Journal des débats (Hansard) of the National Assembly
Version préliminaire
43rd Legislature, 2nd Session
(début : September 30, 2025)
Friday, December 5, 2025
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Vol. 48 N° 26
Aller directement au contenu du Journal des débats
Intervenants par tranches d'heure
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Benjamin, Frantz
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Rouleau, Chantal
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Caron, Linda
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Boivin Roy, Karine
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Cliche-Rivard, Guillaume
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Abou-Khalil, Alice
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Setlakwe, Michelle
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Girard, Eric
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Haytayan, Céline
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Hébert, Geneviève
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Gendron, Marie-Belle
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Champagne Jourdain, Kateri
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Chassin, Youri
9 h 30 (version révisée)
Cliquez ici pour taper du texte.
(Neuf heures quarante et une minutes)
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Bonjour à toutes, bonjour à tous, nous allons débuter notre période de
déclaration des députés, je vous invite à prendre place, collègues, et je dis
bonjour, aussi, à celles et ceux qui sont parmi nous, dans les tribunes, et
sans plus tarder, pour la première déclaration, je reconnais Mme la députée de
Pointe-aux-Trembles.
Mme Rouleau : Merci beaucoup,
M. le Président. Aujourd'hui, nous célébrons la Journée internationale des
bénévoles. Une occasion de reconnaître les personnes qui donnent généreusement
de leur temps au bénéfice de leur communauté. Le thème, cette année, est En
route vers le bénévolat. Alors, je vous invite tous à rejoindre le
mouvement et visitez le site www.jebenevole.ca. Notre gouvernement est fier de
reconnaître votre engagement grâce au Prix Hommage Bénévolat-Québec. Chaque
année, ces prix célèbrent des personnes et des organismes d'exception. Il est
important que le Québec et les communautés vous reconnaissent. Chers bénévoles,
votre dévouement nous inspire et nous rend collectivement plus forts. Bonne
journée internationale des bénévoles. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Merci, Mme la députée de Pointe-aux-Trembles. La prochaine déclaration
revient à Mme la députée de La Pinière.
Mme Caron : Je profite de
cette Journée internationale des bénévoles pour souligner le travail des 800
bénévoles de la 25ᵉ édition de la Grande Guignolée des médias de la Rive-Sud,
fondée et présidée par M. Jean-Marie Girard. Les partenaires et les bénévoles
ont recueilli, dans la seule journée d'hier, plus de 250 000 $, et
visent 450 000 $ d'ici le 31 décembre prochain. Les denrées non
périssables et les dons en argent serviront, comme l'an passé, à réaliser près
de 60 000 dépannages alimentaires par l'entremise d'organismes
communautaires dans l'agglomération de Longueuil. Merci à tous et à toutes pour
votre engagement, votre temps, votre générosité et votre grand cœur au profit
de nos voisins et voisines dans toute l'agglomération de Longueuil. Merci.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Merci, Mme la députée de La Pinière, et je cède maintenant la parole à Mme
la députée d'Anjou-Louis-Riel.
Mme Boivin Roy : Merci, M. le
Président. À titre d'adjointe...
Mme Boivin Roy : ...à la
ministre responsable de la Condition féminine, j'aimerais souligner la
16e édition de la campagne des 12 jours d'action contre les violences
faites aux femmes. Ayant commencé le 25 novembre dernier, journée désignée
par l'ONU comme Journée internationale pour l'élimination de la violence à
l'égard des femmes, et se terminant ce samedi 6 décembre lors de la
Journée nationale de commémoration et d'action en souvenir des 14 femmes
assassinées à l'École polytechnique de Montréal, cette période est dédiée à la
sensibilisation sur les violences faites aux femmes et aux personnes de la
diversité de genre, ainsi qu'à la mobilisation pour leurs droits.
Cette violence peut prendre diverses
formes et pour bon nombre d'entre elles, les femmes sont surreprésentées parmi
les victimes. Des actions sont nécessaires afin que cesse enfin toute forme de
violence et chaque action doit être saisie pour bâtir une société sécuritaire
et égalitaire pour toutes les femmes. Dans cette foulée, j'aimerais remercier
l'ensemble des organismes communautaires pour les nombreuses activités
organisées dans les différentes régions du Québec. Merci.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Merci, Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel. Et je reconnais maintenant M. le
député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : M. le
Président, à l'approche du temps des fêtes, je souhaite souligner le
10e anniversaire de la Lutinerie, un organisme bien ancré dans Saint-Henri
et celui de son village de Noël. Il y a 10 ans, huit bénévoles motivés à
lancer un OBNL avec un objectif simple : offrir des événements culturels
gratuits, été comme hiver, pour faire rayonner Montréal et le Québec. Depuis,
leur magie opère toujours, le village de Noël du marché Atwater dans ma
circonscription et le grand marché de Noël au centre-ville de Montréal
rassemblent des centaines d'artisans, d'artistes et plus de 150 bénévoles
afin de mettre en valeur le patrimoine, la nature et les talents d'ici. Bien
plus que le simple marché, la lutinerie crée chaque année une atmosphère
féérique grâce à sa programmation musicale, théâtrale et à ses animations qui
enchantent petits et grands. J'invite mes collègues à se joindre à moi pour
saluer les efforts remarquables des lutins derrière la Lutinerie et j'encourage
toutes celles et ceux qui le peuvent à se joindre aux 850 000 visiteurs
attendus dans leur parcours féerique durant tout le temps des fêtes cette
année. Merci.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Merci, M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne. La prochaine déclaration
revient à Mme la députée de Fabre.
Mme Abou-Khalil : Bonjour, M.
le Président. Aujourd'hui, en cette Journée internationale des bénévoles,
j'aimerais simplement dire merci. Merci à toutes celles et ceux qui choisissent
de donner de leur temps, de leur énergie, de leur cœur pour soutenir les autres
jour après jour. Que ce soit auprès des jeunes, des aînés, des familles ou des
personnes plus vulnérables, votre présence fait une réelle différence. Votre
engagement change des vies souvent dans l'ombre, sans chercher des projecteurs,
mais toujours avec un impact immense. Vous êtes le moteur silencieux de nos
communautés, une force de solidarité et une source d'inspiration pour nous
tous. Grâce à vous, l'impossible devient possible. Du fond du cœur, merci.
Merci pour tout ce que vous faites. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Merci, Mme la députée de Fabre. La parole revient maintenant à Mme la députée
de Mont-Royal—Outremont.
Mme Setlakwe : M. le
Président, c'est avec fierté que je souligne la contribution remarquable de M.
Brian J. Smith, un véritable pilier de la communauté noire de Montréal et un
bâtisseur dont l'impact résonne bien au-delà de Côte-des-Neiges. Fondateur du
programme Monnaie Money, M. Smith a créé bien plus qu'un spectacle jeunesse.
Assuré du talent et convaincu du potentiel de chaque jeune, il offre un
véritable espace d'expression à toute une génération.
His more than 25 years of
community involvement, his youth financial education and social initiatives
truly make him an inspiring role model. Cet engagement indéfectible a
fait de lui le tout premier récipiendaire du prix Dan Philip de la Ligue des
Noirs du Québec, une distinction en hommage à une figure emblématique de la
lutte contre le racisme au Québec. Je lui remettrai d'ailleurs la médaille de
l'Assemblée nationale en collaboration avec mes collègues D'Arcy-McGee et
Nelligan. Merci, M. Smith... M. Smith, pour votre vision, votre détermination
et votre dévouement envers la communauté.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Merci, Mme la députée de Mont-Royal—Outremont. La prochaine déclaration revient à M. le député de Groulx.
M. Girard (Groulx) : Merci, M.
le Président. Aujourd'hui, je veux souligner l'engagement précieux d'un
organisme de mon comté qui vient en aide aux femmes et aux enfants de notre
société qui en ont le plus besoin. Le Mitan. Depuis son ouverture en 1980, la
maison d'hébergement Le Mitan offre un lieu sécuritaire aux femmes victimes de
violence conjugale pour qu'elles se sentent protégées, ainsi qu'un milieu
apaisant aux enfants qui en ont été témoins. À ce jour, Le Mitan a déjà aidé
plus de 4 000 femmes en les hébergeant dans la bienveillance, afin
qu'elles puissent prendre du recul, briser l'isolement et améliorer leur vie.
En plus de l'hébergement sécuritaire, l'organisme...
M. Girard (Groulx) : ...offre
de l'accompagnement psychosocial, des conférences, des formations, de la
consultation et de l'aide téléphonique. Les gestionnaires et intervenants de
cette maison d'hébergement ont depuis très longtemps prouvé qu'elles sont des
femmes d'exception, indispensables au sein de notre communauté. Ce matin, je
veux leur présenter toute ma reconnaissance et mes encouragements pour la
mission qu'elles réalisent au quotidien.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Merci, M. le député de Groulx. Et la prochaine déclaration revient à Mme la
députée de Laval-des-Rapides.
Mme Haytayan : Merci, M. le
Président. J'ai eu le privilège de remettre la médaille de la députée au Centre
de qualification professionnelle et d'entrepreneuriat de Laval, le CQPEL. C'est
lors de leur gala méritas, en présence de 150 finissants de la direction des
professeurs, des membres du personnel scolaire, que j'ai pu leur remettre la
fameuse médaille. Le CQPEL est un lieu d'apprentissage unique axé sur l'emploi,
orienté vers le développement des compétences, s'adressant à des élèves de 15 à
21 ans qui ont des besoins particuliers. L'éventail de leurs projets, qui ont
des retombées socioéconomiques et agrocommunautaires, est très large. Il y a
notamment la Coop micro fraîcheur, le Frigo solidaire, l'émission Pousse,
mais pousse égal et le gouvernement étudiant. Chapeau pour votre
excellence, pour votre créativité et votre dévouement envers la réussite des
jeunes. Merci, M. le Président.
• (9 h 50) •
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Merci, Mme la députée de Laval-des-Rapides. Et je cède maintenant la parole
à Mme la députée de Saint-François.
Mme Hébert : M. le Président,
la course Unis pour la cause de Waterville a commencé en 2014, lorsque
deux amis qui couraient dans la municipalité ont décidé de rallier leurs amis
et d'organiser une course ou une marche d'entraide. Cet événement m'a tenu à
cœur parce qu'il a fait d'une pierre deux coups. Il a allié l'activité physique
à l'amélioration de la qualité de vie de personnes ayant des besoins
particuliers en leur procurant des biens ou services. En 10 ans, la course Unis
pour la cause a mobilisé plus de 4000 participations et permis de remettre
une valeur de 120 000 $ à 20 bénéficiaires.
Je remercie les organisatrices à qui j'ai
décerné collectivement la médaille de la députée. Véronique Blais, Isabelle
Carbonneau, Annie Letendre, présentes depuis le début. Christina Koritar, qui
en est à sa cinquième année et Janic Mimeault, qui a contribué aux cinq
premières courses et à la dernière. Dans les gradins, M. le Président, je salue
Mesdames Blais, Carbonneau et Mimeault. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Merci, Mme la députée de Saint-François, et félicitations à vous trois
également. Je reconnais maintenant Mme la députée de Châteauguay.
Mme Gendron : Merci, M. le
Président. Cette semaine, le produit d'une collaboration communautaire étroite
et exemplaire s'est dévoilé dans le comté de Châteauguay sous la forme de la
nouvelle initiative portant le nom de Tricycle. Cette initiative est portée par
l'organisme la FROHME, en collaboration avec Nouvelle Chance, Entraide Mercier
et Sourires sans Fin. Tricycle vise à mettre à l'emploi des individus en
situation d'itinérance et l'objectif est simple : réparer, recycler en
donnant une seconde vie aux vélos, mais également aux personnes vivant une
situation d'itinérance ou à risque d'exclusion.
Ce projet novateur d'insertion sociale met
l'accent sur l'apprentissage et l'expertise de la réparation de vélos en les
remettant à neuf pour être distribués gratuitement ou vendus à faible coût via
les organismes partenaires. Félicitations à l'équipe de la FROHME et aux
partenaires impliqués pour cette réalisation influente qui promet d'offrir de
l'employabilité à des personnes vulnérables. Bravo.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Merci, Mme la députée de Châteauguay. La prochaine déclaration revient à
Mme la députée de Duplessis.
Mme Champagne Jourdain : Kwe,
M. le Président. Aujourd'hui, je rends hommage à une femme extraordinaire, Mme
Charlotte Bellefleur, que je salue, car elle est ici. Originaire de la
communauté de Nutashkuan, elle est interprète judiciaire innue dans le district
de Mingan depuis près de 40 ans. Elle a exercé, principalement, à la Cour
itinérante qui dessert les communautés isolées de l'est de la Côte-Nord. Il
s'agit d'un travail complexe nécessitant de grandes qualités, car plusieurs
termes judiciaires français n'existent pas dans la langue innue. Bien plus
qu'une traductrice, elle est décrite comme une présence réconfortante, une
confidente, un soutien moral pour les victimes, témoins et accusés innus. Une
véritable voix pour les siens. Son œuvre aura facilité l'accès à la population
innue au système de justice québécois. Mme Bellefleur a récemment amorcé une
semi-retraite, mais en restant active localement.
Au nom de tous les citoyennes et citoyens
de notre circonscription, je vous remercie chaleureusement, Mme Bellefleur,
pour tout ce que vous avez fait et...
Mme Champagne Jourdain :
...à faire... Charlotte.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Merci, Mme la députée de Duplessis. J'aurais
besoin de consentement pour permettre à M. le député de Saint-Jérôme de faire
une déclaration. Est-ce que j'ai le consentement? Consentement. M. le député de
Saint-Jérôme.
M. Chassin :
M. le Président, aujourd'hui, j'aimerais féliciter Patricia Tremblay, qui sera
bientôt la nouvelle directrice générale du cégep de Saint-Jérôme. On se connaît
bien. Elle est présentement directrice des études et je souhaite lui dire
qu'elle peut compter sur mon équipe et moi pour l'épauler. Je souhaite aussi
souligner le départ d'une grande Jérômienne, ou d'une Jérôme la grande,
Mme Nadine Le Gal, 10 ans, comme DG et un cégep qui a grandi. Tant de
réalisations à souligner, le centre collégial à Tremblant, la vitalité de la
Fondation, le nouvel édifice de l'Institut de véhicules innovants, le quartier
général de l'Audace, l'agrandissement du cégep qui débute. Et évidemment Nadine
nous a marqués non seulement par ce qu'elle a fait, mais par qui elle est, sa
désarmante authenticité, son dynamisme fougueux, sa joie de vivre contagieuse,
sa passion combative, parfois même son combat passionné pour la qualité et
l'accessibilité de l'éducation collégiale. Merci, Nadine, et bon succès.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Merci, M. le député de Saint-Jérôme. Écoutez,
voilà qui complète la rubrique la déclaration... déclaration de la députée.
Merci à chacun de vous. Nous allons suspendre les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 9 h 55)
10 h 03 (version non révisée)
(Reprise à 15 h 06)
La Présidente : Bonjour, tout
le monde. Mesdames, Messieurs, bienvenue. Le Parlement du Québec, c'est chez vous.
Mmes, MM. les députés, nous allons nous recueillir quelques instants.
Je vous remercie beaucoup. Veuillez vous asseoir.
Aujourd'hui, j'ai le plaisir de souligner la présence dans les tribunes d'une
employée de l'Assemblée nationale soulignant ses 50 ans de travail au sein
de notre institution, et plus particulièrement au restaurant Le Parlementaire, Mme
Ginette Brisson.
(Applaudissements)
La Présidente
: Et vous
me permettrez un tout petit mot : Mme Brisson, merci. Merci pour votre
engagement, merci pour votre loyauté, merci pour le service quotidien que vous
nous apportez, merci de nous inspirer par votre joie de vivre et votre énergie
positive et vous continuez à travailler avec nous. Merci pour tout, Ginette.
Maintenant, avant d'entreprendre nos
travaux, je dépose une lettre que m'a adressée M. Marc Tanguay...
10 h 08 (version non révisée)
La Présidente : ...whip en chef
de l'opposition officielle m'informant que Mme Sona Lakhoyan Olivier, députée
de Chomedey, n'est plus membre du caucus du groupe parlementaire formant l'opposition
officielle depuis le 4 décembre 2025. Et nous poursuivons les affaires
courantes, aujourd'hui, il n'y a pas de déclaration ministérielle. À la
rubrique Présentation de projet de loi, M. le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette : Oui, bonjour,
Mme la Présidente, je vous demanderais d'appeler l'article A du feuilleton, s'il
vous plaît.
La Présidente : Oui, à l'article
le A du feuilleton. M. le ministre responsable des institutions démocratiques présente
le projet de loi numéro 14, Loi visant à renforcer l'intégrité du vote dans le
cadre des campagnes à la direction d'un parti politique et à des courses à l'investiture.
M. le ministre.
M. Roberge : Merci, Mme la
Présidente, donc il me fait plaisir de présenter le projet de loi 14, Loi
visant à renforcer l'intégrité du vote dans le cadre des campagnes à la
direction d'un parti politique et à des courses d'investiture. Ce projet de loi
introduit à la loi électorale et à la Loi sur les élections et les référendums
dans les municipalités, une infraction visant à sanctionner toute influence
indue sur le vote d'une personne dans le cadre d'une campagne à la direction d'un
parti politique ou d'une procédure de désignation d'un candidat d'un parti
politique. Aux fins de la loi électorale, il précise que toute campagne visant
à désigner une personne qui agit seule ou conjointement avec d'autres personnes
comme chef ou porte-parole d'un parti est assimilée à une campagne de
direction.
La Présidente : Oui, Mme la
leader de l'opposition officielle, je vous écoute.
Mme Setlakwe : Oui, Mme la
Présidente, nous avions déjà indiqué que nous souhaitions que la loi soit
modifiée. Nous allons, bien sûr, rapidement analyser la proposition du ministre
et nous serons ouverts à discuter avec le leader du gouvernement pour la suite
des choses rapidement.
La Présidente : Est-ce que...
oui, M. le leader du gouvernement, je vous écoute.
M. Jolin-Barrette : Mme la
Présidente, nous souhaitons pouvoir faire une procédure accélérée de ce projet
de loi là la semaine prochaine. Donc, dans une formule un, deux, trois, Mme la
Présidente. Alors, nous aurons des discussions avec les collègues, mais je pense
que c'est important de combler rapidement cette brèche-là.
La Présidente : Merci, M. le
leader du gouvernement. Alors, est-ce que l'Assemblée... Est-ce que l'Assemblée
accepte d'être saisie de ce projet de loi, M. le leader?
M. Jolin-Barrette : Vote par
appel nominal, Mme la Présidente.
La Présidente : Alors, le
leader demande un vote. La période de vote... soyez tous à votre place,
Mesdames et Messieurs, pour le vote. Je veux m'assurer que tout le monde a
préservé le droit de vote de tous et chacun. Alors, soyez tous à votre position,
la période de vote est ouverte. Allez-y.
...maintenant terminé. M. le secrétaire général,
les résultats.
Le
Secrétaire : Pour : 90
Contre : 0
Abstentions : 0
La Présidente : Alors, cette
motion est adoptée. Toujours à la rubrique Présentation de projet de loi, M. le
député de Matane-Matapédia. Alors, M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau : Mme la
Présidente, on remettrait à mardi prochain le dépôt du projet de loi.
La Présidente : ...oui.
Des voix : ...
La Présidente : Ah bon?
D'accord. Alors, M. le député des Îles-de-la-Madeleine, vous voulez me dire que
nous en sommes à l'article B du feuilleton, que nous allons reporter cet
article B à mardi prochain, sans faute, nous le ferons. Merci à vous, M. le
député. Maintenant, à la rubrique Dépôt de documents, M. le ministre de la Santé.
M. Dubé : Bien oui, Mme la
Présidente, permettez-moi de déposer le rapport sur l'application de la loi
concernant la lutte contre le tabagisme 2020 et 2025. Merci beaucoup.
La Présidente : Ce document
est déposé. M. le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette : Oui, Mme
la Présidente, je dépose la réponse à la question inscrite au feuilleton le 11
novembre par la députée de Vaudreuil.
La Présidente : Et ces
documents...
10 h 13 (version non révisée)
La Présidente : ...soit déposé.
À la rubrique Dépôt de rapports de commission, M. le Président de la commission
des finances publiques et député de Blainville.
M. Laframboise : Mme la
Présidente, je dépose un rapport de la Commission des finances publiques qui,
le 4 décembre 2025, a procédé à l'étude détaillée du projet de loi n° 6,
Loi donnant suite à des mesures fiscales annoncées à l'occasion du discours sur
le budget du 24... 25 mars 2025 et à certaines autres mesures. La commission
a adopté le texte du projet de loi avec des amendements.
La Présidente : Et ce rapport
est déposé. Il n'y a pas de dépôt de pétition, il n'y a pas de réponses orales
aux pétitions ni d'interventions portant sur une violation de droit ou de
privilège. Nous en sommes maintenant rendus à la période de questions et de
réponses orales et je cède la parole en question principale à M. le député de
Lafontaine.
M. Tanguay : Merci, Mme la
Présidente. Je vais vous lire le témoignage rendu par Hélène Tremblay,
citoyenne de Bécancour, 72 ans. Témoignage qui a été publié dans les pages
du Nouvelliste le 2 novembre dernier : «Je réagis aujourd'hui avec
beaucoup d'émotion et d'inquiétude à la suite de la démission de mon médecin de
famille, contraint de quitter sa pratique en raison de l'application de la loi 2.
Un médecin profondément humain, bienveillant, et à l'écoute. Des qualités non
monnayables par nos dirigeants politiques actuels. À 72 ans, je me
retrouverai sans médecin à un moment de ma vie où le suivi médical est
essentiel. Mon médecin ne s'occupait pas seulement de ma santé physique, mais
aussi de ma santé mentale.»
Que répond le ministre de la Santé à
Hélène Tremblay, 72 ans, de Bécancour face au chaos qu'il a créé?
La Présidente : La réponse du
ministre de la Santé.
M. Dubé : Mme la Présidente,
à chaque fois que j'entends ces commentaires-là, puis je pense qu'on a toujours
la même réaction, c'est de dire qu'il faut revenir à nos grands objectifs avec
telle loi comme nous avons passé : c'est de s'assurer que tous les
Québécois soient pris en charge, Mme la Présidente. Et dans ce sens-là, Mme la
Présidente, je pense que lorsque les Québécois comprennent que c'est ça l'objectif
et je pense qu'on est très clair que sur ce point-là, les gens nous appuient. Maintenant,
il y a beaucoup d'informations qui a circulé au cours des derniers mois, et
particulièrement au cours des dernières semaines, qui se rapprochent avec la
période de négociation, qu'il faut comprendre et j'ai bien expliqué que notre
projet de loi permettait de faire des ajustements.
D'ailleurs, je salue encore une fois ma
collègue présidente du Conseil du trésor, qui continue d'avoir des discussions
avec, notamment, la FMOQ pour trouver un terrain d'entente qui est permis par
la loi. Alors, Mme la Présidente, je vais revenir avec le même langage : il
faut que les gens puissent continuer d'avoir la bonne information pour prendre
une décision éclairée et c'est sur ce que nous travaillons présentement. Merci
beaucoup, Mme la Présidente.
La Présidente : Première
complémentaire.
M. Tanguay : Lise, 88 ans,
Trois-Rivières, a reçu de la clinique Beaudoin Thibault, la lettre suivante :
«Je vous informe que Drs Beaudoin et moi quitterons la clinique médicale à
compter du 31 mars 2026, après huit années de pratique au sein de cette
équipe. Je vous l'annonce à l'avance afin de vous permettre d'entreprendre vos
démarches dès maintenant.» Le ministre réalise-t-il que Lise, 88 ans,
Trois-Rivières, est une victime de son chaos.
La Présidente : Réponse du
ministre.
M. Dubé : Alors, Mme la
Présidente, moi, j'ai la chance ces temps-ci de parler avec plusieurs médecins
pour bien comprendre ce qui a été compris et peut-être ce qui, soit de notre
part a été mal expliqué ou peut être clarifié. Au cours des prochains jours, nous
allons continuer d'avoir ces discussions-là avec des médecins. Je le répète,
que ma collègue, elle est en discussion avec les gens de la FMOQ pour voir si
des ajustements sont nécessaires et sont possibles au cours des prochains
jours. Mme la Présidente, j'invite tous les Québécois à bien comprendre que c'est
notre objectif, qu'à compter du 1ᵉʳ avril... du 1ᵉʳ janvier, je m'excuse,
du 1ᵉʳ janvier, que tous les Québécois pourront être pris en charge dans
un agenda graduel, c'est là-dessus que nous travaillerons.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
La Présidente : Mme la
Présidente, tout le monde s'explique mal pourquoi le ministre parle encore
aujourd'hui, ce matin, en cette Chambre d'ajustements à sa mauvaise loi 2,
sa mauvaise loi 2 a créé le chaos. Nous sommes en crise en termes d'accès
à des médecins de famille. Question toute simple pour lui : a-t-il le
chiffre en date d'aujourd'hui, du nombre de milliers de patients qui n'ont plus
de médecin de famille par sa faute?
La Présidente : La réponse du
ministre.
M. Dubé : Mme la Présidente,
il faut revenir à l'objectif. Si...
10 h 18 (version non révisée)
M. Dubé : ...aujourd'hui,
on est en train de faire ce qu'on fait pour la loi. Et toutes les démarches qu'on
a faites, c'est parce qu'il y a 1,5 million de Québécois qui, justement, n'avaient
pas de médecin de famille et qui n'avaient pas de médecin de famille parce qu'on
faisait la même chose depuis trop longtemps, c'est-à-dire de la prise en charge
individuelle. Un des fondements de la loi, c'est de faire de la prise en charge
collective à l'intérieur d'une GMF. Mme la Présidente, j'ai toujours dit c'est
un grand changement que l'on demande, mais c'est comme ça qu'on va réussir à ce
que tous les Québécois aient un accès égalitaire à un médecin de famille ou une
GMF. Et c'est pour ça que nous avons passé cette loi-là.
La Présidente
: En question
principale, je reconnais maintenant la députée de Robert-Baldwin.
Mme Garceau : Merci, Mme
la Présidente. La semaine dernière, le ministre se félicitait du retour de la FMOQ
à la table de négociation. Aujourd'hui, tout est de nouveau arrêté. Et pendant
que les discussions piétinent, une crise encore plus grave se prépare. L'Association
des radiologistes du Québec avertit que 40 % à 50 % des cliniques d'imagerie
pourraient fermer dès janvier. Ces cliniques réalisent 4 millions d'examens
par année, dont 75 % des mammographies du dépistage du cancer du sein.
Concrètement, pour des milliers de femmes, ça veut dire des rendez-vous
repoussés, des diagnostics retardés et une anxiété énorme. Attendre, espérer,
ne pas savoir et craindre le pire. Les femmes méritent beaucoup mieux que de l'improvisation.
Alors, ma question est très simple au
ministre. Qu'attend le ministre pour garantir que chaque femme pourra passer sa
mona... mammographie à temps?
La Présidente
: La
réponse de la présidente du Conseil du trésor.
Mme Duranceau : Merci, Mme
la Présidente. Écoutez, ce sont des considérations qui sont importantes. Puis
on a bien écouté et entendu les médecins. Le ministre de la Santé l'a dit, 60 jours
dans la loi, c'était prévu pour faire des ajustements. Ceci dit, pour... pour
ajuster, pour bonifier. Et on est tout à fait dans cet état d'esprit là, dans l'ouverture.
C'est sûr qu'il ne faut pas qu'il y ait de recul au niveau des mammographies
puis de notre capacité à exécuter ce programme-là qui sert très bien les
Québécoises. Alors, Mme la Présidente, on est dans une posture où on est ouvert.
On veut arriver à une solution. Les Québécois s'attendent à ce qu'on règle
cette situation-là pour le bien des médecins et des Québécois. Notamment, si on
parle des médecins de famille, on veut augmenter la prise en charge, Mme la
Présidente, et il faut trouver une solution pour que tout le monde soit rassuré
dans ce dossier-là.
La Présidente
: Première
complémentaire.
Mme Garceau : Les
omnipraticiens avertissent la ministre de la Santé que sa loi n° 2
met directement en danger l'accès aux soins pour les femmes, contraceptions,
avortements, dépistages, suivis de grossesse. Rien n'a été prévu. Les cliniques
envisageaient déjà de mettre fin ou envisagent déjà de mettre fin aux suivis de
grossesse. Et votre loi ne prévoit strictement aucune protection pour des
femmes enceintes.
Est-ce que le ministre va suspendre sa loi
et réparer les dommages qu'il est en train de causer?
La Présidente
:
Veuillez vous adresser à la présidence.
M. Dubé : Mme la
Présidente, j'ai répondu...
La Présidente
: M. le
ministre.
M. Dubé : Pardon, Mme la
Présidente. J'ai répondu un peu plus tôt cette semaine à une question très
semblable, mais je pense que c'est important de préciser. Lorsqu'on a fait le
webinaire sur l'explication de la loi qu'on a fait il y a déjà une dizaine de
jours, on a bien expliqué qu'il y avait des actes qui étaient inchangés dans
certaines catégories. Et l'exemple, par exemple, de l'interruption de grossesse,
ces actes-là ne changeront pas, vont continuer d'être à l'acte. C'est la même
chose que c'était en ce moment. Il y a beaucoup de... Et je donne cet exemple-là,
Mme la Présidente, pour dire qu'il y a beaucoup d'actes qui sont inchangés et
qu'on a besoin de clarifier. Et c'est ce qu'on fait en ce moment dans les
discussions qui ont lieu, notamment avec...
La Présidente
:
Deuxième complémentaire. Et pour ce faire, je reconnais le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: Le
chaos créé par la mauvaise loi n° 2
du ministre fait plusieurs victimes. Ce matin, vous m'avez entendu, Mme la
Présidente, plaider pour des citoyens du comté de Bécancour, des citoyens du
comté Trois-Rivières. Là, je vais plaider pour des citoyens du comté de LaFontaine.
Avec Gaétan Barrette, en juillet 2017, on avait rouvert la radiologie à Rivière-des-Prairies.
Là, radiologiques vont fermer. C'est un fait de la vie. C'est un fait. Ils vont
fermer. Des citoyens qui n'auront plus accès à une radiologie.
Le ministre, que répond-il à mes citoyens
face à son chaos?
La Présidente
: La réponse
du ministre.
M. Dubé : Alors, je vais
continuer dans le même sens, Mme la Présidente, parce que je pense que c'est
important de voir comment... Et les gens le comprennent maintenant, comment la
rémunération pour les médecins, que ce soit pour les médecins, entre autres pour
les médecins de famille, elle est excessivement complexe...
10 h 23 (version non révisée)
M. Dubé : ...on parle de plus
de 5 000 actes qu'on est en train de résumer à moins d'une dizaine d'actes.
On a bien dit que la période de 60 jours dont parlait ma collègue permet
de faire certains ajustements que l'on a entendus au cours des dernières
semaines. Mme la Présidente, nous allons faire les ajustements nécessaires ou
les clarifications nécessaires pour que tous les Québécois soient bien servis
et aient accès à un médecin de famille, comme c'est promis. Merci beaucoup.
La Présidente
: En question
principale, je reconnais maintenant le député de Nelligan.
M. Derraji : Merci, Mme la
Présidente. Aujourd'hui, Thomas Gervais nous apprend que Québec et la ministre
de l'Énergie ne veulent plus dévoiler l'électricité qui reste pour les projets
industriels. Je tiens à rappeler, Mme la Présidente, que l'énergie, c'est un
bien collectif. Maintenant, 2023, il y avait une liste, 2024, il y avait une
liste, et aujourd'hui, le ministère de l'Énergie et Mme la ministre refusent de
dévoiler la liste des projets attribués et combien il reste d'électricité.
Mme la Présidente, la question qui reste
aujourd'hui, que la ministre doit répondre, c'est : Combien il reste d'électricité
pour accueillir les projets que son propre gouvernement vient d'annoncer la
dernière année? Est-ce qu'il reste zéro mégawatt, ou bien sommes-nous déjà dans
le négatif?
La Présidente
: La
réponse de la ministre de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie.
Mme Fréchette : Merci, Mme la
Présidente. Donc, j'aimerais rappeler que le nombre de mégawatts octroyés aux
entreprises est une donnée confidentielle. Donc, sauf s'il y a une autorisation
qui nous est donnée par la compagnie qui reçoit les mégawatts en question, il n'y
a pas divulgation de ce nombre, parce que c'est une donnée stratégique et une
donnée confidentielle qu'il est important de protéger.
Donc, notre gouvernement, on vise à
octroyer ces blocs de mégawatts aux projets qui sont les plus structurants, et
je pense qu'on en a fait la démonstration, particulièrement pour des projets
structurants en région. Par ailleurs, on a par exemple la Davie qui a reçu des
mégawatts, parce que le chantier de la construction navale est un chantier de
grande importance, dans lequel on se positionne pour les années à venir, voire
les décennies à venir. AEM Cap-Chat, en Gaspésie également, a reçu des
mégawatts. Aqua Boréal, sur la Côte-Nord, même chose, c'est un projet porteur
qu'on souhaite soutenir. On a également Agnico Eagle qui a reçu des mégawatts
également, Hitachi Énergie. L'ensemble de ces domaines-là sont des secteurs
structurants pour lesquels on œuvre, parce qu'on travaille, nous, contrairement
aux libéraux, à créer des emplois bien rémunérés au Québec pour les secteurs d'avenir.
La Présidente
: Première
complémentaire.
M. Derraji : Mme la
Présidente, je n'ai jamais pensé que, dans cette Chambre, je me levais un jour,
et je vais dire la chose suivante : Pierre Fitzgibbon était plus
transparent que l'actuelle ministre de l'Énergie. Ça ne se peut pas! Ça ne se
peut pas, Mme la Présidente! J'ai deux communiqués, deux listes. 2023, 2024.
2024, le ministre Fitzgibbon disait : 500 mégawatts, c'est le dernier
chiffre connu. Est-ce qu'elle peut affirmer aujourd'hui qu'il reste de l'énergie
pour les prochains projets industriels?
La Présidente
: La
réponse de la ministre.
Mme Fréchette : Oui, Mme la
Présidente, je rappelle que c'est une information de nature confidentielle et
stratégique, et nous la divulguons seulement s'il y a autorisation de la part
de l'entreprise pour ce faire. Alors, maintenant, on est dans une période où le
nombre de mégawatts est requis... qui... le nombre de mégawatts requis est
grandissant. Et donc c'est pour... ce pour quoi on travaille à doubler la
production énergétique via Hydro-Québec. Et c'est pour ça aussi qu'on a adopté
le projet de loi n° 69 pour accélérer les projets de développement
énergétique, projet de loi que les libéraux ont refusé d'appuyer. Alors, nous,
on travaille à accélérer ces projets-là, parce qu'on sait que c'est des projets
porteurs, et on s'inscrit parfaitement dans la transition énergétique, dans la
décarbonation de l'économie avec nos mégawatts verts.
La Présidente
: Deuxième
complémentaire.
M. Derraji : Mme la
Présidente, ça ne peut pas, Mme la Présidente. M. Fitzgibbon était transparent,
plus que la ministre actuelle. Ça ne se peut pas, Mme la Présidente! On avait
les listes, on savait combien de mégawatts existaient et combien il restait, Mme
la Présidente. La seule question qui s'impose aujourd'hui : Sommes-nous
déjà rendus à zéro mégawatt? Parce que c'est ça, la question. Parce que leur vision
économique, c'est devenu un show de boucane, Mme la Présidente. Qu'elle soit
transparente, qu'elle déclare combien de mégawatts restent encore pour les
industriels au Québec.
La Présidente
: La réponse...
Des voix : ...
La Présidente
: Bon, vous
savez, pas de bravo. La réponse de la ministre.
Mme Fréchette : Oui. Alors,
comme vous le savez, on travaille à développer en accéléré les mégawatts à
travers Hydro-Québec. On a un plan d'investissement de 200 milliards de
dollars pour Hydro-Québec pour faire en sorte de doubler la production d'énergie
verte...
10 h 28 (version non révisée)
Mme Fréchette : ...on est dans
une période faste au niveau des projets énergétiques, on est attrayants parce
qu'on s'inscrit dans la transition énergétique, parce que les entreprises
veulent montrer patte verte en s'alimentant, en s'approvisionnant à partir d'électricité
verte et renouvelable. On veut réduire, également, l'économie... la dépendance
de l'économie québécoise aux... à l'énergie fossile. Donc ça, ça passe par un
rehaussement des mégawatts, et comme on le sait, la transition énergétique,
elle requiert également beaucoup de rehaussement de la production. Alors, on s'inscrit
parfaitement dans cette ligne-là au bénéfice des Québécois.
La Présidente : En question
principale je reconnais maintenant le député de Jean-Lesage.
M. Zanetti : Merci, Mme la
Présidente. Avec le projet de loi no° 2, la CAQ a
créé artificiellement une crise pour marquer des points dans les sondages, sans
se soucier des impacts dévastateurs pour la population. Et là, les négociations
avec les médecins échouent, les cliniques ferment, la population perd
confiance. Le ministre de la Santé, lui, il s'entête, il continue, on s'enfonce
dans la crise. Il refuse de faire la seule chose qui arrêterait les démissions
de médecins : retirer la loi no° 2. Les Québécoises et Québécois sont
inquiets, je partage leurs inquiétudes. Perdre son seul lien stable avec un
professionnel de la santé à cause d'une chicane créée de toutes pièces, c'est
terrible. Combien de médecins vont quitter le réseau avant que la CAQ retire la
loi no° 2? Ma question, là, c'est vraiment le nombre, le nombre que vous
vous êtes fixé. À à un moment donné, vous avez dû vous dire : bien s'il y
en a 3000, on va...
La Présidente : Je vous
rappelle que vous vous adressez à la Présidente, je vous prie, poursuivez.
M. Zanetti : Alors, quel
nombre se sont-ils fixé, Mme la Présidente? 1000, 2000, 3000? Il y a tu comme
un nombre plafond, ou bien c'est comme : on s'en fout, on continue la loi no°
2 jusqu'au bout, même si tout le monde part? C'est ça, ma question.
La Présidente : La réponse du
ministre de la Santé.
M. Dubé : Écoutez, Mme la
Présidente, de penser qu'on a fait ça pour monter dans les sondages... je ne
suis même pas sûr que je veux répondre à cette question-là, Mme la Présidente,
là. Je pense qu'on avait un objectif que j'ai clarifié plusieurs fois. Il est
tout à fait inacceptable qu'en ce moment, 1,5 million de Québécois n'aient
pas accès à un médecin de famille, un médecin de famille ou un endroit où ils
peuvent être affiliés à une GMF ou à une clinique ou à un CLSC. C'est ça qui n'est
pas acceptable, Mme la Présidente, on le dit depuis le début. Il faut se regarder
de faire les... les choses autrement. Le statu quo, tout le monde l'a dit, la...
le mode de rémunération que nous avons mis en place permet de faire de la prise
en charge collective à l'échelle du Québec, c'est une démonstration qui a été
faite, la plupart des médecins sont d'accord. C'est sûr que ça fait grand changement
pour la méthode utilisée actuellement, qui est la prise en charge individuelle.
Mais, Mme la Présidente, on sait que c'est la bonne solution, et nous allons
continuer de faire les accommodements qui sont raisonnables pour trouver une
solution avec nos médecins. Merci beaucoup, Mme la Présidente.
La Présidente : Première
complémentaire.
M. Zanetti : C'est étonnant,
parce que si l'objectif était de réduire le nombre de patients orphelins, c'est
l'échec total. Les médecins partent. Le nombre de patients orphelins va
exploser. Ce que je comprends du ministre, c'est qu'il peut perdre le nombre de
médecins... il peut nous faire perdre le nombre de médecins maximal puis il va
s'entêter quand même. Je vais lui poser une autre question un peu similaire :
ça va prendre combien de patients orphelins de plus avant que la CAQ retire la
loi no° 2?
La Présidente : La réponse du
ministre.
M. Dubé : Mme la Présidente,
je pense qu'on a souvent vu Québec solidaire être des partisans du statu quo.
Et je pense qu'ici, les Québécois sont tout à fait d'accord que le statu quo,
dans notre réseau de la santé, n'est pas possible. En fait, c'est à vous que je
m'adresse, Mme la Présidente, c'est bien ça. Mme la Présidente, les Québécois
sont d'accord que le statu quo n'est pas possible dans la façon dont 1,5 million
de Québécois n'ont pas accès aux services de la santé qu'ils méritent. Ces gens-là
sont souvent... ce qui est encore pire, Mme la Présidente, puis ça, je pense
que Québec solidaire doit le reconnaître, c'est souvent des personnes qui sont
très vulnérables. C'est ça, notre objectif, Mme la Présidente, de trouver une
nouvelle façon de faire pour s'assurer que tous les Québécois soient pris en
charge.
La Présidente : Deuxième
complémentaire et pour ce faire, je reconnais la députée de
Sainte-Marie-Saint-Jacques.
Mme Massé : Justement, M. le
ministre devrait nous expliquer si cette loi-là est pour s'adresser aux
personnes vulnérables. Comment se fait-il que ces médecins-là, ces personnes-là,
nous disent touts que la loi no° 2, ça n'a pas de bon sens? J'en reviens aux
femmes, la santé des femmes nécessite une approche particulière. Le ministre l'avait-il
senti? Est-ce qu'il peut nous expliquer pourquoi le suivi de grossesse... il
nous a parlé de l'interruption de grossesse, mais comment se fait-il qu'il n'a
même pas sa pastille particulière? Va-t-il retirer sa loi?
La Présidente : La réponse du
ministre.
M. Dubé : Bien, c'est c'est
justement ça, la différence, Mme la Présidente, entre retirer la loi puis avoir
une discussion avec les médecins sur des...
10 h 33 (version non révisée)
M. Dubé : ...arrangements qui
peuvent être faits. L'exemple des codes de vulnérabilité dont parle ici la
députée, c'est un très, très bel exemple. En ce moment, selon le code Grouper, il
y a quatre catégories, mais il y a 20 sous-catégories. Et, dans ces sous-catégories-là,
justement, la question des suivis de grossesse peuvent en faire partie. C'est
justement le genre de discussion qu'on peut avoir en ce moment avec la FMOQ
pour voir les ajustements qui sont possibles. Je le répète souvent, la période
de 60 jours après le passage de la loi était prévue pour ça et j'espère que ces
discussions-là pourront avoir lieu aux tables...
La Présidente : Enquestion
principale, je reconnais maintenant le député de Taschereau.
M. Grandmont : Merci, Mme la
Présidente. Mme la Présidente, j'ai pour vous une question quiz ce matin :
Qui a dit la phrase suivante en parlant du troisième lien? Est-ce que c'était...
En fait : «En ce moment — je cite — en ce moment, avec
les données qu'on a, ça ne justifie pas l'implantation d'un tunnel routier. Les
temps de déplacements entre Québec et Lévis ont diminué de manière
significative aux heures de pointe.» Alors, est-ce que c'était Nature Québec, est-ce
que c'était Équiterre ou est-ce que c'était l'ancienne ministre des Transports?
Bien, évidemment, c'est l'ancienne ministre des Transports. C'était le 20 avril
2023.
Alors, le temps a passé, mais les données
d'achalandage, elles, pointent toujours dans la même direction. L'achalandage a
continué de baisser entre Québec et Lévis depuis 2018. Pendant ce temps-là, la
CAQ a continué obstinément à mettre de l'argent dans ce projet-là. On est
rendus à 128 millions de dollars dans ce projet-là en contrats.
Mme la Présidente, le PLQ a niaisé la
population pendant des années avec le troisième lien. La CAQ a fait la même
chose depuis sept ans. Est-ce que le ministre des Transports peut faire la
seule chose raisonnable...
La Présidente : Alors, je
suis debout. Je vous demande de demeurer respectueux dans les termes qui sont
employés. Vous avez employé un terme qui est loin d'être respectueux, et me
souffle-t-on à l'oreille qu'il est aussi non parlementaire, et je vais vérifier
pour ne pas vous induire en erreur.
Une voix : ...
La Présidente
: Alors,
je suis debout, vous demeurez assis.
Une voix : ...
La Présidente
: Je vais
trancher, merci. Alors, des termes similaires, de la même famille sont non
parlementaires. Je vous demanderais de retirer le verbe que vous avez employé.
M. Grandmont : ...ce terme
qui...
La Présidente
: Merci, M.
le député. Vous aviez terminé votre temps de parole. La réponse du ministre des
Transports et de la Mobilité durable. On l'écoute.
M. Julien : Oui. Merci, Mme
la Présidente. Écoutez, c'est certain que mon collègue de Taschereau et moi, on
s'apprécie, mais, sur le volet du troisième lien, on a quand même un désaccord,
qu'on constate mutuellement. On a un pont à Québec, c'est le pont
Pierre-Laporte, qui a une capacité qui est déjà dépassée depuis assez... assez
longtemps, j'en conviendrai avec mon collègue. On a un pont de Québec qui est...
qui est joli, patrimonial, avec une capacité somme toute assez restreinte. Et, dans
une perspective de développement économique, dans une perspective de sécurité
économique, dans une perspective où les régions qui se développent,
Chaudière-Appalaches, Québec... l'ISQ nous dit que, dans les 30 prochaines
années, c'est la croissance démographique... une des croissances démographiques
les plus élevées dans tout le Québec. La septième ville du Québec à Lévis, la
deuxième plus grande ville au Québec à Québec, un lien interrives est nécessaire,
mais on va prendre le temps de le faire adéquatement. J'ai mentionné que, d'ici
la fin de l'hiver, on aura le budget cible et le tracé final pour aller au
marché. On franchit les étapes. Oui, on est le seul parti, on est le
gouvernement, qui préconise un lien interrives pour la sécurité économique,
pour le développement économique de notre région. On y croit. Mon collègue...
La Présidente
: Première
complémentaire.
M. Grandmont : Mme la
Présidente, les données sont très, très claires : l'achalandage a baissé
depuis 2018. Puis, quand le ministre me parle de sécurité économique... J'avais
posé la question à l'ancienne ministre des Transports en étude des crédits :
Est-ce qu'il y a une étude sur la sécurité économique? Parce que, dans le fond,
la sécurité économique, ça a été nommé une fois, c'est une ligne dans le
rapport de la CDPQ.
Alors, je pose la même question au
ministre des Transports : Est-ce qu'il existe une étude qui démontre le
besoin de sécuriser économiquement au regard des infrastructures de transport
qu'on a entre Québec et Lévis?
La Présidente : La réponse du
ministre.
M. Julien : Oui. Merci, Mme
la Présidente. Mais vous savez que mon collègue a toujours les mêmes
préoccupations, puis moi, j'ai toujours les mêmes affirmations. Donc, on est
constants tous les deux.
Clairement, on a un lien interrives qui
est en surcapacité, le pont Pierre-Laporte, c'est démontré. Mon collègue
mentionne que, momentanément, postpandémique, il y a une réduction... Bien oui,
il y a une réduction, mais toutes les projections nous envoient vers une
croissance de ces éléments-là. C'est la même chose pour le transport
collectif, hein? On a vu une réduction momentanée, Mme la Présidente, dans le
transport collectif, puis nous, notre gouvernement, on n'a pas dit : On va
réduire les investissements, bien, au contraire, on continue d'investir parce
qu'on se projette à long...
10 h 38 (version non révisée)
M. Julien : ...pour la
sécurité économique, le développement de notre région Capitale-Nationale et
Lévis, un troisième lien nécessaire, et on va le faire.
La Présidente
: Deuxième
complémentaire.
M. Grandmont : Les faits sont
têtus, les chiffres aussi, Mme la Présidente. Le parc automobile a augmenté de
6 % dans les dernières années, dans la grande région de Québec. Et
pourtant l'achalandage, entre Québec et Lévis, sur les deux ponts existants, a
baissé. C'est une tendance qu'on observe depuis 2018. Il n'a pas répondu à ma
question non plus. Est-ce qu'il a une étude pour démontrer, pour appuyer la
notion de sécurité économique? Parce que ça fait longtemps qu'on s'appuie sur
cette notion-là pour défendre ce projet-là. Mais ce que je comprends, c'est qu'il
est indéfendable, on n'a pas d'étude là-dessus.
La Présidente
: La
réponse du ministre.
M. Julien : Oui, Mme la
Présidente. Je suis obligé d'être en désaccord avec mon collègue, et il n'y a
personne qui sera surpris là-dessus. Momentanément, postpandémie, on a vu une
réduction de l'utilisation du transport collectif. Pourtant, quand je rencontre
des sociétés de transport, je leur dis : On va continuer d'investir. On va
continuer de donner plus de moyens en transport collectif. Mon collègue
mentionne que posteriori 2018, il y a une baisse de l'achalandage sur les
réseaux routiers. Mais oui, parce qu'il y a le télétravail, on a changé nos
habitudes, mais on est en train de ramener plus de monde au travail ici, là,
pour les fonctionnaires. Quand on se projette dans les 15, les 20 et les 30
prochaines années, ça prend quelqu'un d'aveugle pour ne pas constater que le
développement économique de notre région Lévis, Québec va exploser et que ce
lien-là va être nécessaire.
La Présidente
: En
question principale, je reconnais maintenant le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Mme la
Présidente, encore une fois, il a fait froid hier, je dirais même très froid.
On pourrait battre des records historiques en décembre, cette année, puis, pendant
ce temps-là, mais il y a trop de personnes, malheureusement, qui ont dû dormir
à la rue au péril de leur vie. Alors que le milieu communautaire travaille d'arrache-pied
pour trouver une place pour tout le monde, un autre vent glacial, celui de l'incertitude,
leur donne froid dans le dos. Le plan d'action interministériel en itinérance
2021-2026 arrivera à échéance dans environ trois mois. Les organismes s'apprêtent
à passer l'hiver sans confirmation officielle de la reconduction de leur
financement. On parle ici de 280 millions pour faire face à la crise
humanitaire de l'itinérance, montant qui doit être reconduit pour assurer les
services publics aux plus vulnérables.
Ma question, pour la ministre des Services
sociaux, est bien simple : Peut-elle ici, ce matin, affirmer, en cette
Chambre, qu'elle va reconduire le financement du plan d'action? Et peut-elle s'engager
au strict minimum à ce que le milieu ne connaisse aucune baisse de financement
en 2026?
La Présidente
: La réponse
de la ministre responsable des Services sociaux.
Mme Bélanger : Mme la
Présidente, toujours des questions très directes qui concernent le financement
de mon collègue. Mais j'aimerais quand même vous dire, oui, je partage les
mêmes préoccupations que mon collègue du côté de Québec solidaire notamment. Les
personnes en situation d'itinérance, il ne devrait pas y en avoir dans la rue,
il ne devrait pas y en avoir sur le trottoir, peu importe la ville, la municipalité
où on demeure au Québec. Et on le sait qu'on est en augmentation d'un phénomène
qui est important, puis notre gouvernement agit, Mme la Présidente, pour
justement ajuster le financement aux organismes communautaires.
Je reconnais que les organismes font un
travail vraiment extraordinaire sur le terrain, qu'on a besoin de nos
organismes communautaires. Depuis que je suis responsable des services sociaux,
je suis allée à Québec, à Montréal, en Outaouais. Je me propose d'aller bientôt
à Trois-Rivières. Je vais continuer à aller sur le terrain. J'ai vu des
campements, c'est inadmissible, inadmissible de vivre dans une tente, dans des
boîtes de carton au Québec. J'ai vu des haltes de chaleur, et il faut s'en
réjouir. J'ai vu des refuges. J'ai vu du logement temporaire. Alors, nous avons
vraiment toutes les...
La Présidente
:
Première complémentaire.
M. Cliche-Rivard : Mme la
Présidente, la ministre... que je sois direct, je vais y être très, très
clairement, là. Le 31 mars, pour les organismes communautaires, c'est
demain matin. Il y a des planifications importantes à faire. La question est
supersimple : Confirme-t-elle la reconduction de l'enveloppe pour 2026,
oui ou non? Est-ce que les organismes communautaires vont avoir des bonnes
nouvelles très rapidement? Il y a des embauches en cours. Il y a des projets en
cours. Est-ce que, oui ou non, l'enveloppe est reconduite? La question est
simple.
La Présidente
: La
réponse de la ministre.
Mme Bélanger : Mme la
Présidente, on va faire ce qu'il faut. La réponse est claire : On va faire
ce qu'il faut. On a effectivement un plan interministériel en itinérance 2021-2026.
Nous avons lancé ce plan en 2021, ça a porté ses fruits. Il faut saluer les
partenaires. Tantôt, j'ai parlé des organismes, j'en profite aussi pour saluer
le leadership des municipalités. Les municipalités veulent prendre plus de
leadership dans l'itinérance, on est d'accord. Puis on va prendre le temps de
réviser les rôles et les responsabilités de chacun des paliers...
10 h 43 (version non révisée)
Mme Bélanger : ...autant
les organismes, les municipalités que, bien sûr, au niveau gouvernemental. Je
veux quand même saluer les investissements historiques en itinérance, 280 millions,
qui est dans le plan d'intervention.
La Présidente
: Deuxième
complémentaire.
M. Cliche-Rivard : Merci,
Mme la Présidente. Je n'ai pas entendu de réponse spécifique, si l'enveloppe va
être reconduite pour 2026. Elle a une dernière chance pour y répondre. Ce
serait très apprécié sur le milieu, dans le milieu, d'avoir cette réponse-là.
Cette semaine, la ministre a aussi promis au micro de Patrick Masbourian de
nous dire, exactement cette semaine, où iraient les 5 millions
additionnels de la mise à jour budgétaire, que l'argent descende rapidement, dans
quel refuge, à quel endroit, pour quels projets.
On devait avoir la réponse cette semaine.
Ça tombe bien, on est vendredi. Allons-y.
La Présidente
: La
réponse de la ministre.
Mme Bélanger : Mme la
Présidente, oui, 5 millions à la mise à jour économique pour les mesures
hivernales. Alors donc, la réponse est claire, le travail est en train de se
faire avec Santé Québec, donc, auprès des organismes. On travaille avec les
municipalités. Et mon collègue me demande de travailler plus rapidement en lien
avec la planification budgétaire 2026‑2027. On va y aller par étape. Là,
on est vraiment dans les mesures hivernales, Mme la Présidente. On ajoute un 5 millions
aux mesures existantes. Alors, il faut se réjouir de ça. Moi, je vais m'assurer
que ce financement aille rapidement aux différents organismes. Ils attendent ce
financement là, mais en même temps, ils se mobilisent déjà, et c'est important,
Mme la Présidente. Donc, un travail d'équipe entre tous les paliers.
La Présidente
: En question
principale, je reconnais maintenant la députée de Terrebonne.
Mme Gentilcore : Le
premier ministre et la ministre de l'Économie nous demandent, souvent main sur
le cœur, de considérer leur moyenne au bâton. Mais la réalité, c'est que ce
gouvernement-là perd les manches de la partie, une après l'autre, depuis des
années. Aujourd'hui, on apprend que le gouvernement a songé à radier le pari de
805 millions de dollars qu'il a fait dans C-Series. Ça, ça porte le bilan
caquiste libéral dans cet avion-là à 2,1 milliards de dollars. Plus de la
moitié des annonces de projets auxquels le premier ministre a participé depuis
qu'il est là ont échoué carrément. Des centaines de millions de dollars qui
viennent directement de la poche des Québécois et qui sont pariés carrément. C'est
le cas pour Recyclage Carbone, Varennes, Lion, Sonder, AppDirect, Nemaska. Je
ne veux pas parier là-dessus, là, mais j'ai l'impression qu'à un déficit de 12 milliards,
les Québécois vont radier leur investissement à la CAQ en 2026, ça ne sera pas
trop long.
Mais d'ici là, combien de millions de plus
la CAQ va coûter aux Québécois?
La Présidente
: La
réponse de la ministre de l'Économie, l'Innovation et de l'Énergie.
Mme Fréchette : Merci, Mme
la Présidente. Il faut voir qu'on travaille à structurer l'économie dans des
secteurs qui sont porteurs. Et s'il y en a un qui est bien porteur, c'est celui
de l'aérospatiale et de l'aéronautique, particulièrement dans le contexte
actuel où la défense prend une place inégalée. Mais par ailleurs, le secteur
aérospatial, en dehors même de la défense, c'est un secteur dans lequel on est
engagé depuis des décennies, et c'est un secteur qui contribue grandement au
développement économique du Québec. Si on regarde, par exemple, pour le
programme A-220 d'Airbus, les retombées entre 2018 et 2022, on parle d'une
contribution au PIB québécois de 3,1 milliards de dollars, 13 200 emplois
soutenus. Je sais que le Parti québécois ne veut pas soutenir les entreprises,
ne veut pas aider les entreprises. Mais nous, on a à cœur le fait d'aider à
développer des emplois bien rémunérés dans des secteurs d'avenir. Et ça passe
notamment par le soutien dans l'aérospatiale. Au niveau des revenus pour le
gouvernement du Québec, ça a signifié 567 millions de dollars. Et si on
regarde au niveau des retombées pour 2023 à 2038, eh bien, on aura une
contribution au PIB québécois de 19 milliards de dollars grâce au
programme de l'A-220 et 124 000 emplois. C'est majeur, c'est
considérable et on s'y investit.
La Présidente
: Première
complémentaire.
Mme Gentilcore : Donc, je
pense que c'est clair, là, la ministre veut continuer de choisir les gagnants
des subventions selon son instinct, comme le faisait son prédécesseur. Mais là,
elle a réussi un exploit, là, être moins transparente encore que ce qui... L'énergie,
c'est un bien collectif et elle refuse pourtant de révéler combien de mégawatts
sont disponibles en ce moment. Les Québécois veulent savoir. Ils ont le droit
de savoir.
Est-ce qu'elle veut aussi choisir les
gagnants des blocs d'énergie à l'abri des regards?
La Présidente
: La
réponse de la ministre.
Mme Fréchette : Oui, Mme
la Présidente. Bien, si on veut revenir sur la notion d'indépendance, j'aimerais
souligner que, grâce au projet de loi n° 69 que le
Parti québécois a refusé d'adopter, d'appuyer, eh bien, on va voir pour la
première fois la possibilité de voir les projets de développement de mégawatts
d'Hydro-Québec, donc un plan ouvert de développement du réseau de transport d'électricité.
Donc ça, c'est majeur. Ça va faire en sorte de mieux aider les entreprises à
décider à quel endroit elles vont... vont pouvoir s'établir suivant le...
10 h 48 (version non révisée)
Mme Fréchette : ...le nombre
de mégawatts dont elles auront besoin. Ça, ça fait partie des démarches que l'on
a mises en place pour faire en sorte d'accélérer les projets de développement
économique, d'accélérer le développement énergétique et de rehausser les
retombées pour le Québec de manière considérable.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
Mme Gentilcore : Les bris de
transparence s'accumulent depuis sept ans du côté de la CAQ. Si la ministre ne
veut pas le dire, bien, pas de problème. J'envoie dès maintenant une demande d'accès
à l'information pour les blocs d'énergie, comme je l'ai fait hier pour les
prêts pardonnables, puis pour les études de Mackenzie sur la filière batterie.
Je m'attends à obtenir des réponses, encore une fois. Les Québécois veulent
savoir ce que le gouvernement fait avec leur argent. Est-ce que la ministre
veut que je la mette en copie conforme de ma demande d'accès?
La Présidente
: La
réponse de la ministre.
Mme Fréchette : Oui, Mme la
Présidente. Mais, comme je le mentionnais un peu plus tôt, pendant la période
de questions, le nombre de mégawatts octroyés, c'est une donnée confidentielle.
C'est une donnée stratégique pour les entreprises. Le PQ se soucie peu de ce
qui est stratégique ou confidentiel pour les entreprises. Il ne veut pas faire
de développement économique. C'est la dernière de ses intentions. Alors, nous,
ça nous tient à cœur. On fait en sorte de protéger ce qui est confidentiel au
sein du développement des entreprises. Et le nombre de mégawatts, ça en fait
partie. Donc, sauf sur autorisation d'une entreprise, on ne divulguera pas le
nombre de mégawatts qui est octroyé. On l'a fait, par ailleurs, pour plusieurs
entreprises qui ont accepté de divulguer, je pense à Agnico Eagle, je pense à
Hitachi Énergie ou encore à AEM. Pour ces entreprises-là, on avait eu le OK.
La Présidente
: En
question principale. Je reconnais maintenant le député de Saint-Jérôme.
M. Chassin :Merci, Mme la Présidente. L'unité des naissances de l'hôpital
de Saint-Eustache sera déménagée dans une semaine à Saint-Jérôme. Pour environ
trois mois, à l'unité des naissances de Saint-Eustache, 1400 naissances par
année. Des huit postes de gynécologues obstétriciens, trois sont comblés. Des
fermetures ont eu lieu cet été, puis en novembre, selon ce que La Presse
rapportait il y a trois semaines. Santé Québec voulait faire cesser le yo-yo d'ouverture
et de fermeture à l'hôpital de Saint-Eustache. On comprend. Puis, en même
temps, on a le président de l'Association des obstétriciens et gynécologues qui
dit avoir sonné l'alarme depuis cinq ans. Le nombre de postes disponibles en
obstétrique a augmenté de 511 en 2020 à 523 en 2025. Le ministre de la Santé se
joindra sans doute à moi pour féliciter les équipes des hôpitaux de Saint-Eustache
et de Saint-Jérôme. Mais comment faire pour que ce soit l'exception et non la
règle?
La Présidente : La réponse du
ministre de la Santé.
M. Dubé : Écoutez, Mme la
Présidente. Je pense qu'il y avait plusieurs points qui étaient soulevés par le
député. Je voudrais juste revenir sur la situation de Saint-Eustache, l'hôpital
de Saint-Eustache, entre autres, où les bonnes décisions ont été prises, et par
Santé Québec, au cours des derniers jours. Lorsque Santé Québec a pris la
décision de façon temporaire, et je le répète, parce que je veux que les gens
de Saint-Eustache et de la région comprennent bien, c'était parce qu'il y avait
un enjeu de sécurité pour les femmes enceintes d'être capable de bien faire les
opérations, de bien faire les accouchements à l'hôpital avec un nombre minimum
de médecins. Et c'est pour ça que la suggestion qui avait été faite, c'est d'envoyer
uniquement pour les accouchements, d'aller à l'hôpital de Laval... à la Cité de
Laval, Cité-de-la-Santé à Laval.
Maintenant, après discussion, après
discussion avec les médecins, la communauté de Saint-Eustache s'est mobilisée
pour accepter qu'il était peut-être préférable, sur une base temporaire, d'aller
à Saint-Jérôme. Je pense que c'est une très, très bonne nouvelle. Très, très
bonne nouvelle parce que c'est une décision qui a été pris par la communauté
locale pour être capable de faire ça. Maintenant, c'est encore sur une base
temporaire, puis on va continuer de suivre la...
La Présidente
: Première
complémentaire.
M. Chassin :Je ne pense pas qu'on peut dire que c'est une bonne
nouvelle. Il faut que ce soit l'exception et non la règle. Et la cheffe de l'obstétrique
dans les Laurentides, la Dre Isabelle Lambert, a démissionné cet automne de son
poste. Selon elle, il faudrait un obstétricien gynécologue par tranche de
15 000 habitants dans les Laurentides. On est à un pour 30 000. L'hôpital de
Saint-Jérôme est sûrement fier d'accueillir des naissances. Évidemment, on
manque d'espace aussi. Est-ce qu'on va agrandir l'hôpital?
La Présidente : La réponse du
ministre.
M. Dubé : Bien, écoutez,
encore une fois, Mme la Présidente, là, je ne suis pas certain, c'est peut-être
moi ce matin, là, mais je ne suis pas certain que je comprends très bien la
question. Parce que, dans le fond, l'enjeu pour nous, c'est de s'assurer, puis
c'est vraiment la raison de la Santé Québec, c'est de s'assurer que les
Québécoises sont traitées correctement et avec rapidité dans une... dans une
situation où le bon service ne serait pas donné à l'hôpital de Saint-Eustache.
Alors, Mme la Présidente...
10 h 53 (version non révisée)
M. Dubé : ...je pense que la
décision de Santé Québec, en collaboration entre l'établissement qui devait le
faire à la Cité de la Santé à Laval versus de le faire à Saint-Jérôme, a été
pris pour les bonnes raisons. On regarde toujours le côté clinique, on regarde
côté... le côté sécuritaire. C'est ça que Santé Québec a fait.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
M. Chassin :Je comprends qu'on a une solution qui est dans la moins
pire, en quelque sorte là, des solutions. Évidemment, dans un contexte
difficile, ce qui peut changer la donne, c'est les infrastructures. L'hôpital
de Saint-Eustache, l'hôpital de Saint-Jérôme, ce sont des gros hôpitaux dans
les Laurentides, puis, évidemment, on a besoin que des infrastructures répondent
à la demande et à la population. Est-ce qu'on peut nous dire quand on va voir
les travaux et les agrandissements?
La Présidente : Et la réponse
nous vient du ministre responsable des Infrastructures.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Merci au collègue pour sa question. Il n'est pas sans savoir qu'il
y a des évaluations qui se font présentement pour les infrastructures en santé
dans les Laurentides. On parle ici de Saint-Eustache, on parle de Saint-Jérôme,
Mont-Laurier est également en évaluation de notre côté. Ce que je mentionnais
hier, ça me fait plaisir de le répéter aujourd'hui, le prochain PQI qui est mis
à jour à chaque année sera présenté au moment du prochain budget et ce sont
tous des projets qui sont considérés actuellement et pour lesquels des
évaluations se poursuivent. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant la députée de La Pinière.
Mme Caron : Mme la Présidente,
hier, on apprenait que plus du tiers des 230 répondants au sondage de la
communauté de pratique des médecins en CHSLD ont déclaré avoir l'intention de
cesser ou réduire leurs pratiques en CHSLD dans le contexte de la loi 2. C'était
déjà difficile de recruter des médecins en CHSLD, la loi 2 empire la
situation. Ça veut dire que des aînés qui sont malades, qui souffrent et qui
sont en fin de vie en CHSLD vont devoir se passer de médecin. Ça ne fait peut-être
pas broncher le ministre, ni la CAQ, ni le premier ministre, mais empêcher de
facto les aînés de recevoir les soins auxquels ils ont droit dans le Contrat
social du Québec, c'est inadmissible, c'est inadmissible. Est-ce qu'ils ont
déjà oublié les souffrances atroces des aînés en CHSLD pendant la pandémie?
La Présidente : La réponse du
ministre de la Santé.
M. Dubé : Bien, Mme la
Présidente, non, on n'a pas oublié ce qui est arrivé dans les CHSLD et je
rappelle que c'est justement dans les négociations qui ont lieu avec la FMOQ
que nous avons mis une priorité gouvernementale, une priorité gouvernementale,
pour que des sommes supplémentaires soient mises au service des gens en CHSLD.
C'est tout à fait le contraire de ce que la députée essaie d'insinuer ici. Qu'est-ce
qu'on a fait pour que ça soit montré comme une cible, qu'il y ait une priorité
gouvernementale? On a mis des cibles de présence dans les CHSLD pour s'assurer
que les omnipraticiens assurent la présence dans les CHSLD. On sait que c'est
important et c'est ce qu'on appelle une priorité gouvernementale.
Maintenant, il y a des ajustements aux
tarifs, c'est un exemple de ce que j'ai donné tout à l'heure, qui peuvent être
faits et ce que nous allons continuer à faire au cours des prochaines semaines
dans les discussions qui ont cours en ce moment parce que, je le répète Mme, il
faut rassurer les gens, les CHSLD, pour nous, c'est une priorité gouvernementale.
Merci beaucoup.
La Présidente : Et en
question principale, je reconnais maintenant la députée de Bourassa-Sauvée.
Mme Cadet : Merci, Mme la
Présidente. Depuis plusieurs années au Québec, la grande majorité des
librairies alimente la plateforme Gaspard, un outil indépendant qui vise à
assurer la transparence des données sur les ventes et l'offre de livres au
Québec. Alors que le ministre de la Culture s'apprête à publier les nouveaux
règlements de la Loi sur le développement des entreprises québécoises dans le
domaine du livre, le milieu du livre au Québec est unanime : le ministre a
le devoir de faire en sorte que tous les joueurs du milieu y participent et il
a le pouvoir de le faire par l'entremise de ces règlements. Les écrivaines et écrivains,
les éditeurs de livres, les diffuseurs, les distributeurs, les librairies
indépendantes, les coopératives en milieu scolaire et les bibliothèques
publiques le recommandent tous. Ça offrirait de mieux planifier les
réimpressions, de réduire les retours, d'optimiser les campagnes de mise en
marché, ultimement, de diminuer la destruction d'exemplaires de livres. Les
avantages sont clairs. Est-ce que le ministre va écouter le milieu?
La Présidente : La réponse du
ministre de la Culture et des Communications.
M. Lacombe : Merci beaucoup, Mme
la Présidente. C'est une intéressante question, d'ailleurs j'ai eu une
rencontre de travail avec les gens de l'industrie à ce sujet-là il y a à peine
quelques semaines. Donc, j'imagine bien que la question arrive...
10 h 58 (version non révisée)
M. Lacombe : ...propos, et je leur
ai indiqué qu'effectivement on va aller de l'avant avec la modernisation des
règlements, mais, Mme la Présidente, c'est un dossier qui est complexe. Il y a
des demandes de part et d'autre. On a des librairies indépendantes qui sont
fortes au Québec, qui sont essentielles. Dans beaucoup de nos petites
municipalités, ces librairies-là tiennent le réseau à bout de bras. On a aussi
de grandes chaînes, par exemple Renaud-Bray, qui sont des acteurs importants
dans la chaîne du livre au Québec. Les deux ont des demandes. La chaîne du
livre, c'est une chaîne qui est fragile. Il y a un équilibre à préserver. On
doit s'assurer que, de part et d'autre, on réponde aux demandes. Et c'est un
exercice qui est délicat, mais, Mme la Présidente, vous savez, quand je parle
aux chaînes, quand je parle aux librairies indépendantes, je suis persuadé qu'avec
ce qu'on est en train de faire on arrivera au meilleur équilibre possible.
Donc, faisons confiance au processus, Mme la... Mme la Présidente.
La Présidente
: Voilà.
Cela met fin à cette période de questions et de réponses orales. Comme il n'y a
pas de vote reporté, nous allons passer à la rubrique Motions sans préavis. Et,
pour ce faire, je cède la place au troisième vice-président. Merci, tout le
monde!
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Alors, bonjour collègues, nous sommes bien à la rubrique des motions sans
préavis. En fonction de nos règles et de l'ordre de présentation des motions
sans préavis, je reconnais Mme la députée de Terrebonne.
Mme Gentilcore : Je sollicite
le consentement des membres de cette Assemblée afin de présenter, conjointement
avec le député de Nelligan, le député de Maurice-Richard,
le député d'Abitibi-Est, la députée de Laporte, la députée de Rimouski et la
députée de Saint-Laurent, la motion suivante :
«Que l'Assemblée nationale rappelle que
l'énergie est un bien collectif et que les Québécois ont le droit à la
transparence sur la disponibilité et l'attribution des blocs d'énergie;
«Que l'Assemblée nationale demande au
gouvernement de dévoiler le nombre de blocs d'énergie disponibles.»
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion? Il n'y a pas de
consentement. La prochaine motion revient à un membre du groupe formant le
gouvernement. M. le député de Maskinongé.
M. Allaire : Merci, M. le
Président. Vous allez me permettre de saluer la présence de Jean-François Blais
et sa famille et amis dans les tribunes. Alors, je sollicite le consentement de
cette Assemblée afin de présenter la motion suivante conjointement avec la
députée de Bourassa-Sauvé, le député de Jean-Lesage, la députée de Terrebonne
et le député de Saint-Jérôme :
«Que l'Assemblée nationale rende hommage à
Jean-François Blais, créateur et réalisateur visionnaire qui a profondément
marqué le paysage télévisuel québécois;
«Qu'elle souligne son apport exceptionnel
à la culture d'ici à travers la direction d'émissions phares telles que La
Voix, En direct de l'univers, Belle et Bum ainsi que de grands galas comme les
Gémeaux, l'ADISQ et les Olivier;
«Qu'elle salue son talent d'auteur pour le
théâtre avec Yvon raconte la shop, en collaboration avec Yvon Deschamps, ainsi
que son engagement au développement de la production télévisuelle et scénique
au sein de SISMYK, la division musicale de ComediHa!;
«Qu'elle souligne son attachement profond
à sa région, la MRC de Maskinongé, où il contribue à la vie communautaire et à
la réussite éducative de nos jeunes;
«Enfin, qu'elle reconnaisse en
Jean-François Blais un modèle de créativité, d'excellence et de fidélité à ses
racines, dont le parcours inspire l'ensemble du Québec.»
(Applaudissements)
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
Mme LeBel : Il y a
consentement, sans débat.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Il y a consentement, sans débat. Cette motion est-elle adoptée? Adopté. La
prochaine motion revient à l'opposition officielle, et je reconnais Mme la
députée de Robert-Baldwin.
Mme Garceau : Merci, M. le
Président. Je sollicite le consentement de cette Assemblée afin de présenter la
motion suivante conjointement avec la ministre responsable de la Condition
féminine, la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques, la députée de Terrebonne,
le député de Saint-Jérôme, la députée d'Abitibi-Est, le député de Taillon, la
députée de Laporte, la députée...
11 h 03 (version non révisée)
Mme Garceau : ...de Rimouski
et la députée de Saint-Laurent :
«Que l'Assemblée nationale souligne le 36e
anniversaire de la tragédie de Polytechnique, survenue le 6 décembre 1989;
«Qu'elle rende hommage aux 14 victimes,
des jeunes femmes assassinées lors de cet acte antiféministe, et qu'elle se
souvienne aussi des nombreuses personnes blessées ou profondément marquées par
cette violence;
«Qu'elle salue l'engagement indéfectible
du collectif PolySeSouvient d'honorer la mémoire des 14 victimes de la tuerie
de Polytechnique et leur campagne pour obtenir l'interdiction totale de la
possession privée d'armes d'assaut au Canada;
«Qu'elle réaffirme que l'égalité et le
respect entre les femmes et les hommes sont des valeurs essentielles et non
négociables de la société québécoise;
«Qu'elle exprime sa profonde préoccupation
devant la hausse récente des violences sous toutes ses formes, y compris la
multiplication des féminicides, l'augmentation de la violence armée chez les
jeunes, ainsi que la montée inquiétante des discours misogynes et de propos
haineux envers les femmes;
«Qu'elle réitère l'importance de renforcer
les mesures de prévention, d'éducation, de sensibilisation et de protection,
afin d'assurer à toutes les femmes un parcours de vie sécuritaire et sans
violence;
«Qu'elle rappelle l'importance des 12
jours d'action contre les violences faites aux femmes, qui encouragent la
dénonciation et la prise d'actions pour prévenir ces violences sous toutes ses
formes;
«Qu'elle demande à tous les partis
politiques de s'unir pour honorer la mémoire des 14 victimes, pour soutenir
leurs familles, et pour réaffirmer la priorité absolue que constitue la
sécurité des femmes au Québec;
«Et qu'enfin, les membres de l'Assemblée
nationale observent une minute de silence en leur mémoire».
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
Mme LeBel : ...M. le
Président, il y a un... Mme... M. le Président, il y a un consentement pour un
débat de deux minutes de rigueur par intervenant dans l'ordre suivant : la
députée de Robert-Baldwin, le ministre... la ministre responsable de la
Condition féminine, la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques et la députée de
Terrebonne.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Alors, je comprends qu'il y a un consentement afin qu'il y ait un débat de
rigueur de deux minutes et que la présidence applique strictement cette
consigne. Alors, je commencerai par reconnaître Mme la députée de Robert-Baldwin.
Mme Garceau : Merci, M. le
Président. Je tiens à souligner dans les tribunes la présence de M. Benoît
Laganière, témoin survivant de Polytechnique, ainsi que son épouse Anne Richard,
et de M. Boufeldja Benabdallah, ami du PolySeSouvient et cofondateur et porte-parole
de la Mosquée du Québec.
Aujourd'hui, nous honorons la mémoire des 14
jeunes femmes assassinées à l'École polytechnique parce qu'elles étaient des
femmes. Elles incarnaient l'avenir, le savoir, l'égalité. Nous pensons
également à toutes les victimes indirectes, familles, proches, amis, qui
portent encore aujourd'hui les cicatrices de cette tragédie.
36 ans plus tard, cette tuerie continue de
marquer notre mémoire collective et elle nous rappelle que la violence fondée
sur le genre n'appartient pas au passé, elle demeure une réalité qu'il faut
combattre sans relâche. Les violences augmentent, les féminicides se
multiplient et l'accès aux armes à feu suscite toujours de vives inquiétudes,
notamment chez les jeunes. La violence se déplace aussi en ligne. Les campagnes
de harcèlement ciblé, les menaces anonymes, les images manipulées et la
radicalisation de certains groupes créent un climat où la misogynie progresse
dangereusement. Nous devons renforcer la prévention, l'éducation, la sensibilisation.
Chaque femme au Québec doit pouvoir vivre, étudier, se déplacer et travailler
en sécurité, sans peur et sans compromis.
Depuis cette tragédie, des voix
courageuses se sont élevées pour réclamer des changements. Le collectif PolySeSouvient
porte le flambeau de la mémoire et de la justice. Grâce à leur engagement, des
avancées significatives ont été réalisées, et ils continuent de plaider pour
une interdiction complète de la possession privée d'armes d'assaut au Canada.
Devant la mémoire des 14 victimes, nous
avons le devoir moral et collectif de renforcer la lutte contre la violence
faite aux femmes sous toutes ses formes. C'est un appel à l'action qui dépasse
les lignes partisanes. L'unité n'est pas un geste symbolique, c'est un
engagement pour elles, pour leurs familles et pour toutes les femmes du Québec.
Merci...
11 h 08 (version non révisée)
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
...je reconnais maintenant Mme la ministre responsable de la Condition
féminine.
Mme Proulx : 6 décembre
1989, c'est un jour ancré pour toujours dans notre histoire. Il y a 36 ans
maintenant, 14 jeunes femmes promises à un avenir brillant ont perdu la
vie aux mains d'un homme qui avait un plan clair, celui de s'en prendre à des
féministes. 6 décembre 1989, 14 jeunes femmes sont mortes parce qu'elles
étaient des femmes. Leur mort, c'est une blessure que toutes les Québécoises et
les Québécois portent en eux. Aujourd'hui, on pense à ses 14 étudiantes, à
mes filles qui sont également étudiantes, mais on pense aussi à ceux et celles
qui leur ont survécu. On se souvient des autres blessées, 11 femmes, trois
hommes. On se souvient aussi de leurs familles, de leurs amis qui ont perdu ce
jour-là une sœur, une fille, une blonde, une amoureuse. Depuis 36 ans, on
a fait pas mal de chemin comme société. L'égalité entre les femmes et les
hommes, c'est une valeur fondamentale du Québec. Mais cette lutte-là n'est pas
terminée. On doit la poursuivre, les efforts, et ne jamais, jamais abandonner
le combat des femmes. C'est pourquoi on a un devoir de mémoire. Ces 14 jeunes
femmes, ce sont toutes les femmes. Il faut qu'elles ne soient jamais oubliées,
qu'elles fassent toujours partie de nous, qu'on se souvienne que la lutte faite
contre les femmes, bien, c'est une lutte qu'on doit mener à jamais. Notre
combat, comme société, comme gouvernement, doit être à la hauteur. Aujourd'hui,
on se souvient de ces femmes. Et jamais on n'oubliera.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Je reconnais maintenant Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme Massé : Merci, M. le
Président. Le 6 décembre 1989, 14 jeunes femmes ont été victimes d'un
féminicide qui aura marqué le Québec à tout jamais. Ça aura pris 30 ans
pour que la tuerie de Polytechnique soit nommée pour ce qu'elle est, un geste
antiféministe et politique. À l'époque, on entendait des gens se demander si l'émancipation
des femmes n'avait pas été trop loin. Trop loin. Encore aujourd'hui, certains
ont envie de se dire qu'on est rendus ailleurs, mais ça serait nous mentir à
nous-mêmes. On entend encore des gens sur des tribunes publiques véhiculer un
discours misogyne, décomplexé, qui dit que la quête d'égalité des femmes est
allée trop loin. C'est à cause de ça, s'il y a une montée des discours
masculinistes. Ça démontre qu'on a encore beaucoup de travail à faire. Je suis
extrêmement inquiète du contexte social actuel. Je suis inquiète des discours
misogynes en ligne. Ma collègue d'ailleurs, cheffe du deuxième groupe d'opposition,
en a parlé récemment. Depuis le début de l'année 16 féminicides du Québec... au
Québec, dont Gaby Renaud, tuée par son conjoint multirécidiviste. C'est un
échec collectif qu'un homme comme ça est passé au travers des mailles du filet.
Il faut que le gouvernement évalue notre proposition d'adopter une loi. Gaby
Renaud pour permettre la divulgation aux femmes des antécédents violents des
récidivistes de la violence conjugale. J'espère aussi que le gouvernement
entendra le cri des maisons d'hébergement qui nous alertent que présentement,
une femme sur deux se fait refuser le service. Je pense très fort aux victimes
de Polytechnique et à la souffrance infinie de leurs familles, aux proches qui
ont été blessées lors de cette tuerie. Cette commémoration doit nous servir à
continuer à avancer, et on doit le faire pour ces 14 femmes, mais aussi
pour nos jeunes filles. Merci.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
La prochaine intervention revient à Mme la députée de Terrebonne.
Mme Gentilcore : Merci, M.
le Président. 6 décembre 1989. Il est un peu passé 17 heures. Un
homme entre dans une classe de génie mécanique de l'École polytechnique. Des
coups de feu éclatent. 14 femmes sont tuées par un homme misogyne parce que,
oui, elles ont été tuées pour une seule raison. Elles étaient des femmes. Il y
a des moments dans l'histoire qui nous laissent sans voix. Celui-ci en est un.
Les événements de Polytechnique ont marqué tout un peuple...