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(Quinze heures cinquante-quatre minutes)
Le Président (M. Lemieux): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission du budget et de l'administration est réunie
afin de procéder à l'étude détaillée du
projet de loi 180, Loi modifiant la Loi sur le ministère des
Approvisionnements et Services et d'autres dispositions législatives.
Est-ce qu'il y a des remplacements, M. le secrétaire?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. Mme
Dupuis (Verchères) remplacera M. Lazure (La
Prairie) et M. Garon (Lévis) remplacera M. Léonard
(Labelle).
Projet de loi 180
Le Président (M. Lemieux): M. Garon (Lévis).
Ça va. Dans un premier temps, je vais permettre à M. le ministre
de faire des remarques préliminaires, s'il y a lieu, et je permettrai
aussi à Mme la députée de Verchères de bien vouloir
faire des remarquées préliminaires si c'est le cas. M. le
ministre, est-ce que vous avez des remarques préliminaires relativement
au projet de loi 180?
Remarques préliminaires M. Robert Dutil
M. Outil: Très brièvement, M. le Président.
Nous avons eu l'occasion de parler lors de l'adoption de principe du projet de
loi. On voit que ce n'est pas un projet de loi qui a beaucoup d'articles
puisqu'il n'y en a que 19. Donc, il est relativement simple. Je rappellerai
tout simplement les objectifs du projet de loi, à la commission,
brièvement, comme remarques préliminaires. D'abord, il s'agit
d'une harmonisation de la Loi sur le ministère des Approvisionnements et
Services avec le projet de loi modifiant la Loi sur l'administration
financière touchant la réglementation gouvernementale en
matière d'octroi de contrats. Je pense que cette loi, la Loi sur
l'administration financière, n'est pas passée en commission
encore, mais elles passeront concurremment. J'ai l'impression que, ce soir, il
y aura des discussions à cet effet-là et qu'il faudra s'ajuster
l'un l'autre pour qu'il y ait une concordance entre les deux.
Il y a également le transfert du Fonds du service aérien
du ministère des Transports au ministère des Approvisionnements
et Services. C'est un des points qui ont été soulevés
à l'Assemblée nationale par. la plupart de ceux qui sont
intervenus. Il y avait quelques interrogations là-dessus. Je pense que
nous aurons l'oc- casion de les éclaircir au moment de l'étude
article par article, pour les articles qui concernent spécifiquement ce
point-là.
Il y a également la création du Fonds des
approvisionnements et services ainsi que du Fonds du courrier et de la
messagerie. Je dois dire à ce sujet-là, pour qu'on se comprenne
bien, que le Fonds des approvisionnements et services est un regroupement de
fonds existant déjà. Ça peut porter à confusion
parce qu'on dissout certains fonds, on en ramène d'autres.
L'idée, c'est qu'on ait moins de fonds, qu'on ait une certaine
économie d'échelle au niveau de l'administration des fonds, tout
en ayant des comptabilités par fonds, des comptabilités
séparées par - si je puis m'exprimer avec un terme plutôt
du secteur privé - centre de profit, de façon à ce qu'on
ne perde pas de vue, finalement, l'objectif des fonds, qui est de donner le
juste prix aux ministères et organismes qui achètent, de
façon à ce qu'ils tiennent compte du prix que ça
coûte vraiment dans leur décision et dans leur évaluation
des besoins. C'est un aspect très important, le prix, pour prendre des
décisions de ce genre-là et on ne veut pas que la question soit
perdue de vue.
En dernier lieu, la reconnaissance au directeur général
des achats de la possibilité d'offrir des services aux
établissements des réseaux de la santé et de
l'éducation. Plusieurs de ces points-là touchent des
recommandations du rapport Bernard et, à chacun des points où
ça les touche, je le mentionnerai, je mentionnerai quelles
recommandations du rapport Bernard ça touche et, s'il y a lieu d'avoir
des débats, à ce moment-là on les fera. C'est tout, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le ministre. Mme la
députée de Verchères, la parole est à vous au
niveau des remarques préliminaires.
Mme Luce Dupuis
Mme Dupuis: Merci, M. le Président. Je salue d'abord le
ministre. C'est la première occasion que nous avons de se rencontrer
lors de l'étude de ce projet de loi 180, Loi modifiant la Loi sur le
ministère des Approvisionnements et Services et d'autres dispositions
législatives. Je voudrais bien que ce soit clair dès le
début que le but n'est pas d'étirer indûment le
débat ou le projet de loi. Cependant, je pense que M. le ministre
conviendra que c'est pour moi un nouveau dossier. Donc, je n'ai pas eu
l'occasion d'approfondir de façon vraiment évidente...
Une voix: On va le faire avec vous.
Mme Dupuis: Je pense que c'est une belle occasion de le faire.
Alors il se peut, si M. le ministre le veut bien, que je lui demande
peut-être quelques éclaircissements sur certains projets de loi
et, s'il le permet, peut-être que je déborde un petit peu. Ce
n'est pas dans le but, comme je le disais tantôt, d'étirer
indûment le débat, c'est plutôt une occasion peut-être
de se familiariser de façon pertinente avec ce dossier.
Il y a une chose, cependant, au niveau des remarques
générales. Là, je vous le dis en tant que nouveau
député depuis deux ans seulement. Ce que je reproche en
général aux projets de loi, c'est d'être faits
peut-être par des avocats pour des avocats et d'être loin du monde
ordinaire. Je pense, supposons, à un contracteur, à quelqu'un qui
a affaire... Parce que c'est publié dans la Gazette officielle,
là j'ai appris ça, ce que j'avais relevé en Chambre,
M. le ministre s'en rappellera, ce n'est pas toujours accessible au citoyen
ordinaire. Quand je dis "ordinaire", ce n'est pas dans un sens
péjoratif, loin de là. Souvent, on se rend compte que des projets
de loi nous amènent directement dans les bureaux d'avocats pour nous
faire interpréter ces projets de loi et, surtout, en matière
d'approvisionnements et services, c'est le commun des mortels. Ce n'est pas
comme des gens qui sont forcément spécialisés dans un
domaine qui peuvent avoir recours à ce projet de loi. Et là ce
n'est pas un reproche particulier que j'adresse au ministre, c'est plutôt
une remarque générale au niveau des projets de loi.
Quand on ajoute à ça, en plus, tous les règlements,
eh bien, là, c'est à s'y perdre! C'est à s'y perdre! M. le
ministre le sait sûrement, pour être aussi député -
on est ministre, mais on est député d'abord. Il faut voir les
gens qui viennent nous voir dans nos bureaux de comté, comment, des
fois, ils sont mal pris là-dedans, et là on appelle les
ministères. Ça devient d'une complexité. Je n'en ai pas eu
l'occasion pour le ministère des Approvisionnements et Services parce
que, pour le citoyen, souvent, ce n'est pas comme les ministères de
l'Agriculture ou de la culture ou des choses comme celles-là. Je pense
à l'agriculture qui est d'une complexité au niveau des
réglementations, ce qui fait que, même pour le
député, de s'y retrouver, ce n'est déjà pas une
mince affaire. Ça, je tenais à le dire et je pense que je vais
dans le même sens des recommandations des notaires qui trouvent aussi que
les lois sont souvent très difficiles à comprendre et qui
amènent... À tel point que moi, j'ai un notaire dans mon
comté qui veut justement partir un groupe de bénévoles
comme ça, pour donner ces services-là gratuitement à la
population, pour arriver tout simplement à faire comprendre ou à
expliquer. Si chaque ministre avait cet objectif de simplifier les choses, dans
des termes souvent compréhensibles, où il n'y aurait pas trop
lieu de... d'une façon claire... Souvent, on met des mots qu'il y a lieu
d'interpréter. On dit: Ça veut dire ça ou ça veut
dire ça et c'est là qu'on est obligé d'aller se faire
interpréter l'article ou d'aller chercher l'interprétation
légale des avocats.
Je pense qu'on me permettra, en parlant de ça justement, de faire
peut-être... Ça n'a pas de rapport avec le projet de loi, mais
j'ai été sensibilisée par un graphiste, au niveau des
règlements... Si M. le ministre me le permet, bien sûr, parce que
je suis tout à fait consciente que ça n'a pas de rapport avec le
projet de loi, mais ça s'inscrit peut-être un peu dans la
dynamique que je disais tantôt, dans la démarche de simplifier les
choses et d'aviser les gens au sujet d'un règlement sur les attributions
de contrats et les fichiers. Si un graphiste n'a pas 100 000 $ de chiffre
d'affaires, il ne peut plus faire partie du fichier. Ça, M. le ministre,
je trouve ça dommage. Je suis d'autant plus sensibilisée que j'ai
une formation en arts, je pense que vous le savez, et le graphisme est une des
orientations des arts. Je pense que c'était à l'École des
beaux-arts avant. Et je trouve ça dommage parce qu'un graphiste, de par
sa formation, est appelé, dans sa démarche, à être
créateur un peu et, souvent, à être travailleur autonome;
il est appelé à le devenir et, dans la plupart des cas, ce sont
des travailleurs.
Ça veut dire qu'avec cette réglementation-là tous
les graphistes à leur compte, qui sont simplement des artistes, parce
qu'il y a une part d'art dans le graphisme, si on veut être original,
créateur et tout... Souvent, ces gens-là refusent d'aller dans de
gros bureaux où ils font une partie du travail, où ils ont
à faire un travail souvent morcelé.
M. Dutil: Je pourrais peut-être répondre tout de
suite, si la députée de Verchères me ie permet,
malgré que je sois dans son...
Le Président (M. Lemieux): Si Mme la députée
de Verchères le permet, parce qu'elle est sur son temps de parole. Le
permettez-vous, Mme la députée de Verchères?
Mme Dupuis: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Alors, M. le ministre.
M. Dutil: Oui, effectivement, elle a raison. Ce point-là a
été amené à mon attention et on a
réglé le problème. Une dérogation est
demandée en attendant que le règlement passe pour permettre aux
graphistes d'avoir des contrats de moins de 10 000 $, même s'ils ne sont
pas inscrits au fichier; donc, même s'ils n'ont pas de revenus annuels de
100 000 $. Je pense que ça leur convient. Évidemment, la nouvelle
ne semble pas s'être rendue à eux. On m'en a parié au
conseil général des députés libéraux
à qui j'ai fait la même réponse. Je veux mentionner
à Mme
la députée que je suis très sensible à ce
genre de problème. Il faut adapter nos réglementations pour
donner des contrats aux groupes qui exercent le métier et, dans ce
groupe-là, on se rend bien compte qu'effectivement ce sont beaucoup de
travailleurs autonomes qui travaillent souvent chez eux, tout seuls, et pour
qui 100 000 $ est beaucoup trop considérable au niveau du chiffre
d'affaires. Alors, je voulais apporter cette précision.
Mme Dupuis: Surtout dans le domaine des arts, ce n'est pas
possible pour le travailleur autonome. Bien, je vous remercie d'avoir
été sensible. C'est une bonne nouvelle. Je vous félicite
et je vous remercie pour eux. Si, des fois, le problème revenait aussi
pour d'autres travailleurs autonomes, je suis presque assurée que le
ministre ferait la même démarche.
Le Président (M. Lemieux): Ça va, Mme la
députée de Verchères?
Mme Dupuis: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Vous avez terminé?
Mme Dupuis: Je pense qu'au niveau remarques
préliminaires...
Le Président (M. Lemieux): J'aurais peut-être, moi,
une remarque préliminaire, M. le ministre. Lorsqu'on regarde la Loi sur
le vérificateur général, particulièrement à
l'article 61, il est dit ceci: Le Vérificateur général
peut, conformément aux normes et conditions établies par
règlement, conclure des contrats pour les services professionnels requis
dans l'exercice de ses fonctions, des ententes avec des organisations publiques
ou privées concernant la permutation ou l'affectation du personnel. On
dit que ce règlement est soumis à l'approbation du Bureau de
l'Assemblée nationale. Le président de l'Assemblée
nationale le dépose devant l'Assemblée dans les trois jours de
son approbation ou, si elle ne siège pas, dans les trois jours de
l'ouverture de la session suivante ou de la reprise de ses travaux. Est-ce que
ce projet de loi que nous avons sous les yeux a un impact, ou s'applique, ou
aurait tendance à changer des dispositions de l'article 61? Est-ce qu'il
y a un impact sur le Vérificateur général?
M. Dutil: On va le voir au fur et à mesure de nos
discussions dans les articles, mais effectivement le projet de loi, tel qu'il
est libellé, assujettissait le Vérificateur
général, mais également le Protecteur du citoyen et le
Directeur général des élections. Il y a eu des
représentations à cet effet-là. Nous avons des amendements
pour assouplir cette mesure-là, dont nous pourrons discuter en temps et
lieu.
Le Président (M. Lemieux): On va pouvoir revenir à
cet aspect-là. Alors ça va. Je n'ai pas d'autres remarques de
cette nature-là. J'appelle l'article...
M. Boisclair: M. le Président, au niveau des remarques
préliminaires, je présume que l'ensemble des membres...
Le Président (M. Lemieux): Ah! Vous avez des remarques
préliminaires, M. le député de...
M. Boisclair: ...de la commission peuvent s'exprimer.
Le Président (M. Lemieux): Oui, bien certainement. Je
croyais que vous n'aviez pas de remarques préliminaires, M. le
député de Gouin. En aucun moment et en aucun cas, je ne voudrais
vous priver de votre droit de parole, M. le député de Gouin. La
parole est à vous.
M. André Boisclair
M. Boisclair: M. le Président, l'objectif est très
simple et peut-être pour favoriser le déroulement de ces travaux
et qu'on puisse rapidement procéder à la substance, parce qu'on
aura sans doute un certain nombre de questions à poser... D'ailleurs, on
a déjà eu l'occasion de faire valoir un certain nombre de
craintes quant au transfert du Fonds du service aérien vers le
ministère des Approvisionnements et Services. Rappelons que ce fonds
était auparavant sous la responsabilité du ministère des
Transports. Donc, il est assez original de voir qu'on transfère des
avions, qu'on transfère le personnel mais qu'on laisse les hangars,
qu'on laisse les pistes d'avions au ministère des Transports. Faut-il se
rappeler, M. le Président, que la mission première du
ministère des Approvisionnements et Services est d'élaborer, de
proposer des politiques d'achat au gouvernement du Québec, de
gérer l'ensemble de ces biens et services qui sont offerts par le
gouvernement du Québec? On sait que c'est un ministère qu'on
appellerait plutôt dans le jargon "low profile", un ministère qui
amène le ministre parfois à déposer des rapports en
Chambre mais qui ne l'amène pas certainement, M. le Président,
à prendre une place importante sur la scène politique, sauf
lorsqu'on entend parler, comme vous et moi qui lisons les journaux, que le
lieutenant-gouverneur se plaint de la qualité de sa voiture et le genre
de scandales comme ça qui, de temps en temps, refont surface.
Il est assez original, M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): Remarquez que le ministre des
Approvisionnements et Services n'aurait pas d'objection à ce qu'il en
ait une plus petite.
M. Boisclair: Non, bien ça, j'en suis con-
vaincu, mais je tenais tout simplement à souligner qu'il est
quand même original de voir quelles modifications on apporte aux
responsabilités de ce ministère. Parfois, on le soulage de
certaines obligations, tout simplement parfois par volonté de
rationaliser les opérations, parfois on ajoute un certain nombre de
responsabilités. C'est le cas, lorsqu'on lit dans les notes
explicatives, que le projet prévoit le transfert du Fonds du service
aérien du ministère des Transports au ministère des
Approvisionnements et Services. Vous comprenez bien que l'Opposition a,
à plusieurs reprises, manifesté son accord au fait qu'on puisse
créer des fonds, ce qui permet, je crois, une gestion plus efficace,
plus serrée, qui permet aussi à l'ensemble des ministères
de profiter des services. Par exemple, on peut faire un parallèle avec
les fonds qui existent au ministère des Communications; quatre ou cinq
fonds bien distincts qui permettent au ministère qui offre des services
de s'assurer d'une juste rétribution afin d'avoir une
comptabilité plus serrée, sur le principe, finalement, de la
gestion des fonds. Compte tenu d'un besoin de rationaliser, compte tenu aussi
d'un besoin peut-être d'une plus grande imputabilité, d'un plus
grand contrôle sur les dépenses qui sont faites, il peut
être intéressant de faire une gestion distincte de ces services et
non pas de les voir apparaître dans les crédits directement du
ministère, mais bien dans les crédits de fonds distincts. Il faut
le dire, M. le Président, cette délégation dans des fonds
distincts n'en échappe pas moins au contrôle des parlementaires,
n'en échappe pas moins non plus au contrôle du Vérificateur
général qui, lui-même, récemment dans son rapport,
passait un certain nombre de commentaires sur la façon dont
étaient gérés ces fonds. Ces fonds sont soumis à
des règles comptables très strictes, sont soumis aussi à
la vérification du Vérificateur général et,
à cet effet, il ne faut pas s'imaginer que c'est parce qu'on
transfère des responsabilités dans un fonds que, pour autant, le
contrôle qu'exercent le Parlement et l'Assemblée nationale se
trouve amoindri. Alors, je voulais quand même souligner cette
question-là.
Donc, ce n'est pas tant sur le fait de créer des fonds, mais
c'est de voir finalement ce qui motive ce transfert d'un fonds qui appartenait
au ministère des Transports vers le ministère des
Approvisionnements et Services. On sait, on a tous été
témoins, vous comme moi, M. le Président, du différend qui
a opposé le ministre des Approvisionnements et Services au ministre des
Transports. On a même pris connaisance d'un mémoire qu'il
déposait au Conseil du trésor et, si je ne m'abuse, il
blâmait directement le ministre des Transports. C'était une
lettre, je crois, qu'il adressait. Je ne sais pas comment... Finalement, on
peut présumer de la façon dont s'est tenue la discussion au
Conseil des ministres, on en voit d'ailleurs la conclusion puisque ce projet de
loi a sûrement été discuté au niveau de
l'Exécutif, mais je crois qu'il y a déjà là un os;
nous avons un certain nombre d'interrogations très claires et je crois
qu'il est pertinent de le souligner d'entrée de jeu.
Il est sûr, M. le Président, que l'exercice que nous aurons
à faire au cours de cet après-midi nous permettra
d'étudier le projet de loi article par article. C'est un projet de loi
qui comporte 19 articles, qui vient consolider un certain nombre de fonds et
qui en transfère d'autres. Mais, dès le départ, nous
tenons à indiquer que, malgré le fait que ce ministère
soit un ministère plutôt discret dans ses opérations, dans
le quotidien, il n'en demeure pas moins qu'il se trouve à gérer
des sommes importantes et je crois que la démonstration reste à
faire qu'il serait pertinent de transférer ce Fonds du service
aérien du ministère des Transports au ministère des
Approvisionnements et Services. Il faudrait voir quelles sont les implications,
ce qu'il en est exactement de l'argent qui sera transféré, des
actifs qui seront transférés, du personnel qui sera
transféré, en somme avoir une idée d'ensemble.
Le ministre a fait des remarques préliminaires qui étaient
plutôt brèves. Soit, il peut être intéressant de lire
les notes explicatives et de s'en tenir au strict minimum; cependant, je crois
qu'à ce moment-ci, compte tenu des critiques qui ont été
formulées dans le passé, il serait pertinent d'aller plus au fond
des choses avant d'entreprendre l'étude détaillée article
par article.
Peut-être même serait-il intéressant d'entendre un
certain nombre d'intervenants. Je ne sais pas si ma collègue, la
députée de Verchères, aura eu la bonne idée de
demander à des gens de venir témoigner devant cette commission
avant qu'on n'entreprenne l'étude article par article, mais, M. le
Président, je tenais tout simplement, sans prendre plus de temps - je
crois que je pourrais utiliser encore beaucoup de temps - à faire ces
quelques remarques, d'entrée de jeu, pour peut-être donner
l'occasion au ministre de répondre à ces questions pour qu'on
puisse rapidement procéder à l'étude du projet de loi.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le
député de Gouin. M. le ministre.
M. Dutil: On m'interpelle. Je pense qu'on va répondre au
fur et à mesure de l'avancement du projet de loi, à chacun des
articles, sur les motivations. Je pense que ce serait plus approprié de
le faire. Ce qui est mis en cause en particulier, c'est le contrôle des
fonds spéciaux par l'Assemblée nationale. Ça,
évidemment, on ne le touche pas directement dans le projet de loi, mais
il y a des articles qui vont certainement nous amener à nous poser ces
questions-là et à donner les réponses appropriées,
de la même façon, d'ailleurs, que pour le transfert du
transport aérien.
Le Président (M. Lemieux): Alors, est-ce que j'appelle
l'article 1? Est-ce qu'il y a d'autres remarques préliminaires?
Mme Marois: Très brièvement, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): Mme la députée de
Taillon.
Mme Pauline Marois
Mme Marois: J'imagine aussi... On nous a déjà
prévenus qu'il y avait certains amendements - je n'étais pas
là au moment où le ministre a fait ses remarques
préliminaires - qui viendraient au projet de loi et qui toucheraient non
seulement celui-ci, mais un autre projet de loi qui est actuellement
parrainé aussi par le président du Conseil du trésor et
qui concerne la Loi sur l'administration financière et d'autres
dispositions législatives. Alors, j'imagine que le ministre va nous
faire état des éléments pertinents à ces
amendements.
En fait, moi, j'insisterais pour que, d'une façon assez
systématique, on ait réponse aux critiques, commentaires,
questions soulevés par ma collègue, la députée de
Verchères. Elle l'a fait à l'Assemblée nationale, le
ministre lui a répondu, mais je ne crois pas que ce soit à notre
satisfaction et c'est évident qu'on va revenir sur un certain nombre de
ces éléments-là et particulièrement sur le
transfert d'un certain nombre de ressources actuellement gérées
par le ministère des Transports et qui passeront au Fonds du service
aérien et quelle est la logique qui a prévalu au fait qu'on
choisisse de transférer certaines ressources et pas d'autres. Je pense
qu'on est justifiés à ce moment-ci de soulever ces
questions-là et d'avoir l'éclairage le plus complet possible.
Ma collègue aussi avait mentionné dans ses interventions
le fait qu'on répondait, par cette ioi-là, et c'est vrai aussi
pour l'autre loi présentée par le ministre, président du
Conseil du trésor, aux recommandations faites par le comité
Bernard, mais nous avons des doutes sur le fait qu'on réponde
complètement aux recommandations du rapport Bernard. Évidemment,
cette loi-ci concerne certains des éléments, ne concerne pas
toutes les recommandations faites par le rapport, mais se conforme-t-elle, dans
l'esprit et dans la lettre, aux recommandations qui concernaient le
ministère, aux recommandations faites par le rapport Bernard? Et
ça, ça m'apparaît important pour ce qui est de la
transparence des gestes gouvernementaux et pour ce qui est aussi de
l'imputabilité des membres de l'Assemblée nationale, M. le
Président.
Alors, moi, c'est cela qui me préoccupe dans le projet qui est
devant nous et j'espère qu'au cours des discussions qu'on va avoir sur
ce projet de loi le ministre saura répondre à ces
questions-là parce que ça ne semblait pas, en tout cas,
très... Ça ne semble pas évident à la lecture, du
moins, que nous en faisons à ce moment-ci.
Le Président (M. Lemieux): Je vous remercie, Mme la
députée de Taillon. Je veux simplement vous souligner que nous
sommes au niveau des remarques préliminaires qui s'effectuent
habituellement, selon nos traditions et selon la jurisprudence et le
règlement, en un seul temps de parole et au moment des remarques
préliminaires, le ministre n'a pas à être
interpellé. Je veux bien favoriser le débat s'il y avait un
consentement. C'est pourquoi je vais passer à l'article 1 et,
après, le ministre pourra répondre à vos questions.
Mme Marois: Je suis consciente de ça.
Le Président (M. Lemieux): Ça va, Mme la
députée de Taillon? O.K. Alors, j'appelle l'article...
Mme Dupuis: Avant, M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): Mme la députée,
oui.
Mme Dupuis: ...j'aurais une motion à proposer à la
commission.
Le Président (M. Lemieux): Alors, vous avez terminé
vos remarques préliminaires. Nous en sommes donc maintenant à une
autre étape de l'étude du bill, soit les motions
préliminaires. Vous avez des motions préliminaires?
Mme Dupuis: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Oui.
Motion proposant d'entendre l'AQTA
Mme Dupuis: J'aurais une motion à déposer et je
vous expliquerai après. Je vais vous la lire et j'expliquerai
après les motifs de cette motion. "Il est proposé qu'en vertu de
l'article 244 de nos règles de procédure la commission permanente
du budget et de l'administration tienne, avant d'entreprendre l'étude
détaillée du projet de loi 180, Loi modifiant la Loi sur le
ministère des Approvisionnements et Services et d'autres dispositions
législatives, des consultations particulières quant à tous
les articles dudit projet de loi et qu'à cette fin elle entende
l'Association québécoise des transporteurs aériens inc."
Et là...
Le Président (M. Lemieux): Un instant, je dois juger si
c'est recevable. Ça va sur la recevabilité.
Mme Luce Dupuis
Mme Dupuis: M. le ministre a sûrement reçu une
lettre de l'Association québécoise des transporteurs
aériens qui, d'abord, est intéressée par ce projet de loi
parce qu'elle est directement impliquée, je pense. Le président
et chef de direction est dans la salle, M. le Président. Je pense que ce
ne retarderait pas d'une façon indue le débat et le temps de la
commission si on permettait - je pense que ça serait éclairant
pour tout le monde - justement au président et chef de direction de
l'Association québécoise des transporteurs aériens, qui
est sûrement connaisseur dans le domaine... Il pourrait, je pense,
éclairer cette commission puisque, dans le projet de loi, comme mes
collègues l'ont dit tantôt, il y a une partie du transport qui est
demandée maintenant par le projet de loi, qui devrait tomber sous la
juridiction du ministre des Approvisionnements et Services. Je ne vois pas en
quoi ça pourrait gêner la commission. Au contraire, je pense que,
lorsqu'on étudie un projet de loi, c'est d'avoir toute la lumière
possible. Ce serait pertinent de pouvoir l'entendre. C'est pourquoi je demande
au ministre de bien vouloir accéder à cette demande et de
répondre par la "positive" à cette motion.
M. Dutil: M. le Président, ce n'est pas au ministre
à répondre par la "positive", c'est à la commission si
elle désire entendre, pour éclairer sa lanterne, le groupe en
question. Pour ma part, je n'ai pas d'objection. Il s'agit de voir quel temps
on peut accorder à l'Association québécoise des
transporteurs aériens.
Le Président (M. Lemieux): Je vais suspendre une minute.
O.K.? S'il vous plaît?
(Suspension de la séance à 16 h 21) (Reprise à 16 h
25)
Le Président (M. Lemieux): La commission du budget et de
l'administration reprend ses travaux relativement à l'étude du
projet de loi 180, tel que suggéré par le député de
Beauce-Nord. M. le député de Beauce-Nord...
M. Audet: Ça va, non...
Le Président (M. Lemieux): ...je vous remercie. Vous avez
fait état de reprendre nos travaux et j'en ai fait état.
Maintenant, la motion est donc... J'ai dit qu'elle était recevable.
Est-ce que la motion est adoptée?
M. Boisclair: Un instant, M. le Président, avant qu'on
passe au vote, je pense que l'ensemble des membres de la commission
peuvent...
M. Dutil: Mais c'est oui, la réponse, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): C'est oui, la réponse.
C'est ça.
M. Boisclair: Parfait. Alors, je voulais juste m'assurer avant
qu'on...
Le Président (M. Lemieux): Alors, est-ce que la motion est
adoptée? Elle est adoptée.
M. Dutil: Ils peuvent toujours en parler mais c'est oui.
Le Président (M. Lemieux): Je demanderais maintenant au
responsable de l'Association québécoise des transporteurs
aériens inc, de bien vouloir prendre place à la table des
témoins et j'aimerais lui indiquer, de consentement à la fois
avec le parti ministériel et l'Opposition, que nous avons une
période de 20 minutes qui est mise à votre disposition, à
la fois pour votre exposé et les échanges entre parlementaires.
C'est ce qui est convenu, à la fois avec le parti ministériel et
le parti de l'Opposition. Vous pouvez prendre place. Et, pour les fins de
l'enregistrement du Journal des débats, vous allez devoir vous
identifier, s'il vous plaît.
Audition de l'AQTA
M. Jenner (Brian): Mon nom c'est Brian Jenner. Je suis
président et chef de la direction de l'Association
québécoise des transporteurs aériens.
Le Président (M. Lemieux): Ça va. Alors nous vous
écoutons. Nous sommes prêts à vous écouter.
M. Jenner: D'abord, M. le Président, je dois vous demander
de nous excuser au nom de mes collègues du conseil d'administration de
l'AQTA qui voulaient être présents. Ils avaient formé un
comité de quatre personnes du conseil d'administration pour vous offrir
un plus grand éventail d'opinions sur le sujet et aussi pour souligner
l'intérêt de ce sujet-là pour l'Association. L'horaire
imprévisible des travaux a empêché les autres membres de
notre Association d'être présents.
On voulait vous parler du projet de loi 180 parce qu'à
première vue on a certaines craintes par rapport aux objectifs que le
gouvernement peut avoir en transférant le service aérien
gouvernemental de transport au ministère des Approvisionnements et
Services. Nos craintes sont généralement au niveau du
contrôle du service aérien gouvernemental, du contrôle de la
gestion et du contrôle de sa raison d'être. Vous n'êtes pas
sans savoir qu'au printemps le service aérien gouvernemental a
acheté deux avions pour compléter sa flotte, pour en remplacer
d'autres.
À ce moment-là, l'Association québécoise des
transporteurs aériens s'est plainte vivement, auprès du ministre,
de ces achats. On les trouvait mal avisés. Pour écourter la
discussion là-dessus, on n'a jamais eu, depuis, de très bonnes
réponses par rapport aux raisons qui ont amené le gouvernement
à acheter ces avions-là. Et puis, toujours aujourd'hui, on n'a
pas d'explication par rapport à ces achats et puis la façon dont
les décisions sont prises par rapport au service aérien
gouvernemental. Ça fait qu'on craint d'abord que le transfert du service
aérien au ministère des Approvisionnements et Services semble
donner un correctif à l'industrie suite à ces achats et que
ça n'en soit pas un.
Un petit peu d'histoire à propos du service aérien
gouvernemental pour fixer vraiment nos craintes par rapport à ça.
Dans les années cinquante, on a acheté un DC-3. Je pense que le
gouvernement Duplessis a acheté un DC-3 et cet appareil-là,
à l'époque, était un appareil exécutif.
C'était un appareil qui était utilisé par le gouvernement
pour le transport exécutif des ministres principalement. Rendu en 1965,
M. Lesage a acheté un jet, encore pour transporter les ministres, pour
les besoins du gouvernement. Or, à ce moment-là, le DC-3, qui
avait été pendant une dizaine d'années un appareil
exécutif, est devenu un appareil de transport général. La
question que nous nous posons, c'est: Comment ça se fait que,
soudainement, avec l'achat d'un DH-125, on ait réalisé qu'on
avait soudainement besoin d'un aéronef de transport
général, pour le transport de marchandises et pour le transport
de passagers autres que les gens du gouvernement proprement dit? Comment en
est-on arrivé là? Qu'est-ce que l'achat d'un nouvel avion vient
faire avec l'arrivée de nouveaux besoins? Quelque part en cours de
route, on a acheté deux F-27. On se demande aussi quand le gouvernement
a décidé et de quelle façon le gouvernement a
décidé qu'il avait besoin de tels appareils. Pourquoi a-t-il
décidé que les services de ces appareils-là
n'étaient pas disponibles sur le marché libre?
De la même façon, on a acheté quelques
hélicoptères. Il y en a quelques-uns qui servent pour la
Sûreté du Québec, bien entendu, mais il y a deux ou trois
appareils qui sont au service aérien gouvernemental présentement
et qui servent pour le transport général. Dans le temps où
j'étais pilote d'hélicoptère, j'en ai moi-même vu
à maintes et maintes reprises de ces hélicoptères
utilisés pour compter des caribous, pour faire l'inventaire d'orignaux,
toutes sortes de travaux généraux qui n'ont rien à voir
avec le transport exécutif. On se demande toujours: Comment se
fait-il... Il y a beaucoup d'hélicoptères, il y a 180
hélicoptères commerciaux au Québec présentement.
Comment ça se fait que le gouvernement a besoin de trois
hélicoptères chez lui pour compter les caribous et pour faire
toutes sortes de menus travaux dont divers ministères peuvent avoir
besoin?
On présume que le DC-3 était là. Il semble y avoir
certaines décisions qui soient prises ad hoc en fonction de la
disponibilité de fonds ou l'opportunité politique de le faire. Le
DC-3 était là quand on a acheté un DH-125; pourquoi ne pas
l'utiliser pour le transport général? Ça a une certaine
logique. Mais dernièrement, quand le DC-3 en question a eu un accident
et qu'il était irrécupérable, on a pris la décision
qu'il était absolument nécessaire de le remplacer. Si le fait
qu'il était là en 1965 est une bonne raison de le garder et de
l'utiliser pour le transport général, le fait qu'il ait
été "scrapé" en 1985, en 1986 ou en 1988 - je ne me
rappelle pas de l'année - ce n'est pas une très bonne raison pour
justifier le remplacement de cet appareil-là par un appareil neuf qui
coûte plusieurs millions, en partant. Alors on se demande beaucoup par
rapport à quoi, par rapport à quels critères on prend les
décisions concernant les services que va offrir le service aérien
gouvernemental, le rôle que va remplir le service aérien
gouvernemental, les stratégies qui vont être adoptées pour
rencontrer ces objectifs-là.
Et puis on voit, dans le transfert, la possibilité, comme je le
disais, qu'on croit avoir corrigé cette situation-là et on ne l'a
pas fait du tout. La loi dit vouloir changer la mission du ministère des
Approvisionnements et Services. Pourquoi? Nous, on ne le sait pas. Il n'y a
personne qui nous a donné une très bonne réponse à
ce sujet-là. C'était une question administrative, mais, du point
de vue administratif, nous voulons souligner à l'Assemblée
nationale les dangers qui existent quand on ne connaît pas très
bien la mission et les rôles que doit jouer une entité de
l'administration publique.
Le ministère des Approvisionnements et Services ne pourra pas
effectuer de contrôle convenable sur les activités du service
aérien tant et aussi longtemps qu'on n'aura pas défini
très clairement quelle est la mission de cet organisme, pourquoi il
existe. On ne pourra jamais savoir s'il fait bien son travail si on ne
définit pas au préalable pourquoi il existe. On ne pourra pas
savoir s'il remplit bien ses rôles si on ne définit pas
très clairement au préalable quels sont les rôles qu'il
doit jouer, ce que le service aérien gouvernemental doit faire pour le
gouvernement, quels services il doit offrir à l'État qui ne sont
pas déjà disponibles sur le marché privé.
Une deuxième crainte assez sérieuse de notre
côté concerne justement les pratiques du service aérien
gouvernemental jusqu'à maintenant. Comme l'a souligné le ministre
Dutil à l'époque, le service aérien n'était pas
à l'épreuve de quelques incartades aux procédures
d'approvisionnement qui étaient prévues par l'administration
publique. M. le ministre a d'ailleurs sévèrement
blâmé, je crois, le ministre Elkas de ces
activités-là.
Si, à l'époque, le ministre des Approvision-
nements et Services pouvait passer jugement au moins sur les
activités du service aérien gouvernemental par l'entremise de son
collègue, le ministre des Transports, on se demande qui va le faire,
à l'avenir. On doute que M. Elkas prenne l'initiative d'examiner les
activités de M. Dutil dans pareilles circonstances. Alors, on se pose la
question: Qui va contrôler? D'autant plus - permettez-moi de revenir sur
le fait - qu'on n'a jamais été capables de nous expliquer quelle
est la mission du service aérien gouvernemental, quels sont les
rôles du service aérien gouvernemental, quelles sont les
stratégies générales qui permettent d'évaluer la
gestion de cet organisme-là.
Pour toutes ces raisons, autant les craintes qu'on a exprimées,
autant les problèmes qu'on a eus avec des développements qui nous
arrivaient par la voie des journaux, nous, les représentants de
l'industrie, étions gardés dans une noirceur à peu
près totale par rapport aux développements et aux
décisions qui concernent le service aérien gouvernemental, bien
que ce soit un service qui préoccupe beaucoup les membres de l'AQTA dans
la mesure où ce sont des hommes d'affaires, des contribuables, des
payeurs de taxes qui, eux, ont investi et essaient de leur mieux de garantir
les emplois et garantir les services relatifs aux activités de transport
aérien. En même temps, à un certain moment donné,
ils voient, du côté de l'administration publique, des achats, des
décisions, des rôles qui arrivent un peu d'on ne sait pas trop
où et puis qui semblent bien faciles... pour les gens, comme je le
disais, les hommes d'affaires, les entrepreneurs qui essaient de tirer leur
épingle du jeu du mieux possible.
Donc, nous, on suggère que la loi devrait prévoir que le
service aérien gouvernemental soit doté d'au moins un
comité aviseur qui pourrait, dans un premier temps... un comité
aviseur qui regrouperait des représentants du gouvernement, des
représentants de l'administration publique, des représentants de
l'industrie. En l'occurrence, on espère que ça inclura la
représentation de l'AQTA. Ce comité aviseur, dans un premier
temps, pourrait aviser le gouvernement sur une mission digne et souhaitable
pour un service aérien gouvernemental. Il pourrait aussi faire des
suggestions quant au rôle et aux stratégies.
Vous savez qu'au Québec, juste dans le domaine du transport de
malades, l'évacuation médicale, on fait figure de parents
pauvres, comparé aux autres provinces du Canada. Si on regarde
l'Ontario, la Colombie-Britannique, le Manitoba, entre autres, on voit qu'elles
ont un système très bien structuré où le
gouvernement prend surtout le rôle de coordinateur et le secteur
privé prend le rôle de transporteur aérien. Au
Québec, les structures tournent autour d'un avion, Valentine, un
très bel avion, un produit québécois; on en est bien fier,
mais le temps serait venu d'arriver à définir un système
qui pourrait desservir toute la région du Québec, de façon
structurée, de façon à ce que toute la population ait
accès aux services dont elle a besoin.
Dans un deuxième temps, le comité qu'on vous
suggère pourrait aider le gouvernement à analyser la gestion du
service aérien gouvernemental. Parce que c'est compliqué, le
transport aérien; les avions, c'est compliqué; les
hélicoptères, c'est compliqué. L'approvisionnement en
pièces, l'approvisionnement en équipement, ce n'est pas quelque
chose qui est particulièrement facile pour l'administrateur public en
général. Ça prend des experts. Il y en a quelques-uns au
service aérien gouvernemental. Ça ne ferait pas de tort d'avoir
accès à une plus grande expertise de la part... J'arrive à
la fin, M. le Président; 30 secondes.
Le Président (M. Lemieux): Oui, je vous demanderais de
conclure, s'il vous plaît, pour permettre aux membres de cette commission
de pouvoir échanger avec vous. Ça me semble important.
M. Jenner: Oui. Ça ne ferait pas de tort d'avoir
accès à une expertise, une richesse dans le domaine du transport
aérien qui pourrait servir pour garantir que les dépenses sont
bien faites, qu'elles sont justes et puis une transparence totale dans
l'administration du service aérien gouvernemental. Et ça, M. le
Président, ça conclut ce que j'avais à dire comme
présentation.
Le Président (M. Lemieux): Je vous remercie. M. le
ministre.
M. Dutil: M. le Président, une remarque. D'abord, au
niveau de ce que M. Jenner appelle les comités aviseurs, nous les
appelons des comités conjoints. Nous en avons actuellement 13 au
ministère des Approvisionnements et Services. C'est une pratique
habituelle que de consulter nos fournisseurs pour toutes sortes de sujets. Je
dois vous faire remarquer, d'ailleurs, que même au niveau des graphistes,
on en parlait tout à l'heure, il y a un comité conjoint
également qui s'est penché sur les règles qui devaient
prévaloir pour l'inscription au fichier.
Il arrive que le comité aviseur ne représente pas toute
l'industrie et qu'on se retrouve dans une situation un petit peu difficile,
comme on a vécue, et qu'on redresse à ce moment-là. Le
comité aviseur n'a pas nécessairement toute la
vérité. On estime qu'en général il nous aide
beaucoup et que ça nous permet, justement, d'être mieux
arrimés à la réalité des fournisseurs, des clients.
Toutefois, je ne vois pas que l'on mette dans une loi une mesure administrative
du genre. Elle n'apparaît même pas dans une loi, ni dans un
règlement. C'est vraimemnt une mesure administrative que peut souhaiter
l'Opposition, sur laquelle ils peuvent nous interroger quant au fonctionnement
et qu'ils peuvent
susciter, je pense bien, par les diverses procédures, mais, de
là à l'inscrire dans une loi, je pense que ça ne se fait
pas, des avis que j'ai. Et c'est vraiment une mesure très très
particulière de fonctionnement.
Quant à ma question, je voudrais savoir de la part de M. Jenner
si, à la suite de ces remarques, il est favorable ou défavorable
à ce qu'il y ait un transfert du service gouvernemental aérien du
ministère des Transports aux Approvisionnements et Services?
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que vous êtes
favorable à cette mesure, à savoir qu'il y ait un transfert du
service aérien du ministère des Transports au ministère
des Approvisionnements et Services? C'est ça votre question, M. le
ministre?
M. Jenner: À l'heure actuelle, M. le Président, on
a communiqué avec le bureau du ministre Elkas et le bureau du ministre
Dutil et on ne sait pas pourquoi on le change de place. Ça fait qu'on ne
peut pas vous dire si on est pour ou contre.
M. Dutil: Ça, ce n'est pas ma question. Nous, on va
expliquer pourquoi on le change de place, mais est-ce qu'il y a des objections?
Est-ce qu'il voit des objections à ce qu'il y ait ce transfert-là
et quelles seraient-elles?
Le Président (M. Lemieux): Avez-vous des objections
majeures à ce transfert?
M. Jenner: Non. À prime abord, on n'a pas d'objection
à ce que ce soit fait.
Le Président (M. Lemieux): Avez-vous d'autres questions,
M. le ministre? Non?
M. Jenner: Notre but, c'était de souligner les
pièges qu'il pourrait y avoir au moment de le faire.
Le Président (M. Lemieux): Mme la députée de
Verchères et, après, Mme la députée de Taillon qui
avait aussi demandé la parole. Mme la députée de
Verchères, comme vous êtes la critique, la parole est à
vous.
Mme Dupuis: Merci, M. le Président. Moi, j'aimerais
savoir, de la part de M. le président de l'association
québécoise, M. Jenner, comment il voit le rôle du service
aérien du gouvernement. Quel rôle voudriez-vous attribuer au
service aérien? Parce que vous avez parlé, tantôt, des
aviseurs qui pourraient faire des suggestions au niveau du rôle. Puisque
vous êtes ici, puisque c'est possible, pour vous, même si ce n'est
pas une définition totale ou globale, au moins pourriez-vous nous donner
tout de suite un aperçu du rôle que devrait jouer le service
aérien du gouvernement?
M. Jenner: Je pense que, comme principe général,
n'importe quel organisme d'État devrait offrir à l'État
des services qu'il n'est pas capable de se procurer ailleurs. Dans un
système capitaliste à marché libre, il arrive, des fois,
qu'il y ait pénurie de services sur le marché. Donc,
l'État est tout à fait justifié de s'offrir ces
services-là. Il arrive, des fois, qu'il y ait un monopole. L'État
peut être aussi justifié à ce moment-là. Il arrive,
des fois, que pour des raisons de transparence ou pour des raisons
d'équité, de justice... Toutes sortes de raisons bien
précises peuvent amener l'État à se doter de services
internes mais, à partir de ce principe général, je ne
voudrais pas vous transmettre mon opinion personnelle en laissant croire que
c'est une vérité absolue. Je ne détiens pas la
vérité.
D'ailleurs, je dois vous avouer que, personnellement, je me dois de
faire beaucoup attention, parce que j'ai toujours peur maintenant de m'attirer
les foudres du directeur général du service aérien. La
dernière fois que j'ai parlé publiquement à propos des
décisions gouvernementales en ce qui concernait le service aérien
gouvernemental, M. le chef du service aérien s'est permis
d'écrire à tous les transporteurs aériens du Québec
pour leur dire comment mes propos personnels étaient
déformés et indignes. Ça fait que, pour ces deux
raisons-là, je ne veux pas embarquer dans des précisions.
Mme Dupuis: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Mme la députée de
Taillon, ça vous intrigue, tout ça.
Mme Marois: Ça m'inquiète un peu.
Le Président (M. Lemieux): Je vous vois, oui. Votre
faciès nous le révélait, d'ailleurs.
Mme Marois: Oui, ça m'inquiète un peu parce que je
me dis - peu importe, je ne veux pas entrer sur le fond de la question - que
monsieur a droit à son opinion sans pour autant qu'on le mette au banc,
d'une façon ou d'une autre. Que ce soit le directeur du service
aérien ou quelqu'un d'autre, je pense que ça n'a pas lieu de se
faire vu la façon dont on fonctionne habituellement. Je trouve que ce
n'est pas tout à fait acceptable. Je le mentionne à ce
moment-ci.
Cela étant dit, votre point de vue, si j'essaie de bien le
décoder, dans le fond, vous dites que le service aérien
gouvernemental ne fait pas complètement sa job ou pourrait mieux la
faire en termes de services, par exemple, de transport des malades. Vous
regardez l'Ontario et vous dites: Ils sont beaucoup mieux équipés
pour le faire. Par contre, ils offrent des services généraux qui
viennent concurrencer les entreprises privées qui pourraient
déjà offrir ce service-
là. Est-ce que c'est ça l'essentiel de vos remarques sur
les services aériens gouvernementaux?
M. Jenner: Oui, c'est exact. On ne préconise pas
l'élimination du service aérien gouvernemental; au contraire, il
y a des services offerts par le service aérien gouvernemental qui sont
tout à fait raisonnables dans la situation actuelle. Qu'on pense, par
exemple, à l'opération des CL-215, la protection contre les
incendies de forêts. C'est un service où il y a client unique et
il n'y a pas de fournisseur de service. Personnellement, privatiser ce
service-là serait tôt ou tard créer un monopole du secteur
privé qui fournit un monopole de demandes du secteur public. Ce n'est
pas nécessairement dans l'intérêt du contribuable, dans ce
sens-là.
Des hélicoptères, peut-être que dans certains cas
pour la Sûreté du Québec, pour le transport exécutif
des membres du gouvernement, des hauts fonctionnaires, j'entrevois la
possibilité que ce soit tout à fait raisonnable. Ça
n'exclut pas que, si on étudie la question, on peut en arriver à
la conclusion que le secteur privé pourra fournir les
hélicoptères sous contrat, ce n'est pas impossible. Mais
là où le problème est, c'est qu'en tant que gestionnaire
de compagnie de transport aérien, une foule de mes membres, quand ils
ont vu les derniers achats du service aérien, se sont dit: Ça n'a
pas de bon sens. Ces appareils-là n'existent pas sur le marché,
mais l'équivalent, quelque chose qui peut faire le même travail,
ça existe en quantité. Puis, nous, on les a achetés, on
s'est hypothéqué, on a formé notre personnel, puis
là on a un client assez important, le gouvernement du Québec,
l'État du Québec qui se dote de moyens publics pour le faire.
C'est là qu'on se demande comment ils font pour arriver à ces
décisions-là. C'est là qu'on a cherché la mission
du service aérien, puis on n'en a pas trouvé. Personne n'a pu
nous dire quelle était la mission du service aérien
gouvernemental.
Le Président (M. Lemieux): Mme la députée de
Taillon, brièvement, parce qu'on avait convenu de 20 minutes, puis le
député de Beauce-Nord a demandé la parole aussi. Les 20
minutes sont expirées. Alors, brièvement, et une réponse
brève, s'il vous plaît.
Mme Marois: La loi qui est devant nous actuellement, est-ce que,
à votre point de vue, elle risque d'amplifier ce
phénomène-là ou d'avoir un effet plus ou moins neutre sur
ce phénomène-là?
M. Jenner: Dans la mesure où ça centralise dans un
ministère puis que ça élimine certaines
possibilités de contrôle d'un ministère à l'autre,
ça risque d'empirer ce phénomène-là.
Mme Marois: De l'amplifier, comme phéno- mène.
M. Jenner: Oui.
Le Président (M. Lemieux): M.le
député de Beauce-Nord, brièvement.
M. Audet: Merci, M. le Président, êtes-vous en
mesure de me dire combien, actuellement, le gouvernement donne de contrats au
privé? Vous parliez tantôt des avions, des
hélicoptères, des relevés et des choses comme ça.
Avez-vous des chiffres à savoir combien le gouvernement donne
actuellement? Ça s'évalue autour de quoi, à peu
près?
M. Jenner: Quelque chose de l'ordre de... Dans le transport
effectué pour l'exécutif, le ministère...
M. Audet: Au total, toutes les activités.
M. Jenner: ...fait 831 heures lui-même et il en octroie
6288 au secteur privé.
M. Audet: En argent...
Le Président (M. Lemieux): On doit suspendre nos travaux.
Il y a un vote.
M. Audet: On pourra reprendre au retour, je n'ai pas fini.
Le Président (M. Lemieux): Alors, allez-y, continuez, puis
on va suspendre après.
M. Audet: Au total, ça s'évalue à combien?
Vous dites 6288 heures, mais au total, ça fait quoi, en argent?
M. Jenner: Je n'ai aucune...
M. Audet: Dans un deuxième temps, si on disait demain
matin qu'on privatise le réseau du transport aérien du
gouvernement, quelle part ça pourrait ajouter à ça? Vous
parliez de 6288 heures que le gouvernement fait actuellement ou confie au
privé, je crois?
M. Jenner: Oui, oui.
M. Audet: Si c'était tout au privé, ça
représenterait combien, puis la part pour vous, c'est quoi?
M. Jenner: Je ne sais pas exactement les chiffres. Je sais que
c'est un danger d'embarquer dans ce genre de discussion là, parce que
ça détourne de la problématique. Le problème n'est
pas de savoir si le gouvernement donne une juste part de ses achats au secteur
privé. Le problème c'est de savoir si le gouvernement, si l'Etat
s'est doté inutilement de services. Puis, le partage
d'un bord ou de l'autre n'est pas tellement pertinent, d'autant plus que
c'est une question... Évidemment, quand je dis 880 heures, transport
exécutif au sein du gouvernement, comparé à 6288
données au secteur privé, 831 heures, ça ne changera pas
le futur de l'industrie du transport aérien au Québec; ça,
c'est bien évident. C'est une question politique. C'est la question
qu'il y a 150 transporteurs aériens au Québec, et il y en a
à différents aéroports. Prenons, par exemple,
l'aéroport de Québec. Il y a un transporteur aérien qui
s'est doté d'un avion qui a coûté 1 000 000 $, et il essaie
de le payer, par les temps durs qu'on vit. Il y a des employés là
qui essaient de planifier leur futur et qui voient, à côté,
dans ces temps difficiles, un appareil tout neuf qui arrive, qui coûte
des millions et des millions, plusieurs millions et qui n'est pas, en fin de
compte, capable de faire mieux que...
M. Audet: C'est le vendeur d'avions qui fait l'argent,
finalement.
M. Jenner: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Je dois suspendre. M. le
ministre, à moins que ce ne soit très très bref, je dois
suspendre les travaux pour aller au vote, en Chambre.
Alors, je suspends les travaux pour le vote, en Chambre. Nous allons les
reprendre immédiatement après le vote.
(Suspension de la séance à 16 h 51)
(Reprise à 17 h 13)
Le Président (M. Lemieux): S'il vous plaît! À
l'ordre, s'il vous plaît! La commission du budget et de l'administration
reprend ses travaux relativement au projet de loi 180, Loi modifiant la Loi sur
le ministère des Approvisionnements et Services et d'autres dispositions
législatives.
La parole était à vous et pour terminer, M. le ministre,
puisque le temps convenu est écoulé depuis deux minutes.
M. Dutil: Juste pour revenir sur la question étant
donné que M. Jenner a mentionne qu'il risquait d'avoir, à son
opinion, moins de contrôle si c'était transféré au
ministère des Approvisionnements et Services. J'estime qu'il s'agit
là d'une objection. Je voudrais répéter ma question pour
voir si c'est bien clair. Est-ce que vous avez des objections à ce que
le transfert se fasse du ministère des Transports au ministère
des Approvisionnements et Services, suite à ce que vous avez
rajouté tout à l'heure à Mme la députée de
Taillon? Est-ce que vous comprenez mon...
M. Jenner: Oui, je comprends le sens de votre question. Nous
n'avons pas d'objection en tant que tel, mais nous avons des craintes,
néanmoins, par rapport au contrôle qui va s'effectuer par
après. Nous trouvons que, déjà, il y a si peu de
contrôle au service aérien gouvernemental que ce n'est pas
raisonnable.
M. Dutil: Mais vous semblez dire que la vocation
d'Approvisionnements et Services ferait qu'il risquerait d'y avoir moins de
contrôle. Est-ce que vous attribuez ça au fait que ce soit
transféré aux Approvisionnements et Services? Est-ce que c'est
une crainte que vous exprimez ou plutôt un souhait que vous exprimez,
qu'il y ait davantage de contrôle, quel que soit l'endroit où se
retrouve le service aérien?
M. Jenner: On souhaite qu'il y ait davantage de contrôle.
On craint, en transférant à Approvisionnements et Services, qu'il
y en ait moins justement parce que, comme ministre des Approvisionnements et
Services, vous avez le mandat d'examiner les activités des autres
ministères pour voir à leur conformité aux
règlements d'approvisionnement, tandis que, quand c'est à
l'intérieur de votre propre ministère, il y a un peu moins de
transparence par rapport au contrôle des activités.
M. Dutil: En tout cas, je voudrais juste mentionner mon
désaccord avec M. Jenner là-dessus.
Le Président (M. Lemieux): Nous vous remercions de votre
collaboration et la commission va maintenant reprendre ses travaux. Est-ce
qu'il y a d'autres motions de nature préliminaire, Mme la
députée de Verchères?
Mme Dupuis: Non, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Non? Alors, nous allons
maintenant appeler...
Mme Marois: M. le Président, je ne sais pas si c'est
maintenant que je dois poser la question au ministre. Je vais la poser, puis on
établira si on peut y répondre maintenant.
Le Président (M. Lemieux): Posez-la, madame.
Mme Marois: Le monsieur qui vient de se présenter devant
nous nous dit: Je crains un petit peu de m'exprimer parce que j'ai eu, par le
passé, des remarques qui ont été faites à mon sujet
et qui ont fait le tour, si j'ai bien compris, de l'ensemble des transporteurs
aériens, à moins que je l'aie mal interprété. C'est
sa version, évidemment. J'aimerais ça que le ministre s'informe,
s'enquière de ce que le directeur du service aérien aurait
à nous dire à ce sujet-là. Peut-être que
c'était un contexte fort différent,
je ne le sais pas. Moi, ça m'étonne un petit peu qu'on
fasse une affirmation comme ça, ici. Peut-être que c'était
dans un contexte qui expliquerait que ça se soit passé ainsi,
mais j'aimerais au moins qu'on le sache, que les membres de la commission
soient éclairés à ce sujet-là.
Le Président (M. Lemieux): Vous avez raison, Mme la
députée de La Peltrie. M. le ministre.
M. Dutil: II faut bien comprendre, M. le Président, que je
ne suis pas le ministre responsable du transport aérien. Il faut bien
comprendre ça. La remarque aurait dû s'adresser, à mon
sens, au ministre responsable actuellement du transport aérien, qui est
le ministre des Transports.
Le Président (M. Lemieux): Je comprends bien.
M. Dutil: Si c'est la vérité et qu'on fait des
menaces, d'un fonctionnaire à des gens du privé... Si c'est le
cas, je suis évidemment absolument outré de ça, et je
n'admettrai pas que, dans mon ministère, si on porte une pareille chose
à ma connaissance, ça se reproduise. Je pense que je veux
être bien clair là-dessus.
Le Président (M. Lemieux): Alors, Mme la
députée de La Peltrie...
M. Dutil: Mais je ne veux pas présumer que ce qui
était dit avait l'importance...
Mme Marois: Oe Taillon.
Le Président (M. Lemieux): ...de Taillon, excusez.
Mme Marois: Ha, ha, ha! Mon passé me suit! Ça a
été un beau passé, d'ailleurs.
Le Président (M. Lemieux): Oui, c'est votre passé
qui vous suit, effectivement, Mme la députée de Taillon!
Effectivement, Mme la députée de Taillon. Alors, vous pourriez
peut-être conserver votre question pour le critique en matière de
transports.
Mme Marois: Oui, mais je suis heureuse d'entendre le ministre. Je
peux vous dire que je suis heureuse d'entendre le ministre exprimer ce point de
vue parce que je pense, effectivement, que chacun a droit à son opinion.
Tant que ça reste juste et que ce n'est pas mensonger, on a le droit de
l'exprimer, de ne pas en être blâmé pour ça et,
surtout, de ne pas subir des menaces. Maintenant, je retiens ma question pour
le ministre, ce qui n'empêchera pas son collègue sûrement de
les lui poser éventuellement.
Le Président (M. Lemieux): Je vous remercie, Mme la
députée de Taillon.
Étude détaillée
Nous allons maintenant passer à l'article 1 du projet de loi 180.
J'appelle l'article 1. Est-ce qu'il y a des remarques préliminaires
relativement à l'article 1? M. le ministre.
Loi sur le ministère des Approvisionnements et
services
Biens et services
M. Dutil: Alors, l'amendement proposé à l'article 7
de la loi a pour effet de permettre au ministre de proposer au gouvernement des
politiques relatives à l'acquisition et à la fourniture de biens
et de services pour les organismes publics, ces derniers étant ceux qui
seront définis à l'article 9 du projet de loi qui sera
étudié ultérieurement. Alors, c'est donc dire que ces
politiques s'appliqueront à tous les ministères et organismes
publics au sens de la loi.
D'autre part, le projet de loi établit une nette distinction
entre le pouvoir du ministre de soumettre au gouvernement des politiques ainsi
que des règlements. Avec la modification proposée, les
règlements n'auront plus à être habilités par une
politique, ce qui rendra la rédaction de cette dernière beaucoup
plus facile puisque la politique pourra traiter de grands principes
généraux d'acquisition sans nécessairement tomber dans le
détail exhaustif pour habiliter un règlement qui serait, par la
suite, adopté.
Ce changement à la mission du ministère s'inspire des lois
créant les différents ministères du gouvernement où
une nette distinction est établie entre le pouvoir du ministre de
proposer des politiques et celui du gouvernement de prendre des
règlements sur proposition du ministre. On fait des
références, en particulier, à la Loi sur le
ministère de la Main-d'oeuvre, de la Sécurité du revenu,
laquelle stipule: "Le ministre élabore et propose au gouvernement des
politiques et mesures en matière de main-d'oeuvre, d'emploi, de
sécurité du revenu ou des conditions minimales de travail. Le
ministre voit à la mise en oeuvre de ces politiques et mesures, en
surveille l'application et en coordonne l'exécution."
Alors, on pourrait faire, M. le Président, d'autres
références à d'autres lois, mais je pense que celle-ci
devrait être suffisante pour justifier le libellé différent
parce qu'il s'agit, en grande partie, d'un libellé différent et,
également, d'une façon de procéder maintenant qui est plus
habituelle.
Le Président (M. Lemieux): Mme la députée de
Verchères.
Mme Dupuis: Merci, M. le Président. J'aimerais qu'on
l'étudié, article par article...
Le Président (M. Lemieux): Oui, ça va. Mme
Dupuis: ...et non pas les blocs.
Le Président (M. Lemieux): C'est ce que nous allons faire.
J'ai appelé l'article 1, mais disons que je vais appeler le paragraphe
7...
Mme Dupuis: Oui, mais c'est que...
Le Président (M. Lemieux): ...de l'article 1, oui.
Après, je vais appeler les paragraphes 7.1, 7.2... Il n'y a aucun
problème, madame.
Mme Dupuis: Ce que je n'ai pas énuméré au
début dans les remarques préliminaires, mais qu'on va retrouver
comme attitude au niveau de chacun des articles, c'est que, dans cette
loi-là, il n'est pas précisé au début les motifs
de. On ne sait pas si c'est dans un but d'un meilleur contrôle; on ne
sait pas si c'est avec un but d'une meilleure rentabilisation des services. Ce
n'est pas exprimé, donc on cherche un petit peu les motifs de cette
loi-là, sauf, bien sûr, de transférer le service
aérien du ministère des Transports à l'autre
ministère. Il y a d'autres modifications aussi, mais, à aucun
moment, même en étudiant article par article, je n'ai pu, moi,
arriver à trouver le motif de. Ce n'était pas exprimé.
Alors, on retrouvera... C'est ce que je vais chercher à chacun des
articles.
Le Président (M. Lemieux): Ça va. Alors, l'article
7, je suis toujours à l'article 7, M. le ministre.
M. Dutil: Oui.
Mme Marois: M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): Oui, Mme la
députée de Taillon.
Mme Marois: Merci, M. le Président. J'aimerais ça
comprendre. J'ai écouté la lecture, c'est-à-dire le
ministre qui nous faisait un peu une lecture de notes explicatives à
l'article 1. Qu'est-ce que ça vient... Il nous disait: Les
règlements n'ont pas à être précisés d'une
façon très pointue. J'aimerais ça comprendre ce que
ça va faire, cet article-là, par rapport à ce qu'on
faisait avant.
M. Dutil: Alors...
Mme Marois: Qu'est-ce que ça va faire de différent?
En fait, actuellement, on modifie par l'article 1 le chapitre 79. C'est
l'article 7 de la loi du ministère qui est modifié.
M. Dutil: ...si on prend le premier paragraphe, M. le
Président, je pense que c'est comme ça qu'on va le mieux se
comprendre.
Le Président (M. Lemieux): Oui, effectivement.
M. Dutil: Dans le premier paragraphe on enlève - je ne
sais pas si vous avez la même façon de voir - mais on
enlève, par rapport à ce qui était écrit
auparavant, "désignés par le gouvernement". Alors la loi actuelle
dit ceci: "Le ministre élabore et propose au gouvernement des politiques
relatives à l'acquisition et à la construction de biens ainsi
qu'à la location et à la fourniture de biens et de services pour
Jes ministères et les organismes publics." On ajoutait:
"désignés par le gouvernement".
Mme Marois: Alors ça, ça s'enlève avec
le...
M. Dutil: Ça, ça s'enlève. O.K. La raison
pour laquelle elle s'enlève, c'est que tous les organismes
dorénavant sont inclus, sauf ceux qui sont explicitement exclus...
Une voix: Par la loi.
M. Dutil: ...par la loi. Ça, c'est suite au rapport
Bernard - je ne me rappelle pas du numéro de la recommandation - pour
assurer une plus grande étanchéité du processus. Or, je
pense que ce paragraphe... si on les prend paragraphe par paragraphe, ça
devrait répondre, je pense bien, à votre question de ce
côté-là. Pourquoi on le fait? C'est parce que,
dorénavant, tout le monde est inclus sauf ceux que l'on exclut au lieu
du contraire où on devait les inclure un par un, en risquant...
Mme Marois: C'est une règle générale
d'inclusion, et on y va par exception quand on ne veut pas qu'ils soient
couverts par l'article.
M. Dutil: C'est ça. À ce moment-là,
ça nous oblige à donner les raisons d'exclusion, de façon
plus transparente et publique. Alors, je pense que le rapport Bernard nous
avait sensibilisés à cette difficulté et nous y faisons
bon droit.
Mme Marois: On verra, j'imagine, plus loin, M. le
Président, dans la loi, comment cette exclusion peut se faire.
M. Dutil: Oui.
Mme Marois: O.K. Quels sont les critères, quelles sont les
règles...
M. Dutil: C'est ça.
Mme Marois: ...quels sont surtout les règlements qui
devront s'appliquer si elle n'est
pas soumise, si cet organisme n'est pas soumis à la loi.
M. Dutil: Oui. Maintenant, cette partie-là est dans le
règlement-cadre du Conseil du trésor. Je vous rappelle qu'y y a
une autre loi qui est en discussion actuellement.
Mme Marois: Oui, la 181.
M. Outil: Oui, qui vient évidemment en coordination avec
celle d'Approvisionnements et Services. Évidemment, on l'a
divisée, nous, pour les fins législatives, mais il y a eu une
concertation entre le Conseil du trésor et le ministère des
Approvisionnements et Services sur ce règlement-cadre là.
Le Président (M. Lemieux): Oui, Mme la
députée de Verchères.
Mme Dupuis: Je pense que ce projet de loi là, cet
article-là, fait référence au rapport Bernard, le no 44,
je pense, la recommandation 44 que vous avez essayé d'appliquer.
M. Dutil: Non. Là vous parlez de la répartition des
pouvoirs entre le ministère des Approvisionnements et Services et le
Conseil du trésor.
Mme Dupuis: Oui. Ça serait...
M. Dutil: Moi, ce que je vous mentionne, c'est que...
Mme Dupuis: Ça, c'est un petit peu plus loin qu'on
retrouve ça.
M. Dutil: Oui.
Mme Dupuis: Non, pas forcément sur ça, mais la
recommandation 44, d'une façon bien précise, du rapport
Bernard.
M. Dutil: Oui, elle, elle nous mentionnait un partage plus clair
entre les pouvoirs du ministère des Approvisionnements et Services, de
la SIQ et du Conseil du trésor, si ma mémoire est
fidèle.
Le Préskient (M. Lemieux): Est-ce que ça va dans le
sens du principe du rapport Bernard, cet article, les orientations du rapport
Bernard?
M. Dutil: C'est-à-dire que ça, au niveau de
l'article 44, on va retrouver quelque chose un petit peu plus loin, là.
Je veux bien m'en assurer. Le partage ne s'est pas fait, après
discussion, exactement comme proposé, mais il est clair. Je pense que
c'est l'avantage que l'on recherchait, qu'on ne se pile pas sur les pieds le
ministère des Approvisionnements et Services, le Conseil du
trésor et la Société immobilière, et on y est
parvenus. Il s'agit des recommandations 4, 5 et 6 que je peux vous lire...
Le Président (M. Lemieux): S'il vous plaît, M. le
ministre, oui.
M. Dutil: ...pour vous les rappeler.
Que la réglementation gouvernementale soit rédigée
de telle façon qu'elle s'applique automatiquement à tous les
organismes du gouvernement à l'exception de ceux qui seraient
expressément désignés, soit comme organismes partiellement
assujettis, soit comme organismes exempts.
Que les organismes de la catégorie des organismes partiellement
assujettis soient assujettis à la réglementation
générale à moins qu'ils aient adopté et fait
approuver par le gouvernement une réglementation
particulière.
Que les organismes de la catégorie des organismes exempts soient
tenus de se doter d'une politique en matière d'octroi de contrats pour
l'acquisition de biens et services et que cette politique, une fois
adoptée par leur conseil d'administration, soit rendue publique.
Alors, là, on touche la recommandation 4 dans le premier
paragraphe. Les recommandations 5 et 6, et on y retouche un petit peu plus
loin. Évidemment, Mme la députée de Verchères a
raison. C'est fait par des avocats et c'est plus difficile pour le commun des
mortels dont nous sommes de comprendre tous les raffinements. Mais ils peuvent
nous l'expliquer si nécessaire, sans aucun doute. Après maintes
vérifications de toutes ces données-là dans l'étude
que j'ai faite du projet de loi, ce qui était bien important pour moi,
c'est qu'on en arrive vraiment, non seulement à l'esprit, mais à
la lettre de la recommandation du rapport Bernard à ce
sujet-là.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 7 est
adopté, Mme la députée de Verchères?
Mme Dupuis: Adopté.
M. Dutil: Le premier paragraphe de l'article.
Le Président (M. Lemieux): Oui, adopté, premier
paragraphe, l'article 7. Ce n'est pas un paragraphe, c'est un article. C'est
moi qui ai fait l'erreur tout à l'heure en qualifiant ça de
paragraphe. C'est un article. Alors, j'appelle l'article 7.1.
M. Dutil: Non, en fait, on est au deuxième paragraphe de
l'article 7.
Mme Marois: Donc, on est au deuxième paragraphe. On a fait
seulement le premier paragraphe de 7, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Vous voulez que j'appelle
l'article 7, paragraphe par paragraphe?
Mme Marois: Mais c'est parce qu'on a vraiment passé une
explication du premier.
Le Président (M. Lemieux): Alors, nous aurons à
adopter l'article 7 dans son ensemble. Alors, O.K., ça va.
Deuxième paragraphe. "Il veille à la mise en oeuvre de ces
politiques, en surveille l'application et en coordonne l'exécution."
Ça va.
M. Dutil: Le libellé antérieur était le
suivant: "II veille à l'application de ces politiques, en coordonne
l'exécution et peut, à ces fins, prendre des règlements.
Ces règlements sont soumis à l'approbation du gouvernement et
entrent en vigueur le quinzième jour qui suit celui de leur publication
à la Gazette officielle du Québec ou à une date
ultérieure qu'indiquent ces règlements." Voilà.
Mme la députée de Verchères a soulevé la
question à l'Assemblée nationale de la raison pour laquelle on ne
voyait plus apparaître ça dans la Gazette officielle du
Québec. Pourquoi on ne voyait plus dans la loi que ça allait
apparaître dans la Gazette officielle du Québec? La
réponse, c'est que tout décret doit passer dans la Gazette
officielle du Québec, que c'est donc implicite, et qu'il
n'était pas utile de le mentionner. Moi, personnellement, si ça
va sans dire, qu'on le dise, je n'en ferai pas un drame mais, dans toutes les
lois, on semble d'accord que, étant donné que c'est implicite, on
ne l'inclut plus pour justement simplifier les lois pour qu'il y ait moins de
textes inutiles.
Le Président (M. Lemieux): Simplement pour rectifier un
petit quelque chose. Ce sont les règlements qui passent dans la
Gazette officielle du Québec et non pas les décrets. Les
décrets, c'est ça. Ce sont des règlements.
Mme Marois: ...M. le Président?
Le Président (M. Lemieux): Ce sont les règlements
qui passent dans la Gazette officielle du Québec et non pas les
décrets.
Mme Marois: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Les décrets aussi,
obligatoirement?
Mme Marois: Mais oui, les décrets aussi.
Le Président (M. Lemieux): O.K. Il me semble, pas tous. En
tout cas, ça va. Alors, on s'entend. Les règlements et certains
décrets, pas tous les décrets.
M. Dutil: Mais, quoi qu'il en soit, ce je veux bien faire
comprendre, c'est que le fait de ne pas l'écrire ne change pas la
règle habituelle de publication dans la Gazette officielle du
Québec. On m'en assure, les légistes m'en assurent. Je pense
qu'il n'y a pas matière à suspicion.
Mme Marois: Je trouve que c'a du bon sens, dans le fond, de dire,
à un moment donné: On sait qu'il y a une règle uniforme
qui s'applique à toutes nos lois. Mais quelqu'un qui lit une loi... Moi,
ma préoccupation, c'est toujours ça. Évidemment, ce n'est
pas nécessairement le quidam sur la rue qui lit ça, mais,
à l'occasion, ça peut t'arriver pour toutes sortes de
circonstances. Quand tu lis ça, ça n'apparaît pas... Nos
légistes le savent, on s'est entendu, on l'interprète et on
l'opérationalise comme ça. Mais quelqu'un qui la lit ne sait
jamais que ce sera publié dans la Gazette officielle du
Québec, ce règlement, qu'étant publié dans la
Gazette officielle du Québec il y aura des règles pour
pouvoir faire des commentaires, des remarques, etc. J'imagine que ce sont les
règles habituelles qui s'appliquent à la publication des
règlements. Il y a une prépublication, il y a un avis.
Après ça, on peut faire des commentaires. Même dans
l'appareil gouvernemental, quelqu'un qui le lirait et qui ne serait pas - je ne
dirais pas dans le secret des dieux, ce n'est pas nécessairement la
bonne expression - mais qui ne serait pas au courant des règles qui
s'appliquent à nos législations prendrait pour acquis que c'est
quelque part que ça se définit, et qu'il n'y a pas de voie autre
que celle peut-être qu'utilise le ministre à l'intérieur de
son ministère alors que c'est une responsabilité
gouvernementale.
Je ne sais pas. Je ne veux pas non plus qu'on en rajoute de telle sorte
qu'on soit pris ensuite avec des catalogues. Mais, d'un autre
côté, j'aimerais ça que les légistes m'en parlent un
peu, si le ministre n'a pas d'objection.
M. Dutil: Aucune objection.
Le Président (M. Lemieux): Voulez-vous venir vous asseoir?
Si vous êtes un homme de droite, à ma droite, si vous êtes
un homme de gauche, à ma gauche!
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Lemieux): Auriez-vous la
gentillesse...
M. Dutil: M. Desmarais est le responsable du contentieux à
notre ministère et de la rédaction des règlements. (17 h
30)
Mme Marois: Oui, que je connais d'ailleurs.
M. Desmarais (Claude): Bonjour, madame.
Mme Marois: Bonjour.
Le Président (M. Lemieux): Pourriez-vous
vous identifier pour les fins du Journal des débats, s'il
vous plaît.
M. Desmarais: Claude Desmarais, responsable du service juridique
au ministère des Approvisionnements et Services.
Le Président (M. Lemieux): Alors, en réponse
à la question de Mme la députée de Taillon.
M. Desmarais: C'est-à-dire que je suis, en principe,
d'accord avec ce que vous dites, que, pour le commun des mortels, c'est plus
clair, sauf qu'à mon sens il faudrait que toutes les lois disent que les
politiques qui sont adoptées par le gouvernement par décret
doivent être publiées dans la Gazette officielle. Il y a
une loi qui le dit - qui est la Loi sur l'exécutif - soit que tout
décret est publié dans la Gazette officielle et que, par
contre, la publication peut en être différée pour certaines
raisons ou encore, si le texte est trop long, on en publie strictement un
résumé, d'où, à mon sens, la
non-nécessité de prévoir dans cette loi
particulière la nécessité de les publier dans la
Gazette officielle. C'est dit ailleurs et c'est la règle commune,
sauf qu'évidemment le justiciable qui, lui, ne connaît pas la
règle commune ne sait pas que c'est publié, pas plus qu'il ne
sait que la politique en matière de gestion des déchets dangereux
doit être publiée aussi, etc. Je n'ai pas d'autres commentaires
à faire.
La seule chose, c'est qu'on essaie d'avoir une uniformité dans
nos lois, de façon à ce que, quand on veut dire la même
chose, on le dise de la même façon pour éviter les
interprétations style: Puisqu'on l'a dit dans celle-là, est-ce
que ça ne voudrait pas dire que, dans les autres lois, si on ne l'a pas
dit, ce ne serait pas requis?
Mme Marois: Non. Je pense que je comprends bien l'explication.
Ça rejoint un peu celle que me donnait le ministre, de façon un
petit peu plus précise, sauf qu'à partir du moment où on a
des sommes de lois absolument incroyables c'est évident que les citoyens
ne peuvent pas connaître tout ce qui se trouve dans nos lois. C'est un
élément d'éclairage pour le citoyen. Je ne veux pas en
faire une question, un drame. Je ne veux pas nécessairement qu'on passe
à côté de la règle générale, mais
j'aurais tendance à dire: Changeons donc la règle
générale, je vous le dis, et revenons à une règle
qui fait en sorte que le citoyen va être plus éclairé quand
il va prendre connaissance de nos lois. On se force, depuis un certain nombre
d'années, pour simplifier le langage, pour faire en sorte que ce soit
plus accessible... Remarquez que j'en doute un peu parce que je siège
aussi sur cette commission qui étudie la loi fiscale, la loi 170, et je
ne suis pas certaine qu'on veut simplifier néces- sairement.
Mais cela étant dit, généralement, je pense qu'il y
a un effort pour simplifier et j'en suis. Mais il ne faut pas perdre, d'autre
part, une information qui permet, ensuite, à nos concitoyens de se
prévaloir de leurs droits.
Le Président (M. Lemieux): Alors, le paragraphe 2, est-il
adopté, Mme la députée de Verchères?
Mme Dupuis: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous passons au
paragraphe 3 de l'article 7.
M. Dutil: Le paragraphe 3, M. le Président, est exactement
le même qui existait auparavant. Pour faciliter la tâche dans le
libellé de la loi comme tel, on a éliminé, on a
remplacé tout par le nouveau. Je les lis tous les deux: "Le ministre a
également charge de l'application des lois confiées à sa
responsabilité." C'est la même chose qui existait auparavant, on
ne change rien.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que ça va, Mme la
députée de Verchères.
Mme Dupuis: Oui.
Le Président (M. Lemieux): L'article 7 est donc
adopté dans son ensemble?
Mme Dupuis: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous passons
maintenant a l'article 7.1: "Le gouvernement peut prendre des règlements
portant sur les matières visées à l'article 7 et
applicables: "1° à un ministère." C'est le premier
paragraphe.
M. Dutil: M. le Président, voulez-vous que je lise le
texte?
Le Président (M. Lemieux): S'il vous plaît, M. le
ministre.
M. Dutil: "Le gouvernement peut prendre des règlements
portant sur les matières visées à l'article 7 et
applicables: "1° à un ministère; "2° à un
organisme public dont le budget de fonctionnement est voté en tout ou en
partie par l'Assemblée nationale; "3° à tout autre organisme
public."
Ça, c'est un nouveau texte qui n'existait pas. Il s'agit d'un
corollaire à la disposition précédente qui a pour
conséquence de ne plus faire dépendre la validité des
règlements proposés de l'existence d'une politique portant sur
l'objet couvert par le règlement, premièrement.
Deuxièmement, ça enlève au ministre le
pouvoir de prendre des règlements qui étaient ensuite
approuvés par le gouvernement, ce qui n'est pas la politique habituelle
de toute façon. Alors, on fait ce qui est la politique habituelle. Le
ministre proposera au gouvernement des règlements qui seront
adoptés par le gouvernement et ça, c'est la pratique courante. Je
ne sais pas si on se comprend, là. Je pouvais prendre des
règlements, mais qui n'entraient en vigueur que le jour où ils
étaient approuvés par le gouvernement, alors que là je les
propose au gouvernement, ils entrent en vigueur quand ils sont approuvés
par le gouvernement. On s'ajuste, à vrai dire, à ce qui se fait,
par ailleurs.
Mme Dupuis: Ça n'enlève aucun pouvoir au ministre,
ça ne change rien?
M. Dutil: C'est-à-dire que, théoriquement, oui.
Mme Dupuis: Oui?
M. Dutil: Théoriquement, oui, mais c'est un pouvoir que ne
devait pas avoir le ministre. Ce n'est pas au ministre à prendre des
règlements, c'est au gouvernement, dans la pratique habituelle. Je pense
que vous allez être d'accord avec moi là-dessus.
Mme Dupuis: Mais est-ce que, dans l'ensemble de nos lois
maintenant, on prend cette habitude-là?
M. Dutil: Oui.
Mme Dupuis: Ou on prend cette politique-là?
M. Dutil: À ma connaissance, on devait être un des
seuls à être organisé comme ça, et je ne sais pas
pourquoi ça avait été organisé comme ça il y
a trois, quatre ans, quand le ministère avait été
formé. Alors, on se redresse, autrement dit, par rapport à la
pratique habituelle. Je pense que la pratique habituelle est le bon sens, du
fait que ce n'est pas au ministre à prendre des règlements, c'est
au gouvernement à les adopter, bien sûr, avec les recommandations
du ministre. Or, ça c'est les premiers arguments.
C'était un argument également souhaité dans un
esprit de cohérence avec les conclusions du rapport Bernard qui
concluent à l'assujettissement, par le gouvernement, des divers
organismes publics sauf dans la mesure où ils seraient totalement ou
partiellement exemptés par le gouvernement. Voilà.
Mme Marois: M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): Mme la députée de
Taillon.
Mme Marois: ...j'ai devant moi le projet de loi 181 qui est aussi
là dans la même foulée des lois qui viennent un peu
réglementer les contrats et leur encadrement. À l'article 1, qui
traite de l'article 49 de la Loi sur l'administration financière, au
deuxième alinéa, il y a un paragraphe qui dit: "Sont
considérés comme des organismes publics, - et là on dit -
le Conseil du trésor, tout organisme ou entreprise du gouvernement
visé par la Loi sur le Vérificateur général [...]
toute personne désignée par le gouvernement en vertu d'une loi et
dont le personnel est nommé et rémunéré selon la
Loi sur la fonction publique..." et on continue là.
D'ailleurs, nous, on a certaines objections à cet
article-là, mais prenons la partie que je viens de lire. Ici, on ne sent
pas le besoin de le définir. Est-ce qu'il y a une raison ou c'est
défini ailleurs? Évidemment, là, on fonctionne en
pièces détachées dans le sens où on amende une loi
déjà existante. Est-ce que, dans la Loi sur le ministère
des Approvisionnements et Services, on précise ce que ça signifie
la notion d'organisme public?
Le Président (M. Lemieux): ...le projet de loi.
Mme Marois: Pardon?
Le Président (M. Lemieux): Un peu plus loin, à
l'article 3, dans le projet de loi...
Mme Marois: Oui.
Le Président (M. Lemieux): ...vous allez voir
ça.
Mme Marois: D'une façon aussi serrée? Ah oui,
parfait, c'est exactement ça.
Le Président (M. Lemieux): Pareil, madame. Pareil.
Mme Marois: C'est celui-là qu'on viendra amender
tantôt.
Le Président (M. Lemieux): C'est ça, madame. C'est
ça. Alors, est-ce que l'article 7.1 est adopté?
Mme Marois: Ça vient répondre à ma...
Le Président (M. Lemieux): Mme la députée de
Verchères, est-ce qu'il est adopté?
Mme Dupuis: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous passons
maintenant... J'appelle l'article 7.2.
M. Dutil: Alors, 7.2, j'en fais la lecture, M. le
Président.
"Le gouvernement peut soustraire l'ensemble des activités faites
par un organisme public de l'application de certaines dispositions d'un
règlement pris en vertu de l'article 7.1.; il peut également
soustraire certaines activités faites par un organisme public de
l'application de toutes les dispositions d'un tel règlement ou de
certaines d'entre elles. "L'organisme doit, en regard des activités
ainsi soustraites, avoir adopté par règlement des règles
particulières. Le règlement n'a d'effet que s'il est
approuvé par le gouvernement, sur recommandation du Conseil du
trésor après avis du ministre."
Alors, je pense qu'on revient exactement à ce que je lisais tout
à l'heure sur les recommandations du rapport Bernard, cette fois-ci les
recommandations 5 et 6 que je peux relire si vous le jugez à propos.
Le Président (M. Lemieux): S'il vous plaît, M. le
ministre. Mme la députée de Verchères, est-ce que vous
êtes d'accord relativement à l'article 7.2?
Mme Dupuis: Oui oui.
Le Président (M. Lemieux): Oui. M. le ministre.
M. Dutil: Alors les recommandations du rapport Bernard que j'ai
lues tout à l'heure et que je relis, se lisent ainsi:
Que les organismes de la catégorie des organismes partiellement
assujettis soient assujettis à la réglementation
générale à moins qu'ils aient adopté et fait
approuver par le gouvernement une réglementation
particulière.
Et la 6: Que les organismes de la catégorie des organismes
exempts soient tenus de se doter d'une politique en matière d'octroi de
contrats pour l'acquisition de biens et de services et que cette politique, une
fois adoptée par leur conseil d'administration, soit rendue
publique.
Mme Dupuis: De façon plus précise, je pense que
ça réfère à la recommandation 44 du rapport
Bernard, le deuxième alinéa: D'autoriser les dérogations
au règlement dont il est chargé de l'application, sauf celles
relatives au niveau d'appels d'offres qui seraient réservées
à l'approbation du Conseil du trésor.
À moins que je fasse erreur, là, ça...
M. Dutil: C'est qu'il y a un processus de dérogation qui
existe et il est nécessaire qu'il y ait un processus de
dérogation. Maintenant, le partage qui en est fait entre le
ministère des Approvisionnements et Services et le Conseil du
trésor suit certains principes que l'on a voulu préserver. Ce que
vous voyez à l'article 44, c'est ce que le rapport Bernard souhaitait
voir attribuer au ministère des Approvisionnements et
Services, 43 étant ce que le rapport Bernard souhaitait voir
attribuer au Conseil du trésor. Il y a 45 qui va à la
Société immobilière. Je n'ai pas fait l'analyse en
fonction de 43, 44 et 45 parce que, là, II s'agit du partage des
recommandations antérieures.
Mme Marois: Les fonctions entre les deux ministères.
M. Dutil: C'est ça. Alors, c'est pour ça que, quand
vous me référez à 44, je suis un peu embêté
parce que j'ai plutôt travaillé en fonction de 4, 5, 6 et ainsi de
suite, toute les recommandations qu'on essaie d'appliquer dans ça. Puis,
quant à savoir qui le fait, c'est dans le partage qui est convenu entre
le Conseil du trésor et nous. Évidemment, quand ça
apparaît dans ma loi, en général, c'est parce que c'est le
ministère des Approvisionnements et Services qui va le faire. Je ne sais
pas si ça répond à votre question, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): ...Mme la députée
de Verchères si elle est d'accord?
Mme Dupuis: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Ça va? Le paragraphe 7.2
est adopté?
Mme Marois: Attendez un petit peu. Mme Dupuis: Le premier
paragraphe, oui.
Le Président (M. Lemieux): Le deuxième, c'est
"l'organisme doit".
M. Dutil: Oui, j'ai lu les deux et les commentaires se rapportent
aux deux. Alors, s'il y avait des interrogations particulières sur le
deuxième, j'y répondrai.
Mme Dupuis: Puisque M. le ministre a commenté les deux en
même temps, si j'arrive au dernier paragraphe de 7.2: "Le
règlement n'a d'effet que s'il est approuvé par le gouvernement,
sur recommandation du Conseil du trésor après avis du ministre".
Là, je pense que le ministre réduit son pouvoir à un
simple aviseur.
M. Dutil: C'est-à-dire que quand...
Mme Dupuis: II donne un avis seulement, mais il faut qu'il y ait
recommandation du Conseil du trésor puis, après ça,
approuvé par le gouvernement. Il retombe au troisième palier.
M. Dutil: Je dois dire qu'il y a une situation extrêmement
particulière dans mon cas. Il ne faut pas tenir compte des situations
particulières, mais je suis ministre des Approvisionnements et Services,
membre du Conseil du
trésor et membre du Conseil des ministres. Évidemment,
j'ai voix aux trois chapitres, c'est ce qui peut...
Mme Dupuis: Oui c'est ça. Ce n'est pas dit que ce sera
toujours comme ça, mais, si la loi est rédigée comme
telle, ça veut dire que le ministre des Approvisionnements et Services
aura toujours un rôle réduit d'aviseur.
M. Dutil: C'est-à-dire que, M. le Président,
à mon avis, je ne pense pas qu'on devrait mettre entre les mains d'un
ministre sectoriel une dérogation aussi importante que de soustraire un
organisme public des règles habituelles. Ça n'arrivera pas
fréquemment, c'est une règle pas mal générale et
pas mal impliquante. Je ne vois pas le ministre des Approvisionnements et
Services prendre la décision personnelle que, comme ministre des
Approvisionnements et Services, tel organisme ne sera pas assujetti à la
politique de location de locaux ou d'achat du gouvernement.
Mme Dupuis: Mais ça n'aurait pas été plus
approprié, par exemple, que le ministre - c'est tout de même son
ministère, il devrait être le plus informé - ait le
même rôle de recommandation que le Conseil du trésor. Il
pourrait y avoir la recommandation du ministre, la recommandation du Conseil du
trésor? S'ils ne vont pas tous les deux dans le même sens, le
gouvernement tranchera, je veux bien. Mais les recommandations du ministre
peuvent être aussi importantes que celles du Conseil du trésor
parce que le Conseil du trésor, finalement, va s'en remettre au ministre
aussi. C'est le ministre qui devrait être le mieux informé, c'est
son ministère.
M. Dutil: C'est pour ça qu'il y a un avis du ministre qui
est demandé. C'est parce que le ministère des Approvisionnements
et Services est probablement le plus habilité à faire des
recommandations. Mais le Conseil du trésor est un regroupement de
plusieurs ministres. C'est une précaution supplémentaire. C'est
un comité qui émane du Conseil des ministres et qui a des
pouvoirs de vérification des choses importantes. Pour ma part, je ne me
sens pas du tout lésé. Je ne pense pas qu'aucun ministre des
Approvisionnements et Services puisse se sentir lésé que son
pouvoir, quand il s'agit d'une dérogation de cette importance... Il ne
s'agit pas de donner un contrat à quelqu'un plutôt qu'à
l'autre ou de voir si le plus bas soumissionnaire, d'après le calcul,
est le bon ou pas le bon. Il s'agit véritablement d'une
dérogation d'un organisme pour les achats du gouvernement.
Le Président (M. Lemieux): Je serais davantage inquiet que
si ce n'était que sur avis du ministre. C'est une protection
supplémentaire.
Mme Dupuis: Ça pourrait être sur recommandation du
ministre et du Conseil du trésor, puis on aurait l'impression... Je dis
ça, puis j'essaie de demeurer un citoyen. D'accord? Je ne sais pas si
vous comprenez mon point de vue. Je suis citoyen. Je ne suis pas
familière. Je fais venir le texte de loi et je lis ça. Et
là je serais portée à dire: Ça n'en finira plus.
Ça va prendre l'avis du ministre. Puis, après ça, la
recommandation du Conseil du trésor alors que, là, même si,
dans les faits, ça ne changeait pas grand-chose, d'abord, ça
donnerait un rôle plus important, du moins, à première vue,
au ministre. On pourrait dire: sur recommandation du ministre et du Conseil du
trésor. (17 h 45)
M. Dutil: Mais ça change beaucoup de choses.
Mme Dupuis: On aurait l'impression d'enlever un palier.
M. Dutil: II ne s'agit pas d'une discussion entre deux
ministères où le Conseil des ministres est appelé à
trancher. Il s'agit d'une discussion entre un ministère et un organisme
de plusieurs ministres qui est mandaté par le Conseil des ministres pour
vérifier des choses et s'assurer que tout se fait conformément
à des principes que l'on se donne.
Pour ma part, je ne suis pas de cette opinion-là. Je pense que,
devant l'importance du sujet, c'est la recommandation du Conseil du
trésor qui doit primer. Si le ministre des Approvisionnements et
Services n'est pas d'accord, il a toujours le recours d'en appeler au Conseil
des ministres et de renverser une décision qu'il n'aimerait pas.
Mme Marois: Avez-vous imaginé - je comprends que ça
exige un pouvoir de dérogation et c'est ça qui est là,
dans le fond - à quel type de situation ça pourrait s'appliquer?
Avez-vous en tête des exemples concrets?
M. Dutil: Oui. Je vais vous donner un exemple qui peut vous
paraître très caricatural, à première vue, mais il
est très clair qu'on n'exigera pas du Musée du Québec
d'acheter ses tableaux par soumission publique. C'est un exemple qui saute aux
yeux et qui est facile à trancher. Il peut y en avoir d'autres. Il y a
des endroits...
Mme Marois: Donc, à ce moment-là, il y aurait une
dérogation avec règlement, etc., qui suivrait le processus qui
est là.
M. Dutil: C'est ça. Mais, là, il s'agira
d'établir tout ce que le Musée du Québec n'aura pas besoin
d'avoir comme règle habituelle pour ses achats et là où il
devra respecter les règles habituelles.
Mme Marois: C'est ça. Parce que, s'il se fournit pour
peinturer ses murs ou autre chose, je me dis qu'il faudrait qu'il passe par les
règles du jeu.
M. Dutil: II y a certaines peintures qu'il devra acquérir
selon les règles...
Mme Marois: Mais, là, je parlais de celle que l'on
appliquait sur les murs!
M. Dutil: C'est de la peinture quand même!
Mme Marois: Oui, et non pas des oeuvres d'art qu'on accrochait
sur les murs!
Une voix: Adopté.
Mme Marois: Un instant! Ici, c'est le ministre des
Approvisionnements et Services, évidemment, mais est-ce qu'un ministre
sectoriel a voix au chapitre ou pas, les ministres concernés soit par
des sociétés ou organismes qui répondent à leur
ministère?
M. Dutil: C'est-à-dire que c'est au Conseil des ministres
que la question est tranchée. Évidemment, ils peuvent toujours
assister au Conseil du trésor qui, lui, a le pouvoir de recommandation,
chaque ministre en tout cas.
Mme Marois: Mais il n'est pas prévu qu'ils aient, eux
aussi, à donner un avis comme le ministre le donne.
M. Dutil: Non, évidemment pas. Mais, bien sûr, ils
peuvent participer à toutes les instances.
Mme Marois: Par la voie des institutions habituelles, que ce soit
au Conseil du trésor ou au Conseil des ministres, c'est évident
qu'ils peuvent toujours intervenir à ce moment-là.
Le Président (M. Lemieux): Mme la députée de
Verchères.
Mme Dupuis: J'avais un exemple. Ma collègue de Taillon a
sensiblement posé la même question. La RIO prend la
décision d'accorder un contrat sans appel d'offres, par exemple. Est-ce
qu'elle peut le faire sans l'avis du ministre? Si on veut savoir d'une
façon pratique, concrète.
M. Dutil: D'une façon concrète, s'ils n'ont pas
été désassujettis, soustraits, ils doivent appliquer nos
règles.
Mme Dupuis: Avis du ministre, recommandation du Conseil du
trésor.
M. Dutil: Non non. Ça, c'est pour pouvoir ne pas
être assujetti. La, pour l'instant, ils seraient assujettis. S'ils
disent: Je ne veux pas être assujetti à vos règles de
soumission publique dans le cas de l'achat d'une toile pour couvrir mon plafond
parce que...
Mme Dupuis: Par exemple!
Mme Marois: Ça pourrait remplacer adéquatement la
toile à laquelle on pense!
M. Dutil: ...par exemple, il y a un fournisseur unique. Ce sera
toujours le cas, il n'y aura jamais plus d'un fournisseur unique. Nous, on
estime que la soumission publique, dans ce cas-là, nous causerait plus
de dommages qu'autre chose. Il faut négocier. Il faut qu'ils demandent
notre avis, que le Conseil du trésor en fasse la recommandation et que
le gouvernement l'approuve, sauf qu'il pourrait arriver - faisons une
hypothèse - qu'un organisme nous dise: Je veux être
complètement exempt de toutes vos règles. À ce
moment-là, ce qu'il doit faire, si on accepte ça, c'est de donner
ses façons d'acquérir des biens et des services et de les rendre
publiques. À ce moment-là, si ces façons n'apparaissent
pas adéquates à l'Opposition ou n'apparaissent pas
adéquates au gouvernement, au législateur ou au public, elles
seront connues publiquement et on devra les suivre.
Mme Marois: Toujours selon le même processus, elles seront
publiées dans la Gazette.
M. Dutil: Non, il n'est pas prévu qu'elles soient
publiées dans la Gazette cette fois-ci. Je ne pense pas que les
règles...
Mme Marois: Les règlements, bien oui.
M. Dutil: C'est un décret? Bon, ça va. Alors,
oui.
Mme Marois: Oui, parce que c'est la façon de le
contrôler. Sans ça, ça pourrait à la limite
être sous la loi du secret, au Conseil des ministres. Mais, ça, ce
n'est pas le cas, ça s'en va vraiment à la Gazette pour
être publié.
Mme Dupuis: Quels seraient les motifs, par exemple, pour que le
ministre refuse un organisme qui demande d'être exempté? Quels
sont les motifs ou les raisons pour que le ministère et le Conseil du
trésor acceptent de l'exempter complètement, de le
soustraire?
M. Dutil: Je n'ai pas d'idée en tête, mais il
faudrait que ce soit des motifs plus que raisonnables du genre de celui que
j'ai donné tout à l'heure. Une oeuvre d'art, ça ne
s'acquiert pas par soumission publique. Il faut que ce soit ce genre de
situation là. On n'a pas prévu toutes les raisons d'exclusion
pour la simple et bonne raison qu'on ne peut probablement pas toutes les
connaître. Ça va susciter un débat de la part de
certains organismes qui n'avaient jamais été assujettis,
qui vont faire des démarches pour nous faire la preuve qu'ils ne doivent
pas l'être. La preuve leur appartient maintenant. Au lieu que la preuve
appartienne au gouvernement de les assujettir, la preuve leur appartient de ne
pas être assujetti. On verra en fonction de leur argumentation.
Mme Dupuis: Oui, c'est l'inverse, là.
M. Dutil: Oui. Le fardeau de la preuve est inversé,
autrement dit. Dans l'esprit et dans la lettre des recommandations du rapport
Bernard.
Le Président (M. Lemieux): Adopté, Mme la
députée de Verchères? Est-ce que l'article 7.2 est
adopté?
Mme Dupuis: Un instant!
Le Président (M. Lemieux): Oui. Allez-y, Mme la
députée de Verchères.
Mme Dupuis: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous passons
maintenant à l'article 7.3. "Un ministère ou un organisme public
peut agir selon des règles différentes de celles qui lui sont
applicables en vertu des articles 7.1 et 7.2, sur autorisation du gouvernement
après recommandation du Conseil du trésor et avis du ministre -
les trois séquences que l'on retrouvait tout à l'heure - dans le
cas où l'activité à réaliser nécessite
l'autorisation du gouvernement, ou sur autorisation du Conseil du trésor
après avis du ministre, dans les autres cas. Le gouvernement ou le
Conseil du trésor, selon le cas, peut alors fixer les règles
applicables."
Est-ce qu'il y a des exemples, M. le ministre? Avez-vous un exemple en
tête de ça?
M. Dutil: Sans aller bien en profondeur, j'ai l'impression qu'un
des bons exemples serait peut-être la Société des alcools.
Ça peut être des règles différentes pour
l'acquisition de leur vin, par exemple. Il y a des marques, des qualités
de vin. Il y a toutes sortes de choses qui sont très spécifiques,
dans leur cas, à leur processus d'acquisition.
Le Président (M. Lemieux): Mais c'est toujours, encore une
fois, sur avis du ministre, recommandation du Conseil du trésor et
autorisation du gouvernement. Est-ce que le rapport Bernard faisait état
de ça aussi?
M. Dutil: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Même chose?
Mme Dupuis: Pour prendre un exemple concret...
Le Président (M. Lemieux): Mme la députée de
Verchères.
Mme Dupuis: Le ministre de la Santé qui accorde un contrat
pour la promotion de sa réforme.
Le Président (M. Lemieux): C'est arrivé?
Mme Dupuis: Je vous donne ça comme exemple. Est-ce qu'il
doit avoir l'autorisation du gouvernement? Comment ça fonctionne dans
une chose comme celle-là? En prenant des exemples concrets, on va
arriver à se comprendre parce que l'article 7.3 est
particulièrement lourd. C'est lourd, ce n'est pas évident, c'est
un peu confus. Moi, je mets au défi les citoyens de se retrouver dans
une chose comme celle-là et de savoir s'il y a eu autorisation ou pas
et, surtout, les citoyens sont de plus en plus chatouilleux sur les... Je le
dis sans parti pris d'une côté ou de l'autre. En
général, on dit de plus en plus que les citoyens perdent
confiance dans leur gouvernement et disent: On se fait voler, on se fart faire
ci et ça... Vous entendez le discours qu'il y a des contrats
accordés en cachette, du favoritisme, du patronage... C'est le discours
qu'on entend régulièrement. M. le ministre fait semblant
d'être surpris, mais il entend le même discours que moi, c'est
évident.
Le Président (M. Lemieux): Ça fait longtemps que
c'est fini, nous autres.
Mme Dupuis: Je le trouve lourd, c'est pourquoi je vous demande un
exemple concret. Dans le cas de...
M. Dutil: Un exemple concret. Il peut arriver qu'un organisme
soit assujetti totalement, qu'il ne soit jamais désassujetti, mais que,
pour un cas particulier, il vienne nous voir pour une dérogation. C'est
très différent de ça, vous savez. Tous les
ministères, pour une raison ou pour une autre, qui peut être
l'urgence, qui peut être le monopole, qui peut être... Il y a peu
de raisons en général, mais ça tourne autour de ça,
l'urgence, la qualité exceptionnelle d'un fournisseur ou un monopole qui
fait qu'il ne peut pas passer autrement que par négociation avec lui, ou
l'incompatibilité des autres fournisseurs.
Je prends le cas des ordinateurs, par exemple. Quand tu fais le choix
d'acheter un gros ordinateur, bien tu as fait le choix d'acheter les
pièces pour les remplacer du même fournisseur dans les
années futures et tu ne peux pas aller en soumission. Donc, ça,
c'est une dérogation. Ça ne veut pas dire que l'organisme ou le
ministère est exclu des règles habituelles. Ça veut dire
que dans ce cas précis, étant donné qu'il ne peut pas
respecter les règles, il demande
une dérogation. Elle vient chez nous. On a un comité de
dérogation qui analyse la question, qui voit - un comité
apolitique, qui est fait de fonctionnaires - qui vérifie, selon les
précédents qu'on a, selon les arguments qui nous sont
apportés, selon la valeur de ces arguments-là, qui décide
de me recommander ou de ne pas me recommander une dérogation à
cet effet-là. Bon.
Vous avez soulevé la question de l'avion à
l'Assemblée nationale, l'autre jour, de l'achat de l'avion. Ce
n'était pas l'achat de l'avion, c'était le choix d'un agent pour
acquérir l'avion. Il n'y avait pas...
Mme Oupuis: Sans appel d'offres.
M. Dutil: Sans appel d'offres. Mais ça n'existe pas ce
genre... Il y avait peu... Il n'y avait pas de courtier là. Il n'y avait
pas de concurrence. Ce qu'on a déploré dans la lettre - et je
voudrais ramener ça à ses justes proportions - c'est tout
simplement qu'ils n'aient pas tenté d'en trouver d'autres.
Peut-être qu'ils n'en auraient pas trouvé d'autres. Probablement
qu'ils n'en auraient pas trouvé d'autres. Mais, notre rôle, c'est
de susciter de la compétition. Alors, on voulait tout simplement que les
ministères prennent l'habitude de tenter, même quand les
probabilités sont faibles, de trouver d'autres fournisseurs. Alors,
c'est de cette façon-là qu'on fonctionne.
Donc, il y a des organismes totalement assujettis, partiellement
assujettis ou pas assujettis. C'est une chose, et c'est ce qu'on discute ici.
Mais il y a aussi des organismes qui sont totalement assujettis, comme je viens
de l'expliquer, qui peuvent aller en dérogation, à l'occasion,
pour un contrat ou l'autre, pour des raisons bien spécifiques.
Mme Dupuis: Les motifs invoqués sont
généralement l'urgence, par exemple.
M. Dutil: L'urgence, la compatibilité ou le monopole parce
que c'est la même chose, à toutes fins pratiques. Quand ce n'est
pas compatible c'est parce qu'il y a un monopole de fait sur un produit ou un
monopole dû à l'incompatibilité des pièces que l'on
a déjà. Quelle autre raison... Ou compétence
particulière. Oui, je pense qu'il faut parler de la compétence
particulière parce qu'a l'occasion il nous vient des demandes de
dérogation de fournisseurs qui, parce qu'ils ont fait un travail dans le
passé, bien spécifique, peuvent continuer à finaliser un
dossier avec cette compétence bien spécifique. Il est de
l'intérêt du gouvernement, à ce moment-là, d'aller
directement à eux.
Mme Marois: Où est prévue l'urgence dans votre loi?
J'imagine qu'il doit y avoir une provision pour des situations d'urgence, dans
votre loi générale?
Une voix: C'est de la dérogation.
Mme Marois: C'est de la dérogation, essentiellement?
Une voix: C'est ça. C'est différentes raisons.
Mme Marois: Imaginons, je ne le sais pas, dans une question de
protection civile, c'est peut-être là que ça peut se poser
le plus, où il faut dégager des fonds gouvernementaux et aller
louer des locaux, chercher des équipements pour nous permettre de sortir
d'une mauvaise passe un accident majeur ou quoi que ce soit. Il doit y avoir
une provision dans la loi.
Une voix: Dans les règlements.
Mme Marois: C'est dans les règlements qu'on retrouverait
cette provision-là?
Une voix: D'urgence.
Mme Marois: Pour des situations qui seraient des situations
urgentes. Ah bon. Pendant que ma collègue regarde ses documents...
À la fin de 7.3, on dit: "Le gouvernement ou le Conseil du
trésor, selon le cas, peut alors fixer les règles applicables."
Ces règles-là, est-ce qu'elles sont aussi l'objet de publication?
Elles sont dans le règlement, donc elles font aussi l'objet de
publication. Quand on change... Une fois c'est les règlements, une fois
c'est les règles. Je comprends, là, c'est un jargon correct parce
que ça ne réfère pas aux mêmes choses, mais on peut
se dire: C'est le règlement qui était publié, mais les
règles découlant des règlements, donc qui peuvent
comprendre des critères, etc., on n'a pas à les publier. Mais
ici, là, ça veut dire... (18 heures)
Une voix: Dans un règlement.
Mme Marois: ...que ce sera publié avec le reste.
Mme Dupuis: J'aurais un cas précis.
Mme Marois: Ça va? Je m'excuse, juste pour qu'on me
confirme bien.
M. Dutil: Oui.
Mme Marois: C'est bien ça?
M. Dutil: Oui.
Mme Marois: II n'y a pas d'ambiguïté sur
ça.
M. Dutil: Non.
Mme Marois: D'accord.
M. Dutil: Ce qu'on se dit... Mme Marois: Oui.
M. Dutil: ...c'est qu'il y a l'autre loi qui est en cours et dont
vous allez discuter ce soir.
Mme Marois: Oui, c'est ça, l'autre loi, effectivement, qui
prévoit des règlements...
M. Dutil: Qui va être plus précise. Mme Marois:
...la 181.
M. Dutil: Puisqu'on parle du règlement-cadre, ça va
être plus précis, c'est-à-dire que ça va être
plus général, ça va couvrir... Vous allez pouvoir voir
vraiment le portrait global.
Mme Marois: C'est ça, c'est l'ensemble, à ce
moment-là, qui est soumis à un certain nombre de règles,
l'ensemble des institutions.
Mme Dupuis: Si je prends l'exemple d'un contrat de
publicité pour redorer l'image du Stade - je parle du Stade parce que
c'est un dossier que je connais, je ne peux pas vous donner d'exemple dans
d'autres dossiers que je ne connais pas - le ministre peut attribuer un contrat
invoquant l'urgence, sans aller en appel d'offres.
M. Dutil: C'est-à-dire que, non, il faut qu'il nous
demande l'autorisation quand même...
Mme Dupuis: Oui, mais présentement... M. Dutil:
...de déroger.
Mme Dupuis: ...il peut le faire. Avec votre projet de loi...
M. Dutil: Non, il ne peut pas. Non, madame, il ne peut pas le
faire présentement. Le ministre ne peut pas le faire. La RIO, est-elle
assujettie? C'est une autre question, mais le ministère du Tourisme ne
peut pas...
Mme Marois: Avec ça, il le serait.
M. Dutil: Non, il ne peut pas actuellement. Il est assujetti
actuellement, il ne peut pas.
Mme Marois: Le ministère.
M. Dutil: Ce que la loi change, c'est qu'elle assujettit des
organismes qui ne l'étaient pas auparavant.
Mme Marois: Bien, c'est ça, voilà. M. Dutil:
C'est ça la différence.
Mme Marois: La RIO ne l'était peut-être pas.
Mme Dupuis: Donc, dans le cas précis du contrat de
publicité pour la RIO, où on a invoqué l'urgence,
là, il a dû passer par le processus de l'avis du ministre, du
Conseil du trésor et tout.
M. Dutil: S'il veut une dérogation. S'il ne veut pas une
dérogation, il demande de sortir les noms de Rosalie, si c'est sur la
procédure. Il fait un concours et il assoit son comité de
sélection.
Mme Dupuis: Mais c'est large, le concept d'urgence
là-dedans.
M. Dutil: Non, mais il faut bien comprendre...
Mme Dupuis: C'est très large.
M. Dutil: C'est large, mais des dérogations, on ne signe
pas ça à la pochetée le matin en se levant. Des
dérogations, malgré l'urgence... Même, des ratifications,
malgré l'urgence, on fait ça peu fréquemment; on en fait,
bien sûr, mais ce n'est pas... Je peux vous assurer que ce n'est pas le
plus grand nombre de signatures que je fais dans une journée. J'ai
signé pas mal plus de cartes de Noël que j'ai signé de
dérogations.
Mme Dupuis: Mais vous comprenez que... Mme Marois:
Heureusement!
Mme Dupuis: Quand il s'agit de transparence et tout, c'est que
les gens... Moi, je pense qu'il faut qu'il y ait justice et apparence de
justice. Des fois, ce n'est pas toujours évident. Je ne veux pas faire
le procès du ministre du Tourisme ici, c'est pour ça que je ne
reviens pas à ça comme exemple, mais je parlais en
général. Ce n'est pas toujours évident, quand on invoque
l'urgence pour le public... Il peut y avoir justice et il peut y avoir urgence
réelle ou que ce ne soit pas possible et que les seuls
spécialistes capables d'exécuter tel contrat ou tel contrat, par
exemple... Mais ce n'est pas toujours évident. C'est là que je me
demande si, dans ces lois-là, surtout au ministère des
Approvisionnements et Services, il n'y aurait pas lieu de rendre un peu plus
transparentes les choses. D'accord, il faut passer par l'avis et tout
ça. Mais, là, on semble dire: Là, quand on accorde pour
urgence, il y a vraiment urgence. Ce n'est pas toujours évident,
ça.
M. Dutil: Ça, c'est à vous de nous critiquer si
vous estimez qu'on ne fait pas les choses avec urgence. Mais je pense que la
critique est venue d'une façon assez acerbe et assez directe sur le
contrat concernant ce que vous avez appelé le lancement, avec un
terme différent, de la politique de la santé à
Charlesbourg. Vous avez le droit de le faire. Je pense que M.
Côté, lui, avait son opinion là-dessus, il trouvait que
c'était une réforme importante et il a défendu son point.
Le public en juge, c'est tout. Le public est libre de juger que le ministre a
eu raison ou que vous avez raison de le critiquer. C'est ce qui fait qu'on
emploie ces mesures-là de la façon la moins fréquente
possible et vraiment avec des arguments qui nous apparaissent valables.
Mme Dupuis: Quand vous dites "la moins fréquente
possible", c'est combien de fois, par exemple, dans une année, où
ça peut arriver dans votre ministère, où vous avez
à...
M. Dutil: Une centaine par année.
Mme Dupuis: Pour votre ministère au complet?
Une voix: 500 000 000 $.
Mme Dupuis: Pour le gouvernement au complet?
M. Dutil: Pour le gouvernement, bien oui, pour les organismes
assujettis. Maintenant, le nombre pourrait...
Mme Dupuis: Pour tout le gouvernement?
M. Dutil: Remarquez bien que le nombre pourrait augmenter
puisqu'on assujettit davantage d'organismes. Alors, le nombre pourrait
augmenter.
Mme Dupuis: Si, réellement, c'est une centaine, on ne peut
pas dire que c'est énorme.
M. Dutil: Non non, ce n'est pas fréquent. Je vous dirais
que je suis plutôt conservateur que libéral dans ce cas-là
et que, même si mon comité de dérogation me fait des
recommandations positives, ça ne veut pas dire que je vais être
d'accord.
Le Président (M. Lemieux): Mais ce qui m'intéresse,
M. le ministre, ça représente quoi, en termes de piastres, ces
centaines de dérogations?
M. Dutil: 10 000 contrats, sans dérogation.
Mme Marois: Ça, c'est pour le ministère des
Approvisionnements et Services, 10 000 contrats... Pour l'ensemble du
gouvernement?
M. Dutil: Pour l'ensemble du gouvernement. Viennent à mon
bureau les dérogations des ministères par rapport à nos
politiques d'achat, par rapport à nos politiques de location.
Mme Marois: Ça veut dire 1 %. C'est une norme
acceptable.
Le Président (M. Lemieux): Ça peut
représenter quoi, en termes de... Vous n'avez pas d'idée
ça représente quoi en termes d'argent?
M. Dutil: II faudrait voir, maintenant, en termes d'argent, ce
que ça veut dire sur l'ensemble des contrats. Probablement que la
proportion est un petit peu plus grande parce que, quand on va en
dérogation, c'est sur des plus gros morceaux, souvent. Il y a moins de
compétition sur les plus gros morceaux que sur les plus petits morceaux.
Je pense qu'on se comprend là-dessus. La toile du Stade est un bon
exemple.
Une voix: On peut parier d'à peu près trois quarts
de milliard.
M. Dutil: Trois quarts de million. Une voix: De
milliard.
Mme Marois: 750 000 000 $, à peu près, sur une
valeur de contrats de...
M. Dutil: Ça, c'est l'ensemble des contrats.
Mme Marois: Oui, qui passent chez vous? D'accord.
M. Dutil: Oui. Les dérogations sont 1 % de ça en
nombre...
Mme Marois: En nombre, mais en valeur monétaire?
M. Dutil: En argent, il faudrait voir, là. C'est
probablement plus que 1 %, évidemment, mais ce n'est pas une proportion
considérable.
Le Président (M. Lemieux): Ça va? L'article 7.3 est
adopté?
Mme Marois: Quand ça revient dans l'appareil pour
contrôle, au niveau des engagements financiers, j'imagine que c'est comme
ça qu'on peut finir par le contrôler. Est-ce qu'il est noté
à l'engagement financier qu'il y a eu dérogation dans le cas?
M. Dutil: La façon dont on a procédé est
donnée. Évidemment, le Vérificateur général
a toutes les informations lui aussi. Mais, pour le contrôle
parlementaire, la façon dont on a procédé est
donnée dans les engagements financiers. Dans l'engagement financier, on
dit: Ce contrat-là a été donné au plus bas
soumissionnaire.
Le Président (M. Lemieux): C'est clair, c'est
indiqué.
Mme Marois: Ou par dérogation. M. Dutil: Oui, ou
par dérogation.
Le Président (M. Lemieux): C'est toujours indiqué
avec un astérisque dans le bas, d'ailleurs.
Mme Marois: D'accord.
Le Président (M. Lemieux): L'article 7.3 est
adopté?
Mme Dupuis: Simplement une petite précision. Est-ce que
ça se pourrait que, sur la centaine de dérogations, ça
porte surtout sur l'informatique?
M. Dutil: II y a une partie importante qui est due à
l'informatique. Je ne peux pas vous donner la proportion. Je pense qu'aux
engagements financiers on pourrait peut-être ramasser votre question et
vous répondre à ce moment-là. Mais, effectivement,
l'informatique...
Le Président (M. Lemieux): La seule chose qui
m'inquiète, M. le ministre.. Je me doutais de cette question-là
et je me doutais que c'était sur l'informatique, eu égard au
débat qu'on a eu ici avec le Vérificateur général,
le ministère du Revenu. C'est qu'on craint qu'il y ait des
marchés captifs, des marchés fermés. Je veux seulement
attirer votre attention là-dessus. Je sais que vous êtes
déjà au courant. Mme la députée de
Verchères, est-ce que ça va? Est-ce que 7.3 est
adopté?
Mme Dupuis: Ça va. Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Nous appelons maintenant
l'article 7.4.
M. Dutil: Non. On a un amendement à vous proposer.
Le Président (M. Lemieux): À... M. Dutil: Ce serait
l'article 7.3.1.
Le Président (M. Lemieux): Alors, l'amendement. Merci, M.
le ministre.
M. Dutil: Je le dépose ici et j'en fais lecture.
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le ministre.
M. Dutil: L'article 1 du projet de loi est modifié par
l'insertion, après l'article 7.3, de l'article suivant: "Les pouvoirs
conférés au gouvernement, au Conseil du trésor ou au
ministre par les articles 7.2 et 7.3 sont, à l'égard des
personnes que l'Assemblée nationale désigne pour exercer une
fonction qui en relève, exercés par le Bureau de
l'Assemblée nationale. "Les règles particulières portant
sur les activités de ces personnes sont publiées à la
Gazette officielle du Québec."
Alors, ça touche particulièrement...
Le Président (M. Lemieux): Le Vérificateur
général...
M. Dutil: Le Vérificateur général, le
Protecteur du citoyen et le Directeur général des
élections.
Le Président (M. Lemieux): Je pense que, pour conserver
leur neutralité, ça va de soi. Je ne sais pas s'il faut entendre
les commentaires de Mme la députée de Verchères.
Mme Dupuis: Ça me va.
Le Président (M. Lemieux): Ça va, vous aussi?
L'amendement est adopté?
Mme Marois: En fait, c'était suite, d'ailleurs, à
une représentation qu'on avait faite à l'intérieur de la
loi 180. Je suis toujours mêlée dans mes numéros.
Le Président (M. Lemieux): D'ailleurs, ça
inquiétait beaucoup le Vérificateur général.
Mme Marois: À raison.
Le Président (M. Lemieux): À raison. Je suis
d'accord avec vous.
Mme Marois: Parce qu'on ne peut pas choisir une voie de
domination et ensuite le faire contrôler par des voies
différentes.
Le Président (M. Lemieux): Je suis d'accord avec vous, Mme
la députée de Taillon.
Mme Marois: Vous savez, M. le Président, qui êtes
tellement sensible à l'imputabilité, comment il est important
qu'on loge bien les responsabilités et qu'on loge bien aussi la
reddition des comptes.
Le Président (M. Lemieux): Je suis entièrement
d'accord avec vous.
Mme Marois: Donc, le contrôle.
Le Président (M. Lemieux): Mme la députée de
Verchères, vous aviez un commentaire à ajouter.
Mme Dupuis: Oui, je suis très satisfaite parce que, de
toute évidence, ce n'était pas évident puisqu'on l'ajoute.
Je pense que c'était nécessaire qu'on l'ajoute. Ça va.
Le Président (M. Lemieux): Ça va? Alors,
l'amendement 7.3.1 est adopté. Maintenant, nous passons à
l'article 7.4. La parole est à Mme la députée de
Verchères. Oui, vous voulez... Parfait, M. le ministre, sur
l'amendement, si vous avez des commentaires, mais je croyais que c'était
suffisamment... Ça va?
M. Dutil: Non, je n'ai pas de commentaire sur l'amendement, c'est
juste que je m'étonne que...
Mme Marois: Ah! C'est sur l'amendement qu'on est, je pensais
qu'on était repassé à l'autre article.
Le Président (M. Lemieux): Non. M. Dutil: Oui oui,
on est passé à 7.4.
Le Président (M. Lemieux): On est passé à
7.4. Oui? Vous avez un nouvel amendement à 7.4.
M. Dutil: Non. Vous avez donné la parole à Mme la
députée de Verchères.
Le Président (M. Lemieux): Oui, elle était d'accord
avec l'amendement et elle a parié sur l'amendement 7.3.1.
M. Dutil: Oui.
Le Président (M. Lemieux): J'ai demandé s'il
était adopté, cet amendement-là.
M. Dutil: Oui, d'accord.
Le Président (M. Lemieux): On m'a dit que oui. Là,
j'ai appelé 7.4 et j'ai demandé s'il y avait des commentaires sur
7.4 et j'attends.
M. Dutil: D'accord. C'est parce que je pensais que vous donniez
la parole...
Le Président (M. Lemieux): Non.
M. Dutil: ...à Mme la députée de
Verchères.
Mme Dupuis: Oui, mais... M. Dutil: Çava.
Mme Marois: C'est pour ça, je voulais avoir votre point de
vue sur 7.4.
M. Dutil: Oui, c'est ce que vous avez dit. Bon! On se comprend,
ça va.
Le Président (M. Lemieux): Oui? Ah bon!
Mme Dupuis: Moi, je transmets la parole au ministre.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre, sur 7.4,
pardon.
M. Dutil: "Le gouvernement peut, aux conditions qu'il
détermine et sur la recommandation du Conseil du trésor, exempter
un organisme public, autre qu'une personne que l'Assemblée nationale
désigne pour exercer une fonction qui en relève, de l'application
de l'ensemble des règlements pris en vertu de l'article 7.1.
"L'organisme doit avoir adopté par règlement des règles
particulières portant sur les matières visées par un
règlement pris en vertu de l'article 7.1"
Alors, c'est une disposition qui a été reproduite presque
textuellement de l'article 49.3 de la Loi modifiant la Loi sur l'administration
financière, que vous allez voir ce soir, j'imagine...
Des voix: Oui.
M. Dutil: ...et où on écrit: "Le gouvernement peut,
aux conditions qu'il détermine et sur la recommandation du Conseil du
trésor, exempter un organisme public autre qu'une personne que
l'Assemblée nationale désigne pour exercer une fonction qui en
relève - c'est l'amendement qu'on vient de faire - de l'application de
l'ensemble des règlements pris en vertu de l'article 49." Est-ce que
ça va? Ah! O.K.
Mme Marois: ...qui est exempté... Mme Dupuis:
...référence avec l'article...
M. Dutil: Je vous dépose un papillon là-dessus,
également.
Mme Marois: Oui, parce que si on veut être en
cohérence avec l'autre avant...
M. Dutil: Oui oui.
Mme Marois: ...il faudra sûrement amender celui-là.
On doit bien comprendre ici que, dans l'autre loi, dans la loi 181, en fait,
l'organisme, c'est-à-dire c'est le règlement
général qui s'applique et, si quelqu'un veut se soustraire du
règlement général, il doit, en contrepartie, proposer un
règlement d'encadrement pour son organisation.
M. Dutil: Vous comprenez pourquoi on ajoute dans le papillon
"autre qu'une personne que l'Assemblée nationale...
Mme Marois: C'est ça.
M. Dutil: ...désigne".
Mme Marois: Mais c'est pour être en concordance avec
l'article précédent...
M. Dutil: Évidemment. Mme Marois: ...sinon... M. Dutil:
C'est ça.
Mme Dupuis: Nous, on le voit plus loin, je pense, que ça
prend un règlement si on veut se soustraire au...
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que cet
amendement-là, proposé par M. le ministre à l'article 7.4,
est adopté? Mme la députée de Verchères?
Mme Dupuis: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. L'amendement est
adopté. Nous revenons maintenant à l'article 7.4. Est-ce que
l'article 7.4, tel qu'amendé maintenant, est adopté?
Mme Dupuis: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous passons...
Pardon? L'article 1 dans son ensemble est donc adopté tel
qu'amendé. Ça va?
M. Dutil: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Mme la députée de
Verchères?
Mme Dupuis: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté, l'article 1 tel
qu'amendé dans son ensemble. Nous passons maintenant à l'article
2. M. le ministre.
Fonctions et pouvoirs du ministre
M. Dutil: Alors, on ajoute à l'article 8 de cette loi...
Une insertion: "fournir, à titre onéreux, des services notamment
dans les secteurs suivants: reprographie, transport aérien dans le cadre
de fonctions ou de missions gouvernementales, courrier et messagerie,
fournitures et ameublement, équipements informatiques, entretien des
équipements bureautiques."
C'est une demande de modification qui résulte, évidemment,
de la décision prise d'opérer le transfert du Fonds du service
aérien gouvernemental. Pour pouvoir opérer ce transfert du
ministère des Transports au ministère des Approvisionnements et
Services, il est nécessaire de prévoir expressément la
compétence du ministère des Approvisionnements et Services
à cet égard puisque cette compétence était reconnue
au ministère des Transports dans la Loi sur le ministère des
Transports. D'ailleurs, ultérieurement, nous allons éliminer
cette disposition-là du ministère des Transports.
Par contre, la Loi sur le ministère des Approvisionnements et
Services - c'est là un manque, à notre point de vue, que nous
voulons corriger - est tout à fait silencieuse en ce qui concerne les
fonds spéciaux opérés actuellement au ministère. En
effet, ces derniers sont strictement créés au ministère
des Approvisionnements et Services alors que dans les lois des
ministères opérant des fonds spéciaux - je pense, en
particulier, à la Loi sur le ministère des Communications - le
pouvoir du ministre, à cet égard, est clairement établi.
Alors, je pourrai lire, d'ailleurs, si les membres de la commission le
désirent, le libellé de ce qu'on retrouve au ministère des
Communications pour leurs fonds spéciaux. (18 h 15)
Mme Marois: Juste pour qu'on se comprenne bien, on ajoute ici,
essentiellement, le transport aérien. L'article existait comme tel et
comprenait déjà...
M. Dutil: L'article n'existait pas.
Mme Marois: II n'existait pas du tout. On créait tous les
fonds qui sont là.
M. Dutil: Oui, c'est-à-dire que les autres fonds existent,
mais...
Mme Dupuis: Les fonds existaient, mais l'article n'existait
pas.
M. Dutil: ...ils n'étaient pas prévus explicitement
dans la loi. On pense que c'est plus clair de le mettre dans la loi et on en
profite, étant donné qu'on fait le transfert du transport
aérien, pour inclure également ce que l'on gère
déjà actuellement sous forme de fonds.
Mme Dupuis: ...c'est le moment ou on reviendra à un autre
article de loi un peu plus loin. J'aimerais savoir pourquoi "courrier et
messagerie". Je pense qu'on pourrait...
M. Dutil: Pourquoi courrier et messagerie seraient sous forme de
fonds? C'est que nous estimons que... Actuellement, la façon de
procéder c'est que le ministère des Approvisionnements et
Services donne le service de courrier et messagerie au ministère en
payant. C'est le ministère des Approvisionnements et Services qui
défraie les coûts d'affranchissement, en grande partie, sauf pour
deux ministères, le ministère du Revenu et le ministère de
la Main-d'oeuvre et de la Sécurité du revenu. La raison pour
laquelle on veut maintenant le mettre dans un fonds spécial, c'est qu'on
veut que les ministères sachent ce
que ça coûte et qu'ils prennent leurs décisions de
nous demander des affranchissements en fonction de leurs véritables
besoins, donc en ayant l'élément du prix que ça
coûte là-dessus. Ça peut paraître un peu ridicule,
mais on dépense à peu près de 18 000 000 $ à 20 000
000 $ de timbres par année. On a parfois des demandes d'envois massifs
de certains ministères que l'on questionne, que l'on a
questionnés et où, parfois, on a obtenu la décision que,
oui, effectivement, ce n'est peut-être pas nécessaire.
On pense que cette réflexion... ou de regroupement, par exemple.
Ils peuvent décider qu'ils vont regrouper un envoi massif avec un autre
envoi massif parce que c'est la même clientèle qui va le recevoir.
On veut être certain que cette réflexion se fasse dans les
ministères, et la bonne façon, c'est de leur dire: Le juste prix,
c'est le timbre plus l'administration.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que vous croyez que vous
allez sauver, M. le ministre, avec ça?
M. Dutil: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Oui?
M. Dutil: On pense qu'il y aura un gain de 5 %à10 % de nos
coûts.
Le Président (M. Lemieux): C'est énorme, c'est
bien, ça.
Mme Dupuis: Ça veut dire que dans chaque ministère
où va apparaître désormais courrier et messagerie, ils vont
savoir combien ça leur coûte pour courrier et messagerie. Ce
qu'ils ne savaient pas avant.
M. Dutil: C'est ça.
Mme Marois: C'était noyé dans l'ensemble du
fonctionnement de chacun des ministères.
M. Dutil: Non non non! Non seulement ce n'était pas
noyé dans le fonctionnement des ministères, c'était
noyé chez nous.
Mme Marois: Ah oui, d'accord. C'est ça.
M. Dutil: On avait tous les frais sans pouvoir critiquer
l'opportunité des envois.
Mme Dupuis: Parce que vous ne saviez pas combien chaque
ministère vous coûtait!
M. Dutil: C'est ça. Alors, il y avait deux solutions, je
pense, pour en arriver à ce qu'on se pose les bonnes questions. Est-ce
nécessaire? Combien ça coûte? C'était: ou nous
autorisons ou nous refusons les affranchissements, puisque c'était nous
qui payions. On estime que ce n'est pas la bonne façon.
L'opportunité d'envoyer du courrier doit être laissée au
ministère client, je pense. Donc, la solution, c'est que ce soit les
ministères qui paient leur affranchissement et que nous, à ce
moment-là, on leur offre le service quand ils le requièrent, mais
sachant que ça va leur coûter...
Mme Marois: M. le Président, il n'y a pas, cependant,
d'avis automatique de votre part à chaque fois, un avis qui se donne si
un ministère décide de faire un envoi massif. Mais vous dites que
ça a rendu votre ministère vigilant sur certains gestes un peu
plus significatifs des ministères, de telle sorte que vous pouvez faire
des remarques, c'est ça? Mais ce n'est pas intégré...
M. Dutil: C'est-à-dire que nous avons établi une
petite règle qui était la suivante: vous devez nous planifier les
envois massifs que vous aurez pour les quelques mois à venir, pour la
prochaine année. On a sauvé pas mal d'argent, bizarrement.
Ça a obligé les ministères à se requestionner sur
les envois massifs qu'ils avaient à faire, à faire une certaine
planification. L'impression qu'on a, c'est qu'il y a certains gestionnaires qui
ont dit: Pourquoi on fait ça? Ils ont posé la question.
Là, on est en train de planifier nos envois massifs et,
véritablement, est-ce que c'est nécessaire? Ça a
diminué les coûts d'affranchissement dans l'année. Alors,
on pense que, en plus, s'ils paient, la question va se poser encore
davantage.
Mme Marois: Ça rejoint la remarque du Vérificateur
général aussi sur le fait que certaines actions gouvernementales
n'étant pas bien planifiées, évidemment, on peut bien
contrôler, mais, si on contrôle quelque chose qui n'a pas
été prévu ou qui est organisé tout de travers, on
ne contrôle pas grand-chose. Pourquoi certains ministères ne
s'adressent pas ou ne fonctionnent pas par le Fonds? Vous dites qu'il y a ie
ministère de la Main-d'oeuvre?
M. Dutil: Parce que leur volume justifie qu'ils fassent
eux-mêmes le transport.
Mme Marois: D'accord.
M. Dutil: Ils ont un volume suffisant. Le Revenu, c'est
évident, ils ont des millions de lettres par année à
envoyer et à recevoir.
Mme Marois: Donc, celui-là, c'est essentiellement une
question de volume...
M. Dutil: Oui.
Mme Marois: ...il n'y a pas d'autre...
M. Dutil: II n'y a pas d'économie à passer
par nous, pour eux.
Mme Marois: C'est ça. Mais apparaît cependant -
ça fait un moment que je n'ai pas vu ça - dans leur budget,
l'item bien dégagé.
M. Dutil: Évidemment, c'est eux qui le paient. Donc,
ça apparaît à leur budget.
Mme Marois: C'est ça.
Le Président (M. Lemieux): Vous étiez dans la phase
II de notre rapport. Vous nous avez précédés un petit peu.
On ne vous dira pas sur quoi, M. le ministre. Sur des choses qu'on a vues en
Europe et que vous êtes en train d'appliquer en douceur.
Mme Marois: Lequel rapport? Vous dites... Ah oui, le rapport de
la commission, là.
Le Président (M. Lemieux): Sur le rapport qui s'en
vient.
Mme Marois: Parce que moi je suis une petite nouvelle à
cette commission-ci.
Le Président (M. Lemieux): On va vous informer, Mme la
députée de Taillon.
Mme Marois: Ça va me faire plaisir, à part
ça, parce que ça m'intéresse.
Le Président (M. Lemieux): Alors l'article 2, Mme la
députée de Verchères, est-ce qu'il est adopté?
Mme Dupuis: Sur division.
Le Président (M. Lemieux): Adopté sur division.
Mme Dupuis: Parce qu'au sujet du transport aérien, dans le
cadre de fonctions et de missions gouvernementales, ça on va y revenir
dans des articles un peu plus loin. Mais il reste que, si je veux être
cohérente, il faudrait que j'adopte celui-là sur division.
Le Président (M. Lemieux): Ça va. Alors,
adopté sur division. Nous appelions maintenant l'article 3.
Organismes publics
M. Dutil: L'article 9 de cette loi, modifié par l'article
4 du chapitre 79 des lois de 1990, est remplacé par le suivant: "Pour
l'application de la présente loi, sont considérés comme
des organismes publics, le Conseil du trésor, tout organisme ou
entreprise du gouvernement visé par la Loi sur le Vérificateur
général par l'effet des articles 4, 5 et 6 de cette loi, toute
personne désignée par le gouvernement en vertu d'une loi et dont
le personnel est nommé et rémunéré selon la Loi sur
la fonction publique, toute personne que l'Assemblée nationale
désigne pour exercer une fonction qui en relève et tout
organisme, autre que le Bureau de l'Assemblée nationale, dont celle-ci
ou l'une de ses commissions nomme la majorité des membres."
Alors, je pense que ça répond à la question que
posait la députée de Taillon, M. le Président, tout
à l'heure.
Mme Marois: Est-ce qu'il n'est pas nécessaire, M. le
Président, que l'on réintroduise ici - ou on le fait à la
fin du paragraphe - les amendements qu'on a apportés par ailleurs? C'est
ça, "toute personne que l'Assemblée nationale désigne pour
exercer une fonction qui en relève et tout organisme, autre que le
Bureau de l'Assemblée nationale, dont celle-ci..."
Mme Dupuis: II y a une section qui n'est pas là,
là-dedans.
M. Dutil: En fait, effectivement, ça les inclut. C'est la
règle que nous avons adoptée tout à l'heure qui leur
permet de s'exclure. Là, on inclut tout le monde et on les exclut par la
loi immédiatement...
Mme Marois: Bon, maintenant, dans la loi... Cet article-là
vient modifier, évidemment, un article qui est déjà dans
votre loi. On le dit: "L'article 9 est modifié par..." Dans l'autre loi,
il n'y avait pas l'exclusion aussi du Directeur général des
élections pour ce qui est de l'acquisition, la construction de biens
lorsqu'il y a tenue d'élections ou de référendum? Est-ce
que vous ne jugez pas nécessaire de le remettre là, ou vous
croyez que l'article qu'on a amendé tout à l'heure le couvre?
M. Dutil: Où est-ce qu'on le retrouve ça?
Mme Marois: À moins qu'on le retrouve ailleurs dans la
loi?
M. Dutil: Oui, j'ai ça en mémoire.
Mme Marois: Dans la loi que je vais étudier avec le
président du Conseil du trésor, c'est prévu ça,
nommément. Ah, ah, attendez un peu, je pense que j'ai trouvé ma
réponse. Ha, ha, ha!
M. Dutil: C'est ce soir que vous allez faire ça, ça
a tout l'air.
Mme Marois: Voilà, c'est exactement ça. J'ai dit:
Je pense que j'ai trouvé ma réponse. Dans l'article 4 de la loi
181, on dit que l'article 488.1 vient couvrir la Loi sur le ministère
des
Approvisionnements et Services qui ne peut "s'appliquer au Directeur
général des élections pour ce qui concerne l'acquisition
et la construction des biens ainsi que la location et la fourniture des biens
et services nécessaires à la tenue de cette élection".
Donc, ce n'est pas dans votre loi qu'on le fait, mais c'est dans la Loi sur
l'adminsitration financière.
M. Dutil: Alors, ce qu'on pourrait faire, M. le Président,
c'est d'adopter ce texte-là et celui de la Loi sur l'administration
financière en...
Mme Marois: Moi, ça va m'éviter du travail pour ce
soir, parce que..
M. Dutil: Bien oui! C'était dans cet
objectif-là...
Mme Marois: ...je reprends... Une voix: C'est ça
qu'on veut.
M. Dutil: C'est ce que je visais comme objectif, c'était
de vous épargner ce fardeau inutile.
Mme Marois: Ce n'est pas un fardeau, vous avez vu, on fait
ça...
Mme Dupuis: Même à...
Mme Marois: ...avec beaucoup de plaisir.
Mme Dupuis: De toute évidence, c'est une extension du
mandat du ministre pour pouvoir vérifier, mais est-ce qu'il a
l'intention de l'appliquer? Il y a le Vérificateur
général, il y a des organismes qu'il ne vérifie pas - par
exemple, la Commission des services juridiques - alors qu'il devrait le faire.
Est-ce que, par ce projet de loi, il va finalement exercer son pouvoir et le
faire?
M. Dutil: Bien, c'est évident. On assujettit tout le
monde. À moins qu'on exclue, qu'on décide d'exclure des
organismes, il n'y a pas de raison de mettre ça là, de faire
cette grande définition si on n'a pas l'intention de l'appliquer.
Mme Dupuis: Des fois, c'est là, mais l'application ne se
fait pas dans les faits réels.
M. Dutil: Vous savez, on a pris l'initiative de déposer la
loi...
Mme Dupuis: Je pense à la RIO, par exemple.
M. Dutil: ...nous-mêmes. Je pense que c'était dans
le respect des recommandations du rapport Bernard. Je peux vous dire que je
n'aurais pas pris la peine de déposer un projet de loi si je n'avais pas
l'intention de l'appliquer. Je ne suis pas masochiste à ce point!
Mme Dupuis: L'exemple... Je reviens toujours aux installations
olympiques. C'est non vérifié par le Vérificateur
général.
M. Dutil: Pardon?
Mme Dupuis: C'est non vérifié par le
Vérificateur général.
M. Dutil: Excusez-moi, je reviens.
Mme Dupuis: C'est des organismes visés à l'article
4 et ils ne sont pas vérifiés par le Vérificateur
général.
M. Dutil: Ce que je vérifie là, c'est s'ils sont
dans la liste des organismes que l'on définit comme organismes publics,
qu'ils soient ou non vérifiés par le Vérificateur
général.
Alors, on me dit que, d'après la loi, la RIO fait partie des
organismes que peut vérifier le Vérificateur
général, s'il le juge à propos, premièrement.
Deuxièmement, de toute façon, elle fait partie de la liste des
organismes définis par le Vérificateur général
comme étant des organismes sur lesquels on veut appliquer nos
règles d'administration.
Mme Dupuis: Donc, ça veut dire qu'avec le projet de loi,
l'article 3, la modification, là, il devrait... Le Vérificateur
général...
M. Dutil: Oui.
Mme Dupuis: ...devrait le vérifier et...
M. Dutil: Ça, ce n'est pas de mes affaires.
Mme Dupuis: Ça, ce n'est pas de vos affaires.
M. Dutil: Non. Qu'il le décide ou non, c'est son affaire.
Moi, ce dont je voulais m'assurer, parce que je pensais que c'était
ça, votre question, c'est que c'est un organisme qui est assujetti
à la loi que l'on passe aujourd'hui.
Mme Dupuis: Oui, mais est-ce que vous allez voir à
l'application? C'est bien beau de faire des règlements...
M. Dutil: Oui.
Mme Dupuis: ...mais si, après ça...
M. Dutil: II peut se passer deux choses. La RIO, la Régie
des installations olympiques, c'est
plus facile, peut demander d'être désassujettie
partiellement ou totalement. Faisons cette hypothèse-là. On
étudiera, à ce moment-là, s'il y a des motifs suffisants
pour qu'elle soit désassujettie. Je donnerais, dans cette
hypothèse-là, un avis au Conseil du trésor qui ferait une
recommandation au Conseil des ministres qui prendrait une décision.
Mais, si elles ne sont pas désassujetties, elles doivent appliquer les
règles, de la même façon que le ministère du
Tourisme ou que tous les autres ministères du gouvernement doivent les
appliquer. Alors, est-ce que ça veut dire qu'il n'y aura jamais de
dérogations? Ah là, c'est une autre question! Il peut arriver
qu'ils demandent, comme on l'a expliqué tout à l'heure...
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que... Mme Dupuis:
...une dérogation.
M. Dutil: ...une dérogation pour un cas particulier.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 3 est
adopté?
Mme Dupuis: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 3 est adopté.
Nous allons maintenant suspendre nos travaux jusqu'à 21 heures. Nous en
sommes rendus, relativement au projet de loi 180, à l'adoption de
l'article 3. Nous recommencerons nos travaux à l'article 4.
Mme Marois: Mais, à 21 heures, il n'y a pas un ordre de la
Chambre pour que nous...
Le Président (M. Lemieux): Oui, pour un autre projet de
loi, autre que...
Mme Marois: Pour un autre... D'accord.
Le Président (M. Lemieux): ...le projet de loi 180.
Lorsque nous reviendrons...
Mme Marois: Ça va. C'était juste pour qu'on
s'entende.
Le Président (M. Lemieux): ...avec le projet de loi 180,
nous sommes rendus à l'article 4...
Mme Marois: Oui.
Le Président (M. Lemieux): ...et, ce soir, nos travaux
commencent par l'étude du projet de loi 181 modifiant la Loi sur
l'administration financière, 401 modifiant les régimes de
retraite, 402 modifiant le régime de retraite des élus municipaux
et 403 sur les tribunaux judiciaires.
(Suspension de la séance à 18 h 30)
(Reprise à 21 h 9)
Projet de loi 181
Le Président (M. Lemieux): La commission du budget et de
l'administration est réunie afin de procéder à
l'étude détaillée du projet de loi 181, Loi modifiant la
Loi sur l'administration financière et d'autres dispositions
législatives.
M. le secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements?
Le Secrétaire: Non, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Merci. M. le secrétaire,
vous avez reçu des documents, je crois. O.K. On va en parler tout
à l'heure. M. le ministre, est-ce que vous avez des remarques
préliminaires à faire relativement au projet de loi 181?
M. Johnson: Non, pas du tout, M. le Président.
Documents déposés
Le Président (M. Lemieux): Le secrétariat de la
commission, M. le ministre, a reçu un mémoire du Conseil des
assurances de dommages qui est adressé à la commission du budget
et de l'administration, sur le projet de loi 181. De plus, on a reçu une
lettre d'appui d'une dame Myrella Beaulieu, directrice générale
du Conseil des assurances de personnes. Alors, comme c'est dans les habitudes
et la tradition, j'en accepte le dépôt - ça ne pose pas de
problème - au niveau du secrétariat de la commission. Mme la
députée de Taillon, comme M. le président du Conseil du
trésor n'a pas de remarques préliminaires. Est-ce que vous avez
des remarques préliminaires?
Mme Marois: Je n'ai pas non plus de remarques
préliminaires. En plus, je suis informée qu'on aura des
papillons, au niveau de la loi, qui viennent répondre aux craintes qu'on
avait sur certains articles. Alors, je préférerais que l'on
étudie le projet article par article. Mais les documents qui nous sont
déposés, est-ce qu'on va s'y arrêter un peu? On nous
présente des documents.
Le Président (M. Lemieux): Voulez-vous susprendre quelques
instants? Voulez-vous demander la suspension?
Mme Marois: Juste pour voir ce qu'on va faire avec ça.
Le Président (M. Lemieux): On peut suspendre, trois
minutes, madame - pas de problème -le temps de vous permettre de
regarder ça globalement.
(Suspension de la séance à 21 h 11)
(Reprise à 21 h 14)
Le Président (M. Lemieux): Nous revenons à
l'étude du projet de loi 181. Comme il n'y avait pas de remarques
préliminaires de part et d'autre, j'appelle l'article 1 du projet de loi
181. J'ai appelé, Mme la députée de Taillon, l'article 1,
paragraphe 49.
Mme Marois: Juste pour les fins de nos débats, est-ce
qu'on ne peut pas s'entendre dès le départ pour clarifier cette
question-là qui nous a été soumise par le Conseil des
assurances de dommages, de telle sorte qu'une fois ces choses clarifiées
ça nous permettra de passer à l'étude du projet de
loi?
Le Président (M. Lemieux): Alors, je passe la parole
à M. le président du Conseil du trésor.
M. Johnson: Oui, d'accord. Tel que je l'ai indiqué alors
que nous avions suspendu nos travaux, nous avons été saisis des
représentations du Conseil des assurances de personnes de même que
du Conseil des assurances de dommages. En vertu de la Loi sur le
vérificateur général, à son article 5, qui trouve
son application dans le projet de loi qui est devant nous, ces deux conseils
seraient visés par le projet de loi et seraient donc assujettis aux
nouvelles règles quant à l'octroi de contrats. On doit noter
qu'il s'agit là de conseils qui, malgré la définition
d'"organisme public" qui les attrape au passage, sont, au titre de leur
administration financière, des organismes qui tirent leurs revenus de
cotisations perçues d'intermédiaires de marché en
assurance de personnes ou de dommages, auxquels les conseils délivrent
des certificats d'exercice.
Par ailleurs, les cotisations sont également constituées
de celles qui sont versées par des institutions financières qui
utilisent les services de ces intermédiaires de marché dans
l'industrie de l'assurance. Moi, je dirais tout de go qu'il ne s'agit pas
là d'utilisation de fonds publics où on l'entend, des fonds
publics qui seraient votés par l'Assemblée nationale, ou de
sociétés d'État, d'organismes ou de fonds, au même
titre que les 465 fonds, organismes, instituts, ministères,
sociétés d'État et filiales que nous avons recensés
au moment où on se parie. En conséquence, je dirais tout de suite
de façon fort officielle que nous envisageons de désassujettir
complètement ces organismes, en vertu de l'éventuel article 49.3,
à charge pour ces conseils - ils nous ont indiqué leur
disponibilité à ce faire - à charge qu'ils se donnent des
règlements en matière d'attribution de contrats qui rencontrent
généralement les paramètres que nous fixons dans la loi ou
dans nos directives du Conseil du trésor.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que ça va, Mme la
députée de Taillon?
Mme Marois: Oui, certainement, ça clarifie cette
situation-là, de sorte qu'on peut passer maintenant aux articles.
Étude détaillée
Le Président (M. Lemieux): Alors, nous appelons de
façon officielle l'article 1 du projet de loi 181. Est-ce qu'il y a des
commentaires? Article 49. Nous allons passer comme d'habitude, article par
article?
Mme Marois: Oui.
Loi sur l'administration financière Conditions
des contrats
M. Johnson: On peut voir tout de suite, avec votre permission, M.
le Président, qu'il s'agit ici d'élargir la définition.
Aujourd'hui, la loi actuelle, comme les documents qui sont devant nous
l'indiquent, précise que "le gouvernement fait des règlements qui
touchent les conditions des contrats faits au nom de Sa Majesté" - fin
de la citation - ce qui est un concept qui vise très
spécifiquement les ministères et organismes budgétaires.
Or, le champ d'application de la Loi sur l'administration financière,
suite aux conclusions et suggestions du rapport Bernard, doit être plus
large. C'est ainsi que nous introduisons la notion d'organisme public dont le
budget de fonctionnement est voté en tout ou en partie par
l'Assemblée nationale, de même que celle de tout autre organisme
public, soumettant ainsi, comme je le dis, à notre connaissance,
à tout le moins pour l'instant, quelque 465 organismes, conseils, fonds,
ministères, sociétés d'État et les filiales de ces
sociétés d'État.
Mme Marois: Ça va. La seule question que je
soulèverais, c'est qu'il est évident, et ça
n'apparaît pas à la loi, je crois, mais les règlements sont
publiés à la Gazette officielle du Québec,
dans tous les cas avant d'être adoptés définitivement
par le gouvernement.
M. Johnson: Oui, en effet. Et ils sont l'objet de
prépublication, évidemment, préalablement.
Mme Marois: C'est ça, avec possibilité d'avis au
gouvernement, de commentaires, de recommandations, etc. J'ai eu une discussion
cet après-midi avec votre collègue, le ministre des
Approvisionnements et Services, et on ne voit apparaître nulle part dans
la loi, dans celle-ci comme dans 180, le fait que ce sera publié dans la
Gazette officielle du Québec. On nous dit: C'est pour
désalourdir un peu les lois, c'est la nouvelle façon de les
rédiger, et je conviens que ça peut être utile qu'on essaie
d'élaguer un petit
peu ce qui n'est pas parfaitement pertinent, compte tenu qu'il y a des
lois générales qui prévoient ces choses-là.
M. Johnson: C'est la Loi sur les règlements,
littéralement.
Mme Marois: C'est ça. Mais ce qui arrive, c'est que pour
un citoyen qui veut vérifier les règles du jeu et qui lit la loi,
pour lui, il pourrait comprendre, s'il ne connaît pas la
référence à l'autre loi qui est la Loi sur les
règlements, que le gouvernement peut adopter ces règlements, sans
pour autant qu'il puisse en être informé d'une façon
officielle et savoir que ça aurait été publié et
qu'il pourrait même faire des commentaires sur ces projets que le
gouvernement retiendra ou pas. Ça, c'est une autre chose. Je pense que
le président, d'ailleurs, était là au moment où on
a eu cette discussion cet après-midi. Je trouve ça un petit peu
dommage - ça ne s'adresse peut-être pas à ce moment-ci au
président du Conseil du trésor - que l'on perde ainsi un
élément qui rende quand même nos lois plus claires pour les
gens qui les consultent et qui ne sont pas des spécialistes comme nous
sommes censés l'être et où, parfois, on s'enfarge
nous-mêmes.
Enfin, c'est plus une remarque d'ordre général et qui ne
s'adresse pas à cette loi en particulier, mais qui la concerne en
même temps. Alors, ça va pour ces éléments. On
s'entend, c'est 1°, a), b), c).
Le Président (M. Lemieux): 1°, a), b), c),
effectivement. Alors, c'est adopté?
Mme Marois: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Nous passons au paragraphe
2°. C'est ça? Oui. Alors, Mme la députée de Taillon,
nous sommes au deuxième alinéa du premier paragraphe.
M. Johnson: Premier alinéa, deuxième
paragraphe?
Le Président (M. Lemieux): Nous sommes au deuxième
paragraphe du premier alinéa. C'est ça.
M. Johnson: Ah oui?
Mme Marois: Au 2° "prévoir les cas où ces
contrats..." C'est bien ça?
M. Johnson: D'accord.
Le Président (M. Lemieux): Allez-y, oui.
Mme Marois: Oui. Je lis ici les commentaires que le ministre nous
a fournis pour nous permettre de mieux suivre la discussion, de mieux y
participer. Dans les commentaires qui sont faits, dans l'exemple qui est
donné, on mentionne que cet alinéa devrait permettre au
gouvernement d'introduire une plus grande cohérence dans la
définition de certains seuils d'autorisation, par exemple. Et,
là, on donne comme exemple les contrats de services qui exigent une
autorisation du gouvernement lorsqu'ils dépassent, par exemple, 1 000
000 $ pour Radio-Québec, mais c'est trois ans pour la
société de la Place des Arts. Dans le domaine de la construction,
c'est à partir de 1 000 000 $ pour Radio-Québec et c'est à
partir de 2 500 000 $ pour la Régie des installations olympiques.
Pour ce qui est du projet de loi et des règlements qui suivront,
dont on ne peut pas présumer, mais sur lesquels on peut quand même
poser des questions puisque le ministre a sûrement une idée de ce
qu'il va proposer, est-ce qu'on peut s'attendre à ce qu'il y ait une
certaine forme d'uniformisation de ces seuils ou de ces conditions de
dérogation ou d'autorisation, selon le point de vue où on se
situe?
M. Johnson: Oui. Vous permettrez à M. Bruno
Grégoire, qui est sous-ministre adjoint chez nous, secrétaire
adjoint au Conseil du trésor, de fournir les explications au fur et
à mesure...
Mme Marois: Certainement.
M. Johnson: ...le cas échéant. Alors, M.
Grégoire.
Le Président (M. Lemieux): Et voulez-vous vous identifier,
préalablement?
M. Grégoire (Bruno): Bruno Grégoire,
secrétaire adjoint aux politiques de gestion.
Le Président (M. Lemieux): Merci.
M. Grégoire: À cet article-ci, je pense que c'est
important de préciser qu'on ne parle pas de dérogation. On ne
parle pas encore de règle particulière.
Mme Marois: Non. C'est ça. J'ai vu ça.
M. Grégoire: Effectivement, étant donné que
le deuxième alinéa qui existait déjà
prévoyait les montants au-delà desquels l'autorisation du Conseil
du trésor ou du Conseil des ministres était requise et que
maintenant notre loi s'applique aux organismes publics, on doit ajouter,
là, le conseil d'administration de ces organismes, et ça va nous
donner l'occasion - je vous donne des exemples ici - de faire une certaine
uniformisation. Vous voyez l'exemple de Radio-Québec.
Mme Marois: Oui. C'est ça que je mentionnais
d'ailleurs.
M. Grégoire: C'est ça.
Mme Marois: Je comprends que l'article qui est devant nous ne
vise pas à faire des dérogations, mais il vise quand même
à identifier des seuils au-delà desquels des autorisations...
c'est-à-dire de faire en sorte que le gouvernement se donne la
possibilité d'établir des seuils au-delà desquels
l'organisme ne pourra pas aller, à moins d'obtenir une autorisation du
gouvernement. Et, là, je comprends que ce qu'on fait, c'est qu'en sus
des ministères et du gouvernement on assujettit l'ensemble des
organismes: 465, si on comprend tous...
M. Grégoire: C'est ça.
Mme Marois: ...les ministères, sociétés
d'État, etc.
M. Grégoire: Parce qu'en vertu de la loi actuelle,
évidemment, ça s'appliquait seulement aux ministères et
organismes budgétaires, alors les seuils étaient uniformes.
Mme Marois: Oui.
M. Grégoire: Ils étaient déjà
prévus dans les règlements s'appliquant à eux,
là.
Mme Marois: Oui.
M. Grégoire: Mais, quand on parle d'appliquer ça
à l'ensemble des organismes, il faut comprendre que dans les lois
constitutives actuelles des organismes il y a des seuils qui varient beaucoup.
Il ne s'agit pas de seuils pour des fins de dérogation, il s'agit de
seuils sur l'opportunité des dépenses, des seuils
d'autorisation...
Mme Marois: Oui.
M. Grégoire: ...sur l'opportunité des
dépenses. Et même si notre objectif principal est d'uniformiser,
de s'assurer que le processus d'octroi de contrat soit vraiment applicable dans
les organismes, on ne vise pas du tout à remettre en question
l'autonomie de ces organismes, on pense qu'on peut profiter de l'occasion pour
faire une certaine uniformisation dans ces seuils d'autorisation qui visent
l'opportunité des dépenses. Les exemples qu'on vous donne sont
assez patents. Vous le voyez pour la RIO. En construction, c'est 2 500 000 $
qui sont requis en vertu de la loi et d'un règlement actuels; 2 500 000
$, et ça vaut, je peux vous le dire, seulement pour la construction. En
matière de services, il n'y a rien dans leur loi ni dans les
règlements.
Une voix: Oui.
M. Grégoire: II n'y a rien en matière
d'approvisionnement. Évidemment, nous, on pense qu'on devrait fixer...
Ici, on parle d'un seuil uniforme d'à peu près 1 000 000 $ pour
l'autorisation du gouvernement, mais, ça, ce n'est pas pour modifier les
règles, c'est simplement pour des fins d'opportunité de
dépense, pour valider l'opportunité de la dépense. Bien
qu'il reste possible, vu qu'on travaille organisme par organisme, de penser
que, dans certains cas, on va accepter quand même différentes
catégories d'organismes. On peut dire qu'en général ce
sera 1 000 000 $, mais, pour certains types d'organismes, on pourra dire que
c'est 2 000 000 $, sauf qu'on ne verra pas des...
Mme Marois: Oui. Comment sont traités... Les
sociétés d'État sont quand même assujetties à
la loi.
M. Grégoire: Elles le seront.
Mme Marois: Elles le seront, c'est ça.
M. Grégoire: Elles ne le sont pas.
Mme Marois: Non, elles ne le sont pas maintenant, ça, je
le sais.
M. Grégoire: C'est ça.
Mme Marois: Mais toutes les sociétés d'État.
Donc, on s'entend qu'Hydro-Québec sera aussi assujettie à la
loi.
M. Johnson: C'est ça, le principe général,
je le répète. Le rapport Bernard disait: Le principe, c'est que
les ministères et organismes sont assujettis et tous les autres le sont,
compte tenu de leur loi constitutive, en réalité. Là, ce
qu'on dit, c'est que le principe général, c'est que tout le monde
est assujetti, et on va voir plus loin que les lois constitutives pourront
prétendre désassujettir, elles ne réussiront pas à
y arriver, compte tenu d'une disposition qu'on veut de prédominance de
ce principe-là qu'on introduira tout à l'heure.
Mme Marois: Oui.
M. Johnson: Alors, c'est la situation à partir de laquelle
- pour compléter, on y reviendra - ça donne au gouvernement, je
dirais, le pouvoir. Ça nous met en situation de bien nous assurer que
des règlements sur l'octroi de contrats vont être en place, vont
être publics auprès de tous ces organismes qui, autrement, ne sont
pas soumis, aujourd'hui, à la législation.
Mme Marois: Et c'est - ça, on le verra plus loin - soit le
règlement général adopté par le gouvernement ou un
règlement qu'un organisme ou un ministère - moins peut-être
un ministè-
re - comme une société d'État, pourrait
soumettre...
M. Johnson: Oui, se donnera.
Mme Marois: ...et être validé ou appuyé par
le gouvernement.
M. Johnson: C'est ça.
Mme Marois: Évidemment, le contrôle des
parlementaires continue d'être assuré, si on veut, par le
contrôle des engagements financiers, j'imagine, et les mandats
d'initiative ou de vérification des organismes? Parce qu'il n'y a pas
d'autres façons de prévues par la loi autrement que par...
M. Johnson: C'est ça.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que c'est adopté,
Mme la députée de Taillon?
Mme Marois: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 49 est
adopté dans son ensemble?
Mme Marois: C'est-à-dire que non. Je pense qu'on est
rendus...
Le Président (M. Lemieux): ...à "Sont
considérés..."
Mme Marois: On a fait le deuxième
élément.
Le Président (M. Lemieux): Vous voulez faire le
deuxième alinéa.
Mme Marois: Je ne sais pas comment... Le deuxième
alinéa.
Le Président (M. Lemieux): Le deuxième
alinéa.
Mme Marois: Ce n'est pas ici que devrait entrer un...
Le Président (M. Lemieux): "Sont considérés
comme des organismes publics, le Conseil du trésor..."
Mme Marois: Bien, on en est là.
Le Président (M. Lemieux): Oui, c'est ça.
Mme Marois: On est à ce paragraphe-là.
Le Président (M. Lemieux): Alors, le deuxième
paragraphe du premier alinéa est adopté. (21 h 30)
M. Johnson: C'est ça. Alors, c'est l'élargis-
sement dont je parlais tout à l'heure. Vraiment, on attrape tout le
monde et son frère par, notamment, la référence à
la Loi sur le vérificateur général, aux articles 4, 5 et 6
de cette loi que j'ai transmise à notre collègue et aux
collègues de la commission. Ils peuvent s'y référer. On
voit que c'est très large. C'est la notion de savoir si le
capital-actions de ces organismes est détenu par le gouvernement, si les
crédits de fonctionnement apparaissent dans le livre des
prévisions budgétaires, si on nomme la moitié des membres
ou plus ou les administrateurs de ces organismes, etc. Alors, on continue dans
ce sens-là pour bien attraper tout le monde.
Mme Marois: Et l'amendement sur le fait qu'on exclue, pour les
mettre sous la responsabilité ou sous l'autorité du Bureau de
l'Assemblée nationale, les gens nommés par l'Assemblée
nationale va venir plus tard, je pense.
M. Johnson: Un peu plus tard, oui. Je donne tout de suite le
modèle à la députée. On fixe le processus de
détermination de ces règlements, leur approbation, les conditions
qu'on peut insérer, etc. On loge ce pouvoir d'approbation auprès
du gouvernement ou du Conseil du trésor, selon le cas, et, lorsqu'on
parlera des personnes désignées par l'Assemblée, on
tentera ou, enfin, on verra à loger l'exercice de ce pouvoir-là
auprès de l'Assemblée nationale pour ne pas que l'Exécutif
ait à intervenir.
Mme Marois: O.K. Et c'est un petit peu plus loin qu'on le
fait.
M. Johnson: Et c'est comme législateurs qu'on le fait, ce
n'est pas comme membre de l'Exécutif que je le propose.
Mme Marois: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Le deuxième
alinéa est-il adopté?
Mme Marois: Oui, ça va.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 49 est
adopté dans son ensemble?
Mme Marois: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous passons
maintenant à l'article 49.1.
M. Johnson: C'est l'énoncé du principe
général. Une fois qu'on a, par les définitions, bien
élargi le champ d'application qui est visé par la loi, voyons ce
que nous faisons maintenant dans ce champ. Alors, 49.1 indique un pouvoir de
soustraire l'ensemble des contrats qui pourraient être faits par un
organisme de l'application de certaines dispositions de l'article 49 ou
également
soustraire certaines catégories de contrats faits par un
organisme public de l'application de toutes les dispositions d'un tel
règlement ou de certaines d'entre elles. Donc, pour ne pas dire le
désassujettissement total ou partiel par le gouvernement, ce qui,
là aussi, est l'image, le miroir de ce que le rapport Bernard
suggérait à sa recommandation 5: Que les organismes de la
catégorie des organismes partiellement assujettis soient assujettis
à la réglementation générale, à moins qu'ils
aient adopté et fait approuver par le gouvernement une
réglementation particulière. Alors, 49.1 introduit la
capacité d'arriver à ce résultat, comme on le voit au
deuxième alinéa de 49.1.
Mme Marois: Bon. D'accord.
Le Président (M. Lemieux): Adopté.
Mme Marois: Attendez.
Le Président (M. Lemieux): Oui.
Mme Marois: Je reviens. Je repose quand même ma question
pour être bien certaine qu'on s'entend sur ça. L'organisme qui se
soustrait doit adopter des règlements. On verra plus loin dans la loi
qu'il y a même des dates de prévues, des dates
d'échéance. C'est le règlement général qui
s'applique si lui-même n'a pas soumis... Imaginons une
société d'État qui n'aurait pas soumis ses
règlements, la loi générale s'appliquerait tant
qu'elle-même ne se serait pas présentée avec un projet de
règlement, tant que cette société, par exemple, ne se sera
pas présentée au gouvernement avec un projet de règlement
qui se différencie, qui propose des règles
différentes...
M. Johnson: Oui.
Mme Marois: ...de celles adoptées dans le règlement
général.
M. Johnson: Et que le gouvernement n'ait donné son accord
à ces nouvelles règles par décret avant le 1er avril
1993.
Mme Marois: Bon.
M. Johnson: Donc, si le gouvernement ne fait rien du tout, si on
ne décrète absolument rien d'ici 15 ou 18 mois, avril 1993, il y
a assujettissement complet de tout ce beau monde-là.
Mme Marois: D'accord. Et ces organismes qui présentent -
ces organismes ou ces sociétés d'État, peu importe - un
projet de règlement, ce même projet est, lui aussi, publié
dans la Gazette officielle et c'est les mêmes règles de
prépublication, avis et adoption définitive des publications dans
la Gazette. Parfait.
M. Johnson: Si elle a aussi des règlements au sens de la
Loi sur les règlements, ils sont traités comme tels.
Mme Marois: D'accord. Ça va, moi, pour l'article 49.1.
Le Président (M. Lemieux): L'article 49.1 est
adopté. Nous appelons l'article 49.2.
M. Johnson: C'est ici la disposition spécifique qui traite
du pouvoir de dérogation...
Mme Marois: Oui.
M. Johnson: ...qui, pour des fins de clarté juridique, est
introduite. On peut soutenir que le pouvoir qui peut autoriser quelque chose
peut également permettre la dérogation. On peut prétendre,
pour que ce soit bien clair pour tout le monde, qu'on le dise. Comme le
soulignait l'un de mes amis ingénieurs, de mémoire: S'il va sans
dire, ça va encore mieux quand on le dit.
Mme Marois: Attendez un petit peu. J'ai lu les commentaires qui
sont faits au cahier d'explication de la loi. Ça va assez bien.
Ça explique. On ne peut pas prévoir toutes les exceptions, il
faut avoir une porte de sortie à un moment donné pour des
situations tout à fait exceptionnelles ou particulières. La
dernière phrase de l'article se lit de la façon suivante: "Le
gouvernement ou le Conseil du trésor, selon le cas, peut alors fixer les
normes applicables à ce contrat." Est-ce qu'on a déjà une
idée du type de balises qu'on pourrait se fixer ou du type de normes
auxquelles on pourrait songer pour accepter une dérogation à la
règle générale?
M. Johnson: Par définition, la dérogation
échappe à la norme qui est formulée expressément.
Alors, c'est vraiment là, je dirais, le pouvoir de l'Exécutif
à cet égard-là, de bien vérifier si les
circonstances, d'abord, représentent obligatoirement un
défonçage des normes, à cause des circonstances de la vie
de tous les jours. Ayant constaté que les normes ne peuvent pas
être respectées dans les faits, il s'agit d'encadrer, par des
conditions, la conclusion de ce contrat qui n'est pas absolument fidèle
aux normes. Je dirais, presque par définition, que je suis Incapable de
prévoir ce qui en est à ce moment-ci. Peut-être que
l'expérience de M. Grégoire l'amènerait à formuler
ça de façon différente, peut-être par des
exemples.
M. Grégoire: Oui, je peux vous donner un exemple. Si
quelqu'un vient nous demander de déroger au principe de l'appel
d'offres, s'il vient nous demander de ne pas procéder par appel d'offres
public, on peut reconnaître, soit qu'il
n'a pas le temps, soit que ce n'est pas pratique. Bon. Pour toutes
sortes de raisons, on peut être d'accord avec ça. Mais on dit ici:
"...selon le cas, peut alors fixer des normes applicables à ce contrat."
On pourrait exiger, par exemple, qu'il procède sur invitation parce que
c'est plus vite, ça se fait plus rapidement, et qu'il procède
auprès de toutes les entreprises identifiables, par exemple, ou connues
dans ce secteur-là. Ce qu'on veut dire ici quand on dit qu'on peut fixer
des normes applicables à ce contrat, c'est qu'on peut lui donner une
règle d'alternative. Évidemment, cette règle-là ne
vaut que pour ce contrat-là, ce n'est pas une règle qu'on
publierait dans La Gazette officielle du Québec.
Le Président (M. Lemieux): Si je peux vous poser une
question, prenons le domaine de l'informatique. S'il arrive, je ne sais pas,
moi, qu'un ordinateur fasse défaut, qu'il n'y ait qu'un seul fournisseur
et qu'il y a une urgence, est-ce que le caractère d'urgence est pris en
considération dans une chose comme celle-là? Il ne peut
effectivement pas passer sur invitation, il ne peut s'adresser qu'à ce
seul fournisseur. Est-ce que dans ce cas là...
M. Grégoire: Vous faites allusion à ce qu'on
appelle le fournisseur unique. Un cas de fournisseur unique, habituellement,
c'est déjà prévu comme une exception dans le
règlement. Autrement dit, si vraiment le demandeur peut faire la
démonstration, est certain qu'il s'agit d'un fournisseur...
Le Président (M. Lemieux): Ça, vous l'exigez, cette
démonstration-là. O.K.
M. Grégoire: ...que c'est vraiment un fournisseur unique,
c'est déjà habituellement prévu dans les
règlements. C'est-à-dire qu'on va en appel d'offres, sauf si on
est devant un fournisseur unique. Je veux dire, à ce moment-là,
ça ne sert à rien de perdre son temps, soit à nous
demander des dérogations, ou soit à faire des appels d'offres
alors qu'on sait qu'il y a une seule firme qui peut y répondre.
M. Johnson: Donc, ce n'est pas un cas de dérogation.
Le Président (M. Lemieux): Non, ce n'est pas un cas de
dérogation.
Mme Marois: C'est ça. M. Grégoire: C'est
ça.
Mme Marois: Si les règlements sont relativement
serrés et prévoient aussi des situations qui
généralement se produisent, du genre un seul fournisseur, le
règlement devrait le prévoir. Donc, on n'aurait pas à
déroger non plus dans une situation comme celle-là. C'est plus,
j'imagine en tout cas, des situations vraiment très exceptionnelles.
Le Président (M. Lemieux): Des situations d'urgence, je ne
sais pas, moi.
Mme Marois: D'urgence ou ça peut être un contrat
avec une entreprise, par exemple, dans le domaine de l'investissement
industriel; je pense que ça se présente à l'occasion. Moi,
j'en imagine, là, des situations où tu dis: Là je ne sais
pas, c'est un nouveau partenariat avec une entreprise et qui sort un peu des
règles. Quoiqu'on est dans le domaine des contrats, quand
même.
M. Johnson: II y a des spécialités qui ne sont pas
au fichier des fournisseurs, carrément. On a besoin d'un je ne sais pas
quoi et ce n'est pas dans Rosalie, comme on dit. Alors, il faut aller les
chercher, ces gens-là.
M. Grégoire: La question qu'on dit souvent, par
comparaison, que toutes les exceptions devraient être identifiées,
être prévues dans un règlement, d'abord, c'est très
difficile. Chaque fois qu'on essaie de faire la liste des exceptions, il
faudrait toujours terminer en disant "et toute autre..."
Mme Marois: ...situation non prévue par la loi.
M. Grégoire: Et, à ce moment-là, ça
ouvre toutes sortes de possibilités d'interprétation. Et, quand
un ministère ou un organisme s'en prévaut, il n'y a pas de
règle alternative au sens où on en parle ici. D'habitude, on est
assez restreints dans la liste d'exceptions qu'on met dans les
règlements et on force les gens à demander une autorisation parce
qu'on peut vraiment évaluer s'il n'y a pas une règle alternative
qu'on pourrait leur imposer.
Mme Marois: O.K. Je pense que ça va. Il y a une phrase -
revenons - où on dit "dans le cas d'un contrat qui ne peut être
conclu sans l'autorisation du gouvernement, ou sur autorisation du Conseil du
trésor, dans les autres cas". Ça, c'est essentiellement sur la
base des montants concernés. Les autorisations, habituellement,
au-delà d'un certain montant, c'est le Conseil des ministres; en
deçà de ce montant, c'est le Conseil du trésor.
M. Johnson: Oui. C'est essentiellement les seuils qui
déterminent ça.
Mme Marois: C'est les seuils? C'est ça.
M. Grégoire: C'est le lien à faire avec le
49.2°, tantôt.
Mme Marois: C'est ça.
M. Grégoire: Évidemment, pour les contrats qui
doivent de toute façon, parce qu'ils dépassent un certain seuil,
être autorisés par le gouvernement, c'est lui qui va donner la
dérogation. Si c'est le Conseil du trésor, c'est le Conseil.
Mme Marois: Bon, ça va pour 49.2.
Le Président (M. Lemieux): L'article 49.2 est donc
adopté. Nous passons à 49.3.
M. Johnson: Alors, on aurait un papillon à 49.2.1, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): Oui, d'accord. Alors, nous
passons au papillon 49.2.1.
M- Johnson; Ça me fait plaisir de vous le distribuer,
d'ailleurs. Il se lit ainsi: "Les pouvoirs conférés au
gouvernement ou au Conseil du trésor par les articles 49.1 et 49.2 sont,
à l'égard des personnes que l'Assemblée nationale
désigne pour exercer une fonction qui en relève, exercés
par le Bureau de l'Assemblée nationale. "Les règles
particulières portant sur les conditions des contrats de ces personnes
sont publiées à la Gazette officielle du
Québec."
On comprendra qu'il s'agit là du Directeur général
des élections, du Protecteur du citoyen et du Vérificateur
général qui nous ont fait remarquer, bien à raison, que ne
serait-ce de cet article 49.2.1, ou de quelque chose au même effet,
l'effet du projet de loi qui est devant nous est de faire intervenir le pouvoir
exécutif auprès de ces personnes quant à leur pouvoir,
quant à leur indépendance, leur autonomie de l'Exécutif.
Et j'ai été convaincu très très rapidement,
évidemment, que la formulation actuelle du projet de loi introduisait
effectivement l'Exécutif là où le législateur ne
voulait pas qu'il mette le pied. C'est ainsi que les pouvoirs, qui autrement
appartiennent au gouvernement, au Conseil du trésor, dans les
matières que nous discutons, devraient relever du surveillant de ces
personnes désignées par l'Assemblée nationale, soit le
Bureau de l'Assemblée nationale. (21 h 45)
Mme Marois: C'est intéressant de voir que dans le cas
présent - alors, je suis d'accord avec le fond de l'amendement. On en
avait déjà discuté à l'Assemblée nationale -
dans le dernier paragraphe de l'amendement, on dit: "Les règles
particulières portant sur les conditions des contrats de ces personnes
sont publiées à la Gazette officielle du
Québec."
M. Johnson: Ce n'est pas prévu autrement.
M. Grégoire: Assez curieusement, il faut vous dire que
l'Assemblée nationale n'est pas assujettie à la Loi sur les
règlements. C'est pour Ça que c'est écrit.
Mme Marois: Ah! dans ce cas-là, c'est un fait que
l'Assemblée ne l'est pas.
M. Grégoire: Oui.
Mme Marois: Ah! bon, d'accord.
M. Johnson: La Loi sur les règlements ne vise pas
justement ces personnes. Ça vise des organismes, etc., mais ça ne
vise pas ces personnes.
M. Grégoire: Ça vise l'Exécutif. Ça
vise le gouvernement.
M. Johnson: Et ça vise le gouvernement, oui,
l'Exécutif et non pas...
Mme Marois: Oui, oui, et non pas l'Assemblée
nationale.
M, Johnson: Bien non.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que le nouvel
amendement, le nouvel article 49.2.1, est adopté?
Mme Marois: Adopté, M. le Président.
Le Président (M, Lemieux): Adopté. Nous passons
maintenant à l'article 49.3.
M. Johnson: C'est la disposition générale qui
permet d'exempter les organismes et, par concordance avec ce que nous venons de
voir à l'article 49.2.1, j'annonce un papillon qui est en voie de
distribution, qui se lirait ainsi, M. le Président: L'article 49.3,
proposé à l'article 1 du projet de loi, est modifié par
l'insertion, au premier alinéa et après les mots "organisme
public", de ce qui suit: ", autre qu'une personne que l'Assemblée
nationale désigne pour exercer une fonction qui en relève,".
Mme Marois: Pour l'amendement, aucun problème, adoptons-le
tout de suite.
Le Président (M- Lemieux): L'amendement est adopté.
Nous passons maintenant à l'article 49.3 tel qu'amendé.
Mme Marois: L'article 49.3, c'est vraiment l'exemption d'un
organisme public de l'application de l'ensemble des règlements. Et
l'organisme doit avoir adopté par règlement des règles
particulières portant sur les conditions de ses contrats. Est-ce que cet
article-là, c'est celui dans lequel on demande aux organismes, aux
sociétés, aux ministères de présenter un
règlement qui leur
serait propre ou qui leur conviendrait mieux, compte tenu de leurs
particularités, et qui les éloignerait un peu du règlement
général, mais pour lequel ils devraient chaque fois,
évidemment, se faire approuver, soit par le Conseil ou le gouvernement,
avec prépublication et publication dans la Gazette officielle, ou
si c'est un article en sus, un article qui ouvre la porte à une autre
forme d'exemption ou de dérogation?
Une voix: C'est de portée générale,
ça.
Mme Marois: C'est ça, c'est que je veux voir s'il est de
portée générale ou s'il vient tout simplement confirmer
l'orientation générale de la loi en disant: II faut
prévoir un article pour les sociétés qui voudraient
présenter des règlements qui soient un peu différents.
Parce que ça ne semble pas être ça ici.
M. Johnson: M. Grégoire.
M. Grégoire: L'article 49, c'est pour nous permettre de
faire des règlements qui s'appliquent à tout le monde.
Mme Marois: Oui.
M. Grégoire: L'article 49.1, ça répond
spécifiquement à la recommandation 5 du rapport Bernard, qui
prévoyait que les organismes, de la catégorie des organismes
partiellement assujettis, soient assujettis à la réglementation
générale, à moins qu'ils aient adopté et fait
approuver par le gouvernement une réglementation
particulière.
Mme Marois: C'est ça.
M. Grégoire: Ça, ce sont ceux qui, dans l'ensemble,
vont se satisfaire de la réglementation générale, mais qui
vont vouloir des règles particulières pour certaines de leurs
activités.
Mme Marois: Ça, c'est 49.1?
M. Grégoire: Ça, c'est 49.1. La recommandation
suivante du rapport Bernard, qui est la recommandation 6, disait: Que les
organismes de la catégorie des organismes exempts - il proposait une
catégorie d'organismes exempts totalement - soient tenus de se doter
d'une politique en matière d'octroi de contrats pour l'acquisition de
biens et de services et que cette politique, une fois adoptée par leur
conseil d'administration, soit rendue publique. C'est ce qu'on appelle des
"totalement exempts". L'article 49.3 répond parfaitement à
ça. Ils vont s'adopter...
Mme Marois: Qui est totalement exempt? Juste pour qu'on sache de
quoi on parle ou de qui on parle.
M. Grégoire: Dans notre esprit, c'étaient
essentiellement les organismes à vocation commerciale, les entreprises
du gouvernement.
Mme Marois: Par exemple, la Société des
alcools?
M. Grégoire: La Société des alcools, la
Caisse de dépôt, Hydro-Québec et certaines de ses filiales
devraient s'adopter des règlements au sens de 49.3. La grande
différence avec 49.1, c'est que ça ne sera pas approuvé
par le gouvernement.
Le Président (M. Lemieux): C'est le Conseil du
trésor seulement.
M. Grégoire: C'est eux qui vont les adopter, qui vont les
rendre publics, et ils doivent en être maîtres. Autrement dit, ils
sont en affaires.
S'ils veulent déroger à leurs règles, il ne faut
pas qu'ils viennent demander un décret au gouvernement.
Le Président (M. Lemieux): D'accord.
M. Grégoire: Le fait de les adopter eux-mêmes, de ne
pas les faire approuver par le gouvernement, au sens de la recommandation 6 du
rapport Bernard, ça amène de soi qu'ils vont se donner des
dérogations. Nous, la seule précision qu'on va faire, là,
en utilisant la partie de l'article qui dit "aux conditions
déterminées par le gouvernement", on vous a écrit dans les
notes explicatives le type de conditions qu'on imposait. On va demander que les
dérogations ne soient pas déléguées dans tout
l'appareil administratif chez Hydro-Québec ou dans la Caisse de
dépôt, que ce soit une décision du conseil
d'administration. C'est ça la grande différence.
Mme Marois: Ces organismes ne sont pas obligés de publier
dans la Gazette officielle du Québec mais vous dites "on
prévoira". On dit: Que ces règles d'octroi de contrats soient
rendues publiques via la Gazette officielle du Québec. Mais,
ça, ce sont des conditions que le gouvernement pourrait poser. Ce n'est
pas inclus dans l'article de loi qui est là.
M. Grégoire: Là, c'était pour permettre
effectivement de tenir compte de certaines particularités. Au moment
où on a fait l'article 49.3 en particulier, c'était la voie par
laquelle on voulait traiter les personnes qu'on a exclues par ailleurs, les
personnes relevant de l'Assemblée nationale.
Mme Marois: Oui, ça, ça va.
M. Grégoire: On ne voulait leur imposer rien. Il peut y
avoir des cas effectivement où... Mais, dans la liste des conditions
qu'on compte fixer...
Mm» Marois: Dont vous nous donnez un certain nombre
d'exemples ici là.
M. Grégoire: Dont on vous donne l'essentiel. It pourrait y
avoir d'autres conditions. On vous met là l'essentiel.
Mm* Marois: Par exemple, que l'organisme soit doté d'un
conseil d'administration ou ce qui en tient Heu.
M. Grégoire: C'est ça.
Mme Marois: Que ses règles d'octroi soient rendues
publiques via la Gazetteofficielle du
Québec, que les dérogations soient
autorisées par le Conseil.
M. Grégoire: C'est ça. Et on se garde une certaine
marge de manoeuvre, comme vous le voyez. Il faut pouvoir distinguer, là.
Il y a beaucoup d'organismes; il y en a presque 500. On ne peut pas se couler
dans le béton complètement.
Le Président (M. Lemieux): Formuler une règle qui
soit uniforme à tous. Oui, je comprends ça. Par contre, à
l'article 49.3, vous conservez toujours la possibilité qu'ils soient
soumis à l'autorisation du gouvernement, du Conseil du trésor ou,
selon l'organisme, du conseil d'administration de celui-ci. O.K.
Mme Marois: Est-ce qu'on ne devrait pas mentionner le fait, M. le
Président, que ces règlements devront être publiés
dans la Gazette officielle du Québec? Je sais, selon ce que je
vois dans les notes qui sont ici, que c'est de l'intention du gouvernement de
le poser comme condition aux organismes, sans que ce soit inclus dans la loi.
Mais, moi, je me dis que c'est toujours le fait que, quand on ne met pas des
règles générales pour au moins avoir accès à
l'information, on risque de voir les choses se faire en catimini ou qu'on
essaie toujours un peu de passer à côté dans des situations
où ça devient un peu tendu et corsé. Parce que je
comprends que l'intention du gouvernement, c'est de leur demander de le faire,
est-ce qu'on ne pourrait pas le mettre dans la loi?
M. Johnson: Écoutez, je crois comprendre, au point de vue
juridique, que c'est une distinction qu'on doit reconnaître entre les
règles de régie interne. On appelle ça un
règlement. Un règlement d'un organisme qui est une
société d'Etat, ce n'est pas un règlement au sens de la
Loi sur les règlements.
Mme Marois: C'est ça.
M. Johnson: Donc, ça échappe au champ habituel qui
vise ces textes-là, qui appelle leur prépublication, etc. Cela
étant dit, ce que je formule au nom du gouvernement, c'est notre
intention, parce que c'est ça que le rapport Bernard disait; Que ce soit
transparent et équitable, tout le processus. Donc, transparence emporte
publication. Je cherche comment on pourrait y donner suite autrement.
Évidemment, on pourrait peut-être, pendant qu'on discute...
Mme Marois: Oui, pendant qu'on continue... M. Johnson:
...se pencher sur des textes...
Mme Marois: ...peut-être si quelqu'un pouvait Imaginer
quelque chose.
M. Johnson: ...mais, enfin.
M. Grégoire: J'aimerais peut-être simplement
ajouter...
M. Johnson: M. Grégoire veut... M. Grégoire:
...simplement...
M. Johnson: ...familier qu'il est avec la rédaction du
rapport Bernard...
M. Grégoire: ...qu'on a voulu tenir compte le plus
possible de l'esprit même du rapport Bernard dans ces trois grandes
catégories là. Lui, entre les "partiellement exempts" ou les
"partiellement assujettis", ce qui est l'équivalent, et les "totalement
exempts", il disait, dans un cas, que ceux qui étaient partiellement
assujettis, ils devaient se faire des règles approuvées par le
gouvernement dans une réglementation particulière. Ça,
pour nous, "approuvé par le gouvernement", ça devient donc un
règlement, c'est publié dans la Gazette officielle du
Québec Mais, pour les totalement exempts, il s'exprime tout à
fait autrement. Il parle d'adopter une politique, que le conseil
d'administration adopte une politique. Nous, on n'a pas voulu transcrire
ça comme étant des règles qui deviendraient des
règlements et qui seraient publiées, à ce titre-là,
dans la Gazette officielle; on a voulu garder l'esprit de l'exemption.
Maintenant, tout en demeurant une politique, on pense que c'est une condition
qui, de façon générale, devrait être exigée.
On ne connaît pas tous les cas, on n'a pas pu analyser tous les
organismes, mais, de manière générale, on affirme que,
même si ça reste une politique interne de l'organisme non
approuvée par le gouvernement comme telle, ça devrait être
publié.
M. Johnson: Enfin, si je peux compléter, là, c'est
mot à mot ce que dit le rapport Bernard à la recommandation 6:
que ça soit rendu public. Donc, une politique est adoptée et elle
est rendue publique une fois adoptée par le conseil d'administration.
Alors, c'est ce qu'on tente de
respecter. Il y a un souffle derrière ça qui nous lie dans
la mesure où on en a pris acte, on l'a publié, on s'y conforme.
Est-ce que dans tous les détails - j'y reviens parce qu'on est en train
de légiférer - on doit prévoir qu'une politique - une
politique au sens très large - dont se doterait un organisme public, que
son conseil d'administration, dont on nomme les membres, l'approuve, est-ce
qu'on doit, dans une loi, dire: Bien, cette politique-là, ses
règles de régie interne - parce que c'est ça que ça
demeure -sont publiées? Et, si oui, en vertu de quoi, là? Pas en
vertu de la Loi sur les règlements. Ça fait une drôle
d'entorse, à mon sens, et je pense que ça relèverait alors
de la responsabilité dont on doit s'assurer que le conseil
d'administration l'exercera, compte tenu du poids qu'on entend donner au
rapport Bernard, comme vous l'avez vu aujourd'hui, évidemment, avec mon
collègue des Approvisionnements et Services et moi-même.
Mme Marois: Je vous suis bien, M. le ministre, mais, quand on lit
l'article 49.3, si vous lisez la deuxième phrase, le deuxième
alinéa, on ne parle pas d'une politique dans ce cas-là. J'ai
compris M. Grégoire tout à l'heure qui a dit: L'esprit,
c'était qu'on adopte une politique. Mais sauf qu'à un moment
donné une loi - et vous le répétiez - il faut aussi que ce
soit un peu dans les canons juridiques et on doit se conformer à un
certain nombre de règles. Et, entre autres, ici, on dit: "L'organisme
doit avoir adopté par règlement des règles
particulières portant sur les conditions de ses contrats." Alors, moi,
je dis: Qu'est-ce qui nous empêcherait, sans trahir l'esprit de ce qui
est là, de dire "et que ces règles soient publiées
à la Gazette officielle"? Non?
M. Johnson: Bien, écoutez, moi, je dirais que...
Mme Marois: Ou prévoir une diffusion des
règlements.
M. Johnson: Oui, une diffusion. Il faudrait aller voir à
quel moment les règles sont des règlements au sens où on
l'entend ici, à mon sens. Parce que la seule façon dont une
entreprise, une société d'État, un organisme
édicté les conditions de l'exercice de ses
responsabilités, donc des règles, c'est par règlement:
règlement 1, règlement 2. Le conseil d'administration, enfin,
rédige, adopte tout ça par décision du conseil. C'est
ça un règlement au sens, je dirais, corporatif. Quels
règlements allons-nous viser? Seuls ceux qui visent les "règles
particulières portant sur les conditions de ses contrats"? Possiblement.
Mais on va se fier à quoi pour identifier un tel règlement autre
que le titre et la matière qu'on devra regarder avec attention? Est-ce
que d'autres règlements ont un impact sur les conditions des contrats de
l'organisme public en question?
Moi, j'engage le gouvernement à faire en sorte que dans ces
sociétés qui se dotent de politiques par règlement - c'est
la seule façon dont elles peuvent agir - ces entreprises rendent
publiques, fassent savoir quelles sont les règles qui gouvernent les
conditions de leurs contrats. Il ne m'ap-paraît pas - enfin, on verra
avec les juristes, je suis prêt à écouter, il n'y a pas de
problème, c'est une matière importante - que les
règlements de ces entreprises-là puissent faire l'objet, par des
textes qu'on inventerait séance tenante, de publication à la
Gazette officielle. Ce n'est pas impossible. Je ne dis pas que c'est
impossible, je cherche juste si c'est opportun. (22 heures)
Mme Marois: Moi, mon objectif, M. le Président, ce n'est
pas nécessairement que ça se retrouve à la Gazette
officielle. Je pense que les règlements généraux
doivent y être, évidemment, puis un certain nombre d'autres
règles particulières. Mais, dans le cas présent, ma
préoccupation, c'est que l'organisme rende publiques ces
décisions-là. O.K.? Alors, il y a peut-être une petite
phrase à ajouter: et s'assurer de rendre publiques ces règles
particulières. Et, Jà, je ne prétends pas rédiger
maintenant... Je veux dire, il y en a d'autres qui sont pas mal plus
habilités que nous pour le faire. Mais ma préoccupation, c'est
ça.
M. Johnson: Peut-être une dernière intervention.
Quand on a discuté...
Mme Marois: M. le Président, moi aussi, je lis bien les
commentaires et on se proposait de le faire, que ces règles d'octroi de
contrats soient rendues publiques via la Gazette officielle du
Québec. Ce n'est pas dans la loi. On disait: ces conditions que le
gouvernement pourrait exiger au préalable. À la limite, je me
dis: On pourrait ajouter à la fin de l'article: et rendre accessibles au
public ces règlements.
M. Johnson: Et qui devraient l'être probablement en vertu
de la loi sur l'accès.
Mme Marois: Oui, mais la loi sur l'accès ça peut
être par la demande de...
M. Johnson: Je comprends, oui. Non, non. C'est
préférable d'aller de l'avant et que ces choses-là soient
notoires.
Mme Marois: C'est ça, oui.
M. Johnson: Comme vous le voyez, les commentaires sont complets.
À la rigueur, on aurait pu songer à tout installer ça dans
l'article. Mais ça devient de la législation pas mal lourde. Tout
le poids... Ce que je dis, c'est qu'on légifère dans un contexte
où, tous les articles s'interprétant les uns par les autres, se
comprenant les uns par les autres, on vise à rendre
le processus transparent, sans nuances.
À partir de ce moment-là, ça mérite qu'on
s'attarde à des façons de rendre les règles d'application
publiques. Ça pourrait être la Gazette officielle du
Québec. C'est ce qu'on envisage. Ce n'est pas obligatoire dans le sens
où on en parle, vous et moi, à ce moment-ci, autour de la table,
mais c'est envisagé que ce soit fait comme ça. On pourra exiger
que ce soit dans le rapport annuel tous les ans si c'est pensable; toutes
sortes de choses nettes et précises comme ça qu'on peut avoir
à l'esprit. Mais dans la mesure où... Ça peut même
être trop lourd pour certains petits organismes de leur imposer
ça, puis ce serait peut-être plus pratique que ce soit
publié autrement pour eux. C'est pour ça qu'à ce moment-ci
je n'insistais pas pour ajouter quoi que ce soit.
Mme Marois: Ce petit bout de phrase pourrait fort bien s'ajouter.
Je ne tiens pas à celui-là spécifiquement. Je me dis: Mais
l'esprit de celui-là... Je lisais l'article en disant: "L'organisme doit
avoir adopté par règlement des règles particulières
portant sur les conditions de ses contrats" et rendre accessibles au public ces
renseignements.
M. Johnson: Moi, j'aurais plutôt dit: Et les rendre
publiques...
Mme Marois: Parfait.
M. Johnson: ...le cas échéant. Maintenant...
Mme Marois: II n'y a pas de problème.
M. Johnson: ...est-ce qu'on veut faire ça? Est-ce que s'on
se limite? Les rendre publiques, ça veut dire n'importe quoi alors que
ce qu'on envisageait, c'est la plus grande publicité possible. Je ne
suis pas trop partisan d'inscrire des expressions comme "et les rendre
publiques le plus possible" dans les lois. J'aime bien...
Mme Marois: Les rendre accessibles au public.
M. Johnson: ...des textes plus précis. Mais c'est toujours
accessible. D'un autre côté, je ne suis pas sûr qu'on ajoute
quelque chose. Je pense ce que la députée souhaite, c'est qu'on
impose une obligation plutôt que simplement permettre...
Mme Marois: C'est ça.
M. Johnson: ...l'accès. Alors, je ne suis pas
sûr...
Mme Marois: Ça va plus loin que...
M. Johnson: ...que la suggestion de la députée
rencontre son propre test, son propre objectif. Mais ça précise
et moi, je n'ai pas de difficulté à vivre avec ça, "et les
rendre publiques". Alors, je proposerais séance tenante un papillon qui
se lirait ainsi, M. ie Président, et que je vais vous distribuer presque
instant er: Qu'à la fin de l'article 49.3 soient ajoutés les mots
"et les rendre publiques".
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'amendement est
adopté?
Mme Marois: Oui. Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement est adopté.
Est-ce que l'article 49.3, tel qu'amendé, est adopté?
Mme Marois: Faites confiance à vos collègues. Ils
travaillent bien.
M. Gautrin: Je ne fais confiance à personne, moi.
Le Président (M. Lemieux): L'article 49.3, tel
qu'amendé, est adopté?
Mme Marois: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous appelons
maintenant...
M. Gautrin: Alors, je lis l'article.
Le Président (M. Lemieux): Oui, ça va,
monsieur...
M. Johnson: J'ai un commentaire avant l'adoption.
Le Président (M. Lemieux): D'accord.
M. Johnson: Je veux juste que l'on remarque que lorsque j'ai
introduit par papillon le fait que l'exemption totale qui est prévue
dans 49.3 ne visait pas "les personnes que l'Assemblée nationale
désigne pour exercer une fonction qui en relève..."
Mme Marois: Non, ça, ça va.
M. Johnson: ...d'une et d'autre part parce que ça
échappe à notre champ - c'est ça l'idée - c'est que
l'effet de ça, c'est que le Bureau de l'Assemblée nationale ne
pourra pas totalement exempter les personnes désignées. S'il
y a des gens qui dépensent des fonds publics, ce sont bien eux alors
que dans le champ d'application de 49.3, comme tel, si on pense au Conseil des
assurances de personnes, justement qui dit: Bien, écoutez, en quel
honneur vous me visez, aucun fonds public qui n'est...
Mme Marois: N'est concerné.
M. Johnson: ...administré ou perçu ou
dépensé par ces personnes-là... Elles seront
complètement...
Mme Marois: Exemptées.
M. Johnson: ...exemptées, à charge de publier le
règlement, etc., ce qui n'est pas permis au Directeur
général des élections ou au Protecteur du citoyen ni au
Vérificateur général. Alors, ça m'apparaît
normal que comme législateurs on s'assure de ça aussi.
Mme Marois: Alors, ça va pour moi. 49.3 est
adopté.
Le Président (M. Lemieux): Alors 49.3, nous l'avons
adopté, tel qu'amendé. Nous passons à 49.4. Est-ce qu'il y
a quelque chose? Ça va?
M. Johnson: C'est correct.
Le Président (M. Lemieux): C'est correct?
M. Johnson: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Alors, nous avons appelé
l'article 49.4, M. le président du Conseil du trésor.
M. Johnson: 49.4, je l'ai évoqué tout à
l'heure. C'est un petit peu spécial. Ça n'a pas
d'équivalent dans la loi actuelle. C'est même exceptionnel dans
notre législation. On veut bien s'assurer que le rapport Bernard et la
loi de l'administration financière, le principe qu'on
édicté d'assujettissement général universel ne
souffre d'aucune espèce d'exception par un oubli qu'on ferait ou par une
règle d'interprétation qui voudrait que les lois
antérieures à la nôtre ne soient pas visées par la
disposition, etc. Alors, on veut bien s'assurer que toutes les règles
d'interprétation, quoi qu'on en fasse, quoi qu'on en dise, ne pourront
pas permettre de passer à côté de l'assujettissement.
Mme Marois: "...à moins que cette dernière loi
n'énonce expressément s'appliquer malgré ces
dispositions."
M. Johnson: Dans le cas des lois postérieures, oui.
Le Président (M. Lemieux): C'est la petite constitution du
projet de loi 181.
Mme Marois: C'est la quoi vous dites, M. le Président?
Le Président (M. Lemieux): La petite constitution du
projet de loi 181.
Mme Marois: Oui, c'est ça, exactement. La clause
"nonobstant". Ha, ha, ha!
Le Président (M. Lemieux): Toute disposition d'une loi
générale ou spéciale postérieure qui leur serait
incompatible, à moins que cette dernière loi n'énonce".
Ça, ça va.
Mme Marois: C'est ça.
Le Président (M. Lemieux): Adopté, Mme la
députée? Ça va, ça. J'appelle l'article 49.5.
M. Johnson: Là aussi, on s'est attachés à
clarifier, pour fins juridiques, l'utilisation du mot "autorisation" qu'on a
inséré en lieu et place de "approbation". Comme les notes que
j'ai distribuées l'indiquent, la notion d'approbation
réfère plutôt, selon la jurisprudence, au concept de
ratification, c'est-à-dire que c'est une intervention a posteriori alors
qu'on veut bien ici enlever l'ambiguïté sur la signification de la
décision d'autorisation que prend l'autorité
contrôlante.
Mme Marois: Dans le fond, on veut pouvoir, effectivement, agir a
priori, proposer a priori des règles et on fera un contrôle a
posteriori.
M. Johnson: C'est-à-dire qu'on est simplement dans le
mécanisme d'autorisation, dans les autorisations de subventions.
Lorsqu'une subvention est accordée sans autorisation préalable
alors que l'autorisation était nécessaire, on se retrouve devant
un contexte où on doit, au Conseil du trésor, au gouvernement,
l'approuver après le fait. Approuver après le fait, c'est une
drôle de façon de s'exprimer. Justement, c'est de l'autorisation
qu'il faut. On ne peut pas approuver un geste qui était illégal
ou qui n'était pas fondé ab initio. On ne peut pas approuver
ça, on doit l'autoriser, d'où l'utilisation du mot "autorisation"
plutôt qu'"approbation".
Mme Marois: Oui, je comprends, dans ce sens-là aussi,
oui.
Le Président (M. Lemieux): Ça va, Mme la
députée? Alors 49.5 est adopté. Est-ce que l'article 1
dans son ensemble, tel qu'amendé, est adopté?
Mme Marois: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous passons
à l'article 2. C'est vrai qu'il était long l'article 1.
M. Johnson: C'est le fonds de financement du ministère des
Finances. On introduit différentes dispositions pour que, par
concordance, on vise également les fonds.
Mme Marois: C'est ça. Les fonds sont
concernés par te règlement et l'octroi de contrats et,
donc, etc. O.K. Tout simplement.
M. Johnson: Absolument, absolument. Le Président (M.
Lemieux): Adopté?
Mme Marois: Mais c'est drôle... Oui, excusez.
Le Président (M. Lemieux): Allez-y, Mme la
députée.
Mme Marois: Juste comme question d'information. Les fonds
n'étaient pas considérés comme une espèce
d'excroissance des ministères mais appartenant aux ministères? On
décrit au début, dans Je premier article du projet, à qui
ça va s'adresser, les règlements, qui ça va concerner.
M. Grégoire: C'est justement, ils étaient couverts.
Vous voyez dans le fonds de financement, par exemple, à l'article 2, si
on regarde la loi actuelle, ça disait carrément que les articles
47 à 49 s'appliquaient, pour bien montrer que le fonds de financement,
le fonds spécial, était assujetti à la Loi sur
l'administration financière en matière de contrats.
Mme Marois: O.K., disons qu'il faut... (22 h 15)
M. Grégoire: Vu que là on vient d'ajouter 49.1,
49.2, il faut que ça s'applique à eux aussi.
Mme Marois: Ah bon. D'accord. M. Johnson: L'article
49.2...
M. Grégoire: Surtout l'article 49.2 pour les
dérogations. C'est un ajout qu'on fait.
Mme Marois: Oui.
Le Président (M. Lemieux): L'article 2 est
adopté?
Mme Marois: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous passons
à l'article 3.
Autres dispositions législatives M. Johnson: Alors,
même principe là. Le Président (M. Lemieux):
Adopté?
M. Johnson: On s'assure qu'on ajoute des références
aux articles 49.2, 49.5, etc.
Mme Marois: C'est l'article 19 de la Loi sur l'aide aux victimes
d'actes criminels.
Une voix: C'est ça.
Mme Marois: J'avoue... Je ne veux pas insister...
M. Johnson: Oui.
Mme Marois: ...inutilement, mais comment se fait-il qu'on doive
préciser en ce qui concerne particulièrement la Loi sur l'aide
aux victimes d'actes criminels?
M. Grégoire: Si vous regardez la colonne de la loi
actuelle...
Mme Marois: Oui.
M. Grégoire: ...dans cet article-là, on dit
carrément: "les articles 22 à 27, 33, 35, 45, 47 â 49". Et
là la Loi sur l'administration financière, l'article 49,
c'était notre ancienne loi.
Mme Marois: Oui.
M. Grégoire: II faut ajouter là aussi l'article
49.2.
Mme Marois: Les articles 49.2 et 49.5.
M. Johnson: On est allés à la chasse aux lois qui
constituaient des fonds...
Mme Marois: Bien oui.
M. Johnson: ...pour voir dans lesquelles on retrouvait des...
Mme Marois: Risquaient de ne...
M. Johnson: ...articles qui les assujettissaient à la Loi
sur l'administration financière et on vient compléter
évidemment le champ d'assujettissement en raison des articles...
Mme Marois: Dans ces lois constituantes... M. Johnson:
...qu'on a ajoutés. Mme Marois: ...des fonds et... M.
Johnson: C'est ça.
Mme Marois: Ah bon. D'accord. Là, je suis.
M. Johnson: Ça va?
Le Président (M. Lemieux): Adopté?
Mme Marois: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous appelons
maintenant l'article 4.
Mme Marois: On va le conserver?
M. Johnson: Oui, oui. En l'occurrence, on le conserve.
Mme Marois: Alors, oui, je pense que ce serait
préférable. Mais il y a une chose qui me vient à l'esprit
cependant. On dit: "Lorsqu'une élection est ordonnée
conformément à la présente loi..." Là, on donne les
règles qui font que certaines parties de la loi ne s'appliqueront pas
concernant l'acquisition et la construction des biens, et la location et la
fourniture des services nécessaires à la tenue de cette
élection qui est un événement très très
précis, très ponctuel. On ne prévoit pas la même
chose pour un référendum?
M. Johnson: C'est dans la Loi sur la consultation populaire.
Mme Marois: Oui.
M. Johnson: Vous voudriez voir quelque chose.
M. Grégoire: Est-ce qu'on devrait à ce
moment-là en tenir compte? Ça, c'est une importation de...
Ça vient d'une loi existante. Le référendum n'était
pas prévu et on n'a pas jugé bon de l'ajouter ici là. Mais
on s'est posé la question.
Mme Marois: Vous vous êtes posé la question
et...
M. Grégoire: Mais on n'a pas jugé bon de le
modifier. Ce n'était pas prévu, les référendums,
jusqu'ici. Ça existe ailleurs dans d'autres lois. On l'a tout simplement
récupéré. C'est la Loi sur le ministère des
Approvisionnements et Services. C'est tel que sans le modifier.
Mme Marois: Mais qu'est-ce qui nous empêcherait de le
prévoir?
M. Johnson: La question est de savoir si on veut le
prévoir dans cette loi-ci là.
Mme Marois: Ou dans une autre loi.
M. Johnson: C'est de notre initiative de le faire, là.
Mme Marois: Oui.
M. Johnson: On est allé voir ce qui se passait dans les
lois existantes et tout ce à quoi on réfère là,
c'est le cas d'une élection et non pas le cas d'une consultation
populaire. Alors, je ne trouvais pas qu'il m'appartenait d'insérer
ça ici. C'est probablement le ministre délégué
à la Réforme électorale qui devrait prendre cette initia-
tive-là.
Mme Marois: Oui. Mais dans le...
M. Johnson: On fait juste s'occuper du droit tel qu'il
existe.
Mme Marois: C'est parce que, si on ne le prévoit pas ici,
est-ce que, à ce moment-là, on ne risque pas de se retrouver dans
une situation où, dans une perspective de consultation populaire, on est
contraint au règlement général? Je me dis: Comme on est en
train d'amender la Loi sur l'administration financière et d'autres
dispositions législatives, est-ce qu'il ne serait pas pertinent qu'on
l'introduise là?
M. Grégoire: On ne croit vraiment pas que ce soit
nécessaire parce que, comme vous avez pu le constater, dans un premier
temps, on proposait de l'enlever...
Mme Marois: Oui, je le sais.
M. Grégoire: ...pour une raison très simple, c'est
que, maintenant, cette personne désignée par l'Assemblée
nationale va relever du Bureau de l'Assemblée nationale.
Mme Marois: Oui.
M. Grégoire: Si on l'a remis là, c'est simplement
dans l'hypothèse un peu hypothétique - c'est le moins qu'on
puisse dire - qu'il y aurait des élections dans les prochaines semaines
ou les prochains mois. En pratique, c'est vrai que ça va devenir
inopérant. Aussitôt que le Bureau de l'Assemblée nationale
va avoir approuvé des règles, ils peuvent mettre ça dans
les règles qu'ils vont faire à l'intention du Directeur des
élections, que, en cas d'élections, en cas de
référendum, les règles ne s'appliquent pas et que le
Directeur des élections - parce que le Bureau de l'Assemblée
nationale est dissout dans ces cas-là...
Mme Marois: Oui.
M. Grégoire: ...peut écrire ça comme une
règle, qu'il ne relèvera pas, pendant cette
période-là, du Bureau de l'Assemblée nationale...
Mme Marois: Oui.
M. Grégoire: ...et qu'il pourra prendre ses
décisions. Alors, c'est simplement la période...
Mme Marois: Transitoire. M. Grégoire: ...de
temps... Mme Marois: Je suis d'accord.
M. Grégoire: ...transitoire.
Mme Marois: Je suis d'accord, mais imaginons l'obligation qui est
faite dans la loi... C'est avril 1993?
Le Président (M. Lemieux): S'il y a un
référendum en vertu de la loi 150.
Mme Marois: C'est ça, c'est si. Dans la loi, M. le
Président, la date qui est prévue pour qu'un règlement
s'applique à tous et à toutes les organisations, à toutes
les sociétés, c'est avril 1993.
M. Grégoire: Mais pas dans ce cas-ci.
M. Johnson: Pas dans le cas des personnes
désignées.
Mme Marois: Non, c'est vrai.
M. Grégoire: Personnes désignées...
Mme Marois: Dans le cas des personnes désignées, on
les a soustraites...
M. Grégoire: On pense que...
Mme Marois: ...à l'autorité de la loi pour les
mettre sous celle du Bureau de l'Assemblée nationale.
M. Grégoire: En principe, dès le mois de janvier,
pour ces personnes-là, le Bureau de l'Assemblée nationale peut
adopter des règles et faire énoncer les règles qu'il
entend. Il pourrait dire ça, entre autres. Alors, on l'a laissé
là pour...
Mme Marois: Oui, oui, je comprends.
M. Grégoire: Mais on n'a pas voulu inventer.
Mme Marois: Pour la phase de transition.
M. Grégoire: Mais ça va devenir... Aussitôt
que le Bureau de l'Assemblée nationale va avoir fait des règles
pour le Directeur des élections, ça va devenir un article
inopérant.
M. Johnson: On me fait remarquer, ce qui est pertinent, que, dans
le cas de consultations populaires ou de référendums, le Bureau
de l'Assemblée nationale existe toujours. Il n'est pas dissout,
là.
Le Président (M. Lemieux): Non, il n'est pas dissout.
M. Johnson: Alors...
Mme Marois: Dans le cas d'une consultation... C'est vrai que dans
le cas d'une consultation populaire...
M. Johnson: ...l'autorité contrôlante est toujours
là.
Mme Marois: ...vous avez raison. M. Johnson: Elle est
toujours là.
Mme Marois: Vous avez raison parce que ce n'est pas la même
règle qui s'applique lorsqu'il y a élections.
Le Président (M. Lemieux): O.K.
Mme Marois: Enfin, j'aurai fait valoir mon inquiétude.
Le Président (M. Lemieux): L'article 4 est-il
adopté?
Mme Marois: Cela étant dit...
Le Président (M. Lemieux): Adopté, Mme la
députée...
Mme Marois: Ça me va.
Le Président (M. Lemieux): ...de Taillon? Oui? Alors,
adopté. J'appelle l'article 5.
M. Johnson: Là aussi, c'est dans la Loi sur le
ministère de l'Éducation qui a des dispositions
particulières qui frappent le Fonds de la formation à distance
dont on parle à l'Assemblée nationale...
Mme Marois: Oui, depuis un bon moment. M. Johnson: ...ces
temps-ci.
Mme Marois: C'est un peu plus calme depuis quelques jours,
là.
M. Johnson: Oui.
Mme Marois: Oui, ça va, adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 5 est adopté.
Nous appelons l'article 6.
M. Johnson: L'article 6, même commentaire que
précédemment, cette fois sur le Fonds du cadastre.
Mme Marois: Oui, adopté. C'est la même chose.
Le Président (M. Lemieux): L'article 6 est
adopté.
M. Johnson: Adopté. Article 7, M. le
Président...
Le Président (M. Lemieux): J'appelle l'article 7.
M. Johnson: ...avez-vous dit, oui? L'article 7, c'est sur le
Fonds des bureaux d'enregistrement. C'est celui-là qui est visé
cette fois-ci.
Mme Marois: Compte tenu qu'ils existent encore.
M. Johnson: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Adopté, Mme la
députée de Taillon?
Mme Marois: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. J'appelle...
Mme Marois: Ils ne sont pas encore disparus.
Le Président (M. Lemieux): ...l'article 8.
M. Johnson: L'article 8, c'est le Fonds de l'ACDI qui est en
cause, qui est un compte qu'on a mis sur pied aux Affaires internationales pour
faire transiter les sommes qui sont versées par l'ACDI au titre d'un
projet qui est exécuté à l'étranger, financé
par l'ACDI, mais dans lequel le Québec est également
intéressé. Alors, on a des ententes, évidemment,
fédérales-provinciales à cet effet-là. On
administre certains projets. Il faut que les sommes qui viennent du
fédéral transitent par ce fonds. Alors, ce fonds-là aussi
fait des achats, etc., le cas échéant. Alors, de toute
façon, il est soumis...
Mme Marois: II est soumis, d'accord, ça va. M. Johnson:
...à la loi. Mme Marois: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 8 est adopté.
J'appelle l'article 9.
M. Johnson: L'article 9 vise ici le Fonds des services
informatiques.
Mme Marois: Ça va, adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous appelons
l'article 10.
M. Johnson: L'article 10 vise le fonds que nous avons
récemment mis sur pied pour aider les demandeurs à faire valoir
les réclamations en appel de décisions de la Loi sur la
protection du territoire agricole.
Mme Marois: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous appelons
l'article 11.
M. Johnson: L'article 49 étant plus long qu'il
n'était autrefois, la référence dans la Loi sur la SHQ
vise l'article 49 et non le simple premier alinéa de l'article 49.
Mme Marois: D'accord. C'est l'ensemble de l'article.
M. Johnson: On a maintenant deux alinéas dans 49...
Mme Marois: Oui, c'est ça.
M. Johnson: ...comme vous vous souvenez.
Mme Marois: C'est ça. Oui, oui.
M. Johnson: II y a 1° et 2°.
Mme Marois: ...n'a plus de signification. D'accord. Ça va.
Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté.
Mme Marois: La question que je me posais en voyant
l'énumération, parce qu'on va tomber aux dates d'application de
la loi, et j'imagine que... Enfin, là vous avez révisé un
certain nombre de lois des ministères et des fonds. Est-ce que vous avez
fait cette révision-là d'une façon systématique
pour l'ensemble des législations et lois d'encadrement des...
M. Johnson: Oui, on est passé... Écoutez, on a
trouvé 465 organismes...
Mme Marois: Oui, je l'ai noté, d'ailleurs, c'est
intéressant.
M. Johnson: ...filiales, etc. C'est moins compliqué de
trouver des lois que de trouver des organismes et des filiales de ces
sociétés-là. On l'a fait. À la Justice, je
présume qu'ils y ont vu, chez nous aussi, Approvisionnements et
Services, enfin, tout le monde a fait le tour. Les fonds, au point de vue
comptable, on sait où ils sont. Le Vérificateur
général en fait une liste exhaustive. Ce sont ces gens-là
qui sont visés. On ne croit pas, évidemment, qu'il nous ait
échappé quoi que ce soit. M. Grégoire va peut-être
nous indiquer...
M. Grégoire: Pour répondre à votre question,
on s'est limités à corriger les lois concernant les fonds
spéciaux et la SHQ, qui était dans une situation
particulière parce que, même si elle est extrabudgétaire,
dans sa loi il était prévu
qu'elle était assujettie à 49, premier alinéa.
Mme Marois: De l'ancienne loi.
M. Grégoire: On a fait cette correction-là. Mais,
pour toutes les autres lois auxquelles vous référez, c'est
sûr qu'il faut faire des discussions avec les présidents de ces
organismes-là, les conseils d'administration, les ministres de tutelle,
le ministère de la Justice. C'est un travail qu'il est impossible de
faire d'avance ici, là.
Mme Marois: Oui, c'est ça.
M. Grégoire: II faut qu'on établisse les principes
dans la loi. Et maintenant on va pouvoir négocier. Tant que
c'était un projet, c'était très difficile de faire ce
travail-là.
Mme Marois: Oui. D'accord ça va.
Le Président (M. Lemieux): J'appelle l'article 12,11
étant adopté.
M. Johnson: Mise en vigueur, évidemment... application, je
devrais plutôt dire, de la loi à un organisme public, soit
à compter de la date que nous fixons pour chacun d'eux, donc par
décret, après, entre guillemets, négociation des
conditions de contrats qui devraient être adoptées par ces
différents organismes ou, à défaut de ne rien faire par
qui que ce soit, c'est le 1er avril 1993 que, par l'effet de la loi, les
organismes qui n'auraient pas été visés par un
décret...
Mme Marois: Seront assujettis.
M. Johnson: ...seraient assujettis totalement.
Mme Marois: Mon seul regret, M. le Président, à ce
niveau-là - et je l'ai mentionné au ministre lorsque nous avons
débattu le projet de loi à l'Assemblée nationale - c'est
que si on avait pu présenter le projet actuel plus tôt, on aurait
pu aussi devancer la date qui est quand même un peu tardive, à mon
point de vue. Je comprends cependant que la loi étant adoptée
maintenant, en discussion - et on peut présumer qu'elle sera
adoptée... On peut comprendre que ça prend ce
délai-là pour assujettir les organismes, ça j'en conviens.
Ça serait un peu ridicule que de vouloir accélérer le
processus. Mais, si on avait, par contre, présenté le projet qui
est devant nous au printemps dernier, on aurait pu devancer cette
date-là. Alors, voilà.
Le Président (M. Lemieux): L'article 13 est-il
adopté?
M. Johnson: Mais encore fallait-il...
Le Président (M. Lemieux): Oui.
M. Johnson: ...savoir de quoi on parlait tout ce temps-là.
Si ça prenait du temps pour passer à travers les 465 organismes,
ça prenait également beaucoup de temps pour savoir ce
qu'était notre marché suite à la publication du rapport
Bernard. Il fallait le traduire en texte législatif, définir le
champ d'application... Enfin, il y a eu des points de droit un petit peu
complexes. On les a vus tout à l'heure. Il y en a qui ont surgi tout
récemment comme à l'égard des personnes
désignées par l'Assemblée nationale. C'est le temps que
ça prenait. Je n'ai aucune excuse à présenter. C'est le
temps que ça prenait.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'article 13 est
adopté?
Mme Marois: L'article 12 est adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 12 est adopté,
oui. Nous passons à l'article 13.
Mme Marois: "La présente loi entrera en vigueur à
la date fixée par le gouvernement." D'accord, ça va. Ce n'est
pas...
Le Président (M. Lemieux): Adopté.
Mme Marois: Oui, adopté. Ce n'est pas contradictoire avec
l'article précédent.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que le titre du projet
de loi 181, Loi modifiant la Loi sur l'administration financière et
d'autres dispositions législatives, est adopté?
Mme Marois: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Prévost, est-ce que vous avez une motion de renumérotation?
M. Forget: Non, je n'ai pas de commentaires.
Le Président (M. Lemieux): Alors, vous présentez
une motion de renumérotation et la motion est adoptée? Est-ce que
le projet de loi 181, Loi modifiant la Loi sur l'administration
financière et d'autres dispositions législatives, est
adopté dans son ensemble, tel qu'amendé?
Mme Marois: Adopté. M. Johnson: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Le projet de loi 181 est
adopté dans son ensemble, tel qu'amendé. Nous passons maintenant
à l'étude du projet de foi 401, Loi modifiant les régimes
de retraite des secteurs public et parapublic. Nous pouvons sus-
pendre une minute et nous allons reprendre nos travaux.
(Suspension de la séance à 22 h 32)
(Reprise à 22 h 38)
Le Président (M. Camden): Alors, la commission reprend ses
travaux. La commission du... C'est un bref moment où les gens vont nous
revenir sans doute, Mme la députée. Probablement la nature les
a-t-elle appelés ou pressés vers...
Mme Marois: L'intérêt étant sûrement
très grand pour...
Le Président (M. Camden): Absolument.
Mme Marois: ...le projet de loi qui est devant nous.
Projet de loi 401
Le Président (M. Camden): Alors, la commission reprend
donc ses travaux. La commission du budget et de l'administration est
réunie afin de procéder à l'étude
détaillée du projet de loi 401, Loi modifiant les régimes
de retraite des secteurs public et parapublic. Alors, M. le ministre, est-ce
que vous avez des remarques préliminaires à formuler à
cette commission?
Remarques préliminaires
M. Johnson: M. le Président, lorsque le projet a
été présenté et débattu une première
fois, j'ai amplement expliqué là ce qui nous amenait ici. Il y a
beaucoup de ces interventions que nous faisons qui sont obligatoires, je
dirais, compte tenu de la réforme de l'aide fiscale aux régimes
de retraite, la fameuse C-52 du gouvernement fédéral. Nous nous y
harmonisons. Deuxièmement, dans le cadre de nos négociations dans
le secteur public, nous convenons de certains bénéfices et
avantages pour nos employés avec leurs représentants syndicaux;
on y donne suite ici. D'autre part et finalement, le comité de retraite
de la Commission administrative des régimes de retraite et d'assurances
prend également des décisions qui nous appellent à
modifier ces différentes lois. Ce sont les trois sources principales qui
nous amènent ici.
Je m'assure quant à moi - je tiens à le dire parce qu'on
va avoir droit à de nombreuses interventions - et ça va
être en fonction des questions - de mes collaborateurs de la CARRA,
notamment, M. Sanschagrin, président de l'organisme, qui m'accompagne,
de même que quelques-uns de ses collaborateurs, le cas
échéant; ça demeure une matière hautement technique
où les actuaires semblent seuls être capables de se retrouver dans
les dédales des amendements que nous amenons deux fois par année
à cause des raisons que j'ai mentionnées, notamment les deux
dernières. Je m'assure, quant à moi, que nos employés, qui
sont tous visés, ne soient pas lésés par l'introduction de
ces amendements, que s'il y a des effets rétroactifs c'est afin de
bonifier la position de nos employés ou nos retraités, non pas de
leur enlever quelque droit que ce soit, que le tout est conforme aux ententes
que nous avons conclues avec les syndicats du secteur public et que, de
façon générale, le tout est conforme au grand
système de rémunération que nous tentons de mettre en
place pour nos employés.
Alors, vous me permettez à l'avance, j'en suis sûr, de
faire appel à mes collaborateurs lorsque des questions de nature
tehnique - et presque toutes les questions sont de nature technique, à
ma connaissance et mon expérience - seront soulevées au cours de
l'étude de ce projet de loi.
Le Président (M. Camden): Alors, M. le ministre, on vous
remercie de vos commentaires. Mme la députée de Taillon, est-ce
que vous avez des remarques à nous faire part?
Mme Marois: Oui, très brièvement. D'abord, je vais
saluer, comme le ministre l'a fait, son collaborateur, M. Sanschagrin, avec
lequel j'ai eu le plaisir de travailler pendant un bon moment lorsqu'il
était à la Régie des rentes du Québec. Alors, on se
retrouve toujours sur le même sujet avec des problèmes tout aussi
techniques qu'ils l'étaient au moment où j'ai eu aussi à
travailler sur ce type de projet de loi. Sûrement que les membres de la
commission vont bénéficier de ses éclairages qui vont nous
permettre de mieux comprendre ces projets qui sont, effectivement, très
techniques.
Je reste avec deux interrogations. Je les avais soumises au ministre
lors de nos débats, et il a utilisé, d'ailleurs, ce terme. Il y a
une forme d'obligation, finalement, de s'harmoniser avec le projet de loi C-52
qui est une loi fiscale. Ça m'inquiète toujours parce que je
trouve qu'on est souvent mis devant les faits dans le sens où on n'a pas
tellement le choix, effectivement, de bouger dans un sens ou dans l'autre,
selon les orientations que prend le gouvernement d'Ottawa en matière de
retraite et en matière fiscale. Je trouve que ça
rétrécit notre marge de manoeuvre.
Ma question, c'est toujours: Est-on réellement consultés,
a-t-on un tant soit peu voix au chapitre? Si on est consultés et si on a
voix au chapitre, est-ce qu'on retient les recommandations et les propositions
que l'on fait? Je sais qu'on n'est pas les seuls concernés,
évidemment, mais je crains toujours que ce soit quelqu'un d'autre
quelque part qui dicte à notre place les orientations en ce qui concerne
les mesures
concernant la retraite reliées au régime fiscal. Je peux
comprendre qu'il soit souhaitable de s'harmoniser dans un espace
économique que l'on partage mais, en même temps, je voudrais bien
savoir si on entend nos points de vue et si on en tient compte, même si
c'est le ministre des Finances, dans le cas présent, au niveau
fédéral, qui a annoncé un peu les règles et qu'on
n'a pas tellement le choix. J'ai l'impression de suivre et ça m'agace
toujours un peu.
Le deuxième élément, je l'avais souligné au
ministre en disant: Est-ce que les régimes qui sont devant nous... On
modifie pas mal de régimes par les lois qui sont là. On modifie
le régime de retraite de certains enseignants, des agents de la paix,
des employés du gouvernement, des enseignants, des fonctionnaires. Ma
question, c'est - et même on modifie les régimes des élus
municipaux, la loi sur les juges aussi, je crois, sur les tribunaux
judiciaires: Est-ce que ce sont des régimes qui sont équitables
les uns par rapport aux autres? Et le ministre m'avait répondu en
disant: Écoutez, en soi, chacun a ses règles d'organisation,
chacun a ses mesures.
Je peux comprendre ça parce qu'un régime se
développe, s'adapte en fonction des personnes qui y participent, mais il
reste que, d'un régime à l'autre, est-ce qu'on protège le
même niveau de revenu à la retraite? Est-ce que ce sont les
mêmes règles d'acquisition qui s'appliquent en termes
d'années, en termes de critères, de telle sorte qu'on peut dire:
Que je sois un enseignant, que je sois un élu municipal, tenant compte
de ma situation, du fait qu'il y a risque plus grand ou pas, les règles
qui s'appliquent généralement d'un régime à l'autre
se comparent et traitent équitablement les personnes
concernées?
Alors, c'était ça, quand je soulevais la question à
l'Assemblée nationale et j'aimerais qu'en cours de route ou même
au départ on me dise oui ou non. Non, on ne l'a pas envisagé sous
cet angle-là ou, oui, on l'envisage et, chaque fois qu'on ajoute une
nouvelle mesure, qu'on instaure un nouveau critère, on s'assure que
ça tienne compte de ce qui se passe dans d'autres champs
d'activité concernant le secteur des retraites ou d'autres groupes de
personnes qui sont concernées. Alors, voilà pour mes remarques
préliminaires qui sont très brèves à ce moment-ci,
M. le Président.
Le Président (M. Camden): Effectivement, Mme la
députée. Alors, nous sommes donc prêts à
procéder...
M. Johnson: Oui, le...
Le Président (M. Camden): ...à l'article 1.
M. Johnson: Oui. La députée a soulevé deux
questions. La première: Pourquoi dans l'harmonisation sommes-nous
intervenus comme gouvernement auprès du gouvernement
fédéral?
Bien, je dirais: Pourquoi l'harmonisation, écoutez... On a un
régime fédéral. Il y a deux niveaux de gouvernement qui
adoptent des mesures fiscales. Le fédéral a décidé
qu'il prenait la route de C-52 pour traiter les régimes de retraite et
les REER de la même façon, essentiellement, avec les
plafonnements, les mécaniques et tout ce qu'on veut.
On pourrait discuter longtemps à savoir si c'était la
façon la plus simple, la plus limpide, la plus efficace de tout faire
ça. Tout le monde a son opinion là-dessus. Je sais que mon
collègue des Finances est intervenu auprès du gouvernement
fédéral. On peut partager, je dirais, ce champ d'activité
avec le gouvernement fédéral. On peut soutenir que certains
moyens sont moins efficaces que d'autres, etc., mais il n'en reste pas moins
qu'en définitive le gouvernement fédéral décide
qu'au titre des régimes de retraite les règles pour qu'un
régime soit enregistré et que les cotisations soient
déductibles, bien, c'est ça. Alors, on décide qu'on se
conforme ou qu'on ne se conforme pas. Si on ne se conforme pas, les
régimes sont désenregistrés et on est obligé de
constituer des provisions énormes pour impôt à payer dans
nos régimes de retraite publics.
Bon, alors, les choses étant ce qu'elles sont, il y a
intérêt pour nos retraités et pour nos cotisants que le
régime s'harmonise et qu'on dise: C'est ça qu'ils veulent au
point de vue de la déductibilité et c'est comme ça qu'ils
veulent que ça soit construit dans les régimes de retraite pour
enregistrer le régime et que ça soit déductible, nos
cotisations. Bon, on a toujours le choix de dire à nos retraités
et à nos cotisants: Savez-vous, ça ne sera pas admissible au
fédéral. Vous ne pourrez pas déduire. On va payer
l'impôt. On va constituer une réserve pour le jour où vous
aurez à payer de l'impôt. Ça n'a pas grand bon sens. Je
répète qu'on peut différer sur sa simplification qu'on
aurait pu souhaiter mais, enfin, les choses sont comme ça.
L'autre point de vue, évidemment, la députée
revient avec ça. Je persiste à... Enfin, je ne voudrais pas
allonger le débat mais je ne comprends toujours pas. La
députée sait pertinemment qu'elle est la
bénéficiaire d'un régime de retraite où le taux
d'acquisition par année de service d'une prestation c'est 3,5 %. On a
déposé un projet de loi. Il y a eu un comité d'anciens
présidents... d'un ancien président de l'Assemblée
nationale, d'un ancien ministre et d'un professeur de l'Université Laval
qui ont suggéré que le degré d'acquisition devait
être 4 %; les juges, c'est 2,8 %; dans le secteur public, à
certains égards, c'est 2 %. Ce n'est jamais pareil. Ce n'est jamais
pareil. La question ne se pose pas à savoir si c'est juste ou pas juste,
c'est de savoir pourquoi c'est comme ça.
On regarde la rémunération globale et, dans la
rémunération globale, il y a du salaire, il y a des primes, il y
a des rentes, il peut y avoir des régimes d'assurance. Ça, c'est
la rémunéra-
tion globale. Dans le cas des députés, c'est comme
ça et, dans le cas du secteur public, c'est comme ça. C'est comme
ça dans le cas des juges, dans le cas des élus municipaux et dans
le cas des policiers, enfin, on fait le tour. Les caractéristiques des
régimes sont toutes différentes. Alors, je ne sais pas comment on
peut discuter d'équité là-dedans. On peut juste constater
que les régimes sont différents.
Mme Marois: C'est-à-dire que, si vous permettez, M. le
Président, on peut constater qu'ils sont différents et la
correction s'apportera autrement si nécessaire. Mais vous avez mis tout
à fait le doigt sur la perspective globale qu'il faut regarder à
mon point de vue à savoir que c'est la rémunération
globale. Bon, si le régime de retraite est à ce point
généreux dans certaines circonstances, bien, j'imagine que
ça sera compensé, d'autre part, ailleurs pour que, quand on
comparera les revenus, la rémunération globale des uns et des
autres, on se retrouvera sur une échelle qui est un tant soit peu
respectueuse des personnes qui y sont de leur expérience, de leur
formation, etc., en termes de rémunération globale, parce que le
régime de retraite en est un élément majeur de cela. Si on
bonifie particulièrement les régimes ou si on les
améliore, bien, ça aura un impact ailleurs. Dans ce
sens-là, ils peuvent se comparer quand même, les régimes,
même s'ils sont en soi des constructions assez complexes et qui peuvent
avoir leur autonomie, si on veut, les uns par rapport aux autres, ça va
de soi.
L'autre élément... Je comprends bien le ministre quand il
me dit qu'on n'a pas bien le choix parce qu'on va pénaliser nos
retraités et, nous-mêmes, on va se pénaliser dans la
gestion de nos régimes si on ne s'harmonise pas. Mais il conviendra,
cependant, que si cela se fait sans que le Québec ne soit
consulté, bien, ça réduit d'autant la marge de manoeuvre
du gouvernement du Québec à l'égard de ses régimes
de retraite qui sont un élément... Dans le cas présent, on
parle des régimes de certains groupes des secteurs public et parapublic.
C'est évident que ce qu'on donne à une place, on l'enlève
à l'autre ou inversement. Donc, ça a un impact quand même
sur notre organisation financière.
Avant qu'on commence le projet de loi, juste une petite question. On me
dit qu'il y a eu un envoi d'effectué par, je crois, la CARRA aux membres
du RREGOP. C'est ça? Un petit dépliant pour un peu les informer
de choses qui pourraient se produire. J'aimerais pouvoir l'obtenir, ce petit
document.
M. Sanschagrin (Michel): Je n'en ai malheureusement pas ici avec
moi.
Mme Marois: Vous n'en avez pas ici.
M. Sanschagrin: Vous allez vous assurer qu'on en ait des
copies.
M. Johnson: À moins qu'on ne termine tous les projets de
loi de la CARRA avant minuit ce soir, on aura l'occasion de revoir M.
Sanschagrin en personne, et il pourrait nous apporter ça plus tard cette
semaine.
Mme Marois: On va travailler d'une façon
systématique, mais il faut passer à travers les projets de
loi.
Le Président (M. Camden): Est-ce que je dois comprendre
que ça met fin aux remarques préliminaires?
Mme Marois: Dans mon cas, oui.
Le Président (M. Camden): Oui. Vous aussi, M. le ministre?
Alors, j'appelle donc l'article 1.
Étude détaillée
Loi sur le régime de retraite de certains enseignants
M. Johnson: Pas de commentaires, M. le Président.
Le Président (M. Camden): Pas de commentaires, M. le
ministre.
Mme Marois: Oui, ça va.
Le Président (M. Camden): Ça va. Est-ce que
l'article 1 est adopté? Adopté?
M. Johnson: On me fait remarquer qu'il y en a 23... Dans le
projet de loi 401, il y a 23 différents...
Mme Marois: Papillons.
M. Johnson: ...articles qui viendront, l'un après l'autre,
apporter le même genre d'amendement, c'est-à-dire
qu'obligatoirement une personne reçoit sa pension au plus tard le 31
décembre de l'année au cours de laquelle elle atteint l'âge
de 71 ans. Ça, ça va se retrouver partout, ça va
revenir...
Mme Marois: Ça va revenir dans toutes les lois..
M. Johnson: ...20 autres fois. Mme Marois: Dans cette loi-ci,
là.
M. Johnson: Ça va revenir à 20 autres reprises dans
le projet de loi 401, où l'on modifie 5 lois, évidemment...
Mme Marois: Qui sont les lois mentionnées
dans les notes explicatives.
M. Johnson: C'est ça: le Régime de retraite de
certains enseignants, le RREGOP, le Régime de retraite des
fonctionnaires, celui des agents de la paix en services correctionnels
et...
Une voix: Certains enseignants.
Mme Marois: Certains enseignants et des fonctionnaires.
M. Johnson: ...celui des enseignants, RRE, oui. Voilà.
Mme Marois: Par rapport à l'autre loi... L'autre loi
disait, si on prend le deuxième alinéa: la date de son 71 e
anniversaire de naissance, tandis qu'ici c'est: le 31 décembre de
l'année où elle atteint... C'est ça, la différence
entre les deux, où elle atteint 71 ans?
M. Sanschagrin: Michel Sanschagrin.
Le Président (M. Camden): M. Sanschagrin, oui, on peut y
aller.
M. Sanschagrin: La loi de l'impôt, maintenant, avec C-52,
vient déterminer que, pour tout ce qui est épargne-retraite, la
date limite pour l'accumulation d'épargne-retraite, que ce soit en vertu
d'un REER ou d'un régime de retraite, c'est le 31 décembre de
l'année au cours de laquelle une personne atteint 71 ans. Donc, dans la
mesure... Comme il s'agit d'une uniformisation qui est maintenant possible en
vertu de C-52, bien, ce qu'on a fait, c'est qu'on a simplement établi
dans l'ensemble de nos régimes de retraite la même date exactement
de telle sorte qu'il sera possible pour les personnes d'accumuler, si elles
demeurent à l'emploi, des prestations de retraite jusqu'à la date
limite.
Mme Marois: Ça va.
Le Président (M. Camden): Est-ce que ça
répond... Alors, on considère donc l'article 1 comme étant
adopté?
Mme Marois: Oui.
Le Président (M. Camden): Adopté. J'appelle
l'article 2. Est-ce que vous avez des commentaires à formuler, M. le
ministre?
M. Johnson: Non, pas du tout.
Le Président (M. Camden): Pas du tout. Est-ce que Mme la
députée...
Mme Marois: Je vais d'abord essayer de... Le Président (M.
Camden): Le lire?
Mme Marois: ...comprendre l'article. On modifie ici les
critères d'âge pour les femmes, entre autres, si je comprends
bien?
M. Sanschagrin: En fait, l'article 2 est l'article
préparatoire à l'article 3. Tout ce que cet article-là
fait, c'est qu'au quatrième alinéa la phrase, c'est-à-dire
le texte qui commence par 4°, on avait mis ensemble les personnes qui ont
10 ans de service et 62 ans d'âge ou, dans le cas...
Mme Marois: D'une employée, 58 ans.
M. Sanschagrin: ...d'une employée, c'était 58 et
toujours les mêmes 10 années de service. Donc, le seul but de cet
article-là est de séparer cette catégorie et d'en faire
deux. On va voir avec la réforme fiscale qu'il va falloir traiter de
façon particulière le cas des employées de sexe
féminin qui ont 58 ans et 10 années de service.
Mme Marois: Et on les réintroduit donc à
5.1°.
M. Sanschagrin: À l'article 5.1°, oui. Mme Marois:
Bon, d'accord. Ça va.
Le Président (M. Camden): Adopté?
M. Johnson: Adopté.
Le Président (M. Camden): Adopté. J'appelle
l'article 3. Alors, on m'indique qu'à l'article 3 vous avez un
amendement, M. le ministre.
M. Johnson: II y a un papillon que je vous lis, M. le
Président. Insérer à la fin du paragraphe 1° de
l'article 20 proposé par l'article 3 du projet de loi, les mots "sauf si
ces années sont créditées au présent régime
sur une base d'équivalence des valeurs actuarielles des
prestations".
Le Président (M. Camden): Est-ce que vous avez des
commentaires à formuler, M. le ministre, quant à la description
de cet amendement?
M. Johnson: C'est complet en soi. Je fais juste remarquer que ces
termes et expressions qu'on ajoute au 20.1° se retrouvent
déjà au 20.2°. Ça existe, d'ailleurs, dans le texte
actuel, à l'article 20.
Mme Marois: J'essaie de voir. L'article qui nous est
proposé ici modifie l'article 20 de la loi elle-même. Dans le
fond, on fait un ordonnancement. C'est ça?
M. Johnson: C'est ça.
Mme Marois: Un ordonnancement des montants de la pension.
M. Johnson: C'est tout ce qu'on fait, oui. C'est tout ce qu'on
fait.
Mme Marois: Donc, on ne change pas le fond. Ce n'est que la forme
qui est modifiée, si on se comprend bien.
M. Johnson: M. Sanschagrin va nous l'expliquer. Il est en train
de tisser une vaste toile de fond sur laquelle vont s'inscrire un tas de
modifications...
Mme Marois: D'amendements et de propositions.
M. Johnson: ...au fur et à mesure que les heures vont
passer.
Mme Marois: Oui.
Le Président (M. Camden): M. Sanschagrin. (23 heures)
M. Sanschagrin: Comme les lois fiscales ont modifié
l'attribution de prestations maximums en vertu d'un régime par rapport
au nombre d'années pendant lesquelles une personne peut participer au
régime et qu'on a une disposition particulière dans le cas du
régime de retraite de certains enseignants qui limite l'octroi de
dispositions particulières de reconnaissance d'anciennes années
pour les ex-enseignants religieux - les années à 1,6 % - il va
falloir tenir compte, dans l'application du maximum prévu par cette
mesure-là, d'années qu'on va devoir retrancher si la personne
demeure à l'emploi trop longtemps ou plus longtemps que la
période requise pour atteindre le maximum. Donc, il fallait ordonnancer
les années que l'on crédite pour pouvoir être en mesure de
distinguer lesquelles on va couper en premier si la personne excède le
maximum. Ce sera ceux de deuxième catégorie.
Mme Marois: Ça va.
Le Président (M. Camden): Alors, l'amendement est
adopté?
Mme Marois: Oui, on commence par l'amendement. Ça va.
Adopté.
Le Président (M. Camden): Est-ce que l'article 3 est
adopté tel qu'amendé?
Mme Marois: Adopté.
Le Président (M. Camden): J'appelle donc l'article 4.
Mme Marois: "Pour les fins de l'augmentation prévue
à l'article 20..."
Le Président (M. Camden): II parle par lui- même.
M. Johnson: C'est ça. Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Marois: Ça fait trois fois que je le lis, je trouve
que ça ne parle pas beaucoup.
M. Johnson: M. Sanschagrin peut nous donner une explication.
Mme Marois: Je pense que ça vaudrait la peine que M.
Sanschagrin nous dise une petite phrase ou deux.
Le Président (M. Camden): M. Sanschagrin.
M. Sanschagrin: Lorsqu'on a donné aux exreligieux
enseignants...
Mme Marois: C'est toujours notre fameux problème qu'on a
eu pendant des années.
M. Sanschagrin: Oui. Mme Marois: D'accord.
M. Sanschagrin: Depuis le début des années
soixante-dix, depuis la création du RREGOP. Lorsqu'on a accordé
des droits de rachat aux exreligieux enseignants, les dispositions qui
prévalaient là étaient à l'effet qu'on leur donnait
des années au cours desquelles on leur créditait 1,6 %, mais
à la condition que l'ensemble des années régulières
faites comme enseignants et avec pleine participation au régime de
retraite plus ces années-là à 1,6 %, au total, ça
ne dépasse pas 70 %.
Mme Marois: D'accord.
M. Sanschagrin: Et, quand on excédait les 70 %, on allait
retrancher des années qui avaient été
créditées à 1,6 %.
Maintenant, ce qui se passe, c'est que cette limite de 70 % vaut encore
pour l'attribution des années à 1,6 %. Mais, si on était
dans une situation où une personne, de par sa seule cotisation ou
participation au régime de retraite, excédait les 70 %, on lui
permettrait d'excéder, mais ça voudrait dire qu'à ce
moment-là on lui aurait retranché la totalité de ses
années à 1,6 %.
Mme Marois: Ah oui!
M. Sanschagrin: Donc, quelqu'un qui est plus de 35 ans comme
enseignant après être sorti de communauté. Si cette
personne-là est 36 ans, on lui donnera 72 %. C'est un cas, une
probabilité qui est relativement faible.
Mme Marois: Oui, en effet. M. Sanschagrin: Mais c'est...
Mme Marois: Est-ce que ça arrive dans le régime?
Oui?
M. Sanschagrin: On n'en a pas encore... Mme Marois: Pas
encore.
M. Sanschagrin: ...qui sont arrivés parce que ces
dispositions-là ne valent que depuis 1965.
Mme Marois: Ah oui!
M. Sanschagrin: Donc, avant d'avoir 35 ans, ça prendrait
quand même un petit moment.
M. Johnson: En l'an 2000.
M. Sanschagrin: C'est simplement pour dire, d'une part, que les
70 % continuent de s'appliquer pour les droits de rachat à 1,6 % et que,
d'autre part, dans la mesure où une personne a déboursé
des sommes pour racheter des années à 1,6 %, et si on est
obligé de lui retrancher ces années-là, à ce
moment-là, on va lui rembourser les cotisations qu'elle a versées
plus les intérêts.
Mme Marois: D'accord.
M. Sanschagrin: Donc, ce qui est l'objet du paragraphe
2°.
Mme Marois: C'est ça que dit le paragraphe 2°.
M. Sanschagrin: C'est ça. Mme Marois: Parfait.
Adopté.
Le Président (M. Camden): L'article 4 est donc
adopté.
Mme Marois: Oui.
Le Président (M. Camden): J'appelle l'article 5. On
m'indique qu'il y a un amendement à l'article 5. Est-ce que vous voulez
nous le lire, M. le ministre?
M. Johnson: Oui, l'article 5, donc un papillon. Supprimer, dans
la deuxième ligne du paragraphe 2° proposé par le paragraphe
1° de l'article 5 du projet de loi, les mots "ou plus". Je
répète: "ou plus".
Le Président (M. Camden): Est-ce que vous avez des
commentaires à nous formuler, M. le ministre, à cet effet?
M. Johnson: Peut-être M. Sanschagrin.
Le Président (M. Camden): M. Sanschagrin.
Mme Marois: Dans le deuxième alinéa? C'est
ça? Oui, au paragraphe 2°.
M. Johnson: Dans la deuxième ligne du paragraphe 2°
proposé par le paragraphe 1°.
Mme Marois: Totalisé 80 ou plus", c'est "ou plus" qu'on
enlève.
M. Sanschagrin: Les mots "ou plus", finalement, étaient
non requis, du tout.
Mme Marois: Oui.
M. Sanschagrin: Là, on arrive au traitement particulier
qu'il faut avoir pour les personnes de sexe féminin qui ont 58 ans et 10
années de service. En vertu de la réforme fiscale, on peut
accorder une rente sans réduction uniquement aux personnes qui
rencontrent un des trois critères suivants: soit que ces
personnes-là ont 60 ans, soit qu'elles totalisent... âge et
service égalent 80 ou plus, ou qu'elles ont accumulé 30 ans de
service.
Mme Marois: Oui.
M. Sanschagrin: Les personnes de sexe féminin qui ont 58
ans et 10 années de service, dans le Régime de retraite de
certains enseignants, et comme on le verra également dans le
Régime de retraite des enseignants, ce sont des personnes qui ont droit
à une rente de retraite sans réduction...
Mme Marois: D'accord.
M. Sanschagrin: ...et qui ne rencontrent pas les critères
minimaux ou maximums prévus par la réforme fiscale. Donc, il
fallait faire une modification à la loi. Cette modification-là,
d'abord, n'a pas à avoir d'effet rétroactif. Donc, toutes les
années faites par les enseignantes ou les exreligieuses enseignantes qui
atteindraient le critère de 58 ans et 10 années de service, ces
années-là ne seraient pas affectées. Donc, c'est seulement
les services faits...
Mme Marois: Mais, là, vous nous dites que pour tous les
nouveaux qui vont entrer dans le régime...
M. Sanschagrin: C'est seulement pour les années faites en
1992 et après. Donc, quelqu'un qui est une ex-religieuse enseignante qui
a commencé à participer au régime en 1970, par exemple,
après être sortie de communauté, qui a fait depuis ce
temps-là au-delà de 20 ans de participation au régime, 21
ans à la fin de la présente année, ces 21
années-là ne seront pas affectées par la disposition en
cause. Si cette
personne-là a 58 ans aujourd'hui et décide de prendre sa
retraite, elle pourra le faire même après l'adoption du projet de
loi et elle aura droit à la pleine retraite sans aucune espèce de
réduction. Par contre, si elle décide de le faire seulement
à la fin de 1992, l'année 1992 ou le service qui lui aura
été attribué durant l'année 1992 devra être
ajusté parce que la réforme fiscale prend effet le 1er janvier
1992. Durant cette année-là, on va lui réduire sa rente,
de 1992, de 0,25 % par mois...
Mme Marois: 0,25 %.
M. Sanschagrin: ...qu'il lui manque, soit pour atteindre 80 comme
total âge plus service, soit pour atteindre 60 ans si elle n'a pas encore
60 ans ou pour atteindre 30 ans de service. Donc, ça va affecter peu de
personnes. On prévoit qu'à peu près une centaine de
personnes pourraient être affectées par cette
modification-là et qu'au total la réduction de la rente que
ça pourrait entraîner serait de 1 % du montant total de la rente,
en moyenne. Donc, c'est relativement faible, mais il fallait quand même
faire l'ajustement pour pouvoir enregistrer le régime. Et on aura la
même chose... Les chiffres que je viens de vous donner, ce n'est pas
seulement pour le Régime de retraite de certains enseignants, mais
ça s'applique également au Régime de retraite des
enseignants. Donc, l'effet global de cette mesure-là sera dans ces
proportions-là.
Mme Marois: Je veux juste comprendre une chose. Quand on a
statué sur le fait qu'on allait considérer que ça allait
être 58 ans pour les femmes versus 60 ans pour les hommes, on avait une
raison pour nous amener à décider de cette situation-là.
C'était souvent que les femmes avaient été absentes
pendant une certaine époque du marché du travail et, donc,
étaient pénalisées de ce fait-là dans leur
régime. Est-ce que c'est à cette situation-là qu'on
s'adressait par cette différence d'âge ou si c'est à une
autre situation, et qui est tout simplement le risque qui fait qu'on est un
risque plus grand pour les régimes de retraite? Ha, ha, ha! Non?
M. Sanschagrin: II faut dire que, lorsqu'on retourne aux
années quarante et aux années cinquante, il était coutume
dans les régimes de retraite d'avoir un âge de retraite
inférieur pour les femmes.
Mme Marois: Oui.
M. Sanschagrin: On avait, par exemple, 65 ans pour les hommes et
60 ans pour les femmes.
Mme Marois: C'est ça.
M. Sanschagrin: C'était courant. Cette me- sure-là
des 58 ans et 10 ans versus les 62 ans et 10 ans pour les hommes a
été introduite à la même époque. Il faut se
rappeler aussi que dans le secteur...
Mme Marois: Donc, ce n'est pas la réalité à
laquelle je faisais référence qui est concernée par cet
article-là. C'est plus l'histoire.
M. Sanschagrin: C'était une pratique courante à
l'époque...
Mme Marois: C'est ça.
M. Sanschagrin: ...lorsqu'on retourne aux années
cinquante, par exemple, où plusieurs régimes de retraite ont
été constitués. Il faut savoir également
qu'historiquement ça s'appliquait aux enseignantes, mais ça
s'appliquait à plusieurs endroits aussi, qu'une enseignante qui se
mariait ou qui avait des enfants devait quitter.
Mme Marois: Ne pouvait pas. M. Sanschagrin: Devait
quitter.
Mme Marois: C'est ça, ne pouvait pas continuer à
enseigner.
M. Sanschagrin: Donc, on a dû tenir compte de ça,
j'imagine, à cette époque.
Mme Marois: Voilà.
M. Chagnon: Jusqu'en 1973. Les derniers cas en 1973. C'est
épouvantable.
Mme Marois: Oui, c'est complètement inacceptable. O.K.
Le Président (M. Camden): Alors, l'amendement à
l'article 5 est-il adopté?
M. Johnson: Adopté. Mme Marois: Adopté.
Le Président (M. Camden): Adopté. Est-ce que
l'article 5, tel qu'amendé, est adopté?
M. Johnson: Adopté.
Le Président (M. Camden): Adopté. J'appelle
l'article 6.
M. Johnson: On voit que c'est l'article 1 dont on soulignait
qu'il revenait 21 fois.
Mme Marois: Ah oui! c'est un de ceux...
M. Johnson: C'est maintenant la deuxième fois.
Mme Marois: D'accord. On peut tenir le compte, si on veut.
M. Johnson: II ne reste que 19 fois. Mme Marois: Ça
va.
Le Président (M. Camden): Ça va. Alors, l'article 6
est adopté. J'appelle donc l'article 7.
Mme Marois: Pourquoi enlève-ton les mots "de service"?
Parce que c'est "de service" qu'on enlève essentiellement. C'est
ça?
M. Sanschagrin: Les rachats ne concernent pas toujours des
années de service faites par une personne pendant lesquelles elle
n'aurait pas cotisé, par exemple les congés sans solde ou
certains congés pour étude dans le secteur de
l'enseignement...
Mme Marois: Ah bon! D'accord.
M. Sanschagrin: ...où les personnes étaient
absolument absentes durant cette période-là...
Mme Marois: Mais pouvaient quand même racheter.
M. Sanschagrin: Mais ont pu et ont droit encore à
certaines possibilités de rachat. On peut faire référence
aussi aux congés de maternité avant 1976.
Mme Marois: Oui, c'est ça. D'accord. Ça va.
M. Sanschagrin: Cet article-là reviendra dans sa forme,
textuellement comme ça...
Mme Marois: À plusieurs reprises.
M. Sanschagrin: ...à quatre ou cinq autres reprises.
Mme Marois: Bon. Une fois qu'on l'a bien compris... J'ai un petit
remords. Je veux juste revenir sur une question d'information.
Le Président (M. Camden): Je m'en voudrais de vous laisser
quelque hantise.
Mme Marois: Une fois qu'on aura résolu mes
problèmes moraux, après ça, ça pourra aller plus
rapidement, vous allez voir.
Le Président (M. Camden): Ah! excellent!
Mme Marois: Je reviens à ce fameux article 5. En fait, les
femmes étaient favorisées dans l'article
précédent.
M. Sanschagrin: À 58 ans et 10 années de
service?
Mme Marois: Elles étaient favorisées de deux ans et
on leur enlève cet élément là, actuellement. Bien,
le monsieur, derrière, dit non.
M. Sanschagrin: On leur permet encore... C'est-à-dire
qu'on va leur permettre de partir à 58 ans et 10 années de
service...
Mme Marois: Oui, oui, celles qui sont déjà dans le
régime.
M. Sanschagrin: Mais même... C'est-à-dire, il faut
savoir que dans le régime de retraite...
Mme Marois: Mais, à partir de 1992, celles qui sont dans
le régime, actuellement, vont se voir appliquer la règle de la
réduction actuarielle de 0,25 % pour les années
subséquentes.
M. Sanschagrin: C'est ça. Dans le Régime de
retraite des enseignants, les dernières personnes qui ont pu
adhérer à ce régime-là sont des personnes qui
étaient là en 1973, parce que le régime est
fermé.
Mme Marois: O.K. Parfait.
M. Sanschagrin: Les nouvelles enseignantes sont maintenant dans
le RREGOP, et ce, depuis 18 ans.
Mme Marois: Couvertes dans le RREGOP, c'est ça. O.K.
Ça va. Ça résout mes problèmes. Revenons.
Le Président (M. Camden): L'article 7 est-il
adopté?
Mme Marois: Oui, c'est le même.
Loi sur le régime de retraite des agents de la
paix en services correctionnels
Le Président (M. Camden): Absolument. J'appelle donc
l'article 8, et on porte à mon attention qu'il y a un amendement...
Mme Marois: Un long amendement.
Le Président (M. Camden): ...un long papillon. Est-ce que
vous souhaitez le lire, M. le ministre?
M. Johnson: Je dois le lire, M. le secrétaire? Alors,
à l'article 8, un papillon monstrueux est apporté. 1°
Remplacer ce qui précède le paragraphe 2° de l'article 1.1
proposé par l'article 8 du projet de loi par ce qui suit: "1.1 Le
régime s'applique également à compter du 1er janvier 1992:
"1° à toute personne travaillant, à compter de cette date,
dans un établissement de détention
à titre de cadre intermédiaire représenté
par la Fraternité des cadres intermédiaires des agents de la paix
de la fonction publique ou l'Association des administrateurs des
établissements de détention du Québec." 2° remplacer,
dans la deuxième ligne du paragraphe 2° de l'article 1.1
proposé par l'article 8 du projet de loi, les mots "d'employés
titulaires d'un poste au sein" par les mots "ou sous-catégories
d'employés"; (23 h 15) 3° insérer, dans la septième
ligne du paragraphe 2° de l'article 1.1 proposé par l'article 8 du
projet de loi et après le mot "catégories", les mots "ou
sous-catégories"; 4° insérer, dans les huitième et
dixième lignes du paragraphe 2° de l'article 1.1 proposé par
l'article 8 du projet de loi et après le mot "catégorie", les
mots "ou sous-catégorie"; 5e insérer, dans la
première ligne du deuxième alinéa de l'article 1.1
proposé par l'article 8 du projet de loi et après le mot
"intermédiaire", les mots "représenté par la
Fraternité des cadres intermédiaires des agents de la paix de la
fonction publique ou l'Association des administrateurs des
établissements de détention du Québec et"; 6°
insérer, dans la troisième ligne du deuxième alinéa
de l'article 1.1 proposé par l'article 8 du projet de loi et
après le mot "publics", ce qui suit: ", au Régime de retraite des
enseignants".
Le Président (M. Camden): Est-ce que, suite à cette
longue lecture, vous avez des commentaires à formuler, à moins
que vous ne manifestiez le désir de relire l'article au complet?
Non?
Mme Marois: Non, pas vraiment. Dans l'article, on ne
prévoyait pas que le régime s'appliquait au cadre
intermédiaire représenté par la Fraternité. C'est
ça? Je comprends bien?
M. Johnson: Oui, c'est afin de bien viser les gens qui, de
façon ponctuelle, peuvent occuper un poste de cadre intermédiaire
en milieu carcéral.
Mme Marois: C'est ça.
M. Sanschagrin: C'est ça, en milieu carcéral, il
faut absolument qu'il soit membre de l'une de ces deux associations.
M. Johnson: Alors, il faut, pour l'application de nos lois sur
les régimes de retraite de ces gens, qu'ils fassent partie de l'une ou
l'autre des deux associations que j'ai décrites ici.
Mme Marois: Qui sont identifiées au projet?
M. Sanschagrin: À titre de cadre intermédiaire.
M. Johnson: Et à titre de cadre intermédiaire.
Mme Marois: Ça va, l'amendement.
Le Président (M. Camden): Alors, l'amendement est
adopté?
Mme Marois: Oui.
Le Président (M. Camden): Est-ce que l'article 8, tel
qu'amendé, est adopté?
Mme Marois: Oui, adopté.
Le Président (M. Camden): Adopté. J'appelle
l'article 9. Est-ce qu'il y a des commentaires à formuler?
M. Sanschagrin: C'est seulement de la concordance. On ajoute,
dans les personnes visées, les personnes qui sont également
visées à l'article 1.1, pour couvrir l'ensemble de la population
visée par ce régime de retraite.
Mme Marois: Ça va.
Le Président (M. Camden): L'article 9 est donc
adopté. J'appelle l'article 10.
Mme Marois: Ça, ça va. C'est toujours la notion du
31 décembre. Alors, c'est adopté.
Le Président (M. Camden): L'article 10 est adopté.
J'appelle l'article 11.
Mme Marois: C'est la même chose. Je ne sais pas à
quel nième on est rendus, sixième ou septième, mais c'est
toujours la notion d'âge au 31 décembre.
Le Président (M. Camden): L'article 11 est-il
adopté?
Mme Marois: Adopté.
Le Président (M. Camden): J'appelle l'article 12.
M. Johnson: De mémoire, j'en avais parlé à
l'Assemblée. Il s'agit de reconnaître pour les femmes,
évidemment, qui étaient en congé de maternité, donc
qui n'avaient pas eu de traitement pendant une certaine période, de
reconnaître, pour fins d'admissibilité à la retraite et de
calcul de la rente - oui, pour fins du calcul de la rente - le traitement
auquel elles auraient eu droit, n'eût été leur congé
de maternité. On a commencé à faire ça avec les
enseignantes. M. Sanschagrin va préciser.
M. Sanschagrin: Effectivement, historiquement, ces
périodes de service étaient reconnues...
Mme Marois: C'est ça.
M. Sanschagrfn: ...aux personnes, aux employées qui
quittaient pendant un congé de maternité, sauf qu'on ne leur
attribuait pas de revenu...
Mme Marois: C'est ça.
M. Sanschagrin: ...durant cette période-là. Et si
une personne quittait...
Mme Marois: On les soustrayait du calcul.
M. Johnson: Elles n'étaient pas dans le calcul.
M. Sanschagrin: On les calculait... C'est-à-dire, quand
venait le temps de calculer la moyenne des meilleures années, si ces
années-là tombaient durant cette période-là, on ne
tenait pas compte de ces années-là...
Mme Marois: C'est ça.
M. Sanschagrin: ...donc, à toutes fins pratiques...
Mme Marois: Pour la moyenne, pour établir la moyenne.
M. Sanschagrin: ...on les soustrayait pour établir la
moyenne.
Mme Marois: C'est ça.
M. Sanschagrin: Ce qui aurait eu pour effet de les
pénaliser au niveau du salaire moyen. Maintenant, ce sera pris en compte
parce qu'on établira, à compter de 1992, on reconnaîtra, on
demandera aux employeurs de déclarer le salaire que ces
personnes-là auraient fait durant cette période-là si
elles avaient été à l'emploi...
Mme Marois: Au travail.
M. Sanschagrin: ...et on les inscrira dans nos dossiers.
Mme Marois: Ah bon! Alors, on change la méthode. Avant, on
enlevait les années, on faisait la moyenne en ne tenant pas compte de
ces années-là. Là, on dira: Si elle avait
été au travail durant ces années-là, on
établit le revenu qu'elle aurait gagné et sur lequel, donc, elle
aurait contribué. C'est ça?
M. Sanschagrin: C'est ça. On en tient compte, par exemple,
de ces périodes-là, pour fins de calcul d'une rente si jamais il
y a une rente qui était payable. On en tient compte maintenant et on
continuera d'en tenir compte.
Mme Marois: O.K. Est-ce que ça ne risque pas de poser des
problèmes pour l'établissement du salaire qu'elle aurait pu
gagner? Imaginons, je ne sais pas quelle situation, elle a une promotion
pendant cette période-là, c'est-à-dire quelque temps
après ou quelque temps avant, ou enfin elle revient à l'emploi et
elle subit une démotion ou quelque chose comme ça. Imaginons une
situation un peu particulière.
M. Sanschagrin: Ce qui est crédité, c'est le
traitement à l'échelle, donc, dépendant du poste...
Mme Marois: Oui, là c'est vrai.
M. Sanschagrin: ...que cette personne-là occupait. Si son
salaire est modifié, parce qu'on passe un 1er janvier et qu'il y a un
ajustement des échelles ou parce qu'elle a droit à un
échelon durant son congé...
Mme Marois: Oui, c'est vrai...
M. Sanschagrin: ...toutes ces choses-là sont prises en
compte et c'est vraiment l'employeur qui doit nous déclarer le salaire
qu'elle aurait fait si elle avait été à l'emploi de
façon continue durant toute la période.
Mme Marois: D'accord. Et c'est dans le cadre, de toute
façon, dans ce cas-ci, mais j'imagine que ça reviendra dans les
autres régimes aussi, ça, c'est le Régime de retraite des
agents de la paix en services correctionnels.
M. Sanschagrin: Oui, on aura sept amendements de cette
nature-là.
Mme Marois: Oui, c'est ça, qui reviendront pour chacun des
régimes.
M. Sanschagrin: Oui, on va en reparler dans l'article suivant
aussi.
Mme Marois: O.K.
Le Président (M. Camden): Est-ce que l'article 12 est
adopté?
Mme Marois: Oui, je suis prête à l'adopter avec,
toujours, cette préoccupation - je pense qu'on avait trouvé un
système qui n'était pas mauvais, non plus, pour permettre
d'être équitable à l'endroit de situations
différentes... Moi, ma préoccupation, c'est de dire: 11 ne
faudrait pas que ça vienne pénaliser les femmes qui sont
concernées, parce que ce sont largement des femmes qui sont
concernées, c'est essentiellement ça, l'assurance-salaire pour le
cas de maternité. Enfin, qu'elles ne soient pas pénalisées
par un tel système.
M. Sanschagrin: Non. La seule chose qui peut en découler,
c'est un avantage au niveau du calcul du salaire moyen...
Mme Marois: C'est vrai.
M. Sanschagrin: ...si une prestation devient payable. Ce serait
le cas d'une femme qui reviendrait au travail après un congé de
maternité, mais qui déciderait, par exemple, d'aller travailler
ailleurs, de sortir de la fonction publique. À ce moment-là, la
rente qu'on lui établirait serait basée sur son salaire des cinq
meilleures années, qui comprendrait cette période-là.
Mme Marois: Qui comprendrait cette période-là.
D'accord. Ça va.
Le Président (M. Camden): Adopté? Mme Marois:
Adopté.
Le Président (M. Camden): J'appelle l'article 13. Des
commentaires à formuler, M. le ministre?
M. Johnson: Identique, ça.
Le Président (M. Camden): Aucun commentaire?
M. Johnson: Concordance avec l'article
précédent.
Mme Marois: Ah oui! Ça, ça va. D'accord.
Adopté.
Le Président (M. Camden): Adopté. J'appelle
l'article 14.
M. Johnson: C'est le premier exemple qu'on a de l'introduction
d'un plafond de prestations maximales. Dans le fond, c'est ce que vise à
faire le projet de loi C-52, introduire cette notion d'un plafond. Voilà
qui est fait.
Mme Marois: Est-ce que ça existe dans d'autres lois?
M. Sanschagrin: Ça, on va retrouver ce
plafond-là...
Mme Marois: Oui.
M. Sanschagrin: ...partout, à la grandeur...
Mme Marois: De tous les projets de loi qu'on va regarder.
M. Sanschagrin: ...de tous les projets de loi. C'est un maximum
qui existait pour l'ensemble des régimes du secteur privé, qui,
pour autant que ma mémoire me permet de retourner en arrière, a
toujours existé, mais qui était défini dans des guides de
pratique, si on veut, émis par le ministère du Revenu, qui
était plus du domaine de la normalisation que du domaine de la
législation comme tel.
Mme Marois: Oui.
M. Sanschagrin: Or, maintenant, ces maxi-ma-là sont inclus
dans la loi par le projet de loi C-52 et tous les régimes doivent s'y
conformer. Historiquement, ces normes-là n'avaient jamais
été appliquées aux régimes d'employés des
secteurs publics, tant au niveau fédéral que dans les autres
provinces, au Québec d'ailleurs, et doivent être
incorporées dans nos régimes de retraite. Ça n'affecte,
à toutes fins pratiques, quand on parle de Régime de retraite des
agents de la paix, ici, que les agents de la paix et surtout les cadres
intermédiaires qui gagneront plus de 90 000 $ de salaire. Tous les
autres ne sont pas affectés par ce plafond de cotisation là qui
permet de déterminer le montant de la rente. En fait, le montant de la
rente maximum qu'une personne peut accumuler pour une année de service,
c'est 1722 $, qui est prévu par la loi, ce qui correspond à un
salaire d'environ 90 000 $.
Mme Marois: Ah oui! Ça, c'est le maximum. M.
Sanschagrin: Ça, c'est le maximum.
Mme Marois: Donc, il faut se situer à un salaire en
deçà de 90 000 $ pour qu'on soit, jusqu'à un certain
point, pénalisé.
M. Sanschagrin: C'est ça. Mme Marois:
Adopté.
Le Président (M. Camden): L'article 14 est adopté.
J'appelle l'article 15.
M. Johnson: Concordance.
Mme Marois: Oui. C'est la même chose. Ça va.
Adopté.
Le Président (M. Camden): L'article 15 est adopté.
J'appelle l'article 16, et on porte à ma connaissance qu'il y a un
amendement. Si vous voulez, M. le ministre, en faire lecture.
M. Johnson: M. le Président, remplacer, dans les
quatrième et cinquième lignes de l'article 16 du projet de loi,
les mots "visée au" par les mots "faisant partie d'une catégorie
ou sous-catégorie d'employés déterminée en
application du".
Mme Marois: On la définit tout simplement plutôt que
de faire référence au paragraphe 2° de l'article 1.1. C'est
ça? Ça va.
Le Président (M. Camden): Alors, adopté. Est-ce que
l'article 16, tel qu'amendé, est adopté?
M. Johnson: Adopté.
Le Président (M. Camden): On m'indique également
qu'il y a un autre amendement, à l'article 16.1. M. le ministre, si vous
voulez en faire lecture.
M. Johnson: Oui, M. le Président. Insérer,
après l'article 16 du projet de loi, l'article suivant: "16.1 L'article
24 de cette loi, modifié par l'article 18 du chapitre 87 des lois de
1990, est de nouveau modifié par l'insertion, dans la quatrième
ligne du premier alinéa et après le mot "fonctionnaire", de ce
qui suit: "ou l'employé qui était, le 31 décembre 1991, un
cadre intermédiaire travaillant dans un établissement de
détention ou une personne faisant partie d'une catégorie ou
sous-catégorie d'employés déterminée en application
du paragraphe 2° de l'article 1.1 et qui est devenu un employé
visé par le présent régime le 1er janvier 1992 mais qui,
le 31 décembre 1991, participait au Régime de retraite des
fonctionnaires".
Le Président (M. Camden): Merci, M. le ministre. Est-ce
qu'il y a des commentaires à cet égard?
Mme Marois: Juste quelques explications peut-être...
Le Président (M. Camden): Oui, certainement.
Mme Marois: ...que M. Sanschagrin...
Le Président (M. Camden): M. Sanschagrin.
Mme Marois: ...pourrait nous donner.
M. Sanschagrin: Toute une série de... Lorsque le
Régime de retraite des agents de la paix a été
créé, une bonne partie de la clientèle de ce
régime-là était dans le Régime de retraite des
fonctionnaires et on a eu des modalités particulières qui ont
permis de transférer ces employés-là du Régime de
retraite des fonctionnaires au Régime de retraite des agents de la paix.
Maintenant qu'on introduit une nouvelle catégorie que sont les cadres
intermédiaires et qui sont également, pour certains, dans le
Régime de retraite des fonctionnaires, il faut les assujettir aux
mêmes modalités de transfert et d'intégration à
l'intérieur du Régime de retraite des agents de la paix.
Mme Marois: Ça va. Adopté. (23 h 30)
Le Président (M. Camden): Le nouvel article 16.1 est
adopté.
M. Johnson: Suivi de 16.2, M. le Président.
Le Président (M. Camden): Oui, d'un amendement, à
l'article 16.2. Si vous voulez en faire lecture, M. le ministre.
M. Johnson: Oui, que j'apporte. Insérer, après
l'article 16 du projet de loi... Est-ce qu'il ne faudrait pas plutôt dire
"après l'article 16.1"?
Le Président (M. Camden): Oui. M. Johnson: II me
semble. Mme Marois: On a fait 16.1.
M. Johnson: On vient d'ajouter 16.1. C'est ça. Alors,
l'article 16.2: Insérer, après l'article 16.1 du projet de
loi...
Le Président (M. Camden): Vous faites donc la correction,
M. le ministre.
M. Johnson: ...l'article suivant: "16.2 L'article 39 de cette loi
est modifié par l'addition, à la fin du premier alinéa, de
ce qui suit: "ou s'il était, le 31 décembre 1991, un cadre
intermédiaire travaillant dans un établissement de
détention ou une personne faisant partie d'une catégorie ou
sous-catégorie d'employés déterminée en application
du paragraphe 2° de l'article 1.1 et s'il est devenu un employé
visé par le présent régime le 1er janvier 1992".
Mme Marois: On se réfère exactement à la
même situation que pour l'article précédent.
M. Sanschagrin: À l'égard de certaines
années rachetées, dans ce cas.
Mme Marois: C'est ça. O.K. Ça va.
Adopté.
Le Président (M. Camden): Alors, le nouvel article 16.2
est adopté.
M. Johnson: Adopté.
Le Président (M. Camden): J'appelle l'article 17. Il y a
là également...
M. Johnson: Je fais lecture d'un amendement, M. le
Président.
Le Président (M. Camden): ...un amendement, oui. Si vous
voulez en faire lecture, M. le ministre.
M. Johnson: II y a un amendement que je lis. Remplacer le
paragraphe 2° de l'article 45
proposé par l'article 17 du projet de loi par le paragraphe
suivant: "2° le montant obtenu en multipliant le traitement admissible
moyen par 2,1875 % par année de service créditée
après le 31 décembre 1991. Toutefois, ce montant ne peut
excéder celui qui est obtenu en additionnant les montants suivants: "a)
le montant obtenu en multipliant le plafond des prestations
déterminées, applicable pour l'année de la prise de la
retraite et établi en vertu de la Loi de l'impôt sur le revenu
(Lois du Canada), par le nombre d'années de service
créditées postérieures au 31 décembre 1991 ; "b) le
montant obtenu en calculant la réduction prévue à
l'article 51 en ne tenant compte que des années de service
créditées postérieures au 31 décembre 1991."
Le Président (M. Camden): Est-ce qu'il y a des
commentaires à formuler?
Mme Marois: Non, j'aimerais avoir des explications.
Le Président (M. Camden): M. Sanschagrin.
Mme Marois: Non, je ferais des commentaires qui risqueraient
d'être peu pertinents.
Le Président (M. Camden): M. Sanschagrin va nous faire
profiter de ses lumières.
Mme Marois: Tout à fait.
M. Sanschagrin: Pour ce qui est du service qui sera
crédité à compter de 1992, compte tenu des maximums
fiscaux qu'on a vus tout à l'heure, les 1722 $, la rente maximum qui
peut être créditée avant intégration avec le
Régime de rentes, c'est égal aux 1722 $, qui est l'objet du
paragraphe a, le plafond, plus l'intégration que l'on fera
éventuellement à 65 ans pour tenir compte du Régime de
rentes, qui est le paragraphe b, la réduction prévue à
l'article 51. Donc, quelqu'un qui, avant 65 ans, deviendra admissible à
une rente pour du service fait après 1992 pourra recevoir, avant
l'âge de 65 ans, les 1722 $ plus le montant qui correspond à la
réduction du Régime de rentes, les deux combinés, les deux
s'additionnant. Et, forcément, par l'application de la réduction
à l'article 51 à compter de 65 ans, il retombera aux 1722 $.
Mme Marois: Je pense que ça va. Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement à l'article
17 est adopté?
Mme Marois: Oui.
Le Président (M. Lemieux): L'article 17, tel
qu'amendé, est-il adopté?
Mme Marois: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous passons
à l'article 18.
Mme Marois: Je pense que ce serait préférable
d'avoir quelques explications sur cet article-là.
M. Sanschagrin: Actuellement, lorsque vient le temps
d'établir la moyenne du traitement des cinq meilleures années
pour pouvoir calculer la rente, avec l'application de la réforme
fiscale, pour tout le service qui a été fait avant 1992, ces
droits acquis là ne sont pas affectés, de telle sorte que, si une
personne gagne, au moment de la retraite, un salaire supérieur au
maximum prévu en vertu des lois fiscales, on tiendra compte de la
totalité de son salaire, sans opérer la réduction qui
permettrait de... à cause des plafonds, pour calculer sa rente. De cette
façon-là, on protège l'ensemble de ses droits. Ça,
ça fait partie de la première partie de la modification qui est
apportée à l'article 46.
Lorsqu'on va de l'autre côté de la page et qu'on regarde
maintenant "pour les fins de l'application du paragraphe 2° de l'article
45", qui est le service après le 1er janvier 1992, là il faudra
tenir compte de l'application des maximums fiscaux pour déterminer le
salaire moyen, de telle sorte qu'on aura, finalement, deux salaires moyens des
cinq meilleures années, un sans application...
Mme Marois: ...avant 1991.
M. Sanschagrin: ...du plafond pour le service avant 1991 et
un...
Mme Marois: Et celui après 1992 avec...
M. Sanschagrin: ...avec l'application du plafond.
Mme Marois: ...l'application du plafond. Ça va.
Le Président (M. Lemieux): Article 18, adopté?
Mme Marois: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous appelons
maintenant l'article 19.
Mme Marois: Je m'excuse, une question plus
générale. Est-ce qu'il est prévu un mécanisme dans
la loi pour qu'il y ait une réévaluation de ce plafond-là
ou s'il suit l'indice des prix à la consommation ou un autre indice,
l'indice des rentes?
M. Johnson: Oui, il est aujourd'hui, ce
plafond, de 1722,22 $.
Mme Marois: C'est ça.
M. Johnson: II sera indexé, à compter du 1er
janvier 1995, me dit M. Sanschagrin - je croyais que c'était 1994 -
à l'indice des prix à la consommation du Canada.
M. Sanschagrin: Au salaire industriel moyen.
M. Johnson: Je m'excuse.
Mme Marois: Au salaire industriel moyen?
M. Johnson: C'est le salaire industriel moyen.
M. Sanschagrin:...
M. Johnson: Oui, fluctuation...
Mme Marois: Ah oui! C'est ça.
M. Johnson: ...hausse, inflation ou hausse du salaire industriel
moyen canadien.
Mme Marois: C'est intéressant, ça.
Le Président (M. Lemieux): Nous passons à l'article
19.
Mme Marois: Oui, c'est mieux que l'inflation, ça tient
plus compte de la réalité aussi. Ça va pour l'article 18,
on l'avait déjà adopté. L'article 19? Là, c'est
vraiment des trucs très techniques pour être en concordance avec
les articles précédents. Est-ce que c'est ça?
M. Sanschagrin: C'est ça, oui.
Mme Marois: Parce qu'on lirait: "Les traitements de chaque
année résultant de la division prévue au paragraphe 1°
du premier ou du deuxième alinéa de l'article 46."
M. Sanschagrin: C'est ça. C'est 120 %.
Mme Marois: C'est ça, hein? Alors, ça va, dans mon
interprétation?
M. Sanschagrin: Ça, c'est uniquement de la concordance, il
y a déjà des règles internes...
Mme Marois: C'est ça.
M. Sanschagrin: ...qui régissent, à
l'intérieur de ce régime-là, la progression du salaire
d'une année à l'autre. Il y a un 20 % d'augmentation qui ne peut
pas être dépassé.
Mme Marois: D'accord. Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 19 est adopté.
Nous passons à l'article 20.
M. Johnson: À l'article 20, nous apportons un amendement,
M. le Président, afin de supprimer l'article 20 du projet de loi.
Mme Marois: Ah!
M. Johnson: La suppression fait en sorte que nous conservons la
limite de 32 années de service pour le calcul de la réduction de
la Régie des rentes du Québec, de façon à ne pas
pénaliser les participants au Régime de retraite des agents de la
paix en services correctionnels.
Mme Marois: Ça va.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement est adopté.
L'article 20 est donc supprimé. Nous passons à l'article 21.
M. Johnson: Concordance, M. le Président. Mme Marois:
Oui, ça va. Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous passons
à l'article 22.
M. Johnson: Avant de l'appeler, M. le Président,
j'apporterais un amendement.
Le Président (M. Lemieux): Oui, un article 21.1.
M. Johnson: C'est ça, l'article 21.1. Le
Président (M. Lemieux): Ça va.
M. Johnson: Donc, insérer, après l'article 21 du
projet de loi, l'article suivant: "21.1 L'article 57 de cette loi est
modifié par l'addition, à la fin, de l'alinéa suivant: "Le
premier et le deuxième alinéa s'appliquent au conjoint de la
personne qui était, le 31 décembre 1991, un cadre
intermédiaire travaillant dans un établissement de
détention ou une personne faisant partie d'une catégorie ou
sous-catégorie d'employés déterminée en application
du paragraphe 2° de l'article 1.1 et qui est devenue un employé
visé par le présent régime le 1er janvier 1992 si elle
décède avant d'être admissible à une pension ou
avant que la pension visée aux articles 63 et 64 ne lui soit
payable."
Mme Marois: Est-ce qu'on peut avoir quelques explications?
M. Sanschagrin: Là encore, lorsque le Régime de
retraite des agents de la paix a été créé en 1987,
on a intégré ces gens-là, qui sont venus se joindre, et on
a permis qu'en cas de décès les prestations de
décès qui seraient
payables au conjoint provenant de tous les régimes auxquels cette
personne-là aurait pu participer avant sa participation au Régime
de retraite des agents de la paix puissent être payables au conjoint.
C'est la même situation en ce qui a trait aux cadres
intermédiaires et aux personnes qui viendront s'ajouter en vertu de
l'article 1.1 qu'on a vu tout à l'heure, et on donnera à leur
conjoint exactement les mêmes avantages qu'on a donnés, à
l'époque, aux agents de la paix qui sont arrivés à
l'intérieur du nouveau régime qu'on a créé à
ce moment-là.
Mme Marois: D'accord. Ça va.
Le Président (M. Lemieux): Adopté?
Mme Marois: Oui.
Le Président (M. Lemieux): L'article 21.1 est
adopté. Nous passons à l'article 22.
M. Johnson: Concordance, M. le Président. Mme Marois:
Oui. O.K. Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 22 est adopté.
Nous passons à l'article 23.
M. Johnson: J'ajoute l'article 22.1, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): Alors, nous passons à
l'article 22.1.
M. Johnson: Préalablement. Insérer, après
l'article 22 du projet de loi, le suivant: "22.1 Cette loi est modifiée
par l'insertion, après l'article 76, du suivant: "76.1 Pour les fins de
la présente sous-section, la limite prévue à l'article
14.1 ne s'applique pas."
Mme Marois: Alors, de quelle limite s'agit-il, M. le
Président?
M. Johnson: Des 1722 $.
Mme Marois: Est-ce que c'est ça?
M. Sanschagrin: Lorsqu'une personne est admissible à
recevoir une rente ou lorsqu'une personne à la retraite revient
travailler...
Mme Marois: Oui.
M. Sanschagrin: ...elle peut recevoir, elle peut cumuler salaire
et rente dans la mesure où la totalité ne dépasse pas le
traitement, sur une base annuelle, que ces personnes-là faisaient. Et,
de façon à garder les droits acquis, lorsqu'on va établir
le montant de la rente auquel cette personne a droit, on va tenir compte du
salaire total sans tenir compte de la nouvelle limite fiscale qui plafonnerait
le salaire qu'une personne peut faire, qu'on peut considérer en vertu du
régime de retraite à un maximum qui permet d'avoir les fameux
1722 $. Donc, en établissant la limite, on prendra la totalité du
salaire dans la mesure où cette personne-là aurait gagné,
par exemple, plus de 90 000 $. Si elle gagne 95 000 $, on prendra 95 000
$...
Mme Marois: 95 000 $.
M. Sanschagrin: ...ce qui lui laissera plus de place pour obtenir
un montant de rente, si on veut...
Mme Marois: C'est ça.
M. Sanschagrin: ...de telle sorte qu'on conserve, à toutes
fins pratiques, la même procédure que celle que l'on connaît
actuellement. En fait, l'objectif n'était pas, par l'introduction d'un
plafond au niveau des lois fiscales, d'aller réduire les prestations ou
la possibilité de cumuler salaire et rente...
Mme Marois: Ah oui!
M. Sanschagrin: ...qui est déjà présente
dans le régime.
Mme Marois: Ça va.
Le Président (M. Lemieux): Alors, l'article 22.1 est
adopté.
Mme Marois: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Nous passons à l'article
23. Il y a un papillon, l'article 23.1.
M. Johnson: Concordance, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): L'article 23 est-il
adopté?
Mme Marois: Oui, adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Il y a un autre
papillon, l'article 23.1. (23 h 45)
M. Johnson: Oui, M. le Président. Insérer,
après l'article 23 du projet de loi, le suivant: "23.1 L'article 89 de
cette loi est modifié par l'insertion, dans la deuxième ligne du
deuxième alinéa et après le mot "établi", de ce qui
suit: "conformément au premier alinéa de l'article 46".
Mme Marois: Ça veut dire quoi?
M. Sanschagrin: Une autre disposition existe dans ce
régime-là à l'égard des personnes qui
occupent soit un emploi de surnuméraire ou qui ont des droits de
rappel, et qui permet de recevoir comme rente un maximum égal à
70 % de leur salaire moyen des cinq meilleures années moins le salaire
qu'elles reçoivent, et qui leur est payé du fait de leur travail
comme surnuméraire ou du fait de l'exercice d'un droit de rappel. Cet
amendement-là a simplement pour effet de conserver la disposition telle
qu'on la connaît maintenant sans que l'imposition de plafond au niveau
fiscal ne vienne l'affecter.
Mme Marois: Parfait.
M. Sanschagrin: C'est le seul but poursuivi par cet
article-là.
Mme Marois: Ça, c'est 23.1, hein? Le Président
(M. Lemieux): 23.1, oui. M. Sanschagrin: Ça, c'est 23.1.
Mme Marois: O.K.
M. Sanschagrin: II faut se rappeler que le premier alinéa
de l'article 46 venait établir le salaire non plafonné.
Mme Marois: D'accord.
Le Président (M. Lemieux): Adopté?
Mme Marois: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Nous appelons l'article 24.
M. Johnson: Concordance, M. le Président. Mme Marois:
Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous appelons
l'article 25.
M. Johnson: Concordance également, M. le
Président.
Mme Marois: Oui, adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous appelons
l'article 26.
M. Johnson: Toujours de la concordance, M. le
Président.
Mme Marois: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 26 est adopté.
Nous passons à l'article 27.
M. Johnson: Article 27.
Le Président (M. Lemieux): Nous avons un papillon, je
crois, à l'article 27.
M. Johnson: Précisément. Remplacer, dans la
deuxième ligne du paragraphe 0.1° de l'article 130 proposé
par l'article 27 du projet de loi, les mots "d'employés titulaires d'un
poste au sein" par les mots "ou sous-catégories d'employés".
Concordance...
Mme Marois: C'est ça.
M. Johnson: ...avec le long papillon que j'ai introduit tout
à l'heure.
Mme Marois: Qu'on a vu, oui.
M. Johnson: À l'article 8, oui, c'est ça.
Mme Marois: C'est ça, c'était à l'article 8,
je pense.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement est-il
adopté?
Mme Marois: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement est adopté.
L'article 27, tel qu'amendé, est-il adopté?
M. Johnson: Adopté.
Mme Marois: Attendez un petit peu. Oui, c'est de la concordance.
D'accord.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous passons
à l'article 28.
M. Johnson: On a vu quelque chose de semblable tout à
l'heure, que les demandes de rachat couvrent également les
périodes de congé sans traitement.
Mme Marois: Oui. Ça va. Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Ça va pour l'article 28.
Adopté. Nous avons un papillon, l'article 28.1.
M. Johnson: Oui, M. le Président, qui insère
successivement 28.1 et 28.2.
Le Président (M. Lemieux): C'est ça, M. le
président du Conseil du trésor.
M. Johnson: Dois-je en faire lecture?
Le Président (M. Lemieux): Mme la députée de
Taillon.
Mme Marois: On peut le regarder. Je vais le regarder rapidement.
C'est de la concordance, ça
aussi, hein? Ça rejoint exactement la discussion qu'on a eue
tantôt sur "avant 1991", "après", et surtout les cadres
intermédiaires qui sont inclus. Ça va.
Le Président (M. Lemieux): Ça va. Alors,
l'amendement à l'article 28.1 est adopté. L'amendement à
l'article 28.2?
Mme Marois: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Pour les deux? Ça va,
Mme la députée de Taillon. J'appelle maintenant l'article 29.
Loi sur le régime de retraite des
employés du gouvernement et des organismes publics
M. Johnson: II y a un papillon, M. le Président. Remplacer
les trois dernières lignes de l'article 29 du projet de loi par ce qui
suit: "est modifié: "1° par le remplacement, dans le paragraphe
2°, de ce qui suit: "à l'âge de 71 ans ou plus" par ce qui
suit: "à compter du 31 décembre de l'année au cours de
laquelle elle atteint l'âge de 71 ans"; "2° par le remplacement, dans
la première ligne du paragraphe 8°, des mots "agent de la paix" par
le mot "employé".
Mme Marois: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Alors, les deux amendements
sont adoptés à l'article 29. Est-ce que l'article 29, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Johnson: Adopté. Mme Marois: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous passons
à l'article 30.
M. Johnson: Concordance, M. le Président. Mme Marois:
Oui, ça va. Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 30 est-il
adopté? Adopté. Nous passons à l'article 31. Il y a un
amendement.
M. Johnson: II se lit ainsi, M. le Président: Remplacer
les deux dernières phrases du quatrième alinéa de
l'article 10.1 proposé par le paragraphe 1° de l'article 31 du
projet de loi par les phrases suivantes: "Cet employé se fait
créditer, pour fins de pension, les années et parties
d'année de service créditées en vertu du Régime de
retraite de certains enseignants s'il n'a pas reçu le remboursement de
ses cotisations ou s'il n'est pas un pensionné en vertu de ce
régime. Il continue d'avoir droit aux bénéfices ou
avantages auxquels il pouvait prétendre en vertu de la Loi sur le
régime de retraite de certains enseignants (L.R.Q., chapitre R-9.1) s'il
s'en est prévalu avant de choisir de participer au présent
régime. Le gouvernement peut déterminer les dispositions de cette
loi qui continuent de s'appliquer aux fins de l'admissibilité, du calcul
et du paiement des prestations."
Mme Marois: Expliquez-nous, d'abord, l'article 31, après
ça, on verra. On les adoptera en ligne. C'est parce que, là, on
parle d'arbitrage.
M. Sanschagrin: L'article 10.1 est un article qui a
été inséré il y a déjà quelques
années pour prévoir des dispositions particulières de
retraite pour certains hauts fonctionnaires - les sous-ministres, pour ne pas
les nommer, les administrateurs de l'État - qui permettaient d'avoir des
modalités concernant la mise à la retraite et le calcul des
montants de la rente qui leur étaient particulières. Ces
modalités-là ne peuvent plus s'appliquer en vertu des
dispositions de la réforme fiscale. Il fallait donc songer à
autre chose. Et cet article-là vient, ici, permettre d'établir
des dispositions particulières par voie réglementaire comme
ça se fait actuellement, mais permettre également, d'une part, de
conserver des mécanismes d'appel qui sont ceux du RREGOP, de
préserver aussi à l'intérieur de ces
dispositions-là les nouvelles règles concernant le partage du
patrimoine familial - on le voit un peu plus tôt dans l'article avec la
référence au chapitre VII.I - permettre également pour les
personnes qui participent au Régime de retraite des enseignants et aux
personnes qui participent au Régime de retraite des fonctionnaires,
lorsqu'elles sont nommées dans les catégories qui sont
visées par ces dispositions particulières, d'y adhérer et
de préserver aussi certains droits acquis, comme c'est le cas de
certains fonctionnaires qui ont exercé la fonction de sous-ministre,
entre autres, permettre également à ceux qui sont visés
par le Régime de retraite de certains enseignants - les ex-religieux,
régime qu'on a vu tout à l'heure - de pouvoir adhérer ou
profiter de ces dispositions-là sans pour autant perdre les
années de service qui auraient été rachetées en
vertu des dispositions particulières qui régissent cette
clientèle-là et qui leur conservent, par exemple, au 31
décembre 1991, les prestations qui ont été acquises en
vertu des dispositions du Régime de retraite de certains enseignants.
Donc, c'est, pour l'essentiel, ce que l'on retrouve à l'intérieur
de cet article-là. Ça vise une clientèle d'à peu
près 500 personnes de l'ensemble des trois réseaux.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement est-il...
Mme Marois: Vous savez, des fois, ça peut viser seulement
10 personnes, mais ça peut être
aussi compliqué que si ça en visait 3000. M.
Sanschagrin: Ah oui! Mme Marois: Ça va.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement est
adopté?
Mme Marois: Oui.
Le Président (M. Lemieux): L'article 31, tel
qu'amendé, est adopté?
Mme Marois: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous passons
à l'article 32.
M. Johnson: II y a une référence, là aussi,
au congé de maternité et au fait qu'on tient compte du salaire
qu'aurait eu une bénéficiaire d'un congé de
maternité.
Mme Marois: Ça va.
Le Président (M. Lemieux): Adopté?
Mme Marois: C'est adopté.
Le Président (M. Lemieux): Nous passons à l'article
33.
M. Johnson: Concordance avec l'article
précédent.
Le Président (M. Lemieux): Adopté? Mme Marois:
Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Nous passons à l'article
34.
M. Johnson: Plafond, là aussi, des prestations. Plafonner
le montant du traitement admissible pour calculer les cotisations et
prestations.
Le Président (M. Lemieux): Adopté, Mme la
députée de Taillon?
Mme Marois: Ça va. Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. À
l'article 35, nous avons un papillon, je crois.
M. Johnson: II se lit ainsi, M. le Président: Remplacer le
paragraphe 2° de l'article 35 proposé par l'article 35 du projet de
loi...
Le Président (M. Lemieux): Par le paragraphe suivant.
M. Johnson: ...par le paragraphe suivant...
Le Président (M. Lemieux): "2° le montant obtenu en
multipliant le traitement admissible moyen par 2 % par année de service
créditée après le 31 décembre 1991."
M. Johnson: Toutefois, ce montant ne peut excéder celui
qui est obtenu en additionnant les montants suivants: "a) le montant obtenu en
multipliant le plafond des prestations déterminées, applicable
pour l'année de la prise de la retraite et établi en vertu de la
Loi de l'impôt sur le revenu (Lois du Canada), par le nombre
d'années de service créditées postérieures au 31
décembre 1991 ;"
Le Président (M. Lemieux): "b) le montant obtenu en
calculant la réduction prévue à l'article 39 en ne tenant
compte que des années de service créditées
postérieures au 31 décembre 1991."
Mme Marois: C'est de la concordance avec...
M. Sanschagrin: C'est une copie conforme d'un article...
Mme Marois: C'est ça.
M. Sanschagrim ...qu'on a vu antérieurement pour les
agents de la paix.
Mme Marois: Enfin, il faut de la concordance comme de la copie
conforme, parce que, là, on est passé au Régime de
retraite des employés du gouvernement et des organismes publics. Donc,
on va répéter comme ça un bon nombre d'articles.
Peut-être que ce qui serait intéressant, c'est qu'on nous
l'indique, d'accord? de sorte qu'on pourra accélérer le
processus. Quand on a eu les explications préalables, qu'on a
adopté les autres, on ne va pas changer d'idée rendus
là.
Le Président (M. Lemieux): L'amendement à l'article
35 est donc adopté, Mme la députée de Taillon?
Mme Marois: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 35, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Johnson: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que les articles 36
à 101 sont adoptés inclusivement?
Mme Marois: Pardon? Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Lemieux): Ça va. J'appelle
l'article 36.
Mme Marois: Je veux bien qu'on accélère, mais quand
même! Ha, ha, ha! Parce que, là, il y a pas mal d'amendements. Ha,
ha, ha!
Le Président (M. Lemieux): Oui, j'en suis conscient, Mme
la députée. C'est parce qu'il reste une minute.
Mme Marois: Oui, je le sais.
Le Président (M. Lemieux): On va appeler l'article 36.
L'article 36 est appelé, si on a le temps de l'adopter. M. le
président du Conseil du trésor.
M. Johnson: C'est identique, me signale-ton, à l'article
18 déjà adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté, Mme la
députée de Taillon?
Mme Marois: Oui, c'est ça, je le vois. Adopté.
M. Johnson: L'article 37, concordance avec l'article
précédent.
Mme Marois: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté, l'article 37.
Nous passons à l'article 38.
Mme Marois: C'est de la concordance. Adopté.
M. Johnson: Concordance.
Le Président (M. Lemieux): L'article 38 est
adopté?
M. Johnson: L'article 38, adopté.
Le Président (M. Lemieux): Oui, l'article 38 est
adopté. Nous passons à l'article 39.
M. Johnson: À l'article 39, il y a concordance, là
aussi.
Mme Marois: Oui, tout à fait.
Le Président (M. Lemieux): L'article 39 est donc
adopté. Nous passons à l'article 40.
M. Sanschagrin: Comme je l'ai dit tout à l'heure, c'est
pour ceux qui cumulent salaire et pension.
Mme Marois: C'est ça, l'explication que vous nous avez
donnée tout à l'heure.
M. Sanschagrin: C'est la même chose, mais dans le RREGOP
cette fois-ci, pour ceux qui cu- mulent salaire et pension.
M. Johnson: Dans le cas du cumul de salaire et pension, tout
à la fois.
Mme Marois: Salaire et pension. Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 40 est adopté.
Nous appelons l'article 41.
M. Johnson: Concordance, M. le Président.
Mme Marois: Oui, adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 41 est adopté.
Nous passons à l'article 42.
M. Johnson: Concordance avec l'article 35, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): Mme la députée de
Taillon, adopté?
Mme Marois: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): L'article 42 est adopté.
Nous passons à l'article 43.
M. Johnson: Concordance, ici aussi, avec l'article 35 du projet
de loi, M. le Président.
Mme Marois: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté, l'article 43.
Nous passons à l'article 44.
M. Johnson: Idem, M. le Président. Mme Marois:
Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous passons
à l'article 45.
Mme Marois: Ça, c'est dans le cas de litige. Est-ce que je
comprends bien?
M. Sanschagrin: Dans les cas de retraite graduelle. C'est le cas
d'une personne qui, quelques années avant la retraite, décide de
réduire son temps de travail, mais, pour les fins du régime de
retraite, on va continuer de la traiter comme si elle avait continué au
même rythme-Mine Marois: D'accord.
M. Sanschagrin: ...qui n'est pas nécessairement à
temps plein. C'est une personne qui pouvait être au travail trois jours
par semaine puis qui décide de descendre à deux avant la
retraite. Cette personne-là peut prendre une
entente comme celle-là à l'intérieur d'une
période de trois ans avant la retraite et si, à l'expiration de
la période prévue à l'entente, les estimations qui ont
été faites au départ ne s'avèrent pas
fondées parce que, par exemple, dans les déclarations
d'employeur, on avait surestimé le service ou quoi que ce soit et que la
personne n'a pas la rente à laquelle elle s'attendait à la fin de
la période, on va lui permettre d'extensionner cette période
jusqu'à ce qu'elle atteigne...
Mme Marois: Pour couvir le montant qu'elle aurait eu si elle
avait eu le même rythme, si on veut, de participation.
M. Sanschagrin: Ça, on va lui donner ce
service-là.
Mme Marois: Oui.
M. Sanschagrin: Mais si, pour une raison ou pour une autre, les
estimations qui ont été faites ne correspondent pas à la
réalité et qu'il lui manque, par exemple, un peu de service au
bout, de trois à six mois...
Mme Marois: D'accord, on va lui permettre de faire le service
pour aller chercher...
M. Sanschagrin: ...on va lui permettre d'extensionner pour aller
chercher le montant de rente en fonction de laquelle elle avait
décidé de prendre son entente.
Mme Marois: Ça va.
Le Président (M. Lemieux): L'article 45 est
adopté?
Mme Marois: Adopté.
Le Président (M. Lemieux): Adopté.
M. Sanschagrin: On en aura deux autres comme ça.
Le Président (M. Lemieux): Nous appelons l'article 46. Il
est minuit une minute. Est-ce qu'il y a consentement pour poursuivre?
Mme Marois: Non, pas vraiment. Le Président (M.
Lemieux): Non?
Mme Marois: Je vais vous dire, ce n'est pas par mauvaise foi.
Le Président (M. Lemieux): On vous comprend.
Mme Marois: Si on veut comprendre ce qu'on fait.
Déjà, c'est un peu compliqué.
Le Président (M. Lemieux): Alors, nous arrêtons
à l'article 46. Nous ajournons à demain, 10 heures.
(Fin de la séance à 0 h 2)