Journal des débats de la Commission des relations avec les citoyens
Version préliminaire
42e législature, 2e session
(19 octobre 2021 au 28 août 2022)
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Le
mardi 15 février 2022
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Vol. 46 N° 15
Étude détaillée du projet de loi n° 1, Loi modifiant la Loi sur les services de garde éducatifs à l’enfance afin d’améliorer l’accessibilité au réseau des services de garde éducatifs à l’enfance et de compléter son développement
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Intervenants par tranches d'heure
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D'Amours, Sylvie
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Lacombe, Mathieu
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Labrie, Christine
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Maccarone, Jennifer
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Hivon, Véronique
9 h 30 (version non révisée)
(Neuf heures cinquante minutes)
La Présidente (Mme D'Amours) : Votre
attention, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de
la Commission des relations avec les citoyens ouverte. La Commission est réunie
afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi numéro 1, Loi
modifiant la Loi sur les services de garde éducatifs à l'enfance afin
d'améliorer l'accessibilité au réseau des services de garde éducatifs à
l'enfance et de compléter son développement. Je souligne que cette séance se
déroulera à la fois dans la salle Louis-Joseph Papineau, où je me trouve, et
dans la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine. Monsieur le secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
Le Secrétaire : Oui, madame
la présidente. M. Lévesque (Chapleau) est remplacé par Mme Proulx
(Côte-du-Sud); M. Poulin (Beauce-Sud) est remplacé par M. Lefebvre
(Arthabaska) et M. Bérubé (Matane-Matapédia) est remplacé par Mme Hivon
(Joliette).
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Lors de l'ajournement de nos travaux la semaine dernière, nous en étions à
l'étude de l'article 16.3 de la Loi sur les services de garde éducatifs à
l'enfance introduit par l'article 13 du projet de loi. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions sur cet article? Oui, madame la députée de Westmount
Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui, merci,
madame la présidente. Bon matin, collègues. La question que j'ai pour le
ministre...
Mme Maccarone : ...concernant
la notion, toujours, de temporaire dans le 16.3. Parce que là, on est en train
de parler que le ministre peut, pour la durée qu'il détermine, autoriser un
titulaire d'un permis, puis on dit que dans une installation temporaire... Mais
qu'avons-nous comme confirmation que ça ne restera pas temporaire? Alors, ce
que je veux entendre, puis peut-être on peut jaser un peu... Comment on peut
s'assurer que le titulaire d'un permis pourra faire un suivi, mettons, à chaque
6 à 8 mois pour voir où est-ce qu'ils sont rendus dans le développement de leur
projet, pour s'assurer que le temporaire ne devient pas le permanent? Parce que
ce qu'on cherche, ce n'est pas une installation temporaire en permanence. On
cherche une installation permanente, en permanence. Ça fait qu'est ce que le
ministre a prévu quelque chose, peut-être un amendement à cet article, pour
s'assurer qu'il y aura des suivis, que ça ne reste pas temporaire pendant une
période indéterminée? Ou est-ce que ça, c'est quelque chose qui va peut-être
venir plus tard? Mais il me semble, c'est ici que nous devons jaser là dessus.
M. Lacombe : Bien, merci,
madame la présidente. Je dirais que ce n'est pas tant la notion de... Le suivi
ne doit pas tant être fait au sujet de l'installation temporaire que de la
construction de l'installation qui est permanente, c'est à dire, évidemment,
l'installation temporaire sera là le temps que l'installation permanente soit
construite ou en tout cas qu'elle soit complétée. Et c'est davantage à ce
niveau-là que les vérifications ont lieu. Donc, il y a un suivi mensuel qui est
effectué. Et, depuis que je suis arrivé, on s'assure évidemment que ces
projets-là soient suivis de beaucoup plus près qu'ils étaient dans le passé.
Donc, là, à chaque mois, il y a effectivement des vérifications qui sont
effectuées pour s'assurer que le projet avance bien. Maintenant, on codifie ces
projets-là pour voir à quelle étape de réalisation ils sont rendus, donc on les
suit de façon beaucoup plus serrée. Donc, la réponse, c'est oui. Mais ça ne
passe pas par un amendement à cette étape-ci. Ça passe davantage par un
resserrement dans le développement de ces nouvelles installations.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Madame la députée.
Mme Maccarone : Ça fait que
la question est : Comment s'assurer que les installations temporaires ne
deviennent pas permanentes? Parce que maintenant, on est en train d'introduire
la notion d'installations temporaires dans la loi. Ça fait que comment
s'assurer que ça ne devient pas permanent? Le ministre a dit qu'il n'y a rien
de plus permanent que le temporaire. Comment s'assurer que ce ne sera pas le
cas ici?
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Oui, mais là, ça
fait quelques fois que la députée de Westmount-Saint-Louis dit ça. Là, je ne
voudrais pas qu'elle retienne ça contre moi, dans le sens où on dit souvent ça,
c'est une expression. Et moi, je suis très conscient de ça. Donc, justement, on
s'assure que, lorsqu'on amène quelque chose de temporaire, ce ne le soit pas,
que ça ne devienne pas permanent. Donc, bien, en fait, la meilleure garantie de
ça, c'est qu'on ne fait pas des installations temporaires. On n'octroie pas
cette permission-là à des gens qui n'ont pas de permis en disant : Bien là, en
attendant que vous ayez peut-être des places subventionnées... Non, on octroie
ce droit-là, cette possibilité-là aux gens qui obtiennent des places
subventionnées à développer.
Donc, la meilleure garantie que ces places-là ne
seront pas offertes que dans des lieux temporaires, c'est que le financement
est là, ils ont les places subventionnées, et là, le processus de construction
ou d'aménagement des locaux se met en branle. Donc, ce n'est pas... Si c'était
complètement indépendant des appels de projets, là, je dirais, effectivement,
il y a un enjeu, mais là, ce n'est pas du tout le cas. C'est simplement pour
qu'on puisse aller plus vite.
La Présidente (Mme D'Amours) : Madame
la députée.
Mme Maccarone : C'est qu'il
n'y a rien pour venir baliser ça dans cet article, c'est... Là, on a
vraiment... les portes sont ouvertes, là, pour la durée qu'il détermine. Ça
fait que ça peut être temporaire pendant très longtemps, pendant que le projet
est en développement. Ça fait que ce que j'aurais souhaité, c'est de voir... Je
comprends que peut-être, on ne peut pas mettre un temps déterminé dans la loi.
Mais est-ce qu'on devrait faire référence à un règlement pour faire des suivis?
Le ministre fait des suivis mensuels pour voir où est-ce qu'ils sont rendus
dans le projet. Mais ça se peut que, mettons, ça va être un mois, un mois, un
mois. Puis l'installation temporaire devient pas mal permanente pour une longue
période de temps, jusqu'à tant que l'installation permanente qui est en
développement n'est pas terminée. Alors, quelles balises avons-nous pour
s'assurer que ceci ne devient pas une installation temporaire pendant très
longtemps?
Je veux... La raison que je répète la phrase de :
«Il n'y a rien de plus permanent que le temporaire», c'est parce que le
ministre l'a dit. Puis ça m'a frappée, parce que c'est vrai, il a tout à fait
raison. Ça existe dans plein de cas. Ce que je souhaite, c'est éviter ceci. Ça
fait que quoi faire à l'intérieur de cet article pour s'assurer que ça ne
devient pas quelque chose temporaire en permanence...
Mme Maccarone : ...on a des
balises en place pour s'assurer que le développement de l'installation
permanente, ça se fait. On n'a aucune... tu sais, on n'a aucune assurance que
ça va se faire dans le fond dans cet article.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le Ministre.
M. Lacombe : Bien, il
faudrait peut être que la députée de Westmount-Saint-Louis nous indique quelle
serait son idée, là, concrètement, parce que si on vient mettre une limite de
temps. Qu'est-ce qu'on fait s'il y a un impondérable, que c'est plus long pour
le promoteur de développer son CPE? Moi, je ne veux certainement pas qu'on
retire ces places-là qui sont offertes pour une question de quelques semaines
ou de quelques mois. Donc, tu sais, très concrètement, là, je vais le répéter
parce que peut être que ce n'était pas clair, là, comment je l'ai expliqué. On
a une politique de récupération des places au ministère de la Famille. On a un
suivi qui est maintenant beaucoup plus serré que dans le passé. Vous savez, on
a dit maintenant, c'est 24 mois. Les étapes de réalisation ont été
coupées. On codifie maintenant à quelle étape de réalisation sont rendus ces
projets-là. On a des statistiques, on est capables de suivre l'avancement. Et
il y a un suivi très précis. D'ailleurs, on ajoute, dans la politique de
récupération des places, qu'il doit y avoir un suivi qui est mensuel. Et ça,
c'est le meilleur rempart, là.
Ce que la députée nous demande, ça existe déjà,
mais ce n'est pas dans la loi, ce n'est pas dans le règlement, c'est dans le
processus de développement du réseau qu'on a mis en place. Donc, on ne peut pas
tout prévoir dans la loi ni dans le règlement, mais lorsqu'on octroie des
places, et évidemment, le financement, donc, qui va avec, c'est lié, pour
développer une installation, c'est là qu'on permet aux gens, aux détenteurs de
ces nouveaux permis de pouvoir... de ces nouvelles places, plutôt, de pouvoir
les développer de façon temporaire dans des locaux qui sont tout aussi
temporaires.
La Présidente (Mme D'Amours) : Madame
la députée.
Mme Maccarone : Et pourquoi
ne pas avoir un suivi serré dans la loi, une reddition de comptes, de s'assurer
que c'est dans la loi?
La Présidente (Mme D'Amours) : Monsieur
le ministre.
M. Lacombe : Parce qu'à ce
moment-là on n'aurait plus de règlement, on n'avait plus de directives, il n'y
aurait plus aucune décision qui se prendrait au niveau administratif. Tout
serait dans la loi. Puis je pense que la loi serait pas mal plus épaisse. Puis,
évidemment, ce n'est pas souhaitable, je pense. Donc, il y a des choses qui
vont dans la loi, les grands principes. Il y a des choses qui vont dans le
règlement. Il y a des choses qui se font au niveau administratif, aussi, par
directives du ministre. Donc, chaque chose est à la place où il doit être.
Dans le cas du développement du réseau, je ne
pense pas que c'est une bonne idée de venir cimenter ça dans la loi pour un
élément qui est administratif sur le suivi des projets. Je pense que ce n'est
pas nécessaire. Mais je veux répéter, là, parce que peut-être encore une fois
que je l'explique pas clairement. Donc, je vais essayer d'être encore plus
clair. Si on disait aux CPE ou aux garderies : Déposez nous des projets qui
sont temporaires, parce que, là, actuellement, on a une crise, puis on manque
de places, ça, ça pourrait être un problème. Parce qu'effectivement qu'est-ce
qui nous dit qu'on ne va pas juste rester comme ça dans des installations
approximatives un peu partout au Québec? Ça, ce serait un problème. Mais du
moment où on dit aux gens : Déposez-nous un projet, qu'on leur octroie de
façon permanente ces places-là, qu'on leur octroie le financement pour une
installation permanente, et qu'ils se lancent dans tout ça, et qu'en parallèle
on leur dit : Bien, pendant que vous faites ça, vous pouvez mettre sur
pied une installation temporaire. Bien, moi, je pense que, là, on l'a, la
réponse, là. Donc ça ne pourra pas rester temporaire indéfiniment. Ce sera là temporairement,
le temps que l'installation se construise, parce que le financement est là, les
places sont données officiellement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
Mme Maccarone : Sauf qu'il
n'y a rien qui dit que ce ne serait pas indéfiniment. Tu sais, on est en train
d'introduire une installation temporaire, on devrait l'encadrer. Je ne propose
pas d'amener une lourdeur, je propose d'avoir des balises, un encadrement de ce
que le ministre propose, comme une idée pour venir aider sur le terrain pour le
développement de places pendant que nous sommes en attente. Aucun malaise. Mais
qu'est ce qui va s'assurer que, dans 10 ans, nous n'aurons pas des CPE
temporaires permanents? Il n'y a rien pour éviter ça dans cet article.
La Présidente (Mme D'Amours) : Monsieur
le ministre.
• (10 heures) •
M. Lacombe : Bien là, je...
peut-être qu'on est en désaccord. Je ne sais pas, là, peut être pas non plus,
mais en tout cas, je viens de vous répondre, là, je pense, de façon très exhaustive,
là, en me reprenant à trois reprises pour être certain que c'était clair. Nous,
c'est vraiment comme ça qu'on voit ça.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Madame la députée, est-ce que vous avez terminé?
Mme Maccarone : Oui, c'est...
juste pour dire, parce que, tu sais, en 36 mois, on a 4000 places, ça
prend 24 mois pour développer un CPE. Puis ça marche à la lenteur...
10 h (version non révisée)
Mme Maccarone : ...le
développement des places malgré les promesses. Alors, voici ma préoccupation en
ce qui concerne la notion de temporaire. On veut s'assurer que le temporaire ne
devienne pas le permanent. Je pense que c'est très juste d'avoir des balises à
l'intérieur de cet article pour s'assurer qu'on n'aura pas un CPE temporaire
permanent d'ici 10 ans. Il n'y a rien qui dit que ça ne peut pas être
l'effet, malgré qu'on parle... puis c'est de bonne volonté, je comprends. Ce
n'est pas ça qui est souhaité. Mais on n'a aucune boule en cristal, je pense
qu'on a un devoir de s'assurer que ce ne sera pas le cas. Le rajout d'un
amendement, une ligne, la notion de ce qu'on cherche en ce qui est la
définition de temporaire.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : ...avancent
concrètement, là, puis les gens qui nous écoutent jugeront ensuite c'est
pertinent ou pas de l'ajouter. On octroie des places, donc le CPE ABC reçoit
des places. On lui dit : Bien, vous pouvez offrir ces places-là de façon
temporaire pendant que vous êtes à construire votre installation. Offrez-les, là,
temporairement au centre communautaire au coin de la rue, entente avec la
municipalité. Parfait, on y va. Donc là, il y a un financement qui est là, qui
est sécurisé. Il y a des places qui sont sécurisées. Il un processus qui est
enclenché. Le ministère fait un suivi. Ensuite de ces places là, nous, on ne
les retire pas, là. Ces places-là sont entre les mains du promoteur, donc du
CPE.
À partir de quel moment la députée de Westmount—Saint-Louis
nous dit : Bien, il faut qu'il y ait un délai maximal, là, parce que là, à
un moment donné, il ne faut pas que ça reste là tout le temps. Mais à partir de
combien de temps si finalement, ça ne prend pas deux ans, l'installation CPE
pour une raison ou une autre de se construire? Bien, moi, c'est ça que je
comprends, là. Ça fait que si, ça prend trois ans, ça veut dire qu'on dit :
Bien, après deux ans, on retire ça. Ou si c'est après trois ans, après trois
ans, on retire ça même si l'installation n'est pas... puis là, les enfants
perdent leurs places.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
Mme Maccarone : Moi, ce
que je souhaite voir, c'est des balises mettons des suivis, que les gens font
des redditions de comptes, quand quelque chose à l'intérieur de ceci pour
s'assurer que le projet est bien en développement puis...
M. Lacombe : La
reddition de comptes, je veux dire...
Mme Maccarone : La
reddition de comptes...
M. Lacombe : ...ils
peuvent bien nous envoyer de l'information. Mais à la fin, là, si, nous, on
juge que c'est trop long, qu'est ce qu'on fait?
Mme Maccarone : Mais là,
ce serait au ministre de prendre une décision. Mais on me dit que c'est une
installation temporaire, une installation temporaire ne rejoint pas
nécessairement les mêmes critères que le CPE, qui est en développement. On a
dit que ça se peut que les toilettes... on a une toilette par étage et non peut
être une toilette par classe. Les fenêtres ne sont peut-être pas de la même
grandeur. La luminosité n'est peut-être pas de la même hauteur. Les plafonds ne
sont peut-être pas de la même hauteur. Ça fait que c'est la définition de
temporaire. Ce que je souhaite, c'est que le temporaire ne reste pas temporaire
permanent pendant très longtemps.
Je comprends qu'on peut avoir une
complexité suite au développement. Moi, ce que j'aimerais voir, dans cet
article, c'est une assurance que le ministre fait des suivis, qu'il demande des
redditions de comptes à chaque six mois, à chaque huit mois, où êtes-vous rendu
avec votre développement, pour s'assurer qu'il y a quand même un suivi pour
s'assurer que ce serait fait. Puis je comprends que c'est fait à l'intérieur du
ministère, mais là, ce n'est pas dans la loi. Ça fait qu'il n'y a aucune balise
dans la loi pour la notion que nous sommes en train d'introduire ici. Ce que,
moi, je souhaite, c'est d'avoir quelque chose concret qui dise que, nous, nous
avons des actions. Vous, vous voulez ouvrir une installation temporaire? Nous,
on veut vous accompagner, on est pour ça, c'est une bonne chose, mais sache
qu'il va y avoir quand même des balises à suivre, voici la loi, elle indique
que, si vous voulez procéder avec le développement d'une place temporaire
pendant que vous êtes en train de développer votre place permanente, à chaque
six mois, vous aurez une reddition de comptes à faire, à chaque huit mois, il
va falloir que vous procédez avec, je ne sais pas, un suivi avec le Ministère
pour s'assurer que ces places sont bien en développement puis que le projet
poursuit. On veut avancer.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Juste être
clair, là, ça, ça n'empêche pas. Je veux dire, on peut demander au CPE de
remplir toute la paperasse supplémentaire qu'on voudra bien leur demander de
remplir, là, parce que la députée de Westmount—Saint-Louis nous dit : Il
faudrait qu'ils remplissent des rapports de reddition de comptes. D'abord, je
pense que ce ne pas très, très bien accueilli, là, par les gestionnaires, de
leur rajouter des formulaires à remplir alors qu'en ce moment, ils nous disent
qu'ils en ont plein les bras.
Maintenant que j'ai dit ça, il y a déjà un
suivi qui se fait, là. Pensez-vous qu'on donne ces places-là aux cèpes et qu'on
leur dit bonne chance, on sera pendant deux ans? Non, il y a un suivi, là, déjà
qui se fait, là. Ça fait que pourquoi est-ce qu'on ferait de l'administration
en double? Moi, je ne pense pas que c'est une bonne idée. Ça, j'ai dit ça. Puis
ensuite la députée Westmount—Saint-Louis nous dit : Il faut s'assurer que
ce ne soit pas permanent, que ça reste temporaire. Donc ça veut dire il faut
qu'il y a une conséquence, là, parce que selon sa proposition donc, parce que
juste de dire bien, là, il faut qu'il y ait de reddition de...
M. Lacombe : ...ce qui existe
déjà dans une moindre mesure là, mais si on en ajoute une, reddition de
comptes, O.K., mais on fait quoi après ça, après deux ans, trois ans? On leur
enlève les places?
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
Mme Maccarone : La
conséquence, ça réside sur les épaules du ministre de dire: Comment allez-vous
accompagner cette installation pour s'assurer qu'ils vont poursuivre avec le
développement? Je n'ai pas proposé de fermer, mais plutôt dire: O.K., vous, ça
fait 24 mois depuis que ses enfants sont dans une installation temporaire.
Peut-être, je devrais agir, peut-être, je devrais amener de l'accompagnement,
de l'aide. Pourquoi ça prend autant de temps? Le ministre a dit qu'il fait déjà
des suivis. Mais s'il fait déjà des suivis, expliquez-nous c'est quoi, les
suivis. Puis s'ils sont déjà faits, pourquoi pas mettre ces suivis ici, en noir
et blanc, dans la loi?
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Il y a un suivi mensuel.
Je vais le répéter, puis après ça, je pense qu'on va avoir fait le tour de la
question, en tout cas, pour ma part, mais il y a un suivi mensuel qui est fait,
là.
Mme Maccarone : De quelle
façon, le suivi mensuel?
M. Lacombe : Bien, de quelle
façon, je veux dire, on prend le téléphone, on appelle les demandeurs, il y a
un suivi qui est fait, là. Tu sais, je veux dire, je pense que... Honnêtement,
là, on fait tellement de suivis en ce moment que les CPE nous trouvent
fatigants, puis ils nous demandent d'arrêter. Je pense qu'on fait notre job,
là. En ce moment, là, les CPE nous disent : Lâchez-nous, vous nous faites trop
de suivis, là.
Ça fait que, là, à un moment donné, on ne
peut pas tout mettre dans la loi. Si la députée de Westmount-St-Louis veut
déposer un amendement, qu'elle en dépose un. Moi, je vous dis, je pense que
c'est une mauvaise idée, parce qu'à ce compte-là, on n'aura plus de règlement,
on va tout mettre dans la loi. Puis là, qu'est ce qu'on va faire le jour où on
veut changer comme je l'ai fait, là? Il fallait être agile, il fallait couper
dans les étapes de développement. Qu'est-ce qu'on fait si tout est dans la loi?
On ne peut pas. Il faut déposer un projet de loi, c'est long, c'est lourd.
Là, on n'est pas en train de parler, là,
d'un grand principe, là, on est en train de parler d'une technicalité
administrative. Moi, je vous dis, sur le grand principe, c'est sûr que c'est
temporaire, parce qu'on le fait seulement quand il y a un projet qui a reçu des
places. Ça fait que le temps qu'il construise son installation, on lui dit : Tu
peux temporairement. Puis là c'est tout bien installé, c'est tout bien décrit.
J'ai pris en considération ce que vous
m'avez dit. On a préparé un projet d'amendement. Là, ensuite de ça, si la
députée de Westmount-Saint-Louis veut absolument qu'on écrive à quelle
fréquence on fait des suivis... Si elle veut absolument qu'on inscrive dans la
loi à quelle fréquence on fait nos suivis administratifs, bien là c'est son
droit, mais moi, je ne voterai pas pour cet amendement-là, là. Puis je pense
que ça va écoeurer les CPE, qui vont probablement l'appeler, après ça, pour lui
dire, là : Là, lâchez-nous, là, parce que, là, on en a assez, notre cour est
pleine.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée de Westmount-Saint-Louis.
Mme Maccarone : On introduit
quand même une nouvelle idée de l'installation temporaire. Puis le but, c'est
de ne pas rajouter une lourdeur administrative aux épaules des gens sur le
terrain. Mais c'est quand même l'argent public. Je dirais que ça va être
important de s'assurer que c'est bien géré, de faire un accompagnement. C'est
de ne pas arrêter le développement, mais de le faire d'une façon qui est celle
temporaire, pour une période qui est déterminée.
Le ministre demande vraiment une carte
blanche, beaucoup de flexibilité. Puis je pense qu'on fait preuve de beaucoup
de flexibilité de notre côté, de dire : O.K., on veut mieux comprendre. Mais à
mieux comprendre, je pense que ce n'est pas illogique de dire : Est-ce qu'on
peut avoir une balise? Est-ce qu'on peut avoir quelque chose qui dit : O.K.,
notion de temporaire, mais voici les balises en ce qui concerne la notion de
temporaire. On veut avoir un accompagnement. On veut s'assurer que, dans 10 ans,
nous n'avons pas des CPE temporaires qui sont là en permanence.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Je conclus
là-dessus. C'est une idée de l'AQCPE. On a accompagné l'AQCPE là-dedans. Je
pense que ce qu'on fait en ce moment, c'est correct. On veut le formaliser. À
mon sens, ce n'est pas une bonne idée de mettre des processus administratifs
dans la loi à ce niveau de détail là. Donc, moi, je termine mon intervention
là-dessus.
• (10 h 10) •
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée de Joliette.
Mme Hivon : Merci, Mme la
Présidente. Le ministre nous a dit que c'est 24 mois, la période pour
développer les places, une fois que les places sont octroyées. Donc, c'est la
cible du ministère. Alors, je vois mal pourquoi... Je veux dire, je me mets
dans un cas concret. Je viens de recevoir mon octroi de places. Là, je suis
dans une région où, vraiment, la crise est terrible. J'ai... Mon C.A. part, on
développe notre projet, on a 24 mois pour le faire, mais on se dit : On va
vraiment tout faire, dans l'intervalle, pour avoir au moins une installation
temporaire. Cas de figure. On trouve un endroit. Le temps qu'on trouve un
endroit, qu'on l'aménage... ça prend quand même un minimum d'aménagement, je
présume... il y a au moins quelques mois de passés. Donc, c'est comme s'il y a
deux trains qui cheminent côte à côte. Ça fait qu'il y a le gros projet, puis
il y a le petit projet temporaire.
Donc, je me demande juste...
Mme Hivon : ...pourquoi, si le
ministre se fixe une cible de 24 mois maximum pour le développement des
projets, on ne peut pas minimalement écrire qu'un projet temporaire ne peut pas
excéder 24 mois? Je veux dire, ça serait la logique même, c'est même long,
parce que le temps... il ne se mettra pas en branle le jour zéro.
L'installation temporaire va quand même prendre, j'imagine, quelques mois là,
ça ne sera pas du jour au lendemain, tout est beau, puis on part la temporaire.
Donc, il me semble que ce serait raisonnable pour avoir une balise dans la loi.
Moi, je pense que je saisis bien la différence entre une loi puis un règlement,
mais dans la loi, on pourrait très bien voir, à 16.3 : Le ministre peut, pour
la durée qu'il détermine, mais n'excédant pas 24 mois, autoriser un titulaire.
Moi, je trouve que c'est large, parce que 24 mois, c'est la cible que le
ministre se donne. Je veux dire, c'est... il nous dit : Après ça, je reprends
les places.
Ça fait que c'est juste d'être conséquent
avec la cible qu'il donne lui-même pour reprendre les places. Si, après 24
mois, ce n'est toujours pas atterri, bien, il me semble que c'est sûr qu'on ne
peut plus être dans le temporaire puisque le ministère lui-même reprend les
places. Ça fait qu'il me semble, ça, ce serait un bon entre-deux, au moins pour
se dire qu'on n'est pas en train de faire en sorte que ça va nuire. Je pense
que c'est ça, la préoccupation, là, c'est qu'on fait ça...
Des voix : ...
Mme Hivon : Je vais juste
finir mon idée. On fait ça, si je comprends bien la logique, puis moi, je ne
suis pas contre ça du tout. Je pense que ça peut être une mesure de souplesse
qui va aider effectivement à avoir des places, mais on fait ça pour s'assurer
qu'on a des places rapidement. Mais je ne voudrais pas qu'il y ait un effet
pervers qui fasse en sorte que la pression de développer quand même rapidement
les places dans l'échéancier donné par le Ministère baisse, parce qu'on a
l'installation temporaire puisque finalement, ça peut durer 3 ans, 4 ans, 5
ans. Parce que si on a des normes qui sont très bien établies, que l'on juge
pertinentes, c'est pour qu'elles s'appliquent. Donc, si on les abaisse, ça doit
vraiment être temporaire. Ça fait que je pense que ce serait vraiment un
garde-fou de le mettre dans la loi qu'il y a une période maximale. Puis ça
serait juste cohérent avec ce que le ministre nous dit que l'échéancier, là,
maintenant, vraiment, ils les suivent à la lettre, que c'est 24 mois, puis
qu'on ne peut pas excéder ça. Donc, c'est la proposition que je lui ferais.
La Présidente (Mme D'Amours) : Monsieur
le ministre.
M. Lacombe : Bien, ça peut
être une bonne idée, mais en même temps, il restera quand même des cas
d'exception. Il restera des cas d'exception où... Je veux dire, moi, j'en ai vu
de toutes les couleurs, là. On a des projets de 2011 qui ne sont pas réalisés.
C'est pour ça que, quand on parle de bien gérer les fonds publics puis de
s'assurer du développement efficace du réseau, là, je comprends tout à fait ce
que ça veut dire, parce qu'on a des projets de 2011 qui ne sont pas encore
réalisés à l'heure où on se parle, ça fait 11 ans. Ça fait que je pense qu'il
ne faut plus jamais que ça arrive, là. Ça fait que je suis le premier à dire
que, oui... puis on est plus durs que jamais, là, avec les projets pour qu'ils
se réalisent dans les temps.
Mais qu'est ce qu'on fait si... puis
j'amènerai aussi un autre... peut être que ça peut amener de l'eau au moulin de
cette discussion, là, mais dans l'amendement que je vais déposer, on a aussi
fait un... j'amène moi aussi un changement, là, pour qu'on puisse autoriser ça
dès l'octroi des places plutôt que lorsque les plans sont approuvés, parce
qu'après réflexion on pense qu'on pourrait être capable d'offrir les places
encore plus rapidement aux parents, donc là ça ajoute quelques mois, d'avance,
là, pas à la fin du processus, mais au début, où est-ce qu'on peut être plus
rapides puis offrir ces places-là. Mais en termes de mois, ça veut dire que
l'installation temporaire pourrait être là plus de mois. Qu'est ce qu'on fait,
après 24 mois, si on est à 25, 26? Moi, je ne pense pas que ça va arriver, mais
qu'est ce qu'on fait? Là, on serait en contravention de la loi, ce serait
compliqué. Ce serait...
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
Mme Hivon : Mme la
Présidente, je pense que l'objectif de la réforme qui est faite avec la loi,
c'est justement que les situations que le ministre nous décrit n'arrivent plus.
Je pense que ça, on est tous d'accord, le ministre le premier. Ça fait qu'il
faut comme se donner l'impulsion dans la loi. C'est sûr que, quand tu es le
ministre, je veux dire, tu veux... tu as des objectifs, mais en même temps, tu
veux toujours une espèce de flexibilité, parce que, tout d'un coup que ça ne
marche pas. Mais à un moment donné, puis je pense qu'il va être d'accord avec
moi, il faut dire : On prend ce chemin-là, puis on va y arriver, puis on se met
les verrous. Puis ça en est un supplémentaire, mais je pense qu'il est bien
fondé, parce que c'est vraiment une exception d'avoir des places temporaires.
Pourquoi on fait ça? Ce n'est pas parce
qu'on pense que toutes les règles qu'on s'est mises puis les normes ne sont pas
pertinentes. C'est parce que la crise, elle est telle, pour toutes sortes de
raisons, sur lesquelles on ne reviendra pas, qu'on n'a pas le choix d'agir,
puis de se trouver...
Mme Hivon : ...la souplesse.
Mais je pense qu'il faut trouver un équilibre entre souplesse, aussi, puis gage
de sécurité puis de maintien des normes. Puis je trouve que ce serait juste
cohérent de mettre... Moi, je trouve que c'est large. 24 mois, je trouve ça
large, parce que ça voudrait dire que le jour où les places sont données, déjà,
on est en train d'ouvrir le temporaire. On est tous conscients que ça va
prendre quelques mois en plus du quelques mois, on a le 24 mois. Ça fait
qu'honnêtement, je pense que c'est juste une manière de nous-mêmes, comme
législateur puis comme gouvernement, se fixer des objectifs, de dire : On
n'en dérogera pas, c'est ça. Le message va être là pour tout le monde : on
apporte de la souplesse, mais en même temps, le temporaire, il ne sera pas plus
long que deux ans, puis c'est ça, la cible, puis c'est comme ça qu'on va aller.
Puis, si c'est, tu sais, une question d'accompagnement aussi, parce que je
pense qu'il y a ça, je ne parle pas tant juste de suivi puis de reddition de
comptes, mais je pense que la balance, quand ils vous disent : Lâchez-nous
un peu, c'est aussi de dire : Est-ce qu'on a toutes les ressources au
ministère aussi, tu sais, en termes d'effectifs? Je ne ferai pas un débat
sur : est-ce qu'il y a assez de personnel au ministère, mais je pense que
ça pourrait être un débat à voir aussi. Est-ce qu'il y a assez de monde, est-ce
qu'il y a assez d'effectifs pour qu'on puisse accompagner correctement le CPE à
qui on donne maintenant, vraiment, là, des échéanciers plus stricts? Ça fait
que je pense qu'il y a une réflexion à y avoir puis qu'il faut se donner ça.
Puis il faut le mettre dans la loi.
Après, il y a plein de marge de manoeuvre,
là. Toutes les normes, là, c'est tout par règlement. Puis le ministre sait que
les oppositions n'aiment jamais qu'il y ait plein de choses prévues par le
règlement, mais on comprend qu'il y a un équilibre à trouver dans tout ça.
Donc, le troisième alinéa de 16.3 le dit clairement : les normes
applicables , les conditions, ça va tout être prévu par règlement, mais,
minimalement, qu'on se donne une limite de ce qui est temporaire, je pense que
ce serait vraiment une garantie dans le projet de loi qu'on va y arriver. C'est
la proposition que je ferais, de vraiment mettre le 24 mois à 16.3.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Monsieur le ministre.
M. Lacombe : Mais on est
conscient que, dans certains cas, donc, s'il y a un délai pour trois mois, ça
veut dire que la loi va nous obliger à dire : Bien, on vous avait dit
24 mois, tant pis. Là, vous nous demandez 26, 27, c'est illégal, on ne
peut pas accéder à cette demande-là. Donc là, les enfants perdent leurs places
pour 2, 3 mois en attendant que l'installation...
Mme Hivon : Moi, Mme la
Présidente, je pense qu'il faut voir ça à l'inverse. C'est-à-dire que si, après
6 mois, 12 mois, on voit que'il y a des difficultés, bien, il faut
dire : On a une équipe de choc au ministère, puis on les accompagne, puis
ce n'est pas vrai qu'on va les laisser tomber puis que ces places-là ne se concrétiseront
pas. Parce que sinon, le fardeau, il est toujours sur le CPE que, s'il y a un
pépin, si le ministère lui demande de retourner à ses plans, de refaire quelque
chose, parce que vous savez c'est quoi, là, je sais que les étapes ont été
simplifiées, mais si on parle à des gens sur le terrain, il y a encore quand
même pas mal d'aller-retour, puis on comprend ça, mais c'est que le ministère
se donne cette obligation. Ça fait que s'il voit qu'un projet... Parce que vous
nous dites vous les appelez à chaque mois, donc je pense qu'il y a un suivi
sérieux qui est fait, puis c'est super, bien, vous le voyez quand il y a un
signal, une lumière jaune qui s'allume. Puis je pense qu'il faudrait inverser
le fardeau, puis dire : Le ministère va être là pour vous accompagner. On
s'est donné une fixe... on s'est donné une limite fixe, on va y aller puis on
va travailler ensemble. Parce que sinon, trois mois de plus, six mois de plus,
ça fait aussi que, tu sais, les gens qui accompagnent vont dire : Ah!
bien, là on a demandé ça, ça fait que, dans le fond, peut-être qu'on peut leur
donner six mois de plus. Puis, tu sais, ce n'est pas normal, on ne veut pas
vivre dans le temporaire longtemps. Je pense qu'on est capable d'y arriver,
puis je pense que ça montrerait vraiment une volonté du ministre d'y arriver.
La Présidente (Mme D'Amours) : D'autres
interventions? Oui, monsieur le ministre.
M. Lacombe : Je n'ai pas
d'autre intervention sur ce point-là, mais s'il n'y a pas d'autre intervention,
en tout cas, moi, je pourrais demander si vous pouvez suspendre pour qu'on
puisse déposer un amendement.
Mme Hivon : Vous déposez un
amendement?
Oui, je suspends les travaux quelques
minutes.
(Suspension de la séance à 10 h 20)
10 h 30 (version révisée)
(Reprise à 10 h 32)
La Présidente (Mme D'Amours) : ...Nous
reprenons nos travaux. Nous avons reçu l'amendement du ministre sur Greffier
qui touche l'article 16.1 à 16.3. À ce moment-là, j'ai besoin du
consentement des collègues pour travailler sur cet amendement. Est-ce que j'ai
le consentement? Merci. Monsieur le ministre, si vous voulez bien nous faire la
lecture de votre amendement, s'il vous plaît.
M. Lacombe : Oui. Merci
beaucoup, madame la présidente. Donc, article 13. C'est... Ce sont les
articles 16.1 à 16.3 de la Loi sur les services de garde éducatifs à
l'enfance: À l'article 13 du projet de loi;
1 remplacer, dans l'article 16.1 de
la Loi sur les services de garde éducatifs à l'enfance qu'il propose «afin de
maintenir les services de garde fournis par un titulaire de permis qui cesse
ses activités dans une ou plusieurs installations ou qui s'apprête à le faire,
autoriser un demandeur d'un permis ou un titulaire de permis» par «lorsqu'un
titulaire de permis cesse ses activités dans une ou plusieurs installations ou
s'apprête à le faire, autoriser un demandeur ou un titulaire de centre de la
petite enfance»;
2 supprimer la deuxième phrase de
l'article 16.1 de cette loi;
3 ajouter, à la fin de l'article 16.1
de cette loi, les alinéas suivants: «Lorsqu'aucun demandeur ou titulaire de
permis de centre de la petite enfance n'est pas en mesure d'assurer le maintien
des services à la satisfaction du ministre;
«l'autorisation peut être accordée à un
demandeur ou à un titulaire de permis de garderie dans le cas où le ministre
autorise un demandeur de permis et lui délivre un permis temporaire aux fins
prévues au présent article.»
4 remplacer, dans le premier alinéa de
l'article 16.2 de cette loi «aux articles 16 et» par «à l'article 5
inséré à la fin du premier alinéa de l'article 16.2 de cette loi, à
l'exception d'une norme établie en vertu du paragraphe 13 ou 13.1 du
premier alinéa de l'article 106»;
6 insérer, après l'article 16.2 de
cette loi, le suivant:
«16.2.1. Le ministre rend publics sur le
site Internet de son ministère les noms des demandeurs ou des titulaires de
permis auxquels il a accordé une autorisation en vertu de l'article 16.1,
ainsi que toute directive donnée en vertu de l'article 16.2.»
7 remplacer le premier alinéa de l'article 16.3
de cette loi par le suivant: «Le ministre peut, pour la durée qu'il détermine,
autoriser un titulaire d'un permis de centre de la petite enfance ainsi qu'une
personne déjà titulaire d'un permis de garderie qui s'est vue répartir des
places dont les services de garde sont subventionnés et dont le projet implique
des travaux de construction ou d'aménagement d'une installation, à recevoir des
enfants dans une installation temporaire.»
Donc, les paragraphes 1 à 3 de
l'amendement visent principalement à faire en sorte que lorsque le ministre
souhaite autoriser un demandeur d'un permis ou un titulaire de permis à
maintenir la fourniture de services de garde aux enfants qui en seraient
autrement privés et cherche d'abord à autoriser un CPE avant de chercher une
solution impliquant un titulaire de permis de garderie. Accessoirement, le
paragraphe 1 met davantage l'emphase sur l'objet recherché par l'article 16.1
de maintenir la fourniture de services de garde aux enfants qui en seraient
autrement privés.
La formulation figurant au projet de loi
«maintenir les services de garde fournis par un titulaire de permis qui cesse
ses activités pouvant porter à ambiguïté», le paragraphe 4, fait en sorte
que l'autorisation d'exercer en fonction de normes différentes et les
directives prises en ce sens ne porteront que sur les situations prévues à
l'article 16.1, car celles prévues à l'article 16 disposent de leur
propre cadre et impliquent un fardeau de preuve reposant sur les titulaires de
permis.
Le paragraphe 5 exclut les normes sur
le ratio et celles sur le personnel qualifié des normes dont le ministre peut
dispenser de l'application dans le cadre des fermetures visées par l'article 16.1.
Le paragraphe 6 rend obligatoire la
publication sur le site Internet du ministère de la Famille des noms des
titulaires ou demandeurs de permis auxquels il a accordé une autorisation en
vertu de l'article 16.1. En outre, les directives particularisées qui
seront prises par le ministre en vertu de ces pouvoirs de l'article 16.1
devront être pareillement publiées.
Enfin, le paragraphe 7 de
l'amendement permet de recevoir des enfants de moins de 18 mois dans une
installation temporaire, lesquels pourraient être autorisés, après la
répartition des places subventionnées, dans la mesure où le projet implique la
construction ou l'aménagement d'une installation. Et j'ajoute...
M. Lacombe : ...d'ailleurs, à
ce sujet là, ça, c'était une suggestion, là, qui nous a été faite, mais
qu'évidemment ce soit sera autorisé seulement lorsque les normes qui
s'appliquent aux poupons pourront être respectées. Donc, voilà. Et je ne
relierai pas l'article 13 du projet de loi tel qu'on propose de le modifier
parce que les collègues l'ont déjà tous, l'ont déjà toutes sous la main.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci,
Monsieur le ministre. Y a-t-il des interventions? Madame la députée de
Sherbrooke.
Mme Labrie : Merci, madame la
présidente. Je trouve qu'au niveau des explications qu'on souhaitait avoir pour
les cas où le ministre estime qu'il n'est pas en mesure d'attribuer les places
à un CPE et qu'il doit donc les attribuer à une garderie privée, je trouve
qu'on n'a pas là ce qu'il faut, là, pour justifier la décision du ministère. On
va simplement préciser dans l'amendement du ministre que le ministre va rendre
public, sur son site Internet, le nom des demandeurs ou des titulaires de
permis auxquels il a accordé une autorisation. C'est une information
pertinente, mais ça ne nous expliquera en rien comment... quelles démarches ont
été faites pour s'assurer de respecter la loi, c'est-à-dire de veiller à
l'attribuer en priorité à un CPE, donc de simplement avoir accès à la liste,
sur le site Web, des différents détenteurs de permis qui se sont vu accorder
des places supplémentaires de cette manière-là. Moi, je n'ai pas ce qu'il faut,
là, là, pour être certaine qu'il y a eu des démarches de faites. Ça ne
correspond pas à la reddition de comptes que j'attendais.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres interventions? S'il n'y a pas... Oui, madame la députée de
Westmount-Saint-Louis.
Mme Maccarone : Je veux juste
dire que je suis consciente que le ministre a fait une modification en ce qui
concerne l'accès pour les poupins. Je veux juste... puis je suis contente parce
que ça faisait partie des interventions que j'ai faites la semaine passée. Ça
fait que merci, parce qu'on sait que c'est là où on a vraiment une grosse,
grosse, grosse demande. Mais je veux juste... s'assurer que l'on dit, haut et
fortement, puis que tout le monde nous entend, qu'il y a quand même une
importance d'être vigilant et de s'assurer que la santé et sécurité de ces
tout-petits sont aussi prises en considération malgré qu'on a cette ouverture.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres interventions? Madame la députée de Joliette.
Mme Hivon : Oui. Je suis en
train d'essayer de revoir le commentaire, là, pour comprendre. J'avais dit que
ce serait bien, j'essaie juste de voir où c'est écrit, que 16.2, deuxième
paragraphe, que le «établit par directives, la période et les normes
relatives»... J'avais suggéré qu'on précise quels types de normes allaient être
prévues par directive, pour dire... Parce que le ministre dit toujours :
Si le plafond est un peu plus bas, ça fait que j'avais dit : On devrait
spécifier dans la loi, puis j'avais l'impression... Ça fait que là je me
dis : Ça doit être là. C'est peut-être moi qui ne vois pas bien sur mon
écran. Tu sais, de dire...
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Bien, en fait,
c'est ça, là, c'est... Donc, on dit, attendez-là, c'est parce que j'essaie de
le retrouver en même temps, donc on dit : «Le ministre peut autoriser,
pour une période déterminée, un titulaire de permis», bon, «à fournir des
services de garde selon des normes différentes de celles prévues par la
présente loi ou à dispenser de l'application de certaines normes.» Donc, ça,
c'est bien de ce dont parle la députée de Joliette, je pense.
• (10 h 40) •
Mme Hivon : Je parle juste de
ce qui est écrit en dessous : «Le ministre établit par directive la
période et les normes applicables.» Donc, il y avait deux demandes par rapport
à ça, de publier, puis là on a «rend public», ça fait que ça, c'est bien, puis
mon autre demande, puis j'étais sous l'impression que le ministre avait une
ouverture, c'était de spécifier, puisque ça va se faire par directive, le type
de normes qui... auxquels ils peuvent déroger. Parce que le ministre a
dit : Ça ne sera pas les ratios, ça ne sera pas... Donc, on le comprend,
là, il l'a dit, dans le commentaire, mais je pensais qu'on l'inscrirait dans la
loi, par exemple, les normes applicables à l'aménagement des lieux et
administratives, par exemple, juste pour envoyer le signal qu'il n'y aura
aucune norme éducative de ratio, puis tout ça, desquelles on va pouvoir déroger
par directive. C'était ça, le sens de ma demande.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : ...à l'exception
de normes établies...
M. Lacombe : ...en vertu des
paragraphes 13° ou 13.1° du premier alinéa de l'article 106, puis là je suis en
train d'essayer de démêler ça, là, j'ouvre ma loi. Donc, 13°: «déterminer la
proportion entre le nombre de membres du personnel d'un prestataire de services
de garde et le nombre d'enfants reçus», puis 13.1°: «déterminer la proportion
entre le nombre de membres du personnel d'un prestataire de services de garde
et le nombre de membres du personnel qualifié présents durant la prestation des
services de garde». Donc, on vient dire que, ça, on ne touche pas à ça, là, la
question des ratios. Donc, on peut déroger, là, finalement, mais on ne déroge
jamais aux ratios.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Mme la députée.
Mme Hivon : C'est ça. En
fait, vous l'avez pris pour le garder très, très large, puis en envoyant le
signal que ça ne pourra pas toucher les ratios. Mais, moi, ma question... Parce
que le ministre, les seuls exemples qu'il donnait, par exemple, de normes qui
pourront être différentes, c'est en lien avec l'aménagement des lieux, puis ça,
je pense qu'on comprend tous ça. Mais les normes qui existent, moi, je ne les connais
pas toutes, là, les normes de tous les règlements. Il y a des normes,
j'imagine, applicables de différents, je veux dire, types, ce n'est pas juste
des normes relatives aux lieux. Moi, ce que je voulais, c'est qu'on
circonscrive au maximum le type de normes auxquelles on va pouvoir déroger.
Est-ce que les normes administratives, on va pouvoir y déroger? Les normes
d'aménagement, on va pouvoir y déroger? Les normes éducatives, on va pouvoir y
déroger?
La Présidente (Mme D'Amours) :
M. le ministre.
M. Lacombe : Bien, moi, j'ai
quand même très clairement indiqué, là, pour ne pas qu'il y ait d'effet de
surprise ce matin, que je ne souhaitais pas qu'il y ait une énumération, mais
je pense que c'est important de dire que le ratio ne fera pas partie de ces
exceptions-là. Pour moi, ça, c'est clair, net et précis, là, donc c'est
important pour moi que ce soit spécifié, puis en fait je trouve que c'est une
bonne suggestion, parce qu'on n'y touchera pas. Mais là, ensuite de ça, c'est
qu'il y a tellement de possibilités qui vont être du cas par cas, mais dans
chacun des cas, évidemment, on s'assure que la santé et la sécurité soient
priorisées.
Mme Hivon : O.K. Puis, juste
pour ma gouverne, Mme la Présidente, est-ce que le ministre ou quelqu'un de son
équipe... Quand on parle de normes, là, je n'ai pas besoin d'avoir les 42 types
de normes, mais juste les grandes catégories de normes. De quoi on parle quand
on parle de normes? Est-ce que c'est essentiellement l'aménagement des lieux,
l'administration, les ratios ou... Je veux dire, les normes éducatives, est-ce
que ça rentre dans l'idée de normes, ou ça, c'est autre chose, c'est des
règles? Je veux juste comprendre l'étendue du pouvoir que le ministre se donne
de déroger aux normes. À quoi ça touche quand on parle de normes?
La Présidente (Mme D'Amours) :
M. le ministre.
M. Lacombe : Oui. Bien,
regardez, quand on va être rendus à 82, là, on va modifier le règlement, Là, je
suis en train de l'ouvrir en même temps que je vous parle, là. Donc, on va
modifier le règlement, où on dit... On va parler des installations temporaires,
on va introduire une disposition pour les installations temporaires. Là, je
fais ça en même temps que je vous parle, je cherche 32 puis je ne le trouve
pas. Mais ce qu'on dit, c'est: «Le titulaire d'un permis autorisé en vertu de
l'article 16.3 de la loi, etc., peut... doit s'assurer de respecter l'ensemble
des normes applicables en vertu du présent règlement, à l'exception de celles
qui sont prévues aux dispositions suivantes.» Puis là, par exemple, on dit...
C'est ça que j'essaie de trouver, là, le paragraphe 32. On va dire... Par
exemple, on peut déroger. On dit expressément: On peut déroger aux paragraphes
2°, 4°, 5° et 7° de l'article 32 du règlement.
Donc, quels sont les paragraphes 2°, 4°,
5° et 7°? Bon, bien, 2°, c'est: «Avoir en moyenne au moins la moitié de sa
hauteur plancher-plafond au-dessus du niveau du sol, ou que toutes les bases
des fenêtres prescrites au paragraphe 6° soient au moins... à au plus 1,2 mètre
du plancher situé entièrement au-dessus du niveau du sol. 4°, ce serait: «Avoir
des murs revêtus de matériaux lisses et lavables,» Donc, on pourrait avoir
de... je ne sais pas quoi, là, du crépi temporairement. C'est plus salissant
quand il y a un dégât de spaghetti, mais on peut se permettre ça dans le cas
d'une installation temporaire. 5°, ce serait: «Avoir des planchers recouverts
de matériaux lavables autres que du tapis et dont le revêtement du sol ne peut
consister en du béton, de la céramique, du terrazzo ou en tout autre matériau
similaire.» Donc, ça, on se donne une flexibilité à ce niveau-là. 7°, par
exemple, qui est toujours à l'article 32 du règlement, c'est: on oblige
habituellement que l'installation soit pourvue d'un système d'éclairage
artificiel assurant un niveau minimal d'éclairement de 320 lux, mesuré à un
mètre du sol. Ça fait que, tu sais, ça, on se permet de déroger à ça. Mettons,
l'article 33, après....
M. Lacombe : ...on se
dit, paragraphes 2 et 6, on peut y déroger, 2 étant que ça prend un
vestiaire destiné à l'usage des enfants, à moins qu'ils ne disposent d'un
vestiaire dans une aire de circulation qui ne constitue pas une issue. Ça fait
que, là, le vestiaire, on peut peut-être l'annexer ailleurs. 6, c'est, par exemple...
Oui, à 33, il n'y a pas de 6... Ah! oui, un bureau pour l'administration s'il y
a plus de 20 enfants qui y sont reçus. Ça fait que, là, on dit : Dans
une installation temporaire, pas besoin d'avoir un bureau pour
l'administration, par exemple. Donc, le titulaire est également exempté de
l'application du paragraphe 1 de l'article 33. Ça fait que,
l'article 33, ça prend une cuisine si les repas sont préparés par le
personnel, sinon une cuisinette. Celle-ci doit être fermée ou isolée au moyen
d'une porte, d'une demi-porte ou d'un demi-mur, empêchant les enfants d'y avoir
accès librement. Donc, ça, on se donner une flexibilité là-dessus, évidemment,
si c'est sécuritaire. L'article 1, 34, c'est : «doit équiper les
locaux de chaque installation qu'il exploite d'un réfrigérateur, d'une
cuisinière ou d'un réchaud et d'un évier installé dans la cuisine ou la
cuisinette». Tu sais, on est vraiment, là, dans des trucs très techniques qui
sont tout prévu à l'article 82 du projet de loi, qui vient modifier le règlement.
Donc, à cet article-là, on va dire : Voici ce à quoi une installation
temporaire peut déroger. Mais là je comprends qu'il y avait un stress pour le
ratio, ça fait pour c'est ça que je l'ai introduit dans l'amendement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée de Joliette.
M. Lacombe : Puis je
n'ai pas fini, là, tu sais, ça continue.
Mme Hivon : C'est ça.
Mais ça, c'est pour 16.3. C'est très clair. Moi, j'étais à 16.2. Est-ce que
c'est la même logique? Parce qu'en fait ça va être par directive, on se
comprend. 16.2, c'est par directive; 16.3, ça va être dans le règlement, O.K.
Donc, est-ce que le ministre va être dans la même logique pour 16.2 que, dans
le fond, ça va être le même type de petits changements quant à l'aménagement
des lieux? Auquel cas, ma question, c'est : Pourquoi ce n'est pas le même
règlement qui s'applique aux deux, à 16.2 puis à 16.3? Question, comme ça, que
je lui pose. Puis si c'est juste l'aménagement... Parce que tout ce qu'il m'a
plu, c'est l'aménagement. Donc, ça rassure tout le monde, ce n'est pas les
normes en lien avec l'éducation, l'administration, puis tout ça. Je ne vois pas
pourquoi on se priverait de l'écrire, de le spécifier, que c'est ça.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Est-ce
qu'on peut suspendre, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui.
Je suspends les travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 10 h 49)
(Reprise à 10 h 59)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux. Et je me ramène à l'ordre moi-même. J'ai oublié de faire
la demande de consentement dans l'autre salle de l'autre côté. Donc, est-ce que
j'ai le consentement pour débattre de l'amendement qui est de 16.1 à 16.3?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci
beaucoup, merci. Donc, monsieur le ministre.
M. Lacombe : Merci,
madame la présidente. Bien, en fait, je viens de consulter mon équipe, là, puis
de pousser cette réflexion-là un peu pour voir jusqu'à quel point on pouvait
encadrer ça. Parce que je vous rappelle que ce qu'on souhaite, c'est vraiment
avoir un véritable pouvoir de maintenir des services, la fourniture de services
lorsque... Les enfants, sinon, en seraient privés.
• (11 heures) •
Et la conclusion, honnêtement, à laquelle
j'arrive, c'est que si on souhaite que ce pouvoir exceptionnel là fonctionne
dans les cas de fermeture, je le rappelle, là, c'est dans les cas de fermeture
de garderies non subventionnées qu'on souhaite l'utiliser, bien, il faut qu'il
y ait une flexibilité. Évidemment qu'on est toujours tenu de s'assurer que la
santé, la sécurité des enfants est assurée. Évidemment que les CPE, les C.A.,
notamment, ont aussi cette responsabilité-là. Évidemment que ces C.A. sont
construits en majorité de parents utilisateurs, donc qui ne laisseront pas
faire n'importe quoi. Évidemment que les oppositions veillent au grain parce
qu'elles font bien leur travail, donc elles ne nous laisseront pas non plus
faire n'importe quoi. Tout ça est public. Donc, considérant tout ça, moi, je
pense qu'il doit y avoir une distinction qui est faite entre, donc, 16.1, où on
se donne un pouvoir qui est vraiment exceptionnel pour maintenir la fourniture
de services quand un GNS ferme, et 16.3 où on dit, bien là, on a du temps, on
prévoit la mise sur pied d'une installation qui est temporaire et où, là, je
vous l'ai dit, à l'article 82 du projet de loi, on vient...
11 h (version non révisée)
M. Lacombe : ...bien
expliquer, dans le règlement, là, qui vient modifier le règlement, l'article
82, à quelle norme on peut déroger. Puis encore une fois, le ratio, je pense
que c'est une bonne idée de venir dire qu'on n'y touchera pas et que ce soit
dans la loi, même si, ultimement, il n'y aurait pas eu nécessité parce qu'on
aurait quand même... on n'y touchait pas avec le règlement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Madame la députée de Joliette.
Mme Hivon : Bien, je ne ferai
pas une bataille, là, pendant trois heures là dessus, dans le sens où je
comprends les explications du ministre, je comprends qu'on espère que 16.2, ça
va être rare. Moi, je trouve que c'est toujours bien que les intentions soient
le plus clair possible dans la loi quand il y a des nouveaux principes qu'on
établit. On va revenir pour la question du 24 mois, là, c'est d'autres choses.
Mais c'est pour ça que je trouve que ça aurait été
bien pas d'énumérer dans le fin détail, mais de dire le type de normes
auxquelles on va pouvoir déroger, que ce soit les normes d'aménagement, mais
que ce ne soit pas évidemment les normes d'hygiène, par exemple. Tu sais, je
suis en train de parcourir le règlement, là, il y a plein de normes, là. Donc,
tu sais, je trouve juste que ça aurait été rassurant d'envoyer un signal tout
de suite que c'est juste ce type de norme là, par exemple, auquel on va pouvoir
déroger, pas en faisant une énumération de 28 normes précises, mais juste les
catégories.
Mais si le ministre veut absolument rien savoir,
je ne ferai pas trois heures là-dessus. Mais au moins, on a la publication de
la directive émise, ça fait que ça, déjà, ça va nous donner une indication.
Mais moi, je trouve toujours que c'est bien, dans la loi, pas de rentrer dans
ce qui est de la nature d'un règlement, mais de donner une indication de ce
qu'on a à l'esprit.
Parce que là, évidemment, moi, je pense, c'est
bien d'écrire «à l'exception du ratio», mais c'est sûr que le message que ça
peut envoyer, c'est que le ministre peut déroger à absolument tout, sauf le
ratio. Puis je ne pense pas que c'est ça, le message qu'il veut envoyer. Il va
déroger a des choses qui ne sont pas fondamentales et significatives, qui
peuvent avoir, tu sais, trait à quelques éléments d'aménagement, mais j'imagine
qu'il n'acceptera pas qu'on déroge aux normes d'hygiène puis aux normes de
saine administration, ça va de soi, puis aux normes éducatives, puis tout ça.
Donc c'est juste pour ça que moi, je l'aurais spécifié.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Madame la députée de Westmount Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui. Je suis
à la même place que la députée de Joliette. J'ai exactement la même
compréhension puis je pense que ce serait juste d'avoir peut-être des
catégories ou types de normes que nous sommes prêts à déroger. Puis peut-être
c'est juste ma façon de lire l'amendement du ministre, mais la façon que c'est
écrit, c'est exactement ça. Ça donne l'impression qu'il faut respecter le 13 et
le 13.1 du 106, mais que ce serait peut être acceptable de déroger le 4, qui
est «établir les normes d'hygiène, de salubrité et de sécurité», du 8, le 9, le
10, où on parle des normes de qualification, le 18 : «déterminer les
renseignements et documents nécessaires pour les empêchements d'un corps de
police». Ça fait que là on revient aux absences d'empêchement.
Puis je comprends que ce n'est pas ça que souhaite
le ministre ni son ministère, là, je sais que ce n'est pas ça qu'il souhaitait,
mais la façon que c'est écrit, ça donne l'impression qu'on doit respecter uniquement
quelques articles dans la réglementation, puis que les autres, bon, bien, ça se
peut que ça va être là où nous allons déroger. Mais je sais que c'est n'est pas
ça qui est souhaité, là. On veut privilégier la sécurité, on veut privilégier
la qualification, on veut privilégier la sécurité en termes de la vérification
des absences d'empêchement. Peut-être c'est juste le libellé, de la façon que
c'est écrit, mais c'est vraiment ça, l'interprétation, je pense, de la façon
que c'est écrit.
Alors je souhaiterais peut être avoir un sous-amendement
ou une autre façon de l'écrire pour que ça soit clair, comme la collègue a dit,
par des catégories, par une précision ou quelque chose. Mais, pour moi,
vraiment, c'est ma lecture de la façon que c'est écrit.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention... Oui, madame la
députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Bien,
simplement, je n'ai pas eu de réponse ou d'explication du ministre sur le point
que j'ai soulevé, là, concernant les explications dans les cas où on ne peut
pas trouver un CPE pour réattribuer les places. On avait discuté quand même
longuement de ça la semaine dernière. Moi, j'avais entendu que le ministre
comptait répondre à ça, là. Je pensais qu'on s'était mis d'accord là-dessus. Je
ne le retrouve pas ici, là. Je vois simplement la publication en ligne des noms
des demandeurs et des titulaires de permis, alors qu'on avait plutôt discuté...
Mme Labrie : ...faire
état des démarches qui étaient faites pour tenter de trouver un CPE pour offrir
les places, par exemple, faire état des démarches auprès de l'AQCPE ou des CPE
de la région. C'est le genre de choses que je m'attendais de voir, là, dans la
reddition de comptes, là, que le ministre fasse, en même temps que la
publication, état aussi des démarches effectuées pour se conformer à la
priorisation qu'on inscrit dans la loi. Là, je ne le vois pas.
La Présidente (Mme D'Amours) : Monsieur
le ministre.
M. Lacombe : C'est vrai
que tantôt je n'ai pas répondu à cette question-là. Je ne me rappelle pas
pourquoi, d'ailleurs, là, on doit être partis sur autre chose. Mais je pense
qu'en publiant ça, d'une part, ça nous garantit que ça ne se fera pas en
catimini, donc qu'on le fait à visière levée, que les gens ont aussi
l'opportunité de poser des questions, comme ça se fera principalement aussi par
le biais des... presque totalement, en fait, je vais dire, là, sauf peut-être
de très rares exceptions, par le biais d'un centre de la petite enfance. Je
pense que ça rend moins toute cette justification nécessaire.
Puis je reviens encore avec l'argument à
l'effet que, si on veut être capable d'agir rapidement, bien, parfois, ça veut
dire négocier directement avec le CPE qui est à proximité pour qu'on soit
capable de maintenir ces services-là. Parce que le but de l'article, ce n'est
pas de sauver une garderie, mais c'est de maintenir un service de façon
temporaire en octroyant un permis temporaire. Et, si même, cette opération-là,
on doit la justifier en 10 copies, là, j'exagère, mais quand même, bien là, on
n'atteindre pas le but qu'on s'est fixé. Puis là nos professionnels vont avoir
un cadre très strict, puis là, là, chaque heure compte, chaque journée compte,
là on n'atteindra pas le but qu'on s'est fixé. Donc, je pense qu'on a un bon
équilibre.
M. Lacombe : Merci.
Madame la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Oui, en
fait, je pense que ce que je proposais n'était vraiment pas lourd, là. Tu sais,
à entendre le ministre, ça va se produire peut être deux, trois ou quatre fois
par année qu'il ne sera pas... gros maximum, peut-être ça n'arrivera même pas
du tout en une année, qu'il ne sera pas capable de trouver un CPE pour
réattribuer les places, là, dans une situation visée par cet article-là. Donc,
je ne pense pas que ce que je propose comme justificatif est d'une lourdeur
incroyable pour le ministère, là. Ça se peut que ça ne se présente même jamais
qu'il doive justifier le choix d'avoir attribué des places à une garderie
privée. Si ça n'arrive pas, ils n'auront pas besoin de le justifier. Moi, ce
que je demande, c'est simplement, quand ça arrive, qu'on ne peut pas se
conformer au premier alinéa, là, de l'attribuer à un CPE, quand ça arrive qu'on
ne peut pas faire ça, bien, on ne peut pas juste simplement publier quand l'a
donné à la garderie XYZ, là, il faut expliquer pourquoi on a dû le donner à une
garderie plutôt qu'à un CEP. La ou les deux, trois fois dans l'année que ça va
se produire, je pense que ce n'est pas un fardeau non plus. Puis ces
explications-là, elles ne ralentissent pas, là, le processus. Elles sont
livrées a posteriori dans le bilan annuel, il y a une explication des démarches
qui ont été faites. Ça ne vient pas contrer, là, la possibilité de sauver les
places. C'est simplement : Bon, bien, ces démarches-là ont été faites, et
puis, constatant qu'il n'y avait aucun CPE qui levait la main, on a dû faire
ceci. Je ne vois pas en quoi ça entrave de sauver des places ni en quoi c'est
lourd pour le ministère. C'est mon dernier point.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres interventions? Madame la députée de Westmount-Saint-Louis.
Mme Maccarone : Juste
une question de précision. Parce que, là, on parle des places temporaires et
installations temporaires. Est-ce que ça peut arriver qu'on a des places
temporaires dans une installation temporaire?
La Présidente (Mme D'Amours) : Monsieur
le ministre.
M. Lacombe : Je ne suis
pas certain de comprendre.
Mme Maccarone : Dans
l'article au complet, on parle d'octroyer des places temporaires, mais on parle
aussi des installations temporaires jusqu'à tant que les installations
permanentes sont développées. Ça fait qu'est-ce que ça se peut qu'on peut avoir
des places temporaires dans une installation temporaire? Est-ce que ça, c'est
quelque chose qui peut arriver? Juste une question de même. Puis, si oui,
est-ce que nous sommes préoccupés par ça? Est-ce que c'est un enjeu?
M. Lacombe : Bien, on en
a parlé, là, la semaine passée. C'est-à-dire si, par exemple, le propriétaire
ne collabore pas, propriétaire de la garderie non subventionnée ne collabore,
bien là, c'est sûr que, temporairement, ces places là, si on souhaite
effectivement maintenir le service, bien, elles devront être offertes ailleurs
que dans l'installation en question. Donc, est-ce que ça, ça répond à la
question?
• (11 h 10) •
Mme Maccarone : Non,
non. Moi, ma question, c'est vraiment, parce que, là, nous sommes en train de
dire qu'on va octroyer des places temporaires en même temps que nous sommes
aussi en train de faire un débat sur une installation temporaire. Moi, ce que
je veux savoir, c'est : Est-ce que les deux... Est-ce que ça va arriver,
un moment, qu'on va avoir des places temporaires dans une installation
temporaire? Puis, si oui, est-ce que c'est un enjeu?
M. Lacombe : Non, non,
non, je ne pense pas que c'est un enjeu, parce que des places temporaires, là,
peut-être que, dans le jargon qu'on utilise ici, on...
M. Lacombe : ...on dit
ça, là, mais tu sais, ça n'existe pas des places temporaires. Des places, c'est
des places, là, c'est des places au permis. Le permis peut être temporaire, là,
tu sais. On peut lui octroyer temporairement ce permis-là, là. On l'a bien...
On l'a bien déterminé, le temps de régulariser la situation. Mais tu sais, la
place, l'enfant est là, l'enfant l'occupe. Donc, la place, elle n'est pas...
Elle ne'est pas à risque, là. Moi, je ne pense pas qu'il y a un risque.
La Présidente (Mme D'Amours) : O.K.
Merci. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Oui, madame la députée de
Joliette.
Mme Hivon : ...avoir un
sous-amendement qui vous a été envoyé.
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
vais suspendre les travaux quelques minutes...
(Suspension de la séance à 11 h 12)
(Reprise à 11 h 17)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux, et je demanderais à la députée de Joliette de bien nous
lire son sous-amendement s'il vous plaît.
Mme Hivon : Oui, alors le
sous-amendement se lit comme suit : Insérez les mots «et qui ne peut
excéder 24 mois» après «détermine» dans l'article 16.3 de la loi tel
qu'amendé à l'article 13 du projet de loi.
Donc, les explications rejoignent
évidemment ce que j'exposais tout à l'heure. L'idée, c'est qu'on vient
introduire une nouvelle possibilité qui est d'avoir une installation
temporaire. Et je pense que c'est très important de marquer, dans la loi, que
c'est une exception et que le temporaire ne pourra pas se transformer en une
période de plus en plus longue parce qu'on ne voudrait pas qu'il y ait un effet
pervers à cette nouvelle possibilité. C'est à dire que puisque on serait
capable de développer des places temporaires avec certains aménagements et certaines
dérogations aux normes, qui sont par ailleurs bien fondés et qu'on veut être
maintenus de manière générale au Québec, que ça retarde l'espèce de livraison
des places permanentes qui respecteraient toutes les normes qui doivent être
appliquées.
Et je pense qu'il y a une question aussi
d'envoyer un message clair qu'on ne transformera, donc, pas le temporaire en
quelque chose qui va se prolonger indûment. Et je veux juste souligner que le
ministre nous a dit que ce qui l'a énoncé publiquement, ce qui est la norme à
son ministère, c'est qu'on donne 24 mois, une fois les places octroyées,
pour qu'un CPE développe ses places, et que sinon, on va retirer les places et
on va les attribuer, là, à un autre projet. Il nous a exposé qu'il pouvait y
avoir des situations limites, tout ça. Moi, je pense que c'est important de se
donner des cibles si on veut être capable de les atteindre et de se donner
aussi le cadre et les moyens de les atteindre en ayant par exemple, des
ressources nécessaires en nombre suffisant, au sein du ministère, pour pouvoir
accompagner tous les projets, tous les C.A. qui développent ces projets-là.
Je reviens vraiment à l'aspect du
«temporaire». Je veux juste souligner que, moi, je trouve que 24 mois,
c'est déjà beaucoup, parce que ça nous amène à une période de plus de
24 mois. Ça fait que je veux bien sûr expliquer que si on dit
24 mois, à partir du moment où on a notre installation temporaire, compte
tenu du fait que ça va quand même prendre quelques mois à développer notre temporaire,
parce qu'il faut quand même aménager des lieux, trouver du personnel, recruter
les enfants qui vont aller dans cette nouvelle installation là, on se comprend
que ce n'est pas le jour 1 que notre installation temporaire va
pouvoir être ouverte. Ça va prendre quand même quelques mois pour y arriver. Ça
veut même dire qu'on excède le 24 mois, qui est la période que le ministre
se fixe lui-même. Mais au moins ça nous donne un cadre et ça fait en sorte
qu'il y a une obligation ferme, claire, et que le ministre va s'engager à ce
que ça soit comme ça que ça fonctionne. Donc, on n'est pas en train d'ouvrir
quelque chose qui pourrait se transformer en quelque chose qui n'était pas du
tout ce qu'on souhaitait à l'origine.
• (11 h 20) •
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Y a-t-il d'autres interventions sur le sous-amendement? Monsieur le ministre.
M. Lacombe : Bien, juste
peut-être un mot, là, pour dire que je prends note de ce que la députée de
Sherbrooke dit. Je lui ai déjà répondu tantôt, donc, je ne vais pas me relancer
dans tout ça, mais que je comprends, là, l'intention puis je pense que
l'intention est noble. Sauf que dans un souci de... Ça peut paraître
contradictoire ce que je vais dire, mais dans un souci d'efficacité, dans
certains cas peut-être plus précis, je souhaite qu'on se garde quand même une
latitude, mais on sera très durs et rigoureux sur le délai de réalisation des
places...
M. Lacombe : ...dans le cas
des installations temporaires, je souhaite qu'on se garde quand même une
flexibilité, si on arrive à 25 ou à 26 mois, pour ne pas qu'il y ait un bris de
service. Mais je veux souligner que, tu sais, je comprends, on n'a pas un
désaccord qui est si marqué que ça, je comprends l'intention.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres interventions sur... Oui, madame la députée de Westmount-Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui. Je suis
entièrement d'accord avec le sous-amendement, je trouve que c'est bien puis
c'est nécessaire d'avoir des balises puis des encadrements. Je ne reprendrai
pas tous les arguments de la collègue, la députée de Joliette, parce qu'on a
déjà fait l'exposé là-dessus, mais c'est parce qu'on a beaucoup, beaucoup,
beaucoup de flexibilité à l'intérieur de cet article, c'est comme on demande
une carte blanche, puis on a dit: C'est vrai que le développement des CPE, ça
va se faire à l'intérieur de 24 mois. Alors, je pense que ce serait bien
d'avoir un encadrement, surtout qu'on est en train d'introduire quelque chose
de nouveau dans les installations temporaires. Alors ça va être important
d'avoir une balise, un encadrement pour que ça soit compris aussi sur le
terrain. Le ministre a dit qu'il veut avoir la flexibilité, parce que si,
mettons, ça va au-delà de 24 mois qui est proposé dans le sous-amendement,
parce que ça va excéder jusqu'à 26 mois, mais est-ce qu'il y a une limite?
Est-ce que, peut-être, ça pourrait être quelque chose qu'on peut regarder s'il
a 24 mois, et le ministre, il dit que ça se peut que ça va être trop serré? Il
a dit: On a peut-être besoin d'avoir 26 mois, mais est-ce que ça veut dire 32
mois, c'est le nombre de mois magique? Est-ce qu'il y a une limite qu'on ne va
pas accepter? Parce que je pense que c'est ça aussi, la préoccupation, qu'on ne
veut pas avoir des installations temporaires qui deviennent permanentes parce
qu'ils vont toujours... ils vont aller au-delà de la durée déterminée par le
ministre. Alors, 36 mois, c'est quoi, le maximum de la limite que le ministre
dirait est acceptable?
La Présidente (Mme D'Amours) : D'autres
interventions?
Mme Maccarone : Bien, c'est
sûr, j'aimerais avoir une réponse à la question, parce que le ministre a dit
qu'il est prêt, mettons, si le 24 mois n'est pas respecté, puis cette
installation, il a besoin d'avoir 26 mois, mais est-ce qu'il y a une limite
maximale? Est-ce que ces 36 mois, est-ce que c'est 48 mois? Est-ce qu'il y a
quand même un plafond qu'on dit: Non, non, regarde, là ça a pris vraiment juste
trop de temps, il faut aller au-delà, prochaine étape, un autre accompagnement?
Est-ce qu'il y a quelque chose? Peut-être, c'est non écrit quelque part, mais
est-ce qu'il y a un plafond qu'on dit: Ça suffit.
La Présidente (Mme D'Amours) : Monsieur
le ministre.
M. Lacombe : Ce que je veux
vous dire, encore une fois, c'est que ce n'est pas sur l'installation, on ne
tire pas sur la bonne cible, là. Ce qu'il faut s'assurer qui est respecté,
c'est le délai de réalisation des projets. Si le délai de réalisation des
projets est respecté, l'installation temporaire ferme, les enfants sont
transférés dans le projet qui vient d'être construit. Donc, je pense qu'on ne
s'attaque pas ici aux bons endroits. Et, dans le développement des projets, on
est beaucoup plus rigoureux qu'on l'était, on a coupé dans les étapes de
réalisation. Je dis souvent, quand je parle avec les CPE, que c'est une
co-construction, c'est une coréalisation, ce qu'on est en train de faire avec
les partenaires sur le terrain. Donc, ils ont bien compris aussi leur part de
responsabilité. On voit actuellement, entre autres, le projet de CPE usiné pour
qu'on soit capable peut-être de gagner du temps. Donc, on pense vraiment en
dehors, on sort des sentiers battus pour être capable de respecter ce 24 mois.
Et, dans la politique de récupération des places, on fait des modifications
justement pour déterminer qu'il y a des responsabilités de la part des CPE.
Donc, c'est là-dessus qu'il faut travailler. Ensuite, de ça, l'installation
temporaire, bien, elle ne durera jamais plus longtemps que le temps que ça
prend pour construire. On ne gardera pas une installation temporaire en
activité alors que le CPE a fini d'être construit à côté.
Donc, moi, je pense que tout ce débat-là,
on se trompe de cible. La cible, c'est: Respectons les délais de réalisation
des installations. Et si, pour une raison ou une autre, on n'est pas capable,
là... actuellement, je sais que c'est un cas exceptionnel puis qu'on souhaite
que ça n'arrive pas à chaque décennie, là, mais il y a beaucoup de CPE,
actuellement, qui nous disent, là: On a de la misère avec les délais que vous
nous avez donnés. Puis on est en train de voir avec eux comment on peut les
aider, comment on peut les accompagner. Bien, ça se pourrait qu'il y ait des
installations qui dépassent le 24 mois, par exemple, dans un contexte de COVID
actuellement. Donc, il faut, je pense, avec ça, garder... il ne faut pas mettre
un nombre de mois maximal. Le nombre de mois...
M. Lacombe : ...c'est
pour la construction d'installations. Moi, je pense que c'est là qu'il faut
agir.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres interventions? Oui, madame la députée.
Mme Maccarone : Mais
respectueusement, je pense que ça va être très important d'avoir des balises
parce que, comme je l'ai dit, je pense que nous devons se préoccuper que ça
peut aller au-delà de 24 mois qu'on a dit publiquement, c'est ce qu'on
souhaite. Qu'est-ce qui arrive si, mettons, ils vont au-delà, ils ne respectent
pas la durée qu'il détermine? Le ministre peut, par la durée qui détermine,
autoriser un titulaire d'un permis. Qu'est-ce qui arrive s'ils ne respectent
pas la durée qui est déterminée?
La Présidente (Mme D'Amours) : Monsieur
le ministre.
M. Lacombe : Vous voulez
dire pour la construction d'installations ou, là, vous voulez dire pour
l'installation temporaire?
Mme Maccarone : Oui.
Bien, c'est ça parce que c'est... Au lieu d'avoir «détermine», on propose
d'avoir les 24 mois. Mais si le ministre, il dit 24 mois, ça se peut
que ça va être trop serré, puis on ne veut pas mettre quelque chose de concret.
Mais qu'est ce qui arrive dans... Parce que c'est quand même «détermine». C'est
le ministre qui va déterminer. Qu'est-ce qui arrive si l'installation ne
respecte pas l'échéancier qui est déterminé? Est-ce que c'est renouvelé? C'est
quoi la procédure par la suite, si cet échéancier n'est pas respecté pour la
durée?
M. Lacombe : Bien,
évidemment, oui, là, que... C'est-à-dire on fait toujours du cas par cas. Donc,
ce n'est pas du mur-à-mur, là. Et on nous reproche des fois de faire du
mur-à-mur, là, pas toujours de façon justifiée, mais on nous reproche ça. Donc
là... Là, on a un bel exemple, là. On fait du cas par cas. On fait du cas par
cas. Et s'il y a quelque chose qui nécessite de prolonger, on le fait, comme
pour la réalisation des projets. Même chose.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
Mme Maccarone : Mais la
raison pour de la question, c'est parce que c'est vrai pour le 24 mois,
pour le développement de... Le ministre a donné 24 mois pour le
développement du CPE, sinon il dit que, regarde, on enlève les places, puis on
va aller ailleurs. Mais pourquoi que ce n'est pas les mêmes règles qui vont
s'appliquer ici?
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Bien, parce
que ce n'est juste pas la même affaire, là. Je ne sais pas comment je pourrais
l'expliquer, là, autrement, mais tu sais, je veux dire, on lui donne des places
à ce CPE là, là. On lui dit : Tu as 24 mois pour les réaliser. On lui
dit : Par ailleurs, tu peux les offrir au centre communautaire à côté de
chez toi. Là, je simplifie au maximum, là, mais tu peux les offrir au centre
communautaire, à côté de chez toi. Là où il faut agir, c'est sur le délai de
construction de son CPE. On veut qu'il respecte 24 mois. Après ça,
l'installation temporaire, bien, sa durée de vie est liée au temps que ça va
prendre pour construire le CPE, là. Ce n'est pas... Ça ne vit pas
indépendamment, là. Si ça prend 18 mois à construire le CPE,
l'installation temporaire ne vivra pas 14 mois ou 22 mois, là. Elle
va vivre 18 mois.
Donc, ce qu'il faut agir, là où il faut
agir, c'est sur le délai de construction des CPE. Et on a agi. Puis on va
continuer d'agir. Vous avez vu, on a fait une annonce, là, il y a deux
semaines... il y a une semaine, deux semaines, à ce sujet-là, sur les
modulaires, là, les CPE usinés. Ça fait qu'on continue de... Mais c'est sur la
durée de construction, là. L'installation temporaire, là, sa durée de vie
n'excédera pas la construction de l'installation permanente, là. C'est... Je ne
vois pas comment on peut penser que ça... C'est impossible.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
• (11 h 30) •
Mme Maccarone : On parle
de... le développement de l'installation permanente. Ce qu'on souhaite, c'est
de s'assurer que ça n'excède pas le 24 mois pour le développement pour
s'assurer que les enfants ne sont pas dans une place temporaire pour plus que
24 mois. C'est ça qu'on souhaite. Ça fait que si c'est fait plus
rapidement, tant mieux. Mais comment est-ce que... C'est quoi, les balises pour
le ministre de terminer? C'est quoi les délais? Ça fait que d'une part,
l'installation temporaire, lui, il va avoir 18 mois. Lui, il va avoir
24 mois. Lui, il va avoir 36 mois. Comment ça va être déterminé?
Parce que si le ministre veut toute la flexibilité, je pense que c'est mieux
d'écrire et de déterminer puis expliquer comment ça se fait que l'installation
A a tant de mois, puis l'installation B a tant de mois parce qu'il veut avoir
de déterminer la durée qu'il détermine. Mais comment qu'il va déterminer ceci?
Basé sur quels critères?
La Présidente (Mme D'Amours) : Monsieur
le ministre.
M. Lacombe : Dans chacun
des cas, on analyse la situation évidemment à son mérite, mais il y a quand
même des... Il y a quand même des critères objectifs sur lesquels on se base.
Donc, quand on dit qu'on donne une période de 24 mois aux CPE pour
concrétiser leurs places, il y a certains points, là, qui doivent être franchis
à certaines périodes données. Donc, évidemment, ça ne va pas dans la loi. Ce
n'est pas souhaitable non plus que ce soit dans la loi. Donc, on s'est donné des
repères, par exemple, pour le moment où l'opportunité doit...
11 h 30 (version non révisée)
M. Lacombe : ...avoir été
sélectionné, par exemple, pour le moment où les travaux doivent avoir commencé.
Puis, évidemment, il y a une vigilance qui est appliquée pour s'assurer que,
justement, au moment où on a défini qu'il devait avoir un contrôle, bien, qu'il
y en ait un puis que ces échéanciers-là soient respectés pour ne pas qu'on
arrive après deux ans, puis qu'on vérifie pour la première fois, puis que là on
se dise : O.K., mais là vous n'avez même pas trouvé de terrain. Bien là,
évidemment, si on attendait 2 ans, là, qu'est ce qu'on fait après 2 ans?
Il est trop tard, là. Ça fait que là on le fait vraiment de façon beaucoup plus
serrée que ça se faisait auparavant.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres... Oui, Mme la députée de Westmount-Saint-Louis.
Mme Maccarone : On a jasé la
semaine passée. Le ministre a dit qu'il y avait 27 installations
temporaires à date. C'est quoi, leur délai?
La Présidente (Mme D'Amours) : Monsieur
le ministre.
M. Lacombe : Bien,
actuellement, on a, oui, vingt-sept installations temporaires pour six cent
quarante ou 680 enfants, là, en tout cas, j'arrondis. Quand vous dites :
Quels sont leurs délais?, là, leurs délais d'existence à la l'heure actuelle?
Mme Maccarone : Oui, avant de
faire le transfert dans l'installation permanente.
M. Lacombe : Bien là, à
l'heure où on se parle, il n'y en a aucun qui existe depuis plus de 24 mois.
Ça, c'est une évidence là. On a fait...
Mme Maccarone : ...le délai,
c'est quoi... Quel délai est-ce que le ministre a fixé pour eux? Parce que là,
on parle de... on souhaite un 24 mois avant que l'installation permanente est
prête, mais le ministre a dit qu'il a besoin d'avoir un peu plus de
flexibilité. Ça fait que pour les 27 installations qui sont actuellement
en place, c'est quoi, le délai pour eux avant de faire le transfert de ces tout-petits
dans leur installation permanente?
M. Lacombe : Je pense que les
gens qui nous écoutent et la députée de Westmount-Saint-Louis vont comprendre
que je n'ai certainement pas en tête, comme ça, franchement dans la mémoire, le
délai de réalisation de l'installation permanente, je ne sais pas, moi, du CPE
de Bonnaventure, là. Ce n'est pas des éléments que je traîne dans mon sac de
travail, là. Mais, dans tous les cas, ça fait certainement moins de 24 mois
qu'ils existent parce que la première annonce a eu lieu quand même assez
récemment. Puis, dans tous les cas, ce qu'on leur dit, c'est, généralement, les
projets doivent être réalisés à l'intérieur de 24 mois, donc certainement
que c'est... en tout cas, sauf exception, il faudrait que je voie, là, mais
dans les 24 mois suivant l'obtention de leur place.
Oui, puis, en plus de ça, c'est un bon
point, c'est vrai, ma collègue même me rappelle que, dans toutes les
installations temporaires qu'on a mises sur pied depuis qu'on en a fait
l'annonce, il y en a beaucoup qui sont déjà passées de l'étape de temporaire à
permanent. Donc, ça n'a pas traîné, ça s'est fait rapidement. Donc, il y en a
plusieurs, plusieurs dizaines... C'est 44? 44 places, oui, c'est ça. 44, ça
aurait été beaucoup d'installations. Donc, 44 places. Donc, tu sais,
aussitôt que c'est faisable, là, évidemment, on transfère dans l'installation
permanente. Puis de toute façon c'est le souhait des éducatrices, c'est le
souhait des gestionnaires. Il n'y a personne, là, ça ne fait plaisir à
personne, faire ça, sauf aux parents parce qu'évidemment, bien là, eux, on est
capables de leur offrir un service plus rapide puis les enfants n'y voient que
du feu, là, parce que, tu sais, les installations sont très correctes pour eux.
Mme Maccarone : Comme j'ai
dit, je réitère, les installations temporaires, je trouve que c'est une très
bonne idée. Je pense, le débat, maintenant, c'est de savoir pour combien de
temps les installations temporaires vont rester en vigueur avant que les
installations permanentes seront prêtes. Alors, s'il parle de 44 places,
oui, c'est une bonne nouvelle, mais ça, ça a pris combien de temps, 18 mois,
12 mois? Parce que, si, mettons, ça a pris moins de 24 mois, pourquoi
le 24 mois ne serait pas souhaité? Parce qu'on a bien vu que sur les vingt-sept
installations, on a 44 places puis on a fait ça en moins de 24 mois.
Alors, on sait que c'est faisable, ça fait que pourquoi pas l'appliquer?
La Présidente (Mme D'Amours) : Monsieur
le ministre.
M. Lacombe : Parce qu'on fait
du cas par cas. Donc, on a commencé à faire ça au printemps dernier, puis,
depuis ce temps-là, il y a déjà des projets qui... Donc, on a commencé ça au
mois de mai, je pense, là, comme à la fin mai, troisième semaine de mai, puis
il y a déjà des installations qui se sont concrétisées. Donc, ça fait moins
d'un an. Donc, encore là, on fait du cas par cas. Mais j'ai bien compris, là,
tu sais, ça fait 10 fois, je pense, que la députée de Westmount
Saint-Louis nous dit qu'elle ne veut pas que ça... Mais moi, je vous assure,
j'ai très, très bien compris votre point de vue, là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci,
madame la députée de Westmount Saint-Louis.
Mme Maccarone : Je ne m'en
doutais pas que le ministre a compris, mais ça fait partie du débat. Tu sais,
évidemment, on veut vider la question, parce que je pense que c'est important,
comme on a dit au début, d'avoir un encadrement. Puis, si, mettons, c'était
un... qui disait 24 mois, mais que le ministre peut approuver des cas
exceptionnels, est-ce que ça, c'est quelque chose qui serait acceptable?
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Bien,
probablement...
M. Lacombe : ...s'il y avait
un amendement comme ça qui était déposé par le gouvernement, et que j'étais la
députée de Westmount-Saint-Louis, je passerais beaucoup de minutes à dire :
Qu'est-ce que veut dire «exceptionnel»? Comment allez-vous encadrer le mot
«exceptionnel»? Dans quels critères est-ce que c'est exceptionnel? Puis c'est
exceptionnel pour combien de temps? Je pense que ce ne serait pas un bon
sous-amendement, donc.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée de Westmount-Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui, bien,
c'est ça. Bien, on jase. Évidemment, oui, ça aurait engendré un autre débat
pour savoir c'est quoi, le critère de ceci. Mais c'est parce que je veux
essayer de rejoindre le ministre. Je comprends qu'il y a besoin d'avoir un peu
de souplesse. Puis ce n'est pas parce que je veux enlever le besoin d'avoir de
la souplesse sur le terrain, mais le ministre a bien compris, c'est parce qu'on
veut s'assurer qu'il y a quand même un encadrement, puis des balises à
l'intérieur de tout ce qui est temporaire, tout ce qui n'est pas défini. Il n'y
a pas de définition partout, puis on parle beaucoup de lorsqu'il détermine
temporaire, période indéterminée.
Ça fait qu'on cherche à trouver un moyen
pour s'assurer que... Oui, ça, je pense que ça va être important que les gens
sur le terrain comprennent que, tu sais, on ne veut pas que le temporaire
devient permanent.
M. Lacombe : Bien, j'ai
peut-être une suggestion, Mme la Présidente, puis je serais prêt à voter pour.
On pourrait peut-être dire... Puis ce que j'aimais, là, tu sais, avec une
certaine flexibilité. Ça fait qu'on pourrait peut-être dire, tu sais, «qui ne
peut excéder»... tu sais, «qui n'excède pas 24 mois, dans la mesure du
possible». Ça, je pense que ça pourrait être bien.
Mme Maccarone : C'est ark!
Mme la Présidente. Ça, ce n'est vraiment pas bien. Mais je dirais que... Ça,
c'est une «inside joke», Mme la Présidente. Mais... Puis si on mettait ou on
disait «qui n'excède pas 36 mois», par exemple, est-ce que ça, c'est quelque
chose? Parce que le ministre a dit, là : 24 mois, peut-être que ce serait
difficile. Mais si on disait que, là, vous avez trois ans pour le faire? On a
maintenant des... les CPE qui sont préfabriqués. Ça fait que ça risque à être
rapidement mis en place.
M. Lacombe : Mais
honnêtement, si on fait ça, là... En fait, je trouve que... Puis là vous, vous
discutez sur l'amendement déposé par la députée de Joliette. Moi, je serais
curieux d'entendre la députée de Joliette, parce que, si on dit 36 mois, moi,
je pense que là, au contraire, on envoie un mauvais signal. Moi, je ne veux pas
que ça prenne 36 mois, là. Je veux que ça respecte les délais qu'on s'est
donnés.
Mais plus j'y pense, plus je suis sérieux.
Je sais que je disais ça à la blague, là, mais, tu sais, qu'on se donne un
horizon de 24 mois, dans la mesure du possible. Là, je ne sais pas si,
légalement... Parce que c'est un terme légal qu'on a utilisé, le projet de loi
sur le curateur. Ça agaçait beaucoup la députée de Westmount-Saint-Louis, puis
on a ri beaucoup avec ça. Moi, je la taquine un peu. Mais je pense que cette
formule-là, en tout cas, à première vue, ça traduirait bien un peu l'esprit.
C'est qu'on veut que ça se réalise en 24 mois, les projets. Donc, tu sais, on
leur donne 24 mois d'installation temporaire, puis il ne faudrait pas, dans la
mesure du possible, là, que ça excède ça. Mais il faut qu'on se donne une
flexibilité, parce que sinon, à 25 mois, 26 mois, on est dans le trouble.
Puis comme la députée de
Westmount-Saint-Louis elle-même l'a dit, on pourrait ajouter peut-être «sauf
dans des cas exceptionnels». Bien là, moi, je pense que ça amènerait tout un
autre débat, comme je le disais. Mais un genre de «dans la mesure du possible»,
ça pourrait peut-être être intéressant. Ça indique un peu où est-ce qu'on loge,
là, mais en même temps, ça nous laisse une porte de sortie, pour ne pas être
obligés...
Parce qu'imaginez, là, ça pourrait
arriver, pour une raison ou une autre, là. Il y a le marché immobilier qui
part... je ne sais pas, moi, qui explose, puis là les CPE sont pris au
dépourvu, en plein processus, puis là ça fait en sorte que le délai, au lieu
d'être 24 mois de réalisation, il est... à la fin, on se trouve qu'on est à 28
mois. Puis là bien, il avait trouvé une installation temporaire, puis là parce
que la loi est tellement contraignante, puis ça dit 24 mois, bien là on se
retrouverait avec un bris de service de trois mois. Ça fait qu'on dirait aux
enfants puis à leurs parents : Bien là, légalement, on ne peut plus vous offrir
ce service-là, ça fait que là, l'installation que vous voyez, là, elle est
presque finie de construire, mais il faut quand même la fermer, même si on
pourrait rester là, là, nous, là, le propriétaire veut, la ville veut, on a
l'argent, mais là la loi dit 24 mois, il faut fermer, puis là on se revoit dans
trois mois. Tu sais, je trouve que ça n'a pas de sens.
• (11 h 40) •
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée de Joliette.
Mme Hivon : En ce moment,
pour les projets en cours, est-ce que le ministre, en fait, applique déjà, sans
que ce soit dans la loi, une durée qu'il détermine? Parce que je comprends que
là, avec le 16.3, pour chacun des projets temporaires, le ministre donnerait
une indication. Par exemple, j'imagine, je vous donne 12 mois d'installation
temporaire, je vous donne 18 mois, je vous donne 24 mois. En ce moment, est-ce
que c'est comme ça que ça fonctionne? Est-ce que c'est au cas par cas que le
ministre, pour les 27, là, qui sont existantes à l'heure actuelle, il leur donne
une durée...
Mme Hivon : ...pendant
laquelle ils peuvent opérer, parce que, là, c'est ce qu'il propose à 16.3, là,
à chaque fois, le ministre va déterminer la durée.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Bien, c'est
un peu ce que je dis... Mais, en fait, la question est précise, puis ça me
permettra d'être encore... de préciser encore plus le concept. C'est que la
durée de réalisation de l'installation puis la durée de vie de l'installation
temporaire sont liées à la base. Donc, nous, on ne donne pas de durées
différentes préétablies pour l'installation temporaire. On ne dit pas :
Bien, vous avez le droit d'avoir une installation temporaire pour tant de mois.
On leur dit : Vous avez 24 mois... Pardon. On leur dit : Vous
avez 24 mois pour construire votre installation et, pendant ce temps-là,
bien, vous pouvez avoir une installation temporaire, là. J'image, là, un peu le
processus, mais c'est sensiblement ça, là. C'est un est lié à l'autre.
Mme Hivon : Donc, 16.3,
ça ne sera pas du cas par cas, là. La petite phrase qui dit «pour la durée
qu'il détermine», ça va être une durée fixe que le ministre détermine qui est,
par exemple, 24 mois. C'est parce que ça dit ça, le ministre n'aura pas le
choix de déterminer une durée, là. Ça dit : «le ministre peut, pour la
durée qu'il détermine, autoriser un titulaire de permis à avoir, donc, une
installation temporaire». Donc, le ministre n'aura pas le choix de donner une
indication. Là, il nous dit qu'il ne veut pas se contraindre à 24 mois.
Mais la loi le force à donner une durée. Donc, est-ce qu'il peut nous dire ça
va être quoi...
M. Lacombe : La durée,
c'est la durée de réalisation de l'installation, là, tu sais, c'est lié.
Mme Hivon : Je
comprends, mais ça, c'est comme a posteriori. Lui, quand il va donner sa durée
au départ du projet pour dire : O.K., je vous donne le droit de mettre sur
pied une installation temporaire, il va falloir qu'il donne sa durée. C'est
comme ça que je lis l'article. J'imagine c'est la bonne lecture.
M. Lacombe : Bien, ce
n'est pas comme ça qu'on l'interprète, non, là. C'est plutôt à l'effet que
c'est pour la durée de la construction ou de l'aménagement de la nouvelle
installation. Donc, c'est quand même ultimement le gouvernement qui détermine,
effectivement, combien de temps cette installation temporaire là peut exister.
Mais ce n'est pas avec un nombre de mois où... Ça voudrait donc dire,
implicitement, qu'on différencie, qu'on dit : Bien, l'installation temporaire
a une durée de vie qui est différente ou qui peut être différente de la
construction de l'installation? Non, c'est lié, là. Donc, tant et aussi
longtemps que l'installation sera en construction, vous avez... vous pouvez
aller de l'avant avec une installation qui est temporaire. Puis, la journée où
est-ce que ça se termine, bien, évidemment, les enfants sont relocalisés dans
l'installation qui est devenue permanente. Et cette installation permanente là,
c'est là où on dit : Bien, nous, on ne veut pas qu'elle prenne plus de
24 mois à se réaliser.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
Mme Hivon : Je suis
surprise parce que je pensais qu'il y avait une indication globale puis que
l'indication globale, évidemment, partait toujours du 24 mois. Est-ce
que... Juste pour ma compréhension, administrativement, là, quand on va
autoriser un titulaire à avoir une installation temporaire, est-ce qu'on lui
donne un permis d'installation temporaire? Est-ce qu'on lui donne une
approbation? Comment ça se fait administrativement, ça, dans les cas... C'est
quoi la... Comment on envisage ça?
M. Lacombe : Bon,
administrativement, là, c'est une bonne question. Là, évidemment, il y a un
processus d'approbation au ministère, là. Puis on a effleuré le sujet, à la
semaine dernière, il y a quand même une approbation qui est faite, il y a une
visite, etc. Je ne sais pas... Il y a une délivrance de permis, oui, c'est ça,
qui est fait administrativement, là.
Mme Hivon : O.K. Donc,
il y a une délivrance de permis. C'est une bonne chose. Puis, quand on délivre
le permis, il n'y a pas de cadre temporel au permis qu'on donne. Donc, pourquoi
on écrit ici «pour la durée qu'il détermine», dans le fond? Dans la loi, on dit
ça pour montrer qu'il y a une intention, évidemment, que ça ne soit pas
permanent. Mais il n'y aura pas d'indication a priori de ce qu'on a en tête
dans le permis d'installation temporaire qu'on donne, dans le fond.
M. Lacombe : Moi, je ne
pense pas qu'il faut qu'il y ait d'indication parce que, là, ça viendrait
différencier le... C'est lié, c'est lié à la durée de réalisation de
l'installation. Donc, si l'installation est plus rapide, bien, ce sera moins
long. Si elle est plus rapide à se construire, là, ce sera moins long en
temporaire. Si elle est plus lente, pour des raisons qui sont hors du contrôle
du CPE, parce qu'on les contrôle très bien, ces raisons-là, bien là,
évidemment, l'installation temporaire aura eu une durée de vie plus longue.
Mme Hivon : Ça fait
qu'évidemment, en conclusion, je veux dire que je pense qu'on passe à côté
d'une...
Mme Hivon : ...occasion d'être
très clair dans la loi, de s'assurer qu'on va livrer ce que le ministre dit
qu'il va livrer. Et je veux lui rappeler que, dans le concret des choses, c'est
même plus que 24 mois, parce que le projet ne partira pas au jour 1
de l'octroi des places, le projet temporaire. Donc, moi, je pense qu'on a toute
la flexibilité avec ce qu'on a écrit là, tout en assurant un encadrement, puis
assurant qu'on va se donner les moyens de livrer, puis que le ministère va se
donner les moyens, puis que les CPE aussi. Puis je pense que c'est un message
qui était incontournable à envoyer.
Puis je veux juste dire au ministre que,
souvent, il nous dit : C'est ça, mon intention, mais je ne le mets pas
dans la loi. Il nous dit : Bien, mon intention, ça va être d'aller
éventuellement vers 100 % subventionné, mais je ne veux pas le mettre dans
la loi, même si on dit : On va mettre une période transitoire. Il nous
dit : Je veux que chaque enfant puisse avoir une place, mais c'est
important que je garde certaines réserves dans la loi. Il nous dit : Je
veux que ce soit 24 mois, mais je ne veux pas l'écrire dans la loi. Ça
fait qu'à un moment donné, je veux juste que le ministre soit conscient qu'il
est en position d'envoyer le message clair, puis de dire : Moi, je donne
l'ordre de marche, puis on va suivre. Puis, moi, je sais où on s'en va. Je veux
qu'on les fasse, les changements qui s'imposent. Donc oui, je suis prête à me
lier. Moi, c'est le message que j'aurais aimé entendre. Puis c'est pour ça
qu'on a beau avoir les meilleures intentions du monde, après, dans la pratique,
si on ne se donne les moyens d'y arriver, bien, on risque de passer à côté. C'est
pour ça que j'invite le ministre à voter en faveur de mon sous-amendement.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Puis, tu sais,
en tout respect, là, tu sais, c'est un beau plaidoyer, là, mais je vous dis
respectueusement, là : Ça fait quand même trois années et demie, là, que
je suis aux commandes du ministère de la Famille, puis, bon, je sais que vous
êtes en désaccord avec plusieurs des choses qu'on a faites, mais il reste
qu'après trois années et demie, là, ça fait quand même de moi un des ministres
qui a été là le plus longtemps après Pauline Marois, là. Puis je ne dis pas ça
pour me péter les bretelles, mais je dis ça pour dire : Je commence à
comprendre comment le réseau fonctionne. Et, si on fait ces propositions-là...
En fait, je dirais même, c'est la première fois qu'on a autant de temps pour se
pencher sur une réforme avec des gens qui sont là, en place depuis assez
longtemps, vraiment, pour avoir vécu, je dirais, les problèmes qu'on a dans le
réseau. Ça fait que je comprends ce que la députée de Joliette nous dit, puis
qu'il faut donner des indications puis ci. Sur papier, là, ça a l'air bien
beau, mais dans la réalité, là, si on veut être capable de s'assurer que les
enfants aient une place, bien, il faut faire des choix qui vont faire dire à la
députée de Joliette que je ne joue pas mon rôle, là, de dire : Voici par
où on s'en va. Puis là, c'est par là. Moi, je suis votre grand capitaine puis
c'est ça qu'on va faire. Peut-être ça donne cette impression-là, mais dans les
faits, ce que je peux vous dire, là, c'est que ce qu'on propose, ça va servir à
faire en sorte que les enfants puissent en avoir une place, d'une part, puis
que quand il y aura des fermetures, bien, on sera capable d'agir sans avoir toute
une série, là, d'empêchements qui vont faire que je vais me retrouver, comme
ministre de la Famille, comme je me suis retrouvée devant le cas de la garderie
qui a fermé à Saint-Simon, en disant : Bien, je suis désolé, l'État
québécois ne peut rien faire pour vous, parce que la loi nous l'interdit. Moi,
je pense que ce qu'on propose, c'est un juste milieu. Puis, tu sais, je
comprends, là, qu'on aimerait que tout soit écrit dans la loi, mais
malheureusement, ça ferait en sorte qu'on serait beaucoup trop contraints par
ça puis qu'on n'atteindrait pas les objectifs. Ça fait que je trouvais ça
important quand même de le souligner.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Y a-t-il d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous
procéderions à la mise aux voix du sous-amendement de la députée de Joliette.
Mme Hivon : ...demander un
vote nominal, s'il vous plaît.
La Présidente (Mme D'Amours) : Bien
sûr. Nous allons aller avec un vote nominal. Avant de céder la parole au
secrétaire, je vais m'assurer que, de l'autre côté, vous nous entendez bien.
Est-ce que vous nous entendez bien?
Des voix : Oui.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Donc, M. le secrétaire, vote par appel nominal, s'il vous plaît.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Hivon, Joliette?
Mme Hivon : Pour.
Le Secrétaire : Monsieur
Lacombe, Papineau?
M. Lacombe : Contre.
Le Secrétaire : Mme Proulx,
Côte-du-Sud?
Mme Proulx (Côte-du-Sud) : Contre.
Le Secrétaire : Mme Picard,
Soulanges?
Mme Picard : Contre.
Le Secrétaire : Mme Blais
Abitibi-Ouest?
Mme Blais (Abitibi-Ouest) : Contre.
Le Secrétaire : Dans la salle
Lafontaine, Mme Dansereau, Verchères?
Mme Dansereau : Contre.
Le Secrétaire : Mme Lachance,
Bellechasse?
Mme Lachance : Contre.
Le Secrétaire : Mme
Maccarone, Westmount St-Louis?
Mme Maccarone : Pour.
Le Secrétaire : Mme Labrie,
Sherbrooke?
Mme Labrie : Pour.
Le Secrétaire : Mme D'Amours,
Mirabel.
• (11 h 50) •
La Présidente (Mme D'Amours) : Abstention.
Donc, le sous-amendement est rejeté. Nous revenons à l'amendement du ministre.
Est-ce que j'ai d'autres interventions? Oui, madame la députée de Westmount
Saint-Louis.
Mme Maccarone : J'ai un
sous-amendement à déposer, madame la Présidente. On l'envoie au Greffier
rapidement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Maintenant?
Mme Maccarone : Oui, on est
en train juste de le compléter. Ça fait que si on peut suspendre juste une
minute.
La Présidente (Mme D'Amours) : Bien
sûr. Nous suspendons nos travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 11 h 51)
(Reprise à 12 heures)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux. Madame la députée de Westmount-Saint-Louis, si vous
voulez bien nous faire la lecture de votre sous-amendement, s'il vous plaît.
Mme Maccarone : Oui, alors,
le sous-amendement à l'article 13 : L'amendement proposé à l'article 13 du
projet de loi est modifié par le remplacement, dans l'article 16.2, des mots
«d'une norme établie en vertu des paragraphes 13 ou 13.1 du premier alinéa de
l'article 106» par les mots «des normes de santé, de sécurité et du ratio prévu
pour le personnel qualifié».
Alors, on a vu dans l'amendement que le ministre a
déposé qu'il a rajouté la notion de ratio, qui est fondamentale et très
importante, et on lui remercie parce que ça démontre qu'on a eu un débat qui a
porté fruit en ce qui concerne la notion de ratio. Mais peut être, c'est la
façon que... le libellé dans l'amendement qui est déposé par le ministre, quand
on lit dans son 16.2... Puis là où on a fait le débat un peu auparavant, plus
tôt ce matin, puis je pense que la collègue de Joliette, elle l'a dit aussi
très bien, mais je rajoute que, quand on dit «dans les cas prévus...
12 h (version non révisée)
Mme Maccarone : ...prévus, le
ministre peut autoriser, pour une période déterminée ...titulaire de permis à
fournir des services de garde selon les normes différentes de celles prévues
par la loi ou à dispenser de l'application de certaines normes, à l'exception
d'une norme établie en vertu des paragraphes 13 ou 13.1 du premier alinéa
de 106. Ça amène la question de c'est bien qu'on cite les ratios... Je ne
referai pas le débat. Tout à fait, 100 % d'accord, c'est très important de
faire la mention, mais la façon que c'est écrit, ça donne l'impression que les
normes d'hygiène, de salubrité, de sécurité, c'est là où ça se peut qu'on ne
respectera pas les normes qui sont écrites dans le 106.
Alors, ce qu'on souhaite de faire... Puis
je sais que ce n'est pas ça qui est souhaité, mais ce qu'on souhaite de faire
dans ce sous-amendement, c'est de trouver un mi-chemin, un peu comme était
mentionné, plus tôt, avoir des catégories. Des catégories que nous savions, ça,
il faut absolument respecter les normes de santé, les normes de sécurité. Puis
quand on parle de sécurité, bien, on peut aussi dire le ratio, la raison que
c'est là, c'est pour s'assurer aussi la sécurité de nos enfants, la
qualification. Parce que là, c'est ça, c'est le 8, le 9, le 10, puis on peut
aller plus loin, on parle beaucoup les normes de qualification. Ça rentre aussi
dans la sécurité. Ça rentre dans la santé quand on parle, mettons, de
l'article... le .4 de l'article 106 dans la réglementation.
Alors, la notion d'avoir des catégories,
je pense que ça ramène la souplesse que le ministre a besoin en ce qui concerne
les installations temporaires. Parce que là on parle de ça se peut que les
plafonds ne vont pas être aussi hauts, la luminosité, ça se peut que ça va
changer. On va avoir une toilette par étage et pas nécessairement une toilette
par classe. On a besoin d'avoir cette flexibilité dans une installation
temporaire, mais où il y a aussi des points où on n'aura pas de jeu. On n'aura
jamais de jeu en ce qui concerne les normes de santé et de sécurité et du
ratio.
Ça fait que je pense que c'est une façon
qui englobe la réglementation pour les mesures qui sont les plus importantes,
qui sont peut-être moins liées au code de bâtiment, par exemple, ou la façon
que ce serait utilisé comme espace, parce qu'on comprend que ça peut être un
centre communautaire.
Ça fait que ce qu'on souhaite, c'est de
donner la flexibilité qui est nécessaire pour que le ministre peut continuer à
développer des places pour venir rejoindre les besoins des parents sur le
terrain, mais aussi de s'assurer qu'on n'irait pas priver nos enfants, nos
parents et la communauté des normes de santé et de sécurité en ce qui concerne
des installations temporaires.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Est-ce que j'ai des interventions sur... Oui, monsieur le ministre.
M. Lacombe : J'ai déjà dit
précédemment qu'il fallait évidemment se garder une flexibilité, que ça ne se
ferait pas au détriment de la santé ni de la sécurité des enfants. J'ai accepté
parce que c'était mon... ce n'était pas du tout mon intention qu'on y touche,
donc j'ai accepté qu'on... Le ratio, là, c'est clair, c'est net, c'est précis,
c'est mathématique, donc j'ai accepté qu'on l'inscrive là, dans la loi, parce
qu'on n'avait pas du tout l'intention de le changer. Donc, je pense, ça peut
peut-être rassurer certaines personnes, même si - je le répète - ce n'était pas
nécessaire de le mettre là parce que le ratio, on ne le change pas dans le
règlement. Mais, bref, si on parle de normes de santé et de sécurité, qu'est ce
que ça veut dire? C'est des catégories, c'est... Tu sais, c'est arbitraire,
c'est... Moi, je pense, encore une fois, que c'est très, très clair qu'on n'a
pas l'intention de mettre les enfants dans des situations où leur santé, leur
sécurité ne sera pas garantie. Je pense que les CPE, on peut leur faire
confiance aussi, ce ne sera pas le cas. Et pour ces raisons-là, je pense que
notre proposition est la plus équilibrée.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Madame la députée de Westmount-Saint-Louis.
Mme Maccarone : Moi aussi,
je fais confiance dans les gens sur le réseau, mais c'est parce qu'on est en
train d'introduire une nouvelle idée en termes d'installations temporaires,
puis ce n'est pas identifié. Puis ce qu'on cherche dans l'amendement, c'est de
la flexibilité de ne peut-être pas respecter les normes.
Ça fait que ce qu'on souhaite, c'est,
encore une fois, avoir une balise. On a dit au ministre qu'on comprend qu'on a
besoin d'avoir de la flexibilité sur le terrain, mais pas à tout prix. Ça fait
que je comprends qu'il a dit que c'est clair pour lui. Absolument, on ne va pas
aller au-delà des ratios, mais si c'est le cas, pourquoi ne pas dire la même
chose pour les... les normes de santé, pour les normes de sécurité? Là on
parle, encore une fois, le 18, dans le 106, on parle des absences
d'empêchement. Tu sais, il me semble, il y a un moyen... Puis je comprends
qu'on ne veut pas citer un, 2, 3, 4, 5, 6 - écoute, il y en a plusieurs - ce
n'est pas ça. On ne veut pas amener une lourdeur, mais je pense que des
catégories, des précisions, ce serait souhaité parce que ce qu'on a besoin en
termes de souplesse, c'est dans l'installation ou dans la façon que les enfants
vont utiliser l'espace. Mais on ne devrait jamais...
Mme Maccarone : ...ne jamais
se priver en ce qui concerne les mesures de sécurité. Mais, s'il veut, on peut
écrire tous les paragraphes pour que ça soit vraiment clair. Mais est-ce qu'il
y en a là-dedans que le ministre dit qu'on doit avoir besoin de la flexibilité?
Parce que, si ce n'est pas le cas, si tout est important ici, bien, qu'on nomme
le 106 au complet. C'est juste que la façon que c'est écrit actuellement, ça
donne vraiment l'impression que c'est seulement le 13 et le 13.1 qu'on n'a pas
l'intention d'abroger, mais que toutes les autres, là, ça peut être bar ouvert.
Puis je sais que ce n'est pas ça qui est souhaité. Ça fait que je cherche un
moyen d'avoir un libellé qui est clair pour que les gens comprennent que tout
ce qui est écrit dans la réglementation, le 106, là, tout ça, ça va être pris
en considération puis ce n'est pas juste le 13 et le 13.1 qu'on va respecter,
mais, dans le fond, on cherche à respecter tout ça. Mais je comprends, comme
j'ai dit, qu'on a besoin d'avoir un peu de flexibilité, mais ça va être où, la
flexibilité de toutes ces 32 points dans le 106? C'est où, on a besoin
d'avoir de la flexibilité? Peut être c'est la façon d'aussi de faire l'inverse,
au lieu de dire : On a absolument besoin de respecter le 13 et le 13.1,
peut être, c'est, au lieu de dire ça, c'est de dire : Bien, écoute, c'est
le 30 que ça se peut qu'on a besoin d'avoir la flexibilité, on le ferait de
l'autre sens.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Monsieur le ministre.
M. Lacombe : Moi, je veux
juste souligner, madame la présidente, là, que ça a été une demande qui est
venue de l'autre côté, parce que mon point de départ, c'était de dire, si on
entre quelque chose, il va falloir faire une liste. Puis là il y avait une demande.
J'ai dit : D'accord, allons-y parce que je pense que c'est un élément qui
était... Et là on me dit : Ah! bien là, puisque vous avez mis ça, on
devrait mettre tout le reste qui est important. Donc, je pense que je viens
d'avoir une bonne leçon, Mme la Présidente, puis j'ai dit ce que j'avais à dire
là-dessus.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Madame la députée.
Mme Maccarone : Mais pas du
tout, madame la présidente. Même que j'ai... D'emblée, quand j'ai commencé mes
remarques en ce qui concerne le sous-amendement, j'ai remercié le ministre. Je
suis contente de voir ceci. Je pense, oui, c'est vrai, ça fait partie de nos
échanges, mais on n'aurait pas pu prévoir comment l'amendement aurait été
écrit, on ne savait pas l'intention du ministre en ce qui concerne ceci. La
façon que c'est écrit... Je suis contente qu'on va prendre en considération les
ratios, oui. On ne refera pas le débat parce que tout le monde est d'accord,
c'est très important, mais la façon que c'est écrit dans l'amendement du
ministre, ça donne sérieusement l'impression qu'il a juste deux des 32 qui sont
vraiment importants. Ça fait que c'est pour ça que je dis : Oui, le ratio,
très important, mais est-ce qu'il y a un autre moyen de l'écrire pour s'assurer
que tous les autres qui sont liées à santé, sécurité ainsi que le ratio vont
être pris en considération? Puis ce n'est pas là où on va abroger les normes,
mais on a besoin d'avoir une souplesse, mais pas dans ces catégories-là. Ces
catégories-là, c'est absolument non.
La Présidente (Mme D'Amours) : Monsieur
le ministre.
M. Lacombe : Mme la
Présidente, je veux juste que ce soit bien noté, là, dans l'historique des
travaux. Ma position de départ était à l'effet que, si on entrait un élément
là-dedans, bien, ça voulait dire peut-être qu'on sous-entendait que d'autres
éléments étaient moins importants. C'est une demande de l'opposition. J'ai
accepté pour le ratio. Avec le recul, je pense que j'aurais dû refuser.
Maintenant que c'est fait, je vais m'en tenir à ça puis je vais voter contre
cet amendement.
La Présidente (Mme D'Amours) : D'autres
interventions? Madame la députée.
Mme Maccarone : Juste une
petite mention, j'avais aussi mentionné le 12.1 d'avoir la mention de ratio. On
ne l'a pas mis là, mais là on parlait de chevauchement. Ça fait que vous avez
refusé cet amendement. Mais ici on... mettre le ratio qui est très important.
Ça fait que je cherche aussi... avoir des mesures qui sont liées, là, des
articles qui sont liés. Tu sais, on s'était refusé au 12.1. Ça fait que je
pense que de mettre l'importance sur les ratios, oui, tout à fait, c'est
important, mais c'est parce qu'ici ça va au-delà de juste le ratio.
M. Lacombe : Oui, mais là
tous les gens qui nous écoutent voient ça, là, tu sais, on me demande d'ajouter
le ratio. On me demande d'ajouter ça, là. Ma position de départ, c'est à
l'effet que ce n'est pas nécessaire parce que c'est déjà prévu. Et là, une fois
que j'ajoute le ratio, à la demande de l'opposition, bien là, on me dit :
Oui, mais là vous avez ajouté le ratio, ça fait qu'il faudrait ajouter tout le
reste parce que là on dirait que le ratio est plus important. Madame la
présidente, humblement, je me suis fait prendre, je ne me ferai pas prendre deux
fois, j'ai eu ma leçon.
• (12 h 10) •
M. Lacombe : Madame la
députée de Westmount-Saint-Louis.
Mme Maccarone : Comme je dis,
encore une fois, je suis contente de voir que la radio est là, mais
l'amendement est mal écrit. L'amendement est écrit dans une façon où ça
donne...
M. Lacombe : Les juristes
vont prendre bonne note de ce commentaire-là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Monsieur
le ministre, laissez la députée terminer.
Mme Maccarone : La façon que
c'est écrit, ça laisse de l'interprétation. C'est pour ça. Je suis contente que
c'est là, oui, comme j'ai dit, c'est très bien, mais ça porte à confusion...
Mme Maccarone : ...bien qu'on
mentionne le ratio, parce qu'on n'a pas pu le mettre dans le 12.1, ça fait que
c'est très bien que c'est ici, je suis contente. Mais la façon que c'est écrit,
ça laisse de la place de l'interprétation. Écoute, ce n'est pas ça qu'on
souhaite, ce n'est pas ça qu'on veut, ça fait que j'essaie de trouver un moyen
de l'écrire comme on avait jasé plus tôt, d'avoir des catégories pour que ça
soit vraiment clair dans l'interprétation sur le terrain. C'est pour ça qu'on a
dit: Regarde, on garde le ratio. La notion est très bien là, c'est ça qu'on
veut.
Mais il y a plusieurs autres normes à
l'intérieur de la réglementation. La façon que l'amendement a été écrit, ça
laisse de la place pour que des gens vont dire: Ah! Ok, ça fait que, là, le 13,
le 13.1, c'est là où je me mets mon focus. C'est vrai, c'est très important,
mais ça se peut que tout le reste, bien, ça, c'est moins important. C'est la
façon que c'est écrit. C'est pour ça que je ne veux pas refaire les travaux
puis le débat, je veux trouver un mi-chemin pour s'assurer que le ratio reste,
mais aussi, il y a autres normes qui doivent être prises en considération.
La Présidente (Mme D'Amours) : D'autres
interventions? Oui, madame la députée de Westmount-Saint-Louis.
Mme Maccarone : Puis si,
mettons, on rajoutait «notamment», est-ce que ça, c'est une façon? Parce qu'on
a fait le débat la semaine passée sur le mot «notamment». Est-ce que ça, c'est
une façon de s'assurer qu'on rejoint, oui, le débat qu'on a eu la semaine
passée, mais notamment le 13 et le 13.1 au lieu d'avoir des catégories? Mais
là, c'est parce que, là, on dit que c'est sûr, il y en a, ceux qui sont
peut-être primordiaux, comme santé, sécurité et ratio. Est-ce que «notamment»,
ce serait une meilleure façon d'avoir un libellé? Dans l'amendement du
ministre, pas dans le sous-amendement que je propose.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Bien non, Mme la
Présidente, là, «notamment à l'exception», bien là, on met une exception, là.
On dit qu'il y en a un qui est immuable. Là, si on dit «notamment», qu'est ce
que ça veut dire, «notamment», tu sais? Non, ça ne fonctionne pas.
La Présidente (Mme D'Amours) : D'autres
interventions sur le sous-amendement? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous
allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que le sous-amendement de la députée
de Westmount- Saint-Louis... Oui?
Mme Maccarone : ...par appel
nominal, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : D'accord.
Avant d'appeler par appel nominal, M. le secrétaire, je veux m'assurer que vous
entendez bien de l'autre côté.
Une voix : Oui, madame.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Donc, M. le Secrétaire, par appel nominal, s'il vous plait.
Le Secrétaire : Pour,
contre, abstention. Mme Maccarone, Westmount-Saint-Louis?
Mme Maccarone : Pour.
Le Secrétaire
: M.
Lacombe, Papineau?
M. Lacombe : Contre.
Le Secrétaire
: Mme
Proulx, Côte-du-Sud?
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
Contre.
Le Secrétaire
: Mme
Picard, Soulanges?
Mme Picard : Contre.
Le Secrétaire
: Mme
Blais, Abitibi-Ouest?
Mme Blais (Abitibi-Ouest) :
Contre.
Le Secrétaire
: Dans la
salle LaFontaine, Mme Dansereau, Verchères?
Mme
Dansereau
: Contre...
Le Secrétaire
: Mme
Lachance, Bellechasse?
Mme Lachance : Contre.
Le Secrétaire
: Mme
Labrie, Sherbrooke?
Mme Labrie : Pour.
Le Secrétaire
: Mme
Hivon, Joliette?
Mme
Hivon
:
Pour. Mme D'Amours, Mirabel?
La Présidente (Mme D'Amours) : Abstention.
Donc, le sous-amendement est rejeté. Nous revenons à l'amendement du ministre.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement du ministre? S'il n'y
a pas d'autre intervention, nous procéderions à la mise aux voix. Est-ce que
l'amendement du ministre est adopté?
Des voix : Adopté.
Une voix : Sur division.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté
sur division. Donc, nous revenons à l'article 13 tel qu'amendé. Y a-t-il des
interventions? S'il n'y a pas d'intervention, nous allons procéder à la mise au
point. Est-ce que l'article 13, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté
sur division. De l'autre côté, à la salle, est-ce que c'est adopté sur
division?
Une voix : Oui.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Maintenant, M. le ministre, l'article 14.
M. Lacombe : Oui, Merci, Mme
la Présidente. Donc, l'article 21 de cette loi est modifié par le remplacement
du deuxième alinéa par le suivant:
Le ministre peut refuser son autorisation,
compte tenu de la disponibilité des subventions, de la pertinence de
subventionner le titulaire d'un permis sur le territoire visé ou encore si
l'offre de services de garde éducatifs à l'enfance nécessaire afin de répondre
à la demande de tels services déterminés en vertu de l'article 11.2 est
atteinte.
Par contre, j'aurais un amendement à
déposer, Mme la Présidente, que vous devez d'ailleurs déjà avoir. On me fait
signe que oui.
La Présidente (Mme D'Amours) : Donc,
je suspends les travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 12 h 16)
(Reprise à 12 h 17)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux. Monsieur le ministre, si vous voulez bien nous lire
votre amendement.
M. Lacombe : Article 14,
donc, c'est toujours à l'article 21 de la Loi sur les services de garde
éducatifs à l'enfance : Au deuxième alinéa de l'article 21 de la Loi
sur les services de garde éducatifs à l'enfance proposé par l'article 14
du projet de loi :
1 insérer, après «autorisation», «sauf
s'il s'agit d'un projet sélectionné en vertu de l'article 93.0.1», et;
2 insérer, à la fin, «sur le territoire
visé».
Donc, cet amendement est un amendement
miroir à celui qui est apporté à l'article 8 du projet de loi, qui est
l'article 10 de la loi. Il vise à faire le pont entre la sélection d'un
projet, suite à l'invitation en ce sens, qui est prévu à 93.0.1 de la Loi sur
les services de garde éducatifs à l'enfance, tel que proposé par
l'article 37 du projet de loi, et les motifs de refus d'une autorisation
donnée conformément à l'article 21.
Donc, tu sais, là, concrètement, là, c'est
exactement, là, la même préoccupation que j'avais lorsqu'on a parlé des octrois
de places. Là, on parle des augmentations de capacité. Donc, à mon sens, il
faut que ça respecte la même logique, c'est-à-dire... C'est surtout le bout,
là, je vous rappelle, où on disait : On peut refuser s'il y a une
impossibilité, là, d'octroyer la subvention, si on manque de subvention. Mais
c'est important, pour moi, qu'on précise, évidemment, que si c'est un projet
qui est nécessaire parce qu'on a lancé un appel de projets, parce qu'il manque
de places, bien, il faut effectivement l'octroyer. Donc, c'est toute la
discussion qu'on a déjà eue à ce sujet-là, c'est la même chose.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Est-ce qu'il y a des interventions sur l'amendement du ministre? S'il n'y a pas
d'intervention, nous allons procéder à la mise au point. Est-ce que
l'amendement du ministre est adopté?
Des voix : Adopté.
M. Lacombe : Adopté.
Donc, nous revenons à... L'autre salle, oui. Merci, M. le secrétaire.
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Nous passons maintenant à l'article 14 tel qu'amendé. Est-ce que j'ai des
interventions à l'article 14 tel qu'amendé? Madame la députée de
Westmount-Saint-Louis, s'il vous plaît.
Mme Maccarone : Oui. Je
veux juste mieux comprendre. Quand on parle, dans le premier alinéa : «le
nombre maximum d'enfants indiqué à son permis, modifier son installation, en
adjoindre une nouvelle ou changer définitivement l'emplacement». Un
scénario : Est-ce que c'est possible qu'on peut aller au-delà de la limite
permise? Comme par exemple, si on a une installation puis on a une annexe,
puis, dans une installation, on a 68 enfants, puis là, dans l'annexe, on a
50 enfants. Là, on va au-delà de bientôt 100 enfants qui seront
permis. Est-ce que ça, c'est une possibilité, quand on fait la lecture de ceci?
La Présidente (Mme D'Amours) : Monsieur
le ministre.
M. Lacombe : Non, ce
n'est pas une possibilité. C'est juste... c'est un article qui existe déjà dans
la loi, là. C'est les motifs de refus de subvention. C'est très, très
administratif, là. On en parlait la dernière fois, c'est, entre autres, lié à
la Loi sur l'administration financière. On doit avoir des motifs de refus,
parce qu'on peut recevoir des demandes n'importe quand. Et, pour moi, comme je
l'ai dit, je trouvais que ça portait drôlement interprétation, la façon dont
c'était rédigé, puis que ça ne correspondait pas à notre volonté assumée, là,
avec ce qu'on amène dans le projet de loi. Donc, c'est pour ça qu'on fait cette
proposition-là. Mais réponse courte : non.
La Présidente (Mme D'Amours) : Madame
la députée de Westmount-Saint-Louis.
• (12 h 20) •
Mme Maccarone : Je veux
mieux comprendre quand on dit : «le ministre peut refuser son autorisation
compte tenu de la disponibilité des subventions». Pourquoi qu'on parle de la
disponibilité de subventions, là? On a vu quand même 6 milliards du
fédéral. Est-ce qu'on s'attend qu'il y aura moins de subventions qui vont être
disponibles? Et une sous-question, c'est : Est-ce que ça veut dire qu'on
aurait la flexibilité pour développer le secteur privé? Parce qu'ici on parle
uniquement de subventions, est-ce que ça veut dire qu'on peut aller au-delà de
ceux-ci pour développer le privé?
La Présidente (Mme D'Amours) : Monsieur
le ministre.
M. Lacombe : Non.
D'abord, le 6 milliards du fédéral, on l'utilise pour nos tout-petits.
Donc, ça, il n'y a pas de malentendu là-dessus. Puis ensuite de ça, pas du
tout. C'est juste que, si on reçoit un projet, là, je ne sais pas, moi, dans
trois, quatre mois, dans un secteur où on n'a pas besoin de ce projet-là, ça
nous prend des motifs de refus. Puis, quand on parle de la subvention...
M. Lacombe : ...on a eu
toute cette discussion-là, là, à l'article 8. C'est exactement la même,
même chose. C'est un... C'est miroir, miroir. Donc, c'est que si, nous, on n'a
pas les crédits, il faut qu'on puisse refuser sur la base du fait qu'on n'a pas
les crédits. Mais les crédits vont nous être donnés à l'adoption de ce projet
de loi là. Quand on va... on va définir qu'il manque des... Ça fait qu'il faut
que ça passe par l'appel de projets. Bref, si on reçoit des... des projets hors
appel de projets, bien, c'est clair qu'on ne pourra pas les accorder parce
qu'on n'aura pas établi de besoins. On n'aura pas les subventions disponibles à
ce moment-là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Maccarone : Pourquoi
qu'on n'a pas écrit ceci dans l'article 2? On n'a pas parlé de
disponibilité de subvention quand on parle de l'article 2. On n'a fait
aucune référence. Ça fait que si c'est important de le mentionner, ici,
pourquoi nous ne l'avons pas écrit dans le 2?
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Je vais
aller revoir 2, mais je veux juste, pendant que je cherche, resouligner, ou
souligner à nouveau plutôt, si ma mémoire est bonne, que la députée de
Westmount-Saint-Louis a voté pour le même amendement à l'article 8.
Mme Maccarone : Ce n'est
pas une question de dire que je suis contre, c'est plus une question de
compréhension puis de clarté. On n'a pas fait mention de la disponibilité de
subventions dans le 2, mais ici on juge que c'est important parce qu'on fait le
lien avec le 8. Mais c'est comme si... C'est ça que je veux comprendre,
pourquoi que c'est plus pertinent, ici, mais ce n'est pas pertinent dans 2.
M. Lacombe : Bien, dans
2, on parle de la disponibilité des ressources, là, mais je l'ai... Bien, en
tout cas, il me semble l'avoir bien expliqué la dernière fois, là, c'est
essentiellement technique. Et la raison pour laquelle j'ajoute cet
amendement-là, c'est justement pour que ça reflète bien l'obligation qu'on se
donne maintenant de développer, donc le fait que lorsqu'on a besoin de
développer, on va lancer un appel de projets. Mais il faut qu'on ait un motif
de refus. Puis, comme je disais, c'est essentiellement technique. La dernière
fois, c'est Me Boily, je pense, de mémoire, qui l'avait bien expliqué aussi,
là. C'est lié à la Loi sur l'administration financière.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Madame la députée de Westmount.
Mme Maccarone : C'est
parce qu'on a deux terminologies différentes. Peut-être c'est pour ça que j'ai
un manque de compréhension de pourquoi on ne l'a pas... on ne l'a pas noté, là,
mais pour moi, ce n'est pas clair. On a vraiment deux terminologies
différentes, tu sais, on parle de la disponibilité des ressources dans le 2 et
de la disponibilité des subventions.
M. Lacombe : Bien, moi,
je pense que la meilleure explication, c'est que dans l'article 2, ce
qu'on explique, c'est qu'au Québec les enfants ont droit d'avoir une place dans
les services de garde et que ce droit-là, comme le droit de recevoir des soins,
s'exerce en fonction des ressources qui sont disponibles, donc, comment les
places sont réparties. Puis là, plus loin, bien là, on parle de comment on
répartit ces places-là. Donc, je pense que c'est juste deux couches
d'explications différentes. Dans le 2, on est... Au début de la loi, on est
plus général. Là, dans cet article-là, je dirais qu'on est plus... Ce serait ma
façon de l'expliquer. On est plus dans le détail sur la façon dont on octroie
les places puis sur quels motifs on peut de baser pour les refuser. On n'est
pas dans le droit des enfants, là, à ce moment-ci. Ce droit-là, il est plutôt
au début du projet de loi.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Maccarone : Ça fait
que le droit au service de garde, c'est lié aux subventions qui sont
disponibles.
M. Lacombe : Bien...
Bien essayé, mais non. C'est exactement le contraire, là. Je viens de vous
dire: Au début du projet de loi, c'est écrit que les enfants ont le droit
d'avoir un service, ont droit d'avoir des places, que ce droit-là s'exerce en
tenant compte de la disponibilité des places, des ressources, etc. Donc, je ne
me lancerai pas dans l'explication à savoir pourquoi on manque de places
aujourd'hui, mais évidemment il faut que les ressources soient au rendez-vous.
Nous, ce qu'on propose dans le projet de loi, c'est que les ressources soient
là, soient au rendez-vous puis qu'il y ait une obligation pour le gouvernement
que ces ressources-là soient au rendez-vous.
Là, on est davantage dans un autre niveau
de détail où on explique, si on reçoit inopinément un projet, sur quelles bases
on peut se baser. Donc, sur quels arguments on peut se baser pour le refuser.
Puis la disponibilité, c'est technique, là, mais la disponibilité budgétaire, c'est
un des éléments. Parce qu'évidemment que si on n'a pas encore ces crédits-là,
il faut qu'on soit capable de refuser les places. Parce que vous le savez, on
fait l'étude de crédits à chaque année, il faut qu'on ait les crédits pour
pouvoir faire la dépense.
La Présidente (Mme D'Amours) : Madame
la députée.
Mme Maccarone : C'est
parce que le ministre vient de dire que la disponibilité des ressources prévues
à l'article 2 vise aussi les disponibilités des subventions. Ça fait que
c'est...
M. Lacombe : Je ne pense
pas avoir dit ça, non.
Mme Maccarone : C'est
ça. C'est ça, ma compréhension. Évidemment...
M. Lacombe : Ce n'est
pas la mienne.
Mme Maccarone : ...voici
une autre occasion où on aurait pu jaser d'un accès universel pour tous les
tout-petits, Madame la Présidente, parce que, moi aussi, comme j'ai dit, quand
on parle de...
Mme Maccarone : ...les
subventions. Ça soulève la question, pour moi, en ce qui concerne aussi le
développement des places subventionnées, et que le ministre a dit qu'il voulait
absolument avoir un réseau 100 % subventionné, mais ici on a une ouverture
pour avoir des places développées en privé.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Y a-t-il d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, je
procéderais à la mise aux voix de cet article-là, l'article 14 tel
qu'amendé. Est-ce qu'il est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
Dans l'autre salle, est-ce que l'article 14, tel qu'amendé, est adopté.
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Nous procédons maintenant à l'article 15. Monsieur le ministre.
M. Lacombe : L'intitulé de la
section 2 du chapitre 2 de cette loi est modifié par l'insertion,
après «durée», de «modification».
Donc, compte tenu des modifications
apportées à l'article 24 de la Loi sur les services de garde éducatifs à
l'enfance par l'article 16 du présent projet de loi donnant ouverture à la
modification d'un permis, il importe de corriger l'intitulé de la
section 2 du chapitre 2 de la Loi sur les services de garde éducatifs
à l'enfance pour en tenir compte.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Y a-t-il des interventions sur l'article 15? S'il n'y a pas
d'intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. L'article 15
est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
Dans l'autre salle de l'autre côté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
Nous serions rendus à l'article 16. Monsieur le ministre.
M. Lacombe : Merci, Mme la
Présidente. Donc, l'article 24 de cette loi est modifié :
1 par l'ajout, avant le premier alinéa, du
suivant :
«Le ministre peut modifier un permis
lorsqu'un changement est apporté à l'un des éléments prévus à
l'article 12.»;
2 par le remplacement, dans le premier
alinéa, de «9 et 11» par «11 et 40.2».
Donc, l'actuel article 24 de la Loi
sur les services de garde éducatifs à l'enfance précise les conditions qui
doivent s'appliquer dans le cas d'une modification ou d'un renouvellement de
permis, mais ne prévoit pas dans quels cas un permis peut être modifié. La
modification proposée nous en informe. De plus, cette modification vient corriger
une coquille qui apparaît dans le renvoi aux articles 7, 8, 9 et 11. En
effet, l'article 9 ne devrait pas y figurer, vu son abrogation en 2009. On
retrouve à l'article 40.2 de la Loi sur les services de garde éducatifs à
l'enfance les conditions auparavant prévues à l'article 9.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Y a-t-il des interventions sur l'article 16. S'il n'y a pas
d'intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que
l'article 16 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
Dans l'autre salle, l'article 16 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Donc, compte tenu de l'heure, je vous remercie pour votre collaboration, et je
suspends les travaux. Merci.
(Suspension de la séance à 12 h 29)
15 h (version non révisée)
(Reprise à 15 h 23)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux. Lors de la suspension de nos travaux cet après-midi,
nous étions rendus à l'étude de l'article 17. Donc, monsieur le ministre, si
vous voulez bien nous en faire la lecture, s'il vous plaît.
M. Lacombe : Oui, bien sûr, madame
la Présidente. Donc 17: L'article 28 de cette loi est modifié par la
suppression, dans le paragraphe 6, de «sans s'être, au préalable, conformé à
l'article 30». Donc, cet article vise à permettre au ministre de révoquer le
permis dans tous les cas de cessation des activités de son titulaire.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Y a-t-il des... Oui, Mme la députée de Westmount-Saint-Louis.
Mme Maccarone : Est-ce que le
ministre peut nous donner un exemple des activités qui, mettons... le lien
avec... parce qu'on enlève l'article 30, est-ce que c'est lié, mettons, à
COVID, par exemple?
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Oui, bien, en
fait, ce que vous souhaitez savoir, ce à quoi ça va servir généralement, c'est,
je vous dirais, c'est pour venir préciser un élément qui est plutôt technique.
C'est qu'actuellement l'article 30 de la loi stipule qu'il doit y avoir un
préavis qui est donné en cas de fermeture. Donc, on comprend que ça parle
implicitement des garderies non subventionnées... bien, de tous les services,
mais dans les cas qui nous occupent généralement, ce sont des garderies non
subventionnées, ce sont elles, habituellement, qui ferment leurs portes. Et
donc, lorsque les garderies ne se conformaient pas à l'article 30, bien, ça
nous permettait, bon, de révoquer leur permis. Mais, dans les faits, et c'est
là que je dis que c'est plutôt technique, c'est que, dans tous les cas,
ultimement, il faut, même s'il y a une fermeture, même si la corporation, donc
l'entreprise s'est soumise à l'article 30, il faut quand même révoquer le
permis à la fin. Donc, c'est plutôt un article qui est technique.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Donc, est-ce qu'il y a d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre
intervention, on procéderait aux voix... à la mise aux voix de l'article 17.
Est-ce que l'article 17 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : L'article
17 est adopté. Donc, nous passons à la salle voisine. Est-ce que l'article 17
est adopté? Je n'entends pas. Je suis désolée.
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Donc, nous passons à l'article 18, monsieur le ministre.
M. Lacombe : L'article 30 de
cette loi est remplacé par le suivant: «30. Un titulaire de permis doit, au
moins 90 jours avant de cesser ses activités dans une ou plusieurs
installations, en aviser par écrit le ministre ainsi que les parents des
enfants qui fréquentent le centre ou la garderie, indiquer au ministre le
nombre d'enfants reçu et leur âge et respecter toute autre condition prévue par
règlement. Le permis est alors modifié ou révoqué pour toute installation
concernée à la date prévue dans l'avis.» C'est un article qui vise à remplacer
l'article...
M. Lacombe : ...30 de la Loi
sur les services de garde éducatifs à l'enfance afin de regrouper et mettre à
jour les obligations du titulaire d'un permis qui cesse ses activités.
La Présidente (Mme D'Amours) : Donc,
oui, j'ai des interventions. Madame la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Merci, madame la
présidente. Est-ce que cet article-là s'applique en cas de bris de service? Je
pense, en particulier, en Abitibi, le bris de service qu'il y a eu, qui s'est
étiré sur plusieurs semaines, est ce que... bien, dans ce cas-là, c'était par
manque de personnel, donc un CPE avait décidé de rassembler son personnel dans
une de ses installations, d'interrompre les services, et donc, pendant
plusieurs semaines, voire mois, le service n'a pas été offert. Est-ce que ça
s'applique dans des cas comme ça?
La Présidente (Mme D'Amours) : Monsieur
le ministre.
M. Lacombe : Non, ça ne
s'applique pas aux bris de service qui ne sont pas des fermetures, là, au sens
où on les entend.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Madame la députée de Sherbrooke, ça va?
Mme Labrie : Est-ce qu'il ne
faudrait pas préciser à ce moment-là? Parce que, dans le fond, je comprends que
le ministre, par «cesser ses activités», veut dire de manière définitive.
Est-ce qu'il ne faudrait pas le préciser?
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Bien, ce n'est
pas qu'on a eu, donc je pense que... Évidemment, le but de certains articles
là, c'est assez clair, c'est pour les fermetures qui sont définitives, donc...
parce que sinon les services de garde ont certains moyens en leur possession
pour être capables, là, d'en arriver, bien là, ça sonne un peu bizarre à dire,
être capables d'en arriver à des bris de service, là, mais je veux dire, ils
sont... quand la situation se présente, c'est une possibilité pour eux, mais on
n'entend pas ça.... Pour nous, ce n'est pas une fermeture du service, là, au
sens de cet article-là. Donc, je ne sais pas. Est-ce qu'il faudrait le
préciser? Je ne pense pas, ça n'a jamais été nécessaire, ça ne nous a jamais
été souligné, ça n'a jamais porté à confusion.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
madame la députée.
Mme Labrie : Dans le cas
auquel je fais référence, il n'y avait pas, avec l'ancienne formulation de
l'article 30, là, qui prévoyait déjà que le ministère soit informé, il n'y
avait pas d'obligation d'informer le ministère, des cas comme ça. Ça fait qu'il
n'y a pas de recension des cas où ça s'est produit, par exemple, ce n'est pas
documenté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Bien,
ça, c'est une autre question qui est intéressante, là, mais c'est que cet
article-là, c'est pour les fermetures, donc, complètes, mais, dans un cas de
bris de service, cet article-là ne s'applique pas, effectivement. Donc, ce
n'est pas une obligation qui est donnée aux CPE ou aux garderies qui
seraient... un bris de service. Cet article-là ne leur donne pas l'obligation
de nous informer de ça.
Mme Labrie : Donc, en terme
légal, le mot «cesser» implique que ce soit définitif, sinon ce serait
interrompre ces services, par exemple, c'est ça?
La Présidente (Mme D'Amours) : Probablement.
C'est une bonne question technique, là, pour... mais, bon, on nous fait signe
que oui. Oui.
Mme Labrie : Est-ce qu'on ne
devrait pas réfléchir à une manière, justement, de peut être demander de
signaler, également, quand on parle d'interruption qui est plus de nature
temporaire des services pour que le Ministère puisse être informé
systématiquement de ces cas-là?
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
• (15 h 30) •
M. Lacombe : Bien, ça, je
trouve que c'est une excellente situation. Je ne pense pas que ce soit dans la
loi que ça doit être prévu parce que là on parle vraiment de fermeture, là. Je
pense que c'est une réflexion plus large à avoir sur la relation entre les
gestionnaires de CPE, de garderies et le ministère de la Famille. Parce que je
vous avoue, bien franchement, qu'effectivement, parfois, je trouve qu'on manque
d'informations. On a mis en place des stratégies pour être capables d'avoir ces
informations-là.
Par contre, étant donné que ce sont des
OBNL, des entreprises, des travailleurs autonomes, il y a quand même un défi,
là, qui persiste. Mais la ligne... Je vous dirais qu'on met beaucoup d'efforts
en ce sens là tout en voulant respecter aussi l'équilibre entre le fait que ce
sont des corporations qui veulent rester autonomes, qui défendent leur
autonomie, mais aussi le fait que nous, comme bailleur de fonds et ultimement comme...
et ça, c'est parce qu'on s'est donné cet usage-là, mais ultimement le ministre
de la Famille est imputable, alors que, dans les faits, il y a beaucoup de
choses qui dépendent du terrain, ne serait-ce que pour ça, je pense,
effectivement, qu'il faut se poser des questions. Il faut plus que se poser des
questions, il faut poser des gestes. On en a déjà posé, mais on le fait
toujours un respect de l'autonomie des corporations. Donc, on va continuer.
C'est clair.
Mme Labrie : Je comprends ce
que le ministre me dit, mais je pense que ça serait quand même pertinent, dans
la loi, de prévoir un dispositif pour quand il y a un bris de service, parce
que j'imagine que, compte tenu de la façon dont le financement fonctionne,
quand le taux de fréquentation est à zéro, et donc la subvention n'est pas
versée pour...
15 h 30 (version non révisée)
Mme Labrie : ...ces
journées-là, j'imagine que ça doit donner un indice au ministère que, cette
semaine-là, il n'y a pas eu d'ouverture du CPE, par exemple. Là, en ce moment,
de ce que je comprends, c'est peut-être la seule manière pour le ministère de
se rendre compte que le service n'était pas donné. Mais ça ne nous dit pas si
c'est parce que, par exemple, il y a eu un bris de services causé par un manque
de personnel, et donc les parents ont été invités à garder leurs enfants chez
eux aussi? Il y a une grosse éclosion de COVID ou de gastro très contagieuse
qui a fait en sorte qu'il n'y avait pas d'enfants, alors que le service aurait
pu être offert, là. Je pense que c'est important quand même de documenter ça du
côté du ministère, là.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Bien, tout
à fait. On a des informations, là, qui nous sont acheminées. C'est la même
chose pour la main-d'œuvre, hein? On a... tu sais, ce sont... ce sont autant,
tu sais, autant de corporations, on a autant d'employeurs, on a... donc c'est
très difficile d'avoir exactement l'information qui a regroupé, mais on
travaille là-dessus, puis je vous dirais que ça donne, ça a donné quand même de
bons résultats, de bons résultats. Mais je ne pense pas qu'il faut que ce soit
nécessairement, à ce moment-ci, inscrit dans la loi ou, si c'était inscrit dans
la loi, je pense que ça devrait être une disposition d'ordre un peu plus
général parce qu'il y a tellement de cas où on a besoin de partage
d'informations que de se limiter à un ou l'autre des éléments, je ne suis pas
certain que ce serait... ce serait productif,
Mme Labrie : Bien, je
comprends qu'il y a beaucoup de partage d'informations dont la ministre a
besoin. Il me semble que le bris de services, c'est quand même... puis c'est
quand même une classe à part, là, d'informations à transmettre dans le sens où,
quand il y a une entente de service avec les parents, puis que, là, il y a un
bris de services, c'est quand même problématique. C'est que ça relève quasiment
de la rupture de contrat. Je comprends que, là, la manière dont s'est organisé
en ce moment, il y a beau avoir une bonne volonté du ministère, mais ce serait
impossible, là, de savoir combien de jours pendant l'année 2021, par
exemple, il y a eu des bris de services dans certains CPE ou garderies.
M. Lacombe : La façon
dont on peut fonctionner, c'est par sondage. Donc, on peut sonder les
corporations. Évidemment, le taux de réponse n'est pas toujours pas toujours
intéressant. Donc ça, c'est la façon dont on peut fonctionner qui respecte
actuellement le plus leur autonomie.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
Mme Labrie : Et si on
modifiait cet article-là pour prévoir qu'avant de cesser ou d'interrompre
temporairement ses activités, il faut aller en aviser le ministre. Peutêtre on
pourrait prévoir un délai différent pour quand c'est un bris un service. Mais
il me semble qu'on a le devoir de documenter de manière sérieuse cet enjeu-là.
Quand on offre un service et des ententes de services qui sont signées. Moi, je
trouve ça... je trouve que c'est quand même une lacune qu'on ne soit pas équipé
en ce moment pour avoir un portrait clair, net et précis. Déprendre de sondages
auxquels les organismes vont répondre sur une base volontaire, ça nous empêche
d'avoir un portrait clair de la situation alors qu'on sait que,
malheureusement, ça se produit trop souvent, là. Parfois, c'est des fermetures
partielles. C'est seulement un groupe qui va vivre une interruption de
services, mais quand même ce sont les parents qui vivent un bris de service
alors qu'ils avaient une entente de services. Donc, moi, je peut-être que ce
n'est pas à cet article-là qu'il faut le faire, mais... puis je comprends que,
si c'est bien clair, on vise juste la fermeture définitive. Mais il faut
trouver une façon, je pense, qu'au ministère, on peut savoir très exactement
quand il y a un bris de services qui est causé par le CPE lui-même, là. Sauf
que c'est autre chose quand les enfants ne peuvent pas fréquenter le service
pour des raisons de santé, là. Quand le service n'est pas offert, il faut que
le ministère le sache parce qu'ils paient pour ça.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Bien, je
suis d'accord avec la conclusion de la députée de Sherbrooke, là. C'est
important qu'on soit au courant de ces informations-là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres interventions? Mme la députée.
Mme Labrie : Bien,
est-ce que... donc on s'attend à un amendement éventuel pour y répondre ici ou
ailleurs.
M. Lacombe : Bien, je
dirais que ce n'est définitivement pas là, à mon sens, là. Puis ce que ce que
je vous proposerais peut être, c'est de vous revenir, un petit peu... un petit
peu plus tard, avec une réponse plus complète, parce que je me dis : Ce n'est
pas urgent pour ce point-là, puis c'est peut être un élément sur lequel... Qui
mériterait peut être une réponse un petit peu plus, un petit peu plus étoffée.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
Mme Labrie : Aucun
problème, mais je vais... j'avise le ministre que j'en prends bien note, donc
on reviendra là-dessus. S'il ne le fait pas lui-même, moi, je lui rappellerai
avant la fin du projet de loi.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui. Est-ce
que le ministre peut rafraîchir notre mémoire, je pense qu'on a déjà posé la
question de la semaine passée, mais combien de garderies ont fermé...
Mme Maccarone : ...ou cesser
d'offrir des services.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Je vous disais
que c'était très peu, là... une vingtaine.
Mme Maccarone : Et combien
ont eu des sanctions?
M. Lacombe : Ah! ça, c'était
votre question avec laquelle vous veniez. Ça, je n'ai pas cette information-là.
Mme Maccarone : Selon les
crédits budgétaires de l'année passée, la réponse est zéro. Pour ceux qui n'ont
pas respecté, exactement. La nature de la question, c'est qu'est-ce qui va
changer maintenant? Parce qu'actuellement cet article où on dit... on prévoit,
là, au moins 90 jours, on peut le trouver dans la réglementation. C'est
l'article 17, parce que «le titulaire d'un permis doit, avant de cesser ses
activités, en aviser par écrit le ministre ainsi que les parents des enfants
qui fréquentent le centre ou la garderie au moins 90 jours à l'avance». S'ils
ne le font pas, là, on a dit qu'il y a à peu près une vingtaine dans la loi...
article 117, il y a une amende possible de 250 à 1000$ qui peut s'élever à
2000, à 20000$, 10000$ à 250000$, tout dépendamment c'est quoi l'infraction.
Mais qu'est-ce qui va changer maintenant que c'est dans le règlement? Le
ministre propose de le mettre dans la loi, mais c'est exactement le même
principe. C'est le 90 jours qui doit être respecté. Puis déjà, déjà, malgré que
c'est dans la réglementation, on n'applique pas les pénalités pour ceux qui ne
respectent pas le règlement. Ça fait que qu'est ce qui va changer maintenant
qu'on va l'adopter dans la loi?
Ce n'est pas une question d'être contre,
je ne suis pas contre, c'est juste pour mieux comprendre, «why now», tu sais,
qu'est ce qui va vraiment changer si on le fait, ça, est-ce que c'est
maintenant? Parce que la ministre s'engage à dire: Bien, maintenant que c'est
dans la loi, c'est sûr pour les peut-être 20 autres prochaines? Ça se peut. On
ne le souhaite pas, mais si ça arrive, là, cette fois-ci, c'est sûr, je
m'engage à appliquer la loi. Mais avant, ce n'était pas la réglementation. Je
ne sais pas pourquoi ça n'a pas été appliqué, non plus, peut-être qu'il y a des
bonnes raisons pour ça.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Bien, d'abord,
peut-être juste dire que cet article là, c'est encore une fois un article qui
est plus technique. C'est un article où on dit: Bien, ce qui est prévu à
l'article 30 de la loi et ce qui est prévu à l'article 17 du règlement, on
regroupe ça. Donc, effectivement, les préavis ne changent pas. Donc, c'est
essentiellement une modification qui est technique. Maintenant, effectivement,
on ne change pas le préavis qui est demandé.
Ensuite, ce qu'on va changer, par contre, c'est
les pénalités. Ça, je souhaite qu'on le change, c'est ce que je propose, qu'on
augmente les pénalités qui sont infligées, qui peuvent être infligées aux
garderies qui ne respectent pas ce préavis. Maintenant, il y a une vingtaine de
garderies qui ont fermé leurs portes dans la dernière année. Par contre, je
n'ai pas non plus dit que ces 20 garderies n'avaient pas respecté le préavis,
je n'ai pas sous la main toutes ces données ventilées. Mais je pense que, si, à
la base, on a des pénalités qui sont plus importantes, bien, ça va dissuader
beaucoup de ces garderies. Parce qu'actuellement, je veux dire, 250 $, je ne
pense pas que ça fait peur à beaucoup de gens. C'est beaucoup d'argent pour
certaines personnes, mais pour une corporation, avec les actifs qu'ils ont, je
ne suis pas certain que c'est dissuasif. Donc, c'est pour ça qu'on veut
augmenter ça.
Puis effectivement, après ça, je pense que
c'est très important de faire en sorte que la loi soit respectée parce que ça,
ça me permettra justement de travailler comme il faut pour assurer la
continuité des services dans les cas où il y a des fermetures comme l'article
sur lequel on vient de se pencher, où on va se donner ces pouvoirs-là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
• (15 h 40) •
Mme Maccarone : Les garderies
en question, dont je fais référence, n'ont pas respecté l'article 17. Ça, c'est
clair. Ça, c'est sorti dans les crédits budgétaires de l'année passée, ils
n'ont pas respecté l'article 17, ça fait que c'est sûr, ils n'ont pas respecté
le 90 jours. Puis il n'y a aussi aucune pénalité, il n'y a aucune sanction qui
ont été émises. Ça fait que, encore une fois, ce que je veux savoir, si
c'est... même si le ministre propose d'augmenter les pénalités, encore une
fois, je ne suis contre, là, pas de problème, qu'est ce que le ministre dit?
Comment que, maintenant... pourquoi ça va être différent maintenant? Pourquoi
maintenant on va appliquer la loi, mais, pendant les trois dernières années, on
ne l'a pas fait?
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Bien, c'est une
bonne question. Là, je vous avoue que, comme je vous expliquais, je n'ai pas
ces cas-là sous la main, là, le nombre de prestataires qui n'ont pas respecté
le préavis, là. Je ne savais pas qu'on allait parler de ça précisément. Donc,
je n'ai pas cette donnée...
M. Lacombe : ...puis, en même
temps, c'est quelque chose, évidemment, avec lequel je ne suis pas très, très
en contact quotidiennement, je vais dire ça, donc je ne peux pas répondre à la
question précisément. Mais ce que je peux vous dire, c'est que s'il y a des cas
où ça aurait dû être appliqué et que ça ne l'a pas été, moi, ça me dérange, là.
Donc, moi, je souhaite, évidemment, qu'on soit d'abord dissuasifs, puis que
lorsque ça se produit, bien, les sanctions soient appliquées, parce qu'encore
là, on revient à ce qu'on disait tantôt, si on dit qu'il y aura une
conséquence... c'est comme avec nos enfants, là, si on dit qu'il y aura une
conséquence puisque la conséquence ne vient jamais, bien là, on n'est pas...
Une voix : ...
M. Lacombe : Oui, c'est ça.
Donc je pense qu'il faut effectivement les appliquer. Mais là, je me sens un
peu désavantagé dans ce débat, parce que je crains que la députée de Westmount
Saint-Louis, notre collègue, s'est vraiment attardée à ça, puis là je vous avoue
que, moi, je n'ai pas cette donnée-là particulièrement sous sous la main en ce
moment.
La Présidente (Mme D'Amours) : Madame
la députée.
1mac Avec le consentement, madame la
Présidente, je peux déposer le document sur le Greffier pour que le ministre et
son équipe prennent en considération les informations. Puis, comme ça, le
ministre va pouvoir répondre aux questions.
M. Lacombe : Bien, j'attends,
là. De toute façon, mon équipe qui écoute est en train de vérifier puis de
m'envoyer l'information, mais ça ne changera pas la réponse, c'est à dire, peu
importe ce qui s'est produit dans le passé, deux choses : il faut être
plus dissuasif. Ça, c'est l'objet d'un autre article, là, mais je vous souligne
quand même. Il faut être plus dissuasif dans les montants. Donc, il faut que ça
fasse davantage peur puis que ça dissuade les gens de ne pas respecter le
délai. Et ensuite de ça, quand il y a des gens qui sont pris en... tu sais, qui
sont pris en flagrant délit, j'allais dire, là, mais, tu sais, qui ne
respectent pas ce préavis qui leur est demandé de 90 jours, bien, je pense
qu'à ce moment-là, c'est très important, puis on s'assurera que les sanctions soient
appliquées quand elles peuvent l'être. Il y a des cas où ça ne change rien. Je
pense au cas de faillites, par exemple. Mais il y a d'autres cas où c'est
probablement applicable, et quand ce le sera, bien, il faut que ce soit
appliqué. Ça, c'est clair pour moi.
Mme Maccarone : Alors, est-ce
qu'il y a, je ne sais pas, un échéancier pour s'assurer que ce serait appliqué?
Est-ce qu'il y a moyen de changer la formulation pour s'assurer qu'il y a un
engagement pour que ça s'applique? Parce qu'actuellement, comme j'ai dit, dans
le fond, il n'y a rien qui change. Je suis totalement d'accord, le
90 jours, oui, les sanctions, oui, mais faut les appliquer, parce
qu'actuellement, on ne les applique pas. Ça fait qu'on le mette dans la
réglementation ou qu'on le transfère dans la loi, O.K., mais est-ce qu'il y a
moyen de s'assurer que, oui, maintenant, on sait que là, là, si ça arrive, là,
les sanctions vont être plus importante, on va jaser de ça, mais on s'assure
qu'elles vont être appliquées. On s'engage. Là, ça va faire partie de la loi.
On peut proposer un amendement si vous voulez, mais...
M. Lacombe : Je ne suis pas
légiste, là, et je ne suis pas non fais pas plus juriste, mais il y a quelque
chose que je sais bien, c'est que la sanction n'a pas à être indiquée
expressément à l'endroit où se trouve l'obligation dans la loi. Plus tard, dans
le projet de loi, c'est à l'article 56, notamment, puis à
l'article 57 aussi, je pense, on propose, c'est ça, que les amendes en cas
d'infraction soient augmentées de façon importante. On parle de 10 fois
notamment. Donc, je pense que, je veux dire, dans la loi, c'est clair, là, il
faut... Voici l'obligation. Si elle n'est pas respectée, bien, il y a des
sanctions qui sont prévues, puis tout le monde doit la respecter, là. Dans les
cas dont la députée Westmount Saint-Louis parle, pourquoi est-ce que ça n'a pas
été appliqué quand il n'y a pas eu de délai? Est-ce que c'est parce que c'était
des cas de faillite? Est-ce que c'était des cas parce que ce n'était pas
applicable? Je n'ai pas la réponse à cette question-là. Je ne pense pas non
plus qu'elle l'a. Donc, tout ce que je peux vous dire, très clairement, c'est
que tout le monde doit respecter la loi, tout le monde doit respecter ce
préavis-là, et si ce n'est pas le cas, bien, on propose plus loin de bonifier
les amendes qui sont imposées.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Maccarone : Pour
s'assurer qu'on parle de toutes les mêmes choses, on a envoyé les documents
pour être déposés sur le Greffier, comme ça le ministre va avoir accès à
l'information.
La Présidente (Mme D'Amours) : Est-ce
que vous voulez que ce soit sur Greffier seulement ou Greffier public?
Mme Maccarone : Greffier
public.
La Présidente (Mme D'Amours) : Parfait.
Donc, je consens à ce que vous déposiez ce document pour l'ensemble des
parlementaires et le public.
Mme Maccarone : Parfait.
La Présidente (Mme D'Amours) : Donc,
je m'excuse, vous pouvez continuer.
Mme Maccarone : Oui. Merci.
Alors, ça m'amène à une réflexion. Quand on dit, le dernier alinéa de
l'article 30 : «Le permis est alors modifié ou révoqué pour toute
installation concernée à la date prévue de l'avis et toute sanction...
Mme Maccarone : ...seront
émis, toute sanction seront mise en vigueur. Je n'ai pas le bon libellé ou la
bonne formulation peut être, mais ce n'est pas une place où nous pouvons le
rajouter, que les pénalités seront émises à la suite de... si on révoque, peu importe,
c'est quoi, et s'il y a lieu, les pénalités seront appliquées.
La Présidente (Mme D'Amours) : Monsieur
le ministre.
M. Lacombe : Honnêtement, là,
c'est tellement une question légale, particulière et technique, là. Parce que
moi, je comprends que ça... ce qu'on me dit, c'est que c'est la même finalité
légalement, là, mais, si notre collègue est d'accord, peut être que je pourrais
passer la parole à Me Boily pour qu'il puisse nous dire ce qu'il en pense, en
toute liberté.
La Présidente (Mme D'Amours) : J'ai
besoin de consentement, tout le monde, pour que Me Boily puisse prendre la
parole.
Mme Maccarone : Consentement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Monsieur Boily. Veuillez vous présenter... donner votre titre, s'il vous plaît.
M. Boily (Mathieu) : Me
Boily, avocat à la... du Québec, ministère de la Famille. Juste, bon, sur la
question des sanctions, comme telle, là, dans sa discrétion de porter des
accusations ou non, le Directeur des poursuites criminelles et pénales évalue
les dossiers. C'est sûr que, si c'est une corporation qui est en faillite, pour
aller chercher une amende qui va être... de toute façon, qui ne rapportera rien
au Fonds consolidé du revenu, ils peuvent décider de ne pas porter l'accusation
dans des cas comme ça. Des cas de fermeture, on peut penser quand même qu'il y
a beaucoup de cas de faillit ou de difficultés financières, donc le DPCP a une
certaine discrétion, là, pour porter des accusations dans ce cas-là.
Puis peut être juste expliquer vraiment,
parce la technique est un peu particulière dans cet article-là du projet de
loi, c'est qu'il y avait une disposition dans la loi, une disposition dans le
règlement, on les jumelle les deux dans la loi. Puis l'objectif de ça... c'est
ce que le ministre mentionnait quand il disait que, plus tard, on va toucher
les infractions pénales à ce niveau-là, une infraction pénale pour une
pénalité. Pour une infraction au règlement, la sanction est beaucoup moindre
que pour une infraction à la loi. Donc, le fait de les regrouper permet de
hausser, puis donc de hausser le caractère dissuasif, parce que, dans la
fixation des montants, des infractions pénales, il y a quand même aussi le
volet dissuasif qui entre en ligne de compte.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Madame la députée.
Mme Maccarone : Est-ce que
les fermetures des garderies, dans la dernière année, ces dossiers ont été
envoyés au DPCP?
La Présidente (Mme D'Amours) : Monsieur
Boily.
M. Boily (Mathieu) : Moi, je
n'ai pas cette réponse-là, là, comme telle. C'est beaucoup les directions...
les inspections et enquêtes du ministère qui font directement affaire avec le
DPCP, là, quand il y a... Pour toute infraction pénale, là, pas juste pour les
cas de fermeture, les cas de garde illégale et autre, là, ils montent des
dossiers et constats d'infraction, puis c'est envoyé au DPCP.
La Présidente (Mme D'Amours) : Madame
la députée.
Mme Maccarone : Oui, bien,
j'entends toute la bonne volonté, là, c'est juste que j'ai l'impression que ça
ne va pas se faire. Puis je comprends que c'est compliqué. Je cherchais un
engagement, à une place, de s'assurer que ça va s'appliquer, mais, écoute,
j'entends que c'est compliqué. Puis ce n'est pas une question de vouloir
rajouter des choses qui n'ont peut-être pas la place ici, mais, comme je dis,
dès le début, j'ai l'impression qu'on change une piastre pour quatre vingt-cinq
sous parce que c'est exactement la même chose que nous sommes en train
d'étudier dans le règlement et d'appliquer dans les règlements, mais ça ne se
fait pas. Ça fait que... en tout cas. Il faut... Si on a des sanctions, on
espère qu'on va les imposer. Puis rendus au moment où on va faire le débat en
ce qui concerne les montants, bien, on va jaser de ça encore une fois.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Y a-t-il d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous
allons mettre aux voix l'article 18. Est-ce que l'article 18 est
adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
Merci. Dans l'autre salle, est-ce que c'est adopté?
Des voix : Adopté.
• (15 h 50) •
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Monsieur le ministre, nous sommes rendus à l'article 19, s'il vous plaît.
M. Lacombe : Oui, madame la
présidente. Donc : L'intitulé de la section IV du chapitre II de
cette loi est modifié par l'insertion après «arents», de «d'une garderie». Une
modification à l'intitulé de la section IV du chapitre II de cette
loi vise à préciser qu'il s'agit du comité consultatif de parents des
garderies. Donc, c'est une précision, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Des interventions? S'il n'y a pas d'intervention, on va mettre
l'article 19 aux voix. Est-ce que l'article 19 est adopté?
Une voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Dans
l'autre salle...
Des voix : ...Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
Merci. L'article 20, monsieur le ministre.
M. Lacombe : ... la Présidente.
Donc, à l'article 20: Cette loi est modifiée par l'insertion, après
l'article 40, du suivant:
«40.0.1. Le ministre s'assure de la
cohérence des actions et des pratiques des bureaux coordonnateurs qu'il agrée.
À cette fin, le ministre peut, par l'instruction, prescrire toute procédure
qu'un bureau coordonnateur doit suivre, tout document qu'il doit utiliser ou
tout renseignement qu'il doit fournir.»
Cet article, madame la présidente, vise à
introduire dans la loi l'obligation faite au ministre de s'assurer de la
cohérence des actions et des pratiques des bureaux coordonnateurs dans
l'exercice de leurs fonctions. Il prévoit la possibilité pour le ministre de
prescrire aux bureaux coordonnateurs une procédure à suivre, un document à
utiliser ou un renseignement, à fournir. Et j'ai un amendement, Mme la
Présidente, à déposer. Je crois bien que vous devriez déjà l'avoir.
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui.
On l'a sur le Greffier. Les membres de la commission ont été avisés au tout
début. Donc, ils en ont pris connaissance. On pourrait faire la lecture s'il
vous plaît. M. le ministre.
M. Lacombe : Et on le
voit à l'écran effectivement. Donc, article 20, articles 40.0.1 et 4.0.2
de la Loi sur les services de garde éducatifs à l'enfance: À l'article 20
du projet de loi, remplacer «du suivant» par «des suivants» dans la partie qui
précède l'article 40.0.1 de la Loi sur les services de garde éducatifs à
l'enfance;
2 insérer, après l'article 40.0.1 de
la Loi sur les services de garde éducatifs à l'enfance, le suivant:
«40.0.2. Le ministre doit, au moins une
fois par année, effectuer lui-même ou faire effectuer une étude, une enquête ou
un sondage auprès de l'ensemble des personnes reconnues à titre de responsable
d'un service de garde en milieu familial afin d'établir le degré de
satisfaction de celles-ci en ce qui a trait aux pratiques de leurs bureaux
coordonnateurs de la garde en milieu familial. Il peut alors requérir des
bureaux coordonnateurs qu'ils participent à l'évaluation de leurs services,
qu'ils fournissent les renseignements et les documents requis et qu'ils
répondent à un questionnaire d'évaluation.»
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Y a-t-il...
M. Lacombe : Donc,
peut-être...
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui.
Allez-y.
M. Lacombe : Pardon.
Juste mon petit commentaire. C'est un amendement qui vise à permettre d'établir
le degré donc de satisfaction des personnes qui sont responsables d'un service
de garde en milieu familial en ce qui a trait aux bureaux coordonnateurs qui
les reconnaissent. Et pour ça, bien, l'amendement permettra au ministre, au
moins une fois par année, d'effectuer des études, des enquêtes ou des sondages
auprès de celles-ci, les RSG. Et finalement, il prévoit que les bureaux
coordonnateurs doivent participer lorsqu'on leur demande, lorsque requis donc à
l'évaluation de leurs services.
Et j'ajoute à ça que pour moi, c'était
important de faire en sorte que les responsables de services de garde en milieu
familial aient un moyen d'exprimer leur satisfaction. Vous savez, actuellement,
on a tous convenu qu'on devait rapatrier les personnes qui offrent de la garde
non reconnue dans le giron de notre réseau. Et ces personnes, souvent, ont des
récriminations à l'endroit des bureaux coordonnateurs. Et je pense qu'il faut
entendre ça. Donc, l'article précédemment... dont j'ai fait la lecture
précédemment, va nous permettre d'agir là-dessus en prescrivant certaines
façons de faire, en uniformisant certaine façon de faire, mais l'amendement que
j'introduis va par ailleurs nous permettre d'être à l'écoute des RSG et de
comprendre dans quel bureau coordonnateur il y a des enjeux, à quel endroit il
y a de bonnes pratiques desquelles on pourrait s'inspirer pour nous assurer
finalement qu'à la fin, bien, nos RSG puissent non seulement faire leur travail
correctement, mais qu'elles soient heureuses et qu'elles quittent de moins en
moins le réseau.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Merci, Mme
la Présidente. J'aimerais ça que le ministre nous explique la différence entre
instruction puis règlement. Pourquoi il choisit le mot instruction ici? Quel
avantage ça lui donne puis quel pouvoir contraignant ça lui donne également
pour faire respecter ses instructions par rapport à un règlement?
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Bien, le
règlement, si vous connaissez le processus, le règlement, il est... il est
adopté par le Conseil des ministres. Il y a une prépublication. Il y a une
période où les gens peuvent déposer leurs commentaires, leurs observations.
Quand on parle d'une instruction, c'est administratif. Donc, c'est à l'interne.
C'est une instruction, donc une façon de faire qui est envoyée au réseau pour
être appliquée.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Et donc,
c'est quoi le pouvoir du ministre s'il se rend compte que son instruction... Je
comprends que c'est un processus plus efficace, là, parce qu'il n'y a pas de
délais de consultation. Si son instruction n'est pas respectée, quel pouvoir ça
lui donne?
M. Lacombe : Bien là,
ils doivent respecter l'instruction. Maintenant, si l'instruction, elle n'est
pas... Parce que c'est un pouvoir qui est délégué aux bureaux coordonnateurs.
Donc, l'instruction vient encadrer la façon dont ce pouvoir-là est exercé...
M. Lacombe : ...maintenant,
si les BC ne respectent pas les instructions, bien, d'abord, ce n'est pas une bonne
idée, je ne leur recommande pas de faire ça, mais, ultimement, on peut retirer
l'agrément. Donc... Mais on n'est pas dans cet univers-là, là. On a parfois
quelques bureaux coordonnateurs de mauvaise humeur. Tu sais, des fois, on est
de mauvaise humeur, il y a des matins où on est de mauvaise humeur. Mais il y
a... Des fois, il y en a qui ne nous répondent pas toujours, puis on les
appelle, et tout ça. Mais, dans la plupart des cas, ça va bien dans nos
relations avec eux, là. Ça fait on n'est pas dans une partie de bras de fer,
là. Ce n'est pas ça que ça vise.
Mme Labrie : Non, je
comprends ce que ça vise, là. Puis c'est une préoccupation que j'ai énoncé, moi
aussi, là, qu'on réussisse à éliminer les irritants qui feraient en sorte que
des personnes non reconnues ne voudraient pas rejoindre les bureaux
coordonnateurs. Je trouvais que c'est une stratégie pour y arriver. Je fais
juste me demander à quel point il y a une obligation de suivre une instruction
avec ça. On me confirme qu'il y a des dispositions prévues dans la loi. Puis
évidemment qu'on s'attend à ce que tout le monde respecte les instructions puis
qu'on ne se rende pas là, là, ce n'est pas ça que je souhaite non plus. Mais je
veux juste m'assurer que ça a vraiment pouvoir et que ça ne va pas faire en
sorte que, par exemple, comme c'est juste une instruction, que ce n'est pas un
règlement, ça va être appliqué avec un peu plus de lousse, puis, finalement, on
n'atteindra pas l'objectif visé.
M. Lacombe : Non. Mais
là, deux choses, là. Les instructions... Je ferais le comparatif avec les CPE,
par exemple, qui doivent respecter le cadre qu'on leur donne, mais qui,
ultimement, s'ils ne le font pas, il n'y a pas 38 façons d'agir.
Finalement, à la fin, le pouvoir qu'on a, c'est de retirer le permis. Mais je
veux dire, moi, en tout cas, je n'ai jamais vu un cas comme ça. Habituellement,
tout le monde dans le réseau applique ce qu'il doit appliquer. Mais, dans ce
cas-ci, ce qui est intéressant, entre autres, pour l'amendement que j'amène, c'est
que, dans la loi, là, il y a cette obligation très claire d'évaluer. Ça, j'y
tenais, j'ai insisté pour que ce soit dans le projet de loi parce que je pense
que c'est important pour les RSG d'avoir cette voie-là. Et là on est vraiment
blindé, là. Là, c'est une disposition qui est dans la loi, qui est légale. Les
instructions, bon, ça n'a pas, effectivement, la même portée que la loi, mais
c'est quand même une instruction, ça doit quand même être respecté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée de Westmount-Saint-Louis.
Mme Maccarone : Le
ministre parle d'une enquête ou d'un sondage, est-ce que ceci serait
disponible? Disponible, comme on en a parlé en ce qui concerne l'évaluation des
bureaux de coordonnateurs, puis qu'on peut mettre ça disponible sur le site
Internet, par exemple. Est-ce que ceci serait aussi disponible pour
consultation?
M. Lacombe : Ce n'était
pas l'idée dont moi, je m'en faisais, parce que je pense que l'outil n'est pas
le même. C'est-à-dire, la publication des résultats de l'évaluation de qualité
pour les CPE, par exemple, bien là, il y a une valeur pour le parent.
C'est-à-dire, dans quel milieu mon enfant ira? Ça peut nous aider aussi dans le
choix du milieu, dans le choix des CPE sur lesquels... ou des garderies sur
lesquelles on ira s'inscrire pour la liste d'attente. Donc, il y a une valeur
ajoutée pour le parent.
Maintenant, dans le cas de la satisfaction
des RSG envers leurs bureaux coordonnateurs, là, on est davantage dans une
régie qui est interne, où le parent, lui, à mon sens, respectueusement, n'a pas
vraiment de... on est dans une relation qui est presque... qui n'est pas
contractuelle, là, mais, tu sais, qui est une relation d'affaires, là, entre le
bureau coordonnateur puis la responsable des services de garde. Et, ce qu'on
veut savoir, c'est si elle, elle trouve qu'elle a un bon service. Donc, moi, je
pense que les RSG pourraient très bien y avoir accès, oui, tout à fait, là,
mais que, pour le parent, bon, ce n'est pas... En tout cas, je peux me tromper,
là. Mon avis vaut le vôtre, là, mais je ne pense pas que c'est intéressant,
nécessairement, pour le parent, de savoir ça.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
Mme Maccarone : C'était
une question complémentaire que j'avais, que, si, mettons, un RSG décide qui
veut l'ouvrir sur... bien, il le demande : Je suis en réflexion, est-ce
que je peux consulter cette information pour savoir c'était quoi, la
satisfaction sur le terrain en ce qui concerne le bureau de coordonnateur?
Est-ce que je devrais me préoccuper de ceci? Est-ce que je vais être
supersatisfaite? Mais de faire leur propre enquête avant de poursuivre. Mais ces
informations vont être disponibles pour ces femmes qui décident d'ouvrir un
milieu familial?
• (16 heures) •
La Présidente (Mme D'Amours) : Monsieur
le ministre.
M. Lacombe : Ce que vous
proposez, c'est que ce soit public?
Mme Maccarone : Bien,
pour le milieu familial, mettons. Je comprends, oui, je suis tout à fait
d'accord, peut-être c'est moins intéressant pour les parents. Mais, mettons,
moi, j'ai l'intention, j'ai envie d'ouvrir une installation en milieu familial,
ça fait que je dois faire affaire avec un bureau de coordonnateur. Mais, avant
de l'ouvrir, bien, j'aimerais peut-être consulter ces informations, le sondage,
l'enquête, pour but de mieux informée avant l'ouverture. Ça fait qu'est-ce que
ce serait disponible pour ces femmes?
M. Lacombe : Bien, moi,
je pense que c'est...
16 h (version non révisée)
M. Lacombe : ...effectivement
quelque chose qui est une bonne idée. Oui, tout à fait. Parce que, tu sais, je
pense que le premier objectif, le premier objectif, pour moi, c'est de
m'assurer que la personne qui sera là comme ministre de la Famille aura des
outils pour être capables d'améliorer la portion du réseau qui est un milieu
familial. Actuellement, bon, on peut travailler avec les syndicats, qui nous
font des demandes, mais c'est très difficile pour nous de savoir, au-delà de la
joute, là, entre les bureaux coordonnateurs et les syndicats, où se situe, là,
la satisfaction puis où est la vérité à l'intérieur de tout ça, là, entre
guillemets. Donc, je pense que c'est un outil qui sera très, très productif
pour le ministre ou la ministre afin qu'il puisse voir, bon... Et en même
temps, ça ne fait pas foi de tout, là, il peut y avoir des gens qui remplissent
ça tout croche. Mais sur le nombre, je pense qu'évidemment on va déceler que,
dans un endroit, les résultats sont très, très bons, même s'il peut y avoir des
données aberrantes, là, d'un bout à l'autre de l'évaluation, alors que, dans un
autre secteur, c'est complètement catastrophique. Je pense qu'on va déceler
quand même des pistes de travail intéressantes.
Donc, pour le ministre, d'abord, mais
ensuite de ça, est-ce que... Donc, c'est comme ça, moi, je l'ai pensé, mais si
les RSG veulent y avoir accès pour comprendre dans quoi ils s'embarquent, moi,
je n'ai pas trop d'enjeux avec ça, là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
Mme Maccarone : On peut
préparer un sous-amendement pendant que nous sommes en train de jaser, parce
que j'aurais une autre question pour M. le ministre, parce que je sais que tout
le monde craint des 17000 places qui vont peut-être fermer pendant qu'on est en
train de parler ou le ministre est en train de parler intégration du PNR à la
régie. Est-ce que... Cet amendement du ministre, est-ce que c'est venu d'une
consultation avec le réseau? Est-ce que c'est ça qu'eux ont souhaité? Ça fait
que, si c'est non, est-ce qu'il y a autre chose qu'eux ils auront demandé pour
s'assurer que l'intégration... Parce qu'on a entendu plein de fois qu'ils ont
des craintes, ils sont préoccupés. Je pense que, dernièrement, nous avons tous
reçu plusieurs courriels en leur nom parce qu'ils sont préoccupés par nos
travaux ici. Ça fait qu'est-ce qu'il y a autres mesures que, peut être, nous
pouvons considérer en amont de cet amendement pour rassurer ces femmes qui ont
peur? C'est un changement, tout changement, ça fait peur.
Mais aussi de les rassurer, parce que je
pense qu'on est sur la bonne volonté. On s'attend que les gens travaillent bien
ensemble, mais on a dit qu'il y a beaucoup d'inégalités, en ce qui concerne la
façon que le réseau est géré, par l'entremise de bureaux coordonnateurs. Puis
je ne vise personne, parce que je n'ai eu aucune information personnelle à cet
égard, mais qu'est ce que nous pouvons faire pour rassurer ces personnes? Il me
semble que, je ne sais pas, je n'ai pas le mémoire en main, mais est-ce qu'il y
avait des recommandations qu'ils nous ont demandées? Parce que ce serait le
moment de travailler sur ceci pour rejoindre leurs préoccupations et les
rassurer, dans le fond, c'est notre moment pour le faire.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : J'ai
effectivement... On travaille actuellement avec les associations de paiement.
Mais ce que vous voulez savoir, exactement, c'est qu'est-ce qui vient...
Mme Maccarone : En commission
parlementaire, on a entendu les gens qui sont venus témoigner. On a reçu
plusieurs courriels de ces femmes qui sont beaucoup préoccupées par la
transition du PNR à RSG. Alors, nous sommes en train de faire le débat,
actuellement, puis je trouve l'amendement très à-propos, très intéressant.
C'est juste que, pendant que nous sommes ici, avant, encore une fois, de
manquer une opportunité de rajouter un autre moyen de rassurer ces femmes qui
sont très préoccupées, est-ce que ce serait le moment, comme par exemple, un
40.0.3? Mais, en toute honnêteté, Mme la Présidente, je n'ai pas d'idée,
nécessairement. Je n'ai pas leur mémoire devant moi, ça fait que je me fie sur
peut-être l'équipe du ministre. S'il y a autre propos que nous pouvons peut-être
jaser maintenant, juste parce que c'est le moment de le faire, parce qu'après
ça va être trop tard.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Je comprends
bien, puis, oui, c'est bien qu'on puisse en parler. Donc c'est sûr que la
QMFEP, à la base, ce qu'ils auraient souhaité, c'est ne pas avoir à travailler
avec les bureaux coordonnateurs. Donc, on s'entend là-dessus. Par contre, je
pense qu'on a tous convenu que d'avoir une deuxième classe de RSG avec une
administration parallèle, c'est-à-dire des directions régionales, des
inspecteurs du ministère, donc avoir tout cet appareil-là en double, moi, je ne
pense pas que c'est gagnant pour le contribuable, à la fin, et ça...
M. Lacombe : ...ne nous amène
finalement rien de plus. Donc, ce qu'on a présenté à l'AQMFEP, je dois dire
qu'on travaille bien avec Julie Boisjoly, qui est la présidente, avec Kathleen
Croteau aussi. On est pas toujours d'accord, ça brasse, puis elles défendent
très bien les PMR. Mais une fois qu'on leur a dit que notre intention, c'était
de conserver les bureaux coordonnateurs, bien, elles ont décidé de travailler
avec nous pour voir comment, à l'intérieur de ça, elles peuvent avoir le
maximum d'écoute, puis comment on peut poser le maximum de gestes pour répondre
aux demandes des PMR. Donc là, ça a l'air d'une longue phrase de politicien,
là, je pense aux PMR qui nous écoutent peut-être. Finalement, on travaille avec
l'AQMFEP pour dire : Maintenant que la décision est prise, là, puis que vous
allez devoir être régis par un bureau coordonnateur, qu'est ce qu'on peut faire
pour vous faciliter la vie? Tu sais, qu'est ce qu'on peut faire, là, pour
répondre à vos demandes? Donc, on travaille avec Julie et avec Kathleen
là-dessus.
Puis il y a certains... ce qu'on propose quand on
dit : Uniformiser les pratiques, quand on veut se donner le droit de prescrire,
bien, les formulaires, on veut les uniformiser. On veut qu'ils soient plus
clairs, portrait de l'enfant, par exemple, on veut être capable de fournir des
outils même chose pour le...voyons, j'ai un blanc mémoire, pour le programme
éducatif, la fameuse ligne, je reviens avec des exemples dont on a déjà parlé,
mais la fameuse ligne téléphonique fixe. Je ne sais pas qui, ici, a encore une
ligne téléphonique fixe à la maison, probablement pas grand monde. Bon,
Florence en a une, mais, des fois, je me dis que je devrais en avoir une pour
les entrevues, parce que les cellulaires, ça coupe, mais sinon, règle générale,
les gens n'ont plus ça, on demande encore ça aux RSG, ça, ça va s'enlever. On
veut faciliter leur reconnaissance, leur transition aussi. Donc, il y a toute
une liste de choses. Puis on va continuer de travailler avec l'AQMFEP qui fait
partie, on lui a fait une place dans les comités de travail qu'on a avec le
ministère. Puis je vous le dis honnêtement, là, on est à leur écoute, on est à
leur écoute.
Le sondage, elles nous en avaient parlé. Moi, je
trouve que c'est une excellente idée. On va de l'avant avec ça. Donc, vous voyez,
un premier gain pour elles. Puis il y en aura d'autres. Tout ce qu'on pourra
faire, qui va respecter la santé et la sécurité puis qui aura du bon sens
aussi, parce que c'est sûr qu'on ne peut pas juste enlever des normes pour
enlever des normes, bien, on le fera. Parce que je leur ai souvent répété, si
elles ont quitté le réseau, il y a une raison. Puis moi, ce que j'ai dit à mon
équipe, autant au cabinet, au ministère, c'est écoutant ces femmes-là parce que
leur raison, bien, ça leur appartient, mais elle est quand même là. Puis nous,
on n'a jamais été RSG ou PMR, puis on n'a jamais eu à subir ou à répondre à ces
normes-là. Donc, écoutons ce qu'elles ont à nous dire parce qu'elles sont
parties, puis essayons de voir ce qui est conciliable, ce sur quoi on peut
s'entendre. Il y aura des trucs sur lesquels on ne s'entendra pas, comme les
bureaux coordonnateurs, mais après ça, comment on peut améliorer la situation,
moi, je suis bien, bien ouvert à le faire. Donc, on va continuer de travailler
avec elles, madame la présidente. J'ai pris un petit peu plus de temps, mais...
parce que je me doute probablement qu'elles sont à l'écoute, puis je prenais la
porte que m'ouvrait la députée de Westmount-Saint-Louis.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Madame la députée.
Mme Maccarone : Je veux juste
confirmer, madame la présidente, c'est pas juste Florence qui a un téléphone
fixe à la maison, aussi Victoria, notre stagiaire qui nous accompagne
aujourd'hui en commission parlementaire, elle aussi, elle a un téléphone fixe
chez elle. Ça fait que même les jeunes de 25 ans ont des téléphones fixes.
Ça fait que ça arrive. Je sais c'est...
La Présidente (Mme D'Amours) : Il
y a M. le technicien aussi de la salle.
Mme Maccarone : Hé! Monsieur...
bon, c'est ça, bon, plusieurs personnes. Dernière question là-dessus pour le
ministre, c'est quoi, le recours? Mettons, je suis un RSG, puis je suis
insatisfaite de la façon que je travaille avec mon bureau de coordonnateurs,
parce que ça, ce n'est pas écrit ici. Mon recours, c'est quoi? Je fais quoi?
Puis ça... peut être le ministre a la réponse, mais est-ce qu'il y a un moyen?
Est-ce que je place une plainte? Je fais un appel? Mais je veux dénoncer. Il y
a quelque chose qui ne va pas bien, puis ça, c'est à part des évaluations, les
sondages, puis je comprends, mais là, je fais quoi? Là, je suis face à.... je
suis vraiment insatisfaite. Je me sens visée. Ça ne va pas bien. Je fais quoi,
maintenant?
• (16 h 10) •
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Bien, je pense
que l'enquête, dans une première étape, je pense que l'enquête va nous
permettre de déceler les bureaux coordonnateurs où, actuellement, il y a des
problèmes. Donc, ça, je pense que ce sera possible. Puis, ensuite de ça, les
recours, principalement qu'ont les RSG pour se faire entendre, c'est une bonne
question. C'est sûr qu'elles peuvent faire une plainte au ministère, là, mais
légalement parlant, vous voulez dire?
Mme Maccarone : Non, mais je
veux juste dire... parce que là, on est en train de faire une transition, on a
5 ans pour le faire...
Mme Maccarone :... pendant que
nous faisions la transition, puis même après, c'est quoi, le recours? Parce
que, comme j'ai dit plusieurs fois, eux sont préoccupés. Ça fait que... Puis
j'espère que ça va bien aller, c'est ça qu'on souhaite, mais si ça arrive, il y
a une insatisfaction, puis je comprends, on va faire une enquête, mais,
mettons, c'est 6 mois après l'enquête puis il y a un enjeu puis il y a une
insatisfaction, puis je me plaindre, je veux dénoncer, je veux dire quelque
chose, je fais quoi maintenant? Je suis une..., c'est quoi, mes recours?
M. Lacombe : Bien, je pense
honnêtement qu'actuellement, la réponse, c'est : pas beaucoup, pas
grand-chose, en fait. Mais je suis... moi, je suis très ouvert, encore une
fois, à dire : Qu'est ce qu'on peut faire avec les PNR pour nous assurer
que leurs demandes sont répondues? Pour l'instant, le travail se poursuit avec
elles. C'est la raison pour laquelle il y a... bien, d'abord, il y a les
syndicats, là, ça, c'est une chose. C'est sûr que les syndicats peuvent
défendre leurs membres d'abord. Ensuite, si les PNR, pour beaucoup d'entre
elles, elles ne souhaitent pas être syndiquées, donc c'est clair que pour
elles, ce ne sera peut-être pas une avenue à envisager. Il y a l'air d'y avoir
des enfants dans le corridor. C'est rare qu'on entende ça ici. Mais moi, je
suis ouvert à travailler. Mais on est actuellement en train de faire le travail
avec elles pour voir qu'est-ce qu'on peut continuer à faire pour nous assurer
que la transition se passe bien. Puis avec les pouvoirs qu'on se donne, les
pouvoirs de prescrire, etc., je pense qu'on va déjà avoir accompli un bon bout
de chemin.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Madame la députée.
Mme Maccarone : Est-ce que ça
existe, actuellement, un ombudsman, quelqu'un où je peux appeler, puis, de
façon neutre, je peux jaser... Parce que je ne veux pas dire que la personne
qui est responsable de le milieu familial a raison plus que la personne qui est
responsable du bureau de coordonnateur. Mais là on a une plainte. Est-ce que ça
existe, un ombudsman dans le réseau pour faire le pont, pour discuter, pour
jaser, pour essayer de régler des telles plaintes qui est neutre? Un peu comme
on a dans le réseau de l'éducation. On ne le protecteur de l'élève. C'est
local. Puis là le ministre de l'Éducation a déposé son protecteur de l'élève
national dans son projet de loi 9. Ça fait qu'on va jaser de ça. Mais dans
le réseau de la famille, est-ce que ça existe, ce type de protecteur de
l'enfant? Parce que c'est aussi disponible pour les employés, par exemple? Ça
fait qu'est-ce que ça, c'est quelque chose qui est existant? Puis, sinon, est
ce qu'on peut proposer quelque chose comme ça, un type d'ombudsman qui pourra
gérer les plaintes, accompagner les personnes concernées, s'assurer de la
résolution d'une telle plainte à la satisfaction des deux parties? C'est une
personne neutre, ça ne vise pas le ministre ni le ministère nécessairement.
Est-ce que c'est une idée que nous pouvons aborder? Je sais que ça fonctionne
bien dans le réseau, peut-être pas 100 % du temps, mais je ne crois pas
dans le 100 %, là. Ça fait que...
La Présidente (Mme D'Amours) : Monsieur
le ministre.
M. Lacombe : Bien, il y a une
distinction à faire, peut-être, entre les services de garde éducatifs qui sont
en installation et ceux qui sont en milieu familial. Donc, en installation, on
a un commissaire aux plaintes qui est identifié au ministère. Donc, il y a le
service à la clientèle aussi. Les gens font les plaintes lorsqu'ils ont besoin
d'en faire, puis évidemment, on les traite. Pour le milieu familial, je dirais
que le principal mécanisme, c'est le syndicat. Donc à 99,9 %, là, je pense
qu'on a 50... j'y vais de mémoire, là, une cinquantaine de RSG non
subventionnés, actuellement, seulement dans le réseau. Sinon, on parle, dans la
totalité, là, ou presque totalité de RSG qui sont subventionnés, donc nécessairement
qui sont syndiqués. Et ce mécanisme-là, il est prévu avec les syndicats qui
font bien leur travail. Donc, c'est sûr que, lorsqu'il y a des enjeux, bien, il
y a des représentations qui sont faites par le biais des syndicats.
La Présidente (Mme D'Amours) : Madame
la députée.
Mme Maccarone : Mais ils ont
dit qu'ils ne voulaient pas être syndiqués.
M. Lacombe : Les PNR? Tout à
fait, oui.
Mme Maccarone : Ça fait qu'il
n'y a pas d'autre recours pour eux. Ils ne sont pas syndiqués, ça fait que...
En tout cas, je comprends que c'est peut-être «on the fly», là, que je propose
quelque chose comme ça. Mais, j'ai dit, je suis en train de penser juste comme
ça avec.. de rêver un peu avec le ministre, de dire : Qu'est ce qu'on peut
faire pour les rassurer, protéger le ministère, faire le pont, protéger aussi
le bureau coordonnateur d'une façon qui est neutre, mais de rejoindre aussi les
préoccupations? Peut-être les deux bords. Tu sais, ça se peut que les bureaux
coordonnateurs, je n'ai pas entendu des préoccupations de leur part en ce qui
concerne ceci, mais ça se peut qu'eux aussi sont en réflexion de dire : Je
ne veux pas que..
Mme Maccarone : ...mettons, de
moi, puis oui, j'ai envie d'améliorer le service que j'offre puis je veux bien
accompagner les personnes qui sont sous ma responsabilité, mais je veux être
protégée aussi. Si quelqu'un dépose une plainte contre moi ou se plaint contre
moi, moi aussi, je veux avoir recours à quelque chose, ça fait que... Mais comme
je dis, je n'ai pas réfléchi à ça la semaine passée. C'est juste maintenant,
pendant que nous sommes en train de jaser. Est-ce qu'il y a moyen d'avoir
quelque chose?
M. Lacombe : Il y a une
distinction importante que vous faites, c'est à dire, vous me parlez de... vous
me demandiez : Actuellement, qu'est-ce qu'il y a? Bien, actuellement, c'est ça,
c'est principalement les syndicats par qui passent ces mésententes-là.
Mme Maccarone : ...
M. Lacombe : Les PNR, non,
qui vont... Il n'y a aucune obligation pour les RSG d'être syndiquées. Il y a
une obligation pour elles lorsqu'elles offrent des places subventionnées. Par
contre, une PNR, actuellement, qui décide de joindre un bureau coordonnateur,
là, il n'y a pas d'obligation en ce moment. Même après l'adoption du projet de
loi, il y aura une période de transition de quatre ans. En tout cas, on propose
ça. Mais dès qu'elle est reconnue par un bureau coordonnateur, ça ne vient pas
avec l'obligation d'avoir des places subventionnées. Donc, ça ne vient pas avec
l'obligation d'être syndiqué. Donc, elles peuvent très bien... Mais l'état
actuel des choses est à l'effet que 99,9 pour cent des RSG sont subventionnées.
Donc, tous les cas problématiques passent par les syndicats. Puis là il y a un
travail avec le ministère, notamment.
Mais là, dans l'éventualité où on aurait beaucoup
plus de RSG non subventionnées, bien là, c'est effectivement une bonne
question. Mais actuellement, on est en train de travailler dans des comités,
notamment avec l'AQMFEP, pour voir comment on peut avoir les meilleures
pratiques, là.
Mme Maccarone : Juste pour
mieux comprendre. Un RSG qui devient subventionné, il n'a pas l'obligation de
devenir syndiqué, même...
M. Lacombe : Subventionné,
oui.
Mme Maccarone : Subventionné,
on a une obligation?
M. Lacombe : Oui.
Mme Maccarone : O.K. O.K. Ça
fait que ce serait pour tous ceux qui ne sont pas subventionnés qu'il faudra
peut-être développer quelque chose.
M. Lacombe : Bien, c'est une
bonne suggestion. C'est sûr. Je n'ai pas la prétention de... C'est sûr que,
dans la loi, je n'ai pas la prétention, dans la loi, d'avoir mis tous les
mécanismes dont on aura besoin. Par contre, dans le plan de transition qu'on se
donne et dans les prochaines années, moi, je pense que, oui, il faut être à
l'écoute de ces femmes-là. Et moi, je pense que ce qui se dessine, c'est qu'on
aura beaucoup d'entre elles qui vont décider de joindre le réseau, mais qui
n'offriront pas de places subventionnées. Et ça, moi, je pense que c'est quand
même une bonne nouvelle parce qu'avant, elles étaient en marge du réseau. Le
parent, lui, va continuer de payer le même prix. Dans un monde idéal, ce serait
des places subventionnées, mais si elles ne souhaitent pas en offrir, je me dis
: Au moins, il y aura plus de sécurité, plus d'encadrement, et, bien, à plus
long terme, à moyen terme, moi, je pense qu'il faut être à leur écoute, puis
voir comment on peut leur donner plus d'outils pour non seulement améliorer
leurs services, mais, c'est ça, être plus heureuses. Puis si ça passe par un
mécanisme comme un ombudsman, je ne suis pas du tout fermé, là.
Mme Maccarone : Ma
suggestion, dans le fond, c'est pour ces femmes-là qui décident de ne pas nécessairement
devenir syndiquées. On a entendu à maintes reprises qu'ils ont dit que ce n'est
pas ça qu'ils souhaitent. Ça fait que c'est quoi, leurs recours? Est-ce qu'on
peut développer quelque chose? Est-ce qu'il y a... On leur pointe où? Mettons,
on reçoit un appel dans notre bureau de comté, moi, je dis quoi? Tu sais, je ne
sais pas où vous diriger. Est-ce que c'est le protecteur du citoyen? J'espère
que non. Parce que, tu sais, on ne veut pas non plus achalander un organisme
qui est là pour traiter autres plaintes, s'il y a un autre moyen pour eux
d'avoir un accompagnement.
• (16 h 20) •
M. Lacombe : Bien, c'est un
bon point. Puis, honnêtement, plus j'y pense, plus je me dis que ça serait, en
fait, probablement une très, très bonne idée. Je ne veux pas... Je veux juste
pas qu'on fasse ça sur le coin d'une table, là, parce que je pense que c'est
quelque chose d'important qui mérite qu'on y pense juste un peu plus. Mais si
on se donne un peu de temps, là, dans l'étude du projet de loi, moi, je peux prendre
l'engagement d'effectivement... Et en même temps, je ne sais pas si c'est
exactement à cet endroit-là, tu sais, dans le projet de loi, où il faudrait
l'insérer, là. J'ai des doutes. Mais je pourrais prendre l'engagement de
revenir, puis d'avoir une discussion avec la députée de Westmount Saint-Louis
sur peut-être une piste de solution. Puis on pourra atterrir sur un mécanisme,
là, intéressant pour les PNR qui deviendront de nouvelles RSG non
subventionnées.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Madame la députée.
Mme Maccarone : Est-ce que le
ministre souhaite suspendre l'amendement de l'article puis aller vers l'avant
pendant... Non, la sous-ministre dit non, mais...
M. Lacombe : Ça ne serait
pas... Bien, c'est que si c'est à... Bien, regardez, laissez-moi vérifier.
Suspendons...
M. Lacombe : ...donnez-moi
deux minutes, puis je vais vérifier à quel endroit, dans le projet de loi, ça
devrait se retrouver si on va de l'avant. Si c'est à cet endroit-là, on pourra
suspendre cet article-là, passer aux suivants. Si ce n'est pas cet endroit-là,
je l'indiquerai, puis on pourra continuer d'avancer de la même façon
La Présidente (Mme D'Amours) : Avant
de suspendre, j'aimerais donner la parole à la députée de Joliette si elle est
toujours intéressée à intervenir en ce moment-ci sur l'amendement du ministre.
Mme Hivon : Oui. Bien,
je suis intéressée d'intervenir globalement, là, sur... donc, je veux juste
savoir qu'est-ce que le ministre a en tête quand il nous parle d'instructions.
Donc, je comprends, là, bien sa volonté d'harmoniser, de s'assurer qu'il y a
une cohérence entre les bureaux coordonnateurs. Je pense que c'est une bonne
chose. Qu'est-ce qu'il a en tête par rapport, mettons, à la situation actuelle
où il voit une plus-value de pouvoir donner des instructions? J'imagine qu'il y
avait déjà des formes de directives d'encadrement. Donc, qu'est ce que ça lui
donne de plus, cet article-là où on parle d'instructions, procédure? Donc,
qu'est-ce qui est différent dans ce qu'il va pouvoir faire qu'il ne pouvait pas
faire présentement?
M. Lacombe : Actuellement,
le pouvoir qu'on délègue aux bureaux coordonnateurs s'exerce, on l'encadre à
l'aide de directives, donc on peut leur dire... Bien, en fait, je ne me
lancerai pas dans des exemples, mais on encadre, disons, leur façon de
fonctionner principalement par des directives. Par contre, une fois qu'on leur
a donné la directive, bien, ils peuvent l'appliquer à l'aide, par exemple, de
beaucoup de documents différents, de façons aussi différentes qui atteignent la
même finalité, mais dans le processus où il y a beaucoup, beaucoup de
différences. Donc là, ce nouveau pouvoir qu'on se donne, c'est de dire quand on
le juge à propos, bien, on va prescrire non seulement des objectifs à
atteindre, mais des façons de les atteindre. Donc, par exemple, on pourrait
dire : Bien, voici maintenant le formulaire que vous allez devoir
utiliser. Là, arrêter d'envoyer 161 formulaires différents dans le réseau,
là, il y en aura un maintenant, c'est celui-là, c'est le plus efficace. On a
consulté, on arrive avec la meilleure version possible.
Je me rappelle de... je me rappelle de la
discussion que j'ai eue avec Julie de l'AQMFEP, puis qui me disait : Moi,
là, voir quelqu'un un bureau coordonnateur... puis ce n'est pas partout, là,
comme ça, là. Je veux dire, la plupart des bureaux coordonnateurs sont très
bons, mais je pense qu'il y a eu certains moments où il y en a qui ont abusé. Elle
me disait, là : Quand je vois quelqu'un, un agent de conformité débarquer,
puis il a fouillé dans mon tiroir de bobettes dans ma chambre à coucher, ça me
met hors de moi. Bien, moi, je pense qu'elle a raison. Donc, je pense qu'il
faut qu'on amène aussi un certain encadrement sur des trucs qui sont plus, plus
plus délicats, entre autres, les inspections à la conformité et tout. Donc,
c'était... et actuellement, on n'avait pas ce pouvoir-là.
Mme Hivon : Donc, il y a
beaucoup des formulaires, des choses qui seraient comme une espèce d'a b c tout
fait. Donc...
M. Lacombe : Ça
pourrait, oui.
Mme Hivon : O.K. et
puis, l'AQCPE a vraiment insisté, quand ils sont venus, sur, justement, on en
parlait., là, mais l'importance de consulter le milieu parce qu'ils disent que,
des fois, évidemment, le ministère a ses idées, mais quand ça atterrit
concrètement, là, dans le quotidien... Est-ce qu'il y a moyen de le préciser
noir sur blanc? Parce que le ministre dit beaucoup, évidemment, les PNR, on
veut les rassurer avec cette disposition-là. On va les consulter. Mais
évidemment il y a les milieux régis aussi qui, eux autres aussi, pourraient
avoir des doléances puis des choses à faire valoir au ministre. J'imagine
qu'eux autres aussi vont être consultés, p. Puis les responsables de bureaux
coordonnateurs donc eux qui ont toute cette expérience-là depuis des années et
des années. Donc, le processus de consultation avant que le ministre envoie ses
procédures, envoie ses instructions, soit ce qu'il y aurait moyen de le... tu
sais, de l'écrire qu'il pourrait y avoir une consultation, de consacrer ce
principe-là quelque part dans la loi?
M. Lacombe : C'est une
pratique qui est déjà établie. Ce n'est pas... Ça, ce n'est pas une nouveauté.
On consulte les bureaux coordonnateurs. On a un comité consultatif avec eux qui
date d'avant mon arrivée, qui est en place, et on travaille avec eux dans le
cadre du grand chantier. En plus de ça pour gérer le changement, mais oui, les
bureaux coordonnateurs sont consultés sur les instructions qu'on émet.
Mme Hivon : Puis donc,
ça, ça va se poursuivre. C'est sûr qu'il n'y aura pas de nouvelles instructions
qui vont être envoyées comme ça. Il va y avoir évidemment un processus de
consultation auprès d'eux puis aussi auprès...
Mme Hivon : ...de
Représentants, j'imagine, des milieux régis et non régis par rapport à ce
qu'ils auraient à dire sur l'état des lieux puis ce qui pourrait améliorer les
choses, là?
M. Lacombe : Oui, oui,
tout à fait. Puis les syndicats ont une vision. Mais, c'est ça, les bureaux
coordonnateurs, on les consulte. Et on s'est assurés que les PNR, par le biais
de l'AQMFEP, soient aussi sur mon... nos comités de travail actuellement. Donc,
ils sont là pour témoigner un peu de leur réalité. D'ailleurs, les bureaux
coordonnateurs, on les a consultés, la semaine dernière encore, sur des
instructions, oui.
Mme Hivon : ...puis
est-ce que les syndicats qui représentent les milieux régis sont consultés
aussi? Parce que là, vous dites : on consulte l'association des PNR, mais,
mettons, ceux représentent les régis?
M. Lacombe : Bien, les
syndicats, oui, là, il y a toujours des échanges avec eux. Puis là, dans le
cadre des comités sur le grand chantier, je ne pense pas me tromper en vous
disant qu'ils sont là. Parce qu'en fait, s'ils n'étaient pas là, je pense que
j'aurais reçu le mémo puis qu'ils auraient demandé à se faire inviter. Ils sont
là, oui, oui, ils sont là.
Mme Hivon : Mon souci,
là, c'est juste parce que l'AQCPE, notamment, mais quelques groupes nous ont
dit : ça, c'est nouveau, on voit le bien-fondé de ça mais on veut être sûr
qu'il y a vraiment une mécanique de consultation pour que, justement, quand ça
transige puis ça atterrit, qu'on ne la refasse pas trois fois. Donc, je suis
sûre que vous avez ce souci-là. Moi, je faisais juste dire que je pense que ce
serait bien de le consacrer, c'est peut être pas ici, là, mais juste de dire
que ça va de soi qu'il y a une consultation pour ça, là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Monsieur le ministre.
M. Lacombe : Non mais
c'est parce qu'on me dit aussi, là, puisque je connais pas évidemment la loi
par coeur, par cœur, mais je pense qu'il y a une mention...
Une voix : …Comité
consultatif...
M. Lacombe : ...Des
comités consultatifs des bureaux coordonnateurs dans la Loi sur... c'est dans
notre loi sur...
Une voix : 124.1.
M. Lacombe : 124.1.
Mme Hivon : Puis, juste
pour savoir...
M. Lacombe : Donc, à
124.1, c'est ça, il y a un article qui vient officialiser la présence de ce
comité consultatif. Là, évidemment, dans le cadre du grand chantier, on ratisse
beaucoup plus large que ça, là. Ça, c'est le minimum, là, qui est inscrit dans
la loi, avec les bureaux coordonnateurs. Mais en ce moment, on est beaucoup
plus large et inclusif que ça.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la Députée.
Mme Hivon : O.K. Donc,
moi, je voulais juste passer le message supplémentaire que j'entendais le
ministre parler des PNR. Et puis, je pense aussi que les responsables de... les
RSE, là, auraient des choses à dire, aussi, si on est pour améliorer tout ce
fonctionnement-là, donc juste qu'elles soient consultées en bonne et due forme
également.
La Présidente (Mme D'Amours) : Parfait.
Merci.
Donc, à votre demande, monsieur le
ministre, nous allons suspendre quelques minutes.
(Suspension de la séance à 16 h 30)
16 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 16 h 40)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux. M. le ministre.
M. Lacombe : Merci, Mme la
Présidente. Donc, après consultation avec mon équipe, on est d'avis que...
bien, en tout cas, je suis toujours d'avis qu'effectivement, c'est une bonne
question de se demander comment on pourra bien gérer les plaintes, le cas
échéant, des responsables de services de garde en milieu familial non
subventionné. Par contre, on ne pense pas que c'est à cet article-là qu'on doit
régler ça, d'une part. Ça fait que je ne pense pas qu'il y a besoin de le
suspendre pour passer au prochain. Mais l'engagement que je prendrais, de bonne
foi, là, avec notre collègue, c'est de lui revenir, là, dans les prochains
jours avec une, disons, avec une proposition, là, sur... bien, avec le fruit de
notre réflexion, de ma réflexion...
M. Lacombe : ...qu'est ce
qu'on peut faire, qu'est ce qu'on peut qualifier, comment peut rendre plus
accessible pour les RSG non subventionnés qui voudraient déposer une plainte?
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci,
Madame la députée de Westmount-Saint-Louis.
Mme Maccarone : bien, je
remercie le ministre de son engagement. Je trouve que c'est bien. Comme on a
mentionné tantôt, juste la semaine passée, j'ai reçu 50 courriels des femmes
qui sont vraiment préoccupées. Ça fait que je pense que ça serait bon pour eux,
de savoir qu'on travaille sur quelque chose pour faciliter leur intégration et
un accompagnement. Ça fait que merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci
beaucoup. Madame la députée de Joliette.
Mme Hivon : Oui, une question
et un commentaire. Juste pour être certaine, là, dans l'étude, ou l'enquête, ou
le sondage qui va être mené, ce qu'on va évaluer, c'est l'entité du bureau
coordonnateur et non pas chaque employé individuellement, un peu comme la même
logique que ce qu'on voit quand on évalue un CPE, on ne viendra pas donner des
notes ou des évaluations aux employés, c'est l'entité, son fonctionnement, les
relations avec le milieu puis tout ça.
M. Lacombe : Oui, tout à
fait, donc c'est l'entité qui va être évaluée.
Mme Hivon : O.K. Parfait.
Puis juste un commentaire, là, un petit clin d'œil au ministre. Moi, je suis
bien d'accord avec ce qui est écrit là, mais certains pourraient dire que c'est
de la nature, d'une précision qui pourrait aussi se trouver dans un règlement,
quand on est rendus à dire qu'on va faire au moins une fois par année un
sondage puis tout ça, mais je comprends la plus-value que ça soit là parce que
ça va rassurer beaucoup de monde. Donc, je veux juste lui dire que, des fois,
quand on lui plaide des choses qui pourraient être intégrées à la loi par
transparence, pour rassurer le milieu, je pense qu'il devrait s'inspirer de
lui-même et de ce qu'il a mis là pour peut être faire d'autres petits. C'est
juste un petit clin d'oeil que je voulais faire au ministre.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci
beaucoup.
M. Lacombe : C'est noté,
c'est noté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Y
a-t-il d'autres interventions sur l'amendement de l'article 20? S'il n'y a pas
d'autre intervention, je procéderais à la mise aux voix. Est-ce que...
l'amendement, pardon, de l'article 20 est adopté?
Une voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
Dans la salle voisine, est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Nous revenons maintenant à l'article 20 tel qu'amendé. Est-ce que j'ai des
interventions? Si je n'ai pas d'intervention, nous allons procéder à la mise
aux voix. Donc, l'article 20, tel qu'amendé, est adopté?
Une voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Dans
la salle voisine?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
Merci. Monsieur le ministre, l'article 21, s'il vous plaît.
M. Lacombe : 21, oui, c'est
ça. Donc, article 21 : L'article 42 de cette loi est modifié :
1 par l'insertion, dans ce qui précède le
paragraphe 1 et après «attribué», de «et dans le respect des instructions
données en vertu du deuxième alinéa de l'article 40.0.1»;
2 par l'insertion, dans le paragraphe 5 et
après «reconnues», de «ou de subventions visées au troisième alinéa de
l'article 96»;
3 par l'insertion, après le paragraphe 6,
des suivants :
«6.1 de repérer les personnes intéressées
à devenir responsable d'un service de garde en milieu familial;
«6.2 de promouvoir la garde en milieu
familial comme mode de prestation de services de garde éducatifs à l'enfance;»
Donc, le premier alinéa de l'article 42 de
la Loi sur les services de garde éducatifs à l'enfance est modifié afin qu'il
soit tenu compte, dans les fonctions des bureaux coordonnateurs de la garde en
milieu familial, on appelle plus communément les BC, des instructions qui
pourraient leur être données par le ministre en vertu du nouvel article 40.0.1.
Le paragraphe 5 du premier alinéa de
l'article 42 est modifié afin d'inclure dans l'administration qui est confiée
aux bureaux coordonnateurs celle de la subvention visant le demandeur d'une
reconnaissance à titre de personne responsable d'un service de garde en milieu
familial, ci-après RSG, comme on l'appelle, en vue de son établissement.
Le paragraphe 6.1 du premier alinéa de
l'article 42 ajoute aux fonctions du BC celle de repérer les personnes
intéressées à devenir responsables d'un service de garde en milieu familial.
Et le paragraphe 6.2 du premier alinéa de
l'article 42 ajoute aux fonctions du BC celle de promouvoir la garde en milieu familial.
La Présidente (Mme D'Amours) : Et,
monsieur le ministre, vous auriez un amendement.
M. Lacombe : Oui, pardon.
Donc, j'ai un amendement ici à déposer, donc : remplacer le paragraphe 6.1
de l'article 42 de la Loi sur les services de garde éducatifs à l'enfance,
proposé par le paragraphe 3 de l'article 21 du projet de loi, par le suivant...
M. Lacombe : ...6.1, de faire
la prospection sur le territoire qui lui est attribué afin de repérer et de
guider les personnes pouvant être intéressées à devenir responsable d'un
service de garde en milieu familial.
Donc, c'est un amendement qui apporte une
précision sur le rôle des bureaux coordonnateurs. Donc, c'est plus juste de
prévoir que le repérage d'un bureau coordonnateur... doit faire sur son
territoire est celui des personnes qui peuvent être intéressées à devenir RSG,
plutôt que des personnes qui sont intéressées. On est dans les nuances, là. Qui
sont intéressées à le devenir. Les personnes déjà intéressées auront peut-être
davantage tendance à s'adresser elles-mêmes au BC, alors que le rôle attribué
au BC se veut un peu plus d'être un rôle de prospection. Puis il convient
également, selon nous, d'ajouter que le rôle des BC ne se limite pas à les
repérer, les RSG, mais qu'il doit aussi les guider afin qu'elles deviennent
effectivement des RSG.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Y a-t-il des interventions? Mme la députée de Westmount-Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui, juste
une question rapide, puis j'ose croire que le ministre a une réponse : Est-ce
que ça peut arriver que le bureau coordonnateur est syndiqué, mais la RSG n'est
pas syndiquée? Puis comment l'accompagnement se fait dans un tel cas, ou vice
versa?
M. Lacombe : Bien, la RG
qui... Bien, l'accréditation syndicale est par bureau coordonnateur, mais vise
celles qui sont... qui offrent des services subventionnés. Donc, elles ont
cette obligation-là. Dans le cas des non subventionnés, bien, il doit y avoir
le même accompagnement qui est donné aux RSG, là, subventions ou pas, de la
part du bureau coordonnateur.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
Mme Maccarone : Peut-être
qu'il n'y a pas de conflit? Ça ne cause pas un conflit en termes de, mettons,
représentation, ou des choses comme ça?
M. Lacombe : Ah! bien là, ça,
ce n'est pas... Ça, c'est du ressort des centrales syndicales, là. Est-ce qu'il
peut y avoir un conflit entre une RSG non subventionnée, puis une qui l'est, et
qui est, donc, syndiquée? Peut-être, mais, bon, je ne me mêle pas de ça. Je
laisse le syndicat faire son travail.
Mme Maccarone : Ah! tout à
fait. Non, non, ce n'est pas une question de dire qu'il y en a un qui est mieux
que l'autre. Ce n'est pas ça, le but. Mais, mettons, qu'est-ce qu'on fait si je
suis en désaccord, puis je ne suis pas syndiquée? Est-ce que j'ai un autre
recours ou est-ce que, mettons, je dois me syndiquer pour avoir une assistance,
ou quelque chose comme ça? C'est juste ça.
M. Lacombe : Bien là, ça revient
à la question qu'on se posait tantôt, là. Je vais vous revenir avec une
réflexion sur comment est-ce qu'on pourrait mieux épauler les RSG non
subventionnées, qui, donc, n'ont pas de syndicat pour les représenter.
Mme Maccarone : Oui, O.K.
Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres interventions sur l'amendement du ministre? S'il n'y a pas d'autre
intervention, je procéderais à la mise aux voix. Est-ce que l'amendement du
ministre est adopté?
M. Lacombe : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
Dans la salle voisine, est-ce que l'amendement du ministre est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Nous revenons à l'article 21, tel qu'amendé. Y a-t-il des interventions? Pas
d'intervention? Oui, madame la députée de Joliette.
Mme Hivon : Oui, je veux
juste bien comprendre, là, ce qui est attendu de la part du ministère sur les
nouvelles obligations qui sont faites à 6.1 puis 6.2, donc, d'essayer de
promouvoir, puis d'aller recruter ou de susciter l'intérêt. Donc, comment les
bureaux coordonnateurs... C'est quelque chose qui est nouveau, là. Quels moyens
vont être mis à leur disposition? Qu'est-ce qui est attendu d'elles?
• (16 h 50) •
M. Lacombe : Bien, je pense
d'abord qu'elles ont déjà des moyens, là. Leurs subventions reposent là-dessus.
D'ailleurs, parfois, elles ont beaucoup de places qui sont inoccupées, puis ils
ont le même niveau de subventions. Et justement, un de leurs arguments, c'est
de nous dire : Bien, on a besoin de conserver ces subventions-là si on veut
faire la prospection de nouvelles places. Donc, elles nous disent : Si vous
nous coupez ça, on aura moins de moyens pour venir combler les places que vous
nous demandez de combler. Donc, je pense que les bureaux coordonnateurs... en
tout cas, je ne veux pas leur mettre de mots dans la bouche, mais de par cette
réponse-là, démontrent eux-mêmes, là, que les ressources qu'on leur donne
devraient servir à ça.
Mais il restait quand même un enjeu.
C'est-à-dire que... C'est ça, il y a des bureaux coordonnateurs qui ont
beaucoup de places qui sont vacantes, et qui n'avaient pas... nous disaient :
Bien, nous, on a celles qui sont là, on les opère. Donc, la plupart avaient
déjà cette... comment je dirais bien ça... avaient déjà ce... prenaient déjà ce
rôle-là à leur charge. Mais on veut l'officialiser, parce qu'il y en a, bien
honnêtement, qui ne le faisaient pas, et là ils pouvaient très bien nous
répondre que ce n'était pas dans leurs responsabilités, même si, à mon sens, ça
n'a pas de sens. Mais...
M. Lacombe : ...puis
c'est comme implicite qu'ils doivent en faire la promotion, mais on s'est dit
qu'on allait le concrétiser de façon très explicite.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
Mme Hivon : Puis est-ce
que le ministère va demander une reddition de comptes spécifique sur ça? Par
exemple, si un bureau coordonnateur a des dizaines de places libres, centaines
de places libres, puis qu'il n'arrive pas à susciter des vocations, par
exemple, est-ce qu'il va avoir des conséquences? Est-ce qu'il y a une reddition
de comptes? Ou, en fait, c'est-u une obligation qui est faite parce qu'on voit
ça comme étant dans leur rôle, mais il n'y a pas de sanction, en quelque sorte,
là?
M. Lacombe : Bien, à la
base, l'idée, ce n'est pas d'arriver avec un bâton, mais c'est plutôt
d'officialiser quelque chose qui tombait déjà sous le sens pour beaucoup de
bureaux coordonnateurs. Mais, oui, c'est quelque chose qui va être évalué. Puis
je dirais qu'ultimement le meilleur moyen de motivation, c'est que, s'ils ne
sont pas en mesure de combler ces places-là, bien, on va leur retirer. Et donc
là, évidemment, ça aura un impact sur leur corporation. Parce qu'on ne veut pas
avoir des places qui dorment sur des tablettes. Donc, on va, évidemment, mettre
des moyens sur la table. On a un incitatif, vous avez vu,
3 500 dollars qui est offert pour le démarrage d'un nouveau service.
Il y a des mobilisations un peu partout. On travaille avec eux, puis ça va
bien, là. Mais, dans un cas où un bureau coordonnateur déciderait de ne rien
faire, on va lui retirer ses places ultimement.
Mme Hivon : Puis comment
ça va... Je comprends, là, que tout n'est pas archiprécis, là. Mais comment ça
va fonctionner de retirer les places? Est-ce qu'il va y avoir des mécanismes
archiprécis? Est-ce qu'on va donner un temps x pour y arriver? Il va y avoir
des avertissements du ministère, de l'aide du ministère? Je veux juste
comprendre un peu la philosophie, là. Parce qu'en ce moment ces places-là, de
ce que je comprends, elles ne sont pas retirées. Il y en a...
M. Lacombe : Exact.
Mme Hivon : C'est ça, il
y en a des milliers qui existent, puis on en parle beaucoup qui ne sont pas comblées.
Ça fait que je comprends que le ministre nous dit : Moi, je suis en train
de déployer des moyens, ça va changer les choses. Donc, ça, c'est comme un
élément. Mais on n'a pas de certitude, là, parce qu'on ne sait pas jusqu'où ça
va répondre. Est-ce que ça va prendre d'autres moyens, d'autres incitatifs? On
en voit encore qui ferment. Je sais que ça... le ministre nous dit que ça se
stabilise, mais, évidemment, ça dépend dans chacun des milieux. Donc, pour pas
non plus que tout repose sur les épaules du bureau coordonnateur qui trouverait
qu'on teste les incitatifs, ça ne fonctionne pas si bien, ça prendrait d'autres
moyens, comment cet arrimage-là va se faire, de dire : O.K., là, on est
rendu au moment où, là, on vous retire carrément les places puis vous ne les
aurez plus sur votre territoire?
M. Lacombe : Bien, dans
le renouvellement de l'agrément qui doit se faire, donc, aux cinq ans. Donc,
là, à ce moment-là, il y a effectivement un processus qui est en cours, puis
s'il y a des éléments qui sont problématiques qui peuvent être montrés du doigt
à ce moment-là. Et là j'essaie de voir, il y a l'article 23 du projet de
loi, où on va, effectivement, se donner, en cours d'agrément, le pouvoir de
modifier ou diminuer le nombre de places. Mais je vous dirais, ils vont avoir
l'obligation de nous démontrer qu'ils ont fait de la prospection, qu'ils ont
fait ce qu'ils avaient à faire. Puis, s'ils ne sont pas capables de nous le
démontrer, bien, à ce moment-là, les places leur sont retirées. Mais ce n'est
pas dans notre intérêt, parce que nous, on veut que ces places-là soient
comblées, on veut qu'il contribue au modèle d'estimation, qu'il contribue à ce
que les familles puissent en bénéficier. Et donc, ultimement, si on les retire,
ce n'est pas parce que ça nous fait plaisir, puis on n'a aucun avantage à faire
ça. Donc, ce sera vraiment en dernier recours.
Mme Hivon : O.K. Donc,
dans votre esprit, il y a un accompagnement...
M. Lacombe : Un
accompagnement, oui et non, là, dans le sens où je ne veux pas juste
dire : Oui, oui, oui, on va les accompagner, juste pour mettre fin à
discussion. Mais ce que je veux dire, c'est oui et non, dans le sens où, oui,
il faut les accompagner, c'est-à-dire avoir des attentes claires, mettre des
choses sur la table. Là, on parle d'un incitatif, etc. Ça, les bureaux
coordonnateurs ne peuvent pas générer ça eux-mêmes. Mais ils peuvent très bien,
les bureaux coordonnateurs, comme dans bien des régions, aller cogner à des
portes, c'est des organismes communautaires. Puis c'est comme ça que le réseau
a été imaginé, géré par la communauté. Donc, ils doivent aussi se dégourdir,
puis aller cogner aux portes, puis ne pas attendre après le gouvernement. Parce
que, sinon, là, le réseau, on va le nationaliser. Puis on aura tous les
avantages sans les inconvénients, entre guillemets...
M. Lacombe : ...le
réseau, il est communautaire, donc il faut aussi qu'il joue ce rôle-là qu'on
lui a donné, qui est à la base de son existence. Ça fait que je dirais, oui...
Honnêtement, là, oui et non. Oui, dans une certaine mesure, mais, non, parce
qu'il faut aussi que le bureau coordonnateur se prenne en main lui-même. Puis
il y en a qui le font de façon exemplaire, là, dans certaines régions, là, ils
vont... ils s'assoient avec le développement économique, avec la municipalité,
leurs députés locaux, ils mettent sur pied d'autres d'incitatifs, une campagne
de promotion, puis ça fonctionne. Puis il y en a d'autres qui attendent, qui
attendent que le gouvernement leur dise quoi faire, puis ce n'est pas ça, là,
parce qu'à ce compte là, comme je vous disais, on va les nationaliser.
Mme Hivon : Bien, moi,
je suis en partie en désaccord avec le ministre, dans le sens où je pense qu'il
y a des gros avantages d'être avec un réseau qui émane de la communauté, là...
M. Lacombe : ...je suis
d'accord.
Mme Hivon : O.K.,
parfait. C'est bon.
M. Lacombe : Oui, oui,
mais je dis qu'il y a quand même certains désavantages logistiques.
Mme Hivon : Bien, il y a
un contrôle moins grand, mais il y a une force du milieu qui émane. Ça fait
qu'on se comprend là-dessus.
M. Lacombe : Mais, s'ils
attendent après nous pour tout puis qu'en contrepartie on ne peut même pas
contrôler ce qu'ils font, bien là, vous comprenez, moi, je ne vois aucun
avantage à ce qu'ils soient gérés par la communauté. Mais si, comme la plupart
font, ils se prennent en main puis ils suscitent un mouvement dans la
communauté, bien moi, je me dis : C'est le meilleur modèle qu'on ne peut pas
avoir, là.
Mme Hivon : Oui, mais le
ministre est conscient que, s'il ajoute ça dans sa loi, c'est que ce n'était
pas une attente qui était si signifiée jusqu'à ce jour au bureau coordonnateur
de faire du démarchage, d'aller créer des vocations. Peut-être que ça se
disait, mais, je veux dire, ce n'était pas une obligation dans la loi. Donc, il
y a quand même une grande nouveauté avec ça. Puis je pense que, dans l'esprit
de beaucoup de monde, oui, il peut y avoir une responsabilité partagée, mais,
si les bureaux coordonnateurs, dans le contexte de pénurie de main-d'oeuvre
qu'on vit en ce moment, de difficultés qu'on vit à attirer des gens vers la
profession, ne bénéficient pas de moyens mis de l'avant par le ministre, le
ministère, bien, ils ont beau avoir les plus belles obligations puis la plus
grande volonté du monde, ils vont faire face à tout ça. Puis le ministre
lui-même le reconnaît sûrement puisqu'il ne nous a jamais parlé dans ses
discours publics de l'importance des bureaux coordonnateurs pour susciter des
vocations. On lui a mis de l'avant des mesures, on lui en a proposé, les autres
partis lui en ont proposé, il en a mis lui aussi, pour dire : On va créer
de l'intérêt.
Donc, il admet que rôle du gouvernement
est quand même prépondérant là-dedans. Je ne suis pas en train de dire que les
bureaux coordonnateurs n'en ont pas. Mais là, à partir du moment où on leur met
cette responsabilité-là, je pense qu'il faut être conscient aussi qu'elles ne
peuvent pas faire tout ça sans moyens. C'est sûr qu'il y a des municipalités
qui peuvent dire : Nous, on rajoute de l'argent. Je ne pense pas qu'on
peut dire... en tout cas, que le gouvernement va dire : Bien, nous, il va
falloir pour y arriver que toutes les municipalités du Québec déboursent de l'argent,
quand c'est une responsabilité, là, du gouvernement.
Ça fait que c'est juste pour illustrer
qu'à partir du moment où on met cette obligation là je pense quand même qu'il
faut être dans une philosophie où le partenariat va être important avec le
ministère pour être capable d'aller faire ces démarches-là puis que ça
fonctionne. Puis on ne peut pas juste leur dire : Allez-y. Puis, si ça ne
marche pas, puis on voit dans un an que ça ne suscite pas l'intérêt qu'on
voulait, puis qu'on va rester les bras croisés comme gouvernement en
disant : Bien, allez-y, là, vous avez la responsabilité dans la loi, puis
on va vous retirer les places si vous n'y arrivez pas, là.
M. Lacombe : Non, mais
je pense que c'est une responsabilité qui est partagée. C'est souvent une
formule qu'on emploie, l'AQCPE et moi, là, quand on travaille ensemble, pour
dire : On a une responsabilité qui est partagée dans ce réseau-là. Puis ce
n'est pas vrai que c'est toujours la faute du gouvernement. Puis ce n'est pas
vrai que c'est toujours la faute du réseau. C'est une responsabilité qui est
partagée. On est condamnés à travailler ensemble parce que c'est comme ça que
le réseau est construit, puis on est interdépendants.
Donc, l'idée, ce n'est pas de les laisser
à eux-mêmes. Donc, le matériel promotionnel leur est fourni. L'incitatif est
évidemment fourni par le gouvernement. Puis là actuellement en plus avec les...
avant un gros bassin de recrutement qui va être là. Moi, je dirais que je ne
suis pas du tout inquiet.
Parce que l'idée non plus, ce n'est pas
juste de leur dire : On vous retire les places. Mais l'idée, c'est de
s'assurer que les endroits où il y a du développement, bien, ils ne manquent
pas de places en milieu familial. On n'ira pas chercher de nouvelles places au
Conseil du trésor, aux Finances pour envoyer dans des bureaux coordonnateurs
qui en manquent, alors qu'il y en a qui dorment sur les tablettes. On veut être
capable d'équilibrer ça. Puis ultimement, je l'ai dit, s'il manque des places,
on en met. Ça, c'est sûr. Mais on n'a pas cet outil-là présentement. Puis, dans
beaucoup de bureaux coordonnateurs, comme je disais, ça se fait déjà. Mais je
pense que c'est important de l'écrire parce que c'est un peu fou que ça ne soit
pas là, tu sais... Ce n'est pas juste des administrateurs, ils sont là dans la
communauté, tu sais, puis ils le font déjà.
• (17 heures) •
Mme Hivon : Je pense
c'est une évolution dans la vision parce que, quand il y avait de l'intérêt
puis il y avait une gestion de l'abondance de gens qui levaient la main, ce
n'était pas le même contexte que maintenant. Donc moi, je trouve...
17 h (version non révisée)
Mme Hivon : ...ça correct
qu'on le mette aussi, mais je pense qu'il y a un changement aussi de
philosophie qui doit être, je dirais, implanté probablement à géométrie
variable selon ceux qui ont eu plus à se forcer à faire des démarches que peut
être d'autres qui attendaient plus que ça vienne à eux, là. Mais il y a quand
même...
M. Lacombe : ...Mme Marois,
je n'y ai jamais posé la question directement là-dessus, mais, tu sais, à la
base, rappelons-nous que le milieu familial était géré d'une façon encore plus
pointue par les CPE. Et là, à un moment donné, il y a eu un gouvernement qui a
dit : Bien là, maintenant, on va mettre ça dans des bureaux
coordonnateurs. Qu'on soit d'accord ou pas, là, je ne suis pas en train de dire
que c'est une bonne ou une mauvaise décision, mais il y a eu un changement de
modèle, mais à la base, c'était encore plus davantage géré par la communauté.
Donc, moi, je pense... en tout cas, je peux me tromper, mais je pense que le
rôle de la communauté est prépondérant, là. Le rôle du gouvernement, c'est de
bien les payer. Puis ça, on a effet quelque chose de bon en augmentant ça de 30 %.
C'est de donner des outils aux BC. On le fait. On est... il y a des campagnes
de pub et tout ça, il y a de l'argent pour les incitatifs de démarrage aussi,
puis après ça, je pense que les bureaux coordonnateurs doivent faire la job de
réseautage dans le milieu parce que nous, on est... on ne peut pas faire ça
pour eux.
Mme Hivon : Puis juste
pour être certaine, le, mettons, la coupure de place si ça devait arriver, ce
serait au moment du renouvellement de l'agrément.
M. Lacombe : Ce qu'on
propose à l'article 23, c'est que ça puisse être fait en cours d'agrément.
Mme Hivon : Donc,
n'importe quand.
M. Lacombe : Exact.
Mme Hivon : Ça fait que
la prévisibilité, on... en tout cas, on en discutera à 23, là.
M. Lacombe : Mais, mais,
c'est ça... mais c'est, tu sais, on... je ne veux pas que les bureaux
coordonnateurs qui nous écoutent pensent qu'on va leur partir après comme des
hyènes, là, qui veulent reprendre ces places-là. Nous, là, on veut leur
laisser, là. La meilleure chose qui peut nous arriver, c'est qu'ils les
développent. Mais il y a des endroits où il en manque, ça fait qu'on veut être
capable de... comme gestionnaire, puis comme ministre, moi, je pense que je
dois être capable de dire : Bien là, c'est mal réparti. On va répartir ça
de meilleure façon parce que les places sont inutilisées à gauche, puis il en
manque à droite.
Mme Hivon : Mais en ce
moment, le ministre il ne tient pas déjà compte de ça quand il évalue les
besoins, la répartition des places?
M. Lacombe : Oui.
Mme Hivon : Oui, c'est
ça.
M. Lacombe : Oui, oui,
tout à fait. On en tient compte.
Mme Hivon : Donc, en
fait, ça, c'est déjà tenu en compte, mais il n'y a pas d'exercice de
redistribution qui est amorcé, c'est ça?
M. Lacombe : Exactement.
Donc, dans un secteur où il y aurait une demande pour le milieu familial, bien,
on dirait : Bien, c'est saturé. On a plus de places disponibles. Donc là,
on lancerait un appel de projets pour des installations, alors qu'il y a des
gens qui veulent être RSG. Mais là, c'est comme si, artificiellement, on venait
fermer. Tu sais, moi, je pense que les places sont disponibles, sont
autorisées, le financement est là. Administrativement, il faut qu'on soit
capable de dire : Bien là, on les prendre à gauche, on va les envoyer à
droite. Puis s'il en manque, à la fin, bien là, on en donnera, mais il ne faut
pas que ça dorme, là, il faut que ça soit en mouvement.
Mme Hivon : Au niveau...
je trouve ça intéressant comme discussion, au niveau macro, et non pas BC par
BC, là. Justement, dans cet équilibre-là entre régions, est ce qu'il y des
discussions qui se font, je dirais, entre les régions sous l'égide du Ministère
pour dire : Bien là, avec l'évaluation qu'on fait, puis le nombre ou
l'ampleur de places disponibles, on pense qu'il va falloir aboutir à un
rééquilibrage, tu sais, région par région ou milieu par un milieu ou tout ça,
là, se fait vraiment à l'échelle par BC? Je suis juste curieuse de savoir est
ce que ces échanges là se font déjà, là, de manière très ouverte et
transparente à dire : Au delà du fait que vous avez tant de place, puis
que là on veut que vous fassiez des efforts de recrutement puis tout ça, il y a
une réflexion plus globale à y avoir sur le rééquilibrage des forces compte
tenu des besoins dans chacun des milieux?
M. Lacombe : Oui, c'est
quelque chose qu'on monitor, là, mais c'est quelque chose sur laquelle on ne
peut pas agir présentement. Mais moi je ne vois pas ça comme une... peut être
que pour les milieux, pas les milieux familiaux, mais peut être que pour les
bureaux coordonnateurs, ils voient ça comme une menace de dire : Vous
allez m'enlever des places, donc je vais perdre du financement. Mais des places
inoccupées, là. Mais nous, on n'est pas dans cette logique-là. C'est à dire,
pour moi, c'est... pas que c'est banal, mais ça devrait juste déjà être comme
ça. Tu sais, ça n'a aucun, aucune logique, là, de dire : On laisse dormir
des milliers de places d'un côté, puis de l'autre côté on en manque.
Actuellement, c'est sûr qu'on fait cet exercice-là, mais il est vain parce
qu'on ne peut rien faire. On ne peut pas les réattribuer aux endroits où on en
manque. Ça fait que oui quand ce sera possible. Pour répondre à la question,
c'est par bureaux coordonnateurs. Ça, c'est clair, là.
Mme Hivon : Puis quand
vous me dites : Peut-être qu'ils ont peur. Ce n'est pas quelque chose qui
fait l'objet d'échanges, qui a commencé à faire l'objet de discussions. Toute
cette nouvelle philosophie, puis le fait qu'on va pouvoir modifier le nombre de
places en cours d'agrément, mettons, est-ce...
M. Lacombe : Bien oui,
là, moi...
M. Lacombe : ...ne siège pas
au comité, là, mais ce que je comprends, c'est que les discussions sont déjà en
cours, qu'on parle avec l'AQCPE, le CQSEPE puis que c'est de la gestion du
changement, mais je pense que nos intentions, à ce niveau-là, Daniel pourrait
peut-être nous confirmer, là, sont très claires. En tout cas, j'espère, là, que
vous les transmettez clairement à l'effet que nous, on ne part pas à la chasse
pour faire des compressions budgétaires, là, on pas là... On manque de...
Alors, il faut en développer, tu sais. Donc là, il faut juste s'assurer que,
s'il en manque quelque part, on soit capables d'en donner puis qu'on fouette un
peu les troupes, là, qui... en mettant ça dans leurs descriptions de tâches
officielles. Parce que là on peut se faire répondre : Bien, ce n'est pas
notre job puis ils ont raison, tu sais.
Mme Hivon : Bien, c'est ça,
c'est pour ça que je dis au ministre, c'est un changement de philosophie parce
qu'ils peuvent légitimement dire ça, ce n'était pas dans la loi, il n'y avait
pas d'impulsion qui était donnée là dessus, donc ça va prendre, je pense, une
gestion de ça puis... Mais...
M. Lacombe : Mais moi, je
suis plus optimiste que vous. Je ne veux pas vous couper, mais je ne suis pas
sûr que c'est si un un grand changement de culture que ça parce qu'il y en a
beaucoup qui le font déjà, mais ce n'est pas dans leurs descriptions de tâches
officielles, mais ça, je trouve ça fou que ce ne soit pas là, mais il y en a
beaucoup qu'ils le font déjà. Mais, s'il y en a qui nous disent : Ce n'est
pas ma job, bien, ultimement, je ne peux pas leur dire : Non, non, écoute,
c'est écrit-là, je ne peux pas leur dire ça. Ça fait que je pense qu'il faut le
faire. Mais, tu sais, moi, je vois des cas, là, Saguenay–Lac-Saint-Jean, je
pense à l'Estrie, vous avez eu un mouvement comme ça, je pense... Montréal, je
n'en ai pas entendu parlé, mais tu sais, il y a beaucoup d'endroits où ça se
fait, là, puis là ils m'envoient ça, puis ils sont supercontents, puis moi, à
chaque fois, je suis comme : Mon Dieu! c'est tellement parfait. C'est ça
qu'il faut, tu sais.
Mme Hivon : Mais... O.K.
Puis, en terminant, moi, j'invite juste le ministre à être vraiment clair sur
ses objectifs vu que c'est quand même nouveau parce que j'entends deux choses,
j'entends les bureaux coordonnateurs vont avoir ce rôle-là, évidemment, pour
essayer de combler les places qui sont vacantes, mais j'entends aussi, il va
falloir redistribuer des places parce qu'il y a des régions qui en a plus de
besoin puis qui auraient peut être plus d'intérêts, alors qu'il y en a d'autres
qui ont peut être moins de besoins. Mais il faudrait juste que les bureaux
coordonnateurs, ce soit bien clair, ce qui est attendu d'eux parce que, même
s'ils font les efforts, mais qu'au bout du compte on leur dit : Oui, mais,
de toute façon, vous êtes dans un endroit, un territoire de BC où on est mieux
de... on est comme un peu en surplus puis ces places là, on aimerait ça les
envoyer ailleurs. Il faudrait juste que tout ça soit clair dans les nouvelles
règles du jeu.
C'est juste ça que j'invite peut-être les
ministres à préciser, là, parce que pour moi, dans le discours que j'entends,
il y a comme deux objectifs, il y a un objectif macro d'avoir un équilibre des
besoins sur l'ensemble du territoire, à travers toutes ces places vacantes,
puis il y a une volonté ferme de dire en même temps : Allez faire du
démarchage puis essayez que ces places-là soit offertes. Mais potentiellement
il peut y avoir une contradiction là-dedans. Si le ministre, tu sais, il nous
dit déjà : Bien là, dans ce territoire là, il y a tellement de places
vacantes puis les besoins sont déjà pas mal comblés, que c'est sûr qu'on n'aura
pas besoin de toutes ces places-là. Il va falloir que ce soit clair, j'imagine,
dans le message, dans ce qui est transmis, là.
• (17 h 10) •
M. Lacombe : Bien là, bien,
c'est vrai que c'est un bon exemple, là, tu sais, ultimement, notre job, ce
n'est pas juste de faire vivre des structures, c'est d'offrir des places aux
familles puis aux tout petits, là. Donc, c'est sûr que le premier objectif,
c'est que tout le monde ait une place. Si on est dans un endroit où il y a un
surplus, on... Bien, en tout cas, ça existe. En fait, j'allais dire : On
rêve, là, mais un surplus de places, il y en a à Montréal, mais surplus de
places subventionnées, ça n'existe pas encore au Québec. Mais, si on se rendait
compte à un moment donné qu'on a un territoire où on a plus de places
subventionnées que nécessaire, mettons, dans 10 ans, là, tu sais, le réseau
est fini depuis plusieurs années puis il y a eu, je ne sais pas, là, il y a eu
de la migration, des gens déménagent, quittent un secteur, bien, c'est sûr que
là, s'il y a des places de trop, à un moment donné, on les aime bien, là, les
bureaux coordonnateurs, mais là il faudra les reprendre. Ça fait que ça, pour
moi, ça tombe sous le sens.
Mais sinon, s'il y a un déficit puis qu'il
y a un besoin, là, oui, oui, développez-les, on met ça dans votre description
de tâches, dans vos rôles et responsabilités, faites-le puis vous allez
contribuer à ce qu'on atteint, comme ministère, comme gouvernement, nos
objectifs. Puis, si, à la fin, bien, ils ne sont pas capables de tous les
combler, ça va arriver, c'est sûr, puis qu'il y a d'autres secteurs où il y en
a besoin, mais on va faire des déplacements. Mais, si un jour eux en ont besoin
parce que là, ça sonne à la porte puis il y a des RSG qui veulent offrir, on va
leur en envoyer aussi, là. Il faut juste être capable de bouger ça pour que ce
soit vivant puis qu'on ne se cogne pas le nez pour une raison administrative en
disant : Bien là, il n'y a plus de places autorisées, il faut en demander
d'autres aux... Ça n'a aucun sens, là.
Mme Hivon : Pour être
certaine, le ministre nous dit bien que ce n'est pas dans ses visées à court
terme parce que...
Mme Hivon : ...il n'y en
a pas de surplus de places subventionnées. Il n'y a pas une région où on a trop
de places subventionnées. Ça fait le ministre ne procédera pas à court terme à
rééquilibrer ça, là. Je veux juste être sûre, parce que tantôt...
M. Lacombe : Bien, à
rééquilibrer, oui.
Mme Hivon : ...dans le
discours, je ne sais pas s'il me parlait de ça pour dans dix ans ou dans 15
ans, là.
M. Lacombe : À
rééquilibrer, oui. Rééquilibrer? Oui, certainement, là. Il y a des... Puis là,
je ne sais pas, les secteurs, là, il y a des bureaux coordonnateurs où on a
atteint la limite, là. Puis il y en a d'autres où il y a tellement de places
vacantes qu'on ne sait plus quoi faire. Ça fait qu'il faut juste être... Il
faut leur dire à tous les bureaux coordonnateurs : D'abord, vous avez
maintenant la responsabilité, même si plusieurs d'entre vous le faites déjà,
vous avez cette responsabilité de faire de la prospection, puis d'accompagner
les personnes pour qu'elles deviennent des RSG.
Un coup qu'on a dit ça, on va voir comment
ça se répercute dans les résultats, combien de places vont demeurer vacantes.
Puis il faut qu'ensuite qu'on se donne le moyen de dire : Bien, quand il y
a des gros surplus à quelque part, nous, là, s'il y a un déficit à un autre
endroit puis il en manque, ce n'est pas vrai qu'on va aller au Conseil du
trésor, aux Finances pour dire : On a besoin de nouvelles places
subventionnées. Parce que, là, on va se faire dire : Oui, mais là, vous en
avez 23 000 qui ne sont pas utilisées. Puis là, oui, c'est parce que tu sais,
ça dort sur une tablette puis on ne peut pas aller les... Il faut qu'on soit
capable de, nous, les rééquilibrer quand c'est nécessaire.
Puis ça ne fera pas un grand brassage de
cartes, là, mais il faut être capable de le faire ponctuellement quand on en a
besoin. Puis il y a une certitude, là, c'est que s'il y a des gens qui cognent
à la porte. Même si on a enlevé des places pour les réattribuer ailleurs où il
y a en manquait, s'il y a un bureau coordonnateur qui arrive à la limite de ce
qu'il a, et qui a un besoin sur le territoire, puis qu'il y a des gens qui
cognent à la porte, on va les octroyer, là. Ça, c'est une évidence pour moi.
Mme Hivon : O.K. Merci.
Je reste un peu... Je vais continuer à réfléchir à la chose, on va avoir
l'occasion de revenir à l'article 23.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Y a-t-il d'autres interventions sur l'article 21 tel qu'amendé? Oui. Mme
la députée de Westmount-Saint-Louis.
Mme Maccarone : Il y a
aussi des bureaux coordonnateurs qui sont des CPE. N'est-ce pas?
M. Lacombe : ...
Mme Maccarone : Comment
est-ce que le ministre ou le ministère s'assure qu'il y a une distinction entre
les deux, comme par hasard, mettons, avec le financement, pour s'assurer que
l'argent va dans la bonne place? Est-ce qu'il y a une reddition de comptes?
Comment ça fonctionne? C'est quoi le pratico-pratique de ça?
M. Lacombe : Bien, il y
a nos règles budgétaires, là, évidemment, qui doivent être respectées, donc la
façon dont les budgets sont versés puis doivent être dépensés. Et il y a deux
conseils d'administration. Donc, il y a un conseil d'administration pour les
CPE. Parce que ce n'est pas la même entité, là. Peut-être que c'est une nuance
qui est importante, là. Il y a plusieurs CPE. Lorsqu'un gouvernement,
précédemment, a créé les bureaux coordonnateurs, il a fait un appel de projets,
un appel d'intérêts, là, en tout cas, pour dire : Bien, qui veut opérer
ces bureaux coordonnateurs là? Puis la plupart des gens qui ont levé la main,
ce sont des CPE parce qu'ils faisaient déjà ça avant. Donc là, pour la plupart,
ce sont des CPE actuellement, mais qui se sont créés une deuxième corporation,
puis qui ont leur propre conseil d'administration. Donc, il y a une corporation
pour... Il y a un conseil d'administration pour les BC puis il y en a un autre
pour l'CPE. Puis il y a deux rapports annuels.
Mme Maccarone : Puis il
y a quand même un accompagnement à part pour aider à rédiger, par exemple, là.
M. Lacombe : Oui.
Mme Maccarone : O.K.
O.K. C'est beau. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Y a-t-il d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous
serions prêtes à procéder à la mise aux voix de l'article 21 tel
qu'amendé. Est-ce que l'article 21 tel qu'amendé est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
Dans la salle voisine?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
Merci. Monsieur le ministre, on me dit que vous aviez un 21.1. À moins que mes
informations ne soient pas... Oui?
M. Lacombe : Oui. Mon
Dieu!
La Présidente (Mme D'Amours) : Donc,
monsieur le ministre, voulez-vous nous en faire la lecture, s'il vous plaît?
M. Lacombe : Mme la
Présidente, une chance que vous êtes là. Vous voyez, vous avez été plus... Il
était caché, 21.1 effectivement.
Donc, insérer, après l'article 21 du projet
de loi, le suivant, l'article 21.1 :
21.1 L'article 45 de cette loi est
modifié par le remplacement de «trois» par «cinq».
Donc, cet amendement fait passer de trois
à cinq ans la durée maximale de validité de l'agrément d'un bureau
coordonnateur de la garde en milieu familial.
4damm Merci. Y a-t-il des interventions sur
l'amendement? Oui, madame la députée de Westmount-Saint-Louis.
Mme Maccarone : Très
simple. Pourquoi? Pourquoi le...
Mme Maccarone : ...de trois à
cinq.
M. Lacombe : Parce qu'on
souhaite alléger le travail, on souhaite... et, tu sais, pour la plupart, les
bureaux coordonnateurs, là, il n'y a pas de changement. La plupart restent
comme ça. Je pense qu'avec les mesures, par ailleurs, qu'on est en train
d'adopter, on va s'assurer que le service qu'ils offrent, c'est un service de
qualité. Mais pour nous, bien, je pense que c'était intéressant de passer à
cinq ans pour leur simplifier la vie, puis aussi pour avoir une concordance
avec ce qu'on propose pour les responsables de services de garde en milieu
familial. Donc, la proposition qu'on fait aussi, c'est de passer à 5 ans
pour la reconnaissance, donc ça nous permettrait d'être...
La Présidente (Mme D'Amours) : ...Madame
la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Ici, il est
question de l'agrément du bureau coordonnateur, pas de chacun des milieux
familiaux?
M. Lacombe : Exact.
Mme Labrie : C'est quoi, la
durée du permis pour un milieu familial? C'est quoi, la fréquence de renouvellement
de ça par le bureau coordonnateur?
M. Lacombe : Bien,
actuellement, pour le bureau coordonnateur, on parle de trois ans. Et là, ce
qu'on propose, c'est de la faire passer à cinq ans, parce que... et c'est une
demande, je ne l'ai pas mentionné, mais de l'AQCPE et du Conseil québécois des
services de garde éducatifs à l'enfance. On propose de le faire passer à
5 ans. Comme je le disais, bon, parce qu'on veut leur éviter toute la
paperasse qui vient avec, là, puis faciliter les choses, mais aussi parce qu'on
propose que les RSG passent actuellement à cinq ans. C'est la proposition qu'on
fait.
Mme Labrie : Les deux vont
être modifiés, les deux vont passer de trois à cinq ans?
M. Lacombe : Exact, on veut
que ça soit la même chose pour l'une et pour l'autre.
Mme Labrie : Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : D'autres
interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention... Oui, madame la députée de
Westmount-Saint-Louis.
Mme Maccarone : Je voudrais
juste mieux comprendre. C'est quoi, le processus de renouvellement? Parce que
la ministre a dit que c'est lourd, ça fait que, là, on veut changer ça de trois
à cinq ans. Mais c'est quoi, le processus? Encore une fois, je ne suis pas
contre, je veux juste mieux comprendre, c'est quoi, le fonctionnement, le
processus. Oui.
M. Lacombe : ...c'est
intéressant, O.K. Bien, le processus d'agrément, on peut... écoutez, peut-être
qu'on... Je ne sais pas. Est-ce que notre sous-ministre adjointe aurait envie,
avec votre consentement, de nous en parler? Parce que c'est son
sous-ministériat qui s'en occupe. Puis, moi, le processus d'agrément, je suis
peut être moins familier avec au jour le jour, là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Donc,
est-ce que j'ai le consentement pour que madame la sous-ministre nous...
Parfait. Madame la sous-ministre, veuillez vous nommer et vous présenter, s'il
vous plaît.
Mme Dubé (Danielle) : Oui,
bonjour, Danielle Dubé, sous-ministre adjointe au ministère de la Famille,
responsable de l'encadrement du réseau des services de garde éducatifs à
l'enfance. En fait, l'agrément est accordé au BC, évidemment, là, pour nos
161 BC actuels, c'est un agrément historique, hein, qui est renouvelé de
3 ans en trois ans. Et à chaque 3 ans, on procède à une inspection
des bureaux coordonnateurs, et où on regarde, donc, la façon dont les BC
s'acquittent des différents mandats qui leur sont confiés par la loi. Donc, on
examine leurs dossiers, la façon dont les dossiers sont tenus, comment les
plaintes sont gérées, etc. Et à la suite de cet examen-là, on recommande au
ministre de renouveler ou pas l'agrément pour une période de trois ans. Dans
les cas où on a détecté des problèmes ou, en tout cas, des lacunes, on peut renouveler
l'agrément pour une période moindre. Donc, il arrive, suite à cette inspection,
que l'agrément soit renouvelé, par exemple pour un an, avec une vérification un
an plus tard, là, que les lacunes sont corrigées. Et voilà, donc, c'est un
processus, là, qui se fait en continu et pour lequel l'ensemble des BC est
inspecté chaque trois ans.
La Présidente (Mme D'Amours) : Madame
la députée de Westmount Saint Louis,
Mme Maccarone : Là, on a
parlé beaucoup des inspections plus tôt dans le projet de loi. Est-ce que c'est
une inspection supplémentaire lors du renouvellement de l'agrément? Parce qu'on
a parlé aussi des évaluations, ça fait qu'on doit faire une évaluation une fois
par année, parce que ça, c'est totalement à part. Ça fait que c'est totalement
à part. Moi, ce que je veux mieux comprendre, c'est qu'est ce qui est lourd
dans ça? Est-ce que c'est parce qu'on n'a pas assez de main-d'oeuvre pour faire
les inspections à chaque trois ans? Pourquoi qu'on souhaite avoir une extension
si le ministre a déjà le pouvoir de dire : Bien, écoute, si ça ne va pas
bien... Puis ça, c'est première question. Puis là j'aurai une deuxième
question.
• (17 h 20) •
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Bien, je pense
que, nécessairement, pour reconnaître des gens qui travaillent dans le réseau,
là, vous en connaissez entre autres dans les CPE, les éducatrices, quand il y a
un inspecteur qui débarque, là, c'est toujours stressant, là. Puis là les
directions sont évidemment stressées parce que... puis c'est correct parce
qu'on veut que les choses se fassent correctement...
M. Lacombe : ...Donc,
c'est sûr que pour un renouvellement d'agrément, bien là, tu sais, les bureaux
coordonnateurs, j'imagine bien, se préparent, et tout ça. Mais il reste que ce
n'est pas un enjeu de ressources humaines, ce n'est pas parce qu'on manque de
ressources humaines, là, si c'est ça, la question. Ce n'est pas parce qu'eux
manquent de ressources. C'est juste que, bien, on se dit nous, on pense que de
faire passer ça de 3 à 5 ans, avec tout ce qu'on amène par ailleurs, bien, ça
va faire sauver du temps à tout le monde. Puis, de toute façon, s'il y a des
problèmes, bien, on va le savoir. Mais, tu sais, d'aller fouiller dans les
dossiers puis de faire l'inspection complète, comme ça, comme Mme Dubé a
expliqué, je pense que de le faire aux 5 ans, c'est raisonnable. Puis ça
nous a été demandé aussi.
La Présidente (Mme D'Amours) : Madame
la députée de Westmount Saint-Louis.
Mme Maccarone : Puis
combien de fois... Mme la sous-ministre, elle avait dit ça se peut que ça va
être renouvelé en moins de 3 ans ou... Combien de fois est ce que c'est
arrivé qu'on n'a pas respecté nécessairement le trois ans? Tu sais, quand on a
dit que «pour une période de trois ans ou pour une période plus courte, si le
ministre le juge utile», est ce que ça arrive souvent que c'est moins de
3 ans actuellement?
M. Lacombe : Moi, je
dirais, Danielle, je ne sais pas si tu as l'info, mais je dirais que ça arrive
d'abord pas souvent, là. Ça serait ma prédiction. Mais ce n'est pas une info
que j'ai là en ce moment. C'est une bonne question pour les crédits par
exemple.
Mme Maccarone : Pour les
crédits. Parfait. Bien, ce que je présume, la raison qu'on voudrait faire ça,
c'est parce qu'on a des craintes, ça fait qu'on va partir en inspection pour
s'assurer que tout va bien, etc.
M. Lacombe : C'est ça.
Exact.
Mme Maccarone : Ça fait
que... Mais on ne sait pas combien de fois que c'est arrivé avant l'échéancier
de trois ans.
M. Lacombe : ...Bien, on
le sait, le ministère le sait, mais là, Mme Dubé et moi, comme ministre,
aujourd'hui, c'est sûr qu'on n'a pas cette information-là, là. Parce que si
c'était alarmant puis qu'il y avait un enjeu, je serais au courant, évidemment,
parce qu'on serait en train de travailler là-dessus. Mais étant donné que c'est
plutôt administratif, pour l'instant, je n'ai pas cette donnée-là.
Mme Maccarone : O.K.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Madame la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Oui. Bien,
c'est une question qui va... tu sais, qui est un peu connexe. Est-ce que c'est
déjà arrivé que vous deviez retirer l'agrément d'un bureau coordonnateur?
M. Lacombe : Pas depuis
que moi, je suis en poste comme ministre, en tout cas.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons
procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'amendement introduisant, pardon, le
nouvel article 21.1 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Donc,
dans l'autre salle?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Donc, le nouvel article 2.1 est adopté. Monsieur le ministre,
l'article 22.
M. Lacombe : Oui. Madame
la présidente, donc, 22. L'article 46 de cette loi est remplacé par le
suivant : 46. Le ministre publie et tient à jour sur le site Internet de
son ministère une liste de tous les bureaux coordonnateurs agréés indiquant
pour chacun d'entre eux le territoire qui lui est attribué ainsi que la durée
de l'agrément qui lui a été accordé ou renouvelé.
C'est un article qui vient remplacer
l'article 46 de la Loi sur les services de garde éducatifs à l'enfance
afin que les informations concernant l'agrément des bureaux coordonnateurs
soient désormais accessibles sur Internet. Le nouvel article fait disparaître
l'obligation de publication à la Gazette officielle du Québec.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Y a-t-il des interventions? S'il n'y a pas d'intervention, nous allons procéder
à la mise aux... Oui? Madame la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Le nombre
de places qui est accordé ou le nombre de permis, est-ce que ça, c'est
disponible, aussi, en même temps ou...
Une voix : Oui.
Mme Labrie : Oui. O.K.
La Présidente (Mme D'Amours) : Monsieur
le ministre.
M. Lacombe : «Publié sur
le site Internet», attendez une petite seconde, «une liste de tout, chacun
d'eux, le territoire ainsi que la durée de l'agrément qui lui a été accordé ou
renouvelé». Bien, ce n'est pas spécifié, là, dans ça. Mais j'imagine bien que
si on publie l'agrément, implicitement, on publie parce que l'agrément inclut
le nombre de places.
Une voix : ...
M. Lacombe : Oui, c'est
ça. C'était publié dans la Gazette officielle?
Une voix : ...
M. Lacombe : C'est ça.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres interventions? Oui, madame la députée de Westmount Saint-Louis.
Mme Maccarone : Je
trouve que c'est bien que ça va être sur le site web, mais pourquoi plus dans
la Gazette officielle?
M. Lacombe : Je...
Une voix : ...
M. Lacombe : Est-ce
que... Oui, bien là, tu sais... Bien, la Gazette officielle, on l'aime quand
même, là. C'est ça, je...
Une voix : ...
M. Lacombe : Est-ce que
je dis ça comme ça? Bien, dans un souci de... encore une fois, je ne pense pas
que c'est quelque chose qui... je fais le lien avec tantôt, les évaluations des
bureaux coordonnateurs, je ne pense pas que c'est quelque chose qui va
intéresser les parents. Mais étant donné qu'on avait déjà une obligation de
publier ça à la Gazette du Québec... À la Gazette...
M. Lacombe : ...on conserve la
publication, si ça intéresse quelqu'un, mais en même temps, de le faire à la
Gazette, c'était peut-être moins... c'était moins 2022, là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres interventions? Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention, je suis
prête à mettre aux voix l'article 22. L'article 22 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Dans
l'autre salle?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Monsieur le ministre, l'article 23, s'il vous plaît.
M. Lacombe : Oui. Donc, on en
parlait tantôt : L'article 47 de cette loi est modifié par l'ajout, à
la fin, de l'alinéa suivant :
«Il peut aussi, de son propre chef, en
cours d'agrément, le modifier pour augmenter ou diminuer le nombre de places
déterminées en vertu de l'article 44. Dans le cas d'une diminution, les
modalités prévues à l'article 93 0.7 s'appliquent.»
Donc, c'est une disposition qui vise à
permettre au ministre d'augmenter ou de diminuer en cours d'agrément le nombre
de places donnant droit à des services de garde subventionnés, à répartir...
lors de son agrément, et prévoit que la ministre doit, avant de diminuer ce
nombre de places, notifier par écrit le bureau coordonnateur et lui donner au
moins dix jours pour présenter ses observations.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Madame la députée de Westmount Saint-Louis
Mme Maccarone : Je comprends
que la lecture, ça amène des inquiétudes. Est-ce qu'on parle vraiment de...
C'est comme si on dit qu'on va fermer les places en milieu familial. Je présume
que ce n'est pas ça qui est souhaité par l'article. Peut-être le ministre peut
juste expliquer qu'est ce qu'on souhaite faire dans un tel cas, parce que la
lecture, actuellement, ça fait penser que, mettons, quand le réseau est
complété, je comprends que ça ne serait pas pour le moment parce que la ministre
est en plein développement, mais, mettons, dans dix ans, le réseau est
totalement complété, est-ce que ça veut dire, un tel article pourrait être
appliqué, puis on peut fermer des places en milieu familial, puis convertir un
CPE, par exemple, un 5 000 places, un 1 000 places,
10 000 places?
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Bien, ça veut
dire qu'on se donne les outils pour répondre aux besoins des parents. Donc,
c'est sûr que c'est un cas qui est très, très hypothétique, mais dans un cas où
ces places-là seraient inutilisées, que les efforts de recrutement seraient
serait vain, si le gouvernement voulait les annuler, ces places-là, oui,
effectivement, il pourrait les annuler. Mais dans un contexte où on s'oblige
nous-mêmes à résorber les déficits, on s'oblige déjà ça dans la loi qu'on
étudie en ce moment, dans le projet de loi qu'on étudie en ce moment, bien,
vous comprenez que, nous, ce n'est pas dans notre intérêt d'annuler ces
places-là, parce qu'on veut qu'elles soient comblées. C'est plus rapide. En
plus de ça, ça coûte moins cher pour le gouvernement, une place en milieu
familial qu'une place en installation. Donc, nous, on y voit beaucoup
d'avantages, là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Madame
la députée.
Mme Maccarone : On parle des
places inutilisées?
M. Lacombe : Oui. Bien là,
c'est toute la longue discussion qu'on vient d'avoir avec la députée de
Joliette, là, sur le fait que, l'idée, ce n'est pas d'enlever des places pour
enlever des places, c'est surtout de les réattribuer. Mais ultimement, vous me
posez la question : Est-ce qu'il pourrait y avoir des places qui ne soient
plus offertes? Oui. C'est effectivement un pouvoir que le gouvernement va
avoir, mais si on en a besoin, on n'a aucune raison d'annuler ça, là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
Mme Maccarone : Est-ce que le
ministre aura une obligation de réaffecter ces places à un autre BC?
M. Lacombe : Oui. Bien là,
c'est tout dans la mécanique. On réfère à l'article 37 qui modifie
l'article 93... en fait, qui remplace l'article 93 par les suivants,
et là on réfère à 93.0.7 où on dit que : «Le ministre peut récupérer d'un
bureau coordonnateur les places qui lui ont été réparties s'il ne les rend pas
disponibles, afin de les répartir de nouveau, conformément à
l'article 93.0.1 ou à l'article 93.0.2 ou les annuler, comme je
disais. 93.0.2 st là aussi. Donc, tu sais, tout ça est très codifié, très
encadré. Ce n'est pas laissé juste au bon jugement, là.
• (17 h 20) •
Mme Maccarone : Mais dans le
futur, ce que ça veut dire, par contre, c'est : on peut reprendre un
10 000 places en milieu familial, par exemple, puis les réaffecter en
6 000 places en CPE.
M. Lacombe : Bien, ce n'est
pas comme ça que ça fonctionne. C'est à dire, si on décide de reprendre des
places en milieu familial parce que ça fait des années qu'on fait des efforts
de recrutement qui ne portent pas fruit, effectivement, bien, ces places-là
pourraient être annulées. Là, c'est l'hypothétique tout ça. Mais, si on décide,
par ailleurs, de lancer un appel... Si, la même année, on décidait d'enlever
1 000 places en...
17 h 30 (version non révisée)
M. Lacombe : ...milieu
familial puis que, dans un autre secteur du Québec, il y avait un besoin pour 1 000 places
en installation, on ne pourrait pas dire qu'on a converti ces places-là, qu'on
les a transformées, c'est des vases qui ne communiquent pas, là. Donc, les
places en milieu familial sont pour le milieu familial, on ne peut pas les
convertir en places en installation. Si on a besoin de places en installation,
on fait des demandes pour des places en installation dans nos instances
décisionnelles, au gouvernement. Si on a besoin de places en milieu familial,
c'est une autre chose.
Mme Maccarone : Ça fait
qu'il n'y a pas d'obligation de réaffecter ces places en milieu familial?
M. Lacombe : Bien, en
fait, je viens de vous donner l'article, là, puis de vous le lire. Je dis :
«le ministre peut récupérer, etc., afin de les répartir de nouveau conformément
à l'article 93.0.1 ou à l'article 93.0.2. Donc, il y a une façon de
les répartir, là, qui est codifiée. Sinon, effectivement, on peut les annuler.
La Présidente (Mme D'Amours) : Madame
la députée.
Mme Maccarone : Oui,
c'est ça. Mais il va falloir que je fais la lecture pour mieux comprendre les
modalités, parce que c'est de la façon qu'on lit, ce n'est pas clair, pour moi,
c'est...
La Présidente (Mme D'Amours) : Bien,
je peux vous donner du temps. Est-ce qu'il y a d'autres intervenants qui
voudraient... Oui, madame la députée de Joliette.
Mme Hivon : Bien, je
pense que ce qu'on aborde là, c'est quand même costaud, là. Parce que «le
ministre peut, en tout temps, de son propre chef, en cours d'agrément, modifier
pour augmenter ou diminuer le nombre de places déterminées», moi, je trouve que
c'est un gros pouvoir qui est conféré au ministre, ça fait que je pense ça va
vraiment être important. On a échangé tantôt sur la base de tout ça.
Je dois vous dire que, moi, ce n'est pas
parfaitement limpide dans mon esprit, ce qui motiverait le gouvernement à faire
ces redistributions-là. Parce que le ministre nous a dit : Il faut tenir
compte de l'équité, mais, en même temps, il nous a dit : On se comprend
qu'il n'y a pas un endroit au Québec où il y a un surplus de places
subventionnées. Donc, quand il veut faire ce rééquilibrage-là, c'est au nom de
quoi?
Puis l'autre chose, c'est que je pense
qu'il faut une prévisibilité, là. D'un point de vue d'une saine gouvernance
financièrement, les bureaux coordonnateurs doivent avoir une prévisibilité dans
leur financement. Comme le ministre nous l'a dit, le financement suit le nombre
de places qu'elles ont. Si, à un moment donné, l'année prochaine, on dit à tel
bureau coordonnateur : On vous retire, je ne sais pas, 300 places qui
sont vacantes, 100 places vacantes, ça a des répercussions sur
l'organisation du bureau coordonnateur. Pendant ce temps-là, on est en
transition pour accueillir les PNR. Donc, il faut quand même qu'ils aient une
prévisibilité de ressources comment ils font ça.
Donc, je me questionne beaucoup sur
l'ampleur du pouvoir que le ministre se donne de ne pas faire ça seulement au
moment du renouvellement de l'agrément. Je comprends en théorie qu'on veut une flexibilité.
Là, en plus, c'était trois ans pour renouveler l'agrément, on est passé à cinq
ans, donc ça n'aide pas si on veut agir plus tôt que plus tard. Mais, en même
temps, quand le ministre nous dit : Ah, si je décide de les retirer sans
l'accord, mettons, du bureau coordonnateur, je leur donne 10 jours pour
qu'il me fasse valoir leur point de vue, puis après je prends une décision, ça
m'apparaît quand même un pouvoir extrêmement large qui est conféré au ministre,
là. Donc, j'aimerais ça qu'il nous rassure un peu. Comment il va procéder
pour... Comment, dans les prochaines années, qui sont un moment où, justement,
on donne des nouveaux pouvoirs, on veut qu'il fasse les démarches pour aller
attirer des nouvelles éducatrices RSG... En même temps, ils vont accueillir les
PNR. Est-ce que c'est vraiment un pouvoir aussi large qu'on veut donner à une
période aussi charnière au ministre, là? Qu'il n'y ait pas plus de
prévisibilité?
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
vais suspendre les travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 17 h 36)
(Reprise à 17 h 40)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux, donc, M le ministre, la parole est à vous.
M. Lacombe : Merci, Mme
la présidente, je me rappelle ce qu'on est en train de...
La Présidente (Mme D'Amours) : C'était
à la... Bien, je peux peut-être redonner la parole à la députée de Joliette.
Mme Hivon : Oui. C'était
pour que le ministre nous expose comment il va arriver à prendre une décision
dans le contexte, avec énormément de fluctuations qu'on va vivre dans les
prochaines années, pour les bureaux coordonnateurs qui vont essayer de recruter
des personnes pour prendre les places, qui vont intégrer les PNR, que certaines
vont vouloir prendre des places potentiellement subventionnées. Donc, comment,
d'un point de vue de saine gestion administrative, on peut donner un pouvoir
aussi large au ministre de pouvoir décider en tout temps qu'il veut rapatrier
des places? Donc, je veux comprendre pourquoi il s'octroie un pouvoir aussi
large et comment ils veulent l'exercer, dans quel objectif?
M. Lacombe : Bien, moi,
je pense qu'on doit avoir ce pouvoir-là. Je pense que le contraire est
surprenant, c'est-à-dire de dire : Bien, actuellement, on ne peut pas
faire de modifications, là, sauf si le bureau coordonnateur est d'accord.
Évidemment, ça... on ne peut pas fonctionner comme ça. C'est très compliqué...
M. Lacombe : ...je vous donne
un exemple. Bureau coordonnateur de la région de Québec nous dit: Moi, je
prendrais des places de plus. On ne peut pas, en ce moment, faire de
redistribution. On en a qui sont inoccupés ailleurs au Québec, puis pas une
marge de manoeuvre normale, là, des centaines de places. Mais on ne peut même
pas dire, nous, là, comme gestionnaires à l'intérieur du ministère, bien là,
répartissons les ressources de façon stratégique. On ne peut pas faire ça,
actuellement. Moi, je pense que c'est un problème.
On ne veut pas mettre la hache dans le
milieu familial. On ne veut pas couper les gens du milieu familial, au
contraire, on veut lui donner des ailes. Mais, pour ça, il faut qu'on ait des
outils qui sont flexibles. Moi, je dis que le milieu familial fait partie de la
solution, parce qu'à chaque fois qu'on crée un milieu familial on fait diminuer
la liste d'attente. Ça coûte moins cher à l'État. Ça amène des vertus qui sont
différentes pour les enfants, entre autres, au niveau de l'attachement, la
maturité affective. La rapidité aussi de mise en place de ces services-là est beaucoup
plus rapide que dans les installations. Moi, j'espère qu'on va être capable de
toutes les combler. C'est optimiste de dire ça, mais je pense qu'il faut miser
là-dessus. Mais quand il y a... Donc, ce n'est pas seulement diminuer, là, les
agréments, les places à agrément, mais ensuite c'est aussi de pouvoir les
augmenter. On n'a pas ce pouvoir-là, actuellement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée de Joliette.
Mme Hivon : Mais le ministre,
tantôt, nous a aussi dit: Évidemment, il n'y a pas une région au Québec où il y
a un surplus de places subventionnées. Est-ce qu'il maintient ça? Est-ce
qu'il... je veux dire, c'est...
M. Lacombe : Bien oui, tout à
fait, là, il n'y a pas de région où il y a trop de places à 8,70$.
Mme Hivon : Ok. Donc, en
fait, ce qu'il veut nous dire, c'est qu'il y a des places où il y en a beaucoup
trop par rapport à d'autres endroits où on pourrait en manquer. Est-ce qu'il y
a des régions, en ce moment, où on manque de places en milieu familial, où il y
a un surplus d'intérêt? À Québec?
M. Lacombe : On a un exemple,
actuellement. Mais je veux juste clarifier ce que je dis, là, quand je dis
quand je dis qu'il n'y a pas une place au Québec où, au global, on a un surplus
de places subventionnées. C'est ça, globalement, quand on regarde ça, il n'y a
pas... ça n'arrive pas, là, qu'on a trop de places subventionnées qui sont
disponibles, je veux dire.
Mais bon, ça, c'est un fait, là, mais il
reste que si, au bureau coordonnateur, il y a des places qui sont inoccupées,
je ne sais pas, il y en a 500 qui sont inoccupées, bien, c'est clair qu'il faut
inciter le bureau coordonnateur à faire de la prospection puis de
l'accompagnement.
Mais si, par exemple, à Québec, on en a besoin, de
places, je pense qu'on peut aller piger là en attendant, les envoyer à Québec,
envoyer peut-être, je ne sais pas, moi, une centaine à Québec en disant: Bien
là, il te reste quand même une très bonne marge de manoeuvre, là, toi, je ne
sais pas, en Outaouais. Même si, au total, on manque de places subventionnées,
ces places-là ne sont pas attribuées, sont comme sur la tablette. Moi, je pense
que ça doit devenir un peu comme des vases qui peuvent communiquer pour
augmenter ou pour diminuer, pour repartager ça un peu partout.
Mme Hivon : Mettons que
l'Outaouais dit oui ou que le ministre, de son propre chef, dit: Je vous en
enlève 200 pour les envoyer à Québec, puis que l'Outaouais développe un
superprogramme de recrutement entre temps, il y a plein de PNR qui développent
un intérêt, qui veulent, dans deux, trois ans, avoir des places, est-ce que le
ministre va redonner des places, donc reprendre des places d'une autre région
puis là dire à l'Outaouais: Vous aviez donné des places à Québec, mais vous en
avez encore besoin parce qu'il n'y avait pas de... partout, il n'y avait pas de
surplus? Donc, c'est comme ça que le ministre va jouer au fil du temps.
M. Lacombe : Oui, mais là...
Je dirais, ultimement, oui. Mais avant qu'on se rende là, là, puis qu'il y ait
un jeu, il faut se donner une période de transition. On va accueillir, pendant
les quatre prochaines années, des PMR, puis il faut que tout le monde ait une
marge de manoeuvre suffisante, là. Parce qu'à un moment donné, moi-même, là, je
me suis dit: On est allé loin dans ce processus-là. On s'est dit: Est-ce qu'on
va les récupérer, ces places-là? Puis on repart sur des nouvelles bases, et
tout, puis je me suis dit: Non, parce que, de toute façon, on s'en vient avec
le rapatriement des PRN, ça ne sert à rien, là. Il faut laisser ces places-là
au jeu dans le réseau. Donc, c'est pour ça qu'on les a laissées là, que j'ai
décidé de les laisser là.
Et donc, là, oui, moi, je suis tout à fait
d'accord, il faut leur laisser une marge de manoeuvre, mais il faut aussi se
donner le pouvoir d'agir quand on a besoin. Comme, là, dans le coin de Québec,
Sainte-Foy, on a une demande d'augmenter de plus d'une centaine de places. On
ne peut pas. Puis là, moi, je trouve que ça n'a pas de sens. Donc, il faut que
la loi nous donne ce pouvoir-là, tu sais, c'est des places, ça appartient... ça
n'appartient pas aux bureaux coordonnateurs, là, tu sais, c'est un bien public,
là. Il faut qu'on soit capable de l'attribuer aux endroits où on en a le plus
besoin. Puis si, après ça...
M. Lacombe : ...on va les
combler.
Mme Hivon : Moi, le
souci principal que je veux transmettre au ministre, c'est que je pense qu'on
rentre dans une période de grands changements avec les PNR, avec la période de
transition, avec le fait qu'on espère qu'il va y avoir des nouveaux moyens qui
vont susciter de l'intérêt pour avoir aussi des RSG qui vont lever la main pour
venir prendre les places. Donc, je pense que ça prend une période aussi de
stabilité, compte tenu du fait que le ministre lui-même le dit que, quand on
retire des places, ça diminue évidemment la subvention. Ça veut dire des
employés en moins, ça veut dire... Donc, je pense que tout le monde doit
bénéficier quand même d'une période d'accalmie puis que ce pouvoir-là, qui est
très, très large, je ne vois pas trop comment le ministre exercerait ça dans
six mois, dans un an. Et donc c'est pour ça que je me demande : Est-ce
qu'on n'est pas mieux de, justement, prévoir une période de transition avant
que ce pouvoir-là ne soit effectif comme ça, là, ou une période de délai plus
longue pour avis aux concernés, là?
M. Lacombe : Bien, tu
sais, prenons le cas actuel, là. C'est aussi un souci de bonne gestion, là. Tu
sais, imaginez, imaginez la situation. On a un bureau coordonnateur... On a
plus de 23 000 places, là, selon les dernières données que j'ai, là,
qui sont inoccupées en milieu familial. Je vois la députée de Sherbrooke qui
note... Et donc, là, ça, dort. C'est autorisé, là, mais ça dort. Sainte-Foy, on
a un bureau coordonnateur qui me dit : Bien là, moi, j'aimerais avoir 140 places
de... je dis 140, là, j'espère que c'est le bon chiffre... de plus à
l'agrément. Là, on lui dit : Bien, d'abord, ce n'est pas... On ne peut pas
réattribuer. Il y a beaucoup de bureaux coordonnateurs qui ont plus de
300 places vacantes. On ne peut pas accéder à sa demande, mais on modifie
son agrément et donner ça. Ça amène toute la réflexion : Est ce qu'on va
vraiment, comme ministère, être en demande budgétaire pour créer des nouvelles
places, alors qu'on en a 23 000 qui dorment sur une tablette? Ça... Tu sais,
je n'ai aucune crédibilité si je me présente devant mes collègues, Finances,
Trésor, en leur demandant ça alors que j'en ai 23 000 qui ne sont pas
occupées. Il faut être capable d'avoir une flexibilité.
Est-ce que, dans ce cas-ci, on pourrait
l'utiliser? Tout à fait. Moi, je pense que ça, c'est un cas simple. On est
capables d'aller piger à gauche puis à droite ou juste un endroit puis
dire : Parfait, on te les donne. Mais est-ce que ça va être généralisé?
Moi, je suis d'accord avec vous, là, non, parce qu'il faut qu'on leur laisse
cette marge de manoeuvre là. D'abord, on leur donne maintenant une obligation
dans la loi de faire de la prospection. Puis, ensuite de ça, le bassin de gens
qui vont venir les voir au cours des quatre prochaines années va être énorme,
là. Ça fait que je suis d'accord avec vous, là, ça ne sera pas... Mais il faut
qu'on ait la possibilité de le faire quand on en a besoin, par contre.
Mme Hivon : Mais je
pense que la suggestion que je ferais au ministre, dans le réel des choses,
c'est que, pour s'assurer de minimiser au maximum l'instabilité des BC dans
cette période charnière, ce serait que, si on doit absolument transférer des
places, je comprends le cas de Québec, c'est qu'on dise pas à l'Outaouais, un
BC : On va te prendre 100 places, avec les impacts financiers que ça
a tout de suite sur toi, puis on va les transférer, mais on va en prendre cinq
là, cinq là, cinq là, puis on va garantir une stabilité financière pour que
vous passiez à travers votre période de transition.
M. Lacombe : Tout à
fait. Tout à fait. Mais...
Mme
Hivon
: Je
voudrais juste être rassurée là-dessus parce que c'est sûr que de perdre un BC
qui perdrait 100 places, à qui on dirait : On t'en enlève 100 puis on
les envoie à un BC à Québec, il va avoir un impact direct, donc, alors qu'on
est dans une période où il peut être justement en prospection, il va accueillir
des PNR. Donc, je ne sais pas, concrètement parlant, mais je pense qu'on
devrait quand même garantir une stabilité financière.
M. Lacombe : Bien, tout
à fait. Puis, tu sais, là, on entre dans les façons de faire du ministère,
mais... Nous, là, on veut que ces places-là soient offertes... au plus sacrant.
Plus il y en...
• (17 h 50) •
Mme Hivon : Mais pas
n'importe comment.
M. Lacombe : Pas
n'importe comment. Mais, tu sais, plus il y en aura de faites, là, plus notre
vie va être simplifiée, là. Moi, à chaque place qui se crée en milieu familial,
ma vie professionnelle est plus belle. Ça fait que, tu sais, je veux que ça
arrive. Puis, pour que ça arrive, il faut que les bureaux coordonnateurs aient
les moyens de développer ça. Leur financement, là... je pense ça va répondre à
votre question. Le financement des bureaux coordonnateurs, il est établi en
fonction du nombre de places à l'agrément, mais ce n'est pas une place équivaut
à x dollars. Ça fonctionne par strates. Donc, on est capables, là, de
dire : Si on enlève 60 places à ce BC là, ça ne touche pas son
financement. On envoie ça dans un BC, parce que c'est des places autorisées qui
peuvent être financées par le gouvernement. On n'est pas en demande budgétaire
pour rien. On est capables d'envoyer ça puis on garde une marge de manoeuvre au
BC pour qu'il soit capable d'avoir les ressources humaines pour développer...
M. Lacombe : ...des places.
Moi, je pense qu'avec cette... avec ça, on est capable, là.
Mme Hivon : Bien, je pense
qu'on a le même objectif, donc c'est que ça marche puis qu'il y en ait qui se
crée, puis qu'on diminue la liste d'attente. Ça fait que ça, il n'y a pas de
doute. J'aimerais juste ça que le ministre, tu sais, il nous dise clairement
qu'il n'a aucun objectif de diminuer, dans les prochaines années, le
financement des bureaux coordonnateurs parce qu'il veut justement leur donner
tous les moyens pour qu'ils remplissent leur mission d'aller offrir ces
nouvelles places là.
M. Lacombe : Ce n'est pas ça
l'objectif. Ce n'est pas du tout ça l'objectif. Je dis toujours la vérité, là,
donc, est-ce que ça peut arriver? Peut être - moi, je ne le sais pas, là - mais
ce n'est pas du tout, du tout, du tout ça l'objectif. Ce serait
contre-productif parce que si, là, imaginez, là, qu'on est... Il y a un
gouvernement qui arrive, ce serait une très mauvaise décision, là, de vouloir
sauver de l'argent comme ça. Parce qu'un gouvernement qui arrive puis qui
dit : Bien là, il faut faire l'équilibre budgétaire. Ça fait que là on
peut rapatrier ces places-là qui ne sont pas offertes, puis ça va baisser le
financement des bureaux coordonnateurs. Ça fait qu'on va sauver quelque... pas
tant d'argent que ça, là. On va être capable de sauver quelques centaines,
quelques millions de dollars là. Bien, le gouvernement qui fait ça, là, au lieu
de miser sur le milieu familial, bien, il tombe en déficit de places,
probablement aussitôt qu'il y a des besoins, parce que là il arrête la
prospection en milieu familial. Qu'est-ce qu'il fait? Bien, il est obligé de se
faire autoriser des places qui coûtent deux fois plus cher en installation, ça
fait qu'on ne sauve pas un cent, là. Ça fait que... même que ça nous coûte plus
cher ultimement. Ça fait que, tu sais, je pense vraiment que les gens qui font
des compressions budgétaires habituellement sont des gens qui savent compter,
là, puis je pense qu'ils réaliseraient bien qu'il n'y aurait pas d'argent à
faire en coupant le bureau coordonnateur
Mme Hivon : C'est pour ça
que, dans cette optique-là, j'encourage le ministre à prendre l'engagement de
ne pas toucher au financement pour une période x. C'est juste que je pense que
ça rassurerait tout le milieu. Vous vous rappelez quand l'AQCPE est venu. Ils
ont fait part de cette inquiétude-là - je n'invente pas ça dans ma tête, là, -
de savoir, là, on a une période de transition, de ne pas avoir une prévisibilité,
de savoir peut-être qu'il va y avoir des places de transférées, peut-être que
ça pourrait avoir un impact sur le budget de fonctionnement. Je pense que dans
l'optique exactement où le ministre le dit, que ce ne serait pas de la saine
gestion d'aller peut-être épargner - je ne sais pas - un 50 000, un
100 000 pour après se créer de l'instabilité puis ne pas donner de
prévisibilité. Je pense que le ministre devrait juste dire : Pour la
période de transition x, on devrait garantir, là, qu'il n'y aura pas de baisse
de financement des bureaux coordonnateurs.
M. Lacombe : Bien, c'est ça
l'objectif, là. Mais, tu sais, prendre des engagements comme ça, ça nous
revient toujours dans la face à un moment donné, parce qu'il y a quelque chose
qu'on n'avait pas prévu, puis là il faut agir, puis là on s'est... Tu sais,
moi, je veux juste dire, là : Ça ne devrait pas arriver. Ce n'est pas ce
que je souhaite puis... Bien là, mon mandat finit bientôt, de toute façon, là,
mais, moi, ce n'est pas du tout ça que je souhaite, puis ce n'est pas construit
comme ça, puis on a besoin de tout ce monde-là. Puis honnêtement, là, avec les
augmentations de budget qu'on a eues au ministère de la Famille, là, tu sais,
c'est des sommes qu'on peut autofinancer, là, pratiquement, ce qu'on sauverait
en les coupant, là, dans leur agrément. Ça fait que ce n'est pas... Tu sais,
sur le budget total du ministère qui va dépasser, tu sais, en tout cas, c'est
irrelevant, là, c'est une goutte d'eau.
Mme Hivon : Je comprends ce
que le ministre dit puis je suis prête à croire en sa bonne foi, mais justement
il dit que son mandat se termine. On ne sait pas de quoi l'avenir est fait.
Puis quand on fait des lois, on les fait pour la postérité. Puis je pense que
personne ici ne souhaiterait qu'il y ait de mauvaises surprises avec d'autres
orientations qui pourraient être prises par un autre ministre, par un autre
gouvernement. Moi, je pense qu'on devrait écrire quelque part, qu'il y a une
période de transition.
M. Lacombe : Dans la loi?
Mme Hivon : Quelque part ou,
je veux dire... Bien, il n'y a rien d'impossible, là. On peut tout faire dans
une loi, donc...
M. Lacombe : Non, mais on
est dans une logique de développement, je veux dire, je ne pense pas qu'on va
inclure dans la loi qu'on ne coupera pas le financement... Tu sais, je ne vois
juste pas comment... On est dans une logique de développement. On met sur pied
des incitatifs de démarrage, qui coûtent des millions, tu sais, ça fait qu'on
est résolument tournés vers le développement. Tu sais, on vient d'investir plus
d'un milliard par année de plus que ce qu'on investissait dans nos services de
garde. Moi, je pense que ça parle de soi-même, là.
Mme Hivon : Moi, je fais
juste dire que minimalement, madame la Présidente, si le ministre le disait
puis prenait, au nom de son gouvernement, cet engagement-là, ça rassurerait
beaucoup, puis on ne serait pas en train de se creuser les méninges puis on
dirait après, s'il y a un changement : Bien, le prédécesseur avait pris
l'engagement. Ce n'est pas normal qu'on soit en train de couper à gauche, à
droite des budgets de bureaux coordonnateurs dans une période de transition
avec autant d'instabilité.
M. Lacombe : Je ne pense
même pas honnêtement que je peux m'engager à dire que le gouvernement...
M. Lacombe : ...pas parce
que, je veux dire, si jamais il y avait une commande de ci ou de ça, tu sais, à
un moment donné, on a des directives à suivre. Mais ce que je sais que je peux
vous dire, là, c'est que moi, je m'engage, d'ici la fin du mandat... parce que
je contrôle ce, moi, que je contrôle, là. Mais l'engagement que je peux
prendre, c'est que, moi, d'ici la fin de mon mandat, si on a la réattribution
de places à faire, ce sera en nous assurant, là, que dans les bracket de
financement, on fait tout ce qu'on peut pour ne pas les couper, là, pour donner
le maximum de ressources, puis pas couper de ressources financières aux bureaux
coordonnateurs pour qu'ils soient capables de développer les places qu'ils ont,
puis d'intégrer les PNR. L'engagement que je prends, là, moi, là, c'est que, si
c'est moi qui est en poste, là, je vais m'assurer de piger où je peux piger
dans ce bassin-là avant d'aller couper leur financement. Je vais peut-être me
faire chicaner par d'autres, tout ça, là.
Mme Hivon : Je ne
penserais pas.
M. Lacombe : Mais c'est
mon intention.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Merci. Je
vais avoir quand même plusieurs questions. Bon. Le ministre a répondu à une
d'entre elles en me disant qu'il y avait 23 000 places non réparties
en ce moment. J'aimerais ça savoir comment ça a évolué, dans les derniers mois,
ces chiffres-là. Donc, 23 000, c'est le chiffre le plus récent. Disons, si
on se place il y a un an, il y en avait combien? Puis j'essaie de voir combien
ont été finalement réparties, là, dans la dernière année par exemple.
M. Lacombe : Il y a un
an, le dernier chiffre, c'est 23 000. Il y a un an, je ne me rappelle pas
exactement on était à combien, mais c'était dans les mêmes... c'était dans les
mêmes eaux. Mais on aura l'occasion de revenir plus tard avec des chiffres plus
à jour sur l'évolution du milieu familial.
Mme Labrie : À quelle
occasion?
M. Lacombe : Bien, plus
tard, là. De toute façon, ce n'est pas le bon forum pour parler de ça, là.
Mme Labrie : Bien, je
pense que c'est le bon endroit.
M. Lacombe : Bien, les
crédits s'en viennent en plus. Vous allez me poser quelques questions
là-dessus.
Mme Labrie : Bien, on va
en poser surtout si on n'a pas les réponses aujourd'hui. Mais, en tout cas,
j'entends que c'est stable, c'est stable depuis un an.
M. Lacombe : Il y a une
amélioration.
Mme Labrie : Il y a une
amélioration faible puisqu'on me dit que c'est quand même similaire aux
chiffres de l'année passée. Donc, il n'y a pas eu un mouvement de masse de
milieux qui souhaitaient être régis par un bureau coordonnateur.
M. Lacombe : Je vais invoquer
mon droit de garder le silence.
Mme Labrie : Ah! mon
Dieu. O.K. Quand les places ne sont pas réparties, j'entends qu'il y a quand
même, une partie des fonds qui va aux bureaux coordonnateurs parce que ces
places-là lui sont attribuées, même s'ils ne les gèrent pas vraiment parce
qu'elles ne sont pas utilisées puis qu'il ne fait pas donc l'évaluation de ces
milieux-là, ni l'accompagnement parce qu'elles ne sont pas utilisées. Eux
autres, leur financement n'est en rien modifié par le fait que, par exemple, le
tiers des places qui leur sont attribuées ne sont pas réparties, même plus que
ça. Ça ne change rien à leur financement. Mais le reste de l'argent qui
servirait à subventionner la place finalement puis à être versé aux éducatrices
qui les prennent en charge, il arrive quoi avec?
M. Lacombe : Bien, cet
argent-là, et pas dans les crédits du ministère de la Famille à ce moment-là.
Donc, les places nous sont octroyées, mais les crédits ne sont pas immobilisés,
là, au ministère. Les crédits ne sont pas attribués.
Mme Labrie : Ça fait que
ça retourne au fonds consolidé.
M. Lacombe : Bien,
c'est-u le fonds consolidé? Là, je ne le sais pas, là. Mais ce n'est pas... ce
n'est pas octroyé dans nos crédits en tout cas.
Mme Labrie : O.K.
Combien le ministre attend de PNR dans le réseau, là, d'ici l'entrée en vigueur
des dispositions de la loi d'ici quatre ans? Il s'attend d'en ajouter combien?
M. Lacombe : Nos...
notre pronostic pour les PNR, bien, il y a eu l'analyse d'impact réglementaire
qui a été produite, là, puis ça... en tout cas, c'est toujours très
approximatif parce qu'on se base sur des... mais moi, je pense que... je pense
que... excusez-moi, je pense que... Pouvez-vous répéter votre question? J'essaie
de me concentrer, excusez-moi.
Mme Labrie : Je veux
savoir c'est quoi l'estimation parce que, dans quatre ans, là, les dispositions
pour les PNR vont entrer en vigueur.
M. Lacombe : Oui.
Combien de PNR on a?
Mme Labrie : Combien on
s'attend de PNR qui reviennent dans le réseau?
M. Lacombe : Bien, je
vais dire le plus possible parce que, dans notre analyse d'impact
réglementaire, il y a... Il y a une cible qu'on s'est donnée, mais, moi, je
préfère me dire qu'on est capable d'être encore plus, plus ambitieux que ça,
parce qu'en même temps, là, c'est tellement, là... tu sais on se base... puis
on essaie de faire les calculs les plus... on ne veut pas avoir l'air trop
optimiste, mais, en même temps, on n'est pas non plus pessimiste.
Mme Labrie : La cible.
1laco Mais la cible, on est à combien,
Louis-Philippe? On est à... on est?
Une voix : ...
• (18 heures) •
M. Lacombe : Oui, c'est
ça. On pense qu'il y a à peu près 30 % des PNR qui vont refuser des se
joindre à... mettons, 33 %, là. Je pense que dans... on était à deux
tiers, un tiers.
Mme Labrie : O.K. Mais
ça fait combien de places, là, disons, sur les 23 000 qui sont non
réparties? En ce moment, là, combien risquent d'être consacrées à recevoir les
PNR?
M. Lacombe : Deux tiers,
c'était 8 000....
18 h (version non révisée)
M. Lacombe : ...8 000
quelques, là. Mais là, vous pouvez aussi me dire juste ce que vous voulez
savoir, là, la finalité, oui.
Mme Labrie : Non, mais
j'essaie d'avoir le portrait de la situation parce que c'est de ça dont on
parle, là, en ce moment. Donc, il y en a probablement 8 000 qui vont être
attribuées au PNR, qui vont se joindre au réseau dans les prochaines années,
c'est ça? C'est l'estimation, puis là on souhaite que ça soit plus, évidemment,
on souhaite que ça soit 100 %, mais...
M. Lacombe : On peut se
donner cet objectif-là.
Mme Labrie : O.K. O.K.
Ensuite, là, vous avez dit qu'il y en a, en ce moment, des bureaux
coordonnateurs donc toutes les places à l'agrément sont réparties. C'est ça?
M. Lacombe : Oui.
Mme Labrie : Vous avez parlé
de Québec. Est-ce que c'est le seul?
M. Lacombe : Non, ce n'est
pas le seul. Là, je ne connais pas la liste par coeur, par exemple.
Mme Labrie : O.K. Mais dans
ces endroits-là...
M. Lacombe : Vous êtes dans
les questions précises aujourd'hui.
Mme Labrie : Bien, c'est
parce que c'est quand même un enjeu important. Dans ces endroits-là, en ce
moment, ça veut dire que ce n'est pas possible pour une personne qui souhaite
soit devenir un milieu régi et qui est une PNR en ce moment et qui souhaite
être régie, ce n'est pas possible de rejoindre les réseaux en ce moment, par
exemple dans le bureau coordonnateur dont vous parlez à Québec...
M. Lacombe : Pas
subventionnées...
Mme Labrie : Elles peuvent
devenir régies...
M. Lacombe : Non
subventionnées.
Mme Labrie : Non
subventionnées. Donc, elles pourraient se conformer à la loi quand même, en ce
moment.
M. Lacombe : Oui.
Mme Labrie : O.K. Puis
quand...
M. Lacombe : Donc, tantôt,
les PNR dont vous parlez, là, ça ne veut pas dire qu'elles vont vouloir offrir
des places non subventionnées. Mais je ne veux pas vous scooper, là, sur une
prochaine intervention, mais cet argent là, tu sais, par ailleurs, ce n'est pas
de l'argent qui est mis dans un petit compte, là, de côté, là, puis qui peut
être utilisé. C'est si on en a besoin, les places vont vous être octroyées,
mais par ailleurs, on a aussi beaucoup en demande sur autre chose, tu sais, puis
je le disais, là, on a augmenté notre budget de plus d'un milliard. En fait, je
ne devrais pas dire notre budget, là, parce que, par exemple, la hausse du
crédit d'impôt n'en fait pas partie, de notre budget, mais en termes de
dépenses gouvernementales, dans le cadre du grand chantier, on est à plus d'un
milliard de dollars par année. Ça fait que, tu sais, on ne perd pas d'argent,
là, tu sais. Ces places-là en milieu familial, qu'on n'a pas à nos crédits, par
ailleurs, on est en demande d'argent sur bien, bien d'autres choses, ça fait
que c'est géré de façon séparée.
Mme Labrie : Bien, en fait,
ma prochaine question, c'était quand le ministre retire des places à
l'agrément, est ce qu'il y est obligé de les réattribuer à un autre bureau
coordonnateur ou il peut aussi s'en servir pour créer des places autrement, par
exemple en installations? Puis je pose la question parce que là on nous dit :
Bon, il y en a 23 000 qui sont non réparties. On estime qu'il y en a 8000
dont on va avoir besoin pour accueillir les PNR qui vont se joindre au réseau,
disons qu'on se garde un petit lousse puis quelques milliers de plus qui vont
venir parce qu'elles n'avaient pas de milieu familial avant mais elles décident
de se lancer dans la profession de responsable de services éducatifs en milieu
familial, il va en rester quand même plusieurs milliers, là, de non réparties.
C'est quoi les possibilités du ministre? Est-ce qu'il est obligé de les
répartir à d'autres bureaux coordonnateurs ou il peut les attribuer à des projets
d'installations et donc bonifier des appels de projets?
M. Lacombe : Bien, on a eu
cette discussion-là tantôt avec la députée de Westmount. Saint-Louis, c'est
séparé. C'est vraiment séparé. On a des places en milieu familial, on a des
places en installation qui sont octroyées dans le cadre de l'appel de projets.
Ça fait que moi, comme ministre, là, dans le cadre du Grand Chantier, quand on
a dit : On fait un appel de projets de 17 000 places, bien, les
Finances ou le Trésor ne me disent pas : Bien, là, il faut que tu
convertisses tes places. Tu sais, on n'est pas... des places en milieu
familial, on n'est pas là, là. Tu sais, si on a besoin de places en
installations, on demande des places en installations. Si on a besoin de faire
fonctionner les places en milieu familial parce qu'on trouve des gens pour les
offrir, bien, là, on les a. C'est deux choses séparées.
Mme Labrie : Bien, je
comprends que c'est deux choses séparées, mais si on fait le calcul, là, c'est
quand même au moins 10 000 places qui vont en rester virtuelles
probablement, si ce n'est pas 15 000, là. Parce que le ministre nous dit
que sur les 23 000 il y en a besoin... il estime en avoir besoin de 8 000
pour les PNR, il en reste 15 000. Mettons qu'on se garde du lousse, là,
pour les autres qui initient un nouveau milieu familial, ça laisse quand même
plusieurs milliers de places qui vont continuer de flotter, pour lesquels les
bureaux coordonnateurs vont continuer de recevoir des subventions pour les
gérer, mais qu'il n'y a pas de demande, là. Tu sais, elles sont là depuis
longtemps, là, ce n'est pas comme si c'était un nouveau problème, là, le fait
qu'elles ne soient pas en demande, ces places-là, pour...
M. Lacombe : Est-ce que vous
voulez faire un lien avec la conversion, mettons, d'installations non... Parce
que si c'est ça l'objectif, là, je vous vois venir, quand même, là, mais...
Mme Labrie : Bien, ce que je
suis en train de dire, c'est : Combien de temps on va laisser ça aller, de
se dire il y a 10 000, 15 000 places qui dorment sur des
tablettes encore après avoir accueilli, là, toutes les PNR qu'on espère voir
venir dans le réseau. Ces places-là continuent de flotter sur des tablettes,
là...
Mme Labrie : ...c'est de
l'argent qui est demandé au ministre des Finances, finalement pas utilisé, qui
continue, bon, de servir à on ne sait pas trop quoi, alors que, bien, peut être
qu'il y aurait moyen de développer des places autrement, là.
M. Lacombe : Bien là, c'est
comme... il y a deux visions, là. Tu sais, c'est... Moi, je pense qu'il faut
effectivement laisser le temps aux PNR dans une période de transition de venir
avant de faire l'inventaire. Puis ça, je l'ai dit clairement, là. Au début du
mandat, moi, je voulais reprendre ces places-là, puis à un moment donné je me
suis dit : Ah! Non, non. Parce que là on va reprendre... Ça n'a pas de sens, on
ne fera pas ça. On va... On veut que les PNR se régissent. Ça fait que j'ai
pris la décision de les laisser là. Donc, conséquemment, puis je suis d'accord
avec la députée de Joliette, il faut laisser le temps au réseau d'intégrer le
maximum de PNR, de voir quel choix les PNR vont faire, subventionné, pas
subventionné, puis dans 4... puis là, tu sais, disons dans 5 ans, 6 ans, on
aura développé toutes nos places en installation aussi. La période de
transition pour les PNR sera finie. On fera le bilan à ce moment-là. Mais là,
on est vraiment...
Aujourd'hui, là, moi, je ne peux vraiment pas vous
dire à quoi ça va ressembler, là. Tu sais, je pense, les parents vont tous
avoir une place, mais, tu sais, dans quel type de service? Là, ça, c'est
difficile pour moi de répondre à ça puis de vous dire il va rester combien de
places non réparties. Mais à ce moment-là, effectivement, que si tous les
enfants ont une place puis qu'il y a des places qui dorment sur les tablettes,
bien, ce n'est pas de l'argent qui est dans nos crédits, donc ce n'est pas une
compression, mais on sera capable de dire : Bien là, tu sais, ces places-là,
est-ce qu'on en a vraiment besoin? Je ne sais pas, tu sais, dans le cadre de...
globalement, le gouvernement, comment on va gérer ça à ce moment-là, comment
les gens qui seront là vont gérer ça. Mais je pense qu'effectivement, on va
avoir une question à se poser parce qu'on va avoir ces places-là sur papier,
inutiles, pas les crédits, parce qu'on n'a pas besoin des crédits. Ça sera une
question que les gens, à ce moment-là, qui seront au ministère de la Famille se
poseront.
Mme Labrie : Mais de ce que
j'entends du ministre, donc, il n'a pas besoin de lattitude législative pour
pouvoir faire autre chose avec ces places-là, il peut déjà... Il n'a pas besoin
éventuellement d'aller les récupérer si elles restaient toujours en flottement
sur une tablette pour pouvoir développer d'autres types de places. Il n'a pas
besoin de cette disposition-là.
M. Lacombe : ...on va avoir
le pouvoir de les récupérer avec ce qu'on se donne comme pouvoirs. On va avoir
le pouvoir de les récupérer, mais c'est que ça ne communique pas. Si j'ai un besoin
pour des places en installation, je demande des places en installation. Si
j'ai... Donc, je vais avoir mon collègue Eric Girard, puis là je dis : Bon,
Eric, on a un besoin, etc. Puis Eric est très ouvert aux services de garde, ça
fait qu'il nous donne ce qu'on a besoin, mais... Je n'ai pas besoin de négocier
pour dire : Oui, bien là, on va convertir ces places-là en milieu familial.
Non, on n'a pas les crédits de toute façon. Ça fait que ce n'est pas dans notre
portefeuille actuellement. Si on en a besoin, on va l'avoir. Mais actuellement,
on ne l'a pas. Donc, on n'a pas besoin de faire de troc ou d'échange. Ce n'est
pas de l'argent qui dort dans nos coffres. C'est de l'argent qui est utilisé
ailleurs dans le budget, là, du gouvernement.
Mme Labrie : Puis là, en ce
moment, la façon dont l'article est formulé, le ministre peut aller les
rechercher même si ce n'est pas pour les réattribuer.
M. Lacombe : Bien,
ultimement, ça pourrait être possible, effectivement, oui.
Mme Labrie : Parce que, quand
on lit, ça dit qu'il peut modifier ou augmenter le nombre de places pour
l'agrément, mais ça ne dit pas «pour aller les réattribuer à un autre bureau
coordonnateur. Il peut le faire, peu importe.
M. Lacombe : Bien là, il y a
comme un jeu de ping-pong, là, où on dit... on fait référence à d'autres
articles. Puis un de ces articles-là, qui est sous l'article 93, je pense,
c'est 93.0.7... 93.0.3.
Une voix : ...
M. Lacombe : C'est l'article
37 du projet de loi. On dit qu'on peut les réaffecter «en vertu de...», puis là
il y a deux autres renvois à deux autres articles ou les annuler, là.
Mme Labrie : ...donc il peut
les annuler. C'est ça que je comprenais.
M. Lacombe : C'est ça, exact.
C'est ça, je vous dis, là, c'est une possibilité, oui.
Mme Labrie : Mais il n'aurait
pas besoin de les annuler pour pouvoir développer en installation à la place.
C'est ce que le ministre m'a confirmé deux fois, là.
M. Lacombe : C'est ça...
Bien, actuellement, c'est...
Mme Labrie : Il peut les
annuler, mais il n'a pas besoin de le faire pour se donner le droit de les
développer autrement.
M. Lacombe : C'est ça.
Meilleur exemple, c'est actuellement, là. On développe 37 000 nouvelles places
puis on en a 23 000 qui dorment en milieu familial, entre guillemets. Mais
comme je dis, ce n'est pas de l'argent qu'on a puis qui attend d'être dépensé.
• (18 h 10) •
Mme Labrie : OK. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : D'autres
interventions? Madame la députée de Joliette.
Mme Hivon : Oui. Puis, dans
la philosophie du ministre, moi, je comprends bien, là, installation, pas vase
communicant avec milieu familial, il s'enligne avec son chantier pour
développer toutes les places en installation qui sont requises pour avoir le
nombre de places requises par rapport aux besoins. Il n'y a pas une partie de
sa tête qui calcule, qui fait des hypothèses : J'ai mis...
Mme Hivon : ...le chiffre pour
le nombre de places en installation que je veux développer parce que je pense
que, d'ici 2 ans, je vais avoir 30 pour cent de mes places en milieu
familial vacantes, en ce moment, qui vont trouver preneur. Dans ses calculs,
là, pour répondre à l'ensemble des besoins qui sont nommés par les parents du
Québec, quelle place il fait, dans son analyse, à toutes ces places vacantes en
milieu familial?
M. Lacombe : Bien, le choix
que j'ai fait, c'est de... Parce que le milieu familial... Puis, tu sais, je
sais qu'il y a des... Je me suis parfois fait attaquer à l'effet que je ne
croyais pas au milieu familial, etc. Je ne sais pas d'où ça sort, là, parce
que, tu sais, les dernières négos le démontrent les incitatifs, etc. Mais il
reste que, malgré toutes les vertus que moi j'y trouve, c'est un milieu qui est
beaucoup plus instable que les installations. Donc là, le calcul que moi j'ai
dû faire... puis c'est un calcul qui a coûté plus cher au gouvernement. Si on
avait voulu être plus économe, on aurait pris le milieu familial en
considération. Là on s'est dit dans le 37 000 places qui nous manquent, si
on mise sur le milieu familial en disant : Bien, une partie de ça... je
pense que j'aurais été capable de vous défendre puis ça aurait été logique,
mais, dans les faits, moi, je pense qu'il y aurait eu un grand risque que des
parents se retrouvent le bec à l'eau, pas de place dans 4 ans, puis moi,
comme ministre, j'aurais dit : Oui, oui, tout le monde va en avoir une. Ça
n'aurait, à fin, ça n'aurait pas été glorieux. Donc, on a fait le choix d'y aller
seulement en installation avec les 37 000 en se disant, oui, ça coûte plus
cher, mais on va être certain.
Par contre, on sait que les besoins,
pendant ce temps là, vont augmenter, là. À l'heure où on se parle, la photo
qu'on comprend c'est 37 000, mais il continue à avoir une croissance de
population, il continue d'avoir des... donc on sait qu'il va continuer à avoir
un besoin. Et moi, je mise sur le milieu familial, c'est pour ça qu'on a mis
des incitatifs. On ne le laisse pas mourir, là. On a mis des incitatifs et on
continue, tu sais. Donc, je pense que ça va aussi nous servir dans le futur à
ce que plutôt qu'on soit obligés de lancer un appel de projets quand il y aura
un déficit de places, bien, que ce déficit-là, on le prévienne parce qu'on aura
misé sur le milieu familial. Ça fait que comme ça, je trouve qu'on a
probablement un meilleur équilibre.
Mme Hivon : Puis évidemment
le ministre et moi, on n'a pas la même philosophie sur la conversion des
garderies privées non subventionnées, mais c'est d'autant plus important de
miser aussi, de manière corollaire, sur le milieu familial parce que ce sont
des places subventionnées. C'est ce qu'on veut... du moins, les récupérer puis
qu'il y ait des gens qui soient prêts à les prendre puis à les offrir versus du
non subventionné qui continue à être présent, selon moi, de manière beaucoup
trop forte, avec 66 000 places au Québec. Donc, je voudrais juste...
M. Lacombe : ...à Montréal,
on stimule, tu sais, quand même. À Montréal, ça, c'est intéressant parce qu'à
Montréal il nous manque de places subventionnées, mais on a trop de places, je
reviens souvent avec ça, mais le milieu familial, on ne lancera pas d'appel de
projets à Montréal, là, parce qu'un surplus de places. Mais le milieu familial,
c'est comme un peu une voie, là, de détour... bien, pas détounée, là, mais, tu
sais, les incitatifs sont disponibles à Montréal. Ça fait que, s'il y a des...
même dans les secteurs en surplus de places, s'il y a de la création, puis tu
sais, il y a une manière, là, de stimuler ces places-là qui sont des nouvelles
places subventionnées quand même.
Mme Hivon : Oui. Parce que je
vais quand même me permettre de redire au ministre que moi, j'aimerais bien
qu'il migre vers un 100 % CPE, lui, minimalement, 100 % subventionné,
puis le plus vite possible, puis qui l'exclut de ses calculs toutes les places
non subventionnées. On a eu ce débat-là amplement au début, mais je pense que
c'est important de ne surtout pas baisser les bras par rapport au milieu familial
qui offre des places subventionnées, qui vont aider beaucoup de gens, surtout
dans les régions où le non subventionné est en grand nombre puis où il y a des
places libres, parce les parents ne sont pas capables de se les payer. Alors,
fin de ma remarque, juste pour être sûre que le message est bien compris.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Madame la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Je veux revenir
sur la réponse que le ministre m'a donnée pour ce qui se passe quand, dans un
territoire comme un Québec, il n'y a plus de place à l'agrément, mais donc la
PNR qui veut se joindre au réseau, il m'a répondu qu'elle pouvait le faire,
mais, à ce moment-là, elle ne serait pas subventionnée. À ma connaissance,
c'était marginal jusqu'à maintenant, le nombre de places en milieu familial qui
étaient régies mais non subventionnées, ça représentait combien?
M. Lacombe : ...une
cinquantaine de places au Québec?
Mme Labrie : O.K., c'est
vraiment...
M. Lacombe : 50 places au Québec.
Mme Labrie : On parle donc
d'une...
M. Lacombe : Pardon? Oui,
excusez-moi, j'ai dit 50 places? 50 RSG non subventionnées qui offrent le
nombre de places qu'elles offrent.
Mme Labrie : O.K., parfait.
C'est quoi, le processus qu'il va y avoir à faire? Parce que là, on comprend
qu'elles n'auront pas, en ce moment, par exemple, sur le territoire à Québec,
elles n'auront pas le choix, là. Si elles veulent devenir régime, ce qu'elles
sont obligées de faire, en vertu de la loi qu'on est en train d'adopter, elles
n'auront pas le choix d'être...
Mme Labrie : …subventionné
pour l'instant. Quand le ministre va avoir accès à cette disposition-là puis
qu'il va pouvoir aller en chercher ailleurs pour en ramener sur ce territoire-là,
à Québec, ça va être quoi, la procédure à faire pour la personne qui a un
milieu qui est régi non subventionné? Est-ce qu'elle va pouvoir devenir un
milieu régi subventionné ou elle va être prise dans ce statut-là parce que, là,
elle ne pourra pas être convertie?
M. Lacombe : Non, mais ça va
se faire... l'idée, là, c'est de prévenir, ce n'est pas de dire : Ah! tu
as besoin de 6 places, on t'envoie 6 places. C'est... en tout cas, à
mon sens, là, puis, tu sais, après ça, nos professionnels, c'est des
professionnels, puis ils vont bien s'assurer qu'il y a une prévisibilité. Mais
c'est de s'assurer que tout le monde a une marge de manoeuvre pour être capable
d'accueillir, là, ces nouvelles personnes qui vont arriver. Ça fait que je ne pense
pas que ça va se faire par après, ça va se faire dans le même processus, là,
c'est à dire la personne arrive, elle veut être reconnue. Bien là, il faut
s'assurer que le BC a une marge de manoeuvre, puis si elle veut être reconnue
et subventionnée, il faut s'assurer que le BC a une marge de manoeuvre pour
être capable de lui octroyer ces places subventionnées.
Mme Labrie : Bien sûr, ça,
c'est pour l'avenir, mais pour les endroits, puis le ministre a dit qu'il y en
avait plusieurs, où il n'y a déjà pas de marge de manoeuvre. Donc, en ce
moment, puis donc à court terme, là... En ce moment, elles deviennent...
mettons, une éducatrice décide de le faire, là, cette semaine, là, elle voit
venir la loi, elle se dit : Bon, d'ici quatre ans, je vais devoir le
faire. Je commence les démarches. Ça me tente. Puis là elle se rend
compte : Ah! bien, sur un territoire, je ne pourrai pas être
subventionnée, bon, bien, je le fais pareil, parce que c'est mon intention
d'être régie puis de me conformer rapidement. Le jour où le bureau
coordonnateur va en avoir, des places pour pouvoir les subventionner, est-ce
qu'elle va pouvoir se convertir, est-ce que ça va être compliqué pour elle de
le faire ou ça va juste être une formalité administrative?
M. Lacombe : Ça va être une
formalité, puis là, tu sais, moi, je ne l'ai jamais fait, là, tu sais, c'est
sûr qu'il y a de la paperasse, évidemment, puis tout ça, à remplir, mais oui,
oui, tout à fait, ça va être possible, là, il n'y a pas de problème. Tant qu'on
a des places puis qu'il y a un besoin, puis qu'il y a du monde qui cogne, c'est
possible de passer à l'agrément.
Mme Labrie : O.K. Ça fait
qu'il n'y aura pas d'appel à conversion pour des milieux familiaux. Je le
demande, parce que sur la conversion, on en a parlé, là, ça ne va pas
nécessairement au rythme où on voudrait.
M. Lacombe : Il n'y a pas
d'appel de projets pour le milieu familial, c'est sur demande.
Mme Labrie : Il n'y aura pas
ça. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Madame la députée de Westmount Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui, je
voulais juste que le ministre nous dise... parce qu'il dit souvent : Le
23 000 places en milieu familial inoccupées, mais c'est quoi, les
chiffres, à partir du 31 janvier?
M. Lacombe : Les chiffres
au...
Mme Maccarone : 31 janvier,
parce que le ministre dit souvent : 23 000 places.
M. Lacombe : 31 décembre?
Mme Maccarone : Non,
31 janvier. À partir du 31 janvier, le nombre de places réellement
inoccupées. Parce qu'il dit souvent : Le 23.000.
M. Lacombe : Oui, mais je
n'entrerai pas plus dans le détail des chiffres présentement. On est en train
de consolider tout ça, là, puis là je vous ai dit que ça stabilisait, ce qui
est vrai, là, mais je ne veux pas trop entrer dans les détails parce que je ne
suis pas encore prêt à présenter ces données-là.
Mme Maccarone : Selon une
demande de l'accès à l'information, je veux juste dire qu'il y a... le nombre
de places réellement offertes en milieu familial, rendu 31 décembre, c'est
91 604 places prévues à l'agrément. Puis si on enlève les
65 399 places, ça laisse 26 214 places inoccupées. Ça fait
que ce n'est pas 23 000 là, c'est en croissance. On est... on a 3000 de
plus.
M. Lacombe : Bien, comme je
dis, là, honnêtement, on est vraiment ailleurs aussi que sur l'article, mais on
aura l'occasion d'en reparler, j'imagine, à l'étude de crédits ou en période de
questions ou dans un autre forum, là, mais là, pour l'instant, je ne suis pas
prêt à vous décliner tous ces chiffres-là. On est encore en train de regarder
ça. J'attends. Moi, j'ai demandé des chiffres, là, plus récents. Je suis encore
en train d'attendre ça.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
Mme Maccarone : Juste une
question de s'assurer qu'on travaille avec l'information qui est exacte
aujourd'hui, parce que ce n'est plus le 23 000, on est rendus à...
M. Lacombe : J'ai dit :
Plus de 23 000.
Mme Maccarone : Bien, c'est
26 000, juste pour dire, à peu près, un petit peu plus.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres interventions? Madame la députée de Sherbrooke.
• (18 h 20) •
Mme Labrie : Bien, je trouve
ça quand même pertinent, l'intervention de ma collègue. Là, le ministre a beau
dire plus de 23 000, on est quand même à 3000 places près, ce n'est
pas un petit arrondissement, là. On a besoin, je pense... on n'est pas hors
sujet, là, on est en train de discuter des places à l'agrément, là, c'est
précisément ce sur quoi porte cet article-là. Je pense que d'avoir le portrait
juste de la situation, c'est important.
La Présidente (Mme D'Amours) : Madame
la députée de Westmount-Saint-Louis.
Mme Maccarone : Avec le
consentement des collègues, je peux déposer la demande à l'accès à
l'information qui indique que c'est au-dessus de 26 000 actuellement de
places qui sont réellement inoccupées.
M. Lacombe : Bien,
évidemment, ça ne me dérange pas, là, consentement. Mais je fais juste vous dire,
là, qu'il y en ait... honnêtement, là, moi, je fais juste vous dire : Je
ne suis pas prêt actuellement à vous décliner le portrait du milieu familial...
M. Lacombe : ...puis ci,
puis ça, puis, de toute façon, ce n'est pas l'objet de ce qu'on étudie. Mais
peu importe, là, qu'il y en ait 20, 23 ou 26 000, ça ne change absolument
rien à ce qu'on étudie, là, dans le sens où on a quand même besoin de ça, puis
on a quand même besoin d'incitatifs. Puis, plus il y en aura de vacantes, plus
on aura besoin, justement, de ça. Ça fait que je fais juste dire, bien, il n'y
a pas de cachette, là. Moi, je suis en train de travailler, là, sur un bilan,
là, en quelque sorte, pour voir c'est quoi, les effets de nos mesures. Puis,
quand on sera prêts à les communiquer, on les communiquera. Mais là,
aujourd'hui, je ne suis pas prêt à faire ça.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
Mme Maccarone : ...une
question de dire qu'il n'y a personne qui est inquiet de ça. C'est juste que,
depuis février 2019, ils ont triplé. C'est juste de faire la démonstration de
comment que c'est important, quand on jalouse de cet article, l'importance de
bien encadrer puis accompagner le réseau. Parce que je pense qu'en février 2019
c'était à peu près 8 000. Là, dernièrement, c'était 23 000. Là, nous
sommes rendus à 26 000 et plus. Ça fait qu'on voit vraiment que le réseau
est en train de souffrir. Ça a triplé en termes de nombre de places inoccupées.
La Présidente (Mme D'Amours) : Donc,
je vous propose de transmettre le document à l'adresse de la commission. Il
sera possible de valider le contenu, là, avant que vous autorisiez le dépôt.
Maintenant, est-ce qu'il y a d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre
intervention, je penserais à la mise aux voix de l'article 23. Est-ce que
l'article 23 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
Dans l'autre salle, est-ce que l'article 23 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Monsieur le ministre. L'article 24, s'il vous plaît.
M. Lacombe : Donc, à
24 : Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 51, de
ce qui suit :
«Cessation des activités.
«Donc, 51.1. Un bureau coordonnateur doit,
au moins 90 jours avant de cesser ses activités, en aviser par écrit le
ministre ainsi que les personnes responsables d'un service de garde en milieu
familial qu'il a reconnues et respecter toute autre condition prévue par le
règlement.
«Il doit, avec cet avis, transmettre au
ministre une copie du registre visé à l'article 59.
«Il doit également, dans les 10 jours
de la demande du ministre, lui transmettre ou transmettre à toute personne que
celui-ci désigne les dossiers qu'il a constitués en vertu de la présente loi et
de ses règlements et de toute modification apportée au registre mentionné au
deuxième alinéa.
«Les deuxième et troisième alinéas
s'appliquent, compte tenu des adaptations nécessaires, à un bureau
coordonnateur dont l'agrément n'est pas renouvelé ou est retiré par le
ministre.».
C'est un article qui vise à introduire,
donc, dans la Loi sur les services de garde éducatifs à l'enfance, certaines
obligations s'appliquant à BC qui cesse ses activités. Sont ainsi transférées
dans la loi des dispositions des articles 49 et 50 du Règlement sur les
services de garde éducatifs à l'enfance. Donc, vous vous rappelez tantôt des
explications de Me Boily, là, à l'effet qu'on fait des modifications aux
amendes qui peuvent être données, là, ou pénalités qui peuvent être données.
Donc, en faisant passer ça du règlement à la loi, bien, ça nous permet, donc,
d'avoir plus de mordant puis d'avoir une portée plus importante, là, quant au
montant qui peut être donné en amende, en pénalité.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Oui, j'ai des interventions. Madame la députée de Westmount-Saint-Louis.
Ensuite, députée de Sherbrooke.
Mme Maccarone : Les
amendements, est-ce qu'ils vont être modulés en termes de grandeur? Parce que,
là, on parle des bureaux coordonnateurs, puis ça se peut que ça va être plus
petit. Par exemple, une autre installation, on a parlé de 250 à 1 000,
puis là, on a vu aussi autres chiffres. Est-ce que ce serait modulé en termes
de norme de grandeur de l'installation ou de places qui sont attribuées?
M. Lacombe : Ce n'est
pas modulé en fonction du nombre de places, non. Puis, si on ne change rien,
sinon les montants. On ne change rien à l'exception des montants. On prend ce
qu'il y a dans le règlement, on le met dans la loi. Puis je pense que c'est mot
à mot, ou à peu près, là.
Mme Maccarone : Puis ça,
c'est nouveau pour le milieu familial?
M. Lacombe : Non, le
bureau coordonnateur, si vous allez, mettons, à 49 puis à 50 de notre
règlement, on dit : Un bureau coordonnateur doit, avant de cesser ses
activités, en aviser par écrit le ministre ainsi exclu les personnes
responsables d'un service de garde, etc., au moins 90 jours à l'avance. Il
doit transmettre au ministre le registre prévu à 59 de la...
M. Lacombe : ... Donc, tout ça
est déjà écrit dans le règlement, c'est déjà une obligation qu'ont les bureaux
coordonnateurs. Par contre, on le déplace du règlement à la loi, parce que
légalement ça nous donne plus de latitude pour augmenter les amendes. Tu sais,
c'est comme un... C'est technique, là, c'est... Juridiquement, on a besoin de
ça.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Mme la députée.
Mme Maccarone : Ça fait que
ça emmène les mêmes questions que j'avais auparavant pour l'autre article quand
on a jasé de ça: Combien de fois est-ce que nous avons apporté des pénalités?
Combien de fois est-ce que c'est arrivé qu'il y ait une fermeture dans le moins
de 90 jours? Combien de fois est-ce que c'est arrivé? Puis combien de fois,
suite à ça, est-ce que le ministère a appliqué les pénalités?
M. Lacombe : Bien, un bureau
coordonnateur, je pense que je n'en ai jamais vu... moi, je n'en ai jamais vu
fermer dans mon mandat, mais il y en a-tu qui sont fermés, genre, dans les 10
années depuis qu'ils existent? Il y en a-tu qui ont... Non, c'est ça. Moi, je
ne serais pas gêné de gager avec vous qu'il ne doit y en avoir aucun qui a
fermé comme ça, peut-être un, ou quelque chose de très, très anecdotique puis
que, s'ils l'ont fait, ils ont probablement respecté les délais, là.
Mme Maccarone : Ça fait que
c'est plus une mesure de concordance, parce qu'on l'a fait dans... pour les
autres installations d'abord?
M. Lacombe : Bien, c'est
qu'on ne peut pas exclure qu'il pourrait y avoir un bureau coordonnateur qui
ferme de façon sauvage. Ça existe moins, parce que ce n'est pas des
entreprises, c'est des OBNL, il y a un C.A. avec des parents, etc., ça fait que
je pense que le risque est pas mal moins présent qu'une entreprise, qui peut
juste décider de faire faillite, par exemple, mais...
Mme Maccarone : Tout à fait.
M. Lacombe : Oui. Non.
Mme Maccarone : Oui, tout à
fait. C'est juste la question de savoir si on y va... on l'amène du règlement
jusqu'à la loi, c'est parce qu'il y avait vraiment un besoin de le faire.
M. Lacombe : Bien, c'est pour
augmenter les amendes.
Mme Maccarone : O.K. O.K.
M. Lacombe : Bien, c'est la
même explication que Me Boily a donnée, là. C'est que, concrètement, et moi, je
ne savais pas ça, mais j'ai appris que, si c'est dans le règlement, bien, il y
a comme un niveau d'amende qui est généralement acceptable; si c'est dans la
loi, c'est comme un autre niveau, c'est plus grave de contrevenir à la loi.
Donc, là, étant donné qu'on veut augmenter les amendes, on le fait comme ça.
Mais, dans le cas des BC, honnêtement, là, moi, je pense qu'il ne faut pas
attendre que ça arrive, là, parce que ça n'arrivera pas.
Mme Maccarone : Non. Bien, je
peux imaginer que c'est vraiment rare ou que, s'il y en a dans l'histoire, ça
doit être très, très peu, mais...
M. Lacombe : Très rare, oui.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci, Mme la députée. Mme la députée de Sherbrooke, s'il vous plaît, c'est
beau?
Mme Labrie : Très bon.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Y a-t-il d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autres interventions, nous
allons procéder à la mise aux voix de l'article 24. Est-ce que l'article 24 est
adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Adopté. Dans l'autre salle, s'il vous plaît?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. M. le ministre, l'article 25.
M. Lacombe : Oui. Donc,
l'article 25, on y dit que:
L'article 52 de cette loi est modifié:
1°par le remplacement, dans ce qui précède
le paragraphe 1°, de «Peut» par «Doit»;
2° par l'insertion, dans ce qui précède le
paragraphe 1° et après «physique», de «, autre qu'un titulaire de permis de
garderie;
3° par le remplacement, dans le paragraphe
2°, de «six» par «neuf».
Les modifications apportées à l'article 52
font suite aux modifications apportées à l'article 6 de la Loi sur les services
de garde éducatifs à l'enfance par l'article 5 de la présente loi et à
l'abrogation des articles 6.1 et 6.2 par l'article 6 de la présente loi. Aussi,
il concentre à l'article 52 la règle actuellement prévue par les articles 52 et
53. Et j'ai un amendement à déposer, Mme la Présidente, là, que vous avez déjà.
La Présidente (Mme D'Amours) :
On l'avait déjà mis sur Greffier?
M. Lacombe : Oui.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Donc, si vous voulez nous en faire la lecture, s'il vous plaît.
• (18 h 30) •
M. Lacombe : Article 25:
donc, à l'article 25 du projet de loi:
1° remplacer, dans le paragraphe 1°,
«doit» par «, à moins qu'elle ne se conforme aux conditions prévues au
paragraphe 1° du deuxième alinéa de l'article 6, doit»;
2° ajouter, à la fin, le paragraphe
suivant:
4° par l'ajout, à la fin, de l'alinéa
suivant:
«La personne visée par le paragraphe 1° du
deuxième alinéa de l'article 6 qui garde les enfants qui y sont visés ailleurs
qu'à la résidence de ces derniers peut, si elle en fait la demande, être
reconnue par un bureau coordonnateur. Sa reconnaissance est alors soumise aux
conditions prévues à la présente loi et ses règlements.»
Puis le commentaire que je veux formuler
là-dessus va comme suit: Le premier alinéa de l'article crée une obligation
d'être reconnue à toute personne qui garde dans une résidence privée un ou
plusieurs enfants. Or, des exceptions à ce principe se retrouvent au paragraphe
1° du deuxième alinéa de l'article 6: deux enfants, donc, on en a beaucoup
parlé, ou les enfants qui habitent ensemble. Donc, ça se retrouve au paragraphe
1° du deuxième alinéa de l'article 6 de la Loi sur les services de garde
éducatifs à...
18 h 30 (version non révisée)
M. Lacombe : ...l'enfance tel
qu'amendé par l'article 5 du projet de loi, il vise à donner à certaines
conditions la possibilité pour la personne visée au paragraphe 1 du deuxième
alinéa de l'article 6 d'être reconnue si elle le désire.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Des interventions sur l'amendement du ministre? S'il n'y a pas d'intervention,
nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'amendement de l'article
25 est adopté?
Des voix : Adopté.
4damm Pardon? Mme la députée de Joliette.
Mme Hivon : Oui. Le dernier
paragraphe de l'amendement. Juste pour être certaine, là, donc ça, ça parle...
Est-ce que le ministre peut me préciser de quel cas ça parle, qu'«elle peut
être reconnue si elle le souhaite»? Ça, c'est la personne qui garderait les
enfants de sa famille, par exemple, ou plus de deux enfants, mais qui
proviennent d'une même unité familiale. Est-ce que c'est de ça qu'on parle?
M. Lacombe : Oui, c'est ça,
oui, effectivement. C'est ma compréhension.
Mme Hivon : Ok. Donc, cette
personne-là pourrait quand même vouloir être reconnue. C'est le sens de...
M. Lacombe : Bien, si elle le
souhaite, là, ce n'est pas... Ce n'est effectivement pas impossible, oui.
Mme Hivon : Puis pourquoi il
faut le spécifier?
M. Lacombe : C'est une bonne
question. Ça, ça fait partie de mes amendements plus techniques, là. Me Boily,
est-ce que vous voulez...
La Présidente (Mme D'Amours) : Me
Boily.
M. Boily (Mathieu) : Vous
l'avez bien dit, que c'est un petit peu technique, comme rédaction. Je vais
essayer de faire ça le plus simple possible, là. Il faut juste... il faut voir
les articles 52 et 53 de la loi, actuellement. Le prochain article du projet de
loi abroge 53 et on concentre la règle à 52 de la loi actuelle. Quand on
regarde comment ils sont rédigés, actuellement, l'article 52 dit «peut être
reconnue à titre de RSG par un BC la personne qui reçoit au plus six enfants».
Puis, à l'article qui suit, on dit: Doit être reconnue la personne qui en
reçoit jusqu'à neuf, mais il faut qu'elle soit assistée d'une assistante. On
disait «peut être reconnue» si tu en gardes jusqu'à six, parce que ce n'était
pas obligé, tu pouvais aussi respecter les règles pour les PNR. Comme les
règles pour les PNR disparaissent, dorénavant, doit être reconnue la personne
qui garde jusqu'à six enfants. Par contre, on se rappelle que, dans nos
exceptions, on est venu dire que si tu gardes deux enfants ou les enfants d'une
même fratrie, tu es exclu du champ d'application de la loi. Donc, ce que vient
prévoir le dernier paragraphe, sur lequel votre question portait, c'est
vraiment de préciser que cette personne-là peut néanmoins être reconnue RSG,
même malgré qu'elle ne garde que peu d'enfants. Comme, actuellement, en théorie,
en tout cas, on peut être reconnu RSG et garder un ou deux enfants seulement.
Donc, c'est vraiment cette logique.
Mme Hivon : Ok. Dans un cas
comme ça, évidemment, toutes les dispositions s'appliqueraient, mais on se
verrait attribuer, par exemple, juste trois places, et non pas la...je veux
juste bien comprendre, là, et non pas la possibilité d'en avoir six.
M. Boily (Mathieu) : C'est
ça. C'est que, si elle en a jusqu'à six, bien, à ce moment-là, elle est régie
par les règles qui s'appliquent aux RSG de façon générale.
Mme Hivon : Oui. Mais, en
fait, elle pourrait.... J'essaie juste de réconcilier l'intérêt d'écrire ça,
là, parce qu'elle est soit, il me semble, dans un univers ou dans l'autre. Soit
qu'elle va juste vouloir s'occuper de deux enfants ou des enfants d'une même
unité familiale. Si elle veut augmenter jusqu'à six, là, c'est sûr qu'il faut
qu'elle soit reconnue. Puis, dans le fond, on n'est plus dans le cas de
l'exception qui est prévue, puisqu'elle s'occuperait de plus d'enfants que de
deux ou que d'une même cellule familiale.
M. Boily (Mathieu) : Tout à
fait. Mais si elle se limite à deux enfants, elle peut quand même être
reconnue, parce qu'on n'a pas voulu dire, bien, dorénavant, la garde en milieu
familial, c'est juste de trois à six. Ce n'est pas ça l'objectif.
Mme Hivon : Puis là elle
pourrait être subventionnée, voilà. Ok, je comprends. C'est ça, l'intérêt, elle
pourrait avoir juste deux places, ou mettons qu'elle garde trois enfants d'une
même unité familiale. Elle, elle dirait: Je veux être reconnue parce que ça me
donne des places subventionnées, mais je reste quand même dans mon univers où
j'ai juste ce nombre-là de places. J'essaie juste de demander qui ferait ça,
là, honnêtement, parce que tant qu'à pouvoir avoir six places subventionnées puis
être régi par toutes les mêmes règles qui te donnent une flexibilité, il me
semble... Donc, j'ai un peu de mal à voir le cas d'espèce, là, mais bon, si
vous avez vu un intérêt là-dedans, je ne le contesterais pas...
M. Lacombe : ...bon,
comme ministre, on est responsable, évidemment, de tout notre projet de loi
puis on l'endosse. Mais, tu sais, en même temps, il y a des articles où on se
fait dire : Bien, ça, pour un... côté technique, il faudrait qu'il soit
là. Moi, je ne suis pas...
Mme Hivon : ...À la
grande discussion qu'il avait eue sur le fait que là, il y avait plus de...
pour ces personnes-là, il n'y avait plus un minimum d'obligations. Puis que là,
dans le fond, on se dit : Oui mais s'ils veulent, ils pourraient
s'assujettir eux-mêmes à l'ensemble des dispositions de la loi parce que...
M. Lacombe : Bien, je
pense que c'est plus... C'est effectivement de la... pas de la concordance, là,
mais c'est de s'assurer d'abord que le texte reflète bien la disparition des
PNR. Mais que, par ailleurs, les gens qui sont dans cette catégorie-là
d'exceptions, si elles veulent être des RSG, tu sais, je veux dire, ça serait
effectivement peu...
Mme Hivon : O.K. Bien,
je ne ferai pas un grand combat là-dessus, mais je vois juste pas le cas d'espèce
où ça arriverait. Parce qu'il me semble que, sinon, on en cherche tellement,
des RSG, qu'on dirait : parfait, on vous donne 6 places, puis si vous
en avez juste 3, vous en avez juste 3, mais elles sont subventionnées, c'est
super, ça va faire l'affaire de la famille que vous desservez. Puis donc,
sinon, il me semble que tu es soit dans l'univers d'être non régi parce que tu
es dans l'exception. Là, c'est comme si on dit : tu peux être l'exception
tout en étant assujetti à l'ensemble des dispositions parce que tu veux des
places subventionnées. Mais, bon, je voulais juste comprendre. Puis on va
laisser ça comme ça mais...
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
La députée de Sherbrooke, s'il vous plaît.
Mme Labrie : Oui. Je
suis un peu perplexe ici parce que, quand même, ça vient avec un certain nombre
de règles puis de normes qui peuvent être assez imposantes, là, pour recevoir
deux enfants ou des enfants de toute une même famille. Je me demande si ça va
vraiment arriver. La personne qui ferait ça, est-ce qu'elle devrait aussi
prendre des enfants qui étaient inscrits au guichet unique obligatoirement?
M. Lacombe : Bien, pour
toute la question de la priorisation, les milieux familiaux ne fonctionnent pas
de la même façon, là, tu sais. Parce que je veux juste qu'on soit clair, là, tu
sais, l'ordre de priorité, là, en milieu familial, là, les femmes, pour la
plupart c'est des femmes, qui offrent leurs services en milieu familial, tu
sais, elles sont vraiment maîtres de la clientèle qu'elles reçoivent. Donc...
Mme Labrie : Bien sûr, mais
elles doivent quand même, à ma connaissance... l'enfant doit être inscrit
sur...
M. Lacombe : Il faut que
l'enfant soit inscrit, c'est ça, oui, effectivement.
Mme Labrie : Évidemment,
elle peut choisir sa clientèle mais l'enfant doit être inscrit sur le guichet
unique.
M. Lacombe : Oui, c'est
ça, Exact, exact.
Mme Labrie : Ce serait
le cas aussi dans une situation où quelqu'un veut garder les trois enfants de
sa sœur.
M. Lacombe : Oui, c'est
ma compréhension, mais, tu sais, est ce que ça va arriver?
Mme Labrie : O.K.
M. Lacombe : Je suis,
moi aussi, assez sceptique, là, mais bon, si techniquement, ça nous prend ça,
je me dis on ne perd rien non plus. Ça ne mange pas de pain, comme dirait
quelqu'un que je connais.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Madame la députée de Westmount Saint-Louis.
Mme Maccarone : Moi, je
veux mieux comprendre. Quand le ministre dit, dans son amendement, «qui garde
les enfants qui sont visés ailleurs qu'à la résidence de ces derniers», ça veut
dire quoi, ça, «qu'à la résidence de ces derniers»? On s'attend à quoi?
M. Lacombe : Bien, c'est
ailleurs. Bien, c'est-à-dire, vous vous rappelez quand on parlait de la garde à
domicile, on parlait soit au domicile des enfants ou au domicile de la personne
qui offre les services. Donc, il y avait cette distinction-là qu'on faisait
parce qu'il y a des gens effectivement, là qui peuvent faire de la garde à la
maison, au domicile des enfants.
Mme Maccarone : Ah! O.K.
M. Lacombe : Donc, comme
une nounou, par exemple.
Mme Maccarone : O.K. Je
comprends. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres interventions sur l'amendement?
Mme Hivon : ...
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui?
Madame la députée de Joliette.
Mme Hivon : Excusez, là,
je suis dans les questions techniques. Mais pourquoi on ajoute «autre qu'un
titulaire de permis de garderie» quand on précise que c'est une personne
physique, travailleuse autonome? Comment une personne physique, travailleuse
autonome pourrait être titulaire d'un permis de garderie?
Des voix : ...
M. Lacombe : voulez-vous
répondre?
La Présidente (Mme D'Amours) : Me
Boily.
• (18 h 40) •
M. Boily (Mathieu) : Une
personne physique peut être titulaire d'un permis de garderie. Donc, c'est
vraiment par pression qu'on le met ici, là, même si... une personne physique,
travailleuse autonome, ça serait plus plus questionnant. Mais c'est un libellé
qu'on avait aussi à l'article 53, là, qui suit, qu'on abroge. On avait
fait cette précision-là pour... C'est pour éviter, en quelque sorte, que des
gens veuillent, en milieu familial, opérer une garderie, donc ce n'est pas ça,
le concept, là. Donc, c'est pour ça qu'on exclut...
Mme Hivon : O.K. On est
comme un peu dans une espèce de sursûreté. Parce qu'on se comprend que quand tu
es travailleuse autonome, normalement, tu ne pourras pas être... mais mettons
que quelqu'un ne connaîtrait pas du tout la loi, il pourrait penser qu'on peut
être titulaire d'un permis de garderie tout en étant travailleuse autonome.
M. Boily (Mathieu) : Oui.
Des fois, il y a des gens qui ont quand même de l'imagination, ça fait que
la...
Mme Hivon : C'est bon.
Ça fait que je retiens ça si, des fois, on veut plus de sûreté dans d'autres
articles. C'est un précédent intéressant.
M. Lacombe : ...
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres interventions? Nous allons procéder à la mise aux voix de
l'amendement. Donc, est-ce l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Dans
l'autre salle?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Nous revenons à l'article 25, tél qu'amendé. Est-ce qu'il y a des
interventions? S'il n'y a pas d'intervention, je le mettrais aux voix. Donc,
l'article 25, tel qu'amendé, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
M. le ministre, l'article 26, s'il vous plaît.
M. Lacombe : L'article 26
dit que : L'article 53 de cette loi est abrogé.
Donc, Me Voyer l'a mentionné un peu
tantôt, là, mais on propose, avec cet article 26, l'abrogation de
l'article 53 de notre loi, puisque l'ensemble de la règle portant sur le
nombre d'enfants que peut recevoir une RSG, assistée ou non, se trouvera
désormais à l'article 52.
La Présidente (Mme D'Amours) : Est-ce
que j'ai des interventions? Donc, nous allons procéder à la mise aux voix de
l'article 26. Est-ce que c'est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Dans
l'autre salle?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
L'article 27, M. le ministre.
M. Lacombe : L'article 53.1
de cette loi est modifié par le remplacement, dans le premier alinéa, de «les
articles 52 et 53» par «l'article 52».
Donc, c'est toujours en lien avec ce que
je viens de vous dire. C'est de la concordance, vu la disparition de
l'article 53.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Des interventions? Donc, l'article 27 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
L'autre salle, s'il vous plaît?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
L'article 28, M. le ministre.
M. Lacombe : 28.
L'article 55 de cette loi est modifié par le remplacement de «trois ans»
par «cinq ans».
Donc, une disposition qui vise à allonger
la durée de validité d'une reconnaissance à titre de RSG, qui passerait de
trois ans à cinq ans.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Des interventions? Donc, je vais mettre l'article 28 aux voix. Est-ce que
l'article 28 est adopté.
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Dans
l'autre salle?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
Merci. Monsieur le ministre, l'article 29, s'il vous plaît.
M. Lacombe : Oui. Merci,
madame la Présidente. Donc, article 29 : L'article 57.1 de cette loi
est modifié par l'insertion, dans le 3ème alinéa et après «sauf s'il
s'agit», de «d'un bureau coordonnateur de la garde en milieu familial agissant
dans les limites de ses attributions ou». Donc, c'est un article, madame la
Présidente, qui vise à permettre aux bureaux coordonnateurs d'avoir accès au
dossier éducatif de l'enfant qui est tenu par une RSG au même titre que les
inspecteurs du ministère de la Famille.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Madame la députée de Westmount-Saint-Louis.
Mme Maccarone : Ce n'est
pas déjà le cas? Qu'est-ce qu'ils font actuellement s'ils ont besoin d'avoir un
accès? Comment ça fonctionne?
M. Lacombe : Elles
peuvent le demander, mais il n'y a pas d'obligation. Puis ça, c'est un
problème, parce qu'évidemment les agentes de conformité doivent s'assurer que
les RSG respectent les normes. Donc, ça, c'est déjà prévu, c'est à
l'article 52, paragraphe 5, de notre loi. Mais actuellement, si elles
veulent s'assurer de la tenue, donc, du dossier éducatif, bien, elles ne
peuvent pas l'exiger, donc, ça, c'est un problème, là. On leur demande
d'appliquer quelque chose pour lequel ils n'ont pas le pouvoir, donc là on vient
corriger ça.
Mme Maccarone : Dans le
passé, vous n'étiez pas là, est-ce qu'il y a aussi des considérations de
«privacy», des choses comme ça? Non? Il n'y a pas des mesures contraignantes?
M. Lacombe : Non. Je
pense, bien honnêtement, que c'est probablement un oubli dans le cadre du
projet de loi 143, là, qui avait été déposé en 2017, le p.l. 143,
c'est en 2017, parce que c'est juste comme un élément logique, là, tu sais, que
si les BC qui sont chargés de l'application des normes veulent vérifier la
tenue du dossier, bien, ils doivent pouvoir y avoir accès. Puis là,
actuellement, ils ne peuvent pas. Ils n'ont pas de pouvoirs, en fait, qui
garantissent ça.
Mme Maccarone : Est-ce
que le ministre peut nous donner un exemple? Si, mettons, le BC a besoin de
cette information pour faire quoi exactement, qu'est-ce que le BC va faire avec
cette information?
M. Lacombe : Bien, il va
s'assurer que la RSG répond aux normes. C'est à dire, il y a une obligation de
tenir le dossier de l'enfant. Donc, le BC, par le biais de l'agent de
conformité, doit être capable de s'assurer que c'est bel et bien le cas puis
qui c'est tenu. Mais actuellement elle n'a pas le... Elle n'a pas ce pouvoir-là
qui est clairement défini d'y avoir accès. Donc là, on vient de définir.
Mme Maccarone : Parce
qu'on parle quand même des...
Mme Maccarone : ...des
enfants. Ça fait que c'est une question de s'assurer qu'on protège la
sécurité...
M. Lacombe : Bien, les
bureaux coordonnateurs ont déjà… tu sais, sont déjà en contact avec des
renseignements personnels dans la gestion de toutes les subventions avec les
RSG. Donc, c'est vraiment juste un ajout pour le dossier éducatif.
Mme Maccarone : O.K.,
parfait. Merci
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres interventions? Donc, nous allons procéder à la mise aux voix de
l'article 29. Est-ce que l'article 29 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Dans
l'autre salle?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Monsieur le ministre, l'article 30. Étant donné qu'il y a plusieurs
paragraphes... Est-ce que je dis bien le terme, M. le secrétaire?
Une voix : ...
La Présidente (Mme D'Amours) : ...plusieurs
articles, oui, c'est vrai, merci, donc on va procéder comme on avait donné
consentement à la demande de la députée de Joliette, d'y aller article par
article pour ensuite voter l'article 30 globalement. Ça fait que donc, si vous
voulez bien nous en faire la lecture, et ensuite on pourra travailler article
par article.
M. Lacombe : Et j'aurais un
amendement aussi a déposer, madame la présidente, que vous devez déjà que vous
devez déjà avoir...
Une voix : ...
M. Lacombe : Ah! O.K.
d'accord. D'accord, O.K. Bon, bien, allons-y. Étant donné qu'on y va dans
l'ordre, je déposerai l'amendement plus tard.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
M. Lacombe : Donc, article
30 : Le chapitre 4.1 de cette loi est remplacé par le suivant :
«Chapitre 4.1, Accès aux services de garde
éducatifs à l'enfance.
«59 .1. Le ministre désigne une personne
ou un organisme pour établir et administrer un guichet unique d'accès aux
services de garde éducatifs à l'enfance. Il peut également l'établir,
l'administrer lui-même ou en confier l'administration à un tiers.
«59. 2. Tout prestataire de services de
garde doit adhérer au guichet unique suivant les modalités et conditions
déterminées par règlement du gouvernement.
«59.3. Malgré l'article 59.2, un
prestataire de services de garde qui fournit des services au sein d'une
communauté autochtone n'est pas tenu d'adhérer au guichet unique et est
dispensé de l'application des articles 59.4, 59.6, 59.9, 59.10 et 59.12.»
Mais là, si on y va article par article,
là est-ce que...
La Présidente (Mme D'Amours) : Vous
deviez arrêter 59.1.
M. Lacombe : J'ai comme même
réalisé en lisant, là, on y va article par article.
La Présidente (Mme D'Amours) : Bien
oui, c'est ça. Puis moi j'ai validé de mon côté si on vous faisait faire toute
la lecture maintenant, puis on revenait à 59.1. Mais je vous suggère de s'en
tenir à...
M. Lacombe : Parfait. 59.1.
La Présidente (Mme D'Amours) : Exactement.
Ça fait que, donc, est-ce que j'ai des interventions pour le 59.1. Oui, madame
la députée de Westmount Saint-Louis.
Mme Maccarone : Est-ce que le
ministre peut partager ses intentions en ce qui concerne le 59.1? Est-ce qu'il
a l'intention d'octroyer un contrat? Est-ce que ça va être le ministre qui va
gérer ceci? C'est quoi, le plan en ce qui concerne ce changement?
M. Lacombe : Je pense que
l'intention, puis je l'ai clairement déjà exprimée, là, dans les médias, c'est
que le gouvernement, à terme, soit le gestionnaire de... pas nécessairement le
ministère de la Famille, mais que le gouvernement soit gestionnaire du guichet
unique, que ce soit dans le giron gouvernemental parce que c'est un outil qui
nous sert non seulement à gérer la liste d'attente, mais qui nous sert aussi à
gérer le développement du réseau. Je l'ai souvent dit, les services de garde
éducatifs à l'enfance, c'est un programme qui coûte beaucoup d'argent au
gouvernement du Québec. C'est un investissement qui en vaut la peine, mais ça
coûte énormément d'argent. Et, à mon sens, on doit vraiment avoir, pour
reprendre une expression connue en politique québécoise, les deux mains sur le
volant.
Mme Maccarone : Ça fait que,
si ce n'est pas le ministère qui va s'occuper de ça, il va aller où?
M. Lacombe : Bien, il y a
plusieurs possibilités qui peuvent être explorées. Je pense qu'il est trop tôt
pour le dire, mais il n'est pas trop tôt, par contre, pour exprimer, à mon
sens, l'intention que ce soit le gouvernement qui le gère.
• (18 h 50) •
Mme Maccarone : O.K. Et je
présume aussi que le ministre responsable de la cybersécurité serra... il fera
partie de ces démarches, parce qu'on comprend qu'on parle de beaucoup de
données puis beaucoup de fuites dernièrement, mais de s'assurer que les
informations seront protégées.
M. Lacombe : Tout à fait.
Bien, c'est dans le cadre du processus normal des projets informatiques du
gouvernement. Donc, on suit ensuite le chemin. Évidemment, si c'est adopté puis
qu'on peut aller de l'avant, bien, les travaux pourront avancer, mais moi, je
vous dis, là, clairement il y aura un dossier d'opportunité, il y aura un
dossier d'affaires. Ce sera fait dans les règles de l'art avec l'objectif que
ce soit dans le giron gouvernemental.
Mme Maccarone : Et on n'a aucune
idée où ça va...
Mme Maccarone : ...guichet va
aller où? On ne le sait pas.
M. Lacombe : Ça pourrait...
Mme Maccarone : Trésor?
M. Lacombe : Non, ce n'est
pas encore défini. Ça pourrait être le ministère de la Famille. Ça pourrait
être par le biais de l'outil du RQAP. Ça pourrait... Écoutez, il y a plein de
possibilités, là. Il y a plein, plein de possibilités, mais on ne se ferme pas
de portes. On veut que ce soit le plus efficace possible.
Mme Maccarone : Parce que, si
ça va par le biais du RQAP, bien, on pourra faire un lien avec le RQAP pour
avoir, par exemple, une extension du régime pour les parents qui n'ont pas
trouvé une place en service de garde.
M. Lacombe : …occasion d'en
avec Myriam, là, prochainement...
Mme Maccarone : Bien, c'est
que je trouve que le lien RQAP est quand même intéressant parce que je
comprends qu'on ne veut pas juste... On ne veut pas que les parents restent à
la maison puis qu'ils prennent l'avantage du RQAP s'il y a une place. Mais, si
on peut faire le lien avec le zéro-cinq ans, puis, mettons, le parent peut
dire: Bien, moi, là, c'est sûr, je n'ai pas de place, ça fait que je vois en
bien comment le lien pourrait se faire ici. Mais je comprends que le ministre
n'a toujours pas fait sa tête là-dessus, mais...
M. Lacombe : Bien, c'est
parce que ce n'est pas à moi de... Honnêtement, c'est un projet qui est
important. Puis d'abord je pense qu'il est trop tôt pour dire: Voici l'option
qui est arrêtée puis d'avoir commencé les travaux, parce que là le projet de
loi n'est pas adopté. Mais il y a actuellement un processus, évidemment, de
réflexion puis de travail qui s'élabore, puis ce n'est pas moi comme élu, là,
qui dessine ça sur le coin de la table avec mon équipe au cabinet le soir. On
donne ça aux professionnels du gouvernement, qui s'assurent, tu sais, de faire
plusieurs scénarios, de regarder ce qui est le plus judicieux puis ce qui sera
le plus productif. Parce que ce qu'on veut, c'est un outil... puis j'ai déjà
tout dit ça, mais un outil qui sera beaucoup plus performant pour la
planification du réseau.
Mme Maccarone : Ça fait que
le ministre est rendu où dans ses travaux?
M. Lacombe : Bien, on n'est
pas... je veux dire, je pense que la première étape, c'est d'adopter le projet
de loi, et, après ça, on pourra avancer avec les coudées beaucoup plus
franches. Mais là, pour l'instant, on est encore au stade exploratoire, là, en
train de regarder comment on peut... on a des discussions avec la coop enfance
famille.
Mme Maccarone : Est ce
qu'il y a un budget qui est octroyé pour ceci?
M. Lacombe : Bien, pour
l'instant, non, parce qu'on n'a pas effectivement de projet concret sur la
table, mais évidemment que si... lorsque ça se concrétisera ou le budget
nécessaire va être au rendez-vous.
Mme Maccarone : Le budget
nécessaire, ça fait qu'il n'y a n'a pas de limite.
M. Lacombe : Bien, je ne sais
pas où vous voulez en venir, mais... un budget suffisant.
Mme Maccarone : C'est juste
une question... les précisions, je pense, sont importantes, comme par exemple,
si on retourne à l'histoire, La Place 0-5 ans, au début, c'était mis en place
pour aider les familles, pour s'assurer qu'il y aura quand même une
accessibilité au réseau, assurer les espaces, assurer une équité, mais le
réseau a explosé, ça fait que «it grew out of», La Place 0-5 ans, ce qui est à
faire, ce n'était plus bon, parce que le réseau était vraiment trop gros, ça
fait que la charge pour les 0-5 ans n'était pas bonne, ça ne fonctionnait plus,
c'est sûr, on a besoin de le remplacer. Tout à fait. Ça fait que je trouve que
c'est bien, c'est juste que je pense qu'on a besoin d'avoir un peu des balises,
on s'en va où, c'est quoi, les intentions un peu, est-ce qu'on a un budget de,
je ne sais pas combien de millions de dollars, pour s'assurer que ça va rester
pérenne pour plusieurs années, puis que, mettons, pendant 10 ans, dans 15 ans,
dans 20 ans, s'il faut, on pourra faire des mises à jour, mais que ça resterait
vraiment l'outil important puis en vigueur, puis fonctionnel pour tout ce
temps-là.
M. Lacombe : Bien, oui, il y
a des sommes qui vont être prévues, il y a des sommes qui sont... qui
commencent à être prévues, mais, je veux dire, je pense qu'il est quand même
trop tôt pour présumer de la finalité, là, tu sais, il faut accepter qu'on se
donne ce mandat-là. Là, dans la loi, ce qu'on dit, c'est qu'on se donne le
pouvoir de le faire nous-mêmes, entre autres, puis après ça, bien là, ce
projet-là va être un des projets de notre gouvernement, je suis sûr que les
oppositions vont suivre avec attention, ça va être un projet important.
Mme Maccarone : Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres interventions sur l'article 59.1? Oui, madame la députée de Joliette.
Mme Hivon : Oui, je suis dans
l'article d'entrée en vigueur, puis je suis désolée, là, ce n'est peut-être pas
moi qui a des bons yeux, le 59.1, en fait, ça, ça va rentrer à quel moment en
vigueur, au moment de la sanction? C'est juste pour comprendre l'étendue de la
période de transition.
M. Lacombe : Par décrets.
Mme Hivon : O.K. Donc, est-ce
qu'on a une idée de l'horizon temporel que le ministre se donne pour, donc...
M. Lacombe : Pus tôt que
tard...
Mme Hivon : ...guichet unique,
mais encore.
M. Lacombe : Bien... Bien là,
c'est difficile, mais...
Mme Hivon : Est-ce que c'est
un horizon de deux ans? Est-ce que c'est un horizon d'un an, de cinq ans?
M. Lacombe : Moi, je dirais
que dans la prochaine année, là, on va avoir avancé beaucoup, beaucoup, là.
Moi, je suis assez confiant, assez confiant de ça. Il y a des bonnes
discussions en ce moment avec la coop. Il y a une collaboration. Donc, moi, je
n'anticipe pas que ça va être très, très long.
Mme Hivon : Donc, il y a un
horizon à peu près d'un an.
M. Lacombe : Bien, moi, je
pense que ça va être moins que ça, Danielle.
Une voix : ...
M. Lacombe : Non, non, pas le
nouveau guichet, mais l'entrée en vigueur par décret de cet article-là. Moi, tu
sais, je dirais probablement moins d'un an, mais...
Mme Hivon : Donc, le nouveau
guichet va être mis en place, rapatrié au sein du gouvernement et en vigueur,
moins d'un an.
M. Lacombe : Oui, mais...
Mais là, il y a une distinction, là. D'ici un an, on n'aura pas le nouvel
outil.
Mme Hivon : O.K.
M. Lacombe : Mais qu'on se
donne... qu'on se donne le pouvoir, ça... C'est une autre chose, là. Moi, je...
Mme Hivon : Mon
questionnement, c'était le nouvel outil.
M. Lacombe : Ah! Le nouvel
outil? Bien, il est trop tôt pour que je m'avance, je pense, sur une date de
mise en service. Je n'ai pas ça encore parce qu'on est en train actuellement de
défricher ça, puis de voir quels scénarios sont sur la table, puis comment on
voudrait le faire, là. Donc, c'est sûr que c'est un peu tôt parce qu'on ne sait
pas ça va être quoi, la solution qui va être retenue. Mais quand le dossier
d'affaires va être complété, bien là, quand on va être au dossier d'affaires,
je pense que ça va être plus clair, là. Mais, tu sais, là, on n'est même pas...
On n'est pas là, là.
Mme Hivon : Puis est-ce que
c'est le ministère de la Famille qui a le leadership de ce dossier-là en ce
moment?
M. Lacombe : Oui. Oui, c'est
le ministère de la Famille. Puis ça va bien. On a des bonnes discussions avec
la coop, on a des idées. Tu sais, le feu n'est pas pris puis il n'y aura pas de
choc pour les parents.
Mme Hivon : O.K.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Nous serions prêts à passer à l'article 59.2. Monsieur le ministre, est-ce
que ça vous dérangerait de nous le relire, s'il vous plaît?
M. Lacombe : Pas du tout.
«Tout prestataire de services de garde doit adhérer au guichet unique, suivant
les modalités et conditions déterminées par règlement du gouvernement.»
La Présidente (Mme D'Amours) : Est
ce que j'ai des interventions sur l'article 59.2?
Mme Hivon : Je suggère juste
que le ministre nous lise son commentaire après chaque lecture de paragraphe...
d'article, en fait, vu je vois que c'est très bien fait puis on a un
commentaire qui correspond à chaque article.
M. Lacombe : Oui, vous
avez... la députée de Joliette a raison. L'article 59.2 établit
l'obligation d'adhésion d'un prestataire de services de garde au guichet
unique. Il habilite également le gouvernement à prévoir par règlement les
modalités et les conditions régissant cette adhésion.
La Présidente (Mme D'Amours) : Est-ce
que j'ai eu des interventions sur cet article? Si je n'ai pas d'intervention,
59 .3, monsieur le ministre, s'il vous plaît.
M. Lacombe : «Malgré
l'article 59.2, un prestataire de services de garde qui fournit des
services au sein d'une communauté autochtone n'est pas tenu d'adhérer au
guichet unique et est dispensé de l'application des articles 59.4, 50.6,
59.9, 59.10 et 59.12.»
L'article 59.3 prévoit une exception
à l'adhésion au guichet unique pour un prestataire de services de garde qui
fournit de tels services au sein d'une communauté autochtone. Il prévoit
également que ce prestataire n'est pas soumis à l'application des articles 59.4,
ça, c'est les dispositions réglementaires, notamment, sur le rang, la
sélection, les critères d'inscription, 59.6, l'interdiction d'admettre son
enfant non inscrit au guichet unique, 59.9, la référence d'enfants, 59.10,
aviser le guichet après avoir admis un enfant, et 59.12, un avis en cas de
refus d'un enfant.
La Présidente (Mme D'Amours) : Des
interventions? Oui, madame la députée de Sherbrooke.
• (19 heures) •
Mme Labrie : Est-ce que ce
sont des demandes des communautés autochtones d'être soustraites à ces
articles-là? Je pense, notamment, parce qu'il y a certains des articles
auxquels ça réfère, c'est par exemple : avis en cas de refus d'un enfant.
Bon, puis pour quelle raison on n'appliquerait pas des choses comme ça?
M. Lacombe : On a tenu une
consultation auprès des communautés autochtones dans le cadre de l'élaboration
du grand chantier, donc avant le dépôt du projet de loi, puis, effectivement,
leur demande était à l'effet de... bien, vous les connaissez, là, les revendications,
d'avoir beaucoup d'autonomie dans la gestion. Et donc, nous, on a cet outil-à
pour le territoire québécois, mais pour les communautés, il y avait ce désir
d'autonomie. Donc, c'est une partie, là, de ce qu'on fait pour favoriser leur
autonomie de gestion. Ça s'ajoute à tout le reste, là, qu'on a déjà mis en
place, dont j'ai fait l'annonce, là, tu sais, par exemple, de pouvoir déroger à
certains règlements pour pouvoir...
19 h (version non révisée)
M. Lacombe : ...les
spécificités culturelles, par exemple, des Premières Nations, des Innus. Entre
autres pour la période de la chasse. Ça, c'était l'exemple qu'on donnait
souvent, là, puis qui était donné par les communautés elles-mêmes.
Mme Labrie : Je me pose la
question en particulier pour 59.12, à vrai dire.
M. Lacombe : Point quoi?
Mme Labrie : 59.12. Parce que
l'article, là, qu'on vient de lire, là, est dispensé de l'application de...
bon, de certains articles, mais notamment le 59.12. 59.12, c'est l'obligation
du titulaire de permis qui refusent d'accueillir un enfant qui lui est référé
par le guichet unique, d'aviser l'administrateur ainsi que le parent,
d'indiquer par écrit les motifs justifiant le refus. J'ai l'impression... je
comprends le besoin... des communautés autochtones, mais je me pose quand même
la question : Est ce qu'ils ont revendiqué spécifiquement sur cet élément
là? Parce que j'aurais l'impression qu'on priverait de certains droits les
parents des communautés autochtones en ne permettant pas qu'eux autres aussi
soient informés par écrit, là, des motifs justifiant le refus de leur enfant,
qui était inscrit par le guichet unique. C'est une question que je me pose.
Peut être qu'ils l'ont demandé, puis à ce moment-là, ça va, mais je...
M. Lacombe : Sur ce point là,
précisément, ça a été verbalisé comme ça ou si c'est un ensemble d'allégements,
entre guillemets, pour lesquels on a dit aux communautés, bien : On va
vous offrir ça, il faudrait que je vérifie, là, très spécifiquement, puis je ne
voudrais pas vous dire n'importe quoi.
Mme Labrie : Bien, je
proposerais peut-être que l'on prenne notre temps pour celui-là, puis que les
vérifications soient faites parce que moi, je serais mal à l'aise, notamment
pour 59 point 12, qu'on prive les parents des communautés autochtones
de cette disposition-là, là, pour avoir un justificatif quand l'enfant est
refusé. Je me pose des questions.
M. Lacombe : Je peux le
vérifier puis vous revenir avec une réponse.
Mme Labrie : Oui, j'aimerais
ça. J'aimerais ça.
La Présidente (Mme D'Amours) : D'autres
interventions sur le 59 point 3? Donc, on serait à 59.4. Monsieur le
ministre.
M. Lacombe : Oui. 59.4 Le
guichet unique est un outil de référence et d'appariement servant à assurer une
offre de services de garde éducatifs à l'enfance répondant aux besoins des
parents et favorisant l'égalité des chances des enfants tout en respectant les
critères de leur admission et le rang attribué à un enfant en application du
présent chapitre. Le gouvernement détermine par règlement les conditions et
modalités d'inscription d'un enfant au guichet unique, l'attribution de son
rang ainsi que celle portant sur la sélection, l'appariement et la référence
d'un enfant qui est inscrit. Il détermine aussi par règlement les exigences et
les critères et les priorités d'admission des enfants chez un prestataire ou
une catégorie de prestataires de services de garde. Et j'ai un amendement,
madame la présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Qui
est sur Greffier? Est-ce que c'était sur Greffier d'avance et que les collègues
ont pu le voir? Oui. Donc, vous pouvez continuer, M. le ministre.
M. Lacombe : Exact. Donc, il
est là. Remplacer l'article 59 point 4 de la Loi sur les services de
garde éducatifs à l'enfance proposé par l'article 30 du projet de loi par
le suivant : 59 point 4. Le guichet unique est un outil de référence
et d'appariement servant à assurer une offre de services de garde éducatifs à
l'enfance répondant aux besoins des parents et favorisant l'égalité des chances
des enfants tout en respectant les critères d'admission et les rangs attribués
à un enfant en application du présent chapitre. Tout rang attribué à un enfant
peut se rapporter à un territoire déterminé, à un prestataire ou à une
catégorie de prestataires de services de garde ou encore à un cumul de ces
facteurs. En outre, en fonction des exigences, critères et priorité d'admission
qui peuvent être déterminés en application du troisième alinéa et du type de
services de garde requis, le rang attribuant un enfant est appelé à varier et
peut être exprimé en chiffres, en lettres ou en catégories. Le gouvernement
détermine par règlement les conditions et modalités d'inscription d'un enfant
au guichet unique, l'attribution à celui-ci d'un ou plusieurs rangs ainsi que
celles portant sur la sélection, l'appariement et la référence d'un enfant qui
y est inscrit. Il détermine aussi par règlement les exigences, les critères et
les priorités d'admission des enfants chez un prestataire ou une catégorie de
prestataires de services de garde. Le gouvernement peut également déterminer
par règlement les renseignements et les documents qui doivent être fournis au
ministre ou à l'administrateur du guichet par les prestataires de services de
garde ou les parents, notamment en ce qui a trait à l'admission ou à
l'exclusion des enfants, de même qu'à la fréquentation ou à l'arrêt de
fréquentation de ceux-ci.
Et le commentaire. Excusez-moi. C'est un
amendement qui remplace l'article 59 de la loi qui est proposé par
l'article 30 du projet de loi. Le premier alinéa définit le rôle du
guichet unique quant à l'offre de services de garde éducatifs à l'enfance. Le
deuxième alinéa propose de définir ce que la loi entend par rang afin de faire
ressortir qu'il ne s'agit pas d'un rang linéaire immuable ni d'un rang pour...
M. Lacombe : ...l'ensemble du
Québec et qu'un enfant pourrait avoir plus d'un rang.
Le troisième alinéa contient certaines
habilitations permettant au gouvernement de déterminer par règlement différents
éléments reliés au guichet tels que les conditions et modalités d'inscription
d'un enfant, son rang, sa sélection, son appariement et sa référence et les
critères et priorités d'admission des enfants chez un prestataire de services
de garde.
Et finalement le quatrième alinéa permet
au gouvernement de déterminer par règlement des renseignements et documents à
fournir en ce qui a trait à l'admission, l'exclusion, la fréquentation ou
l'arrêt de fréquentation des enfants.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Est-ce qu'il y a des interventions sur l'amendement? Députée de Westmount
Saint-Louis.
Mme Maccarone : Évidemment,
le ministre va s'attendre que je vais poser la question en ce qui concerne la
priorisation des enfants en besoins particuliers. Je comprends que ça amène une
certaine complexité puis, évidemment, je sais que c'est écrit que ce serait
peut-être écrit par... dans un règlement, les conditions et les modalités, mais
est ce qu'il y a moyen de faire une modification pour s'assurer que ça, ça
serait écrit dans la loi, que les enfants qui se retrouvent en situation de
vulnérabilité seront quand même donnés priorité d'avoir accès en termes de
place?
M. Lacombe : Quand vous
parlez d'enfants en situation de vulnérabilité?
La Présidente (Mme D'Amours) : Bien,
c'est ça, c'est dans le sens large. Ça m'amène encore la discussion... Oui, moi
aussi... Ne fais pas ça.
M. Lacombe : J'ai bâillé.
Mme Maccarone : Ça nous ramène
un peu à la discussion que nous avons eue lors du projet de loi 18, puis le
Curateur public. La définition de vulnérabilité, ça peut varier. Ça fait que
c'est large. Ça fait que là, on peut dire que ça s'applique, mettons, à un
enfant qui a des besoins particuliers. Puis là on va jaser. Je sais que c'est
complexe quand ils sont tout petits. On n'a pas toujours un diagnostic, mais je
pense qu'il y a un moyen de travailler à l'intérieur de ceci. Ça peut-être à
l'intérieur des comportements, ça peut être... Un enfant autiste, par exemple,
aujourd'hui, peut être diagnostiqué à 2 ans, ça arrive, mais de s'assurer
que ces enfants ont quand même un accès parce que l'accès est très difficile.
Mais ça peut être la même chose quand on parle de vulnérabilité d'un l'enfant
qui se retrouve dans une difficulté socioéconomique, par exemple, un milieu
défavorisé, de s'assurer qu'eux aussi auront quand même une priorité d'accès
quand on parle des places 0-5 ans.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Bien, dans le
cas des enfants qui vivent dans un contexte socioéconomique difficile, ça va
être prévu, là, nommément plus loin. Donc, ça, c'est l'article... là, je n'ai
pas l'article en tête, mais ça va être abordé plus loin. S'il y a... Donc, si
on... Parce que là, vous voulez dire d'enfants vulnérables au sens large, je
pensais que vous vouliez dire peut-être des enfants plus qui sont handicapés,
justement, là.
Mme Maccarone : ...les enfants
à besoins particuliers, évidemment, mais je ne veux pas exclure qu'il y a quand
même la définition des enfants qui ont des... qui sont en situation de
vulnérabilité, ça peut être très large, mais, oui, évidemment, ça me tient
vraiment à coeur, de s'assurer que les enfants handicapés, ils ont un accès
privilégié, ils ont quand même une priorité d'accès qui vient avec tout ce qui
vient avec. Je ne veux pas dire qu'on donne la place à tout le monde, puis là
on n'est pas équipé dans le réseau non plus pour prendre soin de cet enfant qui
devrait avoir un accès dans le réseau de services éducatifs, parce qu'on sait
que c'est vraiment important. C'est la porte d'entrée dans le réseau scolaire.
Si je peux prêcher pour ma cause, moi,
j'ai fait vraiment tous les réseaux avec mes enfants, j'ai fait milieu familial
privé, non subventionné, privé subventionné, CPE. Puis c'est vraiment grâce à
eux que mes enfants ont pu faire le lien à l'école, puis c'était fait d'une
façon fluide. J'avais un an de... je ne savais pas quoi faire avec mes enfants
parce qu'à cette époque-là il n'y avait pas jusqu'à 6 ans, mais ça reste
que, si je n'avais pas eu accès à cette place, je le sais, c'est un fait,
aujourd'hui, je ne serais pas ici avec vous. Ça, c'est clair pour moi. C'était
vraiment parce qu'on a pu agir d'une façon précoce, un accompagnement, malgré
qu'il n'y avait pas, tous les deux, il n'y avait pas un diagnostic encore, mais
j'avais de la chance d'avoir une place.
• (19 h 10) •
Ça fait que ce que je veux assurer, c'est
que tous les parents qui suivent après moi vont avoir cette même chance pour
devenir député, peut être, un jour à l'Assemblée nationale, mais de... Parce
que c'est vraiment l'accompagnement qui est nécessaire. Ça arrime bien avec le
programme du gouvernement pour agir tôt. C'est la façon de faire des
diagnostics. C'est la façon de faire le lien avec les réseaux scolaires. Si on
est capables d'en prendre soin quand ils sont tout petits, bien, on peut régler
et accompagner...
Mme Maccarone : ...c'est
tout petit, plus longtemps, plus facilement, avec beaucoup plus de rigueur,
avec beaucoup plus d'attention. Ça fait que je pense que c'est très important
parce que, si on peut régler ça plus tôt, bien, ça va juste nous aider aussi
plus tard. Ça fait que c'est la raison que j'aimerais vraiment privilégier un
accès pour ces enfants. Puis au lieu que ça soit écrit dans le règlement...
Puis je vais donner aussi la chance au ministre de nous expliquer un peu ses
orientations en ce qui concerne le règlement, parce qu'on ne peut pas faire le
débat, ici, du règlement, mais j'aimerais entendre ce que le ministre envisage
en ce qui concerne son règlement puis s'il y a de la place à l'intérieur de cet
article pour prendre en considération les enfants aux besoins particuliers.
La Présidente (Mme D'Amours) : Monsieur
le ministre.
M. Lacombe : Bien, moi,
je suis sympathique à cette cause-là. Puis d'ailleurs c'est quelque chose sur
quoi on s'est penché. Mais actuellement on a un groupe de travail, là, qui
travaille là-dessus, justement, parce que ce n'est pas simple de dire... Puis
je vais circonscrire ça vraiment aux enfants handicapés parce que, les enfants
qui vivent dans des milieux défavorisés, on les inscrit plus loin. Puis ça,
c'est plus facile, entre guillemets, il faut juste prendre la décision de le
faire. Mais c'est plus facile parce que c'est très quantitatif pour la
défavorisation matérielle. Donc, on peut y aller avec des indices qui sont là,
par codes postaux, par revenus, il y a plusieurs indices. On pourrait aussi
décider d'en créer un. Donc, ça, c'est plus simple. La défavorisation émotive,
bien, évidemment, c'est plus compliqué aussi, donc ça, on n'y touche pas.
Mais, pour les enfants handicapés, moi, en
tout cas, je me suis posé la question. Puis tous ceux avec qui j'en discutais
me disaient : Il y a un défi, là, tu sais, il y a un défi. Parce que quels
enfants sont réputés être handicapés à cet âge-là? Comment on établit ça,
comment on établit cette priorité? Il y avait un enjeu qui était beaucoup plus
gros, donc actuellement il y a un groupe de travail qui se penche sur cette
question-là. Il y a du travail qui a été fait aussi avec les syndicats pour
l'intégration des enfants qui ont des besoins particuliers, donc on a un autre
front sur laquelle on travaille. Dans ce cas-ci, on est davantage dans... Quand
on dit... Donc là, on est à 59.4, donc on dit... Tu sais, les critères
d'admission, on est davantage dans les critères comme la fratrie, etc., pour
les enfants, comme je disais, qui sont en contexte de défavorisation
socioéconomique, on va l'avoir plus à plus loin.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Avant de terminer notre journée, j'avais dit que je reviendrais avec le dépôt
de votre document, avec la réponse de mon secrétariat. Donc, il n'y a pas
d'enjeu, j'autorise le dépôt du document intitulé Lettre réponse demande
d'accès à l'information du ministère de la Famille par la députée de
Westmount-Saint-Louis. Et je vous remercie pour votre collaboration.
Compte tenu de l'heure, la journée ajourne
ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 19 h 15)