(Neuf heures quarante et une
minutes)
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Bonjour à toutes, bonjour à tous.
Affaires courantes
Déclarations de députés
Nous allons débuter notre période de
déclarations de députés. Je vous invite à prendre place, collègues. Et je dis
bonjour aussi à celles et ceux qui sont parmi nous dans les tribunes.
Et, sans plus tarder, pour la première
déclaration, je reconnais Mme la députée de Pointe-aux-Trembles.
Souligner la Journée internationale des bénévoles
Mme Chantal Rouleau
Mme Rouleau : Merci beaucoup,
M. le Président. Aujourd'hui, nous célébrons la Journée internationale des
bénévoles, une occasion de reconnaître les personnes qui donnent généreusement
de leur temps au bénéfice de leur communauté. Le thème, cette année, est En
route vers le bénévolat!. Alors, je vous invite tous à rejoindre le
mouvement et visiter le site Jebenevole.ca.
Notre gouvernement est fier de reconnaître votre
engagement grâce aux prix Hommage bénévolat-Québec. Chaque année, ces prix
célèbrent des personnes et des organismes d'exception. Il est important que le
Québec et les communautés vous reconnaissent.
Chers bénévoles, votre dévouement nous inspire
et nous rend collectivement plus forts.
Bonne Journée internationale des bénévoles!
Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, Mme la députée de Pointe-aux-Trembles. La prochaine déclaration revient à Mme la députée de La Pinière.
Souligner le travail des partenaires et des bénévoles de
la
Grande Guignolée des médias de la Rive-Sud
Mme Linda Caron
Mme Caron : Je
profite de cette Journée internationale des bénévoles pour souligner le travail
des 800 bénévoles de la 25e édition de la Grande Guignolée des
médias de la Rive-Sud, fondée et présidée par M. Jean-Marie Girard.
Les partenaires et les bénévoles ont recueilli
dans la seule journée d'hier plus de 250 000 $ et visent 450 000 $
d'ici le 31 décembre prochain. Les
denrées non périssables et les dons en argent serviront, comme l'an passé, à
réaliser près de 60 000 dépannages alimentaires par
l'entremise d'organismes communautaires dans l'agglomération de Longueuil.
Merci à tous
et à toutes pour votre engagement, votre temps, votre générosité et votre grand
coeur au profit de nos voisins et voisines dans toute l'agglomération de
Longueuil. Merci.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée de La Pinière. Et je cède maintenant la parole à Mme la
députée d'Anjou—Louis-Riel.
Souligner les 12 jours d'action contre les violences
faites aux femmes
Mme Karine Boivin Roy
Mme Boivin Roy : Merci, M. le
Président. À titre d'adjointe parlementaire à la ministre responsable de la
Condition féminine, j'aimerais souligner la 16e édition de la campagne des
12 jours d'action contre les violences faites aux femmes.
Ayant commencé le 25 novembre dernier,
journée désignée par l'ONU comme Journée internationale pour l'élimination de
la violence à l'égard des femmes, et se terminant ce samedi 6 décembre
lors de la Journée nationale de
commémoration et d'action en souvenir des 14 femmes assassinées à l'École
polytechnique de Montréal, cette période est dédiée à la sensibilisation sur les violences faites aux femmes et
aux personnes de la diversité de genre, ainsi qu'à la mobilisation pour
leurs droits.
Cette violence peut prendre diverses formes, et,
pour bon nombre d'entre elles, les femmes sont surreprésentées parmi les victimes. Des actions sont nécessaires
afin que cesse enfin toute forme de violence. Et chaque action doit être
saisie pour bâtir une société sécuritaire et égalitaire pour toutes les femmes.
Dans cette foulée, j'aimerais remercier
l'ensemble des organismes communautaires pour les nombreuses activités
organisées dans les différentes régions du Québec. Merci.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Merci, Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel.
Et je reconnais maintenant M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
Souligner le 10e anniversaire de la Lutinerie et de
son Village de Noël
M. Guillaume Cliche-Rivard
M. Cliche-Rivard : M. le
Président, à l'approche du temps des fêtes, je souhaite souligner le
10e anniversaire de la Lutinerie, un organisme bien ancré dans
Saint-Henri, et celui de son Village de Noël.
Il y a 10 ans, huit bénévoles motivés
lançaient un OBNL avec un objectif simple : offrir des événements
culturels gratuits, été comme hiver, pour faire rayonner Montréal et le Québec.
Depuis, leur magie opère toujours. Le Village de Noël du Marché Atwater, dans
ma circonscription, et le Grand Marché de Noël, au centre-ville de Montréal,
rassemblent des centaines d'artisans, d'artistes et plus de 150 bénévoles
afin de mettre en valeur le patrimoine, la nature et les talents d'ici. Bien
plus que simple marché, la Lutinerie crée chaque année une atmosphère féérique
grâce à sa programmation musicale, théâtrale et à ses animations qui enchantent
petits et grands.
J'invite mes collègues à se joindre à moi pour
saluer les efforts remarquables des lutins derrière la Lutinerie et j'encourage
tous celles et ceux qui le peuvent à se joindre aux 850 000 visiteurs
attendus dans leur parcours féérique durant tout le temps des fêtes cette
année. Merci.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne. La prochaine déclaration revient à Mme la députée de Fabre.
Souligner la Journée internationale des bénévoles
Mme Alice Abou-Khalil
Mme Abou-Khalil : Bonjour, M.
le Président. Aujourd'hui, en cette Journée internationale des bénévoles,
j'aimerais simplement dire merci. Merci à tous celles et ceux qui choisissent
de donner de leur temps, de leur énergie, de leur coeur pour soutenir les
autres, jour après jour.
Que ce soit auprès des jeunes, des aînés, des
familles ou des personnes plus vulnérables, votre présence fait une réelle
différence. Votre engagement change des vies, souvent dans l'ombre, sans
chercher des projecteurs, mais toujours avec un impact immense. Vous êtes le
moteur silencieux de nos communautés, une force de solidarité et une source
d'inspiration pour nous tous. Grâce à vous, l'impossible devient possible.
Du fond du coeur, merci, merci pour tout ce que
vous faites. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Merci, Mme la députée de Fabre. La parole revient maintenant à Mme la députée
de Mont-Royal—Outremont.
Rendre hommage à M. Brian G. Smith
Mme Michelle Setlakwe
Mme Setlakwe : M. le Président,
c'est avec fierté que je souligne la contribution remarquable de M. Brian G. Smith,
un véritable pilier de la communauté noire de Montréal et un bâtisseur dont
l'impact résonne bien au-delà de Côte-des-Neiges.
Fondateur du programme Monnaie Money, M. Smith
a créé bien plus qu'un spectacle jeunesse. Assuré du talent et convaincu du
potentiel de chaque jeune, il offre un véritable espace d'expression à toute
une génération.
His more than 25 years of
community involvement, his youth financial education and social initiatives
truly make him an inspiring role model.
Cet engagement
indéfectible a fait de lui le tout premier récipiendaire du prix Dan-Philip, de
la Ligue des Noirs du Québec, une distinction en hommage à une figure
emblématique de la lutte contre le racisme au Québec.
Je lui
remettrai d'ailleurs la Médaille de l'Assemblée nationale en collaboration avec
mes collègues de D'Arcy-McGee
et Nelligan.
Merci, M. Smith, pour votre vision, votre
détermination et votre dévouement envers la communauté.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, Mme la députée de Mont-Royal—Outremont.
La prochaine déclaration revient à M. le député de Groulx.
Souligner le travail de l'organisme Le Mitan
M. Eric Girard
M. Girard (Groulx) : Merci, M.
le Président. Aujourd'hui, je veux souligner l'engagement précieux d'un organisme de mon comté qui vient en aide aux
femmes et aux enfants de notre société qui en ont le plus besoin,
Le Mitan.
Depuis son ouverture, en
1980, la maison d'hébergement Le Mitan offre un lieu sécuritaire aux
femmes victimes de violence conjugale pour qu'elles se sentent protégées ainsi
qu'un milieu apaisant aux enfants qui en ont été témoins. À ce jour,
Le Mitan a déjà aidé plus de 4 000 femmes en les hébergeant dans
la bienveillance, afin qu'elles puissent prendre du recul, briser l'isolement
et améliorer leur vie.
En plus de l'hébergement sécuritaire,
l'organisme offre de l'accompagnement psychosocial, des conférences, des
formations, de la consultation et de l'aide téléphonique.
Les gestionnaires et intervenantes de cette
maison d'hébergement ont depuis très longtemps prouvé qu'elles sont des femmes
d'exception, indispensables au sein de notre communauté. Ce matin, je veux leur
présenter toute ma reconnaissance et mes encouragements pour la mission
qu'elles réalisent au quotidien.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, M. le député de Groulx.
Et la prochaine déclaration revient à Mme la députée de Laval-des-Rapides.
Souligner le travail du Centre de qualification
professionnelle et d'entrepreneuriat de Laval
Mme Céline Haytayan
Mme Haytayan : Merci, M. le
Président. J'ai eu le privilège de remettre la Médaille de la députée au Centre
de qualification professionnelle et d'entrepreneuriat de Laval, le CQPEL. C'est
lors de leur gala méritas, en présence de 150 finissants,
de la direction, des professeurs, des membres du personnel scolaire, que j'ai
pu leur remettre la fameuse médaille.
Le CQPEL est
un lieu d'apprentissage unique axé sur l'emploi, orienté vers le développement
des compétences, s'adressant à des élèves de 15 à 21 ans qui ont des
besoins particuliers. L'éventail de leurs projets, qui ont des retombées
socioéconomiques et agrocommunautaires, est très large. Il y a notamment la
Coop micro fraîcheur, le frigo solidaire, l'émission Pousse mais pousse égal
et le gouvernement étudiant.
Chapeau pour votre excellence, pour votre
créativité et votre dévouement envers la réussite des jeunes! Merci, M. le
Président.
• (9 h 50) •
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée de Laval-des-Rapides. Et je cède maintenant la parole à Mme la
députée de Saint-François.
Souligner le succès de la course Unis pour la cause de
Waterville
et rendre hommage à ses organisatrices
Mme Geneviève Hébert
Mme Hébert : M.
le Président, la course Unis pour la cause de Waterville a commencé en 2014
lorsque deux amies qui couraient dans la municipalité ont décidé de rallier
leurs amies et d'organiser une course ou une marche d'entraide.
Cet événement m'a tenu à coeur parce qu'il a
fait d'une pierre deux coups. Il a allié l'activité physique à l'amélioration
de la qualité de vie de personnes ayant des besoins particuliers en leur
procurant des biens ou services.
En 10 ans, la course Unis pour la cause a
mobilisé plus de 4 000 participations et permis de remettre une
valeur de 120 000 $ à 20 bénéficiaires.
Je remercie les organisatrices, à qui j'ai
décerné collectivement la Médaille de la députée : Véronique Blais,
Isabelle Carbonneau, Annie Letendre, présentes depuis le début, Christina
Koritar, qui en est à sa cinquième année, et Janic Mimeault, qui a contribué
aux cinq premières courses et à la dernière.
Dans les gradins, M. le Président, je salue Mmes Blais,
Carbonneau et Mimeault. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, Mme la députée de
Saint-François. Et félicitations à vous trois également!
Je reconnais maintenant Mme la députée de
Châteauguay.
Saluer le projet d'insertion sociale Le Tri-cycle
Mme Marie-Belle Gendron
Mme Gendron : Merci, M. le
Président. Cette semaine, le produit d'une collaboration communautaire étroite et exemplaire s'est dévoilé dans le comté de
Châteauguay sous la forme de la nouvelle initiative portant le nom de
Tri-cycle. Cette initiative est portée par l'organisme la FROHME, en
collaboration avec Nouvelle Chance, Entraide Mercier et Sourire sans fin.
Tri-cycle
vise à mettre à l'emploi des individus en situation d'itinérance, et l'objectif
est simple : réparer, recycler en donnant une seconde vie aux vélos mais
également aux personnes vivant une situation d'itinérance ou à risque d'exclusion.
Ce projet novateur d'insertion sociale met
l'accent sur l'apprentissage et l'expertise de la réparation de vélos en les
remettant à neuf pour être redistribués gratuitement ou vendus à faible coût
via les organismes partenaires.
Félicitations
à l'équipe de la FROHME et aux partenaires impliqués pour cette réalisation
influente qui promet d'offrir de l'employabilité à des personnes vulnérables.
Bravo!
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Merci, Mme la députée de Châteauguay. La
prochaine déclaration revient à Mme la députée de Duplessis.
Rendre hommage à Mme Charlotte
Bellefleur
Mme Kateri Champagne
Jourdain
Mme Champagne Jourdain : «Kuei»,
M. le Président. Aujourd'hui, je rends hommage à une femme extraordinaire,
Mme Charlotte Bellefleur, que je salue, car elle est ici.
Originaire de la
communauté de Nutashkuan, elle est interprète judiciaire innue dans le district
de Mingan depuis près de 40 ans. Elle a exercé principalement à la cour
itinérante qui dessert les communautés isolées de l'est de la Côte-Nord. Il
s'agit d'un travail complexe, nécessitant de grandes qualités, car plusieurs
termes judiciaires français n'existent pas dans la langue innue.
Bien plus qu'une
traductrice, elle est décrite comme une présence réconfortante, une confidente,
un soutien moral pour les victimes, témoins et accusés innus. Une véritable
voix pour les siens! Son oeuvre aura facilité l'accès à la population innue au
système de justice québécois.
Mme Bellefleur a
récemment amorcé une semi-retraite, mais en restant active localement.
Au nom de tous les
citoyennes et citoyens de notre circonscription, je vous remercie
chaleureusement, Mme Bellefleur, pour tout ce que vous avez fait et
continuez à faire.
(S'exprime dans une
langue autochtone), Charlotte.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Merci, Mme la députée de Duplessis.
J'aurais
besoin d'un consentement pour permettre à M. le député de Saint-Jérôme de faire
une déclaration. Est-ce que j'ai le consentement? Consentement. M. le
député de Saint-Jérôme.
Féliciter Mme Patricia
Tremblay, future directrice générale du cégep
de Saint-Jérôme, et rendre hommage à Mme Nadine Le Gal,
directrice générale sortante
M. Youri Chassin
M. Chassin :
M. le Président, aujourd'hui, j'aimerais féliciter Patricia Tremblay, qui sera
bientôt la nouvelle directrice générale du cégep de Saint-Jérôme. On se connaît
bien. Elle est présentement directrice des études. Et je souhaite lui dire
qu'elle peut compter sur mon équipe et moi pour l'épauler.
Je
souhaite aussi souligner le départ d'une grande Jérômienne, ou d'une Jérôme La Grande,
Mme Nadine Le Gal, 10 ans comme DG, et un cégep qui a grandi.
Tant de réalisations à souligner : le centre collégial à Tremblant, la
vitalité de la fondation, le nouvel
édifice de l'Institut du véhicule innovant, le Quartier général de l'audace,
l'agrandissement du cégep qui débute.
Et évidemment Nadine
nous a marqués non seulement par ce qu'elle a fait, mais par ce... par qui elle
est, sa désarmante authenticité, son dynamisme fougueux, sa joie de vivre
contagieuse, sa passion combative, parfois même son combat passionné pour la
qualité et l'accessibilité de l'éducation collégiale.
Merci, Nadine, et bon
succès.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, M. le député de Saint-Jérôme. Écoutez,
voilà qui complète la rubrique des déclarations de députés. Merci à
chacun de vous.
Nous allons suspendre
les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à
9 h 55)
(Reprise à 10 h 06)
La Présidente :
Bonjour, tout le monde. Mesdames
messieurs, bienvenue. Le parlement du Québec, c'est chez vous.
Mmes, MM. les
députés, nous allons nous recueillir quelques instants.
Je vous remercie
beaucoup. Veuillez vous asseoir.
Présence de Mme Ginette Brisson, employée de
l'Assemblée nationale
Aujourd'hui,
j'ai le plaisir de souligner la présence, dans les tribunes, d'une employée de
l'Assemblée nationale soulignant ses 50 ans de travail au sein de
notre institution, et plus particulièrement au restaurant Le Parlementaire,
Mme Ginette Brisson.
(Applaudissements)
La Présidente :
Et vous me permettrez un tout petit mot. Mme Brisson, merci. Merci pour
votre engagement, merci pour votre loyauté, merci pour le service quotidien que
vous nous apportez, merci de nous inspirer par votre joie de vivre et votre
énergie positive. Et vous continuez à travailler avec nous. Merci pour tout,
Ginette.
Dépôt de la lettre informant que la députée de
Chomedey,
Mme Sona Lakhoyan Olivier, n'est plus membre du caucus
du groupe parlementaire formant l'opposition officielle
Maintenant, avant d'entreprendre nos travaux, je
dépose une lettre que m'a adressée M. Marc Tanguay, whip en chef de
l'opposition officielle, m'informant que Mme Sona Lakhoyan Olivier,
députée de Chomedey, n'est plus membre du caucus du groupe parlementaire
formant l'opposition officielle depuis le 4 décembre 2025.
Et nous poursuivons les affaires courantes.
Aujourd'hui, il n'y a pas de déclarations
ministérielles.
Présentation
de projets de loi
À la rubrique Présentation de projets de loi, M.
le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette : Oui. Bonjour,
Mme la Présidente. Je vous demanderais d'appeler l'article a du feuilleton,
s'il vous plaît.
Projet
de loi n° 14
La Présidente : Oui. À l'article a
du feuilleton, M. le ministre responsable des Institutions démocratiques
présente le projet de loi n° 14, Loi visant à
renforcer l'intégrité du vote dans le cadre des campagnes à la direction d'un
parti politique et des courses à l'investiture. M. le ministre.
M. Jean-François
Roberge
M. Roberge : Merci,
Mme la Présidente. Donc, il me fait plaisir de présenter le projet de loi n° 14, Loi visant à renforcer l'intégrité du vote dans le cadre des
campagnes à la direction d'un parti politique et à des courses d'investiture.
Ce projet de loi introduit à la Loi électorale
et à la Loi sur les élections et les référendums dans les municipalités une
infraction visant à sanctionner toute influence indue sur le vote d'une
personne dans le cadre d'une campagne à la direction d'un parti politique ou
d'une procédure de désignation d'un candidat d'un parti politique. Aux fins de
la Loi électorale, il précise que toute campagne visant à désigner une personne
qui agit, seule ou conjointement avec d'autres personnes, comme chef ou
porte-parole d'un parti est assimilée à une campagne de direction.
La Présidente : Oui, Mme la leader
de l'opposition officielle, je vous écoute.
• (10 h 10) •
Mme Setlakwe : Oui, Mme la
Présidente, nous avions déjà indiqué que nous souhaitions que la loi soit modifiée. Nous allons, bien sûr, rapidement
analyser la proposition du ministre et nous serons ouverts à discuter avec le
leader du gouvernement pour la suite des choses rapidement. Merci.
La Présidente : Et est-ce que...
Oui, M. le leader du gouvernement, je vous écoute.
M. Jolin-Barrette : Mme la
Présidente, nous souhaitons pouvoir faire une procédure accélérée de ce projet
de loi là la semaine prochaine, donc dans
une formule un, deux, trois, Mme la Présidente. Alors, nous aurons des discussions
avec les collègues, mais je pense que c'est important de combler rapidement
cette brèche-là.
La Présidente : Merci, M. le leader
du gouvernement. Alors, est-ce que l'Assemblée... Est-ce que l'Assemblée
accepte d'être saisie de ce projet de loi? M. le leader.
M. Jolin-Barrette : ...vote par
appel nominal, Mme la Présidente.
Mise
aux voix
La Présidente : Alors, le leader
demande un vote. La période de vote... Soyez tous à votre place, mesdames et
messieurs, pour le vote. Je veux m'assurer que tout le monde... préserver le
droit de vote de tous et chacun. Alors, soyez tous à votre position. La période
de vote est ouverte. Allez-y.
...est maintenant terminée. M. le secrétaire
général, les résultats.
Le
Secrétaire : Pour : 90
Contre :
0
Abstentions :
0
La
Présidente : Alors, cette motion est adoptée.
Toujours à la
rubrique Présentation de projets de loi, M. le député de Matane-Matapédia.
Une voix :
...
La Présidente :
Alors, M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau :
Mme la Présidente, on remettrait à mardi prochain le dépôt du projet de
loi.
La
Présidente : Oui.
Une voix :
...
La
Présidente : Ah bon. D'accord.
Alors,
M. le député des Îles-de-la-Madeleine, vous voulez me dire que nous en sommes à
l'article b du feuilleton et que nous allons reporter cet article b à
mardi prochain. Sans faute nous le ferons. Merci à vous, M. le député.
Dépôt de documents
Maintenant, à la
rubrique Dépôt de documents, M. le ministre de la Santé.
M. Dubé :
Bien, oui, Mme la Présidente.
Permettez-moi de déposer le rapport sur l'application de la Loi concernant
la lutte contre le tabagisme 2020-2025. Merci beaucoup.
La
Présidente : Ce document est déposé. M. le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette :
...Mme la Présidente. Je dépose la réponse à la question inscrite au
feuilleton le 11 novembre par la députée de Vaudreuil.
La
Présidente : Et ces documents sont déposés.
Dépôt de rapports de commissions
À la rubrique Dépôt
de rapports de commissions, M. le président de la Commission des finances
publiques et député de Blainville.
Étude détaillée du projet de loi n° 6
M. Laframboise :
Mme la Présidente, je dépose le rapport de la Commission des finances
publiques qui, le 4 décembre 2025, a procédé à l'étude détaillée du projet
de loi n° 6, loi donnant suite à des mesures fiscales annoncées à l'occasion
du discours sur le budget du 25 mars 2025 et à certaines autres mesures. La commission a adopté le texte du projet de loi avec des
amendements.
La
Présidente : Et ce rapport est déposé.
Il n'y a pas de dépôt
de pétitions.
Il n'y a pas de
réponses orales aux pétitions ni d'interventions portant sur une violation de
droit ou de privilège.
Questions et réponses orales
Nous en sommes
maintenant rendus à la période de questions et de réponses orales, et je cède
la parole, en question principale, à M. le député de LaFontaine.
Impact
de la Loi visant principalement à instaurer la responsabilité collective
quant à l'amélioration de l'accès aux services médicaux et à
assurer la continuité de la prestation de ces services
M. Marc Tanguay
M. Tanguay :
Merci, Mme la Présidente. Je vais vous lire le témoignage rendu par Hélène
Tremblay, citoyenne de Bécancour, 72 ans, témoignage qui a été publié dans
les pages du Nouvelliste le 2 novembre dernier : «Je réagis
aujourd'hui avec beaucoup d'émotion et d'inquiétude à la suite de la démission
de mon médecin de famille, contraint de quitter sa pratique en raison de
l'application de la loi n° 2. Un médecin profondément humain, bienveillant
et à l'écoute. Des qualités non monnayables par nos dirigeants politiques
actuels. À 72 ans, je me retrouverai sans médecin, à
un moment de ma vie où le suivi médical est essentiel. Mon médecin ne
s'occupait pas seulement de ma santé physique, mais aussi de ma santé mentale.»
Que répond le ministre de la Santé à Hélène
Tremblay, 72 ans, de Bécancour, face au chaos qu'il a créé?
La Présidente : La réponse du
ministre de la Santé.
M. Christian
Dubé
M. Dubé : Alors, Mme la
Présidente, à chaque fois que j'entends ces commentaires-là puis... je pense
qu'on a toujours la même réaction, c'est de dire qu'il faut revenir à nos
grands objectifs, avec la loi que nous avons passée, c'est de s'assurer que tous les Québécois soient pris en charge, Mme la
Présidente. Et, dans ce sens-là, Mme la Présidente, je pense que,
lorsque les Québécois comprennent que c'est ça, l'objectif... Et je pense qu'on
est très clairs, que, sur ce point-là, les gens nous appuient.
Maintenant, il y a beaucoup d'information qui a
circulé, au cours des derniers mois, et particulièrement au cours des dernières semaines, qui se rapproche
avec la période de négociation, qu'il faut comprendre. Et j'ai bien expliqué
que notre projet de loi permettait de faire des ajustements. D'ailleurs, je
salue encore une fois ma collègue présidente du Conseil du trésor, qui continue
d'avoir des discussions avec notamment la FMOQ pour trouver un terrain
d'entente qui est permis par la loi.
Alors, Mme la Présidente, je vais revenir avec
le même langage. Il faut que les gens puissent continuer d'avoir la bonne
information pour prendre une décision éclairée, et c'est sur ce que nous
travaillons présentement. Merci beaucoup, Mme la Présidente.
La Présidente : Première
complémentaire.
M. Marc
Tanguay
M. Tanguay : Lise, 88 ans, Trois-Rivières,
a reçu de la clinique Beaudoin et Thibault la lettre suivante : «Je vous
informe que Dr Beaudoin et moi quitterons la clinique médicale à compter du
31 mars 2026, après huit années de pratique au sein de cette équipe.
Je vous l'annonce à l'avance afin de vous permettre d'entreprendre vos
démarches dès maintenant.»
Le ministre réalise-t-il que Lise, 88 ans,
Trois-Rivières, est une victime de son chaos?
La Présidente : La réponse du
ministre.
M. Christian
Dubé
M. Dubé : Alors, Mme la
Présidente, moi, j'ai la chance, ces temps-ci, de parler avec plusieurs
médecins pour bien comprendre ce qui a été compris et peut-être ce qui soit de
notre part a été mal expliqué ou peut être clarifié.
Au cours des prochains jours, nous allons continuer
d'avoir ces discussions-là avec des médecins. Je le répète, que ma collègue, elle est en discussion avec les
gens de la FMOQ pour voir si des ajustements sont nécessaires et sont possibles,
au cours des prochains jours.
Mme la Présidente, j'invite tous les Québécois à
bien comprendre que c'est notre objectif, qu'à compter du 1er avril... du
1er janvier, je m'excuse, du 1er janvier, que tous les Québécois
pourront être pris en charge dans un agenda graduel. C'est là-dessus que nous
travaillerons.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
M. Marc
Tanguay
M. Tanguay : Mme la
Présidente, tout le monde s'explique mal pourquoi le ministre parle encore
aujourd'hui, ce matin, en cette Chambre, d'ajustements à sa mauvaise loi
n° 2. Sa mauvaise loi n° 2 a créé le chaos. Nous sommes en crise en
termes d'accès à des médecins de famille.
Question toute simple pour lui : A-t-il le
chiffre, en date d'aujourd'hui, du nombre de milliers de patients qui n'ont
plus de médecin de famille par sa faute?
La Présidente : La réponse du
ministre.
M. Christian
Dubé
M. Dubé : Mme la Présidente, il
faut revenir à l'objectif. Si, aujourd'hui, on est en train de faire ce qu'on
fait pour la loi, pour toutes les démarches qu'on a faites, c'est parce qu'il y
a 1,5 million de Québécois qui, justement, n'avaient pas de médecin de
famille, et qui n'avaient pas de médecin de famille parce qu'on faisait la même
chose depuis trop longtemps, c'est-à-dire de la prise en charge individuelle.
Un des fondements de la loi, c'est de faire de la prise en charge collective à
l'intérieur d'un GMF. Mme la Présidente, je l'ai toujours dit, c'est un grand
changement que l'on demande, mais c'est comme ça qu'on va
réussir à ce que tous les Québécois aient un accès égalitaire à un médecin de
famille ou à un GMF. Et c'est pour ça que nous avons passé cette loi-là.
La Présidente :
En question principale, je reconnais maintenant la députée de Robert-Baldwin.
Impact
de la Loi visant principalement à instaurer la responsabilité collective
quant à l'amélioration de l'accès aux services médicaux et à
assurer la continuité de la prestation de ces services
Mme Brigitte B. Garceau
Mme Garceau :
Merci, Mme la Présidente. La semaine dernière, le ministre se félicitait du
retour de la FMOQ à la table de négociation. Aujourd'hui, tout est de nouveau
arrêté. Et, pendant que les discussions piétinent, une crise encore plus grave
se prépare.
L'Association des
radiologistes du Québec avertit que 40 % à 50 % des cliniques
d'imagerie pourraient fermer dès janvier. Ces cliniques réalisent
4 millions d'examens par année, dont 75 % des mammographies et du
dépistage du cancer du sein. Concrètement, pour des milliers de femmes, ça veut
dire des rendez-vous repoussés, des diagnostics retardés et une anxiété énorme :
attendre, espérer, ne pas savoir et craindre le pire. Les femmes méritent
beaucoup mieux que de l'improvisation.
Alors, ma question
est très simple, au ministre : Qu'attend le ministre pour garantir que
chaque femme pourra passer sa mammographie à temps?
• (10 h 20) •
La Présidente :
La réponse de la présidente du Conseil du trésor.
Mme France-Élaine Duranceau
Mme Duranceau :
Merci, Mme la Présidente. Écoutez, ce sont des considérations, là, qui sont
importantes. Puis on a bien écouté et entendu les médecins. Le ministre de la
Santé l'a dit, il y a un 60 jours, dans la loi, qui était prévu pour faire des ajustements, ceci dit,
pour... pour ajuster, pour bonifier, et on est tout à fait dans cet état
d'esprit là, dans l'ouverture. C'est sûr qu'il ne faut pas qu'il y ait
de recul au niveau des mammographies puis de notre capacité à exécuter ce
programme-là, qui sert très bien les Québécoises.
Alors, Mme la
Présidente, on est dans une posture où on est ouverts. On veut arriver à une
solution. Les Québécois s'attendent à ce qu'on règle cette situation-là pour le
bien des médecins et des Québécois. Notamment, si on parle des médecins de famille,
on veut augmenter la prise en charge, Mme la Présidente. Et il faut trouver une
solution pour que tout le monde soit rassuré dans ce dossier-là.
La Présidente :
Première complémentaire.
Mme Brigitte B. Garceau
Mme Garceau :
Les omnipraticiens avertissent le ministre de la Santé que sa loi n° 2 met directement en danger l'accès aux soins pour les
femmes : contraception, avortement, dépistage, suivi de grossesse. Rien
n'a été prévu. Les cliniques envisageaient
déjà de mettre fin ou envisagent déjà de mettre fin aux suivis de grossesse. Et
votre loi ne prévoit strictement aucune protection pour les femmes
enceintes.
Est-ce que le
ministre va suspendre sa loi et réparer les dommages qu'il est en train de
causer?
La Présidente :
Et vous vous adressez à la présidente.
M. Christian Dubé
M. Dubé :
...
La Présidente :
M. le ministre.
M. Dubé :
Pardon. Mme la Présidente, j'ai répondu un peu plus tôt cette semaine à une
question très semblable, mais je pense que
c'est important de préciser. Lorsqu'on a fait le webinaire sur l'explication de
la loi, qu'on a fait il y a déjà une dizaine de jours, on a bien
expliqué qu'il y avait des actes qui étaient inchangés dans certaines
catégories. Et, l'exemple, par exemple, de l'interruption de grossesse, ces
actes-là ne changeront pas, vont continuer d'être à l'acte. C'est la même chose
que c'était en ce moment. Il y a beaucoup de... Et je donne cet exemple-là, Mme
la Présidente, pour dire qu'il y a beaucoup
d'actes qui sont inchangés, et qu'on a besoin de clarifier. Et c'est ce qu'on
fait en ce moment dans les discussions qui ont lieu, notamment avec...
La Présidente :
Deuxième complémentaire. Et, pour ce faire, je reconnais le député de LaFontaine.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : Le chaos
créé par la mauvaise loi n° 2 du
ministre fait plusieurs victimes. Ce matin, vous m'avez entendu, Mme la Présidente, plaider pour des citoyens du comté de
Bécancour, des citoyens du comté de Trois-Rivières. Là, je vais plaider
pour les citoyens du comté de LaFontaine. Avec Gaétan Barrette, en
juillet 2017, on avait rouvert la radiologie à Rivière-des-Prairies. Là,
RadiologiX va fermer, c'est un fait de la vie, c'est un fait, ils vont fermer.
Des citoyens qui n'auront plus accès à une radiologie.
Le ministre, que répond-il à mes citoyens face à
son chaos?
La Présidente : La réponse du
ministre.
M. Christian
Dubé
M. Dubé : Alors, je vais continuer dans le même sens, Mme
la Présidente, parce que je pense que c'est important de voir comment... et les gens le comprennent,
maintenant, comment la rémunération pour les médecins, que ce soit pour les médecins... entre autres pour les médecins de
famille, elle est excessivement complexe. On parle de plus de 5 000 actes, qu'on est en train de
résumer à moins d'une dizaine d'actes. On a bien dit que la période de
60 jours, dont parlait ma collègue, permet de faire certains ajustements
que l'on a entendus au cours des dernières semaines. Mme la Présidente, nous
allons faire les ajustements nécessaires ou les clarifications nécessaires pour
que tous les Québécois soient bien servis et aient accès à un médecin de
famille comme c'est promis. Merci beaucoup.
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant le député de Nelligan.
Blocs d'énergie destinés aux entreprises
M. Monsef
Derraji
M. Derraji : Merci, Mme la
Présidente. Aujourd'hui, Thomas Gerbet nous apprend que Québec et la ministre
de l'Énergie ne veulent plus dévoiler l'électricité qu'il reste pour les
projets industriels. Je tiens à rappeler, Mme la Présidente, que l'énergie,
c'est un bien collectif.
Maintenant,
2023, il y avait une liste. 2024, il y avait une liste. Et aujourd'hui le
ministère de l'Énergie et Mme la ministre refusent de dévoiler la liste
des projets attribués et combien il reste d'électricité.
Mme la Présidente, la question qui reste,
aujourd'hui, que la ministre doit répondre, c'est : Combien il reste
d'électricité pour accueillir les projets que son propre gouvernement vient
d'annoncer, la dernière année? Est-ce qu'il reste zéro mégawatt ou bien
sommes-nous déjà dans le négatif?
La Présidente : La réponse de
la ministre de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie.
Mme Christine
Fréchette
Mme Fréchette : Merci, Mme la
Présidente. Donc, j'aimerais rappeler que le nombre de mégawatts octroyés aux
entreprises est une donnée confidentielle. Donc, sauf s'il y a une autorisation
qui nous est donnée par la compagnie qui reçoit les mégawatts en question, il
n'y a pas divulgation de ce nombre parce que c'est une donnée stratégique et
une donnée confidentielle qu'il est important de protéger.
Donc, notre gouvernement, on vise à octroyer ces
blocs de mégawatts aux projets qui sont les plus structurants, et je pense
qu'on en a fait la démonstration, particulièrement pour des projets
structurants en région, par ailleurs. On a, par exemple, la Davie qui a reçu
des mégawatts, parce que le chantier de la construction navale est un chantier
de grande importance, dans lequel on se positionne pour les années à venir,
voire les décennies à venir. AEM Cap-Chat, en Gaspésie également, a reçu des
mégawatts. AquaBoreal, sur la Côte-Nord, même chose, c'est un projet porteur
qu'on souhaite soutenir. On a également Agnico Eagle qui a reçu des mégawatts,
également, Hitachi Énergie. L'ensemble de ces domaines-là sont des secteurs
structurants pour lesquels on oeuvre parce qu'on travaille, nous, contrairement
aux libéraux, à créer des emplois bien rémunérés au Québec pour les secteurs
d'avenir.
La Présidente : Première
complémentaire.
M. Monsef
Derraji
M. Derraji : Mme la Présidente,
je n'ai jamais pensé que, dans cette Chambre, je me levais un jour et je vais
dire la chose suivante : Pierre Fitzgibbon était plus transparent que
l'actuelle ministre de l'Énergie. Ça ne se peut pas. Ça ne se peut pas, Mme la
Présidente. J'ai deux communiqués, deux listes, 2023, 2024. 2024, le ministre
Fitzgibbon disait : 500 mégawatts. C'est le dernier chiffre connu.
Est-ce qu'elle peut affirmer aujourd'hui qu'il
reste de l'énergie pour les prochains projets industriels?
La Présidente : La réponse de
la ministre.
Mme Christine Fréchette
Mme Fréchette : Oui, Mme la
Présidente. Je rappelle que c'est une information de nature confidentielle et
stratégique, et nous la divulguons seulement s'il y a autorisation de la part
de l'entreprise pour ce faire.
Alors, maintenant, on est dans une période où le
nombre de mégawatts requis... le nombre de mégawatts requis est grandissant. Et
donc c'est ce pour quoi on travaille à doubler la production énergétique, via
Hydro-Québec. Et c'est pour ça aussi qu'on a adopté le projet de loi
n° 69, pour accélérer les projets de développement énergétique, projet de
loi que les libéraux ont refusé d'appuyer.
Alors, nous, on travaille à accélérer ces
projets-là parce qu'on sait que c'est des projets porteurs et on s'inscrit
parfaitement dans la transition énergétique, dans la décarbonation de
l'économie, avec nos mégawatts verts.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
M. Monsef
Derraji
M. Derraji : Mme la Présidente,
ça ne peut pas, Mme la Présidente, M. Fitzgibbon était transparent plus que
la ministre actuelle. Ça ne se peut pas, Mme la Présidente. On avait les
listes, on savait combien de mégawatts existaient et combien il restait, Mme la
Présidente.
La seule question qui s'impose
aujourd'hui : Sommes-nous déjà rendus à zéro mégawatt? Parce que c'est ça,
la question. Parce que leur vision économique, c'est devenu un show de boucane,
Mme la Présidente.
Qu'elle soit transparente, qu'elle déclare
combien de mégawatts restent encore pour les industriels au Québec.
La Présidente : La réponse...
Des voix : ...
La Présidente : Bon, vous le savez,
pas de bravo. La réponse de la ministre.
Mme Christine
Fréchette
Mme Fréchette : Oui. Alors,
comme vous le savez, on travaille à développer en accéléré les mégawatts à
travers Hydro-Québec. On a un plan d'investissement de
200 milliards de dollars pour Hydro-Québec, pour faire en sorte de
doubler la production d'énergie verte. On est dans une période faste au niveau
des projets énergétiques, on est attrayants parce qu'on s'inscrit dans la
transition énergétique, parce que les entreprises veulent montrer patte verte
en s'alimentant, en s'approvisionnant à
partir d'électricité verte et renouvelable. On veut réduire également
l'économie... la dépendance de l'économie québécoise aux... à l'énergie
fossile. Donc, ça, ça passe par un rehaussement des mégawatts. Et, comme on le sait, la transition énergétique,
elle requiert également beaucoup de rehaussement de la production. Alors, on
s'inscrit parfaitement dans cette ligne-là, au bénéfice des Québécois.
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant le député de Jean-Lesage.
Abrogation de la Loi visant principalement à instaurer la
responsabilité
collective quant à l'amélioration de l'accès aux services médicaux et
à assurer la continuité de la prestation de ces services
M. Sol
Zanetti
M. Zanetti : Merci, Mme la
Présidente. Avec le projet de loi n° 2,
la CAQ a créé artificiellement une crise pour marquer des points dans les
sondages, sans se soucier des impacts dévastateurs pour la population. Et là
les négociations avec les médecins échouent, les cliniques ferment, la
population perd confiance. Le ministre de la Santé, lui, bien, il s'entête, il
continue, on s'enfonce dans la crise. Il refuse de faire la seule chose qui
arrêterait les démissions de médecins, retirer la loi n° 2.
Les Québécoises et Québécois sont inquiets, et je
partage leurs inquiétudes. Perdre son seul lien stable avec un professionnel de
la santé à cause d'une chicane créée de toutes pièces, c'est terrible.
Combien de
médecins vont quitter le réseau avant que la CAQ retire la loi n° 2? Ma question, là, c'est vraiment le nombre, le nombre que vous vous
êtes fixé. À un moment donné, vous avez dû vous dire : Bien, s'il y en a
3 000, on va...
La Présidente : ...rappelle que vous
vous adressez à la présidente, je vous prie. Poursuivez.
M. Zanetti : Quel nombre se
sont-ils fixé, Mme la Présidente? 1 000? 2 000? 3 000? Y a-tu
comme un nombre plafond ou bien c'est, comme, on s'en fout, on continue la
loi n° 2 jusqu'au bout, même si tout le monde part?
C'est ça, ma question.
La Présidente : La réponse du
ministre de la Santé.
M. Christian Dubé
M. Dubé :
Écoutez, Mme la Présidente, de
penser qu'on a fait ça pour monter dans les sondages, je ne suis même pas sûr
que je veux répondre à cette question-là, Mme la Présidente, là. Je pense qu'on
avait un objectif, que j'ai clarifié plusieurs fois. Il est tout à fait
inacceptable qu'en ce moment 1,5 million de Québécois n'aient pas accès à
un médecin de famille, à un médecin de famille ou un endroit où ils peuvent
être affiliés à un GMF, ou à une clinique, ou à un CLSC. C'est ça qui n'est pas
acceptable, Mme la Présidente, on le dit depuis le début. Et il faut regarder
de faire les choses autrement. Le statu quo, tout le monde l'a dit... Le mode
de rémunération que nous avons mis en place permet de faire de la prise en
charge collective à l'échelle du Québec. C'est une démonstration qui a été
faite. La plupart des médecins sont d'accord. C'est sûr que ça fait un grand
changement pour la méthode utilisée actuellement, qui est la prise en charge
individuelle, mais, Mme la Présidente, on sait que c'est la bonne solution, et
nous allons continuer de faire les accommodements qui sont raisonnables
pour trouver une solution avec nos médecins. Merci beaucoup, Mme la Présidente.
• (10 h 30) •
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Sol Zanetti
M. Zanetti : C'est étonnant, parce
que, si l'objectif était de réduire le nombre de patients orphelins, c'est
l'échec total. Les médecins partent. Le nombre de patients orphelins va
exploser. Ce que je comprends du ministre, c'est qu'il peut perdre le nombre de
médecins... il peut nous faire perdre le nombre de médecins maximal puis il va
s'entêter quand même.
Je vais lui poser une
autre question, un peu similaire : Ça va prendre combien de patients
orphelins de plus avant que la CAQ retire la loi n° 2?
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. Christian Dubé
M. Dubé :
Mme la Présidente, je pense qu'on a souvent vu Québec solidaire être les
partisans du statu quo, et je pense qu'ici les Québécois sont tout à fait
d'accord que le statu quo, dans notre réseau de la santé, n'est pas possible.
En fait, c'est à vous que je m'adresse, Mme la Présidente, c'est bien ça. Mme
la Présidente, les Québécois sont d'accord que le statu quo n'est pas possible
dans la façon dont 1,5 million de Québécois n'ont pas accès aux services
de la santé qu'ils méritent. Ces gens-là sont souvent... Ce qui est encore
pire, Mme la Présidente, puis ça, je pense que Québec solidaire doit le
reconnaître, c'est souvent des personnes qui sont très vulnérables. C'est ça,
notre objectif, Mme la Présidente, de trouver une nouvelle façon de faire pour
s'assurer que tous les Québécois soient pris en charge.
La Présidente : Deuxième complémentaire.
Et, pour ce faire, je reconnais la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme Manon Massé
Mme Massé :
Justement, M. le ministre devrait nous expliquer. Si cette loi-là est pour
s'adresser aux personnes vulnérables,
comment se fait-il que ces médecins-là, ces personnes-là nous disent tous que
la loi n° 2, ça n'a pas de bon sens?
J'en reviens aux
femmes. La santé des femmes nécessite une approche particulière. Le ministre
l'avait-il senti? Est-ce qu'il peut nous expliquer pourquoi le suivi de
grossesse... il nous a parlé de l'interruption de grossesse, mais comment se
fait-il qu'il n'a même pas sa pastille particulière? Va-t-il retirer sa loi?
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. Christian Dubé
M. Dubé :
Bien, c'est justement ça, la différence, Mme la Présidente, entre retirer
la loi puis avoir une discussion avec les médecins sur des arrangements qui
peuvent être faits. L'exemple des codes de vulnérabilité dont parle ici la
députée, c'est un très, très bel exemple. En ce moment, selon le code Grouper,
il y a quatre catégories, mais il y a 20 sous-catégories, et, dans ces
sous-catégories-là, justement, la question des suivis de grossesse peuvent en
faire partie. C'est justement le genre de discussion qu'on peut avoir en ce
moment avec la FMOQ pour voir les ajustements qui sont possibles. Je le répète
souvent, la période de 60 jours après le passage de la loi était prévue
pour ça. Et j'espère que ces discussions-là pourront avoir lieu aux tables...
La
Présidente : Enquestion principale, je reconnais maintenant le
député de Taschereau.
Troisième lien entre Québec et
Lévis
M. Etienne Grandmont
M. Grandmont : Merci, Mme la
Présidente. Mme la Présidente, j'ai pour vous une question quiz, ce matin. Qui
a dit la phrase suivante en parlant du troisième lien? Est-ce que c'était... En
fait : «En ce moment...» Je cite : «En ce
moment, avec les données qu'on a, ça ne justifie pas l'implantation d'un tunnel
routier. Les temps de déplacement entre
Québec et Lévis ont diminué de manière significative aux heures de pointe.»
Alors, est-ce que c'était Nature Québec, est-ce que c'était
Équiterre ou est-ce que c'était l'ancienne ministre des Transports? Bien,
évidemment, c'est l'ancienne ministre des Transports. C'était le 20 avril
2023.
Alors, le temps a passé, mais les données
d'achalandage, elles, pointent toujours dans la même direction. L'achalandage a
continué de baisser, entre Québec et Lévis, depuis 2018. Pendant ce temps-là,
la CAQ a continué obstinément à mettre de
l'argent dans ce projet-là. On est rendus à 128 millions de dollars,
dans ce projet-là, en contrats.
Mme la
Présidente, le PLQ a niaisé la population pendant des années avec le troisième
lien. La CAQ a fait la même chose depuis sept ans. Est-ce que le
ministre des Transports peut faire la seule chose raisonnable et...
Des voix : ...
La Présidente : Alors, je suis
debout. Je vous demande de demeurer respectueux dans les termes qui sont
employés. Vous avez employé un terme qui est loin d'être respectueux et, me
souffle-t-on à l'oreille, qui est aussi non parlementaire, et je vais vérifier
pour ne pas vous induire en erreur.
Des voix : ...
La Présidente : Alors, je
suis debout, vous demeurez assis. Je vais trancher, merci.
Alors, des
termes similaires, de la même famille, sont non parlementaires. Je vous
demanderais de retirer le verbe que vous avez employé.
M. Grandmont : ...
La
Présidente : Merci, M. le député. Vous aviez terminé votre temps de parole. La réponse du ministre des
Transports et de la Mobilité durable. On l'écoute.
M. Jonatan Julien
M. Julien : Oui. Merci, Mme la
Présidente. Écoutez, c'est certain que mon collègue de Taschereau et moi, on
s'apprécie, mais, sur le volet du troisième lien, on a quand même un désaccord,
qu'on constate mutuellement. On a un pont, à Québec, le pont
Pierre-Laporte, qui a une capacité qui est déjà dépassée depuis assez... assez
longtemps, j'en conviendrai avec mon collègue. On a un pont de Québec qui
est... qui est joli, patrimonial, avec une capacité
somme toute assez restreinte. Et, dans une perspective de développement
économique, dans une perspective de sécurité économique, dans une perspective
où... les régions qui se développent, Chaudière-Appalaches, Québec, l'ISQ nous
dit que, dans les 30 prochaines années, c'est la croissance
démographique... une des croissances démographiques les plus élevées
dans tout le Québec, la septième ville du Québec, à Lévis, la deuxième plus
grande ville au Québec, à Québec, un lien interrives est nécessaire, mais on va
prendre le temps de le faire adéquatement.
J'ai mentionné que, d'ici la fin de l'hiver, on
aura le budget cible et le tracé final pour aller au marché. On franchit les
étapes. Oui, on est le seul parti, on est le gouvernement qui préconise un lien
interrives pour la sécurité économique, pour le développement économique de
notre région. On y croit. Mon collègue...
La Présidente : Première
complémentaire.
M. Etienne Grandmont
M. Grandmont : Mme la
Présidente, les données sont très, très claires, l'achalandage a baissé, depuis
2018. Puis, quand le ministre me parle de
sécurité économique... J'avais posé la question à l'ancienne ministre des
Transports, en étude des
crédits : Est-ce qu'il y a une étude sur la sécurité économique? Parce
que, dans le fond, la sécurité économique, ça a été nommé une fois,
c'est une ligne dans le rapport de la CDPQ.
Alors, je
pose la même question au ministre des Transports : Est-ce qu'il existe une
étude qui démontre le besoin de sécuriser économiquement au regard des
infrastructures de transport qu'on a entre Québec et Lévis?
La Présidente : La réponse du
ministre.
M. Jonatan Julien
M. Julien : Oui.
Merci, Mme la Présidente. Bien, vous savez, mon collègue a toujours les mêmes
préoccupations, puis moi, j'ai toujours les mêmes affirmations, donc on
est constants tous les deux.
Clairement, on a un lien interrives qui est en
surcapacité. Le pont Pierre-Laporte, c'est démontré. Mon collègue mentionne que
momentanément, postpandémique, il y a une réduction... Bien oui, il y a une
réduction, mais toutes les projections nous envoient vers une croissance de ces
éléments-là. C'est la même chose pour le transport collectif, hein? On a vu une réduction momentanée, Mme la
Présidente, dans le transport collectif, puis nous, notre gouvernement, on n'a
pas dit : On va réduire les
investissements. Bien, au contraire, on continue d'investir, parce qu'on se
projette à long terme.
Pour la sécurité
économique, le développement de notre région, Capitale-Nationale et Lévis, un
troisième lien est nécessaire, et on va le faire.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
M. Etienne Grandmont
M. Grandmont : Les faits sont
têtus et les chiffres aussi, Mme la Présidente. Le parc automobile a augmenté
de 6 %, dans les dernières années, dans la grande région de Québec, et
pourtant l'achalandage entre Québec et Lévis, sur les deux ponts existants, a
baissé. C'est une tendance qu'on observe depuis 2018.
Il n'a pas répondu à ma question non plus. Est-ce
qu'il a une étude pour démontrer, pour appuyer la notion de sécurité
économique? Parce que ça fait longtemps qu'on s'appuie sur cette notion-là pour
défendre ce projet-là, mais ce que je comprends, c'est qu'il est indéfendable,
on n'a pas d'étude là-dessus.
La Présidente : La réponse du
ministre.
M. Jonatan Julien
M. Julien : Oui, Mme la
Présidente, je suis obligé d'être en désaccord avec mon collègue. Mais il n'y a
personne qui sera surpris là-dessus.
Momentanément, postpandémie, on a vu une
réduction de l'utilisation du transport collectif. Pourtant, quand je rencontre
les sociétés de transport, je leur dis : On va continuer d'investir, on va
continuer de donner plus de moyens en transport collectif.
Mon collègue mentionne que, posteriori à 2018,
il y a une baisse de l'achalandage sur les réseaux routiers. Bien oui, parce
qu'il y a le télétravail, on a changé nos habitudes. Mais on est en train de
ramener plus de monde au travail ici, là, pour les fonctionnaires.
Quand on se projette dans les 15, les 20 et les
30 prochaines années, ça prend quelqu'un d'aveugle pour ne pas constater que le développement économique de notre
région, Lévis, Québec, va exploser et que ce lien-là va être nécessaire.
• (10 h 40) •
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
Sommes dédiées à la lutte contre l'itinérance
M. Guillaume
Cliche-Rivard
M. Cliche-Rivard : Mme la
Présidente, encore une fois, il a fait froid, hier, je dirais même très froid.
On pourrait battre des records historiques en décembre cette année. Puis,
pendant ce temps-là, bien, il y a trop de personnes, malheureusement, qui ont
dû dormir à la rue, au péril de leur vie.
Alors que le milieu communautaire travaille
d'arrache-pied pour trouver une place pour tout le monde, un autre vent glacial, celui de l'incertitude, leur donne
froid dans le dos. Le Plan d'action interministériel en itinérance 2021‑2026
arrivera à échéance dans environ trois mois. Les organismes s'apprêtent
à passer l'hiver sans confirmation officielle de
la reconduction de leur financement. On parle ici de 280 millions pour
faire face à la crise humanitaire de l'itinérance, montant qui doit être
reconduit pour assurer les services publics aux plus vulnérables.
Ma question pour la ministre des Services
sociaux est bien simple : Peut-elle ici, ce matin, affirmer en cette
Chambre qu'elle va reconduire le financement du plan d'action? Et peut-elle
s'engager, au strict minimum, à ce que le milieu ne connaisse aucune baisse de
financement en 2026?
La Présidente : La réponse de
la ministre responsable des Services sociaux.
Mme Sonia Bélanger
Mme Bélanger : Mme la
Présidente, toujours des questions très directes, qui concernent le
financement, de mon collègue, mais j'aimerais quand même vous dire, oui, je
partage les mêmes préoccupations que mon collègue du côté de Québec solidaire
notamment. Les personnes en situation d'itinérance, il ne devrait pas y en
avoir dans la rue, il ne devrait pas y en
avoir sur le trottoir, peu importe la ville, la municipalité où on demeure, au
Québec. Puis on le sait, qu'on est dans l'augmentation d'un phénomène
qui est important, puis notre gouvernement agit, Mme la Présidente, pour,
justement, ajuster le financement aux organismes communautaires.
Je reconnais que les organismes font un travail
vraiment extraordinaire sur le terrain, qu'on a besoin de nos organismes
communautaires. Depuis que je suis responsable des Services sociaux, je suis
allée à Québec, à Montréal, en Outaouais. Je
me propose d'aller bientôt à Trois-Rivières. Je vais continuer à aller sur le
terrain. J'ai vu des campements. C'est
inadmissible, inadmissible de vivre dans une tente ou dans des boîtes de carton,
au Québec. J'ai vu des haltes-chaleur, et il faut s'en réjouir. J'ai vu
des refuges, j'ai vu du logement temporaire. Alors, nous avons vraiment toutes
les...
La Présidente : Première
complémentaire.
M. Guillaume Cliche-Rivard
M. Cliche-Rivard :
Merci, Mme la Présidente. La ministre aime que je sois direct, je vais l'être
très, très clairement, là.
Le 31 mars, pour
les organismes communautaires, c'est demain matin. Ils ont des planifications
importantes à faire. La question est supersimple : Confirme-t-elle la
reconduction de l'enveloppe pour 2026, oui ou non? Est-ce que les organismes communautaires vont avoir des
bonnes nouvelles très rapidement? Il y a des embauches en cours. Il y a des
projets en cours. Est-ce que, oui ou non, l'enveloppe est reconduite? La
question est simple.
La Présidente :
La réponse de la ministre.
Mme Sonia
Bélanger
Mme Bélanger :
Mme la Présidente, on va faire ce qu'il faut. La réponse est claire. On va
faire ce qu'il faut. On a effectivement un plan interministériel en
itinérance 2021‑2026. Nous avons lancé ce plan en 2021, ça a porté ses
fruits. Il faut saluer les partenaires. Tantôt, j'ai parlé des organismes, j'en
profite aussi pour saluer le leadership des municipalités. Les municipalités
veulent prendre plus de leadership dans l'itinérance. On est d'accord. Puis on
va prendre le temps de réviser les rôles et les responsabilités de chacun des
paliers d'acteurs, autant les organismes, les municipalités que, bien sûr, au
niveau gouvernemental. Puis je veux quand même saluer les investissements
historiques en itinérance, 280 millions, qui est dans le plan d'intervention,
et on...
La Présidente :
Deuxième complémentaire.
M. Guillaume
Cliche-Rivard
M. Cliche-Rivard :
Merci, Mme la Présidente. Je n'ai pas entendu de réponse spécifique, si
l'enveloppe va être reconduite pour 2026.
Elle a une dernière chance pour y répondre. Ce serait très apprécié, sur le
milieu... dans le milieu, d'avoir cette réponse-là.
Cette
semaine, la ministre a aussi promis, au micro de Patrick Masbourian, de nous
dire exactement, cette semaine, où iraient les 5 millions additionnels de
la mise à jour budgétaire. Que l'argent descende rapidement, dans quels refuges,
à quel endroit, pour quels projets, on devait avoir la réponse cette semaine. Ça
tombe bien, on est vendredi. Allons-y.
La Présidente :
La réponse de la ministre.
Mme Sonia
Bélanger
Mme Bélanger :
Mme la Présidente, oui, 5 millions à la mise à jour économique pour les
mesures hivernales. Alors donc, la réponse est claire. Le travail est en train
de se faire avec Santé Québec, donc, auprès des organismes. On travaille avec
les municipalités.
Et mon collègue me
demande de travailler plus rapidement en lien avec la planification
budgétaire 2026‑2027. On va y aller par étapes. Là, on est vraiment dans
les mesures hivernales, Mme la Présidente, on ajoute un 5 millions aux
mesures existantes. Alors, il faut se réjouir de ça. Moi, je vais m'assurer que
ce financement aille rapidement aux différents organismes. Ils attendent ce
financement-là, mais, en même temps, ils se mobilisent déjà, et c'est important,
Mme la Présidente. Donc, un travail d'équipe entre tous les paliers.
La Présidente :
En question principale, je reconnais maintenant la députée de Terrebonne.
Stratégie du
gouvernement en matière de
développement économique et d'énergie
Mme Catherine
Gentilcore
Mme Gentilcore :
Le premier ministre et la ministre de l'Économie nous demandent souvent, main
sur le coeur, de considérer leur moyenne au bâton, mais la réalité, c'est que
ce gouvernement-là perd les manches de la partie une après l'autre depuis des
années.
Aujourd'hui, on
apprend que le gouvernement a songé à radier le pari de 805 millions de
dollars qu'il a fait dans C Series. Ça, ça porte le bilan caquiste-libéral
dans cet avion-là à 2,1 milliards de dollars. Plus de la moitié des
annonces de projets auxquels le premier ministre a participé depuis qu'il est
là ont échoué carrément, des centaines de millions de dollars qui viennent
directement de la poche des Québécois et qui sont pariés carrément. C'est le
cas pour Recyclage Carbone Varennes, Lion, Sonder, AppDirect, Nemaska.
Je ne veux pas parier
là-dessus, là, mais j'ai l'impression que, un déficit de 12 milliards, les
Québécois vont radier leur investissement en la CAQ, en 2026, ce ne sera pas
trop long. Mais, d'ici là, combien de millions de plus la CAQ va coûter aux
Québécois?
La Présidente : La réponse de
la ministre de l'Économie, l'Innovation et de l'Énergie.
Mme Christine
Fréchette
Mme Fréchette : Merci, Mme la
Présidente. Il faut voir qu'on travaille à structurer l'économie dans des
secteurs qui sont porteurs. Et, s'il y en a un qui est bien porteur, c'est
celui de l'aérospatiale et de l'aéronautique, particulièrement dans le contexte
actuel, où la défense prend une place inégalée. Mais par ailleurs le secteur
aérospatial, en dehors même de la défense, c'est un secteur dans lequel on est
engagés depuis des décennies, et c'est un secteur qui contribue grandement au développement économique du Québec. Si on
regarde, par exemple, pour le programme A220 d'Airbus, les
retombées, entre 2018 et 2022, on parle d'une contribution au PIB québécois de
3,1 milliards de dollars, 13 200 emplois
soutenus. Je sais que le Parti québécois ne veut pas soutenir les entreprises,
ne veut pas aider les entreprises, mais nous, on a à coeur le fait
d'aider à développer des emplois bien rémunérés dans des secteurs d'avenir, et
ça passe notamment par le soutien dans l'aérospatiale. Au niveau des revenus
pour le gouvernement du Québec, ça a signifié 567 millions de dollars. Et,
si on regarde au niveau des retombées pour 2023 à 2038, eh bien, on aura une
contribution au PIB québécois de 19 milliards de dollars, grâce au
programme de l'A220, et 124 000 emplois. C'est majeur, c'est
considérable, et on s'y investit.
La Présidente : Première
complémentaire.
Mme Catherine Gentilcore
Mme Gentilcore : Bon, je pense
que c'est clair, là, la ministre veut continuer de choisir les gagnants des
subventions selon son instinct, comme le faisait son prédécesseur. Mais là elle
a réussi un exploit, là : être moins transparente encore que Fitzgibbon.
L'énergie, c'est un bien collectif, et elle
refuse pourtant de révéler combien de mégawatts sont disponibles en ce moment.
Les Québécois veulent savoir, ils ont le droit de savoir.
Est-ce qu'elle veut aussi choisir les gagnants
des blocs d'énergie à l'abri des regards?
La Présidente : La réponse de
la ministre.
Mme Christine Fréchette
Mme Fréchette : Oui, Mme la
Présidente, bien, si on veut revenir sur la notion d'indépendance, j'aimerais
souligner que, grâce au projet de loi n° 69, que le
Parti québécois a refusé d'adopter, d'appuyer, eh bien, on va voir pour la
première fois la possibilité de voir les projets de développement de mégawatts
d'Hydro-Québec, donc un plan ouvert de développement du réseau de transport
d'électricité. Donc, ça, c'est majeur. Ça va faire en sorte de mieux aider les
entreprises à décider à quel endroit elles vont pouvoir s'établir, suivant le
nombre de mégawatts dont elles auront besoin. Ça, ça fait partie des démarches
que l'on a mises en place pour faire en sorte d'accélérer les projets de
développement économique, d'accélérer le développement énergétique et de
rehausser les retombées pour le Québec de manière considérable.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
Mme Catherine Gentilcore
Mme Gentilcore : Les bris de
transparence s'accumulent, depuis sept ans, du côté de la CAQ. Si la ministre
ne veut pas le dire, bien, pas de problème, j'envoie dès maintenant une demande
d'accès à l'information pour les blocs d'énergie, comme je l'ai fait hier pour
les prêts pardonnables puis pour les études de McKinsey sur la filière
batterie. Je m'attends à obtenir des réponses, encore une fois, les Québécois
veulent savoir ce que le gouvernement fait avec leur argent.
Est-ce que la ministre veut que je la mette en
copie conforme de ma demande d'accès?
La Présidente : La réponse de
la ministre.
Mme Christine Fréchette
Mme Fréchette : Oui, Mme la
Présidente, bien, comme je le mentionnais un peu plus tôt pendant la période
des questions, le nombre de mégawatts octroyés, c'est une donnée confidentielle,
c'est une donnée stratégique pour les entreprises. Le PQ se soucie peu de ce
qui est stratégique ou confidentiel pour les entreprises. Il ne veut pas faire
de développement économique, c'est la dernière de ses intentions. Alors, nous,
ça nous tient à coeur. On fait en sorte de protéger ce qui est confidentiel au
sein du développement des entreprises, et le nombre de mégawatts, ça en fait
partie. Donc, sauf sur autorisation d'une entreprise, on ne divulguera pas le
nombre de mégawatts qui est octroyé. On l'a fait, par ailleurs, pour plusieurs
entreprises qui ont accepté de divulguer. Je pense à Agnico-Eagle. Je pense à
Hitachi Énergie ou encore à AEM. Pour ces entreprises-là, on avait eu le OK.
• (10 h 50) •
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant le député de Saint-Jérôme.
Accès
aux services d'obstétrique dans les Laurentides
M. Youri
Chassin
M. Chassin : Merci, Mme la Présidente. L'unité des naissances de l'Hôpital de
Saint-Eustache sera déménagée dans
une semaine à Saint-Jérôme, pour environ trois mois. À l'unité des naissances
de Saint-Eustache, 1 400 naissances par année. Des huit postes
de gynécologues-obstétriciens, trois sont comblés. Des fermetures ont eu lieu
cet été, puis en novembre, selon ce que La
Presse rapportait il y a trois semaines. Santé Québec voulait faire cesser
le yoyo d'ouvertures et de fermetures à l'Hôpital de Saint-Eustache, on
comprend. Puis, en même temps, on a le président de l'Association des
obstétriciens-gynécologues qui dit avoir sonné l'alarme depuis cinq ans. Le
nombre de postes disponibles en obstétrique a augmenté de 511, en 2020, à 523
en 2025.
Le ministre de la
Santé se joindra sans doute à moi pour féliciter les équipes des hôpitaux de
Saint-Eustache et de Saint-Jérôme. Mais comment faire pour que ce soit
l'exception et non la règle?
La
Présidente : La réponse du ministre de la Santé.
M. Christian
Dubé
M. Dubé :
Bien, écoutez, Mme la Présidente, je pense qu'il y avait plusieurs points
qui étaient soulevés par le député. Je voudrais juste revenir sur la situation
de Saint-Eustache, l'Hôpital de Saint-Eustache, entre autres, où les bonnes
décisions ont été prises par Santé Québec au cours des derniers jours.
Lorsque Santé Québec
a pris la décision, de façon temporaire, et je le répète parce que je veux que
les gens de Saint-Eustache et de la région comprennent bien, c'était parce
qu'il y avait un enjeu de sécurité pour les femmes enceintes, d'être capables de bien faire les opérations, de bien faire
les accouchements à l'hôpital avec un nombre minimum de médecins. Et c'est pour ça que la suggestion
qui avait été faite, c'est d'envoyer... uniquement pour les accouchements, d'aller
à l'hôpital de... à la Cité de la Santé, à Laval.
Maintenant, après
discussion, après discussion avec les médecins, la communauté de Saint-Eustache
s'est mobilisée pour accepter qu'il était peut-être préférable, sur une base
temporaire, d'aller à Saint-Jérôme. Je pense que c'est une très, très bonne nouvelle, très, très bonne nouvelle parce que
c'est une décision qui a été prise par la communauté locale, pour être capable de faire ça. Maintenant,
c'est encore sur une base temporaire, puis on va continuer de suivre la...
La Présidente :
Première complémentaire.
M. Youri
Chassin
M. Chassin : Je ne pense pas qu'on peut dire que c'est une bonne
nouvelle. Il faut que ce soit l'exception et non la règle. Et la cheffe de
l'obstétrique dans les Laurentides, la Dre Isabelle Lambert, a démissionné, cet
automne, de son poste. Selon elle, il faudrait
un obstétricien-gynécologue par tranche de 15 000 habitants. Dans les
Laurentides, on est à un pour 30 000.
L'hôpital
de Saint-Jérôme est sûrement fier d'accueillir des naissances. Évidemment, on
manque d'espace aussi. Est-ce qu'on va agrandir...
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. Christian
Dubé
M. Dubé :
Bien, écoutez, encore une fois, Mme la Présidente, là, je ne suis pas
certain... c'est peut-être moi, ce matin, là, mais je ne suis pas certain que
je comprends très bien la question, parce que, dans le fond, l'enjeu, pour nous, c'est de s'assurer... puis c'est vraiment la
raison de Santé Québec, c'est de s'assurer que les Québécoises sont traitées
correctement et avec rapidité, dans une...
dans une situation où le bon service ne serait pas donné à l'Hôpital de
Saint-Eustache.
Alors, Mme la
Présidente, je pense que la décision de Santé Québec, en collaboration entre
l'établissement qui devait le faire, à la Cité de la Santé à Laval, versus de
le faire à Saint-Jérôme, a été prise pour les bonnes raisons. On regarde
toujours le côté clinique, on regarde côté... du côté sécuritaire. C'est ça que
Santé Québec a fait.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. Youri
Chassin
M. Chassin : Je comprends qu'on a une solution qui est dans... la moins
pire, en quelque sorte, des solutions, évidemment,
dans un contexte difficile. Ce qui peut changer la donne, c'est les
infrastructures. L'Hôpital de Saint-Eustache, l'hôpital de Saint-Jérôme,
ce sont des gros hôpitaux, dans les Laurentides, puis évidemment on a besoin
que les infrastructures répondent à la demande et à la population.
Est-ce qu'on peut
nous dire quand on va voir les travaux et des agrandissements?
La Présidente : Et la réponse nous
vient du ministre responsable des Infrastructures.
M. Benoit Charette
M. Charette : Merci, Mme la Présidente.
Merci au collègue pour sa question. Il n'est pas sans savoir qu'il y a des évaluations qui se font présentement pour les
infrastructures en santé dans les Laurentides. On parle ici de Saint-Eustache.
On parle de Saint-Jérôme. Mont-Laurier est également en évaluation de notre
côté. Ce que je mentionnais hier, ça me fait plaisir de le répéter aujourd'hui,
le prochain PQI, qui est mis à jour à chaque année, sera présenté au moment du
prochain budget, et ce sont tous des projets qui sont considérés, actuellement,
et pour lesquels des évaluations se poursuivent. Merci, Mme la Présidente.
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant la
députée de La Pinière.
Impact de la Loi visant
principalement à instaurer la responsabilité collective
quant à l'amélioration de l'accès aux services médicaux et à
assurer la continuité de la prestation de ces services
Mme Linda
Caron
Mme Caron :
Mme la Présidente, hier, on apprenait que plus du tiers des
230 répondants au sondage de la Communauté de pratique des médecins en
CHSLD ont déclaré avoir l'intention de cesser ou réduire leur pratique en CHSLD
dans le contexte de la loi n° 2. C'était déjà
difficile de recruter des médecins en CHSLD. La loi n° 2
empire la situation. Ça veut dire que des
aînés qui sont malades, qui souffrent et qui sont en fin de vie, en CHSLD, vont
devoir se passer de médecin. Ça ne fait peut-être pas broncher le ministre, ni
la CAQ, ni le premier ministre, mais empêcher de facto les aînés de recevoir
les soins auxquels ils ont droit dans le contrat social du Québec, c'est
inadmissible. C'est inadmissible.
Est-ce qu'ils ont
déjà oublié les souffrances atroces des aînés en CHSLD pendant la pandémie?
La
Présidente : La réponse du ministre de la Santé.
M. Christian
Dubé
M. Dubé :
Bien, Mme la Présidente, non, on n'a pas oublié ce qui est arrivé dans les
CHSLD, et je rappelle que c'est justement dans les négociations qui ont lieu
avec la FMOQ que nous avons mis une priorité gouvernementale, une priorité
gouvernementale pour que des sommes supplémentaires soient mises au service des
gens en CHSLD. C'est tout à fait le contraire de ce que la députée essaie
d'insinuer ici.
Qu'est-ce qu'on a
fait pour que ce soit montré comme une cible... une priorité gouvernementale?
On a mis des cibles de présence dans les CHSLD, pour s'assurer que les
omnipraticiens assurent la présence dans les CHSLD. On sait que c'est important.
Et c'est ce qu'on appelle une priorité gouvernementale.
Maintenant, il y a des ajustements aux tarifs,
c'est un exemple de ce que j'ai donné tout à l'heure, qui peuvent être faits,
et ce que nous allons continuer à faire, au cours des prochaines semaines, dans
les discussions qui ont cours en ce moment, parce que, je le répète, madame, il
faut rassurer les gens. Les CHSLD, pour nous, c'est une priorité gouvernementale.
Merci beaucoup.
La
Présidente : Et, en question principale, je reconnais maintenant la
députée de Bourassa-Sauvé.
Cadre réglementaire découlant
de la Loi sur le développement
des entreprises québécoises dans le domaine du livre
Mme Madwa-Nika
Cadet
Mme Cadet :
Merci, Mme la Présidente. Depuis plusieurs années, au Québec, la grande
majorité des librairies alimentent la plateforme Gaspard, un outil indépendant
qui vise à assurer la transparence des données sur les ventes et l'offre de
livres au Québec.
Alors que le ministre
de la Culture s'apprête à publier les nouveaux règlements de la Loi sur le
développement des entreprises québécoises
dans le domaine du livre, le milieu du livre, au Québec, est unanime : le
ministre a le devoir de faire en sorte que tous les joueurs du milieu y
participent et il a le pouvoir de le faire par l'entremise de ces règlements. Les
écrivaines et écrivains, les éditeurs de livres, les diffuseurs, les
distributeurs, les librairies indépendantes, les coopératives en milieu scolaire et les bibliothèques publiques le
recommandent tous. Ça offrirait de mieux planifier les réimpressions, de réduire les retours, d'optimiser
les campagnes de mise en marché, ultimement de diminuer la destruction
d'exemplaires de livres. Les avantages sont clairs.
Est-ce que le
ministre va écouter le milieu?
La
Présidente : La réponse du ministre de la Culture et des
Communications.
M. Mathieu
Lacombe
M. Lacombe : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. C'est une intéressante question. D'ailleurs, j'ai eu une
rencontre de travail avec les gens de l'industrie, à ce sujet-là il y a à peine
quelques semaines. Donc, j'imagine bien que la question
arrive à-propos. Et je leur ai indiqué qu'effectivement on va aller de l'avant
avec la modernisation des règlements.
Mais, Mme la
Présidente, c'est un dossier qui est complexe. Il y a des demandes de part et
d'autre. On a des librairies indépendantes qui sont fortes, au Québec, qui sont
essentielles. Dans beaucoup de nos petites municipalités, ces librairies-là tiennent le réseau à bout de
bras. On a aussi de grandes chaînes, par exemple Renaud-Bray, qui sont des acteurs
importants dans la chaîne du livre au Québec. Les deux ont des demandes. La
chaîne du livre, c'est une chaîne qui est
fragile. Il y a un équilibre à préserver, on doit s'assurer que de part et
d'autre on réponde aux demandes, et c'est un exercice qui est délicat. Mais,
Mme la Présidente, vous savez, quand je parle aux chaînes, quand je parle aux
librairies indépendantes, je suis persuadé
qu'avec ce qu'on est en train de faire on arrivera au meilleur équilibre
possible. Donc, faisons confiance au processus, Mme la Présidente.
La Présidente :
Voilà. Cela met fin à cette période de questions et de réponses orales.
Motions sans préavis
Comme il n'y a pas de
votes reportés, nous allons passer à la rubrique Motions sans préavis, et, pour
ce faire, je cède la place au troisième vice-président. Merci, tout le monde.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Alors, bonjour, collègues. Nous sommes bien à la
rubrique des motions sans préavis. En
fonction de nos règles et de l'ordre de présentation des motions sans préavis,
je reconnais Mme la députée de Terrebonne.
Mme Gentilcore : Je sollicite le consentement des membres de cette
Assemblée afin de présenter, conjointement avec le député de Nelligan, le
député de Maurice-Richard, le député d'Abitibi-Est, la députée de
Laporte, la députée de Rimouski et la députée de Saint-Laurent, la
motion suivante :
«Que
l'Assemblée nationale rappelle que l'énergie est un bien collectif et que les
Québécois ont le droit à la transparence sur la disponibilité et
l'attribution des blocs d'énergie;
«Que l'Assemblée
nationale demande au gouvernement de dévoiler le nombre de blocs d'énergie
disponibles.»
• (11 heures) •
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Y a-t-il consentement pour débattre de cette
motion? Il n'y a pas de consentement.
La prochaine motion
revient à un membre du groupe formant le gouvernement. M. le député de
Maskinongé.
Rendre hommage à
M. Jean-François Blais
M. Allaire :
Merci, M. le Président. Vous allez me permettre de saluer la présence de
Jean-François Blais et ses famille et amis dans les tribunes.
Alors, je sollicite
le consentement de cette Assemblée afin de présenter la motion suivante
conjointement avec la députée de Bourassa-Sauvé, le député de Jean-Lesage, la
députée de Terrebonne et le député de Saint-Jérôme :
«Que l'Assemblée
nationale rende hommage à Jean-François Blais, créateur et réalisateur
visionnaire qui a profondément marqué le paysage télévisuel québécois;
«Qu'elle souligne son
apport exceptionnel à la culture d'ici à travers la direction d'émissions
phares telles que La Voix, En direct de l'univers, Belle et
Bum ainsi que de grands galas comme les Gémeaux, l'ADISQ et les Olivier;
«Qu'elle salue son
talent d'auteur pour le théâtre avec Yvon raconte la shop, en
collaboration avec Yvon Deschamps, ainsi que son engagement au
développement de la production télévisuelle et scénique au sein de SISMYK, la
division musicale de ComediHa!;
«Qu'elle souligne son
attachement profond à sa région, la MRC de Maskinongé, où il contribue à la vie
communautaire et à la réussite éducative de nos jeunes; enfin
«Qu'elle reconnaisse
en Jean-François Blais un modèle de créativité, d'excellence et de fidélité à
ses racines, dont le parcours inspire l'ensemble du Québec.»
(Applaudissements)
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Y a-t-il consentement pour débattre de cette
motion?
Mme LeBel :
Il y a consentement, sans débat.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Il y a consentement, sans débat.
Mise aux voix
Cette motion est-elle
adoptée? Adopté.
La prochaine motion
revient à l'opposition officielle, et je reconnais Mme la députée de Robert-Baldwin.
À l'occasion de la commémoration
du drame survenu à l'École polytechnique
de Montréal le 6 décembre 1989, dénoncer toutes les formes de violence
faite aux femmes et soutenir les actions contre cette violence
Mme Garceau : Merci, M. le
Président. Je sollicite le consentement de cette Assemblée afin de présenter la
motion suivante conjointement avec la ministre responsable de la Condition
féminine, la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques, la députée de Terrebonne, le
député de Saint-Jérôme, la députée d'Abitibi-Est, le député de Taillon, la
députée de Laporte, la députée de Rimouski et la députée de
Saint-Laurent :
«Que l'Assemblée nationale souligne le
36e anniversaire de la tragédie de Polytechnique, survenue le
6 décembre 1989;
«Qu'elle rende hommage aux 14 [victimes,
des] jeunes femmes assassinées lors de cet acte antiféministe, et qu'elle se
souvienne aussi des nombreuses personnes blessées ou profondément marquées par
cette violence;
«Qu'elle salue l'engagement indéfectible du
collectif PolySeSouvient d'honorer la mémoire des 14 victimes de la tuerie
de Polytechnique et leur campagne pour obtenir l'interdiction totale de la
possession privée d'armes d'assaut au Canada;
«Qu'elle réaffirme que l'égalité et le respect
entre les femmes et les hommes sont des valeurs essentielles et non négociables
de la société québécoise;
«Qu'elle exprime sa profonde préoccupation
devant la hausse récente des violences sous toutes [ses] formes, y compris la
multiplication des féminicides, l'augmentation de la violence armée chez les
jeunes, ainsi que la montée inquiétante des discours misogynes et de propos
haineux envers les femmes;
«Qu'elle réitère l'importance de renforcer les
mesures de prévention, d'éducation, de sensibilisation et de protection, afin
d'assurer à toutes les femmes un parcours de vie sécuritaire et sans violence;
«Qu'elle rappelle l'importance des 12 jours
d'action contre les violences faites aux femmes, qui encouragent la
dénonciation et la prise d'actions pour prévenir ces violences sous toutes ses
formes;
«Qu'elle demande à tous les partis politiques de
s'unir pour honorer la mémoire des 14 victimes, pour soutenir leurs
familles, et pour réaffirmer la priorité absolue que constitue la sécurité des
femmes au Québec;
«Et qu'enfin, les membres de l'Assemblée
nationale observent une minute de silence en leur mémoire.»
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Y
a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
Mme LeBel : ...M.
le Président, il y a un consentement pour un débat de deux minutes de rigueur
par intervenant dans l'ordre suivant : la députée de Robert-Baldwin, le ministre... la ministre responsable de la Condition féminine,
la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques
et la députée de Terrebonne.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Alors, je comprends qu'il
y a consentement afin qu'il y ait un débat de rigueur de deux minutes et
que la présidence applique strictement cette consigne.
Alors, je commencerai par reconnaître Mme la
députée de Robert-Baldwin.
Mme Brigitte B. Garceau
Mme Garceau : Merci,
M. le Président. Je tiens à souligner, dans les tribunes, la présence de
M. Benoît Laganière, témoin
survivant de Polytechnique, ainsi que son épouse Anne Richard, et de
M. Boufeldja Benabdallah, ami du PolySeSouvient et cofondateur et
porte-parole de la mosquée du Québec.
Aujourd'hui,
nous honorons la mémoire des 14 jeunes femmes assassinées à l'École
polytechnique parce qu'elles étaient des femmes. Elles incarnaient
l'avenir, le savoir, l'égalité.
Nous pensons également à toutes les victimes
indirectes, familles, proches, amis qui portent encore aujourd'hui les
cicatrices de cette tragédie.
36 ans plus tard, cette tuerie continue de
marquer notre mémoire collective et elle nous rappelle que la violence fondée
sur le genre n'appartient pas au passé. Elle demeure une réalité qu'il faut
combattre sans relâche.
Les violences augmentent, les féminicides se
multiplient, et l'accès aux armes à feu suscite toujours de vives inquiétudes,
notamment chez les jeunes. La violence se déplace aussi en ligne. Des campagnes
de harcèlement ciblées, des menaces anonymes, les images manipulées et la
radicalisation de certains groupes créent un climat où la misogynie progresse
dangereusement.
Nous devons renforcer la prévention, l'éducation
et la sensibilisation. Chaque femme au Québec doit pouvoir vivre, étudier, se
déplacer et travailler en sécurité, sans peur et sans compromis.
Depuis cette tragédie, des voix courageuses se
sont élevées pour réclamer des changements. Le collectif PolySeSouvient porte
le flambeau de la mémoire et de la justice. Grâce à leur engagement, des
avancées significatives ont été réalisées, et ils continuent de plaider pour
une interdiction complète de la possession privée d'armes d'assaut au Canada.
Devant la mémoire des 14 victimes, nous
avons le devoir moral et collectif de renforcer la lutte contre la violence faite aux femmes sous toutes ses formes.
C'est un appel à l'action qui dépasse les lignes partisanes. L'unité n'est
pas un geste symbolique, c'est un engagement
pour elles, pour leurs familles et pour toutes les femmes du Québec. Merci.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Je reconnais maintenant Mme la
ministre responsable de la Condition
féminine.
Mme Caroline Proulx
Mme Proulx : 6 décembre
1989, c'est un jour ancré pour toujours dans notre histoire. Il y a 36 ans
maintenant, 14 jeunes femmes promises à un avenir brillant ont perdu la
vie aux mains d'un homme qui avait un plan clair, celui de s'en prendre à des
féministes. 6 décembre 1989, 14 jeunes femmes sont mortes parce
qu'elles étaient des femmes. Leur mort, c'est une blessure que toutes les
Québécoises et les Québécois portent en eux.
Aujourd'hui, on pense à ces 14 étudiantes,
à mes filles qui sont également étudiantes, mais on pense aussi à ceux et
celles qui leur ont survécu. On se souvient des autres blessés, 11 femmes,
trois hommes. On se souvient aussi de leurs familles, de leurs amis qui ont
perdu ce jour-là une soeur, une fille, une blonde, une amoureuse.
Depuis 36 ans, on a fait pas mal de chemin
comme société. L'égalité entre les femmes et les hommes, c'est une valeur fondamentale du Québec. Mais cette
lutte-là n'est pas terminée, on doit la poursuivre, les efforts, et ne jamais,
jamais abandonner le combat des femmes.
C'est pourquoi on a un devoir de mémoire. Ces
14 jeunes femmes, ce sont toutes les femmes. Il faut qu'elles ne soient jamais oubliées, qu'elles fassent
toujours partie de nous, qu'on se souvienne que la lutte faite contre les
femmes, bien, c'est une lutte qu'on doit mener à jamais.
Notre combat
comme société, comme gouvernement doit être à la hauteur. Aujourd'hui, on se
souvient de ces femmes, et jamais on n'oubliera.
• (11 h 10) •
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Je reconnais maintenant Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme Manon Massé
Mme Massé : Merci, M. le
Président. Le 6 décembre 1989, 14 jeunes femmes ont été victimes d'un
féminicide qui aura marqué le Québec à tout jamais. Ça aura pris 30 ans
pour que la tuerie de Polytechnique soit nommée pour ce qu'elle est, un geste
antiféministe et politique.
À l'époque, on entendait des gens se demander si
l'émancipation des femmes n'avait pas été trop loin. Trop loin. Encore aujourd'hui, certains ont envie de se
dire qu'on est rendus ailleurs, mais ce serait nous mentir à nous-mêmes.
On entend encore des gens, sur des tribunes publiques, véhiculer un discours
misogyne décomplexé, qui disent que la quête d'égalité des femmes est allée
trop loin, puis c'est à cause de ça s'il y a une montée des discours
masculinistes. Ça démontre qu'on a encore beaucoup de travail à faire.
Je suis extrêmement inquiète du contexte social
actuel. Je suis inquiète des discours misogynes en ligne. Ma collègue,
d'ailleurs, cheffe du deuxième groupe d'opposition en a parlé récemment. Depuis
le début de l'année, 16 féminicides, au Québec, dont Gabie Renaud, tuée
par son conjoint multirécidiviste. C'est un échec collectif qu'un homme comme
ça est passé au travers des mailles du filet.
Il faut que
le gouvernement évalue notre proposition d'adopter une loi Gabie Renaud pour
permettre la divulgation aux femmes des antécédents violents des
récidivistes de la violence conjugale.
J'espère aussi que le gouvernement entendra le
cri des maisons d'hébergement, qui nous alertent que, présentement, une femme
sur deux se fait refuser le service.
Je pense très fort aux victimes de Polytechnique
et à la souffrance infinie de leurs familles, aux proches qui ont été blessés
lors de cette tuerie. Cette commémoration doit nous servir à continuer à
avancer, et on doit le faire pour ces 14 femmes mais aussi pour nos jeunes
filles. Merci.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
La prochaine intervention revient à Mme la députée de Terrebonne.
Mme Catherine Gentilcore
Mme Gentilcore : Merci, M. le
Président. 6 décembre 1989. Il est un peu passé 17 heures. Un homme
entre dans une classe de génie mécanique de l'École polytechnique. Des coups de
feu éclatent. 14 femmes sont tuées par un homme misogyne, parce que, oui, elles
ont été tuées pour une seule raison : elles étaient des femmes.
Il y a des
moments, dans l'histoire, qui nous laissent sans voix. Celui-ci en est un. Les
événements de Polytechnique ont marqué tout un peuple. Notre société a
choisi de garder leur souvenir bien vivant pour qu'elles ne soient mortes en
vain, pour qu'à travers leur mémoire on bâtisse un Québec plus sûr pour celles
qui les suivraient.
Donc, comme bien des Québécoises qui n'ont pas
de souvenirs des événements, j'avais quatre ans seulement à l'époque, j'ai
néanmoins un lien avec ces femmes fortes à qui on a confisqué un avenir
prometteur ce soir-là. Que ce soit par la cérémonie des faisceaux sur le mont
Royal, par la rencontre de survivantes ou des familles des victimes, je me fais
un devoir, comme nous tous, d'honorer leur mémoire. Mais cette tragédie demeure
un rappel cruel de la réalité. La violence faite aux femmes demeure
d'actualité. On marque la fin des 12 jours d'action contre les violences
faites aux femmes. On se doit de se rappeler
que près de 100 féminicides ont eu lieu depuis 2020, au Québec, que
60 714 demandes à SOS Violence
conjugale ont été logées dans la dernière année, que le nombre de victimes
d'infractions commises en contexte conjugal est en hausse constante
depuis 20 ans. Bref, on a beaucoup de travail à faire. On aura toujours
beaucoup de travail à faire.
Pour combattre la misogynie, l'intolérance et
toutes les formes de violence qui continuent de menacer notre tissu social, nous devons continuer de soutenir
les organismes communautaires et les maisons d'hébergement qui aident
les femmes victimes de violence. Nous devons sensibiliser notre société à
dénoncer les comportements violents et intervenir afin de
réduire les risques que des drames se produisent. En commémorant cette journée,
engageons-nous à promouvoir l'égalité hommes-femmes et ne pas tenir pour acquis
que cette lutte est terminée. Merci, M. le Président.
Mise aux voix
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Cette motion est-elle adoptée?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Nous allons observer une minute de silence à la
mémoire des victimes de la tragédie de Poly.
• (11 h 15 — 11 h 16)
•
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Je vous remercie.
Et
la prochaine motion revient au troisième groupe d'opposition. Je reconnais Mme
la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme Massé :
Vous vouliez dire le deuxième groupe d'opposition, j'imagine, M. le
Président.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Deuxième groupe d'opposition, Mme la députée.
Mme Massé :
Qu'il en soit ainsi.
M.
le Président, je sollicite le consentement de cette Assemblée pour présenter la
motion suivante conjointement avec le
député de LaFontaine, le député des Îles-de-la-Madeleine, le député de Saint-Jérôme et la députée de
Saint-Laurent :
«Que l'Assemblée
nationale souligne la Journée mondiale de lutte contre le sida et rende hommage
aux organismes communautaires, aux équipes de première ligne et aux GMF
spécialisés qui, chaque jour, préviennent de nouvelles infections et
accompagnent les personnes vivant avec le VIH;
«Qu'elle réaffirme
l'importance de consolider l'ensemble du continuum de lutte contre le VIH au
Québec, de la prévention jusqu'au traitement;
«Qu'elle
reconnaisse que la prévention repose notamment sur l'accessibilité du
dépistage, lequel est soutenu notamment par l'ensemble des cliniques communautaires et GMF spécialisés tel que
les cliniques Prelib, l'Agora, la Licorne et Quorum;
«Qu'elle souligne
l'importance d'assurer un accès gratuit et confidentiel à la prophylaxie
préexposition pour toutes les personnes qui en ont besoin;
«Qu'elle réitère que
la lutte au VIH exige aussi un accès gratuit aux traitements, notamment pour
les personnes vivant avec la lipodystrophie, et que cela implique d'offrir les
leviers nécessaires à Santé Québec afin de mettre en oeuvre le programme
annoncé à cette fin en 2019;
«Qu'enfin elle
demande au gouvernement du Québec de s'engager à financer adéquatement et
durablement ce continuum, parce qu'un Québec sans VIH est possible, mais il
faut s'en donner les moyens.»
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Y a-t-il consentement pour débattre de cette
motion?
Mme LeBel :
...pas de consentement, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Il n'y a pas de consentement.
Avis touchant les travaux des
commissions
À la rubrique des
avis des travaux touchant les commissions, Mme la leader adjointe du gouvernement.
Des voix :
...
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Mme la leader adjointe du gouvernement.
17889
17847
Mme LeBel :
...M. le Président, que la Commission des finances publiques entreprendra
l'étude détaillée du projet de loi n° 7, Loi visant à réduire la
bureaucratie, à accroître l'efficacité de l'État et à renforcer l'imputabilité
des hauts fonctionnaires, aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à 13 heures,
ainsi que le mardi 9 décembre, de 10 heures à 12 heures, à la salle
Louis-Hippolyte-La Fontaine;
Également, la Commission
des institutions poursuivra les consultations générales et auditions publiques
sur le projet de loi n° 1, Loi constitutionnelle de
2025 sur le Québec, aujourd'hui, après les avis touchant les travaux des commissions jusqu'à 12 h 45, ainsi que
le mardi 9 décembre, de 10 heures à 12 heures, à la salle Louis-Joseph-Papineau;
Enfin, la Commission
de la culture et de l'éducation poursuivra l'étude détaillée du projet de loi
n° 109, Loi affirmant la souveraineté
culturelle du Québec et édictant la Loi sur la découvrabilité des contenus
culturels francophones dans l'environnement numérique, aujourd'hui,
après les affaires courantes jusqu'à 13 heures, à la salle Pauline-Marois.
Merci, M. le
Président.
• (11 h 20) •
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la leader adjointe du gouvernement.
Affaires du jour
La période des affaires courantes étant
terminée, nous allons maintenant passer aux affaires du jour. Mme la leader adjointe
du gouvernement.
Mme LeBel : Oui.
Je suis désolée, M. le Président. Donc, M. le Président, je vous demande
d'appeler l'article 65 du feuilleton.
Débats statutaires
Débat sur le rapport de la
Commission de la représentation électorale
concernant la délimitation des circonscriptions électorales
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : À l'article 65 du
feuilleton, conformément à l'article 28 de la Loi électorale, nous allons maintenant
procéder au débat sur le rapport de la Commission de la représentation
électorale sur la délimitation des circonscriptions électorales du Québec qui a
été déposé le 2 décembre en 2025.
Je vous rappelle qu'en vertu de la Loi
électorale il s'agit d'un débat limité à cinq heures qui peut se tenir dans la
même séance ou dans deux séances consécutives à l'Assemblée.
Je vous informe que la répartition du temps de
parole pour ce débat restreint s'effectuera comme suit : 2 h 5 min sont allouées au groupe
parlementaire formant le gouvernement, 1 h 7 min 9 s
allouées au groupe parlementaire formant l'opposition officielle,
42 min 9 s sont allouées au deuxième groupe d'opposition, 25 min 43 s
allouées au troisième groupe d'opposition,
cinq minutes sont allouées à chacun des députés indépendants. Dans le cadre de
ce débat, le temps non utilisé par les députés indépendants ou par l'un
des groupes parlementaires sera redistribué entre les groupes parlementaires
selon les proportions établies précédemment. Mis à part ces consignes, les
interventions ne seront soumises à aucune limite de temps. Enfin, je rappelle
aux députés indépendants que, s'ils souhaitent intervenir au cours du débat,
ils ont 10 minutes à partir de maintenant pour en aviser la présidence.
Je cède maintenant la parole à M. le ministre
des Institutions démocratiques.
M. Jean-François Roberge
M. Roberge : Merci bien, M. le
Président. Je vais être bref parce que je tiens à laisser un maximum de temps
pour les députés pour utiliser ce temps de débat pour faire valoir la voix de
leurs électeurs, la voix de leurs institutions, de leur municipalité, de leur
MRC, etc.
La redéfinition de la carte électorale, c'est un
enjeu délicat important dans notre processus parlementaire, et nous avons fait
le choix, lors de l'adoption de lois précédentes, de confier le travail
d'analyse à une commission. Mais on a aussi précisé que la commission n'avait
pas travaillé en vase clos, qu'il y avait des discussions entre la commission
et les élus, puis, ce qui est prévu, entre les rapports de la commission, qu'il
y ait des séances d'échanges en commission parlementaire, et qu'il y ait ce
débat, qui est prévu ici, qui est prévu dans les procédures.
En 2017, lors des dernières refontes de la carte
électorale, il y a eu ce même débat de cinq heures, et la commission a écouté
et a apporté des modifications entre la carte déposée avant le débat et la
carte qui a été finale. Je veux inviter la commission à faire preuve de cette
même écoute, à porter attention à ce que diront les députés, les élus
représentants du peuple. Ce que je veux dire, c'est que les critères dans la
loi doivent gouverner les travaux de la commission, évidemment. Ces
critères-là, on s'est engagés à les revoir. On a même écrit dans une loi, qu'on
a adoptée à l'unanimité à l'Assemblée nationale, que nous devrions les revoir
ensemble, nous, les parlementaires, au début de la prochaine législature. Donc,
ces critères sont critiqués par l'ensemble des parlementaires. Je vais quand
même dire qu'ils ont la qualité d'être flous. Ils ont la qualité de laisser à
la commission la latitude nécessaire pour faire les changements qui seront
demandés ici, en Chambre.
Donc, il y a eu des motions unanimes ici, à
l'Assemblée. J'espère qu'on va leur accorder toute l'attention nécessaire. On n'a pas l'unanimité à tous les
jours, à l'Assemblée nationale. Lorsqu'on l'a, c'est le peuple qui s'exprime.
Et il y a encore des gens qui vont s'exprimer, et je pense qu'il y a un message
qui va ressortir assez fort, un message à l'effet que les régions
doivent être entendues à l'Assemblée nationale. Et je tends la main à la
commission, bien sûr, c'est la commission qui fait un travail, ce n'est pas
l'Assemblée, ce n'est pas le ministre, et je demande, avec respect, que les membres de la commission apportent une
grande écoute et aient le courage de faire les changements nécessaires.
Merci.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Merci, M. le ministre. Et, pour la prochaine intervention, je reconnais Mme la
députée de Mont-Royal—Outremont.
Mme Michelle Setlakwe
Mme Setlakwe : Merci, M. le
Président. Oui, à mon tour, donc, de prendre la parole, à titre de porte-parole
de ma formation politique au niveau des institutions démocratiques, de la Loi
électorale. Suite au dépôt du deuxième rapport de la Commission de la
représentation électorale, la CRE, sur la délimitation des circonscriptions
électorales du Québec, déposé le 2 décembre 2025, je débuterais par un...
juste un rappel du contexte et des étapes précédentes.
Donc, on se rappelle que
c'est en 2017 qu'a eu lieu la dernière refonte et que c'est... cette refonte
doit être refaite après deux élections générales. Mais rappelons-nous, donc, un
rapport préliminaire avait été, donc, déposé en ce sens en septembre 2023,
suite auquel il y avait eu des discussions, des consultations, des échanges et
une motion adoptée à l'unanimité le 28 mars 2024. Et c'est important
aujourd'hui de rappeler que les parlementaires, les... qui représentent le
législateur, l'intention du législateur, se sont concertés et se sont exprimés
d'une seule voix, le ministre le disait il y a quelques instants. Et c'est
important de le rappeler, ce... cette motion qui a été adoptée à l'unanimité.
Et je pense que je vais prendre le temps de la relire, M. le Président. C'était
une motion pour souligner l'intention des parlementaires de revoir les
paramètres et les dispositions de la Loi électorale, qui guide les travaux de
la Commission de la représentation électorale, qui disait :
«Que l'Assemblée nationale prenne acte de
l'ensemble des commentaires émis lors du processus de révision de la carte
électorale;
«Qu'elle reconnaisse que des enjeux importants
liés à la représentation électorale dans nos régions et dans nos zones urbaines
ont émergé et que des arguments importants ont été avancés à cet égard;
«Qu'elle reconnaisse que la Commission de la
représentation électorale, dans son processus de révision de la carte
électorale, se doit d'appliquer les paramètres et [les] dispositions prévus à
la Loi électorale, dont certains n'ont pas fait l'objet de modifications depuis
35 ans;
«Qu'enfin, elle déclare qu'il est opportun de
procéder à une réflexion large et non partisane sur d'éventuelles modifications
à la Loi électorale afin de donner suite aux préoccupations exprimées en
matière de représentativité.»
M. le Président, je prenais le temps de relire
cette motion parce que les... le libellé, les énoncés tiennent toujours. Une
réflexion de fond s'impose, j'y reviendrai. Et les enjeux qui ont été
identifiés et discutés lors du dépôt du premier rapport de la CRE demeurent.
Nous avons étudié le second rapport, rapport sur
lequel nous entamons le débat aujourd'hui en cette enceinte, mais je pensais
qu'il était important de rappeler, comme le ministre l'a fait d'ailleurs, que
la voix des parlementaires a été entendue et doit continuer d'être entendue
dans ce dossier. Évidemment, le travail de la CRE est important, indépendant et
se fait, et nous le comprenons très bien, à la lumière des critères existant
dans la loi, qui n'a pas été modifiée depuis 35 ans, mais nous demeurons
inquiets que les préoccupations demeurent et que le second rapport... suite au
deuxième rapport, les préoccupations et les enjeux subsistent.
Rappelons-nous qu'en 2024 également le projet de
loi n° 59 est entré en vigueur à l'unanimité, donc ce sont encore une fois les parlementaires qui se sont
exprimés d'une seule voix, c'était la Loi
visant l'interruption du processus de délimitation des circonscriptions
électorales, entrée en vigueur en mai 2024, donc, peu de temps après cette
motion dont je faisais mention précédemment. Cette loi mettait fin au processus
de la révision, appliquait la carte électorale de 2018 pour la prochaine
élection de l'an prochain, 2026, le temps que les parlementaires révisent les
critères dans la Loi électorale en vue des élections de 2030. Le projet de loi
n° 59 a été adopté, encore une fois, à l'unanimité des parlementaires.
Un jugement de la Cour d'appel a récemment,
donc, le 1er décembre dernier, déclaré l'interruption de la révision de la carte électorale
inconstitutionnelle. Et dès le lendemain, c'est à ce moment-là que la CRE a
déposé le second rapport à l'Assemblée nationale et pour lequel, encore
une fois, le débat débute, là, un débat de cinq heures.
J'aimerais rappeler, M. le Président, donc,
sommairement, là, que les préoccupations qui ont été exprimées par les
différents groupes, par les parlementaires, durant les consultations et les
audiences, demeurent pertinentes, et on considère qu'elles sont toujours
d'actualité et qu'on n'y a pas répondu adéquatement et certainement loin de
l'avoir fait parfaitement dans le second
rapport, j'y reviendrai plus en détail, et qui... encore une fois, il est
important de tenir compte de l'intention du législateur dans ce dossier.
Nous maintenons qu'un travail de fond demeure essentiel.
• (11 h 30) •
Rappelons, donc, les critères de la Loi
électorale sur lesquels la CRE s'est basée pour faire son travail et déposer ce second rapport, celui de la
représentation effective, évidemment, qui se décline en deux critères, donc
l'égalité du vote et le respect des communautés naturelles.
Le principe de représentation effective, il est
inscrit, M. le Président, je vous le rappelle, à l'article 14 de la Loi
électorale. Et évidemment, lors de la délimitation des circonscriptions
électorales, la CRE utilise les critères de l'égalité du vote et du respect des
communautés naturelles pour mettre en application ce principe.
Le critère, donc, d'égalité du vote prescrit que
les députés doivent représenter un nombre à peu près égal d'électeurs dans chaque
circonscription. Ainsi, le poids du vote d'un électeur doit être relativement
semblable, peu importe sa circonscription. Et là il y a d'autres articles de la
loi qui viennent préciser que la taille d'une circonscription ne peut être inférieure ni supérieure à 25 %
du nombre d'électeurs de la circonscription moyenne, puis que, pour déterminer
ce nombre qui est le quotient, la somme des électeurs est divisée par le nombre
des circonscriptions électorales.
On comprend donc que ces... évidemment, ces
articles-là demeurent les articles sur lesquels se penchent la commission, mais
qu'il y a lieu, encore une fois, d'entamer un travail de fond. Ces critères
demeurent flous. Ils sont évidemment les critères sur lesquels doit reposer le
travail de la CRE, mais on maintient, encore une fois, que ce travail de fond
doit avoir lieu. Il aura lieu, tel que souhaité par les parlementaires, au
début de la prochaine législature.
Et rappelons que la CRE peut s'écarter du
critère mathématique de 25 % que je mentionnais précédemment, si elle
estime que son application ne permettrait pas d'atteindre le principe de la
représentation effective et que, le cas échéant, la CRE doit justifier sa
décision par écrit, et qu'il y a une exception dans la loi pour la
circonscription des Îles-de-la-Madeleine. La CRE, donc, n'a pas la compétence
sur la délimitation de cette circonscription en particulier. La CRE accorde le statut d'exception à cinq
circonscriptions, mais elle ne le fait pas pour les circonscriptions situées en
Gaspésie, M. le Président.
Le
critère de la communauté naturelle, je passe rapidement, implique que chaque
circonscription électorale doit représenter
une communauté naturelle, que celles-ci sont établies selon des considérations
sociologiques, démographiques et géographiques, telles que la densité de
la population, la croissance de la population, la superficie, les frontières
naturelles et le territoire des municipalités.
Maintenant,
permettez-moi de revenir sur les principaux changements proposés par la CRE
dans son deuxième rapport déposé récemment. Donc, la commission demeure
convaincue que l'ajout de deux nouvelles circonscriptions dans les régions des Laurentides-Lanaudière et de
l'Estrie—Centre-du-Québec
est nécessaire pour assurer la représentation juste et équitable de la
population électorale de ces régions, et qu'aussi la commission maintient sa
proposition de retirer une circonscription
aux régions de l'île de Montréal et du Bas-Saint-Laurent—Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine, puisque leur nombre de circonscriptions ne
correspond plus à leur poids électoral au sein de la province.
Ces
deux nouvelles circonscriptions, il y en a une première, nommée
Bellefeuille, qui est ajoutée dans la région de Laurentides-Lanaudière. Cette
région a connu la plus forte augmentation du nombre d'électeurs au Québec
depuis l'établissement de la carte électorale de 2017. Et une deuxième nouvelle
circonscription, nommée Marie-Lacoste-Gérin-Lajoie, est ajoutée près de
la ville de Drummondville, où neuf des circonscriptions actuelles sont modifiées. On souligne que 10 des
11 circonscriptions de cette région ont connu une augmentation du nombre
d'électeurs supérieure à la moyenne provinciale depuis 2014.
Des changements qu'on
a notés, M. le Président, dans le deuxième rapport, dans la région de l'île de
Montréal, la CRE a révisé sa proposition
préliminaire de manière importante. Elle propose maintenant le retrait d'une
circonscription à l'extrémité est de l'île de Montréal, soit la
circonscription actuelle de LaFontaine. Dans la grande région de l'Estrie et du
Centre-du-Québec, elle a aussi revu sa proposition, notamment pour conserver la
MRC des Sources dans la région administrative de l'Estrie, comme l'ont demandé
plusieurs acteurs du milieu. Dans la grande région des Laurentides et de
Lanaudière, la CRE répond à plusieurs demandes de la population, notamment en
conservant une circonscription formée uniquement d'une partie du territoire de
la ville de Terrebonne. En Montérégie, elle apporte certaines modifications à sa proposition, notamment dans les
circonscriptions de Soulanges, Vaudreuil et Beauharnois, pour, encore
une fois, répondre à des demandes du milieu.
Bon, maintenant, les
problèmes soulevés par la refonte proposée. Évidemment, on est préoccupés par
la Gaspésie, par l'île de Montréal, mais... mais, suite au dépôt du rapport
préliminaire de la CRE en septembre 2023, de nombreux citoyens et des élus de
tous les partis avaient soulevé plusieurs inquiétudes valables concernant les modifications proposées à la carte électorale en
prévision de l'élection de 2026. Ces préoccupations, à notre sens, M. le Président,
demeurent aujourd'hui.
Rappelons qu'il faut
s'assurer de respecter la représentativité des régions et le poids relatif de
chaque électeur. Or, il semble clair que, dans les limites actuelles de la loi,
la CRE ne peut pas faire les ajustements nécessaires qui s'imposent. Les
paramètres qui guident ses travaux, à notre sens, M. le Président, et je le
réitère, ont atteint une certaine limite et
ils doivent être modernisés. Et c'est ce à quoi les parlementaires se sont
engagés de façon unanime, M. le Président, il faut le rappeler.
Revenons sur la
fusion des trois circonscriptions de la Gaspésie en
deux mégacirconscriptions. C'est un dossier qui demeure problématique. On va
continuer de défendre cette région, de défendre... de mettre de l'avant les
préoccupations. On l'a fait, comme parlementaires, de façon unanime avec une
motion adoptée en 2023. Mais, nous, M.
le Président, ce qu'on dit et ce qu'on réitère, c'est qu'il faut faire une
analyse complète. Il faut traiter la révision de la carte électorale
comme un tout.
Mais revenons sur la
Gaspésie et revenons sur la motion de... du 17 octobre 2023, encore une
fois adoptée à l'unanimité des parlementaires. On demandait que l'Assemblée, bon,
évidemment, «prenne acte de la proposition de la CRE de fusionner les
circonscriptions de Gaspé et de Bonaventure, en une nouvelle circonscription
qui s'étendrait des Plateaux de la Matapédia
jusqu'à Grande-Vallée», on soulignait «l'immensité du territoire, son
éloignement, la longueur des distances à parcourir et la dispersion de
l'ensemble de la population de cette région», on rappelait qu'«un territoire
aussi vaste éloignerait encore davantage les citoyens de leur député,
affecterait la qualité des services offerts dans les bureaux de circonscription
et ne pourrait refléter adéquatement les multiples particularités régionales de
cette circonscription», on soulignait «que toute perte de poids politique que
subissent nos régions québécoises met en péril la santé démocratique de notre nation», et qu'enfin... À l'unanimité,
encore, des parlementaires, on souhaitait que la... que la CRE... que la
CRE «révise sa recommandation de fusionner les circonscriptions de Gaspé et de
Bonaventure».
Mon collègue le
député de Marquette, qui est aussi notre porte-parole qui parraine la région de
la Gaspésie, a parlé aux acteurs locaux et
il défend ce dossier, M. le Président, de longue date. Il continue de le faire.
Et puis nous sommes, donc, encore une fois, préoccupés par cet enjeu qui
perdure suite au deuxième rapport de la CRE.
Revenons sur les
déficits de représentativité régionale. Le député... Mon collègue le député de
Pontiac et chef de l'opposition officielle, lui, il avait rappelé le déficit de
représentativité régionale en Outaouais, qui ne compte que cinq
circonscriptions malgré ses 292 000 électeurs. À titre de référence,
le Saguenay—Lac-Saint-Jean
compte aussi cinq circonscriptions mais a 70 000 électeurs de moins.
Selon la proposition de la commission, l'Outaouais serait la région la plus
sous-représentée au Québec, c'est-à-dire que le vote des électeurs vaudrait
moins que celui des autres dans toutes les régions. C'est un enjeu qui perdure,
M. le Président. La moyenne du taux de dépassement du nombre d'électeurs par
circonscription, en Outaouais, par rapport au quotient électoral, est d'environ
15 %, tandis qu'elle est sous les
7 % dans Laurentides-Lanaudière, où il est encore proposé d'ajouter une
circonscription, comme on le mentionnait précédemment, nommée
Bellefeuille, pour compenser la croissance démographique à Mirabel et
Saint-Jérôme.
• (11 h 40) •
Ma collègue la députée de Mille-Îles me
rappelait, plus tôt aujourd'hui, qu'à Laval il y a une croissance importante de
la population et que les données au niveau de cette augmentation ne sont pas
pleinement connues, prises en compte. Et c'est une raison
de plus pour revenir à la position initiale et unanime des parlementaires
d'attendre, de faire une révision de fond des critères de la loi pour faire en
sorte qu'on applique la carte actuelle pour l'élection prochaine, mais qu'on
fasse un travail de fond et qu'on en arrive à faire une refonte complète et
adéquate de la carte électorale pour 2030.
On ne peut pas passer à côté des changements
majeurs à Montréal, M. le Président. Dans la première proposition de la CRE, le
comté montréalais d'Anjou—Louis-Riel
était dissous, et son territoire redistribué dans les circonscriptions voisines
de Camille-Laurin, de Rosemont et de Viau. Mais, dans la deuxième proposition
dont on discute aujourd'hui, le comté de Rivière-des-Prairies est étendu au
nord de l'île et renommé Pointe-aux-Prairies, et celui de LaFontaine intègre
une grande partie d'Anjou—Louis-Riel.
La circonscription d'Anjou-LaFontaine est ainsi formée. Elle est constituée du
quartier de Marc-Aurèle-Fortin et de l'arrondissement d'Anjou. Rappelons qu'en
2018 la région de Montréal avait aussi été amputée d'un comté, le mien, Mont-Royal—Outremont, à la suite de
la révision de la carte électorale. Donc, cette proposition, qui est différente
mais qui est reconduite dans le second rapport, d'enlever un comté sur l'île de
Montréal, demeure problématique, M. le Président. Et je suis certaine que mon
collègue de LaFontaine en aura beaucoup à dire à ce sujet-là.
Aussi, un autre... une autre inquiétude, une
autre préoccupation qui avait été mise de l'avant et discutée lors des
consultations, des audiences, c'était la question de considérer le nombre de
résidents plutôt que d'électeurs. C'est une proposition qui avait été soulevée,
notamment, par la députée de Sherbrooke et le député de Nelligan, qui ont fait
valoir la nécessité de considérer le nombre de résidents à desservir plutôt que
le nombre d'électeurs lors de la consultation parlementaire. Ici, je me réfère
spécifiquement aux audiences du 13 février 2024. Cet enjeu demeure. Et
d'ailleurs c'est un enjeu qui me touche. Dans ma circonscription, j'ai un
certain nombre de... d'électeurs, évidemment, mais, si je considère le nombre
de personnes qui ne sont pas des électeurs, mais que mon bureau doit
desservir... Et on les dessert, évidemment, avec grand plaisir, mais ça ajoute
une charge importante. Et c'est une donnée qui doit être prise en considération,
et on pense que l'analyse de fond n'a pas été complétée à cet égard-là.
Ne serait-ce que, par exemple, M. le Président,
des dossiers d'immigration, on en a énormément, au bureau, étant donné, donc,
ces personnes qui résident sur le territoire, qui... qu'on accueille à bras...
à bras ouverts et qu'on... Évidemment, il y a un délai avant qu'ils soient...
qu'ils deviennent des électeurs, bien entendu, mais ils ont besoin
d'accompagnement. Et puis on les accompagne. On le fait. C'est notre devoir de
le faire. Mais il faut... il faut qu'on prenne cet enjeu en compte dans le
processus de révision.
Donc, encore une fois, je le résumerais de la
façon suivante, les critères sont à réévaluer. Il faut le dire et le redire,
les parlementaires se sont exprimés d'une seule voix. Et cette... L'importance
de revoir les critères demeure. Ça fait plus de 35 ans que ça n'a pas été
fait, les... Ils sont flous. Et je dirais même que ça constitue, en quelque
sorte, un carcan pour la CRE dans le cadre de l'exécution de son mandat, dans
le cadre de ses travaux. Et puis, tant qu'on n'aura pas fait une réflexion de
fond, qu'on n'aura pas tenu un débat de société au complet, bien, on aura,
donc, toujours ces rapports insatisfaisants.
Alors, M. le Président, toutes formations politiques
confondues, plusieurs propositions ont été mises de l'avant afin de moderniser
les critères de la loi et devraient, je le réitère, faire l'objet de débats
pour mieux guider la CRE dans ses travaux. Il y a plusieurs éléments qui
peuvent être discutés, notamment l'augmentation ponctuelle du nombre des
circonscriptions, mais tenons quand même en compte qu'on a un certain nombre de
députés ici. Il faut tenir compte du fait que peut-être qu'il n'y a pas lieu de
grossir la taille de l'État. On peut comparer avec l'Ontario, qui a
124 députés pour une population de plus de 16 millions d'habitants.
Encore une fois, sans un travail en profondeur sur les critères, on ne fait que
reporter le problème à la prochaine révision de la carte électorale, M. le
Président.
On peut penser à l'ajout de critères. En plus
des critères actuels, soit des considérations d'ordre démographique,
géographique et sociologique telles que la densité de la population, le taux
relatif de croissance de la population, l'accessibilité, la superficie et la
configuration de la région, les frontières naturelles du milieu ainsi que les
territoires des municipalités locales, il serait possible d'inclure de nouveaux
critères ou concepts de communautés naturelles, par exemple, la superficie, le
nombre de municipalités à l'intérieur d'une circonscription, l'indice de
vitalité économique des territoires ou encore la proportion de la population
n'ayant pas la qualité d'électeur. Comme je le mentionnais précédemment, donc,
la population plutôt que les électeurs.
Toute cette réflexion n'a pas encore eu lieu.
Elle est nécessaire, et c'est encore le souhait... C'est notre souhait, au
niveau de ma formation politique, et je suis d'accord avec le ministre que
c'est le souhait de l'ensemble des formations politiques, car nous nous
parlons, nous nous concertons dans ce dossier. C'est un dossier non partisan.
C'est un dossier... Quand on parle de la Loi électorale, c'est un dossier pour
lequel les modifications sont avancées suite à des consensus. C'est ce qu'on
souhaite, que les parlementaires parlent d'une seule voix, se parlent, en
arrivent à des consensus. Ce travail-là doit avoir lieu, encore une fois, pour
les raisons mentionnées précédemment.
L'augmentation de l'écart numérique. La Loi
électorale prévoit notamment que le nombre d'électeurs dans une circonscription
ne soit ni supérieur ni inférieur de plus de 25 % au quotient électoral.
Il serait possible d'augmenter cet écart
et/ou de l'intégrer dans un régime spécifique aux régions éloignées.
Discussion... discussion à y avoir, M. le Président.
Utilisation de la population plutôt que du
nombre d'électeurs, je l'ai mentionné, il serait possible de modifier le calcul
afin que les circonscriptions soient délimitées en fonction de la population — discussion,
encore une fois, qui doit... qui doit avoir lieu — plutôt que du nombre
d'électeurs. Cela pourrait permettre de tenir compte de la charge de travail
qui découle d'une circonscription ayant une proportion élevée de non-électeurs,
mais ne serait pas favorable aux régions
éloignées, encore une fois, l'idée étant de faire un travail en profondeur et
de le considérer comme un tout. Selon les
estimations préliminaires, cela pourrait augmenter le nombre de sièges à
Montréal, en Montérégie, en Outaouais, mais entraînerait une réduction
des sièges dans d'autres régions. Discussion importante à y avoir.
Il
pourrait y avoir des nouvelles circonscriptions qui bénéficieraient
d'exceptions permanentes. La Cour d'appel
évoque la possibilité de créer un statut d'exception permanent à de nouvelles
circonscriptions, à l'instar de celle des Îles-de-la-Madeleine. Il
faudrait toutefois s'entendre sur quelles régions seraient visées, surtout si
le nombre total de députés reste inchangé, car, évidemment, cela réduirait le
nombre des circonscriptions ailleurs au Québec.
Et aussi,
bon, la fixation d'un nombre minimal de circonscriptions par région
administrative, une telle modification impliquerait
une révision plus large du régime de représentation électorale, implique de réserver
un nombre minimal de circonscriptions par région en vertu de critères à
déterminer. Il faudrait plus de précisions pour en évaluer concrètement les impacts.
Donc, encore une fois, c'est toute une série de possibilités au niveau de la
révision des critères, mais tout ça implique un travail... un travail de
fond.
M. le Président, j'ai parlé des motions
unanimes. Il y en a deux, donc, en 2023, en 2024. Il y a la... Il y a le projet de loi n° 59, adopté à l'unanimité,
qui est clair, interrompt le processus de révision, étant donné ces critères à
revoir, le travail de révision de fond à faire. Et là il y a eu, bon,
jugement de première instance en Cour supérieure, jugement de la Cour d'appel récemment, mais je tiens à
souligner, à rappeler que... Dans le jugement de première instance, rappelons
que le juge est d'avis que les objectifs du
législateur en adoptant cette loi, le projet de loi n° 59... souhaite
préserver les voix des régions en déclin démographique et de se donner
du temps de réflexion pour mener un débat de société... sont des objectifs
réels et urgents.
J'entendais le ministre responsable des
Institutions démocratiques mentionner d'entrée de jeu que c'est un dossier
délicat. Effectivement, on le reconnaît, c'est un dossier délicat. Que les
critères sont flous, on est d'accord avec ça.
On espère, comme ça a été fait lors de la dernière refonte en 2017, que la
commission écoute les délibérations, les... les doléances, les préoccupations des parlementaires. Rappelons que nous
représentons le peuple, que notre voix est importante dans... dans ce
dossier.
• (11 h 50) •
On reconnaît, évidemment, toute... toute
l'indépendance et l'importance du rôle des personnes qui siègent à la CRE,
mais, encore une fois, le travail ne peut pas être fait à la pièce. Et on pense
que cette réflexion sur le fond est absolument nécessaire, qu'il est important,
comme le ministre le disait, je suis d'accord, d'accorder une attention aux
motions unanimes. Et on tend, nous aussi, également la main, évidemment, ensemble,
parce que les parlementaires, entre nous, on se tend la main, on se parle, on
se concerte, on souhaite agir, et se prononcer, et parler d'une seule voix. Et
on tend la main, donc, à la... à la commission pour tenir compte de ces... de
ces préoccupations et de proposer des modifications ou même d'en arriver à...
finalement, à mettre à exécution le souhait des parlementaires lors du projet
de loi n° 59.
La nécessité d'un travail de fond, je l'ai
mentionnée. Nous ne souhaitons pas rafistoler la carte électorale à la pièce.
On doit, M. le Président, éviter ces ajustements, ces ajustements à la pièce,
comme ça a été fait au niveau de la Gaspésie, au niveau de l'île de Montréal et
aussi au niveau des deux nouvelles circonscriptions qui sont ajoutées. La carte
électorale, pour nous, et sa réforme forment un tout. Il faut une réforme
cohérente, globale et équitable pour l'ensemble du Québec.
Et, je l'ai dit, je le réitère, pour nous, le
résultat, avec le deuxième rapport, demeure insatisfaisant après une révision
de la proposition révisée soumise par la CRE dans son... dans sa nouvelle
délimitation. On ne règle pas les problèmes identifiés au cours du processus
dont j'ai fait allusion, là, au niveau des... de ses grandes lignes.
Encore une fois, je comprends très bien que le
travail des membres de la CRE soit limité par des critères actuels de la loi.
On veut les changer, et c'est pour ça que les parlementaires ont pris un pas de
recul avec le projet de loi n° 59 qui est entré en vigueur en mai 2024. On
veut les changer, ces critères. En fait, je le résumerais de la façon suivante,
on ne veut pas, M. le Président, adopter une carte problématique. On défend la
loi, le projet de loi, le 59, qui est entré en vigueur en mai 2024, et voilà.
Donc, encore une fois, il ne faut pas... il ne
faut pas qu'au bout du processus on soit devant une carte qui est
insatisfaisante, qui... qui ne règle pas les problématiques. Il faut éviter de
créer de nouveaux problèmes, de l'instabilité, en plus d'engendrer des coûts importants pour instaurer une carte déjà
problématique avant même son adoption. Faisons les choses correctement.
Faisons les choses ensemble, un débat de société, une réflexion de fond afin
d'en arriver à une carte satisfaisante.
Des citoyens
de plusieurs régions du Québec et des élus de tous les partis ont soulevé, je
l'ai mentionné, plusieurs inquiétudes valables au sujet de la
proposition initiale de la CRE, notamment la suppression d'une circonscription
en Gaspésie et d'une autre à Montréal, et, dans son deuxième rapport, la CRE
maintient ces changements.
Voilà, M. le Président, ça résume... ça résume
ma pensée au niveau de ce rapport. Merci.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, Mme la députée de Mont-Royal—Outremont. Donc, toujours dans le cadre de ce débat, je reconnais M. le
député de Matane-Matapédia.
M. Pascal Bérubé
M. Bérubé : M. le Président, je siège en cette Chambre depuis
18 ans, ce n'est pas la première fois que j'ai à intervenir sur ce
débat.
En 2012, je
perds la circonscription de Matane, qui est fusionnée en partie avec la
circonscription de Gaspé et de Matapédia. C'était une lourde perte pour la
Gaspésie, pour l'Est du Québec, en matière de poids politique, une voix de
moins.
Le Directeur général des élections et la
Commission de la représentation électorale reviennent à nouveau enlever une
circonscription, enlever une voix aux Gaspésiens et Gaspésiennes en faisant en
sorte, essentiellement, de regrouper en deux circonscriptions l'essentiel de la population de la
péninsule gaspésienne. Évidemment, je suis touché, comme député, surtout si je redeviens député en
2026 et que je remporte cette élection. Mais ce n'est pas à propos de moi,
c'est à propos de la représentation électorale de ma région.
Voici ce qui s'est passé. Évidemment, la
Commission de la représentation électorale a un certain nombre de critères liés à la population et au territoire pour
s'assurer d'une nécessaire égalité des votes. Alors, elle a fait une
proposition qui ne tenait pas la route. Écoutez, ma circonscription est
composée de trois MRC du Bas-Saint-Laurent. On propose d'ajouter une MRC d'une
autre région administrative, la Gaspésie—Les Îles, je parle de la MRC de La
Haute-Gaspésie, et, de l'autre côté, de retrancher cinq municipalités de la MRC
de La Mitis. Donc, on coupe une MRC puis on rajoute une MRC d'une autre région
à une circonscription. Imaginez la complexité d'avoir à faire face à deux
administrations régionales en matière de santé et de d'autres ministères, des
groupes d'élus différents.
Écoutez, ma circonscription est déjà celle qui
compte le plus d'élus municipaux au Québec, 45 maires pour autant de municipalités. Avec la
proposition : 51 maires et mairesses. Ça, c'est la réalité de
Matane-Matapédia, qui devait s'appeler Matane-Matapédia-Mitis, vous vous
en souviendrez, on a fait adopter une loi ici. Je sais que le directeur des
élections n'a pas aimé ça. Ça lui permet de... de témoigner de son
mécontentement. Il a enlevé ça. Il va appeler ça Matane-Matapédia.
Pourquoi je vous dis qu'il est capable de
corriger? C'est qu'on s'est entendus, tous les partis de cette Chambre,
minimalement, pour préserver le poids de la Gaspésie. Unanimité de la Chambre.
Ça a été communiqué par motions, par toutes sortes de communications, autant ici
que dans les consultations dans les régions. On a réussi à bloquer le
processus. Des préfets des Laurentides ont décidé de contester. C'est leur
droit. Ils ont remporté.
Pendant ce temps-là, la commission continue son
travail à la lumière des commentaires qu'on a faits, ceux que je viens de faire, entre autres. Et là l'histoire
s'accélère. Depuis mardi, on réalise que le Directeur général des élections n'a
pas écouté la population. Il avait la possibilité de donner un statut
spécial aux deux comtés de la Gaspésie. D'ailleurs, c'est écrit dans le
jugement. Les juges lui disent. Il a cette possibilité-là. Le fera-t-il? La
réponse est non.
Alors, je m'adresse, à travers vous, à la
Commission de la représentation électorale. Vous pouviez le faire. Je vous regarde,
là. Vous avez choisi de ne pas le faire. Vous vous ajoutez à toute une liste
d'intervenants qui, dans les dernières décennies, ont ignoré la situation
particulière de la Gaspésie. Vous pouviez le faire, vous ne l'avez pas fait, de maintenir un caractère unique, particulier à
deux circonscriptions qui font l'unanimité à l'Assemblée nationale. Oh non!
Le directeur des élections est en haut de tout ça, lui. Très bien.
Mais je vais vous dire qu'est-ce qui va arriver.
Alors, on ne maintient pas le poids politique de la Gaspésie. On aura une
circonscription gaspésienne qui portera le nom de Gaspé-Bonaventure, qui
commence dans les plateaux de la Matapédia, qui fait toute la baie des
Chaleurs, qui passe par Chandler, qui passe par Percé, qui passe par Gaspé — ce
n'est pas terminé — qui
passe par le parc Forillon et qui termine à Grande-Vallée. Ça, c'est une
circonscription.
L'autre commence à
Sainte-Madeleine-de-la-Rivière-Madeleine, 243 kilomètres de côte jusqu'à
Sainte-Flavie, incluant l'intégralité de la MRC
de La Haute-Gaspésie, 11 municipalités sur un vaste territoire, des
besoins très particuliers, la MRC de
la Matanie, la MRC de la Matapédia et la MRC de La Mitis, charcutée, et ça va
s'appeler Matane-Matapédia. On ne
nomme pas La Haute-Gaspésie. On ne nomme pas La Mitis. Il y a de l'orgueil
là-dedans. Ils ont fait un travail, ne touchez
pas à ça. Est-ce qu'il y aura des moyens supplémentaires pour ces
députés qui se présenteront? Bien sûr que non. Alors, qu'est-ce qui va
se passer? Bien, la présence va en souffrir.
• (12 heures) •
M. le Président, il y a des députés qui ont la
chance d'habiter dans la région de la Capitale-Nationale. Ils passent toutes
leurs nuits dans leur domicile. Moi, je dois faire 400 kilomètres chaque
semaine depuis 18 ans entre Matane et Québec. Là, on m'ajoute La
Haute-Gaspésie, jusqu'à 200 kilomètres de plus. La qualité de la présence
va en souffrir, c'est sûr. Et comment on va
organiser ça? Quatre bureaux de circonscription? Du personnel supplémentaire?
J'en ai déjà trois, bureaux de circonscription, avec des gens dans
chacun. J'ai fait le choix de n'avoir personne ici, d'être autonome pour
pouvoir mettre toutes mes ressources pour mes commettants localement. Je suis
comme bien des députés en cette Chambre, je renonce à beaucoup de choses, parce
que j'aime représenter ma population. Je suis à mon bureau de circonscription
toutes les fins de semaine depuis 18 ans. Très facile à vérifier. Les gens
reconnaissent ma voiture. Ils rentrent. Je vais essayer d'ajouter plus de temps
pour La Haute-Gaspésie, mais cette région ne mérite pas ça.
Alors, qu'est-ce qu'on peut faire? Le jugement
est clair. Ils envoient un signal de phares au Directeur général des
élections : Vous auriez pu donner un statut particulier au comté de
Bonaventure et de Gaspé, comme les Îles. Il a choisi de ne pas le faire.
On pourrait proposer d'augmenter le nombre de
sièges. La Commission de la représentation électorale n'est pas sans savoir que
les travaux actuels dans le salon bleu, qu'on va réintégrer à l'automne 2026,
permettront, par une nouvelle configuration, d'atteindre le nombre de
129 sièges. On en a 125. Donc, on pourrait maintenir les comtés de la Gaspésie, maintenir le poids politique de l'est
de Montréal, s'accommoder, à tout le moins, pour un bon moment encore. Peut-être
y aura-t-il, dans les prochaines années, des changements plus majeurs, mode de
scrutin, par exemple.
Mais, à partir du moment où les quatre députés,
les quatre formations politiques de l'Assemblée nationale disent : Bien,
préservons le poids de la Gaspésie, puis que le Directeur général des élections
dit non, moi, j'ai un gros problème avec ça. Donc, qu'est-ce qu'il nous reste
comme recours? Droit de parole, un débat de cinq heures, puis ensuite ça va être tranché? Est-ce que le
Directeur général des élections va tenir compte des propos qui sont ici? Est-ce
que c'est lui qui va aller expliquer aux gens de La Haute-Gaspésie qu'ils vont
se retrouver avec trois autres MRC du Bas-Saint-Laurent? Certainement pas.
Dans le cas de Montréal, c'est un peu la même
chose aussi. Dans le cas de Montréal, on enlève un poids politique. Puis, au
début, c'était, essentiellement, un peu tout croche. On ne tenait pas compte
des communautés. Coupe dans l'est de Montréal,
circonscription de Camille-Laurin, d'Anjou—Louis-Riel. Il y a tout un ballet,
là, que ça implique. Il faut être capable de le justifier. Il y a là beaucoup
de questionnements. Et je pense que la Commission de la représentation électorale
ne devrait pas juste être en attente de voir ce qu'on va dire, mais déjà
communiquer ce que ça veut dire et les choix qu'elle a faits.
Je conclus, M. le Président, en vous disant...
Je vous l'ai dit, ça fait 18 ans que je suis député à l'Assemblée
nationale. Je suis un des doyens de cette Chambre. Il n'y a rien qui remplace
le travail de député. Moi, j'habite ma circonscription. Ce n'est pas le cas de
tout le monde en cette Chambre, mais moi, je crois à ça. Je l'habite. J'y vis
avec mes compatriotes. Il n'y a rien de plus
territorial que d'être un député. Bien, si on augmente notre territoire, on
augmente de beaucoup les... les fois où on ne pourra pas être présents
quand on le veut.
Quand j'ai commencé en 2007, il y avait deux
MRC, Haute-Gaspésie et Matanie. Maintenant, il y en a quatre dans ma
circonscription. Je ne me plains pas pour moi. Je sais que c'est un comté qui
est très difficile à représenter, mais je le fais de bon coeur, et mes citoyens
me le rendent bien. En date d'aujourd'hui, l'appui projeté pour ma formation
politique est à 79 % dans ce comté. Bien, c'est à propos de... Il y aura
des députés, il y en avait avant moi, puis il y en aura après moi. Je ne vois
pas comment on pourra avoir deux classes de députés, des députés avec des très
petites circonscriptions en milieu urbain et des pays dans l'est du Québec. Il
y a là une iniquité qui aurait pu être corrigée par la Commission de la
représentation électorale, qui aurait pu accorder des statuts particuliers à
Bonaventure et Gaspé. Elle ne l'a pas fait, malgré une recommandation du
jugement.
Alors, ce n'est pas ma première déception avec
cette institution. On a fait d'autres demandes qui sont restées lettre morte, mais celle-ci aura un caractère
inique durable. Pas trop tard pour le corriger, mais ce qu'on fait à la Gaspésie
est franchement démoralisant pour tous les efforts qu'on fait. Puis ça va être
une grande circonscription avec beaucoup de populations, là. Imaginez.
Donc, je plaide pour la Gaspésie, patrie de ma
mère et de mon père, patrie des fiers Gaspésiens, Gaspésiennes, qui sont déjà éloignés géographiquement de Québec
et qui vont l'être politiquement. C'est un autre coup dur. Et, s'il ne restait qu'un seul député pour le dire en cette
Chambre, je serai ce député, M. le Président. Je continue vaillamment ce travail
de résistance du mieux que je peux, mais force est de constater que des
non-élus, et c'est ça l'ironie, des non-élus responsables de la démocratie
s'arrogent un pouvoir qui a un impact considérable sur notre démocratie.
Alors, en terminant, je m'adresse à vous,
membres de la Commission de la représentation électorale. Vous auriez pu poser
un geste pour la Gaspésie, vous avez choisi de ne pas le faire. C'est un gros problème.
Je vous invite à vous ressaisir et à poser un geste, à communiquer avec la
Chambre une volonté de corriger ça. Il n'est pas trop tard pour le faire.
Au nom de la Gaspésie, au nom du Bas-Saint-Laurent,
au nom de nos régions, je veux témoigner de ma volonté de continuer d'être
combatif à chaque fois que ce sera nécessaire pour nos communautés. Dans ce
cas-ci, je suis plus ou moins optimiste face à la suite, mais je peux garantir
à mes concitoyens que j'aurai fait la bataille du début jusqu'à la fin et que
je vais essayer, si d'aventure je suis là après la prochaine élection, de faire
encore mieux, malgré une difficulté encore plus grande, qui ne cesse
d'augmenter, depuis que j'ai commencé en politique, qui est celle de
représenter une circonscription de plus en plus grande. Merci de m'avoir
écouté, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le député de Matane-Matapédia. La prochaine intervention revient à M. le
député de Saint-Jean.
M. Louis Lemieux
M. Lemieux : Merci beaucoup, M.
le Président. On le constate, on l'entend, on le sent, ce n'est pas un débat
comme les autres. Il se passe quelque chose. C'est un débat très particulier,
ne serait-ce que parce qu'on parle de nous, comme
députés, on parle de nous, comme représentants d'une région, on parle de nos
circonscriptions. Bien, ce n'est pas nombriliste pour autant, mais c'est
sûr qu'on en parle, on y pense, on regarde ça différemment.
Le journaliste, vieux journaliste que je suis,
s'est senti interpelé. Alors, au moment de préparer mon allocution, j'ai décidé
de laisser le journaliste prendre un peu plus de place. Ne vous inquiétez pas,
M. le Président, je vais quand même vous
donner mon opinion, plus que moins, bien évidemment. Mais je pensais qu'il
était important, dans la mesure où on en appelle à un débat de société,
que la société comprenne. Puis, quand on est dans un débat comme celui-là, bien, on ne parle pas en code nécessairement, mais
la CRE, puis la CAN, puis ci, puis ça, on peut vite perdre le monde. Alors,
j'ai essayé d'écrire ça pour que... ce n'est pas de la pédagogie, là, je ne
suis pas ici pour enseigner à personne, mais je voulais que ce soit clair pour
les citoyens, ce qui est en train de se passer et de quoi on parle au juste.
Alors, commençons par le commencement, M. le
Président, parce que, dans les circonstances, la question se pose : Pourquoi on se retrouve ici,
maintenant, dans un débat de cinq heures pour considérer, entre
guillemets, une proposition révisée d'un projet de carte électorale pour
les élections du 5 octobre 2026, alors qu'on avait adopté à l'unanimité le
projet de loi n° 59, en mars 2024, pour régler cette question qui
découlait de la proposition originale de redécoupage de la carte électorale par
le CRE, en 2023, qui a littéralement fait l'unanimité contre elle.
Pourquoi? Parce que les recommandations du
premier rapport montraient les limites du cadre et des principes qui dictent le
travail de la CRE, CRE, Commission de représentation électorale, qui est une
sorte d'excroissance du DGEQ, Directeur général des élections du Québec, donc
Élections Québec. Et il faut qu'on en parle, et je vais vous en parler plus que
moins parce que moi, c'est ce que j'appelle les limites de jouer dans la
quadrature du cercle, mais continuons, pour
l'instant, dans la ligne du temps que je venais de commencer juste pour bien
situer où on en est rendus, et pourquoi, et comment.
Donc, devant
l'insatisfaction générale des quatre partis représentés ici, à l'Assemblée
nationale, face à la proposition soumise et discutée, comme le prescrit le
processus, à la CAN, la Commission de l'Assemblée nationale, nous avons convenu
d'adopter la Loi visant l'interruption du processus de délimitation des
circonscriptions électorales, qui repoussait purement et simplement de quatre
ans le processus qui s'impose à chaque deux élections, donc, théoriquement, à
chaque huit ans.
• (12 h 10) •
Alors, qu'est-ce qui s'est passé pour qu'on en
reparle aujourd'hui au salon rouge? Des recours judiciaires pour contester la
loi, qui ont mené à un jugement, qui nous a été favorable, de la Cour
supérieure, en mai dernier, mais qui a été porté en appel. Et donc un autre
jugement, celui-là de la Cour d'appel, qui est tombé en début de semaine,
quelques heures avant le délai que la CRE, Commission de représentation
électorale, et le DGEQ, Directeur général des élections du Québec, donc,
quelques heures avant le délai qu'ils avaient évoqué, en disant que, si la Cour
d'appel ne tranchait pas la question avant
le 1er décembre, il serait trop tard pour pouvoir poursuivre le processus
et être prêt pour les prochaines élections.
Donc, la Cour d'appel a publié un arrêt, lundi,
qui déclare inconstitutionnelle notre loi qui avait interrompu les travaux. Réglons ça tout de suite, là, je suis
déçu. J'ai beau ne pas être avocat, et donc ne pas pouvoir analyser le jugement
comme il le mériterait, je suppose, mais les conclusions et la décision me
choquent et me laissent songeur pour la suite des choses, parce que la clé de
la suite des choses, M. le Président, c'est potentiellement encore devant les
tribunaux.
Notre Procureur général n'a d'ailleurs pas
encore statué ou, en tout cas, pas encore annoncé s'il a l'intention d'aller en
appel, ce qui serait un appel en Cour suprême du Canada, ce qui induit
évidemment des délais considérables, tellement que ce serait purement théorique,
dans le fond, parce que, de toute façon, en pratique, la Cour d'appel nous a avertis qu'en cas d'appel à la Cour suprême, et
en attendant, on n'a pas le choix, il faut procéder maintenant avec des changements à la carte électorale pour l'élection
de 2026, et c'est pour ça qu'on est ici, en train de considérer la
deuxième version révisée du projet de carte électorale du 5 octobre
prochain.
Et, comme je vais vous le rappeler souvent, mais
en vous l'expliquant maintenant, il ne faut jamais oublier qu'une des raisons pour lesquelles nous étions
frustrés tous, ici, tous ensemble, par le résultat de l'exercice du redécoupage
de la carte électorale, c'est le principe légal incontournable qui le
sous-tend. Ce principe-là est directement issu d'un jugement de la Cour suprême
sur le sujet, qui remonte à 1991, avec le concept de la représentation
effective. Ça, c'est c'est le mot magique,
«représentation effective», poids de l'électeur, si vous préférez, mais vu
légalement de la part de la Cour suprême. D'ailleurs, c'est la clé de
l'affaire légale, et, pour bien la comprendre, je vais citer au texte le
passage de l'introduction du deuxième rapport de la CRE, écrit le printemps
dernier, mais publié dans la foulée de l'arrêt de la Cour d'appel lundi.
Donc, petit précis de représentation effective,
en ouvrant les guillemets sur les mots de la CRE : «La loi saskatchewanaise de 1989 permettait à la
commission chargée de proposer une nouvelle délimitation des circonscriptions
de s'écarter de plus ou moins 25 %
d'une médiane obtenue en divisant la population totale de la province de la
Saskatchewan par le nombre de ses circonscriptions. La loi précédente,
avant 1989, ne permettait qu'un écart de plus ou moins 15 %. La Cour
suprême devait donc déterminer si l'écart de plus ou moins 25 % proposé
par la Saskatchewan contrevenait à l'article 3 de la Charte canadienne des
droits et libertés, qui avait été adoptée pas longtemps avant, en 1982.» On
pourrait dire imposée dans le cas du Québec. «La majorité des juges de la Cour
suprême ont estimé que cet écart était conforme à la charte.» Fin de la
citation de la CRÉ, fin de l'explication cruciale et centrale, parce que c'est
depuis ce jugement, donc, de la Cour suprême
en 1991 que c'est ça, la règle de droit et la norme à appliquer, le poids
relatif d'un vote. On prend le total des électeurs, on divise par le
nombre de circonscriptions, on obtient un nombre moyen d'électeurs par circonscription. Plus que 25 % ou moins
que 25 % de ce nombre, ça devient, selon la règle et la Cour suprême... de
représentation effective, trop ou pas assez.
Au Québec,
aujourd'hui, on travaille sur la base de 6 millions 300 quelques mille
électeurs pour 125 circonscriptions, ce qui nous donne un chiffre
magique de 50 694 citoyens ayant droit de vote par circonscription.
Donc, par voie de conséquence, la CRE doit bouger les frontières d'une
circonscription qui compte moins de 38 000 électeurs pour lui en trouver plus et bouger les frontières d'une
circonscription qui en compte plus de 63 000 pour lui enlever des électeurs.
Et logiquement, il faudrait faire ça avec
des circonscriptions voisines et contiguës. C'est aussi simple et aussi
compliqué que ça, parce qu'il y a tout plein d'autres bonnes et
mauvaises raisons pour changer les frontières ou ne pas les changer.
C'est ce
qu'on appelle le principe des communautés naturelles, des facteurs que la CRE
considère lorsqu'elle analyse le
territoire d'une circonscription électorale et ses dynamiques territoriales,
comme, attention, la liste est longue, la densité de la population et
son taux relatif de croissance. C'est logique. La configuration de la région.
Quoi de plus normal? L'accessibilité. Il faut y aller en avion, il faut y aller
en bateau, il faut y aller en auto, bon. La superficie. Il y en a, effectivement, des beaucoup plus grandes que
d'autres. Les frontières naturelles du milieu, les territoires des
municipalités locales et des
quartiers urbains, en cas d'urbanisation. Le sentiment d'appartenance des
citoyens et des citoyennes, ça, à mon sens, ça fait partie des bons.
La communauté
d'intérêts... la communauté d'intérêts et les pôles de développement régionaux.
Il y a un chef-lieu pour toute la
région, il y en a deux, il y en a trois. Le patrimoine culturel et historique.
Quoi de plus logique? Les différentes limites administratives. Tous ces
facteurs. Et je vous rappelle que ces facteurs-là, laissez-moi retrouver le
libellé, sont les principes des
communautés naturelles auxquels doit se référer la CRE pour faire ses
décisions, prendre ses décisions et placer les frontières. Tous ces
facteurs ont, évidemment, leur pertinence et leur importance.
Mais, M. le
Président, ce n'est pas comme un buffet. On ne peut pas juste prendre ce qu'on
aime. Il faut mesurer et considérer l'ensemble des facteurs en faisant les
hypothèses de découpage. On dit découpage et redécoupage, mais, en fait, je vous l'illustrais, surtout, ce qu'on
fait, c'est qu'on bouge les frontières. Ça devient comme un énorme jeu de
Tetris, avec des coups et des contrecoups, de tous
les côtés de la carte. C'est ça, l'exercice, et c'est ça, forcément, le
résultat. Laissez-moi vous expliquer en
prenant l'exemple de l'exercice chez nous, le comté de Saint-Jean, pour bien
comprendre, parce que c'est
fondamental. Une fois qu'on a compris ça, on comprend ce qui est en train de se
passer ici puis on comprend pourquoi les députés, les partis, tout le
monde est mécontent.
Donc, Saint-Jean, nombre d'électeurs,
62 760, déjà, la limite du seuil supérieur de 125 % qui sera
forcément dépassée avant la fin du cycle en cours de huit ans. Ma voisine, Huntingdon,
compte 46 000 électeurs, loin du seuil maximum, et même, qui se
rapproche dangereusement du seuil minimum. Et Huntingdon a des voisins en
explosion démographique, La Prairie, par exemple. Pour la première proposition
de redécoupage, c'était les grandes manoeuvres avec les autres circonscriptions voisines de Huntingdon
et Saint-Jean, on bouge ici, on bouge là, moins ce village par-ci, plus
cette municipalité par là, avec des effets de rebond d'une frontière à l'autre.
C'était plus compliqué.
Et, au final,
pour revenir à Saint-Jean, on perdait, au profit de Huntingdon,
la petite municipalité de Saint-Blaise, au sud de Saint-Jean-sur-Richelieu. On peut presque parler d'une
banlieue maintenant. Et, suivant la logique de la frontière qui bouge
sur la carte, on venait gruger une partie de deux quartiers limitrophes de
Saint-Jean, Saint-Luc et L'Acadie. Les
chiffres balançaient, Saint-Jean diminuait, et Huntingdon augmentait. Mais
personne, pas juste ici, mais dans le comté, n'était content, surtout pas pour des quartiers qui sont des
excroissances du comté de Saint-Jean, Saint-Luc et l'Acadie, qui se
retrouvaient au bout de nulle part, dans le comté de Huntingdon, sur la
frontière du comté de Saint-Jean.
Dans la
deuxième proposition révisée que j'ai vue cette semaine, après le jugement de
la Cour d'appel, les quartiers de
l'Acadie et de Saint-Luc restent intacts dans le comté de Saint-Jean, mais
Saint-Blaise glisse dans Huntingdon, avec, en plus du transfert des électeurs, une communauté rurale, Saint-Blaise,
qui rejoint un comté rural, Huntingdon. Moindre mal, vous me direz, mais la mathématique est respectée et la logique
aussi, un peu. Et c'est là où je voulais en venir, la mathématique. Dans
le cadre de la logique et le principe de représentation effective, comme l'a
établi la Cour suprême, je vous le rappelle, il y a 34 ans... En fait,
pendant que j'en parle, je vais faire une parenthèse pour dire aux Blaisois de
Saint-Blaise-sur-Richelieu, qui étaient tellement soulagés, depuis
deux ans, que la carte soit gelée par notre loi dans les prochaines
élections : Je suis désolé, chers Blaisois et chères Blaisoises, de
probablement vous perdre. On va bien s'occuper
de vous à Huntingdon, qu'on dit. Parce qu'on ne sait pas comment ça va finir de
toute façon. La CRE va déposer plus tard, dans sa proposition finale, la
vraie carte revue et corrigée une deuxième fois, ce qui me ramène à ce qu'on
fait ici, dans ce débat, parce qu'en attendant de savoir si le gouvernement va
porter l'affaire en appel, la CRE a donc repris ses travaux, comme lui permet
et même lui demande l'arrêt de la Cour d'appel, en publiant son deuxième rapport
et en lançant des consultations publiques qui commencent, en fait, avec ce
débat d'aujourd'hui et qui vont se poursuivre avant la publication, dans la Gazette
officielle, quelque part au début de 2026, avec le dépôt de la version
finale de la nouvelle carte électorale du Québec pour le 5 octobre 2026.
• (12 h 20) •
Réglé, donc, hein? Pas si vite, parce que moi,
je pense qu'il faut travailler sur le fond de l'affaire. Il doit bien y avoir
moyen de moderniser notre système tout en conservant les grands principes ou en
les adaptant à nos nouvelles réalités, des régions avec de moins en moins de
monde, des villes qui ont beaucoup grossi et qui débordent dans les banlieues
de première, deuxième... on va bientôt commencer à parler de troisième
couronne. J'avais abordé la question et même évoqué des pistes à explorer au
moment des audiences de la CRE à la CAN, des commissions de répartition dans la
carte électorale et la Commission de l'Assemblée nationale, où la CRE était
venue en audience avec les députés qui voulaient lui parler.
Donc, avant qu'on vote, nous tous, ici, en cette
Chambre, pour la loi qui imposait une pause, dont on a parlé et qui conservait la dernière carte électorale
pour 2026, je disais à la CRE, et là, bien, je me cite : «Je suis très conscient
du carcan que la loi vous impose et
des critères et considérations qui régissent et guident vos hypothèses et les
arbitrages qui viennent avec. C'est pourquoi je veux vous répéter ici ce
que je vous avais déjà dit en consultation publique — parce
qu'il y avait eu des consultations publiques,
et puis il y avait eu pas mal de monde, dont votre humble serviteur — à
savoir que je suis de ceux qui
pensent que le moment est probablement venu de repenser la représentation
électorale au Québec.»
Vous me direz qu'il est un peu tard pour parler
de changer la loi pour votre rapport qui doit être déposé au cours des prochains mois, en vue du prochain
scrutin de l'automne 2026. Là, je cite il y a deux ans :
«Rassurez-vous, je ne propose pas de
changer la loi aujourd'hui, d'autant que vous, vous êtes là pour l'appliquer,
et que c'est une responsabilité qui nous incombe, à nous, les
législateurs, de les faire et de les changer, les lois, mais vous aurez compris
que je profite de l'occasion pour vous dire, chère CRE, qu'il faut y penser
pour des raisons qui me semblent, autant de principes que pratiques, et probablement même autant
sociologiques que politiques, autant du point de vue de l'exercice de la
démocratie par le citoyen que de l'exercice de la suite des choses par
son élu.»
Et plusieurs collègues ont déjà abordé la
question ici, parce que, pour eux, c'est devenu un problème. Pour moi aussi, en théorie plus qu'en pratique en ce qui me
concerne. Mais, quand on considère les territoires, les régions, les grandes,
et les très grandes agglomérations du Québec, on ne peut pas s'empêcher de
constater l'énorme différence pas juste en kilomètres
carrés, d'une circonscription à l'autre, mais de la réalité et des différences
que ça implique pour les députés. Et, quand
je dis qu'il faut y penser, c'est que je pense que vous êtes pas mal arrivés au
bout de l'exercice de la quadrature du cercle que vous impose la loi.
Je disais ça à la CRE il y a deux ans. Et je
terminais en disant : «En tout respect pour les décisions de la Cour
suprême au sujet du sacro-saint et légal principe de la représentation sur
lequel les juges se sont prononcés il y a un bon bout de temps déjà, il me
semble qu'avec 9 millions d'habitants et des régions plus éloignées qui
perdent toujours de plus en plus de poids il faut remettre plusieurs choses en
question.»
Le travail de la CRE, votre travail, parce que
légalement conditionné par un nombre d'électeurs idéal qui représente la moyenne à essayer de respecter, à
plus ou moins 25 %... une médiane, ça, c'est une chose. Pourquoi est-ce qu'on ne pourrait pas
travailler sur la réalité du Québec et calculer des médianes différentes, des
médianes, pas seulement 25 % de plus ou de moins que la moyenne
nationale, mais des médianes urbaines, des médianes rurales et des médianes
mixtes, un peu des deux, qui feraient en sorte de respecter la réalité du
territoire, mais qui, oui, c'est vrai, impliqueraient
que des députés seraient élus par des bassins et un nombre d'électeurs plus
petit ou plus grand? Bien, je vous soumets que c'est déjà pas mal ça, le
cas, dans les faits, sauf qu'on les appelle des exceptions.
«Je termine en vous disant que, dans un scénario
comme celui-là, le comté de Saint-Jean resterait probablement le comté qu'on connaît aujourd'hui pour un bon
bout de temps encore, mais surtout que pour l'ensemble de l'oeuvre au Québec
vous ne seriez pas obligés et que vous n'auriez pas l'odieux de nous proposer,
à tous les huit ans, de fermer des circonscriptions en campagne pour en
ouvrir plus en ville, et surtout que, plutôt que d'avoir des exceptions qui confirment la règle, comme on dit, on aurait des
règles modernes, adaptées à la réalité de ce qu'est devenu notre territoire
et, je l'espère, de ce que pourront devenir
nos régions, dans le respect de leurs spécificités. Vous aurez compris — et
je conclus, à la CRE, devant la
table, il y a deux ans — que
je joins ma voix à mes collègues de la Gaspésie et des autres grands perdants de votre exercice de cette année, parce
que, la loi étant ce qu'elle est, vous êtes condamnés à faire balancer les chiffres
de la colonne de droite de votre fichier Excel.»
Fin de mon autocitation du moment, mais pas fin
de mon appui à mes collègues et leurs citoyens qui se retrouvent écartelés dans
des territoires impossibles ou coincés entre deux ou trois circonscriptions,
qui les font disparaître pour réapparaître ailleurs, où on les attendait pourquoi,
au juste? Pour ne pas dépasser le fameux 125 %. Comme on ferme celles qui
glissent trop sous le seuil minimal pour les regrouper, en faisant deux
circonscriptions à partir de trois ou quatre. Et tout ça à cause de la règle,
je vous le rappelle, de la représentation effective de la Cour suprême en 1991.
Je vous ai
expliqué et illustré même, ici, ce dont on parle, il ne faut pas l'oublier,
c'est du poids relatif d'un vote dans notre démocratie, qui est loin
d'être parfaite, la démocratie, donc le poids du vote non plus. On pourrait
parler, par exemple, du mode de scrutin. Je
n'étais pas contre. On pourrait aussi trouver une meilleure idée que la mienne
pour faire coller la règle de façon moderne, logique et respectueuse aux
différents territoires, rural, mixte, urbain. On prend autre chose, on s'en va
vers un autre modèle, mais ça prend un nouveau modèle adapté à aujourd'hui et à
l'avenir. On pourrait trouver autre chose qui permet de relativiser le poids
d'un vote ici et d'un autre vote là-bas.
Au fil du temps, on a fait des exceptions pour
de trop petits et de trop grands territoires, qu'il me suffise de vous citer
les Îles-de-la-Madeleine et Ungava, et la question se pose : Est-ce qu'on
est arrivés au bout de la logique du modèle mathématique pour mesurer
l'efficacité théorique de la démocratie dans un monde tellement différent de ce
qu'il était lorsqu'on a déterminé les balises du concept? Alors, je vous le dis
comme je le pense, M. le Président, chers Québécois, chère CRE qui nous écoute,
on se retrouve aujourd'hui face à une crise. Devant toutes les questions, les
déceptions et les doutes que soulève la dernière proposition de redécoupage de
la carte électorale pour pas mal tout le monde
ici... et, je le répète, ce n'est pas faute d'avoir essayé, mais c'est parce
que les balises et les contraintes du concept que la CRE doit utiliser
et respecter sont dépassées.
Alors, comme
je le dis souvent en cette Chambre, dans chaque crise, il y a des opportunités.
Alors, saisissons-là, cette opportunité, et allons-y en Cour suprême. On
ne s'y fera pas traîner. On va se garrocher sur la Cour suprême pour lui
demander de changer ce principe légal là. Mettons-nous au travail pour remettre
au jeu la représentation effective en mettant de l'avant un nouveau concept de
la représentation juste des électeurs... pardon, de la représentation juste des électeurs et de leur poids démocratique, sur
lequel on pourra se mettre d'accord en partant de notre réalité et de notre
volonté de nous doter d'une Assemblée nationale qui correspond à notre
histoire, qui correspond à notre territoire et qui correspond à nos ambitions d'un
Québec démocratique, juste aussi.
Et, rendu là, pourquoi ne pas être ambitieux et
revoir aussi l'ensemble de l'oeuvre, pas juste de la carte électorale, mais de
toutes les cartes? Tous les députés ici savent que c'est la maison des fous de
s'y retrouver dans la plupart des comtés et
d'être efficace avec des territoires qui ne concordent pas, point barre. Les
MRC n'ont pas les mêmes territoires que les centres de services
scolaires, pas plus que les CISSS. Même les régions administratives ont des
exceptions qui confirment la règle.
Et les 125 circonscriptions, dans tout ça,
sont plus que jamais mystérieusement devenues des casse-têtes géographiques,
mais humains aussi, pour les citoyens et leurs élus, des patchworks, qu'on
pourrait traduire et résumer par des mosaïques, des assemblages hétéroclites — je
parle ici des territoires de nos comtés — des mélanges disparates de tapisseries bigarrées — c'est
beau, ça, vous aimez ça, vous êtes poète, M. le Président — avec
un ou des CISSS, un ou deux ou des
morceaux de centres de services scolaires à même le même comté et même des
portions de municipalités et de MRC.
Voilà un chantier qui dépasse largement le
mandat de la CRE, mais le débat provoqué par la CRE nous force à y réfléchir. Et, en ce qui me concerne, ça me
permet de considérer les options qui s'offrent à nous plus largement pour
faire vraiment un grand ménage, tant qu'à y être. Vous savez, quand on
s'installe dans une nouvelle maison, ah, tant qu'à faire, on va faire ça, on va
faire... On devrait peut-être faire ça, s'installer dans une nouvelle maison,
avec une Assemblée nationale de je ne sais
pas combien de députés, 125 me semble idéal, mais en refaisant les comtés de
ces députés-là, pour faire ce dont le Québec moderne a besoin.
• (12 h 30) •
Et j'espère que, dans le contexte de ce débat et
des décisions que nous prendrons et qui seront prises par d'autres aussi, ça
aura servi au moins à ça. Et j'espère que ça servira aussi et peut-être même
surtout au processus que vient de relancer la CRE, la Commission de la
représentation électorale, dont les membres et les équipes nous écoutent sûrement. Et je souhaite et j'espère, M. le
Président, que les élus qui prennent la parole aujourd'hui, et ça va probablement
se poursuivre mardi, seront entendus par la
CRE pour déterminer les ajustements nécessaires afin d'assurer la
représentativité des régions à l'Assemblée
nationale dans la 44e législature, au lendemain des élections du
5 octobre prochain. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, M. le député de Saint-Jean. Je reconnais
maintenant M. le député de Portneuf.
M. Vincent Caron
M. Caron :
Merci, M. le Président. Salutations à l'ensemble des collègues ici avec
nous aujourd'hui. Écoutez, je souhaitais intervenir parce que Portneuf est
aussi une circonscription impactée par ce nouveau découpage qui est suggéré par
la commission de la représentativité électorale. Moi, je ne critique pas leur
travail, personne ne l'a fait d'ailleurs, ce matin, ici. Sur le fond, on est
d'accord qu'il est important de respecter les exigences que la commission... auxquelles la commission doit faire face et aussi
de redéfinir, lorsque nécessaire, la carte électorale, ceci en fonction, bien
entendu, des flux migratoires, de la
variation des populations. Donc, sur le fond, on s'entend tous ici pour dire
qu'il faut se pencher sur la question.
Maintenant, sur la
forme et sur la façon de faire, je vous avoue que j'ai certaines préoccupations
et certaines interrogations surtout, parce que j'ai l'impression qu'on y va à
coups d'additions, à coups de soustractions, à coups de crayon sur une carte,
alors que, finalement, on le sait bien, toutes et tous ici, notre territoire
est un territoire vivant, un territoire qui s'est battu selon une histoire
forte, selon des traditions, selon la culture, un territoire qui s'est battu
grâce au travail d'hommes et de femmes qui
ont façonné, justement, tous ces aspects. Et souvent c'est ce qui fait la
fierté d'une population que
d'appartenir à ce territoire. Les sentiments d'appartenance, M. le Président,
vous le savez, sont forts, au Québec, sentiments d'appartenance à un territoire
qui représente énormément de choses dans l'esprit des Québécoises et des
Québécois.
Donc, je pense qu'il
est fondamental d'intégrer plus l'humain dans la façon d'imaginer ce découpage
électoral. Et qui de mieux qu'un député... j'entendais mes collègues de Matane-Matapédia
et le député de Saint-Jean le préciser également,
qui de mieux qu'un député qui sillonne son territoire de long en large, connaît
son monde et connaît les réalités, justement, du territoire qu'il représente?
Moi, j'ai tendance à
lancer un appel du coeur, un cri du coeur, en disant que c'est mal connaître,
finalement, le rôle d'un député que de
penser qu'on peut parcourir sans cesse la circonscription en se donnant
l'assurance de répondre aux besoins de nos... de nos électeurs mais en
ajoutant à chaque fois du territoire. Parce qu'on le sait, il y a un cynisme
ambiant qui règne actuellement autour de la politique, et d'ajouter des
grandeurs de territoire comme ça à certaines circonscriptions va faire en sorte
que, finalement, le député, tout simplement, va s'éloigner de... des personnes
qu'il doit représenter. Et finalement, eh bien, ça va juste amplifier ce
cynisme qui existe, puisque nos citoyens n'auront plus cette proximité qu'on
connaît aujourd'hui avec les élus qui les représentent ici, à l'Assemblée
nationale. Donc, la taille de la circonscription, fondamentalement, a une
importance dans le travail de représentation du député.
Moi, je vais prendre
l'exemple de Portneuf, qui n'est pas... qui n'est pas la plus grande
circonscription au Québec mais qui, quand même, rassemble 18 municipalités
sur un territoire qui est assez vaste. Impossible de faire le tour de ma circonscription à pied ou en vélo, M.
le Président. Il faut absolument consacrer beaucoup de temps pour pouvoir
aller mesurer à quel point il y a des différences dans une municipalité et dans
une autre, l'aspect rural est très fort dans certains secteurs de Portneuf,
l'aspect forestier, le... l'industrie qui s'est construite autour de cette
économie, la forte appartenance, comme je le disais tout à l'heure, au
territoire, encore plus dans les territoires qui sont un petit peu plus
défavorisés sur le plan économique... et surtout pour bien se rendre compte des
valeurs... des valeurs régionales.
Portneuf, finalement, c'est environ 58 000 habitants,
mais il faut faire cette différence, M. le Président, entre, justement,
ces résidents qu'on peut compter aujourd'hui et le nombre d'électeurs, parce
que, et l'un de mes collègues le disait tout à l'heure... l'une de mes
collègues, pardon, le disait tout à l'heure, il faut prendre en considération
aussi le fait que beaucoup de... d'immigrants viennent construire avec nous la
richesse de nos circonscriptions, et ceux-là, eh bien, n'ont pas, pour le
moment, encore ce droit de vote au Québec mais vont l'obtenir avec le temps. Et
j'ai l'impression que cette donnée n'est pas suffisamment prise en
considération, d'autant que la Capitale-Nationale, et je m'en réjouis, M. le
Président, est un secteur quand même attractif pour les gens qui viennent
renforcer, comme je le disais, notre économie en venant donner un coup de main
à nos entrepreneurs.
Ce qui est projeté
dans la carte qui nous est présentée par la commission, c'est d'ajouter trois
municipalités à la circonscription de Portneuf, ce qui ferait un ajout d'un
peu... environ 8 500 électeurs, ce qui porterait, là, finalement, sans prendre en considération, justement, le fait
que nous ayons actuellement des résidents qui n'ont pas le droit de vote... bien,
ce qui porterait, lorsque ces résidents vont obtenir le droit de vote, à un
nombre supérieur à ce qui est inclus dans la moyenne de ce qui est préconisé
par la commission.
Portneuf,
c'est aussi un territoire de la Capitale-Nationale mais qui a sa différence,
justement, parce que Portneuf, c'est le... le grenier, finalement, de la
Capitale-Nationale, on a énormément de fermes, énormément d'agriculture. Et donc le fait de venir ajouter des différences à
notre communauté qui est existante... Non pas qu'on soit réfractaires, M. le Président,
à agrandir, mais, finalement, on veut agrandir le territoire en fonction de...
des cohérences, en fonction des choses qui
nous ressemblent le plus. Et, très logiquement, M. le Président, moi, j'aurais
eu tendance à penser que, si la commission devait revoir les tracés du
territoire de Portneuf, eh bien, elle aurait possiblement plus élargi vers
l'ouest de la circonscription plutôt que
vers l'est, parce que, justement, dans ce secteur-là, eh bien, ce sont des
communautés qui nous ressemblent plus.
Dans Portneuf, un redécoupage aurait aussi pour
effet de créer une fracture. C'est un monde idéal, Portneuf, actuellement, M.
le Président, parce que la circonscription colle absolument au territoire de la
MRC et ne compte également qu'un seul service scolaire.
Aujourd'hui, de venir redécouper tout ça, eh bien, viendrait donc, comme je le disais à l'instant, apporter une fracture à
l'organisation existante qui... qui fonctionne bien et qui n'apporterait,
finalement, pas énormément en termes d'efficacité.
Portneuf regroupe plusieurs municipalités qui
partagent des liens, comme je le disais tout à l'heure, historiques, sociaux et
économiques qui sont forts. Et les liens avec l'ouest de Portneuf sont aussi
bien plus pertinents que les liens qu'on
s'apprête à créer avec des secteurs plus à l'est. Un redécoupage peut couper
des communautés. Et, dans ce cas-ci, les communautés naturelles seraient
absolument séparées. Et des communautés qui sont pourtant des villages, des
municipalités qui sont pourtant soudées les unes aux autres, parce qu'ils
connaissent les mêmes enjeux, les enjeux de ruralité, les enjeux d'accès aux
services, les enjeux de conflit face à ce besoin sans cesse de démontrer
qu'ensemble, lorsqu'on est unis, eh bien, on est plus forts. Portneuf, c'est
une... une circonscription qui est relativement vaste, hein, comme je le disais
tout à l'heure, environ deux heures pour aller d'un point à un autre, donc
ajouter des territoires plus éloignés
pourrait, comme je le dis, augmenter le... l'éloignement entre ces communautés
qui sont actuellement très, très soudées l'une aux autres.
• (12 h 40) •
Un redécoupage risque aussi de créer une
circonscription dont les réalités sont moins homogènes, rendant la représentativité plus complexe aujourd'hui. Comme
je le disais, je trouve que les 18 municipalités qui forment Portneuf,
eh bien, représentent une espèce de
cohérence qui rend plus simple la manière de les représenter ici, à l'Assemblée
nationale. Une circonscription
élargie, donc, deviendrait plus hétérogène politiquement, et, indéniablement,
cela viendrait diluer le poids électoral de certaines communautés, comme
les communautés les plus en difficulté sur le plan socioéconomique et les
communautés qui sont plus rurales. Et je me bats, M. le Président, croyez-moi,
quotidiennement pour les accompagner et puis faire en sorte qu'elles puissent
obtenir le financement adéquat aux réalités qu'elles connaissent.
Les enjeux des localités plus petites risquent
donc de passer, selon moi, avec ce redécoupage, au second plan. D'autres critères devaient... devraient, pardon,
être pris en... en considération. Il ne faut pas se baser exclusivement sur la
quantité d'électeurs, cela risquerait, justement, de créer une dilution du
pouvoir des régions au Québec.
Le sentiment d'appartenance est aussi très fort.
Donc, je pense que le temps est venu de, finalement, prendre une pause, et puis
de reconsidérer les... les a priori qu'on a jusqu'à maintenant, et de
reconsidérer les rapports qui ont été posés
et qui ont été déposés, et de revoir le découpage de manière plus humaine, et
de... finalement, de prendre le temps de bien faire les choses.
Mes
collègues, celles et ceux qui m'ont précédé, ont bien défini que, finalement,
l'urgence d'agir peut... pourrait nous
précipiter vers une situation qui... qui pourrait être déplorée d'ici quelques
mois, au lendemain de l'élection. Donc, se baser uniquement sur la quantité des électeurs risque de créer une...
une dilution des choses. Donc, si les régions de... si les régions
perdent de la représentation, c'est tout le... Québec qui en souffrira, M. le
Président.
Donc, je souhaite humblement que la commission
puisse réviser sa position, qu'elle puisse attendre d'apporter les
modifications après la prochaine élection générale. Il est fondamental de
travailler avec les députés qui seront en place pour définir, justement,
adéquatement les nouvelles formes de la carte électorale. La refonte doit être
complète et doit être surtout adéquate à nos réalités.
Donc, j'espère que cette... cet appel que
lancent et que lanceront encore les députés qui vont intervenir un peu plus
tard aujourd'hui et mardi, eh bien, sera entendu par la commission et que la
commission acceptera de prendre en considération ces... ces réalités qui lui sont
exposées. Et il est toujours important de rappeler que, ces réalités, on les
expose parce qu'on connaît absolument les gens que l'on représente et on sait
qu'une... un découpage tel que celui qui est proposé aujourd'hui, eh bien,
aurait des impacts qu'on pourrait toutes et tous déplorer.
Donc, merci pour votre attention, M. le
Président. Et puis, encore une fois, c'est un cri du... un cri du coeur, un
appel que je lance à la commission de revoir sa position et surtout de la
reconsidérer en reportant après la prochaine élection
générale la forme de découpage pour qu'on puisse prendre en considération,
donc, l'avis des nouvelles personnes qui seront représentantes des
électeurs ici, à l'Assemblée nationale. Donc, merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, M. le député de Portneuf. Et, toujours dans le cadre de ce
débat, je reconnais maintenant Mme la députée de Saint-François.
Mme Geneviève Hébert
Mme Hébert :
Merci, M. le Président. Donc, je tiens à saluer mes collègues qui sont présents
ici ce matin. Alors, si j'interviens ici aujourd'hui, à la suite du dépôt du
deuxième rapport de la Commission de la représentation électorale, qui a été
déposé mardi dernier ici, en cette Chambre, bien, je vais probablement me
répéter, M. le Président, sur plusieurs
points qui ont été soulevés par mes collègues, et sachez que c'est important
pour moi d'appuyer les propos de mes collègues, de les reciter, parce
que c'est vraiment... tous partis confondus ici, dans notre Chambre, nous
sommes, je pense, tous d'accord qu'on doit garder le statu quo avant de revoir,
pour la prochaine élection, la carte électorale.
Donc, je souligne le travail exceptionnel qui a
été fait lors des consultations, à l'automne 2023, auxquelles plusieurs de mes collègues ont participé. Ils ont
tenté de mettre de l'avant les spécificités de chacune de leurs
circonscriptions, et, pour quelques
raisons démographiques, bien, ils ne peuvent peut-être pas... ce n'est
peut-être pas le seul critère à considérer dans le redécoupage des
circonscriptions.
Les limites des circonscriptions, telles
qu'elles le sont actuellement, devraient être maintenues. La commission a une
responsabilité de protéger les spécificités régionales, évidemment en
s'ajustant à la progression démographique, mais en préservant le lien entre les
concitoyens d'une même communauté ainsi que celle qu'ils ont avec leur député. Il faut aussi tenir compte
de l'identité des citoyens et de leur sentiment d'appartenance à leur
communauté et à son histoire.
La loi n° 59,
appuyée par l'ensemble des partis représentés à l'Assemblée nationale,
permettait d'éviter une révision du
découpage électoral avant les prochaines élections générales. Nous avons ainsi
démontré un désir de prendre un temps
d'arrêt pour permettre de s'assurer que les critères choisis représentent bien
l'importance, à chaque Québécois, d'être bien représenté.
Les critères d'une représentation équitable
doivent tenir compte de facteurs autres que du simple facteur démographique. Se limiter au nombre de citoyens
d'une circonscription fait abstraction de plusieurs variables importantes.
D'autres éléments devraient être considérés, car fonder le découpage uniquement
sur le nombre d'électeurs risque d'affaiblir le poids politique des
régions du Québec.
La connaissance fine du milieu par le député est
essentielle pour maintenir une relation de confiance entre la population et les
institutions démocratiques. Nous sommes 125 élus ici qui sont bien au fait
de nos milieux, de leurs spécificités et en contact constant avec les citoyens
du Québec au grand complet. Les députés offrent une relation de proximité avec leurs électeurs. Et c'est important
que ces citoyennes et ces citoyens puissent garder cette accessibilité et
confiance à celle ou celui qui les représente à l'Assemblée nationale.
La démocratie, ça ne se mesure pas seulement en
chiffres. Elle vise à considérer l'ensemble des préoccupations des différentes populations. Les députés sont les
personnes qui peuvent porter ces préoccupations. Les députés connaissent
la réalité et la valeur qui sont, pour la plupart, partagées entre les membres
de la communauté qui les ont choisis.
Certaines propositions agrandissent délibérément
et parfois démesurément des territoires. Dans certaines régions, on peut
souligner qu'il y a des enjeux de sécurité qui amènent les élus... à parcourir
chaque semaine pour aller à la rencontre de leurs concitoyens. L'accessibilité
est primordiale dans le travail d'un élu au Québec, à l'extérieur des grands centres. Les services aux citoyens, la
couverture de communautés éloignées et autochtones s'en voient également
touchés. Et, dans l'autre extrême, bien, l'accès au député pourrait être menacé
par la suppression d'une circonscription dans notre... plus grande métropole.
Dans un territoire où la densité populationnelle est déjà lourde et en
constante augmentation, un tel changement ne fera qu'alourdir le fardeau de
responsabilité des élus locaux ou préjudice des personnes qu'ils représentent.
De plus, bien, je crois qu'il est essentiel de
garder à l'esprit que d'effectuer des modifications proposées par la CRE à
moins d'un an des élections provinciales en 2026, bien, ça pourrait avoir un
effet déstabilisant sur le processus électoral. Les changements contenus dans
le rapport de la commission déposé mardi dernier sont majeurs. On ne peut pas
ignorer l'incertitude qui affectera la mobilisation, les campagnes et
l'information à la population des différentes communautés du Québec, alors que
plusieurs d'entre elles se verront transplantées à des circonscriptions
différentes ou nouvellement formées.
Lors de la formation de circonscriptions
électorales, les regroupements des municipalités rassemblent plusieurs entités
partageant une histoire et une vitalité économique communes. À la lecture de certains
mémoires déposés lors des premières étapes
du processus de révision, certaines MRC ont insisté sur l'importance de
préserver des circonscriptions cohérentes avec les liens naturels et
économiques de certaines régions. Les nouvelles cartes semblent déroger à ces
critères. Je pense, ici, à mon collègue de Beauharnois qui se retrouverait dans
une partie de sa circonscription de l'autre côté du fleuve, chez ma collègue
juste ici, de Soulanges. Pour les liens naturels, bien, on va repasser, M. le
Président. Ceci serait un exemple à petite
échelle de réalités régionales qui pourraient se retrouver effacées par
l'élaboration de ces nouvelles
cartes, imaginez, dans des secteurs plus à l'est de la province, où l'exception
démographique permet justement de protéger ces réalités.
Alors, M. le
Président, je vais terminer mon intervention ici, parce que j'ai d'autres
collègues qui veulent prendre la parole, mais je crois vraiment qu'on
doit poursuivre avec le statu quo pour l'élection de 2026. Merci, M. le Président.
• (12 h 50) •
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée de Saint-François. Et je cède maintenant la parole à M. le
député de...
Une voix : ...
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Beauharnois. Merci, M. le député de Beauharnois.
M. Claude Reid
M. Reid : Merci, M. le
Président, de me donner cette... cette opportunité, aujourd'hui, de m'adresser
à vous et également à la commission qui...
de représentation électorale. J'ai écouté mes nombreux collègues ici présents, il
y a une grande foule ici aujourd'hui, au salon rouge, pour nous entendre sur
cette... sur ce dossier qui est d'une grande importance pour l'ensemble
de nos communautés. Donc, chers collègues, considérez-vous salués.
Tout comme mes collègues, M. le Président, j'ai
pris connaissance du dernier rapport à partir du moment qu'il a été déposé. Tout comme mes collègues députés, on
a tout de suite consulté le rapport de la Commission de représentation électorale, que l'on l'appelle la CRE, pour voir
qu'est-ce qui... qu'est-ce qu'on nous proposait pour l'élection d'octobre 2026.
Et, bien entendu, moi, la portion qui m'intéressait, c'est le comté de
Beauharnois et aussi la Montérégie-Ouest, parce qu'il y a des changements qui ont été proposés, et on s'est fait entendre
à deux occasions. Donc, il y a eu... la commission a fait une tournée du
Québec et nous a entendus en audience ici. Donc, on a eu le privilège quand
même de faire connaître notre point de vue.
Mais, M. le Président, il
est d'une évidence que le travail, à mes yeux, ne répond pas à la
représentativité électorale. Lors de mes précédentes interventions, j'ai fait
ressortir le contexte historique régional de la création du territoire et de la dynamique socioéconomique qui
s'est installée en Montérégie-Ouest, notamment Beauharnois, Soulanges, Vaudreuil,
et j'ajouterais également le Haut-Saint-Laurent, qui a une portion du comté de
Huntingdon, le comté de ma collègue.
Vous savez, la circonscription de Beauharnois
s'est développée sur la rive sud du fleuve Saint-Laurent, et son développement
s'est toujours fait en tenant compte de la barrière géographique qu'est le
fleuve Saint-Laurent. Et les relations
régionales et la gouvernance des territoires se sont bâties sur ces bases, sur
les bases de ce découpage historique, comme plusieurs régions riveraines
du fleuve, d'ailleurs. Et ça n'a pas changé. C'est encore comme ça. C'est une
dynamique qui est est-ouest. Que vous soyez à Lévis, que vous soyez à Montréal,
c'est la même... la même dynamique. Il est encore de même aujourd'hui,
notamment avec la MRC de Beauharnois-Salaberry et le centre de services
scolaire de la Vallée-des-Tisserands, par exemple. Donc, le territoire du centre de services scolaire, c'est... se situe
sur la rive sud, dans mon coin, donc
ne traverse pas la rive nord. Il y a un centre de services scolaire qui est de l'autre
côté, des Trois-Lacs, et la limite géographique du fleuve Saint-Laurent
a depuis toujours séparé les régions et les cultures en termes de développement
socioéconomique des régions de Beauharnois, de Soulanges, de Vaudreuil.
La dernière
proposition de redécoupage de la circonscription de Beauharnois qui a été
soumise par la commission, donc, dans son dernier rapport, ajoute la
ville de Coteau-du-Lac. Comme l'a mentionné ma collègue tantôt, la ville de
Coteau-du-Lac est située sur la rive nord du fleuve, tout ça, M. le Président,
pour dégager une certaine marge de manoeuvre pour les circonscriptions de
Soulanges et de Vaudreuil.
Je reconnais,
M. le Président, que j'avais proposé, lors des audiences tenues à l'Assemblée
nationale en février 2024... j'avais proposé une solution à la
commission... dire : Si vous êtes bien mal pris en Montérégie-Ouest, bien,
on pourrait peut-être prendre une portion du comté de Soulanges, notamment la
ville de Coteau-du-Lac, mais, toutefois, à la lumière,
donc, du rapport qui a été déposé... Le rapport révisé, donc, tient toujours
davantage d'une opération, selon moi, qui est davantage mathématique et
qui ne prend pas en compte ni l'histoire ni l'appartenance des populations qui habitent sur ce magnifique territoire. C'est une
proposition que j'avais faite pour les aider, et ils l'ont retenue, mais elle
ne fait pas... elle ne fait pas mon affaire parce qu'on avait demandé également
le statu quo pour la prochaine élection.
En ce moment, la circonscription de Beauharnois,
qui est, bien entendu, la plus belle au Québec, hein, on a tous une des plus
belles circonscriptions, est parfaite, et je l'avais mentionné, pour le DGEQ.
C'est actuellement, selon les derniers chiffres, 51 384 électeurs. La
circonscription de Beauharnois se situe seulement à plus de 1,4 % de la
moyenne québécoise. Il faut savoir que ce coin de pays, la Montérégie-Ouest,
connaît une croissance de population qui est
supérieure à la moyenne nationale, et, considérant son nombre d'électeurs
presque parfait, la commission ne retient pas cet élément dans son
analyse finale.
Il faut savoir que, dans mon coin, au cours des
trois dernières années postpandémie, quelques municipalités de la
circonscription de Beauharnois ont connu une croissance de la population de
l'ordre de près de 20 %, et ce n'est pas terminé à voir le nombre de
constructions résidentielles en cours actuellement, parce que ça continue à se
construire.
On prend la municipalité de
Saint-Stanislas-de-Kostka, il y a un projet résidentiel qui est là, qui se
développe, continue à se développer. À
Saint-Louis-de-Gonzague, qui est un village près de Salaberry-de-Valleyfield, il y a
un projet domiciliaire qui a été... qui est en développement. Donc, le
promoteur se donnait 15 à 20 ans pour construire à peu près
300 portes. En deux ans, on a construit 250 portes. Il en va de même,
donc, pour la ville de Beauharnois, la ville de
Valleyfield, même du côté du Haut-Saint-Laurent, dans le comté de Huntingdon,
le comté de ma collègue, où il y a des municipalités,
qu'on pense à Ormstown, qu'on pense à Huntingdon, on a une croissance
démographique et une construction... beaucoup
de construction résidentielle. Donc, il y a un boom démographique de ce
côté-là, et la commission n'en tient pas compte dans un... dans un futur
proche.
On peut comprendre ici que la notion d'équité
dans la représentativité citoyenne des circonscriptions est un principe démocratique qui a de l'importance et qui
fait partie du mandat de la commission. Toutefois, la tradition, l'intégrité
territoriale, le sens de l'appartenance, la
présence des instances décisionnelles et surtout le respect des régions
naturelles ont tout autant d'importance et requièrent qu'on s'y attarde.
Ici, je citerais également la Gaspésie, tout comme mes collègues l'ont... l'ont fait précédemment. Et moi, M. le Président,
j'ai de la difficulté à comprendre la commission, qui fait d'un enjeu
populationnel, qui est vécu dans d'autres conscriptions... et qu'elle pense à
modifier les limites territoriales d'une circonscription qui est exempte
d'enjeu... qu'il peut réparer les problèmes des autres. Alors donc, c'est... on
se sert de notre... de ma circonscription pour réparer ce qui se passe ailleurs
plutôt que de regarder différemment.
Donc, le découpage, tel que proposé, ne sert en
rien les intérêts des villes et villages visés par la redéfinition des limites des territoires électoraux. L'ADN de
la circonscription de Beauharnois, et dans les circonscriptions, réside dans
les liens physiques qui ont façonné son territoire depuis sa définition par
Alexander Ellice en 1880, M. le Président. S'il
y avait une logique historique à respecter, la commission maintiendrait les
limites de la circonscription de Beauharnois telle qu'on... telle qu'on la connaît actuellement, parce
qu'inévitablement, avec la croissance démographique, dans quelques années, on va être obligés de refaire le
territoire, le redécoupage. Donc, la création de nouvelles circonscriptions
réunissant des entités municipales des deux côtés du fleuve, je l'ai
mentionné à la commission, vient compliquer la responsabilité des représentants
à l'Assemblée nationale, en ce sens qu'elle oblige la conciliation de quatre
philosophies différentes par une philosophie
à Beauharnois, Soulanges, Huntingdon et Vaudreuil que la structure physique,
donc on parle ici de la délimitation territoriale, même de la nouvelle
circonscription ne peut que difficilement harmoniser.
Par ailleurs, je tiens à rappeler que, sur la
carte électorale du Québec, et ça a été mentionné dans le rapport de la commission, le fleuve Saint-Laurent constitue
une frontière naturelle pour l'ensemble des circonscriptions qui ont été dessinées
par votre... par la commission au fil du temps. Il y a sûrement une logique
derrière cet état de fait. Je demande à nouveau à la
commission la même question que j'ai posée lors des dernières audiences :
Pourquoi seule la future circonscription de Beauharnois ne respecterait pas
cette logique naturelle et historique dans son histoire?
On nous mentionne la notion de représentation
effective comme étant un principe démocratique fondamental à respecter, que la première condition est
l'égalité relative du vote des électeurs, mais cette condition n'est pas
exclusive, car la commission tient compte aussi de la géographie et de
la démographie des régions. Par ailleurs, l'article 15 de la Loi électorale mentionne qu'une circonscription
doit représenter une communauté naturelle établie sur des considérations
d'ordre démographique, géographique et sociologique.
Dans la démarche de la commission...
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : M. le député de
Beauharnois, j'imagine que vous comptez reprendre votre...
M. Reid : ...
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Merci.
Ajournement
Alors, compte tenu de l'heure, nous allons
ajourner nos travaux au mardi 9 décembre, à 13 h 40.
(Fin de la séance à 13 heures)