Journal des débats de la Commission des transports et de l'environnement
Version préliminaire
42e législature, 1re session
(27 novembre 2018 au 13 octobre 2021)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
Pour en savoir plus sur le Journal des débats et ses différentes versions
Le
jeudi 4 février 2021
-
Vol. 45 N° 98
Étude détaillée du projet de loi n° 65, Loi modifiant principalement la Loi sur la qualité de l’environnement en matière de consigne et de collecte sélective
Aller directement au contenu du Journal des débats
11 h (version non révisée)
(Onze heures vingt-cinq minutes)
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, à l'ordre, s'il vous plaît. Ayant constaté le
quorum, je déclare la séance de la Commission des transports et de
l'environnement ouverte. La commission est réunie afin de poursuivre l'étude
détaillée du projet de loi n° 65, Loi modifiant principalement la Loi sur
la qualité de l'environnement en matière de consigne et de collecte sélective.
Mme la secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
La Secrétaire
: Oui,
Mme la Présidente, Mme Charbonneau (Mille-Îles) sera remplacée par
M. Benjamin (Viau) et M. Arseneau (Îles-de-la-Madeleine) par
M. Gaudreault (Jonquière).
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, Mme la secrétaire. Lors de l'ajournement de
nos travaux hier, nous en étions à l'amendement proposé par la députée de
Mercier à l'article 53.30.1 qui est introduit par l'article 4 du
projet de loi. Y a-t-il d'autres interventions? Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Oui, merci, Mme
la Présidente. Donc, hier, dans le fond, mon amendement, la discussion qu'on
avait eue, où on s'est laissé, c'était sur mon amendement de mettre une
définition de l'économie circulaire dans le projet de loi, là où le projet de
loi a introduit, à l'article 4, pour la première fois la notion d'économie
circulaire et on parle des bases.
Puis, là, hier, ce qu'on avait dit, il y
avait deux, je ne sais pas pourquoi, un moment donné, dans la discussion, c'est
rendu quatre définitions. Moi, ce que j'ai compris, c'est qu'il y en a
deux, celle de l'Office québécois de la langue française qui est utilisé par le
MEI sur son site et il y avait celle sur le site de RECYC-QUÉBEC qui utilise
celle du…
Mme Ghazal : ...dans la discussion,
c'est rendu quatre définitions. Moi, ce que j'ai compris, c'est qu'il y en a
deux, celle de l'Office de la langue française... québécois de la langue
française, qui est utilisée par le MEI sur son site, et il y avait celle sur le
site de RECYC-QUÉBEC, qui utilise celle du pôle québécois de concertation sur
l'économie circulaire, qui est pas mal pareille, sauf que celle du pôle
québécois de concertation sur l'économie circulaire, on a ajouté «tout en
réduisant l'empreinte environnementale et en contribuant au bien-être» de
mémoire, mais là n'est pas le sujet de mon propos, le fait qu'il y en ait
plusieurs ou pas.
Le ministre a dit qu'il existait un groupe
interministériel, qui regroupe plusieurs organismes et ministères et j'ai fait
une recherche avec mon ami Google qui est simple et qui a une présentation. Je
n'ai pas la date de la présentation, mais je sais que c'est la présentation de
quelqu'un du ministère de l'Environnement et de la Lutte contre les changements
climatiques qui fait l'état des lieux des travaux en économie circulaire au
sein du gouvernement québécois. Et là, je vois, il y a votre gouvernement, donc
après l'élection de 2018 probablement. Et, donc, il y a beaucoup de gens au
sein de ce groupe interministériel, qui a été mis sur pied en 2017. Il y a,
évidemment, le ministère de l'Environnement et de la Lutte contre les
changements climatiques, RECYC-QUÉBEC, le MEI, le MERN, le
FFP — ça, c'est Faune, Forêts et
Parcs — TEQ, qui n'existe plus, le ... , le ministère des
Transports.
Donc, tous ces ministères sont autour de la
table et moi, je me demande : Est-ce c'est tous... Depuis 2017, je n'ai
pas eu de définition sur laquelle ces ministères-là auraient travaillé là, se
seraient entendus depuis 2017.
M. Charette : D'abord,
bonjour, Mme la Présidente. Bonjour, collègues également. Comme je le
mentionnais hier, RECYC-QUÉBEC travaille à un comité interministériel. Au
niveau du ministère, évidemment, il y a des travaux. Naturellement, l'essence
de leurs rencontres n'est pas de tabler sur une définition précise, mais bien
de faire avancer le concept
• (11 h 30) •
Et hier pourquoi je disais : aisément
quatre définitions? Le pôle, l'office, on indiquait que sur le site du
ministère de l'Économie, il y en avait une, donc on est à trois. Le collègue de
Jonquière disait qu'il avait une définition qui était semblable à celle de la
députée de Mercier. Donc, on est à quatre et moi, hier, avec nos équipes, on a
regardé et ce n'est pas faute d'avoir essayé de trouver la définition qui fait
consensus. Nos recherches après la séance d'hier, et même, au niveau
international, il n'y a pas de définition précise. Mais encore une fois, comme
je le mentionnais hier, je pense que c'est important de le rappeler, au-delà
d'une définition précise qui pourrait être intégrée dans la loi, il faut
surtout...
11 h 30 (version non révisée)
M. Charette : …nos recherches
après la séance d'hier, et même, au niveau international, il n'y a pas de
définition précise. Mais encore une fois, comme je le mentionnais hier, je pense
que c'est important de le rappeler, au-delà d'une définition précise qui
pourrait être intégrée dans la loi, il faut surtout s'entendre sur l'esprit du
projet de loi, il faut surtout s'entendre sur la portée du projet de loi. Et il
incarne, effectivement, tous les principes d'économie circulaire. Et, à partir
du moment où on introduit le mot pour une première fois dans la législation
québécoise, on peut penser qu'une étape ultérieure nous permettra d'avoir une
définition qui elle sera en bonne et due forme inscrite dans un texte
législatif. Mais, n'ayant pas cette définition-là qui est reconnue par tous,
c'est là où, aujourd'hui, ça n'est pas possible. Encore une fois, j'insiste, ce
n'est pas faute de volonté, ce n'est pas faute de vouloir, ce n'est pas faute
de s'entendre sur les principes de l'économie circulaire, mais inscrire comme
telle une définition, c'est là où c'est un pas, là, qu'on ne pourra pas
franchir.
Mme Ghazal : Bien, juste pour…
dans le fond, le ministre, ce qu'il dit, c'est que ce n'est pas impossible qui
en ait une définition. C'est tout à fait possible. Est-ce que ça va être à cet
endroit-là éventuellement ou dans les définitions, comme le proposait le député
de Jonquière? Donc, c'est quelque chose qui va être fait éventuellement. Il va
y avoir une définition, mais qui y travaille en ce moment? Je veux dire, il
dit : Ah! Ça s'en vient, il y a un groupe, il y a plein, plein de travaux
qui sont faits par le MEI, par… Là, il a parlé du MEI, donc je comprends qu'il
y a quelque chose, il y a une annonce qui s'en vient par rapport à l'économie
circulaire d'un programme. Parce que ce comité, là, qui a été mis sur pied
depuis 2017, il fait quoi? Pourquoi il n'y a… Pourquoi est-ce qu'on n'a pas
pensé dire : Bien, faisons une définition, il existe, il est là. Quand le
ministre dit : Éventuellement. Qu'est-ce qu'il doit arriver pour
qu'éventuellement on arrive à une définition qui sera mise dans la loi?
M. Charette : Je pense que le
fait d'inscrire un concept dans la loi va éventuellement amener le législateur
à y accoler une définition précise. Ça ne sera pas à travers le projet de loi
n° 65. Le sous-ministre adjoint qui nous fait l'honneur de sa présence
depuis le début de nos travaux est aussi en charge d'un dossier qui évolue très
bien sur le développement durable. Donc, ce sont des éléments qui progressent,
et peut-être qu'ultimement le législateur va inclure une définition en bonne et
due forme. Donc, il y a des travaux, oui. Je vais vous avouer, les travaux, les
gens ne se réunissent pas tant pour établir une définition que pour faire
avancer le concept. Mais, éventuellement, on peut penser et, si un jour, on…
et, en fait, l'occasion peut se représenter de toucher à des lois en matière
d'environnement, que ce soit la LQE ou d'autres, ce sera peut-être l'occasion
de l'inscrire dans…
M. Charette : …une définition
que pour faire avancer le concept, mais éventuellement, on peut penser… et si,
un jour… et en fait, l'occasion peut se représenter, de toucher à des lois en
matière d'environnement, que ce soit la LQE ou d'autres, ce sera, peut-être,
l'occasion de l'inscrire dans la loi, comme telle, la définition. Puis, on
introduit le concept, et la définition précise pourra l'être, certainement,
ultérieurement.
Mme Ghazal : Donc, le ministre
comprend ou, lui-même, il convient que c'est, quand même, flou de juste
introduire le concept. Éventuellement, il faudrait qu'il y ait une définition
qui soit écrite dans la loi. C'est ce que je comprends, donc…
Et aussi, j'aimerais savoir, parce que,
moi, j'ai retrouvé un document, comme ça, c'est une présentation PowerPoint sur
le Groupe interministériel sur l'économie circulaire, peut-être que j'ai mal
cherché, est-ce qu'il y a… est-ce que ce que j'ai décrit, tout à l'heure, les
organismes et les ministères, qui sont autour de la table, c'est les mêmes?
Est-ce qu'il y a quelque chose… Parce que je n'ai pas trouvé de site Internet
qui dit qui est autour de la table. Actuellement, je… c'est une information
qu'on peut trouver, mais je voudrais juste qu'on confirme que ce groupe-là est
toujours là.
M. Charette : En fait, bien
honnêtement, sur la composition exacte de ce comité, je ne pourrais pas la
confirmer, aujourd'hui. Une information, par contre, qui est très, très
pertinente, qui vient tout juste de me… m'être confirmée, puis je le
mentionnais, là, Mme Gagné est avec nous, à distance, elle confirme que RECYC-QUÉBEC
siège sur un comité international, donc, présentement, qui vise à élaborer une
norme ISO pour l'économie circulaire.
Donc, on est, réellement, même au niveau
international, à travailler, à établir des bases qui soient reconnues par tous,
un petit peu, puis c'est… le parallèle que je faisais hier est, peut-être,
boiteux, mais c'est celui qui me venait en tête, étant donné qu'on avait
travaillé le dossier ensemble. Pour le projet de loi n° 46, au niveau du
patrimoine naturel, on avait l'UICN qui faisait office de guide ou de
référence, donc on pouvait définir en référant à l'UICN. Mais là, ce sont des
travaux qui se déroulent, actuellement, et bien heureux de savoir, là, que
RECYC-QUÉBEC siège sur ce comité international là, pour établir une norme ISO
sur le concept d'économie circulaire.
Mme Ghazal : Mais le comité
interministériel continue ses travaux.
M. Charette : Oui, bien en
fait, c'est ce que je mentionnais, hier, là. En plus de ça, il y a ce comité
interministériel, là, pour le volet, naturellement, québécois. Mais comme je le
mentionnais, ce n'est pas tant se réunir et échanger longuement sur une définition
que de voir comment on peut mettre de l'avant ce concept-là. Le ministère de
l'Environnement a son rôle, mais, ultimement, chaque ministère peut, aussi,
collaborer à sa façon. Hier, je parlais de certains financements, qui étaient
assurés pour différents concepts, soit d'économie circulaire ou un volet de
l'économie circulaire à travers l'économie sociale, donc il y a d'autres
ministères que le ministère de l'Environnement ou le ministère de l'Économie,
là, qui peuvent être interpelés, là, par ces notions-là…
M. Charette : …financement qui
était assuré pour différents concepts, soit d'économie circulaire ou un volet
de l'économie circulaire à travers l'économie sociale. Donc, il y a d'autres
ministères que le ministère de l'Environnement ou le ministère de l'Économie,
là, qui peuvent être interpellés, là, par ces notions-là.
Mme Ghazal : Puis est-ce que
c'est possible de dire : Ah! oui, pour l'économie circulaire, le gouvernement
du Québec, si on auditionne tous les programmes existants — je ne
sais pas s'il y en a beaucoup, là, je n'ai pas l'information — est-ce
que c'est tant d'argent qui est investi pour développer l'économie circulaire?
Est-ce que c'est une information… sans me la donner tout de suite — c'est
sûr que le ministre va me dire : Je ne l'ai pas, ça, c'est clair, juste
comme ça dans la discussion — mais est-ce que c'est une information
qui est possible à obtenir?
M. Charette : Bien, en fait, peut-être
pas à moyen terme, mais c'est là où, à partir du moment où on aura notre
définition, on pourra savoir quels programmes peuvent être considérés comme
étant de l'économie circulaire, et c'est là où, peut-être, qu'on pourrait
dire : Effectivement, on a des programmes, tantôt au ministère du Travail,
tantôt au ministère de l'Économie, tantôt au ministère de l'Environnement,
naturellement. Mais ça, c'est à ça, j'imagine, que servent les discussions sur
la définition du concept, et la portée de ce concept-là, mais, a priori, dans
un délai court, je ne serais pas en mesure de même demander à nos gens de faire
la somme de ces programmes-là, parce que ça touche plusieurs ministères, et
certains pourraient se qualifier ou penser se qualifier d'économie circulaire,
alors que d'autres pourraient être de l'économie circulaire sans que le
ministère porteur ait ce réflexe de le considérer comme l'économie circulaire.
Mme Ghazal : Puis est-ce que
c'est possible de déposer la définition de celle de l'Office québécois de la
langue française? Je ne l'ai pas trouvée, j'ai essayé de chercher, là.
M. Charette : En fait, je peux
la relire. Moi, je l'ai comme ça par écrit. Je vais juste… on s'est beaucoup
écrit depuis hier, je vais juste essayer de retrouver le bon… c'est… Excellent.
Donc, celle… Ça, c'est l'Office… donc, celle de l'Office, donc :
Organisation d'activités économiques et sociales recourant à des modes de
production et d'échanges fondés sur l'écoconception, la réparation, le réemploi
et le recyclage, et visant à diminuer les ressources utilisées ainsi que les
dommages causés à l'environnement. Donc, ça, c'est celle de…
Mme Ghazal : Est-ce que c'est
possible de la déposer, parce que je ne le sais pas elle est où, puis je sais
que, là, ça va être écrit, ça va être sur…
M. Charette : …l'envoyer à…
Mme Ghazal : …il va y avoir
le résumé puis ça va être écrit, mais ça va prendre du temps. S'il vous plaît,
oui. Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) : …dans le Greffier, documents déposés. Y a-t-il
d'autres interventions? Mme la députée de Mercier, vous avez fini?
Mme Ghazal : Oui. Oui, merci.
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le député de Jonquière.
• (11 h 40) •
M. Gaudreault : Oui. Merci,
Mme la Présidente…
La Présidente (Mme
Grondin) :Y a-t-il d'autres
interventions? Mme la députée de Mercier, vous avez fini?
Mme Ghazal : Oui, oui, merci.
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui, merci,
Mme la Présidente. J'allais dire : Je comprends ce que le ministre dit,
mais je ne suis pas d'accord. Mais je ne peux même pas dire ça, dans le sens
que, je ne comprends pas, donc je suis encore moins d'accord. Je veux dire,
j'entends ce qu'il dit, là, quand il dit : Ah! ce n'est pas à nous de
faire la définition, il y a plein de monde qui travaille là-dessus. Il aime
mieux faire avancer le concept que de travailler sur la définition. C'est juste
que je trouve que ça ne tient pas debout. On est là pour ça, faire des définitions
puis faire des lois. Puis c'est la première fois qu'il y a la mention
d'économie circulaire dans une loi. Ça fait que, ça nous donne une fichue belle
opportunité de le définir nous-mêmes. Et, très franchement, j'aime mieux que ça
soit la commission sur les transports et l'environnement qui fasse la
définition que des fonctionnaires, en tout respect, là, ou des gens d'un
cabinet politique à l'Économie qui le fassent.
Parce que je pense que les grands
avantages, les grands bénéfices, tirés de l'économie circulaire, sont, d'abord
et avant tout, dans la lutte contre les changements climatiques, dans le
développement durable et dans l'environnement. Alors, moi, je pense que ça
serait vraiment avantageux que ça soit nous qui fassions cette définition. Et,
comme je le précisais, hier, dans mon intervention à la Loi sur la qualité de
l'environnement, à l'article 1, il n'y a que ça des définitions, qui sont
dans la présente loi. Donc, qui viennent vraiment se camper au sens de la Loi
sur la qualité de l'environnement. Comme le disait le légiste, hier, je l'avais
mentionné également dans mon intervention précédemment : Est-ce que ça
vient influencer d'autres lois? Oui, parce que ça d'autres lois ou d'autres
commissions parlementaires, d'autres projet de loi vont dire : C'est où,
donc, dans la législation québécoise qu'il y a une définition de l'économie
circulaire? Ah! dans l'article 1 de la Loi sur la qualité de
l'environnement, il y en a une. On va aller s'en inspirer.
Mais ce n'est pas un problème. C'est là
que ça devient un avantage, même, que ce soit des parlementaires sur un…
M. Gaudreault : ...vont
dire : C'est où, donc, dans la législation québécoise, qu'il y a une
définition de l'économie circulaire? Ah! Dans l'article 1 de la Loi sur la
qualité de l'environnement, il y en a une. On va aller s'en inspirer. Mais ce
n'est pas un problème. C'est là que ça devient un avantage, même, que ce soit
des parlementaires sur un projet de loi qui touche l'environnement, qui
viennent définir l'économie circulaire. Je veux dire, si on est... Si on est
ici, c'est justement pour ça. C'est pour faire des définitions, c'est pour bien
camper ce dont on parle, c'est pour venir baliser les futures interprétations
judiciaires ou juridiques d'une expression comme l'économie circulaire. Parce
que, tant qu'à ça, on n'aurait jamais fait de définition.
Tant qu'à ça, aucun parlementaire n'aurait
voulu avancer dans des définitions. Puis on ne me fera pas croire que la
définition de plasma, comme le dit l'article 1, que ça n'a pas été
discuté, puis que ça n'a pas été prévu, puis qu'il n'a pas d'autre sens au mot
plasma. Il y en a plein. Mais le mot plasma, au sens de la loi et dans le
contexte de la Loi sur la qualité de l'environnement, comme le dit le préambule
de l'article 1, bien, le mot plasma a été défini. Puis il n'y a personne
qui remet ça en cause. Ça dit : un état de la matière caractérisé par une
désorganisation des atomes à très haute température et pouvant avoir un
comportement particulier dans un champ électrique ou magnétique. Ça, c'est le
plasma.
Mais, c'est drôle, pourtant il y a des
cliniques où on peut aller donner du plasma. Bien, moi, si je donne du plasma,
je ne donnerai certainement pas un état de la matière caractérisé par une
désorganisation des atomes de mon corps. Il y a différentes définitions du mot
plasma. Je pense qu'on est capable de s'entendre, ici. Puis on est là pour ça.
Alors, la députée de Mercier a proposé une
définition. Moi, j'en ai amené une autre qui est celle du... puis qui est
presque la même, là, qui est sur le site du ministère de l'Économie. Le
ministre dit qu'il y en a quatre. Bon, bien, justement, il serait peut-être le
temps de s'entendre. Je trouve que ce n'est pas... Ce n'est pas une bonne... Ce
n'est pas une bonne démarche puis ce n'est pas une bonne raison de dire :
Vu qu'il y en a quatre, je n'en ferai pas. Bien, non. Justement, on a
l'occasion de le faire. Vu qu'il y en a au moins quatre selon le ministre, puis
même, là-dessus, on pourrait s'entendre parce qu'il y a celle du ministère de
l'Économie et celle de RECYC-QUÉBEC qui sont... qui essentiellement disent la
même chose. Ça fait que, déjà, là, on en enlève.
Ça fait que, moi, je pense que, justement,
c'est le temps qu'on le définisse. Puis on pourrait également regarder du côté
des scientifiques...
M. Gaudreault : …il y a celle
du ministère de l'Économie et celle de RECYC-QUÉBEC, qui sont… essentiellement
disent la même chose. Ça fait que, déjà là, on en enlève. Ça fait que, moi, je
pense que, justement, c'est le temps qu'on le définisse, puis on pourrait
également regarder du côté des scientifiques. Moi, je suis plutôt ouvert, très
disposé à discuter ensemble des différentes définitions et de rouvrir l'article
1 de la LQE sur les définitions puis aller l'insérer là. Alors, moi, je pense
que c'est là que ça doit aller. Et, si ça vient influencer d'autres lois
futures, bien, tant mieux, parce qu'on est là pour ça.
Alors, c'est là qu'on voit toute la différence
entre vouloir avoir de l'initiative en politique ou vouloir être sur les lignes
de côté. Moi, je suis de l'école que nous devons avoir de l'initiative, puis là
ce n'est quand même pas une révolution, encore une fois, là, c'est juste
s'entendre sur une définition. Ça n'a pas un grand bagage… Je veux dire, on
pourrait prendre du temps pour… Si le ministre veut faire des consultations
auprès de ses collègues, retourner devant le Conseil des ministres pour en
parler, je n'ai pas de problème, on peut suspendre l'adoption de l'article 4
puis revenir plus tard. Puis, de toute façon, vu qu'on… moi, ce que je suggère,
c'est de modifier l'article 1 de la LQE, on pourrait même le faire à la toute
fin de l'étude du projet de loi n° 65 puis, là, faire
une modification de l'article 1, de consentement. Ça fait que ça donnerait
beaucoup de temps au ministre pour aller chercher les avis de ses collègues,
d'ailleurs comme il doit le faire en vertu du projet de loi n° 44,
parce que le projet de loi n° 44 dispose que le
ministre a un rôle conseil — bien, pas le projet de loi, là, la loi n° 44 maintenant — a un rôle d'aviseur, un rôle
conseil auprès de ses collègues sur les enjeux qui touchent l'environnement
puis qui touchent le climat. Bien, l'économie circulaire touche l'environnement
et le climat. Donc, il pourrait… le ministre, on pourrait prendre le temps
qu'il aille consulter ses collègues, qu'il aille chercher un consensus auprès
de ses collègues, on pourrait consulter les gens puis arriver avec une définition
qui a de l'allure. Moi, je trouve qu'on a l'occasion de le faire.
Alors, moi, c'est ce que je propose. Le
ministre ne semble pas vouloir faire ça. Alors… En tout cas, moi, je lance
encore une fois la perche pour dire : Entendons-nous sur une définition.
Et, si ce n'est pas possible, bien, moi, c'est sûr que je vais voter en faveur
de l'amendement proposé par la députée de Mercier, à tout événement, là, à
moins que le ministre nous dise : Oui, oui, moi, je serais prêt à ce qu'on
s'entende sur une définition. Là, à ce moment-là, je le ferais, mais… je veux
dire, je serais prêt à suspendre pour qu'on s'entende sur une définition. Mais,
à défaut de ça, je vais appuyer…
M. Gaudreault : ...l'amendement
proposé par la députée de Mercier à tout événement, là. À moins que le ministre
nous dise : Oui, oui, moi, je serais prêt à ce qu'on s'entende sur une
définition, là, à ce moment-là, je le ferais. Je veux dire, je serais prêt à
suspendre pour qu'on s'entende sur une définition, mais à défaut de ça, je vais
appuyer l'amendement de la députée de Mercier. Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le député. M. le ministre.
M. Charette : Merci au collègue
pour les perches tendues, là, c'est apprécié, et comme je le mentionnais, sur
le fond, on est tous d'accord. Mais quand je vois et j'apprends que RECYC-QUÉBEC
est impliqué à l'international pour faire ce travail-là, pour déterminer une
norme ISO qui servirait de référence, ce n'est même plus uniquement la commission,
ce n'est même plus le gouvernement du Québec, il faut jeter des bases qui
soient reconnues à l'international, qui donnent du sens au concept que l'on
veut mettre de l'avant, un petit peu comme l'UICN l'a fait au niveau des
concepts d'aires protégées. Donc, malheureusement, ce n'est pas du ressort, là,
uniquement, de la commission.
Cependant, ce que je peux ajouter, parce
que les informations continuent de me venir à travers ce formidable outil...
Des fois, il y a des beaux petits clins d'oeil, dans la vie, il y a effectivement
ce comité interministériel, donc, pour répondre à la collègue de Mercier, et
c'est le Groupe interministériel en économie circulaire, donc l'acronyme, c'est
GIEC. Donc, on a aussi notre GIEC québécois, et qui le compose? Naturellement,
MEI, RECYC-QUÉBEC, MELCC, le CRIQ, MFFP, ISQ, MAPAQ, MERN, MAMH, Société du
Plan Nord et le MTQ.
Et au cours de la dernière année, parce
que c'était aussi une question... il y a eu trois rencontres, là, au cours de
l'année 2019‑2020, là, de ce comité-là.
• (11 h 50) •
La Présidente (Mme
Grondin) :Y a-t-il d'autres interventions
sur cet amendement? Mme la députée de Verdun. Vous avez 16 minutes.
Mme Melançon : Merci. Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Malheureusement, je trouve que c'est une occasion
ratée puis je pense qu'on était rendus, parce qu'on le dit depuis le début,
hein, c'est un projet de loi habilitant, donc je pense qu'on pouvait y aller,
on peut se donner... Puis je pense qu'il y a du temps pour travailler un petit
peu, là, loin de moi la volonté, M. le ministre, de vouloir allonger
inutilement, là, je tiens à le mentionner, mais je pense qu'on doit arriver rapidement
à une définition. Je vais faire un voeu, ici, c'est qu'on puisse peut-être,
avant les règlements, arriver avec une...
Mme Melançon : …de vouloir
allonger inutilement, là, je tiens à le mentionner. Je pense qu'on doit arriver
rapidement à une définition.
Je vais faire un voeu ici, c'est qu'on
puisse peut-être avant les règlements arriver avec une définition, si on ne le
fait pas en cette commission. Mais, on a besoin de donner une directive, pas
uniquement à votre ministère, mais à l'ensemble du gouvernement, c'est ça la
suite des choses. C'est aussi, ça, la suite des choses, parce que sinon, bien
il y en a d'autres qui vont prendre le relais et si ça quitte les mains du
ministère de l'Environnement, j'ai quand même certaines appréhensions.
Alors, moi aussi, je vais voter en faveur
de cette motion qui est amenée par la collègue de Québec solidaire, la députée
de Mercier, et je formule un voeu, ici, tout simplement, si on peut,
rapidement, arriver avec une… c'est la première fois que va apparaître le mot
«économie circulaire» puis on n'aurait pas quand même, quand même, puis
j'essaie juste de nous projeter, là, puis on n'aura pas de définition de ce
qu'on prévoit ou de ce qu'on… ce dont de quoi on parle. C'est assez particulier
quand on y pense. C'est assez particulier.
Alors, j'émets ici un souhait en tout
respect. Si on est capable d'arriver avec quelque chose avant même le dépôt des
règlements. Ça vous donne un peu de temps, M. le ministre, pour travailler et
avec vos équipes et avec les équipes… votre équipe du cabinet, mais aussi avec
les autres ministres, si c'est ce que vous avez besoin, là, mais si on peut
arriver avec quelque chose, ce serait formidable. Oui.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, Mme la députée. M. le ministre.
M. Charette : De mentionner
qu'il est possible, effectivement, que la réglementation intègre une
définition. Donc, j'évoquais la possibilité de l'intégrer dans une loi à venir,
mais il est tout à fait possible qu'il y ait une définition qui se retrouve
dans la réglementation, là, qui va découler de l'adoption probable du projet de
loi dans la mesure où les travaux, là, des instances qui, actuellement, se
penche sur la question seront suffisamment avancés.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le ministre. Donc, y a-t-il d'autres
interventions? Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Est-ce que le…
GIEC québécois, est-ce qu'ils ont comme mandat, en autres, d'avoir une
définition sur laquelle le gouvernement du Québec va s'entendre? Est-ce que ça
fait partie de leur mandat?
(Consultation)
M. Charette : Bien,
effectivement, c'est un des mandats, là, qui m'est confirmé. Donc, c'est un
groupe qui a…
M. Charette : …bien,
effectivement, c'est un des mandats, là, qui m'est confirmé. Donc, c'est un
groupe qui vise, notamment, à développer une compréhension commune de ce qu'est
l'économie circulaire. Donc, ce sont des gens qui travaillent, là, à cette fin,
là, d'avoir une compréhension commune. Puis à partir du moment où la
compréhension est commune, ça deviendra beaucoup plus facile de donner une
définition précise.
Mme Ghazal : Puis est-ce qu'il
y a une échéance?
M. Charette : Je n'ai pas
d'échéancier de confirmé, là, à ce moment-ci.
Mme Ghazal : Est-ce que ça, ça
a été lu sur un site Internet public? Parce que j'ai essayé de retrouver puis
je n'y arrive pas.
M. Charette : Je complète…
Mme Ghazal : Mais normalement
les groupes interministériels… il me semble que j'ai déjà trouvé de l'information
en cherchant… sur au moins la composition puis c'est quoi leur rôle. Puis,
celui-là, je ne le trouve pas.
M. Charette : Oui, bien, en
fait, la composition, je vous l'ai confirmée, là, il y a quelques instants.
Mme Ghazal : Oui, oui, mais…
M. Charette : Est-ce que ça se
retrouve sur un site Internet? Je ne pourrais pas dire. Mais je vous le
confirme. Et pourquoi je suis en mesure d'ajouter des précisions par moments?
On est quelques-uns, à défaut de pouvoir se visiter, se parler, on s'écrit et
on s'écrit pour que l'information la plus juste soit communiquée.
Mme Ghazal : Il faut utiliser
la technologie pour ça. C'est bon.
M. Charette : Voilà, ça aide.
Mme Ghazal : Mais ce que je
voulais savoir, c'est… dans le fond, ça fait depuis 2017, puis il n'y en a pas.
Je comprends que la première chose la plus importante, c'est d'appliquer
quelque chose dans la vraie vie, mais si… Donc, pour moi, je me suis dit :
Ça existe déjà, c'est là, donc ajouter une définition, ce n'est pas si grave.
Mais là le ministre dit que c'est vraiment, vraiment important, puis c'est
impossible que nous, on en ajoute une si ça n'a pas été discuté avec tout le
monde. Mais ça fait depuis 2017. Donc, je comprends que ce n'est pas la
première priorité. Peut-être qu'une des premières choses, c'est de savoir
qu'est-ce qui se fait déjà, c'est quoi les bonnes initiatives, qu'est-ce qui
doit être continué, qu'est-ce qui devrait être arrêté.
Parce qu'il ne faut pas aussi que ça soit
un beau terme à la mode. Moi… même, des fois, souvent, ça m'agaçait, on en
parlait beaucoup dans les communiqués du ministère ou de RECYC-QUÉBEC, puis
après ça… en même temps qu'on avait le scandale des centres de tri, là. Ça fait
que ça voulait un petit peu ne rien dire et… mais ça faisait beau et chic d'en
parler.
Et donc c'est important de s'entendre puis
que ça ne soit pas vide, mais quand est-ce qu'on va le faire si ça fait depuis
2017? Ça ne semble pas très, très prioritaire, donc…
Puis là, ici, on a une superbelle
occasion. Moi, je trouve ça très bien que le ministre l'ait mis. S'il ne
l'avait pas mis, j'aurais fait un amendement pour qu'il soit mis, puis là on
aurait eu une discussion, il n'aurait pas voulu. Mais là il veut, donc on…
C'est fantastique. Donc, pourquoi s'arrêter en si bon chemin? Et…
M. Charette : Clairement, Mme
la Présidente, la collègue me prête une intention comme quoi je n'aurais pas
voulu intégrer le concept d'économie circulaire, alors qu'il y est déjà. Donc,
on ne peut pas prêter une intention, et la collègue le sait bien.
Mme Ghazal : Mais je peux
affirmer qu'il ne veut pas inclure la définition même si le groupe
interministériel y travaille depuis trois ans, puis qu'éventuellement un jour,
peut-être, il y aura une définition, donc… Mais je suis d'accord avec le
ministre que la définition que…
M. Charette : ...circulaire
alors qu'il y est déjà. Donc, on ne peut pas prêter une intention, et la collègue
le sait bien.
Mme Ghazal : Mais je peux
affirmer qu'il ne veut pas inclure la définition même si le groupe
interministériel y travaille depuis trois ans, puis qu'éventuellement, un jour,
peut-être, il y aura une définition. Donc...
Mais je suis d'accord avec le ministre que
la définition que tous les acteurs qui y travaillent s'entendent sur un concept
pour ne pas que ça devienne un sac vide, puis que n'importe qui qui fait
n'importe quelle initiative, bien, il dise : Moi, je fais de l'économie
circulaire, puis après ça soit financé selon un programme, puis que ça ne soit
pas le cas. Donc, de s'assurer de vraiment s'entendre sur un concept, je trouve
ça bien.
Mais moi, je me dis, depuis trois ans, ces
gens-là ont eu le temps quand même de voir c'est quoi les paramètres, c'est
les... Qu'est-ce qui doit être encouragé? Qu'est-ce que ça contient, ce
concept-là? Je parlais hier des sept principes aussi, notamment
l'écoconception, on voulait avoir des objectifs.
Le terme «écoconception» n'est pas dans la
loi. Mais, si on parle des principes, donc j'imagine que de façon indirecte on
fait aussi référence à ça, il y aura des objectifs et des cibles de pourcentage
d'écoconception, selon ce que j'ai compris, pour la stratégie du plastique pour
commencer, pas pour les autres matières. Donc, il y a des choses qui avancent.
L'écrire, écrire ce qu'on fait. Souvent,
on dit : Dans des procédures, par exemple, il faut faire ce qu'on écrit
puis écrire ce qu'on fait. Là, ici, l'économie circulaire, c'est un concept...
Ce n'est pas juste un concept, mais c'est une pratique qui est mise en place
par les entreprises ou autres, il y a ce groupe interministériel qui y
travaille. Ce n'est pas le temps maintenant... Est-ce que le temps n'est pas
arrivé de le définir et de l'écrire? Et je suis d'accord avec mes collègues
pour dire que c'est la bonne place pour le faire. Je trouve ça dommage qu'on
reste dans le flou, tout simplement.
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le député de... de Viau,
pardon.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Une simple petite question d'éclaircissement. J'ai entendu M. le
ministre évoquer tout à l'heure un travail de normalisation qui est en cours actuellement
par RECYC-QUÉBEC sur l'économie circulaire, c'est bien ça, notamment à travers
les normes ISO?
M. Charette : Oui, à
l'international. C'est un comité international qui se penche sur ce penche sur
cette question-là, et RECYC-QUÉBEC est membre de ce comité.
M. Benjamin : Donc, est-ce
qu'on doit comprendre, donc, qu'il y a déjà une définition? Puisque j'imagine
que, s'il y a un travail de normalisation qui est en cours en vue d'apporter
des normes ISO, donc c'est que nécessairement il y a une définition qu'on tient
pour être la définition si RECYC-QUÉBEC représente le gouvernement au sein de
ce comité-là.
M. Charette : En fait, c'est
plutôt le contraire. Si ce travail-là était complété, la norme ISO serait déjà
appliquée à ce moment-ci. Donc, c'est un comité international qui travaille à
définir les bases et en faire un cadre normalisé. Mais ce sont des étapes qui
ne sont pas complétées, là, à ce moment-ci.
• (12 heures) •
M. Benjamin : Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci...
12 h (version non révisée)
M. Charette : ...la norme ISO
serait déjà appliquée à ce moment-ci. Donc, c'est un comité international qui
travaille à définir les bases et en faire un cadre normalisé, mais ce sont des
étapes qui ne sont pas complétées, là, à ce moment-ci.
M. Benjamin : Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le député. Y a-t-il d'autres interventions
sur l'amendement? Nous allons donc procéder à sa mise aux voix par appel
nominal. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Oui, Mme
la Présidente. Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire
: M. Charette
(Deux-Montagnes)?
M. Charette : Contre.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Campeau
(Bourget)?
M. Campeau : Contre.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, Mme Melançon (Verdun)?
Mme Melançon : Pour.
La Secrétaire
: M. Gaudreault
(Jonquière)? Pardon. Mme Grondin (Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, l'amendement est rejeté. Nous
revenons à l'article 4 qui introduit l'article 53.30.1.
M. Charette : Peut-être un
petit, petit commentaire...
La Présidente (Mme
Grondin) : Oui, M. le ministre.
M. Charette : ...parce que
j'essaie de transmettre l'information, là, la plus juste et au moment où elle
me parvient. Pour le cadre ISO, l'échéancier international qui a été déterminé,
c'est 2023. Donc, c'est des travaux, là, avec un échéancier, là, pour 2023.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le ministre. Donc, nous revenons à l'article 4
qui introduit l'article 53.30.1. Y a-t-il d'autres commentaires? Mme la
députée de...
Mme Melançon : Ah! vas-y,
vas-y.
Mme Ghazal : ...
Mme Melançon : Oui?
La Présidente (Mme
Grondin) : Et donc, Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : Je suis
désolée, Mme la Présidente, j'ai simplement une petite question parce qu'hier,
j'ai dû m'absenter lors de la commission pour courir au salon bleu, parce qu'il
y a aussi d'autres travaux qui ont cours, et je vois que nous sommes au
53.30.1. Est-ce qu'on y allait numéro par numéro pour la suite ou on est
simplement sur le général puis, par la suite, on va rentrer pour le...
déterminer les produits visés pas ce système? Je ne sais pas si tout a été lu.
Je ne sais pas comment vous l'avez présenté hier, tout simplement. Juste pour
le bon fonctionnement puis ma compréhension, s'il vous plaît.
La Présidente (Mme
Grondin) : Nous allons fonctionner par article qui est
introduit. Donc, nous sommes à l'article 53.30.1 et vous pouvez...
Idéalement, ça serait intéressant de suivre les paragraphes et tout ça, mais on
est vraiment sur l'article 53.30.1.
Mme Melançon : Parfait. Donc,
on peut traiter de tout ce qu'il y a à l'intérieur à ce moment-ci.
La Présidente (Mme
Grondin) : De... Pas de l'article 4, il n'a pas été lu au
complet.
Mme Melançon : Non, je
comprends bien. On dit la même chose.
La Présidente (Mme
Grondin) : On dit la même chose.
Mme Melançon : Merci. Alors,
je vais poser une petite question au ministre concernant... à l'intérieur,
donc, de cet article-là, on parle de «prévoir un mécanisme de règlement des
différends qui peuvent survenir lors de la...
Mme Melançon : ...même chose.
La Présidente (Mme
Grondin) : On dit la même chose.
Mme Melançon : Merci. Alors,
je vais poser une petite question au ministre concernant... À l'intérieur,
donc, de cet article-là, on parle de prévoir un mécanisme de règlement des
différends qui peuvent survenir lors de la conclusion ou de l'exécution de
contrats, visé par, donc, le paragraphe 2°, «ou l'obligation de prévoir un tel
mécanisme dans ces contrats». Donc, ici, si je comprends bien, M. le ministre,
on parle de l'OGD, qui va avoir maintenant, donc, un contrat avec les
producteurs. C'est ce que je comprends?
M. Charette : Tout dépendant
de quelle tête l'on parle. Est-ce que c'est consigne?
Mme Melançon : ...il y a deux
têtes. Oui, bien sûr, bien sûr. Donc là, à ce moment-ci, si je suis... Parce
qu'il y a un principe qui n'est pas introduit à ce moment-ci, puis, lorsqu'on
fait la lecture, justement, de l'article, je trouve que le principe de
responsabilité élargie des producteurs, on ne le sent pas beaucoup dans
l'article. Et en ce sens-là, j'aurais proposé un petit amendement pour qu'on
puisse bien mettre en... dans le fond, qu'on puisse bien mettre dans la tête de
celui ou de celle qui va lire ce projet de loi là ce qu'on vient intégrer, tout
simplement, au projet de loi.
Alors, je voudrais déposer un amendement,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Donc, vous allez transmettre l'information
au secrétariat?
Mme Melançon : Oui, tout à
fait. On va terminer ça tout de suite.
La Présidente (Mme
Grondin) : Et donc nous allons suspendre les travaux.
(Suspension de la séance à 12 h 5)
(Reprise à 12 h 16)
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, nous reprenons nos travaux. Nous
sommes rendus à l'article 4, qui introduit l'article 53.30.1. Mme la
députée de Verdun, vous déposez un amendement à cet effet.
Mme Melançon :
Exactement, Mme la Présidente, merci beaucoup. Nous sommes allés un peu
rapidement, là, c'est ce que je comprends, mais, pour que les gens puissent
bien nous suivre, donc, à l'article 4, j'ai déposé l'amendement
suivant : L'article 53.30.1, tel qu'introduit par l'article 4 du
projet de loi, est modifié par l'ajout, au paragraphe 6° et après les mots
«mécanisme de règlement des différends» des mots «basé sur le principe de
responsabilité élargie des producteurs».
Alors, tout ça est déposé déjà sur le
Greffier. Et, comme je le disais à micro fermé, on a eu de courts échanges.
Mais l'idée ici, c'est vraiment d'introduire, donc, le principe de
responsabilité élargie des producteurs ou des personnes, c'est selon.
Mais ici je voyais vraiment la définition
importante parce que, que ce soit du côté, donc, de la consigne ou de la
collecte sélective, à ce moment-ci, là, on le dit souvent, il y a deux têtes,
là, dans le projet de loi, c'est un principe de responsabilité élargie des
producteurs qu'on introduit. Puis, à la lecture, on s'apercevait rapidement,
donc, que ce principe-là n'était pas introduit.
Et, en déposant ici cet amendement, bien,
je pense notamment aux gens du Réseau d'Environnement, d'Éco Entreprises
Québec, qui avaient fait entendre leur voix lors des auditions, donc, et qui
vient aussi bien sûr introduire le caractère spécifique du projet de loi avec
cette responsabilité élargie des producteurs, et aussi qui vient donner la
légitimité, justement, donc, aux OGD, notamment...
Mme Melançon : ...et qui vient
aussi, bien sûr, introduire le caractère spécifique du projet de loi avec cette
responsabilité élargie des producteurs et aussi qui vient donner la légitimé, justement,
donc, aux OGD notamment. Donc, voilà, c'était le coeur, dans le fond, de cet amendement
que j'apporte ici pour le ministre.
La Présidente (Mme
Grondin) :Merci, Mme la députée. M. le
ministre.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. On se reconnaît tout à fait dans l'esprit. Ce que je mentionnerais par
contre, responsabilité élargie des producteurs, c'est devenu un petit peu dans
notre jargon, mais l'inscrire comme tel et à cet endroit-ci dans le projet de
loi, ça poserait problème pour une raison assez simple, c'est qu'on a déjà
défini ou explicité qui était impliqué dans cette mécanique-là. Il y a les
municipalités, il y a les producteurs, il y a les détaillants, il y a
naturellement ceux qui s'occupent de la distribution de ces produits-là. Donc,
en employant spécifiquement le mot «producteur», on serait porté à croire que
c'est uniquement la personne qui produit la matière qui serait visée, or que
c'est beaucoup plus large que ça.
Donc, avec le consentement, naturellement,
de la collègue, on pourrait suspendre, quelques petites minutes, juste pour
trouver la bonne formulation et le bon endroit pour représenter le concept,
mais on pourrait difficilement faire référence uniquement au producteur. Ce que
je mentionnais lors de la petite interruption, avec toujours le même exemple de
la REP, pourtant, qu'on appelle la REP sur les électroménagers, ce n'est pas
uniquement le fabricant du frigidaire qui est visé par la REP ou par la
responsabilité que le système implique, mais également celui qui va le mettre
en distribution, celui qui va le vendre également. Donc, avec une petite
suspension, d'après moi, on pourra rapidement, là, convenir du bon libellé.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, il y a un consentement pour qu'on suspende?
Peut-être, juste avant, j'ai encore mis... cela va arriver à chaque fois, j'aimerais
avoir un consentement. Le député de Jonquière souhaiterait qu'on enregistre son
vote sur l'amendement qui avait été déposé à l'article 3, mais j'aurais
besoin d'un consentement.
Des voix
:
Consentement.
La Présidente (Mme
Grondin) : Ça va? Donc, Mme la secrétaire.
• (12 h 20) •
M. Gaudreault : ...masque-là.
J'ai dû courir chercher un masque l'autre bord, puis il s'est adonné que vous
avez voté exactement pendant ce moment-là. Ça fait que d'habitude je ne le
demanderais pas, mais là pour ça, là, je demande d'enregistrer mon vote, s'il
vous plaît, évidemment, pour l'amendement.
La Présidente (Mme
Grondin) : Ah oui! pardon. Donc, je me reprends. Donc, c'était
un amendement déposé à l'article 4 qui introduit l'article 53.30.1.
Donc, Mme la secrétaire, un vote par appel nominal, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Oui.
M. Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci beaucoup. Donc, nous allons suspendre les
travaux.
(Suspension de la séance à 12 h 21)
La Présidente (Mme
Grondin) : …à l'article 4 qui introduit l'article 53.30.1.
Donc, Mme la secrétaire, par appel nominal
La Secrétaire
: Oui. M. Gaudreault
(Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
La Présidente (Mme
Grondin) :Merci beaucoup.
Donc, nous allons suspendre les travaux.
(Suspension de la séance à 12 h21)
12 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 12 h 54)
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, nous reprenons nos travaux. Nous avons
convenu, suite... la députée de Verdun souhaitait déposer un amendement, nous
avons convenu, afin de garder le principe, de le placer ailleurs dans le projet
de loi. Donc, pour ce faire, j'aurais besoin de quatre consentements. Donc, le
premier, est-ce que vous consentez que la députée de Verdun puisse retirer son amendement
qui a été déposé? Donc, il y a consentement.
J'ai besoin d'un consentement pour qu'on
puisse suspendre l'article 4. Consentement.
J'ai également besoin d'un troisième
consentement pour qu'on puisse étudier à nouveau l'article 3. Donc, j'ai
un consentement.
Et, finalement, j'ai besoin d'un quatrième
consentement pour que la députée de Verdun puisse déposer son amendement dans
cet article puisqu'il ne lui restait plus de temps à cet article. Donc, j'ai un
consentement.
Donc, Mme la députée de Verdun, je vous
invite à en faire la lecture.
Mme Melançon : Merci.
Merci beaucoup aux collègues pour tous ces consentements qui nous permettent
justement d'avancer et, je le rappelle, qui nous permettent aussi de rendre
toujours meilleur le projet de loi que nous étudions en ce moment.
Alors, à l'article 3 :
Remplacer, dans le sous-paragraphe ii du sous-paragraphe b du
paragraphe 1° de l'article 3 du projet de loi tel qu'il est amendé,
et, après «programmes ou», de «des» par «, après «programmes ou», de «des», et
à la fin de donc «dans un objectif de responsabilité élargie de ces personnes».
On va rendre le tout plus clair. Je tiens
juste à le mentionner pour ceux qui sont...
M. Charette : Juste, Mme
la Présidente, partager ma joie que ce n'est pas que moi qui aie à lire ce
genre de phrases là, donc c'est formidable.
Mme Melançon : Alors, j'ai...
et je dois dire... je dois dire, un peu sous le signe de... que j'ai réutilisé
le ii du ministre parce que, voilà, c'est toujours... c'est toujours un peu
difficile lorsqu'on est dans ces articles.
Alors, pour ceux et celles qui nous
suivent, dans le fond qui suivent les travaux, c'est qu'à ce moment-ci ce qui
était important, c'était de pouvoir introduire justement la notion, oui, de
responsabilité élargie. On est habitué de mentionner la responsabilité élargie
des producteurs. C'est comme ça qu'on l'a toujours nommée. Ici, l'important,
c'était de pouvoir parler de responsabilité...
Mme Melançon : ...qui était important,
c'était de pouvoir introduire justement la... la notion, oui, de responsabilité
élargie. On est habitués de mentionner la responsabilité élargie des
producteurs, c'est comme ça qu'on l'a toujours nommée. Ici, l'important,
c'était de pouvoir parler de responsabilité élargie des personnes, pour une
simple et bonne raison, c'est... Tant du côté de la consigne que de la collecte
sélective, on vient introduire ce nouveau principe là, et lorsqu'on parlait
uniquement des producteurs, on faisait fi de trop de gens qui sont à
l'intérieur, justement, de la chaîne, que ce soit pour la collecte sélective ou
encore pour la consigne.
Alors, ce qui était aussi important, et on
a eu cette discussion-là et, par la suite, je vais laisser le temps au ministre
de bien expliquer la volonté du législateur à l'intérieur de tout ça, parce
qu'on va demander au ministre d'éclaircir ici la pensée pour les règlements,
qui, je le rappelle, seront déposés après l'adoption du projet de loi. Donc,
pour éviter que cette notion de personne, principalement, là, du côté de la
consigne, on sait qu'il y a plusieurs joueurs, il y a une chaîne de joueurs
assez importante... et actuellement, telle qu'on connaît la chaîne, on le sait,
là, le détaillant a quand même beaucoup de pression, c'est lui qui joue un rôle
déterminant à l'intérieur de ce qu'on connaît actuellement dans la consigne,
mais ici, on va élargir qu'il y a plusieurs, puis ça, ce sera bien défini,
c'est ce que le ministre pourra nous confirmer à l'intérieur du règlement... de
nous parler de cette responsabilité-là de chacun des joueurs. Et ce sera donc
défini dans le règlement à venir.
Alors, voilà, Mme la Présidente, je ne
voulais pas allonger trop la discussion, mais je souhaiterais tout de même que
le ministre, comme on le disait à micro fermé tout à l'heure, puisse bien
élaborer pour que ceux et celles qui nous écoutent actuellement,que ce soient
les Éco Entreprises Québec, les détaillants, bref, tous ceux qui font partie de
cette chaîne-là, puissent être quand même rassurés parce que cette
responsabilité-là, elle est, donc, partagée.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, Mme la députée. Mais compte tenu de
l'heure... M. le ministre, pour éviter de vous couper en pleine envolée, donc,
compte tenu de l'heure, la commission suspend ses travaux jusqu'à
14 heures aujourd'hui.
(Suspension de la séance à 13 heures)
14 h (version non révisée)
(Reprise à 14 h 5)
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, votre attention, s'il vous plaît! La Commission
des transports et de l'environnement reprend ses travaux.
Nous poursuivons l'étude détaillée du
projet de loi n° 65, Loi modifiant principalement la Loi sur la qualité de
l'environnement en matière de consigne et de collecte sélective.
Lors de la suspension de nos travaux, cet
avant-midi, la discussion portait sur un amendement déposé par la députée de
Verdun. Et le ministre allait répondre à cette proposition.
M. Charette : …difficilement
pu mieux décrire la portée de l'amendement que comme l'a fait la collègue de
Verdun. Peut-être, effectivement, rappelez pourquoi on a changé l'emplacement
de cet élément-là qui sera intégré au projet de loi pour justement que ça
couvre les deux systèmes. Donc, autant celui de la consigne que celui de la
collecte sélective, d'une part, et que l'on précise qui est visé par cette chaîne
de responsabilité élargie. La raison pour laquelle on fait référence aux
personnes, comme le dit un article du projet de loi, ces personnes-là sont
définies. Dans le cadre du volet consigne, on peut penser, effectivement, que
les marchants auront un rôle à jouer important, mais pas que les
marchants.C'est réellement une chaîne de responsabilité qui est partagée. Il va
y avoir, naturellement, un OGD qui va aider à coordonner l'ensemble de cette…
M. Charette : …du volet
consigne, on peut penser, effectivement, que les marchands auront un rôle à
jouer, important, mais pas que les marchands. C'est, réellement, une chaîne de
responsabilité qui est partagée. Il va y avoir, naturellement, un OGD, qui va
aider à coordonner l'ensemble de cette chaîne-là, mais l'ensemble des parties
auront un rôle capital à assumer, si l'on souhaite arriver aux fins, qui sont
les nôtres, avec le projet de loi.
Au niveau du volet collecte sélective, le
producteur, lui-même, c'est celui qui va produire le contenant. Encore là, il
n'est pas le seul responsable, dans cette chaîne-là, parce qu'il y aura,
naturellement, des distributeurs, il y aura, naturellement, des commerçants. On
va penser, éventuellement, à récupérer tous ces contenants-là pour les
acheminer à un centre de tri qui veillera à trier la matière, oui, mais,
également, à pouvoir la mettre en marché, cette valeur… cette matière à valeur
ajoutée. Donc, c'est là où on fait référence, et la collègue de Verdun disait,
à juste titre, l'appellation courante, souvent, dans notre jargon bien à nous,
c'est la responsabilité des producteurs… élargie des producteurs, mais il ne
faut pas laisser entendre que seuls les producteurs sont responsables de cette
chaîne-là.
Donc, avec l'amendement proposé par la
collègue de Verdun, on vient réitérer cet état de fait, on vient réitérer la
portée souhaitée du projet de loi. Et avec un emplacement différent, on vient
couvrir les deux volets, là, du projet de loi que nous sommes à étudier.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le ministre. Y a-t-il des
interventions sur cet amendement? Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Merci,
Mme la Présidente. Donc, j'ai bien entendu l'échange avec la députée de
Verdun… entre le ministre et la députée de Verdun et j'avais juste un
questionnement. Est-ce qu'une telle chose, comme la responsabilité élargie des
détaillants, existe? Et si elle existe, j'imagine que c'est, uniquement, pour
la consigne.
M. Charette : En fait, il n'y
a pas… ce n'est pas un concept, même dans notre jargon, à nous, que nous
utilisons, parce que c'est une responsabilité qui est, réellement, partagée.
Donc, les détaillants, dans cette chaîne-là, auront un rôle à jouer, mais ce ne
sont pas que les détaillants qui vont garantir le succès de l'opération. Donc,
c'est, réellement, la responsabilité élargie qui est partagée. Donc, dans la
réglementation, on ne fera pas, ou, à tout le moins, on ne devrait pas lire
«responsabilité élargie des détaillants» parce qu'ils sont, tout simplement,
inclus dans cette dynamique globale à plusieurs partenaires.
Mme Ghazal : O.K. C'est bon.
Merci. Je n'avais pas d'autres questions. Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) : D'autres interventions sur cet amendement?
M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui. Alors, ce
qu'il faut comprendre, c'est que l'expression consacrée, c'est responsabilité
élargie des producteurs. Bon, je comprends qu'au sens strict…
M. Gaudreault : ...ce qu'il
faut comprendre, c'est que l'expression consacrée, c'est «responsabilité
élargie des producteurs». Bon. Je comprends qu'au sens strict juridique, pour
les fins de ce projet de loi, on ne peut pas parler juste de responsabilité
élargie des producteurs. Il faut parler de responsabilité élargie des personnes
pour bien faire référence, là, aux différents intervenants qui ont été
identifiés dans le projet de loi du ministre. Mais ce qu'il faut bien
comprendre, c'est qu'encore une fois, cette responsabilité élargie de ces
personnes... On pourrait quasiment parler d'une responsabilité élargie partagée
de ces personnes, une REPP, avec deux p, une responsabilité élargie partagée de
ces personnes, c'est que c'est dans toute la chaîne de la consigne et de la collecte
sélective, c'est dans toute la chaîne, là. Et ça, ça va se traduire, cette
déclinaison entre le producteur, le détaillant et le transporteur, même, ça va
se détailler, c'est le cas de le dire, ça va s'incarner dans le règlement.
Alors, dans le règlement, on va faire référence à la une responsabilité élargie
de ces personnes. Et là on va partager la responsabilité.
• (14 h 10) •
Alors, c'est ce que je comprends de ce
qu'on est en train de faire ici. Donc, il faut bien saisir, là, pour les
différents groupes, les différents individus et les différentes personnes qui
s'intéressent aux travaux que nous faisons, que ça ne veut pas dire que ce
n'est pas que le détaillant qui va ramasser toute la question ou l'enjeu, mais
que ça va se partager entre les différents partenaires selon leur responsabilité.
Mais moi, j'aimerais ajouter quand même un élément. C'est que, dans ce grand
principe, le plus gros joueur, souvent, c'est le producteur. Le plus gros
joueur est le producteur. Et moi, dans mon esprit, en tout cas, ce à quoi je
serai attentif dans les règlements quand nous allons les avoir, c'est de
m'assurer que ce n'est pas le détaillant qui ramasse tout le problème.
Alors, ce que je veux dire, là, c'est
qu'il faut bien, bien partager les choses puis bien comprendre les choses.
M. Charette : En fait,
c'est tout à fait exact. Le détaillant, dans le cas de la consigne, aura un
rôle à jouer, oui, mais il sera appuyé par un système. Il n'aura pas toute la
logistique à coordonner, qui va venir récupérer les contenants et autres...
M. Gaudreault : …bien partager
les choses puis bien comprendre les choses.
M. Charette : En fait, c'est
tout à fait exact. Le détaillant, dans le cas de la consigne, aura un rôle à
jouer, oui, mais il sera appuyé par un système. Il n'aura pas toute la
logistique à coordonner, qui va venir récupérer les contenants, et autres, donc
c'est un joueur qui sera appuyé par le système. C'est sans doute encore
plus facile d'illustrer la responsabilité du producteur, et là j'emploie,
sciemment, le mot «producteur» dans le cadre de la réforme du volet collecte
sélective. Parce qu'on le sait, déjà, les producteurs financent, en partie, le
système de récupération, mais leur responsabilité, actuellement, s'arrête,
essentiellement, à ça, à financer le système. Or, avec le mécanisme que l'on
souhaite introduire, le producteur sera responsable des contenants qu'il met en
marché, donc il sera responsable en fonction de la quantité qu'il met en
marché, il sera, aussi, responsable en fonction de la capacité que le système
aura à récupérer et à revaloriser, mettre… je ne veux pas engendrer de
confusion en disant «revaloriser», là, suite à l'échange d'hier avec la
collègue de Mercier, mais aura à donner une valeur ajoutée à cette matière-là.
Et si le producteur fait défaut à cette obligation, sa contribution financière
ne sera que plus élevée.
Donc, ça incarne, parfaitement bien, le
rôle du producteur dans le cadre de la collecte sélective. Et on pourrait se
dire c'est un fardeau, une responsabilité supplémentaire pour les producteurs,
oui, c'est vrai, mais ils sont ravis de cette situation-là, curieusement, parce
que ça fait des années qu'ils disent, à juste titre : Nous mettons des
centaines de millions dans un système qui ne fonctionne pas et on n'a pas notre
mot à dire, on ne sait pas qu'est-ce qu'il advient de notre argent, quel est le
résultat de tout ça. Donc là, non seulement ils auront à le financer, mais ils
auront, aussi, une responsabilité jusqu'à la toute fin de la vie utile du
contenant qu'ils mettront en marché. C'est la raison pour laquelle, hier ou
avant-hier, je mentionnais : Ça va, déjà, à cette étape-là, les inciter à
mettre en marché des contenants qui sont soit 100 % faits de matières
recyclées et qui, dans tous les cas, seront plus faciles à récupérer et à
recycler par la suite. Parce que plus cette étape-là coûte cher, plus ils
auront à en… à en assumer, voilà, une portion du financement. Donc, c'est, sans
doute, la meilleure illustration, là, qu'on peut faire, là, de la
responsabilité des producteurs, dans ce cas-là.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le ministre. Y a-t-il d'autres
interventions? Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : Alors, comme on
le mentionnait, lorsque nous étions… on a dû suspendre quelques instants pour
pouvoir s'entendre, et on a, quand même, discuté à micro fermé, puis je pense
que…
La Présidente (Mme
Grondin) : ...merci, M. le ministre. Y a-t-il d'autres interventions?
Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : Alors, comme on
le mentionnait lorsque nous étions... on a dû suspendre quelques instants pour
pouvoir s'entendre. Et on a quand même discuté à micro fermé, puis je pense que
c'est important qu'on le refasse aussi, des différents rôles, hein, parce
qu'ils vont avoir des définitions, ces personnes-là, qu'on appelle maintenant
ici. Et ces rôles-là, juste pour être bien claire et pour ma compréhension et
celle de ceux qui nous écoutent, seront bien définis à l'intérieur du
règlement. Donc, on aura, vraiment, dans la définition, le rôle de chacun qui
sera clairement identifié dans le règlement selon s'il est question de la
consigne ou encore de la collecte sélective.
Et, comme je le mentionnais avant la pause
du dîner, pour la collecte sélective, bien sûr, il y a des joueurs, là, mais
qui sont quand même moins nombreux que lorsque l'on pense à la consigne. Alors,
j'imagine qu'à l'intérieur de chacun des règlements, il va y avoir... on va
nommer chaque personne, je vais dire ça ainsi, ainsi que leur rôle. C'est bien
ça?
M. Charette :
...réglementation, effectivement, va apporter ce genre de précision là. Et
l'OGD, par la suite, là, on est habitués avec l'acronyme, mais pour celles et
ceux qui sont moins familiarisés, là, l'organisme de gestion désigné,
l'organisme qui aura à chapeauté toute cette mécanique-là devra s'assurer du
respect des objectifs visés par la réglementation et par le projet de loi.
Donc, oui, la réglementation. Et c'est l'avantage, encore une fois, bien que ça
peut sembler frustrant, et je le comprends, d'apporter ces éléments-là dans la
réglementation plutôt que dans le projet de loi.
Et je le mentionnais, c'est une
réglementation qui est sujette à être modifiée au profit de nouvelles
modalités. L'exemple classique, là, ou qui devient classique depuis deux jours,
c'est celui des appareils électroménagers. Donc, on a pu ajouter une nouvelle
modalité sans avoir à modifier la loi. Donc, oui, la réglementation joue un
rôle essentiel, là, dans la dynamique actuelle.
Mme Melançon : Vous allez me
permettre, Mme la Présidente, de remercier les juristes et le ministre, parce
qu'on arrive exactement là où finalement on se dirigeait avec l'amendement. Et
je pense que définit... Et je pense que le lieu aussi, il fallait trouver le
bon emplacement à l'intérieur du projet de loi. Puis je tiens à remercier, bien
sûr, vos équipes, M. le ministre, de nous permettre, justement, de faire notre
travail encore de façon plus... bien, comme le juridique doit bien nous
encadrer, c'est ce qu'on a eu aujourd'hui. Alors, je tenais à faire des
remerciements.
Concernant justement les organismes qui
seront...
Mme Melançon : ...de nous
permettre, justement, de faire notre travail encore de façon plus... bien,
comme le juridique, comme le juridique doit bien nous encadrer, c'est ce qu'on
a eu aujourd'hui. Alors, je tenais à faire des remerciements.
Concernant justement les organismes qui
seront créés à ce moment-là. J'imagine aussi que, dans la définition, parce que...
Là, vous allez dire : Ah non! Elle s'en va encore dans les définitions,
là. Mais je veux juste quand même m'assurer... Est-ce qu'on va définir exactement?
Je comprends que l'OGD directement, là, c'est ce qui va chapeauter. Donc, ça,
c'est quand même une définition plus costaude. Je ne veux pas rentrer dans les
rôles de chacun, mais est-ce qu'on va prendre la peine de définir qu'est-ce que
sera un OGD aux yeux du gouvernement ou ça sera aussi dans le règlement?
(Consultation)
M. Charette : Je voulais
juste m'assurer, encore une fois, de transmettre la bonne information. Donc, en
50.30.3 du projet de loi, donc... bien, c'est-à-dire, un des articles qu'on
aura à regarder dans quelques instants, on vient déjà parler de ce
mandataire-là que sera l'OGD. Et la réglementation va compléter naturellement
le tout. Mais déjà en 50.30.3, là, on aura l'occasion, là, d'en discuter.
• (14 h 20) •
Mme Melançon : J'avais
bien lu. J'avais bien lu l'article. Mais je vois que tout ce qui s'appelle la
portion des définitions va être amenée vraiment plus dans la réglementation,
comme on le mentionnait. Donc, on continue dans cet ordre-là.
Parce que j'essaie toujours de garder en
tête... Là, c'est bien, on est entre nous puis là on commence à voir, hein, où
on veut se diriger entre nous, mais j'essaie toujours de me dire : Dans
50 ans, là, quand ils voudront revoir le système perfectible que nous
sommes en train de définir tout le monde ensemble, est-ce qu'ils vont bien
avoir compris, dans le fond? Puis d'où l'importance, pour moi, des définitions.
Et c'est pour ça que je voulais tout de même vous poser cette question-là sur
les définitions qu'il y aura.
Puis là vous allez pouvoir aussi
m'éclairer, parce que j'ai lu les documents que vous nous avez déposés hier,
justement. Et, à l'intérieur de ça, je voyais... Donc, vous allez déposer les
règlements qui vont suivre le projet de loi. Par la suite, vous allez déposer
ça à la...
Mme Melançon : ...puis là vous
allez pouvoir aussi m'éclairer. Parce que j'ai lu les documents que vous nous
avez déposés hier, justement, et à l'intérieur de ça, je voyais... Donc, vous
allez déposer les règlements, qui vont suivre le projet de loi par la suite.
Vous allez déposer ça à la Gazette officielle pour 30, 45... Combien de
jours avant que vous puissiez revenir? Puis j'imagine que vous allez attendre
les retours aussi des différentes organisations pour pouvoir voir qu'est-ce
qu'on introduit, qu'est-ce qu'on n'introduit pas?
M. Charette : Généralement,
c'est 45 jours. C'est certain que, pour certains règlements, ça peut être plus
long. On en a vu un, le REAFIE, ces derniers mois, on avait extensionné la
période. Donc, formule classique, 45. Ce que l'on aime faire à l'Environnement,
c'est, avant même de le publier, déjà jauger un petit peu les réactions. Donc,
publication, 45 jours de consultations, où les parties prenantes ont la
possibilité... parties prenantes ou... toute partie intéressée peut faire
parvenir des commentaires, modifications, et ensuite publication officielle de
cette réglementation-là. Donc, nous, selon le calendrier qui a été soumis hier
aux collègues, l'aspect réglementaire, réglementation devrait passablement être
peaufiné à la fin, là, de la présente année. C'est l'objectif.
Mme Melançon : Alors là, je
m'en viens avec une petite question, là. Je sais que, pour certains règlements,
et ça s'est déjà vu, le ministère déposait les règlements et faisait une forme de
briefing technique, je vais dire ça comme ça, là, avec... Puis je vois votre
sous-ministre sourire. Même derrière son masque, je reconnais le sourire. On a
déjà fait des briefings techniques avec des groupes. Est-ce qu'on peut penser
qu'il y aura ce genre de briefings techniques là pour les règlements qui seront
déposés? Et, si tel est le cas, est-ce que ce serait possible d'inviter
peut-être les partis d'opposition? Je ne veux parler pour les autres collègues,
mais moi, je serais intéressée, du moins, s'il y avait ça.
Puis je vous le dis, il y a un peu
d'inquiétude, vous le savez, là... Puis c'est correct, hein? Tout ce qui
s'appelle nouveauté ou changement suscite un peu d'inquiétude. Mais je pense
que, si on pouvait avoir minimalement ce genre de breffage là, ce serait... en
tout cas, ça répondrait en partie à quelque chose que je vous demande depuis
quelques jours.
M. Charette : Honnêtement, au
niveau de la stratégie, c'est difficile d'avoir le fin détail. Tout à l'heure,
j'indiquais qu'on jaugeait déjà avec les parties prenantes les éléments de la
réglementation, parce qu'il y aura plus qu'un règlement. Est-ce qu'on pourrait
initier les oppositions à cette étape-là?...
M. Charette : …le fin détail. Tout
à l'heure, j'indiquais qu'on jaugeait déjà avec les parties prenantes les
éléments de la réglementation parce qu'il y aura plus qu'un règlement. Est-ce
qu'on pourrait initier les oppositions à cette étape-là? Honnêtement, ça serait
difficile pour moi de prendre un engagement. Ce qui est très, très possible,
par contre, à partir du moment où la base de discussion, elle est publique, au
niveau de la consultation, là ça serait tout à fait bienvenu, là, de recevoir
vos commentaires, là, c'est tout à fait possible. Et on aurait, au minimum,
45 jours pour recevoir les commentaires des parties prenantes, mais,
également, des parties intéressées qui pourraient très, très bien être les
différentes formations politiques. Et, ensuite, le règlement, en bonne et due
forme, là, tel qu'il sera adopté.
Mme Melançon : Et, donc,
publié. Donc, je sens quand même cette ouverture-là. Moi, en tout cas, je vous
le soumets très humblement, là. Je pense que si on veut pouvoir travailler avec
les différents acteurs, si on est capables. Puis, vous l'avez dit vous-même,
là, en répondant à ma première partie, dire avant même la publication : On
va quand même aller mesurer — disons ça ainsi — avec les
différents groupes ce qu'il est possible de faire. Donc, moi, je veux juste
vous dire, puis ce n'est pas… il n'y a pas de… il n'y pas d'attrape, là, loin
de là. Mais c'est ma volonté de pouvoir… de pouvoir aussi, bien sûr, regarder
s'il n'y a pas certains écueils ou certaines modifications que nous pourrions
amener à la suite des longues discussions qu'on a ici. Parce que je comprends
qu'on dit plein de choses, c'est enregistré, c'est à l'intérieur des libellés.
On a plein de bonne volonté, mais je veux juste m'assurer que ça puisse, bien
sûr, se sentir à l'intérieur du… des règlements qui seront, donc, publiés par
la suite, qui vont avoir, bien, force de loi, hein? Parce que c'est ça les
règlements avec la loi habilitante.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, Mme la députée. Y a-t-il d'autres
interventions sur l'amendement? Ça va? Donc, je vais procéder à la mise aux
voix par appel nominal.
La Secrétaire
: Pour
les groupes du… pour… pardon. Pour les membres du groupe parlementaire formant
l'opposition officielle, Mme Melançon (Verdun)?
Mme Melançon : Pour.
La Secrétaire
: M. Charette
(Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Campeau
(Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
: Mme
Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire
: M.
Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
La Secrétaire
: Et Mme
Grondin (Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, l'amendement proposé à
l'article 3 est adopté. Puisque nous avons rouvert… réouvert l'article…
La Secrétaire
: Mme
Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire
: M.
Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
La Secrétaire
: Et Mme
Grondin (Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, l'amendement proposé à l'article 3
est adopté. Puisque nous avons rouvert… réouvert l'article 3, je dois revenir
également à un vote, en fait. Donc, est-ce qu'il y a d'autres interventions sur
l'article 3, tel qu'amendé? Donc, je vais procéder par vote à ce… par appel
nominal, pardon. Donc, Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Oui. M.
Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
: M.
Campeau (Bourget), pour les membres du groupe parlementaire formant le
gouvernement?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, Mme Melançon (Verdun)?
Mme Melançon : Pour.
La Secrétaire
: Mme
Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire
: M.
Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
La Secrétaire
: Et Mme
Grondin (Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, l'article 3, tel qu'amendé, est
adopté. Nous revenons à l'article 4. Nous en étions à l'article 53.30.1, qui
est introduit. Donc, y a-t-il d'autres commentaires sur cet article?
Une voix : Juste pour… O.K.,
on revient.
La Présidente (Mme
Grondin) : Nous sommes rendus à l'article 4, qui introduit
l'article 53.30.1.
Mme Ghazal : J'aurais…
Une voix : …
La Présidente (Mme
Grondin) : Oui, effectivement. Une chance que vous êtes là, Mme
la secrétaire. Donc, on l'avait suspendu. J'ai besoin d'un consentement pour
pouvoir poursuivre son étude. Consentement, merci. Donc, Mme la députée de
Mercier, je crois que vous souhaitiez intervenir.
• (14 h 30) •
Mme Ghazal : Oui. Merci, Mme
la Présidente. Sur le Greffier, des fois on reçoit des commentaires de gens, de
citoyens, puis je suis certaine que l'équipe du ministre les lit tous
attentivement, de la même façon que les mémoires qui sont présentés lors des
consultations particulières, et j'ai vu un commentaire, là, bien écrit, de
l'Administration régionale Kativik. Donc, je pense c'est madame Véronique
Gilbert de Kuujjuaq qui a envoyé ça, et qui voulait attirer notre attention sur
différents éléments, notamment sur le fait que… évidemment, ils se réjouissent
que ça soit les producteurs qui soient responsables des matières, du recyclage
et tout ça. Il n'y a pas beaucoup de recyclage parce qu'il y a beaucoup de… à
cet endroit-là, à cause des longues distances de transport, ça coûte très,
très, très cher. Et eux, un de leurs enjeux — je veux juste retrouver
une information que j'avais — un de leurs enjeux, c'est… ils doivent
entreposer pendant une longue période de temps pour accumuler les matières, le
temps à ce qu'ils puissent être ramassés par bateau ou autre, ce qui n'est pas
le cas ailleurs, par exemple, dans les villes ou dans les régions, pour des
raisons…
14 h 30 (version non révisée)
Mme Ghazal : …enjeux, c'est
ils doivent entreposer pendant une longue période de temps pour accumuler les
matières, le temps à ce qu'ils puissent être ramassés par bateau ou autres, ce
qui n'est pas le cas ailleurs, par exemple dans les villes ou dans les régions
pour des raisons évidentes. Et là ils se demandaient qui va assumer ce coup-là
d'accumulation des matières, et les frais supplémentaires qui sont dû à
l'entreposage, c'est ça. Et je voulais savoir si le ministre ou son équipe a
regardé ça, et qu'est-ce qu'ils ont comme solutions à offrir pour s'assurer que
les producteurs assument ces frais-là, parce que ce sont des frais supplémentaires
qu'ailleurs ils n'ont pas à assumer.
M. Charette : C'est une bonne intervention,
une bonne question. En fait, je le mentionnais hier. Il y a des programmes, des
genres de mise en place pour appuyer les communautés plus éloignées. Je parlais
des Îles-de-la-Madeleine avec 5 millions. J'étais à Kuujjuaq avec d'autres
gens du ministère il y a quelque mois avant la pandémie, naturellement, et on a
pu confirmer une autre enveloppe conséquente pour cette région. Et, de plus,
dans le cadre du projet de loi, lorsqu'on parle d'OGD, d'organisme de gestion
désigné, ils auront à financer aussi des opérations, notamment, des opérations
comme celles qui peuvent être décrites dans le commentaire de la collègue. Un
peu comme ils auront, l'OGD, à financer des points de dépôt plus au sud. Plus
au nord, la réalité étant différente, les OGD auront une responsabilité
également financière, là, pour s'assurer du bon fonctionnement du système.
Mme Ghazal : Et est-ce qu'à
cause de la situation particulière il y a des… en fait, dans le projet de loi,
on ne voit pas où… Est-ce qu'on tient compte du fait qu'il y a aussi des coûts
liés à l'entreposage qui n'existe pas ailleurs, parce qu'ils doivent entreposer
pendant de longues périodes de temps? Par exemple, si un contrat qui est signé
avec les villages nordiques, l'organisme de gestion… l'OGD, et doit s'assurer
qu'il y ait des contrats partout, notamment, dans ces villages nordiques. Mais
il faut s'assurer que tous les coûts vont être assumés par les producteurs, et
non pas une partie qui va être assumée par la communauté. Et donc est-ce que
les frais d‘entreposage aussi vont être assumés? Parce que ce n'est pas écrit.
Ce qui est écrit dans l'article 4, c'est donc : «et à soutenir
financièrement… comprenant la collecte, le transport, le tri et le
conditionnement de ces matières», mais l'entreposage n'est pas là. Et eux, ce
qu'ils proposent, c'est de l'ajouter. Si le ministre dit : Non, on n'a pas
besoin de l'ajouter, comment est-ce que ces frais-là vont être assumés par les
producteurs.
M. Charette : En fait, deux
éléments que… Un que je mentionnais précédemment, il y a des ententes…
Mme Ghazal : ...le
transport, le tri et le conditionnement de ces matières, mais l'entreposage
n'est pas là. Et eux, ce qu'ils proposent, c'est de l'ajouter. Si le ministre
dit : Non, on n'a pas besoin de l'ajouter. Comment est-ce que ces frais-là
vont être assumés par les producteurs?
M. Charette : En fait,
deux éléments que... Un que je mentionnais précédemment, il y a des ententes
qui, déjà, sont appliquées au niveau du financement des frais supplémentaires
associés à l'éloignement de certaines régions. Cette région en bénéficie. Autre
élément que je peux aussi mentionner, il y a une table permanente de travail
entre le ministère de l'Environnement et la communauté sur la question de la
gestion des matières résiduelles. Donc, quand il y a une problématique qui est
soulevée, il y a un groupe qui s'y consacre, qui est totalement dédié à cette
question-là. Et enfin, troisième élément, l'OGD a à financer et à structurer le
système. Donc, ce qui ne serait pas payé par la subvention, pourrait l'être par
l'entremise de l'OGD. Mais c'est réellement le système que l'OGD doit opérer et
financer ultimement. Donc, il n'y a pas d'inquiétude, là, pour ce qui est de
nos amis, là, qui sont en région éloignée, notamment les communautés, là, de
Kuujjuaq.
Mme Ghazal : Mais, en
fait, les ententes actuelles qui existent, c'était 70 % de ces frais-là
qui étaient assumés par les producteurs ou avec l'entente, mais 30 %,
c'était les communautés qui les assumaient. C'est les... En ce moment, c'est le
cas. Je comprends que le ministre, ce qu'il dit, c'est qu'on va y aller au cas
par cas pour ces régions éloignées. Et donc on ne veut pas ajouter les frais
supplémentaires de façon générale pour s'assurer que, partout, tous les frais
soient assumés par les producteurs. Par exemple, si on ajoutait les frais
d'entreposage, bien, ça ne s'applique pas, ici, dans les centres urbains ou
partout, là, au Québec, mais ça voudrait dire quelque chose. Ça veut dire que ces
frais-là seraient assumés à 100 %, alors que, là, en ne les mettant pas,
puis que ça soit uniquement par des ententes à la pièce et, comme je vous dis,
en ce moment, 30 % est assumé par la communauté. Il faudrait que ça soit
100 %. Est-ce que ces ententes-là ça va être 100 % qui vont être
assumés par les producteurs? Parce que ce n'est pas le cas actuellement.
M. Charette : Parfait.
J'espère pouvoir, là, rassurer la collègue. Non seulement les subventions
existent, mais l'OGD doit assumer les coûts de fonctionnement de ce système-là.
C'est très difficile d'inscrire dans la loi «entreposage» parce que ça peut
prendre des formes très, très diverses, ici et là. Et ça ne serait peut-être
pas... Ça ne ferait peut-être pas préciser, mais plutôt ajouter à un élément,
là, de confusion au projet de loi. Mais cependant, l'OGD, à travers des
ententes...
M. Charette : …dans la loi
«entreposage,» parce que ça peut prendre des formes très, très, diverses ici et
là, et ce ne serait peut-être pas préciser, mais plutôt ajouter un élément, là,
de confusion au projet de loi. Mais, cependant, l'OGD, à travers des ententes,
comme on le fait déjà au niveau du ministère, va financer ces coûts-là.
Une voix
: …
M. Charette : Bien, en fait,
le volet subvention et l'OGD feraient en sorte qu'il n'y ait pas de coûts
assumés par la communauté. À l'inverse, je donnais comme exemple, l'OGD va
financer dans le sud des centres de dépôt et ce sera à la charge de l'OGD.
Donc, c'est un petit peu l'équivalent, mais pour le nord, à travers une forme
d'entreposage, on s'entend. Mais, ce sera le mandat, là, de l'OGD de
s'acquitter de ces frais-là et de la logistique, là, inhérente à ces différents
lieux-là.
Mme Ghazal : Mais,
c'est-à-dire que si ce n'est pas obligé que tous les frais, 100 %, soient
assumés, parce qu'il y a des frais supplémentaires inhérents à leur emplacement
géographique, par exemple, et à leur situation. Si ce n'est pas obligé, la
différence va être compensée par des subventions qu'il faut demander à la pièce
à chaque fois.
M. Charette : C'est-à-dire,
c'est que le scénario évoqué par la collègue peut prendre différentes formes,
donc c'est difficile pour moi de répondre de façon unique à tous les scénarios
possibles.
Ce que je dis, il y a un système qui doit
être mis en place et son opération et son financement est assuré par l'OGD, et
je pense que le parallèle est réellement adéquat avec les centres de dépôt qui
seront, eux, dans le sud et qui seront opérés par des partenaires, mais le
financement de l'opération, dans le sud, va se faire par l'OGD. Donc, le
financement de l'opération, dans le nord, va se faire par l'OGD, mais ce ne
sont pas les mêmes réalités naturellement. Donc, ce serait difficile, déjà,
d'établir tous les cas de figure à travers le projet de loi.
Cependant, l'OGD va donner des contrats.
L'OGD va assumer des responsabilités, mais on peut, effectivement, se dire en
résumé que toutes les opérations liées à l'OGD sont coordonnées et financées
par le système.
Mme Ghazal : Mais, ça, je
comprends que, je veux dire, en théorie même… hier, la députée de Verdun disait
que la loi était faite de façon à ce que : Tu vends, tu es obligé de
collecter.
Dans les pharmacies, elle donnait
l'exemple de Costco, mais même dans les pharmacies, qui est-ce qui ramène les
cannettes consignées, alors que c'est la loi l'oblige, donc les producteurs
n'assumaient pas. Il n'y avait personne qui assumait les coûts de collecte et
tout cas. Donc, ce n'était pas assumé, c'était assumé par la société parce que
ce n'était pas respecté.
Qu'est-ce qui nous dit que l'OGD, même si
on lui dit : Il faut que tu t'assures de tout respecter. Que ces frais
supplémentaires là, finalement, elle décide de ne pas vraiment les assumer. Ça
va être la subvention qui va venir le…
Mme Ghazal : ...n'assumait
pas... il n'y avait personne qui assumait les coûts de collecte et tout ça.
Donc, ce n'était pas assumé, c'était assumé par la société, parce que ce
n'était pas respecté. Qu'est-ce qui nous dit que l'OGD, même si on le dit, il
faut que tu t'assures de tout respecter, que ces frais supplémentaires là,
finalement, elle décide de ne pas vraiment les assumer, ça va être la
subvention qui va venir le faire? Qu'est-ce qui garantit que l'OGD va respecter
l'entente? Et si elle ne respecte pas l'entente, si elle ne respecte pas le
fait d'assumer ces frais-là, qu'est-ce qui va arriver? Et le ... , c'est qu'il
y a aussi le parallèle avec les centres de dépôt, mais les centres de dépôt,
même si ce n'est pas écrit «Centre de dépôt», ce qui est écrit ici dans la
loi, c'est «collecte», «transport», «tri», «conditionnement». Ça inclut les
activités qui sont faites dans un centre de dépôt. Mais l'entreposage sur de
longues périodes, à cause de toutes les raisons qui sont évoquées par la communauté
de Kuujjuaq, bien elles ne sont pas incluses, là.
• (14 h 40) •
M. Charette : Pour tenter de
répondre, je pense qu'il y a un parallèle encore avec le centre de dépôt. Les
centres de dépôt demeurent les meilleurs, parce que là, où seront entreposés
les contenants, c'est sans doute là, où seront collectés les contenants. Pour
connaître très bien les lieux pour y être allé, la communauté va s'organiser,
c'est bien certain mais possiblement que les citoyens vont aller déposer les
contenants, où ils seront entreposés jusqu'à tant que la récupération puisse se
faire, là, vers un centre de tri ou encore un conditionneur, là, dans le
parcours, là, de l'OGD.
En fait, je ne sais pas comment le dire
autrement, ça fait partie du système que d'entreposer de la matière et l'OGD
doit s'assurer du financement du système. Et quand je fais la distinction avec
les subventions ... (Interruption) ... pardon, c'est qu'il y a des volets
particuliers qui peuvent être assumés par les subventions. Actuellement, c'est
les frais de transport, entre autres, vers des centres de conditionnement ou
des centres de tri. Donc, il y a des volets qui seront toujours admissibles par
l'OGD, parce que pas en lien directement avec la consigne, par exemple.
Mme Ghazal : Je vais peut-être
... illustrer que tous ces coûts soient assumés ... ça va être soit par des subventions.
L'OGD a des responsabilités. Il mentionne, dans la lettre, à titre d'exemple,
«les produits qui sont visés par le règlement sur la récupération et la
valorisation des produits par les entreprises», selon la REP, dont on… les
principes de la REP, dont on parlait tantôt, «ne sont pas récupérés dans
14 villages, seules six...
Mme Ghazal : …ça va être soit
par des subventions. L'OGD a des responsabilités. Il mentionne, dans la lettre,
à titre d'exemple, «les produits qui sont visés par le règlement sur la
récupération et la valorisation des produits par les entreprises», selon la
REP, dont on… les principes de la REP, dont on parlait tantôt, «ne sont pas
récupérés dans 14 villages, seules six communautés ont des points de
dépôt et les taux de récupération y sont très faibles car le système n'a pas
été modulé en fonction des caractéristiques contextuelles des régions
éloignées. Pourtant, le règlement oblige l'ouverture de points de dépôt depuis
plusieurs années et aucun contrôle n'en est fait. Les organismes de gestion
reconnus, qui existent, actuellement»… Là, là, elle parle… Parce qu'elle… ce
qu'elle dit, c'est : Si on regarde qu'est-ce qui se passe, en ce moment, peut-être
que, dans le futur, ça va être la même chose. Donc, «ils doivent démontrer
l'atteinte d'un certain taux de récupération, pour le Québec, qu'ils peuvent
obtenir sans offrir de services dans les communautés nordiques et isolées.»
Donc, «en quoi les nouveaux systèmes de gestion proposés seront-ils différents?
Le projet de loi indique, au cinquième alinéa», là on est dans un autre
article, 53.30.3, «le mot obligatoire des deux OGD».
Donc, il faut juste s'assurer que, dans la
réglementation, que ça soit précisé, en quoi consistent ces obligations-là. Peut-être
que le ministre, même si on n'a pas le règlement, il pourrait nous le dire.
Parce que l'idée, ce n'est pas juste de dire que ça l'est, en théorie, mais que
ça le soit, réellement, en pratique, puis que la loi soit vraiment respectée.
Puis, peut-être, si le ministre pourrait… pouvait nous expliquer un peu plus en
quoi consistent ces obligations-là. À moins qu'il va me dire qu'il l'a déjà
dit, puis qu'il ne veut pas répéter.
M. Charette : Quand c'est
nécessaire, de répéter, je le fais avec plaisir. Mais là, sans tout à fait
répéter la même chose, il y a des enjeux. Pour toutes les communautés
éloignées, on s'entend, il y a une belle illustration, là, qui est présentée,
là, à travers la lecture qui est faite par la collègue de Mercier. Mais des
enjeux semblables, on en a aux Îles-de-la-Madeleine, on en a ailleurs. Et dans
le cas particulier, là, des… du secteur Kuujjuaq, des différentes communautés
impliquées, non seulement on y est allés, nous y sommes allés pour confirmer
les subventions, mais, également, pour confirmer cette table de travail
permanente pour régler les enjeux qui peuvent être propres à cette région-là.
Parce qu'on a Kuujjuaq, oui, mais si on
regarde, là, où les différentes communautés sont établies, on parle d'un
territoire qui est assez éloigné, qui peut être assez aride, aussi, donc il y a
des enjeux et c'est le pourquoi de cette table-là. Donc, ce n'est pas la loi
qui est inadéquate, ce n'est pas la réglementation qui est inadéquate, ce sont
les particularités du milieu qui nécessitent des arrangements et des ententes
particulières.
Mais je peux vous dire, quand que nous y
sommes allés, ça a été bien accueilli, parce qu'il y a, réellement, un enjeu.
Et il ne faut pas se leurrer, dans des communautés très, très éloignées, oui,
il y a des défis. Souvent, la solution la plus facile, c'est, carrément,
l'incinération, parce que…
M. Charette : …quand que nous
sommes allés, ça a été bien accueilli, parce qu'il y a réellement un enjeu, et,
il ne faut pas se leurrer, dans des communautés très, très éloignées, oui, il y
a des défis. Souvent, la solution la plus facile, c'est carrément
l'incinération, parce que le transport est à ce point complexifié. Donc, je ne
dis pas que chaque communauté aura la formule optimale, compte tenu de ces
enjeux géographiques, mais il y a une table, là, qui est déjà mise en place
pour régler ces enjeux-là.
Mme Ghazal : J'essayais de
voir si… Parce que je sais qu'il y a d'autres articles aussi qui parlent des
communautés éloignées. Peut-être que ça serait à cet autre endroit là qu'il
faudrait faire un amendement. Mais, comme il me reste peu de temps, je veux…
j'annonce que je fais un amendement, puis en même temps, peut-être, on pourrait
discuter si l'équipe du ministre a contacté l'Administration régionale Kativik
après qu'ils aient placé leurs commentaires. Peut-être qu'il y a des réponses
puis il y a des discussions, qu'ils sont rassurés. Moi, je n'en avais pas
parlé.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, vous déposez un amendement…
Mme Ghazal : Mais j'aurais un amendement
à déposer, oui.
La Présidente (Mme
Grondin) : …que vous avez transmis à notre secrétaire. Donc, je
suspends les travaux.
(Suspension de la séance à 14 h 46)
(Reprise à 14 h 50)
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, nous reprenons nos travaux. Mme la
députée de Mercier, vous déposez un amendement à l'article 4 qui introduit
l'article 53.30.1. Je vous invite à en faire la lecture, s'il vous plaît.
Mme Ghazal : Merci. Donc,
à l'article 53.30.1 proposé par l'article 4 du projet de loi,
modifier, dans le premier alinéa, «comprenant la collecte, le transport, le tri
et le conditionnement de ces matières» pas «comprenant la collecte, le
transport, le tri, le conditionnement et les frais supplémentaires dus notamment
à l'entreposage de ces matières» et modifier, dans le quatrième alinéa, «le tri
et le conditionnement» pas «le tri, le conditionnement et les frais
supplémentaires dus notamment à l'entreposage».
Donc, pour bien illustrer les modifications,
on le voit dans le tableau, ce qui a été ajouté à deux reprises. Puis c'est vraiment
tout l'article 53.30.1, là, tous les alinéas où... En fait, il y en a
deux...
Mme Ghazal : …par «le tri, le
conditionnement et les frais supplémentaires dus notamment à l'entreposage».
Donc, pour bien illustrer les
modifications, on le voit dans le tableau, ce qui est ajouté, à deux reprises,
puis c'est vraiment tout l'article 53.30.1, là, tous les alinéas où… en
fait, il y en a deux, où il y a «le conditionnement», et on ajoute après «conditionnement»
«et les frais supplémentaires dus notamment à l'entreposage». Donc, voilà pour
l'amendement.
Je vois que… Une des questions, aussi, que
j'avais pour le ministre, c'est si, peut-être, ils ont eu des discussions avec
le Nunavik. Parce que, de ce qu'ils disent dans leurs commentaires, ils sont…
moi, je ne leur ai pas parlé, mais ils sont très positifs par rapport à cette
modernisation de la consigne et ils accueillent favorablement le projet de loi.
Ils veulent juste s'assurer que ce qu'il s'est passé dans le passé ne se
reproduise pas, malgré l'existence de la table dont parlait le ministre. Voilà.
M. Charette : …tout en ayant
la possibilité, là, d'obtenir d'autres précisions. Peut-être des questions… des
réponses aux questions préalables, là, par souci de ne pas les laisser sans
réponse.
L'Administration régionale Kativik fait
partie du groupe de travail CAT sur la gestion de la matière résiduelle. Et
oui, il y a eu des échanges, pas spécifiquement et uniquement sur l'objet de la
missive de Mme Gilbert, mais oui, il y a eu des rencontres depuis l'envoi
de cette missive-là.
Sinon, dans un esprit de trouver le moyen
de rassurer la collègue, ce qu'on nous indique, c'est que, dans la notion de
tri, l'entreposage est inclus. Il ne peut pas y avoir de tri sans qu'il y ait
d'entreposage. Mais pour rassurer la collègue, plutôt que d'y aller de cet
amendement-là, on pourra faire tout simplement une petite modification, là, qui
serait au crédit de la collègue de Mercier également.
Donc, plutôt que de dire : «et les
frais supplémentaires dus notamment à l'entreposage», ce serait… on pourra le
formuler exactement, là, dans l'énumération, on dirait : «le transport, le
tri, qui inclut l'entreposage», et le reste de l'énumération. Parce que dans la
conception des mécanismes qui nous régissent et de la réglementation,
l'entreposage est inclus dans le tri. Mais si ça peut apporter la précision et
rassurer nos amis, là, de l'ARK, on pourrait faire une modification, là, à
l'amendement de la collègue.
Mme Ghazal : Bien, je suis
très contente d'entendre le ministre, parce que c'est vrai que, quand on dit
«tri», on n'aurait pas pensé «entreposage». Ce n'est pas si évident. Et, dans
le fond, moi, ça va me rassurer, mais ça va rassurer aussi l'ARK. Et vous disiez…
moi, je trouve que c'est… j'accepterais cette modification-là.
Puis il y avait des questions que j'avais
posées dont le sous-ministre adjoint avait des réponses, je pense. Est-ce que
c'était ça que le ministre a dit? J'ai entendu le ministre dire qu'il avait des
réponses…
M. Charette : À la question…
Mme Ghazal : ...et, dans le
fond, ça va me rassurer, mais ça va rassurer aussi l'ARC. Et vous disiez...
Moi, je trouve que c'est... j'accepterais cette modification-là.
Puis il y avait des questions que j'avais
posées, dont le sous-ministre adjoint avait des réponses, je pense. Est-ce que
c'était ça que le ministre a dit? J'ai entendu le ministre dire qu'il avait des
réponses.
M. Charette : À la question?
Je ne suis pas certain.
Mme Ghazal : Ah! O.K. Non,
mais c'est parce que j'avais compris, pendant que le ministre me présentait la possibilité
d'ajouter «entreposage avec tri», il disait qu'il y avait d'autres questions
que j'avais et que le sous-ministre avait des réponses à ces questions-là.
M. Charette : En fait, je n'ai
jamais dit ça, mais...
Mme Ghazal : O.K. Mais tout
est enregistré, on pourra vérifier ça.
M. Charette : C'est ça. Mais
s'il y a des questions qui restent sans réponse, très, très volontaire pour
trouver la réponse. Mais, non, je n'ai pas mentionné...
Mme Ghazal : ...il y avait eu
des discussions suite à la réception de ces commentaires-là. Parce que, des
fois, il y a des groupes qui présentent des mémoires. Il y a des discussions
qui ont lieu devant caméra, tout est enregistré, mais les gens qui envoient des
mémoires ou des commentaires, peu importe, après la tenue des consultations
particulières, je me disais que... Parce que c'était quand même très pertinent,
qu'est-ce qu'ils amenaient. Ils avaient quelques inquiétudes. Ils accueillent favorablement
le projet de loi. Donc, je me dis, peut-être que quelqu'un dans l'équipe du ministre
avait déjà, là, avait déjà répondu, et si c'était possible de nous dire si
c'était le cas.
M. Charette : Peut-être vous
mentionner... Moi, je suis le porte-parole de Mme Gagné, P.D.G. de RECYC-QUÉBEC,
qui ne peut pas être avec nous. Elle vient de confirmer, là, que, tout récemment
encore, il y a eu des rencontres avec l'ARC à cet effet-là.
Mme Ghazal : Donc, oui, je...
prête à faire la modification.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, ce que je vous propose, avant de suspendre les
travaux, on va s'entendre sur la stratégie. Donc, vous allez devoir, j'imagine,
retirer votre amendement pour en déposer un nouveau, c'est un peu ça?
Mme Ghazal : Oui.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, je vais suspendre les travaux, le temps de
rédiger l'amendement.
(Suspension de la séance à 14 h 56)
15 h (version non révisée)
(Reprise à 15 h 16)
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, nous reprenons nos travaux. Nous attendons
quelques validations, donc je vous propose de suspendre l'amendement en cours.
Donc, j'aurais besoin de consentement, mais nous pourrions continuer l'étude de
l'article.
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme
Grondin) : Ça vous convient, il y a consentement?
Des voix : Oui, consentement.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Donc, y a-t-il des interventions sur cet
article? Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : Merci, Mme la
Présidente. Lors des auditions, on a eu des groupes, qui étaient des groupes
d'économie sociale, notamment, là, qui se sont quand même fait entendre. On a
reçu aussi de nombreux mémoires, j'ai été en échanges avec certains, et
certains autres joueurs que je connais plutôt bien, et, à l'intérieur de
l'article… parce qu'à ce moment-ci on parle vraiment de mettre en oeuvre, de
soutenir financièrement, on est là, à définir, dans le fond, le système de la
collecte sélective. Et, ce qui m'importe énormément, lorsqu'on entendait,
justement, les différents groupes, c'est de pouvoir s'assurer que les
organismes de gestion désignés puissent garder un critère bien en tête, et
c'est le critère de l'impact social du fournisseur de services. Je peux donner
des exemples, peut-être, au ministre. Prenons par exemple la Société VIA, ici à
Québec. Souvent, je vais les citr, et j'avais cette habitude-là aussi à
l'époque, parce que c'est une société extraordinaire qui, en plus de faire de
la qualité dans le recyclage, ont une très, très belle mission, c'est-à-dire de
l'intégration sociale, de pouvoir engager des gens qui ont des limitations
fonctionnelles. Je me rappelle aussi d'être passée chez Soleno, en Mauricie, où
eux aussi ont cette même…
Mme Melançon : …l'intégration
sociale, de pouvoir engager des gens qui ont des limitations fonctionnelles. Je
me rappelle aussi d'être passée chez Soleno, en Mauricie, où eux, aussi, ont
cette même vocation. Et ce sont des entreprises, donc, d'économie sociale, qui
ajoutent à cela, bien sûr, tout l'aspect d'intégration sociale qui fait partie
aussi du développement durable, l'économie circulaire. On est exactement à
l'intérieur de ces grands principes là. Et, à cet effet là, Mme la Présidente,
j'aimerais déposer un amendement à ce moment-ci.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Donc, vous allez le transmettre…
Mme Melançon : Nous allons
vous transmettre ça dans les prochains instants.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait.
Mme Melançon : Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, je suspends les travaux.
(Suspension de la séance à 15 h 19
)
15 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 15 h 32)
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, nous reprenons nos travaux. Mme la députée de Verdun,
vous avez déposé un amendement, donc vous en aviez fait la lecture. Non?
Mme Melançon : Non.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc... non, non, c'est ça. Nous commencions.
Mme Melançon : Voilà.
La Présidente (Mme
Grondin) : Nous avions suspendu les travaux afin que vous
puissiez nous transmettre un amendement. Donc, vous souhaitez déposer un amendement
à l'article 53.30.1. Donc, je vous invite à en faire la lecture, s'il vous
plaît.
Mme Melançon : Merci. Merci beaucoup.
Donc :
7° prévoir des critères devant être pris
en considération lors de l'adjudication des contrats pour le tri et le conditionnement
des matières, notamment les impacts sociaux du fournisseur de services.
La Présidente (Mme
Grondin) : Est-ce que vous souhaitez expliquer?
Mme Melançon : Oui, s'il vous
plaît, Mme la Présidente. Alors, comme je l'expliquais juste avant le dépôt de l'amendement,
il y a de nombreuses entreprises d'économie sociale qui travaillent justement
dans la collecte...
Mme Melançon :
...l'expliquait juste avant le dépôt de l'amendement, il y a des nombreuses
entreprises d'économie sociale qui travaillent justement dans la collecte
sélective et qui emploient des gens qui ont des limitations fonctionnelles.
Donc, on appelle ça de l'intégration sociale.
Et le travail de ces gens-là est
formidable. J'ai pu moi-même constater, pour être allé visiter à plusieurs
reprises des centres de tri un peu partout au Québec... J'ai même testé, testé
des chaînes de montage de centre de tri. Je peux vous dire quelque chose, ce
n'est pas facile comme travail. Les convoyeurs roulent à une vitesse
étourdissante, je vais le dire comme ça, parce que c'est vrai que ça peut
étourdir. C'est bruyant. C'est fatigant. Et heureusement on a des gens au
Québec qui font ce travail-là, qui trient ce que certains ne font pas à
l'intérieur du bac bleu. Ils font le travail que certains ne font pas parfaitement
depuis la maison.
Et à ces travailleurs et travailleuses-là,
moi, c'est à eux et à elles à qui je pense lorsque je dépose l'article... l'amendement
actuel à l'article 4 parce que, justement, je ne sais pas comment les
monsieurs Robert puis les madames Micheline, là, que j'ai rencontrés sur le
terrain, comment ils vont recevoir le fait qu'actuellement un organisme de gestion
désigné va pouvoir redonner des contrats. Parce qu'il va y avoir quand même un
petit vide à un moment donné, là, quand on va passer d'un système à l'autre.
Et, lorsque ces organismes de gestion
désignés vont vouloir, donc, donner les nouveaux contrats, moi, j'aimerais
qu'elles aient une obligation dans leurs indicateurs pour pouvoir donner le
contrat qu'on puisse bien sûr prendre toute la mesure de l'intégration sociale
qu'on doit faire.
Et je le disais, là, M. Robert,
Mme Micheline, que j'ai encore bien en tête, qui m'avaient fait faire une
partie de la visite, étaient tellement fiers d'avoir un emploi, tellement fiers
de pouvoir contribuer malgré leurs limitations. Et, si, du jour au lendemain, malheureusement,
on n'entre pas nécessairement des indicateurs comme ceux-là... Parce qu'on va
se le...
Mme Melançon : ...tellement
fiers de pouvoir contribuer malgré leurs limitations. Et, si, du jour au
lendemain, malheureusement, on n'entre pas nécessairement des indicateurs comme
ceux-là... Parce qu'on va se le dire, là, l'OGD, son but, ça va être de pouvoir
rentabiliser le tout. Ils vont vouloir faire de l'argent, là, ils vont vouloir
que ça fonctionne. Et, parfois, les municipalités, lorsqu'elles vont donner des
contrats, vont avoir en tête, justement, l'importance, parce que c'est quand
même des élus comme nous qui sont dans les municipalités, et je sais qu'ils ont
ça aussi derrière leur tête lorsqu'on parle des MRC, lorsqu'on parle des
municipalités, lorsqu'on parle d'arrondissements ou de villes, l'importance,
justement, de l'intégration sociale. Là, moi, ce qui m'inquiète, c'est qu'à ce
moment-ci, dans la loi, il n'y a pas, il n'y a pas d'obligation ou, en tout
cas, une notification parlant des impacts sociaux du fournisseur de services.
Et là je pense à... je vais les renommer,
là, mais à la Société VIA qui embauche 220 personnes, je pense à Soleno
qui embauche 65 personnes. Puis là, bien, je peux continuer comme ça à
vous nommer plein d'entreprises partout sur le territoire québécois qui
embauchent des personnes, donc avec ces limitations fonctionnelles, puis qui
participent, qui participent, dans le fond, à l'effort économique, bien
entendu, parce que ces gens-là ne sont pas assis à la maison à attendre un
chèque, au contraire, il ou elle contribue. Puis je vous le dis, Mme la
Présidente, là, c'est de voir les yeux de ces hommes puis de ces femmes-là.
C'est formidable de les savoir au travail.
Et, à ce moment-ci, à la lecture du projet
de loi qui, je le rappelle est une loi habilitante sur laquelle nous n'avons
pas les règlements, je ne sais pas si nous aurons, à l'intérieur du règlement,
des obligations, justement, pour que l'organisme de gestion désigné puisse
donner des contrats autres que sur une base monétaire, économique. Alors, voilà
pourquoi j'ai décidé de déposer, à ce moment-ci, cet amendement qui est
important, parce que là, on est là à parler beaucoup de..
Mme Melançon : ...monétaire, économique.
Alors, voilà pourquoi j'ai décidé de déposer, à ce moment-ci, cet amendement
qui est important, parce que, là, on est là à parler beaucoup de structure,
puis voici comment on va le faire, mais moi, je veux aussi penser... parce que
c'est pour ça qu'on le fait, dans le fond, hein, quand on parle d'environnement,
quand on parle de développement durable, on le fait pour des êtres humains,
donc j'aimerais ça qu'on puisse aussi penser aux êtres humains qui sont
derrière tout ce système important qu'est celui de la collecte sélective.
Voilà.
• (15 h 40) •
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, Mme la députée. M. le ministre.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Merci à la députée, la collègue de Verdun. D'entrée de jeu, comme
j'en prends l'habitude, là, j'indique s'il y a une possibilité d'accepter
l'amendement ou pas. Malheureusement, non. Et tout de même, je remercie la
collègue d'avoir amené le sujet, ça va me permettre d'expliquer pourquoi non,
mais comment répondre à cette préoccupation-là.
Hier, je le mentionnais, il y a des
groupes de travail qui ont été mis sur pied depuis même avant l'étude du projet
de loi, un que la collègue de Verdun connaît bien, le comité aviseur, là, du
ministre. Il faut savoir que nous avons intégré à ce comité-là justement des
partenaires du milieu communautaire, du milieu social, notamment... et là je
cherche son nom, je sais que ma collègue à ma droite vient tout juste de me
l'envoyer, mais j'essaie... Voilà le nom exact, le Conseil québécois des
entreprises adaptées siège sur le comité, notamment pour faire valoir son
expertise, pour faire valoir là où ses membres peuvent être utiles. Donc, non
seulement il y a une belle représentation de ces groupes autour de la table,
mais le mandat leur a été donné aussi de réfléchir à la façon d'intégrer des
services communautaires, sociaux dans toute cette mécanique-là.
Cependant, pourquoi ça pose, au niveau...
problème, un problème au niveau du projet de loi, je dirais, de façon très,
très simpliste, plus un amendement est long, plus on a de chances de s'y
enfarger dans les détails, et tout ça, ne serait-ce qu'au niveau de la
définition de fournisseur de services. Ils peuvent être multiples, et les
entreprises d'économie sociale ne sont pas forcément, dans la démarche, des
fournisseurs de services, ils peuvent être carrément... on évoquait la
possibilité de les voir comme opérateur, par exemple, donc il ne sera pas le
fournisseur en charge, mais bien l'opérateur, par exemple, d'un centre de
dépôt. Donc, au niveau légistique, ça pose problème...
M. Charette : ...de services.
Ils peuvent être carrément... on évoquait la possibilité de les voir comme
opérateur, par exemple, donc il ne sera pas le fournisseur en charge, mais bien
l'opérateur, par exemple, d'un centre de dépôt.
Donc, au niveau légistique, ça pose problème.
Mais, au niveau de la réalité que l'on veut transposer dans le système, je
pense qu'on est exactement au même endroit. On a tous vu le beau travail qui
était fait par plusieurs de ces organismes-là. La collègue de Mercier, à juste
titre, évoque régulièrement Les Valoristes, mais la collègue de Verdun a tout à
fait le mérite et la légitimité pour invoquer, par exemple, VIA aussi qui fait
un très, très beau travail.
Donc, pour ces raisons-là, malheureusement,
l'amendement lui-même, non. Mais l'esprit fait partie des travaux, là, au sein
même du comité aviseur. Et ces groupes-là sont dûment représentés, là, autour
de la table, là, pour faire avancer la réflexion sur le système qui sera mis en
place.
La Présidente (Mme
Grondin) :Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : Merci, Mme la
Présidente. Bien, d'abord, si le ministre disait, un peu avec le sourire dans
la voix, que je connaissais bien le groupe de travail, donc le comité aviseur
en question, c'est que je l'avais mis sur pied lorsque j'avais le privilège
d'être ministre de l'Environnement. J'ai vu que le groupe est pas mal le même
qui avait été mis en place, avec certains ajouts, bien entendu, c'est normal,
tout ça est... Il y a un mouvement dans tout ça, et c'est très, très bien.
Et d'ailleurs je tiens à féliciter le ministre
d'avoir justement pu remettre ce groupe-là au travail, parce qu'il y a des gens
très importants et intéressants qu'on doit entendre et qui sont des
spécialistes du milieu. Alors, tout ça, je tiens à le féliciter.
Le ministre a dit que, justement, le
groupe, dont j'oublie aussi le nom. C'est le centre québécois des entreprises
adaptées?
Une voix
: ...
Mme Melançon : Le conseil,
merci, le conseil, merci beaucoup. Et le ministre disait... est autour de la
table pour faire valoir, pour faire valoir leurs points, dans le fond, pour
faire valoir l'importance de l'économie sociale, pour faire valoir l'importance
de l'intégration sociale des groupes qui travaillent justement dans cette
chaîne de la collecte sélective.
Mais je tiens quand même à dire au
ministre qu'il serait peut-être judicieux de le faire valoir ici, à l'intérieur
du projet de loi. Comme ça, ce groupe-là pourrait, bien sûr, continuer leur
excellent travail. Et je pense que plusieurs...
Mme Melançon : ...mais je
tiens quand même à dire au ministre qu'il serait peut-être judicieux de le
faire valoir, ici, à l'intérieur du projet de loi. Comme ça, ce groupe-là
pourrait, bien sûr, continuer leur excellent travail. Et je pense que plusieurs
pourraient dormir sur leurs deux oreilles parce que, tant et aussi longtemps
que ce n'est pas écrit, et je vais repartir un peu ce sur quoi nous discutons
depuis deux jours, bien, moi, tant que je n'ai pas vu les fameux règlements, je
ne peux pas dire... Bien sûr, que je peux partir avec mon petit bonheur puis
dire aux gens : Bien, ça a été dit dans le micro. Puis on espère qu'il va
y avoir quelque chose dans le règlement.
Je pense que c'est... Depuis tout à
l'heure, on parle des principes. Depuis tout à l'heure on parle des définitions
qui, à nos yeux à nous, sont importantes. Je pense qu'il y a des obligations.
Puis hier, ou avant-hier, là, je m'excuse, là, on s'y perd un peu lorsqu'on est
ici dans les salles de commission, mais on dit souvent... On voulait parler des
obligations. Là, on dit, bien, les obligations pour... pour, par exemple...
Prenons l'exemple, là, des grandes surfaces, là, on en a discuté assez, assez
longuement, bien, les obligations ne sont pas définies à l'intérieur de la loi.
Là, il va y avoir un organisme de gestion désigné. Puis eux aussi vont devoir
avoir des obligations pour continuer à s'assurer que tout puisse bien
fonctionner.
Parce que ce n'est pas tout qui n'était pas
bon, là, à l'intérieur du système dans lequel nous sommes actuellement. Je
comprends qu'on doive changer des choses, j'en suis. On se l'est dit de toute
façon au jour 1, là, on est d'accord avec ça. Là où j'ai quand même un
malaise, c'est de dire : Bien, on va jeter le bébé avec l'eau du bain puis
on va repartir ça complètement. Mais je ne veux pas qu'il y ait... Ces gens-là,
je ne veux pas qu'ils soient mis de côté. Je veux continuer à penser à
M. Robert puis de m'assurer que lui, là, il est encore capable d'aller
participer, justement, à l'effort économique, à l'effort environnemental puis
qu'il est capable de devenir et de rester ce citoyen, qui est capable, justement,
lui, de nous amener encore plus loin ensemble.
Donc, moi, c'est cette préoccupation-là
que j'ai. Puis je vais le redire. Puis je le sais que, ça, le ministre n'aime
pas ça, mais... Puis je ne le dis pas pour heurter le ministre. Je veux bien
qu'il m'entende, là. Il le sait, pourquoi je vais le redire, mais on me demande
encore une fois d'y aller un peu à l'aveugle. Puis moi, là, d'y aller à
l'aveugle pour des hommes puis des femmes qui ont justement fait...
Mme Melançon : …puis je sais
que, ça, le ministre n'aime pas ça, mais je ne le dis pas pour heurter le ministre,
je veux bien qu'il m'entende, là, il le sait pourquoi je vais le redire, mais
on me demande, encore une fois, d'y aller un peu à l'aveugle. Puis moi, là, d'y
aller à l'aveugle pour des hommes puis des femmes qui ont justement ces
délimitations, puis qui ont réussis à se trouver un emploi, puis qui sont
capables de participer, donc, à l'effort, bien, ça, j'ai un peu plus de
difficultés avec ça.
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le ministre.
M. Charette : Peut-être, deux
éléments. Et, non, je ne le reçois pas mal. Mais, par contre, tentait de
réitérer la chose suivante.
Nous avons à travers le secrétariat
transmis deux documents, je pense, qui indiquent très bien les feuilles de
route qui nous guident actuellement, donc tout n'est pas obscur ou tout n'est
pas pour autant dans l'inconnu par rapport aux réformes que l'on souhaite
mettre de l'avant. Mais, n'empêche, ça demeurera vrai jusqu'au 19e article
du projet de loi. C'est un projet de loi habilitant avec beaucoup, beaucoup
d'éléments qui sont rendus possibles à travers le projet de loi, mais qui
seront précisés dans la réglementation. Et on a vu de façon assez éloquente, et
je reprends le même exemple, à quel point cette formule-là est avantageuse avec
l'exemple de la REP sur les électroménagers. C'est un mode qui offre une
souplesse et qui nous permet d'avancer sans que le fin détail soit déjà ficelé
au moment de l'étude article par article du projet de loi.
• (15 h 50) •
Peut-être, un autre élément de précision.
La collègue en parlant du… je sais que ce n'était pas une mauvaise intention,
mais en parlant de l'OGD, mentionnait que l'OGD serait en recherche de profits.
L'OGD est organisme à but non lucratif, donc il n'y a aucune volonté ou
recherche de profits, sauf que l'OGD va vouloir s'assurer du financement de
cette opération-là, et pas boucler le budget pour boucler le budget, tout en
respectant et en atteignant les objectifs qui sont fixés. Donc, il y a une
recherche de résultats aussi et non pas de profits.
Pour le reste, je le mentionnais avec la
présence du groupe. Et vous remarquerez, il n'y a pas de garantie spécifique
donnée à un groupe en particulier, peu importe lequel, qui soit de nature communautaire
ou autre, c'est des éléments qui sont précisés dans la réglementation tout
simplement.
Donc, je veux rassurer la collègue, on est
au même endroit. On veut reconnaître la part de ces groupes-là, mais ça ne peut
pas être traduit dans le projet de loi et ça ne peut pas non plus être traduit,
là, naturellement, par le libellé, là, qui est proposé.
La Présidente (Mme
Grondin) : Ça va? Donc, M. le député de Viau et par la suite la
Mme la députée Mercier…
M. Charette : …mais ça ne peut
pas être traduit dans le projet de loi et ça ne peut pas non plus être traduit,
là, par, naturellement, par le libellé qui est proposé.
La Présidente (Mme
Grondin) : Ça va? Donc, M. le député de Viau et, par la suite, Mme
la députée de Mercier.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Donc, je veux, dans un premier temps, saluer et remercier la
députée de Verdun, donc pour cet amendement, pour cet excellent amendement. Et
je crois que cet amendement fait écho à ce que nous avons entendu à plusieurs
reprises, au sein de cette commission, notamment lors des consultations
particulières. J'ai rappelé à plusieurs reprises que c'est un projet de loi que
nous faisons pour les citoyens, les citoyens utilisateurs, consommateurs… donc,
oui, mais les citoyens aussi, de par l'impact social qu'un tel projet de loi
peut avoir.
Et j'ai écouté attentivement les échanges,
entre le ministre et la députée de Verdun, et je vais rappeler… je veux seulement
rappeler au ministre un extrait, si vous permettez, Mme la Présidente, je vais
lire un extrait du mémoire, justement, du Conseil québécois des entreprises
adaptées, et on ne peut pas le manquer, cet extrait-là, Mme la Présidente, vous
voyez, est en caractères gras, c'est primordial, c'est incontournable. Et je
veux, avant même de lire l'extrait, Mme la Présidente, je n'ai pas d'entreprise
adaptée dans ma circonscription… la circonscription de Viau, pardon, mais par
contre je connais beaucoup de personnes, beaucoup de femmes et d'hommes, plusieurs
femmes et hommes qui ont des limitations fonctionnelles et qui, justement,
exercent… existent, comme citoyens, économiquement parlant, grâce à ce type d'entreprise
adaptée, car, quand on parle de la citoyenneté, pour beaucoup de gens, c'est de
pouvoir gagner son pain aussi dignement. Et ces gens-là ne demandent que ça, de
pouvoir gagner dignement leur pain, de pouvoir exister comme citoyens à part
entière.
On parle évidemment… il y a les impacts environnementaux,
mais les impacts sociaux ne sont pas… et rappelons-nous toute la discussion
qu'il y a eu hier autour des enjeux de l'économie circulaire. Mais, moi, je
propose au ministre donc qu'il a cette opportunité-là, je crois, de dire tout
de suite, de ne pas attendre les travaux d'un comité, un quelconque comité, je
ne doute pas des résultats des travaux de ce comité-là ou du travail sérieux
qui est fait, mais de dire tout de suite où est-ce que lui, comme ministre,
avec ce projet de loi là, là où est-ce qu'il est campé, pour ce qui est des
impacts sociaux, donc…
M. Benjamin : …de ne pas
attendre les travaux d'un comité, un quelconque comité. Je ne doute pas des
résultats des travaux de ce comité-là ou du travail sérieux qui est fait, mais
de dire tout de suite où est-ce que lui, comme ministre, avec ce projet de loi
là… où est-ce qu'il est campé pour ce qui est des impacts sociaux, donc, par
rapport à ce projet de loi là.
Et l'extrait que je voulais vous lire, Mme
la Présidente, du Conseil québécois des entreprises adaptées, dit ceci :
«Nous considérons donc qu'il est primordial, qu'il est primordial pour la
réussite du processus de modernisation de la collecte sélective et de la
consigne que le projet de loi n° 65 et le règlement qui en découlera
annoncent clairement la volonté gouvernementale de poursuivre sur cette lancée
en favorisant le développement de l'économie sociale dans la gestion des
matières résiduelles.» Ce modèle d'affaires a fait ses preuves, nous le
savons bien. Donc, la députée de Verdun vient de nous faire la démonstration
brillante que c'est un modèle qui a fait ses preuves. Stable, fiable, c'est un
modèle plus susceptible d'optimiser les impacts environnementaux, économiques
et sociaux de la modernisation et de la collecte sélective. Donc, annoncer
clairement la volonté gouvernementale, c'est ici que le ministre peut le faire,
c'est maintenant que le ministre peut le faire. Et il a cette belle
opportunité, je crois, qui lui est offerte par la députée de Verdun de pouvoir
faire cette démonstration.
Donc, Mme la Présidente, je crois que cet
amendement-là tombe à point. C'est un des éléments, je crois, qui manquait à
l'article que nous sommes en train d'analyser, et cet élément-là, je crois,
compléterait fort bien un des aspects importants dans cet enjeu-là,
c'est-à-dire les impacts sociaux, donc, de ce projet de loi. Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le député. M. le ministre.
M. Charette : Très rapidement,
je ne répéterai pas ce que j'ai mentionné précédemment, mais peut-être réitérer
un élément, là, qui est central, le regroupement auquel fait référence le
collègue de Viau est impliqué directement dans le comité qui travaille à la
rédaction des… non pas des amendements, mais de la réglementation qui va
découler du projet de loi. Donc, nous sommes naturellement très sensibles à
leur point de vue. Le comité a reçu un mandat spécifique à cet égard-là. Donc,
c'est pour les raisons que j'ai évoquées tout à l'heure que l'amendement ne
pourra pas être retenu, mais l'esprit y est. Et je rappellerai au collègue
qu'on a introduit sans définir, c'est vrai, pour les raisons aussi que
j'évoquais, le concept d'économie circulaire, mais, dans l'économie circulaire,
il y a le volet social qui est aussi partie intégrante du concept. Donc, on
peut s'assurer qu'avec les instances de concertation et le travail qui se fait
actuellement que ces éléments-là seront pris en compte…
M. Charette : …, mais, dans
l'économie circulaire, il y a le volet social qui est aussi partie intégrante
du concept. Donc, on peut s'assurer qu'avec les instances de concertation et le
travail qui se fait actuellement, que ces éléments-là seront pris en compte au
moment de l'élaboration de la réglementation.
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le député.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Je ne serai pas trop long, mais on le sait, donc, vous et moi, Mme
la Présidente, toute la discussion, tous les échanges qu'on a eus, hier, sur
cette définition, cette probable définition de l'économie circulaire. Le
concept y est, mais, toujours est-il que le ministre a refusé d'apporter une
quelconque définition dans ce projet de loi.
Je ne veux pas refaire le débat sur
l'économie circulaire, mais je pense que ce qu'on veut, ici, amener, ce qu'on
veut, ici, apporter… Il est bien, il est bien et c'est même très bien qu'il y
ait un comité qui travaille par rapport à la réglementation. Mais si nous
faisons, comme législateur, Mme la Présidente, des projets de loi, c'est parce
que, comme législateur, nous avons des… Et c'est ça la beauté, je crois, des
lois qui existent, presque toutes les lois, ça donne la posture, donc, du
législateur et, particulièrement, du gouvernement.
Donc, oui, bien sûr, il y a un travail à
venir sur la réglementation, mais je pense qu'il est possible… À moins que le
ministre veuille nous dire que ce n'est, peut-être, pas à cet endroit-là,
particulièrement, qu'il veuille en parler dans la loi. Mais je ne comprends pas
et je ne comprends pas pourquoi, si c'est si important pour lui, donc, qu'il
refuse d'en parler dans cette loi-là. Qu'il refuse d'en parler, c'est-à-dire de
parler des impacts sociaux, de la prise en compte des impacts sociaux, comme un
aspect important, comme un aspect très important, justement, dans tout ce
déploiement à venir par rapport à ce projet de loi.
Donc, moi, j'invite encore le ministre,
oui, à travailler, le travail est fait sur la réglementation, mais à inclure,
dans ce projet de loi là, cet aspect, cette dimension apportée par la collègue
de Verdun. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le député. Ça va, M. le ministre. Donc,
Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Merci, Mme la
Présidente. Moi aussi je voudrais ajouter, c'est ça qui arrive quand on ne
définit pas les termes, ça devient des mots-valises. Moi, je n'avais pas vu
qu'il y avait «économie sociale» aussi dans «économie circulaire». Mais, c'est
vrai, on ne fera pas le débat, on ne le refera pas, on l'a déjà fait.
• (16 heures) •
Il y a quelque chose aussi que le ministre
a dit, tout à l'heure, il a dit qu'une OGD, c'est une OBNL, donc l'objectif
n'est pas de faire de l'argent. Mais un EEQ c'est un OBNL, est une OBNL, et
c'est à cause de EEQ, entre autres, qui a fait partie de ce groupe
d'entreprises, de ce groupe aussi d'organismes qui ont mis un frein à ce que la
consigne voie le jour, la modernisation de la consigne voie le jour un peu plus
tôt. Ça aussi, il faut le rappeler. Donc, c'est pour ça qu'il faut s'assurer
que dans le projet de loi puis que dans…
16 h (version non révisée)
Mme Ghazal : …OBNL… est une
OBNL, et c'est à cause de EEQ, entre autres… qui a fait partie de ce groupe d'entreprises,
de ce groupe aussi d'organismes qui ont mis un frein à ce que la consigne voie
le jour, la modernisation de la consigne voie le jour un peu plus tôt. Ça
aussi, il faut le rappeler. Donc, c'est pour ça qu'il faut s'assurer que dans
le projet de loi puis que dans les règlements, quand on parle de l'OGD, il ne
faut pas dire : Ils vont tout faire correctement, parce que c'est un OBNL,
il ne faut pas dire quelque chose comme ça. Il faut qu'on s'assure que les
critères, notamment l'économie sociale, qu'on va mettre au service de toute la
question de la gestion des matières résiduelles, qu'elle soit écrite quelque
part. Et, sans répéter tout ce qui a été dit sur l'importance des entreprises
adaptées, moi, j'en ai visité une aussi à Sherbrooke, Défi Polyteck, où ils
font un travail vraiment incroyable, il y a 175 employés : récupération
d'ordinateurs, de climatiseurs, réemballage, déchiquetage de documents
confidentiels. C'est une entreprise en soi.
Ce n'est pas parce qu'il y a «social» que
c'est moins important pour l'économie, au contraire. Surtout au Québec, on sait
l'apport économique... Quand même, même si on n'a pas de valeurs sociales, ce
qui n'est pas le cas de personne ici, mais, même si on n'en a pas, c'est
important pour l'économie. Et donc, ça, je suis certaine que personne n'est
contre l'économie sociale, comme on n'est pas contre la tarte aux pommes, etc.,
ce qu'on est en train de faire, parce que, moi, je comprends que… la députée de
Verdun est en train de faire, c'est de s'assurer que dans l'action, pas juste
dans la volonté, dans les paroles et dans les intentions, mais que dans
l'action, quand il va falloir qu'il y ait des choix qui soient faits, bien, que
l'économie sociale ait une place. Et, depuis le début, moi, j'ai posé des
questions au ministre ou à son équipe, et on dit : Inquiétez-vous pas,
l'économie sociale va avoir beaucoup, beaucoup, beaucoup de place dans la
modernisation, dans le… de la consigne et de la collecte sélective, et je le
crois, je crois les intentions. Mais comment est-ce qu'on s'assure que, quand
va venir le moment de faire des choix puis de dire à qui on va donner un
contrat, que ces critères sociaux et l'impact social, et non pas uniquement
environnemental, vont être pris en compte s'il n'y a rien qui le dit de façon
concrète dans le projet de loi?
J'ai plusieurs questions au ministre par
rapport à ce qu'il a mentionné, notamment le fait… Bien, premièrement, je vais
avoir une question : Est-ce que dans le projet de loi il y a un endroit où
c'est écrit explicitement qu'il va y avoir une place et que les critères
sociaux vont être tenus en compte dans la mise en oeuvre de cette modernisation
de la collecte sélective ou de la consigne? Est-ce qu'il y a quelque chose dans
le projet de loi qui en parle? Ça, c'est ma première question.
M. Charette : Pour… Bien, peut-être…
Avant de répondre aux questions, il y a peut-être des éléments qui méritent une
correction, qui ne sont pas tout à fait exacts. La collègue mentionnait que Éco
Entreprises Québec, qui est un OBNL, a tout fait pour ralentir la réforme. Éco
Entreprises Québec demandait cette réforme-là, et Éco Entreprises Québec est à
nos côtés pour la réaliser. Je le mentionnais tout à l'heure, les producteurs
eux-mêmes étaient fatigués, ils l'exprimaient depuis plusieurs années…
M. Charette : …fait pour
ralentir la réforme. Éco Entreprises Québecdemandait cette réforme-là. Éco
Entreprises Québec est à nos côtés pour la réaliser. Je le mentionnais tout à
l'heure, les producteurs, eux-mêmes, étaient fatigués et l'exprimaient depuis
plusieurs années, de financer un système sans pouvoir pour autant, là,
s'assurer de la qualité des mécanismes qui étaient en place.
Donc, déjà corrigé le tir à ce niveau-là.
Au niveau social, j'ai parlé des mandats qui ont été confiés au comité. Moi, je
ne pas faire autrement que de répéter ce qu'est le projet de loi n° 65, ce
qu'il permet d'ouvrir comme portes, mais on ne précise pas, pas plus pour le
milieu économique que le milieu social, quelles places ils auront à jouer.
Donc, ce n'est pas au détriment d'un groupe plutôt que de l'autre, parce que
ces détails-là sont déterminés dans la réglementation.
Le principe de REP, que l'on salue. On a
vu qu'il faut apporter une nuance par rapport à la notion de producteur versus
personne, mais c'est un concept qui, je pense, fait l'unanimité autour de la
table et c'est un concept qui laisse place aux parties prenantes pour
déterminer le meilleur système à mettre en place, parce qu'ils ont la
connaissance fine de leur réalité, de leurs industries respectives.
Donc, non, il n'y a pas d'éléments précis
dans le projet de loi — d'un côté comme de l'autre, ceci
dit — et c'est là le danger. C'est pour ça que, malheureusement, les
amendements comme celui qui est proposé ne peuvent être acceptés parce que plus
on va ajouter de microéléments, de détails, moins ça va être une REP et moins
on va respecter l'esprit de ce système-là.
Ceci dit, j'essaie de voir, et je sais que
c'est la collègue de Mercier qui évoquait le strip-tease, mais j'ai un autre
document à déposer et ce n'est pas dans une volonté de strip-tease, mais
j'essaie de voir, à travers les questions qui sont posées, qu'est-ce qui
pourrait rassurer, qu'est-ce qui pourrait réconforter les collègues qui ont un
travail à faire.
Donc, avec le consentement, je pourrais,
avec l'entremise de notre estimé collègue, transmettre ce qui a été présenté
comme feuille de route au fameux comité consultatif du ministre. Donc, c'est
une autre orientation qui est donnée aux parties prenantes pour guider leurs
travaux et il y a des éléments d'économie sociale et des éléments sociaux dans
cette feuille de route là. Encore là, ce n'est pas le fin, fin détail parce que
ce n'est pas le règlement lui-même, mais ça donne des orientations qui sont
assez…
M. Charette : ...pour
guider leurs travaux. Et il y a des éléments d'économie sociale et des éléments
sociaux dans cette feuille de route là.
Encore là, ce n'est pas le fin, fin détail
parce que ce n'est pas le règlement lui-même, mais ça donne des orientations
qui sont assez claires et qui guident les différentes tables et comités, là,
qui travaillent à mettre en place le système.
Donc, dans les prochains instants, avec consentement,
c'est un document, là, qui serait disponible.
Mme Ghazal : On va en
prendre connaissance, de ce document-là. Et je comprends que le ministre dit qu'il
n'y aura pas d'exigences dans le projet de loi ou dans la réglementation par
rapport à l'économie sociale, mais il se fie sur ce comité-là...
M. Charette : ...au
niveau de la réglementation, la...
Mme Ghazal : Qu'est-ce
qu'il va y avoir dans la réglementation?
M. Charette : En fait, je
ne peux pas le confirmer mot à mot...
Mme Ghazal : À peu près.
M. Charette : ...mais on
a demandé que cet élément-là soit pris en compte. Et j'ai fait une erreur, et
ma collègue fait bien de le rappeler, la feuille de route, ce n'est pas nous
qui l'avons transmise aux parties prenantes, c'est eux qui se sont entendus sur
ces principes-là. Donc, c'est déjà une base qui est reconnue au sein du groupe
de travail.
Mme Ghazal : Donc, il y
aura des éléments plus précis dans un projet de loi sur des critères pour que
l'économie sociale soit prise en compte lors d'octroi de contrats, c'est ce que
je comprends. Juste nous dire qu'est-ce qui peut être dit, pas mot à mot, mais
pour... parce que, là, il y a des gens qui suivent et qui veulent savoir ça va
être quoi, leur avenir, parce que c'est inconnu pour eux. Sans aller dans les
détails, uniquement expliquer qu'est-ce... comment est-ce qu'on va en tenir
compte. Parce qu'en ce moment on met ça dans les mains d'un comité, puis je
vais avoir des questions sur ce comité-là. Peut-être juste nous dire qu'est-ce
qui va être dans la réglementation en lien avec l'économie sociale.
M. Charette : En fait, je
ne suis pas en mesure à ce moment-ci de répondre de façon précise. On a demandé
de nous produire l'équivalent — je vais le dire comme ça, là, même si
ce ne sont pas les mots de notre quotidien — l'équivalent de nous
fournir une feuille de route, donc, par les parties prenantes elles-mêmes, qui
va inclure cette dynamique-là. Mais ce ne sera pas dans...
Mme Ghazal : O.K. Donc,
on va lire le document, on va le...
M.
Caire
: Ce ne
sera pas dans le projet de loi, ça va être dans ce qui va découler...
Mme Ghazal : ...selon les
principes que ce comité-là puis les membres vous ont dit. Donc, on essaie
d'avoir le plus d'informations possible avant que toute la réglementation soit
faite.
Puis je voulais juste corriger un point
par rapport à EEQ. Ils ont fait partie des organismes qui ont été un frein à la
modernisation de la consigne, ça, c'est un fait, et non pas de la collecte
sélective. Donc, c'est important de le préciser, sinon, c'est faire du
révisionnisme historique.
M. Charette : Attention,
là. Mme la Présidente, ça va bien jusqu'à maintenant, on est tous de bonne
humeur. Il y a des termes qui...
Mme Ghazal : Mais... je
parlais d'EEQ, pas du ministre.
M. Charette : Non, non,
je sais bien, mais... en laissant entendre que moi, j'en faisais du
révisionnisme historique en rappelait la position d'EEQ. Moi, ce que je vous
dis, c'est que ce sont des partenaires de plein...
M. Charette : …maintenant, on
est tous de bonne humeur, il y a des termes qui…
Mme Ghazal : Mais vous êtes…
je parlais de EEQ, pas du ministre.
M. Charette : Non, non, je le
sais bien, mais si, en laissant entendre que moi, j'en faisais, du
révisionnisme historique, en rappelant la position de EEQ, moi, ce que je vous
dis, c'est que ce sont des partenaires de plein droit. Est-ce qu'il y a
quelques années, est-ce qu'avant ils s'opposaient à la consigne? Possiblement,
comme avant la SAQ s'opposait, et aujourd'hui elle est partenaire. Moi, ce que
je dis, c'est que, dans la réforme que nous implantons, EEQ n'a jamais été un
frein, mais un partenaire très, très précieux.
• (16 h 10) •
Mme Ghazal : …on s'entend.
C'est juste parce que le ministre disait que je disais quelque chose de faux,
je voulais juste le corriger puis que ça soit… On s'entend.
Par rapport au comité, ça, c'est le comité
d'action pour la modernisation de la récupération et du recyclage qui a été mis
sur pied en avril 2019. Et après, il y a eu un autre communiqué, le 24
septembre 2020, où on parlait du comité, et un des faits saillants qu'on
disait, c'est : Depuis les annonces faites en janvier et en février 2020,
le ministre Charette, pardon, le ministre de l'Environnement, a transformé en
Comité aviseur du ministre — pérenne — le Comité d'action
de modernisation de l'industrie de… et de la récupération et du recyclage ,
lequel lui avait transmis deux séries de recommandations en juillet et octobre.
Est-ce que ces séries de recommandations sont publiques?
(Consultation)
M. Charette : En fait,
honnêtement, je ne me souviens pas, là, exactement, la forme qu'a pris ces
documents-là, mais je m'engage à regarder dans quelle mesure ils peuvent être
communiqués. Mais je veux prendre le temps, là, naturellement, de les relire,
dans un premier temps, donc. Mais je ne dis pas non, c'est quelque chose à
valider de notre côté.
Mme Ghazal : Si c'est public.
Mais ça serait intéressant si, à la fin, aussi, si c'est rendu public, de le
déposer ou de nous dire c'est où. Ça serait vraiment apprécié, parce que je me
rappelle que c'est un questionnement que j'avais depuis longtemps.
Et qui est sur ce comité-là, parce que
quand on regarde le vieux communiqué, il y a des gens qui… c'est… je ne pense
pas que c'est eux, là, ou elles, qui sont là-dessus. Puis je n'ai pas vu le
Conseil québécois des entreprises adaptées dans la liste. Est-ce qu'il y a un
endroit ou une liste des organismes qui sont sur ce comité-là, le comité du
minsitre, parce que je n'ai pas cette liste-là. Ce que j'ai, c'est… bien, là,
il y a les noms des gens, mais l'Association des organismes municipaux de
gestion des matières résiduelles, Conseil des entreprises en technologies
environnementales du Québec, Éco Entreprises Québec, l'Union des municipalités
du Québec, la Fédération québécoise des municipalités, Fondation David-Suzuki…
là, en plus, madame… qui est décédée — que Dieu ait son
âme — et donc, probablement que quelqu'un d'autre l'a remplacée sur
le Regroupement national des conseils régionaux de l'environnement, et madame
la P.D.G. de RECYC-QUÉBEC Sonia Gagné. Est-ce que… cette liste-là n'est pas à
jour, évidemment?
M. Charette : Pas à jour.
Mme Ghazal : Est-ce que c'est
possible d'avoir la liste?
M. Charette : Je n'ai pas la
liste à ce moment-ci, mais dès que possible, on va pouvoir la déposer au
secrétariat.
Mme Ghazal : Et aussi,
peut-être nous expliquer, parce que ça a été écrit dans le mémoire du front
québécois de gestion écologique des matières résiduelles, pourquoi ils ne sont
plus là-dessus…
Mme Ghazal : ...avec Sonia
Gagné, est-ce que.... Cette liste-là n'est pas à jour.
M. Charette : Pas à jour.
Mme Ghazal : Est-ce que
c'est possible d'avoir la liste?
M. Charette : Je n'ai pas
la liste à ce moment-ci, mais dès que possible, on va pouvoir la déposer au secrétariat.
Mme Ghazal : Et aussi peut-être,
nous expliquer, parce que ça a été écrit dans le mémoire du front québécois de
gestion écologique des matières résiduelles, pourquoi ils ne sont plus
là-dessus.
M. Charette : En fait, il
faut distinguer le comité aviseur, il y avait un pourquoi, là. Mais on les a...
c'est des gens avec qui on était en communication sur... à travers d'autres
groupes d'échange. Mais le pourquoi exact du... ça date d'un petit peu plus
d'un an, là, je ne pourrais vous pas vous le dire à ce moment-ci. Mais, au
final, je sais qu'ils sont très contents du fruit du travail de tout ça, et
même que ça va au-delà de leurs attentes m'ont-ils dit. Mais je veux juste voir
si j'ai un élément de réponse parce que je fais un clin d'oeil, là.
Mme Ghazal : Il ne faut
pas prêter des intentions aux gens qui ne sont pas là.
M. Charette : Ah! bien,
je veux dire que leur témoignage en consultation était déjà assez, assez
éloquent. Est-ce que... en fait, c'est tout simplement un groupe qui a été
restreint. Puis, là, la collègue va me dire que je ne veux pas... que je ne
peux pas prêter d'intentions. Mais Karel, qui est quelqu'un que nous apprécions
tous, était tout à fait à l'aise avec. Ça avait été discuté avec lui, à
l'époque. Il pourra me contredire si vous avez des doutes. Mais ça lui avait
été présenté, là, comme un scénario. Donc, c'est un groupe un petit peu plus
restreint qui se voulait plus agile parce que l'expertise de son groupe était
aussi représentée dans l'expertise d'autres groupes qui étaient autour de la
table.
Mme Ghazal : Oui. Puis
les gens qui sont autour de la table, je n'ai pas la liste à jour, mais je suis
certaine que c'est toutes des personnes qui sont expertes, qui connaissent le
sujet, puis ça, c'est... puis, quand je pose la question, je ne suis pas en
train d'enlever aucunement rien aux personnes qui sont sur ce comité-là puisque
vous me dites que même le Conseil québécois des entreprises adaptées l'est, et
d'autres, notamment ceux que j'ai nommés.
Mais donc, écoutez, moi, ce que je ne
trouve pas rassurant, c'est le fait qu'on ne mette pas, dans la loi, ce
principe, mais que le ministre nous dit : Oui, il est quand même dans la
loi par l'économie circulaire. Je préfère qu'il l'assume totalement, qu'il
dise : Regarde, il n'est pas dans la loi parce qu'on ne veut pas avoir de
contraintes, qu'il l'est de façon très, très, très indirecte. Pourquoi ne pas
simplement le mentionner? Peut-être pas nécessairement en... si, par exemple,
il n'aime pas l'amendement qui est déposé... qui a été déposé par la députée de
Verdun, peut-être trouver une autre façon de dire qu'il faut en tenir compte.
Un peu comme quand on parle de l'économie circulaire, c'est écrit : En
tenant compte des principes qui forment la base de l'économie circulaire. Si, quelque
part, on pouvait dire : En tenant compte des impacts sociaux ou en tenant
compte de l'économie sociale, etc., il y aurait... moi, je...
Mme Ghazal : ...peut-être
trouver une autre façon de dire qu'il faut en tenir compte, un peu comme quand
on parle de l'économie circulaire, c'est écrit «en tenant compte des principes
qui forment la base de l'économie circulaire». Si, quelque part, on pouvait
dire : en tenant compte des impacts sociaux ou en tenant compte de
l'économie sociale, etc., il y aurait... moi, je suis certaine, là, autour de
la table, ici, il y aurait une grande ouverture à ce que ce principe-là soit
aussi écrit. Parce que dans les intentions, moi, je suis convaincue puis je
crois le ministre sincère et les gens qui travaillent autour de lui quand ils
disent qu'il faut... et on veut qu'il y ait une place pour l'économie sociale,
parce que c'est important. Ils font un travail pas uniquement parce qu'on est
gentils puis on fait de la charité, parce qu'ils font un travail qui est essentiel
et qui est important de toute façon, même pour des raisons d'intérêts, là, tu
sais. Mais ça serait bien que ça soit écrit parce qu'on ne sait pas l'avenir
sera fait de quoi. Donc, si l'intention est là, pourquoi ne pas l'écrire sous
un autre format, un amendement du ministre? Et d'ailleurs, je veux préciser que
j'ai déposé un amendement, c'est le seul que j'ai fait, j'ai déposé un amendement
qui va venir à l'article 6. Donc, je... le ministre nous demandait notre collaboration
et j'y réponds.
La Présidente (Mme
Grondin) : ...Mme la députée. M. le député de Jonquière...
M. Gaudreault : Oui...
La Présidente (Mme
Grondin) : Souhaitez-vous, M. le ministre, répondre ou...
M. Charette : ...
M. Gaudreault : Ah non, mais
on peut suspendre deux secondes, là. Je ne parlerai pas s'il n'est pas là, là.
On va suspendre quelques secondes, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) : On va suspendre.
(Suspension de la séance à 16 h 16)
(Reprise à 16 h 17)
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, nous reprenons nos travaux. M. le député de Jonquière,
vous souhaitiez intervenir sur l'amendement déposé par la députée de Verdun.
M. Gaudreault : Oui. Bien,
moi, je suis favorable aussi à cet amendement déposé par la députée de Verdun.
Là, je veux dire, je vais réutiliser les mêmes arguments qu'hier, mais dans un
autre sens, de la manière suivante : c'est que le premier alinéa du paragraphe 53.30.1
se termine en disant : «peut notamment». Bon. Puis là la députée de Verdun
ajoute un septième paragraphe pour dire...
M. Gaudreault : …mais dans un
autre sens, de la manière suivante : c'est que le premier alinéa du
paragraphe 53.30.1 se termine en disant : «peut, notamment». Bon.
Puis là, la députée de Verdun ajoute un septième paragraphe pour dire :
«Peut, notamment, prévoir des critères devant être pris en considération lors
de l'adjudication des contrats pour le tri et le conditionnement des matières,
notamment, les impacts sociaux du fournisseur de service.» Alors, ce n'est pas
très, très, très engageant, pour le ministre, mais au moins, ça envoie un
signal important pour dire : Bien, dans les règlements qu'on va prévoir
pour élaborer, mettre en oeuvre, soutenir financièrement un système de collecte
sélective et de matières résiduelles, bien on va prévoir, entre autres, des
critères qui doivent être pris en compte pour, notamment, les impacts sociaux
du fournisseur de service. Je pense que c'est très important, dans ce contexte
d'économie circulaire, dans ce contexte de réforme massive de la collecte
sélective et des matières résiduelles, d'en tenir compte.
Puis, je voudrais rappeler au ministre le
mémoire que nous avons reçu pour le projet de loi n° 65 du CQEA, qui est
le Conseil québécois des entreprises adaptées, qui dit, comme recommandation, à
la page 13 : «Nous considérons que la modernisation de la collecte
sélective et de la consigne constitue une occasion unique de déployer un
important réseau d'entreprises d'économie sociale qui, en plus de pouvoir
assurer efficacement la gestion des matières résiduelles, pourrait favoriser
l'inclusion sociale et générer d'importants impacts sociaux dans les
communautés. Nous recommandons que le projet de loi annonce clairement
l'intention du législateur de favoriser ce modèle.» Alors, «annoncer clairement
l'intention du législateur de favoriser ce modèle», c'est le Conseil québécois
des entreprises adaptées qui nous le dit. Je pense que d'accepter le projet…
l'amendement de la députée de Verdun répondrait, au moins, à ce... cette
demande des entreprises, qui sont, fortement, impliquées. Je veux dire, oui, il
y a toutes sortes d'entreprises, oui, il y a toutes sortes d'intervenants, mais
les entreprises d'économie sociale, les entreprises adaptées, s'il y en a qui
sont fortement impliquées dans la… en matière de consigne et de collecte
sélective, bien c'est bien elles. J'en ai une, moi, dans ma propre
circonscription, qui s'appelle la Maison de quartier de Jonquière, qui est en…
à la veille de… est en train de compléter son déménagement dans un autre
immeuble. C'est ce qu'ils font, tu sais, ils font de la récupération, de la
valorisation, du réemploi, du recyclage et ils aident beaucoup des gens qui ont
de la difficulté à l'intégration à l'emploi.
• (16 h 20) •
Alors, c'est, exactement, vers ça qu'il
faut aller, Mme la Présidente. Et justement, on m'indique que le nouveau
plan d'action du gouvernement, en économie sociale, prévoit le développement
des secteurs stratégiques et la gestion des matières résiduelles. Donc, la
moindre des…
M. Gaudreault : ...alors, c'est
exactement vers ça qu'il faut aller, Mme la Présidente. Et, justement, on
m'indique que le nouveau Plan d'action du gouvernement en économie sociale
prévoit le développement des secteurs stratégiques et la gestion des matières
résiduelles. Donc, la moindre des choses, c'est que la loi qu'on est en train
d'étudier s'y adapte. Si le plan d'action en matière d'économie sociale fait une
place aux entreprises qui s'occupent de consigne et de collecte sélective,
bien, il faudrait au moins que ça se traduise dans la loi sur ce sujet-là,
c'est la moindre des choses.
Alors, Mme la Présidente, moi, je suis un
tenant mordicus aux entreprises d'économie sociale. C'est moi qui ai fait adopter,
comme ministre, la loi-cadre sur l'économie sociale. Je sais à quel point les
entreprises d'économie sociale sont fortement impliquées dans la consigne, dans
la collecte sélective, dans les 3RV-E, alors il faut absolument les nommer à
quelque part. Il faut absolument montrer une sensibilité, au moins, à cette
entreprise-là, autrement que de dire : Ah, bien, ça va être éventuellement
dans notre règlement, faites-nous confiance.
Oui, oui, moi, je fais confiance puis je
présume de la bonne foi, forcément, du gouvernement et des ministres, mais
au-delà, de ça, il faut que ça apparaisse dans la législation. Alors, moi, je
souhaite que ça ne soit pas juste à travers des voeux. Je souhaite que ça ne
soit pas juste à travers des paroles qui disent : Ah oui, on a consulté,
ils sont bien contents. Ah oui, tel organisme est bien heureux. Oui, moi, je
veux bien, là, mais il faut que ça apparaisse dans la loi.
Donc, dans ce sens-là, l'amendement
proposé par la députée de Verdun, nous allons l'appuyer de ce côté-ci.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le député. M. le ministre.
M. Charette : Rapidement,
parce que le temps file, comme je mentionnais tout à l'heure, ce n'est pas sur
le fond que l'amendement pose problème, même au niveau du libellé. Lorsqu'on
parle de fournisseur de services, on a beaucoup d'entreprises d'économie
sociale qui ne se qualifient pas ou qui ne correspondent pas au titre de
fournisseur de services, mais qui peuvent être incluses dans la chaîne.
Moi, ce que je vais proposer aux
collègues, en fait, des différentes formations politiques, on est à quelques
instants... puis on pourra peut-être même ajourner un petit peu plus tôt, mais
demain — on est quel jour aujourd'hui? — non, demain, on ne
se voit pas, malheureusement, mais lors de la prochaine séance, je pourrai vous
revenir avec un amendement. Et déjà je vous laisse entrevoir quelle forme il
pourrait prendre. Ça nous obligerait de retourner de nouveau à
l'article 3, Mme la Présidente, on l'aime, l'article 3, avec le
consentement des collègues, naturellement. Mais je vous donne une idée...
M. Charette : ...je pourrai
vous revenir avec un amendement et déjà, je vous laisse entrevoir quelle forme
il pourrait prendre. Ça nous obligerait de retourner de nouveau à l'article 3, Mme
la Présidente, on l'aime, l'article 3, avec le consentement des collègues, naturellement,
mais je vous donne une idée, là. Je ne dis pas que le libellé serait tel quel,
je vous donne une idée de ce à quoi ça fait référence. On aa discuté d'économie
circulaire puis on se souvient du débat, et ce, bon, en tenant compte des
principes qui forment la base de l'économie circulaire. Et là, on pourrait
ajouter quelque chose qui prendrait la forme de ceci : «...et de l'économie
sociale, au sens de la Loi sur l'économie sociale, dont faisait référence, à
juste titre, le collègue de Jonquière.
Alors, je ne dis pas que c'est le libellé
exact, mais ça pourrait ressembler à ça. Et comme je disais à la collègue de Verdun,
il y a un enjeu au niveau du libellé. Donc, laissons-nous sur cette base, ou
cette possibilité-là, et on pourrait vous revenir à la prochaine séance avec un
amendement en bonne et due forme.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, est-ce que vous souhaitez qu'on suspende...
qu'on ajourne les travaux? On laisse en suspens cet amendement? On ne vote pas
dessus? On attend?
Donc, parfait. Donc, compte tenu de
l'heure, la commission ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 16 h 26)