Journal des débats de la Commission des relations avec les citoyens
Version préliminaire
42e législature, 2e session
(19 octobre 2021 au 28 août 2022)
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Le
mardi 22 mars 2022
-
Vol. 46 N° 25
Étude détaillée du projet de loi n° 1, Loi modifiant la Loi sur les services de garde éducatifs à l’enfance afin d’améliorer l’accessibilité au réseau des services de garde éducatifs à l’enfance et de compléter son développement
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17 h 30 (version non révisée)
(dix-sept heures quarante-sept minutes)
La Présidente (Mme D'Amours) : ...Votre
attention, s'il vous plaît? Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de
la Commission des relations avec les citoyens ouverte. La Commission est réunie
afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi numéro 1, Loi
modifiant la Loi sur les services de garde éducatifs à l'enfance afin d'améliorer
l'accessibilité aux réseaux de services de garde éducatifs à l'enfance et de
compléter son développement. Monsieur le secrétaire, y a-t-il des remplacements?
Le Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. Monsieur Lévesque, Chapleau, est remplacé par Mme Foster,
Charlevoix-Côte-de-Beaupré; Mme Picard, Soulanges, par Mme Grondin,
Argenteuil; et Monsieur Bérubé, Matane-Matapédia, par Mme Hivon, Joliette.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Avant de débuter, je vous rappelle qu'il y avait... qu'il avait été convenu de
suspendre l'étude de l'amendement visant à introduire l'article 32.1 ainsi
que l'étude de l'article 35 et d'un amendement à cet article. Lors de l'ajournement
de nos travaux, la semaine dernière, nous étions rendus à l'étude de l'article 53
du projet de loi. M. le ministre, pouvez-vous nous en faire la lecture?
• (17 h 50) •
M. Lacombe : Bien sûr, Mme
la Présidente. Merci beaucoup. Donc, 53. L'article 108 de cette loi est
modifié, 1, par l'insertion, dans le premier alinéa et après 14 de 14.0.1, 15.1,
et deuxièmement, par le remplacement, dans le troisième alinéa de 3, 4, 5 par 3
à 5.1.
Le premier alinéa de l'article 108 de
la Loi sur les services de garde éducatifs à l'enfance permet au ministre, dans
des cas exceptionnels et d'intérêt public, de déroger à certaines normes
établies par la loi. La modification proposée au premier alinéa de l'article 108
vise à ajouter la nomenclature des normes établies en vertu de l'article 106
de la Loi sur les services de garde éducatifs à l'enfance et auquel le ministre
ne peut déroger. Les nouveaux paragraphes 14.0.1, Inscription et
appariement d'un enfant au guichet unique, et 15.1, Formalités de sortie des
enfants. La modification proposée au troisième alinéa de l'article 108
vise à ajouter à la nomenclature des normes pouvant être établies en vertu de l'article 106
de la loi et auxquelles le ministre peut déroger. Le nouveau paragraphe 5.1,
Installations temporaires.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Est-ce qu'il y a des interventions sur l'article 53? Oui, Mme la députée
de Westmount-Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui.
Merci, Mme la Présidente. Est-ce que le ministre peut nous donner un exemple d'autoriser
l'application d'une mesure différente? Quel serait un exemple de ceci?
M. Lacombe : Oui. Et, Mme
la Présidente, en fait, je souhaitais vous demander si nous pouvions suspendre l'étude
de cet article-là, précisément, parce qu'on aura des vérifications techniques à
faire et possiblement un amendement à déposer plus tard.
La Présidente (Mme D'Amours) : Est-ce
que j'ai le consentement pour suspendre l'article 53? J'ai le
consentement. Merci. Donc, M. le ministre, l'article 54.
M. Lacombe : Parfait. On
en avait parlé quatre fois, je pense, avant. Ça fait que je ne m'en rappelais
plus. Donc, à l'article... à l'article 54. L'article 108.1 de cette
loi est modifié par le remplacement de 1000 à 10.000 par 2500 à 12.500. Cette
modification proposée à l'article 108.1 vise à augmenter le montant des
amendes pour infraction à l'article 6 de la loi. Donc, on parle de la
garde illégalement, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Est-ce que j'ai des... Oui, Mme la députée de Joliette?
Mme Hivon : Oui. Je sais
que c'est... Ce n'est pas le ministre et ce n'est pas par manque d'égard pour
lui, mais j'imagine que ce n'est pas lui qui a décidé de ces chiffres-là comme
ça. D'habitude, il y a des gens qui regardent toute la cohérence pour les
mesures pénales. J'étais juste curieuse de comprendre quand... Pourquoi, quand
l'infraction minimale, le montant d'infraction minimal, augmente autant parce
que, là, c'est plus que deux fois et demi plus, que le montant maximal n'augmente
pas de la même proportion?
M. Lacombe : C'est une
excellente question que j'ai moi-même posée à la Direction des affaires
juridiques lorsqu'on m'a proposé ça. Et la députée de Joliette a raison de dire
que ce n'est pas moi comme ministre, là, qui est arrivé avec des propositions.
Donc, ça s'est fait en considérant des critères bien précis, là. Il y en a
quatre...
M. Lacombe : ...sur lesquels
se sont basés les professionnels, et à la fin, c'est la suggestion à laquelle
ils arrivent. Donc, on parle de proportionnalité, on parle de... On regarde
aussi ce qui se fait, par exemple, dans les autres lois, pour qu'il y ait une
cohérence. Et c'est la proposition finale qui m'a été soumise.
Mme Hivon : Puis est-ce qu'on
peut juste, c'est ça, nous expliquer le principe qui veut que, quand on revoit
à la hausse les pénalités, les quantums, qu'en fait on augmente
substantiellement le montant minimal, mais pas le montant maximal?
M. Lacombe : Bien, comme je
vous dis, on peut demander à la personne qui nous accompagne, de la Direction
des affaires juridiques, de l'expliquer autrement. Mais ce qui est à la base de
ça... Parce que moi aussi, je me suis posé la question pourquoi est ce qu'en
proportion on augmente deux fois et demie, d'une part, et de l'autre, on ne le
fait pas. Puis c'est pour une raison de cohérence avec ce qui se fait ailleurs.
Est-ce que...
Mme Hivon : Oui, si jamais...
M. Lacombe : ...le maximum
est rarement appliqué, là, d'ailleurs.
Mme Hivon : Oui, oui, c'est
ça. Mais si jamais la personne qui a cette expertise-là peut nous le dire, ce
qui a guidé l'établissement des montants?
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Donc, dans mon
équipe, c'est Me Boily, qui est à la Direction des affaires juridiques au
ministère de la Justice, qui est affecté à la direction, donc, des affaires
juridiques pour le ministère de la Famille.
La Présidente (Mme D'Amours) : Est-ce
que j'ai le consentement que Me Boily réponde à la question? Me Boily, veuillez
vous présenter, s'il vous plaît.
M. Boily (Mathieu) : Je ne
saurais mieux le faire que le ministre l'a fait. Donc, Mathieu Boily, avocat à
la Direction des affaires juridiques du ministère de la Justice, qui dessert le
ministère de la Famille. Donc, effectivement, le... Bon, d'abord, je pense que
vous savez qu'il y a toujours un montant minimum, un montant maximal, mais dans
la très grande majorité des cas, les juges vont condamner à l'infraction
minimale, à tout le moins, pour une première condamnation, où s'il n'y a pas de
facteur aggravant qui s'ajoute à cela. Mais ça demeure à la discrétion du juge,
en fonction de la preuve qui est devant lui, de fixer le montant de
l'infraction. Donc, si on veut vraiment agir sur le caractère dissuasif, c'est
vraiment au niveau du montant minimal de l'infraction qu'il est préférable
d'agir.
Puis, effectivement, il y a plusieurs
paramètres qui entrent en ligne de compte, là, le ministre a signalé
quelques-uns. Il y a la proportionnalité par rapport à la gravité de
l'infraction, qui est... donc, est-ce que c'est, objectivement, une infraction
qu'on considère grave. Il y a, je dirais, l'équilibre dans les infractions au
sein d'une même loi. Tu sais, si on augmente trop certaines infractions, il y a
comme un déséquilibre, puis on n'a plus le... on n'atteint plus l'objectif
recherché, le facteur comparable d'une loi entre différentes lois. Et
finalement, il faut que ça conserve, là, un effet dissuasif. Donc, c'est les
principaux paramètres qui guident ça dans l'établissement de ces montants-là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée de Joliette.
Mme Hivon : Puis là quand
vous avez déterminé les montants, en fait, vous vous êtes fiés à des lois
récemment mises à jour dans la hauteur de leurs pénalités?
M. Boily (Mathieu) : On a
surtout échangé, en fait, avec... Il y a des... Chaque montant d'infraction
pénale qui est augmenté est analysé, au ministère de la Justice, par une
équipe, là, qui est spécialisée dans ce domaine-là, qui ont, effectivement,
différentes grilles, barèmes dans lesquels on situe nos amendes, là. Donc,
c'est vraiment à ce niveau-là. Donc, je ne peux pas dire, le fait d'augmenter à
2 500 $, c'est parce qu'il y avait telle augmentation ailleurs, parce
qu'il y a une certaine stabilité dans les infractions pénales, là, ce n'est
pas... Je sais que, lors de la dernière séance, on avait discuté un peu de
l'indexation de ça, mais on met des montants stables, qui restent là 10, 15, 20
ans, puis ensuite on fait des mises à niveau, ce qui facilite aussi la
comparaison, là. Parce que, dans l'exercice du ministère de la Justice qui a
été mené, en tout cas, après l'adoption initiale de la loi, il y a... c'est ça,
on vise une certaine cohérence entre les lois. On ne veut pas multiplier les
planchers d'infraction, d'en avoir 250 différents. On essaie de concentrer ça
comme ça.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée de Westmount-Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui, merci,
Mme la Présidente. La question, les questions sont très pertinentes parce que,
si on regarde le registre des pénalités administratives jusqu'au 30 septembre
2021, c'est tout du 250 $, tout le temps 250 $, tout le temps
250 $, à part de deux qui sont liés à 500 $. Ça fait que ça amène la
question de pourquoi la nécessité d'augmenter jusqu'à 12 500 $ si on
ne va jamais l'appliquer. Parce qu'à date on sait que, comme, par exemple, pour
des fermetures sauvages...
Mme Maccarone : ...mais
appliquer les pénalités, ça fait que pourquoi ces montants qui sont si élevés?
La Présidente (Mme D'Amours) : Me
Boily.
M. Boily (Mathieu) : En fait,
le registre des... il faut distinguer les pénalités administratives des
infractions pénales. Les pénalités administratives, c'est quelque chose qui
n'est pas nécessairement judiciarisé, qui n'interpelle pas le DPCP. Il y a des
agents du ministère qui sont autorisés à constater des infractions puis à
émettre des avis de non-conformité qui, lorsqu'ils ne sont pas corrigés,
amènent à une sanction administrative pécuniaire. Et les montants, c'est 250
pour une infraction au règlement, puis 500 pour une à la loi, de mémoire. Au
niveau pénal, ce n'est pas la même chose. Au niveau pénal, ce sont les
enquêteurs qui montent des dossiers, qui montent de la preuve, qui envoient le
dossier au Directeur des poursuites criminelles et pénales qui, lui, évalue
s'il y a suffisamment de preuves pour déposer des accusations. Et là, il y a
différents montants en fonction de la nature des infractions pénales.
La Présidente (Mme D'Amours) : Madame
la députée.
Mme Maccarone : Ça fait que ça
veut dire une pénalité sera imposée quand... après que c'était signalé qu'il y
a quelqu'un qui ne respecte pas la loi, puis il y a un délai prescrit. Ça fait
que s'il ne respecte pas le délai prescrit pour régler la situation, c'est là
où il y aura une amende ou est ce que c'est immédiatement? Peut-être dans les
deux cas, parce que je comprends que ce n'est pas la même chose quand c'est
suite au règlement puis c'est suite à la loi. Mais je comprends que si on
regarde, par exemple, on n'a pas respecté, il y a quelqu'un qui n'a pas fait
son cours de secourisme. Alors si on va valider sur la place 0-5 ans, puis
on va regarder le registre puis on va dire : Mais c'est quoi ce qui a
sorti comme une contravention... non, pas contravention, mais une difficulté à régler.
Il y a un délai pour régler ceci. Est-ce que c'est après que... à l'intérieur
de ces deux semaines, par exemple, à régler la problématique, c'est là ou
l'amende ou la pénalité sera imposée?
M. Boily (Mathieu) : Le
processus que vous décrivez s'approche beaucoup des sanctions administratives
pécuniaires. En matière pénale, ce n'est pas la même logique. C'est le
plaidoyer de culpabilité ou condamnation par le tribunal, là. Ces deux actes-là
qui amènent au paiement de l'amende, là, par le contrevenant. Et le niveau de
preuve est plus élevé en matière pénale. C'est la preuve hors de tout doute
raisonnable, alors qu'en matière administrative, c'est la balance des preuves.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres interventions sur le 54? Oui, madame la députée de
Westmount-Saint-Louis.
Mme Maccarone : Peut-être
juste une dernière question, puis peut être le ministre, il aura la réponse,
mais il y a combien de sanctions pénales qui ont été imposées dernièrement,
dans l'année dernière, par exemple, dans les 12 derniers mois?
M. Lacombe : Je n'ai pas
cette information-là aujourd'hui sous la main. Mais ce serait une excellente
question pour les crédits. Je suis sûr que vous allez me la poser.
Mme Maccarone : Ça va être
noté. C'était juste une question de savoir pendant qu'on est en train de jaser
du sujet.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres interventions? S'il n'y a pas d'autres interventions, je vais mettre
aux voix l'article 54. Est-ce que l'article 54 est adopté? Adopté.
L'article 55, Monsieur le ministre.
M. Lacombe : Merci, Madame la
Présidente. Donc, l'article 109 de cette loi est modifié par la
suppression de 53 ou 53 point 1. Cet article est de concordance avec
les modifications proposées par les articles 26 et 27 du projet de loi et
j'ai un amendement, Madame la Présidente, qui, me dit-on est déjà déposé depuis
un moment.
La Présidente (Mme D'Amours) : Donc,
si vous voulez bien nous en faire la lecture, s'il vous plaît.
M. Lacombe : Oui. À
l'article 55, remplacer, dans l'article 55 du projet de loi, "la
suppression de 53 ou 53 point 1" par "le remplacement de 53 par
52". C'est un amendement qui apporte une concordance requise avec les
articles 25, 26 et 27 du projet de loi. L'article 109 de la loi
prévoit une série d'infractions pénales, dont celles visant la RSG, qui ne
respecte pas les conditions applicables à sa reconnaissance. Donc,
articles 53 et 53 point 1. Ces règles se retrouvent désormais aux
articles 52 et 53 point 1.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Madame la députée de Westmount-Saint-Louis.
• (18 heures) •
Mme Maccarone : Juste...
question technique. Partout, on fait de l'indexation, puis on augmente les
montants de pénalités, mais pas ici. Pourquoi? Pourquoi ici, ça reste le 500 à
5000?
M. Lacombe : Juste une petite
seconde, parce que là on ne parlait pas de ça en ce moment. Ou dont
l'évaluation a été ordonnée...
Mme Maccarone : Bien, on
peut, Mme la Présidente, si le ministre souhaite, on peut adopter l'amendement,
il n'y a pas de problème pour revenir à l'article, mais ce serait ça la
question.
M. Lacombe : ...c'est ça,
j'essayais de voir de quoi il était question, mais en fait, ce qui est
important de...
18 h (version non révisée)
M. Lacombe : ...c'est que,
dès le départ, lorsque j'ai signifié mon intention au ministère, là, de déposer
ce projet de loi, et qu'on s'est mis à y travailler, il y avait clairement,
pour moi, deux objectifs, en termes d'augmentation des amendes, et on parlait
de la garde illégale et de la fermeture sans préavis suffisant. Donc, c'étaient
les deux types d'infractions sur lesquelles je souhaitais qu'on soit davantage
dissuasifs. C'était l'engagement que j'avais pris, d'ailleurs.
Mme Maccarone : Tout à fait.
Pour moi, la question, c'est parce que ça, c'est... L'article 55 qui va
modifier le 109... le 109 existe déjà dans la loi. Puis, partout ailleurs dans
la loi, nous sommes en train de parler d'une indexation, de pénalités qui
seront imposées, que ce soit par règlement ou à cause d'une infraction de la
loi. Mais ici, dans cet article, si on regarde le 109, il n'y a aucune
modification au 500 à 5000. Ça fait que moi, ma question, c'est: Pourquoi on
n'indexe pas ici comme on fait ailleurs?
M. Lacombe : Merci, Mme la
présidente. C'est exactement ce que je viens de dire, c'est que pour moi, il y
avait deux endroits où on devait, là, de façon intentionnelle, venir agir. Puis
ça, pour moi, ça n'en était pas un.
Mme Maccarone : Pourquoi pas?
M. Lacombe : Bien, parce que
c'est une question de priorités, je pense, puis de déterminer où sont les
enjeux. Dans le cas de la garde illégale et, surtout, je pense, dans le cas des
préavis qui sont donnés avec un trop court délai, je pense que ce qu'on avait
sur la table n'était pas assez dissuasif et qu'il fallait agir. D'ailleurs, ça
a défrayé la manchette. Je m'étais engagé à le faire. Donc, cet engagement-là
se traduit dans le projet de loi.
La Présidente (Mme D'Amours) : D'autres
interventions sur l'amendement? S'il n'y a pas d'autre intervention, je vais le
mettre aux voix. Est-ce que l'amendement de l'article 55 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
Nous revenons à l'article 55 tel qu'amendé. Est-ce qu'il y a encore des
interventions? Je vais mettre aux voix l'article 55 tel qu'amendé. Est-ce que
l'article est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
L'article 56, M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Lacombe : Merci. Donc, à
56:
«L'article 110 de cette loi est modifié
par le remplacement de «25 ou 30» par «ou 25».»
Cet article est en lien avec l'article qui
suit, l'article 57. Il retire la mention de l'article 30 dans l'énumération
d'une liste de dispositions qui constituent une infraction pénale pour pouvoir
traiter l'infraction à cet article de manière distincte avec sa propre amende.
Ce que propose donc l'article suivant, qui sera l'article 57 du projet de loi.
Et j'ai un amendement, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Si
vous voulez bien nous en faire la lecture, il est déjà sur Greffier.
M. Lacombe : Donc, à
l'article 56 qui est à l'article 110, la Loi sur les services de garde
éducatifs à l'enfance, remplacer l'article 56 du projet de loi par le suivant:
56. L'article 110 de cette loi est modifié
par le remplacement de «13, 14, 16, 17, 20, 22, 25 ou 30» par «13, 13.1, 14,
16, 17, 20, 22 ou 25».
Cet amendement ajoute le nouvel article
13,1, c'est-à-dire le chevauchement de deux cohortes d'enfants à une série
d'articles dont la contravention est passible d'une amende de 500 à 5000$.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Est-ce qu'il y a des interventions sur l'amendement du ministre? Je vais le
mettre aux voix. Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
M. le ministre, l'article 56 tel qu'amendé. Est-ce qu'il y a des interventions?
S'il n'y a pas d'intervention, je vais mettre aux voix 56 tel qu'amendé. Est-ce
qu'il est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
L'article 57, M. le ministre.
M. Lacombe : Donc, à
l'article 57:
«Cette loi est modifiée par l'insertion,
après l'article 110 du suivant:
110.1. Le titulaire de permis qui
contrevient à une dispositions du premier alinéa de l'article 30 commet une
infraction et est passible d'une amende de 2500$ à 12500$.»
L'article 110.1 propose d'augmenter le
montant des amendes pour une infraction au premier alinéa de l'article 30 de la
loi, tel que modifié par l'article 18 du présent projet de loi. Donc, on parle
de la cessation des activités d'un titulaire de permis sans respecter les
conditions. Donc, je vous le mentionnais, là, précédemment, c'est un des deux
cas dans lesquels je souhaitais qu'on... Et l'infraction existait déjà, mais là
ce que je disais, tantôt, c'est qu'on la sort, on en fait un article précis,
parce que, pour celle-ci, on souhaite augmenter le montant de l'amende.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Oui, Mme la députée de Westmount-Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui.
J'entends le ministre. Je trouve que c'est bien. C'est juste une question.
Comme j'ai mentionné antérieurement, dans nos débats précédents, le ministre a
l'intention d'augmenter les amendes, mais en 2019-2020...
Mme Maccarone : ...il y a
eu 12 fermetures sauvages. En 2020 et 2021, il y a 19 fermetures sauvages,
mais il n'y a aucune sanction, aucune pénalité qui été émise. Alors, c'est quoi
la garantie pour s'assurer que si mettons on adopte cet article... Comme je
disais, je trouve que c'est juste, mais si on n'a pas l'intention d'appliquer
la loi, pourquoi le faire?
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Merci, Mme
la Présidente. Bien, dans le fond, il y a deux choses. La première, c'est qu'il
faut être dissuasif. Donc, je pense que ce n'était pas le cas auparavant.
Maintenant, on aura ce caractère dissuasif et c'est la raison pour laquelle
c'était une des deux infractions que je souhaitais... pour laquelle je
souhaitais voir le montant de l'amende être augmenté. La deuxième chose, puis
on a effleuré le... Bien, enfin, on a parlé du sujet tantôt, Me Voyer en a
parlé. C'est que, dans ce cas-ci, il y a tout un dossier d'enquête qui doit
être fait, qui doit être monté. Ensuite de ça, ça passe par le Directeur des
poursuites criminelles et pénales. Donc, tout ce processus-là ne relève pas que
du ministère de la Famille. Donc, à la fin, bon, je pense qu'on s'entend tous
pour dire que ce n'est pas au ministre de la Famille de demander au juge qu'il
y ait une condamnation. Donc, ce sont... C'est la justice qui suit son cours
dans ce cas-là, mais... Mais au moins, d'abord, je pense que ce sera davantage
dissuasif avec ce qu'on propose.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
Mme Maccarone : Je
présume d'abord que le ministre s'engage à faire une campagne d'information
pour s'assurer... Parce que, pour que ça soit dissuasif, il faut que les gens
sont au courant que, maintenant, les pénalités seront imposées. Parce que
malgré, tu sais, dans le passé, il y avait des pénalités, mais on n'a jamais imposé
les pénalités. C'est quoi le plan pour s'assurer qu'ils comprennent maintenant
que, là, le «free lunch, it's over»? Puis il va falloir que, je ne sais pas
comment le dire, mais c'est ça, qu'ils comprennent que, maintenant, là,
c'est... Peut-être on ne l'a pas fait lors des deux dernières années, mais là,
maintenant, je m'engage, ce serait le cas. Puis je ne sais pas s'il y aura des
exceptions, mais ce sera le cas. Ça fait que s'il y a une campagne de
sensibilisation, d'information qui sera envoyée pour qu'ils comprennent c'est
quoi, les pénalités dans le cas de non-respect de la loi.
M. Lacombe : Bien, dans
le cadre de l'adoption du projet de loi, certainement qu'il y aura plusieurs...
plusieurs éléments de communication, là, plusieurs stratégies de communication
qui seront mises en place. Pour ce point très, très précis, bon, je n'ai
évidemment pas les détails, mais c'est clair que c'est souhaitable que les
propriétaires, toujours dans ce souci-là, de dissuader les gens de commettre
l'infraction, je pense que ce sera souhaitable que les propriétaires de
garderies connaissent bien les modifications à la loi et que ça les dissuade,
là, peut-être de fermer sans donner le préavis qui est requis.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
Mme Maccarone : Puis
dans l'année passée pour le 2021-2022, en ce qui concerne ces sanctions, est-ce
que c'est le ministre qui a décidé de ne pas imposer les sanctions ou est-ce
que c'est le DPCP qui a pris cette décision?
M. Lacombe : Bien, quand
c'est une pénalité, quand on parle du processus pénal, une infraction pénale,
bien là, à la fin, effectivement, ce n'est pas... Ce n'est pas nous qui
décidons, ce n'est pas nous qui décidons de ça.
Mme Maccarone : Oui,
mais c'est que je veux mieux comprendre, est-ce que c'est la responsabilité du
ministre de transférer le dossier?
M. Lacombe : Bien, c'est
la responsabilité du ministère de mener une enquête, de documenter le dossier.
Et moi, je peux vous dire que depuis que je suis là, je suis très, très clair.
Quand il y a une infraction qui est commise, il faut aller au bout du processus
pour que nous contrôlions.
Mme Maccarone : Parfait.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres interventions sur le 57? S'il n'y a pas d'autre intervention, je vais
le mettre aux voix. Est-ce que l'article 57 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
L'article 58, M. le ministre.
M. Lacombe : Merci, Mme
la Présidente. L'article 111 de cette loi est modifié par le remplacement
de 250 à 1000 dollars par 500 à 2500 dollars. Cette modification à
l'article 111 de la loi vise l'augmentation du montant des amendes qui y
sont prévues. Celle-ci porte sur les règles applicables au comité de parents
d'une garderie.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Des interventions? S'il n'y a pas d'intervention, je vais mettre
l'article 58 aux voix. Est-ce qu'il est adopté?
• (18 h 10) •
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Adopté. L'article 59, M. le ministre.
M. Lacombe : Cette loi
est modifiée par l'insertion, après l'article 112, du suivant :
112.1. Le bureau coordonnateur de la garde
en milieu familial agréé, qui contrevient aux dispositions de l'article 51.1,
commet une infraction et est passible d'une amende de 2500 dollars à
12.500 dollars. Cet article doit se lire en lien avec l'article 24
qui rapatrie dans la loi les dispositions réglementaires sur la cessation des
activités d'un bureau coordonnateur. Comme ces règles seront dorénavant dans la
loi, il convient aussi de prévoir l'infraction pénale correspondante.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci...
La Présidente (Mme D'Amours) : ...des
interventions sur le 59? Oui, Mme la députée de Westmount-Saint-Louis.
Mme Maccarone : Juste une
question pour faire le parallèle, par exemple, avec le réseau scolaire. Si,
mettons... parce qu'on comprend que, dans un cas comme ceci, s'il y a une
pénalité à payer, bien, c'est l'État qui va faire le remboursement, à quelque
part, parce qu'on parle d'un bureau coordonnateur, au milieu familial agréé.
Alors, est-ce qu'ils ont accès à de l'assurance, par exemple, pour le protéger?
Puis la raison que je fais le parallèle, c'est, mettons, dans le réseau
scolaire, il y a une plainte déposée contre une commission scolaire ou un
centre de services scolaires, tout dépendamment le niveau de la plainte, si
c'est lié à un montant d'argent, bien, c'est les assureurs qui vont intervenir
dans le dossier. Puis il y aura des mesures de protection, puis ça se peut que
c'est l'assureur qui va couvrir le paiement de cette pénalité, si elle est
jugée acceptable. Alors, est-ce que c'est la même chose dans le cas d'un bureau
coordonnateur? Est-ce qu'eux ils ont accès, mettons, à un assureur qui serait
responsable pour faire un accompagnement puis un remboursement, là, de tels
frais?
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : C'est une bonne
question. Honnêtement, là, je ne connais pas cette information-là. Il faut dire
que ce sont des organisations qui sont privées. On parle d'une OBNL qui fait ce
travail-là, évidemment, à la demande du ministère, qui doit respecter ce qu'on
lui demande. Et ce qu'on lui dit clairement en contrepartie, c'est que si ce
qui est prévu à la loi n'est pas respecté, il y aura une amende. En fait, on
indique quelles sont les amendes qui sont prévues. Maintenant, est-ce qu'il y a
des assurances qui sont disponibles pour eux, les bureaux coordonnateurs, s'ils
ne respectent pas ça et qu'ils sont condamnés? Je vous avoue, je n'en ai aucune
idée. Mais assurance ou pas, moi, je dirais, je souhaite presque qu'ils n'aient
pas d'assurance, là, parce que le but ce n'est pas de dormir la tête tranquille
en se disant qu'on peut contrevenir à la loi, et, de toute façon, on est
assurés si on a une pénalité à payer. Je ne pourrais pas vous dire, là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
Mme Maccarone : Oui. Bien, ce
n'est pas une question de dire... je ne veux pas qu'ils donnent
nécessairement... Je ne veux pas encourager les gens. Ce n'est pas le but,
c'est de mieux comprendre le pratico-pratique de comment ça fonctionne sur le
terrain. Parce qu'un bureau coordonnateur, souvent, c'est lié à un CPE. Ça fait
que c'est qui qui va assumer le paiement de ces pénalités, dans ce cas-là? Le
ministre a dit «privé», mais, dans le fond, je peux comprendre, dans un milieu
familial, comment ça va fonctionner, parce que c'est quand même la
propriétaire, si on veut, la personne qui est responsable du service de garde.
Mais dans un bureau de coordinateur, comment ça fonctionnera, cette pénalité?
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Bien, en fait,
clarification importante, je pense, qui va répondre à la question de la députée
de Westmount Saint-Louis : On ne parle pas des responsables de services de
garde, on parle du bureau coordonnateur en tant que corporation, en tant
qu'OBNL. Donc, ça, ne touche pas les responsables des services de garde en
milieu familial.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres interventions sur l'article 59? Je vais mettre aux voix
l'article 59. Est-ce qu'il est adopté? Adopté. L'article 60, M. le
ministre, Svp.
M. Lacombe : Merci, Mme la
Présidente. Donc, l'article 60 : L'article 113.4 de cette loi
est abrogé.
Il s'agit d'une modification de
concordance vu l'abrogation des articles 6.1 et 6.2 de la loi.
4damm Des interventions? L'article 60
est-il adopté? Adopté. 61, s'il vous plaît, M. le ministre.
M. Lacombe : À
l'article 61 : L'article 114 de cette loi est modifié par le
remplacement de 250 $ à 1 000 $ par 500 $ à
2 500 $.
Cette modification à l'article 114 de
la loi vise à augmenter le montant des amendes qui y sont prévues.
4damm Merci. Des interventions? Je vais
mettre aux voix l'article 61. Est-elle adoptée? Adopté. 62, M. le
ministre.
M. Lacombe : À
l'article 62 : L'article 115.1 de cette loi est modifié par le
remplacement de «aux dispositions de l'article 78» par «à l'une des
dispositions des articles 78 ou 81.0.1.»
Cet... un instant. Donc, cet article est
de concordance avec l'article 33 du projet de loi qui introduit un nouvel
article 81.0.1. En effet, l'article 115.1 modifie ici... prévoit
l'infraction pénale en cas d'entrave. Comme il y aurait dorénavant un article
pour l'entrave au travail de l'inspecteur et un pour l'entrave au travail de
l'enquêteur, bien, il convient que l'infraction pénale vise les deux cas. Donc,
on avait parlé de cet article-là, là. Pour que ce soit la même chose dans les
deux cas, donc il faut que l'infraction pénale, évidemment, suive aussi...
La Présidente (Mme D'Amours) : ...merci.
Des interventions? Oui, Mme la députée de Westmount-Saint-Louis.
Mme Maccarone : Juste
pour le changement de langage. On dit «à l'une des dispositions», est-ce que ça
veut dire que c'est cumulatif? Pourquoi le changement ici? Au lieu de «aux
dispositions», «à l'une des dispositions»? Ça me donne l'impression que c'est
cumulatif, à quelque part. Est-ce que c'est un plus un plus un plus un?
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le Ministre.
M. Lacombe : Non, c'est
ça, ce n'est pas cumulatif. Mais, dans la façon dont c'est rédigé, ça réfère au
fait que c'est l'un ou l'autre.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres interventions? Mme la députée de Westmount-Saint-Louis.
Mme Maccarone : Et,
encore une fois, ici, le ministre n'a pas jugé important ou nécessaire
d'augmenter le montant des amendes. Ça reste, on ne charge pas le 4 000 à
20 000 pour faire une indexation?
M. Lacombe : Bien, on ne
m'a pas signalé que c'était un enjeu. Vous savez, c'est ça, il y avait les deux
priorités que moi j'avais établies, pour lesquelles je pensais que c'est... je
pense toujours que c'est important d'aller de l'avant. Il y a eu du travail
très, très administratif, là. On vient d'adopter les articles où, tant qu'à
être là, le ministère de la Justice, la direction des affaires juridiques, dans
son travail avec le ministère de la Justice a établi qu'il y avait des petites
modifications à faire. Mais, dans ce cas-ci, ce n'est pas le cas.
Mme Maccarone : Et
combien il y a... Combien d'amendes comme ceci ont été imposées?
M. Lacombe : C'est... je
vous dirais, ça doit être très, très, très rare, là. Mais j'ai pas cette
donnée-là non plus, je n'ai pas cette donnée-là sous la main. Parce qu'on ne
touche pas au montant des amendes, là.
La Présidente (Mme D'Amours) : D'autres
interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, je vais mettre
l'article 62 aux voix. Est- ce qu'il est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
L'article 63. M. le ministre.
M. Lacombe : Oui. Donc,
à l'article 63 : L'article 116 de cette loi est modifié par le
remplacement de «59.1, 59.2» par «2.2, 59.2 et 59.6, du premier alinéa de
l'article 59.9 et des articles 59.10, 59.12».
Donc, l'article 63 vise à modifier
l'article 116 de la Loi sur les services de garde éducatifs à l'enfance
afin d'y ajouter les articles 2.2, donc l'obligation de recevoir les seuls
enfants visés par la loi; 59.2, obligation du prestataire de services d'adhérer
au guichet unique; et 59.6, obligation faite aux prestataires de services
d'admettre que les enfants inscrits au guichet unique; le premier alinéa de
l'article 59.9, donc on parle de l'avis d'intention d'admettre un enfant
par un titulaire de permis de CPE ou de garderie dont les services de garde
sont subventionnés à l'administrateur du guichet unique; et les
articles 59.10, donc avis d'admission d'un enfant; et 59.12, obligation
d'aviser l'administrateur du guichet et le parent du refus d'accueillir un
enfant.
Donc, je reformule peut-être plus
clairement, là, au-delà du commentaire. C'est qu'il y a de nouveaux articles
sur le guichet unique qu'on a déjà étudiés, dont on a déjà discuté, et on vient
principalement, donc, ici, les ajouter.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée de Westmount-Saint-Louis.
• (18 h 20) •
Mme Maccarone : Oui, ça
me surprend ici que le ministre n'a pas jugé important d'augmenter les frais
d'amendes. Parce qu'ici on a beaucoup vu dans le passé, c'était médiatisé, les
parents qui paient des primes ou des pourboires, si on veut, pour accélérer
leur place, pour sauter la ligne parce qu'on veut vraiment avoir une place dans
les services de garde. Puis je comprends qu'on parle aussi de l'implantation du
nouveau 0-5 ans. Mais, jusqu'à ce moment-là, ce n'est pas important, peut-être,
de mettre des pénalités en place parce que le nouveau 0-5 ans, ce n'est
pas aujourd'hui. Ça fait que de s'assurer que c'est vraiment dissuasif, parce
qu'on comprend que ça peut perturber. Les gens peuvent toujours continuer à
dire : Bien, moi, là, si je vous donne un 100 $, un 200 $, un
300 $, bien, je veux changer ma place sur la liste d'attente, ou bien
est-ce qu'on peut changer les critères pour s'assurer que moi, je peux avoir
une place ici puis réduire le temps d'attente pour moi, pour mon enfant?
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Bien,
question pertinente, Mme la Présidente. Je dirais, j'ai comme un parallèle qui
me vient un peu avec la conduite automobile. S'il y a trop d'excès de vitesse
sur une route, on peut bien dire, par exemple, on baisse la limite ou on
augmente le montant des amendes. Dans notre cas, on a préféré, si je fais le
parallèle, dire : On va mettre plus de policiers sur la route pour mieux
contrôler ce qui se passe. C'est un peu le parallèle, boiteux, c'est toujours
boiteux, un parallèle, mais c'est un peu...
M. Lacombe : ...où je
veux en venir, dans ce cas-là, en tout cas, moi, ce n'était pas une demande
d'augmenter les amendes parce qu'on vient changer la façon dont ça fonctionne,
et donc les cas où ça pourrait se produire, là, honnêtement, là, seront
minimaux comparativement à maintenant, où c'est très facile. Tu sais, on ne se
le cachera pas, là, en ce moment, c'est très facile. Quelqu'un de mal
intentionné dans une garderie ou un CPE peut aisément contourner le guichet
unique, à ma grande stupéfaction lorsque je l'ai constaté.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Mme la députée de Fabre... de Fabre, pardon... Westmount-Saint-Louis.
Mme Maccarone : Alors,
ceci...
La Présidente (Mme D'Amours) :
Je saute d'une commission à l'autre puis je mélange les noms. Je suis désolée.
Mme Maccarone : Nous
aussi, Mme la Présidente, je comprends. On parlait de protecteur national de
l'élève et maintenant on parle de réseau de services éducatifs à la petite
enfance, ça fait que je comprends Parce que je comprends, j'entends le
ministre... juste que, parce qu'on a tous vu dernièrement, il y avait plein
d'annonces à Kijiji, les gens qui mettent la face de leur enfant, disent :
S'il vous plaît... tu sais, un enfant précieux... Puis je ne pense pas que les
parents, quand ils font ceci, ce n'est pas nécessairement parce qu'ils veulent
mal faire, je pense qu'ils sont... on est rendus là, la détresse est rendue là,
qu'on veut vraiment tout faire pour avoir une place. Je ne peux plus attendre,
je veux ma place au travail, je veux retourner sur le marché. Je suis en train
d'appauvrir ma famille parce que je ne peux pas retourner au travail. Mais
c'est parce qu'il y a plein de parents, puis on veut s'assurer qu'il y a de
l'équité dans le système ça fait qu'on veut, évidemment, éviter à tout prix que
ces cas comme ça arrivent. Ça fait que, si cet article 63, qui va modifier
le 116... seulement appliqué lors du nouveau Place 0-5 ans, que fait-on
maintenant? Est-ce qu'il y a des amendes qui seront imposées maintenant pour
les cas actuels avant le nouveau 0-5 ans... sera mis en vigueur?
La Présidente (Mme D'Amours) :
M. le ministre.
M. Lacombe : C'est
toujours possible, mais encore faut-il le constater. Et moi, je vous soumets,
là... là, c'est pour ça qu'on fait les modifications qu'on est en train de
faire, là, c'est un peu particulier de dire ça, mais moi, j'ai constaté avec
beaucoup de stupéfaction à quel point c'était facile de passer à côté, donc
cette facilité-là fait en sorte qu'évidemment c'est difficile, d'abord, de
coincer les gens. Et ensuite on pourra bien mettre le montant d'amende qu'on
veut, d'abord, si on n'est pas capables de les coincer, ça ne sert à rien.
Deuxièmement, comme je le dis, le système
change, et donc, dans ce changement-là, nous, c'est davantage le contrôle qu'on
met de l'avant. Je pense qu'on en est rendus là. Je pense qu'il faut le faire,
que... tenter d'être dissuasifs à l'aide d'une contravention, qui y est déjà,
je dirais, assez élevée aussi, là, comparativement à d'autres qui étaient
prévues auparavant, avant nos modifications.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Mme la députée.
Mme Maccarone : Bien,
avec beaucoup de respect, j'entends ce que le ministre dit, on est surpris, le
nombre de fois que ça arrive, mais, si les éléments dissuasifs étaient beaucoup
plus importants, mais ça se peut que les gens essaieraient moins. Puis cet
article va quand même appliquer aujourd'hui, lors de l'adoption du projet de
loi. Ça fait que le ministre, là... pour moi, je ne comprends pas pourquoi
qu'on ne ferait pas une augmentation. Puis j'ai entendu aussi que ça ne sert à
rien, mais c'est parce qu'à date on a plein d'amendes qui, dans le fond, ne
servent à rien parce qu'on ne les applique pas. Ça fait que, dans ce cas ici,
c'est ça que je questionne, c'est pourquoi ne pas augmenter un élément
dissuasif si les parents ou les gens qui disent : Bon, bien, moi, là, je
pense que je vais sauter la liste, mais, s'il y a une chance que je serais
assujetti à une pénalité de 2 000 $, peut-être je ne ferais pas...
peut-être ça va être un pensez-y bien, peut-être je ferais moins un essai,
parce que je comprends que le système actuellement en place ouvre plus de
possibilités, puis le nouveau système, bien, toutes les portes d'entrée vont
être fermées. Mais, jusqu'à ce moment-là, on a moins d'éléments dissuasifs qui
sont actuellement en place. Ça fait que c'est pour ça je questionne pourquoi
qu'on n'augmente pas les pénalités ici.
La Présidente (Mme D'Amours) :
M. le ministre.
M. Lacombe : Bien, ce
n'est pas quelque chose, d'abord, que, de mon côté, j'ai priorisé. J'ai
priorisé les deux infractions dont je vous parlais tantôt parce que, dans ce
cas-ci, comme je le mentionnais, on vient modifier complètement le
fonctionnement du guichet unique, ce qui va régler le problème.
Maintenant, ce travail-là, ce n'est
effectivement pas juste un travail qu'on peut faire ici, là, en se
disant : Bien, on pense que tel ou tel montant serait le bon. Dans le
cadre de la rédaction du projet de loi, nos juristes se sont aussi penchés, en
collaboration avec leurs collègues, sur les ajustements à faire à certains
autres montants, là, qui...
M. Lacombe : ...qui devaient
peut-être être ajustés, puis dans ce cas-ci, ça ne nous a pas été soulevé.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée, oui.
Mme Maccarone : Pour moi, si
je me mets dans la place du parent qui est en attente depuis très longtemps
puis de savoir qu'on n'a pas augmenté les pénalités pour ceux qui ont trouvé
une petite porte d'entrée pour passer au-dessus de la ligne, là, je serais
vraiment fâchée, mais vraiment fâchée. Ça fait que de savoir qu'au au moins on
a augmenté les pénalités pour que ça soit vraiment dissuasif, bien moi, je
trouve que ce serait important. Mais, tu sais, je comprends que le ministre a
eu aussi des échanges que moi, je n'ai pas eus à l'égard de cet article. C'est
juste, comme je dis, je me mets dans la place du parent qui est en attente. On
a des listes d'attente partout. Ici, on fait la file puis, quand tu es en
arrière, la file, puis il y a quelqu'un qui saute en avant, bien, c'est
fâchant. Ça fait que de savoir que, regarde, ça ne va plus être possible ou, si
vous le faites, bien là, vous serez assujetti à des pénalités assez
importantes, ça fait que ne prend pas ce risque, moi, je pense que ça serait
important.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres interventions sur le 63? S'il n'y a pas d'autre intervention, je vais
mettre aux voix l'article. Est-ce qu'elle est adoptée?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : L'article
64. M. le ministre.
M. Lacombe : Merci, Mme la
Présidente. Donc, à l'article 64 : L'article 117 de cette loi est modifié
par le remplacement de «250 $» à «1 000 $» par «500 $» à
«2 500 $». La contravention à certains articles des règlements peut
conduire à une condamnation pénale. Le montant de l'amende est le même dans
tous les cas d'infraction réglementaires. Donc, cet article augmente ce
montant.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Des interventions sur l'article 64? S'il n'y a pas d'intervention, je vais la
mettre aux voix. Est-ce qu'il est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
L'article 65, s'il vous plaît.
M. Lacombe : Cette loi est
modifiée par l'insertion, après l'article 119, du suivant : 119.1. Une
poursuite pénale visant à sanctionner une infraction à une disposition de la
présente loi ou de ses règlements se prescrit, selon le délai plus long,
par :
«1° trois ans à compter de la date de la
perpétration de l'infraction;
«2° deux ans à compter de la date à
laquelle l'inspection ou l'enquête qui a donné lieu à la découverte de
l'infraction a été entreprise lorsque de fausses représentations sont faites au
ministre ou à l'un de ses fonctionnaires.
«Dans les cas visés au paragraphe 2° du
premier alinéa, l'attestation du ministre, de l'inspecteur ou de l'enquêteur
indiquant la date d'ouverture du dossier d'enquête constitue, en l'absence de
toute preuve contraire, une preuve concluante de ce fait. Toutefois, dans ces
cas, aucune poursuite ne peut être intentée s'il s'est écoulé plus de cinq ans
depuis la date de la perpétration de l'infraction.»
Donc, en application de l'article 14 du
Code de procédure pénale, le délai de prescription actuelle en cas
d'infractions pénales à la Loi sur les services de garde éducatifs à l'enfance
est d'un an.
Cet article du projet de loi vise
l'augmentation de ce délai à deux ans à compter du début de l'inspection ou de
l'enquête, en cas de fausse déclaration, ou à trois ans à compter de la
perpétration de l'infraction, selon le plus long de ces deux délais.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Est-ce qu'il y a des interventions sur l'article 65? Oui, Mme la députée de
Westmount-Saint-Louis.
Mme Maccarone : Juste une
question de rapide en ce qui concerne les temps, parce qu'est-ce qu'il y a une
longue liste d'attente pour être devant le tribunal, par exemple, en ce cas ici
qui... Parce que là on parle de 5 ans. Ça fait qu'est-ce que ça fait de la
raison qu'on a dite jusqu'à «deux ans»? Mais on ne pense pas qu'on... Parce que
la ministre dit aussi dans son article : «Toutefois, dans ces cas, aucune
poursuite ne peut être intentée s'il s'est écoulé plus de cinq ans depuis la
date de la perpétration de l'infraction.» Puis, si on a des délais, est-ce que
les délais sont aussi pris en considération? Parce que je peux imaginer qu'ils
y en ont.
• (18 h 30) •
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Merci, Mme la
Présidente. Bien, en fait, c'est ça, on me spécifie, là, puis avec justesse,
qu'une fois que le dossier est déposé ça... le délai se fige. Donc, ça répond
peut-être à la question de la députée de Westmount-Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci
d'autres interventions sur l'article 65? Je vais mettre l'article 65 aux voix.
Est-ce qu'il est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : L'article
66. M. le ministre.
M. Lacombe : À l'article
66 : Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 121, du
suivant :
«121.1. Afin de permettre l'application de
mesures assurant la prise en compte de la réalité des autochtones, le
gouvernement et une nation...
18 h 30 (version non révisée)
M. Lacombe : ...ou une
communauté autochtone peuvent conclure une entente portant sur toute matière
visée par la présente loi ou ses règlements.
«Aux fins du présent article, une nation
autochtone est représentée par la Société Makivik, le gouvernement de la nation
crie ou un regroupement de tous les conseils de bande ou de tous les conseils
des villages nordiques des communautés qui la constituent. Une communauté
autochtone est quant à elle représentée par son conseil de bande, par son conseil
de village nordique, par un regroupement de communautés ainsi représentées ou,
en l'absence de tels conseils, par tout autre regroupement autochtone.
«Les dispositions d'une telle entente
prévalent sur celles de la présente loi et de ses règlements. Toutefois, une
personne visée par une entente n'est exemptée de l'application des dispositions
inconciliables de la présente loi ou d'un règlement pris pour son application
que dans la mesure où elle respecte l'entente.
«Une entente conclue en vertu du présent
article est déposée à l'Assemblée nationale dans les 30 jours de sa
signature ou, si elle ne siège pas, dans les 30 jours de la reprise de ses
travaux. Elle est en outre publiée à la Gazette officielle du Québec.»
L'article 66 du projet de loi vise à
introduire l'article 121.1 à la Loi sur les services de garde éducatifs à
l'enfance. Ce nouvel article prévoit la possibilité pour le gouvernement de
conclure des ententes avec une ou des communautés autochtones afin de permettre
l'application de mesures assurant la prise en compte de la réalité des
autochtones.
Le second alinéa de l'article 121.1
établit les critères de représentation des nations autochtones aux fins d'application
de l'article 121.1.
Le troisième alinéa de l'article 121.1
établit la prépondérance à donner à une entente signée en vertu de cet article
sous réserve de son respect.
Et finalement le quatrième alinéa prévoit
le dépôt et le délai de dépôt de l'entente à l'Assemblée nationale et sa
publication à la Gazette officielle du Québec.
Et j'ai un amendement, Mme la Présidente.
Donc, article 66 : Remplacer les deux premiers alinéas de l'article
121.1 de la Loi sur les services de garde éducatifs à l'enfance, proposé par l'article
66 du projet de loi, par le suivant :
«Afin de permettre l'application de
mesures assurant la prise en compte de la réalité des autochtones, le
gouvernement peut conclure une entente portant sur toute matière visée par la
présente loi ou ses règlements avec une nation autochtone représentée par l'ensemble
des conseils de bande ou des conseils des villages nordiques des communautés
qui la constituent, par la Société Makivik ou par le gouvernement de la nation
crie, avec une communauté autochtone représentée par son conseil de bande, par
son conseil de village nordique ou par un regroupement de communautés ainsi
représentées, ou encore, en l'absence de tels conseils, avec tout autre
regroupement autochtone.»
Et cet amendement, Mme la Présidente,
apporte, rapidement, là, des précisions au libellé de l'article permettant de
conclure des ententes en matière autochtone, plus précisément quant aux entités
qui peuvent conclure une entente.
Et je vous souligne par ailleurs que ça a
été... Cet amendement-là, c'est le fruit, là, d'une discussion juridique assez
pointue, là, entre les experts et le Secrétariat aux Affaires autochtones, les
juristes spécialisés en cette matière-là pour nous assurer d'avoir vraiment,
là, les bons termes et le meilleur résultat.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Est-ce qu'il y a... Oui, Mme la députée de Sherbrooke, s'il vous plaît.
Mme Labrie : Merci, Mme
la Présidente. C'est un nouveau texte. Il n'y avait pas de texte précédemment
pour ça. Est-ce que j'en comprends qu'il n'y avait aucune manière de conclure
des ententes spécifiques avec les communautés autochtones auparavant?
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre
M. Lacombe : La
différence, c'est qu'ici on se donne une opportunité de considérer, par
exemple, la réalité culturelle des communautés en faisant en sorte qu'ils
puissent, par le biais d'ententes, être exclues de l'application, là, d'une
partie de la loi.
Mme Labrie : C'est
vraiment une nouveauté.
M. Lacombe : Oui.
Mme Labrie : Ce n'est
pas quelque chose qui était possible auparavant. Puis est-ce qu'il y a des
ententes actuellement en cours d'élaboration avec les communautés autochtones?
Et est-ce que le ministre peut nous expliquer si oui, par exemple, quels sont
les types d'aménagement... par les communautés autochtones à la loi et aux
règlements?
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Bien, un
des éléments qui nous a souvent été souligné, c'est... Et je reviens toujours
avec cet exemple-là, là, c'est les semaines culturelles. Et là je ne veux pas
commettre d'incident diplomatique, là, mais, par exemple, lorsque dans les CPE,
il y a des communautés qui amènent les enfants pour, par exemple, participer à
la chasse, culturellement, pour eux, c'est important, notre règlement n'est pas
adapté à ça, à ce... par exemple, à constater autant d'absence d'enfants. Ça ne
fonctionne pas, dans ce cas-ci, avec le financement, là, la façon dont on
finance les CPE. Moi, je pense qu'il faut adapter nos façons de faire à ça.
Donc, ça, c'est un exemple. Je vous avoue
que je ne suis pas un spécialiste. Je suis... On me dit les inspections. On
leur délègue les inspections. Donc, je ne suis pas un spécialiste de la
question autochtone, mais c'est ce qu'il nous demandait. D'ailleurs, lorsqu'...
M. Lacombe : ...on a fait
l'annonce. Ils étaient très heureux, puis évidemment, on travaille... si on le
fait, c'est parce qu'on veut que ça fonctionne. Donc, on le fera de bonne foi
avec eux pour ça reflète bien leur demande.
Mme Labrie : Donc, j'entends
qu'il y en a des ententes en cours d'élaboration actuellement pour répondre à
des enjeux, par exemple, celui-là que le ministre a nommé. Puis, dans les
prochains mois, on devrait voir arriver à l'Assemblée nationale suite à
l'adoption du projet de loi puis à la signature de ces ententes-là.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Oui. Bien là,
c'est ça, il y a du travail qui se fait, mais je vous avoue que... je vous
mentirais si je vous disais que c'est très avancé, là. Tu sais, on est aux
balbutiements de ça. Dans d'autres matières, oui, là, on a du travail, il y a
déjà des ententes avec les communautés, mais dans le cas de l'exemple dont je
viens de vous parler, je ne peux pas vous dire que c'est très avancé. Mais
c'est un travail qu'on va faire avec les communautés.
Mme Labrie : Donc, on n'est
plus en attente que le projet de loi soit adopté pour pouvoir commencer
officiellement peut-être ce travail-là de négocier des ententes ou...
M. Lacombe : Bien, c'est ma
compréhension, là, pour les exemptions dont je viens de parler.
Mme Labrie : O.K., merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée de Joliette.
Mme Hivon : Oui. Quand on
dit, là, dans l'amendement : le gouvernement peut conclure une entente.
Donc, le gouvernement, c'est plus large. Je comprends que ce n'est pas le
ministre de la Famille qui va conclure l'entente, c'est... je veux dire, dans
l'optique, là, du gouvernement. C'est qui va conclure l'entente? C'est le
Secrétariat aux Affaires autochtones en conjonction avec le ministère de la
Famille?
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Bien,
juridiquement parlant, on me dit que c'est le ministère de la Famille
directement. Oui.
Mme Hivon : O.K., mais on
exprime ça par le gouvernement parce que c'est vu comme une entente de nation à
nation. Donc, ce ne serait pas opportun de mettre «le ministre.»
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Bien, c'est
pour... ça vous fait sourire, tout ça, hein, c'est pour... non, je parlais à
Mme la Présidente, mais c'est pour respecter la façon de faire qui est
habituelle dans ces ententes là, là. Donc, peut-être que vous vous en doutez,
c'est que ça doit monter au Conseil des ministres. Il y a une recommandation.
Le ministre des Affaires autochtones est aussi impliqué là-dedans, mais c'est
le ministre de la Famille ou la ministre de la Famille qui mène le travail.
Mme Hivon : Et puis dans
l'amendement, je crois que, justement, vous dites que : Il faut être
représenté avec une nation autochtone représentée par l'ensemble des conseils de
bande ou des conseils des villages nordiques, des communautés qui la
constituent. Ce qui n'était pas là avant. Donc, je comprends que ce que vous
souhaitez, c'est qu'il ne puisse pas y avoir une entente avec une communauté
d'une nation spécifiquement, mais vous voulez que ça soit l'ensemble des
communautés d'une nation qui s'entendent pour qu'il puisse y avoir une telle
entente. Mais on ne pourrait pas, par exemple, avoir une entente différente
entre deux communautés atikamekw, par exemple.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
Mme Hivon : Si jamais, Mme la
Présidente, vous discutez... on est ouvert à tous les commentaires.
M. Lacombe : C'est pour ça
que je disais : Je pense que ça la fait sourire. Mais on me souffle à l'oreille
que c'est possible de le faire pour une seule communauté. Bon, on me dit que
c'est possible.
Mme Hivon : Excusez-moi, mais
où c'est écrit «avec une communauté?» Moi, je suis dans l'amendement.
M. Lacombe : Bien, est ce
qu'on peut suspendre, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme D'Amours) : Bien
sûr. Je vais suspendre quelques minutes.
(Suspension de la séance à 18 h 40)
(Reprise à 18 h 43)
La Présidente (Mme D'Amours) :
Nous reprenons nos travaux. M. le ministre.
M. Lacombe : Merci, Mme la
Présidente. Donc, après validation avec mon équipe, on parle vraiment d'abord
soit de nation autochtone, ça peut aussi être une communauté autochtone où on
termine en disant : «avec tout autre regroupement autochtone». Et dans
l'amendement, là, vous pouvez lire à la suite de chacun de ces groupes-là, on
indique de quelle façon, sauf dans le dernier cas, là, on exprime de quelle
façon est-ce qu'ils peuvent être représentés. Et le but étant qu'évidemment on
soit flexibles le plus possible pour permettre aux nations, aux communautés ou
aux regroupements de pouvoir conclure ces ententes-là avec le gouvernement.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Mme la députée de Joliette.
Mme Hivon : Donc, merci
beaucoup de la précision. Ça veut donc dire qu'il pourrait y avoir une entente
entre le gouvernement puis une nation au complet, une seule communauté ou un
regroupement de communautés, mettons deux des trois communautés attikameks
pourraient dire : Nous, on s'entend, il y en a une autre qui préfère avoir
sa propre entente ou pas avoir d'entente, par exemple. Donc, toutes ces
possibilités-là sont là?
M. Lacombe : Oui, exact.
Mme Hivon : Parfait. Ça va,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. D'autres interventions sur l'amendement de l'article 66 du ministre?
S'il n'y a pas d'autre intervention, je vais mettre l'article aux voix. Est-ce
que l'article 66... pardon, l'amendement, oui. Merci, M. le secrétaire? Est-ce
que l'amendement de l'article 66 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Adopté. Nous revenons à l'article 66 tel qu'amendé. Est-ce qu'il y a des
interventions? S'il n'y a pas... Oui, Mme la députée de Joliette.
Mme Hivon : Par exemple,
est-ce qu'il pourrait y avoir, là, outre... je comprends les références
culturelles du ministre, mais est-ce qu'il pourrait y avoir, par exemple, un
ajustement dans le programme éducatif pour tenir en compte de certains éléments
plus spécifiques? Ça peut toucher tous les aspects qui concernent la loi, là?
M. Lacombe : Oui,
effectivement, tout à fait, dans une logique de négociation, effectivement, de
nation à nation, si je peux dire.
La Présidente (Mme D'Amours) :
D'autres interventions? Je vais mettre aux voix l'article 66 tel qu'amendé.
Est-ce que l'article est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) :
L'article 67, M. le ministre.
M. Lacombe : 67 :
«L'article 122 de cette loi est modifié par le remplacement, dans le premier
alinéa, de «le ministre peut élaborer» par «le ministre peut, de son propre
chef ou à la demande d'un tiers, élaborer ou autoriser».
Cet article modifie l'article 122 afin de
préciser que la mise en place de projet pilote peut être faite par le ministre
à la demande de tiers. Donc, c'est aussi simple que ça.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Des interventions? Oui, Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Oui. Un tiers,
ça peut être tout type de groupe, un parti d'opposition...
M. Lacombe : Tout à fait,
oui, oui.
Mme Labrie : ...une grande
ouverture à ce niveau-là.
M. Lacombe : Oui, exact. De
toute façon, la loi actuelle permettait, là, de le faire, là, c'est vraiment
juste pour... Puis j'ai répété souvent, là, qu'il ne fallait pas tout mettre
dans la loi, etc. Mais dans ce cas-ci, on trouvait important de le clarifier
parce qu'on avait beaucoup de demandes quand même...
Mme Labrie : ...est-ce
que ça vaut la peine de baliser un peu mieux les processus pour les projets
pilotes, l'évaluation de ça ou... En ce moment, il y en a combien, des projets
pilotes qui ont été menés par le gouvernement avec la disposition qui existait?
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Bien, dans
l'histoire du ministère, je ne le sais pas. Des projets pilotes, actuellement,
moi, je dirais, il y en a moins d'une dizaine, là, si je vais de mémoire. C'est
surtout sur la garde horaire atypique, en ce moment, et sur la garde en milieu
familial délocalisé à l'extérieur du domicile. C'est ce qu'on souhaite faire.
Mme Labrie : Je n'ai pas
compris ce que votre collègue vous a glissé à l'oreille. Est-ce qu'il y en a un
ou pas, des projets pilotes en cours, en ce moment?
M. Lacombe : Oui, oui,
il y a des projets pilotes en cours, oui, assurément. Je pense aux Noctambules,
notamment, dans la circonscription d'une collègue, un projet pilote mené par le
Conseil québécois des services éducatifs à la petite enfance, qui permet la
garde de nuit, par exemple. Et il y a de l'intérêt pour avoir des projets
pilotes pour de la garde en milieu familial délocalisé à l'extérieur du
domicile. Donc, le nom qui est utilisé souvent, c'est des relais RSG, là, pour
que les RSG puissent offrir leurs services, par exemple, non pas à la maison,
mais dans un local qui serait prêté par la municipalité, qu'elles soient deux
ou trois à pouvoir le faire.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée de Sherbrooke.
M. Lacombe : Ce que ma
collègue m'a dit... c'est que ce n'est pas annoncé encore, ces projets pilotes
là, mais l'intention est annoncée.
Mme Labrie : On en
entend parler quand même entre les branches. Je me questionne quand même, parce
que, là, il n'y a pas, à moins que ce soit dans... Là, je n'ai pas le texte de
la loi actuelle sous les yeux. Dans cet article-là, en tout cas, ce n'est pas
prévu qu'il y ait, par exemple, une reddition de comptes sur les projets
pilotes. Je me questionne quand même là-dessus. Est-ce qu'on ne devrait pas
prévoir qu'il y ait un bilan des projets pilotes qui soit déposé, par exemple,
pour qu'on puisse avoir un peu plus une compréhension des raisons pour
lesquelles les projets pilotes sont interrompus ou ce qui va découler de ça,
finalement? Quand on met un projet pilote, c'est parce qu'on veut tester une
idée. Donc, est-ce qu'on ne devrait pas prévoir une reddition de compte de ce
test?
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Bien, je
vous dirais qu'actuellement ça fonctionne bien, là, puis que c'est très
restrictif aussi, là, la notion de projet pilote dans la loi. Je me fais
souvent approcher, je me suis souvent fait approcher en me disant : Bien
là, on... Par exemple, je me rappelle, à un certain moment, on me disait :
Bien, on souhaite qu'en projet pilote vous vous serviez du pouvoir que vous
donne la loi pour passer par-dessus les comités consultatifs pour essayer ça,
là, une fois dans notre région. Évidemment, on ne peut pas faire ça. C'est
très, très ciblé sur de nouveaux types, tu sais, une nouvelle façon de faire de
la garde, donc c'est vraiment axé là-dessus. Donc, ça fait en sorte que les
possibilités sont minimes et que, lorsqu'on les utilise, bien, ça fonctionne
très bien. Actuellement, je pense à Saint-Pamphile, justement, là, le projet
pilote. On mène ça avec le Conseil québécois. À la fin, évidemment, il y a des
rapports qui sont demandés. Actuellement, le délai maximum est de trois ans,
mais on va voir, au prochain article, on veut aussi permettre parfois de les
allonger. Mais moi, je ne vois pas de nécessité réelle, je vous dirais, là, à
première vue.
Mme Labrie : Est-ce
qu'ils sont rendus publics, actuellement, les rapports des projets pilotes qui
ont lieu?
• (18 h 50) •
M. Lacombe : Bien, les
projets pilotes dont je parle ne sont pas terminés, ça, c'est un bon point.
Mais, après ça, j'imagine bien que ce sont effectivement des documents qui sont
soumis à la Loi sur l'accès à l'information aux documents publics. Il faudrait
vérifier.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
Mme Labrie : Donc, il y
a une façon d'avoir accès, mais il n'y a pas de procédure systématique de
rendre publics ces rapports-là. Moi, je soulève la question. Je pense ce serait
pertinent. Quand on teste quelque chose, une formule, je pense que c'est
important que les tiers puissent avoir accès au bilan qui est fait de cette
opération-là de tester une nouvelle chose. Donc, peut-être que moi, je pourrais
demander de suspendre pour formuler un amendement, à moins que le ministre
souhaite proposer lui-même une formulation pour ça qui conviendrait du premier
coup. Mais ça pourrait être quelque chose comme : Il doit diffuser l'évaluation
ou le bilan du projet pilote à l'intérieur de tel délai après la fin du projet
pilote, par exemple.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre...
Oui, je vais suspendre les travaux
quelques minutes.
(Suspension de la séance à 18 h 51)
(Reprise à 18 h 56)
La Présidente (Mme D'Amours) :
Nous reprenons nos travaux. M. le ministre.
M. Lacombe : Merci, Mme
la Présidente. En fait, la députée de Sherbrooke pose une bonne question. Je
comprends que c'est, de toute façon, déjà dans les pratiques du ministère, là,
de regarder tout ça, mais je trouve que la question est pertinente. Puis
honnêtement je pense qu'on n'aura pas la réponse aujourd'hui. Donc, je
proposerais peut-être qu'on suspende l'étude de l'article 67 et de
l'article 68 qui suit, parce qu'ils sont, en quelque sorte, liés, le temps
qu'on puisse regarder ça, là, à tête reposée, puis revenir ou non, revenir soit
avec une proposition ou, sinon, avec des explications pour pourquoi on ne le
fera pas.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Parfait. J'ai le consentement pour l'article 67 et 68, de les reporter?
Consentement, merci. M. le ministre, l'article 69, s'il vous plaît.
M. Lacombe : Merci, Mme
la Présidente. Donc : 69. Cette loi est modifiée par l'insertion, après
l'article 153, du suivant :
"153.1. Un organisme communautaire à
but non lucratif qui établit que le (on indique si la date de la présentation
du présent projet de loi) remplit toutes les conditions prévues au
paragraphe 3 du deuxième alinéa de l'article 6 de la présente loi,
tel qu'il se lit à compter du (indiquer ici la date de l'entrée en vigueur de
l'article 5 de la présente loi), sauf celle de voir un organisme public
visé à ce paragraphe financer sa mission globale, peut demander au ministre, au
plus tard le (indiquer ici la date qui suit de 90 jours celle de la
sanction de la présente loi) de lui délivrer une reconnaissance à ce titre.
Aucune demande de reconnaissance ne peut être formulée après cette date.
"Lorsque le ministre reconnaît un tel
organisme en vertu du premier alinéa et lui délivre une reconnaissance qui lui
permet de se prévaloir de l'exception du paragraphe 3 du deuxième alinéa
de l'article 6 de la loi à compter du (indiquer ici la date de l'entrée en
vigueur de l'article 5 de la présente loi), dans la mesure et tant qu'il
en respecte toutes les autres conditions."
Donc, l'introduction de l'article 153.1
vise à reconnaître certains organismes communautaires existants qui remplissent
les conditions... pardon, leur permettant de se prévaloir des exceptions du
second alinéa de l'article 6 de la Loi sur les services de garde éducatifs
à l'enfance tel que modifié par l'article 5 de la présente loi, sauf en ce
qui a trait à leur financement, et ainsi leur permettre de bénéficier, sous
certaines conditions, de cette exception.
Un tel organisme doit, au plus tard
90 jours après la sanction de la présente loi, faire une demande de
reconnaissance en ce sens au ministre. Lorsque le ministre reconnaît
l'organisme, il lui délivre une reconnaissance qui est valable dans la mesure
et tant qu'il en respecte toutes les autres conditions.
J'ai un amendement, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) :
C'est un article après le 69, c'est un ajout.
M. Lacombe : Ah oui!
vous avez raison, pardon, mon erreur.
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui.
Donc, est-ce que j'ai des interventions sur le 69? Oui, madame la députée de
Westmount-Saint-Louis.
Mme Maccarone :Oui.
Quand le ministre fait référence à un organisme communautaire, est-ce que ça
s'applique aussi aux organismes communautaires famille?
M. Lacombe : Oui, tout à
fait.
Mme Maccarone : Puis
eux, est-ce qu'ils vont être assujettis aussi aux sanctions? Si, mettons...
Comment on va s'assurer qu'ils respectent les conditions ou est-ce qu'ils vont
être assujettis aux inspecteurs? Est- ce qu'il va y avoir des visites pour
s'assurer qu'ils respectent quand même les consignes pour leur établissement,
pour recevoir les enfants?
M. Lacombe : Bien non,
là, on n'est pas du tout là-dedans, là. Non, pas du tout.
Mme Maccarone : O.K. Ça
fait que ça veut dire qu'il n'y aura pas de sanction, mais est-ce que c'est des
places... Ce n'est pas des places subventionnées, d'abord.
• (19 heures) •
M. Lacombe : Non, non,
bien, c'est ça, là, on n'est pas du tout là-dedans, là. Là, dans ce cas-ci,
c'est vraiment pour venir indiquer qu'on aura une clause grand-père, là, de
90 jours, en fait, là, pour que les organismes... parce qu'on a étudié cet
article-là plus tôt. Donc, les organismes qui oeuvrent déjà de cette façon-là
en ce moment, on ne veut pas leur dire : Bien là, la loi entre en vigueur
maintenant, tu n'es pas conforme à la loi. Il y en avait une poignée, là, je
pense, il y en avait quelques-uns, il n'y en avait pas tant que ça. On veut
leur dire : Bon, bien là, vous, vous allez conserver votre droit de pouvoir
exercer, mais il faut qu'ils signifient leur intention puis qu'on le... voyons,
là, j'ai de la misère avec mes mots, là, mais qu'on en prenne acte. Ils nous
signifient ça dans les 90 jours et là, de cette façon-là, obtiennent la
clause grand-père. Puis on l'inscrit dans la loi parce qu'on souhaite que, dans
10 ans, dans 15 ans, quand on va se demander : Mais pourquoi, s'ils ne
respectent pas la loi, ils peuvent quand même continuer, bien, que ce soit bien
indiqué, là, que c'est parce qu'ils ont obtenu cette exemption, là. Il y en
a...
19 h (version non révisée)
M. Lacombe : ...25 de ces
organismes-là.
Mme Maccarone : Il y aura des
frais chargés aux parents pour ces services.
M. Lacombe : Oui, bien là, c'est
ça, c'est qu'on ne parle pas de garde comme dans les CPE et tout ça. Là, on
parle vraiment des services de halte-garderie, donc là, c'est vraiment assez...
c'est assez variable, là.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Oui, Mme la députée.
Mme Maccarone : Ça fait que
je comprends, c'est une garde occasionnelle. Le but de mon intervention, c'est
de mieux comprendre comment ça va fonctionner sur le terrain. Ça fait qu'un
parent aura à défrayer des frais, je présume, pour utiliser cette garde
occasionnelle. Comment assurer que la garde occasionnelle ne devient pas la
garde permanente?
La Présidente (Mme D'Amours) :
M. le ministre.
M. Lacombe : Ah! bien là, c'est
une excellente question, puis je vous qu'actuellement c'est un grand défi, là.
Ça, c'est sûr, parce que, dans certains cas, il y a effectivement des gens qui
l'utilisent de façon très, très permanente, alors que ça ne devrait pas être le
cas. Mais, bon, maintenant qu'on a dit ça, nous, dans le projet de loi qu'on
propose, dans le projet de loi que je propose, je souhaite quand même qu'il y
ait une flexibilité qu'on n'avait pas avant, c'est-à-dire, si le besoin, il est
ponctuel, mais pour quelques semaines d'affilée, on veut qu'il puisse y avoir
accès, si le besoin est étendu sur une très longue période de temps, mais que c'est
un besoin qui est variable, qui est difficilement prévisible, bien, on souhaite
aussi qu'il puisse y avoir accès. Donc, ça, c'est des allègements qui, je
pense, vont faciliter la vie des familles, là.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Mme la députée de Westmount-Saint-Louis.
Mme Maccarone : Ça fait que,
si on présume qu'il y aura des frais, est-ce que ces parents vont avoir accès à
un crédit d'impôt?
La Présidente (Mme D'Amours) :
M. le ministre.
M. Lacombe : Crédit d'impôt
pour frais de garde d'enfants, fiscalement, j'ai envie de dire que... En tout
cas, je ne suis pas évidemment comptable, là...
Mme Maccarone : C'est
important, les réponses, là. Les gens vont vouloir savoir.
M. Lacombe : Oui, bien, je ne
suis pas comptable, mais à mon sens, vous pouvez mettre sur votre rapport d'impôt,
là, puis déduire tous les frais de garde que vous avez payés.
Mme Maccarone : O.K. Parce
que, si ça devient plutôt permanent, parce que je comprends qu'il y a un
besoin, tu sais, pour moi, j'ai l'impression qu'on est en train de créer un
autre type de garde puis un autre type de garde qui ne serait pas assujetti aux
mêmes règles. Alors, exemple, un parent qui fréquente... je comprends que c'est
une garde occasionnelle, mais je suis là d'une façon plus permanente puis je
veux porter plainte, bien là, je fais quoi?
La Présidente (Mme D'Amours) :
M. le ministre.
M. Lacombe : Bien, ce ne
serait pas légal dans ce cas là, le service de garde offrirait de la garde
illégale et ce n'est évidemment pas ce qui doit être fait. Donc, la loi,
actuellement, elle était très restrictive, trop restrictive à mon sens. Là, on
souhaite la rendre plus flexible pour des cas de gros bon sens, selon moi, pour
répondre aux besoins de parents qui n'ont pas nécessairement besoin d'un
service de garde de 9 à 5, du lundi au vendredi, mais qui travaillent peut-être
de la maison puis qui se disent : Bien, moi, à chaque semaine, là, je dois
aller voir des clients sur la route, habituellement, je garde les enfants à la
maison, tout va bien, mais là parfois je dois aller voir un client, ça arrive
deux, trois fois par semaine, je pars deux ou trois heures. Ce parent-là doit
avoir accès à une halte-garderie parce que ce n'est pas un besoin principal, c'est
un besoin qui est accessoire. Donc, ça, on souhaite la permettre. Maintenant,
si ça devient de la garde à temps plein de 9 à 7 pendant toute l'année, bien
ça, ça ne serait pas légal.
Mme Maccarone : Ça ne serait
pas légal, alors il y aura des pénalités, ça serait quoi... c'est quoi, la
suite de ça?
M. Lacombe : Bien, à ce
moment-là, c'est le ministère qui débarque, qui, évidemment, constate. C'est
comme dans tous les autres cas. Puis ensuite, bien, évidemment, va enquêter ce
dossier-là, va constater qu'il y a de la garde illégale qui se fait.
Ultimement, on peut faire fermer l'endroit.
Mme Maccarone : Ça fait qu'il
faudra que quelqu'un porte plainte pour que ça arrive.
M. Lacombe : Ou qu'on le
constate nous-mêmes, si c'est porté à notre attention, si on s'en rend compte,
effectivement. Donc, ce n'est pas du tout ce que je souhaite, là, parce qu'effectivement
il ne faut pas que ça devienne des garderies, disons, de seconde classe, là,
pas du tout, là. Ils sont là en appoint. Puis, pour eux, la halte-garderie, c'est
accessoire à leur mission aussi. Donc, ça, c'est important de le mentionner. Ce
n'est pas une halte... tu sais, c'est accessoire à la mission de l'organisme.
M. Lacombe : J'aime beaucoup
l'idée de halte-garderie. Entre autres, je pense que nous avons besoin d'un
ici, à l'Assemblée nationale. Je pense que ce serait très utile. Puis je trouve
que l'idée de garde occasionnelle est très intéressante. C'est plus qu'actuellement
parce que nous savons qu'il y a faute d'espace sur le terrain, puis les parents
cherchent désespérément une place, evidemment, je pense qu'on devrait prévoir
que ce type d'installation va peut-être devenir d'une façon plus permanente le
service de garde pour ces familles parce qu'il y a vraiment un besoin. Ça fait
que c'est pour ça que je soulève la crainte...est-ce que nous sommes en train
vraiment de parler de l'ouverture...
Mme Maccarone : ...autre type
de garde. Je comprends que ce serait légal, mais je pense qu'on devrait se
méfier de ceci, puis je comprends. Puis je comprends qu'on ait un besoin, mais
de l'autre côté, on ne peut pas mettre de côté la qualité du service puis de la
place qui sera offerte. Pas que ce qui est offert... ce n'est pas la même
chose, mais on ne peut pas comparer une garde occasionnelle dans un OCD avec un
CPE. Ce n'est pas du tout la même chose. Alors, pour s'assurer que ces parents
auraient accès à une place de qualité. C'est juste qu'ici j'ai l'impression que
nous sommes en train de créer un autre type de garde. Puis, si c'est le cas,
bien, ma préoccupation, c'est est-ce que nous devons prévoir aussi de s'assurer
qu'on aura des règles qui seront assujetties, des consignes, des contraintes,
est-ce qu'on devrait s'assurer que les parents ont accès à un crédit d'impôt,
mais aussi, comme on va parler, je pense, un peu plus tard, toutes les
modalités pour les places temporaires, dans une installation temporaire. Mais
est-ce qu'eux aussi devront être assujettis au même type de contraintes pour
s'assurer que ce qui est offert... Parce que ça risque peut-être de devenir un
petit peu plus permanent qu'on pense.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : En fait, puis
c'est une question de perspective, mais ce dossier-là, là, des haltes-garderies,
je vous jure, ça m'a donné des maux de tête parce que la ligne, là, tu sais,
elle est mince. Puis, à un moment donné, en tout cas, on avait hâte d'arriver
au bon endroit. Là, je pense qu'on l'a atteint.
Parce qu'à un moment donné moi, je me suis
dit exactement ce que je vous ai dit: Il faut que ça réponde principalement à
deux besoins: à la garde temporaire sur une période qui peut être soutenue,
mais très court, tu sais, court dans le temps, ou de la garde qui est
permanente, mais pour des besoins qui sont imprévisibles et qui peuvent
s'échelonner sur plusieurs années, même. Donc là, je pense qu'on est au bon
endroit.
Mais là où j'allais, c'est qu'il faut
regarder ça avec les lunettes suivantes, les haltes-garderies ne sont pas
soumises à la Loi sur les services de garde éducatifs à l'enfance. C'est une
exception à la loi. C'est qu'on dit: Les haltes-garderies, si elles respectent
ce cadre-là dont on est en train de parler, n'ont pas à se soumettre à la Loi
sur les services de garde éducatifs à l'enfance parce qu'elles n'accueillent
pas des enfants pendant plusieurs années, de 9 à 5, du matin... du lundi au
vendredi. Donc, je pense que c'est nécessaire de se donner ce type
d'organisation ou, en tout cas, ce type de garde, là, là, pour l'organisation
des familles, puis de le garder flexible parce que, sinon, tu sais, légiférons
pour qu'elles ne soient plus exemptées de la loi, puis faisons... tu sais,
constituons des CPE avec elles. Moi, je ne pense pas que c'est ça qu'il faut
faire.
Puis pour le calcul, là, elles ne sont pas
comptabilisées, ces places-là, évidemment, dans la couverture des services.
Donc, avec ce qu'on a adopté précédemment, on va créer assez de places pour
tout le monde. Ça fait que ça, c'est vraiment à côté, c'est accessoire. Pour
ceux qui n'en veulent pas, de place, ils ne sont probablement même pas inscrits
au guichet unique.
Mme Maccarone : La
préoccupation, c'est parce que, là, on parle de peut-être cinq ans dans le
futur. C'est juste ça. Ça fait qu'entre temps je pense que ce type de garde,
qui devrait être occasionnel, va quand même devenir un service qui devient plus
permanent. Je soulève ma préoccupation de s'assurer que, si ce n'est pas
maintenant, parce que je comprends aussi les contraintes, bien, qu'on va
toujours penser, tu sais, à chaque 6 mois, à chaque année, on va faire une
vérification. Mais de s'assurer qu'il y aura quand même un suivi qui sera fait.
Parce que jusqu'à tant que le réseau n'est pas développé à 100%, ça risque
d'être des places qui sont utilisées d'une façon qui sont... plus permanente.
Puis je comprends pourquoi les parents vont vouloir le faire. C'est juste
qu'actuellement il y a moins de règlements ici.
Ça m'amène à une autre question pour le
ministre, puis c'est: Pourquoi 90 jours ça? Ça sort d'où, ce 90 jours? Après 90
jours, c'est fini, on ne peut pas faire de demande. Ça fait que, si j'ai plus
de demandes des parents pour avoir la garde occasionnelle, mais j'ai dépassé
mon trois mois, je ne peux pas offrir ce type de service.
• (19 h 10) •
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Bien, tu sais.
Comment je... C'est que, si on se dit qu'on les encadre, bien là, ça veut dire
qu'on les soumet à la Loi sur les services de garde éducatifs, à l'enfance ou
qu'on... là, je réfléchis à voix haute, là, ou qu'on crée une nouvelle loi, tu
sais, qui va venir... Tu sais, là, on est ailleurs, on est vraiment dans...
Moi, je pense qu'on doit avoir ces... Puis les soumettre à la Loi sur les
services de garde éducatifs à l'enfance, je pense que c'est une très mauvaise
idée, parce que, là, on n'accueille pas juste des enfants de 0-5 ans, dans les
haltes-garderies. Là, ça amène... On ouvre quelque chose. Est-ce que... mais
là, une fois qu'on a dit ça, est-ce que c'est important ou pas de le faire?
S'il faut le faire...
M. Lacombe : ...On le
fera même si c'est difficile, même si c'est compliqué. Moi, je ne pense pas
qu'il faut le faire. Parce que, tu sais, reprenons cette posture-là, là, pour
voir le problème. Les parents, principalement, là, dont les enfants ont
fréquenté ces haltes-garderies, sont des parents qui ont peut-être déjà une
place dans un service de garde éducatif à l'enfance puis qui utilisent, ça,
cette halte garderie comme un service d'appoint pour combler un autre type de
besoin, le samedi, par exemple, ou pendant les vacances. Moi, ça m'est arrivé,
là, l'été passé. J'avais dit au CPE que mon fils ne serait pas là de la
semaine. Et là on a eu une grosse annonce avec le premier ministre du Canada,
le premier ministre du Québec. Là, j'étais coincé, là, je ne savais pas quoi
faire. Bien là, je me disais : Mon Dieu que j'aurais aimé ça, tu sais,
avoir...
Une voix : ...
M. Lacombe : Oui, ça
aurait fait des belles images, hein, mais il y avait plein de manifestants. Ça
fait que je... Tu sais, ça fait qu'il faut permettre aux parents qui ont déjà
une place pour leur enfant de pouvoir avoir accès à ça aussi, tu sais. Ça fait
que, ça, c'est un cas. Puis il y a d'autres parents qui n'en veulent pas de
place pour leur enfant, là. Les enfants sont à la maison. Je ne sais pas...
Effectivement, une... je ne sais pas un papa à la maison - je vais dire un
papa. Mettons un papa à la maison qui, lui, est là, et tout ça. Mais là, à un
moment donné, je veux dire, lui, il veut aller faire l'épicerie. Il veut faire
ci, il veut faire ça, puis, pour une raison ou une autre, bien là, ça ne
fonctionne pas avec les enfants. Il n'a pas besoin de services de garde, lui,
dans la vie. Il a juste besoin de cet appui-là à l'organisation familiale une
fois de temps en temps. Ça fait que c'est vraiment pour eux qu'on le fait.
Et donc, pour moi... C'est un grand résumé
pour dire : Pour moi, ça ne nécessite pas que ce soit tout encadré, et
tout. C'est sûr qu'il faut... il y a un minimum, là, de sécurité, puis
évidemment tout ça... Mais la Loi sur les services de garde, on est ailleurs,
là. Tu sais, ça, c'est la... c'est très, très normé, évidemment, on l'étudie,
là.
Mme Maccarone : Nous
sommes sur la même page. Je veux dire, ce que le ministre vient de décrire, je
suis 100 % d'accord. Il y a sa place. Je ne suis pas contre, ça. Puis je
ne compte pas que... le besoin d'avoir de la flexibilité. Tout à fait. Je
comprends. Moi, je parle de la réalité sur le terrain, c'est qu'il y a un
manque cruel d'espace. Les parents font la file d'attente pour avoir des
espaces. Là, on voit une opportunité. Puis ce que je veux savoir d'abord, si ce
n'est pas ici, peut-être, c'est par un projet de règlement. C'est que pouvons-nous
faire pour s'assurer que ces places ici... Ça se peut actuellement, peut-être
pas quand le réseau sera 100 % développé. Évidemment, ce ne serait pas le
cas. Puis ce type de garde est vraiment important, puis je pense même qu'ils
vont offrir un excellent service. Ce n'est pas le cas, mais dans l'éventualité
que ça se peut que ça va devenir quelque chose qui est plus permanent, parce
qu'il y a un manque cruel de places actuellement sur le terrain, on prévoit
quoi? On fait quoi? S'ils ne sont pas assujettis à la loi, aux règlements, aux
inspections, comment allons-nous s'assurer que si ça devient plus permanent...
Peut- être qu'il n'y a pas quelqu'un qui va lever la main, là, parce qu'on sait
qu'il y a des parents qui mettent leurs enfants dans un service de garde qui
est peut-être moins bien pour l'enfant parce qu'ils sont pris. Ils sont pris,
ça fait qu'il n'y a personne qui va lever la main pour dire : Eh mon Dieu!
Ce n'est pas conforme à la loi, cette affaire-là. Ça ne va pas arriver. Ça fait
qu'est ce qu'on peut prévoir pour s'assurer qu'il y aura quand même un service
de qualité dans l'éventualité que ce type de garde peut dériver un peu? Pas
parce que personne ne veut mal faire, mais parce que les gens cherchent
vraiment un espace. Puis j'ose croire aussi que l'organisme communautaire va
vouloir répondre à la demande aussi. Tu sais, je comprends, j'ai des membres de
ma communauté qui... Tu sais, c'est un cri de coeur, hein? Tu sais, ils se
connaissent souvent dans les plus petites régions. Tout le monde se
connaissent. Oui, oui, oui, pas de problème. Oui, je vais prendre ton enfant.
Oui, je vais prendre ton enfant. Puis là, à un moment donné, bien, j'ai cet
enfant-là, cinq jours par semaine. Ça fait six mois depuis que j'ai cet
enfant-là, puis j'en ai plusieurs. Parce que bouche à l'oreille, les parents,
on a entendu qu'il y avait une place pour cet enfant. Pas pour mal faire, mais
là, c'est parce qu'il n'y a aucune règle. Ça fait qu'est-ce qu'il y a autre
chose, autre moyen? Si ce n'est pas ici... Tu sais, si le ministre dit, il
prend engagement pour une autre loi, un règlement, je ne sais pas.
La Présidente (Mme D'Amours) : ...
Mme Maccarone : Désolée,
je...
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Donc, je vous remercie de votre collaboration.
Compte tenu de l'heure, la commission
ajourne ses travaux sine die. Merci.
(Fin de la séance à 19 h 16)