Journal des débats de la Commission des institutions
Version préliminaire
42e législature, 1re session
(début : 27 novembre 2018)
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Le
mardi 1 septembre 2020
-
Vol. 45 N° 91
Étude détaillée du projet de loi n° 29, Loi modifiant le Code des professions et d’autres dispositions notamment dans le domaine buccodentaire et celui des sciences appliquées
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9 h 30 (version non révisée)
(Neuf heures trente minutes)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! Bon
matin. Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission des
institutions ouverte. Comme vous le savez, je vous demande d'éteindre la
sonnerie de vos appareils électroniques. La commission est réunie afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 29, Loi modifiant le Code
des professions et d'autres dispositions notamment dans le domaine
buccodentaire et celui des sciences appliquées.
M. le secrétaire, y a-t-il des remplacements?
Le Secrétaire
: Oui, M.
le Président. M. Lafrenière (Vachon) est remplacé par M. Lévesque
(Chauveau); M. Lamothe (Ungava) est remplacé par M. Tremblay (Dubuc);
Mme Lecours (Les Plaines) est remplacée par Mme IsaBelle
(Huntingdon); M. Lemieux (Saint-Jean) est remplacé par Mme Boutin
(Jean-Talon); et M. Fontecilla (Laurier-Dorion) est remplacé par M. Nadeau-Dubois
(Gouin).
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Comme vous
savez, nous procédons à l'étude détaillée du projet de loi par sujets. Hier,
lors de la suspension, nous en étions à l'étude d'un amendement proposé par la
ministre à l'article 28 du projet de loi. Est-ce qu'il y a des interventions? S'il
n'y a pas d'intervention, est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci beaucoup. Mme la
députée de Notre-Dame-de-Grâce, s'il vous plaît.
Mme Weil
: Oui, oui, M.
le Président. Donc, à la demande des Dentistes propriétaires du Québec, ils
nous demandent tout simplement de déposer la lettre pour que tout le monde en
prenne connaissance. Donc, ce serait déposer sur le site assnat.
Le Président (M.
Bachand) : Donc, j'accepte le dépôt et ce sera sur le site
Greffier dans quelques instants. Merci beaucoup.
Donc, nous débutons une autre section importante
du projet de loi, soit le domaine buccodentaire, et, Mme la ministre, vous avez
la parole.
Mme McCann : Oui. Alors, je vais
procéder, M. le Président. À l'article 6, modifier l'article 37 du Code des professions.
Donc, remplacer le paragraphe l de l'article 37 du Code des professions,
proposé par le paragraphe 3° de l'article 6 du projet de loi, par le
suivant :
«L'Ordre professionnel des technologues en
prothèses et appareils dentaires du Québec : produire des prothèses dentaires
ou des appareils dentaires dans le but de suppléer à la perte des dents d'une
personne ou de corriger une anomalie buccodentaire, et conseiller le dentiste,
le denturologiste et le médecin notamment sur les aspects techniques.»
Alors, cet amendement vise à modifier le
libellé du champ d'exercice des membres de l'Ordre professionnel des
technologues en prothèses et appareils dentaires du Québec, proposé par le projet
de loi sur trois aspects : premièrement, en intervertissant les mots
«prothèses» et «appareils» afin de mentionner les prothèses dentaires avant les
appareils dentaires pour être cohérent avec le libellé du titre professionnel
qui leur est réservé et qui cite les prothèses avant les appareils; deuxièmement,
ensuite, en reformulant le champ d'exercice afin d'avoir une meilleure
compréhension…
Mme McCann : ...en
intervertissant les mots «prothèses» et «appareils» afin de mentionner les
prothèses dentaires avant les appareils dentaires pour être cohérent avec le
libellé du titre professionnel qui leur est réservé et qui cite les prothèses
avant les appareils.
Deuxièmement, ensuite, en reformulant le
champ d'exercice afin d'avoir une meilleure compréhension de l'objectif
envisagé.
Troisièmement, en ajoutant le mot
«notamment», afin de ne pas limiter seulement aux aspects techniques le rôle du
conseiller du... de conseiller, pardon, du technologue en prothèses et
appareils dentaires auprès du dentiste, du denturologiste et du médecin. Merci.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Interventions? M. le député de Gouin, s'il
vous plaît. Alors, excusez, madame la... Allez-y, M. le député, oui.
M. Nadeau-Dubois : On est bien
sur l'article 7, M. le Président?
Le Président (M.
Bachand) : Pardon?
M. Nadeau-Dubois : On est bien
sur... La ministre... Est-ce qu'on est sur l'amendement ou sur l'article?
Le Président (M.
Bachand) : L'article 6.
M. Nadeau-Dubois : L'article
6, ça va aller, merci.
Le Président (M.
Bachand) : O.K. Merci, M. le député. Mme la députée de
Notre-Dame-de-Grâce.
Mme Weil
: Non, ça va,
c'était pour dire que ça va.
Le Président (M. Bachand) :
Ça va. Est-ce qu'il y a d'autres... S'il n'y a pas d'autre intervention sur
l'amendement, est-ce que l'amendement est adopté? Adopté. Merci beaucoup. Et
nous allons suspendre l'article 6 parce qu'on y revient plus tard.
Donc, Mme la ministre, pour l'article 7.
Mme McCann : L'article 7.
Donc, l'amendement : Modifier le paragraphe... qui modifie l'article 37.1
du Code des professions : Modifier le paragraphe 1° de l'article 7 du
projet de loi, donc :
1° au paragraphe 1.4° de l'article 37.1 du
Code des professions proposé :
a) par la suppression, dans le
sous-paragraphe a, de «dans le but de déterminer le plan de soins d'hygiène
dentaire»;
b) par l'insertion, dans le
sous-paragraphe h, après «diagnostiques,», de «incluant la prise de radiographie,»;
2° par le remplacement, dans le paragraphe
1.5°, de «des appareils dentaires et des prothèses dentaires» par «des
prothèses dentaires et des appareils dentaires».
Alors, cet amendement vise à modifier les
paragraphes 1.4° et 1.5° de l'article 37.1 du Code des professions proposés par
le paragraphe 1° de l'article 7 du projet de loi.
En ce qui concerne le paragraphe 1.4°, le
but de la modification est, premièrement, de ne pas restreindre l'activité
réservée aux hygiénistes dentaires par le sous-paragraphe a et qui est
d'évaluer la condition buccodentaire d'une personne au seul but de déterminer
le plan de soins d'hygiène dentaire, deuxièmement, de préciser au
sous-paragraphe h que des hygiénistes dentaires peuvent prendre des
radiographies, selon une ordonnance.
En ce qui concerne le paragraphe 1.5°, la
modification vise à reformuler le libellé du champ d'exercice de l'Ordre
professionnel des technologues en prothèses et appareils dentaires du Québec en
intervertissant les mots «prothèses» et «appareils» afin de mentionner les
prothèses dentaires avant les appareils dentaires pour être cohérent avec le
titre professionnel qui leur est réservé et qui cite les prothèses avant les
appareils. On peut voir le paragraphe 3° de l'article 5 du projet de loi
remplaçant le paragraphe l de l'article 37 du Code des professions. Merci.
Le Président (M.
Bachand) : Oui. M. le député de Gouin.
M. Nadeau-Dubois : Juste... La
ministre vient de lire son amendement à l'article 7?
Le Président (M.
Bachand) : Oui.
M. Nadeau-Dubois : Est-ce
qu'on va d'abord discuter de l'amendement puis ensuite on va passer à
l'article?
Le Président (M.
Bachand) : Oui, parce qu'après ça on va suspendre l'article 7
parce qu'on y revient plus tard vu qu'on y va sujet par sujet.
M. Nadeau-Dubois : Bon,
parfait.
Le Président (M.
Bachand) : Alors, c'est pour ça qu'on doit...
Mme McCann : ...remplaçant le paragraphe
l de l'article 37 du Code des professions». Merci.
Le Président (M.
Bachand) : Oui, M. le député de Gouin.
M. Nadeau-Dubois : Juste, là,
la ministre vient de lire son amendement à l'article 7?
Le Président (M.
Bachand) : Oui.
M. Nadeau-Dubois : Donc, on va
d'abord discuter de l'amendement, puis ensuite, on va passer à l'article?
Le Président (M.
Bachand) : Oui, parce qu'on... après, on va suspendre
l'article 7 parce qu'on y revient plus tard vu qu'on y va sujet par sujet.
M. Nadeau-Dubois : Parfait.
Le Président (M.
Bachand) : Donc, c'est pour ça qu'on doit suspendre et tout ça.
On se promène un peu de droite à gauche dans tout ça.
M. Nadeau-Dubois : Merci. Moi,
je préfère qu'on reste à gauche, mais je comprends l'aspect procédural de la
chose.
Le Président (M.
Bachand) : O.K.
M. Nadeau-Dubois : C'est un
amendement qui un important, puis c'est un article, dans le projet de loi, qui
est important pour ma formation politique. La ministre sait qu'à Québec
solidaire, la question de l'accessibilité aux soins dentaires, ça fait partie
de nos préoccupations depuis des années. On a été une des premières formations
politiques à en faire vraiment un cheval de bataille lors de la dernière
campagne également.
La ministre est maintenant ministre
responsable des ordres professionnels, mais elle était, jusqu'à tout récemment
ministre de la Santé donc je présume et je prends pour acquis qu'elle connaît
cet enjeu-là qui est un enjeu de santé important. Et le projet de loi
n° 29 est un florilège de dispositions qui touchent à plein de choses,
mais là, ici, on est sur une disposition qui touche intimement la santé puis la
vie quotidienne de beaucoup de Québécois, de Québécoises.
Il y a un Québécois... il y a plus d'un
Québécois sur quatre au Québec qui n'a pas accès à des soins dentaires pour des
raisons financières, pour des raisons financières. Une des raisons de cette
triste statistique, c'est la tutelle sous laquelle exerce encore leur métier
les hygiénistes dentaires du Québec. L'amendement à l'article 7, puis
l'article 7 lui-même, portent justement sur le champ d'autonomie qu'on
veut donner ou ne pas donner aux hygiénistes dentaires du Québec. Je pense que
la ministre me pardonnera mon préambule parce qu'il faut mettre en contexte que
c'est un... il faut mettre en contexte cet article-là pour en comprendre la
portée, comprendre à quel point c'est un article qui, s'il était modifié
davantage qu'il ne l'est actuellement, pourrait vraiment changer la vie de bien
du monde au Québec.
Une des recommandations... en fait, une
des revendications historiques des hygiénistes dentaires, au Québec, et une des
représentations qu'elles ont faites, ces hygiénistes dentaires, durant les
consultations, c'est de se voir donner plus d'autonomie pour pouvoir exercer
leur métier dans plus de circonstances. Une des revendications fondamentales,
c'est celle de pouvoir procéder à ce qu'on appelle communément des nettoyages,
là. Tout le monde ici sait c'est quoi, un nettoyage, le monde qui nous écoute
aussi. C'est une opération pour laquelle les hygiénistes dentaires sont dûment
formés, ça fait partie intégrante de leur formation. C'est le soin que les
hygiénistes dentaires prodiguent le plus couramment dans leur métier. Donc, ce
n'est pas quelque chose qui est en périphérie de leur pratique, là, des
nettoyages dentaires, là, c'est le coeur de la pratique d'une hygiéniste
dentaire au Québec. Et en ce moment, elles ne peuvent par le faire sans
l'ordonnance, c'est-à-dire l'autorisation express d'un dentiste. Là, on ouvre
le Code des professions et on échoue à lever cette tutelle-là, et même
l'amendement de...
M. Nadeau-Dubois : …elles ne
peuvent le faire sans l'ordonnance, c'est-à-dire l'autorisation express d'un
dentiste. Là, on ouvre le Code des professions et on échoue à lever cette
tutelle-là, et même l'amendement de la ministre qui, à certains autres égards,
on y viendra, est intéressant, maintient le soin… maintient le fait que les
hygiénistes dentaires doivent avoir l'ordonnance d'un dentiste pour procéder à
un nettoyage.
Ça, ce que ça veut dire concrètement,
c'est que, les hygiénistes dentaires, on ne peut pas les envoyer dans nos
CHSLD, directement prend soin des dents de nos aînés. Les aînés québécois sont
deux fois plus édentés, deux fois plus édentés, que les aînés dans les autres
provinces canadiennes. On ne peut pas les envoyer directement dans nos écoles
faire des nettoyages. Pourtant, les jeunes Québécois ont deux fois plus de
caries que les jeunes dans les autres provinces canadiennes. Donc, on restreint
l'autonomie puis la capacité d'action des hygiénistes dentaires, alors que, si
on levait cette contrainte, la contrainte de devoir pratiquer sous l'ordonnance
d'un dentiste, on pourrait les envoyer dans nos écoles, dans nos CHSLD, dans
nos CLSC, faire des nettoyages, faire de la prévention, faire du dépistage.
Bon.
• (9 h 40) •
Il y a un consensus fort qui est en train
de s'installer au Québec à l'effet que la prévention en matière de soins
dentaires, c'est important. Et là, ici, on a, entre les mains, la possibilité,
aujourd'hui, de faire un pas important. Puis je me permets d'insister puis de
prendre un peu de temps parce que je veux transmettre à la ministre toute
l'importance que ça a pour ma formation politique. Dans l'article 7, on
maintient, au point i, là : «effectuer un débridement parodontal — c'est
le petit nom d'un nettoyage, ça, dans le domaine buccodentaire — incluant
le détartrage, le surfaçage radiculaire, la désinfection des poches
parodontales et l'application d'agents antimicrobiens, selon une ordonnance;».
Et là, c'est là que le bât blesse : «selon une ordonnance», ça veut
dire : il faut que le dentiste, il vienne dire : «Let's go», fais un
nettoyage.
La ministre n'est pas sans savoir que le
Québec est la seule province canadienne, avec l'Île-du-Prince-Édouard, à exiger
une ordonnance d'un dentiste pour poser un geste aussi simple, aussi important
pour notre santé buccodentaire. Ce que j'aimerais savoir, puis c'est la
question que je pose à la ministre : Pourquoi ne saisit-elle pas
l'occasion qu'on a aujourd'hui de simplement suivre la recommandation que nous
font les hygiénistes dentaires de biffer la nécessité d'avoir une ordonnance
pour procéder à un nettoyage? Il me semble qu'on ferait là, dans un projet de
loi d'apparence technique, vraiment une avancée sociale importante pour bien
des Québécois puis bien des Québécoises.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Mme la ministre.
Mme McCann : M. le Président,
je vais référer mon collègue à l'article 7, effectivement, dans son
libellé, là, complet. Je pense qu'on fait une avancée énorme au Québec avec cet
article-là qui… beaucoup d'activités qui n'étaient pas dans la loi. D'ailleurs,
certaines activités figuraient dans un règlement. Et, dans la loi, nous
ajoutons même des activités importantes pour les hygiénistes dentaires qui vont
être faites de façon autonome. Alors, quand on parle de nettoyage, procéder à
un détartrage supra et sous-gingival, ça, c'est un nettoyage…
Mme McCann : ... certaines
activités figuraient dans un règlement. Mais, dans la loi, nous ajoutons même
des activités importantes pour les hygiénistes dentaires qui vont être faites
de façon autonome.
Alors, quand on parle de nettoyage,
«procéder à un détartrage supra et sous-gingival», ça, c'est un nettoyage et ça
va être fait de façon autonome par nos hygiénistes dentaires. Et, si on compare
avec l'Ontario, bien, je pense que nos hygiénistes dentaires vont faire davantage
de détartrages et de nettoyages qu'en Ontario parce qu'en Ontario, pour faire
un détartrage, il faut s'assurer qu'il n'y a pas de contre-indication, et
l'hygiéniste dentaire doit aller consulter ou doit faire en sorte que le
patient consulte un dentiste. Alors, je pense que ce projet de loi fait une
avancée énorme pour les hygiénistes dentaires pour le Québec.
Et j'ajoute qu'elles vont pouvoir,
effectivement, nos hygiénistes dentaires, si le projet de loi est adopté, aller
dans les écoles, faire de la prévention, toutes ces activités préventives, sans
ordonnance dans nos écoles, ce qui n'est pas le cas actuellement, et dans nos
CHSLD auprès de nos aînés, sans ordonnance. Alors, M. le Président, c'est une
avancée importante pour nos hygiénistes dentaires, mais surtout pour la
population du Québec.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. M. le député de Gouin.
M. Nadeau-Dubois : J'ai
de la misère à saisir la réponse de la ministre. J'ai le projet de loi sous les
yeux. J'ai son amendement à l'article 7. Au paragraphe i, il y a un
paragraphe qui dit : «Effectuer un débridement parodontal...», c'est le...
comme je dirais, le petit nom d'un nettoyage, là, c'est le nom technique,
«incluant», et là on fait une liste d'actes spécifiques. Et c'est écrit à
la fin : «selon une ordonnance.» Selon une ordonnance.
Donc, ma compréhension de ce paragraphe,
qui est la même interprétation que l'Ordre des hygiénistes dentaires, par
ailleurs, donc ce n'est pas une interprétation strictement personnelle, «selon
une ordonnance», l'interprétation ici, c'est que ça prend une ordonnance pour
procéder aux actes dont on fait l'énumération. Donc, l'amendement de la
ministre...
Elle a raison de dire que ça fait des
avancées sur d'autres plans, notamment au paragraphe a, on vient élargir la
capacité pour les hygiénistes d'évaluer la condition buccodentaire d'une
personne, pas juste dans le but de déterminer le plan de soins mais de manière
générale. La ministre dit que c'est une avancée. Elle a raison, je suis
d'accord.
Au paragraphe h, on inclut la prise de
radiographies dans les examens diagnostiques que peuvent faire les hygiénistes
dentaires, cette fois-là, avec une ordonnance. C'est une avancée, je la salue
aussi.
Mais moi, je parle d'un autre enjeu, celui
qui est... dont le paragraphe i traite, et on maintient dans le projet de loi
«selon une ordonnance». Donc, j'aimerais juste comprendre qu'est-ce qui fait
dire à la ministre qu'une fois qu'on adopte ce... si on adopte ce projet de loi
là... Je veux dire, tout le monde lit le projet de loi puis comprend que c'est
selon une ordonnance que les hygiénistes dentaires vont pouvoir faire un
nettoyage. Qu'est-ce qui fait...
M. Nadeau-Dubois : ...qui
est... dont le paragraphe i traite. Et on maintient, dans le projet de loi,
«selon une ordonnance». Donc, j'aimerais juste comprendre qu'est-ce qui fait
dire à la ministre qu'une fois qu'on adopte ce projet... si on adopte ce projet
de loi là... Je veux dire, tout le monde lit le projet de loi puis comprend que
c'est selon une ordonnance que les hygiénistes dentaires vont pouvoir faire un
nettoyage. Qu'est-ce qui fait que la ministre a une interprétation différente
du projet de loi? Parce que tout le monde à qui on a parlé, là, à commencer par
les principales intéressées, les hygiénistes dentaires, nous disent que, selon
l'article qu'on a sous les yeux puis qu'on étudie en ce moment, l'ordonnance
est maintenue. Donc, voilà, j'aimerais comprendre l'interprétation puis la
lecture que fait la ministre de cet article-là.
Le Président (M.
Bachand) : Mme la ministre.
Mme McCann : Oui. Bien,
écoutez, M. le Président, le nettoyage comprend le détartrage supra et
sous-gingival aussi, là. Alors, on parle d'activités de nettoyage des dents. Ce
qu'on dit, aujourd'hui, avec le projet de loi, c'est que les activités de
nettoyage des dents qu'on voit, là, à l'article 1.4, ce sont des activités de
nettoyage qui sont faites de façon autonome.
Quant au débridement parodontal, là, on
parle d'un acte qui touche davantage en profondeur la bouche, donc on peut
peut-être entrer dans des aspects un peu plus techniques. Quand on va pour un
nettoyage pour les dents, on peut avoir un détartrage supra ou sous-gingival.
Mais dans certaines circonstances où est-ce qu'il y a des problématiques plus
importantes, il faut aller avec un débridement parodontal, et c'est celui-là
qui... où est-ce qu'on a besoin d'une ordonnance du dentiste.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. M. le député de Gouin, oui.
M. Nadeau-Dubois : Donc, je
comprends que la ministre, c'est là d'où venait peut-être la confusion, fait
référence, en fait, au paragraphe f, qui parle de procéder à un détartrage
supra et sous-gingival. Je comprends la réponse de la ministre. Donc, ce que la
ministre, si je comprends ses propos, nous dit, c'est : Ça, c'est un des
actes qu'on regroupe communément sous l'appellation nettoyage. Cet acte-là,
spécifique, va pouvoir être fait sans ordonnance. C'est vrai.
Or, mon argument est que ce qu'on
appelle... Puis là j'essayais d'éviter qu'on entre dans un débat trop
jargonneux, mais on va... on est comme un petit peu obligés de le faire, on va
le faire. La notion de détartrage, là, ce que la littérature scientifique
dorénavant nous dit, là, c'est que la distinction entre le détartrage puis le
débridement parodontal non chirurgical... cette distinction-là, dans la
littérature scientifique, elle n'existe plus. Le code a été... le Code des
professions a été rédigé à une autre époque. De nos jours, ce qu'on appelle
communément le débridement parodontal non chirurgical, là, c'est-à-dire le
nettoyage au sens commun, c'est le soin principal que donnent les hygiénistes.
C'est le soin principal que donnent les hygiénistes sans ordonnance, partout au
Canada, sauf au Québec et sur l'Île-du-Prince-Édouard. La norme professionnelle
contemporaine, c'est le débridement parodontal non chirurgical. C'est le
terme...
M. Nadeau-Dubois : …c'est le
soin principal que donnent les hygiénistes. C'est le soin principal que donnent
les hygiénistes sans ordonnance, partout au Canada, sauf au Québec et sur l'Île-du-Prince-Édouard.
La norme professionnelle contemporaine, c'est le débridement parodontal non
chirurgical. C'est le terme qui est communément dans la littérature
scientifique, dans le jargon professionnel utilisé pour désigner les nettoyages
et cet acte-là qui, en effet, qui est un acte général qui comprend plein
d'actes spécifiques, il n'est pas… il est pratiqué par les hygiénistes
dentaires partout au Canada.
Donc, concrètement, là, concrètement, ce
que ça veut dire, c'est qu'une hygiéniste dentaire, avec son diplôme québécois,
ne peut pas faire les mêmes gestes qu'un ou une collègue en Ontario avec le
même diplôme. Ça, c'est ce que nous dit l'Ordre des hygiénistes dentaires,
c'est ce que disent aussi les autres ordres d'hygiénistes dentaires dans les
autres provinces canadiennes, qui ont tous envoyé des lettres pour dire :
On ne comprend pas pourquoi nos collègues du Québec ne peuvent pas faire la
même chose que nous, ils ont la même formation, les mêmes responsabilités.
Donc, le projet de loi ici commet deux
erreurs. La première, c'est de morceler les actes en actes très spécifiques au
lieu d'utiliser l'appellation générale qui est le débridement parodontal non
chirurgical. Déjà ça, c'est une première erreur de rédaction dans le projet de
loi. La deuxième, c'est qu'elle vient, oui, donner le détartrage supra et
sous-gingival sans ordonnance, c'est vrai, mais conserve, à l'article i)…
au paragraphe i) toute une série d'autres actes qui entrent maintenant dans la
définition de : C'est quoi un nettoyage ou un débridement parodontal non
chirurgical. Ça, c'est… on garde l'ordonnance.
Donc, j'ai envie de dire : On
n'émancipe pas complètement les hygiénistes dentaires de cette tutelle du
dentiste. On allonge la corde, mettons. Mais fondamentalement, l'acte professionnel
fondamental, l'acte… le soin le plus communément prodigué par les hygiénistes,
le débridement parodontal non chirurgical, c'est-à-dire le nettoyage, on le
garde sous ordonnance. Et c'est pour ça que la recommandation de l'Ordre des
hygiénistes dentaires est intéressante, parce que c'est une recommandation qui
vient régler les deux problèmes que je viens de nommer.
• (9 h 50) •
On vient régler le problème du
morcellement en plusieurs actes spécifiques, et on vient à la fois libérer les
hygiénistes de la nécessité d'avoir une ordonnance, ce qui est proposé par
l'Ordre des hygiénistes dentaires. Et ce sera un amendement que je vais déposer
dans les prochaines minutes, mais on va y aller étape par étape, c'est de
fusionner l'ensemble des actes spécifiques qui sont énumérés à l'article 7
pour utiliser la notion dorénavant admise dans la littérature, le débridement
parodontal non chirurgical, en faire un acte général, et dire : Cet acte
général, il peut être prodigué maintenant sans ordonnance.
C'est la recommandation de l'Ordre des
hygiénistes dentaires du Québec, appuyé par tous les ordres d'hygiénistes
dentaires au Canada. Je pense que ça mérite sérieuse considération, c'est pour
ça qu'on a des commissions parlementaires, pour échanger, pour réfléchir, pour
regarder : Aïe, on a-tu échappé quelque chose, il y a-tu moyen
d'améliorer? Là, je pense qu'on a de quoi, ici, à faire.
Puis pour boucler la boucle avec ma
première intervention, ça peut avoir l'air d'un truc jargonneux, là, mais si on
vient déverrouiller ça, on…
M. Nadeau-Dubois : ...sérieuse
considération. C'est pour ça qu'on a des commissions parlementaires, pour
échanger, pour réfléchir, pour regarder : On a-tu échappé quelque chose? Y
a-tu moyen d'améliorer? Là, je pense qu'on de quoi ici à faire. Puis, pour
boucler la boucle avec ma première intervention, ça peut avoir l'air d'un truc
jargonneux, là, mais, si on vient déverrouiller ça, on permet que dans le réel
nos hygiénistes dentaires soient plus autonomes. Puis, moi, ce que j'entends de
la ministre, ce n'est pas : Je ne veux pas rendre les hygiénistes
dentaires autonomes. Je sens qu'on s'entend comme sur la finalité, sur l'objectif,
comme un débat sur la meilleure manière de l'inscrire dans le projet de loi.
Moi, c'est ce que je sens. Je salue cette ouverture puis j'insiste sur la recommandation
qui est faite par l'Ordre des hygiénistes dentaires de fusionner les paragraphes...
oui, les paragraphes d, f et i, qui sont des microactes, dans le fond, là.
Polir les dents, d'ailleurs, ce que les hygiénistes dentaires m'ont dit, c'est
qu'en fait ça ne se fait plus, là. Ce n'est plus un terme utilisé, c'est une
vieille technique, c'est une vieille technologie. On ne dit plus ça, «polir les
dents». Donc, c'est déjà une terminologie qui est datée, disons-le comme ça,
dans le Code des professions. Donc, ce que les hygiénistes nous disent,
c'est : Fusionnons donc ça ensemble, faisons-en un seul paragraphe, un
nouveau paragraphe e, «effectuer un débridement parodontal non chirurgical — donc,
elles ne veulent pas, les hygiénistes, avoir le droit de faire des opérations
invasives ou chirurgicales — non chirurgical et enlever les taches
extrinsèques». Ça, c'est... Dans le vocabulaire contemporain, c'est comme ça
qu'on appelle maintenant les nettoyages. Et ce que l'ordre nous propose, et je
trouve ça très intéressant : Remplaçons ces trois petits paragraphes à la
fois datés et beaucoup trop spécifiques par un paragraphe plus large, englobant
qui désigne l'acte, le soin prodigué le plus par les hygiénistes, puis biffons
«ordonnance», et puis après ça, lâchons lousse, entre guillemets, nos
hygiénistes dentaires sur le terrain pour aller faire des nettoyages dans nos
CHSLD, dans nos écoles.
J'aimerais savoir ce que la ministre pense
de cette proposition de l'Ordre des hygiénistes dentaires.
Le Président (M.
Bachand) : Juste peut-être un petit élément. C'est très
intéressant et ça va directement dans le coeur du projet de loi. Mais on est
sur l'amendement de la ministre. Alors donc, si on pouvait peut-être régler
l'amendement d'une façon positive ou négative, c'est à vous de décider, on
pourrait revenir après ça avec votre amendement, M. le député de Gouin, parce
qu'on... À ce moment-là, on... après l'amendement de la ministre, on
continuerait sur l'article 7 et on pourrait recevoir votre amendement à ce
moment-là. Si vous êtes d'accord, là, plus pour la procédure, bien, il n'y a
aucun souci. Oui.
M. Nadeau-Dubois : Je suis
disposé à suivre votre conseil, M. le Président, on peut mettre en veilleuse
cette discussion-là. Mais j'ai d'autres remarques sur l'amendement lui-même, ça
fait que je procéderais si ça vous convient. J'aimerais juste... Parce que ce
qu'on dit ici, c'est important, ça reste, hein, ça explicite ce qu'on appelle
communément la volonté ou l'intention du législateur. Ça fait que j'aimerais
que la ministre nous parle de son amendement, justement, qui au paragraphe a
vient biffer «dans le but de déterminer le plan de soins d'hygiène dentaire».
Elle a brièvement, dans ses commentaires, très brièvement dit ce qui était visé
par ça. J'aimerais qu'elle nous l'explicite encore une fois pour que ce soit
inscrit dans les annales, quel est l'objectif de venir biffer cette... la fin,
dans le fond, du paragraphe a...
M. Nadeau-Dubois : ...qui, au paragraphe a,
vient biffer «dans le but de déterminer le plan de soins d'hygiène dentaire».
Elle a brièvement, dans ses commentaires, très brièvement dit que ce qui était
visé par ça. J'aimerais qu'elle nous l'explicite encore une fois pour que ce
soit inscrit dans les annales, quel est l'objectif de venir biffer cette... la
fin, dans le fond, du paragraphe a.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Mme la ministre.
Mme McCann : Alors, merci, M.
le Président. Donc, je comprends, là, qu'on revient à l'amendement pour revenir
à l'article plus tard. Donc, oui, on a décidé de proposer de supprimer «dans le
but de déterminer le plan de soins d'hygiène dentaire» parce qu'en incluant,
par exemple, la prise de radiographie, ça élargit le rôle de l'hygiéniste
dentaire.
Mais, pour avoir un peu plus de
spécificités sur le rationnel derrière ça, je pourrais donner la parole à un
représentant, une représentante, là, de l'Office des professions, avec le
consentement, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) : Peut-être que la personne pourrait s'approcher puis,
en attendant, le député de Gouin.
M. Nadeau-Dubois : On va
venir, au paragraphe h, à la question des radiographies. J'ai une autre
question là-dessus. Mais, sur le paragraphe a, là, est-ce que je comprends
que l'intention de la ministre et du gouvernement, avec ce paragraphe, c'est
d'élargir la possibilité, pour les hygiénistes dentaires, d'évaluer la
condition buccodentaire d'une personne, là, comment va sa bouche, pas seulement
dans le but de déterminer un plan de soins, mais, de manière plus générale, de
faire cette évaluation-là, peu importe la finalité.
Avant, il y avait une finalité claire. On
pouvait évaluer... Dans le projet de loi initial, on donnait la possibilité aux
hygiénistes dentaires, sans ordonnance, d'évaluer la condition buccodentaire
d'une personne, mais il fallait que ça soit... il y avait une spécification. Il
fallait que ça soit dans une finalité spécifique, c'est-à-dire dans le but de
déterminer le plan de soins.
Est-ce que je comprends bien l'intention
de la ministre qu'en biffant «dans le but de déterminer le plan de soins
d'hygiène dentaire» l'intention ici, c'est d'élargir et de dire : On peut
évaluer la condition, pas juste dans le but d'établir un plan de soins, mais on
peut le faire de manière générale? En ce sens, on pourrait y voir un calque de
ce qu'il est permis également aux infirmières de faire dans leur champ
d'expertise spécifique. Est-ce que je comprends bien?
Le Président (M.
Bachand) : Est-ce qu'il y a consentement? Oui, consentement.
Veuillez vous identifier, s'il vous plaît.
Mme Marcotte (Nadine) : Oui.
Bonjour. Nadine Marcotte, de l'Office des professions. Donc, le retrait de
«dans le but de», dans le fond, ça vient un peu enlever, là, le fait qu'on
limitait, là, la portée de l'évaluation.
Par contre, c'est quand même important de
dire, là, que l'évaluation qui va être effectuée par une hygiéniste dentaire,
il faut toujours qu'elle se lise en fonction de son champ d'exercice. Donc, ça
ne peut pas non plus outrepasser, là, les actes qui lui sont autorisés dans sa
pratique, là.
M. Nadeau-Dubois : Oui.
J'imagine bien que ce n'est pas... On parle de la condition buccodentaire d'une
personne et pas de la condition, je ne sais pas, capillaire ou digestive. C'est
vraiment dans le champ d'exercice.
Mais donc les hygiénistes dentaires ont
raison d'y voir une avancée pour leur autonomie parce qu'on vient dire :
Vous pouvez évaluer la condition buccodentaire, pas juste dans une finalité
spécifique, celle de déterminer le plan de soins, mais, de manière plus
générale, vous pouvez...
M. Nadeau-Dubois :
...digestives. C'est vraiment dans le champ d'exercice. Mais donc les
hygiénistes dentaires ont raison d'y voir une avancée pour leur autonomie parce
qu'on vient dire : Vous pouvez évaluer la condition buccodentaire, pas
juste dans une finalité spécifique, celle de déterminer le plan de soin, mais
de manière plus générale, vous pouvez évaluer la condition buccodentaire d'une
personne.
Mme Marcotte (Nadine) : C'est
ça, quand même du moment que ça reste, là, dans le cadre de son champ
d'exercice. Ça, c'est important que ce soit clair.
M. Nadeau-Dubois : Bon,
parfait. Puis c'était... Je pense, des fois, c'est important de les dire, ces
choses-là, comme ça, après ça, c'est clair pour tout le monde qui nous écoute.
Et je sais que beaucoup de gens, en tout cas, intéressés par les domaines très
spécifiques dont on discute nous écoutent. Ça fait que je trouvais ça important
que ce soit mentionné et que ça reste dans les annales.
La ministre parlait tantôt du paragraphe H
sur la prise de radiographies. On dit souvent... Quand on fait des commissions
parlementaires, on apprend comme ça les expressions du métier, hein? On dit
souvent : Le législateur ne parle pas pour ne rien dire. Hein, quand le
législateur dit quelque chose, il y a une intention puis les choix de mots ont
un sens. Et donc il n'y a aucun... J'essaie de ne couper aucun cheveu en quatre
ici, je veux juste comprendre pourquoi on privilégie une terminologie à une
autre. Puis dans le cas du Code des professions, c'est des choix
terminologiques qui sont encore plus importants pour faire... ça détermine
vraiment ce que les professionnels peuvent faire ou pas.
Le gouvernement, la ministre fait le choix
d'utiliser la notion de «radiographie», qui est une notion très spécifique.
J'aimerais qu'elle nous explique pourquoi elle a privilégié cette notion-là
plutôt que la notion d'«imagerie médicale».
Le Président (M.
Bachand) : Oui, Mme Marcotte, oui.
Mme Marcotte (Nadine) : Oui,
oui. Bien, je dirais que, dans le cadre des travaux qui ont été effectués, là,
depuis 2011, là, dans le comité d'experts, il a toujours été compris, là, que
les examens diagnostics devaient comprendre la prise de radiographies. Donc,
c'était l'intention, là, depuis le début des travaux. Au début, on ne venait
pas spécifier qu'il y avait des radiographies, mais c'était quand même, là,
l'intention, là, dans les travaux. Donc là, on vient simplement le spécifier à
la demande, là, de l'Ordre des hygiénistes dentaires.
Le Président (M.
Bachand) : M. le député.
M. Nadeau-Dubois : Oui. La
demande de l'Ordre des hygiénistes dentaires, c'était plutôt d'opter pour la
notion d'«imagerie médicale» parce que c'est une notion qui est plus large et
plus englobante que la notion de «radiographie» qui fait référence à une
technologie spécifique qui est datée. Le Code des professions, on ne l'ouvre
pas à chaque deux semaines, c'est le moins qu'on puisse dire, c'est un
euphémisme, et je pense qu'il faut avoir la préoccupation d'inscrire des
terminologies qui vont résister à l'épreuve du temps. Et là on vient inscrire
«radiographie», et c'est perçu par les hygiénistes comme très... puis elles me
l'ont... les représentants me l'ont dit, là, comme limitatif. Et on nous
dit : La notion d'imagerie médicale laisserait beaucoup d'espace puis
permettrait d'intégrer des nouvelles technologies qui sont déjà en train
d'apparaître puis d'être utilisées. Donc, pourquoi tenir à cette terminologie
qui est datée selon le milieu médical?
• (10 heures) •
Mme Marcotte (Nadine) : Bien,
je vous dirais que, dans les travaux, on n'a pas... pardon, on n'a pas beaucoup
parlé d'imagerie médicale, là. Ça a levé plus en fin de parcours, là, qu'il y a
eu la notion d'«imagerie», qui est apparue. Les hygiénistes, à un certain
moment, voulaient aussi interpréter, ça fait qu'il y avait des discussions
là-dessus. Comme il n'y a pas de... ce serait une activité sous ordonnance puis
qu'il n'y a pas eu de demande, là, les dentistes n'ont pas témoigné, là, la
volonté que l'hygiéniste puisse faire de l'imagerie médicale...
10 h (version non révisée)
Mme Marcotte (Nadine) :
…médicale, c'est arrivé plus en fin de parcours, là, qu'il y a eu la notion
d'imagerie qui est apparue. L'hygiéniste, à un certain moment, voulait aussi
interpréter, ça fait qu'il y avait des discussions là-dessus. Comme il n'y a
pas de… ce serait une activité sous ordonnance puis qu'il n'y a pas eu de
demande, là… les dentistes n'ont pas témoigné, là, la volonté que l'hygiéniste
puisse faire de l'imagerie médicale, puis qu'il avait toujours été question de
radiographies, là, on s'en est tenu, là, à ce terme-là qui cheminait depuis le
début des travaux, là.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député.
M. Nadeau-Dubois : Est-ce que
je comprends de la réponse que, dans le fond, il y a une résistance du côté des
dentistes à l'utilisation de la notion d'imagerie médicale?
Mme Marcotte (Nadine) : Je ne
dirais pas qu'il y a une résistance, mais on n'a jamais eu de demande formelle.
Puis je vous dirais que je ne sais pas à quel test d'imagerie vous faites
référence, là, quand vous parlez d'imagerie médicale pour les hygiénistes
dentaires.
M. Nadeau-Dubois : Je vais
lire un extrait de… en fait, ce qu'on nous dit, là, c'est que la notion de
radiographie, elle est datée. Dorénavant, la notion qui s'impose, l'ensemble du
champ médical, souvent, c'est la notion d'imagerie médicale. Il y a notamment
un collège… un article du Collège des médecins qui explique bien pourquoi cette
nouvelle terminologie là est préférable.
Je me permets de le lire pour le bénéfice
de tout le monde : «La terminologie qui référait jadis aux examens
radiologiques est devenue indissociable de nos jours. Les examens offerts par
l'imagerie médicale qui font appel notamment à des technologies en radiologie
standard — ça fait que ça inclut ces technologies-là — mais
aussi en radioscopie, tomographie par ordinateur, fluoroscopie, résonance
magnétique, angiographie, échographie, mammographie, médecine nucléaire.»
Évidemment, les hygiénistes dentaires ne
souhaitent pas pouvoir faire des mammographies, je pense que ça, tout le monde
me comprend : «Ces avancées ont permis des améliorations dans la qualité
des images, des réductions dans les rayonnements, un éventail plus large
d'applications possibles qui permettent d'obtenir un meilleur traitement au
bénéfice des patients.» Donc là, on vient ouvrir le Code des professions, puis
je répète, on ne fait pas ça souvent, ça fait qu'il faut faire attention à ne
pas utiliser des termes qui vont périmer trop vite.
Ce que l'Ordre des hygiénistes dentaires
nous dit, ils nous le disent clairement : Là, vous êtes en train de
choisir une terminologie trop spécifique, trop restreignante. Il y a déjà
d'autres technologies qui sont déjà utilisées, autres que la radiographie, là,
vous allez… en voulant nous donner du lousse, en voulant nous donner de
l'autorité, vous allez, en fait, restreindre, parce que vous allez exclure
certaines technologies qui sont déjà utilisées dans les cabinets de dentiste,
où travaillent souvent les hygiénistes dentaires.
Donc, pourquoi ne pas suivre cette sage
recommandation des hygiénistes, opter pour la notion d'imagerie médicale
puisque, de toute façon, là, je le rappelle, de toute façon, on est ici dans un
paragraphe où on maintient l'ordonnance du dentiste? Ça fait que ça reste le
dentiste qui va donner l'ordonnance pour procéder à un examen diagnostique,
soit par radiographie, soit par autre chose. Ça fait qu'il n'y a pas ici de
risque, on pourrait dire, qu'une hygiéniste dentaire décide d'utiliser une
technologie inappropriée. On maintient l'ordonnance du dentiste, mais,
ironiquement, on maintient aussi une technologie datée. Pourquoi ne pas,
puisque, de toute façon, on a, évidemment, beaucoup de gens n'aimeraient pas
entendre dire ça, mais la garantie professionnelle qu'amène l'ordonnance du
dentiste? pourquoi, est-ce que, rendu là, on n'utilise pas un terme plus
moderne qui va garantir la pérennité de cet article-là dans le Code des
professions?
Le Président (M.
Bachand) : Je vous rappelle, M. le député de Gouin, que votre
temps de 20 minutes est écoulé. Mme la ministre, s'il vous plaît.
Mme McCann : Je demanderais
une suspension, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) : Suspension. On va suspendre quelques instants. Merci
beaucoup.
(Suspension de la séance à 10 h 3)
M. Nadeau-Dubois :
...professionnelle qui amène l'ordonnance du dentiste, pourquoi est-ce que
rendu là, on n'utilise pas un terme plus moderne qui va garantir la pérennité
de cet article-là dans le Code des professions?
Le Président (M.
Bachand) : Oui. Je vous rappelle, M. le député de Gouin, que
votre temps de 20 minutes est écoulé. Mme la ministre, s'il vous plaît.
Mme McCann : Je demanderais
une suspension, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) : Suspension. On va suspendre quelques instants. Merci
beaucoup.
(Suspension de la séance à 10 h 3)
(Reprise à 10 h 12)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! La commission
reprend ses travaux. Mme la ministre, s'il vous plaît.
Mme McCann : Oui. M. le Président,
après discussion, là, avec l'Office des professions, d'abord, le libellé, là,
de l'article parle bien de tests diagnostiques, hein? Les tests diagnostiques
incluent l'imagerie médicale, hein, les tests d'imagerie médicale. Ça, je pense
que c'est la première chose qu'il faut comprendre, que ça comprend. Mais on
dit...
Mme McCann : …M. le Président,
après discussion, là, avec l'Office des professions, d'abord, le libellé, là,
de l'article parle bien de tests diagnostics, hein? Les tests diagnostiques
incluent l'imagerie médicale, hein, les tests d'imagerie médicale. Ça, je pense
que c'est la première chose qu'il faut comprendre… que ça comprend. Mais on
dit notamment… excusez-moi, là, «incluant la prise de radiographies», et
ça, c'est à la demande des hygiénistes dentaires dans les discussions qu'il y a
eu. On sait aussi que le projet de loi, s'il est adopté, va permettre que, par
exemple, des hygiénistes dentaires aient des permis en radiographie, hein?
Alors, il y a eu toute une discussion à cet effet-là. Donc, ça, c'est le
premier point que, dans les tests diagnostics, tel que libellé, il faut
comprendre qu'il peut y avoir des tests en imagerie médicale, mais que c'est à
la demande de l'Ordre des hygiénistes dentaires qu'on a mis «incluant la prise
de radiographies».
Et aussi, l'autre point que je veux faire,
c'est que, dans le Code des professions, on parle de radiographies. Donc, on
prend le même libellé que celui du Code des professions. Mais ce qu'il faut
retenir, c'est que, dans la réalité, le dentiste, par ordonnance, peut demander
à une hygiéniste dentaire de faire des tests en imagerie médicale. C'est ça
qu'il faut comprendre de l'intention du législateur.
Le Président (M. Bachand) :
Vous savez que votre temps est écoulé, M. le député de Gouin. Allez-y.
M. Nadeau-Dubois : …déposé un
sous-amendement.
Le Président (M.
Bachand) : O.K. Votre temps est écoulé, ça prendrait, s'il y a
consentement, pour…
M. Nadeau-Dubois : Le
consentement… tout simplement pour aller terminer la discussion, aller le fond
de la question.
Le Président (M.
Bachand) : Est-ce qu'il y a un consentement pour qu'il y ait un
dépôt sous-amendement? Parce que le temps du député est écoulé. Consentement.
M. le député de Gouin, s'il vous plaît.
M. Nadeau-Dubois : Donc, il va
vous être envoyé, mais il s'agirait de remplacer, donc, dans le paragraphe h,
«la prise de radiographies» par «des examens d'imagerie médicale». Est-ce que
je peux me permettre d'expliquer l'amendement pendant qu'il circule ou on
suspend?
Le Président (M.
Bachand) : …là, maintenant, on passe par le Greffier, ça prend
un peu plus de temps.
M. Nadeau-Dubois : Oui, c'est
ça. On va suspendre.
Le Président (M.
Bachand) : On va suspendre quelques instants. Merci beaucoup.
(Suspension de la séance à 10 h 14)
(Reprise à 10 h 25)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! La commission
reprend ses travaux. M. le député de Gouin, s'il vous plaît.
M. Nadeau-Dubois : Oui. Alors,
je vais procéder à la lecture d'abord du sous-amendement, donc : L'amendement
proposé au paragraphe 1.4° de l'article 37.1 proposé par l'article 7 du projet
de loi est modifié par le remplacement de «la prise de radiographie», par «des
examens d'imagerie médicale».
Vous remarquerez, M. le Président, une
petite erreur de typographie, il devrait y avoir un guillemet avant le mot
«des». J'imagine qu'on peut régler ça à l'amiable. Mais merci d'abord du consentement
pour que je puisse déposer le sous-amendement, ça montre qu'on est capables
d'avoir des discussions productives, et tout ça, puis d'ailleurs je n'irai pas jusqu'au
bout de l'enveloppe de temps qui m'est conférée, là, mais quand même quelques
remarques. On me signale que l'utilisation de la notion ici de radiographie
exclurait une technologie déjà utilisée à l'heure actuelle dans le domaine
buccodentaire par les hygiénistes dentaires, c'est-à-dire la tomodensitométrie,
communément appelée TomoScan, semble-t-il, qui est utilisée et qui, si le
projet de loi n'est pas amendé, pourrait être exclue des examens diagnostiques
pouvant être prodigués par les hygiénistes dentaires avec ordonnance.
Est-ce que la ministre peut nous rassurer
là-dessus, dire ce qu'elle pense de mon sous-amendement? Peut-être que si elle
le clarifie au micro, que son intention est d'inclure ça, ça pourrait peut-être
rendre mon amendement même caduc, mais ça nous aura au moins permis d'aller au
fond de la question.
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup. Mme la ministre, s'il vous plaît.
Mme McCann : Oui, M. le
Président. Oui, la réalité, oui, c'est qu'on veut inclure ces examens-là.
D'ailleurs, je pense qu'il faut comprendre le libellé...
M. Nadeau-Dubois : ...ça
pourrait peut-être rendre mon amendement même caduc, mais ça nous aura au moins
permis d'aller au fond de la question.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Mme la ministre,
s'il vous plaît.
Mme McCann : Oui, M. le
Président. Oui, la réalité, oui, c'est qu'on veut inclure ces examens-là.
D'ailleurs, je pense qu'il faut comprendre
le libellé, là. Quand on parle des «tests diagnostiques», là, on parle des
tests d'imagerie médicale aussi, c'est compris dans les tests diagnostiques.
Donc, on peut même aller jusqu'à enlever «incluant la prise de radiographies»,
si c'est quelque chose qui est plus clair, parce que ce sont les guides de
pratique, là, qui vont définir ces examens de radiographie, mais d'imagerie
médicale aussi. Alors, c'est clair que c'est inclus dans les tests
diagnostiques, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. M. le député de Gouin, oui.
M. Nadeau-Dubois : Donc,
bien, ça nous permet au moins d'aller au fond de la question puis de s'entendre
sur l'objectif puis l'intention du projet de loi, puis je pense que ça, c'est
important parce que, pour les gens qui pratiquent ces métiers-là, chaque mot
est important puis peut faire une différence.
Je comprends que l'intention de la ministre
avec cet amendement, puis d'ailleurs avec le projet de loi initial, c'était
d'inclure l'imagerie médicale au sens large dans les examens diagnostiques,
donc au paragraphe h, et que ça inclut... y compris une technologie comme celle
de la tomodensiométrie... tomodensitométrie, pardon, qui est actuellement
utilisée puis qui est en expansion d'ailleurs, me dit-on, dans le domaine
buccodentaire. Tout ça est inclus par le libellé du paragraphe h, où on parle
d'examens diagnostiques.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la ministre.
Mme McCann : Oui. Et ce
sera défini davantage par les guides de pratique.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme Weil
: Oui.
Donc, je comprends tout à fait ce sous-amendement. Donc, on a aussi reçu le mémoire
de l'Ordre des technologues en imagerie médicale, qui, eux aussi, disent qu'il
faudrait remplacer, donc, l'expression «radiographie» par «des examens
d'imagerie médicale selon une ordonnance». Donc, c'est le mot, c'est
l'expression qui est utilisée, mais je comprends qu'on... la ministre met
l'accent sur le «incluant», c'est un genre de «notamment», qui va évoluer avec
le temps. Mais c'est... D'ailleurs, je poserais la question : Dans
d'autres provinces, le langage qui est utilisé, est-ce que c'est «imagerie
médicale» ou est-ce qu'ils s'en tiennent à «radiographie»?
Le Président (M.
Bachand) : Mme Marcotte.
Mme Marcotte (Nadine) :
Il faudrait que je refasse le tour, là, des lois canadiennes, là. Mais je vous
dirais que, de façon générale, le vocabulaire est assez varié, là. Donc, il
faudrait... Je pourrais faire les vérifications, là, et vous revenir.
• (10 h 30) •
Mme Weil
: ...ministre
propose éventuellement, dans un guide de pratique ou... guide de... une
certaine orientation qui pourrait inclure les types d'examens diagnostiques
auxquels... Donc, finalement, «examens diagnostiques», c'est large, c'est
évolutif...
10 h 30 (version non révisée)
Mme Weil
: ...guide de
pratique ou une certaine orientation qui pourrait inclure les types d'examens
diagnostiques auquel... Donc, finalement, examen diagnostic, c'est large, c'est
évolutif. Et le député souhaitait... mon collègue souhaitait vraiment s'assurer
qu'on est moderne, mais moderne aujourd'hui, qui sait si ça sera toujours
moderne dans 20 ans. Il faut dire que, de toute façon, on n'ouvre pas
cette loi très, très, très souvent, comme on le sait. Donc, l'intention de la ministre,
c'est, bien, de pouvoir s'exprimer clairement ici, aujourd'hui, pour que tout le
monde... déjà, le législateur et son intention soient très clairs.
Mais je suis d'accord avec l'amendement,
mais je vois que le député de Gouin est prêt, si je comprends bien, à s'assurer
que la ministre se prononce sur cette question puis qu'il est à l'aise avec ça.
Mais globalement j'apprécie, donc, l'intention d'avoir un langage moderne,
courant. Mais je sais aussi que, de toute façon, les hygiénistes tenaient beaucoup
à un amendement qui puisse être spécifique, et donc c'était la radiographie,
parce que c'est pour ça qu'ils le font. Donc, je comprends une certaine
hésitation à vouloir jouer dans le vocabulaire, à l'heure actuelle, mais donc,
je pense, en mettant vraiment l'accent sur le «incluant», ce n'est pas
limitatif, et puis qu'on pourra, dans un autre outil quelconque, là... Je ne
sais pas si ce serait par... dans un règlement. Mais, justement, quels sont les
outils qu'on aurait, ou que le gouvernement aurait, ou l'office, pour éventuellement
être plus clair sur quels sont ces examens diagnostiques que pourrait mener,
donc, l'hygiéniste dentaire? Est-ce qu'il y a lieu de la préciser
spécifiquement dans un règlement ou... On parlait de guide de pratiques... Je
ne le sais pas, je n'ai pas la réponse.
Le Président (M.
Bachand) : Mme la ministre.
Mme McCann : C'est
essentiellement par des guides de pratiques. Alors, c'est le travail qui va
être fait si le projet de loi est adopté, pour préciser davantage. Et c'est
évolutif, comme vous l'avez bien dit, comme la députée de Notre-Dame-de-Grâce
l'a dit. Alors, ce qui est clair, aujourd'hui, c'est que les tests
diagnostiques incluent l'imagerie médicale, mais à la demande de l'Ordre des
hygiénistes dentaires. Et étant donné, au niveau du Code des professions, qu'on
parle de radiographie, on a inclus... on a statué «incluant» la radiographie,
mais ce n'est pas limitatif.
Mme Weil
: Bon, ça me
satisfait. Je pense que c'est important qu'on ait eu cette discussion, en fait,
je remercie le député de Gouin. Bon, on l'avait vu dans les mémoires qu'on
avait reçus, et ça donne cette touche de modernité. Et que la ministre
s'exprime là-dessus et... nous dit et confirme d'ailleurs que, dans les travaux
à suivre, il y aura beaucoup de travaux à suivre, ça va faire partie d'un
élément important des travaux. Et je pense que les hygiénistes dentaires...
l'ordre sera tout à fait partie...
Mme Weil
: ...touche de
modernité et que la ministre s'exprime là-dessus, et nous dit, et confirme d'ailleurs
que, dans les travaux à suivre, il y aura beaucoup de travaux à suivre, ça va
faire partie d'un élément important des travaux. Et je pense que les
hygiénistes dentaires et l'ordre seront tout à fait partie prenante de ces
efforts. Merci...
Le Président (M.
Bachand) : Merci. M. le député de Gouin, s'il vous plaît.
M. Nadeau-Dubois : Il y a des
mauvaises langues parfois haut placées qui disent que les commissions
parlementaires sont une perte de temps. Nous avons eu la démonstration ici et maintenant
que ce n'est pas le cas. Et puisque les intentions de la ministre sont claires,
je ne voudrais pas qu'elle soit obligée de battre le sous-amendement, ce qui
pourrait envoyer un message ambigu. Ça fait que, de consentement, je retirerais
le sous-amendement puisque la ministre a clarifié ses intentions. Ce sera gravé
dans la pierre de notre procès-verbal. Je pense que c'est clair, il n'y a plus
d'ambiguïté sur ce qui est de l'intention du projet de loi. Avec le
consentement, je demanderais le retrait du sous-amendement.
Le Président (M.
Bachand) : Consentement? Donc, le sous-amendement est enlevé.
Nous sommes... On retourne maintenant à l'amendement de la ministre. Et là je
ne sais pas si vous avez parlé, bon, éventuellement, peut-être de faire une modification
ou... Mme la ministre. Parce qu'on est sur l'amendement de la ministre.
Mme McCann : Oui. Là, sur
notre amendement, à cause des discussions que nous venons d'avoir, je pense que
je le laisserais tel quel.
Le Président (M. Bachand) :
Interventions? Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme Weil
: Oui. Alors,
je dois vous dire, j'ai beaucoup apprécié l'intervention de mon collègue le député
de Gouin. Parce qu'on se rend compte qu'on touche à des éléments, on est
pointilleux, chacun nous a fait des représentations sur un mot ou sur l'autre.
Mais le député a amené, bon, c'est quoi notre vision. Est-ce qu'on veut avancer
ou est-ce qu'on veut rester, et se moderniser, et... Donc, moi, je l'ai soulevé
beaucoup hier dans le domaine des sciences appliquées. On a l'avantage de
pouvoir se comparer pour savoir si on est dans la modernité ou si on est dans
le statu quo.
Et, s'il y a bien un message que je
retiens, c'est que les hygiénistes plaident pour leur autonomie. Et ils font...
comment dire, non seulement la démonstration mais, dans leur plaidoirie, ils
expliquent très bien que : N'ayez crainte, notre formation nous dit quand
il y a des drapeaux rouges, et on ne va pas s'avancer plus loin que ce que
notre formation nous permet de faire. Et donc je souscris beaucoup parce que
c'est difficile de faire un projet de loi, quand on va article par article, des
amendements, sans comprendre où est-ce qu'on s'en va.
Et cette autonomie des hygiénistes
vient... Et ils ont tout un chapitre là-dessus qui m'a... que j'ai trouvé
excellent. C'est la question cruciale de l'accessibilité aux soins pour des
populations vulnérables. Parce que... Et je sais que la ministre a une
expérience avec ce dossier-là dans les centres de longue durée. Et la ministre
connaît bien la situation. Elle sait très bien qu'il y a des gens qui ne sont
pas couverts du tout quel que soit le service, c'est-à-dire, ils n'ont pas...
ils ne voient pas de dentiste, ils ne sont pas pris en charge par des
dentistes...
Mme Weil
: ...et je
sais que la ministre a une expérience avec ce dossier-là dans les centres de
longue durée. Et la ministre connaît bien la situation. Elle sait très bien qu'il
y a des gens qui ne sont pas couverts du tout quel que soit le service, c'est-à-dire,
ils n'ont pas... Ils ne voient pas de dentiste, ils ne sont pas pris en charge
par des dentistes. Et pendant la consultation, on a eu l'occasion de parler, de
poser des questions sur comment est-ce qu'on opérationnalise finalement ce projet
de loi pour s'assurer que les gens qui ont besoin de ces soins-là, des
hygiénistes, puissent l'avoir.
Donc, il y en a... Beaucoup, évidemment,
n'ont pas de police d'assurance. Ils ne sont pas protégés. Donc, il y a
certaines cliniques... Bien, c'est des organismes communautaires qui offrent
des cliniques et des services, mais c'est très restreint. Et donc, je comprends
essentiellement, donc, le, comment dire, parce que comme la ministre, on a eu toutes
sortes de points de vue qui ont été exprimés. Je vois... On voit qu'il y a des
avancées dans ce que propose la ministre. Mais de vouloir... Cette question
d'ordonnance, elle est cruciale, et cruciale dans le sens de l'autonomie, mais
c'est une autonomie qui est directement liée à la santé publique. Moi, c'est ça
que je vois.
C'est sûr que les gens qui sont pris en
charge par un cabinet, il n'y a pas de problème. Hein, on voit nos dentistes
puis on ne se pose même pas la question. Alors, il y a beaucoup d'éléments très
techniques quand on viendra à ce débat de fond, mais cette approche est en
quelque sorte viciée d'entrée de jeu parce qu'on semble évidemment toujours évidemment
exiger l'ordonnance. Mais l'ordonnance, on essaie... Puis je poserais la question
à la ministre d'ailleurs sur cette question. Comment voit-elle, et de son
expérience... Je pense que c'est pertinent pour qu'on puisse voir où on s'en
va. Comment voit-elle dans les centres de longue durée notamment, ceux qui ne
sont pas couverts par l'assurance ou dans vraiment des organismes communautaires
qui sont en lien avec les gens qui sont extrêmement pauvres, qui ne vont pas
voir d'hygiénistes dentaires, donc qui ne sont même pas pris en charge... Et ce
qu'on comprend, c'est que, dans les autres provinces, le fait qu'il n'y ait pas
d'ordonnance leur donne beaucoup plus de marge de manoeuvre pour faire un
travail terrain important.
Il y en a qui sont en cabinet privé. Ça,
c'est sûr. Et peut-être dans ce cas-là il n'y a pas vraiment de différence avec
le statu quo ici. Mais quand on veut élargir le champ, c'est là où ça devient
un frein. Et selon les hygiénistes, donc, ils parlent d'un rapport du — ça,
c'est page 26 de leur mémoire — un rapport du comité d'experts
sur la modernisation des pratiques professionnelles dans le domaine
buccodentaire : «L'accessibilité aux soins buccodentaires pour diverses
populations vulnérables est actuellement problématique. Il est essentiel de
permettre une utilisation maximale des compétences...
Mme Weil
: …ils parlent
d'un rapport du — ça, c'est page 26 de leur mémoire — un
rapport du Comité d'experts sur la modernisation des pratiques professionnelles
dans le domaine buccodentaire :
«L'accessibilité aux soins buccodentaires
pour diverses populations vulnérables est actuellement problématique. Il est
essentiel de permettre une utilisation maximale des compétences de chacun des
professionnels concernés au bon endroit et au moment opportun.
Que ça soit à domicile ou en CHSLD,
l'hygiéniste dentaire doit être en mesure d'offrir l'ensemble des soins et des
interventions pour lequel elle détient les compétences, dont le
DPNC — évidemment, le coeur de tout ça, c'est le DPNC — et
diverses études ont démontré l'importance de telles interventions pour la santé
globale des personnes à faible revenu ou représentant diverses incapacités
(mobilité réduite, troubles mentaux, troubles cognitifs).
• (10 h 40) •
L'hygiéniste dentaire pourrait ainsi
contribuer à l'amélioration de la condition de santé de toute la population,
plus particulièrement auprès de populations vulnérables. Selon l'Organisation
mondiale de la santé, on relève chez 15 % à 20 % des adultes d'âge
moyen, de 35 à 44 ans — c'est assez choquant — des
pathologies sévères touchant les gencives pouvant entraîner la perte de dents.
À cet effet, selon les plus récentes données disponibles, plus du tiers de la
population des Québécois de 65 ans et plus est édentée.
Pour les ménages à faible revenu de cette
catégorie d'âge, cette proportion grimpe à 45 %. À titre de comparaison,
le taux d'édentation des 65 à 79 ans au Canada, en 2009, n'était que de
22 %. Donc, nécessaire et urgent d'élargir l'accès aux soins
buccodentaires préventifs pour la population québécoise, et si ce n'est pour
avoir un effet certain sur cette alarmante statistique.»
Alors, je cite ce paragraphe-là parce que
quand on… en commission parlementaire, honnêtement, c'est quand on est arrivés
sur cet enjeu de santé publique, où on se rend compte que oui, ça peut paraître
très technique, ce qu'on est en train de faire, mais il y a des conséquences pour
la santé des personnes, il y a des coûts pour la société aussi. Donc,
j'apprécie, comme mon collègue, le député de Gouin, des avancées. C'est des
avancées qui ont été demandées. Mais cette vision globale, quand on arrivera à
ces discussions, elle est importante pour… et, en somme, il n'y a pas de
risques. On a l'évidence que ça marche bien dans les autres provinces.
Donc, ça, c'est vraiment sans risques, là
où on voudrait avancer. Alors, pour l'instant, M. le Président, c'est mes
commentaires et c'est plus de façon globale, comme mon collègue.
Le Président (M.
Bachand) : S'il n'y a pas d'autre intervention à l'amendement
de la ministre, je vais mettre l'amendement de la ministre aux voix. Est-ce que
l'amendement est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Adopté, merci beaucoup. Je cède la parole au député
de Gouin qui a annoncé qu'il aurait un amendement sur l'article 7. M. le
député.
M. Nadeau-Dubois : Oui,
j'aimerais déposer un amendement sur l'article 7. On va suspendre le temps
que je vous le fasse parvenir…
Le Président (M.
Bachand) : On va suspendre quelques instants, merci infiniment.
(Suspension de la séance à 10 h 42)
Le Président (M.
Bachand) : ...est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Adopté. Merci beaucoup. Je cède la parole au député
de Gouin qui a annoncé qu'il aurait un amendement sur l'article 7. M. le
député.
M. Nadeau-Dubois : Oui.
J'aimerais déposer un amendement sur l'article 7. On va suspendre, le
temps que je vous le fasse parvenir, s'il vous plaît. Merci.
Le Président (M.
Bachand) : On va suspendre quelques instants. Merci infiniment.
(Suspension de la séance à 10 h 42)
11 h (version non révisée)
(Reprise à 11 h 2)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! La
commission reprend ses travaux. M. le député de Gouin, s'il vous plaît, pour la
lecture.
M. Nadeau-Dubois : Merci, M.
le Président. D'abord, désolé des délais. C'est le fruit de nos nouveaux
arrangements pandémiques, et il y a eu un petit enjeu de numérotation du paragraphe.
Alors, je lis l'amendement tel qu'il a été
finalement déposé : Remplacer, au paragraphe 1.4° de l'article 37.1
proposé par l'article 7 du projet de loi, les sous-paragraphes d, f, et i
par le suivant :
«d) effectuer un débridement parodontal
non chirurgical et enlever les taches extrinsèques».
Mon amendement a deux objectifs qui vont
dans la même direction mais qui ne sont pas exactement les mêmes. Premier
objectif de mon amendement, c'est d'en finir, dans le Code des professions,
avec une terminologie qui est très spécifique, qui détaille des actes très
précis au profit d'une appellation plus générale, d'une terminologie plus
globale, plus moderne, en phase avec la littérature scientifique actuelle,
c'est-à-dire remplacer la notion de polissage des dents, de détartrage supra et
sous-gingival et, au paragraphe i...
M. Nadeau-Dubois : ...très
spécifique qui détaille des actes très précis, au profit d'une appellation plus
générale, d'une terminologie plus globale, plus moderne, en phase avec la
littérature scientifique actuelle, c'est-à-dire remplacer la notion de
polissage des dents, de détartrage supra et sous-gingival et, au paragraphe i,
de débridement parodontal incluant le détartrage, etc. Donc, remplacer cette
espèce de curieuse énumération d'actes très spécifiques. Et plusieurs de ces
actes-là, par ailleurs, ce que les hygiénistes dentaires nous disent dans leur
mémoire, c'est que ce sont des actes qui sont datés, on ne les appelle plus
comme ça ni dans la pratique dans les cabinets ni dans la littérature
scientifique. Donc, c'est déjà daté, donc ce serait bien fâcheux, maintenant
qu'on modernise le Code des professions, de pérenniser ou de... pas de
pérenniser, de prolonger dans le temps l'utilisation d'un vocabulaire qui est
déjà, au moment où on se parle, périmé. Donc, c'est le premier objectif de mon amendement,
fusionner l'ensemble de ces petits actes spécifiques dans une nouvelle
appellation générale, qui est celle utilisée dans la littérature scientifique
et celle utilisée sur le terrain par les hygiénistes dentaires, c'est-à-dire la
notion de débridement parodontal non chirurgical. C'est le premier objectif de
mon amendement. Pour qu'on ait un Code des professions moderne, contemporain,
qui correspond à la réalité scientifique puis à la réalité de la pratique
professionnelle, je pense que c'est important.
Et le deuxième objectif, encore plus
apparent, c'est de retirer le besoin, la nécessité d'une ordonnance pour
procéder à ce débridement parodontal non chirurgical, ce qu'on appelle
communément, là, le DPNC. Donc, c'est les deux objectifs de mon amendement. Je
pense qu'on pourrait... J'invite la ministre à ce qu'on procède à cette
discussion-là par étapes, pour ne pas tout mélanger puis ne pas confondre les
gens qui nous écoutent.
D'abord, j'aimerais l'entendre sur le
premier objectif de mon amendement, c'est-à-dire remplacer cette liste d'actes
spécifiques et datés par l'appellation contemporaine usuelle de débridement
parodontal non chirurgical, le DPNC. Et pour initier cette conversation-là,
j'aurais une question pour elle ou pour les gens qui l'accompagnent. Est-ce
qu'on pourrait m'expliquer la différence entre un détartrage et un débridement?
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Mme la ministre.
Mme McCann : Alors, ça tombe
bien, M. le Président, parce que c'était notre intention d'expliquer au député
de Gouin la différence entre un détartrage et un débridement parodontal.
Mais je vais quand même, M. le Président,
avant qu'on y procède, faire juste quelques remarques brèves. Que ce projet de
loi, c'est une avancée unique au Québec en termes de prévention et de santé
buccodentaire, alors c'est ça, l'intention du législateur, puis notre
gouvernement veut aller de l'avant pour donner davantage s'autonomie aux hygiénistes
dentaires. Avec l'objectif le plus important, c'est de voir à la santé
buccodentaire de nos citoyens, et surtout ceux qui sont les plus
vulnérables : nos jeunes, nos aînés...
Mme McCann : …gouvernement veut
aller de l'avant pour donner davantage d'autonomie aux hygiénistes dentaires,
avec l'objectif le plus important, c'est de voir à la santé buccodentaire de
nos citoyens et surtout ceux qui sont le plus vulnérables : nos jeunes,
nos aînés, par exemple. Alors, je voulais faire cette entrée en matière pour
revenir dans l'esprit de la loi que nous avons… en présentant ce projet de loi.
Maintenant, je pense qu'effectivement,
avant toute chose, il faut expliquer la différence entre un détartrage et un
débridement parodontal, parce que, quand on parle de maladies parodontales, on
parle de quelque chose de très spécifique. Quand on va pour un nettoyage des
dents, quand un citoyen va pour un nettoyage des dents, une hygiéniste dentaire
peut faire un détartrage supra et sous-gingival, et ça peut être suffisant.
Mais si le citoyen a une maladie parodontale, là, on parle d'un débridement, et
c'est beaucoup plus invasif.
Alors, je vais laisser, M. le Président,
Mme Marcotte, avec consentement, donner plus de spécificités par rapport à ce
point qui est très, très important dans la discussion que nous avons.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Mme Marcotte…
Mme Marcotte (Nadine) : Oui,
M. le Président. Bien, je dirais que, vraiment, le projet de loi a été
construit, là, de façon à séparer clairement les activités préventives des
activités en nature curative. Donc, comme vous le savez, les activités
préventives peuvent être réalisées en toute autonomie par les hygiénistes
dentaires, alors que les autres, là, doivent être réalisées sur ordonnance.
Dans le cas du détartrage, c'est une
activité qui peut être réalisée en toute autonomie par les hygiénistes, puis il
n'y a pas de précision, là, quant au niveau, là, de la profondeur, là, jusqu'où
elle peut, là, faire un détartrage. Donc, on laisse quand même une latitude
importante, là, à l'hygiéniste dentaire puis à son jugement professionnel dans
l'activité de détartrage. Le détartrage aussi, là, sans ordonnance, c'est quand
même la première étape de prévention des maladies parodontales, c'est ce qui va
faire en sorte, si les patients consultent une hygiéniste, là, qu'ils ne vont
probablement pas développer, là, de problèmes parodontaux.
Mais, par contre, quand on est rendus un
peu plus loin, là, quand il y a une poche parodontale qui s'est créée, là, on
peut avoir besoin de faire un débridement, puis ça, ça peut comprendre
différents… pour traiter les poches parodontales, ça peut prendre différents
axes… ou un détartrage, ça peut être, des fois, un surfaçage radiculaire, il
peut y avoir un besoin d'appliquer des agents antimicrobiens. Pour savoir c'est
quoi le bon traitement à effectuer, il faut qu'il y ait un diagnostic de poser
par un dentiste, là, avant de procéder au traitement, pour savoir c'est quoi le
meilleur traitement pour le patient.
M. Nadeau-Dubois : Je
comprends la réponse qui m'est faite. Par contre, deux réactions. D'abord, la
demande des hygiénistes dentaires qui, par ailleurs, ne demandent rien d'autre
que d'être traités sur un même pied d'égalité qu'avec leurs collègues du reste
du Canada, ils ne demandent pas d'être… comme, d'avoir plus de pouvoirs, de
faire plus d'affaires, de poser plus d'actes que leurs collègues du reste du
Canada, leurs demandes, c'est : On peut-u être sur…
M. Nadeau-Dubois : ...la
demande des hygiénistes dentaires qui, par ailleurs, ne demandent rien d'autre
que d'être traités sur un même pied d'Égalité qu'avec leurs collègues du reste
du Canada. Ils ne demandent pas, tu sais, comme d'avoir plus... de pouvoir
faire plus d'affaires, de poser plus d'actes que leurs collègues du reste du Canada.
Leurs demandes, c'est : On peut-u être sur un pied d'égalité? Fin de la
parenthèse. Cette demande, donc, c'est de pouvoir procéder à un débridement
parodontal, et ils précisent, non chirurgical. Ce qui est écrit dans leur mémoire
et ce qu'ils ont fait valoir à plusieurs reprises dans plusieurs communications
au fil des années, c'est qu'en morcelant comme ça la liste des actes, on vient
briser le continuum de soins qui est celui dans... le continuum de soins qui
caractérise leur pratique d'hygiéniste dentaire. Et ce que les hygiénistes nous
disent, c'est : Un détartrage puis un débridement parodontal non
chirurgical, dans la pratique, c'est la même chose.
• (11 h 10) •
Et, bon, je ne suis pas hygiéniste
dentaire, la ministre, je ne crois pas non plus, mais les gens qui pratiquent l'activité
dont on parle ce matin nous disent : C'est la même chose sur le terrain.
Et ce que ces gens-là nous disent, ceux qui pratiquent le métier, ils nous disent :
Là, le libellé va créer de la confusion. C'est écrit noir sur blanc dans leur mémoire.
Il y a de longues pages qui sont consacrées à cette question-là. Ils nous
disent : Attention. En morcelant comme ça le continuum de soins, vous
allez créer de la confusion. Et en plus vous faites perdurer dans le temps une
terminologie qui est datée puis ne reflète pas ce qui se fait sur le terrain.
Je pense notamment à la page 22 du mémoire
des hygiénistes dentaires qui est très clair, où on nous dit que, d'ailleurs,
je me permets de lire un extrait, là : «Les plus récentes éditions des
livres de référence en hygiène dentaire, qui soutiennent l'enseignement
professionnel — donc, c'est dans ces termes-là, aussi, qu'apprennent
nos hygiénistes — l'enseignement professionnel au plan national et
international ont d'ailleurs récemment adapté le vocabulaire relatif à ce type
de soins pour refléter la pratique contemporaine de l'hygiène dentaire en
remplaçant entre autres le terme détartrage par débridement parodontal, ce dernier
étant plus englobant — donc, le détartrage fait partie du débridement
parodontal — car la technique utilisée enlève simultanément le tartre
et la plaque dentaire. Ce soin se situe dorénavant selon un continuum adapté à
la condition de santé buccodentaire du patient et se conclut généralement par
l'enlèvement des taches extrinsèques sur les dents, le cas échéant. En
conséquence, il est incontournable pour l'Ordre des hygiénistes dentaires que
le libellé de l'activité réservée concernant ce soin reflète les plus récentes
avancées scientifiques et techniques.»
Je vais répéter ce que j'ai dit tantôt, on
n'ouvre pas le Code des professions à chaque deux semaines, même pas à chaque
année, même pas à chaque trois ans. C'est assez rare qu'on le fait. Moi, je trouve
cet argument convaincant, je le trouve parlant. On nous dit : Là,
attention, vous allez nous contraindre dans un vocabulaire qui est daté, qui ne
reflète pas notre pratique professionnelle. Ça va créer de la confusion.
Qu'est-ce qu'ils ont compris? En fait, qu'est-ce que la ministre et son équipe
ont compris que les hygiénistes qui pratiquent le métier n'ont pas compris?
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Mme la ministre...
M. Nadeau-Dubois : Ou, en
fait, ça serait plutôt : Dans ce que je viens de lire, là, qu'est-ce qui
est faux? Où ont-ils tort...
M. Nadeau-Dubois : ...qui ne
reflète pas notre pratique professionnelle, ça va créer de la confusion. Qu'est-ce
qu'ils ont compris? En fait, qu'est-ce que la ministre et son équipe ont
compris que les hygiénistes qui pratiquent le métier n'ont pas compris?
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Mme la ministre...
M. Nadeau-Dubois : Ou, en
fait, ça serait plutôt, dans ce que je viens de lire, là, qu'est-ce qui est
faux? Où ont-ils tort? Parce que moi, il me semble, ça fait du sens.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Mme la ministre.
Mme McCann : Oui. Alors, M. le
Président, on va répondre à la question du député de Gouin. Mais avant
j'aimerais vous lire un certain extrait pour... Parce que je pense qu'il y a un
petit... un petit éléphant, il y a un éléphant dans la pièce actuellement,
cette question que nos hygiénistes dentaires en feraient moins, si le projet de
loi est adopté, que des hygiénistes dentaires en Ontario. Alors, je voudrais,
M. le Président, lire cet extrait.
Alors : «En Ontario, les hygiénistes
dentaires peuvent faire le détartrage et le débridement en autonomie,
mais — mais — il ne doit pas y avoir de contre-indications.
Voici des exemples de contre-indications que font en sorte que l'hygiéniste
dentaire ne peut pas faire non seulement le débridement mais aussi le
détartrage en autonomie, ce qui restreint leur pratique :
«Un problème cardiaque pour lequel une
prophylaxie antibiotique est recommandée dans les lignes directrices de
l'American Heart Association à moins que le membre ait consulté le médecin du
patient, le dentiste ou l'infirmière praticienne et conclut que l'intervention
était appropriée d'effectuer l'intervention si le patient a pris la médication
prescrite;
«Une situation pour laquelle une
prophylaxie antibiotique est recommandée ou nécessaire;
«Une condition de santé générale ou
buccodentaire instable susceptible d'affecter l'opportunité ou la sécurité du
traitement;
«Un traitement de chimiothérapie ou de
radiothérapie;
«Une baisse significative de système
immunitaire en raison d'une maladie, de la médication ou de traitement;
«Tout trouble sanguin;
«Une tuberculose active;
«Une dépendance à la drogue ou à l'alcool
suffisamment sévère pour être susceptible d'affecter l'opportunité ou la
sécurité du traitement;
«Un risque élevé d'endocardite
infectieuse;
«Une condition de santé générale
buccodentaire avec laquelle le membre n'est pas familier ou qui risque
d'affecter l'opportunité ou la sécurité du traitement;
«Un médicament ou une combinaison de
médicaments avec lequel le membre n'est pas familier ou qui risque d'affecter
l'opportunité ou la sécurité du traitement.
«Aucune intervention ne peut avoir lieu
s'il y a un doute. Au final, cette condition de contre-indications limite
beaucoup le travail des hygiénistes dentaires même en Ontario, même pour
procéder au détartrage.» Au détartrage, pas au débridement, au détartrage.
Alors, voilà, M. le Président, je voulais
apporter ces précisions pour vraiment clarifier que notre projet de loi va plus
loin que la situation qui existe en Ontario pour nos citoyens en général.
Quant à la question concernant le
débridement...
Mme McCann : ...M. le Président,
je voulais apporter ces précisions pour vraiment clarifier que notre projet de
loi va plus loin que la situation qui existe en Ontario pour nos citoyens en
général.
Quant à la question concernant le
débridement parodontal et le détartrage, la différence, encore une fois, entre
les deux, bien, je vais demander à Mme Marcotte de répondre, mais en
spécifiant qu'une maladie parodontale, c'est quelque chose de sérieux et que ça
ne s'apparente pas à une santé buccodentaire normale, là, d'un citoyen qui
n'aurait pas de maladie parodontale.
Mme Marcotte (Nadine) :
...comme je le disais tout à l'heure, quand on fait un débridement... quand on
fait un détartrage, pardon, en mode préventif, c'est qu'on n'est pas en
présence d'une personne, là, probablement, là, qui a une affection parodontale.
Par contre, quand ça va un peu plus loin,
bon, ça devient un débridement. À ce moment-là, on franchit la ligne du
curatif. Donc, on a besoin qu'un médecin... qu'un dentiste puisse évaluer la
santé du patient puis s'assurer qu'on ait le meilleur traitement possible. Un
débridement, ce n'est pas un simple détartrage, dans le sens où, quand on parle
de débridement, on parle aussi de maladie parodontale. Donc, c'est vraiment ça,
la ligne que le projet de loi, là, vient tracer.
Puis c'est important pour les patients parce
qu'il y a différents traitements parodontaux. Ça peut être justement un
débridement non chirurgical, ça pourrait être aussi un débridement chirurgical.
Ça dépend de la situation de chacun.
Le Président (M.
Bachand) : ...Gouin.
M. Nadeau-Dubois : La ministre
nous dit qu'il y a une avancée ici, dans son projet de loi, qui serait faite en
termes d'accès aux soins dentaires. Un des problèmes, dans l'accès aux soins dentaires,
c'est que les gens qui en ont le plus besoin, ils ne vont pas chez le dentiste parce
qu'ils n'en ont pas les moyens. Très souvent, c'est ça, mais il y a aussi des
études qui ont démontré qu'il y a toutes sortes de facteurs sociologiques, la
peur du dentiste. Bref, il y a des barrières fortes à l'accès au dentiste.
C'est pour ça que les gens n'y vont pas.
Tant qu'on maintient la nécessité d'une
ordonnance, qu'est-ce qu'on fait? On maintient cette barrière-là concrètement.
Les gens qui ont le plus besoin d'un DPNC, d'un débridement parodontal non
chirurgical, ce monde-là ne vont pas chez le médecin. Ils n'y vont pas. C'est
ce que la sociologie, les études nous disent. Ils n'y vont pas parce qu'ils
n'ont pas les moyens, ils ne sont pas assurés, et parfois il y a même des
facteurs de perception.
Bon, tant et aussi longtemps qu'on garde
la condition de l'ordonnance, autrement dit, on garde un frein. Et donc il n'y
a pas d'amélioration à l'accès si on garde la nécessité d'une ordonnance. Ça,
c'est... Je pense qu'il faut s'entendre là-dessus. Ça, c'est de manière
générale.
Spécifiquement pour répondre à ce que la ministre
a dit sur la situation ontarienne, en effet, sauf qu'en Ontario c'est aux
hygiénistes dentaires de faire la démarche. Ce n'est pas la même... de se
tourner vers le dentiste. Il n'a pas besoin d'une ordonnance du dentiste. D'ailleurs,
je pourrais déposer, pour le bénéfice de la commission, une lettre adressée...
M. Nadeau-Dubois : ...Ontario,
c'est aux hygiénistes dentaires de faire la démarche, ce n'est pas la même...
de se tourner vers le dentiste. Il n'y a pas besoin d'une ordonnance du
dentiste.
D'ailleurs, je pourrais déposer, pour le
bénéfice de la commission, une lettre adressée par l'équivalent de l'Ordre des
hygiénistes dentaires ontarien à leurs collègues québécois, qui dit exactement
ça. Donc, en fait, je vais faire le dépôt de cette lettre, qui explicite...
Bon, la lettre est en anglais, mais c'est exactement ce que je viens de dire. Ça
fait que je fais le dépôt de la lettre. On la fait parvenir.
Le Président (M.
Bachand) : ...parvenir à la commission, s'il vous plaît. Merci.
M. Nadeau-Dubois : Ça
fait que j'aimerais entendre la ministre, là-dessus. J'aimerais qu'elle nous
dise pourquoi elle ne veut pas donner la même autonomie sur cette question
spécifique aux hygiénistes québécois qu'aux hygiénistes ontariens.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la ministre.
Mme McCann : Bien, M. le
Président, je pense qu'il faut être clairs, là, que le projet de loi donne beaucoup
d'autonomie aux hygiénistes dentaires québécoises ou québécois avec l'ensemble
des activités qui sont prévues, là, à l'article dont on discute actuellement.
En fait, on discute l'amendement proposé par le député de Gouin... ou le sous-amendement,
mais l'article que nous proposons apporte énormément d'autonomie aux
hygiénistes dentaires.
Et, encore une fois, ce que ça va
permettre, si le projet de loi est adopté, c'est qu'on va pouvoir voir aux
jeunes en bas âge. C'est là que ça compte. Quand on parle, là, de façon
autonome, là, par exemple, poser une obturation temporaire, sceller les puits
et les sillons, procéder à un détartrage supra et sous-gingival. De façon
autonome, les hygiénistes dentaires vont pouvoir voir en prévention à la santé
buccodentaire de nos jeunes de façon marquée.
• (11 h 20) •
Mais aussi de nos aînés parce que, là
aussi, on doit faire plus pour nos aînés, notamment en CHSLD. On a des projets là-dessus.
Et les hygiénistes dentaires vont pouvoir le faire de façon autonome, voir à la
santé buccodentaire. Alors, c'est une avancée.
Et je comprends que point qu'amène... je
pense, en tout cas, le comprendre, le député de Gouin. C'est sûr que, par
rapport aux activités comme le surfaçage radiculaire, la désinfection des
poches parodontales, l'application d'agents antimicrobiens, ce sont tous des
actes qui peuvent être demandés par une dentiste, par une ordonnance, et qui
seraient faits par des hygiénistes dentaires dans le cadre, là, d'un
débridement parodontal. Mais il faut que cette maladie soit...
Mme McCann : ...l'application
d'agents antimicrobiens, ce sont tous des actes qui peuvent être demandés par
un dentiste, par une ordonnance, et qui seraient faits par des hygiénistes
dentaires dans le cadre, là, d'un débridement parodontal. Mais il faut que
cette maladie soit diagnostiquée par un dentiste pour qu'on puisse en tenir
compte, parce qu'on ne traite pas... Puis j'apprécie la discussion, je
l'apprécie parce que ce n'est pas simple, c'est assez complexe. Et il faut vraiment
qu'il y ait un diagnostic de cette maladie parodontale pour vraiment faire un
débridement et non simplement un détartrage. Il y a vraiment une distinction.
Mais je comprends les points qu'amène le député de Gouin puis je veux
poursuivre la discussion là-dessus. Je pense que ça sert à ça, une commission.
Effectivement, ça sert à ça et c'est un point important pour la santé
buccodentaire. Donc, c'est cette distinction entre les deux puis je ne vois
pas, dans les propos du député de Gouin... je ne la vois pas, sa compréhension de
la différence entre les deux. Je ne la vois pas encore, là. Puis je lui repose
la question : Est-ce qu'il voit la différence entre un détartrage et un
débridement parodontal?
Le Président (M.
Bachand) : M. le député,
M. Nadeau-Dubois : Non
chirurgical?
Mme McCann : Oui.
M. Nadeau-Dubois : Puis
d'ailleurs, je suis content que la ministre ait pris l'exemple de l'Ontario,
parce que prenons l'Ontario comme étalon de comparaison. Elle a des collègues
au Conseil des ministres qui aiment prendre l'Ontario sur d'autres affaires, ça
fait que prenons-le sur la question d'accès aux soins dentaires.
J'ai devant les yeux — et elle a
été déposée, là — une lettre de Lisa Taylor qui est la directrice
générale... en fait, la P.D.G. de l'Ordre des hygiénistes dentaires de
l'Ontario. Bon. Dans cette lettre, on lit la chose... on fait bien la
distinction entre le détartrage, les thérapies parodontales non chirurgicales,
et je réfère la ministre à ce que madame a dit tout à l'heure. Je veux dire,
quand on parle de débridement parodontal non chirurgical, ce n'est pas qu'il y
a une maladie parodontale, on est dans le préventif ici, et on dit... Donc,
dans la lettre, on fait la différence entre le détartrage, la thérapie
parodontale non chirurgicale et la thérapie parodontale chirurgicale. Et les
hygiénistes dentaires ontariens nous expliquent la chose suivante :
Premièrement, dans le cas du détartrage, la ministre, moi et les hygiénistes de
l'Ontario, on s'entend, ce que cette lettre nous dit, c'est : «Dental
hygienists in Ontario do not require a dentist to be part of an assessment», on
dit : Les hygiénistes peuvent «self initiate the assessment and
implementation of this procedure.», on excusera mon accent. Mais ce que ça dit,
c'est : Le détartrage, les hygiénistes peuvent le faire sans qu'un
dentiste soit impliqué.
Deuxième chose. La thérapie parodontale
non chirugicale, donc «non surgical periodontal therapy». «Dental
hygienists in Ontario are permitted to self initiate the…
M. Nadeau-Dubois : ...mais ce
que ça dit, c'est : Le détartrage, les hygiénistes peuvent le faire sans
qu'un dentiste soit impliqué.
Deuxième chose. La thérapie parodontale
non chirurgicale, donc «non surgical periodontal therapy». «Dental
hygienists in Ontario are
permitted to self initiate the assessment and implementation of this procedure.
There are no restrictions on these activities.» Ça, là, la thérapie
parodontale non chirurgicale, le «non surgical periodontal therapy», c'est le
DPNC, le débridement parodontal non chirurgical. Les hygiénistes ontariens nous
disent «no restriction on these activities». Troisième paragraphe : «In regards to surgical
periodontal therapy...» entre parenthèses, thérapie parodontale chirurgicale,
quand il y a une maladie
parodontale — dental hygienists in Ontario
are permitted to self initiate the assessment and implementation of this
procedure but would work closely with a dentists in providing the procedure. For
example, the dentist must prepare the surgical site by cutting back the tissue
to expose the root surface.»
Bref, pour aller droit au but, on ne fera
pas la lecture au complet, ce que ça nous dit, c'est les hygiénistes dentaires
peuvent faire le détartrage de manière autonome. Check. Ils peuvent faire une
thérapie parodontale non chirurgicale sans aucune ordonnance de dentiste. Ça,
ici, il y a une différence avec le projet de loi n° 29.
Juste là. Et, troisièmement, pour ce qui est d'une thérapie parodontale
chirurgicale, là, on nous dit : Les hygiénistes dentaires peuvent «self
initiate the assessment and implementation», ils peuvent prendre la décision de
faire le traitement sans consulter un dentiste, mais pour effectuer la
procédure, là, on a besoin de l'assistance d'un dentiste, puisqu'il y a acte
chirurgical invasif. Bon, voilà l'état du droit, disons ça comme ça, en
Ontario.
Là, je pense que ça devient assez clair,
la différence entre ce qui se passe en Ontario puis ce qui est dans le projet
de loi n° 29. Donc, la ministre me demandait quelle
est la différence. Basé sur l'exemple ontarien, il me semble qu'on commence à
jeter un éclairage sur justement quelle est cette différence. Et pourquoi les
hygiénistes dentaires du Québec tiennent autant à ça, c'est qu'ils
disent : Là, il faut pouvoir faire ici ce qu'on est capable de faire si on
traverse la rivière des Outaouais.
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup. Juste vous dire que j'autorise le
dépôt du document, que vous pouvez retrouver sur Greffier. Merci. Mme la
ministre.
Mme McCann : Oui. Alors, M. le
Président, je vais poser une question au député de Gouin. Est-ce que j'ai
compris qu'un débridement parodontal non chirurgical est fait quand il n'y a
pas de maladie parodontale? Est-ce que c'est ce que le député de Gouin nous
dit?
Le Président (M.
Bachand) : M. le député.
M. Nadeau-Dubois : C'est... Je
ne suis pas, moi non plus, un expert, j'essaie de ne pas m'improviser expert.
J'essaie de partir des mémoires, de la littérature pour me forger un jugement,
tout en ayant en tête la maximisation de l'accès. Ça, c'est ma boussole
politique. Ma compréhension, c'est que la thérapie... les débridements
parodontaux non chirurgicaux, dans la pratique — c'est ce que dit le
mémoire des hygiénistes dentaires — dans la pratique, c'est dans le
même continuum de soins qu'un détartrage, c'est dans le domaine du préventif,
c'est dans...
M. Nadeau-Dubois : ...la
maximisation de l'accès, ça, c'est ma boussole politique. Ma compréhension,
c'est que la thérapie... les débridements parodontaux non chirurgicaux, dans la
pratique — c'est ce que dit le mémoire des hygiénistes dentaires — dans
la pratique, c'est dans le même continuum de soins qu'un détartrage, c'est dans
le domaine du préventif, c'est dans le domaine de ce qui est dans le champ de
pratique normal, régulier et fréquent des hygiénistes. Il y a même un passage
dans le mémoire des hygiénistes où on dit : Le DPNC — donc le
débridement parodontal non chirurgical — c'est le principal acte, le
principal acte que posent les hygiénistes dentaires.
Donc, ma compréhension, qui est la même
que celle des hygiénistes dentaires, c'est que ce débridement-là, dans la
pratique, est synonyme d'un détartrage. Ce sont des actes préventifs
communément pratiqués par les hygiénistes dentaires, et, en Ontario, ça se fait
sans supervision des dentistes. C'est ce que demandent les hygiénistes
québécois aussi.
Le Président (M.
Bachand) : Mme la ministre.
Mme McCann : ...demander une
suspension, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) : Parfait. Alors, nous allons suspendre quelques
instants. Merci.
(Suspension de la séance à 11 h 28)
12 h (version non révisée)
Le Président (M.
Bachand) : O.K. à l'ordre, s'il vous plaît! Juste... parce
qu'on est en ondes maintenant. Est-ce que vous désirez une petite suspension
temporaire pour discuter?
M. Nadeau-Dubois : Très brève,
juste...
Le Président (M.
Bachand) : Très brève?
Alors, on suspend quelques instants
encore, merci.
(Suspension de la séance à 12 h 17)
(Reprise à 12 h 22)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! La
commission reprend ses travaux. Alors donc, il y a eu des discussions pour
suspendre l'amendement du député de Gouin, et la ministre va déposer un amendement,
et sur lequel la conversation va avoir lieu. Mme la ministre, s'il vous plaît.
Mme McCann : Merci, M. le
Président. Alors, voici. L'article 7, qui modifie l'article 37.1 du Code des
professions :
Remplacer le sous-paragraphe i du
paragraphe 1.4 de l'article 37.1 du Code des professions, proposé par le
paragraphe 1° de l'article 7 du projet de loi, par le suivant :
«Effectuer un débridement parodontal non
chirurgical suivant les conditions et les modalités prévues dans un règlement
adopté par le conseil d'administration de l'ordre après consultation de
l'office et de l'Ordre professionnel des dentistes du Québec ou selon une
ordonnance.»
Cet amendement va conférer... vise à
conférer au conseil d'administration de l'Ordre des hygiénistes dentaires du Québec
le pouvoir d'adopter un règlement pour déterminer les conditions et les
modalités selon lesquelles une hygiéniste dentaire peut effectuer l'activité
prévue au sous-paragraphe i, c'est-à-dire le débridement parodontal non
chirurgical. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Bachand) :
Merci. Interventions? M. le député de Gouin, s'il vous plaît.
M. Nadeau-Dubois : Bien,
d'abord, je veux saluer, là, le dépôt de l'amendement par la ministre. On se
l'est dit hors micro, mais je veux le dire en direct, comme on dit, parce que c'est...
je pense qu'on se dirige dans la bonne direction. Puis, rapidement, j'ai eu le
sentiment que la ministre et moi, on partageait à tout le moins les objectifs;
j'avais eu le même sentiment lors de l'étude des crédits. Je suis content de ne
pas m'être trompé, je sens qu'on s'en va dans la bonne direction.
Mais j'ai quand même quelques questions
pour qu'on explicite ensemble les intentions de la ministre, c'est quoi
l'objectif de cet amendement-là. Je comprends que l'amendement ici vise à faire
une distinction entre quelles sont les circonstances dans lesquelles une
hygiéniste dentaire pourrait faire un DPNC sans ordonnance puis quelles sont
les circonstances où il y a besoin d'une ordonnance. Est-ce que la ministre...
M. Nadeau-Dubois : …l'amendement
ici vise à faire une distinction entre quelles sont les circonstances dans
lesquelles une hygiéniste dentaire pourrait faire un DPNC sans ordonnance puis
quelles sont les circonstances où il y a besoin d'une ordonnance. Est-ce que la
ministre… je ne lui demande pas d'écrire le règlement ici, là, je comprends, de
toute façon, je comprends aussi que c'est un règlement qui serait adopté par le
conseil d'administration de l'Ordre des hygiénistes dentaires, donc je lui
demande encore moins de l'écrire, mais, je veux dire, est-ce que je peux
comprendre… est-ce que je comprends que l'objectif, c'est de permettre, par
exemple, qu'un DPNC qui ne se fait pas dans le cadre d'un traitement d'une
maladie parodontale, mais dans le cadre d'un traitement de prévention, que cet
amendement-là permettrait, en toute logique, de procéder à ce DPNC là sans
ordonnance d'un dentiste, est-ce que je comprends bien?
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Mme la ministre.
Mme McCann : Effectivement, M.
le Président, c'est l'esprit de l'amendement que nous présentons.
Le Président (M.
Bachand) : Interventions? Mme la députée de
Notre-Dame-de-Grâce.
Mme Weil
: Oui. Merci,
M. le Président. Et, moi aussi, je salue l'effort, les efforts collectifs pour
trouver une solution, une voie de passage parce qu'on a tous l'intérêt de la
santé des Québécois, santé globale. Quel est le sens de «ou selon une
ordonnance»? Donc, qu'est-ce qui déclenche le fait qu'on soit obligé d'aller
chercher une ordonnance? Je comprends que ce sera explicité à quelque part dans
le règlement, mais qu'est-ce qui est dans la vision de la ministre par rapport
au sens du «ou»?
Le Président (M.
Bachand) : Mme la ministre.
Mme McCann : Alors, pour
prévoir certaines circonstances où ce ne sera pas possible pour l'hygiéniste
dentaire de faire le débridement parodontal non chirurgical, ça peut être, par
exemple, qu'elle n'a pas eu la formation ou bien il y a des contre-indications
au niveau du patient. Peut-être, M. le Président, je pourrais donner la parole
aussi à Mme Marcotte là-dessus, elle pourra même donner d'autres exemples, si
nous avons le temps.
Le Président (M.
Bachand) : Il reste peu de temps avant la pause, mais Mme
Marcotte, vous avez la parole, oui.
Mme Marcotte (Nadine) : Oui.
Bien, en fait, l'ordonnance servirait à permettre aux hygiénistes de faire
l'activité sur ordonnance, quand elle ne sera pas en mesure de rencontrer le
contenu qui va être au règlement. Donc, dans le règlement, ça pourrait être
toutes sortes de choses, évidemment, là, c'est l'Ordre des hygiénistes
dentaires qui va l'écrire, va consulter, et tout. Mais ça pourrait être des
notions de formation supplémentaire, des mesures d'expérience clinique. Il
pourrait avoir aussi une liste de contre-indications, une obligation peut-être
de référence au dentiste dans certaines situations particulières, là, ce genre
de chose là.
Donc, si l'hygiéniste n'est pas en mesure
de répondre aux conditions du règlement, elle pourrait tout de même, si le
dentiste juge que c'est opportun, procéder à l'activité sur ordonnance.
Le Président (M.
Bachand) : Interventions? Mme la députée de
Notre-Dame-de-Grâce.
Mme Weil
: Et le besoin
de spécifier, parce que, déjà, dans la première partie de la phrase, on dit que
c'est «suivant les conditions et les modalités prévues dans un règlement»,
auquel cas, si ce n'est pas prévu dans le règlement, ce que vous dites, il y
aurait un vide parce qu'on n'a pas parlé d'ordonnance. Il disparaît un peu dans
le décor, là, du projet de loi, c'est pour remplir ce vide-là, parce que c'est
sûr que…
Mme Weil
: ...on dit que
c'est suivant les conditions et les modalités prévues dans un règlement. Auquel
cas, si ce n'est pas prévu dans le règlement, ce que vous dites, il y aurait un
vide parce qu'on n'a pas parlé d'ordonnance. Il disparaît un peu dans le décor,
là, du projet de loi. C'est pour remplir ce vide-là. Parce que c'est sûr qu'a priori,
quand on le lit, on a l'impression que l'ordonnance est toujours là, et que, de
toute façon, normalement, le règlement devrait suffire dans... les indications
qui sont dans le règlement devraient clarifier la situation. Et même... Mais on
ne pourrait pas, dans le règlement, dire : Bon, bien, si ces conditions ne
sont pas remplies, bien, évidemment, il faudrait procéder par ordonnance. Vous,
vous dites, j'imagine : Il faut que ça soit dans la loi, le pouvoir
habilitant, il demeure dans la loi.
Alors qu'actuellement, les hygiénistes,
c'est sûr qu'on aura le temps de creuser la question à l'heure du lunch, mais
l'hygiéniste nous a dit, nous ont confirmé : Nous, quand on voit une
condition qu'on n'est pas formés pour, on les réfère. Donc, c'est un acte
qu'ils font de toute façon. Donc, ce mot, «selon une ordonnance», c'est un
peu... ça vient confirmer ce qu'eux font de toute façon. Ils voient quand il y
a un danger, quand ils regardent. Ils nous l'ont dit à plusieurs reprises dans
les documents qu'ils nous ont envoyés. C'est bien ma compréhension. Donc, on ne
vient pas contredire l'esprit de... bien, l'intention... l'esprit...
l'intention du législateur ici. On veut qu'il procède par... qu'ils aient la
possibilité de le faire. On va l'encadrer. Ça va leur donner l'autonomie. Mais évidemment
on reconnaît qu'il y a certains cas où ça va prendre une ordonnance.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Il reste très peu de temps. M. le député de Gouin,
s'il vous plaît.
M. Nadeau-Dubois : Je... Peut-être,
nous éclairer sur le processus, comment ça va se passer concrètement? On va
adopter la loi. L'Ordre des hygiénistes dentaires va se faire conférer le
pouvoir d'adopter un règlement. Il va avoir une obligation de consulter,
l'ordre... bien, de consulter l'Ordre des dentistes et l'Office des
professions, mais ce règlement-là, il est rédigé par l'Ordre des hygiénistes
dentaires. Est-ce qu'il doit être approuvé par le gouvernement, par l'Office
des professions ou par l'Ordre professionnel des dentistes?
Le Président (M.
Bachand) : Oui, très rapidement, Mme la ministre.
Mme McCann : Je ne
demanderais, pour être très précis, à maître...
Le Président (M.
Bachand) : On ne...
Mme McCann : Oui. Donc, plus
tard.
Le Président (M.
Bachand) : Compte tenu de l'heure...
Mme McCann : Parfait. Parfait.
M. Nadeau-Dubois : ...entendre
juste monsieur puis clore après?
Le Président (M.
Bachand) : Est-ce qu'il y a consentement pour rallonger la
séance de cinq minutes?
Mme McCann : Oui,
certainement.
Le Président (M.
Bachand) : S'il vous plaît.
M. Nadeau-Dubois : La réponse
va être plus claire si c'est juste après la question.
Le Président (M.
Bachand) : Oui. Veuillez vous identifier et la parole est à
vous.
M. Hunlédé (Jean-Luc Ayikoé) :
Oui. Bonjour. Jean-Luc Hunlédé, avocat à l'Office des professions. Oui, si je
comprends votre question, c'est de savoir si... quelle est la procédure...
quelle procédure on va appliquer au règlement. Bien, le règlement va être
adopté par l'Ordre... le conseil d'administration de l'Ordre des hygiénistes
dentaires après avoir consulté l'office et l'Ordre des dentistes. Et le
règlement viendra à l'office, l'office fera une recommandation au gouvernement
pour l'approuver avec ou sans modification.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. M. le député de Gouin, oui.
• (12 h 30) •
M. Nadeau-Dubois : Et est-ce
qu'il... Dans la pratique, là, est-ce que...
12 h 30 (version non révisée)
M. Hunlédé (Jean-Luc Ayikoé) :
…conseil d'administration de l'Ordre des hygiénistes dentaires, après avoir
consulté l'office et l'Ordre des dentistes, et le règlement viendra à l'office.
L'office fera une recommandation au gouvernement pour l'approuver avec ou sans
modification.
Le Président (M. Bachand) :
Merci. M. le député de Gouin, oui.
M. Nadeau-Dubois : Et est-ce
que… dans la pratique, là, est-ce que c'est fréquemment modifié, ces
règlements-là, ou règle générale, la recommandation de l'Office des professions
est suivie par le gouvernement?
M. Hunlédé (Jean-Luc Ayikoé) :
Règle générale, le gouvernement suit la recommandation de l'Office des
professions, mais il n'est pas obligé, évidemment.
M. Nadeau-Dubois : Mais, tu
sais, juste d'un point de vue statistique, est-ce qu'on peut dire que c'est
assez rare que, finalement, en toute fin de parcours, le gouvernement vient
modifier le règlement?
M. Hunlédé (Jean-Luc Ayikoé) :
Contrairement à la recommandation de l'office?
M. Nadeau-Dubois : Oui, voilà,
que le gouvernement viendrait après coup modifier.
M. Hunlédé (Jean-Luc Ayikoé) :
Non, le gouvernement suit souvent la recommandation de l'office.
M. Nadeau-Dubois : Parfait. Et
du côté de l'office, est-ce qu'il y a souvent des modifications de faites au
règlement?
M. Hunlédé (Jean-Luc Ayikoé) :
Ça peut arriver qu'on recommande au gouvernement de faire des modifications.
Est-ce qu'il y a des discussions avec l'ordre ou est-ce qu'il y a un problème
particulier que… suivant lequel, l'office n'est pas d'accord avec l'ordre.
M. Nadeau-Dubois : Parfait,
merci.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Cela dit, compte tenu de l'heure, on ajourne
nos travaux jusqu'à 14 heures cet après-midi. Merci beaucoup.
(Suspension de la séance à 12 h 31)
14 h (version non révisée)
(Reprise à 14 h 2)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! Bon
début d'après-midi. La Commission des institutions reprend ses travaux. Je
demande bien sûr à toutes les personnes de bien éteindre la sonnerie de leur
appareil électronique.
Nous poursuivons donc l'étude détaillée du
projet de loi n° 29, Loi modifiant le Code des professions et d'autres
dispositions notamment dans le domaine buccodentaire et celui des sciences
appliquées.
Lors de la suspension de nos travaux, plus
tôt ce matin, nous en étions à l'étude d'un amendement de Mme la ministre à l'article
7 du projet de loi. Mme la ministre, je vous cède la parole.
Mme McCann : Oui, M. le Président.
Alors, nous avons présenté un amendement qui définit vraiment le...
excusez-moi, je vais le reprendre, qui définit l'acte d'effectuer un
débridement parodontal non chirurgical, et j'ajouterais, ce n'est pas dans
l'article, mais à titre préventif, hein, on est toujours dans la prévention,
selon les conditions... Mais là je ne vais pas relire, là, l'amendement, on l'a
déjà fait, donc... Et je veux aussi apporter la précision suivante que cet
amendement, évidemment, on conserve à l'article 7 le...
Mme McCann : ...selon les
conditions. Mais là je ne vais pas relire, là, l'amendement, on l'a déjà fait.
Donc... Et je veux aussi apporter la précision suivante, que cet amendement, évidemment,
on conserve à l'article 7 le «f) procéder à un détartrage supra et
sous-gingival» parce que ce détartrage supra et sous-gingival se fait en tout
temps sans ordonnance. Donc, je reviens au débridement parodontal non
chirurgical, toujours dans le domaine de la prévention. Donc, M. le Président,
c'est ce que j'aurais à ajouter à ce moment-ci.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. M. le député de Gouin, s'il vous plaît.
M. Nadeau-Dubois : Oui.
On a eu un échange tout à l'heure avec notre ami juriste à l'ordre des professions
qui nous a... dont le nom... dont j'ai oublié le nom, qui nous parlait de la
séquence qui mène à l'adoption d'un règlement comme celui qui est prévu dans l'amendement
de la ministre. Ce qui nous a été expliqué, c'est qu'il y a rédaction du règlement...
du projet de règlement par l'ordre professionnel, dans ce cas-ci l'Ordre des
hygiénistes dentaires, mais qu'il y a consultation. Ensuite l'ordre des
professions recommande, avec ou sans modification, au gouvernement qui, lui,
officialise le règlement. Donc, ce que je comprends, c'est que...
Le Président (M.
Bachand) : M. le député de Gouin, je vous demanderais juste
peut-être... On va suspendre quelques instants pour attendre notre collègue de
l'opposition officielle, s'il vous plaît. S'il vous plaît. Merci. On suspend
quelques instants.
(Suspension de la séance à 14 h 4)
(Reprise à 14 h 5)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre! Et merci de votre
grande compréhension. M. le député de Gouin.
M. Nadeau-Dubois : Sans problème,
M. le Président. Donc, je disais, on nous a expliqué qu'il y a quand même possibilité
en bout de course pour le gouvernement, sur recommandation de l'Office des
professions, de venir modifier le règlement, même s'il origine de l'Ordre des
hygiénistes dentaires. On ne sait pas encore ce qu'il y aura dans ce règlement,
mais on peut faire l'hypothèse fortement plausible, puis c'est ce que les
hygiénistes recommandent... revendiquent depuis des années, qu'ils vont vouloir
élargir significativement leur autonomie, leur capacité de procéder à des
nettoyages, à des DPNC le plus possible sans ordonnance. Le règlement va
prévoir des conditions, des modalités où ce sera possible.
J'aimerais connaître les intentions de la
ministre à cet égard-là. Est-ce qu'elle s'inscrit aussi dans cette volonté
d'élargissement là? Est-ce que c'est... Puis là je dis, c'est sûr que c'est une
question qui est relativement hypothétique, mais je crois que la ministre
comprend ce que...
M. Nadeau-Dubois : ...des
modalités où ce sera possible. J'aimerais connaître les intentions de la ministre
à cet égard-là. Est-ce qu'elle s'inscrit aussi dans cette volonté
d'élargissement là? Est-ce que...
C'est sûr que c'est une question qui est
relativement hypothétique, mais je pense que la ministre comprend ce que
j'essaie de faire. Tu sais, j'essaie de nous assurer que les intentions sont
claires et qu'on ne fera pas, en bout de course, au bout du processus
réglementaire, ce que les hygiénistes dentaires redoutaient qu'on fasse avec le
projet de loi lui-même, c'est-à-dire rendre le DPNC presque... disons, toujours
conditionnel à une ordonnance ou presque toujours conditionnel à une
ordonnance.
Est-ce que l'intention de la ministre,
c'est de donner son feu vert à un règlement qui viendrait significativement
élargir la possibilité pour les hygiénistes de faire des DPNC sans ordonnance à
l'intérieur de certaines modalités?
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Mme la ministre.
Mme McCann : ...l'intention, c'est
effectivement que les hygiénistes dentaires puissent faire du débridement
parodontal non chirurgical à titre préventif. Ça, c'est très important de le
souligner. Donc, autant que possible, selon, évidemment, des critères de
sécurité, de santé et en suivant, là, les directives qui seront données par
l'ordre lui-même, en consultation avec l'office, etc. Donc, l'intention, c'est
celle-là, mais il y aura des circonstances, effectivement, où on aura besoin
d'une ordonnance.
Le Président (M. Bachand) :
M. le député.
M. Nadeau-Dubois : Est-ce que
ces circonstances-là, notamment, ça pourrait être quand il y a un diagnostic de
posé, qu'il y a une maladie parodontale et que, donc, le DPNC, là, s'inscrit
dans un plan de soins pour régler une maladie, là, dans ce cas-là, on peut
penser qu'une ordonnance serait nécessaire?
Le Président (M.
Bachand) : Mme la ministre.
M. Nadeau-Dubois : C'est-u le
genre de modalité, de condition qu'il pourrait y avoir dans le règlement?
Mme McCann : Je pense que oui,
parce que là on tombe dans le curatif s'il y a une maladie parodontale. Donc,
ça pourrait être une des conditions.
M. Nadeau-Dubois : Puis la
volonté du gouvernement, dans le champ de la prévention, là, c'est d'être... c'est
d'élargir le plus possible l'autonomie dans le champ préventif.
Mme McCann : Dans le champ
préventif.
M. Nadeau-Dubois : Je pense,
c'est important qu'on nomme ces choses-là en commission puis que les gens
comprennent où le gouvernement s'en va, y compris avec son amendement. Parce
que, quand on voit un règlement apparaître, on a souvent le réflexe de se
dire : Oh! c'est une peu une boîte noire... ou, en tout cas, on sait moins
ce qu'il va y avoir que quand on travaille directement des articles de projet
de loi.
C'est pour ça que je pose la question,
pour qu'on comprenne l'intention de la ministre, où s'en va... où elle s'en va,
où s'en va son gouvernement, pour qu'on n'ait pas... pour qu'on ne puisse pas
penser que ce serait un tour de passe-passe, là. Puis je comprends puis je suis
rassuré, ce n'est pas ça qui se passe. Ça fait que ça répond à mes questions.
Puis je salue l'ouverture de la ministre.
On a cheminé ensemble dans les dernières heures. On est partis d'une
interprétation différente du texte du projet de loi puis là on arrive à
l'adoption, je l'espère, bientôt d'un amendement qui va représenter une
avancée...
M. Nadeau-Dubois : ...se passe,
là, puis je comprends, puis je suis rassuré, ce n'est pas ça qui se passe. Ça
fait que ça répond à mes questions. Puis je salue l'ouverture de la ministre,
on a cheminé ensemble dans les dernières heures. On est partie d'une
interprétation différente du texte du projet de loi, puis là on arrive à
l'adoption, je l'espère, bientôt, d'un amendement qui va représenter une
avancée en matière d'accès à des soins buccodentaires au Québec. Puis on...
Dieu sait... Et la ministre, pas besoin de parler de Dieu, la ministre sait
qu'on a énormément de chemin à faire sur ce plan-là. Ça fait que je salue le
fait qu'on ait été capables de cheminer ensemble là-dessus aujourd'hui, c'est
important pour ma formation politique. Depuis des années, on attendait le
moment que le Code des professions soit ouvert pour mener ce débat-là. Ce que
je constate, c'est qu'il y a de l'ouverture de la ministre. C'est tout à son
honneur. Et souhaitons qu'on avance rapidement sur ce plan-là. Souhaitons que
le règlement en question soit adopté rapidement pour que rapidement on puisse
élargir, pour que rapidement on puisse donner plus d'autonomie, envoyer nos
hygiénistes dentaires dans nos CHSLD, dans les écoles, dans les CLSC pratiquer
leur métier comme elles savent le faire, en toute autonomie, sans la tutelle
des dentistes. Si c'est ce qui finit par arriver au terme du processus qu'on
adopte en ce moment, ce sera une excellente nouvelle.
• (14 h 10) •
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup, M. le député. Mme la ministre.
Mme McCann : Bien, je réitère,
M. le Président, que... évidemment les ordres vont en discuter ensemble, mais
l'esprit de ce projet de loi, c'est de donner plus d'autonomie. Nonobstant
l'article I, tous les autres articles que nous amenons, comme gouvernement,
c'est une avancée importante pour les hygiénistes dentaires. Et je pense que...
Je souhaite effectivement que ça chemine très bien puis que les règlements
soient faits dans les meilleurs délais, mais en consultation avec l'Ordre des
dentistes — évidemment, l'Ordre des hygiénistes dentaires va
piloter — mais que le cheminement soit fait dans les meilleurs
délais.
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup. Interventions sur l'amendement de la
ministre? Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme Weil
: Oui. Bien,
je dois vous dire, j'ai une inquiétude. Et lors des crédits, on a parlé des
règlements, la lenteur de l'adoption des règlements. Des fois, ça prend... Et
je pense, la ministre... Moi, j'ai demandé l'engagement de la ministre de créer
une table incluant le conseil interprofessionnel pour alléger le processus. Parce
que, bon, ça, c'est procédural, mais c'est vraiment un problème au Québec, la
lenteur. Et la présidente n'était pas si contente du commentaire, mais il y
avait, disons, des adjectifs assez corsés pour décrire la lenteur et le cumul
de règlements qui doivent être adoptés.
Là, on est dans ce projet de loi et je
vois un gros frein. Et surtout que c'est après consultations avec plusieurs
parties, donc, là, juste là, les négociations. C'est sûr que la ministre est
pleine de bonne volonté.
D'ailleurs, sur cette question de
prévention, ils ont bien souligné, il y a la prévention primaire, secondaire,
tertiaire, hein, dans leur... C'est comme en continu. Et je tiens à le
réitérer...
Mme Weil
: ...donc, là,
juste là, les négociations. C'est sûr que la ministre est pleine de bonne
volonté.
D'ailleurs, sur cette question de
prévention, ils ont bien souligné, il y a la prévention primaire, secondaire,
tertiaire, hein, dans leur... C'est comme en continu. Et je tiens à le
réitérer, l'Ordre des hygiénistes le dit, selon leurs propres règlement et code
de comportement éthique, etc., ils ont l'obligation qu'ils voient quand ils
voient qu'il y a un problème. Je pense que les gens doivent saisir ça. C'est
qu'ils ne sont pas sous le joug ou l'égide d'un autre ordre professionnel, ils
sont indépendants. Ça a été vraiment le message qu'on a eu. Ils ne sont pas
subjugués, ils sont autonomes et responsables. Responsables dans le sens qu'ils
voient un problème, alors, moi, je dis à la personne : Non, absolument, je
ne vais pas intervenir, vous allez voir un dentiste.
J'ai regardé, dans le peu de temps qu'on
avait, les pratiques dans les autres provinces. Il n'y a pas cette timidité. On
dirait qu'ils sont beaucoup plus à l'aise, beaucoup plus confiants. Est-ce que
c'est parce qu'ils le vivent depuis plus longtemps, parce qu'ils ont constaté
que ça va bien et que chacun des ordres agit de façon responsable? Est-ce que
c'est la culture? J'essaie de comprendre pourquoi il y a cette divergence entre
nos cultures organisationnelles.
C'est sûr qu'on a un système extrêmement
structuré. Tous ceux qui ont voulu apporter des changements dans ce domaine,
hein, on se bute à ça. Mais, en même temps, on comprend. Le grand objectif,
c'est protection du public. Et c'est exactement la volonté de la ministre, ça,
je le comprends. On est tous là pour ça.
Mais, quand on parle de protection du
public, je le vois de façon plus large, je le vois aussi, le grand public. Je
pense à tous les segments de la population, je pense à tous ceux — et
la ministre l'a même évoqué — dans les centres, notamment, de longue
durée, où actuellement le projet-pilote ou le projet, je ne sais pas si c'est
un projet-pilote, mais c'est un genre de projet-pilote, pour les personnes dans
les centres de longue durée pourraient avoir accès à une hygiéniste.
Évidemment, magnifique projet, inspirant, mais on entend que ça ne va pas si
bien parce qu'il n'y a pas d'ordonnance. Bon, là, la ministre, quand même, elle
règle l'enjeu.
J'ai toujours de la misère à comprendre,
c'est rare de voir ça, où on rajoute «ou ordonnance», «ou selon une
ordonnance». On ne comprend pas le sens du «ou». Je suis très légiste, là, je
ne comprends pas le sens du «ou». J'ai eu une explication, mais c'est comme une
certaine condition qui pourrait toujours lever sa tête. C'est mon... J'exprime
mon inquiétude. J'aurais voulu avoir plus de temps, peut-être même parler avec
tous et chacun pour voir la réaction, est-ce qu'ils sentent qu'on est encore
timides et qu'on reste encore très froids et inquiets par rapport à leur
autonomie alors que cette autonomie a fait ses preuves?
Et, quand je vois les lettres qui ont été
déposées, les lettres de tous les autres ordres dans les provinces, toutes les
provinces, sauf peut-être une province ou deux, qui expliquent comment ça
fonctionne et, dans certains cas, depuis quand même assez longtemps, j'aurais
voulu voir...
Mme Weil
: …et, quand je
vois les lettres qui ont été déposées, les lettres de tous les autres ordres
dans les provinces et toutes les provinces, sauf peut-être une province ou
deux, qui expliquent comment ça fonctionne. Et, dans certains cas, depuis quand
même assez longtemps, j'aurais voulu voir ce pas de confiance qu'on pourrait
prendre à cet égard. Mais je réitère que la ministre a fait… je sais un peu ce
que c'est, de trouver des voies de passage, et je suis quand même contente
qu'on ait eu ce débat, cette discussion. Et je voudrais que la ministre puisse vraiment,
bon, je pense que je lui ai donné quelques priorités, donc les règlements, on
l'a fait pendant les crédits, mais ça va toucher justement.
D'ailleurs, voici un exemple où on veut vraiment
que ça se fasse rapidement. Évidemment, il y aurait des discussions avec
l'ordre, je ne sais pas si la ministre a déjà eu des échos de l'Ordre des
hygiénistes, nous, on n'en a pas eu, je ne sais pas s'ils suivent les
discussions. Alors, je voulais quand même exprimer, M. le Président, une
certaine inquiétude que j'ai, une réserve, parce que c'est une formulation qui
cache… pas qui cache intentionnellement, mais il y a peut-être un enjeu qu'on
n'a pas vu, un problème qu'on n'a pas vu. Et c'est toujours dans ces situations-là,
c'est en discutant avec les experts qu'on peut creuser la chose, comme on a
fait avec les ingénieurs et les architectes, et on continue à le faire.
Qu'est-ce que ça peut vouloir dire?
Si on pouvait l'enlever, parce que, de
toute façon, j'imagine, même quand on le ferait, on décrirait les conditions,
juste les conditions. Si les conditions ne sont pas rencontrées, ça finit là,
ça finit là, et normalement… et l'hygiéniste le sait. Moi, là, je ne vais pas
procéder, parce que je vois qu'il faut qu'un dentiste soit saisi de cette
personne, puis, moi, je vais référer cette personne, je vais lui dire d'aller
consulter un dentiste.
Donc, normalement, le règlement serait
précis, il dirait ce qu'il a à dire. Alors, «ou selon une ordonnance», on se
demande pourquoi, pourquoi le mettre, ça vient diluer l'intention que, nous, on
avait, je pense, collectivement, d'avancer les choses. On veut montrer
prudence, mais la prudence, elle sera dans les conditions et les modalités
prévues dans un règlement. Et on voit que les parties prenantes font partie de
la discussion, alors je ne vois pas ce que ça rajoute.
C'est comme si on ne veut pas abandonner
cette idée puis on le met juste pour se donner bonne conscience, une certaine
sécurité par rapport à ça. Je ne sais pas si la ministre a une réponse à mes préoccupations,
est-ce qu'elle sent vraiment que c'est nécessaire de dire «ou selon une
ordonnance», alors que ce serait normalement le règlement qui le prévoirait?
Mais de l'avoir dans la loi, on ne peut pas savoir les interprétations qui
seraient données, alors que ce qu'on dit, par ailleurs, l'essentiel de cet
article, c'est effectuer un débridement parodontal…
Mme Weil
: …ou selon une
ordonnance, alors que ce serait normalement le règlement qui le prévoirait.
Mais de l'avoir dans la loi, on ne peut pas savoir les interprétations qui
seraient données. Alors que ce qu'on dit, par ailleurs, l'essentiel de cet
article, c'est effectuer un débridement parodontal non chirurgical suivant les
conditions puis les modalités, bon, là, on l'a rajouté, ça. Et donc, c'est un
compromis, déjà, d'avoir dit qu'il y aura un règlement, il y aura des
discussions, il y aura des échanges qui auront lieu pour assurer, tous et
chacun, est-ce qu'on pourrait arrêter, tout simplement, après l'Ordre
professionnel des dentistes du Québec.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Mme la ministre.
Mme McCann : Oui, M. le
Président. Bien, c'est aussi dans la loi en Ontario. L'activité dont on parle
est autorisée en vertu de l'article 4 de la loi de 1991 sur les
hygiénistes dentaires et «peut être réalisée soit, un, selon une ordonnance
d'un dentiste; deux, ou sur l'initiative de l'hygiéniste dentaire, et ce, dans
la mesure où aucune des contre-indications prescrites dans le règlement
relativement à son accomplissement n'est présente et qu'elle cesse de
l'accomplir si l'une d'entre elles se présente.»
Les contre-indications dont j'ai fait
lecture précédemment. Alors, la loi ontarienne parle également de l'ordonnance
d'un dentiste.
Mme Weil
: Bon, c'est
rassurant. Donc, c'est le président qui a inspiré la ministre. On… ce n'est
pas… bien, on s'inspire essentiellement de… bien, s'inspire, dans le sens qu'on
a vu que ça fonctionne bien dans la pratique en Ontario. Bien…
Mme McCann : M. le Président…
Le Président (M.
Bachand) : Oui, allez-y, Mme la ministre.
Mme McCann : Je ne pense pas
que ça origine vraiment… Si je peux me permettre, là, en fait, c'est suite à
nos réflexions et à la pratique, hein, au Québec, où on juge, dans la réalité,
que c'est nécessaire. Bon, tant mieux, là, je veux dire, c'est… même, ce qui se
fait ailleurs, c'est toujours intéressant de voir que… parce qu'on est au
Québec, on est en Ontario, hein, les besoins sont souvent les mêmes.
• (14 h 20) •
Mme Weil
: Oui, je veux
juste dire sur le libellé, tout simplement, c'est-à-dire la formulation. C'est
pour ça que, non, je comprends très bien qu'on est autonomes et on a notre
propre vision, on a nos propres acteurs puis on travaille entre nous avec nos
experts sur notre terrain, mais c'était le libellé. Ça me rassure, dans le sens
que ce libellé n'a pas été un frein, d'après… visiblement pas, là, parce que ça
date certainement de quelques années. Mais je… en tout cas, je n'ai pas… bien,
je ne sais pas si d'autres… mais ça suffit, là, ça me suffit, là, juste que
l'Ontario, qui est quand même nos voisins, grande province qui… On ne sait pas
comment, jusqu'à… Et est-ce qu'il y avait aussi, dans… parce que je n'ai pas lu
le libellé de l'Ontario, donc, de la consultation avec les mêmes partenaires
pour créer le règlement, pou… C'est-à-dire on dit que le… Dans la formulation…
Mme McCann : Oui. Oui. Mais
là, je n'ai pas l'information précise, mais, là, je fais faire une présomption,
mais je présume que oui…
Mme Weil
: ...la consultation
avec les mêmes partenaires pour créer le règlement, pour... c'est-à-dire, on
dit que le... dans la formulation?
Mme McCann : Oui. Oui.
Mais là je n'ai pas l'information précise. Mais là je fais faire une
présomption, mais je présume que oui parce que, M. le Président, on parle d'une
grande autonomie, une plus grande autonomie des hygiénistes dentaires, mais il
demeure que le partenariat, la collaboration entre dentistes et hygiénistes
dentaires, là, c'est fondamental. Donc, il m'apparaît que... Je serais extrêmement
surprise si ça ne serait pas le même type d'exercice avec l'Ordre des dentistes
de l'Ontario.
Mme Weil
:
Excusez, une autre question. Donc, dans la loi de l'Ontario, le libellé que
vous avez lu, ça, c'est dans la loi?
Mme McCann : Hum-hum.
Oui.
Mme Weil
: Et
ensuite, ils ont fait le règlement avec toutes les conditions.
Mme McCann : Je présume
que oui. Oui, oui, je présume. Est-ce que... Je me tourne vers l'office.
Le Président (M.
Bachand) : Mme Marcotte, s'il vous plaît.
Mme Marcotte (Nadine) :
Merci, M. le Président. Bien, en fait, dans la loi des hygiénistes dentaires en
Ontario, on dit, là, qu'elles peuvent être autonomes pour faire des activités
s'il n'y a pas de contre-indication. Les contre-indications sont indiquées dans
un règlement. Je ne sais pas s'il y a des consultations, là, avec les autres
ordres, mais probablement aussi que...
Mme Weil
: ...là
qu'on met les deux possibilités, mais on ne parle pas de consultation avec qui
que ce soit dans la loi, j'imagine. C'est nous qui le rajoutons, ici.
Mme Marcotte (Nadine) : …
Mme McCann : D'accord,
oui. Dans le libellé, oui.
Mme Weil
: Donc,
est-ce que c'est nécessaire? Est-ce qu'on pourrait juste dire : «les
modalités prévues dans un règlement»?
Mme McCann : Mais, M. le
Président, une consultation, c'est une consultation, hein? Le sens d'une
consultation, c'est de… je chercherais mon dictionnaire, là, mais vous
comprenez le sens de mon intervention. C'est une consultation. L'Ordre des
hygiénistes dentaires va consulter l'Ordre des dentistes.
Mme Weil
: Mais ce
n'est pas… excusez-moi, M. le Président, ce n'est pas contraignant.
Mme McCann : Ce n'est pas
contraignant.
Mme Weil
: Dans
une loi, oui, on peut présumer qu'un ministre ou une ministre va consulter pour
bien faire son règlement, comme on fait avec tous les règlements. Mais il y a
un message un peu ici, c'est qu'il va falloir que tout le monde s'entende. Je
ne sais pas si c'est vraiment nécessaire de mettre les parties prenantes. C'est
comme pour rassurer tout le monde, alors qu'on pourrait tout simplement dire...
On se parle, là, hein? Je veux dire, j'ai... «suivant les conditions et les
modalités prévues dans un règlement», tout simplement. Ce serait la nature
d'une loi, là, de parler comme ça, mais évidemment, quand on prépare le
règlement, le gouvernement et, dans ce cas-ci, l'office, évidemment, le
gouvernement, bon, consulte l'office, il va consulter les autres parties
prenantes qui sont intéressées, et c'est justement à l'ordre professionnel des
dentistes...
Bon, vous comprenez ce que je veux dire,
c'est que généralement on ne met pas qui on va consulter lorsqu'on prépare un
règlement, dans... On peut créer une table de concertation, on peut... Ce n'est
pas impossible de le voir, mais il y a un message qui est là aussi, c'est
qu'on...
Mme Weil
:
...intéressées, et c'est justement l'ordre professionnel des dentistes.
Bon, vous comprenez ce que je veux dire.
C'est que, généralement, on ne met pas qui on va consulter lorsqu'on prépare un
règlement dans... On peut créer une table de concertation, on peut... Ce n'est
pas impossible de le voir. Mais il y a un message qui est là aussi, c'est qu'on
souhaite un consensus à quelque part.
Mme McCann : ...il y a... Puis
dans les projets de loi où j'ai travaillé moi-même dans le passé, c'est une
bonne pratique pour la collaboration future, parce que les hygiénistes
dentaires, les dentistes vont continuer de travailler ensemble.
Mme Weil
: C'est ça,
mais je pense que c'est important que la ministre le confirme aujourd'hui. Le
gouvernement doit trancher, et évidemment, on souhaite que l'orientation soit
fixe. Les gouvernements changent, les gouvernements changent. Ils changent
difficilement une loi, mais ici, il y a cette condition. Je suis en train de
tout simplement mettre de l'avant certaines... comment dire, des obstacles
possibles.
Et je mentionnerais aussi le gros obstacle
de la lenteur de nos règlements, et, si la ministre peut confirmer... Au-delà
du grand dossier dont on a parlé lors des crédits, c'est de vraiment s'attarder
à cette problématique. Il y a des solutions qui peuvent être amenées au-delà
des solutions qu'on a entendues, c'est-à-dire avec quelques personnes
additionnelles. Il y a d'autres étapes qui peuvent être franchies, qu'on...
Déjà peut-être, que ce règlement soit la priorité dans les règlements, même
s'il serait... c'est-à-dire qu'il n'aurait pas un délai d'attente et puis qu'il
ne serait pas le 30e règlement auquel on va s'attarder pour l'adopter. Je
comprends qu'il y ait des travaux à faire, mais ça viendrait ralentir le
progrès, si on veut, qu'on souhaite.
Et c'était un projet de loi, je vous
rappelle, quand ça a été déposé, très attendu. Il y avait beaucoup d'articles
écrits là-dessus, beaucoup d'enthousiasme par rapport à ça. Donc, je pense que
la ministre, elle a un peu de pain sur sa planche, là, mais du bon pain,
d'avancer la société québécoise, là, dans ce sens. Alors donc, on retient
l'engagement de la ministre de veiller au grain dans ce dossier et de s'assurer
que ce règlement puisse se faire assez aisément et, évidemment, assez
rapidement.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Donc, sur cet amendement «pain St-Méthode»,
qu'on pourrait peut-être appeler... Mais blague à part... Oui, M. le député de
Gouin.
M. Nadeau-Dubois : Oui. On
pourrait continuer les métaphores de boulangerie, mais juste avant, juste une
petite question. Parce que je me rappelle les propos d'une représentante de
l'Office des professions, puis c'était des inquiétudes qui avaient été
également exprimées par la collègue de l'opposition officielle, sur
l'engorgement réglementaire, les délais dans l'approbation de ces
règlements-là. Je me rappelle qu'on avait tenté de nous rassurer en nous disant
qu'il y avait quand même une forme de priorisation qui était faite...
M. Nadeau-Dubois :
...d'une représentante de l'Office des professions, puis c'étaient des inquiétudes
qui avaient été également exprimées par la collègue de l'opposition officielle,
sur l'engorgement réglementaire, les délais dans l'approbation de ces règlements-là.
Je me rappelle qu'on avait tenté de nous rassurer en nous disant qu'il y avait quand
même une forme de priorisation qui était faite, qu'on souhaite... qu'on faisait
preuve de discernement pour savoir quand même qu'est-ce qu'on faisait avancer
plus vite ou moins vite.
Un règlement comme celui-là, là, où ça se
situe dans les priorités de l'office? Est-ce qu'on peut s'attendre à ce que ça
aille rondement, pour parler clairement, que ça passe sur le dessus de la pile
puis qu'on avance prestement? C'est quand même un règlement qui... et je ne dis
pas qu'il y en a des pas importants, là, mais celui-là, il va concrètement...
il a le potentiel, concrètement, d'aller toucher la vie puis améliorer la vie
des Québécois, des Québécoises rapidement.
Est-ce qu'on peut s'attendre à ce que ce
soit un règlement qui avance rapidement, considérant ce que nous a dit l'Office
des professions, c'est-à-dire qu'ils étaient en mesure d'en faire avancer
certains plus vite que d'autres quand les circonstances le justifiaient?
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Mme Marcotte, s'il vous plaît.
Mme McCann : M. le
Président...
Le Président (M.
Bachand) : Ah! Mme la ministre, pardon, désolé. Désolé.
Mme McCann : Je m'excuse.
On pourrait donner la parole à Me Nolin, de l'Office des professions.
Le Président (M.
Bachand) : Alors, Me Nolin, je vous invite à vous identifier.
M. Nolin (Patrick) :
Bonjour. Patrick Nolin, directeur des affaires juridiques à l'Office des
professions.
Donc, à la question du député, évidemment
qu'à l'office il y a une priorisation qui est faite à notre niveau pour
valider. Il y a souvent des enjeux qu'il faut regarder. Il y a un premier enjeu
aussi, c'est la vitesse que l'ordre va aussi adopter son règlement. Ensuite de
ça, les consultations, bien, ça, il y a des discussions qui sont faites
là-dessus.
Je vous dirais que, si vous regardez, il y
a eu deux règlements qui ont quand même été publiés récemment à la Gazette
officielle qui faisaient suite à l'adoption de la loi sur les IPS et qui
faisaient suite aussi à l'adoption de la Loi sur la pharmacie, qui a été
changée récemment. Donc, déjà, ces projets-là avancent et circulent. Donc,
c'est des projets, quand même, qui étaient importants, qui ont été adoptés au
printemps. Et puis là, bien, on est en phase de pouvoir les édicter
prochainement pour le gouvernement. Mais il y a eu quand même une publication à
la gazette, on est en train de recueillir... de terminer l'analyse des commentaires
qui ont été reçus.
Donc, évidemment que, oui, il y a de
l'énergie, là, qui est dépensée pour qu'on puisse faire cheminer ces
règlements-là.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. M. le député de Gouin.
M. Nadeau-Dubois : Je
n'aurais pas la... Je ne serais pas assez présomptueux pour demander un délai
spécifique, mais, mettons, une idée, là. Ça ressemble à quoi, les délais pour
adopter un règlement comme celui-là? À quoi on s'attendre, nous, comme
législateurs? On vote ça aujourd'hui, là. Quelles peuvent être nos attentes
raisonnables sur le délai que ça va prendre pour que ça soit appliqué puis que,
sur le terrain, les hygiénistes dentaires bénéficient de ces nouveaux pouvoirs
là?
Le Président (M.
Bachand) : Me Nolin.
• (14 h 30) •
M. Nolin (Patrick) : Ce
serait présomptueux de ma part de vous faire aussi une réponse ferme.
Évidemment qu'il y a les délais qui existent, notamment ceux qui sont prévus à
la Loi sur les règlements. Il y a des délais qui appartiennent à... des fois,
en partie au gouvernement, en partie à l'ordre. Donc, ce serait difficile pour
moi, mais je pense qu'une réalité, en dedans d'un an, c'est quelque chose qui
est raisonnable, là. Tu sais, ça peut arriver. Mais c'est... Comme je vous dis,
ça dépend du délai dans lequel on va...
14 h 30 (version non révisée)
M. Nolin (Patrick) :
…notamment, ceux qui sont prévus à la Loi sur les règlements, il y a des délais
qui appartiennent des fois en partie au gouvernement, en partie à l'ordre, donc
ce serait difficile pour moi, mais je pense qu'une réalité en dedans d'un an,
c'est quelque chose qui est raisonnable, là. Tu sais, ça peut arriver. Mais
c'est… comme je vous dis, ça dépend du délai dans lequel on va recevoir les
règlements… puis qu'il va être traité. Puis, des fois, il peut y avoir un
règlement qui ne cause pas, aussi, d'enjeu, parce qu'il y a discussions qui
sont faites aussi avec l'ordre, en cours de route, dans la consultation.
L'office apporte son rôle-conseil également. Donc, ça dépend des échanges puis
des délais. Donc, c'est pour ça que ça serait difficile d'engager, tant l'office
que le gouvernement, pour un délai.
Le Président (M.
Bachand) : M. le député de Gouin. Après ça, Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
M. Nadeau-Dubois : Jamais je
n'oserais demander à monsieur d'engager l'office ou le gouvernement, mais c'est
quand même une revendication de longue date de la part des hygiénistes, mais
pas juste des hygiénistes, ce n'est pas juste une revendication corporatiste au
sens strict, hein, un large… il y a un consensus social au Québec sur… à
l'effet que, pour améliorer l'accès aux soins de santé buccodentaire, il faut
donner du lousse, pour dire les choses simplement, aux hygiénistes.
Je pense qu'on peut prendre pour acquis
que, de leur côté, ça va aller prestement. Je pense qu'ils attendent depuis des
années, je pense qu'ils vont travailler avec entrain. Dans le… si l'Ordre des
hygiénistes est capable d'aller prestement puis de faire un premier projet de
règlement rapidement, je comprends, de monsieur, qu'à l'intérieur d'un an on
peut s'attendre à ce qu'on soit arrivés au bout du processus.
Le Président (M.
Bachand) : Me Nolin.
M. Nolin (Patrick) : Ça fait
partie des possibilités, effectivement.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme Weil
: Mais je me
demande… on a inscrit un délai, c'est sûr que c'était différent, c'était pour
les architectes, les technologues et les ingénieurs et les technologues, donc
c'était vraiment… ça relevait de l'ordre de chacun… et puis on a mis un délai
d'un an. On peut inscrire un délai, je veux juste savoir si la ministre est
ouverte à ça, d'un an, pour qu'ils fassent leurs travaux. Parce que,
finalement, c'est adopté par le conseil d'administration de l'ordre. Donc, dans
un… ils seront très… je suis sûre qu'ils seront, comment dire, très
enthousiastes à agir rapidement. Donc, je voulais savoir si la ministre est
ouverte à un délai de… ça pourrait… est-ce qu'elle trouve raisonnable… mais, au
plus, un an?
Le Président (M.
Bachand) : Mme la ministre.
Mme McCann : M. le Président,
je vais demander une petite suspension parce que…
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Alors, on suspend quelques instants. Merci
beaucoup.
(Suspension de la séance à 14 h 32)
(Reprise à 14 h 35)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! La commission
reprend ses travaux. Mme la ministre, s'il vous plaît.
Mme McCann : Bon, alors,
merci, M. le Président. Bien, j'ai pris quelques minutes parce que, souvent, on
dit le diable est dans les détails, hein, mais c'est parce que ce qu'amène la
députée de Notre-Dame-de-Grâce, là, pour les architectes, les ingénieurs, on
parle là d'une délégation d'actes, alors qui est un contexte différent de ce
qu'on discute actuellement pour les hygiénistes dentaires, où ils vont faire
leur propre règlement. Alors, ce n'est pas le même contexte du tout.
Dans ce sens-là, on ne croit pas que ce
soit requis de mettre un délai, étant donné que c'est dans l'intérêt des
hygiénistes dentaires de faire dans les meilleurs délais possible, mais évidemment
de le faire dans les règles de l'art. Mais il n'y a pas nécessairement un
contexte qui nécessiterait, là, qu'on édicte un délai. Mais, enfin, c'est davantage...
est-ce que c'est une valeur ajoutée?
Le Président (M. Bachand) :Mme la députée.
Mme Weil
: ...M. le
Président. Toutes les procédures après. Donc, le gouvernement doit l'adopter,
hein, donc on pourrait peut-être, dans les... on met un délai dans le... on
fait souvent ça, de la date de l'adoption de la loi, on donne un délai pour ne
pas... C'est des choses qui sont embourbées parfois dans tout le travail
gouvernemental. C'est juste une façon de dire que c'est une priorité...
Mme Weil
: ...pourrait peut-être,
dans les... On met un délai dans le... On fait souvent ça dans... de la date de
l'adoption de la loi. On donne un délai pour ne pas... C'est des choses qui
sont embourbées parfois dans tout le travail gouvernemental. C'est juste une
façon de dire que c'est une priorité.
Mais, là encore, il faudrait qu'on parle peut-être
avec ceux qui s'occupent de cette mécanique, quels sont les délais habituels
lorsqu'un règlement est adopté. Ensuite, il passe à l'office, j'imagine, puis
ensuite le gouvernement, qui l'approuve.
Mme McCann : Mais il faut
préciser que le délai qu'on donne, si ma compréhension est bonne, là, je verrai
avec Me Nolin s'il y a quelque chose, mais c'est un délai qu'on donne aux
ordres. Par la suite, il y a évidemment l'étape avec l'office et avec le
gouvernement. Alors, quand on parle d'un délai d'un an, c'est pour l'ordre,
mais il y a des étapes subséquentes par la suite.
Mme Weil
: ...juste
pour réflexion, on n'a pas, peut-être dans le sens que... des lois où on s'est
donné, le gouvernement... dans un projet de loi. Parce qu'on a eu... Parce que
le gouvernement est souvent sous pression pour adopter quelque chose
rapidement, puis qu'on se donne un délai pour que ce... tel et tel acte ou
activité est enclenché dans un certain délai.
L'essentiel, c'est de trouver un mécanisme
qui ferait que ça ne devient pas embourbé, à quelque part, dans toutes les
procédures qu'on connaît qui sont lourdes.
On n'a peut-être pas la réponse
maintenant. Je ne sais pas s'ils peuvent y réfléchir. En tout cas, la ministre
a pris bonne note qu'il y a toujours un grand risque que dans cinq ans ou dans
quatre ans... On ne sait jamais. Bien, écoutez...
Le Président (M.
Bachand) : Mme la ministre.
Mme McCann : ...au niveau, là,
des projets de loi... ou, en fait, des dossiers, plutôt, des IPS et des
pharmaciens, comme Me Nolin l'a dit, ça a procédé rondement. Pour moi, le
dossier buccodentaire est dans la même catégorie, là, d'accès pour la
population du Québec. Alors, évidemment qu'on suit ces dossiers-là avec
beaucoup d'intérêt, et on veut s'assurer que ça se fasse dans les meilleurs
délais.
Mais si on en juge... Et, même en temps de
pandémie, ces dossiers-là ont procédé quand même très rapidement parce que ces
ordres-là voyaient vraiment une valeur ajoutée importante au niveau de l'accès.
Mme Weil
: ...certain
consensus, par exemple, dans ce cas-là, qui n'est peut-être pas au
rendez-vous... En tout cas, je comprends que la ministre comprend bien puis que
la ministre va être attentive à veiller au grain, là, par rapport à ce
dossier-là, pour le progrès. Merci.
Le Président (M.
Bachand) : D'autres interventions sur l'amendement de la
ministre? S'il n'y a pas d'autre... M. le député de Gouin.
M. Nadeau-Dubois : Je
comprends que les gens de l'ordre des professions nous disent, sans vouloir se
commettre plus qu'ils ne le peuvent, que...
Mme Weil
: ...ce
dossier-là, pour le progrès. Merci.
Le Président (M.
Bachand) : D'autres interventions sur l'amendement de la ministre?
S'il n'y a pas d'autre... M. le député de Gouin.
M. Nadeau-Dubois : Je
comprends que les gens de l'Office des professions nous disent, sans vouloir se
commettre plus qu'ils ne le peuvent, que c'est possible, dans la prochaine
année, d'être réaliste du côté du... Il y a un bout du délai qui est dans leur
juridiction ou dans leur contrôle, mettons. Il y a un bout du délai aussi qui
appartient à la ministre puis à son gouvernement. Est-ce qu'elle peut nous dire
si elle la volonté, quand ça va lui arriver sur bureau, de procéder le plus
rapidement possible pour que les changements qu'on vote aujourd'hui se
matérialisent dans la réalité.
• (14 h 40) •
Mme McCann : Certainement.
Certainement, M. le Président, c'est sûr que la volonté est là. Quand ça va
arriver sur le bureau au ministère, sur mon bureau, c'est sûr qu'on va vouloir
procéder dans les meilleurs délais. Absolument.
Le Président (M.
Bachand) : ...d'autres interventions sur l'amendement de la
ministre? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci beaucoup.
Maintenant, j'aimerais revenir à l'amendement du député Gouin. Alors donc, avec
ce qui s'est passé, juste pour qu'on soit certain, est-ce qu'il aurait
consentement pour retirer l'amendement du député de Gouin? Consentement, merci beaucoup.
Avant d'aller plus loin, parce qu'on doit suspendre l'article 7, est-ce
qu'il y aurait d'autres discussions sur... interventions dans l'article 7?
M. le député de Gouin, s'il vous plaît.
M. Nadeau-Dubois : Oui.
D'abord, peut-être me rappeler de combien de temps est-ce que dispose parce
qu'il y a quelques sujets que j'aimerais abordés sur l'article 7.
Le Président (M.
Bachand) : Essentiellement, on revient, si ma compréhension est
bonne, on revient au début. Alors donc... oui, juste...
M. Nadeau-Dubois : Est-ce que
j'avais... Parce que j'ai parlé avant.
Le Président (M.
Bachand) : Bien non, parce qu'honnêtement vous n'avez pas
fait... on n'a pas fait des amendements...
M. Nadeau-Dubois : Je n'avais
pas fait d'intervention sur l'article, on est allé directement sur
l'amendement. Donc...
Le Président (M.
Bachand) : C'est ça, donc vous avez le...
M. Nadeau-Dubois : ...j'ai mon
enveloppe de base. Parfait. Juste pour savoir parce que je veux bien organiser
ma pensée puis mes interventions. Donc, on a parlé de plusieurs choses, mais il
y a encore quelques éléments dans l'article 7 dont on n'a pas discuté.
J'aimerais parler du paragraphe b de cet... en fait, de l'article 1.4,
dans le fond, là, paragraphe b de l'article 1.4 qui est lui-même dans
l'article 7. On peut lire à cet article proposé par la ministre que
l'Ordre professionnel des hygiénistes dentaires du Québec peut appliquer
topiquement un agent anesthésiant, anticariogène ou désensibilisant.
L'Ordre des hygiénistes dentaires du
Québec fait une recommandation d'élargir un peu le libellé de ce paragraphe-là
pour non pas seulement parler de la possibilité d'appliquer ces agents-là, ils
recommandent de changer les verbes en fait et de parler de «détenir et
utiliser». J'imagine qu'on pourrait dire «détenir et appliquer» rendu là. Mais
l'objectif, ici, avoué de l'Ordre des hygiénistes dentaires et leur volonté
c'est, encore une fois, de faire un gain d'autonomie pour leur permettre pas
seulement d'utiliser ces agents-là, mais de leur donner la permission de les
acquérir, donc de les acquérir directement auprès des entreprises qui les
vendent...
M. Nadeau-Dubois : ...l'objectif
ici avoué de l'Ordre des hygiénistes dentaires et leur volonté, c'est, encore
une fois, de faire un gain d'autonomie pour leur permettre pas seulement
d'utiliser ces agents-là, mais de leur donner la permission de les acquérir,
donc de les acquérir directement auprès des entreprises qui les vendent, je
présume, de se procurer, donc, ces produits-là auprès des entreprises qui en
font la distribution pour ensuite les utiliser. Est-ce que la... Qu'est-ce que
pense la ministre de cette recommandation-là? Puis est-ce qu'il n'y aurait pas
là un gain intéressant d'autonomie pour les hygiénistes dentaires dans la
mesure où on pourrait non seulement l'appliquer, mais en détenir, et donc, par
le fait même, s'en procurer, en acheter? Ça leur permettrait de ne pas toujours
devoir passer par un dentiste pour ce faire.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Mme la ministre.
Mme McCann : Je vais vous
demander une suspension, M. le Président.
Le Président (M. Bachand) :
Merci. On va suspendre quelques instants. Merci beaucoup.
(Suspension de la séance à 14 h 43)
(Reprise à 14 h 48)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! La
commission reprend ses travaux. Mme la ministre, s'il vous plaît.
Mme McCann : Oui, M. le
Président. Alors, on peut donner une réponse à la question, là, du député de Gouin.
Me Hunlédé va certainement y répondre, M. le Président, avec votre
consentement.
Le Président (M.
Bachand) : Parfait. Il y a consentement? Maître, s'il vous
plaît.
M. Hunlédé (Jean-Luc Ayikoé) :
Oui. En fait, l'article 91 du Code des professions permet au conseil
d'administration de l'ordre de réglementer la détention de ce genre de
produits. Donc, pas besoin de venir le mettre dans la loi.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de Gouin.
M. Nadeau-Dubois : C'est très
intéressant. Néanmoins, l'ordre demande de le faire, c'est dans son mémoire. Notamment,
ils font une recommandation explicite de le spécifier, et c'est cohérent avec plusieurs
autres de leurs recommandations. Je pense qu'il y a une volonté de mettre fin à
certaines ambiguïtés dans ce domaine. Leur mémoire est très clair à l'effet
qu'en ce moment il y a une... Eux, ils jugent... Puis, encore une fois, là,
c'est ces gens-là qui sont sur le terrain, ce n'est pas moi, ce n'est pas la ministre,
ce n'est pas nous. C'est ces gens-là, sur le terrain... nous disent : Il y
a une ambiguïté quant à la capacité légale qu'on a non seulement d'utiliser ces
agents-là, mais de les détenir. Puis, peut-être pour prendre un exemple
concret, je pense que l'objectif qu'on partage, la ministre et moi, c'est de
permettre à des hygiénistes de pratiquer dans plus de contextes, pas juste dans
des contextes où ils sont rattachés à un cabinet de dentistes, par exemple dans
des CHSLD, dans des écoles, dans des CLSC, dans des cliniques communautaires, dans
toutes sortes de lieux où on veut faire la prévention, on veut faire du
dépistage et puis on veut s'épargner la supervision puis l'ordonnance du
dentiste. Bien, ça s'applique aussi dans la capacité de ces professionnelles-là
d'acheter le matériel, de l'utiliser elles-mêmes. Si de toute façon elles ont
la licence légale pour l'utiliser, pourquoi ne pas venir préciser qu'elles
peuvent le détenir? Elles en font la recommandation.
• (14 h 50) •
Puis je pense que ça vient mettre en
évidence aussi l'importance de l'exercice du jugement professionnel par ces
gens-là, qui peuvent choisir quel agent utiliser, faire ce... exercer leur
jugement professionnel pour choisir le produit, l'acheter, le détenir, ce qui
peut vouloir dire, je présume, l'entreposer dans leurs locaux et directement.
Puis je pense que de venir l'écrire, ça enverrait aussi le message que c'est ce
qui est souhaité que les hygiénistes fassent, pas seulement se dire : Ah!
s'ils l'utilisent ici puis ils ont le droit de l'appliquer, bien, on peut inférer
qu'ils ont le droit de le détenir. Moi, je l'écrirais. C'est la... Bien, puis
moi... pas juste moi, là, c'est la recommandation de l'ordre aussi. D'ailleurs,
je vais me permettre d'en faire un amendement pour qu'on puisse se prononcer
sur cette question-là. On va vous le faire parvenir, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce que vous avez un
commentaire avant, Mme la ministre?
Mme McCann : Oui. Moi, le
commentaire que je ferais, puis on va recevoir l'amendement, bien entendu,
c'est qu'il faut prendre le bon véhicule aussi, et je ne pense pas que la loi,
là, dont... l'article dont on parle, la...
M. Nadeau-Dubois : ...en fait
un amendement pour qu'on puisse se prononcer sur cette question-là. On va vous
le faire parvenir, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce que vous avez un commentaire
avant, Mme la ministre?
Mme McCann : Oui. Moi, le commentaire
que je ferais, puis on va recevoir l'amendement, bien entendu, c'est qu'il faut
prendre le bon véhicule aussi. Et je ne pense pas que la loi, là, dont...
l'article dont on parle, la loi, c'est le bon véhicule. Comme l'a expliqué Me
Hunlédé, on... c'est déjà dans le Code des professions. Puis je pense que l'important,
c'est que ce soit clair pour les hygiénistes dentaires que leur ordre peut
passer un règlement pour vraiment la détention de ces produits. Donc, pour moi,
c'est important, ce principe-là, de prendre le bon véhicule pour faire en sorte
que ces pratiques, là, soient claires.
Le Président (M.
Bachand) : Alors, nous allons suspendre quelques instants, le
temps de recevoir l'amendement du député de Gouin. Merci.
(Suspension de la séance à 14 h 52)
15 h (version non révisée)
(Reprise à 15 h 3)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! La commission
reprend ses travaux. Mme la ministre, s'il vous plaît.
Mme McCann : Oui.
M. Nadeau-Dubois : ...
Le Président (M.
Bachand) : Ah! Excusez-moi, M. le député de Gouin.
M. Nadeau-Dubois : ...M. le
Président.
Le Président (M.
Bachand) : Pardon. Allez-y.
M. Nadeau-Dubois : Ce ne sera
pas long. Remplacer, au paragraphe 1.4 de l'article 37.1 proposé par l'article
7 du projet de loi, le sous-paragraphe b par le suivant :
b. Détenir et utiliser des agents topiques
anesthésiants, anticariogènes ou désensibilisants.
Brève explication, parce que j'ai déjà
commencé tantôt, mais de quoi on parle? On parle, par exemple, du fluor, par
exemple, qui est une mesure de prévention de base en matière d'hygiène buccodentaire.
Dans certaines populations, vulnérables, c'est super important. Je suis sûr que
la ministre est d'accord avec moi qu'on veut favoriser le fait que les
hygiénistes puissent le faire le plus possible dans le plus de contextes
possible.
Et que le Code des professions donne le
droit aux hygiénistes d'en appliquer, c'est une chose, mais si on ne donne pas
la permission d'en détenir, et donc d'en acheter, il n'y a pas vraiment
d'avancée, il n'y a pas vraiment de gain d'autonomie, puisqu'on ne peut
appliquer quelque chose qu'on n'a pas le droit de détenir ou d'acheter.
J'aimerais savoir ce que la ministre pense
de ça. Et est-ce que ça ne lui tente pas, pour clarifier les choses, s'assurer
que ce soit noir sur blanc, bien clair, qu'on modifie le Code des professions
puis qu'on écrive en toutes lettres que ces professionnels de la santé
buccodentaire peuvent non seulement l'appliquer, mais s'en procurer et le
détenir? C'est le sens de mon amendement.
Le Président (M.
Bachand) : Mme la ministre.
Mme McCann : Bien, M. le
Président, je ne pense pas que ce soit nécessaire, pour le même objectif, là,
qu'évoque le député de Gouin. D'abord, ce n'est pas un acte réservé, la
détention d'un produit, ça n'existe pas, dans aucune loi au Québec. De plus,
clairement, l'Ordre des hygiénistes dentaires peut se donner un règlement pour
prévoir la détention de ces produits. Alors, je ne pense pas que ce soit requis
de le mettre dans la loi
Le Président (M.
Bachand) : Merci. M. le député de Gouin.
M. Nadeau-Dubois : J'aimerais
qu'on me rassure, parce que l'explication de la ministre est claire et limpide,
j'adore ça... Est-ce qu'on peut me rassurer sur le fait qu'il n'y a pas, dans
la loi sur les pharmaciens, quelque chose qui viendrait interférer et limiter
la capacité des hygiénistes dentaires à acheter et détenir les produits dont on
parle, par exemple, le fluor?
Le Président (M.
Bachand) : Oui, maître. Allez-y, oui.
M. Hunlédé (Jean-Luc Ayikoé) :
À ma connaissance, non, il n'y aucun élément qui interdirait aux hygiénistes
dentaires, en dehors des règles que l'on...
M. Nadeau-Dubois : ...la
capacité des hygiénistes dentaires à acheter et détenir les produits dont on
parle, par exemple le fluor.
Le Président (M.
Bachand) : Oui, maître. Allez-y, oui.
M. Hunlédé (Jean-Luc Ayikoé) :
À ma connaissance, non, il n'y a aucun élément qui interdirait aux hygiénistes
dentaires en dehors des règles que l'on retrouve pour peut-être la nocivité de
ces produits-là, mais ça ne serait pas des règles qui s'appliqueraient seulement
pour les hygiénistes dentaires, mais en fait ça serait des règles qui
s'appliqueraient pour l'ensemble.
M. Nadeau-Dubois : La question
n'est pas innocente. C'est une crainte qui existe chez les hygiénistes qu'il y
ait dans la loi sur les pharmaciens des dispositions qui viendraient limiter
leur possibilité d'acheter puis de détenir ces produits-là. Donc, je n'étirerai
pas ça éternellement, là, mais juste... je pense, c'est important d'avoir une
réponse claire et définitive qu'il n'y a rien dans la loi sur les pharmaciens
qui empêche les hygiénistes dentaires au Québec de détenir et d'utiliser ces
produits-là.
M. Hunlédé (Jean-Luc Ayikoé) :
À ma connaissance, non, en dehors, comme je dis, des règles usuelles que l'on
retrouve, qui pourraient s'appliquer à tout le monde mais pas seulement aux
hygiénistes dentaires.
M. Nadeau-Dubois : Donc,
l'état actuel de la législation au Québec, Code des professions, loi sur les
pharmaciens, dans le cadre du cadre juridique québécois actuellement, les
hygiénistes dentaires peuvent acheter et détenir les produits dont il est
question à l'article qu'on étudie en ce moment.
M. Hunlédé (Jean-Luc Ayikoé) :
Et pour mieux réglementer, ils devraient appliquer l'article 91 du Code des
professions pour venir réglementer et dire dans quelles conditions, dans quelle
quantité, dans quelle... les normes, en fait, selon lesquelles les hygiénistes
dentaires peuvent détenir tel produit.
M. Nadeau-Dubois : Donc, si,
en vertu de l'article 91, l'Ordre des hygiénistes dentaires mettait en place
cet encadrement-là, rien ne viendrait les embêter dans d'autres lois ou dans
d'autres règlements au Québec.
M. Hunlédé (Jean-Luc Ayikoé) :
En tout cas, s'il y a quelque chose qui les embêterait, ça ne serait pas
seulement pour les hygiénistes dentaires, parce qu'il y a certains produits qui
sont plus réglementés que d'autres, vous le savez comme moi. Donc, dans
certains cas, ça pourrait, mais ça ne viserait pas que les hygiénistes
dentaires.
Le Président (M.
Bachand) : M. le député.
M. Nadeau-Dubois : Je
comprends, mais moi, justement, ce qui m'intéresse aujourd'hui, c'est de
m'assurer que toutes les conditions sont remplies pour que les hygiénistes
dentaires puissent détenir et utiliser les produits dont on parle actuellement.
C'est pour ça que mon intention initiale, c'était de l'inscrire dans le Code
des professions. Puis évidemment, on ne parle pas de tous les produits du
monde, on parle des produits qui sont listés là puis... Par exemple, le fluor,
une hygiéniste dentaire au Québec peut en acheter, en détenir, en entreposer
puis ensuite en utiliser, il n'y a aucune autre disposition dans une loi ou un
règlement, prenons l'exemple de ce produit-là, qui l'en empêche.
M. Hunlédé (Jean-Luc Ayikoé) :
Moi, à ma connaissance, non.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Interventions sur l'amendement du député de
Gouin? S'il n'y a pas d'autre intervention... Oui.
Mme Weil
: ...pour vous
dire, on a eu la même réaction que... c'est-à-dire, on a vu le commentaire...
M. Nadeau-Dubois : ...de ce
produit-là qui l'en empêche.
M. Hunlédé (Jean-Luc Ayikoé) :
Moi, à ma connaissance, non.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Interventions sur l'amendement du député de Gouin?
S'il n'y a pas d'autre intervention... Oui.
Mme Weil
: ...pour vous
dire, on a eu la même réaction que... c'est-à-dire, on a vu le commentaire de
l'Ordre des hygiénistes et, essentiellement, c'est l'approvisionnement. Mais
j'avais aussi des questions. Est-ce qu'il y a un problème d'approvisionnement?
Est-ce qu'il y a une réserve sur les produits? Puis ça, ce n'est pas vraiment
expliqué, mais on voit que c'est cette crainte, alors que détenir et
utiliser... Donc, ça touchait vraiment cette question d'approvisionnement. Mais
je pense que les réponses sont qu'il n'y a pas de problème à se procurer, sur
le marché, de ces produits-là.
• (15 h 10) •
M. Hunlédé (Jean-Luc Ayikoé) :
Puis il n'y a pas de problème en dehors des règles du marché, je dirais.
Mme Weil
: Oui, c'est
ça. Les inventaires, essentiellement. Donc, ça va, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) : Donc, on est prêt à disposer de l'amendement du
député de Gouin? Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Nadeau-Dubois : Par appel
nominal, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) : Oui, vote par appel nominal. Merci, M. le député. M.
le secrétaire.
Le Secrétaire
: Oui.
Alors, pour, contre, abstention. M. Nadeau-Dubois (Gouin)?
M. Nadeau-Dubois : Pour.
Le Secrétaire
:
Mme McCann (Sanguinet)?
Mme McCann : Contre.
Le Secrétaire
:
M. Lévesque (Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) :
Contre.
Le Secrétaire
:
Mme Boutin (Jean-Talon)?
Mme Boutin : Contre.
Le Secrétaire
:
M. Tremblay (Dubuc)... Excusez-moi.
Le Président (M.
Bachand) : Non, Nicolet-Bécancour.
Le Secrétaire
: Oui.
M. Martel (Nicolet-Bécancour)?
M.
Martel
:
Contre.
Le Secrétaire
:
Mme Weil (Notre-Dame-de-Grâce)?
Mme Weil
: Pour.
Le Secrétaire
:
M. Bachand (Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, l'amendement est rejeté.
Alors, nous sommes toujours à
l'article 7. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? M. le député de
Gouin, s'il vous plaît.
M. Nadeau-Dubois : Merci, M.
le Président. On continue notre... sur notre chemin vers plus d'autonomie pour
les hygiénistes dentaires au Québec. Pourquoi? Pour améliorer l'accessibilité
aux soins buccodentaires, parce que c'est important pour ma formation
politique. Je trouve ça important qu'on passe ensemble les différentes
dispositions pour voir jusqu'où on peut aller pour aller chercher plus d'accès
pour les soins dentaires au Québec.
Une autre recommandation de l'ordre sur
laquelle j'aimerais entendre la ministre, c'est une proposition d'ajouter, en
fait, un paragraphe à l'article 7 qui se lirait comme suit, puis je vais
imminemment déposer un amendement :
Initier des mesures diagnostiques à des
fins de dépistage dans le cadre d'une activité découlant de l'application de la
Loi sur la santé publique.
C'est un ajout qui se calque sur quelque
chose qui existe pour les infirmiers et les infirmières. Et c'est une
recommandation qui est faite par l'Ordre des hygiénistes dentaires du Québec
pour leur permettre, dans un contexte de prévention... Puis je pense que c'est
le maître-mot du travail des hygiénistes dentaires, c'est une orientation que
semble partager la ministre. Qu'est-ce que ça permettrait, ça, par exemple?
Bien, ça permettrait à des hygiénistes dentaires d'effectuer des prélèvements
de tissus, donc, des... par exemple, des frottis, là, dans la...
M. Nadeau-Dubois : …pour leur
permettre, dans un contexte de prévention, puis je pense que c'est le
maître-mot du travail des hygiénistes dentaires, c'est une orientation que
semble partager la ministre. Qu'est-ce que ça permettrait, ça, par exemple?
Bien, ça permettrait à des hygiénistes dentaires d'effectuer des prélèvements
de tissus, donc, des… par exemple, des frottis, là, dans la bouche, dans la… il
paraît qu'il faut dire «cavité buccale», et non «bouche», dans le cadre de
programme de dépistage initié par la Santé publique.
Ça me semble intéressant, ça existe pour
les infirmiers, infirmières, les hygiénistes dentaires proposent qu'on calque
cette disposition-là et qu'on leur donne cet acte réservé. Alors, j'en ferais
l'amendement, M. le Président, on vous le fait parvenir à l'instant.
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup. Alors, nous allons suspendre
quelques instants, merci.
(Suspension de la séance à 15 h 13)
15 h 30 (version non révisée)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît!
Merci. La commission reprend ses travaux. Mme la ministre, s'il vous plaît.
Mme McCann : Oui. Alors, M.
le Président, alors, après beaucoup de recherche, je vous demanderais de
suspendre l'amendement parce qu'on voudrait trouver le document qu'on cherche,
qui va vraiment, vraiment nous éclairer sur l'amendement du député de Gouin,
sur une réponse. Donc, de suspendre en attendant qu'on trouve le document.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de Gouin.
M. Nadeau-Dubois : Deux
choses. D'abord, je n'ai aucune objection à ce qu'on suspende. Par contre, dans
la réalité de mon groupe parlementaire... La réalité de mon groupe
parlementaire fait en sorte que, moi, je ne peux pas assister à l'ensemble de l'étude
détaillée. On a moins de députés puis on en a trois en congé parental. Ça fait
que ça nous force à faire de la conciliation. Alors donc, moi, je ne sais pas,
je ne pourrai sur division pas être là pour l'ensemble de l'étude détaillée. Ça
fait que, moi, je n'ai aucun problème à ce qu'on suspende. Je trouverais
simplement dommage qu'on y revienne alors que je ne serai plus là. Ça fait que
je ne sais pas si on peut s'entendre de manière très amicale sur le fait que,
si on suspend, on réouvrira dans une séance où je serai présent pour que je
puisse participer à la discussion sur mon propre amendement. Mais si la
ministre est en mesure de prendre cet engagement-là, on suspend et on y revient
quand le document sera trouvé. Moi, je n'ai aucun problème.
Le Président (M.
Bachand) : Puis avant de...
M. Nadeau-Dubois : J'aime
mieux le dire aussi clairement et directement que ça.
Le Président (M.
Bachand) : Parfait. Mme la ministre. Mais avant ça, il va
falloir que vous lisiez l'amendement, bien sûr, pour le suspendre.
M. Nadeau-Dubois : Oui.
Le Président (M.
Bachand) : Mme la ministre.
Mme McCann : Oui. Bien, je...
J'espère que le député de Gouin sera présent à quelque moment que ce soit
demain, potentiellement, parce qu'on pourrait avoir trouvé cette information-là
demain.
Le Président (M.
Bachand) : Ça va? Donc, si vous pouvez faire la lecture de
l'amendement, s'il vous plaît.
M. Nadeau-Dubois : Oui.
C'est que l'amendement est mis...
Insérer, après le sous-paragraphe g)
du paragraphe 1.1 de l'article 37.1 proposé par l'article 7 du
projet de loi, le suivant...
Mme McCann : ... à quelque
moment que ce soit, demain, potentiellement, parce qu'on pourrait avoir trouvé
cette information-là demain.
Le Président (M.
Bachand) : Ça va? Donc, si vous pouvez faire la lecture de l'amendement,
s'il vous plaît.
M. Nadeau-Dubois : Oui. Donc, l'amendement :
Insérer, après le sous-paragraphe g du paragraphe 1.4° de l'article 37.1
proposé par l'article 7 du projet de loi, le suivant :
«h.1...»
• (15 h 40) •
Le Président (M.
Bachand) : ...petite correction, ce serait g.1, M. le député,
je m'excuse. Vu que ça suit après le g, donc ce serait g.1.
M. Nadeau-Dubois : Insérer,
après le sous-paragraphe g.1 du paragraphe 1.4° de l'article 37.1 proposé par
l'article 7 du projet de loi, le suivant :
«h.1...» Non, juste h.
Une voix
: ...
M. Nadeau-Dubois : g! c'est
là, g.1. Parfait. Désolé, c'est que ça commence à devenir l'arbre est dans ses
feuilles, nos histoires de paragraphes et d'articles. Donc :
«g.1) initier des mesures diagnostiques à
des fins de dépistage dans le cadre d'une activité découlant de l'application
de la Loi sur la santé publique (chapitre S-2.2);».
Je suis convaincu que la ministre va rapidement
voir l'utilité de cet amendement-là puisque, dans le cadre de la pandémie de COVID-19,
elle a, par décret ministériel, autorisé les hygiénistes dentaires à faire des
prélèvements. Par contre, puisque ça a été donné comme permission dans le cadre
d'un arrêt ministériel, arrêt ministériel qui n'est en vigueur que tant et
aussi longtemps que l'état d'urgence sanitaire est maintenu, cette avancée-là
va tomber au moment où l'état d'urgence sanitaire va être... bien, va prendre
fin, ce qu'on souhaite qui arrive plus tôt que tard bien sûr. Sauf qu'ironiquement
ça viendrait nous faire reculer, là, en matière de capacité des hygiénistes
dentaires à participer à des programmes de santé publique.
Donc, la pandémie qu'on vit actuellement
me semble un bon exemple. Je présume que la ministre va comprendre l'utilité de
l'article que j'essaie d'introduire puisqu'elle a... elle s'est elle-même...
elle a elle-même vu l'utilité des hygiénistes dentaires dans le cas de la
pandémie. Je me dis : Écrivons-le ici pour s'assurer qu'à l'avenir on
n'ait pas besoin d'un état d'urgence sanitaire et d'un décret ministériel pour
que la Santé publique fasse appel à des hygiénistes dentaires dans le cadre de
programmes de dépistage initiés par la Santé publique.
Je pense que c'est très intéressant. C'est
un calque, cet article-là que j'essaie d'introduire, c'est grosso modo un
calque de ce qui existe pour les infirmiers et les infirmières. Alors, ça
m'apparaît très intéressant. Puis, pour les raisons que je viens d'évoquer,
j'ai le sentiment que la ministre devrait être ouverte à cet amendement-là.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Mme la ministre.
Mme McCann : Bien, M. le
Président, aussitôt qu'on a ouvert la séance à nouveau, on a trouvé le
document. Alors...
Le Président (M.
Bachand) : ...donc on peut continuer.
Mme McCann : Oui, on pourrait
continuer. Mais je vous demanderais, évidemment, une suspension pour pouvoir
prendre connaissance finement du document pour pouvoir mieux répondre au député
de Gouin.
Le Président (M.
Bachand) : M. le député de Gouin.
M. Nadeau-Dubois : Allons-y.
Lisons...
Le Président (M.
Bachand) : On suspend quelques...
M. Nadeau-Dubois : Maintenant
qu'on l'a trouvé, lisons-le. J'aime ça.
Le Président (M.
Bachand) : On suspend quelques instants. Merci beaucoup.
(Suspension de la séance à 15 h 42)
Mme McCann : ...suspension pour
pouvoir prendre connaissance finement du document pour pouvoir mieux répondre
au député de Gouin.
Le Président (M. Bachand) :
M. le député de Gouin.
M. Nadeau-Dubois : Allons-y.
Lisons...
Le Président (M.
Bachand) : On suspend quelques...
M. Nadeau-Dubois : Maintenant
qu'on l'a trouvé, lisons-le. J'aime ça.
Le Président (M.
Bachand) : On suspend quelques instants. Merci beaucoup.
(Suspension de la séance à 15 h 42)
(Reprise à 15 h 49)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! La commission
reprend ses travaux. Mme la ministre, s'il vous plaît.
• (15 h 50) •
Mme McCann : Oui, M. le
Président. Alors, je comprends... Nous avons déposé une lettre du directeur
national de santé publique de février dernier en réponse à la demande de l'Office
des professions sur cette question d'inclure, hein, des activités diagnostiques
dans le cadre de la Loi de la santé publique, pour évidemment des activités
diagnostiques en regard de la santé buccodentaire des citoyens, des patients.
La lettre du Dr Arruda dit bien que ce n'est pas requis, que finalement le projet
de loi n° 29 prévoit un ensemble d'activités
préventives qui sont, à la limite, là, dans le cadre de la santé publique,
quand on parle de prévention, on parle de santé publique, donc ne voit pas
comment on ajouterait d'autres activités, diagnostics, pour la santé buccodentaire.
Maintenant, sur la question de l'arrêté ministériel
que j'ai signé effectivement à l'époque quand j'étais ministre de la Santé, cet
arrêté ministériel était dans le cadre, et est toujours là d'ailleurs, de la
pandémie, et c'est une mesure extraordinaire, pour donner la possibilité à
différents... différentes professions de faire les prélèvements pour...
Mme McCann : ...ministre de la
Santé, cet arrêté ministériel était dans le cadre, est toujours là d'ailleurs,
de la pandémie. Et c'est une mesure extraordinaire pour donner la possibilité à
différentes professions de faire des prélèvements pour la COVID-19, hein, dans
le cadre, là, d'un diagnostic de COVID-19. Alors, c'est une activité
extraordinaire, et qui est a été donné par arrêté ministériel, non seulement
aux hygiénistes dentaires, mais à d'autres professions, étant donné le besoin
important au niveau de la population.
Donc, en conclusion, je pense qu'on doit
se baser sur la réponse du directeur national de santé publique qui dit bien
que le projet de loi n° 29 prévoit un ensemble d'activités qui, pour lui,
représente les activités diagnostiques en regard de la santé buccodentaire, et
que, pour lui, c'est suffisant dans le cadre de la loi de la santé publique.
Donc, c'est la réponse qu'on ferait, que je ferais, M. le Président, à l'amendement
du député de Gouin.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Alors, j'autorise le dépôt du document qui se
retrouve présentement sur Greffier. M. le député de Gouin, s'il vous plaît.
M. Nadeau-Dubois : Merci, M.
le Président. Merci pour la réponse. L'argument qui est avancé par les
hygiénistes dentaires est qu'en effet, les directions de santé publique
peuvent, en vertu de la loi, prévoir une ordonnance collective pour dire :
Les hygiénistes dentaires, faites ceci, faites cela, notamment, faites du
dépistage. Leur... Et ça, c'est reconnu par tout le monde. Ma compréhension,
c'est que leur argument est de dire : À l'instar des infirmières qui ont l'activité
réservée de faire certains gestes dans le cadre des programmes de santé
publique, dans le domaine de la santé buccodentaire, les hygiénistes ont leur
expertise, ont leur spécialité.
Est-ce qu'il ne serait pas souhaitable de
réserver aux hygiénistes dentaires les mesures diagnostiques dans le domaine
buccodentaire? Pourquoi ne pas l'écrire que c'est ces professionnelles-là qu'on
souhaite dans l'exercice de ces activités-là? Puis, c'est l'idée du Code des
professions, là, c'est de dire : Écrivons qu'on souhaite que ce soient les
hygiénistes dentaires qui posent ce geste-là. Je m'explique mal il faudrait se
retenir de l'inscrire puis de le réserver pour les hygiénistes dentaires.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Mme la ministre.
Mme McCann : M. le Président,
je me base vraiment sur l'avis du directeur national de santé publique. Je
pense que c'est la chose à faire de voir la position... C'est lui qui est le
mieux placé pour nous conseiller sur ce type de demande. Donc...
Mme McCann : ...base vraiment
sur l'avis du directeur national de santé publique. Je pense que c'est la chose
à faire de voir la position... C'est lui qui est le mieux placé pour nous
conseiller sur ce type de demande.
Donc, M. le Président, je ne vois pas la
valeur ajoutée... C'est sûr que les activités des infirmières sont très larges.
Bon, au niveau de la santé buccodentaire, les hygiénistes dentaires, avec le projet
de loi n° 29, font faire, et même de façon autonome,
un ensemble d'activités important. Et encore une fois, l'avis du directeur de
la santé publique pèse lourd sur l'orientation qu'on donne à notre réponse.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de Gouin.
M. Nadeau-Dubois : Considérant
que c'est cet avis qui semble peser lourd... Il vient tout juste d'être déposé.
Est-ce qu'on peut suspendre quelques instants pour qu'on puisse prendre connaissance
de la lettre qui vient d'être déposée?
Le Président (M.
Bachand) : Parfait. Alors, on va suspendre quelques instants.
Merci.
(Suspension de la séance à 15 h 55)
(Reprise à 15 h 58)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! La
commission reprend ses travaux. M. le député de Gouin, s'il vous plaît.
M. Nadeau-Dubois : Oui. Merci,
M. le Président. J'ai pris connaissance de la lettre. Je comprends que le
directeur national de santé publique — ce sont ses mots,
là — ne juge pas que c'est justifié ou nécessaire. Une dernière
question pour la ministre. Le directeur nous dit, si je reprends sa lettre, que
ce n'est pas justifié ni... «ce n'est pas nécessaire ni justifié dans le cadre
de l'application de la Loi sur la santé publique.» Il nous dit : «Ces
nouvelles activités réservées sans ordonnance — celles qui seront
conférées si le projet de loi n° 29 est
adopté — leur permettront de mener à bien — les
hygiénistes — et de remplir pleinement leur mission de santé publique
ainsi que les programmes et les activités que nous pourrions leur confier dans
le cadre du Programme de santé publique 2015‑2025 ou découlant de la Loi sur la
santé publique.»
Ce que je comprends, c'est que le Dr
Arruda nous dit : À l'heure actuelle, ce n'est pas nécessaire, ce n'est
pas justifié. Ma compréhension de la démarche des hygiénistes dentaires puis de
leur demande, c'est que c'est dans une logique prospective. Je pense que ce
qu'elles nous disent, c'est : Puisqu'on en a bien vu qu'on en a eu besoin
durant la pandémie, préparons-nous pour l'avenir et rendons une telle chose
possible si ça devenait nécessaire. Je pense que c'est dans cette logique-là
que cette recommandation-là nous est faite. Est-ce que la ministre ne voit pas
l'intérêt de... même si en effet, là, de toute évidence, on nous dit : Il
n'y a pas de besoin maintenant, bien, de dire : On l'inscrit? Comme ça,
lorsque le besoin se fera sentir, le Code des professions sera déjà modifié,
puis on pourra procéder.
• (16 heures) •
Le Président (M.
Bachand) : Mme la ministre.
16 h (version non révisée)
M. Nadeau-Dubois : ...que cette
recommandation-là nous est faite. Est-ce que la ministre ne voit pas l'intérêt
de... Même si, en effet, là, de toute évidence... On nous dit : Il n'y a
pas de besoin maintenant. Mais de dire, on l'inscrit. Comme ça, lorsque le
besoin se fera sentir, le Code des professions sera déjà modifié, puis on
pourra procéder.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la ministre.
Mme McCann : Non, je n'en vois
pas la nécessité parce qu'on est dans une période extraordinaire, et il faudra
voir la suite des choses à la lumière de ce qu'on a fait, là, pendant la
pandémie. Mais dans un contexte, disons, normal, mais évolutif, je n'en vois
pas non plus la nécessité, tel que le dit le directeur national de santé
publique dans sa lettre.
Le Président (M.
Bachand) : Merci.Ça va? Autres interventions sur l'amendement
du député de Gouin? S'il n'y a pas d'autre intervention sur l'amendement du
député de Gouin, nous allons procéder à sa mise aux voix. Est-ce que
l'amendement est adopté? Adopté. Merci. On est toujours à l'article 7. Est-ce
qu'il y a d'autres interventions? M. le député de Gouin, s'il vous plaît.
M. Nadeau-Dubois : Merci, M.
le Président. On poursuit notre travail. Un des fils conducteurs des
recommandations de l'Ordre des hygiénistes dentaires est de s'assurer, puis
c'est des arguments que j'ai déjà présentés à la ministre, que les
terminologies utilisées par le Code des professions soient à jour par rapport
aux technologies qui existent, qui, au pratique, qui sont celles du domaine
buccodentaire en ce moment.
On nous signale, et ça, c'est important,
pourquoi, je l'ai déjà dit, pour que le code… pour assurer la pérennité de ce
qu'on écrit dans le Code des professions puisqu'on ne l'ouvre pas à chaque deux
semaines ou à chaque année, s'assurer quand même qu'on utilise une terminologie
qui, au moins, au moment où on l'écrit, puisqu'on n'empêche pas la technologie
d'évoluer, mais, au moins, au moment où on l'écrit, est relativement conforme à
ce qui se fait dans le domaine.
Je réfère la ministre aux paragraphes o et
p de l'article 7, où on parle des suivis que peuvent faire les hygiénistes
dentaires dans le domaine de l'orthodontie. Et ce qu'on nous dit, c'est,
paragraphe o, «poser et enlever les attaches, les fils et les ligatures
orthodontiques, selon une ordonnance», «poser, cimenter, enlever les appareils
sur bagues, selon une ordonnance». Il appert, selon l'Ordre des hygiénistes dentaires,
que cette terminologie-là est déjà, à plusieurs égards, datés et déjà périmés
et que, déjà, dans le domaine de l'orthodontie, on est rendus ailleurs. Et donc
la recommandation qui nous est faite, et je la trouve sage, c'est d'éviter
d'aller tellement dans les détails, d'aller tellement utiliser une terminologie
technique et précise qu'on vient limiter inutilement, puis sans le vouloir, la
capacité des hygiénistes dentaires à pratiquer aussi dans ce champ-là.
Par exemple, on parle, au paragraphe o, d'attaches,
de fils et de ligatures, en fait, ce sont déjà des technologies qui connaissent
un déclin important au profit de d'autres technologies, par exemple, des
coquilles, des gouttières amovibles et transparentes…
M. Nadeau-Dubois : ...aussi
dans ce champ-là. Par exemple, là, on parle, au paragraphe o, d'attaches, de
fils et de ligatures. En fait, ce sont déjà des technologies qui connaissent un
déclin important au profit d'autres technologies, par exemple, des coquilles,
des gouttières amovibles et transparentes. Je pense qu'on en a même... on peut
tous en témoigner, on a vu ces technologies-là apparaître dans les dernières
années. Quand j'étais adolescent, j'aurais bien aimé par ailleurs pouvoir
profiter de telles technologies. Moi, j'avais de bonnes vieilles broches bien
apparentes. Mais là les choses évoluent puis... et donc, malheureusement, en maintenant
cette terminologie-là, ce que l'Ordre des hygiénistes dentaires nous dit, c'est
qu'on vient figer dans le temps le Code des professions alors qu'on est déjà
rendus ailleurs dans le domaine.
Et donc leur recommandation est... Puis
vous voyez, il y a une cohérence ici, dans ma démarche, là, d'aller chercher un
libellé un peu plus large, qui englobe la diversité des pratiques qui peuvent
être celles des hygiénistes dentaires quand ils interviennent dans le domaine
de l'orthodontie. Ce qui est proposé, puis j'en fera un amendement éminemment,
là, c'est de remplacer ça par un libellé plus général, c'est-à-dire contribuer
au traitement et au suivi orthodontiques selon une ordonnance.
Et là j'insiste sur ce dernier... sur ces
trois derniers mots là, «selon une ordonnance», il n'y a pas de revendication à
effet ici de pouvoir le faire sans ordonnance, on reste dans un domaine de
pratique où tout se fait sous ordonnance. Par contre, là, on vient dire, encore
une fois, puis c'est similaire à la discussion qu'on a eu plus tôt sur le
fameux débridement... sur le fameux DPNC, là, le mémoire des hygiénistes
dentaires est très clair, puis on nous dit encore une fois : Attention, il
ne faudrait pas que les hygiénistes dentaires ni aucune autre personne puissent
contribuer à un plan de traitement défini par un orthodontiste parce que ce
plan-là implique des technologies différentes que celles qui sont inclues en ce
moment dans le projet de loi n° 29. Donc, à moyen, voire à court terme, il
pourrait y avoir des actes que les hygiénistes ne pourraient pas pratiquer
parce que la liste qu'on fait dans le projet de loi n° 29 est trop
restrictive parce qu'on vient cibler des technologies spécifiques.
Donc, considérant qu'on est ici dans le
domaine où les hygiénistes pratiquent sous ordonnance, qu'est-ce que la ministre
pense de cette recommandation d'élargir un peu la formulation pour nous assurer
que le Code des professions survive à l'épreuve du temps? Moi, ça m'apparaît
une recommandation sage. Si la ministre me dit tout de suite : Il n'est
pas question, on ne le fera pas, je ne déposerai pas d'amendement, là, je ne
veux pas perdre le temps de personne. Mais il me semble qu'il y a là quelque
chose d'intéressant. Parce qu'en effet la conséquence non volontaire pourrait
être qu'une hygiéniste se fait demander d'aider sur un plan de traitement puis
ne peut pas parce que c'est des technologies qui ne sont pas listées à l'article
7. Donc, je pense qu'on ne voudrait pas que ça arrive.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Mme la ministre.
Mme McCann : M. le Président,
je demanderais une petite suspension.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. On va suspendre quelques instants. Merci
beaucoup.
(Suspension de la séance à 16 h 6)
M. Nadeau-Dubois : … qu'on
ne voudrait pas que ça arrive.
Le Président
(M. Bachand) : Merci. Mme la ministre.
Mme McCann : M. le Président,
je demanderais une petite suspension.
Le Président
(M. Bachand) : Merci. On va suspendre quelques instants. Merci
beaucoup.
(Suspension de la séance à 16 h 6)
(Reprise à 16 h 8)
Le Président
(M. Bachand) :À l'ordre, s'il vous
plaît! Merci. La commission reprend ses travaux. Mme la ministre, s'il vous
plaît.
Mme McCann : Oui. Merci,
M. le Président. Alors, oui, on a bien entendu les propos du député de Gouin
puis on aimerait présenter un amendement préparé par l'Office des professions
sur cette idée. Je pense que la question de l'évolution des technologies est
très importante.
Le Président (M.
Bachand) : M. le député de Gouin, oui.
M. Nadeau-Dubois : Est-ce
que l'amendement est prêt?
Mme McCann : On est à le
faire actuellement.
M. Nadeau-Dubois : Ah!
parfait.
Le Président
(M. Bachand) : Oui, M. le député.
M. Nadeau-Dubois : Bien,
dans le fond, je ne déposerai pas le mien pour ne pas encombrer la commission
puis créer une suspension pour rien. Pour ma part, c'étaient les remarques que
j'avais… on arrive à la fin des remarques que j'avais à faire sur
l'article 7.
Le Président
(M. Bachand) : Merci. Monsieur… Mme la députée de
Notre-Dame-de-Grâce.
Mme Weil
: Donc, l'amendement
sera préparé par la ministre…
M. Nadeau-Dubois : ...bien,
dans le fond, je ne déposerai pas le mien, pour ne pas encombrer la commission,
puis créer une suspension pour rien. Pour ma part, c'étaient les remarques que
j'avais… On arrive à la fin des remarques que j'avais à faire sur l'article 7.
Le Président (M.
Bachand) : Merci, monsieur… Mme la députée de
Notre-Dame-de-Grâce, s'il vous plaît.
Mme Weil
: Donc,
l'amendement sera préparé par la ministre, c'est bien ça? Et déposé...
Mme McCann : ...dans quelques
minutes.
Mme Weil
: O.K., d'accord.
Donc, on a le temps.
Le Président (M.
Bachand) :Tout simplement, ce que je vous
invite à faire, c'est de suspendre...
Mme Weil
: Oui, oui,
c'est ça.
• (16 h 10) •
Le Président (M.
Bachand) : ...pour pouvoir faire en sorte que le bloc VII sur
le buccodentaire, on puisse le suspendre pour passer à d'autres choses.
Mme Weil
: J'ai juste
une question...
Le Président (M.
Bachand) : Oui, allez-y.
Mme Weil
: ...donc, qui
est toujours dans le buccodentaire.
Le Président (M.
Bachand) : Allez-y.
Mme Weil
: C'est juste
la question de blanchiment des dents. Pourquoi ce serait un acte réservé pour
les hygiénistes dentaires? Vous avez vu la question qui se pose, qui se
demande, alors que c'est un acte... En tout cas, c'est la question.
Mme McCann : C'est une très
bonne question, M. le Président, parce qu'effectivement...
Le Président (M.
Bachand) : Là, excusez-moi, je voudrais que tout le monde
comprenne. Vous comprenez qu'il y a un amendement qui est en train d'être
écrit, mais on peut quand même continuer sur l'article 7. O.K. Désolé, Mme la
ministre, à vous.
Mme McCann : Oui, bien, je
vais dire quelques mots là-dessus puis donner la parole à Mme Marcotte pour
plus de spécificité. Mais effectivement, c'est quand même une activité qui peut
avoir certaines conséquences, là, pour les dents. Alors, on veut que ce soit
une activité réservée aux hygiénistes dentaires pour, justement, voir à la
sécurité de cet acte. Ça n'empêche pas évidemment les solutions qui sont
vendues en vente libre, là, parce qu'elles ne sont pas aussi fortes,
évidemment, là, n'occasionnent pas, là, des problèmes pour les dents.
Mais, M. le Président, je vais donner la
parole, si vous... avec votre consentement.
Le Président (M.
Bachand) : Oui, parfait.
Mme Marcotte (Nadine) : Oui,
je m'excuse, je n'ai pas très bien compris le début de votre question.
Mme Weil
: Pourquoi le
blanchiment des dents serait un acte réservé pour les hygiénistes dentaires?
Mme Marcotte (Nadine) : Ah!
oui. En fait... Bien, en réalité, c'est un acte, là, que les hygiénistes
dentaires font déjà, puis c'est un acte qu'on ne voulait pas leur réserver en
toute autonomie, étant donné que leur champ de pratiques à elles, c'est
vraiment la prévention. Par contre, sur ordonnance d'un dentiste, qui aura pu
avoir évalué déjà le patient, on a jugé, là, que c'était correct que
l'hygiéniste puisse procéder à un blanchiment, là, sur ordonnance.
Mme Weil
:
Actuellement, la question que j'ai... Dans beaucoup, beaucoup de cabinets de
dentistes, je ne sais pas si c'est toujours un hygiéniste, mais le service est
quand même offert. Est-ce qu'actuellement ce serait par un hygiéniste dentaire
ou ça pourrait être tout simplement quelqu'un qui aurait développé cette
expertise au fil des années?
Mme Marcotte (Nadine) : Bien,
il y a des traitements de blanchiment, là, qui se font, là, par des personnes,
là, qui ne sont pas dans le système professionnel, puis c'est ça un peu, là,
qu'on veut venir corriger, là, avec les recommandations dans le projet de loi,
là, en réservant aux dentistes le blanchiment dentaire puis en le réservant
aussi aux hygiénistes, sur ordonnance. Ça fait en sorte que n'importe qui...
Mme Weil
: ...un
instant, excusez-moi de vous interrompre. Donc, pour l'instant, c'est comme...
on ne sait pas qui, ce n'est pas réservé... c'est...
Mme Marcotte (Nadine) :
...pour l'instant, je crois que c'est... il n'y a pas de mesure, là, qui
empêche, là...
Mme Weil
: Il y a un
vide, il y a un vide, là.
Mme Marcotte (Nadine) : ...des
personnes... il y a des bars à sourire, ou des choses comme ça, là, qui
empêchent les gens de faire des blanchiments.
Mme Weil
: Donc,
maintenant... Donc...
Mme Marcotte (Nadine) :
...n'importe qui...
Mme Weil
: Pour
l'instant... Excusez-moi de vous interrompre. Donc, pour l'instant, c'est
comme... on ne sait pas qui, ce n'est pas réservé...
Mme Marcotte (Nadine) : Oui,
pour l'instant, je crois que c'est... il n'y a pas de mesure, là, qui empêche,
là, des personnes... il y a des bars à sourire ou des choses comme ça, là, qui
empêchent les gens de faire des blanchiments.
Mme Weil
: Donc, maintenant,
donc, ce serait réservé aux hygiénistes dentaires et, évidemment, aux
dentistes.
Mme Marcotte (Nadine) : Aux
dentistes, évidemment, toute autonomie, et aux hygiénistes dentaires, là, sous
ordonnance d'un dentiste.
Mme Weil
: O.K.,
d'accord. Et puis... Donc, sur ça, il y a une consultation, j'imagine, avec des
dentistes et tous ceux qui gravitent autour de cette activité. Tout le monde
est d'accord.
Mme Marcotte (Nadine) : Oui,
les dentistes ou les gens des ordres. Puis, évidemment, aussi, on a eu des
rencontres, là, avec des experts, là, sur la question, qui sont vraiment venus
nous expliquer, là, c'est quoi les risques de préjudice qui pouvaient être
relié à un blanchiment dentaire, là. Bien, évidemment, comme Mme la ministre
l'a dit, on ne parle pas des blanchiments, là, à bas taux de peroxyde, là, qui
sont en vente libre. Mais les blanchiments dentaires avec des hauts taux de
peroxyde, ça peut quand même créer, là, des lésions aux gencives, et tout ça,
avoir des préjudices importants au niveau esthétique et économique de la santé
des personnes. Donc, oui, on a rencontré des experts, on a consulté sur la
question.
Mme Weil
: Les
commentaires des hygiénistes, là, si je lis un paragraphe, c'est tout au long
des travaux, sur la modernisation des pratiques professionnelles du domaine
buccodentaire, l'Ordre des hygiénistes maintenait une position voulant que le
blanchiment des dents ne soit pas une activité réservée aux professionnels, et
ce, pour plusieurs raisons : «Premièrement, il ne s'agit pas là réellement
de soins de santé buccodentaire car son objectif est strictement esthétique. De
plus, ce type d'intervention présente un risque limité pour la population
générale et les preuves scientifiques soutenant le besoin de réserver cette
activité sont peu nombreuses.»
Donc, ça, c'est leur point de vue. Mais
vous, ce que vous dites, c'est dans des discussions, peut-être, avec des dentistes
et d'autres, ils y voient... c'est qu'il y a beaucoup qu'on ne sait pas encore,
il y a des dangers dans le pourcentage... c'est-à-dire la solution même qui
pourrait y avoir des impacts négatifs à moyen et long terme.
Mme Marcotte (Nadine) : Exactement.
On nous a vraiment démontré, là, qu'il peut y avoir des risques, là, pour la
protection du public. Donc, pour nous, ce n'est pas des risques, là, qui sont
mitigés, c'est quand même des risques importants, là.
Mme Weil
: Donc, quand
vous parlez de ceux qui ont signalé ces risques, c'est quel type de
professionnel?
Mme Marcotte (Nadine) : Bien,
c'est... On a rencontré une experte, là, dentiste, là, qui fait beaucoup de
blanchiments, là.
Mme Weil
: Et l'Ordre
des dentistes, est-ce qu'ils sont partie prenante aussi de cette recommandation,
c'est-à-dire, est-ce qu'ils ont été consultés aussi? Parce que c'est beaucoup
en cabinets de dentistes, je pense.
Mme Marcotte (Nadine) : Oui,
je pense que les dentistes sont très satisfaits qu'on leur réserve, là,
l'activité de blanchiment.
Mme Weil
: O.K. Très
bien.
Le Président (M.
Bachand) : Alors, nous allons suspendre quelques instants le
temps que l'amendement de la ministre soit prêt. Merci.
(Suspension de la séance à 16 h 15)
(Reprise à 16 h 22)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! La commission
reprend ses travaux. Mme la ministre, s'il vous plaît.
Mme McCann : Oui, M. le
Président. Alors, voici, si vous permettez, l'amendement que nous avons
préparé... Excusez-moi. Je vais en faire la lecture?
Le Président (M.
Bachand) : Oui.
Mme McCann : Oui. Alors, article 7
modifiant l'article 37.1 du Code des professions : Remplacer les
sous-paragraphes o et p du paragraphe 1 .4° de l'article 37.1 du Code
des professions proposé par le paragraphe 1° de l'article 7 du projet de
loi par le suivant :
«o) contribuer aux traitements et suivis
orthodontiques, selon une ordonnance.»
Merci.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. M. le député de Gouin.
M. Nadeau-Dubois : C'est exactement
ce que j'ai lu tantôt. Alors, je constate que la ministre et moi s'inspirons
aux mêmes sources. Alors, je salue le dépôt de cet amendement-là. Je n'aurai
même pas besoin de le déposer, mais je suis content d'avoir initié ça du côté
de la ministre. En effet, je pense qu'on vient donner un libellé qui va
résister à l'épreuve du temps. Puis je pense que pour une loi qu'on ouvre aussi
peu souvent que ça, c'est souhaitable. Alors, je salue le dépôt de cet amendement
que j'allais déposer. Il était même déjà écrit, mais tant mieux que ce soit la ministre.
Et puis adoptons-là prestement, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Interventions sur l'amendement? S'il n'y a
pas d'autre intervention, est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. Mme la députée
de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme Weil
: Oui.
Alors, j'ai une question. Ça concerne l'ordre des denturologistes qui
s'opposent à ce que la prise d'empreintes de précision sous ordonnance soit un
acte réservé aux hygiénistes dentaires pour des raisons suivantes. Donc, c'est
le j, 1.4° quand vous le regardez dans l'article 7...
Mme Weil
: ...ça
concerne l'Ordre des denturologistes qui s'oppose à ce que la prise
d'empreintes de précision sous ordonnance soit un acte réservé aux hygiénistes
dentaires pour les raisons suivantes. Donc, c'est le j 1.4. Quand vous le
regardez dans l'article 7, 37.1 qui est modifié, 1.4, c'est le j) :
«Prendre des empreintes de précision selon une ordonnance.»
Alors, ce qu'ils argumentent, et la
question, c'est de bien comprendre : «L'Ordre des denturologistes du Québec
s'oppose à ce que la prise d'empreintes de précision sous ordonnance soit un
acte réservé aux hygiénistes dentaires pour les raisons suivantes :
«En ce qui a trait à la prise d'empreintes
de précision, il a déjà été établi que ceci n'est pas un acte isolé ni banal,
et fait partie d'un processus linéaire dont la réussite de chacune des étapes a
un impact sur le succès d'un traitement. On ne peut lui attribuer un caractère
de réversibilité puisqu'elle ne peut se reproduire à l'inverse. Elle fait
partie intégrante d'un rigoureux processus d'analyse, de validation d'information
et de résolution de problème et elle a une incidence dans toute démarche
prothétique. Il en est autrement de la prise d'empreintes primaires pouvant
servir à la fabrication de la gouttière, des protecteurs buccaux, des plaques
occlusales ou encore pour des modèles d'étude pour établir un diagnostic ou un
plan de traitement.»
Donc ça, c'est leur argument. C'est bien
comprendre la décision d'en faire un acte réservé. Qu'est-ce que vous répondez
à l'Ordre des denturologistes?
Le Président
(M. Bachand) : Merci. Mme la ministre.
Mme McCann : …consentement.
Mais je donnerais quand même la parole à Mme Marcotte parce que je pense qu'il
y a eu quand même pas mal de discussions, je pense, avec l'Office des
professions là-dessus.
Le Président
(M. Bachand) : Mme Marcotte.
Mme Marcotte (Nadine) :
Oui. Bien, en fait, nous, ce qui nous a été rapporté dans les travaux, là, de
modernisation, c'est que les hygiénistes dentaires sont amenés à faire des
empreintes de précision dans le domaine de l'orthodontie ou des fois pour les
prothèses dentaires. Donc, c'est quelque chose qu'elles font déjà et qu'elles
ont besoin de continuer de faire, et elles ont la formation, là, pour faire des
prises d'empreintes de précision.
Le Président
(M. Bachand) : Merci. Mme la députée.
Mme Weil
: Est-ce
qu'il y a des… il y a donc… ils ont la formation, donc ça fait partie de leur
formation à tous. Et quel type? Est-ce que vous êtes capable de nous donner des
exemples des types d'empreintes qu'ils font?
Mme Marcotte (Nadine) :
Les empreintes de précision, là, comme je vous dis un peu, c'est des empreintes
qui sont beaucoup plus complexes. Donc, il faut… avec lesquelles il faut aller
chercher, là, un fin détail. Donc, c'est pour ça que les hygiénistes utilisent…
font ce genre d'empreintes là pour le domaine de l'orthodontie, là, pour que le
dentiste après soit capable, là, de faire faire les appareils dont il a besoin,
là.
Mme Weil
: Ils le
font dans quel contexte quand ils travaillent dans un cabinet privé, les
hygiénistes?
Mme Marcotte (Nadine) :
Bien, je croirais que, oui, là, parce que c'est quand même une activité, là,
sur ordonnance, là.
Mme Weil
: Avec le
dentiste.
Mme Marcotte (Nadine) :
C'est ça.
Mme Weil
: O.K.
donc, ce n'est pas… est-ce que c'est sous ordonnance actuellement, là, ou ça
fait... sûrement, hein?
Mme Marcotte (Nadine) :
C'est sur ordonnance.
Mme Weil
: Avec
précision et tout ça, là. Donc, quand il y aura ces discussions sur le
règlement, j'imagine que c'est le genre de précisions qu'il faudrait avoir, là,
parce qu'on est dans le très technique, là, ces empreintes, là.
Mme McCann : Mais c'est
dans la loi. C'est sous…
Mme Weil
:
...est-ce que c'est sous ordonnance actuellement, là, ou ça fait... Sûrement,
hein?
Mme Marcotte (Nadine) :
C'est sur ordonnance.
Mme Weil
: Avec
précision et tout ça, là. Donc, quand vous... Quand il y aura ces discussions
sur le règlement, j'imagine, c'est le genre de précisions qu'il faudrait avoir,
là, parce qu'on est dans le très technique, là, ces empreintes, là.
Mme McCann : Mais c'est
dans la loi. C'est sous ordonnance.
Mme Weil
: Ah!
C'est déjà... Oui.
Mme McCann : Oui, c'est
dans la loi.
Mme Weil
: Et ça,
c'est bien compris. Puis ce n'est pas contesté, puis c'est... C'est ça. Parce
que c'est...
Mme McCann : Oui. Oui, oui.
Mme Weil
: Donc, ce
n'était pas réservé uniquement actuellement aux... Eux, ils disent que c'est
réservé aux denturologistes actuellement. Et ils se posent la question pourquoi
on en fait un acte réservé pour les hygiénistes dentaires.
Mme McCann : Je vais...
Mme Weil
: Est-ce
que je me trompe, là?
Mme McCann : ...pe8 juste
revenir sur ce que Mme Marcotte dit, qu'elles ont la formation, elles le
font déjà, et en cabinet avec le dentiste, évidemment, sous ordonnance.
Mme Weil
: Donc,
ce qu'on vient faire, c'est confirmer...
Mme McCann : Oui.
Mme Weil
:
...l'état de fait.
Mme McCann : Oui.
Mme Weil
: Parce
que... Et, comment dire, pour l'ordre... Bien, pour l'office, pour le
gouvernement, la formation est là.
Mme McCann : Oui.
Mme Weil
: Ça,
c'est le plus important.
Mme McCann : Oui. Oui,
oui.
Mme Weil
: En
fait, oui, quels sont les critères quand on change les choses puis qu'on vient
concrétiser un acte réservé? J'imagine, on regarde la formation. Mais dans ce
cas-ci, il y a aussi la pratique. Il y a... Ça fait un certain temps qu'ils le
font déjà. Et on en... Donc, on vient a posteriori confirmer comme un acte
réservé. Ils le font déjà.
Mme McCann : Bien,
peut-être je me tournerais vers...
Mme Weil
: Si je
comprends... Bien, à moins que dans la séquence...
Mme McCann : Pour le
processus, là, mais la formation est un point fondamental. Il faut qu'elles
aient la formation pour le faire. Madame, si vous permettez.
Mme Marcotte (Nadine) : Oui,
en fait, quand on réserve de nouvelles activités, là, on regarde... on s'assure
que les professionnels ont la formation, on regarde ce qui se fait déjà sur le
terrain, s'il y a des conditions d'exercice qui sont associées à la réserve des
activités, s'il y a réellement un besoin de réserver l'activité puis il y a
tous les critères, là, de risquede préjudices, là, associés à la réserve
d'activités, là.
Mme Weil
: Est-ce que
c'est une demande qui existe depuis longtemps?
Mme Marcotte (Nadine) : Oui,
je vous dirais que cette demande-là, il faudrait que je revoie l'évolution de
nos orientations, mais je pense qu'elle est là depuis le début des travaux, là.
Mme Weil
: Et donc,
dans la pratique, les choses ont évolué puis là, on vient confirmer. C'est un
peu ça...
Mme Marcotte (Nadine) : Oui,
voilà.
Mme Weil
: ...l'état de
fait et les compétences...
Mme Marcotte (Nadine) : C'est
ça.
Mme Weil
: ...pour que
ce soit un acte réservé.
Mme Marcotte (Nadine) : C'est
ça, pour qu'il n'y ait pas de confusion sur le terrain, là.
Mme Weil
: O.K. Et les
denturologistes, bon, ils n'avaient pas perçu ça ou vous n'avez pas constaté
que c'était déjà dans leur formation.
Nous, c'est différents ordres
professionnels, hein, qui viennent nous voir avec des commentaires, mais nous,
on ne peut pas... Comme députés, on n'a pas tout ce qu'il faut pour... On peut
poser beaucoup de questions, mais on n'a pas nécessairement toute l'information
pour savoir qu'est-ce qui s'est passé entretemps. Alors c'est pour ça que je
pose la question. Là, je comprends mieux l'évolution du dossier. Merci, M. le
Président.
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup, Mme la députée. Alors, avec l'accord
de tout le monde, nous allons suspendre l'article 7 pour maintenant passer à
l'article 35. Mme la ministre, s'il vous plaît... Oui, M. le député de Gouin.
• (16 h 30) •
M. Nadeau-Dubois : ...à un
amendement pour introduire un nouvel article.
16 h 30 (version non révisée)
Mme Weil
: ...alors
c'est pour ça que je pose la question. Là, je comprends mieux l'évolution du
dossier. Merci, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup, Mme la députée.
Alors, avec l'accord de tout le monde, nous allons suspendre l'article 7 pour maintenant
passer à l'article 35. Mme la ministre, s'il vous plaît... Oui, M. le député de
Gouin.
M. Nadeau-Dubois : ...à un amendement
pour introduire un nouvel article.
Le Président (M.
Bachand) : Parfait.
M. Nadeau-Dubois : Et je le
ferais à ce stade-ci puisque c'est en lien direct avec ce dont on vient de
discuter, donc juste pour qu'on suive le fil de nos propres discussions.
Le Président (M.
Bachand) : Alors, nous allons suspendre le temps de prendre
connaissance de l'amendement. Merci.
(Suspension de la séance à 16 h 30)
(Reprise à 16 h 44)
Le Président (M.
Bachand) : ...merci beaucoup. À l'ordre! La commission reprend
ses travaux.
M. le député de Gouin, pour la lecture, s'il
vous plaît.
M. Nadeau-Dubois : Oui, alors,
c'est un amendement qui vise à insérer un nouvel article au projet de loi.
Insérer, après l'article 22 du projet de
loi, l'article suivant :
LOI SUR L'ASSURANCE MALADIE
22.1 «L'article 3 de la Loi sur
l'assurance maladie (chapitre A-29) est modifié par l'ajout, après le paragraphe
f de son premier alinéa, du paragraphe suivant :
«g. tous les services que rendent les
hygiénistes dentaires et qui sont requis au niveau buccodentaire.»
Bon, l'objectif de cet amendement, qui est
succinct, mais qui serait une avancée sociale majeure pour le Québec, c'est de
s'assurer que les services des hygiénistes dentaires...
M. Nadeau-Dubois : …paragraphe
f de son premier alinéa, du paragraphe suivant : «g) tous les services que
rendent les hygiénistes dentaires et qui sont requis au point de vue de la
santé buccodentaire».
L'objectif de cet amendement qui est
succinct, mais qui serait d'avancée sociale majeure pour le Québec, c'est de
s'assurer que les services des hygiénistes dentaires soient couverts par notre système
de santé public, soient couverts par la Régie de l'assurance maladie du Québec.
En ce moment, il y a certaines personnes au Québec, dont les soins dentaires
sont couverts par la RAMQ, les enfants de moins de 10 ans, les prestataires
d'aide sociale. C'est bien, mais c'est très peu, ça laisse beaucoup de gens
tomber entre les craques. Il y a une personne sur quatre au Québec qui n'a pas
de soins dentaires pour des raisons financières, pour des raisons financières.
Plus d'une personne sur quatre, en fait, c'est 27 %, c'est beaucoup trop
de gens. C'est ce qui explique notre triste bilan en matière de santé
buccodentaire.
Il y a quelques instants, on a fait, la
ministre et moi, un pas pour rendre les services que prodigue l'hygiéniste
dentaire davantage accessibles. Alors, on vient de les émanciper en partie de
la tutelle des dentistes pour certaines de leurs activités, leur permettent
d'aller exercer leur métier dans les CHSLD, dans des écoles, dans des cliniques
communautaires. Mais évidemment c'est une avancée qui est bien partielle, si,
parallèlement, on ne s'assure pas que ces services-là sont remboursés par la
RAMQ. Ça va permettre à ces hygiénistes-là, oui, de faire ces actes-là avec
plus d'autonomie, mais le gain d'accessibilité et gain relatif, parce que ça
reste non couvert par la RAMQ, donc la barrière financière est maintenue.
La ministre et moi, on a aujourd'hui levé
la barrière professionnelle, levé la barrière qui était celle de la tutelle des
dentistes. La prochaine barrière qu'il faut lever, pour atteindre les objectifs
qu'on partage elle et moi, celle d'améliorer l'accès aux soins buccodentaires
au Québec, c'est la barrière financière, et ça, c'est de faire entrer, dans le
périmètre de la Régie de l'assurance maladie, les soins buccodentaires.
La proposition de ma formation politique
est bien plus ambitieuse que ça, notre proposition politique, depuis des
années, c'est l'instauration d'une assurance dentaire publique et universelle
pour couvrir tout le monde. Bon. Certes, pas tout le monde à 100 %, mais
sur l'enseignement des soins dans toutes les circonstances, mais, au moins, que
tout le monde ait un minimum de couverture publique en matière de soins
dentaires. Je ne propose pas ça, mais je me dis, puisqu'on vient de faire une
avancée sur les hygiénistes dentaires, faisons entrer, dans le périmètre de la
RAMQ, au moins, les soins que donnent ces gens-là, sinon, je me répète, mais je
me permets de le faire, on va avoir levé une barrière, mais on va en garder une
autre, c'est la barrière économique, parce que ce sont des soins qui, trop
souvent, sont… en fait, c'est des soins qui sont chers, beaucoup de gens n'ont
pas les moyens d'y aller, et ce que ça veut dire, ça, ça vaut dire des
populations vulnérables — la ministre connaît les statistiques comme
moi — avec d'énormes problèmes de santé buccodentaire, problèmes dont
découlent ensuite d'autres problèmes de santé beaucoup plus graves, il y a
consensus social là-dessus au Québec.
Donc, puisqu'on a fait une avancée, je
m'en voudrais de ne pas mettre sur la table…
M. Nadeau-Dubois : ...ça
veut dire des populations vulnérables, la ministre connaît les statistiques
comme moi, avec d'énormes problèmes de santé buccodentaire, problèmes dont
découlent ensuite d'autres problèmes de santé beaucoup plus graves. Il y a un
consensus social là-dessus au Québec.
Donc, puisqu'on a fait une avancée, je
m'en voudrais de ne pas mettre sur la table cette proposition-là pour entendre
la ministre là-dessus. Il faut avancer au Québec. On est en retard. On est la
province canadienne avec le pire bilan de santé. Je pourrais réciter les statistiques,
mais je présume que la ministre les connaît, là. Ces statistiques-là, elles
sont toutes inquiétantes. Je veux dire...
Je vais le faire, là. Si on compare le
Québec au Canada, il y a deux fois plus de gens édentés, donc qui n'ont plus de
dents, au Québec qu'au Canada. Deux fois plus. Pas 50 %, pour 60 %,
deux fois plus. Il y a deux fois plus de gens qui utilisent des prothèses parce
qu'on a arraché leurs dents. Et il y a deux fois plus de gens ici qu'en moyenne
au Canada qui ne vont pas chez le dentiste depuis... qui ne sont pas allés chez
le dentiste depuis trois ans ou plus. La proportion des Québécois qui ne se
soignent pas au niveau des dents pour des raisons financières augmente. Ça
augmente d'année en année. Les Québécois dépensent de plus en plus, hein? En
2016, la dernière statistique qu'on a, là, c'était 500 $ en moyenne par
année pour un ménage québécois pour se soigner la bouche. Ça, c'est une
augmentation de 25 % en cinq ans. Donc, je veux dire, là, il y a une... La
part du budget des familles québécoises qui va à payer des dentistes puis des
hygiénistes dentaires, cette portion-là du budget des gens augmente, augmente,
augmente, parce que ce n'est pas réglementé, hein, la table de prix est
suggérée aux dentistes, et parce qu'il y a au fond très peu de services qui
sont couverts par la RAMQ.
La proposition de ma formation politique,
c'est de faire entrer les soins dentaires dans le périmètre de la RAMQ. C'est
un oubli qu'on a fait au moment où on a créé notre système de santé publique.
On propose de revenir sur cet oubli-là.
• (16 h 50) •
Bon, je ne demande pas à la ministre
d'aller aussi bas aujourd'hui, mais, en toute cohérence, avec le pas qu'on
vient de faire en matière d'accès aux soins prodigués par les hygiénistes
dentaires, je me dis, on pourrait au moins prendre cette première bouchée,
faire ce premier pas et dire : Incluons les soins que rendent les
hygiénistes dentaires et qui sont requis pour la santé, donc on ne parle pas de
soins esthétiques, incluons-les dans ce qui est pris en charge collectivement.
Pourquoi? Parce que ça fait partie de la santé.
Ma collègue, la députée de
Sainte-Marie—Saint-Jacques, utilisait souvent une formule, dont elle seule a le
secret, une formule simple, imagée, mais qui parle beaucoup, elle disait
souvent, lors de la campagne de 2018 : La bouche, ça fait partie du corps.
Pour une raison obscure, quand on a créé notre régime d'assurance maladie au
Québec, on a comme oublié ce bout-là. On a aussi oublié, par ailleurs, la santé
mentale. On espère qu'on fera des gains là-dessus aussi dans les prochaines
années, je sais que la ministre est sensible là-dessus. L'autre oubli
qu'on a fait, c'est les soins dentaires. Bon. On ne réparera pas tout ça
aujourd'hui ici, dans le cadre du projet de loi n° 29, sur le Code des
professions, mais on peut quand même faire un premier pas. J'aimerais ça
entendre la ministre, qu'est-ce qu'elle pense de cette proposition-là, est-ce
qu'elle est d'accord avec moi qu'il faut…
M. Nadeau-Dubois : …des gains
là-dessus aussi dans les prochaines années. Je sais que la ministre est
sensible là-dessus.
L'autre oubli qu'on a fait, c'est les
soins dentaires. Bon. On ne réparera pas tout ça aujourd'hui, ici, dans le
cadre du projet de loi n° 29 sur l'ordre des… sur le Code des professions,
mais on peut quand même faire un premier pas. Puis j'aimerais ça entendre la
ministre : Qu'est-ce qu'elle pense de cette proposition-là? Est-ce qu'elle
est d'accord avec moi qu'il faut rattraper notre retard? Est-ce qu'elle est
d'accord avec moi qu'il faut couvrir davantage de soins buccodentaires par la
RAMQ? Est-ce qu'elle d'accord avec moi que le statu quo, au fond, n'est pas
acceptable?
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup, M. le député. Mme la ministre, s'il
vous plaît.
Mme McCann : Bon, d'entrée de
jeu, M. le Président… je vais quand même souligner que les services préventifs
qui sont donnés par les hygiénistes dentaires, notamment dans les écoles, dans
les CHSLD, il va y en avoir de plus en plus, financés par l'État, alors… et
c'est beaucoup au niveau des jeunes qu'il faut vraiment offrir ces services
préventifs, et les trouver là où ils se trouvent, oui, là où ils se trouvent,
donc dans les écoles, alors… et même dans les centres de petite enfance. Donc,
ça, c'est une avancée importante avec l'autonomie que préconise le p.l. n° 29.
Mais par rapport à l'amendement qui est
proposé par le député de Gouin, M. le Président, ça relève de la Loi sur
l'assurance maladie, et là je vais invoquer l'article 244 du règlement de
l'Assemblée qui parle d'évidemment, je veux employer les bons mots, que les
amendements doivent se rapporter à l'objet du projet de loi et être conformes à
son esprit et à la fin qu'il vise. Donc, mon point, M. le Président, c'est que
cet amendement, ce serait vraiment au niveau de la Loi de l'assurance maladie,
donc j'invoque l'article 244.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Commentaire, M. le député de Gouin?
M. Nadeau-Dubois : Bien, je…
c'est… mon petit doigt me disait que cet article-là serait invoqué, quand même,
je ne suis pas né de la dernière pluie. Néanmoins, j'aimerais l'entendre sur…
parce que je l'entends, mais, sur le fond de la question, là, est-ce que la
ministre est d'accord avec moi puis avec ma formation politique qu'il va
falloir, dans les prochaines années, au Québec, avancer sur ce plan-là? C'est
vrai qu'on a… il y a un programme en CHSLD, il y a un programme dans les
écoles, et c'est une bonne idée, mais c'est… on va chercher là, je déteste le
terme quand il est question de santé, mais, disons, des clientèles ou des
groupes de la population spécifiques qui, oui, sont plus vulnérables, mais on
va chercher des groupes comme ça par des programmes très spécifiques.
Est-ce qu'elle est d'accord avec moi sur
le fond, là, au-delà des enjeux de procédure? Est-ce qu'elle est d'accord avec
moi qu'il faudrait… qu'il faut envisager au Québec d'élargir la couverture de
la RAMQ à plus de soins, notamment les soins dentaires? Ce qui ne veut pas dire
rembourser à 100 % tous les soins pour tout le monde demain matin. D'ailleurs,
ce n'était pas la proposition de ma formation politique en campagne électorale,
hein? On proposait une couverture de base à 60 % pour tout le monde et à
80 % dans d'autres cas, mais... Donc, au-delà de ces détails-là, est-ce
qu'elle est d'accord sur le fond avec moi qu'il faut élargir la couverture des
soins... la couverture de la RAMQ à certains... disons, à davantage de soins…
M. Nadeau-Dubois : ...demain
matin. D'ailleurs, ce n'était pas la proposition de ma formation politique en campagne
électorale, hein? On proposait une couverture de base à 60 % pour tout le
monde et à 80 % dans d'autres cas, mais... Donc, au-delà de ces
détails-là, est-ce qu'elle est d'accord sur le fond avec moi qu'il faut élargir
la couverture des soins... la couverture de la RAMQ à certains... disons, à davantage
de soins buccodentaires? J'aimerais ça, l'entendre là-dessus, on ne fera... pas
une éternité, mais c'est quand même un sujet très connexe à ce dont on vient de
discuter. Je pense que la ministre... je suis certain, en fait, qu'elle a une
opinion là-dessus.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Mme la ministre
Mme McCann : Bien, M. le
Président, moi, je pense que le projet de loi n° 29,
c'est une avancée majeure au Québec, majeure, parce que... Je suis certaine que
le député de Gouin va être d'accord avec moi que la prévention, c'est la clé.
Et la prévention, il faut la faire avec les tout-petits et les jeunes, et c'est
ce que vont faire les hygiénistes dentaires si on adopte le projet de loi n° 29, de plus en plus. Et c'est ça qui va faire en sorte
qu'on va avoir une santé buccodentaire de bien... de beaucoup meilleure au Québec.
Il ne faut pas minimiser l'impact de ce projet de loi au Québec, les avancées
que ça va nous faire faire. Quand on a des services d'hygiéniste dentaire à
proximité, sur place, dans les centres de petite enfance, dans les écoles, nous
n'atteignons pas seulement une petite portion de la population, nous atteignons
une large proportion de la population de jeunes, de petits, et c'est là qu'il
faut travailler. Et c'est ça qui va faire en sorte que quand on va se retrouver
à l'âge adulte, nous aurons beaucoup de moins de problèmes de santé buccodentaire,
nous aurons appris les principes d'une santé buccodentaire en prévention. Et je
pense que, dans ce sens-là, ça va dans le sens de ce que le député de Gouin
avance, qu'il faut faire ces pas-là. Et je pense que le projet de loi, c'est la
meilleure chose qu'il faut faire en ce moment pour vraiment améliorer la santé
buccodentaire de notre population. C'est par le préventif qu'on va le réussir.
Et je sais que le député de Gouin y croit beaucoup, et c'est ce que le projet
de loi fait.
M. Nadeau-Dubois : Je suis
bien d'accord que le projet de loi constitue une avancée. Elle aurait pu être
plus importante, mais il y a une avancée, je l'ai souligné tout au long de la
journée, je n'ai aucun malaise à le resouligner une dernière fois.
La ministre n'a également, en effet, pas
besoin de me convaincre des vertus de la prévention, notamment en matière de
santé buccodentaire, c'est super important, c'est une des clés, c'est
essentiel. Néanmoins, ce n'est pas suffisant. Chaque année, au Québec, il y a à
peu près 6 000 enfants qui subissent une anesthésie générale parce qu'ils
se font opérer pour des caries. Des anesthésies générales pour des caries, ça
veut dire que ce n'est pas une petite carie, hein? Ça veut dire que c'est des
enfants qui ont d'énormes problèmes de santé buccodentaire. On n'est pas dans
un pays en voie de développement, là, on est dans un pays de l'OCDE.
D'ailleurs, entre 30 % et 50 % des pays européens de l'OCDE ont une
couverture dentaire publique. Pas mur à mur pour tout le monde, mais une forme
de couverture dentaire publique, ce qui...
M. Nadeau-Dubois : …ça veut
dire que c'est des enfants qui ont d'énormes problèmes de santé buccodentaire.
On n'est pas dans un pays en voie de développement, là, on est dans un pays de
l'OCDE. D'ailleurs, entre 30 % et 50 % des pays européens de l'OCDE
ont une couverture dentaire publique, pas mur à mur pour tout le monde, mais
une forme de couverture dentaire publique, ce qui n'existe pas ici. Il y a des
programmes spécifiques pour des gens spécifiques.
Donc, oui, la prévention est importante,
mais de toute évidence, ce n'est pas suffisant. Et de toute évidence, même le
gain qu'on vient de faire en matière d'autonomie pour les hygiénistes
dentaires, bien que ce soit une avancée, ce ne sera pas suffisant pour qu'on
rattrape l'énorme retard accumulé dans l'ensemble de la population de nos
jeunes qui ont les pires dents au Canada, à nos aînés, qui ont aussi les pires
dents au Canada.
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup. Est-ce qu'il y a des commentaires
sur l'appel au règlement? S'il n'y a pas de commentaire, je vais suspendre
quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 16 h 58)
17 h (version non révisée)
(Reprise à 17 h 26)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! La commission
reprend ses travaux. Je vais maintenant rendre ma décision sur la recevabilité
de l'amendement proposé par le député de Gouin.
Afin de statuer sur la recevabilité d'un amendement,
la présidence doit tenir compte de l'ensemble des critères prévus le règlement
de l'Assemblée nationale et sur la jurisprudence. Ses règles de base sont notamment
codifiées aux articles 196 et 244 du règlement qui prévoit que les amendements
doivent se rapporter à l'objet du projet de loi et être conformes à son esprit
et à la fin qu'il vise. De plus, un amendement ne doit pas introduire un
nouveau principe.
L'amendement du député de Gouin vise à
ajouter une disposition à la Loi sur l'assurance maladie afin que la Régie de
l'assurance maladie assume les coûts des services rendus par les hygiénistes
dentaires requis au point de vue de la santé buccodentaire. Le projet de loi
dont la commission est saisie vise à modifier l'encadrement de certaines
professions. Il n'est nullement question des coûts associés aux services rendus
par les professionnels touchés ou leur couverture par la Régie de l'assurance
maladie. L'amendement proposé par le député de Gouin introduit donc un nouveau
principe qui ne constitue pas une simple modalité à l'un des principes du
projet de loi. En conséquence, je déclare l'amendement irrecevable. Merci.
Alors, on continue. Si... On était rendus
à passer à l'article 35. Mme la ministre...
Le Président (M.
Bachand) : …amendement proposé par le député de Gouin introduit
donc un nouveau principe, qui ne constitue pas une simple modalité, à l'un des
principes du projet de loi. En conséquence, je déclare l'amendement
irrecevable. Merci.
Alors, on continue, si… on était rendus à
passer à l'article 35. Mme la ministre.
Mme McCann : Merci, M. le
Président. Donc, article 35, on était… Alors, article 35, modifiant
l'article 28… 26, pardon, de la Loi sur les dentistes :
Modifier l'article 35 du projet de
loi par l'ajout, après le paragraphe 9° du deuxième alinéa de
l'article 26 de la Loi sur les dentistes proposé, du paragraphe
suivant :
«10° exercer une surveillance clinique de
la condition des personnes dont l'état de santé présente des risques.»
Alors, cet amendement vise à ajouter dans
les activités des dentistes, évidemment, là, l'exercice de la surveillance
clinique. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Bachand) :
Merci. Interventions? M. le député de Gouin, ça va? Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce,
s'il vous plaît.
Mme Weil
: Ça, c'était
une demande, hein, de l'Ordre des dentistes, n'est-ce pas? Donc, la ministre
répond à une de leurs demandes.
Mme McCann : Oui.
Mme Weil
: Très bien.
Le Président (M.
Bachand) : C'est bon? Est-ce que l'amendement à
l'article 35 est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Adopté, merci beaucoup. Mme la ministre, s'il vous
plaît.
Mme McCann : Oui, alors
article…
Une voix
: …
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme Weil
: Oui. Donc,
on va l'envoyer.
Le Président (M.
Bachand) : Alors, nous allons suspendre quelques instants.
Merci.
(Suspension de la séance à 17 h 29)
17 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 17 h 54)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît!
Merci. La commission reprend ses travaux. Mme la députée, s'il vous plaît, de Notre-Dame-de-Grâce,
pour la lecture de l'amendement.
Mme Weil
: Oui, M. le
Président. Alors : L'article 35 du projet de loi modifiant l'article 26 de
la Loi sur les dentistes est modifié par :
1° la suppression dans le premier alinéa
des mots «de la santé» après les mots «et à diagnostiquer toute déficience»;
2° la suppression du mot «buccodentaire»
après les mots «ou de rétablir la santé»;
3° l'ajout des mots suivants à la fin de
l'alinéa «ou...
Mme Weil
: ...par :
1° la suppression dans le premier alinéa
des mots «de la santé» après les mots «et à diagnostiquer toute déficience»;
2° la suppression du mot «buccodentaire»
après les mots «ou de rétablir la santé»;
3° l'ajout des mots suivants à la fin de
l'alinéa «ou d'offrir un soulagement approprié des symptômes.»;
4° la suppression dans le premier
paragraphe du deuxième alinéa des mots «de la santé buccodentaire» après les
mots «diagnostiquer les déficiences» et de la suppression du mot
«buccodentaire» à la fin du paragraphe;
5° la suppression du mot «buccodentaire» à
la fin du 4° paragraphe...;
6° la suppression des mots «dentaire» — a,
i, r, e — et «dentaires» — e, s, partout où ils se trouvent
au paragraphe 8° et 9°.
Le texte du projet de loi modifié se
lirait ainsi : «L'exercice de la médecine dentaire consiste à évaluer et à
diagnostiquer toute déficience des dents, de la bouche, des maxillaires, des
tissus avoisinants ainsi qu'à en prévenir et à en traiter les maladies dans le
but de maintenir ou de rétablir la santé chez l'être humain ou d'offrir un
soulagement approprié des symptômes.
«Dans le cadre de l'exercice de la
médecine dentaire, les activités réservées au dentiste sont les
suivantes :
«1° diagnostiquer les déficiences et les
maladies;
«2° prescrire les examens diagnostiques;
«3° utiliser les techniques diagnostiques
invasives ou présentant des risques de préjudice;
«4° déterminer le plan de traitement;
«5° prescrire des médicaments ou autres
substances;
«6° prescrire les interventions ou les
traitements;
«7° utiliser les techniques ou appliquer
les traitements, invasifs ou présentant des risques de préjudice, incluant les
interventions esthétiques;
«8° prescrire la fabrication ou la
réparation d'une prothèse ou d'un appareil;
«9° vendre des prothèses ou des
appareils.»
Alors donc, ça, c'est des amendements qui
sont demandés par l'Ordre des dentistes. Ils ont fait beaucoup de
représentations. Bon, évidemment, ils sont venus en commission parlementaire,
on a pu les rencontrer. Et je vais vous lire un peu leurs explications. Mais
juste globalement, je vous dirais, c'est de moderniser le langage, que le
langage reflète aussi... on revient toujours à ça, c'est d'autres... et je
pourrais vous en parler, mais des lois semblables au Canada où le langage vient
refléter beaucoup les choix qui sont faits dans d'autres provinces. Et on
pourra en discuter avec la ministre. Donc, c'est pour ça que je voulais
présenter ces amendements parce que je pense que c'est important d'avoir ces
discussions.
On parlait des hygiénistes au coeur du
système des soins dentaires, etc., de l'hygiène dentaire, mais des dentistes
aussi, hein? C'est un rôle pivot dans cette section du projet de loi. On a fait
les sciences appliquées et le buccodentaire. On est vraiment... les dentistes qui
sont aux premières loges...
Mme Weil
: ...des soins
dentaires, etc., de l'hygiène dentaire, mais des dentistes aussi, hein? C'est
un rôle pivot dans cette section du projet de loi. On a fait les sciences
appliquées et le buccodentaire. On est vraiment ...Les dentistes, qui sont aux
premières loges de l'activité. Donc, alors les arguments de l'Ordre des
dentistes, et je souscris, là, parce que c'est moi qui présente l'amendement...
À quelle heure on termine?
Le Président (M.
Bachand) : Il reste 1 min 30 s à peu près.
1 min 30 s.
Mme Weil
: Ah! Je
pensais 6 h 30 min, là, j'étais prête à rester jusqu'à minuit.
Le Président (M.
Bachand) : Ah bien, si vous voulez rester jusqu'à minuit, je
vais demander le consentement, je n'ai pas de problème.
Mme Weil
: Non, non.
Sérieusement, non, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :O.K. Écoutez, je ne sais pas si
la ministre veut faire un commentaire. Après ça, je vais ajourner les travaux. Mme
la ministre.
Mme McCann : Oui. Merci, M. le
Président. Alors, oui, nous avons pris connaissance de l'amendement proposé, et
nous allons probablement... nous allons déposer un autre... un sous-amendement.
Demain, certainement.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Sur ce, encore
une fois, merci pour votre collaboration aujourd'hui. C'est de l'heure, la commission
ajourne ses travaux au mercredi 2 septembre 2020, à 9 h30, au salon bleu.
Alors donc, c'est important de noter, c'est au salon bleu demain. Merci
beaucoup.
(Fin de la séance à 17 h 58)