Journal des débats de la Commission de l'économie et du travail
Version préliminaire
42e législature, 1re session
(27 novembre 2018 au 13 octobre 2021)
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Le
jeudi 25 mars 2021
-
Vol. 45 N° 80
Étude détaillée du projet de loi n° 59, Loi modernisant le régime de santé et de sécurité du travail
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11 h (version non révisée)
(Onze heures dix-neuf minutes)
Le Président (M. Tremblay) :
Parfait. Alors, à l'ordre! À l'ordre! Ce n'est pas la députée de Huntingdon qui
va présider aujourd'hui, c'est le député de Dubuc qui est en remplacement.
Alors, bon début de journée. Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de
la Commission de l'économie et du travail ouverte.
La commission est réunie, comme vous le
savez, afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 59, Loi modernisant le régime de santé et de sécurité du travail.
Alors, Mme la secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
La Secrétaire
: Oui, M.
le Président. Mme Chassé (Châteauguay) est remplacée par M. Provençal
(Beauce-Nord); Mme Robitaille (Bourassa-Sauvé) par M. Birnbaum
(D'Arcy-McGee); et Mme Richard (Duplessis) par M. Roy (Bonaventure).
Le Président (M. Tremblay) :
Parfait. Alors, lors de l'ajournement des travaux, nous avions débuté l'étude
des articles du sujet 2.2.1, l'assignation temporaire. Nous en étions à
l'étude de l'article 42, et le député d'Hochelaga-Maisonneuve avait évoqué
la possibilité de présenter un amendement. Ceci dit, si vous me permettez,
juste avant, je prête la parole au député de Nelligan qui souhaite faire une
intervention.
• (11 h 20) •
M. Derraji : Oui. Ça va être
très rapide. Et je tiens à m'excuser auprès de mes collègues pour hier. Et je
tiens aussi à remercier le ministre qui a accepté gentiment de suspendre la
commission, hier, et l'ensemble de mes collègues qui m'ont contacté. Hier, je
ne filais vraiment pas et j'avais un doute sur mon rhume et mon écoulement
nasal. Donc, je me suis fait tester hier, et j'ai eu mon résultat quand même
dans la journée, qui est négatif. C'est pour cela je suis là aujourd'hui avec
vous. Mais je voulais vraiment remercier le ministre qui m'a appelé, mais
vraiment, le leader aussi, donc de suspendre la commission. Donc, je vous
remercie de cet accommodement et bien hâte à recommencer le travail. Donc, je
voulais humblement vous remercier de ce geste qui m'a extrêmement touché, hier.
Merci, M. le Président.
Le Président (M. Tremblay) :
Parfait. Excellente nouvelle que vous soyez de retour. Alors, je cède la parole
au député d'Hochelaga-Maisonneuve pour l'amendement possible.
M. Leduc : Merci, M. le
Président. Bienvenue parmi nous, d'ailleurs. Vous allez voir, on a beaucoup de
plaisir, on se taquine. Mon collègue de Nelligan a raison de souligner
l'ouverture du ministre, hier, là, sur l'accommodement par rapport à son état
de santé. C'était, je pense, à la hauteur du gentleman qu'il est.
Et justement, par rapport au 42...
M. Leduc : …merci, M. le
Président. Bienvenue parmi nous d'ailleurs. Vous allez voir, on a beaucoup de
plaisir, on se taquine. Mon collègue de Nelligan a raison de souligner
l'ouverture du ministre hier, là, sur l'accommodement par rapport à son état de
santé, c'était, je pense, à la hauteur du gentleman qu'il est.
Et justement par rapport au 42, quand on
s'était quitté, on était en train de préparer peut-être un amendement dans…
pendant la suspension, on avait échangé, on avait fait des allers-retours, moi
et M. le ministre, pour voir qu'est-ce qui était possible de faire. L'enjeu
était, quant à la définition des limitations fonctionnelles qui sont, dans les
faits, assez souvent limitées, ces limitations fonctionnelles, à des aspects
physiques. Et on avait des craintes que ça allait, vu qu'on est rendu obligé de
les mentionner, là, que les médecins sont obligés de mentionner les limitations
fonctionnelles, quand il y a un refus d'assignation temporaire, on avait une
crainte que ça allait cimenter cette idée-là que les limitations fonctionnelles
ne concernent que des limitations physiques et non psychologiques.
Sans vouloir mettre des mots dans la
bouche du ministre, il avait été question peut-être d'une alternative, je pense
que je lui passerais la parole pour voir si cette alternative tient toujours,
auquel cas, je retirerai… en fait, je ne déposerai pas d'amendement.
M. Boulet : Merci, M. le
Président. D'abord, moi aussi, je me joins à mes collègues pour vous souhaiter
la bienvenue. Bon matin, tout le monde. Heureux que Monsef… que notre collègue
de Nelligan soit bien en santé. Au-delà de nos activités parlementaires, on est
capables de s'apprécier au plan humain puis, moi, j'ai de l'affection pour les
personnes avec qui je travaille, notamment le collègue de Nelligan. Donc,
heureux de le voir en si bonne forme.
Oui, j'ai eu un échange avec le collègue
d'Hochelaga-Maisonneuve, ce que je recommande à la CNESST, c'est d'ajouter
«psychiques» ou «psychologiques» de façon à ce que ce soit clair que ça ne soit
pas limité, en matière d'assignation temporaire, à ce qui est physique, mais
aussi psychique. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Tremblay) :
Parfait. Merci.
M. Leduc : Juste pour être
clair, c'est de le rajouter sur le formulaire, je pense, de la CNESST. Puis
pour bien comprendre comment ça fonctionne, c'est une directive du ministre qui
part à la CNESST, puis il l'applique dans les semaines, mois, peu importe, là.
M. Boulet : Bon. Comme vous le
savez, ce formulaire-là, il est prescrit par la CNESST, donc il sera adopté, en
bonne et due forme, par le C.A. de la CNESST qui va faire des consultations
bien sûr. Comme vous savez, c'est un C.A. qui est paritaire. Et, moi, je fais une
recommandation : Donc, le C.A. va tenir compte de cette recommandation-là,
et je le réitère, pour fins de précision et de clarté, ça doit être ajouté.
M. Leduc : Parfait. Dans cette
circonstance-là, M. le Président, ce n'est peut-être pas l'idéal que j'avais en
tête, mais c'est un compromis qui me semble suffisamment acceptable pour que je
ne dépose pas d'amendement.
Le Président (M. Tremblay) :
Parfait. Alors, commentaires? M. le député de Nelligan.
M. Derraji : Une dernière question
par rapport à cet article. En parlant avec des groupes, on m'a informé que le problème
réside… l'enjeu n'est pas vraiment le formulaire de l'assignation, mais que le
médecin doit…
Le Président (M. Tremblay) :
...parfait. Alors, commentaires? M. le député de Nelligan.
M. Derraji : Oui, merci. Une
dernière question par rapport à cet article. En parlant avec des groupes, on
m'a informé que le problème réside... l'enjeu, il n'est pas vraiment le
formulaire de l'assignation, mais que le médecin doit être obligé à le remplir.
Donc, est-ce que l'intention du législateur... est-ce qu'il y a... pas un
doute, là, mais est-ce qu'on est sûrs et certains que le médecin va remplir le
formulaire en question et est-ce qu'il y a une obligation à le remplir? Donc...
Le Président (M. Tremblay) :
M. le ministre.
M. Boulet : Oui, merci, M. le
Président. Je le répète, l'assignation temporaire, c'est un droit, c'est une
prérogative de l'employeur. Ça se fait au bénéfice du travailleur qui a eu un
accident de travail, en collaboration avec le professionnel de la santé. Donc,
il faut que le professionnel de la santé qui a charge du travailleur collabore
au processus permettant à l'employeur de faire une assignation temporaire qui,
ultimement, est favorable à sa réadaptation. Donc, moi, je pense que ça fait
appel à l'éthique et à la responsabilité des professionnels de la santé qui
doivent collaborer. Moi, c'est ma perception, ma philosophie et, sinon, c'est
bloquer l'application d'un mécanisme qui est extrêmement important, soit celui
de l'assignation temporaire, encore une fois, qui est un des mécanismes qui est
à l'avantage tant des employeurs que les travailleurs. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Tremblay) :
Oui, M. le député de Nelligan.
M. Derraji : Oui. Je comprends
la philosophie, mais je vous partage juste quelques préoccupations, M. le
ministre. Au fait, c'est une gestion de changements. Moi, j'adhère au
formulaire. Je vous partage juste que d'utiliser des principes de médiation
pour que les parties prenantes participent de bonne volonté, bien, je me
demande sur le comment. Donner la chance au médecin de formuler des
commentaires sur le formulaire, je ne sais pas... ils n'ont pas le choix que de
travailler avec ce formulaire qui sera entériné par le C.A. de la CNESST. Je ne
veux juste pas... parce que je vois la volonté du législateur, je comprends
l'idée derrière l'assignation temporaire et je la salue. Je partage deux
préoccupations. La première vient du monde des affaires qui m'ont clairement dit :
Est-ce qu'il y a une obligation aux médecins de la remplir? S'il ne le fait
pas, bien, on ne va pas atteindre le résultat escompté. Donc, en fait, mon but
est toujours...
Une voix
: ...
M. Derraji : O.K., bien, je
vais continuer après. Si le ministre veut répondre... Oui, allez-y, allez-y.
M. Boulet : ...je voudrais
donner des assurances additionnelles aux employeurs notamment. On va préparer,
à la CNESST, un plan de communication et d'information au bénéfice des
professionnels de la santé sur, notamment, la façon dont le formulaire... les
nouvelles informations, la participation des parties, et on va s'assurer que
les médecins de la CNESST appellent les professionnels de la santé qui ont
charge. S'ils ne collaborent pas, ils vont être appelés par les médecins de la
CNESST. Puis il y a le collège...
M. Boulet : ...la façon dont le
formulaire, les nouvelles informations, la participation des parties. Et on va
s'assurer que les médecins de la CNESST appellent les professionnels de la
santé qui ont charge. S'ils ne collaborent pas, ils vont être appelés par les
médecins de la CNESST. Puis il y a le Collège des médecins. Si, ultimement, il
y a des problématiques d'éthique, il y a des plaintes au syndic qui peuvent
être soumises.
Ça fait que tout ce que je vous dis, c'est
que quand on dit «le médecin qui a charge indique», c'est le médecin qui a
charge qui collabore au processus d'assignation temporaire, comme prévu, et qui
doit compléter le formulaire. Puis c'est sûr que je vois, en pratique, certains
qui peuvent attendre une ou deux journées. Il faut que ce soit fait avec
diligence. Merci, M. le Président.
M. Derraji : Bon, je pense
qu'on pense qu'on chemine très bien. Est-ce qu'on peut mettre un délai?
J'entends la bonne volonté et vous êtes mieux, je dirais, que moi, placé. Donc,
moi, je veux juste que tous, on réussisse ce qu'on ajoute maintenant. C'est une
gestion de changements qui implique trois parties prenantes : la CNESST,
le travailleur, l'employeur. Mais on a un paramètre non contrôlable, c'est le
temps, disponibilité du médecin à remplir.
Donc, j'ai deux suggestions. Un, ce que je
vous ai partagé la dernière fois avant qu'on se quitte par rapport à la
signature du travailleur, c'est une sorte d'engagement, le formulaire le
touche, le concerne. Mais aussi, si on peut, le législateur peut prendre en
considération un délai qu'on donne médecin. Parce que, si on ne le dit pas, le
délai, bien, écoute, il n'y a aucune obligation à répondre en 24 heures,
72 heures, éviter une relance téléphonique de la part de la CNESST, une
surcharge supplémentaire. On veut que ça roule. Dès que le formulaire tombe, il
sait qu'il a une date de tombée. Bingo! On ne doit pas attendre. Si... On va
demander à la CNESST s'ils n'ont pas reçu le formulaire, c'est une charge
inutile à mon avis, au lieu qu'on peut la circonscrire dès le début. Et, je
pense, avec cela, M. le Président, on a réussi la gestion du changement du
processus de l'assignation temporaire.
Le Président (M. Tremblay) :
...ministre.
M. Boulet : Évidemment, je le
mentionne : «le professionnel de la santé doit». Ce que vous suggérez,
c'est qu'on encadre cette collaboration-là du médecin à l'intérieur d'une
période de temps.
M. Derraji : Un délai. C'est
juste parce que quand il est illimité, je n'ai pas de pression, et on sait les
aléas de la vie. Si je la pitch, excusez-moi le terme, si je mets le fardeau
sur la CNESST, bien là, c'est des appels inutiles de relance, et c'est là où on
veut éviter ça. L'employeur appelle : Je n'ai pas... Le formulaire a été
envoyé, j'attends. C'est tout ça qui va être problématique et un stress
supplémentaire pour le travailleur. Donc, si le législateur voit d'un bon oeil
circonscrire le tout dans un délai, je pense, à mon avis, qu'on vient de
répondre à la question.
• (11 h 30) •
Et, s'il vous plaît, juste me revenir par
rapport au travailleur. C'est quand même, on parle du travailleur au bout de la
ligne d'une manière indirecte. C'est lui qu'on doit assigner et il est entre
deux personnes, l'employeur et son médecin, avec un formulaire. Donc, l'inclure
dans le formulaire, c'est ce que je vous ai suggéré si c'est possible, mais ne
pas oublier : la participation garantit le succès...
11 h 30 (version non révisée)
M. Derraji : …et il est entre
deux personnes, l'employeur et son médecin, avec un formulaire. Donc, l'inclure
dans le formulaire, c'est ce que je vous ai suggéré si c'est possible, mais ne
pas oublier : la participation garantit le succès. C'est ça que j'aimerais
vraiment envoyer comme message.
M. Boulet : Il y a deux
aspects, là. Le premier est la signature du travailleur. Bon, vous en faites
état un peu, mais on ne peut pas parce que, dans la mesure où il peut contester
puis il peut aller en révision administrative et ultimement au Tribunal
administratif du travail, il ne peut pas évidemment signer avec l'impact que ça
peut avoir sur son droit de demander la révision.
Sur le délai, je vous dirais que,
d'emblée, je suis assez sensible à ça. Mais évidemment ça va dépendre du
fardeau de travail du professionnel de la santé, ça va dépendre de la
complexité du cas. Il y a des cas qui peuvent se faire simplement, puis ça peut
aller très rapidement. Ce que je serais disposé à faire, dans le but d'éviter
d'alourdir la loi — puis, moi, je ne suis pas un expert dans la
détermination des délais — je recommanderais à la CNESST de
l'inscrire dans le formulaire, par exemple, un certain délai, à l'intérieur
duquel le professionnel de la santé doit retourner le formulaire. Ça fait que,
ce sera un délai convenu qui s'appuie sur la pratique réelle et concrète du
monde patronal et du monde syndical. Ça, c'est une recommandation que je suis
en mesure de faire et que je fais. Ça va nous éviter, là, d'avoir à faire un
débat. C'est-u 48 heures? C'est-u une semaine? C'est-u… Puis on n'est pas…
On n'a pas les mains à la pâte actuellement, on ne connaît pas les délais, puis
la CNESST a cette expertise-là. Puis le formulaire, quand je regarde le
consensus du CCTM, c'est essentiellement pour éviter de la confusion, donner de
l'information et que le processus d'assignation temporaire soit le plus
harmonieux possible. Alors, voilà, M. le Président.
Le Président (M. Tremblay) :
M. le député.
M. Derraji : O.K. Donc, si
j'ai bien compris, est-ce que vous allez demander au C.A. de se prononcer sur
le délai, ou bien est-ce que vous allez demander un avis au CCTM de se
prononcer sur le délai qui… Le médecin n'est pas là, donc le médecin doit juste
exécuter.
M. Boulet : Ma recommandation,
c'est que le C.A. indique dans le formulaire un délai raisonnable à l'intérieur
duquel le professionnel de la santé doit compléter le formulaire. À défaut,
vous le dites de façon hyperpertinente, on pourrait se retrouver avec une
négation de la prérogative de l'employeur de faire une assignation temporaire
par l'écoulement du temps, ce à quoi j'adhère, puis c'est au bénéfice du
travailleur totalement. Puis on va laisser le C.A. de la CNESST se prononcer
sur la durée du délai.
Le Président (M. Tremblay) :
M. le député.
M. Derraji : Moi, ça termine
mon intervention, M. le Président. Et je compte sur le ministre de faire le
suivi auprès de la CNESST, surtout de clarifier la situation du délai par
rapport à ce formulaire. Et je salue l'ouverture du ministre par rapport à cet
ajout. Voilà, merci.
Le Président (M. Tremblay) :
Parfait. Alors, on revient à l'article 42 amendé. Est-ce qu'il y a…
M. Derraji : ...M. le
Président. Et je compte sur le ministre de faire le suivi auprès de la CNESST, surtout
de clarifier la situation du délai par rapport à ce formulaire. Et je salue
l'ouverture du ministre par rapport à cet ajout. Voilà, merci.
Le Président (M. Tremblay) :
Parfait. Alors, on revient à l'article 42 amendé. Est-ce qu'il y a
d'autres commentaires ou des propositions d'amendement? Non?
Alors, Mme la secrétaire... nominal sur l'article 42
tel qu'amendé.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
: M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Abstention.
La Secrétaire
: M. Roy
(Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
Le Président (M. Tremblay) :
Alors, l'article 42, tel qu'amendé, est adopté.
Nous pourrions procéder à l'article 43
et à sa lecture, M. le ministre. À vous la parole.
M. Boulet : Oui, merci,
M. le Président. L'article 180 de cette loi est remplacé par le
suivant :
«180. L'employeur verse au travailleur qui
fait le travail qu'il lui assigne temporairement le salaire et les avantages
liés à son emploi et dont il bénéficierait s'il avait continué à l'exercer.
«Lorsqu'il assigne au travailleur un
travail comportant un nombre d'heures inférieur à celui habituellement fourni
dans le cadre de son emploi, l'employeur indique sur le formulaire
d'assignation temporaire l'option qu'il choisit pour le versement du salaire au
travailleur, parmi les suivantes :
«1° le même salaire et les mêmes avantages
que ceux prévus au premier alinéa;
«2° le salaire et les avantages prévus au
premier alinéa, mais uniquement pour les heures de travail que comporte
l'assignation temporaire.
«L'employeur peut demander par écrit à la
commission de modifier l'option choisie en vertu du deuxième alinéa. Cependant,
il ne peut se prévaloir de cette possibilité qu'une seule fois pour une même
lésion professionnelle. Une telle modification prend effet à compter de la date
de la demande.
«Si l'employeur choisit l'option prévue au
paragraphe 1° du deuxième alinéa, il peut, dans les 90 jours de la fin de la
période de paie, faire parvenir à la commission la déclaration des heures
travaillées par le travailleur afin d'obtenir un remboursement pour les heures
payées mais non travaillées, jusqu'à concurrence de 90 % du salaire net
versé pour celles-ci. Ce montant constitue une indemnité de remplacement du
revenu à laquelle le travailleur a droit.
«Si l'employeur choisit l'option prévue au
paragraphe 2° du deuxième alinéa, la commission verse au travailleur une indemnité
de remplacement de revenu pour combler la différence entre le montant et
l'indemnité de remplacement du revenu auquel il aurait droit n'eut été de cette
assignation et le salaire net qui lui est versé par l'employeur pour ce
travail.
«Aux fins du présent article, le salaire
net versé au travailleur est égal au salaire brut qui lui a été versé moins les
retenues prévues aux paragraphes 1° à 4° du premier alinéa de...
M. Boulet : ...et
l'indemnité de remplacement du revenu auquel il aurait droit, n'eût de cette
assignation et le salaire net qui lui est versé par l'employeur pour ce
travail. Aux fins du présent article, le salaire net versé au travailleur est égal
au salaire brut qui lui a été versé moins les retenues prévues aux paragraphes 1°
à 4° du premier alinéa de l'article 62 et les autres retenues à caractère
obligatoire, dont celles prévues par un contrat de travail ou une convention
collective;
«Le délai prévu au quatrième alinéa ne
peut être prolongé que si l'employeur démontre qu'il était dans l'impossibilité
d'agir.»
Explication. Cette disposition vise à
prévoir des options de paiement disponibles pour l'employeur aux fins de
favoriser l'assignation du travailleur. Les différentes options financières qui
lui sont offertes pourront lui conférer un avantage financier d'assigner
temporairement, notamment en fonction de son régime de tarification, favorisant
ainsi la mise en oeuvre de cette composante de la réadaptation. L'employeur
devra faire un choix parmi ces options offertes et pourra modifier son option
une seule fois.
Donc, c'est 180. On est toujours dans un
contexte d'assignation temporaire. Puis on veut s'assurer que, spécifiquement,
dans une assignation temporaire qui est à temps partiel, que l'employeur ait
différentes options. Il y en a trois en fait. Il peut lui verser le salaire
régulier auquel il aurait eu, n'eût été de son accident, et demander un remboursement
à la CNESST. Il peut verser le salaire et ne pas demander de remboursement en
tenant compte de sa taille et de son régime de tarification. Et il peut
demander que la CNESST assume l'indemnité de remplacement du revenu selon le
calcul habituel, là, c'est-à-dire le 90 % du salaire net retenu.
Et est-ce que je dois le mentionner tout
de suite? Il y a un amendement aussi que j'aimerais déposer et que je serais
prêt à lire immédiatement ici.
Le Président (M. Tremblay) :
Oui. Ça va? Il n'y avait pas de commentaire avant de procéder à la lecture de
l'amendement?
M. Derraji : ...
M. Boulet : Oui. Bien,
après ça, on fera les discussions. En fait, l'amendement, c'est juste un
ajustement, là. Il y avait eu comme une erreur. Est-ce que je dois relire le
texte en entier? J'irais au paragraphe qui commence par «Si l'employeur
choisit». Alors, je vous inviterais à regarder ce paragraphe-là. Et lui, je le
relirais. Et il y a simplement une adaptation.
Une voix
: ...
M. Boulet : Donc, c'est
essentiellement remplacer, dans le quatrième alinéa de l'article 180,
proposé par l'article 43, on remplace «pour les heures payées, mais non
travaillées, jusqu'à concurrence de 90% du salaire net versé pour celles-ci»
par «correspondant au salaire net versé pour les heures payées, mais non
travaillées, jusqu'à concurrence du montant de l'indemnité de remplacement de
revenu auquel le travailleur aurait droit, n'eût été de cette assignation».
Voilà...
M. Boulet : ...jusqu'à
concurrence de 90 % du salaire net versé pour celles-ci» par
«correspondant au salaire net versé pour les heures payées mais non
travaillées, jusqu'à concurrence du montant de l'indemnité de remplacement de
revenu auquel le travailleur aurait droit n'eût été de cette assignation».
Voilà, c'est le seul changement.
Le Président (M. Tremblay) :
Parfait. Merci, M. le ministre. Est-ce qu'il y a des commentaires sur
l'amendement? M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Merci. Bien, ils sont
sur l'amendement, mais ça porte aussi sur l'article en général, évidemment que
ça se lit difficilement juste sur l'amendement précis. Mais partons du début.
J'essaie de comprendre : Est-ce qu'il y a un problème qu'on vise à régler
avec cette mesure-là?
M. Boulet : Non. Ça n'a aucun
impact sur la souplesse qu'on a améliorée dans l'application du droit de
l'employeur de faire une assignation temporaire, encore une fois, pour le
bénéfice du travailleur. Ce que ça vient conférer à l'employeur, particulièrement
la petite entreprise, c'est d'avoir une option de payer et de ne pas réclamer
un remboursement parce que, tenant compte de son régime de tarification, ça
aurait des incidences financières plus importantes.
Donc, il y a une forme d'incitation à ne
pas reculer devant l'assignation temporaire puis à l'avantager quand c'est
favorable à la réadaptation du travailleur. Donc, c'est une formule qui donne
une certaine option à l'employeur quant au paiement. Le travailleur n'est
nullement impacté, entre guillemets. Lui, il reçoit le salaire et les avantages
liés à son emploi, dont il bénéficierait s'il avait continué à travailler. Ça
fait qu'il n'y a aucun impact pour le travailleur.
Et il y a, cependant, dans le cas de
l'exercice d'une des trois options, une implication pour l'aspect financier de
l'employeur qui fait l'assignation temporaire. C'est simplement ça.
• (11 h 40) •
M. Leduc : Il y avait des
craintes que la référence au 90 % du revenu net... Là, j'essaie de
comprendre si c'est ça que votre amendement vise à corriger. Il y avait une
crainte mathématique que la référence au 90 % du revenu net, bien, allait
être au désavantage des salariés, surtout les salariés qui ont un revenu plus
élevé que le maximum assurable, qui est de 83 500 $ en 2021. Si on a
un maximum assurable qui est là puis que c'est ça, la barre, 90 %, ça ne
sera pas du salaire, ça va être de 83 500 $. Est-ce que je me trompe?
M. Boulet : Oui, mais... Oui,
l'amendement vise à ce que le plafond du maximum annuel assurable s'applique.
Il est à 83 500 $, effectivement. Donc, il n'est pas pénalisé, le
travailleur, parce que n'eût été de l'assignation temporaire, n'eût été du
travail, il aurait bénéficié de cette indemnité de remplacement de revenu
calculée conformément à...
M. Boulet : …annuel assurable
s'applique. Il est à 83 500 $, effectivement. Donc, il n'est pas
pénalisé, le travailleur, parce que, n'eût été de l'assignation temporaire,
n'eût été du travail, il aurait bénéficié de cette indemnité de remplacement de
revenu calculée conformément à la loi avec un maximum annuel assurable. Est-ce
qu'il peut y avoir un cas où une personne a un salaire supérieur?
Potentiellement, mais si l'employeur opte selon l'hypothèse où il reçoit
l'indemnité de remplacement de revenu versée par la CNESST, c'est ce qu'il
aurait le droit, là, n'eût été de l'assignation temporaire, c'est ce à quoi il
peut bénéficier au plan financier. Ça fait qu'il n'y a pas de dommage pour ce
travailleur-là.
M. Leduc : Mais c'est parce
que la loi actuelle, à 180, dit : S'il y a une assignation temporaire, tu
gardes ton même salaire. Moi, ce que je comprends, puis on me dira si je me
trompe encore, vous voulez favoriser l'assignation temporaire. C'est un peu
l'esprit qu'il y a dans le projet de loi en général. Il faut qu'il y en ait
plus, il faut qu'il y ait des démarches, il faut qu'il y ait des incitatifs,
sauf que là l'incitatif pour favoriser l'assignation temporaire, bien je ne
peux pas m'empêcher de penser qu'elle est au détriment du salarié parce qu'on
dit au patron : Soit tu payes le plein salaire comme c'est déjà le cas
dans la loi actuelle ou soit que… il y a cette nouvelle patente où c'est
90 % du revenu net qui est, de toute façon, barré à 83 500 $. Ça
fait que pour tous les emplois, tu sais, dans des mines, dans des shops, dans
une aluminerie par exemple, on a discuté beaucoup d'alumineries l'année passée,
les monteurs de ligne d'Hydro-Québec, tous les emplois qui ont quand même des
bons salaires au Québec, bien ils sont clairement pénalisés. Fou d'une poche,
l'employeur, entre les deux options, pourquoi il garderait celle où je
payerais le plein salaire si on lui offre à côté une option où je lui paye
90 % du revenu assurable? Je veux dire ce n'est même pas une… c'est une
discussion qui prend deux secondes pour un employeur, ça.
M. Boulet : Oui, mais la
problématique qu'on vivait c'est qu'il n'y avait aucun incitatif à faire des
assignations temporaires à temps partiel. Là, on vient combler cet irritant-là
en permettant à l'employeur de faire une option. Donc, ça va être un incitatif
à faire des assignations temporaires à temps partiel en permettant aux
employeurs concernés de ne pas avoir l'impact financier découlant de son régime
de tarification qui s'applique à lui, là, que ce soit au rétrospectif, à
l'unité ou au régime personnalisé, mais c'est un choix. Puis, je le répète, il
n'y a pas d'impact négatif parce que ce travailleur-là du secteur des mines, on
sait à qui vous référez, oui, ou dans le secteur de l'aluminium, qui peuvent
avoir des salaires plus élevés, l'indemnité, puis ça c'est un calcul de
société, il y a un maximum annuel assurable. On n'est pas la seule loi
d'indemnisation à caractère sociale au Québec où il y a un maximum annuel
assurable et, ça, ça fait l'objet d'un consensus puis c'est établi conformément
à la Loi sur le ministère du Revenu, là, mais il y a un calcul qui respecte
aussi certains…
M. Boulet : …on n'est pas la
seule loi d'indemnisation à caractère social au Québec où il y a un maximum
annuel assurable. Et ça, ça fait l'objet d'un consensus, puis c'est établi
conformément à la Loi sur le ministère du Revenu, là. Mais il y a un calcul qui
respecte aussi certains critères, certains facteurs, mais c'est plafonné, puis c'est
ça, la limite qui empêchait certains de faire de l'assignation temporaire sur…
à temps partiel. Merci, M. le Président.
M. Leduc : Mais il y a quelque
chose qui ne marche pas, là. Parce qu'en ce moment, là, quelqu'un qui se blesse
au travail puis qui est capable… Bien, il y a deux chemins, là, si je comprends
bien : il y a le chemin de l'assignation temporaire puis il y a le chemin
de l'IRR, l'indemnité de revenu de remplacement, s'il ne travaille pas.
L'assignation temporaire, en ce moment, est à 100 % de son salaire
original, peu importe la tâche qu'il effectue par la suite. Le chemin de
l'indemnité de revenu, où il ne travaille plus, qu'il se repose, qu'il prend
soin de lui, etc., lui est à 90 % du revenu assurable. Puis, pour les
emplois avec des bons salaires, la marge est substantielle, la marge est
substantielle. Puis là, ce que vous dites, c'est que, l'option de l'IRR à
90 % du revenu assurable, on l'applique maintenant sur l'assignation
temporaire. J'en perds mon crayon, M. le Président. C'est un… Je veux dire,
nommément, pour… dans la boîte «assignation temporaire», c'est un recul.
M. Boulet : Non, non,
absolument pas. L'assignation temporaire, là, à temps plein, là, c'est le
premier paragraphe. Il reçoit le salaire et les avantages liés à l'emploi qu'il
exerçait lorsque… s'il avait continué à l'exercer. Ça, c'est une assignation
temporaire à temps plein. Ça, je pense, c'est une nuance que vous ne souleviez
pas.
Le deuxième paragraphe, c'est quand on lui
assigne un travail qui comprend un nombre d'heures inférieur, donc, mettons, le
3/2, c'est l'exemple classique. Tu fais une assignation temporaire, tu sais,
dans un contexte de retour progressif ou parce que… dépendamment de l'état de
santé du travailleur, puis c'est entériné par son professionnel de la santé via
le formulaire, il travaille trois jours, il reçoit le salaire et les avantages
exactement comme ça s'est toujours fait, l'assignation temporaire. Puis 180 a toujours
protégé le salaire et les avantages pour ces trois jours-là. Les deux autres,
il ne travaille pas. Ça fait qu'il retourne à l'IRR, il retourne à recevoir des
IRR. L'employeur, il n'est pas contraint de payer, mais on lui dit :
Ultimement, tu pourrais payer le salaire et ne pas réclamer de remboursement.
Ça fait qu'il n'est pas pénalisé. Si l'employeur, à côté, ne le fait pas, on ne
peut pas imposer à tous les employeurs de choisir de la même manière.
Je pense qu'il faut le voir comme une
mesure incitative à faire de l'assignation temporaire à temps partiel. Je le
répète, il peut en avoir, il peut ne pas en avoir. Il en a une à cinq jours, tu
as ton plein salaire, tes pleins bénéfices. Il en a une à trois jours, tu as
ton plein salaire, tu as tes pleins bénéfices. Les deux autres jours, normalement,
c'est l'IRR, avec le maximum annuel assurable. Tout ce qu'on met, c'est une
option additionnelle à l'employeur, une… qui est la troisième option, ou une
des trois options où il paie le salaire et les avantages puis il ne réclame pas
de remboursement. C'est une option…
M. Boulet : …les deux autres
jours, normalement, c'est l'IRR, avec le maximum annuel assurable. Tout ce
qu'on met, c'est une option additionnelle à l'employeur, une… qui est la
troisième option, ou une des trois options, où il paye le salaire et les
avantages puis il ne réclame pas le remboursement. C'est une option, donc, il
n'y a pas de pénalité pour le travailleur, au contraire, il ne travaille pas.
Le régime d'indemnisation qui est établi en vertu de la LATMP, c'est pour
compenser la perte de revenu pendant une absence causée par un accident de
travail ou une maladie professionnelle. Donc, pour moi, il n'y a pas
d'incidence négative pour le travailleur. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Tremblay) :
M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Oui, merci. Deux
affaires. La première, juste clarifier ce que vous me dites, là, sur les
pourcentages, la nouvelle option, ça ne s'appliquerait qu'uniquement en
situation d'assignation temporaire à temps partiel, uniquement. Aucune…
M. Boulet : Bien, oui, parce
que c'est…
M. Leduc : Non, mais je veux
juste le clarifier. Aucune porte d'en arrière, aucune mauvaise surprise?
M. Boulet : S'il y en a, dans
je ne sais pas combien d'années, vous serez là pour corriger le tir.
M. Leduc : …la porte était
ouverte, je vous attendais. Donc, ça, c'est clair. O.K.
• (11 h 50) •
M. Boulet : Oui, ça…
assignation temporaire, temps plein, là, collègue, là, aucun, aucun changement.
Donc, on vient dire : Il y a un… oui, il y a une certaine voie facilitante
pour les employeurs, ou une voie incitative pour faire l'assignation temporaire
à temps partiel. C'est bénéfique pour le travailleur, il n'est nullement
pénalisé. C'est même, pour celui qui gagne plus, un certain avantage, parce que
n'eût été de l'assignation temporaire, il n'aurait reçu que l'IRR. Là, avec
l'assignation temporaire, pendant trois jours, il a plus que 83 500, puis
dans un cas où son employeur opte, il retourne à l'IRR. Ça fait qu'il n'est pas
pénalisé, au contraire. Je pense que l'assignation temporaire à temps partiel,
en plus, on vient favoriser certains travailleurs qui peuvent gagner plus,
parce que leur employeur pourrait opter pour payer plus, mais n'a pas demandé
de remboursement. Ça fait qu'au bout de la ligne, là, il n'y a pas de
désavantage pour les travailleurs. Moi, c'est ma compréhension, et c'est ce qui
est prévu dans le texte qu'on vous propose.
M. Leduc : Mais ça existe, M.
le ministre, des assignations à temps partiel où le salarié reçoit 100 %
de son salaire? Ce n'est pas…
M. Boulet : Il n'y a pas de
clarté dans l'application, ce n'est pas… on vient encadrer l'assignation
temporaire à temps partiel, et on vient l'inciter dans la mesure du possible.
M. Leduc : J'entends. Mais ça
existe, vous me confirmez que ça existe.
M. Boulet : Ah! oui, j'en ai
vu peu, moi, j'en ai vu peu.
M. Leduc : Mais ça existe.
Mais, là, avec ça, ça n'existera plus.
M. Boulet : Bien, non, au
contraire, on vient le stimuler, on vient inciter les employeurs à la faire,
parce qu'ils la font sachant qu'il n'y aura pas nécessairement… une petite
entreprise, par exemple, une très petite entreprise, c'est plus fréquent où ils
vont dire, puis c'est les cas de petite entreprise où il y a peut-être moins de
salaires en haut du maximum annuel assurable, ces plus petites entreprises
pourraient souhaiter d'opter pour…
M. Boulet : ...ils la
font, sachant qu'il n'y aura pas nécessairement une petite entreprise, par
exemple, une très petite entreprise, c'est plus fréquent, où ils vont dire...
puis c'est les cas de petites entreprises, il y a peut-être moins de salaires
en haut d'un maximum annuel assurable, ces plus petites entreprises pourraient
souhaiter d'opter pour payer le plein salaire et ne pas réclamer. Ça peut être
un cas.
M. Leduc : Mais là, dans
ce cas-là, est-ce que vous rencontrez votre objectif? Est-ce que c'est
équitable dans ces situations-là pour les...
M. Boulet : Oui. Puis il
pourrait ne pas avoir souhaité le faire, parce que ça pourrait avoir des
impacts à temps partiel. S'il le faisait, c'était à temps plein, mais pas à
temps partiel, à cause des incidences. Merci, M. le Président.
M. Leduc : Je peux
laisser aller un peu mon collègue.
Le Président (M. Tremblay) :
Merci. M. le ministre. M. le député de Nelligan.
M. Derraji : Oui. Ce que
j'aime dans ce genre d'échange avec le ministre... je vais le ramener du côté
PME, côté patronal. Parce que j'ai aimé, à la fin... à la fin, il a dit quelque
chose, le ministre, très important par rapport aux PME. Et j'ai plusieurs
drapeaux rouges levés par au moins deux associations patronales et de l'Ordre
CRHA. Je vais vous partager leur problématique. C'est ce qu'on a l'habitude de
faire, M. le Président. Et, bon, vous allez avoir l'occasion de nous expliquer
l'idée derrière.
Au fait, clairement, les trois attaquent
la phrase : «Cependant, il ne peut se prévaloir de cette possibilité
qu'une seule fois pour une même lésion professionnelle.»
Là, je vous donne des cas de figure. Je
vais commencer avec le CRHA : «Estimant que les conditions d'assignation
et la lésion puissent évoluer à plus d'une reprise, quelles sont les raisons
pour lesquelles le gouvernement souhaite retirer ce droit de gérance de
l'employeur et quel est l'objectif poursuivi par ce changement?»
Je vous donne un autre exemple, Conseil du patronat, et je sais que le ministre,
il est très sensible, M. le Président, à la réalité des entrepreneurs et des
PME ...à titre d'exemple, les employeurs embauchant plusieurs travailleurs
saisonniers — vous avez fait référence, lors de votre échange avec
mon collègue député d'Hochelaga-Maisonneuve — ils seront appelés à
modifier plus qu'une fois la méthode de versement. Ça, c'est un.
LA FCCQ : «Les employeurs devraient
être en droit d'exercer une option éclairée, soit d'exercer une option lorsqu'ils
sont en mesure d'évaluer l'impact de l'assignation temporaire.» Chose qui est
vraie, le ministre la partage.
«Sinon, tel que suggéré, le projet de loi
n° 59 impose aux employeurs de prendre une décision alors qu'ils ne
peuvent évaluer les conséquences de leur choix. Cela irait donc à l'encontre de
l'objectif visé, soit la réadaptation du travailleur.»
Donc, M. le Président, nous sommes devant
un fait. On partage tous la réadaptation du travailleur, mais les mesures
imposées de «prévaloir de ce droit qu'une seule fois pour une même lésion professionnelle»,
je pense, il n'est en aucun cas... les employeurs et même l'Ordre des CRHA l'a
mentionné. Je pense, aussi, nous avons une autre proposition aussi d'amendement
de CSAQ, qui dit clairement qu'il faut supprimer : «Cependant, il ne peut
se prévaloir de cette possibilité qu'une seule fois pour une même lésion professionnelle.»
Donc, j'aimerais bien voir les
clarifications... entendre les clarifications du ministre et s'il y a possibilité
d'amender le paragraphe mentionné. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Tremblay) :
M. le ministre.
M. Boulet : Je vais...
M. Derraji : ...il ne peut se
prévaloir de cette possibilité qu'une seule fois pour une même lésion
professionnelle. Donc, j'aimerais bien avoir les clarifications... entendre les
clarifications du ministre et s'il y a possibilité d'amender le paragraphe
mentionné. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Tremblay) : M.
le ministre.
M. Boulet : Je vais vous
donner les principales raisons qui justifient la possibilité de modifier
l'option choisie une fois pour une même lésion professionnelle.
La première raison en est une de
stabilité. La modalité salariale doit être la plus stable possible certainement
pour assurer la sécurité financière des travailleurs et des travailleuses. Le
choix qui est sur le formulaire minimise les impacts sur le travailleur, puis
qui pourrait être victime, là, de changements puis de... pas de ballottage, là,
mais des changements dans les modalités, ça peut affecter la sécurité
financière des travailleurs. Ça se doit...
Puis aussi pour éviter des erreurs, parce
que gérer les options, les changements d'options, ça peut être lourd au plan
administratif, ça peut engendrer des erreurs, des sommes versées en trop. Puis
il ne faut pas négliger le fait qu'une assignation temporaire, je le dis
souvent, c'est une prérogative de l'employeur. Puis il peut y mettre fin, puis
il peut changer les modalités de l'assignation temporaire. Ça fait que
l'opportunité de modifier doit l'être en conséquence, sinon il y a un risque de
changement trop fréquent. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Tremblay) : Merci,
M. le ministre. M. le député de Nelligan.
M. Derraji : Bien, j'essaie
juste de comprendre, M. le Président, je n'arrive pas à suivre la logique
derrière. Et l'exemple cité par les employeurs, c'est surtout dans le cas des
travailleurs saisonniers, qui embauchent plusieurs saisonniers. Ils seront
appelés à modifier plus qu'une fois la méthode de versement. Ça, ça a été
rapporté par le Conseil du patronat du Québec, la Fédération des chambres de
commerce du Québec, et là on parle de deux organisations qui représentent le
plus des employeurs
Moi, je pense qu'on a fait quand même un
bon chemin. Je veux juste savoir pourquoi c'est une seule fois, c'est quoi, les
problématiques soulevées d'avoir une seule fois prévaloir. Est-ce qu'au niveau
de la CNESST nous avons constaté des choses? Juste qu'on me partage le
raisonnement derrière. Parce que le fait d'ajouter «une seule fois», est-ce
qu'on veut empêcher quelque chose ou on veut faire une limitation?
Je ne veux juste pas, au niveau de
l'applicabilité, qu'on soit restreints, parce que là j'ai quatre organisations
qui nous partagent leurs inquiétudes à ce droit. En fait, ils ne sont pas
contre l'assignation temporaire. C'est juste parce qu'il y a des hypothèses où
on ne veut pas avoir les mains liées que je ne veux pas prévaloir de ce droit
qu'une seule fois. Bien là, il y a des cas de figure.
M. Boulet : Si vous me
permettez de suspendre deux minutes, je vais faire une vérification, puis on
pourra peut-être se parler.
Le Président (M. Tremblay) :
Parfait. Merci.
On suspend.
(Suspension de la séance à 11 h 57)
M. Boulet : ...si vous me
permettez de suspendre deux minutes, je vais faire une vérification, puis on
pourra peut-être se parler.
Le Président (M. Tremblay) :
Parfait. Merci. On suspend.
(Suspension de la séance à 11 h 57)
12 h (version non révisée)
(Reprise à 12 h 17)
Le Président (M. Tremblay) :
Alors, merci, on reprend. Nous avons eu le dépôt du sous-amendement du député d'Hochelaga-Maisonneuve
sur l'amendement du ministre en lien avec l'article 43. Je demande au député d'Hochelaga-Maisonneuve
de faire la lecture, s'il vous plaît.
M. Leduc : Merci, M. le
Président. Alors, ça va comme suit : sous-amendement, article 43 qui
réfère à l'article 180 de la LATMP : L'amendement est modifié par le
remplacement de «jusqu'à concurrence du montant de l'indemnité de remplacement
du revenu auquel le travailleur aurait droit, n'eût été cette assignation», par
«sans tenir compte du maximum assurable».
Ça vise donc, en termes d'explication, à
faire deux choses, d'une part, de faire sauter le 90 %, donc de revenir à
un plein remboursement, donc un 100 %. Et le rajout, sans tenir compte du
maximum assurable, de faire sauter la limite de 83 000 $, qui était
au désavantage des gens qui ont des emplois un peu plus payants. Alors, voilà
pour ça, M. le Président.
Le Président (M. Tremblay) :
Parfait. Est-ce qu'il y a des commentaires? M. le ministre.
M. Boulet : …on a déjà eu des
discussions, là, je ne veux pas, dans un contexte d'assignation…
M. Leduc : …sans tenir
compte du maximum assurable, de faire sauter la limite de 83 000, qui
était au désavantage des gens qui ont des emplois un peu plus payants. Alors,
voilà pour ça, M. le Président.
Le Président (M. Tremblay) :
Parfait. Est-ce qu'il y a des commentaires? M. le ministre.
M. Boulet : …on a déjà eu
des discussions, là. Je ne veux pas, dans un contexte d'assignation temporaire
à temps partiel, que la méthode de calcul de l'IRR soit différente avec un
potentiel que ça puisse engendrer une iniquité entre des travailleurs.
Puis, deuxièmement, on ne changera pas la
méthode de calcul de l'IRR qui est plafonné à 90 % du salaire net versé,
puis il y a un maximum annuel assurable. Puis vous savez très bien comment est
financé ce régime-là, là, mais je n'ai pas d'autre commentaire à faire.
Le Président (M. Tremblay) :
Parfait. Merci, M. le ministre. M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Merci, M. le
Président. C'est quand même une pratique qui est somme toute un peu
controversée parce que, si on se réfère à la loi, là, puis on en discutait plus
tôt, à 180, c'est le versement du plein salaire. Puis sur le formulaire de la
CNESST qui est en ligne — j'ai eu le temps d'aller le regarder
pendant la pause — il y a une note assez intéressante.
Donc, ils font référence à 180 de la loi,
là, qu'on modifie aujourd'hui. C'est écrit : «Note : La personne doit
recevoir son plein salaire et les avantages liés à l'emploi qu'elle occupait au
moment de la lésion même lorsque le travail qui lui est assigné temporairement
est accompli à temps partiel». Je veux dire, c'est d'une clarté sans aucune
ambiguïté.
Alors, ce qui est controversé, c'est qu'il
y a plein d'employeurs qui ne font pas ça puis qui essaient de profiter d'une
espèce de... en tout cas, moi, je ne trouve pas que c'est flou, mais... qui trouvent
qu'il y a un certain flou puis qui bénéficient de ça. Puis la CNESST a laissé
ça se développer pendant des années. Puis on vient, dans le fond, légaliser,
là, par l'article original du projet de loi, cette pratique-là, qui est
controversée, alors qu'au final on devrait avoir son plein salaire, qu'on soit
à temps plein ou à temps partiel, parce que ce n'est pas une IRR. Ce n'est pas
la même chose. L'IRR, c'est une chose. L'assignation temporaire, c'en est une
autre.
• (12 h 20) •
Moi, je pense qu'on devrait garder
l'esprit de la loi originale, qu'après ça on vienne dire que l'employeur, pour
se faire rembourser pour avoir l'objectif d'avoir plus d'assignations
temporaires, moi, j'en suis, tu sais. Puis, sur l'esprit général de dire :
Bien, si on peut favoriser une certaine assignation temporaire davantage en
donnant un coup de pouce aux employeurs, j'embarque. Mais je ne veux vraiment
pas que ça se fasse au détriment des salariés, et c'est ce que mon
sous-amendement vient corriger, M. le Président.
M. Boulet : Là, il faut
quand même que je précise. Il ne faut pas faire dire à la loi ce qu'elle ne dit
pas. Le plein salaire et les bénéfices rattachés au travail, si tu travailles
une journée, c'est ton plein salaire et tes pleins bénéfices pour la journée.
Si c'est cinq jours, c'est le plein salaire et les pleins bénéfices pour cette
journée-là. On ne paiera pas un salaire de cinq jours à une personne qui
travaille pendant une, deux, trois ou quatre journées. Ce n'est pas ce que la
loi prévoit, c'est lui faire dire ce qu'elle ne dit pas.
Ce que la loi prévoit, c'est que, dans un
contexte à temps partiel, le salaire est versé au travailleur pendant les jours
pendant lesquels il travaille. Et, pendant les jours pendant lesquels il ne
travaille pas, il n'est pas pénalisé, il reçoit... il récupère son droit de
recevoir l'IRR, l'indemnité de remplacement de revenu. Tout ce que ça fait,
c'est que ça donne une option à l'employeur. Puis je le sais qu'il y a des
pratiques...
M. Boulet : ...le salaire
est versé au travailleur pendant les jours pendant lesquels il travaille. Et
pendant les jours pendant lesquels il ne travaille pas, il n'est par pénalisé,
il reçoit... Il récupère son droit de recevoir l'IRR, l'indemnité de
remplacement de revenu. Tout ce que ça fait, c'est que ça donne une option à
l'employeur. Puis je sais qu'il y a des pratiques, on en a parlé tout à l'heure,
il y a des employeurs qui pouvaient le faire pour éviter l'impact financier,
dans leur dossier, de la CNESST. Ce n'était pas nécessairement compatible.
Puis, moi, je ne veux pas entériner ce type de pratique là, mais si ça se
fait... si ça se faisait... ce n'est pas ce que la loi couvre. La loi, ce
qu'elle dit, c'est que tu as ton plein salaire, tes pleins bénéfices pendant
les journées pendant lesquelles tu bénéficies d'une assignation temporaire.
Tout ce que ça dit pour l'assignation
temporaire à temps partiel, il y a trois options financières qui sont conférées
à l'employeur. Mais c'est tout. Je ne veux pas me répéter, là. Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Tremblay) :
Merci, M. le ministre. D'autres interventions?
M. Leduc : En conclusion, M. le
Président, moi, je pense que c'est bien, là, qu'on ait un incitatif pour qu'il
y ait plus d'assignations temporaires puis qu'on donne un coup de pouce aux
employeurs en venant, peut-être, rembourser les frais pour les journées où le
salarié ne travaille pas. Moi, je n'ai pas de problème avec ça. Le problème que
j'ai, c'est que, nominalement, dans la loi actuelle, ce n'est pas ça que ça
dit. Ça ne dit pas qu'à temps partiel, ce que tu ne travailles pas, c'est un
autre salaire qui est différent. Dans les faits, il y a une pratique qui a été
instaurée et tolérée avec le temps par la CNESST, pratique à laquelle je
n'adhère pas. Alors, moi, je viens corriger ça. Le ministre clarifie la chose
dans un sens, je souhaite la clarifier dans l'autre. On verra le résultat du
vote dans quelques instants, M. le Président.
Le Président (M. Tremblay) :
Parfait. D'autres interventions sur le sous-amendement? Alors, nous pourrions
procéder au vote par appel nominal sur le sous-amendement de l'amendement de
l'article 43.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
: M. Boulet
(Trois-Rivières)?
M. Boulet : Contre.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Contre.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Abstention.
La Secrétaire
: M. Roy
(Bonaventure)?
M. Roy
: Abstention.
Le Président (M. Tremblay) :
Alors, le sous-amendement est rejeté.
On revient maintenant à l'amendement du ministre,
toujours sur l'article 43. Est-ce qu'il y a des interventions? S'il n'y a
pas d'intervention, Mme la secrétaire, nous pourrions procéder... Oui?
M. Derraji : Ici, on est toujours
dans le 43, puis j'ai entendu, il y a un amendement.
M. Boulet : ...puis après ça
on va envoyer l'amendement par assignation.
M. Derraji : Oui, c'est ça, parce
que là... oui, oui, parce que, là, on est revenus à l'article 43.
Le Président (M. Tremblay) :
On est revenus à l'amendement.
M. Boulet : Il y a un
amendement pour le maximum annuel assurable, puis après ça, je vais envoyer
l'autre amendement.
M. Derraji : O.K., c'est bon.
Donc là, on revient à l'amendement du ministre.
Le Président (M. Tremblay) :
Exact.
M. Derraji : O.K., O.K.
Désolé. Oui, c'est bon.
Le Président (M. Tremblay) :
Parfait. Alors, nous
M. Boulet : ...on va envoyer l'amendement
par assignation.
M. Derraji : Oui, oui, parce
que là on est revenus à l'article 43.
Le Président (M. Tremblay) :
On est revenus à l'amendement.
M. Boulet : Il y a un amendement
pour le maximum annuel assurable, puis après ça, je vais envoyer l'autre amendement.
M. Derraji : O.K., c'est bon.
Donc là, on revient à l'amendement du ministre.
Le Président (M. Tremblay) :
Exact.
M. Derraji : O.K., O.K.
Désolé. Oui, c'est bon.
Le Président (M. Tremblay) :
Parfait. Alors, nous pourrions, par appel nominal, Mme la secrétaire, procéder
au vote sur l'amendement du ministre.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
:
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Contre.
La Secrétaire
:
M. Roy (Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
Le Président (M. Tremblay) :
Alors, l'amendement est adopté. Nous revenons maintenant sur un autre
amendement déposé par le ministre, toujours sur l'article 43. J'invite M.
le ministre à en faire lecture.
M. Boulet : Oui. Je vais le
lire devant moi.
Le Président (M. Tremblay) :
Ça va?
M. Boulet : On est patients.
Tu peux-tu le grossir juste un petit peu encore? Merci, tu es fine. Donc, oui,
M. le Président :
Remplacer, dans le deuxième alinéa de
l'article 180 de la Loi sur les accidents du travail et les maladies
professionnelles, proposé par l'article 43 du projet de loi, «lésion
professionnelle» par «assignation temporaire».
Alors, c'est suite aux commentaires de
notre collègue de Nelligan. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Tremblay) :
Parfait. M. le député de Nelligan.
M. Derraji : Oui. Merci, M. le
Président. Et encore une fois, merci au ministre. Donc, c'est juste pour
revenir à la discussion que nous avons entamée tout à l'heure, c'est que la
lésion professionnelle, surtout pour les travailleurs temporaires, empêcherait
certaines PME, certains de nos entrepreneurs de plus avoir un mode de réflexion
d'assignation temporaire au lien d'être limités à la lésion professionnelle. Et
je remercie le ministre d'avoir eu cette ouverture pour cet amendement.
M. Boulet : Particulièrement
les entrepreneurs qui ont beaucoup de travailleurs saisonniers, là. Merci, M.
le Président. Merci.
Le Président (M. Tremblay) :
Parfait. D'autres interventions?
M. Derraji : ...très bonne
chose, surtout dans le contexte de la pénurie de main-d'oeuvre qu'on vit. Le
ministre est très sensible à ça et je pense qu'on ne va pas ajouter un autre
fardeau. La prochaine fois, au salon bleu, je vais saluer son ouverture de ne
pas avoir une réflexion par lésion, mais plutôt par assignation temporaire. Il
n'y a pas que des mauvais coups, M. le Président, en politique, il y a aussi le
fruit d'une très bonne collaboration, ce qui peut amender un excellent projet
de loi que nous sommes en train de refaire tous ensemble. Voilà.
M. Boulet : Projet de loi
technique qu'on est capables de travailler dans l'amitié, dans le respect et la
civilité, puis dans le plaisir aussi.
Le Président (M. Tremblay) :
C'est de la musique.
M. Boulet : ...
Le Président (M. Tremblay) :
Bon, alors, on continue. M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Moi, je ne sais pas
si j'ai 90 % de temps de plaisir ou 100 % de...
M. Boulet : …on est capables de
travailler dans l'amitié, dans le respect et la civilité, puis dans le plaisir
aussi.
Le Président (M. Tremblay) :
C'est de la musique.
M. Boulet : …
Le Président (M. Tremblay) :
Bon. Alors, on continue. M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Moi, je ne sais pas
si j'ai 90 % de temps de plaisir ou 100 % de plaisir, là, on pourra…
J'y réfléchirai sur l'heure du dîner, sur mon taux de plaisir, si le maximum
assurable, il est couvert par ça. Blague à part, là, j'essaie de rendre, de
comprendre, on en a parlé un peu tantôt à micro fermé, mais là, vu qu'il est
sur la table, là, les termes techniques. Une lésion professionnelle ou une
assignation temporaire… La lésion, c'est ce qui arrive à la personne,
l'assignation, c'est quand on dit à cette personne-là : Tu peux aller
faire une job. Et là, l'idée de changer le taux, là, de pouvoir changer d'un
mode de rémunération à l'autre, originalement, on le prévoyait une fois par
lésion, là, on dit «une fois par assignation». Est-ce que c'est-à-dire qu'au
cours d'une lésion il peut-u y avoir plus qu'une assignation à partir de la
même lésion?
M. Boulet : Ah! oui, tout à
fait. En fait, une lésion professionnelle, c'est défini comme soit un accident
de travail, soit une maladie professionnelle, soit une rechute, récidive,
aggravation. Si je prends l'exemple d'un accident de travail, oui, pendant la
période d'absence qui pourrait être de huit mois, il pourrait y avoir quatre assignations
temporaires.
Et là ce qu'on venait limiter, puis ça, le
collègue de Nelligan l'a très bien souligné, ce qu'on ne pourrait changer
l'option qu'une seule fois par lésion professionnelle, tu sais, où l'absence
dure huit mois, ça peut être un an et demi. C'est contraignant pour
l'employeur, notamment celui qui a beaucoup de travailleurs saisonniers. Et
c'est la distinction, là.
Puis il faut revenir à la base, par
assignation temporaire, tu dois compléter le formulaire. Ça fait qu'à chaque
fois que tu complètes le formulaire tu as la possibilité de changer ton option
une fois. Ça fait que c'est opportun de le dire «par assignation temporaire»,
c'est, je pense, faire preuve de souplesse pour les employeurs, pour éviter
que, s'il fait cinq assignations temporaires, il ne puisse changer par
assignation, qu'il soit limité à une fois pour toute la durée de la lésion
professionnelle.
Je pense que la nuance qui est importante,
c'est de dire : Oui, par lésion professionnelle, il peut avoir deux,
quatre, ou six assignations temporaires, ou pas du tout, ou une.
M. Leduc : Mais c'est vraiment
les scénarios où est-ce qu'il y en a plusieurs que je n'arrive pas à
m'imaginer.
M. Boulet : ...travailleurs
saisonniers, ils peuvent venir et repartir, venir et repartir. Puis ils
peuvent... Quand ils partent, l'assignation temporaire finit, puis, quand ils
reviennent, il faut recompléter un formulaire, là. Tu sais, ça pourrait être
applicable dans leur cas. C'est par assignation temporaire puis c'est à chaque
fois que tu complètes le formulaire. C'est tout ce que ça vient dire. Je pense,
c'est ce que le collègue de Nelligan...
• (12 h 30) •
M. Leduc : ...étirer la sauce,
là, mais en dehors de l'assignation temporaire qui peut varier dans le cas d'un
travailleur saisonnier, là, qui part, qui revient, mais quelqu'un qui maintient
son lien d'emploi...
12 h 30 (version non révisée)
M. Boulet : ...puis c'est à
chaque fois que tu complètes le formulaire, c'est tout ce que ça vient dire. Je
pense, c'est ce que le collègue de Nelligan...
M. Leduc : ...étirer la sauce,
là, mais en dehors de l'assignation temporaire qui peut varier dans le cas d'un
travailleur saisonnier, là, qui part, qui revient, mais quelqu'un qui maintient
son lien d'emploi?
M. Boulet : ...un changement
de tâches dans l'assignation temporaire, soit un ajout ou une soustraction de
tâches. Et ça peut être une nouvelle assignation temporaire qui doit être
avalisée ou plutôt entérinée par le professionnel de la santé. Ça fait que le
formulaire doit être complété.
M. Leduc : ...on essaie quelque
chose, puis, si, pour toutes sortes de raisons, ça ne marche pas tout à fait,
on le corrige?
M. Boulet : Le travailleur
peut dire : Je développe des contraintes nouvelles, ou il y a des
douleurs, ou... puis ça ne marche pas, puis...
M. Leduc : Et là, mettons
qu'on change soit les tâches ou le nombre de jours, il faut à chaque fois faire
un nouveau formulaire?
M. Boulet : Bien oui, bien
oui, c'est une nouvelle assignation temporaire.
M. Leduc : Et c'est dans ce
cadre-là que vous dites...
M. Boulet : Oui, tout à fait.
M. Leduc : ...si on a le droit
de ne changer qu'une seule fois des deux régimes...
M. Boulet : Là, on
disait : Une fois par lésion professionnelle. Là, on dit : Par
assignation. C'est ce que...
M. Leduc : Sauf que si vous
recherchiez une stabilité en ne permettant qu'une seule fois de changer de
régime, de l'ouvrir à plusieurs assignations, est-ce qu'on n'est pas à
l'encontre de cet objectif?
M. Boulet : C'est une
stabilité, mais qui permet de s'adapter à la réalité cas par cas, assignation
par assignation ou formulaire par formulaire.
M. Leduc : Qu'est-ce qui
pourrait pousser un employeur à vouloir changer des deux options de paiement à même
une assignation temporaire, par exemple?
M. Boulet : Bien, si le
nombre de jours varie, par exemple, c'est le cas classique, là, il pourrait
être appelé à changer de modalités, ou si, par exemple... ça peut dépendre
aussi de la durée de l'assignation temporaire. Mais oui, il pourrait changer,
puis je... Il y a des employeurs qui vont exercer cette possibilité-là de
changer de modalités de paiement.
M. Leduc : Ce que je
comprenais tantôt, c'est que plus c'est court, ou, en tout cas, qu'on imagine
que c'est court, l'assignation temporaire, plus il y a une tendance à garder le
mode de rémunération à 100 %. Mais quand il y a des scénarios où ça peut
être plus long, là, les employeurs, pour des raisons financières, j'imagine,
vont vouloir peut-être basculer plus.
M. Boulet : Vous avez
probablement raison. Le motif peut varier d'une entreprise à l'autre, mais si
j'avais une tendance à confirmer de ma pratique, là, je vous dirais que vous
avez... vous êtes pas mal compatible avec ce qui se fait dans les milieux de
travail.
M. Leduc : O.K. Ça explique.
Merci, M. le Président.
Le Président (M. Tremblay) :
Parfait. D'autres interventions? Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention,
par appel nominal, Mme la secrétaire... procéder au vote à l'amendement.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
: M.
Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
: M. Roy
(Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
Le Président (M. Tremblay) :
L'amendement est donc adopté. On revient à l'article 43. Est-ce qu'il y a
des interventions, sinon des commentaires? Non. Alors...
La Secrétaire
: …M. Roy
(Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
Le Président (M. Tremblay) : L'amendement
est donc adopté. On revient à l'article 43. Est-ce qu'il y a des
interventions, sinon des commentaires? Non. Alors, Mme la secrétaire, par appel
nominal, nous pouvons procéder.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
:
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Abstention.
La Secrétaire
:
M. Roy (Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
Le Président (M. Tremblay) :
Alors, l'article 43 tel qu'amendé est adopté. Nous pouvons procéder à
l'article 44. J'invite le ministre à en faire lecture.
M. Boulet : Merci, M. le
Président. Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 180, du
suivant :
«180.1. Sous réserve du dernier alinéa de
l'article 179, les renseignements obtenus du médecin qui a charge du
travailleur dans le cadre d'une assignation temporaire, incluant les
limitations fonctionnelles temporaires, ne peuvent donner ouverture à la
procédure d'évaluation médicale prévue au chapitre VI ou faire l'objet
d'une contestation.»
Explications : Cette disposition vise
à préciser que les limitations fonctionnelles temporaires qui pourraient être
inscrites par le professionnel de la santé qui a charge ne pourront être
contestées par la procédure d'évaluation médicale, étant donné — bon,
puis ça, c'est la pratique — qu'elle ne vise que la facilitation de
la mise en oeuvre de l'assignation temporaire. Par ailleurs, elles ne sont pas
finales, elles sont évolutives, et il convient toujours d'éviter de
judiciariser inutilement cet aspect.
Ça complète les explications, puis il y
aurait un amendement que je soumettrais tout de suite, là, de…
Le Président (M. Tremblay) :
Parfait. Il y a consentement pour procéder tout de suite avec l'amendement?
Parfait. M. le ministre.
M. Boulet : Merci. Remplacer,
dans l'article 180.1 de la Loi sur les accidents de travail et les
maladies professionnelles proposé par l'article 44 du projet de loi,
«médecin» par «professionnel de la santé».
Bon, c'est un changement de concordance,
là. Je ne veux pas donner plus d'explications, là. Vous le savez aussi bien que
moi. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Tremblay) :
Parfait. Des interventions, des commentaires sur l'amendement? M. le député
d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Merci. J'essaie de
comprendre de quoi il s'agit parce que là on fait… on insère un nouvel article,
donc on ne modifie pas quelque chose qui existait déjà.
Puis, quand on dit : «…ne peuvent
donner ouverture à la procédure d'évaluation médicale prévue au
chapitre VI ou faire l'objet d'une contestation», ça veut-u dire qu'avant
ça pouvait donner ouverture?
M. Boulet : Mais c'est l'état
actuel de la pratique. Les limitations fonctionnelles temporaires, dans la
mesure où elles évoluent et elles changent constamment, ne donnent pas
ouverture à la demande de référence au Bureau d'évaluation médicale, là. C'est
quand elles deviennent permanentes, là, elles font l'objet de demande de
référence au Bureau d'évaluation médicale. C'est pour des raisons de stabilité,
là, bien sûr, puis on ne veut pas non plus que ça fasse l'objet d'une…
M. Boulet : ...où elles
évoluent, elles changent constamment, ne donnent pas ouverture à la demande de
référence au Bureau d'évaluation médicale, là, c'est... Quand elles deviennent
permanentes, là, elles font l'objet de demande de référence au Bureau
d'évaluation médicale.
C'est pour des raisons de stabilité, là, bien
sûr. Puis on ne veut pas non plus que ça fasse l'objet d'une contestation parce
que c'est essentiellement un processus pour faciliter la mise en oeuvre de
l'assignation temporaire. Puis, comme ce n'est jamais final, bien, on ne veut
pas judiciariser pour rien, là. Donc, c'est une précision. C'est simplement une
précision.
M. Leduc : Puis une
précision qui était déjà le cas ailleurs, mais... dans la pratique, mais pas
dans les faits? C'est pour ça que vous venez...
M. Boulet : Dans les
faits aussi. Les limitations fonctionnelles...
(Consultation)
M. Boulet : Effectivement,
ça ne se fait pas pour les limitations fonctionnelles temporaires, mais là on
le précise dans le contexte de l'assignation temporaire pour éviter, là, de
laisser place à de la judiciarisation et pour éviter de laisser croire aux
travailleurs, travailleuses qu'ils peuvent contester les limitations
fonctionnelles temporaires... ou les employeurs, contester les limitations. Ça
serait plus les employeurs, là, j'avoue, là, dans le contexte d'assignation
temporaire, qui pourraient aller au Bureau d'évaluation médicale. Ça fait que je
pense que ça va vous rassurer, là. Ça serait plus fréquent que ça doit fait de
cette manière-là. Alors, merci.
M. Leduc : Donc, lésions,
limitations fonctionnelles temporaires, à la seconde où que ça devient
permanent ou que le médecin qui a charge décide que c'est permanent, c'est là
que le jeu de la judiciarisation, le bal de la judiciarisation commence, pour
le meilleur et pour le pire. Mais, tant que c'est temporaire... Nous, on ne
vise pas à judiciariser la patente puis on veut vraiment favoriser que ce qui
soit temporaire demeure temporaire.
M. Boulet : Oui, tout à
fait. Sinon, on va donner ouverture à... vous l'avez vu en pratique, là,
l'employeur qui dit : Non, ce n'est pas des limitations fonctionnelles
temporaires, puis je vais les contester, pour forcer quelqu'un à faire une
assignation temporaire.
Je pense que l'assignation temporaire, je
dis, c'est un droit ou une modalité de réadaptation, là, comme quelqu'un me
disait tout à l'heure, mais il ne faut pas non plus que ça se fasse au
détriment du travailleur puis que l'employeur, pour forcer l'assignation
temporaire, il se mette à contester les limitations fonctionnelles temporaires
établies par le professionnel de la santé.
Je pense que ça assure une stabilité puis
une fluidité, là, dans l'application du processus d'assignation temporaire, parce
qu'on ne peut pas se mettre à contester à gauche puis à droite, là. Puis le Bureau
d'évaluation médicale, bien, il se prononce quand c'est permanent.
M. Leduc : Et donc on
cherche peut-être, dans les faits, ou pour le formuler autrement... Pour des
employeurs, là, qui ont peut-être le doigt vite sur la gâchette sur la
contestation, on leur met un petit holà. On leur dit : Tu as le droit à la
contestation, mais il ne commence pas tout de suite. En tout cas, il ne
commence pas...
M. Boulet : …bien, il se prononce
quand c'est permanent.
M. Leduc : Et donc on
cherche peut-être, dans les faits, ou pour le formuler autrement... Pour des
employeurs, là, qui ont peut-être le doigt vite sur la gâchette sur la
contestation, on leur met un petit holà. On leur dit : Tu as le droit à la
contestation, mais ne commence pas tout de suite — En tout cas, il ne
commence pas avec une limitation temporaire —, tu pourras y aller…
M. Boulet : Puis on est dans
le contexte de l'assignation temporaire effectivement.
M. Leduc : O.K.
M. Boulet : C'est mes
commentaires. Merci.
M. Leduc : Je comprends mieux
l'article. Merci.
M. Boulet : O.K.
Le Président (M. Tremblay) :
Parfait. D'autres interventions sur l'amendement? Alors, Mme la secrétaire, on
va pouvoir procéder par appel nominal.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Birnbaum (D'Arcy-McGee)?
M. Birnbaum : Pour.
La Secrétaire
: M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
: M. Roy
(Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
Le Président (M. Tremblay) :
Alors, l'amendement à l'article 44 est adopté. On… Oui, M. le député.
M. Leduc : Avant de changer de
bloc, moi, j'avais peut-être un 44.1. J'aurais peut-être besoin d'une courte
suspension pour vérifier s'il s'applique toujours.
Le Président (M. Tremblay) :
Parfait. Alors, suspension.
(Suspension de la séance à 12 h 40)
(Reprise à 12 h 51)
Le Président (M. Tremblay) :
...à préciser son point.
M. Leduc : Oui. Merci, M. le
Président. Donc, je ne dépose pas d'amendement. Mais peut-être juste pour
résumer l'esprit, c'est que là, on a une discussion hors d'ondes avec le
ministre puis il est... je pense qu'il est d'accord avec l'esprit puis ça va
revenir plus tard, le temps de rédiger quelque chose sur l'heure du dîner. Mais
pour résumer, c'est que dans le... on vient de discuter, là, de la question de
l'assignation temporaire, qu'est-ce qui arrive si on est à temps partiel, les
jours manquants, comment on se fait rémunérer, c'est quand on a parlé de retour
progressif, plus tôt, il y avait un petit flou parce qu'il y a un article, à
57, dans la loi, qui dit que lorsque le travailleur redevient capable d'exercer
son emploi, il perd son droit à l'indemnité de revenu. Ça fait qu'il y avait
comme une concordance à aller voir que, si on retrouve un travail à temps
partiel, est-ce que ça veut dire qu'on se qualifie à perdre... ou qu'on perd
justement l'IRR. Ça fait que c'était juste clarifier ce... C'est bien
technique, mais c'était juste clarifier cet aspect-là. J'ai compris que j'avais
l'accord du ministre, puis on va attendre ce qu'il nous dépose, là, après le
retour du dîner.
M. Boulet : Si vous permettez,
M. le Président, oui, pendant l'heure du lunch, on va transmettre au greffe un
amendement à un article qui est déjà adopté, là. Avec le consentement des
collègues, on va le réouvrir, juste pour préciser que dans un contexte de
retour progressif, la personne ne perd pas son droit de recevoir, dans le cas
présent, une prestation de réadaptation, là. Donc, c'est simplement ça. C'était
une précision que voulait obtenir le collègue avec laquelle on était d'accord.
Donc, on pourrait procéder… on pourrait poursuivre.
Le Président (M. Tremblay) :
Parfait.
M. Derraji : ...réouvre le 43.
M. Boulet : ...
M. Derraji : O.K., «good»,
c'est bon.
Le Président (M. Tremblay) :
Parfait. Alors, on peut...
M. Boulet : …donc, c'était
simplement ça. C'était une précision que voulait obtenir le collègue avec
laquelle on était d'accord. Donc, on pourrait procéder… on pourrait poursuivre.
Le Président (M. Tremblay) :
Parfait
M. Derraji : Donc, c'est au
retour qu'on rouvre le 43?
M. Boulet : Oui, exact
Le Président (M. Tremblay) :
Parfait. Alors, on peut reprendre sur 44. Est-ce qu'il y a des commentaires,
des interventions? Alors, Mme la secrétaire, par appel nominal, procédez au
vote.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Boutin (Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour
La Secrétaire
:
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour
La Secrétaire
:
M. Roy (Bonaventure)?
M. Roy
: Pour
Le Président (M. Tremblay) :
Alors, l'article 44 tel qu'amendé est adopté. On change maintenant de
bloc… on va suspendre une petite minute.
(Suspension de la séance à 12 h 52)
(Reprise à 12 h 53)
Le Président (M. Tremblay) :
Alors, on continue avec l'article 35. J'invite le ministre à faire lecture
de l'article, s'il vous plaît.
M. Boulet : Oui. Donc, là, on
rentre… les 15 prochains articles, là, c'est la codification, entre
guillemets, de l'arrêt rendu par la Cour suprême du Canada en 2018 dans
l'affaire Caron. Ça concerne l'obligation d'accommodements raisonnables.
Juste vous dire quelques mots sur cette
décision-là. M. Caron, il a eu une lésion professionnelle. Il était
incapable de refaire son…
M. Boulet : …Caron. Ça
concerne l'obligation d'accommodement raisonnable.
Juste vous dire quelques mots sur cette
décision-là. M. Caron, il a eu une lésion professionnelle, il était
incapable de refaire son emploi puis il n'y avait aucun emploi convenable,
c'est-à-dire qui respectait sa capacité résiduelle de travail, au sein de son
employeur. Puis là il cherchait, avec la CSST à l'époque puis la CLP, à obtenir
autre chose. Il voulait… il revendiquait le droit d'être accommodé en vertu de
la Charte des droits et libertés de la personne. À l'époque, bon la CLP
disait : Il n'y en a pas, l'accommodement, ça se limite à la réadaptation
qui est prévue dans la loi. Il y a des tribunaux qui disaient : C'est un
accommodement de nature législative. Et à la Cour d'appel, on a conclu que ce
qui doit se faire par la CNESST, ça doit être compatible avec le devoir
d'accommodement conformément à ce qui est prévu dans la Charte des droits et
libertés de la personne. Et que la CNESST doit appliquer la réadaptation et
mettre en oeuvre l'obligation d'accommodement raisonnable imposé à l'employeur
par la charte, ça a pour objectif évidemment de permettre la réintégration, de
le faire cependant sans que ça constitue une contrainte excessive pour
l'employeur.
Donc, c'est ce que dans les
15 articles suivants, on met en oeuvre. Et, je vous rappelle que la Cour
suprême a dit que la CSST, maintenant la CNESST, et la CLP, maintenant le
Tribunal administratif du travail, détiennent la compétence exclusive, aux fins
de l'exercice du droit de retour au travail et de la réintégration, d'imposer à
l'employeur un accommodement raisonnable. Donc… Et que même le délai d'exercice
du droit de retour au travail n'est pas… n'est plus un obstacle. Parce que les
employeurs, ils disaient : Bon, mon année ou mon deux ans prévus à 240, je
n'ai plus d'obligation d'accommodement raisonnable. Donc, les 15 prochains
articles sont en faveur de cette… ces mesures-là d'accommodement raisonnable au
bénéfice du travailleur. C'est une avancée considérable pour la santé-sécurité.
Et ça permet de respecter la décision de la Cour suprême du Canada.
Donc, 169… Je pourrai les commencer par la
suite, là, mais je peux lire le premier, mais c'est, dans les 15 articles,
les 7 derniers, c'est toute de la concordance. Ça fait que je pense qu'on peut
aller… Je peux commencer par le premier article, là, 35 :
L'article 169 est modifié dans le
premier alinéa :
a) par le remplacement, dans le
texte anglais, de «disability» par «limitation»;
b) par la suppression de «avant
l'expiration du délai pour l'exercice de son droit de retour au travail»;
2° par le remplacement, dans le
deuxième alinéa, de «après consultation de l'employeur» par «de l'employeur, si
la participation de ce dernier…
M. Boulet : ...dans le texte
anglais, de «disability» par «limitation»;
b) par la suppression de «avant
l'expiration du délai pour l'exercice de son droit de retour au travail»;
2° par le remplacement, dans le deuxième
alinéa, de «après consultation de l'employeur» par «de l'employeur, si la
participation de ce dernier est requise».
Je ne lirai pas, là, les textes textuels,
vous les avez, là, en anglais puis en français de 169.
Explication. Donc, il y a une modification
qui vise à améliorer la version anglaise. Puis on retire aussi la condition à
l'effet que la commission doit vérifier avec le travailleur et l'employeur si
une mesure de réadaptation peut le rendre capable d'exercer son emploi. Là, vous
avez «ou un emploi convenable», là, mais c'est «ou un emploi équivalent», là.
Vous savez la nuance, là, son emploi, un équivalent, c'est même qualification.
Puis convenable, c'est quand il y a une atteinte permanente à son intégrité
physique ou psychique.
Puis là donc on n'obligerait pas la CNESST
à se limiter à vérifier ou que ça soit fait avant l'expiration du droit de
retour au travail. Donc, ça vise à assurer le respect de l'obligation de
l'employeur d'offrir une mesure de réadaptation ou offrir une mesure
d'accommodement au travailleur pour qu'il puisse exercer son emploi ou un
emploi équivalent, et ce, même après l'expiration du délai prévu pour
l'exercice du droit de retour au travail. Donc, on n'est pas limité à un emploi
convenable, même son emploi peut faire l'objet d'un accommodement raisonnable.
Donc, c'est essentiellement ce que ça prévoit. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Tremblay) : Merci,
M. le ministre. Commentaires, interventions? M. le député de Nelligan.
M. Derraji : Oui, merci, M. le
Président. Bien, merci de prendre compte de l'arrêt de Caron dans la rédaction
de ces articles.
La seule remarque que j'ai, ce qu'on
insiste beaucoup sur la collaboration entre le travailleur et l'employeur, et
c'est ça, la ligne de conduite depuis le début. J'ai un malaise avec «si la
participation de ce dernier est requise». Moi, je pense, au contraire,
l'employeur doit toujours être là, parce que ça se passe à deux, là, la
relation, ça se gère à deux. Moi, je pense que nous sommes rendus à ce qu'on
doit faire confiance aussi à l'employeur, qui doit être là. Et je ne vois pas
pourquoi le législateur veut dire que «si la participation de ce dernier est
requise», sachant que les employeurs veulent être là et collaborer avec le travailleur
par rapport à cette notion de recommandation.
Donc, moi, je pense qu'on gagnerait plus
si on enlève carrément «si la participation de ce dernier est requise», et
plus, insister que la collaboration, c'est avec deux personnes et non pas une
seule personne. Donc, on aura l'occasion de revenir sur ça après les deux
interpellations que le ministre va avoir, il va revenir en forme par la suite.
Le Président (M. Tremblay) :
Merci, merci.
M. Boulet : ...parti de mon
collègue de Nelligan. Donc, c'est la raison pour laquelle on m'interpelle,
hein?
M. Derraji : ...tellement
j'apprécie le ministre que je n'ai pas demandé une interpellation, M. le
Président. Il va juste avoir deux interpellations.
• (13 heures) •
Le Président (M. Tremblay) :
Compte tenu de l'heure, j'ajourne les travaux...
13 h (version non révisée)
Le Président (M. Tremblay) :
Merci, merci.
M. Boulet : J'ai beaucoup
d'amis dans le parti de mon collègue de Nelligan. Donc, c'est la raison pour
laquelle on m'interpelle, hein.
M. Derraji : Tellement
j'apprécie le ministre que je n'ai pas demandé une interpellation, M. le
Président. Il va juste avoir deux interpellations.
Le Président (M. Tremblay) :
Compte tenu de l'heure, je suspends les travaux. De retour à 14 heures.
Merci.
(Suspension de la séance à 13 heures)
14 h (version non révisée)
(Reprise à 14 h 12)
Le Président (M. Tremblay) :
Parfait. Nous poursuivons l'étude détaillée du projet de loi n° 59, Loi modernisant le régime de santé et de sécurité du travail. On
revient sur l'article 35. M. le ministre, il y a un amendement.
M. Boulet : Oui, mais je le
lis bien quand même. Merci, merci, M. le Président. Bon retour. Donc, à
l'article 35 : Supprimer, dans le paragraphe 2° de l'article 35 du projet
de loi, «, si la participation de ce dernier est requise».
Donc, l'explication, c'est suite aux
propos et aux commentaires du collègue de Nelligan. Évidemment, en contexte de
réadaptation, il y avait des cas où la participation de l'employeur pouvait ne
pas être requise, notamment pour un emploi convenable ailleurs sur le marché de
l'emploi, alors qu'ici on est en contexte d'application du devoir
d'accommodement raisonnable, comme prévu dans la décision de la Cour suprême du
Canada. Donc, l'employeur et le travailleur vont toujours être des parties
prenantes à la mise en application du processus visant à accommoder le travailleur.
C'est tout. Merci au collègue. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Tremblay) :
Parfait. Merci. Des interventions? M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Des interventions
de compréhension, M. le Président. Alors, ce que j'ai compris qu'on discutait tantôt,
là, c'est changer ça, ce n'est pas nécessairement changer fondamentalement la
logique actuelle de la chose.
M. Boulet : Non, absolument
pas. C'est véritablement en application du devoir d'accommodement raisonnable
tel que stipulé par la Cour suprême du Canada. Ça requiert la participation, la
collaboration de l'employeur et du travailleur, et ici, on est en contexte de
son emploi ou un emploi équivalent chez l'employeur. Donc, il n'y a pas de
situation où sa participation pourrait ne pas être requise.
M. Leduc : O.K. Je vais le
poser différemment. Est-ce que ça veut dire qu'elle va être nécessairement
obligatoire à chaque fois?
M. Boulet : Bien, oui, les
deux, tout à fait. Un employeur ne peut pas ne pas participer à son devoir,
c'est un devoir qui repose sur les épaules de l'employeur, forcément, oui.
M. Leduc : Si c'est un
programme, par exemple, de réadaptation professionnelle qui est à l'effet qu'il
n'y a pas de retour à l'employeur, est-ce que l'employeur a rapport dans une
démarche d'accommodement?
M. Boulet : Là, on est
dans la recherche d'un emploi convenable. Il y a trois types d'emploi. Il y a
son emploi qu'il exerce au moment de la lésion. Il y a un emploi équivalent qui
est défini comme un emploi…
M. Leduc : ...est à l'effet
qu'il n'y a pas de retour à l'employeur. Est-ce que, là, l'employeur a rapport
dans une démarche d'accommodement?
M. Boulet : Là, on est dans la
recherche d'un emploi convenable. Il y a trois types d'emplois. Il y a son
emploi qu'il exerçait au moment de la lésion, il y a un emploi équivalent, qui
est défini comme un emploi qui requiert les mêmes qualifications, qui lui
permet de faire ce qu'il faisait avant, mais dans une autre fonction. Puis
l'emploi convenable, c'est quand il y a une atteinte permanente, puis là on
l'accompagne dans la recherche d'un emploi soit chez l'employeur, si c'est
possible dans le contexte d'un accommodement raisonnable, ou l'emploi
convenable, c'est ailleurs sur le marché de l'emploi.
M. Leduc : Bien, c'est là, ma question.
M. Boulet : Et c'est là, avec
le service... Services Québec. Bien, ça pourrait être un... oui.
M. Leduc : Bien, donc, si
c'est la troisième option, donc un emploi convenable ailleurs, l'employeur
n'aurait plus besoin d'être là.
M. Boulet : Là, ce n'est plus
le devoir d'accommodement raisonnable, là, c'est dans le contexte du processus
de réadaptation. La réadaptation, la réintégration, mesures de réadaptation professionnelle,
avec tout ce qu'on a adopté, là, tout ça, avec Services Québec.
M. Leduc : Mais là, dans de
cas-là, donc, l'employeur n'a pas d'affaire dans ce processus-là.
M. Boulet : Non. C'est pour ça
qu'on disait : Si la participation de l'employeur est requise. En contexte
de réadaptation, parfois... puis le collègue de Nelligan en avait parlé, là,
mais on avait donné des exemples où sa participation peut ne pas être requise,
puis c'était notamment l'emploi convenable, ailleurs sur le marché. C'est
simplement ça.
M. Leduc : C'est ça. Bien,
parce que je veux juste clarifier l'intention du législateur. En effaçant «si
la participation de ce dernier est requise», vous n'êtes pas en train de dire
qu'en toutes circonstances et en tous lieux, il faut absolument et
systématiquement que l'employeur soit présent.
M. Boulet : Non. Non, absolument
pas. Vous me l'aurez fait dire, puis, pour moi, c'est clair.
M. Leduc : Ça me satisfait, M.
le Président.
Le Président (M. Tremblay) :
Parfait. D'autres commentaires sur l'amendement? Alors, Mme la secrétaire, par
appel nominal, nous pouvons procéder.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
: M.
Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
: M. Roy
(Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
Le Président (M. Tremblay) :
Alors, l'amendement sur l'article 35 est adopté. On revient à l'article 35. Des
questions, des commentaires, des interventions? Alors, Mme la secrétaire, par
appel nominal, nous pouvons procéder au vote de l'article 35, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
: M.
Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
: M. Roy
(Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
Le Président (M. Tremblay) :
Alors, l'article 35, tel qu'amendé, est adopté. Il y a une volonté de revenir à
l'article 43. Alors, j'ai besoin de votre consentement pour y insérer un
amendement. Est-ce qu'il y a consentement?
M. Leduc : Oui.
Le Président (M. Tremblay) :
Oui. Alors, est-ce qu'on a besoin de suspendre pour...
Le Président (M. Tremblay) :
...volonté de revenir à l'article 43. Alors, j'ai besoin de votre
consentement pour y insérer un amendement. Est-ce qu'il y a consentement?
M. Leduc : Oui.
Le Président (M. Tremblay) :
Oui. Alors, est-ce qu'on a besoin de suspendre pour... On a déjà l'amendement.
M. le ministre, êtes-vous prêt à disposer pour l'amendement?
M. Boulet : Oui, tout à fait.
Oui, si notre ami peut...
Le Président (M. Tremblay) :
Parfait.
M. Boulet : Dès que j'ai
l'article à l'écran.
Le Président (M. Tremblay) :
Merci.
M. Boulet : Merci. M. le
Président, donc l'article 43, qui réfère à 180 de la loi :
À l'article 180 de la Loi sur les
accidents du travail et les maladies professionnelles, proposé par l'article 43
du projet de loi :
1° insérer, dans le quatrième alinéa et
après «Ce montant constitue une indemnité de remplacement de revenu à laquelle
le travailleur a droit», «ou une prestation de réadaptation lorsqu'il est versé
en application de l'article 167.2»;
2° ajouter, à la fin du cinquième alinéa,
la phrase suivante :
«Lorsque ce montant est versé en
application de l'article 167.2, il constitue une prestation de
réadaptation.»
Explication. Bon, ça vise à préciser, en
concordance avec 167.2 concernant le retour progressif, que ce montant
constitue, dans ce cas, une prestation de réadaptation. Puis au cinquième alinéa,
c'est une modification qui précise que la commission verse au travailleur une
prestation de réadaptation en application de 167.2 si l'option concerne un
retour progressif.
Donc, ça complète l'explication et c'est
suite à une discussion avec le collègue d'Hochelaga-Maisonneuve. Donc, ce n'est
qu'une précision pour éviter... pour assurer que ça soit complètement clair.
C'est tout, pas d'autre commentaire.
Le Président (M. Tremblay) :
Parfait. Merci, M. le ministre. Commentaires? M. le député.
M. Leduc : Très rapidement, je
veux remercier le ministre de son ouverture. C'est une correction peut-être qui
n'aurait pas changé grand-chose dans l'absolu, peut-être que ça serait déjà
appliqué, mais là on est sûr qu'il n'y aura pas d'ambiguïté puis qu'il n'y aura
pas quelque part quelqu'un qui décide d'appliquer quelque chose, là, parce que
le truc est clair.
Juste une petite question de
compréhension, très rapidement. Quand on décide de nommer les choses
différemment, donc «indemnité de remplacement» plutôt que «prestation de
réadaptation», c'est quoi la logique?
• (14 h 20) •
M. Boulet : La seule... c'est
deux concepts différents, mais c'est parce que ce n'est pas imputé de la même
manière.
M. Leduc : Ah! d'accord.
M. Boulet : Puis là je
rentrais dans des détails techniques, là, mais pour le travailleur, le calcul
est le même.
M. Leduc : Mais ça a un effet
sur l'imputation du...
M. Boulet : Exact.
M. Leduc : D'accord. C'est
beau.
Le Président (M. Tremblay) :
Parfait.
M. Leduc : On pourrait
demander une présentation technique sur l'imputation, mais...
M. Boulet : On pourrait faire
ça en breffage à part, là, si vous voulez, ce samedi matin.
M. Leduc :
Samedi matin?
M. Boulet : Moi, je vais
m'assurer de la disponibilité d'une personne qui fait les…
M. Derraji : …le gouvernement.
C'est qui qui a fait le RQAP...
M. Boulet : Non, mais,
collègue, ça peut être ce soir ou demain, là. Moi, j'ai…
M. Derraji : Oui, oui, une
bière à Trois-Rivières.
M. Leduc : Oui, oui, c'est ça...
M. Boulet : …samedi matin?
M. Leduc : Samedi matin?
M. Boulet : Moi, je vais
m'assurer de la disponibilité d'une personne qui fait les…
M. Derraji : …le gouvernement.
C'est qui qui a fait le RQAP? Sur…, oui, M. le ministre, sur…, oui.
M. Boulet : Non, mais…
collègue, ça peut être ce soir ou demain, là, moi, je n'ai…
M. Derraji : Oui, oui, une
bière à Trois-Rivières.
M. Leduc : Oui, oui, c'est ça.
Des voix
: Ha, ha, ha!
M. Leduc : À l'extérieur
M. Boulet : On ne comprendra
rien, hein?
M. Derraji : Non
Le Président (M. Tremblay) :
D'autres interventions sur l'amendement? Alors, par appel nominal, Mme la
secrétaire, nous pouvons voter.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour
La Secrétaire
:
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour
La Secrétaire
:
M. Roy (Bonaventure)?
M. Roy
: Pour
Le Président (M. Tremblay) :
L'amendement est donc adopté. On revient à l'article 43. Est-ce qu'il y a
des questions, des interventions sur 43? Alors, Mme la secrétaire, par appel
nominal, nous pouvons procéder.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour
La Secrétaire
:
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour
La Secrétaire
:
M. Roy (Bonaventure)?
M. Roy
: Pour
Le Président (M. Tremblay) :
Alors, l'article 43 tel qu'amendé est adopté. On revient maintenant à
l'article 37. Alors, la parole est au ministre.
M. Boulet : Oui… donc, on est
toujours en application du devoir d'accommodement raisonnable et vous allez
voir il y a les pouvoirs de la commission, les obligations de l'employeur, la
contrainte excessive, la réintégration du travailleur, tout ça est en
application de l'arrêt Caron de la Cour suprême du Canada, et bien sûr
favorable au travailleur qui a subi une lésion professionnelle, et à
l'employeur qui peut, bien sûr, bénéficier des services de cette personne-là le
cas échéant.
«Cette loi est modifiée par l'insertion,
après l'article 170, des suivants :
«170.1 Indépendamment de l'expiration du
délai pour exercer le droit au retour au travail, la Commission peut exiger de
l'employeur, d'un représentant en santé et en sécurité au sens de la Loi sur la
santé et la sécurité du travail, d'un représentant du syndicat du travailleur
ou de celui d'un autre syndicat présent chez l'employeur, le cas échéant, de
lui fournir les renseignements et les documents nécessaires à la détermination
de la capacité du travailleur d'occuper son emploi ou un emploi équivalent ou
la détermination d'un emploi convenable disponible chez l'employeur.
«L'employeur doit permettre à la
Commission d'avoir accès au poste de travail du travailleur ou à un autre poste
afin qu'elle puisse rendre une décision sur la capacité du travailleur à
exercer son emploi, un emploi équivalent ou un emploi convenable et sur la
disponibilité de celui-ci.
«Les renseignements et les documents visés
au premier alinéa concernent notamment la description détaillée des emplois
chez l'employeur, les exigences…
M. Boulet : ...travailleur à
exercer son emploi, un emploi équivalent ou un emploi convenable et sur la
disponibilité de celui-ci.
«Les renseignements et les documents visés
au premier alinéa concernent notamment la description détaillée des emplois
chez l'employeur, les exigences physiques de ces emplois, leurs disponibilités
éventuelles, les possibilités d'adaptation et de réorganisation du travail et,
le cas échéant, les dispositions de la convention collective.
«170.2. L'employeur doit, sous réserve de
la démonstration d'une contrainte excessive, collaborer à la mise en oeuvre des
mesures qui doivent être réalisées dans son établissement.
«170.3. L'employeur est réputé pouvoir
réintégrer le travailleur à compter de la date où celui-ci redevient capable
d'exercer son emploi ou de celle où il devient capable d'exercer un emploi
équivalent ou un emploi convenable disponible chez son employeur lorsqu'une
telle éventualité survient avant l'expiration du délai pour exercer son droit
au retour au travail.
«Sous réserve qu'il puisse faire la
démonstration de l'existence d'une contrainte excessive, l'employeur est
présumé pouvoir réintégrer le travailleur lorsque celui-ci redevient capable
d'exercer son emploi ou qu'il devient capable d'exercer un emploi équivalent ou
un emploi convenable disponible chez son employeur après l'expiration du délai
pour exercer son droit de retour au travail.
«170.4. La Commission peut ordonner à un
employeur qui refuse de se conformer aux obligations prévues aux articles 170.1
et 170.2 ou de réintégrer un travailleur malgré une décision qui établit sa
capacité à occuper son emploi, un emploi équivalent ou un emploi convenable, de
lui payer, dans le délai qu'elle indique, une sanction administrative pécuniaire
équivalente au coût des prestations auxquelles aurait pu avoir droit le
travailleur durant la période du défaut de l'employeur, le cas échéant, mais
dont le montant ne peut être supérieur au montant annuel de l'indemnité de
remplacement de revenu auquel a droit le travailleur.
«Avant d'émettre l'ordonnance prévue au
premier alinéa, la Commission avise par écrit l'employeur de son intention et
du défaut qu'elle lui reproche. Elle lui accorde un délai d'au moins 10 jours
pour lui permettre de remédier à son défaut, de présenter ses observations ou,
s'il y a lieu, de produire ses documents.
«Les articles 322 à 325 s'appliquent à
l'employeur en défaut de paiement d'une sanction administrative imposée en
vertu du premier alinéa, compte tenu des adaptations nécessaires.».
Explication. Bon, encore une fois, c'est beaucoup
de paragraphes, c'est la mise en oeuvre de l'obligation d'accommodement
raisonnable. Ça permet à la commission d'exiger des renseignements dont elle a
besoin, de procéder à des visites pour déterminer si le travailleur a la
capacité. Là, encore une fois, c'est tout le temps fait par des conseillers en
réadaptation, là, qui ont des formations en physio, en kinésio ou en ergo.
La contrainte excessive, encore un autre
concept qui est défini par les tribunaux, qui vise à garantir la pleine collaboration
de l'employeur. Il peut toutefois démontrer que les mesures constituent une
contrainte excessive. Évidemment, c'est du cas par cas.
Réintégration, bien, c'est des
présomptions pour faciliter la réintégration du travailleur chez son...
M. Boulet : ...un autre concept
qui est défini par les tribunaux, qui vise à garantir la pleine collaboration
de l'employeur. Il peut toutefois démontrer que les mesures constituent une
contrainte excessive. Évidemment, c'est du cas par cas.
Réintégration, bien, c'est des
présomptions pour faciliter la réintégration du travailleur chez son employeur.
D'abord, ça prévoit que l'employeur est réputé avoir réintégré le travailleur
quand il est capable ou devient capable d'occuper l'emploi avant l'expiration
du délai pour exercer son droit de retour au travail. C'est deux ans quand
c'est plus que 20. Ça implique que l'employeur ne peut invoquer la contrainte
excessive.
Deuxième alinéa prévoit que l'employeur
est présumé pouvoir réintégrer le travailleur lorsqu'il redevient capable après
l'expiration pour exercer son droit au retour au travail. Dans ce cas,
l'employeur peut démontrer que la réintégration constitue une contrainte
excessive pour lui. Je pense qu'on se comprend bien. Sanction vise à prévoir la
possibilité pour la commission d'ordonner à un employeur de lui payer une
sanction pécuniaire lorsqu'il refuse de se conformer aux obligations prévues ou
lorsqu'il refuse de réintégrer un travailleur malgré que la commission ait
conclu à l'absence de contrainte excessive à le faire.
Évidemment, tout ça, c'est sujet à
contestation puis tout ça vise à répondre aux enseignements de la Cour suprême
du Canada, puis c'est impératif, là, de prévoir ces dispositions afin qu'il y ait
un cadre législatif qui soit clair, conforme aux critères énoncés par la Cour
suprême. Puis les sanctions administratives, là, ça ne vise pas à punir
l'employeur qui ne respecte pas ses obligations, mais plutôt à corriger la
situation de non-conformité puis à assurer l'application des dispositions
encadrant l'obligation d'accommodement raisonnable. Voilà, c'est tout. Je pense
que c'est un article qui peut être discuté en bloc, là, mais c'est, selon nous,
là, tout à fait compatible avec les enseignements de la Cour suprême du Canada.
Merci, M. le Président.
Le Président (M. Tremblay) :
Parfait. Merci, M. le ministre. M. le député de Nelligan, une intervention?
M. Derraji : Oui, merci.
Est-ce qu'on peut me faire la démonstration que la rédaction du projet de loi n° 59 ne va pas au-delà de l'arrêt Caron dans la production
de ces quatre, cinq articles en bloc? Parce que quand je vois les commentaires
que quelques groupes nous ont envoyés, premier : «Prévoir que la CNESST
puisse rendre une décision en vertu de cet article mais qu'elle n'a pas un
droit d'ordonnance.», bien, moi, je veux juste m'assurer qu'on respecte l'arrêt
Caron, aucun problème, mais est-ce qu'on ne fait pas deux, trois coches de plus
que l'arrêt Caron, et ça devient excessivement... très lourd, il y a un fardeau
déraisonnable sur l'employeur?
• (14 h 30) •
Encore une fois, le ministre, il connaît
un peu mon positionnement, je suis vraiment au juste milieu. Je ne suis pas
là... de dire : Ça va être au détriment d'un travailleur ou au détriment
d'un employeur. Si vous me dites que la rédaction s'inspire de l'arrêt Caron,
faites-moi juste la démonstration. Si on fait une coche de plus, bien, qu'on
l'explique, parce que, là, le message qu'on envoie, là, c'est qu'on fait
l'arrêt Caron, mais on fait deux, trois coups de plus, mais au bout de la
ligne...
14 h 30 (version non révisée)
M. Derraji : …je ne suis pas là
de dire que ça va être au détriment d'un travailleur ou au détriment d'un
employeur. Si vous me dites que la rédaction s'inspire de l'arrêt Caron,
faites-moi juste la démonstration. Si on fait une coche de plus, bien, qu'on
l'explique, parce que là le message qu'on envoie, là, c'est qu'on fait l'arrêt
Caron, mais on fait deux, trois coups de plus, mais au bout de la ligne, la
CNESST n'a pas un droit d'ordonnance et on crée un fardeau déraisonnable en ce
qui concerne l'employeur.
M. Boulet : Assez simplement,
je ne m'attarderai pas là-dessus, ça s'inspire de ce que la Cour suprême énonce
quand elle dit : La CNESST et le TAT détiennent la compétence exclusive
d'imposer à l'employeur un accommodement raisonnable aux fins de l'exercice de
son retour au travail. Donc, c'est un encadrement de cette compétence exclusive
là. C'est une façon d'assurer la mise en oeuvre de l'accommodement raisonnable.
Et, encore une fois, on est à la commission avec des personnes qui agissent,
selon les règles d'équité et du mérite de chacun des cas, et c'est pour bien
l'encadrer. Il n'y a rien qui est au-delà de ce que la Cour suprême enseigne, il
n'y a rien qui est en en dessous, mais ça permet d'assurer une mise en oeuvre
de l'obligation d'accommodement raisonnable de manière efficace. On aboutirait
au même résultat, si on n'avait pas ça ultimement, là, la commission a la
compétence, mais là on l'encadre, on sait d'avance ce qui va arriver.
M. Derraji : Je suis pour l'encadrement,
je veux juste vous lire quelques constats : Prévoir le droit de
l'employeur de participer à l'analyse des postes de travail dans le but de
déterminer s'il y a un emploi convenable ainsi que son droit de collaborer tout
au long du processus de réadaptation.
M. Boulet : Ça, on a fait un
amendement qui est clair à l'article précédent, oui, la réponse, c'est oui, il
va collaborer tout le long du processus.
M. Derraji : Ça, on l'a fait
avant, excellent. Prévoir l'intervention de la CNESST, quant au droit
d'intervenir et de mettre ces ressources à la disposition convenable, et c'est
seulement lorsque l'employeur formule une demande à cet effet. Parce que là, si
l'employeur agit de bonne foi, pourquoi la CNESST doit intervenir?
M. Boulet : Bien, c'est parce
que tu ne peux pas être partie… tu ne peux pas être juge et partie, là, ce
n'est pas un processus qui appartient exclusivement à l'employeur, ceci dit,
avec respect, ça prend quelqu'un qui gère. Puis la personne de la CNESST, je le
répète, puis on l'a vu encore dans un récent jugement du Tribunal administratif
du travail, c'est eux qui ont compétence exclusive, là, en matière de santé et
sécurité, et ils ont l'expertise en plus.
M. Derraji : Est-ce que
l'arrêt Caron parle des sanctions administratives?
M. Boulet : Non…
M. Derraji : Voilà.
M. Boulet : …c'est un
incitatif, c'est une sanction administrative qui peut faire l'objet d'une
demande de révision, mais c'est pour s'assurer que l'employeur qui ne veut pas
participer… c'est un léger incitatif, là, ce n'est pas…
M. Derraji : …Est-ce que
l'arrêt Caron parle des sanctions administratives?
M. Boulet : Non…
M. Derraji : Voilà.
M. Boulet : …c'est un
incitatif, c'est une sanction administrative qui peut faire l'objet d'une demande
de révision, mais c'est pour s'assurer que l'employeur qui ne veut pas
participer… c'est un léger incitatif, là, ce n'est pas… mais ça, ça vise à
assurer… Puis je vous dirais que oui parce que, dans l'arrêt Caron, on
reconfirme la compétence exclusive en matière pour imposer à l'employeur un
accommodement raisonnable. Ça fait que, la sanction administrative, elle est
compatible avec ce droit, cette juridiction exclusive là d'imposer…
M. Derraji : Je n'ai aucun
problème…
M. Boulet : …puis c'est une
possibilité.
M. Derraji : On est…
Réellement… mon Dieu! Là, écoute, le ministre, il sait très bien jonglé avec
les mots — je ne vais pas dire manipuler, mais jongler avec les mots,
j'aime mieux le mot «jongler».
M. Boulet : Vous auriez mieux
aimé «doit»?
M. Derraji : À qui?
Des voix
: Ha, ha, ha!
M. Derraji : Ah! écoute,
n'essaie pas de…
M. Boulet : Il n'est pas
d'accord avec tous vos propos, hein? Moi, je le vois, là.
M. Derraji : N'essaie pas de
provoquer mon collègue, je le vois venir. Mais c'est ça la beauté de cette
commission, c'est ça la beauté de cette commission. Non, mais sérieux, blague à
part… Et chacun de nous joue son rôle et on essaie d'être centriste ou le plus
qu'on peut.
M. Boulet : Bien oui.
M. Derraji : Ah! je sais que
mon collègue n'aime pas ce mot, mais je sais…
M. Boulet : Ça, vous dites ça
à notre collègue d'Hochelaga-Maisonneuve, hein?
M. Derraji : Oui, oui, écoute.
Écoute, ça, il faut le dire à votre chef qui essaie de nous comparer. Écoute,
pas de problème, je ne vais pas revenir à ce qui s'est passé ce matin.
M. Boulet : Est-ce qu'il y a
des discussions de fusion «by the way»?
M. Derraji : Ce n'est pas sur
la table.
M. Boulet : Il est inquiet.
Des voix
: Ha, ha, ha!
M. Derraji : Ce n'est pas sur
la table et il est dans l'imaginaire d'une seule personne au Québec.
Bon voilà, écoutez, la CNESST pourrait
remettre en question la décision de l'employeur de ne pas avoir d'emploi
convenable sans désigner un emploi convenable spécifique. Ça, c'est ma première
remarque.
La deuxième. Au fait, vous avez dit au
début : C'est pour tenir compte notamment de l'arrêt Caron. Mais là, le
législateur, il ne tient pas uniquement… de l'arrêt de Caron, c'est ce que vous
avez dit au début. Vous vous êtes inspiré de
l'arrêt Caron — chose que je partage —, mais là, vous
rajoutez des sanctions administratives à l'article 35. Donc, moi, je veux
juste voir c'est quoi le but d'ajouter des sanctions administratives. Et je
comprends que vous avez dit que… Attendez, là, je veux juste lire le mot. Vous
avez dit «peut» hein, c'est ça que vous avez dit? «réputé pouvoir réintégrer»
et «présumé pouvoir réintégrer». Pourquoi vous voulez vraiment aller dans les
sanctions?
M. Boulet : Je vais le dire
là : Les…
M. Derraji : Ce n'est pas le
but du projet de loi. Depuis le début, je n'ai pas vu vraiment des sanctions…
M. Boulet : Bon, les sanctions
administratives, là, ce n'est pas simplement pour les travailleurs. Tu sais, à
142, il y en a beaucoup des sanctions de suspension ou de réduction de
l'indemnité pour quelqu'un qui omet ou refuse. Là, on on dit simplement, à
170.4 : «...peut ordonner à un employeur qui refuse de se conformer à ces
obligations». Là, on réfère à 170.1 et 170.2 pour... On entre…
M. Boulet : ...des sanctions de
suspension ou de réduction de l'indemnité pour quelqu'un qui omet ou refuse.
Là, on dit simplement, à 170.4 : «...peut ordonner à un employeur qui
refuse de se conformer aux obligations». Là, on réfère à 170.1 et 170.2 pour...
on entre dans un processus de détermination de la capacité du travailleur de
faire de quoi, soit sa job, soit un emploi équivalent ou un emploi convenable.
Donc, ici, on prévoit simplement la
possibilité pour la commission d'ordonner à un employeur de payer une sanction,
ça ne peut pas se faire, comme à 142, par la suspension ou la réduction
d'indemnités de remplacement de revenu, qui refuse de s'embarquer dans le
processus ou qui refuse de réintégrer. On a déterminé un emploi qu'il est
capable de faire, il y a un devoir d'accommodement raisonnable. Il veut-u se
rendre à la Cour suprême? Ça pourrait être judiciarisé puis ça pourrait aller
loin.
On dit «quand il refuse de le réintégrer».
On ne dit pas «il omet», on dit «il refuse». Moi, je trouve que c'est libellé
de façon tolérante, respectueuse et tout à fait compatible avec la compétence
que la Cour suprême reconnaît à la CNESST d'imposer à l'employeur un
accommodement raisonnable. Ici, c'est fait de façon tolérante, je vous dirais.
Puis, oui, bien, comme les syndicats puis les travailleurs, à 142, ils n'aiment
pas les sanctions, mais je ne pense pas que c'est...
M. Derraji : Les sanctions
s'en vont vers l'employeur et non pas la CNESST.
M. Boulet : Bien, la CNESST,
c'est le décideur. Le pouvoir décisionnel, il revient à la CNESST. La CNESST
n'est pas partie là-dedans. Les deux parties, c'est l'employeur puis le
travailleur. Ça fait que ça prend comme un arbitre qui...
M. Derraji : Et c'est la CNESST
qui va...
M. Boulet : Oui. ...qui a
l'expertise.
M. Derraji : O.K. Donc, la
même chose pour le travailleur, que le droit à l'accommodement ne doit pas
devenir une obligation. Donc, l'accommodement, c'est plein gré entre le
travailleur et l'employeur.
M. Boulet : Je vous dirais,
c'est un devoir d'accommodement... qui découle de la charte, qui s'inspire du
concept de handicap, là. On ne peut pas faire de la discrimination fondée sur
un handicap. Le handicap est défini de façon très large, très libérale. Et un
employeur qui a quelqu'un qui est handicapé ou atteint d'une atteinte
permanente à son intégrité physique, psychique, c'est un devoir de tendre la
main à ton employé, mais ce n'est pas une obligation d'assurer que ça se fasse
s'il y a une contrainte excessive. Les tribunaux ont dit : Wo! il y a des
limites à l'obligation d'accommodement raisonnable, c'est la contrainte
excessive. S'il y a trop d'adaptation, si ça impose de créer une job, si ça
viole des dispositions importantes de la convention collective, il y a des
contraintes qui peuvent être jugées comme excessives, mais je vous dirais,
collègue, c'est vraiment du cas par cas. Puis on n'est pas allés dans le cas
par cas, c'est un encadrement très, très général.
Ceci dit, il va y avoir autant de cas que
d'exercices d'accommodements raisonnables. Il a été une...
M. Boulet : ...convention
collective. Il y a des contraintes qui peuvent être jugées comme excessives,
mais je vous dirais, collègue, c'est vraiment du cas par cas. Puis on n'est pas
allés dans le cas par cas, c'est un encadrement très, très général.
Ceci dit, il va y avoir autant de cas que
d'exercices d'accommodements raisonnables. Il a été une époque en droit, en
vertu de la charte, il y avait plein de contentieux. Moi, je rappelais que ça
m'est arrivé de plaider devant la Commission d'appel en matière de lésions
professionnelles, puis on plaidait : Est-ce que la réadaptation qui est
prévue dans la loi est équivalente à l'accommodement raisonnable imposé en
vertu de la charte? Puis il y avait deux courants de jurisprudence.
Au moins, maintenant, depuis l'affaire
Caron, c'est clair que la réadaptation, ce n'est pas un accommodement
raisonnable législatif, il faut aller au-delà de ça. Et ça impose d'aller
au-delà de ce qui est prévu dans la loi en matière de réadaptation pour assurer
l'exercice du devoir d'accommodement raisonnable de l'employeur.
C'est au bénéfice des travailleurs, vous
me direz. Mais, en même temps, les employeurs en bénéficient aussi, là. Parce
que, si quelqu'un a une atteinte permanente à son intégrité physique, mais qui
peut faire un travail exceptionnel dans un autre emploi, l'employeur en retire
de grands dividendes. Puis ce qu'on veut, c'est du monde en santé puis du monde
qui travaille au Québec. Sinon, la personne, elle va se retrouver en dehors,
exclue du marché de l'emploi, des laissés pour contre, comme nous dirait
l'UTTAM. L'accommodement raisonnable nous permet d'être une société humaine qui
prend en charge ses travailleurs, ses travailleuses dans l'état où ils sont,
ceci dit sans que ça constitue une contrainte excessive pour les employeurs.
• (14 h 40) •
Et maintenant c'est assumé par les
employeurs parce que c'est de plus en plus établi, les paramètres sont de plus
en plus clairs et énoncés par la jurisprudence. Puis maintenant la Cour suprême
s'est prononcée, là, il n'y a plus... je pense que ça établit le droit clairement
en matière d'accommodement raisonnable.
M. Derraji : Mais je vais
juste... Ça va être ma dernière question, j'en suis sûr et certain, comme mon
collègue va aller dans la notion de l'accommodement. Mais vous êtes juste
convaincu que la CNESST puisse rendre, en vertu de cet article, une décision
même s'il n'a pas un droit d'ordonnance?
M. Boulet : Ils peuvent rendre
une décision qui fait, en vertu de l'article 358, l'objet d'une demande de
révision possible par l'employeur ou le travailleur, parce que ça peut être...
il peut y avoir un différend ou il peut y avoir désaccord qui fait l'objet
d'une contestation. Mais oui, la commission a le pouvoir de rendre une décision
en vertu de la loi.
M. Derraji : Et c'est là
j'ai... Au long jeu, pourquoi venir décider de l'emploi convenable spécifique?
Normalement, on donne la solution, alors que d'habitude la CNESST...
M. Boulet : …contestation. Mais
oui, la commission a le pouvoir de rendre une décision en vertu de la loi.
M. Derraji : Et c'est là où
j'ai… au long jeu, pourquoi venir décider de l'emploi convenable spécifique?
Normalement, on donne la solution alors que d'habitude la CNESST vient assurer
le respect de la loi. Ce n'est pas ça le rôle habituel du gouvernement. Ce
n'est pas ça le rôle de la CNESST.
M. Boulet : Oui, elle a
l'expertise, mais elle met en oeuvre le devoir d'accommodement raisonnable.
Elle travaille en collaboration avec l'employeur puis le travailleur, encore
une fois c'est un conseiller ou une conseillère en réadaptation, et comme dans
tout ce que la CNESST fait sur l'admissibilité d'une réclamation, la
détermination du contenu d'un plan individualisé de réadaptation, sur tout ce
qui est dans la juridiction de la CNESST, oui, il y a des décisions extrêmement
variées, là, qui sont rendues. Oui, il y a un pouvoir décisionnel et s'il n'y a
pas de pouvoir décisionnel est-ce que la commission va dire :
Occupez-vous-en puis moi je vous regarde faire?
M. Derraji : Non, non, non, ce
n'est pas ça, mais moi je pense que la décision de l'emploi convenable, surtout
spécifique, la CNESST peut collaborer, elle peut accompagner, mais c'est
l'employeur qui est en charge de définir l'emploi spécifique. La CNESST son
rôle c'est s'assurer du respect de la loi, ce n'est pas venir dire :
Écoute, ça, c'est un emploi spécifique. Ça, ce n'est pas un emploi spécifique.
M. Boulet : Non
M. Derraji : C'est ça le genre
d'arbitrage que je cherche à ce que vous expliquez, parce que si c'est ça le
but du législateur ça veut dire, demain, sur des lieux de travail, la CNESST va
dire : Écoute, ça, c'est un emploi spécifique convenable. Ça, ce n'est pas
un emploi spécifique convenable. Comment on va trancher? C'est là où je vous
dis : Est-ce qu'on ne dépasse pas l'arrêt Caron? Et on s'immisce dans des
relations de travail, et j'en suis sûr que ce n'est pas ça votre but ni le but
de la CNESST.
M. Boulet : Mais c'est déjà le
cas. Dans tous les cas de réadaptation, oui, la CNESST rend une décision même
un emploi convenable. Si c'est un emploi convenable de pompiste ou d'assistante
comptable ou de n'importe quoi, oui il faut rendre une décision. Pour mettre en
application une loi de cette nature-là, ça prend un pouvoir décisionnel qui est
dévolu à la commission depuis 1985, ça se fait de cette manière-là. Et ici, en
matière d'accommodements raisonnables, de déterminer ce qui est respectueux du
travailleur, de son état de santé puis compatible avec le fait qu'il n'y a pas
de contraintes excessives pour l'employeur. Oui, il faut que la commission…
sinon on va rester… les deux partis vont rester le bec à l'eau, là. Ils vont
collaborer avec un spécialiste qui est un expert de la CNESST, puis ça
n'aboutira à rien, là. Il faut s'assurer que ce soit mis en application, mis en
oeuvre, et la commission, collègue, elle rend des décisions dans, je vous
dirais, de 50 différentes natures, là…
M. Boulet : …CNESST, puis ça
n'aboutira à rien, là. Il faut s'assurer que ce soit mis en application, mis en
oeuvre, et la commission, collègue, elle rend des décisions dans… je vous
dirais, de 50 différentes natures, là, des décisions d'imputation, des
décisions d'admissibilité, des décisions de capacité de retour au travail, des
déterminations d'emploi convenable. Il y a beaucoup de décisions, là, rendues,
des décisions en vertu de 142, des… Puis on n'a qu'à aller voir au TAT.
Ultimement, les décisions peuvent être contestées. Ici, au lieu d'aller devant
les tribunaux judiciaires ou aller à la Commission des droits de la personne et
des droits de la jeunesse, ça va… ça se fait ici, dans un… avec un forum qui
est spécialisé en santé et sécurité. Merci.
Le Président (M. Tremblay) :
Parfait. Merci, M. le ministre. Toujours sur 37. J'imagine que le député
d'Hochelaga-Maisonneuve est prêt. J'ai un amendement qui a été proposé.
M. Leduc : Oui, mais
j'aimerais discuter avant de le soumettre.
Le Président (M. Tremblay) :
Parfait.
M. Leduc : Peut-être que ce ne
sera pas nécessaire, on verra.
Le Président (M. Tremblay) :
Parfait.
M. Leduc : D'abord, avant
l'amendement ou le sujet de l'amendement, on m'a encore traité de centriste.
Là, ça suffit.
M. Boulet : …il parle, là.
M. Derraji : …
M. Leduc : C'est une blague,
c'est une blague, c'est une blague.
M. Derraji : Ah!…
M. Boulet : Vous l'auriez
traité de centriste.
M. Derraji : Moi, je l'ai
traité? Moi, je trouve qu'il est très raisonnable.
M. Leduc : Je le prends avec
un sourire, je le prends avec un sourire.
M. Derraji : Non, mais il est
très raisonnable quand même…
M. Leduc : Alors, sur le fond
de la chose…
M. Boulet : La plupart du
temps.
Des voix
: Oui, oui, la
plupart du temps.
M. Derraji : La majorité.
M. Leduc : Je suis content, je
suis content. On a parlé précédemment des amendes. Ça m'a un petit peu fait
circuler le sang, c'est bien. Moi, je me pose la question inverse : est-ce
que les amendes sont suffisantes actuellement?
M. Boulet : Ah! on va en
parler plus tard. Ils vont être rehaussés puis ils sont indexés à une
fréquence, j'oserais dire… Est-ce qu'elles sont indexées à toutes les… C'est
quoi la fréquence d'indexation des amendes?
Une voix
: …
M. Boulet : Ils vont être… On
va en parler plus tard.
M. Leduc : Parfait. Puis ça va
être des amendes qui vont concerner l'ensemble du projet de loi?
M. Boulet : Oui.
M. Leduc : D'accord. Question
encore, avant d'aborder mon sujet de fond : qu'est-ce qui est prévu quand
l'accommodement raisonnable est octroyé mais que l'employeur, par exemple,
ferait une réorganisation administrative puis finalement se débarrasse de
l'employé qu'on… qu'il a été forcé d'accommoder, en quelque sorte? Est-ce que
là c'est les sanctions directes?
M. Boulet : Bien, je pense que
vous connaissez la réponse. Si on est en milieu syndiqué, puis c'est une
réorganisation, il risque d'y avoir un grief pour s'assurer de la légitimité de
la réorganisation de l'employeur. Si on est en contexte d'accident de travail,
ça serait contestable par voie de grief. En milieu non syndiqué, il faudrait
analyser, c'est du cas par cas, là, mais il y aurait des recours
potentiellement civils ou des recours en vertu de d'autres lois, la Loi sur les
normes du travail, par exemple. Ça peut être une plainte en vertu de 122, là,
il y a différents paragraphes…
M. Boulet : ...ça serait
contestable par voie de grief. En milieu non syndiqué, il faudrait analyser,
puis c'est du cas par cas, là, mais il y aurait des recours potentiellement
civils ou des recours en vertu de d'autres lois, la Loi sur les normes du
travail, par exemple. Ça peut être une plainte en vertu de 122, là, il y a
différents paragraphes, différentes circonstances ou 124, si c'est un
congédiement sans cause juste et suffisante puis, bon... tu sais, l'employeur
va évoquer que c'est administratif, économique, mais je pense, c'est un autre
débat. Mais s'il y a une réorganisation, il y aura certainement des droits de
recours des travailleurs.
Il pourrait ultimement... c'est un bon
point, il y a l'article 32 de LATMP, mais tu optes. Quand tu es en milieu
syndiqué, tu fais une plainte en vertu de l'article 32, LATMP, ou un grief
si tu penses que ça a été fait à cause de ta lésion professionnelle ou à cause
de l'exercice d'un droit prévu dans la loi. C'est très, très large. Et il y a
les articles 255 et autres qui s'appliquent, puis il y a une présomption
que, si c'est fait dans les six mois de la survenance de ta lésion ou dans les
six mois de l'exercice du droit prévu dans la loi, il y a une présomption en ta
faveur. Là, vous me faites parler des droits en faveur des travailleurs encore
une fois, puis ça me fait plaisir de le faire, mais c'est une présomption en
faveur des travailleurs, puis là c'est l'employeur qui doit démontrer par une
cause réelle et non simplement un prétexte que la réorganisation n'est pas à
cause de la lésion ou de l'exercice d'un droit prévu à la loi.
M. Leduc : Vous me parlez
d'enjeux en faveur des travailleurs, puis ça fait le pont pour l'enjeu que je
voulais vous soulever. Puis on verra si je dépose l'amendement ou pas selon
votre ouverture.
Le fait, là, de rajouter ça dans la loi,
répondre... c'était, bien, d'abord une obligation, là, mais c'est une bonne
chose, on s'entend. Il faut qu'il y ait des choses plus pointues sur
l'accommodement des travailleurs, c'est un problème qu'il y ait beaucoup de
judiciarisation alentour de ça, qu'on est obligé d'aller jusqu'en Cour suprême.
Donc, c'est une bonne chose.
• (14 h 50) •
Maintenant, on le sait, il y a quand même
une bonne judiciarisation en général dans le secteur de la santé et sécurité et
ça a un effet pervers, ça a plein d'effets pervers, mais un de ces effets-là,
c'est de créer des conflits, des énormes conflits entre le salarié, le travailleur,
travailleuse, et l'employeur. Quand ça judiciarise, là, on connaît... les
positions sont campées, il y a des accusations, il faut faire témoigner l'autre
personne, on essaie de mal le faire paraître. Donc, on entre dans un terrain où
se cristallisent, malheureusement, des fois, des perceptions, des sentiments et
des façons de voir son adversaire, son vis-à-vis.
Alors, dans l'objectif d'obliger un
accommodement, bon, ça, c'est bien, mais qu'en est-il quand on peut faire
l'analyse que les parties sont tellement cristallisées que, pour le salarié,
l'idée de revenir via le chemin d'un accommodement n'est peut-être pas la
meilleure solution pour sa santé mentale, par exemple. Peut-être que la
solution, ce serait plutôt de bénéficier d'une réadaptation professionnelle...
M. Leduc : ...les parties sont tellement
cristallisées que, pour le salarié, l'idée de revenir via le chemin d'un accommodement
n'est peut-être pas la meilleure solution, pour sa santé mentale, par exemple. Peut-être
que la solution, ce serait plutôt de bénéficier d'une réadaptation professionnelle.
Je pense en particulier aux salariés dans des endroits non syndiqués, des
endroits précaires où le fait de revenir... puis c'est pour ça que j'utilisais
précédemment l'exemple d'une réorganisation administrative qui pourrait, tu
sais, faire en sorte que la personne qu'on a été obligé d'accommoder, woups!,
un autre petit chemin, puis, «chop chop», un an, deux ans après, on s'en
débarrasse.
Donc, est-ce que ça serait possible de
considérer, puis là je veux voir votre intérêt avant de le déposer,
l'amendement, qu'on offre en fait un choix au travailleur de prendre le chemin
de l'accommodement ou de prendre le chemin de la réadaptation?
M. Boulet : Ce n'est pas
nécessaire de faire un amendement. Pour moi, tout réside...Bon, j'ai parlé de
contrainte excessive, du concept d'accommodement raisonnable. Il ne faut pas
oublier le mot «raisonnable». Ce n'est pas n'importe quel accommodement, encore
faut-il qu'il soit raisonnable. S'il est incompatible avec l'état de santé
psychologique, par exemple, du travailleur, il n'y a pas un conseiller en
réadaptation qui va dire que c'est un accommodement raisonnable. Donc, avant
d'aller dans l'analyse plus globale, incluant la contrainte excessive il faut
d'abord déterminer si c'est raisonnable. Ça fait que le travailleur, il va le
justifier.
Puis encore une fois, il faut que ce soit
raisonnablement justifié. Si c'est légitime, il n'y aura pas... on ne le
forcera pas, là, mais si ce n'est pas justifié, bien, il faut que... Tu sais,
c'est un processus qui ultimement tient compte des particularités physiques et
psychiques de chacun, mais c'est un environnement global, puis il y a plusieurs
facteurs qui sont pris en considération par le conseiller en réadaptation.
Mais oui, ce que vous essayez de me dire,
c'est : Si le travailleur ne veut pas. Tout à l'heure, on a dit : Si
l'employeur ne veut pas. Si le travailleur ne veut pas, bien, si ce n'est pas
avec des motifs valables, bien, ultimement, est-ce que 142 pourrait
s'appliquer, tu sais? Tu sais, il faut que le travailleur... À moins que ce
soit légitime. Tout est une question de raisonnabilité, puis la meilleure
réponse que je peux vous donner, là... Il faut que ce soit un accommodement raisonnable,
puis raisonnable, c'est l'ensemble du tableau.
M. Leduc : Écoutez,
l'amendement est déjà sur le Greffier, je propose qu'on le regarde, que vous le
regardiez. Il n'est pas sur Greffier? En tout cas, on vous l'a envoyé, ça ne
sera pas bien long, je n'ai pas besoin d'une suspension pour le rédiger.
Regardons-le rapidement. S'il y a de l'ouverture, on continue à en discuter,
puis sinon, bien, écoutez, on aura fait le tour.
Le Président (M. Tremblay) :
Parfait.
M. Leduc : Donc, légère
suspension, le temps qu'on le mette à l'écran.
Le Président (M. Tremblay) :
On suspend.
(Suspension de la séance à 14 h 54)
(Reprise à 14 h 57)
Le Président (M. Tremblay) :
Parfait. Alors, on reprend. Toujours sur 37, en lien avec l'amendement.
M. Leduc : Parfait. Je vais le
lire. Donc, insérer, après l'article 170.1 proposé par l'article 37 du projet
de loi, le suivant :
«170.0.1. Avant de déterminer s'il y a un
emploi convenable disponible chez l'employeur, la commission doit demander au
travailleur s'il demande…
Le Président (M. Tremblay) :
...Toujours sur 37, en lien avec l'amendement...
M. Leduc : Oui. Parfait. Je
vais le lire. Donc : Insérer, avant l'article 170.1 proposé par l'article
37 du projet de loi, le suivant :
«170.0.1. Avant de déterminer s'il y a un
emploi convenable disponible chez l'employeur, la Commission doit demander au
travailleur s'il demande d'exercer son droit à l'accommodement lui permettant
d'occuper un emploi convenable chez l'employeur ou plutôt de bénéficier des
mesures de réadaptation professionnelle lui permettant d'occuper un emploi
convenable ailleurs sur le marché du travail.».
Puis peut-être dans un autre argument, là,
auquel je réfléchissais pendant la suspension, moi, j'ai eu à traiter souvent
des conciliations de salariés qui avaient été soit renvoyés, soit suspendus ou
qui avaient des plaintes de harcèlement, mais souvent c'était donc des gens qui
étaient renvoyés. Puis il existe, dans le Code du travail, un droit de retour,
hein, le droit d'être réinséré dans son emploi quand il y a un congédiement qui
est injustifié.
Puis ce droit de retour au travail, c'est
ce qui nous permettait souvent d'aller négocier avec l'employeur un montant
forfaitaire pour que la personne ne revienne pas. Mais, la plupart du temps, je
vous avouerai bien franchement que ça faisait l'affaire du salarié, ne pas
revenir. Parce que, quand ça se cristallise, comme je le disais tantôt, c'est
angoissant, ça crée toutes sortes d'enjeux de santé mentale, de stabilité aussi
émotionnelle, de revenir chez un employeur avec qui on est en conflit. Donc,
l'idée d'avoir une autre option apparaissait bien intéressante.
Puis là ce qu'on soumet, dans le fond,
c'est pour formaliser cette autre option là, pour s'assurer qu'elle est là et
qu'elle lui est offerte en amont du processus.
Le Président (M. Tremblay) : M.
le ministre.
M. Boulet : Là, M. le
Président, puis je ne sais pas si je l'utilise bien, là, mais on ne peut pas
tout avoir, on ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre, là. Tu sais,
tu ne peux pas bénéficier d'un... Parce que le travailleur bénéficie
littéralement du devoir imposé par les tribunaux à l'employeur de l'accommoder
puis dire : Je vais décider si, oui ou non, tu vas m'accommoder, ou si,
oui ou non, j'embarque dans processus d'accommodement raisonnable, si, oui ou
non, je n'aime pas mieux faire de la réadaptation plutôt que de voir si je peux
revenir. Non, mais vraiment pas. Selon moi, il y a des impacts financiers pour
ceux qui paient les cotisations puis pour l'employeur aussi, là. C'est un
bénéfice en faveur des travailleurs, puis là on viendrait lui dire : Mais
si tu n'en veux pas, continue... Non, je ne suis pas confortable avec une option
de cette nature-là, mais vraiment pas.
M. Leduc : Mais vous ne pensez
pas que ça pourrait plaire aussi à certains employeurs, justement?
• (15 heures) •
M. Boulet : Ça pourrait aussi
ouvrir la porte à plein de personnes qui, pour des raisons tout à fait personnelles,
parfois, par caprice dire : Moi, je veux m'en aller ailleurs, je n'aime
pas... Tu sais, ça ouvrirait la porte à une diversité de motifs justifiant des
salariés de ne pas embarquer dans un processus d'accommodement raisonnable et
d'aller en réadaptation où est-ce qu'on va en venir à un régime où c'est le
travailleur accidenté qui va décider. Je pense qu'on lui confère des droits,
des avantages, il faut encadrer la façon dont ça va se faire...
15 h (version non révisée)
M. Boulet : ...de ne pas
embarquer dans un processus d'accommodement raisonnable et d'aller en
réadaptation ou est-ce qu'on va en venir à un régime où c'est le travailleur
accidenté qui va décider? Je pense qu'on lui confère des droits, des avantages,
il faut encadrer la façon dont ça va se faire, mais pas aller jusque.. Écoutez,
moi, je ne suis vraiment pas confortable.
M. Leduc : Bien, tu sais, je
veux aussi juste préciser, ce n'est pas un avantage, là, l'accommodement, c'est
un droit. C'est le droit à l'accommodement, ça fait que ce n'est pas quelque
chose qu'on lui donne, là, il l'a déjà, il le possède. Donc, moi, je me dis, on
le sait, là, que ça existe, que l'employeur, pour toutes sortes de raisons, les
opinions se sont cristallisées, il n'est pas content, là, que la personne
revienne. Puis la personne, en plus, ça adonne qu'elle est angoissée par l'idée
de revenir, même dans un endroit accommodé. Mais là, si on lui dit : Tu
sais qu'il y a une autre possibilité, ça serait celle que tu fasses de la
réadaptation pour trouver un autre emploi.
M. Boulet : Je le sais puis je
comprends très bien ce pour quoi vous faites cette demande-là. Au-delà des
propos que je viens de tenir, en plus, ça ouvrirait la porte à des employeurs
pour dire : Moi, ne veux pas qu'il revienne puis je vais lui faire
comprendre qu'il peut opter... il peut décider d'aller en réadapt plutôt que
revenir ici puis demander qu'on essaie de l'accommoder raisonnablement. Ça fait
que ça, ce n'est certainement pas souhaitable et bénéfique pour la santé
financière de notre régime d'indemnisation. Merci, M. le Président.
M. Leduc : ...M. le ministre,
on s'entend que, si on est obligés d'exercer les articles 170, c'est parce
qu'évidemment qu'il ne voulait pas qu'il revienne, sinon il serait déjà revenu.
M. Boulet : Non, pas nécessairement.
M. Leduc : Bien, oui, droit
d'accommodement, il s'exerce parce qu'il y a un blocage à quelque part, parce
qu'il ne veut pas l'accommoder. Sinon, on n'a pas besoin de faire vivre 170 et
ses suivants.
M. Boulet : Présumons que les
employeurs sont de bonne foi et que les travailleurs le sont aussi. Quand vous
dites «il est bloqué», ce n'est pas que... je ne veux pas entrer dans des cas
hypothétiques. Il y a... Je pense que la grande majorité des employeurs puis
des travailleurs, dans l'application de notre régime d'indemnisation, ils le
font dans l'équité puis dans le respect du mérite réel de chaque cas d'espèce.
Il y a des abus des deux côtés, on en a souvent fait référence, mais je ne peux
pas embarquer dans les hypothèses de : ils font ci puis ils font ça, non.
Une loi, je pense qu'elle doit être d'application générale. Et dans son pouvoir
décisionnel, la CNESST, puis je l'ai souvent cité, la loi impose à la CNESST de
rendre ses décisions suivant l'équité et le mérite réel de chaque cas.
M. Leduc : Ça, on s'entend
là-dessus, ce n'est pas ça qui est en débat. Moi, je reprends mon exemple
tantôt du droit de retour à l'emploi quand on est congédié sans cause juste et
suffisante puis qu'on... soit qu'on le gagne en grief ou qu'on l'impose dans
une médiation. Je connais bien du monde avec qui j'ai travaillé puis que j'ai
représenté qui auraient été malheureux si, leur seule option, c'était de gagner
puis de retourner, d'être forcés de retourner puis qu'il n'était pas possible
d'avoir autre chose. Heureusement, dans la médiation, le droit du retour
permettait un certain rapport de force, un mot que j'aime ramener dans les
discussions en termes de relation de travail, mais permettant un certain
rapport de force pour contraindre l'employeur à mettre de l'argent sur la table
et...
M. Leduc : …de retourner,
d'être forcé de retourner puis qu'il n'était pas possible d'avoir autre chose.
Heureusement, dans la médiation, le droit du retour permettait un certain
rapport de force — un mot que j'aime ramener dans les discussions en termes
de relations de travail — mais permettait un certain rapport de force
pour contraindre l'employeur à mettre de l'argent sur la table et que le
salarié ne revienne pas parce que c'était dans l'intérêt et le désir du
salarié. C'est là que je pense qu'il faut qu'on ait un petit peu d'ouverture en
se disant : Peut-être que ce n'est pas une bonne idée pour le salarié de
revenir dans un environnement qui va peut-être être encore plus toxique qu'il
était auparavant puis qui va sentir que son patron, là, qui s'est fait imposer,
parce que je ne vous parle pas d'un patron qui coopère, je vous parle d'un
scénario où un patron est forcé de le faire par une décision de la CNESST ou au
TAT.
Dans ce scénario-là, il me semble que
c'est tout à fait une bonne nouvelle probablement pour tout le monde de donner
au salarié, dire : Sais-tu quoi, je pense que je vais aller faire de la
réadaptation. Parce que ce qui peut arriver sinon, souvent, ça arrive dans les
cas que j'ai entendus, ça arrive souvent six mois après le retour, là, à
l'expiration de la présomption de sanction… de l'article 255, mais c'est là
qu'il se passe un autre petit incident, une restructuration, une évaluation qui
va mal. La marge de manoeuvre de l'employeur est quand même assez large puis ça
peut recréer une nouvelle judiciarisation. Moi, la porte que j'ouvre, là je la
trouve intéressante puis je la trouve même souvent à l'avantage de l'employeur.
Le Président (M. Tremblay) : M.
le député de Nelligan, sur l'amendement.
M. Derraji : Je pense que je
vais intervenir et rendre la chose beaucoup plus complexe, pas uniquement avec l'amendement,
mais la porte que le collègue ouvre, moi, je vais dire, de l'autre côté, et que
l'employeur détermine le pouvoir d'offrir un emploi convenable, la règle
s'applique sur les deux donc, que ce soit le travailleur ou même l'employeur.
Si l'employeur détermine qu'il n'a pas le pouvoir d'offrir un emploi
convenable, c'est quoi — je cherche le mot — c'est quoi, le
pouvoir qu'il a pour exercer ce devoir? Parce qu'on ne l'applique pas, je
dirais, dans le choix de dire que tel emploi équivalent est possible ou pas.
M. Boulet : Non, ça, c'est
déterminé… ça, c'est dans le contexte de la mise en oeuvre du devoir, puis
c'est un devoir, là, de l'employeur d'accommoder. La détermination de l'emploi
qu'il va faire, que ce soit son emploi adapté ou modifié ou un emploi
équivalent, ou un emploi convenable disponible chez son employeur, ça, la
commission joue un rôle important et, ultimement, rend la décision. Donc, je
reviens, là, sur vos propos, là, tu sais. La Cour suprême dit : Dans un
cas comme celui de M. Caron, un cas clair, il ne peut pas revenir et la
réadaptation, ce n'est pas suffisant. La CNESST a la compétence exclusive, doit
aller plus loin puis doit s'assurer de la mise en oeuvre… s'assurer de la mise
en oeuvre du devoir de l'employeur d'accommoder raisonnablement, pour moi, ça…
M. Boulet : ...la réadaptation,
ce n'est pas suffisant. La CNESST a la compétence exclusive, doit aller plus
loin puis doit s'assurer de la mise en oeuvre, s'assurer de la mise en oeuvre
du devoir de l'employeur d'accommoder raisonnablement. Pour moi, ça termine le
débat, là, parce que je ne peux pas aller... même si je pouvais comprendre le
bon sens d'un amendement ou autre, je pense que nous devons, comme législateurs,
respecter la décision que la Cour suprême du Canada a rendue, là.
M. Derraji : Plus loin que les
décisions de la... c'est ça que je vous ai posé au début. Moi, je n'ai aucun
problème...
M. Boulet : On ne va pas plus
loin, non, parce que la Cour suprême nous dit : Vous avez l'obligation...
M. Derraji : De faire
l'accommodement.
M. Boulet : ...vous avez la
compétence exclusive d'imposer à l'employeur un accommodement raisonnable. Là,
ici, on ne l'impose pas, on l'encadre. Puis la commission, ultimement, quand
elle va décider ce qui constitue un accommodement raisonnable sans contrainte
excessive, cette décision-là peut faire l'objet d'une demande de révision. Je
pense, c'est une façon assez... je pense qu'on va voir que dans l'application,
ce n'est pas bien... ce n'est pas tellement compliqué, là.
M. Derraji : Dernière
question, promis. 170, il pourrait s'appliquer quand l'employeur ne pense pas
pouvoir accommoder. C'est là la logique du 60. Mais s'il dit oui, on devrait
privilégier la proposition de l'employeur.
M. Boulet : Ah mon Dieu! Bien,
je pense qu'inéluctablement, dans un processus comme celui-là, le conseiller
va... il va regarder l'inventaire des emplois puis, après ça, il connaît bien
le profil du travailleur puis il va essayer de faire un bon arrimage. Puis,
après ça, il va s'assurer de la compatibilité entre la nature des fonctions,
les exigences physiques, les autres facteurs d'évaluation qui sont pris en
compte puis l'état de santé du travailleur, ses limitations puis ses
incapacités. Puis, après ça... mais c'est l'employeur qui est au centre du
processus.
M. Derraji : Oui. Donc, le 70,
il est appliqué une fois... la CNESST pense que l'employeur ne peut pas
accommoder le travailleur. Dans le cas contraire, c'est la proposition de
l'employeur qui est privilégiée, qui est retenue en cas d'accommodement.
M. Boulet : En cas
d'accommodement, bien, oui, l'employeur pourrait faire une proposition puis le
conseiller pourrait te dire : C'est effectivement un accommodement
raisonnable, il n'y a pas de contrainte excessive puis c'est compatible avec
les qualifications du salarié puis son pouvoir, sa capacité de travail. Puis,
oui, ça pourrait... il va y avoir autant de cas que de...
M. Derraji : ...je ne la vois
pas dans les articles...
M. Boulet : Bien oui, tout à
fait.
M. Derraji : Lequel?
M. Boulet : Bien, l'employeur
doit, sous réserve de la démonstration d'une contrainte excessive, collaborer à
la mise en oeuvre des mesures qui doivent être réalisées dans son
établissement. Puis avant...
M. Derraji : Quel article?
Quel article? Désolé.
M. Boulet : Bien, 170.1, là,
l'employeur donne accès au poste, à un autre poste, il peut demander des
informations aussi, là...
M. Boulet : ...la démonstration
d'une contrainte excessive, collaborer à la mise en oeuvre des mesures qui
doivent être réalisées dans son établissement. Puis avant...
M. Derraji : Quel article?
Quel article? Désolé.
M. Boulet : Bien, 170.1, là,
l'employeur donne accès au poste, à un autre poste, il peut demander des informations
aussi, là, il peut demander les renseignements, les documents nécessaires à la
détermination de la capacité du travailleur d'exercer son emploi, ou un emploi
équivalent, ou un emploi convenable. Puis on n'a pas dit tous les renseignements,
là, mais les renseignements concernent la description détaillée des emplois,
les exigences physiques, leur disponibilité éventuelle, les possibilités
d'adaptation, de réorganisation du travail et, le cas échéant, les dispositions
de la convention collective. Je vous dirais, collègue...
M. Derraji : Là, vous parlez
de 170. Vous parlez de 170.
M. Boulet : Oui.
M. Derraji : O.K. Dans le
170... parce que, bon, c'est l'après virgule qui me chicote depuis tout à
l'heure. Lorsqu'aucune mesure de réadaptation ne peut rendre le travailleur
capable d'exercer son emploi, un emploi équivalent, on passe directement à la commission.
C'est là où je me dis : Est-ce qu'il n'y a pas un moyen de dire «et que
l'employeur détermine ne pouvoir offrir un emploi convenable»? Là, on passe
directement des mesures de réadaptation à ce que la CNESST, c'est elle qui
intervient. Entre les deux, est-ce qu'il n'y a pas un moyen de trouver une
porte où on dit à l'employeur qu'il a tout fait pour offrir un emploi
convenable? Je parle toujours de 170.
• (15 h 10) •
M. Boulet : Si je vous
comprends bien, si ce n'est pas possible, oui, la commission va dire... peut
rendre... peut confirmer qu'il n'y a pas d'emploi, il n'y a pas d'accommodement
raisonnable possible chez l'employeur. Oui, absolument. Qui pourrait être
ultimement contesté par le travailleur, c'est ma compréhension, mais oui,
l'employeur pourrait... Encore une fois, c'est du cas par cas. Si l'employeur,
déraisonnablement, empêche la mise en oeuvre de son obligation d'accommodement
raisonnable, là, c'est une autre dynamique puis c'est là que la sanction administrative
peut être un incitatif. Mais si c'est tout à fait légitime et juste de la part
de l'employeur, collègue, il n'y en aura pas, d'accommodement.
M. Derraji : Et c'est là où...
ma crainte, c'est que la CNESST pourrait prendre une autre décision, même si le
poste proposé par l'employeur conviendrait. Moi, c'est des assurances, que je
cherche, aujourd'hui, parce que je ne veux pas qu'on arrive aux sanctions. Les
sanctions font partie de la vie, je n'ai aucun problème, mais maintenons un
climat de travail sain entre le travailleur et l'employeur.
L'employeur, il ne faut pas toujours
penser que c'est le méchant qui ne veut pas adapter un environnement de travail
adéquat et convenable. Moi, là, c'est le mot «convenable», ou, comme
aujourd'hui, là, on va dire que l'employeur, il n'est pas capable d'offrir un
emploi convenable, la CNESST oblige. Moi, c'est ça... Faisons confiance, quand
même avec limite, que l'employeur détermine son pouvoir d'offrir un emploi
convenable. S'il ne le détermine pas, il ne le fait pas, la commission peut
intervenir, mais là on ne laisse aucune possibilité...
M. Derraji : …convenable, la
CNESST oblige. Moi, c'est ça la… faisons confiance quand même avec limite que
l'employeur détermine son pouvoir d'offrir un emploi convenable. S'il ne le
détermine pas, il ne le fait pas, la commission peut intervenir, mais là on ne
laisse aucune possibilité, et là je parle toujours de 170.
M. Boulet : Au-delà de ce que
la Cour suprême dit, l'article 349 de la loi dit : «La Commission a
compétence exclusive pour examiner et décider toutes questions visées dans la
présente loi à moins qu'une disposition ne donne compétence à un autre
organisme.» Et dans la définition d'emploi convenable, pour rassurer mon
collègue…
(Consultation)
M. Boulet : Excusez-moi, je
cherchais le… je cherchais la définition d'emploi convenable, c'est défini, là,
comme étant, puis ça rassure tout le temps tout le monde quand on lit ça, là,
emploi convenable, c'est défini comme : «Un emploi approprié qui permet au
travailleur victime d'une lésion professionnelle d'utiliser sa capacité
résiduelle et ses qualifications professionnelles, qui présente une possibilité
raisonnable d'embauche…» Ça, il y a beaucoup d'employeurs qui se rassurent avec
ça, «…et dont les conditions d'exercice ne comportent pas de danger pour la
santé, la sécurité ou l'intégrité physique du travailleur compte tenu de sa
lésion.» Ça fait que c'est… un… bon, la Cour suprême dit compétence
exclusive...
M. Derraji : Vous avez lu,
désolé, juste pour je puisse vous suivre, vous avez lu quoi?
M. Boulet : La définition
d'emploi convenable, à l'article 2 de la loi sur les accidents de travail,
maladies professionnelles…
M. Derraji : Excellent
M. Boulet : …et
l'article 349 sur la compétence…
M. Derraji : Donc, on définit
c'est quoi un emploi…
M. Boulet : Convenable
M. Derraji : …convenable…
M. Boulet : Puis, on définit
emploi équivalent aussi.
M. Derraji : …équivalent,
excellent. Qui va définir ça? C'est l'employeur?
M. Boulet : Non, c'est la
commission qui a la… ce n'est pas l'employeur qui définit c'est quoi un emploi
convenable, mais ceci dit, avec respect, non.
M. Derraji : Non, non, mais
chacun a droit…
M. Boulet : Non, non, mais la
question est tout à fait légitime, là, puis rassurons-nous, hein, quand on est
en commission parlementaire, puis on fait une étude détaillée, là, il faut… on
apprend tout le monde ensemble, puis c'est la commission qui a la compétence
exclusive de dire c'est quoi un emploi convenable. L'employeur, ce qu'il peut
faire, ce qu'on peut voir en pratique, collègue, c'est…
M. Boulet : …hein, quand on est
en commission parlementaire puis on fait une étude détaillée, là, il faut… on
apprend tout le monde ensemble. Puis c'est la commission qui a la compétence
exclusive de dire c'est quoi, un emploi convenable. L'employeur, ce qu'il peut
faire, ce que je… ce qu'on peut voir en pratique, collègue, c'est l'employeur
va dire : J'aurais ci, j'aurais ça, puis là ils vont l'analyser tout le
monde ensemble, là.
M. Derraji : …dans l'article
de loi que vous avez lu tout à l'heure, 36, bien, je… toujours 170, je n'ai pas
vu… si vous le voyez mieux que moi, que l'employeur peut proposer.
M. Boulet : Ah, bien oui! Il
collabore. Bien oui, absolument. Puis le travailleur, je pourrais même dire, il
peut proposer lui aussi, là.
M. Derraji : Mais je vais vous
lire, et corrigez-moi. Vous avez très bien dit qu'on évolue ensemble.
«Lorsqu'aucune mesure de réadaptation ne peut rendre le travailleur capable
d'exercer son emploi ou un emploi équivalent», c'est là où moi, j'aurais aimé
voir l'employeur apparaître, avant «la Commission détermine s'il y a un emploi
convenable». En fait, c'est on saute de la mesure de réadaptation à la CNESST.
Si je veux donner un message aussi à l'employeur de proposer des options… Je
comprends qu'il ne peut pas statuer que c'est convenable… mais que je rajoute,
dans le 170, proposer des emplois, au pluriel, convenables. Après, je laisse la
commission. Mais là on ne fait rien, on saute directement à la commission.
M. Boulet : Je comprends. Non,
je comprends. À 170.1, deuxième paragraphe : «L'employeur doit permettre à
la Commission d'avoir accès au poste de travail du travailleur ou à un autre
poste», tu sais, ça fait que l'employeur peut en proposer, là. Si ce n'est pas
son poste, ça peut être un autre poste. Puis «poste», ça peut être soit le
poste de son emploi ou un emploi équivalent ou un emploi convenable. Et même
sur la disponibilité de celui-ci, l'employeur peut même dire : Tel emploi
convenable, mais je ne l'ai pas… il n'est pas disponible chez nous.
M. Derraji : Donc, je dois
additionner 170, 170.1 et comprendre. Ça va être ma dernière question.
M. Boulet : Globalement, oui.
M. Derraji : Vraiment, ça va
être ma dernière, là. J'en ai assez, de 170. Mesures de réadaptation.
L'employeur propose… Je lis le paragraphe : «L'employeur doit permettre à
la Commission d'avoir accès au poste de travail du travailleur ou à un autre
poste pour qu'elle puisse rendre une…» Non… Même moi, je suis mêlé. Oui, voilà,
oui. Donc, 170, mesures de réadaptation, par la suite : «L'employeur doit
permettre à la Commission d'avoir accès au poste de travail du travailleur ou à
un autre poste afin qu'elle puisse rendre une décision sur la capacité du
travailleur à exercer son emploi, un emploi équivalent ou un emploi convenable
et sur la disponibilité de celui-ci.» Mesures de réadaptation, on ajoute ce
paragraphe. Une fois où on a tout ça, c'est là où la CNESST tranche :
convenable, pas convenable.
M. Boulet : Oui, mais ils ont
ramassé tous les renseignements sur la description détaillée des jobs, parce
qu'on dit des emplois, les exigences physiques de ces emplois-là, les
disponibilités éventuelles…
M. Derraji : ...paragraphe, une
fois où on a tout ça, c'est là où la CNESST tranche : convenable, pas
convenable.
M. Boulet : Oui. Mais ils ont
ramassé tous les renseignements sur la description détaillée des jobs, parce
qu'on dit «des emplois», les exigences physiques de ces emplois-là, les
disponibilités éventuelles, les possibilités d'adaptation, mais oui.
M. Derraji : Oui, oui, oui.
Tout ce qui est lié au poste. Donc...
M. Boulet : La commission,
après avoir analysé ça et en tenant compte de ces facteurs, elle détermine
comment l'employeur pourrait... quelle job constituerait un accommodement
raisonnable, là.
M. Derraji : Donc, on revient
toujours à la question de départ : mesure de réadaptation, description de
tâche, description de poste, emplois, au pluriel, convenables, 1, 2,3. La
CNESST statue : C'est 2, ce n'est pas 3, voilà pourquoi. Est-ce que j'ai
bien compris?
M. Boulet : Oui, parce que 1
peut ne pas être convenable, 2 peut l'être ou 3 des fois.
M. Derraji : Oui, mais il se
basse sur les trois propositions ou deux propositions de l'employeur.
M. Boulet : Ah! mon Dieu! Bien
oui! Ils n'analyseront pas tous les emplois. Vous aviez totalement raison.
M. Derraji : Ah! moi, ça me
satisfait, c'est beau.
M. Boulet : Je pense, c'est
une façon pratique de le présenter.
M. Derraji : C'est juste, je
ne veux pas qu'on l'impose, sachant que sur... au niveau de l'entreprise, bien,
ce n'est pas 1, 2, 3, c'est 4.
M. Boulet : Moi, je trouve que
ça ne serait pas un bon exercice décisionnel de la part du conseiller de ne pas
tenir compte de ça. Tu sais, ça fait partie de ce que j'appelle, moi, un
accommodement qui est raisonnable, mais raisonnable, ça va dans les deux sens.
M. Derraji : Absolument,
raisonnable pour les deux. Oui, c'est bon. Merci.
Le Président (M. Tremblay) :
Parfait. D'autres commentaires sur l'amendement? M. le député
d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Merci, M. le
Président. Juste ramener en perspective le fait que l'arrêt Caron existe, mais
personne n'a obligé M. Caron à aller en justice, il a exercé son droit.
Mais là, avec le projet de loi, avec cet amendement-là, en quelque sorte, on
oblige les gens à passer par l'exercice d'accommodement, alors qu'il pourrait y
avoir l'autre chemin?
• (15 h 20) •
M. Boulet : Bon. Ça, là, ceci
dit, avec respect, puis là je ne ferai plus de commentaire là-dessus, un des
objectifs de la modernisation, c'est de permettre un retour prompt et durable
des travailleurs, ce n'est certainement pas de leur donner le choix de rester
plus longtemps en réadaptation et de ne pas profiter de l'avantage que
constitue le devoir d'accommodement raisonnable découlant des enseignements de
l'affaire Caron. Donc, on ne peut pas dire : On va te laisser en
réadaptation, puis, s'il reste six mois de plus en réadaptation, il va avoir
des indemnités à payer pendant ce moment-là alors qu'il aurait pu, en vertu du
devoir d'accommodement raisonnable, réintégrer un emploi? Non. Moi, je n'ai pas
d'autre... je n'ai plus de commentaire à faire.
Le Président (M. Tremblay) :
...M. le ministre.
M. Leduc : Bien, peut-être que
le ministre n'en a plus, moi, je peux peut-être en faire quelques-uns encore,
sans vouloir étirer indûment non plus, mais je trouve ça important d'aller
jusqu'au bout de l'explication de la démonstration.
Je pense particulièrement, avec cet
amendement-là, à des endroits non syndiqués. Parce qu'un endroit syndiqué où il
y aurait eu l'absence de volonté d'accommodement de l'employeur, 170 s'exerce,
il est contraint par la CNESST de l'accommoder. Le retour en emploi, un emploi
accommodé, est stressant en soi pour eux, peu importe la situation, mais dans
un contexte...
M. Leduc : …syndiqués. Parce
qu'un endroit syndiqué où il y aurait eu l'absence de volonté d'accommodement
de l'employeur, 170 s'exerce, il est contraint par le CNESST de l'accommoder.
Le retour en emploi, un emploi accommodé, est stressant en soi pour… peu importe
la situation, mais dans un contexte syndiqué, la personne sait qu'elle est
protégée par une convention collective, par un syndicat, une organisation.
Dans un contexte non syndiqué, là, la personne,
elle retourne puis elle n'a pas grand monde pour l'appuyer. Oui, il existe des
groupes puis il existe Au bas de l'échelle, qui défend les… normes du travail,
il existe l'UTTAM, qui fait son bout de chemin en santé-sécurité. Mais, au
quotidien, là, dans le réel, elle ne sera pas protégée… appuyée, donc, ça, c'est
très angoissant d'où l'idée de dire : Peut-être que ce n'est pas… Peut-être
qu'il peut y avoir une autre solution aussi. Peut-être que ça peut être un
choix pour s'assurer qu'on ne reproduise pas non plus d'autres problèmes, qu'on
ne reproduise pas d'autres échecs.
Parce que, ce qui va arriver… ce qui peut
arriver, c'est arrivé. Moi, les gens que… en me préparant, là, que j'ai
consulté, ils me disent… Ils en ont des exemples, ça existe. C'est… La personne
peut finir par reperdre son emploi dans un délai d'un, deux, trois ans. Une
fois que l'employeur est forcé de l'accommoder, la personne revient et là, un
an, deux ans plus tard, reperd son emploi. Quels sont ses recours? Il peut
faire une plainte en vertu du code pour renvoi sans cause juste et suffisante.
S'il le justifie… l'emploi continu, mais c'est tout, tu sais, il n'a pas de
recours supplémentaire. Puis le fait que l'employeur ait un peu brisé son
obligation d'accommodement, mais avec un petit délai, là, juste assez long pour
que ça n'ait pas l'air d'être relié, bien c'est un problème.
Puis, nous… moi, je voulais donc ouvrir
une porte. Je comprends qu'il n'y a pas d'ouverture à ce niveau-là, donc qu'on
passe au vote puis qu'on aille à un autre article.
Le Président (M. Tremblay) :
Parfait. D'autres commentaires? Alors, Mme la secrétaire, par appel nominal,
nous allons voter sur l'amendement.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
:
M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Contre.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Contre.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Abstention.
La Secrétaire
:
M. Roy (Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
Le Président (M. Tremblay) :
L'amendement est donc rejeté. On revient à l'article 37. Des commentaires,
des interventions? Alors, Mme la secrétaire, par appel nominal, nous allons
voter.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
:
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
:
M. Roy (Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
Le Président (M. Tremblay) : L'article 37
est donc adopté. On poursuit avec l'article 11. M. le ministre.
M. Boulet : L'article 32
de cette loi est modifié par l'insertion, dans le premier alinéa et après
«sanction», de «ou refuser de le réintégrer dans un…
Le Président (M. Tremblay) :
...l'article 37 est donc adopté. On poursuit avec l'article 11, M. le ministre.
M. Boulet : «L'article 32 de
cette loi est modifié par l'insertion, dans le premier alinéa et après
«sanction», de «ou refuser de le réintégrer dans un emploi, contrairement à une
décision de la commission».»
L'article 32, tel que modifié, se lirait
comme suit, donc, c'est :
L'employeur ne peut congédier, suspendre
ou déplacer un travailleur, exercer à son endroit des mesures discriminatoires
ou de représailles ou lui imposer toute autre sanction ou refuser de le
réintégrer dans un emploi contrairement à une décision de la commission parce
qu'il a été victime d'une lésion professionnelle ou à cause de l'exercice d'un
droit que lui confère la présente loi.
Le travailleur qui se croit lésé, qui se
croit avoir été l'objet d'une sanction ou d'une mesure visée dans le premier
alinéa peut, à son choix, recourir à la procédure de grief prévue par la
convention collective qui lui est applicable ou soumettre une plainte à la
commission conformément à l'article 253.
Donc, ça permet au travailleur de déposer
une plainte dans le cas où l'employeur refuse de le réintégrer, contrairement à
une décision de la commission, qui... vous le savez, les décisions de la
commission sont exécutoires, donc, puis la décision conclut évidemment qu'il
n'y a pas de contrainte excessive à le réintégrer soit dans son emploi, ou un
emploi équivalent, ou un emploi convenable disponible.
Donc, c'est une modification qui était
nécessaire, là, compte tenu de l'abrogation des articles portant sur la demande
d'intervention. Avant, il y avait des demandes d'intervention. Maintenant, ça,
c'est annulé. Ça fait qu'elle fusionne les demandes dans un seul recours,
incluant toutes les formes de réintégration définies à l'article 2,
c'est-à-dire son emploi, un emploi équivalent ou un emploi convenable. Voilà.
C'est tout.
Le Président (M. Tremblay) :
Parfait. Des commentaires sur l'article 11? M. le député
d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Question de
compréhension. Donc, on donne... on crée ce nouveau pouvoir là à la CNESST
d'intervenir, de rendre des décisions, et là il faut aller, par concordance,
rajouter cette possibilité-là dans la liste des possibilités qui existent déjà
à 32. Tout simplement ça.
M. Boulet : Oui. Oui. Puis il
n'y a plus de demande d'intervention pour l'exercice du droit de retour au
travail, ça se fait dans ce contexte-là, puis c'est la fameuse plainte 32,
quelqu'un qui croit avoir été victime d'une mesure à cause de sa lésion ou à
cause de l'exercice d'un droit prévu à la loi. C'est simplement un ajustement à
cet article-là.
M. Leduc : Puis quand vous
dites réintégrer un emploi, je veux juste bien comprendre, vous l'avez dit
tantôt, je pense, il y a trois... c'est les trois scénarios qu'on évoqués plus
tôt, là, soit le même emploi, soit un emploi convenable ou un autre emploi
disponible.
M. Boulet : Exact.
M. Leduc : C'est beau.
Le Président (M. Tremblay) :
Parfait. D'autres commentaires sur l'article 11? Alors, Mme la secrétaire, par
appel nominal.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
: M.
Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
: M. Roy
(Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
Le Président (M. Tremblay) : L'article
11 est donc...
Le Président (M. Tremblay) :
...appel nominal.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
: M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
: M. Roy
(Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
Le Président (M. Tremblay) : L'article 11
est donc adopté. On poursuit avec l'article 17. M. le ministre, la parole
est à vous.
M. Boulet : Bon, je vais lire l'article 17,
mais c'est un article qui, suite aux consultations particulières, on a supprimé
complètement. Ça fait que je comprends, M. le Président, que je dois le lire
puis, après ça, je dois dire : On a déposé un amendement il y a deux
semaines pour le supprimer.
M. Leduc : ...
M. Boulet : Ça fait qu'on va
essayer de faire ça diligemment, mais je ne relirai pas l'article, tel que
modifié. Donc :
17. L'article 48 de cette loi est
modifié :
1° par le remplacement du premier alinéa
par le suivant :
«Lorsqu'un travailleur victime d'une
lésion professionnelle redevient capable d'exercer son emploi ou un emploi
équivalent après l'expiration du délai pour l'exercice de son droit au retour
au travail, son droit à l'indemnité de remplacement du revenu prévue à
l'article 45 s'éteint lorsque survient la première des éventualités
suivantes :
«1° la réintégration du travailleur dans
son emploi ou un emploi équivalent;
«2° le refus du travailleur, sans raison
valable, de réintégrer son emploi ou un emploi équivalent;
«3° une décision de la commission
concluant à l'absence de contrainte excessive pour l'employeur à réintégrer le
travailleur;
«4° un an s'est écoulé à compter de la
date où le travailleur redevient capable d'exercer son emploi ou un emploi
équivalent.»;
2° par le remplacement, dans le texte
anglais du deuxième alinéa, de «the cessation of his employment» «by» «his
cessation of employment».
Explication. Bon, là, je ne donnerai pas
l'explication parce qu'on a soumis un amendement, en fait, à l'article 17,
qui supprime le paragraphe 1° de l'article 17 du projet de loi. Voilà.
Merci.
Le Président (M. Tremblay) :
Commentaires? M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Si le ministre
pouvait juste nous expliquer en quelques mots son cheminement.
• (15 h 30) •
M. Boulet : Oui. Je vais
l'expliquer, mais ça découle des consultations particulières où il y avait des
appréhensions exprimées que la commission allait pouvoir couper l'indemnité de
remplacement de revenu. Donc, notre amendement vise à retirer la décision de la
commission concluant à l'absence de contrainte excessive pour l'employeur à
réintégrer le travailleur de la liste des événements dont la survenance met fin
à l'indemnité de remplacement de revenu à laquelle un travailleur peut avoir
droit pendant... au plus... un an à compter de la date à laquelle il redevient
capable d'exercer son emploi. La suppression permet d'éviter qu'un travailleur
dont l'employeur refuse de le réintégrer, contrairement à une décision de la commission,
se retrouve sans revenu et doive, pour récupérer le salaire dont il a été...
15 h 30 (version non révisée)
M. Boulet : …peut avoir droit,
au plus, un an à compter de la date à laquelle il redevient capable d'exercer
son emploi. La suppression permet d'éviter qu'un travailleur, dont l'employeur
refuse de réintégrer contrairement à une décision de la commission, se retrouve
sans revenu et doive, pour récupérer le salaire dont il a été privé, soumettre
une plainte à la commission ou recourir à la procédure de grief prévue par la
convention qui lui est applicable. Donc, le libellé 48, la version française de
la LATMP actuellement, il reste le même.
M. Leduc : C'était la notion
de «ou un emploi équivalent» qui posait problème.
M. Boulet : Tout à fait. Ça
fait qu'on avait donné suite, puis ça, je vous l'avais présenté il y a deux
semaines.
M. Leduc : Oui, c'est ça.
Parfait.
Le Président (M. Tremblay) :
Alors, sur l'amendement, Mme la secrétaire, s'il vous plaît, par appel nominal.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
: M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
: M. Roy
(Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
Le Président (M. Tremblay) : L'amendement
est adopté. L'article 17 est donc supprimé. On continue avec l'article 74, M.
le ministre… peut-être un petit instant, on va suspendre une minute.
(Suspension de la séance à 15 h 31)
(Reprise à 15 h 34)
Le Président (M. Tremblay) :
Alors, avec votre consentement, on va revenir sur 17 qui n'a pas été supprimé,
mais amendé. Alors, il y a consentement? Parfait.
Alors, par appel nominal, Mme la
secrétaire, nous allons voter sur l'article 17 tel qu'amendé.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
: M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
: M. Roy
(Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
Le Président (M. Tremblay) :
Parfait. Alors, l'article 17 est adopté tel qu'amendé. M. le ministre, on
peut poursuivre avec l'article 74.
M. Boulet : Merci, M. le
Président. L'article 235 de cette loi est modifié par le remplacement,
dans le deuxième alinéa, de «l'expiration du délai prévu par le paragraphe 1°
ou 2°, selon le cas, du premier alinéa de l'article 240» par «ce qu'une
décision de la commission dispose de sa réintégration chez son employeur».
Donc, l'article 235 se lirait comme
suit : «Le travailleur qui s'absente de son travail en raison de sa lésion
professionnelle :
1° continue d'accumuler de l'ancienneté au
sens de la convention collective qui lui est applicable et du service continu
au sens de cette convention et au sens de la Loi sur les normes du travail;
2° continue de participer au régime de
retraite et d'assurances offert dans l'établissement pourvu qu'il paie sa part
des cotisations exigibles, s'il y a lieu, auxquelles son employeur assume le
sien.»
Le présent article s'applique aux
travailleurs jusqu'à ce qu'une décision de la commission dispose de sa
réintégration chez son employeur.
La seule explication, bon... ça vise à
prolonger les droits du travailleur prévus à cet article jusqu'à ce que la
commission rende une décision au sujet de la...
M. Boulet : ...jusqu'à ce
qu'une décision de la commission dispose de sa réintégration chez son
employeur.
J'ai... La seule explication, bon... ça
vise à prolonger les droits du travailleur prévus à cet article jusqu'à ce que
la commission rende une décision au sujet de la réintégration ou non du travailleur
chez son employeur. Voilà.
Le Président (M. Tremblay) :
Parfait. Merci, M. le ministre. M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : C'était quoi qui
était en fonction avant? Ce n'était pas déjà ça?
M. Boulet : Bien, il y avait
un flou. Là, je vais vous rappeler, là, au bout d'un an ou au bout de deux
ans... Bien, en fait, pendant cette période-là, c'était limité, puis là on dit
que c'est jusqu'à ce que la commission rende une décision sur... au sujet de la
réintégration ou non du travailleur chez son employeur.
M. Leduc : Donc, ça peut
dépasser le délai qui était initialement prévu?
M. Boulet : ...suspension, s'il
vous plaît, M. le Président.
(Suspension de la séance à 15 h 37)
(Reprise à 15 h 38)
Le Président (M. Tremblay) : M.
le ministre.
M. Boulet : Pendant son
absence en raison de sa lésion, il continue d'accumuler de l'ancienneté,
service continu, ça va. Deux, il continue de participer au régime de retraite
et d'assurance s'il paie les cotisations. Mais c'est limité par le délai, on le
voit au dernier paragraphe, prévu à 1 ou 2 de 240. Puis à 240, c'est un an ou
deux ans, là, dépendamment du nombre de travailleurs. 20 et plus, c'est deux
ans, en bas, c'est un an. Donc, ça, nous, on dit : Ça va aller au-delà de
ça, il va continuer d'accumuler de l'ancienneté, service continu, participer à
ses régimes s'il paie sa cotisation, jusqu'à ce que la commission dispose de sa
réintégration chez son employeur.
Je vous dirais qu'il y avait un flou parce
que les employeurs ne savaient plus ce qu'ils devaient faire ou ce qu'ils
pouvaient faire après l'un an ou le deux ans du début de l'absence en raison de
la lésion professionnelle. Et là ça vient mettre un terme qui est beaucoup plus
respectueux de la réalité...
M. Boulet : ...chez son
employeur. Je vous dirais qu'il y avait un flou parce que les employeurs ne
savaient plus ce qu'ils devaient faire ou ce qu'ils pouvaient faire après le un
an ou le deux ans du début de l'absence en raison de la lésion professionnelle.
Et là ça vient mettre un terme qui est beaucoup plus respectueux de la réalité,
c'est-à-dire on attend que la commission rende sa décision. Il y a beaucoup
d'employeurs, collègue, vous avez dû le voir, où les employeurs disaient :
Bien là, il y a deux ans, moi, je n'ai plus rien, je n'ai plus... Puis ils
terminaient le lien d'emploi, puis là ça générait des conflits
jurisprudentiels.
Ça fait que c'est vraiment un article
d'éclaircissement puis c'est compatible avec la réalité, là, que doivent vivre
les parties, là, dans ce contexte-là. C'est tout.
M. Leduc : Puis qu'est-ce qui
va se passer après la décision?
M. Boulet : Ah! bien là, il
peut se passer un paquet de scénarios, là. Vous voulez dire si on donne la
réintégration ou si on donne... S'il réintègre, il réintègre son emploi, ou un
emploi équivalent, ou un emploi convenable. Sinon, bien, si... Son indemnité,
on va le voir plus loin, l'indemnité... il a sa pleine indemnité pendant une
période maximale au bout d'un an, là, si vous... Mais ça dépend de l'exemple
que vous me donneriez, là, mais il y a bien, bien des scénarios, là.
Le Président (M. Tremblay) :
Ça va?
M. Boulet : Merci, M. le
Président, c'est tout.
Le Président (M. Tremblay) :
Oui, parfait. Alors, d'autres commentaires? Par appel nominal, Mme la
secrétaire.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
:
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
:
M. Roy (Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
Le Président (M. Tremblay) :
Article 74 est adopté. M. le ministre, on peut procéder.
Des voix : ...
Le Président (M. Tremblay) :
Parfait, on va suspendre les travaux une petite minute. On suspend. Merci.
(Suspension de la séance à 15 h 41)
(Reprise à 15 h 47)
Le Président (M. Tremblay) :
Merci. Alors, on reprend. Nous avons adopté 74. Nous avons maintenant un amendement
qui introduit un nouvel article. La parole est au député
d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Merci, M. le
Président. Là, je vois qu'il nous reste quatre minutes. J'espère être capable
de le présenter. Sinon, on y reprendra la prochaine fois.
Ajouter, après l'article 74 du projet
de loi, le suivant :
74.1. le premier alinéa de l'article 116
de cette loi est modifié :
1° par le remplacement de «est atteint
d'une invalidité visée par l'article» par «ne peut être réintégré chez son
employeur en vertu d'une décision de la commission»;
2° par le remplacement de «retraite
offert» par «retraite et d'assurances offerts».
Alors, on vient d'adopter
l'article 74, qui modifie l'article 235 de la LATMP, qui prévoit
qu'un travailleur qui peut continuer au régime de retraite ou d'assurances. Ça
fait que déjà là, assurances, il y a une concordance qu'on vient rajouter, là,
à l'alinéa 2°. Puis donc il peut bénéficier de ces deux affaires-là pendant un
arrêt de travail en raison d'une lésion. Il doit payer les cotisations, bien
sûr.
La loi actuelle prévoyait que ça prenait
fin à l'expiration du droit de retour au travail. Puis là on prolonge pour
jusqu'à ce que la commission dispose de sa décision. C'est une bonne chose.
Toutefois, pour... les victimes qui ne pourront être réintégrées chez
l'employeur perdent le bénéfice de l'assurance et de la retraite, puis c'est
une perte qui n'est pas compensée d'aucune autre manière dans la loi actuelle
ni dans le projet de loi.
Plus loin dans la loi ou plus tôt, en
fait, à 116, il y a un mécanisme d'exception qui permet à un travailleur ou une
travailleuse devenu invalide, là, suite à une lésion professionnelle, de
conserver quand même...
M. Leduc : …réintégrées chez
l'employeur perdent le bénéfice de l'assurance et de la retraite, puis c'est
une perte qui n'est pas compensée d'aucune autre manière dans la loi actuelle
ni dans le projet de loi.
Plus loin dans la loi, ou plus tôt, en
fait, à 116, il y a un mécanisme d'exception qui permet à un travailleur ou une
travailleuse devenu invalide, là, suite à une lésion professionnelle, de
conserver quand même cette couverture-là d'un régime de retraite,
malheureusement pas d'assurance, c'est ce qu'on veut venir corriger, en autres.
Malgré son incapacité de réintégrer l'emploi chez l'employeur, ce mécanisme-là
il prévoit qu'à condition que le travailleur continue de payer sa part de
cotisations, la CNESST continue, elle, de payer la part de l'employeur après le
délai de 1 ou 2 ans.
Donc, c'est un peu ça qu'on veut venir
corriger parce qu'à notre avis c'est un peu injuste qu'un travailleur, qu'une
travailleuse qui ne peut pas être réintégré à l'emploi original, en raison de
sa lésion, perde du même coup, aussi, sa couverture de ce régime. Puis, voilà,
on vise à corriger cette petite anomalie-là.
Le Président (M. Tremblay) :
Merci, M. le député. M. le ministre.
M. Boulet : Bien, de très
brefs commentaires, là. Non, on n'est pas favorable à un amendement de cette
nature-là. C'est une disposition d'exception qui prévoit la possibilité ou le
fait que la commission doit assumer des cotisations de l'employeur. Là, vous
l'élargissez au-delà du régime de retraite, au régime d'assurance et vous
enlevez complètement la personne qui est atteinte d'une invalidité. Ce n'est
pas… là, on permettrait à des… ça serait comme un incitatif à ne pas penser à
un éventuel retour à un emploi quel qu'il soit. Donc, cet article-là qui réfère
à une participation au régime de retraite doit être exceptionnel et viser les
personnes qui, en raison d'une lésion professionnelle, sont atteintes d'une
invalidité, là, visée, là, dans l'article 93. Pour ces raisons, nous ne
sommes pas favorables à cet amendement.
• (15 h 50) •
Le Président (M. Tremblay) :
Parfait
M. Leduc : Y a-t-il une raison
pour laquelle, à 74, en fait, là, donc, à 235 de la loi, on fait référence
autant aux assurances et aux régimes de retraite, mais que, là, à 116, on ne
parle que du régime de retraite.
M. Boulet : Bien, c'est
différent, là. Là, c'est une personne qui est atteinte d'une invalidité. C'est
vraiment une situation qui est exceptionnelle. Il y a des impacts aussi
financiers. Alors que l'autre c'est le maintient des droits et avantages, c'est
le maintient de tout ce que tu as pendant le temps où tu peux exercer un droit
de retour au travail qui était limité à un an, deux ans, là, qui est
rallongé jusqu'au moment où la commission confirme la réintégration, rende une
décision sur la réintégration du travailleur, on l'allonge considérablement,
mais l'autre, 116, c'est vraiment une situation où c'est limité à une personne
qui n'est plus capable, là, qui est invalide. Alors, si vous l'enlevez, on
vient d'élargir ça à… je veux dire, il y aurait un impact, certainement,
financier à mesurer et ce n'est pas le but qui est souhaité par cette
modernisation-là, là, c'est plus d'aider les travailleurs, de les accompagner,
et quand ils sont invalides, bien c'est une mesure exceptionnelle encore une
fois. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Tremblay) :
Parfait. Merci, M. le ministre. J'en profite pour remercier la technique. Merci
au secrétariat. Merci aux collègues pour la précieuse collaboration. Alors,
compte tenu de…
M. Boulet : ...par cette
modernisation-là, là, c'est plus d'aider les travailleurs, de les accompagner.
Et quand ils sont invalides, bien, c'est une mesure exceptionnelle, encore une
fois.
Le Président (M. Tremblay) :
Parfait.
M. Boulet : Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Tremblay) :
Merci, M. le ministre. J'en profite pour remercier la technique. Merci au
secrétariat. Merci aux collègues pour la précieuse collaboration.
Alors, compte tenu de l'heure, la
commission ajourne ses travaux, sine die. Bon budget à tout le monde.
(Fin de la séance à 15 h 51)