Journal des débats de la Commission des institutions
Version préliminaire
42e législature, 1re session
(début : 27 novembre 2018)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version finale du Journal est publiée dans un délai de 2 à 4 mois suivant la date de la séance de la commission.
Pour en savoir plus sur le Journal des débats et ses différentes versions
Le
jeudi 1 octobre 2020
-
Vol. 45 N° 97
Étude détaillée du projet de loi n° 45, Loi concernant principalement la nomination et le mandat des coroners et du coroner en chef
Aller directement au contenu du Journal des débats
11 h (version non révisée)
(Onze heures vingt-six minutes)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! S'il
vous plaît! Mme la ministre, messieurs les députés, s'il vous plaît! S'il vous
plaît! S'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission
des institutions ouverte. Bien sûr, je demande aussi à toutes les personnes
dans la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs appareils
électroniques.
La commission est réunie afin de procéder
à l'étude détaillée du projet de loi n° 45, Loi
concernant principalement la nomination et le mandat des coroners et du coroner
en chef.
Avant de débuter, Mme la secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
La Secrétaire
: Oui, M.
le Président. M. Tanguay (LaFontaine) sera remplacé par M. Rousselle (Vimont),
Mme Weil (Notre-Dame-de-Grâce) par Mme Nichols (Vaudreuil) et M.
Fontecilla (Laurier-Dorion) par M. Nadeau-Dubois (Gouin).
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup. Y a-t-il des droits de vote par
procuration?
La Secrétaire
: Oui,
M. Lafrenière (Vachon) pourra voter pour M. Lévesque (Chapleau) et
M. Lamothe (Ungava) et M. Rousselle (Vimont) pourra voter pour
M. Birnbaum (D'Arcy-McGee).
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup. Avant de débuter, je dépose les
mémoires reçus depuis la fin des consultations particulières, soit des mémoires
de l'Association des familles de personnes assassinées ou disparues et le
Service de police de la ville de Montréal.
Également, je vous rappelle que les votes
pour ce mandat devront se tenir par appel nominal, conformément à la motion
adoptée par l'Assemblée le 15 septembre 2020, et ce, jusqu'au...
La Secrétaire
: ...M. Birnbaum
(D'Arcy-McGee).
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Avant de
débuter, je dépose les mémoires reçus depuis la fin des consultations
particulières, soit le mémoire de l'Association des familles de personnes
assassinées ou disparues, le Service de police de la ville de Montréal.
Également, je vous rappelle que les votes pour ce mandat devront se tenir par
appel nominal, conformément à la motion adoptée par l'Assemblée le 15 septembre
2020, et ça jusqu'au 9 octobre 2020.
Nous allons débuter les remarques
préliminaires. Alors, Mme la ministre, bienvenue, et vous avez une période de
remarques pour 20 minutes, maximum.
Mme Guilbault :
Ah oui? Bon, bien, merci beaucoup, M. le Président. Alors, bonjour à vous, M.
le Président, bonjour à Mme la secrétaire, bonjour à toute votre équipe qui
vous accompagne aujourd'hui. Bonjour, évidemment, mes collègues députés autour
de la table, député de Vimont, député de Gouin, mes chers collègues députés de Nicolet-Bécancour,
de Saint-Jean, des Plaines et de Bellechasse et ceux qui les accompagnent,
bref. Bonjour à tout le monde dans la salle, les gens du leader, s'il y a des
gens du whip aussi de chez nous. Très heureuse d'être ici ce matin. Je dis toujours
ça, mais c'est toujours vrai.
Je suis heureuse qu'on débute une nouvelle
étape, parce que c'est un projet de loi, je l'ai déjà dit... Puis je vais être
assez brève dans mes remarques préliminaires, parce que j'ai déjà tout dit ce
que je m'apprête à dire puis aussi parce que j'ai hâte qu'on entre dans le vif
du sujet. Mais c'est un projet de loi auquel je tiens, un projet de loi qui
vise à moderniser et à rendre plus performante l'organisation qu'est le Bureau
du coroner en donnant entre autres des outils de gestion au Coroner en chef, en
modifiant les modes de nomination et de renouvellement du Coroner en chef, des
coroners en chef adjoints et des coroners, qu'ils soient à temps plein ou à
temps partiel, qui donne davantage de force aux recommandations qui sont faites
par les coroners. Il y a également d'autres éléments, là, qui touchent certains
autres volets et il y a même un changement de nom de la loi, parce que je pense
que la loi sur la recherche des causes et circonstances, telle qu'elle se nomme
actuellement, oui, c'est un bon nom dans le sens où c'est explicite par rapport
à ce que propose de faire la loi, mais je trouve que c'est moins suggestif, et
simple, et évocateur que Loi sur les coroners.
Donc, bref, il y a un ensemble de choses
dans ce projet de loi là. On en a déjà discuté entre autres dans le cadre des consultations,
on a fait l'adoption de principe la semaine dernière. C'est pour ça que je
disais que j'ai hâte d'entrer dans le vif du sujet, en l'occurrence l'étude
détaillée. Je suis heureuse d'avoir le collègue de Vimont, qui par son
expérience va certainement aussi prendre plaisir à ce qu'on discute de ça, et
donc c'est ça, et tous les autres collègues aussi, bien sûr. Donc, je pense, M.
le Président, que je vais m'arrêter là-dessus, en souhaitant de très bons
travaux à tout le monde et en réitérant mon ouverture et mon grand bonheur à
l'idée d'entendre les commentaires, suggestions et discussions de chacun autour
de la table, toujours en gardant à l'esprit qu'on fait ça dans un esprit
d'améliorer le service aux citoyens, en particulier d'améliorer la qualité du
service aux citoyens endeuillés, puisque le Bureau du coroner, doit-on le
rappeler, investigue les décès obscurs, violents ou survenus par suite de
négligence, et qui dit décès dit survivants, dit personne qui doit composer
avec le décès d'un proche et qui souvent attend trop longtemps un rapport du
coroner. Alors, un des aspects, un des objectifs sous-jacents à ce projet de
loi là, c'est aussi de faire en sorte que la livraison et la qualité des
rapports de coroner soient améliorées.
Donc, je m'arrête là-dessus, en souhaitant
à nouveau bons travaux à tout le monde.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup, Mme la ministre.
M. le député de Vimont, s'il vous plaît.
• (11 h 30) •
M. Rousselle : Merci, M. le
Président. Bon. Premièrement, bonjour, M. le Président, bonjour, Mme la ministre,
bonjour, Mme la secrétaire, bonjour à tous mes collègues qui sont ici...
11 h 30 (version non révisée)
Mme Guilbault :
...c'est aussi de faire en sorte que la livraison et la qualité des rapports de
coroners soient améliorées.
Donc, je m'arrête là-dessus en souhaitant
à nouveau bons travaux à tout le monde.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup, Mme la ministre.
M. le député de Vimont, s'il vous plaît.
M. Rousselle
: Merci,
M. le Président. Bon, premièrement, bonjour, M. le Président. Bonjour, Mme la
ministre. Bonjour, Mme la secrétaire. Bonjour à tous mes collègues qui sont ici
et tous les employés, je pensais même aux pages, qui nous rendent bien souvent
la vie plus facile, en tout cas, surtout dans ce temps-ci de pandémie, qu'il
est donc pratique, je peux vous dire.
Écoutez, oui, effectivement, c'est une loi
qui a besoin d'être actualisée, ça, on le sait tous. D'ailleurs, vous l'avez déjà
mentionné que ma collègue d'Anjou—Louis-Riel avait déjà travaillé dans ce
dossier-là. Donc, oui, c'est un projet qui a besoin d'être actualisé. Et le
pourquoi, bien, c'est justement, c'est pour que le citoyen, à un moment donné,
puisse avoir de plus grands bénéfices, parce qu'actuellement il y a des
lacunes, puis je pense qu'avec ce projet de loi là on va pouvoir régler les
lacunes qui existent.
Je voudrais remercier aussi les groupes
qui nous ont envoyé les mémoires, les groupes qui se sont déplacés, parce
qu'ils ont vraiment amené de bonnes suggestions. Puis d'ailleurs, j'écoutais la
ministre qui, je pense, qui en a pris bonne note, d'ailleurs, sur certaines,
même, il y a eu des discussions. Et c'est là qu'on peut voir justement qu'on
veut vraiment avancer à améliorer ce projet de loi là.
Vous savez, l'importance du coroner, c'est
probablement, c'est une question de crédibilité, mais le travail du coroner,
c'est un travail bien souvent méconnu des gens mais tellement important, parce
que ces gens-là font des recommandations... Et là je sais qu'on va améliorer le
principe des recommandations pour qu'il y ait un suivi vraiment solide parce
que j'ai lu dans les journaux même que la ministre parlait de donner des dents
à cette loi-là. Puis je pense que c'est ça qu'elle a de besoin, cette loi-là,
pour que vraiment que les recommandations aillent vraiment dans le bon sens.
La chose que... puis j'avance tout de
suite... j'ouvre déjà mon jeu au niveau de la formation. Déjà, je trouve que la
formation est manquante, d'ailleurs l'Association des coroners l'avait
mentionné que c'était une formation sur le terrain, une semaine, une semaine et
demie, et puis, bon... Tellement un travail important, le coroner, je pense
que... puis je parlais de crédibilité tantôt, je pense qu'il va falloir voir
vraiment à une formation de base, une formation sérieuse de base, et après ça
une formation régulière, comme que vous pouvez retrouver dans plein de choses.
Je vois mon collègue, justement, ancien policier de Montréal, qui,
effectivement... nous, on avait des formations sur une base régulière. Et ça,
c'est pour rester justement à l'affût des nouvelles lois, à l'affût des
nouvelles manières de fonctionner, et je pense c'est vraiment important. Mais
on retrouve ça dans les cuisiniers, on retrouve ça... d'ailleurs, ma coiffeuse,
dernièrement, elle me mentionnait justement qu'elle allait suivre un cours de
perfectionnement. Donc, voyez-vous, tous les gens ont des cours de
perfectionnement, des cours qui se retrouvent année par année, justement,
donc... et on retrouve ça chez les avocats, on retrouve ça chez les notaires,
un peu partout, et les médecins, bien naturellement.
Donc, je vous dirais, je pense, ça va être
quelque chose que, nous autres, on va recommander, une question de formation,
c'est tellement important, pour donner des outils à ces gens-là qui font un
travail exceptionnel puis...
M. Rousselle : ...année par
année, justement, donc ils ont... Et on retrouve ça chez les avocats, on
retrouve ça chez les notaires, un peu partout, et les médecins, bien naturellement.
Donc, je vous dirais que je pense que ça
va être quelque chose que, nous autres, on va recommander, une question de formation.
C'est tellement important pour donner des outils à ces gens-là, qui font un
travail exceptionnel, puis pour qu'ils puissent justement donner une... des recommandations
plus pointues. Et en ayant des recommandations plus pointues... Et surtout
qu'on va mettre justement... comme on le disait un peu plus tôt, donner des
dents à cette loi-là pour que les recommandations soient suivies, bien, ça va
être des recommandations qui vont être encore plus pointues, et c'est le citoyen
qui va en gagner, à la fin du compte. Donc, moi...
Et là-dedans aussi, je pense... En tout
cas, si jamais que la ministre avait des amendements, j'aimerais les avoir le
plus rapidement possible. Pourquoi? Parce qu'on veut vraiment que ça fonctionne
rondement, comprenez-vous? On veut vraiment... On est pour ce projet de loi là,
on veut vraiment que ça fonctionne correctement. Et, si on est capable de les
avoir d'avance, bien, à ce moment-là, on n'aura pas besoin, nous autres, d'en
faire sur notre côté ou... Donc, on pourrait justement déjà les regarder puis
avancer plus rapidement dans nos discussions. Parce que, comme je vous l'ai
dit, on est d'accord avec ça, on est d'accord de l'améliorer, et puis, si on est
capable de travailler dans un sens comme ça, je pense que c'est tout le monde
qui va en bénéficier. Et je pense qu'on pourrait aller dans ce sens. En tout
cas, moi, si vous avez des amendements, nous autres, on aimerait ça beaucoup
les avoir.
Ça fait que je vais arrêter ici, M. le
Président.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup, M. le député de
Vimont. M. le député de Gouin, s'il vous plaît.
M. Nadeau-Dubois : Merci
beaucoup, M. le Président. La ministre disait, d'entrée de jeu, qu'elle était
contente d'être ici, puis je ne doute pas de la sincérité de ce commentaire-là,
et ce... D'ailleurs, un dossier qu'elle connaît bien, c'est un domaine qu'elle
connaît bien. Puis j'aurais aimé moi aussi, ce matin, commencer en disant quelque
chose du genre, pas seulement parce que c'est la coutume parlementaire que de,
à chaque étape d'un projet de loi, dire : Ah! je suis content d'être ici,
mais parce que c'est un projet de loi qui nous intéresse, à Québec solidaire,
qui intéresse ma formation politique. Donc, j'aurais bien, moi aussi, aimé
commencer ce matin en disant que je suis content d'être là et que j'ai envie de
contribuer au projet de loi.
Par contre, je ne serai pas capable de
dire ça. Je ne serai pas capable de dire parce que ce n'est pas moi qui étais
censé être ici aujourd'hui, c'est mon collègue d'Hochelaga-Maisonneuve, et il
ne sera pas là. Et il ne sera pas là ni pour les remarques préliminaires ni
pour l'étude détaillée aujourd'hui. La raison pour laquelle il n'est pas là, c'est
qu'il y a eu une décision du gouvernement de ne pas tenir compte des
disponibilités puis des indisponibilités au sein de ma formation politique.
M. le Président, depuis le jour un de
cette législature, je suis leader parlementaire de ma formation politique et
j'ai la prétention, j'espère qu'elle est justifiée, d'avoir exercé ce rôle-là
avec sérieux...
M. Nadeau-Dubois : ...M. le
Président, depuis le jour un de cette législature, je suis leader parlementaire
de ma formation politique et j'ai la prétention, j'espère qu'elle est
justifiée, d'avoir exercé ce rôle-là avec sérieux, avec une considération pour
les autres formations politiques, surtout une considération pour l'institution
qu'est l'Assemblée nationale. Il m'est arrivé d'avoir des désaccords avec les
collègues leaders, notamment le collègue leader du gouvernement. Il m'est
arrivé, à certains moments, de hausser le ton. Ça arrive, en politique. Mais,
en tout cas, j'ai essayé, dans les deux dernières années, de faire ça toujours
en respect de l'institution puis en évitant les attaques personnelles, puis
surtout en ne mettant jamais les, comment dire, les rivalités ou les tensions
qui sont propres à la fonction de leader parlementaire en avant des autres
considérations plus fondamentales que sont celles des raisons pour lesquelles
on est ici, du contenu des projets de loi, de la raison d'être politique des
choses qu'on discute ici.
Je pense que ma formation politique, de
manière générale, a eu une attitude de collaboration dans les études
détaillées, même dans les moments où c'étaient des projets de loi où on était
particulièrement en désaccord avec le gouvernement. Je... D'ailleurs, j'ai
rarement entendu les ministres du gouvernement de la Coalition avenir Québec
dire du deuxième groupe d'opposition, de Québec solidaire, qu'on bloquait des
projets de loi en commission parlementaire. Je l'ai entendu de certaines
formations politiques, mais jamais de la mienne, puis c'est parce que ce n'est
jamais ça qu'on a fait. Ça fait que, quand on souhaite se présenter en étude
détaillée, ce n'est pas pour bloquer les affaires, ce n'est pas pour faire du
temps, comme le dit l'expression consacrée, c'est parce qu'on est intéressés à
travailler sur un projet de loi. Et quand on souhaite participer à un projet de
loi, c'est parce qu'on juge que, comme députés, le mandat que les gens nous ont
donné justifie notre présence en commission parlementaire. On est un petit
caucus, on est encore un plus petit caucus, parce qu'il y a deux de mes
collègues qui sont en congé parental, et lorsqu'on a eu des discussions entre
leaders, il a été toujours réitéré de la part du gouvernement qu'il y avait une
volonté de nous accommoder dans cette situation-là. Surtout pour la présente
session, où il y a une coïncidence malheureuse de deux facteurs : une
pandémie qui bouleverse le travail de tous les députés de l'Assemblée
nationale, les ministres aussi, à commencer, je le présume avec beaucoup de
certitude, par la vice-première ministre du Québec... mais qui bouleverse la
vie de tous les députés, de toutes les formations politiques. Et à chaque fois,
on nous a dit : Oui, on est conscients de ça, on va faire des efforts, on
va essayer de faire ça fonctionner. Et, dans ce projet de loi là, ce n'est
pas ce qui s'est passé. Ce n'est pas ce qui s'est passé, puis je sais que ce
n'est pas la responsabilité ou, on pourrait dire, la faute de la ministre de la
Sécurité publique, la vice-première ministre...
M. Nadeau-Dubois : …essayer de
faire ça fonctionner. Et, dans ce projet de loi là, ce n'est pas ce qui s'est
passé. Ce n'est pas ce qui s'est passé, puis je sais que ce n'est pas la responsabilité
ou, on pourrait dire, la faute de la ministre de la Sécurité publique, la vice-première
ministre.
• (11 h 40) •
Sauf qu'en même temps qu'est-ce qu'on est
censés faire, nous, dans l'opposition, quand, malgré l'attitude constructive et
de collaboration qu'on a eue depuis deux ans, jour pour jour aujourd'hui, quand
cette attitude de collaboration là, au fond, ce qui nous est offert en retour,
c'est un manque flagrant de flexibilité puis de considération pour les députés?
Le député d'Hochelaga-Maisonneuve a un jeune enfant, il essaie de faire son
travail du mieux possible. Il me dit qu'il a plutôt des bonnes relations, une
bonne collaboration avec la ministre de la Sécurité publique et donc que, dans
ce contexte-là, il y a un tel manque de flexibilité et de considération, c'est
regrettable. C'est regrettable puis c'est la raison pour laquelle je suis ici
aujourd'hui, alors que mon collègue est en étude détaillée sur le projet de loi
n° 51.
On a tenté, dans les dernières heures, de
faire valoir cette situation-là envers le gouvernement. Il y a des propositions
qui nous ont été faites, je vous le dis, mais qui étaient largement
insuffisantes, qui ne palliaient pas du tout au problème principal qui était le
problème fondamental, celui de l'incapacité du gouvernement à tenir compte des
contraintes qui sont celles du député d'Hochelaga-Maisonneuve. Puis j'ai envie
de vous refaire… de vous partager, M. le Président, de vous partager le fil des
événements.
D'abord, à la fin de la semaine dernière,
ma directrice de cabinet comme leader parlementaire a fait des représentations,
disons, de courtoisie auprès du gouvernement pour rappeler que, bien, en ce
moment, bon, il y a un nombre de députés réduits à l'Assemblée nationale, il y
a un fonctionnement de pandémie, et on a fait la représentation selon laquelle,
bien là, en ce moment, il y avait des tristes coïncidences où les commissions
parlementaires étaient convoquées de manière à ce que certains de nos députés
soient systématiquement convoqués sur plusieurs études détaillées en même
temps. Par exemple, la semaine dernière, M. le Président, j'étais convoqué
personnellement à trois commissions parlementaires où je siège simultanément.
Bon. C'est fâcheux. On a fait des représentations, on s'est fait dire :
Désolé, c'est la prérogative du gouvernement, il faut que l'agenda législatif
avance, il faut que l'agenda législatif avance. Il va avancer, ça va être de
même. On a dit : Bon, O.K., collaboration, on va comprendre, on va passer
l'éponge, on va… O.K., soyons constructifs. Ça en reste là.
Vendredi dernier, le 25 septembre, on
reçoit, vers la fin de l'avant-midi, une première ébauche de l'horaire des
commissions parlementaires et on constate avec grand plaisir…
M. Nadeau-Dubois : ...on va
passer l'éponge, on va... O.K., soyons constructifs. Ça en reste là.
Vendredi dernier, le 25 septembre, on
reçoit, vers la fin de l'avant-midi, une première ébauche de l'horaire des commissions
parlementaires, et on constate avec grand plaisir que le projet de loi n° 45, celui qu'on étudie aujourd'hui, n'est pas au menu.
On se dit : Ah! c'est parfait, notre collègue d'Hochelaga-Maisonneuve va
pouvoir faire son travail. Mais quelle n'a pas été notre surprise lundi, donc
le 28 septembre, de réaliser qu'il y avait eu des permutations de faites
dans l'horaire et qu'aujourd'hui, en lieu et place du projet de loi n° 52, c'était le projet de loi n° 45
qui était appelé, celui dont on discute aujourd'hui. Et là, bien là, ça crée un
énorme conflit d'horaire pour mon collègue d'Hochelaga-Maisonneuve à très...
vous comprendrez, à très, très... avec très peu d'avis à l'avance. Mon collègue
a un enfant, il a deux projets de loi en même temps, comment est-il censé de se
dépatouiller de tout ça? En plus qu'on avait fait des représentations, disons,
de courtoisie, comme j'aime le dire, à la fin de la semaine pour essayer de
sensibiliser gentiment à cette réalité-là puis tendre la main, essayer qu'on
collabore davantage. Donc là, mauvaise surprise. Il y a des représentations qui
sont faites au bureau du leader pour dire : Ah! bien là, on a un conflit
d'horaire jeudi, tout ça, c'est-u possible de s'arranger? Non, non, non. Bon,
O.K. Mais on s'est dit : Au moins, le projet de loi n° 45
commence mercredi, parce qu'il était programmé hier, le projet de loi n° 45, au départ. On se dit : Au moins, notre collègue
d'Hochelaga-Maisonneuve va pouvoir aller débuter l'étude détaillée, faire ses
remarques préliminaires, travailler quelques articles, annoncer... Et, bon, il
manquera une journée sur deux. Ce n'est pas si pire.
Hier matin, à 9 h 22, donc au
tout début de la journée, les horaires sont faits, toute la journée est
organisée, on apprend... les séances d'aujourd'hui, donc d'hier, de mercredi,
sautent, et donc on se retrouve avec deux études détaillées qui débutent au
même moment pour le même député. Là, je vous rappelle, ça fait suite à des
premières représentations de la semaine dernière, à des représentations en
début de semaine, et là, troisième épisode, autre bouleversement, finalement on
saute et on nous dit : La ministre n'est pas disponible. Puis honnêtement,
qu'on s'ajuste aux disponibilités des ministres, c'est la moindre des choses,
tant mieux, il faut qu'on le fasse, sauf que les commissions parlementaires, ce
n'est pas les activités parascolaires des ministres que les ministres peuvent
placer là où bon leur semble selon leurs seules contraintes à eux et à elles.
Les commissions parlementaires, c'est des espaces de travail collaboratif, de
travail collégial et la coutume, parce que, oui, on vit dans un Parlement où il
y a des règles, là, noir sur blanc, il y a aussi des coutumes qui nous font
fonctionner, puis ces coutumes-là, ce qu'elles disent, c'est qu'on se consulte
puis qu'on essaie de s'accommoder les uns les autres pour faire fonctionner cet
espace, moins partisan que la période de questions que sont les commissions
parlementaires.
Et là il y a eu, dans le cas de la
commission parlementaire qui...
M. Nadeau-Dubois : …il y a
aussi des coutumes qui nous font fonctionner, puis ces coutumes-là, ce qu'elles
disent, c'est qu'on se consulte puis qu'on essaie de s'accommoder les uns les
autres pour faire fonctionner cet espace moins partisan que la période de
questions, que sont les commissions parlementaires. Et là il y a eu, dans le
cas de la commission parlementaire qui se tient aujourd'hui, une absence
complète de considération pour ces coutumes-là, pour ces manières de travailler
qui sont habituelles ici, qui sont conventionnelles.
À pied levé, je me dis, bon, je vais
essayer d'aller remplacer mon collègue d'Hochelaga-Maisonneuve, essayer de
faire un bout de chemin, essayer de faire… de présenter ses idées, on a eu le
temps de se parler quatre, cinq minutes. Mais quand on manque de considération
comme ça pour les contraintes des députés, bien, dans les faits, on restreint
leurs capacités à faire leur travail. Puis ça, c'est dommage, puis la Coalition
avenir Québec a, pendant longtemps, eu un caucus plus restreint que les deux
partis traditionnels au Québec, et on se serait attendu de sa part à ce qu'il y
ait une considération pour ces éléments-là, puis ça n'a pas du tout été le cas,
ça n'a pas du tout été le cas, puis c'est regrettable, c'est décevant.
Je l'ai mentionné hier au salon bleu, dans
l'espoir qu'on soit capables d'arranger les choses. On nous a fait des propositions
d'aménagement qui, bon, qui étaient… je présume qu'elles étaient bien
intentionnées, mais honnêtement qui étaient largement insuffisantes. Puis
surtout on n'a même pas été capables de s'engager à ce que, dans l'avenir,
l'avenir étant la semaine prochaine, on fasse en sorte que ça ne se reproduise
pas. Non, non, on ne prendra même pas cet engagement-là. Mettons, pour un
article, seriez-vous prêts à prendre cet engagement pour un article, qui est
l'article le plus important pour mon collègue d'Hochelaga-Maisonneuve? Non. Un
article? Non. On ne s'arrangera même pas pour qu'il n'y ait pas de
superposition entre les deux commissions pour un article. Puis ça, vous
comprenez, M. le Président, là, c'est comme : Bien, voyons, comment on
est, quel ton on est censé employer? Quel argument, quel geste de révérence
est-on censé faire à ce gouvernement pour qu'il fasse quelque chose qu'il est
censé, de toute façon, faire, juste que vous considérez les oppositions?
Ça fait que c'était important pour moi
d'être ici, cet avant-midi, pour faire état de cette situation-là. Puis je ne
sais pas comment le dire pour que je sois à la fois compris et poli, mais les
plus grandes victimes, entre guillemets, là, ou, en tout cas, les gens qui
paient le prix de cette manière de travailler, c'est les ministres du
gouvernement, parce que la ministre de la Sécurité publique a dit , d'entrée de
jeu : Je suis contente d'être là, je veux que ça se passe bien…
M. Nadeau-Dubois : …plus
grandes victimes, entre guillemets, là, ou, en tout cas, les gens qui paient le
prix de cette manière de travailler, c'est les ministres du gouvernement. Parce
que la ministre de la Sécurité publique a dit d'entrée de jeu : Je suis
contente d'être là, je veux que ça se passe bien, puis on aimerait ça nous
aussi, mais là c'est sûr que ça ne se passera pas sur le ton que la ministre
souhaitait que ça se passe. Pourquoi? À cause de l'historique que je viens
d'exposer. Donc, c'est la ministre qui va, au fond, payer la note, entre
guillemets, qu'il va y avoir une étude détaillée beaucoup moins satisfaisante
qu'elle le souhaiterait parce qu'il y a eu vraiment juste une incapacité de
prendre en considération les contraintes de la deuxième opposition. Puis ça,
c'est dommage, puis on l'a dit quelques fois depuis deux ans, tu sais, pourquoi
vous faites ça? Vous ne gagnez pas, tu sais, ça ne marche pas cette manière-là
de gérer le Parlement, puis ce n'est pas entendu, ça. Ce n'est pas entendu.
Ça fait que, malheureusement, c'est…
malheureusement, ça ne sera pas une étude détaillée aussi enrichissante que ça
aurait pu l'être, puis c'est dommage. Parce que la personne qui connaît ce
dossier-là dans notre formation politique, qui en a fait une priorité, qui
travaille bien avec la ministre, qui travaille bien avec le député de Vachon,
là-bas, que je vois sur… dans la Commission spéciale sur l'exploitation
sexuelle, quelqu'un d'une… qui a un tempérament profondément conciliant et
constructif, ne pourra pas faire son travail en étude détaillée. Puis, je le
répète, même pour un article, on n'a pas été capables de nous accommoder, même
pour un seul article. Ce n'est quand même pas rien.
• (11 h 50) •
Sur le projet de loi lui-même… parce que
je pense que je suis allé au bout des arguments que je voulais présenter sur
l'importance de travailler en collaboration, mais sur le projet de loi
lui-même, bon, je n'étais pas aux auditions parce que c'était mon collègue d'Hochelaga-Maisonneuve
qui les suivait, souvent à distance, mais qui les suivait quand même. Lecture
rapide de quelques éléments que j'ai vu passer, puis suite à un briefing de mes
collègues et de notre équipe, je pense que ce projet de loi, ça reste néanmoins
une belle occasion d'apporter des modifications qui sont demandées depuis très
longtemps. Et il y a un aspect qui interpelle particulièrement notre formation
politique, la ministre le sait, c'est la question des décès liés à des
interventions policières. C'est un sujet sensible, c'est le cas de le dire. Je
pense qu'on peut dire que, dans les derniers mois, en Amérique du Nord, ça a
même été un enjeu explosif, au sens propre et figuré, mais… je pense que les
législateurs ne doivent pas fuir ces enjeux sensibles. Au contraire, il faut
les aborder de front, il faut les prendre à bras le corps.
Ce projet de loi là, ça peut représenter
une opportunité de rétablir la confiance entre les citoyens et les institutions
policières. L'invitation qu'on lance à la ministre, puis je la lance au nom de
mon collègue d'Hochelaga-Maisonneuve, c'est de se saisir de cette
opportunité-là, parce qu'il y a eu des rapports, on les connaît, il y a eu des
incidents, on les connaît, qui ont affaibli cette confiance, puis ça, il n'y a
personne qui veut ça…
M. Nadeau-Dubois : ...et les
institutions policières. L'invitation qu'on lance à la ministre, puis je la
lance au nom de mon collègue d'Hochelaga-Maisonneuve, c'est de se saisir de
cette opportunité-là, parce qu'il y a eu des rapports, on les connaît, il y a
eu des incidents, on les connaît, qui ont affaibli cette confiance, puis ça, il
n'y a personne qui veut ça. Même ma formation politique qui est, par moment,
très critique du travail des forces policières, on le fait pour renforcer la
confiance dans ces institutions-là qui sont absolument essentielles à la
sécurité puis au bien-être des Québécois puis des Québécoises.
C'est pour ça que, et on l'a mentionné
lors de l'adoption de principe, on trouve questionnante puis inquiétante cette
idée, dans le projet de loi, de retirer le rapport d'enquête policière des
annexes du compte rendu d'un coroner. Pourquoi? Bien, parce que ça va
représenter, que ça soit l'intention ou non, un obstacle supplémentaire pour
les familles des victimes qui veulent savoir ce qui s'est passé, qui veulent
connaître les circonstances du décès de leur proche. On va vouloir avoir une
discussion en profondeur sur ce sujet-là.
On va aussi vouloir... on va aussi saisir
l'occasion pour revenir sur un élément qui est déjà dans la loi, mais qui est
un peu en dormance, et c'est le règlement dans la loi qui permet au coroner en
chef de rembourser les frais d'avocats des familles des victimes. C'est un
règlement qui est prévu dans la loi, mais qui n'a jamais été édicté malgré
l'adoption de cette disposition-là dans la loi en 2013. On va vouloir également
parler de ça parce qu'on sait comment ça se passe. Souvent, d'autres parties se
présentent entourées d'avocats, notamment la fraternité des policiers, souvent
les policiers, les policières, eux, elles-mêmes sont accompagnés d'avocats, et
souvent, les familles se retrouvent là dans une asymétrie, disons, pour avoir
ces échanges-là, puis ça permet... souvent, c'est un désincitatif pour les
familles à vraiment aller au bout du processus. C'est pour ça qu'il y a un
règlement dans la loi déjà qui dit : On pourrait rembourser les frais
d'avocats des familles des victimes. Mais le règlement, il est prévu dans la
loi, mais on ne l'a jamais édicté. Ça fait qu'on va avoir des questions
là-dessus. Pourquoi ça n'a pas été édicté? C'est quoi les obstacles? Qu'est-ce
qui s'est passé depuis 2013, où on est? Et on va vouloir si la ministre a
l'intention d'aller de l'avant avec ce règlement qui est prévu dans la loi.
Et en terminant, on va vouloir également
aborder une autre question sensible, mais tellement importante pour la
confiance envers les forces policières, la question des enquêtes publiques dans
le cas d'un décès qui a lieu dans le cadre d'une intervention policière,
lorsqu'il y a usage de la force par des agents de la paix. C'est une question
importante. On souhaite que ces enquêtes-là aient lieu systématiquement dans
ces situations-là parce que les événements dont il est question ici, donc des
décès dans le cadre d'une intervention policière où il y a eu usage de la
force, c'est toujours... ce sont ces éléments-là qui font la manchette, c'est
ces éléments-là qui mobilisent des communautés, c'est ces éléments-là qui,
lorsque ça se passe mal dans le processus, peuvent et souvent ont affaibli la
confiance envers les forces policières. Donc, c'est le...
M. Nadeau-Dubois : ...d'une
intervention policière où il y a eu usage de la force, c'est toujours... ce
sont ces éléments-là qui font la manchette, c'est ces éléments-là qui
mobilisent des communautés, c'est ces éléments-là qui, lorsque ça se passe mal
dans le processus, peuvent et souvent ont affaibli la confiance envers les
forces policières. Donc, c'est, je dirais, le troisième et le dernier élément
saillant de ce projet de loi là dont on va vouloir discuter avec la ministre.
Parce que, malgré qu'il y ait plein
d'éléments dans ce projet de loi là qu'on appuie de manière pleine et entière,
ça, c'est trois éléments que je soumets d'entrée de jeu, au nom de mon collègue,
à la ministre comme étant les enjeux dont on va vouloir discuter avec elle, parce
que les projets de loi comme celui-là, bien, sont des occasions de peut-être
réparer certaines cicatrices. Merci, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup. Mme la députée de Vaudreuil, s'il
vous plaît.
Mme Nichols : Merci, M. le
Président. Alors, je suis bien contente, là, qu'on soit ici pour le début du...
d'étudier le projet de loi n° 45. C'est un projet de loi qui mérite toute
notre attention, on l'a déjà dit. C'est un projet de loi qui date, si je ne me
trompe, c'est la loi de 1986. Donc, évidemment il y a plusieurs choses à mettre
à jour.
On a déjà affiché nos couleurs. On a déjà
souligné, entre autres, à Mme la ministre, là, que nous étions disponibles, là,
pour collaborer dans ce projet de loi, parce que ça touche directement les
citoyens. Il faut se le dire, là, c'est un projet de loi qui touche directement
les citoyens. On a entendu différents groupes, on a lu différents mémoires, on
a entendu des témoignages de gens qui sont vraiment touchés personnellement
mais aussi perturbés par souvent la lenteur des enquêtes, l'accès aux documents.
Donc, il y en a qui ont... Je ne me souviens pas du nom de la dame, mais il y a
quelqu'un qui est venu nous parler, puis ça faisait déjà plusieurs années que
son fils était décédé, mais elle n'avait toujours pas d'information
relativement au décès de son fils, l'enquête est cours, et c'est toujours ce
qu'on lui dit : L'enquête est cours, l'enquête est cours. Donc, vous
comprendrez que notre collaboration est évidemment pleine et entière au
bénéfice des citoyens.
Évidemment, je souligne, entre autres,
l'expertise de la ministre relativement à ce dossier-là, le projet de loi des
coroners. On sait qu'elle a été, je pense, pas loin de huit ans, là, au Bureau
du coroner. Donc, elle saura sûrement nous éclairer, mais nous serons aussi,
là, réticents aux différents propos qu'elle pourra apporter.
Il y a différents enjeux. Je rouvre tout
de suite les cartes. Bien, je pense qu'on en a parlé aussi dans les
représentations, mais je pense qu'il y a plusieurs points qui méritent d'être à
jour. Bien sûr, on se disait : Est-ce qu'on rouvre le métier ou la
profession de coroner à d'autres professionnels, à d'autres groupes? J'ai senti
qu'il y avait une ouverture de tous les partis sur... et même des groupes qu'on
a rencontrés au préalable, les groupes nous disaient : Oui, il faut ouvrir
à d'autres professionnels.
La formation de coroner, c'est quelque chose
qu'on a effleuré, mais moi, je vous le dis d'emblée, c'est un point sur lequel
je ne vais pas démordre...
Mme Nichols : …tous les partis
sur… et même des groupes qu'on a rencontrés au préalable, les groupes nous
disaient : Oui, il faut ouvrir à d'autres professionnels.
La formation de coroner, c'est quelque
chose qu'on a effleuré, mais moi, je vous le dis d'emblée, c'est un point sur
lequel je ne vais pas démordre — ça se… «je ne vais pas démordre», ou
en fait, on veut… c'est une drôle d'expression, mais enfin, je suis certaine
que vous comprenez ce que je veux dire, c'est que c'est un point auquel on
tient beaucoup, la formation des coroners. Je pense qu'on ne peut pas arriver
en poste comme coroner sans avoir préalablement une formation, surtout dans le
milieu. Il y a des métiers moins importants, moins impactants dans la vie des
gens qui ont déjà plusieurs… qui suivent déjà une certaine formation, donc la
formation de coroner…
La durée des mandats, on en a parlé, mais
je pense qu'il y a une possibilité qu'on puisse s'entendre sur la durée des
mandats. Les prérequis, évidemment, les prérequis pour pouvoir appliquer sur le
poste. Est-ce qu'on s'en va avec des expériences de travail ou… c'est toutes
des choses qu'on a soulevées, là, au fur et à mesure. Les délais pour rendre un
rapport, comme j'ai dit un petit peu plus tôt, l'impact est terrible pour les
victimes… pas… les familles des victimes, c'est terrible pour eux, puis surtout
quand on sait que quand on va à la cour faire trancher un litige, un juge a
six mois pour rendre son rapport. Donc, je pense qu'il va falloir baliser,
là, les délais pour pouvoir rendre un rapport et la Vérificatrice… non, ce
n'est pas vrai, c'était la Protectrice du citoyen qui était venue nous en
parler, Mme Rinfret. Alors, évidemment, on ne peut pas passer à côté du
délai.
L'accès au rapport et l'accès aux rapports
de police aussi. On le sait, il y en a qui sont venus nous dire : Écoutez,
on n'a même pas accès aux rapports de police. Il n'y a pas… comme je vous dis,
il n'y a pas de problème pour enlever certaines informations, noircir certaines
informations, mais je pense que l'accès aux rapports de police est aussi un
élément important. Et bien entendu, le suivi du rapport des coroners. Les
coroners travaillent fort, émettent un rapport, c'est des recommandations, là,
qui ne peuvent que bonifier n'importe quel domaine de notre société, que ce soit…
puis là, je pense entre autres au pont de la Concorde qui s'est effondré, il y
a eu un rapport du coroner. Je vais aller même dans le plus récent, à Dorval,
là, le CHSLD Herron, il y en a eu un, rapport du coroner. On a fait quoi avec
les recommandations? Il n'y a jamais eu de suivi, il n'y a jamais eu de… il n'y
a jamais rien eu suite à ça. Donc, je pense que des indicateurs de suivi suite
à l'émission d'un rapport de coroner doivent être quelque chose sur lesquelles
il faudra aussi mettre l'accent.
• (12 heures) •
Donc, j'ai énuméré, en gros, les quelques
points sur lesquels nous devrons travailler ensemble, mais je suis certaine
qu'il y aura une collaboration de part et d'autre, en fait, entre tous les
partis afin de convenir d'un projet de loi qui sera bénéfique, évidemment, pour
tous nos citoyens. Et je le réitère, plusieurs propositions méritent d'être…
12 h (version non révisée)
Mme Nichols : ...de part et
d'autre, en fait, entre tous les partis afin de convenir d'un projet de loi qui
sera bénéfique, évidemment, pour tous nos citoyens. Et je le réitère, plusieurs
propositions méritent d'être travaillées, mais nous avons plein d'idées à vous
proposer, Mme la ministre.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup, Mme la députée.
Est-ce qu'il y a d'autres députés qui aimeraient faire des remarques préliminaires?
Sinon, nous allons passer aux motions préliminaires. Est-ce qu'il y aurait des
motions préliminaires? M. le député de Gouin, s'il vous plaît.
M. Nadeau-Dubois : Oui. On
peut suspendre un instant, le temps qu'on vous la fasse parvenir?
Le Président (M.
Bachand) : Oui, mais peut-être la lire, s'il vous plaît.
M. Nadeau-Dubois : Je peux
vous la lire tout de suite, il n'y a pas de problème:
«Qu'en vertu de l'article 244 de nos
règles de procédure la Commission des institutions tienne, avant d'entreprendre
l'étude détaillée du projet de loi n° 45, Loi
concernant principalement la nomination et le mandat des coroners et du coroner
en chef, des consultations particulières, et qu'à cette fin elle entende le
député d'Hochelaga-Maisonneuve.» Merci.
Le Président (M.
Bachand) : Donc, vous faites parvenir à la commission, s'il
vous plaît. Et je suspends quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 12 h 1)
(Reprise à 12 h 9)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! La commission
reprend ses travaux. Donc, la motion est sur greffier bien sûr. Je vous
rappelle les règles. Donc, les règles pour permettre le débat sur la motion
préliminaire, c'est 30 minutes pour l'auteur de la motion, et 30 minutes
pour les représentants des chefs des groupes parlementaires, et 10 minutes
pour les autres intervenants. C'est en une seule intervention et aucun droit de
réplique. M. le député de Gouin, s'il vous plaît.
M. Nadeau-Dubois : Merci, M.
le Président. J'ai eu l'occasion plus tôt tantôt d'exposer la situation qui est
celle de ma formation politique. Puis cette motion-là se veut une ultime
tentative — certains diraient désespérée, je dirais, moi, une ultime
tentative — de faire contribuer mon collègue d'Hochelaga-Maisonneuve
dans la mesure où il a envie de travailler sur ce projet de loi là de manière
constructive. Le gouvernement a refusé la main tendue qu'a été la nôtre. Je...
• (12 h 10) •
Il y a un contexte qui explique ces
affaires-là, il y a un contexte, un contexte récurrent. Et ça ne fait pas
honneur à nos institutions que de manière récurrente il y ait ce manque de
flexibilité de la part du gouvernement à travailler avec les quatre groupes
parlementaires. On est dans une situation où, pour la première fois de
l'histoire récente de notre parlement, il y a quatre formations politiques qui
sont reconnues comme groupe parlementaire à l'Assemblée nationale. Certains
trouvent que c'est un recul. Moi, personnellement, j'y vois une avancée puis
j'y vois l'expression d'un pluralisme politique qui est une bonne nouvelle pour
la démocratie québécoise. Par ailleurs, le parti qui forme aujourd'hui le
gouvernement, la Coalition avenir Québec, fait partie des nouvelles formations
politiques. Donc, ça nous impose peut-être des nouvelles manières de
travailler. Ça nous impose, oui, puis je le reconnais, ça impose au
gouvernement de devoir jongler avec plus d'horaires, avec plus d'interlocuteurs
quand vient le temps de faire l'horaire des commissions parlementaires.
Le député d'Hochelaga-Maisonneuve n'a
jamais voulu ralentir quoi que ce soit, il a juste voulu faire son travail de
député. Puis on ne lui a indirectement pas permis de le faire. C'est
regrettable, c'est juste plate. Puis c'est plate notamment parce qu'on
travaille... on a tout fait. On est allés... Comme si on avait un réservoir de
bonne foi, là, il était bien plein au début, là, puis là on a vidé le réservoir
de la bonne foi...
M. Nadeau-Dubois : ...c'est
juste plate. Puis c'est plate, notamment parce qu'on travaille, on a tout fait,
on est allé... Comme si on avait un réservoir de bonne foi, là, il était bien
plein au début, là, puis là on a vidé les réservoirs de la bonne foi jusqu'à
ses dernières gouttes pour essayer de trouver une manière d'aménager l'horaire,
puis il n'y a pas eu de possibilité de s'entendre.
Puis cette motion-là qui, j'en conviens,
est originale, a comme objectif de permettre à ce député-là de contribuer à nos
travaux. Des motions préliminaires... En tout cas, moi, il n'y a rien qui
m'indique, dans la jurisprudence de l'histoire de notre Parlement, que cette
motion-là n'a pas lieu d'être, qu'elle ne peut pas être faite. Alors, on la
dépose aujourd'hui, parce que c'est des choses qui sont importantes, parce que,
dans un contexte de pandémie, dans un contexte où toutes les formations
politiques font face a des contraintes importantes sur l'organisation du
travail de leurs députés puis de leur personnel, il faut être capable
d'avoir... Puis je me rappelle, le leader du gouvernement a déjà utilisé un
terme, bon, un peu vieillot à l'Assemblée nationale, mais que j'avais trouvé
amusant, il avait parlé de gentilhommerie. Bon, c'est vieillot, notamment parce
que c'est genré, mais je pense que ce qu'il voulait dire, au-delà du caractère
daté de l'expression, c'est une espèce de manière de travailler ensemble où,
au-delà de nos objectifs politiques qui sont divergents — c'est la
raison pour laquelle on n'est pas dans les mêmes partis politiques, après tout — on
est capables, malgré ça, de trouver une manière de travailler ensemble puis de
se respecter dans notre travail. Moi, je pense que... ma conviction, c'est que
mon équipe et moi... bien, moi, comme leader parlementaire de ma formation
politique, l'équipe qui travaille avec moi, avons toujours fait preuve de cette
fameuse, entre gros guillemets, gentilhommerie, je pense que le député d'Hochelaga-Maisonneuve
aussi, et donc je pense qu'on méritait cette considération qui ne nous a pas
été accordée.
Ça fait qu'il y a le contexte de la
pandémie qui aurait dû être pris en compte, on nous avait dit qu'il serait pris
en compte. Il y a le contexte du pluralisme politique. Quatre formations
politiques, je comprends, ça fait plus d'agendas à gérer, j'en conviens, mais
c'est le choix des Québécois d'avoir envoyé quatre partis politiques reconnus à
l'Assemblée nationale. Ça fait qu'il va falloir trouver une manière de
fonctionner avec quatre partis, parce que mon petit doigt me dit que ça ne
changera pas d'ici demain puis qu'on est entré dans une ère politique où il va
y avoir plus de joueurs à l'Assemblée nationale du Québec, il va y avoir plusieurs
partis. Donc, oui, ça va nécessiter plus de contraintes, puis il va falloir
trouver une manière de faire fonctionner l'Assemblée nationale.
D'ailleurs, je parlais, plus tôt, avec un
député de la réforme parlementaire qui s'en vient. Bien, nous, on la souhaite,
on l'appelle de nos voeux, on est en train d'ailleurs de finaliser nos propositions
pour cette réforme parlementaire, on en a bien besoin. C'est dur de...
M. Nadeau-Dubois : ...l'Assemblée
nationale. D'ailleurs, je parlais avec un... plus tôt avec un député de la
réforme parlementaire qui s'en vient. Bien, nous on la souhaite, on l'appelle
de nos voeux. On est en train d'ailleurs de finaliser nos propositions pour
cette réforme parlementaire. On en a bien besoin. C'est dur de s'engager dans
un processus comme ça dans un climat où on sent qu'il y a un manque de
considération, puis parfois même, manque de considération qui s'approche
dangereusement du manque de respect.
Il y avait eu des signes encourageants
dans les dernières semaines d'un changement d'ambiance, d'un changement
d'attitude, et j'étais le premier, M. le Président, à m'en réjouir puis à
dire : Ah! quelque chose qui est en train de se... on est peut-être en
train de trouver une manière de travailler à quatre. Et cette... Les deux,
trois derniers jours ont été pour moi, à ce chapitre-là, une énorme déception,
de constater qu'en fait, il n'y avait pas d'évolution.
Je ne sais pas si le contexte de la
pandémie qui a considérablement ralenti l'avancement de l'agenda législatif du gouvernement
y est pour quelque chose. Le Parlement a été fermé pendant plusieurs mois. Ça
a, bon, privé les oppositions de tribune politique pour faire leur travail de
contre-pouvoir, mais il y avait comme une espèce de contrepartie pour le gouvernement,
c'est que ça a considérablement... bien, ça a stoppé la progression de son
agenda législatif parce que le Parlement ne siégeait plus, les commissions ne
siégeaient plus. Je ne sais pas si c'est ce contexte-là qui a fait en sorte que
là, on se dit : Bon, on a été — pardonnez-moi
l'anglicisme — qui a été «stallé», qui a été à l'arrêt pendant des
mois... Je ne sais pas si c'est à cause de ça qu'on se dit : Bon, là, on a
été arrêté, faut pousser, faut pousser, faut avancer, faut avancer. C'est
peut-être ça. Bon, si je mets dans les souliers du gouvernement, je me
dis : Ce n'est pas complètement illégitime.
Je comprends leur volonté de faire avancer
l'agenda législatif, sauf que là, ce qui est en train de se passer en ce
moment, M. le Président, là, c'est la démonstration que c'est la mauvaise
solution au problème, parce qu'ils ont réussi à mettre... à indisposer, pour ne
pas dire à fâcher puis à mettre un peu en colère, un leader parlementaire qui
tente pourtant, depuis le premier jour de cette législature-là, que ça se passe
relativement convenablement à l'Assemblée nationale, puis qu'on ne s'enfarge
pas dans la procédure, puis qu'on se concentre sur les affaires vraiment
importantes pour le monde qui nous ont élus. Puis même moi, avec toute cette
bonne foi, cette bonne volonté, certains diraient, cette naïveté, même moi, là,
ils ont réussi vraiment à m'indisposer puis à me fâcher, parce que là, c'est
comme : Bien, voyons donc, c'est qu'est-ce qu'il faut faire pour obtenir
de...
M. Nadeau-Dubois : …pour le
monde qui nous ont élus puis, même moi, avec toute cette bonne foi, cette bonne
volonté, certains diraient, cette naïveté, même moi, là, ils ont réussi vraiment
à m'indisposer puis à me fâcher, parce que là, c'est comme : Mais, voyons
donc, c'est qu'est-ce qu'il faut faire pour obtenir de sa majesté la
considération pour faire notre travail? Qu'est-ce qu'il faut pour qu'on nous accorde
cette politesse? Je ne le sais plus comment m'y prendre. Donc, on dépose une
motion et c'est l'objet de cette motion, trouver une manière de peut-être
envoyer une perche, un signal, quelque chose pour dire : Essayons donc de
fonctionner d'une manière différente.
Il y a le contexte de la pandémie, il y a
le contexte… le double contexte de la pandémie, là, donc l'infériorité
numérique, appelons ça comme ça, des formations politiques, le contexte où
l'agenda législatif du gouvernement a été freiné, il y a le contexte, je le
disais, du pluralisme politique. Il y a une réforme parlementaire qui est
appelée de nos voeux, puis je passe par beaucoup de gens au Québec pour amener
une culture politique davantage axée sur la collaboration et moins sur la
confrontation.
• (12 h 20) •
Moi, je suis tout partant pour ça, mais la
collaboration, ça ne peut pas être un sens unique, ça ne peut pas être les
oppositions qui, comment dire, présentent et leur gratitude, et leur
considération, et leur compréhension, et, de l'autre côté, maintenir une
posture, dans le cas du projet de loi n° 45, aussi ferme, qui va jusqu'à
ne pas permettre à un député, comme celui d'Hochelaga Maisonneuve, qui est
l'objet de ma motion aujourd'hui, de se présenter en commission pour faire son travail.
Il y a un autre aspect qui motive cette
motion-là, c'est les considérations de conciliation travail-famille. Ça a été
annoncé par le leader du gouvernement comme une des valeurs cardinales de son
projet de réforme parlementaire. Mon caucus est le plus jeune, en moyenne, à l'Assemblée
nationale, ça amène notamment son lot de défis. On a deux de nos députés qui
viennent d'avoir un enfant. Mon collègue de Jean-Lesage quitte, lui aussi, en
congé parental dans, quoi, deux semaines, il va avoir son premier enfant. On ne
peut pas écrire, dans un document de réforme parlementaire, qu'on veut
moderniser l'Assemblée pour en faire un modèle de conciliation travail-famille
et, dans les faits, poser des gestes qui vont, très souvent, trop souvent, à
l'encontre de cette valeur-là. Ce n'est pas cohérent, ça envoie des signaux
contradictoires. Je ne sais pas c'était quoi, les empêchements de la ministre
de la Sécurité publique hier, moi, je fais l'hypothèse qu'ils étaient
légitimes, qu'ils aient été professionnels ou personnels, tout comme je fais l'hypothèse
que quand le…
M. Nadeau-Dubois : …je ne sais
pas c'étaient quoi les empêchements de la ministre de la Sécurité publique
hier. Moi, je fais l'hypothèse qu'ils étaient légitimes, qu'ils aient été
professionnels ou personnels, tout comme je fais l'hypothèse, que quand le…
quand d'autres ministres, à la dernière minute, ont des empêchements et que ça
bouleverse, à la dernière minute, les travaux de la commission parlementaire…
d'une commission parlementaire, que c'est légitime. La ministre de la Sécurité
publique a l'air de trouver comique mon admission que… en fait, l'hypothèse que
je formule que… en fait, l'hypothèse pour laquelle j'ai une certitude que ses
empêchements étaient légitimes.
Mais on demande juste ça pour les députés
de l'opposition, c'est juste ça qu'on demande. On ne demande pas un droit de
veto. On ne demande pas un droit de veto. D'ailleurs, quand on a su qu'il y
avait chevauchement d'horaires aujourd'hui, en début de semaine, en se disant,
bien… on s'est dit : Au moins, il y a vendredi, on va pouvoir faire un
petit bout de notre travail. Donc, ce n'est pas une question de dire : Il
y en a un sur 125 qui n'est pas disponible, on arrête tout, il ne s'agit pas de
ça. Puis les gens qui travaillent avec le leader du gouvernement le savent,
parce qu'à de multiples reprises depuis le début de la législature, on a
reconnu que l'Assemblée nationale au complet n'avait pas à fonctionner sur
mesure pour les contraintes des députés de Québec solidaire, parce qu'à de
nombreuses reprises il y a des études détaillées où on ne s'est pas présentés
parce que ce n'était pas possible… on n'est pas allés faire un point de presse,
je n'ai pas fait des tweets pas fins. Je veux dire, on a juste reconnu que ça
se pouvait des fois. Mais ça se pourrait-u que d'autres fois, ça ne soit pas
ça, puis que, des fois, il y ait une exception du genre : Ah! là-dessus,
c'est correct, on comprend, même sur un article? Je le répète, là, même sur un
seul article, on n'a pas concédé à ma formation politique la possibilité de
suspendre une des deux commissions. Un seul article. Je veux dire, les mots me
manquent pour exprimer à quel point c'est décevant. Puis je le sais que ce
n'est pas les ministres du gouvernement qui veulent ça puis je le sais que les
députés de la majorité gouvernementale ne veulent pas ça non plus. Ils n'aiment
pas ça quand on passe un avant-midi comme on passe en ce moment, là. Je n'aime
pas ça. L'opposition officielle n'aime pas ça. La ministre, j'en suis
convaincu, n'aime pas ça. Les députés de la majorité gouvernementale n'aiment
pas ça. Personne n'aime ça.
Pourquoi ça arrive? Parce que je me suis
levé du mauvais pied ce matin, parce que je suis un mauvais garçon, parce que
je ne me suis pas smatte. Non, parce qu'il y a eu un manque de considération
tel que je n'ai pas le choix de présenter cette motion-là. Je n'ai pas le choix
parce qu'il arrive un moment où c'est le respect, où c'est… bon, ça aussi, ça
serait peut-être un peu vieillot de dire ça, là, l'honneur. Tu sais, le
sentiment de se faire marcher dessus à un point où, à un moment donné, on a le
goût de se relever un peu la colonne puis dire : Là, wo! Puis je me permets
de citer un…
M. Nadeau-Dubois : …je n'ai pas
le choix parce qu'il arrive un moment où c'est le respect, où c'est… bon, ça
aussi, ça serait peut-être un peu vieillot de dire ça, là, l'honneur. Tu sais,
le sentiment de se faire marcher dessus à un point où à un moment donné, on a
le goût de se relever un peu la colonne puis dire : Là, wo!
Puis je me permets de citer un député de
l'opposition officielle… Moi, quand je suis devenu leader parlementaire ici, à
l'Assemblée nationale, bon, paradoxalement, j'avais juste un an et demi de
mandat politique dans le corps, mais j'étais le deuxième député le plus
expérimenté de ma formation politique parce que tous nous autres députés
étaient des nouveaux députés, et j'ai hérité des responsabilités de leader parlementaire.
Il n'y avait jamais eu de leader
parlementaire à Québec solidaire parce que c'était la première fois qu'on était
une formation politique reconnue officiellement, ça fait que, bon, j'avais, par
chance, une cheffe de cabinet extrêmement expérimentée, voire… en fait,
certains diraient aguerrie et redoutable, pour m'orienter puis m'accompagner
là-dedans. Mais, quand même, ça m'est arrivé de me tourner, à l'époque, vers
celui qui était leader officiel de l'opposition officielle… le leader parlementaire
de l'opposition officielle, Sébastien Proulx, puis à un moment donné, on
discute ensemble, je dis : Bon, là, qu'est-ce qu'on fait sur telle
affaire? Puis je me rappelle de ce député qui m'a dit : Tu sais, Gabriel,
moi, je suis bien pour être conciliant, mais à un moment donné, c'est… comment
il m'a dit ça? Il m'a dit : c'est la colonne qui tient les os. Ça, ça veut
dire qu'à un moment donné, il arrive des moments où, quand il n'y a tellement
pas de considération, tellement pas de respect, il faut, comme opposition,
mettre son pied à terre. Je pense, c'est ça qu'il voulait dire, quand il m'a
dit : C'est la colonne qui tient les os. S'il n'y a pas de colonne, il n'y
a plus rien, plus de squelette, tout tombe, puis là, on ne se fait pas
respecter dans l'institution qu'est l'Assemblée nationale.
Donc, c'est pour ça que je dépose cette
motion-là, pour dire au gouvernement : Prenons un temps d'arrêt, entendons
le député d'Hochelaga-Maisonneuve. Les commissions parlementaires, elles sont
souveraines, à l'Assemblée nationale, moi, j'y crois. Moi, j'invite les députés
du gouvernement à, je pense, tracer une ligne dans le sable puis à dire :
Bon, là, on a peut-être… pas «on» parce que je sais qu'ils ne sont pas
consultés, je sais que ce n'est pas leur décision, mais il y a des gens, à
quelque part, qui ont été peut-être un peu raides. Il y a peut-être eu un
manque de considération pour le député d'Hochelaga-Maisonneuve, pour la
deuxième opposition.
Puis donc, traçons une ligne, là,
aujourd'hui, pour dire… essayons, à partir de maintenant, de travailler
autrement. Moi, c'est ce que je souhaite dire aux députés du gouvernement qui
sont ici aujourd'hui, c'est l'objectif de cette motion, d'entendre le député
d'Hochelaga-Maisonneuve, qui va devoir, sinon, pendant un bon moment, faire la
navette entre les deux commissions parlementaires, d'une salle à l'autre, en
faisant son travail à moitié bien d'un côté, à moitié bien de l'autre, alors
qu'on souhaitait, au moins pour le temps d'un article, qu'il puisse faire son
travail de manière pleine et entière.
Puis je le répète, là, nous, on était
prêts à dire : O.K., mercredi, jeudi de cette semaine, ça va. On se
dit : Bien, peut-être la semaine prochaine, on pourrait…
M. Nadeau-Dubois : ...d'une
salle à l'autre, en faisant son travail à moitié bien d'un côté, à moitié bien
de l'autre, alors qu'on souhaitait, au moins pour le temps d'un article, qu'il
puisse faire son travail de manière pleine et entière.
Puis je le répète, là : Nous, on
était prêts à dire : O.K., mercredi, jeudi de cette semaine, ça va. On se
dit : Bien, peut-être que la semaine prochaine, on pourrait être
accommodant du côté du gouvernement et c'est : Non, non, ce n'est pas cette
semaine, ce n'est pas la semaine prochaine, barré à double tour.
Il y a... C'est ça, il y a des moments où
on doit faire, en politique, des affaires qu'on n'aime pas faire puis je ne
suis pas content de déposer cette motion-là. Je ne suis pas heureux de devoir
argumenter en sa faveur, mais voilà. Mais c'est la colonne qui tient les os
puis, à un moment donné, il faut tracer des lignes puis dire : Là... je ne
veux pas dire que personne n'est... Je pense qu'il n'y a personne qui est
endormi, ça fait que je ne veux pas dire : Réveillez-vous, ça ne serait
pas respectueux, mais disons : Prenons tous conscience de l'importance de
faire fonctionner nos commissions de manière collégiale. Puis je pense qu'il y
a plein de gens qui en ont conscience, dans la majorité gouvernementale... en
fait, je le sais. Il y en a d'autres, dans cette majorité-là qui, de toute
évidence, vont avoir besoin d'être sensibilisés à cette question-là, de
l'importance de faire travailler les commissions parlementaires de manière
collégiale.
Ça fait, pour l'ensemble de cette formation
politique et de ses députés, ça fait une triste réputation, ça entache, je
pense... En tout cas, ça teinte négativement beaucoup de gens, ministres comme
députés, qui n'ont rien à voir avec cette manière de travailler et qui se
retrouvent, teintés, éclaboussés, pourrait-on dire par cette manière-là de
faire travailler les commissions, d'organiser le travail des commissions.
Il n'y a personne de parfait, tout le
monde fait des erreurs : on en a fait, le leader du gouvernement en fait,
le leader de l'opposition officielle en fait, l'actuel, les anciens, tout le
monde en a fait puis on va tous en faire, mais il y a des moments où des gestes
exagérés, des manques exagérés de considération doivent être pointés du doigt,
doivent être soulignés. Cette motion-là, c'est ça, son objectif. C'est de juste
dire : Là, là, une autre citation du leader du gouvernement, aussi
saugrenu à ce que ça puisse paraître, de déposer une motion pour demander
d'entendre un député, qui, par ailleurs, devrait être parmi nous là — je
consens que c'est particulier, là — bien...
• (12 h 30) •
C'est particulier, parce que la situation
est particulière puis je pense que ça prend aussi un moment particulier puis
une décision particulière de la part des députés du gouvernement, qui doivent,
je pense, dire : Oui, là, il y a quelqu'un, quelque part qui a peut-être
été un peu loin dans la rigidité puis dans l'empressement à faire avancer...
12 h 30 (version non révisée)
M. Nadeau-Dubois : ...un moment
particulier puis une décision particulière de la part des députés du
gouvernement, qui doivent, je pense, dire : Oui, là, il y a quelqu'un
quelque part qui a peut-être été un peu loin dans la rigidité puis dans
l'empressement à faire avancer l'agenda législatif.
Les gouvernements veulent faire adopter
leurs projets de loi, je le comprends, celui-là en particulier, je le
comprends. Il y a d'autres projets de loi qui s'en viennent à la Commission des
institutions, je le comprends, des projets de loi qui tiennent à coeur au
leader du gouvernement, je le comprends. On veut travailler sur le 45, on veut
travailler sur les autres qui s'en viennent à la Commission des institutions
aussi. Mais là, je suis forcé par les circonstances de déposer une motion qui
va avoir comme impact qu'on va commencer l'étude détaillée un peu plus tard que
prévu. Donc, c'est... en bon anglais, c'est «lose-lose», là, pour tout le monde
comme situation. Puis je suis désolé, mais ce n'est pas la première fois que ça
arrive. Je me rappelle, dans le cadre du projet de loi n° 16, d'une
journée qui avait été pénible puis qui avait été plate, parce qu'il y avait eu
un manque de considération similaire... en fait, non, pire, pour être bien
honnête, envers une députée de l'opposition officielle, qui avait un empêchement
d'une très grande importance, et c'est un euphémisme. Puis il m'est arrivé de
critiquer l'opposition officielle. Écoutez la période de questions de la
semaine passée si vous ne vous en rappelez pas. Je ne suis pas un défenseur à
tous crins... pas exactement un défenseur à tous crins du parti qui forme
l'opposition officielle, mais à un moment donné, au-delà de ces affaires-là, tu
sais, on peut-u se dire qu'il y a des circonstances personnelles qui, au-delà
de toutes ces affaires-là, méritent qu'on prenne un temps d'arrêt puis qu'on
fasse : Wo moteur, puis qu'on se parle, puis qu'on s'arrange, puis qu'on
s'organise, puis qu'on collabore, tu sais? Je me rappelle, moi, de cette
fois-là, puis c'était clairement une de ces situations-là, je n'irai plus loin
parce que ce n'est pas ma job d'aller plus loin, mais, tu sais, ça fait comme
une couple de fois, là, qu'on atteint vraiment des seuils de manque de
considération qui sont tristes, puis je le dis, qui éclaboussent plein de
députés qui n'ont rien à voir avec ces décisions-là. Puis je suis sûr qu'ils ne
les prendraient pas eux-mêmes puis je me suis fait dire par certains qu'ils ne
les prendraient pas eux-mêmes.
Ça fait que là, comment on sort de ça pour
les deux dernières années de législature, deux dernières années qui vont être
largement teintées par la pandémie? La pandémie, là, on le sait, là, on est
dans la deuxième vague, le premier ministre l'a dit l'autre fois, il y aura
peut-être une troisième, il y aura peut-être une quatrième vague. Notre
Assemblée nationale va être pendant longtemps organisée de manière artisanale,
puis je ne le dis pas péjorativement, je veux dire qu'on a un Règlement de
l'Assemblée nationale, qui est comme un peu notre constitution interne, qui
nous dit : Voici comment on fonctionne. Pendant un bout encore on va
fonctionner en marge de ce règlement-là avec un fonctionnement qui va être
négocié en collaboration, tout ça, mais on va vivre dans un territoire
procédural mouvant pendant encore plusieurs mois. Le vaccin, on ne sait pas
quand il arrive, on ne sait pas non plus quelle mutation va connaître le virus.
Donc, ce fonctionnement temporaire puis un peu...
M. Nadeau-Dubois : ...dans un territoire
procédural mouvant pendant encore plusieurs mois. Le vaccin, on ne sait pas
quand il arrive. On ne connaît... On ne sait pas non plus quelle mutation va
connaître le virus.
Donc, ce fonctionnement temporaire puis un
peu... bien, voilà, temporaire puis bricolé, en fait... puis je le dis en tout
respect, je fais partie des bricoleurs en question, ça fait que ce n'est pas...
mais, tu sais, ce fonctionnement bricolé de l'Assemblée nationale là, il va
durer pendant un bon bout encore. Donc, ça va être encore plus important,
pendant ces plusieurs mois là qui s'en viennent, d'être capable de cette
considération puis de cette collaboration-là. Parce que déjà que, quand on est
dans le cadre strict du règlement, ce n'est pas simple. Quand on est un peu en
marge ou à côté, parce qu'on a des ententes qui régissent l'Assemblée puis les
commissions de manière parallèle, qui remplacent le règlement, ça va être
encore plus important dans les deux prochaines années.
Il y a même une possibilité, là, où, d'ici
la prochaine élection, on soit encore dans un fonctionnement où il y a de la
distanciation, où il y a moins de députés. Qui dit moins de députés dit plus
grande difficulté d'organiser des commissions parlementaires, notamment pour
les deux formations politiques qui ont le moins de députés. Donc, si,
aujourd'hui, à l'aube de cette deuxième vague, on ne prend pas ce temps d'arrêt
pour tous se rappeler comment devraient fonctionner nos commissions, ça va
juste être vraiment désagréable, les deux prochaines années, pour tout le
monde.
Tu sais, la pandémie, elle a affecté notre
vie, à tout le monde, puis, sans aller dans des circonstances, elle a notamment
affecté la vie du député d'Hochelaga-Maisonneuve de manière spécifique, puis il
va falloir être capable de prendre ça en considération. Sinon, là, ça va être
plate, la législature du gouvernement va moins avancer. Ça ne fera pas honneur
aux gens qui nous ont élus.
Donc, c'est toujours important, cette
collaboration-là, mais là en temps de pandémie, en temps d'instabilité
procédurale au sein de l'Assemblée, c'est encore plus important, c'est encore
plus important. Puis, je veux dire, il y a des projets de loi qui sont
importants s'en viennent. Celui-ci, le projet de loi sur la protection des
renseignements personnels, qui va... bien, en tout cas, c'est ce qu'on présume,
là, va succéder au projet de loi n° 45, à la
Commission des institutions, tout ça va être important. Il va falloir prendre
le temps d'en parler. Il va falloir s'assurer que toutes les formations
politiques puissent apporter leur contribution.
Parfois, ça va vouloir dire que les quatre
formations politiques ne seront pas là tout le temps. Puis ça, là, ça fait
longtemps, là, M. le Président, qu'à Québec solidaire, avec 10 députés on a
fait ce sacrifice ou ce deuil d'être là dans toutes les études détaillées, tout
le temps, pour tous les projets de loi. On n'est pas gênés de dire qu'on est
forcés parfois à choisir des batailles, parce qu'on n'est pas assez, surtout
avec deux, et bientôt, trois députés en congé parental. On n'est pas gênés de
dire que, des fois, on ne peut pas se présenter. Puis on n'empêche pas les
commissions de siéger pour ça.
Puis, d'ailleurs, aujourd'hui, là, si ça
avait siégé hier, le député d'Hochelaga-Maisonneuve aurait été au projet de loi
sur le Régime québécois d'assurance parentale, le projet de loi n° 51. Il
n'aurait pas été ici, puis on n'aurait pas fait d'esclandre avec ça. Ça aurait
été correct...
M. Nadeau-Dubois : ...pas gêné
de dire que des fois on ne peut pas se présenter, puis on n'empêche pas les
commissions de siéger pour ça. Puis, d'ailleurs, aujourd'hui, là, si ça avait
siégé hier, peut-être que le député d'Hochelaga-Maisonneuve aurait été au projet
de loi sur le Régime québécois d'assurance parentale, le projet de loi n° 51. Il n'aurait pas été ici, puis on n'aurait pas fait
d'esclandre avec ça. Ça aurait été correct. Parce qu'on ne demande pas au gouvernement
de s'adapter sur mesure aux contraintes de nos députés, on ne leur demande pas
de faire du booking privilégié pour les gens de Québec solidaire. Ce n'est pas
ça qu'on demande. Il y a plein de projets de loi que, des fois, on ne peut pas
être là, puis on n'est pas là, puis c'est correct. Mais quand on dit, par
exemple : Pour un article, un seul, on peut-u s'assurer qu'il n'y ait pas
de chevauchement des commissions, un? Et qu'on ne nous accorde pas ça, je veux
dire, vous ne pouvez pas me reprocher, ce matin, cet avant-midi, d'être dans
tous mes états. N'importe qui placé dans cette situation aurait eu, je pense,
une réaction similaire. Je pense que n'importe qui aurait trouvé que, là :
Oh la la! quand même, là, ce n'est pas fort, ce n'est pas fort.
Ça fait que c'est l'objet de ma motion.
C'est l'objet de ma motion d'inviter l'ensemble des députés qui forment le
groupe parlementaire gouvernemental de prendre un temps d'arrêt, de dire :
O.K., là, ça a peut-être été un peu cavalier, et donc on va entendre le député d'Hochelaga-Maisonneuve
pour lui permettre de faire ses représentations, pour lui permettre de
participer. Le projet de loi n° 45, il y a des larges
pans, très larges pans qui sont consensuels. C'est un projet de loi qui peut
être adopté rapidement. C'est possible, c'est souhaitable. Nous, il y a des
bonifications qu'on veut apporter à plusieurs articles, un en particulier. On
veut... Il y a quelques articles qu'on veut ajouter également. Mais ce n'est
pas un... pour prendre un anglicisme, on ne veut pas faire un «extreme
makeover» du projet de loi, on veut aller ajuster quelques paramètres, faire
quelques modifications, puis c'est ce qu'on souhaitait que le député
d'Hochelaga-Maisonneuve puisse faire hier et aujourd'hui. Et ne ce ne sera
tristement pas possible. En tout cas, pas aujourd'hui puisqu'il va être occupé
ailleurs.
Donc, je pense que j'ai fait le tour, je
pense que j'ai exposé les raisons de fond pour lesquelles je propose cette
motion-là, les raisons qui ont trait au fonctionnement de notre Assemblée. Je
pense que j'ai exposé les raisons liées au pluralisme politique, je pense que
j'ai exposé les raisons liées à la conjoncture spécifique qui est la nôtre
actuellement, la pandémie qui est là et qui va rester pendant un moment. Puis
je pense que l'invitation que j'ai lancée, elle est claire, à quiconque soit à
l'écoute en ce moment, d'essayer d'organiser nos travaux en commission de
manière à permettre à l'ensemble des formations politiques de travailler.
Puis en terminant, M. le Président, je
rappelle une chose. Le gouvernement de la Coalition avenir Québec dispose d'une
solide majorité de sièges parce qu'ils ont récolté 37 % des voix aux
dernières élections...
M. Nadeau-Dubois : ...d'essayer
d'organiser nos travaux en commission de manière à permettre à l'ensemble des
formations politiques de travailler.
Puis en terminant, M. le Président, je
rappelle une chose. Le gouvernement de la Coalition avenir Québec dispose d'une
solide majorité de sièges parce qu'ils ont récolté 37 % des voix aux
dernières élections. Les oppositions ensemble ont récolté 63 % des voix,
je pense que ces citoyens méritent qu'on permette à leur représentant de
participer à nos travaux. Merci.
Le Président (M.
Bachand) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions? M. le
député de Vimont.
• (12 h 40) •
M. Rousselle
: M. le
Président, c'est la première fois que je vois une motion préliminaire pour
qu'un député puisse venir faire son travail, qu'il vienne faire son job, c'est
la première fois que je vois ça. Est-ce qu'on est rendus là avec le
gouvernement de la CAQ? Un bon leader, là, M. le Président, c'est quelqu'un qui
fait preuve de souplesse, pas un bulldozer, quelqu'un qui a une souplesse.
Le Président (M.
Bachand) : ...M. le député de Vimont, je suis très patient,
mais faites attention à vos mots, s'il vous plaît. Merci, merci pour votre
collaboration.
M. Rousselle
: Je peux
enlever le mot «bulldozer», mais vous savez, c'est le sens vraiment qu'il n'y a
aucune ouverture. Et c'est ça que je déplore actuellement. Et les propos que je
vais avoir, ce n'est vraiment pas sur la ministre de la Sécurité publique, mais
aucunement, là, je ne veux pas... Parce que je pense qu'on est bien partis, on
veut vraiment travailler d'une manière collégiale et pas de problème là-dessus.
C'est sûr le leader que je trouve
malheureux, mais vraiment malheureux. Ce n'est pas de la charité qu'on demande
aujourd'hui, ce n'est pas de la charité qu'on demande au leader, c'est de
simplement : Est-ce qu'on pourrait avoir plus de considération pour qu'on
puisse faire notre travail? Se faire respecter en somme. Comme député de
Vimont, je représente une population, population qui m'a élu, puis cette
population s'attend que je fasse ce travail-là. Les 125 qui ont été élus, c'est
la même chose pour toute la population. Mais j'espère que... comme je disais,
que la vice-première ministre, ce n'est pas elle que je vise mais pas du tout,
mais j'espère qu'elle va faire le message à qui de droit, qui est le leader.
Tu sais, une collaboration, ça se fait à
deux sens. À un moment donné, on veut que ça fonctionne. Puis vraiment je suis
ici très ouvert, je veux vraiment que ça fonctionne des deux bords, puis je
vous l'ai dit d'emblée au début. Puis je pense qu'on me reconnaît, je travaille
avec le député de Vachon sur la commission sur l'exploitation sexuelle, il le
sait, j'ai travaillé avec d'autres ministres, les gens le savent. Mais, ce
matin, je trouve ça malheureux qu'on est obligés de faire une motion, parce que
moi, j'ai eu le même problème avec le p.l. n° 45,
le même problème sur mon intervention de principe du p.l. n° 45.
Puis là je vais vous citer mon leader, qu'est-ce qu'il a mentionné en
Chambre : «Mais comme l'a dit le leader du gouvernement, notre
porte-parole sur le projet de loi n° 45, le député de Vimont, n'est pas
disponible aujourd'hui. Il n'est pas disponible, M. le Président, pour des
raisons qui sont majeures. Et je ne peux pas m'étaler sur la place publique sur
la...
M. Rousselle : …le leader, mon
leader, qu'est-ce qu'il a mentionné en Chambre : Mais comme l'a dit le leader
du gouvernement, notre porte-parole sur le projet de loi n° 45, le député
de Vimont n'est pas disponible aujourd'hui. Il n'est pas disponible, M. le
Président, pour des raisons qui ont majeures. Et je ne peux pas m'étaler sur la
place publique sur la spécificité de ces raisons-là, elles lui appartiennent,
ce sont des raisons personnelles. Ça arrive à nous tous, M. le Président, mais
c'est une raison qui est majeure et c'est pour des choses qui n'arrivent pas
souvent dans la vie, c'est des choses qui sont prenantes et difficiles.
Bien, je vais vous les dire, moi, les
raisons. Cette journée-là, je rentrais ma mère dans une résidence de personnes
âgées, mais ma mère, elle a un problème d'alzheimer. Ce n'est pas vraiment
facile. J'ai mes deux parents. Mon père est déchiré là-dessus, mais vraiment
déchiré. Vraiment, mon père, il me demande de l'assistance : Écoute, je ne
suis pas capable d'amener ta mère là. Pensez-y, vous êtes assis sur le lit avec
votre mère, puis tu lui tiens les mains, tu lui dis : Tu sais, maman, il
va falloir que tu restes ici aujourd'hui, là, tu ne pourras pas revenir à la
maison. Puis là, tu essaies de lui expliquer, mais elle ne comprend pas tout,
mais tu essaies de lui expliquer. Puis toi, bien, côté émotionnel, tu refoules
ça parce que, là, tu ne veux pas lui montrer que tu as de la peine.
Bien non, on me dit : Non, non, c'est
l'affaire du gouvernement qui est le plus important. Et là-dedans, il y a mon
père, aussi. Lui, il est déchiré totalement. Lui, il a toute sa raison, lui,
toute sa raison. Mon père, il est à ramasser avec la petite cuillère. Mon père,
en passant, il a… son système de santé est vraiment très faible. Écoutez, il va
avoir 90 ans. Donc, ces deux parents-là, ils ont besoin de moi pendant
cette journée-là. Bien non! Le côté humain de ce leader-là, il me dit :
Non, non! Tu vas venir travailler, mon boy. Tu vas venir travailler, tu vas
mettre ça de côté, le côté humain. Nous autres, il faut avancer dans nos
affaires. Il faut avancer dans nos affaires. Et le pire, le p.l. 45 n'est même
pas demandé, il n'a même pas été appelé dans cette semaine-là, en plus. En
plus.
Là, après des discussions, des
discussions, des discussions avec le leader, on réussit à dire : O.K., ça
marche, on va la déplacer, son intervention, le mercredi matin. Mercredi,
après… on s'entend, là, après la période de questions. Mais j'étais déjà en
route quand on a réussi à faire ça. Je ne peux pas… je ne comprends vraiment
pas. Puis là, moi, je veux juste faire mon travail, moi aussi, je veux juste
être là. Je ne veux pas donner le… d'ailleurs, c'est moi qui a travaillé sur ce
dossier-là avec Oscar Lescarbeau, qui est mon recherchiste, qui est très
gentil, en passant. Bien, vous savez, on est prêts à travailler puis on est
d'accord avec ce projet de loi là. Ce n'est pas qu'on n'est pas d'accord, puis
il n'y a pas un os là-dedans qui veut dire : Oh! tiens, attends, on va les
avoir. Bien non! On vous l'a dit d'emblée.
Et j'espère que la vice-première ministre,
qui est ici, j'espère qu'elle va amener… j'espère qu'elle m'écoute dans ce
sens-là, j'espère qu'elle va faire le message, justement, au leader. Ça n'a pas
d'allure ça, M. le Président. Pensez-y deux minutes, ça peut vous… je ne vous
le souhaite pas puis je ne souhaite pas…
M. Rousselle
:
...d'emblée que j'espère que la vice-première ministre qui est ici, j'espère
qu'elle va amener... j'espère qu'elle m'écoute dans ce sens-là, j'espère
qu'elle va faire le message, justement, au leader. Ça n'a pas d'allure ça, M.
le Président. Pensez-y deux minutes, ça peut vous... puis je ne vous le
souhaite pas puis je ne souhaite pas ça à personne. Je vous le dis, je ne
souhaite pas ça à personne. Mais dans mon cas, moi, c'est mes parents. Donc,
des fois, le fait que la durée de vie est plus longue, c'est bien le fun, mais
des fois, ça amène des choses semblables. Bien là, moi, je parle de mes
parents, mais comme le collègue de Gouin parlait, ça peut être maintenant des
enfants, tu sais, tu peux avoir un problème avec tes enfants. Mais il n'y a
aucune considération, pas un petit peu, aucune, aucune, aucune. Je ne sais pas
si vous trouvez ça normal, M. le Président. Moi, je ne trouve pas ça normal.
Puis là on essaie de travailler en...
travailler ensemble... En tout cas, je ne souhaite pas personne... Je ne sais
pas si vous avez encore vos parents, mais je ne vous le souhaite pas, ça. Je
vous le dis, je ne vous le souhaite pas, parce que, «my God!», ce n'est pas
évident. Je vous le dis. Donc, vous savez, si ça serait un p.l. qui serait
litigieux, O.K., tu sais, je veux dire, là, O.K., on veut le faire avancer
parce que oui, on veut avancer, tout le kit. Oui, je le sais, on est dans un
contexte de pandémie, je suis bien conscient là-dessus, mais pensez-y du côté
humain aussi de la pandémie, tu sais, qu'est-ce que moi, je dois vivre. Parce
que là il faut gérer ça à distance aussi.
Vous savez, je pense qu'on veut tous faire
notre travail ici, mais quelque part, à un moment donné, ça se fait sur les
deux bords, ça, quand on veut faire un échange, c'est sur les deux bords, tu
sais. Vous savez, j'ai gardé mes petits-enfants, moi, pendant trois mois, parce
que ma belle-fille, elle travaille dans une résidence de personnes âgées, elle
a pogné la COVID, mon fils avec. Tu sais, c'est des choses humaines qui vont
vous... ça peut vous arriver, à vous autres aussi, là. Là, est-ce que nous
autres, ça va être la business avant puis là, là, écoutez, les affaires côté humain,
là, on va mettre ça de côté? Bien, c'est ça qu'on fait actuellement. Et ça, je
déplore ça d'une manière vraiment profonde, vraiment, vraiment, vraiment. Je
n'aurais jamais pensé qu'on serait rendus là en politique.
Moi, quand je me suis présenté en
politique, là, c'était pour... moi, c'est pour travailler avec mon monde de
chez nous, les gens de Vimont, d'Auteuil. Je suis un gars de Vimont. Je suis un
gars qui a été élevé dans Vimont. Puis les gens, quand ils me parlent, bien, je
les écoute, puis je prends des notes, puis, bon, j'amène ça ici. Mais là je
n'ai pas l'impression, quand on me coupe mes temps de parole, quand on ne donne
pas la chance à un député de venir dire qu'il a travaillé... Parce que le
député d'Hochelaga-Maisonneuve, il a sûrement préparé son dossier, le
connaissant, parce que je travaille avec lui, comme je vous disais tantôt, sur
l'exploitation sexuelle, la commission. Bien, c'est comme, on dirait :
Non, nous autres, notre projet de loi, il est fait, on s'en va de même, puis vos
considérations, vous autres, le peaufinement que vous pouvez amener à un projet
de loi, on s'en fiche. C'est l'impression qu'on a, en tout cas, c'est
l'impression que j'ai.
Je trouve ça vraiment malheureux, puis
cette mauvaise ambiance là, on la doit juste à une personne, cette mauvaise
ambiance là, on la doit juste à une personne, c'est au leader du...
M. Rousselle
: …s'en va
de même, puis vos considérations, vous autres, le peaufinement que vous pouvez
amener à un projet de loi, on s'en fiche. C'est l'impression qu'on a, en tout
cas, c'est l'impression que j'ai. Je trouve ça vraiment malheureux, puis cette
mauvaise ambiance là, on la doit juste à une personne, cette mauvaise ambiance
là, on la doit juste à une personne, c'est au leader du gouvernement. Ce n'est
pas à la vice-première ministre, ce n'est pas à la ministre, c'est vraiment au
leader du gouvernement, et ça, je trouve ça vraiment malheureux.
Vous savez, dans la vie… puis c'est sûr
qu'il a un jeune âge, hein, il va vieillir aussi, puis tout le kit, puis il va
apprendre qu'à un moment donné il y a des malheurs qui arrivent dans la vie et,
comme je vous dis, je ne souhaite ça à personne, ces malheurs-là, mais vraiment
à personne, mais quand ça va arriver, il va comprendre à un moment donné. Et,
moi, je pense que le côté humain, puis je le répète encore, parce que je veux vraiment
que ça rentre dans la tête de quelqu'un, puis vous savez de qui je parle, mais qu'à
un moment donné que ça se développe, ça, ce côté humain là.
Parce que c'est bien beau... rejouer au
petit coq, mais je sais que vous allez me réprimander, là, mais dans le sens...
c'est que c'est bien beau vouloir montrer qu'on a le contrôle... c'est mieux
dit, oui... mais ça, à un moment donné, il faut, je pense, y aller d'une
manière plus souple, puis aussi avoir des considérations pour les collègues,
qui ont été élevés... qui ont été élus autant qu'eux, là. Oui, la CAQ a plus de
députés, mais comme le disait mon collègue de Gouin, bien, la majorité, c'est l'opposition
qui l'a. Mais peu importe ça, peu importe, peu importe qui a la majorité, puis peu
importe c'est qui qui a eu le plus de votes, c'est de considérer l'autre, parce
que moi, je pense que l'autre peut amener quelque chose, il peut peaufiner un projet
de loi. Et je pense que cette personne-là peut amener quelque chose pour
l'améliorer, la loi.
• (12 h 50) •
Pour qui qu'on amène... Pour qui qu'on
fait cette loi-là, on amène ça? C'est pour la population, c'est pour les gens
qu'on fait ce projet de loi là. Bien, je pense que cette population-là a besoin
de tous ses députés qui travaillent dans une commission pour essayer d'avoir le
meilleur projet de loi possible. Quand il en manque un, bien, ça se peut qu'il
y ait quelque chose qui va manquer. C'est un projet de loi qui fait longtemps
qu'on l'avait... que, justement, ça fait longtemps qu'on aurait dû l'améliorer.
Je sais que j'ai ma collègue qui a travaillé beaucoup là-dessus, celle d'Anjou—Louis-Riel.
Mais là on est là, puis là il faut le préparer, ce projet de loi là, il faut le
travailler pour le futur, là. Bien, ce n'est pas en tassant ou en ignorant des
députés qu'on va améliorer, ce projet de loi là, mais pas du tout.
Moi, je trouve que... En tout cas, pour
vous dire que je trouve malheureux... le côté considération, le côté respect.
Ça fait que je ne trouve pas qu'on nous respecte là-dedans. Et ça, c'est
incroyable, tout de même. On est dans un... On est dans une démocratie ici, là.
On est en démocratie, puis je n'aurais jamais pensé, en 2020, de dire des
choses semblables. Il me semble que, voyons, on est avancés. On veut parler… On
veut travailler sur des projets de loi conciliation famille-travail, on veut
vraiment y aller sur le côté humain, mais là quand on demande une considération
importante, pas farfelue, une considération importante...
M. Rousselle : …de dire des
choses semblables. Il me semble que, voyons, on est avancés. On veut parler… on
veut travailler sur des projets de loi conciliation famille-travail, on veut
vraiment y aller sur le côté humain, mais là, quand on demande une
considération importante, pas farfelue, une considération importante, bien,
c'est non. Voyons, ça n'a pas d'allure, ça, ça n'a vraiment pas d'allure.
Donc, écoutez, je vais arrêter là parce
que j'aurais même peur, M. le Président, de m'emporter puis de dire des mots
que je pourrais regretter, puis vous allez me ramener à l'ordre, avec raison.
Mais je suis vraiment hors de moi, je peux vous dire, là, c'est… je trouve
inconcevable, incroyable qu'on est rendus là, M. le Président. Et ça, c'est
toujours une personne, c'est le leader du gouvernement qui fait qu'on a une
belle ambiance comme ça aujourd'hui. Puis ce n'est pas… je n'avais pas,
vraiment pas ça en tête aujourd'hui, je vous le dis, moi, ce projet de loi là,
je veux vraiment que ça roule rondement puis qu'on l'améliore vraiment.
Écoutez, on a eu des problèmes, des
ajustements, puis je vois mon collègue de Vachon qui est ici, au niveau de la
commission de l'exploitation sexuelle des mineurs. C'est bizarre, il en a
trouvé, des solutions, il en a trouvé, des solutions, pour essayer d'arranger
tout le monde, puis on a une ambiance, je vous le dis, dans cette
commission-là, incroyable. Bien, c'est ça que je m'attends ici, qu'on ait une
relation incroyable ici aussi. Puis ça, ce n'est pas de la faute, encore une
fois, de la ministre, ça, je le redis, c'est à cause d'un leader qui ne veut
pas prendre des choses en considération puis, moi, comme je vous dirais, de ne
pas respecter les oppositions. Merci, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) : Merci, M. le député de Vimont.
Mme la députée de Vaudreuil, s'il vous plaît.
Mme Nichols : Merci, M. le
Président. Je vais dans le même sens que les collègues qui ont parlé
précédemment, je suis certaine que la vice-première ministre a d'autres choses
à faire qu'être ici, aujourd'hui, à écouter… et les collègues aussi, mais les collègues
de la banquette gouvernementale, je suis certaine que vous avez autre chose à
faire aujourd'hui qu'être assis ici à écouter nos doléances. Sauf que je pense qu'à
un moment donné il faut que ça se fasse puis je trouve ça… je trouve ça
terrible, là, qu'on soit assis ici au lieu de faire avancer le projet de loi,
qu'on plaide pour qu'on soit considérés dans des dossiers sur lesquels on
travaille. Je le rappelle, on fait juste notre travail; qu'on soit au gouvernement,
qu'on soit dans l'opposition officielle, dans la deuxième opposition, la
troisième, ou qu'on soit indépendants, on a tous un travail de législateurs.
Puis je pense que ça se passe plutôt bien, habituellement, en commission, ça
avance toujours rondement, on trouve toujours une façon de collaborer et
d'arriver à nos fins.
Donc, je trouve… je trouve dommage, mais
je rappelle aussi le rôle, notre rôle. Vous le savez, bien, vous, vous le
savez, le gouvernement est majoritaire, donc on se retrouve en plus petite
équipe dans les oppositions, et notre façon de travailler, c'est que, chacun,
on est porte-parole dans différents dossiers. On est porte-parole dans nos
dossiers, donc vous comprendrez qu'on se concentre sur les sujets dont on est
porte-parole. Donc, quand...
Mme Nichols : ...le gouvernement
est majoritaire, donc on se retrouve en plus petite équipe, dans les oppositions,
et notre façon de travailler, c'est que chacun, on est porte-parole dans
différents dossiers. On est porte-parole dans nos dossiers, donc vous
comprendrez qu'on se concentre sur les sujets dont on est porte-parole. Donc,
quand les dossiers reviennent, quand c'est le projet de loi, quand c'est
l'appel de principe, quand ça repasse au bleu, bien, c'est tout le temps le
même porte-parole qui revient parce que c'est plus facile comme ça. On ne peut
pas être 29 à travailler le projet de loi n° 45, ça
serait vraiment inefficace. Donc, on est porte-parole, on connaît bien nos
dossiers, on maîtrise nos dossiers, puis cette façon de faire là, c'est justement
pour que ça avance plus rondement pour tout le monde.
Donc quand on demande de remettre une date
ou de reporter parce que le porte-parole ne peut pas être là et qu'on ne prend
pas ça en considération, je trouve vraiment que c'est aberrant. Je trouve que
c'est aberrant, je trouve que c'est de dire au député : Bien, tu n'es pas
si important que ça, il faut que ça avance même si tu n'es pas là. Je trouve ça
vraiment dommage, je trouve ça vraiment dommage, parce que souvent on vient
travailler, bonifier des projets de loi. Notre rôle, là, même si on n'est
pas... même si on est minoritaires, dans l'opposition, notre rôle est important.
Notre rôle doit être considéré, et je ne sens pas... je sens un grand manque de
considération vis-à-vis les collègues, puis peu importe les collègues.
Je dois le mentionner, on est des élus, on
a aussi... C'est 125 élus. On a le privilège d'être 125 élus, à l'Assemblée
nationale, on vient d'un peu partout à travers le Québec, vous le savez, on
représente chacun nos circonscriptions. Parfois, on a des contraintes. On a des
contraintes puis on a des contraintes qu'on sait d'avance, mais on a des
contraintes aussi, je dirais, à court terme ou qui arrivent plus subitement.
Tantôt, le leader de la deuxième opposition
parlait du projet de loi n° 16. En fait, c'était la députée d'Anjou—Louis-Riel
qui savait qu'elle déménageait au mois d'août, l'année dernière, et qu'elle
travaillait sur le projet de loi n° 16. Elle a donné sa date de
déménagement je ne sais pas combien de temps d'avance au gouvernement. Bien,
écoutez, le projet de loi n° 16 a été appelé la journée de son
déménagement.
Moi, je trouve que c'est un... Moi, je
trouve, à la limite, je me disais : Mon doux, c'est presque une attaque
personnelle, là, de le fixer. Tu sais, est-ce qu'on veut que ça aille plus vite
pendant qu'on n'est pas là? Permettez-moi d'avoir plein d'hypothèses, mais ça
ne se fait pas. Ça ne se fait pas puis ce que mon collègue de Vimont a vécu,
bien lui, c'était quelque chose chose qui n'était pas prévisible, là. Il ne
pouvait pas savoir que ses parents vont tomber malades le lendemain, ou qu'il
faut qu'il place sa mère mardi prochain puis...
C'est la même chose, on a des enfants. On
ne le sait pas... moi, je suis monoparentale, j'ai un enfant qui tombe malade,
je dois partir. Bien sûr, je vais essayer de me faire remplacer, je vais
essayer d'avoir un «backup», mais ce n'est pas toujours évident. Quand on peut
le faire, croyez-moi, les oppositions, on le fait. Quand on peut se faire
remplacer, quand on peut briefer un collègue pour qu'il nous remplace, on le fait.
Mais des fois, ce n'est pas possible...
Mme Nichols : ...je dois
partir. Bien sûr, je vais essayer de me faire remplacer, je vais essayer
d'avoir un «backup», mais ce n'est pas toujours évident. Quand on peut le
faire, croyez-moi, les oppositions, on le fait. Quand on peut se faire
remplacer, quand on peut briefer un collègue pour qu'il nous remplace, on le
fait. Mais des fois, ce n'est pas possible. Ici, je trouve dommage qu'on ait à faire
des représentations pour qu'un député puisse... un député qui connaît son
dossier... Puis je le dis, là, le député d'Hochelaga-Maisonneuve est un
député... c'est agréable de travailler avec lui, il apporte tout le temps des
bonnes idées, des bons points de vue puis ça permet des échanges, des débats et
c'est sain. C'est sain. C'est ça, la démocratie aussi. Donc, j'ai l'impression
qu'on vient faire une coche à la démocratie.
Moi, je dis toujours : La collaboration,
ça va à double sens. Je le dis au travail, je l'applique dans ma vie
personnelle et je le réitère souvent à mes enfants. La collaboration, ce n'est
pas un sens unique, la collaboration, c'est à double sens. Quand on veut faire
avancer les travaux du Parlement, bien, il faut que ça vienne des deux partis.
Il faut que ça soit considéré dans la prise en décision avant d'appeler un projet
de loi. Puis soyez assuré que... En fait, je vais parler pour l'opposition
officielle. Si on peut accommoder, le fait autrement, on va le faire. Il n'y a
aucune mauvaise foi de notre part. Quand on dit qu'on n'est pas disponible ou
qu'on ne peut pas être là, croyez-moi, c'est parce que ces des raisons justes
et valables.
Je fais une parenthèse sur l'avancement
des travaux, là, vitesse grand V, là. Je le sens puis je le sais qu'on est
en... je le sais que c'est particulier, qu'on est en temps de pandémie puis que
les circonstances actuelles font peut-être que, un, on est en effectifs
réduits, mais font peut-être que, oui, nos travaux parlementaires ont pris du
retard. Mais je rappelle que l'ensemble du Québec a été sur pause. Le Parlement
aussi a été sur pause. Mais là, là, de mettre la poignée dans le fond, puis le
gaz dans le fond, puis dire : Là, «let's go», il faut que ça avance, je
trouve ça dommage. Puis je vais y aller d'un commentaire personnel, mais je
trouve dommage parce qu'au salon bleu il y a des projets de loi super
importants, sur lesquels tout le monde a la possibilité
d'intervenir — je donne l'exemple de RQAP, le régime d'assurance
parentale — il y a des bons projets de loi qui sont déposés par le
gouvernement et il y a zéro intervenant. Je comprends que c'est un choix du
leader, là, mais il y a quand même zéro intervenant. Puis il y a, du côté du
gouvernement, plein de députés bien articulés, qui représentent leurs citoyens,
qui ont des choses à dire de pertinent sur les différents projets de loi… Je
vous le dis, il y en a, des bons projets de loi, on est assis ici, on
collabore, le 45, c'est un bon projet de loi, le RQAP, c'est un bon projet de loi,
mais tout ce qu'on fait, nous, on se lève…
Le Président (M.
Bachand) : Écoutez, je m'excuse de vous interrompre.
Mme Nichols : J'étais dans une
lancée.
Le Président (M.
Bachand) : On va reprendre avec vous à 15 heures.
D'ici là, je suspends les travaux jusqu'à
15 heures, justement. Merci.
(Suspension de la séance à 13 heures)
13 h (version non révisée)
Le Président (M.
Bachand) : ...15 heures. D'ici là, je suspends les travaux
jusqu'à 15 heures, justement. Merci.
(Suspension de la séance à 13 heures)
15 h (version non révisée)
(Reprise à 15 h 1)
Le Président (M.
Bachand) :S'il vous plaît, à l'ordre! Bon
après-midi. Alors, la Commission des institutions reprend ses travaux. Je...
Des voix
: ...
Le Président (M.
Bachand) : Silence, s'il vous plaît, dans la salle! S'il vous
plaît! Merci beaucoup. Alors, la Commission des institutions reprend ses
travaux. Je demande, bien sûr, à toutes les personnes présentes dans la salle
de bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs appareils électroniques.
Je vous rappelle que la commission est
réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 45,
Loi concernant principalement la nomination et le mandat des coroners et du
coroner en chef. Lors de la suspension cet avant-midi, nous étions en débat sur
la motion du député de Gouin, et c'était la députée de Vaudreuil qui avait la
parole. Je vous la redonne pour 2 min 55 s. Mme la députée, s'il
vous plaît.
Mme Nichols : Merci, M. le
Président. Alors, j'ai profité de la période du lunch pour essayer de trouver
des éléments marquants pour rappeler quel était le rôle, entre autres, le rôle
et l'importance des porte-parole. Je vais vous lire quelques citations que j'ai
trouvées. En commission parlementaire : «En commission, les parlementaires
tentent d'arriver à la meilleure législation possible, en déposant des
amendements et en faisant réfléchir le ou la ministre qui dépose le projet de
loi. Mais souvent, les élus négocient les différents amendements afin d'avoir
la loi la plus claire et plus pertinente possible.»
«Je suis conscient qu'il y a trop de
mauvaise foi partisane au salon bleu. C'est un fléau à combattre. En même
temps, il faut relativiser. La période des questions ne représente que 45
minutes dans une journée de travaux parlementaires. Lors d'un mardi bien
rempli, on peut consacrer jusqu'à sept heures à des projets de loi en
commission, où le travail est beaucoup plus constructif. La politique vient
toujours avec un peu de théâtre et de mise en scène. Dans les faits, une fois
les caméras éteintes, il y a plus de compromis et de collaboration qu'on pense
entre les élus. C'est en tout cas en ce sens que j'essaie de travailler.» Et je
cite. Je vais vous citer le livre. C'est...
Mme Nichols : ... La politique
vient toujours avec un peu de théâtre et de mise en scène. Dans les faits, une
fois les caméras éteintes, il y a plus de compromis et de collaboration qu'on
pense entre élus. C'est en tout cas en ce sens que j'essaie de travailler, et
je cite... Je vais vous citer le livre, c'est J'ai confiance :
réflexions (sans cynisme) d'un jeune politicien, qui a été publié en
janvier 2018, et je ne vais pas nommer son nom, mais je vais vous rappeler que
c'est le leader du gouvernement. Donc, ces propos-là sont pourtant bel et bien
d'actualité, et, je le réitère, le rôle du porte-parole est essentiel, on doit
en tenir compte. Je pense que, quand il y a des demandes qui sont faites de
remettre, ce n'est pas des demandes qui sont anodines, on le fait souvent pour
des raisons bien particulières. Parce qu'on veut non seulement que le Parlement
fonctionne, mais on veut aussi l'exercice démocratique, c'est-à-dire que tous
les partis puissent s'exprimer à chacune des étapes parlementaires sur les projets
de loi en question, et évidemment chaque dossier a son propre porte-parole, et
je crois que la collaboration, comme je disais, c'est en deux sens. On a deux
belles citations qui le démontrent.
Donc, M. le Président, ça sera les seules
remarques que j'aurai... que je ferai en terminant, que la collaboration n'est
pas en sens unique, mais bien à double sens.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup, Mme la députée.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention,
nous allons mettre la motion au vote. Mme la secrétaire. C'est un vote par
appel nominal, je vous rappelle. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
:
M. Nadeau-Dubois (Gouin)?
M. Nadeau-Dubois : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Guilbault (Louis-Hébert)?
Mme Guilbault :
Contre.
La Secrétaire
:
M. Martel (Nicolet-Bécancour)?
M.
Martel
:
Contre.
La Secrétaire
:
M. Lemieux (Saint-Jean)?
M. Lemieux : Contre.
La Secrétaire
: M. Lafrenière
(Vachon)?
M. Lafrenière : Contre.
La Secrétaire
: Mme Lachance
(Bellechasse)?
Mme Lachance : Contre.
La Secrétaire
: Mme Lecours
(Les Plaines)?
Mme Lecours (Les Plaines) :
Contre.
La Secrétaire
: Pour
les votes par procuration, M. Lafrenière (Vachon), au nom de M. Lévesque (Chapleau)?
M. Lafrenière : Contre.
La Secrétaire
: M. Lafrenière
(Vachon) au nom de M. Lamothe (Ungava)?
M. Lafrenière : Contre.
La Secrétaire
: M. Rousselle
(Vimont)?
M. Rousselle : Pour.
La Secrétaire
: Mme Nichols
(Vaudreuil)?
Mme Nichols : Pour.
La Secrétaire
: Pour
vote par procuration, M. Rousselle (Vimont) au nom de M. Birnbaum
(D'Arcy-McGee)?
M. Rousselle : Pour.
La Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M.
Bachand) : Abstention.
La Secrétaire
: C'est
rejeté.
Le Président (M.
Bachand) : Donc, la motion est rejetée. Est-ce qu'il y a
d'autres motions? S'il n'y a pas d'autre motion, nous allons procéder maintenant
à l'étude détaillée. Nous prenons donc en considération l'article 1 du projet
de loi. Mme la... Oui, M. le député de Rousselle, s'il vous plaît... de Vimont,
excusez. Désolé, désolé, désolé! C'est notre conversation avant la commission.
On est trop proches, c'est ça, là. Allez-y, M. le député de Vimont. Pardon.
M. Rousselle : Je ne me suis
pas senti offensé, mais pas du tout, faites-vous-en pas. Avant le début de...
M. le Président, à moins qu'il y ait indication contraire, conformément à
l'article 245 de notre règlement, nous demandons à ce que le projet de loi soit
étudié article par article, alinéa par alinéa, paragraphe par paragraphe.
Le Président (M.
Bachand) : Et voilà, c'est fait. Mme la ministre, sur l'article
1, s'il vous plaît.
Mme Guilbault :
Oui? Bon. Oui, un petit instant. Là, je suis presque prise au dépourvu, M. le
Président, par tant de célérité soudaine. Donc...
M. Rousselle
: …par
alinéa, paragraphe par paragraphe.
Le Président (M.
Bachand) : Et voilà, c'est fait. Mme la ministre, sur l'article
1, s'il vous plaît.
Mme Guilbault :
Oui, un petit instant. Je suis presque prise au dépourvu, M. le Président, par
tant de célérité soudaine. Donc, article 1… Attendez, là. C'est-u la bonne
affaire? Parce qu'il y a beaucoup de pages dans mon cahier. Bon. Article 1. Le
titre de la Loi sur la recherche des causes et des circonstances des décès est
remplacé par le suivant : «Loi sur les coroners».
Le Président (M.
Bachand) : Interventions? M. le député de Gouin, s'il vous
plaît.
M. Nadeau-Dubois : Oui, merci,
M. le Président. Je constate la surprise de la ministre de la Sécurité publique
à ce qu'on débute l'étude article par article. Je ne suis pas ici pour bloquer
une commission parlementaire puis ce n'est pas ça que je vais faire cet après-midi.
Puis ça n'a jamais été d'ailleurs mon intention, puis les gens qui me
connaissent savent que ce n'est pas comme ça que je travaille. Mon groupe parlementaire
ne peut pas être présent cet après-midi. Moi-même, je vais devoir quitter dans
les prochaines minutes. Je pense que j'ai eu l'occasion, ce matin, de
m'exprimer sur la situation, puis on va permettre… bien, on va permettre, même
pas on va permettre, là, la commission parlementaire va se tenir en notre
absence cet après-midi parce que notre porte-parole n'est pas disponible. Moi,
j'ai des obligations personnelles qui me forcent à rentrer à Montréal.
Donc, en terminant, M. le Président, puis
ensuite je vais quitter, moi, j'invite la ministre à faire preuve de
considération pour le député d'Hochelaga-Maisonneuve, et, advenant qu'on arrive
à l'article 26 du projet de loi, je demande sa collaboration pour que l'article
soit suspendu temporairement puis soit discuté à une autre séance, lorsque le
député d'Hochelaga-Maisonneuve sera disponible. C'est la demande que je fais en
toute humilité, en sachant très bien qu'elle a entre ses mains le pouvoir de
refuser ou d'accepter ce petit accommodement envers les députés d'opposition.
Je vous souhaite des bonnes délibérations, en espérant que mon collègue puisse
y participer lors de cet article qui est le plus… l'article le plus
prioritaire, selon lui. Il faut bien choisir nos batailles.
Donc, j'invite la ministre à tenir compte
de ça lorsque l'article… si jamais l'article 26 arriverait à être discuté aujourd'hui.
Je pense que je me suis assez exprimé cet avant-midi.Je pense que j'ai… nous
avons dit ce que nous avions à dire puis on souhaite à tout le monde une commission
parlementaire productive pour améliorer le projet de loi. C'est censé être pour
ça qu'on est ici, pas pour se faire des récriminations sur le fonctionnement du
Parlement, mais bien travailler au bénéfice des citoyens. Ce matin, j'avais
besoin de dire certaines choses au nom de collègue, ça a été fait. Bonne commission
parlementaire.
Le Président (M.
Bachand) :Merci, M. le député de Gouin.
Sur ce, est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'article 1? S'il n'y a pas
d'autre intervention, on va mettre l'article aux voix par appel nominal. Mme la
secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Oui. Mme Guilbault
(Louis-Hébert)?
Mme Guilbault :
Pour.
La Secrétaire
: M. Martel
(Nicolet-Bécancour)?
M.
Martel
:
Pour.
La Secrétaire
: M. Lemieux
(Saint-Jean)?
M. Lemieux : Pour.
La Secrétaire
: M. Lafrenière
(Vachon)?
M. Lafrenière : Pour.
La Secrétaire
: Mme Lachance
(Bellechasse)?
Mme Lachance : Pour.
La Secrétaire
: Mme Lecours
(Les Plaines)?
Mme Lecours (Les Plaines) :
Pour…
Le Président (M.
Bachand) : ...s'il n'y a pas d'autre intervention, on va mettre
l'article 1 aux voix par appel nominal. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Oui.
Mme Guilbault (Louis-Hébert)?
Mme Guilbault :
Pour.
La Secrétaire
:
M. Martel (Nicolet-Bécancour)?
M.
Martel
:
Pour.
La Secrétaire
:
M. Lemieux (Saint-Jean)?
M. Lemieux : Pour.
La Secrétaire
:
M. Lafrenière (Vachon)?
M. Lafrenière : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Lachance (Bellechasse)?
Mme Lachance : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Lecours... (Les Plaines)? Pardon.
Mme Lecours (Les Plaines) :
Pour.
La Secrétaire
: Vote
par procuration, M. Lafrenière, au nom de M. Lévesque (Chapleau)?
M. Lafrenière : Pour.
La Secrétaire
:
M. Lafrenière (Vachon), au nom de M. Lamothe (Ungava)?
M. Lafrenière : Pour.
La Secrétaire
:
M. Rousselle (Vimont)?
M. Rousselle
: Pour.
La Secrétaire
:
Mme Nichols (Vaudreuil)?
Mme Nichols : Pour.
La Secrétaire
: Vote
par procuration, M. Rousselle (Vimont), au nom de M. Birnbaum
(D'Arcy-McGee)?
M. Rousselle
: Pour.
La Secrétaire
:
M. Bachand (Richmond)?
Le Président (M.
Bachand) : Abstention. Donc, l'article 1 est adopté. Article 2,
Mme la ministre, s'il vous plaît.
Mme Guilbault :
Oui : L'article 5 de cette loi est remplacé par les suivants:
«5. Le gouvernement nomme, sur
recommandation du ministre de la Sécurité publique, des coroners à temps plein
et des coroners à temps partiel parmi les personnes déclarées aptes à être
nommées à ces fonctions suivant la procédure de recrutement et de sélection
établie par règlement du gouvernement.
«5.1. Le mandat...
Là, je ne sais pas... C'est ça, si on fait
par paragraphe, est-ce que je m'arrête là ou...
Le Président (M.
Bachand) : Vous pouvez, si c'est votre choix, à moins que les
députés demandent de les lire au complet, vous pouvez... on peut y aller
article par article, là, c'est comme vous voulez, oui. S'il y a...
Mme Guilbault :
Article, vous voulez dire, alinéa par... paragraphe?
Le Président (M.
Bachand) : Alinéa par... Bien, c'est parce que... règlement, un
député peut demander que la ministre lise l'ensemble. Mais, si on est d'accord
avec ça, on va y aller article par article. Ça va?
M. Rousselle : Bien, je pense
qu'on peut...
Mme Guilbault :
Bien, moi, je peux le lire au complet, là...
Le Président (M.
Bachand) : Non, non.
Mme Guilbault :
Puis après ça, on...
(Consultation)
Mme Guilbault :
Ça fait que je lis l'article 2 au complet?
Le Président (M.
Bachand) : C'est ça, oui.
Mme Guilbault :
Bon, parfait, je vais enchaîner, là.
M. Rousselle : Allez-y.
• (15 h 10) •
Mme Guilbault :
«Le mandat d'un coroner à temps plein est d'une durée de cinq ans. Toutefois,
le gouvernement peut prévoir un mandat d'une durée fixe moindre, indiquée dans
l'acte de nomination d'un coroner, lorsque le candidat en fait la demande pour
des motifs sérieux ou lorsque des circonstances particulières indiquées dans
l'acte de nomination l'exigent.
«5.2. Le mandat d'un coroner à temps plein
est renouvelé pour cinq ans suivant la procédure de renouvellement établie par
règlement du gouvernement, à moins:
«1° qu'un avis contraire ne soit notifié
au coroner au moins trois mois avant l'expiration de son mandat par l'agent
habilité à cette fin par le gouvernement;
«2° que le coroner ne demande qu'il en
soit autrement et qu'il notifie sa décision au ministre de la Sécurité publique
au plus tard trois mois avant l'expiration de son mandat.
«Toutefois, le gouvernement peut prévoir
un mandat d'une durée fixe moindre, indiquée dans l'acte de renouvellement du
coroner, lorsque le coroner en fait la demande pour des motifs sérieux ou
lorsque des circonstances particulières indiquées dans l'acte de nomination
l'exigent.
«5.3. Le mandat d'un coroner à temps
partiel est d'une durée fixe d'au plus cinq ans et il est renouvelé suivant la
procédure de renouvellement établie par règlement du gouvernement.»
Le Président (M.
Bachand) :Ça va? Merci. Est-ce qu'il y a
des commentaires sur l'article 5 présenté... proposé par l'article 2? M. le
député de Rousselle... de Vimont.
M. Rousselle : Oui, M. le
Président. Écoutez, j'ai un amendement, mais avant même de le déposer, j'ai...
je pense qu'on peut en jaser puis voir... Je voudrais vous dire où je m'en
vais. C'est que je comprends que le gouvernement nomme sur recommandation, et
tout, et tout, mais à force de jaser avec les gens dans le milieu, et tout, là,
en plus qu'on va ouvrir... en tout cas, fort possible qu'on va ouvrir aux...
M. Rousselle
: ...j'ai
un amendement, mais, avant même de le déposer, je pense qu'on peut en jaser
puis voir... je voudrais vous dire où je m'en vais. C'est que je comprends le gouvernement
nomme sur recommandation, et tout, et tout, mais à force de jaser avec les gens
dans le milieu, et tout, là, en plus qu'on va ouvrir... en tout cas, fort
possible qu'on va ouvrir aux pharmaciens, aux ingénieurs, aux infirmières, donc
j'avais pensé qu'on pourrait au moins... qu'ils aient une expérience professionnelle
au moins de cinq ans avant d'être nommés coroners. Parce que tout de même, là,
on fait affaire avec des gens qui... on leur demande de devenir coroners, mais,
s'ils n'ont même pas l'expertise ou l'expérience dans leur propre travail de
base, je pense, ça aurait été au moins intéressant d'avoir au moins... leur
demander au moins qu'ils aient un cinq ans d'expérience dans leur domaine avant
de pouvoir devenir coroners.
Parce que là, où je veux en venir vraiment,
c'est que... ma crainte, là, c'est qu'il y ait un jeune qui commence, je n'ai
rien contre les jeunes, mais au contraire, là, mais quelqu'un qui commence sans
expérience comme pharmacien ou comme... peu importe, là, ingénieur, et tout, et
là il applique comme coroner puis il devient coroner. Là, c'est une personne
qui n'a même pas une expertise ou une expérience dans son milieu. Parce que là
on veut l'ouvrir justement dans ces domaines-là, mais là il n'a même pas une
expertise qu'on s'attend de lui, qu'il puisse ramener cette expérience-là dans
son équipe. Donc, je me disais, au moins, un cinq ans, tu sais, je ne voulais
pas aller plus loin que ça, parce que je pense que juste un minimum, quelque
chose de base, là, cinq ans dans son milieu, ça aurait été intéressant.
Donc là, je ne sais pas qu'est-ce que vous
en pensez, soit que je l'amène en amendement, soit qu'on en rejase puis on
recorrige ou… je ne sais pas comment vous voulez fonctionner.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la ministre.
Mme Guilbault :
Oui, je peux peut-être répondre tout simplement, les critères pour devenir
coroner sont dans un règlement qui s'appelle le règlement sur les personnes
aptes à être nommées coroner à temps plein ou à temps partiel, et il est déjà
prévu qu'on ait quatre ans d'expérience pour être à temps partiel et huit ans
pour être à temps plein dans le domaine… selon le domaine, là, que ce soit
avocat, notaire ou médecin actuellement.
Et si on ouvrait à d'autres professions,
ce serait dans un règlement, encore là, qu'on ferait les modifications en question
dans le même règlement que je viens de citer. Donc, ce n'est pas comme tel dans
le projet de loi, là, mais je compte bien garder cet esprit d'exigence minimale
d'expérience… d'année d'expérience pour devenir coroner dans le domaine
professionnel d'origine.
M. Rousselle : Pourquoi qu'on
l'amène… que je veux l'amener dans le projet de loi, parce que là je comprends
que vous, vous me dites comme quoi il est dans le règlement, que vous avez… en
tout cas, je comprends que vous voulez le garder, là, justement, le minimum,
puis c'est un minimum que j'abonde avec vous qui est, je pense, minimal puis
que c'est intéressant. Mais, à un moment donné, dans les gouvernements, il y a
des chaises musicales qui se font, puis la personne qui prendrait… je veux dire,
qui changerait de place à un moment donné, quelqu'un d'autre viendrait à votre
place, est-ce que ce ça se pourrait, à ce moment-là, qu'il puisse jouer dans le
règlement? Moi, je voulais juste m'assurer que la personne… puis je ne vous
souhaite pas de changer de place, en passant, là, je vous dis ça de même, mais
ce n'est pas ça pantoute, comprenez-vous?
Mme Guilbault :
Savez-vous des choses que je ne sais pas?
M. Rousselle : Mais la vie
fait qu'à un moment donné on change de place «anyway» dans le temps, ça, on ne
sait pas quand, mais, à un moment donné, on change de place. Donc, c'est…
M. Rousselle : ...est-ce que ça
se pourrait à ce moment-là qu'il puisse jouer dans le règlement? Moi, je
voulais juste m'assurer que la personne... Puis je ne vous le souhaite pas, de
changer de place, en passant, là,. Je vous dis ça de même, là, mais ce n'est
pas ça pantoute, là. Comprenez-vous?
Mme Guilbault :
Savez-vous des choses que je ne sais pas?
M. Rousselle : Mais la vie
faite qu'à un moment donné, on change de place, «anyway». Dans le temps, ça, on
ne sait pas quand, mais à un moment donné on change de place. Donc, c'est
juste... j'y allais juste d'une manière de s'assurer justement que ce
minimum-là soit là. Voyez-vous, je demandais quatre ans, puis là vous me parlez
de même jusqu'à huit ans pour une coroner en chef, là, puis que je trouve ça
correct, là. Mais c'est là-dessus que j'allais, là, là-dedans. Je ne sais pas
si ma collègue, elle veut abonder aussi, elle veut parler là-dedans, là.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée de Vaudreuil.
Mme Nichols : Oui. Merci, M.
le Président. Bien, on est conscients, là, qu'il y a un règlement, là, puis on
en a parlé aussi quand des groupes sont venus, ou même on en a parlé à
plusieurs reprises, qu'il y avait un règlement. C'est facile de changer un règlement,
tu sais, c'est plus facile, on n'a pas besoin de revenir en commission. Bon, il
y a des étapes, là, je ne dis pas que ça se fait en un claquement de doigts,
là, mais, je veux dire, ce n'est pas comme ouvrir un projet de loi, où là il y
a une certaine complexité au niveau des étapes.
Je vais le dire dans mes mots, c'est peut-être
cru, là, mais je trouverais ça plate qu'on se fasse servir à chaque article
l'argument du règlement. Je pense qu'il y a des notions qui doivent être dans
le projet de loi, d'autres qui peuvent être par règlement. Puis, vos
intentions, Mme la ministre... M. le Président, les intentions de la ministre
sont probablement... c'est très amical, là, ce n'était pas... mais les
intentions de la ministre sont certainement très bonnes, très légitimes, je
n'ai aucun problème, mais qu'est-ce qui peut nous assurer que le projet... que
le règlement ne changera pas demain matin suite à l'adoption du projet de loi?
C'est parce qu'on n'a aucune assurance que ça va s'y retrouver, là, puis que ça
va rester dans le règlement.
Au niveau de l'importance de l'expérience
professionnelle, je vais donner l'exemple professionnel d'un juge. Pour devenir
juge, il faut être... il faut avoir pratiqué le droit, il faut être avocat
pendant 10 ans, donc il y a une certaine pertinence, en fait, il y a toute
une pertinence. Puis, dans la réponse de la ministre que je trouvais
intéressante, dans le fond, ce que je comprenais, c'est qu'il y avait deux
types d'expérience pour les temps pleins puis pour les temps partiels. Tu sais,
pourquoi, par règlement, en même temps, ça ne deviendrait pas uniforme? Est-ce
que c'est l'intention de la ministre d'uniformiser pour les temps pleins ou les
temps partiels le même type d'expérience?
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Intervention? Mme la ministre.
Mme Guilbault :
Oui. Bien, c'est ça, ça a toujours été prévu comme ça, bien, je dis toujours,
en tout cas, du plus loin que je me rappelle, là, qu'il y avait une différence
d'expérience requise selon que tu es temps partiel ou temps plein. Mais comme
je le dis depuis le début, puis loin de moi l'idée, là, de vouloir évacuer des
débats ici, mais, en même temps, il existe un règlement qui porte sur les
critères pour être apte à être nommé coroner, avec les exigences qui sont liées
à ça. Alors donc, je veux dire, le projet de loi stipule... réfère à un
règlement qui existe. Par ailleurs, ce règlement-là existe, si un jour...
Mme Guilbault :
...de vouloir évacuer des débats ici, mais, en même temps, il existe un règlement
qui porte sur les critères pour être apte à être nommé coroner, avec les
exigences qui sont liées à ça. Alors donc, je veux dire, le projet de loi
stipule... réfère à un règlement qui existe, par ailleurs, ce règlement-là
existe. Si un jour on veut faire des modifications, on pourra en discuter, il y
aura une prépublication dans la Gazette puis il pourra y avoir des
commentaires, mais c'est que je ne vois pas, là... D'autant plus qu'on semble
être sur la même longueur d'onde puis tous convenir du fait que ça prend un
minimum d'expérience, qui est déjà prévue, par ailleurs, dans le règlement
actuel, et dont j'ai dit que je compte le maintenir si on ouvre à d'autres
professions. Alors, j'essaie juste de voir à quelle question est-ce qu'on
voudrait répondre, là, ensemble, cet après-midi. J'ai l'impression qu'on dit
tous la même chose, c'est ça que je veux dire.
Le Président (M.
Bachand) : Mme la députée de Vaudreuil.
Mme Nichols : Bien, je
réitère, là, ma dernière question, c'est : Est-ce que vous avez
l'intention, par la voie réglementaire, là, de garder ou d'uniformiser le même
nombre d'années, soit pour le temps partiel ou le temps plein? Parce qu'on
pourrait... il pourrait passer une idée que ça soit le même nombre de...
l'expérience soit la même pour le temps plein ou le temps partiel, là. Ça,
c'était m a question de mon intervention précédente. Puis je le réitère...
Bien, peut-être répondre à cette question-là en premier.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la ministre, allez-y, oui.
Mme Guilbault :
Comme j'ai dit, pour l'instant, j'ai l'intention de maintenir ce qui est déjà
prévu puis de le transposer à d'éventuelles nouvelles professions éligibles.
Mais si je devais faire autrement, ça fera l'objet d'une publication, là, puis
ça suivra la procédure habituelle des modifications réglementaires.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Mme la députée de Vaudreuil, oui.
• (15 h 20) •
Mme Nichols : Merci. Alors,
c'est clair, mais c'est clair qu'on n'a pas l'assurance qu'il n'y aura pas de
changement par voie réglementaire après l'adoption du projet de loi. C'est là
où j'ai une incertitude, puis, M. le Président, ce n'est pas que je n'ai pas
confiance en Mme la ministre, là, au contraire, mes des fois il y a des jeux de
chaises, ou ça tourne, et puis on peut arriver avec une nouvelle idée, et puis
on peut décider, tu sais, après un travail comme celui-là qu'on vient de
faire... Puis on s'entend, là, que ça nécessite, là, qu'on intervienne dans le
dossier, là, ça date de 1986. Donc, il y a nécessairement des interventions à
faire.
Mais je pense que ça serait de bonifier le
projet de loi que de l'inscrire dans le projet de loi. Puis je pense que c'est le
bon article, parce que c'est un article qui un... il y avait deux mini paragraphes,
puis là c'est un article où on est rendu avec un 5, 5.1, 5.2, 5.3. Donc, je
pense qu'il y a de la place pour mettre justement un... Si vous ne voulez pas
mettre le nombre, tu sais, si on ne veut pas mettre nécessairement «cinq ans»,
bien, qu'on fasse référence à l'expérience professionnelle, qui référera au
règlement. Peut-être une suggestion.
Le Président (M.
Bachand) : Oui. Moi, je vous écoute, mais c'est parce que c'est
de savoir s'il y a un amendement à déposer ou pas, parce que ça change un petit
peu le temps de tous et chacun. Mme la ministre.
Mme Guilbault :
Oui. Bien, il me semble que j'ai déjà répondu, là. Ce règlement-là, sur les
personnes aptes à être nommées coroners, existe depuis déjà bien longtemps. Et
quand je regarde la fréquence à laquelle de précédents ministres ministres de
la Sécurité publique ont eu envie de modifier les règlements et les lois liés
au Bureau du coroner, je pense que les probabilités que ça arrive après que
j'aie changé...
Mme Guilbault :
…déjà répondu, là. Ce règlement-là sur les personnes aptes à être nommées
coroners existe depuis déjà bien longtemps. Et, quand je regarde la fréquence à
laquelle de précédents ministres de la Sécurité publique ont eu envie de
modifier les règlements et les lois liés au Bureau du coroner, je pense que les
probabilités que ça arrive après que j'ai changé de chaise sont faibles, si ça
peut atténuer l'inquiétude de mes collègues d'en face.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Mme la députée.
Mme Nichols : Bien… mais ce
n'est pas une attaque, là, tu sais, c'est d'un point de vue plus général.
Malheureusement, je n'ai pas fait la vérification, au niveau du droit, si
c'était dans un règlement ou si c'était dans un projet de loi. C'est sûr que si
on avait un peu plus de temps, ça serait un comparable qu'on pourrait apporter
et qu'on pourrait soulever, mais je vais vérifier. Je pense qu'on pourrait
déposer un amendement en ce sens-là, peut-être même le modifier un peu, notre
amendement, en disant que le nombre d'années d'expérience professionnelle… Si
vous nous laissez… si on suspend puis on fait les modifications, on pourra
déposer un…
Le Président (M.
Bachand) : Oui, Mme la ministre, avant de… Oui.
Mme Guilbault :
Oui, bien, mon collègue me fait… me rappelle que le règlement…
l'article 163 de la Loi sur la recherche des causes et circonstances des
décès, bientôt Loi sur les coroners, on l'espère, prévoit que «le gouvernement
peut, par règlement, établir les critères et procédures de sélection des
personnes qu'il nomme coroner permanent ou coroner à temps partiel». Puis
164 : «Le gouvernement publie à la Gazette officielle […] un projet
de règlement visé à l'article 163...» Bon, blablabla. Alors, donc, c'est
même déjà prévu dans la loi qu'on procède par règlement pour les critères.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Alors, Mme la députée de Vaudreuil,
avez-vous besoin d'un petit peu de temps? Je suis prêt à suspendre quelques
instants, si vous voulez, oui?
Mme Nichols : Oui, pouvez-vous
suspendre? On va juste aller lire l'article, monsieur.
Le Président (M.
Bachand) : Alors, on va suspendre quelques instants. Parfait.
(Suspension de la séance à 15 h 23)
(Reprise à 15 h 27)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! La commission
reprend ses travaux. Mme la députée de Vaudreuil.
Mme Nichols : Oui. Merci, M.
le Président. Donc, en effet, la ministre nous disait que le sujet qu'on
abordait, là, entre autres, l'expérience professionnelle, qu'on demandait un
minimum d'expérience professionnelle pour exercer la profession ou le métier de
coroner. On a référé entre autres à l'article 163 du projet de loi. Évidemment,
c'est dans la section règlement, puis, bien, on pourra l'étudier rendu là, mais
l'article 163, c'est entre autres la procédure de renouvellement soit des
mandats ou la procédure pour...
Mme Nichols : …on a référé,
entre autres, à l'article 163 du projet de loi. Évidemment, c'est dans la
section Règlements puis, bien, on pourra l'étudier. On pourra l'étudier rendu
là, mais l'article 163, c'est entre autres la procédure de renouvellement
soit des mandats ou la procédure pour déterminer, là, les règles entourant tout
ça. Ça fait qu'on peut peut-être le reporter à 163, mais je retiens l'argument
comme quoi c'est déjà dans le règlement.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur
l'article 5 proposé par l'article 2? Mme la ministre.
Mme Guilbault :
Oui, bien, juste une petite précision. Ma collègue dit que l'article 63
fait référence à procédures de renouvellement, mais justement, non. Puis ça…
bien, de sélection. En tout cas, simplement mettre en relief le fait qu'on
introduit la notion de renouvellement aussi, là, avec l'article 2, qui
était… aujourd'hui, ça se faisait, renouveler des coroners, mais ce n'était
pas… ça se faisait un peu par des procédures qu'on a instituées avec le temps
puis ça variait au fil, un peu, des ministres puis des coroners en chef. Mais
maintenant, on vient préciser qu'il va y avoir un mécanisme de renouvellement
indépendant et objectif pour les coroners.
Le Président (M.
Bachand) : Merci…
Mme Nichols : Par règlement.
Mme Guilbault :
Par règlement.
Le Président (M.
Bachand) : Autres interventions? Sinon, on peut passer à 5.1.
Interventions? M. le député de Vimont, s'il vous plaît.
M. Rousselle : Oui. Écoutez,
quand on vous a dit… Ça, c'est par respect, justement, des groupes qui ont venu
nous jaser, ils ont venu nous parler ici. On a pris des notes et on a pris,
justement, les revendications qu'ils avaient, et l'Association des coroners en
avait une, justement, à l'article, justement, l'article 2 à 5.1, c'est
quand on parle, là : «Toutefois, le gouvernement peut prévoir un mandat
d'une durée fixe moindre indiquée dans l'acte de nomination du coroner, lorsque
le candidat en fait la demande pour des motifs sérieux…»
On arrêterait là. Et «ou lorsque des circonstances
particulières indiquées dans l'acte de nomination l'exigent», eux, qu'est-ce
qui ont venu nous dire, c'est qu'ils se questionnent beaucoup sur les
circonstances particulières auxquelles ces dispositions se réfèrent.
Juridiquement vague puis ils disent que c'est imprécis. Il n'y a pas de critère
clairement connu puis l'appréciation est subjective. Donc, dans ce texte de
libellé de cet article, là, ils peuvent comprendre… ils disent qu'on peut
craindre le pire.
Donc… puis moi, je pense qu'en demandant
des motifs sérieux, bien, je pense, c'est sérieux. Il faut que ça soit sérieux.
Je pense, ça pourrait être complet comme ça. Et conséquemment, bien, ils nous
disent : Impossible de connaître lesdites circonstances envisagées par ce
libellé, grandement place à de l'interprétation. Donc, en même temps, c'est
pour sécuriser les coroners, là. Donc, je vous amène l'inquiétude qu'ils
avaient, puis ça, nous autres, ça nous a fait réfléchir aussi… pas que vous
avez quelque chose à dire là-dessus?
Le Président (M.
Bachand) :Mme la ministre.
• (15 h 30) •
Mme Guilbault :
Oui, bien, c'est pour se prévoir la possibilité qu'un mandat soit d'une durée
autre pour toutes sortes de raisons. Des fois, puis depuis des années, les
mandats des coroners, que ce soit à temps plein ou à temps partiel… bien, en
fait, à temps plein, le renouvellement… La question du renouvellement ne se
pose pas en ce moment pour les coroners à temps plein justement parce qu'ils
sont nommés à vie. Puis peut-être que ça, je ne l'ai pas dit… en fait, je ne
l'ai pas…
15 h 30 (version non révisée)
Mme Guilbault :
...d'une durée autre pour toutes sortes de raisons. Des fois... Puis, depuis
des années, les mandats des coroners, que ce soit à temps plein ou à temps
partiel... bien, en fait, à temps plein, le renouvellement... La question du
renouvellement ne se pose pas en ce moment pour les coroners à temps plein
justement parce qu'ils sont nommés à vie. Puis peut-être que ça, je ne l'ai pas
dit... en fait, je ne l'ai pas dit, puis peut-être que j'aurais dû le dire,
l'idée aussi, c'est d'introduire la notion de renouvellement pour les coroners
à temps plein. Parce qu'actuellement les coroners à temps plein, qu'on appelle
coroners permanents puis qui vont s'appeler maintenant coroners à temps, sont
nommés sur bonne conduite, ce qui fait qu'ils sont nommés littéralement à vie.
Donc, prenons l'exemple... Puis là je veux
tout de suite dire, je ne suis pas en train de référer à coroner pour vrai qui
existe, puis ça n'a rien à voir avec la réalité, là. Mais la théorie fait en
sorte qu'avec ce mode de nomination là un coroner en chef qui travaillerait ou
qui se retrouverait avec un coroner à temps plein plus ou moins productif, ou
plus ou moins intéressé à travailler, ou carrément devenu incapable de
travailler mais qui ne veut pas prendre sa retraite, bien, il n'y a pas de moyen
de mettre un terme au lien de travail. Ça fait qu'en fait soit il reste là, il
est payé à vie en travaillant plus ou moins, puis des fois, c'est pour des
excellentes, il peut avoir des raisons de santé puis tout ça, sans vouloir
démissionner. Il n'y a comme pas de façon, à moins d'une faute très, très, très
grave, là, de mettre un terme au mandat d'un coronaire.
Donc là, on introduit une notion de
renouvellement. Puis, si vous êtes attentif à la façon dont c'est libellé, on
dit : «Le mandat d'un coroner à temps plein est renouvelé pour cinq ans
suivant la procédure de renouvellement à moins...». Donc, il y a comme un a
priori de renouvellement, toujours dans l'esprit de préserver l'indépendance et
tout ça. Ça prend une bonne raison, là, pour ne pas renouveler le coroner, ce
n'est pas au bon vouloir d'un ministre, ce n'est pas selon l'humeur du jour, tu
sais, ça prend... il y a un mécanisme qui va être prévu par règlement. Mais
quand même au moins ça donne une meilleure emprise à un coroner en chef pour induire
de la performance ou pour du moins pouvoir avoir une influence sur la
productivité de son équipe.
Le Président (M.
Bachand) : On était sur 5.2 mais qui venait expliciter
davantage 5.1.
Mme Guilbault :
Ah oui! c'est vrai, excusez. J'oubliais on est... Bien, on est à 5 ou 5.1, là,
en ce moment?
Le Président (M.
Bachand) : 5.1.
Mme Guilbault :
Ah bon! O.K. Mais c'est pour la réflexion générale, là, tout ça s'imbrique,
évidemment.
M. Rousselle
:
L'aspect... là-dedans, c'est là qui eux autres, ils ne trouvent pas ça clair,
puis je ne sais pas si on peut repenser. Puis là vous avez toute l'équipe en
arrière pour y repenser, là. Puis le libellé exact qui serait peut-être pour
être... Je comprends, là, vous avez parlé du 5.2, j'ai compris, là, il n'y a
pas de problème. Mais, dans le 5.1, je ne sais pas si on ne pourrait pas
trouver un libellé... Puis là je ne l'ai pas en ma main, là, tu sais, je veux
dire, moi, j'enlevais tout simplement le reste. Mais pour que ça soit juste les
critères plus clairs.
Parce que, oui, vous dites «à moins que»,
mais il y a toujours ce bout de phrase là qui est là, puis ça, ça les inquiète énormément.
Il y a-tu quelque chose qu'on pourrait faire, qu'on pourrait repenser à un
autre libellé qui pourrait être plus précis, justement, puis les sécuriser à ce
moment-là? Puis là vous avez votre équipe du ministère qui est là, je ne sais
pas s'ils ont des idées là-dedans, là.
Mme Guilbault :
Oui, bien, c'est parce que la même chose... on a la même chose pour le coroner
en chef...
M. Rousselle : ...qui est là,
puis ça, ça les inquiète énormément. Y a-tu quelque chose qu'on pourrait faire,
qu'on pourrait repenser à un autre libellé qui pourrait être plus précis, justement,
puis les sécuriser à ce moment-là? Puis là vous avez votre équipe du ministère
qui est là, je ne sais pas s'ils ont des idées là-dedans, là.
Mme Guilbault :
Oui, bien, c'est parce que la même chose... on a la même chose coroner en chef,
là, je ne sais pas c'est à quel article, là, puis je ne veux pas me projeter
trop loin, mais la même précaution est prévue pour le... Ah! vous voyez, ça va
être à 5... Ah non! ce n'est pas ça. C'est parce qu'il y a plein de pages dans
le cahier qui, finalement, rapportent tout au même article, là. Bon, excusez. En
tout cas, plus loin, ça va être prévu, la même précaution pour la nomination du
coroner en chef puis du coroner en chef adjoint probablement aussi. Alors,
c'est tout simplement une marge de manoeuvre qui est existe déjà d'ailleurs, de
dire : On prévoit cinq ans, mais si on veut mettre moins, parce que...
encore là, ce serait à la discrétion de la personne, mais il y a quand même un
a priori, encore une fois, pour la durée fixe, pour la durée de cinq ans.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée de Vaudreuil,
oui.
Mme Nichols : ...ce n'est peut-être
pas super précis, là, de la façon qu'on l'explique, là, parce que ce n'est pas
le 5.2. Puis la notion de renouvellement, ça va, on l'a compris puis on ne s'y
oppose pas, à la notion de renouvellement pour les coroners à temps plein. Puis
vous avez raison, des nominations à vie maintenant, c'est plutôt so-so. Mais
c'est dans le 5.1, puis je vais vous le lire. Dans l'article, c'est
écrit : «Toutefois, le gouvernement peut prévoir un mandat d'une durée
fixe moindre, indiquée dans l'acte de nomination d'un coroner, lorsque le
candidat en fait la demande pour des motifs sérieux ou lorsque des
circonstances particulières indiquées dans l'acte de nomination l'exigent.»
Donc, c'est la dernière partie, là : «ou lorsque des circonstances
particulières indiquées dans l'acte de nomination l'exigent.», c'est cette petite
partie là, là, qui porte à interprétation et c'est cette petite partie là
que... Je veux être certaine que vous vous en souvenez, Mme la ministre, quand
l'Association des coroners sont venus faire la présentation, ils nous disaient
que cette partie-là les embêtait parce que les circonstances particulières,
eux, ils se disaient : Bien, c'est... Ils se questionnaient à savoir c'est
quoi les circonstances particulières. Si je ne me trompe pas, c'est la
page 9 de leur mémoire de l'Association des coroners qui disait :
Bien, c'est selon nous des termes juridiquement vagues, imprécis. Donc, ce
n'est pas en lien avec le renouvellement, c'est plutôt en lien avec la
définition des circonstances particulières. Puis je ne sais pas si ça a une
valeur importante, une valeur probante, là, dans cet... probante dans cet
article-là. On pourra vérifier avec vos législateurs ou ceux qui y travaillent,
si on garde ou pas ou on vient définir cette... entre autres cette partie-là.
Mme Guilbault :
Mais c'est quelque chose de courant. Puis dans le mémoire de l'Association des
coroners, eux s'inquiètent en disant : On a peur que le mécanisme de renouvellement
ne soit pas clair. Et les critères... ou je l'ai ici, là, je ne sais pas
comment ils le disent, là... qu'au moment d'un renouvellement il n'y a pas de
critère clairement connu. Or, il est déjà prévu que le processus de
renouvellement va être prévu dans un règlement qui va suivre éventuellement
après l'adoption du projet de loi. Puis c'est justement le propos du projet de loi
d'instituer un mécanisme de renouvellement objectif avec des critères connus
par un comité de renouvellement, un comité, oui, c'est ça, de renouvellement...
Mme Guilbault :
...or, il est déjà prévu que le processus de renouvellement va être prévu dans
un règlement qui va suivre, éventuellement, après l'adoption du projet de loi.
Puis c'est justement le propos du projet de loi d'instituer un mécanisme de renouvellement
objectif avec des critères connus par un comité de renouvellement, un comité...
oui, c'est ça, de renouvellement, qui va avoir la tâche de le faire. Et ce ne
sera pas simplement au bon vouloir du ministre. Ça ressemble un peu à l'esprit
du projet de loi n° 1, à certains égards, tu sais.
C'est de tasser, encore une fois, des choses du seul pouvoir politique tout
en... tu sais, ça continue d'être quand même une nomination, là, mais, tu sais,
c'est ça.
Et donc, dans ce sens-là, moi, j'atténue
aussi encore une fois leurs inquiétudes et celles de mes collègues, parce qu'on
va prévoir ce processus de renouvellement là dans un règlement. Et, vous voyez,
on m'informe, là, justement, ma précieuse équipe de juristes, que ce critère
est aussi prévu dans la loi sur le Tribunal administratif du travail, la Régie
du logement et le Tribunal administratif des marchés financiers. Avec un
exemple tout à fait opportun, par exemple, un coroner qui dirait : Moi, je
peux bien continuer ou je peux bien le faire, mais trois ans, et non cinq, ou
deux ans, et non cinq, parce que je veux prendre ma retraite, ou parce que je
veux aller faire autre chose, ou, bon. Ça se fait régulièrement dans la
fonction publique.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Mme la députée, oui.
Mme Nichols : Oui. Mais encore
là, je ne pense pas qu'il faut de fier à «ça se fait régulièrement» pour aller
de l'avant, parce que, tu sais, on va souvent s'échanger la... si on se dit ça,
que ça se fait régulièrement. Mais évidemment c'est de moderniser ce projet de loi
là. Moi, au niveau légal, puis je pense que l'équipe de juristes est ici...
mais les circonstances particulières qui sont envisagées dans ce libellé-là, je
trouve que ça laisse grandement place à l'interprétation. Je trouve qu'il n'y a
aucun critère puis aucune procédure qui sont prévues ni de façon réglementaire,
si je ne me trompe pas, là, mais il n'y a aucun critère non plus de façon...
bien, évidemment, pour le renouvellement, mais je le sais, qu'on s'en vient
avec le renouvellement, ça va. Mais je trouve que ça donne le pouvoir, puis je
suis du même avis que l'Association des coroners, puis je partage leurs
inquiétudes à cet effet-là, c'est que l'avenir d'un coroner repose entre les
mains d'une seule personne qui va être le Coroner en chef. Ça fait que
peut-être, si vous pouvez répondre à ça pour...
Mme Guilbault :
Qui va être un comité de renouvellement. C'est ce que j'ai dit tout à l'heure,
un comité... bien, en tout cas, je ne sais pas si ça va s'appeler un comité de
renouvellement, là, mais ça va être ça. Et il y aura plus qu'une personne
dedans.
Le Président (M.
Bachand) : Mme la députée.
Mme Nichols : Donc, en lien
avec les circonstances particulières, je veux juste comprendre, par exemple, en
quoi... «ou lorsque des circonstances particulières indiquées dans l'acte de
nomination l'exigent», en quoi les circonstances particulières ont vraiment
besoin de faire partie de ce libellé-là. En quoi on peut se servir du terme des
«circonstances particulières»? Il apporte quoi à… parce que, moi, j'aurais
enlevé cette partie-là, «ou lorsque…
Mme Guilbault :
Bien, je l'ai dit tout à l'heure, par exemple, si on veut nommer quelqu'un
seulement deux ans…
Mme Nichols : Pour pouvoir
réduire les mandats.
Mme Guilbault :
…pour une raison qui nous...
Mme Nichols : …ont vraiment
besoin de faire partie de ce libellé-là, en quoi on peut se servir du terme
«des circonstances particulières», il apporte quoi à… parce que, moi, j'aurais
enlevé cette partie-là ou lorsque…
Mme Guilbault :
Bien, je l'ai dit tout à l'heure, par exemple, si on veut nommer quelqu'un
seulement deux ans…
Mme Nichols : Pour pouvoir
réduire les mandats.
Mme Guilbault :
…pour une raison qui nous appartiendrait soit parce qu'on veut… nous, on en
renouvelle régulièrement, des coroners, des fois, c'est un an, des fois, c'est
trois ans, selon la performance, selon les perspectives et, des fois, c'est
selon une retraite imminente, des fois, ça va être à sa demande à lui, donc…
Puis là on parle du renouvellement depuis tout à l'heure, mais en fait, le
renouvellement, c'est à l'article 5.2, là, on était dans 5.1, je pense, mais,
de toute façon, c'est le même principe, là, sélection, renouvellement.
• (15 h 40) •
Puis en ce moment, ce qu'on veut faire
avec le renouvellement, c'est ce qu'on fait déjà avec la sélection en ce
moment. Il y a un comité de sélection qui est formé, et là il y a une liste
finalement de personnes qui sont déclarées aptes à être nommées coroners. Et,
parmi cette liste-là, on en a certains, puis il y en a d'autres qui restent sur
la liste, puis là, bon, quand il y en a qui partent, on peut rappeler des gens
sur la liste, puis tout ça, comme ça se fait couramment.
Et pour le renouvellement, moi, je vois
quelque chose de similaire, il y aura un comité qui évaluerait le dossier du
coroner en question et qui ferait une recommandation, est-ce qu'on le
renouvelle ou non, et qui pourrait aussi faire une recommandation, de prime
abord, ce serait cinq ans, comme vous voyez, là, le libellé a comme un a a
priori pour cinq ans. Mais si pour toutes sortes de raisons, par exemple, un
coroner en chef justement qui dirait : Lui, il est bon, mais j'ai eu des
doutes, ça été difficile, je ne suis pas certaine, je ne veux peut-être pas me
rembarquer pour un autre cinq ans, mais je vais lui donner un autre deux ans ou
un autre trois ans, puis c'est tout à fait le genre de situation, je pense, qui
pourrait arriver. Ça fait que là les circonstances particulières l'exigeant, ce
serait un exemple de circonstances particulières.
Mme Nichols : Je comprends
aussi la partie où c'est pour harmoniser, entre autres, comme vous nous avez
fait part un peu plus tôt, là, que c'était pour harmoniser avec d'autres textes
de loi, dont… on a parlé de la Loi sur le Tribunal administratif, je pense, à
l'article 57, mais il y avait quand même… puis il y avait aussi, je pense que
c'était sorti, entre autres, à la commission, à la Commission de l'économie et
du travail, il y avait eu aussi des échanges relativement à cette
proposition-là, mais, à ma connaissance, il n'y avait eu aucun moment en
particulier où ce libellé-là avait… l'importance de ce libellé-là de le répéter
ailleurs a été soulevé.
Donc, moi, je le réitère, les discussions,
c'est plutôt pour la durée déterminée soit des juges au projet de loi
n° 393, ou encore au TAQ, mais je ne vois pas nécessairement en quoi ça
viendrait… ça vient affecter le contenu. Mais, comme je vous dis, je ne
déchirerai pas ma chemise, mais je veux être en mesure de bien comprendre, puis
évidemment vous comprendrez que je trouve que c'est important que les groupes
qui sont venus aussi comprennent votre position puis le pourquoi, l'importance
pour vous de garder ces mots-là…
Mme Nichols : …le contenu.
Bien, comme je vous dis, je ne déchirerai pas ma chemise, mais je veux être en
mesure de bien comprendre, puis évidemment vous comprendrez que je trouve que
ça soit… je trouve que c'est important que les groupes qui sont venus aussi
comprennent votre position puis le pourquoi… l'importance pour vous de garder
ces mots-là.
Mme Guilbault :
Bien, je pense que les groupes la comprennent parce qu'en ce moment ils savent
très bien que les renouvellements de coroners se font un peu à la pièce, sans
durée prédéterminée puis au bon vouloir du ministre. Moi, j'en reçois, là, des
dossiers de renouvellement de coroners, là. Ça fait qu'on fait une évaluation
aussi objective que possible. Moi, depuis, on a resserré ça beaucoup, puis,
encore une fois, la députée d'Anjou—Louis-Riel, à son époque, avait commencé…
on avait… moi, j'étais, à l'époque, au Bureau du coroner, puis on avait
commencé avec son cabinet à mettre un peu de sérieux là-dedans, puis des
chiffres, puis des données. Puis, tu sais, avant, ça renouvelait comme ça, les
coroners, un peu, là, bon, avec le nom de la personne puis sans plus, des fois,
d'informations. Donc là, on fournissait des chiffres, combien il a fait de
dossiers, le délai moyen de ses rapports, comment, tu sais… est-ce qu'il y a eu
des plaintes sur ce coroner-là, son lien avec les familles. Donc, un ensemble
comme ça de paramètres qu'on a renforcé depuis. Ça fait que, là, maintenant, on
se base quand même sur un dossier plus complet un petit peu pour se faire une
tête, comme on dit, mais il reste que ça se passe dans le cabinet.
Ça fait que moi, je vois très bien que ça
puisse se faire d'abord par un comité objectif sur lequel va siéger le Coroner
en chef, fort probablement, ou un de ses représentants, il pourrait déléguer le
chef adjoint ou autre, et d'autres personnes, et qui vont être en mesure
d'évaluer… un peu ce qui se fait en ce moment en cabinet de ministres, là, mais
qui va se faire par le comité. Et, ensuite de ça, il y aura une recommandation.
Donc, c'est ça.
Alors, tu sais, ça fait qu'en ce moment ça
se fait déjà, là, vraiment, là, au bon vouloir du ministre. Donc, je pense que
ce qu'on met dans le projet de loi, c'est déjà plus prévisible et rigoureux que
ce qui se fait en ce moment. On introduit la notion de renouvellement
puisqu'avant c'était les nominations sur bonne conduite, puis ça, je suis
heureuse d'entendre la députée de Vaudreuil considérer avec moi que ça n'a pas
de bon sens. Et donc il n'y a pas d'inquiétude à y avoir, là. <
Mais moi, c'est sûr que je vais garder
cette marge de manoeuvre là pour le Coroner en chef parce qu'il existe des
circonstances où il ou elle pourrait vouloir nommer quelqu'un pour moins de
cinq ans. Si on l'enlevait, c'est comme si maintenant c'est zéro ou cinq ans.
Pourquoi pas un, deux, trois ou quatre? Tu sais, il peut y avoir des
circonstances où c'est un, deux, trois ou quatre. Alors, moi, je suis tout à
fait à l'aise. Puis ce pouvoir-là n'est pas dévolu au ministre, là, il est
dévolu au comité de sélection, ça fait que ça me rend d'autant plus à l'aise de
le maintenir.
Le Président (M.
Bachand) : Intervention? Mme la députée.
Mme Nichols : Bien, en fait,
c'est les circonstances particulières. Parce que c'est… moi, c'est vraiment cet
aspect-là. Tu sais, les circonstances particulières, à un moment donné, on
peut… tu sais, ça peut être quoi, les circonstances particulières, là? C'est là
où je trouve que, tu sais, c'est tellement subjectif, c'est tellement... Puis
je les comprends quand ils disent que ça leur fait craindre le pire,
c'est-à-dire que, tu sais, ils ont peur à un moment donné que ça soit de
mauvaise foi ou que ça soit... la bonne foi se présume, là, mais de la mauvaise
foi, il y en a toujours… il y en a…
Mme Nichols : ...c'est là où je
trouve que, tu sais, c'est tellement subjectif, c'est tellement... Puis je les
comprends quand ils disent que ça leur fait craindre le pire, c'est-à-dire que,
tu sais, ils ont peur à un moment donné que ça soit de mauvaise de foi ou ça
soit... La bonne foi se présume, là, mais la mauvaise foi, il y en a toujours
dans le... dans différents milieux entre autres, là. Mais...
Mme Guilbault :
Je voudrais juste rappeler qu'en ce moment, là, on peut décider, du jour au
lendemain, de renouveler ou non un coroner sans plus de formalité ni de
justification. Le coroner qui dit s'inquiéter de ça, là, moi, je pourrais
décider à la fin de sont présent mandat de ne pas le renouveler, c'est un temps
partiel, lui, de ne pas le renouveler, pouf!, aucune justification requise.
Mme Nichols : Oui, c'est...
Mme Guilbault :
Donc, ce qu'on fait là, c'est beaucoup plus objectif et juste quant à moi, et
équitable que ce qui se fait en ce moment. Et je pense que le coroner en
question, je ne veux pas parler pour lui, mais je pense qu'il est assez
familier avec le fonctionnement du bureau pour être conscient que c'est
néanmoins une avancée que cette formalisation du processus de renouvellement,
cette introduction et cette formalisation du processus de renouvellement pour
les temps partiels.
Le Président (M.
Bachand) : Intervention? Oui.
Mme Guilbault :
Sans vouloir lui mettre de mots dans la bouche, là, c'est un postulat que je
fais.
Mme Nichols : Oui. Non...
Mme Guilbault :
Mais peut-être qu'il penserait autrement aussi.
Mme Nichols : Non, mais vous
pouvez le dire, là, ça se fait présentement comme ça, mais l'objectif, c'est
justement de le faire...
Mme Guilbault :
Oui. Ça, c'est vrai par exemple.
Mme Nichols : Oui, je vous
crois, je le sais que vous avez l'expérience. Je m'adresse au président, je
m'excuse. Mais je sais que Mme la ministre, elle a toute l'expérience dans
ce... puis quand vous rapportez un fait ou un exemple précis comme ça, écoutez,
vous êtes probablement la référence. Mais, c'est... le gouvernement peut
prévoir un mandat d'une durée fixe moindre dans des circonstances particulières,
ça fait que, est-ce que ça... tu sais, à un moment donné, est-ce que ça
pourrait être une question de — puis je dis ça comme ça,
là — tu sais, une affaire, à un moment donné, d'allégeance politique
où toi, on va mettre ton mandat un peu moindre. C'est là où...
Mme Guilbault :
Mais, si c'était ça, quant à ça, ils ne le renouvelleraient pas.
Mme Nichols : Bien non,
mais...
Mme Guilbault :
Ils pourraient aussi ne pas le renouveler.
Mme Nichols : Oui, mais on
peut dire, pour ne pas se faire coller la mauvaise foi...
Mme Guilbault :
Ce que je veux dire, c'est que, si on veut être déplaisant, il y a d'autres
moyens de le faire. Puis, si quelqu'un voulait utiliser une mauvaise raison, je
pense qu'il pourrait aussi utiliser... il pourrait aussi trouver une façon à la
limite, je pense, de ne pas renouveler le coroner. Puis là, je ne sais pas, là,
mais, tu sais, si quelqu'un veut vraiment nuire à quelqu'un d'autre, là. Ce
n'est pas du tout... en tout cas, ce n'est certainement pas une caution
déguisée pour ce genre de façon détournée de se venger ou d'être déplaisant
envers quelqu'un.
Mme Nichols : En fait, «motif
sérieux», parce qu'on utilise, là, une demande pour des motifs sérieux, «motif
sérieux», là, c'est facile à définir, là. Il y a de la jurisprudence sur les
motifs sérieux. Un motif sérieux, ce n'est pas... ce n'est pas complexe, là, définir
un motif sérieux. Mais définir des circonstances particulières, bien, encore
là, c'est très discrétionnaire, puis ici, on donne la discrétion au
gouvernement. Donc, c'est là où est toute mon interrogation de donner cette
discrétion de circonstances...
Mme Nichols : …définir un motif
sérieux, mais définir des circonstances particulières, bien encore là, c'est
très discrétionnaire, puis ici, on donne la discrétion au gouvernement. Donc,
c'est là où est toute mon interrogation de donner cette discrétion de
circonstances particulières au gouvernement tel que prévu à 5.1.
Il doit y avoir quelque part ailleurs dans
la loi qui permet de renouveler ou pas un coroner, ce n'est pas juste à
l'article 5.1. Il me semble l'avoir vu ailleurs dans la loi, la façon ou
la manière de ne pas renouveler un coroner?
Mme Guilbault :
Bien, c'est-à-dire qu'il va y avoir un règlement où il va être prévu, le
fonctionnement du processus de renouvellement, mais sinon… puis là, plus loin,
pour le coroner en chef, là, le même genre d'affaire à l'article 5 pour le
coroner en chef et les coroners en chef adjoints, mais sinon, je ne sais pas si
j'ai peut-être mal compris la question, là. Tout ce qui touche ça est dans le
présent article et dans l'article 5.
Mme Nichols : O.K., mais
c'était ma question, c'était à savoir est-ce que c'est prévu ailleurs dans la
loi? Est-ce que c'est permis qu'il y ait une autre façon de ne pas renouveler
un coroner, autre qu'à 5.1 ou 5.2, là? Enfin, on va dire 5, là, ça être plus
général, là.
Mme Guilbault :
Non. Je ne pourrai le rééplucher, mais de mémoire, non. C'est la partie où ces
éléments-là qui touchent la nomination puis le renouvellement sont modifiés. À
part… bien, il y avait 38 tout à l'heure, là… en tout cas, je vous réponds de
mémoire. Je l'ai lu souvent, mais tu sais, je peux me tromper aussi. C'est ça,
il y avait 38 tout à l'heure…
Mme Nichols : Oui, 163, dans
la partie Règlements.
Mme Guilbault :
C'est ça.
(Consultation)
Le Président (M.
Bachand) : Ça va? Mme la ministre.
• (15 h 50) •
Mme Guilbault :
…autre chose.
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce qu'il y a d'autres
interventions pour l'instant? Sinon, on peut passer à 5.2 pour fin de
discussion. Alors, 5.2, interventions? M. le député de Vimont.
M. Rousselle : 5.2, encore une
fois… puis là, faites-vous-en pas, là, on n'est pas les représentants de
l'Association des coroners, là, parce que, là, ça adonne, là, que… parce que je
me suis fait… je me suis autoanalysé, dire : Oui, là, tu es comme le
représentant… ce n'est pas le cas du tout, là, faites-vous-en pas. Je ne les
connaissais pas avant… en tout cas, la première fois je les ai vus. Mais c'est
que ça tombe… c'est eux autres, là. Puis, comme je vous ai dit tantôt, tous les
mémoires qui sont arrivés, bien, on a essayé de prendre vraiment les choses
qu'on accrochait plus. Il y a des choses qu'on n'a pas accroché effectivement,
comme sûrement vous, là, tu sais, il y a des choses qui étaient redondantes
aussi donc…
À 5.2, j'y vais…
M. Rousselle
: ...en
tout cas, le première fois que je vous ai vu. Mais c'est que ça tombe, c'est
d'eux autres, là. Puis, comme je vous ai dit tantôt, tous les mémoires qui sont
arrivés, bien, on a essayé de prendre vraiment les choses qu'on accrochait
plus. Il y a des choses qu'on n'a pas accroché effectivement, comme sûrement
vous, là, tu sais, il y a des choses qui étaient redondantes aussi donc...
À 5.2, j'y vais quand... Je saute tout de
suite à : «qu'un avis contraire ne soit notifié au coroner au moins trois
mois d'avance... avant l'expiration de son mandat», je vais dans cette
phrase-là et l'autre phrase d'après. Eux autres demandent six mois. Et le six
mois, pourquoi qu'ils demandent le six mois? Eux autres, ils disent :
Bien, des fois le dossier n'est pas fini, puis des fois, bien, ce n'est pas de
leur faute. Ils sont venus nous dire : C'est sûr qu'on va travailler pour
que le rapport soit le plus vite sorti. Parce qu'on se plaint, justement, la population
se plaint là-dessus. Mais des fois ce n'est pas... c'est assujetti à de
multiples délais indépendants de leur volonté. Donc eux autres, ils demandent
qu'un six mois leur soient accordé pour au moins qu'ils puissent terminer les
choses qu'ils ont prises. Tu sais, donc, à ce moment-là, ça serait comme... il
y aurait une latitude. S'ils ont fini, ils ont fini, on se comprendre, là, je
veux dire, c'est fini, c'est fini. Mais s'il y a quelque chose en marche...
Mme Guilbault :
Oui, bien, c'est un très bon point. Puis, d'ailleurs, l'article 12 du projet de
loi prévoit déjà une mesure pour que les coroners puissent terminer leur
rapport après le mandat. Donc, on introduit... Puis là je me projette, là, mais
c'est pour les besoins. À l'article 12 du projet de loi, on introduit 23.1 dans
la loi : «Le coroner en chef peut, pour la période qu'il détermine,
permettre à un coroner de terminer une investigation ou une enquête dont il a
été saisi, malgré sa démission ou l'expiration de son mandat.» Justement pour
pouvoir prévoir ça, pour pouvoir permettre ça, en fait.
Parce qu'en ce moment ce qui arrive, là,
juste pour compléter, souvent s'ils n'ont pas le temps de... Bien, soit il faut
patenter un accommodement pour trouver une façon de les payer s'ils finissent
après, puis que là ça ne marche pas avec le service informatique, puis bon,
c'est compliqué, ou tout simplement les dossiers qui ne sont pas finis sont
transférés à un autre coroner. Puis ça, bien, ça peut amener une surcharge de
travail pour les autres coroners. Puis aussi des fois le coroner lui-même
aurait le goût de les terminer, là, parce que, tu sais, quand tu as commencé à
travailler sur un dossier, tu veux être payé pour. Pour un temps-partiel, ils
sont payés au dossier. Donc, bref, on l'avait déjà prévu dans le projet de loi
parce que c'est vrai que c'est une bonne idée de le formaliser, ça aussi.
M. Rousselle
: Oui,
bien...
Une voix
: ...
M. Rousselle
: Oui,
excusez-moi, là, j'avais comme quelque chose dans le... en même temps. Mais
c'est ça, là. Bien, effectivement, c'est qu'est-ce qu'on... on l'avait pris en
note, effectivement, qu'est-ce que vous venez de dire. Parce que c'est bien
beau... En plus, ils sont baignés... tu sais, ils baignent... ils sont dans
leur dossier complètement. Puis là, à un moment donné, bien beau de le
transférer à quelqu'un d'autre, mais l'autre il va-tu comprendre les petites
subtilités qui sont nécessaires à rendre un rapport correct, là, donc. O.K.
Dans le 12, là...
Le Président (M.
Bachand) : Mme la députée de Vaudreuil, oui.
Mme Nichols : Bien, en lien
avec le trois mois, là, j'ai vu que... Bien, je comprends que vous faites la
référence...
M. Rousselle
:
...quelqu'un d'autre, mais l'autre va-tu comprendre...
Une voix
: On part de
zéro.
M. Rousselle
: ...les
petites subtilités qui est nécessaire à rendre un rapport correct, là? Donc., O.K.,
dans le 12...
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée de Vaudreuil,
oui.
Mme Nichols : Bien, en lien
avec le trois mois, là, j'ai vu que... Bien, je comprends que vous faites la
référence à l'article 12. Donc, je veux juste voir comment ça va s'appliquer
dans la vraie vie, là, quand ça sera adopté puis...
Mme Guilbault :
C'est déjà ça... Excusez, je parle fort.
Mme Nichols : Dans le fond,
c'est qu'il y aura trois mois avant l'expiration de son mandat... «soit
autrement et qu'il notifie sa décision au ministre de la Sécurité publique au
plus tard trois mois avant l'expiration de son mandat». Puis là vous faites
référence à l'article 12, où «il pourra terminer son mandat». Donc, il y aura
un avis trois mois précédemment à la fin de son mandat. Et à partir de la fin
de son mandat, il aura le temps qu'il faut pour terminer son mandat? C'est pour
ça, je ne suis juste pas certaine de la façon que ça va fonctionner. Peut-être
un exemple concret.
Mme Guilbault :
...qu'il détermine». Excusez. Oui, c'est ça. Bien, l'article 12 va introduire
que le Coroner en chef peut, pour la période qu'il détermine, permettre à un
coroner de terminer une investigation. Pour la période qu'il détermine, mais,
tu sais, encore une fois, il y a une question de marge de manoeuvre. Mais si le
Coroner en chef autorise le coroner à poursuivre ses dossiers, ça va être une
volonté réciproque, là, donc il va lui donner, j'imagine, un temps raisonnable
aussi. C'est sûr que la question des délais étant au coeur de toutes les préoccupations,
on ne veut pas non plus que ça prenne deux autres années pour finir quatre dossiers,
là, ça fait que j'imagine qu'il y aura une question de gros bon sens puis de
capacité, là-dedans, aussi. Des fois, il peut y avoir des enjeux de santé
aussi, là, ça fait que, tu sais, il y a une question de marge de manoeuvre.
Mme Nichols : Là, je comprends
qu'on renvoie à l'article 12, on va y arriver parce que ça va bien puis ça
roule rondement, mais l'article 12, c'est «le Coroner en chef peut, pour la
période qu'il détermine», alors, ça lui donne beaucoup de latitude, au Coroner
en chef. Il peut. ll va déterminer. Donc, j'aimerais mieux rester dans le 5.2
puis revenir sur le trois mois du 5.2. Est-ce que le trois mois ne pourrait pas
être un six mois? Parce que peut-être que, dans ce six mois là, justement, ça
lui permettra de livrer, de tout terminer pour son mandat, plutôt qu'on fasse,
après ça, référence à qu'il aille supplier son patron, qu'il aille supplier le
Coroner en chef... une période supplémentaire pour le terminer, au lieu
d'utiliser l'article 12.
Mme Guilbault :
Oui. Bien, c'est parce que six mois, tu sais, il y a des coroners qui sont
nommés pour deux ans, ou même, des fois, un an. Des fois, moi, j'en renouvelle
pour un an. Ça fait que, s'il faut que tu lui dises six mois avant la fin s'il
est renouvelé ou non, il aura eu juste six mois pour faire ses preuves. Puis ça
va avec un peu ce qu'on a discuté, là, sur le renouvellement, tu sais. Les
coroners, normalement, sont évalués annuellement. Et là, donc, il y a une évaluation
basée...
Mme Guilbault :
...pour deux ans ou même des fois un an. Des fois, moi, j'en renouvelle pour un
an. Ça fait que s'il faut que tu lui dises six mois avant la fin s'il est
renouvelé ou non, il y aura eu juste six mois pour faire ses preuves. Puis ça
va avec un peu ce qu'on a discuté, là, sur le renouvellement. Tu sais, les
coroners, normalement, sont évalués annuellement, et là, donc, il y a une
évaluation basée sur leurs chiffres, le nombre d'avis qu'ils ont reçu, le
nombre de rapports qu'ils ont déposés, le délai moyen de leurs rapports, le
nombre de plaintes à leur sujet, etc. la nature des plaintes aussi. Il y a une
rétroaction. Tu sais, normalement, le gestionnaire fait une évaluation, il a
l'occasion d'en discuter avec le gestionnaire, il y a des ententes qui sont
prises. Parce qu'il y a en a, des coroners problématiques, là. Comme dans n'importe
quelle organisation, il y en a qui ont des difficultés, il y en a qui
accumulent des retards pour des raisons personnelles, il y en a qui ont des
besoins de formation complémentaire, etc., de mentorat, donc il y a souvent des
ententes qui sont prises ou une organisation qui est faite, des liens qui sont
faits pour aider finalement, puis, bon, l'aider à s'améliorer. Et après ça, il
y a une nouvelle évaluation l'année d'après, on voit si les choses
s'améliorent. Ça fait que c'est en continu comme ça.
Donc, c'est sûr que, là, il faut quand
même laisser le temps au coroner en question de faire ses preuves, d'avoir le
temps d'évoluer, de prendre de l'expérience, de démontrer ses capacités,
d'améliorer ses capacités. Alors, tout ça pour dire que, trois mois, ça nous
apparaît quand même un délai réaliste sur une nomination potentiellement de
deux ans. Trois mois, tu sais, surtout si tu es pour être renouvelé, ça ne
change pas grand-chose de toute façon parce que tu ne te feras pas dire que tu
n'es pas renouvelé. Puis si tu te fais dire que tu n'es pas renouvelé, bien...
Une voix
: ...
Mme Guilbault :
Hein?
Une voix
: ...tu t'en
doutais déjà.
Mme Guilbault :
Oui, bien, tu t'en doutais déjà, ça dépend, là, mais c'est vrai que, dans
certains cas, tu t'en doutais déjà, là. Il y en a qui ne sont jamais sûrs de
renouvellement en renouvellement. Mais c'est ça, tu sais, un coroner qui n'est
pas renouvelé normalement, surtout avec le comité de renouvellement qu'on met
en place, ce ne sera plus au bon vouloir de personne, ça va être... bien, ça va
être au bon vouloir d'un comité, mais, tu sais, il va y avoir plus qu'une
personne sur ce comité-là. Ça fait que si ton dossier est mauvais ou il était
déjà mauvais à la dernière fois puis tu as passé, comme on dit, sur les fesses,
bien là, ce ne sera peut-être pas une surprise de voir venir le
non-renouvellement trois mois avant. Ça fait que tout ça pour dire que, tu
sais, ça va avec l'ensemble de ce qu'on institue dans le projet de loi. Moi, je
considère que c'est approprié.
Le Président (M.
Bachand) : Mme la députée.
• (16 heures) •
Mme Nichols : Oui. Je reviens
à... Le 5.2 dit : «Le mandat d'un coroner à temps plein est renouvelé pour
cinq ans suivant la procédure de renouvellement établie par règlement du
gouvernement, à moins:
1° qu'un avis contraire ne soit notifié au
coroner au moins trois mois avant...» C'est vrai que pour... ici, on parle dans
un mandat de cinq ans. C'est vrai que dans un mandat d'un an, trois mois ou
même un six mois, tu es peut-être à demi mandat puis tu le sais peut-être que
tu ne seras pas renouvelé, mais ici on parle vraiment... on fait référence au
renouvellement de cinq ans, bien qu'après on dit : Toutefois, là. Il y a
le «toutefois» qui... en bas. C'est le... tu sais, c'est le préavis, là, c'est
le préavis du délai de trois mois. Puis je me demande... je repose la
question : Est-ce que c'est aussi... ou, en fait, je présume que c'est
fort probablement un article pour harmoniser avec des dispositions législatives
déjà...
16 h (version non révisée)
Mme Nichols : …c'est le
préavis, là, c'est le préavis du délai de trois mois, puis je me demande… je
repose la question : Est-ce que c'est aussi… ou, en fait, je présume que
c'est fort probablement un article pour harmoniser avec des dispositions
législatives déjà existantes dans d'autres projets de loi. C'est une question.
Mme Guilbault :
Oui, bien, instinctivement, j'ai tendance à penser que oui, c'est répandu comme
formulation, mais justement on est en train d'aller vérifier, là, parce que
c'est le Secrétariat des emplois supérieurs qui, ultimement, chapeaute ces
nominations-là. Alors, on est en train de vérifier si, finalement, c'est une
formulation standard pour eux avec laquelle ils sont à l'aise.
Mme Nichols : …en attente, je
m'excuse.
Le Président (M.
Bachand) : Non, mais est-ce que vous voulez suspendre ou ça va
bien?
Mme Guilbault :
Ah! bien, on peut continuer de jaser ou on peut suspendre, là, c'est comme…
Le Président (M.
Bachand) : Oui, on peut toujours jaser, mais on est en étude
détaillée.
Mme Guilbault :
Non, mais je veux dire jaser dans le sens de parler du projet de loi, là.
Le Président (M.
Bachand) : Oui, oui, je vous agace, madame.
Des voix
: Ha, ha, ha!
Le Président (M.
Bachand) : Ils annoncent du beau temps en fin de semaine. Mme
la ministre.
Mme Guilbault :
Vous pensez, M. le Président? Oui, c'est ça, bien peut-être que mon ami a une
réponse.
(Consultation)
Le Président (M.
Bachand) : Oui, Mme la ministre, vous êtes prête? Merci.
Mme Guilbault :
Oui, c'est ça. Bien, on me confirme que, maintenant, c'est la norme au Secrétariat
des emplois supérieurs d'aviser trois mois avant l'expiration du mandat. Ça a déjà
été six mois à une autre époque, mais maintenant, la mode, c'est trois mois…
Mme Nichols : Donc, on va
avoir…
Mme Guilbault :
…la mode étant la norme, la nouvelle norme.
Mme Nichols : …on aura un
nouveau projet de loi à la mode. O.K. Je comprends, je comprends que c'est une
harmonisation, dans le fond, avec…
Mme Guilbault :
C'est une harmonisation, c'est ça, nous, on se colle aussi avec les recommandations
des experts du Secrétariat des emplois supérieurs parce qu'il s'agit d'emplois
supérieurs. Puis là on est vraiment dans des choses liées aux ressources
humaines, et tout ça, là, dans ces articles-là. Ça fait que c'est effectivement
une recommandation du SES.
Le Président (M.
Bachand) : Oui, Mme la députée.
Mme Nichols : Oui, si la
réponse vient d'eux, la réponse est donc acceptable. Puis, habituellement, ils
sont assis avec nous puis ils ont des micros, puis on peut leur donner la
parole, puis leur poser. Là, je comprends qu'on a différents intermédiaires
puis que la réponse arrive jusqu'ici. Mais je présume qu'on lèvera le drapeau
si ce n'est pas la bonne information qui est transmise. Ici, ce n'est pas
nécessairement, là, les mots justes, ou si on l'interprète mal, ce serait le
fun tout de même… parce qu'il y a le téléphone qui se rend jusque-là. Donc,
merci.
Le Président (M.
Bachand) : M. le député de Vimont.
M. Rousselle : …on va y aller
comme ça. Écoutez, juste… donc, si je comprends bien, là, que, sur le trois
mois, on s'harmonise, effectivement, on va être à la mode. Et puis, par contre…
et si jamais il y a un mandat… si jamais il a un dossier, ce coroner-là, qui
n'est pas terminé, on s'en va à l'autre article, puis là on lui donne la chance
de terminer…
M. Rousselle : …écoutez, juste…
donc, si je comprends bien, là, c'est que, sur le trois mois, on s'harmonise,
effectivement… on va être à la mode. Et puis, par contre, si… et puis si… et si
jamais qu'il y a un mandat… si jamais qu'il y a un dossier, ce coroner-là, qui
n'est pas terminé, on s'en va à l'autre article, puis là on lui donne la chance
de terminer son… voyons, son mandat, mais sa recherche ou sa… qu'il va pouvoir
terminer son dossier.
Mme Guilbault :
On peut le faire, en tout cas, avec le futur article.
M. Rousselle : Oui.
Mme Guilbault :
Puis, tu sais, mettons-nous dans une situation où ça arrive pour vrai, là, tu
sais, un coroner qui traîne de la patte depuis un bout de temps, bon, puis là
on se doute qu'on ne le renouvellera pas, on lui dit trois mois avant, puis ça
n'empêche pas qu'il pourrait le dire plus que trois mois avant, là. Tu sais, un
Coroner en chef pourrait décider que cinq mois avant, là, c'est sûr, c'est
clair dans ma tête. C'est ça, c'est un minimum. Puis là, bien, déjà, peut-être
qu'il pourrait commencer à prendre entente, là, en disant : Regarde, je ne
te renouvellerai pas, mais je ne te presserai pas, finis tes dossiers, mettons,
d'ici, je ne sais pas, moi, d'ici Noël, selon on est quand dans l'année. Puis,
tu sais, tout ça va se passer dans la vraie vie, d'après moi, de manière assez
cordiale puis aisée, à moins vraiment d'une situation problématique où,
mettons, il y aurait un problème de relation de travail ou de situation
conflictuelle ou autre, là, mais c'est plus rare en général.
Le Président (M.
Bachand) : Très bien, merci. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur 5.2? Sinon… 5.3. Interventions? Mme la députée de Vaudreuil.
Mme Nichols : Oui, M. le
Président, je veux mentionner qu'à 5.2 il y a encore le concept de
«circonstance particulière» qui revient, puis il n'y a pas de notion plus fou…
pas fou, floue, on est à la mode puis on est fous. Il n'y a pas de notion plus
floue que «circonstance particulière» où, en fait, je ne sais pas… à moins
qu'on nous dit que ça a été défini ailleurs, dans d'autres projets de loi ou
dans d'autres lois tout court, là, circonstance particulière.
Motif sérieux, là, je n'ai aucun problème,
on sait c'est quoi un motif sérieux, c'est déterminé. Mais là il l'a à 5.1 puis
il l'a à 5.2, toujours le même libellé où c'est très, je vais dire,
discrétionnaire, «ou lorsque des circonstances particulières indiquées dans
l'acte de nomination l'exigent». Donc, moi, j'ai un malaise avec les
circonstances particulières, là, qui ne sont pas définies, à moins que vous me
dites… ou je ne sais pas si on peut vérifier si les circonstances particulières
sont définies ailleurs, dans d'autres projets de loi ou ça sera interprété au
cas par cas?
Mme Guilbault :
…il est prévu, dans la loi sur le Tribunal administratif du travail…
Mme Nichols : Oui, le 58.
Mme Guilbault :
… Régie du logement, Tribunal administratif de marchés financiers.
Mme Nichols : Très bien. Il y
aura de la jurisprudence à lire. 5.3… Non, mais 5.3, je comprends qu'on va
faire référence au règlement pour le renouvellement de cinq ans, on en a
amplement parlé dès le 5.1. Donc, le… c'est ce qui introduit, si je ne me
trompe pas, là, Mme la ministre, la notion du renouvellement tant parlé pour
éviter des nominations à vie.
Mme Guilbault :
Bien, en fait, pour les temps-partiels, parce que le 5.3, ça parle des
temps-partiels, ils sont déjà renouvelables. C'était plutôt pour le 5.2 qu'on
l'introduisait puisque c'est des temps-pleins qui étaient…
Mme Nichols : ...c'est ce qui
introduit, si je ne me trompe pas, là, Mme la ministre, la notion du
renouvellement tant parlé, pour éviter les nominations à vie.
Mme Guilbault :
Bien, en fait, pour les temps partiels, parce que 5.3, ça prend des temps
partiels, sont déjà renouvelables. C'était plutôt pour le 5.2 qu'on
l'introduisait, parce que c'est des temps pleins qui étaient nommés à vie. Ça
fait que temps partiels, c'est ce que j'expliquais tout à l'heure, en ce moment,
ils sont nommés pour une durée de ce qui est déterminé par le ministre, là,
avec le coroner en chef. Donc, ça se poursuivra, dans le fond, parce qu'on
dit : Au plus cinq ans, ça fait qu'il y aura encore une latitude sur la
durée du mandat, mais ça sera fait par une procédure de renouvellement établie
par règlement, dans laquelle, comme j'ai plusieurs fois énoncé, je veux
instituer une forme de comité, une instance objective qui va évaluer le
renouvellement des coroners. Non pas que le ministre n'est pas objectif, mais
on se comprend, là, quelque chose de plus distancié un petit peu.
Mme Nichols : Bien, je suis
étonnée. Je ne viens pas de ce monde-là, je ne viens pas du monde des coroners.
Je ne connais pas ça, mais j'ai toujours... ça me surprend qu'à temps partiel,
bien qu'on puisse engager, qu'on puisse donner, là, des mandats... bon, toi,
c'est trois ans; toi, c'est deux ans; toi, c'est un an. Moi, ça me surprend, je
n'ai jamais vu ça dans d'autres milieux, là, sauf peut-être quand c'est... on
engage pour un mandat précis, comme, toi, tu dois accomplir... je ne sais pas,
là, la mise à jour des ordinateurs puis tu as un mandat d'un an pour le faire,
mais je suis surprise de voir qu'a temps partiel, comme ça...
Bien sûr, par chance qu'on vient de
délimiter d'au plus cinq ans, mais je suis quand même surprise. On pourrait
dire : Bien, toi, je te donne un mandat de 18 mois? Ou toi, je te donne un
mandat de deux ans. Donc, ça peut être entre 0 et cinq ans, donc est-ce que ça,
ça peut être prévu ailleurs, dans d'autres projets de loi? Puis j'ai... c'est indiqué,
là, que c'est renouvelé suivant la procédure de renouvellement établie par règlement
du gouvernement. Donc, je le sais... je comprends que le renouvellement, ça va
être prévu par règlement, mais la durée, là, les termes, je trouve ça
surprenant.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la ministre.
Mme Guilbault :
Oui, mais c'est la même latitude... c'est une latitude similaire à celle du
coroner à temps plein, puis c'est la même latitude qui existe actuellement,
puis qui fonctionne relativement bien. Il faut dire que les temps partiels — nous,
on le dit, c'est des temps partiels, ça fait que c'est des gens qui font ça en
plus de faire autre chose — ça fait qu'il y en a, tu sais, qui ne
font pas ça longtemps, il y en a... Il n'y a pas nécessairement de malaise avec
la durée des mandats en ce moment, parce que...
Souvent, en ce moment, c'est trois ans.
Là, ça pourrait même être plus avec ça, on amène la notion de cinq ans et ça
peut être plus aussi, là, mais je pense que dans les dernières années, c'était
plutôt trois ans puis, des fois, c'est un an, parce que c'est des coroners dont
on n'est pas certains de la capacité à vraiment reprendre le contrôle de leurs
affaires, là. Tu sais, des fois, quand les chiffres sont élevés, mettons les
délais élevés puis le nombre de rapports déposés plus bas, bien là, tu
dis : Bon. Mais tu sais qu'il est bon puis il fait des bons suivis avec
les familles, puis tout ça. Puis d'un point de vue, disons, plus qualitatif...
les critères plus qualitatifs sont bons, puis quantitatifs sont...
Mme Guilbault :
...certain de la capacité à vraiment reprendre le contrôle de leurs affaires,
là. Tu sais, des fois, quand les chiffres sont élevés, mettons les délais
élevés puis le nombre de rapports déposés plus bas, bien là, tu dis : Bon.
Mais tu sais qu'il est bon puis il fait des bons suivis avec les familles, puis
tout ça. Puis d'un point de vue, disons, plus qualitatif... les critères plus
qualitatifs sont bons, puis quantitatifs sont moins bons, bien, tu dis :
Tu sais, je vais donner une chance. Puis tu le nommes juste un an. Ça fait que
c'est la même marge de manoeuvre, là, qui est prévue, mais avec un comité
indépendant pour le processus, pour évaluer le renouvellement.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée, oui, allez-y.
• (16 h 10) •
Mme Nichols : Merci. Merci, M.
le Président. J'ai une question, puis je suis sûre que vous êtes la bonne
personne pour me répondre : Comment ça fonctionne le temps... parce que...
un coroner à temps partiel? Parce qu'il a sûrement un emploi à temps plein,
mais il fait ça, à temps partiel, est-ce que c'est... Parce que là, oui,
mettons, on dit : Tu es engagé à temps partiel pour un an. Mais à temps
partiel pour un an, est-ce que tu dois faire 20 heures par semaine?
Comment c'est déterminé le temps partiel d'un coroner quand on engage le
coroner? Est-ce que c'est sur un mandat bien précis qu'il doit livrer ou c'est
un nombre d'heures qu'il doit être...
Mme Guilbault :
C'est de la garde. Ça fonctionne avec de la garde, ça fait que ça dépend de
chaque coroner. Il y a des coroners plus ou moins disponibles selon. Il y en a
qui sont à temps partiel, mais qui font presque juste ça dans la vie aussi.
C'est plus rare, mais il y en a. Ça fait que donc, ils font énormément de
gardes. Alors, la loi des probabilités étant ce qu'elle est, plus tu fais de
gardes, plus tu as de cas, plus tu as de... plus ton «case load» est gros. Ça
fait que c'est ça, alors... puis ils sont payés au dossier, donc ils font ça
puis ils font un revenu quand même intéressant annuellement avec ça.
Il y en a d'autres, à l'inverse, ils ont
déjà une pratique pas mal complète, mais ils aiment ça. Tu sais, il y a des
coroners qui sont très passionnés par le fait d'être coroner. Il y a une
curiosité aussi pour certains. Il y en a qui sont très humains là-dedans. Tu
sais, c'est des gens qui ne font pas ça pour l'argent, souvent. Ils font ça
parce qu'ils aiment le contact avec les gens, il y a une curiosité
intellectuelle. Ils aiment aussi, je parlais d'osmose dans les consultations
particulières, fréquenter d'autre monde de d'autres milieux. Donc, c'est une
organisation qui est passionnante, là, je le dis. C'est pour ça que j'ai passé
tant de temps là-bas. Mon collègue en sait quelque chose aussi.
Mais bref, tout ça pour dire qu'il y en a
qui vont faire peut-être deux jours de garde ou quatre jours de garde par mois,
mettons une fin de semaine de garde par mois ou deux fins de semaine par mois,
ou une fin de semaine de garde dans le lieu où ils habitent. Des fois, ils vont
accepter de dépanner, de faire de la garde dans une autre région où ils
n'habitent pas, mais, tu sais, si des fois il y a un manque de couverture, il y
a un manque de coroner à une place. Ça fait que ça dépend de chacun puis c'est
parfois un casse-tête pour le responsable des horaires de garde parce que ça
change souvent. Puis il y en a qui sont médecin qui ont déjà des gardes de
médecin. Ça fait qu'il y a toute une combinaison d'horaires à faire là-dedans,
mais ça se fait.
Mme Nichols : Puis, c'est sur
les heures de garde qu'on peut avoir un mandat? C'est-à-dire que c'est sur les
heures de garde...
Mme Guilbault :
Oui.
Mme Nichols : ...qu'on reçoit
un appel puis qu'on dit : Bien là, j'ai une enquête sur tel dossier, j'ai
un accident qui vient se produire puis... qui vient de se produire, tu es
appelé sur tel dossier. C'est comme ça que ça fonctionne?
Mme Guilbault :
Oui. Si je suis de garde, disons, de vendredi soir à lundi matin à
8 heures, là, s'il y a un décès samedi sur mon territoire, bien, tu sais… puis
les gens qui signalent les décès, c'est pas mal toujours des agents de la paix
ou des médecins ou, en tout cas, du personnel autour de ces personnes-là, alors
là, ils appellent à la morgue, et puis la morgue...
Mme Nichols : …sur tel dossier,
c'est comme ça que ça fonctionne?
Mme Guilbault :
Oui. Si je suis de garde, disons, de vendredi soir à lundi matin à
8 heures, là, s'il y a un décès samedi sur mon territoire, bien, tu sais…
puis les gens qui signalent les décès, c'est pas mal toujours des agents de la
paix ou des médecins ou, en tout cas, du personnel autour de ces personnes-là.
Alors, là, ils appellent à la morgue, et puis la morgue dispatche, comme on
dit, là, selon où arrive le décès, va appeler le coroner de garde. Et là, il se
met en lien avec… souvent, avec le policier, avec la famille éventuellement.
Le Président (M.
Bachand) : Merci.
Mme Nichols : Merci, c'était
une…
Mme Guilbault :
Puis il ouvre un dossier.
Mme Nichols : …bien, c'est une
précision importante pour comprendre le fonctionnement des coroners, autant à
temps plein, à temps partiel, là. Merci de la spécification.
Le Président (M.
Bachand) : Autres interventions sur 5.3 proposé par
l'article 2? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce qu'on est prêts
pour mettre l'article 2 aux voix? Oui, on est prêts? Mme la secrétaire,
s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Oui, Mme Guilbault
(Louis-Hébert)?
Mme Guilbault :
Pour.
La Secrétaire
: M. Martel
(Nicolet-Bécancour)?
M.
Martel
:
Pour.
La Secrétaire
: M. Lemieux
(Saint-Jean)?
M. Lemieux : Pour.
La Secrétaire
: M. Lafrenière
(Vachon)?
M. Lafrenière : Pour.
La Secrétaire
: Mme Lachance
(Bellechasse)?
Mme Lachance : Pour.
La Secrétaire
: Mme Lecours
(Les Plaines)?
Mme Lecours (Les Plaines) : …
La Secrétaire
: Les
votes par appel… pardon. Mme Lecours (Les Plaines)… Oui, O.K. Donc,
vote par procuration : M. Lafrenière (Vachon) pour M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lafrenière : Pour.
La Secrétaire
: M. Lafrenière
(Vachon) pour M. Lamothe (Ungava)?
M. Lafrenière : Pour.
La Secrétaire
: M. Rousselle
(Vimont)?
M. Rousselle : Pour.
La Secrétaire
: Mme Nichols
(Vaudreuil)?
Mme Nichols : Pour.
La Secrétaire
: Vote
par procuration : M. Rousselle (Vimont) au nom de M. Birnbaum
(D'Arcy-McGee)?
M. Rousselle : Pour.
La Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M.
Bachand) : Abstention. Donc, l'article 2 est adopté.
Article 3, Mme la ministre, s'il vous plaît. Oui, l'article 3, Mme la
ministre.
Mme Guilbault :
Ah! c'est à moi, bon.
L'article 3 : «L'article 6
de cette loi est abrogé.»
Le Président (M.
Bachand) : Interventions?
Mme Guilbault :
Alors, c'est de la concordance…
Le Président (M. Bachand) :
Allez-y, Mme la ministre.
Mme Guilbault :
C'est de la concordance, là. C'est ça, je me demandais pourquoi on abroge ça,
mais c'est tout simplement de la concordance. Quand on relit l'article 2,
ce qui était à l'article 6, là, qui prévoyait que les coroners sont nommés
conformément au règlement, bien, c'est tout redéfini dans l'article 2
qu'on vient d'aborder et 38, oui, tout à fait.
Le Président (M.
Bachand) : Interventions? S'il n'y a pas d'intervention, on est
prêts à mettre aux voix l'article 3. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Oui. Mme Guilbault
(Louis-Hébert)?
Mme Guilbault :
Pour.
La Secrétaire
: M. Martel
(Nicolet-Bécancour)?
M.
Martel
:
Pour.
La Secrétaire
: M. Lemieux
(Saint-Jean)?
M. Lemieux : Pour.
La Secrétaire
: M. Lafrenière
(Vachon)?
M. Lafrenière : Pour.
La Secrétaire
: Mme Lachance
(Bellechasse)?
Mme Lachance : Pour.
La Secrétaire
: Mme Lecours
(Les Plaines)?
Mme Lecours (Les Plaines) :
Pour.
La Secrétaire
:
…pardon. Vote par procuration : M. Lafrenière au nom de M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lafrenière : Pour.
La Secrétaire
:
M. Lafrenière au nom de M. Lamothe (Ungava)?
M. Lafrenière : Pour.
La Secrétaire
: M. Rousselle
(Vimont)?
M. Rousselle : Pour.
La Secrétaire
: Mme Nichols
(Vaudreuil)?
Mme Nichols : Pour.
La Secrétaire
: Vote
par procuration : M. Rousselle (Vimont) au nom de M. Birnbaum
(D'Arcy-McGee)?
M. Rousselle
: Pour.
La Secrétaire
:
M. Bachand (Richmond)?
Le Président (M.
Bachand) : Abstention. Donc, l'article 3 est adopté.
Article 4. Mme la ministre, s'il vous plaît.
Mme Guilbault :
Merci. L'article 7 de cette loi est modifié par l'insertion, dans le texte
anglais et après «into», de «a death that has occurred in a particular…
La Secrétaire
: ...au
nom de M. Birnbaum (D'Arcy-McGee)?
M. Rousselle
: Pour.
La Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M.
Bachand) : Abstention. Donc, l'article 3 est adopté. Article 4.
Mme la ministre, s'il vous plaît.
Mme Guilbault :
Merci. L'article 7 de cette loi est modifié par l'insertion, dans le texte
anglais et après «into», de «a death that has occurred in a particular event or
into».
Donc, c'est ça. Ça modifie le texte
anglais de l'article pour ajouter un élément qui est prévu dans le texte français
mais qui n'apparaît pas dans le texte anglais. Et là ça, je vous avoue, M. le
Président, que la loi en anglais, je ne l'ai pas lue souvent, là, mais... Donc,
on vient corriger... on vient amener cette concordance-là.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Interventions sur l'article 4? S'il n'y a pas
d'intervention, nous allons mettre l'article 4 aux voix. Mme la secrétaire, s'il
vous plaît.
La Secrétaire
: Oui. Mme Guilbault
(Louis-Hébert)?
Mme Guilbault :
Pour.
La Secrétaire
: M. Martel
(Nicolet-Bécancour)?
M.
Martel
:
Pour.
La Secrétaire
: M. Lemieux
(Saint-Jean)?
M. Lemieux : Pour.
La Secrétaire
: M. Lafrenière
(Vachon)?
M. Lafrenière : Pour.
La Secrétaire
: Mme Lachance
(Bellechasse)?
Mme Lachance : Pour.
La Secrétaire
: Mme Lecours
(Les Plaines)?
Mme Lecours (Les Plaines) :
Pour.
La Secrétaire
: Vote
par procuration, M. Lafrenière (Vachon) au nom de M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lafrenière : Pour.
La Secrétaire
: M. Lafrenière
(Vachon) au nom de M. Lamothe (Ungava)?
M. Lafrenière : Pour.
La Secrétaire
: M. Rousselle
(Vimont)?
M. Rousselle
: Pour.
La Secrétaire
: Mme Nichols
(Vaudreuil)?
Mme Nichols : Pour.
La Secrétaire
: Vote
par procuration, M. Rousselle (Vimont) pour M. Birnbaum
(D'Arcy-McGee)?
M. Rousselle
: Pour.
La Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M.
Bachand) : Abstention. L'article 4 est adopté. Article 5. Mme
la ministre, s'il vous plaît.
Mme Guilbault :
Merci. L'article 8 de cette loi est remplacé par le suivant :
«8. Le gouvernement nomme, sur recommandation
du ministre de la Sécurité publique, le coroner en chef parmi les personnes
déclarées aptes à être nommées à cette fonction suivant la procédure de
recrutement et de sélection établie par règlement du gouvernement.
«Le gouvernement peut en outre nommer, sur
recommandation du ministre et après consultation du coroner en chef, au plus
deux coroners en chef adjoints parmi les personnes déclarées aptes à être
nommées à cette fonction suivant la procédure de recrutement et de sélection — pardon — de
sélection établie par règlement du gouvernement. La ministre désigne un coroner
en chef adjoint pour remplacer le coroner en chef en cas d'absence ou
d'empêchement de ce dernier ou en cas de vacance de son poste.».
Le Président (M.
Bachand) : Commentaires? Mme la ministre.
Mme Guilbault :
Oui, les commentaires. Bien, c'est... On vient modifier en fait... on vient
modifier le mode de nomination, je ne sais pas si on peut appeler ça... c'est
ça, de nomination, là, de recrutement et de nomination du coroner en chef. Et
donc une chose qui est intéressante là-dedans, que je noterais en premier,
c'est que, si on regarde le libellé, auparavant on devait choisir le coroner
parmi les coroners permanents, mais maintenant on peut nommer directement le
coroner en chef sans avoir besoin de passer par la twist, entre guillemets, de
le nommer d'abord coroner. Et donc c'est ça.
Alors, les coroners en chef adjoints, ça,
ça reste pareil, c'était déjà nommer au plus deux coroners en chef adjoints.
Mais là on ajoute le fait que la procédure de sélection, c'est encore... puis
dans les deux cas, là, chef et chefs adjoints, il y a un comité de sélection
qui va produire une liste, finalement, de noms qui peuvent être... qui sont
jugés aptes à assumer la fonction. Et là, bien, il y a une recommandation du
ministre encore...
Mme Guilbault :
...chef adjoint, mais là on ajoute le fait que la procédure de sélection, c'est
encore... puis dans les deux cas, là, chef et chef adjoint, il y a un comité de
sélection qui va produire une liste, finalement, de noms qui peuvent être...
qui sont jugés aptes à assumer la fonction. Et là, bien, il y a une recommandation
du ministre, encore une fois, pour la nomination.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Interventions? M. le député de Vimont, s'il
vous plaît.
M. Rousselle
: Oui,
merci. Écoutez, on a un amendement là-dessus puis, encore une fois, on va en
jaser. C'est qu'actuellement qu'est-ce qui arrive, c'est que... puis là je
regarde le texte proposé, justement, c'est selon les personnes... vous dites
les personnes aptes, là, à... les personnes déclarées aptes à être nommées. Et,
encore une fois, vous avez sûrement entendu par l'Association des coroners, ils
parlaient justement, dû au fait que c'est une question d'indépendance, c'est
une question d'impartialité puis d'intégrité, eux autres, ils disent que ça
serait peut-être bien mieux que ça soit parmi les coroners aptes, donc... Parce
que là, actuellement, qu'est-ce qui arrive, c'est qu'on pourrait nommer quelqu'un
à l'extérieur des coroners, quelqu'un qui... sûrement qui a une expertise, puis
tout le kit, mais, pour devenir coroner en chef, moi, je pense, il faut que tu
aies une expérience de coroner, tu sais, à un moment donné, c'est toi qui peux
comme suggérer des choses ou coordonner. Ce n'est pas juste un administrateur.
C'est quelqu'un qui peut donner des conseils aux nouveaux qui arrivent. Et,
dans ce sens-là, bien, eux autres le suggèrent, mais je trouve ça de bon augure
de le suggérer comme ça, donc ça serait parmi les coroners qui seraient aptes.
Donc, à ce moment-là, ce n'est pas nécessairement tous les coroners qui
seraient susceptibles à être coroner en chef, on s'entend, là, parce que, vous
le savez comme moi, je veux dire, il y a des coroners qui sont peut-être en
place mais qui ne sont peut-être pas à la hauteur d'un administrateur non plus,
parce qu'il faut que tu sois administrateur aussi un peu là-dedans, là, tu
sais, tu administres, tout de même, là, donc, tu sais, donc peut-être que...
Puis là je ne veux pas nommer aucun secteur parce que je ne veux pas blesser
personne, mais il y a sûrement des gens qui sont peut-être moins... c'est des
personnes qui sont bonnes dans les enquêtes puis sont bonnes pour faire
justement de bons rapports, et tout, donc sont de bons coroners, mais ne sont
pas nécessairement de bons gestionnaires, donc peut-être qu'ils ne le sont pas.
Mais je pense qu'au poste de coroner en
chef ou coroner adjoint, je pense que ça prend aussi ce côté-là un petit peu
d'expérience qui va venir à suggérer ou à tout le moins à pouvoir conseiller
aux coroners qui vont être en place. Surtout qu'on s'en vient à ouvrir... on
s'en vient avec des nouvelles facettes, comme des ingénieurs, des infirmières
peut-être puis des pharmaciens, bien, je pense qu'encore là c'est encore plus
important d'avoir quelqu'un qui a de l'expérience qui peut justement suggérer
des choses là-dedans.
• (16 h 20) •
Donc, moi, j'abonde là-dedans. J'ai un
amendement. Avant de le déposer, je voudrais vous en jaser. Je ne sais pas si
ma collègue veut en ajouter là-dedans, mais je voudrais voir peut-être
qu'est-ce que la ministre en pense.
Le Président (M.
Bachand) : Mme la ministre.
Mme Guilbault :
Oui, pour recevoir l'amendement?
M. Rousselle
: Voir
qu'est-ce que vous en pensez, de cet amendement-là.
Mme Guilbault :
Bien, je ne l'ai pas vu, mais... c'est ça, bien, on peut le déposer puis en
parler...
M. Rousselle
: …à jaser.
Je ne sais pas si ma collègue veut en ajouter là-dedans, mais je voudrais voir peut-être
qu'est-ce que la ministre en pense.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la ministre.
Mme Guilbault :
Oui. Pour recevoir l'amendement?
M. Rousselle
: …qu'est-ce
que vous en pensez, de cet amendement-là?
Mme Guilbault :
Bien, je ne l'ai pas vu, mais, c'est ça, on peut le déposer puis en parler.
M. Rousselle
: On va le
déposer.
Mme Guilbault :
Mais, sinon, si ça reflète ce que le député de Vimont a dit, je peux le
comprendre, dans un certain sens, mais il ne sera pas exclu que… Comment je
pourrais dire? Tu sais, en ce moment, là, si on voulait nommer un coroner en
chef qui n'est pas déjà coroner, on pourrait très bien le faire. Ce qu'on
ferait, c'est qu'on ferait un concours, on le nommerait coroner permanent puis
on le nommerait tout de suite après coroner en chef. C'est dans la même… Il ne
serait même pas coroner pendant une journée, il serait automatiquement, tout de
suite, chef. C'est comme juste une espèce de by-pass administratif. Ça fait que
ça revient au même que, de manière franche, de dire : Toi, tu deviens
directement coroner en chef, mais tu vas suivre la même formation que les
coroners parce qu'il faut quand même que tu saches ce que fait ta business.
Sauf que tu es un excellent gestionnaire, puis cette organisation-là a surtout
besoin d'un bon gestionnaire à sa tête. Quant à moi… Qui doit aussi maîtriser
les notions de coroners, ça va de soi, capable de savoir c'est quoi, un bon
rapport de coroner, capable de comprendre ce que fait un coroner fait dans la
vie.
Puis c'est très bon, s'il a déjà été
coroner avant, là. Moi, je n'exclus par qu'un coroner puisse devenir coroner en
chef, pas du tout, même. Puis ça amène de la motivation dans les troupes, tu
sais, ça peut amener un cheminement de carrière, puis tout ça. Je suis très
ouverte à ça. Mais je ne pense pas qu'on devrait exclure quelqu'un qui vient de
l'extérieur de l'organisation qui n'est pas déjà coroner, mais qui pourrait
être un excellent gestionnaire tout en acquérant la formation de base de
coroner aussi pour être minimalement familier, là, avec la proposition.
Le Président (M.
Bachand) : M. le député de Vimont.
M. Rousselle
: L'idée,
justement, ce n'est pas d'avoir un by-pass, comme vous dites, ce n'est pas
dire : Bon, O.K., on va te nommer la journée avant, tu vas être coroner,
puis demain on va te nommer. Ça, je comprends. Puis, oui, je le comprends, que
ça peut être fait comme ça habituellement, là, mais l'objectif, c'est tout
simplement… on essaie d'améliorer la situation, on essaie d'améliorer le côté
coroner, et je pense qu'il faudrait essayer, justement, qu'il n'y ait pas ce
by-pass-là.
Donc, à ce moment-là, je pense qu'il
faudrait même… Là, vous m'éveillez à quelque chose, dire : Bien, ça
prendrait même peut-être un minimum d'années avant d'être coroner, à ce
moment-là, avant d'être nommé. Puis là… Parce que, là, juste nommer une journée
avant ou deux semaines, un mois, ou peu importe, là, le temps, je comprends
qu'on peut le faire actuellement, puis ça s'est peut-être déjà fait dans le
temps, ça, je ne le sais pas, là, je lance ça de même, là, mais l'objectif,
c'est d'améliorer pour le futur, puis je pense qu'on a tout intérêt.
Puis là je comprends que ça prend un
gestionnaire; là, ça, je comprends ça parce que c'est de la gestion que cette
personne-là va faire, mais comme je reviens encore sur le fait que ça prend
quelqu'un aussi qui connaît la business, quelqu'un qui est dans la place, tu
sais? C'est lui qui va diriger, justement, ces coroners-là, c'est lui qui va
donner son empreinte. Puis, si on veut vraiment qu'il ait une empreinte
correcte ou qu'il ait un enlignement correct, bien, moi, je pense que ça prend
quelqu'un qui a un minimum d'expérience comme coroner.
Donc, moi, je pense que... même, je pense
que... On le dépose-tu, hein? Je pense que...
Le Président (M.
Bachand) : Voulez-vous en faire la lecture?
M. Rousselle : Oui.
Le Président (M.
Bachand) : Merci…
M. Rousselle : ...empreinte.
Puis, si on veut vraiment qu'il ait une empreinte correcte ou qu'il ait un
enlignement correct, bien, moi, je pense que ça prend quelqu'un qui a un
minimum d'expérience comme coroner.
Donc, moi, je pense que... même, je pense
que... On le dépose-tu, hein? Je pense que...
Le Président (M.
Bachand) : Voulez-vous en faire la lecture?
M. Rousselle : Oui.
Le Président (M.
Bachand) : Merci.
M. Rousselle : Donc, l'article
8 de la loi, donc, l'amendement est : L'article 8 de la Loi sur la
recherche des causes et circonstances des décès, proposé par l'article 5 du projet
de loi, est modifié par le remplacement, au premier alinéa, des mots «les
personnes déclarées» par «les coroners déclarés», et deuxième alinéa, le
remplacement... le deuxième, c'est le remplacement, du deuxième alinéa, des
mots «des personnes déclarées» par «les coroners déclarés».
Donc, l'article se lirait comme
suit :
Le coroner nomme, sur recommandation du
ministre de la
Sécurité... du ministre ou de la ministre de la
Sécurité publique, le coroner en chef parmi les coroners déclarés aptes à être
nommés à cette fonction suivant la procédure de recrutement et de sélection
établie par règlement du gouvernement.
Le gouvernement peut, en outre, nommer,
sur recommandation du ministre ou de la ministre, et après consultation du
coroner en chef ou de la coroner en chef, au plus, deux coroners en chef
adjoints parmi les coroners déclarés aptes à être nommés à cette fonction
suivant la procédure de recrutement et de sélection établie par règlement du
gouvernement.
Le ministre désigne un coroner en chef
adjoint pour remplacer le coroner en chef en cas d'absence, ou d'empêchement de
ce dernier, ou en cas de vacance de son poste.
Le Président (M. Bachand) :
Merci. Alors, on va suspendre quelques instants, le temps de la distribution.
Merci beaucoup.
(Suspension de la séance à 16 h 26)
16 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 16 h 31)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! La
commission reprend ses travaux. M. le député de Vimont, s'il vous plaît.
M. Rousselle : Bien, comme je
le disais tantôt, coroner, je veux dire, ça prend quelqu'un qui a de
l'expérience. Je comprends que c'est quelqu'un qui... c'est un gestionnaire, ça
prend un gestionnaire en place, je suis bien conscient de ça, mais ça prend
aussi quelqu'un qui a de l'expérience. Donc, moi, je pense que, dans le bassin
qu'on a comme... Puis là, il faudrait peut-être le prévoir aussi, là. Tu sais, à
un moment donné, on sait que le mandat d'un coroner termine. Bon, bien, peut-être
que, si on veut introduire des gens qui sont susceptibles à devenir coroner en
chef, bien, au moins les rentrer comme coroners pas une journée avant, au moins
un an avant, au moins, tu sais, une période donnée qu'ils peuvent gagner de
l'expérience puis pouvoir acquérir de l'expérience puis qu'ils vont pouvoir en
donner après ça à d'autres personnes. Parce que, là, actuellement, la manière
qu'on fonctionne, c'est qu'on peut remplacer par n'importe qui, donc quelqu'un
qui a des bonnes capacités, là, puis ça, j'abonde, tu sais, ça peut être des
gens... parce que, là, il y a un comité qui va regarder les capacités et tout,
mais ça va être quelqu'un qui va être flambant neuf là-dedans, là, tu sais, qui
n'aurait pas aucune expérience comme coroner. Donc, à ce moment-là, bien beau
lui donner des cours, mais, vous savez comme moi, peu importe l'emploi que vous
faites, c'est avec l'expérience que vous acquérez que vous pouvez être
meilleur, donc, surtout dans un poste de coroner en chef, tu sais. Tu es le
boss, là, tu sais, c'est toi qui diriges. C'est comme...
En tout cas, moi, je pense que c'est...
oui, c'est un gestionnaire, mais il ne faut pas juste regarder, je pense, le
côté gestionnaire, il faut regarder plus large que ça, il faut regarder, je
pense, quelqu'un qui est capable de donner des conseils puis capable d'être quelqu'un
qui... qu'un coroner ne pourra pas lui conter n'importe quoi et qui dit :
Écoute, je la connais, la job, je suis capable de savoir qu'est-ce que tu
parles, tu sais. Donc, c'est pour ça que, moi, je pense que ça prend un
minimum, à un moment donné, que tu connais la boîte pour dire : Non, non,
regarde, ça ne marche pas de même, là, tu sais. Parce que, si tu arrives de
l'extérieur, tu es nouveau... Bien, c'est ça, là. Puis on essaie toujours que
ça fonctionne vraiment bien dans la boîte des coroners. Bien, moi, je pense que
ça prend quelqu'un qui a au moins un minimum d'expertise, tu sais. On parlait,
là, qu'actuellement... Puis ça, je trouve ça malheureux qu'on... Je veux
dire... Puis là, on échangeait, là. Donc, tu sais, tu peux la nommer, nommer la
personne une journée avant ou une semaine avant, puis après ça, bien :
Regarde, tu es coroner, puis tout le kit. Bien, je pense qu'il faudrait aller vraiment
sur un processus... que cette personne-là ait un minimum...
M. Rousselle
: ...un
minimum d'expertise, tu sais. On parlait, là, qu'actuellement, puis ça, je
trouve ça malheureux, qu'on... je veux dire, puis là on échangeait, là... Donc,
tu sais, tu peux la nommer, nommer la personne une journée avant ou une semaine
avant, puis après ça, bien, regarde, tu es coroner, tout le kit. Bien, je pense
qu'il faudrait aller vraiment sur un processus que cette personne-là ait un
minimum d'expérience, mais pas une semaine, on s'entend, là, mais au moins un
an ou quelque chose comme ça, donc. Et ça, je pense que c'est à prévoir. Oui,
je comprends qu'on change toute la manière de faire, puis que la manière de
faire est désuète, puis il faut l'actualiser, là, ça, on abonde tout ça dans le
même sens. Mais si on veut l'actualiser pour le futur, pour vraiment essayer
de... excusez l'anglicisme, mais d'«upgrader» justement les coroners en place
ou les coroners en chef en devenir, bien, moi, je pense qu'il faut vraiment
essayer d'avoir une personne qui est... le plus complet possible. Puis en étant
le plus complet, bien, ça comprend ça, l'expérience, que tu peux avoir acquise
dans l'année que tu serais coroner, tu sais. Je ne dis pas que ça fasse 10 ans
que tu es coroner, là, ce n'est pas ça du tout que je dis, mais ça peut être quelque
que ça fait un an qui est coroner puis que... avec au moins l'expérience
qu'elle ou il a, à ce moment-là, bien, cette personne-là pourrait justement
diriger correctement ses troupes, là, qui est les coroners.
Donc, moi, je pense que c'est... Oui, je comprends
qu'on peut... je comprends le texte proposé, qu'on parle de personnes déclarées
aptes, mais je trouve ça vraiment trop large, je trouve ça vraiment bien large,
puis moi, je pense qu'on devrait aller sur les coroners qui sont là.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Intervention? Mme la ministre.
Mme Guilbault :
Bien, je veux rassurer le député de Vimont, parce que, quand on parle des personnes
déclarées aptes à être nommées à cette fonction, ça va être par règlement.
Donc, le règlement, ça va s'inspirer puis ça va être un peu le règlement
actuel, auquel j'ai référé tantôt, le règlement sur les personnes aptes à être
nommées coroners, qui va être bonifié puis complété pour prévoir aussi des
critères associés à la fonction de Coroner en chef puis de coroner en chef
adjoint. Donc, parce que, là, avant, on disait juste : On pige parmi les
coroners permanents puis on nomme un chef puis des chefs adjoints. Mais comme
je dis, là, on pouvait faire des espèces... pas de faux concours, là, mais, tu
sais, bon, une twist administrative qui permettait de nommer quelqu'un qui
n'est pas coroner puis de le mettre Coroner en chef, littéralement du jour au
lendemain.
Ça fait que, là, on vient inscrire la possibilité,
noir sur blanc, de prendre quelqu'un de l'extérieur de l'organisation, mais en
prévoyant qu'il est déclaré apte à assumer cette fonction-là de Coroner en
chef, puis on fait la même chose pour les coroners en chef adjoints. Mais ça,
c'est nouveau, parce que ça n'existait pas, dans le règlement sur les personnes
aptes, des critères précisément associés à la fonction de Coroner en chef et à
la fonction de coroner en chef adjoint.
Et moi, la façon dont je vois le futur règlement
bonifié sur la qualification des personnes, ça va être un peu le principe des
poupées russes. Donc, pour moi, un coroner à temps partiel va devoir…
c'est-à-dire, un coroner à temps plein va devoir avoir les qualités de base
d'un coroner à temps partiel. Bien, en fait, les deux que… temps plein ou temps
partiel vont devoir avoir les qualités de base pour être coroner. Un coroner en
chef adjoint va devoir avoir toutes ces...
Mme Guilbault :
…ça va être un peu le principe des poupées russes. Donc, pour moi, un coroner à
temps partiel va devoir… c'est-à-dire, un coroner à temps plein va devoir avoir
les qualités de base d'un coroner à temps partiel. Bien, en fait, les deux que…
temps plein ou temps partiel vont devoir avoir les qualités de base pour être
coroner. Un coroner en chef adjoint va devoir avoir toutes ces qualités-là
aussi plus d'autres qualités qui sont peut-être un peu plus au niveau
stratégique, et un coroner en chef va devoir avoir les qualités de base du
coroner plus les qualités du coroner en chef adjoint plus d'autres qualités qui
vont lui être propres à plus haut niveau stratégique et de gestion.
Donc, c'est comme ça, moi, que je vois le
futur règlement, et quant à moi, ça va garantir une qualité de candidats puis
de candidates pour les fonctions de coroner en chef puis de coroner en chef adjoint.
Ça va éviter ce qu'on fait en ce moment, là, de faux concours pour nommer quelqu'un
qui n'est pas déjà coroner, et aussi, ça va donner au coroner à temps partiel
l'espoir d'un cheminement de carrière à l'intérieur de l'organisation. Parce
qu'en ce moment, les coroners à temps partiel, prenons l'exemple de ceux qui
sont venus nous voir de l'Association des coroners, ça, c'est deux coroners à
temps partiel, Me Gélinas, depuis quand même un certain nombre d'années,
au moins 10 ans, je dirais, hein, à peu près? Et Dr Dandavino, c'est
immémorial, lui son ancienneté.
Donc… mais eux, s'ils voulaient devenir
coroner en chef ou coroner en chef adjoint, malgré leur grande expérience, en
ce moment, seraient obligés d'attendre qu'il y ait un concours de coroner
permanent pour postuler sur le concours. Ensuite de ça, soit être retenus ou
non par le comité de sélection. Si leur nom n'est pas retenu sur la liste des
personnes aptes, bien, ils restent temps partiel puis c'est tout. Si leur nom
est sur la liste, il faut qu'ils soient nommés par le gouvernement, et s'ils
sont nommés par le gouvernement, deviennent coroners permanents, là, peuvent
espérer d'être pris dans les coroners permanents pour devenir chef ou chef
adjoint.
Donc, vous voyez la séquence qui fait que
pour un coroner à temps partiel, pourtant expérimenté, il y a comme une embûche
administrative au fait de devoir absolument passer par le poste de coroner
permanent pour espérer un poste de gestion, alors que quand tu es coroner
depuis 30 ans, tu peux, au moins autant que quelqu'un qui l'est depuis
quatre ans, mais qui est déjà permanent, espérer un cheminement de
carrière vers un poste de gestion.
Ça fait que tout ça pour dire que
l'article 5, il vient comme régulariser tout ce que je décris depuis
tantôt, corriger en partie puis régulariser ce que je décris depuis tantôt, en
ne nous fermant pas la porte à recruter une personne de l'extérieur de
l'organisation.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. M. le député de Vimont.
M. Rousselle
: Oui.
Non, mais je comprends qu'il faut régulariser, ça, je suis bien d'accord
là-dessus, là. Je pense qu'on est dans le même sens, il n'y a pas de problème.
C'est que moi, quand je parle d'aller chercher, d'aller parmi les coroners, je
vais vraiment dans tous les coroners. Donc, là, je ne parle pas juste des
coroners permanents, donc, les personnes que vous parlez, du médecin qui a une
expérience incroyable. Lui, il pourrait appliquer, comprenez-vous?
Donc, je ne m'attends pas que le coroner…
moi, je parle d'expérience de coroner. Donc, à ce moment-là, ça peut être une
personne à temps partiel, ça peut être… comprenez-vous? Moi, ça me… je cherche
quelqu'un qui a une expérience de coroner. Donc, tous les cas que vous venez de
parler, bien, ça rentre là-dedans, il n'y a pas de problème. Moi, la chose que
je dis depuis tout à l'heure, c'est vraiment la personne qui n'a aucune, mais
aucune expérience de coroner. Donc, à ce moment-là, c'est des gens qui sont
soit…
M. Rousselle
:
...comprenez-vous? Moi, je cherche quelqu'un qui a une expérience de coroner.
Donc, tous les cas que vous venez de parler, bien, ça rentre là-dedans, il n'y
a pas de problème. Moi, la chose que je dis depuis tout à l'heure, c'est vraiment
la personne qui n'a aucune, mais aucune expérience de coroner. Donc, à ce
moment-là, c'est des gens qui sont soit pharmaciens, ingénieurs, médecins, peu
importe, mais qui n'ont aucune expérience de terrain, aucune expérience de
coroner. Donc, moi, je parle vraiment une expérience de tous les coroners.
Donc, à ce moment-là, que tu sois à temps partiel, temps plein, peu importe,
là, moi, là, le titre que tu as, là, la permanence que tu as, moi, ça m'importe
peu. Moi, vraiment, qu'est-ce que je cherche, c'est quelqu'un qui a une
expérience.
• (16 h 40) •
Et en allant de cette manière-là, justement,
tu ouvres le bassin justement d'avoir la meilleure personne, puisqu'on parle toujours
de gestion. Mais, en ouvrant le bassin comme ça, bien, tu vas chercher justement
la meilleure personne où aller. Et peut-être que... vous parlez tantôt,
justement, des gens qui ont un espoir d'avancer là-dedans, bien, justement ils
vont avoir aussi l'opportunité de pouvoir appliquer dans ces postes-là. Donc,
en plus, c'est même un incitatif à ces personnes-là, dire : Bien, moi, je
vais embarquer comme coroner, je vais aller dans les coins, puis, après
quelques années, bien, peut-être que ça va les intéresser de dire : Bien,
moi, ça m'intéresse, je vais appliquer comme coroner adjoint ou coroner en
chef. Donc, à ce moment-là, mais au moins on va aller dans le bassin des
coroners en général, donc, je pense, avec le bassin qu'on se donne.
Et puis là, si jamais à un moment donné
aussi... Puis ça serait à ce moment-là la responsabilité de la coroner en chef
ou le coroner en chef qui est là à ce moment-là, lui ou elle, il sait que son
terme finit en tant de temps, mais c'est à lui ou à elle d'aller recruter,
dire : Bien peut-être que je pourrais aller chercher des gens qui sont des
coroners à temps partiel ou peu importe, mais au moins que c'est des gens qu'on
leur donnerait la chance d'acquérir.
Puis je suis d'accord avec vous, là, le
fait d'avoir une passe, là, rapide, là, tu sais, que je te nomme la veille,
puis le lendemain, bien, tu es coroner, je peux te nommer, ce n'est pas
correct, ça. Ce n'est pas correct, puis il ne faut pas aller dans ce sens-là.
D'ailleurs, c'est pour ça qu'on fait ce travail-là, pour essayer de l'améliorer
complètement. Puis vous savez que moi, ça fait longtemps... Je veux dire, là, on
le fait ce projet de loi là. Puis dans combien de temps qu'on va y retoucher?
On ne le sait pas, personne ne le sait ici, à moins d'être devin, à moins que
quelqu'un soit devin ici. Mais en tout cas moi, je ne le sais. Donc,
voyez-vous, c'est que moi, je pense qu'il faut projeter dans l'avenir, et c'est
pour ça que je me disais, bien, essayons d'avoir la meilleure personne à la
meilleure place. Puis moi, je pense que ce bassin-là, en élargissant notre
bassin de coroners, peu importe le titre qu'ils ont, bien, à ce moment-là, je
pense qu'on est capable de trouver la bonne personne.
Je comprends, vous allez me dire :
Oui, mais peut-être que le coroner que je veux, que le gestionnaire top que je
veux, bien, il n'est peut-être pas là-dedans, puis moi, je veux me donner cette
chance-là, là, je peux comprendre. Mais c'est à nous autres, justement, par la
formation, et tout ça, bien, c'est à nous autres de s'organiser que les
coroners en place, qu'ils obtiennent... Bien, en tout cas, ça, on va vous en
parler au niveau des formations mais... Moi, en tout cas, moi... À moins que
vous avez d'autres choses à dire, mais moi...
M. Rousselle : ...cette
chance-là, là, je peux comprendre. Bien, c'est à nous autres, justement, par la
formation, et tout ça, bien, c'est à nous autres de s'organiser que les
coroners en place, qu'ils obtiennent...Bien, en tout cas, on va vous en parler
au niveau des formations mais... vous avez d'autres choses à dire, mais moi...
Mme Guilbault :
...en fait, l'amendement qui a été déposé ne change absolument rien à la situation
actuelle. L'amendement qui a été déposé reprend la situation telle qu'elle est actuellement.
C'est comme un statu quo, parce que, si je voulais prendre une personne de
l'extérieur, intéressante, il faudrait encore que je la nomme coroner pour
après la nommer Coroner en chef dans l'amendement qui est déposé. On garde le
même principe, de dire : Il faut passer par le statut de coroner pour
devenir Coroner en chef. Ça fait, si je prenais amendement, je me retrouverais exactement
dans la même situation qu'en ce moment avant l'article 5 de mon projet de
loi.
M. Rousselle : Bien, vous
comprenez qu'est-ce que je veux dire, là. Oui, bien, il y a peut-être
modification à faire, à ce moment-là, puis, ça, il n'y a pas de problème, mais
vous savez... vous comprenez que ce que... Moi, je veux tout simplement en
arriver qu'il faut que ça soit quelqu'un qui ait une expérience de coroner.
Donc, on changera le libellé, puis c'est tout, mais, tu sais, au moins, qu'on
se donne l'opportunité, puis, comme je vous dis, peu importe la provenance du
coroner, là, tu sais. Il peut être temps partiel, ou permanent, ou quoi que ce
soit, mais au moins on va avoir quelqu'un qui va avoir de l'expérience comme
coroner.
Parce que, là, de la manière que... Le
nouveau texte proposé... là, vous nous dites : Oui, mais là c'est clair,
on peut le faire. Je comprends. Je comprends vraiment la chose, mais,
justement, à la place d'avoir le by-pass... le by-pass, on va le faire. Mais
moi, où je crains, où je trouve malheureux, c'est que la personne qu'on va
nommer ou qu'on peut nommer, oui, il va y avoir des critères, je comprends tout
ça, là, tu sais, je veux dire, il va y avoir des critères, il va y avoir des
comités, je sais tout ça, mais, veux veux pas, on ne peut pas lui donner de
l'expérience de coroner. Ça se peut qu'il ne l'ait pas, et c'est ça, moi, qui m'agace
un peu, dans le sens que, «my God», au moins...
Puis peut-être qu'il faudrait faire un
exercice à l'intérieur de... que j'allais dire tantôt, de la Coroner en chef ou
le Coroner en chef, de prévoir, justement, pour le futur, parce que, là,
actuellement, il n'a pas cette job-là, lui, là, là. Il gère qu'est-ce qu'on lui
donne, mais peut-être que la relève, c'est comme dans les services de police où
je le sais qu'à un moment donné eux autres, ils préparent la relève, bien
souvent, et puis, bon, bien, ça pourrait être un même système un peu, dans le
sens, bien, regarde, on prépare la relève, puis Untel, Untel, bien, c'est
peut-être... Donc, tu sais, juste...
Je veux amener un côté amélioration
là-dedans. C'est ça, l'objectif. L'écriture, on pourrait la modifier, il n'y a
pas de problème, mais vous comprenez l'essentiel que je veux dire.
Mme Guilbault :
Bien, ce que je comprends, c'est que le député de Vimont voudrait qu'on exige
un nombre minimum d'années d'expérience de coroner. Parce que, si on reste...
Quelle que soit la façon dont on l'écrit, si on reste dans le principe
de : il faut que tu sois coroner pour être Coroner en chef, on reste dans
le by-pass. Tu sais, je pourrais prendre n'importe qui, je vais le nommer
coroner puis, quelques jours après, je vais le nommer Coroner en chef. Ça
devient juste une tactique ou... Je n'aime pas les anglicismes, là, mais en
tout cas. À moins qu'on dise un certain nombre d'années minimum d'expérience de
coroner, toutes ces tournures-là reviennent...
Mme Guilbault :
...tu sais, je pourrais prendre n'importe qui, je vais le nommer coroner puis
quelques jours après, je vais le nommer coroner en chef. Ça devient juste une
tactique ou... je n'aime pas les anglicismes, là, mais, en tout cas. Ça fait
qu'à moins qu'on dise un certain nombre d'années de minimum d'expérience de
coroner, toutes ces tournures-là reviennent au statu quo. Mais, par contre,
j'insiste sur le fait qu'un bon gestionnaire... Tu sais, cette organisation-là,
là, il y en a, vous voyez. Il y en a combien, là? Je l'ai, le chiffre ici, là.
Ces jours-ci, on a environ 92 coroners. Tu sais, des coroners, il y en a
puis les coroners en chef adjoints peuvent être aussi parmi les coroners. Mais
le coroner en chef se doit d'abord et avant tout d'être un bon gestionnaire. Un
bon gestionnaire. 92 coroners plus une cinquantaine de TC, ça fait une organisation,
là, d'à peu près... presque 150 personnes, entre 130, 150 personnes à
gérer. Ce n'est pas immense, là, vous me direz. Mais c'est difficile, des fois,
dans cette organisation-là, il y a beaucoup de choses, il y a beaucoup de
monde, la formule aussi. Tu as des gens à temps partiel, tu en as à temps
plein, tu as des employés réguliers, tu as des coroners qui sont des
nominations, il y a toutes sortes d'affaires là-dedans. Tout le monde n'est pas
justement à temps plein, tout le monde n'est pas sur le même système, il y a
des gros défis. Et moi, je suis fermement convaincue que ça prend un bon
gestionnaire à cet endroit-là, et les bons gestionnaires, il y en a
certainement dans tous les juristes, avocats, notaires ou médecins. Et je vous
ai déjà dit que je compte ajouter pharmaciens, infirmiers et ingénieurs. Donc,
je ne peux pas croire que, dans ces six professions là, on n'est pas capable de
trouver de très bons gestionnaires qui n'auront peut-être pas été coroners,
mais qui seraient intéressés à venir gérer cette organisation-là et qui
seraient un gain net pour l'organisation, mais qui ne seraient peut-être pas
intéressés si tu leur dis, mettons : Bien, commence par... tu sais, s'ils
gagnent, moi, je ne sais pas, là, un certain salaire quelque part puis ils sont
gestionnaires quelque part, puis, justement, c'est des bons gestionnaires puis
on les veut pour venir gérer, mais tu dis : Tu peux-tu venir faire, pour
commencer, un trois ans comme coroner, puis après ça, on te mettra
gestionnaire? Là, je trouve que... probablement que la personne ne sera pas
intéressée à faire ça, puis là on se prive d'un bon gestionnaire. Moi, c'est ça
que je veux éviter par cette modification-là puis cette ouverture-là.
Puis je dirais même, là, en toute
transparence, au début, quand on a travaillé sur le projet de loi, moi, je
voulais ouvrir, là, pour le coroner en chef, à n'importe quelle profession, en
dehors même des professions éligibles à la fonction de coroner. Je dis, les
coroners en chef adjoints puis les coroners, on va rester dans les professions
éligibles puis... des règlements, mais pour le chef, je voulais même élargir.
Puis, tu sais, moi, un administrateur de je ne sais pas quoi qui n'est ni
médecin, ni avocat, ni rien, mais qui est un bon gestionnaire, je le veux, moi,
dans cette organisation-là. Mais là, pour toutes sortes de raisons, ça devenait
compliqué parce qu'il y a un article qui prévoit plus loin qu'une fois qu'il a
terminé son mandat de coroner en chef, il peut automatiquement devenir coroner
puis rester coroner. Ça fait que c'était plus simple si on avait les
professions... tu sais, si on se cantonnait dans les professions éligibles.
Mais c'était ça, moi, imaginez, mon état d'esprit.
Ça fait que, là, en tout cas, on a rétréci
un petit peu mes ambitions, mais je continue de croire qu'on ne doit pas se
priver de bons gestionnaires sans les obliger à passer par des années comme...
Mme Guilbault :
…ça fait que c'était plus simple si on avait les professions… tu sais, si on se
cantonnait dans les professions éligibles. Mais c'était ça. Moi, imaginez mon
état d'esprit. Ça fait que, là, en tout cas, on a rétréci un petit peu mes
ambitions, mais je continue de croire qu'on ne doit pas se priver de bons
gestionnaires sans les obliger à passer par des années comme coroners, surtout
s'ils partent d'un poste de gestion déjà.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Mme la députée de Vaudreuil, s'il
vous plaît.
Mme Nichols : Oui, merci, M.
le Président. Je veux corriger, là, parce que je pense qu'on ne s'en va pas à
la bonne place, là. Ce n'est pas vrai de dire que l'amendement reprend la
situation statu quo. C'est totalement faux. L'amendement vient mettre un
nouveau concept qui est «coroner déclaré». Donc, si on relit le texte actuel,
là, on parle que le gouvernement nomme, parmi les coroners permanents, le
Coroner en chef du Québec. Puis nous, on ne travaille même pas à partir de là, on
travaille à partir du texte remplacé de la ministre, et on apporte «coroner
déclaré». Donc, ce n'est pas vrai qu'on apporte un statu quo. Là, je ne sais
pas où est-ce qu'on prend ça, on n'apporte pas un statu quo, on apporte un
nouveau principe qui est «coroner déclaré».
Moi, je vais vous expliquer, puis je vais…
je risque d'être un peu plus «crunchy» là, mais moi, je vais vous expliquer
pourquoi qu'on s'en va comme ça, parce que je pense sincèrement qu'il faut
préserver l'indépendance du Bureau du coroner. Je pense qu'il faut éviter toute
nomination partisane. Oui, ça peut se faire, on l'a dit que ça pouvait se faire
puis on va utiliser le terme de twist administrative ou de by-pass, donc oui,
présentement, ça peut se faire. Notre amendement, avec l'amendement qu'on
propose, non, ça ne peut pas se faire. Ça fait que c'est pour ça qu'on dépose
cet amendement-là. C'est parce que, selon moi, selon nous, c'est nécessaire que
le Coroner en chef ainsi que les coroners en chef adjoints soient empreints…
emprunts… empreints d'indépendance, d'impartialité et d'intégrité. Il me semble
que c'est ça l'exercice de la profession, et bien sûr qu'il peut être un bon
gestionnaire. Dans toute organisation, on montre les gestions… on montre les
échelons, on prend un cours par ici en gestion, en gestion ressources humaines,
en… puis ça fait qu'on gravite les échelons puis, après ça, bien, on peut avoir
une banque parmi les coroners déclarés qui est une banque de bons
gestionnaires.
Mais je vous le dis… puis moi, je suis
d'avis que, tout comme mon collègue de Vimont, puis je pense que la ministre
aussi était d'avis que ça prend un bon gestionnaire, mais qu'un coroner
expérimenté est mieux placé qu'un externe, surtout considérant la volonté de la
ministre de permettre à d'autres corps professionnels… si on veut diversifier,
entre autres, les coroners en chef en ouvrant à… puis là je ne me souviens pas,
là, je pense, on a dit : ingénieurs, infirmières… là, mais je sais que
c'était quand même très large. Mais justement, là, je ne pense pas qu'ici, tu
sais, on dit : un bon gestionnaire, mais ils n'ont pas besoin d'avoir été
coroners. Bien, moi, je ne suis pas d'accord. Moi, je pense que, pour
l'indépendance, il faut qu'ils gravitent les… Il y a une limite là, on n'est
pas ici où on veut… ou à moins que ce soit ça, la volonté du gouvernement par
cet article-là. Parce que, moi, cet article-là, je le dis d'emblée, là, moi, je
ne suis pas à l'aise…
Mme Nichols : …je ne pense pas
qu'ici… tu sais, on dit «un bon gestionnaire, mais ils n'ont pas besoin d'avoir
été coroners». Bien, moi, je ne suis pas d'accord, je pense que, pour l'indépendance,
il faut qu'ils gravitent les… Il y a une limite là, on n'est pas ici, on veut…
ou, à moins que ce soit ça, la volonté du gouvernement par cet article-là.
Parce que, moi, cet article-là, je le dis
d'emblée, là, moi, je ne suis pas à l'aise avec cet article-là, mais vraiment
pas à l'aise, j'ai l'impression qu'on est à la Caisse de dépôt et placement
puis qu'on veut nommer le président de la Caisse de dépôt et placement, ou Investissement
Québec, ou Hydro-Québec, où on va choisir en disant : Bien, c'est un
excellent gestionnaire. Sérieux, là, c'est quoi, le niveau? Puis je ne rabaisse
pas la profession de coroner, je ne rabaisse pas l'Association des coroners,
aucunement, mais est-ce qu'on est à un niveau où on a besoin… oui, on a besoin
d'un bon gestionnaire, c'est certain, mais est-ce qu'on a besoin… Non, non, je
ne le dirai pas, parce que je ne veux pas créer de préjudice à personne ou de…
puis je n'ai pas de préjugé non plus, mais je me dis, est-ce que…
Moi, je pense que cette nomination-là va
définitivement affecter l'indépendance du Bureau du coroner par une décision politique,
je pense que, comme élus ici, à l'Assemblée nationale, bien sûr, la ministre
peut faire des recommandations, ça, ce j'ai aucun problème avec ça, mais je
pense qu'il faut éviter toute nomination partisane, un peu comme les modèles
qui sont utilisés, entre autres, par nos tribunaux judiciaires, je pense que
ça, ça doit plutôt être une bonne référence.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Interventions? Mme
la ministre.
Mme Guilbault :
Oui, bien, je ne comprends pas vraiment l'intervention, là, de ma collègue, je
pense. Je ne vois pas en quoi, c'est une nomination partisane, parce que c'est
suivant la procédure de recrutement et de sélection établie par règlement qui
va prévoir un comité de sélection qui va juger les personnes aptes à occuper la
fonction de Coroner en chef, tout comme il y aura un comité pour les personnes
aptes à être coroner en chef adjoint, tout comme il y aura un comité pour les
coroners permanents… temps plein et temps partiel. C'est exactement la même
chose, je ne vois pas pourquoi c'est plus ou moins partisan que les autres fonctions,
premièrement.
Puis deuxièmement, jusqu'à aujourd'hui, ce
qui avait été fait, ça, c'est une nomination partisane… bien, partisane, oui et
non, là, parce qu'en disant : Tu sais, moi, si je veux nommer quelqu'un
Coroner en chef, comme j'ai expliqué au député de Vimont, j'ai juste à le faire
nommer coroner. J'ai juste à faire organiser un concours juste pour cette
personne-là, il va avoir juste lui qui va être candidat, on va le choisir
forcément, puis ensuite de ça, je vais le nommer Coroner en chef. C'est comme
ça que je vais m'y prendre, M. le Président, en toute aisance, et personne ne
pourra me reprocher rien parce que c'est comme ça que ça fonctionne en ce
moment.
Ça fait que ce que je propose, c'est
l'inverse d'une nomination partisane, c'est l'inverse d'une nomination
partisane et, en tout respect, il y a eu des bons et des moins bons coroners en
chef dans l'histoire, c'est une évidence comme dans n'importe quelle organisation.
Et, moi, je parle par expérience, je considère que ça prend un bon gestionnaire
à la tête de cette organisation-là. S'il peut être déjà coroner puis, en plus, justement
devenir Coroner en chef dans…
Mme Guilbault :
...des bons et des moins bons coroners en chef dans l'histoire. C'est une
évidence, comme dans n'importe quelle organisation. Et moi, pour le... je parle
par expérience, je considère que ça prend un bon gestionnaire à la tête de
cette organisation-là. S'il peut être déjà coroner, puis en plus, justement,
devenir coroner en chef dans le contexte d'un cheminement de carrière, peut-être
commencer par être coroner en chef adjoint, puis ensuite de ça, coroner en
chef, puis... bon, tant mieux, tant mieux. Il y a d'excellents coroners qui
seraient sans doute d'excellents gestionnaires, éventuellement. Mais je ne
pense pas qu'on doit se limiter au bassin des coroners pour...
Tu sais, je ne sais pas si je me suis bien
exprimée tout à l'heure. J'ai dit, là : Regardez, il y a 92 coroners en ce
moment. Bon, il y a 92 coroners, alors... Mais là de toute façon, il y a déjà
un coroner en chef jusqu'en 2023, là. On ne parle pas pour demain matin, là.
Mais sur le principe... Voyez, en 2016, il y avait... en 2017, il y avait 55
coroners. Ce n'est pas beaucoup, là. 55 coroners. Puis en ce moment, on est
obligés de les choisir parmi les coroners permanents. Il y avait cinq coroners
permanents. Donc, est-ce que... est-ce qu'on considère que cinq personnes,
c'est un bassin prometteur pour piger un gestionnaire versus l'ensemble des...
bien, pour le... pour 2017, l'ensemble des médecins, des avocats et des
notaires?
C'est ça que j'essaie, moi, d'expliquer,
là, M. le Président, on se restreint inutilement. Puis en plus, de toute façon,
si j'avais voulu nommer un autre médecin ou un autre juriste qui n'est pas déjà
coroner, je l'aurais fait nommer coroner pour, après ça, le mettre coroner en
chef. Ça fait qu'on tourne un peu en rond, là.
Mais la façon dont on met ça dans le projet
de loi, c'est pour éviter ces trucs-là, pour nommer, finalement, la personne
qu'on veut en la faisant passer dans un concours juste pour elle, et surtout,
pour ne pas se limiter aux personnes qui sont déjà coroners, parce que...
Tu sais, pensons, moi, je ne sais pas,
moi, à un directeur d'un service de pathologie, qui est pathologiste, un
anatomopathologiste de formation, un médecin spécialiste, puis qui a été
gestionnaire quelque part, à notre laboratoire de sciences judiciaires ou dans
un hôpital, puis qui dit : Je pourrais être intéressé, moi. Est-ce qu'on
pense qu'il va accepter de devenir coroner pour peut-être, après ça, être nommé
coroner en chef, alors qu'il est déjà directeur d'un laboratoire ou d'un
département de pathologie quelque part? On peut penser que non, parce que ce
serait un... Bien, en tout cas, il faut rester respectueux, là. Je ne veux pas
dire qu'une position est inférieure à l'autre, pas du tout. Mais il reste que,
dans son cheminement de carrière, je ne suis pas certaine que c'est un circuit
qui serait intéressant à emprunter, alors qu'il pourrait être un excellent
coroner en chef ou un directeur juridique, quelque part, qui est directeur
juridique quelque part puis qui dit : Je pourrais aller vivre d'autres
choses, mais ça ne me tente pas d'être coroner. Moi, je veux rester
gestionnaire. C'est un peu l'esprit de l'article 5 du projet de loi.
Le Président (M.
Bachand) : Mme la députée de Vaudreuil, s'il vous plaît.
Mme Nichols : Bien,
l'amendement, tel que déposé, là, fait aussi... Parce qu'on disait : Tu sais,
l'embûche, c'est présentement le coroner permanent. Mais tel que déposé, ça
fait aussi sauter, là, la partie coroner permanent. C'est-à-dire que ça crée
une plus grande banque.
Le comité. Je suis curieuse de savoir
comment va fonctionner le comité. J'imagine que ça va être par règlement, qui
va être sur le...
Mme Nichols : ...tel que
déposé, là, fait aussi... parce qu'on disait : Tu sais, l'embûche, c'est
présentement le coroner permanent. Mais tel que déposé, ça fait aussi sauter,
là, la partie coroner permanent, c'est-à-dire que ça crée... ça crée une plus
grande banque.
Le comité, je suis curieuse de savoir
comment va fonctionner le comité. J'imagine, ça va être par règlement qui va
être sur le comité puis qui va avoir la décision finale sur le comité. Puis
venez me dire que ça ne sera pas une nomination partisane. Moi, j'ai participé
à des comités, à des nominations aussi. J'étais porte-parole à la sécurité publique.
J'aimerais ça savoir, le comité ici, comment ça va fonctionner, comment... qui
va être membre du comité, est-ce que c'est déjà tout choisi, tout élaboré.
Puis moi, je le réitère, là, ces
questions-là, et l'amendement est déposé dans un seul but, il faut préserver
l'indépendance, il ne faut pas que ça devienne politique, il ne faut pas que...
Puis oui, on a beau dire : Non, non, puis moi, je vous crois, là, quand
vous me dites : Je ne ferai pas de nomination politique, je vous crois,
mais qu'est-ce qui va arriver après? Tu sais, je veux dire, on ne le sait pas
il va être la pendant combien de temps le projet de loi. Si vous dites qu'on
est déjà capable de le faire présentement, la twist administrative, le
by-pass... C'est sûr qu'on se garderait une petite gêne de le faire parce que
ça serait soulevé assez vite de dire que, bien, j'en ai nommé un permanent,
puis le lendemain, je l'ai nommé coroner en chef, là.
Mais je le réitère, là, l'objectif du
projet de loi... de l'amendement, ce n'est vraiment pas de garder le statu quo.
Tout le monde veut un bon gestionnaire. L'embûche présentement, c'est les
coroners permanents. Bien, l'amendement vient de faire sauter cette partie-là.
Et il y aura justement plus de personnes, la banque de coroners déclarés sera
probablement, justement, plus grande. Puis il n'y a rien qui empêchera d'aller
leur... d'aller chercher des formations. Parce que, s'ils travaillent, là,
soit... autant comme coroner à temps plein ou coroner à temps partiel, puis ils
aiment vraiment ça, il y en a qui en mangent, ceux qui sont venus en commission
nous faire des représentations, bien, c'est peut-être aussi, là, des bons
gestionnaires, il n'y a rien qui les empêchera de donner leur candidature au
comité puis d'être nommés. L'amendement le permet aussi, là. Donc, moi, je le
réitère, moi, je trouve que c'est un beau compromis qui est de changer
«personne déclarée» par «coroner déclaré».
Puis, je réitère ma question :
Comment va fonctionner le comité? Est-ce qu'il est déjà prévu dans le règlement?
Le Président (M.
Bachand) : Mme la ministre.
Mme Guilbault :
Oui. Bien, il y a certains points que je suis surprise d'entendre, là.
Premièrement, sur les nominations partisanes, là, je pense que j'ai été quand
même assez claire, là, on s'éloigne des nominations partisanes avec
l'article 5 du projet de loi. Je ne sais pas si on est tous bien
conscients de ça, là, mais c'est important de le rappeler. Parce que les
nominations, telles qu'elles se faisaient avant, étaient beaucoup plus proches
du politique que ce qu'on projette de faire avec l'article 5 du projet de
loi.
• (17 heures) •
Puis, tu sais, quand la députée de
Vaudreuil me dit : J'ai participé, moi, à des nominations, je sais comment
ça se passe, j'ai été porte-parole de la sécurité publique, je ne sais pas à
quoi elle fait référence. La seule à laquelle on a participé ensemble, c'est
celle du commissaire de l'UPAC. Puis il n'y avait pas plus transpartisan que
ça, là, on était quatre députés des quatre partis puis on l'a...
17 h (version non révisée)
Mme Guilbault :
...puis, tu sais, quand la députée de Vaudreuil me dit : J'ai participé,
moi, à des nominations, je sais comment ça se passe, j'ai été porte-parole de
la sécurité publique, je ne sais pas à quoi elle fait référence. La seule à
laquelle on a participé ensemble, c'est celle du commissaire de l'UPAC, puis il
n'y avait pas plus transpartisan que ça, là, on était quatre députés des quatre
partis puis on l'a nommé à l'unanimité. Ça fait que donc, là, je ne sais pas,
là, mais il me semble qu'on avait bien travaillé, puis que c'est un homme de
grande confiance qu'on a nommé tous ensemble à l'UPAC. Ça fait que je voulais
le dire parce que je ne sais pas à quoi elle fait référence quand elle
sous-entend qu'elle aurait participé avec moi à quelque chose de douteux.
Mme Nichols : ...mais je
m'excuse si... je m'excuse, là, de la façon peut-être que je l'ai livré, là, ce
n'était pas... je ne faisais pas référence à ça qui a été... de toute façon, on
ne peut pas en parler, vous le savez, on a signé des clauses de
confidentialité. Ça fait que je ne peux pas vous parler du comité, comment ça a
fonctionné. Puis on a beau crier que c'était transpartisan, j'ai une clause de
confidentialité puis je vais la respecter.
Cependant, je veux savoir ici comment va
fonctionner le comité. Je m'excuse de la façon que je l'ai livré avant, je ne
faisais pas nécessairement référence... J'ai participé à d'autres comités aussi
sur d'autres C.A. à l'extérieur d'ici, dans bien d'autres domaines, mais je
veux savoir ici précisément comment ça va fonctionner.
Mme Guilbault :
Oui, bien, il y a quand même deux autres petits points que je veux reprendre,
là, parce qu'on dit : L'embûche, en ce moment, c'est les coroners
permanents, et on le règle avec l'amendement. On ne le règle pas. L'embûche, ce
n'est pas tant les coroners permanents que le passage obligé par la fonction de
coroner pour accéder à la fonction de Coroner en chef ou de coroner en chef
adjoint. Et ça, l'amendement ne le règle pas. Et, quand on dit : Ça
amènerait une banque plus grande de coroners, donc un choix plus grand de
candidats potentiels à la gestion, ça, je ne vois pas le lien entre
l'amendement et le fait qu'il y aura plus ou moins de coroners éventuellement.
Ça fait que je voulais le noter.
Et le comité, bien, ça va être contenu
dans un futur projet de règlement que mes collègues auront l'occasion de voir
quand il va être prépublié à la Gazette officielle. J'ai déjà quand même
livré certains éléments de mes intentions dans ce règlement-là, que ce soit
pour les professions éventuellement éligibles, pour les qualifications requises
pour les postes, le principe des poupées russes, que je trouve intéressant et
logique. Et, pour les comités de sélection, ce sera toujours formé d'un chiffre
impair, comme ça il n'y aura pas de possibilité, à moins d'une récusation, là,
mais il va y avoir toujours une majorité automatique parce qu'on est un nombre
impair. Et ce sera composé de gens qui ont des fonctions sérieuses et
compatibles avec le fait d'être membre de ce type de comité là. Quand on pense par
exemple au comité qui pourrait déterminer les personnes aptes à être nommées
Coroner en chef, bien, ce sera... il y aura éventuellement des administrateurs
d'État, fort probablement un sous-ministre. Donc, il y aura des gens, là,
d'expérience et des gens sérieux qui vont faire l'évaluation des candidats, des
gens qui ont de l'expérience puis qui occupent des fonctions de gestion, parce
que je le répète, ce qu'on veut, c'est un bon gestionnaire. Et la personne qui
va devenir Coroner en chef, si elle n'est pas déjà coroner, parce qu'on
n'exclut pas les coroners, là, puis nos deux amis qui sont venus, de
l'Association des coroners, vont avoir leur chance aussi, vont même désormais
avoir leur chance, parce qu'ils sont temps partiel, ça fait que, jusqu'à
aujourd'hui, à moins de tomber dans un concours de permanents, ne pouvaient pas
aspirer...
Mme Guilbault :
...et la personne qui va devenir Coroner en chef, si elle n'est pas déjà
coroner, parce qu'on n'exclut pas les coroners, là, puis nos deux amis qui sont
venus, de l'Association des coroners, vont avoir leur chance aussi, vont même
désormais avoir leur chance, parce qu'ils sont temps partiel, ça fait que,
jusqu'à aujourd'hui, à moins de tomber dans un concours de permanents, ne
pouvaient pas aspirer, maintenant, vont pouvoir. Et donc il n'y a personne, en
ce moment, là, il n'y a aucun coroner qui va être exclu de la possibilité
d'être coroner en chef adjoint ou Coroner en chef. Au contraire, ils vont être
désormais tous potentiellement éligibles à le devenir. Mais on ne peut pas
fermer la porte à quelqu'un qui viendrait de l'extérieur et qui n'aurait pas
envie nécessairement d'être coroner, mais serait intéressé d'être Coroner en
chef ou coroner en chef adjoint, qui aurait les qualifications pour le faire,
qui aurait la disponibilité pour le faire, l'empathie pour le faire, l'intérêt,
la motivation, tout ce que ça prend, la pensée stratégique, la capacité de
gestion, les connaissances en ressources humaines, ressources financières,
ressources matérielles, parce qu'il a déjà été gestionnaire ailleurs. Donc, on
ne peut pas, à mon sens, se priver d'un bon candidat en le contraignant à être
coroner avant d'être Coroner en chef.
Le Président (M.
Bachand) : ...
M. Rousselle
: Donc, qu'est-ce
que j'entends de la ministre, c'est... on cherche un gestionnaire. Donc, en
cherchant un gestionnaire, on ne cherche pas nécessairement un coach, on ne
cherche pas nécessairement quelqu'un qui va pouvoir suggérer des choses à
d'autres personnes. C'est ça que j'entends. Moi, quand je parle... Là, vos avez
parlé de cinq, à un moment donné, mais c'est pas mal plus que les cinq, là. Je
ne vise pas les permanents, moi, là, là, je vise vraiment l'ensemble des
coroners, tous les coroners que vous avez nommés. Puis d'ailleurs il devrait y
en avoir plus, parce qu'on le sait tous, là, dans le projet de loi, vous l'avez
dit tantôt, justement, on parle de pharmaciens, d'infirmières, ingénieurs, donc
il va y en avoir d'autres qui vont être nommés aussi.
Puis je n'ai jamais parlé de trois ans, tu
sais, j'ai parlé au moins d'une expérience. Donc, une expérience d'un an. Là,
je peux... Parce que, là, vous dites toujours : Oui, mais quelqu'un qui a
de l'expérience ailleurs... Oui, je comprends ça, mais cette personne-là, qui
est le bon gestionnaire, comme vous dites... Parce que, là, j'entends juste que
ça prend un bon gestionnaire. Je comprends que ça prend de la gestion, ça, je
ne le nie pas, mais ça ne prend pas qu'un gestionnaire, ça prend quelqu'un qui
a aussi une expertise dans le domaine. Puis là je ne parle pas d'une expertise
de trois ans, mais au moins quelqu'un qui est là depuis un an, qui est capable
de voir, je veux dire, l'ensemble, qui est capable de comprendre comment ça
fonctionne, la business, excusez l'anglicisme, là, mais comment ça fonctionne, vraiment,
le fonctionnement d'un coroner, ce qu'il peut suggérer. Donc, je comprends,
puis on veut le régler, là, puis je l'entends, puis on a tous le même objectif,
là, c'est de corriger le by-pass, là, de dire : Écoute, j'ai la possibilité
de le nommer aujourd'hui puis, demain, je pourrais le nommer Coroner en chef.
On veut arrêter ça, là, tu sais. Je comprends, là, il n'y a pas de problème,
là, ce n'est pas là-dedans qu'on veut... on veut vraiment le corriger. Encore
une fois, comme l'Association des coroners, comme ils le mentionnaient, puis
c'est eux autres qui l'ont mentionné, l'empreinte d'indépendance, c'est ça qui
est vraiment important.
Puis oui, vous dites qu'il y a un comité
qui va être… puis par règlement, puis encore là j'entends les questions de ma
collègue. Il me semble que ça ne peut pas être plus indépendant que ça, si
c'est pris par l'intérieur, des coroners...
M. Rousselle
:
…mentionné, l'empreinte d'indépendance, c'est ça qui est vraiment important.
Puis oui, vous dites qu'il y a un comité
qui va être… puis par règlement, puis encore là j'entends les questions de ma collègue,
il me semble que ça ne peut pas être plus indépendant que ça, si c'est pris par
l'intérieur des coroners eux-mêmes, ça ne peut pas être plus indépendant que
ça, puis impartial, puis d'intégrité, donc. Puis, comme je vous dis, bien,
c'est à nous, là… c'est à nous, au gouvernement, mais c'est à la coroner en
chef en place, actuellement. Puis vous dites qu'elle n'est pas… elle est pour
2023, si j'ai bien compris, bien déjà elle a le temps, elle, là, là, de
projeter la relève quelque part, donc de voir dans son bassin. Puis, là,
surtout qu'il va y avoir des nouvelles personnes qui vont arriver, justement,
comme coroners, mais elle, elle va pouvoir, justement, projeter comme toute
saine gestion… on parle de gestionnaire, mais toute saine gestion qui prévoit justement
une bonne relève puis une relève adéquate.
Là, on va chercher juste quelqu'un qui
gestionne sans connaître vraiment les petites spécificités du coroner, et c'est
là que ça… c'est là que c'est… je trouve ça malheureux.
Le Président (M.
Bachand) : Oui, Mme la députée de Vaudreuil.
Mme Nichols : Bien, moi, je
trouve… je suis vraiment... moi, j'ai un profond malaise de voter sur cet article-là,
j'ai un profond malaise parce qu'on nous dit que ça va être dans le règlement à
venir, mais on n'a aucune idée de ce qui va être dans le règlement à venir, on
n'a aucune idée du comité qui va être formé, qui vont être les membres, quelle
expertise ils vont avoir, ils vont venir de quel milieu, qui va prendre la
décision finale. On nous demande notre avis. Moi, j'ai vraiment, mais vraiment
un malaise et je tiens à le souligner.
Et quand on dit : Bien, on veut… ça
peut être quelqu'un qui vient de l'extérieur, je suis d'accord, il y en a, des
bonnes personnes, là, qui peuvent venir de l'extérieur. Mais là, ici, là, tu
sais, on dit, mettons dans le domaine des finances : Bien oui, ça peut
être quelqu'un qui vient de l'extérieur du domaine des finances, mais le
domaine des finances, c'est large, le domaine des coroners, là, c'est petit,
là. Un gestionnaire…
Tu sais, je ne peux pas croire qu'on
aurait… on se baserait sur le bon gestionnaire, mais qu'il n'a pas d'expérience
comme coroner ou qu'il n'a pas de suivi, qu'il n'a pas goûté… Il a beau être un
bon gestionnaire, mais, s'il ne sait pas comment tu élabores ça, un rapport de
coroner, ou qu'il n'est jamais allé sur une scène, ou qu'il n'a jamais dealé
avec ces éléments-là, il a beau être bon gestionnaire, faire des bels horaires
de travail 9 à 4, dispatcher des bons… des heures de garde, il a beau avoir
toute qu'est-ce que ça prend, là, mais s'il ne l'a pas, l'expérience, moi, je
pense que c'est beaucoup mieux, surtout dans le cas, ici, des coroners… Je ne
dirais pas la même chose comme pour Investissement Québec ou… Mais, tu sais,
c'est beaucoup plus large comme domaine, là, c'est un domaine… ça peut être les
finances, ça peut être de l'administration, ça peut… Mais ici, on parle d'un
domaine très précis, on parle d'un domaine… on parle des coroners.
Donc, moi, je vous le dis, j'ai vraiment
un profond malaise que ça soit quelqu'un qui vienne de l'extérieur, je le
réitère. Je pense que c'est…
Puis vous avez été là, vous l'avez
dit : des fois, on engage des coroners à temps…
Mme Nichols : ...on parle d'un
domaine... on parle des coroners. Donc, moi, je vous le dis, j'ai vraiment un
profond malaise que ça soit quelqu'un qui vienne de l'extérieur. Je le réitère,
je pense que c'est... Puis vous avez été là, vous l'avez dit, des fois on
engage des coroners à temps partiel, puis ils sont à temps partiel, puis on se
dit : Oh my God! Il ne fera pas longtemps, parce qu'il ne l'a pas,
l'intérêt. Bien, il ne l'a pas, l'intérêt, mais lui, il pensait bien aimer
cela. Ça fait que, tu sais, on ne va peut-être pas engager un gestionnaire
qui... Bien, il est super bon gestionnaire, mais, aïe! il s'en tape de comment
ça fonctionne, les coroners.
• (17 h 10) •
Donc, je vous le dis, moi, je pense qu'il
y a une façon de le libeller peut-être autrement ou il y a peut-être une façon
de... Peut-être qu'on peut déposer un sous-amendement pour trouver un autre
groupe que... Nous, c'est sûr qu'on avait proposé «coroner déclaré». Mais, moi,
je pense que ça doit rester à l'intérieur, puis c'est justement... ça va permettre
à des personnes qui sont là peut-être depuis des années, des passionnés qui
sont allés chercher une expertise, un D.E.C., une formation professionnelle en
gestion de les gérer. Ils connaissent déjà le milieu, ils sont bien placés, ils
savent faire un rapport, ils sont déjà allés sur des scènes. Moi, je pense que
ça, des fois, là, l'expertise terrain, là, ça vaut cent fois mieux que le bon
gestionnaire. Moi, c'est mon avis.
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup. Intervention, M. le député de
Vimont?
M. Rousselle : Écoutez, je
pense qu'on a fait le tour. Moi, je pense que, si on veut projeter le côté
coroner vraiment à un autre niveau, si on veut vraiment, comme je le parlais...
je disais tantôt, si on veut vraiment s'organiser... qu'il y ait une relève à
l'intérieur des coroners puis intéresser d'ailleurs les gens... Parce qu'il va
y avoir des jeunes qui vont s'intéresser là-dedans, qui vont dire : Ah!
bien, j'ai même une possibilité d'avoir une augmentation, d'avoir un titre, tu
sais, comme le coroner adjoint ou coroner en chef. Bien, ça peut même motiver
les gens à dire : Bon, bien, O.K. Bien là, c'est intéressant d'y aller.
Donc, moi, je pense que ça pourrait être un incitatif.
Puis, encore là, comme je vous dis, je
n'ai jamais dit... tu sais, je veux dire, on peut avoir quelqu'un... Puis là,
oui, il faudrait avoir un sous-amendement, parce qu'effectivement il ne
faudrait pas avoir quelqu'un qui est nommé la veille, puis... Non. Mais
quelqu'un qui a une expérience d'un an, je pense que ça pourrait être correct,
là, je pense, à moins que la ministre ait une autre idée, là. Je veux dire, on
jase, là, donc on peut regarder ça, là, il n'y a pas de problème. Mais
l'objectif, c'est de trouver le bon article, la bonne écriture pour que, justement,
que ça passe d'une bonne manière puis que... Alors, quand on parle d'intégrité
et tout, bien, je pense que c'en est une, une bonne manière, puis en même
temps, bien, c'est d'encourager les coroners, c'est de motiver les coroners
à... Et peut-être, encore là... Puis là, il y a une idée qui me vient.
Peut-être qu'il y a un coroner à l'intérieur de la boîte qui va dire :
Bien, moi, peut-être que j'ai la... je voudrais peut-être devenir coroner
adjoint ou coroner en chef, j'aimerais peut-être aller suivre des cours,
justement, ou je vais aller chercher une formation, justement, en gestionnaire.
Donc, tout ça, c'est possible. Donc, en
plus d'avoir peut-être des gestionnaires déjà dans la boîte puis des
gestionnaires qui vont devenir coroners, bien, moi, je pense qu'on agrandit
notre champ à des possibilités d'avoir la bonne personne à la bonne place.
Le Président (M.
Bachand) : Merci...
M. Rousselle
: ...mais
je vais peut-être aller suivre des cours, justement, ou je vais aller chercher
une formation, justement, en gestionnaire. Donc, tout ça, c'est possible. Donc,
en plus d'avoir des gestionnaires déjà dans la boîte puis des gestionnaires qui
vont devenir coroners, bien moi, je pense qu'on agrandit notre champ à des possibilités
d'avoir la bonne personne à la bonne place.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Autres interventions? Oui, Mme la ministre.
Mme Guilbault :
... là, bien c'est parce que j'entends les collègues dire : Ça va motiver
les troupes puis les gens vont avoir des espoirs de carrières, mais il n'y a absolument
rien qui les empêche d'avoir ces espoirs-là dans l'article 5. Un n'empêche pas
l'autre, là. Je ne comprends pas pourquoi on met ça en opposition. Au
contraire, maintenant, tous les coroners, au lieu de juste les permanents vont
être éligibles à devenir chef ou chef adjoint, mais en plus des autres
personnes.
Puis, tu sais, quand on dit : On veut
juste un bon gestionnaire, bien oui, on veut un bon gestionnaire puis quand on
dit : Ce n'est pas comme les finances, là, ces coroners, c'est quelque
chose de précis, mais dans quel sens? On va déjà avoir probablement six
professions éligibles à devenir coroner. C'est quand même assez vaste, alors
que le milieu de la finance, ça gravite pas mal autour de la finance puis de l'économie.
Ça fait que tu n'as pas plus diversifié comme profil qu'un bassin de coroners
qui sont, en ce moment, avocats, ou médecins, ou notaires et qui vont éventuellement,
en plus, être aussi pharmaciens, infirmiers ou ingénieurs.
Alors, j'ai un peu de mal à suivre cette argumentation-là,
M. le Président, puis quand on parle de nominations partisanes, alors que c'est
exactement l'inverse, moi, je persiste, et je signe que je sais que cette organisation-là
a besoin d'un bon gestionnaire, et je suis d'accord avec le député de Vimont,
puis, je pense, la députée de Vaudreuil, qu'il faut que tous les coroners en ce
moment aient au moins l'espoir raisonnable de pouvoir accéder à un poste de
gestion à même l'organisation, surtout quelqu'un qui est là depuis longtemps,
qui connaît ça, qui aime ça, qui est disponible, qui prend peut-être même des
formations complémentaires, ça, je suis parfaitement d'accord.
Puis il y a fort à parier que ces gens-là,
vont déposer leurs candidatures quand il y a une ouverture qui va se présenter,
puis qui pourrait être retenu par le comité de sélection, puis ce sera eux,
éventuellement peut-être, qui va être nommé. Peut-être qu'on parle de tout ça,
puis que, dans le fond, ça va toujours être des coroners dans le futur qui vont
être nommés à ces postes-là. Mais, moi, je veux prévoir la possibilité d'aller
recruter ailleurs, parce que je sais qu'il existe des gestionnaires, en
particulier dans certains domaines pointus.
J'ai parlé de pathologie, mais j'aurais pu
parler d'autres domaines de la médecine. J'aurais pu parler... puis quand je
vais avoir ajouté mes trois professions, mais, tu sais, moi, quelqu'un qui aura
fait de la pharmacologie, ou tu sais, il y a des gens qui vont avoir fait des
choses intéressantes, mais qui sont déjà à un poste... à un stade de leur
carrière, à un niveau dans leur carrière où ils n'accepteront pas d'être
coroner. Ils vont dire : Moi, je pourrais être coroner en chef, je trouve
ça bien intéressant. Ça me tente, ce défi-là, mais je ne serai pas coroner, là,
tu sais. Je suis ailleurs, je fais d'autres choses puis tant qu'à ça, je vais
aller faire d'autre chose chez quelqu'un qui me veut comme gestionnaire.
C'est que, moi, c'est ça que je veux
éviter. Donc, c'est pour ça que je persiste à croire que c'était la bonne chose
à faire que d'ouvrir légèrement...
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de Vimont.
Mme Guilbault :...ce
qui n'exclut absolument pas les coroners comme étant de bons candidats
potentiels.
M. Rousselle
: Je
l'entends, il n'y a pas de problème là-dessus. Mais par expérience, je peux
vous dire, c'est que bien souvent, quand que tu vas chercher à l'extérieur de
la boîte, on peut dire ça comme ça, bien, des fois, ça vient démotiver aussi
les troupes. Et ça, je peux vous donner des expériences de corps de police et
d'autres choses...
Mme Guilbault :
...ce qui n'exclut absolument pas les coroners comme étant de bons candidats
potentiels.
M. Rousselle
: Je
l'entends, il n'y a pas de problème là-dessus. Mais par expérience, je peux
vous dire, c'est que bien souvent, quand que tu vas chercher à l'extérieur de
la boîte, on peut dire ça comme ça, bien, des fois ça vient démotiver aussi les
troupes. Et ça, je peux vous donner des expériences de corps de police et
d'autres chose qui, à un moment donné, bien... C'est ça. Ça, je peux vous en
nommer à la pelletée. Donc, quand qu'on me dit : Oui, mais ils ont la
possibilité de nommer, oui, ils ont la possibilité d'appliquer, ils ont la
possibilité d'être là, mais ils n'arrivent pas dans la boîte quand c'est quelqu'un
de l'extérieur qui arrive, là, c'est comme : Bien, c'est ça. Tu sais, ça
peut être même démotivant des fois. Puis ça, par expérience, je peux vous le
dire. Pas moi personnellement, là, mais j'en connais, des gens qui ont été
démotivés à cause des choses comme ça.
Donc, juste pour vous dire, c'est que
c'est juste apprendre à un moment donné à prendre les responsabilités... de le
voir autrement et puis de s'organiser justement que les gens puissent avoir
l'opportunité, oui, de se présenter, mais en même temps de prévoir dans
l'avenir, de se projeter dans l'avenir, dire : O.K., là, celle qui est là actuellement
en 2023... Bon, bien, déjà là, on est même peut-être en retard dans le sens de
dire : Bien, là, là, il faut commencer à prévoir c'est qui qui va être le
remplaçant, déjà prévoir d'avance. On a la mauvaise habitude, puis ça, pas
juste au gouvernement du Québec, là, je veux dire, je pense qu'on pourrait y
aller au moins au niveau canadien, je pourrais vous dire, là, on pourrait même
sortir de la province, d'attendre toujours à la dernière minute, toujours...
Quand que ça arrive, là, c'est comme : Là, là, go, go, go, il faut y
aller, puis là, là, ouh! on est serrés, puis là, bien, on fait un concours.
C'est malheureux, là, des fois, c'est peut-être l'être humain qui est fait de
même, je ne sais pas, mais on ne prévoit jamais, jamais, jamais.
Et moi, je pense qu'on pourrait peut-être
changer la mentalité là-dedans puis commencer à prévoir, à mettre une manière
de faire à l'intérieur des coroners, dire : Bien, écoutez, là, on va
commencer à préparer, justement, des futurs chefs, des futurs coroners en chef,
adjoints parmi les troupes. Et puis, à ce moment-là, bien, on pourrait
s'organiser justement puis déjà dire : Bien, écoutez, quand qu'on peut
voir... Même la coroner en chef pourrait voir déjà des éléments peut-être parmi
de ses coroners. Et là, quand je vous dis, là, c'est à l'ensemble des coroners,
qu'ils soient temps-partiels ou peu importe. Bien, si elle est capable de noter
déjà des coroners qui sont susceptibles à être de bons gestionnaires, bien,
peut-être un cours d'appoint justement qui pourrait comme finaliser, oui.
Parce que je ne suis pas sûr que
quelqu'un... vous avez parlé d'au niveau bancaire, bien, je ne suis pas sûr que
quelqu'un peu importe de la banque ou de la caisse qui va arriver sur place,
oui, ça va être un bon gestionnaire sûrement, il va être capable... comme ma
collègue le mentionnait, il va être capable de gestionner, c'est correct. Mais
je pense que c'est plus que ça qu'on... En tout cas, moi, je pense que c'est ça
qu'on devrait demander plus au coroner. Tu sais, on demande justement un
système d'accompagnement, un système de conseil en même temps. Donc, cette
personne-là, elle ne pourrait même pas faire ça, c'est certain. Peut-être avec
le temps. Mais là on va parler tantôt de son mandat, de la durée de son mandat.
Est-ce qu'elle va être capable, à un moment donné, d'acquérir assez
d'expérience dans ce mandat-là pour donner de l'expérience à d'autres? Pas sûr.
Comprenez-vous? C'est pour ça qu'à un moment donné je me dis, si on prend déjà
quelqu'un dans la boîte qui... Puis là on va l'élargir, la boîte, justement,
là. Donc, à ce moment-là, bien, de prévoir le...
M. Rousselle
: …de la
durée de son mandat, est-ce qu'elle va être capable, à un moment donné,
d'acquérir assez d'expérience dans ce mandat-là pour donner de l'expérience à
d'autres? Pas sûr. Comprenez-vous? C'est pour ça qu'à un moment donné je me
dis, si on prend déjà quelqu'un dans la boîte qui… puis là on va l'élargir, la
boîte, justement, là, donc, à ce moment-là, bien, de prévoir pour le futur.
Le Président (M.
Bachand) : Il n'y a pas d'autres interventions? S'il n'y a pas
d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix par appel
nominal.
Une voix
: …
Le Président (M.
Bachand) : Ça va? Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Oui. M. Rousselle
(Vimont)?
M. Rousselle
: Pour.
La Secrétaire
: Vote
par procuration, M. Rousselle (Vimont) pour M. Birnbaum
(D'Arcy-McGee)?
M. Rousselle
: Pour.
La Secrétaire
: Mme Guilbault
(Louis-Hébert)?
Mme Guilbault :
Contre.
La Secrétaire
: M. Martel
(Nicolet-Bécancour)?
M.
Martel
:
Contre.
La Secrétaire
: M. Lemieux
(Saint-Jean)?
M. Lemieux : Contre.
La Secrétaire
: M. Lafrenière
(Vachon)?
M. Lafrenière : Contre.
La Secrétaire
: Mme Lachance
(Bellechasse)?
Mme Lachance : Contre.
La Secrétaire
: Mme Lecours
(Les Plaines)?
Mme Lecours (Les Plaines) :
Contre.
La Secrétaire
: Vote
par procuration, M. Lafrenière au nom de M. Lévesque (Chapleau)?
M. Lafrenière : Contre.
La Secrétaire
:
M. Lafrenière (Vachon) pour M. Lamothe (Ungava)?
M. Lafrenière : Contre.
La Secrétaire
:
M. Bachand (Richmond)?
• (17 h 20) •
Le Président (M.
Bachand) : Abstention. Donc, l'amendement est rejeté.
Interventions sur l'article 8 proposé par l'article 5? Est-ce qu'il y
a d'autres interventions? M. le député de Vimont.
M. Rousselle : Bien, écoutez,
c'est toujours dans… c'est toujours… mon malaise est là. Donc, je veux dire,
j'en ai débattu avec la motion que j'ai mise. Je trouve malheureux… ou, en tout
cas, j'espère toujours encore qu'on amène une nouvelle écriture pour essayer de
toujours… d'avoir une teinte, là, de… je comprends le comité, je comprends tout
ça, là, ça, j'ai tout compris ça, il n'y a pas de problème, mais quelque part,
personne déclarée, donc, à ce moment-là… Puis je comprends la ministre quand
elle dit : Bien, moi, là, je veux avoir le meilleur gestionnaire puis je
vais le chercher où il est, puis c'est un gestionnaire. J'entends. Il n'y a pas
de problème.
Mais, je me dis, à ce moment-là, O.K.,
c'est vraiment un gestionnaire qu'on veut, on ne veut même pas quelqu'un qui a
moindrement un petit peu d'expérience dans le domaine. Donc là, je comprends
qu'avec qu'est-ce qui est écrit actuellement, c'est qu'on cherche vraiment
quelqu'un qui est gestionnaire, puis «that's it that's out». Tu sais, on ne va
pas… on ne demande pas plus que ça. Je comprends qu'il y a un comité de
sélection, je comprends qu'ils vont aller… le comité de sélection va… mais là
la teinte qu'on me donne, c'est que, là, la priorité, c'est le gestionnaire,
donc le côté expérience… bien, en espérant qu'il y a… Puis oui, je l'ai entendu
que les coroners en place vont pouvoir, justement, appliquer aussi, ça, j'ai
entendu, il n'y a pas de problème, j'entends très bien.
Mais, encore une fois, comme je le disais
tantôt, quand on va chercher quelqu'un de l'extérieur, bien, ça peut démotiver,
des fois, des gens qui ont de l'ambition… puis qui dit : Bien, moi,
j'aimerais ça devenir coroner adjoint ou en chef à un moment donné. Puis là,
bien, son ambition vient d'être brisée, puis là, bien, la motivation des troupes,
elle peut se sentir là, à ce moment-là. Donc, tu sais, je comprends que tous
les coroners vont pouvoir appliquer, ça, j'entends vraiment bien, mais moi,
j'aurais plus vu…
M. Rousselle : …ou en chef à un
moment donné, puis là, bien, son ambition vient d'être brisée, puis là, bien,
la motivation des troupes, elle peut se sentir là, à ce moment-là. Donc, tu
sais, je comprends que tous les coroners vont pouvoir appliquer, ça, j'entends
vraiment bien, mais moi, j'aurais plus vu qu'on prévoit pour l'avenir puis
qu'on prépare les troupes pour le futur, comme bien des cadres le font.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Autres interventions? S'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à la mise aux voix de l'article 5. Mme
la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Oui. Mme Guilbault
(Louis-Hébert)?
Mme Guilbault :
Pour.
La Secrétaire
: M. Martel
(Nicolet-Bécancour)?
M.
Martel
:
Pour.
La Secrétaire
: M. Lemieux
(Saint-Jean)?
M. Lemieux : Pour.
La Secrétaire
: M. Lafrenière
(Vachon)?
M. Lafrenière : Pour.
La Secrétaire
: Mme Lachance
(Bellechasse)?
Mme Lachance : Pour.
La Secrétaire
: Vote
par procuration… oh! pardon. Mme Lecours (Les Plaines)?
Mme Lecours (Les Plaines) :
Pour, excusez-moi.
La Secrétaire
: Madame…
pardon. Vote par procuration, M. Lafrenière au nom de M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lafrenière : Pour.
La Secrétaire
:
M. Lafrenière au nom de M. Lamothe (Ungava)?
M. Lafrenière : Pour.
La Secrétaire
: M. Rousselle
(Vimont)?
M. Rousselle
:
Abstention.
La Secrétaire
: Vote
par procuration : M. Rousselle (Vimont) pour M. Birnbaum
(D'Arcy-McGee)?
M. Rousselle
:
Abstention.
La Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M.
Bachand) : Abstention. Donc, l'article 5 est adopté.
Article 6, Mme la ministre, s'il vous plaît.
Mme Guilbault :
Oui, M. le Président, je demanderais une suspension sur l'article 6 parce
qu'il est possible que je dépose un amendement, mais je suis encore en
réflexion. Ça fait que si les collègues sont d'accord, je le suspendrais pour
aujourd'hui.
Le Président (M.
Bachand) : M. le député de Vimont.
M. Rousselle
: Bien, il
n'y a pas de problème. Écoutez, effectivement, on va… on était pour en jaser.
Nous aussi, on avait des suggestions, mais effectivement… mais on a attendu, je
pense… puis on a vu votre réaction aussi quand les… je pense, c'est les
pharmaciens, je pense, qui avaient parlé de mandat, ou en tout cas. Ce n'est
peut-être pas eux autres, là, puis je ne veux pas leur mettre des mots dans
leur bouche, là, mais je pense, c'est les pharmaciens qui avaient apporté,
justement, un temps supérieur ou quoi que ce soit. Et… bien, regardez, oui, on
va le reporter puis…
Le Président (M.
Bachand) : D'accord. Ça fait que consentement pour suspendre
l'article 6?
Mme Guilbault :
Ah! bien, M. le Président, je vais retirer ma demande de suspension… oui, de
suspension. C'est qu'en fait, j'ai l'impression que les deux côtés, on aimerait
ça discuter de ce qu'on pense de l'article 6, donc je maintiens ma réserve
de possibilité d'amendement, qui serait peut-être à finaliser, là, puis on ne
serait peut-être pas prêts aujourd'hui même à le déposer, mais on pourrait
peut-être entamer la discussion parce que j'aimerais avoir le point de vue de
mes collègues sur la chose.
M. Rousselle
: Ah!
bien, ça me convient…
Mme Guilbault :
Puis si jamais on finissait la discussion au complet, je me garderais peut-être
quand même la possibilité de déposer un amendement, d'y revenir plus tard à la
prochaine séance puis de continuer pour les autres articles.
Le Président (M.
Bachand) : Donc, tout le monde comprend qu'on ne suspend pas.
Ça va? M. le député de Vimont.
M. Rousselle
: On a
tous compris ça, il n'y a pas de problème.
Le Président (M.
Bachand) : C'est pour être certain.
M. Rousselle
: Oui,
c'est ça.
Le Président (M.
Bachand) : O.K. M. le député de Vimont, s'il vous plaît.
M. Rousselle
: Bien,
écoutez, oui, j'abonde dans le même sens, là.
Mme Guilbault :
Ah! il faut que je lise l'article, hein, je…
M. Rousselle : Oui, bien,
c'est ça, oui. Allez-y. Oui, c'est vrai.
Mme Guilbault :
Ah! O.K. Allez-y, allez-y, allez-y.
Le Président (M.
Bachand) : Vous devez lire l'article, Mme la ministre.
M. Rousselle : Oui, c'est
vrai, vous ne l'avez pas lu.
Mme Guilbault :
Il faut que je lise l'article. Bon, article 6 : L'article 9 de
cette loi est modifié :
1° par le remplacement du premier alinéa
par le suivant :
«Le mandat du coroner en chef et celui
d'un coroner en chef adjoint sont de cinq ans et ne peuvent être…
M. Rousselle : ...même sens.
Mme Guilbault :
Ah! il faut que je lise l'article, hein, je...
M. Rousselle : Oui, bien, c'est
ça, oui. Allez-y. Oui, c'est vrai.
Mme Guilbault :
Ah! O.K. Allez-y, allez-y, allez-y.
Le Président (M.
Bachand) : Vous devez lire l'article, Mme la ministre.
M. Rousselle : Oui, c'est
vrai, vous ne l'avez pas lu.
Mme Guilbault :
Il faut que je lise l'article. Bon, article 6 : L'article 9 de
cette loi est modifié :
1° par le remplacement du premier alinéa
par le suivant :
«Le mandat du coroner en chef et celui d'un
coroner en chef adjoint sont de cinq ans et ne peuvent être renouvelés.»;
2° par la suppression, dans le deuxième
alinéa, de «ou nommés de nouveau».
Donc, ça modifie... C'est ça, le mandat
n'est plus renouvelable et dure cinq ans, puis quand... on enlève «nommés de
nouveau», évidemment, puisqu'ils ne sont plus renouvelables.
Le Président (M.
Bachand) : ...Vimont.
M. Rousselle : Bien, écoutez,
là, je pense qu'il y a deux côtés, il faut regarder. Je comprends qu'on ne
pense pas... on ne veut pas des coroners nommés à vie, là, on s'entend, là. Je
veux dire, ce n'est pas ça qu'on veut pantoute, mais, quelque part, on veut
avoir aussi une expertise qui reste en place. Tu sais, quelque part... D'ailleurs,
j'en parlais un peu plus tôt, dans mon amendement, et tout, c'est que... Et
surtout que, là, on veut chercher un gestionnaire. Encore plus. C'est que, là,
ça se peut que ça soit un gestionnaire, puis ce gestionnaire-là, en espérant...
puis pas «en espérant», il va acquérir de l'expérience dans le domaine, là. Je
veux dire, tu sais, un gestionnaire, il va s'organiser pour acquérir, là, le
bagage nécessaire.
Moi, je pense que dire un cinq ans non
renouvelable, parce que c'est ça que je lis bien, là, je ne suis pas sûr qu'on
ne se bloque pas à cinq ans. Moi, j'aurais plus vu un cinq ans renouvelable ou
un quatre ans renouvelable avec un autre quatre ans, quelque chose de même, tu
sais, je veux dire, puis là, je vous dis, on jase, là, vous savez, on explore,
là, puis... Parce qu'on a fait le même exercice, moi et ma collègue de
Vaudreuil, là, parce que c'est... On se disait : C'est quoi, le mieux? Tu
sais, dans le fond, c'est ça qu'on cherche, là. C'est quoi qui est le mieux pour...
Bon, là, on se disait : Cinq ans pas
renouvelable, là, la personne a acquéri de l'expérience puis là il faut qu'elle
quitte. Là, quelque part... Puis là j'y vais, là, dans mes pensées, là. C'est
profond. Bien, je n'irai pas trop profond, ça... Bien, dans le sens, c'est
que... Après ça, on s'est dit : Peut-être un quatre ans puis renouvelable.
Donc, à ce moment-là, si, après quatre ans, la personne... On s'entend, si la
personne n'est pas bonne, tu sais, on s'entend, le gestionnaire qu'on a acquéri,
là, ça ne marche pas, il arrive...
Puis là je sors des hypothèses, hein, puis
là je n'en veux pas aux gens, aux banquiers ou quoi que ce soit, là. J'espère
que le... ne m'entend pas parce que je ne veux pas qu'il me fasse de trouble,
mais, dans le sens... Tu sais, mettons que c'est un banquier, puis là je
prends... parce qu'il faut que je prenne un exemple, puis qu'il n'a pas su
s'adapter, justement, au travail de coroner, puis il n'a pas su s'adapter,
justement, au travail, puis on le voit, puis ça n'adonne pas, puis... sauf
qu'il aimerait ça, parce qu'il y en a que des fois ils s'attachent à des
emplois puis là ils aimeraient ça rester plus longtemps, bien, au moins, à
quatre ans, on a la chance de voir s'il a la capacité ou pas de pouvoir
continuer, donc, avec un renouvellement de quatre ans, donc, et, s'il est
bon...
M. Rousselle
: ...puis
on le voit, puis ça n'adonne pas, puis... sauf qu'il aimerait ça, parce qu'il y
en a que des fois ils s'attachent à des emplois, puis là il aimerait ça rester
plus longtemps, bien, au moins, à quatre ans, on a la chance de voir s'il a la
capacité ou pas de pouvoir continuer, donc avec un renouvellement de quatre
ans, donc... Et, s'il est bon, bien, cette expérience-là qui est là, bien, nous
autres, on va pouvoir le continuer, ce quatre ans-là, avec un autre quatre ans.
Et je pourrais y aller avec le cinq ans aussi, parce que là je parle du quatre
ans, mais je pourrais y aller aussi avec le cinq ans.
Moi, je pense qu'il faut préserver quelque
part l'expérience de la personne et de s'assurer que c'est la bonne personne,
tu sais, c'est comme... il y a comme deux volets. Et en allant avec une
hypothèse de renouvellement une fois, je ne parle pas d'un renouvellement à
vie, là, comprenez-vous, je parle de renouvellement une fois, donc, à ce
moment-là, la personne pourrait être coroner soit 10 ans ou soit huit ans,
en tout cas, qu'est-ce qu'on pourrait en arriver à une conclusion, là, mais au
moins que cette personne-là puisse nous redonner l'expérience qu'il a eue. Parce
que là il va avoir acquis, cette personne-là, homme ou femme, va avoir acquis
une expérience. Et là, tout de suite, c'est comme... il a de l'expérience, là,
il est bon, parce qu'après quatre ans ou cinq ans il est bon, il va être
meilleur, en tout cas, j'imagine, hein, avec l'expérience qu'il va avoir
acquise, parce qu'il faut qu'il soit bon avant de commencer, on s'entend, puis
là, bien, on est comme : O.K., on passe à un autre. C'est comme... moi,
c'est comme quasiment un contresens, tu sais, quelque part, dans ma tête, là,
c'est comme : Voyons! On l'a formé, parce qu'on va, j'imagine que... en
tout cas, puis là vous m'avez bien entendu dans mes préliminaires, et tout ça,
dans le sens qu'on veut aller sur une formation, bien, on va l'avoir formé,
cette personne-là va avoir acquis de l'expérience, puis là, bien, après quatre
ans ou cinq ans, on dit : Bien, merci, tu as fait une bonne job puis bye,
bye.
Moi, je pense qu'on devrait se garder une
manière de fonctionner, de dire : Écoute, on réanalyse après cinq ans,
quatre ans, puis, s'il est vraiment bon puis qu'on a plus à perdre qu'à... tu
sais, on a plus à perdre de l'envoyer, bien, je pense qu'on devrait le garder.
Mais pas à vie, par exemple, je n'irais pas à vie, j'irais vraiment dans des
mandats comme ça. Je ne sais pas... tu sais, j'y vais, là, puis je pourrais
continuer à élaborer, mais je ne sais pas qu'est-ce que...
Mme Guilbault :
...à ce stade-ci, pour échanger... Hein?
Une voix
: ...
• (17 h 30) •
Mme Guilbault :
Donald, as-tu dit quelque chose? O.K., non, excuse. Oui, bien, c'est ça, pour
peut-être juste cadrer l'intervention, c'est que moi aussi, je réfléchis à ça.
Par contre, la notion de renouvellement, on l'a évacuée pour préserver
l'indépendance. Ça fait que, tu sais, en mettant la fonction non renouvelable,
on se met à l'abri de toute influence politique ou volonté de peut-être vouloir
protéger une certaine... un certain... pas un lien politique, mais une espèce
de satisfaction politique ou de ne pas vouloir se mettre à dos le politique ou
autre. Parce que si on prévoyait un mécanisme de renouvellement, tu sais, il
faut comprendre la fonction de coroner... Le bureau du coroner fait des recommandations...
17 h 30 (version non révisée)
Mme Guilbault :
...un certain... pas un lien politique, mais une espèce de satisfaction
politique ou de ne pas vouloir se mettre à dos le politique ou autre. Parce que
si on prévoyait un mécanisme de renouvellement... tu sais, il faut comprendre
la fonction de coroner. Le bureau du coroner fait des recommandations. Deux
gros clients de ces recommandations-là, c'est le ministère des Transports puis
le ministère de la Santé, mais de façon générale, le gouvernement reçoit
beaucoup de recommandations des coroners. Souvent, les recommandations sont
critiques. Donc, il faut s'assurer que le coroner en chef est complètement
indépendant puis à l'abri de toute suspicion d'influence politique, ou de toute
crainte d'influence politique, ou d'impression que le politique va jouer sur son
sort s'il fait des recommandations, s'il n'en fait pas et tout ça. Donc, en
enlevant la possibilité d'être renouvelé, on se plaçait à l'abri de ça et ça
ressemble... en fait, c'est pareil comme ce qu'on a fait dans le projet de loi n° 1 pour le directeur de la sûreté, le commissaire de
l'UPAC et le DPCP, qui existait déjà pour le DPCP d'ailleurs. Eux sont sept ans
non renouvelables. Ça fait que, moi, mon dilemme, il est plus sur la durée,
parce que je pense que c'est important de garder un mandat qui n'est pas
renouvelable pour justement se placer à l'abri de ça. Puis si d'ailleurs on
voulait introduire la possibilité d'être renouvelé pour le coroner en chef, il
faudrait, là, faire des modifications substantielles puis repasser ça par le
comité de législation, puis tout ça, parce que, compte tenu que l'indépendance
des coroners est consacrée, ça a été délicat de modifier ça. Là, on est arrivé
avec ce projet-là. Par contre, cinq ans non renouvelables, moi aussi, je trouve
ça court. Tu sais, quelqu'un... Tu commences à être bon, là, après cinq ans,
là, tu sais. Ça fait que je me dis peut-être sept ans pourrait être une bonne
idée, à l'image de ce qu'on a fait dans le projet de loi n° 1.
Ça fait que je vous partage mon dilemme.
M. Rousselle
: Bien, écoutez...
Le Président (M.
Bachand) : M. le député, allez-y.
M. Rousselle : Merci. Bien,
effectivement, nous autres aussi, on... puis là on fait du remue-méninges,
j'allais dire du «brainstorming», mais c'est remue-méninges, oui. On fait ça
live, là. Je vous dirais, avec votre comité que vous avez parlé tantôt, de
nomination, vous avez parlé d'un comité qui va être justement apolitique,
quelqu'un qui va être avec le sous-ministre, tout le kit. Je ne vois pas le
danger de renouveler à ce moment-là, parce que, là, ça, on ne l'avait pas cette
affaire-là. On ne l'avait pas avant, ça. Là, vous l'introduisez...
Mme Guilbault :
...
M. Rousselle : Ah non! pas de
trouble.
Mme Guilbault :
...
(Consultation)
Le Président (M.
Bachand) : Oui, continuez, M. le député.
M. Rousselle : Oui, il n'y a
pas de problème. Je peux attendre aussi, là, il n'y a pas de problème, là.
Mme Guilbault :
Non, bien, mon collègue est allé se renseigner.
M. Rousselle : Oui, O.K. Le
comité que vous avez parlé tantôt, qui est apolitique, il y a un comité qui va
être là pour la nomination, mais ce comité-là va être là aussi pour le
renouvellement. Donc, à ce moment-là...
Mme Guilbault :
Oui, des coroners, pas du Coroner en chef.
M. Rousselle : Bien, je parle
toujours des coroners, coroners, c'est ça. Donc, cette personne-là... pas cette
personne-là, mais ce comité-là va avoir aussi... aurait peut-être la...
M. Rousselle : …un comité qui
va être là pour la nomination, mais ce comité-là va être là aussi pour le renouvellement.
Donc, à ce moment-là…
Mme Guilbault :
Oui, des coroners, pas du Coroner en chef.
M. Rousselle : Bien, je parle toujours
des coroners, coroners, c'est ça. Donc, cette personne-là… pas cette
personne-là, mais ce comité-là va avoir aussi… aurait peut-être la tâche aussi
d'analyser après, un exemple, quatre ans, cinq ans, comme je vous dis, là, je
sors des chiffres comme ça, là, analyser donc si la politique n'est pas touchée
par ça, je ne vois pas le danger, tu sais, quand je vous dis… Puis, effectivement,
quatre ans ou cinq ans, moi aussi, je trouve ça un peu trop gros, parce que,
comme je vous ai expliqué un petit peu plus tôt, on va l'avoir formée, cette
personne-là, il va être… à moins qu'il ne soit pas bon. Mais l'affaire où je
vais, c'est, s'il n'est pas bon, tu sais, parce que là vous parlez du sept ans.
Mme Guilbault :
Il faut pouvoir s'en débarrasser.
M. Rousselle : Bien, c'est qu'à
un moment donné, après quatre ans, là, bien, on s'en débarrasse, tu sais, au
moins, on se donne un «gage» ou quelque chose : À quatre ans, là, écoute,
bien, il n'est pas bon, là, lui, on est mieux de changer. Puis avec votre
comité que vous avez, bien, eux autres, ils auraient aussi la tâche d'évaluer.
Donc, on ne pourrait pas mettre sur le dos, un exemple, dire : C'est la
ministre de la Sécurité publique, là… mais non, c'est le comité, si j'ai bien
compris, là, c'est le comité…
Mme Guilbault :
Oui.
M. Rousselle : …qui va
analyser, bon, ça fait que je vais toujours dans ce sens-là, avec ce comité-là,
et tout. Bien, si ce comité-là analyse vraiment la performance de cette
personne-là qui est déclarée puis décriée, comme quoi qu'il n'est pas bon,
parce que… C'est sûr que, s'il est bon, on va le garder, ça, là, j'en conviens,
mais, moi, je pense aussi, s'il n'est pas bon. Donc, moi, je pense qu'il faut y
aller de l'autre côté aussi.
Et c'est pour ça que j'allais sur un
mandat renouvelable, ça fait que ça pourrait être, comme vous disiez, quatre
ans, cinq ans, mais, au moins, il est renouvelable. Puis, s'il est bon, on peut
le garder à ce moment-là, plus longtemps, puis c'est tout. Puis s'il n'est pas
bon, bien, il n'est pas bon, puis on ne le renouvelle pas puis c'est tout, tu
sais, c'est comme… c'est rien comme ça tu sais. Et ce comité-là aurait
justement toute la capacité, la possibilité justement de voir qu'est-ce qu'il a
fait, puis ça va être facile de le voir.
Le Président (M.
Bachand) : Merci, M. le député. On peut… je vais juste poser la
question à la ministre, oui. Désirez-vous suspendre quelques instants?
Mme Guilbault :
…une suspension, oui.
Le Président (M.
Bachand) : O.K. On va suspendre quelques instants, c'est quand
même important. Merci beaucoup.
(Suspension de la séance à 17 h 35)
(Reprise à 17 h 39)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! Mme
la ministre, s'il vous plaît.
Mme Guilbault :Merci, M. le Président. Donc, on peut continuer. Alors, c'est
ça. Donc, un comité, il n'y a pas de comité de renouvellement pour des
dirigeants d'organisme actuellement, puis c'est ça qu'on vérifiait, là, avec le
Secrétariat des emplois supérieurs, parce que ça ferait comme bizarre comme
c'est une nomination d'un dirigeant d'organisme par l'Exécutif. Tu sais, qui
serait sur ce comité-là? Qui évaluerait sa performance? Ce qu'on me dit, c'est
que ce n'est pas une pratique qui existe, donc il faudrait que ce soit une
décision du ministre, du gouvernement, puis là on retomberait dans le problème
d'indépendance ou d'apparence d'indépendance.
• (17 h 40) •
Ça fait que c'est pour ça qu'on se
garderait le non-renouvelable, mais on devrait peut-être augmenter la durée.
Puis c'est sûr qu'il y a le souci de dire : S'il n'est pas bon, on est
pris avec. Mais, en même temps, on a fait le projet de loi n° 1 avec la
députée de Vaudreuil et... On a fait le projet de loi n° 1 et, dans le
projet de loi n° 1, on avait fini comme ça. Puis on avait eu le même
dilemme avec les collègues. Il y avait la collègue d'Anjou—Louis-Riel, je pense
le collègue de LaFontaine aussi entre autres, puis on se demandait, là, pour le
directeur général de la Sûreté. On avait prévu au début toutes sortes
d'affaires, puis là on tergiversait, puis on s'est dit : Pourquoi ne pas
faire les trois à sept ans non renouvelables? Parce que le DPCP était à sept
ans non renouvelables et le commissaire de l'UPAC aussi. Puis on s'est dit :
Allons-y pour ça. C'est assez long pour avoir le temps de faire quelque chose.
S'il n'est pas bon, bien, c'est plate, mais bon, ce n'est pas éternel non plus,
sept ans. Puis il y a toujours cette garantie d'indépendance par le fait que tu
n'es pas renouvelable. Donc, tu as les coudées franches parce qu'«anyway» c'est
sûr que tu n'es pas renouvelé. Ça fait que, si tu as quelque chose à faire
contre ton ministre ou contre le gouvernement, tu peux le faire.
Le Président (M.
Bachand) : M. le député.
M. Rousselle
: Oui, je
comprends, je comprends, mais... Non, non, je comprends. Je veux dire, on
chercher toujours quelque chose... Comme je vous l'ai, là, je veux dire, c'est
du remue-méninges, ce qu'on fait. Puis même de mon côté, là, dans ma tête, je
tourne-tu à gauche? Je tourne-tu à droite, là? Honnêtement, je suis rendu, là.
Comprenez-vous? C'est en plein ça. Et c'est l'échange que j'avais avec ma
collègue de Vaudreuil.
Mais je peux comprendre que c'est pour
avoir les coudées franches pour sept ans. Moi, c'est toujours sur le côté de
sept ans, la personne n'est pas bonne. Moi, c'est ça qui m'inquiète. Puis je
peux comprendre que vous dites : Bien oui, sept ans, ce n'est pas une
éternité. J'entends, c'est vrai, sept ans, ce n'est pas une éternité, mais ça
peut être long en bibitte si la personne n'est pas bonne. Comprenez-vous? Dans
ma vie antérieure, je pourrais vous dire, là, j'en ai connu, des gens pas bons.
Puis «my God», ... , eux autres, ils étaient là à vie en plus... tu sais, là...
Ça, c'était longtemps, là, comprenez-vous? Puis... Mais en tout cas, on le
vivait, puis tout le kit.
Ça fait que c'est pour ça que je me
disais : Je comprends qu'il n'y a pas de comité puis que... Mais on ne
peut pas faire ça? On ne peut pas faire... tu sais, le créer? On peut-u, on
peut... tu sais, veux dire, là, puis là on jase, là, comme je vous dis, là.
Moi, j'essaie toujours de chercher la bonne manière, puis la manière la mieux,
là. Puis je vous...
M. Rousselle
: ...je
comprends qu'il n'y a pas de comité puis que... Mais on ne peut pas faire ça?
On ne peut pas faire... tu sais, le créer? On peut-u, on peut... tu sais, veux
dire, là, puis là on jase, là, comme je vous dis, là. Moi, j'essaie toujours de
chercher la bonne manière puis la manière la mieux, là.
Puis je vous entends que vous avez déjà
fait l'exercice dans d'autres commissions, puis on le fait, on fait la même
chose ici aussi, mais, vous savez, c'est que, là, on s'en va chercher des
gens... Puis là vous allez me dire : Oui, à la Sûreté du Québec, c'est la
même affaire, ils peuvent chercher quelqu'un de l'extérieur, là, mais coroner,
je veux dire, c'est... Tu sais, comme, à la Sûreté du Québec, ils ont tellement...
un état-major tellement grand qu'à un moment donné le fait que tu es moins bon,
là, puis là je ne parle pas de personne qui est là, actuellement, là, on
s'entend, là, on y va... tu sais, on s'entend, je ne veux pas personne qui
pense que je pense du mal de quelqu'un, là, et ce n'est pas mon style, anyway»,
mais c'est qu'ils ont tellement un exécutif très grand, des fois, le fait que
tu n'es pas bon, ça se perd, tu sais, là, c'est comme... Non, mais dans le sens
qu'il y a des gens...
Mme Guilbault :
C'est dilué.
M. Rousselle
: ...qui
sont forts à côté de toi qui vont te mettre plus fort que tu es puis ils vont
te seconder, tu sais, ils vont te mettre... En tout cas, ils vont te donner un
petit peu de «tork», donc, ça, ça vient aider. Vous le savez comme moi, là,
dans... peu importe l'horizon qu'on peut avoir eu, notre expérience, là, c'est
ça.
Tandis que, là, oui, ils ont des coroners
adjoints, là, mais mettons que la gang n'est pas grosse, là, tu sais, la gang
n'est pas si grosse que ça. Donc, il faut que tu sois bon, là. Parce que, si tu
n'es pas bon, là, bien, toute la gang va en souffrir. Ça fait... C'est ça,
c'est ce côté-là que je trouve... bien, «my God», c'est là, mon dilemme, dans
ma tête, dire : Oui, je comprends, là, puis rallonger le temps, puis,
admettons, parce que vous avez parlé d'un sept ans, là... puis je me rappelle
du sept ans, vous en aviez parlé justement en consultations, que vous étiez
aussi en train de réfléchir à ça. Puis quand vous l'avez dit, moi aussi, j'ai
réfléchi à ça, comprenez-vous? Ça ne paraît pas, mais j'écoute, tu sais. Ma
femme ne pense pas, mais, je vous le dis, j'écoute.
Mais l'affaire, c'est que moi, je pense
qu'on... Puis je ne sais pas comment le dire puis comment qu'on pourrait le
faire, tu sais, mais moi, ça me fait peur d'avoir quelqu'un sept ans là qui
n'est pas bon, surtout dans une petite gang de même. Donc, c'est pour ça, il y
a-tu quelque chose d'autre qu'on peut sortir, puis là je n'en ai aucune idée,
mais aucune idée, peut-être qu'un sous-ministre, quelqu'un ici pourrait nous
dire : Oui, j'ai une idée, puis on pourrait le faire de telle manière, on
pourrait s'en sortir de telle manière. Bien, s'ils l'ont, cette idée-là, bien,
dites-moi-le, puis ça va me réconforter, dans le sens... dire : Bien, on
pourrait avoir une possibilité d'avoir la meilleure personne à cet endroit-là.
Puis comme je vous disais tantôt, bien, si la personne est bonne, bien, «my
God», on la gardera un quatre ans de plus ou un cinq ans de plus, mais, au
moins, on va être sûr que la personne qui...
M. Rousselle
: ...puis
ça va me réconforter dans le sens, dire : Bien, on pourrait avoir une
possibilité d'avoir la meilleure personne à cet endroit-là. Puis, comme je vous
disais tantôt, bien, si la personne est bonne, bien, «my God!», on la gardera
un quatre ans de plus ou un cinq ans de plus, mais au moins, on va être sûrs
que la personne qui est là, si on vit avec elle pendant quatre ans, puis elle
n'est pas bonne, bien, on le sait que le temps, il est plus court que sept ans,
un exemple, ou huit ans, peu importe le temps qu'on peut... Il y a-tu quelque
chose de possible là-dedans? Ça se peut-u ou...
Mme Guilbault :
Bien, moi, je vois deux choses, en fait, soit on garde ça comme ça, mais on
joue sur la durée, puis là, faut faire confiance au processus de sélection
aussi, là. Je parlais tout à l'heure des comités de sélection, on s'assure
d'avoir des personnes allumées là-dessus qui vont bien choisir les candidats,
puis normalement, on devrait avoir des gens qui ont de l'allure. Puis sinon,
bien, comme on ne peut pas vraiment faire de comité de renouvellement comme
tel, puis c'est vrai que ça fait bizarre, tu sais, je veux dire, l'évaluation
se fait par les emplois supérieurs, là, des dirigeants, puis c'est comme un sous-ministre,
il n'y a pas de comité qui évalue vraiment le sous-ministre, ça se fait aux
emplois supérieurs, l'évaluation, ça fait que ça serait... si on le rendait
renouvelable, faudrait que ça soit renouvelable à la décision du gouvernement.
Le gouvernement pourrait renommer le coroner en chef, mettons, comme c'est le
cas actuellement d'ailleurs. En fait, on garderait comme c'est là actuellement.
M. Rousselle
: Oui.
Bien, dû au fait, puis là, je vais dans... Excusez, vous n'avez pas donné
parole, là.
Mme Guilbault :
Mais là, il y aurait un enjeu d'indépendance ou d'apparence d'indépendance.
M. Rousselle
: Oui,
bien, c'est ça. C'est ça j'allais dire justement. Tu sais, vous en avez parlé,
au côté de l'indépendance et tout ça, là, je peux comprendre puis je ne suis
pas sûr que vous vouliez aller là-dedans. Mais c'est pour ça, j'allais toujours
avec le comité de base qu'on... donc, à ce moment-là ce n'est pas... Parce que
le comité qui va être de base, ça va être... pas juste des gens qui vont
provenir de la haute instance, ça peut être un sous-ministre, mais ça peut
être... Vous allez décider c'est qui ce comité-là.
Mme Guilbault :
Hum-hum.
M. Rousselle
: Donc, ce
comité-là qui est formé, bien, c'est... il pourrait peut-être avoir ce
mandat-là justement de réévaluer dans... on parle de quatre ans, mettons, là,
je donne un chiffre de même, là. Parce que j'essaie toujours de trouver la
solution pour ne pas que le gouvernement ait... qu'il ait la tâche, dire :
Bon, c'est ça, là, c'est une nomination politique, puis là, bien, c'est ça, on
le renouvelle, puis on le sait par expérience qu'à un moment donné, peu importe
qu'il y a une enquête, quoi que ce soit, bien, ils n'ont pas eu le choix de le
nommer ou vous savez qu'est-ce qui peut... Mais, en tout cas, en politique,
hein, il faut se protéger de tout, là. Mais c'est pour ça que j'arrive toujours
avec l'idée de ce comité-là qui pourrait être revu dans quatre ans, tu sais, de
dire : Bien, vous avez la tâche dans quatre ans. Puis... Encore là, tu
sais, comme je vous dis, je vous dis ça puis en même temps, dans ma tête, là,
c'est flou puis je ne suis pas précis non plus.
Mme Guilbault :
Bien, c'est que nous, c'est ça, on peut avoir des idées comme ça, mais il faut
quand même s'attacher avec les processus en place aux emplois supérieurs parce
que ça reste un dirigeant d'organisme, tu sais, comme les autres dirigeants
d'organisme. Ça fait qu'eux ont le souci, j'imagine — puis là, je
parle pour eux, mais tu sais, moi, je ne suis pas experte non plus, là, mais il
faut quand même que je respecte ce qui est en place — mais ils ont
leur façon de faire pour les dirigeants d'organisme, puis ils essaient de
rester, j'imagine, dans des processus relativement uniformes...
Mme Guilbault :
…un dirigeant d'organisme, tu sais, comme les autres dirigeants d'organisme. Ça
fait qu'eux ont le souci, j'imagine… puis là, je parle pour eux, mais tu sais,
moi, je ne suis pas experte non plus, là, mais il faut quand même que je
respecte ce qui est en place, mais ils ont leur façon de faire pour les
dirigeants d'organisme, puis ils essaient de rester, j'imagine, dans des
processus relativement uniformes par rapport à ce qui se fait pour d'autres
dirigeants d'organisme. Puis là, ce qu'on me dit, c'est que ça créerait une
espèce de bizarrerie d'avoir un comité de renouvellement pour ce dirigeant
d'organisme là alors qu'il n'y en a pas pour les autres.
M. Rousselle : Parce que là,
vous parlez d'emplois supérieurs, donc c'est vraiment dans la boîte des emplois
supérieurs qui auraient à… puis comme vous dites, ça aurait l'air bizarroïde,
là, de… mais ce comité-là d'emplois supérieurs, justement, il ne pourrait pas…
puis là, je le dis comme ça vient, là, ça ne pourrait pas être… le comité
supérieur ne pourrait pas désigner, justement, un autre comité qui réévalue?
Ils ne pourraient pas faire ça? Ça ne s'est jamais fait, sûrement, là, mais on
peut-u prévoir ça, peut-être, là, ou dans… Puis là, je donne l'idée pour ça
ici, mais ça pourrait être l'idée qui pourrait aller dans d'autres emplois
aussi, là, comprenez-vous?
Je comprends que l'emploi…
Mme Guilbault :
Ah! bien, là, c'est sûr que je ne peux pas, moi, tu sais, prévoir des choses
ou, tu sais, avoir des ambitions pour les emplois supérieurs en général, là. Il
faut que je me limite à…
(Consultation)
Le Président (M.
Bachand) : On va suspendre, s'il te plaît. Merci.
(Suspension de la séance à 17 h 50)
(Reprise à 17 h 55)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît!
J'ai le député de Saint-Jean qui a demandé la parole. Merci beaucoup.
M. Lemieux : Bien oui, j'ai
fait ça, moi. Bonjour, M. le Président. Je ne veux pas m'immiscer plus qu'il ne
le faut dans l'argument, de part et d'autre, mais j'écoutais le député de Vimont
et je me disais : Quand on a fait le projet de loi, j'oublie le numéro,
sur les emplois supérieurs, UPAC, Sûreté du Québec, tout ça, ça m'avait beaucoup
impressionné, l'idée de ne pas avoir de mandat renouvelable pour vraiment les
libérer, leur libérer les mains, pour ne pas les lier à devoir être renouvelés
et avoir vraiment une marge de manoeuvre.
À l'époque, le gros débat — et
là on était dans les policiers, qui est une culture tout à fait différente, que
vous connaissez beaucoup mieux que moi, M. le député de Vimont, vous allez en
convenir avec moi, M. le Président, désolé de m'adresser à lui — mais
on disait : Le problème, là, c'est que ça devient un canard boiteux assez
vite. La culture de la police fait en sorte qu'un an avant la fin du mandat,
c'est déjà une campagne pour en avoir un nouveau qui arrive ou une nouvelle qui
arrive, puis ça commence à changer un petit peu la donne.
Dans ce cas-ci, je ne pense pas qu'il y a
cette culture-là, d'une part, et, d'autre part, je pense que, pour respecter le
principe d'indépendance dont parlait la ministre par rapport à un
renouvellement éventuel qui deviendrait un peu difficile pour un coroner en
chef, moi, pour ce que ça vaut, M. le Président, je pense qu'effectivement on
devrait conserver un mandat fixe sans renouvellement, mais avec les mêmes
arguments qu'on avait pour les policiers — quatre ans, cinq ans,
c'est peut-être un peu court dans les circonstances — et aussi pour
être capable de continuer ce qu'ils sont venus faire. Ça a beau ne pas être un
corps de police, j'imagine que d'implanter une nouvelle vision et de travailler
sur des projets et des programmes à long terme pour un coroner en chef, ça
prend au moins une couple d'années, puis normalement, ça va lui prendre une
couple d'années, en arrivant, pour s'installer.
Donc, moi, M. le Président, je vous dirais
que, si on se rendait... Et je pense que ça rejoint un peu... Je n'essaie pas
de…
M. Lemieux : ...sur des projets
et des programmes à long terme, pour un coroner en chef, ça prend au moins une
couple d'années, puis normalement, ça va lui prendre une couple d'années, en
arrivant, pour s'installer.
Donc, moi, M. le Président, je vous dirais
que, si on se rendait... Et je pense que ça rejoint un peu... Je n'essaie pas
de m'imposer en négociateur, encore moins en médiateur, mais je pense que, si
on prenait un peu le principe du non-renouvellement, mais qu'on travaillait sur
le temps et le nombre d'années en poste, on rejoindrait peut-être les préoccupations
de tout le monde. Mais moi, ce qui vient me rejoindre, c'est beaucoup la
capacité de confirmer l'indépendance du ou de la coroner en chef, dans la
mesure où, après sa nomination, il ou elle sait qu'elle en a pour au moins...
on verra, là, pour l'instant, Mme la ministre, c'est cinq ans qu'il y a sur le
projet de loi. Pour moi, ce sera un minimum, et j'envisagerais facilement six
ans, sinon, même, sept.
Au-delà de ça, pour ne pas terminer
l'argument, mais pour dire ce que j'ai à dire au sujet de l'argument que vous
débattiez plus tôt, au sujet de comment la ministre, avec le comité ou non...
parce que vous cherchiez à avoir un comité, je pense que c'est le ou la
ministre de l'époque qui va gérer les préoccupations que ce soit un bon ou pas
gestionnaire. Parce qu'aujourd'hui, on pense à la gestion. Peut-être que dans
cinq ans, on va se retrouver avec un poste de coroner en chef où ce n'est pas
du tout la gestion qui est la priorité, parce que ça va tellement bien du point
de vue gestion, mais que c'est autre chose. Et le ou la ministre du temps fera
ce qu'il faut pour aller chercher le meilleur candidat.
L'important, pour moi, c'est que le ou la
meilleure candidate soit potentiellement dans les rangs, et ne soit pas exclue
d'office ou d'emblée, et qu'on puisse imaginer que n'importe qui qui est en ce
moment... à ce moment-là, dans les rangs du coroner puisse aspirer à ce
poste-là, ce qui est le cas, à mon sens.
Donc, M. le Président, sans plus faire de
palabres là-dessus, je voudrais quand même m'inscrire comme étant un partisan
d'un mandat fixe d'au moins cinq, et moi, je serais capable de vivre avec six
ou même sept ans, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup, M. le député de Saint-Jean.
Sur ce, la commission ajourne ses travaux
jusqu'au mardi 6 octobre 2020, à 10 heures. Merci beaucoup.
(Fin de la séance à 17 h 59)