(Huit heures vingt-six minutes)
M.
Tanguay
:Alors, bon matin, tout le monde. Je suis fier et
heureux ce matin d'être accompagné de ma collègue Désirée McGraw, qui est
notre, évidemment, collègue de Notre-Dame-de-Grâce et porte-parole de
l'opposition officielle en matière d'environnement, de lutte aux changements
climatiques, parcs et faune. On vient vous parler ce matin du triste bilan, du
piètre bilan de performance de la Coalition avenir Québec, le gouvernement de
François Legault, en matière environnementale. Et Désirée aura l'occasion de
préciser certains éléments, où on voit que pour atteindre notre cible... bien,
la cible... Nous, notre cible, les libéraux, c'est 45 % de réduction de
GES d'ici 2030. Pour la CAQ, un peu moins ambitieux 37,5 % de réduction.
Bien, on voit que ça, ça n'a pas de plan, ça n'a pas de véritable attache quant
à des moyens qui nous permettraient raisonnablement de dire : Bien,
collectivement, on va être capable en 2030, selon le plan caquiste, d'atteindre
nos objectifs. On ne les atteindra pas parti comme c'est là. Puis je vais
laisser ma collègue Désirée vous donner quelques détails additionnels.
Mme
McGraw : Merci, M. le chef. Alors, bon matin.
On sait tout le monde que la COP15 se déroule présentement à Montréal. Et
j'étais à la cérémonie d'ouverture mardi dernier et j'y retourne cet après-midi
et j'y participerai activement d'ici sa conclusion. Je voudrais aussi dire, à
mon niveau personnel, pour moi, c'est très... c'est vraiment spécial parce que
j'étais à la toute première COP. J'étais au Sommet de la Terre à Rio en 1992 en
tant que jeune ambassadrice mondiale. Alors, 30 ans plus tard, je suis
tout ça en tant que membre officiel de la délégation québécoise et j'en suis
très fière.
Alors,
il s'agit, comme on sait, d'un rassemblement international de grande envergure,
et les yeux du monde entier sont tournés vers le Québec, espérant un moment
charnière pour la biodiversité. On s'attend vraiment à ce que Montréal soit
pour la biodiversité, ce que Paris a été pour le climat. Alors, le Québec
dispose d'une tribune exceptionnelle pour exercer son leadership
environnemental. Malgré des annonces qui sont plus que bienvenues en matière
d'aires protégées, le gouvernement du Québec a encore beaucoup à faire, de
passer de 17 % du territoire protégé à l'objectif onusien, c'est-à-dire de
30 % d'ici 2030. Alors, dans le contexte de la COP15 et à la suite de la
COP27, on se doit de montrer l'exemple.
Alors,
notre but en tant qu'opposition officielle est que le gouvernement rende
publique une liste des aires qu'il compte protéger d'ici 2030. Lesquelles
va-t-il prioriser? Alors, nous lançons deux défis au gouvernement dans ce
contexte de double crise, c'est-à-dire la crise climatique, mais aussi la crise
de la biodiversité, de la nature. Premièrement, que leurs engagements soient à
la hauteur de ce que la science dit, et, deuxièmement, que les engagements
soient concrétisés par des plans d'action détaillés qui comprend notamment des
échéanciers.
M.
Denis (Maxime) :
Mme McGraw, j'entendais ce matin des experts en France qui
commentait la COP15, qui disaient : Bien, de toute façon 30 %, ce
n'est pas assez. Donc, oui, respecter les cibles, mais pourquoi on ne pourrait
pas aller encore plus loin?
Mme
McGraw : Bien, justement, on s'entend que
30 %, c'est vraiment un minimum, surtout pour un grand territoire comme le
Québec. Alors, si le gouvernement suivait les experts qui réclament haut et
fort la protection du territoire partout au Québec, aussi les milieux urbains,
l'objectif serait déjà atteint. Alors, la réalité, c'est que le gouvernement
prend son temps parce que ce n'est clairement pas une vraie priorité.
M.
Pilon-Larose (Hugo) :
M. Tanguay, l'approche client en santé, envoyer une facture aux
Québécois. Vous en pensez quoi?
M. Tanguay
: Je pense qu'au moment où les urgences débordent, que les
Québécoises et Québécois attendent des douzaines, quinzaines, vingtaines d'heures
aux urgences, que, partout dans le réseau, les professionnels de la santé sont
sous pression, je pense qu'il serait bien avisé de mettre cette énergie-là à
servir les patients, à offrir le service. Donc, je n'en ferais pas une
priorité, clairement pas.
M. Pilon-Larose (Hugo) : ...sur
le fonds, de savoir, là, vous ne vous êtes pas opposé sur le fonds de savoir le
coût réel pour transmettre l'information aussi.
M. Tanguay
: Sur le principe,
je vous dirais qu'on n'est pas opposé à ça, sur le principe, pas du tout. Mais
ce n'est pas une priorité pour l'instant, ça pète de partout en santé.
M. Lacroix (Louis) : Mais c'est
une idée qui avait été amenée, entre autres, par Gaétan Barrette, là. Dans le
dernier mandat, lui, il avait dit : Il faut le savoir.
M. Tanguay
: C'est ça.
Pas opposés sur le principe, évidemment pas, mais ce n'est pas une priorité.
Écoutez, l'énergie qui va être mise là-dedans, j'aimerais mieux qu'on le mette
à servir, en première ligne, les patients qui attendent après le service. Puis
vous le voyez, là, ça pète de partout en santé.
M. Laberge (Thomas) : Mais ne
pensez-vous pas que de savoir le coût réel des soins permettrait justement,
peut-être, de mieux servir les patients?
M. Tanguay
: Non, je ne
vois pas en quoi. Je pense que ce qui permettrait de mieux servir les patients,
ce serait, d'abord et avant tout, notamment, d'adopter le projet de loi qui a
été déposé par mon collègue de Pontiac, qui vise à mettre en place les projets
ratios. Ça fait quatre ans qu'on le demande. Ce qui aiderait, là, à mieux
servir les Québécoises et Québécois, ce serait des infirmières qui auraient une
charge de travail humaine, pour ce qui est du nombre de patients puis pour ce
qui est des horaires, temps supplémentaire obligatoire. Ça, ça démobilise. Les
infirmières, les préposés se démobilisent, quittent beaucoup le réseau, tombent
malades. On parle de santé mentale, également d'enjeux. Puis, au niveau du
recrutement, on repassera.
M. Denis (Maxime) : M. Tanguay,
sur les toasts, le beigne, la pizza, qu'est-ce qu'on fait avec ça?
M. Tanguay
: Bien,
hier, le ministre Dubé, dans la cinquième année du mandat caquiste, le ministre
Dubé a dit une chose qui est quand même majeure, il a dit : On a un
problème de culture au ministère de la Santé. Là, tu dis : O.K. C'est leur
cinquième année, il dit qu'il y a un problème de culture. Puis, ultimement, là,
on peut bien prendre ça en dérision : Ah! C'est des toasts, beignes, café,
bacon, mais c'est lui qui est le ministre responsable. Alors, dans la cinquième
année, ce n'est pas normal que le gouvernement caquiste dise : Bien, on
vient de réaliser à matin qu'il y a un problème de culture. Puis ça, c'est
juste symptomatique, là, mais comment ça qu'ils ne l'ont pas réalisé avant?
Puis comment peut-il... S'il n'est pas capable de régler... On m'a toujours dit :
Si tu n'es pas capable de régler les petites affaires, tu ne régleras pas les
grandes.
Mme Plante (Caroline) : ...il
n'a pas le contrôle de son ministère. Si on revient à vos questions en Chambre,
hier, là, c'est ça que ça suggérait.
M. Tanguay
: Écoutez,
les Québécoises et Québécois qui attendent des 15 puis des 20 heures, là,
je pense qu'ils voient bien qu'il n'a pas le contrôle de son ministère. Quand
il dit que le ministère, il y a un problème de culture, son ministère, c'est
comme s'il se séparait de son ministère. C'est lui qui est à la tête du
ministère, c'est lui qui en est responsable. Ils doivent connaître les rouages,
les fins rouages du ministère. Là, il dit : Il y a un problème de culture.
Je veux bien croire, puis ça, je le donne à M. Dubé, il essaie, il essaie,
il essaie, mais quand M. Legault dit : Aille, vous nous jugerez sur
les résultats, les résultats sont catastrophiques.
Mme Plante (Caroline) : Juste
pour revenir sur la question aussi de votre députée Caron. Vous n'avez pas
confiance en Mme Bélanger pour traiter de la maltraitance envers les aînés?
M. Tanguay
: Bien,
écoutez, je pense que le parcours de la ministre, lorsqu'elle était au CIUSSS,
je pense qu'il y a des questions qui se posent. Qu'en est-il, surtout quand
elle dit : Bien, moi, à présent que je suis ministre, c'est comme si elle
apportait son style d'administratrice à la tête du ministère. Je pense que c'est
pertinent, tout à fait pertinent de questionner : Mais quand vous étiez
là, au CISSS, comment ça s'est passé? Parce qu'il en va de la capacité puis de
la crédibilité. Et les réponses sont importantes, puis on jugera, là aussi, aux
résultats.
M. Bellerose (Patrick) : ...est-ce
que M. Fitzgibbon doit s'expliquer sur ses parties de chasse?
M. Tanguay
: Excusez-moi.
M. Bellerose (Patrick) : Est-ce
que M. Fitzgibbon doit s'expliquer sur sa partie de chasse sur une île
privée avec des gens d'affaires qui pourraient avoir reçu des subventions de l'État?
M. Tanguay
: Il y a
quelques minutes, nous avons transmis à la Commissaire à l'éthique, Me Ariane
Mignolet, une demande d'enquête qui a été signée par mon collègue leader Monsef
Derraji. Alors, on demande formellement à la Commissaire à l'éthique de se
saisir du dossier, d'aller poser toutes les questions et de faire enquête.
M. Bellerose (Patrick) : En quoi,
c'est problématique?
M. Tanguay
: Problématique,
parce que quand on parle de situation où un élu se place en conflit d'intérêts,
il s'agit là d'un contexte où des questions doivent être posées... ou apparence
de conflit d'intérêts, apparence de conflit d'intérêts. Je ne suis pas en train
de dire qu'il y a conflit d'intérêts, je suis en train de dire qu'il y a des
questions à se poser sur une apparence de conflit d'intérêts. Et, en ce
sens-là, on retrouve la même désinvolture du ministre que l'on connaît depuis
ces dernières années. Quand son attaché de presse, entre autres, répond à un de
vos collègues, bien... on aimerait ça lui poser des questions sur la partie de
chasse, bien, à ce moment-là, qu'il dit qu'il va donner suite dans la mesure où
vous avez des questions sur la chasse et pêche, au Québec, ça démontre un peu
tout le sérieux avec lequel ils prennent les questions d'éthique.
M. Bellerose (Patrick) : ...le
point sur les i. L'apparence du conflit d'intérêts que vous voyez, là...
M. Tanguay
: Bien,
l'apparence de conflit d'intérêts... et, encore une fois, ça doit être
questionné. Je ne suis pas en train de l'affirmer, c'est la commissaire à
l'éthique qui va nous le dire. Mais des questions doivent être posées. Lorsque
vous vous faites inviter, lorsque vous êtes... donc vous profitez... Vous
savez, les députés, là, doivent déclarer tout don de 200 $ ou plus. C'est
une règle. On doit réclamer. Alors, est-ce qu'il a... Et puis ça, que ce soit
un don en argent ou un don avec un bien, c'est également un service, c'est
également un voyage, c'est... Alors, la question doit être posée : Qui a
payé pour ça? Puis, si c'est au-dessus de 200 $, vous avez l'obligation de
le déclarer, puis il y a un registre public là-dessus.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Un
mot sur les maisons des aînés. Est-ce que ça vous inquiète de voir que,
justement, leur déploiement pourrait... et le nombre de postes qu'on doit
ouvrir, là, pour les faire fonctionner pourraient siphonner les CHSLD?
M. Tanguay
: Écoutez,
ça fait des années qu'on le dit. Depuis le... On disait que c'est... Les
maisons des aînés, bravo pour celles et ceux qui vont pouvoir bénéficier d'une
place, parce que, semble-t-il, ce sera des maisons tout à fait nouvelles, avec
de l'espace, de l'éclairage, et ainsi de suite. Mais première question :
Allez-vous avoir du monde pour travailler à l'intérieur de ces maisons des
aînés là? Mais deuxième des choses, ça coûte des centaines de millions de
dollars, les maisons des aînés.
Puis ça, il faut comparer ça aux
maternelles quatre ans. Quand tu dis : On a déjà un réseau de CPE pour les
services de garde, on a déjà un réseau de CHSLD qui manque de ressources
humaines, qui manque de préposés aux bénéficiaires, qui manque de fonds,
lorsque vous décidez de bâtir à côté des maisons, oui, excessivement
performantes, mais très coûteuses... Écoutez, la statistique, j'y vais de
mémoire, il y a 4 731 aînés
qui sont en attente d'une place en CHSLD. On ne voit pas le bout où ils
créeraient 4 761 places
en maison des aînés. Alors, il y a une question. Et là-dessus, il y a 18 000 aînés qui attendent
des services, des soins à domicile. Ça, c'est urgent. C'est aujourd'hui.
Mon point, à votre question :
Effectivement, on pense qu'à court et moyen terme, ça vient cannibaliser le
nombre d'employés, d'infirmières, de préposés qui pourraient offrir le service
aujourd'hui, aujourd'hui, à un plus grand nombre, question d'efficacité, de
coûts et de ressources humaines.
M. Bolduc (Pierre-Alexandre) : Sur
la mise à jour économique, vous connaissez bien le cadre financier de la CAQ.
Avec la hausse du taux directeur d'hier, qu'est-ce que ça vient changer?
Qu'est-ce que vous feriez de plus dans ce contexte-là? Est-ce que ça change
quelque chose aux propositions que vous avez faites au cours des dernières
semaines?
M. Tanguay
: Bien, la
hausse du taux directeur, là... Je vais vous répondre sur deux angles. Oui,
ça... ce que l'on a déjà proposé, notamment l'accès au logement. Vous allez
dire : Oui, mais, quand tu es en logement, en loyer, tu n'as pas d'impact
de la hausse d'un taux de prêt hypothécaire. Vous allez subir cette hausse-là
dans vos loyers. On le voit. Les loyers à Montréal, ce n'est pas 500 $ par
mois, ça augmente, ça augmente. Les propriétaires transfèrent le coût. Pour les
familles qui ont une maison, qui ont un taux hypothécaire ouvert, évidemment,
il y a une hausse qui se fait là-dessus.
Nous, ce qu'on leur proposait puis ce que
la CAQ n'a pas récupéré, pour... je vais vous donner ce seul exemple-là. Pour
les revenus les plus modestes, le fait de dire : On va enlever la TVQ, qui
est près de 10 %, sur des produits essentiels... Ça, c'est un autre
élément. Le crédit d'impôt solidarité... le crédit solidarité, pardon, de
l'augmenter également. Ça, c'est une autre mesure.
Alors, le 4,25 % du taux directeur,
cette hausse-là, c'est un indicateur qui... Je veux dire, ça ne diminue pas la
hausse du coût de la vie, ça continue à augmenter. Puis, le gouvernement, là...
on va aujourd'hui avoir une mise à jour économique, on réitère nos demandes. Il
serait bien avisé de faire ça. Le 400 $, 600 $, il est déjà dépensé, ça
fait longtemps.
Mme Morin-Martel (Florence) : Au
sujet du bras de fer entre la juge en chef et le ministre Jolin-Barrette,
est-ce que le ministre doit accepter l'offre de conciliation de la bâtonnière
du Québec pour trouver un terrain d'entente, là, avec Mme Rondeau?
M. Tanguay
: S'il la
refuse, il a l'obligation de nous dire qu'est-ce qu'il va faire. S'il la
refuse, il a l'obligation, comme ministre de la Justice... Puis je comprends,
là, je comprends qu'il faut être deux pour parler. Puis je comprends que, des
deux côtés, là, il semble y avoir de la difficulté à se parler. Bon. Une fois
que j'ai dit ça, le ministre de la Justice a une responsabilité de faire
fonctionner le réseau de la justice puis les palais de justice puis de
collaborer.
Alors, si ça prend une... Moi, je pense
que ça serait bienvenu. Je pense qu'il faut s'asseoir, il faut qu'ils se
parlent, puis c'est comme ça qu'ils vont être capables de se comprendre. Alors,
je pense qu'avant de rejeter ça du revers de la main, ou s'il le fait,
j'aimerais ça savoir qu'est-ce qu'il va faire, là. Parce que, pendant ce
temps-là, les Québécoises, Québécois se cognent le nez sur la porte, puis il y
a des procès, notamment de violences sexuelles, qui sont remis, qui sont
retardés, des témoins qui prennent tout leur courage à deux mains pour aller
témoigner puis qui disent : Bien, encore une fois, ça ne sera pas ce matin.
Ça n'a pas de bon sens. Alors, à un moment donné, il faut que le ministre pile
un peu sur son orgueil puis, s'il y a une voie de passage, bien, qu'il
l'emprunte.
M. Bellerose (Patrick) : Mme McGraw,
l'été dernier, vous avez signé une lettre ouverte dans le Suburban, qui disait :
Le Parti libéral va retirer les clauses qui nuisent à l'accès des anglophones
au réseau de la santé...
Mme McGraw : On avait dit que,
si on était élu... ça faisait partie de la campagne électorale.
M. Bellerose (Patrick) : ...limite
l'accès des anglophones au réseau de la santé parce que, selon le projet de loi,
selon le Collège des médecins, ce n'est pas le cas.
Mme McGraw : En tout cas,
selon... En tout cas, on va... je ne sais pas si on rentre dans tout ça. Tout
ça pour dire que... je veux juste mettre au clair que...
M. Bellerose (Patrick) : ...je
vous demande, c'est quoi, les clauses.
Mme McGraw : Oui, bien, on
va... Écoutez, je veux juste être claire que... C'est sûr que je suis anglophone,
mais je veux vraiment vous rassurer, je ne suis vraiment pas une «angryphone»
du tout. Je suis vraiment francophile et même québecophile et Québécoise, donc
je veux juste mettre ça au clair. Et pour nous c'est vraiment de prendre des
mesures qui sont plutôt positives et inclusives, c'est-à-dire pour promouvoir
le français. Et 95 %... selon un sondage d'Angus Reid, les anglophones
disent que... les anglophones soutiennent la promotion et la protection de la
langue française, mais c'est comment s'y prendre...
M. Bellerose (Patrick) : ...je
vous demande juste quelles clauses sont à retirer.
Mme McGraw : C'est ça, on...
11
789
M. Tanguay : Je peux
vous donner un exemple. En matière de justice, qui vous oblige... lorsque vous
ne parlez pas suffisamment bien le français, qui vous oblige à avoir des
procédures en français, donc, traduction officielle, ça vient limiter l'accès à
la justice.
M. Bellerose
(Patrick) :
...
M. Tanguay
: Pardon?
M.
Bellerose (Patrick) : ...réseau de la santé.
M. Tanguay
: Ah! le
réseau de la santé. Bien, le réseau de la santé... C'est important de voir
aussi que de façon globale, je vous donne un exemple, les nouveaux arrivants
aussi qui ne parlent pas le français, qui peuvent parler l'anglais, par
exemple, et qui, soit dit en passant, n'ont pas accès aux services de
francisation... Je vous répète une statistique, hein, dans la capitale
nationale, si vous êtes nouvel arrivant, vous parlez uniquement l'anglais, que
vous voulez un cours de francisation, ça va vous prendre trois mois pour avoir
le premier cours. Une fois que j'ai dit ça et qu'on dit que les nouveaux
arrivants, après six mois, bien là, ça va être en français, comme disait Lucien
Bouchard, ce qu'on veut, c'est un examen médical, ce n'est pas un examen
linguistique. Alors, en ce sens-là, ajoutez à cela la clause nonobstant en
disant : Il n'y aura pas de débat sur... ou de réévaluation en matière de
charte québécoise et canadienne, bien, ça, ça vient limiter les droits.
M. Bellerose (Patrick) : ...servis
en anglais, donc ça ne s'applique pas dans ce cas-ci.
M. Tanguay
: Bien, la
règle du six mois pour les nouveaux arrivants qui parlent anglais, c'est une
règle qui vient limiter l'accès aux services.
M. Lacroix (Louis) : ...vous
est déjà arrivé de ne pas avoir accès à un service de santé parce que vous êtes
anglophone. Est-ce que c'est déjà arrivé dans votre...
Mme McGraw : Bien, écoutez,
moi, quand je me rends en public dans les institutions, je parle en français.
Donc, pour moi... Évidemment...
M. Lacroix (Louis) : Ça ne
vous est jamais arrivé de ne pas avoir un service parce que vous êtes
anglophone.
Mme McGraw : Bien, je sais
que, pour ma mère, que je l'accompagne, elle a eu des difficultés. Donc, je
l'accompagne. Donc, voilà.
M. Lacroix (Louis) : Comme
quoi, comme quelle difficulté?
Mme McGraw : En tout cas...
M. Tanguay
: ...
Mme McGraw : Pardon?
M. Tanguay
: C'est
peut-être personnel.
Mme McGraw : C'est peut-être
personnel, mais dans un hôpital... donc... donc, non, non, c'est ça, juste dans
un hôpital pour avoir des tests, on n'a pas pu lui parler en anglais, et c'est
pour ça que j'étais avec elle, pour s'assurer que tout le monde se comprenait.
Donc, c'est ça.
Mais, écoutez, je pense qu'il faut prendre
une approche inclusive, que, quand les gens se sentent confiants et ils ont un
sentiment d'appartenance, c'est comme ça qu'on apprend. Les gens n'apprennent
pas lorsqu'ils se sentent divisés. Donc, c'est vraiment pour... des
approches... une approche plutôt inclusive. Et, voilà, donc.
M. Denis (Maxime) : Sur
Céline…
M. Tanguay
: Ah bien,
c'est triste. Honnêtement... oui, oui, de façon sérieuse. Bien, on va lui
souhaiter la meilleure des chances, prompt rétablissement. Voilà.
Mme Greig (Kelly) :
Mr. Tanguay, if we can ask you in
English...
M. Tanguay
: Sure.
Mme Greig (Kelly) :
...on the request for an ethics
investigation. If you could summarize what exactly has been done. You mentioned
the ethics investigation...
M. Tanguay
: Absolutely.
Mme Greig (Kelly) :
…and what the issue is in your eyes.
M. Tanguay
: The issue is that every MNA has to declare any gift, which is… the
value of such gifts, which is over $200. So, in that case of that trip where the
Minister Fitzgibbon… where was Mr. Fitzgibbon, the question is… very
technically is : What's the value? Was this a gift? And of course, most
probably, it's over and above the $200. So, we asked formally the Commissaire à
l'éthique to open a file and to ask all the questions to Mr. Fitzgibbon
and to see if he respected the code of ethics.
Mme Greig (Kelly) : And was that request made today?
M. Tanguay
: This morning.
Mme Greig (Kelly) : This morning.
M. Tanguay
: A couple of minutes ago.
Mme Mignacca (Franca
G.) : Mr. Tanguay, we're expecting to get
the economic update later today. Can you repeat what you would like to see…
M. Tanguay
: We would love to see more tangible proposals being put in place.
For instance, we want to set aside the «taxe de vente du Québec» on goods that
are still taxed by the TVQ. The TVQ is 10%, nearly 10%. So, on essential goods,
for instance, soap, a toothbrush, still, you have to pay nearly 10% tax on
this. So, this is an example where we're asking the Government to put this in place very rapidly in order to give breathing space
to all Quebeckers.
Mme Mignacca (Franca
G.) : And in terms of the inflation rate going
up yesterday, what do you think would help at this point for…
M. Tanguay
: I think that adding all these measures will help Quebeckers to put
aside a certain amount of money in order to pay the bills that they must deal
with. So, you have to buy food, which is always increasing, you have to pay
rent. So, I think that adding all these measures will help Quebeckers to have a
necessary breathing space in order to see this coming.
Mme Mignacca (Franca
G.) : Just a clarification, when you say :
All these measures, though, are you referring to the sales tax…
M. Tanguay
: Sales tax, the «crédit d'impôt à la solidarité», we want it to be
increased as well, for instance, freeze the increase regarding the Hydro-Québec bills. This is a… And, a last
one, if you allow me, this $200 per year to every Quebecker of 70…
Une voix : …
11 789 M.
Tanguay: $2 000, you're right, $2 000
for every Quebecker of 70 years old and plus, non taxable. This is a measure
that we are putting forward and I think that's the right… that's the proper
time, and that's the proper thing to do right now for the Government to help Quebeckers. So, when
you're adding all these measures, I think that it will necessarily help.
Mme Greig (Kelly) : There's a chance Québec could go in a recession. Can Québec handle
that right now at the point that we're at?
M. Tanguay
: I think that it's a lot of questions that we need to ask the
Minister of Finance, and again, as we speak, the inflation rates are very, very
high, and we need to address all these issues that are facing Quebeckers. Merci
beaucoup.
(Fin à 8 h 48)