(Huit heures quarante-neuf minutes)
M. St-Pierre Plamondon : Bonjour,
tout le monde. Donc, aujourd'hui, mise à jour économique du gouvernement, dans
un contexte d'inflation et d'une nouvelle hausse du taux directeur de la Banque
du Canada, on est évidemment très inquiets, parce qu'on est vraiment... on
reconnaît, on voit tous la limite de l'approche où on fait un chèque. C'est, en
principe, le dernier chèque.
Or, on regarde pour 2023, ce qui nous
attend, les prix continuent à être beaucoup trop hauts. Il y a un taux
directeur qui vient d'être élevé. Donc, les familles auront de la difficulté à
payer leur hypothèque, payer leur épicerie et s'assurer que leur véhicule
fonctionne, mettre de l'essence pour ceux qui n'ont pas pu trouver un véhicule
électrique ou qui n'utilisent pas les transports en commun.
Donc, quoi faire dans ce contexte-là? On
réitère un certain nombre de mesures qui, à notre avis, seraient de bien
meilleures politiques publiques que d'envoyer un chèque à tout le monde, y
compris les familles qui n'en ont pas de besoin. Première chose, aller chercher
de l'argent là où certaines entreprises ont profité de manière inacceptable,
notamment les pétrolières. On réclame une taxe sur les surprofits des
pétrolières. C'est une idée qu'on a répétée à plusieurs reprises et qui est
maintenant confirmée par l'Union européenne, l'ONU, plusieurs pays qui
envisagent ou ont déjà commencé à taxer les surprofits des pétrolières. On
réitère, également, qu'il y a toujours 1 milliard de trop-perçus d'Hydro-Québec
qui n'ont pas été remboursés. Donc, ça, c'est deux sources, là, de deniers qui
pourraient aider certaines familles à rejoindre les deux bouts.
Ensuite, sur le plan des mesures pour
aider les familles qui en ont le plus besoin, on pense qu'on devrait cibler l'aide
aux familles qui ont moins de moyens financiers, notamment en doublant le
crédit d'impôt pour solidarité, de manière à ce qu'on ait un soutien plus fort
que ce qui est envisagé en ce moment.
Et évidemment, si on veut s'attaquer à la
question, à long terme, de la hausse des prix, il faut avoir de la concurrence,
et ça, c'est un problème grave. Au niveau de l'énergie, il n'y a aucune chance
que les pétrolières soient en concurrence, là. CAA vient de publier de nouveaux
chiffres qui sont encore pires au niveau du surprofit des pétrolières, mais c'est
vrai au niveau des épiceries. Donc, il va falloir avoir un bureau québécois de
protection du consommateur qui enquête et qui a les moyens de pénaliser ceux
qui trichent, les secteurs, notamment, de l'énergie, de l'alimentation, mais
également des télécommunications. Donc, se donner les moyens à long terme de
freiner des secteurs qui chargent beaucoup trop, et ce sont les familles
québécoises qui s'appauvrissent, malheureusement.
M. Bellerose (Patrick) : Hier,
vous avez fait une sortie assez forte contre le gouverneur de la Banque du
Canada, vous avez dit : C'est une politique monétaire qui va faire couler
la classe moyenne. À un moment donné… il va falloir que quelqu'un rende des
comptes à Ottawa. Est-ce que vous demandez la démission du gouverneur de la
Banque du Canada?
M. St-Pierre Plamondon : Non,
je n'ai pas demandé ça, mais c'est un dur constat à plusieurs égards.
Premièrement, au Québec, on va subir la hausse des taux, mais on n'a aucun
pouvoir. On peut en discuter ce matin, là, mais on n'y peut rien.
Maintenant se posent des questions
vraiment importantes. On a imprimé de la PCU, puis là ce n'est pas clair
combien de milliards on a donné en trop, là, mais c'est peut-être 20 quelques
milliards d'imprimés, de chèques imprimés en trop. Mais on a injecté de l'argent
dans l'économie à un moment où les gens ne pouvaient pas dépenser. Il ne faut
pas faire une très grosse enquête ou avoir des connaissances économiques très
pointues, là, pour comprendre qu'au terme de la pandémie il y avait beaucoup de
liquidités dans les comptes de banque.
Lorsqu'on interrogeait les banques, là, la
taille de la liquidité nous permettait d'anticiper le phénomène de l'inflation.
Les gouvernements ont voulu accélérer la relance économique en injectant des
fonds publics, et il y avait déjà une bulle immobilière, et tout indiquait que
cette bulle-là s'en allait dans des proportions dangereuses. Et on n'a rien
fait au niveau du taux directeur. On a dormi sur le taux directeur, alors que
toutes les conditions de l'inflation étaient réunies. On attend, on attend, on
attend. Donc, les gens qui veulent accéder à la propriété, et ils ont raison de
le faire, achètent à des prix astronomiques en fonction d'un taux variable qui
est très bas.
Et, tout d'un coup, en l'espace de
quelques mois, qu'est-ce que fait la Banque du Canada? Des hausses, après
hausses, après hausses. Et qui va se faire coincer dans tout ça? Bien, c'est
les honnêtes citoyens qui voulaient accéder à la propriété et qui sont victimes
de l'incompétence de la Banque du Canada, qui aurait dû agir au moment où la
bulle immobilière était là et où les conditions d'une inflation très forte
étaient réunies. Donc, ce n'est pas normal, et quelqu'un devra rendre des
comptes sur cette gestion irresponsable de l'inflation et du taux directeur.
M. Bellerose (Patrick) : Si
le gouverneur est incompétent, il y a un pas qui n'est pas difficile à faire,
de dire : Vous demandez qu'il soit démis de ses fonctions.
M. St-Pierre Plamondon : Je
commence, dans un premier temps, par demander des explications, demander des
comptes. Expliquez-nous pourquoi, si les conditions de l'inflation, en raison
de la PCU notamment, étaient réunies et que la bulle immobilière avait déjà
lieu, vous avez attendu si longtemps pour faire une légère hausse des taux et
pourquoi vous condensez toutes vos hausses en si peu de temps, de manière à ce
que des honnêtes citoyens, qui voulaient accéder à la propriété, se retrouvent
dans de graves problèmes financiers. C'est irresponsable.
M. Bellerose (Patrick) : …en
parallèle avec Pierre Poilievre, est-ce qu'il y a une différence importante
entre votre discours et celui de M. Poilievre?
M. St-Pierre Plamondon : Oui,
en général, il y a toujours une distinction importante, la distinction étant
que moi, je respecte les institutions et, dans les institutions, je demande des
comptes. Donc, il y a quelqu'un de responsable de cette politique monétaire
très préjudiciable à la classe moyenne. Cette personne-là va nous donner des
explications, tout simplement.
M. Denis (Maxime) : Sur M.
Fitzgibbon, avec l'enquête du bureau d'enquête, ce matin, est-ce qu'on est
encore en présence d'un possible conflit d'intérêts? Puis est-ce que c'est la
goutte de trop, cette fois-ci, ou est-ce qu'il s'en fout complètement, au
final?
M. St-Pierre Plamondon : Il
faut que je vous lise un extrait de cet article, ce matin, je n'en reviens
pas : «Si vous souhaitez une entrevue sur la chasse au faisan, nous sommes
disposés à nous entretenir avec un de vos chroniqueurs chasse et pêche.» Et ça,
ça vient de M. St-Amand, Mathieu St-Amant, l'attaché de presse de M.
Fitzgibbon.
C'est très, très difficile d'avoir
confiance en ce ministre et en ce gouvernement quand on démontre aussi peu de
respect pour les questions éthiques. Les deux questions qui se posent,
évidemment, c'est : Est-ce qu'il a payé pour aller sur cette île-là ou
est-ce que c'est un cadeau? Et qui a-t-il rencontré? Parce que je doute qu'il
se soit déguisé tout seul, en costume d'époque, pour chasser, tout seul, du
faisan, là. Qui rencontrait-il? Donc, évidemment que ça prend une enquête puis
des réponses à ce niveau-là.
Et moi, je ne comprends pas, parce que je
ne suis jamais invité à ces chasses au faisan là, personne ne m'a jamais
demandé de me déguiser avec un fusil d'époque. Je pense que le ministre
Fitzgibbon, là, il demande bien des choses à la population. Dernièrement, il
demandait de la sobriété énergétique, là, il faut tous sauver de l'électricité.
Moi, je lui demande de la sobriété éthique.
Ce n'est pas normal de toujours rappeler à
l'ordre un ministre qui, clairement, n'a pas d'égard, n'a pas de respect pour
les questions éthiques. Et ça veut dire qu'on se pose tous la question, quand
certaines aides du gouvernement sont distribuées à certaines entreprises qui
étaient sur l'île ou qui sont reliées à cette île-là, quand elles sont
distribuées, ces sommes-là, sur une base discrétionnaire, ce genre de rencontre
de chasse au faisan à l'européenne, en costume d'époque, est-ce que ça a un
lien ou pas?
M. Bolduc (Pierre-Alexandre) : Y-a-il
un niveau d'arrogance qui a été dépassé ou atteint, vous pensez, avec la
déclaration de l'attaché de presse?
M. St-Pierre Plamondon : Moi,
je pense que c'est l'indifférence vis-à-vis les questions éthiques et le
caractère très permissif du premier ministre François Legault. Parce que, là,
je ne sais pas on est à la combientième apparence de conflit d'intérêts ou
problème avec le Commissaire à l'éthique, en ce qui concerne M. Fitzgibbon, mais
jamais je n'ai entendu le premier ministre dire : On a des principes, puis,
les conflits d'intérêts, bien, on les prévient, puis on prend au sérieux. C'est
l'inverse, tu as un attaché de presse qui rit au visage des journalistes, en
disant : On fera une chronique chasse et pêche, ça ne nous intéresse pas.
M. Denis (Maxime) : Allez-vous
porter plainte… à la Commissaire à l'éthique?
M. Bérubé : Bon, je veux
compléter cette information-là. Dans le petit village de Sainte-Paule, au sud
de Matane, se tient, traditionnellement, une chasse au faisan. On n'y retrouve
aucun costume traditionnel, aucun millionnaire, mais c'est pour une bonne
cause, pour la communauté. J'invite le ministre à y participer. La question
qu'il faut se poser : S'il n'y avait pas tous ces millionnaires de
l'Estrie, hein, d'ailleurs, sous les libéraux, on appelait ça, la gang du lac
Memphrémagog, il y a des articles ont été écrits là-dessus, puis là il semble
que l'épicentre soit encore là, des lieux de villégiature, est-ce que le
ministre y serait allé? C'est la question qu'on va se poser.
Mais ce que je retiens, puis je souscris
totalement à ce que Paul dit, c'est un constat assez implacable : On n'est
pas du même monde, on n'est pas du même monde. Ces millionnaires, ces grands
propriétaires, dirigeants d'entreprises, je veux dire, c'est dur, après, de
faire la leçon puis de demander la sobriété aux gens quand c'est aussi
ostentatoire. Tu sais, ça rappelle un peu les images qu'on avait vues à Sagard
à un moment donné.
M. St-Pierre Plamondon : …
M.
Bérubé
: Ça rappelle
ça. Ceci étant dit, sur la citation de M. St-Amant, vous savez que j'ai une
excellente mémoire, et, en 2018, c'est le même attaché qui avait répondu dans
le cas d'un candidat qui avait dû se retirer à Saint-Jean. Je vous fais grâce,
là, de ce qu'il avait dit, mais il avait... Oui, M. Bellerose, vous avez une
bonne mémoire, vous aussi. Alors, c'est le même gars, je vous le confirme.
Alors, c'est son moment de célébrité, ce matin, à nouveau, mais la réponse en
dit beaucoup, mais on n'est pas du même monde. En tout cas, tu ne te fais pas
inviter là puis moi non plus, c'est ça que je retiens. Voilà.
Mme Plante (Caroline) : ...une
enquête, avez-vous...
M. St-Pierre Plamondon : Bien
là, je viens d'entendre que les libéraux ont déjà envoyé. Donc, nous, on avait
l'intention de le faire. Donc, on va juste, simplement, soutenir cette demande
d'enquête là. Et je m'attends à ce que tous les partis d'opposition soient
d'accord pour qu'on éclaircisse, à tout le moins. Est-ce qu'on a une infraction
au code d'éthique au niveau d'un cadeau qui excéderait 200 $? Est-ce qu'on
a également un problème de lobbyisme? Parce que, si des entreprises ont des
représentants sur cette île-là, et, comme par magie, ils obtiennent ensuite des
millions de dollars de contrats, il y a une infraction au niveau de la loi sur
le lobbyisme.
M. Bérubé : C'est l'île
fantastique.
M. Pilon-Larose (Hugo) : En
santé, est-ce que c'est arrogant aussi de vouloir envoyer des factures aux
Québécois, qui paient des impôts, pour leur dire : Regardez, vous coûtez
cher?
M. St-Pierre Plamondon : J'ai
juste... Je pense qu'on peut décider d'envoyer une facture pour faire réaliser
la valeur des services, mais j'ai beaucoup de difficultés à comprendre pourquoi,
en ce moment, alors qu'on est en rupture dans les urgences, on a des problèmes
de main-d'œuvre généralisés dans tout le système. Mon collègue Joël Arseneau a
publié une lettre, là, demandant à M. Dubé de prendre ses responsabilités avec
des politiques publiques structurantes, notamment mettre fin aux agences de
placement privées, changer les conditions de travail dans le réseau. Dans ce
contexte d'urgence, où il y a même une cellule de crise, dont on n'a jamais
réentendu parler par ailleurs, là, comment, dans ce contexte-là, tout d'un
coup, la priorité du gouvernement, c'est d'envoyer des factures fictives?
C'est un peu comme lorsqu'on parle de gaz
à effet de serre et de crise climatique et que le gouvernement détourne
complètement le sujet en ne parlant que de barrages, des barrages pour lesquels
on n'a aucune information. Et, de l'aveu de M. Fitzbiggon, on ne sait, en fait,
absolument pas où ces barrages-là seront construits. C'est comme une manière de
détourner le sujet, alors qu'il y a une situation, quand même très grave, qui
mérite que le ministre prenne ses responsabilités et mette de l'avant des
politiques publiques efficaces.
M. Laberge (Thomas) : Mais de
connaître le coût réel des soins de santé, au Québec, vous n'êtes pas contre ça
non plus? Il y a un peu ça derrière aussi.
M. St-Pierre Plamondon : On peut
le faire. Il n'y aura pas de problème généré par une initiative comme celle-là
où est-ce qu'on prend conscience des coûts réels. C'est simplement difficile de
comprendre pourquoi, en ce moment, alors qu'on est vraiment dans une situation
de crise, au point où il y a une cellule de crise, en principe, pour notre
système de santé. Comment, tout d'un coup, cette facture fictive là devient une
priorité? C'est très difficile à comprendre.
M. Bérubé : J'ai une
suggestion à faire, puis elle me brûle les lèvres. Si on veut envoyer une
facture puis on veut donner les vrais coûts, suggestion au ministre de la
Santé : les vrais coûts des maisons des aînés par porte, c'est toujours
vous qui avez à faire la recherche pour trouver ça. Alors, qu'il nous montre aussi
les vrais coûts que ça va coûter, par porte, par bâtiment, les maisons des
aînés. Ça aussi, tant qu'à faire l'exercice, là, rajoutons ça.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Sur
les maisons des aînés, justement, M. Bérubé ou M. St-Pierre, oui? Est-ce que ça
vous inquiète de voir que ces nouvelles maisons des aînés là pourraient
siphonner les travailleurs et les sortir des CHSLD?
M. St-Pierre Plamondon : Oui,
c'est inquiétant. Puis on revient à une discussion fondamentale sur les
priorités du gouvernement. Les maisons des aînés coûtent trop cher par unité.
On n'a pas planifié la main-d'oeuvre pour ces maisons des aînés là. Et qui ou
quel organisme va en souffrir? Bien, ce sont les CHSLD. Et on réitère que ce
n'est pas un investissement intelligent à moyen et long terme vis-à-vis les
besoins de soins à domicile, qui vont nous permettre de rejoindre plus de
personnes et qui vont coûter moins cher. Parce que les maisons des aînés, là,
lorsqu'on calcule la main-d'oeuvre, les coûts de cette bâtisse-là, les coûts
d'entretien également, ce n'est pas viable. Ça a été dit et redit, mais la CAQ,
un peu comme pour les maternelles quatre ans, a fait des promesses, qui,
peut-être, n'ont pas été assez réfléchies en amont, et là, bien, veut
absolument maintenir ces promesses-là. Mais ça nous amène dans des problèmes
comme ceux-là, à savoir que ce sont les CHSLD, ultimement, qui vont souffrir de
cette problématique.
Mme Morin-Martel (Florence) : Qu'est-ce
que vous pensez, là, de l'idée, aussi, de M. Dubé d'implanter un projet où
certains hôpitaux, là, recevraient un budget en fonction de leurs activités?
M. Bérubé : Pour les hôpitaux
régionaux, c'est une très mauvaise nouvelle, là, je peux vous l'expliquer. Le
financement par activités va favoriser les hôpitaux à fort volume. C'est un peu
ce que Gaétan Barrette souhaitait, à un moment donné, qu'il y ait de très gros
hôpitaux, en tout cas, c'est ma compréhension, hôpitaux régionaux. C'est-à-dire
qu'il y a une base historique qui doit demeurer, dans des petits hôpitaux, je
vais prendre le cas d'Amqui et de Matane, dans ma circonscription, ce qui fait
en sorte qu'ils soient capables de faire des accouchements, de faire des
opérations mineures, d'avoir des spécialistes qui viennent. Alors, des régions
comme celles-là, qui ont moins de population, vont être défavorisées. Ils vont
toujours devoir se rendre dans des plus gros centres.
Alors, moi, je plaide pour ces plus petits
hôpitaux, qui sont partout au Québec, y compris dans l'ensemble de la
députation de la CAQ. Je ne suis pas sûr que ça va bien passer. Parce que,
quand on fait le calcul, ça va favoriser, inexorablement, les centres
universitaires et les centres régionaux en santé.
Alors, c'est ma perception. Lorsqu'on
arrive avec ça, moi, je m'inquiète pour des plus petits hôpitaux. Il faut
couvrir le territoire québécois adéquatement, puis, quel que soit l'endroit où
on habite, on a le droit à des services accessibles et de qualité en santé.
M. St-Pierre Plamondon : Je
veux juste rajouter quelque chose, par contre. Ça fait plusieurs idées ou
propositions de politiques publiques que la CAQ lance comme ça et qui, à ma
connaissance, n'ont jamais été mentionnées durant la campagne électorale. C'est
vrai au niveau du français, c'est vrai au niveau de l'environnement, c'est vrai
au niveau de la santé. Et ça me fait poser la question suivante : À quoi
sert une campagne électorale si, au moment de se faire élire, on ne dit pas à
la population quelles sont nos intentions dans chacun de ces sujets-là?
Comment expliquer qu'à peine deux mois
après cette campagne-là la CAQ arrive, du jour au lendemain, avec plein de
propositions et d'idées qui n'ont jamais été mentionnées et pour lesquelles on
a peu ou pas d'information. Par exemple, les barrages, on n'a pas d'information.
Donc, je trouve ça un peu inquiétant, parce que l'élection c'est notre moment
de démocratie, puis il me semble qu'on a l'obligation, comme parti politique,
de mettre de l'avant, en toute honnêteté, ce qu'on pense faire. Et j'ai de la
misère à croire que là, ils ont fait un brainstorming, la semaine dernière, là,
puis que ce sont toutes des idées qu'ils ne connaissaient pas durant la
campagne.
Mme Morin-Martel (Florence) : J'aimerais
aussi vous entendre sur le bras de fer entre le ministre Jolin-Barrette puis la
juge en chef. Est-ce que le ministre doit accepter l'offre de conciliation de
la bâtonnière du Québec pour trouver un terrain d'entente?
M. St-Pierre Plamondon : C'est
une offre de médiation, c'est ça, de la bâtonnière?
Mme Morin-Martel (Florence) : ...
M. St-Pierre Plamondon : Moi,
je pense que n'importe quel forum de discussion doit être accepté par le
ministre. Ensuite, où est-ce que ça peut nous mener? Est-ce que ça peut faire
avancer les choses? Souhaitons-le, mais ce serait difficile de prendre une
posture d'absence de dialogue, là. Donc, on a intérêt à ce que ce dialogue-là
continue.
Le Modérateur : Dernière
question en français.
M. Denis (Maxime) : …
M. St-Pierre Plamondon : Pardon?
M. Denis (Maxime) : Sur
Céline Dion.
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
on est de tout cœur avec Céline. On espère qu'elle se rétablisse, mais on est
de tout cœur avec elle, c'est l'essentiel.
Mme Greig
(Kelly) :
On
the Fitzgibbon issue, what's your impression of how this is being, you know,
handled by the minister? Because this is not his first ethic investigation.
M. St-Pierre
Plamondon : No.
Mme Greig
(Kelly) : What's your impression of how he has
handled the past ones and now leading into the one that the liberals have just
asked for?
M. St-Pierre
Plamondon : Well, indeed, it's not his first
ethical rodeo. And the issue is that, every time, we have the feeling he's not
taking it seriously. So, this morning, a member of his staff says : You know
what? If you want interviews about hunting, well, send us your specialist in
hunting and fishing. It's a way of saying : We don't care, we don't care about
ethical issues and conflicts of interests, and it's not our first time.
And we need to also take
notice that the Premier does not seem to have a problem with that kind of
approach. I haven't seen François Legault come publicly and say : Enough with
this, there are rules, and I expect every single member of my government to
follow those rules, it's important. I've never heard that. So, it seems like
Fitzgibbon has a free ride, it's an open bar where he can do whatever he feels
is OK. And, if there are rules, it seems not to be an issue for the Government.
M. Spector
(Dan) : And what is the issue with him going hunting on this island
with, you know, wealthy people? What's the issue? What's the problem? How do
you describe it?
M. St-Pierre
Plamondon : There are many issues. The first
of all : is it a gift? So, are you invited on the island for free as a way
to start a business relationship? He's not a businessman, he's representing
public funds, the Government. Second, who is he meeting with on that island?
Because I don't expect him to be alone, in traditional outfit, hunting on his
own. So, who was he meeting and what connection is there between those meetings
and many contracts or help to certain companies in Québec? And those issues are
fundamental, and that's why we have rules about conflicts of interest and
ethics. So, we need to take this seriously.
Mme Senay
(Cathy) : On the economic update, regarding
the fact that the Bank of Canada raised again the interest rate, yesterday, how
do you think Mr. Girard should react and present a realistic economic update
for Québec?
M. St-Pierre
Plamondon : Well, first of all, the Québec
Government doesn't have any leverage or power over the interest rate. And that
interest rate is very problematic because, for many months, years, we let the
real estate bubble grow out of control, and we knew that, through all the money,
during the pandemic, that was sent by the federal Government,
we had the conditions for inflation. Yet, the Bank of
Canada didn't do anything, didn't do anything with the rates, and, all of a
sudden, it's skyrocketing.
So, what happens to the
middle class who just bought a house? They can't afford the payments. So, it's
very irresponsible from the Bank of Canada, and someone needs to give us
explanations as to how fundamental principles of prevention of inflation were
disregarded to that level and how they intend to help the honest citizens that
are now caught with a mortgage payment that is out of hand.
And, in terms of what the
Québec Government can do, it's
really to make sure that the help that is provided by the Government is targeted at families who have
problems going to the grocery or paying the mortgage, not everyone. Because we
can't afford to send checks… I know, it's very interesting from an electoral standpoint,
but, in reality, we can't send checks to everyone.
And we think that, to
help the financial situation of the Government of Québec, we should also have a tax on the super profits of the
oil companies, because it's out of hand, and, as the United Kingdom did, we
could get back around $1 billion a year in a form of reimbursement of those
profits, that are really the consequences of an oligopoly. There's no
competition.
Mme Senay
(Cathy) :
One
last question. Do you receive phone calls from your own… in Camille-Laurin,
saying : We don't know where to go to find food, «les banques
alimentaires», they don't provide us with enough food right now, because there
is so much demand?
M. St-Pierre
Plamondon :
There's
more demand, that is obvious. We're looking after the situation to make sure
that those banks are not empty. But it seems, to me, very strange, and we
should think about whether it's normal that a government insists on giving money to families that don't need it, but is not
proactive when it's time to support, financially, food banks for people who
can't even find food. It doesn't make sense. It's not acceptable. There's
something wrong.
(Fin à 9 h 13)