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(Neuf heures quarante et une minutes)
Le Président (M. Després): La commission est
réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du
projet de loi 418, Loi modifiant la Loi sur la Société
immobilière du Québec. M. le secrétaire, est-ce qu'il y a
des remplacements?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. M. MacMillan
(Papineau) remplacera M. Gautrin (Verdun) et Mme Dupuis (Verchères)
remplacera Mme Marois (Taillon).
Le Président (M. Després): Merci, M. le
secrétaire. Nous étions à l'article 1, paragraphe 1°.
M. le député de Labelle avait fait déjà 11 minutes
30 par rapport au paragraphe 1° de l'article 1. La parole est à ce
moment-là à M. Léonard. Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires de votre part? Mme la députée.
Objets et pouvoirs de la Société
(suite)
Mme Dupuis: M. le Président, est-ce qu'on s'entend que je
termine le temps de M. Léonard, puisqu'il ne peut pas être
là?
Le Président (M. Després): Non. Donc, on me dit que
vous aviez fait 9 minutes 30. Donc, c'est sur votre temps de parole à
vous.
Mme Dupuis: Bonjour, M. le Président, membres de la
commission, M. le ministre. Hier, lorsque nous avons terminé les travaux
de la commission, nous avions demandé au ministre l'évaluation de
la place Ville-Marie. Le ministre a laissé entendre que peut-être
il pourrait nous la fournir. Alors, je reviens avec cette question-là ce
matin à savoir si le ministre l'a obtenue et s'il peut nous...
M. Dutil: Effectivement, nous avons l'évaluation de place
Ville-Marie qui est à 491 000 000 $. Malheureusement, nous n'avons pas
encore le nombre de pieds carrés. On sait que place Ville-Marie est plus
gros que le complexe Desjardins, mais on ne sait pas de quel ordre exactement.
Et c'est ce qui est important; si on veut voir véritablement, en
fonction de chaque pied carré ou de chaque mètre carré, le
rapprochement qu'on peut faire entre les deux, ça nous prend cette
donnée-là. Remarquez bien que, étant donné qu'on
sait que place Ville-Marie est plus grosse que le complexe Desjardins, il est
normal que l'évaluation soit supérieure. Alors, la
différence, c'est entre 414 000 000 $ et 491 000 000 $. Donc, en
pourcentage de l'évaluation, place Ville-Marie est 18 % plus
élevée. Est- ce qu'il y a 18 % de plus de pieds carrés?
C'est ça qu'il faut savoir maintenant.
Le Président (M. Després): M. le ministre.
M. Dutil: L'autre point, M. le Président, que nous ne
saurons pas, malheureusement, que l'on ne peut pas savoir, c'est à quel
prix ils louent. Est-ce qu'ils louent plus cher en général? Place
Ville-Marie, traditionnellement, était considérée comme un
lieu où les prix des loyers étaient plus élevés;
donc, ça a une influence sur la valeur de la bâtisse.
Le Président (M. Després): Mme la
députée de Verchères, est-ce que ces commentaires
vous...
Mme Dupuis: Nous reviendrons un petit peu plus tard sur le sujet.
Maintenant, est-ce qu'il y aurait possibilité que ce soit un petit peu
plus ventilé, par exemple, et que le ministre confirme que la vente
s'est finalisée, l'entente s'est finalisée à 98 300 000
$?
Dépôt de document
M. Dutil: Oui. D'ailleurs, le document que j'ai donné hier
verbalement, je serais prêt à le déposer, M. le
Président, pour les membres de la commission...
Le Président (M. Després): Oui. Sûrement.
M. Dutil: ...sur la transaction. Je pense que effectivement
ça a peut-être été vite hier.
Le Président (M. Després): Oui, j'accepte un
dépôt.
M. Dutil: Je suis, évidemment, très familier avec
ces chiffres-là. Je comprends que j'ai peut-être
négligé que la familiarité que j'ai avec les chiffres
n'est pas la même pour tout le monde. Alors, ce sont exactement les
chiffres que j'ai donnés hier, pour réconcilier le montant final
qui est déboursé par la Place Desjardins ou le groupement
Desjardins versus la valeur de l'immeuble.
Mme Dupuis: Maintenant, comme les documents viennent tout juste
d'être déposés, est-ce qu'il n'y aurait pas lieu de
suspendre quelques minutes, une ou deux, pour qu'on puisse les consulter...
Le Président (M. Després): Est-ce qu'il y a
consentement?
M. Dutil: Pas de problème.
Mme Dupuis: ...et questionner ou demander des explications au
ministre sur ce document-là?
Le Président (M. Després): Nous suspendons pour dix
minutes.
Mme Dupuis: Merci. (Suspension de la séance à 9 h
45)
(Reprise à 9 h 52)
Le Président (M. Lemieux): La parole était à
vous, Mme la députée.
Mme Dupuis: Merci, M. le Président. M. le ministre vient
de nous fournir un document. Cependant, j'aurais quelques petites explications
à demander. Comme, par exemple, bon, la vente de 98 300 000 $,
là, est-ce que le ministre serait en mesure de nous dire si le
gouvernement a pris une décision à savoir ce qu'il fera avec cet
argent? Est-ce qu'il va le réinvestir à Montréal? Est-ce
qu'il va le laisser à la Société immobilière?
Est-ce que ça peut aller dans le fonds consolidé?
M. Dutil: II n'y a pas de décision de prise encore
à cet effet-là. Cet argent-là, initialement, s'en va
à la Société immobilière du Québec. C'est
bien normal. C'est eux qui sont les propriétaires et c'est eux qui font
la transaction. À partir du moment où cet argent-là est
rentré à la Société immobilière, il y aura
certainement discussion entre les Finances, la Société
immobilière et le ministre concerné que je suis pour savoir les
besoins en financement de la Société immobilière. Si la
Société immobilière a besoin d'un montant, il lui en sera
laissé. Si elle n'a pas besoin d'un montant aussi considérable,
ce qui est peu probable - je ne pense pas que la SIQ ait besoin d'un montant
aussi considérable -bien, il y aura dividende. Alors, cette
décision-là suivra la transaction.
Mme Dupuis: Mais, dans un premier temps, il y a donc
possibilité que ça aille au fonds consolidé ou si...
M. Dutil: Absolument. C'est une décision...
Mme Dupuis: ...cette hypothèse-là est exclue?
M. Dutil: II n'y a rien d'exclu dans toutes les
hypothèses. Il est peu probable que la SIQ ait besoin, dans ses besoins
d'investissement l'année prochaine, d'une somme aussi
considérable. Alors, dans le passé, la Société
immobilière a bénéficié d'un prêt du
gouvernement, qui était de plusieurs centaines de millions initialement,
quand elle a été formée en 1983. C'est un prêt qui a
été remboursé graduellement parce que les besoins de la
Société immobilière en termes d'argent étaient
moins considérables. Ce sera un ajustement qui devra être fait en
fonction de ce que l'on envisage au niveau de la Société
immobilière de faire.
Mme Dupuis: Si je reprends les paroles du ministre, hier, il a
dit: Bon, bien, nous, on se retire maintenant, la Société
immobilière du Québec se retire de la Place Desjardins, on peut
dire mission accomplie. Donc, on peut supposer que c'était pour le
développement de Montréal ou c'était pour donner un coup
de main, ou un coup de pouce, si vous voulez, à cet immeuble ou à
cette corporation.
Il n'y aurait pas lieu - c'est une suggestion que je peux faire et
j'aimerais avoir les commentaires du ministre à cet effet. Puisque la
première action semble avoir été faite dans cet
exprit-là, il n'y aurait pas lieu de réinvestir les 98 000 000 $
dans un autre endroit à Montréal pour redonner un
élan...
M. Dutil: II y avait à l'époque, si je comprends
bien - peut-être que M. le député de Labelle pourra le
confirmer - des besoins en immeubles. Le gouvernement avait besoin de louer des
espaces, de centraliser ses espaces à l'époque. Alors, il a joint
l'utile à l'agréable en ce sens qu'il pouvait se centraliser en
construisant un nouveau complexe immobilier. Je vois très mal, dans les
circonstances actuelles de l'immobilier à Montréal, aller
rajouter au parc déjà existant un autre immeuble, alors qu'il y a
des taux de vacance incroyables. D'ailleurs, on le voit au niveau des prix de
location: il y a des chances que le prix du marché baisse au lieu
d'augmenter à Montréal, étant donné la proportion
d'immeubles qui sont vacants actuellement.
Alors, il faut ajuster nos objectifs de développement en fonction
des besoins. S'il n'y a pas de besoins d'immeubles, il ne faut pas mettre
l'argent là-dedans; il faut le mettre ailleurs.
Mme Dupuis: Ailleurs. En supposant qu'effectivement il n'y ait
pas de besoins signalés au niveau de l'immeuble et que le gouvernement
se garde la possibilité d'en disposer à sa guise, on pourrait
peut-être les réinvestir dans autre chose à
Montréal, puisqu'ils peuvent aller au fonds consolidé, et se
servir de ces 98 300 000 $ pour relancer l'économie à
Montréal d'une autre façon peut-être.
M. Dutil: Mais il faut comprendre une chose, M. le
Président. Les piastres qui rentrent au gouvernement ne sont pas toutes
identifiées. On ne pourrait pas le faire. Il se fait
énormément d'investissements par le gouvernement, on le sait, au
cours de chaque année. Alors, ce n'est
pas un scandale d'envisager que cet argent-là s'en aille dans le
fonds consolidé. Ça aura, à tout le moins, pour effet
immédiat de baisser l'endettement du gouvernement de 100 000 000 $ et
donc de sauver approximativement 10 000 000 $ d'intérêts par
année. Mais, s'il faut colorier les piastres, est-ce que ces 98 000 000
$ vont aller à telle place plutôt qu'à telle autre? C'est
un exercice artificiel. Le gouvernement dépense 40 000 000 $ par
année et, là-dessus, il y a une bonne part qui va en
investissements.
Je pourrais vous dire qu'il y a le Palais des congrès à
Montréal qui coûte, à chaque année, 20 000 000 $ au
gouvernement. Il y a des retombées économiques, d'autre part, qui
nous permettent de justifier qu'on mette 20 000 000 $ dans le Palais des
congrès. Alors, ce serait artificiel de dire à Mme la
députée que, bien, c'est là qu'ils vont les 98 000 000 $,
sur cinq ans, on va les mettre là. Je ne pense pas qu'on puisse colorier
de cette façon-là les dollars.
Mme Dupuis: Bien sûr, je ne demande pas au ministre de me
répondre tout de suite. C'est plutôt une suggestion ou un voeu
pieux, peut-être, que je fais au ministre, de dire: Puisqu'il vient de
Montréal et que Montréal est en difficulté... On le sait,
l'est de Montréal se vide et tout, et on dit que Montréal est de
plus en plus pauvre. Les gens désertent, délaissent
Montréal pour aller vers les banlieues. Il y aurait peut-être lieu
de le réinvestir à Montréal pour justement stimuler
l'économie.
Ceci étant dit, j'aimerais qu'on revienne au document qui a
été déposé et que le ministre apporte quelques
clarifications qui, pour moi...
M. Léonard: Avant de toucher ça, il n'y a pas un
déménagement important, à l'heure actuelle, de
Montréal vers Laval en termes de fonctionnaires? Le ministère du
Revenu, il était déjà dans Place Desjardins?
M. Dutil: C'est-à-dire qu'il y a des ajouts de
fonctionnaires au niveau du ministère du Revenu qui nous proviennent de
la TPS.
M. Léonard: Et vous les installez à Laval?
M. Dutil: II y en a une partie qui sont installés à
Laval. Il y a d'autres parties qui sont installées ailleurs. Mais,
là, je n'ai pas ici le plan directeur des immobilisations et de...
M. Léonard: Je comprends, mais c'est quand même un
geste important, compte tenu de la situation économique de
Montréal. Le gouvernement lui-même contribue à
l'étalement urbain.
M. Dutil: II faudra voir si Laval, c'est considéré
comme de l'étalement urbain. Je ne suis pas sûr que ce serait
l'avis de tout le monde. Les députés de ce coin-là ne
partage- raient certainement pas votre point de vue. Ils veulent avoir leur
part des immobilisations gouvernementales dans un contexte où il y a 200
000 habitants qui vivent à Laval aussi.
M. Léonard: Je comprends ce que vous dites, mais ça
ne règle vraiment pas le problème de Montréal à
l'heure actuelle. C'est ça que j'ai dit. C'est-à-dire lequel est
le plus urgent, le plus dramatique, le problème de Montréal ou
celui de Laval? Je fais juste souligner ça en passant. J'enregistre
votre réponse. Ce n'est pas rassurant pour les gens de Montréal,
où il y a 20 % des espaces de terrains vacants à l'heure
actuelle. Enfin!
M. Dutil: M. le Président, on est installé dans 300
municipalités au Québec...
M. Léonard: O.K.
M. Dutil: ...et je pense que je mentirais à tout le monde
en disant qu'on va tout centraliser à Montréal parce qu'il y a
des difficultés à Montréal. Il y a des besoins ailleurs
qu'à Montréal aussi qu'il faut combler en espaces de location.
Non, mais je ne parle pas juste des difficultés. Il faut se rappeler
qu'il y a certaines de nos locations aussi qui sont des services à la
population directement. On ne va pas déménager certaines choses
où il y a une clientèle. Ce n'est pas le cas du ministère
du Revenu qui s'installe à Laval. Mais, je pense qu'on essaie,
règle générale, d'être là où le client
le demande, d'abord. Ça, c'est un point important. Le client a son mot
à dire.
Notre rôle, comme Société immobilière, c'est
de trouver une solution immobilière qui tient compte du besoin du client
et du besoin de localisation, et qui est équitable aussi pour ceux qui
peuvent nous fournir des locaux quand on va en location, en particulier. On
essaie d'avoir des périmètres suffisamment larges pour qu'il y
ait une concurrence assez élevée, nous permettant d'obtenir le
meilleur prix.
Mme Dupuis: Dans l'ensemble, est-ce que ça va vers la
décentralisation ou plutôt vers la concentration?
M. Dutil: Dans l'ensemble, les ministères nous demandent
d'être regroupés quand il ne s'agit pas de services à la
clientèle directement, mais qu'il s'agit de services administratifs. Je
prends surtout Québec comme exemple de ça. À
Québec, les ministères, qui étaient à trois,
quatre, cinq, six endroits, nous demandent, règle
générale, de se retrouver au même endroit pour des raisons
de coordination, pour des raisons d'efficacité administrative. À
cinq, six endroits, je parle de la Communauté urbaine de Québec.
C'était le cas de mon ministère. Le ministère des
Approvisionnements et Services, qui a été créé
il
y a maintenant cinq ans, était à cinq ou six endroits
jusqu'à l'année dernière. Maintenant, il est dans un seul
édifice et je peux vous dire que ça aide beaucoup au travail.
Ça évite bien des démarches. Ça permet une
coordination qui est bien meilleure.
Ça ne répond pas, là... Si vous parlez de
centralisation en termes de ramener des locaux dans les grandes villes
plutôt que dans les petites villes, on ne peut pas dire que ça va
dans ce sens-là quand il s'agit de locaux où il y a du service
à la clientèle. Les locaux administratifs, c'est une chose. On
essaie de les centraliser davantage pour que tous les employés
travaillent au même endroit dans un même ministère. Mais,
quand il s'agit d'avoir des bureaux régionaux, bien, évidemment,
si c'est décentralisé, ça le restera parce que les bureaux
régionaux, en général, ont une vocation de service
à la clientèle.
Mme Dupuis: Là, on revient au document, si vous voulez
bien. Au quatrième paragraphe, c'est inscrit «impôt
additionnel pour un acheteur d'actions de PDI plutôt qu'un acheteur de
l'immeuble». J'aimerais avoir des clarifications. Pour moi, c'est
incompréhensible et j'aimerais avoir des détails, des
explications.
M. Dutil: Accepteriez-vous, M. le Président, que la
personne-ressource que j'ai ici, du ministère des Finances, puisse
répondre à la question?
Le Président (M. Lemieux): Si j'ai le consentement.
M. Léonard: Je trouve toujours ça dangereux, M. le
Président, parce que celui qui prend la décision, c'est le
ministre. S'il ne comprend pas ses données, c'est inquiétant pour
le gouvernement.
M. Dutil: Ha, ha, ha! Alors, je vais donner l'explication, si on
me permet deux minutes.
Le Président (M. Lemieux): M. le ministre.
M. Dutil: Vous voyez qu'il y a deux colonnes. Il faut mettre en
perspective qu'on a un désavantage là et qu'on a un avantage par
ailleurs. On y reviendra tout à l'heure sur le plan du calcul de ce que
va nous verser l'acheteur. Ils achètent des actions au lieu d'acheter
des actifs. S'ils achetaient les actifs, ils achèteraient une
bâtisse évaluée à 355 000 000 $. À partir de
là, ils prendraient une dépréciation sur 355 000 000 $. La
dépréciation, évidemment, se soustrayant du revenu, leur
permettrait de sauver des impôts. Mais ils achètent les actions et
non pas les actifs. En achetant les actions au lieu des actifs, la
dépréciation qu'ils pourront prendre, c'est sur le
résiduel de la valeur de la bâtisse dans les livres de Place
Desjardins.
On se rappellera que cette bâtisse-là a coûté
207 000 000 $. Il y a eu des amortissements qui ont été pris. Il
y a eu des dépréciations qui ont été prises au fil
des 16 dernières années. Ce qui fait qu'aujourd'hui la valeur de
la bâtisse dépréciée dans les livres est de 90 000
000 $ et non pas de 355 000 000 $.
Une voix: Pour l'impôt.
M. Dutil: Pour l'impôt, pour les fins d'impôt. Donc,
les amortissements qu'ils peuvent prendre sont pris sur les 90 000 000 $ et non
pas sur les 355 000 000 $, et il y a là, donc, une possibilité de
réduire leur revenu moins grande qu'autrement. C'est à partir de
cette donnée-là que le calcul est fait pour les 24 700 000 $,
mais on tient compte également, comme je vous le disais, dans la colonne
suivante, de l'impôt reporté pour tenir compte de sa valeur
réelle qui, elle, est un impôt payable, mais plus tard dans les
livres. Étant donné qu'elle est payable plus tard, qu'ils n'ont
pas à la payer tout de suite, ça a une certaine valeur,
ça, que, nous, on voulait avoir à notre bénéfice,
qui est de 41 300 000 $, la différence entre les deux étant les
16 000 000 $ dont je vous parlais tout à l'heure, à notre
avantage.
Mme Dupuis: Donc, les 24 700 000 $?
M. Dutil: Donc, les 24 700 000 $, c'est le fait qu'ils ne
pourront pas amortir, puisqu'ils achètent des actions, autant qu'ils
auraient pu amortir sur le plan fiscal s'ils avaient acheté les
actifs.
Mme Dupuis: O.K.
M. Léonard: Les 41 000 000 $, eux, c'est l'impôt
payable sur l'augmentation de la valeur de l'immeuble. Donc, c'est le profit en
capital. Est-ce que ça s'applique juste sur la partie profit de
capital?
M. Dutil: Je vous reviens. Sur le plan fiscal, on peut amortir
à une vitesse qui est plus grande que la dépréciation
qu'estime PDI. Alors, il y a donc une différence entre les deux. Ils ont
amorti dans leurs livres à eux moins rapidement que pour les fins
d'impôt.
M. Léonard: Ah! Ah! O.K. O.K.
M. Dutil: Ils se retrouvent donc avec un impôt
reporté qui sera à payer ultérieurement. On ne veut pas
leur céder ce bénéfice-là d'une façon tout
à fait gratuite. On dit: C'est un avantage de ne pas avoir à
payer des impôts immédiatement. Même si ça ne fait
pas partie de la valeur de PDI, bien, on veut notre part. Et ça,
actualisé, ça vaut 41 300 000 $, ce qui est
considérable.
M. Léonard: C'est actualisé, ça? M.
Outil: Oui.
M. Léonard: Les 41 000 000 $ comme les 24 700 000 $.
Mme Dupuis: C'est la même règle que... M. Dutil:
C'est actualisé à 10 %. M. Léonard: 10 %. M.
Dutil: Oui.
M. Léonard: Les taux qui ont été
utilisés, ça a toujours été 10 %?
M. Dutil: Pour l'actualisation au niveau.... Oui. C'est à
peu près le taux que nous, on paie d'intérêt à long
terme, mais on estimait que c'était la juste valeur, donc,
d'actualisation.
M. Léonard: Juste une autre question que je voudrais
éclaircir de façon très nette. Le taux
préférentiel accordé au gouvernement, vous avez dit hier
qu'il était garanti jusqu'à l'an 2005. Est-ce que, ça,
c'est vraiment formel de votre part que ce taux...
M. Dutil: Oui.
M. Léonard: ...ne peut pas être rouvert par la
transaction de quelque façon que ce soit, à quelque moment que ce
soit?
M. Dutil: C'est formel. C'est un bail, c'est une entente
signée. Il n'y a pas de possibilité de rouvrir cette
entente-là à moins d'un accord des deux parties,
évidemment.
M. Léonard: Oui, je comprends.
M. Dutil: C'est toujours possible à ce moment-là.
Mais non. Si la Société immobilière n'accepte pas de
rouvrir ça, c'est jusqu'en 2005 pour le nombre de pieds carrés
que je vous ai mentionné hier.
M. Léonard: Et vous n'avez pas l'intention de rouvrir.
M. Dutil: Bien, absolument pas. M. Léonard: Je
comprends.
M. Dutil: C'est à notre avantage de ne pas rouvrir
ça. Maintenant, moi, je ne peux répondre pour les gouvernements
ultérieurs, les gouvernements futurs, mais je réponds pour le
nôtre actuellement.
M. Léonard: Je peux vous dire que nous avons à
coeur le bien de l'État autant que vous et même plus.
M. Dutil: Ah non, mais je ne voulais pas dire que le futur
gouvernement serait un autre gouvernement. Je veux dire, ça peut
être des personnes différentes de notre parti politique qui
prendront des décisions.
M. Léonard: On verra ça à la prochaine
élection. Ha, ha, ha!
Mme Dupuis: Mais ils sont liés par l'entente aussi. Ils
sont liés par l'entente.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Limoilou, vous avez quelque chose à dire?
M. Després: Non, non, non. Je veux juste que les
députés de l'Opposition soient patients. «Tout vient
à point à qui sait attendre.»
Mme Dupuis: M. le Président... Le Président (M.
Lemieux): Oui.
Mme Dupuis: ...j'aurais une autre question, mais qui ne concerne
pas le document. Dans le rapport annuel 1990-1991 de la Société
immobilière du Québec, on voit à la page 25... Je ne sais
pas si... Là aussi, j'aurais des explications à demander.
M. Dutil: J'attends la question, M. le Président. Je ne
suis pas certain que ça sera pertinent dans le débat, là,
mais en tout cas, quoi qu'il en soit, j'attends la question.
Mme Dupuis: C'est que j'aimerais avoir des explications sur un
chiffre.
M. Dutil: Oui, oui.
Mme Dupuis: À savoir, l'item 4, Placements (à la
valeur de consolidation); société satellite. On voit Place
Desjardins... Je ne sais pas si vous avez le document...
M. Dutil: Non.
Mme Dupuis: ...Place Desjardins inc, valeur comptable en 1991. On
a les montants en 1990 découlant des états financiers
vérifiés au 31 décembre 1990 et ceux non
vérifiés au 31 mars 1991. On a le pourcentage de participation
qui est à 49 %. Là, ça va. Ensuite, en 1991 et 1990, on
voit qu'il y a eu un gain ou un montant qui est différent de tout
près de 4 000 000 $. En 1991, on voit 17 287 000 $ et, en 1990, 13 499
000 $. J'aimerais avoir un petit peu d'éclairage sur ces chiffres.
M. Dutil: Évidemment, ce montant fluctue
en fonction des bénéfices non répartis qui restent
dans PDI. Donc, s'il y a des bénéfices qui sont obtenus dans le
cours de l'année et qu'ils ne sont pas donnés en dividendes,
ça augmente la valeur de la participation de la Société
immobilière.
Mme Dupuis: Donc, effectivement, les montants que j'ai
donnés tantôt, 17 000 000 $ et 13 000 000 $ en 1990, ce sont des
bénéfices?
M. Outil: C'est la valeur de Place Desjardins. Ce n'est pas
nécessairement seulement des bénéfices. Il doit y avoir
aussi le capital-actions.
M. Léonard: La valeur aux livres. Il y a toutes sortes de
choses là-dedans.
M. Dutil: Oui, mais disons qu'on peut dire que ça se
résumerait au capital-actions plus les bénéfices non
répartis. Ça doit être les deux points...
M. Léonard: Le capital-actions, il ne doit pas être
très important là-dedans. C'est une compagnie...
Une voix: 16 000 000 $.
M. Dutil: 16 000 000 $. On l'a dans le deuxième chiffre
que vous avez sur la feuille, là.
M. Léonard: Ah! Le capital-actions était de 16 000
000 $? Mais la valeur aux livres des actions, ce n'est pas
nécessairement la valeur du capital-actions? Parce qu'il y a tous les
bénéfices ajoutés depuis.
Une voix: Le capital-actions plus les bénéfices non
répartis.
M. Dutil: Plus la somme des deux.
M. Léonard: O.K. On s'entend. Ça va. C'est ce qu'on
entend d'habitude par la valeur aux livres des actions.
M. Dutil: Oui, oui, c'est ça.
M. Léonard: C'est la valeur nominale payée à
l'origine plus les profits accumulés.
Mme Dupuis: Donc, on voit...
M. Dutil: C'est parce que, dans les chiffres qu'on vous donne, on
a distingué la valeur des actions de la valeur des
bénéfices non répartis. Mais la valeur globale de
l'entreprise, la valeur aux livres, ce serait la somme des deux.
M. Léonard: Ah! Un instant, là. C'est quand
même la valeur d'origine des actions. C'est l'investissement en actions.
16 000 000 $ au départ.
M. Dutil: Je ne sais pas, M. le Président, si c'est la
valeur d'origine. Il a pu y avoir des rachats d'actions ou non. Je n'ai pas
vérifié cette chose-là, mais c'est la valeur actuellement
des actions.
M. Léonard: Oui, O.K., mais on parle de valeur nominale,
tandis que les bénéfices non répartis au 31
décembre, ce n'est pas juste les bénéfices de
l'année 1991. C'est tous les bénéfices accumulés
depuis le début de la compagnie. O.K.
M. Dutil: S'il n'y a pas eu de dividendes de payés,
là.
M. Léonard: Oui, oui. Non, je comprends. Ça va.
M. Dutil: Les bénéfices restants, les
bénéfices non répartis.
M. Léonard: On a déjà vu ça.
M. Dutil: Non, non, c'est correct, mais, je veux bien être
clair. Je sais que vous avez déjà vu ça.
Mme Dupuis: Mais de toute façon, il y aurait eu un gain de
4 000 000 $.
M. Dutil: Oui.
Mme Dupuis: Donc, on peut en conclure que c'est rentable, que
ça va bien et que ça va même très bien.
M. Dutil: Heureusement qu'il y a des bénéfices
parce qu'on ne vendrait pas à 98 300 000 $. Oui, évidemment, il y
a des bénéfices. Non, je comprends, mais il faut se rappeler que
le bénéfice de 4 000 000 $, si on le reporte sur l'ensemble de
l'immeuble, heureusement non plus qu'il n'y a pas seulement le
bénéfice sur lequel Place Desjardins escompte faire des revenus.
Ils doivent escompter, pour nous payer un pareil prix, que la bâtisse va
prendre de la valeur, qu'éventuellement, comme le soulignait le
député de Labelle, il y aura des contrats, des baux de location
qui seront à un prix plus élevé à partir de l'an
2005 et ainsi de suite. Ils calculent leurs risques et leurs avantages
sûrement de cette façon-là.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que c'est des paiements
différés ou comptants, ça? Est-ce que c'est payé
comptant ou par paiements différés? Payé comptant.
M. Dutil: Payé cash, là. Vous parlez de la
transaction?
Le Président (M. Lemieux): Oui, la transac-
tion. Payé comptant, O.K.
Mme Dupuis: Ces chiffres-là viennent confirmer mes
appréhensions un peu ou mes interrogations à savoir que le
gouvernement a besoin d'argent, on sait qu'on a une grosse dette, on sait que
les contribuables sont taxés, supertaxés et tout. C'est rentable
et on vend. C'est là, moi, que ça m'étonne un peu et ce
n'est pas clair encore sur le pourquoi de...
M. Dutil: Alors, je vais clarifier. S'il y a 4 000 000 $ de
bénéfices dans une année et que nous avons 49 %, nous
avons donc 2 000 000 $ de bénéfices. Si on reçoit 98 300
000 $ de la transaction et que l'on sauve 10 000 000 $ d'intérêts,
10 000 000 $, c'est plus que 2 000 000 $. Il y a 8 000 000 $ de
différence entre les deux.
M. Léonard: Oui, mais là, M. le Président,
je pense que c'est des calculs...
Mme Dupuis: Sur papier, théoriques.
M. Léonard: Je pourrais répliquer au ministre,
d'abord, par une considération de fond. Lorsque Place Desjardins va
appartenir complètement à la Confédération
Desjardins et que vous allez renouveler votre bail en 2005, puis-je vous dire
que vous allez avoir comme quelques pressions pour rester là et que,
d'autre part, vos taux de location vont monter sérieusement? Alors, je
comprends qu'il y a des petits avantages que vous calculez en termes de
différence entre le profit qui est rapporté là et le taux
d'intérêt. Fort bien, mais dans le temps, on s'en reparlera en
l'an 2005, vous allez voir que ça va faire une grosse différence.
Ceci étant dit, c'est votre choix...
M. Dutil: Oui. C'est effectivement notre choix. C'est qu'on prend
un tiens...
M. Léonard: ...mais vous allez être l'otage dans le
temps de Place Desjardins inc.
M. Dutil: M. le Président, je plaide le contraire. Je dis
que, justement, le fait que nous ne soyons plus copropriétaires fait que
nous pourrons aller ailleurs...
Le Président (M. Lemieux): C'est ça que j'allais
vous demander...
M. Dutil: Absolument. (10 h 15)
Le Président (M. Lemieux): ...parce que c'est très
pertinent, la question du député de Labelle. Est-ce que, dans le
contrat, il n'y a aucune clause à l'effet qu'après 2005 vous
êtes obligés de demeurer locataires pour une certaine
période de temps? Vous demeurez libres entière- ment d'aller vers
d'autres locateurs?
M. Dutil: Nous ne sommes pas obligés de continuer à
être locataires.
Le Président (M. Lemieux): Ça, c'est vrai. Il a
raison.
M. Dutil: Le fait, justement, de ne plus être actionnaires
dans un marché, s'il était en 2005 comme il est aujourd'hui, nous
avantagerait parce qu'à ce moment-là il y a un surplus d'espaces
à louer. Donc, quand tu vas en soumissions publiques, tu as des
chances.
Le Président (M. Lemieux): Vous comprendrez que M. le
député de Labelle a raison. On peut essayer de
récupérer les pas perdus.
M. Dutil: C'est ça...
M. Léonard: Mais c'est ce qu'on va faire.
M. Dutil: ...mais on peut quand même dire une chose...
M. Léonard: De toute façon, dès maintenant,
la valeur de l'immeuble est évaluée à un taux de location
de 13,50 $ et puis vous réajustez pour les taux
préférentiels. Mais le taux du marché, c'est 13,50 $. En
l'an 2005, il sera de 25 $, supposons, ou n'importe quoi, dépendant de
l'inflation.
M. Dutil: C'est-à-dire que, là, il faut bien se
comprendre. On parlait du taux du marché à 13,50 $. Est-ce que
ça va augmenter à la vitesse que vous parlez? Parce que pour que
ce soit...
M. Léonard: Ça dépend du taux
d'inflation.
M. Dutil: Oui, en partie. Ça dépend du taux
d'inflation, mais ça dépend aussi de la disponibilité
d'immeubles.
M. Léonard: Ah oui! Il y a les conditions du
marché.
M. Dutil: Oui, mais si on comptait qu'il y avait une augmentation
moyenne de 3 % par année, ce qui réapparaîtrait quelque
chose d'à peu près raisonnable, là - évidemment, il
faut spéculer que le taux d'inflation n'est pas trop considérable
ni trop bas, il faut spéculer sur une foule de choses - on n'arrive pas
à 25 $. On arrive plutôt à 19 $, je pense bien, en 12 ans,
à 19 $ou20 $.
M. Léonard: À 3 % composés, disons 50 %,
oui, 20 $. Mais effectivement, tout dépend du taux d'inflation.
M. Dutil: Évidemment, c'est pour ça que
c'est difficile de répondre à votre question. Il y a
là un risque qui peut être bon, qui peut être mauvais. Mais,
dans un marché, s'il était à ce moment-là un
marché d'offre comme on en a un actuellement ici, c'est pour nous un
avantage de ne pas être actionnaires. Si c'est le contraire, si c'est un
marché où il manque de locaux à Montréal,
là, est-ce que le fait d'être actionnaires nous avantagerait? Pas
nécessairement parce que, de toute façon, il est convenu qu'en
2005, que nous soyons ou non actionnaires, dans l'entente initiale, nous devons
payer le prix du marché.
M. Léonard: Sur un autre plan, pas sur un autre plan... Je
vous ai posé une question tout à l'heure sur les taux
préférentiels. Vous me dites qu'ils sont garantis jusqu'à
l'an 2005, que la loi actuelle ne les modifie pas, ne les rouvre pas. Il y a
sûrement d'autres conditions. Vous nous avez dit hier soir que la
transaction était conclue. Alors, la première question que je
vais vous poser: Est-ce que c'est verbal ou signé en termes d'offre
d'achat? Deuxièmement, vous avez évoqué d'autres
conditions et, comme il y en a toujours autour de transactions de cette nature,
quelles sont les conditions importantes de la transaction? Je ne veux pas dire
les conditions techniques sans importance.
M. Dutil: II n'y a pas d'autres conditions importantes que celle
que la loi soit adoptée. Les autres sont techniques. Par exemple...
M. Léonard: Mais il n'y a pas grand-chose dans la loi,
sauf les prix. Ils ne sont même pas dans la loi, les prix.
M. Dutil: Non, non, non. Je comprends. Ce que je veux dire, c'est
que, si la loi n'était pas adoptée, on ne peut pas vendre Place
Desjardins. La loi nous interdit de vendre la Place Desjardins. Donc, c'est une
condition majeure. La transaction ne se fait pas si la loi n'est pas
adoptée. C'est dans ce sens-là que je le veux dire.
M. Léonard: Oui. O.K. Condition majeure.
M. Dutil: Pour ce qui est des autres conditions, je vous ai
mentionné hier, à l'extérieur de la Chambre,
qu'évidemment, à partir de 2005, ce sera le prix du marché
qui fera foi ou, au fur et à mesure que les 120 000 pieds deviendront
échus, c'est le prix du marché qui comptera. De quelle
façon on l'établit, le prix du marché? Bien, dans le
contrat, il y aura certainement une clause qui prévoira de quelle
façon ça se calcule. Il semble que, dans le marché
immobilier, ce sont des clauses qui existent de façon très
fréquente. Dans le «closing», il faut en tenir compte, il
faut qu'il y en ait une qui soit claire.
M. Léonard: Le paiement de la transaction aura lieu le 26
mars?
M. Dutil: Si la loi est adoptée.
M. Léonard: Donc, c'est comptant avant le 31 mars ou avant
la fin de l'année financière du gouvernement?
M. Dutil: C'est comptant à la date de la transaction. Si
elle a lieu le 26 mars, c'est le 26 mars. Si elle a lieu le 26 avril, c'est le
26 avril. Si elle a lieu le 26 mai, c'est le 26 mai.
M. Léonard: Excusez, là. Un instant. Vous dites que
la date, le «closing», c'est le 26 mars?
M. Dutil: Est prévu pour le 26 mars si la loi est
adoptée, M. le Président. Je le rappelle.
M. Léonard: Non, la question que je pose est très
précise. La transaction a lieu le 26 mars à la date du
«closing». C'est transaction comptant. Donc, le gouvernement
encaisse ses fonds.
M. Dutil: Oui.
M. Léonard: Vous comprendrez que la question que tout le
monde se pose, c'est que le gouvernement veut affecter le niveau de son
déficit cette année. Alors, la question c'est celle-là.
Vous recevez l'argent avant le 31 mars, avant la fin...
M. Dutil: Ça a cet effet-là.
M. Léonard: Ça a cet effet-là.
M. Dutil: Oui.
M. Léonard: C'est ça que vous visez, là.
M. Dutil: Ce n'est pas ce que je vise. M. le Président, je
pense que nous...
M. Léonard: Non, mais pas ce que vous visez, mais ce que
le gouvernement vise. Vous, comme ministre, je ne suis pas sûr que...
M. Dutil: Ce n'est pas ce que le gouvernement vise. Nous voulons
disposer d'un actif parce que nous estimons que c'est mission accomplie quant
à Place Desjardins, que nous avons là une offre qui nous
apparaît intéressante et que plus rapidement elle est conclue,
plus rapidement on sauve 27 000 $ et quelques centaines par jour
d'intérêts. Bon.
Le Président (M. Lemieux): 10 000 000 $ Vous en avez fait
état tout à l'heure.
M. Dutil: 10 000 000 $ divisés par 365 jours
et quart, là, ça donne 27 000 $ et quelques centaines.
C'est l'objectif premier de la rapidité de la transaction. Ce que le
député de Labelle voudrait que je dise, c'est que le 26 mars a
plus d'importance pour moi ou pour le gouvernement que le 3 avril. Si ce n'est
pas affecté au déficit de cette année, ça va
être affecté au déficit de l'année prochaine. C'est
aussi évident que ça.
M. Léonard: Mais disons que votre collègue des
Finances a d'autres préoccupations quant à l'image qu'il projette
sur son fonds de roulement. Je veux juste vous dire ça, là, mais
ce n'est pas pour rien que les gens des Finances étaient là
hier.
M. Dutil: C'est votre spéculation. M. le Président,
c'est la spéculation du député de Labelle. Il a le droit
de faire les spéculations qu'il veut. Moi, je pense que nous avons une
bonne transaction et, puisque nous avons une bonne transaction et qu'on peut la
conclure le 26 mars, il y a intérêt à ce qu'on la conclue
le 26 mars. 27 000 $ par jour, moi, je trouve ça important. Moi, si
je...
M. Léonard: Là, M. le Président, je voudrais
juste quand même souligner au ministre, en toute déférence,
que, quand il dit 10 000 000 $ d'intérêts sur 98 000 000 $, je
comprends qu'il tourne les coins rond un peu parce qu'il faudrait qu'il tienne
compte aussi des 2 000 000 $ de profit que le gouvernement a
réalisé cette année là-dessus. Alors, soustrayez au
moins, là. Vous êtes rendu tout de suite à 8 000 000 $.
M. Dutil: Je vous l'accorde.
M. Léonard: Ha, ha, ha! O.K.
M. Dutil: Mais je pense quand même que...
Le Président (M. Lemieux): Alors, est-ce que le paragraphe
1° est adopté?
M. Dutil: ...que 21 917 $ par jour d'intérêts, c'est
important.
M. Léonard: Non, ça commence à se
préciser! Ha, ha, ha!
M. Dutil: Mais je dois vous dire qu'on ne reçoit pas
nécessairement de l'intérêt sur les 2 000 000 $, là
non plus. Il faut bien le savoir. C'est un bénéfice non
réparti.
M. Léonard: Escompté.
M. Dutil: S'il est réparti, c'est une autre question.
Le Président (M. Lemieux): Mme la
députée...
M. Léonard: Et qui aurait des chances de monter au fur et
à mesure que les années passent.
Le Président (M. Lemieux): Le paragraphe 1° est-il
adopté, Mme la députée de Verchères?
Mme Dupuis: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Adopté. Nous passons au
paragraphe 2°.
M. Léonard: L'alinéa 2° ou le paragraphe?
Le Président (M. Lemieux): Non, paragraphe. C'est un
paragraphe, M. le député de Labelle. Oui.
M. Léonard: Ah, très bien, très bien! M. le
Président, vous connaissez ça. Ça, vous connaissez
ça, disons. J'aurais peut-être une question là-dessus.
C'est que vous dites: C'est à la Confédération des caisses
populaires et d'économie Desjardins du Québec ou à Place
Desjardins inc. Ce n'était pas encore spécifié, ce
n'était pas encore clair, quel était le bras utilisé pour
faire la transaction?
M. Dutil: Vous savez, on a l'impression que, de l'autre
côté, il n'y a qu'un seul actionnaire, dans le fond, même si
c'est tout le Mouvement Desjardins, quand on regarde l'ensemble des
propriétaires des 51 %...
M. Léonard: Bien, il y a la Confédération de
Montréal.
M. Dutil: Oui, entre autres, mais elle a 36 %, la
Confédération de Montréal.
M. Léonard: La fédération de Montréal
et du sud-ouest du Québec, c'est 36 %, oui.
M. Dutil: Mais il reste 15 % qui sont répartis entre une
multitude d'autres organismes du Mouvement Desjardins.
M. Léonard: Mais dans l'article proposé...
M. Dutil: Oui.
M. Léonard: ...on ne fait pas référence aux
propriétaires actuels. On parle simplement de la
Confédération. On ne parle pas de la fédération de
Montréal.
M. Dutil: Non, c'est ça. Mais il y a Place Desjardins qui
rachèterait une partie de ces actions, qui est le tiers? Un tiers serait
racheté par Place Desjardins et les deux tiers par la
Confédération.
M. Léonard: Ah bon! Donc, ça, c'est
arrêté. C'est pour ça que les deux...
M. Dutil: Oui, c'est pour ça que les deux sont
mentionnées.
M. Léonard: ...sont mentionnées dans la loi. M.
Dutil: Oui.
M. Léonard: Est-ce que vous enlevez «tout corps
public» dans l'article...
M. Dutil: Non, on n'enlève rien.
M. Léonard: ...«ou atout corps public»?
M. Dutil: On n'enlève rien.
M. Léonard: Vous faites juste ajouter.
M. Dutil: Oui.
M. Léonard: Est-ce que cela vous donnerait...
M. Dutil: On pourrait l'enlever et ça ne changerait rien,
là, remarquez bien.
M. Léonard: Est-ce que cela pourrait vous donner le droit
éventuel de les racheter, ces parts, si la loi reste telle quelle? La
question que je me suis posée, c'est: Pourquoi garde-t-on toute la
partie de l'article 21 concernant Place Desjardins? Vous pourriez aussi
bien...
M. Dutil: Oui, on pourrait l'éliminer.
M. Léonard: ...faire un article de loi remplaçant
tout cela.
M. Dutil: Effectivement. On aurait pu l'éliminer. Oui,
effectivement.
M. Léonard: Parce que, là, vous allez le
traîner un bon bout de temps. Vous mettez «peut». Ce n'est
pas encore une transaction conclue. Vous n'êtes pas encore tenus de le
faire.
M. Dutil: Mais non.
M. Léonard: Est-ce que, même si...
M. Dutil: Par respect pour l'Assemblée nationale, M. le
Président, on ne conclut pas de transaction qui exige qu'une loi soit
adoptée à l'Assemblée nationale. On ne présume pas
que l'Assemblée nationale va être d'accord.
M. Léonard: Non, non, ce n'est pas le sens de ma question,
M. le Président. Ce n'est pas le sens de ma question.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Labelle, oui.
M. Léonard: Le sens de ma question, c'est que, quand vous
mettez le mot «peut», la transaction pourrait ne pas se
réaliser si, par exemple, les clauses n'étaient pas
respectées ou si le Mouvement Desjardins ou la
Confédération ne donnait pas suite, pour une raison ou pour une
autre valable, là... Je parle par hypothèse. Est-ce que cela peut
signifier que, finalement, la transaction n'a été que
verbale...
M. Dutil: Non, absolument pas.
M. Léonard: ...et qu'il n'y a aucune signature à ce
stade-ci?
M. Dutil: Absolument pas. Il y a une promesse d'achat-vente entre
les deux et, évidemment, c'est conditionnel à ce que...
Le Président (M. Lemieux): Sous condition suspensive.
M. Dutil: Oui, à ce que les conditions se réalisent
et la condition essentielle est la loi. C'est nous qui avons la balle dans
notre camp, si je puis m'exprimer ainsi. Le reste est la rédaction du
contrat et je pense que, ça, ce sont des points techniques qui ne...
M. Léonard: Qui a signé, de la part du gouvernement
et de la part de la Confédération Desjardins?
M. Dutil: La Société immobilière, c'est...
M. Léonard: C'est le président de la SIQ?
M. Dutil: ...M. Prémont, le vice-président finances
et administration.
M. Léonard: A signé. Et du côté de
Desjardins?
M. Dutil: M. Gérard Coulombe.
M. Léonard: Bon. Vous, vous auriez eu le même effet
financier en vendant à la Caisse de dépôt et placement. Il
n'en a pas été question?
M. Dutil: Oui, il en a été question. La
Caisse de dépôt et placement a été
approchée pour faire l'acquisition de Place Desjardins,
évidemment.
M. Léonard: Donc, le gouvernement s'est adressé
à différents partenaires, dont Desjardins qui avait un droit de
premier refus.
M. Dutil: Absolument. Évidemment, le candidat
privilégié à acquérir les actions était
Place Desjardins parce que eux ne se retrouvaient pas dans une situation
minoritaire. Pour eux, ça leur permet d'avoir 100 % de l'actif, ce qui
n'était pas le cas de la Caisse de dépôt et placement qui
se retrouvait avec un placement minoritaire, qui se retrouvait avec un bail
emphytéotique. C'est un bail emphytéotique, le terrain, bon, et
ainsi de suite. Alors, pour diverses considérations, ils ne semblaient
pas prêts à faire une offre aussi substantielle que Place
Desjardins.
M. Léonard: Disons qu'il y a un droit de premier refus de
la part de Desjardins. En réalité, ce droit était
opposable à n'importe qui qui aurait pu être
intéressé. Ce matin, vous spécifiez à la loi
seulement Place Desjardins ou la Confédération. En
réalité, vous auriez pu penser à écrire un texte de
loi vous permettant d'offrir votre participation dans Place Desjardins à
l'ensemble de la population ou à l'ensemble des investisseurs
potentiels, puis en indiquant que Place Desjardins avait un droit de premier
refus, de sorte que vous auriez pu, possiblement, obtenir de meilleures
conditions au marché.
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Léonard: En d'autres termes, pourquoi n'y a-t-il pas eu
appel d'offres dans ce cas? Et la Confédération Desjardins aurait
pu elle-même exercer son droit de premier refus parce que ça
aurait été dans les conditions d'appel d'offres. Il me semble que
c'est une question qui se pose.
M. Dutil: Oui, oui, c'est une question qui se pose. Il faut
rappeler qu'il y avait une convention d'actionnaires entre Place Desjardins,
à l'époque où ça a été
constitué, et la Société immobilière, maintenant.
C'était SODEVIQ au début. Ce n'était pas la
Société immobilière.
M. Léonard: Mais ça, c'est correct, ça.
M. Dutil: Et il y avait des contraintes à cette
entente-là qui faisaient que Place Desjardins avait
véritablement, là, une possibilité majeure
d'acquérir. On pourrait ressortir ces clauses-là. Mais
c'était, évidemment, pour Place Desjardins, lorsqu'ils ont
investi là-dedans, important qu'ils puissent avoir une priorité
d'achat.
M. Léonard: M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): Ils étaient premier
preneur? (10 h 30)
M. Dutil: C'est-à-dire que je ne crois pas qu'on puisse
dire qu'ils étaient premier preneur. La Caisse de dépôt et
placement, les organismes publics... Ce qui était prévu dans la
loi, là, nous permettait de vendre à l'extérieur de Place
Desjardins, mais on ne pouvait pas vendre à n'importe qui.
M. Léonard: Oui, c'est ça. C'était à
tout corps public ou à la Caisse de dépôt et placement.
Mais, au fond, le droit de premier refus, il pouvait être
évoqué dans la convention d'actionnaires. Le ministre ne veut pas
déposer cette convention d'actionnaires...
M. Dutil: Je ne sais pas si elle est...
M. Léonard: ...pour l'information de la commission.
M. Dutil: Je ne sais pas si c'est public, ça.
M. Léonard: À la façon dont vous me
répondez, c'est que vous ne pouviez pas aller à
l'extérieur.
M. Dutil: Non, non.
M. Léonard: D'ailleurs, la loi vous le défendait.
Mais, ce que je vous dis: Pourquoi n'avez-vous pas pensé le projet de
loi en fonction d'un appel d'offres général et, lorsqu'une offre
serait venue, le Mouvement Desjardins aurait pu opposer son droit de premier
refus? Donc, ça, ça se conçoit très bien.
M. Dutil: Oui, ça se conçoit que nous ayons
pu...
M. Léonard: Parce que vous auriez pu aller chercher un
meilleur prix.
M. Dutil: Ça se conçoit que nous ayons pu aller en
appel d'offres public, mais ce serait surprenant de procéder de cette
façon-là. Les acheteurs potentiels sur le marché sont
relativement connus. Il y a eu de l'exploration d'acheteurs. Si nous avions
trouvé un acheteur différent de Place Desjardins qui respectait
la convention d'actionnaires et qui nous offrait davantage que Place
Desjardins, ce que nous vous proposons aujourd'hui, ce ne serait pas ça.
Ce serait le nom d'un autre acheteur éventuel.
M. Léonard: Bien, vous vous liez, là. M. Dutil:
Hum?
M. Léonard: Vous vous liez, là, actuellement. Vous
n'avez négocié qu'avec Desjardins.
M. Dutil: Non, non.
M. Léonard: Écoutez, je n'ai rien...
M. Dutil: Je m'excuse...
M. Léonard: ...contre Desjardins, encore une fois.
M. Dutil: ...nous n'avons pas négocié qu'avec
Desjardins. Il y a eu de l'exploration de candidatures possibles et la Caisse
de dépôt...
M. Léonard: Bien, la Caisse de dépôt...
M. Outil: Évidemment, quand on parie de 100 000 000 $,
ça ne donne rien de se conter des histoires. Ce n'est pas à
publier une petite annonce dans le journal Le Soleil qu'on va trouver
ça. Donc, il fallait faire de l'exploration par des personnes qui
étaient expérimentées dans le domaine et qui pouvaient
vérifier qui pouvait acquérir ce placement-là. Il est
évident que c'est difficile de trouver une corporation qui a autant
d'avantages à acquérir ce bien-là au meilleur prix que
Place Desjardins, à cause du fait, entre autres, qu'on est minoritaires,
je vous le rappelle.
M. Léonard: Mais, M. le Président, je pense que ma
question tient parce que, réalité, là, on est très
pressé, mais on aurait fait la loi en pensant qu'on voudrait aller
chercher le meilleur prix possible. Donc, on ouvre à l'ensemble des
investisseurs potentiels. Puis, je comprends qu'il y ait le Mouvement
Desjardins, mais il y en a d'autres à Montréal et ailleurs qui
auraient pu être intéressés à acquérir. Ce
que je dis: Pourquoi n'avez-vous pas procédé de cette
façon: avoir ouvert la loi pour en disposer envers un investisseur, quel
qu'il soit, tout en réservant un droit de premier refus à la
Confédération Desjardins?
M. Dutil: Dans l'entente, sans en dévoiler tous les
termes, ce n'est pas an droit de premier refus que les caisses populaires
ont.
M. Léonard: Bien, là, c'est...
M. Dutil: C'est un droit de refus, si ce n'est pas la Caisse de
dépôt ou un corps public, qu'ils ont. Ils peuvent empêcher
la transaction.
M. Léonard: Un instant. C'est très
différent, là.
M. Dutil: Oui, c'est très différent.
M. Léonard: Oui, mais c'est la première fois que
vous l'évoquez, là, parce que depuis tout à l'heure...
M. Dutil: Non, non, je n'ai pas dit tout à l'heure que
c'était un droit de premier refus ou non. En tout cas, on parie d'une
entente qui a été signée en 1976 par les caisses
Desjardins et le gouvernement, et dans cette convention d'actionnaires
là on ne pouvait pas faire n'im- porte quoi. Une des raisons dans la
loi, à ce qu'on m'a dit à l'époque, de mettre que
ça ne pouvait pas être vendu à d'autres que la Caisse de
dépôt ou tout corps public, c'est que, dans la convention
d'actionnaires, on prévoyait ça et les caisses Desjardins ne
voulaient pas se retrouver avec d'autres partenaires que la Caisse de
dépôt et placement ou une corporation publique.
M. Léonard: M. le Président, je pense que le
ministre devrait déposer les contrats et l'entente initiale avec la
Confédération Desjardins, qui concernent Place Desjardins inc. Il
me semble qu'il faut vraiment poser questions pardessus questions pour avoir
des informations, puis on s'aperçoit qu'il y a quand même un
certain nombre de choses qui interviennent dans ses réponses. Puis, je
conçois que ça existe, mais il s'agit du gouvernement, de la
Société immobilière du Québec et de Place
Desjardins. Il me semble qu'on pourrait déposer l'entente.
M. Dutil: J'aurais une suggestion à faire,
là...
Le Président (M. Lemieux): Oui, M. le ministre.
M. Dutil: ...parce que je ne pense pas qu'on puisse
déposer l'ensemble de la convention parce qu'il y a toutes sortes de
clauses là-dedans, entre autres sur les loyers. Mais, ce qui
intéresse le député de Labelle, c'est la partie concernant
la possibilité de transiger les actions. On pourrait demander
immédiatement au Mouvement Desjardins s'il a objection à ce qu'on
dépose la partie qui concerne le point qui intéresse le
député de Labelle.
M. Léonard: Effectivement, je ne veux pas savoir, moi,
quels sont les termes des contrats de location. Ce n'est pas ça du
tout.
Mme Dupuis: C'est d'intérêt public.
M. Léonard: Effectivement, c'est plutôt les
conditions à la convention d'actionnaires parce que le gouvernement est
en train de se sortir de cette convention d'actionnaires par la loi actuelle.
Puis, il me semble qu'il faut quand même connaître les
conditions...
M. Dutil: O.K. Si ça agrée au député
de Labelle et à la commission...
M. Léonard: Ce sera déposé plus tard?
M. Dutil: On va demander immédiatement l'autorisation au
Mouvement Desjardins et, s'ils sont d'accord, on tirerait une photocopie de la
section qui vous intéresse.
M. Léonard: Ce sera déposé avant le
retour
en Chambre?
M. Dutil: On va essayer de faire le plus rapidement possible.
Oui, probablement qu'on peut obtenir cette autorisation-là d'ici
midi.
M. Léonard: C'est parce qu'il faudrait l'avoir, disons,
avant la troisième lecture parce que je comprends qu'ici, ce n'est pas
tellement le projet de loi, les termes mêmes du projet de loi qui sont
importants, il y a deux articles et juste deux mots chacun, à peu
près, le premier a un mot et le deuxième a trois, quatre
mots.
M. Dutil: M. le Président, ce que je m'engage à
faire, c'est demander immédiatement l'autorisation au Mouvement
Desjardins et, dès qu'on a l'autorisation, parce que c'est ça qui
est difficile... La photocopie, ça prend cinq minutes. Il n'y a pas de
problème là.
M. Léonard: Je comprends.
M. Dutil: Dès qu'on a l'autorisation, on va déposer
ça et je ne crois pas, à première vue, si on a
l'autorisation, qu'on l'aura plus tard que la troisième lecture. Je
pense qu'on va l'avoir avant. Je ne pense pas qu'il y ait de
difficultés. J'envoie tout de suite quelqu'un qui s'occupe de
ça.
Mme Dupuis: M. le Président, quand je vois qu'on garde
pratiquement intact l'article 21 pour changer après ça un mot...
Je vois, par exemple: «4° garantir le parachèvement des
travaux de construction et d'aménagement de la Place Desjardins»,
des choses qui deviennent tout à fait inutiles après. Il n'y
aurait pas lieu simplement de prendre l'article 21, de l'éliminer et de
venir le remplacer par un autre article tout à fait neuf et qui va bien
mieux répondre aux faits actuels que de traîner, sauf pour le
Palais des congrès, peut-être... Mais il y a des articles
là-dedans qui n'ont plus lieu d'être. Pourquoi on les laisse
là?
M. Dutil: Alors, il n'y a pas de raison. Je ne suis pas en
désaccord pour éliminer certains articles. Si l'Opposition veut
les éliminer, on fera les vérifications qui s'imposent pour ne
pas...
Mme Dupuis: II me semble que...
M. Dutil: ...faire d'erreurs qui pourraient, entre autres,
affecter le Palais des congrès parce que l'article concerne, au
début, le Palais des congrès. Mais, hormis ça, moi, je
comprends très bien le bien-fondé de la remarque de Mme la
députée de Verchères. Ça ne donne rien de garder
dans la loi des choses inutiles. Remarquez bien que ça ne nuit pas de
les garder.
Mme Dupuis: Et quelles conséquences... Si on le laisse
là, est-ce que ça peut avoir des conséquences, par
exemple, de «garantir le parachèvement des travaux de construction
et d'aménagement de Place Desjardins», hypothèse?
M. Dutil: Qu'en pensez-vous, Mme la députée? Elle
est finie, la Place Desjardins.
Une voix: «Peut garantir».
Mme Dupuis: «Peut garantir le parachèvement».
Supposons qu'il y a des gros travaux à entreprendre à Place
Desjardins, la Société immobilière pourrait
participer.
M. Dutil: C'est évident que cette loi-là a
été faite à l'étape où le complexe
Desjardins - oui, c'est un «peut» - n'était pas construit et
où on envisageait de le construire et de le finir. Alors, il est fini.
Qu'est-ce que l'article fait là? J'imagine que, dans fa
législation gouvernementale, c'est plein d'articles comme ça
qu'il faudrait épurer, avec l'aimable collaboration de l'Opposition.
Mme Dupuis: Oui, mais pourquoi? On pourrait peut-être
l'épurer au fur et à mesure. Ça ferait ça au moins.
Tant qu'à continuer à garder sur les tablettes, comme on dit, des
produits dont on n'a plus besoin.
M. Léonard: Les obligations auxquelles le gouvernement
s'était astreint sont remplies. Elles sont toutes remplies à ce
stade-ci? Toutes celles qui ont été listées ici, elles
sont toutes remplies?
M. Dutil: Regardez, M. le Président, à ma
connaissance, oui, mais je n'ai pas fait cette vérification. C'est pour
ça que je ne voudrais pas enlever...
M. Léonard: C'est parce que, quand vous avez
changé, au départ, le mot «doit» par
«peut», vous avez affecté toute la liste des obligations qui
viennent par la suite, qui ne sont plus des obligations, qui sont des
voeux.
M. Dutil: Non, M. le Président, là où on
change «doit» par «peut», c'est pour la participation
à la construction, à l'aménagement et à
l'exploitation de Place Desjardins. Je dois vous dire qu'aux fins du
deuxième alinéa la Société peut, avec l'approbation
préalable du gouvernement. C'est déjà un
«peut» qui est inscrit là. On ne change pas un
«doit» par un «peut» pour les sept items qui sont
prévus là.
M. Léonard: En réalité, en adoptant le mot
«peut», on affecte les intérêts du partenaire qui est
le Mouvement Desjardins. C'est lui qui pourrait être lésé
s'il y avait lieu de l'être parce que vous n'avez plus l'obligation... Le
Mouvement
Desjardins ou la Confédération était
protégé par l'article 21. Ce que nous faisons à l'heure
actuelle, nous lui enlevons cette protection parce que nous changeons le mot
«doit» par «peut». C'est ça qu'on fait.
M. Dutil: II y a une chose qu'il est important de
comprendre...
M. Léonard: C'est avec l'accord de Desjardins, je
comprends.
M. Dutil: ...c'est que Desjardins ne souhaite pas exclure la
Société immobilière du conseil d'administration pour
l'instant, étant donné que c'est un locataire important et que,
pour eux autres, de pouvoir, dans le futur, avoir des contacts, c'est
intéressant, évidemment, et on souhaite continuer...
M. Léonard: Quand vous me répondez comme cela,
est-ce qu'il y aura une modification dans la composition? Vous avez cinq
représentants, à l'heure actuelle. Est-ce que ça va
baisser à deux, à un ou...
M. Dutil: Évidemment, il y aura une modification...
M. Léonard: Oui, O.K.
M. Dutil: ...et il y aura une personne qui sera là
pour...
M. Léonard: Une?
M. Dutil: Oui, sur le nombre qu'eux jugeront approprié
pour le conseil d'administration. Ils pourront en modifier le nombre à
leur gré si la charte le leur permet. Mais il restera une personne de la
Société immobilière.
M. Léonard: Représentant une clientèle
importante.
M. Dutil: Oui. Je pense que c'est plutôt Place Desjardins
qui est intéressée à ce que nous soyons là,
étant donné l'importance du nombre de locaux que l'on loue. Ce
qui ne sera peut-être pas la même chose en l'an 2005 parce que, en
l'an 2005, ça tombera au prix du marché. Et là, ils seront
peut-être moins intéressés à nous donner les
rapports financiers.
M. Léonard: Bien, j'imagine aussi que possiblement ils
peuvent eux-mêmes être intéressés à occuper
plus de locaux...
M. Dutil: Entre autres, c'est une des possibilités.
M. Léonard: ...ce n'est pas exclu non plus. Ça fait
partie de l'évolution des choses. On souhaite que le Mouvement
Desjardins progresse toujours.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que le paragraphe 2°
est adopté?
M. Léonard: Sur...
Le Président (M. Lemieux): Oui, allez-y, M. le
député de Labelle.
M. Léonard: ...le bail entre le gouvernement et la
condition privilégiée accordée au gouvernement sur les 590
000 pieds carrés, parce que ce n'est pas les 721 000 qui sont
affectés, est-ce que, ça, c'était à la convention
d'actionnaires ou c'était...
M. Dutil: C'est un bail, ça, à ma connaissance.
M. Léonard: C'est un bail.
M. Dutil: Oui.
M. Léonard: Ça, ce n'est pas public.
Le Président (M. Lemieux): Non, c'est entre parties. Non,
non. Ce n'est pas public, ça.
M. Dutil: Je ne crois pas.
Le Président (M. Lemieux): Non, non. Ce n'est pas
d'intérêt public, ça.
M. Léonard: Vous ne croyez pas. Vous n'êtes pas
sûr?
M. Dutil: Vous savez, M. le Président, je souhaite
toujours faire connaître le plus de choses possible à la
commission parce que j'estime que, quand on administre les deniers publics, on
doit en faire connaître davantage.
M. Léonard: S'il peut le rendre public, très bien.
Je vais prendre, a tout le moins, la parole du ministre à l'effet qu'il
n'y a pas de modification sur les taux préférentiels. Ça,
je trouve ça très important, là, au stade où on en
est.
Le Président (M. Lemieux): Alors, le paragraphe...
Oui.
M. Dutil: Moi, par contre, si c'est possible de faire
connaître publiquement cette chose-là, je n'ai aucune objection
à la faire connaître publiquement. Je dois vous le dire.
Le Président (M. Lemieux): Le paragraphe 2° est-il
adopté? Adopté? Un instant. Oui, adopté. J'appelle le
deuxième article du projet de loi 418. Est-ce que le deuxième
article est adopté?
M. Dutil: Adopté.
Motion proposant que la loi entre en vigueur le 1er
avril 1992
M. Léonard: Ah, nous allons proposer une date: le 1er
avril 1992.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dutil: Je ne vois pas quel intérêt l'Opposition
aurait à nous faire perdre 21 000 $ et quelques centaines fois six
jours. Je voudrais comprendre.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Léonard: Je vois que le sous-ministre associé
des Finances a réagi, puis c'est très indicateur de ses
intérêts ici, autour de la table.
Mme Dupuis: Le non-verbal en dit beaucoup, les
réactions.
Le Président (M. Lemieux): D'accord, oui, oui. Il n'y a
pas de problème.
M. Dutil: Alors, à la date de la sanction, M. le
Président. Adopté?
Le Président (M. Lemieux): Un instant. Est-ce que c'est
adopté, le deuxième article? (10 h 45)
M. Léonard: C'est parce que j'ai proposé qu'on
inscrive le 1er avril 1992. Je pense que ça prendrait un vote
là-dessus.
Le Président (M. Lemieux): II faudrait me produire un
amendement.
M. Dutil: Ça ressemble à un poisson d'avril, cette
proposition-là.
Mme Dupuis: Est-ce que M. le ministre a reçu
l'information?
M. Dutil: Pardon?
Mme Dupuis: Est-ce qu'on peut attendre quelques minutes pour voir
si on a l'information demandée ou si...
Le Président (M. Lemieux): Ils vérifient
actuellement. Ils attendent la confirmation.
M. Dutil: Oui. On vérifie ça. On attend la
confirmation des caisses Desjardins. On a le texte, mais on attend la
confirmation de Desjardins. C'est ce que je vous avais dit. C'est plus facile
d'obtenir le texte que la confirmation. On va avoir la confirmation...
Mme Dupuis: Est-ce qu'on suspend quelques minutes?
M. Dutil: Mais, là, on peut discuter de l'amendement de M.
le député de Labelle, M. le Président.
M. Léonard: On est en train de l'écrire, !à.
C'est: «La présente loi entre en vigueur le 1er avril
1992».
M. Dutil: Sur ça, je pense qu'on va avoir un débat
intéressant. Il ne faudrait pas s'en priver pour retarder la commission
sur la date de la sanction de la loi, de l'entrée en vigueur de la
loi.
Mme Dupuis: Les motifs n'étant pas clairs... Ce n'est pas
très clair, les motifs.
M. Dutil: Les motifs sont clairs. Nous avons une excellente
entente et la possibilité de la mettre en pratique est le 26 mars. Je ne
vois pas pourquoi on priverait le gouvernement de cinq jours fois 21 000 $,
comme nous l'avons calculé tout à l'heure, c'est-à-dire
les 10 000 000 $ moins 2 000 000 $. 100 000 $, pour moi, c'est quelque chose
d'important.
Mme Dupuis: Je vous ferai remarquer, M. le Président, que
le ministre, avec des arguments comme ceux-là, ce n'est pas très
convaincant. Ensuite, ce que je trouve navrant aussi, c'est qu'on n'a pas la
certitude, la démonstration n'a pas été faite, que ce soit
vraiment une bonne affaire pour le gouvernement.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Labelle.
Mme Dupuis: On n'a pas eu les informations qu'on voulait. On n'a
pas pu questionner la Société immobilière. Donc, c'est un
peu nébuleux.
M. Léonard: M. le Président, quant à la
réponse donnée par le ministre, ça m'inquiète
beaucoup qu'il dise qu'ils vont perdre des intérêts. Cela
m'indique qu'il n'a pas fait beaucoup de transactions dans sa vie, parce qu'il
saurait qu'il y a une «closing date» et puis qu'avant le moment
où un projet de ioi peut entrer en vigueur il y a toutes espèces
d'ajustements possibles et qu'il peut très bien récupérer
ses intérêts entre le 26 mars et le 1er avril. Voyons donc! Quand
vous nous répondez ça, ça m'inquiète parce qu'un
ministre qui me répond ça, ça veut dire qu'il n'a jamais
fait de transactions lui-même.
Mme Dupuis: II n'est pas convaincant. M. Léonard:
Et donc...
Le Président (M. Lemieux): Alors, l'amendement se lirait
comme suit, M. le député de Labelle, présenté par
Mme la députée de Verchè-res: L'article 2 du projet de loi
418 est modifié par le remplacement des mots «(indiquer ici la
date de la sanction de la présente loi)» par les mots «1er
avril 1992». Est-ce qu'il y a des interventions sur l'amendement?
M. Jacques Léonard
M. Léonard: M. le Président, je pense que cet
amendement va de soi. On aurait pu même mettre à compter du...
mais «en vigueur le 1er avril», ça peut aller aussi. La loi
peut être appliquée plus tard. Le ministre a dit que, lui,
ça ne lui faisait aucune différence entre le 26 mars, le 3 avril,
le 26 avril, plus tard, plus tôt, ou n'importe quoi. C'est ça
qu'il a dit tout à l'heure, dans une autre intervention
antérieure. Oui, oui. Parce que je lui ai dit, justement, que les
Finances lui imposaient de terminer avant le 1er avril. Donc, c'est pour
ça que je dis: Ce projet de loi entre en vigueur - je propose cet
amendement - le 1er avril. Le gouvernement va pouvoir répondre
très nettement à tous ceux qui lui disent qu'il fait une vente de
feu que non, ça affecte ses états financiers de l'an prochain et
qu'à ce compte-là il aurait très bien pu faire la
transaction ultérieurement.
Deuxièmement, il n'y a aucun effet sur les intérêts
parce que, s'il y a une date de clôture, de fermeture de la transaction
le 26 mars et qu'il la réalise, dans les faits, en termes d'encaissement
d'argent comptant, le 1er avril, il n'a qu'à faire l'ajustement
nécessaire en termes d'intérêts. Alors, pour moi, je pense
que, d'un point de vue de transparence, étant donné qu'il dit que
ce n'est pas pour des raisons financières qu'ils font cette transaction,
que ce n'est pas une vente de feu, il a justement l'occasion de le prouver en
mettant le 1er avril dans la loi. On va l'aider à se défendre
devant le public.
Mme Dupuis: Je pense que c'est la meilleure interprétation
qu'on peut donner. On donne la chance au ministre d'avoir un argument pour
contrer les procès d'intention qu'il peut se faire faire, ou que le
ministre des Finances peut se faire faire, ou le gouvernement en
général.
M. Léonard: Est-ce que le ministre peut répondre
à ça? Est-ce qu'il est pour ou contre l'amendement? Est-ce que
vous êtes pour?
M. Robert Dutil
M. Dutil: Moi, M. le Président, quand j'ai dit tout
à l'heure que ça ne faisait aucune différence, ce que je
veux dire, c'est que, si l'Opposition, elle, veut retarder la
possibilité pour le gouvernement de faire une bonne transaction, que
voulez-vous que j'y fasse? J'ai du respect pour l'Assemblée nationale
et, si c'est leur décision, ce sera leur décision. Mais, à
partir du moment où on est d'accord avec la loi - et je pense que,
depuis hier, on a passé beaucoup de temps à s'expliquer sur le
prix de vente, sur divers aspects de la transaction et qu'on convient que c'est
une bonne transaction pour le gouvernement - à partir du moment
où on convient que c'est une bonne transaction pour le gouvernement, il
n'y a pas lieu, il n'y a pas de raison de retarder la transaction.
Alors, on met ici: à la date de la sanction de la loi. Si la loi
est sanctionnée le 20 mars, elle entrera en vigueur comme d'habitude
à la sanction de la loi, le 20 mars. Si c'est le 26 mars, ce sera le 26
mars. Si c'est le 1er avril, ce sera le 1er avril. Il n'y a pas lieu de fixer
la date ici pour l'instant.
Le Président (M. Lemieux): Voulez-vous un vote nominal?
Vote nominal? Alors, vote nominal pour l'amendement présenté par
Mme la députée de Verchères.
Le Secrétaire: Mme Dupuis (Verchères)?
Mme Dupuis: Pour.
Le Secrétaire: M. Léonard (Labelle)?
M. Léonard: Pour.
Le Secrétaire: M. Dutil (Beauce-Sud)?
M. Dutil: Contre.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Secrétaire: M. Després (Limoilou)?
M. Després: Contre.
Le Secrétaire: M. Forget (Prévost)?
M. Forget: Contre.
Le Secrétaire: M. Chagnon (Saint-Louis)?
M. Chagnon: Contre.
Le Secrétaire: M. Camden (Lotbinière)?
M. Camden: Contre.
Le Secrétaire: M. Lemieux (Vanier)?
Le Président (M. Lemieux): Contre.
Le Secrétaire: Alors, 2 pour, 6 contre.
Le Président (M. Lemieux): Alors, l'amendement est donc
rejeté. Est-ce que l'article 2 est adopté?
M. Léonard: Adopté sur division.
Le Président (M. Lemieux): Adopté sur division.
Est-ce que le projet de loi 418, Loi modifiant la Loi... Pardon? Est-ce que le
titre du projet de loi 418 est adopté, Loi modifiant la Loi sur la
Société immobilière du Québec? Le titre. Est-ce que
le titre est adopté?
M. Léonard: Ah, le titre, oui, ça va.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que l'ensemble du projet
de loi 418, Loi modifiant la Loi sur la Société
immobilière du Québec, est adopté?
Mme Dupuis: Sur division, avec les réserves que nous avons
apportées.
Le Président (M. Lemieux): Adopté sur division.
Remarques finales, M. le ministre?
Remarques finales M. Robert Dutil
M. Dutil: Oui, ça va, M. le Président. Je pense que
la commission, des discussions qu'on a eues, il y avait une certaine crainte de
l'Opposition que nous ne révélions pas les chiffres. Au
contraire, j'ai été tout disposé à les
révéler dès le départ. Bon, j'ai eu l'impression
qu'il y avait eu une mauvaise interprétation de mon empressement
à révéler les chiffres; on m'a un peu dit que je les avais
dits trop vite pour les prendre en note. Hier, le député de
Labelle m'a dit que ça aurait été utile d'avoir le papier
que je viens de distribuer ce matin plus tôt, et je suis d'accord avec
lui, là. J'aurais dû le faire de cette façon. Ça
aurait peut-être simplifié nos travaux. Quoi qu'il en soit, je
pense que, bien que ça ait pris plus de temps à se comprendre sur
les chiffres, on est parvenus à faire la démonstration que la
transaction est une bonne transaction pour le gouvernement.
Évidemment, on ne s'est pas mis d'accord sur la date de la
transaction. L'Opposition spécule sur les raisons de la date de la
transaction. C'est leur droit, ils peuvent le faire. Moi, je prétends
que cette transaction-là, on ne l'aurait pas faite si elle
n'était pas à notre avantage sur le plan du prix auquel nous
vendons. Nous avons fait la démonstration qu'elle est à notre
avantage sur le prix auquel nous vendons. C'est la raison pour laquelle nous
faisons cette transaction-là, d'abord et avant tout.
Je termine en disant que ce n'est pas une transaction que l'on fait tous
les jours. C'est 100 000 000 $ ou tout près de 100 000 000 $. Alors, je
crois qu'il était nécessaire de prendre le temps que nous avons
pris pour bien se comprendre. Ça a été fait et je suis
heureux dans ce sens-là. J'aurais souhaité que l'Opposition vote
avec nous, mais quoi qu'il en soit la loi sera adoptée.
Le Président (M. Lemieux): Merci, M. le ministre. Mme la
députée de Verchères.
Mme Luce Dupuis
Mme Dupuis: Merci, M. le Président. Je veux rappeler,
avant de clôturer cette commission, l'engagement du ministre de
déposer la partie de l'entente comme il s'est engagé à le
faire. Ce que je trouve un petit peu navrant - et on a dû peut-être
lui forcer un peu la main - c'est le point de départ et la
manière dont ça a été enclenché, le
processus de ce projet de loi là. Même si on ne change que deux
mots, c'est un projet très important au niveau financier, je pense,
parce qu'on parle de millions de dollars. Le ministre semblait vouloir, pour
certains motifs, expulser de façon très rapide... On l'a vu par
son intervention en Chambre, tellement que j'ai été prise par
surprise avec son intervention de cinq minutes...
M. Léonard: Pas de principe.
Mme Dupuis: ...même au niveau du principe. Donc, il n'y pas
eu les explications nécessaires. Même si on se fait prêter
l'intention ici d'avoir voulu «filibuster», on a dû aller
chercher les informations, soutirer de peine et de misère des
renseignements. Ce qui veut dire que, pour un projet de loi aussi important -
même si ça ne semble pas important, quelques mots, puis que c'est
un projet de loi de deux articles - où il y a des millions en cause,
c'est l'avenir qui nous dira si on a fait une bonne transaction ou pas. Nous
devrons peut-être attendre en 2005.
Ce que je peux vous dire, M. le Président, c'est que je vais
suivre ce dossier avec attention. Je vais attendre les budgets et voir comment
c'est utilisé, comment le ministre des Finances l'utilisera. J'aurai un
oeil attentif, un regard très attentif sur le rapport du ministre des
Finances et aussi sur la Société immobilière, comment sera
fait le suivi de ce dossier-là.
Alors, peut-être que mon collègue... Je vais laisser
quelques minutes à mon collègue.
Le Président (M. Lemieux): Non, mais c'est-à-dire
qu'on a droit à des remarques préliminaires de part et d'autre.
Mais M. le député de Labelle, oui, oui, pas de
problème.
M. Jacques Léonard
M. Léonard: Bien, moi, je pense que le projet de loi qui
est devant nous implique une transaction importante, 100 000 000 $, pour le
gouvernement. Moi, j'aurais aimé - c'est la chose
que je voudrais dire et laisser aussi comme message - avoir des
témoignages de gens externes, particulièrement du Service de
l'évaluation de la Communauté urbaine de Montréal, qui
sont des tiers indépendants par rapport à la transaction. Nous
aurions souhaité avoir le président de la Société
immobilière du Québec. Il fait une transaction de 100 000 000 $.
Comme a dit le ministre, il ne fait pas ça tous les jours. Puis nous
aurions aimé aussi avoir la Confédération Desjardins. Ils
font une transaction où ils vont acquérir un édifice
prestigieux à Montréal. Ça aurait valu la peine qu'ils
viennent nous expliquer un peu leur intérêt dans la transaction.
Je le comprends.
Ce qui me rend mal à l'aise par rapport à ce projet de loi
là, on peut être d'accord comme on pourrait être en
désaccord. C'est difficile de le savoir parce qu'on n'a pas vraiment
compris les articulations. Je comprends que le ministre, lui, a ses
justifications. Bon, il les dit; c'est son droit de le faire. Je ne mets pas sa
parole en doute. Mais j'aurais aimé que la commission ait l'occasion
d'entendre d'autres personnes. Puis, encore une fois, le plus
indépendant de tous aurait été le directeur du Service de
l'évaluation de la Communauté urbaine de Montréal.
Je reste sur mon appétit quant à la loi. Vous comprendrez
qu'on ne peut pas, comme Opposition, empêcher le gouvernement de faire
une bonne transaction, si c'en est une. Encore faut-il qu'on ait les assurances
que c'en est une. C'est tout simplement ceci. Nous, nous voyons qu'il est
très pressé, le gouvernement, d'agir. Nous lui avons tendu une
petite perche, le 1er avril, pour se dédouaner par rapport aux
accusations. Ça a été rejeté. Bon, nous en restons
là. Donc, la loi, du voeu du gouvernement, passera. Bon, très
bien. Allons-y.
Le Président (M. Lemieux): Je vous remercie, M. le
député de Labelle. La commission ajourne ses travaux, ayant
accompli son mandat d'étudier le projet de loi 148, Loi modifiant la Loi
sur la Société immobilière du Québec. Merci de
votre collaboration de part et d'autre.
(Fin de la séance à 10 h 59)