Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version finale du Journal est publiée dans un délai de 2 à 4 mois suivant la date de la séance de la commission.
(Onze heures trente-six minutes)
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, est-ce que vous nous entendez bien, M. Bisson?
M. Bisson (Normand) : Oui, je
vous entends bien.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
D'accord. Donc, vous êtes conscient que vous allez être uniquement en forme
audio et que la vidéo ne sera pas possible.
M. Bisson (Normand) : Oui, malheureusement.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Oui, malheureusement, on aurait bien aimé vous voir. Alors, comme le test de
voix est fait, on va reprendre dans quelques instants.
Alors, bonjour à vous tous et à vous
toutes. Je vous dis : À l'ordre, s'il vous plaît! Aayant constaté le
quorum, je déclare la séance de la Commission des transports et de
l'environnement ouverte. Je demande à toutes les personnes dans la salle de
bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs appareils électroniques. La commission
est réunie afin de poursuivre les auditions publiques dans le cadre des consultations
particulières sur le projet de loi n° 65, Loi modifiant principalement la
Loi sur la qualité de l'environnement en matière de consigne et de collecte.
M. le secrétaire, y a-t-il des remplacements?
Le Secrétaire
: Oui, Mme
la Présidente. M. Leitão (Robert-Baldwin) remplace Mme Charbonneau
(Mille-Îles)…
La Présidente (Mme St-Pierre) :
...réunis afin de poursuivre les auditions publiques dans le cadre des consultations
particulières sur le projet de loi n° 65, Loi
modifiant principalement la Loi sur la qualité de l'environnement en matière de
consigne et de collecte.
M. le secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
Le Secrétaire
: Oui,
Mme la Présidente : M. Leitão (Robert-Baldwin) remplace Mme Charbonneau
(Mille-Îles) et Mme Perry Mélançon (Gaspé) remplace M. Arseneau
(Îles-de-la-Madeleine).
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Cet avant-midi, nous entendrons l'organisme Boissons gazeuses Environnement et
la coopérative Les Valoristes. Alors, M. Bisson, vous êtes avec nous,
présentement, je vous cède la parole, vous avez 10 minutes.
M. Bisson (Normand) : Merci, Mme
la Présidente. Vraiment désolé à tous les membres de la commission, il y a eu
un petit problème technique, on n'aura malheureusement pas la chance de se
parler en se regardant à la caméra. Donc, mon est Normand Bisson, je suis
président de Boissons gazeuses Environnement, BGE. Et, au nom de BGE... je vous
remercie de nous permettre d'exprimer notre opinion du rôle de BGE dans la
gestion du système de consigne actuel au Québec.
BGE est un organisme sans but lucratif
dont les objectifs principaux sont de contribuer à la protection de
l'environnement en favorisant la récupération et le recyclage des contenants de
boissons gazeuses à remplissage unique. On agit comme administrateur du système
de consigne. Les activités de DGE sont régies depuis 1999 par l'Entente portant
sur la consignation, la récupération et le recyclage des contenants à
remplissage unique de boissons gazeuses qui est intervenue entre BGE, le ministre
de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, RECYC-QUÉBEC,
l'Association des embouteilleurs de boissons gazeuses du Québec, ainsi que les
adhérents récupérateurs et non récupérateurs qui font partie de l'entente.
Plusieurs intervenants, dont des
embouteilleurs de boissons gazeuses, participent dans le processus de
récupération des contenants consignés. Le rôle de BGE consiste à administrer le
système de consigne et maximiser son efficacité. Plus précisément, BGE s'assure
du bon fonctionnement du système et du respect de leur obligation réglementaire
par les adhérents à l'attente, les détaillants et les conditionneurs
accrédités. BGE gère les flux financiers du système et s'assure de la probité
des données de vente et de récupération, s'assure que 100 % des contenants
qui sont retournés pour la consigne sont acheminés pour recyclage, détecte les
fraudes potentielles, dont les mouvements transfrontaliers, s'assure d'une
couverture entière du territoire en soutenant les retours de contenants consignés
en régions éloignées. Comme, par exemple, on a des ententes de transport
terrestre qui proviennent de la Baie-James. On a des ententes de transport
maritime qui viennent du Nunavik. On a aussi des ententes pour rapporter les
contenants des Îles-de-la-Madeleine, et tout ça se fait par transport maritime.
Donc, on s'assure d'une couverture complète de la province. DGE répond
évidemment aussi aux plaintes des citoyens lorsqu'il y en a. On répond aussi à
leurs questions relatives au système. Et BGE met en place... en oeuvre...
M. Bisson (Normand) : …des Îles-de-la-Madeleine,
et tout ça se fait par transport maritime. Donc, on s'assure d'une couverture
complète de la province. BGE répond évidemment aussi aux plaintes des citoyens
lorsqu'il y en a, on répond aussi à leurs questions relatives au système. Et
BGE met en place un programme d'installation d'infrastructures de récupération
dans les lieux publics et des activités d'information, sensibilisation et
éducation, regroupés sous le programme Consignaction.
Donc, les installations d'infrastructures,
c'est beaucoup des installations de bac de récupération pour les contenants
consignés. Dans les restaurants, vous les voyez souvent les boîtes blanche et
verte, dans les campings, des écoles, vraiment partout où il y a un besoin d'infrastructures
pour récupérer les contenants à l'extérieur du foyer. Nos programmes de sensibilisation,
ça inclut, entre autres, une tournée des écoles, on visite 100 écoles primaires
par année. On fait de la sensibilisation aussi via l'affichage dans des cégeps,
sur les campus universitaires. On est présents sur les médias sociaux, on fait vraiment
un effort multimédia.
• (11 h 40) •
En 2019, 2,15 milliards de contenants
consignés de boissons gazeuses et de bière à remplissage unique ont été vendus
au Québec. Sur ces 2,15 milliards de contenants, 1,5 milliard a été
retourné pour la consigne. Ces chiffres excluent les bouteilles de bière en
verre. Il importe ici de préciser des nuances lorsque nous parlons de «taux de
récupération». L'entente portant sur la consigne sur les boissons gazeuses
fournit des définitions que je résume de la façon suivante.
Tout d'abord, il y a le taux de consignes
remboursées, ça, c'est le pourcentage des contenants vendus qui sont retournés
pour le remboursement de la consigne. En 2019, ce taux-là pour les contenants
qui portent une consigne à 0,05 $, c'est 68,5 %. Et il y a aussi le taux
de récupération des contenants consignés, c'est le taux de consignes
remboursées, mais auquel on ajoute aussi les contenants qui sont mis à la
collecte sélective sans être retournés pour la consigne. En 2019, le taux était
de 74 %. Donc, on peut noter, entre autres choses, qu'à 74 %, le
système de consigne actuel atteint déjà presque l'objectif de 75 %, le
premier objectif pour 2025.
Les définitions de consignes remboursées
et de taux de récupération sont essentielles, parce qu'il y a souvent des
comparaisons inexactes qui sont faites entre les taux de consignes remboursées
présentés sur le site de RECYC-QUÉBEC et les taux officiels d'autres
juridictions qui répondent à la définition de taux de récupération.
Finalement, je vous mentionne également
que dans le système de consigne québécois, 100 % des contenants qui sont
retournés pour la consigne sont recyclés. Il n'y a aucune perte de contenant,
communément appelée «yield loss», contrairement à ce qui se produit dans
certaines juridictions. La notion est importante puisque le projet de loi
prévoit des objectifs afférents au taux de recyclage des contenants consignés.
Donc, c'est important de bien connaître les trois…
M. Bisson (Normand) : …soit
aucune perte de contenants, communément appelé «yield loss», contrairement à ce
qui se produit dans certaines juridictions. La notion est importante puisque le
projet de loi prévoit des objectifs afférents au taux de recyclage des
contenants consignés. Donc, c'est important de bien connaître les trois
notions… les trois définitions de taux. De par son rôle et sa structure de
gouvernance, BGE gère une forme système de responsabilité des producteurs, une
REP et supporte pleinement l'intention de donner la gestion du système
modernisé de consigne à un organisme de gestion désigné, un OGD, qui relèvera
de l'industrie. La performance du système actuel de consigne démontre la valeur
de la REP. Notre expérience nous enseigne que pour que le système de REP fonctionne
bien, une ligne claire doit être tracée entre la gestion du système par les OGD
et les représentations individuelles de ces mondes. Il est également important
de s'assurer que les distributeurs des contenants de chaque type de matière
trouvent leur juste part des coûts en invitant un interfinancement entre les
matières.
Le système de consigne actuel est un
système performant mais dont la porte d'entrée passe par les surfaces de
magasins. Les enjeux potentiels reliés à cette situation ont été mis en
évidence au printemps avec la pandémie. Malgré leur bonne volonté, les
détaillants doivent parfois faire des choix, et leur rôle premier est souvent
la vente de denrées alimentaires. Si le nouveau système repose sur un retour
chez les détaillants, il serait important de tenir compte de cet aspect.
L'efficacité du système modernisé de
consigne dépendra aussi largement du nombre de points de retour et de leur
emplacement. Les citoyens sont habitués à un réseau de plusieurs milliers de
points de retour qui ne nécessite pas de déplacement spécifique en voiture ou
en transport en commun. Ils retournent leurs contenants lorsqu'ils effectuent
leurs emplettes. Une réduction du nombre de points de retour pourrait avoir un
impact négatif sur le taux de récupération. La cartographie des points de
retour est donc primordiale, et, en ce sens, la proposition d'une participation
optionnelle des détaillants qui reste à définir n'est pas optimale.
Avec l'élargissement de la consigne, il
sera requis d'intégrer des transporteurs régionaux au modèle logistique. Les
récupérateurs actuels ne disposent pas des ressources nécessaires pour ajouter
de nouveaux volumes de contenants dans leur opération de camionnage, et donc
l'utilisation de transporteurs régionaux sera nécessaire et permettra également
d'optimiser la logistique en centralisant les activités de répartition et en
établissant des fréquences de collectes selon les volumes retournés.
Le futur gestionnaire du système devra
établir des normes de service et mettre en place les outils de mesure et de
contrôle requis. Une technologie permettant le transfert des données requises
pour optimiser le transport devra aussi être déployée.
Il est présentement projeté que la
consigne sera imposée sur les contenants…
M. Bisson (Normand) : ...et
mette en place les outils de mesure et de contrôle requis. Une technologie
permettant le transfert des données requises pour optimiser le transport devra
aussi être déployée.
Il est présentement projeté que la
consigne sera imposée sur les contenants de deux litres et moins. Cette
position reflète l'intention de viser des contenants de plus petits formats
prêts à boire. Il faut cependant noter que cette proposition exclue de la
consigne future des contenants de 2,2 litres, 2,25 et 2,5 qui sont
présentement sous consigne.
Afin de réduire des mouvements
transfrontaliers de contenants, que ce soit à la distribution par des
grossistes ou au retour par les citoyens habitant les zones limitrophes, il est
avantageux d'harmoniser les taux de consigne avec les provinces voisines
lorsque c'est possible de le faire. Présentement, les contenants de la LCBO en
Ontario portent une consigne de 0,20 $. Au Nouveau-Brunswick, la consigne
est de 0,20 $ aussi pour les contenants de plus de 500 ml. Comme le transport
de verre n'est pas pratique, les risques sont relativement réduits, mais quand
même, l'harmonisation des taux de consigne est un facteur à considérer, surtout
pour les contenants faciles à transporter.
Les compensations possibles entre les systèmes
de consigne et de collecte sélective ont été mentionnées. Si une compensation
intersystème est établie, elle devrait reposer sur les coûts réels plutôt que
sur une valeur arbitraire comme la consigne et devrait être facturée aux
entreprises qui ont mis en marché des produits.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. Bisson.
M. Bisson (Normand) : Oui.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce que vous en avec encore pour très longtemps parce que vous avez dépassé
votre 10 minutes, là.
M. Bisson (Normand) : J'ai à
peine une minute. Ah! une seule petite minute et j'ai terminé...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, M. le ministre accepte d'emprunter sur son temps. Allez-y, continuez.
M. Bisson (Normand) : Merci,
M. le ministre. La modernisation de la consigne offre une opportunité en or au
Québec de développer un système à l'avant-garde qui deviendra le modèle à
suivre. Beaucoup de moyens technologiques n'existaient pas lorsque d'autres
juridictions ont développé leur modèle élargi de consigne. Elles sont
maintenant en mode d'automatisation graduelle, mais elles doivent cependant
évoluer à l'intérieur de contraintes avec lesquelles nous n'aurons pas à
composer. Il est ainsi important de tenir compte des enseignements des modèles
élargis existant tout en gardant en tête que nous pouvons aller plus loin.
Certains membres du consortium sur la modernisation ont mentionné les délais
serrés qui leur sont imposés. N'étant pas impliqué directement dans leurs travaux,
DGE ne peut pas évaluer cette hypothèse. Cependant, nous... qu'il est
primordial de prendre le temps nécessaire pour faire les bons choix, car ils
vont influencer la performance du système de consigne et la qualité de notre
environnement pour de nombreuses années. Merci beaucoup, M. le Président, et M.
le ministre, pour le temps supplémentaire qui m'a été donné.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Merci, M. Bisson. Alors, M. le ministre, vous avez la parole.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Monsieur, merci de votre temps ce matin. C'est d'autant plus
intéressant de vous entendre que vous êtes le premier OGD, en quelque sorte,
que nous entendons dans le cadre des travaux...
M. Bisson (Normand) : …Mme la
Présidente et M. le ministre, pour le temps supplémentaire qui m'a été donné.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Merci, M. Bisson. Alors, M. le ministre, vous avez la parole.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Monsieur, merci de votre temps ce matin. C'est d'autant plus intéressant
de vous entendre que vous êtes le premier OGD, en quelque sorte, que nous
entendons dans le cadre des travaux de cette commission et le seul aussi
véritable. Peut-être, nous rappeler un petit peu les débuts de la consigne des
contenants que vous avez à superviser, comment ça s'est fait, ce partenariat,
notamment avec les entreprises pour lesquelles vous récupérez les produits,
comment le mécanisme s'est établi avec RECYC-QUÉBEC et dans quel délai tout ça
s'est fait.
Et pourquoi je vous pose la question, on
a, oui, une consigne élargie que l'on étudie présentement. Certains acteurs se
sont montrés réticents, peu se sont montrés réticents, mais certains ont
démontré, avec véhémence, leur réticence en prétextant que c'était quasiment
mission impossible. Donc, vous qui êtes passés par là, peut-être nous résumer
un petit peu l'historique de cette démarche-là.
M. Bisson (Normand) : Oui.
Donc, au début des années 80, les embouteilleurs de boissons gazeuses ont
décidé d'arrêter de mettre en marché des contenants à remplissage multiple et
aller plutôt vers des contenants à remplissage unique. Et, à ce moment-là, le gouvernement
avait la crainte que ça allait générer des déchets sauvages. Donc, il y a une
réglementation qui a été mise en place pour qu'il y ait une consigne et forcer
le retour des contenants chez les détaillants. Donc, finalement, maintenir un
retour chez le détaillant qui existait avec les remplissages multiples, mais
qui n'allaient peut-être pas nécessairement exister avec les contenants à
remplissage unique.
• (11 h 50) •
Au fil des années… Donc, RECYC-QUÉBEC a
été créé pour gérer le système et, au fil des années, les embouteilleurs, étant
donné que ça représentait quand même beaucoup de contenants en circulation, ils
ont voulu reprendre le contrôle du système, parce qu'on leur demandait quand
même de rencontrer certaines obligations en termes de taux de récupération,
puis ils considéraient que ça allait être plus facile de pouvoir les atteindre
en gérant le système par l'industrie elle-même.
La même chose ne s'est pas produite du côté
des brasseurs, parce qu'à ce moment-là presque tous les contenants étaient des
CRM, alors ils ont adapté la gestion pour le côté de la bière à RECYC-QUÉBEC.
Depuis le temps, évidemment, comme vous savez, le nombre de séries de bière a
grandement augmenté, mais sauf que ce n'était pas la situation à ce moment-là.
Alors, une entente a été conclue et BGE a commencé à gérer le système pour
l'industrie. On a développé 30 % des processus d'affaires, et tout. Puis,
à ce moment-là, on avait développé un programme de subvention pour
l'acquisition de récupératrices en magasin, parce qu'il avait été déterminé que
faire de la manipulation d'une quantité de contenants qui devenait importante
d'une façon manuelle était vraiment trop lourde pour les détaillants. Alors, on
a…
M. Bisson (Normand) : …un
programme de subvention pour l'acquisition de récupératrices en magasin, parce
qu'il avait été déterminé que faire la manipulation d'une quantité de
contenants qui devenait importante d'une façon manuelle était vraiment trop
lourde pour les détaillants. Alors, on a subventionné l'acquisition de
récupératrices au début des années 2000 et on a maintenu le système
jusqu'à présent.
Le système, initialement, il était basé
sur la récupération par les récupérateurs… par les embouteilleurs parce qu'ils
avaient des réseaux de camionnage avec lesquels ils faisaient la récupération à
la livraison. Maintenant, c'est beaucoup moins le cas, la plupart de la
récupération se fait avec des routes de transport uniques. Donc, du côté des
embouteilleurs, ce n'est plus fait à la livraison.
M. Charette : En fait, vous
avez anticipé la deuxième et la troisième question que je pouvais avoir. Vous
avez parlé de modernisation de l'équipement, donc un système qui a été instauré
dans votre cas au début des années 80, on a introduit, vers les
années 2000, ce que l'on peut appeler communément les gobeuses. Donc, au
départ, c'était essentiellement de la manipulation manuelle. Est-ce exact de
dire qu'aujourd'hui l'essentiel de ces millions de contenants que vous gérez se
fait de façon automatisée à travers ces machines-là?
M. Bisson (Normand) : Oui,
tout à fait. Présentement, environ 70 % des contenants qui sont récupérés,
sont récupérés à travers les récupératrices automatisées, environ 30 %
sont récupérés ronds. Le 70 %, c'est récupéré à travers environ
2 500 récupératrices automatisées qui sont installées dans environ…
entre, mettons, autour de 1 200, ça varie toujours, évidemment, là, mais
peut-être entre 1 200 et 1 500 magasins et grandes surfaces qui
ont des récupératrices. Les contenants qui sont récupérés manuellement,
présentement, c'est ceux qui passent par les dépanneurs, puis beaucoup parce
que le volume ne justifie pas l'installation présentement de machines
automatisées.
M. Charette : Ça, c'est un
élément important. S'il y a une manipulation manuelle, c'est redondant, là…
mais s'il y a cette manipulation par les employés des différents détaillants,
ce n'est pas que la technologie n'existe pas, c'est que le volume n'est pas
suffisant pour permettre, justement, l'acquisition… ou rentabiliser
l'acquisition d'équipements plus avancés, là, technologiquement parlant.
M. Bisson (Normand) : Oui,
c'est le cas présentement. Ça va évidemment changer avec l'élargissement de la
consigne.
M. Charette : Parfait. Et vous
avez aussi abordé la question du transport, ça aussi, les opposants aiment
rappeler qu'établir une consigne élargie c'est mettre plus de camions sur les
routes, donc augmenter les GES, faire en sorte que l'on vienne contrecarrer les
bénéfices environnementaux de la réforme. Vous, essentiellement, il y a une
logistique qui s'est établie avec les années, j'imagine un petit peu comme la…
M. Charette : ...établir une
consigne élargie, c'est mettre plus de camions sur les routes, donc augmenter
les GES, faire en sorte que l'on vienne contrecarrer les bénéfices environnementaux
de la réforme, où essentiellement il y a une logistique qui s'est établie avec
les années, j'imagine, un petit peu comme la bière, c'est un système qui est excessivement
bien rodé. Vos camions... bien, c'est-à-dire, le camion de l'entreprise qui vient
livrer ses produits est-il le même camion qui ramène un certain nombre de
contenants vides?
M. Bisson (Normand) : Pour les
70 % de contenants qui sont récupérés, écrasés dans les magasins, la
réponse, c'est non. Ça prend une route de transport distincte. Pour les 30
autres pour cent, ça dépend. Parfois, la logistique permet de récupérer à la
livraison, souvent aussi c'est récupéré avec un transport unique. Donc, c'est
sûr que la récupération à la livraison, ce n'est pas quelque chose qui est
possible quand on a un très gros volume de contenants à récupérer.
M. Charette : Parfait. Et
autrement, avec les années, vous avez modernisé vos façons de faire. Quelle est
la prochaine étape, si je me permets ou si j'ose, quelle serait la prochaine
étape pour vous? Comment pensez-vous vous améliorer encore davantage, ou vous
pensez-vous en mesure d'améliorer encore vos pratiques?
M. Bisson (Normand) : Oui. Présentement,
un des projets sur lesquels on est en train de travailler... C'est vrai qu'il y
a un nouveau système qui s'en vient, bientôt, mais on a encore quand même deux
ans avant que ça arrive, alors ça vaut la peine de faire quand même certains
tests pour optimiser, entre autres, le transport. Alors, ce qu'on est en train
de regarder, dans une région donnée, c'est d'avoir un transporteur régional qui
récupérerait pour l'ensemble des récupérateurs. Et ça, ça aurait l'avantage de
permettre d'optimiser les routes de transport. Tu sais, présentement, les
récupérateurs, évidemment qu'il y a un équilibre qui se fait par soi-même, au
fil du temps, mais comme c'est deux compagnies différentes qui vont récupérer
selon leurs calendriers, bien, évidemment, ça peut se produire, des fois où deux
camions se suivent pour aller au même... chez le même détaillant en même temps,
et tout. Puis comme vous devinez, quand ça se produit, ce n'est vraiment pas
optimal. Donc, on va travailler, pour les deux années qui viennent, à essayer
d'optimiser à certains endroits pour... éventuellement, même, ça deviendra une information
utile à transférer aux gestionnaires du futur système.
M. Charette : Merci beaucoup.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député de Bourget.
M. Campeau : Merci, Mme la
Présidente. Bonjour, M. Bisson. Il y avait un humoriste qui disait :
Quelle est la voie, sur la route, qui est la plus lente? C'est celle dans
laquelle je suis. Moi, mon expédiant, c'est avec les gobeuses. Quelle gobeuse
va faire défaut? C'est... si je suis devant, elle devrait faire défaut. Mais je
suis content de vous parler quand même.
Vous parlez d'un taux de retour total de
74 %. Est-ce que je me trompe...
M. Campeau : ...laquelle je
suis, mais mon expérience, c'est avec les gobeuses. Quelle gobeuse va faire
défaut? C'est, si je suis devant, elle devrait faire défaut. Mais je suis
content de vous parler quand même.
Vous parlez d'un taux de retour total de
74 %. Est-ce que je me trompe? C'est bien ça?
M. Bisson (Normand) : Non,
c'est bien ça. Puis ça, c'est pour les contenants qui portent une consigne de
0,05 $. Puis là je n'entre pas dans ces chiffres-là le taux pour les
bouteilles de bière en verre.
M. Campeau : Ce qui veut que,
même avec un système bien rodé, on est à 75 %. On peut dire : Bien,
on a déjà atteint presque le 75, c'est bon. Mais, en même temps, ça veut dire
qu'avec des nouveaux contenants qui vont arriver rejoindre 75, c'est tout un
défi. Est-ce que vous voyez ça comme ça aussi ou vous pensez que ça va bien
aller?
M. Bisson (Normand) : Je pense
qu'il y a un défi important au niveau logistique. Je pense que c'est important
d'être capable d'offrir des solutions qui vont être simples et qui ne
nécessiteront pas beaucoup de déplacement aux citoyens.
Je pense que les contenants qui ne sont
présentement pas sous consigne, il y a probablement un plus grand pourcentage
de ces contenants-là qui sont consommés à l'extérieur du domicile comme les bouteilles
d'eau, souvent des boîtes de jus dans les écoles. Donc, il y a aussi l'aspect
hors foyer qui va devenir très important.
Présentement notre 74 % de taux de
récupération, il est basé sur le fait qu'on a à peu près, là... là, je vous
donne des chiffres ronds, à peu près autour de 90 % de récupération à
domicile puis dans les 50 % pour ce qui est consommé à l'extérieur du
domicile. Alors, c'est sûr que tout l'aspect hors foyer va être très important
pour être capable de maintenir et améliorer les taux de récupération.
M. Campeau : Je comprends. Une
autre chose qui me dérange, moi, c'est quand vous parlez des contenants de deux
litres. Est-ce qu'il y a un danger que certaines personnes aient la joyeuse
mauvaise idée d'aller à 2,1 litres pour s'exclure de la réglementation?
M. Bisson (Normand) : O.K. Je
pense que les entreprises internationales comme Coca-Cola, Pepsi, les grands
brasseurs, tout ça, je ne pense pas qu'il n'y ait personne qui ait intérêt. Tu
sais, c'est quand même un marché qui est mondial, alors je pense que non.
Sauf que, bon, je me pose un petit peu la
question en fait puis je vous envoie la question. En fait, je voulais juste
vous informer de ce fait-là. Parce que, quand même, il reste que, bien, si par
exemple il y a un contenant de deux litres dont le compétiteur est à 2,25,
est-ce qu'un pourrait considérer que c'est un désavantage compétitif par
rapport à l'autre ou... tu sais. Puis est-ce qu'on va créer de la confusion au
niveau des citoyens? Pourquoi celui-là, je le rapporte? Pourquoi lui, je ne le
rapporte pas? Donc, je fais juste vous mentionnez. Tu sais, je ne vous dis pas
que c'est obligation de ne pas maintenir cette limite-là. Mais sauf qu'elle
apporte quand même certains enjeux potentiels.
Présentement, au niveau du système de
consigne, vu qu'il n'y a pas beaucoup de contenants de jus et d'autres types de
produits, il n'y en a pas beaucoup, mais je ne connais pas le volume pour des
produits qui ne sont pas présentement sous consigne.
• (12 heures) •
M. Campeau : Je pense qu'il
n'y a pas beaucoup de questions dans ce que je vais vous dire...