adopté?
M. Boisclair: Non.
Le Président (M. Lemieux): Non? Je m'excuse. Alors, je
vais écouter vos commentaires.
M. Boisclair: Pourquoi apparaissait-il important d'introduire une
disposition semblable à celle-ci qui ne se retrouve pas dans le cas de
La Laurentienne? Quelles sont les dispositions dans la Loi sur les compagnies
qui, dans ce cas-ci, s'appliqueraient, parce qu'on fait une exclusion de
certaines dispositions de la Loi sur les compagnies?
Mme Robic: M. Bouchard.
Le Président (M. Lemieux): M. l'Inspecteur
général des institutions financières.
M. Bouchard: Vous êtes à l'article 10, là?
Bien, l'article 10, M. le député, je crois que vous le retrouvez
dans La Laurentienne.
M. Boisclair: Ah oui! On le retrouve effectivement à
l'article 8. Donc, les membres de la compagnie à capital-actions seront
élus par les mutualistes...
Mme Robic: C'est juste, la majorité.
M. Boisclair:... le moindrement qu'Hs se retrouvent aussi, et les
actionnaires de cette compagnie-là.
M. Bouchard: C'est encore une fois par souci du respect que ce
n'est pas une démutuali-sation classique, mais une transformation. Comme
actuellement les mutualistes contrôlent le conseil d'administration de la
compagnie d'assurances, même si, par suite de ce changement de structure
là, la compagnie d'assurances n'est pas directement
contrôlée par la corporation mutuelle de gestion, mais par des
intermédiaires dans la chaîne corporative, on veut s'assurer que
les mutualistes continuent le lien de contrôle sur le conseil
d'administration des compagnies d'assurances, qui ne seraient pas le cas. si
j'avais une assemblée générale du holding qui
précède, c'est cette assemblée-là qui
élirait la majorité. donc, on fait une entorse au droit des
compagnies pour dire que, peu importent ceux qui investissent au niveau du
holding, la majorité du conseil d'administration sera toujours
nommée par l'assemblée générale annuelle de tous
les mutualistes au niveau de la corporation mutuelle de gestion.
M. Boisclair: C'est bien sûr que, dans la mesure où
il y a une transaction qui se fera, justement, pour des gens qui
achèteront, il y aura, bien sûr, une modification... Il faut
s'attendre à ce que ces gens-là prennent...
M. Bouchard: Oui.
M. Boisclair:... une participation au conseil d'administration.
C'est donc dire que ces gens-là devront se faire
réélire.
M. Bouchard: Ils vont se faire élire à
l'assemblée annuelle du holding...
M. Boisclair: À l'assemblée annuelle.
M. Bouchard:... qui précède. Mais là, Us
vont savoir qu'ils ne vont pouvoir élire que 49 % des membres du conseil
d'administration parce que 51 % vont être élus par d'autres que
par eux.
M. Boisclair: Qu'est-ce qui arrive s'il y a une vacance? Est-ce
qu'ils peuvent coopter les membres?
M. Bouchard: Les mêmes principes devront être
retenus, c'est que ceux qui démissionnent, si ce sont des personnes
élues par les mutualistes, devront être remplacés par des
mutualistes pour que le principe de 10 soit toujours maintenu tout le temps, en
tout temps.
M. Boisclair: Oui, mais quelle est la procédure en cas de
vacance? Est-ce qu'ils vont laisser le poste vacant ou s'ils vont coopter un
membre?
M. Bouchard: Ce sont les dispositions générales de
droit des compagnies: s'ils ont quorum, les membres présents peuvent
remplacer les gens, comme on retrouve dans la Loi sur les compagnies...
M. Boisclair: Par cooptation.
M. Bouchard:... et s'ils n'ont pas quorum,
une assemblée spéciale est convoquée.
Mme Robic: Et non seulement on s'assure que les mutualistes
conservent la majorité au niveau du conseil d'administration, mais
également au niveau du comité exécutif de ce conseil
d'administration.
Si vous regardez le deuxième paragraphe, c'est ce qu'il dit.
Alors, ils sont en majorité au conseil d'administration et,
également, ils doivent être en majorité au comité
exécutif que le conseil d'administration forme.
M. Boisclair: Là, on parle de la compagnie à
capital-actions?
Mme Robic: Oui.
M. Boisclair: o.k. mais la question va se poser dans le cas du
conseil d'administration de la corporation mutuelle de gestion. ça, on
en discutera tout à l'heure sur les autres articles.
Mme Robic: Elle, elle est contrôlée à 100 %
par les mutualistes.
M. Boisclair: Oui, c'est ça, mais est-ce qu'ils vont
pouvoir détenir des actions?
M. Bouchard: Non, pas la corporation mutuelle de gestion, il n'y
a pas d'actions là.
M. Boisclair: Mais les membres du conseil d'administration?
M. Bouchard: C'est des mutualistes. C'est là que la
mutualité joue.
M. Boisclair: Oui. On va y revenir tout à l'heure.
Mme Robic: O.K. On en reparlera rendu là.
Le Président (M. Lemieux): Ça va, M. le
député de Gouin...
M. Boisclair: Oui. La destitution...
Le Président (M. Lemieux): ...à l'article 10?
Oui.
M. Boisclair: ...est-ce que c'est un vote aux deux tiers ou un
vote à la majorité simple?
M. Bouchard: Pour l'élection? M. Boisclair: Pour la
destitution.
Mme Robic: Ils peuvent faire l'assemblée
générale des membres de la corporation mutuelle de gestion.
M. Boisclair: Un vote à la majorité?
Mme Robic: L'assemblée générale, une
majorité.
M. Boisclair: Conformément aux...
Mme Gagnon: C'est les règles habituelles. Normalement,
c'est la majorité, à moins que la loi n'exige une proportion plus
grande.
M. Boisclair: Parfait. Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. L'article 10 est
adopté. J'appelle l'article 11. Il n'y a pas d'amendement, hein?
Une voix: Non.
Mme Robic: M. le Président, l'article 55 est repris dans
le cahier, à gauche de votre cahier.
M. Boisclair: Est-ce qu'il y a une raison, parce qu'il y a des
polices participantes, bien sûr, et il y a des polices non
participantes... Dans le fond, c'est un privilège qu'on se trouve
à retirer aux détenteurs de polices participantes.
Le Président (M. Lemieux): M. l'Inspecteur
général.
M. Bouchard: je ne pense pas qu'on puisse parler de leur retirer
un privilège. vous savez que l'article 10 va beaucoup plus loin que le
tiers.
M. Boisclair: Oui.
M. Bouchard: Alors là, indistinctement de police
participante ou non participante, ils se retrouvent avec une majorité du
conseil d'administration comme telle. Alors, ils seront confondus dans la
majorité du conseil d'administration. C'est beaucoup plus
élevé que le tiers.
Le Président (M. Lemieux): Ça va, M. le
député de Gouin?
M. Boisclair: Pourquoi avait-on fait cette distinction entre les
polices participantes et non participantes?
M. Bouchard: Parce qu'il n'y avait pas, dans la Loi sur les
assurances, une disposition qui faisait en sorte que les mutualistes, dans le
cas d'une compagnie d'assurances où vous n'aviez que des mutualistes,
bien sûr... Mais cette disposition-là était surtout fort
importante dans le cas de compagnies à capital-actions où vous
avez à la fois des actionnaires et des polices participantes. Alors, on
les considère un peu comme étant de la nature d'une participation
dans l'équité, d'où leur intérêt d'être
représentées au conseil d'administration au même titre que
ceux qui
apportent de l'équité dans le capital-actions. M.
Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. L'article 11 est
adopté. J'appelle l'article 12.
M. Boisclair: L'article 12 fait référence aux
règlements de la mutuelle vie qui seront ceux de la compagnie
d'assurances à capital-actions. Ils pourront être modifiés
par les administrateurs sans passer... Ce n'est pas le genre de
règlement qui devra être adopté par une assemblée
générale? Ou s'il est spécifiquement déjà
prévu dans les règlements que ceux-ci doivent être
modifiés par l'assemblée générale?
Mme Gagnon: Les règles habituelles en droit corporatif, ce
sont les administrateurs qui les adoptent jusqu'à leur ratification
subséquente par l'assemblée générale annuelle des
membres. C'est pour que la compagnie puisse fonctionner, de toute façon,
durant l'année, jusqu'à l'assemblée générale
annuelle. C'est la règle habituelle.
M. Boisclair: Elles entrent en vigueur dès l'adoption par
le conseil d'administration...
Mme Gagnon: Oui.
M. Boisclair:... et sont ratifiées...
Mme Gagnon: Ensuite, par l'assemblée.
Une voix: C'est ça.
Le Président (M. Lemieux): L'article 12 est-il
adopté?
M. Boisclair: Un instant. Oui, adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous passons
à l'article 13.
M. Boisclair: Lorsqu'on fait référence à des
actions spéciales, à l'article 13, je comprends qu'il y a
différents types d'actions et chaque type d'action rattache un certain
nombre de privilèges, le droit de vote, le droit de participer, le droit
de recevoir des dividendes, et ainsi de suite. Quel genre de droit se rattache
à des actions spéciales?
Mme Gagnon: C'est exactement le droit ou la restriction
prévue à l'article 13 lui-même, c'est-à-dire que les
actions spéciales ne comportent pas de droit de vote. C'est la seule
restriction qui est prévue. Sinon, elles ont les mêmes droits que
les autres actions.
M. Boisclair: Sans dividende. Donc, sans droit de vote et sans
dividende non plus, parce que ce ne sont pas des...
Une voix: Non, non.
Mme Gagnon: Non, non. Le principe, c'est que les actionnaires
sont tous égaux entre eux, à moins qu'on ne leur confère
des privilèges ou des restrictions. Or, la seule restriction qui est
prévue quant aux actions spéciales, c'est qu'elles n'ont pas
droit de vote. Donc, elles auraient droit à des dividendes
déclarés.
M. Boisclair: Elles auraient droit à des dividendes
déclarés.
Mme Gagnon: Oui.
M. Bouchard: C'est une forme d'action subalterne, si vous
voulez.
M. Boisclair: C'est ça, après les
privilégiées. M. Bouchard: Oui.
Mme Gagnon: Oui, parce que les privilégiées...
M. Boisclair: Après les privilégiées, bien
sûr.
Mme Gagnon: C'est ça, conforméinent à ce qui
est prévu.
Le Président (M. Lemieux): L'article 13 est il
adopté?
M. Boisclair: Dans ce cas-ci - pour revenir à l'article 10
- ce sont les administrateurs qui auront à déterminer les
privilèges et restrictions qui s'appliquent. On dit: "...
conformément à l'article 146 de la Loi sur les compagnies, la
désignation, les droits, conditions et restrictions afférents aux
actions de chaque série. "
Mme Gagnon: Oui, c'est la procédure normale et habituelle
pour les actions émises par série.
M. Boisclair: Ce seront ces mêmes administrateurs qui
seront à la corporation mutuelle de gestion qui détermineront ce
genre de privilèges et restrictions.
Mme Gagnon: Pour le temps... De toute façon, pour pouvoir
le faire, ça leur prend des lettres patentes ratifiées par
l'Inspecteur général, pour pouvoir faire cette description
là. Les administrateurs font un règlement qui, ensuite, est
ratifié par lettres patentes chez l'Inspecteur général.
Ils ne peuvent pas émettre d'actions on série tant qu'ils ne sont
pas venus les faire ratifier.
M. Boisclair: Parfait.
(11 h 15)
Le Président (M. Lemieux): L'article 13 est-il
adopté?
M. Boisclair: Juste sur le dernier alinéa, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): Oui. M. Boisclair:
Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous appelons
l'article 14.
M. Boisclair: J'aimerais que vous lisiez les explications
à tout le moins, à moins que je prenne le temps de les lire.
Mme Robic: Prends ton temps.
M. Boisclair: Oui. mais l'article 14, il y a donc un...
Une voix: L'article 13 est adopté?
Le Président (M. Lemieux): L'article 13 est adopté.
Alors, j'appelle l'article 14.
Mme Robic: On est à l'article 14.
M. Boisclair: À l'article 14,il y a un papillon
à apporter.
Une voix: Pas à l'article 14.
Mme Robic: Pas à 14.C'est à la fin.
M. Boisclair: C'est à 41?
Une voix: 41. 1.
Mme Robic: 41. 1.
M. Boisclair: Ah! c'est à 41 qu'on le met.
Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 14 est adopté.
J'appelle l'article 15.
M. Boisclair: Dans vos commentaires, on dit: Ces articles sont
écartés afin de ne pas recommencer administrativement
l'étude et l'analyse des transactions qui ont déjà
reçu l'aval de l'Assemblée nationale. On fait donc
référence aux dispositions du projet de loi?
Mme Gagnon: Oui, c'est que l'article 14 prévoit de quelle
façon l'émission...
M. Boisclair: Va se faire.
Mme Gagnon:... et l'attribution ainsi que le transfert vont se
faire et établit des conditions à cet effet-là.
Le Président (M. Lemieux): L'article 15 est-il
adopté?
M. Boisclair: Oui...
Le Président (M. Lemieux): Adopté...
M. Boisclair:... mais, à ce moment-ci, juste... Oui, 15
est adopté.
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Boisclair: Je voudrais juste revenir sur 14 quelques instants,
M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Oui, allez-y, monsieur.
L'article 14 a été adopté, mais allez-y tout de
même, M. le député de Gouin.
M. Boisclair: On sait pertinemment qu'il y a déjà
des études qui sont en cours. Est-ce qu'il y aurait moyen d'avoir une
idée du mandat exact - parce que l'Inspecteur général aura
à faire un certain nombre de recommandations et, bien sûr, aura
à évaluer l'entreprise, soit lui ou des gens qu'il pourra engager
pour faire ce type d'étude là - le mandat exact qui sera
donné et lequel, ou s'il n'a pas été déjà
donné? Il a sûrement déjà été
donné, je présume, et le mandat qui a été
donné dans son détail.
Mme Robic: M. l'Inspecteur.
M. Bouchard: oui. en fonction de l'article 14, un mandat a
été donné par la compagnie à une firme d'actuaires
qui, elle-même, s'est associée à une firme
d'experts-évaluateurs, comptables, pour déterminer la valeur de
l'ensemble du conglomérat, évidemment, de la compagnie
d'assurances, parce que la compagnie d'assurances comporte... alors, ce
rapport-là, je crois que j'en ai reçu une copie, si je me
rappelle bien, hier après-midi, vers la fin de l'après-midi; je
crois que c'est celui-là. la compagnie en a également reçu
une copie. c'est à partir de ce rapport-là qu'il nous
appartiendra de travailler et de voir si nous acceptons les recommandations et
que nous allons engager un dialogue avec ces experts pour nous assurer que la
valeur est adéquate pour les mutualistes, rapport qui sera transmis au
gouvernement.
M. Boisclair: Qui paiera ce spécialiste-là? M.
Bouchard: La compagnie.
M. Boisclair: C'est la compagnie qui paiera les frais encourus
par l'entreprise. Pour ne pas la nommer, c'est Sobeco.
M. Bouchard: Pardon? M. Boisclair: C'est Sobeco?
M. Bouchard: Oui, c'est ça.
M. Boisclair: Quel est le mandat exact qui a été
donné à Sobeco?
M. Bouchard: Le mandat exact, c'est l'évaluation de la
compagnie en vue de sa transformation telle que prévue par le projet de
loi.
M. Boisclair: Uniquement ça? M. Bouchard: Mais
c'est...
M. Boisclair: Oui, mais puisque je sais pertinemment, dans des
études que vous connaissez, que le mandat était plus large que
ça. Entre autres, on se questionnait, dans le mandat qui a
été donné à Sobeco, dans des cas similaires, on
faisait référence à des éléments très
précis, sur l'évaluation du changement de structure de
propriété, sur le patrimoine des mutualistes. Est-ce que ce genre
de mandat...
M. Bouchard: Oui...
M. Boisclair: Est-ce que ça fait partie de façon
explicite du mandat qui a été donné?
M. Bouchard: Oui, M. le député. Dans le rapport, on
va forcément tenir compte de ça; les droits des mutualistes,
est-ce qu'ils ont été respectés? les polices
participantes, les polices non participantes. C'est le même genre de
rapport que vous allez avoir que celui que vous connaissez.
M. Boisclair: Et est-ce qu'il y aurait moyen d'avoir une copie de
ce mandat qui a été donné?
M. Bouchard: Bien, du rapport, le rapport appartient à la
compagnie.
M. Boisclair: Non, je ne vous demande pas le rapport, je parle du
mandat.
M. Bouchard: II faudrait le demander à la compagnie. Moi,
je ne l'ai pas comme tel. La compagnie a donné un mandat Est-ce qu'elle
l'a donné verbalement ou par écrit? Je ne sais pas. Mais moi,
dans les discussions que j'ai avec l'actuaire qui est dans le dossier, je sais
très bien sur quoi il travaille.
M. Boisclair: Je présume que vous avez dû aussi
agréer le mandat qui a été donné à
l'entreprise?
M. Bouchard: Oui, exact.
M. Boisclair: II a dû y avoir des discussions. Je comprends
qu'il a été donné par l'entreprise, mais je suis convaincu
que l'Inspecteur a étudié ce mandat, pour être bien
sûr qu'il était conforme aux attentes qu'il avait.
M. Bouchard: Oui, M.le député,
exactement.
M. Boisclair: Donc, à cet effet, il serait
intéressant, j'apprécierais, en tout cas, avoir. Je comprends
très bien que l'étude, ce n'est pas le genre de chose qui devra
être public, mais il serait intéressant de savoir quel mandat
exact a été donné à cette firme.
M. Bouchard: Je peux vous décrire le mandat?
M. Boisclair: Oui M. Bouchard: Oui.
Le Président (M. Lemieux): On peut peut-être en
faire lecture tout simplement.
M. Berthiaume: Je ne vous entends pas tellement bien, mais je
crois comprendre que vous voulez savoir c'était quoi te mandat de
Sobeco.
M. Boisclair: Oui, mais le contenu du mandat.
M. Berthiaume: Oui, je peux vous le lire.
Le Président (M. Lemieux): Vous pouvez en faire
lecture.
M. Boisclair: Oui, s'il vous plaît!
Le Président (M. Lemieux): C'est ça, oui. On va en
faire lecture tout simplement, c'est suffisant.
M. Berthiaume: Nous avons reçu le mandat de confirmer la
juste valeur marchande do Les Coopérants, société mutuelle
d'assurance vie dans une perspective de respect des droits des mom bres et du
maintien des expectatives de participation pour les assurés dont les
contrats prévoient explicitement une participation aux profits. Nous
devons également nous prononcer sur la méthode de
comptabilisation de la transformation envisagée et, pour nous assister
dans cette tâche, nous avons retenu la firme de comptables Caron,
Bélanger, Ernst & Young. Nous avons également demandé
à cette firme de procéder à l'évaluation de ta
valeur marchande des filiales Les Coopérants.
Le Président (M. Lemieux): Ça va, M. le
député de Gouin? Non? Nous revenons à l'article 16
ou...
M. Boisclair: Je vous remercie pour ces informations. La question
des excédents avec
police participante qui s'était posée dans le cas de La
Laurentienne se pose, bien sûr, dans le cas des Coopérants. Je
vais juste, M. le Président, vous faire lecture du mandat qui a
déjà été donné dans des circonstances
similaires. Bien sûr, il y avait l'évaluation de la valeur
marchande de la compagnie, c'est un mandat qui se retrouve l'évaluation
de la dette actuarielle par la métho-de de la prime brute; les mesures
des excédents réels et estimés par catégorie de
risques ou de fonds; déterminer les critères d'appartenance de
ces excédents incluant les excédents affectés assurer que
les excédents ou les revenus anticipés seront retournés
à leur source par catégorie d'assurance ou de risques, selon les
critères d'appartenance de ces surplus; déterminer les effets de
changement au droit de propriété et aux expectatives
financières des mutualistes découlant du nouveau mode
d'opération; en plus d'une équité collective,
considérer aussi l'aspect de l'équité individuelle
relativement à la contribution de chacun aux excédents. Il y
avait un mandat beaucoup plus détaillé qui était
donné. Si on m'assure, moi, que l'ensemble de ces considérations
seront celles qui seront reprises dans le mandat...
Le Président (M. Lemieux): M. l'Inspecteur
général, vous avez un commentaire?
M. Bouchard: M. le député, vous avez parfaitement
raison et c'est un cas spécifique auquel vous faites allusion et sur
lequel on a déjà eu l'occasion de discuter. C'est le mandat qui a
été donné et sur lequel il y a eu des rapports, contre
rapports et revérification. en ce qui concerne le rapport qui est ici
à l'étude, je vous donne juste un extrait. je ne vous dis pas que
je l'approuve - je l'ai reçu hier après-midi vers la fin de
l'après-midi - mais ça va peut être vous donner tout de
suite une idée que tout a été couvert. et si ce ne l'est
pas, l'inspecteur a le pouvoir de demander tout rapport additionnel à
l'expert pour répondre à toutes les interrogations qui pourraient
se po-ser.
Un des chapitres de son rapport: "Respect dos droits des membres. 1
Droit en tant que membre de la mutuelle; 2 Droit des assurés
participants. "
Et là, je vous donne juste la conclusion, après avoir
étudié la réglementation et ce qui en est. "Il faut donc
conclure - je vous donne une primeur, là, mais qui est sujette à
vérification -que les excédents cumulés à date
appartiennent collectivement à tous les membres et que les
assurés participants n'ont aucun droit. "
Donc, je n'ai pas de problème d'évaluation do surplus, toi
que ça se présente, parce que, compte tonu de la structure,
compte tenu de ce qui se passe à l'intérieur, cet
aspect-là va être étudié.
M. Boisclair: Merci. 16.
Le Président (M. Lemieux): Alors, l'article 16 est-il
adopté?
Une voix: On était à 16?
Le Président (M. Lemieux): Non, non, nous étions
à 14, mais 14 avait été adopté...
M. Boisclair: 14 est adopté.
Le Président (M. Lemieux):... de même que 15.
M. Boisclair: 15 est adopté.
Le Président (M. Lemieux): C'est des commentaires que M.
le député de Gouin voulait nous faire.
M. Boisclair: Onen est à 16.
Le Président (M. Lemieux): Nous étions à
l'article 16. L'article 16 est-il adopté? Adopté?
Corporation mutuelle de gestion M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): J'appelle l'article 17.
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 17 est adopté.
J'appelle l'article 18.
M. Boisclair: est-ce que le troisième
élément de 18, le troisième alinéa, se retrouve
dans la charte? il doit, bien sûr, se retrouver dans la charte?
Des voix: Oui.
Mme Robic: Ça fait partie de la mission de... Dans sa
charte, à l'article 4, M. le Président, c'est mentionné:
"Elle est établie et administrée exclusivement dans
l'intérêt de ses membres et a également pour objet de
favoriser des activités sociales ou éducatives. "
Le Président (M. Lemieux): Adopté, l'article
18?
M. Boisclair: Adopté
Le Président (M. Lemieux): Adopté Nous passons
à l'article 19.
M. Boisclair: II ne vous apparaissait pas important de limiter le
genre de titre, le genre d'investissement que pourrait faire la corporation
mutuelle de gestion?
Mme Robic: Si vous lisez l'article, M. le Président,
à la page 9, vous allez voir qu'ils sont limités dans leurs
possibilités d'investissement.
M. Boisclair: Ah! C'est 24... Parfait. Mme Robic:
D'accord? M. Boisclair: Oui, adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 19 est adopté.
Nous passons à l'article 20.
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous passons
à l'article 21.
M. Boisclair: Ces éléments se retrouvaient
déjà, je présume, dans la charte, dans les
règlements? Il vous semblait pertinent de les reprendre dans le projet
de loi?
Mme Gagnon: C'est la tradition de la compagnie à laquelle
ils semblaient vraiment attachés.
M. Boisclair: Parfait, oui. Je trouve ça... (11 h 30)
Mme Gagnon: C'est un mode en démocratie.
M. Boisclair: Mais c'est conforme à la... Mme Gagnon:
Oui. M. Boisclair: Contrôle de l'achat. Le Président
(M. Lemieux): Adopté? M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous appelons
l'article 22.
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle
l'article 23.
M. Boisclair: Le président sera nommé par
l'assemblée générale, le secrétaire et les autres
officiers seront nommés par le conseil...
Mme Gagnon: Le conseil d'administration.
M. Boisclair:... comme c'est le cas à l'heure
actuelle.
Mme Gagnon: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Adopté?
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): J'appelle l'article 24.
M. Boisclair: Le mandat de ces administrateurs, c'est le mandat
qui a été donné à la dernière
assemblée générale.
Mme Gagnon: C'est ça.
M. Boisclair: Ils ont un mandat de, quoi, trois ans?
Mme Gagnon: Trois ans.
M. Boisclair: Trois ans. On peut prévoir qu'il y aura un
certain roulement au niveau des membres du conseil d'administration de la
compagnie à capital-actions, on l'a dit tout à l'heure, où
il y aura élection à la prochaine assemblée
générale par les mutualistes. Cependant, au niveau de la
corporation mutuelle de gestion, on a cru bon... La prochaine assemblée
générale, plutôt, de cette corporation se tiendra, elle
aussi, dans un avenir rapproché, à l'intérieur d'un
an.
Mme Robic: Mais ils vont compléter leur mandat de trois
ans.
M. Boisclair: C'est ça, ils complètent leur
mandat.
Mme Robic: Alors, s'il y en a qui ont été
nommés l'an dernier, Ils auront un autre deux ans à faire,
contrairement à la compagnie d'assurances à capital-actions
où, là, il y aura un vote pour nommer des nouveaux
administrateurs. Ils ne compléteront pas leur mandat au niveau de la
compagnie d'assurances...
M. Boisclair: Non. Ça, on se comprend très
bien.
Mme Robic:... tandis qu'ici ils complètent leur
mandat.
M. Boisclair: Quand même, pourquoi a-ton... Puisqu'il y
aura une restructuration importante, puisqu'il y aura un nombre important aussi
de nouveaux membres de la corporation, ne serait il pas pertinent qu'il y ait
élection de la même façon qu'il y a élection au sein
de la compagnie d'assurance-vie?
Le Président (M. Lemieux): Vous avez un commentaire, M.
l'Inspecteur? M. Dolan.
M. Dolan: Je veux dire qu'on n'a pas de nouveaux membres, on n'a
pas d'ajout de nouveaux membres et l'engagement qu'on a pris vis-à-vis
des mutualistes et nos structures, c'était
qu'il n'y avait rien de changé, que le terme se terminait pour ce
qui était de la corporation mutuelle de gestion. On suivait exactement
comme s'il n'y avait pas eu de changement. C'est la même chose pour nous,
pour les mutualistes, pour ce qui est des mutualistes; il n'y a pas d'ajout de
nouveaux membres. Je ne comprends pas quand vous dites qu'il va y avoir des
nouveaux membres. Il n'y en aura pas de nouveaux membres. Ça va
être les membres qui vont être là, les mêmes personnes
avec la même structure.
Mme Robic: Vous avez des nouveaux membres, parce que
j'espère que vous espérez vendre de nouvelles polices.
M. Dolan: Bien oui, c'est dans ce sens-là. Mais je pensais
que vous faisiez allusion à une entrée massive de nouveaux
membres.
M. Boisclair: ah non, non, non\
Le Président (M. Lemieux): Adopté? Alors,
adopté, M. le député de Gouin. Nous appelons l'article 25.
C'est ça?
M. Boisclair: Je te dis que tu es pressé vrai!
Le Président (M. Lemieux): Pardon? M. Boisclair: Tu
es pressé vrail
Le Président (M. Lemieux): C'est parce que je vous ai
regardé et vous avez fait...
M. Boisclair: Oui. Il n'y a pas le feu, là. De toute
façon, on est ici jusqu'à...
Le Président (M. Lemieux): Non, non, non. L'article 25.
J'appelle l'article 25.
M. Boisclair: Est-ce que les dirigeants peuvent se retrouver sur
le conseil d'administration?
Mme Gagnon: Vous êtes à l'article 25?
M. Boisciair: 24.
Le Président (M. Lemieux): Article 24.
Mme Gagnon: 24? Oui, certains dirigeants, parce que,
là-dedans, on peut retrouver peut-être le président du
conseil d'administration.
M. Boisclair: Bien oui.
Mme Gagnon: Au niveau de la corporation mutuelle de
gestion...
M. Boisclair: Oui.
Mme Gagnon: ...la limite, en termes de dirigeants, c'est 25 qui
la prévoit.
M. Boiscfair: C'est 25, hein?
Mme Gagnon: La restriction qu'on peut retrouver au niveau des
dirigeants pour la corporation mutuelle de gestion, c'est à l'article 25
qu'on la retrouve.
M. Boisclair: "...ne peuvent être administrateurs de la
corporation mutuelle de gestion."
Le Président (M. Lemieux): Est-ce qu'on revient à
l'article 24?
M. Boisclair: Non, on est toujours à l'article 25, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): Alors, l'article 24 est bel et
bien adopté.
M. Boisclair: Oui.
Le Président (M. Lemieux): L'article 25.
M. Boisclair: L'article 25. Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 25 est adopté.
Nous passons maintenant à l'article 26.
M. Boisclair: L'article 26, c'est la même chose. Les
règlements devront être... Les modifications devront être
ratifiées par l'assemblée générale.
Mme Gagnon: C'est ça.
Le Président (M. Lemieux): L'article 26 est donc
adopté?
M. Boisclair: Oui.
Le Président (M. Lemieux): L'article 26 est adopté.
Nous passons à l'article 27.
M. Boisclair: L'article 27, dans le fond, empêche qu'il y
ait des transferts - pour qu'on se comprenne - des transferts de fonds.
Finalement, toutes les dépenses, tout le fonctionnement de la
corporation mutuelle de gestion sera assumé par cette corporation. Il ne
s'agit pas là de dépenses fort importantes, puisque tout ce
qu'elle a à gérer, ce sont ses activités de placement puis
ses...
Mme Gagnon: Non, c'est ça. Ce n'est pas énorme. Ce
qu'on prévoit, c'est que ça peut aussi être assumé
par la compagnie d'assurances à capital-actions.
M. Boisclair: Ah! ils peuvent. Oui, ils
peuvent.
Mme Gagnon: Ils peuvent être assumés. M.
Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 27 est adopté.
Nous appelons l'article 28.
M. Boisclair: Ça, c'est la Loi sur les assurances.
Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 28 est adopté.
Nous appelons l'article 29.
M. Boisclair: Ce sont effectivement les mêmes dispositions
qu'on retrouvait dans le cas de La Laurentienne.
Mme Gagnon: C'est ça.
M. Boisclair: À quelles dispositions exactement fait-on
référence? À quel bloc?
Mme Gagnon: Les articles...
M. Boisclair: Oui, et exactement il s'agit de quoi?
Mme Gagnon: 88... En tout cas, les dispositions de la partie I de
la Loi sur les compagnies auxquelles on se réfère, c'est des
dispositions qui se rapportent aux réunions du conseil d'administration,
entre autres, la possibilité d'avoir des réunions par
téléphone.
M. Boisclair: Le quorum et des choses semblables.
Mme Gagnon: Les dispositions de la partie II auxquelles on se
réfère sont les dispositions qui, habituellement, s'appliquent
à des compagnies à capital-actions créées par loi
spéciale, mais, de ça, on exclut ce qui se rapporte
spécifiquement aux actions.
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 29 est adopté.
Nous appelons l'article 30.
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 30 est adopté.
Nous passons maintenant à l'article 31.
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 31 est adopté.
Nous passons à l'article 32 et je crois qu'il y a un amendement à
l'article 32.
Maintien du contrôle de la compagnie
d'assurances à capital-actions et du
pourcentage de participation
Mme Bégin: Effectivement, M. le Président, il y a
un amendement à l'article 32. Cet amendement se lit comme suit: Modifier
l'article 32 par le remplacement, dans la quatrième ligne du
deuxième alinéa, des mots "de l'une ou l'autre" par les mots "de
l'une à l'autre".
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement est adopté
à l'article 32.
M. Boisclair: L'article 32 s'applique, bien sûr, en
relation avec l'article 34.
Mme Gagnon: L'article 32...
M. Boisclair: S'applique en relation avec l'article 34. Le
ministre pourra autoriser d'autres personnes morales à s'inscrire entre
la compagnie de portefeuille et la compagnie d'assurances à
capital-actions...
Mme Robic: C'est juste.
M. Boisclair:... mais toujours en respect de l'article 34, sous
les 26 %. Le ministre devra, en tout temps, respecter les dispositions de
l'article 34.
Mme Robic: Oui, la dilution ne devra jamais atteindre...
M. Boisclair: C'est 26 %.
Mme Robic: Le maximum que ça peut atteindre, c'est les 26
% qui ont été votés à l'assemblée
générale.
M. Boisclair: Donc, c'est trois niveaux...
Mme Robic: Oui. Il faudra toujours, dans cette
échelle-là, calculer qu'en bas de ligne ça ne fait jamais
moins que...
Le Président (M. Lemieux): L'article 32 est il
adopté, tel qu'amendé?
M. Boisclair: Cette décision sera publiée à
la Gazette officielle. Cette décision du ministre, c'est un
décret?
M. Bouchard: Non, c'est une décision de la ministre, ce
n'est pas une décision gouvernementale.
M. Boisclair: C'est une décision de la ministre.
M. Bouchard: Oui. De toute façon, remarquez que non
seulement... D'abord, ce n'est pas la ministre qui va avoir cette
responsabilité de respecter le seuil. L'article 34 est très
sévère, c'est sous peine de nullité absolue de toute
émission ou transfert d'actions. Donc, s'ils le font, même si la
ministre autorise la création dune compagnie à trois niveaux,
tous les actes qui pourront être posés par des administrateurs
à ces quelques niveaux-là qui ne respecteront pas l'article 34
sont nuls. Nullité absolue, c'est très fort.
M. Boisclair: Oui. Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 32 tel
qu'amendé est adopté? Adopté, M. le député
de Gouin?
M. Boisclair: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Oui. Nous passons maintenant
à l'article 33.
M. Boisclair: La participation des non-résidents n'a pas
pour effet... Donc, ces articles 43 à 50.5 vont continuer à
s'appliquer, particulièrement sur (a propriété
étrangère, sur la participation étrangère.
Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 33 est adopté,
M. le député de Gouin?
M. Boisclair: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Alors, l'article 33 est
adopté. Nous appelons l'article 34.
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 34 est adopté.
Nous appelons l'article 35.
M. Boisclair: Est-ce qu'on pourrait prendre quelques instants
pour discuter de cette formule pour déterminer la participation?
Mme Gagnon: C'est, finalement, presque la même
méthode de calcul que ce qui a été retenu dans La
Laurentienne, c'est dit autrement. On multiplie le pourcentage de participation
directe, par exemple, de la corporation mutuelle de gestion dans la compagnie
de portefeuille par celui de la compagnie de portefeuille dans la compagnie
d'assurances et on tient compte du fait qu'il pourrait y avoir une
participation directe de la corporation mutuelle de gestion dans l'assureur.
C'est ce qui est prévu au deuxième alinéa. On additionne
ce pourcentage-là, parce que lui étant direct, on n'a pas
à le multiplier.
M. Boisclair: Ça pourrait se faire aux deux niveaux, dans
le holding et dans la compagnie d'assurances.
Mme Gagnon: Bien, ça, le paragraphe premier, c'est la
multiplication et celui qui est détenu directement en haut par la
corporation mutuelle de gestion dans l'assureur, lui, on l'additionne.
M. Boisclair: Parfait. Adopté. (11 h 45)
Le Président (M. Lemieux): Alors, l'article 35 est
adopté. J'appelle l'article 36.
Dissolution volontaire, liquidation et vente
M. Boisclair: Lorsqu'on fait référence au
troisième alinéa, "des voix exprimées lors d'une
assemblée générale extraordinaire", c'est, bien sûr,
selon le même processus des assemblées locales. Mais il pourrait
très bien y avoir une solution sans que les mutualistes aient pu
débattre directement à la base en assemblée locale. Si on
prend le même...
M. Bouchard: Écoutez là, c'est dépendant de
la structure qu'ils ont et la structure qu'ils ont, qui vous a
été expliquée tout à l'heure, puis qu'on nous a
expliqué lorsqu'on a retenu le principe, c'est qu'eux, les
décisions se prennent au troisième niveau de
délégation. Le pouvoir existe là au niveau de
l'assemblée générale composée de 134 personnes, que
j'ai compris. C'est cette assemblée-là qui a tout pouvoir. Au
lieu d'avoir une assemblée générale de x,
théoriquement de tous les détenteurs de police, par
délégation ces personnes-là sont investies du pouvoir de
lier les mutualistes par les règlements de régie interne qu'ils
se sont donnés.
Alors, ici, ce pourquoi on a exigé, comme dans le cas de La
Laurentienne, comme la compagnie à capital-actions est coupée
juridiquement même si elle est contrôlée par la corporation
mutuelle de gestion, on voulait éviter que l'assemblée
délibérante ultime - dans ce cas-ci, ce serait l'assemblée
de 134 - ...ce soit elle qui décide, et non pas le holding qui
précède immédiatement la compagnie d'assurances, de la
liquidation ou encore, d'une façon larvée de contourner le
problème, de vendre substantiellement ses actifs.
Comme ce projet de loi est fondé sur le même principe de
base que même si on fait une transformation on ne modifie pas les droits
des mutualistes, on dit: II appartient aux mutualistes de décider si
leur compagnie d'assurances, même si elle est détenue à
différents niveaux, va continuer de subsister ou pas et non pas d'autres
personnes dans l'échelle de la chaîne corporative.
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous appelons
maintenant l'article 37. À l'article 37,
on m'a déposé des amendements. Ces amendements-là
sont irrecevables dû au fait que le projet de loi étant la
propriété de ses promoteurs, il n'appartient pas aux membres de
cette commission et à cette commission d'en proposer le retrait. Alors,
j'inviterais les promoteurs à bien vouloir me faire part du retrait des
articles 37 à 40 et à y ajouter ceci: "Y inclus aussi
l'intitulé du chapitre VII, Groupe Coopérants et
Financière Coopérants. " Vous comprenez bien le sens de mon
intervention? Vous devez vous-même opérer le retrait de ces
articles en y ajoutant "y inclus l'intitulé du chapitre VII", sans quoi
nous allons devoir voter contre.
M. Berthiaume:si je vous comprends bien, m. le président,
vous me demandez de vous demander de modifier le projet de loi en supprimant le
chapitre VII...
Le Président (M. Lemieux): Y inclus l'intitulé du
chapitre VII.
M. Berthiaume:... c'est-à-dire les articles 37 à
40, et de substituer le chapitre VII par un autre article...
Le Président (M. Lemieux): S'il vous plaît! Et
j'aimerais aussi avoir un amendement écrit, s'il vous plaît!
M. Boisclair: Un amendement écrit...
Le Président (M. Lemieux): l'amendement pourrait se lire
comme suit: modifier le projet de loi par la suppression du chapitre VII,
incluant les articles 37 à 40.
M. Picotte (Daniel): Ainsi que l'intitulé.
Le Président (M. Lemieux): Alors, ça va? C'est
retiré?
M. Picotte (Daniel): Ainsi que l'intitulé.
Le Président (M. Lemieux): Oui, ainsi que
l'intitulé.
Mme Robic: On l'a, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Vous l'avez? Oui?
Mme Robic: Nous l'avons. Il est rédigé, M. le
Président D'accord?
Le Président (M. Lemieux): Vous l'avez
rédigé? Alors, ça va. Alors, vous en faites la
promotion?
M. Berthiaume: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Alors, c'est donc
retiré. Nous allons maintenant attendre M. le député de
Gouin. Les articles 37 à 40 sont donc retirés.
Nous allons suspendre nos travaux environ une minute en attendant M. le
député de Gouin. Il y a certains articles qui doivent être
proposés. Nous suspendons nos travaux une minute. Nous allons reprendre
dans une minute.
(Suspension de la séance à 11 h 50)
(Reprise à 11 h 51)
Le Président (M. LeSage): La commission reprend ses
travaux. J'appelle l'article 41.
Dispositions diverses M. Boisclair: II a été
retiré.
Mme Bégin: 40. 1. Si vous me permettez, M. le
Président, il y aurait l'ajout d'un article. Il s'agit de modifier le
projet de loi par l'insertion, après l'intitulé du chapitre VIII,
de l'article qui suit: "40. 1 Lorsque le ministre le juge opportun dans
l'intérêt de la compagnie d'assurances à capital-actions et
qu'il est satisfait que la transaction est nécessaire eu égard
aux circonstances pour assurer la bonne situation financière de cette
compagnie, il peut, après avoir pris l'avis de l'Inspecteur
général, donner toute autorisation écrite permettant de
déroger aux articles 245, 247 et 285. 21 de la Loi sur les assurances
ainsi qu'aux articles 72 et 120 de la Loi sur les sociétés de
fiducie et les sociétés d'épargne. Le ministre peut alors
imposer les conditions qu'il juge appropriées. "Le premier alinéa
cesse d'avoir effet un an à compter de l'entrée en vigueur du
présent article. "
C'est l'article 40. 1 qu'on propose, M. le Président.
Le Président (M. LeSage): Merci, Mme la
députée de Bellechasse. Des commentaires, Mme la ministre.
Mme Robic: M. le Président, ce sera pour permettre
à la compagnie une réorganisation suivant le modèle
suggéré, ou un autre type de modèle, pour mieux
répondre aux aspirations de cette compagnie ou aux besoins de cette
entreprise et, bien sûr, à ce moment-là, le ministre aura
à juger si c'est opportun dans l'intérêt de la compagnie et
des mutualistes et, bien sûr, après consultation, avis de
l'Inspecteur général.
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Gouin.
M. Boisclair: Dans ses explications, la ministre nous disait,
effectivement, que c'était dans l'intérêt de la compagnie
d'assurances à capital-actions et, ajoutait-elle dans son explication,
dans l'intérêt des mutualistes...
Mme Robic: C'est juste. M. Boisclair: ...sauf que...
Mme Robic: Quand c'est dans l'intérêt de la
compagnie d'assurances, les propriétaires de cette compagnie-là
seront toujours majoritairement des mutualistes. Ce sont des critères
qu'on retrouve dans la Loi sur les assurances, d'ailleurs.
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. LeSage): Est-ce que l'amendement est
adopté... Est-ce que le nouvel article 40.1 est adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. LeSage): J'appelle l'article 41.
M. Boisclair: II y a un amendement, après l'article.
Une voix: On rajoute après...
Mme Robic: Tu rajoutes, oui. Il y a un article 41.1
qu'André va rajouter après.
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. LeSage): L'article 41 est adopté.
Vous avez un amendement, M. le député de Gouin?
M. Boisclair: Le projet de loi est amendé par l'insertion,
après l'article 41, du paragraphe suivant: "Suite à
l'émission d'actions ordinaires effectuée conformément au
deuxième alinéa de l'article 14, et dans les meilleurs
délais, l'Inspecteur général transmet à la
commission permanente du budget et de l'administration, un rapport sur les
méthodes et mécanismes d'évaluation utilisés pour
déterminer la valeur du capital émis et versé."
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Gouin, ça deviendrait 41.1.
M. Boisclair: C'est ça.
Le Président (M. LeSage): alors, plutôt dire que le
projet de loi 287, loi concernant les coopérants, société
mutuelle d'assurance-vie, est amendé par l'insertion...
Une voix: De l'article suivant.
Le Président (M. LeSage): ...de l'article suivant: "41.1".
D'accord, M. le député de Gouin? Des commentaires?
Mme Robic: Adopté, M. le Président. Une voix:
Adopté.
Le Président (M. LeSage): Le nouvel article 41.1 est
adopté. J'appelle l'article 42.
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. LeSage): L'article 42 est
adopté.
Mme Bégin: M. le Président, j'aimerais faire une
motion, compte tenu du retrait de certains articles et de l'ajout d'autres:
Renuméroter ce projet de loi.
Le Président (M. LeSage): Oui, Mme la
députée de Bellechasse. Nous devons, au préalable, Mme la
députée de Bellechasse, procéder à l'adoption du
préambule.
Mme Bégin: Ah oui! c'est vrai, le préambule. O.K.
Je m'excuse. J'oubliais. Au préambule, M. le Président, on
a un amendement. L'amendement se lit comme suit: Modifier le
cinquième "attendu" en remplaçant, dans la deuxième ligne,
les mots "par vote unanime" par les mots "à la majorité".
Le Président (M. LeSage): Alors, c'est l'amendement qui a
été discuté au début des travaux. Est-ce que cet
amendement est adopté? L'amendement au cinquième "attendu" du
préambule est donc adopté. Est-ce que le préambule, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Boisclair: Oui, juste... Est-ce que je pourrais poser quelques
questions?
Le Président (M. LeSage): Oui, M. le député
de Gouin.
M. Boisclair: Après vérification, il y a donc eu,
lors du premier vote, quelqu'un qui s'est opposé...
M. Dolan: Oui, un administrateur.
M. Boisclair: Un des administrateurs. Est-ce que c'est un
administrateur qui... Je présume qu'il y a des gens qui
représentent... Ils n'ont pas de titre exact, ces gens-là. Ils ne
sont pas mandatés par des régions ou pas des...
M. Dolan: Oui, c'est l'administrateur d'une des régions de
Montréal. Je vais vous indiquer laquelle. C'est la région
Montréal-Maisonneuve,
où il y a cinq sections locales, une possibilité de 32
délégués et 20 personnes présentes. Et il a
voté. Après ça, c'était uniquement sur le principe,
en fait; il ne voyait pas la nécessité de faire un transfert de
mutualité.
M. Boisclair: D'accord.
Le Président (M. LeSage): Est-ce que le préambule
tel qu'amendé est adopté?
Mme Bégin: Adopté.
Le Président (M. LeSage): Vous avez des amendements, Mme
la députée de Bellechasse?
Mme Bégin: Oui, M. le Président, j'aurais deux
amendements à la version anglaise du projet de loi 287. Le premier
amendement concerne, entre autres, l'article 21. J'aimerais que cet article
soit modifié comme suit: Modifier l'article 21 de la version anglaise
par le remplacement, dans la dernière ligne du deuxième
alinéa, des mots "as well as on the basis of par les mots "in addition
to the". L'autre amendement concerne...
Le Président (M. LeSage): Alors, l'amendement à
l'article 21 de la version anglaise est adopté.
Mme Bégin: Merci, M. le Président. J'aimerais aussi
apporter un amendement à l'article 32 de la version anglaise et il se
lit comme suit: Modifier l'article 32 de la version anglaise par le
remplacement, dans les troisième et quatrième lignes du
deuxième alinéa, des mots "direct control of any" par les mots
"direct control from one to the other'.
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. LeSage): Alors, l'amendement à
l'article 32 de la version anglaise est adopté. Est-ce que les
intitulés des chapitres et des sections sont adoptés tels
qu'amendés?
M. Boisclair: Adopté. Mme Bégin:
Adopté.
Le Président (M. LeSage): Est-ce que le titre du projet de
loi est adopté?
M. Boisclair: Adopté. Mme Bégin:
Adopté.
Le Président (M. LeSage): Est-ce que le projet de loi dans
son ensemble, tel qu'amendé, est adopté?
Mme Bégin: Adopté.
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. LeSage): Vous avez des commentaires, Mme
la ministre?
Mme Bégin: M. le Président, j'aurais une autre
motion à faire: Voir à renuméroter le projet de lof compte
tenu des ajouts d'articles et des retraits.
Le Président (M. LeSage): alors, mme la
députée de bellechasse soumet une motion de
renumérotation. est-ce que cette motion est adoptée?
M. Boisclair: Adopté.
Mme Robic: Adopté.
Mme Bégin: Ça va.
Le Président (M. LeSage): Mme la ministre.
Mme Robic: Merci, M. le Président. M. le Président,
j'aimerais remercier MM. Dolan, Berthiaume et Bastien pour la
présentation qu'ils nous ont faite. M. le Président, si le
gouvernement a consenti à appuyer ce projet de loi, c'est qu'il avait
deux objectifs. L'un était notre souci de permettre une plus grande
capitalisation avec, bien sûr, le maintien du contrôle pour les
mutualistes et l'autre de doter cette entreprise d'une structure souple et
flexible qui lui permette la propriété collective des
mutualistes.
Alors, M. le Président, je souhaite qu'avec cette nouvelle
structure qu'on leur permet, Les Coopérants sauront profiter des
opportunités qui leur sont offertes pour faire en sorte que, grâce
à une capitalisation accrue, ils puissent, eux, à leur tour,
atteindre leurs objectifs. Merci.
M. Dolan: Merci, Mme la ministre, c'est notre plus grand
désir.
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Gouln.
M. Boisclair: Mol aussi, à mon tour, M. le
Président, je voudrais remercier MM. Dolan, Berthiaume et Bastien
d'être venus présenter ce projet de loi. Compte tenu de
l'importance de votre groupe, c'est, finalement, cet intérêt et
cet - comment je pourrais m'exprlmer... En disant finalement que c'est le
rôle que vous avez toujours joué depuis plusieurs années,
la façon aussi avec laquelle vous avez contribué au
développement du Québec. Je l'ai dit tout à l'heure en
introduction, Les Coopérants est une institution à laquelle
participent plusieurs Québécois et Québécoises, une
institution publique qui est importante pour ces gens-là. Malgré
des circonstances avec lesquelles nous étions plus ou moins favorables,
il nous apparaissait cepen-
dant important de procéder à l'étude de ce projet
de loi pour permettre aussi aux Coopérants, comme on l'a fait pour
d'autres groupes, de s'assurer d'une saine capitalisation et leur donner les
outils nécessaires pour le faire, comprenant bien j'espère qu'il
s'agit là du dernier projet de loi que nous étudions en ce sens,
dernier projet de loi privé.
J'espère que, rapidement, comme le prédécesseur de
la ministre actuelle s'était engagé à le faire, nous
pourrons faire un débat public sur la façon dont s'opère
le transfert de mutualité au Québec. On sait pertinemment qu'il y
a peut-être une autre entreprise qui songe à opérer ce
genre de transfert. Souhaitons que, rapidement, la ministre publie un livre
blanc sur cette question et que nous puissions avoir un projet de loi public
qui, lui, sera débattu selon les règles de l'art et selon les
règles du parlementarisme britannique. Souhaitons que, rapidement, nous
puissions établir les règles qui nous permettront d'opérer
ce transfert de mutualité. Comme je le disais, à force de vouloir
abattre les arbres de la forêt un par un, nous risquons fort de perdre de
vue cette forêt. Il nous apparaît important, dans le respect du
patrimoine des mutualistes, dans le respect aussi des intérêts qui
sont les nôtres, de voir à un sain développement
économique du Québec et que nous puissions avoir des
règles claires qui seront connues de tous pour éviter qu'en fin
de session, à la presse, nous soyons pris pour adopter ce genre de
projet de loi. Donc, je souhaite finalement, M. le Président, que la
ministre donne suite aux engagements de son prédécesseur.
Le Président (M. LeSage): merci, m. le
député de gouin. le projet de loi 287... vous vouliez ajouter,
mme la ministre? ,
Mme Robic: Non, merci.
Le Président (M. LeSage): Le projet de loi 287, Loi
concernant Les Coopérants, société mutuelle
d'assurance-vie, est donc adopté avec amendements. Je remercie les
membres de cette commission de même que les participants aux travaux de
cette commission. La commission du budget et de l'administration ayant
complété son mandat ajourne ses travaux sine die. Merci.
(Fin de la séance à 12 h 4)